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LA RÉVOLUTION
NUMÉRIQUE
+DÉMATÉRIALISATION
La dématérialisation est le remplacement, dans une entreprise ou
une organisation, de ses supports d’informations matériels (souvent
en papier) par des fichiers informatiques et des ordinateurs, jusqu’à
la création de « bureaux sans papier » ou « zéro papier » quand la
+IaaS
substitution est complète.
(INFRASTRUCTURE AS A SERVICE)
Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur de Cloud
héberge toute la partie infrastructure : réseau, stockage, serveur et
virtualisation, pour un Cloud le plus sécurisé possible. L’entreprise
dispose alors d’un datacenter virtualisé prêt à l’emploi sur lequel elle
peut installer le système d’exploitation et la plateforme d’exécution
de son choix (les logiciels serveurs, bases de données, plateformes de
développement, applications spécifiques…).
+PaaS(PLATFORM AS A SERVICE)
Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur de Cloud
prend en charge, en plus de la partie infrastructure de l’IaaS, toute
la partie middleware : système d’exploitation, bases de données,
environnement de développement. C’est un Cloud destiné avant tout
aux développeurs d’applications.
+SaaS(SOFTWARE AS A SERVICE)
Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur prend tout en
charge, depuis l’infrastructure jusqu’aux applications. L’utilisateur
accède à une application à la demande, sur modèle locatif.
+SLA
(SERVICE LEVEL AGREEMENT)
Contrat de niveau de services, dans lequel le fournisseur s’engage
sur un niveau de disponibilité du réseau, des applications et
des données.
+CLOUD COMPUTING
Littéralement « informatique dans le nuage ». Ensemble de ressources
informatiques (stockage, applications, serveurs) accessibles
généralement via Internet, utilisables à la demande ou en mode
locatif.
+CLOUD HYBRIDE
Infrastructure Cloud mixte qui combine les ressources internes
d’un Cloud privé et les ressources externes d’un Cloud public. Une
entreprise qui utilise un Cloud hybride peut, par exemple, utiliser les
ressources en interne en temps normal, et basculer ponctuellement
et de manière transparente sur un Cloud public lors de pics d’activité.
+CLOUD PRIVÉ
(INTERNE OU EXTERNE)
Le Cloud privé consiste à mettre en place un réseau informatique
propriétaire ou un centre de données (data center) fournissant
des services hébergés, destinés à un nombre défini et restreint
d’utilisateurs. Il peut être interne (géré intégralement par l’entreprise
bénéficiaire) ou externe (pris en charge par le prestataire).
+CLOUD PUBLIC
Il s’agit d’une solution de Cloud intégralement orchestrée par le
fournisseur, qui loue ses services (stockage en ligne ou applications
Web) au grand public.
+DATA CENTER
Un centre de traitement de données est un site physique sur lequel
se trouvent regroupés des équipements constituant le système
d’information de l’entreprise (ordinateurs centraux, serveurs, baies
de stockage, équipements réseaux et de télécommunications, etc.).
+StaaS
(STORAGE AS A SERVICE)
Stockage de fichiers chez des hébergeurs. Ce sont des services grand
public tels que DropBox, Google Drive, iCloud, OneDrive... Les
professionnels peuvent se diriger vers des offres telles qu’Amazon S3,
Box.net, Hubic, Cloudwatt...
+ TAUX DE DISPONIBILITÉ,
OU NIVEAU DE DISPONIBILITÉ
Pourcentage du temps pendant lequel un système est disponible. Il
s’exprime en général sur une période d’un an. Un taux de disponibilité
de 99 % correspond à un taux d’indisponibilité de 1 %, soit environ
87 heures d’interruptions cumulées sur un an.
Interview
DOSSIER LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
de Michel Bohdanowicz
Président du groupe de travail Cloud,
sous l’égide de la commission Innovation technologique
présidée par Jean Saphores
Francilien
C
omment se repérer dans
l’offre des fournisseurs
de Cloud ? A quels cri-
tères être attentif en priorité ?
Quelle est la formule la plus
adaptée à votre activité ? Vous
Francilien
2. SÉCURITÉ
▶ Cryptage des données
▶ Sauvegarde des données par le prestataire
▶ Sécurité physique des sites
▶ Localisation des données hébergées
F
acette essentielle de la révolution numérique, le dévelop-
pement de l’automatisation des données est l’un des grands
facteurs de transformation de notre métier : en libérant les
cabinets de tâches chronophages et répétitives, il va permettre aux
experts-comptables de consacrer de plus en plus de temps aux mis-
sions à forte valeur ajoutée.
