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Module ENRS8AC
- TURBOMACHINES -
ENERGIES HYDRAULIQUE ET EOLIENNE
Mathieu Jenny
3 Pompes 37
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.1.1 Résultats du cours de mécanique des uides . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.1.2 Pompes volumétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.3 Conguration d'une turbopompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2 Triangle des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.3 Principe de quantité de mouvement angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4 Notions de charge relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.5 Caractéristique d'une pompe centrifuge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.5.1 Caractéristique théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.5.2 Caractéristique réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.5.3 Bilan de rendements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2 TABLE DES MATIÈRES
4 Turbines hydrauliques 61
4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.1.1 Les turbines à action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.1.2 Les turbines à réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.2 Bilan d'énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.3 Turbine à action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.3.1 La turbine Pelton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.3.2 Turbine Crossow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.3.3 Non-Pelton wheel impulse turbine (Dental drill) . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.4 Turbines à réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.4.1 Organes communs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.4.2 Triangle des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.4.3 Caractéristiques générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.4.4 Diuseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.4.5 Cavitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.4.6 Limite de la hauteur d'aspiration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.5 TD : Turbines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.5.1 Turbine Pelton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.5.2 Dental drill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.5.3 Tourniquet hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.5.4 Étude d'une turbine Francis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.5.5 Turbine aux enchères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Bibliographie 105
4 TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Ce document de cours-TD de
est destiné aux élèves de deuxième année de l'école nationale supérieure des Mines de Nancy ayant
choisi le parcours Fluides du département Énergie. Il correspond au module ENRS8AC. Une version
pdf de ce document est accessible sur Arche.
Ce cours se situe évidemment dans la continuité du cours de mécanique des milieux continus
solides et uides de première année, et de ceux de mécanique des uides I et II de deuxième
année. Nous utilisons les mêmes notations : les caractères gras surmontés d'une barre (exemple :
v) désignent les vecteurs, les caractères gras surmontés de deux barres (exemple : D) désignent les
tenseurs d'ordre 2.
Pour échanger de l'énergie entre un uide et un système mécanique, on utilise ce qu'on appelle
des machines à uides. Ce sont souvent des machines tournantes ou turbomachines. Le transfert de
l'énergie de la machine vers le uide se fait grâce à des pompes. La transformation inverse est faite
par des turbines. Ces dernières peuvent alors, soit transmettre directement l'énergie mécanique à
une autre machine à faire fonctionner, soit, à leur tour, échanger leur énergie mécanique avec un
alternateur pour la transformer en électricité. L'énergie des uides provient soit de leur énergie
potentielle, dans le cas d'une chute d'eau et de l'énergie - renouvelable ! - hydraulique, soit de
leur énergie cinétique dans le cas des éoliennes, soit encore d'une source d'énergie thermique :
énergie nucléaire ou énergie de combustion. Les turbomachines sont donc en première ligne pour la
production d'énergie utilisable par la société que ce soit à des ns industrielles ou de consommation
domestique.
Les cinq premières séances de ce cours porteront sur les chapitres 1 à 4. La sixième séance sera
consacrée à l'introduction aux éoliennes. Le test écrit aura lieu pendant la septième séance.
Le bureau d'études Hydroélectricité aura lieu pendant la semaine banalisée de mars ou mai
2019. Pendant cette journée, vous ferez l'étude de aménagement d'un barrage hydroélectrique sur
6 Introduction
un torrent de montagne. Le bureau d'études sera encadré par Quentin Morel, chef de projet hy-
droélectricité développement et construction chez Quadran. On passera à cette occasion en revue
plusieurs problématiques de la petite hydraulique, du prédimensionnement du barrage, à la gestion
de la retenue et aux diérents calculs de production d'énergie et de rentabilité en fonction des
contraintes économiques et environnementales. Ce bureau d'études sera évalué par des rendus à
remettre du jour au lendemain. L'évaluation de l'ensemble du module reposera sur la moyenne du
test écrit (coe. 0.5) et de l'évaluation du bureau d'étude (coe. 0.5).
Je remercie très vivement Emmanuel Plaut pour la rédaction du chapitre 1, complété utilement
par l'annexe A du cours de mécaniques des milieux continus solides et uides de première année
(Plaut 2017b ), Mohamed Souhar, professeur à l'ENSEM, chercheur au LEMTA, pour m'avoir per-
mis de reproduire en grande partie dans mes chapitres 3 et 4 son cours de turbomachines et Ophélie
Caballina, maître de conférences à l'ENSEM et au LEMTA, pour son cours sur les éoliennes. Enn,
je remercie Quentin Morel pour le bureau d'étude qu'il propose en complément de ce module.
avec
d3 m = ρ d3 x (1.5)
l'élément de masse, d3 x étant l'élément de volume, ρ la masse volumique.
Dans certains cas on pourra modéliser une partie du système, très mince dans une ou deux di-
rections, en considérant qu'elle est à distribution surfacique ou linéique de masse ; on remplacera
l'intégrale triple dans des formules dénissant des quantités extensives du type (1.4) par une in-
tégrale double ou simple, l'élément de masse étant proportionnel à un élément de surface ou de
longueur. On pourra aussi considérer que certaines masses sont ponctuelles ; alors l'intégrale sera
une somme discrète.
1. On ignore aussi volontairement le fait que certains, en fonction de leur classe préparatoire, ont déjà vu telle
ou telle notion ; cela ne leur fera pas de mal de réviser ...
2. `Linear momentum' en anglais.
3. `Angular momentum' en anglais.
1.1 Cinétique des masses et inertie 9
ce qui montre que σ est un champ de moments de résultante p. On désigne pour cette raison σ(O,t)
comme le moment cinétique du système par rapport au point O, et p(t) comme la résultante
cinétique du système.
Ce tenseur d'inertie est de fait l'application linéaire qui, au vecteur vitesse de rotation instantanée
ω , associe le moment cinétique en O,
I(O,t) : R3 −→ R3
. (1.15)
ω 7 → σ(O,t) = I(O,t) · ω .
−
On a intérêt à expliciter ce tenseur dans un repère Oxyz lié à S , car il y aura des composantes
indépendantes du temps. En coordonnées cartésiennes, le vecteur OM étant repéré par
OM = xex + y ey + z ez ,
l'équation (1.14) s'explicite selon
h i Ixx Ixy Ixz
Mat I(O), ex ,ey ,ez (1.16)
= Ixy Iyy Iyz
Ixz Iyz Izz
où apparaissent les moments d'inertie par rapport aux axes x, y, z ,
ZZZ ZZZ ZZZ
2 2 3 2 2 3
Ixx = (y + z ) d m , Iyy = (z + x ) d m , Izz = (x2 + y 2 ) d3 m ,
Ωt Ωt Ωt
(1.17)
et les produits d'inertie :
ZZZ
Ixy = Iyx = − xy d3 m ,
Ωt
ZZZ
Iyz = Izy = − yz d3 m ,
Z Z ZΩt
Izx = Ixz = − zx d3 m . (1.18)
Ωt
Ceci prouve que l'axe Oz est axe principal d'inertie du solide ; alors les deux autres axes principaux
se trouvent forcément dans le plan xOy .
Si l'un des axes de base, par exemple Oz , est axe de symétrie du solide, alors le changement de
variable (x,y) 7→ (−x, − y) montre qu'on a aussi
Ixz = Iyz = 0 .
Ixy = 0
et
Ixx = Iyy .
Ceci signie que les axes Ox, Oy , Oz sont axes principaux d'inertie, et que les deux premiers
moments principaux d'inertie sont égaux.
OM = xex + y ey + z ez , d3 x = dx dy dz . (1.22)
Un calcul préliminaire de la masse totale, selon l'équation (1.4), donne la valeur de ρ. On peut alors
calculer I(G) à partir de l'équation (1.14).
