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Dictionnaire mytho-

hermétique, dans lequel on


trouve les allégories
fabuleuses des poètes, les
métaphores, les énigmes [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Pernety, Antoine-Joseph (1716-1796). Auteur du texte.
Dictionnaire mytho-hermétique, dans lequel on trouve les
allégories fabuleuses des poètes, les métaphores, les énigmes et
les termes barbares des philosophes hermétiques expliqués . Par
Dom Antoine-Joseph Pernety,.... 1758.
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DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMÉTIQUE.
DICTIONNAIRE
M YTHO-HERMÉTIQUE»
DANS LEQUEL ON TROUVE
tES ALLÉGORIES FABULEUSES DES
POETES LES MÉTAPHORES LES
ÉNIGMES, , ,

ET LES TERMES BARBARES


DES PHILOSOPHES HERMÉTIQUES
EXPLIQUÉS.

Par Dom ANTOINE-JOSEPH PERNETY , Religieux


Bénédiflin de la Congrégation de Saint-Maur. -

Sapiens animadvertet parabolam & interpretationem 3


verba Japientum ,
& .enrmata eorum. Prov. I. v. 6.

PARIS,
A
Chez B AucHE , Quai des Âuguflins.
Libraire à Sainte Genevieve &
^
S. Jean dans le Désert.
si '

M. DCC. LVIII.
AVEC AP PROBATION ET PRIVILEGE DU ÉOI.
PREFACE.'
J Amais Science n'eut plus besoin de Di£tionnaïre
que la Philosophie Hermétique. Ceux dans les.
mains de qui tombent les Livres faits sur cette ma-
tière ne sçauroienten soutenir la levure une demi-
,
heure seulement ; les noms barbares qu'on y trou-
ve, semblent vuides de sens, & les termes équivo-
ques qui sont placés à dessein presque dans toutes
les phrases ne présentent aucun sens déterminé.
,
Les Auteurs avertirent eux-mêmes qu'on ne doit
pas les entendre à la lettre ; qu'ils ont donné millé
noms à une même chose ; que leurs Ouvrages ne
font qu'un tiflud'énigmes, de métaphores, d'allé-
gories, présentées même sous le voile de termes
ambigus, & qu'il faut se désier des endroits qui,par
roiffent faciles à entendre à la premiere leéturefi).

(I) Nolite in leftione mysticis nominibus, & ar-


tneorum scriptorum inhae- canis operationibus; in obs-,
refe syIlabis, sed legentlo curis enim veritas delitefcit,
ntique considerate naturam, nec unquam doiosius quam
& ejulHefti poflibilitatem. quum aperte 3 nec verius
Cosm. Praf. in jEnigma. quam cum obscure scribunt
Veritatis amator paucos Philosophi. Arcan. Hermet*
autores , sed optimaa notae Philos. opus; can. f.
I
& explorate fidei maiibus A multiplici verborum si-
terat ; facilia intelkfto suf- gnificatione studiosus le&off
peaa habeat maxime m cay&at, dolosis enim anfrao-
a
fis feht mytrere'de tout & fèmbhmtc avoir écrit
n'être entées. Ils protègent cepen-
que pour pas
qqedaÙt..rqú?ils,ri'éttwent qde- pOurin:ftruire,,& pour

instruire d'une
Scient ils a#elle« la cfcfi(M
L'amour de Dieu, du MÙch&in
toutes les autres. a
niet la plume à la main : raïecon-
de la vérité leur
aneTaveur li siàli-alég quç Celle £'ayo*ir
noiffance cl
teçu.du Créateur d>
l'intelligence mytee firç;
levé, ne lcuf^^SIéf pas de 1ù tifaMummaf
ajoutent-Ils dans. loitibre 'du mystêre ; efe
tegue,
feroit meme un crime digue d^nadïeme^quc^dê
?

lever le voile qui le cacha mil YOX(du vdgsire,


Pouvoient-ils se dispenser à'èd'tte ttiyftérieafe-
mènt? Si l'on exposoit au grand jour cette Scicoec
dans sâ ffcriplicité, les femmesJ Îe5"enfens inêrnê
voudroient en faire l'épreuve": 1e Paysan le plus
cupide quittefoit sa charrue pour labourer le champ
de Mars comme Jason : -il cultiverait la terre phi-
lo,séphiqllie dont le travail rie sçroitpour lui qui un
amusement & dont les ntoïflbns abondantes lui
3

procureroient
3
d^kiifiienies ricfrefles, avec une vie
ff es-longue, & fanté inaltérable pour en jouir.
une
Il falloir donc tenir cette Science dans roMeu-
rite, n'eli parler que par hiéroglyphes par fixions,
l'imitation ,
Prêtces de l'Egyptea des
a des anciens
T3rachmanes des Indes, des premiers PhifiËçbès dç
la Grèce & de tous les pays, dçs qu'on sentoit la
neceiîité de ne pas bouleverser tout l'ordre & î'IiaTN
tibus,x& orapone, adulterandæVeritaSTstudlb;
inio piettamqug conwarll, itteH ipsorum scripta VOciT
ut vidtetdf iHiilpJbphi thy11:e- l^as. aittbigutj&
.
homonyjr
?jia sua expljpant fijjiplicaji- mis; Ibid^an^
-J. 4' Wiultand» , $on i ~,,
.r" . _
_
_
irtonîer-établis idanfl la société civile. IJ$ suivoiene
en celaleconseil dtiSage(i). ;
r:
Mal" à propos traite-t-on de fous les Philosophes ^

Hermétiques : n'eftr£e pas le donner, unyrai ridiçqjp


qufcdfedéciderhJ\{41tne.ot que l'objet de leur Science
eftnane chymere, parce qu'on ne peur pas,lfcp$nç^
trer,> ou jqu'on VigiJP.se abfohnwnt? Ç'est enjug^c
comme un aveugle dfô? ,cqnlcgr$. Quel cas les ge^
senfésdoivent-ils donc faire <Je&,j^ig^mens critiqt;gl
de quelques Genseurs sur cette matière, puisque foq|
lemérire dejce^ iugçmens çonfiOedan? le froid §iTaîr
fonttçmenJ de quelques,bons çnqçspàj'pipbre (Jef-
quels: ils. cachent leur ignorance, oç qu'ils seirççnt
faute.de bon grain *ppur faireUlufion à des
imbeciles, toujours,disposés à leu* applaudir. J5^-
ritent.ils qu'on {a{Te, les frais d'une réponse ? tyon ;
on peut.se contenter de les enyp.yer à l'cQplç <^.l»
Sage{z.). Moins'didaigneyx,^ moins mépri^a^
que ces Censeurs hpuifo d*orgueH & .4'ignorailcç ,
•& aveuglés par le préjugé Salomon regardoit; les
hiéroglyphes les ;proverbes les énigpies & J[es
3 3
paraboles des Pbilolpphes comme un- objet qui
méritait toute I"Iag-ention &vtojpte l'e'tude d'un
homme cage & prudent (3)..n ^ r:f-f 't:j'{, 5t)
~.LJ&xpudrQis rqybaymt qye.d'c|a].er leur-mçpris

? (it), Sapientes abscondunt Sapientiam omnium anti-


iq#Hfiam. Pfpv. c. 0.11. I4. quorum exquif^t; iapijens $ &
(2) Homo verutus celat in Prophetis vocabit .... in
fcientiam. Jbid. c. 12. v. 2,3.
(3) Sapiens animadvertet
parabolam & interpretatio-
;
versutias parabolarum simul
'introibit occulta prof erbio-
rum exquiret,& iri abscori-
nem , verba sapientum & diti$ parabojarum conversa..
«enigmata eorum. Ibid. c. 1. bitur. BccUfiaftici, cap, It.
Philosophie Hermétique, ils prissent I*
pour la Sans précaution ils
peine de s'en instruire. cette
S'attireront à bon droit le reproche, que les infenjts
méprisent la science & lasage£e à> qu'ils nesere-
3
pâlirent que d'ignorance ; & je leur dirai avec Ho-
Odi prophanum vulgus & arceo. C est en
race : mêmes
,
mysteres les
effet au sujet de ces que an-
ciens Prêtres disoient: Procul ô procul esle pro-
phani.
Mon Traité des Fables Egyptiennes & Grecques
*

développe une partie de cesmysteres. De l'obliga-


tion dans laquelle j'étois de parler le langage des
Philosophes, il en est résulté une obscurité qu'on
dilliper que par une explication particu-
ne peut
liere des termes qu'ils employent, & des méta-
phores qui leur font si familières. La forme de Dic-
tionnaire m'a paru la meilleure , avec d autant plus
de raison qu'il y peut servir de Table raisonnée,
les renvois que rai eu foin d insérer quand il
par
d'éclaircir des fables
.
déjà expli-
a été queillon
quées.
Beaucoup de gens regardent la Médecine Para-
celsique comme une branche de la Science Hermé-
tique; & Paracelse son auteur ayant, comme les
Disciples d'Hermès, faitusage de termes barbares,
ou pris des autres langues, j'ai cru rendre service
au Publicd'en donner l'explication suivant le Cens
dans lequel ils ont été entendus par Martin Rul-
land, Johnson Planiscampi, Becker, Blanchard
j
8c plusieurs autres. Si je n'ai pas toujours cité ces
Auteurs non plus que les Philosophes Herméti-
ques , je les ai rappelles allez souvent pour con-
vaincre le Ledeur parle ordinairement
que je ne
que d'après eux. Ceux qui les ont lus avec atten-
tion les y reconnoîtront aisément.
,
Afin que le Lecteur puisse juger que mes expli-
cations des termes & des métaphores des Philoso-
phes, ne sont pas arbitraires & de mon invention,
-
je rapporterai ici quelques uns de leurs textes
avec lesquels il pourra les comparer. Il y verra
d'ailleurs qu'ils sont tous d'accord entr'eux, quoi-'
\
qu'ils s'expriment différemment.
Les Sages dit Isaac Hollandois ont donné beau-
, ,
coup de noms differens à la pierre. Après qu'ils ont
eu ouvert & spiritualisé la matiere , ils l'ont ap-
pellée une Chose vile. Quand ils l'ont eu sublimée,
ils lui ont donné les noms de Serpent & des Bêtes
venimeiises. L'ayant calcinée ils l'ont nommée
,
Selou quelqu'autre chose semblable. A-t-elle été
dissoute elle a prit le nom d'Eau, & ils ont dit
,
qu'elle se trouvoit par-tout. Lorsqu'elle a été ré-
duite en huile ils l'ont appellée une Chose vif
,
,giieuse & qui se vend par-tout. Après l'avoir con-
,
gelée ils l'ont nommée Terre & ont affuré qu'elle
, ,
étoit commune aux pauvres & aux riches. Quand
elle a eu acquis une couleur blanche, ils lui ont
donné le nom de Lait virginal, & ceux de toute
autre chose blanche que ce puisse être. Lorsque de
la couleur blanche elle a parte à la rouge, ils l'ont
nommée Feu & de tous les noms des choses rou-
ges. Ainsi dans les dénominations qu'ils ont don-
nées à la pierre,ils ont eu égard auxdifférens états
où elle se trouve jusqu'à sa perfection. Liv. i. ch.
3 26. de ses OEuvres sur les Minéraux.
Ce mêlange de trois choses s'appelle Pierre hé-
nite ~ minérale animale, végétale parce qu'elle
,
de
n'a Point nom propre. Minérale^ parce ÇU elle
est composé de choses minérales. '9 végétale, parce \
elle vit &'végéte anima'Ie,,-,parce qu elle a un
qu ;
, ame&un esptit) comme les animaux,
Corps,une
de son ventre noiton l'appelle Noir fétide. On la
dans cet état Chaos Origine du.
nomme encore
Maffi.confuft; pOur
,
moi je
,
l'appelle Terre.
monde-3
ïtfotre eau prend les noms des feuilles de tous les
arbres, des arbres-mêmes, de tout ce q\ii pré-
sente une couleur verte , afin de tromper les in-
sensés. On l'appelle aussi Eau ténue, la tempé-
des Sages Vinaigte tres-aigre Corps diffo-
rance y y
luble, Gomme -des Philosophes , Chose vUeychere-,
précieuse Corps ;dur -4., optique , mol & transparent,
n

, Exaltation de Veau, Angle de l'œuvre, Observez


qu'on appelle le Soleil & la Lune- -Ièpere & la
mere sa la pierre dans- la composition de l'élixir,
ce que dans^'opér^tion de la même pierre, on ap-
pelle Terre ou Nourrice, Ahiaud de Villeneuve,
Comment, sur' }îortulain'3 pag. 2):& 3^.
La piené;de$, Philofopb&s eil¡ une, mais on lui
donne uneYinfînité de noms parce qu'elle est
,
aqueyf^, aérienne terre{ke, ignée, phlëgmati-
,
que, colérique j elle est soufre & argent-vif; ses
superfluités le changent en une véritable essence,
avec l'aiderde,notre feu : & qui veut en ôser quel-
qi^e chose ,%e parviendra jamais à la perfection de
i'œttvrfc. Lès Philoiopbes n'ont jamais dévoile. Ce
serrer. Pontgnus,Pitre. ^rr
Notre plerrèJQ pomme d'une infinité de ma-
iiieres 5 ca^êlle prend les noms "de toutes les'ch'ôfbs
noires. Lorsqu"elle, quitte' la noirceur, les noms
qu'on lui dOnae rappellent les 'choses dont laWus
,gaie & fait plaisir comme les blanches & les
5
congés. Ce n'èst cependant qu'une seule choîle. itz*
plée ch. 3. du Supplément. Si yoïtë'i'appeliez eau,
vous dites vrai \ si vous dites qu'elle" n'esi pas eau ,
vous-fié le niez pas a tort. Ibid. pag. 139.
LorSqu'on cuit ces principes avec' prudente Ss
sagesse on en fait une cliose qui prend beauèoup-
, Lorsqu'elle est
4e noms. rouge , oi l'appelle Fleur
d'or3. Ferment de l'or Colle d'ory Soufre rou-gèj
^Orpiment.Quand elle esi encore crue,on la n«nin^
Plomb d1airain Verge & Lame dd métal. Les PHî-
3
io'ibphes appellent l'airain Monncye Ecu j & là
noirceur Plomb. Ibid. pag. 142. v
:
Notre eau sapfelle Eau de vie Eau nette, Eau
,
permanentes perpétuelle & d'une infinité d'au- ^
3
très noms. On la nomme Eau de vie, parce qu'elle
donne la vie aux corps morts, & qu'elle purifie & -
illumine ce qui est corrompu & fouillé. Arnaud de
Villeneuve Miroir et alchymie-, pag. 11. &
3
27..
L'argent-vif est appelle le Pere dans la généra-
tion des métaux, la Véritable vigne3 --,,Pll,-nb, Phé*
nix Pélican Tantale Dédale Serpent Fon-
j 3 , 3
taine Puits Porte Argent-vif des P-hilofophes^
,.,

y j ,
Préfu're Lait Ferment Serffugitif & de beau-
3 y 3
coup d'autres noms, Defiderabile, pag. 71. i
"Pendant que l'oeuvre esi encore crud', notre
argent-vif- s'appelle Eau permanente, Plomb Crà-
,
xtiai' de la lune .jEtaln. Lorsqu'il est cuit il se
nomme Argent 3 Magnifie Soufré blanc. Quand
il a pris la couleur rouge, on lui donne les noms
d'Orpiment, de -CYrail, dO., de ^Ferment
3
Pierre d'jEau lucide. Ibid. ,pag. 2 2V 1
.
Nçtrç eau p^eifd quatre cQuleUrsftfiiidpales\
noire comme du charbon, la blanche comme la
fleur de lys la jaune semblable à la couleur des
pieds de
,
l'émerillon & la rouge pareille à la cou-
On
,
appelle la noire Air la blanche
leur du rubis. ^
Terre, jaune
la Eau & la rouge Feu. Ibid. p. i ûo.
,
Le suc de lunaire, l'eau de vie, la quintessence,
le vin ardent, le mercure végétable ne sont qu'une
même chose. Le suc de lunaire se fait de notre vin ,
de de personnes ; c'est avec lui que nous
connu peu
faisoiy notre dissolution & notre or potable ; sans
lui nous ne pouvons rien faire. Rosarium.
Notre pierre est comme les animaux, composée
d'un corps,d'une ame & d un elprit. Le corps im-
parfait s'appelle Corps le ferment Arne, & l'eau
,
EJPrit. Le corps imparfait est pesant, infirme &
mort 5 l'eau le purge & le purifie en le subtilisant
& en le blanchissant ; le ferment donne la vie au
corps, & lui donne une meilleure forme. Le corps
est Vénus, ou la femelle; l'esprit est Mercure, ou
le mâle, & l'ame est composée du Soleil & de la
Lune. Ibid.
L'eau des Philosophes s'appelle le VaÇe d'Her...
mès; ColeG d'elle qu'ils ont dit. toutes les opéra-
tions se font dans notre eau ; sçavoir la sublima-
,
,
dpn^-la distillation, la calcination la solution Se
la axgtion. Elles se fond dans cette eau comme dans
un vase artificiel : cc qui est un grand seerçt..Ibid»
pag. 193.
Cambar xEth§lia, Orpiment, Zendrio Ebse-
meth, Magnifie Chuhul sont des' noms de notre ,
argent-vif sublimé , du Cambat. Lorsqu'il est par-
venu au blanc, on l'appelle Plomb d'Eburich
Airain blanc. Sentent, 14, v
Les Philosophes ont donné beaucoup Je noms
flifférens à cette pierre, asin d'obscurcir la science ;
çar lorsqu'elle a été mile dans le vase physique, elle
prend différens noms suivant les diverses couleurs
qui lui surviennent : pendant la putréfa&ion ellesa
Domme Saturne 3 & après Magnésie. Miroir d'Ar-
naud de Villeneuve.
Terre feuillée, Soufre blanc, Fumée blanche,
Orpiment, Magnéiie & Ethel signisient la même
chose. La Tourbe.
On appelle le corps Fer , Mars Carmot Al-
y
magra 3 Vitriol ^ Sang ^ Huile rouge , Urine rouge y
Jeunesse Midi, Eté Mâle:J & de plusieurs autres
, 3
noms qu'on lui a donné refpeétivexnent à sa couleut
& a sej propriétés. Ibid.
DES OPÉRATIONS.
Notre magistere se fait d'une seule chose par une
feule voye, & par une même opération. Lilium.
Vous n'avez besoin que d'une chose, sçavoir no40
tre eau ; & d'une seule décoction , qui est de cuire:
il n'y a qu'un seul vase pour le blanc & pour le
rouge. Alphidius.
Quoique les Sages parlent de beaucoup de choses
& de divers noms., ils n'ont cependant entendu
parler que d'une seule chose d'une seule dispofi-
,
tion & d'une seule voye. Morien.
,
Le blanc & le rouge ibrtent d'une d'unelznêzteracine,
sans mélange de choses d'uneautre nature. Nous
j
n'y ajoutons rien d'étranger & nous n'en ôtons
rien, fingn les superflurtés pendant la préparation.
Ibid*
-, ^
-•
Rhafïs après avoir dit la même choie j ajoute 2
Cette matiere se dissout elle-même, se mane, le
blanchit, se rougit , devient noire ^ safranée 3 &
se travaille elle-même jusqu"à la perfeélion de
l'ouvre.
Sçachez'queJi vous prenez autre chose que notre
airain, & qu^< ,ygu& le travailliez avec autre chose
qu'avec notre, eau ^vousne ré'ulirez pits. La l'ourbe.
Du nombre des Matier.es,\qui composlll'
..<& Mag Ji-&,e-.. - \
Notre pierre doit se faire du Soleil & de la Lune î-
de ces deuk l'un doit être un -mâle rouge, & une
femelle blanchie. isaac Hoilandoa liv: i. ch.- Gi.
3
iLa conjonction du Soleil &de la Lune fait notre
pierre ; le Soleil tire la substance de la Lune, & lui
donne sa propre coùleur &'sa nature. Ce qui seikit
par le feu de la pierre. Raymond Lulle, Codicille.
Notre pierre ne se fait pas d'une chçfe indivi-
duelle mais de deux choses, qui étant de même
>
nature Tl'en font.qu'une seule£ Le même.
Le Soleil est fou pere, 8c la Lune sa mere. IJt"
;Ve$t l'a porté>dans' ion veatan PH»rmès.
ali n'entreras notre-magistere quc'lefpêté'&)a -
soeur, c'efl-à-dire, l'agent & le patient, le soufre ^Ç
le mercure. Agidius, ,de Fatlis.
Notre argent-vif est une'eau..claire, notre arfënic-
ea, -un argent pur, &- notre spufoe,u'
or très-ptir.
Toute la per&£Eion du magiitere Co'iiige darti cfes
trois choses.
11 a tqiiWie pierre: icatte^hos^Uiïî^Uè ist'efl
pat une nojiibte mait ça,.gen,re'i j ççiïuue le
3
Otaîe& la femelle font seuls Milans pour engen-
j
dre,r,«e même la pierre des Philosophes se fait de
deux efrofes de 1 esprit & de l'âme qui sont le
,
Soleil & la Lune ; on y ajoute un troisiéme le corps:
"
métallique sans que ce nombre de deux en foit
,
augmenté, parce que ce corps métallique est com-
pote ^5 de ux autre^I Scala Phiiofophorum.
.Parts notre composé se trouvent le Soleil & la
Lune en vertu & en puissance & le mercure en
uatiirer Ludus puerorom4)\page 137.
,
Joignez votre fils très-cher à sa fœur blanche par
parties égales & donnez leur un breuvage d'a-
,
mour, dont ils boiront jusqu'à s'enivrer , & jùsqu*à
ce qu'ils seront réduits en poudre très-subtile. Sou-
venez-vous cependant que les chosespures & nettes
nç "..niffent qu'à celles qui le sont sans cette atten..
tion j|J^ engendreroient des enfans différens d'euxi-
memçs impurs, Ariflotc le Chymiste* ><>

Le Dragon ne meurt que mêlé avec Ion frere Se


sa -foegr. Rosarium.' * "• '**•
>T- ""

Trois choses suffisent pour tout le magistere,


sçavoir la fumée blanche, l'eau célefle, & le Lion
vertyc'eft-à*dire'5l'airain d'Hermès, & l'eau fétjdé
qui est la mere des métaux, avec laquelle on ,fki&
l'ç{ixjr_ depuis le commencement jusqu'à la fin.
Ibi4* ir '' ^
' ' *^v
Î
La matiere des Philosophes est eau, mais une
eau cpaiposee de trois choses : le Soleil est le mâle,
la fune est la femelle & le Mercure est le spermél-
,
Car ppur engendrer, outre le mâle & la fepiellê, il
faut une semence. Ibid. ' r
Il n'entre qu'un seul corps immonde dans notre
magistere lçs Philosophes l'appellent commune^
j
ment Lion vert. C'en: le milieu ou moyen pout
joindre les teintures entre le Soleil & la LuneyCe*
deux principes matériels & formels doivent être
dissous. Riplée. ' ' J
Rien n'est engendré que par son espece, & le$
fruits ne produisent que des fruits semblables. L'eau
des Philosophes est le ferment des corps., & les corps
ibnt leur terre, même après qu'ils ibnt devenus
noirs par la préparation du feu. Les Philosophes
leur donnent alors le nom de Feu noir j 8c dans
la seconde opération , ceux de Charbon de la mon-
Poix, Antimoine Alkali, Sel alchali
tagne ,
Marcassite Magnisie
,
Arpent-vif extrait de Cam-
t
,
bar leur Chaux j Perre & Eau monlifiée. Rolînus
>

(i la
y
fin du premier livre à Euthicie. -
'
Joignez un mâle vivant avec une femelle vi.
>

„. afin qu'ils forment sperme & qu'ils en-


vante, un ,
gendrent un fruit de leur espece. Colmopo/ite. >
Notre eau est une eau céleste qui ne mouille
,
pas les mains ; ce n'est pas l'eau vulgaire , mais elle
semble presque l'eau de pluye. Le corps eSt l'or qui

)
àonne la semence. La Lune ( qui n'est pas l'argent
vulgaire reçoit la semence de l'or. Le même, J-
1
; -?!
Des. Opératio=.
- • r
'
.

Les noms de déco&ion, commixtion, mélange j


sublimation, contrition, desséchement, ignition,
déalbation, rubisication & de quelqu'autre nom
,
qu'on puisse appeller l'opération, ce n'est qu'uq
ieul régi me qu on nomme simplement décociiori
& contrition. Alanùs.
Sachez que toutes les opérations appellées pu?
¡;¡éfaœQJJ,
tréfa#ion, s'qlution coagulation, ablution & fixa-
tion, consistent dans la seule sublimation , qui se
fait dans un seul vase , & non dans plusieurs, dans
un seul four. Arnaud de Fille neiive.
Résoudre calciner, dissoudre, sublimer tein-

en poudre,
*

,
distiller
,
sont une
$
dre, laver, cuire, rafraîchir, arroser > extraire, coa-
guler, humeéler imbiber, fixer, broyer, réduire
dépêcher, même
choie. Le même.
Gardez-vous bien de penser que lorsque nous
,
parlons de sublimation Ou que nous subliinons en
effet, nous entendions parler de séparation de la
matière qui est au fond du vase d'avec celle qui est
au-dessus. Dans notre sublimation les parties fixes
ne s'élevent pas, mais seulement les volatiles.
Alanus.
L'ingressîon la submersion, la conjonction, la
,
complexion, la composition & le mélange ne sont
a
dans notre Art, qu'une même chose. Ayicenne»

Du Feu.
Souvenez vous de donner toujours un feu trèg,.;
doux l'ouvrage pourra en être plus long. Isaac Hol...
landois liv. i. ch. 9.
Toutes les fois que la pierre changera de couleur^
vous augmenterez le feu à
peu peu, juiqu'à ce que
tout demeure fixe dans le fond. Le même.
Notre feu est minéral & égal ;il est continuel \ il
ne s'éleve point en vapeurs à moins qu'on ne l'ex-
cite trop ; il participe du soufre ; il se prend d'ail-
leurs que de la matiere; il dissout tout, détruit,
cengele, calcine i & ce feu, avec un feu doux,
acheve l'oeuvre. Pontanus. Le Trevifan dit la même
chose en mêmes termes.
Le feu du premier degré est semblable à celui de
la poule qui couve ses œufs pour faire éclorre des
pouss-ins 0'0 comme la chaleur naturelle qui digere
j
la nourriture pour la tourner en substance des corps,
comme celle du fumier, ou enfin comme celle
' ou
du Soleil dans Aries. C'est pourquoi quelques Phi-
losophes ont dit qu'il falloit commencer l'œuvre le
Soleil étant dans ce figne, & la Lune dans celui du
Taureau. Ce degré de feu doit durer jusqu'a la blan-
cheur ; lorsqu'elle paraît,on augmente le feu peu
à peu julqu'à la parfaite dessication de la pierre :
cette chaleur est semblable à celle du Soleil lors-
qu'il passe du figne du Taureau à celui des Gemeaux,
La pierre étant desséchée & réduite en cendres, on
fortisie le feu jusqà"à ce qu'elle devienne parfaite-
ment rouge, & qu'elle prenne le manteau royal/
Cette chaleur se compare, & est la même que celle
du Soleil dans le signe du Lion. Scala Philoso-
phorum pag. 107.
y
Le mercure est un feu; ce qui a fait dire au Phi-
lofophe : Sçachez que le mercure est un feu qui
brûle les corps beaucoup mieux que le feu 3
com-
.
mun. Rosarium.
Lachaleur de votre feu doit être celle de la cha-
leur du Soleil au mois de Juillet afin
; que par une
douce & longue cuisson votre s'épaiiîifl*e ôc
eau
se change en terre noire. , Le même. a
Notre ardent-vif esi un feu qui brûle
tout corps
avec plus d ation que le feu commun ; il les mor-
risse en meme teins ; il réduit poudre & tue
en
tgut ce qu'où mêle avec lui. L'a Tourhe. ,
Du Vase.
Le vase des Philosophes est leur eau. Hermès,
Ludus puerorum.
Nous n'avons besoin que d'un vase, d'un four-
neau, & d'une feule opération ou régime; ce qui
doit ^entendre après la premiere préparation de la
pierre. Flamel. L'Auteur du Rosaire s'exprime ab1-
folument dans les mêmes termes.
Les vases requis pour l'œuvre s'appellent Alu-
del, Crible Tamis Mortier, parce que la matiere
3
s'y broye, s'y purisie & s'y perfectionne. Caud.
Le vase doit être rond ,a\7ec un cou long, un
orifice étroit,fait de verre, ou d'une terre de même
pâture 3 & qui en. ait la compacité j l'ouverture sera
feeIlée. Bachon.
Du Tems.
Il' nous faut un an pour parvenir au but de nos
espérances. Nous ne sçaurions en moins de tems
fprmer notre chaux. Riplée.
^e tems requis pour la perfection de l'élixir est
au moins d'Un an. Rosaire.
Les Philosophes ont déterminé plusieurs durées
de tems,pour la cuisson de notre Art. Quelques-uns
l'ont fixée à un an d'autres à un mois d'autres à
3
-trois jours d'autres enfin à un seul. Mais de même
que nous appelions un jour la durée du tems que
le soleil met à parcourir le ciel depuis l'orient jus- <

qu'à l'occident les Sages ont nommé un jour rin..


3
.tervalle qùi- s'écoule depuis le commencement de
la cuiilbn jusqu'à la fin, Ceux qui parlent d'un
\
mois, ont égard au cours du Soleil dans un ligne
du Zodiaque. Ceux qui font mention de trois jours,
considérent le commencement, le milieu & la fin
de l'œuvre & ceux enfin qui fixent jce tems a un
:
le disent eu égard aux quatre couleurs qui for-
, leurs quatre saisons. Anonymus.
ment
Des Couleurs.
Quand vous verrez la noirceur, soyez assuré que
la véritable conjonélion est saite. Avant que la vé-
ritable couleur blanche se manifesie, la matiere
prendra toutes les plus belles couleurs du monde
même Vous verrez sur les bords cte la
en tems.
matiere de la pierre, comme des pierres précieuies^
orientales, & comme des yeux de poissons. Alors
soyez assuré que la véritable blancheur ne tardera
pas à paroître. Isaac Hollandois.
Le fecrer de notre véritable dissolution efl la
noirceur de charbon faite du Soleil & de la Lune :
cette noirceur indique une conjonction & une
union si intime de ces deux, qu'ils seront à l'ave-
nir inséparables : ils se changeront en une poudre
très-blanche. Raymond Lulle.
Au bout de quarante jours que la matiere aura
été mise à une chaleur lente & médiocre elle de-
viendra noire comme de la poix ce que les Phi-,
,
losophes appellent Tète de corbeau, & le Mercure
des Sages. A (a nus.
La chaleur agissant sur l'humidité produit pre-
mièrement la noirceur, puisla blancheur, de cette
blancheur la couleur citrine, & de celle-ci la rouge.
Arnaud de
Quelques-uns ont dit qu on voyoit pendant le
cours de l'oeuvre toutes les couleurs qu'on peut ima-
giner ; mais c'est un sophisme des Philosophes,car
les quatre principales seulement se manifeflent. Ils
1 ont dit que parce que quatre font la source
ne ces
de toutes les autres. La couleur rouge si'Lyi,.isie le
sang & le feu ; la citrine la bile & l'air ; la blanche
le phlegme & l'eau ; la noire la melancholie & la
terre. Ces quatre couleurs sont les quatre élé-
mens. Rosaire.
Du fijlc énigmatique.
Ce seroit une folie de nourrir un âne avec des
laitues ou d'autres herbes rares, disent plusieurs
Philosophes, puisque les chardons lui suffisent. Le
secret de la pierre efl assez précieux pour en faire un
mystere. Tout ce qui peut devenir nuisible à la So-
ciété,quoiqu'excellent par lui-même, ne doit point
être divulgué, & l'on n'en doit parler que dans des
termes my1l:é¡'ieux. Harmonie Chymique.
Notre Science est comme une partie de la Ca-
bale elle ne doit s'enseigner clairement que de
,
bouche à bouche. Aussi les Philosophes n'en ont-ils
traité que par énigmes, par métaphores, par allé-
gories & par des termes équivoques : on en devi-
,
neroit autant dans le silence de Pythagore, que
dans leurs écrits. JEgidius de Fadis cap. i o. Les
y
secrets prophétiques, naturels, spagyriques & poé-
tiques sont pour la plupart cachés sous le même
voile. Ibid.
La plûpart des Traités composésfur cetteScience
( liçinaç"ciîue ) sont si obscurs & si éniglnarique{
qu'ils sont inintelligibles à tout autre qu'à leurs
Auteurs. Margarita Novella.
Celui qui se dégoûtera aisément de la levure des
livres des Philosophes, n'est pas fait pour la Science -
& n'y parviendra pas. Un livre en éclaircit un autre ;
l'un dit ce que l'autre a omis. Mais il ne faut pas.
s'imaginer qu'une lecture d'un même livre suffise
pour en avoir l'intelligence, deux, trois & même
dix fois répétée elle n'est pas capable de mettre au
fait de ce qu'on desire apprendre. Bacaserin Turba.
Cette Science eSt un don de Dieu, & un mystere
caché dans les livres des Philosophes, sous le voile
obscur des énigmes des métaphores,des paraboles
,
& des dilcours enveloppés, asin qu'elle ne vienne
pas à la connoissance des insensés qui en abusc"
£ roient, & des ignorans qui ne se donnent pà,s la
' peine d'étudier la Nature.Ceux qui désirent y pari-
venir doivent s'appliquer à éclaircir leurs esprits
en lisant avec attention, & en méditant les textes
& les sentences des Philosophes,sans s'amuser à la
lettre, mais au sens qu'elle renferme. Aurora Cen-
furgens.
Recourez à Dieu, mon fils, tournez votre cœur
& votre esprit vers lui plutôt que vers l'Art ; car
,
cette Scienee est un des plus grands dons de Dieu,
qui en favorise qui il lui plaît. Aimez donc Dieu
de tout votre cœur & de toute votre ame, & votre
prochain comme vous même ; demandez cette
Science à Dieu -
avec instance & persévérance & il
, Alanus,
l'accordera. 3
vous

,
'
Toute sagesse vient de Dieu 8c été avec lui
a
^e toute éternité. Celui donc qui desire la sagesse
5
doit la chercher dans Dieu. & la lui demander
'"
$
*
parce qu'il la distribue abondamment, sans repro-
che. Il est le principe & la fin , la hauteur & la pro-
fondeur de toute science, & le trésor de toute sa-
gesse ; car de lui, dans lui & par lui sont toutes
choses, & sans lui on ne peut réussir à rien de bien.
A lui donc soit honneur & gloire dans tous les sié-
cles des siécles. Albert le Grand dans la Préface
de son Traité d'Alchymie,
J'aurois pu multiplier le nombre de ces textes
des Philosophes : on en trouveroit plus qu'il n'en
faut pour former un gros volume ; mais ceux-là
suffiront pour mettre le Lecteur au fait de la ma-
nière de s'expliquer de ceux qui ont écrit sur la ma-
tiere & les procédés de la Science Hermétique. Ce
nuage épais qu'on trouve répandu dans tous leurs
ouvrages , cette obscurité affeétée , ce mystere que
si peu. de gens peuvent pénétrer, sont sans contredit
la véritable raison qui a fait & fait encore regarder
la Pierre Philosophale comme une chymere, mal-
gré le témoignage de tant d'Auteurs, & les faits
comme certains qui déposent en faveur de sa réalité.
Les Sçavans dit-on, la traitent d'extravagance &
,
de folie. Que conclure de-làî Ne seroit-ce pas une
preuve, que ceux qu'on appelle Sçavans, sont bien
éloignés de tout sçavoir? & qu'ils pourroient dire
d'eux à plus juste titre ce qu'un ancien Sage de la
Grece disoit de lui-même : J'ignore tant de choses
,
que je puis dire , je sçais seulement que je ne sçat
rien. Ignore-t-on d'ailleurs que les découvertes ex-
traordinaires, telles, par exemple, que celle de la
poudre & de ses effets, n*-'Pnt d'abord trouvé dans
les Sçavans-mêmes que des railleurs & des incré-
dules 1 Ce qu'çn nomme la Science a fouvent ses
préjugés infiniment plus difficiles à vaincre que
ignorance - même. Il me semble que plus un
homme a d'étendue de génie & de connoissances ,
moins il doit nier ^ & plus il doit voir de possibilite
dans la Nature. A être crédule il y a plus à gagner
qu'à perdre. La crédulité engage un homme d 'es-
prit dans des recherches qui le désabnsent,s"il étoit
dans l'erreur, & qui toujours l'inAruisent de CI
qu'il ignoroit.

DICTIONNAIRE
DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMETIQUE.
A B A M est Amethée & Nonius ; d'au-
le même que tres , avec Claudien (lib. 1.
plomb. de raptu Proserpinœ ) en
,
AABARTA- admettent quatre Aethon
, Abastor.,
M E N. Voyez Orphné, Nycté &
SATURNE. Ruland. Leurs noms seuls déclarent
ABADIR. Pierre que ce qu'on entendoit par ces
Rhée substitua à Jupiter chevaux, c'est-à-dire, la pu-
qu'elle venoit de mettre au tréfaction & la volatilisation
monde, & qu'elle préiènta de la matiere des Philoso-
à Saturne qui devoit le dé- phes dans le vase, pendant
vorer. Priscim. que cette matiere est au noir,
Dans le systême des Phi- ou qu'elle a atteint la couleur
losophes Hermétiques, c'est noire, signe de la véritable
la fixation de la matiere, qui dissolution. L'un de ces noms
commence au regne de Ju- signifie noir, l'autre obscura
piter 3 après la couleur hoire.
VOYEI JUPITER SATUR-
\
le troisiéme nuit, &c. oyez
les Fables Egyptiennes &.
NE , RHÉE 3
REGNE & le Grecques dévoilées, liv. 3.
,
livre 3. des, Fables Egyp- chap. 6.
tiennes & Grecques dévoi- ABESAMEN est la boue
j.
lées chap. & suiv.
A, B A ST E R, A B A S-
ou le cambouis qui s'atta-
che aux essieux des roues.
TOR. Nom d'un des che- Johnson.
vaux qui tiroit le char- de ABLUTION en termes
Pluton. Les uns n'en ont de Philosophie Spagyi ique
compté que trçis, Abaiter, ,
iie signifie pas FacHon de la-
;
ver quelque chose avec de tion sur Abramane & Zo-
l'eau ou autre liqueur mais roastre. Elle a pour titre :
purifier la matiere qui est en Eloge du Poëme lyrique de
>

putréfaétion, au moyen d'un l'Opera de Zoroaflre. A Pa-


feu continué sans interrup- ris, chez d'Houry fils, 1750.
tion, jusqu'à ce que Ja ma- Poyet AMELITE.
tiere de noire devienne blan- ABREUVER, c'est di-
che. Voici les termes de l'un gérer, cuire la. matiere du
d'entr'eux. Ablution est une grand œuvre. On dit abr tu-
abstersion ou lavement 'de la ver parce que cette matiere
,
noirceur, tache, souillure , en se volatilisant, monte en
puanteur, &c. delamatiere, espece de vapeurs, qui re-
par la continuation du se- tombent sur la terre demeu-
cond degré du feu d'Egypte. rée au fond du vase. Voye£
Anonymus Epifl. ad Nort- LAVER, LAVEMENS.
man. filium dileflum. ABRIC c'est le soufre
,
Le même dit ailleurs que des Philosophes,
non le sou-
les Philosophes entendent fre du vulgaire,
ou tout autre
aussi par les eaux les rayons soufre minéral
^ ou métallique
& la lueur de leur feu. naturel. Voyez SOUFRE.
Les Anciens ont caché ABSEMIR,uja des noms
cette ablution sous l'énigme que les Philosophes ont don-
de la Salamandre, qu'ils di- né à la'matière de l'Art.
sent se nourrir dans le feu ; & ABSYRTHE, frere de
du lin incombustible, qui s'y Médée qu'elle ,
purifie, & s'y blanchit, sans , coupa en
morceaux, & dont elle dif-
s'y consumer. persa les membres sur le
ABNELEITEM c'est chemin qu'elle prit, s'en-
l'alun. , en
fuyant avec Jalon. Cette fa-
A BOIT ou ABIT, c'est ble signifie autre chose
la céruse. ne
que la dissolution de la ma<-
ABRAMANE est un tiere dans la seconde opéra-
nom suppose pour former la tion de l'œuvre. Voyez les
fission de Zoroastre sur la Fables
dévoilées, liv. 2. c. 1.
création du monde & la AB YLA, montagne d'A-
,
manifestation de la lumiere. frique
Un Auteur anonyme, qui Gibraltar. auprès du détroit de
C'est une des co-
s arroge le nom de Philoso- lomnes d'Hercule. On
phe Hermétique sans l'être la
nomme aujourd'hui Almi-
en effet; a, lait une disierta- Tla. Voyez les Fables Egyp-
tiennes & Grecques dévoi- de ce que, par sa vertu acti-
lées liv. 5.
,
ve, il purifie leur leton, &
ACAID. C'est un des le fait passer de la couleur
noms barbares que les Chy- noire à la blanche, qu'ils ap-
/mifles ont donné au vinai- pellent lumiere.
ACHAMÈCH. Quel-
gre.
ACALACH, ou le Sel, ques Chymistes ont donné
suivant la façon de s'expri- ce nom aux scories de l'ar-
mer des Sénateurs de la Phi- gent. Johnson.
lofophie Spagyrique. Pla- ACHELOYS Fleuve
niscampi. de la Grece, que les , Poëtes
ACALAI, c'est le Sel. ont feint être fils du Soleil &
AC ANOR, pot de terre de la Terre ravageoit tou-
,
percé de plusieurs trous dans tes les terres qu'il arrosoit ;
son fond & dans ses côtés. Hercules le lia.
Johnson 6, Paracelse. Cet Acheloys, selon les
,
ACARTUM, est un des Philosophes Spagyriques
philosophi-,
noms du minium. D'autres est le Mercure
le nomment Azimar. que dont les esprits consu-
ACATO, ou la Suye. ment & dissolvent tout ce
.ACAZDIR ou ALCA- qu'on y met. Le Philosophe,
NI, ou ALOMBA. C'est comme un autre Hercule, le
la même chose que le Jupiter lie, c'est-à-dire, fixe & coa-
des Chymistes ou l'étain. gule ces esprits selon l'Art;
Johnson. ,
& par ce moyen lui arrache
ACCATUM, signifie le une corne., qui devient corne
clinquant, l'oripeau. d'abondance, c-est-à-dire
ACEDIA,ouACADIA fait la pierre ,
philosophale,
en
suivant Planiscampi. Four- qui, par sa multiplication &
neau en usage dans la Spa- sa projeftion^enrichit & pro-
gyrique ainsi nommé de ce duit l'abondance de toutes
qu'il ne ,demande que très- sortes de biens. Voyez les
peu de soins pour y entrete- Fables Egypt. &. Grecques
nir le feu. dévoilées, liv. 5.
ACETUM ACERRI- ACHERON, Fleuve de
MUM, Eau mercurielle des l'Enfer le premier qui se
,
Sages. présentoit aux ombres qui
ACHACHI, ou Eau de descendoient dans l'Empire
lumiere : c'est le Mercure des de Pluton. C'est la première
Philosophes ; ainsi nommé putréfaction de la matière
avant l'entiere dissolution. qui a donné occasionà plus
Les Poëtes ont feint en con- d'un Chymiste de chercher
séquence que les eaux de la pierre philosophale dans
ce fleuve prétendu étoient l'acier, métal que l'on em-i
puantes, ameres & de très- ploye à faire des outils ; mais
mauvais goût. Ce qui a fait en vain travaillent - ils sur
dire aux Philosophes Her- ce métal comme sur les au-
métiques que leur eau mer-
, tres. L'acier des Sages est la
curielle dans cet état, est mine de leur or philosophi-
amere, tentant l'odeur des que, un esprit pur par-delTus
cadavres, & très-venimeuse. tout, un feu infernal & se-
Voyez les Fables Egypt. &. cret , très-volatil dans son
Grecq. dévoilées, 1. 3. c. 6. genre, & receptacle des ver-
ACHERUSE, marais tus supérieures & inférieu-
ou lac de la Tesprotie, par res , le miracle du monde,
lequel passe le fleuve Ache- que Dieu a scellé de son
ron, qui de-là va se précipi- sceau, enfin la clef de tout
ter dans les Enfers. C'est par- l'œuvre philosophique. C'est
là que Pluton se sauva quand la partie la plus pure & vo-
il enleva Proserpine. Voyez latile de la matiere, dont les
l'explication de cette fable Sages font le grand œuvre.
dans le livre 4e des Fables Il n'a point d'autres noms
Egypt. & Grecq. dévoilées, dans aucune langue, qui ne
chap. de Cerès. signifie la quintessence des
ACHILLE, fils de Pélée chojes de l'Univers. Les Phi-
& de Thétis, Héros sans losophes lui ont donné le
lequel les Grecs n'auroient nom d'acier, parce qu'il a
pû s'emparer de la ville de une telle sympathie avec !a
Troie. Voyez cette fable & terre d'où on l'extrait, qu'il
ion explication dans tout le y est sans celle rappelle ,
cours du livre 6e des Fables

comme à son Aiman.


Egypt. & Grecq. dévoilées. ACORDINA c'est la
ACIDE Or philosophi- Tuthie. ,
3
que, souphre des Sages, ou ACRISE pere de Da-
le magistere parvenu à la ,
naé mere de Persée, qui cou-
couleur rouge.
pa la tête de Méduse, dont
ACIER. Les Philosophes le seul aspect transformoit
ont beaucoup parlé de leur tous les êtres vivans en ro-
acier, entr'autres le Cosmo- chers. Voyez cette fable &
polite & le Philalethe,.Ce Çg £on explication chymique
Hans le 3e livre des Fables ADARNECH, eu
Egypt. & Grecq. dévoilées, ADARNETH, ou AZAR-
chap. 14. §. 3. NET. C'est l'orpiment, en
ACSUO. Terme de la termes de Chymie.
Philosophie Spagyrique ADARRIS. La fleur ou
>
qu'on emploie pour signifier l'écume salée de l'eau de la
le coral rouge. mer.
ACUREB, veut dire du ADDITION. Voyei
Verre. Planifcampi. AJOUTER.
A C U S T O signifie le ADEBESSI. C'estla tor-
Nitre. , tue dç^Philosophes, c'est-
ADABISI ou ADE- dire récorce qui renferme la
B E ZI. Tortue des Philoso- vraie matiere du mercure
phes Spagyriques. des Sages. Un Auteur inter-
ADAM est un nom que rogé qu'elle étoit la matiere
les Philosophes ont donné à crue de KArt, répondit : c'est
leur magistere lorsqu'il est la tortue avec la graisse de l'a
parfait au rouge parce que vigne ; & un emblême phi-
,
leur matiere etant la quin- loiophique représente Basile
tesTence de l'Univers & la Valentin apprêtant une .tor-
prerniere matiere de tous les tue avec du vin.
individus de la Nature, elle ADEG. Lait aigri. lohns.
a un parfait rapport avec ADECH. Les Philoso-
Adam, dans lequel Dieu ra- phes Hermétiques donnent
massa la plus pure substance ce nom à la partie de l'hom-
de tous les êtres, & que d'ail- me que nous nommons com-
leurs Adam, qui signifie rou- munément l'aîné ; quelque-
ge, exprime la couleur & les fois ils entendent aussi l'es-
qualités du magistere. prit qui se forme des idées
ADAMITE. Espece de ,
communes des choses pour
tartre blanc, ou terre feuil- les imiter dans les ouvrages
lée, que les PhilosophesHer- de ses mains.
métiques ont nommé Terre ADEHEM (>ti ALHO-
Adamïque Tartre Terre HONEC. Lame de fer, de
,
vierge, Adamita, &c. , cuivre ou d'autres matieres.
ADAPTATION. Voyeï Johnson.
CONVENANCE. ADER ou ADO ou
ADARIGE. Nom que ADHO. Lait , frais & ,
nour
quelques Chymistes ont veau duquel on a enlevé I*.
donné au sel armoniac. ,On crème, Johnson.
dit. aussi A dir ige. A iii
ADES. Voyez PLUTON. ADMETE, Roi de Thes-
ADHJEG. Esprit qui en- salie dont Apollon après
, ,
tretient la vie. & le mouve- avoir été chasse du Ciel, gar-
dans.le,corps des ani- da les troupeaux. Apollon
ment
maux. tes Philosophes Her- en ayant été bien traité, ob-
métique^ 4>fHpguent- dans tint des Parques qu'il ne
l'homme trois parties qui mourroit pas s'il trouvoit
,
constituentjspn humanité :,quelqu'un qui voulût bien
sçavoir; l'ame, .I esprit & le s'offrir à la mort pour lui.
Lame immortelle & Alceste son épouse & son
corps.
spirituelle, qui se nourrit & amante se présenta, & fut
s'entretient de Dieu même, sacrifiée. Hercules descendit
comme en .étant une espece dans le ténébreux séjour de
d'extension, suivant ce qu'en Pluton, en ayant délivré
dit Hermès dans son Ascle- Alceste, il la rendit à Ad-
pius ; l'esprit qui tient com- mete son ami. Voye" AL-
me le milieu entre l'ame & CESTE.
le corps pour les unir en- ADMINISTRER. Don-
semble, & qui senourritde ner fournir, procurer.
ce qu'il y a de plus subtile ,
ADMISURAB. C'estla
f
dans la nature, & de la quin- terre philosophique.
teflence des élémens au ADO. Vaye" ADER.
, ADONI ADES ou
moyen de la respiration ; &
enfin le corps craÍfe & ter- ADONIENNES. Fêtes en
restre, qui Ce nourrit de terre l'honneur d'Adonis. Voyez
& d'eau, comme en ayant son article.
été composé. Voyez le Trai- ADONIS. La Fable nous
té de Physique dans le pre- rapporte qu'Adonis fut aimé
mier volume des Fables , de Vénus ; qu'il fut tué à la
Egyptiennes & Grecquqs chasse par un sanglier fu-
dévoilées & réduites au mê- rieux & que Vénus en étant
s
me principe dont ce Dic- informée, accourut à lui pour
tionnaire n'est, qu'une espece le secourir ; elle rencontra
de Table raisonnée. dans son chemin un rosier à
ADHEBE^même chose fleurs blanches, aux épines
quAJec. duquels'étant piquée le pied,
ADHO. Voyet ADER. il en sortit du fang qui chan-
ADIBAT. Mercure des gea en rouge la couleur blan-
Philosophes Hermétiques. clje des fleurs. Les Syriens
ADIRLAPIS. Cest le adoroient particulièrement
Sel armoniac.
f Adonis, comme les Egyp- cuisson desPhilosophes n'est
tiens Apis ; l'un & l'autre si- qu'une pure digeslion conti-
gnifioient la matiere Philo- nuée au même degré du feu
l
iophique, qui aimée de V é- des Sages.
nus, c'est-à-dire de la Lune ADR'AM, ou Sel gem-
Philosophique, se réuni lient me.
>
ensemble & se prêtent un ADRARAGI. L'un des
secours mutuel, Isis & Osiris noms que les anciens Chy-
,
étoient le mari & la femme,
le frere & la sœur le fils &
la mere ; & les deux hiftoi-
misses ont donné au safrati
commun, & que les Chy-
misses Hermétiques donnent
res sont tout-à-fait sembla- à la matiere de leur Art
3
bles. Un sanglier tue Ado- quand elle est parvenue par
nis, Vénus y court; Typhon la cuisson à la couleur sa-
tue Osiris , Isis y accourt : frannée.
celle-» ramasse les membres ADRASTÉ. Nymphe
dispersés d'Osiris,V énus ca- aux soins de laquelle Rhée
che Adonis blesse sous une confia l'éducation de son fils
laitue. Tout cela représente Jupiter, après l'avoir sauvé
allégoriquement ce qui se de la voracité de Saturne»
pasle dans le vase Philoso- Voyez les Fables Egypt. &
phique comme le sçavent Grecques, liv. 3. chap. 4.
,
les Adeptes. Voyez l'expli- ADROP. Nom que les
cation cie cette fi&ion dans Philosophes Hermétiques
les Fables Egyptiennes & ont donné à la matiere qu'ils
Grecques dévoilées T. 2. employent dans le grand
ADORAT. Terme bar- ,
oeuvre. Guy du Mont ( Gui-
bare de Chymie, qui signi- do de Monte) a fait un Trtité
fie le poids de quatre livres. qui a pour titre de Philoso-,
ADOS ouADOT. Eau phico Adrop, inséré dans le
ferrée. Elle-se fait en faisant VIe tome du Théâtre Chy-
rougir au feu un morceau de mique.
fer plusieurs fois & qu'on ADSAMAR. On trou-
, dans
éteint autant de fois de ve ce terme dans quelques
l'eau pure. Alchymistes, pour signifier
ADOUCIR, c'éstle urine.
même que cuire. C'est dans ADULPHUR. Cendre,
ce sens que Raymond Lulle ou sable.
dit, que leur feu adoucit les A D U M A. La pierre
choses aigres & ameres. La des Philosophes parvenue
avant qu'elle soit Fables Egypt. lX grecques
touge, dévoilées.
élixir.
ÆAQUE. V. EAQUE. iETHNA. Montagne de
' JEEÀ. Isle où Circé fai-
la Sicile, qui vomit toujours
séjour. Voyez le li- des flammes ou de la fumée.
foit son
des Fables Les Poëtes ont feint que Ju-
vre 2. chap. i.
Egyptiennes & Grecques piter renferma dessous un des
dévoilées. Géans qui vouloient chasser
ÆLLO. L'une des Har- les Dieux du ciel ; que les
pies. Voyez les Fab. Egypt. tremblemens de terre, que
& Grecq. dévoilées, liv. 2.. l'on relient dans les envi-
chap. i. rons , sont occasionnés par
ÂSON pere de Jason les mouvemens que se don-
,
Fable, fut rajeuni ne ce Géant, pour choisir
selon la
Médée après qu'elle une situation moins gênante,
par ,
l'eut fait couper en petits & que les flammes tteép. fii-:
morceaux, & fait cuire dans mée qui sortent par le som-
une chaudiere. Cette fable met de cette montagne sont,
,
felon les Chymistes ,signifie celles de la forge de Vul-
la matiere du grand œu- cain, que ce Dieu forge-
que
semble mourir dans le des foudres ,
de' lutter
vre ron
vase par la- putréfaftion, & & des armes des Héros, a
puis revit, & pour ainsi dire, établie dessous. Quelques
rajeunit en devenant poudre Chymistes donnent à leur
au blanc & puis au rouge. feu le nom SJEthna, parce
C'est ce qu'on peut voir dans que c'est un feu concentré
tous les livres des vrais Phi- & naturel qui agit perpétuel-
losophes. Voyez Jes Fables lement & dest pas toujours
citées dans l'art. précédent. ,
manifeste.
ÆSPHARA. Incinéra- ÆTHON. L'un des che-
tion de la chair ou de la subs- vaux qui rxaînoient le chai;
tance du corps des animaux. de Pluton. r. A BASTER. •
Planiscampi. JETHRA ou ETHRE.
iETÈS, Roi de Colchos, Fille de Pithée,iemme d'E-
pere de Médée , possesseur gée 3 & mere de Thésée.
de la toison d'or, que les Ar- Voyez les Fables Egypt. &
gonautes lui enleverent. 11 Grecq. dévoilées-, 1. 6. c. 3.
étoit fils du Soleil. Voyez AFFAX & AFFARIS.
ce que signifie cette fiétion, Toutes sortes d'attramens.
dan? le liv. 2, chap. 1. des AFFENIQUE ou AF-
FENICUM. Johnson dit & ce qu'elles signifierit chy-
les Chymistes donnent miquement, dans tout le li-
que
ce nom à rame des choses. vre 6. des Fables Egypt. &
AFFEOS ou AJiFR05. Grecques dévoilées.
Mot corrompu du mot grec AGAR. Nom donné à la
aphros, écume.: Les Chy- chaux des Philosophes par
misses le prennent dans le les Alchymistes , & à la
même sens. chaux commune par quel-
AFFERMER. Assurer, ques anciens sénateurs de la
donner pour certain. Chymie vulgaire. Ils l'ont
AFFIDRA. C'est la cé- aussi appellée Algit, & Al-
ruse. gerit.
AFFLAMBER.. Voyet AGAZOPH. Voyet PE-
ENFLAMBER. RIMINEL.
AFFORMAS. Ancien AGE D'OR ou SIECLE
terme chymique , qui veut D'OR. Tems du regne de'
dire du verre. Saturne. Voyez ce qu'on
AFFRAGAR. C'est le doit entendre par l'âge d'or ,
minium ielonRullandus, & dans le liv.-2. chap. 6. des
le vert-de-gris suivant Pla- Fables Egypt. & Grecques
jiiscampi. dévoilées.
AFFRENGI. C'est en- AGE signifie aussi regne,
core le minium. chez les Philosophes. Voyci
AFFRODINE. Nom REGNE.
que les Chymistes ont cor- AGENOR, Pere de Cad-
rompu du grec Aphrodite s mus & d'Europe. Voyez
& par lequel ils entendent l'explication des fables in-
[Vénus, & le cuivre. ventées sous leurs noms ,
AFFROTON. Ecu- liv. 3. ch. 14- §. 5. des Fab.
meux. Voyer AFFEOS. Egypt. &Grecq. dévoilées.
AFFRP. Nom que AGENT. L'Alchymie
les Philosophes Spagyriques reconnoît plusieurs agents
donnent à la matiere du dans l'opération de l'œuvre,
grand œuvre. deux en puissance, & deux
AGALLA. Sel préparé, aétuels qui mettent en ac-
,
suivant Planiscatiipi, tion ceux qui n'étoient d'a-
AGAMEMNON. Chef bord agents qu'en puissance.
de l'armée des Grecs qui fi- Les deux agents actuels
rent le siége de T roie. V oyez sont le feu céleste & le seu
sa généalogie &["nhisioire, central qui préparent la ma-
,
tiere à l'Artisse. Après la pré- tinuel , qu'il ne produit point
paration de la pierre faite par de vapeurs s'il n'est excité
,
l'Artiste, ces deux agents le avec trop de violence ; qu'il
réduisent en un seul, qui est participai soufre, qu'il n'est
le feu philosophique. point pris ou tiré de la ma-
Les deux agents en puis- tiere, qu'il dissout & ramas-
sance sont le loutre & le feu se, qu'il calcine, congele &
inné de la matiere, qui pour coagule tout ; qu'il s'acquiert
devenir agents aéluels n'ont par industrie & par l'art, &
besoin que d'être excités par qu il coûte peu de frais, s'il
le feu philosophique. Il y a en coûte quelques-uns.
encore un autre agent sur AGNEAU est aussi un
lequel les Philosophes ont des noms de la matiere
presque tous gardé le filen- les vrais Chymistes
que
em-
ce, & rejettent même en ployent pour faire la pierre
le
apparence ; c'est le feu élé- Philosophale. Quand cette
mentaire qu'ils ne nomment matiere a pasTé les diffé-
par
jamais & dont ils ne par- rentes préparations requises
3
lent que par énigmes, pour pour la purifier de ses parties
tromper & donner la tor- hétérogènes, on lui donne
ture à ceux qui veulent en- quelquefois le nom &agneau
treprendre le grand oeuvre. sans tache immacu-
Après la connoissance de la latus , agnus
, comme on peut le
matiere tout le secret gît voir dans le livre qui
,
dans l'administration a pour
& le titre : Enarratio methodica
régime de ce feu. trium Gebri verborum com-
AGENT. L'agent interne posé Philalethe.
.
des Al chymistes est le feu par
AHOT. Nom donné au
inné de la matiere qui étant lait des Philosophes
excité par l'externe, digere, appellent lgit de la ,
qu'ils
Vierge,
putréfie, & cuit cette ma- & les Chymistes vul-
tiere.beaucoup mieux que
que le gaires donnent au lait com-
feu élémentaire ne sçauroit
faire. Cet agent est le plus mun. AHUSAL. C'est le sou-
grand secret de l'Art; & fre Philosophique-, &
pour
l obtenir, il faut se comporter le soufre non
vulgaire comme
comme Thetis avec Achille. l ont mal interprêté, la plu-
Un des Ecrivains modernes des Chymistes; qui l'ont
ssir cet Art ( Pontanus dit, part
) aussi nommé Akibot, Al-
.qu'il est minéral, égal,
con- chimit%
.
AJAR, ou Pierre Bori- matiere en le réincrudant.
que. Chaque sublimation, sui-
AIARAZATH. Voyeç vant Philalethe, eil: une ai-
ALAHABAR. gle ; & quoique sept suffi-
AJAX. Héros Grec qui fent, on peut les pousser Itis-
se signala au siége de Troie, qu'à dix. Ainsi quand ils di-
& qui ayant yiolé Cassan- sent qu'il faut mettre sept ai-
dre dans le temple de Mi- gles pour combattre le lion,
nerve, fut foudroyé par cette nous n'entendons pas, dit le
Déesse en punition de son même Auteur qu'il faille
, de
crime. Voyez son histoire, mettre sept parties mer-
liv. 6. des Fables Egyptien- cure ou de volatil contre le
nes & Grecques dévoilées. lion ou une partie du fixe,
Il y avoit au même iiége mais notre mercure sublimé
un autre Héros du même & exalté sept fois. Plus il y
nom , fils de Telamon & aura d'aigles contre le lion ,
d'Hesione ; il disputa avec dir Basile Valentin, moins
Ulysse pour avoir les armes le combat sera long. Tour-
d'Achille. Voyez le livre ci- mentez le lion , ajoûte le
té ci-devant. même Auteur, jusqu'à ce
AIBACHEST ou AI- que l'ennui le prenne & qu'il
BATHEST.Nomquequel- quel- desire la mort. Faites-en
ques Chymistes ont donné à autant de l'aigle jusqu'à ce
la matiere de la pierre puri- qu'elle pleure ; recueillez ses
fiée de ses parties hétérogê- larmes & le sang du lion, &

nes ; & parvenu au blanc mêlez-les ensemble dans le
après la putréfaction. vase philosophique. T out ce-
AIDONÉE. VOYCI PLU- la ne signifie que la dissolui-
TON. tion de la matiere, & sa vo-
AIGLE. Nom que les latisation.
Philosophes Hermétiques L'AIGLE étoit un oiseau
ont donné à leur mercure consaçré à Jupiter, par la
après sa sublimation. Ils raison que le Mercure des
l'ont ainsi appellé, premie- Sages se volatilise & em-
,
rement à c.use de sa volati- porte le fixe avec lui, dans
lité; secondement, parce que le tems que le Jupiter des
comme l'aigle dévore les au- Philosophes ou la couleur
,
tres oiseaux, le mercure des grise, succéde à Saturne, ou
Sages détruit, dévore, & ré- à la couleur noire. L'aigle
duit l'or niême à sa première que Jupiter envoya pour dé-
vorer le foye de Promethée, mie vulgaire , & volat;li'fai
ne signifie aussi que l'avion tion de la matiere dans 1q
du volatil sur le fixe ou pierre sens Hermétique.,
ignée, qu'ils ontappellé mi- AIGLE volante. Mercure
niere de fèu célejle. C'est des Philosophes.
pourquoi on a feint que Pro- AIGU. C'est le magistere
methée. avoit volé le feu du au rouge.
ciel ; & que pour le punir, AIMAN. Les Sages n'ont
Jupiter le fit attacher à un pas fait moins d'éloges de
rocher qui désigne la pierre leur aiman que de leur acier.
j
fixe des Sages, & que son Mais il ne faut
pas s'imagi-
foye, la partie la plus chaude ner que cet aiman soit l'ai-
de l'homme, y étoit conti- man vulgaire. Ils ne lui ont
nuellement dévoré par un donné ce nom qu'à cause de
aigle, quelques-uns ont dit sa sympathie naturelle
avec
un vautour, ce qut revient ce qu'ils appellent leur acier.
au même. Cette aigle étoit Celui-ci est la mine de leur
dite, pour cette raison, fille or, & Y aiman est la mine de
de Typhon & d'Echidna, leur acier. Le de cet
c'en:-à-dire de la putréfac- aiman renferme centre
un sel ca-
tion de la matiere. Voyez che un menstrue à
,
les Fables Egypt. &Grecq. calciner l'or philosophique.propre
dévoilées, liv. 5. ch. 17. Ce sel préparé forme leur
Les Spagyriques appel- mercure, lequel ils font
avec
lent Aigle le sel armoniac, le magistere des Sages
& le mercure sublimé, à blanc & au
au rouge. Il devient
cause de la facilité avec la-
une mine de feu céleste, qui
quelle ils le subliment. Mais sert de ferment à leur pierre,
ce n'est ni du mercure vul- pour la multiplier en faire
gaire ni du sel armoniac des l'élixir, la poudre de, projec-
,
Droguistes qu'on doit l'en- tion & la médecine univer-
tendre c'est de ceux des felle.s Et cela se fait par
,
Philosophes. tout
une opération simple, sans
AIGLE dévorant le lion. beaucoup de frais,
Expression Hermétique, qui mais dans
un tems un peu long. Les
exprime la volatilisation du Sages donnent aussi le
fixe par le volatil, ou du sou- ,d' nom
aiman à leur mercure déja
fre par le mercure des Sages. fait,
& à la partie fixée de
AIGLE étendue. Sel ar- la matiere qui fixe la
vola-»
"moniaçJublimé dans la Chy- tile.
- •
AJOUTER. On ne doit duquel, en continuant l'opé-
pas 3 par ce terme , penser ration , on fait la terre, & de
que les Philosophes préten- cette terre le feu. Et ainsi
dent qu'il faille ajouter une nous convertÍÍfons les élé-
matiere nouvelle à celle qui mens l'un en l'autre ; car en
est déja dans le vase, mais convertissant les.élémens on
feulement qu'il faut conti- trouve ce .qu'on cherche.
nuer à cuire. Et quand ils di- L'air des Philosophes n'est
fent nous n'ôtons ri^n ni donc qu'une eau coagulée
,
nous n'ajoutons rien à la par le feu, & réduite en-pou-
pierre, il faut les entendre à dre ou fleurs blanches très-
la lettre ; mais quands ils di- subtiles.
sent ensuite nous en ôtons AIRAIN D'HERMÈS.
seulement le3 superflus & Terme de Chymie dont se
, 3
servent les Philosophes
nous lui ajoutons ce qui lui Her-
manque, c'est - à - dire que métiques pou(signifier le
,
nous lui donnons la perfec- corps imparfait dont ils doi-
tion qu'elle n'avoit pas, au vent se servir pour l'œuvre
moyen des opérations du de la pierre. Ils lui donnent
magistere. également ce nom, avant
AIR, est aussi un nom qu'il soit purifié de ses hété-
que les Chymistes Hermé- rogénéités comme pendant
,
tiques donnent à leur mer- la putréfaction & la décoc-
cure subtilisé, & sublimé en tion continuée qu'il lui faut
fleurs blanches, ou terre très- pour le rendre soufre incom-
tenue , qu'ils appellent aussi bustible. Ils le nomment aussi
F O ifeau d'Hermès, l'Aigle, Laiton^Orplment^Lïon. verts
&c. Alexandre dit dans la Arfehic & de divers autres
Tourbe, ou Code de vérité 3
noms qu'on peut voir au ter-
3
quand vous aurez tiré l'eau me Matiere, & dans les ar-
de l'air l'air du feu, & le ticles qui les concernent.
feu de la, terre, vous aurez AIRAIN NOIR. Matiere
fait tout l'oeuvre. Aristote le des Philosophes pendant la
Chymiste dit aussi : il faut putréfaction ou" leur laiton
,
changer l'air en eau, con- qu'il faut blanchir.
' vertir cette eau en feu, de AIRAIN BLANC. C'est le
ce feu extraire Y air ; car c'est laiton blanchi, ou la pierre
du feu chymique fixé & de au blanc.
l'on , l'air,
fait AIRAIN INCOMBUSTI-
notre eau que
Qu'il faut convertir en feu , BLE, Magistere au RÇUGE, -
parfait, parce qu'alors il ne ALCEANI. Terme de
craint plus les atteintes du science Hermétique. C'est le
feu. changement de la forme su-
AIR A Z AT. Quelques perficielle des métaux, com-
Chymistes ont donné ce me la déalbation de Vénus,
nom au Saturne, mais-il faut qui est une fausse teinture de
l'entendre de celui des Phi- Lune ou argent 3 &c. Pla-
losophes. nifcampi.
AITMAD. C'est l'anti- ALAFAR. C'efl le vase
moine vulgaire suivant les Philosophique , & non le

