DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
FILIERE SMP S6
Nous faisons ensuite l'hypothèse des électrons indépendants et nous considérons que, vu le
nombre très élevé d'électrons libres (typiquement 1023 ), le potentiel indicé i ne va pas
dépendre de l'électron i, puisque une disparition de celui-ci ne va que très peu influencer la
répartition des autres électrons. On considérera donc, pour des échantillons macroscopiques,
un hamiltonien H commun à tous les électrons :
* +* +
avec U(r) un potentiel cristallin périodique.
I. Fonctions de Bloch
Les solutions de l’équation de Schrödinger pour un électron soumis à un potentiel U(r)
périodique sont de la forme :
où uk(r+R)= uk(r) a la périodicité du réseau.
Les orbitales ayant la forme de k (r ) sont connues sous le nom de fonction de Bloch.
Considérons N points identiques appartenant à un réseau sous la
forme d’un anneau.
Le potentiel étant périodique : U(x)=U(x+na)
Nous cherchons des solutions telles que : k ( x a) C k ( x)
( )
2
( )
s
C exp(i 2 )
N avec s=0, 1, 2, 3, …,N-1
sx
la fonction : k ( x) uk ( x) exp(i 2 ) vérifie donc la relation k ( x a) C k ( x) à
Na
s
condition que uk ( x) uk ( x a) avec k 2 .
Na
P2
H ( x) U ( x) ( x) E ( x) avec E une valeur propre de l’énergie.
2m
Cette équation où ( x) décrit le mouvement d’un seul électron dans le potentiel des ions, et
dans le potentiel moyen créé par les autres électrons de conduction. ( x) peut être développé
en série de Fourier sur des vecteurs k appartenants au réseau réciproque.
( x) C (k )eikx
2 n
k avec k et n Z .
L
En remplacant ( x) dans ES, on obtient :
2 2 2 2
( x) ( C (k )eikx )
2m x 2 2m x k
2
Le premier terme vaut :
Et le second terme vaut : U G eiGx ( x) U G eiGxC (k )eikx U GC (k )ei (G k ) x
G G k G k
2
2m k 2C (k )eikx UG ei(Gk ) xC (k ) E C (k )eikx
Ce qui conduit à : k G ,k k
Deux méthodes peuvent être utilisées pour simplifier ce système : en posant k=k’+G dans le
second terme pour que chaque composante doit avoir le même coefficient dans les deux
membres de l’équation :
2k 2
E C (k ) U G C (k G ) 0
2m G
3
k E C (k ) UGC (k G) 0 k 2 2
ou encore : G avec k
2m
c’est l’équation d’onde d’un électron dans un potentiel périodique.
La 2ème méthode repose sur l’horthogonalité des ondes planes (voir TD).
La solution de l’équation de Schrödinger d’un électron dans un potentiel périodique est une
orbitale ( x) qui a la forme suivante : k ( x) uk ( x) exp(ik .x) avec uk ( x) est une fonction qui
a la périodicité du réseau.
Le vecteur d’onde k utilisé dans la fonction de Bloch posséde les propriétés suivantes :
Si on considére un vecteur translation T, alors :
k (r T ) uk (r T ) e(ik .(r T )) = uk (r ) eikr eikT k (r )eikT
donc eikT est un facteur de phase multiplicatif quand on effectue une translation T.
b- Quand le potentiel cristallin est nul U(r) =0, l’équation centrale est :
k E C(k ) 0
une solution de cette équation est celle de l’onde plane : k (r ) eik .r connue pour l’électron
libre.
c- La valeur de k vérifie les lois de conservation pour les collisions dans le cristal. Pour
cette raison k est appelé quantité de mouvement de l’électron dans le cristal. Par conséquent
quand un électron de quantité de mouvement k rencontre un phonon de vecteur d’onde q, la
règle de sélection est : k q k ' G , le phonon est absorbé dans la collision. L’électron est
diffusé d’un état k à un autre état k’, G est un vecteur quelconque du réseau réciproque.