12 Chapitre 1 Eets des forces d'inertie - Problématique de l'équilibrage
(1.23)
Pour les exemples 2 à 5 suivants, les calculs se font en coordonnées cylindriques, avec lesquelles
a2 + b2 h2
y 2h
G 4 + 0 0
3
a2 + b2 h2
h i
x Mat I(G), ex ,ey ,ez = m
.
0 + 0
2a
4 3 2 2
a +b
2b 0 0
2
(1.25)
Exemple 3 : cylindre de révolution : ce cylindre plein peut être vu comme un cylindre creux
avec a = 0 :
z m
V = {(r,θ,z) ∈ [0,b] × [0,2π] × [−h,h]} , ρ = ,
2πb2 h
G b2 h2
y 2h 4 + 3 0 0
b2 h2
h i
Mat I(G), ex ,ey ,ez
x = m .
0 + 0
4 3 2
2b b
0 0
2
(1.26)
Exemple 5 : cerceau :
Se déduit du précédent dans la limite a → 0, d'où
y
b2
h 2 0 0
x i
G Mat I(G), ex ,ey ,ez b2 (1.28)
= m .
0 0
2
0 0 b2
2b
Pour les derniers exemples, les calculs se font en coordonnées sphériques, avec lesquelles
Exemple 7 : sphère :
Dans le cas a = 0 on obtient pour une sphère pleine de rayon b que
2
I(G) = m b2 1 . (1.31)
5
D'après les équations (1.7) et (1.9), on peut écrire la dérivée par rapport au temps de la quantité
de mouvement de deux façons diérentes,
ZZZ
ṗ = ¨ .
γ R0 (M) d3 m = mOG (1.34)
Ωt
1.3 Problème de l'équilibrage d'un rotor 15
D'après (1.9), la dénition (1.10) et la formule (1.15), on peut écrire la dérivée par rapport au
temps du moment cinétique de deux façons diérentes,
ZZZ
dh i
σ̇(O) = OM ∧ γ R0 (M) d3 m = I(O) · ω S/R0 . (1.37)
Ωt dt
Il importe de constater que le champ de vecteurs Γext (O) présente une structure de champ de
moments, de résultante Rext :
∀A, O, Γext (A) = Γext (O) + Rext ∧ OA = Γext (O) + AO ∧ Rext . (1.38)
Ceci justie le terme moment des eorts ; on parle aussi de couples appliqués pour désigner
des contributions à Γ.
Si maintenant on se place dans un référentiel non galiléen R dont le mouvement est connu
par rapport au référentiel absolu galiléen R0 , on peut injecter dans les membres de gauche des lois
de Newton, à savoir (1.34) et (1.37), la formule de composition des accélérations. On observe que
les lois de Newton restent valables dans le référentiel R à condition d'introduire des forces d'inertie
volumiques dans les membres de droite,
fi = ie
|{z}
f + fic
|{z}
= −ργ e − ργ c . (1.39)
force d'inertie d'entrainement force d'inertie de Coriolis
x S
z G
y
P1 P2
On choisit un repère de travail Oxyz lié au solide S , d'origine O = P1 . On a alors OP2 = lez .
D'autre part le centre de gravité G de S est repéré par OG = OH + HG avec H projeté orthogonal
de G sur l'axe Oz , OH = cez , HG = aex + bey .
On s'intéresse au régime de rotation où la vitesse angulaire ω de S dans le référentiel absolu du
laboratoire R0 est constante. Dans ce référentiel, le rotor est soumis à des eorts au niveau des
liaisons pivots :
• le champ de forces exercé au niveau de la liaison P1 a une résultante égale à la réaction de
liaison R1 et un couple en P1 égal au couple de liaison Γ1 ;
• le champ de forces exercé au niveau de la liaison P2 a une résultante égale à la réaction de
liaison R2 et un couple en P2 égal au couple de liaison Γ2 .
16 Chapitre 1 Eets des forces d'inertie - Problématique de l'équilibrage
D'autre part des eorts dûs à l'environnement, par exemple l'action de uides, existent ; on
note Renv leur résultante, Γenv leur couple en O. Enn l'action de la gravité terrestre constitue
une troisième source d'eorts.
La moitié des mini-groupes de TD traitera la question 1 ci-dessous par la voie a, l'autre moitié
par la voie b.
2.a Déterminez autant que possible les composantes de R1 et R2 , en notant qu'il demeure une
composante inconnue de liaison.
2.b Montrez que l'équilibrage complet du rotor, i.e. l'annulation des termes sources R et S dans
le système (1.40), revient aux conditions suivantes :
• condition d'équilibrage statique : le vecteur balourd mHG = 0, i.e. a = b = 0,
i.e. le centre d'inertie G se trouve sur l'axe de rotation Oz ;
• condition d'équilibrage dynamique : les moments d'inertie Ixz = Iyz = 0, i.e. l'axe de
rotation Oz est axe principal d'inertie de S .
Montrez en sus que la condition d'équilibrage statique revient à assurer que le terme de couple dû
au poids, OG ∧ mg, est eectivement statique au sens où il est indépendant du temps.
3 On désire équilibrer le rotor en disposant sur S une masse ponctuelle mα au point A de son bord
repéré par OA = xα ex + yα ey + zα ez et une autre masse ponctuelle mβ au point B de son bord
repéré par OB = xβ ex + yβ ey + zβ ez .
3.a Calculez les coordonnées a0 , b0 et c0 du centre de gravité G0 du système S 0 = S ainsi modié,
et explicitez la condition d'équilibrage statique de S 0 .
3.b Calculez les produits d'inertie en O, Ixz
0 et I 0 , du système S 0 , et explicitez la condition
yz
d'équilibrage dynamique de S .
0
3.c Pourquoi ne doit-on pas en général disposer les masses mα et mβ dans un même plan perpen-
diculaire à l'axe de rotation, d'équation z = constante ?
1.3 Problème de l'équilibrage d'un rotor 17
4 D'un point de vue pratique, comme on n'a pas accès directement à la position du centre d'inertie
ou aux moments d'inertie, on utilise la méthode des coecients d'inuence pour équilibrer
un rotor. Pour cela on caractérise quantitativement le déséquilibre du rotor, en régime de rotation
à vitesse angulaire constante ω , en mesurant dans le référentiel R0 une des composantes de R1 et
R2 grâce à deux capteurs de forces, placés en P1 et P2 , et orientés perpendiculairement à l'axe
de rotation. Si on appelle eX la direction de mesure de ces capteurs, on peut former une base xe
dans R0 à l'aide des vecteurs
eX , eY , eZ eX , ez ∧ eX , ez .
=
Dans cette base xe la base liée au rotor ex , ey , ez est tournante, avec un angle de rotation
φ(t) := eX\
, ex (t) = ωt ,
et on mesure donc
4.a En utilisant les résultats de la question 2.a, donnez l'expression générale de s1 et s2 . Montrez
que l'on peut associer naturellement à ces signaux temporels oscillants des amplitudes complexes
z1 et z2 dont on donnera l'expression. Vous introduirez enn les amplitudes complexes normalisées
Z1 = z1 /ω 2 et Z2 = z2 /ω 2 .
Indication-commentaire : vous constaterez que la règle utilisée en traitement de signaux oscillants,
se marie harmonieusement, ici, avec la règle utilisée en analyse complexe pour associer un complexe
à un vecteur.
On commence par mesurer les amplitudes complexes normalisées Z1 et Z2 sur S tournant seul ; on
note les valeurs correspondantes Z10 et Z20 .
On arrête alors S , et on place mα en un point A du premier disque de S . On mesure - après retour
au régime de rotation permanent - les nouvelles valeurs Z1α et Z2α des amplitudes complexes
normalisées des signaux s1 et s2 . Montrez que l'on a alors
où l'on peut faire apparaître (i.e. mesurer pratiquement) des coecients d'inuence c1α et c2α dont
on donnera la valeur théorique.
