Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pays de la Loire
Alix MÉTRO
Travail Écrit de Fin d'Études
En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur-Kinésithérapeute
Année 2014-2015
Mots clés
Dyskinésie scapulaire
Evaluation
Syndrome conflictuel de l'épaule
Summary
INTRODUCTION: The evaluation of scapular dyskinesis in patients with shoulder
impingement syndrom is the subject of a professional agreement according to the HAS (1)
but there exist no precise recommendations on the subject. This work interests the way
liberal physiotherapists evaluate scapular dyskinesis. MATERIAL AND METHODE: A
questionnaire has been submitted to 598 physiotherapists who practise physiotherapy in the
department of Loire-Atlantique. Nine interviews have been realised and analysed with the
Sonal® software. RESULTS-DISCUSSION: The interviewed physiotherapists mostly perform a
visual subjective evaluation of scapular dyskinesis. CONCLUSION: The results of this study
have shown a failure in the knowledge and realisation of a reliable and reproductible
diagnosis concerning the evaluation of scapular dyskinesis. A better understanding of the
mecanisms that link scapular dyskinesis and shoulder impingement syndrom would probably
enable us to establish more precise recommendations.
Key words
Scapular dyskinesis
Evaluation
Shoulder impingement syndrom
Sommaire
1. Introduction ...................................................................................................................................1
2. Cadre théorique .............................................................................................................................2
2.1. Définitions ..............................................................................................................................2
2.1.1. Syndrome conflictuel de l'épaule ...................................................................................2
2.1.2. Dyskinésie scapulaire ......................................................................................................2
2.2. Rappels sur la biomécanique du complexe de l'épaule ..........................................................2
2.2.1. Les articulations du complexe de l'épaule ......................................................................2
2.2.2. Axes de mobilité de l'articulation scapulo-thoracique ....................................................3
2.2.3. Cinématique de la scapula lors de l'élévation du bras ....................................................4
2.3. Evaluation des dyskinésies scapulaires: les tests relevés dans la littérature ..........................5
2.3.1. Rappels sur les niveaux de preuve ..................................................................................5
2.3.2. Les tests statiques...........................................................................................................6
2.3.3. Les tests dynamiques ......................................................................................................8
2.3.4. Les tests de repositionnement .......................................................................................9
3. Matériel et méthode ....................................................................................................................11
3.1. Population ............................................................................................................................11
3.1.1. Population ciblée ..........................................................................................................11
3.1.2. Questionnaire de pré-enquête .....................................................................................11
3.1.3. Sélection des sujets d'étude .........................................................................................11
3.2. Méthodologie d'enquête ......................................................................................................11
3.2.1. Réalisation des entretiens ............................................................................................11
3.2.2. Analyse des résultats ....................................................................................................12
4. Résultats .......................................................................................................................................12
4.1. Réponses au questionnaire de pré-enquête .........................................................................12
4.2. Profil des MK répondants .....................................................................................................14
4.3. Données issues des entretiens .............................................................................................15
4.4. Analyse des données issues des entretiens ..........................................................................25
4.4.1. Similitudes dans la pratique..........................................................................................25
4.4.2. Divergences entre la pratique et les recommandations ...............................................27
5. Discussion.....................................................................................................................................28
5.1. Critique de la méthodologie d'enquête ................................................................................28
5.2. Axe de réflexion: lien entre dyskinésie scapulaire et syndrome conflictuel .........................28
6. Conclusion ....................................................................................................................................30
Références bibliographiques et autres sources................................................................................
Annexes 1 à 4....................................................................................................................................
1. Introduction
Les pathologies d’épaule, et en particulier les syndromes conflictuels sont courants, et le
masseur-kinésithérapeute joue un rôle important dans leur prise en charge. Selon une étude
réalisée par le CNAMTS1 en 2001, la rééducation de l'épaule représentait 9% de l'activité des
MK2 libéraux, soit environ 20 millions d'actes par an (3). Pour que le traitement mis en place
soit efficace, il doit se baser sur un bilan adapté et pertinent.
Or, ces dernières années, de nombreuses parutions soulignent un lien, encore mal compris,
entre syndrome conflictuel et dyskinésie scapulaire, et de nombreux tests visant à évaluer
ces dyskinésies ont vu le jour. Une conférence de consensus internationale (2) aux Etats-Unis
souligne l'intérêt de cette évaluation.
En 2001, les recommandations de bonne pratique de la HAS3 dans le cadre de la prise en
charge d’une épaule douloureuse non opérée soulignent «[qu'] il est utile d'étudier les
mouvements de la scapula lors des mouvements actifs de l'épaule. Si les mouvements sont
limités, il convient d'en tenir compte pour la conduite thérapeutique (accord
professionnel).» (1)
En France, les recommandations à ce sujet sont donc généralistes et ne sont représentées
que par un accord professionnel. Le praticien est libre de choisir sa méthode d’évaluation.
Il doit alors, pour assurer la pertinence de son bilan, choisir parmi les nombreux tests décrits
dans la littérature ceux qui seront les plus fiables et les plus adaptés.
Lors d'un stage réalisé en cabinet libéral, j'ai pu constater que les consultations pour des
douleurs d'épaule, souvent attribuées à un conflit sous-acromial, constituent une part
importante de l'activité du masseur-kinésithérapeute.
Le "rythme scapulo-huméral", souvent abordé dans la rééducation des pathologies gléno-
humérales, est pourtant souvent évalué de façon peu rigoureuse en se basant uniquement
sur une observation comparative et subjective. Une recherche bibliographique sur ce sujet
m'a permis de constater que de nombreux tests existent. Ceux-ci sont peu validés et qu'il
n'existe pas de recommandations précises sur ce sujet.
Suite à la réalisation d'une synthèse de la littérature, et devant le peu de recommandations
1
Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés
2
Masseur-kinésithérapeute
3
Haute Autorité de Santé
1
disponibles, j'ai décidé de réaliser une enquête auprès de masseur-kinésithérapeutes
libéraux pour comprendre pourquoi et comment ils évaluent la présence potentielle d'une
dyskinésie scapulaire chez des patients consultant pour un syndrome conflictuel de l'épaule.