4
ainsi à la limite de zone de Brillouin, l’énergie cinétique des deux composantes de l’onde
G
k est la même, et l’équation centrale sera formée de 2 systèmes d’équation :
2
G G
E C ( 2 ) U C ( 2 ) 0 pour (k G / 2)
E C ( G ) U C ( G ) 0 pour (k G / 2)
2 2 (2)
E U
ces deux équations possédent une solution non nulle si : 0
U E
soit : ( E ) U 0 E U
2 2
2 2 2 2 2 2 2 2
k G k G
E U U
comme 2m 8m , on trouve : 2m 8m
L’énergie a deux racines de part et d’autre de l’énergie cinétique de l’électron libre E0. L’une
est inférieure de U à E, l’autre est supérieure de U. Par conséquent, l’énergie potentille
2UcosGx a créée une bande interdite d’amplitude 2U à la limite de ZB.
En reportant la solution E U dans l’une des équations précédentes (2), on trouve :
G G
U C ( ) U C ( ) 0 C (G / 2) E
2 2 1
C (G / 2) U
Gx Gx
et le développement de Fourier de ( x) a deux solutions : ( x) exp(i ) exp(i )
2 2
une solution donne la fonction d’onde du bas de la bande interdite, l’autre donne celle du haut
de cette bande.
G
Au voisinage de la limite de zone, on peut écrire : k k qui mesure la différence en
2
vecteur d’onde entre k et la limite de zone.
La fonction d’onde sera de la forme : ( x) C (k )eikx C (k G)ei (k G ) x
D’après l’équation centrale, nous résolvons le système de deux équations :
k E C (k ) U C (k G ) 0
k G E C (k G ) U C (k ) 0
Ces équation ont une solution non nulle si l’énergie satisfait à la condition :
k E U
0
U k G E
E 2 E (k G k ) k G k U 2 0
1
1 1 2
L’énergie a deux racines : E (k G k ) (k G k )2 U 2
2 4
Chacune d’elle décrit une bande d’énergie.
5
G
k k
Soit en fonction de 2 :
1
2
1 2 2
k 2
Ek ( G 2 k 2 ) 4 ( ) U 2 2 2
2m 4 2m G
avec :
2m 2
2
Gk
pour U (<<) on peut écrire l’énergie sous la forme :
2m
2
1 2 2
k
Ek ( G 2 k 2 ) U 1 2( 2 )( ) ,...
2m 4 U 2m
2 2
G
si on pose E U U c'est-à-dire les énergies à la limite de ZB( E ), on peut
2m 2
écrire l’énergie Ek près de la ZB en fonction de E :
2 2
k 2
Ek () E (1 )
2m U
celles-ci sont les racine de l’énergie lorsque le vecteur d’onde est très proche de la limite de
ZB àG/2.
6
Chaque maille élémentaire fournie exactement une valeur indépendante de k à chaque bande.
Autrement dit si on a N mailles élémentaires dans l’échantillon, le nombre d’orbitales dans
une bande est 2N (le facteur 2 est à cause de 2 orientations possibles du spin). Par conséquent
s’il y a un seul type d’atome, de valence 1 dans chaque maille élémentaire, la bande est à
moitié pleine d’électrons. Si chaque atome fournit 2 électrons de valence à la bande, celle-ci
est entièrement remplie.
7
Chapitre 2: Introduction à la physique du semi-conducteur
I. Introduction
Il existe plusieurs types de semi-conducteurs. On distingue semi-conducteur intrinsèque ou
extrinsèque, semi-conducteur à faible gap ou à large gap, semi-conducteur à gap direct ou à
gap indirect. Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la conductivité électrique est
intermédiaire entre celle des métaux et celle des isolants. Cette conductivité dépend des
différents types de semi-conducteurs, de la densité des impuretés présentes dans le matériau et
de la température.