On arrête à nouveau le système, on enlève mα , et on dispose mβ en un point B du deuxième disque
de S . On mesure ensuite les nouvelles valeurs Z1β et Z2β des amplitudes complexes normalisées des
signaux s1 et s2 . Montrez que l'on peut introduire des coecients d'inuence c1β et c2β de sorte
que
Z1β = Z10 + c1β bβ , Z2β = Z20 + c2β bβ .
18 Chapitre 1 Eets des forces d'inertie - Problématique de l'équilibrage
5 En prenant un peu de recul par rapport à ce problème, on peut remarquer que l'on a privilégié
un point particulier O de l'axe de rotation dans tout le traitement. Montrez donc que si le rotor S
est équilibré vis à vis de O, alors il est équilibré vis à vis de tout autre point O0 de l'axe de rotation.
Chapitre 2
vs
Se
n
n Ss
ve
On obtient alors :
ZZZ
∂
(ρec ) d3 x = Pe − Ps − Pf rot − Pdiss (2.11)
Dt ∂t
Les équations 2.4 - 2.11 sont écrites sous forme d'intégrale du champ de vitesse. Malheureuse-
ment, ce dernier n'est pas forcement bien connu. C'est pourquoi on préfère utiliser des grandeurs
moyennes. On dénit donc la vitesse débitante sortante qui traverse une surface S :
ZZ
1
hvi = ~v · ~ndS (2.12)
S S
qv = Shvi (2.13)
On introduit la masse volumique moyenne du volume de uide sortant par S par unité de temps :
ZZ
1
hρi = ρ~v · ~ndS (2.15)
qv S
avec g l'accélération de pesanteur. On peut réécrire la charge en utilisant les grandeurs moyennes :
hpi hv 3 i
H= + hzi + (2.18)
hρig 2hvig
2.2 Pertes de charge 21
On dénit le coecient :
hv 3 i
α= (2.19)
hvi3
hpi hvi2
H= + hzi + α (2.20)
hρig 2g
ZZZ
∂
(ρec ) d3 x = qm g(He − Hs − Hf rot − Hdiss ) (2.21)
Dt ∂t
Exercice : Calcul
Démontrer 2.2 et 2.3 en utilisant les dénitions des opérateurs ∇2 et ∇
~ . En déduire 2.4.
Le problème consiste à obtenir une expression des pertes de charge Hpertes = Hf rot + Hdiss .
D'après le bilan locale 2.1, on a par intégration sur un tube de courant :
ZZZ
1
Hpertes = µ~v .∇2~v d3 x (2.23)
qm g V
Nous allons chercher à écrire les pertes à partir de la vitesse débitante et du nombre de Reynolds
car l'expression 2.23 nécessite de connaitre l'écoulement. Nous nous limitons aux écoulements en
conduite.
22 Chapitre 2 Rappels sur les pertes de charges
D v
On obtient alors la forme générique des pertes de charge régulières que l'on note maintenant ∆Hr :
L v2
∆Hr = λ(Re, e/D) (2.26)
D 2g
On montre que dans le cas d'une conduite de section non circulaire, on remplace le diamètre de la
section par un diamètre hydraulique Dm déni par :
4S
Dm = (2.27)
P
64 L v 2
∆Hr = (2.28)
Re D 2g
On considère que l'écoulement est laminaire tant que Re < 2000. L'écoulement est turbulent quand
Re > 4000. Pour un nombre de Reynolds compris entre 2000 et 4000, l'écoulement est dans un
régime de transition où les zones de turbulence ne remplissent pas entièrement le tuyau. Ainsi, la
formule 2.28 n'est valable que pour Re < 2000. Au-delà, il existe encore des formules empiriques ou
semi-empiriques. La formule de Blasius, valable pour les régimes turbulents modérés, c'est-à-dire
pour 4000 < Re < 105 et pour des rugosités faibles e/D ≤ 10−3 , est donnée par :
2.2 Pertes de charge 23
v2
∆Hs = K (2.31)
2g
avec
ZZZ
2
K= ~v ? .∇2?~v ? d3 x? (2.32)
Re V?
Cette fois-ci, V ? dépend de la géométrie de l'obstacle mais reste de l'ordre de 1. En général, K est
fourni par des abaques en fonction du type d'obstacle (coude, etc ...) et du nombre de Reynolds.
Il existe des formules qui donnent K dans une gamme de nombre de Reynolds pour des obstacles
de géométrie simple comme des coudes, des élargissements, etc ... (voir les exemples donnés dans
la suite).
D θ
θ
D
v v
3.5 !
D θ
K= 0.13 + 3.7 (2.34)
2R π
Si le coude est long (L D), on doit aussi tenir compte des pertes de charge régulières sur la
longueur L du coude. On a alors :
L
K0 = K + λ (2.35)
D
et la perte de charge s'écrit alors :
v2
∆Hs = K 0 (2.36)
2g
λ peut être pris en première approximation comme le coecient de perte de charge régulière d'une
conduite supposée droite. Il vaut toujours mieux utiliser des abaques pour avoir le coecient K
de perte de charge singulière. Les formules ci-dessus sont utilisables à défaut de mieux pour une
estimation des pertes de charge.
Élargissements et rétrécissements brusques :
v1 v2
S1 S2 S1 S2
S1 2
Re ≥ 3500, K = 1− (2.37)
S2
avec la perte de charge dénie par :
v12
∆Hs = K (2.38)
2g
Formule pour un rétrécissement brusque :
S2
Re ≥ 10 ,4
K = 0.5 1 − (2.39)
S1
2.2 Pertes de charge 27
θ/2 θ/2
S1 S2 S1 S2
v1 v2 v1 v2
p v2
H= +z+ (2.45)
ρg 2g
28 Chapitre 2 Rappels sur les pertes de charges
Fig. 2.8 Exemples de documentation pour les coecients de perte de charge singulières.
2.3 Circuits avec des pompes 29
La valeur de α a, en général, peu d'importance car la conservation du débit dans une canalisation
de section constante impose que la vitesse débitante est la même partout. Le terme correspondant
à l'énergie cinétique disparaît donc du bilan 2.43.
H circuit
qv
2.5.2 Aquasplash
L'installation ci-dessous (gure 2.12) fait partie d'un parc d'attractions. La pompe transfère
l'eau de la piscine jusqu'en D. La vitesse de sortie souhaitée est vD = 3.5 m/s. Les dimensions sont
données sur la gure.
1. Calculer le débit en volume, le débit massique et la vitesse dans AB (aspiration).
2. Calculer le nombre de Reynolds à l'aspiration et au refoulement.
3. Sachant que la rugosité de la paroi est e = 3 mm, déterminer les pertes de charge linéiques
à l'aspiration et au refoulement en utilisant l'abaque en annexe.
32 Chapitre 2 Rappels sur les pertes de charges
10 m 1m
4
pompe
2 2m
filtre
1 réservoir à huile
masse volumique = 0.78 kg/l
viscosité cinématique 1E-5 m^2/s
1. Déduire du cahier des charges et des caractéristiques du circuit hydraulique la surface (mi-
nimum) du piston.
2. On suppose qu'on maintient 200 bar en 4 et que la vitesse du piston est de 10 cm/s. Calculer
le débit volumique d'huile dans le circuit.
3. Le diamètre de la conduite qui alimente le piston est de 1 cm. En déduire le nombre de
Reynolds et le type de régime d'écoulement dans la conduite.
4. Donner le coecient de perte de charge linéique entre 3 et 4. Calculer les pertes de charge
entre 3 et 4.
5. Le coecient de perte de charge singulière dans le ltre est de kf = 3. En appliquant le
théorème de Bernoulli, donner la puissance de la pompe. On suppose que l'huile est à la
pression atmosphérique dans le réservoir. On néglige les autres pertes de charge (coude,
canalisation entre 1 et 2).
3m
3 4
pompe
2 10 m
filtre
1 réservoir à eau
masse volumique = 0.99 kg/l
viscosité cinématique 1E-6 m^2/s
3. Le coecient de perte de charge dans le coude (3) est de kc = 0.2, à l'aspiration de ka = 0.5 et
dans le ltre de kf = 5. Calculer les pertes de charge singulières dans le coude, à l'aspiration
(réduction brusque de section) et dans le ltre.