Ces réflexions m'ont amenée à formuler la problématique suivante, élément directeur de
mon travail écrit:
Quelles méthodes d'évaluation des dyskinésies scapulaires sont employées par des
masseur-kinésithérapeutes libéraux chez des patients consultant pour un syndrome
conflictuel de l'épaule et comment justifient-ils le choix de ces tests?
2. Cadre théorique
2.1. Définitions
2
L’articulation acromio-claviculaire entre l’extrémité latérale de la clavicule et
l’acromion, articulation plane à un cinq degrés de liberté.
L’articulation gléno-humérale entre la tête de l’humérus et la glène de la scapula,
articulation sphéroïde à trois degrés de liberté.
Deux plans de glissement
La bourse sous deltoïdienne située entre la voûte acromiale et les tendons des
muscles de la coiffe des rotateurs. Elle facilite le passage de la tête humérale dans la
voûte sous acromiale lors de l’élévation du bras.
L’articulation scapulo-serrato-thoracique, formée de deux plans de glissement : le
grill costal et la face interne de la scapula, séparés par un muscle, le serratus anterior.
C’est une articulation syssarcose, très mobile du fait qu’elle ne soit stabilisée que par
des éléments musculaires.
3
Superior/inferior shift (translation supérieure/inférieure ou
élévation/abaissement) : translation selon un axe vertical dans le plan de la
scapula
Medial/lateral shift (translation médiale/latérale) : translation selon un axe
horizontal dans le plan de la scapula
Les mouvements de translation de la scapula sont la conséquence des mouvements de la
clavicule lors de l'élévation du bras. (8)
4
En réalité, ces trois temps ne sont pas distincts et leur proportion est variable selon les
individus.
Lors de l’élévation du bras, chez des sujets exempts de pathologies d’épaule on observe
respectivement au niveau de la scapula une sonnette externe, une bascule postérieure et
une rotation interne ou externe, variable selon les individus, qui augmentent conjointement
à l’augmentation de l’angle d’élévation du bras (7) (8) (10) (11) (12).
Dans une étude (7) portant sur 35 sujets sains, lors de l’élévation latérale du bras, l’auteur
observe une sonnette externe pour 100% des sujets, une bascule postérieure pour 100% des
sujets et une rotation latérale pour 84% des sujets. L’électromyographie des muscles de la
ceinture scapulaire a montré que l’activité des muscles levator scapulae, trapezius superior
et inferior, et serratus anterior augmentait à mesure que l’angle d’élévation du bras
augmentait.
2.3. Evaluation des dyskinésies scapulaires: les tests relevés dans la littérature
Seuls les tests cités dans la conférence de consensus sur la scapula (2) sont décrits ci-
dessous. D'autres tests sont décrits dans la littérature (cf. annexe 1).
5
(tableau III-): Interprétation de la fiabilité d'un test clinique
CCI ou k Interprétation
0,81–1,0 Fiabilité forte
0,61-0,80 Fiabilité modérée
0,41-0,60 Fiabilité passable
0,11-0,40 Fiabilité faible
0,0-0,10 Fiabilité nulle
Le niveau de fiabilité acceptable doit être envisagé en fonction de la marge d’erreur
autorisée, donc en fonction du facteur mesuré.
La spécificité d’un test représente sa capacité à ne pas détecter les patients non porteurs de
la pathologie. Donc un résultat positif avec un test ayant une spécificité élevée est un bon
moyen d’inclure la pathologie. Une spécificité élevée écarte les faux positifs.
En pratique il est donc préférable d'utiliser conjointement des tests avec une bonne
sensibilité et des tests avec une bonne spécificité pour rendre le diagnostic fiable.
6
Le test est considéré comme positif si la distance mesurée est supérieure à 2,6 cm et signe
une perte de longueur du muscle petit pectoral.
7
(fig. 4), (fig. 5), (fig. 6): Réalisation du Lateral Scapular Slide Test (dans les 3 positions successives)
Ce test a pour but de déterminer la présence ou l'absence de dyskinésie ainsi que son
importance mais ne permet pas d’évaluer le type d’anomalie présente.
La fiabilité inter-examinateur de ce test est passable pour une observation directe (k=0,57)
et pour une observation par vidéo (k=0,54) (20).
8
(fig. 7): réalisation du Scapular Dyskinesis Test
Yes/No Test
Ce test proposé par Uhl (22) permet de déterminer uniquement la présence ou l’absence de
dyskinésie chez un sujet. Les modalités de réalisation du test et les anomalies observées
sont les mêmes que pour le SDT, mais la classification se fait en 2 types :
- Type « Yes » : présence de dyskinésie
- Type « No » : absence de dyskinésie
9
Scapular Assistance Test modifié (SATm)
Ce test a été décrit par Rabin et al. (23) est une adaptation du SAT (18) (25) de Kibler (cf.
annexe 1). Le thérapeute repositionne la scapula en bascule postérieure et en sonnette
externe lors de l'élévation active du bras dans le plan de la scapula. Le test est positif si le
patient constate une diminution de sa douleur par rapport au même mouvement effectué
sans assistance.
10
(tableau VIII-): Fiabilité du Scapaular Reposition Test
Fiabilité intra-examinateur Fiabilité inter-examinateur
CCI = 0,96 (26) Non évaluée
3. Matériel et méthode
3.1. Population
4. Résultats
12
Oui, toujours
7 8 Oui, si celle-ci est évidente
12 Non, jamais
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
13
(fig. 12): Analyse des réponses à la question 4 du questionnaire de pré-enquête
Enfin, parmi les tests spécifiques à l'évaluation de la dyskinésie scapulaire, la palpation des
repères osseux de la scapula, la distance table-acromion, le Scapular Asistance Test (SAT), le
Scapular Reposition Test (SRT) et le Scapular Retraction Test (SRtT) ont été cités par 1 MK
chacun, le Scapular Dyskinesis Test (SDT) a été cité par 5 MK et le "Yes/No" test a été cité par
2 MK.
6
5
4
3
2
1
0
Distance Palpation SDT Yes/No test SAT SRT SRtT Autres
table des repères
acromion osseux de
la scapula
(fig. 13): Analyse des réponses à la question 4 du questionnaire de pré-enquête (tests spécifiques)
Les réponses à la question 5 ("Réalisez-vous ces tests?") n'ont pas pu être exploitées en
raison d'une erreur dans la réalisation du questionnaire: la réponse à cette question,
initialement proposée en choix multiple ne s'affichait qu'en choix simple.