,
Chymistes, l'antimoine Sa- vase de verre qui renferme
turnial ou Philosophique la matiere de l'œuvre.
quand on le prend Hermé-
, ALAFARANGI. Adion
tiquement. Voyez le livre de laver & d'épurer le plomb
d'Artephius à ce sujet. brûlé. Planifcampi.
AIZOI. Johnson donne ALAFOR, ou le Sel al-
ce nom à la joubarbe, dans kali.
son traité d e Lue Hungaricâ, ALAHABAR ou A-
pag. 100. LOOC. Même chose qu'A-
AKEM. Paracelse a em- labari.
ployé ce terme pour signi- ALARTAR. C'est l'sses-
fier du beurre cuit. Johnson. uflum, ou cuivre brûlé.
AKIBRI T. Voyer AL- ALASALET. Quelques
Chymistes ont donné ce
KIBRIC.
AKILIBA T ou 'ALO- nom au sel armoniac.
TIN. C'est la tirebenthine, ALASTROB. Voyer
suivant Planiscampi. ALABARI.
ALABARI ou AIRA- ALATANS. Nom que
ZAT. Plomb des Philoso- quelques-uns ont donné à la
phes, qu'ils ont aussi appellé litharge. Johnson.
Cœur de Saturne. C'est pro- ALAURAT. C'est le
prement la matiere de l'Art, nitre des Philosophes &
qui se tire de la race de Sa- , sur
non le salpêtre vulgaire,
turne. lequel tant de Chymistes se
ALACAB. Sel armoniac sont exercés à pure perte.
Philosophique, que les Chy- ALAZER. SoiUre vif,
misses vulgaires interprêtent
ou Ambrosien. Il est rou-
du sel armoniac commun. geâtre, transparent, & res-
ALACAP. Voy. AIGLE semble beaucoup à l'orpi-
des Philosophes. ment fixé. Quelques Chy*
misses peu versés dans le vé- sont mcombuiubles. Les an-
ritable sens des Auteurs Her- ciens se servoient de la scis-
métiques particulièrement sile, qui ressemble à l'alun
, de plume pour faire une
de Geber j ont pris ce soufre ,laquelle ils brû-
pour celui des Philosophes, toile dans
qui n'est jtutre que leur ma- loient les corps des morts,
tiere parvenne à la couleur pour en conserver les cen-
dè ce soufre Ambrosien, au dres. On trouve ces deux
moyen de la cuisson Philo- sortes d'amianthes sur les
fophicfue. montagnes des Pyrenées. Il
ALBAIT ou ALFURA. y croît aussi une plante, si
Un des noms de la céruse. nous en croyons Pomet, qui
ALBANUM. Sel d'urine. mise dans l'eau pour y être
ALBARAS. Arsenic. roüie comme le chanvre, &
ALB AR iERIS. Terre ensuite travaillée de même,
feuillée des Philosophes, ou produit une toile incombuf-
leur laiton blanchi, leur Lu- tible.
ne , leur Diane nue ; enfin ALBETUD. Les Chy-
leur matiere parvenue au misses ont quelquefois don-
blanc. né ce nom au galbanum.
ALBERICK. Cuivre dé- ALBIFI CATION.
cappé & blanchi par quel- Voyez BLANCHIR.
ques opérations chymiques. ALBIMEC. C'est l'orpi-
On y réussit avec l'arsenic, ment.
mais le cuivre reste cassant, ALB OR. Urine.
& comme récrulifié. ALBORACH. Matiere
ALBESTOS. Matiere des Philosophes parvenue à
onétueuse, &. bitumineuse, la blancheur.
combustible, de couleur ALBORCA. V. MER-
de fer. On la trouve dans CURE PHILOSOPHIQUE.
l'Arcadie & Johnson dit ALB OS. Creuset.
qu'on ne , peut l'éteindre ALBOTAR. Céruse.
quand elle est allumée. Je ALBOTIM ALBO..
,
croirois que cet Auteur se TAI, ALBOTRA. Même
trompe, & qu'il a pris le sens chose que Albotar, ou cé-
contraire, de celui qu'il fal- ruse.
loit parce que la pierre
,
ALBUSAO. C'est le
amianthe qui est de deux soufre des Sages ; quelques
especes, se, nomme Albejîes Chymistes ont donné ce
& Albejlon,)u.unQ &. l'aùtre nom. au soufre commun.
ALCABRICK. P. AL- dire qu en termes de -lo.> *
sophie Hermétique lait ai- -
KIBRICK. ,
ALCADY. Vitriol ou at- gri 6l mercure des Sages ne ;
blanc sel blanc font qu'une même chose.
trament , ou ALCEBRIS VIF. C'est,
des Sages.
ALCAFIEL. Antimoine en Chymie , le Soufre vif
Philosophique ou matiere ou naturel ; mais dans l'art
Saturnienne propre a 1 'oeu- Hermétique, c'est la pierre
des Sages. ignée la matiere parvenue
vre ,
ALCALHAL. Vinaigre au rouge dans la premiere
de Chymie vul- opération des Philosophes.
en termes ALCÉE. V. HERCULE.
gaire ; mais ce vinaigre n'est
celui des Philoibphes, ALCESTE, fille de Pe-
pas
qui n'est autre chose que leur lias & femme d'Admete ,
pontique, ou leur mer- offrit sa vie pour sauver celle
eau
dissolvant. de son mari. Hercules def-
cure
ALCALIGATAM. cendit aux Enfers ; après y
Composition chymique fai- avoir lié le Cerbere , il ra-
te avec de la mumie & de mena Alceste dans le séjour
l'esprit alkali ; si l'on y ajoutedes vivans, & la rendit à son
du mercure doux, c'est, dit époux. Voyez le liv. 5. ch.
Planiscampi, un admirable 21. des Fables Egypt. &
remede pour la goutte, & Grecques dévoilées.
sur-tout si elle procède d'un ALCHABRIC. VOYEI
reste de maladie vénérienne. ALKIBRIC.
ALCAMOR. V. ALA- ALCHAEST. i,,oyel
HABAR. ALKAEST.
ALCANI. V. AC,&ZDIR. ALCHARIT ou ZAI-
ALCANNA oif ALCO- BACH. C'est le mercure ,
NA. Eipece de canne ou mais celui des PhiloÍophes.
arbrisseau creux & noueux, ALCHAZANON. floue
dont les Arabes se servoient qui tombe des meules a ai-
autrefois pour faire des pi- guiser. On en fait un maStic
ques. On l'employe aujour- excellent. Johnson.
d'hui dans là médecine au ALCHIERAM. Nom
lieu de gayac. Johnson. que quelques ChymiÍ1:es ont
ALCAOL signifie quel- donné à la tête morte qui
quefoÍs du lait aigri, & d'au- reste au fond de la cucurbite
tres fois du mercure. John- après la distillation. Rull,z.,i-
flan Cet Auteur auroit dû dus.
,
ALCHI4
ALCHITRAM , le mê- La fausse Alchymie ne
me cp?Alchieram. On trou- peut mieux se définir, que
ve ce nom dans quelques l'art de se rendre misérable
Chymistes pour signifier
, tant du côté de la fortune
J'huile de genievre, la poix que de la santé.
liquide, & Rullandus le don- La vraie consiste à per-
ne à l'arsenic préparé. fectionner les métaux à
ALCHITURA. C'estla ,
entretenir la fanté. La fausse
poix liquide. à détruire l'un &. l'autre.
ALCHONOR. P. ALA- La premiere emploie les
HABAR. agens de la Nature, & imite
ALCHYMIE. Presque ses opérations. La sécondai
tous les Auteurs varient sur travaille sur des principes
la définition de cette science, erronnés, & emploie pour
parce qu'il y en a de deux agent le tyran &. le destruc-
sortes, l'une vraie & l'autre teur de la Nature.
fausse. La premiere se défi- La premiere, d'une ma-
nit, felon Denis Zachaire, tiere vile &. en petite quan-
une partie de la Philosophie tité fait une chose très-pré-
,
naturelle, qui apprend à faire cieuse. La seconde, d'une
les métaux sur la terre, en matiere très-précieuse, de
imitant les opérations de la l'or même, fait une matiere
Nature sous terre d'aussi très-vile, de la fumée & de
, Para-
près qu'il est possible. la cendre.
celse dit que 1" Alchymie est Le récitât de la vraie est
une science qui montre à la guérison prompte de tou-
.!ransmuer les genres des mé- tes les maladies qui affligent
taux l'un en l'autre. l'humanité. Le résultat de la
Mais la vraie définition fausse sont ces mêmes maux
qu'on peut tirer de tout ce qui surviennent communé-»
,
que les bons Auteurs disent ment aux souffleurs.
de la vraie Alchymie, est L' Alchymie est tombée
telle : l'Alchymie est une dans le mépris depuis que
3
science, &. l'art de faire une le grand nombre de mauvais
poudre fermentative qui Artistes en ont imposé aux
,
transmue les métaux impar- gens trop crédules & igno-
faits en or, & qui sert de re- rans, par leurs supercherie:-.
mede universel à tous les L'or ee,. l'objet de l'ambition
v maux naturels des hommes, des hommes ; les dangers
des animaux & des plantes* auxquels l'on, est obligé 4f
" sur mer & surprécieux
S'exposer terre, couvertes utiles a la 10Clétét;
Les vrais Alchymistes ne
pour se procurer ce
métal, ne rebutent que peu font point trophée de leur
Un homme se pré- Science ; ils ne cherchent pas
de gens. l'argent d'au-
sente ; il sçait dit-il ,
à excroquer
»
croître dans trui, parce que, comme di-
moyen de faire mi- soit Morien au Roi Calid
maison la ,
votre propre
niere-de tous les tresors, sans celui qui poilède tout 3 n'a
d'autres risques que celui besoin de rien. Ils font part
d'une partie de ceux que de leurs biens à ceux qui en
possédés. Sur son ver- manquent. Ils ne vendent
vous
biage dont on ne connoît point leur secret ; s'ils en
, faux qu'on communiquent la connois-
pas le parce
,
ignore le procédé de la Na- sance à quelques amis 3 ce
se laisse gagner on n'est encore qu'à ceux qu'ils
ture , on ,
ferne son or, & l'on ne re- croient dignes de le posseder
cueille que de la fumée ; on & d'en faire usage felon le
se ruine, on finit enfin par bon plaisir de Dieu. Ils con-
détester l'imposteur, & dou. noiflent la Nature & ses opé-

,
ter de la vérité de l'existence rations , & se servent de ces
de l'Alchymie parce qu'on connoissances, pour parve-
n'est pas parvenu au but nir , comme dit S. Paul, à
qu'elle se propose en pre- celle du Créateur. Qu'on lise
nant un chemin opposé à ce- les ouvrages d'Hermès Tris»
lui qui v conduit. méiïiste leur chef, ceux de
Il est peu d'Artifles vrais Geber, de Morien, de Saint-

'Alchyrnisies ; il en est beau- Raymond Lulle, du Cosmo-


coup qui travaillent selon les polite, de d'Espagnes, & de
principes de laChymie vul- tant d'autres Philosophes AI-
gaire. Ces derniers puisent chymistes. Il n'en est pas tin
dans leur art des sophistica- seul qui ne prêche sans cessè
tions sans nombre ; c'est lui l'amour de Dieu & du pro-
qui fournit tous ces impos- chain qui ne déclame con-
,
teurs, qui après s'être rui- tre les faux Alchymistes, &
,nés cherchent à ruiner les qui ne publie hautement que
,
autres. C'est lui que l'on de- les procédés de la vraie Chy-
vroit mépriser par ces rai- mie ou Alchymie sont les
fons, si l'on n'en avoit de mêmes que ceux que la Na-
plus fortes de l'èstimer, par ture emploie, quoiqu'abbré-
le grand nombre de ses dé- gés par le secours de l'Art j
dais absolument differens les opérations alchymiques,
deceux qui font en usage n'est pas le feu vulgaire de
dans la Chymie vulgaire. nos cuisines, connu tous le
Qu'on ne se flatte donc pas. nom de feu élémentaire.
d'y parvenir par son moyen ; C'est un feu céleste répandu
& qu'elle serve de pierre de par-tout, qui est la princi-
t-ouche à ceux qui seroient pale cause de la pierre tant
}
exposés à être trompés par vantée des Philofbphes, dont
des charlatans & des impos- ils disent qu'il est le pere. Et
teurs. ce feu n'agiroit cependant,
Le type ou modéle de pas, s'il n'étoit excité par un
Yart Alchymique ou Hermé- feu céleste volatil, qui se tire
tique n'est autre que la Na- par la distillation philofophi-
,
ture elle-même. L'Art plus que d'une terre connue des
puissant que la Nature, par Philosophes, qu'ils appellent
les mêmes voyes qu'elle lui la mere de leur pierre. Be-
marque, dégage, en certains cher a pris la défense & dé-
cas , plus parfaitement les montré l'existence de l'Al-*-
vertus naturelles des corps chymie, dans son Supplé-
des prisons où elles étoient ment de sa Physique.
renfermées ; il amplifie leur ALCIMAD.-Voyez Al-
sphere d'aétivité, & rassem- TIMAD.
ble les principes qui les vivi- AL CIME DE, femme
fient. d'Eson & mere de JaÍon.
Les opérations de la Na- Voyez les Fables Egypt. & *

ture ne différent qu'en ter- Grecques dévoilées, liv. 2.


mes seulement des opéra- chap.i.
tions de l' l'Ale hy mie, qui sont ALCMENE, femme
au nombre de sept ; sçavoir, d'Amphytrion, fut trompée
calcination, putréfaction, fo- par Jupiter, fous la forme de
lution, distillation, sublima- son époux, & avec le secours
tion, conjonction, coagula- de Mercure fous la figure de
tion ou fixation. Mais ces ter- Sosie ; il en naquit Hercu-
mes doivent s'entendre phi- le. Les Alchymistes disent
losophiquement, c'est-à-dire qu'Alcmene représente l'eau
conformément au procédé métallique qui est mariée
de la Nature, qu'il faut bien ,
avec l'or des Philosophes ,
connoître avant de vouloir sous le nom d'Amphytrion ;
l'imiter. Jupiter qui est le symbole du
Le feu qui sert le plus dans soufre, se joint à cette eau l.
l'adretTe du Chymiste tiles telles que la eur,,cld
par ,
farine, quand elles sont lans
ou Sosie, &. de cette union mélange. Mais ce terme ne
naît Hercule, ou le mercure
Philosophique. Voyez les s'applique gueres aujour-
Fables Egypt. & Grecques d'hui par les Chymistes qu'à
dévoilées liv. S. ch. 1. & l'esprit de vin rectifié.
divans. J ALCOOL Minéral. Subs-
ALCOB. C'est Vas- tance très-pénétrante, & la
uflum. Quelques-uns l'in* plus subtile partie des élé-
terprêtent du sel armoniac ; mens , très-fixe , & extrê-
mais il doit s'entendre du mement digérée par un seu
mercure des Philosophes. asiral & invisible. Cette
ALCOFOL. Voy. ATI- substance se trouve dans tous
MAD.On dit aussi AlcosoL les mixtes ; mais l'art l'extrait
ALCOHOL. C'est l'an- d'un seul pour la faire entrer
timoine. dans la composition de la
ALCOL. Quelques Chy* pierre philosophale & de
misses ont donné ce nom au l'élixir univerlel, qui, 1ère de
vinaigre. médecine à toutes les mala^
ALCOLISME. Action dies des trois regnes.
de triturer, broyer corro- ALCOOLISATION.
,
der, réduire en poudre. Réduction d'un corps en ses
: ;
A L C O N E. Oripeau, plus petites parties ; c'est la
laiton, en fait de Chymie ; même chose, sélon les Phi-
mais en termes Herméti- losophes Spagyriques que
,
ques , c'est le laiton des Phi- calcination philol'ophique ;,
losophes qu'il faut blanchir. car ils se servent indifférem-
,
ALCOOL Glaceati Cor- ment de l'un & de l'autre de
neoli. Poudre de cristal, très- ces termes pour exprimer la
subtile/ & impalpable. même chose. Il ne faut ce-
ALCOOL est le nom que. pendant pas confondre l'al-
les. Chymistes donnent à coolisation avec la calcina-
toutes les substances pures, tion des Chymistes vulgai-
extraites par distillations, ou res ; car dans la science Her-
autrement , des corps des métique on ne se sert de ce
animaux, végétaux ou miné- ,
dernier terme que par simi-
raux. C'est ce que d'autres., litude.
appellent Mfprits. ALCOPHIL NOIR, Ar..
Paracelsè donne aussi ce cophil nigra. C'est un des
nom aux poudres très-sub- noms que les Al chymistes
.
' )bitt donné à l'antimoine. On liélorius. Especede pierre
dit aussi Alcophit. brillante & presque transpa-
ALCORE. C'est -le talc. rente comme du criStal, de
ALCUBRIT ou ALCU- la grosseur d'une féve. On
BRITH. F. ALKIBRIC. la trouve dans le ventricule
ALCUR. Soufre. des vieux chapons & des
ALEBION, frere de Li- vieux coqs, si l'on. en doit
bys tué par Hercule.Voyez croire Albert. Les anciens
,
les Fables Egypt. & Grecq. disoient que Xale&orie ren-
dévoilées liv. 5. chap. 12. doit l'homme qui la portoit
,
ALEC. C'est lesel. courageux3 très-fort; & lui.
ALECH. Même chose procuroit beaucoup de ri-
que vitriol. chesses. C'est pour cela, di-
ALECHARIT. Mercure soient - ils, que Milon Cro-
commun & non vulgaire, toniate sortoit toujours vic-
mais celui des Philosophes. torieux du combat. Ils la re-
ALECHIL. Nom que gardoient aussi comme un
quelques Chymistes ont philtre, & lui donnoient la
donné au trépied sur lequel propriété de modérer la sois.
on pose quelque vale, pen- Johnson.
dant les opérations chymi- ALEFANTES. C'est le
*fues. Flos solis.
ALECTO; L'une des Fti- ALE M B A CL Plomb
ries, qui avec ses deuxCœurs brûlé ou calciné.&
Tysiphone & Mégère, filles ALEMBIC. Les Phitoso-'
-ide TAcheron & de la Nuit, phes Hermétiques donnent
selon quelques-uns, filles de quelquefois ce nom à leur
Jupiter selon d'autres, fu- mercure, parce que c'est par
,
rent consiitUées.pour tour- (on moyen qu'ils font leurs
menter les ombres dans le prétendues distillations, stt-
royaume de Pluton. Elles blimations., &c.
représentent l'aétion de l'eau ALEMBROTH. Nom
«nercurieHe appellée Dra- que les Philosophes Spagy-
gon , sur la partie fixe de la riques ont donné quelque-
matiere pendant la putré- fois au sel de leur metcure,
,
faction & la volatilisation. qu'ils appellent aussi le sel
Voyez le livre 3. des Fables des Philosophes& la clef
Egypt. & Grecq. dévoilées, .de l'Art. ",T.
çhap. 6. ALEMBROTH est encore
ALEC TO RIE 4aiç que quelques Chy-
, nQffi;
misses ont donné &ufeî de en tait deyrni vufgaire;:
& l'aigle, des Philosophes,,
tartre , qu'ils ont aussi ap- quand il s'agit de sciences
pellé le Magistere des Ma-
eisteres* John/on. Rull. Hermétique.
ALEMZADAR. Sel ALFUR. Safran corn--
armoniac. mun pour les Chymistes, 8c :
ALERNET. Orpiment. safran des Sages, ou la ma- -
ALES. Tout sel composé tiere des Philosophes parve- -
du mélange de plusieurs au- nue, par la digestion, à la :
tres sels.
couleur de safran.
AL ET H. Jupiter des ALFURA ou ALB AIT.
Fhilosophes & l'étain des La céruse ; ou la matiere de
Cliymistes. , l'œuvre parvenue au blanc.
ALEUSANTI. Voyer ALFUSA. C'est la tu-
ALOSANTI. thie.
ALEXANTHI. Fleurs ALG ALI. Nitre. En ter-
d'airain. mes de science Hermétique*
ALEXIR. Toute méde- c'est la premiere matiere de
cine chymique. l'œuvre.
ALEZARAM. Lavurede ALG A MET. Charbon.
Îilomb, ou Saturne des Phi- - ALGATIA. Civette.
-sophes nettoyé & blanchi. ALGEROTH. Poudre
ALFACIO. V. ATIMAD. du mercure de vie.
ALFACTA ou ALFA- ALGIBICH. Voyei AL-
TA. C'est le même que dis- XIBRICK.
.
tillation. ALHENOT. Y. AiA-
ALFADIDAM. Scories, HABAR.
écume de fer non celles ALHOFOL. Antimoine:
qui restent dans ,la fournaise, ALHOHONEC. Voytt
mais celles qu'on appelle ADEHEM.
.
aussi pailles de sery qui tom- ALHOHONOC. Voyer
bent auprès de l'enclume ALAHABAR.
quand on y bat le fer au, ALIAS. Même chose que
marteau. Vase.
ALFATIDA. Cuivte ALIBA. Une des colon-
brûlé. Illignine aussi limaille nes qu'Hercule planta aux
de cuivre. confins de la Mauritanie.
ALFIDUS. Le même que Voyez les Fables Egypt. &
Céruse. Grecques dévoilées, liv.
ALFOL. Sel armoniaç^ çhap. iZç
ALIGULE. Toute -con- livre 2. 'de Nat. rerum.
f?aion chymique. Martin Rullandus dit que
ALIMENT dé la Pierre. rAlkaeJl est un mercure pré-
C'est le feu. paré non, du tartre, com-
,
ALINZADIR & ALIN- me quelques-uns l'ont cru
ZIADIR. C'efi: le sel armo- trompés par un endroit de ,
Iiiac. Van-Helmont, 011 il dit en
ALIOCAB* Sel armo- parlant de ,I' Alkaefl : Si vous.
niac. nepouve^ parvenir à décou-
ALISTITES. Sel armo- vrir ce secret du seu, appre-
n'iac. nez au moins à rendre le sel
ALIX. Sel commun pré- de tartre- volatil, pour fai-
paré. re vos dissolutions par son
ALKAEST. Liqueur moyen. Van-Helmont , de
qui, selon Paracelse & Van- Febribus.
Helmont, dissout tous les Michel Toxite dit aussï
corps visibles, & les réduit que l'Alkaefl est un mercure
à leur premiere matiere. Il préparé pour les maladies du
différé de ce que les vrais, foye.
Chymistes. appellent leur Plusieurs Chymistes ont
Mercure. Cette- dissolution: prétendu que YAlkaejl ne
est naturelle, douce, sans différoit point du grand & dt.t.
corrosion ; elle conserve la. petit circulé de- Paracelse»
semence des corps la dis- fait avec l'esprit de sel com-
pose à la génération ; au lieu mun ; d'autres ont cru l'avoir
que les diflolutian-s des Chy- trouvé dans l'étimologie dit
misses ordinaires se font par nom même Alkali ejïcom-
des eaux fortes qui partici- me si l'on disoit c'est du sel
dans , effets, du alkali mais
leurs
pent , ; comme les sels
feu élémentaire qui détruit alkalis des cendres de la
& tue , au lieu de vivifier. soude , du tartre &c. ne ,
y
C'est pourquoi les Philoso- produisoient pas l'effet de
phesLes Hermétiques disent : l'alkaefl, on imagina d'àlka-
.es Chymistes détruiÍent, siser le nitre en le fixant.
nous édifions ; ils brûlent Glauber en fit son sel, au"-
par le feu, nous par l'eau; quel il donna le. nom de sel
ils tuent, nous ressuscitons. admirable. Mais ni les uns ni
Ils lavent par l'eau, nous par les autres n'ont réussi. Un
le feu, &c. Paracelse en dé- Auteur, dont je ne me rap-
crit la préparation dans son pelle pas le' nom dit que
,
c'est une liqueur très-coffi1- tiere philoibpmqtre parve-
mune chez les Arabes. Para- nue à la couleur de pourpre
celse ni Van-Helmont n'ont dans la premiere prépara-
expliqué assez claire- tion. Alors c'est leur soufre
pas vif, leur or, leur Apollon,
ment ce qu'ils entendoient
cette liqueur dissolvante, leur miniere de feu céleste,
par
pour qu'on puisse la deviner leur Promethée, leur Osi-
par la le&urede leurs ouvra- ris, &c.
ges. Il differe du dissolvant ALKIN. Cendres gra-
des Philosophes, en ce que vellées, ou cendres des Phi-
celui-ci s'unit inséparable- losophes,, qu'il ne faut pas
ment à ce qu'il dissout, & mépriser, dit Morien, parce
l'autre s'ensépare sans dimi- qu'elles contiennent le dia-
nution. dème de leur Roi, leur Bac-
ALKAL. Cendres gra- chus, leur Esculape, &c.
yellées ou clavellées. ALKIR. C'est la fumée
4L.KALAC. Sel' fixe. & les charbons.
ALKALAP. Etain, Ju- ALKOEL. Johnsbn dit
piter. que c'est une espece de
ALKAL AT. Fleur de plomb très-fin, tiré des mi-
sel, ou sel sublimé. nes 011 l'on trouve le lapis
ALKALID. V. ALLOK. lapilli ; quelques-uns ont ap-
ALKALIE. Vase de's pelle ce plomb Antimoine.
Philosophes. ALKOOLISER. Foyer
ALKANT. Mercure des ALCOOLISATION.
)5ages. ALKOSOR. Camphre:
ALKARA. Cucurbite. ALKY-PLOMB. Voyel
ALKASOR. Pierre au .ALTEY-PLOMB.
Irouge, ou le sou&e. ALLABOR ALCA-
ALKAUT. Mercure, ou MOR ALCHONOR ,
prient vif. ,
ALLARINOCH, ALRA-,
ALKAUTUM. Nom CAS. Tous ces noms signi-
que quelques Chymistes ont fient la même chose qu'A¡.
donné à l'arsenic ; d'artres au lahabar.
cuivre brûlé ou us-uftum. ALLOR. £s-ustum en
'Johnfbn. grenailles.
ALKIBERT. Foyet AL- ALLUTEL. V. ALU-
JeIBRIC. DEL.
ALKIBIC, ALKIBRIC. ALMACAUDA. Ii-
gaufre des Sages, ou la ma. Iharge,
ALMAGRA. Les Chy- ALME ou ALMA. Eau
misses ordinaires donnent ce philosophique.
nom au bol, au cuivre, au ALMECHAFIDE. Cui-
laiton ; mais les Philosophes vre , airain.
"Chymistes ne l'entendent ALMENE. Sel gemme;
que de la matiere de leur ALMETAI. Scories de
pierre. 0 ! bon Roi, vous fer.
devez sçavoir parfaitement ALMIBA. Etain Jupi-
JI
avant toutes choÍes, que la ter.
iumée rouge & la fumée ALMISA. C'est le musc,
blanche, le lion , & si nous en croyons Planis-
& vert,
'almagra, & l'immondice de campi.
la mort, & le limpide, & le ALMISADIR ou AL-
sang, & l'eudica, & la terre MIZADIR. Vert-de-gris
3
fcctide) sont des choses dans rouille de cuivre. Paracelse
lesquelles consiste tout le semble l'entendre dans ce
magisiere. Morien. Alma- sens-là, quand il s'écrit par
gra est le laiton que j'ai nom- un Z. au lieu d'un S. Mais
mé ci-dessus la terre rouge. les Philosophes appellent
Idem. C'est-à-dire le soutre leur sel armoniac Almifa-
Philosophique. 1 dir, Alrnifadit quelque-
ALMAKIST. Litharge. fois Almifadu.
ALMARAGO. Corail. ALMISARUB. Terre
ALMARCAT. Lithar- philosophique qu'il faut
scories de l'or. cultiver , semer le
ge, ou , pour y
ALMARGAZ. Plomb grain d'or qui doit produire
séduit en litharge dans la au centuple & davantage.
,
coupelle. Voyeç TERRE FEUILLÉE.
ALMARGEN & AL- ALNEC ou ALLENEC.
MARGOL. Corail, Etain, Jupiter.
ALMARKASITE. ALO. Sel commun pour
'VoyeR MERCURE. la Chymie, & sel des métaux
ALM ARTACK. Lithar. dans le sens Hermétique.
ge calcinée. ALÇLCAF. Sel armo-
ALMARZIDA. Lithar- niac.
ge d'argent. ALOFIL. Bande de lin-
AL M AT. Céruse, ou ge qu'on employe pour
rouille de plomb. ,
Iceller les vases. Johnson.
ALMATKASITE. Ar- ALOMBA. V. AL AH A-
gent vif.. BAR^ACAZDIR. J,-.
.
>' >1.J..
ALOMBARI. Plomb ALTIMION. Scories dcl
brûlé. Planiscampi. plomb.
ALOOc. Foyet ALA- ALTINGAT. Vert-de-yî
HABAR. gris, rouille de cuivre.
ALOS. Sel en. général. ALTINURAUM. Viri
ALOSANTHI. Fleurs triol y attrament. j
de Tel. ALTIT. Assa foetida.
ALOSET. Mercure des ALTOFET. Ant*l-,i
Philosophe.s. moine. J

ALOTIN. Voyei AKI- ALUACH ou ALU*


LIBAJ". HEC. Jupiter, étain. |

ALOUS. Fils du Soleil ALUDEL ou ALU-


& d'Antiope. Voyez les Fa- TEL. Vase requis pour le
bles Egypt. & Grecques grand œuvre. Geber le dé-
>
liv. 3. chap. 14. §. 6. crit ainsi dans la 4c partie:
ALRACHAS. Voyc1 du liv. 1. de sa Somme de
ALAHAR.&R. la perseélion. L'Aludel doit-
ALSECH. Alun. être fait d'un verre épais éga"
ALSELAT. Cuivre -brù. lement par-tout; toute autre-
lé, (zs-ujlum. matiere ne vaut rien pour cet
ALSÙFIR. Couleur
rou- effet, à moins qu'elle ne soit-
ge qui survient au magistere d'une substance qui ait beaur-
des Sages à la fin des opé- coup d'affinité avec le verre ^
rations. Calid, chap. 1. des, telle que celle des cailloux..
Secrets de VAlchymie. Car le verre seul est propre
ALTAFOR. Camphre. par sa consistance & la subs.;
ALTAMBUS. Pierre tance inaltérable à retenir les
rouge , ou pierre du sangr esprits ténus & subtils des
humain ; c'est l'élixir Philo- mixtes, qui s'évaporeroient'
sophique. par les pores des autres ma-
ALT ARA. Cucurbite. tieres. Les métaux même ne-
ALTEY-PLOMP. Sel valent rien pour cela ; parce
de Saturne, ou matiere dou- que l'affinité qu'ils ont avec
ce , extraite du plomh au les esprits minéraux & mé-
moyen du. vinaigre. John- talliques en feroient une-
j'on. Foyei AME DE SA- réunion, au , lieu de les laisser
TURNE. sublimer.
" ALTHANACA. Orpi- Mais Geber comme les
ment. autres Philosophes n'enten-
ALTIMAR. ,,Es-ujqum, dent pas toujours le vase dç
cuivre cakiné,
Verre, par le terme Aludtl; pas l alun vulgaire, mais un
.souvent, & le plus commu-
nément, ils désignenttousce ,
sel principe de l'alun, des
autres sels des minéraux &
jiom le vasephilosophique, des métaux.
qu'il ne faut pas confondre ALUN ALAFURI. Sel
avec le vase dans lequel on alkali.
renferme la matiere. C'est ALUN DE ALAP. Sel de
pourquoi quand ils disent de Grece. Planiscampi.
sceller hermétiquement 1' A- ALUN ALKALI. C'est le
-ludel, cela veut dire qu'il nitre fixé.
, Sa.
faut fixer le mercure des ALUN ALKORI. Nitre
ges. VOYEZ VASE. simple.
Les Chymistes vulgaires ALUN MARIN. Esprit
ont interprêté Aludel par humide de l'air, qui vivifie
fourneau cucurbite ; lors- tous les êtres sublunaires ,
,
que les Adeptes en parlent par la chaleur qui l'accom-
en' semblant indiquer un pagne.
fourneau il faut l'entendre ALUN SYRACH,ALUN
,
de leur fourneau secret, qui ALKOKAR ALUN ALFU-
quelquefois se prend pour la ,
RIN. Alun calciné.
matiere de laquelle ils ex- ALUNIBUR. Argent;
trayent leur mercure ; d'au- Lune des Philosophes, leur
tres fois, de leur soufre ani- pierre au blanc parfait.
mé, vif, ou pierre ignée , ALUNSEL. Quelques
qui entretient & conserve le Chymistes appellent ainsi
feu interne & agissant de les goutes qui tombent du
i'œuvre. Aludel se prend en- chapiteau de l'alembic dans.
core pour le mercure même le récipient. Rullandus.
animé. ALUSAR. Manne.
ALUDIT. Mercure des
ALUSEN. Toute ma-
Sages. tiere soufrée.
ALUECH. Jupiter, A L U SIR. Nom que
étain purifié. quelques Adeptes ont don-
ALUMBOTI. Plomb né à la pierre fixée au rouge
calciné. de couleur de pourpre.
ALUMONODIG. Sel ALZAFAR. Cuivre
armoniac. brûlé.
ALUN. Nom que les Phi. ALZEGI. Attrament.
,
.1osophes ont donné quel-
quefois à leur sel qui n'est bre...
ALZEMAFOR. Cinna-
ALZERNAD. Magifle- prit le nom de corne d abort*
re au rouge. dancc. Voyez-en l'explicaH
ALZILAT. Poids de tion chymique, liv. 3. ch. 4;
trois grains. Johnson. & ailleurs, des Fables Egyp-
AMALGAMER. Faire tiennes & Grecq. dévoilées.
la réunion du mercure phi- AMAZONNES. Les
jo[aphique avec le soufre ou histoires anciennes sont plei-
l'or des Sages ; non pas à nes des avions de ces fem-
la maniere de& Chymifles mes guerrières ainsi nom-
vulgaires, en broyant dans mées. On compte au nom-
tm mortier on. autrement, bre des travaux d'Hercule
une matiere solide avec un la victoire qu'il fut obligé de
corps liquide ; mais en con- remporter sur elles , pour
duisant le feu des Philoso- pouvoir enlever à Hyppo*-
phes,Íuivant le régime pres- lite leur Reine, un baudrier
crit ; c'est-à-dire, en perfec- orné de diamans & de rubis
tionnant l'œuvre par la cuif- qu'Euristhée avoit demandé
son ou digestion continuée , à Hercule. Après que celui-
eu feu égal, sulfureux, en- ci eut pris cette Reine, il la
vironné & qui ne brûle pas. donna à Thésée qui l'avok
Voyez Artephiussur le ré- accompagné & porta le
,
baudrier à Euristhée.
rime du Feu.
AMALGRA ou' AL- Les Philosophes Henné-1
MAGRA. Soufre des Phi- tiques expliquent ce travail
losophes, ou pierre au rouge. d'Hercule dans le même sens
A M A R. Vinaigre des que ses autres travaux. Cest
Sages & leur diuolvant.
, une allégorie, disent-ils, de
Xes Chymistes vulgaires ont la perfection du grand œu-
quelquefois donné ce nom vre de la pierre , & de la
«u vinaigre commun. médecine parfaite au blanc
AMALTHÉE. Chévre & au rouge, réprésentée par
qui fournit le lait dont les ce baudrier, orné dé rubis &.
Nimphes nourrirent Jupiter. de diamans ; parce qu'il n'y
Ce Dieu la transporta au a rien au monde de si pré-
,
ciel & fit prétent à ses nour- cieux que cette médecine
rices d'une des cornes de universelle. Voyez les Fa-
cette chèvre, à laquelle il bles Egypt. & Grecq. dé-
donna la propriété de pro- voilées liv. 5.
,
curer à ces Nimphes tout ce AMBROSIE. Nour-
qu'elles defireroiçntjeUççjrç Mure des Dieux ,:est Jç
tmerture des Philosopîies pellicule de couleur d'arc-
Hermétiques principe de en-ciel que vous enleverez
, ,
adroitement avec une cuil-
tous les métaux.
AME. Magistere parfait ler de verre ou d'ivoire, &:
i au rouge ; parce qu'alors il
la mettrez dans un vase oit
est proprement le ferment creuset qui puisse résister
1

feu. ,Après avoir enlevé


>
qui anime la pierre pour en au
1 faire l'élixir. cette premiere , vous agite-
Les Chymistes donnent rez l'eau, & quand elle fera
aussi ce nom au loutre reposée il se formera une
moyen, parce-que demême
-3
féconde pellicule, que vous
que l'ame conserve le corps enleverez comme la pre-
par une chaleur & un hu- miere. Vous continuerez
mide radical qui empêchent l'opération jusqu'à CP. qu'il
la dissolution des parties, de ne s'en formera plus. Cette
même le soufre moyen Ame de vitriol mise à un feu
, violent, devient rouge com-
comme un baume, aglutine
les parties, en conserve l'u- me du sang, &. ne s'y con-
nion &. la cohésion. sume pas. Lorsque les vases
AME DE SATURNE. sont à Pair, il faut les garan-
Anima Saturni, ou Althea tir de la pluie & de la pouf-
plumbi. Terme de Chy- siere. Cette poudre rouge,
mie. Douceur très-suave du mêlée en petite quantité
plomb extraite avec le vi- avec du cuivre décapé & li-
3
naigre, puis précipité avec quéfié y fait un effet sur-
y
l'eau commune. Planifc. prenante de même qu'avec
I
AME DU VITRIOL. les autres métaux. Minfych.
Soufre vitriolique.que l'on AME SENSIBLE. C'est le
extrait de la façon suivante. sel armoniac suivantMan-
Ayez des terrines vernissées, .
get. '
tenant environ quatre pin- AMELITE. Les Egyp-
tes chacune, mettez-y trois tiens donnoient ce nom à la

,
bonnes pintes d'eau de pluie
filtrée & trois poignées de
femme imaginaire de Zo-
roastre & n'entendoient
vitriol commun en poudre ;
remuez bien le tout, & lais-
sez dissoudre le vitriol, après
,
subtile
,
par-là que l'humidité de l'air
extrêmement raré-
fié servant de véhicule an
avoir mis les vases à l'air ou ,
feu céleste signifié par Zo-
au soleil ; il se formera sur roaste, qui faute de cet air
la superficie de l'eau une pur & délié , ne pounoit
se manifester sansiblemettt. autre. Ainsi un métal n'est
Leur union indivisible , qui pas propre à perfectionner
fait la vie de tous les êtres un végétal, & un végétal le
de la Nature, a été de tous seroit encore moins à l'égard
les tems le digne objet de du minéral. Mais comme la
l'attention & du culte des nature tend toujours à la per-
anciens Philosophes Natu- fection des êtres, &. qu'elle
ralistes, ainsi que l'Histoire employe les voyes les plus
simples & par degrés ; le
nous l'apprend en traitant
des religions les plus accré- regne minéral ayant été en
ditées. L'on feint qu'Abra- quelque façon créé le pre-
mane ou Denis, Prince des mier, a pû servir de base au
ténébres, est opposé à Zo- regne végétal ; & le regne
roastre, auquel ce premier animal, comme le plus par-

,
déclare une guerre ambi-
tieuse dont l'événement ne
fait ayant été formé des
,
deux autres se nourrit 8c

,
peut être qu'à la gloire de
Zoroastre c'est-à-dire à celle-
de la lumiere puisque les
,
,
s'entretient d'eux ; sans ce-
pendant qu'ils puissent se ser-
vir mutuellement de semen*
ténébres ne sont qu'une pri- ce ; parce que chaque regne
vation de lumiere, & qu'une a la sienne spécifiée & dé-
privation n'a point d'exis- terminée. Il faut donc pren-
tence. dre celle du minéral pour
AMENDER. On trou- faire l'œuvre des Philoso..
ve ce terme dans presque phes, & non celles des deux
tous les Auteurs Chymi- autres regnes.
ques, pour signifier perfec- AMENE. Sel marin oui
tionner. La nature s'amende commun.
en nature ; nature amende AMENTUM. Alun.
nature : ils entendent par ces AMETHÉE. Nom d'un
termes, que la nature se sert des chevaux qui tiroient le
toujours dans ses opérations char de Pluton. V. ABAS-*
de choses homogênes pour TER.
perfectionner ses ouvrages, AMIANTHE. Pierre
&que les parties de matiere incombustible. Voyez AL-
qui composent les individus BESTOS. Les Philosophes
d'un regne, sont plus propres ont donné le nom d*A-
à perfectionner les individus mianthe à leur pierre, parce
de ce même regne que cel- qu'elle résiste aux atteintes»
3
les qui seroient piife* 4'urç du feu le plus violent
AMISADIR. Voyez AL- les-memes au ion de la lyre ;
*
i|JVIISAD1R«
Mercure avoit été son maî-
AMISADER & AMI- tre de musique. Voyez les
SADIR. Sel armoniac phi- Fables Egypt. & Grecques
losophique. dévoilées, liv. 3. chap. 14.
AMITHAON. Fils de §. 6.
Créthée & oncle de Jason. AMPHYTRION. Epoux
Voyez les Fables Egypt. & d'Alcmene, selon la Fable.
Grecq. liv. 2. chap. 1. Voyez ce qu'il signifie selon
A M M 0 N. Le même l'explication des Alchymis-
que Jupiter, Dieu des Egyp- tes dans l'art. ALCMENE.
tiens. Voyez le livre 1. des AMYCUS, Roi de Be-
Fables Egypt. & Grecques brycie, fils de Neptune &
dévoilées, se&. 3. chap. 8. de la Nymphe Melie, dé-
Ammon fut adoré en Li- fioit les étrangers aux pa-
bye fous la figure d'un be- lets ; Pollux, un des Argo-
,
lier Ibit parce que Jupiter nautes 3 accepta le défi, &I
en se sauvant avec les au- tua Amycus. Fables Egypt.
tres Dieux en Egypte 3 pour & Grecq. dévoilées, liv. 1.
se soustraire à la poursuite chap. 1.
des Géants s prit' la forme AN. Soufre des Philoso-
de cet animal ; soit, comme phes , ainsi nommé, parce
le disent d'autres, que Jupi- qu'étant en même tems leur
ter sous la figure d'un belier, Apollon, leur Soleil, il di-
ait fait soudre une fontaine, rige ensuite les opérations
pour desaltérer l'armée de de la pierre pendant le cours
Bacchus. des quatre saisons de l'année
AMNIS ALKALISA- philosophique, requises pour
TUS. Quelques Chymistes la perfection de l'œuvre.
Spagyriques ont ainu nom- C'est pourquoi ils l'c-nt aussï
mé les sources d'eau, qui en appellé le Pere de la pierre.
passant & se filtrant à travers ANACAB. Sel armo-
les terres calcaires, se sont niac des Sages.
imprégnées de fels alkalis. ANACHRON. Voye^
AMOGABRIEL. Cin- ANATHRON.
nabre. 1 ANATHRON. Espece
AMPHION. Fils de Ju- de sel qui croît sur les pier-
piterla & d'Antiope. Il bâtit res ; & qui différe du salpê-
a ville de Thebes, & les tre. Quand on le fait cuire ,
pierres s'arrangeoient d'el- il devient une espece d'alun

A
acide. Si l'on pouffe le feu ANCHRE. C'est is
il prend la forme & la trans- chaux, ainsi nommée, à eau-
du verre, & laisse se de sa propriété qu'elle a de
parence
fixer les choses volatiles.
une écume , que les Anciens ANCINAR. Borax...
regardoient faussement com-.
fiel de verre. Ils l ap- ANCOSA. Lacque.
me un AND EN A, halybe
pelloient fax vitri. Planis-
çampi. Orientalis est un aciec
,
Rulland le nomme Sagi- qu'on nous apporte de l'O-
men vitri Baurac.
rient. Il se liquéfie au feu ,
ANAT0N ,
signifie comme les autres métaux ,
Quelquefois» l'écume ou sel & peut être jette en moules.
e verre }. mais ordinaire- Rulland.
ment on le prend pour le sel ANDROGINE ou
nitre. HERMAPHRODITE.
ANATOSIER. Sel ar- Nom que les Chymistes
moniac. Hermétiques ont donné à
ANATRIS. Mercure. la matiere purifiée de leur
ANATRUM. Verre co- pierre ,après la conjoné1:ion.'
loré de différentes couleurs. C'est proprement leur mer-
On rappelle, plus commu- cure, qu'ils appellent mâle
nément Tertt sarrasine ou & femelle , Rebis, & de
iSmaltum. tantd'autres noms ,qu'on
ANATUM. Coque peut voir dans l'article MA-,
d'oeuf. ' TIERE.
ANCÉE, fils de Nep- Ils l'ont nommé ainsi, par-
t

tune & d'Astipalée , fut un ce qu'ils disent que leur ma-


des Argonautes •, il succéda tiere se suffit à elle-même
à Typhis dans la conduite pour engendrer, & mettre
du navire Argo. Fabl. Egyp- au monde l'enfant royal,
tiennes & Grecques dévoi- plus parfait que ses parens.
lées, liv. 2. chap. i.
,
Que leur matiere est une ;
ANCHISE pere d'E- c'est leur azoth duquel ils
ttée, qui le sauva, sur ses épau- répétent Couvent que l'azoth
les de l'embrasement de la & le feu suffisent à l'Artiste ;
ville de Troye, après que que néanmoins elle conçoit,
les Grecs s'en furent rendu .elle engendre, elle nourrit,
les maîtres. Fables Egypt. elle manifeste enfin ce Phé-
& Grecq. dévoilées Des- nix tant désiré, sans addition
d'Enée ,
çe/ite aux Enfers• d'autre matière étrangère.
° l\
-
Il faut cependant sçavoir que Hermétique , c'esi le soufre
leur matiere est composé de fixe & incombustible des
deux & même de trois, sel, Philosophes, qui fixe le mer-
soufre & mercure ; mais que cure , & en fait l'élixir pro-
tout n'est autre que le fixe pre à fixer en or les métaux
& le volatil qui étant joints imparfaits.
s
& réunis dans lès opéra- ANGES. Les Philoso-
tions ne font plus qu'une phes Chymiques donnent
matiere, qu'ils appellent alors quelquefois ce nom à la ma-
sAridrogine, Rebis, &c. tiere volatile de leur pierre.
ANDROMEDE, fille Ils disent alors que leur corps
de Cephèe & de Cassîopée, est spiritualisé ; & qu'on ne
fut exposée à un monstre ma- réussira jamais dans le grand
tin & délivrée par Persée Oeuvre, si on ne corporifie
, les esprits, & ne spiritualise
-qui l'épousa. La Fable feint
que tout cela se passa en les corps. Cette opération
Ethiopie, parce que les Phi- est la sublimation philoso-
ïosophes employent l'allé- phique ; & l'on doit sçavoir
forie des dragons qui com- que le fixe ne se sublime
attent entr'eux, ou qui sont jamais, s'il n'est aidé du
vaincus par des Héros, pour
exprimer le combat du fixe
volatil....
ANGLE. La à trois
chose
& du volatil dans le tems angles. Terme de science
Hermétique. Les Philofo-
ique la dissolution de la ma-
tiere la rend noire comme phes disent que leur ma-
de la poix fondue. Voyez tiere ou le mercure philo-
les Fables Egypt. & Grecq. sophai,
est une chose qui a
,
.
liv- 3 chap. 14. §. 3. trois angles en sa substance
ANDURAC. Orpiment quatre en sa vertu deux en
,
sa matiere, & une en sa ra^
rouge.
ANERIC. Soufre. cine. Ces trois angles sont
ANERIT. Soufre vif. le sel, soufre & mercure ;
ANFAKA. Presure, ma- les quatre sont les élémens ;
tiere fixe des Sages. les deux, le fixe & le vola-
ANFICARTO-ES- til ; & une, c'est la matiere
PRIT. Esprit de sel. éloignée, ou le chaos d'où
1

ANFIR-FILS. Mercure tout a été fait.


t)hiloîbphlque. ANIADA. Terme de
ANFUKA. Matiere cota. Philosophie Spagyrique, qui
>

gulée. En termes de science veut dire les forces & les


vertus des astres, dont, di- tion, & qu elle a une ame
fent-ils nous recevons les de couleur sanguine, à sça-
jnfluences célestes par l'ima- voir Te/prit invisible de vi-
gin-ation & lafantaifie. Dans triol. 'Joan. de Rupe Scitra.'
le. sens moral, ce sont les ANIMATION; en -
graces que nous recevons termes de science Herméti- -
par les Sacremens. Rulland. tique. Donner au mercure :
ANIADIN signifie lon- un esprit métallique, qui le
gue, vie, selon les Philoso-
vivifie, pour ainsi dire, &
phes Chymiques. Planif- le reud propre à produire
campi. le soufre philosophique. Le
ANIADUM, seton le Philalethe & Bernard Tré-
sens moral des Philosophes visan ont beaucoup parlé de
Hermétiques, veut dire lés cette animation. LeTrévi-
grâces que le Saint - Esprit fan l'appelle alors, Mercure
infuse en nous. Ou, selon double. Quelques Chymis-
Ruland, c'est l'homme mê- tes ont entendu les paroles
me spirituel, régénéré en du Philalethe, comme s'il
nous , après qu'on a dé- parloit du mercure vulgaire,
pouillé l'homme terrestre ou mêlé avec l'or aussi vulgai-
le vieil Adam. re ; mais il faut l'expliquer
ANIMAL. Les Philoso- du mercure & de l'or vif des
phes Hermétiques ont don- Philosophes.
né ce nom à leur matière, AN 1M E R. Donner au
après qu'elle a passé par là mercure philosophique une
putréfaction. Son nom na- amemétallique. VoyerANI-
turel est Animal; & quand MATION,
elle a oejiom, elle sent bon ANNEAU du Souverain
& il ne demeure ni obfcu-, Lien. Termes dé Philoso-
rité ni mauvaise odeur en plúe Chymique, qui signi-
elle.3 Morlm» fient les différentes liaisons
Animal est aussi un des des quatre élémens qui sem-
Soms que lés Philosophes hlent faire une chaîne dont
Hermétiques ont donné à la le mercure philosophal est
matiere'préparée de la pier- le produite & comme l'an-
re."Prenez avec la béné- neau qui les unit.
,
diélion de Jesus-Christ, l'a. Anneau d'Or couvert
nima/ avec tout fort sang. d'argent. C'est la pierre au
On l'airelle -Animal, parce blanc, qurdansson extérieur
qu'elle croît dans la sublima- est blanche, & cache l'or,
a. -
ou la rougeur dans lop inté- ordre & même de 1 anne
,
philosophique. C'est dans le
rieur. Quelques-uns l'ont
dit du nitre. même sens qu'il faut expli-
ANNÉE. Les Philo- quer Pline, lorsqu'il dit, que
sophes ont un calcul diffé- l'année philosophique est le
rent du calendrier vulgaire, mois commun, il falloit ajou-
quand il s'agit de compter ter philosophique. D'autres
leurs années, leurs mois, disent que l'année philoso- -
leurs semaines & leurs jours. phique est de sept ans &
Ils comparent le tems qu'il neuf mois. Au bout des trois
faut pour parfaire l'oeuvre , premieres années le mercure
à l'année commune, parce ou vinaigrel philosophique
qu'ils partagent leurs opéra- devient médecine ; après
tions en quatre tems, com- cinq ans, le mercure ne l'eSt
me l'année commune en plus, c'est la terre feuillée ;
quatre saisons. Ils ont adop- & sept ans expirés parfont
té les mêmes dénomina- le magistere &. la médecine
tions & on les trouvera univerlelle auquel tems il
, ,
expliquées dans leurs arti- faut encore ajouter neufmois
cles. pour l'élexir ou poudre de
Philalethe dit que les Sa- projection.
ges réduisent les années en On peut dire en général
mois, les mois en semaines, que l'année des Philosophes
& les semaines en jours ; n'est pas déterminée par le
mais cette réduction n'est nombre des jours. Si l'agent
pas encore une régie géné- ou le feu philosophique est
rale suivant laquelle on bien administré suivant les .
doit ,s'imaginer que les Phi- régies de l'art, l'œuvre sera
losophes travaillent ; puis- plutôt finie. Mais quelque
que l'Adepte, qui fit la pro- nombre de jours que l'on
jettion devant Helvetius le employe l'année Hermé-
,
tique sera toujours complet-
pere, lui dit que l'œuvre
pouvoit se faire en quatre te ; parce qu'elle aura eu ses
jours. On peut consulter là- quatre saisons. L'hiver qui
dessus le Vitulus Aureus du est le commencement de
même Helvetius. l'œuvre dure jusqu'après
,
Philalethe fait même re- la putréfaction : le printems
marquer qu'il faut entendre commence lorsque la ma-
cette réduction de l'année , tiere sortant de la putréfac-
de la médecine du troisiénae tion se volatilise, & pasle de
la couleur noire à la blan- ANODE. Urine.
che; l'été dure depuis que la ANONTAGE. Pierre
couleur blanche se change philosophale.
en couleur orangée jusqu'au ANOXADIC. Sel ar-
rouge de rubis. Alors c'est moniac.
l'automne, tems où l'Artiste AN-PERE ou PERE
recueille les fruits de ses tra- DE ,
L'ANNÉE. C'est le
vaux. soufre des Philosophes, ou
Ainsi quand les Philoso- leur Soleil, ainsi nommé de
phes dirent qu'il faut trois ce qu'il dirige le cours de
ans pour parfaire l'oeuvre , l'année Hermétique dans la
ils ont raison dans leur sens ; seconde opération & les sui-
mais il ne saut pas l'entendre vantes.
de trois années vulgaires : ANTARIC ANTA-
c'est des trois opérations re- ,
RIS,ANTARIT,sont trois
quises : la premiere pour termes qui ne signifient que
,
faire leur soufre ou miniere la même chose ; c'est à-dire
du feu ; la seconde, pour la le mercure des Sages.
pierre ou l'élixir; la troisié- A N T H 0 S. Fleur de
me, pour la multiplication : Romarin. Rosmarinus. Pa-
comme on peut répéter racelse a transporté cette si-
la multiplication jusqu'à sept gnification aux métaux, &
fois quelques-uns ont dit s'est servi de ce terme pour
qu'il, falloit neuf ans, d'au- signifier leur quintessence,
tres douze. Ce qui ne doit ou l'élixir aurifique. Voyez
s'entendre que de la réité- ses Archidoxes, & son traité
ration de chaque opération ; de Natura rerum.
puisque Morien nous allure ANTHÉE, fils de Nep-
que la seconde est une ré- tune & de la Terre, géant
pétition de la premiere. Phi- d'une prodigieuse grandeur.
lalethe a nommé les trois Il faisoit son séiour dans les
premieres opérations les deserts de la Lybie où il
médecines du premier,, du ,
obligeoit les passans de lut-
second & du troisiéme ordre ter contre lui, & les étouf-
de Géber. Voyeç TEMS. foit. Hercule le combattit,
ANNORA. Terme de & vint à bout de l'étouffer
Chymie, qui signifie en gé- entre ses bras, après l'avoir
?

néral de la chaux vive ; mais soulevé & lui avoir fait per-
plus particulierement de la dre terre. Voyez ce que l'on
chaux de çoquilles d'ceuss. doit entendre Hermétique-
.ment, I;v. 5. chap. 15. deç tes Iespropriétés de sa pierre,
Fables Egypt. & Grecques Philosophale, tant pour la
dévoilées. guérison des maladies dit
ANT1CAR. Borax. corps humain , que pouf
ANTIMOINE. Nom la transmutatioa métallique.
que les Philosophes ont don- Voyez son Triomphe dt
né à la matiere sulfureuse l'Antimoine.
mercurielle qui fait partie du ANTIMUM. Miel du
compote philosophique. printexns.
Tout le secret donc de ce ANTIQPE, Fille de
vinaigre antimonial., con- Nyctée, .& femme de Ly-
siste en ce que par sbn,moyen cus qui. la répudia. & la
,
nous sçachions tirer du corps chassa pour épouser Dircé,
de la magrçpsie l'argent vif parce qu'il apprit que Jupi-
qui ne brûle point. C'efl-là ter métamorphosé en Sa-
j
l'antimoine & le sublimé tyre, avoit joui d'Antiope.
mercuriel. Artephius. Amphion & Zéthus nâquir
Les Chymistes se trom- rent de ce commerce. Lors-
pent quand ils prennent r an- qu'ils furentdevenus grands,
timoine vulgaire pour la ma- ils vengerent leur mere en
tiere des Sages. La chose à faisant périr Lycus ÔC.Dircé,.
laquelle les Philosophes don- Voyez les Fables Egypt. Se
nent le nom d'antimoine est Grecques, liv. 3. chap. 14.
leur eau permanente, leur §• *•
eau céleste, en un mot, leur - ANTIOPE , que quelques-
mercure ; parce que celui-ci uns nomment Hippolite ,
nétoye, purifie &. lave l'or une. des Amazonnes que
philosophique., comme l'an- combattit Thésée. Voyez
timoine commun purifie l'or les Fables Egypt. & Grecq.
vulgaire. dévoilées, liv. 5. du 1,3,, &
Basile Valentin dit que :12'. & liv. 6. ch. 3.
Xantimaim préparé spagyr. AN.UBIS, Dieu, des
riquement, est un antidote Egyptiens, était le symbole
contre tous les. venins. Il de, Mercure. On l'adoroit
l'appelle le grand, Arcane sous la figure d'un homme
,
la Pierre de feu ; &, avance ayant une tête de chien, &L
qu'il a tant de vertus qu'au- un,caducée à la main droite»
cun homme n'est capable de Voyez ce qu'on entendoit
les découvrir toutes : & que par Anubis Fables Egypt.
faut , liv.
dév.
peu s'en qu'il n'ait tou- & Grecq. 1.
ANUCAR. Borax. chant que les Prêtres nour-
,
APHEBRIOCK. Soufre rifloient dans le temple de
philosophique. Vulcain, auquel ils le sacri-
f APHIDEGI. Céruse. fioient au bout de quelques
APHRODISIE. Les années 3 en le noyant, &. lui
Adeptes donnent quelque- donnoient ensuite le nom de
fois ce nom à leur matiere, Serapis. Ils faisoient après
au tems 011 la pierre est par- un grand deuil de sa mort
venue à être ce qu'ils appel- jusqu'à ce qu'ils en avoient
lent Vénus ; & disent qu'elle trouvé un semblable pour lui
a pour lors atteint l'âge de être substitué. Ce bœuf, sé-
Vénus, c'est-à-dire, la cou- lon l'explication des Philo-
leur orangée. fophes Spagyriques, porte
APHRODITE. Voyei par sa couleur noire & blan-
VÉNUS. che, le vrai caractere de la
APHRONITUM. Ecu- matiere de leur œuvre &. le
s
me de nitre. Il y a beaucoup symbole d'Osiris & d'Isis.
de relation & de rapport en- Ce que les Grecs ont ensuite
tre l'écume du nitre & le ni- imité par la fable du _M no-
tre même, comme le sel avec taure , les bœufs de Geryon,
son écume. L'écume du nitre les bœufs de Jason & Ses au-
est là même chose que la tres. Voyez les Fab. Kgypt.
fleur des pierres & des mu- & Grecq. dévoilées, liv. i.
railles ; c'est une matiere lé- seâion 3. chap. 1.
gère , friable , acre. Il faut APOLLON, fils de Ju-
choisir celle qui tire sur la piter & de Latone ; se'on
couleur de pourpre. L'écu- fils
Hérodote, de Dionysius
me du nitre varie selon les & d'Isis. Mais il importe
matieres & les lieux où elle peu de qui Apollon soit né,
croît. L'aphronitum différé s'il faut rapporter cette fa-
de la fleur des pierres d'Asie ble comme une allégorie du
en ce qu'il n'est point brûlé ; grand oeuvre, suivant le sen-
s'il étoit résout au feu, il au- timent des Philosophes Her-
roit les mêmes propriétés & métiques. Car, selon eux,
les mêmes vertus. Rul. il faut entendre la même
APIS, chez les anciens chose par Osiris & par Ju-
Egyptiens étoit un bœuf
3
,
piter, par Latone His & Ju-
noir par-tout le corps, ex- non. Cependant il semble
cepté une tache blanche en qu'il convient mieux de dire
-forme de croissant ou appro- que Latone fut sa nourrice
& sa mere en même-tems. par l'apposition du mercure
On prend communément citrin pour passer de la cou-
Apollon pour le soleil qui leur blanche à la rouge, cette
nous éclaire, & les Chymif. façon de parler ne doit pas
tes pour leur soleil ou partie s'entendre d'une addition de
agente de leur oeuvre,com- mercure à la matière qui est
me ils prennent leur lune dans le vase, puisqu'ils ont
pour la femelle ou la partie soin d'avertir qu'elle a en
patiente. C'est pourquoi ils elle tout ce qui lui est né-
expliquent & appliquent aux ceflaire pour sa perfeaion.
opérations de leur Art toutes Ces termes signifient seule-
les choses que la Fable nous ment qu'il faut continuer la
a appris d' Apollon, & de ses cuisson, pour que la couleur
fils Orphée Hymenée & citrine succéde à la blanche,
,
Jaleme qu'il eut de Calliope, puis l'orangée, & enfin la

lide, Coronus de Chrisorte


Linus de Terpsichore Es-
,
Delphus qu'il eut d'Acachal- rouge, au moyen de la di-
gestion du mercure des Phi-
losophes. Voyet AJOUTER.
,
culape de Coronis. Voyez AQUALA. Arlènicphi-
les Fables Egypt. & Grecq. losophique.
dévoilées, liv. 3. chap. 12. AQUAOLVES. Vinai-
Apollon est regardé com- gre distillé. Les Chymistes
me le maître des Muses, l'in- employent quelquefois ce
venteur de la Médecine , terme pour signifier l'eau-
comme Devin , Oracle & forte. Johnson.
Poëte, & comme Guerrier AQUASTRE. Nomque
armé d'arc & de fléches, Paracelse a donné à ce que
puisque c'est lui qui tua le nous appelions esprit, tant
serpent Typhon, dit Python celui que nous entendons
/ par anagramme. par ame , que l'esprit pure-
APOSPERM ATIS- ment animal. U l'appelle
MUM DRACONIS. Mer. ainsij parce qu'il est dit dans
cure de Saturne. l'Ecriture que l'esprit de
APPAREILLER. Ap- ,
Dieu étoit porté sur les
prêter disposer, mettre une eaux.
,
chose avec une autre. Voyez AQUILENA. C'est un
l'article suivant. nom que Paracelse a donné
APPOSITION. Lorsque à la plante connue sous ce-
les Chymistes Hermétiques lui de consoilde-royale , ou
disent qu'il faut commencer pied-d'alouette. j
A R A C A B. Aigle des 1 autre lunaire, c'est-à-dîre,
Philosophes. dont l'un produisoit de l'or,
ARACEUM. Lut pour & l'autre de l'argent.
sceller les vases. Planis C. ARBRE D'ARGENT. Ma-
ARANCON. Laton, ou gistere au blanc ou la ma-
,
matiere de l'œuvre en pu- tiere après la putréfaction.
tréfaction. ARBRE D'OR OU SOLAI-
ARAXOS. Suie. RE. C'est la pierre au rouge.
.
ARBRES. Arbores. Pa- ARBRE DE MER. C'est
racelse a donné ce nom aux le corail, & les madrépores.
tumeurs & aux marques qui ARBRE DE VIE. Nom
ternissent & défigurent la que les Philosophes Hermé-
couleur vive & naturelle de tiques ont donné quelque-
la peau; & il ne les appelle quefois à leur mercure ; mais
ainsi que dans leur commen- plus communément à leur
cement , & avant qu'elles élixir, parce qu'il est alors
soient tournées en ulcérés. la médecine des trois regnes,
ARBRE est aussi le nom ou leur panacée universel-
que les Philosophes ont don- le ; qu'il refluseite les morts,
né à la matiere de la pierre c'est-à-dire les métaux im-
philosophale, parce qu'elle parfaits qu'il éleve à la per-
,
est végétative. Le grand ar- feétion de l'argent, s'il est
bre des Philosophes c'est au blanc, & à celle de l'or,
,
leur mercure, leur teinture, s'il est au rouge. Ils l'ont
leur principe, & leur raci- aussi appellé Bois de vie.
ne ; quelquefois c'efl: l'ou- ARCALTES. Paracelse
vrage de la pierre. Un Au- nomme ainsi le fondement
teur anonyme a fait à ce de la terre, ou la colomno
sujet un traité intitulé : de par laquelle il suppose allé-
l Arbre solaire de Arbore goriquement qu'elle est sou-
,
solari. On le trouve dans le tenue. Il la nomme aussi Ar-
6e tome du Théâtre Chy- chaltes & Rulandus Ar..
mique. Le Cosmopolite chates. ,
dans son Enigme adressee, ARCANE.( (Médecine.)
aux Enfans de la vérité, sup- Paracelse dit qu'on entend
pose qu'il fut transporté dans par ce terme une substance
une Isle ornée de tout ce que incorporelle , immortelle JI
la nature peut produire de fort au-dessus des connois-
plus précieux, entr'autres de sances des hommes, & de
deux arbres l'un claire & jleur intelligence, Mais il
i
entend cette incorporéité nouvelle en consumant tou-
in ,
que relativement , & par tes leurs impuretés, en y in-
comparaison avec nos corps; troduisant de nouvelles for-
& il ajoute que les arcanes ces , & un baume plein dé
font d'une excellence fort vigueur, qui fortifie la nature
au-dessus de la matiere dont humaine.
nos corps sont composés ; Le mercure de vie fait à
qu'ils différent comme le peu près le même effet, en
blanc du noir ; & que la pro- renouvellant la nature il fait
priété essentielle de ces ar- tomber les cheveux, les on-
canes est de changer, alté- gles la peau, & en fait re-
,
rer , restaurer & conserver venir d'autres à la place.
nos corps. L'arcane est pro- La teinture montre ses ef-
prement la substance qui fets à la maniere de Rebist
renferme toute la vertu des qui transmue l'argent & les
corps, dont elle est tirée. Le autres métaux en or. Elle
même Paracelse distingue agit de même sur le corps
deux sortes d'arcanes, l'un humain ; elle le teint le
qu'il appelle perpétuel, le , le
purge de tout ce qui peut
second pour la perpétuité. Il corrompre, & lui donne une
subdivise ensuite ces deux pureté & une excellence au-
en quatre, qui sont, la pre- dessus de tout ce qu'on peut
miere matiere le mercure imaginer. Elle fortifie les or-
de vie, la pierre, des Philo-
ganes , & augmente telle-
sophes & la teinture. ment le principe. de vie ,
Les , propriétés du pre- qu'elle en prolonge la durée
mier arcane ou de la pre- fort au-delà des bornes or-
miere matiere font de ra- dinaires. Idem.
jeunir l'hqmme, qui en fait ARCANE se prend aussi
usage, & de lui donner une pour toutes sortes de tein-
nouvelle vie, comme celle tures tant métalliques , que
qui arrive aux végétaux, qui végétales ou animales. Pa-
se dépouillent de leurs feuil- racelse l'a employé plusieurs
les tous les ans-'& se renou- fois dans ce sens-là.
vellent l'année d'après. ARCANE en termes de
, doit
La pierre des Philosophes science Hermétique
,
agit sur nos corps comme le s'entendre de l'eau mercu-
feu sur la peau de la sala- rielle épaissie, ou mercure
mandre ; elle en nétoye les animé par la réunion du sou-
laçhes, les purifie les re- fre philosophique.
ARCHÉE DE LA A R È S en termes de
NATURE. Les Physiciens ,
science Hermétique, signifie
& particulierement les Phi- le dispensateur de la Nature, -
,
losophesSpagyriques appel- caché dans les trois princi- •
lent ainsi l'agent universel, pes, soufre, sel & mercure ,
& particulier à chaque in- dont ils disent que tout est
dividu ; ce qui met toute la composé dans le monde. Ils
Nature en mouvement, dif- ajoutent que ce dispensateur
pose les germes & les se- donne la forme aux indivi-
mences de tous les êtres dus & en diversifie les ef-
,
sublunaires à produire & à peces, de maniere que l'un
multiplier leurs especes. ne prenne point la matiere
ARCHEMORE, fils de spécifique de l'autre. Arès
Lycurgue, fut nourri par n'est point cependant l'Ar-
Hypsiphile, & mourut tout chée de la N ature ou lliajier
jeune de la morsure d'un ser- dont voyez l'article ; mais
pent. On institua en son après que celui-ci a tout dif-
honneur les jeux Néméens. posé pour les genres, Ares
Voyez les Fables Egypt. & succéde &. arrange les for-
Grecques dévoilées, liv. 4. mes & les especes des in-
chap. 8. dividus.
ARCHILA
pesanteur ou
T.le poids
C'est la
de
ARÉTON. Laiton des.
Philosophes.
trois grains. ARETHUSE fille de
ARCOS. jEs-ustum, Nérée & de Doris, com-,
cuivre brûlé. pagne de Diane, fut chan-
ARÉCIE. Isle où abor- gée en une fontaine du mê-
dèrent les Argonautes dans me nom. Voyez les Fables
leur voyage de la Colchide Egypt. & Grecq. dévoilées
, *
pour la conquête de la toi- liv. 4. chap. 3.
son d'or. Voyez les Fables ARFARD. Arsenic phl-
Egypt. &Grecq. dévoilées, losophique.
liv. 2. chap. 1. ARFIORA. Céruse. Eil
AREMAROS. Cin- termes de science Herméti-
nabre. que , c'est le Saturne des Sa-
ARENA. Matiere de la ges ou la matiere parvenue
pierre dissoute & en putré- au ,blanc après avoir passé
faétion. par la putréfaction. C'est ce
ARENAMEN, ARÉ- que les Adeptes appellent
NARMEI. Bol Armene ou aussi leur Dian'é*nue, leur
d'Armenie. Lune, &ç.
ARGENT. Lorsque les mence dès métaux, au lieu
Philosophes disent notre
, que le vulgaire est un mé-
Argent ou notre Lune, ce tal déjà fait. Ils lui ont donné
n'en: pas de l'argent vulgai-* le nom df argent-vis, parce
re, dont on fait les ustensi- qu'il est volatil, blanc, clair,
les, les meubles & la mon- froid, humide coulant, &
,
noye, qu'ils parlent, c'est de susceptible de coagulation,
leur matiere quand elle est comme le vulgaire, dont il
parvenue au blanc parfait esilasemence. Voye{ MER-
par le moyen de la cuisson. CURE PHILOSOPHIQUE.
Ce terme s'entend aussi de ARGENT-VIF. Ce terme
leur eau mercurielle, qu'ils signifie quelquefois non le
appellent aussi Femelle Be- mercure des Sages, mais
ja, Sperme, &c. Quelques- y
leur magistere au blanc, qui
uns le nomment Or blanc, en est composé. Les Philo-
Or crud. sophes lui ont donné ce nom
ARGENT COMMUNI- par équivoque, pour le di(-
CANT. Les Philosophes ont tinguer de l'argent commun
donné ce nom au sel qui & vulgaire, qu'ils appellent
entre dans la composition Argent-mort.
de la pierre philolophale. ARGENT-VIF EXALTÉ.
Jean de Roquetaillade. Lune des Philosophes, ail1fi
ARGENT DEMERCURF. nommée de ce que ce mer-
Elixir au blanc, ainsi nommé cure est purifié & poussé à
de ce qu'il est composé du un degré de perfection qu'il
mercure philosophique. n'avoit pas avant d'être par-
ARGENT DU PEUPLE. venu au blanc.
Quelques Chymistes ont ARGENT-VIF ANIMÉ.
donné ce"nom au sel. Johns. Mercure des Sages après son
ARGENT-VIF des Phi- union avec la pierre ignée,
losophes. Il faut faire atten- le soufre philosophique.
tion qu'argent -vif & vif- ARGENT-VIF COAGU-
argent n'est pas la même LÉ ou PURIFIÉ. C'est le
chose. Le vif-argent est le magistere au blanc.
mercure vulgaire , & l'ar- ARGO. Nom que la
gent-vif est celui des Phi- Fable a donné à la navire
losophes Hermétiques. Ils que montoit Jason , quand
s'expriment ainsi pour mar- il fut à la conquête de la toi-

