PARIS,
A
Chez B AucHE , Quai des Âuguflins.
Libraire à Sainte Genevieve &
^
S. Jean dans le Désert.
si '
M. DCC. LVIII.
AVEC AP PROBATION ET PRIVILEGE DU ÉOI.
PREFACE.'
J Amais Science n'eut plus besoin de Di£tionnaïre
que la Philosophie Hermétique. Ceux dans les.
mains de qui tombent les Livres faits sur cette ma-
tière ne sçauroienten soutenir la levure une demi-
,
heure seulement ; les noms barbares qu'on y trou-
ve, semblent vuides de sens, & les termes équivo-
ques qui sont placés à dessein presque dans toutes
les phrases ne présentent aucun sens déterminé.
,
Les Auteurs avertirent eux-mêmes qu'on ne doit
pas les entendre à la lettre ; qu'ils ont donné millé
noms à une même chose ; que leurs Ouvrages ne
font qu'un tiflud'énigmes, de métaphores, d'allé-
gories, présentées même sous le voile de termes
ambigus, & qu'il faut se désier des endroits qui,par
roiffent faciles à entendre à la premiere leéturefi).
instruire d'une
Scient ils a#elle« la cfcfi(M
L'amour de Dieu, du MÙch&in
toutes les autres. a
niet la plume à la main : raïecon-
de la vérité leur
aneTaveur li siàli-alég quç Celle £'ayo*ir
noiffance cl
teçu.du Créateur d>
l'intelligence mytee firç;
levé, ne lcuf^^SIéf pas de 1ù tifaMummaf
ajoutent-Ils dans. loitibre 'du mystêre ; efe
tegue,
feroit meme un crime digue d^nadïeme^quc^dê
?
procureroient
3
d^kiifiienies ricfrefles, avec une vie
ff es-longue, & fanté inaltérable pour en jouir.
une
Il falloir donc tenir cette Science dans roMeu-
rite, n'eli parler que par hiéroglyphes par fixions,
l'imitation ,
Prêtces de l'Egyptea des
a des anciens
T3rachmanes des Indes, des premiers PhifiËçbès dç
la Grèce & de tous les pays, dçs qu'on sentoit la
neceiîité de ne pas bouleverser tout l'ordre & î'IiaTN
tibus,x& orapone, adulterandæVeritaSTstudlb;
inio piettamqug conwarll, itteH ipsorum scripta VOciT
ut vidtetdf iHiilpJbphi thy11:e- l^as. aittbigutj&
.
homonyjr
?jia sua expljpant fijjiplicaji- mis; Ibid^an^
-J. 4' Wiultand» , $on i ~,,
.r" . _
_
_
irtonîer-établis idanfl la société civile. IJ$ suivoiene
en celaleconseil dtiSage(i). ;
r:
Mal" à propos traite-t-on de fous les Philosophes ^
y j ,
Préfu're Lait Ferment Serffugitif & de beau-
3 y 3
coup d'autres noms, Defiderabile, pag. 71. i
"Pendant que l'oeuvre esi encore crud', notre
argent-vif- s'appelle Eau permanente, Plomb Crà-
,
xtiai' de la lune .jEtaln. Lorsqu'il est cuit il se
nomme Argent 3 Magnifie Soufré blanc. Quand
il a pris la couleur rouge, on lui donne les noms
d'Orpiment, de -CYrail, dO., de ^Ferment
3
Pierre d'jEau lucide. Ibid. ,pag. 2 2V 1
.
Nçtrç eau p^eifd quatre cQuleUrsftfiiidpales\
noire comme du charbon, la blanche comme la
fleur de lys la jaune semblable à la couleur des
pieds de
,
l'émerillon & la rouge pareille à la cou-
On
,
appelle la noire Air la blanche
leur du rubis. ^
Terre, jaune
la Eau & la rouge Feu. Ibid. p. i ûo.
,
Le suc de lunaire, l'eau de vie, la quintessence,
le vin ardent, le mercure végétable ne sont qu'une
même chose. Le suc de lunaire se fait de notre vin ,
de de personnes ; c'est avec lui que nous
connu peu
faisoiy notre dissolution & notre or potable ; sans
lui nous ne pouvons rien faire. Rosarium.
Notre pierre est comme les animaux, composée
d'un corps,d'une ame & d un elprit. Le corps im-
parfait s'appelle Corps le ferment Arne, & l'eau
,
EJPrit. Le corps imparfait est pesant, infirme &
mort 5 l'eau le purge & le purifie en le subtilisant
& en le blanchissant ; le ferment donne la vie au
corps, & lui donne une meilleure forme. Le corps
est Vénus, ou la femelle; l'esprit est Mercure, ou
le mâle, & l'ame est composée du Soleil & de la
Lune. Ibid.
L'eau des Philosophes s'appelle le VaÇe d'Her...
mès; ColeG d'elle qu'ils ont dit. toutes les opéra-
tions se font dans notre eau ; sçavoir la sublima-
,
,
dpn^-la distillation, la calcination la solution Se
la axgtion. Elles se fond dans cette eau comme dans
un vase artificiel : cc qui est un grand seerçt..Ibid»
pag. 193.
Cambar xEth§lia, Orpiment, Zendrio Ebse-
meth, Magnifie Chuhul sont des' noms de notre ,
argent-vif sublimé , du Cambat. Lorsqu'il est par-
venu au blanc, on l'appelle Plomb d'Eburich
Airain blanc. Sentent, 14, v
Les Philosophes ont donné beaucoup Je noms
flifférens à cette pierre, asin d'obscurcir la science ;
çar lorsqu'elle a été mile dans le vase physique, elle
prend différens noms suivant les diverses couleurs
qui lui surviennent : pendant la putréfa&ion ellesa
Domme Saturne 3 & après Magnésie. Miroir d'Ar-
naud de Villeneuve.
Terre feuillée, Soufre blanc, Fumée blanche,
Orpiment, Magnéiie & Ethel signisient la même
chose. La Tourbe.
On appelle le corps Fer , Mars Carmot Al-
y
magra 3 Vitriol ^ Sang ^ Huile rouge , Urine rouge y
Jeunesse Midi, Eté Mâle:J & de plusieurs autres
, 3
noms qu'on lui a donné refpeétivexnent à sa couleut
& a sej propriétés. Ibid.
DES OPÉRATIONS.
Notre magistere se fait d'une seule chose par une
feule voye, & par une même opération. Lilium.
Vous n'avez besoin que d'une chose, sçavoir no40
tre eau ; & d'une seule décoction , qui est de cuire:
il n'y a qu'un seul vase pour le blanc & pour le
rouge. Alphidius.
Quoique les Sages parlent de beaucoup de choses
& de divers noms., ils n'ont cependant entendu
parler que d'une seule chose d'une seule dispofi-
,
tion & d'une seule voye. Morien.
,
Le blanc & le rouge ibrtent d'une d'unelznêzteracine,
sans mélange de choses d'uneautre nature. Nous
j
n'y ajoutons rien d'étranger & nous n'en ôtons
rien, fingn les superflurtés pendant la préparation.
Ibid*
-, ^
-•
Rhafïs après avoir dit la même choie j ajoute 2
Cette matiere se dissout elle-même, se mane, le
blanchit, se rougit , devient noire ^ safranée 3 &
se travaille elle-même jusqu"à la perfeélion de
l'ouvre.
Sçachez'queJi vous prenez autre chose que notre
airain, & qu^< ,ygu& le travailliez avec autre chose
qu'avec notre, eau ^vousne ré'ulirez pits. La l'ourbe.
Du nombre des Matier.es,\qui composlll'
..<& Mag Ji-&,e-.. - \
Notre pierre doit se faire du Soleil & de la Lune î-
de ces deuk l'un doit être un -mâle rouge, & une
femelle blanchie. isaac Hoilandoa liv: i. ch.- Gi.
3
iLa conjonction du Soleil &de la Lune fait notre
pierre ; le Soleil tire la substance de la Lune, & lui
donne sa propre coùleur &'sa nature. Ce qui seikit
par le feu de la pierre. Raymond Lulle, Codicille.
Notre pierre ne se fait pas d'une chçfe indivi-
duelle mais de deux choses, qui étant de même
>
nature Tl'en font.qu'une seule£ Le même.
Le Soleil est fou pere, 8c la Lune sa mere. IJt"
;Ve$t l'a porté>dans' ion veatan PH»rmès.
ali n'entreras notre-magistere quc'lefpêté'&)a -
soeur, c'efl-à-dire, l'agent & le patient, le soufre ^Ç
le mercure. Agidius, ,de Fatlis.
Notre argent-vif est une'eau..claire, notre arfënic-
ea, -un argent pur, &- notre spufoe,u'
or très-ptir.
Toute la per&£Eion du magiitere Co'iiige darti cfes
trois choses.
11 a tqiiWie pierre: icatte^hos^Uiïî^Uè ist'efl
pat une nojiibte mait ça,.gen,re'i j ççiïuue le
3
Otaîe& la femelle font seuls Milans pour engen-
j
dre,r,«e même la pierre des Philosophes se fait de
deux efrofes de 1 esprit & de l'âme qui sont le
,
Soleil & la Lune ; on y ajoute un troisiéme le corps:
"
métallique sans que ce nombre de deux en foit
,
augmenté, parce que ce corps métallique est com-
pote ^5 de ux autre^I Scala Phiiofophorum.
.Parts notre composé se trouvent le Soleil & la
Lune en vertu & en puissance & le mercure en
uatiirer Ludus puerorom4)\page 137.
,
Joignez votre fils très-cher à sa fœur blanche par
parties égales & donnez leur un breuvage d'a-
,
mour, dont ils boiront jusqu'à s'enivrer , & jùsqu*à
ce qu'ils seront réduits en poudre très-subtile. Sou-
venez-vous cependant que les chosespures & nettes
nç "..niffent qu'à celles qui le sont sans cette atten..
tion j|J^ engendreroient des enfans différens d'euxi-
memçs impurs, Ariflotc le Chymiste* ><>
(i la
y
fin du premier livre à Euthicie. -
'
Joignez un mâle vivant avec une femelle vi.
>
)
àonne la semence. La Lune ( qui n'est pas l'argent
vulgaire reçoit la semence de l'or. Le même, J-
1
; -?!
Des. Opératio=.
- • r
'
.
en poudre,
*
,
distiller
,
sont une
$
dre, laver, cuire, rafraîchir, arroser > extraire, coa-
guler, humeéler imbiber, fixer, broyer, réduire
dépêcher, même
choie. Le même.
Gardez-vous bien de penser que lorsque nous
,
parlons de sublimation Ou que nous subliinons en
effet, nous entendions parler de séparation de la
matière qui est au fond du vase d'avec celle qui est
au-dessus. Dans notre sublimation les parties fixes
ne s'élevent pas, mais seulement les volatiles.
Alanus.
L'ingressîon la submersion, la conjonction, la
,
complexion, la composition & le mélange ne sont
a
dans notre Art, qu'une même chose. Ayicenne»
Du Feu.
Souvenez vous de donner toujours un feu trèg,.;
doux l'ouvrage pourra en être plus long. Isaac Hol...
landois liv. i. ch. 9.
Toutes les fois que la pierre changera de couleur^
vous augmenterez le feu à
peu peu, juiqu'à ce que
tout demeure fixe dans le fond. Le même.
Notre feu est minéral & égal ;il est continuel \ il
ne s'éleve point en vapeurs à moins qu'on ne l'ex-
cite trop ; il participe du soufre ; il se prend d'ail-
leurs que de la matiere; il dissout tout, détruit,
cengele, calcine i & ce feu, avec un feu doux,
acheve l'oeuvre. Pontanus. Le Trevifan dit la même
chose en mêmes termes.
Le feu du premier degré est semblable à celui de
la poule qui couve ses œufs pour faire éclorre des
pouss-ins 0'0 comme la chaleur naturelle qui digere
j
la nourriture pour la tourner en substance des corps,
comme celle du fumier, ou enfin comme celle
' ou
du Soleil dans Aries. C'est pourquoi quelques Phi-
losophes ont dit qu'il falloit commencer l'œuvre le
Soleil étant dans ce figne, & la Lune dans celui du
Taureau. Ce degré de feu doit durer jusqu'a la blan-
cheur ; lorsqu'elle paraît,on augmente le feu peu
à peu julqu'à la parfaite dessication de la pierre :
cette chaleur est semblable à celle du Soleil lors-
qu'il passe du figne du Taureau à celui des Gemeaux,
La pierre étant desséchée & réduite en cendres, on
fortisie le feu jusqà"à ce qu'elle devienne parfaite-
ment rouge, & qu'elle prenne le manteau royal/
Cette chaleur se compare, & est la même que celle
du Soleil dans le signe du Lion. Scala Philoso-
phorum pag. 107.
y
Le mercure est un feu; ce qui a fait dire au Phi-
lofophe : Sçachez que le mercure est un feu qui
brûle les corps beaucoup mieux que le feu 3
com-
.
mun. Rosarium.
Lachaleur de votre feu doit être celle de la cha-
leur du Soleil au mois de Juillet afin
; que par une
douce & longue cuisson votre s'épaiiîifl*e ôc
eau
se change en terre noire. , Le même. a
Notre ardent-vif esi un feu qui brûle
tout corps
avec plus d ation que le feu commun ; il les mor-
risse en meme teins ; il réduit poudre & tue
en
tgut ce qu'où mêle avec lui. L'a Tourhe. ,
Du Vase.
Le vase des Philosophes est leur eau. Hermès,
Ludus puerorum.
Nous n'avons besoin que d'un vase, d'un four-
neau, & d'une feule opération ou régime; ce qui
doit ^entendre après la premiere préparation de la
pierre. Flamel. L'Auteur du Rosaire s'exprime ab1-
folument dans les mêmes termes.
Les vases requis pour l'œuvre s'appellent Alu-
del, Crible Tamis Mortier, parce que la matiere
3
s'y broye, s'y purisie & s'y perfectionne. Caud.
Le vase doit être rond ,a\7ec un cou long, un
orifice étroit,fait de verre, ou d'une terre de même
pâture 3 & qui en. ait la compacité j l'ouverture sera
feeIlée. Bachon.
Du Tems.
Il' nous faut un an pour parvenir au but de nos
espérances. Nous ne sçaurions en moins de tems
fprmer notre chaux. Riplée.
^e tems requis pour la perfection de l'élixir est
au moins d'Un an. Rosaire.
Les Philosophes ont déterminé plusieurs durées
de tems,pour la cuisson de notre Art. Quelques-uns
l'ont fixée à un an d'autres à un mois d'autres à
3
-trois jours d'autres enfin à un seul. Mais de même
que nous appelions un jour la durée du tems que
le soleil met à parcourir le ciel depuis l'orient jus- <
,
'
Toute sagesse vient de Dieu 8c été avec lui
a
^e toute éternité. Celui donc qui desire la sagesse
5
doit la chercher dans Dieu. & la lui demander
'"
$
*
parce qu'il la distribue abondamment, sans repro-
che. Il est le principe & la fin , la hauteur & la pro-
fondeur de toute science, & le trésor de toute sa-
gesse ; car de lui, dans lui & par lui sont toutes
choses, & sans lui on ne peut réussir à rien de bien.
A lui donc soit honneur & gloire dans tous les sié-
cles des siécles. Albert le Grand dans la Préface
de son Traité d'Alchymie,
J'aurois pu multiplier le nombre de ces textes
des Philosophes : on en trouveroit plus qu'il n'en
faut pour former un gros volume ; mais ceux-là
suffiront pour mettre le Lecteur au fait de la ma-
nière de s'expliquer de ceux qui ont écrit sur la ma-
tiere & les procédés de la Science Hermétique. Ce
nuage épais qu'on trouve répandu dans tous leurs
ouvrages , cette obscurité affeétée , ce mystere que
si peu. de gens peuvent pénétrer, sont sans contredit
la véritable raison qui a fait & fait encore regarder
la Pierre Philosophale comme une chymere, mal-
gré le témoignage de tant d'Auteurs, & les faits
comme certains qui déposent en faveur de sa réalité.
Les Sçavans dit-on, la traitent d'extravagance &
,
de folie. Que conclure de-làî Ne seroit-ce pas une
preuve, que ceux qu'on appelle Sçavans, sont bien
éloignés de tout sçavoir? & qu'ils pourroient dire
d'eux à plus juste titre ce qu'un ancien Sage de la
Grece disoit de lui-même : J'ignore tant de choses
,
que je puis dire , je sçais seulement que je ne sçat
rien. Ignore-t-on d'ailleurs que les découvertes ex-
traordinaires, telles, par exemple, que celle de la
poudre & de ses effets, n*-'Pnt d'abord trouvé dans
les Sçavans-mêmes que des railleurs & des incré-
dules 1 Ce qu'çn nomme la Science a fouvent ses
préjugés infiniment plus difficiles à vaincre que
ignorance - même. Il me semble que plus un
homme a d'étendue de génie & de connoissances ,
moins il doit nier ^ & plus il doit voir de possibilite
dans la Nature. A être crédule il y a plus à gagner
qu'à perdre. La crédulité engage un homme d 'es-
prit dans des recherches qui le désabnsent,s"il étoit
dans l'erreur, & qui toujours l'inAruisent de CI
qu'il ignoroit.
DICTIONNAIRE
DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMETIQUE.
A B A M est Amethée & Nonius ; d'au-
le même que tres , avec Claudien (lib. 1.
plomb. de raptu Proserpinœ ) en
,
AABARTA- admettent quatre Aethon
, Abastor.,
M E N. Voyez Orphné, Nycté &
SATURNE. Ruland. Leurs noms seuls déclarent
ABADIR. Pierre que ce qu'on entendoit par ces
Rhée substitua à Jupiter chevaux, c'est-à-dire, la pu-
qu'elle venoit de mettre au tréfaction & la volatilisation
monde, & qu'elle préiènta de la matiere des Philoso-
à Saturne qui devoit le dé- phes dans le vase, pendant
vorer. Priscim. que cette matiere est au noir,
Dans le systême des Phi- ou qu'elle a atteint la couleur
losophes Hermétiques, c'est noire, signe de la véritable
la fixation de la matiere, qui dissolution. L'un de ces noms
commence au regne de Ju- signifie noir, l'autre obscura
piter 3 après la couleur hoire.
VOYEI JUPITER SATUR-
\
le troisiéme nuit, &c. oyez
les Fables Egyptiennes &.
NE , RHÉE 3
REGNE & le Grecques dévoilées, liv. 3.
,
livre 3. des, Fables Egyp- chap. 6.
tiennes & Grecques dévoi- ABESAMEN est la boue
j.
lées chap. & suiv.
A, B A ST E R, A B A S-
ou le cambouis qui s'atta-
che aux essieux des roues.
TOR. Nom d'un des che- Johnson.
vaux qui tiroit le char- de ABLUTION en termes
Pluton. Les uns n'en ont de Philosophie Spagyi ique
compté que trçis, Abaiter, ,
iie signifie pas FacHon de la-
;
ver quelque chose avec de tion sur Abramane & Zo-
l'eau ou autre liqueur mais roastre. Elle a pour titre :
purifier la matiere qui est en Eloge du Poëme lyrique de
>
,
Chymistes, l'antimoine Sa- vase de verre qui renferme
turnial ou Philosophique la matiere de l'œuvre.
quand on le prend Hermé-
, ALAFARANGI. Adion
tiquement. Voyez le livre de laver & d'épurer le plomb
d'Artephius à ce sujet. brûlé. Planifcampi.
AIZOI. Johnson donne ALAFOR, ou le Sel al-
ce nom à la joubarbe, dans kali.
son traité d e Lue Hungaricâ, ALAHABAR ou A-
pag. 100. LOOC. Même chose qu'A-
AKEM. Paracelse a em- labari.
ployé ce terme pour signi- ALARTAR. C'est l'sses-
fier du beurre cuit. Johnson. uflum, ou cuivre brûlé.
AKIBRI T. Voyer AL- ALASALET. Quelques
Chymistes ont donné ce
KIBRIC.
AKILIBA T ou 'ALO- nom au sel armoniac.
TIN. C'est la tirebenthine, ALASTROB. Voyer
suivant Planiscampi. ALABARI.
ALABARI ou AIRA- ALATANS. Nom que
ZAT. Plomb des Philoso- quelques-uns ont donné à la
phes, qu'ils ont aussi appellé litharge. Johnson.
Cœur de Saturne. C'est pro- ALAURAT. C'est le
prement la matiere de l'Art, nitre des Philosophes &
qui se tire de la race de Sa- , sur
non le salpêtre vulgaire,
turne. lequel tant de Chymistes se
ALACAB. Sel armoniac sont exercés à pure perte.
Philosophique, que les Chy- ALAZER. SoiUre vif,
misses vulgaires interprêtent
ou Ambrosien. Il est rou-
du sel armoniac commun. geâtre, transparent, & res-
ALACAP. Voy. AIGLE semble beaucoup à l'orpi-
des Philosophes. ment fixé. Quelques Chy*
misses peu versés dans le vé- sont mcombuiubles. Les an-
ritable sens des Auteurs Her- ciens se servoient de la scis-
métiques particulièrement sile, qui ressemble à l'alun
, de plume pour faire une
de Geber j ont pris ce soufre ,laquelle ils brû-
pour celui des Philosophes, toile dans
qui n'est jtutre que leur ma- loient les corps des morts,
tiere parvenne à la couleur pour en conserver les cen-
dè ce soufre Ambrosien, au dres. On trouve ces deux
moyen de la cuisson Philo- sortes d'amianthes sur les
fophicfue. montagnes des Pyrenées. Il
ALBAIT ou ALFURA. y croît aussi une plante, si
Un des noms de la céruse. nous en croyons Pomet, qui
ALBANUM. Sel d'urine. mise dans l'eau pour y être
ALBARAS. Arsenic. roüie comme le chanvre, &
ALB AR iERIS. Terre ensuite travaillée de même,
feuillée des Philosophes, ou produit une toile incombuf-
leur laiton blanchi, leur Lu- tible.
ne , leur Diane nue ; enfin ALBETUD. Les Chy-
leur matiere parvenue au misses ont quelquefois don-
blanc. né ce nom au galbanum.
ALBERICK. Cuivre dé- ALBIFI CATION.
cappé & blanchi par quel- Voyez BLANCHIR.
ques opérations chymiques. ALBIMEC. C'est l'orpi-
On y réussit avec l'arsenic, ment.
mais le cuivre reste cassant, ALB OR. Urine.
& comme récrulifié. ALBORACH. Matiere
ALBESTOS. Matiere des Philosophes parvenue à
onétueuse, &. bitumineuse, la blancheur.
combustible, de couleur ALBORCA. V. MER-
de fer. On la trouve dans CURE PHILOSOPHIQUE.
l'Arcadie & Johnson dit ALB OS. Creuset.
qu'on ne , peut l'éteindre ALBOTAR. Céruse.
quand elle est allumée. Je ALBOTIM ALBO..
,
croirois que cet Auteur se TAI, ALBOTRA. Même
trompe, & qu'il a pris le sens chose que Albotar, ou cé-
contraire, de celui qu'il fal- ruse.
loit parce que la pierre
,
ALBUSAO. C'est le
amianthe qui est de deux soufre des Sages ; quelques
especes, se, nomme Albejîes Chymistes ont donné ce
& Albejlon,)u.unQ &. l'aùtre nom. au soufre commun.
ALCABRICK. P. AL- dire qu en termes de -lo.> *
sophie Hermétique lait ai- -
KIBRICK. ,
ALCADY. Vitriol ou at- gri 6l mercure des Sages ne ;
blanc sel blanc font qu'une même chose.
trament , ou ALCEBRIS VIF. C'est,
des Sages.
ALCAFIEL. Antimoine en Chymie , le Soufre vif
Philosophique ou matiere ou naturel ; mais dans l'art
Saturnienne propre a 1 'oeu- Hermétique, c'est la pierre
des Sages. ignée la matiere parvenue
vre ,
ALCALHAL. Vinaigre au rouge dans la premiere
de Chymie vul- opération des Philosophes.
en termes ALCÉE. V. HERCULE.
gaire ; mais ce vinaigre n'est
celui des Philoibphes, ALCESTE, fille de Pe-
pas
qui n'est autre chose que leur lias & femme d'Admete ,
pontique, ou leur mer- offrit sa vie pour sauver celle
eau
dissolvant. de son mari. Hercules def-
cure
ALCALIGATAM. cendit aux Enfers ; après y
Composition chymique fai- avoir lié le Cerbere , il ra-
te avec de la mumie & de mena Alceste dans le séjour
l'esprit alkali ; si l'on y ajoutedes vivans, & la rendit à son
du mercure doux, c'est, dit époux. Voyez le liv. 5. ch.
Planiscampi, un admirable 21. des Fables Egypt. &
remede pour la goutte, & Grecques dévoilées.
sur-tout si elle procède d'un ALCHABRIC. VOYEI
reste de maladie vénérienne. ALKIBRIC.
ALCAMOR. V. ALA- ALCHAEST. i,,oyel
HABAR. ALKAEST.
ALCANI. V. AC,&ZDIR. ALCHARIT ou ZAI-
ALCANNA oif ALCO- BACH. C'est le mercure ,
NA. Eipece de canne ou mais celui des PhiloÍophes.
arbrisseau creux & noueux, ALCHAZANON. floue
dont les Arabes se servoient qui tombe des meules a ai-
autrefois pour faire des pi- guiser. On en fait un maStic
ques. On l'employe aujour- excellent. Johnson.
d'hui dans là médecine au ALCHIERAM. Nom
lieu de gayac. Johnson. que quelques ChymiÍ1:es ont
ALCAOL signifie quel- donné à la tête morte qui
quefoÍs du lait aigri, & d'au- reste au fond de la cucurbite
tres fois du mercure. John- après la distillation. Rull,z.,i-
flan Cet Auteur auroit dû dus.
,
ALCHI4
ALCHITRAM , le mê- La fausse Alchymie ne
me cp?Alchieram. On trou- peut mieux se définir, que
ve ce nom dans quelques l'art de se rendre misérable
Chymistes pour signifier
, tant du côté de la fortune
J'huile de genievre, la poix que de la santé.
liquide, & Rullandus le don- La vraie consiste à per-
ne à l'arsenic préparé. fectionner les métaux à
ALCHITURA. C'estla ,
entretenir la fanté. La fausse
poix liquide. à détruire l'un &. l'autre.
ALCHONOR. P. ALA- La premiere emploie les
HABAR. agens de la Nature, & imite
ALCHYMIE. Presque ses opérations. La sécondai
tous les Auteurs varient sur travaille sur des principes
la définition de cette science, erronnés, & emploie pour
parce qu'il y en a de deux agent le tyran &. le destruc-
sortes, l'une vraie & l'autre teur de la Nature.
fausse. La premiere se défi- La premiere, d'une ma-
nit, felon Denis Zachaire, tiere vile &. en petite quan-
une partie de la Philosophie tité fait une chose très-pré-
,
naturelle, qui apprend à faire cieuse. La seconde, d'une
les métaux sur la terre, en matiere très-précieuse, de
imitant les opérations de la l'or même, fait une matiere
Nature sous terre d'aussi très-vile, de la fumée & de
, Para-
près qu'il est possible. la cendre.
celse dit que 1" Alchymie est Le récitât de la vraie est
une science qui montre à la guérison prompte de tou-
.!ransmuer les genres des mé- tes les maladies qui affligent
taux l'un en l'autre. l'humanité. Le résultat de la
Mais la vraie définition fausse sont ces mêmes maux
qu'on peut tirer de tout ce qui surviennent communé-»
,
que les bons Auteurs disent ment aux souffleurs.
de la vraie Alchymie, est L' Alchymie est tombée
telle : l'Alchymie est une dans le mépris depuis que
3
science, &. l'art de faire une le grand nombre de mauvais
poudre fermentative qui Artistes en ont imposé aux
,
transmue les métaux impar- gens trop crédules & igno-
faits en or, & qui sert de re- rans, par leurs supercherie:-.
mede universel à tous les L'or ee,. l'objet de l'ambition
v maux naturels des hommes, des hommes ; les dangers
des animaux & des plantes* auxquels l'on, est obligé 4f
" sur mer & surprécieux
S'exposer terre, couvertes utiles a la 10Clétét;
Les vrais Alchymistes ne
pour se procurer ce
métal, ne rebutent que peu font point trophée de leur
Un homme se pré- Science ; ils ne cherchent pas
de gens. l'argent d'au-
sente ; il sçait dit-il ,
à excroquer
»
croître dans trui, parce que, comme di-
moyen de faire mi- soit Morien au Roi Calid
maison la ,
votre propre
niere-de tous les tresors, sans celui qui poilède tout 3 n'a
d'autres risques que celui besoin de rien. Ils font part
d'une partie de ceux que de leurs biens à ceux qui en
possédés. Sur son ver- manquent. Ils ne vendent
vous
biage dont on ne connoît point leur secret ; s'ils en
, faux qu'on communiquent la connois-
pas le parce
,
ignore le procédé de la Na- sance à quelques amis 3 ce
se laisse gagner on n'est encore qu'à ceux qu'ils
ture , on ,
ferne son or, & l'on ne re- croient dignes de le posseder
cueille que de la fumée ; on & d'en faire usage felon le
se ruine, on finit enfin par bon plaisir de Dieu. Ils con-
détester l'imposteur, & dou. noiflent la Nature & ses opé-
,
ter de la vérité de l'existence rations , & se servent de ces
de l'Alchymie parce qu'on connoissances, pour parve-
n'est pas parvenu au but nir , comme dit S. Paul, à
qu'elle se propose en pre- celle du Créateur. Qu'on lise
nant un chemin opposé à ce- les ouvrages d'Hermès Tris»
lui qui v conduit. méiïiste leur chef, ceux de
Il est peu d'Artifles vrais Geber, de Morien, de Saint-
•
,
bonnes pintes d'eau de pluie
filtrée & trois poignées de
femme imaginaire de Zo-
roastre & n'entendoient
vitriol commun en poudre ;
remuez bien le tout, & lais-
sez dissoudre le vitriol, après
,
subtile
,
par-là que l'humidité de l'air
extrêmement raré-
fié servant de véhicule an
avoir mis les vases à l'air ou ,
feu céleste signifié par Zo-
au soleil ; il se formera sur roaste, qui faute de cet air
la superficie de l'eau une pur & délié , ne pounoit
se manifester sansiblemettt. autre. Ainsi un métal n'est
Leur union indivisible , qui pas propre à perfectionner
fait la vie de tous les êtres un végétal, & un végétal le
de la Nature, a été de tous seroit encore moins à l'égard
les tems le digne objet de du minéral. Mais comme la
l'attention & du culte des nature tend toujours à la per-
anciens Philosophes Natu- fection des êtres, &. qu'elle
ralistes, ainsi que l'Histoire employe les voyes les plus
simples & par degrés ; le
nous l'apprend en traitant
des religions les plus accré- regne minéral ayant été en
ditées. L'on feint qu'Abra- quelque façon créé le pre-
mane ou Denis, Prince des mier, a pû servir de base au
ténébres, est opposé à Zo- regne végétal ; & le regne
roastre, auquel ce premier animal, comme le plus par-
,
déclare une guerre ambi-
tieuse dont l'événement ne
fait ayant été formé des
,
deux autres se nourrit 8c
,
peut être qu'à la gloire de
Zoroastre c'est-à-dire à celle-
de la lumiere puisque les
,
,
s'entretient d'eux ; sans ce-
pendant qu'ils puissent se ser-
vir mutuellement de semen*
ténébres ne sont qu'une pri- ce ; parce que chaque regne
vation de lumiere, & qu'une a la sienne spécifiée & dé-
privation n'a point d'exis- terminée. Il faut donc pren-
tence. dre celle du minéral pour
AMENDER. On trou- faire l'œuvre des Philoso..
ve ce terme dans presque phes, & non celles des deux
tous les Auteurs Chymi- autres regnes.
ques, pour signifier perfec- AMENE. Sel marin oui
tionner. La nature s'amende commun.
en nature ; nature amende AMENTUM. Alun.
nature : ils entendent par ces AMETHÉE. Nom d'un
termes, que la nature se sert des chevaux qui tiroient le
toujours dans ses opérations char de Pluton. V. ABAS-*
de choses homogênes pour TER.
perfectionner ses ouvrages, AMIANTHE. Pierre
&que les parties de matiere incombustible. Voyez AL-
qui composent les individus BESTOS. Les Philosophes
d'un regne, sont plus propres ont donné le nom d*A-
à perfectionner les individus mianthe à leur pierre, parce
de ce même regne que cel- qu'elle résiste aux atteintes»
3
les qui seroient piife* 4'urç du feu le plus violent
AMISADIR. Voyez AL- les-memes au ion de la lyre ;
*
i|JVIISAD1R«
Mercure avoit été son maî-
AMISADER & AMI- tre de musique. Voyez les
SADIR. Sel armoniac phi- Fables Egypt. & Grecques
losophique. dévoilées, liv. 3. chap. 14.
AMITHAON. Fils de §. 6.
Créthée & oncle de Jason. AMPHYTRION. Epoux
Voyez les Fables Egypt. & d'Alcmene, selon la Fable.
Grecq. liv. 2. chap. 1. Voyez ce qu'il signifie selon
A M M 0 N. Le même l'explication des Alchymis-
que Jupiter, Dieu des Egyp- tes dans l'art. ALCMENE.
tiens. Voyez le livre 1. des AMYCUS, Roi de Be-
Fables Egypt. & Grecques brycie, fils de Neptune &
dévoilées, se&. 3. chap. 8. de la Nymphe Melie, dé-
Ammon fut adoré en Li- fioit les étrangers aux pa-
bye fous la figure d'un be- lets ; Pollux, un des Argo-
,
lier Ibit parce que Jupiter nautes 3 accepta le défi, &I
en se sauvant avec les au- tua Amycus. Fables Egypt.
tres Dieux en Egypte 3 pour & Grecq. dévoilées, liv. 1.
se soustraire à la poursuite chap. 1.
des Géants s prit' la forme AN. Soufre des Philoso-
de cet animal ; soit, comme phes , ainsi nommé, parce
le disent d'autres, que Jupi- qu'étant en même tems leur
ter sous la figure d'un belier, Apollon, leur Soleil, il di-
ait fait soudre une fontaine, rige ensuite les opérations
pour desaltérer l'armée de de la pierre pendant le cours
Bacchus. des quatre saisons de l'année
AMNIS ALKALISA- philosophique, requises pour
TUS. Quelques Chymistes la perfection de l'œuvre.
Spagyriques ont ainu nom- C'est pourquoi ils l'c-nt aussï
mé les sources d'eau, qui en appellé le Pere de la pierre.
passant & se filtrant à travers ANACAB. Sel armo-
les terres calcaires, se sont niac des Sages.
imprégnées de fels alkalis. ANACHRON. Voye^
AMOGABRIEL. Cin- ANATHRON.
nabre. 1 ANATHRON. Espece
AMPHION. Fils de Ju- de sel qui croît sur les pier-
piterla & d'Antiope. Il bâtit res ; & qui différe du salpê-
a ville de Thebes, & les tre. Quand on le fait cuire ,
pierres s'arrangeoient d'el- il devient une espece d'alun
A
acide. Si l'on pouffe le feu ANCHRE. C'est is
il prend la forme & la trans- chaux, ainsi nommée, à eau-
du verre, & laisse se de sa propriété qu'elle a de
parence
fixer les choses volatiles.
une écume , que les Anciens ANCINAR. Borax...
regardoient faussement com-.
fiel de verre. Ils l ap- ANCOSA. Lacque.
me un AND EN A, halybe
pelloient fax vitri. Planis-
çampi. Orientalis est un aciec
,
Rulland le nomme Sagi- qu'on nous apporte de l'O-
men vitri Baurac.
rient. Il se liquéfie au feu ,
ANAT0N ,
signifie comme les autres métaux ,
Quelquefois» l'écume ou sel & peut être jette en moules.
e verre }. mais ordinaire- Rulland.
ment on le prend pour le sel ANDROGINE ou
nitre. HERMAPHRODITE.
ANATOSIER. Sel ar- Nom que les Chymistes
moniac. Hermétiques ont donné à
ANATRIS. Mercure. la matiere purifiée de leur
ANATRUM. Verre co- pierre ,après la conjoné1:ion.'
loré de différentes couleurs. C'est proprement leur mer-
On rappelle, plus commu- cure, qu'ils appellent mâle
nément Tertt sarrasine ou & femelle , Rebis, & de
iSmaltum. tantd'autres noms ,qu'on
ANATUM. Coque peut voir dans l'article MA-,
d'oeuf. ' TIERE.