12 MK ont répondu favorablement pour un entretien dans le questionnaire de pré-enquête,
puis seulement 9 après entretien téléphonique.
De 1 à 5 ans
4
15 De 5 à 10 ans
10
Plus de 10 ans
14
1 Aucun
7 De 1 à 2
9
De 3 à 5
12 Plus de 5
Pour respecter l'anonymat de ces derniers, la dénomination MK, suivie d'un chiffre
déterminé en fonction de l'ordre de réalisation des entretiens a été choisie pour les
identifier.
L'expérience et l'expertise des MK dans le domaine intéressant ce travail dépend des trois
facteurs présentés dans le tableau ci-dessus et permet de supposer une plus grande
pertinence des pratiques relatées lors des entretiens.
15
Test réalisés
MK1 réalise des tests globaux, dans différents mouvements, par rapport aux mouvements
de la vie courante (flexion, abduction dans le plan de la scapula et adduction).
Le mouvement de l'omoplate étant très différent d'une personne à une autre, il n'y a pas de
mouvement spécialement pathologique. MK1 prêtera plutôt attention au fait que
l'amplitude d'élévation du bras soit limité ou non.
MK2 commence son évaluation par des tests dynamiques. Il demande successivement une
élévation des bras dans le plan frontal, sagittal, puis dans le plan anatomique. Il observe à
partir de quel degré la scapula initie son mouvement:
- Entre 0° et 30° d'élévation: il existe une dyskinésie en lien avec un déficit dans la
gléno-humérale
- Entre 30° et 45° d'élévation: il existe une dyskinésie modérée
- Au delà de 45° d'élévation: le mouvement est normal
Il poursuit son évaluation par un bilan morphostatique, à la recherche:
- D'une cyphose thoracique
- D'une antéversion de l'épaule qui signerait une rétraction du petit pectoral. Pour cela
le patient est installé en décubitus dorsal et une appréciation visuelle de la distance
table-acromion est réalisée.
MK3 réalise une observation de la dynamique de la scapula lors d'une élévation bilatérale
des deux membres supérieurs, en flexion et en abduction. Le test est réalisé en position
debout ou assise. La consigne donnée au patient est de lever les bras devant soi ou sur les
côtés. Le mouvement est réalisé en bilatéral pour limiter les compensations au niveau du
thorax. Il recherche une asymétrie au niveau des deux scapulae, et notamment au niveau de
la bascule, des limitations d'amplitude ou des phénomènes de compensation.
Il réalise ensuite une palpation des muscles de la coiffe des rotateurs, de l'élévateur de la
scapula et de la région cervico-thoracique à la recherche de contractures et de points
douloureux.
MK4 réalise tout d'abord un bilan morphostatique. Sur un sujet debout, relâché, il observe:
16
- Vue de dos, la position de la scapula: une scapula haute peut signer une hypertonie
au niveau du trapèze supérieur et de l'élévateur de la scapula, une saillie de l'angle
inférieur peut signer un déficit du trapèze inférieur et du grand dentelé.
- Vue de dessus, l'enroulement sagittal de la ceinture scapulaire: un décollement de la
pointe de l'omoplate associé à une bascule antérieure peut signer une rétraction du
petit pectoral.
- La position de la colonne cervicale et dorsale, à la recherche d'une hyperlordose
cervicale, d'une hypercyphose ou d'une rectitude dorsale qui perturberaient la
mobilité de l'épaule.
Il installe ensuite son patient en décubitus dorsal pour évaluer l'incidence de la pesanteur
sur sa statique. Il observe particulièrement l'attitude du rachis cervical et l'enroulement de la
ceinture scapulaire par une appréciation visuelle de la distance table-acromion.
Il poursuit par un bilan morphodynamique. Il demande au patient debout de réaliser une
flexion antérieure lente du tronc en commençant par baisser la tête, à la recherche une
gibbosité dorsale haute.
Il termine par un bilan dynamique, le patient debout réalise une élévation unilatérale, puis
bilatérale des membres supérieurs, coudes tendus. MK4 recherche le degré d'élévation à
partir duquel la scapula initie son mouvement (selon lui, anormal en dessous de 70°-80°)
ainsi que la qualité de ce mouvement, notamment une ascension exagérée de la scapula.
Il réalise le "4 types" Test de Kibler de manière informelle en classifiant la dyskinésie selon
son type.
MK5 réalise tout d'abord un bilan morphostatique en position debout. Il observe de dos la
position de la scapula (haute/basse, en sonnette externe/interne) et les interactions
musculaires au niveau du bassin. Il réalise une comparaison entre les deux côtés mais
souligne le fait qu'il peut parfois y avoir un défaut morphostatique bilatéral. Il adjoint une
palpation des éléments potentiellement responsables de l'attitude observée.
Il observe ensuite de profil l'attitude en bascule antérieure ou postérieure de la scapula,
puis, de dessus, une antéprojection de la scapula.
Il réalise ensuite un test sur un mode dynamique. Il demande au patient de réaliser une
flexion et une abduction. La consigne donnée est "levez les bras" pour une flexion et
17
"écartez les bras" pour une abduction. Il recherche une asymétrie avec le côté opposé, ou un
mouvement anormal qui peut être:
- Une sonnette médiale.
- Une sonnette latérale précoce qui indiquerait une insuffisance de la coiffe générée
après un conflit.
- Une scapula fixe.
- Une départ tardif de la scapula.
- Une bascule antérieure qui indiquerait une surprogrammation du petit pectoral.
- Une scapula qui part en "aile d'ange" indiquerait un déficit de force au niveau des
fixateurs de la scapula et du serratus.
Il réalise ensuite une palpation et des tests d'hypoextensibilités musculaires en décubitus
dorsal, principalement sur les muscles trapèzes supérieur et inférieur, élévateur de la
scapula, petit pectoral, subclavier et sur les fixateurs de la scapula.
Les tests sont la plupart du temps réalisés dans l'ordre décrit, mais si un élément flagrant est
repéré, MK5 le cible plus précisément avec des tests adaptés.