,
quer l'avion & la vie de
leur mercure qui est la se-
son d'or avec Hercule, Hy-
las, Orphée, Etalide, Am-
phion, Augias, Calais, CaP- vellus ou Toison a or, pour
tor, Pollux, Céphée, Iphi- expliquer chymiquement .
cle, Eson, Lyncée, Mopse, cette expédition. 11 est peu u
Méléagre, Pélée, T élamon, d'Auteurs Alchymiques qui 1
Zetis &plusieurs autres. n'en ayent parlé. Et à dire la 1
Les Alchymiltes expli- vérité, rétimologie'du nom
quent cette expédition com- de Jason, qui veut dire art
me une allégorie de la pierre de guérir, suffiroit seule pour
Philosophale, & particulie- rendre vraisemblable l'expli-
rement parce que la navire cation des Philosophes Her-
étoit fabriquée des chênes métiques. Voyez les Fables
parlans de Dodone. V. A- j Egyptiennes & Grecques
,
soN, ARGONAUTES , & le liv. 2. chap. 1.
traité des Fables Egypt. & ARGUS ( Yeux d'). Les
Grecques dévoilées, liv. 2. Chymittes Hermétiques ont
chap. 1. dit que les yeux d'Argus fu-
ARGONAUTES. Hé- rent transportés sur les plu-
ros qui, selon la Fable, ac- mes de la queue du Pan,
compagnerent Jason pour pour signifier les différentes
faire la conquête de la toi- couleurs qui surviennent à
son d'or. Quelqu'explication la matiere de la pierre pen-
morale ou physique qu'on dant la co&ion.
ait voulu donner à cette Fa- ARIADNE, fille de Mi-
ble on n'a pû réussir à en nos & de Pasiphaé, favorisa
faire, d'application plus juste Thésée dans son entreprise
qu'en la regardant, avec les contre le Minotaure, & lui
Alchymistes comme une donna un peloton de fil au
,
allégorie du grand œuvre de moyen duquel il sortit du ,
la médecine universelle, ou labyrinthe après qu'il eut
pierre philosophale. Tous les vaincu ce monstre. Thésée
Chefs de cette expédition l'enleva & l'épousa. Arrivés
ont vécu , felon la Fable, dans l'isle de Naxo. Thésée
dans des tems si éloignés les y laissa Ariadne, que Bac-
uns des autres, qu'il n'est pas chus épousa dans la suite.
possible de donner la moin- Voyez les Fables Egypt. &
dre vraisemblance àleur réu- Grecques dévoilées, liv. 3.
nion. AloyJius. ch. I. & liv.5. ch. 14. §. 2.
Martianus, outre plusieurs ARIES ou BELIER.
autres, a fait un volume en- Ces termes sont mystérieux;
tier sous le titre de Aureum dans les écrits des Pbiloso*
phes Chymiques ; ils dirent sublimé. 'On dit aussi Arca.-
que lear matiere se tire du nec, & Artanech. Johnson.*
ventre d'Aries. Quelques- ARSENIC en termes
,
de Chymie Hermétique, se
uns , prenant ces termes à la
lettre, ont cru que cette ma- prend tantôt pour le mer-^
tiere étoit de la fiente de cure des Sages, tantôt pour
Belier ; mais les Philosophes la matiere dont il se tire, &
parlent du Belier signe du tantôt pour la matiere en pu-
Zodiaque, & non du Belier tréfaction. Quelques - uns
animal. ayant trouvé dans les vers
ARIDURA ou SECHE- d'une des Sybilles que le
RESSE est un des noms ,
nom ,de la matiere d'où se
, tire le mercure philosophal,
que Paracelse a donné à la
maladie que nous appellons étoit composé de neuf let-
Phtyfîe, & les Anglois Con- tres, dont quatre sont voyel-
fomption. les les autres consonnes
ARLES CRUDUM. Pe. qu'une des sillabes est com-,
,
tites goûtes d'eau qui tom- posée de trois lettres les
3
bent au mois de Juin ea
s
autres de deux , ont cru
forme de rosée semblable avoir trouvé cette matiere
, Mai.
à celle du mois de Rul. dans Arsenicum d'autant
D'autres, sélon le même Au- ,
plus que les Philosophes di-
teur, les appellent Hydatis, sent que leur matiere est un
Stalagnei, Stagen Straax. poison des plus dangereux ;
,
AROP. P. ADROP. mais la matiere de la pierre
AROPH. Mandragore. est celle-là même dont l'ar-
Paracelse dit que l'aroph. feizic'& les autres mixtes ont
guérit la pierre des reins &. été formés & le mercure
,
la grave 11p. des Sages ne se tire pas de
ARROSER. Cuire, di- l' arsenic ; puisque Xarsenic
gérer la matiere philosophi- se vend chez les Apoticaires
que. Ce terme ne doit s'ap- & les Droguistes, & la mi-
pliquer qu'au tems où la ma- niere du mercure se trouve
tiere se sublime en vapeurs par-tout, dans les bois, sur
& retombe sur la matiere en les montagnes, sur les val-
forme de goûtes de pluie & lées sur l'eau, sur terre ce
de rosée, c'est-à-dire après , ,
, par-tout pays.
la putréfaétion. Philalethe & plusieurs au-
ARSAG. Arsenic. tres Philosophes ont aussi
ARSANECK. Arseniç donné le nom d'arsenic à
leur matiere en putréfac- Py thagore consentit à fouf...
)
tion parce qu'alors elle est frir la circoncision pour y
un poison très-subtil & très- être initié. S. Clement Alex.
violent. Quelquefois ils en- /. 1. Strom.
tendent par arsenic leur prin- ARUERIS. Dieu d'E-
cipe volatil, qui fait l'office gypte. Sa mere vint au mon-
de femelle. C'est leur Mer- de enceinte de lui. Voyez
cure, leur Lune, leur Vé- les Fables Egypt. & Grecq.
nus , leur Saturnie végétale, dévoilées, liv. i.
leur Lion vert, &c. Ce nom ARUNCULA GRAN-
d'arslnie lui vient de ce qu'il DE. C'est la matiere de la
blanchit leur or, comme l'ar- pierre des Sages.
senic vulgaire blanchit le ASABON. Savon. En
cuivre. fait de science Hermétique,
ART SACERDOTAL c'est l'azoth des Philosophes
étoit, chez les Egyptiens, avec lequel ils blanchissent
celui que nous appellons leur laiton.
aéÍuellement la Philosophie ASABUM. Etain, Ju-
Hermétique. Voyez l'Intro- piter des Sages.
duction du liv. i. des Hiéro- AS AG EN. Sang de
glyphes Egyptiens. Alhan- dragon.
di cité par Kirker. ASAGI. Vitriol, ou at-
Cet art consistoit dans la trament rouge.
connoissance parfaite des ASAMAR. Vert-de-gris.
procédés de la Nature dans ASMON. Sel armoniac.
la production des mixtes, & Voyez ALMISADIR.
ne s'enseignoit que par des ASCALAPHE fils du
,
hiéroglyphes & des termes fleuve Acheron & d'Orphné
mysiérieux, dont on ne don- Nymphe des Enfers fut
,
noit la véritable explication changé en hibou, pour avoir
qu'à ceux qu'une épreuve acculé Proserpine d'avoir
très-longue faisoit juger di- mangé trois grains de gre-
gnes d'être initiés dans un si nade. Homere dit Ascala-
grand mystere. Les Prêtres phe fils de Mars & d'Astio-
étoient obligés de garder le ché. Voyez l'explication de
secret sous peine de mort à cette fiétion dans le liv. 4-
ceux qui le violeroient. Il ne chap. 3. des Fables Egypt.
se communiquoit que dans & Grecques dévoilées.
le Sanctuaire. Saint lltflin
quœjl. ad Ortoti.
, ASCLEPIOS. V. Es-
CULAPE.
ASDENEGI. Pierre qu il en a 1 odeur, loriqu'il
Ematite. est nouvellement extrait de
ASEB ou ASEP. Alun. sa miniere. Cette odeur, dit
ASED. Lion des Philo- Raymond Lulle, est des plus
sophes. fortes ; mais par la circula-
ASENEC. Soleil ou or tion elle se change en une
des Sages. quintessence d'une odeur la
ASFOR. Alun. plus suave, & devient une
AS1NAT. Nom Arabe médecine contre la lépre 3c
donné à l'antimoine. Basile les autres maladies.
Valcntin dans son Char ASSAGEAI. Sang de
,
triomphal de ce .minéral. dragon. Planifcampi.
ASINGAR. Vert-de-gris. ASSATION. Action de
ASMAGA. Alliage des digérer, cuire, sublimer, vo.
métaux. latijiser, fixer la matiere de
ASMARCECH. Li- l'œuvre.
tharge. ASTIOCHÉ. Mère
ASMUM. Poids pour pe- d'Ascalaphe & d'Ialmenus,
fer;tels sont, la livre, l'on- qu'elle mit au monde dans
ce, le gros, &c. la maison d'Actor. Voyez
ASOPE, fils de l'Océan les Fables Egypt. & Grecq.
& de Thetis, fut pere d'E- liv. 4. chap. 3. Asiioché fut
gine enlevée par Jupiter aussi mere de Tlepoleme ,
,
transformé en feu. Asope qu'elle avoit eu d'Hercule.
poursuivant Jupiter,fut mé- ASTRE en termes de
,
tamorphosé en fleuve par Chymie, est la substance
ce Dieu. Voyez les Fables ignée, fixe, principe de la
Egy pt. & Grecq. dévoilées, multiplication, extension &
liv. 3. ch. 14. §. 6. génération de tout. Cette
A S 0 P E R. Quelques substance tend toujours d'el-
Chymistes ont ainsi appellé le-même à la génération ;
la suye. mais elle n'agit qu'autant
ASR0 B. Matiere des qu'elle est excitée par la cha-
Philosophes en putréfaction, leur céleste qui se trouve
leur Tête de Corbeau, leur par-tout.
,
Saturne. ASTRUM. Terme dont
ASSA-FŒTIDA. Les les Philosophes chymiques
Philosophes Hermétiques se servent pour signifier une
ont donné ce nom à leur plus grande vertu , puissan..
mercure , dit Riplée, parce ce, propriété, acquise par la.
préparation qu'on a donne a musoit à les ramasser l'une
une chose. Comme astrum après l'autre, Hyppomenes
du soufre, ou astrumsulphu- avançoit toujours chemin
,.
ris, lignifie le soufre réduit & trouva par ce moyen ce-
en huile, dont les vertus sur- lui de l'atteindre. Etant un
passent de beaucoup celles jour lasse de la chasse elle
3
du soufre en nature. Aflrum donna un coup de poin-
salis ou du sel, c'est le sel çon dans un rocher, placé
réduit en eau ou en huile. auprès d'un temple d'Escu-
Aflrum mercurii ou du mer- lape, & en fit sortir une fon-
cure , c'est du mercure su- taine de l'eau de laquelle
,
blimé. On donne ce nom elle se déialtera.
aux alcools, aux quintessen- Atalante disent les Phi-
3
ces des choses. losophes Spagyriques, n'est
ASU B. Terme Arabe autre que la matiere volatile
que les Latins expriment par du grand oeuvre qui ne peut
Alumen, & les François par être arrêtée que par la ma";'
Alun. tiere fixe' signifiée par les
ASUBEDEGI. Johnson pommes d'or, puisqu'il n'y
explique ce terme de Para- a rien de plus fixe que la ma:'
celse par Caillou taillé pour tiere radicale de l'or. Quand
couper les autres pierres, on dit qu'elle fit sortir uné
comme le diamant pour cou- fontaine du rocher, c'est que
per le verre. la pierre philosophale donne
ASUGAR. Vert-de-gris. de l'eau, dont on fait de la
ATAC. Nitre, ou sal- terre, puis encore de l'eau,
pêtre philosophique. &c. On ajoute qxiAtalante
ATALANTE fille de coucha dans le temple de sa
Schaenée, avoit une , agilité
mere avec Hyppomenes ;
si grande à la course qu'on c'est qu'on met dans le vate
ne pouvoit l'égaler ; ce qui philosophique le fixe & le
engagea son pere à ne vou- volatil, dont on fait comme
loir la donner en mariage le mariage dont il est tant
qu'à celui qui l'atteindroit. ,
parlé dans les livres des Phi-
Après que plusieurs l'eurent losophes. Voyez les Fables
tenté inutilement, Hyppo- Egypt. & Grecq. dévoilées,
mencs, par le conseil de Vé- liv. 2. ch. 3.
inus , prit trois pommes d'or Il y a une autre Atalante
qu'il jettoit après elle en la fille de Jasius, qui se trouva
Suivant ; pendant qu'elle à la çhalTe de Calydon; elle
fut
fut changée en lionne. L'une par un feu philosophique,
& l'autre ne sont chymique- inné dans cette matiere, mais
ment que la même person- qui y est engourdi, & ne
ne, & par conséquent la peut se développer que par
même chose. l'art. royel FOURNEAU,
ATEBRAS. Vaisseau FEU.
sublimatoire des Chymistes. ATIMAD ou ALCO-
John/on. PHIL. Antimoine. On dit
ATH AMAS, fils d'Eole, aussi Alcimad, Alsacio.
épousa Néphelé, de laquelle ATLAS, fils de Jupiter
il eut Phrixus & Hellen, qui & de Clymene ou de la,
donnèrent occasion à l'ex-' Nymphe Asie, fut, averti par
pédition des Argonautes. l'Oracle de se donner de
Voyez liv. 4. chap. 9. des garde d'un des fils de Jupi-
Fables Egypt. & Grecques ter. Persée en ayant été mal
dévoilées.
j
accueilli, lui présenta la tête
ATHANOR. En termes de Méduse qui le métamor-
de Chymie vulgaire, est un phosa en la montagne qui
fourneau ayant la forme porte le nom d'Atlas. Voyez
d'un quarré, ou d'un quarré- les Fables Egypt. & Grecq.
long, auprès duquel est une dévoilées, liv. 3. c. 14. §. 3 J
tour, qui communique à un ATTRAMENT. Vi-,
des côtés par un tuyau. On triol.
remplit de charbons cette ATTRAMENT FUSIBLES
tour, on l'allume, & la cha- . Alcali.
ATRÉE, fils de Pelops oC
leur se communique au four-
neau par le tuyau. Je ne d'Hyppodamie, pere d'A- •

m'arrêterai pas à en faire une gamemnon & de Menclas ,


description plus détaillée fut ennemi juré de Thyeste
, semblant
parce que chaque Chymiste son frere, & faisant
le fait faire a sa guise. On lui de se réconcilier avec lui, il
a donné le nom â'Atkanor l'invita à un repas, où il lui
par similitude au fourneau présenta en mets deux de ses
secret des Philosophes, qui enfans dont le Soleil eut
,
d'horreur qu'il retourna
conferve son feu continuel- tant
lement &. au même degré. en arriere. Cette fable ne
Mais ce dernier n'est pas un signifie autre chose chymi-
fourneau de l'espece de celui quement, que la réincruda-
des Chyrnifles. LeurAtha- tion de l'or des Philosophes ,
no est leur matiere animée qui par la dissolution re-
tourne à sa premiere matie- Grecques dévoilées liv. c.
Voyez de chap. 8. t
re. le reste cette
fable expliquée dans le li- AV ORA. Chaux d'œufs.
vre 3. ch. 14. §. 4. des Fa- AURANCUM & AU-
bles Egyptiennes Grec- RANEUM. Paracelse &
ques dévoilées. plusieurs autres ont ainsi ap-
ATROP. JI: ADROP. pellé les coques d'œufs.
ATTINGAT ou ATIN. AURARIC. Mercure
CAR. Vert-de-gris. des Philosophes.
ATTINGIR. Cucurbite AUTEL. Quelques
de terre. Johnson. Adeptes ont donné ce nom
ATTREMPENCE à leur mercure, & à leur ma-
D'ALPHIDIUS. Terme tiere dans le vase pendant
de Philosophie chymique. les opérations. Voyez-en un
C'est le mercure philoso- exemple, Fables Egypt. &
phal, dans lequel on dispose Grecques dévoilées, liv. 3.
par la cuisson l'équilibre des chap. 14. §. 3.
quatre élémens, de maniere AUTOMNE. Tems où
qu'ils ne puissent plus se sur- l'Artisse recueille les fruits '
mohter, & fassent par leur de ses travaux. Il elt d'une
union un mixte incorrup- complexion froide & séche.
tible. : Souvenez-vous donc bien
ATUREB. Verre. qu'il faut dissoudre en hiver,
AVERICH. Soufre. cuire au printems, coaguler
AUGIAS, fils du Soleil en été, & cueillir les fruits
& de Naupidame. Euryflée en automne c'est-à-dire
ordonna à Hercule de né- donner la teinture., 3

toyer l'étable où Augias te- A U V E R. Eau douce.


noit ses bœufs, qui étoient Paracelse, dans l'on traité de
en grand nombre. Augias la Nature des choses.
promit pour récompense à AYBORZAT. Galba-
Hercule de lui donner la num.
dixième 3partie de ses bèf- AYCAFORT. Voye"
tiaux. Hercule accepta l'of- ALARTAR.
fre, & nétoya l'étable en y AYCOPHES & AY-
faisant passer le fleuve Al- CUPHER. Cuivre brûlé.
phée. Augias refufede tenir AYMAN ou AIMAN.'
sa promesse, & Hercule le Matiere au moyen de la-
tua pour s'en venger. Voyez quelle les Philosophes sça-
tes Fables Egyptiennes & vent extraire leur eau me'rq-
turielle, qui ne mouille pas c'est le minium des Philo-
les mains des rayons du sophes, ou la pierre parve-
,
Soleil & de la lune. Sçachez nue au rouge.
que l'arbre solaire tire son AZET. -Vyet AzoTH.
origine de cette eau, dit le AZIMAR, sélon Ru-
Cosmopolite qu'elle seule land, veut dire du vert-de-
, gris ou fleur-d'airain 011
est capable de le dissoii- ,
dre, & qu'elle s'extrait des même de Yxs-uflum'., & se-
rayons du soleil & de la Ion Planiscampi, il signifie
lune par la force de notre du minium.
aiman que j'ai ci - devant AZINABAN. Terme
, dont les Philosophes Spagy-
nommé acier. Philalethe s'en
est servi dans le même sens. riques ont usé pour signifier
Yoye{ AIMAN. les féces, ou l'impur qu'ils
AZAA. Matiere de la séparent de la matiere pure
pierre des Sages. des Sages.
AZAMO. Chaleur In- A Z O C. Mercure des
dienne. Termes dont se sont Philosophes. Ce n'est pas le
servis quelques Alchymistes mercure vulgaire crud , tiré
pour déterminer un degré du simplement de sa mine ; mais
feu propre à l'œuvre philo- un mercure extrait des corps
sophique. VoyeZ- FEU DES dissous par l'argent-vif. Ce
PHILOSOPHES. qui fait un mercure bien plus
AZAPHORA. Cuivre mûr. Bern. Trévisan,Epie.
brûlé ou ezs-uflum. à Thomas de Boulogne.
,
AZARNET. V. ACAR- C'est avec ce mercure que
NECH. les Philosophes lavent leur
AZEC. Attrament, vi- laiton ; c'est lui qui purifie le
triol. corps impur avec l'aide du
AZECI. ,Vitriol philoso- feu ; & par le moyen, de cet
phique. a^oc on parfait la médecine
AZEDEGIM. Pierre propre à guérir toutes les
Ematite, maladies des trois régnes de
AZEG. Vitriol. la Nature. Cet apc doit se
AZEGI. Attrament vi- faire de l'élixir. Ibid.
triolique. AZOCH. V. AZOTH;
AZEL. Alun. AZOG. V. AZOTH.
AZEMASOR. Cinna- AZOGEN. Sang de dra.
bre, quelquefois le minium ; gon. C'est la pierre au rou-
mais dans ce dernier cas, ge , parce qu'elle est formée;
-du mercure des Phioopes, rée, & bien purifiée t ou le
qu'ils appellent Dragon. mercure philosophal suffi-
AZOMAR & AZI- sent à l'Artiste pour le com-
MAR. Cinnabre , suivant mencement &. la perfection
quelques Chymistes ; & le de tout I'oeuvre ; mais le mer-
minium selon d'autres. cure doit être tiré de sa mi-
Johnson. , niere par un artifice ingé-
AZOMSES. Mercure nieux. Bernard Trévisan dit,
des Philosophes. ( la parole délaissée ) que
AZON. Mercure des Sa- tout le monde voit cette mi-
ges purifié & travaillé. niere altérée & changée en
AZONEC. Sel armo- une matiere blanche 6c sé-
liiac, ou l'Aigle philosophi- che, en maniere de pierre,
que. Poyet MERCURE. de laquelle l'argent-vif & le
AZOTH. Nom que les soufre philosophiques sont
Philosophes Hermétiques extraits par une forte igni-
ont donné plus communé- tion. Les Philosophes ont
ment à leur mercure. Ces donné beaucoup de noms à
choses sont en la miséricorde cet Aïoth ; Quintessence-
de Dieu, & nous avoas seu- astrale, Serf-fugitif, Esprit-
lement besoin dans notre animé Ethelia Auraric
,
&c. Voyeî MERCURE &, ,
ceuvre de Yaçoth & du feu.
Basile Valentin. Le feu & MATIERE.
l'aioth lavent & nétoyent le A{oth ,sclon Planiscampi,
laiton, c'est-à-dire la terre signifie moyen d'union, de
Jiû(iré, & lui ôtent son obs- conservation, ou médecine
cunté. Clang. Bucc. Le feu universelle. Il fait aussi re-
& l'eau, qui est l'ajotli, la- marquer que le terme A^oth
vent le laiton & le nétoyent doit être regardé comme le
de sa noirceur. Arn. de Fill. principe & la fin de tout
Il faut faire deux parts du corps, & qu'il renferme tou-
corps coagulé , dont l'une tes les propriétés cabalisii-
servira 'd'a{olh pour laver & ques, comme il contient la
mondifier^'autre, qui s'ap- premiere & la derniere let-
pelle laiton, qu'il faut blan- tre des trois langues matri-
chir. Nie. Flam. ces , l'Aleph & le Thau des
Quand les Philosophes di- Hébreux 1'Alpha & l'O-
sent que Y a^oth & le feu suf- ,Grecs, 1' & le
mega des A Z
fisent pour l'œuvre, c'est- des Latins.
dire què la matiere prépa- AZOTH estauffi le nom que
quelques Chymistes vulgai- Bacche. Voyez les Fables
res ont donné à un précipité Egypt. & Grecq. dévoilées,
de mercure commun ou liv. 3. ch. 14, §. 2. & fiv. 4...
,ils le
vulgaire, fait ( comme ch. 1.
disent ) per se. On en trouve BACCHUS. Fils de Ju-.
la maniere dans la Chymie piter & de Sémelé, fille de-
Médecinale de M. Malouin, Cadmus. La Fable dit qu'il
T. II. pag. 196. On. a aussi nâquit des cendres de sa
nommé ce précipité de mer- mere, comme Esculape. El-
cure , Açoth de I-lejlin£,ius , le nous le représente ailé,
& Or horizontal, parce que ayant des cornes, une tête
sa couleur est d'un rouge de taureau, mâle & femelle
jaunâtre approchant de la jeune & vieil, barbu &%
3
couleur aurore. sans barbe. C'est le même
AZUB. Alun. que les Egyptiens nom-
AZUHO. Vase Hermé- moient Dionyft'us. Toutes
tique. les histoires que l'on fait de
AZUC. Corail rouge. lui ne sont, au sentiment
s
A Z U M E N. Terme des Philosophes Spagyri-
arabe employé par quel- ques , qu'une allégorie des
ques Chymistes pour signi- opérations de leur Art, qu'ils
fier poids. appellent par excellence le
grand œuvre. Bacchus est le
B. même, selon eux, qu'Ado-
nis Apollon, le Soleil, Ofi**
B A C A R signifie un ris ,& tant d'autres, comme
,
poids, suivant Rulland. le témoigne Orphée dans
BACCHANALES. Fê- son Hymne à Adonis, où il
tes instituées en l'honneur dit que tous ces noms diffé-
de Bacchus. V. ORGIES rens n'indiquent que la mê-
T
DYONISIENNES. me personne. On le feint
BACCHANTES. Prê- quelquefois ailé pour dési-
trêves de Bacchus, qui cou- gner le moment de sa volati-
roient de nuit vêtues de lisation ; ayant une tête de
peaux de pantheres., de ti- taureau ou de bouc, parce
gres , les cheveux épars, des que ces animaux lui étoient
torches & des flambeaux al- consacrés comme à Osiris
-lumés à la main. Elles dan- mâle & femelle, à cause quèb
soient au son des tambours la matiere des Philosophes^,
,
en criant auvent ; Euhoi ou leur Rebis, est androgine;#
jeune & vieil parce que faire circuler dans I oeuf.
, BAIGNER. Remarquez
cette matiere semble rajeu-
nir dans les opérations , que calciner,teindre,laver,
comme on peut le voir dans blanchir, baigner, &c. sont
l'article Vieillard. Voyez les une même chose , & que
Fables Egypt. & Grecques tous ces mots veulent dire
dévoilées, liv. 3. c. 14. §. 2. seulement cuire la matiere,
BAGEDIA. Poids de jusqu'à ce qu'elle soit par-
douze onces, ou d'une li- faite. Synesius.
vre, selon l'usage de la Mé* BAIN. Vinaigre des Sa-
decine. ges , avec lequel ils lavent
BAIAC ou BEIAC. Cé- leur laiton; c'est leur diflol-
ruse. vant, qu'ils appellent leur
BAIGNER. Les Philo- Mercure.
sophes Chymiques disent BAIN DE DIANE. Voyer
qu'ils préparent un bain pour MERCURE PHILOSOPHI-
le Soleil & la Lune, pour le QUE.
Roi & la Reine, &c. Dans BAIN DU ROI. Eau per-
les figures d'Abraham Juif f manente , ou mercure des
rapportées par Flamel, est Sages, à laquelle ils ont don-
un Roi, dit celui-ci, ayant né le nom de Bain du Roi,
un grand coutelas, qui fait parce que leur or est lavé &
tuer en sa présence par des baigné par cette eau qui s'en
Soldats, quantité de petits distille & s'y recohobe sans
enfans les meres desquels cesse jusqu'à ce que la su-,
, ,
plo.uroient aux pieds des im- blimation l'ait desséchée.
pitoyables Gendarmes &- BAIN DU SOLEIL. C'est
,
ce sang étoit puis après mis la même chose que bain du
dans un grand vaisseau Roi parce que l'or est le
dans lequel le Soleil & la, Roi des ,
métaux, & que ce
Lune du Ciel se venoient bain ou mercure des Sages
baigner. Cette fontaine est mondifie l'or philosophique.
seuJement pour le Roi du BAIN-MARIE en ter-
qu'elle connoit bien, de Science ,Herméti-
pays % mes
& lui elle; & est dedans que est le fourneau des Sa-
ic'el-!e. tontaine à se baigner ,
ges le fourneau secret, &
deux cens quatre vingt-deux non ,celui des Chymistes vul-
jours. Trévisan. Ils enten- gaires. On donne quelque-

,
dent quelquefois par bai* tois nom mercure phi-
ce au
la <nansre la losophal. Ce qu'ils appelle^
Bain s'entend aussi d'une même la poudre de projec-
matiere réduite en forme de tion faite de la pierre au
liqueur, comme quand on blanc, ou au rouge, & pro-
veut faire la projeftion sur jettée sur le mercure ou les
un métal,ils disent qu'il doit autres métaux, les tue, pour
être au bain, c'est-à-dire en ainsi dire, en les fixant, &
fusion. les change en argent ou
BALITISTERE. Terre en or.
rouge , ou matiere de l'œu- BASSAD. Corail.
vre parvenue à la couleur BASURA. Semence.'
rouge par la digestion du feu BATITURA - RAMI.
philosophique. Ecailles ou scories de cuivre.
BALZ1AM. Fèves. Batitura de l'airain se prend
BARACH du Pain. C'est aussi pour les scories de quel-
le nitre tiré du sel. Johnson. que métal que ce soit. Johns.
BARCATA. Ouvertu- BATTRE, en termes de
re , crevasse par où la cha- science Hermétique. Agiter
leur d'un fourneau peut s'é- trop fort la matiere, donner
chapper. un feu trop violent. Quand
BARDADIA. Le poids les esprits sont trop battus
d'une livre. disent les Philosophes ils
,
BARNA. Vase de verre. soutiennent impatiemment ,
BARNAAS, BARNA- le choc., ils s'élevent & caf-
BAS BARNABUS. Sal- fent le vaisseau, oi) se brû-
,
pêtre des Philosophes, ou lent.
leur vinaigre très-aigre. BATTUS ou BATTE.
BARURAC. Verre. Berger changé en pierre de
BASED ou BESED. touche par Mercure, pouf
Corail. avoir violé la promesse qu'il
BASILIC. Les Philoso- lui avoit faite de ne pas dé-
phes Chymistes ont donné couvrir le vol des bœufs
quelquefois ce nom à leur d'Admete, de la garde des-
mercure , parce qu'il dissout quels Apollon s'étoit char-
tout. Quelques-uns l'enten- gé. Voyez les Fables Egypt.
dent de la pierre au blanc, ,& Grecq. dévoilées, liv. 3.
& d'autres de la pierre au ch. 14. §. 1-
rouge ; parce que comme les BAUDRIER. On compte
Anciens disoient que le Ba- parmi les travaux d'Hercule
silic tuoit par sa seule vue la victoire qu'il remporta sur
ceux sur qui il la fixoit. de les Amazonnes, à la Reine
desquelles il enleva le halL- & une terre vierge, adami-
drier garni de diamans & que , vitriolique , feuillée ,
-de rubis. Les Alchymistes qui se tire du centre de la
dirent que par ce baudrier, terre , & qui néanmoins se
il faut entendre la pierre phi- trouve par toute la terre
losophale & la médecine au habitée. Voyez Raymond
1>lané & au rouge, signifiée Lulle & les autres Philoso-
par la blancheur des dia- phes dans la Bibliothèque
,
mans-& la' couleur rouge curieuse Chymique de Man-
des rubis. get. C'est la pierre au blanc.
' BAUL. Urine.
'BAUME UNIVERSEL
C
.BAURA se prend aussi
pour toute espece de chose
DE LA NATURE. C'est, salée.
sélon les Philosophes Spa- BAYDA. Cucurbite.
gyriques, leur élixir au blanc BDELLERUM. Sanguje. '
ou au rouge, qui guérit tou- BDOLA. Soufre.
tes les infirmités des trois BELIER. Soufre des Phi-
régnes de la Nature & per- losophes parfait au rouge. Il
3
fectionne tous ses individus. a pris ce nom de sa qualité
BAUME EXTERNE DES chaude & séche comme
,
ELÉMENS. Quintessence de celle du bélier. Les Adeptes
mercure. «
disent qu'ils tirent leur acier
BAURAC. LesChy- du ventre du bélier, & ils
misses vulgaires ont inter- appellent aussi cet acier leur
prêté ce terme l'écume dit aiman. Voyez ARIES. Mais
,
-verre. Mais les Philosophes quand le Cosmopolite &
Hermétiques l'ehtendent de Philalethe s'expriment ainsi,
la matiere de la pierre phi- ils entendent parler de la ma-
iosophale qui ne se tire pas tiere même de l'œuvre, de
,
ties féçes du laquelle ils font leur soufre.
verre ni de son
«cume, mais d'une matiere BELISIS. Corail des Phi-
tjui renferme les quatre élé- losophes.
mens sous deux choses visi- BELLEROPHON, fils
,.
bles l'eau & la terre ; non de Glauque après divers
,
Veau de pluye, de fontaine, exploits combattit la Chi-
de mer ou aucune eau fem- ,
mère , & s'en défit au moyen
blable ;ni une terre telle que
des secours que les Dieux lui
celle sur laquelle nous mar!-
donnerent. Voyez les Fables
chons ; mais une eau céleste,
Egypt. & Grecq. dévoilées^
-vive, permanente & séche, liv. chap.
3. 14. §.3.
-
BELLONE. Déesse de de son eau, comme le beurre
la guerre confondue sou- du petit lait.
, Minerve
vent avec & Pal- BHACTA. Terre rouge.
las, dont voyez les articles. B.IARCHETUNSIM.
BEMBELouBENIBEL. Céruse.
Terme de science Herméti- BICHE. Les Poëtes ont
que. Mercure philosophal, feint qu'Hercule avoit pris à
ou l'ouvrage de la pierre des la course & tué une Biche,
Sages. DiEl. Herm. dont les pieds étoient d'airain
^
BERINBRUCH. Pierre & les cornes d'or. C'est une
qu'on trouve aux environs fable bien visible, puisqu'on
de Spire, dont les effets sur- ne vit jamais un tel ani-
prenans sont rapportés dans mal , & les Philosophes Spa-
les ouvrages de Duchêne, gyriques prétendent qu'elle
de la Violette, dit Querce- renferme les opérations du
tan, dans ceux d'Anselme grand œuvre; que sous le
de Boot, & de Crollius. nom de cette Biche , il faut
BESEC. Mercure des entendre le suc métallique,
Sages. ou la partie volatile du mer-
BESED. Corail. cure , que la partie plus sul-
BÊTE VENIMEUSE fureuse arrête & précipite
DES SAGES. Les Philo- dans le fond du vase, & la
sophes Hermétiques pren- coagule avec lui, d'où lui
nent ces termes tantôt pour naissent des cornes d'or ;
le mercure & tantôt pour la c'est-à-dire, la pierre philo-
pierre parfaite. Dans le pre- sophale. Voyez les Fables
mier sens, c'est parce que Egypt. & Grecques dévoi-
le mercure est un dissolvant Iéés, liv. 1ch. 4.
universel ; & dans le sécond,
,
BIEN DES BIENS. Pier.
parce que la pierre parfaite re philosophale dont l'ac-
au blanc ou au rouge change quisition emporte avec elle
la nature des métaux, les dé- tous les biens de ce monde,
truit, pour ainsi dire, pour les richesses & la santé.
leur donner une nouvelle BlEN A PLUSIEURS
forme intrinséque en les NOMS. Mercure animé.
transmuant en or ou, argent. BILADEN. Acier.
BEURRE. Matiere des BIMATER. V. '.BAc-iï.
Sages, qu'ils ont nommée CHUS.
beurre, parce qu'elle est vis- BITRINATI. Tout vase
queuse & qu'elle se sépare de verre.
f
BLACINAL. Plusieurs LAIRE. Elle précéde la par-
faite blancheur dans l'oeuvre
!
métaux fondus ensemble.
BLANC-ESPRIT. Mer- de la pierre philosophale. Ce
cure des Sages. sont des especes de petits fi-
BLANC DU NOIR. Ma- lamens blancs qui paroissent t
gistere au blanc parfait, qui
n'a pu parvenir à la blan-
cheur qu'en passant par la
à mesure que la noirceur ou
le régne de Saturne passe
& que le régne de Jupiter
, ;

couleur noire, vrai indice de lui succéde.


la parfaite putréfaébon. Le BLANCHIR des
BLANCHEUR. Les Philosophes. C'est cuire la
Philosophes disent que lors- matiere jusqu'au blanc par-
que la blancheur survient à fait. Blanchisse^ le laiton &
la matière du grand œuvre, déchirez vos livres, crainte
la vie a vaincu la mort 3 que, que vos cœurs ne soient dé-
leur Roi est ressuscité, que chirés par l'inquiétude. Code
la terre & l'eau sont de- de Vérité.
venues air, que c'est le ré- BODID. Œuf des Phi-
gime de la Lune, que leur losophes.
enfant est né, & que le Ciel BŒUF. Animal adoré
& la Terre sont mariés ; par- en Egypte. Voyeç Apis ,
ce que la blancheur indique S E R A P i s. La Fable feint
le mariage ou l'union du fixe qu'Hercule enleva les bœufs
& du volatil, du mâle &. de de Geryon, Mercure ceux
la femelle, &c. qu'Apollon gardoit pour Ad-
La blancheur après la pu- mete. Voyez l'explication
tréfaction est un signe que de ces fi&ions dans les Fa-
l'Artiste a bien opéré. La bles Egypt. &. Grecques dé-
matiere a pour lors acquis voilées, liv. i. chap. i. &
un degré de fixité que le feu suiv. liv. 2. chap. 14. §. 1-
ne sçauroit détruire ; c'est & liv. 5. ch. 12.
pourquoi il ne faut que con- BOF. Chaux vive.
tinuer le feu pour perfection. BOIS. Voye{ ARBRE:
rçer ,1e magistere au rouge ; BOIS D'OR. Arbre so-
& lorsque l'Artiste voit la laire des Philosophes.
parfaite blancheur, les Phi- BOIS DE PERROQUET.
losophes disent qu'il faut dé- C'est l'aloës.
chirer les livres,parcq qu'ils Bois DE PARADIS,
deviennent inutiles. Aloës.
BLANCHEUR CAPIL- Bois DE VIE. C'est la
pierre parfaite, qui devenue mis & inséré dans le col d'une
médecine universelle, gué- autre.
rit toutes les infirmités du BOUC. Animal adoré
corps humain, & conserve chez les Egyptiens. Ces peu-
l'homme en santé jusqu'au ples l'avoient consacré à Osi-
terme prescrit par la Sagesse ris, & les Grecs à Bacchus ,
divine. comme étant le symbole du
BOITEUX (le). C'est, principe fécondant de la na-
en termes de Chymie Her- ture , ce feu inné qui vivi-
métique, Vulcain oti le feu, fie tout. Voyez les Fables
que la Fable nous représente Egypt. & Grecq. dévoilées,
sous la forme d'un homme liv. 1. seét. 3. chap. 5.
boiteux. Basile Valentin l'a Le Bouc servoit aux Egyp-
représenté ainsi dans la plan- tiens dans leurs figures hié-
che qui est à la tête de la pre- roglyfiques pour signifier la
miere de ses douze Clefs. partie de la matiere de la
BOL JUDAÏQUE. pierre philosophale, que les
Guimauve. Alchymistes nomment leur
BOLESIS. Le même soufre ; c'est pourquoi les
que Belifis. Egyptiens avoient consacré
BOLESON. Baume. cet animal à Bacchus, qui
B0RADES. Limaille n'étoit autre chez eux qu'O-
des métaux. siris, à qui ils avoient aussi
BORAX. Pierre des Phi- donné les noms d'Apollon,
losophes au blanc. Adonis, &c.
BORÉE, fils d'Astrée; BOUE. Les Philosophes
enleva Orithie, dont il eut ont quelquefois donné ce
Calais & Zethe. Voyez les nom à leur matiere, ce qui
Fables Egypt. & Grecques a induit en erreur plusieurs
dévoilées, hv. 2. ch. 1. Chymistes qui ont travaillé
BORIN: Vinaigre téré- sur la boue ,& le limon. Mais
benthiné, ou alcal1sé. Philalethe nous apprend
BORITIS. C'est la ma- qu'on ne doit appliquer ce
tiere des Sages en putréfac- nom de boue que lorsque la
tion ou au noir. matiere est en putréfaction.
y
BOTRACHIUM. Ache BRACIUM. Cuivre
de Sardaigne, appellée par Vénus.
lesBotaniffes Apium risus. BRARICIA. Verre..
BOTUM BARBA- -
BRASE. Charbons.
VT U M. Col d'une cucurbite BRETAN.BoisdeBresil
.
BRIARÉE, fils du Ciel un brouillard, qui s'éleve de
& de la Terre, le plus ter- la matiere , & le condense
rible & le plus redoutabledans l'air des Philosophes, t
de tous les Géans. Tous les
d'où elle retombe pour ar- -
noms des Géans signifient roser leur terre ,.la purifier i
& la féconder.
quelque chose qui tend à la
destruction, comme la tem- BROYER, en termes de
Chymie c'est cuire la ma-
pête la fureur, le tonnerre,
,
les vents impétueux &c.
,
tiere & non la piler dans un
> 3
On peut voir là-dessus l'His-
mortier, ou autrement.
toire du Ciel de M. Peluche, BRULER, Assare, en
qui en donne les étimolo- termes de Philosophie chy.
gies fort au long. Voyez ce
mique ne doit pas se pren-
,
dre pour calciner ou mettre
qu'ils signifient chymique...
au feu; mais cuire simple-
ment dans les Fables Egypt.
& Grecq. dévoilées, hv. 3.ment la matiere dans son
ch. 2. 3. & 4. vase, & à feux doux.
BR1SÉIS, fille de Brises BRUMAZAR. Nom que
se nommoit d'abord Hippo-yquelques Philosophes Chy-
damie. Lorsque les Grecs miques ont donné à leur
mercure. C'est une vapeur
s'emparerent de la ville de
Lyrnesse Briséïs captive grasse, onétueuse, dont l'Au-
échut par ,le sort à Achille.
teur de Clangor Buccina
Agamemnon la lui ayant parle en ces termes : Le pain
enlevée de force, Achille en
fermenté & cuit est dans son
degré de perfeétion : de mê-
couçut un tel dépit qu'il cher-
cha tous les moyens de s'en
me l'or quand il est purifié
venger , & ne voulut pren-par le feu, est un corps fixe,
dre les armes contre les & n'est plus susceptible de
Troyens, que pour venger fermentation, s'il n'est mêlé
la mort de son ami Patrocle.
avec Bruma{ar, c'est-à-dire
Voyez les Fables Egypt. & la première matiere des mé-
Grecques dévoilées, liv. 6.
taux , dans lequel il se résout
C'est par la colere d'Achille
en cette premiere matiere.
qu'Homere commence son Prenons donc cette premiere
Iliade. de laquelle l'or est composé,
BROMIUS. Surnom de &
au moyen de l'art nous
Bacchus. Voyey BACCHUS.
en ferons le ferment philos
BROUILLARD. Va-. sophique. Beeher.
peur épaiiIe, reflemMam à BUBASTE. V% DiANt.
BURAC. Toute espece CABEL. Excrément hu-
de sel. main.
BURINA. Poix. CABET. Ecailles du fer.
BUSIRIS, Roi d'Egyp- CABIRIA. Surnom de
te , tuoit & maflacroit ses Cérès. Voye? CERÈS.
hôtes. Hercule le vainquit CACHYMIA. Ecume
& le tua. Ce Bufirls, selon ou scorie d'argent.
les Alchymistes, est le sou- CACUS, fils de Vulcain
fre incombustible & les im- sélon la Fable, est, suivant
puretés qui enveloppent la l'explication des Alchymif-
vraie matiere de la pierre , tes, le feu commun. Cacus
& la tiennent comme dans représenté comme un mons-
un état de mort. L'Artiste tre terrible, demi-homme,
détruit par le feu ces impu- & vomissanttoujours du feu

moyen
, l'Egypte ,
retés & en délivre par ce
qui re-
présente la terre philoso-
ce sont les fourneaux
Chymistes ordinaires & des
des

Fondeurs, qui vomissent sans


y

phique. ceile un feu contre nature


D'autres expliquent cette qui ravage tout ce qu'on lui
,
fable différemment. Bufi- présente qui le détruit, &
ris, selon eux, est pris pour ,
en change toute la nature.
le mercure philosophique Ce Cacus est vaincu par Her-
,
dont l'aftivité des esprits dif- cule le symbole du mercure
sout, putréfie & donne, ,
des Philosophes, qui dans la
,
dire, la mort à transmutation corrige ce que
pour ainsi
tous les métaux avec les- Cacus avoit gâté, en enle-
quels on le mêle. L'Artisse vant les troupeaux d'Hercu-
dans les opérations de la le c'est-à-dire en rendant les
pierre philosophale, fixe & ,
métaux ordinaires sans vie
coagule ces esprits mercu- & en leur ôtant cette qualité,
tiels. générative que l'on trouve
1
c. dans la matiere métallique

c A B. Or philosophi-
que..
qui sert de base à toutes les
opérations du grand oeuvre.
Quelques Alchymistes don-
CÃBALATAR & CA- nent à leur soufre le nom de
BALATUR. Sel nitre des Cacus & celui d'Hercule à
Sages. ,
leur sel. Voyez les Fables
Egypt. &Grecq. dévoilées,
liv. 5. chap. ÎO.
CADEGI. Voyer MA- loir couper les jambes & les
tABATHRON./ ailes à Mercure. Voyez son
CADIMA AURI. Li- origine, tes propriétés & son
tharge d'or. usage dans les Fables Egypt.
CADMIE est un des & Grecques dévoilées, ar-
noms que les PhilosQphes ticle de Mercure, liv. 3. ch.
Hermétiques ont donné à la 14. §. 1. On a aussi donné
matiere de leur pierre. Quel- le caducée à Bacchus.
ques-uns ont aussi nommé Le caducée étoit composé
Cadmie les parties hétéro- de trois parties, de la tige
gênes de cette matiere, qu'il d'or lurmontée d'urie pom-
ne faut point faire entrer dans me de fer, & de deux ser-
l'œuvre. C'est proprement pens qui semblent vouloir
,
dévorer.
la pierre au rouge. se L'un de ces ser-
CADMUS, fils d'Age- latilepens représente la partie vo-
nor Roi de Phénicie, fut en- atile de la matiere philoso-
voyé par son pere à la pour- phique l'autre signifie la
suite d'Europe sa sœur, en- partie fixe ,
qui se combattent
levée par Jupiter métamor- dans le vase ; l'or philoso-

j
phosé en taureau blanc. Il phique dont la tige est le
bâtit la ville de Thebes fymbo!e les met d'accord
,
épousa Hermione ou Har- en les fixant l'un & l'autre,
monie fille de Mars, & fu- & en les réunissant en un seul
,
rent l'un & l'autre changés corps inséparablement.
en serpens. Voyez les Fa- CAFFA. Camphre.
bles Egypt. & Grecques dé- CAGASTRUM. Terme
voilées liv. i. se&. 4. que Paracelse a inventé pour
,
CADUCÉE. Les Philo- signifier l'image de quelque
fophes chymiques ont don- chose de réel, ou une chose
né à leur dissolvantle nom de qui n'est telle qu'en appa-
Caducée de Mercure, parce rence. C'est le contraire d'y-
qu'ils prétendent que les in- liajlrum. Il dit que cagaflrum
venteurs de la Fable avoient est ce que le sel nitre est à la
intention d'indiquer ce dis- premiere matiere de tout,
solvant par le Caducée. C'est
ou comme la chair del'hom-
pourquoi Abraham Juif met me à sa premiere matiere. La
dans sa premiere figure hié- chair d'Adam, après le pé-
roglyfique un Mercure te- ché devint cagaftrique. Il y
son caducée, & Saturne ,
nant a de même deux sortes de
avec sa faux qui semble von- vie, l'une est yliaflrique ou
celle de l'esprit, & l'autre la matiere, & ses effets par
cagaflrique ou celle de la la putréfaction.
partie animale. Paracelse, CAL. Arsenic philoso-
de Azoth. phique, ou la matiere des
CAGASTRIQUE. Ce Chymistes Hermétiques
qui n'est pas nécessaire dans tant pendant sa dissolution,3
le corps de l'homme & ce parce qu'alors elle est un
,
qui n'y est quasi mis par la grand poison, que lorsqu'elle
Nature que comme un or- est parvenue au blanc. royet.
nement ; tels sont les che- ARSENIC.
veux, la barbe, le poil, les CALAIS, fils de Borée,
mammelles &c. au con- & l'un des plus célébrés Ar-
,
traire de ce qui y est yliastri- gonautes , poursuivit , avec
que, comme le cœur, les son frere Zethès, les Harpies
parties nobles, &c. qui désoloient le bon homme 1

C A H O S & Tombeau Phinée. On les représentoit


d'où doit sortir l'Esprit. Les avec des aîles & des che-
Physiciens Chymistes en- veux azurés. Hercule les fit
tendent par ces termes la périr.Voyez les Fab. Egypt.
matiere de la pierre pendant & Grecq. dévoilées, liv. 2.
le tems de la putréfaction, chap. 1.
lorsqu'elle est noire, & que CALAMBAC. Aloës.
les élémens semblent alors CALCADIN. Colcotar,
confondus ensemble. ou matiere des Philosophes
CAILLÉ. Matiere des parvenue au rouge.
Sages coagulée. C AL C A DIS. Vitriol.'
CAIN. Nom que les Phi- Quelques Chymistes ont
losophes ont donné à leur donné ce nom au sel alkali.
matiere en putréfaétion & CALCATON. Trochis-
parvenue au noir, peut-être que d'arsenic. Johnson.
à cause de rla malédiétion CALCHAS. Devin fa-
que Dieu prononça contre meux de l'armée des Grecs,
lui au sujet du meurtre qu'il qui aidés de ses conseils
,
avoit commis envers son fre- firent degrands exploits con. ,
re Abel, ou parce que les tre les Troyens. Il indiqua
désordres de ses descendans aux premiers le moyen d'ap-
furent la cause du déluge passer le couroux de Dia-
qui fit périr presque tout le, ne, & prédit que la ville de
genre humain. Ce déluge est Troye ne pourroit être prise
figuré par la dilution de qu'après la neuvième année
du siége, sur ce qu'un dra- phique se fait avec le feu hu-
gon avoit dévoré en leur mide ou eau pontique des
présence neuf petits moi- Sages,, qui réduit les corps
neaux & leur mere. Cal- à leurs premiers principes,.
chas mourut de chagrin pour sans détruire leurs vertus le-
avoir trouvé un certain Mop- minales & germinatives ; au -
se plus habile que lui dans lieu que la calcination faite
l'art de deviner. Voyez les par le feu vulgaire , détruit
Fables Egypt. & Grecques, les semences des corps, ce î
qui lui a fait donner le nom |
CALCINATION. Puri- de Tyran de la Nature.
fication & pulvérisation des Il y a deux sortes de cal-
-

corps par le, moyen du feu cinations vulgaires ; l'une


extérieur qui en désunit les qui se fait à feu ouvert, telle
parties en séparant ou éva- que celle de la cendre ; &
pç>rant l'humide qui les lioit, celle qui se fait dans des va-
& en faisoit un corps solide. ses fermés. Dans la premiere
Les Philosophes Spagyri- les parties sulfureuses vola-
ques se servent quelquefois tiles s'envolent en partie, &
indifféremment des termes privent par-là les sels d'une
de calchiation, corruption, force & d'une vertu qu'ils
,
& putréfaction , pour signi- conservent dans la seconde
fier la même chose. Ils en- espece de calcination. Tous
tendent cependant plus sou-, les sels tirés des cendres de
vertt par le terme de calci- celles-ci se cristallisent, &
nation l'opération qui suit il n'en est pas de même des
celle de, la rubification de la autres, qu'on ne peut avoir
pierre. Il y a encore une au- que par l'évaporation de
tre calcination proprement l'humidité pousfée au sec.
dite, & telle qu'on l'entend Il y a diverses sortes de
communément, qui ell re- calcinations. Les unes qu'on
quise dans la préparation de appelle siches les autres hu-
la matiere. C'est une purifi- mides les unes corrosives
cation ou mondification de , ,
les autres qui ne le sont point.
cette même matiere , que Les calcinations humides

quelques-uns appellent reéli- sont vaporeuses ou immer-
fication d'autres ablution, fives.
,
d'autres séparation dont Les vaporeuses se font en
,
voyez les articles. exposant des corps métalli-
La calcination philoib- ques ou autres, à la fumée
ou
ou à l'exhalaison de quelque CALCINATUM MA-
matiere. Les immeriives se JUS. Tout ce qui est adouci
font en mettant le corps par l'Art chymique, 6c qui
qu'on veut calciner dans des n'a pas cette douceur de s^
liqueurs corrosives, comme nature, comme le mercure
eaux fortes ou esprits ar- doux l'ame du plomb le
dens de maniere qu'elles y ,
sel & autres ,
semblables pré-
j
soient submergées. parations. Planiscampi.
Les calcinations séches CALÇINATUM MINUS.
sont proprement ce qu'on Tout ce qui est doux natu-
appelle Cémentations, dont rellement.
voyez l'article. CALCÎTARI. C'est l'al.;,
On appelle aussi calcina- kali en général.
tion siche celle qui se fait
3
CALCITEA. Traga-
par le feu, telle que celle de canthe,
la chaux à bâtir, de la sou- CALCITHEOS. Li...
de, des sels qu'on blanchit tharge ou laiton blanchi
dans des creulèts, des cen- ,
des Philosophes.
dres qui viennent du bois CALCITIS. V. CAL-
brûlé ou d'autres matieres. CADIN.
Dans ces calcinations fi- CALCOCOS. Cuivre
ches on distingue encore brûlé, ou œs-uflum.
,
celles qui se font à feu ou- CALCOKEUMENOS.
vert , à feu clos, & à feu de JEs-uflum,
reverbere. Vôyeï FEU RE- CALCOTA. Colcotar
YERBERE.
, philosophique.
Quelquefois calciner la CALCUTIUM. Cuivre
matiere, c'est la blanchir & brûlé.
la purger de sa noirceur par C A L D A R. Etain ou
l'art, le feu philosophique, Jupiter. â

& l'azoth. Le signe de la CALGFUR. Terme


parfaite calcination est la arabe, dont quelques Chy-
blancheur, misses se sont servis pour
CALCINER., en termes dire du gerofle.
de Philosophie chymique. CAL1DE. Trochisque
Yoye{ CALCINATION. d'arsenic.
CALCINATOIRE. Le CALIDITÉ. Qualité de
vaisseau calcinatoire des Phi- la matiere fixe des Philoso...
losophes Hermétiques n'est phes. Ils ont donné ce nom
autre que l'œuf des Sages, de caliditè à letir mâle, ou
fixe. Le premier est appellé Sages parvenue à la blan-
calidité & siccité, ou soufre ; cheur.
le. dernier, argent-vif, ou -
CAMBIC SUC. C'est
frigidité & humidité. Flam- la gomme Gutta-gamba.
met. C AMBILL. Terre rouge
CALIETTE. Champi- des Philosophes.
gnon du genevrier. CAMBYSE, Roi de
CALIX CHYMICUS. Perse, s'étant emparé de l'E-
Verre d'antimoine. gypte , tua le bœuf Apis, se
CALLECAMENON. mocqua des Dieux de l'E-
Cuivre brûlé. gypte comme fabuleux, &
CALLENA. Salpêtre. envoya son armée pour dé-
CALLIRHOÉ. Fille de truire le temple de Jupiter
l'Océan, & femme de Chry- Ammon. Il retourna dans
saor. Voyez l'article de ce son pays avec des richesses
dernier. immenses. Voyez les Fables
CALMET. Antimoine Egypt. & Grecques dévoi-
des Philosophes. lées, liv. 1. sed. 2.
CALPÉ. Montagne éle- CAMERETH. Mercure
vée sur les confins de l'Ef- des Philosophes fixé au rou-
pagne du côté de l'Afrique, ge , ou le soufre des Sages.
vers le détroit de Gibraltar. CAMES & CAMET.
LesPoëtes ont feint qu'Her- Argent, ou matiere philo-
cule la sépara d'une autre sophique poussée au blanc.
qui est vis-à-vis en Afrique, CANCINPERICON.
& nommée Abyla. Ces Fumier ou ventre de cheval,
deux avant cette séparation échauffé.
n'en faisoient qu'une. Ce CANCRE ou CAN-
font ce qu'ils ont aussi ap- CER. La pierre des Philo-
pellé les Colonnes d'Her- sophes fixée au rouge, ainsi
cule. Voyez les Fab. Egypt. nommée à cause de là com-
& Grecq. dévoilées, liv. 5. plexion chaude & séche, 6L
. chap.
12. de sa vertu ignée, qui l'a fait
CALTICIS. V. CAL- nommer Pierre de feu, Mi-
CADIN. niere de feu céleste.
CALUFAL.C'est l'huile CANICULE (Feu de).
des Indes. Quelques Philosophes Her-
CALUSA - CYPTAS. métiques ont ainsi appellé
Crisial. leur troisiéme feu, ou degré
ÇAMBAR. Matiere des de fçu, par comparaison à
la chaleur de la Canicule, afin de les en séparer, & de
qui est la plus forte de toute les avoir purs. On tire les
l'année. Ce n'est pas qu'il métaux de leurs capes au
faille augmenter le feu ex- moyen du repaffement.
térieur au troisiéme degré, CAPRICORNE. Man-
puisqu'ils disent qu'il doit get dit que quelques Chy-
être égal & continu pen- misses ont donné ce nom au
dant tout le cours de l'œu- plomb. Il auroit dit vrai s'il
vre : cette augmentation doit l'avoit expliqué du plomb ou
s'entendre du feu intérieur. Saturne des Philosophes ; &
Cette équivoque a induit ils l'ont ainsi appellé, parce
beaucoup de gens en erreur. que le Capricorne désigne le
C A N 0 P E. L'un des solstice d'hiver, comme la
Dieux adorés en Egypte. Il matiere de l'oeuvre parve-
étoit représenté sous la figure nue au noir, ou Saturne des
d'un vase ovale posé sur une Philosophes indique leur
de ses pointes ; l'autre oppo- hiver. ,
sée portoit une tête d'hom- CARAB. GousTe des lé-
me ; & sur le vase étoient gumes.
figurés plusieurs hiérogly- CARAHA. Nom que les
phes. Voyez ce qu'on doit Alchymistes ont donné à un
entendre par Canope, dans de leurs vaisseaux philoso-
le livre i. ch. 9. des Fables phiques ; c'est le premier : le
Egypt. & Grecq. dévoilées. second se nomme Aludel
CANTACON. Safran dont voyez l'article.
des Philosophes. Quelques CARDEL. Moutarde.
Chymistes l'ont interprêté CARDIR. Jupiter,ou
du safran commun. l'étain.
CANZE, CANNA CARDIS. Mars^ulefer.
CARNIT. Vase, chymique., CARENA. La vingt-
Johnson. quatrième partie d'une gout-
CAPE. Terre minérale te. Johnson.
qui fait corps & compose les CARMITI. Lapesanteur
pierres métalliques avec le d'une obole ou d'une maille.
métal, & qui n'est point mé- Johnson.
tal elle-même. C'est cette CARUMFEL. GerQfIc.
matiere pierreuse qui occa- CARSUFLÉ. P. COR-
sionne les opérations qu'il SUFLÉ.
faut nécessairement faire CASIBO. Cyprès.
pour tirer l'aloi des métaux; CASMET. Antimoine.
CASPA. La matiere phi- C ATH O CHITES.
losophique au blanc. Substance gommeuse & glu-
CASSIBOR & CAS- tineuse, qui se trouve dans
SIDBOTT. Coriandre. l'isle de Corse, selon Soli-
CASSIOPÉE,femme de nus & Pline. Johnson dit
Céphée Roi d'Ethiopie, s'é- qu'elle a la propriété d'attirer
tant vantée d'être plus belle la chair & les mains., aux-
que les Néréïdes, en fut pu- quelles elle s'attache forte-
nie par l'obligation olt elle ment, comme l'aiman attire
se trouva d'exposer sa fille le fer l'ambre les pailles
Andromede pour être dévo- &c. , ,

,
rée par un Monstre marin.
Perlée tua ce Monf1:re & la
délivra. Voyez les Fables
CATILLIA ou CAR-
TILIA. Poids de neuf on-
ces.
Egypt. & Grecques dévoi- CATMA. Nom que
lées, liv. 3. ch. 14. §. 3. quelques Chymistes ontdon-
CASTOR & POLLUX. né à l'or en limaille. Johnson.
Freres jumeaux, fils de Ju- CATROBIL. Terre
piter & de Léda, femme de commune chez les Chymif-
Tyndare. Jupiter changé en tes vulgaires , & terre des
cigne, ayant eu commerce Philosophes chez les Adep-
avec Léda, elle accoucha de tes.
deux œufs, chacun desquels CAUCASE. Montagne
renfermoit deux jumeaux ; d'Asie, sur laquelle la Fable
de l'un sortirent Pollux & dit que Jupiter fit attacher
Hélene, de l'autre Castor & Prométhée, & lui faisoit dé-
Clytemnestre. vorer le foye par une aigle,
Castor & Pollux accom- en punition de ce qu'il avoit
pagnèrent Jason dans sou ex- dérobé le feu du Ciel. Sui-
pédition de Colchos pour la vant le sens des Chymistes
conquête de la toison d'or, Hermétiques, le mont Cau-
où Pollux tua Amycus. Caf- case n'est autre que le mont
tor ayant été tué par Lyn- Philosophique, ou le vase de
cée, Pollux obtint de Jupi- l'Art &. de la Nature, parce
ter de pouvoir communiquer qu'à ce dernier est attaché ëC
ion immortalité à Castor, & lié le feu des Philosophes,
ils en jouissoient alternati- que d'Espagnes & plusieurs
vement. Voyez les Fables autres appellent Miniere de
Egypt. & Grecques, liv. 2. feu céleste. Voyez les Fables
ch. 1- liv. 3. ch, 14. §. 4. & Egypt. & Grecq. dévoilées,
liv, 6. ch. 3. Ii". 5. ch. 17.
r CAUDA VULPIS RU- admet deux, l'une fille d'At-
BICURDJ. Minium du las laquelle eut commerce
plomb. ,
avec Jupiter ; l'autre étoit
CECROPS Fondateur une des Harpies, fille de Ju-
du Royaume , d'Athènes, piter & de la Terre. Les
étoit originaire d'Egypte, Poëtes & ceux qui ont dit
d'où il porta le culte des après eux ,
que les sept filles
Dieux dans la Grece. La Fa- d'Atlas ont formé les sept
-
ble dit qu'il étoit moitié Pleyades & que chacune
homme & moitié serpent. d'elles a un, rapport avec une
Voyez les Fables Egypt. & des planètes, donnent Ce-
Grecques, liv. i. seM. 4. leno à Saturne. On diroit
- CEDUE. L'air. qu'ils ont consulté les Adep-
CEINTURE DE VÉ- tes pour donner cette expli-
NUS appellée CESTE. cation ; elle ne pouvoit en
,
Elle avoit, selon la Fable, effet y mieux convenir, puif-
la propriété non-seulement que Celeno vient d'un mot
de rendre aimable celle qui grec qui signifie obscurité,
la portoit, mais encore de noirceur, & le Saturne des
rallumer les feux d'une pas- Philosophes n'est autre que
sion éteinte ; c'est pourquoi la matiere de l'œuvre parve-
Junon, brouillée avec Jupi- nue au noir pendant qu'elle
ter y emprunta de Vénus cet- est en putréfaction. On peut
te ceinture, pour captiver la voir dans l'article Harpie
.
bienveillance de ce Dieu. ce qu'elle signifie de plus.
Mercure étant encore en- Voyez aussi les Fabl. Egypt.
fant, joignit à ses autres fri- & Grecq. dévoilées, liv. 2.
ponneries le vol de cette chap. 1.
mystérieuse ceinture. V oyez CELOPA ou CHELO-
les Fables Egypt. & Grecq. PA. Jalap.
dévoilées, liv. 3. chap. 14. CENDRE. Les SeBa-
§. 1. & liv. 6. teurs de la science Hermé-
Les Philosophes Hermé- tique appellent souvent cen-
tiques expliquent cette cein- dre la matiere de la pierre
ture du petit cercle de cou- putréfiée dans l'aludel, par-
leurs différentes qui se forme ce que la chaleur extérieure
autour de la matiere à cha- agifl'ant sur le mixte du vaiC-
que fois qu'elle commence seau en sépare l'humide qui
à changer de couleur. en lioit les parties, & après
CELENO. La Fable en l'avoir desséché laisse le
,
mixte comme une poudre, cule vint après, & acheva s
ou cendre , & la matiere de les détruire.
dans cet état est en putré- Le mariage de Pyrithoüs i
faction ou corruption ; car avec Déidarpie est celui des 1

l'un & l'autre terme se pren- Philosophes, qui. se. fait dans i
nent indifféremment pour si- le vase avec le fixe igné &
gnifier la même chose. le volatil mercuriel. Avant
Les Philosophes Hermé- la parfaite réunion des deux
s
tiques disent qu'il ne faut pas il se fait un combat de l'un
mépriser la cendre, & Mo- & de l'autre, qui produit la
rien dit qu'elle est le dia- dissolution &. la volatiliià-
dème du Roi. Il faut enten- tion indiquées par les Lapi- f
dre ces termes de la matierç thes dont le nom signi-
après qu'elle a été en putré- ,
fie s'élever avec arrogan-
faélion ; parce qu'alors elle ce. Voyez l'explication plus
Semble de la cendre & que étendue dans le liv. 5. ch. 6.
de cette cendre doit ,sortir le des Fables Egyptiennes &
soufre philosophique,qui est Grecques dévoilées.
CENTRE DU MON-
,
le diadème du Roi.
CENDRE DE TARTRE. DE. C'est la matiere de la
Soufre des Philosophes par- pierre des Philosophes & la
fait au rouge. pierre même quand elle est
CENIOTEMIUM. dans sa perfeétion. Les Phi-
gerçure préparé pour la vé? losophes l'ont ainsi nommée,
rôle. qu'ils disent .
parceles que toutes
CENTAURES ( Les ) es propriétés de l'Univers y
étoient fils d'Ixion & d'une sont comme réunies.
huée excepté le Centaure CENTRE DE I/(EuF.
3
Chiron, qui fut fils de Sa- C'est le jaune.
turne &Phillyre. Ils avoient CEP1NI. C'est le vi-
la partie supérieure du corps naigre.
de forme humaine & de- CERATION. Tems où
,
puis la ceinture jusqu'au bas la matiere passe de la cou-
de la forme d'un cheval. leur noire à la grise & puis
Ayant été invités aux nôces à la blanche ; ce qui se fait
de Pyrithoïjs, ils y cherchè- par la feule digestion &
rent querelle aux Lapithes , cuisson continuées sans ad-
& il y eut un sanglant com- dition de quoique ce soit.
bat entr'eux, oil les derniers. CERAUNOrCRYSON^
|uhiiinaqt. -

s ri* Î
.
CERBERE. Dans le chymistes vomiiTent du feu,
lens des Chymistes vulgai- comme ceux des Chymii-
res , c'est le nitre ; mais les tes ordinaires ; car le feu de
Fhiiolophes entendent bien la Philoiophie Spargyrique
autre choie par le Cerbere de n'est pas le feu vulgaire ,
la Fable. Les Poètes Philo- mais le feu de la nature, un
sophes ont imaginé qu'un feu qui échauffe sans brûler.
chien à trois têtes, la gueule Et qui connoitra ce feu, SL
béante, gardoit la porte des la maniere de le graduer, est
Enfers, & qu'il y étoit en- bien avancé dans la science
chaîné par une chaine triple. Hermétique. Que celui qui
Les Alchymistes prétendent veut étudier cette science ait
que toutes les tables des an- donc Hercule, & sçache le
ciens Poëtes ne sont que des marier à propos avec Thésée
énigmes, dont ils le font ier- son compagnon inséparable,
vis pour cacher les opéra- il aura bientôt le secret des
tions de la pierre philoib- trois régnes.
phale. Ils disent en consé- CERCLE, en termes de
quence qu'il faut entendre science Hermétique, signi-
par Cerbere ce chien à trois fie circulation de la matiere
téres, ou la matiere de la dans l'œuf des Philosophes.
pierre philosophaîe compo- C'est dans ce sens qu'ils
sée de le!, de loutre &. de appellent leur opération le
mercure, renfermée dans le mouvement des cieux, les
triple vase des Philosophes, révolutions circulaires des
qui sont les trois chaînes qui élémens, & qu'ils nomment
lient Cerbere ; ou que la ma- aussi le grand oeuvre la Qua-
tiere est elle-même le palais drature du c ercle Phyfeque.
de Piuton Dieu des Enters, Michel Ma;er a fait un petit
& que le triple vaisseau e11 traité sur ce sujet, qui a pour
le chien à trois têtes qui gar. titre : De Circula quadrato
de la porte du palais & en Phyjico jfive de Auro.
empêche l'entrée. Cette der- Ils divilent aussi la prati-
niere expiication me paroit que de la pierre philosophale
plus vraiiembiable ; car il est en lept cercles ou opérations;
dit que ce Cerbere vomilloit & tout consiste cependant à
du feu ; ce qui est le propre dilloudre & à coaguler. Le
des fourneaux. On ne doit premier cercle est la réduc-
pas cependant entendre par- tion de la matiere en eau. Le
là que les fourneaux des Al- fécond est de coaguler cette
eau en terre fixe. Le troi- convertie en air, on l'appelle i
siéme est la digestion de la Cerveau ; lorsqu'elle est de- '
matiere, qui se fait très-len- venue feu, on lui donne le >

tement ; c'est pourquoi les nom de Coeur de cers. Quel- :


Philosophes disent que les ques Alchymistes disent
révolutions de ce cercle se qu'alors le cerf est livré aux
font dans le fourneau secret. chiens pour être dévoré.
,
Elle cuit la nourriture de C'est-à-dire qu'on l'expoie à
l'enfant des Sages & la cpn- l'action du feu pour y être
-,
vertit en parties homogênes, digérée & fixée.
comme l'estomac prépare les CERVELLE DE
alimens pour les tourner en BŒUF. C'est, en termes
la substance du corps. D'Es- de Chymie, du tartre brûlé.
pagnet n'admet que trois cer- Johnson.
cles par la répétition def- CÉRUSE. ( Sc. Herm. )
,
quels on parvient, dit-il, à Quelques Chymistes se sont
réduire l'eau en terre, & à imaginé que la cétufe étoit
concilier les ennemis, c'est- la matiere des Philosophes,
à-dire, le volatil avec le fixe, parce qu'elle est faite du
l'humide avec le sec, le froid plomb, & que les Adeptes
avec le chaud, l'eau avec le disent que leur Mercure est
feu. fils de Saturne ; mais, si l'on
CERDAC. Mercure. s'en rapporte à Philalethe
CÉRÉS. Fille de Saturne ils entendent par céruse le,
& d'Ops, & soeur de Jupi- magistere au blanc ; comme
ter & de Neptune, de Pluton on peut le voir dans son trai-
& de Junon. Cérès fut re-' té qui a pour titre : Enarrtz-
gardée comme mere de Plu- rio methodica trium medici-
tus & de Proserpine ; Pluton narum Gebri.
enleva celle-ci & la consti- CESTE DE VÉNUS.
tua Reine des Enfers. Voyez Vaye" CEINTURE.
cette fable & son explica- CEXIM. Vinagre.
tion chymique dans les Fa- CHAI A. Matiere des
bles Egyptiennes & Grec- Philosophes parvenue à la
ques devoilées, liv. 4,ch. 2. couleur blanche.
& 3. CHACEF. Vase de terre.
CERVEAU ou CŒUR Johnson»
DE CERF. Terme de Chy- CHALEUR. Adion du
mie. C'est la matiere des feu, qui produit sur les corps
Ph«dosophes quand elle est un effet plus ou'moins,vif,
t
seton que les parties ignées leur naturelle surmontée
4
sont en plus grande ou moin- abandonne la circonférence
dre quantité & plus ou & se retire au centre ; alors
,
moins agitées. Lorsque cette les parties éloignées privées
aétion du feu est modérée du lien qui les unistbit, se
elle est proprement dite cha-, séparent de proche en pro-
leur ; lorsqu'elle est violente che changent de confor-
,
jusqu'à causer la séparation mation organique ; & cette
des parties des corps sur lef- chaleur ne trouvant plus la
quels elle agit, on doit l'ap- même matiere disposée com-
peller adustion, ignition. me elle doit l'être pour être
Nous ne jugeons des de- animée agit sur elle diffé-
grés de chaleur que par les , Elle fait
remment. comme
iens, & par les effets. On un effort dans le centre ; les
distingue plusieurs sortes de parties voisines trop violem-
chaleurs la naturelle & l'ar-
, mens agitées., communi-
tificielle l'interne & l'ex-
, quent leur mouvement im-
terne. modéré à celles qui les tou-
La naturelle est l'effet du chent, celles-ci aux autres,
feu inné dans tous les Etres, d'où naît la fermentation, à
qui fut implanté & commu- celle-ci succéde la corrup-
niqué à la matiere dès tion enfin une nouvelle gé-
,
création lorsque l'esprit de nération.
,
Dieu étoit porté sur les eaux. Le froid n'est pas toujours
Cette chakur donne la vie à nécessaire pour causer la dit
tout, parce qu'elle est une solution des parties des mix-
émanation du principe de la tes : la chaleur innée aug-
vie par essence. Dès que cet- mentée au-delà du degré re**
te portiuncule de vie aban- quis pour l'entretien de la vie
donne un sujet, la dissolu- du corps qu'elle vivifie, en
tion des partiesaccède à cet cause aussi la destruftion.
abandon, parce qu'elle en Les parties fatiguées par
étoit le lien. trop de mouvement, se dé-
Deux causes contraires tachent se dérangent &
produisent cet effet ; le froid , passage libre ,à
ouvrent un ce
son ennemi lorsqu'il domi- feu, qui s'évanouit pour ainsi
ne , & l'aétion même de ce dire, & laisse après lui des
feu poussée à uir degré trop marques funestes de son ac-
violent. tion & de son absence. Cette
Par le premier,cette cha. cbaleur naturelle est propre-
ment celle que nous appel- CHANGER LES NA-
Ions interne. TURES. Foyer NATURE.
Il y a une autre chaleur CHANQUE. Nitre des
naturelle celle du soleil. Philosophes.
,
L'interne dont nous ve- CHAOS veut dire con-
,
nons de parler, semble n'ê- fusion & mélange. C'étoit,
tre qu'une ckaleur en puis- sélon les Anciens, la matiere
iànce, qui n'agiroit point, si de l'Univers avant qu'elle
elle n'étoit excitée par la eût reçu une forme déter-
chaleur naturelle externe , minée. Les Philosophes ont
ou par la chaleur artificielle. donné par similitude le nom
On l'appelle artificielle, de Chaos à la matiére de
parce que l'art la manifeste, l'oeuvre en putréfaction, par-
l'augmente ou la diminue , ce qu'alors les élémens ou
& la dirige à son gré. Les1 principes de la pierre y sont
Artistes lui donnent plusieurs tellement en confusion, que
noms pris des matieres qu'ils l'on ne sçauroit les distin-
employent, ou des opéra- guer. Ce chaos se dévelop-
tions qu'ils font par son pe par la volatilisation , cet
moyen. On trouvera tous abysme d'eau laisse voir peu
ces noms expliqués dans à peu la terre à mesure que
l'article Feu. l'humidité se sublime au haut
CHALCOS. Cuivre. ou vase. C'est pourquoi les
CHALCUTE. Æs- Chymistes Hermétiques ont
ustum, ou cuivre brûlé. crû pouvoir comparer leur
CHAMBAR. Magnésie oeuvre j ou ce qui s'y passe
philosophique. pendant les opérations, au
^CHAMBELECH. Elixir. développement de l'Univers
CHAMPS ÉLISÉES. lors de la création.
Lieu de repos, où les Poëtes CHAPITEAU. Quel-
ont feint que Mercure con- ques ChymIStes ont ainsi ap.
duifoit les ames des Héros pellé la lessive, & l'eau de
& des Justes après leur mort. savon. Johnson„
Voyez ce qu'on doit enten- ; CHAPITEAU D'ALEM-
dre par les Champs EUfées Bic. Les Philosophes ont
3
dans l'explication de la DeJ- donné ce nom à la matiere
cente d'Enée aux Enfers , à de l'œuvre parvenue au noir.
la fin des Fables Egyptien- CHARBON. Presque
nes & Grecques dévoilées. tous les Philosophes disent
CHANDEL. Coloquinte. que leur feu n'est point un
feu de charbon ; & ils disent l'œuvre. Il faut du charbon,
vrai, parce qu'ils ne regar- mais dans un tems seule-
dent pas le teu de nos cui- ment j qui est celui de l'é-
sines ou des laboratoires preuve.
, CHARBONS DU CIEL.
chymiques, comme leur feu.
Quand il s'agit du régime du Ce sont les étoiles.
feu, il faut l'entendre du ré- CHARBONS HUMAINS.
gime du feu philosophique, Excrémens des hommes.
& non du feu de charbon. CHARIOT DE PHAE-
Philalethe & plusieurs au- TON. C'est un des noms
tres, comme Denis Zachai- que les Philosophes Chymi-
re , parlent du feu de char- ques ont donné au grand
bon comme d'un feu nécef- œuvre. Phaëton est le sym-
saire à l'œuvre. Ce dernier bole des mauvais Artisies,
dit entr'autres, que ses pa- qui ayant tout ce qu'il faut
rens voyant la quantité de pour faire la pierre, igno-
menus charbons dont il avoit rent le feu philosophique y
fait provision lui disoient
, ou ne sçavent pas le con-
qu'il seroit accusé de faire la duire & brûlent la matiere,
fausTe monnoye. Philalethe
,
représentée par la Terre à
dit que celui qui entreprend laquelle ce fils du Soleil mit
l'œuvre ne doit pas être du le feu pour n'avoir pas sçu--
nombre des pauvres à cause conduire le chariot de ion
3
des dépenses de vases & de pere.
charbons dont il faut faire CHARON, fils de l'E-
usage. Il réduit même la rebe & de la Nuit sélon
3
quantité qu'il en faut pour Hésiode étoit le Nauton-
,
tout l'œuvre, à cent melures nier des Enfers ; il passoit les
pour les trois ans entiers. ames séparées des corps par
Voyez sur cela son ouvrage les trois fleuves, l'Acheron,
qui a pour titre : Enarratio le Styx & le Cocyte. Les
methodica trium mcdicina- Chymistes Hermétiques re-
rum Gebri. On ne doit ce- gardent Charon comme le
pendant pas prendre toutes symbole de la couleur grise
ses paroles à la lettre, car qui n'est qu'un passage de la
d'Espagnes que Philalethe a noire à la blanche ; & les
suivi pas à pas, dit qu'il reste trois fleuves sont les putré-
très-peu de dépenses à faire factions qui arrivent dans les
à celui qui a les matieres trois opérations de l'œuvre,
préparées & convenables à que Géber a nomme laMé-
decine du premier, du se- que en effet des vicissitudes 1
cond & du troisiéme ordre. de grandeur dans la prunelle
Dans chacune la matiere des yeux de cet animal. Elle
doit se dissoudre & se putré- se conforme aux change-
fier, & parvenir à la couleur mens des phases de la Lune.
noire, à laquelle succéde la Elle augmente lorsque cette
grise qui est Charon ; c'est planette est dans son crois-
pourquoi on le dit fils de sant; elle diminue lorique la
l'Erebe & de la Nuit. Pen- Lune est dans sou déclin.
dant cette couleur grise la CHAUX, en termes de
matiere se volatilise, l'esprit Chymie, se dit de toutes sor-
se répare du corps, & le lai- tes de corps réduits en pou-
ton philosophique se blan- dres impalpables soit par
s
chit : voilà le passage des l'action du feu, soit par les
ames par les trois fleuves eaux fortes. Quelques-uns
pour parvenir aux champs prétendent qu'on ne doit
Elisées représentés par la donner le nom de chaux
,
blancheur. Voyez les Fables qu'aux poudres des corps
Egypt. & Grecq. dévoilées, métalliques ou des miné-
liv. 3. ch. 6. raux; & que celles des au-
CHARTRE DJlS PHÏ- tres doivent se nommer cen-
*
LOSOPHES. C'est la Ta- dres. On dit chaux de Lune
ble d'Emeraude d'Hermès, ou d'argent, chaux de Sa-
ainsi nommée, parce que turne ou de plomb, &c.
c'est le premier écrit connu CHAUX DES PELERINS.'
sur la Pierre philosophale. C'est le tartre.
Quelques-uns ont pris ces CHAUX-VIVE est aussi
termes dans le sens de pri- un terme de Science Her-
son, & ont entendu le four- métique que les Sages ont
,
neau & l'œuf des Philoso- employé pour signifier la
phes. matiere au blanc.
CHAT. Cet animal étoit CHEF-D'ŒUVRE DE
un symbole hiéroglyphique L'ART. C'est la pierre des
chez les Egyptiens, qui l'a- Philosophes l'élixir parfait
doroient sous le nom d'Æ- ,
Quelques Chy-
au rouge.
lurus. Il représentoit la Lune misses lui ont donné ce nom
ou Mercure philosophique, avec raison, puisque c'est la
parce que le Chat semble plus excellente chose que
ressentir les effets des in- l'homme ait pû imaginer
fluences lunaires, On remar- pour son bien être.
ÇHEIZI ou CHEIRI. Pa- pour cela qu'ils ont imaginé
racelse le prend pour le mer- anciennement des chevaux:
cure quand il parle des miné- pour traîner le char du So-,
raux , & pour des fleurs lorf- leil & des Dieux. Laomedon
qu'il est question des végé- refusa à Hercule les chevaux
taux. Ainsi lorsqu'il dit, de la qu'il lui avoit promis pour
fleur cheiîi ou cheiri tirée de récompense de ce qu'il avoit
l'argent, il faut entendre l'é- délivré Hésionne. Hercule
lixir philosophique au blanc. fit manger Diomede à ses
Quelques autres le prennent propres chevaux. Voyez les
pour l'antimoine , d'autres Fables Egypt. & Grecques
pour l'or potable. Johnson. dévoilées ,1. 5. c. 11. & 14.
CHELOPA. Jalap. CHEVEUX. C'est le
CHÊNE CREUX. Rebis philosophique.
Fourneau des Sages. La Fa- CHÉVRE AM AL-
ble parle d'un chêne creux THÉE. V. AMALTHÉE.
contre lequel Cadmus perça La Chévre étoit adorée en
le dragon qui avoit dévoré Egypte comme le Bouc,
ses compagnons. La lance dont voyez l'article.
qu'employa Cadmus est le CHIBUR ou CHIBUT.
feu, le serpent signifie le Soufre des Sages quand il est
mercure. Le chêne creux parvenu à la couleur rouge.
étant le fourneau secret des CHIEN. Cet animal etoit
Sages, on voit pourquoi les en grande vénération chez
Anciens l'avoient consacré à les Egyptiens sous le nom
Rhéa femme de Saturne. d'Anubis. Il étoit chez eux
CHESEP. L'air que nous le symbole du Mercure des
respirons ; c'est aussi celui des Sages ; aussi les Anciens l'a-
Philosophes. Si vous ne ti- voient-ils consacré à ce Dieu
rez l'eau de l'air,, la terre de aîlé. Plusieurs ont donné le
l'eau, & le feu de la terre, nom de Chien à la matiere
vous ne réussirez point dans du grand œuvre. L'un l'ap-
l'œuvre, disent Avicenne & pelle Chien d*A,rmènie, l'au-
Aristote. tre dit que le Loup & le
CHEVAL. Les Chyr Chien se trouvent dans cette
misses Hermétiques ont sou. matière ; qu'ils ont une mê-
vent pris cet animal pour le me origine , & néanmoins
symbole des parties volatiles que le Loup vient d'Orient
de leur matiere, à cause de & le Chien d'Occident. Ra-
sa légèreté à la Çgursç. C'est fis. L'un représente le fixe
& l'autre le volatil de la ma- Iées , dans les articles dess
tiere. Dieux & des Héros susnom-
CHIEN D'ARMÉNIE est més.
un des noms que les Philoso- CHISIR MINÉRALE.
phes Hermétiques ont donné Soufre principe des métaux.
à leur soufre, ou au sperme CHISTI PABULUM.
mâle de leur pierre. Urine d'un enfant.
CHIENNE DE CO- CHOP-CHINA. C'est
RASCENE est un des noms le Kina.
que les Philosophes chymi- CHOSE VILE. Lorsque
ques ont donné à leur mer- les Philosophes ont dit que
cure , ou sperme féminin de leur matiere est vile, mépri-
leur pierre. sée jettée dans les rues &
CHIMERE ( la ) ,
fille sur les fumiers, ils ont parlé
,
de Typhon & d'Echidna, sincéremcnt, parabolique-
étoit un monstre ayant la ment, & allégoriquement.
tête & la poitrine du lion, On la jette réellement,par-
le ventre & le train de der- ce qu'on en-ighore le prix ;
riere d'une chévre & une mais quand ils l'appellent
,
queue de dragon. Bellero*- une chose vile , c'est qu'on
phon fut envoyé pour com- ne jette communém'ent que
battre la Chimere, & de- les choses viles & méprisa-
meura vainqueur avec le se- bles, & que leur matiere en
cours du cheval Pégase, & putréfaction ressemble à tout
les armes dont les Dieux lui ce qui est putréfié, que l'on
avoient fait présent. Voyez jette sur le fumier à cause de
les Fables Egypt. & Grecq. sa puanteur, & qu'on regar-
dévoilées, liv. 3.c. 14.§. 3. de non-seulement comme
CHIRON le Centaure inutile, mais comme dom-
fils de Saturne & de Phil- mageable. Il ne faut donc
lyre. Chiron devint le maître pas s'imaginer que la ma-
d'Esculape, de Jason, d'A- tiere des &ages quoique si
chille, &c. S'étant blesle par commune dans son ,
principe
mégarde avec une des flé- que tout le monde peut l'a-
ches d'Hercule son disciple, voir se trouve toute prépa-
3
la playe s'envenima au point rée en mercure. On donne
qu'il en mourut, après avoir à la vérité ce soin à la Natu-
obtenu cette grace de Jupi- re mais il faut l'aider, en lui
Voyez les Fables Epyp- ,
ter. fournissant ce qui est requis
tiennes &. Grecques dévoi- & de la maniere requise. ,
Ceux qui prennent le mer- elle,est feu, elle est air, & ne
cure vulgaire pour cette cho- ressemble à aucun de ces élé-
se vile se trompent donc
, mens. Comme elle renferme
bien lourdement. Paracelse les propriétés & les vertus
dit au sujet de cette matiere, des choses supérieures & in-
que la pierre qu'une femme férieures de l'Univers, on
jette à sa vache, vaut sou- lui donne à juste titre les
vent mieux que la vache noms de tous les individus,
même. sans qu'elle soit nullement
CHOSE (la) qui a les spécifiée à aucuns d'eux en
pieds noirs, le corps blanc particulier. Cette diversité
& la tête rouge. C'est, en de noms a trompé, & induit
termes de Science Hermé- tous les jours en erreur un
tique l'ouvrage de la pierre ; grand nombre de gens qui'
, cherchent la pierre ; mais
parce que la matiere devient
d'abord noire dans la putré- elle n'a proprement qu'un
faction puis blanche dans nom connu de tout le mon-
,
la régénération, enfin rouge de des hommes comme des
,
femmes, des vieux comme
dans la fixation. Les Philo-
sophes ne parlent gueres que des enfans, des sçavans com-
de ces trois couleurs parce me dès ignorans ; parce que ,
,
qu'elles sont les principales
3
comme dit Morien, elle est
& que les autres durent fort pour le riche comme pour le
peu. pauvre, pour l'avare com-
CHOSE UNIQUE. Ma- me pour le prodigue > pour
tiere des Philosophes après les vieux & les jeunes, pour
la conjonction de l'esprit & ceux qui sont debout comme
du corps, ou mercure animé pour ceux qui sont assis ; &
des Sages. Cette matiere est comme dit Basile Valentin,
véritablement unique dans qu'elle renferme toutes cho-
son espece quoique fort ses parce qu'elle est toutes
, personne ,
commune, & que choses.
ne puisse s'en palier ; mais Il faut bien distinguer la
elle acquiert encore mieux matiere des Sages avant la
cette qualité d'unique après putréfaction & après la pu-
sa putréfaction. Elle contient tréfaélion. Dans le premier
tout, quoiqu'elle ne ressem- cas , elle est telle que je l'ai
ble proprement à rien de ce décrite lorsque j'ai dit qu'elle
qui existe dans le monde. étoit pour tout le monde ;
Elle est eau, elle est terre dans le setond, elle est pro-
,
prement la matiere des Sa- signifie cette fifrion dans le1

ges ; elle est leur mercure , livre 6. des Fables Egypt.