ANCÉE, fils de Nep- Ils l'ont nommé ainsi, par-
t
néral de la chaux vive ; mais soulevé & lui avoir fait per-
plus particulierement de la dre terre. Voyez ce que l'on
chaux de çoquilles d'ceuss. doit entendre Hermétique-
.ment, I;v. 5. chap. 15. deç tes Iespropriétés de sa pierre,
Fables Egypt. & Grecques Philosophale, tant pour la
dévoilées. guérison des maladies dit
ANT1CAR. Borax. corps humain , que pouf
ANTIMOINE. Nom la transmutatioa métallique.
que les Philosophes ont don- Voyez son Triomphe dt
né à la matiere sulfureuse l'Antimoine.
mercurielle qui fait partie du ANTIMUM. Miel du
compote philosophique. printexns.
Tout le secret donc de ce ANTIQPE, Fille de
vinaigre antimonial., con- Nyctée, .& femme de Ly-
siste en ce que par sbn,moyen cus qui. la répudia. & la
,
nous sçachions tirer du corps chassa pour épouser Dircé,
de la magrçpsie l'argent vif parce qu'il apprit que Jupi-
qui ne brûle point. C'efl-là ter métamorphosé en Sa-
j
l'antimoine & le sublimé tyre, avoit joui d'Antiope.
mercuriel. Artephius. Amphion & Zéthus nâquir
Les Chymistes se trom- rent de ce commerce. Lors-
pent quand ils prennent r an- qu'ils furentdevenus grands,
timoine vulgaire pour la ma- ils vengerent leur mere en
tiere des Sages. La chose à faisant périr Lycus ÔC.Dircé,.
laquelle les Philosophes don- Voyez les Fables Egypt. Se
nent le nom d'antimoine est Grecques, liv. 3. chap. 14.
leur eau permanente, leur §• *•
eau céleste, en un mot, leur - ANTIOPE , que quelques-
mercure ; parce que celui-ci uns nomment Hippolite ,
nétoye, purifie &. lave l'or une. des Amazonnes que
philosophique., comme l'an- combattit Thésée. Voyez
timoine commun purifie l'or les Fables Egypt. & Grecq.
vulgaire. dévoilées, liv. 5. du 1,3,, &
Basile Valentin dit que :12'. & liv. 6. ch. 3.
Xantimaim préparé spagyr. AN.UBIS, Dieu, des
riquement, est un antidote Egyptiens, était le symbole
contre tous les. venins. Il de, Mercure. On l'adoroit
l'appelle le grand, Arcane sous la figure d'un homme
,
la Pierre de feu ; &, avance ayant une tête de chien, &L
qu'il a tant de vertus qu'au- un,caducée à la main droite»
cun homme n'est capable de Voyez ce qu'on entendoit
les découvrir toutes : & que par Anubis Fables Egypt.
faut , liv.
dév.
peu s'en qu'il n'ait tou- & Grecq. 1.
ANUCAR. Borax. chant que les Prêtres nour-
,
APHEBRIOCK. Soufre rifloient dans le temple de
philosophique. Vulcain, auquel ils le sacri-
f APHIDEGI. Céruse. fioient au bout de quelques
APHRODISIE. Les années 3 en le noyant, &. lui
Adeptes donnent quelque- donnoient ensuite le nom de
fois ce nom à leur matiere, Serapis. Ils faisoient après
au tems 011 la pierre est par- un grand deuil de sa mort
venue à être ce qu'ils appel- jusqu'à ce qu'ils en avoient
lent Vénus ; & disent qu'elle trouvé un semblable pour lui
a pour lors atteint l'âge de être substitué. Ce bœuf, sé-
Vénus, c'est-à-dire, la cou- lon l'explication des Philo-
leur orangée. fophes Spagyriques, porte
APHRODITE. Voyei par sa couleur noire & blan-
VÉNUS. che, le vrai caractere de la
APHRONITUM. Ecu- matiere de leur œuvre &. le
s
me de nitre. Il y a beaucoup symbole d'Osiris & d'Isis.
de relation & de rapport en- Ce que les Grecs ont ensuite
tre l'écume du nitre & le ni- imité par la fable du _M no-
tre même, comme le sel avec taure , les bœufs de Geryon,
son écume. L'écume du nitre les bœufs de Jason & Ses au-
est là même chose que la tres. Voyez les Fab. Kgypt.
fleur des pierres & des mu- & Grecq. dévoilées, liv. i.
railles ; c'est une matiere lé- seâion 3. chap. 1.
gère , friable , acre. Il faut APOLLON, fils de Ju-
choisir celle qui tire sur la piter & de Latone ; se'on
couleur de pourpre. L'écu- fils
Hérodote, de Dionysius
me du nitre varie selon les & d'Isis. Mais il importe
matieres & les lieux où elle peu de qui Apollon soit né,
croît. L'aphronitum différé s'il faut rapporter cette fa-
de la fleur des pierres d'Asie ble comme une allégorie du
en ce qu'il n'est point brûlé ; grand oeuvre, suivant le sen-
s'il étoit résout au feu, il au- timent des Philosophes Her-
roit les mêmes propriétés & métiques. Car, selon eux,
les mêmes vertus. Rul. il faut entendre la même
APIS, chez les anciens chose par Osiris & par Ju-
Egyptiens étoit un bœuf
3
,
piter, par Latone His & Ju-
noir par-tout le corps, ex- non. Cependant il semble
cepté une tache blanche en qu'il convient mieux de dire
-forme de croissant ou appro- que Latone fut sa nourrice
& sa mere en même-tems. par l'apposition du mercure
On prend communément citrin pour passer de la cou-
Apollon pour le soleil qui leur blanche à la rouge, cette
nous éclaire, & les Chymif. façon de parler ne doit pas
tes pour leur soleil ou partie s'entendre d'une addition de
agente de leur oeuvre,com- mercure à la matière qui est
me ils prennent leur lune dans le vase, puisqu'ils ont
pour la femelle ou la partie soin d'avertir qu'elle a en
patiente. C'est pourquoi ils elle tout ce qui lui est né-
expliquent & appliquent aux ceflaire pour sa perfeaion.
opérations de leur Art toutes Ces termes signifient seule-
les choses que la Fable nous ment qu'il faut continuer la
a appris d' Apollon, & de ses cuisson, pour que la couleur
fils Orphée Hymenée & citrine succéde à la blanche,
,
Jaleme qu'il eut de Calliope, puis l'orangée, & enfin la
,
quer l'avion & la vie de
leur mercure qui est la se-
son d'or avec Hercule, Hy-
las, Orphée, Etalide, Am-
phion, Augias, Calais, CaP- vellus ou Toison a or, pour
tor, Pollux, Céphée, Iphi- expliquer chymiquement .
cle, Eson, Lyncée, Mopse, cette expédition. 11 est peu u
Méléagre, Pélée, T élamon, d'Auteurs Alchymiques qui 1
Zetis &plusieurs autres. n'en ayent parlé. Et à dire la 1
Les Alchymiltes expli- vérité, rétimologie'du nom
quent cette expédition com- de Jason, qui veut dire art
me une allégorie de la pierre de guérir, suffiroit seule pour
Philosophale, & particulie- rendre vraisemblable l'expli-
rement parce que la navire cation des Philosophes Her-
étoit fabriquée des chênes métiques. Voyez les Fables
parlans de Dodone. V. A- j Egyptiennes & Grecques
,
soN, ARGONAUTES , & le liv. 2. chap. 1.
traité des Fables Egypt. & ARGUS ( Yeux d'). Les
Grecques dévoilées, liv. 2. Chymittes Hermétiques ont
chap. 1. dit que les yeux d'Argus fu-
ARGONAUTES. Hé- rent transportés sur les plu-
ros qui, selon la Fable, ac- mes de la queue du Pan,
compagnerent Jason pour pour signifier les différentes
faire la conquête de la toi- couleurs qui surviennent à
son d'or. Quelqu'explication la matiere de la pierre pen-
morale ou physique qu'on dant la co&ion.
ait voulu donner à cette Fa- ARIADNE, fille de Mi-
ble on n'a pû réussir à en nos & de Pasiphaé, favorisa
faire, d'application plus juste Thésée dans son entreprise
qu'en la regardant, avec les contre le Minotaure, & lui
Alchymistes comme une donna un peloton de fil au
,
allégorie du grand œuvre de moyen duquel il sortit du ,
la médecine universelle, ou labyrinthe après qu'il eut
pierre philosophale. Tous les vaincu ce monstre. Thésée
Chefs de cette expédition l'enleva & l'épousa. Arrivés
ont vécu , felon la Fable, dans l'isle de Naxo. Thésée
dans des tems si éloignés les y laissa Ariadne, que Bac-
uns des autres, qu'il n'est pas chus épousa dans la suite.
possible de donner la moin- Voyez les Fables Egypt. &
dre vraisemblance àleur réu- Grecques dévoilées, liv. 3.
nion. AloyJius. ch. I. & liv.5. ch. 14. §. 2.
Martianus, outre plusieurs ARIES ou BELIER.
autres, a fait un volume en- Ces termes sont mystérieux;
tier sous le titre de Aureum dans les écrits des Pbiloso*
phes Chymiques ; ils dirent sublimé. 'On dit aussi Arca.-
que lear matiere se tire du nec, & Artanech. Johnson.*
ventre d'Aries. Quelques- ARSENIC en termes
,
de Chymie Hermétique, se
uns , prenant ces termes à la
lettre, ont cru que cette ma- prend tantôt pour le mer-^
tiere étoit de la fiente de cure des Sages, tantôt pour
Belier ; mais les Philosophes la matiere dont il se tire, &
parlent du Belier signe du tantôt pour la matiere en pu-
Zodiaque, & non du Belier tréfaction. Quelques - uns
animal. ayant trouvé dans les vers
ARIDURA ou SECHE- d'une des Sybilles que le
RESSE est un des noms ,
nom ,de la matiere d'où se
, tire le mercure philosophal,
que Paracelse a donné à la
maladie que nous appellons étoit composé de neuf let-
Phtyfîe, & les Anglois Con- tres, dont quatre sont voyel-
fomption. les les autres consonnes
ARLES CRUDUM. Pe. qu'une des sillabes est com-,
,
tites goûtes d'eau qui tom- posée de trois lettres les
3
bent au mois de Juin ea
s
autres de deux , ont cru
forme de rosée semblable avoir trouvé cette matiere
, Mai.
à celle du mois de Rul. dans Arsenicum d'autant
D'autres, sélon le même Au- ,
plus que les Philosophes di-
teur, les appellent Hydatis, sent que leur matiere est un
Stalagnei, Stagen Straax. poison des plus dangereux ;
,
AROP. P. ADROP. mais la matiere de la pierre
AROPH. Mandragore. est celle-là même dont l'ar-
Paracelse dit que l'aroph. feizic'& les autres mixtes ont
guérit la pierre des reins &. été formés & le mercure
,
la grave 11p. des Sages ne se tire pas de
ARROSER. Cuire, di- l' arsenic ; puisque Xarsenic
gérer la matiere philosophi- se vend chez les Apoticaires
que. Ce terme ne doit s'ap- & les Droguistes, & la mi-
pliquer qu'au tems où la ma- niere du mercure se trouve
tiere se sublime en vapeurs par-tout, dans les bois, sur
& retombe sur la matiere en les montagnes, sur les val-
forme de goûtes de pluie & lées sur l'eau, sur terre ce
de rosée, c'est-à-dire après , ,
, par-tout pays.
la putréfaétion. Philalethe & plusieurs au-
ARSAG. Arsenic. tres Philosophes ont aussi
ARSANECK. Arseniç donné le nom d'arsenic à
leur matiere en putréfac- Py thagore consentit à fouf...
)
tion parce qu'alors elle est frir la circoncision pour y
un poison très-subtil & très- être initié. S. Clement Alex.
violent. Quelquefois ils en- /. 1. Strom.
tendent par arsenic leur prin- ARUERIS. Dieu d'E-
cipe volatil, qui fait l'office gypte. Sa mere vint au mon-
de femelle. C'est leur Mer- de enceinte de lui. Voyez
cure, leur Lune, leur Vé- les Fables Egypt. & Grecq.
nus , leur Saturnie végétale, dévoilées, liv. i.
leur Lion vert, &c. Ce nom ARUNCULA GRAN-
d'arslnie lui vient de ce qu'il DE. C'est la matiere de la
blanchit leur or, comme l'ar- pierre des Sages.
senic vulgaire blanchit le ASABON. Savon. En
cuivre. fait de science Hermétique,
ART SACERDOTAL c'est l'azoth des Philosophes
étoit, chez les Egyptiens, avec lequel ils blanchissent
celui que nous appellons leur laiton.
aéÍuellement la Philosophie ASABUM. Etain, Ju-
Hermétique. Voyez l'Intro- piter des Sages.
duction du liv. i. des Hiéro- AS AG EN. Sang de
glyphes Egyptiens. Alhan- dragon.
di cité par Kirker. ASAGI. Vitriol, ou at-
Cet art consistoit dans la trament rouge.
connoissance parfaite des ASAMAR. Vert-de-gris.
procédés de la Nature dans ASMON. Sel armoniac.
la production des mixtes, & Voyez ALMISADIR.
ne s'enseignoit que par des ASCALAPHE fils du
,
hiéroglyphes & des termes fleuve Acheron & d'Orphné
mysiérieux, dont on ne don- Nymphe des Enfers fut
,
noit la véritable explication changé en hibou, pour avoir
qu'à ceux qu'une épreuve acculé Proserpine d'avoir
très-longue faisoit juger di- mangé trois grains de gre-
gnes d'être initiés dans un si nade. Homere dit Ascala-
grand mystere. Les Prêtres phe fils de Mars & d'Astio-
étoient obligés de garder le ché. Voyez l'explication de
secret sous peine de mort à cette fiétion dans le liv. 4-
ceux qui le violeroient. Il ne chap. 3. des Fables Egypt.
se communiquoit que dans & Grecques dévoilées.
le Sanctuaire. Saint lltflin
quœjl. ad Ortoti.
, ASCLEPIOS. V. Es-
CULAPE.
ASDENEGI. Pierre qu il en a 1 odeur, loriqu'il
Ematite. est nouvellement extrait de
ASEB ou ASEP. Alun. sa miniere. Cette odeur, dit
ASED. Lion des Philo- Raymond Lulle, est des plus
sophes. fortes ; mais par la circula-
ASENEC. Soleil ou or tion elle se change en une
des Sages. quintessence d'une odeur la
ASFOR. Alun. plus suave, & devient une
AS1NAT. Nom Arabe médecine contre la lépre 3c
donné à l'antimoine. Basile les autres maladies.
Valcntin dans son Char ASSAGEAI. Sang de
,
triomphal de ce .minéral. dragon. Planifcampi.
ASINGAR. Vert-de-gris. ASSATION. Action de
ASMAGA. Alliage des digérer, cuire, sublimer, vo.
métaux. latijiser, fixer la matiere de
ASMARCECH. Li- l'œuvre.
tharge. ASTIOCHÉ. Mère
ASMUM. Poids pour pe- d'Ascalaphe & d'Ialmenus,
fer;tels sont, la livre, l'on- qu'elle mit au monde dans
ce, le gros, &c. la maison d'Actor. Voyez
ASOPE, fils de l'Océan les Fables Egypt. & Grecq.
& de Thetis, fut pere d'E- liv. 4. chap. 3. Asiioché fut
gine enlevée par Jupiter aussi mere de Tlepoleme ,
,
transformé en feu. Asope qu'elle avoit eu d'Hercule.
poursuivant Jupiter,fut mé- ASTRE en termes de
,
tamorphosé en fleuve par Chymie, est la substance
ce Dieu. Voyez les Fables ignée, fixe, principe de la
Egy pt. & Grecq. dévoilées, multiplication, extension &
liv. 3. ch. 14. §. 6. génération de tout. Cette
A S 0 P E R. Quelques substance tend toujours d'el-
Chymistes ont ainsi appellé le-même à la génération ;
la suye. mais elle n'agit qu'autant
ASR0 B. Matiere des qu'elle est excitée par la cha-
Philosophes en putréfaction, leur céleste qui se trouve
leur Tête de Corbeau, leur par-tout.
,
Saturne. ASTRUM. Terme dont
ASSA-FŒTIDA. Les les Philosophes chymiques
Philosophes Hermétiques se servent pour signifier une
ont donné ce nom à leur plus grande vertu , puissan..
mercure , dit Riplée, parce ce, propriété, acquise par la.
préparation qu'on a donne a musoit à les ramasser l'une
une chose. Comme astrum après l'autre, Hyppomenes
du soufre, ou astrumsulphu- avançoit toujours chemin
,.
ris, lignifie le soufre réduit & trouva par ce moyen ce-
en huile, dont les vertus sur- lui de l'atteindre. Etant un
passent de beaucoup celles jour lasse de la chasse elle
3
du soufre en nature. Aflrum donna un coup de poin-
salis ou du sel, c'est le sel çon dans un rocher, placé
réduit en eau ou en huile. auprès d'un temple d'Escu-
Aflrum mercurii ou du mer- lape, & en fit sortir une fon-
cure , c'est du mercure su- taine de l'eau de laquelle
,
blimé. On donne ce nom elle se déialtera.
aux alcools, aux quintessen- Atalante disent les Phi-
3
ces des choses. losophes Spagyriques, n'est
ASU B. Terme Arabe autre que la matiere volatile
que les Latins expriment par du grand oeuvre qui ne peut
Alumen, & les François par être arrêtée que par la ma";'
Alun. tiere fixe' signifiée par les
ASUBEDEGI. Johnson pommes d'or, puisqu'il n'y
explique ce terme de Para- a rien de plus fixe que la ma:'
celse par Caillou taillé pour tiere radicale de l'or. Quand
couper les autres pierres, on dit qu'elle fit sortir uné
comme le diamant pour cou- fontaine du rocher, c'est que
per le verre. la pierre philosophale donne
ASUGAR. Vert-de-gris. de l'eau, dont on fait de la
ATAC. Nitre, ou sal- terre, puis encore de l'eau,
pêtre philosophique. &c. On ajoute qxiAtalante
ATALANTE fille de coucha dans le temple de sa
Schaenée, avoit une , agilité
mere avec Hyppomenes ;
si grande à la course qu'on c'est qu'on met dans le vate
ne pouvoit l'égaler ; ce qui philosophique le fixe & le
engagea son pere à ne vou- volatil, dont on fait comme
loir la donner en mariage le mariage dont il est tant
qu'à celui qui l'atteindroit. ,
parlé dans les livres des Phi-
Après que plusieurs l'eurent losophes. Voyez les Fables
tenté inutilement, Hyppo- Egypt. & Grecq. dévoilées,
mencs, par le conseil de Vé- liv. 2. ch. 3.
inus , prit trois pommes d'or Il y a une autre Atalante
qu'il jettoit après elle en la fille de Jasius, qui se trouva
Suivant ; pendant qu'elle à la çhalTe de Calydon; elle
fut
fut changée en lionne. L'une par un feu philosophique,
& l'autre ne sont chymique- inné dans cette matiere, mais
ment que la même person- qui y est engourdi, & ne
ne, & par conséquent la peut se développer que par
même chose. l'art. royel FOURNEAU,
ATEBRAS. Vaisseau FEU.
sublimatoire des Chymistes. ATIMAD ou ALCO-
John/on. PHIL. Antimoine. On dit
ATH AMAS, fils d'Eole, aussi Alcimad, Alsacio.
épousa Néphelé, de laquelle ATLAS, fils de Jupiter
il eut Phrixus & Hellen, qui & de Clymene ou de la,
donnèrent occasion à l'ex-' Nymphe Asie, fut, averti par
pédition des Argonautes. l'Oracle de se donner de
Voyez liv. 4. chap. 9. des garde d'un des fils de Jupi-
Fables Egypt. & Grecques ter. Persée en ayant été mal
dévoilées.
j
accueilli, lui présenta la tête
ATHANOR. En termes de Méduse qui le métamor-
de Chymie vulgaire, est un phosa en la montagne qui
fourneau ayant la forme porte le nom d'Atlas. Voyez
d'un quarré, ou d'un quarré- les Fables Egypt. & Grecq.
long, auprès duquel est une dévoilées, liv. 3. c. 14. §. 3 J
tour, qui communique à un ATTRAMENT. Vi-,
des côtés par un tuyau. On triol.
remplit de charbons cette ATTRAMENT FUSIBLES
tour, on l'allume, & la cha- . Alcali.
ATRÉE, fils de Pelops oC
leur se communique au four-
neau par le tuyau. Je ne d'Hyppodamie, pere d'A- •
,
dent quelquefois par bai* tois nom mercure phi-
ce au
la <nansre la losophal. Ce qu'ils appelle^
Bain s'entend aussi d'une même la poudre de projec-
matiere réduite en forme de tion faite de la pierre au
liqueur, comme quand on blanc, ou au rouge, & pro-
veut faire la projeftion sur jettée sur le mercure ou les
un métal,ils disent qu'il doit autres métaux, les tue, pour
être au bain, c'est-à-dire en ainsi dire, en les fixant, &
fusion. les change en argent ou
BALITISTERE. Terre en or.
rouge , ou matiere de l'œu- BASSAD. Corail.
vre parvenue à la couleur BASURA. Semence.'
rouge par la digestion du feu BATITURA - RAMI.
philosophique. Ecailles ou scories de cuivre.
BALZ1AM. Fèves. Batitura de l'airain se prend
BARACH du Pain. C'est aussi pour les scories de quel-
le nitre tiré du sel. Johnson. que métal que ce soit. Johns.
BARCATA. Ouvertu- BATTRE, en termes de
re , crevasse par où la cha- science Hermétique. Agiter
leur d'un fourneau peut s'é- trop fort la matiere, donner
chapper. un feu trop violent. Quand
BARDADIA. Le poids les esprits sont trop battus
d'une livre. disent les Philosophes ils
,
BARNA. Vase de verre. soutiennent impatiemment ,
BARNAAS, BARNA- le choc., ils s'élevent & caf-
BAS BARNABUS. Sal- fent le vaisseau, oi) se brû-
,
pêtre des Philosophes, ou lent.
leur vinaigre très-aigre. BATTUS ou BATTE.
BARURAC. Verre. Berger changé en pierre de
BASED ou BESED. touche par Mercure, pouf
Corail. avoir violé la promesse qu'il
BASILIC. Les Philoso- lui avoit faite de ne pas dé-
phes Chymistes ont donné couvrir le vol des bœufs
quelquefois ce nom à leur d'Admete, de la garde des-
mercure , parce qu'il dissout quels Apollon s'étoit char-
tout. Quelques-uns l'enten- gé. Voyez les Fables Egypt.
dent de la pierre au blanc, ,& Grecq. dévoilées, liv. 3.
& d'autres de la pierre au ch. 14. §. 1-
rouge ; parce que comme les BAUDRIER. On compte
Anciens disoient que le Ba- parmi les travaux d'Hercule
silic tuoit par sa seule vue la victoire qu'il remporta sur
ceux sur qui il la fixoit. de les Amazonnes, à la Reine
desquelles il enleva le halL- & une terre vierge, adami-
drier garni de diamans & que , vitriolique , feuillée ,
-de rubis. Les Alchymistes qui se tire du centre de la
dirent que par ce baudrier, terre , & qui néanmoins se
il faut entendre la pierre phi- trouve par toute la terre
losophale & la médecine au habitée. Voyez Raymond
1>lané & au rouge, signifiée Lulle & les autres Philoso-
par la blancheur des dia- phes dans la Bibliothèque
,
mans-& la' couleur rouge curieuse Chymique de Man-
des rubis. get. C'est la pierre au blanc.
' BAUL. Urine.
'BAUME UNIVERSEL
C
.BAURA se prend aussi
pour toute espece de chose
DE LA NATURE. C'est, salée.
sélon les Philosophes Spa- BAYDA. Cucurbite.
gyriques, leur élixir au blanc BDELLERUM. Sanguje. '
ou au rouge, qui guérit tou- BDOLA. Soufre.
tes les infirmités des trois BELIER. Soufre des Phi-
régnes de la Nature & per- losophes parfait au rouge. Il
3
fectionne tous ses individus. a pris ce nom de sa qualité
BAUME EXTERNE DES chaude & séche comme
,
ELÉMENS. Quintessence de celle du bélier. Les Adeptes
mercure. «
disent qu'ils tirent leur acier
BAURAC. LesChy- du ventre du bélier, & ils
misses vulgaires ont inter- appellent aussi cet acier leur
prêté ce terme l'écume dit aiman. Voyez ARIES. Mais
,
-verre. Mais les Philosophes quand le Cosmopolite &
Hermétiques l'ehtendent de Philalethe s'expriment ainsi,
la matiere de la pierre phi- ils entendent parler de la ma-
iosophale qui ne se tire pas tiere même de l'œuvre, de
,
ties féçes du laquelle ils font leur soufre.
verre ni de son
«cume, mais d'une matiere BELISIS. Corail des Phi-
tjui renferme les quatre élé- losophes.
mens sous deux choses visi- BELLEROPHON, fils
,.
bles l'eau & la terre ; non de Glauque après divers
,
Veau de pluye, de fontaine, exploits combattit la Chi-
de mer ou aucune eau fem- ,
mère , & s'en défit au moyen
blable ;ni une terre telle que
des secours que les Dieux lui
celle sur laquelle nous mar!-
donnerent. Voyez les Fables
chons ; mais une eau céleste,
Egypt. & Grecq. dévoilées^
-vive, permanente & séche, liv. chap.
3. 14. §.3.
-
BELLONE. Déesse de de son eau, comme le beurre
la guerre confondue sou- du petit lait.
, Minerve
vent avec & Pal- BHACTA. Terre rouge.
las, dont voyez les articles. B.IARCHETUNSIM.
BEMBELouBENIBEL. Céruse.
Terme de science Herméti- BICHE. Les Poëtes ont
que. Mercure philosophal, feint qu'Hercule avoit pris à
ou l'ouvrage de la pierre des la course & tué une Biche,
Sages. DiEl. Herm. dont les pieds étoient d'airain
^
BERINBRUCH. Pierre & les cornes d'or. C'est une
qu'on trouve aux environs fable bien visible, puisqu'on
de Spire, dont les effets sur- ne vit jamais un tel ani-
prenans sont rapportés dans mal , & les Philosophes Spa-
les ouvrages de Duchêne, gyriques prétendent qu'elle
de la Violette, dit Querce- renferme les opérations du
tan, dans ceux d'Anselme grand œuvre; que sous le
de Boot, & de Crollius. nom de cette Biche , il faut
BESEC. Mercure des entendre le suc métallique,
Sages. ou la partie volatile du mer-
BESED. Corail. cure , que la partie plus sul-
BÊTE VENIMEUSE fureuse arrête & précipite
DES SAGES. Les Philo- dans le fond du vase, & la
sophes Hermétiques pren- coagule avec lui, d'où lui
nent ces termes tantôt pour naissent des cornes d'or ;
le mercure & tantôt pour la c'est-à-dire, la pierre philo-
pierre parfaite. Dans le pre- sophale. Voyez les Fables
mier sens, c'est parce que Egypt. & Grecques dévoi-
le mercure est un dissolvant Iéés, liv. 1ch. 4.
universel ; & dans le sécond,
,
BIEN DES BIENS. Pier.
parce que la pierre parfaite re philosophale dont l'ac-
au blanc ou au rouge change quisition emporte avec elle
la nature des métaux, les dé- tous les biens de ce monde,
truit, pour ainsi dire, pour les richesses & la santé.
leur donner une nouvelle BlEN A PLUSIEURS
forme intrinséque en les NOMS. Mercure animé.
transmuant en or ou, argent. BILADEN. Acier.
BEURRE. Matiere des BIMATER. V. '.BAc-iï.
Sages, qu'ils ont nommée CHUS.
beurre, parce qu'elle est vis- BITRINATI. Tout vase
queuse & qu'elle se sépare de verre.
f
BLACINAL. Plusieurs LAIRE. Elle précéde la par-
faite blancheur dans l'oeuvre
!
métaux fondus ensemble.
BLANC-ESPRIT. Mer- de la pierre philosophale. Ce
cure des Sages. sont des especes de petits fi-
BLANC DU NOIR. Ma- lamens blancs qui paroissent t
gistere au blanc parfait, qui
n'a pu parvenir à la blan-
cheur qu'en passant par la
à mesure que la noirceur ou
le régne de Saturne passe
& que le régne de Jupiter
, ;
moyen
, l'Egypte ,
retés & en délivre par ce
qui re-
présente la terre philoso-
ce sont les fourneaux
Chymistes ordinaires & des
des
c A B. Or philosophi-
que..
qui sert de base à toutes les
opérations du grand oeuvre.
Quelques Alchymistes don-
CÃBALATAR & CA- nent à leur soufre le nom de
BALATUR. Sel nitre des Cacus & celui d'Hercule à
Sages. ,
leur sel. Voyez les Fables
Egypt. &Grecq. dévoilées,
liv. 5. chap. ÎO.
CADEGI. Voyer MA- loir couper les jambes & les
tABATHRON./ ailes à Mercure. Voyez son
CADIMA AURI. Li- origine, tes propriétés & son
tharge d'or. usage dans les Fables Egypt.
CADMIE est un des & Grecques dévoilées, ar-
noms que les PhilosQphes ticle de Mercure, liv. 3. ch.
Hermétiques ont donné à la 14. §. 1. On a aussi donné
matiere de leur pierre. Quel- le caducée à Bacchus.
ques-uns ont aussi nommé Le caducée étoit composé
Cadmie les parties hétéro- de trois parties, de la tige
gênes de cette matiere, qu'il d'or lurmontée d'urie pom-
ne faut point faire entrer dans me de fer, & de deux ser-
l'œuvre. C'est proprement pens qui semblent vouloir
,
dévorer.
la pierre au rouge. se L'un de ces ser-
CADMUS, fils d'Age- latilepens représente la partie vo-
nor Roi de Phénicie, fut en- atile de la matiere philoso-
voyé par son pere à la pour- phique l'autre signifie la
suite d'Europe sa sœur, en- partie fixe ,
qui se combattent
levée par Jupiter métamor- dans le vase ; l'or philoso-
j
phosé en taureau blanc. Il phique dont la tige est le
bâtit la ville de Thebes fymbo!e les met d'accord
,
épousa Hermione ou Har- en les fixant l'un & l'autre,
monie fille de Mars, & fu- & en les réunissant en un seul
,
rent l'un & l'autre changés corps inséparablement.
en serpens. Voyez les Fa- CAFFA. Camphre.
bles Egypt. & Grecques dé- CAGASTRUM. Terme
voilées liv. i. se&. 4. que Paracelse a inventé pour
,
CADUCÉE. Les Philo- signifier l'image de quelque
fophes chymiques ont don- chose de réel, ou une chose
né à leur dissolvantle nom de qui n'est telle qu'en appa-
Caducée de Mercure, parce rence. C'est le contraire d'y-
qu'ils prétendent que les in- liajlrum. Il dit que cagaflrum
venteurs de la Fable avoient est ce que le sel nitre est à la
intention d'indiquer ce dis- premiere matiere de tout,
solvant par le Caducée. C'est
ou comme la chair del'hom-
pourquoi Abraham Juif met me à sa premiere matiere. La
dans sa premiere figure hié- chair d'Adam, après le pé-
roglyfique un Mercure te- ché devint cagaftrique. Il y
son caducée, & Saturne ,
nant a de même deux sortes de
avec sa faux qui semble von- vie, l'une est yliaflrique ou
celle de l'esprit, & l'autre la matiere, & ses effets par
cagaflrique ou celle de la la putréfaction.
partie animale. Paracelse, CAL. Arsenic philoso-
de Azoth. phique, ou la matiere des
CAGASTRIQUE. Ce Chymistes Hermétiques
qui n'est pas nécessaire dans tant pendant sa dissolution,3
le corps de l'homme & ce parce qu'alors elle est un
,
qui n'y est quasi mis par la grand poison, que lorsqu'elle
Nature que comme un or- est parvenue au blanc. royet.
nement ; tels sont les che- ARSENIC.
veux, la barbe, le poil, les CALAIS, fils de Borée,
mammelles &c. au con- & l'un des plus célébrés Ar-
,
traire de ce qui y est yliastri- gonautes , poursuivit , avec
que, comme le cœur, les son frere Zethès, les Harpies
parties nobles, &c. qui désoloient le bon homme 1
,
rée par un Monstre marin.
Perlée tua ce Monf1:re & la
délivra. Voyez les Fables
CATILLIA ou CAR-
TILIA. Poids de neuf on-
ces.
Egypt. & Grecques dévoi- CATMA. Nom que
lées, liv. 3. ch. 14. §. 3. quelques Chymistes ontdon-
CASTOR & POLLUX. né à l'or en limaille. Johnson.
Freres jumeaux, fils de Ju- CATROBIL. Terre
piter & de Léda, femme de commune chez les Chymif-
Tyndare. Jupiter changé en tes vulgaires , & terre des
cigne, ayant eu commerce Philosophes chez les Adep-
avec Léda, elle accoucha de tes.
deux œufs, chacun desquels CAUCASE. Montagne
renfermoit deux jumeaux ; d'Asie, sur laquelle la Fable
de l'un sortirent Pollux & dit que Jupiter fit attacher
Hélene, de l'autre Castor & Prométhée, & lui faisoit dé-
Clytemnestre. vorer le foye par une aigle,
Castor & Pollux accom- en punition de ce qu'il avoit
pagnèrent Jason dans sou ex- dérobé le feu du Ciel. Sui-
pédition de Colchos pour la vant le sens des Chymistes
conquête de la toison d'or, Hermétiques, le mont Cau-
où Pollux tua Amycus. Caf- case n'est autre que le mont
tor ayant été tué par Lyn- Philosophique, ou le vase de
cée, Pollux obtint de Jupi- l'Art &. de la Nature, parce
ter de pouvoir communiquer qu'à ce dernier est attaché ëC
ion immortalité à Castor, & lié le feu des Philosophes,
ils en jouissoient alternati- que d'Espagnes & plusieurs
vement. Voyez les Fables autres appellent Miniere de
Egypt. & Grecques, liv. 2. feu céleste. Voyez les Fables
ch. 1- liv. 3. ch, 14. §. 4. & Egypt. & Grecq. dévoilées,
liv, 6. ch. 3. Ii". 5. ch. 17.
r CAUDA VULPIS RU- admet deux, l'une fille d'At-
BICURDJ. Minium du las laquelle eut commerce
plomb. ,
avec Jupiter ; l'autre étoit
CECROPS Fondateur une des Harpies, fille de Ju-
du Royaume , d'Athènes, piter & de la Terre. Les
étoit originaire d'Egypte, Poëtes & ceux qui ont dit
d'où il porta le culte des après eux ,
que les sept filles
Dieux dans la Grece. La Fa- d'Atlas ont formé les sept
-
ble dit qu'il étoit moitié Pleyades & que chacune
homme & moitié serpent. d'elles a un, rapport avec une
Voyez les Fables Egypt. & des planètes, donnent Ce-
Grecques, liv. i. seM. 4. leno à Saturne. On diroit
- CEDUE. L'air. qu'ils ont consulté les Adep-
CEINTURE DE VÉ- tes pour donner cette expli-
NUS appellée CESTE. cation ; elle ne pouvoit en
,
Elle avoit, selon la Fable, effet y mieux convenir, puif-
la propriété non-seulement que Celeno vient d'un mot
de rendre aimable celle qui grec qui signifie obscurité,
la portoit, mais encore de noirceur, & le Saturne des
rallumer les feux d'une pas- Philosophes n'est autre que
sion éteinte ; c'est pourquoi la matiere de l'œuvre parve-
Junon, brouillée avec Jupi- nue au noir pendant qu'elle
ter y emprunta de Vénus cet- est en putréfaction. On peut
te ceinture, pour captiver la voir dans l'article Harpie
.
bienveillance de ce Dieu. ce qu'elle signifie de plus.
Mercure étant encore en- Voyez aussi les Fabl. Egypt.
fant, joignit à ses autres fri- & Grecq. dévoilées, liv. 2.
ponneries le vol de cette chap. 1.
mystérieuse ceinture. V oyez CELOPA ou CHELO-
les Fables Egypt. & Grecq. PA. Jalap.
dévoilées, liv. 3. chap. 14. CENDRE. Les SeBa-
§. 1. & liv. 6. teurs de la science Hermé-
Les Philosophes Hermé- tique appellent souvent cen-
tiques expliquent cette cein- dre la matiere de la pierre
ture du petit cercle de cou- putréfiée dans l'aludel, par-
leurs différentes qui se forme ce que la chaleur extérieure
autour de la matiere à cha- agifl'ant sur le mixte du vaiC-
que fois qu'elle commence seau en sépare l'humide qui
à changer de couleur. en lioit les parties, & après
CELENO. La Fable en l'avoir desséché laisse le
,
mixte comme une poudre, cule vint après, & acheva s
ou cendre , & la matiere de les détruire.
dans cet état est en putré- Le mariage de Pyrithoüs i
faction ou corruption ; car avec Déidarpie est celui des 1
l'un & l'autre terme se pren- Philosophes, qui. se. fait dans i
nent indifféremment pour si- le vase avec le fixe igné &
gnifier la même chose. le volatil mercuriel. Avant
Les Philosophes Hermé- la parfaite réunion des deux
s
tiques disent qu'il ne faut pas il se fait un combat de l'un
mépriser la cendre, & Mo- & de l'autre, qui produit la
rien dit qu'elle est le dia- dissolution &. la volatiliià-
dème du Roi. Il faut enten- tion indiquées par les Lapi- f
dre ces termes de la matierç thes dont le nom signi-
après qu'elle a été en putré- ,
fie s'élever avec arrogan-
faélion ; parce qu'alors elle ce. Voyez l'explication plus
Semble de la cendre & que étendue dans le liv. 5. ch. 6.
de cette cendre doit ,sortir le des Fables Egyptiennes &
soufre philosophique,qui est Grecques dévoilées.