8
C’est un matériau dont l’énergie maximale de la bande de valence Ev coïncide avec l’énergie
minimale de la bande de conduction Ec sont situées au même point k. c’est le cas des semi-
conducteurs composés GaAs, InP, PbS par exemple. Sous l’effet de la température, un
électron de la bande de valence peut transiter vers la bande de conduction en absorbant un
photon d’énergie. En passant à la BC, l’électron libre laisse un trou dans la bande de valence.
L’électron et le trou libres vont tous les deu
x participer à la conductivité.
d 1 d
Si on suppose que cet électron est
vg soumis à une force extérieure F, il
dk dk
subit une accélération :
( )
et
si on pose : et
*
m est la masse effective du porteur de charge dans le champ cristallin.
Cette masse peut être positive ou négative, sa valeur absolue est une
fraction de la masse de l’électron libre.
Exemple : masse effective dans un semi-conducteur à gap direct :
10
Un électron dans la bande de conduction a une énergie Ec :
m* est la masse effective de l’électron. Pour le GaAs m*=0.07m avec m la masse de l’électron
dans le vide.
Un électron dans la bande de valence a une masse effective négative (courbure vers le bas) et
un trou dans la BV a une masse effective positive.
( ) ( )
Puisque Ev=0 Eg=Ec
Par conséquent la concentration des électrons de conduction n est
donnée par :
1 2m
n
3/ 2 D f d
e e 1
n 2 2 e e kTEg f e Eg 2 e d
2 surEgtoutes les énergies de la BC :
Ce qui donne après intégration
( )
Et puisque Ev=0 Eg=Ec, le nombre de trous dans la bande de valence est :
∫
( ) ( )
Soit après integration :
En multipliant membre à membre les expressions de n et de p nous obtenons la relation
suivante donnant la densité des porteurs intrinsèques ni:
11
( )
Cette relation est générale et reste valable en présence d’impuretés. A noter que cette relation
ne dépend pas du niveau de Fermi. Une introduction d’une quantité d’impuretés fait
augmenter le nombre d’électrons n et ceci a pour effet d’augmenter le nombre de trous p. Pour
un semi-conducteur intrinséque le nombre de trou est égal au nombre d’électrons.
Avec : ( ) Et ( )
: La densité effective d’états des électrons dans la bande de conduction.
: La densité effective d’états des trous dans la bande de valence.
( )
Nous obtenant : ( )
La mobilité est par définition la mesure de la vitesse d’entrainement par unité de champ
électrique. Elle est donnée par la relation suivante :
| |
La mobilité des électrons et des trous est toujours positive même si leurs vitesses sont
opposées. Pour un semi-conducteur intrinsèque, la mobilité est déterminée par les collisions
entre les électrons et les phonons. La conductivité électrique est la somme de deux termes
correspondant à la contribution des électrons et des trous.
)
12
2. Conductivité dûe aux impuretés :
Ce sont des semi-conducteurs extrinséques. Lorsque le nombre d’impuretés est grand on dit
que ce sont des semi–conducteurs dégénérés. Dans ce cas
n 107 e / cm3
3. Impuretés donneurs
Lorsqu’un atome (impureté) se met par substitution d’un atome du réseau avec une valence
supérieure, le semi-conducteur est de type N.
Exemple 1: substitution d’un atome de Si (valence 4é) par un atome As (valence 5é). La
charge négative excédentaire provenant de l’As va être injecté dans la bande de conduction.
Cette impureté est donneur.à la place d’un Si qui en a 4é
Exemple 2: GaAS (valence 3é – 5é) avec comme impureté Si (valence 4é) qui se substutuer
avec le Ga (valence 3é).
Le cristal ne contient pas d’électron excédentaire (pas de conduction). L’introduction
d’impuretés bien choisis va créer des électrons excédentaires.