18
Il demande au patient de répéter ces mouvements 5 fois de suite et recherche une baisse
d'activité ou au contraire une surutilisation de l'une des deux épaules.
Il recherche ensuite en décubitus dorsal, une bascule antérieure exagérée de la scapula, avec
un acromion plus haut. Ce test peut être assimilé à la distance table-acromion, de manière
informelle. S'il trouve une épaule antépulsée, il demande un repositionnement actif du
moignon de l'épaule en rétropulsion pour tester l'extensibilité des muscles pectoraux.
Il teste également le contrôle des fixateurs de la scapula en demandant au patient debout,
mains dans les poches ou dans le dos, de venir resserrer ses deux omoplates. Il recherche
également lors de ce test une douleur antérieure qui serait due à une mise en tension des
pectoraux ou une limitation d'amplitude en rotation interne de la gléno-humérale qui serait
en faveur de l'existence d'un conflit.
Il réalise également des tests d'hypoextensibilité musculaire sur les muscles scapulaires.
Il reconnait que ses tests sont très qualitatifs et très peu quantitatifs.
MK7, après avoir testé l'articulation gléno-humérale, réalise un test dynamique. Le patient
est assis, il réalise une abduction dans le plan de la scapula. MK7 positionne deux doigts sur
l'épine de la scapula et le pouce sur l'angle inférieur. Une observation comparative entre les
deux côtés permet d'objectiver:
- Un départ précoce de la scapula qui indiquerait un déficit dans la gléno-humérale et
au niveau de la coiffe des rotateurs
- Un décollement du bord médial de la scapula en "aile d'ange" qui orienterait vers un
déficit du grand dentelé ou du subscapulaire
- Une bascule antérieure de la scapula qui orienterait vers une rétraction du petit
pectoral
MK8 commence son évaluation par un bilan morphostatique en position debout. Il est
demandé à la personne de ne pas se tenir au garde à vous, mais de façon naturelle.
L'observation se fait dans les trois plans de l'espace, "de la tête aux pieds".
Au niveau de l'épaule, MK8 observe particulièrement:
- Un enroulement de l'épaule
- Une épaule avancée ou reculée, à mettre en lien avec des chaînes de tensions
musculaires
19
- Une élévation du moignon de l'épaule
- Un décollement de la scapula
Ensuite, si des anomalies morphostatiques sont retrouvées, MK8 réalise des tests
dynamiques. Il demande une élévation lente dans le plan de la scapula car c'est le
mouvement physiologique et fonctionnel, et recherche un départ précoce ou tardif de l'une
des deux scapulae.
Si des anomalies sont observées, MK8 réalise un test de repositionnement de la scapula. Il
plaque l'angle inférieur de la scapula contre le grill costal et demande de nouveau une
élévation dans le plan de la scapula. Il note si le rythme scapulo-huméral redevient
physiologique grâce à cette correction et si le patient constate une diminution de sa douleur.
Selon lui, ce test évalue l'influence d'une tension du petit pectoral sur les symptômes du
patient.
Il réalise ensuite des tests d'élévation contre résistance manuelle. Il demande au patient une
élévation dans le plan de la scapula et place une résistance à environ 70° d'élévation (secteur
articulaire peu conflictuel selon lui). Une première élévation est demandée contre résistance
modérée, puis une seconde contre une résistance plus forte, à moduler en fonction du
patient et de ses activités.
S'il observe un décollement de l'angle inférieur de la scapula, il répète ce test contre
résistance avec la correction manuelle décrite dans le test de repositionnement. Les critères
de positivité sont les mêmes: réduction de la douleur, augmentation de la force et
rétablissement d'un rythme scapulo-huméral physiologique.
Les tests sont la plupart du temps réalisés dans l'ordre décrit ci-dessus, il note l'importance
d'avoir une routine dans son évaluation. Cependant si un élément flagrant est observé, il
sera amené à investiguer plus précisément ce déficit.
20
mouvement de sonnette externe. C'est une évaluation subjective et comparative avec le
côté controlatéral qui n'est pas quantifiée par une mesure.
Il demande ensuite une élévation du bras en ajoutant une correction manuelle visant à
plaquer la scapula sur le grill thoracique dans les premiers degrés d'élévation, dans le but
d'évaluer la force des muscles scapulaires.
Les test dynamiques ne sont pas systématiquement réalisés à la première séance, si le
patient est douloureux lors de l'élévation du bras, la prise en charge antalgique précédera la
réalisation de ces tests.
MK4 a choisi ses tests pour leur pertinence quant à son orientation thérapeutique. Il travaille
surtout sur la posture et la réharmonisation de la musculature statique.
MK5 décrit la rapidité de réalisation des tests comme étant le critère principal de son choix,
du fait du peu de temps allouable aux bilans dans la pratique libérale. Ses tests lui
permettent à la fois d'objectiver une dyskinésie et de commencer à la traiter. Il pense de
plus que les tests spécifiques aux dyskinésies scapulaires décrits dans la littérature n'ont pas
d'intérêt pour la prise en charge du patient. Il précise que les tests ne seront fiables que si
l'opérateur en a une certaine expérience.
MK6 a choisi ses tests car ils permettent d'avoir à a fois une vision diagnostique et
thérapeutique. Il évoque le manque de temps à accorder aux bilans dans la pratique libérale.
Pour MK7, les tests choisis ont avant tout une répercussion sur la prise en charge du patient,
ils vont permettre de cibler un déficit plutôt au niveau articulaire ou musculaire et donner
une priorité au traitement.
Pour MK8, les tests ont été choisis pour leur simplicité, leur reproductibilité, leur fiabilité et
leur rapidité. Il note l'importance de consignes simples pour être comprises par le patient et
21
avoir ainsi un test aisément reproductible. Les tests de repositionnement ont été choisis car
selon lui le petit pectoral est un muscle clé dans les pathologies d'épaule par son action
parasite sur l'élévation physiologique du bras dans le plan de la scapula.
MK3 précise que les tests qu'il réalise vont conditionner sa prise en charge. Ils vont
déterminer une prise en charge plutôt axée sur le versant articulaire ou musculaire, bien que
les deux interagissent. Sa prise en charge sera basée sur de l'essai-erreur.