4. En appliquant le théorème de Bernoulli, donner la charge Hp de la pompe. On suppose que
l'eau est soumise à la pression atmosphérique dans les réservoirs.
5. Donner la puissance consommée par la pompe sachant que son rendement η vaut 0,8.
6. Calculer la charge de la pompe dans le cas ou les pertes de charge sont nulles (uide parfait).
Qu'elle serait alors la puissance consommée par la pompe (η = 0.8) et l'économie d'énergie
qui serait réalisée.
0.6m E
D
C 1m B
4. Le coecient de perte de charge dans les coudes à 90°vaut k90 = 0.3. Le coecient du ltre
vaut kf = 6. Enn, à l'aspiration B, on a kB = 0.5 et au refoulement K kK = 1.06. Calculer
la pertes de charge singulière entre B et K.
5. En faisant le bilan sur tout le circuit, calculer la charge Hp de la pompe.
6. Calculer la puissance utile de la pompe (ρ = 1000 kg/m3 , g = 9.81 m/s2 ) et sa puissance
consommée (rendement η = 0.85).
Maintenant, vous pouvez choisir une pompe dans un catalogue...
h1=30m
D=2.5m E S
h2=5m
2.5.7 STEP
Soient un bassin amont à l'altitude z1 = 1695 m et un bassin aval à l'altitude z2 = 740 m,
tous deux à la pression atmosphérique. Entre les 2 bassins est installée une usine hydroélectrique
équipée de turbines et de pompes. Les turbines permettent de récupérer l'énergie potentielle de
l'eau descendant du bassin amont au bassin aval. Les pompes permettent, en cas de besoin, de
transférer de l'eau du bassin aval au bassin amont.
Turbinage
La conduite forcée à un diamètre D = 3 m, le débit est qv = 70 m3 /s.
1. Calculer la vitesse de l'écoulement.
2. Calculer le nombre de Reynolds (ν = 10−6 m2 /s).
3. Connaissant la puissance fournie aux turbines par l'eau Pt = 490 M W , déterminer la perte
de charge dans la turbine Ht .
2.5 TD : circuits hydrauliques 35
4. En appliquant Bernoulli généralisé entre 1 et 4, calculer la perte de charge linéique H14 (on
négligera les pertes de charge singulières).
5. Sachant que la longueur de canalisation est L = 4 km, déterminer le coecient de perte de
charge linéique.
Pompage
Le débit souhaité est qv = 40 m3 /s, la canalisation est celle de la gure 2.17 (D = 3 m et
L = 4 km).
1. Déterminer le coecient de perte de charge linéique (utilisation de l'abaque) ; calculer la
perte de charge linéique H14 .
2. Calculer le gain de charge des pompes.
3. Calculer la puissance utile.
4. Calculer le rendement des pompes sachant que la puissance fournie est P = 500 M W .
36 Chapitre 2 Rappels sur les pertes de charges
Pompes
3.1 Introduction
Une pompe est une machine hydraulique qui permet d'augmenter la charge H d'un uide
moyennant une puissance extérieure Pext > 0 fournie au uide. Cette puissance est en général
fournie par un rotor en rotation.
S
s
S v
e s
v
e
v.ndS = 0 (3.1)
X
⇒ qv = ve Se = vs Ss
δΩ
Le bilan énergétique dans un tube de courant qui contient une source (ou un puits) d'énergie
s'écrit en l'absence de perte de charge :
p hvi2
H= +z+α (3.3)
ρg 2g
p est la pression du uide au point d'altitude z . La vitesse hvi désigne la vitesse débitante à travers
une surface S et α est le coecient d'énergie cinétique qui sont dénis par les relations (1.34) du
38 Chapitre 3 Pompes
cours de mécanique des uides Plaut 2017a . Si la puissance extérieure est échangée via un rotor en
rotation, alors elle peut s'exprimer comme :
ce qui fait intervenir le couple appliqué au rotor Cext et sa vitesse angulaire de rotation ω .
On appellera Hth = Hs − He > 0 la charge théorique atteinte lorsqu'il n'y a pas de perte dans
la pompe. D'après la dénition de la charge, on en déduit que :
" 2 #
ρ qv2 Se
ps − pe = ρgHth + 2
1− (3.5)
2 Se Ss
En général dans une pompe, Se . Ss ce qui rend le deuxième terme négligeable. On a donc une
augmentation de pression à travers une pompe (∆p = ps − pe > 0).
Placée dans un circuit, une pompe peut-être considérée comme une singularité qui augmente la
charge.
Dans une turbopompe (en général hydromachines qui incluent les turbines), il n'y a aucun
organe d'étanchéité entre l'entrée et la sortie. On peut traverser la machine par un chemin continu
tracé dans le uide. Il y a d'autres classes de pompes où ce n'est pas le cas, par exemple, les pompes
volumétriques.
piston
e 1 2 s
Fig. 3.2 Schéma d'une pompe à piston (volumétrique). Clapet d'aspiration 1, clapet de refoulement 2.
air
P eau
ω H
entree
ω
40 Chapitre 3 Pompes
e v
w
u S2
M M’
ω
R1 r
S1 R1
O
R2 ω
R2
avec w la vitesse relative du uide telle que sur le rotor w.nrotor = 0. La vitesse absolue est donnée
par v = u + w. On dénit l'angle β = (u, w) ce qui permet de dessiner le triangle des vitesses à
l'entrée et à la sortie.
w1 v1
vn1 w2 v2
β β vn2
S1 1 S2 2
R1 R ω u1 R2 R ω u2
n1 1 n2 2
entree sortie
On fait une hypothèse importante : le triangle des vitesses dans le uide au point M' situé
0
entre 2 aubes est le même au point M situé sur le rotor si |OM| = |OM |. En réalité ceci n'est pas
tout à fait exact et même en uide parfait, de part et d'autre d'une aube, wintrados 6= wextrados .
De plus, comme les uides sont visqueux, on a w(M ) = 0 (adhérence). Ainsi, la théorie qui suit est
une théorie approchée.
S2
S5 n2
S6 S3
S1 M
S4
Enn, on trouve :
ZZ ZZ
OM ∧ (ρv) v.ndS = OM ∧ (ρv) v.ndS (3.11)
S S1 ∪S2
ZZ
OM ∧ t(M )dS = 0
S1 ∪S2
Ainsi, on trouve la relation qui existe entre le bilan de quantité de mouvement angulaire et le
couple qu'exerce le rotor sur le uide :
ZZ
OM ∧ (ρv) v.ndS = C (3.12)
S1 ∪S2
En multipliant les termes de l'équation 3.12 par ω et en utilisant la propriété du produit mixte :
ω.(OM ∧ ρv) = OM.(ρv ∧ ω) = ρv.(ω ∧ OM) = ρv.u
u2 .v2 − u1 .v1
Hth = (3.14)
g
On voit donc que Hth est directement liée aux triangles des vitesses et donc à la conguration
(dessins des aubes). Hth ne dépend pas du uide véhiculé.
Remarque 1 : Si u et v ne sont pas constants sur S1 et S2 , on prend une valeur moyenne.
C'est le cas des pompes à hélices par exemple.
Remarque 2 : On trouve le même résultat pour les turbines avec un signe −, c'est-à-dire que
Hth = (u1 .v1 − u2 .v2 )/g .
ui .vi pi w2 − u2i
Hi − = + zi + i (3.15)
g ρg 2g
en posant H1 = He et H2 = Hs . On appelle la charge relative, la quantité :
p w2 − u2
Hr = +z+ (3.16)
ρg 2g
et on a alors,
Hr (2) = Hr (1) (3.17)
vn1
β
2
u1
On a u1 .v1 = 0 d'où :
u2 .v2
Hth = (3.18)
g
w2 v2
β vn2
2
u2
Ainsi, la caractéristique théorique Hth (qv , Nxée ) est donnée sur la gure 3.10.