Ces impuretés peuvent facilement s’ioniser ce qui va injecter
des électrons dans la bande de conduction. Ces impuretés sont
des donneurs et le semiconducteur est de type N. les énergies
correspndantes à ces impuretés sont situées juste en bas de la
bande de conduction
4. Impuretés accepteurs
13
IX. Equation de la neutralité électrique
Dans un semi-conducteur homogène la somme de toutes les charges est nulle ce qui signifie
que la somme des nombre d’électrons et de charges négatives des ions fixes est égale à la
somme des nombres de trous et de chrages positives des ions fixes.
n+NA=p+ND
dans cette égalité nous avons supposé que tous les donneurs et tous les accepteurs sont ionisés
, ce qui est satisfait losque la température est suffisamment élevée
(Ed<<kT).
Dans un cas général il faut tenir compte du fait que le nombre de dopant ionisés est fonction
de la température. Nous pouvons alors re-écrire l’équation d’électro-neutralité en tenant
compte de toutes les charges en présence :
E g
n NC e et p Nve
et
14
Chapitre 3 : PROPRIETES MAGNETIQUES DES MATERIAUX
I. INTRODUCTION
16
Ce résultat reste vrai en théorie quantique : à tout mouvement orbital de
moment cinétique L d’une particule chargée est associé un moment magnétique l.
Remarques :
Si la charge est positive, l et L sont parallèles ; par contre pour des électrons,
l et L sont antiparallèles.
17
Un électron en mouvement orbital autour d’un noyau possède un moment
cinétique orbital l et un moment cinétique de spin s , donc un moment cinétique total :
J ls
A ce moment cinétique total est associé un moment magnétique J . On peut
montrer que tout se passe comme si les vecteurs J et J étaient proportionnels. On a
coutume d’écrire:
J g B J
Où g , appelé facteur de Landé, est égal à 1 pour un mouvement orbital, et 2 lorsque
l 0 . Plus généralement, on montre que :
J J 1 ss 1 l l 1
g 1
2 J J 1
Ce qui permet de déterminer J lorsque J est connu. Ces résultats restent valables
pour un système d’électrons dont le moment cinétique total est et le moment
magnétique est J .
Précession de Larmor
Le fait que tout moment magnétique J soit associé à un moment cinétique J a
une conséquence très importante. Supposons qu’un champ magnétique dont
l’induction est B , est appliqué à un système de moment magnétique J (figure 2), qui
est ainsi soumis à un couple de moment J B . La dérivée par rapport au temps du
moment cinétique J est égale au moment du couple qui lui est appliqué (Théorème
du moment cinétique) : B
d
J J B
dt
En raison de la proportionnalité entre J et J , cette C
équation peut s’écrire :
A
d J q
g J B
dt 2m
18
O
Le petit accroissement d J pendant l’intervalle de temps dt , orthogonal à J et B , est
orienté comme l’indique la figure 2. L’extrémité
A du vecteur J décrit donc le cercle C avec la Figure 2 : Précession d’un moment
vitesse magnétique plongé dans le champ
q
angulaire : g B
2m
Quand on applique une induction magnétique B à un dipôle magnétique isolé,
celui-ci précesse donc autour de l’axe B (modification de la direction de l'axe de
rotation), avec une vitesse angulaire. Cette précession de Larmor a de nombreuses
conséquences :
La possibilité de faire précesser un moment magnétique en lui appliquant un
champ dipôle B est mise à profit dans de nombreux systèmes : résonance
magnétique, dispositif de mesure de J par exemple.
Au cours de la précession, la composante de J le long de B .
Aimantation et susceptibilité
L’aimantation M est, par définition, le moment magnétique par unité de
volume. La susceptibilité magnétique par unité de volume est définie par :
M M
0
H B
Où B est l’induction magnétique (Tesla), H est le champ magnétique ( Am 1 ) et 0 est
perméabilité du vide.