e
la miniel de leurs mé- &; Grecques dévoilées.
CHRYSÈS. Voyez l'ar-
taux; & c'est d'elle qu'ils di'
sent, que leur mercure ren- ticle précédent,
ferme tout ce que cherchent CHRY SOCALCOS.
les Philosophes. C'est leur Oripeau.
fi^otk qui suffit avec le feu. CHRYSOR. Vulcain
CHRONOS. VoyezSA- des Phéniciens. Voye?\vi*~
TURNE. CAIN.
CHRYSAOR. Fils de CHYBUR. Soufre. Pa-
Neptune & de Méduse, se- racelse dit ( Lib. de Nat.
Ion quelques-uns ; & selon rerum ) qu'il n'y a point de
d'autres, né du seul sang qui meilleur remede que le Chy-
coula de la blessure faite à bur, pour les maladies du
Méduse par Persée. Chry- poulmon quand il est pré-
saor fut pere de Geryon. paré & sublimé ,
trois fois
Voyez cette fiétion expli- avec des chaux minérales.
quée dans les Fables Egypt. CHYLE. Matiere des
& Grecq. dévoilées, liv. 3. Philosophes en putréfaction.
ch. 14. §. 3, CIBATION. Nutrition
CHRYSÉIS, fille de de la matiere séche des Phi-
Chrysès Prêtre d'Apollon losophes avec son propre
échut par le sort à Agamem-, lait donné modérément.
, Si
non , Chef de l'armée des Riplée. l'on donne ce lait,
Grecs qui alloient faire le: en trop grande abondance,
siége de la ville de Troye. l'enfant deviendra hydropi-
Chrysès la demanda à Aga- que & la terre sera lubmer-
,
memnon, qui la lui refusa. gée par le déluge. Il faut
Ce pere désolé s'adressa à donc l'administrer peu à peu
Apollon ; & ce Dieu, pour & avec proportion. #

venger son Prêtre , suscita CIBUR & CHIBUT.


une peste effroyable dans le Voyez CHYBUR.
camp des Grecs. Calchas CICEBRUM. C'est l'eau
consulté, répondit qu'il fal- des Philosophes.
loit rendre Chryséis à son CIDMIA. Litharge.
pere, & que la peste cesse- CIEL. Ce terme a diffé-
roit. Agamemnon s'y déter- rens sens chez les Philo-
mina quoique malgré lui, &, sophes Hermétiques. Il se
lii paftç cçfta. Voyez ce que prend en général pour
.vais
vase des Sages dans lequel 1 Epoux & l'Epouse qui s'*em-.
font leur séjour Saturne , brassent très - étroitement ;
Jupiter & tous les autres parce que l'esprit volatil ne
Dieux. sert de rien s'il n'est rendu
CIEL VÉGÉTABLE. C'est fixe en la nature duquel il
leur eau mercurielle leur doit passer.
, CIMMÉRIENNES
quintessence céleste tirée du
vin philosophique. Chrijlo- (Ombres). Ce sont les brouil-
phe Azrifien. lards qui s'élevent dans le
CIEL DES PHILOSO- vase philosophique pendant
PHES se prend aussi pour la la putréfaftion.
quintessence ou matiere plus CINNABRE. Matiere
épurée des élémens. Telle métallique de laquelle on
,
est la pierre philosophale & tire mercure vulgaire.
le
1 élixir parfait
au rouge. Pa- Les Anciens donnent aussi
racelse a fait un ouvrage ce nom au sang de dragon.
qui porte pour titre : Coelum Pline, liv. 33. c. 7. de son
Philosophoruin. Il y traite Histoire Naturelle, l'appelle
de tous les métaux sous les Cinnabre des Indes, pour le
noms des planettes, & il y distinguer du métallique ; &
dit dans l'article de Saturne : ajoute qu'il se forme du sang
que si les Alchymistes sça- des dragons qui se battent
voient ce qu'il contient, ils contre les éléphans, dont
ne travaille roient que sur cet- l'énorme poids les accable,
te matiere. quand l'éléphant tombe sur
CIEL. Les Philosophes eux en mourant.
Hermétiques ont aussi don- On trouve aussi le nom
né ce nomjflu feu céleste qui de Cinnabre dans plusieurs
anime les corps élémentés. Auteurs,pour dire Minium.

,
Les corps sont plus forts ou Plusieurs Chymistes ont
plus foibles felon qu'ils con- mal-à-propros pris le cinna-
tiennent plus ou moins de bre vulgaire & naturel pour
ce feu ; & leur longue durée la matiere de l'œuvre des
dépend de la forte union de Philosophes ; on ne sçauroit
l'esprit céleste avec l'humide en tirer que du mercure com-
radical. Cette union est ce mun, ou argent-vifvulgaire.
que les Philosophes appel- Le cinnabre des Sages est
lent le Çiel & la Terre réu- leur mercure sublimé, puri-
nis & conjoints, le Frere & fié fixé au rouge, qu'ils ap-
la Soeur, Gabritius & Beja, ,
pellent soufre. C'est alors ce
Serviteur rouge dont parle CLARETE. Blanc
Trévisan. d'oeuf.
CINYRAS .est accusé CLARTÉ, en termes de
par les Poëtes d'avoir com- Science Hermétique, signi-
mis un infceste avec sa pro- fie la blancheur qui succéde
pre fille Myrrha, & de cet à la noirceur de la matiere
incesiè, disent - ils , nâquit en putréfaction.
Adonis. Voyez ce que signi- CLEF. Terme de Scien-
fie cette fiction dans les Fa- ce Hermétique, qui signifie
tant la connoiiTance de la
bles Egypt. &. Grecques dé-
voilées, liv. 4. ch. 4.
CIRCÉ l'Enchantere{se,
matiere propre à I'oeuvre ,
que la maniere de la travail-
fille du Soleil & de la Nym- ler. Il se prend aussi pour les
phe Permets ; elle étoit faeur marques de l'ouvrage bien
d'étés Roi de Colchos. Ja- ou mal conduit. Dans ce
son & Medée se retirerent dernier sens, la premiere clef
chet elle f après qu'il se fut est la noirceur qui doit pa-
emparé de la toison d'or. roître au plus tard après le
Voyez les Fables Egypt. & quarantiéme ou quarante-
Grecques dévoilées, liv. 2. deuxiéme jour, faute de la-
çhap. 1. quelle couleur l'Artiste doit
CIRE. Matière des Sages croire qu'il n'a pas bien opé-
poussée au blanc. ré, & il faut alors recom-
CIRCULATION est un mencer. Basile Valentin ,
terme de Science Herméti- Religieux Bénédictin, a fait
que , qui outre le se;is chy- un ouvrage sur la pierre phi-
mique, signifie encore la réi- losophale, intitulé les Douane
tération des opérations du Clefs, Georges Riplée, An-
grand oeuvre pour la multi- glois, en a fait un sur le même
plication de la quantité & sujet qui « pour titre tes
des qualités de la pierre. ,
Douje Portes.
CISEAUX. C'est le feu CLIBANIQUEMENT,
des Philosophes de même suivant la proportion du four-
,
que -la lance , l epée i &c. neau. Flamel dit d'après Ca-
CIST ou KIST. Mesure lid si ton feu n'est mesuré
des liquides, contenant deux ,
clibuniquement ; c'est-à-dire
3
pintes ou quatre livres. John- avec poids & mesure des ma-
son. tières qui ne sont que le sou-
CLANCHEDEST. ,
fre & le mercure des Philo-
Acier. sophe's.
CLOUER. Fixer la ma- parable du sixe & du volatil
tiere volatile, par la diges- en une masse si fixe qu'elle
tion que l'on en fait quand ne craint point les atteintes
elle est mêlée avec la fixe. du feu le plus violent,
CLYTEMNESTRE, communique sa fixité aux
fille de Jupiter & de Léda, métaux qu'elle transmue.
& femme d'Agamemnon, COAGULE. Presure.
qu'elle fit mourir après son COAGULER en ter-
,
retour de la guerre deTroye, mes de Chymie Herméti-
pour jouir plus à son aile de que, signifie donnerune con-
son amant Egysthe. Oreste, sistence aux choses liquides
fils d'Agamemnon, vengea Nnon en en faisant un corps
,
la mort de son pere, & fit compacte, ou dont les par-
périr sa mere avec Egyflhe ties seroient liées comme
dans le temple d'Apollon. celles du lait devenu fro-
Voyez les Fables Egypt. & mage mais en les desséchant
,
Grecques dévoilées, liv. 3. de leur humidité superflue,
chap. 14. §. 4. & en réduisant le liquide en
COAGULATION. poudre, & puis en pierre.
Terme de Physique & de Les Philosophes chymi-
Chymie. C'est le lien de la ques appellent aussi coagu-
composition des mixtes j qui ler, cuire la matiere jusqu'à
fait le mutuel attouchement la perfection du blanc ou du
des parties. La coagulation rouge.
n'est que le rudimeut de la COBALES. VoyeZ SA-
fixation. Il y a deux sortes de TYRES.
coagulations, comme deux COBASTOLI. Cendre:
sortes de solutions. L'une se C O CILIO. Poids de
fait par le froid, l'autre par onze onces. lolmson.
le chaud & chacune se sub-
s
COCYTE. L'un des
divise encore en deux l'une fleuves ou marais de l'Enfer.
,
est permanente, l'autre ne Voyez PLUTON, ENFER.
l'ëst pas. La premiere s'ap- CŒLUS. Voyez CIEL.
pelle fixation, & l'autre sim- CŒUR. Quelques Chy-
plement coagulation. Les misses ont donné ce nom au
métaux sont un exemple de seu d'autres à l'or quand ils
,
celle-là, les sels le sont de ont parlé des métaux. Johns.
celle-ci. COHOB. Sable.
La Coagulation philoso- COHOBATION. Di-
phique est la réunion insé- gestion & circulation de I.'.
matiere dans le vase, pen- presse, il briseroit les portes
dant lesquelles la partie vo- de sa prison & s'ensuiroit
, de le
latile monte au haut du vase, sans espérance rattrap-
& en retombant elle se mê- per y c'est-à-dire qu'il ne faut
le pénétre , & se cohobe
,
pas trop pousser le feu, afin
d'elle-même avec la partie que le mercure, ou esprirs
fixe qui se trouve au fond. volatils de la matiere, ne
Telle est la cohobation phi- caste pas le vase ; ce qui ar-
losophique ; terme employé riveroit infailliblement sans
seulement par similitude, & cette attention : ou si le vase
par comparaison avec la co- étoit assez fort pour résister,
hobation prise dans le sens le mercure se brûleroit & de-
des Chymistes vulgaires. viendroit inutile.
COHOBER est aussi un Quelques Adeptes ont
terme de Science Herméti- donné le nom de colere à la
que , qui se dit dans le même matiere parvenue à la cou-
sens des Chymistes mais leur orangée.
, COLLE. On trouve ce
cependant sans addition de
nouvelle matiere, &. sans le terme dans quelques Chy-
se cours de l'Artisse. misses pour lignifier le fiel
,
COHOPH. Paracelse se de taureau. Johnson.
sert souvent de ce terme au COLLE D'OR. Borax
lieu de cohober, cohobation. ou chrysocolle des Anciens.
COHOS. Toutes les par- Colle d'or, dans le sens Her-
ties du corps renfermées fous métique, veut dire la ma-
la peau. Quelques Chymis- tiere des Philosophes en pu-
tes l'ont employé par allu- tréfaétion après le mêlange
fion au terme de cahos, & du mercure & de l'or des
pour faire voir le contraste de Sages. Cette réunion a pris
l'ordre & de l'arrangement chez eux le nom de Ma-
des parties du corps humain, riage.
avec la confusion du cahos. COLOMBE. D'Espa-
COLERE. Les Philo- gnet & Philalethe ont em-
sophes Hermétiques dirent ployé l'allégorie de la Co-
qu'il faut bien prendre garde lombe pour désigner la par-
de ne pas trop pousser Vul- tie volatile de la matiere de
cain, de peur d'irriter Mer- l'oeuvre des Sages. Le pre-
cure , dont la colere est fort mier a emprunté de Virgile
à craindre pour l'Artiste, ( Eneid. liv. 6. ) ce qu'il dit
parce que se trouvant trop de celle de Vénus., pour le
tems de la génération du fils COMIDI & COMISDI.
du Soleil ou régne de Vénus Gomme arabique.
philosophique. Le second a COMMIXTION. Quel-
dit que les colombes de Dia- ques Philosophes ont substi-
ne font les seules qui soient tué ce terme à ceux de con-
capables d'adoucir la féro- jonElioll mariage union.
cité du dragon ; c'est pour le 3
La commixtion ,
se fait pen-
tems de la volatilisation, où dant la putréfaction, parce
les parties de la matiere sont, que le fixe & le volatil se
dans un grand mouvement, mêlent alors pour ne plus se
qui cesse à mesure que la cou- séparer.
leur blanche ou la Diane COMPAGNON. Mer-
3
Hermétique se perfectionne. cure philosophique animé
Les Souffleurs doivent bien de son soufre, & poussé au
faire attention à cela s'ils blanc.
, COMPAR. Les Adeptes
ne veulent pas perdre leur
argent à faire des mêlanges entendent par ce terme le
fous d'argent vulgaire avec fixe & le volatil mercure &
d'autres matieres pour par- l'or des Sages, 3qui agissent
venir au magistere des Phi- successivement dans l'œu-
losophes. vre ; le mercure ou la fe-
COLONNES D'HER- melle prend d'abord la do-
CULE. Ce sont deux mon- mination jusqu'à la fin de
,
la putréfaction ; lorsque la
tagnes situées au détroit de
Gibraltar ; l'une est appellée matiere commence à se desc
Calpé, du côté del'Espagne; sécher & à blanchir', l'or
celle qui est à l'opposite en prend le dessus. Ils travail-
Afrique, se nommoit Abyla. lent ensuite de concert à la
Voyez ces deux articles. perfeétion de l'œuvre.
COMBUSTION. Vieux COMPLEXION. Tems
mot que l'on trouve dans les où la matiere est dans une
ouvrages de quelques Chy- parfaite dissolution, ce qui
misses, pour signifier l'action est indiqué par une couleur.
trop violente du feu sur la très-noire. Le terme de corn";
matiere. plexion signifie le même que
COMERISSON est un putréfaCtion submersion
des noms de la pierre des mixtion. , ,
Sages parvenue à la blan- COMPOSÉ. Le composè
cheur. des Philosophes est ce qu'ils
COMETZ. Une demi- appellent aussi leur comp'ôt
goute. F iij
leur confiE/ion. Donc cette la naissance -de l'homme &
noirceur de couleur ensei- des animaux.
gne qu'en ce commence- CONCIERGE DU PA-
ment la matiere ou le com- LAIS. ( Sc. Herin. ) Plu-
posé commence à se pourrir, sieurs Chymistes ont inter-
& se dissoudre en poudre prêté ce terme de l'Artiste ;
plus menue que les atomes mais Bernard, Comte de la
du soleil, lesquels se chan- Marche Trévisanne, connu
gent ensuite en eau perma- - sous le nom du bon Trévi-
nente. Flamel. san l'entendoit du mercure
,
COMPOSITION. Mé- ou eau philosophique qui
,
lange des principes matériels administre au fourneau se-
de l'oeuvre. Ce terme veut cret la chaleur requise, parce
dire la même chose que mix- que ce fourneau secret & le
tion assemblage de plusieurs vase philosophique ne sont
,
choses, mais de même na- autre que cette eau, comme
ture ; c'est-à-dire l'union du on peut le voir dans les ar-
mercure & du soufre des ticles Vase, Fourneau secret.
Philosophes qui, quoique CONDER. Encens mâ-
,
deux choses différentes, sor- le Oliban.
,
tent néanmoins de la même CONFECTION. Mê-
racine, comme les feuilles & lange de plusieurs choses,
les fleurs d'une plante. c'est-à-dire du mercure & du
COMPOST, en termes soufre philosophiques.L'oeuf
de Philosophie chymique des Philosophes, dit Flamel,
,
signifie la matiere de la pierre est un matras de verre, que
noir ; parce qu'alors les tu vois peint en forme d'é-
quatre élémens sont comme critoire & qui eSt plein de
,
unis. conseElion de l'Art, c'est-
CONCEPTION. Ma- dire, de l'écume de la mer
riage union qui se fait du rouge, & du souffle du vent
,
volatil & du fixe de la ma- mercuriel.
tiere des Philosophes pen- CONFITURE. Elixir
dant qu'elle est en putréfac- des Philosophes. Qu'il soit
tion. Les Chymistes Her- fait confiture composée d'es-
métiques disent que la con- pece de pierre, & qu'il en
teption du fils du Soleil & foit fait une médecine pour
de leur jeune Roi se fait dans guérir, purger & transmuer
ce tems-là. Ce terme a été tous corps en vraie Lune.
employépar comparaison à Flamel..
»
.
CONGÉLATION en tion des principes. Riplée.
,
termes de Science iiermé- Il y a trois especes de con-
tique, signifie la même chose jonctions. La première est
que coagulation. C'est pro- appellée double. Elle se fait
prement un endurcissement entre l'agent & le patient,
d'une chose molle par le le mâle & la femelle, la for-
,
desséchement de l'humidité me & la matiere, le mercure '
& la fixation du volatil. C'est & le soufre, le subtil & l'é-
dans ce sens qu'Hermès a pais.'
dit, que la force de la ma- La seconde s'appelle tri-
tière sera parfaite, si l'eau est ple parce qu'elle réunit trois
s
réduite en terre ; parce que choses, le corps l'ame &
,
l'esprit. Faites donc en sorte
tout le magistere consiste à
réduire la matiere en eau par de réduire la trinité à l'unité.
la solution, & à la faire re- La troisiéme est dite qua-
tourner en terre par la coa- druple parce qu'elle réunit
,
gulation. Congéler, teindre les quatre élémens en un
& fixer ne sont que la même seul visible mais qui ren-
,
opération continuée dans le ferme les trois autres. Sou-
même vaisseau. venez-vous , dit Riplée, que
CONGÉLER signifie le mâle a cinq vaisseaux re-
faire le mariage réunir le quis pour la fécondité, &
,
volatil au fixe joindre les la femelle quinze. Sçachez
faire , paix
la donc que notre Soleil dort.
natures, entre
les ennemis ; ce qui se fait avoir trois parties de ion
d'abord par la solution, & eau, & notre Lune neuf.»
puis par la coagulation. CONJONCTION signifie
CONJONCTION. Réu- aussi l'union du fixe' &. du
nion des natures répugnan- volatil du frere & de la
,
sœur, du Soleil & de la Lu-
tes & contraires en unité
lesparfaite. Cette conjonElion ne. Elle se fait pendant la
es convertit tellement l'une noirceur qui survient à la
en l'autre, qu'elle en fait un matiere pendant la putréfac-
mariage indissoluble même tion. Les Philosophes l'ap-
à la plus grande violence pellent aussi Conception ,
du feu. Les Philosophes dé- Union des élémens , Coin-
finissent encore cette con- mixrion.
jonEtion un assemblage & CONJONCTION DE
,
parées
,
une réunion des qualités sé-
ou une adéqua-
L'AME AVEC LE CORPS.
Expression Hermétique qui
,
signifiele moment où la ma- CONVERSION DES
tiere parvient au blanc. A ÉLÉMENS. ( Sc. Herm. )
l'heure de la blancheur, ou Ceux qui prennent à la let-
de la conjonétion de l'ame tre les termes des Philoso-
avec le corps ( dit Philale- phes Hermétiques se sont
the ) on verra de grands mi- imaginés que leurs élémens
racles ; c'est- à-dire toutes étoient en effet quatre cho-
,
les couleurs imaginables. ses din:inctes &. séparées
CONJONCTION TÉ- qu'il falloit extraire d'une ,
.TRApTivE. Mêlange in- matiere, & qu'il falloit en-
time des principes du com- suite convertir l'une en l'au-
posé des Sages. tre ; c'est-à-dire, saire par
CONNEXION. Voyer exemple de l'huile de l'eau,
COMPOSITION MIX- & de la terre du seu, ou du
, feu faire de l'air, & de l'air
TION.
CONTRITION,en faire de l'eau , & de l'eau
termes de Philosophie chy- faire de la terre. Par les opé-
inique signifie réduire en rations de la Chymie vul-
3
poudre mais seulement en gaire on extrait de chaque
,
defle<.hant l'humidité de la mixte quatre chosc-s,unes-
matiere par le régime du prit, une eau flegmatique
feu, & non pas qu'il faille une huile, & une terre ap-,
la broyer dans un mortier pellée caput mortuum ou tête
ou 'autrement. morte. D'autres ont nommé
CONVENANCE ou ces quatre choses un sel, un
ADAPTATION, est lors- sousre un mercure, & une
la proje&ion ,
que se fait sur terre damnée ou inutile.
métal ,
un en fusion, ou ré- Ceux qui se sont imaginés
duit en forme coulante ou parvenir au magistere des
mercurielle ; alors on dit que Philosophes par ces opéra-
ce métal a de la convenance, tions de la Chymie vulgaire,
ou similitude de nature avec ont donné le nom d'air à
l'élixir fait du mercure des l'huile, que d'autres ont ap-
Sages. Les Philosophes re- pellée soufre, celui de feu à
commandent aussi de choisir l'esprit, celui d'eau à l'eau
pour faire l'œuvre une ma- flegmatique, & enfin celui
tiere qui ait de la convenance de terre les uns au sel les
le métal ,
avec ; parce que autres à la terre damnée.
d'un arbre on ne fait pas un Mais les élémens des Phi-
bœuf, ni d'Mïtbceufun métal. losophes sont tout-à-fait dif-
>/i
rerens ; leurs opérations sont lange du fixe & du volatil,
celles de la Nature & non que les Adeptes appellent
de la Chymie vulgaire ; leur mâle & femelle.
feu est renfermé dans leur COQ. Animal que les
terre & ne s'en sépare point, Anciens avoient consacré à
& leur air est contenu dans Minerve & à Mercure. Les
leur eau. Ils n'ont donc que Chymistes Hermétiques ont
deux élémens visibles, dont comparé leur feu au coq, à
il faut faire la conversion ; cause de sa vigueur, de son
c'est-à-dire que leur eau activité & de son ardeur, &
change leur terre en sa na- ont donné en conséquence
ture liquide d'eau, & qu'en- le nom de Coq à leur soufre
suite tout le composé qui parfait au rouge.
étoit devenu eau, doit de- CORAIL ROUGE est
venir terre ; en devenant eau un des noms que les Phi-
tout devient volatil, & étant losophes ont donné à leur
réduit en terre tout devient pierre quand elle est fixée
fixe. Ainsi quand ils parlent au rouge , qui est le degré
du froid & de l'humide, il de sa perfection. C'est sans
faut entendre leur eau, & le doute pour cette raison que
chaud & le sec sont leur les Anciens ont feint que le
terre. corail s'étoit formé comme
CONVERTIR LES Chrysaor, du sang répandu
ÉLÉMENS. Terme de de la blessure que Persée fit
Chymie Hermétique. Dis- à Méduse ; puisque les Phi-
soudre & coaguler ; faire le losophes Hermétiques ont
corps esprit, & l'esprit corps, pris également Chrysaor &
le volatil fixe, & le fixe vo- le corail pour symbole de
latil : tout cela ne signifie que leur soufre parfait.
.
la même chose, La Nature C
CORBATUM. Cuivre.
aidée de l'Art, le fait dans CORBEAU, en termes
le même vase des Philoso-
de Science Hermétique, si-
phes par la même opération
gnifie la matiere au noir
continuée. Lorsque la ma-
dans le tems de la putré-
tiere est bien purifiée & scel.
faction. Alors ils l'appellent
lée dans l'œuf, il s'agit seu-
aussi la Tête du corbeau, qui
lement de conduire le feu.
est lépreuse qu'il faut blan-
COPHER. Bitume ou 3
chir, en la lavant sept fois
Asphalte. dans les eaux du Jourdain
COPULATION. Mé- comme Nahaman. Ce sont
ses imbibitions sublima- de corps parfaits & de corps
3
tions, cohobations, &c. de imparfaits. On ne réussira ja-
la matiere, qui se font d'el- mais à faire une bonne mul-
les-mêmes dans le vase par tiplication si l'on ne réduit
,
le seul régime du feu. les corps parfaits en leur pre-
CORBINS. Ouvrage de miere matiere, c'est-à-dire
la pierre des Philosophes. en mercure. Parce que dès
DiEl. Herm. qu'ils sont parfaits on ne
CORDUMENI. Carda- ,
peut rien en faire de plus
mome. tant qu'ils resteront dans cet
CORNE D'AMAL- état de perfeétion.
T H É E. Les Philosophes CORPS se prend aussi par
Hermétiques disent que cet- les Chymistes pour le sel
te fable doi4 s'expliquer de philosophique, ou leur terre
la pierre philosophale, parce feuillée,qui s'impreigne du
qu'outre les biens de la for- [olltre 6c du mercure com-
turie , elle donne tous les me d'une ame & d'un esprit.
biens capables de satisfaire Vous ne réussirez jamais
disent-ils, si vous ne spiri- ,
les desirs de l'homme dans
ce monde. Voyez les Fables tualisez le corps, & ne cor-
Egypt. & Grecques dévoi- porifiez l'esprit ; c'est-à-dire,
lées I*v- 3. ch. 4. si vous ne rendez le fixe vo-
,
CORNE DE CERF. Bec latil le volatil fixe. Ils ap-
du chapiteau des alembics, , aussi
pellent corps leur ma-
felon quelques Chymistes.. gnélie leur ferment, leur
COROCRUM. Fer- teinture, ; & ils disent en con-
ment de la pierre. séquence que le corps ne
CORONIS. LaFable en ,
pénétre point les corps sans
nomme deux, l'une comp- le secours de son esprit.
tée parmi les Hyades, l'au ', CORPS IMPARFAIT.
tre mere d'Esculape ; celle- C'est l'arsenic des Philoso-
ci périt de la main d'Apol- phes leur Lune, leur fe-
lon & fut chanaée en cor- ,
melle. Dès le commence-
,
neille. Voyez les Fables ment de l'œuvre, il faut cal-
Egypt. & Grecques dévoi- ciner le corps parfait en le
lées, liv. 3. ch. 12. §. 2. mariant avec le corps impar-
CORPS. Les Philoso- fait. Phil. On doit aussi pu-
phes appellent corps ce qu'ils rifier ce corps en lui ôtant
nomment aussi métaux. C'est tout son soufre superflu, brû-
pourquoi ils parlent Couvent lant 8'. combustible, & ma-
nifester ce qu'il a dans son monte au ciel, pour y être
intérieur. Le signe de sa par- glorifié. Pour le dire sans
faite sublimation ou dépura- énigme, c'eSt le soufre par-
tion est une couleur blan- fait au rouge qui doit être
che , céleste, éclatante com- ,
dissout par le mercure, dont
,
me celle de l'argent le plus il a été formé ; & lui-même
fin bien bruni, & dans ses forme l'Androgine ou Rebis
cassures l'éclat du marbre ou des Philosophes après son
de l'acier le plus poli. Alors union avec le mercure.
cette femme prostituée est CORPS BLANC. Terre
rétablie dans son état de vir- feuillée des Philosophes, ou
ginité Intacte, & peut être magistere au blanc.
donnée en mariage au Soleil CORPS IMPROPRE-
terrestre, quoiqu'elle soit sa MENT DIT. Magistère ou
mere, & sa soeur. Philal. mercure des Sages , lorsqu'il
CORPS DISSOLUBLE. n'est pas encore entierement
C'est. la miniere même du fixé.
mercure dissolvant des Sa- CORPS LE PLUS VOI-
ges. C'est le corps terrestre SIN. Les Philosophes ont
que ce mercure doit laver & ainsi appellé leur magistere
purifier. Ce qui a engagé les au blanc, parce qu'il eSt dans
Philosophes à dire, que le un état qui approche le plus
mercure engrosse sa propre de la fixité parfaite, qui est
mere, qu'il la fait mourir, leur magistere au rouge.
qu'il la purifie, la ressuscite CORPS IMMONDE. C'est
enfin avec lui-même, parce le mercure avant sa prépa-
qu'il s'y unit si intimement ration ; quelquefois dans le
qu'il ne s'en sépare jamais. tems de la putréfaction dans
Ce corps est fixe, & le mer- l'œuf philosophal, & alors
cure est volatil, Il doit subir on l'appelle aussi Corps mort.
la torture du feu & de l'eau, CORPS CONFUS. Voyeç
mourir & renaître par l'eau ÇORPS IMMONDE.
& l'esprit, pour parvenir en- CORPS MIXTE. Matiere
fin à un repos éternel. Phi- au noir.
lalethe dit que la couleur de CORPS NET ET PUR.
ce corps est brune, un peu Matiere au blanc.
rougeâtre & sans éclat ; qu'il CORPS PROPRE DE
doit être dissout & exalté ; L'ART. C'est la pierre au

,
il faut ensuite qu'il subisse la
mort, qu'il ressusçite & qu'il
rouge , ou l'or des Philo-
sophese
CORPS ROUGE. VOYEZ cipitation se fait par la fixa-
CORPS PROPRE. tion de ce soufre volatil,
CORPS MORT. La ma- cette fixation par la conden-
tiere au noir pendant la pu- sation cette condensation
tréfaction appellée aussi ,
, Ténébres, Sé- par la réfrigération intrinsé-
Mort, Nuit, que , & cette réfrigération
pulchre, Tombeau, &c. par l'addition des sels lixi-
CORRECTUM. Vinai- vieux.
gre distillé. On doit conclure de là
CORROSIF. Les PMlo- que plus on raréfie un esprit
fophes rejettent de l'œuvre ardent, tel, par exemple,
toute eau forte, ou autre dif- que celui du vin, plus on a
solvant corrosif. Ceux-là se un corrosif violent ; ou un
trompent donc bien fort, soufre ou un sel mercuriel de
qui tourmentent les métaux, plus en plus corrosif, felon
l'or, l'argent le mercure, 3u'il est plus reftifié par les
les ,
fortes distillations réitérées.
par eaux pour en
faire le dissolvant philosophi- CORSUFLÉ ou CAR- •

que, ou pour en tirer le sou- SUFLÉ. Soufre des Philo-


fre & la teinture aurifique. sophes fixé au rouge.
Le mercure des Sages doit CORTEX MARIS.
dissoudre l'or ( des Philoso- Mercure des Sages.
phes ) sans corrosion com- CORUSCUS. La pilo-
,
dissout
me l'eau chaude la selle.
glace. CORYBANTES. Prê-
CORROSION. ASion tres de Cybele mere des
,
du sel & du soufre mercu- Dieux. Ils solemnisoient les
riels, volatils & très-raréfiés fêtes de cette Déesse au son
de' certains corps qui par du tambour,& dansoient au
,
leur pénétration & sulfuréité son des flûtes, des trompet-
brûlent & désunissent les par- tes en faisant un grand bruit
,
ties des corps avec lesquels avec leurs armes. C'est par
ils sont mêlés. On remarque ce moyen qu'ils empêche-
cette action dans l'eau-forte, rent Saturne d'entendre les
qui prouve cette définition cris du petit Jupiter que
quand on altére son activité Rhée avoit confié à , leurs
par la précipitation de ce soins. Voyez ce qu'on doit
îbufre mercuriel. Elle perd entendre par les Corybantes,
alors toute son ignéité &. sa Fables Egypt. & Grecques
vertu corrosive. Cette pré- dévoilées, liv. 3. chap. 4,
COS. Isle qu'Hercule ra- que l'on donne en général
vagea , sélon la Fable ; parce à tous les remedes faits pour
qu'Eurypile, Roi de l'Isle, corriger les défauts de la
ne l'avoit pas bien reçu. Les peau, & entretenir la beau-
Philosophes Spagyriques re- té ou la procurer. Ce terme
,été fait de Cosmet Anti-
gardent l'Isle de Cos com- a
t
me le symbole de leur ma- moine, parce que les An-
tiere mise dans le vase pour ciens employoient beau-
y être digérée. Si l'on y met conp ce minéral à l'usage
trop de mercure s qui n'est dont nous venons de parler.
autre chose qu'Hercule, le L'Ecriture sainte en parle en
vase se brisera, toute la ma- plus d'un endroit.
tiere se répandra ou se dis-
sipera ; & c'est le ravage COSMEC.
cosyME T. Voyci

qu'Hercule fit dans l'Isle de COTONORIUM. Li-


Cos. Il faut donc avoir grand queur.
soin de ne pas verser trop COULEUR. Les cou-
abondamment le mercure leurs des choses, & parti-
sur la matiere contenue dans culierement des fleurs, ont
le vase, elle en seroit inon- leur principe dans le soufre
dée. Si l'on en met trop peu., & le sel mercuriels des corps
le feu y prendra, le vase se colorés. Une preuve bien
brisera, & tout sera perdu. convaincante, c'efl qu'à me-
Il faut arroser souvent & peu sure que ces parties volatiles
à peu. C'est cette précaution s'évaporent, la couleur s'é-
manquée, qui fait que beau- vanouit du moins son éclat
,
coup d'Alchymifles ne réuf- & sa vivacité, & fait place
siflent pas quoiqu'ils tra- à une autre couleur moins
,
vaillent d'ailleurs sur la vraie - vive, composée d'un soufre
matiere & qu'ils se servent plus terrestre & moins subtil.
s
des fourneaux & du feu phi- Il est d'ailleurs certain qu'on
losophique requis dans les ne trouve point de couleurs
opérations du grand œuvre. dont le sujet ne soit gras
3
COS MAI. Teinture ou oléagineux & très-combus-
eau de safran. tible.
COSMEC & COS- COULEUR. Les Philoso-
MET. Antimoine des Phi- phes Hermétiques regardent
losophes & des Chymifles les couleurs qui surviennent
,
vulgaires. à la matiere pendant l'opé-
COSMETIQUE, Nom ration du grand oeuvre
comme les clefs de cet Art, solution de la matiere. Elle
& les indices certains de la doit toujours précéder la
vérité & bonté de la matie- blanche & la rouge.
re, & du bon régime du feu. La blanche marque la
Ils en comptent trois princi- fixation bien avancée de la
pales qui se succédent, mais matiere ; & la rouge sa fixa-
dont la succession est inter- tion parfaite.
rompue par quelques autres Toutes ces couleurs doi-
couleurs passageres 6c de vent reparoître dans l'opé-
peu de durée. La premiere ration de la multiplication ;
principale est la couleur noi- mais elles sont d'une durée
re , qui doit se faire voir au d'autant plus courte , qu'on
quarante-deuxième jour au réitéré plus souvent les opé-
plus tard. Elle disparoît peu rations pour perfectionner
à peu, & fait place à la blan- & multiplier la quantité &
che. A celle-ci succéde la les qualités de la pierre.
citrine, qu'ils appellent leur Lorique la matiere est
Or. Enfin, la couleur rouge comme de la poix noire fon-
se montre, & c'est la Fleur due ils l'appellent le Noir
,
de leur or, leur Couronne plus noir que le noir-même,
royale &c. Les couleurs leur Plomb leur Saturne ,
, ,
Corbeau,
PaJsaSeres sont verte ? qui leur &c. Et ils di-
marque l'animation & la vé. sent qu'il faut alors couper
gétation de la matiere ; la la tête du Corbeau avec le
grise, ou le régne de Jupi- glaive ou l'épée, c'est-à-dire
ter , qui suit immédiatement avec le feu, en le continuant
la noire ou le régne de Sa- jusqu'à ce que le Corbeau se
,
turne ; les couleurs de la blanchit.
queue du paon. La couleur Ces différentes couleurs,
Tyrienne ou couleur de que la matiere prend en se
,
pourpre, indique la pcrfec- cuisant, ont donné lieu aux\
tion de la pierre. Philosophes d'appeller cette
Si la couleur rouge paroît matiere de presque tous les
avant la noire, c'est un signe noms des individus de la Na-
qu'on a trop poussé le feu, ture. Son odeur & ses pro-
& que l'ouvrage ne réussira priétés lui en ont fait don-
pas. Il faut alors recommen- ner quelques autres ; & ils
cer. avouent dans leurs Ouvra-
La noire est un indicé de ges qu'ils n'ont jamaisnom-
,
putréfaction & d'entiere dil- Wlé cette matiere par son
1
nom propre vulgaire , au LESTE, Corana Ccdica ,
moins lorsqu'ils en ont parlé en termes d'Alchymie, si-
pour la désigner. On peut gnifie Esprit de vin. Mais
voir une partie de ces noms quand Raymond Lulle &
dans l'article Matiere des les autres Philosophes par-
Philosophes. lent de l'esprit de vin du
COULEUVRE. Serpent ,
vin blanc, du vin rouge, il
ou reptile honoré par les ne faut pas les prendre à la
Payens comme représentant lettre ; ils entendent par ces
Esculape. Voyez Es CUL A- termes le mercure rouge &
PE. Les Poëtes ontfeint que le mercure blanc qu'ils em-
les Gorgones & les Furies ployent dans le grand œu-
avoient des couleuvres en- vre.
trelassées dans leurs che- COURONNE ROYALE.
veux. Voyez MÉDUSE. On C'est la pierre parfaite au
représentoit Saturne ayant à rouge, & propre à faire la
la main une couleuvre qui pierre de proje8:ion.
dévore sa queue. Voyez SA- COURONNE VICTO-
TURNE. RIEUSE. C'est la même
Les Philosophes Hermé- chose que Couronne royale.
tiques ont donné le nom de Quelques Philosophes ont
Serpent & de Couleuvre à la cependant donné ce nom à
matiere de leur Art. Voyez la matiere lorsqu'elle com-
les Figures d'Abraham Juif, mence à sortir de la putiré-
dans Flamel. faction ou de la couleur
,
COUPER avec des ci- noire ; parce qu'ils disent
seaux ou tout autre instru- qu'alors la mort est vaincue ,
ment, signifie cuire, digérer & que leur Roi triomphe
la matiere sans ouvrir ni re- des horreurs du tombeau,
muer le vase. Ainsi couper & de l'empire des ténébres.
la tête du corbeau, veut dire COUVERCLE DU
continuer la cuisson &. la di- VASE. C'est le noir plus
gestion de a matiere de l'oeu-
1 noir que le noir-même ou
3
vre parvenue à la couleur la matiere parfaitement dif-
noire, pour la faire passer à soute, & dans une entiere
la grises & de-là à la blan- putréfaction.
che. Les ciseaux l'épée, la CRACHAT DE LA
lance, sont le feu, philoso- LUNE. C'est la matiere de
phique. pierre philosophale avant sa
COURONNE CÉ- préparation. Les Sages don-
nent aussi ce nom à leur mer- dissolution l'eau dans la";
,
cure préparé. quelle se résout cette matie-
Plusieurs Chymistes ont re , paroît de couleur bleu
donné le nom de Crachat de célesie,puis violette,ensuite :
la Lune, ou Sputum Lunœ, rouge, pourprée, & s'éclair-
au flos cœli, & ont travaillé ciflant après cela, elle de-
avec lui, comme sur la vé- vient couleur d'aurore &
,
ritable matiere du grand œu- enfin ambrée couleur d'or.
vre ; & il est vrai que ce flus La pellicule surnage très-
coeli est bien capable d'in- long-tems dans cette eau ; 6c
duire en erreur. Il est allez il se précipite au fond du ma-
difficile de décider de sa na- tras dès le commencement
ture. C'est une espece d'eau de la dissolution, une espece
congélée, sans odeur &. sans de poudre blanche comme
saveur, ressemblant à une de l'amidon. Mais pour cela
fraise de veau verte, qui sort il faut avoir cueilli le flos
de terre pendant la nuit, ou coeli avant le lever du soleil,
d'abord après la cessation &. l'avoir nétoyé exaéte-
d'un grand orage. Dans les ment, morceau à morceau ,
plus grandes chaleurs, cette de toute la terre & autres ma-
matiere conserve une froi- tieres étrangeres qui pour-
deur très-grande quand on roient s'y être attachées. Plu-
la tient à l'ombre. Sa matiere sieurs personnes m'ont assuré
aqueuse est très-volatile, & qu'on fail'oit avec le flos coeli
s'évapore à la moindre cha- un excellent remede pour
leur à travers une peau ex- guérir un nombre de mala-
trêmement mince qui la con- dies. Il faut avoir soin de ne
tient. Elle ne se dissout, ni point toucher ni cueillir le
dans le vinaigre ni dans flos coeli avec aucun métal,
,
l'eau, ni dans l'esprit de vin ; mais seulement avec du bois
mais si on renferme le flos ou du verre.
coeli tout nouveau dans un CRAYE BLANCHE.
vase bien scellé & luté, il s'y Matiere de l'Art parvenue
diflbut de lui-même en line au blanc.
eau extrêmement puante, CRAYE NOIRE. Matiere
sentant comme les excré- pendant la putréfatlion.
mens humains trés-corrom- CRETE ( Isle de ) dans
pus, ce qui manifeste une laquelle fut élevé Jupiter.
abondance de soufre volatil. Voyez les Fables Egypt. &
Au commencement de la Grecq. dévoilées, liv. 3. c. 4.
CRETHÉE,
CRETHÉE, fils d'Eole, me, qui étant devenu éper-
pere d'Eson & d'Amy thaon. dûment amoureux de la
Voyez le liv. 2. ch. 1. des Nymphe Smilax, fut chan-
Fables Egypt. & Grecques gé en une plante que nous.
dévoilées. nommons safran. Les Chy..
.CRIBLE. Les Philoso- mistesHermétiques ont que!*
phes ont donné ce nom à quefois appellé Crocus, ou
leur aiman ou corps impar- safran, leur matiere fixée au
fait, qu'ils ont aussi appellé rouge-orangé.
Argent-vif d'Occident & CROIX. Les croix en
, ,
Chymie vulgaire sont des
assez souvent Mercure des ,
Philosophes coagulé & non carafteres qui indiquent le
fixe ; c'est la même matiere creuset, le vinaigre, & le
qu'ils ont nommée Dragon vinaigre distillé. Mais en fait
Babylonien, Lion vert, Vi- de Science Hermétique la
croix est, comme chez les ,
naigre très-aigre, Eau de la
mer, Feu secret, Saturnie Egyptiens, le symbole des
végétable Herbe triom- quatre élémens. Et comme
phante qui ,croît sur les mon- la pierre philosophale est ,
tagnes ; mais proprement disent-ils, composee de la
leur Lune, Sœur & femme
du Soleil, son Ombre, Eve,
Beya, Fille de Saturne, &
,
plus pure substance des élé-
mens grossiers c'est-à-dire,
tde la substance même des
Vénus, enfin leur Femelle. élémens principes, ils ont
CRIBLER. C'est cuire la dit : in cruce salus, le salut
matiere, & la purifier par la est dans la croix ; par simili-
sublimation philosophique. tude du salut de nos ames
CROCODILE. Les rachetées par le sang de Je-
Chymistes Hermétiques, à sus-Christ attaché sur l'arbre
l'imitation des Egyptiens de la croix. Quelques-uns
, d'entr'eux ont même poussé
ont mis le crocodile dans
leurs hiéroglyphes pour la hardiesse plus loin &
,de n'ont pas craint ,
d'employer
symbole de la matiere leur
oeuvre ; parce qu'il vit sur les termes du nouveau Tes-
terre & dans l'eau, & que tament pour former leurs al-
leur matiere est aussi eau & légories & leurs énigmes.
terre alternativement. Jean de Roquetaillade, con-'
CROCOMMA. Marc
de l'huile.
CROCUS. Jeune hom-
ouvrages sur la composition fait sur la maniere de procé-
de la pierre des Philosophes : der dans les opérations du
ilfaut que le Fils de VHomme grand œuvre. Ce sont eux qui
soit élevé sur la croix avant ont inventé les caractères qui
que d'être glorifié ; pour dé- sont en usage encore aujour-
igner la volatilisation de la d'hui dans les livres de Chv-
partie fixe & ignée de la ma- mie pour signifier taL ies
,
tiere. Jean de Dée, Anglois, drogues que les opérations
a fait dans son traité de l'Œu- requises pour leurs prépara-
vre des Sages, une compa- tions. On trouve ces caraéte-
raison très - étendue de la res chymiques, avec leur ex-
pierre philosophale, avec le plication dans presque tous
,
mystere de notre Rédemp- les ouvrages modernes qui
tion. Son traité a pour titre: traitent de la Chymie vulgai-
Monas Hieroglyphica. re ; je crois qu'il est inutile de
CRYBTIT. Soufre. les rapporter ici,d'autantplus
foyer KYBRIC. qu'on les trouve rarement
CRYPTOGRAPHIE. dans les traités Hermétiques
Art d'écrire en caraéteres qui nous restent. Mais com-
çon apparens, ou inconnus, me on y voit quelquefois
ou défigurés, qu'on appelle d'autres caractères & des
communément écriture en ,
maniérés d'écrire & de s'ex-
chiffres. Cette maniere d'é-^ primer qui ne sont pas ordi-
crire est en usage particuliè- naires, j'en insérerai quel-
rement parmi les Ambassa- ques exemples dans cet ar-
deurs des Princes, afin que ticle.
sj leurs lettres étoient inter- Premier exemple.
ceptées on ne pût pas dé- Y' Antimoine.
chiffrer ,ce qu'elles contien- b' Asphalte ou bitume.
nent. Chacun peut se former J:i Orpiment.
une cryptographie à sa guise. Sel armoniac.
Cardan tritheme Schot, Or.
Kircher,, Porta & plusieurs
,
np Orpiment rouge.
autres ont fait des traités sur -n, Vitriol Romain.
cet Art. jil Soufre.
Les Philosophes Hermé- Alun.
tiques toujours attentifs à ca- sa Alun de plume.
cher le secret de leur Art, ont Sel nitre.
quelquefois usé de ce moyen )( Mercure.
dans lçs. ouvrages qu'ils ont Q Mercure.
,.
1 métèques ils ont fait usage
Second exemple.
des planettes & des signes.
Les opérations de l'œu-
vre £xpripiéesvpar les. douze
lignes.. 1

X La calcination.
& La congélation.
H La nxadon.
2b La dissoliition.
il La dicession.
tfp La distillation.
La sublimation.
La iféparation.
•H L'incération.
Jo La fermentation.
^)( La multiplication.
La .proje&ion. Quelques-uns ont em-
ployé les caractères chymi-
D'autres ayant égard aux ques au lieu des lettres de
influences des signès & des l'alphabet, de la manière
planettes sur les membres 8c qu'on le trouve expliqué
parties du corps humain, dans le Bouquet Chymique
ont (ubsiirne lès noms de ces de Planiscampi. '
membres aux noms des si- On y trouve/auïïi des
gnes par lesquels ils signi- chiffres au lieu de. lettres,
fiaient tes opérations3ou les 'ainsi :
choses dont nous venons de i. 2. 3. 4. 5. 6. (7. 8. 9:
parler. 'Ils en ont même for- a. e. i. o. u. I, lil. n. r.
mé divers alphabets tels que
les sui vans. ou I ,
Il 9. 8. 7. 6. 5. 4, 3. iz. i.
a. e. i. o. m. n. r.
Ou avec tout l'alphabet
mêlé avec des chiffres, de la
maniere suivante : , ,

l. b. c. d. 2.f.g- h^. k, 6. 7.
a. b. c. d. c.f. g^&y.h h' ^ m.
Quand il s'est agit d'ex- 8. 4- p. q. .¡. *- f. ti'
Mimer, des nombres arith- n. o. p. q. r.si t. u. x.-y.
Autrement en changeant Quelques-uns ont écrit à
les lettres, & les subflituant rebours à la maniere des Hé-
les unes aux autres ; prenant, breux, ainsi:
par exemple, l'n pour l'a,
-

Prenez la matière que vôtis


ainsi : scave^ ; faites-en le mercure
a. b. c. d. e.f. g. h. i. 1. m. selon Fart, & de ce mercure
vous ferez Vœuvre.
n. o. p. q. r. s. t. u. x. y. ç.
On prend dans l'exemple Zenerp al ereitam cuq suou
précédent Y a pour l'n, le b ^evacs ; fetiasne el erucrem
pour l'o, & ainsi de suite. Et noles tral, ted ec erucrem
par converlion l'n pour l'a, suou ^eres ervufJ'l.
1'0
pour le b, &c. Ceux qui voulu mieux
On en voit qui ont pris les ont
caratteres
.
des planettes cacher la chose ont ajouté
pour lettre ,
inutile
indiquer les sept jours de la une au com-
semaine par les noms qui mencement, au milieu, & à
leur conviennent ; & les ont la fin de chaque mot. Exem-
,
aussi appliqués aux sept opé- ple :
rations de l'art Hermétique, L'azoth des Philosophes est
1çavoir, à la diÍfolution, pu- leur mercure.
tréfaction calcination dif- Mf Jb{othi adoesp uphi-
, ,
tillation coagulation, subli- loqsophesa lesati pleruri
,
mation, & fixation. Ils ont imeracuTCt. '
donné aussi les douze con-
sonnes bs c, d3s, g, /, m, Ces exemples doivent suf-
n , p , r, si t, aux douze fire pour montrer les diver-
mois de l'année, aux douze ses façons d'écrire en ma-
lignes, & aux douze régimes niere cachée ; mais ils ont
de l'Art. Et q x, k, aux employé aussi des figures
quatre élémens, aux quatre symboliques & des hiéro-
saisons, aux quatre vents car- glyphes sur lesquels on ne
dinaux aux quatre humeurs peut donner aucune régie
du corps, humain ; ils ont ré- ceitaine, parce que chaque
servé 1'11 pour exprimer l'ef- Philosophe les a imaginés à
prit universel du monde, sa fantaisie, comme on peut
parce que c'est une lettre af- le voir dans les Figures de
pirée &, que cet esprit du Senior, d'Abraham Juif, de
, se
monde trouve dans l'air Flamel, de Majer de Basile
,•
plus particulièrement. Valentin, & de tant d'autres.
service de sa forge. Ils n'a- gnes, parce que tant dans la. :
voient,. qu'un œil rond au premiere opération que dans
milieu du front. la seconde la matiere doit
,
Apollon pour se venger passer du noir à la couleur
de ce qu'ils avoient forgé lès blanche Dans la premiere
fopdres dont Jupiter frappa opération se fait la métamor.
Esculape, les tua à coups de phose du fils de Neptune, &
fléches, ce qui fut cause que dans la seconde celle du frere
Jupiter le bannit du Ciel. de Phaëton.
Voyez les Fables Egypt. & Il y a encore un troisiéme
Grecques dans les chapitres .Cy,giius de Mars. Her-
de Vulcain & $ Apollon. >
cule tua celui-ci, &. emmena
CYDAR. Etain, ou Ju. son fils Hylas dans le tems
piter. de l'expédition pour la con-
CYGNE. Oiseau dont le quête de la toison d'or. Tuer
plumage est. d'une blancheur' ou fixer le volatil sont une
éblouilïante. Il étoit consa- même chose dans le sens des
cré à Vénus & à Apollon. Philosophes. Ainsi changer
Les Philosophes Herméti- le fils de Neptune en cygne,
ques l'ont très-souvent pris ou tuer Cygnus ,-*ne sont
pour le symbole de leur ma. qu'une & même chose, par-
tiere parvenue au blanc. ce que la couleur blanche ne.
CYGN US. La Fable fait se manifeste que lorsque la
mention de plusieurs person- matiere se fixe dans la pre-
nages de ce nom, l'un frere miere opération. Dans la sé-
ou proche parent de Phaë-r conde, le fixe qui avoit été
ton, l'autre fils de Neptune, volatilisé parla dissolution Si
tous deux changés en cy- la putréfaction se fixe une
Ce ,
qui signifie la même seconde fois en parvenant au
gnes.
chose quant au sens hermé- blanc. Hercule emmene avec
tique ; puisque, comme fils lui Hylas dans la conquête
de Neptune, il est sorti de de la toison d'or; cet Hylas
l'eau mercurielle ou mer est l'enfant philosophique,
philosophique, qui, étant le dont Hercule prend soin jus-
principe de l'Apollon des Sa- qu'à la perfection de l'oeu-
ges, pere de Phaëton, le frere vre qui est proprement la
,
de celui-ci ne sçaurolt man- conquête de la toison d'or.
quer d'être aussi très-proche CYLLENE. Montagne
parent du premier. On les d'Arcadie sur laquelle Maia
dit tous deux changés en cy;. mit Mercure au monde, d'où
(U xi
v
il fut nommé Cyllenien. On dit qu'ils montrerent les
Voyez les Fables Egypt. & premiers à mettre lc- feu en
dévoilées, liv. 3. c. 14. §. 1- usage pour les besoins & les
CYNNABAR. Cin- commodités de la vie } &
nabre. que c'est à eux à qui l'édu-
CYNOCEPHALE. Ef- cation de Jupiter fut confiée.
pece de singe ayant la tête On les appelloit aussi Cure-
de chien. Les Egyptiens ré- tes, &. Corybantes. Voyez
véroient beaucoup ce mons- le chapitre de Jupiter dans
tre , parce que les Prêtres les Fables Egyptiennes &
leur faisoient entendre que Grecques dévoilées.
c'étoit Osiris; pendant que DAENECK. VoyeZ
ces mêmes Prêtres ne re- DUENEZ.
gardoient Osiris que comme DAIB. Or philosophi-
la matiere du grand œuvre
qu'ils appelloient le Mâle ,
le symbole de la partie de que.
DAIMORGON. Laplû-
part des Anciens donnoient
Soufre, le Soleil, &c. Mais ce nom àce qu'ils appel-
ils n'en agissoient ainsi que loient le G|jnie de la Terre ,
cacher au vulgaire les ce que ce même nom signi-
pour
mysi ères de ce prétendu Osi- fie ; mais les Philosophes
ris qui leur étoient confiés Hermétiques l'entendoient
,
sous peine de la vie. C'est ce du feu qui anime la Nature,
qui engagea Démocrite Ab- & dans le particulier cet e£
déritain de se faire recevoir prit inné & vivifiant de la
au nombre de ces Prêtres, terre des Sages, qui agit dans
pour apprendre les secrets tout le cours des operations
de la vraie Chymie ^ cachés du grand œuvre. Quelques-
sous les figures hiéroglyphi- uns l'ont nommé Demorgon.
ques des Egyptiens. Voyez Raymond Lulle a fait un
les Fables Egypt. & Grecq. traité des opérations de la
dévoilées, liv. 1. sed. 3. c. 7. pierre, qu'il a intitulé : De-
morgon. Ce traité est en for-
D me de dialogue , & Demor-
gon est un des interlocu-
D ABAT. C'est le gui, teurs.
de chêne. DAM AT A U. Gomme
DABESTIS. Tortue. des Philosophes.
DACTYLES. Peuples ' DANAÉ. La Fable dit que
qui habitoient le Mont Ida. Jupiter voulant jouir de 'Dai
naë renfermée dans une tour, de tout cela dans les Fables
s'y introduisit sous la forme Egypt. & Grecq. dévoilées.
d'une pluie d'or. Selon les DANATI. Poids de six
Philosophes Spagyriques, il grains.
faut expliquer cette fable des DANAUS. FoyeZ DA-
opérations de la pierre Phi- N A
losophale. La tour où Da- DANIC ou DANICH.
naë étoit renfermée, est l'a- Terme arabe que quelques
thanor ou four philosophi- Médecins & quelques Chy-
que fait en forme de tour, misses ont employé pour
dans lequel on met l'œuf, & signifier une demidragme ;
dans cet.œuf le mercure ,re- Fernel pour six grains leule-
présenté par Dana'é avec ment, Agricola & d'autres
,
lequel on fait la jonction, pour huit.
ou, comme ils disent, le ma- DANSIR. Sable.
riage du soufre représenté DAPHNJEUS. Surnom
par Jupiter. Voyez les Fa- d'Apollon. V. APOLLON.
bles Egypt. & Grecques DAPHNÉ, fille du fleu-
liv. 3. ch. 14. , Pénée, en fuyant pour se
ve
DANAIDÉS filles de soustraire auxpoursuites d'A-
Danaiis, au nombre , de
cin- pollon eut recours à son pe-
,
quante y mariées aux cin- re, qui la changea en laurier.
quante fils d'Egypte. Da- Voyez les Fables Egypt. &
naüs ayant appris de l'Ora- Grecques dévoilées, liv. 3.
cle qu'un de ses gendres le chap. 12.
feroit périr il engagea ses DARAU. Gomme des
filles à tuer, chacune son Philosophes.
mari la premiere nuit de DARDANIE. Premier
leurs noces. Hypermnestre nom de la ville de Troye,
fut la seule qui épargna le qui lui fut donné de son fon-
sien nommé Lyncée, qui en dateur.
effet tua dans la suite Da- DARDANUS , fils de
naiis & s'empara de ses Jupiter & d'Electre ayant
Etats., La Fable dit que pour mis à mort son frere ,Jasius
3
punition leurs maricides, s'enfuit en Samothrace &
de
les Danaïdes furent con- de-là en Phrygie, ou il bâtit ,
damnées par les Dieux à la ville de Dardanie. Voyez
verser de l'eau dans un vase les Fables Egypt. & Grecq.
percé jusqu'4 ce qu'il fût dévoilées, liv. 6. chap. 1. &
plein. , Voyez l'explication suivant.
DATEL ou TATEL. cembre E, ce terme signifie
Stramonium, ou Morelle fu- le magistere au blanc, parce
rieuse. que la neige tombe au mois
DAVERIDON. Huile de Décembre, & que la ma-
d'aspic.
DAVIT I.
grains d'orge.
Poids de six
tiere au blanc est comme de
la neige ; les Adeptes l'ont
même quelquefois appellée
DAURA. Quelques-uns de ce nom.
ont employé ce terme ara- DÉCEPTE DÉCEP-
TION. Vieux mots ,
be pour signifier l'ellebore, que l'on
d'autres l'or en feuilles. Rul- trouve allez souvent dans
land & Planiscampi. Bernard Trevisan & dans
DÉAB. Or vulgaire chez Flamel, pour signifier trom..;
les Chymistes, &. or philo- perie des Souffleurs des
sophique quand il s'agit de Charlatans. ,
science Hermétique. DÉCEVEURS. Trom-
DÉALBATION. Ter- peurs afFromeurs. Ce terme
,
me de science Hermétique. est gaulois, & se trouve sou-
Cuire la matiere jusqu'à ce vent dans les Auteurs que
qu'elle ait perdu sa noirceur j'ai cités dans l'article précé-
& qu'elle soit devenue blan- dent.
che comme la neige. On DÉCOCTION, en ter-
l'appelle autrement lotion mes de Chymie Herméti-
ou lavement ; & c'est dans que , signifie l'action de di-
ce sens que les Philosophes gérer circuler la matiere
disent : lavez le laiton jusqu'à ,
dans le vase sans addition
,
ce que vous lui ayez ôté d'aucune chose étrangère.
toute son obscurité. Voyez CuiRE.
DÉBESSIS. Tortue. DECUIRE, signifie faire
DÉCEMBRE. Magistere retrograder une chose cuite
au noir, ou tems de la putré- du degré de cuisson qu'on
faéHon de la matiere, ainsi lui avoit donné ; mais en ter-
nommé de ce que les Phi- mes de Chymie Herméti-
losophes donnent le nom
d'Hiver à cette opération
& que le mois de Décembre
, que , quelques Philosophes
l'ont employé pour signifier
la digestion, la cuisson de la
est le commencement de la matiere des Sages. Foyei
saison où la Nature paroît CUIRE.
oisive engourdie & endor- DECOMPOSITION.
3
mie. Quand ils disent Dé- Séparation des parties d'un
mixte pour en découvrir les crate. Ce corps s'y résout en
principes ; c'est proprement liqueur, & tombe dans le
l'analyse. Mais en fait de récipient mis au-dessous.
Philosophie Hermétique il
«
-
La seconde est la défail-
, lance vaporeuse ; elle se fait
ne lignifie autre chose que
la récïu&ion du corps de l'or à l'air ouvert, qu'on appelle
des Sages à f a premiere ma- sub dio.
tiere, ce qui se fait par la dif- Latroisiéme est celle que
solution au moyen du mer- Rulland appelle Deliquium
cure des Philosophes. embapticum, défaillance par
DEDALE, le plus sça- immerfivn. Elle se fait de
vant Artisse de la Grece, ha- deux manieres : la premiere,
bile Architeéte ingénieux en mettant le corps qu'on
, d'Hyme-
Sculpteur, étoit fils veut faire résoudre en eau,
tion, petit-fils d'Eupoleme-. dans un vase à travers les
Dédale fit le célébre laby- pores duquel l'eau dans la-
rinthe de Créte, dans lequel quelle il est plongé ne puisse
il fut renfermé avec son fils passer, ou dans une vessie,
Icare, & duquel ils se sau- ou dans un vase de cire, afin
verent au moyen des ailes que l'eau du bain puisse pé-
qu'ils se fabriquerent. Voyez nétrer &. suinter.
les Fables Egypt. & Grecq. Si la liqueur dans laquelle
dévoilées liv. 3. c. 14. §. 5. on plonge ces sortes de va-
DEEB., Pierre au rouge. ses est chaude, c'efl: ce qu'on
DEFAILLANCE, De- appelle défaillance an bain-
lïquium, en termes de Chy- marie. Lorsque la défaillance
mie, est une résolution en se fait dans l'eau froide, elle
liqueurs d'un corps sec & retient le nom de deliquium,
coagulé. Les corps qui par- ou défaillance.
ticipent du sel sont les seuls La seconde maniere se fait
qui tombent en défaillance. aussi par immersion, mais le
Il y a trois sortes de défail- corps mis seulement dans un
lances. L'une appellée des- sachet de toile, ou plongé à
cenfion froide qui se fait en nud dans quelque liqueur
exposant danss une cave, ou pour l'y laisser résoudre ;
autre lieu humide & frais comme l'on fait aux gom-
coagulé ,
un corps ou calci- mes , aux sucs coagulés, au
né sur un marbre, une table
,
de pierre ou de verre, ou
dans une chausfe d'Hippon*
cas particulierement,il
sucre, &c. Dans ce dernier