β<π/2
Hth
β=π/2
β>π/2
qv
w
2
w2 v2 qv
v2
β w2 β v2
β 2 2
2
a u2 b u2 c u2
w1 v1
w1 v1 qv
β w1 v1
β 1 β
1 1
a u1 b u1 c u1
avec Kf s = Kf + Ks .
On appelle alors la perte de charge interne ∆Hi :
5
qc
q
a
0
0 2 4 6 8 10
qv (x10−2 m3/s)
pm
ρgq ∆H
v i
Cω
ρgq H
v th
ρgq H
v n
transfert
Rm
Une coupe de la pale au point M au rayon moyen Rm conduit à la construction du triangle des
vitesses gure 3.16.
On a :
qv
u1 = u2 = Rm ω et vn1 = vn2 = (3.28)
S
Dans certaines congurations (notamment en turbine), les distributeurs sont orientables, ainsi
que les pales de l'hélice. Les angles les plus pertinents sont les angles qui indiquent les directions
des distributeurs et des pales par rapport à la direction principale de l'écoulement, c'est-à-dire α1
et γ2 , comptés algébriquement. Dans ce cas, on a :
distributeurs fixes
u1
γ α vn1
11 pales
w1
v1
u2
β
1
γ α vn2
w2 2 2
v2
β redresseurs fixes
2
sin(γ2 − α1 )
gHth = u[u + vn (tan(γ2 ) − tan(α1 ))] = u u + 2vn (3.30)
cos(γ2 + α1 ) + cos(γ2 − α1 )
(2πRm )2 2 2πRm
Hth = N + N qv (tan(γ2 ) − tan(α1 )) (3.31)
g gSm
qv
En réalité, il y a des pertes par chocs à l'entrée de la pale. Ces derniers peuvent être limités
si la direction de w1 est la même que la direction principale de la pale, i. e. si γ1 = γ2 . Pour α1
donné et une vitesse de rotation N donnée, il existe un débit qa qui satisfait cette condition. À la
sortie, il faut éviter les chocs sur les redresseurs qui ont comme rôle de rendre l'écoulement axial.
La condition idéale de sortie est donc α2 = 0. Pour qa donné, il existe un N qui permet d'avoir
α2 = 0. En conclusion, pour α1 donné, il existe qa et N pour qu'il n'y ait pas de choc. Étant donné
les nombreux paramètres que l'on peut faire varier (qv , N , α1 et γ2 ), il est dicile de donner une
forme à l'expression de ∆Hchoc .
Les pertes par frottement sont aussi diciles à quantier. La gure 3.18 donne des exemples de
l'allure des caractéristiques réelles d'une pompe à hélice.
3.7 Problèmes généraux 49
Hn η Hn η
80%
80%
qv zone qv
instable
Hn
C(qv)
F
η
fonct
qfonct qv
Parallèle
q1
P1
qv 1 2
qv 1 2
P2 P
q2
'
En négligeant les pertes de charge à la bifurcation (1) et à la jonction (2), on a Hn1 = Hn2 ,
mais qv = q1 + q2 , d'où la caractéristique gure 3.20.
H H
Heq
Hn2 qcritique
Hn1
Hn1 Heq
Hn2
qv qv
(s) (p)
Fig. 3.20 Caractéristiques de deux pompes en série (s) et en parallèle (p).
Cavitation locale
B
bulles
A R
v ω
2
pA + ρ v2 ' pB + ρ u2 , or u = Rω et v u, donc pB ' pA − ρ (Rω)2 . Cela implique que la
2 2
Cavitation globale
Lorsque la pompe n'est pas en charge ou en charge, il arrive qu'au point A d'entrée, p(A) = psat .
Dans ce cas, il y a cavitation globale à l'entrée de la pompe. Dans les deux cas, on entend un bruit
caractéristique de cailloux roulés 1 .
Fig. 3.21 Photo : National Research Council of Canada, Institute for Ocean Technology (NRC-IOT).
1. En TD de mécanique des uides, on montre comment calculer la pression à l'entrée A d'une pompe.
52 Chapitre 3 Pompes
H
N
qv
D N ρ gH qv µ Li αi
L 1 0 -3 2 3 -1 1 0
M 0 0 1 0 0 1 0 0
T 0 -1 0 -2 -1 -1 0 0
3.8 Étude dimensionnelle et similitude 53
Exemple :
Li α − 3γ = 1
ΠLi = ⇒ −β = 0 ⇒ α = 1, β = 0, γ = 0
D N β ργ
α
γ = 0
Le pouvoir débitant :
qv
δ = Πqv = (3.35)
N D3
Le nombre de Reynolds :
1 µ
= Πµ = (3.36)
Re ρN D2
La relation 3.33 s'écrit, d'après le théorème de Vashy-Buckingham :
car en général, les écoulements sont susamment rapides pour que 1/Re → 0. Ainsi, pour des
machines géométriquement semblables, si δ1 = δ2 , alors m1 = m2 . On appelle donc m et δ les
invariants de Rateau. Par conséquent, une seule caractéristique m = f (δ) sut à déterminer les
caractéristiques réelles de toutes les machines géométriquement semblables.
Si on s'intéresse à la puissance P de deux machines 1 et 2, on a :
m η
D1 D1
D2 D2
δ δ
E pE
Le NPSH requis est le supplément minimal de pression qu'il faut ajouter à psat au niveau de
l'entrée de la pompe pour avoir p(M ) > psat , ∀M à l'intérieur de la pompe. En conclusion, la
pompe fonctionne correctement si :
h2
h1 z
A
On a :
1 2 1 2
pA + ρgzA + αA ρvA = pE + ρgzE + αE ρvE − ∆pconduite
2 2
3.10 TD : Pompes 55
où HA = pA /ρg et hsat = psat /ρg . ∆Hconduite représente les pertes de charge dans la conduite.
Si pA = patm , alors au niveau de la mer, HA = 10.33 m et à 1500 m, HA = 8.6 m. hsat est
fonction de la température.
Si le NPSH disponible est insusant, on peut :
Diminuer la température pour abaisser hsat.
Diminuer les pertes de charge ∆Hconduite en augmentant la section des tuyaux et en ouvrant
les vannes.
Augmenter h1 = zA − zE .
Diminuer h2 = |zA − zE |.
Diminuer la vitesse de rotation de la pompe.
3.10 TD : Pompes
3.10.1 Répartion de pompes sur un oléoduc
Une conduite cylindrique horizontale de diamètre d = 0.5 m et de rugosité moyenne e =
0.2 mm, transporte une huile lourde de viscosité dynamique µ = 0.35 Pa.s et de masse volumique
ρ = 920 kg/m3 . La circulation de l'huile dans loléoduc est assurée par des pompes placées tous les
14 km sur la conduite :
2. Calculer la puissance absorbée (ou puissance utile Pi ) par la pompe choisie au point de
fonctionnement de la question 1.
2. Le diuseur est tracé pour annuler les pertes par choc (point d'adaptation) lorsque les
vitesses relatives et absolues sont égales en module à la sortie de la roue (V2 = W2 ). Dans
ce cas, le rendement manométrique vaut 90% et l'entrée dans la roue s'eectue radialement.
Calculer la hauteur nette au point d'adaptation.
3. L'angle réel de sortie de l'eau des aubes est β2 = 150° et la largeur des roues à la sortie vaut
2 cm, la section des aubes occupe 10% de la section de sortie. Calculer le débit et la puissance
de la pompe au point de fonctionnement précédent ainsi qu'au point de fonctionnement
correspondant à une hauteur manométrique nulle.
4. Tracer la courbe de rendement manométrique de la pompe. En déduire le rendement maxi-
mal. Calculer la vitesse spécique de chaque roue au point où le rendement est maximal.