B .H avec : perméabilité magnétique du matériau
On définit le vecteur aimantation acquise par la matière : M .H avec :
susceptibilité magnétique du matériau. ( est sans dimension).
D’où : B 0 H M 0 1 H 0 r H où 0 est la perméabilité du vide.
19
Les matériaux magnétiques sont classés en trois catégories.
1. Matériaux diamagnétiques : Ils s'aimantent faiblement dans le sens opposé
au champ magnétisant. Leur aimantation cesse dès que le champ
magnétisant est supprimé. Ce sont des matériaux pour lesquels est négatif
mais toujours extrêmement faible de l'ordre de 10- 6.
2. Matériaux paramagnétiques : Ils s'aimantent faiblement dans le sens du
champ magnétisant. Leur aimantation cesse dès que le champ magnétisant
est supprimé. Ce sont des matériaux pour lesquels est positif mais toujours
très faible de l'ordre de 10- 3.
3. Matériaux ferromagnétiques et ferrimagnétisme :
Ils peuvent être fortement magnétisés. Leur aimantation persiste plus ou moins lorsque le
champ magnétisant est supprimé. Ce sont des matériaux pour lesquels la susceptibilité
magnétique est positive et très grande : elle peut atteindre 105 En électrotechnique seuls
ces matériaux sont importants car ils sont les seuls à produire des augmentations du champ
magnétique.
II. 1 Diamagnétisme
Le diamagnétisme est l'un des comportements de la matière lorsqu'elle est soumise à un
champ magnétique. Lorsque les moments magnétiques des électrons liés dans une orbitale se
compensent, la substance est dite diamagnétique. Le diamagnétisme caractérise en général des
substances qui ne comportent que des atomes non magnétiques. Le diamagnétisme est la
tendance des charges électriques à former écran entre l’intérieur d’un corps et le champ
magnétique appliqué.
Soient Z électrons qui gravitent autour du noyau. Sous l’action d’un champ magnétique, ces
eB
électrons précessent autour de ce noyau avec une vitesse angulaire de cyclotron :
2m
(g=1 pour le moment orbital). Cette précession de Larmor autour d’un noyau à Z électron est
équivalente à un courant électrique :
I (charge) (nombre de tours par unité de temps)
1 eB Ze 2 B
I Ze Ze .
2 2 2m 4m
Le moment magnétique d’une boucle de courant de rayon est donné par le produit
du courant par l’aire de la boucle. L’aire d’une boucle est 2 . Nous avons donc:
Ze 2 B 2
4m
20
Avec : 2 x 2 y 2 est le carré moyen de la distance de l’électron à l’axe du
champ passant par le noyau. Or, le carré moyen de la distance des électrons au noyau
est :
r 2 x2 y 2 z 2
3 2
Pour une distribution de charge sphérique : x2 y 2 z 2 d’où : r 2 . Et
2
Ze2 B 2
par suite r .
6m
Si le solide contient N atomes par unité de volume, l’aimantation M N et la
N
susceptibilité diamagnétique par unité de volume est : 0 . Donc :
B
0 NZe2
r 2 (Ceci est le résultat classique de Langevin).
6m
Le problème de calcul dans le cas d’un atome isolé se réduit au calcul de r 2 pour la
distribution des électrons dans l’atome. Elle peut être calculée par la M. Q.
Remarques :
La susceptibilité magnétique des substances diamagnétiques est négative
(toujours extrêmement faible de l'ordre de 10 6 ).
L’intensité de l’aimantation induite est dans la direction opposée au champ
inducteur.
Les lignes de champ H ne pénètrent pas un matériau diamagnétique parfait et la
perméabilité est donc nulle.
Le diamagnétisme est un phénomène qui se manifeste dans tous les matériaux
parce que son origine provient de la déformation des orbites électroniques des
21
atomes sous l’action du champ extérieur. Seulement il peut être masqué par
d’autres effets plus important comme le paramagnétisme et le ferromagnétisme.