CENTRE DU MON-
,
le diadème du Roi.
CENDRE DE TARTRE. DE. C'est la matiere de la
Soufre des Philosophes par- pierre des Philosophes & la
fait au rouge. pierre même quand elle est
CENIOTEMIUM. dans sa perfeétion. Les Phi-
gerçure préparé pour la vé? losophes l'ont ainsi nommée,
rôle. qu'ils disent .
parceles que toutes
CENTAURES ( Les ) es propriétés de l'Univers y
étoient fils d'Ixion & d'une sont comme réunies.
huée excepté le Centaure CENTRE DE I/(EuF.
3
Chiron, qui fut fils de Sa- C'est le jaune.
turne &Phillyre. Ils avoient CEP1NI. C'est le vi-
la partie supérieure du corps naigre.
de forme humaine & de- CERATION. Tems où
,
puis la ceinture jusqu'au bas la matiere passe de la cou-
de la forme d'un cheval. leur noire à la grise & puis
Ayant été invités aux nôces à la blanche ; ce qui se fait
de Pyrithoïjs, ils y cherchè- par la feule digestion &
rent querelle aux Lapithes , cuisson continuées sans ad-
& il y eut un sanglant com- dition de quoique ce soit.
bat entr'eux, oil les derniers. CERAUNOrCRYSON^
|uhiiinaqt. -
s ri* Î
.
CERBERE. Dans le chymistes vomiiTent du feu,
lens des Chymistes vulgai- comme ceux des Chymii-
res , c'est le nitre ; mais les tes ordinaires ; car le feu de
Fhiiolophes entendent bien la Philoiophie Spargyrique
autre choie par le Cerbere de n'est pas le feu vulgaire ,
la Fable. Les Poètes Philo- mais le feu de la nature, un
sophes ont imaginé qu'un feu qui échauffe sans brûler.
chien à trois têtes, la gueule Et qui connoitra ce feu, SL
béante, gardoit la porte des la maniere de le graduer, est
Enfers, & qu'il y étoit en- bien avancé dans la science
chaîné par une chaine triple. Hermétique. Que celui qui
Les Alchymistes prétendent veut étudier cette science ait
que toutes les tables des an- donc Hercule, & sçache le
ciens Poëtes ne sont que des marier à propos avec Thésée
énigmes, dont ils le font ier- son compagnon inséparable,
vis pour cacher les opéra- il aura bientôt le secret des
tions de la pierre philoib- trois régnes.
phale. Ils disent en consé- CERCLE, en termes de
quence qu'il faut entendre science Hermétique, signi-
par Cerbere ce chien à trois fie circulation de la matiere
téres, ou la matiere de la dans l'œuf des Philosophes.
pierre philosophaîe compo- C'est dans ce sens qu'ils
sée de le!, de loutre &. de appellent leur opération le
mercure, renfermée dans le mouvement des cieux, les
triple vase des Philosophes, révolutions circulaires des
qui sont les trois chaînes qui élémens, & qu'ils nomment
lient Cerbere ; ou que la ma- aussi le grand oeuvre la Qua-
tiere est elle-même le palais drature du c ercle Phyfeque.
de Piuton Dieu des Enters, Michel Ma;er a fait un petit
& que le triple vaisseau e11 traité sur ce sujet, qui a pour
le chien à trois têtes qui gar. titre : De Circula quadrato
de la porte du palais & en Phyjico jfive de Auro.
empêche l'entrée. Cette der- Ils divilent aussi la prati-
niere expiication me paroit que de la pierre philosophale
plus vraiiembiable ; car il est en lept cercles ou opérations;
dit que ce Cerbere vomilloit & tout consiste cependant à
du feu ; ce qui est le propre dilloudre & à coaguler. Le
des fourneaux. On ne doit premier cercle est la réduc-
pas cependant entendre par- tion de la matiere en eau. Le
là que les fourneaux des Al- fécond est de coaguler cette
eau en terre fixe. Le troi- convertie en air, on l'appelle i
siéme est la digestion de la Cerveau ; lorsqu'elle est de- '
matiere, qui se fait très-len- venue feu, on lui donne le >
,
Les corps sont plus forts ou Plusieurs Chymistes ont
plus foibles felon qu'ils con- mal-à-propros pris le cinna-
tiennent plus ou moins de bre vulgaire & naturel pour
ce feu ; & leur longue durée la matiere de l'œuvre des
dépend de la forte union de Philosophes ; on ne sçauroit
l'esprit céleste avec l'humide en tirer que du mercure com-
radical. Cette union est ce mun, ou argent-vifvulgaire.
que les Philosophes appel- Le cinnabre des Sages est
lent le Çiel & la Terre réu- leur mercure sublimé, puri-
nis & conjoints, le Frere & fié fixé au rouge, qu'ils ap-
la Soeur, Gabritius & Beja, ,
pellent soufre. C'est alors ce
Serviteur rouge dont parle CLARETE. Blanc
Trévisan. d'oeuf.
CINYRAS .est accusé CLARTÉ, en termes de
par les Poëtes d'avoir com- Science Hermétique, signi-
mis un infceste avec sa pro- fie la blancheur qui succéde
pre fille Myrrha, & de cet à la noirceur de la matiere
incesiè, disent - ils , nâquit en putréfaction.
Adonis. Voyez ce que signi- CLEF. Terme de Scien-
fie cette fiction dans les Fa- ce Hermétique, qui signifie
tant la connoiiTance de la
bles Egypt. &. Grecques dé-
voilées, liv. 4. ch. 4.
CIRCÉ l'Enchantere{se,
matiere propre à I'oeuvre ,
que la maniere de la travail-
fille du Soleil & de la Nym- ler. Il se prend aussi pour les
phe Permets ; elle étoit faeur marques de l'ouvrage bien
d'étés Roi de Colchos. Ja- ou mal conduit. Dans ce
son & Medée se retirerent dernier sens, la premiere clef
chet elle f après qu'il se fut est la noirceur qui doit pa-
emparé de la toison d'or. roître au plus tard après le
Voyez les Fables Egypt. & quarantiéme ou quarante-
Grecques dévoilées, liv. 2. deuxiéme jour, faute de la-
çhap. 1. quelle couleur l'Artiste doit
CIRE. Matière des Sages croire qu'il n'a pas bien opé-
poussée au blanc. ré, & il faut alors recom-
CIRCULATION est un mencer. Basile Valentin ,
terme de Science Herméti- Religieux Bénédictin, a fait
que , qui outre le se;is chy- un ouvrage sur la pierre phi-
mique, signifie encore la réi- losophale, intitulé les Douane
tération des opérations du Clefs, Georges Riplée, An-
grand oeuvre pour la multi- glois, en a fait un sur le même
plication de la quantité & sujet qui « pour titre tes
des qualités de la pierre. ,
Douje Portes.
CISEAUX. C'est le feu CLIBANIQUEMENT,
des Philosophes de même suivant la proportion du four-
,
que -la lance , l epée i &c. neau. Flamel dit d'après Ca-
CIST ou KIST. Mesure lid si ton feu n'est mesuré
des liquides, contenant deux ,
clibuniquement ; c'est-à-dire
3
pintes ou quatre livres. John- avec poids & mesure des ma-
son. tières qui ne sont que le sou-
CLANCHEDEST. ,
fre & le mercure des Philo-
Acier. sophe's.
CLOUER. Fixer la ma- parable du sixe & du volatil
tiere volatile, par la diges- en une masse si fixe qu'elle
tion que l'on en fait quand ne craint point les atteintes
elle est mêlée avec la fixe. du feu le plus violent,
CLYTEMNESTRE, communique sa fixité aux
fille de Jupiter & de Léda, métaux qu'elle transmue.
& femme d'Agamemnon, COAGULE. Presure.
qu'elle fit mourir après son COAGULER en ter-
,
retour de la guerre deTroye, mes de Chymie Herméti-
pour jouir plus à son aile de que, signifie donnerune con-
son amant Egysthe. Oreste, sistence aux choses liquides
fils d'Agamemnon, vengea Nnon en en faisant un corps
,
la mort de son pere, & fit compacte, ou dont les par-
périr sa mere avec Egyflhe ties seroient liées comme
dans le temple d'Apollon. celles du lait devenu fro-
Voyez les Fables Egypt. & mage mais en les desséchant
,
Grecques dévoilées, liv. 3. de leur humidité superflue,
chap. 14. §. 4. & en réduisant le liquide en
COAGULATION. poudre, & puis en pierre.
Terme de Physique & de Les Philosophes chymi-
Chymie. C'est le lien de la ques appellent aussi coagu-
composition des mixtes j qui ler, cuire la matiere jusqu'à
fait le mutuel attouchement la perfection du blanc ou du
des parties. La coagulation rouge.
n'est que le rudimeut de la COBALES. VoyeZ SA-
fixation. Il y a deux sortes de TYRES.
coagulations, comme deux COBASTOLI. Cendre:
sortes de solutions. L'une se C O CILIO. Poids de
fait par le froid, l'autre par onze onces. lolmson.
le chaud & chacune se sub-
s
COCYTE. L'un des
divise encore en deux l'une fleuves ou marais de l'Enfer.
,
est permanente, l'autre ne Voyez PLUTON, ENFER.
l'ëst pas. La premiere s'ap- CŒLUS. Voyez CIEL.
pelle fixation, & l'autre sim- CŒUR. Quelques Chy-
plement coagulation. Les misses ont donné ce nom au
métaux sont un exemple de seu d'autres à l'or quand ils
,
celle-là, les sels le sont de ont parlé des métaux. Johns.
celle-ci. COHOB. Sable.
La Coagulation philoso- COHOBATION. Di-
phique est la réunion insé- gestion & circulation de I.'.
matiere dans le vase, pen- presse, il briseroit les portes
dant lesquelles la partie vo- de sa prison & s'ensuiroit
, de le
latile monte au haut du vase, sans espérance rattrap-
& en retombant elle se mê- per y c'est-à-dire qu'il ne faut
le pénétre , & se cohobe
,
pas trop pousser le feu, afin
d'elle-même avec la partie que le mercure, ou esprirs
fixe qui se trouve au fond. volatils de la matiere, ne
Telle est la cohobation phi- caste pas le vase ; ce qui ar-
losophique ; terme employé riveroit infailliblement sans
seulement par similitude, & cette attention : ou si le vase
par comparaison avec la co- étoit assez fort pour résister,
hobation prise dans le sens le mercure se brûleroit & de-
des Chymistes vulgaires. viendroit inutile.
COHOBER est aussi un Quelques Adeptes ont
terme de Science Herméti- donné le nom de colere à la
que , qui se dit dans le même matiere parvenue à la cou-
sens des Chymistes mais leur orangée.
, COLLE. On trouve ce
cependant sans addition de
nouvelle matiere, &. sans le terme dans quelques Chy-
se cours de l'Artisse. misses pour lignifier le fiel
,
COHOPH. Paracelse se de taureau. Johnson.
sert souvent de ce terme au COLLE D'OR. Borax
lieu de cohober, cohobation. ou chrysocolle des Anciens.
COHOS. Toutes les par- Colle d'or, dans le sens Her-
ties du corps renfermées fous métique, veut dire la ma-
la peau. Quelques Chymis- tiere des Philosophes en pu-
tes l'ont employé par allu- tréfaétion après le mêlange
fion au terme de cahos, & du mercure & de l'or des
pour faire voir le contraste de Sages. Cette réunion a pris
l'ordre & de l'arrangement chez eux le nom de Ma-
des parties du corps humain, riage.
avec la confusion du cahos. COLOMBE. D'Espa-
COLERE. Les Philo- gnet & Philalethe ont em-
sophes Hermétiques dirent ployé l'allégorie de la Co-
qu'il faut bien prendre garde lombe pour désigner la par-
de ne pas trop pousser Vul- tie volatile de la matiere de
cain, de peur d'irriter Mer- l'oeuvre des Sages. Le pre-
cure , dont la colere est fort mier a emprunté de Virgile
à craindre pour l'Artiste, ( Eneid. liv. 6. ) ce qu'il dit
parce que se trouvant trop de celle de Vénus., pour le
tems de la génération du fils COMIDI & COMISDI.
du Soleil ou régne de Vénus Gomme arabique.
philosophique. Le second a COMMIXTION. Quel-
dit que les colombes de Dia- ques Philosophes ont substi-
ne font les seules qui soient tué ce terme à ceux de con-
capables d'adoucir la féro- jonElioll mariage union.
cité du dragon ; c'est pour le 3
La commixtion ,
se fait pen-
tems de la volatilisation, où dant la putréfaction, parce
les parties de la matiere sont, que le fixe & le volatil se
dans un grand mouvement, mêlent alors pour ne plus se
qui cesse à mesure que la cou- séparer.
leur blanche ou la Diane COMPAGNON. Mer-
3
Hermétique se perfectionne. cure philosophique animé
Les Souffleurs doivent bien de son soufre, & poussé au
faire attention à cela s'ils blanc.
, COMPAR. Les Adeptes
ne veulent pas perdre leur
argent à faire des mêlanges entendent par ce terme le
fous d'argent vulgaire avec fixe & le volatil mercure &
d'autres matieres pour par- l'or des Sages, 3qui agissent
venir au magistere des Phi- successivement dans l'œu-
losophes. vre ; le mercure ou la fe-
COLONNES D'HER- melle prend d'abord la do-
CULE. Ce sont deux mon- mination jusqu'à la fin de
,
la putréfaction ; lorsque la
tagnes situées au détroit de
Gibraltar ; l'une est appellée matiere commence à se desc
Calpé, du côté del'Espagne; sécher & à blanchir', l'or
celle qui est à l'opposite en prend le dessus. Ils travail-
Afrique, se nommoit Abyla. lent ensuite de concert à la
Voyez ces deux articles. perfeétion de l'œuvre.
COMBUSTION. Vieux COMPLEXION. Tems
mot que l'on trouve dans les où la matiere est dans une
ouvrages de quelques Chy- parfaite dissolution, ce qui
misses, pour signifier l'action est indiqué par une couleur.
trop violente du feu sur la très-noire. Le terme de corn";
matiere. plexion signifie le même que
COMERISSON est un putréfaCtion submersion
des noms de la pierre des mixtion. , ,
Sages parvenue à la blan- COMPOSÉ. Le composè
cheur. des Philosophes est ce qu'ils
COMETZ. Une demi- appellent aussi leur comp'ôt
goute. F iij
leur confiE/ion. Donc cette la naissance -de l'homme &
noirceur de couleur ensei- des animaux.
gne qu'en ce commence- CONCIERGE DU PA-
ment la matiere ou le com- LAIS. ( Sc. Herin. ) Plu-
posé commence à se pourrir, sieurs Chymistes ont inter-
& se dissoudre en poudre prêté ce terme de l'Artiste ;
plus menue que les atomes mais Bernard, Comte de la
du soleil, lesquels se chan- Marche Trévisanne, connu
gent ensuite en eau perma- - sous le nom du bon Trévi-
nente. Flamel. san l'entendoit du mercure
,
COMPOSITION. Mé- ou eau philosophique qui
,
lange des principes matériels administre au fourneau se-
de l'oeuvre. Ce terme veut cret la chaleur requise, parce
dire la même chose que mix- que ce fourneau secret & le
tion assemblage de plusieurs vase philosophique ne sont
,
choses, mais de même na- autre que cette eau, comme
ture ; c'est-à-dire l'union du on peut le voir dans les ar-
mercure & du soufre des ticles Vase, Fourneau secret.
Philosophes qui, quoique CONDER. Encens mâ-
,
deux choses différentes, sor- le Oliban.
,
tent néanmoins de la même CONFECTION. Mê-
racine, comme les feuilles & lange de plusieurs choses,
les fleurs d'une plante. c'est-à-dire du mercure & du
COMPOST, en termes soufre philosophiques.L'oeuf
de Philosophie chymique des Philosophes, dit Flamel,
,
signifie la matiere de la pierre est un matras de verre, que
noir ; parce qu'alors les tu vois peint en forme d'é-
quatre élémens sont comme critoire & qui eSt plein de
,
unis. conseElion de l'Art, c'est-
CONCEPTION. Ma- dire, de l'écume de la mer
riage union qui se fait du rouge, & du souffle du vent
,
volatil & du fixe de la ma- mercuriel.
tiere des Philosophes pen- CONFITURE. Elixir
dant qu'elle est en putréfac- des Philosophes. Qu'il soit
tion. Les Chymistes Her- fait confiture composée d'es-
métiques disent que la con- pece de pierre, & qu'il en
teption du fils du Soleil & foit fait une médecine pour
de leur jeune Roi se fait dans guérir, purger & transmuer
ce tems-là. Ce terme a été tous corps en vraie Lune.
employépar comparaison à Flamel..
»
.
CONGÉLATION en tion des principes. Riplée.
,
termes de Science iiermé- Il y a trois especes de con-
tique, signifie la même chose jonctions. La première est
que coagulation. C'est pro- appellée double. Elle se fait
prement un endurcissement entre l'agent & le patient,
d'une chose molle par le le mâle & la femelle, la for-
,
desséchement de l'humidité me & la matiere, le mercure '
& la fixation du volatil. C'est & le soufre, le subtil & l'é-
dans ce sens qu'Hermès a pais.'
dit, que la force de la ma- La seconde s'appelle tri-
tière sera parfaite, si l'eau est ple parce qu'elle réunit trois
s
réduite en terre ; parce que choses, le corps l'ame &
,
l'esprit. Faites donc en sorte
tout le magistere consiste à
réduire la matiere en eau par de réduire la trinité à l'unité.
la solution, & à la faire re- La troisiéme est dite qua-
tourner en terre par la coa- druple parce qu'elle réunit
,
gulation. Congéler, teindre les quatre élémens en un
& fixer ne sont que la même seul visible mais qui ren-
,
opération continuée dans le ferme les trois autres. Sou-
même vaisseau. venez-vous , dit Riplée, que
CONGÉLER signifie le mâle a cinq vaisseaux re-
faire le mariage réunir le quis pour la fécondité, &
,
volatil au fixe joindre les la femelle quinze. Sçachez
faire , paix
la donc que notre Soleil dort.
natures, entre
les ennemis ; ce qui se fait avoir trois parties de ion
d'abord par la solution, & eau, & notre Lune neuf.»
puis par la coagulation. CONJONCTION signifie
CONJONCTION. Réu- aussi l'union du fixe' &. du
nion des natures répugnan- volatil du frere & de la
,
sœur, du Soleil & de la Lu-
tes & contraires en unité
lesparfaite. Cette conjonElion ne. Elle se fait pendant la
es convertit tellement l'une noirceur qui survient à la
en l'autre, qu'elle en fait un matiere pendant la putréfac-
mariage indissoluble même tion. Les Philosophes l'ap-
à la plus grande violence pellent aussi Conception ,
du feu. Les Philosophes dé- Union des élémens , Coin-
finissent encore cette con- mixrion.
jonEtion un assemblage & CONJONCTION DE
,
parées
,
une réunion des qualités sé-
ou une adéqua-
L'AME AVEC LE CORPS.
Expression Hermétique qui
,
signifiele moment où la ma- CONVERSION DES
tiere parvient au blanc. A ÉLÉMENS. ( Sc. Herm. )
l'heure de la blancheur, ou Ceux qui prennent à la let-
de la conjonétion de l'ame tre les termes des Philoso-
avec le corps ( dit Philale- phes Hermétiques se sont
the ) on verra de grands mi- imaginés que leurs élémens
racles ; c'est- à-dire toutes étoient en effet quatre cho-
,
les couleurs imaginables. ses din:inctes &. séparées
CONJONCTION TÉ- qu'il falloit extraire d'une ,
.TRApTivE. Mêlange in- matiere, & qu'il falloit en-
time des principes du com- suite convertir l'une en l'au-
posé des Sages. tre ; c'est-à-dire, saire par
CONNEXION. Voyer exemple de l'huile de l'eau,
COMPOSITION MIX- & de la terre du seu, ou du
, feu faire de l'air, & de l'air
TION.
CONTRITION,en faire de l'eau , & de l'eau
termes de Philosophie chy- faire de la terre. Par les opé-
inique signifie réduire en rations de la Chymie vul-
3
poudre mais seulement en gaire on extrait de chaque
,
defle<.hant l'humidité de la mixte quatre chosc-s,unes-
matiere par le régime du prit, une eau flegmatique
feu, & non pas qu'il faille une huile, & une terre ap-,
la broyer dans un mortier pellée caput mortuum ou tête
ou 'autrement. morte. D'autres ont nommé
CONVENANCE ou ces quatre choses un sel, un
ADAPTATION, est lors- sousre un mercure, & une
la proje&ion ,
que se fait sur terre damnée ou inutile.
métal ,
un en fusion, ou ré- Ceux qui se sont imaginés
duit en forme coulante ou parvenir au magistere des
mercurielle ; alors on dit que Philosophes par ces opéra-
ce métal a de la convenance, tions de la Chymie vulgaire,
ou similitude de nature avec ont donné le nom d'air à
l'élixir fait du mercure des l'huile, que d'autres ont ap-
Sages. Les Philosophes re- pellée soufre, celui de feu à
commandent aussi de choisir l'esprit, celui d'eau à l'eau
pour faire l'œuvre une ma- flegmatique, & enfin celui
tiere qui ait de la convenance de terre les uns au sel les
le métal ,
avec ; parce que autres à la terre damnée.
d'un arbre on ne fait pas un Mais les élémens des Phi-
bœuf, ni d'Mïtbceufun métal. losophes sont tout-à-fait dif-
>/i
rerens ; leurs opérations sont lange du fixe & du volatil,
celles de la Nature & non que les Adeptes appellent
de la Chymie vulgaire ; leur mâle & femelle.
feu est renfermé dans leur COQ. Animal que les
terre & ne s'en sépare point, Anciens avoient consacré à
& leur air est contenu dans Minerve & à Mercure. Les
leur eau. Ils n'ont donc que Chymistes Hermétiques ont
deux élémens visibles, dont comparé leur feu au coq, à
il faut faire la conversion ; cause de sa vigueur, de son
c'est-à-dire que leur eau activité & de son ardeur, &
change leur terre en sa na- ont donné en conséquence
ture liquide d'eau, & qu'en- le nom de Coq à leur soufre
suite tout le composé qui parfait au rouge.
étoit devenu eau, doit de- CORAIL ROUGE est
venir terre ; en devenant eau un des noms que les Phi-
tout devient volatil, & étant losophes ont donné à leur
réduit en terre tout devient pierre quand elle est fixée
fixe. Ainsi quand ils parlent au rouge , qui est le degré
du froid & de l'humide, il de sa perfection. C'est sans
faut entendre leur eau, & le doute pour cette raison que
chaud & le sec sont leur les Anciens ont feint que le
terre. corail s'étoit formé comme
CONVERTIR LES Chrysaor, du sang répandu
ÉLÉMENS. Terme de de la blessure que Persée fit
Chymie Hermétique. Dis- à Méduse ; puisque les Phi-
soudre & coaguler ; faire le losophes Hermétiques ont
corps esprit, & l'esprit corps, pris également Chrysaor &
le volatil fixe, & le fixe vo- le corail pour symbole de
latil : tout cela ne signifie que leur soufre parfait.
.
la même chose, La Nature C
CORBATUM. Cuivre.
aidée de l'Art, le fait dans CORBEAU, en termes
le même vase des Philoso-
de Science Hermétique, si-
phes par la même opération
gnifie la matiere au noir
continuée. Lorsque la ma-
dans le tems de la putré-
tiere est bien purifiée & scel.
faction. Alors ils l'appellent
lée dans l'œuf, il s'agit seu-
aussi la Tête du corbeau, qui
lement de conduire le feu.
est lépreuse qu'il faut blan-
COPHER. Bitume ou 3
chir, en la lavant sept fois
Asphalte. dans les eaux du Jourdain
COPULATION. Mé- comme Nahaman. Ce sont
ses imbibitions sublima- de corps parfaits & de corps
3
tions, cohobations, &c. de imparfaits. On ne réussira ja-
la matiere, qui se font d'el- mais à faire une bonne mul-
les-mêmes dans le vase par tiplication si l'on ne réduit
,
le seul régime du feu. les corps parfaits en leur pre-
CORBINS. Ouvrage de miere matiere, c'est-à-dire
la pierre des Philosophes. en mercure. Parce que dès
DiEl. Herm. qu'ils sont parfaits on ne
CORDUMENI. Carda- ,
peut rien en faire de plus
mome. tant qu'ils resteront dans cet
CORNE D'AMAL- état de perfeétion.
T H É E. Les Philosophes CORPS se prend aussi par
Hermétiques disent que cet- les Chymistes pour le sel
te fable doi4 s'expliquer de philosophique, ou leur terre
la pierre philosophale, parce feuillée,qui s'impreigne du
qu'outre les biens de la for- [olltre 6c du mercure com-
turie , elle donne tous les me d'une ame & d'un esprit.
biens capables de satisfaire Vous ne réussirez jamais
disent-ils, si vous ne spiri- ,
les desirs de l'homme dans
ce monde. Voyez les Fables tualisez le corps, & ne cor-
Egypt. & Grecques dévoi- porifiez l'esprit ; c'est-à-dire,
lées I*v- 3. ch. 4. si vous ne rendez le fixe vo-
,
CORNE DE CERF. Bec latil le volatil fixe. Ils ap-
du chapiteau des alembics, , aussi
pellent corps leur ma-
felon quelques Chymistes.. gnélie leur ferment, leur
COROCRUM. Fer- teinture, ; & ils disent en con-
ment de la pierre. séquence que le corps ne
CORONIS. LaFable en ,
pénétre point les corps sans
nomme deux, l'une comp- le secours de son esprit.
tée parmi les Hyades, l'au ', CORPS IMPARFAIT.
tre mere d'Esculape ; celle- C'est l'arsenic des Philoso-
ci périt de la main d'Apol- phes leur Lune, leur fe-
lon & fut chanaée en cor- ,
melle. Dès le commence-
,
neille. Voyez les Fables ment de l'œuvre, il faut cal-
Egypt. & Grecques dévoi- ciner le corps parfait en le
lées, liv. 3. ch. 12. §. 2. mariant avec le corps impar-
CORPS. Les Philoso- fait. Phil. On doit aussi pu-
phes appellent corps ce qu'ils rifier ce corps en lui ôtant
nomment aussi métaux. C'est tout son soufre superflu, brû-
pourquoi ils parlent Couvent lant 8'. combustible, & ma-
nifester ce qu'il a dans son monte au ciel, pour y être
intérieur. Le signe de sa par- glorifié. Pour le dire sans
faite sublimation ou dépura- énigme, c'eSt le soufre par-
tion est une couleur blan- fait au rouge qui doit être
che , céleste, éclatante com- ,
dissout par le mercure, dont
,
me celle de l'argent le plus il a été formé ; & lui-même
fin bien bruni, & dans ses forme l'Androgine ou Rebis
cassures l'éclat du marbre ou des Philosophes après son
de l'acier le plus poli. Alors union avec le mercure.
cette femme prostituée est CORPS BLANC. Terre
rétablie dans son état de vir- feuillée des Philosophes, ou
ginité Intacte, & peut être magistere au blanc.
donnée en mariage au Soleil CORPS IMPROPRE-
terrestre, quoiqu'elle soit sa MENT DIT. Magistère ou
mere, & sa soeur. Philal. mercure des Sages , lorsqu'il
CORPS DISSOLUBLE. n'est pas encore entierement
C'est. la miniere même du fixé.
mercure dissolvant des Sa- CORPS LE PLUS VOI-
ges. C'est le corps terrestre SIN. Les Philosophes ont
que ce mercure doit laver & ainsi appellé leur magistere
purifier. Ce qui a engagé les au blanc, parce qu'il eSt dans
Philosophes à dire, que le un état qui approche le plus
mercure engrosse sa propre de la fixité parfaite, qui est
mere, qu'il la fait mourir, leur magistere au rouge.
qu'il la purifie, la ressuscite CORPS IMMONDE. C'est
enfin avec lui-même, parce le mercure avant sa prépa-
qu'il s'y unit si intimement ration ; quelquefois dans le
qu'il ne s'en sépare jamais. tems de la putréfaction dans
Ce corps est fixe, & le mer- l'œuf philosophal, & alors
cure est volatil, Il doit subir on l'appelle aussi Corps mort.
la torture du feu & de l'eau, CORPS CONFUS. Voyeç
mourir & renaître par l'eau ÇORPS IMMONDE.
& l'esprit, pour parvenir en- CORPS MIXTE. Matiere
fin à un repos éternel. Phi- au noir.
lalethe dit que la couleur de CORPS NET ET PUR.
ce corps est brune, un peu Matiere au blanc.
rougeâtre & sans éclat ; qu'il CORPS PROPRE DE
doit être dissout & exalté ; L'ART. C'est la pierre au
,
il faut ensuite qu'il subisse la
mort, qu'il ressusçite & qu'il
rouge , ou l'or des Philo-
sophese
CORPS ROUGE. VOYEZ cipitation se fait par la fixa-
CORPS PROPRE. tion de ce soufre volatil,
CORPS MORT. La ma- cette fixation par la conden-
tiere au noir pendant la pu- sation cette condensation
tréfaction appellée aussi ,
, Ténébres, Sé- par la réfrigération intrinsé-
Mort, Nuit, que , & cette réfrigération
pulchre, Tombeau, &c. par l'addition des sels lixi-
CORRECTUM. Vinai- vieux.
gre distillé. On doit conclure de là
CORROSIF. Les PMlo- que plus on raréfie un esprit
fophes rejettent de l'œuvre ardent, tel, par exemple,
toute eau forte, ou autre dif- que celui du vin, plus on a
solvant corrosif. Ceux-là se un corrosif violent ; ou un
trompent donc bien fort, soufre ou un sel mercuriel de
qui tourmentent les métaux, plus en plus corrosif, felon
l'or, l'argent le mercure, 3u'il est plus reftifié par les
les ,
fortes distillations réitérées.
par eaux pour en
faire le dissolvant philosophi- CORSUFLÉ ou CAR- •
X La calcination.
& La congélation.
H La nxadon.
2b La dissoliition.
il La dicession.
tfp La distillation.
La sublimation.
La iféparation.
•H L'incération.
Jo La fermentation.
^)( La multiplication.
La .proje&ion. Quelques-uns ont em-
ployé les caractères chymi-
D'autres ayant égard aux ques au lieu des lettres de
influences des signès & des l'alphabet, de la manière
planettes sur les membres 8c qu'on le trouve expliqué
parties du corps humain, dans le Bouquet Chymique
ont (ubsiirne lès noms de ces de Planiscampi. '
membres aux noms des si- On y trouve/auïïi des
gnes par lesquels ils signi- chiffres au lieu de. lettres,
fiaient tes opérations3ou les 'ainsi :
choses dont nous venons de i. 2. 3. 4. 5. 6. (7. 8. 9:
parler. 'Ils en ont même for- a. e. i. o. u. I, lil. n. r.
mé divers alphabets tels que
les sui vans. ou I ,
Il 9. 8. 7. 6. 5. 4, 3. iz. i.
a. e. i. o. m. n. r.
Ou avec tout l'alphabet
mêlé avec des chiffres, de la
maniere suivante : , ,
l. b. c. d. 2.f.g- h^. k, 6. 7.
a. b. c. d. c.f. g^&y.h h' ^ m.
Quand il s'est agit d'ex- 8. 4- p. q. .¡. *- f. ti'
Mimer, des nombres arith- n. o. p. q. r.si t. u. x.-y.
Autrement en changeant Quelques-uns ont écrit à
les lettres, & les subflituant rebours à la maniere des Hé-
les unes aux autres ; prenant, breux, ainsi:
par exemple, l'n pour l'a,
-
,
'
Le DRAGON gardien du •C'est le sperme masculin, le
jardin des Hespérides, re- soufre ou le fixe.
présente la terre, cette masTe DRAGON DÉVORANT
informe & indigeste qui ca- SA QUEUE. C'est la matiere
che dans son sein la semence de la pierre lorsqu'elle cir-
de l'or, qui doit fruftifier par cule dans le vaitTeau philo-
les opérations de l'Alchymie sophique. Les Sages era-
Teprésentée par le jardin des ployent ce terme dans beau-
Hespérides. C'est ce dragon coup de cirçonstances diffé-
représenté si souvent dans rentes des opérations du ma-
les figures symboliques de la gistere. Lorsqu'il eSt préparé
Philosophie Spagyrique, qui avant la jondiion avec le fixex
#6 peut mourir qu'avec sQn ils l'appellent Dragon, vox
lant, Dragon igné, dont il DUAMIR. Rullandus dit
faut incorporer le sang avec que c'est une eÍpece de ser-
le suc de la Satumie végéta- pent qui entre dans la con-
ble. Dragon qui veille sans fection de la thériaque.
cesse à la garde de la toison DUDAIM. Mandragore;
d'or, ou de la porte du jar- DUELECH. Espece de
din des Hespérides ; parce tartre qui se forme dans le
que le mercure philosophal corps humain, &s'y pétrifie
étant très-volatil, est très- dans quelques uns en pierre
difficile à endormir, c'est-à.. spongieuse, particulierement
dire à fixer; & l'on ne peut dans les reins & dans la ves-
le faire qu'avec le secours du sie, & chez d'autres dans la
suc des herbes que Médée poitrine ; c'est pourquoi on
indiqua à Jason. en a vû qui crachoient des
DRAGON DÉVORANT, pierres.
lorsqu'après avoir éte mêlé DUENECH. Nom que
avec l'or, il le dissout, & le quelques Chymistes Hermé-
réduit en sa premiere ma- tiques ont donné à leur ma-
tiere. tiere au noir, qu'ilsappellent
DRAGON ADOUCI. encore le Laiton qu'il faut
Mercure doux. Rùlland. blanchir. On le nomme aussi
Les deux Dragons de Fla-
rnel, sont le fixe & le vo-
latil.
Duencch vert ou Antimoine.
DUENEGE. C'est
vitriol.
l
Le DRAGON IGNÉ dont DUENEZ ou DAE-
le sang s'incorpore avec la NEC K. Limaille de fer.
Saturnie végétale c'est le DUNEQUER. Borax.
,
soufre des Philosophes qui DUZAMA. Ouvrage dtj
&'unit avec le mercure. la pierre.
DRAGON VOLANT, DYAMASSIEN ou
Voyei DRAGON AÎLÉ. DIAMASCIEN. Fleur,
Le Sang du D R A G O N. d'airain.
C'est, chez les Chymistes E
vulgaires la teinture d'an..
timoine. a
DRAGON dit Amplement.
E ACUS ou EAQUE.
Un des Juges des En";
C'est le mercure. fers,fils de Jupiter & d'E..
DRIFF. Van-Helmont a gine, fille du fleuve Asope
donné ce nom-là au sable obtint de son pere le repeu-,
e à la terre vierge. plement de son pays déou4
de sujets, qui étoient morts EAU FÉTIDE. Aqua Fet*
de la peste en changeant tida. C'est le mercure phi-
,
des fourmis en hommes. losophique.
Voyez l'explication de cette EAU CORRODENTE.
fi&ion dans les Fables Egyp- C'est le vinaigre &. toute Ji..
tiennes & Grecques dévoi- queur corrosive.
lées, liv. 3. ch. 14. §. 5. l EAU HOLSOBON. C'est
EAU. Les Philosophes l'eau du sel extrait du pain.
chymiques se servent sou- EAU DELis. AquaLilii.
vent de ce terme, non pas C'est l'eau d'orpiment.
pour signifier l'eau commu- EAU DE MERCURE.
ne , mais leur mercure. Ils y C'est le mercure même des
joignent ordinairement quel- Philosophes.
ques adjectifs, comma EAU PHILOSOPHIQUE.