3.10.5 Exemple d'utilisation du NPSH (R. Joulié, Mécanique des uides ap-
pliquée)
Pour irriguer des jardins on utilise l'eau d'un canal dont le niveau se trouve à 2 m en dessous
de l'axe horizontal de la pompe, qui doit débiter 170 m3 /h d'eau. Dans ces conditions, le NPSH
requis est de 6.5 mCE. Entre le canal et la pompe on doit installer une canalisation de 80 m de long
en tube bitumé de rugosité 0.5 mm, comprenant un coude à 90° de coecient de perte de charge
k1 = 0.26, une crépine - ltre placé à l'extrémité de la conduite, donc immergé dans le canal -, et
un clapet de pied - pour maintenir la conduite et la pompe pleines d'eau (question d'amorçage) -
dont le coecient global de perte de charge est k2 = 0.9. Le NPSH disponible impose le choix du
diamètre de conduite, sachant bien que le prix dépend de cette dimension. Déterminer le diamètre
minimal - donc le moins coûteux - à donner à cette conduite, parmi les valeurs commerciales : 100,
125, 150, 200, 300 (mm). La température de l'eau ne dépassant pas 20°C dans le canal, on prendra
pour pression de vapeur saturante 2338 Pa, pour masse volumique 998 kg/m3 et pour viscosité
cinématique 10−6 m2 /s. Pour le coecient de perte de charge linéaire le long de la conduite,
utiliser l'abaque (3.25).
3.10 TD : Pompes 59
Turbines hydrauliques
4.1 Généralités
Les turbines sont à l'inverse des pompes des machines à uides capables d'en extraire de l'éner-
gie. Le uide cède donc de l'énergie dont une partie sera récupérée sur l'arbre de la turbine sous
forme d'énergie mécanique : P = Cω . Du point de vue du uide, la puissance mécanique Pm est né-
gative. En changeant le signe de Pm , on obtient une quantité positive Pi appelée puissance interne
ou puissance indiquée :
v2 v2
p
∆H = ∆ , or H ' + ⇒ ∆p = 0 (4.2)
2g 2g ρg
p2 − p1 p −p
r= ou 2 2 12 (4.3)
ρgH ρN D
et ici r = 0. Toute l'énergie cinétique du uide est disponible dans un ou plusieurs jets et le passage
est tangentiel.
Hp HG
HG : hauteur de génératrice.
Hp : hauteur de perte (perte de charge régulière
et singulière).
Hr : hauteur résiduelle à la sortie de la turbine,
le uide dispose d'une énergie ρgqv Hr qui n'est
Hr pas récupérée sur l'arbre de la turbine.
Hn = HG − Hp − Hr (4.4)
Toute cette énergie (Hn ) ne sera pas intégralement transférée au rotor. En eet, en traversant
les organes xes et mobiles, le uide perd de l'énergie par frottement et par choc. On désigne ces
pertes par perte de charge interne ∆Hi . Seule l'énergie restante (hauteur interne) est transférée au
rotor :
Hi = Hn − ∆Hi (4.5)
L'énergie disponible au rotor est :
Ci ω = ρgqv Hi (4.6)
où Ci désigne le couple interne. Sa puissance mécanique disponible en bout d'arbre est :
Cω = Ci ω − Pf (4.7)
où Pf est la puissance dissipée par frottement au niveau des paliers.
Hp
Hr
∆H
i
HG P /(ρgq )
f v
Hn
Hi C ω/(ρgq )
i v Cω/(ρgq )
v
hydraulique mecanique
Schéma de principe
HG
deflecteur ω
alimentation
roue
v
auget
jet
aiguille
Quand on veut arrêter rapidement la turbine Pelton, on ne ferme jamais brusquement la vanne
amont ou l'injecteur en raison des coups de belier qui pourraient endommager la conduite d'amenée,
64 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
mais, on dévie le jet grâce à un déecteur. Ensuite, on ferme lentement l'injecteur. Le déecteur
doit être xé solidement pour résister aux eorts souvent énormes exercés par le jet.
Exercice : Calculer F en fonction de v et S .
S F
v
La roue est à passage tangentiel et le transfert se fait à la périphérie de la roue dans des augets
en nombre et forme calculés. Le jet frappe des augets de forme coquille symétrique. L'angle d'entrée
β1 doit être faible ce qui conduit à construire une arête d'entrée très autée, dont l'usure constitue
le problème principal.
L'angle de sortie β20 = π − β2 doit être également faible. Cependant, un retour complet (β20 = 0)
de jet provoque un phénomène de talonnage qui diminue le rendement. Le talonnage est du à
l'impact du jet sortant sur l'extrados de l'auget suivant.
w2
β’ u
2
β
1
v1
u
N P 1/2
Ns = (4.8)
ρ1/2 (gHG )5/4
Pour les turbines Pelton, Ns = 0.0025 → 0.08. Le meilleur rendement est obtenu pour environ
Ns ' 0.08. Attention : ces valeurs sont données avec N en tr/min et P en chevaux. Si la
vitesse spécique est calculée avec d'autres unités, les valeurs numériques données ici doivent être
converties.
Il est aussi important de dénir le rapport 2R/d entre le rayon de la roue R et le diamètre du
jet d. Pour que le rendement soit convenable, il faut que 9 < 2R/d < 30 avec une valeur optimale
4.3 Turbine à action 65
Si la roue est munie√de plusieurs jets n, sa puissance totale est n fois plus grande et son nombre
de tours spécique Ns , n fois plus grand. n peut atteindre 6, mais en pratique, les turbines Pelton
possèdent 2 à 4 jets.
66 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
4.3 Turbine à action 67
w2 β v2
v1 2
u1 w1 u2
À l'entrée, β1 = 0 et à la sortie β2 ' π si β20 ' 0. On a alors, u1 ' u2 et |u1 | ' |u2 | = Rω = u.
La puissance interne est donnée par :
p1 w2 − u21 p2 w2 − u22
+ 1 = + 2 (4.11)
ρg 2g ρg 2g
Si le degré de réaction r = 0, alors p1 = p2 ' patm et u1 = u2 donc w1 = w2 = v − u et
Cela montre que le meilleur transfert a lieu pour β20 = 0. Mais dans ce cas, on a le phénomène
de talonnage. En général, on construit√les augets avec β20 ∼ 4° à 7°.
Si on suppose que v est xée (' ρgHn ), qv est xé (ouverture de l'injecteur xé), u étant
proportionnel à N , alors :
Pi Ci
qv
qv
Nmax N Nmax N
On note que Pi = Ci ω et donc Ci = A0 ρqv (Nmax − N ). De plus, si v est xé, alors Nmax l'est
aussi. Le rendement interne ηi = Hi /Hn est proportionnel à Pi . Le rendement maximal a donc lieu
pour u ' v/2 et ηi ∼ 1. qv est xé par l'ouverture de l'injecteur et par la hauteur génératrice. Le
débit est donc indépendant de N .
4.3 Turbine à action 69
η qv
i
qv3
qv2
qv1
Nmax/2 Nmax N N
Remarque 1 : On remarque que le couple est maximum au démarrage et que la vitesse d'em-
ballement reste nie (v ). Elle est xée par la hauteur génératrice HG aux pertes de charge
près.
Remarque 2 : En raison du frottement du uide sur les parois de l'auget qui conduit à une
perte de charge interne et à w2 < w1 , on trouve que ηmax est obtenu pour u/v légèrement
inférieur à 1/2.
Remarque 3 : Dans les grosses turbines Pelton dont la roue peut atteindre plusieurs mètres de
diamètre, la puissance maximale réellement obtenue dépasse les 90% de la valeur théorique
(1/2)ρqv v 2 et on réalise des machines qui fournissent 40000 chevaux par roue soit 29.44 M W .
Remarque 4 : La hauteur de chute varie entre 40 m et plus de 1000 m. Cela entraine des
vitesses de rotation élevées.