Ce phénomène est réversible. Citons comme exemples de diamagnétiques : le
quartz et le sel.
II. 2 Paramagnétisme
Par définition, tous les matériaux qui ne sont pas diamagnétiques sont
paramagnétiques. Lorsqu’une couche électronique n’est pas remplie, on a en plus du
diamagnétisme une contribution paramagnétique. Ce paramagnétisme électronique se
rencontre par exemple dans les métaux.
Une substance paramagnétique est une substance qui contient des porteurs de
moments magnétiques non inter- agissantes entre elles. L’agitation thermique a un
effet de désordre sur ces moments. On aura des orientations aléatoires de telle sorte
que l’aimantation globale en l’absence du champ B est nulle.
B
avec Lx coth x
1
; M N coth x
1
(éq. de Langevin) où x
x KT x
N 2B C
L x
x
Pour x 1 M B (Loi de Curie)
3 3KT T
C est la constante de Curie. Le paramagnétisme peut s’interpréter de façon
relativement simple pour les corps obéissant à la loi de Curie.
22
Remarque : Tous les corps ne suivent pas cette loi ; il faut tenir compte des effets
quantiques.
2m
e
L 2S
2m
eg g B
J
J avec gJ B
J : est le moment cinétique total
e
B : magnéton de Bohr est défini par B .
2m
g : facteur de décomposition spectrale ou facteur de Landé est égal à 2 pour un
électron, et égal à 5.58 pour le proton. Plus généralement, on montre que :
J J 1 s s 1 l l 1
g 1
2 J J 1
L’énergie U est donnée par : U .B . Le champ magnétique est souvent choisi
selon l’axe OZ.
g B
U J Z B g B m J B , avec mJ J , J 1,...,J .
23
L’aimantation est définie par M N z où N est le nombre d’atome du solide par
J
z exp w
g B JBJ x avec x g B JB et BJ x
mJ J
unité de volume; z J
exp w
kT
mJ J
est la fonction de Brillouin définie par : B J x 2 J 1 coth 2 J 1 x 1 coth x
2J 2J 2J 2J
et M B N N B Bg( F )
1
f ( )
2
e 1
3N B2
M B
2kTF
24
1
des électrons libres ceci créait un moment diamagnétique égal à du moment
3
N B2
paramagnétique. L’aimantation totale du gaz d’électron libre est donc : M B.
kTF
Explication qualitative :
Comme ce qu’on avait pour la capacité calorifique des électrons libre (seule une
fraction des électrons qui participe à la conduction ; cette fraction est de T électrons.
TF
De la même façon, on dira que seulement les électrons qui sont à kT du sommet de la
distribution de Fermi Dirac qui peuvent être orienté par le champ. Donc, une fraction
N B2 B T N B2 B
M
kT TF kTF
25
II. 3 Ferromagnétisme
II. 3. 1 Introduction
Un corps ferromagnétique a un moment magnétique spontané, c'est-à-dire un
moment magnétique même en l’absence de champ magnétique appliqué. Un moment
spontané suggère que les spins électroniques et les moments magnétiques sont
arrangés de façon régulière. L’ordre n’est pas forcément simple : tous les arrangements
représentés sur la figure suivante, sauf l’antiferromagnétique simple ont un moment
spontané, appelé généralement moment de saturation
D’après cette dernière relation, chaque spin subit l’aimantation moyenne due à tous les
autres spins.
Si TC est la température de Curie = température au dessus de laquelle le
ferromagnétisme disparaît phase paramagnétique désordre.
Si T TC : phase paramagnétique (désordonnée).
Si T TC : phase ferromagnétique (ordonnée).
Si T>TC.
26
Si on applique en plus un champ magnétique Ba , le matériau s’aimante. Cette
p
aimantation est donnée par : M B a B E
0
0 M T C CBa
0 M C C
avec TC C ; TC est la température de Curie.