EAU CÉLESTE. Aqua C'est, selon quelques-uns, le
Cœleftis. C'est l'eau-de-vie vinaigre lubiimé ; le on d'au"
re&iiiée non l'eau-de-vie très , l'esprit de vin circulé ,
,
ordinaire mais leur quin- enfin leur eau permanente &
,
teflence mercurielle. mercurielle qui ne mouille
EAU DU CIEL. Aqua ,
point les mains.
Ccelejlina. C'est leur mer- EAU PALESTINE. C'est
cure même. Quelquefois ils la fleur d'airain, ou le vert-
entendent par ce mat l'esprit de-gris.
de vin bien re&ifié,, parce EAU DE PLUYE. Aqu4
qu'il est d'une nature si lé- Pluvialis. C'est l'eau douce
gere & sr facile à se subli- commune.
mer, qu'il semble participer EAU ROUGE. C'est l'eau
de celle du Ciel. Rulland. de vitriol ou de leur soufre ;
EAU D'ALREGI. C'est qu'ils appellent aussi Aqua
l'eau de chaux. megi, Aqua fegi.
EAU DU CERVEAU.' EAU DES PHILOSOPHES,
4qua Cerebri. En termes de FÔYE^MERCURE DES PHI-
Chymie, c'est de l'huile de LOSOPHES. Quelques Chy.
,tartre par défaillance. misses ont cru mal-à^propos -
EAU D'ELSABON. C'est que c'étoit du vinaigre dis..
le lèl commun réduit en eau (illé d'autres l'eau-de-vie
,
par l'humidité de l'air. du vin ou l'esprit de via
EAU DES FECES DU re^ fié,,sur ce que Raymond
ViN. C'est l'huile detartre Lujle dit que leur cjuintefr
par défoijlapcç. sence est tirée du vin,
«.
4
quil l'appelle quelquefois Chymiltes entendent par ces
Vin ; mais ils auroient vû termes, tantôtl'esprit de ni-
leur erreur, s'ils avoient fait tre , tantôt le sel alkali, &
attention que Raymond Lul- tantôt l'eau-forte.
le lui-même, dit qu'il ne faut EAU PERMANENTE.
pas l'entendre à la lettre, & Nom que les Philosophes
que quand il dit que les Phi- Hermétiques ont donné à
losophes tirent leur mercure leur mercure.
du vin, il ne parle que par EAU VENIMEUSE. Lune
similitude ; & que ce mer- des Sages.
cure , ou eau philosophique, EAU ARSENICALE. Lion
s'extrait de la mer rouge des vert des Philosophes. Foyeç
Philosophes. Voyez le Tes- ARSENIC.
tament de Raymond Lulle, EAU ROUGE, EAU SA-
& son traité de la Quintes- FRANNÉE, EAU MORTE.
sence. Eau du soufre des Philoso-
EAu PURIFIÉE. Ma- phes.
giflere au blanc. EAU DES DEUX FRERES
EAU-FORTE. Aqua sôr- EXTRAITE DE LA SŒUR.
tis. Les Philosophes Hermé- C'est le sel armoniac phi-
tiques n'entendent pas par losophique.
çes termes l'eau-forte com- EAU-FORTE ou DE SÉ-
mune , ni l'eau-régale des PARATION. Lorsque les
Chymistes ordinaires, mais Chymistes Hermétiques di-
leur mercure qui dissout sent dans leurs écrits, qu'il
les ,
d'une dissolu- faut dissoudre tel ou tel corps
tous corps
tion naturelle sans corro- dans l'eau-forte ils enten-
,
sion, & sans détruire la se- ,
dent leur vinaigre très-aigre,
mence germinative des mé- leur eau pontique, leur mer-
taux & des autres corps cure , 5l non les eaux-fortes
sublunaires ; parce qu'ils pré- composées par la Chymie
tendent que ce mercure eSt ordinaire ; parce que les Sa-
le principe de ces mêmes ges demandent une dissolu-
corps. tion radicale des corps, 8c
EAU MARINE en ter-
, non une dissolution impar-
mes de science Hermétique, faite telle que celle des
signifie leur mercure ; parce ,
eaux-fories ou eaux-régales
qu'il est extrait de ce qu'ils dont on se sert communé-
appellent leur Mer rouge. ment.
EAU DE NITRE. Les EAU-DE-V*E, C'dt le
mercure même des Philofo- eaux-fortes ; telles sont les
phes, leur quintessence , & eaux ou esprits de miel, de
non l'eau distillée du vin. la corne de cerf, des ani-
Quelquefois ils donnent ce maux , des plantes mêmes ,
nom à des eaux composées comme le vinaigre distillé,
d'espritde vin & de plusieurs l'esprit de vin rectifié. Les
drogues propres à guérir di- eaux-fortes sont ordinaire-
veries maladies. ment composées de miné-
EAU SALMATINE. C'en: raux corrosifs, & ne font ja-
l'eau de mer. mais une dissolution radi-
EAU SATURNIENNE. cale. Ce sont des especes de
'Aqua Saturnia. C'est celle limes qui réduisent les corps
qui contient la nature des en poudre, mais non en leur
trois premiers principes, telle premiere matiere.
que celle des bains chauds , EAU SÈCHE, qui ne
les eaux minérales, qui sont mouille point les mains. A
naturellement médicinales. cet égard il faut faire atten-
Quelques-uns entendent par tion que ceux d'entre les Sa-
Eau Saturnienne, celle qui ges qui donnent ce nom à
le filtre par les pores de la leur mercure suivent la voie
terre, & dont se font les pier- séche dans sl'opération du
res précieuses transparentes, magistere ; parce que ceux
Rulland. qui suivent la voie humide,
EAU DE MEGI. Voyet comme Paracelse, Basile Va..
EAU ROUGE. lentin &c. appellent leur
,
EAU DE SEGI. Voyet mercure Lait de vierge , à
EAU ROUGE. cause qu'il est en liqueur
EAU DISTILLÉE. Les Phi... blanchâtre & qui mouille
lésophes Hermétiques en- les mains, ,au lieu que l'au-
tendent souvent par ces ter- tre est un mercure coulant,
mes , tantôt de l'eau simple de la nature du mercure vul-
distillée de quelque matiere gaire.
que ce puisse être, tantôt des EAU VENIMEUSE parce
,
eaux-fortes & de dinblntion. qu'il semble tuer les métaux
Sous les eaux simples distil- par son venin,en détruisant
Jées ils comprennent cer- leur configuration extérieure
y
tains secrets spécifiques pour & en les réduisant à leur pré-!
dissoudre les corps sans cor- miere matiere ; ce qu'ils ont
rosion ; elles ont plus de teu\ dit par similitude avec les.
é,k moins d"âcrimgnie que lçs vçnins qui tuçnt te corps hu-
:main, après la mort duquel qu'elle a en effet une odeur
ils le réduisent à ses premiers de pourriture comme l'assa*
principes, qui est la cendre. feetida.
EAU DE MER OU EAU EAU MINÉRALE;parce
SALÉE DES SAGES. VoyeÇ qu'elle est tirée du régne mi-
MERCURE CHYMIQUE. néral, & qu'elle est métal-
Quelques Chymistes pre- lique.
nant ces termes à la lettre, EAU DE CÉLESTE GRA-
ont cru que la matiere d'où CE ; parce que la science qui
les Sages tirent leur mercure apprend à extraire ce mer-
.étoit l'eau de la mer propre- cure de sa miniere 3 est un
ment dite ; mais ils doivent don de Dieu & une faveur
avoir appris que les Philo- çéleste.
sophes ne s'expriment dans EAU DES EAUX; parce
leurs Livres que par simili- qu'elle est en effet une eau
tude & par énigmes. principe qui contient la subf-
,
EAU DE NUÉES. VoyeÇ tance des quatre élémens.
MERCURE. EAU MONDIFIÉE DE LA
EAU-DE-VIE DES PHI- TERRE; parce que le mer-
LOSOPHES. Quelques-uns cure en est la plus pure par-
trompés par les expressions. tie. Mais ce nom lui est par-
de Jean de Rupe Sciffa, & ticulierement donné lorsque
de Raymond Lulle, qui par- la matiere est parfaite au
lent de leur mercure comme blanc.
s'il étoit extrait du vin ont EAU DE VIE DES SAGES
,
cru mal-à-propos que mer- se dit aussi de leur élixir par-
le
cure philosophique en étoit fait, & dans l'état qu'il doit
usie quintessence, ou un sel être pour servir de méde-
de tartre ; mais ils auroient cine soit au corps humain,
.;dû faire attention que les An- soit
aux métaux imparfaits.
ciens ne connoissoient peut- EAU PONTIQUE est en-
être pas I'esprit de vin, qui se core un des noms du mer-
fait par des distillations qui cure des Sages qu'ils ont
,
leur étoient inconnues & appellé ainsi à cause de sa
*jui n'ont été cependant, in- ponticité, qui l'a encore fait
ventées depuis que siu les nommer Vinaigre très -aigre.
3
Téceptes mal-entendues & EAU CÉLESTE & ELÉ-
répandues çà &là dans leurs MENTAIRE ; parce que le
écrits. mercure est , selon les Phir
£AU PUANTE 3 parce losophes, le fils du Soleil &
de la Lune, & la quintes- qu'il lui donna. Enchyridiofi
sence coagulée des élémens. Physica.
EAU DE FEU OU IGNÉE ; EAU DORÉE, lorsque le
parce que ce mercure con- mercure est parfait au rouge.
tient le feu de la N ature, lorf- EAu RADICALE DES
qu'il est animé & qu'il a MÉTAUX ; parce qu'ei'e en
,
alors tout ce qui est nécef- est la racine & le principe.
saire pour être cuit, digéré, EAU VEGETABLE; c'est
& pour communiquer en- l'eau-de-vie ou esprit de
suite à l'or une vertu multi- ,
vin re&itié.
plicative que ce métal n'au- EAU DE LA MER SALÉE.
roit pas par lui-même. Voyez URINE.
EAU DoucE à cause de EAU DES MICROCOS-
sa propriété pour ,
dissoudre MES. C'est l'esprit de nitre.
l'or & l'argent sans corro- DiEl. Herm.
fion. EAU DES EQUINOXES.
EAU SECONDE ; parce C'est proprement la rosée
que le mercure est une es- du printems & celle de l'au-
pece d'eau-forte, mais dou- tomne , dont les propriétés
ce, & quiditTout les métaux sont admirables pour la gué-
sans corrosion. rison de beaucoup de mala-
EAU ANTIMONIALE- dies lodqu'elles sont tra-
SATURNIALE , main ha-
- MERCU- vaillées par une
bile dans la Spagyrique. Les
RIELL& ; parce que l'anti-
moine participe beaucoup Philosophes ont donné ce
du plomb, appellé Saturne nom à leur mercure pour
par les Chymistes, & qu'ils tromper les ignorans ; quel-
disent que leur Mercure est ques-uns d'entr'eux ayant
petit-fils de Saturne. pris ces expressions à la let-
EAU DE BLANCHISSE- tre , ont cru que c'étoit la
MENT ; parce que c'est leur matiere d'où il falloit extraire
axpthy avec lequel ils disent le mercure des Sages, & ont
qu'il faut blanchir le laiton, perdu leurs peines &. leur
& lui ôter son obscurité. argent.
EAU B EN I TE; parce EAU EPAISSIE. Mercure
qu'ils disent que le secret des Philosophes dans son
, de l'es-
pour faire ce mercure est un état de conjonction
don du Ciel, & que c'est prit avec le corps , ou tel
celle que Jacob souhaitoit à qu'il est lorsque les Sages di-
Joseph dans la bénédiction sent que le mercure renferme
tout ce que cherchent les Phi. EAU ÉTOILÉE.
losophes. Quand l'elprit & EAU FEUILLÉE.
le corps sont réunis, & qu'ils EAU AZOTHIQUE.
composent ce mercure on EAU DE VIE METAL-
,
ne les distingue plus par des LIQUE.
noms différens, & l'on ne EAU PONDEREUSE.
leur donne plus qu'un & seul EAU DU STYX.
nom de Mercure, parce qu'il Dans les opérations de la
est alors proprement le mer- médecine du troisiéme or-
( cure animé, ou mercure des dre, ils l'ont nommé
Sages. EAU SULFUREUSE.
EAU QUI BLANCHIT LA EAU DIVINE.
PIERRE INDIENNE. Ma- EAU DES NUÉES..
gistere au blanc. EAU VENENEUSE.
EAU DU MONDE. C'est EAU D'OR.
le mercure dans l'opération EAU DU PHLEGETON.
de la médecine du premier Préparation alchymique du
ordre, ou la premiere pré- tartre. Pl. Campi.
paration pour le magistere, EAU DE CHASTETÉ. Eau
de même que les eaux sui- composée dont se servent
vantes. ceux qui veulent garder la
EAU ÉLEVÉE. continence avec plus de fa-
EAU EXALTÉE. cilité. On en trouve la ré-
EAU DE L'ART. cepte dans le livre d'Adrien
EAU ARDENTE. Mynficht,page 286.
EAU DE FONTAINE. EAU DES DAMES ou DE
EAU MONDIFIANTE.
Eftu PREMIERE.
,
FARD estuneeau qui adou-
cit la peau, la blanchit &
EAU SIMPLE. t
donne un teint frais. Voyeç
EAU DE SANG. Mynficht, pag. 189.
Lorsque les Philosophes EAU D'AMO.UR. Nom
ont donné le nom d'Eau à que Béguin, dans sa Chy-
ce mercure dans le tems de mie, a donné à une eau ex-
la --seconde préparation ou la traite du sang humain au
^
médecine du second ordre, moyen de laquelle il pré-
ils l'ont appellé : tendoit composer un philtre
EAU PESANTE. propre à concilier & conser-
EAU DE TALC. ver l'amour entre les époux.
EAU DE VIE.. EAU DE SANTÉ ,esiune
EAV P'URJNf. eau distillée du sang hu-
main des fleurs de cheli- ou Enigme du Cosrnopoliteà-
, ECHEL.
doine du miel vierge , & Matiere de l'oeu-
, «
de plusieurs aromates. Pa- vre au noir très-noir, ou ert
racelse appelle cette eau, putréfaélion parfaite.
Baume sur tout autre bait- ECHIDNA. Femme de
me ;&L le recommande beau- Typhon, & mere du dragon
coup dans la Médecine. Python, qui n'est autre que
EBDANIC. Le Mars l'anagramme de Typhon ;
ou le fer. y elle engendra aussi le dragon
E B E L. Semence de la quigardoit le jardin des Hef-
sauge, suivant quelques-uns j pérides, celui qui défendoit
&'les bayes de genievre, l'entrée de la forêt de Mars
si nous en croyons Rullan- où étoit suspendue la toilon
dus. d'or. Typhon & Echidnt
EBISEMET. Randeric. n'ont engendré que des dra-
EBISEMETH. Matiere gons ou des serpens ; ce qui
des Chymistes Hermétiques a fait croire aux Philosophes
dans le tems de sa putré- Hermétiques que toutes les
f.,élion. fables que l'on rapporte sut1
ECHENEIS. Petit pois- le compte des uns & des au-
son de la forme d'une grande tres t ne sont que des allégo-
limace lequel, si
nous en ries des opérations de la
, Pline le Naturaliste pierre philosophale. Echid-
croyons ,
a la vertu d'arrêter subite- na , selon eux , dénote la
ment les plus gros vaisseaux substance froide & humide,
qui voguent à pleines voiles, qu'ils employent, & qu'ils
dès qu'il s'y attache. Cet Au- nomment la Lune, la Suceur,
teur dit que Marc-Antoine à la Femme la Femelle
, ,
la bataille d'Actium, & Ca- Beïa3 &c. & Typhon est
ligula en éprouvèrent mal.. l'autre partie de leur matiere
heureusemfint les effets. Liv. qu'ils appellent leur Soleil,
9. ch. 25. & liv. 32. ch. 1. lè Mâle le Feu Gabri-
Quelques Philosophes Her- , ,
tius, Kibrik, &c. mais dans
métiques ont donné le nom le tems de la putréfaction
d'Echeneis à leur matiere des ingrédiens ou principes
fixe, parce qu'elle fixe celle philosophiques de l'oeuvre.
qui eil volatile en se réu- Voyez les Fables Egypt. &
>
nisiant avec elle pour ne Grecques dévoilées.
,
faire plus qu'un corps insé- E C H 1 D N A esi aussi un
parable. Voyez la Parabole nom de la vipere femelle.
ECHIS. C'est la vipere E D E T Z. Or vulgaire
mâle. préparé hermétiquement.
ECLIPSE DU SOLEIL EDIC & EDICH. Le
ET DE LA LUNE. Les Mars ou le fer.
s
Philosophes Chymistes di- EDIR. L'acier philoso-
fent que le Soleil & la Lune phique & l'acier fin.
,
sont éclipsés lorscjue leur EDULCORER. Laver
3
matiere est dans une entiere une matiere salée , jusqu a
dissolution, & qu'elle res- en ôter tout le sel. Ce terme
semble à de la poix fondue ; vulgairement pris signifie
,
aussi adoucir l'âcreté & la
parce qu'ils appellent leur
matiere Soleil & Lune, & propriété corrosive des fels,
que dans l'état de putréfac- esprits ou autrés matières.
tion qui est un étaj de téné- Raymond Lulle a employé
,
bres, leur matiere a perdu plus d'une fois ce terme pour
son éclat. signifier la cuisson ou diges-
ECORCE DE LA MER. tion du mercure des Philo-
C'est le vinaigre antimonial- sophes. julqu'à sa fixation.
saturnien d'Artephius, le vi- EFFERVESCENCE.
naigre très-aigre des Philo- Terme de Physique, qui si-
sophes ou leur mercure. gnifie l'aélion de deux mix-
,
ECORCE NOIRE. C'est tes qui, en se pénétrant
Técorce de mer en putré- produisent, de la chaleur ,
faction. ,
comme il arrive dans pres-
ECUME DE LA MER que tous les mêlanges des
ROUGE. Matiere des Phi- acides & des alkalis, & la
losophes préparée pour l'oeu- plûpart des dissolutions mi-
vre , ou miniere de leur mer- nérales. Homberg.
cure. Flamel est le premier EFFUSION. Premiere
qui ait donné ce nom à cette purification de la pierre des
miniere. Sage», ou la médecine du
ECUME DES DEUX premier ordre.
DRAGONS. C'est la matiere EFFYDES ou EFFI-
au noir. Quelques Chymis- DES. Céruse.
tes ont donné ce nom au EGÉE. Fils de Pandion,
beurre d'antimoine. Roi d'Athènes, pere Je Thé-
ECUME DE VERRE. Sel sée qu'il eut d'Ethra. Pour
de soude, ou sel qui surnage remplir les conditions d'un
le verre pendant sa fusion. traité que les Athéniens
EDES. Or Sages. avoient fait avec Minos ,
Roi de Candie, Egée y en- ils avoient conspiré. Ho--
voyoit tous les ans lept jeu- mere , Iliade, liv. 1.
nes gens qui y devoient com- Les Dieux lui donnoient le
battre le Minotaure renfermé nom de Briarée, & les hom-
dans le labyrinthe ; le sort .mes celui d'Egeon. Voyet
échut sur Thésée à la qua- BRIARÉE GEANTS.
triéme année. Il partit avec E GIA, L É E. Frere de
des voiles noires suivant Médée, autrement nommé
,
l'usage ; & en cas qu'il revînt Abfyrthe, dont voyez l'ar-
victorieux Théiée devoit ticle.
,
substituer des voiles blan- EGILOPS. Fétu.
ches aux noires lorsque son EGINE. Fille d'Asope &
vaisseau seroit parvenu à la mere d'Eaque. P. EAQUE.
hauteur de l'Attique. Thé- E G 1 S THE fils de
sée oublia de faire ce chan- Thyesse & de Polopeie, sa
gement de voiles, dont il fille, tua son oncle Atrée,
étoit convenu avec son pe- devint amoureux de Cly-
re ; celui-ci ayant apperçu temnestre, & fit mourir Aga-
de loin les voiles noires du memnon son époux. Orel'te ,
vaisseau de Thésée, crut qu'il fils de ce dernier, vengea la
avoit péri comme les autres mort par celle d'Egisihe &
dans le combat du Minotau- de Clytemnestre. Voyez ce
re ; le désespoir le prit, & il que signifient ces crimes pré-
se précipita du haut du ro- tendus dans les Fab. Egypr.
,
cher où il étoit, dans la mer. & Grecq. dévoilées, liv. 3#
Voyez l'explication de cette chap. 14. §. 4.
fiction dans les Fables Egyp- EGLÉ. L'une des Hespé-
tiennes & Grecques dévoi- rides, filles d'Hesper. Voyez
lées liv. 5. ch. 22. & liv. 6. les Fables Egypt. & Grecq.
ch. 3. dévoilées, liv. 2. ch. 2.
-
EGEON ou BRIARÉE. ELAIS. Voyez DORIPE.
Géant d'une grandeur énor- ELANULA. Alun des
me , fils du Ciel & de la Philosophes.
Terre. Les Poëtes ont feint EL AQUlR. Couperose,
qu'il avoit cent bras & cin- ou vitriol vert.
quante ventres ; qu'il com- ELEAGNON. Arbrif-
battit contre les Dieux & seau appellé Agnus Cassus.
les mit en déroute , ELECTRE. Les Philo-
; ce qui
les obligea de faire la paix sophes ont ainsi appellé une
avec Jupiter contre lequel de leurs matieres } Paracelse
la
la nomme Eleftre immeur: ELECTRE. Mélange des
C'est la même qu'Artephius sept métaux fondus ensem-
nomme moyenne substance ble pour n'en faire qu'un
entre la mine & le métal. même compote. Théophr.
Elle est une chose ni tout-à- C'est d'une semblable com-
fait parfaite ni tout-à-fait position qu'étoit faite la clo-
,
imparfaite. Elle étoii en voie chette de V irgile du tems du
de perfection; mais la Nature Roi Artus par le son de
t
laquelle l'hiltoire
ayant trouvé des obstacles rapporte
dans ses opérations, l'alais- qu'il frécipitoit du haut d'un
sée imparfaite ; c'est pour- pont dans la riviere , tous
quoi les Philosophes disent ceux qui passoient sur ce
qu'il faut commencer où la pont, coupables d'adulteres,
.Nature a fini. Cet Eleftre hommes ou femmes. Rull.
est de race de Saturne, c'est Paracelse rapporte qu'il a v&
pourquoi quelques-uns l'ont un Espagnol ayant une clo-
.appelle Vénus qui a été.sur- chette semblable sur la-
3
prise par Vulcain en adul- quelle il y avoit divers ca-
tere avec Mars. D'autres ractères gravés, & qu'au sota
l'ont, nommé Diane parce de cette clochette l'Espagnol
, faisoit paroître &. disparoître
qu'il a un bois qui lui est con-
sacré. C'est dans cette forêt des spectres, & d'autres pro-
qu'étoit suspendue la toison diges à sa volonté.
,
.d'or. Il est nommé Eleftre, ELECTRE. Fille d'Atlas,
parce qu'il est composé de l'une des Pleyades. Foye£
deux substances ; & Eieare ATLAs.
immeur, parce qu'il doit ve- Il y eut une Nymphe de
nir à sa maturité par les opé- ce nom, fille de l'Océan &
rations de l'Artiste. Cet Elec- de Thétis ; celle qui fut fille
tre est proprement la Lune d'Atlas devint mere de Dar-
des Philosophes, qu'ils ap- danus par le commerce
,
pellent quelquefois Eau qu'elle eut avec Jupiter.
quelquefois Terre, Plante , Voyez le )iv. 6. des Fables
Arbre,Dragon,Lion vert, , Egypt. & Grecq. dévoilées.
Ombre du Soleil, &c. ELECTRUM SUCCI-
ELECTRE est aussi un des NUM. C'est, Ü1Ïvant Pla-
noms que les Philosophes niscampi, une espece d'am-
Hermétiques ont donné à bre artificiel, ou matiere mé-
leur magistère parvenu à la tallique composée de quatre
couleur blanche, parties d'or le plus fin, &
tl'une cinquième d'argent lé phyliqUé, ou mathématique?
mieux coupellé. Les vases Physiquement,en tant qu'ils
qu'on en forme, dit le même produisent les corps les
j
Auteur, manifestent le ve- nourrissent, les conservent,
nin ou poison qu'on y auroit ou les détruisent. Ils les con-
versé mêlé avec quelque li- sidèrent mathématiquement,
,
queur que ce foit : cette ma- en tant qu'ils servent aux usa-
tiere fait alors un bruit com- ges méchaniques, comme à
me si le vase craquoit & brûler le bois, aux impul-
eclatoit, & forme une ef- sons à la navigation au
, ,
pece d'arc très-visible. mouvement. 4°. Ils le pren-
ELEIou ELElXIR. Mé- nent Couvent pour l'essence
decine Hermétique, ou or & la substance même des
potable. individus, & pour leur for-
ELEISIR. Etixir philoso- me ; comme l'élement de
phique parvenu au blanc. Vénus est la substance du
ELEMENT. On a dis- cuivre, c'est-à-dire, les prin-
puté long-tems sur le nom- cipes ; de même que l'on dit
bre & les qualités des éle- les Elemens d'une Science,
mens. Les Péripathéticiens pour dire les Principes de
en admettoient quatre, le cette Science.
feu, l'air, la terre & l'eau', Il n'y a point d'élement
auxquels ils attribuoient des simple ; la terre, par exem-
qualités séches ou humides. ple est un composé de ter-
,
C'étoient, selon eux , des re , d'eau, d'air & de feu. Il
corps simples, & néanmoins en est de même des autres
principes de tous les êtres trois ; & on donne à chacun
composés, selon la diversité le-nom de celui qui y do-
de leur mêlange. mine. L'excès y cause de
Les Chymistes prennent l'altération, & la proportion
ce terme en quatre sens dif- dûe du mélange y occasion-
férens. 10. Dans le sensd'A" ne du repos. Ils agissent tous
ristote, pour un corps fim:" les uns sur les autres ; & si
ple principe conitituant
, le ciel c'est di e&ement, ils s'alté-
avec toute la masTe rent. L e feu agit sur l'eau par
du monde. 2°. Pour le rin-
1
le moyen de l'air, sur la terre
cipe des mixtes, existant en au moyen de l'eau ; s'il y agit
puissance ou en acte dans immédiatement, il la brûle.
tous les corps sublunaires. L'air est la nourriture du feu, '
3®. Suivant son exigence l'eau sert d'aliment laterre j
tous agiflent de concert ELIDRIQN. C'est le
pour la formation & la com- mercure.
féositioti des mixtes. Voyez ELIDRIUM. Mastic.
e Traité de Physique gene- ELIOS ou LE SOLEIL.
raie, dans la premiere partie Un des huit grands Dieux
des Fables Egypt. & Grecq. de l'Egypte, suivant Héro-
dévoilées. dote. Voyeï APOLLON.
ELEMPTIS. Or ou So-
leil des Sages.
ELIXIR. ( Sc. Herm. )
L'élixir n'est autre choie, se-
ELEPHAS SPAGYRI- Ion le bon Trévisan ; que la
QUE. Eau-forte. réduction du corps en eau
ELERNA. Mine de mercurielle, & de cette eau
plomb. on extrait l'élixir, c'est-à-
ELESMATIS. Plomb dire un esprit animé. Le ter-
brûlé. me Èlixir vient étimologi-
E L E U S I S, Rôi d'une quement deE & fixis;e'eH:...
Ville de' même nom dans à-dire ; de l'eau ; parce que
l'Attique, accueillit très-gra- dans l'œuvre tout se fait avec
cieusement Cérès dans le cette eau.
tems qu'elle cherchoit sa fille L'Elixir est la séconde
Proserpine que Pluton lui partie, ou la seconde opéta-
avoit ravie. Cérès par recon- tion de l'œuvre des Sages-,
noiftance facilita les cou- comme le Rebis est la pre-
, épouse d'Eleu-
ches d'Ione, miere & la Teinture la troi-
sis, & se chargea de nourrir ,
siéme. D'où l'on doit con-
Triptoleme qu'lone mit au clure que l'azoc n'est point
monde. Pendant le jour elle requis pour l'élixir, puisqu'il
lui donnoit de l'ambrosie, 8c sé tire de l'élixir même. Il
pendant la nuit elle le ca- y a trois sortes d'élixirs dans
choit sous le' feu allumé. le magistere. Le premier est
Ayant été découverte, Cé- celui que les Anciens ont ap-
rès se retira, & apprit à Trip- pellé Elixir des corps. C'est
toleme l'agriculture, qu'elle celui qui se fait par la pre-
lui ordonna d'enseigner aux miere rotation, qui est pous-
ho m mes. C'est dans cette sée jusqu'au noir. Le sécond
Ville que furent instituées les se fait par sept imbibitions,
fêtes célébrés de Cérès, ap- jusqu'au blanc & au rouge.
pellées Myfleres Eleusiens. Le troisiéme, appellé Élixit
Voyez les Fables Egypt. & des esprits, se fait par la fer-
-
Greca. dévoilées, 1. c. 2. mentation. Ce dernier se
nomme auffl Elixir du feu. mentation causee par la pou
C'est avec lui que se fait la dre de projeûion, qui y sert
multiplication. comme de levain à la pâte,
ELIXIR PARFAIT AU & y occasionne ce change-
BLANC. Termes dont les ment subit qui du plomb ,
Chymistes Hermétiques se mercure , cuivre , &c. fait
servent pour exprimer l'état un or vrai, & même plus
de leur matiere cuite, digé- parfait que l'or des mines.
rée & calcinée à blancheur. Cet Elixir est aussi mé-
Lorsqu'elle est jointe à son decine pour le corps hu-
ferment & qu'elle a atteint main ; Raymond Lulle s'é-
ce degré de perfeétion, elle tend fort au long sur les pro-
convertit en argent tous les priétés de cette panacée, Be.
.métaux imparfaits sur lef- dit avoir été tiré des portes de
quels elle est projettée. Elle la mort par son secours. Her-
est alors également méde- mès l'appelle la Force de tou-
cine pour les végétaux & les te sorce, & les Alchymistes
jninéraux ; elle est propre à Or potable, dont voyez l'ar-
faire les pierres précieuses, ticle.
les perles. C'est la vraie huile ELIXIR COMPLET;
lie Talc tant vantée des An- Teinture corporelle extraite
ciens. Quelques Philosophes des corps parfaits métalli-
pnt prétendu qu'elle étoit ques , au moyen d'une vraie
.aussi médecine pour le corps diiïolution, & d'une natu-
humain, mais particuliere- relle & parfaite congélation.
ment pour les femmes ; par- D'autres le définissent un
ce qu'étant moins ignée que composé des especes lim-
lorsqu elle est parfaite au rou- pides & les plus pures des
ge , elle est plus tempérée , choses, d'où il en résulte un
CL plus propre aux maladies antidote ou médecine, qui
du sexe féminin. purge & guérit les animaux
ELIXIR PARFAIT AU de toutes leurs maladies.
ITOUGE. Ouvrage de la Cet Elixir est composé
pierre poussée à sà perfec- de trois choses,sçavoir de la
tion. Les Philosophes lui ont pierre lunaire, de la solaire
donné le nom&Elixir ter- & de lamercurielle. Dans la
3
me arabe qui signifie fer- lunaire est le soufre blanc ,
aient , parce que dans la dans la solaire le loufre rou-
jtransmutation des métaux ge , & la mercurielle con- /
imparfaits il sç fait une for- tient l'un & l'autre.
I
<. A
' ELK AL EL Marais ? métiques. Virgile ehtr'autreï
f tang, mer des Sages. en a fait un détail très-cir-
ELMANTES. Vers de constancié dans son récit de
terre. la descente d'Enée aux En-
ELOANX. Orpiment. fers. On peut voir l'explica-
ELOME. Orpiment. tion que j'en ai donnée à la
ELOPITINUM. Vitriol. fin du 6e livre des Fables
ELOS-MARIS. Plomb Egypt. &Grecq. dévoilées.
brûlé. ELZARON. C'est le sel
ELPIS. Scorie d'argent. des Sages, qu'ils appellent
ELPOSILINGI. Ecume leur corps, leur gomme. Pre-
ou écaille de fer. nez le corps clair, pris sur les
ELQUALITER. Vitriol petites montagnes, qui ne se
fait point par la putréfaction
yert. ,
ELTZ. Fleurs d'airain. mais par le seul mouvement..
ELURUS ou le Dieu Broyez ce corps avec la
Chat. Dieu des Egyptiens. tomme El^aron & les deux
Voyer CHAT. imées. Car la gomme El{Of
ELYSÉES ( les Champs). ron est le corps qui saisit l'es-
Lieu de retraite & de délices prit. Marit, Epit. à Aros.
que les ames des justes al- ELZIMAR. Fleurs d'ai",:
loient habiter après la mort, raine
pendant que celles des mé- EMA. Sang.
chans alloient subir dans le EMBLEG1. Mirabolans-
Tartare les tourmens & les EMBLÊME. Les Philo-
supplices auxquels Minos, sophes Hermétiques se sont
Eaque & Rhadamante les expliqués plus souvent par
condamnoient. Les Poëtes emblèmes & par énigmes
Grecs & Latins ont tâché de dans des discours suivis
que
nous donner des Champs & à la portée de tout le
Elysées l'idée la plus flatteu- monde. D'Espagnes prétend
se la plus attrayante, & la même qu'il est plus aisé de
plus, aimable. La description pénétrer leurs pensées & de
qu'ils en font est à peu près dévoiler leurs sentimens dans
la. même que celle de l'isle leurs emblèmes que dans
de Nisa où ils disent que leurs écrits. Michel Majer a
Bacchus ,fut nourri, & celle- fait un traité entier d'Emblè-
ci efl très-conforme à la des- mes Hermétiques, qui a pour
cription que les Philosophes titre : Athalantafugiens. Ce
font de l'isle des Saeçs Her- même ouvrage est -,conau
sous le titre Secretiffimorum par allégories. C'est lui que
Natwce secretoruhi scruti-
-
la Fable nous représente souç
nium. D'Elpagnet dit qu'on le voile de la naissance de
y voit les secreis des Adep-, Bacchus d'Esculape, d'A-
,
tes presqu'au(si clairement chille; & la maniere de le
représentés que dans un mi- faire, par le récit de l'éduca-
roir. C'est aux amateurs de tion que Chiron le Centaure
cette Science à décider si ce leur a donné. Apollon &
témoignage est mérité. Diane freres *juméaux en:-
EMBRYON. Les Philo, ,
sans de Jupiter & de Latone^
sophes chymiques donnent sont cet embryon devenu en-
aussi ce nom à leur mercure fant, puis en âge d'homme;
avant qu'il soit extrait de sa & lorsque la Fable ajoute
minière, & à leur loutre lorr. que Diane servit de sage-
qu'il n'est pas encore mani- femme pour mettre au jour
fesié. Michel Majer dam ses Apollon, c'est que le soufre
Emblèmes chymiquesles re- rouge ne doit jamais paroî-
présente sous la forme d'un tre avant le blanc : ce der-
enfant placé au nombril d'un nier s'appelle le régne de la
homme qui a les bras éten- Lune, & l'autre celui du So-
dus & dant les doigts & les leil. Ainsi la Fable s'expli-
,
cheveux brûlent & exhalent que fort aisément suivant les
une épaisse fumée, avec ces interprétations des Philoso-
termes au-desibus : Le vent phes chymiques, comme orç
l'a porté dqns son ventre. peut le voir dans les articles
Dans un autre emblème, Jupiter, Esculape , Apol-
.Pne femme ayant un globe lon &c.
, ><• t
au lieu de poitrine, sur le- EMERAUDE DES
quel s'élevent deux mam- PHILOSOPHES. Nom
inelles alaite un enfant, qu'ils ont donné au ssos cceli
,
qu'elle soutient de la main & quelques-uns à la rosée
droite, avec ces paroles : La des mois de Mai & de Sep-
Terre c/? sa nourrice, le So- tembre. Ils regardent cette
leil efl fin pore, & la Lune derniere comme le mâle,
sa mere, i parce qu'elle est plus cuite &
Toutes ces expressions doi-
1
digérée par les chaleurs de
vent être prises à la lettre, 8ç l'été ; & l'autre ils l'appellent
ne sont point énigmatiques. semelle, parce qu'el le est plus
Mais lorsqu'ils parlent de froide, plus crue & qu'elle
Jeur fcufre, ils ne le font que de ,
l'hiver.
participe plus
.
t '
t. -
Quelques Chymistes pre- trême qui lui survient dans
nant ces paroles à la lettre, cet état de putréfaction. »
ont crû que la rosée étoit la ENDÉIDEou EN-»
matiere dont les Philosophes D ÉI S. Mere de Pelée,
Hermétiques tirent leur mer- pere d'Achille. V. PELÉE. ;
cure , parce qu'ils disent sou- ENÉE, fils de. Vénus &
vent dans leurs livres que le d'Anchyse, fut un des prin-r
mercure est mâle & femelle ; cipaux Héros qui défendi.