Interview
de Frédéric Devillard
Frédéric Devillard
Expert-comptable associé du cabinet
MCA (Méthode Conseil Audit)
Paris 9ème - 4 collaborateurs
Philippe Messika
Fondateur et associé
de CPM Expertise
Boulogne-Billancourt
7 collaborateurs
Christelle Mizun
Cabinet ECCM
Paris 20ème
Moins de 5 collaborateurs
Amperex
1 cabinet à Paris
et 1 cabinet à Toulouse
40 collaborateurs
Alexandre Vallette
DBF Audit
11 cabinets en Ile-de-France
190 collaborateurs
ET VOUS, OÙ EN
ÊTES-VOUS AVEC
LE CLOUD ?
Le Francilien
Les chiffres sont formels : l’expert-comptable 3.0 n’est plus un mythe, c’est une
réalité. En effet, comme en témoignent les résultats de notre enquête auprès de
la profession francilienne : 45 % d’entre vous sont déjà passés au Cloud et 40 %
envisagent de le faire à court ou moyen terme. Mais pour autant, tout n’est pas
rose dans le nuage : des réticences subsistent, notamment la peur pour la sécurité
des données. Les résultats en images.
La sécurité
84 %
des réponses
Le manque d’information
L’accessibilité
15 % 47 %
68 %
des réponses
22 % La peur pour la sécurité
des données
La durée et la modalité
d’engagement
31 % 32 %
Le coût
Le coût de mise en œuvre
49 %
Le manque de confiance
dans les fournisseurs du cloud
des réponses
RENCONTRE
AVEC MARC HALÉVY
Le Francilien
uuu triomphent. On communique par écrit, avec des et sélectivement, par un projet commun. Ce sont de
codes bien particuliers de sténographie pour abré- véritables tribus numériques, dispersées à travers le
ger les textes et d’iconologie pour signifier, à l’aide de monde, dont les membres, dûment sélectionnés, n’ont
petits dessins codifiés, genre smileys, des états d’âme pas nécessairement de contact visuel ou physique. On
ou des non-dits, que l’on veut faire comprendre. en trouve déjà de beaux exemples dans les commu-
nautés de développement de logiciel open source.
Le Francilien
uuu tâches intelligentes à accomplir est proprement « L’intelligence artificielle pourrait mettre fin
infinie puisqu’elle contient toutes les tâches d’inven- à la race humaine ». Que pensez-vous de cet
tion de tous les avenir. Donc le problème n’est pas la avertissement lancé par Stephen Hawkins ?
quantité de travail à faire (elle est infinie), mais bien la
capacité des hommes à s’y atteler. C’est bien là que la Que Stephen Hawkins ferait mieux de s’occu-
bât blesse. Tous les hommes sont-ils formés et enclins per de ses trous noirs ! La pollution, la surpopu-
Le Francilien
à développer leurs intelligences pour assumer l’im- lation et la pénurie de toutes les ressources vien-
mensité de la tâche intelligente dont naîtra le meilleur dront à bout de l’humanité bien plus sûrement
avenir du monde ? et bien plus vite que l’AI (Artificial Intelligence).
L’intelligence artificielle, cela n’existe pas. Un
Le problème n’est pas le plein emploi, le problème est ordinateur, quel qu’il soit, n’est capable que d’une
l’école ! Du travail, il y en a et il y en aura à l’infini ; ce seule chose, particulièrement inintelligente : exécu-
qui manque, ce sont la capacité et le courage humains. ter mécaniquement les programmes qu’un program-
meur a conçu et encodé pour lui. Ces programmes
L’illettrisme ne fait qu’augmenter dans tous les pays peuvent être très compliqués, très sophistiqués,
développés. Tout le monde obtient son bac à dix-huit très élaborés, mais ils restent des programmes stu-
ans, mais ces bacheliers, pour la plupart, ne savent ni pides destinés à une exécution stupide. L’expression
lire, ni écrire, ni parler, ni compter correctement ; ils « intelligence artificielle » est typiquement un abus
ont une culture générale proche du zéro absolu ; ils de langage journalistique. Le fonctionnement d’un
sont dégoûtés de l’étude et se glorifient de leur nullité ordinateur est et restera à jamais un fonctionnement
scolaire. mécanique, incapable de créativité (les effets du ha-
sard n’induisent que de l’imprédictibilité qui n’est
De plus, ceux qui s’en sortent le mieux, ont été jamais de la créativité). L’impression d’intelligence
intoxiqués, vingt années durant, par des fonction- laissée par l’exécution de certains programmes, no-
naires syndicalisés, inaptes à assumer la vie réelle tamment d’auto-apprentissage, ne doit pas nous im-
dans le monde réel ; ces gamins sont devenus géné- pressionner. La seule intelligence qu’il y ait là-dedans,
ralement incapables d’initiatives, de prise de risques, c’est celle de son concepteur humain. Un ordinateur
d’entrepreneuriat ; ils rêvent souvent d’une carrière de peut parfois simuler l’intelligence humaine, grâce à
fonctionnaire pour eux-mêmes, l’attrait de la retraite un modèle bien pensé par le programmeur et à une
à soixante ans faisant fonction de moteur de vie pro- énorme puissance de calcul. Mais il ne s’agit que de
fessionnelle. simulation inintelligente.