Ba T C T TC
C 1
On montre aussi que pour T TC ,
2 TC T
T
Ceci par la théorie du champ moyen qui prédit que : C T TC avec est
l’exposant critique qui vaut +1 pour une transition ferromagnétique. 1 est une valeur
théorique ; mais l’expérience montre divergence par rapport à ceci. Par exemple pour
le fer 1,33 c'est-à-dire que le champ d’échange dans le fer est plus important.
27
Dans certaines hypothèse, on peut montrer que l’énergie d’interaction entre les
atomes i et j de spins S i et S j est de la forme : U ij 2 J ij Si S j (modèle de
distance. On ne tiendra donc compte que de l’interaction avec les premiers voisins.
La contribution orbitale étant négligeable, le moment magnétique est égale à
g B S ; si on applique un champ magnétique, on aura une réponse paramagnétique
z premiers voisins. Dans le cas d’un cristal cubique simple avec un seul type d’atomes
magnétique et z premiers voisins :
z
z
U ij .B
j 1
2 JS 0 S j 0 .H 2 JS
j 1
0S j .
z
U ij 0 .H
j 1
2 JS 0 S j
2J z
U 0 .H M
g 2 N 2
0 B
28
2J z
U 0 H M
2
2
0 g N B
Donc U 0 H M
Ainsi, on définit le champ moléculaire par :
2J z
H mol M où (coefficient de champ moléculaire).
0 Ng 2 B2
Tout se passe comme si le moment magnétique est soumis en permanence (même en
absence du champ appliqué) à un champ moléculaire H mol M qui provient de
M
C
H M ,
T 1/
2J z S S 1
et C Ng 2 B2 0
0 Ng B
2 2
3kT
C C
M 1 H
T T
Ferro. para.
C
M H
T C TC T
M C C
On en déduit la loi de Curie-Weiss : avec
H T C T Tc
2 J z S S 1
Tc C .
3K
29
La température du Curie Tc est la température au-dessus de laquelle
l’aimantation spontanée disparaît; elle sépare la phase paramagnétique désordonnée
pour T Tc de la phase ferromagnétique ordonnée pour T Tc . C'est-à-dire, au-delà
d'une certaine température critique ( Tc ), les ferromagnétiques perdent leurs propriétés
magnétiques caractéristiques et se comportent comme des paramagnétiques. Ceci peut
s'expliquer par le fait que lorsqu'on augmente la température on augmente aussi
l'agitation thermique des atomes : ils deviennent plus mobiles et moins stables. Ainsi,
dans les corps ferromagnétiques, les fluctuations des moments magnétiques atomiques
sont telles, au-delà de la température de Curie, que le corps perd toute organisation
magnétique et devient aussi désordonné qu'un matériau paramagnétique.
On voit que devient infini à T Tc .
II. 3. 5 Influence de la température sur l’aimantation de saturation
Nous pouvons également utiliser la théorie de Weiss au dessous de la
température de Curie pour trouver l’aimantation en fonction de la température. Nous
procédons comme suit :
Nous utiliserons l’expression complète de l’aimantation au lieu de la loi de
1
Curie. Pour un spin , nous avons :
2
B
M N B th B
kT
Si nous omettons le champ magnétique appliqué B par le champ moléculaire
M
BE M , l’expression devient : M N B th B
kT
Cette équation admet des solutions M différentes de zéro dans le domaine de
température comprise entre 0 et Tc .
Pour résoudre cette équation, nous l’écrivons en terme d’aimantation réduite
M k T
m et de température réduite t B 2 .
N B N B
m
D’où : m th
t
30
Nous représentons graphiquement les deux membres de cette équation en
fonction de m .
Le membre gauche de l’équation est représenté comme une droite m de pente
unité.
m
Le membre de droite est th ; il est représenté en fonction de m pour trois
t
k BT T
valeurs de la température réduite t .