La vitesse de rotation :
2
(4.15)
p
ω = 0.45 2gHn
D
√
d'où D = 38 Hn /N , l = 0.02 . . . 0.03qv N/Hn . N est en tr/min.
l/D = 0.3 . . . 4.
La vitesse d'emballement est égale à 1.8 fois la vitesse nominale (∼ Pelton).
La fréquence principale de vibration est f = nombred0 aubes × (N/60).
Il y a entre 24 et 32 aubes.
4.4 Turbines à réaction 71
Fig. 4.6 Images tirées de Fundamentals of Fluid Mechanics (5eme édition), Munson Young Okicshi,
Ed. John Whiley & Son (2006).
portance
i u
Fig. 4.7 Bache spirale du lac Hodges (Canada) et schéma de la turbine Francis de la centrale de
Martigny-Bourg (Suisse).
74 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
4.4 Turbines à réaction 75
Fig. 4.8 Roue de turbine Francis. Cercle de vannage, distributeurs fermés et ouverts et vue schématique
d'une turbine à réaction de type Francis.
Turbine à hélice
4.4 Turbines à réaction 77
Hth
Hn = Hth + ∆Hchoc + ∆Hf et η = (4.16)
Hn
78 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
Hth
∆ Hchoc
∆ Hf
H Hn
η
0 0
qv qv
4.4.4 Diuseur
1 2
zT
turbine 4
diffuseur
p2 patm v 2 − v22
= − zT + ∆Hreg + ∆Hsing + 3 (4.23)
ρg ρg 2g
zT étant xé, v2 l'étant aussi par le débit, pour avoir p2 le plus faible possible il faut minimiser
∆Hreg + ∆Hsing + v32 /2g . Ainsi, un bon diuseur doit avoir :
Un élargissement important pour que v3 → 0.
Une perte de charge ∆Hreg faible.
Évidemment, ces critères sont contraints par le génie civil.
L'importance du diuseur se chire par le coecient
Hr (patm − p2 )/ρg
K= = (4.24)
Hn Hn
En utilisant l'équation 4.23, on obtient :
1 v32 − v22
zT ∆Hreg + ∆Hsing
K= − + (4.25)
Hn Hn Hn 2g
84 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
Pour une sortie à l'air libre, zT = 0, ∆H = 0 et v3 = 0, K ' v22 /(2gHn ). On donne enn
quelques ordres de grandeur :
Pour les turbines Francis lentes, K ∼ 10%.
Pour les turbines Kaplan très rapides, K ∼ 60%.
4.4.5 Cavitation
La cavitation peut se produire sur les aubes de la turbine, ou à la sortie de la turbine.
portance
p
sat
-
i A u
B
C
w +
+
Fig. 4.12 Sur la zone AB, p < psat , formation des bulles de vapeur et zone BC, p > psat , implosion des
bulles de vapeur.
Fig. 4.13 Dégats par cavitation sur les aubes d'une turbine Francis.
Plus loin, les bulles implosent violemment. Il s'en suit des chocs (coup de belier) qui peuvent
mettre en danger l'installation. Pour y remédier, on injecte des bulles d'air (par A sur la gure
4.14) qui permettent d'amortir les chocs. Mais cela entraîne une baisse de rendement de 1% à 2%.
Hs Hs
Hs>0 Hs<0
Si on raisonne en hydrostatique (en négligeant les pertes de charge et les termes v 2 /2g ), la
hauteur d'aspiration théoriquement possible est Hsth = Ha − Hv avec Ha = patm /ρg et Hv =
psat /ρg . Les dépressions sur l'aubage font que la pression de vapeur saturante est atteinte pour
Hs < Hsth . Pour tenir compte de ceci, on utilise en pratique un coecient σ , le coecient de
Thoma. On a alors :
Remarque :
Ha dépend de l'altitude. Au niveau de la mer Ha = 10.33 m et à 1500 m, Ha = 8 m.
Hv dépend de la température.
4.5 TD : Turbines
4.5.1 Turbine Pelton
On dispose d'un jet de diamètre d = 3 cm et de vitesse v = 45 m/s.
1. Calculer la hauteur génératrice HG .
2. Calculer le diamètre de la roue D.
3. Calculer la vitesse de rotation d'emballement Nmax et la vitesse de rotation optimale Nopt .
4. Donner la taille de l'auget.
5. Calculer la puissance maximale Pmax .
6. La roue tourne à N = 600 tr/min, calculer la hauteur résiduelle Hr .
7. La roue tourne à N = 1193 tr/min, calculer la hauteur résiduelle Hr .
4.5 TD : Turbines 87
d
v
(b) En admettant que le rendement maximal soit atteint pour qv = (qv1 + qv2 )/2 et qu'il
s'obtient lorsque la vitesse absolue de sortie est axiale, calculer ce rendement maximal.
On admettra dans les calculs que le rendement mécanique de la machine est égal à 1.
90 Chapitre 4 Turbines hydrauliques
Chapitre 5
V ' : vitesse du vent traversant les pales A la surface balayée par le rotor
CM = 0.5ρARV M Cp
2 = λ
0
: coecient de mo-
1
ment
5.1 Le vent
Le vent est déni par sa direction et sa vitesse. Ces deux grandeurs sont variables dans le temps
(turbulence, variations saisonnières,...) et dans l'espace (topologie du terrain,...).
Ces variations de la vitesse du vent font varier la production énergétique de l'éolienne bien que
l'inertie du rotor compense, dans une certaine mesure, les variations les plus courtes. On a intérêt
à placer le rotor en dehors de toute zone turbulente et à une hauteur susamment élevée pour que
le gradient de vitesse dans le sens vertical ne soit pas trop important.
En journée, la terre se réchaue plus rapidement que la mer, ce qui provoque un soulèvement de
l'air chaud qui s'étend ensuite vers la mer. Ainsi, une dépression se crée près de la surface de la terre,
attirant l'air froid provenant de la mer, c'est la brise de mer (Figure 5.1.A). Le soir, le phénomène
s'inverse, la terre se refroidissant plus vite que la mer c'est la brise de terre (Figure 5.1.B).
Les vents de montagne Les régions montagneuses donnent naissance à beaucoup de phéno-
mènes climatologiques parmi eux la brise de vallée. Le matin, les sommets sont réchaués
avant les vallées. L'air commence alors à s'élever vers le sommet de la montagne, produisant ce
que l'on appelle une brise montante. La nuit, le phénomène s'inverse et une brise descendante se
produit. Les vents s'écoulant le long des versants des montagnes peuvent être très violents.
zone de turbulence créée par un obstacle s'étend sur une distance d'environ trois fois la hauteur
de cet obstacle, cette turbulence est plus forte derrière l'obstacle que devant, on veillera donc à
limiter la présence d'obstacles aux abords d'une éolienne, en particulier dans la direction des vents
dominants (devant l'éolienne).
5.2.1 Dénitions
Si on considère le prol d'aile donné sur la Figure 5.3 ci-dessous.
5.2 Notions d'aérodynamique 95
Fig. 5.2 Rose des vents de la région de Nancy fournie par la station métérologique d'Essey-Les-Nancy.
On appelle bord d'attaque, les points du prol les plus éloignés des points B où se trouve le
bord de fuite.
AB est appelée la corde l du prol ; AMB représente l'extrados du prol et ANB l'intrados.
Pour tenir compte de l'inclinaison de l'aile par rapport au vent incident (supposé horizontal sur
la gure), on introduit plusieurs angles :
Angle d'incidence ou d'attaque : angle i formé par la corde et la direction du vent vu par
l'aile
Angle de portance nulle : angle α0 représentant l'angle d'incidence pour lequel la portance
est nulle. Cet angle est généralement négatif pour les prols usuels (représenté de cette façon
sur la gure)
Angle de portance : angle α formé par la direction du vent relatif et la direction de portance
nulle.
En valeur algébrique, α = α0 + i.