MK5 traite systématiquement la dyskinésie et le conflit articulaire car il est difficile de savoir
quelle est la cause primaire de la dysfonction de l'épaule. Il souligne que selon les
recommandations de la HAS (1), ne pas évaluer les dysfonctions de la scapula dans le cadre
des pathologies d'épaule est une faute professionnelle.
Pour MK6, il faut redonner de la liberté de mouvement à la scapula en libérant les tensions
musculaires et réintégrer un schéma moteur physiologique. Il précise que la scapula a une
motricité automatique et que bien souvent les patients n'ont pas conscience de son
positionnement. Il y a donc tout un travail de prise de conscience de ces mobilités à
effectuer. Un mouvement physiologique de la scapula est nécessaire pour conserver
l'intégrité des structures tendineuses et musculaires de l'épaule.
Pour MK7, le but du bilan va être d'orienter plutôt vers un déficit articulaire ou musculaire.
Les liens cause/conséquence étant difficile à déterminer, la prise en charge sera donc basée
sur une méthode d'essai/erreur. Selon l'importance des déficits observés respectivement au
niveau du rythme scapulo-huméral ou de l'articulation gléno-humérale, il sera choisi de
traiter en priorité l'un ou l'autre. Puis une réévaluation des déficits permettra de savoir si
l'orientation thérapeutique choisie était pertinente.
22
Pour MK8, un test de repositionnement de l'omoplate positif indique qu'il faudra réduire les
tensions sur le muscle petit pectoral et renforcer les muscles antagonistes.
Pour MK2, la dyskinésie serait plutôt une conséquence d'une douleur d'épaule. Il s'agirait
d'une attitude de soulagement. Les douleurs naissent à partir du moment où la gléno-
humérale est engagée dans un mouvement. La sonnette externe de la scapula peut soulager
ce secteur douloureux, permettant au patient d'utiliser son épaule dans un secteur
fonctionnel.
Pour MK3, la dyskinésie serait plutôt un mécanisme de compensation d'un déficit au niveau
de la gléno-humérale.
Pour MK4, plusieurs mécanismes sont liés. Le conflit peut être généré par une bascule
antérieure de la scapula, elle-même causée par une attitude en cyphose dorsale, mais aussi
par une sursollicitation de la gléno-humérale, notamment par des mouvements des bras
coudes écartés.
MK5 souligne le fait qu'il existe systématiquement une dyskinésie scapulaire associée à une
pathologie d'épaule. Il cite pour cela la conférence de consensus sur la scapula de 2013 (2).
La dyskinésie peut être la cause d'un conflit car celle-ci perturbe l'orientation de la scapula et
donc de la glène. Ceci entraine une dysfonction de la gléno-humérale et donc de la coiffe des
rotateurs, ce qui génère un décentrage articulaire qui peut mener à un conflit sous-acromial.
Cependant il souligne qu'il n'a aucune preuve scientifique de ce qu'il avance et que ce n'est
qu'une conviction personnelle.
23
provoquées par une souffrance tendineuse. Cette position antalgique se fixerait ensuite ce
qui entrainerait une sidération des fixateurs de la scapula et donc perturberait le
mouvement physiologique de la scapula.
Il précise tout de même qu'une dyskinésie peut aussi être à l'origine d'un conflit. Il ne peut
pas déterminer les liens de cause/conséquence mais précise qu'il retrouve
systématiquement une dyskinésie scapulaire associée à un syndrome conflictuel de l'épaule.
Pour MK7 les liens de cause/conséquence sont très difficiles à déterminer mais les deux
mécanismes sont envisageables. Un déficit de la gléno-humérale peut être compensé par
une dyskinésie de type départ précoce de la scapula en sonnette externe. Cependant des
tensions musculaires peuvent aussi entrainer une dyskinésie qui générera à son tour un
conflit d'épaule.
Pour MK8, plusieurs mécanismes sont envisageables. La dyskinésie scapulaire peut être la
conséquence d'un déséquilibre musculaire entre des muscles antérieurs trop puissants et
des muscles postérieurs trop faibles, ce qui va altérer la stabilité de la scapula. Ce
déséquilibre va amener la gléno-humérale en rotation interne et générer un conflit antéro-
interne. Cette rotation interne exagérée va être compensée par une sonnette externe de la
scapula qui va contribuer à l'irritation des structures antérieures et étirer les structures
postérieures. Ce mouvement va peu à peu devenir le schéma moteur préférentiel et
contribuer à l'évolution du conflit sous-acromial.
Mais le conflit pourrait également être généré par une sursollicitation de l'articulation gléno-
humérale en rotation interne (par exemple dans les sports de type natation ou les postures
de travail en enroulement d'épaules) et compensé par une dyskinésie. La dyskinésie peut
être la conséquence d'un trouble morphostatique (posture en enroulement des épaules,
cyphose, lordose).
Pour MK9, il y a un lien évident entre dyskinésie scapulaire et conflit sous-acromial mais il ne
peut déterminer les liens de causes à effets. Une dyskinésie scapulaire, notamment due à un
déficit des stabilisateurs de l'omoplate, pourrait entrainer un conflit et donc un "frottement"
tendineux au niveau de la coiffe des rotateurs.
24
4.4. Analyse des données issues des entretiens
Cet examen morphostatique peut être complété en décubitus dorsal, notamment par une
appréciation subjective de la distance table-acromion (MK4, MK6).
25
Ces tests sont parfois répétés avec une résistance manuelle (MK8).
Enfin, une palpation des éléments musculaires potentiellement responsables des troubles
morphostatiques et dynamiques est réalisée par la plupart des MK (MK3, MK5, MK6).
Concernant le choix de ces tests, les motivations exprimées par les MK interrogés sont leur
connaissance (MK2), leur facilité de réalisation (MK8), leur rapidité d'exécution (MK5, MK8),
et surtout leur intérêt clinique (MK4, MK5, MK6, MK7, MK8).
Les liens entre dyskinésie scapulaire et conflit sous-acromial sont difficiles à déterminer pour
tout les MK interrogés. La dyskinésie pourrait être une compensation d'un déficit articulaire
de la gléno-humérale (MK3, MK7). Elle pourrait aussi être le résultat d'une attitude
antalgique prise par le patient (MK2, MK6).