& se sont imaginés en con- rent la Ville de Troye con-
séquence que l'union de la tre les Grecs, qui ne s'en
rolëe de Mai avec celle de rendirent maîtres qu'au bout
Septembre formoit le ma- de dix ans deúége. Enée se
riage si recommandé par les réfugia en Italie & pendant
vrais Chymistes. Mais ils au- son voyage il fit, sa descente
roient dû faire attention que aux Enfers, accompagné de
la matiere de leur mercure la Sibylle, qui lui servit de
doit être minérale parce guide. Voyez à la fin du 6e
bœuf , livre des Fables Egypt. &
que d'un il ne naît
qu'un bœuf, d'un homme un Grecques dévoilées., >
homme & que l'on se trom- r
ENESTRUM. C'esi. dit
a
peroit lourdement si d'un ar- Planiscampi, le firmament
bre ou d'une plante on vou- perpétuel aux élémens qua-r
loit faire un métal. *.druples, ou esprit prophéti-
EMPATER. Congéler, que qui par des signes pré.-
,
fixer la matiere volatile de .,édens, présage assurément
j
J'oeuvre des Sages. le futur. I si
,
ENCARIT. Chaux vive; ENFANT. Les Chy-
tnais c'est celle des Philoso- misses Hermétiquesdonnent
' phes, non la chaux avec assez souvent ce nom à leur
laquelle on bàiit.. soufre, & quelquefois à leur
ENCÉLADE. Géant mercure. Les quatre enfans
.
que l'on a souvent confondu de la Nature sont les quatre
avec Typhon. Il fut fou- élémens, desquels elle se sert
droyé par Jupiter dans le pour former tous les êtres
combat des Géants contre îublunaires. Les Alchymif-
4es Dieux. V. GÉANTS. tes disent que deux de ces,
ENCRE. Matiere de élémens sont mâles & deux
l'œuvre dans le tems de sa femelles deux pesans Se
.parfaites dissolution ,
ainsi deux légers. Les Philosophes.
gommée de la noirceur ,
ex- chymistes trouvent caz
fant formé par la Nature, & ter le degré outre mesûre.
tout leur secret consiste à le On y voit aussi le terme AI-
tirer de sa matrice ou mi- flamber, dans le même sens.
miere ; ils le nourriflerit en- ENGENDREMENT
suite d'un lait qui lui est pro- ET NOCES. C'est le tems
pre , le même que Thétis oti le volatil & le fixe de la
donnoit à Achille & ils en matiere de l'œuvre se disTol-
,
forment leur soufre. Cet en- vent ensemble, &. se réunis-
fant estj selon eux, plus no- sent pour n'être plus séparés.
ble & plus parfait que ses De ces deux il s'en forme
pere & mere, quoiqu'il soit par conséquent un troisiéme ,
fils du Soleil & de la Lune, qu'on dit engendré, parce que
& que la Terre ait été sa pre- les Philosophes donnent le
mière nourrice. nom de mâle au fixe, & ce-
ENFER. Les Philosophes lui de femelle au volatil. "
Hermétiques appellent de ce ENGENDRER. Voyez
nom le travail inutile, & l'article précédent. 1
losophiu .
tems de la fixation.
EPOUX. C'est l'or phi-
'
EQUIVOQUE. Les
Chymistes Hermétiques se
une statue de Bacchus de la
main de Vulcain, que Jupi-
ter avoit donnée à Darda-
nus. Erypile ayant ouvert
ce coffre & jetté les yeux
sont appliqués ^ embrouiller sur cette statue, devint fu-
19 sens de leurs paroles, en rieux. Dans un de ces mo-
choisissant les termes qui mens d'intervalle qtte la fu-
sont susceptibles de divers reur lui laissoit, il aila con-
sens, non pas pour tromper sulter l'Oracle de Delphes,
& induire en erreur, puis- qui lui répondit qu'il devoit
qu'ils en avertissent le Lec- s'arrêter dans un lieu où il
teur , mais pour rendre leurs trouverait des gens prêts à
pensées plus difficiles à pér offrir un sacrifice barbare, y
pétrer. déposer le coffre, & y éta-
EREBE, Dieu né du Ca- blir son domicile. Erypile
-bos. & des Ténébres, épousa se rembarqua, se laissa aller
la Nuit, & en' eut divers en- au gré des vents, & aborda
sans. Voye1 ENFER. à la côte de Patras, où étant
ERICHTONiUS. Fils descendu dans le tems qu'on
de Dardanus, Roi de Troye. alloit immoler un jeune gar-
Voyez le livre 6. des Fables çon &UJie jeune fille à u'ur
Egypt. & Grecq. dévoilées. ne Triclaria, il se présenta
ERIDAN. Fleuve d'Ita- avec son coffre ; on inter-
lie dans lequel Phaëton fut rompit le sacrifice, & on ou-
précipité pour avoir mal vrit le coffre, pêrsuadé qu'il
conduit le, chariot du Soleil y avoit dedans .quelque Di-
son pere. V. PHAETbN. vinité. Ils reconnurent Bac-
ERYMANTHE. Mon- chus & instituèrent une fête
,
tagne d'Arcàdie sur laquelle annuelle en son honneur..,
Hercule prit un sanglier fu- &. le nommerent Bacchus
Ejymnete. Erypile guérit de toute son histoire fabuleufd
sa fureur, & fixa sa demeure n'est qu'une allégorie des
dans ce pays-là. Voyez les opérations & de la matiere
Fables Egypt. & Grecques, de la Médecine universelle.
liv. 3. ch. 14. §. 2. & liv. 6. Sa naissance seule suffiroit
ERYX fut vaincu par pour le prouver; car il est
Hercule. Voyez le livre 5. dit qu'il fut tiré des cendres
des Fables Egypt. & Grecq. de sa mere par Mercure, &
dévoilées. que le pere de Coronis s'ap-
ES ou JES,OU AIRAIN. pelloit Phlegye du grec
,
VOYEI CORPS ou TERRE Phlegein, en françois Brû-
DES PHILOSOPHES. Lai- ler.
ton. D'ailleurs la Fable dit que
ESCULAPE fils d'A- Jupiter eut affaire avec Lato.
,
pollon & de la Nymphe ne, d'où nâquirent Diane &
Coronis, fille du Roi Phle- Apollon, & d'Apollon Escu-
gyas, fut tiré par Mercure lape ; parce que la blancheur
du ventre de sa mere après précéde toujours le rouge,
qu'elle eut été tuée par Dia- après lequel vient Coronis
ne , & consumée sur le bû- ou le noir, d'où sort ensuite
cher où elle avoit été mise. Esculape ou cette médecine
Il fut nourri par Trigone, & dorée & universelle dont les
élevé par le Centaure Chi- effets sont si surprenans tant
Ton, qui lui apprit la Méde- sur les corps humains que
cine dans une perfection si [ur. les métaux. Voyez une
grande, que par ion moyen explication plus étendue de
la Fable dit qu'il ressuscita cette fiétion dans le 3e livre,
Hyppolite dévoré par ses chap. 12. §. 2. des Fables
propres chevaux. Esculape, Egypt. & Grecques dévoi-
Íelon quelques-uns, eut pour lées.
femme Epione, & pour en- ESEBON ou ALSA-
sans Machaon & Podalire, BON. Sel commun.
Jaso & Hygiée. On le re- ESON, fils de Crethée,'
présentoit un bâton à la & frere de Pelias qui le dé-
main, avec des serpens qui trôna. Eson étant devenu
l'environnoient, & il fut tou- vieil & caduque, fut rajeuni
jours honoré par les Payens par Médée que Jason avoit
comme le Dieu de la Méde- amenée avec lui à son re-
cine. C'est pourquoi les Àl- tour de la conquête de la toi-
chymistes prétendent que son d'or. Voyez les Fables
Egygt. & Grecq. dévoilées l cure quoiqu'il soit un corps
ch. ,
métallique ; mais ils appel-
liv. 2. i.
ESPRIT. Les Philoso- lent esprit tout ce qui n'est
phes Hermétiques n'enten- pas dur, compacte, solide ;
dent pas par ces termes une & corps tout ce qui forme
substance immatérielle, mais une malle coagulée & fixée ,
une substance extrêmement dont les parties sont difficiles
tenue, subtile, pénétrante , à séparer. Tout ce qui est li-
répandue dans tous les mix- quide &. volatil est esprit,
tes , & spécifiée dans chacun quand il participe du mer-
d'eux suivant sa nature ses cure commun. Tout ce qui
qualités, & le régne de, la est compacte & fixe est
Nature auquel il appartient. corps. Tels sont les métaux
Ils reconnoissent aussi un parfaits, & le fixe des im-
esprit universel physique, parfaits les sels fixes des
igné, répandu dans tout l'U- trois
,
régnes. L'ame est le mi..
nivers qu'il vivifie par son lieu ou le lien qui lie le fixe
action 3continuée sans inter- avec le volatil.
ruption : ils lui donnent le Les Chymistes ont aussi
nom d'Archée de la Nature, appellé leur mercure :
& le regardent comme le ESPRIT DE MERCURE:
lesprincipe indéterminé de tous ESPRIT CRUD ESPRIT
,
es individus. Voyez les DU CORPS CUIT,signifient
Principès généraux de Phy- la même chose que Mercure
sique dans les Fables Egypt. dissolvant des Philosophes.
& Grecques dévoilées. ESPRIT DE VIE, parce
Quelquefois les Chymis- qu'il vivifie les métaux qui
tes Hermétiques appellent sont comme morts dès qu'ils
aussi Esprit leur mercure, à ont perdu, en sortant de la
cause de sa volatilité. Ils don. mine, cet esprit qui les y vi-
nent encore ce nom à leur vifioit, & leur donnoit une
matiere parvenue au blanc. vertu multiplicative.
Mais communément ils joi- ESPRIT DES PHILOSO-
gnent une épithete à ce ter- PHES , parce que les Sages
me Esprit, comme on peut seuls ont le secret de le ren-
le voir dans les articles sui- dre esprit en le délivrant de
Vans. la prison ou corps dans le-
ESPRIT FUGITIF. Nom quel la Nature l'a voit ren-
que les Philosophes Hermc- fermé.
tiques ont donné à leur mer- ESPRIT UNIVERSEL.
,-
Cet proprement le nitre ré- ticuliers de chaque régne dè
pand J dans l'air, inpregné la Nature.
de la vertu des astres, & qui ESSATUM VINUM. E£» *
animé par le feu de la Na- prit de vin reétifié, au moyen î
ture , tait sentir son action duquel on extrait les te;ntu--
,
quel est, & en quel lieu l'on le mercure philosophique
trouve ce Sanglier d'Ery- cherche à s'unir avec cette
manthe qui est le vrai mer- terre vierge, mais Eurythus
cure des Philosophes ; car de s'y oppole par ses parties hé-
la fleur de Vénus & du nier- térogênes. Le mercure phi-
cure vulgaire, prcparés com- losophique putréfie Eury-
me il faut,Ton tire cette va- thus, le tue,pour ainsi dire,
peur onctueuse dont les Phi- & par ce moyen obtientIole
losophes font tant de cas. On par force, s'unit av ec elle, &
Nle voit par le terme d'Ery- en la lublimant, l'éleve au
manthœus, qui ne signifie haut du vase, que les Alchy-
autre chose que fleur de Vé- misses nomment le Ciel, &,
nus ; car Erycine étoit un en fait une terre feuillée, d'oii
surnom de Vénus, & An- doit naître ce fils admirable
thos en grec, signifie fleur qui fait la joie de l'Univers,
en françois. Je laisse au Lec- & sa félicité.
teur sçavant dans la Philo- EXALTATION. royet
sophie Spagyrique à juger si SUBLIMATION.
Fabri étoit Philosophe ou EXALTATION D'EAU.
,
s'il en donne à garder, com- C'est la fixation du mercure
me ces Messieurs ont cou- des Sages en pierre ; parce
tume de faire. On trouve qu'alors l'eau mercurielle est
cette fable & les autres tra- exaltée en perfection, coin-
3
frlé dit Hermès dans la Table feù philosophique au moyen
tf Emeraude. duquel une couleur succéde
EXALTATION. LesPhi- à une vautre. C'est dans ce
losophes Hermétiques com- sens qu'ils disent, qu'il faut
ptent l'exaltation entre les extraire la rougeur de la
sept opérations du grand oeu- blancheur, parce que la blan-
vre ; c'est la sublimation phi- cheur do\t toujours précéder
losophique prise dans le sens la rougeur,de la matiere
de sublimation ou perfecHon. c'est pourquoi la Fable dit
EXALTER, en termes que Diane , sœur d'Apol-
de Science Hermétique. Su- Ion » servit de sagé-femme à
blimer perfeétionner. Lors- sa mere, pour lui àider à
3
que les Philosophes disent mettre au monde Phœbus,
que leur matiere est exaltée > qui est le même qu'Apollon
il faut entendre, ou qu'elle ou le Soleil ; & que les Phi-
est subtilisée par la sublima- losophes Chymiques appel-
tion ou qu'elle a déja acquis lent Diane nue, Lune, Or
,
le degré de perfection qu'elle blanc, leur matiere au blanc
doit avoir pour être élixir au parfait; & qu'ils nomment
*
blanc ou au rouge. Soleil, Apollon ou leur Or,
EXALTER. Perfectionner; la matiere parfaite au rouge.
ce qui se fait non par les opé- Quand on dit qu'il faut com-
rations de la Chymie vul- mencer l'œuvre par l'extrac.
gaire mais par la simple di- tion du mercure, on doit en-
, à l'aide du feu phi- tendre
gestion
!
ce terme dans sa signi-'
losophique. Lorsque l'œuvre fication vulgaire.
^ est parfaite ils donnent à EXTRAIRE LE SUC
,
leur poudre le nom de Pierre DE LA SATURNIE VÉ-
exaltée. GÉTABLE. C'est tirer le
EXCRÉMENT DU mercure de sa minière.
SUC DU PLAN DE EXTRAIRE LES ÉLEH
.BACCHUS. C'est le tartre. MENS. Continuer le régime
EXTRACTION,en du feu pour les opérations.
3 termes de Chymie Hermé- Si vous ne sçavez pas ex-
tique ne lignifie pas, comme traire l'eau de l'air, la terre
dans ,la Chymie ordinaire de l'eau, & le feu de la terre,
,
une expression du suc de vous ne réussirez pas dans
quelque plante, ou de quel- l'oeuvre, dit Aristote le Chy-
que animal 3 &c. mais une misse. C'est-dire, qu'il faut
continuation du régime du continuer les opérations du
magistere dé maniere que & sa parfaite fixation ; c'eft-
vous réussiffiez à voir le ré- à-dire le mercure crud &
,
gime des couleurs dans leur la poudre de projeS:ion.
ordre ; d'abord le noir, qui EYEB. Or.
est une preuve de la disïo- EZEPH. Soleil des Phi-
lution de la matiere en eau ; losophes.
ensuite le blanc qui est la
,
EZIMAR. Fleurs d'air
terre feuillée des Philoso- rain.
phes ; enfin la couleur rou- F
ge , qui est le feu des Sages
ou la miniere de leur feu,
c'est-à-dire, leur soufre vif
F pule.A. Le tiers d'un
AB scra-i
,
mCtation. Cette prépara- parvenu à un certain degré
tion consiste à les faire passer de perfeélion il faut y ajou-
par tons les principaux ré- ter un ferment, qui est l'or,
gimes du magistere; c'est- afin qu'il change toute la
dire qu'ils doivent premiè- matiere en sa propre nature
3 ,
rement ressembler à de la & détermine le maglitere à
poudre calcince au moyen la nature métallique qui
de la liquéfaction ensuite avant ce mêlange étoit, in-
,
devenir une poudre dissame, déterminé. Après que ce mê-
puis une poudre congélée, lange a fermenté toute ]a
,
& ensin une poijjf^g fublie pierre est tellement fixe
jnée & exaltée. qu'elle devient ferment, ,
Se
4r 1 pyinciRg.dc sixité pour-torçsi
.vi
les métaux sur lesquels elle ces métaux , & confondu
sera projetée. Quand on avec des parties hétérogê-
veut s'en tenir au blanc, il nes & terrestresdiversement
faut prendre la Lune pour combinées entr'elles,de de ma-
ferment & bien prendre niere que la différence des
,
garde à ne pas s'y tromper. combinaisons faisoit la di-
Quelques-uns donnent le versité des métaux, dont le
nom de ferment au mercure, principe est le même, mais
quand on en fait les imbibi- la cuisson & la digestion dif-
tions pour la multiplication férentes. Ce ferment ne fait
de la pierre. La pierre phi- qu'achever & perfectionner
losophale parfaite n'est pro- en peu de tems cette cuisson,
prement qu'un ferment qui que la Nature n'auroit pû
le mêle & s'insinue dans tou- saire que dans la durée de
tes les parties des métaux plusieurs siécles ; & qu'elle
imparfaits sur lesquels on la n'auroit même jamais fait
projette en très-petite quan- dans les métaux imparfaits,
tité à proportion du degré faute d'un agent assez aCtif
,
de perfection qu'on lui a pour en séparer l'impur qui
donnc par les opérations réi- s'y mêle sans cesse par le dé-
térées sur la même matiere. saut de la matiere où ils sont
Elle en sépare tout l'impur renfermés.
& l'hétérogêne, & s'appro- FERMENTATION, en
priant tout ce qui est de sa terme de Physique, est 'pne
nature, en fait de l'or si le séparation naturelle de la
ferment est or, de l'argent si matiere sulfureuse d'avec la
Je ferment est argent. C'est saline dans un corps, ou lors-
donc mal-à-propos qu'on dit que par la jonCtion de ces
que les Alchymistes cher- deux matièresjilse compose
chent à faire de'l'or; la pre- naturellement un mixte.
miere intention des vrais Phi- FERMENTATION. Action
losophes est de trouver un de l'air sur les mixtes, qui en
remede contre les maux qui s'y raréfiant, en altére la
affligent la nature humaine ; forme,en désunit les parties
la seconde est de trouver un sans y produire, une dissolu-
ferment, qui, mêlé avec les tion entiere comme la pu-
mctaux imparfaits puisse tréfaction. La fermentation.
,
manifester ce qu'ils contien- tient le milieu entre la liqué-
nent d'or qui avant la pro- faction & la putréfaction.
jection étoit renfermé dans Toutes trois sont des effets
de la raréiacrion ; mais la pu- sure que l'air, qui y est rett-H
tréfaction introduit des par- fermé, s'y raréfie. On voiti
ties aqueuses dans les pores aussi cette ébullition ou gon-j
des mixtes , la fèrmenta- flement dans les mélanges
tion des parties aériennes, des matiei es minérales. Lurf-
& la liquéfa&ion des parties que , par exemple, on verte,
ignées. Il y a trois elpeces de l'huile de tartre sur des
de fermentations ; celle qui se l'alun. La même chose ar-1
fait par enflure, gonflement rive, si après avoir fait sécher
tuméfaâion ébullition, &. r la chaux des métaux faite à
,
inflammation ou échauffe- l'eau forte, on jette un peti
ment interne du mixte ; la de cette chaux dans de l'huile
feconde est proprement la de tartre. Glauber.
fermentation ; & la troisiéme Les gens qui ferment le
est l'acétification ou aigreur soin av;,.nt qu'il soit bien sec,
furvenante au mixte. Lapre- ont, malheureusement pour
miere se voit dans toutes les eux, une funeste preuve de
enflures qui surviennent aux cette ébullition ou échauffe-
parties molles des animaux
, ment ; 'le fumier de cheval
quand ils ont pris du venin s'échauffe aussi par lui-mê-
,
on qu'ils ont reçu quelque me. Cette ébullition qu'on
coup un peu violent , ou appelle aussi effervescence
,
qu'elle est occasionnée & est comme une préparation
causée par quelque maladie ; à la fermentation & à la pu-
tels sont les boutons avant tréfaction.
qu'ils soient purulens les La fermentation propre-
,
bubons, les pustules de la
petite vérole, des maux vé-
nériens &c. On dit alors
,
,
ment dite, est la raréfaétioI1
d'un corps dense par l'in-
terposition de l'air dans ses
que le sang fermente, & il pores. Le trop grand froid %
faudroit plutôt dire qu'il y a la trop grande chaleur, &
ébullition dans le sang. Be- l'empêchement de l'accès li-
cher. Cette ébullition ou gon- bre de l'air ou de son aâion,
flement se fait aussi remar- sont des obstacles à la fer-
quer dans les viandes qu'on mentation. Elle doit donc se
appelle venteuses ou fla- faire dans un vale ouvert
tueuses, telles que, les pois ou dans lequel il y ait assez
%
.
'
dant qui a la vertu d'ouvrir
&
,
de pénétrer les corps des
métaux & de les rendre
le voulez.
FERMENTER. Les
Philosophes recommandent
3
semblable à elle ; ce qui lui très-souvent de fermenter la
a fait donner le nom de pere matiere ; mais ils n'enten-
& de semence masculine. dent pas toujours la. même
Mais de ce soufre il faut en chose. Quelquefois ils par-
créer un sécond, qui pourra lent de la fermentation pour
ensuite être multiplié à l'in- la confection de l'élixir, &
fini. Ce soufre se multiplie quelquefois de la continua-
de la même matiere dont il tion du régime pour passer
ct été fait, en y ajoutant une d'une couleur à une autre ;
petite partie du premier, & c'est dans ce dernier sens
fermentant le tout avec le qu'il faut les entendre lors-
ferment rouge ou blanc, se- qu'ils disent qu'il faut épais..
lq# ritttçafion deJ'AoUtç» str, & firmenter, U
première composition. C est de quantité contre quelque
la même chose que semer corps que ce soit, le péné-
l'or dans la terre blanche tre , le traverse, en désu-
feuillée. Philalethe l'expli-x nit les parties à peu près de
que ainsi flans son traité la même maniere que nous
De vera Confeélione Lapidis voyons agir le feu ordinaire.
Philosophici. Semez votre Ces deux feùx n'agissent pas
or 3 dit-il d'après Hermès , par le même moyen. Le feu
dans une terre blanche feuil- du soleil agit par lui-même,
lée. Semez, c'est-à-dire, joi- ,
il est poussé par cet astre seul
il agit également dans le vui-
gnez , fermentez ; votre or,
c'est-à-dire, l'ame & la vertu de comme dans l'air libre.
3
matiere
,
tingente; dans une terre feuil-
lée c'est-à-dire dans votre
dépouillée de toutes
Notre seu ordinaire n'agit
que selon les loix de l'équili-
bre des liqueurs. L'air plus
ses superfluités. pesant que la flamme la
FERMER. Coaguler, pousse selon ces loix, sans ,
remettre en corps, fixer une quoi elle seroit sans mouve-
matiere liquide ou volatile. ment, & peut-être sans ac-
FERU. Jupiter,ou étain. tion ; car elle ne sçauroit sub-
FEU, en termes de Phy- sister ni agir dans un lieu
fique, matiere de la lumiere. vuide d'air. Les effets de ces
C'est le Feu proprement dit. deux feux sont en consé-
Le feu ordinaire tel que ce- quence un peu différens. Un
lui de nos fourneaux & de métal fondu avec un verre
nos cheminées, est un liquide aident, & coagulé après, a
çomposé de la manière de la les pores & les interstices
lumiere & de l'huile du bois, plus serrés que le même mé-
du charbon ou des autres tal qui auroit été mis en fu-
,
matieres combustibles & in.. sion par notre feu ordinaire
tlammables. les parties de ,
parce que ce-
Le feu du soleil n'est que lui-ci qui se sont engagées oc
la simple matiere de la lu- qui ont pénétré dans les in-.
miere répandue dans l'air terstices de ce métal, sont
sans le mélange d'aucune, plus. grossieres & ont laissé
matieie huileuse du bois, ou des passages plus ouverts.
semblable poussée par le De-là vient aussi que les dis-
,
soleil. Cette matiere étant solvans ordinaires des mé-
réunie par un verre ardent, taux agissent moins sur ces
& poussée en allez gran- métaux mis en fusion par le.
,
feu du soleil que sur ceux
qui l'ont été par le feu com-
contient la matiere sut la..
quelle on opére ; tel est le feit
mun. de fusion qui est de deux
,
Fjpu en termes de Chy- sortes:
s
mie, se dit également de tout Le feu de charbons & ce-
ce qui fait l'office du feu élé- lui de flammes. L'un & l'au-
mentaire. Ils le réduisent ce- tre servent aux fusions, cé-
pendant à plusieurs sortes mentations épreuves, cal..
a ,
qui sont: cinations, reverberes. Celui
Le feu naturel inné dans de flammes se nomme feu
la matiere, dont chaque in- vif; il sert particulierement
dividu aune portion, qui agit pour le reverbere.
plus ou moins, selon qu'il est Quelques-uns employent
excité par le feu solairr, ou aussi des mottes de Tan-
le feu de cendrés qui con-
, neurs pour avoir un feu doux
siste à mettre des cendres & égal.
dans un vàse où l'on met le Les Philosophes Hermé-
s
vaisseau qui contient les ma- tiques ont aussi leurra, au"
tieres sur lesquelles on fait quel ils donnent des proprié..
des opérations, & l'on en- tés tout-à-fait opposées ail
tretient le feu vulgaire def- seu élémentaire dont nous ve.,
fous, qui échauffe les. cen- nons dé parler.
dres, & les cendres le vais- Riplée distingue quatre
seau avec la matiere conte- sortes de feux : le naturel
nue. Le feu de cendres a une Y innaturel, le feu contre
na.,
chaleur moyenne entre Je ture, & le feu élémentaire.'
feu de sable & le bain-marie. Raymond Lulle ne h divise
Le feu de sable n'est autre qu'en trois : le feu naturel,
que le sable substitué à la le non naturel, & lefeu con-
cendre. Sa chaleur tient le tre nature ; mais tous disent
milieu entre le feu de sable & que le feu qu'ils appellent
le suivant. philosophique n'efi: pas le feu
Le feu de limailles, que vulgaire ; & que tout le se-
l'on met au lieu de sable, cretd&rArt consiste dans la
quand on veut avoir une cha- connqsîance de la matiere
leur plus vive. Ce feu appro- de l'œuvre &. dans le régime
che beaucoup de celui qu'on du feu.
appelle feu ouvert ou feu li- Pontanus dit qu'il ne se tire
bre c'est-à-dire, qui agit im-^ point de la matiere de la pier-
,
médiatement sur le vase qui re j qu'il est ingénieux, i5;
a travaillé trois ans sur qu'il esi excité par l'exté-
la vraie matiere, sans pou- rieur.
voir réussir, parce qu'il igno- Ce feu est celui qu'ils ont
roit le feu philosophique, appellé naturel, parce qu'il
dont il a été instruit par la est dans la matiere ; & contre
leElure du livre d'Aitephius, nature, parce que c'est une
(Clavis major). Christophe eau qui fait de l'or un esprit,
Parisien, dans son traite de ce que lefeu vulgaire ne sçau-
'Arbore Solari, fait un paral- roit faire. Les Philosophes '
lele du feu vulgaire & du feu nomment aussi feux contre
3
philosophique çù il en mar- nature toutes les eaux-fortes
vulgaires, par opposition à
que toutes les différences.
Bernard Comte de la Mar- leur eau qui vivifie tout, au
che Trévisanne, connu sous lieu que les eaux-fortes dé-
le nom du Bon Trévisan, dit truisent la nature.
dans son traité de la Parole Le feu des Sages se gradue
délai§'ée • Faites un feu non comme celui des Chymistes
de charbons, ni de fient, mais vulgaires, mais d'une ma-
vaporant , digérant, conti- niere bien différente. Le pre-
nuel, ,non violent,subtil, en- mier degré est celui du so-
vironné environnant aë- leil en hiver, c'est pourquoi
3 3
reux, clos incomburant, al- ils disent qu'il faut commen-
térant. cer l'œuvre sur la fin de l'hi-
Pontanus dit que ce même ver ; le second est celui d'A-
feu est métallique &. qu'il ries ou du printems ; le troi-
participe du soufre. siéme est celui du mois de
Il faut distinguer chez les Juin ; & le quatriéme celui
Sages deux sortes de feu, le du mois d'Août. Ils ont don-
feu inné de la matiere, &. le né divers noms à ces degrés
feu externe & excitant. Ils de feu : Feu de Perse, Feu
donnent aussi le nom de fèu d'Egypte, Feu des Iides, &c.
à leur mercure ou eau cé- Ils semblent même se con-
leste ; & quand ils parlent de tredire ouvertement entre
ils
ce dernier, disent comme eux. Lorsque l'un dit 3 il faut
"V an-Helmont: les Chymifles augmenter le feu à chaque
vulgaires brûlent 6* calcinent mutation de couleurs ( Arn.
avec lefeu, & nous avec l'eau. de Villeneufve); l'autre dit,
C'est ce feu en puissance qui il faut toujours un feu du
ne brûle pas les mains, & qui même degré. Mais on doit
«unifeste Íon pouvoir lors- sçavoir que l'un parle du feu
extérieur, &. l'autre d'u feu lent les Philosophes poutl
interne. s'accommoder 'à Ca maniere
Chaque régne de la Na- de penser & d'agir des Chy-
rure a son feu analogue,dont misses vulgaires il est bon
,
il faut faire usage dans les d'avertir qu'il ne faut pas se
opérations philosophiquesi laisser tromper par leur in-
Lorsqu'ils se servent du ter- génuité apparente sur cet ar-
me Popanfis, ils entendent ticle, & quoique Basile Va-
la coction qui meurit la ma- lentin nous dise que le feu
tiere par la chaleur naturelle; des Philosophes est le feu
Epsefîs ou Elixation c'esh vulgaire, on ne doit cepen-
,
par leur mercure &leur cha-
leur humide ; Optefis ou Af-
fation, c'est la COétiOl1 qui
dant l'entendre que du feu
commun à tout le monde ,
c'est-à-dire, du feu de la Na-
se fait par la chaleur séche. ture qui est répandu dans tous.
Gaflon le Doux. les individus & qui leur
FEU DE SUPPRESSION ,
donne la vie. Il est aisé de
ou AZOTIQUE. C'est celui s'en convaincre quand on suit
qui environne tout le vais- les Philosophes pas à pas, &
ieau. qu'on les lit avec attention ;
FEU MATÉRIEL. C'est deux exemples suffiront pour
celui de cendres. cela. D'Espagnes dit, en par-
FEU VÉGÉTAL. C'est le lant de l'extraction du mer-
tartre. cure des Sages: Plusieursont
<
FEU INFERNAL. C'estun cherché notre mercure dans
lieu médiocrement chaud. le vitriol & le sel, quelques-
FEU AZOTIQUE. VOYEZ uns dans la matiere du verre,
FEU DE SUPPRESSION. parce qu'elle a une humeur
FEU SECRET. C'est ce- radicale si opiniâtrement at-
lui du mercure des Sages. tachée & adhérente aux cen-
FEU HUMIDE. C'est dres qu'elle ne céde qu'à la
l'azot. ,grande violence du feu
plus ;
FEU DIT SIMPLEMENT. mais notre mercure se mtl7li-
C'est le loufre. fisle par le doux feu de la,
FEU ET EAU. C'est le sou- Nature, qui à la vérité agit
fre & le mercure. beaucoup plus lentement. Il
FEU CENTRAL. C'est le ajoute même : Ftiyeç le fra-
soufre de la matiere. tricide fuye{ le tyran du
Après avoir rapporté quel- ,
monde, de qui il y a tout à
ques-uns des feux dont par- craindre dans tout le cours
de
le Tœuvre. Philalethe s'ex- propre à mêler les matieres
plique ainsi, dans son ou- & à exclure le froid.
vrage qui a pour titre : Enar- FEU ARTIFICIEL. C'est
ratione methoJica trium Ge- le mercure dissolvant des Phi-
bri medicinarum, seu de vera losophes.
Lapidis philosophici confec- FEU CORRODANT. Mer*
tione. Après avoir parlé des cure dissolvant des Sages.
différens régimes qu'on doit FEU CONTRE NATURE.
observer pendant les quatre C'est le même que Feu cor-
saisons philosophiques on rodant.
voit clairement par ce que , FEU HUMIDE. Poyet
nous venons de dire, que FEU ARTIFICIEL.
qitoiqu'il n'y ait qu'une seule -
F Ê U. Très souvent les
opération pour la confection Chymistes donnent ce nom
de notre pierre sçavoir une aux huiles, & aux liqueurs
,
feule décoélion avec lefeu na- fortes, ardentes & brûlantes.
turel, l'état de la chaleur 'Va- Le Feu de Vénus est l'huile
rie cependant de trois ma- extraite du soufre du cuivre.
meres. On l'appelle aussi Etre ou
Il est bon de remarquer Essence de Pénus.
qu'il y a un feu extérieur ex- FEU. ( Se. HefM. ) Mer-
citant clest-à-dire que la cure des Sages. Il faut l'en-
matiere , ,
doit être conservée tendre aussi de la matiere au
dans un degré de chaleur noir. Feu étranger Feu de
,
continuelle ; mais que ce feu charbons, Feu defumier, Feu
ne doit être, comme le dit le innaturel, Feu de putréfac-
Trévisan, qu'un garde froi- lion. Toutes ces expressions
dure; & l'Auteur du Grand sont allégoriques, & Phila-
Rosaire recommande un feu lethe dit qu'elles nesignifient
extérieur d'une, chaleur si autre chose que la matiere
tempérée qu'elle ne doit des Philosophes poussée au
3
point excéder la chaleur in- noir.
térieure de la matiere. FEU SAINT-ANTOINE.
Que l'on faITe donc un feu Quelques Chymistes se sont
administré proportionnelle- encore servi de ces termes
ment à celui de la Nature, pour exprimer la chaleur na-
un feu subtil, aërien, clos, en. turelle. Johnson.
vironné persévérant, cons- FEU ÉTRANGER. Mer-
,
tant, évaporant, digérant, cure des Sages après la réu-
humide, pénétrant, altérant. nion du corps & de l'esprit.
FEU INNÉ. VOYC{ FEU lorsqu'on ensevelit le vase
ÉTRANGER. dans du charbon, de ma-
FJEU HUMIDE, s'entend niere qu'il en soit environné
aussi de la chaleur du fumier dessus, dessous & pir les co-
& du bain de vapeur. Il se tés. On l'allume peu à peu
prend quelquefois pour lè dessous, & on l'entretient
Bflin-marie. lorsque les charbons sont
FEU DE PUTRÉFAC- tous enflammés, en y ajoû-
TION. V. FEU HUMIDE.-, tant de nouveaux à mesure
FEU DE FIENT OU DE que les autres se consument,
FUMIER. C'ef1ÎeJsqu'on si l'opération le demande.
enterre le vase où est la ma- FEU LIBRE est celui
tiere dans du fumier chaud dont la chaleur frappe im-
de cheval. Cete chaleur est médiatement la matiere ou
d'un grand usage pour la di- le vaisseau qui contient cette
gestion des matieres & leur matiere. Ç'est en quoi il dif-
3
putréfaction. fere des bains.
FEU DIGÉRANT. Chà- FEU EMPÊCHÉ ou DE
leur douce, soit séche soit MILIEU est celui qui ne se
,
humide, à laquelle on expose fait sentir,à la matiere ou au
la matiere qu'on veut faire vase qui la renferme 3 qu'au
,
* digérer,
renfermée dans un moyen d'un autre vase dans
vaisseau clos ou non. lequel celui-ci est contenu.
FEU DE CHARBONS. Les bains de sables, de cen-
C'est lorsqu'on met la rna- dres &c. sont des Feux de
,
tiere seule, ou dans un vase, milieu ou empêchés.
3
sur des charbons allumés. FFU DE NATURE. Ra-
FEU DE FLAMMES. Cha- cine ou principal ingrédient
leur la plus violente de tou- du compose philosophique.
tes, particulierement si on Riplée J appelle Pere du troi-
l'excite avec des soufflets. Jiéme menjlrùe. C'est propre-
C'est lorsqu'on expose la ma- ment le soufre mûr &. digéré
tiere nue, ou dans un vase, de l'or des Sages.
à l'ardeur de la flamme. Elle FEU DE LA TERRE. C'est
est d'usage pour les calcina- le soufre ou phlogistique..
tions fusions des matieres FEU CONTRE NATURE.