96 Chapitre 5 Notions théoriques sur les éoliennes
On constate que pour les faibles incidences, le coecient de portance évolue de façon quasi
linéaire avec l'angle d'incidence. Pour une incidence donnée, le coecient de portance atteint un
maximum, c'est la crise de portance. On appelle cet angle d'incidence particulier, l'angle de dé-
crochage. Sur l'exemple donné, l'angle de portance nulle est bien négatif et vaut environ -5°. En
parallèle, le coecient de traînée passe vers un minimum autour de cet angle pour augmenter
légèrement avec l'augmentation de l'incidence.
La courbe portant le coecient de traînée en abscisse et le coecient de portance en ordonnée
est appelée la polaire d'Eiel d'une aille. Elle est généralement graduée en angle d'incidence i.
1 1 1
P = ρA1 V13 − ρA2 V23 = ρ A1 V13 − A2 V23 (5.3)
[W ]
2 2 2
(Diérence de puissance entre les ux d'air amont et aval au rotor)
En exprimant la conservation de la masse :
1
P = ṁ V12 − V22 (5.5)
[W ]
2
On peut trouver une autre expression de cette puissance, en appliquant le théorème d'Euler au
tube de courant représenté par le jet d'air. Ainsi, la force F qu'exerce l'air sur le rotor s'exprime
par :
F = ṁ (V1 − V2 ) [N ] (5.6)
donnant lieu à une puissance mécanique convertie par la rotor :
P = F V 0 = m(V1 − V2 )V 0 [W ] (5.7)
où V 0 est la vitesse du vent dans le plan de rotation des pales. Par identication avec les deux
formulations de la puissance récupérée P , on obtient :
1
V0 = (V1 + V2 ) [m/s] (5.8)
2
Ce qui au nal, nous permet d'écrire la puissance du rotor rapportée à l'aire balayée A par ce
dernier :
1
P = F V 0 = ρA(V1 + V2 )2 (V1 − V2 ) [W ] (5.9)
4
On peut à partir de cette relation exprimée le coecient de puissance Cp qui est le rapport
entre la puissance récupérée sur le rotor par la puissance disponible dans le ux d'air basé sur la
vitesse du vent et la surface balayée par le rotor :
1
+ V2 )2 (V1 − V2 ) V2 2
4 ρA (V1 1 V2
Cp = 1 3
= 1+ 1− [−] (5.10)
2 ρAV1
2 V1 V1
Si on dénit le coecient d'induction b = V2 /V1 , on obtient l'évolution du coecient de puis-
sance (Figure 5.7).
V 0 = (1 − a)V1 (5.11)
On peut montrer que ce coecient est maximum pour a = 1/3, et que dans ce cas Cp = 16/27 ≈
0.596. En reportant cette valeur particulière dans l'expression de la puissance P , on obtient pour
la puissance maximale susceptible d'être recueillie, la valeur :
8
Pmax = ρAV13 [W ] (5.12)
27
Fig. 5.7 Evolution du coecient de puissance en fonction du rapport des vitesses amont et aval.
Vθ = 2a0 ωr (5.14)
La puissance élémentaire s'écrit donc comme :
dP = 4πρω 2 V1 a0 (1 − a) r3 dr (5.15)
On voit ici que si on veut maximiser la puissance récupérée, il faut maximiser l'expression :
100 Chapitre 5 Notions théoriques sur les éoliennes
f a,a0 = a0 (1 − a) (5.17)
Or si les angles d'attaque locaux sont inférieurs à l'angle de décrochage, ces deux coecients
ne sont pas indépendants, on a ainsi :
a0 ωr (1 − a) V1
tan φ = = (5.18)
aV1 (1 + a0 ) ωr
Ce qui conduit à la relation entre a et a' : (ωr/V1 )2 a0 (1 + a0 ) = a (1 − a).
L'optimisation conduit donc à :
df da0
= (1 − a) − a0 = 0 (5.19)
da da
0
2
et (1 + 2a0 ) da
da
ωr
V1 = 1 − 2a. Ceci conduit à la relation suivante entre a et a' optimisant la
puissance récupérée :
1 − 3a
a0 = (5.20)
4a − 1
Ceci permet nalement d'obtenir le tableau de valeurs suivant :
a a0 λ = ωr/V1
0,26 5,5 0,073
0,27 2,375 0,157
0,28 1,333 0,255
0,29 0,812 0,374
0,30 0,500 0,529
0,31 0,292 0,753
0,32 0,143 1,15
0,33 0,031 2,63
0,333 0,00301 8,58
A partir de ces relations, le coecient de puissance optimal peut être obtenu par intégration.
Ceci a été réalisé par Glauert pour diérentes vitesses spéciques λ0 = ωR/V1 avec une comparaison
avec la limite de Betz de 16/27 (cas qui correspond à a0 = 0). Ces résultats sont reportés dans le
tableau ci-dessous :
λ0 = ωR/V1 27Cp /16
0,5 0,486
1,0 0,703
1,5 0,811
2,0 0,865
2,5 0,899
5,0 0,963
7,5 0,983
10,0 0,987
avec θ l'angle de vrillage local de la pale, c'est-à-dire l'angle local entre la corde et le plan de
rotation du rotor. Puis, α est l'angle d'attaque local, c'est à dire l'angle local entre la corde et la
direction du vent relatif, Vrel . Enn, φ est l'angle d'inclinaison déni par φ = θ + α.
Nous pouvons donc écrire avec ces dénitions que :
1 2 1
L = ρVrel l(r)Cz et D = ρVrel
2
l(r)Cx (5.21)
2 2
pour l'expression des forces de portance et de traînée par unité de longueur, en supposant connus
les coecients de portance et de traînée. De façon à obtenir une expression de la poussée et du
moment élémentaire, il faut projeter ces forces suivant les directions normale et tangentielle au plan
de rotation du rotor. Ce qui conduit à :
avec B le nombre de pales et l(r) la loi de corde. Par identication, on obtient que les coecients
d'induction axial et tangentiel doivent satisfaire aux relations suivantes :
1 1
a=
4 sin2 φ
a0 = 4 sin φ cos φ
(5.25)
σCN +1 σCT −1
où σ (r) = l(r)B
2πr représente la solidité locale du rotor.
Ainsi, l'algorithme de calcul pour déterminer la puissance récupérée par le rotor est le suivant :
(1) Initialisation des coecients a et a0
(2) Calcul de l'angle φ
(3) Détermination de l'angle d'incidence local α
(4) Lecture des coecients de portance et de traînée
(5) Déduction des coecients normaux et tangentiels
(6) Calcul des coecients a et a0 suivant les dernières expressions
5.3 Calcul aérodynamique d'une éolienne à axe horizontal 103
Correction de Glauert
Lorsque le facteur d'interférence axial a devient plus grand qu'approximativement 0.4, l'applica-
tion du théorème d'Euler tombe en défaut. Des relations empiriques ont été établies pour approcher
les mesures expérimentales, parmi lesquelles :
4a(1 − a)f a ≤ 13
dF
CF = 1 2 = 1 (5.28)
2 ρV1 2πrdr
4a(1 − (1/4)(5 − 3a)a)f a> 3
ou encore :
dF 4a(1 − a)f a ≤ ac
CF = = (5.29)
1
2 ρV 2
1 2πrdr
4(a2c + (1 − 2ac )a)f a > ac
ac vaut approximativement 0.2. A ces expressions, correspond une relation modiée pour le
coecient a.
correspondant à une puissance maximale soit satisfaite. On peut faire l'hypothèse de négliger les
frottements en prenant Cx = 0. Les expressions de a et a0 deviennent :
1 1
a=
4 sin2 φ
a0 = 4 cos φ
(5.30)
σCz cos φ +1 σCz −1
En utilisant la relation reliant les deux facteurs d'interférence a et a0 , on obtient une seconde
relation exprimant le facteur a :
4 cos φ
a= (5.31)
σCz + 12 cos φ
L'égalité des deux expressions de a donne une équation quadratique, dont l'inconnue est le
terme σCz :
104 Chapitre 5 Notions théoriques sur les éoliennes