choiiir pour son opération


faut
des liqueurs par le moyen suivie en mariage par le
desquelles on fait la défail- fleuve Acheloüs : Hercule
lance qui puÍITent être aisé-
,séparées du en étant aussi devenu amou-
ment corps dif- reux, combattit pour l'avoir
fout en cas qu'on veuille
, contre Acheloiïs, & l'ayant
l'avoir tel; parce que la li-
queur dissolvante & le corps
dissout ont quelquefois des
qualités contraires.
DEGEGI. Poule, ou
,
vaincu, il s'empara de Dé-
janire. Dans le tems qu'il
l'emmenoit il trouva sur son
chemin un fleuve large &
profond qu'il lui falloit tra-
chaleur de la poule qui cou- verser : ne pouvant le faire,
ve , c'est-à-dire, la chaleur il confia Déjanire au Cen-
naturelle à la chese. Ainsi taure Nessus pour la passer à
quand les Philosophes re- l'autre bord. Nessus le fit, &
commandent de donner au l'ayant transportée de l'au-
régime du feu de l'œuvre le tre côté, il voulut lui faire
degré de la chaleur d'une violence. Hercule s'en étant
poule qui couve ; ce n'est pas apperçu, décocha une fléche
de faire un feu artificiel au à Nessus qui en mourut.
,
degré de cette chaleur d'une Pour se venger d'Hercule ,1e
poule, mais de làisser agir la Centaure dévêtit sa robe
nature avec le feu inné & toute ensanglantée, la donna
implanté dans la matiere à Déjanire, en la priant de
,
feu naturel pour le minéral, la remettre à Hercule, & de
comme celui de la poule l'est l'engager à la vêtir. Hercule,
pour l'animal. pour complaire à Déjanire,
DEGRÉS DE FEU. la reçut, s'en vêtit, sut sur-
V: INSPISSATION. pris d'une fureur qui tenoit
DEHAB, DEHEB & de la rage, construisit un bu-
DEHEHEB. Or desPhilo- cher & s'y brûla, d'où il fut
sophes. transporté au Ciel, &'mis au
DEHENE. Sang. rang des Dieux. Cette fable
DEHENES. Attrament. expliquée par les Alchymif-
DEHEN EZ. Vitriol Ro- tes, est le symbole de la der-
main. On l'a aussi appellé niere opération du grand œu-
Decenec. vre , c'est-à-dire, de la per-
DEHIM DEHIN, & fection de la pierre. Déjanire
I)EM. Sang humain. signifie la nature métalli-
DEJANIRE, fille d'(E- que , le Centaure la matiere
néé Roi d'Etolie, fut pour- purifiée devenue terre feuil-
lèc, ou au blanc, & Hercule DELEGI.AZFUR. Mi.
le mercure philosophique. rabolans.
Lorsque la matiere est par- DELIER LE CORPS,
venue au blanc, & qu'elle a en termes de science Her-
passé par toutes les couleurs, métique, c'est tirer le mer-
elle n'a plus que le rouge, cure de sa miniere , où il est
ou la couleur de sang à pren- retenu comme par des liens
dre qui est celle de sa per- formés par les parties hété-
,
fection. Lorsqu'elle est dans rogènes avec lesquelles il est
son état de blancheur, si on mêlé. 11 se dit aussi de la pu-
l'enivre de l'eau mercurielle, tréfaction de la matiere après
& que l'on augmente le de- sa dissolution. M OUVRIR.
gré du feu, comme celui de DELUGE. Les Philolo-
la canicule, Hercule alors phes entendent par ce terme
,
ou le mercure, prend le vê- la distillation de leur matie-
tement du Centaure teint de re , qui après être montée
iang, c'est-à-dire la couleur en forme de vapeurs au haut
rouge , qui eSt celle d'un du vase, retombe sur la terre
homme en fureur, & se vi- comme une pluie qui l'inon-
trine qui est le dernier de- de toute entiere.
, perfection.
gré de DEM. Sang humain.
DEIDAMIE, fille DEMORGORGON.
de Lycomede chez lequel FOY-EÇ DAIMORGON.
Achille se cacha déguisé en DENEQUAT. Borax.
femme, pour ne pas aller au DENOQUOR. Borax.
siége de Troye. Achille de- DENSIR. Sable.
vint amoureux de Déïdamie, DENTS DU SER-
obtint ses bonnes grâces, & PENT. La Fable dit
en eut Pyrrhus. Voyez ce que Cadmus sema dans le
que signifie cette fiétion dans champ de Mars les dents
les Fables Egypt. & Grecq. du Dragon qui avoit dévoré
dévoilées, liv. 6. ses compagnons. Philalethe
DEIPH B 0 É, fille de recommande à l'Artiste de
Glauque autrement nom- s'instruire de ce que c'est que
,
mée Sibylle de Cumes. Ce ces dents & les compagnons
fut elle que la Fable suppose de Cadmus. Quelques-uns
avoir conduit Enée dans sa expliquent cette aétion de
descente aux Enfers. Voyez Cadmus de la premiere pré-
à la fin du 6e liv. des Fables paration de la matiere des
.Egypt. & Grçcq. dévoilées. Sages, & Flamel en' fait
l'application à la séconde, parties hétérogènes ? qui s'en
c'est-à-dire à ce qui se pasle séparent & le précipitent au
dans le vase après la putré- fond du vase dans lequel est
faction. Celui qui lave ou renfermée la liqueur. On dit
,
plutôt ces lavemens
,
qu'il cette liqueur dèpose, pour
faut continuer avec l'autre dire que ce qu'on y avoit
moitié, ce sont, dit Flamel, mêlangé se précipite en for-,
les dents de ce Serpent que me de sédiment. Les eauxj
le sage Opérateur sémera minérales déposent -3 les si-
dans la même terre d'où rops mal cuits déposent le
, sucre, &c.
naîtront des Soldats qui s'en-
tretueront eux-mêmes. Ce DEPOUILLER. Purifier
sont donc les imbibitions du la matiere séparer le pur
,
d'avec l'impur. Il faut faire
mercure.
DENUDATION. Pu- boire à outrance le vieux
tréfaétion de la matiere, &. Dragon par le nombre ma-
f-a dissolution. De-là, dit Fla- gique de trois fois sept. Il dé.
mel sont sorties tant d'allé- pouillera pour lors les vieil-
, sur les les écailles qui le couvrent,
gories morts, les sé-
pulchres les tombes. Les & il quittera cette lèpre qui
, l'infecte, comme Naaman se
autres l'ont nommée calci-
nation, dénudation ,sépara- lava sept fois dans les eaux
tion trituration. aJJ'ation. du Jourdain. D'Espagnes.
,
DÉNUDATION 3
PHILO- DERAUT. Urine.
SOPHIQUE. Les Chymistes D E R Q U E T. Voye?
Hermétiques ont employé VERNIS.
ce terme, pour dire la puri- D ERS ES. Les Alchy-
fication de leur matiere ; c'est misses entendent par ce ter-
dans ce sens qu'ils ont dit : me les vapeurs terrestres qui
0 qu heureux ejl celui qui a forme la séve,d'où naissent
pu voir la Diane toute nue ; tous les végétaux. Rulland.
c'est à-dire leur matiere pu- DESCÈNSION. Diflil-
,
rifiée de toutes hétérogénéi- ler par descension, c'est pro- ,
tés : ou leur matiere dans le prement la filtration des li-
régne de la Lune, c'est- queurs ; mais en termes de
dire,au parfait blanc. Flam. science Hermétique, c'est la
DENYS. V. BACCHUS. circulation de la matiere.
DEPOSER en termes DESENI. Mirabolans.
,
de Chymie, signifie une li- DESSECHER. Cuire la
queur empreinte de quelques matiere la fixer par la cir-
,
,
culation jusqu'à la perfec- ce de pruit ou de iimement
tion du soufre ou de la pierre. qui se fait quand les parties
DESSICATION. Coa- volatiles de quelques mé-
midité mercurielle. ,
gulation & fixation de l'hu- langes sortent avec impétúo.
sité ou sont fixées par l'aide
DESSOUS. Mettre des- d'un feu ,vif. Ce sifflement
sous ce qui est dessus, & arrive, suivant les Philosa-»
deÍfus ce qui est dessous, c'est phes, dans le moment de la
spiritualiser les corps & cor- projection sur le mercure.
porifier les esprits ; c'est- DEUE. Matiere due ,re':"
dire, en termes de Cliymie ql1ise & véritable. Trévisan
Hermétique, fixer le volatil, dit qu'il travailla quarante
& volatiliser le fixe. Ce qu'on ans sur diverses matieres ,
appelle aussi la Conversion qu'il nomme, & qu'il ne put
des élémens. r. CONVER- réussir, parce qu'il n'opéroit
TIR. pas sur la matiere duc.
Les Philo(ophesdisentaussi DEVERIDEN. Huile de
que ce qui est dessous est sem- nard ou de lavande.
blable à ce qui est dessus DIACELTATESSON.
,
pour signifier que la partie Spécifique pour les fiévres,
volatile de la matiere est de inventé par Par-.celse.
même nature que la fixe, DIADÈME. Couleur
qu'au commencement tout rouge qui iurvient à la ma-
est venu d'une seule & uni- tiere de 1-i pierre, à la fin de
que matiere , & que tout, chaque disposition ou opé-
c'est-à-dire le volatil & le ration. Ne méprisez pas la
fixe, retourneront à un & cendre, car le diadème de
,
ne feront plus qu'un corps. notre Roi y est caché. Mo-
DESTRUCTION en rien.
de science ,
Herméti- DIAMANT. Pierre par-
termes
que , signifie la dissolution venue au blanc.
radicale des corps dans le DIAMASCIEN. Fleurs
mercure philosophal ; ou la de cuivre.
réduction des métaux à leur DIAMETRE SPAGY-
premiere matiere, qui est le RIQUE. Equilibre ou tem-
mercure des Sages. pérament des élémens dans
DESTRUCTION signifie la pierre.
auÍli la noirceur, la putré- DIANE, fille de Jupiter
faétion de la matiere. & de Latone, &. sœur d'A-
DETONATION. Espe- pollon naquit dans l'isle de
,
Délos, & quoique jfbeur ju- donnent le nom de Lune, ils
melle d'Apollon, elle lervit entendent leur eau mercu-
de Sage-femme à Latone rielle. D'Espagnes dit que
pour qu'elle mît son frere au l'enseigne de Diane est la
monde. Elle se plaisoit beau- seule capable d'adoucir la
coup à la chass'e, oii elle se férocité du Dragon philoso-
faisoit accompagner par plu- phique. Philalethe appelle
sieurs Nymphes. Un jour cette enseigne de Diane, on
qu'elle se baignoitavec el- la couleur blanche, les Co-
les Actéon l'ayant vue nue lombes de Diane. Voyez une
,
dans le bain, cette Déesse plus ample explication dans
pour le punir de la témérité les Fables Egypt. &. Grecq.
avec-laquelle il s'en étoit ap- dévoilées, liv. 3. ch. 13.
proché., le changea en cerf. DIAPENSIA. Plante
Alors ses chiens qui le mé- connue sous les noms de
connurent , se jetterent sur Pied-de-lion & A!kimi!!a.
lui & le dévorerent. Diane DIATESSADELTON.
devint enfin amoureuse du Précipité du mercure.
Berger Endymion & alloit D1CALEGI. Etain, ou
souvent lui rendre3 visite Jupiter des Philosophes.
malgré le projet qu'elle avoit, DICTÉ. Antre où nâquit
formé de conserver toujours Jupiter. C'est le vase philo-
sa virginité. On la représen- sophique.
toit avec un arc & un car- DIEUX. Nombre d'Au-
quois plein de fléches; quel- teurs ont supposé que les
quefois avec une torche al- Dieux du Paganisme avoient
lumée montée sur.un char été des hommes que leurs
,
tiré par des biches ou par belles actions, & les services
cerf & ,
un un taureau. qu'ils avoient rendus à l'hu-
Les Anciens lui donnoient manité avoient fait déifier ;
particulièrementtrois noms ; ,
quand
mais on remonte à
au ciel ils l'appelloient Lu- l'origine des premiers Dieux
tine en terre Diane, & Pro- connus du Paganisme, on
,
serpine aux enfers. voit clairement, quand on
Diane est proprement la n'est pas aveuglé par le pré-
matiere au blanc, couleur jugé qu'ils prirent naissance
chez , les Egyptiens. Héro-
,
;
qui paroît dans l'œuvre avant
' la rouge appellée Apollon. dote nous l'assûte en plus
Alors c'est Diane toute nue. d'un endroit de son Histoire.
Quand les Philosophes lui Philon de Biblos traducteur
de Sanchoniaton semble l'une à l'autre, n'est inventée
,
donner à entendre que ces que pour cacher au vulgaire J
Dieux pour la plûpart , les mysteres de la vraie Chy-
,été des hommes tels mie, de même que les tra- -
avoient
qu'Osiris, Isis, Horus ; mais vaux d'Hercule, la conquête
quand on l'examine de près, de la Toison d'or, le jardin
on voit bientôt qu'il pensoit des Hespérides, le siége de
comme Hermès dans son Troye, les voyages d'OIi-
Asclepius, c'est-à-dire, que ris, de Dionysius ou Bac-
ces Dieux n'avoient pas été
hommes,mais fabriqués par
des hommes. L'idolâtrie a
s
,
chus l'hifloire de Cadmus,
celle de Thésée d'Amphy-
trion, en un mot, tout ce
fait naître tous ses Dieux duqu'Orphée Homere Hé-
, ,
mariage prétendu de la Ter- siode, Hérodote, Virgile &
re & du Ciel, & puis de les autres nous ont lailTé sur
Vulcain & Mercure, ce qui les Dieux les Demi-Dieux
,
a fait dire aux Alchymistes & les Héros ; les Métamor-
phoses d'Ovide même bien
que toute la Fable ii'est qu'u-
ne allégorie des opérations entendues conduisent au
,
de la pierre philosophale même but. On peut en ju-
,
parce que Mercure & le Feu ger par les écrits des Philo-
représenté par V ulcain sont lophes Spagyriques, qui ont
,
les principes de tout, l'un -
employé très souvent ces
aétif & l'autre passif. Les fables pour rendre obscurs
Egyptiens n'entendoient au- leurs écrits, comme avoient
tre chose par lsis &. Osiris,fait les Anciens. Voyez mon
comme on peut le voir dans Traité des Fables Egypt. &.
leurs lieux, & c'est des Egyp-
Grecques dévoilées.
tiens que les autres Nations DIGESTION. Action
ont tiré leur culte ; il n'y a
par laquelle on met un corps
eu que les noms de changés. liquide avec un fluide pour
Les principaux au nombre en faire le mélange en tout
,
de douze, étoient six Dieux
ou en parties, pour en ex-
& six Déesses ; sçavoir, Ju- traire la teinture pour les
,
piter, Neptune, Mars, Mer- disposer à la dissolution, à la
cure, Vulcain & Apollon, putréfaftion pour les faire
,
Junon, Vesta, Cérès, Vé- circuler, & par ce moyen
nus , Diane & Minerve. volatiliser le iixe, & fixer le
L'histoire de chacun prisè à volatil, au moyen d'une cha-
part, & relativement même leur convenable. Presque
toutes
toutes les opérations du par les chevaux, ovent
grand œuvre se réduisent à & mettent, pour ainsi dire ,
à mort les métaux avec les-
.
la digestion^ que les Philo-
sophes ont appellée de di- quels on amalgame ce mer-
vers noms, suivant ce qu'ils cure ; & qu'Hercule, qui est
ont remarqué qui se passoit le symbole du soufre fixant
dans le vase pendant tout & coagulant j donne le mer-
le cours de I'oeuvre. Ainsi cure philosophique à dévorer
quand ils usent des termes à ses esprits dans l'œuf phi...
de distillation sublimation, losophiquc. Fabri. Mais il
,
iinbibitions cération , ins...
,
me semble qu'Hercule seroit
piflatiort, desceftsion, cuis- plutôt le symbole de l'Ar-
son solution coagulation, tiste qui travaille sur ce mer-
, ,
&c. ils n'entendent autre cure philosophique. Selon ce
chose qu'une & même opé- dernier sens on peut expli-
3
ration ou la digestiort répé- quer les hôtes & les étran-
, les médecines du
tée dans gers qui vont voir Diomede »
premier du sécond & du par cette troupe de mauvais
, Alchymistes qui travaillent
troisiéme ordre.
DIKALEGI. Etain phi*- sur le mercure représenté
losophique.
<
; ,
par Diomede & qu'il fait dé-
DIMENSION. Les vorer par ses chevaux, c'est-
Adeptes disent que leur à-dire par ses esprits. volatils
^
pierre a les trois dimensions qu'ils cherchent à fixer, &
des autres corps, sçavoir la qui se ruinent dans la pour-
hauteur, la largeur & la pro- suite de ce dessein, & se trou-
fondeur. Voyez-en l'expli- vent comme dévorés. Il n'en
cation dans leurs articles. est pas de même d'un-vrai
DIOMEDE, Roi de Philosophé représenté par
Thrace, selon 14 Fable, étoit Hercule; il dompte le mer- .;"t
si cruel qu'il faisoit dévorer cure & le doniW à dévorer^
par ses chevaux les étrangers à ses propres chevaux, & eri
qui venoient chez lui. Her- fait sortir un nouveau Roi, N V
cule y fut, s'en saisit, & le fit ou la pierre de projection,
manger lui-même par ses,. qui est le vrai or, & qui au
propres chevaux. Les Philo- lieu de tyranniser ses hôtes t
fophes Hermétiques disent les reçoit si bien qu'il en tait
que Diomede représente le des Rois semblables à lui.
mercure philosophique, dont Il y avoit un autre Dio..
les esprits corroiifs, signifiés thede fils de Tydée &. dtf
,
Déiphile, qui fut un des plus deux ou trois parties de l'ar-
célébres des Héros qui se senic qui fait l'office de la
j
trouvèrent dans l'armée des femelle ; & quatre parties ou
Grecs au prétendu siége de plus, jusqu'à douze, de l'eau
Troye. Voyez les Fables de la mer des Sages. Que le
Egypt. & Grecq. dévoilées, tout étant bien mêlé, on le
liv. 5. ch. 11. & livre 6. mettra dans le vase, lequel
DIONYSIAQUES. Fê- ayant été bien scellé, orble
tes célébrées en l'honneur de mettra dans l'athanor 3 & on
Bacchus. Voyez le 4e livre lui donnera le régime re-
des Fables dévoilées. quis.
DIONYSIUS ou DIO- DISQUE DU SOLEIL.
NYSUS. P. BAccHus. Les ChymiStes Hermétiques
DIRCÉ, femme de Ly- ont quelquefois donné ce
cus;exerçade grandes cruau- nom a leur mercure mêlé
tés envers Antiope, premiere avec l'or philosophique.
femme de ce Lycus, qui la DISSOLVANT. Les
répudia & la chassa pour Dir- Philosophes Hermétiques
cé. Les enfans d'Antiope, donnent à leur mercure le
Zethès & Amphion, venge- nom de dissolvant universel,
rent les insultes faites à leur que Van-Helmont & Para-
mere en attachant Dircé à celse ont donné à leur al-
la queue d'un taureau in- kaefl. L'Anonyme, connu
dompté qui la mit en pie- sous le nom de Pantaleon,
ces.
,
Les
sération
,
Dieux par commi-
la changerent en
fontaine. Voyez les Fables
dit que l'alkaest peut se tirer,
& se tire de la même miniere
que le mercure des Sages,
dévoilées, liv. 3. c. 14. 6.6. mais par des manipulations
DISPOSITION. Com- différentes & qu'ils diffé-
s
posé philosophique, appellé rent en ce que l'alkaest ne
par Morien disposition, par se mêle jamais avec les corps
Trévisan poids ou propor- qu'il dissout, au lieu que le
tion & par d'autres compo- mercure s'y mêle si intime-
,
sition.. C'est le mélange des ment qu'il ne peut plus en
trois principes combinés phi- être séparé par aucun arti-
10sophiquement. Philalethe fice. Ce dernier Auteur est
dans son Vade mecum,, dit singulierement estimé par les
qu'il faut prendre une partie Alchymistes ; ses ouvrages
du corps rouge on blanc au nombre de quatre se trou-
qui font ,
la fonction de mâl« ; vent dans le second volume
de la Bibliothèque deClzymie duction des corps en leur
curieuse de Manget. premiere matiere ; c'eit-a-
DlSSOLÛTION. dire, l'or & l'argent des Phi-
Les Philosophes chymiques losophes en leur mercure,
n'entendent pas par ce ter- duquel ils avoient été for-
me la réduétion simple d'un més. Dissoudre & coaguler
corps dur en liquide ; mais deux ou trois fois font toutes
la réduction d'un corps en les opérations de l'art des
sa premiere matiere ; c'est- Sages, ou Prêtres de l'E-
à-dire, en ses principes élé- gypte.
mentés, & non pas élémen- DISTILLATION (la)
taires ; car ils n'ont jamais est le cinquiéme degré pour
prétendu réduire l'or , par parvenir à la transmutation
exemple en air, eau , terre des choses naturelles. Plu-
& teu , 3mais en mercure j sieurs Chymistes compren-
composé de ces quatre élé- nent sous le terme de diflil-
mens ; quoiqu'il participe lation, l'ascension, la coho-
plus de l'eau & de la terre bation , l'ablution , la fixa-
que des deux autres, com- tion &. l'imbibition. Cette
me tout le régne minéral. opération subtilise toutes les
Ils distinguent plusieurs eaux & les huilés. On tire
dissolutions dans l'opération par son moyen l'eau des li-
de la pierre phUoK)phale ; queurs, & l'huile des corps
l'une imparfaite, & l'autre gras.
parfaite : la premiere est celle La diflillatiotl. fixe beau-
qui précéde la putréfaction ; coup de choses quand elle
parce que la dissolution pro- est réitérée après la cohoba-
prement dite, ne se fait que tion desliqueurs surles fèces.
dans le tems que la matiere Tous les minéraux aqueux
est au parfait noir. Tout leur se fixent par ce moyen. Elle
ceuvre , disent-ils , consiste change la nature & les pro-
dans la dissolUtion & la coa- priétés des choses, d'ameres
gulation réitérées plus d'une elle les rend douces, & de
fois. douces ameres ; cela n'arrive
DISSOUDRE. Réduire cependant pas toujours.
un corps solide en matiere DISTILLATION en ter-
liquide. On appelle aussi mes de Philosophie, chymi-
cette opération, décomposi- que, ne se dit que par fimi-
tion ; & en termes propres litude avec la diflillation des
de science Hermétique ré- Chymistes vulgaires. Le vo.
3
latil de leur matiere emporte gure d'un alembic pour dis-
& fait monter avec lui le tiller en descendant ; mais
fixe, ce dernier à son tour quand il s'agit de science
fait descendre le volatil ; & Hermétique, les termes de
Cette circulation, qui se fait Difliller en montant ou en
dans le vase scellé herméti- descendant ne doivent s'en-
quement, est proprement la tendre que de la circulation
diflillation philosophique, à des matieres dans le vase
laquelle ils donnent aussi les scellé.
noms de conversion des élé- DITALEM. Jupiter des
mens, circulation, cohoba- Philosophes.
tioTi, ascension, descension, DIVISER. V. CUIRE
sublimation, &c. qui ne sont LA MATIERE.
qu'une & même opération DIVISION. Lorsque les
dans le même vaiÍfeau, sans Philosophes disent diviser,
Su'on le remue aucunement, partager en deux ou plu-
depuis que la jonction & le fleurs parties, il ne faut pas
mêlange de l'or a été fait les entendre d'une division
avec le mercure préparé. ou séparation faite avec la
DISTILLATION eES SA- main mais de celle qui se
,
CES. Ce n'est autre chose fait dans le vase, par l'aide
que la circulation de la ma- du feu. C'est la putréfaélion.
tiere appellée Rebis. DOAL. Or hermétique.
DISTILLER EN MON. DOLET. Vitriol rouge,
TANT. C'est faire monter ou colco^r. Rulland. Ou
les vapeurs des matieres au plutôt la pierre au rouge,
chapiteau qui couvre la cu- qui est le colcotar des Phi-
curbite. au moyen du feu losophes. «
administré deflbusl'alembic. DON CÉLESTE.
Difliller en descendant, c'esi. Terme de science Hermèti-
mettre le feu au-dessus de la que. C'est la matiere du ma-
matiere; il l'échauffe, raré- gistere, que Morien appelle
fie les vapeurs, qui trouvant le don de Dieu le secret des
moins de résistance dans le ,
secrets du Tout - pui(fant
bas, s'y portent & tombent qu'il a révélé àsessaisi Pro- t
dans les vases placés des- phètes dont il a mis les âmes
sous. On appelle cette opé- dans ,
son Paradis. E&ret.
ration Diflillation contre na- du Roi Calid.'
ture. Géber dans son Traité DONNER un feu doux ;
des Fourneaux donne la fi- c'est - à - dire administrer
, ,
faire un feu doux & lent. tout venin, & guérit toutes
Donner à boire est la même morsures de bêtes venimeu-
chose que digérer, faire cir- ses. Quelques-uns préten-
culer la matiere dans le vase, dent qu'on trouve de ces sor-
de maniere qu'après s'être tes de pierres dans la tête des
élevée en vapeurs, elle re- serpens, des viperes & au-
tombe sur la terre qui est au tres reptiles , & qu'elles ont
fond du vaisseau, pour l'ab- la même vertu que les Dra-
breuver. V. INSPIRER. conites.
DORIPE. Nymphe qui DRAGON. Les Philo-
eut commerce avec Anyé, sophes chymiqués indiquent
fils de Staphyle. Trois en- afl'ez communément les ma-
sans en vinrent, Œno, Sper- tieres du grand œuvre par
mo & Elaïs. Voyez les Fa-
voilées, liv. 3. ch. 14. §. 2-
• ,
deux dragons qui se combat-
bles Egypt. &. Grecques dé- tent ou par des serpens
l'un aîlé, l'autre sans aîles,,
DOUBLE (Mercure). pour signifier la fixité de l'u-
C'est le Rebis ou le mercure ne & la volatilité de l'autre.
3 3
des Sages animé par l'or des Les Egyptiens peignoient
Philosophes. ,
ces serpens tournés en cer-
DOUCEUR DE SA- cle se mordant la queue
TURNE. C'est la céruse, , signifier, dit Flamel ,
pour ,
sélon quelques - uns ; & le qu'ils sont sortis d'une même
sel de Saturne, suivant d'au- chose, qu'elle se suffit à elle-
tres. même & qu'elle se parfait
}
DOVERTALLUM, ou par la circulation, indiquée
DIVERT ALIUM, ou DI- par le cercle. Ce sont ces
VERTALLUM. Généra- dragons que les Poëtes ont
tions des mixtes par la com- feint être les gardiens du jar-
binaison des parties des élé- din des Hespérides & de la
mens. Toison d'or ; Jason, selon la
DRACONITES. Pierre Fable, répandit sur ces dra-
que les Anciens disoient être gons le jus préparé par Méo.
formée dans la tête des dra- dée. Ce sont ces serpens en-
gons , d'où on ne pouvoit voyés par Junon au berceau
l'avoir qu'en leur coupant la d'Hercule que ce Héros
, ,
tête pendant qu'on les sur- encore enfant, déchira. Ce
prenoit endormis. Elle est, berceau signifie le berceau
felon Rulland & Albert, de de I'oeuvre ou son comment
couleur blanche, elle chaJTe cement. Ce sont ces deux
serpens du caducée de Mer- frere & sa sœur, c'est- dire^
cure , avec lequel il faisoit s'il n'est mêlé dans le vase
,
des choses si surprenantes, p!.ilosophiqlle avec le soufre
& au moyen duquel il chan- ion frere & l'humeur radi-
ceoit de figure quand il vou- cale innée , ou eau mercu-
loit. Flamel dit avoir été dé- rielle, qui est sa sœur, qui
terminé à peindre les deux par sa volatilité le rend vo-
matieres de I'oeuvre sous la latil le sublime, lui fait chan-
,
figure de deux dragons, par ger de nature, le putréfie, &
la grande puanteur qu'elles ne fait plus ensuite qu'un
exhalent *& parce qu'elles corps avec lui. Quand il
sont un très-violent poison ; n'existe plus sous la forme
mais il ajoute que l'Artiste de terre ou dragon alors la
ne sent point ..
cette puanteur porte du jardin des3
Hespé-
parce qu'elle est renfermée rides est ouverte , & l'on
dans le vase. peut y cueillir sans crainte
DRAGON A TROIS les pommes d'or, de la far
GUEULES. C'est le même çon que l'expliquent les li-
mercure lorsqu'il est animé, vres des vrais Philosophes,
parce qu'il contient alors les Spagyriques.
,
trois principes chymiques,
sel soufre & mercure.
DRAGON AÎLÉ. C'est
leur mercure, ou sperme fé-
LE DRAGON EST MORT. minin ; le volatil de leur ma-,
Expressions qui signifient la tiere, qui combat contre le '
putréfaction de la matiere, fixe, & qui doit enfin deve-r
lorsqu'elle est parvenue au nir fixe comme lui.
noir trés-noir. DRAGON SANS A ÎLES.

,
'
Le DRAGON gardien du •C'est le sperme masculin, le
jardin des Hespérides, re- soufre ou le fixe.
présente la terre, cette masTe DRAGON DÉVORANT
informe & indigeste qui ca- SA QUEUE. C'est la matiere
che dans son sein la semence de la pierre lorsqu'elle cir-
de l'or, qui doit fruftifier par cule dans le vaitTeau philo-
les opérations de l'Alchymie sophique. Les Sages era-
Teprésentée par le jardin des ployent ce terme dans beau-
Hespérides. C'est ce dragon coup de cirçonstances diffé-
représenté si souvent dans rentes des opérations du ma-
les figures symboliques de la gistere. Lorsqu'il eSt préparé
Philosophie Spagyrique, qui avant la jondiion avec le fixex
#6 peut mourir qu'avec sQn ils l'appellent Dragon, vox
lant, Dragon igné, dont il DUAMIR. Rullandus dit
faut incorporer le sang avec que c'est une eÍpece de ser-
le suc de la Satumie végéta- pent qui entre dans la con-
ble. Dragon qui veille sans fection de la thériaque.
cesse à la garde de la toison DUDAIM. Mandragore;
d'or, ou de la porte du jar- DUELECH. Espece de
din des Hespérides ; parce tartre qui se forme dans le
que le mercure philosophal corps humain, &s'y pétrifie
étant très-volatil, est très- dans quelques uns en pierre
difficile à endormir, c'est-à.. spongieuse, particulierement
dire à fixer; & l'on ne peut dans les reins & dans la ves-
le faire qu'avec le secours du sie, & chez d'autres dans la
suc des herbes que Médée poitrine ; c'est pourquoi on
indiqua à Jason. en a vû qui crachoient des
DRAGON DÉVORANT, pierres.
lorsqu'après avoir éte mêlé DUENECH. Nom que
avec l'or, il le dissout, & le quelques Chymistes Hermé-
réduit en sa premiere ma- tiques ont donné à leur ma-
tiere. tiere au noir, qu'ilsappellent
DRAGON ADOUCI. encore le Laiton qu'il faut
Mercure doux. Rùlland. blanchir. On le nomme aussi
Les deux Dragons de Fla-
rnel, sont le fixe & le vo-
latil.
Duencch vert ou Antimoine.
DUENEGE. C'est
vitriol.
l
Le DRAGON IGNÉ dont DUENEZ ou DAE-
le sang s'incorpore avec la NEC K. Limaille de fer.
Saturnie végétale c'est le DUNEQUER. Borax.
,
soufre des Philosophes qui DUZAMA. Ouvrage dtj
&'unit avec le mercure. la pierre.
DRAGON VOLANT, DYAMASSIEN ou
Voyei DRAGON AÎLÉ. DIAMASCIEN. Fleur,
Le Sang du D R A G O N. d'airain.
C'est, chez les Chymistes E
vulgaires la teinture d'an..
timoine. a
DRAGON dit Amplement.
E ACUS ou EAQUE.
Un des Juges des En";
C'est le mercure. fers,fils de Jupiter & d'E..
DRIFF. Van-Helmont a gine, fille du fleuve Asope
donné ce nom-là au sable obtint de son pere le repeu-,
e à la terre vierge. plement de son pays déou4
de sujets, qui étoient morts EAU FÉTIDE. Aqua Fet*
de la peste en changeant tida. C'est le mercure phi-
,
des fourmis en hommes. losophique.
Voyez l'explication de cette EAU CORRODENTE.
fi&ion dans les Fables Egyp- C'est le vinaigre &. toute Ji..
tiennes & Grecques dévoi- queur corrosive.
lées, liv. 3. ch. 14. §. 5. l EAU HOLSOBON. C'est
EAU. Les Philosophes l'eau du sel extrait du pain.
chymiques se servent sou- EAU DELis. AquaLilii.
vent de ce terme, non pas C'est l'eau d'orpiment.
pour signifier l'eau commu- EAU DE MERCURE.
ne , mais leur mercure. Ils y C'est le mercure même des
joignent ordinairement quel- Philosophes.
ques adjectifs, comma EAU PHILOSOPHIQUE.
EAU CÉLESTE. Aqua C'est, selon quelques-uns, le
Cœleftis. C'est l'eau-de-vie vinaigre lubiimé ; le on d'au"
re&iiiée non l'eau-de-vie très , l'esprit de vin circulé ,
,
ordinaire mais leur quin- enfin leur eau permanente &
,
teflence mercurielle. mercurielle qui ne mouille
EAU DU CIEL. Aqua ,
point les mains.
Ccelejlina. C'est leur mer- EAU PALESTINE. C'est
cure même. Quelquefois ils la fleur d'airain, ou le vert-
entendent par ce mat l'esprit de-gris.
de vin bien re&ifié,, parce EAU DE PLUYE. Aqu4
qu'il est d'une nature si lé- Pluvialis. C'est l'eau douce
gere & sr facile à se subli- commune.
mer, qu'il semble participer EAU ROUGE. C'est l'eau
de celle du Ciel. Rulland. de vitriol ou de leur soufre ;
EAU D'ALREGI. C'est qu'ils appellent aussi Aqua
l'eau de chaux. megi, Aqua fegi.
EAU DU CERVEAU.' EAU DES PHILOSOPHES,
4qua Cerebri. En termes de FÔYE^MERCURE DES PHI-
Chymie, c'est de l'huile de LOSOPHES. Quelques Chy.
,tartre par défaillance. misses ont cru mal-à^propos -
EAU D'ELSABON. C'est que c'étoit du vinaigre dis..
le lèl commun réduit en eau (illé d'autres l'eau-de-vie
,
par l'humidité de l'air. du vin ou l'esprit de via
EAU DES FECES DU re^ fié,,sur ce que Raymond
ViN. C'est l'huile detartre Lujle dit que leur cjuintefr
par défoijlapcç. sence est tirée du vin,
«.
4
quil l'appelle quelquefois Chymiltes entendent par ces
Vin ; mais ils auroient vû termes, tantôtl'esprit de ni-
leur erreur, s'ils avoient fait tre , tantôt le sel alkali, &
attention que Raymond Lul- tantôt l'eau-forte.
le lui-même, dit qu'il ne faut EAU PERMANENTE.
pas l'entendre à la lettre, & Nom que les Philosophes
que quand il dit que les Phi- Hermétiques ont donné à
losophes tirent leur mercure leur mercure.
du vin, il ne parle que par EAU VENIMEUSE. Lune
similitude ; & que ce mer- des Sages.
cure , ou eau philosophique, EAU ARSENICALE. Lion
s'extrait de la mer rouge des vert des Philosophes. Foyeç
Philosophes. Voyez le Tes- ARSENIC.
tament de Raymond Lulle, EAU ROUGE, EAU SA-
& son traité de la Quintes- FRANNÉE, EAU MORTE.
sence. Eau du soufre des Philoso-
EAu PURIFIÉE. Ma- phes.
giflere au blanc. EAU DES DEUX FRERES
EAU-FORTE. Aqua sôr- EXTRAITE DE LA SŒUR.
tis. Les Philosophes Hermé- C'est le sel armoniac phi-
tiques n'entendent pas par losophique.
çes termes l'eau-forte com- EAU-FORTE ou DE SÉ-
mune , ni l'eau-régale des PARATION. Lorsque les
Chymistes ordinaires, mais Chymistes Hermétiques di-
leur mercure qui dissout sent dans leurs écrits, qu'il
les ,
d'une dissolu- faut dissoudre tel ou tel corps
tous corps
tion naturelle sans corro- dans l'eau-forte ils enten-
,
sion, & sans détruire la se- ,
dent leur vinaigre très-aigre,
mence germinative des mé- leur eau pontique, leur mer-
taux & des autres corps cure , 5l non les eaux-fortes
sublunaires ; parce qu'ils pré- composées par la Chymie
tendent que ce mercure eSt ordinaire ; parce que les Sa-
le principe de ces mêmes ges demandent une dissolu-
corps. tion radicale des corps, 8c
EAU MARINE en ter-
, non une dissolution impar-
mes de science Hermétique, faite telle que celle des
signifie leur mercure ; parce ,
eaux-fories ou eaux-régales
qu'il est extrait de ce qu'ils dont on se sert communé-
appellent leur Mer rouge. ment.
EAU DE NITRE. Les EAU-DE-V*E, C'dt le
mercure même des Philofo- eaux-fortes ; telles sont les
phes, leur quintessence , & eaux ou esprits de miel, de
non l'eau distillée du vin. la corne de cerf, des ani-
Quelquefois ils donnent ce maux , des plantes mêmes ,
nom à des eaux composées comme le vinaigre distillé,
d'espritde vin & de plusieurs l'esprit de vin rectifié. Les
drogues propres à guérir di- eaux-fortes sont ordinaire-
veries maladies. ment composées de miné-
EAU SALMATINE. C'en: raux corrosifs, & ne font ja-
l'eau de mer. mais une dissolution radi-
EAU SATURNIENNE. cale. Ce sont des especes de
'Aqua Saturnia. C'est celle limes qui réduisent les corps
qui contient la nature des en poudre, mais non en leur
trois premiers principes, telle premiere matiere.
que celle des bains chauds , EAU SÈCHE, qui ne
les eaux minérales, qui sont mouille point les mains. A
naturellement médicinales. cet égard il faut faire atten-
Quelques-uns entendent par tion que ceux d'entre les Sa-
Eau Saturnienne, celle qui ges qui donnent ce nom à
le filtre par les pores de la leur mercure suivent la voie
terre, & dont se font les pier- séche dans sl'opération du
res précieuses transparentes, magistere ; parce que ceux
Rulland. qui suivent la voie humide,
EAU DE MEGI. Voyet comme Paracelse, Basile Va..
EAU ROUGE. lentin &c. appellent leur
,
EAU DE SEGI. Voyet mercure Lait de vierge , à
EAU ROUGE. cause qu'il est en liqueur
EAU DISTILLÉE. Les Phi... blanchâtre & qui mouille
lésophes Hermétiques en- les mains, ,au lieu que l'au-
tendent souvent par ces ter- tre est un mercure coulant,
mes , tantôt de l'eau simple de la nature du mercure vul-
distillée de quelque matiere gaire.
que ce puisse être, tantôt des EAU VENIMEUSE parce
,
eaux-fortes & de dinblntion. qu'il semble tuer les métaux
Sous les eaux simples distil- par son venin,en détruisant
Jées ils comprennent cer- leur configuration extérieure
y
tains secrets spécifiques pour & en les réduisant à leur pré-!
dissoudre les corps sans cor- miere matiere ; ce qu'ils ont
rosion ; elles ont plus de teu\ dit par similitude avec les.
é,k moins d"âcrimgnie que lçs vçnins qui tuçnt te corps hu-
:main, après la mort duquel qu'elle a en effet une odeur
ils le réduisent à ses premiers de pourriture comme l'assa*
principes, qui est la cendre. feetida.
EAU DE MER OU EAU EAU MINÉRALE;parce
SALÉE DES SAGES. VoyeÇ qu'elle est tirée du régne mi-
MERCURE CHYMIQUE. néral, & qu'elle est métal-
Quelques Chymistes pre- lique.
nant ces termes à la lettre, EAU DE CÉLESTE GRA-
ont cru que la matiere d'où CE ; parce que la science qui
les Sages tirent leur mercure apprend à extraire ce mer-
.étoit l'eau de la mer propre- cure de sa miniere 3 est un
ment dite ; mais ils doivent don de Dieu & une faveur
avoir appris que les Philo- çéleste.
sophes ne s'expriment dans EAU DES EAUX; parce
leurs Livres que par simili- qu'elle est en effet une eau
tude & par énigmes. principe qui contient la subf-
,
EAU DE NUÉES. VoyeÇ tance des quatre élémens.
MERCURE. EAU MONDIFIÉE DE LA
EAU-DE-VIE DES PHI- TERRE; parce que le mer-
LOSOPHES. Quelques-uns cure en est la plus pure par-
trompés par les expressions. tie. Mais ce nom lui est par-
de Jean de Rupe Sciffa, & ticulierement donné lorsque
de Raymond Lulle, qui par- la matiere est parfaite au
lent de leur mercure comme blanc.
s'il étoit extrait du vin ont EAU DE VIE DES SAGES
,
cru mal-à-propos que mer- se dit aussi de leur élixir par-
le
cure philosophique en étoit fait, & dans l'état qu'il doit
usie quintessence, ou un sel être pour servir de méde-
de tartre ; mais ils auroient cine soit au corps humain,
.;dû faire attention que les An- soit
aux métaux imparfaits.
ciens ne connoissoient peut- EAU PONTIQUE est en-
être pas I'esprit de vin, qui se core un des noms du mer-
fait par des distillations qui cure des Sages qu'ils ont
,
leur étoient inconnues & appellé ainsi à cause de sa
*jui n'ont été cependant, in- ponticité, qui l'a encore fait
ventées depuis que siu les nommer Vinaigre très -aigre.
3
Téceptes mal-entendues & EAU CÉLESTE & ELÉ-
répandues çà &là dans leurs MENTAIRE ; parce que le
écrits. mercure est , selon les Phir
£AU PUANTE 3 parce losophes, le fils du Soleil &
de la Lune, & la quintes- qu'il lui donna. Enchyridiofi
sence coagulée des élémens. Physica.
EAU DE FEU OU IGNÉE ; EAU DORÉE, lorsque le
parce que ce mercure con- mercure est parfait au rouge.
tient le feu de la N ature, lorf- EAu RADICALE DES
qu'il est animé & qu'il a MÉTAUX ; parce qu'ei'e en
,
alors tout ce qui est nécef- est la racine & le principe.
saire pour être cuit, digéré, EAU VEGETABLE; c'est
& pour communiquer en- l'eau-de-vie ou esprit de
suite à l'or une vertu multi- ,
vin re&itié.
plicative que ce métal n'au- EAU DE LA MER SALÉE.
roit pas par lui-même. Voyez URINE.
EAU DoucE à cause de EAU DES MICROCOS-
sa propriété pour ,
dissoudre MES. C'est l'esprit de nitre.
l'or & l'argent sans corro- DiEl. Herm.
fion. EAU DES EQUINOXES.
EAU SECONDE ; parce C'est proprement la rosée
que le mercure est une es- du printems & celle de l'au-
pece d'eau-forte, mais dou- tomne , dont les propriétés
ce, & quiditTout les métaux sont admirables pour la gué-
sans corrosion. rison de beaucoup de mala-
EAU ANTIMONIALE- dies lodqu'elles sont tra-
SATURNIALE , main ha-
- MERCU- vaillées par une
bile dans la Spagyrique. Les
RIELL& ; parce que l'anti-
moine participe beaucoup Philosophes ont donné ce
du plomb, appellé Saturne nom à leur mercure pour
par les Chymistes, & qu'ils tromper les ignorans ; quel-
disent que leur Mercure est ques-uns d'entr'eux ayant
petit-fils de Saturne. pris ces expressions à la let-
EAU DE BLANCHISSE- tre , ont cru que c'étoit la
MENT ; parce que c'est leur matiere d'où il falloit extraire
axpthy avec lequel ils disent le mercure des Sages, & ont
qu'il faut blanchir le laiton, perdu leurs peines &. leur
& lui ôter son obscurité. argent.
EAU B EN I TE; parce EAU EPAISSIE. Mercure
qu'ils disent que le secret des Philosophes dans son
, de l'es-
pour faire ce mercure est un état de conjonction
don du Ciel, & que c'est prit avec le corps , ou tel
celle que Jacob souhaitoit à qu'il est lorsque les Sages di-
Joseph dans la bénédiction sent que le mercure renferme
tout ce que cherchent les Phi. EAU ÉTOILÉE.
losophes. Quand l'elprit & EAU FEUILLÉE.
le corps sont réunis, & qu'ils EAU AZOTHIQUE.
composent ce mercure on EAU DE VIE METAL-
,
ne les distingue plus par des LIQUE.
noms différens, & l'on ne EAU PONDEREUSE.
leur donne plus qu'un & seul EAU DU STYX.
nom de Mercure, parce qu'il Dans les opérations de la
est alors proprement le mer- médecine du troisiéme or-
( cure animé, ou mercure des dre, ils l'ont nommé
Sages. EAU SULFUREUSE.
EAU QUI BLANCHIT LA EAU DIVINE.
PIERRE INDIENNE. Ma- EAU DES NUÉES..
gistere au blanc. EAU VENENEUSE.
EAU DU MONDE. C'est EAU D'OR.
le mercure dans l'opération EAU DU PHLEGETON.
de la médecine du premier Préparation alchymique du
ordre, ou la premiere pré- tartre. Pl. Campi.
paration pour le magistere, EAU DE CHASTETÉ. Eau
de même que les eaux sui- composée dont se servent
vantes. ceux qui veulent garder la
EAU ÉLEVÉE. continence avec plus de fa-
EAU EXALTÉE. cilité. On en trouve la ré-
EAU DE L'ART. cepte dans le livre d'Adrien
EAU ARDENTE. Mynficht,page 286.
EAU DE FONTAINE. EAU DES DAMES ou DE
EAU MONDIFIANTE.
Eftu PREMIERE.
,
FARD estuneeau qui adou-
cit la peau, la blanchit &
EAU SIMPLE. t
donne un teint frais. Voyeç
EAU DE SANG. Mynficht, pag. 189.
Lorsque les Philosophes EAU D'AMO.UR. Nom
ont donné le nom d'Eau à que Béguin, dans sa Chy-
ce mercure dans le tems de mie, a donné à une eau ex-
la --seconde préparation ou la traite du sang humain au
^
médecine du second ordre, moyen de laquelle il pré-
ils l'ont appellé : tendoit composer un philtre
EAU PESANTE. propre à concilier & conser-
EAU DE TALC. ver l'amour entre les époux.
EAU DE VIE.. EAU DE SANTÉ ,esiune
EAV P'URJNf. eau distillée du sang hu-
main des fleurs de cheli- ou Enigme du Cosrnopoliteà-
, ECHEL.
doine du miel vierge , & Matiere de l'oeu-
, «
de plusieurs aromates. Pa- vre au noir très-noir, ou ert
racelse appelle cette eau, putréfaélion parfaite.
Baume sur tout autre bait- ECHIDNA. Femme de
me ;&L le recommande beau- Typhon, & mere du dragon
coup dans la Médecine. Python, qui n'est autre que
EBDANIC. Le Mars l'anagramme de Typhon ;
ou le fer. y elle engendra aussi le dragon
E B E L. Semence de la quigardoit le jardin des Hef-
sauge, suivant quelques-uns j pérides, celui qui défendoit
&'les bayes de genievre, l'entrée de la forêt de Mars
si nous en croyons Rullan- où étoit suspendue la toilon
dus. d'or. Typhon & Echidnt
EBISEMET. Randeric. n'ont engendré que des dra-
EBISEMETH. Matiere gons ou des serpens ; ce qui
des Chymistes Hermétiques a fait croire aux Philosophes
dans le tems de sa putré- Hermétiques que toutes les
f.,élion. fables que l'on rapporte sut1
ECHENEIS. Petit pois- le compte des uns & des au-
son de la forme d'une grande tres t ne sont que des allégo-
limace lequel, si
nous en ries des opérations de la
, Pline le Naturaliste pierre philosophale. Echid-
croyons ,
a la vertu d'arrêter subite- na , selon eux , dénote la
ment les plus gros vaisseaux substance froide & humide,
qui voguent à pleines voiles, qu'ils employent, & qu'ils
dès qu'il s'y attache. Cet Au- nomment la Lune, la Suceur,
teur dit que Marc-Antoine à la Femme la Femelle
, ,
la bataille d'Actium, & Ca- Beïa3 &c. & Typhon est
ligula en éprouvèrent mal.. l'autre partie de leur matiere
heureusemfint les effets. Liv. qu'ils appellent leur Soleil,
9. ch. 25. & liv. 32. ch. 1. lè Mâle le Feu Gabri-
Quelques Philosophes Her- , ,
tius, Kibrik, &c. mais dans
métiques ont donné le nom le tems de la putréfaction
d'Echeneis à leur matiere des ingrédiens ou principes
fixe, parce qu'elle fixe celle philosophiques de l'oeuvre.
qui eil volatile en se réu- Voyez les Fables Egypt. &
>
nisiant avec elle pour ne Grecques dévoilées.
,
faire plus qu'un corps insé- E C H 1 D N A esi aussi un
parable. Voyez la Parabole nom de la vipere femelle.
ECHIS. C'est la vipere E D E T Z. Or vulgaire
mâle. préparé hermétiquement.
ECLIPSE DU SOLEIL EDIC & EDICH. Le
ET DE LA LUNE. Les Mars ou le fer.
s
Philosophes Chymistes di- EDIR. L'acier philoso-
fent que le Soleil & la Lune phique & l'acier fin.
,
sont éclipsés lorscjue leur EDULCORER. Laver
3
matiere est dans une entiere une matiere salée , jusqu a
dissolution, & qu'elle res- en ôter tout le sel. Ce terme
semble à de la poix fondue ; vulgairement pris signifie
,
aussi adoucir l'âcreté & la
parce qu'ils appellent leur
matiere Soleil & Lune, & propriété corrosive des fels,
que dans l'état de putréfac- esprits ou autrés matières.
tion qui est un étaj de téné- Raymond Lulle a employé
,
bres, leur matiere a perdu plus d'une fois ce terme pour
son éclat. signifier la cuisson ou diges-
ECORCE DE LA MER. tion du mercure des Philo-
C'est le vinaigre antimonial- sophes. julqu'à sa fixation.
saturnien d'Artephius, le vi- EFFERVESCENCE.
naigre très-aigre des Philo- Terme de Physique, qui si-
sophes ou leur mercure. gnifie l'aélion de deux mix-
,
ECORCE NOIRE. C'est tes qui, en se pénétrant
Técorce de mer en putré- produisent, de la chaleur ,
faction. ,
comme il arrive dans pres-
ECUME DE LA MER que tous les mêlanges des
ROUGE. Matiere des Phi- acides & des alkalis, & la
losophes préparée pour l'oeu- plûpart des dissolutions mi-
vre , ou miniere de leur mer- nérales. Homberg.
cure. Flamel est le premier EFFUSION. Premiere
qui ait donné ce nom à cette purification de la pierre des
miniere. Sage», ou la médecine du
ECUME DES DEUX premier ordre.
DRAGONS. C'est la matiere EFFYDES ou EFFI-
au noir. Quelques Chymis- DES. Céruse.
tes ont donné ce nom au EGÉE. Fils de Pandion,
beurre d'antimoine. Roi d'Athènes, pere Je Thé-
ECUME DE VERRE. Sel sée qu'il eut d'Ethra. Pour
de soude, ou sel qui surnage remplir les conditions d'un
le verre pendant sa fusion. traité que les Athéniens
EDES. Or Sages. avoient fait avec Minos ,
Roi de Candie, Egée y en- ils avoient conspiré. Ho--
voyoit tous les ans lept jeu- mere , Iliade, liv. 1.
nes gens qui y devoient com- Les Dieux lui donnoient le
battre le Minotaure renfermé nom de Briarée, & les hom-
dans le labyrinthe ; le sort .mes celui d'Egeon. Voyet
échut sur Thésée à la qua- BRIARÉE GEANTS.
triéme année. Il partit avec E GIA, L É E. Frere de
des voiles noires suivant Médée, autrement nommé
,
l'usage ; & en cas qu'il revînt Abfyrthe, dont voyez l'ar-
victorieux Théiée devoit ticle.
,
substituer des voiles blan- EGILOPS. Fétu.
ches aux noires lorsque son EGINE. Fille d'Asope &
vaisseau seroit parvenu à la mere d'Eaque. P. EAQUE.
hauteur de l'Attique. Thé- E G 1 S THE fils de
sée oublia de faire ce chan- Thyesse & de Polopeie, sa
gement de voiles, dont il fille, tua son oncle Atrée,
étoit convenu avec son pe- devint amoureux de Cly-
re ; celui-ci ayant apperçu temnestre, & fit mourir Aga-
de loin les voiles noires du memnon son époux. Orel'te ,
vaisseau de Thésée, crut qu'il fils de ce dernier, vengea la
avoit péri comme les autres mort par celle d'Egisihe &
dans le combat du Minotau- de Clytemnestre. Voyez ce
re ; le désespoir le prit, & il que signifient ces crimes pré-
se précipita du haut du ro- tendus dans les Fab. Egypr.
,
cher où il étoit, dans la mer. & Grecq. dévoilées, liv. 3#
Voyez l'explication de cette chap. 14. §. 4.
fiction dans les Fables Egyp- EGLÉ. L'une des Hespé-
tiennes & Grecques dévoi- rides, filles d'Hesper. Voyez
lées liv. 5. ch. 22. & liv. 6. les Fables Egypt. & Grecq.
ch. 3. dévoilées, liv. 2. ch. 2.
-
EGEON ou BRIARÉE. ELAIS. Voyez DORIPE.
Géant d'une grandeur énor- ELANULA. Alun des
me , fils du Ciel & de la Philosophes.
Terre. Les Poëtes ont feint EL AQUlR. Couperose,
qu'il avoit cent bras & cin- ou vitriol vert.
quante ventres ; qu'il com- ELEAGNON. Arbrif-
battit contre les Dieux & seau appellé Agnus Cassus.
les mit en déroute , ELECTRE. Les Philo-
; ce qui
les obligea de faire la paix sophes ont ainsi appellé une
avec Jupiter contre lequel de leurs matieres } Paracelse
la
la nomme Eleftre immeur: ELECTRE. Mélange des
C'est la même qu'Artephius sept métaux fondus ensem-
nomme moyenne substance ble pour n'en faire qu'un
entre la mine & le métal. même compote. Théophr.
Elle est une chose ni tout-à- C'est d'une semblable com-
fait parfaite ni tout-à-fait position qu'étoit faite la clo-
,
imparfaite. Elle étoii en voie chette de V irgile du tems du
de perfection; mais la Nature Roi Artus par le son de
t
laquelle l'hiltoire
ayant trouvé des obstacles rapporte
dans ses opérations, l'alais- qu'il frécipitoit du haut d'un
sée imparfaite ; c'est pour- pont dans la riviere , tous
quoi les Philosophes disent ceux qui passoient sur ce
qu'il faut commencer où la pont, coupables d'adulteres,
.Nature a fini. Cet Eleftre hommes ou femmes. Rull.
est de race de Saturne, c'est Paracelse rapporte qu'il a v&
pourquoi quelques-uns l'ont un Espagnol ayant une clo-
.appelle Vénus qui a été.sur- chette semblable sur la-
3
prise par Vulcain en adul- quelle il y avoit divers ca-
tere avec Mars. D'autres ractères gravés, & qu'au sota
l'ont, nommé Diane parce de cette clochette l'Espagnol
, faisoit paroître &. disparoître
qu'il a un bois qui lui est con-
sacré. C'est dans cette forêt des spectres, & d'autres pro-
qu'étoit suspendue la toison diges à sa volonté.
,
.d'or. Il est nommé Eleftre, ELECTRE. Fille d'Atlas,
parce qu'il est composé de l'une des Pleyades. Foye£
deux substances ; & Eieare ATLAs.
immeur, parce qu'il doit ve- Il y eut une Nymphe de
nir à sa maturité par les opé- ce nom, fille de l'Océan &
rations de l'Artiste. Cet Elec- de Thétis ; celle qui fut fille
tre est proprement la Lune d'Atlas devint mere de Dar-
des Philosophes, qu'ils ap- danus par le commerce
,
pellent quelquefois Eau qu'elle eut avec Jupiter.
quelquefois Terre, Plante , Voyez le )iv. 6. des Fables
Arbre,Dragon,Lion vert, , Egypt. & Grecq. dévoilées.
Ombre du Soleil, &c. ELECTRUM SUCCI-
ELECTRE est aussi un des NUM. C'est, Ü1Ïvant Pla-
noms que les Philosophes niscampi, une espece d'am-
Hermétiques ont donné à bre artificiel, ou matiere mé-
leur magistère parvenu à la tallique composée de quatre
couleur blanche, parties d'or le plus fin, &
tl'une cinquième d'argent lé phyliqUé, ou mathématique?
mieux coupellé. Les vases Physiquement,en tant qu'ils
qu'on en forme, dit le même produisent les corps les
j
Auteur, manifestent le ve- nourrissent, les conservent,
nin ou poison qu'on y auroit ou les détruisent. Ils les con-
versé mêlé avec quelque li- sidèrent mathématiquement,
,
queur que ce foit : cette ma- en tant qu'ils servent aux usa-
tiere fait alors un bruit com- ges méchaniques, comme à
me si le vase craquoit & brûler le bois, aux impul-
eclatoit, & forme une ef- sons à la navigation au
, ,
pece d'arc très-visible. mouvement. 4°. Ils le pren-
ELEIou ELElXIR. Mé- nent Couvent pour l'essence
decine Hermétique, ou or & la substance même des
potable. individus, & pour leur for-
ELEISIR. Etixir philoso- me ; comme l'élement de
phique parvenu au blanc. Vénus est la substance du
ELEMENT. On a dis- cuivre, c'est-à-dire, les prin-
puté long-tems sur le nom- cipes ; de même que l'on dit
bre & les qualités des éle- les Elemens d'une Science,
mens. Les Péripathéticiens pour dire les Principes de
en admettoient quatre, le cette Science.
feu, l'air, la terre & l'eau', Il n'y a point d'élement
auxquels ils attribuoient des simple ; la terre, par exem-
qualités séches ou humides. ple est un composé de ter-
,
C'étoient, selon eux , des re , d'eau, d'air & de feu. Il
corps simples, & néanmoins en est de même des autres
principes de tous les êtres trois ; & on donne à chacun
composés, selon la diversité le-nom de celui qui y do-
de leur mêlange. mine. L'excès y cause de
Les Chymistes prennent l'altération, & la proportion
ce terme en quatre sens dif- dûe du mélange y occasion-
férens. 10. Dans le sensd'A" ne du repos. Ils agissent tous
ristote, pour un corps fim:" les uns sur les autres ; & si
ple principe conitituant
, le ciel c'est di e&ement, ils s'alté-
avec toute la masTe rent. L e feu agit sur l'eau par
du monde. 2°. Pour le rin-
1
le moyen de l'air, sur la terre
cipe des mixtes, existant en au moyen de l'eau ; s'il y agit
puissance ou en acte dans immédiatement, il la brûle.
tous les corps sublunaires. L'air est la nourriture du feu, '
3®. Suivant son exigence l'eau sert d'aliment laterre j
tous agiflent de concert ELIDRIQN. C'est le
pour la formation & la com- mercure.
féositioti des mixtes. Voyez ELIDRIUM. Mastic.
e Traité de Physique gene- ELIOS ou LE SOLEIL.
raie, dans la premiere partie Un des huit grands Dieux
des Fables Egypt. & Grecq. de l'Egypte, suivant Héro-
dévoilées. dote. Voyeï APOLLON.
ELEMPTIS. Or ou So-
leil des Sages.
ELIXIR. ( Sc. Herm. )
L'élixir n'est autre choie, se-
ELEPHAS SPAGYRI- Ion le bon Trévisan ; que la
QUE. Eau-forte. réduction du corps en eau
ELERNA. Mine de mercurielle, & de cette eau
plomb. on extrait l'élixir, c'est-à-
ELESMATIS. Plomb dire un esprit animé. Le ter-
brûlé. me Èlixir vient étimologi-
E L E U S I S, Rôi d'une quement deE & fixis;e'eH:...
Ville de' même nom dans à-dire ; de l'eau ; parce que
l'Attique, accueillit très-gra- dans l'œuvre tout se fait avec
cieusement Cérès dans le cette eau.
tems qu'elle cherchoit sa fille L'Elixir est la séconde
Proserpine que Pluton lui partie, ou la seconde opéta-
avoit ravie. Cérès par recon- tion de l'œuvre des Sages-,
noiftance facilita les cou- comme le Rebis est la pre-
, épouse d'Eleu-
ches d'Ione, miere & la Teinture la troi-
sis, & se chargea de nourrir ,
siéme. D'où l'on doit con-
Triptoleme qu'lone mit au clure que l'azoc n'est point
monde. Pendant le jour elle requis pour l'élixir, puisqu'il
lui donnoit de l'ambrosie, 8c sé tire de l'élixir même. Il
pendant la nuit elle le ca- y a trois sortes d'élixirs dans
choit sous le' feu allumé. le magistere. Le premier est
Ayant été découverte, Cé- celui que les Anciens ont ap-
rès se retira, & apprit à Trip- pellé Elixir des corps. C'est
toleme l'agriculture, qu'elle celui qui se fait par la pre-
lui ordonna d'enseigner aux miere rotation, qui est pous-
ho m mes. C'est dans cette sée jusqu'au noir. Le sécond
Ville que furent instituées les se fait par sept imbibitions,
fêtes célébrés de Cérès, ap- jusqu'au blanc & au rouge.
pellées Myfleres Eleusiens. Le troisiéme, appellé Élixit
Voyez les Fables Egypt. & des esprits, se fait par la fer-
-
Greca. dévoilées, 1. c. 2. mentation. Ce dernier se
nomme auffl Elixir du feu. mentation causee par la pou
C'est avec lui que se fait la dre de projeûion, qui y sert
multiplication. comme de levain à la pâte,
ELIXIR PARFAIT AU & y occasionne ce change-
BLANC. Termes dont les ment subit qui du plomb ,
Chymistes Hermétiques se mercure , cuivre , &c. fait
servent pour exprimer l'état un or vrai, & même plus
de leur matiere cuite, digé- parfait que l'or des mines.
rée & calcinée à blancheur. Cet Elixir est aussi mé-
Lorsqu'elle est jointe à son decine pour le corps hu-
ferment & qu'elle a atteint main ; Raymond Lulle s'é-
ce degré de perfeétion, elle tend fort au long sur les pro-
convertit en argent tous les priétés de cette panacée, Be.
.métaux imparfaits sur lef- dit avoir été tiré des portes de
quels elle est projettée. Elle la mort par son secours. Her-
est alors également méde- mès l'appelle la Force de tou-
cine pour les végétaux & les te sorce, & les Alchymistes
jninéraux ; elle est propre à Or potable, dont voyez l'ar-
faire les pierres précieuses, ticle.
les perles. C'est la vraie huile ELIXIR COMPLET;
lie Talc tant vantée des An- Teinture corporelle extraite
ciens. Quelques Philosophes des corps parfaits métalli-
pnt prétendu qu'elle étoit ques , au moyen d'une vraie
.aussi médecine pour le corps diiïolution, & d'une natu-
humain, mais particuliere- relle & parfaite congélation.
ment pour les femmes ; par- D'autres le définissent un
ce qu'étant moins ignée que composé des especes lim-
lorsqu elle est parfaite au rou- pides & les plus pures des
ge , elle est plus tempérée , choses, d'où il en résulte un
CL plus propre aux maladies antidote ou médecine, qui
du sexe féminin. purge & guérit les animaux
ELIXIR PARFAIT AU de toutes leurs maladies.
ITOUGE. Ouvrage de la Cet Elixir est composé
pierre poussée à sà perfec- de trois choses,sçavoir de la
tion. Les Philosophes lui ont pierre lunaire, de la solaire
donné le nom&Elixir ter- & de lamercurielle. Dans la
3
me arabe qui signifie fer- lunaire est le soufre blanc ,
aient , parce que dans la dans la solaire le loufre rou-
jtransmutation des métaux ge , & la mercurielle con- /
imparfaits il sç fait une for- tient l'un & l'autre.
I
<. A
' ELK AL EL Marais ? métiques. Virgile ehtr'autreï
f tang, mer des Sages. en a fait un détail très-cir-
ELMANTES. Vers de constancié dans son récit de
terre. la descente d'Enée aux En-
ELOANX. Orpiment. fers. On peut voir l'explica-
ELOME. Orpiment. tion que j'en ai donnée à la
ELOPITINUM. Vitriol. fin du 6e livre des Fables
ELOS-MARIS. Plomb Egypt. &Grecq. dévoilées.
brûlé. ELZARON. C'est le sel
ELPIS. Scorie d'argent. des Sages, qu'ils appellent
ELPOSILINGI. Ecume leur corps, leur gomme. Pre-
ou écaille de fer. nez le corps clair, pris sur les
ELQUALITER. Vitriol petites montagnes, qui ne se
fait point par la putréfaction
yert. ,
ELTZ. Fleurs d'airain. mais par le seul mouvement..
ELURUS ou le Dieu Broyez ce corps avec la
Chat. Dieu des Egyptiens. tomme El^aron & les deux
Voyer CHAT. imées. Car la gomme El{Of
ELYSÉES ( les Champs). ron est le corps qui saisit l'es-
Lieu de retraite & de délices prit. Marit, Epit. à Aros.
que les ames des justes al- ELZIMAR. Fleurs d'ai",:
loient habiter après la mort, raine
pendant que celles des mé- EMA. Sang.
chans alloient subir dans le EMBLEG1. Mirabolans-
Tartare les tourmens & les EMBLÊME. Les Philo-
supplices auxquels Minos, sophes Hermétiques se sont
Eaque & Rhadamante les expliqués plus souvent par
condamnoient. Les Poëtes emblèmes & par énigmes
Grecs & Latins ont tâché de dans des discours suivis
que
nous donner des Champs & à la portée de tout le
Elysées l'idée la plus flatteu- monde. D'Espagnes prétend
se la plus attrayante, & la même qu'il est plus aisé de
plus, aimable. La description pénétrer leurs pensées & de
qu'ils en font est à peu près dévoiler leurs sentimens dans
la. même que celle de l'isle leurs emblèmes que dans
de Nisa où ils disent que leurs écrits. Michel Majer a
Bacchus ,fut nourri, & celle- fait un traité entier d'Emblè-
ci efl très-conforme à la des- mes Hermétiques, qui a pour
cription que les Philosophes titre : Athalantafugiens. Ce
font de l'isle des Saeçs Her- même ouvrage est -,conau
sous le titre Secretiffimorum par allégories. C'est lui que
Natwce secretoruhi scruti-
-
la Fable nous représente souç
nium. D'Elpagnet dit qu'on le voile de la naissance de
y voit les secreis des Adep-, Bacchus d'Esculape, d'A-
,
tes presqu'au(si clairement chille; & la maniere de le
représentés que dans un mi- faire, par le récit de l'éduca-
roir. C'est aux amateurs de tion que Chiron le Centaure
cette Science à décider si ce leur a donné. Apollon &
témoignage est mérité. Diane freres *juméaux en:-
EMBRYON. Les Philo, ,
sans de Jupiter & de Latone^
sophes chymiques donnent sont cet embryon devenu en-
aussi ce nom à leur mercure fant, puis en âge d'homme;
avant qu'il soit extrait de sa & lorsque la Fable ajoute
minière, & à leur loutre lorr. que Diane servit de sage-
qu'il n'est pas encore mani- femme pour mettre au jour
fesié. Michel Majer dam ses Apollon, c'est que le soufre
Emblèmes chymiquesles re- rouge ne doit jamais paroî-
présente sous la forme d'un tre avant le blanc : ce der-
enfant placé au nombril d'un nier s'appelle le régne de la
homme qui a les bras éten- Lune, & l'autre celui du So-
dus & dant les doigts & les leil. Ainsi la Fable s'expli-
,
cheveux brûlent & exhalent que fort aisément suivant les
une épaisse fumée, avec ces interprétations des Philoso-
termes au-desibus : Le vent phes chymiques, comme orç
l'a porté dqns son ventre. peut le voir dans les articles
Dans un autre emblème, Jupiter, Esculape , Apol-
.Pne femme ayant un globe lon &c.
, ><• t
au lieu de poitrine, sur le- EMERAUDE DES
quel s'élevent deux mam- PHILOSOPHES. Nom
inelles alaite un enfant, qu'ils ont donné au ssos cceli
,
qu'elle soutient de la main & quelques-uns à la rosée
droite, avec ces paroles : La des mois de Mai & de Sep-
Terre c/? sa nourrice, le So- tembre. Ils regardent cette
leil efl fin pore, & la Lune derniere comme le mâle,
sa mere, i parce qu'elle est plus cuite &
Toutes ces expressions doi-
1
digérée par les chaleurs de
vent être prises à la lettre, 8ç l'été ; & l'autre ils l'appellent
ne sont point énigmatiques. semelle, parce qu'el le est plus
Mais lorsqu'ils parlent de froide, plus crue & qu'elle
Jeur fcufre, ils ne le font que de ,
l'hiver.
participe plus
.
t '
t. -
Quelques Chymistes pre- trême qui lui survient dans
nant ces paroles à la lettre, cet état de putréfaction. »
ont crû que la rosée étoit la ENDÉIDEou EN-»
matiere dont les Philosophes D ÉI S. Mere de Pelée,
Hermétiques tirent leur mer- pere d'Achille. V. PELÉE. ;
cure , parce qu'ils disent sou- ENÉE, fils de. Vénus &
vent dans leurs livres que le d'Anchyse, fut un des prin-r
mercure est mâle & femelle ; cipaux Héros qui défendi.
& se sont imaginés en con- rent la Ville de Troye con-
séquence que l'union de la tre les Grecs, qui ne s'en
rolëe de Mai avec celle de rendirent maîtres qu'au bout
Septembre formoit le ma- de dix ans deúége. Enée se
riage si recommandé par les réfugia en Italie & pendant
vrais Chymistes. Mais ils au- son voyage il fit, sa descente
roient dû faire attention que aux Enfers, accompagné de
la matiere de leur mercure la Sibylle, qui lui servit de
doit être minérale parce guide. Voyez à la fin du 6e
bœuf , livre des Fables Egypt. &
que d'un il ne naît
qu'un bœuf, d'un homme un Grecques dévoilées., >
homme & que l'on se trom- r
ENESTRUM. C'esi. dit
a
peroit lourdement si d'un ar- Planiscampi, le firmament
bre ou d'une plante on vou- perpétuel aux élémens qua-r
loit faire un métal. *.druples, ou esprit prophéti-
EMPATER. Congéler, que qui par des signes pré.-
,
fixer la matiere volatile de .,édens, présage assurément
j
J'oeuvre des Sages. le futur. I si

,
ENCARIT. Chaux vive; ENFANT. Les Chy-
tnais c'est celle des Philoso- misses Hermétiquesdonnent
' phes, non la chaux avec assez souvent ce nom à leur
laquelle on bàiit.. soufre, & quelquefois à leur
ENCÉLADE. Géant mercure. Les quatre enfans
.
que l'on a souvent confondu de la Nature sont les quatre
avec Typhon. Il fut fou- élémens, desquels elle se sert
droyé par Jupiter dans le pour former tous les êtres
combat des Géants contre îublunaires. Les Alchymif-
4es Dieux. V. GÉANTS. tes disent que deux de ces,
ENCRE. Matiere de élémens sont mâles & deux
l'œuvre dans le tems de sa femelles deux pesans Se
.parfaites dissolution ,
ainsi deux légers. Les Philosophes.
gommée de la noirceur ,
ex- chymistes trouvent caz
fant formé par la Nature, & ter le degré outre mesûre.
tout leur secret consiste à le On y voit aussi le terme AI-
tirer de sa matrice ou mi- flamber, dans le même sens.
miere ; ils le nourriflerit en- ENGENDREMENT
suite d'un lait qui lui est pro- ET NOCES. C'est le tems
pre , le même que Thétis oti le volatil & le fixe de la
donnoit à Achille & ils en matiere de l'œuvre se disTol-
,
forment leur soufre. Cet en- vent ensemble, &. se réunis-
fant estj selon eux, plus no- sent pour n'être plus séparés.
ble & plus parfait que ses De ces deux il s'en forme
pere & mere, quoiqu'il soit par conséquent un troisiéme ,
fils du Soleil & de la Lune, qu'on dit engendré, parce que
& que la Terre ait été sa pre- les Philosophes donnent le
mière nourrice. nom de mâle au fixe, & ce-
ENFER. Les Philosophes lui de femelle au volatil. "
Hermétiques appellent de ce ENGENDRER. Voyez
nom le travail inutile, & l'article précédent. 1