, compares. Elle C'est un des principes maté-
dures & est
la plus usité.e pour le rever- riels du composé des Philo-
bere. sophes. C'est par la réunion
FEU DE ROUE. C'est de ce feu avec celui de na-
ture qu'il en résulte un troi- est le feu de lampe, qui est
siéme appellé Feu innaturel. un feu continuel, humide ,
FEU INNATUREL. Ré- vaporeux, aërien, & il y a
sultat de la réunion du feu de l'artifice à le trouver. Il
de nature & du feu contre s'explique peu après en ces
nature des Philosophes. Ce termes : Le second est le feu
feu innaturel est la caulè de de cendres ou, pour
la putréfaction de la mort mieux dire, ce feu est cette
, chaleur fort douce, qui vient
du composé, & de la vraie
& parfaite solution philoso- de la vapeur tempérée de la
phique. Ces feux ne sont lampe. Philalethe le dit en-
donc point, comme les Phi- core plus clairement, dans
lolophes l'assurent avec rai- son traité qui a pour titre :
son, un feu de charbons, de ManuduElio adrubinum Coe-
cendres, de sable ou de lam- leflem. Notre eau, dir-il, n'est
pe , & ce sont proprement pas le mercure vulgaire,c'est
ce feu de &c. qu'ils
nature, une eau vive , claire y bril-
appellent leur Feu secret, lante, blanche comme la nei-
leur Feu philosophique. C'est ge , chaude, humide, aérien-
de ces feux qu'ij^a^t enten- ne , vaporeuse & digérante.
dre tout ce qu'ensuit dit Ar- C'est cette chaleur de la
téphius Pontanus Riplée lampe qui étant adminisirée'
, les ,Philoso-
& tous autres avec douceur, & étant tem-
phes ; & lorsque Pontanus pérée, entourera la matiere
dit qu'il se tire d'ailleurs, que & la cuira, jusqu'à ce que
de la matiere, il faut l'enten- par la calcination, elle pro-
dre du feu de nature miné- dusse le feu de cendres. C'est
ral & sulfureux qui se trouve dans ces feux que le vase est
dans le principe essentiel,
dont le poids de la matiere
n'est pas augmenté.
,
scellé hermétiquement. Cet-
te eau est notre vase & dans
elle se trouve notre fourneau
,
1
1
le fleuve
,
,
plus brillante que celle de l'explication Hermétique de
la neige même lorsque le so.; ces fixions dans les Fables
leil darde Ces rayons dessus:. Egyptiennes, & Grecques
c'est celle de la matiere de dévoilées.
l'œuvre Hermétique parve- FLOS ROSINE ME..
nue au blanc. i TALLICJE. Fleur de sou...
FLEUR DE SAPIENCE. fre.
Elixir parfait au rouge. FLOS SALIS ou FLOS
FLEUR DE L'OR. Corps MARis. Blanc ou sperme
fixe du magistere ; ce qu'il de baleine.
ne faut pas entendre d'au- FLOS SEC-r.'F- CRO,«
cunes fleurs ou teintures ex- ou C R o c E Æ. Quelques
traites de l'or commun, mais Chymistes ont ainsi appellé
,
de l'or philosophique, c'est- la fleur de safran l'extrait
,
àdire de la partie fixe du da la fleur de chelidoine.
composé du magistere au D'autres ont donné ce nom
,
moyen de laquelle on fixe à la fleur de muscade.
l'autre partie volatile, par la FLOX. C'est la flamme.
feule cuisson gouvernée avec FCEDUL A. Toute es-
prudence & le régime re- pece de moufle.
quis. On appelle aussi Fleur FŒNIX. V. PHENIX.
d'or la couleur citrine qui FOLIER. Cuire digérer
luit la blanche. la matiere du grands œuvre
FLEUVE. Les anciens pour parvenir à en faire la
Philosophes Hermétiques qui terre feuillée des Philoso-.
phes dans laquelle il faut vent la voye humide pour
femer, le grain de l'or. l'ouvrage du magistere, com-
FONDANT, qui aide à me ont fait Paracelse , Ba-
la fusion des choses avec les- sile Valentin jEgidius de
quelles il est mêlé. En ter- ,
Vadis & quelques autres.
mes de science Hermétique, Quelquefoisils donnent aussi
fondant veut dire qui est le nom de Fontaine à leur
d'une très-fjcilâ fusion. Un mercure, comme font ceux
des lignes de la perfection qui suivent la voye séche,
de l'élixir philosophique & tels que Géber Bernard
,
de la poudre de proje8:ion, Trevisan d'Espaçnet le
est qu'ils soientfondans com. ,
Cosmopolite, le ,
Philalethe,
me de la cire quand on la &c.
présente au feu ; & qu'ils se FONTAINE DU TOR-
fondent & se liquéfient dans RÊNT. C'ést la même chose.
toutes sortes de liqueurs. FONTAINE DE JOU-
FONDEMENT DE VENCE. Les Alchymistés
L'ART. Les uns donnentprétendent que quand les
ce nom au mercure préparé Anciens parlent de cette fa-
des Philosophes, d'autres à la
meuse fontaine & de celle
matiere parvenue au blanc. d'Hyppocrêne, on doit l'en-
FONDRE, en termes de tendre de l'élixir parfait du
science Hermétique c'est
,
macère des Philosophes
purifier & cuire la matiere Hermétiques parce qu'ils
jusqu'à ce qu'elle se réduise ,
dirent que cet élixir est un
baume vital, & un remède
en eau épâisse 3 & noire com-
me de la poix. Quelquefois universel qui conserve est san-
les Philosophes se servent de
té & fait même, pour ainsi
ce terme au lieu de faire dis-
soudre,-réduire,en eau, sub-
tiliser, volatiliser.
dire,
j
, rajeunir
ceux qui en foht
usage en renouvellant leurs
forces 8c en les conservant
FONTAINE, en termes fort au-delà des bornes com-
de Philosophie chymique, munes de la vie humaine. Ar-
signifie communément la tephius, qui passe parmi les
Alchymistes pour un Adep-
inatiere d'où l'on extrait le
inercure sous la forme d'unete , dit d'un grand sang froid
eau laiteuse & pondereuse, au commencement de son
que les Alchymistes appel- livre qui a pour titre Clavis
lent Lait virginal. Ce mer- major, qu'il l'a comparé à
cure est pour ceux qui sui- l'âge de mille ans, & que se
voyant près de sa fin, il a FORCE. Ils entendent par
bien voulu laisser ce gage de cette expression, l'élixir par-
son amour aux entans de la fait au rouge, ou leur poudre
Sagesse. :: de projection qui vient à
,
FONTAINE DE FLAMEL. bout de surmonter toutes les
C'est le vase qui renferme la maladies des trois régnes
matière de l'œuvre. C'est quelques opiniâtres qu'elles,
aulli le mercure. puissent être.
FONTAINE DES MÉ- FORÊT. Lorsque les Phi-
TAUX. Argent-vif des Sa- losophes Hermétiques disent
ges. que leur matiere le trouve
FONTAINE DU TREVI- dans les forêts, il ne faut pas
SAN. Mercure des Philoso- prendre les choses à la lettre
,
phes. & aller chercher cette ma-
FONTAINE DES PHILO- tiere dans les bois ; elle y est
SOPHES. Quelquefois ils en- à la vérité mais comme elle
3
tendent par ces termes la est par-tout, & non pas plu-
matiere de laquelle ils tirent, tôt dans les bois qu'ailleurs.
leur mercure; mais plus or- Ils entendent par le terme
dinairement le mercure lui- de forêt, la matiere terrestre
même. dans laquelle leur vraie ma-
FORCE est aussi un ter- tiere prochaine est comme
me de science Hermétique p confondue, &. d'où il faut la
qui doit s'entendre tant de lai. tirer comme d'un cahos &
propriété agissante du mer- d'une confusion où elle est
,
cure des Philosophes , que si bien cachée aux yeux du
des esprits qu'il renferme.. vulgaire que les seuls Phi-
Quand ils disent donc quet losophes , l'y apperçoivent,
toute sa force efl convertie en, quoiqu'un nombre infini de
terres c'est-à-dire qu'il est réelTi personnes s'en fervent assez
lement devenu terre blanche communément qu'elle se
fixe à toute épreuve. Pren- ,
vende publiquement & à urt
dre la force des choses sUpé;( prix très-modique, & même
rieures 6* inférieures c'est1 qu'elle ne coûte rien, se trou-
,
faire l'extraRion du mercure, vant par-tout. C'est cette
& le mettre ensuite, bien pu- matiere terrestre & superflue
rifié en digestion pour le dont il faut la dégager, que
faire ,circuler, & enfin le fixçt- tous les Philosophes, tant an-
en ferre au fond du vase. ciens que modernes, enten-
FORCE DE TOUTE dent par leursforits, les lieux
sombres ombrageux, abC.. est appellee Microcosme, de
, même que l'homme.
curs , leurs cavernes , &c.
C'est aussi sur ce principe FORME DE LA FEMME.
qu'ils disent : Fae manifejlum Pierre au blanc. Quelque-
quod efl occultum. Mettez à fois on entend par ce terme
dccouvert ce qui est caché. l'eau séche ou mercurielle
la Lune des Philosophes.
,
FORÊT NÉMÉENNE. Les
Poëtes ont feint qu'Hercule FOUDRE (la) DE JU-
y tua un Lion d'une gran- PITER forgée par le6 Cy-
,
deur énorme, qui y rava- clopes sous la direction de
geoit tout. Les Philosophes Vulcain, est le feu des Phi-
Spagyriques prétendent que losophes qui, par sa pro-
,
priété résolutive, dissout d'a-
cette forêt est le symbole de
la matiere de la pierre phi- bord les corps imparfaits
losophale, & que le Lion qui dans I'oeuvre ; & par là vertu
y fut tué par Hercule, est le fixative, les réduit ensuite en
sel fixe que cette matiere poudre ou cendre qui se fixe
x
contient. Ce sel métallique de maniere à ne plus crain-
qu'ils appellent aussi Lion dre les atteintes du feu le
vert, a tant de force qu'il plus violent,
convertit tout dans sa pro- FOURMIS RON-
pre nature, & dévore tous GEANTES. C'est une
les métaux. Hercule qui est maladie appellée aussi For-
le mercure, le coagule, & mica repens ; elle est connue
par-là semble le tuer; il en plus particulièrement sous le
prend même la peau, c'est- nom de Herpes.
à-dire, il en prend la forme FOURNAISE. ( Science
qu'il ne quitte plus. Herm.) Fourneau philofo-
FORME DE L'HOM- phique, ou fourneau secret?
ME. Soufre des Philosophes qu'ils ont appelle Vaisieau-
parfait au rouge. On lui a triple, Athanor, Crible,Fu-
donné ce nom, parce que mier Bain-marie, Sépulcre,
,
l'homme, en qualité de mâle, Urinal, Lion-vert, Prison ;
donne la forme humaine à & Flamel, la Maison & l'Ha-
la semence qui produit l'en- bitacle du poulet. Il faut bien
fant dans le ventre de la remarquer que le fourneau
mere, comme le soufre phi- secret des Philosophes n'est
3
losophique à l'égard de la fe-pas le fourneau extérieur
melle ou mercure des Sages, que Trévisan appelle Garde-
& que la pierre philolbphale froidure, mais la matiere qui
conserve le feu des Philo- » pieds ou environ ; l'on
sophes. » adaptera au milieu une
FOURNEAU. Les Phi- » plaque de fer ou de cui-
losophes chymiques ont aussi » vre, percée de quantité de
leur fourneau, dont ils font » trous 3 soutenue de quatre
un grand secret. D'Espagnes » ou cinq broches de fer, en-
3ui parte entr'eux pour véri- » chassée dans les parois du
ique, le décrit ainli. » Ceux » fourneau. Le diametre de
» qui sont expérimentés dans » cette plaque aura près d'un
» les opérations du magiste# M pouce
de moins que le dia-
» re , ont appellé Fourneau » metre intérieur du four-
) ou Four le troisiéme vase » neau , afin que la chaleur
)J qui renferme les autres & » puilTesc communiquer plus
J) conserve tout l'œuvre, & n aisément, tant par les trous
n ils ont affe&é de le cacher » que par l'espace qui reste
» tort secrettement. Ils l'ont » vuide entre la plaque & les
» nommé Athanor 3 parce M
-
parois. Au ddlous de la
» qu'il entretient comme un » plaque sera pratiquée une
» feu immortel & inextin- n petite porte pour adminis-
7, guible ; car il administre « trer le feu , &. au-dessus
« dans les opérations un feu » une autre pour examiner
« continuel , quoiqu'inégal « les degrés du feu avec la
i) quelquefois, selon la quan- i) main. Vis-à-vis de cette
« tité de la matiere & la gran- » derniere on pratiquera une
v deur du fourneau. » petite fenêtre close avec
» On doit le taire de brw, )J du verre ,
afin de pouvoir
» ques cuites, ou de terre » par-là voir les couleurs qui
» glaise , ou d'argille bien » surviennent à la matiere
» broyée &. tamisee, mêlée » pendant les opérations. Le
» avec du fient de cheval & n haut du fourneau doit être
3»
du poil, afin que la force de )J fait en dôme, &. la calotte
» la chaleur ne le faITe point i) doit être amovible , pour
» crevasser : les parois au- i) pouvoir mettre les vales
» ront trois ou quatre doigts » contenant la matiere sur le
» d 'épaiueur , pour pouvoir trépied des arcanes qui
,
» mieux conserver la cha- » sera posé précisément au
n leur, & résister à sa vio- » milieu de la plaque. Lors-
7i lence. » qu'on a posé ainsi les vases,
» Sa forme sera ronde, sa « on met la calotte lux le
n hauteur intérieure de deux" » fourneau , & on en lute
i) les jointures de maniéré tre pour les calcinations, un
v « que tout ne
fasse plus qu'un troisiéme pour la fusion, un
corps. Il faut aussi avoir quatrième pour le réverbère
,
« » soin de bien clorre les pe- un autre pour les digestions,
u» tites fenêtres, pour empê- plusieurs enfin polir les di-
» cher que la chaleur ne s'ex- verses dist-*Illa-,Ions. Tous les
» hale.» Philosophes chymiques s'ac-
Philalethe en donne une cordent tous à dire qu'il n'en
description à peu près sem- faut qu'un ieul qui fert à tou-
blable. tes ces différentes opérations
Quoique les Philosophes qui se font toutes dans le mê-
chymiques n'ayentpas com- me vase sans le changer de
munément divulgué la cons- place. Ce qui a fait dire au
truôion du fourneau dont Cosmopolite connu sous le
,
nous venons de parler, ce nom de Sendi-vogiiis : Si Her-
n'eu: cependant pas celui mès, le pere des Philosophes^
qu'ils appellent leur Four- ressuseitoit aujourd'hui, avec
neau secret ; ils entendent le subtil Géber, le profond
souvent par-là le feu de la Raymond Lulle ils ne se-
Nature, qui agit dans les mi- ,
roient pas regardés comme
nes pour la composition des des Philosophes par nos Chi-
métaux ; Sç. plus souvent leur misses vulgaires, qui ne dai-
eau céleste ou leur 'mercu- gnerôient presque pas les
re ; c'est pourquoi Philalethç mettre au nombre de leurs
{Fons'Chemi.cæ Philosophi- Disciples, parce qu'ils igno-
cœ ) die : Nous ri avons donc reroient la maniere de s'y
qu'un vase, qriùn fourneau, prendre pour procéder à tou-
qu'un feu, Go tout cela n'est tes ces dist'lllations-, ces cir-
qu'une chose, sçavoir notre culations ces calcinations &
,
eau. toutes ces opérations innom-
Si la ChymieHermétique brables que nos Cliymistes
est vraie, ceux qui cherchent vulgaires ont inventées pour
la pierre philosophale par les avoir mal entendus les écrits
vases de la Chymie vulgaire, allégoriques de ces Philoso-
ont. donc grand tort de faire phes.
construire tan#: de différens FOURNEAU DE PAR.ESSÈ
fourneaux suivant les opé... se dit, en termes de Chy-
rations différentes auxquel- mie d'un fourneau fait de
les ils veulent procéder. L'un telle , façon, qu'avec peu de'
pour les sublimations,un au- feu &. peu de travail;, il s'e-'
\
tiere quand elle est purifiée FURIES. Déesses infer-
& a pris la couleur rouge. nales filles de l'Acheron &
,
Morien dit que la fumée rou- de la Nuit. On les nommoit
ge est l'orpiment rouge ; mais aussi trynnes, Euménides,
cela doit s'entendre de l'or- & Dires. Elles étoienttrois,
piment des Philosophes Megere, Tisiphone & Alec-
,
comme lorsqu'il ajoute que to. Voyez les Fables Egypt.
la fumée blanche esi l'argent- & Grecq. dévoilées, liv. 3.
vif, & la fumée orangée ls chap. 6.
soufre orangé. , FUSIBILITÉ. Qualité
Pour dire la vérité31asu- qu'ont certains corps de se
mée rouge est l'or ou la pierre fondre à la chaleur. Ce ter-
au rouge, la fumée blanche me ne se dit gueres que des
est la pierre au blanc, ou la métaux. Cette qualité leur
Lune, ou le mercure philo- vient du mercure ; car ceux
sophique. qui abondent plus en mer-
Un Auteur dit que fumée cure, ont plus de fusibilité;
rouge signifie la même choie ceux qui en ont le moins,
que sang du Lion vert. ont plus de dureté & résis-
FUMER LA TERRE. tent davantage à l'action du
C'est cuire le compôt, pour feu. Bien des Chymistes
me servir des termes de Fla- trompés par usie expérience
mel, juiqu'à ce que la ma- commune, ont attribuc cette
tiere soit en putréfatiion. fusibilité au soufre, sur ce
FUMIER DE' CHE- que le soufre ajouté au fer
VAL. Matiere au noir. rouge le met en fusion ; mais
FUMIGATION. Opé- ils auroient dû faire attention
ration chymique par la- que le charbon ou le soufre
,
quelle on rend les métaux qu'on ajoute, n'accélerent la
friables, en les exposant à la fusion que parce qu'ils ab-
vapeur du plomb fondu, ou sorbent les esprits ôç sels aci-
du mercure. des. Recher.
FUMIGER. Exposer un FUSIBLE. Qui est suf-
corps à la fumée d'un autre, ceptible de fusion. Plus les
- pour lui en faire éprouverjes métaux. abondent en mer-
imp-reflions. cure , plus ils sont fusibles.
FURFIR. Couleur rouge Dans quelques-uns, tels que
qui survient à la matiere de le fer & le cuivre ce mer-
,
l'œuvre par la continuation cure est si embarrassé de par-
feule de la CUUÎGU. ties terrestres acides &. hé-
- ,
J.
tcrogênes qu'ils sont très- FYADA. Fumée blan-
,
difficiles à mettre en fusion, che des Philosophes.
sans addition de quelques
fondans tels que l'antimoi-
,
G
le borax d'autres sels. .
ne , ou
Le verre est aussi fujîbîe les
3
G ABERTIN. Partie fixe
sels les cailloux & toutes de la matiere du grand
,
les matieres vitrifiables. On oeuvre ; la volatile se nomme
rend le sèl de tartre fusible & ^GABRICIUS.
pénétrant, en le mêlant bien Soufre
avec de l'esprit de vin en des Philosophes.
quantité à peu près égale. GABRIUS. Même chose
On y met ensuite le feu. que Gabertin.
Après que l'esprit de vin est
consumé, on réitéré l'opé-
GALA. Lait.
GAMATHE I. Pierres
ration jusqu'à trois ou quatre sur lesquelles on a gravé des
fois, & alors ce sel devient figures pour en faire des Ta-
si pénétrant que mis sur une lisinans.
plaque de fer rougie au feu, GANNANA-PERIDE. •
il se fond comme de la cire C'est le Kina-kina.
s
& la perce en laissant après GANYMEDE fils dé
lui une trace blanche qui Tros Roi de Troye, , fut
, en-
approche beaucoup de la levé au ciel par Jupiter, qui
couleur de l'argent. Les avoit pris pour cela la figure
Chymistes Hermétiques di- d'un aigle. Les Philosophes
sent que leur élixir doit être Hermétiques expliquent cet-
fusible comme de la cire & te fable comme une allégorie
,
pénétrant jusqu'aux intimes de leur grand œuvre. Ga-
parties des métaux impar- nymede est la partie fixe de
faits sur lesquels on en fait leur matière, mise dans l'œuf
la projection. philosophique avec la partie
FUSION. Liquéfa&ioil volatile, appellée Aigle, qui
des corps solides par l'action enleve au ciel, c'ett-à-dirC
du feu. Plus les métaux abon- au haut du vase, la partie
dent en humidité onctueuse, fixe, & retombent enfin tour-
plus la fusion en est facile. tes deux au fond, pour s'y
Le fer n'est susceptible de fixer en matiere solide, qu'ils
fusion qu'à un très-grand feu, appellent Pierre philosopha.
ou mêlé avec l'antimoine. le. Quand on dit que Gany*
FOYER FUSIBLE. tnfde3 après avoir été enlevé
aii ciel, devint l'Echanson aux pommes qui cuisent au
de Jupiter ; c'eSt pour expri- feu.... C'est lui qui rend les
mer cette pluie formée par vins violens quand il est re-
la matiere volatilisée, qui eu tenu par force dans des ton-
tombant, abreuve la matieie neaux. C'est lui qui donne la
grise appellée Jupiter, qui se force à la poudre à canon.
trouve au tond du vase. Ce gas se manifeste dans
G AS.. Terme dont s'est thuile chaude où l'on jette
servi Van'-Hel mont pour ex- du vin ou de l'eau en petite
primer la substance spiri- quantité ou sur du plomb
tueuse & volatile qui s'éva- ,
fçndu. Van-Helmont pré-
pore (jies corps. Son Tra- tend par-là j que ce gas dif-
ducteur l'appelle un esprit fere de l'air. Voyez tes Prin-
Jauvagt. cipes de Phyjïque, I. part.
Pour mieux faire conce- chap. xv.
voir ce qu'il entend, voici GATRINUM. Cendres
l'exemple qu'il apporte de ce clavellées.
gas. Que l'on brûle soixante- GAZAR. Galbanum.
il
deux livres de charbon, ne
resiera gueres plus d'une li-
GAZARD. Laurier.
G É A N S. Enfans du
vre de cendres. Donc , dit- Ciel & de la Terre. Ils firent
il, le surplus ne sera qu'es- la guerre aux Dieux & vou-
prit. Cet esprit ou gas ne lurent détrôner Jupiter, qui
peut pas être détenu dans les foudroya tous. J'ai expli-
des vaisseaux, ni être réduit qué ce qu'on doit entendre
en corps visible que sa vertu par ces Géans dans les Fa-
séminale ne soit préalable- bles Egyptiennes & Grec-
ment éteinte. Les corps le ques dévoilées, liv. 3. ch. 3.
contienrient, & souvent s'en &. 4. Les Philosophes n'ont
vont tout en cet esprit en effet eu d'autre intention
C'est un esprit coagulé cor- en inventant la fable des
porellement, qui eSt excité Géans que d'exprimer la
,
par une acquisition de fer- dissolution de la matiere du
ment , comme on.- voit au grand oeuvre & le combat
,
pain vin, hydromel, &c. qui se fait alors entre la par-
,
ou par quelque addition tie volatilç qui dissout, & la
étrangere, comme par le sel fixe qui est dissoute en eau,
armoniac avec l'eau-forte j mais qui remporte enfin la
altérative,
ou par quelque disposition
comme on voit
viâoire en fixant son enne-
mie qui étoit une eau mer-
,
curielle. L'étimologié seule GEMMATARTAREA.
des noms donnés aux plus Pierres qui s'engendrent dans
fameux de ces Géans,suffit le corps des hommes.
pour confirmer dans cette GÉNÉRATION est
idée. Briarcus dérive de Be- aussi un terme du grand Art.
ri ,subverfa ; Othusde Onit- Les Philosophes Herméti-
ioth tempeflatum vices ; ques le comparent à la géné-
,
Ephialtes de Evi ou Ephi, ration de l'homme. La pre-
nubes, & de Althah, caligo, miere partie de cet Art, c'est
ou nubes caliginis , ou nubes l'accouplement, la seconde
horrida ; Encelade de Ence- la conception ou génération,
led, fons temporaneus tor- la troisiéme la gro!1èire, la
,
rens ,Je ravage des eaux; quatrième l'enfaritèment, la
Porphyrion de Phour fran- cinquiéme la nourriture. S'il
, ,
gere ftuflulatÙn difringert; n'y a donc point d'accouple-
Mimas de. Maim grandes ment il n'y aura pas de gé-
, ,
pluyes ; Rhoecus de Rouach nération, d'autant que l'or-
,
le vent. M. Peluche en me dre des opérations du ma-
fournissant ces étymologies gistere ressemble à la pro-
dans son Hifloire du Ciel, duftion de l'homme. Mor.
tom. i pag. 107. 6' io8. ne La génération, dans le grand
>
s'imaginoit certainement pas oeuvre, se fait lorsque la ma-
approchés si près du but sans tiere est dans une entiere dif-
Je sçavoir ; car la dissolution solution, qu'ils appellent pu-
de la matiere, sa volatilisa. tréfaction ou le noir très-
tion & sa chûte en pluye y noir. ,
sont manifestement décla- GENRE COMMUN.
rées. Crest en Chymie, le sel
GELAPO. Jalap. ,
marin.; quelques-uns don-
GELÉE DU LOUP. nent ce nom au nitre, d'au-
Nom que quelques Chy- tres au vitnol ; mais on doit
misses ont donné à la tein- l'entendre dd sel universel
ture congelée de l'antimoi- répandu dans tous les indi-
ne , parce qu'ils appellent vidus sublunaires, parce qu'il
Loup ce minéral. est la base de tous les corps
GELSEMIN. Jasmin. & comme leur premier prin- %
,
ture , doit être changée en
vapeur aqueuse & puis re-
tomber pour être putréfiée,
deux corps il ne s'en fît
qu'un ; ce qui lui fut accordé.
Hennaphrodite obtint alors
& ensuite ressusciter de ses que tous ceux qui se baigne-
cendres comme le phoenix. roient dans cette fontaine,
Tous les livres des Philoso- soit homme ou femme, par-
phes le dirent, entr autres ticiperoient à l'un & à l'au-
Clangor Buccina p. 482.
y
tre sexe. La matiere de l'art
Celui qui sçaura convertir Hermétique tient de Mercu-
notre terre en eau, cette eau re & de Vénus, & porte
en air ,'cet air en feu, ce feu elle-même le nom de Mer-
t en terre, possedera le ma- cure des Philosophes : plus
gistere d'Hermès, qui n'est d'un Adepte lui ont donné le
autre que la pierre Philoso- nom de Vénus, & c'est en
phale. Mais le plus commu- effet de l'un & de l'autre
nément Hercule est le sym- qu'elle est composée. Il est
bole de l'artiste qui em- à remarquer que ce fils de
ploye le mercure philoso- Mercure & de Vénus ne' de-
phique pour, faire tout ce vint Hermaphrodite qu'a-
qu'on lui attribue. Voyez les près sbn union avec la Nym-
Fables Egypt. & Grecques phe Salmacis, & la matiere
dévoilées, liv.. 5". où l'on, ne prend aussi le nom de
explique tous 'les travaux Rebis & d'Hermaphrodite
d'Hercule. qu'après la jonâion du sou-
HERMAPHRODITE, fre & du mercure des*Sages
fils de Mercure & de Vé- dans leur fontaine, qui est,
nus,- se promenoit dans un dit Trévisan, la fontaine où
lieu solitaire, où il y avoit le Roi & la Reine se bai-
une fontaine. La Nymphe gnent , comme le firent Sal-
Salmacis qui s'y baignoit, macis & Hermaphrodite. La
fut éprise de la beauté du propriété qu'acquit alors cet-
jeune homme qui s'étoitdis- te fontaine de rendre parti-
cipans des deux sexes tous & particulièrement celui rîts
ceux qui s'y baigneroient, tous les individus du regne
est précisément la propriété minéral.
de l'eau mercurielle des Phi- HERMÉTIQUE. Ter-
losophes qui est prise pour
1
me de Chymie. La sciencc
la femelle, 6c qui ne fait Hermétique reconnoît Her-
plus qu'un corps des corps mès pour son propagateur t
qu'on y baigne , parce qu'ils & quelques-uns le regar-
s'y dissolvent radicalement, dent comme le premier qui
& s'y fixent ensuite de ma- y ait excellé; ce qui lui a
niere à ne jamais pouvoir fait donner son nom. Le
être séparés. C'cst pour cette grand art, la Philosophie
raison que quelques Philo- Hermétique; le grand oeu-
sophes ont donné le nom vre, l'ouvrage de la pierre
d Hermaphrodite à leur ma* philosophale le magistere
*
V1
fophes Hermétiques appel- le même mercure, dont on
lent Incendie le dégré du feu s'est servi dans la coniposi-
trop vif & trop violent don- tion de la pierre. Avec le
né à la matiere. Alors elle mercure rouge si la pierre a
se brûle, & ne peut plus ser- été poussée au rouge 8c
blanc ,
vir de rien. Fuis le tyran du le
avec mercure si on
monde, le fratricide qui cause ne l'a cuite qu'au blanc.
des incendies. D'Espagnes. - Les Philosophes ont donné
C'est-à-dire, qu'il faut con- le nom d'Incération à plu-
duire le feu extérieur avec sieurs opérations; mais l'in.
beaucoup de prudence il cèration proprement dite est,
,
l'appelle Fratricide, parce selon Philaléthe, celle qui se
qu'il éteint le feu intérieur de fait dans la multiplication en
la matiere ; & Tyran du mon- quantité, lorsque l'on mêle
de parce qu'il détruit tout de l'or avec l'élixir pour le
,
dans la Nature. L'impatience rendre fondant comme la
fait que bien des Artistes ne cire, & le déterminer plus
réussissent pas ; la vertu con- particulièrement au métalli-
traire est nécessaire au Phi- que. Ce mélange est pret-
losophe. Tous la recomman- qu'absolument nécessaire ;
dent & disent que la préci- car Riplée assure que sans lui
t vient du diable.
pitation bien des Artistes ont perdu
INCÉRATION. Action leur poudre de projection
,
par laquelle on met peu à parce qu'ils la projettoient
peu du mercure sur la ma- d'abord sur des métaux im-
tiere devenue soufre soit parfaits.
la multiplier, ,
soit INCESTE. (Sc. Herm.)
pour pour
rendre l'élixir parfait. Voye{ Les Philosophes disent que
IMBIBITION. le grand oeuvre se fait par
L'IncÙation rend la pierre l'incefle du frere & de la
philosophale fusible, fon- sœur. Les disciples de Py-
dante comme cire, aiguë thagore disent (Epître d'A-
pénétrante. Elle se fait par, rijlée, à la fin de la Tourbe
imbibition des choscs humi- des Philosophes') au Roi des
des sur la matiere pulvérisée ; côtes de la mer: Vos sujets
en réitérant plusieurs fois n'engendrent point, parce
cette imbibition qui se fait que vous conjoignez les mâ-
goûtes à goûtes, &: qu'il faut les avec les mâles ; & le Roi
dessécher autant de fois. Cet- dit ; Quelle chose est con-
te humidité n'est autre que venable à conjointe ? Arif-,
entre le feu &. l'eau, les corn. les corps jusques dans leurs
munique à ce dernier élé- plus petites parties. C'est
ment , celui-ci à la terre, qui pourquoi elle est esprit &
leur sert de matrice. Les po- corps, ou corps spiritualisé ;
res de la terre donnent à ces car pour réussir dans le ma-
influences la liberté de péné- gistere, il faut spiritualiser les
trer jusqu'au feu central, qui corps & corporifier les ef-
les repousse, & en les subli- prits, ou, ce qui est le même,
mant les renvoye par d'au- volatiliser le fixe & fixer le
tres pores jusqu'à la superfi- volatil. Tout cela se fait dans
cie, où le froid les condense une même opération après
en pierres, gravier, cailloux, la jonftion ou le mariage du
&c. si elles n'ont pas trouvé mâle &. de la femelle. Le
un soufre métallique qui les Dragon ailé de Flamel em-
ait accrochées en chemin. porte avec lui le Dragon sans
Celles qui poussent jusqu'à ailes, & celui-ci à son tour
la superficie, & qui y ren- ramene à terre le Dragon
contrent des semences végé- aîlé. Michel Majer a repré-
tales propres à se dévelop- senté cette opération dans ses
per, elles les fécondent, les Emblèmes par un nid d'oi-
ouvrent, & par leur aiman seau, d'où s'envole un petit,
naturel attirent de l'air des qu'un autre demeuré dans le
parties semblables, qui se nid retient. Le fixe ne se vo-
joignant à celles qui sont déjà latiliseroit jamais seul, & le
dans la terre, s'amassent peu volatil ne se fixeroit point par
à peu, & par l'action du feu lui-même.
élémentaire & la réaction du Le soufre philosophique
feu central font une espece donne l' ingrès à la pierre,
de circulation qui produit c'est son feu, dit d'Espagnes.
, Elle tjre sa teinture & sa fixité
tout dans les deux regnes
minéral & végétal. Voyez du ferment, & sa fusibilité
d'Espagnes Enchyrid. Phy... du mercure, qui est le me-
fica reflitutct. dium au moyen duquel se
INGRÈS. Propriété pé-
nétrante. Les Philosophes
fait l'union des teintures du
soufre & du ferment. Le sou-
'
çhymiques disent que leur fre est un enfant de l'art Her-
pierre çst entrante, tingente métique le ferment est fils
& pénétrante, ou qu'elle a ,
de la Nature. C'est pour cela
de Vingts ; c'est-à-dire que que les Philosophes disent
quoique corps, elle pénétre que leur matiere ne se trouva
point dans les boutiques des Beya d'Arislée, qui tue sort
Droguistes,ni dans les au- frere & mari Gabertin, &
tres; & que Marie dit, l'un ce même Gabertin qui ref-
s'achete & l'autre se fait ; suscite dans son fils plus
, n'é.
beau & plus parfait qu'il
parce qu'elle parle de la con-
fection de l'élixir, & non de toit auparavant. La femelle
celle du sousre qu'elle sup- est le volatil, & le mâle est
pose fait. L'ingrès s'entend le fixe. Le Dictionnaire Her.
de la faculté pénétrante de métique & les autres Lexi-
la poudre pour la transmu- cographes d'après lui, disent
tation. mal-à-propos que l'ingrofsa-
INGRESSION. A&ion tion est la même chose que
par laquelle les matieres se la conversion des élémens *
hémorragies. (
les mysteres les plus cachés
1 S C H A S. Figue sé- de la Théologie Egyptien-
che. ne , & est entré dans un très-
ISIAQUE. Table Isia- grand détail à ce sujet. Pi-
que. Monument de l'Anti- gnorius semble n'avoir eu
quité oii l'on trouve Isis, pour objet que la description
,
OsiriSj & presque tous les méchanique de cette Table.
Dieux de l'Egypte avec On en trouve aussi la repré-
leurs symboles. On , lui a sensation dans l'Antiquité
donné le nom iïljiaque expliquée de D. Bernard de
j>iirce quelle renferme les Montfaucon, & dans le Re-
cueil <TAntiquités de M. le du Paganisme, mais honorée
Comte de Caylus. sous des noms différens. Cé-
Tout y par oît mystérieux res , Junon , la Lune, la
& énigmatique, suivant le Terre, Proserpine, Thetis,
génie des Egyptiens ; & il la Mere des Dieux ou Cy-
faudroit un ouvrage entier bele Vénus Diane, Hé-
,Rhamnusia,
,
pour en donner une expli- cate, &c. la Na-
cation suivie & détaillée. Il ture même n'étoient qu'une
sera plus aisé d'en trouver le même chose avec Isis. Ce
dénouement en puisant ces qui lui fit donner le nom de
explications dans la Philo- M.rionyme, ou la Détsse à
sophie Hermétique, qui étoit mille noms. Aussi les Philo-
proprement celle des Egyp- sophes Hermétiques d'après
tiens ; puisqu'Isis, Osiris & Hermès, qui avoit donné ce
les autres Dieux du pays nom Isis, n'entendoient au-
n'étoient que des Dieux Her- tre chose par cette Déesse,
métiques comme il est aisé
, que la partie volatile, hu-
de s'en convaincre par les mide froide, patiente & fe-
,
melle de l'art Hermétique
preuves rapportées dans le
Traité des Fables Egypt. &. ou Sacerdotal, comme on
Grecques dévoilées, liv. i. peut le voir clairement au
& liv. 4. livre 1. des Fables Egypt.
ISIR. L'Auteur du Dic- & Grecq. dévoilées, ch. 1.
tionnaire Hermétique dit que z. 3. & 4.
les Philosophes entendent ISTHMIQUES ( Jeux).
par ce terme l'élixir au blanc, V. JEUX ISTHMIQUES.