Cependant, une dyskinésie pourrait aussi être la cause primaire du syndrome conflictuel de
l'épaule. Celle-ci perturberait l'orientation de la scapula dans l'espace amenant une
dysfonction au niveau de l'articulation gléno-humérale et participant donc à la génèse d'un
conflit (MK4, MK5, MK6, MK7, MK8, MK9).
En conclusion, les MK interrogés optent pour une évaluation visuelle subjective des
dyskinésies scapulaires dans des mouvements d'élévation du bras. Le bilan morphostatique
semble également apparaitre comme un élément clé dans le diagnostic des troubles de la
statique scapulaire. Une attention particulière doit être portée à une attitude en bascule
antérieure et en élévation de la scapula et à l'observation d'un décollement du bord médial
de la scapula.
La palpation des structures musculaires permet d'affiner les liens entre les troubles statiques
et dynamiques retrouvés et les tensions ou rétractions musculaires qui en seraient
responsables.
Les tests sont choisis avant tout pour leur pertinence quant à la rééducation qui en
découlera. Plusieurs MK ont fait part du peu d'intérêt clinique de tests plus spécifiques. Les
MK font aussi part de l'importance que ces tests soient rapides, simples et facilement
reproductibles.
26
Les liens de cause à effet entre dyskinésie scapulaire et syndrome conflictuel de l'épaule sont
difficiles à établir. Une dyskinésie pourrait être à l'origine d'un conflit et inversement. Les
mécanismes menant de l'un à l'autre sont complexes et variables d'une personne à l'autre.
27
5. Discussion
28
Les liens de causalité entre dyskinésie scapulaire et conflit sous-acromial sont mal connus.
Deux mécanismes sont envisageables: soit la réduction de l'espace sous-acromial menant au
conflit est la conséquence de la dyskinésie, soit cette dyskinésie est une compensation des
douleurs provoquées lors de l'élévation du bras et du déficit d'amplitude dans l'articulation
gléno-humérale dus à la présence d'un conflit.
Une étude (28) a néanmoins montré que la réduction de l'espace sous-acromial lors de
l'abduction du bras était plus importante chez les sujets présentant une dyskinésie que chez
ceux n'en présentant pas.
Les impacts de la position de la scapula lors de l'élévation du bras sur la réduction de
l'espace sous-acromial ont été peu étudiés. Il serait logique de penser qu'une diminution de
la sonnette externe et de la bascule postérieure de la scapula lors des mouvements
d'élévation du bras puisse réduire l'espace sous-acromial et ainsi contribuer à la genèse ou à
l'évolution d'un conflit sous-acromial (8).
Cependant, une étude sur cadavre (29) a montré qu'une augmentation de la sonnette
externe réduisait l'espace sous-acromial. Les mouvements de bascule postérieure et de
rotation externe de la scapula n'augmentaient pas significativement l'espace sous-acromial.
Ce manque de corrélation entre les résultats souligne l'origine probablement plurifactorielle
de l'apparition d'un conflit sous-acromial ou d'une dyskinésie scapulaire. Chaque sujet ne
développe pas les mêmes compensations, d'où l'importance de faire un bilan précis des
déficits afin de cibler son traitement.
6. Conclusion
La prise en compte des dyskinésies scapulaires dans le bilan d'un syndrome conflictuel de
l'épaule semble être incontournable. Cependant, à ce jour, aucune méthode d'évaluation de
ces dyskinésies ne fait consensus et les thérapeutes doivent choisir parmi de nombreux tests
ceux qui leur semblent les plus pertinents.
De nombreux facteurs entrent en compte dans le choix des tests pratiqués, parmi lesquels la
facilité de réalisation et la reproductibilité de ces tests, ainsi que leur utilité clinique (c'est à
dire leur intérêt pour le choix des techniques rééducatives mises en œuvre).
Les thérapeutes interrogés réalisent des tests personnels, non validés et dont
l'interprétation est assez subjective. Pourtant, se baser sur un bilan pertinent et des tests
fiables est essentiel car les orientations thérapeutiques prises par le praticien en découlent.
Il semblerait donc intéressant que les masseurs-kinésithérapeutes libéraux reçoivent
davantage d'informations à ce sujet.
Une meilleure compréhension des mécanismes pouvant mener à une dyskinésie scapulaire
et à un conflit sous-acromial ainsi que des liens qu'il existe entre ces deux éléments
permettrait sûrement de pouvoir établir des recommandations plus précises.
30
Références bibliographiques et autres sources
1. Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Pathologies non opérées de la coiffe
des rotateurs et masso-kinésithérapie. Recommandations et références professionnelles. Paris:
ANAES, Service de reccomandations et références professionnelles; 2001.
3. Union nationale des caisses d'assurance maladie. Référentiel MK: tendinopathie non opérée de la
coiffe des rotateurs. Paris: UNCAM; 2013.
4. Neer C. Anterior acromioplasty for the chronic impingement syndrome in the shoulder: a
preliminary report. J Bone Joint Surg Am. 1972 Janvier; 54(1): 41-50.
5. Kibler W, McCullen J. Scapular dyskinesis and its relation to shoulder pain. J Am Acad Orthop
Surg. 2003 Mars-avril; 11(2): 142-51.
6. Borstad JD. Resting position variables at the shoulder: evidence to support a posture-
impairement association. Phys Ther. 2006 Avril; 86(4): 549-57.
7. Ludewig PM, Cook TM, Nawoczenski DA. Three-dimensional scapular orientation and muscle
activity at selected positions of humeral elevation. J Orthop Sports Phys Ther. 1996 Août; 24(2):
57-65.
8. Ludewig PM, Reynolds JF. The association of scapular kinematics and glenohumeral joint
pathologies. J Orthop Sports Phys Ther. 2009 Février; 39(2): 90-104.
9. Kapandji AI. Anatomie fonctionnelle, tome I, membre supérieur. 6ème édition. Paris: Maloine;
2005.
10. McClure PW, Michener LA, Senett BJ, Karduna AR. Direct 3-dimensional measurement of scapular
kinematics during dynamic movements in vivo. J Shoulder Elbow Surg. 2001 Mai-juin; 10(3): 269-
76.