Comme toujours, la technologie ne fait que prolonger, par une intelligence humaine à simuler une certaine
amplifier, dupliquer, simuler les capacités humaines. intelligence logique et rudimentaire. Du code est
Un robot n’est capable d’exécuter que des gestes ou l’ap- incapable de générer du code inédit par lui-même.
prentissage de gestes pour lesquels il a été program- Les prouesses d’auto-apprentissage de certains ordi-
mé, selon des logiciels mécaniques et analytiques. De nateurs ou robots ne sont que des applications, à très
même, un ordinateur n’est capable que des raisonne- grande vitesse, d’algorithmes de boucles et de critères
ments ou des apprentissages de raisonnements pour de sélections issus de la pensée de leurs concepteurs...
lesquels il a été programmé. Point barre.
Le cœur de l’intelligence humaine est la capacité de Rêver, par exemple, d’un interfaçage entre un ordina-
synthèse analogique, qui est un processus holistique teur, mécanique et séquentiel, et un cerveau humain,
qu’aucun programme mécanique et analytique ne organique et holistique, relève de la charlatanerie
pourra jamais réussir. la plus arrogante. Il n’y a rien de commun entre un
ordinateur et le cerveau. Ils ne relèvent pas de la
Le transhumanisme est-il l’avenir de l’humanité ? même logique, le cerveau étant un comparateur ana-
Ou simplement l’avenir de Google ? logique et holistique, alors que l’ordinateur est un
calculateur logique et analytique. L’ordinateur est un
Le transhumanisme et les délires qui l’accompagnent, objet qui calcule, la pensée est un processus qui crée.
sont le pur croisement de l’orgueil technologique Les signaux électriques que capte une électrode ne
et numérique, d’une part, et de l’inculture et de la sont pas des pensées, mais des manifestations mé-
bêtise américaines, d’autre part. Les gens de chez caniques du fonctionnement électrochimique d’une
Google, Amazon ou Facebook sont probablement infime parcelle du «hardware» de la pensée.
doués en ingénierie et en marketing, mais ils sont
nuls en philosophie, en éthique et surtout en sciences Chez l’homme, ce n’est pas que le cerveau qui
fondamentales. pense, c’est le corps tout entier ; et cette pensée et
ce cerveau ne sont ni linéaires, ni binaires, ni arith-
Ils ne comprennent pas que tous les artéfacts humains métiques, ni algorithmiques, ni programmatiques,
sont du niveau zéro de complexité et que la nature ni câblés, etc.
a déjà accompli, depuis des milliards d’années, des
prouesses techniques (une « simple » cellule vivante, De plus, l’effroyable propension des transhumanistes à
par exemple) dont ils sont et resteront totalement rêver d’immortalité bio- et nanotechnologique relève,
incapables. Les artéfacts humains sont des bricolages non seulement de l’absurdité technique, mais surtout
mécaniques, certes parfois compliqués, mais puérils du cauchemar philosophique.
face aux œuvres naturelles et surtout sans aucune pos-
sibilité de propriété émergente. Tout cela est absurde, mais participe bien du chant du
cygne d’un américanisme au bord du gouffre, dans
Le concept ancien d’intelligence artificielle est un une nation qui, comme le disait Einstein, est passée
horrible abus de langage : un ordinateur ne sera directement de la barbarie à la décadence, sans passer
jamais intelligent. Il peut seulement être programmé par la civilisation. n