-pour ainsi dire éternel, des ÉNIGME. Discours allé-


faux Alchymistes qui sont gorique qui sous une enve-
, milieu ,
continuellement au loppe de mots ambigus &
des fourneaux allumés, & équivoques renferme un
qui ne voyent jamais Dieu, ,
sens vrai. Les anciens Phi-
quoiqu'ils le désirent sans losophes ont enseigné leur
cesse ; c'est-à-dire qui ne Philosophie naturelle & chy-
,
parviennent point à la per- mique sous des emblèmes ,
fection du grand oeuvre, qui des figures hiéroglyphiques
leur donneroit tout ce qui & des énigmes afin que le
s
peut satisfaire le cœur hu- vulgaire & même les sça-
main dans cette vie. Quel- vans, qui ne seroient pas ini-
quefois ils appellent du nom tiés dans leurs mysteres, n'y
d'Enfer leur matiere en pu- compriment rien. Les Al-
tréfaction, parce que le noir chymistes modernes suivent
esi l'image des ténébres, & en cela les anciens.
que l'Enfer est un lieu de téi- ENNA. Prairies où Pro-
nébres & d'horreur. serpine cueilloit des narcisses
ENFLAMBER. Vieux dans le tems que Pluton l'en-
mot que l'on trouve dans les leva. V. PROSERPINE.
ouvrages de Flamel & du ENNEMI. L'un des noms
Trçvisan, pour signifier don- que les Philosophes ont don-
ner trop de fçu, en augmen- né à leur matiere au blanc i
mais en général ils ont ap- science Hermétique. C'est
pellé Ennemis le fixe & le un reproche que les Philo-
volatil parce qu'ils sem- sophes se font les uns aux
,
blent se combattre perpé- autres sur le style énigma-
tuellement au moins jusqu'à tique, lesosophifli'cations &
,
ce que l'un des deux ait ab- les allégories qu'ils ont ré-
solument vaincu l'autre, &. pandues dans leurs livres
l'ait rendu de sa propre na- pour tromper les ignorans.
ture. Quand le fixe a fixé le Ce terme doit s'entendre
volatil après avoir été lui- dans le sens que l'on dit, un
même volatilisé, les Adep- homme est jaloux de son se-
tes disent qu'ils ont fait la cret , il le tient caché. Il est
paix entre les ennemis, parce à remarquer que ceux qui
qu'alors ils deviennent telle- font de tels reproches aux
ment unis qu'ils sont insépa- autres Philosophes méritent
Tables. ' très-souvent ce nom à plus
ENTALI. Alun de plu- juste titre, & dans les en-
me. droits mêmes où ils paroif-
ENTRANT. Qui péné- fent parler avec la plus gran-
tre , qui a de l'ingrès. Les de ingénuité, c'est alors qu'il
Philosophes disent que leur faut se défier le plus de leurs
:poudre de projeaion est par. discours. Car toutes leurs ré-
faite, lorsque par la cuisson cettes sont communément
elle est devenue entrante, ce qu'on appelle de la graine
fondante & tingente ; parce pour les sots; c'est dans les
qu'alors elle a toutes les pro- endroits les plus obscurs &
priétés requises pour la tranf- énigmatiques que la vérité
mutation. est cachée. Il faut d'ailleurs
ENVI E. En fait de scien. sçavoir qu'ils n'ont presque
ce Hermétique, ce terme ne jamais tout dit de suite, Se
signifie pas jalousie du bien que le plus grand nombre
d'autrui, & desir de le lui n'a parlé que de' la seconde
enlever, mais une discrétion opération.
poussée à outrance à l'égard ENUR. Vapeur de la
du secret de la pierre, c'est- terre qui sert de semence &
à-dire, de sa matiere & des de nourriture aux pierres.
procédés qu'il faut tenir pour EOUS. Un des chevaux
la faire. du Soleil.
ENVIEUX. Terme fort EPAPHUS, fils deJu-
«fité dans les ouvrages de piter & d'Io eut dispute
,
avec Phaëton sur la vérité EPHIALTE & OTUS.
de sa race ; celui-ci piqué, Deux freres Géants, fils dgi «

voulut lui prouver qu'il étoit Neptune ; ils filent la guerre


véritablement fils du Soleil, aux Dieux. V GEANTS.
& pour cet effet demanda EPHODEBUTS. Quel.
avec beaucoup d'instances à ques Chymistes ont donné
son pere de lui laisser con- ce nom à leur pierre parfaite
duire ipn char un jour seule- au rouge, à caule de la cou-
ment. Il l'obtint ; mais mal- leur de pourpre du vêtement
heureusement pour lui, il le qui portoit autrefois ce nom.
mena si mal qu'il auroit in- La Fable dit qu'Apollon en
si
cendié toute la terre, Ju- prit un semblable, quand il
piter ne l'avoit précipité dans chanta sur sa lyre la victoire
le fleuve Erydan. Voyez ce que Jupiter remporta sur les
que signifie cette fission dans Géants.
les Fables Egypt. & Grecq. EPLPOLAPSIS. Subli.
dévoilées, liv. 3. chap. 12. mation philosophique.
& suivans. EPOSILINGI. Mâche-
EPAR. Plusieurs Chy- fer.
misies ont donné ce nom à EPOSILINGUA. Ecu-
l'air. Johnson. me de fer.
EPÉE. C'est le feu des EPOUSE. Mercure ou
Philosophes, de même que eau mercurielle & volatile
la lance, le cimeterre, la des Philosophes, qu'ils ont
hache, &c. - aussi appellée Sçeyr, Fem-
EPERVIER. Oiseau de me, Beja, &c.
proye carnacier & d'une na- - EPOUSE ENRICHIE DES
ture chaude & ignée. Les VERTUS DE SON Epoux.
Egyptiens l'avoient en con- ( Sc. Herm. ) Expressions,
séquence consacré à Osiris, dont Solomon s'est lervi dans
& les Philosophes Hermé- le Code de Vérité, pour .signi-
tiques l'ont employé dans fie r là pierre au blanc-. So-
leurs hiéroglyphes pour si- lomon ajoute que la puif-
gnifier leur matiere fixe so- ,
sance, l'honneur, la gloire,
laire, qu'ils ont aussi appel- la force & la royauté lui ont
lée Miniere de feu célesie. été données ; que sa tête
-l EPHESE ou BAIN. Se- est ornée d'une couronne
conde opération de la pierre, rayonnante de sept étoiles ,
dans laquelle le feu humide & qu'il est écrit sur ses ha-
dissout le feu sec. bits : suis la fille, unique
ces Sages , entièrement in- rieux 3 qu'il porta tout vivant
connue aux fols. à Euryslhée. Voyez l'expli-
EPOUSER. Action par cation de cette fable dans
laquelle le fixe & le volatil l'article EURYSTHÉE.
de la matiere des Philoso- ERYPILE, l'un des Hé-
phes se réunissent insépara- ros Grecb qui firent le siége
blement. Ces nôces se font de Troye, eut pour sa part
dès le tems de la dissolution, des dépouilles de cette Ville
& l'union s'acheve dans lç un coffre dans lequel étoit

losophiu .
tems de la fixation.
EPOUX. C'est l'or phi-
'
EQUIVOQUE. Les
Chymistes Hermétiques se
une statue de Bacchus de la
main de Vulcain, que Jupi-
ter avoit donnée à Darda-
nus. Erypile ayant ouvert
ce coffre & jetté les yeux
sont appliqués ^ embrouiller sur cette statue, devint fu-
19 sens de leurs paroles, en rieux. Dans un de ces mo-
choisissant les termes qui mens d'intervalle qtte la fu-
sont susceptibles de divers reur lui laissoit, il aila con-
sens, non pas pour tromper sulter l'Oracle de Delphes,
& induire en erreur, puis- qui lui répondit qu'il devoit
qu'ils en avertissent le Lec- s'arrêter dans un lieu où il
teur , mais pour rendre leurs trouverait des gens prêts à
pensées plus difficiles à pér offrir un sacrifice barbare, y
pétrer. déposer le coffre, & y éta-
EREBE, Dieu né du Ca- blir son domicile. Erypile
-bos. & des Ténébres, épousa se rembarqua, se laissa aller
la Nuit, & en' eut divers en- au gré des vents, & aborda
sans. Voye1 ENFER. à la côte de Patras, où étant
ERICHTONiUS. Fils descendu dans le tems qu'on
de Dardanus, Roi de Troye. alloit immoler un jeune gar-
Voyez le livre 6. des Fables çon &UJie jeune fille à u'ur
Egypt. & Grecq. dévoilées. ne Triclaria, il se présenta
ERIDAN. Fleuve d'Ita- avec son coffre ; on inter-
lie dans lequel Phaëton fut rompit le sacrifice, & on ou-
précipité pour avoir mal vrit le coffre, pêrsuadé qu'il
conduit le, chariot du Soleil y avoit dedans .quelque Di-
son pere. V. PHAETbN. vinité. Ils reconnurent Bac-
ERYMANTHE. Mon- chus & instituèrent une fête
,
tagne d'Arcàdie sur laquelle annuelle en son honneur..,
Hercule prit un sanglier fu- &. le nommerent Bacchus
Ejymnete. Erypile guérit de toute son histoire fabuleufd
sa fureur, & fixa sa demeure n'est qu'une allégorie des
dans ce pays-là. Voyez les opérations & de la matiere
Fables Egypt. & Grecques, de la Médecine universelle.
liv. 3. ch. 14. §. 2. & liv. 6. Sa naissance seule suffiroit
ERYX fut vaincu par pour le prouver; car il est
Hercule. Voyez le livre 5. dit qu'il fut tiré des cendres
des Fables Egypt. & Grecq. de sa mere par Mercure, &
dévoilées. que le pere de Coronis s'ap-
ES ou JES,OU AIRAIN. pelloit Phlegye du grec
,
VOYEI CORPS ou TERRE Phlegein, en françois Brû-
DES PHILOSOPHES. Lai- ler.
ton. D'ailleurs la Fable dit que
ESCULAPE fils d'A- Jupiter eut affaire avec Lato.
,
pollon & de la Nymphe ne, d'où nâquirent Diane &
Coronis, fille du Roi Phle- Apollon, & d'Apollon Escu-
gyas, fut tiré par Mercure lape ; parce que la blancheur
du ventre de sa mere après précéde toujours le rouge,
qu'elle eut été tuée par Dia- après lequel vient Coronis
ne , & consumée sur le bû- ou le noir, d'où sort ensuite
cher où elle avoit été mise. Esculape ou cette médecine
Il fut nourri par Trigone, & dorée & universelle dont les
élevé par le Centaure Chi- effets sont si surprenans tant
Ton, qui lui apprit la Méde- sur les corps humains que
cine dans une perfection si [ur. les métaux. Voyez une
grande, que par ion moyen explication plus étendue de
la Fable dit qu'il ressuscita cette fiétion dans le 3e livre,
Hyppolite dévoré par ses chap. 12. §. 2. des Fables
propres chevaux. Esculape, Egypt. & Grecques dévoi-
Íelon quelques-uns, eut pour lées.
femme Epione, & pour en- ESEBON ou ALSA-
sans Machaon & Podalire, BON. Sel commun.
Jaso & Hygiée. On le re- ESON, fils de Crethée,'
présentoit un bâton à la & frere de Pelias qui le dé-
main, avec des serpens qui trôna. Eson étant devenu
l'environnoient, & il fut tou- vieil & caduque, fut rajeuni
jours honoré par les Payens par Médée que Jason avoit
comme le Dieu de la Méde- amenée avec lui à son re-
cine. C'est pourquoi les Àl- tour de la conquête de la toi-
chymistes prétendent que son d'or. Voyez les Fables
Egygt. & Grecq. dévoilées l cure quoiqu'il soit un corps
ch. ,
métallique ; mais ils appel-
liv. 2. i.
ESPRIT. Les Philoso- lent esprit tout ce qui n'est
phes Hermétiques n'enten- pas dur, compacte, solide ;
dent pas par ces termes une & corps tout ce qui forme
substance immatérielle, mais une malle coagulée & fixée ,
une substance extrêmement dont les parties sont difficiles
tenue, subtile, pénétrante , à séparer. Tout ce qui est li-
répandue dans tous les mix- quide &. volatil est esprit,
tes , & spécifiée dans chacun quand il participe du mer-
d'eux suivant sa nature ses cure commun. Tout ce qui
qualités, & le régne de, la est compacte & fixe est
Nature auquel il appartient. corps. Tels sont les métaux
Ils reconnoissent aussi un parfaits, & le fixe des im-
esprit universel physique, parfaits les sels fixes des
igné, répandu dans tout l'U- trois
,
régnes. L'ame est le mi..
nivers qu'il vivifie par son lieu ou le lien qui lie le fixe
action 3continuée sans inter- avec le volatil.
ruption : ils lui donnent le Les Chymistes ont aussi
nom d'Archée de la Nature, appellé leur mercure :
& le regardent comme le ESPRIT DE MERCURE:
lesprincipe indéterminé de tous ESPRIT CRUD ESPRIT
,
es individus. Voyez les DU CORPS CUIT,signifient
Principès généraux de Phy- la même chose que Mercure
sique dans les Fables Egypt. dissolvant des Philosophes.
& Grecques dévoilées. ESPRIT DE VIE, parce
Quelquefois les Chymis- qu'il vivifie les métaux qui
tes Hermétiques appellent sont comme morts dès qu'ils
aussi Esprit leur mercure, à ont perdu, en sortant de la
cause de sa volatilité. Ils don. mine, cet esprit qui les y vi-
nent encore ce nom à leur vifioit, & leur donnoit une
matiere parvenue au blanc. vertu multiplicative.
Mais communément ils joi- ESPRIT DES PHILOSO-
gnent une épithete à ce ter- PHES , parce que les Sages
me Esprit, comme on peut seuls ont le secret de le ren-
le voir dans les articles sui- dre esprit en le délivrant de
Vans. la prison ou corps dans le-
ESPRIT FUGITIF. Nom quel la Nature l'a voit ren-
que les Philosophes Hermc- fermé.
tiques ont donné à leur mer- ESPRIT UNIVERSEL.
,-
Cet proprement le nitre ré- ticuliers de chaque régne dè
pand J dans l'air, inpregné la Nature.
de la vertu des astres, & qui ESSATUM VINUM. E£» *
animé par le feu de la Na- prit de vin reétifié, au moyen î
ture , tait sentir son action duquel on extrait les te;ntu--

d,ins-tous les êtres sublu- res, les odeurs les eflen-


naires. Il est leur aliment, il ces des corps.
leur donne la vie, & les en- ESSENCE. Matiere deS
tretient dans cet état autant Philosophes parvenue à la
de tems que son aétion n'est couleur blanche. Les Adep-
point empêchée par le dé-2 tes lui ont aussi donné le nom
taut des organes, ou par la d'Essence blanche. Foyet
désunion des parties qui les QUINTESSENCE.
composent. * ESSENSIFIER. Cuire j'
ESPRIT VEGETABLE,ERI digérer la matiere de l'oeu-
tenues de Chymie , signifie vre pour en faire l'essence ï
soufre. des Chymistes Hermétiques.
ESPRIT PUANT. Terme ESTIBIUM. Antimoine.
de science Hermétique, qui ESTOMAC D'AU-
signifie la même chose que TRUCHE. Les Philoso-
soufre philosophique. C'est phes Chymiques donnent ce
aussi la matiere au noir & le nom à leur dissolvant ,• ou
mercure en putréfaction. mercure philosophique ; &
ESPRIT SUBLIMÉ. Mer- les Chy misses ordinaires l'in-
cure des Sages extrait de sa terprêtent de l'eau - ibrto
miniere & purifié. commune.
ESPRIT DE L'OR 011 ETAIN. Métal blanc,
OR EN ESPRIT. Mercure ,
auquel les Chymistes ont
des Philosophes Herméti- donné le nom de Jupiter,
ques. fils de Saturne. En termes
ESPRIT DE MIEL. de Philosophie Hermétique,
Glazer dit qu'il réduit tous c'est la couleur grisse qui
,
les métaux en vitriol, c'est- dans les opérations de l'œu-
à-dire, en mercure ; mais la vre, succéde immédiatement
chose est fausse. à la couleur noire appellée
ESSATTA. Art de tirer Saturne, ou Laiton qu'il faut
les essences des mixtes. blanchir, Plomb livide, &c.
ESSATUM ESSEN- ETAIN CALCINÉ. C'est
TIEL. Vertus propriétés la pierre parvenue au blanc,
,
çflçntielles aux mixtes par- que les Philosophes appela

feht aussi Chaux d'étain Ciel sur un char de feu; car
,
Lune dans son plein, Diane alors paroîtra la rougeur, qui
nue, &c. L étain vulgaire a sera permanente dans toutes
une propriété qu'on ne re- les révolutions faites par cinq
marque pas dans les autres cuissons après la vraie blan-
métaux c'est d'augmenter cheur.
,
de poids quand on le calci- ETHEB. Terme de
ne , au lieu que les autres Science Hermétique, qui li-
métaux diminuent. On di- gnifie parfait ; ainsi lorsque
toit qu'il absorbe les parties les Philosophes disent que
ignées des charbons, ou que leur poudre convertit tant
sa chaux est un aiman de ou tant de parties de plomb,
l'esprit universel qui se cor- étain &c. en étheb, il faut
,
porifie avec lui. entendre en orOu en argent,
ETAIN DES PaILOSO- qu'ils regardent commç des
PHES ou leur Plomb blanc. métaux parfaits.
,
C'est leur mercure dépouillé ETHEL est un des noms
de sa noirceur, avant qu'il que les Philosophes ont don-
foit parvenu au blanc par- né à leur vase ou œuf des
fait. Sages. Lorsque le corps sera
ÉTÉ. Matiere au blanc réduit en poudre impalpa-
ou régime du feu du troi- ble il faut le sublimer dans
siéme degré. Sa complexion ,
l'éthel avant de le mêler
3
est ignée. Ce troisiéine de- avec notre airain ; & ce qui
gré fixe le mercure, & sa empêcheroit la teinture &
chaleur esi semblable à celle l'ingrès, demeurera au fond
du soleil datis le signe du de l'éthel. Auriga Chemicus.
Lion. Il faut le continuer ETHELIA est,selon les
jusqu'ad rouge. Lorsque ce Philosophes Spagyriques
,
rouge est absolument digé- cette ame cachée & métal-
ré il est si fixe qu'il ne craint lique ou ce soufre de nature
, ,
plus le feu. Notre Dragon, concentré dans les métaux
dit Philalethe, est alors dé- imparfaits, que leur eau mer-
coré de toutes les vertus cé- curielle extrait & sépare des
lestes & terrestres. Souve- impuretés terrestres qui l'en-
nez-vous aussi que chacune veloppent & qui la tiennent
de ces chaleurs doit être le , prison.
comme en
double de l'autre. C'est dans ETHEL1 A est aussi un
ce régime que les fruits ap- des noms qu'ils ont donné à
paroissent, & qu'il njonte au leur matière en putréfaction
qui forme ce qu ils appellent grand œuvre des Philoso*
leur Saturne leurs métaux phes Chymiques. 0 bon i
, Roi, dit Morien, vous devez s
imparfaits leur corps im-
, sçavoir parfaitement avant ti
monde > leur laiton qu'il faut
blanchir. toutes choÍès, que la fumée
ETOILES DES PHI- rouge, & la fumée blanche,
LOSOPHES. Ils donnent & la fumée orangée & le
,
communément ce nom aux Lion vert, & Almagraj & ~

couleurs qui surviennent l'immondice du mort &


3
dans le vase pendant les le limpide & le iang &
, ,
opérations du grand œuvre. l'Eudica, & la terre tétide, .

Mais ils prennent ordinaire- sont des choses dans lesquel-


ment les termes de Planettes les consiste tout le magiste-
& d'Etoiles pour signifier re. Morien explique dans la (
leurs métaux ; ou les planet- suite ce que c'est quEudica.
tes terrestres, c'est-à-dire les Eudica, dit-il, est la chose
métaux vulgaires. la plus iècrete de toutes cel.
ETOILE AU COU- les que je viens de nom-
CHANT. Sel armoniac. mer. On l'appelle autrement
ETOILE DE LA TERRE. Mosïhacumia, ce qui ligni-
Talc. fie fèces ou immondices du
EVAN. Surnom de Bagj verre. Il ne faut cependant
chus. pas s'imaginer que Morien
EVAPORATION..Sé- entende par ces termes, les
paration des esprits ou ma- excrémens ou superfluités
tiere spiritueuse des corps, hétérogênes qui se trouvent
par l'aétion de l'air ou du dans les creusets des Verre-
feu. Le mercure des Sages ries : c'est la base de tous les
a deuæ taches originelles, dit êtres, & par conséquent du
d'Ef'pagnet ; la premiere est verre. C'est la pierre au
une terre impure, sulfureuse blanc.
que l'on en sépare par le bain EUDICA. ( Sc. 17erm. )
humide ; la seconde est une Eau mercurielle des Philo-
humidité superflue qui s'est sophes, faite pour défendre
nichce entre cuir & chair, & le corps de la terre de com-
qui le rend hydropique ; il bustion, ce qui lui a fait don-
faut la faire évaporer par le ner par Morien le nom de
ba in sec du feu doux & be- fiel ou fèces de verre, parce
nin de la Nature. que les féces de verre mê-
E U DIC A. Matière du lées avec les métaux en fu-
sion,
fîon empêchent qu'ils ne misses Hermétiques à la ma-
,
soient brûlés. C'est cet Eu- tiere du grand œuvre parve-
dic.t qui accoutume la ma- nue à la couleur blanche.
tiere aux atteintes du feu. EUROPE, soeur de Cad-
C'est ce serviteur rouge qu'il mus & fille d'Agenor, fut
faut marier avec sa mere odo- enlevée par Jupiter changé
rante ; ce Pyrrhus, fils d'A- en Taureau blanc. Il en eut
chille aux cheveux rouges, Minos & Rhadamanthe.
, Voyez l'explication de cette
aux yeux noirs, & aux pieds
blancs. Ce Chevalier armé action, liv. 3. ch. 14- §. 5.
pour combattre le Dragon * EURYDICE. Voyer.
& lui arracher la vierge in- l'article ^ORPHÉE.
ta&e Beja,ou blanche ; Per- EURYSTHÉE, Roi de
sée qui en présentant la tête Mycenes ayant obtenu le
pouvoir , commander à
de Méduse, défend Andro- de
mede fille de Caffiope & Hercule, il l'obligea d'aller
, Roi d'Ethiopie,
de Céphée tuer un Sanglier turieux qui
contre le Monstre matin, la ravageoit toute la montagne
délie des chaînes qui la re- d'Erymanthe ; Hercule y
tenoient, & la prend pour fut, s'en saisit & le porta tout
épouse. vivant à Eurysihée. Cette
EUDICA. Quelques-uns fable ,selon l'explication des
croyent qu'il faut entendre Alclrymistes ou Philosophes *

ce terme de la matiere au Spagyriques, est le symbole


blanc ; d'autres, avec le Phi- du grand œuvre. Le mont
lalethe l'expliquent de la Erymanthe signifie le vais-
matiere, en putréfaâiom seau philosophique qu'ils
,
EVE. Magistere des Sa- appellent assez communé-
ges, lorsqu'il est parvenu à ment Montagne. Le Sanglier
la blancheur. est le mercure philosophi-
EUPHEMUS. ,
L'un des que , dont les esprits corro-
Argonautes, & leur Pilote. siss détruisent, tout ce. qu'on
C'est à lui que Triton donna leur donne à dissoudre. Her-
une motte de terre, dont la cule est l'Artiste qui travaille
signification est expliquée ce mercure , le lie en le
dans le liv. 2. chap. i. des fixant ; & après l'avoir ani-
Fables Egypt. & Grecques mé de son soufre, en fait la
dévoilées. pierre philosophale, & la
EUPHRATE est un des médecine universelle repré-
noms donnés par les Chv- sensée par Euryilhée.
Fabri dit que cette fable vaux d Hercule expliquée
dévoile ce que les Philoib-. dans le 5 e livre des Fables
phes se sont toujours efforcés Egypt. & Grecq. dévoilées.
de cacher, c'est à-dire lama. EURYTHUS, Roi
tiere de leur pierre, & l'en- d'CEchalie, avoit une fille
droit où l'on doit chercher vierge qu'il refusa de donner
cette matiere. Voici com- en mariage à Hercule. Celui^
ment il s'explique dans son ci ravagea toute l'Œchalie,
livre intitulé : Hercules Pio- tua Eurythus , & se maria.
chymicus. Sous cette fable, avec Iole sa fille. Eurythus,
dit-il, est caché le plus ex- selon les Alchymistes,signi-
cellent & le plus admirable fie l'esprit minéral & les par-
secret de la Chymie ; car ties hétérogênes qui noircif-
elle nous découvre ce que sent & corrompent la ma-
les Philosophes ont enve- tiere chymique qui renferme,
loppé du ténébreux voile de cette terre vierge dont Iole
l'énigme. Elle nous montre est le symbole. Hercule ou

,
quel est, & en quel lieu l'on le mercure philosophique
trouve ce Sanglier d'Ery- cherche à s'unir avec cette
manthe qui est le vrai mer- terre vierge, mais Eurythus
cure des Philosophes ; car de s'y oppole par ses parties hé-
la fleur de Vénus & du nier- térogênes. Le mercure phi-
cure vulgaire, prcparés com- losophique putréfie Eury-
me il faut,Ton tire cette va- thus, le tue,pour ainsi dire,
peur onctueuse dont les Phi- & par ce moyen obtientIole
losophes font tant de cas. On par force, s'unit av ec elle, &
Nle voit par le terme d'Ery- en la lublimant, l'éleve au
manthœus, qui ne signifie haut du vase, que les Alchy-
autre chose que fleur de Vé- misses nomment le Ciel, &,
nus ; car Erycine étoit un en fait une terre feuillée, d'oii
surnom de Vénus, & An- doit naître ce fils admirable
thos en grec, signifie fleur qui fait la joie de l'Univers,
en françois. Je laisse au Lec- & sa félicité.
teur sçavant dans la Philo- EXALTATION. royet
sophie Spagyrique à juger si SUBLIMATION.
Fabri étoit Philosophe ou EXALTATION D'EAU.
,
s'il en donne à garder, com- C'est la fixation du mercure
me ces Messieurs ont cou- des Sages en pierre ; parce
tume de faire. On trouve qu'alors l'eau mercurielle est
cette fable & les autres tra- exaltée en perfection, coin-
3
frlé dit Hermès dans la Table feù philosophique au moyen
tf Emeraude. duquel une couleur succéde
EXALTATION. LesPhi- à une vautre. C'est dans ce
losophes Hermétiques com- sens qu'ils disent, qu'il faut
ptent l'exaltation entre les extraire la rougeur de la
sept opérations du grand oeu- blancheur, parce que la blan-
vre ; c'est la sublimation phi- cheur do\t toujours précéder
losophique prise dans le sens la rougeur,de la matiere
de sublimation ou perfecHon. c'est pourquoi la Fable dit
EXALTER, en termes que Diane , sœur d'Apol-
de Science Hermétique. Su- Ion » servit de sagé-femme à
blimer perfeétionner. Lors- sa mere, pour lui àider à
3
que les Philosophes disent mettre au monde Phœbus,
que leur matiere est exaltée > qui est le même qu'Apollon
il faut entendre, ou qu'elle ou le Soleil ; & que les Phi-
est subtilisée par la sublima- losophes Chymiques appel-
tion ou qu'elle a déja acquis lent Diane nue, Lune, Or
,
le degré de perfection qu'elle blanc, leur matiere au blanc
doit avoir pour être élixir au parfait; & qu'ils nomment
*
blanc ou au rouge. Soleil, Apollon ou leur Or,
EXALTER. Perfectionner; la matiere parfaite au rouge.
ce qui se fait non par les opé- Quand on dit qu'il faut com-
rations de la Chymie vul- mencer l'œuvre par l'extrac.
gaire mais par la simple di- tion du mercure, on doit en-
, à l'aide du feu phi- tendre
gestion
!
ce terme dans sa signi-'
losophique. Lorsque l'œuvre fication vulgaire.
^ est parfaite ils donnent à EXTRAIRE LE SUC
,
leur poudre le nom de Pierre DE LA SATURNIE VÉ-
exaltée. GÉTABLE. C'est tirer le
EXCRÉMENT DU mercure de sa minière.
SUC DU PLAN DE EXTRAIRE LES ÉLEH
.BACCHUS. C'est le tartre. MENS. Continuer le régime
EXTRACTION,en du feu pour les opérations.
3 termes de Chymie Hermé- Si vous ne sçavez pas ex-
tique ne lignifie pas, comme traire l'eau de l'air, la terre
dans ,la Chymie ordinaire de l'eau, & le feu de la terre,
,
une expression du suc de vous ne réussirez pas dans
quelque plante, ou de quel- l'oeuvre, dit Aristote le Chy-
que animal 3 &c. mais une misse. C'est-dire, qu'il faut
continuation du régime du continuer les opérations du
magistere dé maniere que & sa parfaite fixation ; c'eft-
vous réussiffiez à voir le ré- à-dire le mercure crud &
,
gime des couleurs dans leur la poudre de projeS:ion.
ordre ; d'abord le noir, qui EYEB. Or.
est une preuve de la disïo- EZEPH. Soleil des Phi-
lution de la matiere en eau ; losophes.
ensuite le blanc qui est la
,
EZIMAR. Fleurs d'air
terre feuillée des Philoso- rain.
phes ; enfin la couleur rou- F
ge , qui est le feu des Sages
ou la miniere de leur feu,
c'est-à-dire, leur soufre vif
F pule.A. Le tiers d'un
AB scra-i

& animé. FABA AGRESTIS.


EXTRÊMES. Les extrê- Lupins.
mes de I'oeuvre sont les élé- FABIOLA. Fleurs de
mens principes de tout, & fèves.
l'or perfection de l'œuvre. FABLES. On slest beau-
Il ne fau,t point prendre les coup tourmenté l'esprit pour
élémens ni l'or pour la ma- trouver des systêmes au
tière de l'œuvre, mais une moyen desquels on pût ex-
matiere qui participe des pliquer les Fables anciennes
«lémens principes, ou ma- qu'Homere, Hésiode & plu-
tiere seconde des mixtes mé- sieurs autres nous ont trank
talliques. De même que pour mises. Les Mythologues les
faire du pain, on ne prend ni ont regardées comme des
du pain cuit, ni l'eau & la leçons de morale, d'autres
terre qui sont les principes comme des explications de
du froment ; mais la sarine physique, quelques-uns n'y
même du froment. voyent que des traits de la
EXTRÉMITÉS DE LA politique la plus rafinée
PIERRE. Philalethe les ap- quelques autres pensent ,
y*
pelle dimensions, & dit que trouver l'histoire entiere des
le mercure en est une & l'é- tems qu'ils appellent néan-
Jixir complet l'autre. Les mi- moins fabuleux ; & malgré
lieux sont les corps ou mé- toute la torture que tous ces
taux philosophiques impar-
faits. Les deux extrémités
dans l'œuvre sont la trop
j
Scavans ont donné à leurs
esprits ils n'ont pu rétiffir à
les expliquer de maniere à
grande crudité de la matiere satisfâire les cens sensés &
avant qu'elle soit préparée, les motfis difficiles, Il ne fai-
'oit pour y ruir, que re- tres sous peine de la vie a
monter jusqu'à la source des celui qui le révéleroit. On
Fables, suivre leur naissance sçait d'ailleurs qu'ils se le
& leurs progrès ; on auroit transmettoient sous le voile
vû que les Fables Grecques des fables & des hiérogly-
n'étoient qu'une imitation de phes. En falloit-il davantage
celles des Egyptiens. Les pour fixer les idées sur l'ob-
plus anciens Auteurs ont eu jet des fables ? Je crois avoir
même soin de nous avertir prouvé, je dirois même de-
que Musée , Orphée , &c. montré que les fables n'en
les avoient puisées en Egyp- avoient point d'autre , dans
te j & les avoient tranipor- mon traité des Fables Egyp-
tées dans la Grèce. tiennes & Grecques dévoi-
Le lieu de leur naissance lées & réduites au même
une fois trouvé, il ne s'agis- principe. C'est donc dans la
soit plus que de découvrir le matiere & les procédés de
pere de tant d'enfans ; on au- cet art Sacerdotal ou Her-
roit vû que ce fut Hermès métique qu'il falloit chercher
Trismegiste, ce grand hom- & puiser les explications de
me, cet homme célébre dont ces fables, & non dans l'hif-
la mémoire sera éternelle- toire Ig morale ou la poli-
ment en vénération. Exami- tique. Je l'ai fait dans leTraité
3

nant ensuite quel but il pou- que je viens de citer,& dans


voit se proposer en les m-!- les différens articles de My-
ventant, on auroit trouvé thologie insérés dans ce Dic-
qu'il avoit rassemblé un cer- tionnaire où, pour abréger,
,
tain nombre d'hommes choi- je me contente le plus sou-
sis de sa main comme capa- vent de renvoyer au Traita
bles d'être instruits des scien-ci-dessus.
ces qu'il vouloit,leur appren- FACCA DE MALA-
dre & de garder le secret QUA. Anacardes.
, FACINUM. Airain.
sur cet art Sacerdotal, qu'il se
proposoit en conséquence de FACTION. A&ion de
leur enseigner par des cnig- faire, maniéré de procéder à
mes, des paraboles , des al- une chose. FacHon de notre
légories & des fables qu'il divin œuvre. Zachaire.
inventa pour cet effet. Pres- FADA. Matiere de l'oeu-
que tous les Auteurs anciens vre parvenue à la blancheur.
ont parlé de ce lecret qui FAIM DES PHILOSO-
étoit recommandé aux Prê- PHES. Desir ardent d'àp-
prendre tout ce qui regarde au blanc, qui indique le prin-* •
l'art Hermétique, & les con- tems philosophique ; parce 1

noiflances que l'on peut ac... que la çouleur noire qui la


querir par ion moyen. précéde annonce la mort
D'HERMÈS. ,
FAISAN du sujet, & le froid de la ma-
Nom que quelques Philoso.' tiere qui semble alors dans.
phes Chymiques ont donné l'inaction, comme la Nature
au mercure des Sages 3 tant paroît y être pendant l'hi-
à cause de sa volatilité, qu'à ver.
calise des différentes couleurs FAUX DE SATURNE
qu'il prend dans le cours des qui coupe les aîles & les jam..
opcrations du grand œuvre. bes à Mercure. Expressions
FALCANOS. Arsenic. des Philoiophes, par lesquel-
' F ALEX. Fer. les ils entendent la partie fixe
FASDIR ou SASDIR. de la matiere de l'œuvre qui
Etain, Jupiter. fixe la volatilité du mercure
FAUFEL. Aréca & Ca. des Sages. Nicolas Flamel
techu. nous a conservé une figura
FAULEX. Acier. symbolique d'Abraham Juif,
F AUNES, qi^on appelle où Saturne est représenté
Suffi Satyres, Sylvains. Ils sous la figure d'un vieillard
habitoient les bois & les fo... caduque la bouche béante
,
rets. Voyez ce qu'ils figni- & une faux à la main^pour-j
fient dans l'article de BAc.. suivant Mercure.
CHUS, » PEBLECH. Fer ou acier
FAVONIUS. Vent qui des Philosophes.
'souffle de l'endroit du ciel où FEBUS. Enfant vierge.
le soleil se couche au tems FECES. Terme de scieno'
des équinoxes. Les Anciens ce Spagyrique, pris du latirç.
l'appelloient le Vent de gé- faces. Il signifie crasse, lie
s.
nération & de production, impuretés limon, ordure
3 %
le Zéphir ou Porte de vie excrément, & les parties les
qu'il souffle plus , plus grossieres, impures 8ç
parce com-
munément au printems, lors. étrangeres qui se précipitent
que la Nature semble se re- au fond des vases, & que
nouveller & prendre une l'on appelle autrement rèss-
nouvelle vie. Les Philoso-* dence, particulièrement lors-r
phes Hermétiques ont don, qu'il s'agit des liqneurs quanci
né te nom de Favonius à la elles se purifient d'elles-mê-»;
iiiHtiere de l'oeuvre parvenus mes, çomme le vin*
FECES DU NITRE. melle ou androgine ; mais
Salpêtre. ,
lorsqu'ils parlent en particu-
FECLA. Lie de vin. lier de semelle, ils entendent
FEDEUM ou
FEDUM. leur mercure, & par mâle le
Safran. .t 'j:" soufre.
FELDA. Argent, Lune FEMELLE BLANCHE.
des Philosophes. % C'est le mercure au blanc.
FEL VITRI. Ecume de FER DES PHILOSO-
verre.''?;, PHES. Magistere parvenu
FEL DRACONIS. au rouge couleur de rouille
Mercure de l'étain. de fer, parce qu'alors sa cou-
FEMME. Les Chymis- leur approche de celle du
tes Hermétiques ont donné Crocus Martis. On appelle
communément le nom de ; cette circonstance de l'oeu-
Femme ou de Femelle à leur vre le Regne de Mars. Voyer.
Lusie ou mercure des Phi- REGNE.
losophes 3
\
FERMENT, en termes
; quelquefois aussi
à leur matiere volatile dans d'Alchymie, est une matière
tous les états où elle se trouve fixe,, qui, mêlée avec le mer-
pendant le cours des opéra- cure le fait fermenter &
1
,
tions du magistere. C'est ce lui donne sa propre nature ^
qui la leur a fait personnifier comme le levain fait à la
pour en composer les an- - pâte. '1^* •''* 11 '•
ciennes fables tant Grecques FERMENT. (Se. Herm-J
qu'Egyptiennes dans les- Il y a plusieurs sortes de fer-
4
,
quelles on lui a donné les mens;les uns font simpleç^
noms de Cybele , Cérès , les autres composés. Les sim-
Isis, Latone, Coronis, Eu- ples sont ceux qui sont homo-
rope , Léda, &c. Quand ils gênes & sans mélanges, tels
l'ont appellée Femme blan- que les élémens & les ames
che ils avoient en vue la cir- extraites de leurs corps. Les
,
constance où cette matiere composés sont ceux qui ont
est parvenue, au blanc. ' été mêlcs avec d'autres, tels
FEMME DES PHILOSO- que les corps réduits -en na-
PHES. C'est le mercure; &. ture de soufre 3 ÔC joints avec
l'homme ou le mâle, est le lepr huile. Il y a aussi des
soufre. , sermens sulfureux des corps
FEMELLE. LesPhiloso- imparfaits ; on,les appelleeser-
phes Chymiques disent que mens moyens. Mais si, l'orx,
leur mercure est mâle &se- ignore la faon de réduire lea.
métaux parfaits en leur pre- mortifier & à endurcir ; car
miere matière ; c'est-à-dire,. sans cela on ne pourroit la
en leur mercure, on tentera fixer. La cendre d'argent
envain de parvenir à la fin est ferment dans l'oeuvre au
de l'oeuvre, parce qu'on ne blanc, & la cendre d'or daftsf
pourra faire ni ferment sim- l'œuvre au rouge. L'or &
ple, ni ferment compote, en l'argent des Philosophes est
quoi consiste le secret dç l'é- leur eau, & cçtte eau est le
. lixir. ferment du corps ; ces corps
Il faut observer de plus font leur terre ; le ferment
qu'il y a deux sortes de ma- de cette eau divine est une
tiere premiere : l'une est pro- cendre, parce qu'elle est fer-
chaine l'autre éloignée. La ment du ferment.
,
prochaine est l'argent-vif, Il faut donc joindre l'ar-
l'éloignée est l'eau; car l'ar- gent avec l'argent, & l'or
gent-vif a été premièrement avec l'or ; c'est-à-dire, l'eau
eau, pui? terre, ensuite eau , avec la cendre , ou le fer-
c. enfin eau séche, La ré- ment avec le ferment. Tout
duction des corps parfaits en cela s'entend de la médecine
.
mercure, ou en leur premiere du second ordre, qui consiste
matiere n'est qu'une résolu- à joindre l'humide avec le
,
fion d'une matiere parfaite, sec, d'abord après leur pré-
fixe, blanche, rouge & cop- paration. L'humide est l'es-
(gélée- prit liquide purgé de toute
j Les sermens doivent être ' impureté, & le sec est le
..ttès-bien préparés avant de corps pur & calcinc.
les employer pour la fer- Lorsque le magistere est
.

,
mCtation. Cette prépara- parvenu à un certain degré
tion consiste à les faire passer de perfeélion il faut y ajou-
par tons les principaux ré- ter un ferment, qui est l'or,
gimes du magistere; c'est- afin qu'il change toute la
dire qu'ils doivent premiè- matiere en sa propre nature
3 ,
rement ressembler à de la & détermine le maglitere à
poudre calcince au moyen la nature métallique qui
de la liquéfaction ensuite avant ce mêlange étoit, in-
,
devenir une poudre dissame, déterminé. Après que ce mê-
puis une poudre congélée, lange a fermenté toute ]a
,
& ensin une poijjf^g fublie pierre est tellement fixe
jnée & exaltée. qu'elle devient ferment, ,
Se
4r 1 pyinciRg.dc sixité pour-torçsi
.vi
les métaux sur lesquels elle ces métaux , & confondu
sera projetée. Quand on avec des parties hétérogê-
veut s'en tenir au blanc, il nes & terrestresdiversement
faut prendre la Lune pour combinées entr'elles,de de ma-
ferment & bien prendre niere que la différence des
,
garde à ne pas s'y tromper. combinaisons faisoit la di-
Quelques-uns donnent le versité des métaux, dont le
nom de ferment au mercure, principe est le même, mais
quand on en fait les imbibi- la cuisson & la digestion dif-
tions pour la multiplication férentes. Ce ferment ne fait
de la pierre. La pierre phi- qu'achever & perfectionner
losophale parfaite n'est pro- en peu de tems cette cuisson,
prement qu'un ferment qui que la Nature n'auroit pû
le mêle & s'insinue dans tou- saire que dans la durée de
tes les parties des métaux plusieurs siécles ; & qu'elle
imparfaits sur lesquels on la n'auroit même jamais fait
projette en très-petite quan- dans les métaux imparfaits,
tité à proportion du degré faute d'un agent assez aCtif
,
de perfection qu'on lui a pour en séparer l'impur qui
donnc par les opérations réi- s'y mêle sans cesse par le dé-
térées sur la même matiere. saut de la matiere où ils sont
Elle en sépare tout l'impur renfermés.
& l'hétérogêne, & s'appro- FERMENTATION, en
priant tout ce qui est de sa terme de Physique, est 'pne
nature, en fait de l'or si le séparation naturelle de la
ferment est or, de l'argent si matiere sulfureuse d'avec la
Je ferment est argent. C'est saline dans un corps, ou lors-
donc mal-à-propos qu'on dit que par la jonCtion de ces
que les Alchymistes cher- deux matièresjilse compose
chent à faire de'l'or; la pre- naturellement un mixte.
miere intention des vrais Phi- FERMENTATION. Action
losophes est de trouver un de l'air sur les mixtes, qui en
remede contre les maux qui s'y raréfiant, en altére la
affligent la nature humaine ; forme,en désunit les parties
la seconde est de trouver un sans y produire, une dissolu-
ferment, qui, mêlé avec les tion entiere comme la pu-
mctaux imparfaits puisse tréfaction. La fermentation.
,
manifester ce qu'ils contien- tient le milieu entre la liqué-
nent d'or qui avant la pro- faction & la putréfaction.
jection étoit renfermé dans Toutes trois sont des effets
de la raréiacrion ; mais la pu- sure que l'air, qui y est rett-H
tréfaction introduit des par- fermé, s'y raréfie. On voiti
ties aqueuses dans les pores aussi cette ébullition ou gon-j
des mixtes , la fèrmenta- flement dans les mélanges
tion des parties aériennes, des matiei es minérales. Lurf-
& la liquéfa&ion des parties que , par exemple, on verte,
ignées. Il y a trois elpeces de l'huile de tartre sur des
de fermentations ; celle qui se l'alun. La même chose ar-1
fait par enflure, gonflement rive, si après avoir fait sécher
tuméfaâion ébullition, &. r la chaux des métaux faite à
,
inflammation ou échauffe- l'eau forte, on jette un peti
ment interne du mixte ; la de cette chaux dans de l'huile
feconde est proprement la de tartre. Glauber.
fermentation ; & la troisiéme Les gens qui ferment le
est l'acétification ou aigreur soin av;,.nt qu'il soit bien sec,
furvenante au mixte. Lapre- ont, malheureusement pour
miere se voit dans toutes les eux, une funeste preuve de
enflures qui surviennent aux cette ébullition ou échauffe-
parties molles des animaux
, ment ; 'le fumier de cheval
quand ils ont pris du venin s'échauffe aussi par lui-mê-
,
on qu'ils ont reçu quelque me. Cette ébullition qu'on
coup un peu violent , ou appelle aussi effervescence
,
qu'elle est occasionnée & est comme une préparation
causée par quelque maladie ; à la fermentation & à la pu-
tels sont les boutons avant tréfaction.
qu'ils soient purulens les La fermentation propre-
,
bubons, les pustules de la
petite vérole, des maux vé-
nériens &c. On dit alors
,
,
ment dite, est la raréfaétioI1
d'un corps dense par l'in-
terposition de l'air dans ses
que le sang fermente, & il pores. Le trop grand froid %
faudroit plutôt dire qu'il y a la trop grande chaleur, &
ébullition dans le sang. Be- l'empêchement de l'accès li-
cher. Cette ébullition ou gon- bre de l'air ou de son aâion,
flement se fait aussi remar- sont des obstacles à la fer-
quer dans les viandes qu'on mentation. Elle doit donc se
appelle venteuses ou fla- faire dans un vale ouvert
tueuses, telles que, les pois ou dans lequel il y ait assez
%

& autres légumes sembla- de vuide pour que l'air puisse


bles ; lorsqu'on les fait cuire, s'y raréfier. Au commence-
en les voit se gonfler à me- ment de la fermentation !q
gouvernent du vai£Teauyen est l'odeur, & le supplément des
contraire ; sur la fin il y aide, êtres. Et tout cela ne signifie
pourvû qu'il ne-soit pas trop que la réduction de puissance
violent. Lorsque la fermen- en aéte du corps qui donne
tation se fait dans un vase lp teinture & de celui qui la
ouvert, le corps fermenté a reçoit.
beaucoup moins de force Si vous ne sçavez donner
que lorsqu'elle est faite dans le feu au feu, le mercure au
un vase fermé ou bouché, ce mercure , vous ne réussirez
que l'on remarque dans les jamais ; c'est en quoi consiste
vins qu'on appelle faux. Le toute la perfection du ma-
levain fait fermenter la pâte. gistere &. la médecine du sé-
Uacétification ou aigreur cond ordre. Il faut aussi sça-
est le commencement de la voir que tous les termes ci-
fermentation, comme elle en après se rapportent à cette
est une espece quand elle est: médecine ; inspirer, vivifier,
complette ; & cette aigreur semer, mettre, mêler, join.
a la raréfaction pour cause. dre infuser incorporer, ma-
L'élévation & évaporation , donner, épouser, fer-
rier
des parties subtiles & sulfu- ,
menter, tuer, mortifier, con-
reuses des liqueurs est la cau- géler, fixer &. teindre,
se de l'aigreur; & si la fer- La fermentation est une
mentation se fait dans un vase des opérations que les Phi-
clos, elle sera beaucoup plus losophes ont tenu des plus
longue par cette raison l'ai- secrettes, & n'en ont parlé
;
greur en sera plus forte, & - que par énigmes & parabo-*
ne succédera à la fermenta- les fort obscures, afin de ne
tion que lorsque les parties point en découvrir le secret,
grossieres auront enveloppé lequel si l'on ignore, on tra-
& condensé les parties sub- vaille envain. Hermès dans
tiles. Les vins les plus vio- le 7e livre de ses Traités, en
Jens sont les meilleurs pour parle plus clairement qu'au-
faire le vinaigre. cun autre Philosophe, lors-
FERMENTATION. ( Sc. qu'il dit que les sermens sont
Herm. ) Philalethe définit la composés de leur propre pâ-
fermentation Hermétique te ; il ajoute ensuite que les
dans la médecine du second, sermens blanchissent le com-
ordre, l'incorporation de ce- posé, l'empêchent d'être brû-
lui qui anime,la restauration îf, retardent le flux de la tein-
de la saveur, l'inspiration de ture, consolident les corps,
& en augmentent l'union. La fermentation se fait ainsî;
Ceux qui cherchent le fer- suivant Philalethe ; Prenez
ment dans les minéraux sont une partie de ce soufre igné
dans l'erreur. & trois parties d'or très-pur,
Ce que les Philosophes faites fondre le soleil dans un
appellent proprement fer- creuset neuf, & quand il sera
mentation est l'opération de liquéfié, jettez-y votre sou-
l'élixir. Il ne suffit pas pour fre prenant bien garde qu'il
,
parfaire le grand œuvre, de n'y tombe aucun charbon.
pouffer le magistere au rou- Quand ils seront fondus en-
ge. La pratique de la pierre, semble, jettez le tout dans
dit d'Espagnes, s'acheve par un vase de terre, ou dans urç
deux opérations ; l'une con- autre creuset, & vous aurez
siste à créer le soufre ou ma - une malle très-rouge & fria-
gistere l'autre à faire l'élixir, ble. Prenez une partie de
,
& ce dernier se fait par kjfèr- cette masse en poudre fine.,
mentation. Envain tenteroit- que vous mêlerez avec deuy
on la projeâion, si la pierre parties de mercure philoso-
n'e.Í1: fermentée. Le magis- phique. Mêlez bien le tout;,
tere au rouge est un soufre & l'ayant mis dans l'œuf,
ou une terre très-subtile, ex- recommencez la première
trêmement chaude 6c lèche ; opération, avec le même ré-
elle cache dans son intérieur gime ; vous pourrez réitérer
un feu de nature très-abon- cette sermentation, si vous

.
'
dant qui a la vertu d'ouvrir
&
,
de pénétrer les corps des
métaux & de les rendre
le voulez.
FERMENTER. Les
Philosophes recommandent
3
semblable à elle ; ce qui lui très-souvent de fermenter la
a fait donner le nom de pere matiere ; mais ils n'enten-
& de semence masculine. dent pas toujours la. même
Mais de ce soufre il faut en chose. Quelquefois ils par-
créer un sécond, qui pourra lent de la fermentation pour
ensuite être multiplié à l'in- la confection de l'élixir, &
fini. Ce soufre se multiplie quelquefois de la continua-
de la même matiere dont il tion du régime pour passer
ct été fait, en y ajoutant une d'une couleur à une autre ;
petite partie du premier, & c'est dans ce dernier sens
fermentant le tout avec le qu'il faut les entendre lors-
ferment rouge ou blanc, se- qu'ils disent qu'il faut épais..
lq# ritttçafion deJ'AoUtç» str, & firmenter, U
première composition. C est de quantité contre quelque
la même chose que semer corps que ce soit, le péné-
l'or dans la terre blanche tre , le traverse, en désu-
feuillée. Philalethe l'expli-x nit les parties à peu près de
que ainsi flans son traité la même maniere que nous
De vera Confeélione Lapidis voyons agir le feu ordinaire.
Philosophici. Semez votre Ces deux feùx n'agissent pas
or 3 dit-il d'après Hermès , par le même moyen. Le feu
dans une terre blanche feuil- du soleil agit par lui-même,
lée. Semez, c'est-à-dire, joi- ,
il est poussé par cet astre seul
il agit également dans le vui-
gnez , fermentez ; votre or,
c'est-à-dire, l'ame & la vertu de comme dans l'air libre.

3
matiere
,
tingente; dans une terre feuil-
lée c'est-à-dire dans votre
dépouillée de toutes
Notre seu ordinaire n'agit
que selon les loix de l'équili-
bre des liqueurs. L'air plus
ses superfluités. pesant que la flamme la
FERMER. Coaguler, pousse selon ces loix, sans ,
remettre en corps, fixer une quoi elle seroit sans mouve-
matiere liquide ou volatile. ment, & peut-être sans ac-
FERU. Jupiter,ou étain. tion ; car elle ne sçauroit sub-
FEU, en termes de Phy- sister ni agir dans un lieu
fique, matiere de la lumiere. vuide d'air. Les effets de ces
C'est le Feu proprement dit. deux feux sont en consé-
Le feu ordinaire tel que ce- quence un peu différens. Un
lui de nos fourneaux & de métal fondu avec un verre
nos cheminées, est un liquide aident, & coagulé après, a
çomposé de la manière de la les pores & les interstices
lumiere & de l'huile du bois, plus serrés que le même mé-
du charbon ou des autres tal qui auroit été mis en fu-
,
matieres combustibles & in.. sion par notre feu ordinaire
tlammables. les parties de ,
parce que ce-
Le feu du soleil n'est que lui-ci qui se sont engagées oc
la simple matiere de la lu- qui ont pénétré dans les in-.
miere répandue dans l'air terstices de ce métal, sont
sans le mélange d'aucune, plus. grossieres & ont laissé
matieie huileuse du bois, ou des passages plus ouverts.
semblable poussée par le De-là vient aussi que les dis-
,
soleil. Cette matiere étant solvans ordinaires des mé-
réunie par un verre ardent, taux agissent moins sur ces
& poussée en allez gran- métaux mis en fusion par le.
,
feu du soleil que sur ceux
qui l'ont été par le feu com-
contient la matiere sut la..
quelle on opére ; tel est le feit
mun. de fusion qui est de deux
,
Fjpu en termes de Chy- sortes:
s
mie, se dit également de tout Le feu de charbons & ce-
ce qui fait l'office du feu élé- lui de flammes. L'un & l'au-
mentaire. Ils le réduisent ce- tre servent aux fusions, cé-
pendant à plusieurs sortes mentations épreuves, cal..
a ,
qui sont: cinations, reverberes. Celui
Le feu naturel inné dans de flammes se nomme feu
la matiere, dont chaque in- vif; il sert particulierement
dividu aune portion, qui agit pour le reverbere.
plus ou moins, selon qu'il est Quelques-uns employent
excité par le feu solairr, ou aussi des mottes de Tan-
le feu de cendrés qui con-
, neurs pour avoir un feu doux
siste à mettre des cendres & égal.
dans un vàse où l'on met le Les Philosophes Hermé-
s
vaisseau qui contient les ma- tiques ont aussi leurra, au"
tieres sur lesquelles on fait quel ils donnent des proprié..
des opérations, & l'on en- tés tout-à-fait opposées ail
tretient le feu vulgaire def- seu élémentaire dont nous ve.,
fous, qui échauffe les. cen- nons dé parler.
dres, & les cendres le vais- Riplée distingue quatre
seau avec la matiere conte- sortes de feux : le naturel
nue. Le feu de cendres a une Y innaturel, le feu contre
na.,
chaleur moyenne entre Je ture, & le feu élémentaire.'
feu de sable & le bain-marie. Raymond Lulle ne h divise
Le feu de sable n'est autre qu'en trois : le feu naturel,
que le sable substitué à la le non naturel, & lefeu con-
cendre. Sa chaleur tient le tre nature ; mais tous disent
milieu entre le feu de sable & que le feu qu'ils appellent
le suivant. philosophique n'efi: pas le feu
Le feu de limailles, que vulgaire ; & que tout le se-
l'on met au lieu de sable, cretd&rArt consiste dans la
quand on veut avoir une cha- connqsîance de la matiere
leur plus vive. Ce feu appro- de l'œuvre &. dans le régime
che beaucoup de celui qu'on du feu.
appelle feu ouvert ou feu li- Pontanus dit qu'il ne se tire
bre c'est-à-dire, qui agit im-^ point de la matiere de la pier-
,
médiatement sur le vase qui re j qu'il est ingénieux, i5;
a travaillé trois ans sur qu'il esi excité par l'exté-
la vraie matiere, sans pou- rieur.
voir réussir, parce qu'il igno- Ce feu est celui qu'ils ont
roit le feu philosophique, appellé naturel, parce qu'il
dont il a été instruit par la est dans la matiere ; & contre
leElure du livre d'Aitephius, nature, parce que c'est une
(Clavis major). Christophe eau qui fait de l'or un esprit,
Parisien, dans son traite de ce que lefeu vulgaire ne sçau-
'Arbore Solari, fait un paral- roit faire. Les Philosophes '
lele du feu vulgaire & du feu nomment aussi feux contre
3
philosophique çù il en mar- nature toutes les eaux-fortes
vulgaires, par opposition à
que toutes les différences.
Bernard Comte de la Mar- leur eau qui vivifie tout, au
che Trévisanne, connu sous lieu que les eaux-fortes dé-
le nom du Bon Trévisan, dit truisent la nature.
dans son traité de la Parole Le feu des Sages se gradue
délai§'ée • Faites un feu non comme celui des Chymistes
de charbons, ni de fient, mais vulgaires, mais d'une ma-
vaporant , digérant, conti- niere bien différente. Le pre-
nuel, ,non violent,subtil, en- mier degré est celui du so-
vironné environnant aë- leil en hiver, c'est pourquoi
3 3
reux, clos incomburant, al- ils disent qu'il faut commen-
térant. cer l'œuvre sur la fin de l'hi-
Pontanus dit que ce même ver ; le second est celui d'A-
feu est métallique &. qu'il ries ou du printems ; le troi-
participe du soufre. siéme est celui du mois de
Il faut distinguer chez les Juin ; & le quatriéme celui
Sages deux sortes de feu, le du mois d'Août. Ils ont don-
feu inné de la matiere, &. le né divers noms à ces degrés
feu externe & excitant. Ils de feu : Feu de Perse, Feu
donnent aussi le nom de fèu d'Egypte, Feu des Iides, &c.
à leur mercure ou eau cé- Ils semblent même se con-
leste ; & quand ils parlent de tredire ouvertement entre
ils
ce dernier, disent comme eux. Lorsque l'un dit 3 il faut
"V an-Helmont: les Chymifles augmenter le feu à chaque
vulgaires brûlent 6* calcinent mutation de couleurs ( Arn.
avec lefeu, & nous avec l'eau. de Villeneufve); l'autre dit,
C'est ce feu en puissance qui il faut toujours un feu du
ne brûle pas les mains, & qui même degré. Mais on doit
«unifeste Íon pouvoir lors- sçavoir que l'un parle du feu
extérieur, &. l'autre d'u feu lent les Philosophes poutl
interne. s'accommoder 'à Ca maniere
Chaque régne de la Na- de penser & d'agir des Chy-
rure a son feu analogue,dont misses vulgaires il est bon
,
il faut faire usage dans les d'avertir qu'il ne faut pas se
opérations philosophiquesi laisser tromper par leur in-
Lorsqu'ils se servent du ter- génuité apparente sur cet ar-
me Popanfis, ils entendent ticle, & quoique Basile Va-
la coction qui meurit la ma- lentin nous dise que le feu
tiere par la chaleur naturelle; des Philosophes est le feu
Epsefîs ou Elixation c'esh vulgaire, on ne doit cepen-
,
par leur mercure &leur cha-
leur humide ; Optefis ou Af-
fation, c'est la COétiOl1 qui
dant l'entendre que du feu
commun à tout le monde ,
c'est-à-dire, du feu de la Na-
se fait par la chaleur séche. ture qui est répandu dans tous.
Gaflon le Doux. les individus & qui leur
FEU DE SUPPRESSION ,
donne la vie. Il est aisé de
ou AZOTIQUE. C'est celui s'en convaincre quand on suit
qui environne tout le vais- les Philosophes pas à pas, &
ieau. qu'on les lit avec attention ;
FEU MATÉRIEL. C'est deux exemples suffiront pour
celui de cendres. cela. D'Espagnes dit, en par-
FEU VÉGÉTAL. C'est le lant de l'extraction du mer-
tartre. cure des Sages: Plusieursont
<
FEU INFERNAL. C'estun cherché notre mercure dans
lieu médiocrement chaud. le vitriol & le sel, quelques-
FEU AZOTIQUE. VOYEZ uns dans la matiere du verre,
FEU DE SUPPRESSION. parce qu'elle a une humeur
FEU SECRET. C'est ce- radicale si opiniâtrement at-
lui du mercure des Sages. tachée & adhérente aux cen-
FEU HUMIDE. C'est dres qu'elle ne céde qu'à la
l'azot. ,grande violence du feu
plus ;
FEU DIT SIMPLEMENT. mais notre mercure se mtl7li-
C'est le loufre. fisle par le doux feu de la,
FEU ET EAU. C'est le sou- Nature, qui à la vérité agit
fre & le mercure. beaucoup plus lentement. Il
FEU CENTRAL. C'est le ajoute même : Ftiyeç le fra-
soufre de la matiere. tricide fuye{ le tyran du
Après avoir rapporté quel- ,
monde, de qui il y a tout à
ques-uns des feux dont par- craindre dans tout le cours
de
le Tœuvre. Philalethe s'ex- propre à mêler les matieres
plique ainsi, dans son ou- & à exclure le froid.
vrage qui a pour titre : Enar- FEU ARTIFICIEL. C'est
ratione methoJica trium Ge- le mercure dissolvant des Phi-
bri medicinarum, seu de vera losophes.
Lapidis philosophici confec- FEU CORRODANT. Mer*
tione. Après avoir parlé des cure dissolvant des Sages.
différens régimes qu'on doit FEU CONTRE NATURE.
observer pendant les quatre C'est le même que Feu cor-
saisons philosophiques on rodant.
voit clairement par ce que , FEU HUMIDE. Poyet
nous venons de dire, que FEU ARTIFICIEL.
qitoiqu'il n'y ait qu'une seule -
F Ê U. Très souvent les
opération pour la confection Chymistes donnent ce nom
de notre pierre sçavoir une aux huiles, & aux liqueurs
,
feule décoélion avec lefeu na- fortes, ardentes & brûlantes.
turel, l'état de la chaleur 'Va- Le Feu de Vénus est l'huile
rie cependant de trois ma- extraite du soufre du cuivre.
meres. On l'appelle aussi Etre ou
Il est bon de remarquer Essence de Pénus.
qu'il y a un feu extérieur ex- FEU. ( Se. HefM. ) Mer-
citant clest-à-dire que la cure des Sages. Il faut l'en-
matiere , ,
doit être conservée tendre aussi de la matiere au
dans un degré de chaleur noir. Feu étranger Feu de
,
continuelle ; mais que ce feu charbons, Feu defumier, Feu
ne doit être, comme le dit le innaturel, Feu de putréfac-
Trévisan, qu'un garde froi- lion. Toutes ces expressions
dure; & l'Auteur du Grand sont allégoriques, & Phila-
Rosaire recommande un feu lethe dit qu'elles nesignifient
extérieur d'une, chaleur si autre chose que la matiere
tempérée qu'elle ne doit des Philosophes poussée au
3
point excéder la chaleur in- noir.
térieure de la matiere. FEU SAINT-ANTOINE.
Que l'on faITe donc un feu Quelques Chymistes se sont
administré proportionnelle- encore servi de ces termes
ment à celui de la Nature, pour exprimer la chaleur na-
un feu subtil, aërien, clos, en. turelle. Johnson.
vironné persévérant, cons- FEU ÉTRANGER. Mer-
,
tant, évaporant, digérant, cure des Sages après la réu-
humide, pénétrant, altérant. nion du corps & de l'esprit.
FEU INNÉ. VOYC{ FEU lorsqu'on ensevelit le vase
ÉTRANGER. dans du charbon, de ma-
FJEU HUMIDE, s'entend niere qu'il en soit environné
aussi de la chaleur du fumier dessus, dessous & pir les co-
& du bain de vapeur. Il se tés. On l'allume peu à peu
prend quelquefois pour lè dessous, & on l'entretient
Bflin-marie. lorsque les charbons sont
FEU DE PUTRÉFAC- tous enflammés, en y ajoû-
TION. V. FEU HUMIDE.-, tant de nouveaux à mesure
FEU DE FIENT OU DE que les autres se consument,
FUMIER. C'ef1ÎeJsqu'on si l'opération le demande.
enterre le vase où est la ma- FEU LIBRE est celui
tiere dans du fumier chaud dont la chaleur frappe im-
de cheval. Cete chaleur est médiatement la matiere ou
d'un grand usage pour la di- le vaisseau qui contient cette
gestion des matieres & leur matiere. Ç'est en quoi il dif-
3
putréfaction. fere des bains.
FEU DIGÉRANT. Chà- FEU EMPÊCHÉ ou DE
leur douce, soit séche soit MILIEU est celui qui ne se
,
humide, à laquelle on expose fait sentir,à la matiere ou au
la matiere qu'on veut faire vase qui la renferme 3 qu'au
,
* digérer,
renfermée dans un moyen d'un autre vase dans
vaisseau clos ou non. lequel celui-ci est contenu.
FEU DE CHARBONS. Les bains de sables, de cen-
C'est lorsqu'on met la rna- dres &c. sont des Feux de
,
tiere seule, ou dans un vase, milieu ou empêchés.
3
sur des charbons allumés. FFU DE NATURE. Ra-
FEU DE FLAMMES. Cha- cine ou principal ingrédient
leur la plus violente de tou- du compose philosophique.
tes, particulierement si on Riplée J appelle Pere du troi-
l'excite avec des soufflets. Jiéme menjlrùe. C'est propre-
C'est lorsqu'on expose la ma- ment le soufre mûr &. digéré
tiere nue, ou dans un vase, de l'or des Sages.
à l'ardeur de la flamme. Elle FEU DE LA TERRE. C'est
est d'usage pour les calcina- le soufre ou phlogistique..
tions fusions des matieres FEU CONTRE NATURE.
, compares. Elle C'est un des principes maté-
dures & est
la plus usité.e pour le rever- riels du composé des Philo-
bere. sophes. C'est par la réunion
FEU DE ROUE. C'est de ce feu avec celui de na-
ture qu'il en résulte un troi- est le feu de lampe, qui est
siéme appellé Feu innaturel. un feu continuel, humide ,
FEU INNATUREL. Ré- vaporeux, aërien, & il y a
sultat de la réunion du feu de l'artifice à le trouver. Il
de nature & du feu contre s'explique peu après en ces
nature des Philosophes. Ce termes : Le second est le feu
feu innaturel est la caulè de de cendres ou, pour
la putréfaction de la mort mieux dire, ce feu est cette
, chaleur fort douce, qui vient
du composé, & de la vraie
& parfaite solution philoso- de la vapeur tempérée de la
phique. Ces feux ne sont lampe. Philalethe le dit en-
donc point, comme les Phi- core plus clairement, dans
lolophes l'assurent avec rai- son traité qui a pour titre :
son, un feu de charbons, de ManuduElio adrubinum Coe-
cendres, de sable ou de lam- leflem. Notre eau, dir-il, n'est
pe , & ce sont proprement pas le mercure vulgaire,c'est
ce feu de &c. qu'ils
nature, une eau vive , claire y bril-
appellent leur Feu secret, lante, blanche comme la nei-
leur Feu philosophique. C'est ge , chaude, humide, aérien-
de ces feux qu'ij^a^t enten- ne , vaporeuse & digérante.
dre tout ce qu'ensuit dit Ar- C'est cette chaleur de la
téphius Pontanus Riplée lampe qui étant adminisirée'
, les ,Philoso-
& tous autres avec douceur, & étant tem-
phes ; & lorsque Pontanus pérée, entourera la matiere
dit qu'il se tire d'ailleurs, que & la cuira, jusqu'à ce que
de la matiere, il faut l'enten- par la calcination, elle pro-
dre du feu de nature miné- dusse le feu de cendres. C'est
ral & sulfureux qui se trouve dans ces feux que le vase est
dans le principe essentiel,
dont le poids de la matiere
n'est pas augmenté.
,
scellé hermétiquement. Cet-
te eau est notre vase & dans
elle se trouve notre fourneau
,

FEU DE LAMPE. Eau ou secret, la chaleur duquel doit


mercure des Philosophes, & être modérée & administrée
non le feu d'une lampe or- en proportion géométrique
dinaire comme quelques-
, pour que l'œuvre réussisse.
uns l'ont conclu des paroles FEU DE CENDRES. Se-*
d'Artéphius lorsqu'il dit : cond feu requis selon Ar-
, , perfet1ion
Nous avons proprement trois téphius, pour la
feux, sans lesquels l'art ne du magistere. Mais on ne."
peut être parfait. Le premier doit pas l'entendre du feu dt
cendres de bois ou autre ma- jusqu a ce que la matiere ne
tiere, tel qu'est le feu de cen- distille plus rien.
dres des Cnymiites. Les Phi- FEU DE REVERBERE.
losophes Hermétiques l'en- Poyet REVERBERE.
tendent de la vapeur douce, FEU DE GÉNÉRATION.
tempérée du ftU de lampe, C'est le feu philosophique.
dont voyez l'article. FEU CÉLESTE. C'est le
FEU EXTERNE. Le feu mercure des Philosophes ,
des Philosophes qu'ils appel- quand il s'agit de Science
lent externe, ne s'entend pas Hermétique. En Physique,
du feu extérieur, mais du feu c'est le feu solaire.
étranger à celui de la matiere FEU CÉLESTE ENCLOS
du magistere. C'est de ce feu, DANS UNE EAU. C'est le
externe qu'ils parlent, lors- mercure philosophique.
qu'ils disent qu'il faut donner FEU DRACON. Voyeî
le feu au feu, & le mercure FEU CÉLESTE. On l'ap-
au mercure. Ce que Majer pelle Dragon, parce qu'il
a représenté dans ses Emblê. dévore tout ce qui est cor-
mes, par un homme tenant rompu.
un flambeau allumé qu'il ap- FEU DE LA MATIERE
proche d'un feu allumé dans est ce qu'ils ont appellé leur
une forge, & par un Dieu Or vif leur Feu secret, leur
Mercure qui va joindre un Agent,s &c.
autre Mercure. Ce feu est FEU DE LIe)N. C'est
appellé par quelques-uns l'élément du Feui, appellé
Feu occasionné, Ignis occa- Æther.
fionatus. Ce feu sert aussi de On diflingue ordinaire-
nourriture à l'Enfant philo., ment dans l e feu quatre de-
sophique. grés de chaleur. Le premier
FEU ALGIR, en termes eSt celui du bain, du fumier,
d'Alchymie, est le feu le ou de digeStion. C'est le plus
plus vif qu'on pu sie avoir. doux, & ce que nous appel-
FEU ÉLÉMENTAIRE est Ions tiéde. Il se connoît par
quelquefois pris par les Chy- le tact, & par ses effets. Il
misses pour le soufre. Rull. faut pour le tact, que la main
FEU SANS LuM ERE. ]
C'efi: le soufre des Philos",
puisse soutenir l'effet du feu
sans une sensation vive ; elle
phes. ne doit faire qu'une douce
fEU DE CHASSE. C'est, & légere impressïon. Le seu
en Chymie, un feu continué •vaporeux des Philosophes est
de ce genre ; ils le compa- taux. Lonqu on dit aussi que
rent à la chaleur qu'éprou- le premier degré est celui du
vent les œufs lorsque la poule bain d'eau il faut encore
,
les couve, ou à celle que faire attention que l'eau s'é-
l'on sent lorsqu'on applique chauffe par différens degrés ;
la main sur la peau d'un le premier est loriqu'elle
homme sain. commence à tiédir, le se-
Le second degré est celui cond quand elle fume &. se
du bain de cendres ; il est fait notablement sentir le
plus vif que celui du bain ,
troisiéme lorsqu'elle altére
d'eau tiéde, ou du bain va- les organes, & le quatrié-
poreux ; mais il doit être me lorsqu'elle commence à
néanmoins si modéré, qu'en bouillir qui est son plus
se faisant sentir plus vive-
,
grand degré de chaleur, qui,
ment, les organes n'en soient sélon les observations, n'aug-
point altérés. ?
mente plus pendant l'ébul-
Le troisiéme esi une cha- lition. Ces degrés sont en-
leur qu'on ne doit pas pou- core plus aisés à oblèrver
voir supporter sans se brûler, dans l'huile que dans l'eau.
telle que celle du bain de sa- FEU PHILOSOPHIQUE,1
ble ou de limaille de fer.
,
I es propriétés de ce feu sont
Le quatrième esi une cha- telles : c'est avec lui que les
leur aussi violente qu'on Sages lavent leur matiere,
puisse la donner, c'est celle ce qu'ils ne disent que par
des charbons ardens & de la similitude, parce que ce feu
flamme qui sépare, désunit purifie leur mercure.
, des mixtes, & les
les parties Il fait tout & détruit tout.
réduits en cendres ou en fu- Il congèle le mélange de la
sion. Tel est le feu de ré- pierre. 11 corrige le froid de
verbere. la terre & de l'eau & leur
Tous ces degrés ont ce- ,
donne une meilleure com-
pendant encore chacun leurs Il
plexion. lave les impuretés
degrés d'intensités, & lorf- de l'eau & ôte l'humidité
qu'on les compare entr'eux superflue , de la matiere.Lur
rélativement aux corps sur seul change la nature ççi la
lesquels la chaleur agit, ce couleur de l'eau &. de la ter-
qu'on regarderoit comme le re. Il vivifie & illumine le
quatrième degré par rapport corps, lorsqu'il se mêle avec
à une plante, ne seroit que le lui. Ce feu putréfie, & fait
premier eu égard aux mé- ensuite germer de nouvelles
& différentes choses. Il fer- soleil, dont la chaleur vivi-
me les pores du mercure, lui fiante animoit toute la Na-
donne du poids, & le fixe. ture. Les noms les plus con-
Sa vertu aigue & pénétrante nus sous lesquels le Feu étoit
est si active, que rien ne l'é- adoré, sont V ulcain & V essa.
gale quand il s'agit de puri- On peut voir ce qu'on en-
lier les corps. Il conduit à tendoit chez les Egyptiens
maturité tout le compôt, il & les Grecs par ce Dieu &
le subtilise & le rubéfie. Il cette DceflTe,dans les Fables
ôte tout le venin & La mau- Egypt. & Grecq. dévoilées.
vasse odeur de la matière. 11 FEV E est le nom que quel-
change la qualitc de la pierre ques Chymistes ont donné
& en augmente la quantité. à la troisiéme partie du poids
Il est enfin comme un juge d'un Scrupule.
qui discerne & sépare le bon FIDA. Or des Philoso-
du mauvais. Il faut remar- phes. :

quer, suivant Philalethe, que F1D D A. Argent des


tout ce que nous venons de Chymistes Hermétiques.
dire du feu, regarde la mé- FIDER. Céruse.
decine du premier ordre. FIDEUM. Safran.
FEU SACRÉ. Les Chal- FIDEX. Céruse.
déens adoroient le Feu, & FIDHÉ. Lune des Phi-
la ville d'Ur prit son nom de losophes.
là : ils y entretenoient per- FID O. Argent-vif des
pétuellement un feu. Les Sages.
Perses étoient encore plus su- FIEL DU DRAGON.
perstitieux sur cesuietqueles
Chaldéens ; ils avoient des
temples qu'ils nommoient
Pyrées, dessinés uniquement
à conserver le Feu sacré. Les
de verre ,
Mercure de l'étain.
FIEL DE VERRE. Ecume
sel qui se sépare
& surnage le verre pendant
qu'il est en fusion.
Grecs les Romains les FIENT ou FIENT DE
Gaulois, avoient aussi , une CHEVAL. Matiere de
Feu.grande vénération
pour le l'œuvre au noir, ou en pu-
eu. Son culte subsiste mê- tréfa&ion.
me encore aujourd'hui dans FILLE DE PLATON.
les Indes & en plusieurs Nom que quelques Philoso-
pays de l'Amérique. Quel- phes chymiques ont donné
ques Auteurs ont prétendu au mercure des Sages.
que ce n'étoit qu'à cause du FILLE D'HIPPOCRATr..
C'est la pierre au blanc par- FILS DE SATURNE.
fait. DïEl. Herm. Mercure des Philosophes.
FILLE DU GRAND SE- FILS D'UN JOUR.
CRET. C'est la pierre philo- C'est la poudre de projec-
sophale que tant de monde tion. Quelques-uns ont don-
cherchent, & que si peu trou- né ce même nom à l'œuf des
vent, à cause du grand se- èiseaux, quand il est frais.
cret que les Philosophes chy- FILTRE DES PHILO-
rniques ont gardé sur les dif- SOPHES. C'est leur mer-
férentes opérations néceflai* ture.
res pour y parvenir. FILTRE DELANATURE.'
FILLETIN. Cô sont des C'est l'air.
lames de fer. Rulland. FILUM ARSENICALE.
FILS DU SOLEIL ET Arsenic sublimé.
DE LA LUNE. C'est le FIREX. Huile en gé-
mercure des Sages. Son pere néral.
est le Soleil, & sa mere est FIRMAMENT. Quel-
la Lune. Hermès. ques Chymistes ont donné
,
FILS DE LA VIERGE, ce nom à la pierre appellée
C'est le même mercure, ap- Lapis la{uli à cause de sa
pellé ainsi, parce qu'il s'ex- couleur bleue, parseiiiée de
trait d'une terre vierge, vi- petits brillans qui y forment
.
triolique & adamique,qui n'a comme des étoiles.
encore rien produit. Quand FIRMAMENT en termes
,
les Philosophes Hermétiques de science Hermétique, c'est
parlent de terre, il ne faut le haut du vase.
pas s'imaginer qu'ils enten- FIRSIR ou FIRSIT.
dent la terre sur laquelle nous Chaleur ou feu chymique.
marchons, quoiqu'ils disent FIXATION. A&ion ou
qu'on la foule' sou vent aux opération par laquelle ori
pieds. fend fixe une chose volatile
FILS DES PHILOSO- de sa nature. Le principe de
P H E s. Ce sont les enfans la fixation est le sel fixe, &
de la Science, ceux qui y la digestion à un feu conve-
sont parvenus par la lecture nable. Les Chymistes Her-
des livres ou par les instruc- métiques disent que la per-
tions verbales des Adep- fection de la fixation ne peut
tes. s'obtenir que par les opéra-
FILS DE VÉNUS. C'est tions & les procédés de la
l'oripeau, ou le laiton. pierre des Philosophes, que
leur matiere seule en est sus- de relance, & lui donne
ceptible & qu'elle a atteint ordinairement une direction
3
ce degré lorsque par la cuis- qui l'éloigné de la terre. Les
son elle est poussée jusqu'à la petites parties de la flamme
couleur rouge de rubis. Cette sont si menues, qu'elles sont
opération te fait par un feu capables de passer à travers
philosophique du troisiéme les corps les plus solides en
degré. s'inSmuant dans leurs inters-
FIXER, eln termes de tices , lorsqu'elle est poussée
science Hermétique c'est violemment contre ces corps
,
cuire la matiere après qu'elle par l'air, dont le pressement
est devenue noire par la pu- est plus ou moins violent,
tréfaction jusqu'à parfaite ' selon que cet air est plus ou
,
blancheur, &. enfin jusqu'à moins condensé par le froid,
la rougeur de rubis. Elle est par le vent, ou par un souffle
alors tellement fixe, qu'elle artificiel, tel que celui des
résiste à l'adion du feu le soumets des chalumeaux
, ,
plus violent. Fixer est pro- &c. Le passage violent de
prementlatil changer un sel vo- la flamme au travers des
atil en sel fixe & de ma- corps qui en sont pénétrés
,
nière qu'il ne s'évapore, ni dérange & désunit les par- ,
ne se sublime plus. Le volatil ties de ces corps. Cette désu»
ne se fixe jamais par lui- nion produit dans les uns une
même comme le fixe ne se décomposition preiqu'entie"
volatilise,
point seul ; mais ce- re de leurs parties comme
lui qui domine sur l'autre, il arrive à tous les corps , qui
change le plus foible en sa se réduisent en cendres ; dans
propre nature. les autres, elle ne produit
FIXION signifie même qu'une simple fusion, com-
chose que fixation. me dans les métaux & dans
FLAMME. Liquide com- les corps qui se vitrifient,
posé de la matiere de la lu- dont les petites parties se réu-
miere & de l'huile des ma- niflent & redeviennent un
tieres combustibles. Elle est corps solide dès que la vio-
beaucoup plus légere que lence de la flamrçie com-
l'air qui nous environne. Cet mence à cesser.
air qui la presse inégalement, FLAMME est aussi un ter-»
la fait vaciller dans la direc- me de science Hermétique
tion qu'il lui donne, la pousse qui doit s'entendre d'une hu-
v
,
du côte où il trouve moins .midité Recuite par la cha-.t
leur, faite on&ueuse & aë- PHILOSOPHES. C'efU laper-
rienne par la continuation du feétion de la pierre.
feu. Elle paroit comme une FLEUR DE L'OR. C'est
lumiere, tantôt plus claire, tantôt le mercure des Phi-
tantôt plus colorée ou plus losophes & tantôt la coup-
obscure, selon le plus ou le ,
leur citrine.
moins de pur ou d'impur FLEUR DE LA SAGESSE^
dont elle est composée. Elle C'est leur élixir parfait au
est la source des couleurs blanc, ou au rouge.
tant vantées par les Philo- FLEUR DE PÊCHER.
fophes chymiques, Diftion* C'est le mercure philoso-
Hermétiques. phique.
FLÉCHÉS (les) d'Apol- FLEUR SATURNIENNE.
lon & celles d'Hercule ne F. FLEUR DE PÊCHER.
sont autre chose que le feu FLEUR DE L'AIR. En
des Philosophes, suivant Fla- termes de Chymie, c'est la
mel dans les explications de rosée.
ses Figures hiéroglyphiques. FLEUR DE L'EAU. C'est
FLEURS. Les Philoso- la fleur du sel.
phes Hermétiqués donnent FLEUR DE LA TERRE.
çe nom aux esprits enclos C'est la rosée 6c la fleur du
-dans la matiere. Ils recom- sel.
mandent très - expressement FLEUR DU CIEL Fias
de donner toujours un feu ,
Coeli. C'est une espece de
doux,.parce que ces esprits manne, que l'on trouve ra-
sont tellement vifs qu'ils cas- massée sur l'herbe au mois de
seroient le vase, quelque fort Mai particulièrement ; elle
qu'il fût.ou se brûleroient. différé de la manne en ce
,
Ils expriment aussi par ce que celle-ci est douce & se
3
nom de Fleurs t les différen- recueille sur les feuilles des
tes couleurs qui surviennent arbres en forme de grains ;
à la matiere pendant les opé- le flos coeli au contraire se
rations de l'œuvre. Ainsi la trouve sur l'herbe & n'a pref-
Fleur du soleil, c'est la cou- que point de saveur. On tire
leur citrine-rougeâtre, qui par l'art chymique une li-
précèdeLe la rougeur de rubis. queur du flos cœli, dont les
e lys c'est la çouleur blan- propriétés sont admirables.
che qui paroit avant la ci- Quelques Chymistes se sont
,
arine. imaginés que c'étoit la ma-
FLEUR PV -îgl. PES tiere dont Ce servent les Phi-
lotophes Hermétiques pour ont inventé les Fables, ont
le grand oeuvre, mais mal- pris très-sou"ent les fleuves
à-propos. & les-rivières pour signe al-
FLEUR DES MURAIL- légorique de leur mercure
LES. Salpêtre. ou eau mercurielle ; & et-
FLEUR simplement dit, personifiant ces fleuves ils
C'est ,
ou FLEUR D'AIRAIN. les ont fait peres de plusieurs
la matiere de l'œuvre sur Ii Nymphes,dont ils ont aussi
fin de la putréfaction, dans* employé les noms suivant ce
le tems qu'elle commence à qu'ils vouloient désigner de
blanchir.