11. Lawrence RL, Braman JP, Laprade RF, Ludewig PM. Comparison of 3-dimensional shoulder
complex kinematics in individuals with and without shoulder pain, part 1: Sternoclavicular,
acromioclavicular and scapulothoracic joints. J Orthop Sports Phys Ther. 2014 Septembre; 44(9):
636-45.
12. Ludewig PM, Phadke V, Braman JP, Hassett DR, Cieminski CJ, La Prade RF. Motion of the shoulder
complex during multiplanar humeral elevation. J Bone Joint Surg Am. 2009 Février; 91(2): 378-89.
13. Cleland JA, Netter FH. Examen clinique de l'appareil locomoteur: Tests, évaluation et niveaux de
preuve. Issy-les-moulineaux: Elsevier-Masson; 2007.
14. Borstad JD, Ludewig PM. The effect of long versus short pectoralis minor resting length on
scapular kinematics in healthy individuals. J Orthop Sports Phys Ther. 2005 Avril; 35(4): 227-38.
15. Ludewig PM, Cook TM. Alterations in shoulder kinematics and associated muscle activity in
people with symptoms of shoulder impingement. Phys Ther. 2000 Mars; 80(3): 276-91.
16. Lewis JS, Valentine RE. The pectoralis minor length test: A study of the intra-rater reliability and
diagnostic accuracy in subjects with and without shoulder symptoms. BMC Musculoskeletal
Disorders. 2007 Juillet; 8.
17. Njis J, Roussel N, Vermeulen K, Souvereyns G. Scapular positioning in patients with shoulder pain:
a study examining the reliability and clinical importance of 3 clinical tests. Arch Phys Med Rehabil.
2005 Juillet; 86(7): 1349-55.
18. Kibler W. The role of the scapula in athletic function. Am J Sports Med. 1998 Mars-Avril; 26(2):
325-37.
19. Odom C, Taylor A, Hurd C, Denegar C. Measurement of scapular asymetry and assessment of
shoulder dysfunction using the Lateral Scapular Slide Test: A reliability and validity study. Phys
Ther. 2001 Février; 81(2): 799-809.
20. McClure P, Tate AR, Kareha S, Irwin D, Zlupko E. A clinical method for identifying scapular
dyskinesis, part 1: Reliability. J Athl Train. 2009 Mars-Avril; 44(2): 160-64.
21. McClure P, Tate AR, Kareha S, Irwin D, Zlupko E. A clinical method for identifying scapular
dyskinesis, part 2: Validity. J Athl Train. 2009 Mars-Avril; 44(2): p. 165-73.
22. Uhl TL, Kibler WB, Gecewich B, Tripp BL. Evaluation of clinical assesment methods for scapular
dyskinesis. Arthroscopy. 2009 Novembre; 25(11): 1240-8.
23. Rabin A, Irrgang J, Fitzgerald G, Eubanks A. The intertester reliabilityof the Scapular Assistance
Test. J Orthop Sports Phys Ther. 2006; 36(9): 653-60.
25. Burkhart S, Morgan C, Kibler W. Shoulder injuries in overhead athletes: The "dead arm" revisited.
Clin Sports Med. 2000 Janvier; 29(1): 125-58.
26. Tate AR, McClure P, Kareha S, Irwin D. Effect of the Scapula Reposition Test on shoulder
impingements symptoms and elevation strength in overhaed athletes. J Orthop Sports Phys Ther.
2008 Janvier; 38(1): 4-11.
27. Kibler B, Sciascia , Wilkes T. Scapular dyskinesis and its relation to shoulder injury. J Am Acad
Orthop Surg. 2012 Juin; 20(6): p. 364-72.
28. Silva RT, Hartmann LG, de Saouza Laurino CF, Rocha Bilo JP. Clinical and ultrasonographic
correlation between scapular dyskinesia and subacromial space measurement among junior elite
tennis players. Br J Sports Med. 2010 Mai; 44(6): p. 407-10.
29. Karduna A, Kerner P, Lazarus M. Contact forces in the subacromial space: Effects of scapular
orientation. J Shoulder Elbow Surg. 2005 Juillet-Août; 14(4): 393-99.
30. Lin J, Hanten W, Olson S, Roddey T, Soto-quijano D, Lim H, et al. Functional activity characteristics
of individuals with shoulder dysfunctions. J Electromyogr Kinesiol. 2005 Décembre; 15(6): 576-86.
31. Phadke V, Camargo P, Ludewig P. Scapular and rotator cuff muscle activity during arm elevation:
A review of normal function and alterations with shoulder. Rev Bras Fisioter. 2009 Février; 13(1):
1-9.
32. Ebaugh D, McClure P, Karduna A. Effects of shoulder muscle fatigue caused by repetitive
overhead activities on scapulothoracic and glenohumeral kinematics. J Electromyogr Kinesiol.
2006 Juin; 16(3): 224-35.
34. Tsai NT, McClure P, Karduna A. Effects of muscle fatigue on 3-Dimensional scapular kinematics.
Arch Phys Med Rehabil. 2003 Juillet; 84(7): 1000-5.
35. Greenfield B, Catlin PA, Peyton W, Green E, McDonald J, North C. Posture in patients with
shoulder overuse injuries and healthy individuals. J Orthop Sports Phys Ther. 1995 Mai; 21(5):
287-95.
36. Lewis J, Green A, Reichard Z. Scapular position: the validity of skin surface palpation. Man Ther.
2002 Février; 7(1): 26-30.
37. Watson L, Balster S, Finch C, Dalziel R. Measurement of scapula upward rotation: A reliable
clinical procedure. Br J Sports Med. 2005 Septembre; 39(9): p. 559-603.
38. Kibler Wb, Uhl TL, Maddux jWQ, Brooks PV, Zeller B, McMullen J. Qualitative clinical evaluation of
scapular dysfunction: A reliability study. J Shoulder Elbow Surg. 2002 Novembre-Décembre;
11(6): 550-6.
39. Kibler W, Sciascia A, Dome D. Evaluation of apparent and absolute supraspinatus strength in
patients with shoulder injury using the Scapular Rretraction Test. Am J Sports Med. 2006
Octobre; 34(10): 1643-7.