& que les Sages le nomment ITERATION. Opéra-
ainsi lorsqu'on veut le multi- tion de la médecine du troi-
plier; mais je crois que les siéme ordre, ou de l'ordre
Philosophes se servent de ce supérieur, que l'on appelle
nom pour signifier la même communément la multiplia
chose que ce qu'ils expri- cation.
ment par Isis, dont voyez JUGEMENT. Raymond
l'article. Lulle a donné ce nom à la
ISIS étoit une des princi- projeâion de la poudre Her-
pales Déesses de l'Egypte & métique sur les métaux im-
de beaucoup d'autres pays. parfaits ; parce que c'est dans
Beaucoup d'Auteurs l'ont cette occasion oti l'artiste est
regardée & avec raison jugé sur les opérations ; &
, Déesse ,
comme la universelle que par la réussite ou non
réussite, il juge s'il a bien ou grands & riches royaumes
mal opéré, &. qu'il est alors pour se la faire adjuger : ces
récompensé suivant ses œu- belles propositions ne lui fi-
vres. rent pas la même impression
JUGES. Les Poëtes ont que les promesses de Vénus ,
feint que Pluton avoit établi à laquelle il l'adjugea. Elle
pour Juges des Enfers son conçut de là une haine im-
empire Eaque, Minos & placable contre lesTroyens,
Rhadamante., Voyez leurs & engagea la guerre qui fit
articles. périr Paris & la ville de
JUNON, fille de Saturne Troye. Toute cette fillion
& d'Ops , épousa Jupiter se trouve expliquée dans le
son propre frere jumeau. chapitre 5. du liv. 3. des
Elle fut nourrie par les Nym- Fables Egypt. & Grecques
phes, filles de l'Océan. Ju- dévoilées.
piter avant de l'épouser la JUNONIS ROSA. Les
trompa sous la forme du anciens Poëtes ont feint que
,
coucou. Elle devint mere de Junon ayant répandu de ion
Mars, d'Argé, d'Illithye & lait sur la terre, il en sortit
d'Hébé. Elle eut aussi Vul- la plante connue sous le nom
cain, mais sans avoir eu af- de Lys. Ce même lait ré-
faire à aucun homme. Elle pandu dans le ciel y forma
fit toujours un fort mauvais aussi cette multitude d'étoi-
ménage avec Jupiter, qui à llis, qui composent la voye
la vérité lui fournissoit sans lactée, comme on peut le
cesse des sujets de jalousie, voir dans le ch. 1. du liv. 5.
par la quantité de Nymphes des Fables Egyptiennes &.
avec lesquelles il s'amusoit. Grecques dévoilées.
Jupiter perdit un jour pa- JUPITER, pere des
tience & irrité des mau- Dieux & des hommes, com-
,
vasses façons de Junon il
, me l'appellent les Poëtes,
la suspendit avec une chaîne manqua de périr dès sa naif-
d'or, & lui attacha un en- sance. Saturne son pere
clume de fer à chaque pied. avoit fait un traité avec son
Les Dieux & Déesses inter- frere Titan, par lequel il
céderent pour elle, & Ju- s'étoit obligé à faire périr
piter se laissà fléchir. Elle tous les enfans mâles qui lui
fut une des trois Déesses qui naîtroient ; & pour observer
disputerent la pomme d'or ; ce traité Saturne dévoroit ses
«lie promettoit à Paris de ,enâns., à mefijre qu'ils ve-
'•
noient au monde. Rhee son dans le Tartare. Ainsi pof-
épouse le trompa quand il lelTeur tranquille de l'Uni-
fut question de Jupiter. Sitôt vers, il en fit le partage avec
qu'il fut né, elle enveloppa ses deux freres Neptune &
un caillou dans des langes, Pluton ; il donna les eaux ÔC
& le présenta à Saturne, qui la mer à Neptune, les enfers
ne soupçonnant point de su- à Pluton &. se réserva le
percherie, avala le caillou ; ciel & la ,terre.
mais comme il se trouva de Il soutint une seconde
trop dure digestion, il le vo- guerre contre les Géans,
mit. qu'il foudroya tous, & dé-
Ce n'étoit pas assez d'a- livra par là tous les habitans
voir ainsi trompé Saturne, il de l'Olympe des craintes &
falloit soustraire Jupiter à sa des frayeurs que ces fils de
vue , & aux attentions cu- la Terre leur avoient impri-
rieuses des Titans. Rhée mées. Ce Dieu bienfaisant
pour cet effet le fit porter voulut alors mériter le titre
chez les Corybantes, qui glorieux de pere des Dieux
faisoient retentir sans cesse le & des hommes qu'on lui
son bruyant de plusieurs ins- donna dans la suite ; il com-
trumens d'airain, pour em- mença à tromper s.'\ propre
pêcher qu'on entendît ses sœur jumelle, & pour cela
cris. A ce bruit les mouches il se changea en coucou, &
à miel accoururent, & four- feignant d'être poursuivi par
nirent tout ce qui dépendoit un oiseau de proie, il se ré-
d'elles pour la nourriture de fugia entre les bras de Ju-
cet enfant. Les Nymphes, non, qui le cacha dans sou
les Nayades, une chevre sein. Jupiter saisit l'occasion
même, tout s'empresToit en- favorable, reprit sa premiere
fin de contribuet à sa conser- forme, & ne trouva pas Ju-
vation. non rebelle. Il l'épousa dans-
Quand Jupiter fut devenu la suite.
grand, & qu'il eut appris que L'humeur amoureuse da
Saturne & les Titans avoient Jupiter ne lui permit pas de
conspiré sa perte dès sa nais- s'en tenir à cette épouse. Il
sance même, il chercha tous prit tous les moyens imagi-
les moyens de s'en venger. nables de satisfaire sa passion
Il leur fit la guerre; & les pour les femmes ; ce qui .
,
quiépie, c'est leur menfirue
P44qi que Riplée4 ltlï-
gles. Ce Lion rouge est aussi
ce qu'ils comment Latoft*
LION VOLANT , LION une espece de désunion de'
RAVISSANT. V. MERCURE leurs parties, qui les font li-
DES SAGES. Il est appellé quéfier & fluer au feu. Be..'
volant, parce qu'il est vola- cher.
til ; & ravissant, parce que LIQUÉFACTION PHI-
c'est le dissolvant universel LOSOPHIQUE. Matiere de
de la Nature. l'œuvre en putréfaction. Elle
LION NÉMÉEN. Animal est alors dans une véritable
fabuleux descendu de l'orbe liquéfaction parce que la
de la Lune & envoyé par putréfaction , est le principe
,
Diane pour ravager la forêt de la dissolution.
de Némée. Hercule entre- LIQUEUR VÉGÉ-
prit de le prendre, & de le TALE. Mercure des Phi-
mener à Eurysthée. Il y losophes, ainsi nommé, non
réussit, comme on le voit de ce qu'il soit en effet une
dans le ch. 2. du liv. 5. des eau ou un suc extrait des vé-
Fables Egypt. & Grecques gétaux mais parce qu'il a en
,
dévoilées. lui un principe végétatif, &
LIQUÉFACTION. Il y qu'il est primordialement le
a trois sortes de liquéfaéiions principe de la végétation.
dans les minéraux. Quel- LIQUEUR VÉGÉTABLE
ques-uns ont des parties ter- CRUE. C'est le mercure des
resires, ce qui les fait diflou- Sages avant sa préparation.
dre dans leur continu, les LIQUEUR VEGETABLE
fait liquéfier & fluer d'un SATURNIENNE. Matiere sa-
flux mercuriel. Les corps line qui entre dans la com-
qui fluent ainsi s'appellent position du mercure des Sa-
mercures, quoiqu'impropre- ges. Elle se tire de la plante
ment ; car lorsque le plomb que les Philosophes appel-
flue ainsi, il faudroit l'appel- lent aussi Saturnienne ; non
1er plomb-vif, & non argent- que ce soit proprement une
vif. plante, mais ils en parlent
D'autres minéraux ont des par similitude & par allégo-
eaux dans leurs pores ; ils se rie. » On trouve dans les
dissolvent au feu : ce sont les » lieux Saturniens, dit Phi-
eaux minérales. j,, lalethe, une certaine herbe
D'autres enfin contiennent » appellée Saturnienne, dont
de l'air & des parties ignées » les branches paroissent sé-
dans leurs pores, ce qui oc- » ches mais sa racine est
,
cgsionneliur dilatation, avec «pleine de suc. Recueillez
r. V-'
» cette herbe avec sa racine, mercure dont il s'agit ,.n'i
» & portez-la jusqu'au pied pas le mercure vulgaire, c'est
n de la montagne de Vénus, celui, dit Planiscampi, qui se
J7 où ayant
creusé par l'aide trouve en quantité dans le
» de Vulcain, vous y enter- Téréniabin & le Nostoch.
» rerez votre herbe , dont LIQUOR ESSENTÏALIS.'
« la vapeur ouvrira & péné- Substance nutritive des ali-
» trera les pores de la terre.ctmens. Planifcampi.
Quelques Chymistes ont LIQUOR MUMIA DE
appellé le vin Liqueur lIégé- GUMMI. Huile des gom-
table, mais les Philosophes mes. Planifcampi.
Hermétiques,ne l'entendent LIQUOR AQUILEGJUS.
pas ainsi. ? Eau-de-vie.
LIQUEUR DE MUMIE. LIQUOR MICROCOSMI.'
Paracelse a donné ce nom à Mumie, ou extrait de Mu-
la graisse humaine. mie. Quelques-uns donnent
LIQUIDITÉ. Etat d'un ce nom au sang humain & à
corps dont les parties qui le son essence.
constituent ne sont pas ad- LIQUOR SALIS. Esprit
hérentes. Il y a deux sortes de sel préparé philosophi-
de liquidité, l'une qui mouille quement, appellé par Para-
les mains, comme celle de celse Baume de n'Iture.
l'eau, & l'autre qui ne mouil- LIRION. La plante ap":
le pas les corps sur lesquels pellée Lys.
est le fluide, telle est celle LITHARGE D'AR-
du mercure commun & de GENT. Matiere de l'oeu-
celui des métaux. Cette der- vre parvenue à la blancheur
niere fluidité a sa cause dans par la cuisson des Sages.
les parties terrestres qui se LITHARGE D'OR. Pierre
sont insinuées dans les pores au rouge, ou soufre des Phi-
des métaux en plus grande losophes.
quantité qu'elle n'étoit re- LIXANDRAM. Sel am-
quise. Beccher. moniac.
LIQU1DUM DE RE- LOB US. Plante appellée
SOLUTO. Tout ce qui est Phaféole.
liquide de sa nature, comme LOFFAS. Voyez LEF-
l'eau ,1e mercure. FAS.
LIQUOR MERCURII. LOMENTUM. Farine
Baume presqu'universel pour de sèves.
la guérison des maladies. Le LOT. Urine.
LOTON. V. LATON que pour la perfection dé
6* LETON DES PHILOSO- l'œuvre.
PHES. LOT1UM; Urine d'en-
LOTONÉ. Poids d'une fant.
once. LOTUS. Arbre consa-
LOTION. Circulation cré à Apollon & à Vénus.
de la manière,dans le vase Les Egyptiens faisoient E:n-
des Philcîfophes ; elle monte trer dans leurs hiéroglyphes
en vapeurs, &. retombé, en la planté appellée LotuJ &
pluie sur le teneÍl:re qui de- représentoient Horus fils
,
d'Osiris d'Isis ,
meure au fond le blanchit & assis sur
& le , ,
purifie, comme la rosée cette plante; ils la mettoienf
sur les toiles neuves dans les aussi quelquefois à la main
Blanchisseries. d'Isis. Elle étoit consacrée à
La lotion des Philosophes Horus parte que ce Dieu
,
nest qu'un terme appliqué ne différoit pas de l'Apollon
parsimilitude. Ils lavent avec Egyptien ou Hermétique.
le feu comme ils brûlent Voyez les raisons de tout
,
avec l'eau. Leur lotion n'est cela dans le premier livre des
qu'une purification de leur Fables Egypt. &. Grecquës
matiere faite par le feu phi- dévoilées.
losophiqqe. Qu'on ne se lais- LOUP. Cet animal étoit
se donc point tromper par consacré à Apollon, & étoii
l'Auteur qui dit : Aile£ voir en grande vénération chez
lesfemmes qui font la lessive, les Egyptiens. Voyez pour-
& qui blanclliffènt le linge, quoi, dans le liv. i. ch. 8.
,,,oyeï comment elles sont 3 & des Fables Egypt. &. Grec-
faitei comme elles. Il veut ques dévoilées.
dire simplement, ôtez à la Loup. Quelques Chy-
matière ses impuretés & misses ont donné ce nom à
,
cela par le feu philosophi,;. l'antimoine ; mais il doit s'en-
Vque ou le feu même de la tendre du mercure des Sa-
rnatiere ; car un autre Auteut ges. Prends un Loup affamé
nous assure qu'elle se dissout, & ravÍÍfant, sujet, à cluse
se purifie se congèle se de l'étimologie de son nom,
,
se blanchit & se ,ru- au guerrier Mars ; mais de
noircit,
béfie d'elle - même ; qu'on race tenant de Saturne ;
n'en ôte rien &. qu'on y
, comme étant son fils. Bû[.
ajoute Amplement dans un Valent. Le mercure est dit
tenais terns c* qui lui man- petit-fils de Saturne.
I Loup GRis. Anti-1 tniere à leur soufre rouge ;
>
tnoine. parce qu'ils l'appellent aussi
LUBEN. Encens. Soleil & que le soleil nou$
LUBRICUM. Ma- transinet la lumiere.y
,
toutes les Divinités du sexe mercurielle volatile, réunie
féminin révérées dans les avec son soufre & parve-
tems de l'idolâtrie. Cérès , nue à la couleur blanche
Diane Lucine Vénus après avoir passé par la cou-
, , ,
Uranie, la Déesse de Syrie, leur noire ou la putréfaction.
Cybele, Isis, Vesta, Astar- Considérée dans ces deux
té, Junon, Minerve , Libi- états , elle prend tous les
tine, Proserpine, Hécate & noms que nous avons rap-
plusieurs autres qui n'étoient portés ci-devant. Les Philo-
formées que d'après l'Isis des sophes Chymiques ne lui
Egyptiens, ne sont que des donnent communément que
noms différens donnés à la ceux de Lune, Diane, Diana
Lune. Ces deux Auteurs ont nue ,& quelquefois Vénus.
raison, & ils ont entrevu la LUNE. Ce terme se prend
vérité sans la connoître, ou en plusieurs sens ; tantôt les
-
du moins sans pénétrer l'in- Philosophes entendent leur
tention de ceux qui ne con- mercure simple, tantôt leur
noifloient qu'une même cho- matiere au blanc, & tantôt
se sous ces différens noms. l'argent vulgaire. Lorsqu'ils
Comme ces Divinités pré- direntque leur pierre est faite
tendues n'avoient d'autre avec le Soleil & la Lune, on
origine que l'Isis des Egyp- doit l'entendre de la matiere
tiens il auroit fallu les ex- volatile pour la Lune & de
, s
pliquer de la même maniere la fixe pour le Soleil. Ils ap-
& dans le sens des Prêtres pellent aussi Lune leur sou-
d'Egypte qui étoit celui fre blanc, ou or blanc. Le
,
d'Hermès leur premier initi- regne de la Lune arrive dans
tuteur. les opérations lorsque la
La Lune Hermétique est matiere après la 3putréfaction
de deux sortes. La première change sa couleur grise en
est leur eau mercurielle ap- blanche.
pellée Isis la mere & le Quand les Sages parlent
,
principe des cheses j c'est de leur Lune dans cet état,
ils
ils l'appellent Diane, & di- ont donné une infinité de
sent qu'heureux est l'homme noms, dont quelques-uns
qui a pû voir Diane toute semblent se contredire;mais
nue ; c'est-à-dire la matiere il faut faire attention que ces--
au blanc parfait. Il est lieu-, noms sont relatifs soit aux
reux en effet, parce que la opérations, ibit aux couleurs
perfection du loutre rouge, de l'œuvre, soit aux qualités
ou or philosophique, ne dé- de cette matiere. Ils l'ont ap-
pend plus que de la conti- pellée tantôt eau, & tantôt ^
nuation du feu. terre. Reipectivement au
L'éclipse du Soleil & de, corps parfait, elle est un ci:"
la Lune est le tems, de la pu-t prit puir ; & relativement à
tréfaftion de la matiere, ou l'eau minérale elle est corps,
la couleur noire. Diane, se- mais un corps hermaphro-
Ion la Fable, est ioeur d'A-. dite. Respectivement à l'or
pollon ; elle est l'aînée, & a & à l'argent, c'est un mer-
servi de iage - femme à sa, cure vif, une eau fugitive. Si
mere, pour mettre son frere, on la compare au mercure,
au monde. C'est que la cou, elle paroît une terre, mais
leur rouge, prise pour le 50-' une terre adamique, un ca-
leil ne paroît qu'après la hos ; elle est un vrai Prothée.
, LUNE FZUILFÉE. PIERC^
blanche que l'on nomme
,
Lune. au blanc.
LUNE DES PHILOSO- LUNE CORNÉE. Les
PHES. ( Sc. Benn. ) Matiere Chymistes donnent ce nom
de$ Philosophes non uni- à la chaux d'argent faite par
, l'eau-forte de la façon lui- *
que , mais faisant partie dut,
composé. Ce n'est pas l'ar- vante. Faites dissoudre dans
gent vulgaire, ni le mercure deux onces d'eau-forte une
extrait de l'argent : c'est la once d'argent fin ; lorsque la
Saturnie végétable la fille dissolution est achevée, jet-
j
de Saturne appellée par
, tez-y de l'esprit de sel com-
quelques-uns Vénus, par. mun , qui fera précipiter l'ar-
d'autres Diane, parce qu'elle gent dissout. Vous édulco-
a une forêt qui lui est con- rerez ensuite cette chaux, &
s.1crée. L'argent vulgaire fait vous aurez la Lune cornée.
l'office de mâle dans les opé- LUNE RESSERRÉE. Ar-
rations de l'œuvre & la
, gent de coupelle. Quand les
Lune des Philosophes fait Chymistes lui donnent le
l'office de femelle. Ils lui nom de Luna compaBa* ils.
entendent parler de la finé doivent pafser de l'un dans
<le
, :
.philosophiquè' :ièù matiere l'autre, ou y circuler, ne se
l'oeuvre parvenue à la dissipent & ne s'évaporent.
blartcheu/j'Sc alors ils l'ap- LYCHAS. Domeltique
pellent aussi Or blanc ôd d'Hercule. V. LICHAS.
, LYCIUS.
Mere de 'la pierre. -
Surnom d'A-
' LUNE > chez lès Chyrnifleg pollon.
vulgaires lignifie propres LYCOCTONUM. Aco.
,
ment l'argent -dont on fait la nit.
,nionnoyé &. les meubles. LYCOMEDE, Roi de
LUPINUS. Poids d'une Scyros, nourrit & éleva dans
demi - dragme. Fernel le là Cour Achille fils de Thé-
prend pour six grains tis. Il s'y cacha sous l'habit
Agricola pour huit. , ^ de femme pour ne pas se
LUPULUS. Plante con- trouver au liége de Troye.
flue sous le nom d'Houblon* Ulysse l'y découvrit, & le
LUPUS RECEPTI-' mena à ce siége, parce que
TIUS, LUPUS SALIG3 cette ville ne pouvoir être
TAR1US. F. LUPULUS. prise sans la présence d'A-
- LUT. Voyez ScEAU- chille. Voyez les Fables
D'HERMÈS. Dans les opé-4 Egypt. & Grecq. dévoilées,
rations les vaifl'caux doivent liv. 6. Fatal. i;
être tellement lutés, qu'il ne' L yeURGUE;, pere
s'y rencontre aucune ouver- d'Archémore, confia l'édu-
ture par où les esprits puis- cation de cet enfant à Hyp-
sent s'évaporer. S'il s'y en siphile, fille de Thoas q.ui'
trouvoit l'œuvre périroit, ou regnoit à Lemnos. Pen-
le vase se briseroit. v dant qti'Hypsil)hlle étoit allé
Le lut lest proprement unt? montrer à des Princes Grecs
espece de mortier composé' une fontaine pour les désal-
de différentes matieres, dont, terer, un serpent mordit &
les Artistes se servent pour fit périr de sa morsure le pe-
enduire ou encroûter les vais- tit Archémore. Les Grecs
seaux de verre, afin qu'ils rë-! par reconnoissance institue-
Essent mieux à l'action du' rent des jeux en l'honneur
feu. Le lut sert aussi à join- d'Archémore & leur don-
dre les ouvertures de deux nerent le nomj de Jeux Né-
vaisseaux, ou leurs becs de méens. V. HYPSIPHILE.
communication pour era- LYCUS, Roi de Thebes,
,
p4cter que les esprits qui ayant voulu faire violence à
#
Megare, Hercule vint au le- dans la suite la mort de tes
tours de celle-ci & tua Ly- freres par celle de Danaiïs.
czis-. C'est le précis de la P. HYPERMNESTRE..
fable que les Alchymistes L Y SI D I C E/ fille de
,
expliquent ainsi, Lycm veut Pelops & d'Hippodamie
*
dire en grec la même chose épousaEleLlIrionà sélon quel-
que Loup en français. Tous ques-uns, & en eut Alcmene
les Philosophes Spagyriques mere d'Hercule. D'autres di...
& particulièrement Basile sent qu'Alcmene fut fille d'E-
Valentin, Religieux Bené- lgCtrion & d'Anaxo. Voyet
di&in en Allemagne, enten- ALCMENE, HERCULE.
dent par e-Loup l'esprit mé-
1
: '? <
tallique. Toute matiere mé- M
tallique est composée d'un
corps d'une ame & d'un
esprit. Mégare est l'ame &
MACEDO
Egyptiens
,
Dieu dès
, , que ces
Hercule est le corps. L'esprit peuples représentoient sous
comme le plus vif, est féroce la figure d'un loup comme
,
Anubis sous celle d'un
& vorace, & pendant la pu- chien.
tréfaction il veut attenter sur Quelques Auteurs disent
l'ame & la corrompre ; mais qu'ils accompagnèrent l'un
comme elle est hors de ses & l'autre Osiris dans tes
atteintes à cauCe de sa se- voyages. Voyez comment
menée ignée &. de son abon- on doit ihterprêter chymi-
dance d ether le combat qui quement cette fable, dans le
se fait entr'eux est très-vif & livre i. des Fables Egypt,
très-long, le corps alors se & Grecq. dévoilées, ch. 8.
saisit de l'esprit, le coagule, MACÉRATION. Atte.
le fixe & le tue, pour ainsi nuation d'un mixte faite par
3
dire. ' 'h sa propre humidité, ou dans
LYNCÉE, fils d'Egyp- quelque menstrue étranger.
tus , ayant épousé Hyperm- La macération précéde la
nestre fille de Danaiis, celui- . putréfaction & y dispose le
ci ordonna à toutes ses filles, mixte.
au nombre de cinquante, de'
•< ,•
MACHA. Ver volant.
.
nj ^
tuer leurs époux la premiere Rullandus.
tuit de leurs nôces. Toutes MACHAL. Toute r(...
ma-
}
alkali.
i
MAGIES ViTRARU. Sel N E N N E qui est auiïi ap-*
,
peldée :Plot:nb' des ;Philoso-
MAGNÉSIE. Matiçrfc, l4^s &
;
;desi
d'où les, Philosophes ex..t, înetaux...........
frayent lèur-. mercure. Sou-; .,MAGNEStS M.A-
vqnt ils donnent ce n0111 çleh, GNENSIU;§- est..le saug^
Mapiêfie leur plomb Qll) humain réduit en poudré
,
la mature; laujpqir pendant; par une opçr$tj#n.pJi^^
la putréfa^ior), quelquefois phique. /v
à leur merçuçe; préparé... MAGNËTIÊUS TAR-.!
MAGJSTÉS+E BLANCHE #1 TAREUS. Pierres qui se»
y
c'est le, (pufre ou or blanc;4>; farmeat çor^s, ]w-q
la matier.e dans le vase peïfc*; main. •; '
dant le règne dé la Lune. MAGOREUM,.,Mt'di-:-
M A GN ji $_I:£ R p U Q E 'SR cament qui agit lans qu'on ;.
c'efi: le soufre rouge des Phi-' pwille. en découvrir la cause..
lofopliei'jJeur- or, leur SQ- physique telle est,. la pQg- '.,
leil. ,
dre de sy inpi4tllie ^l'ungucn-,. j
Raymond Lulle ( Theor. tum armiriym d;Çf.l^sy;el-J[
cap. 30.) donne le nom Hm-_ se-,
pie- de .Màgntjîe à la terre
&C..'r
MAGRA., Terre rouget'
•hV; " ,r :'yn
Gophris. Laton.
Granule. Lazul.
Gar. <
Leffive.'
Ligne.
Hageralzamad. ' Lion.
Hebrit. Lion Rouge.'
Hermaphrodite. Lion Vert.
Hirondelle. Larmes de l'Aigle.
Homme. Liqueur Végétable.
Huile. Litharge.
Huile de Mars. Loup.
Huile Incombustible, Lucifer.
•'Huile Rouge. Lumière.
Humide Blanc.' Lumiere du Plomba
Humide Radical. Lune.
Humidité. Lune Feuillée,
Humidité Brûlante.
Hydre de Lerne. Magnès.
Hylé. Magnésie.
Hypostase Blanche. Magnésie Blanche;
Hyver. Magnésie Rouge. 1
Main Gauche.
Jaune d'OEuf. Main Droite.
Immondice du Mort, Mal.
Infini. Mâle.
Iniipide. Marbre.
Jour. Marcassite.
Jourdain» Marcassite du Plomb*
Mars.- Occident.
Martlweka. Œil des Poissons,
Marthek. (Euf.
MalTe de Coquemart. OEuf des Philosophes.
Matiere. Oingt.
Matiere de la Matière. Oiseau d'Hermès.
Matiere de toutes formes. Olive.
Matiere Lunaire. Ollus.
Matin. * Ombre.
Médaille de Fauheh. Ombre du Soleil.
Médecine de l'Esprit. Or.
Médecine des trois ordres. Or de Gomme.
Mélancholie. Or Ethée.
Menstrue Animal. Or Feuillé.
Menstrue Minéral. ; Or d'Orient.
Menstrue Végétal. Or du Bec.
Mer. Or du Corail.
Mercure. Or Romain.
Mere. Orient.
Mere des Métaux. Orpiment.
Mere de l'Or.
Mesure. Pere.
Microscome. Pere unique de toutes
Midi. choses.
Miel. Phénix.
Minière. Phison.
Miniere de l'Or. Pierre.
Ministere. Pierre Animale.
Mizadir. Pierre Ardente.
Mort. Pierre Étoilée.
Mort Amere. Pierre des Philosophes.'
Mozhacumia. Pierre connue dans les
chapitres des Livres.
Nature. Pierre non Pierre.
Neusx. Pierre Indienne.
Noir plus noir que le noir- Pierre Indrademe. . ;
.même. Pierre Minérale.
Nuée. Pierre Métallique..
Nutus. Pierre Rouge.
^Nature cinquièmes Pierre Végétale. -
Plomb. Salive de la Lussé.
Plomb Blanc. Salive des Charnpignone
Plomb des Philosophes. Salive IncQmbusiible;.
Poil Humain. Salive Précieuse.
Point. Sang.
Poisson E-chénéis. Sang de Dragon.
Poudre. Sang du»Lion.
Poudre tirée de la cendre. Sang de la Salamandre.
Poule. Sang Humain.
Poussin d'Hermogêne. Sang Spirituel.
Présure du Lait. Saumure.
Pnntems. Saumure Marine.
Prison. Savon.
Pureté du Mort. Savon des Sages.
Prostituée (la). Saturne.
Sébleinde.
Queue -de Paon. Secret de l'Ecole.
Sedena.
Raceen. Seigneur des Pierres.
Racine des Métaux. Sel- Alkali.
Rameau d'Or. Sel Alvisadir.
Rarum. Sel des Sages.
x: Randerich. Sel de Lunaire.
Rayon du Soleil. Sel,Fusible.
Rayon de la Lune. Sel Nitre.
Récon. Sel d'Urine.
Réhéson. Sel des Sels.
Résidencç. Sel Solaire,,'
Risoo. Sel Alembroc.
Roi. Sel des Pélerins;
Rosé dans les épines. Semence.
' Rosée. Sentier.•
Rosée de Mai. 1 Sépulchre.
Rougeur. Serinech.
Rubis. Séricon.
Sable. Serpent.
Safran. Serpent dévorant Ca queue.
Salamandre. Serpent Ailé.
Salé, Serpent sans Aîle.
Salpêtre<
- 7
Serpent de Cadmus.-
Serviteur. Tém?ychura.
Serviteur Fugitif. Ténébres.
Serviteur Rouge. Terre.
Seth. Ï
Terre Adamique.'
Smeratha. Terre de Reste.
Sodo des Philosophes. Terre Feuillée.
Sœur. Terre Glaise.
Sœur Premiere. Terre Grasse.
Sœur du Serpent. Terre des Tombeaux.
Soir. Terre Puante.
Soleil. Terre Rouge.
Soleil Terresire.- Terre Vierge.
Soleil Éclipsé.. Terre Damnée.
Solution Fixe. Tête de Corbeau.
Solution Volatile. Tête morte du Corbeau.
Soufre de Nature. ,Tévos.
Soufre AmbroÍÍen. Thabritis.
Soufre Rouge. .
Thélima. *
Soufre Incombuslible. Thériaque.
Soufre Zarnet. Thêta ou Thita.
Soufre des Métaux. Thion.,
Sperme des Philosophes. Timar.
Sperme du Mercure. •
Toarch.
Sperme de tout. Troisième.
Sperme des Métaux. Tuchia.
Splendeur.
Splendeur de la Mer. Vaisieau...
Splendeur du Soleil. Vaisseau des Philosophes^
Sublimé. Vaisseau Scellé.
Suc de Lunaire. Vapeur.
Sueur du Soleil. Vautour.
Syrop de Grenades. Venin.
Venin Mortifère.
Talc. Venin Teignant.
Tamuse. Vent.
Tartare ou Enfer. Vénus.
Tartre. Verge de Métal.
T aureau. Verjus.
Teinture d'Hermès. Verre.
Teinture des Métaux* yert-de-gris.
L
Vertu des Asfres.' L'on connoît les vrais Phi-
Vertu Minérale. losophes à la matiere qu'ils
Vie. employent pour le magifle-
Vieille exténuée. re. Ceux-là sont dans l'er-
Vieillesse. reur qui se servent de diver-
Vierge. ses matieres pour composer
Vigne des Sages.' leur mercure c'est-à-dire de
3
Vin Blanc. matieres de diverses natures.
Vin Rouge. Elle efl: une, & quoiqu'elle
Vinaigre. se trouve par-tout & en tout,
Vinaigre desPhilosophes. elle ne peut se tirer que de sa
Vinaigre très-aigre. propre, minière. C'est une
,Vipere. eau visqueuse, un esprit cor-
Virago. porifié. Elle est la même ma-
.:Virilité. tiere que celle dont la Nature
iVisitation de l'Occulte. se sert pour faire les métaux
ivitriol. dans les mines ; mais il ne
: Vitriol Romain. faut pas s'imaginer que ce
tVitriol Rouge. sont les métaux-mêmes, ou
Union des E(prîts. qu'elle s'en tire ; car tous
Urine d'Enfans. les Philosophes recomman-
Vulphi. dent de laisser les extrêmes
iv ulpes. & de prendre le milieu ;
comme pour faire du pain
Xit. on ne prend, dit Philalethe ,
ni le grain, ni le son, mais la
Yharit. farine. On ne fait pas non
•jYlé. plus du pain avec du pain
cuit. Il ne faut pas aussi cher-
Zaaph. cher à former' une matiere
Zahav. des quatre élémens qui sont
Zaibac. ,
les principes principians de
Zéphyre; tout ; mais une matiere élé-
Zibac. •
mentée, qui contienne elÍ
Zink. elle-même les quatre élé-
Zit. mens , & qui soit la semence
Ziva. des métaux. Cette matiere
Zotichon; a été voilée par les Anciens
Zumech. sous diverses fables mais
Zumelazuli. ,
plus particulierement sous
-
;-
celles d'Hercule & d'Ail- posée. Notre eau, dit Phi-
thée, de Pyrrha & de Deu- lalethe est compose deA
,
plusieurs choses, c'est.à.c*re
calion. Mais si quelqu'un
veut réussir dans les opéra- d'une seule & unique chose
tions du magistere qu'il ap- faite de diverses substances,
prenne auparavant,dit Phi- mais d'une & même essence.
lalethe, ce qu'on entend par Il faut que dans notre eau il
les compagnons de Cadmus, se trouve un feu, une liqueur
quel est le Serpent qui les saturnienne-végétable, & un
dévora ce que c'est que le lien du mercure. Ce feu est
, minéral-sulfureux, sans être
chêne creux contre lequel il
transperça ce Sèrpent ; ce proprement minéral , loin
qu'on entend par les Colom- d'être métallique. C'est un
bes de Diane qui surmon- cahos ou esprit, sous la for-
,l'amadouant
tentle Lion en ; me d'un corps y qui n'est ce-
ce Lion vert, qui est un vrai pendant pas corps, puisqu'il
Dragon Babylonien dont est tout volatil, & qui n'efl:
,
le venin fait tout mourir : ce pas aussi absolument esprit,
que c'est que le caducée de puisqu'il ressemble à un mé-
Mercure, &c. tal liquifié.
Cette matiere est appellée Quelquefois les Philoso-
vile, & Philalethe entr'au- phes ont restraint le nom de
tres dit que le prix des prin- Matiere à leur mercure ani-
cipes matériels de l'œuvre ne mé & non à la matiere d'oît
passe pas trois louis d'or. Il ,
il est extrait.
ajoute que quant à la fabri- MATIERE VRAYE DES
que de l'eau séche des Sages, MÉTAUX. C'est, selon les
deux écus suffisent pour en Philosophes, le mercure des
faire une livre. Il assure de Sages impreigné & animé de
plus qu'on peut avoir autant son soufre. C'est une eau vis-
de matiere principe de cette queuse & une vapeur qui
,
se congelè & se fixe plus ou
eau, qu'il en faudroit pour
animer deux livres de mer- moins, sélon le degré de
cure. coction qu'elle reçoit. Cette
Plusieurs Philosophes di- vapeur est un argent-vif, non
fent que les pauvres ont au- le vulgaire. La pierre philo-
tant de cette matiere que les sophale est composée de cet
riches ; mais il faut l'enten- argent-vif cuit, digéré &
dre de la matiere principe exalté : c'est pourquoi il pé-
«lont celle des Sagas est com- nétre les métaux, acheve de
les cuire, & leur donne la C'est la violette, selon Blan-
perfection de l'or; parce qu'il chard qui pense qu'on lui a
,
donné ce nom de la suavité
est or lui-même, & un or
vif, animé, infiniment plus^ de son odeur, qui la fait tant
parfait que l'or vulgaire. 1
rechercher des Dames. >
MATIERE LUNAIRE. MAZA. Macarons. Blawt
Dissolvant des Sages. chard. ' ;
MATIERE UNIQUE DES MECAL ou MEKALi
MÉTAUX. Magistere au Poids. i. .
blanc. MECERI. Opium. U
MASSE CONFUSE. MECON. Pavot. 't
Voyei LATON. MECONIUM. Extrait
MATHEDORAM. Sel de pavot noir, &. condenf.-
gemme. 1
en mafle. '
MATIN. Magistere au On donne aussi le nom de
rouge , appellé Matin par Meconium aux premiers ex-
les Philosophes, parce que crémens noirs comme de la.
sa couleur est d'abord au- poix que rend un enfant
,
rore avant d'être parfaite au après être sorti du ventre de
rouge. sa mere. Ces excrémens sé-
MATRICE. (Sc.Herm.) chés & réduits en poudre
Les Philosophes donnent ce guérissent l'aveuglement qui,
nom à la miniere de leur n'est pas de naillance, si on
mercure , & à leur vase. Le met de tems en tems de cette
premier, parce que c'est dans poudre dans l'œil. Il faut
la minière où il se corporifie conserver cette poudre bien
& se forme ; & le second , séche dans un flacpn bien
parce que le vase fait la fonc- bouché, & dans un lieu sec*1
tion de la matrice des ani- MÉDECIN DES PLA-
maux où se parfait la géné4 NETTES. Ce n'est pas le
ration. mercure des Philosophes ,
La matrice de la matiere comme le dit l'Auteur du
d'où les Philosophes ex- Dictionnaire Hermétique
,
trayent leur mercure -' est la c'éfi: le Philosophe lui-même
terre, selon Hermès, dans sa qui employe le mercure des
Table d'Emeraude. Quel- Sages pour guérir l'imper-
ques Chymistes dirent que feétion des métaux qu'ils
,
le sel marin est la matrice de appellent Plaizettes.
la nature métallique. La médecine guérit & ce
* MATRONALIS FLOS. Médecin- l'administre. La
pierre des Philosophes ou la pour une maladie bien re-
poudre de projeâion sont connue , mais qui très-igno-;.
cette médecine qui perfec- rans d'ailleurs, regardent ces
tionne les métaux, & guérit spécifiques comme des re-
les maladies des trois regnes medes à tous maux, & les
de la Nature. administrent à tort & à tra-
MÉDECINE. Art d'in- vers aux risques de la vie des
venter , de connoître , de malades qui tombent entre
préparer & d'administrer les leurs mains.
remedes propres à guérir les On a donc tort de crier si
maladies qui affligent le fort contre les Médecins, 8c
corps humain, & à le con- ceux-ci n'ont pas plus de rai-
server dans un état de bonne son de s'élever si hautement
santé. Les uns disent que cet contre les Empyriques ; si
Art est long & très-difficile on vouloit être de bonne foi ,
à apprendre, les autres avec on avoueroit qu'il y a au
Paracelse assurent qu'il est moins autant de charlatanis-
court & très-aisé. Les pre- me dans l'exercice de la Mé-
miers considérent sans doute decine Galénique > que dans
la Médecine suivant les prin- celui de la Médecine Em-
cipes de l'Ecole Galénique ; pyrique. Il se trouve de part
c'est celle que professent au- & d'autre de beaux diseurs
jourd'hui les Médecins que & de très-mauvais Méde-
l'on appelle Docteurs en cins. Décrier tous les Empy-
Médecine, dont les princi- riques comme on fait ordi-
pes soumis aux systêmesque nairement , & vouloir leur
chacun imagine à sa fantai- refuser l'administration de
fie, font de la Médecine Ga- leurs remedes c'est priver
, qu'il
lénique une science conjec- le Public d'une ressource
turale dont la pratique est ne trouve pas très souvent-
souvent très.-pétilleuse pour dans ceux que le titre de
les malades qui y ont re- Dofteur leur présente com-
cours. Mais il faut cepen- me d'habiles gens. Tout le
dant avouer qu'il vaut encore monde sçait que le remede
mieux s'adreuer à ceux que de la bonne femme tire com-
l'expérience annonce dans le munément d'affaire la plû-
Public pour des Médecins part de ceux que toutes les
'habiles qu'à ces Empyri- drogues de la Pharmacie
, •
employées doftoralement
<lues ignorans qui peuvent
3
1ivoir des secrets Spécifiques avoient peut-être mis dans
le mauvais état ou ils sont i voye ceux qui seraient tente
d'avoir recours aux ouvrages
au lieu de les guérir. Non
omnia possumus omnes. On de Paracelse, que j'ai inséré
n'ignore pas qu'un Médecin & expliqué dans ce Diction-
ne peut pas lui seul sçavoir naire un grand nombre de
tous les remedes propres à termes Paracelsiques. Plu-
guérir toutes sortes de ma- sieurs Auteurs en ont fait une
ladies ; loin donc de se dé- étude particuliere tels que
créditer en permettant à ses ,
Beccher, Ruilandus, John-
malades, en ordonnant mê- son, &c. & c'est dans les
me des remedes indiqués par ouvrages de ces Sçavans que
d'autres il gagneroit une j'ai puisé mes explications.