1
1

FLEUR DE CHEIRIJ grand oeuvre. Tels sont le


Essence de or. fleuve Achélous
FLEUR DU SOLEIL. Asope le Scamandre le
,
Blancheur étincelante & Xanthe &c. On peut voir
,
volatil dans la matiere du

le fleuve
,
,
plus brillante que celle de l'explication Hermétique de
la neige même lorsque le so.; ces fixions dans les Fables
leil darde Ces rayons dessus:. Egyptiennes, & Grecques
c'est celle de la matiere de dévoilées.
l'œuvre Hermétique parve- FLOS ROSINE ME..
nue au blanc. i TALLICJE. Fleur de sou...
FLEUR DE SAPIENCE. fre.
Elixir parfait au rouge. FLOS SALIS ou FLOS
FLEUR DE L'OR. Corps MARis. Blanc ou sperme
fixe du magistere ; ce qu'il de baleine.
ne faut pas entendre d'au- FLOS SEC-r.'F- CRO,«
cunes fleurs ou teintures ex- ou C R o c E Æ. Quelques
traites de l'or commun, mais Chymistes ont ainsi appellé

,
de l'or philosophique, c'est- la fleur de safran l'extrait
,
àdire de la partie fixe du da la fleur de chelidoine.
composé du magistere au D'autres ont donné ce nom
,
moyen de laquelle on fixe à la fleur de muscade.
l'autre partie volatile, par la FLOX. C'est la flamme.
feule cuisson gouvernée avec FCEDUL A. Toute es-
prudence & le régime re- pece de moufle.
quis. On appelle aussi Fleur FŒNIX. V. PHENIX.
d'or la couleur citrine qui FOLIER. Cuire digérer
luit la blanche. la matiere du grands œuvre
FLEUVE. Les anciens pour parvenir à en faire la
Philosophes Hermétiques qui terre feuillée des Philoso-.
phes dans laquelle il faut vent la voye humide pour
femer, le grain de l'or. l'ouvrage du magistere, com-
FONDANT, qui aide à me ont fait Paracelse , Ba-
la fusion des choses avec les- sile Valentin jEgidius de
quelles il est mêlé. En ter- ,
Vadis & quelques autres.
mes de science Hermétique, Quelquefoisils donnent aussi
fondant veut dire qui est le nom de Fontaine à leur
d'une très-fjcilâ fusion. Un mercure, comme font ceux
des lignes de la perfection qui suivent la voye séche,
de l'élixir philosophique & tels que Géber Bernard
,
de la poudre de proje8:ion, Trevisan d'Espaçnet le
est qu'ils soientfondans com. ,
Cosmopolite, le ,
Philalethe,
me de la cire quand on la &c.
présente au feu ; & qu'ils se FONTAINE DU TOR-
fondent & se liquéfient dans RÊNT. C'ést la même chose.
toutes sortes de liqueurs. FONTAINE DE JOU-
FONDEMENT DE VENCE. Les Alchymistés
L'ART. Les uns donnentprétendent que quand les
ce nom au mercure préparé Anciens parlent de cette fa-
des Philosophes, d'autres à la
meuse fontaine & de celle
matiere parvenue au blanc. d'Hyppocrêne, on doit l'en-
FONDRE, en termes de tendre de l'élixir parfait du
science Hermétique c'est
,
macère des Philosophes
purifier & cuire la matiere Hermétiques parce qu'ils
jusqu'à ce qu'elle se réduise ,
dirent que cet élixir est un
baume vital, & un remède
en eau épâisse 3 & noire com-
me de la poix. Quelquefois universel qui conserve est san-
les Philosophes se servent de
té & fait même, pour ainsi
ce terme au lieu de faire dis-
soudre,-réduire,en eau, sub-
tiliser, volatiliser.
dire,
j
, rajeunir
ceux qui en foht
usage en renouvellant leurs
forces 8c en les conservant
FONTAINE, en termes fort au-delà des bornes com-
de Philosophie chymique, munes de la vie humaine. Ar-
signifie communément la tephius, qui passe parmi les
Alchymistes pour un Adep-
inatiere d'où l'on extrait le
inercure sous la forme d'unete , dit d'un grand sang froid
eau laiteuse & pondereuse, au commencement de son
que les Alchymistes appel- livre qui a pour titre Clavis
lent Lait virginal. Ce mer- major, qu'il l'a comparé à
cure est pour ceux qui sui- l'âge de mille ans, & que se
voyant près de sa fin, il a FORCE. Ils entendent par
bien voulu laisser ce gage de cette expression, l'élixir par-
son amour aux entans de la fait au rouge, ou leur poudre
Sagesse. :: de projection qui vient à
,
FONTAINE DE FLAMEL. bout de surmonter toutes les
C'est le vase qui renferme la maladies des trois régnes
matière de l'œuvre. C'est quelques opiniâtres qu'elles,
aulli le mercure. puissent être.
FONTAINE DES MÉ- FORÊT. Lorsque les Phi-
TAUX. Argent-vif des Sa- losophes Hermétiques disent
ges. que leur matiere le trouve
FONTAINE DU TREVI- dans les forêts, il ne faut pas
SAN. Mercure des Philoso- prendre les choses à la lettre
,
phes. & aller chercher cette ma-
FONTAINE DES PHILO- tiere dans les bois ; elle y est
SOPHES. Quelquefois ils en- à la vérité mais comme elle
3
tendent par ces termes la est par-tout, & non pas plu-
matiere de laquelle ils tirent, tôt dans les bois qu'ailleurs.
leur mercure; mais plus or- Ils entendent par le terme
dinairement le mercure lui- de forêt, la matiere terrestre
même. dans laquelle leur vraie ma-
FORCE est aussi un ter- tiere prochaine est comme
me de science Hermétique p confondue, &. d'où il faut la
qui doit s'entendre tant de lai. tirer comme d'un cahos &
propriété agissante du mer- d'une confusion où elle est
,
cure des Philosophes , que si bien cachée aux yeux du
des esprits qu'il renferme.. vulgaire que les seuls Phi-
Quand ils disent donc quet losophes , l'y apperçoivent,
toute sa force efl convertie en, quoiqu'un nombre infini de
terres c'est-à-dire qu'il est réelTi personnes s'en fervent assez
lement devenu terre blanche communément qu'elle se
fixe à toute épreuve. Pren- ,
vende publiquement & à urt
dre la force des choses sUpé;( prix très-modique, & même
rieures 6* inférieures c'est1 qu'elle ne coûte rien, se trou-
,
faire l'extraRion du mercure, vant par-tout. C'est cette
& le mettre ensuite, bien pu- matiere terrestre & superflue
rifié en digestion pour le dont il faut la dégager, que
faire ,circuler, & enfin le fixçt- tous les Philosophes, tant an-
en ferre au fond du vase. ciens que modernes, enten-
FORCE DE TOUTE dent par leursforits, les lieux
sombres ombrageux, abC.. est appellee Microcosme, de
, même que l'homme.
curs , leurs cavernes , &c.
C'est aussi sur ce principe FORME DE LA FEMME.
qu'ils disent : Fae manifejlum Pierre au blanc. Quelque-
quod efl occultum. Mettez à fois on entend par ce terme
dccouvert ce qui est caché. l'eau séche ou mercurielle
la Lune des Philosophes.
,
FORÊT NÉMÉENNE. Les
Poëtes ont feint qu'Hercule FOUDRE (la) DE JU-
y tua un Lion d'une gran- PITER forgée par le6 Cy-
,
deur énorme, qui y rava- clopes sous la direction de
geoit tout. Les Philosophes Vulcain, est le feu des Phi-
Spagyriques prétendent que losophes qui, par sa pro-
,
priété résolutive, dissout d'a-
cette forêt est le symbole de
la matiere de la pierre phi- bord les corps imparfaits
losophale, & que le Lion qui dans I'oeuvre ; & par là vertu
y fut tué par Hercule, est le fixative, les réduit ensuite en
sel fixe que cette matiere poudre ou cendre qui se fixe
x
contient. Ce sel métallique de maniere à ne plus crain-
qu'ils appellent aussi Lion dre les atteintes du feu le
vert, a tant de force qu'il plus violent,
convertit tout dans sa pro- FOURMIS RON-
pre nature, & dévore tous GEANTES. C'est une
les métaux. Hercule qui est maladie appellée aussi For-
le mercure, le coagule, & mica repens ; elle est connue
par-là semble le tuer; il en plus particulièrement sous le
prend même la peau, c'est- nom de Herpes.
à-dire, il en prend la forme FOURNAISE. ( Science
qu'il ne quitte plus. Herm.) Fourneau philofo-
FORME DE L'HOM- phique, ou fourneau secret?
ME. Soufre des Philosophes qu'ils ont appelle Vaisieau-
parfait au rouge. On lui a triple, Athanor, Crible,Fu-
donné ce nom, parce que mier Bain-marie, Sépulcre,
,
l'homme, en qualité de mâle, Urinal, Lion-vert, Prison ;
donne la forme humaine à & Flamel, la Maison & l'Ha-
la semence qui produit l'en- bitacle du poulet. Il faut bien
fant dans le ventre de la remarquer que le fourneau
mere, comme le soufre phi- secret des Philosophes n'est
3
losophique à l'égard de la fe-pas le fourneau extérieur
melle ou mercure des Sages, que Trévisan appelle Garde-
& que la pierre philolbphale froidure, mais la matiere qui
conserve le feu des Philo- » pieds ou environ ; l'on
sophes. » adaptera au milieu une
FOURNEAU. Les Phi- » plaque de fer ou de cui-
losophes chymiques ont aussi » vre, percée de quantité de
leur fourneau, dont ils font » trous 3 soutenue de quatre
un grand secret. D'Espagnes » ou cinq broches de fer, en-
3ui parte entr'eux pour véri- » chassée dans les parois du
ique, le décrit ainli. » Ceux » fourneau. Le diametre de
» qui sont expérimentés dans » cette plaque aura près d'un
» les opérations du magiste# M pouce
de moins que le dia-
» re , ont appellé Fourneau » metre intérieur du four-
) ou Four le troisiéme vase » neau , afin que la chaleur
)J qui renferme les autres & » puilTesc communiquer plus
J) conserve tout l'œuvre, & n aisément, tant par les trous
n ils ont affe&é de le cacher » que par l'espace qui reste
» tort secrettement. Ils l'ont » vuide entre la plaque & les
» nommé Athanor 3 parce M
-
parois. Au ddlous de la
» qu'il entretient comme un » plaque sera pratiquée une
» feu immortel & inextin- n petite porte pour adminis-
7, guible ; car il administre « trer le feu , &. au-dessus
« dans les opérations un feu » une autre pour examiner
« continuel , quoiqu'inégal « les degrés du feu avec la
i) quelquefois, selon la quan- i) main. Vis-à-vis de cette
« tité de la matiere & la gran- » derniere on pratiquera une
v deur du fourneau. » petite fenêtre close avec
» On doit le taire de brw, )J du verre ,
afin de pouvoir
» ques cuites, ou de terre » par-là voir les couleurs qui
» glaise , ou d'argille bien » surviennent à la matiere
» broyée &. tamisee, mêlée » pendant les opérations. Le
» avec du fient de cheval & n haut du fourneau doit être

du poil, afin que la force de )J fait en dôme, &. la calotte
» la chaleur ne le faITe point i) doit être amovible , pour
» crevasser : les parois au- i) pouvoir mettre les vales
» ront trois ou quatre doigts » contenant la matiere sur le
» d 'épaiueur , pour pouvoir trépied des arcanes qui
,
» mieux conserver la cha- » sera posé précisément au
n leur, & résister à sa vio- » milieu de la plaque. Lors-
7i lence. » qu'on a posé ainsi les vases,
» Sa forme sera ronde, sa « on met la calotte lux le
n hauteur intérieure de deux" » fourneau , & on en lute
i) les jointures de maniéré tre pour les calcinations, un
v « que tout ne
fasse plus qu'un troisiéme pour la fusion, un
corps. Il faut aussi avoir quatrième pour le réverbère
,
« » soin de bien clorre les pe- un autre pour les digestions,
u» tites fenêtres, pour empê- plusieurs enfin polir les di-
» cher que la chaleur ne s'ex- verses dist-*Illa-,Ions. Tous les
» hale.» Philosophes chymiques s'ac-
Philalethe en donne une cordent tous à dire qu'il n'en
description à peu près sem- faut qu'un ieul qui fert à tou-
blable. tes ces différentes opérations
Quoique les Philosophes qui se font toutes dans le mê-
chymiques n'ayentpas com- me vase sans le changer de
munément divulgué la cons- place. Ce qui a fait dire au
truôion du fourneau dont Cosmopolite connu sous le
,
nous venons de parler, ce nom de Sendi-vogiiis : Si Her-
n'eu: cependant pas celui mès, le pere des Philosophes^
qu'ils appellent leur Four- ressuseitoit aujourd'hui, avec
neau secret ; ils entendent le subtil Géber, le profond
souvent par-là le feu de la Raymond Lulle ils ne se-
Nature, qui agit dans les mi- ,
roient pas regardés comme
nes pour la composition des des Philosophes par nos Chi-
métaux ; Sç. plus souvent leur misses vulgaires, qui ne dai-
eau céleste ou leur 'mercu- gnerôient presque pas les
re ; c'est pourquoi Philalethç mettre au nombre de leurs
{Fons'Chemi.cæ Philosophi- Disciples, parce qu'ils igno-
cœ ) die : Nous ri avons donc reroient la maniere de s'y
qu'un vase, qriùn fourneau, prendre pour procéder à tou-
qu'un feu, Go tout cela n'est tes ces dist'lllations-, ces cir-
qu'une chose, sçavoir notre culations ces calcinations &
,
eau. toutes ces opérations innom-
Si la ChymieHermétique brables que nos Cliymistes
est vraie, ceux qui cherchent vulgaires ont inventées pour
la pierre philosophale par les avoir mal entendus les écrits
vases de la Chymie vulgaire, allégoriques de ces Philoso-
ont. donc grand tort de faire phes.
construire tan#: de différens FOURNEAU DE PAR.ESSÈ
fourneaux suivant les opé... se dit, en termes de Chy-
rations différentes auxquel- mie d'un fourneau fait de
les ils veulent procéder. L'un telle , façon, qu'avec peu de'
pour les sublimations,un au- feu &. peu de travail;, il s'e-'
\
tiere quand elle est purifiée FURIES. Déesses infer-
& a pris la couleur rouge. nales filles de l'Acheron &
,
Morien dit que la fumée rou- de la Nuit. On les nommoit
ge est l'orpiment rouge ; mais aussi trynnes, Euménides,
cela doit s'entendre de l'or- & Dires. Elles étoienttrois,
piment des Philosophes Megere, Tisiphone & Alec-
,
comme lorsqu'il ajoute que to. Voyez les Fables Egypt.
la fumée blanche esi l'argent- & Grecq. dévoilées, liv. 3.
vif, & la fumée orangée ls chap. 6.
soufre orangé. , FUSIBILITÉ. Qualité
Pour dire la vérité31asu- qu'ont certains corps de se
mée rouge est l'or ou la pierre fondre à la chaleur. Ce ter-
au rouge, la fumée blanche me ne se dit gueres que des
est la pierre au blanc, ou la métaux. Cette qualité leur
Lune, ou le mercure philo- vient du mercure ; car ceux
sophique. qui abondent plus en mer-
Un Auteur dit que fumée cure, ont plus de fusibilité;
rouge signifie la même choie ceux qui en ont le moins,
que sang du Lion vert. ont plus de dureté & résis-
FUMER LA TERRE. tent davantage à l'action du
C'est cuire le compôt, pour feu. Bien des Chymistes
me servir des termes de Fla- trompés par usie expérience
mel, juiqu'à ce que la ma- commune, ont attribuc cette
tiere soit en putréfatiion. fusibilité au soufre, sur ce
FUMIER DE' CHE- que le soufre ajouté au fer
VAL. Matiere au noir. rouge le met en fusion ; mais
FUMIGATION. Opé- ils auroient dû faire attention
ration chymique par la- que le charbon ou le soufre
,
quelle on rend les métaux qu'on ajoute, n'accélerent la
friables, en les exposant à la fusion que parce qu'ils ab-
vapeur du plomb fondu, ou sorbent les esprits ôç sels aci-
du mercure. des. Recher.
FUMIGER. Exposer un FUSIBLE. Qui est suf-
corps à la fumée d'un autre, ceptible de fusion. Plus les
- pour lui en faire éprouverjes métaux. abondent en mer-
imp-reflions. cure , plus ils sont fusibles.
FURFIR. Couleur rouge Dans quelques-uns, tels que
qui survient à la matiere de le fer & le cuivre ce mer-
,
l'œuvre par la continuation cure est si embarrassé de par-
feule de la CUUÎGU. ties terrestres acides &. hé-
- ,
J.
tcrogênes qu'ils sont très- FYADA. Fumée blan-
,
difficiles à mettre en fusion, che des Philosophes.
sans addition de quelques
fondans tels que l'antimoi-
,
G
le borax d'autres sels. .
ne , ou
Le verre est aussi fujîbîe les
3
G ABERTIN. Partie fixe
sels les cailloux & toutes de la matiere du grand
,
les matieres vitrifiables. On oeuvre ; la volatile se nomme
rend le sèl de tartre fusible & ^GABRICIUS.
pénétrant, en le mêlant bien Soufre
avec de l'esprit de vin en des Philosophes.
quantité à peu près égale. GABRIUS. Même chose
On y met ensuite le feu. que Gabertin.
Après que l'esprit de vin est
consumé, on réitéré l'opé-
GALA. Lait.
GAMATHE I. Pierres
ration jusqu'à trois ou quatre sur lesquelles on a gravé des
fois, & alors ce sel devient figures pour en faire des Ta-
si pénétrant que mis sur une lisinans.
plaque de fer rougie au feu, GANNANA-PERIDE. •
il se fond comme de la cire C'est le Kina-kina.
s
& la perce en laissant après GANYMEDE fils dé
lui une trace blanche qui Tros Roi de Troye, , fut
, en-
approche beaucoup de la levé au ciel par Jupiter, qui
couleur de l'argent. Les avoit pris pour cela la figure
Chymistes Hermétiques di- d'un aigle. Les Philosophes
sent que leur élixir doit être Hermétiques expliquent cet-
fusible comme de la cire & te fable comme une allégorie
,
pénétrant jusqu'aux intimes de leur grand œuvre. Ga-
parties des métaux impar- nymede est la partie fixe de
faits sur lesquels on en fait leur matière, mise dans l'œuf
la projection. philosophique avec la partie
FUSION. Liquéfa&ioil volatile, appellée Aigle, qui
des corps solides par l'action enleve au ciel, c'ett-à-dirC
du feu. Plus les métaux abon- au haut du vase, la partie
dent en humidité onctueuse, fixe, & retombent enfin tour-
plus la fusion en est facile. tes deux au fond, pour s'y
Le fer n'est susceptible de fixer en matiere solide, qu'ils
fusion qu'à un très-grand feu, appellent Pierre philosopha.
ou mêlé avec l'antimoine. le. Quand on dit que Gany*
FOYER FUSIBLE. tnfde3 après avoir été enlevé
aii ciel, devint l'Echanson aux pommes qui cuisent au
de Jupiter ; c'eSt pour expri- feu.... C'est lui qui rend les
mer cette pluie formée par vins violens quand il est re-
la matiere volatilisée, qui eu tenu par force dans des ton-
tombant, abreuve la matieie neaux. C'est lui qui donne la
grise appellée Jupiter, qui se force à la poudre à canon.
trouve au tond du vase. Ce gas se manifeste dans
G AS.. Terme dont s'est thuile chaude où l'on jette
servi Van'-Hel mont pour ex- du vin ou de l'eau en petite
primer la substance spiri- quantité ou sur du plomb
tueuse & volatile qui s'éva- ,
fçndu. Van-Helmont pré-
pore (jies corps. Son Tra- tend par-là j que ce gas dif-
ducteur l'appelle un esprit fere de l'air. Voyez tes Prin-
Jauvagt. cipes de Phyjïque, I. part.
Pour mieux faire conce- chap. xv.
voir ce qu'il entend, voici GATRINUM. Cendres
l'exemple qu'il apporte de ce clavellées.
gas. Que l'on brûle soixante- GAZAR. Galbanum.
il
deux livres de charbon, ne
resiera gueres plus d'une li-
GAZARD. Laurier.
G É A N S. Enfans du
vre de cendres. Donc , dit- Ciel & de la Terre. Ils firent
il, le surplus ne sera qu'es- la guerre aux Dieux & vou-
prit. Cet esprit ou gas ne lurent détrôner Jupiter, qui
peut pas être détenu dans les foudroya tous. J'ai expli-
des vaisseaux, ni être réduit qué ce qu'on doit entendre
en corps visible que sa vertu par ces Géans dans les Fa-
séminale ne soit préalable- bles Egyptiennes & Grec-
ment éteinte. Les corps le ques dévoilées, liv. 3. ch. 3.
contienrient, & souvent s'en &. 4. Les Philosophes n'ont
vont tout en cet esprit en effet eu d'autre intention
C'est un esprit coagulé cor- en inventant la fable des
porellement, qui eSt excité Géans que d'exprimer la
,
par une acquisition de fer- dissolution de la matiere du
ment , comme on.- voit au grand oeuvre & le combat
,
pain vin, hydromel, &c. qui se fait alors entre la par-
,
ou par quelque addition tie volatilç qui dissout, & la
étrangere, comme par le sel fixe qui est dissoute en eau,
armoniac avec l'eau-forte j mais qui remporte enfin la

altérative,
ou par quelque disposition
comme on voit
viâoire en fixant son enne-
mie qui étoit une eau mer-
,
curielle. L'étimologié seule GEMMATARTAREA.
des noms donnés aux plus Pierres qui s'engendrent dans
fameux de ces Géans,suffit le corps des hommes.
pour confirmer dans cette GÉNÉRATION est
idée. Briarcus dérive de Be- aussi un terme du grand Art.
ri ,subverfa ; Othusde Onit- Les Philosophes Herméti-
ioth tempeflatum vices ; ques le comparent à la géné-
,
Ephialtes de Evi ou Ephi, ration de l'homme. La pre-
nubes, & de Althah, caligo, miere partie de cet Art, c'est
ou nubes caliginis , ou nubes l'accouplement, la seconde
horrida ; Encelade de Ence- la conception ou génération,
led, fons temporaneus tor- la troisiéme la gro!1èire, la
,
rens ,Je ravage des eaux; quatrième l'enfaritèment, la
Porphyrion de Phour fran- cinquiéme la nourriture. S'il
, ,
gere ftuflulatÙn difringert; n'y a donc point d'accouple-
Mimas de. Maim grandes ment il n'y aura pas de gé-
, ,
pluyes ; Rhoecus de Rouach nération, d'autant que l'or-
,
le vent. M. Peluche en me dre des opérations du ma-
fournissant ces étymologies gistere ressemble à la pro-
dans son Hifloire du Ciel, duftion de l'homme. Mor.
tom. i pag. 107. 6' io8. ne La génération, dans le grand
>
s'imaginoit certainement pas oeuvre, se fait lorsque la ma-
approchés si près du but sans tiere est dans une entiere dif-
Je sçavoir ; car la dissolution solution, qu'ils appellent pu-
de la matiere, sa volatilisa. tréfaction ou le noir très-
tion & sa chûte en pluye y noir. ,
sont manifestement décla- GENRE COMMUN.
rées. Crest en Chymie, le sel
GELAPO. Jalap. ,
marin.; quelques-uns don-
GELÉE DU LOUP. nent ce nom au nitre, d'au-
Nom que quelques Chy- tres au vitnol ; mais on doit
misses ont donné à la tein- l'entendre dd sel universel
ture congelée de l'antimoi- répandu dans tous les indi-
ne , parce qu'ils appellent vidus sublunaires, parce qu'il
Loup ce minéral. est la base de tous les corps
GELSEMIN. Jasmin. & comme leur premier prin- %

GELUTA, GELUTE, cipe.


sont des noms que Paracelse GENTARUM. Succin,
a donné à une plante con. ou ambre.
pue sous celui de Carline. (.iEPSIN. Plâtre.
. .
GERME. Mercure des GIT. Chaux vive.
Philosophes, principe & se- GITENON. Colle de
mence de tous les métaux, farine.
sans être métal lui-même GLACE DE MARIE,
actuellement, mais seule- Glacies Maria. Talc 6C
ment en puissance. pierre arabique.
GERSA. C'est la céruse. GLACIES DURA.
GERYON,siJs deChry- Cristal.
saor, étoit un géant à trois GLAIVE. Les Philoso-
têtes ou trois corps. Il avoit Jeurphes ont donné ce nom à

en sa possession les plus eur feu , comme celui de


beaux bœufs du monde ; Eu- sabre, épée, cimeterre, ha-
rysthée ordonna à Hercule che lance, marteau, &c.
s
de les enlever à Geryon, & GLAIVE NU RESPLEN-*
.de les lui amener; Hercule DISSANT. C'est la matiere
.obéit, tua Geryon & em- parvenue à la blancheur.
mena ses boeufs. Voyez l'ex- GLESSUM. Ambre,
plication de cette fi&ion dans succin.
les Fables Egypt. & Grecq. GLISOMARGO.Terre
dévoilées, liv. 5. ch. 11. de Crete.
GESOR. Galbanum. GLUTEN. C'est le fiel
GI. Terre. de taureau. Il s'entend aussi
GIALAPPA. Jalap. de la finovit de Paracelse,
.. GIBAR. Toute méde- 3ui est semblable au blanc
cine métallique. d'œuf. Planifcampi.
GIBUM. Fromage. GLUTINIS TENACI-
GICH. Plâtre. TAS. Résine minérale.
GILLA VERGRIL- GOBEIRA. Poussiere.
LUS. Sel de vitriol, ou GOMME DU SOLEIL.
calcantum. Matiere de l'œuvre parve-
GIR. Chaux vive. nue au blanc.
GIR GIE S. GOMME DE L'OR. C'est
Cailloux
.blancs. le soufre qui fait partie de
GIRMER. Tartre. la matiere du grand oeuvre.
GISENTERE. Nom GOMME DES SAGES.
que quelques Chymistes ont Terme de Science Hermé-
donné aux vers de terre tique. C'est le mercure en
si l'oadisoit ,
intestins putréfaction. Quelquefois ils
comme
de la terre. l'entendent comme Mo-
,
GISISSIM, Gomme, riea, du soufre parfait au
blanc, qu'ils appellent Gom- entendent par goufre la ma-
me blanche ; &. du soufre par- tiere au noir très- noir.
fait au rouge qu'ils nom- GRAISSE. Matiere des
, Philosophes au noir, ainsi
ment Gomme rouge.
GOMME BLANCHE. Ma- nommée parce qu'elle res-
tiere de la pierre lorsque semble à de l'huile noire.
, GRANDEMERE. Sur.
le magifiere est parfait au
blanc. nom donné à Cybele3 ou la
GOMME ROUGE. Ma- Terre, parce qu'on la regar-
gistere au rouge, ou le sou- doit comme la mere & le
tre des Philosophes. principe de tout ce qui existe.
GOMME DU PEROU GRAND ŒUVRE est
GOMME DE GAMANDRA,, un des noms que les Philo-
GOMME DE JENU. Gomme sophes chymiques ont donné
gutte. à leur Art, à cause de la diffi-
GOPHRITH. Magistere culté de l'apprendre d'y
réussir, & des deux ,
grands
au rouge.
GORGONES , filles objets qu'ils se proposent,
de Phorcis, nommées Eu- l'un de faire un remède uni-
ryale Sthenyon & Mé- versel pour les maladies des
,
duse. Elles avoient la pro- trois régnes de la Nature ; &
priété de pétrifier tous ceux l'autre, plus particulier, de
sur qui elles jeuoient la vûe. transmuer les métaux im-"
Voyez ce qu'elles signifient parfaits en or, plus pur mê-
dans les Fables Egypt. & me que celui des mines.
Grecques dévoilées, liv. 3. GRANULER. Réduire
ch. 14.9. 3. un métal fondu en grenailles.
GOTNE. Coton. G R ANUS. Pierre de
GOTNE MSEGIAR. porphyre pour broyer les in-
Coton. grédiens des composés chy-
GOUFRE, en termes de miques.
Science Hermétique, signi- GRASSA. Borax.
fie tantôt le mercure parfait GRASS ALE. Terrine ou
des Sages, parce qu'il est un écuelle de terre. Diél. Herrn.
dissolvant universel, dans le- GRÉES. Nom des Gor-
quel les métaux particulie- gones. VoyeÇ GORGONE-S.
rement semblent s'englou- GRENADE. Pierre au
tir pour ne plus reparoître rouge.
,
ce qu'ils étoient auparavant. GRIFFON. Les Phi-
Quelquefois les Philosophes losophes Hermétiques ont
donné ce nom à leur ma- DRA GUTTA GAM- .
,
BA, GUTTA GAUMA
tiere, parce que les Anciens
on.t feint que le Griffon étoit GUTTA GENU. Gomme,
un animal qui avoit la tête gutte.
& la poitrine d'un Aigle, &. H
le relie du corps comme un
Lion, C'est pourquoi ils di-
rent qu'il faut mettre ensem*
H ABIT TÉNÉ-
BREUX. Couleur
ble le Lion & l'Aigle, &. les noire qui survient à la ma-
faire combattre jusqu'à ce tiere de l'œuvre pendant la
qu'ils ne fassent qu'un, c'est* putréfaction.
à-dire qu'il faut mêler le HABITACLE DU
volatil ,avec le fixe, & les POULET. Vase Hermé-
faire circuler ensemble jus- tique. K FOURNAISE.
qu' à ce que tout demeure en HABRAS. Plante con-
un corps fixe. Voilà l'anir nue sous le nom de Staphi-
mal fabuleux de Pline & des fagria ou Herbe aux poux.
autres Naturalises, qui en HACHE. Feu des Phi-
ont pris l'idée des Chymistes losopbes. Frapper avec la
Hermétiques qui disoient hache, c'est cuire la ma...
,
qu'il veilloit à la garde des tiere.
trésors, & qu'il étoiç consar HACUMIA. Même
cré au Soleil. chose qu'Eudica suivant
L'Auteur du Dictionnaire Morien. ,
Hermétique dit mal-à-pro-r HADID. Fer, acier des
pos que le Griffon des Phi- Philosophes.
Josophes est l'antimoine. HÆ. Pierre au blanc..
Î
GRILLER. Cuire. HAGAR, Pierre Armé-
G UININ A. Magistere nienne.
au blanc. HAGER, Pierre d'Ar?
G U M A. Mercure des ménie.
J
Philo(<;>phes ou leur Lune. HAGER ALIBftpi.
GUMA PÇR PARADIS. Pierre Judaïque.
.Orpiment. HAGER ARCHTA,
GUMA GUMI» Ferment MACH. Pierre d'Aigle.
'pes Sages. HAGER ALZARNAD.
GUMICULA. Valériane. Mercure des Sages digéra
GÙMM I.
Philosophes.
Gomme des & cuit au rouge de pavot.
~' H AL. Terme emprunté
GVJTA pAMAN-# de l'arabe, dont plusieurs
Chymistes se sont servi pour plication de la fi&ion dont
signifier le seI. il fut le sujet, dans les Fa-
HALCAL. Vinaigre. bles Egyptiennes & Grec-
HALCYONIUNI. Ecu- ques dévoilées, liv. 1.
me de la mer. HANDAL & H AN-
HALEINE. Ce mot fi- DE L. Coloquinte.
gnisie quelquefois de la fu- H ARA. Genievre.
mée. Johnson. Et quelque- HARMALA. Rue sau-
fois le fumier de cheval, que vage.
les Chymistes appellent ven- H A RM AT. Bayes de
tre de cheval. Mais en termes genievre.
de Science Hermétique il HARMEL. Semence de
,
veut dire la matiere de l'œu- la rue sauvage.
vre en putréfaction. HARMONIAC ( Sel ).
HALEREON. Aigle des ( Sc. Herm.) Quelques Phi-
Philosophes. losophes ont donné le nom
HALIACMON. Fleuve de Sel harmoniac à leur ma-
de la Macédoine qui a la tiere non que le lel qui porte
, ,
propriété de faire devenir communément ce nom, soit
blanches les brebis qui ne le naturel ou artificiel, doive
sont pas quand elles boi- être regardé comme la ma-
,
vent de son eau. Pline, liv. tiere des Philosophes ; mais
31. ch. 2. On dit en consé- parce que cette matiere est
quence en maniere de parler une espece de sel composé
dans l'art Hermétique, qu'il par combinaisotis harmoni-
faut faire boire le Dragon & ques comme disent Ray-
le Corbeau philosophiques mond, Lulle &. Riplée. Voy.
dans le fleuve Haliacmon, ARMONIAC.
pour dire qu'il faut blanchir HARMONIE ou HER.
le laiton ou faire piller du MIONE, fille de Mars &
,
noir au blanc la matiere de de Vénus, épousa Cadmus
l'oeuvre.On écrit aussi Aliac- fils d'Agenor. Cadmus eut
mon. d'elle entr'autres enfans, Se-
HALIMAR. Cuivre. melé mere de Bacchus.
HALLE. De la glu. Voyez, l'explication de cette
H A M M O N. Un des fable dans les Fables Egypt.
plus grands Dieux de l'E- & Grecq. dévoilées. Voyez
gypte , aussi nommé Jupiter. aussi l'article de Cadmus.
On le représentoit avec une HARPOCRATE. Fi-
etc de bélier. Voyez l'ex- gure ou statue d'un homme
tenant deux doigts sur la Phinée, & infe&oient ceux
bouche fermée, & cachant qu'elles y laissoient. Zethès
de l'autre main ce que la & Calais, fils de Borée, l'en
pudeur ne permet pas de délivrerent, & les chassérent
montrer. Cette statue se trou- jusqu'aux isles Plotes. Voyez
voit dans tous les temples les Fables Egypt. & Grecq.
Egyptiens, qui l'appelloient dévoilées, liv. 2. ch. 1.
le Dieu du Silence. On le HASACIUM. Sel armo-
mettoit ainsi dans tous les niac.
temples pour faire souvenir HAUTEUR. ( Science
les Prêtres qu'ils devoient Herm. ) Dimension allégo-
garder le silence ssir les se- rique & mystérieuse de la
crets cachés sous leurs fi-» pierre des Sages. Si nous en
gures hiéroglyphiques. Ces devons croire Philalethe la
,
secrets, selon que l'a très- hauteur n'est autre chose que
bien expliqué Michel Majer ce que la matiere des Phi-
dans son Arcana ArcanïJJi-> losophes présente à nos yeux
ma, n'étoient autre que ce.. dans le tems de sa prépara-
lui de la vraie Chymie, que tion. Par exemple, le corps
l'on vante tant sous le nom ou la matiere de notre Art,
du Grand'œuvre ou de la dit-il dans son traité De vera
, On
Pierre philosophale. peut
voir les applications heureu- ,
confiEliont Lapidis Philofo.
phici est noir dans sa pre-
Ces des fables Egyptiennes
aux opérations de cet Art
dans le livre des Fables
, miere disposition, qui le fait
par la putréfaftion ; cette
noirceur qui frappe nosyeux
Egypt. & Grecques dévoi- &. que nous appelions froide
lées liv. i. chap. 7. &. humide est ce qui se ma-
,
HARPYES. Monstres en- ,
nifefle à notre vûe ; & cette
sans de Neptune & de là disposition est ce que nous
Terre. Elles avoient la tête appelions hauteur de notre
d'une femme, avec un visage corps.
pâle & blême, le corps d'un HÉBÉ, Déesse de la jeu-
vautour , des aîles de fer, nefle, fille de Jupiter & de
des griffes aux pieds & aux Junon, suivant Homère ; ou
mains, & un ventre énorme de Junon seule, sans avoir
par sa grandeur. On les nom- connu d'homme, mais pour
moit Ocypeté, Aello, Ce. avoir mangé beaucoup de
lœno. Elles enlevoient les laitue dans un festin où Apol.
mets de dessus la table de Ion l'avoit invitée Hébé fut
.
tonstituée Echansonne de & Achille lui ôta la vie.
Jupiter & donnée ensuite HeEtor étoit le symbole de
, la partie fixe de l'œuvre Her-
en mariage à Hercule après
son apothéose. métique & Achille celui de
,
Hébé lignifie proprement l'eau ignée mercurielle. C'cft
la médecine Hermétique pourquoi on a feint qu'A-
donnée en mariage à Her- , pollon Diane Vénus &
cule c'est-à-dire mise entre
, ,
Mars avoient pris le parti
,
les mains de l'Artisse après d"Heil.lor ; & Junon, Thetis,
sa perfection, afin qu'il en le fleuve Scamandre, Mer-
fasse usage pour la santé du cure & Minerve celui d'A-
corps humain , la guérison chille. Il n'étoit pas possible
des maux qui l'affligent, & de réussir à s'emparer de la
son rajeunissement pour le- ville de Troye, c'est-à-dire
quel on invoquoit Hébé. à parfaire l'œuvre, si l'on ne
HEBRIT. Soufre rouge diilolvoit, & si l'on ne faisoit
des Philosophes. tomber en putréfaction la
HÉCATE Déesse des partie fixe par l'eau mercu-
,
Enfers, fille de Jupiter & de rielle ce qui étoit faire mou-
Cérès, selon Orphée ; de Ju. ,
Heâor. Voyez l'explica-
rir
piter & d'Astérie, selon d'au- tion plus dé veloppée de cette
tres. Hécate présidoit aux ac- fi&ion, dans le 6* livre des
couchemens & aux songes. Fables Egypt. & Grecques
Elle est la même que Diane, dévoilées.
qui se ftommcit la Lune dans HÉCUBE, fille de Dy.,
le Ciel, Diane sur la Terre, mas , & femme de Priam
& Hécate dans les Enfers. Roi de Troye, ayant vû im-
Foyer DIANE. moler sa fille Polixene sur le
HECTOR, fils de Priam, tombeau d'Achille, & son
fut un des plus grands Héros fils Polydore massacré par la
entre ceux qui défendirent trahison de Polymestor^elle
la ville de Troye contre les en conçut un tel dépit qu'elle
Grecs. La destinée de cette creva les yeux à Polymef-
ville étoit attachée à la vie tor ; & dans le tems qu'elle
d'Hector. Jupiter le prit sous. se sauvoit pour se soustraire
sa protection, & le soutint aux poursuites des Grecs qui
long-tems contre les pour- s'étoient emparés de la ville
fuites de Junon qui vouloit de Troye, elle fut changée
le faire périr ; mais enfin il en chienne. Voyez le 6e livre
l'abandonna à sa deHinée, des Fables Egypt. & Grecq.
HEDELTABATENI. mariTlepolème tué au siége !

Térébenthine. Planiscampi. de Troye, envoya dans le i

HEL. Vinaigre. Jolinfon bain oii étoit Helene, deux


& Plauifcarvvi. femmes de chambre qui la
HELCALIBAT. Téré- pendirent à un arbre. Voyez
benthine. les Fables Egypt. & Grec-
HELE ou HEL LE. ques dévoilées, liv. 6.
Gui de chêne. HELIADES, filles du
HELEBRIA, Ellébore Soleil &. de Clymene, &.
blanc à fleurs rouges. sœurs de Phaëton. Voyer.
HELENE, fille de Jupi.. PHAETON.
ter & de Leda, soeur de HELICON. Montagne
Castor, de Pollux & de de la Gréce, située près de
Clytemnestre, fut la plus celle du ParnaÍfe, l'une &
belle femme du monde. Mé- l'autre consacrées à Apollon
nelas l'épousa ; 8t Paris, fils &. aux Muses. Voye{ Mu:'
de Priam, ayant adjugé la SES.
pomme d'or à Vénus com- On voyoit autrefois dans
me à la plus belle des lJéeC- la Macedoine un fleuve qui
ses, Vénus lui mit Helene portoit le nom d'Helicon.
entre les mains pour récom- La Fable dit que les femmes
pense de ce qu'il avoit porté de la Thrace mirent en pie-
son jugement en sa faveur. ces Orphée sur son rivage
Paris enleva Helene, & & furent toutes noyées dans,
l'emmena à la cour de Priam. les eaux de ce fleuve. Voyez.
M.èneïaç pour s'en venger ORPHEE.
mit dans sçs intérêts tous les HELICONIADES. Sur-
Princes de la Grèce, &. con- nom des Muses.
dui.f'it' contre Priam une ar- HELIOTROPIUM.
mee. formidable qui fit le sié- Mélisse de Théophrastç. Pass
ge d£ Troye. Au bout de racelse.
dix ans les Grecs s'empare- HELLÉ, fille d'Athamas
rent de cette ville, & Mé- & de Néphele, s'enfuit en
nêîa's remena Helene avec Phrygie avec son frere Phri-
lui. Après la mort de Mé- xus, pour se soustraire aux
iielas les Lacé4émoniens la mauvais traite mens de sa
thaflerènt de leur ville ; elle belle-mere. Ils montèrent
se retira à Rhodes chez Po- l'un & l'autre sur un mouton
lixo, qui pour venger, dit à toison d'or, & voulurent
Hérodote, la mort de son aussi traver[er la mer y maiq
Hellé enrayée par les flots, & douce au toucher.
tomba dans l'eau & s'y On trouve de l'Hematite
noya. Voyez les Fables noire en Egypte, en Perse,
Egypt. & Grecques dévoi- en Allemagne. Quand elle
lées, liv. 2. ch. i. est infusée, elle teint l'eau
HELMINTHICA. Tout en couleur de safran. Rul-
médicament vermifuge. land dit qu'on en trouve aussi
HELNESED. Corail. de vertêt
HELSATON. Sel dé- Sérapion Pline, Diof-
,
coride, parlent beaucoup de
crépite»
HELSEBON & HEL- l'Hematite, & en font un
SOBON. Sel commun pré- grand éloge.
paré. HEMIOBOLON. La
HELUNHAI. L'anneau douziéme partie d'une drag-
dit de Salomon. me.
HŒMATITES (Pierre) HEMIOLIUM. Les uns
ou Pierre sanguine, ou Fe- employent ce mot pour si-
ret d'Espagne, est une pierre gnifier une demie once ; les
pesante, participant du fer, autres, avec Blancart, pour
des mines duquel elle se le poids de douze gros, ou
tire. Il y en a de plusieurs une once & demie.
especes. Celle qu'on appelle HEMIPAGIA. Migrai-
Feret est dure, de couleur ne.
brune-rougeâtre, mais de- HENRI 'ROUGE. Colco-
venant rouge comme du tar.
sang à mesure qu'on la met HENRI LE PARESSEUX.
en poudre. Elle est disposée Athanor.
en aiguilles pointues. La HERBE BLANCHE qui
plus estimée est nette, pe- croît sur les petites monta-
sante, dure, avec des lignes gnes ; ces expressions en
noirâtres par dehors, & termes du grand art ne ii-
comme du cinabre en de- gnifient autre chose que la
dans. La sanguine nous vient matiere cuite & parfaite au
communément d'Angleter- blanc. On ne trouve ces ter-
re , elle n'est point en ai- mes que dans le Dialogue
guilles;on la taille au couteau de Marie & d'Aros , où
pour en faire des crayons, Marie la nomme HerbebLm-
appellés crayons rouges. On che, claire 6* honorée. Quel-
doit la choisir rouge-brune, ques-uns l'ont expliqué du
peinte, compacte, unie, mercure des Sages, d'autres
de la miniere d'où on ex-
1 tiere aux travaux d'Hercule ^
trait ; mais la circonstance à cause de la difficulté que
où Marie l'employé désigne l'on trouve à y réussir.
la matiere au blanc, parce HERCULE est aussi le
que les Philosophes donnent nom que les Alchymistes
quelquefois le nom de pe- donnent à leurs esprits mé-
tites montagnes à leur four- talliques dissolvans digé-
, ,
neau & à leur vase. rans, sublimans, putréfians
HERBE PHILOSOPHALE. & coagulans. Ils regardent
Herbe saturnienne & Her- les travaux d'Hercule com-
be médicinale. Termes du me le symbole du grand
grand art, qui signifient la oeuvre, ou des opérations
même chose, c'est-à-dire, de la pierre philosophale.
le mercure des Sages ; quel- On peut voir à ce sujet le
quefois la miniere d'où se Traité de Pierre-Jean Fabre
tire ce mercure. Les Chy- Médecin de Montpellier
misses lui donnent ce nom qui a pour titre : Hercules ,
générique d'herbe, à cause Piochymicus,, imprimé à
de sa qualité végétative. Toulouse en 1634, Il y ex"
HERBE TRIOMPHANTE plique les travaux d'Hercule,
( Sc. Herm.). Matiere mi- par le rapport qu'ils ont avec
nérale faisant partie du com- les opérations de l'Alchymie,
posé des Philosophes. C'eït avec tant de vraisemblance »
celle qu'ils appellent leur qu'on peut assurer avec lui,
Fmelle leur Crible, dont que presque toute la Fable
,
voyez l'article. -
n'est qu'un tissu de symboles
HERBE POTAGERE. énigmatiques du grand oeu-
Pierre au blanc. vre ; ceux qui sont au fait
HERBE SATURNIENNE, en feront aisément l'appli-
ou Saturnie végétable. Ma- cation. Anthée, par exem-
tiere de laquelle les Philo- ple ce Géant si redoutable,
,
sophes Hermétiques sçavent fils de la Terre, qu'Hercule
extraire leur mercure. ne put vaincre tant qu'il tou-
HERCULE se prend cha la Terre sa mere ; mais
le plus Peuvent pour l'artiste qui fut susfoqué dès qu'il fut
laborieux, & sçavant dans élevé en l'air, représente la
l'art chymique ; ce qui a en- terre métallique grossiere ,
gagé la plûpart des Auteurs & qui ne peut devenir pro-
qui en ont traité, à compa- pre à la teinture des métaux t
x«f la préparation de la ma- qu'après avoir été sublimés
par le mercure ou les esprits pôle a s y baigner aussi. Elle
métalliques sublimans repré- le sollicita avec beaucoup
sentés par Hercule. Cette d'instances, ne pouvant
-
terre après avoir été subli- l'engager à seconder ses de-
mée doit mourir ou être siss amoureux elle courut à
j
lui pour l'embrasser, & pria
étouffée dans les airs, c'est-
à-dire, doit changer de fi- en même tems les Dieux de
gure, de forme & de na- lui accorder que de leurs,

,
ture , doit être changée en
vapeur aqueuse & puis re-
tomber pour être putréfiée,
deux corps il ne s'en fît
qu'un ; ce qui lui fut accordé.
Hennaphrodite obtint alors
& ensuite ressusciter de ses que tous ceux qui se baigne-
cendres comme le phoenix. roient dans cette fontaine,
Tous les livres des Philoso- soit homme ou femme, par-
phes le dirent, entr autres ticiperoient à l'un & à l'au-
Clangor Buccina p. 482.
y
tre sexe. La matiere de l'art
Celui qui sçaura convertir Hermétique tient de Mercu-
notre terre en eau, cette eau re & de Vénus, & porte
en air ,'cet air en feu, ce feu elle-même le nom de Mer-
t en terre, possedera le ma- cure des Philosophes : plus
gistere d'Hermès, qui n'est d'un Adepte lui ont donné le
autre que la pierre Philoso- nom de Vénus, & c'est en
phale. Mais le plus commu- effet de l'un & de l'autre
nément Hercule est le sym- qu'elle est composée. Il est
bole de l'artiste qui em- à remarquer que ce fils de
ploye le mercure philoso- Mercure & de Vénus ne' de-
phique pour, faire tout ce vint Hermaphrodite qu'a-
qu'on lui attribue. Voyez les près sbn union avec la Nym-
Fables Egypt. & Grecques phe Salmacis, & la matiere
dévoilées, liv.. 5". où l'on, ne prend aussi le nom de
explique tous 'les travaux Rebis & d'Hermaphrodite
d'Hercule. qu'après la jonâion du sou-
HERMAPHRODITE, fre & du mercure des*Sages
fils de Mercure & de Vé- dans leur fontaine, qui est,
nus,- se promenoit dans un dit Trévisan, la fontaine où
lieu solitaire, où il y avoit le Roi & la Reine se bai-
une fontaine. La Nymphe gnent , comme le firent Sal-
Salmacis qui s'y baignoit, macis & Hermaphrodite. La
fut éprise de la beauté du propriété qu'acquit alors cet-
jeune homme qui s'étoitdis- te fontaine de rendre parti-
cipans des deux sexes tous & particulièrement celui rîts
ceux qui s'y baigneroient, tous les individus du regne
est précisément la propriété minéral.
de l'eau mercurielle des Phi- HERMÉTIQUE. Ter-
losophes qui est prise pour
1
me de Chymie. La sciencc
la femelle, 6c qui ne fait Hermétique reconnoît Her-
plus qu'un corps des corps mès pour son propagateur t
qu'on y baigne , parce qu'ils & quelques-uns le regar-
s'y dissolvent radicalement, dent comme le premier qui
& s'y fixent ensuite de ma- y ait excellé; ce qui lui a
niere à ne jamais pouvoir fait donner son nom. Le
être séparés. C'cst pour cette grand art, la Philosophie
raison que quelques Philo- Hermétique; le grand oeu-
sophes ont donné le nom vre, l'ouvrage de la pierre
d Hermaphrodite à leur ma* philosophale le magistere
*

tiere fixée blanc. des Sages, ,


sont toutes ex-
au
HERMÈS surnommé pressions synonymes de la
Trifmégifie ou trois fois science Hermétique. La Phy-
,
grand, esi regardé comme sique Hermétique dépend de
le pere de l'Alchymie, qui cette science, qui fait con-
de lui a prit le nom d'Art*cilier toue les êtres sublunai-
Hermétique. Il étoit Egyp- res dans trois principes, le
tien & le plus sçavant hom- sel, le soutre & le mercure,
,
me connu jusqu'à présent. & rapporte toutes les mala-
Voyez son histoire & les dies au défaut d'équilibre
fables qu'on a inventées à dans l'action de ces tro:s prin-
son sujet dans le premier li- cipes ; c'est pourquoi eiie se
vre des Fables Egyptiennes propose pour objet la re-
& Grecques dévoilées. cherche d'un remede, qui
HERMÈS est aussi le nom entretienne cet équilibre
que quelques Chymistes ont dans les corps, ou qui y re-
donné au nitre. Blancart. mette ces trois principes ,
HERMÈS ODORANTE. lorsque l'un d'eux vient à
C'est le Kermès, suivant dominer/avec trop de vio-
Raymond Lulle. lence sur les autres. Le se-
HERMÈS est encore un cond objet de cet art, est
des noms, & le nom pro- de compoler ce qu'ils ap-
pre du mercure des Philo- pellent élixir au blanc eu
10phes parce qu'il est en au rouge, qu'ils nomment
,
effet le mercure des corps, aussi poudre de projettion,
ou
ou pierre p!jilosophale : ils ou autres ; ce qui se fait en
prétendent avec cet élixir les bouchant dè maniera
changer les métaux impar- qu'ils ne laissent échapper
faits en argent avec l'élixir aucune des parties volatiles
au blanc, ou en or avec des corps qu'ils renferment.
l'élixir au rouge. On a re- Pour y parvenir on fait rou-
t
gardé dans tous lies tems gir le haut du col du vais-
comme des foux ceux qui Seau, & on en rapproche les
se sont adonnés à ces re- bords jusqu'à ce qu'ils soient
cherches quoiqu'ils se nom- collés erisemble. Quelque-
, fois on y met uh bouchon
ment les vrais Sages & les
vrais Philosophes, à qui seuls de verrë, lorsque le vase est
la Nature est connue. Ils de cette matiere, & ayant
prétendent que les Philoso- mis du verre pilé sur les
phes de l'Antiquité, Démo- joints on le fond a la lampe
i
d'émailleurs. On dit aussi
crite, Platon, Socrate, Py-
thagore, &c. étoient tous sceller du sceau des Philo-
initiés dans les secrets de sophes des Sages ; mais
,
cette science, que les hié- quand on le dit des opéra-
roglyphes des Egyptiens & tions du grand œuvre, on
toutes les fables qui coinpo- île dôit pas l'entendre du
sent la Mythologie n'ont vase qui contient la matiere ;
été inventés que pour, ensei- mais du sceau secrét avec
gner cette science. Voyez lequel ils scellent la matière
1ur cela les Fables Egypt. même ; c'est la fixation du
& Grecques dévoilées. volatil.
HERMËTIQUE(Sceau). HERMIONE du HAR-
Voyez SCEAU. MONIE, fille de Mars &
HERMÉTIQUE (Mé- de Vénus., Zz femme de
decine). Elle réduit toutes Cadmus. Ces deux derniers
les causes des maladies au furent changés en serpeils
sel, au soiifre & au mercu- ou dragons. Foye£ CAD-
re ; & les guetit par des re- MUS.
mèdes travaillés hermétique- HERMIONE, fille (te
ment, & extraits des trois Ménélas & d'Helene, fut
règnes. Blancart. d'abord fiancée à Oreste
HERMÉTrQUE- fils d'Agarhentidn ; Pyrrhusy
MENT. Ce terme ne se l'épousa à sort retour de
dit que de la maniéré de Troyë. Mais Oreste s3fift
Seller les vases chymiques doute du éonsentemetif
d'Hermione ht massacrer dans les matieres terreitres.
Pyrrhus dans le Temple Apollon & Neptune en de-
d'Apollon. Y. ORESTE.
HERMOGÊNE. Nom
que Basile Valentin a donné
,
sirent ardemment le sacrifi-
ce, c'est-à-dire que l'hu-
mide & le chaud inné de
au mercure des Philosophes, chaque chose, désirent leur
comme principe, & pere réunion avec cette terre vier-
de la pierre des Sages. Ce ge, pour produire quelque
sçavant homme a composé chose de pur, &. donner la
le tymbole de sa dixieme liberté à cette matiere ignée
Clef de l'oeuvre Herméti- & cet humide radical, qui
que, d'un triangle qui ren- se trouvent emprisonnés dans
ferme deux cercles concen- les matieres grossieres de la
triques, à l'angle droit est la terre. Fabri. Le monstre ma-
figure chymique du Soleil, rin est une humidité super-
à l'angle gauche celle de la flue, qui semble noyer, &.
Lune, à l'angle du bas celle comme vouloir dévorer J-lé-
de Mercure. Sur chaque fi- fionne. Voyez les Fables
gure & au milieu du cercle dévoilées, liv. 5. ch. 14.
sont des mots hébreux que HESNIC. Le poids d'usi
je n'entends pas. Au-dessus quarteron, ou la quatriéme
du côté qui forme le haut partie d'une livre.
du triangle est écrit : Je suis, HESPÉR1DES, filles fa-
né d'Hermogêne ; le long du buleuses, que les Poëtes ont
côté gauche : Hyperion m'a feint avoir un jardin, dans
choisi, & le long du côté lequel croissoient des pom-
h
droit : Sans Jamfup je fuis mes d'or. Ce jardin, sélon
contraint de périr. l'explication des Philosophes
HERNEC. Orpiment Spargyriques, est le sym-
des Philosophes. bole de l'Alchymie, par les
HÉ,SIONNE fille de opérations de laquelle on
,
Laomédon Roi de Troye, fait germer, croître, fleurir
selon la Fable, fut exposée & fructifier cet arbre solai-
pour être dévorée par un re, dont le fruit surpasse l'or
inonstre marin, qu'Hercule commun en beauté & bon-
tua. Les Philosophes ou té puisqu'il convertit les au-
,
Adeptes disent qu'Héjiolzne tres métaux en sa propre na-
elt cette terre vierge qui ture ; ce que ne peut faire
renferme leur eau mercu- l'or vulgaire. Le Dragon qui
rielle, & qui cst cachée gardoit le jardin des Hefpé-
rides, est le symbole des HIÉROGLYPHES.
difficultés qu'il faut surmon- Caractères mystérieux in-
ter pour parvenir à la per- ventés par Hermès Trismé-
fection de la pierre philoso- siste, & employés par les
phale, & en même tems Egyptiens particulièrement
celui de la putréfaction du pour enseigner l'art sacerdo-
mercure. tal. Voyez cet article. Dans
Les Hespérides étoient les quatre sortes d'hiérogly-
trois soeurs, filles d'Hespé- phes en usage chez les Egyp-
rus, frere d'Atlas. Elles se tiens la leconde étoit la
nommoient Eglé, Aréthuse feule ,usitée quand il s'agis-
& Hespérethuie. Ceux qui soit de parler des mysteres
seront curieux d'en voir une de la Nature, & de ceux de
application plus détaillée, l'art Sacerdotal ou Hermé-
peuvent consulter mon traité tique. Abénéphi. Presque
des Fables Egypt. & Grec- tous les Alchymistes ont
ques dévoilées, liv. 2 ch. 2. imité les Egyptiens. Ils ne
HESPERIS, espece de se sont expliqués que par
giroflier ou violier, ainsi symboles, allégories, mé-
nommé, de ce que ses fleurs taphores fables & énigmes.
,
HIÉROPHANTES.
ont beaucoup plus d'odeur
le soir que pendant le reste Prêtres célébres à Athènes,
de la journée. Blancard. chargés d'enseigner les cho-
HÉTÉROGÈNE. Qui ses sacrées, & les mysteres
n'est pas de même nature. à ceux qui vouloient être
La matiere des Philosophes initiés. Ils avoient soin des
est mêlée de beaucoup de Temples. Voyez les Fables
parties hétérogênes qu'il faut Egypt. & Grecques dévoi-
en séparer pour avoir le mer- lées, liv. 4.
cure des Philosophes pur & HILLA. Boyau jejun-
sans tâches. non.
HEXAGIUM. Poids de HILLUS ou HILUS, fils
quatre scrupules , suivant d'Hercule & de Déjanire,
quelques uns
- & d'une épousa Jolé & tua dans la
, ,
suite Eurysthée,
dragme & demie suivant pour ven-
d'autres. Blancard.,
ger son pere des maux que
HIDROS. Sueur. lui avoit suscité ce Roi.
HIDROTIQUES (Mé- Vove? HERCULE.
dicamens) ou sudorifiques. HIMEN ou HYMEN.
HiDUS. Vert-de-gris. Nom que Raymond Luile a
donne à l'unique vase que les maus à la courte du char*
Philosophes employentpour C'étoit la condition que ce
faire le magistere des Sages. Roi d'Elide imposoit à ceux
HIN. Assa fœtida. qui demandoient sa fille en
HIPPOCENTAURI:S. mariage. P. (ËNOMAUS.
Monstres demi hommes & H1PPODAMIE ou
demi chevaux, que les Poè- DÉIDAMIE, fille du Roi
tes ont feint avoir habité au- d'Argos, prit pour mari Pi-
trefois près du mont Pélion. rithous. Celui-ci invita les
Ces montres sont de la na- Centaures à ses noces ; ils y
ture des autres de la Fable, exciterent du trouble ; Her-
c'est-à-dire, imaginés pour cule & Thésée, amis de Pi-
symbole de la dissolution de
la matiere de l'œuvre Her-
rithous, prirent son patri
attaquèrent les Centaures,
,
métique. Ce qui est assez en tuerent un grand nom-
clairement déclaré par la si- bre, & mirent les autres ert
gnification étymologique du fuite. Voyez les Fables dé-
jTieu de leur habitation pré- voilées, liv. 5. ch. 22.
tendue ; car Pelos veut dire Les nôces de l'œuvre se
noir, d'où on a fait Péliort. font pendant la putréfaaion
'On sçait que la couleur noire de la matiere signifiée par
est la marque & le signe de les Centaures. Hercule ou
la putréfaction & de la dis- l'Artisse de concert avec
solution parfaite de la ma- Thésée, ou le mercure des
tière. Voyer CENTAURES. Philosophes achevent la dis-
HIPPOCRÊNE. Fon- solution désignée par la
,Centaures,
taine située près du mont mort des & pro-
Hélicon en Béotie, & con- cure la volatilisation indi-
sacrée aux Muses. Les Poë- quée par ceux qui prennent
tes ont feint que le cheval la fuite. Pirithous est la ma-
l'égare la fit sourdre en frap- tiere fixe, Hippodamie est
pant la terre avec le pied. la volatile.
Voyez l'explication de cette HIPPOLITE, fils de
fable dans les Fables Egypt. Thésée & d'Hippolite, Rer-
& Grecques dévoilées ,liv. ne des Amazonnes, eut une
3. ch. 14. §. 3. si grande passion pour la
HIPPODAMIf:, fille chasle, qu'il en étoit unique-
d'CEnomaus, épousa Pélops, ment occupé. Phédre sa bel-
après que celui-ci eût par le-mere devint amoureuse
si ratage me vaincu OEno- de lui, & ne pouvant le faire
consentir à les désirs. elle Sagés, & y meurt, c'est-
s'en vengea en l'accusant au- dire qu'il s'y fixe ; car mou-
près de Thésée d'avoir voulu rir & se fixer sont deux ter-
attenter son honneur. Thé- mes synonimes en fait de
fée trop crédule chaÍfa Hip- science Hermétique, comme
polite son fils de sa présence. volatiliser signifie donner la
Celui-ci en fuyant la colere vie. Voyez dans le liv. 3,
de son pere étoit monté sur ch. 12. §. 2. des Fables dé-
un char pour s'éloigner de voilées ce qu'il faut enten-
, ré[urreétion d'Hip-
lui ; comme il passoit sur le dre par la
rivage de la mer, Neptune polite faite par l'art d'Ef-
suscita un monstre marin, qui culape.,
s'étant présenté aux chevaux HIPPOLITE ou ANTIO-
d'Hippolite, les effraya, leur PE , Reine des Amazonnes ,
fit prendre le mords aux épousa Thésée après sa dé-
dents, & les obligea de traî- faite. Voyez le liv. 5. c. 13..
ner le char à travers les ro- des Fables Egypt, &. Grecq.
chers où il se fracassa ; Hip.. dévoilées.
polite, culbuta & y périt. H1PPOMENE fils de
,
, Macarée,se mit les rangs
Esculape le ressuscita. La sur
passion d'Hippolite pour la épouser Atalante. 11 Ta
pour
chass'e, est la disposition de vainquit à la course par le
la matiere à être volatilisée ; moyen de trois pommes d'or
cette volatilisation marque qu'il jetta successivement
une espece d'éloignement & derriere lui, &. qu'Atalante
d'aversion pour l'union avec s'amusa à ramasser. Voye?
la terre qui reSte au fond du les Fables dévoilées, liv. 2.
vase indiquée par Phédre chap. i.
mariée,
avec le mercure re- HIPPURIS. C'est la
présenté par Thésée. Com- prêle, la queue du cheval,
me c'est le mercure lui-même en latin Equisetum.
qui est cause de la volatilisa- HIRUNDINARIA.
,a
tion on feint que Thésée
avoit chassé son fils de sa pré-
Dompte-venin, Asclepias.
HISMAT. Scories d'ar-
sence. Il est en effet son fils, gent.
puisqu'il est fait du mercure HISPANACH. Epinars.
HIVER. Les Sages ont
,
même. Après sa volatilisa-
tion il retombe dans la mer
,
des Philosophes où se forme
le rocher ou la pierre des
donné quelquefois cç nom à
leur mercure ; mais ils s'en
servent communément dani,
un sens allégorique, pour si- cure se mortifie, que la terre
gnifier le commencement de conçoit &. qu'elle change de
l'œuvre, ou le tems qui pré- nature.
céde la putréfaction. C'est HOLCE. Dragme.
pourquoi ils disent commu- HOLSEBON. Sel com-
nément, qu'il faut commen- mun décrépité.
cer par Yhive-r, & le finir par HOMERE, Poëte Grec,
l'automne ; parce que de peut-être le plus ancien, a
même que la nature semble composé divers ouvrages ; il
morte en hiver & ne, pro- nous reste entr'autres son
duit encore rien, de même Iliade, son Odyssee & quel-
le mercure des Sages dispose ques Hymnes. On l'appelle
seulement à la génération, le Prince des Poëtes, tant à
qui ne peut se faire sans cor- cause du sublime de sa Poë-
ruption & la corruption ne sie, que parce qu'il semble
,
survient que par la putré- être la source dans laquelle
faction. Le regime du feu les autres ont puisé ; c'est
est alors du premier degré. pourquoi Pline l'appelloit la
Le mercure dissout son corps. Fontaine des beaux esprits.
EtlesPhilosophes disent que Homere avoit voyagé en
ce degré du feu doit être Egypte & y avoit appris
semblable à la chaleur d'une ,
les mysteres de l'Art Sacer-
poule qui couve ; d'autres à dotal. Il imagina la notion
la chaleur de l'estomac, à la de la guerre & du siége de
chaleur du fumier; d'autres Troye pour traiter cet Art
enfin à une chaleur sembla- allégoriquement ; ce qu'il a
ble à celle du soleil au mois fait dans son Iliade. Il fit aussi
de Mars, ou dans le signe son Odyssée, ou les Erreurs
d'Aries. C'est pour cela d'Ulyssè pour représen-
,
qu'ils ont dit qu'il falloit ter les erreurs où tombent
commencer l'œuvre au ligne les Phiiosophes Hermétiques
du Bélier, pendant que la avant de parvenir à la con-
Lune est dans celui du Tau- noistance du véritable secret
reau. Et tout cela ne signifiede cet Art. On y voit clai-
autre chose que la chaleur rement les procédés faux &
modérée philosophiquement trroneux(pour me servir des
au commencement de l'œu- termes-mêmes des Philoso-
vre. phes ) de ceux qui n'étant
C'est dans ce tems d'hiver pas encore initiés dans ces
philosophique que le mer- inyll-eres font des chûtes
,
presqu'à chaque pas qu'ils torture sans réussir à expli-
font. Ulysse esi le véritable quer Homere d'une maniere
portrait de ces Chymistes satisfaisante, s'ils supposent
qui ayant une fois adopté un à ce Poëte d'autres idées que
systême & une recette la celles-là.
, à HOMME. La
travaillent conformément plûpart
leurs préjugés, malgré que des Philosophes ont corn*
la Nature s'offre à eux com- paré la confection du ma-
me Calypso, & ils l'aban- gIStere à la génération de
donnent ensuite de la ma- l'homme & ont en consé-
,
niere que fit Ulysse. Ils s'ins- quence personnifié les deux
truisent comme Ulysse le fut parties ou ingrédiens de l'oeu-
par Tyresias; mais toujours vre, le fixe & le volatil. Ils
indécis, ils font mille opéra- ont appellé le fixe mâle, & lui
tions sur des recettes diffé- ont donné des noms d'hom-
rentes , comme Ulysse abor- mes ; & le volatil femelle, &
da en différens pays sans se l'ont indiqué par des noms
fixer à aucun. de femmes. C'est de cette
Riplée Trévisan Za- maniere que les Egygtiens
chaire ont ,imité Homere , ils
; & les Grecs anciens initiés
,
ont fait le détail des erreurs dans les mysteres de l'Art
où ils sont tombés avant de Sacerdotal ou Hermétique,
réussir, & ont donné ensuite ont inventé les fables.
métaphoriquement & allé- HOMME dit iïmplemenc,
go/iquement la véritable ma- signifie le fixe.
niere de procéder aux opé- HOMME ÉLEVÉ s'entend
rations du grand œuvre. II de la matiere des Philoso-
ne faudroit que donner une phes digerée, difloute#& en
édition commentée d'Ho- putréfaction.
mere faite par unPhilosophe HOMME ARMÉ DE CAS-
Hermétique pour prouver
,, QUE signine le mercure di-
au Public la vérité de ce que géré & parvenu à la couleur
j'avance. Le peu d'explica- noire. C'est une dénomina-
tions que j'ai données de tion tirée par comparaison
l'Iliade dans le 6c livre des de la figure du Dieu Mer-
Fables Egyptiennes & Grec,. cure, représenté avec un cal-
ques dévoilées, suffisènt pour que en tête, tenant son ca-
donner une idée claire du ducée autour duquel deux
reste. Les Mythologues se ,
serpens entortillés semblenc
donneront éternellement la se çombattre.
HOMME ROUGE. C'est qu'il est le principe & la basç
le soufre des Philosophes, de l'or philosophique.
pu le magistçre au rouge, HORIZ,ON'l'IS. Or po-
HOMOGÈNE. Qui est table.
de mçme nature qui est HORUS pu ORUS, fils
, absolu- d'Osiris
compose de parties & d'Isis, fit la guerre
ment similaires entr'elles, & à Typhon, & le fit périr avec
qui peuvent étant rappro- l'aide d'Ilis. Horus mourut
t
chées s'unir intimement. cependant, mais sa mere le
,
Telles sont les parties de ressuscita, & le rendit im-
l'eau qui mêlées avec de mortel. Horus succéda à sa
l'eau , ne peuvent plus en mere , qui avoit elle- même
,
être distinguées. Tel est l'or .succédé à Osiris son époux ;
pur mêlé avec d'autre or pur. mais Horus fut le dernier
Un métal ne peut se mêler, des Dieux qui régnerent en
comme on dit, per minitnç Egypte. Voyez ce que signi-
ou intimement avec un vé- fient ces fiétions dans les
gétal ; mais seulement aveç Fables Egypt. & ,Grecques
quelques parties de ce végé- dévoilées, liv. i. ch. 5.
'ial quand elles sont métalli- HUCCI ou HUNC,
ques de leur nature. On en C'est l'étain, ou Jupiter.
trouve dans plusieurs plan- HUILE,quoique simple-r
tes , & dans différçns arbresment dit, n'est pas usie ma-
']orsqu'ils croissent sur des tiere dont on doive se lervir
mines. On prétend même pour li confection de l'œu-
que les Chinois sçavent ex- vre ; ils ont donné ce nom à
traire du mercure vulgaire Ja matiere même lorsqu'e:Ie
coulant du pourpier sauvage. a pris une couleur & une vis- 4
L'expérience a piouvé qu'on çpsitç huileuse, pendant la.
trouve dans le chêne des par-putréfaftjon dans l'œuf phi-
ties ferrugineuses. La cendreîosophiquç. Tabula Scienti#
de pavot cornu se mêle aveç majoris. Par l'heile les Phi-
49s métaux en fusion. losophes désignent souvent
HOREUM. Miel tiré de Je féu secret des Sages.
la ruche pendant l'été. HUILE BÉNITE. Huile
HORIZON. Nom que incombustible. C'est leur
quelques Chymistçs ont don. soufre. Ils donnent quelque-
né au mercure de l'or ; & lesfois ce nom à leur pierre