40. Morrissey D, Morrissey M, Driver W, King J, Woledge R. Manual landmark identification and
tracking during the medial rotation test of the shoulder: an accuracy study using three-
dimensional ultrasound and motion analysis measures. Man Ther. 2008 Décembre; 13(6): 529-35.
41. Struyf F, Njis J, Horsten S, Mottram S, Truijen S, Meeusen R. Scapular positioning and motor
control in children and adults: a laboratory study using clinical measures. Man Ther. 2011 Avril;
16(2): 155-60.
42. Struyf F, Njis J, De Graeve J, Mottram S, Meeusen R. Scapular positioning in overhead athletes
with and without shoulder pain: A case-control study. Scand J Med Sci Sports. 2011 Décembre;
21(6): 809-18.
Annexe 1: Autres tests décrits dans la littérature
Les auteurs concluent que la palpation de ces points est une méthode acceptable pour mesurer la position de
la scapula dans l’espace.
Evaluation des dyskinésies scapulaires dans le bilan d'une épaule douloureuse non opérée
Bonjour, dans le cadre de mon travail écrit de fin d'étude je m'intéresse à la place de l'évaluation des dyskinésies
scapulaires* dans le bilan d'une épaule douloureuse non opérée (syndrome conflictuel**).
Ce questionnaire est destiné aux masseurs-kinésithérapeutes libéraux exerçant dans le département de la Loire-Atlantique.
Il a pour but de cerner votre position sur le sujet afin d'éventuellement m'entretenir avec vous sur ce thème.
Les données de ce questionnaire ne seront exploitées que dans le cadre de mon travail écrit de fin d'études et y figureront
de manière anonyme.
En vous remerciant de votre participation.
Alix Métro, étudiante en 3ème année de masso-kinésithérapie à l'IFM3R.
* La dyskinésie scapulaire est une altération de la position ou du mouvement physiologique de la scapula lors d'un
mouvement couplé des articulations scapulo-humérale et scapulo-thoracique. Elle résulte de l'inhibition ou de la
désorganisation motrice des muscles stabilisateurs de la scapula.
** Le syndrome conflictuel de l'épaule est un conflit mécanique entre les éléments sous-acromiaux (tendons de la coiffe
des rotateurs et bourse sous-acromiale) et la partie antéro-inférieure de l'acromion. Ce conflit se manifeste par une douleur
particulièrement présente lors des mouvements d'élévation du bras.
Questionnaire
Le temps de réponse est estimé à 10min.
Les modalités de réponse sont indiquées pour chaque question.
2. Pouvez vous estimer le nombre de patients présentant un syndrome conflictuel de l'épaule pris en charge par mois?
Ne cocher qu'une seule réponse
□ Aucun □ De 1 à 2 □ De 3 à 5 □ Plus de 5
3. L'évaluation de la dyskinésie scapulaire fait-elle toujours partie de votre bilan pour ce type de patients?
□ Oui, toujours □ Oui, si celle-ci est évidente □Non, jamais
4. Quels tests (statiques et dynamiques) utilisez-vous pour mettre en évidence une dyskinésie scapulaire?
Indiquer les tests réalisés dans l'encadré ci-dessous
5. Réalisez-vous ces tests? (Un descriptif des tests accompagne cette question)
Cocher tous les tests pratiqués. Les tests cités sont décrits dans le paragraphe ci-dessous (voir 2.3. et Annexe 1)
□ Palpation des repères osseux de la scapula
□ Distance table-acromion
□ Lateral Scapular Slide Test
□ Mesure de la sonette externe de la scapula
□ "4 types" Test
□ Scapular Dyskinesis Test
□ "Yes/No" Test
□ Scapular Assistance Test (SAT) et SAT modifié
□ Scapular Retraction Test
□ Scapular Reposition Test
□ Kinetic Medial Rotation Test
Contact et disponibilité
Veuillez indiquer vos disponibilités pour la réalisation d'un entretien (jour, horaire de disponibilité, numéro de téléphone,
adresse e-mail).
Annexe 3: Guide d'entretien semi-directif
Bonjour, dans le cadre de mon travail écrit de fin d'étude je m'intéresse à la place de l'évaluation des dyskinésies scapulaires
dans le cadre de la prise en charge d'un syndrome conflictuel de l'épaule. Cet entretien a pour but de comprendre les
modalités selon lesquelles sont évaluées les dyskinésies scapulaires ainsi que d'argumenter sur le choix et l'intérêt des tests
pratiqués.
Pour faciliter le traitement des données issues de cet entretien, celui-ci sera enregistré. Ces données figureront dans mon
travail écrit de manière totalement anonyme.
Cet entretien sera réalisé selon un mode semi-directif, vous serez donc libre d'argumenter sur votre pratique et je vous
relancerai sur certains points qu'il me paraitra important d'approfondir.
Question principale
Pourquoi évaluer la présence ou l'absence d'une dyskinésie scapulaire dans le cadre d'un syndrome conflictuel de l'épaule et
comment réalisez-vous cette évaluation? Pour répondre à cette question, décrivez moi de manière précise les modalités des
tests que vous réalisez, ce qui a motivé le choix de ces tests et précisez les liens que vous faites entre les résultats de ces tests
et la présence d'un conflit sous-acromial chez vos patients.
Thèmes à aborder lors de l'entretien et questions potentielles pour approfondir ces thèmes
Tests réalisés
- Quels tests sont réalisés? (tests décrits dans la littérature, autres tests)
- Qu'est ce qui a motivé le choix de ces tests? (niveau de preuve, utilité clinique, facilité de réalisation)
- Adaptez-vous le choix des test réalisés au patient, aux autres éléments du bilan?
- Les test sont-ils réalisés dans un ordre précis?
- Utilisation d'un test unique ou association de plusieurs tests?
- Recommandez vous/ déconseillez-vous certains tests? Pourquoi?
Y-a-t-il des points que nous n'avons pas abordé et dont il vous semble important de parler pour compléter cet entretien?
...Je vous remercie de votre participation et reste à votre disposition pour toute question consécutive à cet entretien.
Annexe 4: Vue de l'analyse des entretiens grâce au logiciel Sonal®