, plus
grande, ap-
,
confiance Le vrai & unique moyen
prendroit des remedes qu'il de remédier à tous ces in-
ignore, & en feroit usage convéniens seroit de publier
dans des cas semblables. le procédé de ce qu'on ap-
Paracelse réduisoit tout pelle la Médecine universelle3
l'art de guérir à des principes ce seul remede guériroit tou-
très-simples pour la théorie tes les maladies ; mais ceux
& la pratique. Avoit-il rai- qui passent pour l'avoir sçu
son ? Je serois tenté de le & mis en pratique, décla-
croire. Toujours est-il vrai rent qu'il en résulteroit en-
qu'il faisoit des cures admi- core de plus grands incon-
rables & qu'il se fit une véniens pour la société à
y. ,
grande réputation. S'il avoit cause des abus qu'en feroienf
ecrit ses ouvrages d'une ma- les méchans. Ils ne l'ont donc
niere plus intelligible, peut- enseigné dans leurs Traités
être qu'aujourd'hui on lui sur cette matiere que d'une
rendroit la justice qu'on lui maniere énigmatique allé-
refuse. Il a fait mystere de métaphorique,, &c.
gorique,
tout ; il a employé des noms afin, disent-ils, qu'elle ne de-
étrangers pour exprimer des vienne intelligible qu'à ceux
choses connues : on a pris le que Dieu voudra en favori-
change; on a mal composé ser. C'est pour la leur ren-
ses remedes ; ils n'ont pas eu dre moins difficile, qu'après
tout lfe succès qu'on en de- avoir combiné ces Auteurs
voit espérer sur sa parole, & entr'eux, & recueilli les di-
l'on en a conclu que Parar verses explications qu'ils
'fel[e n'étoit qu'un Charlatan. donnent les uns des autres,
£'est p,<&uyremçgre dans la je ai ip»ï~e dans, e$
Diaionnaire. Heureux ceux pelé ; elles afroiblment eu
qui à la foible lueur de ce évacuant, elles ruinent le
flambeau pourront décou- tempérament, & conduisent
vrir la vérité cachée dans enfin au tombeau, quand la
l'obscurité & les ténébres nature n'a pas la force de ré-<
dont ils ont enveloppé leurs sister au poisson qu'elles con-
ouvrages. tiennent & que l'on donne
MÉDECINE. Les Philo- avec le baume.
sophes distinguent plusieurs Les Philosophes donnent
sortes de médecines, quoi- encore le nom de Médecine
qu'elles ayent toutes un mê- aux différentes opérations du
me objet s qui est la guérison grand œuvre, c'est pourquoi
des maladies qui surviennent ils en comptent de trois sor-
aux individus des trois re- tes. La premiere est celle
gnes de la N ature. Ils appel- qu'ils appellent Médecine du
lent Médecine de l'ordre su- premier ordre. C'est, selon le
péri.eur, leur élixir quand il Philalethe, la préparation de
est parfait pour la guérison la pierre, qui précéde l'opé-
des maux du corps humain, ration de la préparation par-
& pour la transmutation des faite ; elle s'appelle propre-
métaux imparfaits en or. Ils ment la séparation des élé-
lui ont quelquefois donné ce mens & la purification de
>
nom quand leur pierre est chacun d'eux par 'eux-mêmes,-
seulement parfaite au blanc. selon que l'exige la Nature.
Leur Médecine de l'ordre in- Le magistere se fait par cette
férieur est leur élixir projetté préparation, que les Philoso-
sur un métal imparfait ; il de- phes ont déguisée sous plu-
vient pur par cet élixir, & sieurs noms qui ne signifient
peut servir, après la cuisson, presque que la même chose,
pour projetter sur les autres & qui se fait par un même
métaux imparfaits. Cette régime-, c'est-à-dire cuire le
médecine n'est point propre compôt. Ainsi quand ils di-<
pour les maladies du corps sent distiller à l'alembic, sé-
humain. Celle de l'ordre su- parer Famé de son corps,
périeur les guérit en le con- rôtir abreuver calciner
, ,
fortant ou le rajeuniHant. frotter, nourrir, ajuster en- ,
,
Médée s'en servit pour le semble, manger, assembler,
pere de Jason. Les médecines corriger , cribler , couper
que l'on prend chez les Apo- avec des ciseaux, blanchir
ticairesgnt un effet tout op- dessécher, distiller, diviser,
unir les élémens, les sépârer, à leur premiere matiere.'
les corriger, les purifier, les Les Philosophes ont ap-
changer l'un dans l'autre, les pellé cette médecine le Jour
extraire, exalter, folier, fon- du jugement. Laissez les fols
dre, engendrer, frapper d'un chercher notre oeuvre &
glaive de feu , puiser, hUrt tomber d'erreurs en erreurs ,
meéter, imbiber, empâter, en le cherchant, ils ne par"
ensevelir dans le fient, incér viendront jamais à sa per-
rer , laver , aiguiser, polir, fe&ion jusqu'à ce que le So-
limer, frapper du marteau, leil & la Lune soient con-
,
mortifier, noircir, putréfier,
arroser tourner en rond, rur
bisser dissoudre, sublimer
, ,
vertis en un seul corps ; ce
qui ne pourra se faire avant
le jour du jugement. Morien.
broyer , réduire en poudre, On lui a donné ce nom, dit
tous ces termes appartien- Philalethe, parce que dans
nent à la médecine du pre- cette conjonction parfaite,
mier ordre, & signifrenisgtè ou vrai mariage, se fait la
& même opération. séparation des élus & des 1
La Médecine du second or- damnés c'est-à-dire de la
,
dre est cette préparation de terre grossiere & impure
la pierre, qui suit immédia-r appellée damnée par les Chy.,
tement celle dont nous ve- misses-mêmes vulgaires &
nons de parler. Elie se nom- de la plus pure substance, de
me la préparation parfaite. la matiere de la pierre. Cette
On l'appelle aussi fixiou, substance n'est autre que la '
fermentation, création de la poudre qui monte des féces
pierre, & conjon&ion par, & s'en sépare. C'est la cen-
iaite des élémens. Géber la dre de la cendre, la terre ex-
nomtoe^ome^.oppf traite lublimée, honorée &
éreve. ; ^
élue. ,Ce qui reste au fond
Cette médecine prépare est la cendre des cendres,
,donc parfaitement la pierre,, une terre damnée, rejettée,
elle, la fixe, 8c la fait fermen- les féces &scories des corps,
ter. Le ferment de la pierre qu'il faut rejetter, parce qu'el.
sè fait de la pure matiere des les n'ont aucun principe de
-métaux, c'est-à-dire du sou- vie ; & tout ce qui ne iera
,fre de nature & de la vapeur pas de la vraye pureté des
des élémens, & ce ferment élémens sera détruit au jour
ne devient tel, que lorsque la du jugement. Raim. huile.
Lune &Je Soleil sont réduits Alors les élémens qui se
trouveront purs, élevés au- les poids les mesures du
, feu, sans
dessus des fixes & reiplen- tems & du quoi il
dissans comme le cristal ; perdra son travail & ses pei-
parce qu'ils seront devenus nes. Philalethe.
terre incorruptible , qui ne La premiere médecine mon-
craindra point les atteintes disse & teint les corps,mais
du feu. Id. Elle se fait par cette teinture n'est qu'appa-
une même opération, d'une rente , & s'en va dans la
même chose, & dans un seul coupelle. La seconde fait le
vase. AinG. le but de cette même effet mais la teinture
,
médecine est de convertir la qu elle donne est permanen-
pierre en terre fixe, spiri- te & fixe, quoique sans uti..-
tuelle & tingente. lité. La troisiéme pousse la
MÉDECINE DU TROI- pierre à sa perfeéHon, & la
SIEME ORDRE. C'est la pré- multiplie en quantité & en
paration de la pierre que les qualité.
Philosophes appellent Mul- La premiere est l'oeuvre
liplication. de la Nature, la seconde est
Il faut sçavoir cinq choses l'œuvre de l'Art, & la troi-
à l'égard de cette médecine : siéme l'est de l'Art & de la
1°. Que les Philosophes ré- Nature & se nomme aussi
,
dussent les années en mois, la Médecine de l'ordre supé-
les mois en semaines^les se- rieur.
maines en jours, & les jours MÉDECINE UNIQUE.
en heures. 20. Que toute Pierre au blanc.
chose séche boit avidement MÉDÉE, fille d'iEctes
toute humidité de son espe- Roi de Colchos, fils du So-
ce. 30. Qu'elle agit sur cette leil eut pour mere Idyia
humidité beaucoup plus vîte , ,
fille de l'Océan. Jason étant
qu'elle ne faisoit auparavant. arrivé à Colchos pour la
40. Que plus il y a de terre, conquête de la toison d'or,
moins il y a d'eau, & que la Médée devint amoureuse de
solution s'en fait mieux & lui. Elle fit usage de son art
plus promptement. 5". Que enchanteur pour favoriser
toute solution se fait selon la l'entreprise de son amant.
convenance de la chose à Au moyen des pharmaques
dissoudre ; & que tout ce qui qu'elle lui donna, il dompta
dissout la Lune dissout aussi les taureaux qui jettoient du
le Soleil. Si l'Artiste veut feu par les narines, tua le
donc réussir, il doit sçavoir dragon qui gardoit la toison
d'or, en sema les dents dans que le feu en sortit dès que
le champ de Mars, d'où na- Glaucé l'eut ouverte. D'au-
quirent des hommes armés tres enfin ont dit que c'étoit
qui s'entretuerent, & il s'em-.' une robe.
para de la toison d'or. Médée ne se contenta pas
Après cette expédition de cette vengeance elle
Médée se sauva de chez son ,
massacra devant Jason mê-
pere avec Jason, qui l'épou- me deux enfans qu'elle avoit
ia. Quand ils furent arrivés eu de lui, & se sauva dans
en Thessalie, Médée rajeu- l'air sur un char attelé de
nit Eson, pere de Jason. Les deux dragons aîlés. Voyez
filles de Pélias ayant vu ce ces fi&ions expliquées dans
prodige, désirerent que Mé"; le premier chapitre du sé-
dée rendît le même sèrvice à cond livre des Fables Egypt.
Pélias \ celle-ci feignant d'y & Grecques dévoilées.
consentir, trouva le moyen 1'lEDIMNUS. Mesure
de venger Jason des mauvais contenant cent huit livres ,
procédés que Pélias avoit eu ou six boisseaux. Blanchard.
pour Eson. Elle engagea les MEDIUM ou SUBS-
filles de Pélias à le couper TANCE MOYENNE
.
en morceaux & à le faire DES CORPS. C'est le
cuire dans une chaudiere mercure des Sages ; parce
avec un mêlange de plantes que la matiere d'où il se tire
aromatiques. Le secret pré- n'a pas reçu de la Nature tou-
tendu n'eut pas le succès te la perfection dont elle est
qu'elles en attendoient. capable ; l'Art la prend dans
Jason étant ensuite devenu cet état, & acheve ce que la
amoureux de Glaucé , fille Nature avoit commencé.
de Créon, répudia Médée. MEDIUM ENTRE LE MÉ-
Celle-ci sçut dissimuler son TAL ET LE MERCURE.
dépit & sous prétexte de C'est selon Synésius la
, , ,
faire présent à Glaucé d'une vraie matiere de l'oeuvre.
couronne, elle la composa Artéphius dit que c'est le,
de maniere que le feu prit à mercure même des Philoso-:
la tête de sa rivale dès qu'elle phes.
l'eut mise sur sa tête, & elle MEDULLA LACTIS
fiitconsumée. Quelques Au- ou MOELLE DU LAIT.
teurs disent que c'étoit une C'est le beurre & la crème ,
petite cassette que Médée di- qu'on appelle aussi Fleur du
foit être pleine de bijou*., &: lait.
MÉDUSE,
- MÉDUSE, fille dû Phor";
cys & de Céto, avoit deux
MEL ROSCIDUM ET,
ÆREUM. Manne. 1
.
,
lard veut c01fper les pieds Herm. ). C'est le mercure
avec sa faulx est un emblè- double des Sages. Pantaléon
me qu'Abraham Juif, a em- prétend que Bernard, Comte
ployé pour signifier la fixa- de la Marche Trévisane, est
tion du mercure des Sages, le premier d'entre les Philo-
&,,.non pour signifier la;ma",! sophes, qui ait introduit le
'1'1 "
mercure animé dans le grand dens discrets craignans
, ,
@oeuvre ; que d'Espagnes , Dieu enfin tels qu'ils les
,
souhaitent pour .être initiés
Philaléthe l'ont imité, &
que tous les Philosophes dans les mysteres du grand
modernes y ont applaudi. œuvre.
C'est le mercure des Sages MERCURE CRISTAL-
animé du soufre métallique, LIN , est du mercure sublimé
par le moyen rapporté dans plusieurs fois, & réduit en
la Philosophie des Métaux forme de cristaux transpa-
du Trévisan, dans l'endroit rens.
où il parle de la fontaine MERCURE CORALLIN ;
dans laquelle il vit dissoudre est du mercure auquel on a
son livret d'or, comme la donné la couleur rouge avec
glace fond dans l'eau chau- de l'huile d'oeufs, ou autres
de. eaux. Ruland.
MERCURE DOUBLE. V. MERCURE, fils de Ju-
MERCURE ANIMÉ. piter & de Maia s nâquit sur
MERCURE DEUX FOIS le mont Cyllene dans l'Ar-
NÉ. C'est le même. cadie, Junon oublia sa ja-
MERCURE VEGETAL. k»usie à l'égard de ce fils de
VOYE{ MENSTRUE VEGE- Jupiter ; elle prit même tant
TAL. d'intérêt à sa conservation,
MERCURE DE VIE (Sc. qu'elle se chargea de le nour-
Herm.). C'est l'élixir des rir de son lait. D'autres pen-
Sages composéde leur mer- sent que ce fut Ops. *
cure. Ils le nomment ainsi, Mercure étoit presq,,i'e-n-
parce qu'il transmue les mé- core au berceau qu'il mon-
taux imparfaits s qu'ils ap- tra scrn penchant pour le
pellent morts & que ce vol. Etant entré dans la for-
mercure eSt.en effet le prin- ge de Vulcain, il lui vola
cipe de la génération, & de les outils; & labour même
la conservation des indivi- il vainquit à: la lutte Cupi-
dus de la Nature. don. Il enleva le sceptre de
MERCURE MYSTE- Jupiter, & la peur du feu
RIEUX. C'eÍ1:, ençore le fut la seule raison qui lui
même : ainsi nommé, parce empêcha de voler aussi ses
que tous les Adeptes en font foudres.
un vrai mystere à tous ceux Jupiter l'employa dans
qui ne le sont pas, à moins ses message's ; il le chargea
qu'ils ne les trouvent pru- de balayer la salle d'assem-
blée des Dieux, & l'occu- eut touché, ils furent d'ac-
poit en qualité de son Echan- cord. Mercure s'en servoit*
îon avant l'enlevement de pour pacifier les différens
Ganymede. & pour rendre amis les en- ,
On lui avoit donné des nemis.
ailes qu'il avoit attachées à Jupiter voulant soustraire
son chapeau & aux talons Io changée en Vache, à la
de tes souliers ; elles lui ai- garde scrupuleuse d'Argus,
doient à expédier plus chargea Mercure de le dé-
Il
promptement, ses messages. faire de ce gardien ; ce qu'il
1
ne dormoit ni jour ni exécuta. Voyez l'explica-»
, nuit, parce qu'il étoit char- tion de ces fictions & des
gé de recevoir les ames des autres qu'on a inventées à
mourans , & de les con- son, sujet, dans le liv. 3e.
duire au séjour de Pluton, chap. 14. §. 1. des Fables
& aux Champs-Elisées. Il Egyptiennes & Grecque$-c
portoit à la main une verge dévoilées.
d'or, autour de laquelle MERCURE TRISMÉ.
étoient deux serpens entor- GISTE, le plus ancien des
tillés, qui sembloient vou- Philosophes connu. C'est de
loir se dévorer ; mais la ver- son nom grec Hermes que
ge avoit la propriété de les ceux qui içavent le grand
concilier. oeuvre, ont pris le nom de
Lorsqu'Apollon fut chasle. Philosophes Hermétiques,
du Ciel, & qu'il se rendit Voye, HERMÈS.
gardien des troupeaux d'Ad. MERCURIALIS SEVA.
mete , Mercure vola les' Eau naturelle & primitive
bœufs qu'il gardoit. il eut de l'alun, que Planiscampi
même l'adresse d'enlever dit être: le principe du mer-m
J'arc & les fléches d'Apol- cure.
lon pour empêcher ce Dieu MERCURII ASTRUM.'
,
de les faire servir à sa ven- Mercure sublimé ou sa
,
geance. i qtiintessence.
-
Mercure inventa la lyre,.. MERCURIUS LAxusq'
& l'échangea avec Apollom Turbith minéral.
pour le caducée qu'il portas MERCURIUS CORPO-»
toujours dans la suite. Mer-) RALIS MÉTALLO RU M.
cure en essaya la vertu sur Mercure des métaux préci"
deux serpens qui se bat- pité.
toient aussi-tôt qu'elle les MERCURIUS MINERA,1
, .
1.1UM. Oléaginosité ex- qu'ils appellent Lune, soient
traite de la mine d'or ou les matieres qu'il faut pren-
d'argent. Planiscampi. dre pour faire le grand œu-
MERCURIUS REGENE- vre.
RATUS, ou Mercure régé- MERE DE LA PIERRE.
néré. C'est le premier être Matiere de l'œuvre parve-
ou principe du mercure. nue au blanc ; ce même nom
MERCURIUS A NATU- convient mieux à l'eau mer...
RA COAGULATUS. Tout curielle, puisque c'est d'elle
métal solidë. que se forme la matiere de
MERCURIUS METHEO- la pierre.
RISATUS. Mercure de vie. MERE DE TOUS LES
MERCURIUS CRISTAL- ÉLÊMENS. C'est le cahos,
LINUS. Mercure sublimé Hylé, la matiere premiere
plusieurs fois, & rendu par dont les Elémens ont été
ce moyen clair & transpa- faits, des Elémens toutes
rent comme du cristal. choses.
MERCURIUS CORAL- MERE DE, TOUS LES
LINUS. Précipite rouge de MÉTAUX. Les Sages ont
mercure. donné ce nom à leur mer-
MERDASENGI. Pou- cure parce qu'ils disent qu'il
y
dre de plomb brûlé. est le principe des métaux ;
MERE. Les Philosophes ce que quelques Chyn\istes
Spagyriques donnent quel- ont interprété du mercure
quefois le nom de Mere au vulgaire.
vase qui renferme sa matiere La mere a mangé son en-
du grand oeuvre ; mais ils sant. Expressions allégori-
disent plus communément ques employées par quel-
que le Soleil est le pere de ques Philosophes, pour dire
la pierre & que la Lune en que la terre philosophale a
3
est la mere, parce que, se- bû toute son eau , qui en
Ion eux, la matiere de la étoit sortie ; c'est ce qu'ils
pierre, comme de toute au- appellent Cohobation.
tre chose, est engendrée des Mèttre ou sceller la mere
quatre élémens , mêlés & sur le ventrè de son ensant.
combinés par les influençes C'est nourrir l'enfant philo-
de ces deux luminaires ; & sophique, qui est le soufre,
& non pas que l'or ordi- avec le lait virginal, duquel
naire qu'ils appellent aussi il a été formé, le soufre ou
Soleil, & l'argent vulgaire l'enfant fixe alors avec lui
,
celait virginal, qui eto:t vo-
latil : fixe- c'est stJler.
MERLE DE JEAN. initier
ne dlvu pueront Narrais
qu._,';Is
qu a ceux qu us -1.,EU.enIl cien
Quelques-uns ont
?
Un Philosophe s'est exprimé appelle le mercure des Phi-
ainsi pour lignifier le noir losophes [oZ Merveille du
,
qui survient à la matiere par monde.
laputréfaaïon. Merle manc; MESBRA. Tuthie.
c'est la pierre au blanc, la MESEL. Étain Ju-
Lune des Sages, Diane, &c. piter. ,
MERLE BLANC,
BLANCHI. Matiere de Fcfcu-
vre , après que les régnes de
OU MESSAGER DES
t
DIEUX. Ce i'elprituni-
verset répandu d^ns toute la
Saturne & de Jupiter ont nature , ou le mercure des
fait place à celui de la Lune. Philosophes qui en eit t'or-
MERVEILLE DES mé. ,
MERVEILLES [Scien- M MEST. Lait aigri.
ce herm. ). C'est !e vrai nota MESTUDAR , ou
de Téfixir parfait, parce que NESTUDAR. Sel ar-
rien sur la terre n'est plus moniac.
merveilleux ; c'est pourquoi MESURE DES SA-
la plupart des Pnilofophes GES. Le Dictionnaire her-
nomment îe grand oeuvre, métique cite Alphidius &
VŒuvre de 1.1 faàtffe divine. dit en con'.eçk.ence que, le
Y a-t-il rien de plus admi- mercure des Sages elt leur
rable en effet, que de voir mesure ; il ..:1:-0:[ mieux dit
;
un peu de poudre changer
un poids immense de quel-
que métal imparfait que ce
s'il l:avoit explique du poids.
Philalerhe ne parie que de
la mefu-e du tems Se ajoute
>
foit, en or ? guérir toutes ies que 1i l'en i;:1ore le poids,
maladies du corps humain la mesure du tems Se le feu,
& des animaux, celles mê- on perdra ion tems & ses
me que la Faculté de Méde- peines ; ce qui doit s'enten-
cine regarde comme incura- dre de la multiplication.
bles ? faire produire en vingt- MÉTAL. Les métaux
quatre heures des feuilles, des Phiiolophes sont cette
des fleurs & des fruits, pen- matiere de laquelle on ex-
dant que la nature ne le fait trait l'espri-- & duquel
qu'en des années entieres ? espri: on fait , la pierre au
& enfin bien d'autres choses blanc & la pierre au rouge.
que les sages sçavent 3 mais Leurs métaux parfaits ion:
ces pierres mêmes ; souvent ponne dans les entrailles de
ils les appellent Corps. la terre à mesure que le
,
Les anciens Chymistes feu central la sublime vers
ont donné aux métaux les la superficie ; elle devient
noms des sept Planètes , ' une eau visqueuse , qui s'al-
parce qu'ils ont cru y remar- lie avec différens soufres ;
quer des propriétés & des elle se cuit & se digere avec
couleurs analogues à celles eux, d'une maniere plus ou
que l'Astrologue reconnoît moins parfaite suivant le
,
plus ou moins de pureté de
dans les Planètes. Ils ont
nommé en conséquence le la matrice où les métaux se
plomb Saturne l'étain Ju- forment.
,
piter le fer Mars, l'or le MÉTAL COULANT. C'est
Soleil, le cuivre Vénus le mercure.
l'argent, vif Mercure, & l'ar-3 MÉTAS, ou MÉTAL.
gent Ltine. Quelques Chymistes ont
On distingue les métauxt donné ce nom au poids que
en parfaits 3 qui sont l'or & nous appellons communé-
l'argent ; & en imparfaits, ment un gros, une dragme.
qui sont le cuivre, le fer, le MÉTAUX. ( Science
plomb, l'étain & le mercure. herm. ) Lorsque les Sages
Les Philosophes appellent parlent des métaux, ils n'en-
aussi Métaux imparfaits la tendent pas communément
matiere de l'œuvre, lorsque ceux qui sont en usage dans
pendant les opérations elle le commerce de la vie ; il ne
est affe&ée d'autres couleurs faut les expliquer dans ce
que de la blanche & de la sens que lorsqu'ils parlent de
rouge. Ces deux dernieres la transmutation des métaux
composent les régnes du So-' imparfaits en or pu en ar-
leil & de la Lune, les autres gent. Leurs métaux ne sont
font les régnes des autres autres que les différens états
Planètes. de leur mercure pendant les
La plupart des Chymistes opérations du magistere. Ces
ne comptent pas le mercure états sont au nombre de sept,
parmi les métaux, & pré- comme il y a sept Planétes
tendent qu'il n'en est que la & sept métaux communs;
iemence ; mais la vraie ma- c'est pourquoi ils donnent le
tiere des métaux n'est, à régime de leur œuvre aux
proprement parler , qu'une sept Planètes qu'ils disent
,
vapeur, un esprit qui se cor- dominer à chaque état, &
chaque domination se mani- LesPoëtes ont donné à ce
feste par des couleurs diffé- laton le nom de Latone, me-
rentes. Le premier régime re de la Lune & du Soleil;
est celui du mercure, qui pré. parce que le régime de la
céde la couleur noire. Le se- lune esi une suite de l'a-
con est celui de Saturne, qui blution du laton qui par là
,
dure tout le tems de la pu- devient blanc & d'une blan-
tréta&ion, jusqu'à ce que la cheur éclatante,
comme celle
matiere commence à deve- de la Lune. Vénus domine
nir 'grise ; c'est alors que les ensuite, & c'est dans le tems
Sages appellent leur matiere, que la matiere prend une
plomb des Philosophes. Le couleur citrine, qui tire ssir
troisiéme est celui de Jupiter, un rouge plombé , ou de
fils de Saturne qui fut sous- rouille de ier_, & pour lors
,
trait, selon la Fable , à ion vient le régime de Mars ami
pere vorace que Jupiter mu- de Vénus, qui dure jusqu'à
tila pour lui ôter la faculté la couleur orangée repré-
,
d'engendrer : des parties mu- sentée par l'aurore avant-
tilées & jettées dans la mer, couriere du soleil. Phœbus
naquit Vénus; ce qu'il faut frere de Diane, paroît enfin
entendre de la couleur noire sous la couleur de pourpre.
qui ne reparoît plus dans le Les Poëtes ont feint que
magistere. Et dès lors Jupi- Diane sa sœur servit de sage-
ter est le pere des Dieux, femme à sa mere Latone lorf-
avec Junon , représentée par qu'elle mit le soleil au mon-
l'air renfermé dans le vase, de parce que le rouge vrai
,
& l'humidité qui s'y est mê- or & vrai soleil des Philoso-
lée. phes, ne paroîtroit jamais,
Tout le régime de Jupiter si le blanc ou Diane n'avoit
est employé à laver le laton ; paru auparavant. L'on voit
ce qui se fait par l'ascension par là combien les Mytho-
& la descension successives logistes se trompent dans les
du mercure sur sa terre. Cette explications arbitraires qu'ils
eau représente la mer, dont donnent de la Fable qui
,
le flux &. reflux est marqué n'est qu'une allégorie mul...
par ces ascensions & defcen- tipliée du gran d oeuvre *
sions continuelles. Mais les L'Adepte est leul capable de
Philosophes ont une autre donner aux fables la vérita-
mer, qu'on verra expliquée ble explication qui leur con-
dans son article. vient. Les incestes, les adol-
teres, & les autres crimes ai fait le détail dans l'article
que les Poëtes ont imputés LEPRE.
aux Dieux, ne seront alors MÉTEMPSYCOSE.
que des opérations de la Translation de l'ame d'un
science hermétique, pèrsoni- être vivant dans le corps d'un
déifiées, pour allégoriser tout . autre être qui n'étoit vivant
ce qui se fait successivement qu'en puifl*ailce. On dit que
dans le grand oeuvre. Pythagore avoit puisé le sen-
Les souffleurs ôtlesChy- timent de la Métempfycoft
misses vulgaires ne se trom- chez les Prêtres d'Egypte,
pent pas moins lourdement & ceja est vrai ; mais les sec-
lorsqu'ils travaillent sur les tateurs de la Philosophie her-
métaux communs, dans la métique prétendent qu'on a
pensée qu'ils parviendront au mal expliqué ce systême de
magistere par leur moyen. Pythagore & qu'on lui a
,
Car quoique d'eux soit l'en- prêté un sens qu'il n'afoit
trée de notre œuvre, dit le pas. Les Sages d'Egypte
bon Trévisan, & que notre apprirent à Pythagore la
matiere, par tous les dits des transmutation métallique
Philosophes, doit être com- Philosophe ,
traita en-
que ce
posée de vif-argent & vif- suite énigmatiquement dans
, choses ses Ouvrages. Ceux qui n'é-
argent n'est en autres
qu'ès métaux Toute- toient pas au fait du grand
fois ne sont-ils pas notre œuvre entendirent tout ce
pierre tandis qu'ils demeu- qu'il avoit écrit selon le sens
rent en forme métallique ; que la lettre présentoit, &
car il est impossible qu'une non selon l'esprit. L'idée de
matiere ait deux formes. No- Pythagore n'étoit autre que
tre pierre est une, forme di- de donner à entendre que
gne moyenne entre métal l'esprit, ou ce qui constitue
& mercure. Le même Au- rame des métaux parfaits,
teur parle fort au long des passoit par la transmutation
métaux dans son Ouvrage dans le plomb, le fer, & les
sur la pierre, auquel pour autres métaux imparfaits, &
,
cette raison, il a donné le ti- * les rendoit autres qu'ils n'é-
tre de Philolophie des mér- toient auparavant. 01. Ber-
taux. richius. 4
Les Chymistes & Métal- Les Académiciens n'en-
lurgifles disent que les mé- tendoient pas par Métemp-
taux ont des maladies j j'en sycose la translationde l'ame
intellectuelle de l'homme peut être converti en agneau,1
dans le corps d'un autre hom- l'agneau en loup ; le foin en
me , d'un animal, ou d'une bœuf, le bœuf en homme
plante ; mais seulement la l'homme en foin &c. Car ,
translation, ou plutôt la con- l'élixir ou humide, radical de
version de l'ame animale chaque mixte, rempli des ef-
élixirielle, en une autre, pour, prits de ce mixte est appellé
3
lui donner la vie animale ; ame, parce que c'est le sujet
•c'est de cette façon que la immédiat de l'ame vivante,
nature agit lans celle. La comme l'esprit en est la cause
dissolution du corps des ani- efficiente ; c'est en ce sens
maux laisse évaporer les es- que le grand monde est dit
prits volatils de cet animal, animé.
l'esprit fixe se mêlant avec MÉTIS. Jupiter pofTef-
ceux de la terre ; les uns & seur paisible de l'Olympe,
les autres séparés de la suib- après avoir foudroyé les
slance terrestre qui les te- Géants épousa Métis, Dées.
noient emprisonnés, agifl'ent se dont 3la connoissance étoit
magnétiquement sur leurs supérieure à celle de tous les
semblables, qui agissent éga- Dieux & de tous les hom-
lement de leur côté. La na- mes. Mais dans le tems
ture, par leur réunion, forme qu'elle étoit prête d'accou-
de nouveaux mixtes ou cher de Minerve, Jupiter ins-
,
semblables, ou différens, sé- truit qu'elle étoit destinée à
Ion la matrice où ils se ren- être mere d'un fils qui de-
contrent. Des excrémens des viendrait le souverain de
animaux, ou de leurs corps l'univers avala la mere &
,
l'enfant, afin qu'il pût ap-
tombés en putréfaction en-
tiere, des plantes se nourris- prendre d'elle le bien & le
sent 4'autres animaux se mal. Ce fut par le conseil
,
nourrissent de ces plantes, de Métis que Jupiter fit pren-
& par un cercle continuel, dre à ion pere Saturne un
les uns se métamorphosent breuvage qui lui fit vomir
dans les autres ; ce qui fait premièrement pierre
la ,
qu'il
que tien ne périt dans le avoit avalée, & ensuite tous
monde, & que son volume ses enfans qu'il avoit dé-
n'augmente pas malgré vorés.
, Quelque tems après que
l'augmentation possible &
même réelle de ses individus Jupiter eut avalé Métis, it
Ipccifiquei., Ainsi le loup se ientit saisi d'une grande
' ' douleur
couleur de tête ; il eut re- même chose qu'enfantement,,
cours à Vulcain , qui d'un dont voyez l'article.
coup de hache lui tendit la. ' METTRE EN POUDRE.1
tête. Minerve sortit toute C'elt dissoudre philosophi-
armée par la blessure & quement la matiere de l'oeu-
,
même dans un âge fort avan- vre dans le vase. Cette dis-
cé. Voyez l'explication chy- solution se fait au moyen de
mique de tout cela dans les la putréfaction ; elle réduit
Fables Egypt. & Grecclues le compofl, dit Flamel en
dévoilées Liv. 3. chap. 4. une poudre impalpable,3 &
& 9. " ,
" * v aussi subtile que les atomes
METOPIUM. Gal- qu'on voit voltiger aux raïons
banu m. Blanchard. s ,3*5* du soleil. -
.
enisi >
METROS. Pierre au V MEZERÆUM. Espéce
rouge parfait. t -4c i de plante qui est de la classe
METTRE. ( Se. Herrn.) du lauréole ; quelques-uns
Lorsque les Sages disent dans la nomment Chamelée.
leurs livres, tnettez ceci, ajou- M1CHA & MICHACH.
te\. cela, il ne faut pas croire Cuivre, Vénus. Rullandus.
qu'ils recommandent d'ajou- n MI CL ETA. i Médica-
ter ou de mettre quelque ment propre à arrêter les,
chose d'étranger ou même hémorragies.
d'analogue à ce qui a été MICROCOSME.
mis une fois dans le vase; On donne ordinairement à
ils entendent seulement qu'il l'homme ce nom, qui signi-
faut continuer de cuire le fie petit Monde; parce que
,
compost, à qui il ne manque l'homme est l'abrégé du
I
,
douze grands Dieux. Elle
priva Tirésias de la vûe par-
ce qu'il avoit eu la témérité
les Fables Egypt. & Grecq.,
liv. 3. chap.
dévoilées,
liv. 6.
&.