N B TC
2
a/ Domaines magnétiques
Les matériaux ferromagnétiques sont divisé en petits domaines magnétiques
appelés domaines de Weiss dans lesquels les moments sont tous //. Chaque domaine
possède une aimantation spontanée.
Domaine de Parois de Bloch
Weiss
31
Les domaines sont tels que, en l’absence du champ magnétique, les aimantations
spontanées dans les différents domaines se compensent presque parfaitement. C'est la
condition rendant l'énergie magnétique minimale qui est responsable de la
décomposition du cristal en domaines dont l'orientation des moments est liée aux
directions de facile aimantation. Ces domaines sont séparés par des parois appelées
parois de Bloch.
b/ Cycle d'hystérésis
La courbe de première aimantation et le cycle d'hystérésis sont deux propriétés
importantes des substances ferromagnétiques. En effet, la plupart des applications
technologiques sont basées sur l'existence de ce cycle. Par définition, le cycle
d'hystérésis d'un matériau magnétique est le tracé de l'induction en fonction du champ
H extérieur appliqué :
B 0 H M H
Souvent on se contente de représenter M en fonction de H .
On considère un matériau ferri. - ou ferromagnétique non aimanté au départ (position
*. Au fur et à mesure que l'intensité du champ magnétique extérieur H augmente,
l'aimantation M du matériau augmente puis finit par atteindre la saturation (position
*. La courbe entre les points a et b s'appelle "courbe de première aimantation".
Ensuite, si l'on diminue l'intensité du champ magnétique extérieur, l'aimantation du
matériau diminue elle aussi, mais ne suit pas la courbe b - a : il n'y a pas réversibilité.
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Lorsque l'intensité du champ appliqué est nulle (position c), le matériau conserve tout
de même une certaine aimantation : son aimantation rémanente M r , c'est le paramètre
qui caractérise l'aptitude du matériau à stocker une information magnétique : si cette
aimantation rémanente était nulle, cela signifierait que le matériau se comporte de la
même manière que l'on ait appliqué un champ ou non, c'est à dire que ce matériau n'a
aucune capacité de mémoire et ne peut donc servir pour l'enregistrement magnétique.
Si on applique maintenant un champ magnétique de sens opposé et d'intensité de plus
en plus grande, on arrive (au point d) à ce que le matériau soit complètement
désaimanté. Le champ H c qu'il aura fallu appliquer pour faire perdre son information
magnétique au matériau est appelé champ coercitif. Une grande valeur de champ
coercitif caractérise un matériau apte à conserver l'information malgré des champs
magnétiques extérieurs perturbateurs toujours présents (champ magnétique terrestre,
proximité d'un autre matériau aimanté, etc...). Ce paramètre est, tout comme le
moment rémanent, d'une grande importance pour l'enregistrement magnétique. On dit
d'un matériau ayant un fort champ coercitif qu'il est magnétiquement "dur". A l'inverse
un matériau ayant un champ coercitif faible est dit magnétiquement "doux".
Si on continue à augmenter l'intensité du champ, le matériau va finir par être
totalement aimanté, ses moments élémentaires étant tous alignés avec le champ
(position e). On a un état semblable à l'état en b mais les moments sont orientés en
sens contraire car c'est un champ de sens contraire qui les a orientés.
Si on diminue l'intensité du champ, le matériau se désaimante peu à peu mais on ne
revient pas sur nos pas : à nouveau non - réversibilité. Lorsqu'on applique un champ
d'intensité égale à H c mais opposé à l'aimantation acquise par le matériau on arrive à
désaimanter totalement le matériau (position f). En continuant d'augmenter l'intensité
du champ appliqué on réoriente les moments magnétiques du matériau et on arrive
progressivement en b.
Le cycle ainsi parcouru par l'aimantation du matériau en fonction du champ
magnétique extérieur appliqué se nomme cycle d'hystérésis.
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