gerçure ~Çs Sages ,


Philosophes Hermétiques au parfaite au blanc 011 au rou-
parce ge , parce qu'elle coule & so
fond au feu comme le beurre milles ont mis en oeuvre tout
ou l'huile figée. leur sçavoir pour la compo-
HUILE DE LA NATURE. ser; ils ont calciné, purifié,
C'est le premier sel qui sert sublimé, &c. cette matiere
de base à tous les autres. On ,
&. n'en ont jamais pu ex-
l'appelle Huile, parce qu'il traire cette huile si précieuse.
est onctueux, fondant & pé- C'est que les Anciens n'en
nétrant ; Huile de la Nature, ont parlé que par allégorie ?
parce qu'il est la base de tous & que sous ce nom ils ont
les individus des trois régnes, entendu l' huile des Philoso-
& qu'il en est aussi le confer- phes Hermétiques autre-
,
vateur matériel & le restau- ment leur élixirau blanc par.
rateur. C'est le meilleur, le fait, au lieu que les Chy-
plus noble, le plus fixe & misses modernes ont pris les
,
en même-tems le plus vo- termes des Anciens à la let-
latil avant sa préparation, tre , & ont perdu leurs pei-
Lorsque l'Art veut l'em- nes , parce que le talc n'est
ployer, il doit de fixe le ren- pas la matiere d'où cette
dre volatil, & puis de volatil huile doit s'extraire.
fixe ; le résoudre & le coa- HUILE DE MARS. ( Se,
guler, c'est tout l'œuvre. P.erm. ) Soufre des Philoso-
HUILE ESSENTIELLE. phes parfait au rouge.
C'est le soufre volatil des HUILE INCOMBUSTI-
métaux philosophiques; c'est-
à-dire, leur arpe, ou le mâ-
(
BLE, Sc. Herm. ) Magistere
au rouge ; on l'appelle in-
le le soleil, l'or des Sages. combuflible à cause de sa
,HUILE SATURNE. fixité. ,
DE
( Sc. H.-rm. ) Matiere des HUILE ROUGE. VoyeZ
Philosophes au noir, ainsi HUILE DE MARS.
nommée parce qu'ils ap.... HUILE VIVE. Magistere
,
pellent Plomb ,leur matiere au blanc.
en putréfaction. HUILE VÉGÉTALE. Huile
HUILE DE SOUFRE. du tartre des Philosophes,
( -Se. H-erm. ) Matiere au & non du tartre vulgaire.
noir. HUILE HÉRACLIENNE.
HUILE DE TALC. Les Huile extraite du bois de
Anciens ont beaucoup parlé gayac, ou du bouis. Il est
de cette huile, à laquelle ils bon contre l'épilepsie & les
attribuoient tant de vertus maux de dents.
que presque tous les Chy- • HUMATION. Attioq
par laquelle l'on met dans le ce que la fixation du volatil
vase la matiere de là pierre est une espece de mort, &
des Sages, pour l'y faire pu- que ce qui étoit eau pendant
tréfier. Quelques Chymistes la dissolution, devient terre
ont comparé cette action à en se fixant.
la sépulture de Jesus-Christ, HUMECTATION. (Se.
parce qu'on scelle le vase Herm.) Donner à la pierre
après y avoir mis la matiere, son humidité lorsqu'elle est
,
comme on scella le tombeau parfaite & qu'on veut la.
de notre Sauveur ; & que la ,
multiplier. V.ITION.,
matiere ne s'y dissout, ou MULTIPLICATION.
putréfie, que pour ressusciter. HUMECTER. Cuire,
Plusieurs d'entre les Philoso- digérer. V. IMBIBITION.
phes Chymiques ont trouvé HUMEURS. Paracelse
tant de ressemblance dans la ne vouloit pas qu'on dÎt d'un
vie, la passion, &c. de Jesus- homme, qu'il est sanguin
Christ avec les opérations ,
, ou mélancolique, ou pitui-
du grand œuvre des Sages, teux ; parce que tout homme
qu'ils n'ont point fait diffi- est sanguin, mélancolique &
culté de se servir des termes- flegmatique tout ensemble ;
mêmes de l'évangile pour ex- mais il vouloit qu'on appel-
primer allégoriquement tout lât la bile soufre rouge, le
leur procédé ; parce que, phlegme soufre blanc im'-
disent-ils, Dieu a institué le pregné de sels, & la mélan-
grand œuvre pour le salut colie mercure.
de nos corps comme il a HUMIDE IGNÉ. Mer-
envoyé son Fils, pour le salut cure des Sages animé de son
de nos ames. Ils ajoutent, soufre. Quelquefois les Phi-
que la science Hermétique losophes entendent par ce
jette sur les mysteres de la terme la matiere de l'œuvre
religion Chrétienne, un jour au noir.
si grand, qu'il n'est pas pof- HUMIDE RADICAL DE
iib!e d'être Philosophe Her- LA NATURE, ou l'humidité
métique sans être bon Chré- visqueuse. C'est le mercure
tien. , des Philosophes, qui eSt la
HUMATION, en ter- base de tous les individus des
mes de science Hermétique trois regnes de la Nature j
signifie proprement la pu- mais qui est plus particulie-
tréfaétion de. la matiere; & rement la semence & la base
quelquefois sa fixation, par- des métaux, quand il est
préparé philosophiquement font d'elles-mêmes, lorsque
pour faire l'oeuvre Hermé- cette même humidité retom •
tique. be sur la terre qui est demeu-
HUMIDITÉ dit simple- rée au bas.
ment, signifie le mercure, HUMIDITÉ VISQUEUSE.
dissolvant universel des Phi- Foyeî HUMIDITÉ DE LA
losophes. PIERRE.
HUMIDITÉ DE LA PIER- HUMIDITÉ AQUEUSE.
RE. C'est au1Ii le mercure Mercure après la putréfac-
gui est une eau séche, qui tion de la matiere.
ne mouille point les mains, HUMIDITÉ BRULANTE.
& qui ne s'attache qu'à ce Mercure des Sages ainsi
nommé de ce qu'il a plus ,
qui est de sa nature. Ceux
qui prétendent qu'il y a deux d'action & de force sur l'or
voyes, la séche & l'humide même que le feu élémen-
pour faire le magistere, ap- taire. C'est pourquoi les Phi-
pellent humidité de la pierre losophes disent, nous brû-
l'eau permanente des Sages lons avec l'eau, & les Chy-
sous forme d'eau laiteuie, misses avec le feu.
nommée lait de vierge hu- HUMIDITÉ PERMANEN-
s
midité visqueuse. Ceux qui TE. V. EAU PERMANENTE.
n'admettent que la voye fé- HUNC ou HUNT ou
che l'appellent eau séche HUCCI. Etain, Jupiter.
,
Simplement. Mais c'est un H US ACE. Sel armo-
leure que ces deux voyes ; niac.
les uns & les autres suivent
la même sous deux noms
\
HUVO. Jupiter, des
HUUT. 3 Chymistes.
différens ; ils n'ont égard HYACINTHE, filsd'A-
dans ces dénominations mic!e, fut tué par Apollon
qu'aux différentes formes qui l'aimoit beaucoup. Ce
,
sous lesquelles se montre leur Dieu en jouant au palet le
mercure dans le cours des fit tomber par mégarde sur
opérations. la tête d'Hyacinthe qui pé-
Rendre à la pierre son hu- rit du coup. Les ,
Poëtes ont
millité, c'est faire les imbi- feint qu'Apollon le changea
bitions, c'est-à-dire, conti- en la fleur d'Hyacinthe, &
nuer le régime du feu philo- que l'on voit encore sur cette
sophique, qui fait sublimer fleur ces deux lettres A, I,
cette humidité au haut du qui composent l'exclamation
vase, d'où les imbibitions se lamentable que fit ce Dieu
après cet accident. Voyez subit une espece de mort,
ce que signifie cette fable & semble acquérir à chaque
dans l'article d'Apollon. instant un nouveau genre de
HYADES, filles d'Atlas vie par les différons dégrés
& d'Ethra furent selori de perfe&ion qu'elle prend
,
, ,
quelques-uns ; les nourrices de même que l'hydre pre-
de Bacchus. On en nommé noit dix nouvelles têtes
six Eudore Ambrone quand Hercule lui en cou-
, ,
Prodice, Coronis Phileto , poit une ; ce qui est très-
& Poliso : d'autres, y ajou- clairement le symbole de la
tent Thionne. Ces préten- multiplication de la pierre.
dues filles d'Atlas ne sont Car autant de fois que l'on
autres que les vapeurs mer- recuit & que l'on dissout la
curielles qui montent au haut pierre avec du nouveau mer-*
du vase, & retombent en cure, elle acquiert le décu-
pluye sur la matiere fixe si- ple de vertu, & a dix fois
gnifiée par Bacchus. Le nom autant de force transmuta-
seul d'Hyades, qui veut dire toire qu'elle en avoit avant
pluvieux, exprime suiîisam- cette nouvelle décoction.
ment la chose. Voyez les Fables Egypt..
HYARIT. Argent, Lune &Grecq. dévoilées, liv. 5.
des Philosophes. chap. 4-
HYDATIS. V. ARLES HYDRE. Les Sages ont
CRUDUM. comparé leur élixir a l'hy-
HYDATODES VI- dre, parce que la pierre se
N U M. Vin trempé d'eau. renouvelle & augmente en
HYDERQS. Hydropi- quantité & en qualité à cha-
fie. que fois qu'on répéte l'opé-
HYDRARGIROSIS. ration sur le même élixir,.
Onétion mercurielle. & que dans chaque opéra-
HYDRE. Serpent à plu- tion la putréfaction survient;
sieurs têtes qu'Hercule tua ce qui est une espece de
dans le marais de Lerna. mort, ils disent qu'alors l'ar-
Les. Philosophes Spargyri- tiste coupe la tête à l'Hydre, '
ques disent que l'hydre re" & qu'il en renaît dix à la
présente la semence métal- place ; parce qu'à chaque
lique laquelle si l'on digére, réitération de l'œuvre sur la
,
& si l'on cuit dans le vase même pierre, sa vertu aug-
philosophique, s'altère & se mente de dix dégrés parpro»
çhgn&e de maniéré qu'elle gression ,',eil-iL-dire, quç
A
ti après la premiere opéra- mé d'Hercule, qui tuaThéo-
tion l'élixir étoit assez par- damas pour enlever le fils.
fait pour qu'une de ses par- Hercule en allant à la con-
ties en pût trarismuer en or quête de la Toison d'or,
dix d'un métal imparfait aborda avec les autres Ar-
après la seconde opération, gonautes en une terre où
& une partie en transmuera Hylas disparu ayant été cher-
cent, &c. ché de l'eau. On feignit que
HYDRE. Matiere du ma- les Nymphes l'avoient en-
gisiere avant la déalbation. levé. Hercule courut les bois
" Notre Lion dit Philale- en cherchant & appellant
» the, étant mis dans notre son cher Hylas; mais inu-
1) mer devient notre Hydre: tilement. Voy. l'explication
M elle mange ses têtes & sa de cette fable dans le liv. 5.
« queue. Et sa tête & sa ch. 14. des Fables Egypt.
» queue sont son esprit & & Grecq" dévoilées.
son ame. Cette ame & cet HYLÉ. Terme pris du
« esprit sont sortis de la boue, grec vX>), & qui fignifie/o-
» dans laquelle sont. deux ret, cahos, confusion. C'est
" choies contraires, l'eau & aussi le nom que la plûpart
" Je feu. L'un vivifie l'autre, des Alchymistes donnent à
« & celui-ci tue celui-là. Il la matiere de la pierre phi-
» faut les plonger dans notre losophale.
.

» Hydre, & puis sept fois HYLÉ. ( Science Hemi,


Quelques-uns disent qu'il
)
» dans notre mer , jusqu'à
« ce que tout soit absolu- faut entendre par ce terme
3) ment sec, c'est - à - dire la matiere d'où les Philoso-
-,
» ju(qu'au blanc, « phes tirent leur mercure ;
HYDRELŒUM. Mix- d'autres, qu'il signifie la mê-
tion d'eau & d'huile. me matiere au noir, & Phi-
HYDRIA. Dieu de l'Eau laléthè dit qu'on donne le
chez les Egyptiens. eoyet nom de Hylé à la matiere
CANOPE. parvenue au blanc. Voyez
HYDROPEGE. Éaude son Traité De vera con.fec-
fontaine. tione lapidis Phici, ou Enar-
HYGIEIA, fille d'Èscu" fat'to methodic,,.z iriiim medi-
lape Déesse de la Santé. cinarum Gebl'i, pag. 38.
,
Voyez ESCULAPE. HYLÊ. Matiere premiere,
HYLAS, fils de Théo- substance radicale, humide
damas, fut extrêmement ai- radical, dernier aliment, se-
mence prolifique, sont des les des eaux ou esprits avec
expressions presque synony- lesquels ces huiles paslenti
mes d'une même chose dans dans le récipient pendant la.
chaque regne. Le Breton. distillation.
HYLEC. Voyei HYLÉ. HYPOGLOSSIS ou
HYLLUS, fils d'Hercule. BATRACHION. Rainet,
Foyel HILLUS. tumeur de grenouille, & le
HYMEN. Voy. HIMEN. remede qui guerit cette ma-
HYPECOON. Cumin ladie de même que l'as-
sauvage : d'autres préten- ,
prété du larynx.
dent que ce terme doit s'en- HYPOGLOTTIDES.
tendre d'une espece de pa- (Pilules) Ce sont des con-
vot cornu. Elancard. serves,des pilules qu'on laisse
HYPÉRION, pere du fondre sur la langue pour
Soleil, felon la Fable si- adoucir la toux.
,
philoso- HYPOPHÉON. VOYCI
gnifie le Mercure
phique pere de l'or ; car HYPECOON.
s
rien n'eu: plus subtil que le HYPOPHORES. Ulce-
mercure. Et Théja regardée res fistuleux.
comme la mere du Soleil, HYPOPYON. Œil pu-
doit s'entendre du soufre. rulent.
Olaus Borrichius. HYPOSPHAGMA. Œil
H YPERMNESTRE. meurtri.
L'une des filles de Danaiis, HYPOSTASE. Matière
fut la seule des cinquante qui de l'oeuvre au blanc.
ne iuivit pas les ordres de son HYPS1PHILE, fille de
pere, qui consistoient à tuer Thoas Roi de Lemnos, sau-
chacune son mari la pre- va la vie à son pere, contre
miere nuit de leurs noces. la ré101ution que les femmes
Hypermnestre épargna le de cette isle avoient prise de
sien nommé Lincée^qui dans tuer tous les hommes qui y
la suite fit mourir Danaiis. habitoient. Elle se sauva de
Yoye{ DANAUS. l'isle après que Jalon l'eut
HYPNOTICA. Médi- connue j & laissée enceinte.
camens soporifiques. Elle eut de lui deux enfans,
HYPOCHŒRIS. Lai- Thoas & Euneus. Licurgue
tron épineux. Roi de Thrace, reçut Hyp-
HYPOCLAPTIQUE. siphile chez lui, & la fit nour-
(Vase) Espece d'entonnoir rice de son sils Arche [nore.
.à séparer les huiles essentiel. Etant un jour dans un bois
avec son nourrisson, des des Fables Egyptiennes &.
Grecs extrêmement pressé Grecques dévoilées.
de la sois, la prierent de leur JANUS à deux visages,
donner quelques secours : signifie, selon les Alchymis-
elle le fit, & les conduisit à tes, la matiere de la pierre
une fontaine qui n'étoit pas philosophale, qu'ils nom-
loin de là. Son zéle fut si ment Rebis, comme faite &
grand, que pour aller plus composée de deux choses. Il
vite, elle laissa le petit Ar- font regner ce Janus avec
chemore seul sur l'herbe. Saturne, parce que cette
Elle s'amusà à raconter en matiere mise dans le vase
peu de mots son histoire aux prend d'abord la couleur
Grecs, & retourna où elle noire attribuée à Saturne.
avoit laissé le jeune Prince. Voyez une explication plus
Pendant ce tems-là un ser- étendue de Janus & de ses
pent lui avoit ôté la vie, 8c attributs dans le liv. 3. ch. 3.
il venoit d'expirer. Les Grecs & suiv. des Fables Egypt.
affligés de cette funeste aven- & Grecques dévoilées.
ture tuerent le serpent, firent JAPET, fils du Ciel &
à cet enfant de superbes fu- de la Terre, eut de la Nym-
nerailles & inflituerent des phe Asie Hesper Atlas
,
Jeux en son honneur, qui Epiméthée & ,
Prométhée. ,
devoient se célébrer dans la Voye? ATLAS. *
suite tous les trois ou tous JARDIN. Le Jardin des
les cinq ans. Ce sont ceux Philosophes est le vase qui
que l'on appella Jeux Né- contient la matiere du grand
méens. Voyez les Fables œuvre. Les couleurs sont les
Egypt. & Grecques dévoi- fleurs de ce Jardin, que le
lées liv. 4. ch. 8. & liv. 2. feu de la Nature, aidé du
,
ch. 1. feu artificiel, fait naître &
J. éclore. Le Dragon des Hes-
pérides veille à la porte du
J A, fille d'Atlas & sceur Jardin des Sages, dont il
de Maïa, mere de Mer- garde l'entrée. D'Espagnes
cure. Voyez MAÏA. donne ainsi la description de
JABORA. Mandragore. ce Jardin.
J IACCHOS. L'un des Lorsqu'on a trouvé le
noms de Bacchus. Voyez ce moyen d'ouvrir la porte du
qu'il signifie dans le liv. 3. Jardin des Philosophes, on
ch. 14. §. 2, 8c liv, 4, çb, 2. trouve dès l'entrée une fon-
taine d'eau très-lyrr.pide qui d antres dorées comme 14-j
,
sort de sept sources, & qui premiere. Vous trouverez
l'arrose tout entier. il faut y enluite de beaux lys, d'un
faire boire le Dragon par le blanc éclatant, & enfin l'im-
nombre magique de trois mortelle amaranthe d'une
fois sept, jusqu'à ce qu'il en belle couleur de pourpre.
soit tellement enyvré, qu'il Tout ce que nous venons de
dépouille ses vètemens. Mais rapporter d'après d'Espa-
on n'en viendra jamais à gnet, doit s'entendre de la
bout si Vénus porte - lu- seconde opération, que pres-
miere, Si. Diane cornue ne que tous les Philosophes ap-
nous sont propices & favo- pellent la premiere, parce
rables. On doit chercher qu'ils supposent qu'on a le
dans ce Jardin trois sortes mercure tout préparé. Cette
de fleurs, qu'il faut nécef- préparation est cependant ce
sairement y trouver pour qu'il y a de plus difficile
réussir. Tout auprès du ieuil
,
puisqu'ils l'ont appellée les
de la porte se voyent des travaux d'Hercule. Mais
violettes printemnieres, qui peu d'entr'eux en ont parlé,
arrosées par des petits rui(- parce que tout leur secret gît
seaux, formés par des lài- presque dans cette opéra-
gnées faites au fleuve doré, tion ; la seconde, qui est la
font prendre à ces violettes tormation du soufre lunifi-
une couleur brillante d'un que & solifique, est appel-
saphir foncé. Le soleil vous lée un ouvrage de femmes
servira de guide. Vous ne & un jeu d'enfans.
séparerez point ces fleurs de La fontaine que l'on trou-
leurs racines jusqu'à ce que ve a l'entrée du Jardin, est
vous eh composiez votre le mercure des Sages, qui
pierre, parce qu'elles don- sort des sept sources, parce
nent plus de suc & de tein- qu'il est le principe des sept
ture , lorsqu'elles sont fraî- métaux, & qu'il est formé
chement cueillies : alors vous par les sept planettes,quoi-'
les cueillerez d'une main sub- que le Soleil seul soit ap-
tile & ingénieuse : ce que pellé son pere, & la Lune
vous ferez tres-aisement, si seule sa mere. Le Dragon
votre mauvais destin ne s'y qu'on y fait boire, est la pu-
oppose : lorlque vous en au- tréfaction qui survient à la
rez cueilli une , la racine matiere, qu'ils ont appelle
vous en produira bientôt Dragon, à caisse de sa cou-
ku?
leur noire & de sa puan- Voyez les Fables Egypt. &.
teur. Ce Dragon quitte ses Grecques dévoilées, liv. 4.
i vêtemens, lorsque la cou- ch. 2. & 3.
leur grise succéde à la noire. JASO fille d'Esculape
Vous ne réussirez point si ,
& d'Epione,que quelques-
Vénus & Diane ne vous uns nomment Lampotie, eut
sont favorables c'est-à-dire,
s
pour sreres Machaon &. Po-
si, par le régime du feu
,
dalire & pour sœurs Hy-*
,
vous ne parvenez à blanchir giéa, Eglé & Panacéa. JaCa
la matiere qu'il appelle dans fut regardée comme Déesse
cet état de blancheur , le de la Médecine, aussi sori
regne de la Lune, auquel nom veut-il dire guérison,
succéde celui de Vénus, puis comme celui de Panacea si-
celui de Mars, enfin celui du gnifie Médecine Imiverselie.
Soleil. Vous ne léparerez Voyez les Fables Egypt. &.
point ces fleurs de leurs ra- Grecques dévoilées, liv. 3.
cines &c. c'est-à-dire, qu'il chap. 12. §. 2.
, JASON, selon la Fable;
ne. faut rien ôter du vaÍe,
alors vous les cueillerez d'u- étoit fils d'Eson & de Poly-
ne main subtile & ingénieu- mede fille d'Autolicus. Il eut
se ; non pas qu'il faille alors Créthée pour ayeul, Eole
ôter quoique ce soit de pour bisayeul, qui êtoit fils
l'œuf, ni même l'ouvrir ; de Jupiter. Eson avoit pour
mais faire succéder les cou- frere un nommé Pélias, sous
leurs les unes aux autres, au la tutelle duquel il mit Ja-
moyen du régime du feu. son ; mais la mere de celui-ci
Par ce moyen on aura d'a- le mit entre les mains de Chi-
bord les violettes de couleur ron pour y apprendre la Mé-
de saphir foncé, ensuite le decine. Etant devenu grand
lys, & enfin l'amaranthe, & bien instruit, il redeman-
ou la couleur de pourpre , da à Pélias le Royaume que
qui est l'indice de la perfec- son pere Eson lui avoit laisse
tion du loutre aurifique. en mourant. Pélias ne vou-
JASION, fils de Jupiter lut consentir à cette reflitu-,
& d'Electre, fille d'Atlas, tion, qu'à condition que Ja-
épousa Cybele dont il eut son iroit préalablement faire
,
,
un nommé Corybas. Cé-
fils
rès dont il fut très-aimé, lui
donna Plutus : & Jasion fut
la conquête de la Toison
d'or. Ce que Jason exécuta,
après s'être associé cinquante
enfin mis au rang des Dieux. braves compagnons presque
tous descendus des Dieux Jalon ne fut jamais Médecin
comme lui. Ayant donc pré- ou Chirurgien, puisqu'il n'a
paré tout ce qu'il crut né- jamais exiltéen réalité, mais
cessaire pour cette expédi- la Fable dit qu'il fut instruit
tion, Pallas lui conseilla la par Chiron , le même qui
construction & la forme de instruisit aussi Hercule &
la navire dont le mât sut Achille. Chiron lui apprit
fait d'un ,
chêne pris dans la donc l'expérience manuelle,
forêt de Dodone. Il aborda Médée la théorie nécessaire
d'abord à Lemnos pour se pour la perteftion de l'œu-
rendre Vulcain propice, puis vre. Jupiter un de les ancê-
à Marsias, à Cius, en Iberie, tres ; & Médée, femme de
à Bébrycie & vers lesSyrtes Jason étoit petite-fille du
de Lybie où ne pouvant Soleil ,&. de l'Océan, & fille
,
passer ses compagnons & d'Æéte dont les soeurs
,
lui porterent la navire Argo ,
étoient Circé l'Enchanteref-
sur leurs épaules pendant se, & Pasiphaé qui engen-
douze jours, & la remirent dra le Minotaure. La mere
en mer ; & après avoir vain- de Médée fut Idie, aussi En-
cu tous les obstacles quis'op- chanteresse, par où l'on peut
posoient à leur dessein, ils juger que cette parenté ne
arriverent enfin à Colchos, pouvoit pas mieux convenir
où par l'art de Médée ils qu'à Jason qui devoit être
, ,
vinrent à bout d'enlever la un grand Médecin , & un
Toison d'or. grand Scrutateur des cho-
Si peu que l'on veuille ies naturelles. Il se choisit
faire d'attention à cette hif- cinquante compagnons de
toire fabuleuse, & que l'on voyage, tous issus des Dieux.
soit instruit des mysteres de On en peut voir les noms
si
l'art Chymique, peu même dans l'histoire de la Fable.
que l'on ait lû les livres des La navire Argo fut construite
Auteurs qui en traitent, l'on des chênes de Dodone, qui
reconnoîtra aisément que donnoient des oracles. Cette
cette prétendue histoire n'est grosse & grande maÍfe fut
qu'une allégorie du grand portée par cinquante hom-
œuvre, comme on va le voir mes dans les déserts de la
par l'explication suivante. Lybie pendant douze jours;
Jason tire son étimologie Orphée son Pilote ne la gou-
du grec, & ne veut dire autre vernoit que par sa musique
fshole que l'.Art de guérir. &son chant ; enfin cette na-
Vire périt de vieillesse, ert- perfection & n'a presque
,
sevelit Jason sous ses débris, plus d'écueils à craindre.
& fut mile au rang des astres. Ceux qui desirent une ex...
Que veulent dire tous ces plication chymique plus clé-
lieux où aborda la navire? taillée trouveront de quoi
,
Pourquoi d'abord à Lemnos se satisfaire amplement dans
pour se rendre Vulcain fa- le chapitre i. du livre 2. des
vorable ? Pourquoi Euripyle Fables Egypt. & Grecques
donna-t-il de la terre en pré- dévoilées.
sent à Jason ? C'est qu'Euri- JASSA. Herbe de la Tri-
pyle étoit fils de Neptusie, nité.
que de l'eau on fait de la JAUNE D'CEUF. ( Sc.
terre, & que de cette terre Herm. ) Beaucoup de Chy-
il faut faire de l'eau ; c'est misses ont travaillé sur les
aussi de cette terre que Mé- jaunes d'eeufs comme sur la
dée augura bien de l'expédi- matiere des Sages, quoique
tion. Ce n'est pas aussi sans presque tous dilent ouverte-
raison quePhinée fut délivré ment que ce n'est point cela.
des Harpies par Calais & Leur jaune d'eeuf est leur
Zetès, tous deux fils d'Eole ; magistere au rouge.
puisque Basile Valentin dit IBERIS. Espece de cref-
dans sa sixiéme Clef, que son, ou de cardamine ou
deux vents doivent souffler, ,
lepidium, appellésisymbrium
l'un le vent d'orient, qu'il par Dioscoride.
appelle Vulturnus, & l'autre IBIGA. Chamaepytis.
le vent du midi, ou Notus. IBIS. Oiseau aquatique
\ Après que ces deux vents qu'on ne trouve que dans
auront celle, les Harpyes se- l'Egypte. Il ressemble à la
ront mises en fuite, c'est- cigogne, & il y en a de deux
dire les parties volatiles de- especes, l'une noire & l'au-
viendront fixes. tre blanche. Ils se nourrissent
Ils trouverent aussi sur leur de serpens de chenilles, de
,
route les deux rochers Cya- sauterelles. Les Egyptiens
nées, dont il faut éviter l'é- employerent la figure de cet
cueil au moyen d'une co- oiseau dans leurs hiérogly-
lombe ; cette colombe que phes, pour signifier en pre-
sigiiifie-t-elle autre chose que mier lieu une partie de la
la matiere parfaite au blanc } matiere du grand oeuvre ;
Ce qui marque infaillible- parce que l'Ibis' étant un
ment que l'oeuvre tend à sa grand destructeur de sers
pens, il devenoit le symbole Son poil est dur comme ce-
de cette partie volatile qui lui du loup, blanchâtre ou
dissout & volatilise la fixe, jaunâtre ; son museau est
assez souvent désignée par noir & ressemble à celui du
des serpens. Quelquefois cochon ; ses oreilles sont pe-
l'Ibis blanc indiquoit la ma- tites rondes ; ses dents & sa
,
tiere au blanc, & l'Ibis noir langue approchent de celles
la matiere en putréfaction. du chat ; ses jambes sont noi-
ICARE, fils de Dédale, res ; sa queue est longue
voulut se sauver de l'isle de grosse par le bout d'en haut.
Crète, où Minos le tenoit On trouve cet animal au
renfermé avec Dédale son bord du Nil en Egypte ; il
pere. Celui-ci fabriqua des est amphibie & connu sou$
,
ailes pour lui &. pour ion fils. les noms de Rat .d'Egypte
Ils prirent leur vol ; mais ou de Rat dinde. 11 se nour-
Icare n'ayant pas suivi les sa- rit de petits rats, de serpens,
ges conseils de son pere, qui de lézards, de limaçons, de
lui avoit recommandé de vo- grenouilles ; il ronge le ven-
ler toujours bas, s'éleva trop tre des crocodiles pendant
haut ; l'ardeur du soleil fon- qu'ils dorment, pour en man-
dit la cire dont ces ailes ger le foye & les intestins,
étoient formées , & Icare & casse aussi leurs oeufs.
tomba dans la mer, où il se Cet animal étoit autrefois
noya. Dédale & Icare sont en grande vénération chez
le symbole de la partie fixe les Egyptiens qui l'em-
du magistere qui se volati- ployoient dans , leurs hiéro-
,
lise. Dédale représente le glyphes dans le même seJ1i
premier soufre, d'où naît le que l'Ibis.
sécond qui après s'être su- IDA. Deux montagnes
,
b1imé au haut du vase re-
,Phi- ont porté ce nom, l'une en
tombe dans la mer des Phrygie l'autre dans l'isle
losophes. Le labyrinthe où ,
de Crète. C'est sur le mont
ils étoient renfermés est le Ida que Jupiter se reposoit
symbole de la matiere en pendant que les Dieux com-
putréfaction, comme on peut battoient entr'eux les uns
s
le voir expliqué dans l'article pour les Grecs contre les
Minotaure. Troyens, les autres pour les
ICHNEUMON. Animal Troyens contre les Grecs.
à quatre pieds, grand com- Voyez le liv. 3. ch. 4. & le
jnç uji chat ; mais plus long. ,
liv. 6. des Fables dévoilées.
I-
InA étoit aussi une des Eole, en 1 honneur de Me-
Nymphes qui nourrirent Ju- licerte. D'autres disent que
piter. C'est de là qu'il por- ce fut Thésée, & non Sity-
toit le nom d'Idoeus. Voyez. phe, qui les institua. Le sen-
JUPITER. timent le plus commun par-
IDTEA. ViÛorialis, ou mi les Mythologues, e{t que
Allium Alpinum. Thésée ne fit que les renou-
IDYIA, fille de l'Océan veller. Voyez le liv. 4. ch. 9.
& femme d'iEetès, fut mere des Fables Egypt. & Grecq.
d'Absyrthe & de Médée. dévoilées.
Voyez MÉDÉE. JEUX NÉMÉENS insti-
,
JESSEMIN. Jasmin pe- tués selon les uns, par Her-
, après qu'il délivré
tit arbrisseau. cule eut
, de Némée de Lion
JET D'ÉTOILES. la forêt ce
Voyez NOSTOCH. si célébre dans la Fable ; se-
JEU D'ENFANS. Les Ion d'autres, par Adraste &
Philosophes ont donné ce ceux qui l'accompagnoient
nom à l'ouvrage de la pierre, dans l'expédition de Thebes.
après la préparation du mer- Ils furent institués en l'hon-
cure , parce que la Nature neur d'Archemore, fils de
fait presque tout, & qu'il ne Lycurgue. Voyez le ch. 8.
faut qu'avoir soin d'entrete- du liv. 4. des Fables Egypt.
nir le tèu néanmoins selon & Grecques dévoilées.
,
certaines régies. Voye{Œu- JEUX OLYMPIQUES, les
VRE. plus célébres & peut-être les
JEUX. Sortes de specta- plus anciens de la Grece, fu-
cles que la Religion avoit rent institués par Hercule.
consacrés & qu'on donnoit Pausanias dit que quelques-
dans la
,
Grece dans les tems uns en attribuoient l'institu-
les plus reculés ; & qui pri- tion à Jupiter même, après
rent naissance dans les tems qu'il eut remporté la victoire
fabuleux. Aussi les suppose- sur les Titans ; qu'Apollon y
t-on pour la plûpart institués disputa & remporta le prix
par des Dieux ou des Héros de la course sur Mercure, &
de cetems-là,descendus des celui du pugilat sur Mars.
Dieux du Paganisme.'lEes Voyez le liv. 4. ch. 6. des
principaux étoient les sui- Fables Egypt. & Grecques
vans : dévoilées.
JEUX IsTHMIQUES insti- JEUX PYTHIQUES Oll,
tués par Sisyphe, fils du Dieu PYTl;ENS institués
, en
l'honneur d'Apollon, on ne ILIASTRE. Cahos, ou
sçait pas trop par qui, mais les trois principes sousre
t
sel & mercure des Philoso-
,
cependant en mémoire de
la défaite du serpent Python phes chymiques, réunis dans
par ce Dieu. Voyez le ch. 7. la miniere de laquelle ils les
du liv. 4. des Fables dév. extrayent. Ils ont aussi donné
11 y avoit une infinité d'au- ce nom à leur matiere en pu-
tres Jeux, mais ceux dont je tréfat'.Iion parce que ces
,
viens de parler sont connus trois principes y paroissent
de la plus haute antiquité. alors confondus.
Les Philosophes Herméti- ILLECH ou ILECH.
ques prétendent que ces Jeux V. CAHOS HYLÉ.
,
6l bien d'autres dont nous ILLECH CRUD. Mixte
ne faisons pas mention, fu- composé des trois principes,
rent institués en vûe du grand soufre sel & mercure, dont
, sublunaire &
ceuvre, & de ce qui se pasle tout être ma-
dans les opérations de cet tériel a été tait.
Art. Voyez les Fables dé- ILLEIAS. Premiere ma-
voilées citées ci-devant. tiere de tout.
JEUNESSE. Magistere ILLF.1DOS. Air élé-
des Philosophes partait au mentaire qui entretient la vie
rouge. de tout. On dit aussi llleidus.
IFFIDES. Céruse. ILLI ASTER, ILLI AS-
IGNÉ. Qui est du feu TES, ILLIADUM. VOYEI
,
qui participe du feu. Basile ILIASTRE ILLINCTUS OU
Valentin appelle pierre ignée , Look.
ECLEGMA.
ou de feu, la pierre qui ré- ILUS fils de Tros Roi
,
fulte des opérations qu'il rap- des Troyens & pere de
,
porte dans son Char Triom-i Laomedon, donna le nom
pliai de l'Antimoine. Les d'Ilion à la ville de Troye.
Pbilosophes Hermétiques Voyez les Fables Egypt. 8c
donnent souvent cette épi- Grecques dévoilées, liv.6.
thete à leur matiere fixe, IMBIBER. Cuire, digé-
leur soufre. rer la matiere de l'œuvre
IGNIS LEONIS. Feu Hermétique, la faire subli-
du soufre des Sages. mer en vapeurs de maniéré
IGNIS PRUINUS qu'elle retombe en especq
ADEPTUS. Quijitessence de pluie qui abreuve & im..
cîu vitriol re&ifiçe avec le bibe la terre philosophique
restée au fond du Yètè.
IMBIBITION en ter- le met dans un creuset sur
, Hermé-
mes de Philosophie un feu très-doux, & on 1' l'In-
tique est la même chose que bibe goutte à goutte avec son
,
distillation, & souvent aussi huile rouge jusqu'à ce que
la même que sublimation & tout fonde & coule sans fil-
cohobation. Elle se fait lors- mée. D'Espagnes dit qu'il ne
que la matiere enfermée faut point craindre que le
dans l'œuf se sublime & mercure s'évapore , parce
monte en forme de vapeurs que la terre, qui est très-fixe,
au haut du vase, où ne trou- le boit avec avidité. C'est
vant point d'issue, elle est alors que l'élixir a toute la
obligée de retomber sur elle- perfection dont il est suscep-
même jusqu'à ce que fixée, tible.
elle ne, circule plus. Les Philosophes nomment
IMBIBITIONS PHILOSO- aussi Imbibition les vapeurs
PHIQUES. On a donné ce qui montent au haut du vase
nom à la maniere d'humeéter pendant que la matiere cir-
la matiere des Philosophes, cule, parce que ces vapeurs
après qu'elle est devenue retombent gouttes à gouttes
soufre blanc ou soufre rouge, sur la terre qui reste au fond
pour la multiplier en quan- du vaisseau ou œuf philoso-
tité & en qualités. Ces im- phique. Il faut bien prendre
bibitions se font goutte à garde de ne pas se mépren-
goutte jusqu'à ce que la ma- dre dans les imbibitions, &
tiere n'ait plus sois. Quand ne pas les faire avec le blanc
on veut multiplier le soufre pour le rouge, ou avec le
blanc on'saic le même com- rouge pour le blanc.
,
me au rouge. IMBLEGI. Mitabolans.
Il y a encore une autre IMMERSION. Action
imbibition pour la perfeâion par laquelle on met un mé-
de l'élixir. Après avoir fait tal dans un dissolvant, pour
un amalgame avec trois par- qu'il s'y réduise en chaux.
ties de terre rouge ou fer- On le dit aussi de tout corps
t ment rouge pour la pierre mis dans un liquide, ou mêlé
solifique, le double d'eau & avec quelque poudre séche,
,
d'air pris ensemble, & que
cette matiere au moyen de
la digestion,est parvenue au
soit pour ôter à ce corps une
acrimonie nuisible, soit pour
ramollir son écorce trop du-
rouge parfait & diaphane, re , soit enfin pour en corro-
en en prend à volonté on der le superflu. Blancard*
a .
IMMONDICE DU leurs semences avec impé-
M 0 RT."(Sc. Herm.) Ma- tuosité ; elles s'embarrassent
tiere des Philosophes au dans les doigts, &' les salis-
noir. sent. C'est de là qu'on lui a
IM'PARTIBL
Chymistes
E.
Les
appellent leur
donné les noms d'Herbe im-
patiente & de Noli me tan-
,
mercure le seul impartible gere. M. Tournefort l'a ap-
connu- des Sages. Diflion. pellée Balfaminea lutea.
Herm. IMPREGNATION. Il
1MPASTATION. Lorf- n'y aura point d'impregna-
que la matiere tombe en pu- tion s'il n'y a point de con-
,
tréfa&ion dans l'œuf, & jonttion, dit Morien, c'est-
qu'elle est devenue noire, à-dire, que si l'on ne fait
elle s'est épaissie en consif- pas le mariage du mâle ôt
tence de poix noire coulan- la femelle, ou ce qui est la
te ; alors elle est comme de même chose, du fixe & du
la pâte, ou comme de la volatil, ils ne pourront agir
boue : ce qui a fait nommer l'un sur l'autre, & produire
cette opération Impaflation. un troisiéme corps qui par-
IMPATIENTE (Herbe). ticipera des deux. Cette im-
Espece de balsamine qui pregnation se fait dans le
pousse une tige à la hauteur tems que le volatil & le fixe
d'un pied & demi, tendre, sont dans une dissolution en-
tiue luisante, verte, vuide, tiere, parce qu'alors ils se
,
rameute. Ses feuilles sont pénétrent per minima, & se
rangées alternativement confondent, pour ainsi dire,
Semblables à celles de la , l'un dans l'autre ,'de maniere

mercuriale, mais un peu plus qu'après avoir-circulé, ils de-
grandes, dentelées ; les fleurs viennent inséparables..
' font jaunes, marquées de On dit aussi impregnation
jespoints rouges, comme cel- en Chymie, pour signifier la
es de la balsamine : elles communication des proprié-

font attachées à des pédi- tés d'un mixte faite à un au-
cules qui sortent des aisselles tre de quelque maniere qu'on
»
des feuiJles. Il leur (UCléde la faste. Par exemple, quand
• des fruits longs menus , on donne au tartre la vertu
,
noueux , d'un blanc verdâ- émétique de l'antimoine, ce
- tre, rayé de lignes vertes, qui le fait appeller Tartre
• Quand ils font mûrs , o<. flibié.
cfu'on les touche ils jettent INCENDIE. Les Philo-
> A

V1
fophes Hermétiques appel- le même mercure, dont on
lent Incendie le dégré du feu s'est servi dans la coniposi-
trop vif & trop violent don- tion de la pierre. Avec le
né à la matiere. Alors elle mercure rouge si la pierre a
se brûle, & ne peut plus ser- été poussée au rouge 8c
blanc ,
vir de rien. Fuis le tyran du le
avec mercure si on
monde, le fratricide qui cause ne l'a cuite qu'au blanc.
des incendies. D'Espagnes. - Les Philosophes ont donné
C'est-à-dire, qu'il faut con- le nom d'Incération à plu-
duire le feu extérieur avec sieurs opérations; mais l'in.
beaucoup de prudence il cèration proprement dite est,
,
l'appelle Fratricide, parce selon Philaléthe, celle qui se
qu'il éteint le feu intérieur de fait dans la multiplication en
la matiere ; & Tyran du mon- quantité, lorsque l'on mêle
de parce qu'il détruit tout de l'or avec l'élixir pour le
,
dans la Nature. L'impatience rendre fondant comme la
fait que bien des Artistes ne cire, & le déterminer plus
réussissent pas ; la vertu con- particulièrement au métalli-
traire est nécessaire au Phi- que. Ce mélange est pret-
losophe. Tous la recomman- qu'absolument nécessaire ;
dent & disent que la préci- car Riplée assure que sans lui
t vient du diable.
pitation bien des Artistes ont perdu
INCÉRATION. Action leur poudre de projection
,
par laquelle on met peu à parce qu'ils la projettoient
peu du mercure sur la ma- d'abord sur des métaux im-
tiere devenue soufre soit parfaits.
la multiplier, ,
soit INCESTE. (Sc. Herm.)
pour pour
rendre l'élixir parfait. Voye{ Les Philosophes disent que
IMBIBITION. le grand oeuvre se fait par
L'IncÙation rend la pierre l'incefle du frere & de la
philosophale fusible, fon- sœur. Les disciples de Py-
dante comme cire, aiguë thagore disent (Epître d'A-
pénétrante. Elle se fait par, rijlée, à la fin de la Tourbe
imbibition des choscs humi- des Philosophes') au Roi des
des sur la matiere pulvérisée ; côtes de la mer: Vos sujets
en réitérant plusieurs fois n'engendrent point, parce
cette imbibition qui se fait que vous conjoignez les mâ-
goûtes à goûtes, &: qu'il faut les avec les mâles ; & le Roi
dessécher autant de fois. Cet- dit ; Quelle chose est con-
te humidité n'est autre que venable à conjointe ? Arif-,
entre le feu &. l'eau, les corn. les corps jusques dans leurs
munique à ce dernier élé- plus petites parties. C'est
ment , celui-ci à la terre, qui pourquoi elle est esprit &
leur sert de matrice. Les po- corps, ou corps spiritualisé ;
res de la terre donnent à ces car pour réussir dans le ma-
influences la liberté de péné- gistere, il faut spiritualiser les
trer jusqu'au feu central, qui corps & corporifier les ef-
les repousse, & en les subli- prits, ou, ce qui est le même,
mant les renvoye par d'au- volatiliser le fixe & fixer le
tres pores jusqu'à la superfi- volatil. Tout cela se fait dans
cie, où le froid les condense une même opération après
en pierres, gravier, cailloux, la jonftion ou le mariage du
&c. si elles n'ont pas trouvé mâle &. de la femelle. Le
un soufre métallique qui les Dragon ailé de Flamel em-
ait accrochées en chemin. porte avec lui le Dragon sans
Celles qui poussent jusqu'à ailes, & celui-ci à son tour
la superficie, & qui y ren- ramene à terre le Dragon
contrent des semences végé- aîlé. Michel Majer a repré-
tales propres à se dévelop- senté cette opération dans ses
per, elles les fécondent, les Emblèmes par un nid d'oi-
ouvrent, & par leur aiman seau, d'où s'envole un petit,
naturel attirent de l'air des qu'un autre demeuré dans le
parties semblables, qui se nid retient. Le fixe ne se vo-
joignant à celles qui sont déjà latiliseroit jamais seul, & le
dans la terre, s'amassent peu volatil ne se fixeroit point par
à peu, & par l'action du feu lui-même.
élémentaire & la réaction du Le soufre philosophique
feu central font une espece donne l' ingrès à la pierre,
de circulation qui produit c'est son feu, dit d'Espagnes.
, Elle tjre sa teinture & sa fixité
tout dans les deux regnes
minéral & végétal. Voyez du ferment, & sa fusibilité
d'Espagnes Enchyrid. Phy... du mercure, qui est le me-
fica reflitutct. dium au moyen duquel se
INGRÈS. Propriété pé-
nétrante. Les Philosophes
fait l'union des teintures du
soufre & du ferment. Le sou-
'
çhymiques disent que leur fre est un enfant de l'art Her-
pierre çst entrante, tingente métique le ferment est fils
& pénétrante, ou qu'elle a ,
de la Nature. C'est pour cela
de Vingts ; c'est-à-dire que que les Philosophes disent
quoique corps, elle pénétre que leur matiere ne se trouva
point dans les boutiques des Beya d'Arislée, qui tue sort
Droguistes,ni dans les au- frere & mari Gabertin, &
tres; & que Marie dit, l'un ce même Gabertin qui ref-
s'achete & l'autre se fait ; suscite dans son fils plus
, n'é.
beau & plus parfait qu'il
parce qu'elle parle de la con-
fection de l'élixir, & non de toit auparavant. La femelle
celle du sousre qu'elle sup- est le volatil, & le mâle est
pose fait. L'ingrès s'entend le fixe. Le Dictionnaire Her.
de la faculté pénétrante de métique & les autres Lexi-
la poudre pour la transmu- cographes d'après lui, disent
tation. mal-à-propos que l'ingrofsa-
INGRESSION. A&ion tion est la même chose que
par laquelle les matieres se la conversion des élémens *

mêlent de maniere à ne pou- bas & grossiers en ceux qui


voir plus être séparées. La sont hauts & légers ; car
putréfaction opere ce mê- quoique Fingroffation se fasse
lange dans le tems que la dans le tems que le fixe se
dissolution est parfaite & volatilise, la conversion des
la , élémens est encore autre
que matiere est au noir.
Les Auteurs du Dictionnaire chose. C'est, selon Aristote
de Trévoux & de l'Encyclo- le Chymiste & tous les Phi-
pédie ignoroient ce que c'est losophes, la conversion de
qi\\ingre(Jion quand ils l'ont la terre en eau, de l'eau en'
confondu avec ingrès. air, de l'air en feu, & du'
lN GROS SATION. tout en terre, sélon ce qui
Action par laquelle le volatil est dit : Vous êtes terre 6*
& le fixe de la matiere des , Et
vous retournerez en terre.
Sages se mêlent intimement, Hermès dans la Table d'E-
après avoir long-tems com- meraude : Sa puissance sera,
battu ensemble. La femelle, parfaite ,Jî elle est réduite etk
dit d'Espagnes, prend d'a- terre.

bord le dessus du mâle, & INHUMATION. (Se.


le domine de maniere à le Herm. ) C'est à peu près la
changer dans sa propre na- même chose qu'Humation
y
ture; elle ne le quitte point dont voyez l'article. Quel-
qu'elle ne soit devenue grof- ques-uns cependant l'enten-
se. Alors le mâle reprend dent du tems de la putréfac-
vigueur, & gagne le dessus tion ; parce qu'alors, sélon
à ion tour. Il la domine & la d'Espagnes l'esp.rit est com-
rend semblable à lui. C'çft me mort & casevell d^ns 1»
terre. C'est ce que les Phi- INSPIRER. Joindre
losophes appellent Tête du rame à son corps, ou blan-
corbeau, régne de Saturne, chir la matiere, ce qui se fait
Dragon Babylonien , &c. avec une seule matiere dans
c'est-à-dire la matiere en un seul vase, sans y toucher
putréfaB:ion, ou le noir très- de la main.
noir. Ils l'ont nommé Inhu- INSPISSATION. Opé-
mation parce que la ma- ration qui suit celle de la dif-
,
tiere putréfiée a l'odeur des solution des corps, & qui
corps morts, que le noir re- cependant n'est en effet que
présente le deuil, & le séjour la même puisque le corps
,
ténébreux du tombeau où les ne se dissout ou ne se spiri-
corps se pourrifl'ent, & que tualise point, que l'esprit ne
la matiere Hi: fermée dans se corporifie. L'inspiffation
un vase scellé. se fait par un feu du second
INO fille de Cadmus & degré. On remarquera à ce
,
d'Hermione ou d'Harmonie, sujet que quand les Philoso-
épousa Athamas après qu'il phes parlent des degrés de
eut répudié Néphélé. Elle leur feu qu'il faut administrer
eut de très-mauvaises façons à leur matiere, ils n'enten-
pour les enfans de Néphélé, dent pas qu'il faille augmen-
ce qui fit entrer Athamas ter ou diminuer le feu com-
dans une fureur si violente me le font les Chymistes
qu'il arracha d'entre les bras vulgaires dans leurs four-
d'Ino un de ses enfans, & le neaux, au moyen des régif-
fit périr en le brisant contre tres ou des soufflets ou
d'une, plus grande quantité
,
une pierre. Ino saisie de peur,
s'enfuit-avec son fils Meli- de charbons ; mais qu'il faut
certe, &se précipita dans la augmenter le feu secret ou
mer avec lui.' Neptune les de la matiere , par une di-
reçut, & mit Ino au rang des gestion ; à mesure que la ma-
Déessès marines, sous le nom tiere devient plus fixe, son
de Leucothoé, & Melicerte feu augmente par degrés, &
au nombre des Dieux après ces degrés se mesurent par
l'avoir nommé Palémon. les couleurs qu'elle prend.
Voyez le liv. 4. ch. 9. des INTERMEDE. Troi-
Fables Egypt. & Grecques siéme matiere que l'on ajoute
dévoilées. à deux autres dans' les opé-
INSIPIDE. Magistere au rations chymiques, ou mé-
blanc. chaniques, soit peur les réu-
nir soit pour les séparer, forme. Ovide dit qu'elle
,
foit enfin pour les mettre en épousa dans la suite Osiris
action. Les sels différens en- Roi du pays, &. qu'après-sa
tr'eux, ne se joignent jamais mort elle y fut adorée sous
si bien que par un intermede le nom d'Ilis. Voyez les Fa-
terreux. Mém. de lacad. de bles Egypt. & Grecq. dé-
tyo2. page 48. voilées, liv. ié ch. 4. liv. 3*
Les Philosophes donnent chap. 4.
le nom d'intermede à leur JOBATE, Roi de Ly-
tnercure, & l'appellent aussi cie, reçut Bellerophon chez
philtre ou breuvage d'amour, lui, &. l'envoya combattre
lien & moyen propre à join- la Chymere. Après avoir
dre les teintures inséparable- éprouvé sa probité & son
ment. courage, il lui donna sa fille
INTUBUM & INTU- Philonoé en mariage. Voye£
BUS. Endive espece de BELLEROPHON.
chicorée.
, JOCASTE, fille de
IO, fille du fleuve Ina- Créon Roi de Thebes, épou-
que. Jupiter en étant devenu sa Laïus & en eut GEdipe,
amoureux , la changea en qui dans la suite tua son pere,
vache pour tromper la ja- & épousa sa mere Jocaste
lousse de, Junon. Cette Déef- sans la connoître, parce que
se trop clairvoyante a voit si Créon l'avoit promise à celui
bien éclairé les pas de Jupi- qui devineroit l'énigme pro-
ter qu'elle découvrit ses allu- posée par Sphinx. Œdipe en
tes , & lui demanda cette eut deux garçons & deux
vache. Après qu'elle l'eut filles. Mais ayant reconnu
obtenue, elle la mit sous la son erreur, & découvert le
garde d'Argus, qui avoit cent mystere de sa naissance, son
yeux. Jupiter donna ordre à parricide & son inceste, il se
Mercure de se défaire d'Ar- creva les yeux, & Jocasse se
gus. Mercure exécuta sa fit mourir de désespoir.
commission ; mais Junon ir- Toute cette fable ne signi-
ritée envoya contre Io des fie autre chose que l'inceste
,
thaons qui la piquerent sans dont parlent si souvent les
relâche. Pour s'en débarraf- Philosophes dans leurs ou-
ser Io se jetta dans la mers vrages. On y voit également
qu'elle traversa à la nage, & des parricides & tous ces
fut aborder en Egypte, où crimes ,
prétendus de la Fable
Jupiter lui rendit sa premier; se trouvent expliqués chy-
iniquement dans les Fables ne sont pas les mêmes que
Egypt. & Grecq. dévoilées, les jours ordinaires. Leur an-
liv. 3. ch. 14. §. 4. liv. 4. née selon Pline est d'un
chap. 4. & dans une infinité
, ,
mois seulement, quelques-
d'autres endroits. uns disent que c'est d'un mois
JOINDRE. Assembler, commun, d'autres diÍènt d'un
mêler réunir une chose à mois lunaire, d'autres d'un
, mois à la maniere de comp-
une autre. V. INSPIRER.
IOLAS, fils d'Iphiclus & ter des anciens Egyptiens.
neveu d'Hercule 3 qu'il ac- La preuve que leur année
compagna dans le tems que n'est pas l'année commune,
ce Héros combattit l'Hydre c'est qu'ils'expliquent la du-
de Lerne. Iolas avoit du feu, rée des voyages d'Isis & de
avec lequel il brûloit les blef- Bacchus, & celle du tems
sures qu'Hercule faisoit à qu'il falloit aux vaisseaux de
l'Hydre, pour empêcher que Salomon pour aller chercher
les têtes qui renaifloient aux & rapporter l'or d'Ophir,
mêmes endroits ne pullulas- comme d'une même durée,
sent de nouveau. Voyez les quoique les premiers em-
Fables Egypt. & Grecques, ployoient douze ans pour
liv. 5. ch. 4. chaque voyage, & les vaif-
IOLÉ, fille d'Euryte Roi seaux de Salomon n'étoient
d'CEcalie, fut promise en ma- absens que trois ans. Michel
riage à Hercule, qui en étoit Mayer dans son livre Arca-
devenu amoureux. Euryte na ArcaniJJîma, dit que qui
la lui ayant ensuite refusée, sçait combiner & réduire à
Hercule tua Euryte, & en- la même durée ces différens
leva Iolé. Voyez EURYTE. laps de tems, sçait compter
IO S. Toutes sortes de à la maniere des Philosophes
venins. Rullandus. Hermétiques.
los est aussi le nom d'une Leurs saisons ne s'enten-
isle de la mer Egée, l'une dent pas non plus de nos sai-
des Sporades, près de l'isle sons ordinaires. Les leurs se
de Candie. Elle devint fort passent dans le vase philo-
célebre par la tradition qui sophique. Ils commencent
y assignoit le tombeau d'Ho- leur opération en hiver & la.
mere. Pline, liv. 4. ch, 12. finissent en automne. Mais
JOUR. Les jours des leur hiver est le tems de la
Chymistes Hermétiques se putréfaction ou la rnatiere
,
comptent différemment & au noir ; parce qu'elle eii
alors comme dans un état de tous les Philosophes disènt-n
mort, & qu'elle se dispose à que c'est le tems de la joye ,
la génération à peu près
y
parce qu'ils voyent Diane)
çomme fait la Nature pen- toute nue, & qu'ils ont évité 3
dant les frimats & les gla- tous les écueils de la mer.,
çons. Leur printems est le Le Code de vérité dit : Blan-
régne de Jupiter,ou lorsque chiflez le laton, & déchirez
la matiere se dépouille de la vos livres ; ils vous sont inu-
couleur noire, qu'ils appel- tiles alors, ils ne vous cau-
lent tête de Corbeau écaille seroient que de l'embarras
>
du vieil Dragon, &c. Leur des doutes, des inquiétudes,
,
été est le tems de la blan- & vous ne devez avoir que
cheur ou le régne de la de la joye. C'est que lorsque
Lune ;, & leur automne est la matiere est au blanc, il
le tems de la rubification ou faut être mal-adroit pour ne
de la perfeélion de l'élixir; pas réussir à la conduire au
parce que dé même que l'aur rouge parfait, puisque tout le.
tomne est le tems de cueillir volatil est alors fixé de ma-
les fruits la perfedion de niere à pouvoir souffrir le feu
,
l'élixir est celui où l'Artisse le plus actif &. le plus vio-
jouit des fruits de ses trar lent.
vaux. IPHIANASSE. Foyet
JOURDAIN, (Science IpHIGÉNIE.
Herm. ) est un nom que les IPHICLUS, fils d'Alc.
Philosophes ont donné à leur mene & d'Amphytrion
,
mercure dissolvant ; parce frere jumeau d'Hercule, né
que ce mercure doit laver d'Alcmene & de Jupiter M
lept fois le corps dissoluble doit s'entendre , selon les
pour le purifier, comme l'E- Philosophes Spagy riques, de
criture rapporte que Naha- l'humeur aqueuse qui se trou-
man se lava sept fois dans les ve toujours mêlée avec le
eaux du Jourdain pour être mercure représenté par Her-
guéri de la lépre. cule. Il faut séparer cette hu-
JOYE DES PHILOSO- meur aqueuse du mercure
PHES. Lorsque la pierre ou quand on veut le mettre en,
la matiere des Philosophes usage.
est parvenue au blanc par- Hésiode parle d'un Iphi-
fait, qui est leur or blanc, clus qui étoit si léger à la
leur soufre blanc, l'Eudica course qu'il alloit sur les
de Morien, leur çigne, alors eaux comme , sur terre, &
qu'il
qu'il marchoit sùr les épies CIDOS. Barbe de bouc.
ce bleds sans les faire pan- IPPIA. Surnom de Mi-
cher. Ce qui est dit pour nerve.
tnarquer la grande volatilité IRIO ouIRION. Vêlar,
de l'eau mercurielle des Phi- Tortelle , Erysimum.
losophes. IRIS, fille de Thaumat
IPCACIDOS. Plante & d'Eteâra, & soeur des
appellée Barbe-de-bouc. Harpyes sélon Hésiode.
IPHIGÉNIE, fille d'A- ,
étoit filie de l'O-
Ele&ra
gamemnon & de Clytem- céan & Thaumas fils de
, & de la Terre. Iris
nestre, fut désignée pour être Pontus
sacrifiée à Diane anti d'àp- etoit la Messagere de Junon,
s
passer lé courroux de cette comme Mercure fut telui de
Déesse irritée contre les Jupiter, l'Un & l'autre por-
Grecs qui allaierit faire lé toient sur la terre les ordres
siége deTroye, parce qu'A- de ces Divinités. Elle étoit
gamemrion avoit tué un cerf vêtue d'une robe de diffé-
qui lui étoit consacré, elle rentes couleurs, & ne quit-
excitoit des tempêtes perpé- toit presque jamais Junon ;
tuelles. L'oracle décida que & Apollonius de Rhodes
Diane île seroit appaisée que nous apprend .1l'elle ren-.
par le sang de celui qui avoit voya à Thétis. Quelquefois,
tué le cerf. Il fut résolu de mais rarement, Jupiter l'em-
sacrifier Iphigénie. Diane ploya. Homere en donne
émue de pitié\enleva Iphi- plus d'un exemple. L'em-
génie de dessus l'autel, &. y ploi le plus important d'Iris
substitua une biche. Elle étoit d'aller couper le che-
transporta Iphigénie datis la veu fatal des femmes qui al-
Tauride, où elle fut Prê- loient mourir, & de délivrer
tresse de la Déésse. Oreste
leurs ames de leurs corps,
coffcme Mercure le faisoit à
y étant venu pour se purger
l'égard des hommes.
de son parricide, Iphigénie
Les Philosophes Hermé-
qui étoit sa soeur, le reconnut,
tiques donnent parsimilitude
lui sauva la vie, & s'enfuit
le nom d'Iris à leur matiere %
avec lui, emportant la statue
quand après la putréfaction
de la Déesse. Voyez les Fa-
elle prend les couleurs de
bles Egyptiennes & Grec-
l'arc-en-ciel. Ils prétendent
ques dévoilées, liv. 3. chap.
I4ip§ÔACIDOS que tout ce que la Fable a
ouIPCA. imaginé sur les emplois d'Iris
auprès de Junon, doivent mysteres d'Isis. C'est une
s'entendre de ce qui se passe grande plaque de cuivre gra-
dans le vase Hermétique : vée au premier burin. Sur ce
que délivrer les ames dés fond de cuivre ou de bronze
corps des femmes, c'est pré- étoit un émail noir, entre-
cisément sublimer la partie mêlé avec art de petites ban.
volatile de la matiere qui des d'argent. Lorsqu'en 152S
demeure au fond ; ce qui se le Connétable de Bourbon
fait à point nommé dans le prit la ville de Rome un
,
tems que les couleurs de l'I- Soldat qui s'en étoit saisi dans
ris sa manifestent sur cette le pillage, la vendit à un Ser-
matiere;qu'Iris par ce moyen rurier. Elle passa de-là dans
devient en effet la Messageres les mains du Cardinal Bem-
de Junon, parce que Junon. bo, & puis au Duc de Man-
est prise pour l'humidité va- toue , qui heureusement la
poreuse de l'air renfermé. fit' graver dans toute sa gran-
dans le vase, & qui occupe, deur & avec beaucoup
,
tout le vuide qu'y laisse la d'exactitude, par un nommé
matiere. La généalogie d'I- Enée Vico de Parme,; car
ris l'indique asiez, puisqu'on l'original s'est perdu. Je n'en
la dit pitite-fille de Pontus donnerai pas ici la descrip-
& de la Terre, c'est-à-dire, tion ; ceux qui seront curieux
de la mer ou eau mercu- de la voir, la trouveront dans
rielle, & de la terre philo-'' l'ouvrage de Pignorius in-
sophique. ,
1 titulé : Mensa Ifiaca qui , fut
;
ISCHŒMON. Especeij imprimé à Amsterdam 3
en
de gramen, auquel on a sans,, 1669. Le P. Kirker en a parlé
doute donné ce nom, de cç^ dans son (Edipus Ægyptia-
qu'il est propre à arrêter lç^f cus. Il a cru y appercevoir " L*il

hémorragies. (
les mysteres les plus cachés
1 S C H A S. Figue sé- de la Théologie Egyptien-
che. ne , & est entré dans un très-
ISIAQUE. Table Isia- grand détail à ce sujet. Pi-
que. Monument de l'Anti- gnorius semble n'avoir eu
quité oii l'on trouve Isis, pour objet que la description
,
OsiriSj & presque tous les méchanique de cette Table.
Dieux de l'Egypte avec On en trouve aussi la repré-
leurs symboles. On , lui a sensation dans l'Antiquité
donné le nom iïljiaque expliquée de D. Bernard de
j>iirce quelle renferme les Montfaucon, & dans le Re-
cueil <TAntiquités de M. le du Paganisme, mais honorée
Comte de Caylus. sous des noms différens. Cé-
Tout y par oît mystérieux res , Junon , la Lune, la
& énigmatique, suivant le Terre, Proserpine, Thetis,
génie des Egyptiens ; & il la Mere des Dieux ou Cy-
faudroit un ouvrage entier bele Vénus Diane, Hé-
,Rhamnusia,
,
pour en donner une expli- cate, &c. la Na-
cation suivie & détaillée. Il ture même n'étoient qu'une
sera plus aisé d'en trouver le même chose avec Isis. Ce
dénouement en puisant ces qui lui fit donner le nom de
explications dans la Philo- M.rionyme, ou la Détsse à
sophie Hermétique, qui étoit mille noms. Aussi les Philo-
proprement celle des Egyp- sophes Hermétiques d'après
tiens ; puisqu'Isis, Osiris & Hermès, qui avoit donné ce
les autres Dieux du pays nom Isis, n'entendoient au-
n'étoient que des Dieux Her- tre chose par cette Déesse,
métiques comme il est aisé
, que la partie volatile, hu-
de s'en convaincre par les mide froide, patiente & fe-
,
melle de l'art Hermétique
preuves rapportées dans le
Traité des Fables Egypt. &. ou Sacerdotal, comme on
Grecques dévoilées, liv. i. peut le voir clairement au
& liv. 4. livre 1. des Fables Egypt.
ISIR. L'Auteur du Dic- & Grecq. dévoilées, ch. 1.
tionnaire Hermétique dit que z. 3. & 4.
les Philosophes entendent ISTHMIQUES ( Jeux).
par ce terme l'élixir au blanc, V. JEUX ISTHMIQUES.
& que les Sages le nomment ITERATION. Opéra-
ainsi lorsqu'on veut le multi- tion de la médecine du troi-
plier; mais je crois que les siéme ordre, ou de l'ordre
Philosophes se servent de ce supérieur, que l'on appelle
nom pour signifier la même communément la multiplia
chose que ce qu'ils expri- cation.
ment par Isis, dont voyez JUGEMENT. Raymond
l'article. Lulle a donné ce nom à la
ISIS étoit une des princi- projeâion de la poudre Her-
pales Déesses de l'Egypte & métique sur les métaux im-
de beaucoup d'autres pays. parfaits ; parce que c'est dans
Beaucoup d'Auteurs l'ont cette occasion oti l'artiste est
regardée & avec raison jugé sur les opérations ; &
, Déesse ,
comme la universelle que par la réussite ou non
réussite, il juge s'il a bien ou grands & riches royaumes
mal opéré, &. qu'il est alors pour se la faire adjuger : ces
récompensé suivant ses œu- belles propositions ne lui fi-
vres. rent pas la même impression
JUGES. Les Poëtes ont que les promesses de Vénus ,
feint que Pluton avoit établi à laquelle il l'adjugea. Elle
pour Juges des Enfers son conçut de là une haine im-
empire Eaque, Minos & placable contre lesTroyens,
Rhadamante., Voyez leurs & engagea la guerre qui fit
articles. périr Paris & la ville de
JUNON, fille de Saturne Troye. Toute cette fillion
& d'Ops , épousa Jupiter se trouve expliquée dans le
son propre frere jumeau. chapitre 5. du liv. 3. des
Elle fut nourrie par les Nym- Fables Egypt. & Grecques
phes, filles de l'Océan. Ju- dévoilées.
piter avant de l'épouser la JUNONIS ROSA. Les
trompa sous la forme du anciens Poëtes ont feint que
,
coucou. Elle devint mere de Junon ayant répandu de ion
Mars, d'Argé, d'Illithye & lait sur la terre, il en sortit
d'Hébé. Elle eut aussi Vul- la plante connue sous le nom
cain, mais sans avoir eu af- de Lys. Ce même lait ré-
faire à aucun homme. Elle pandu dans le ciel y forma
fit toujours un fort mauvais aussi cette multitude d'étoi-
ménage avec Jupiter, qui à llis, qui composent la voye
la vérité lui fournissoit sans lactée, comme on peut le
cesse des sujets de jalousie, voir dans le ch. 1. du liv. 5.
par la quantité de Nymphes des Fables Egyptiennes &.
avec lesquelles il s'amusoit. Grecques dévoilées.
Jupiter perdit un jour pa- JUPITER, pere des
tience & irrité des mau- Dieux & des hommes, com-
,
vasses façons de Junon il
, me l'appellent les Poëtes,
la suspendit avec une chaîne manqua de périr dès sa naif-
d'or, & lui attacha un en- sance. Saturne son pere
clume de fer à chaque pied. avoit fait un traité avec son
Les Dieux & Déesses inter- frere Titan, par lequel il
céderent pour elle, & Ju- s'étoit obligé à faire périr
piter se laissà fléchir. Elle tous les enfans mâles qui lui
fut une des trois Déesses qui naîtroient ; & pour observer
disputerent la pomme d'or ; ce traité Saturne dévoroit ses
«lie promettoit à Paris de ,enâns., à mefijre qu'ils ve-
'•
noient au monde. Rhee son dans le Tartare. Ainsi pof-
épouse le trompa quand il lelTeur tranquille de l'Uni-
fut question de Jupiter. Sitôt vers, il en fit le partage avec
qu'il fut né, elle enveloppa ses deux freres Neptune &
un caillou dans des langes, Pluton ; il donna les eaux ÔC
& le présenta à Saturne, qui la mer à Neptune, les enfers
ne soupçonnant point de su- à Pluton &. se réserva le
percherie, avala le caillou ; ciel & la ,terre.
mais comme il se trouva de Il soutint une seconde
trop dure digestion, il le vo- guerre contre les Géans,
mit. qu'il foudroya tous, & dé-
Ce n'étoit pas assez d'a- livra par là tous les habitans
voir ainsi trompé Saturne, il de l'Olympe des craintes &
falloit soustraire Jupiter à sa des frayeurs que ces fils de
vue , & aux attentions cu- la Terre leur avoient impri-
rieuses des Titans. Rhée mées. Ce Dieu bienfaisant
pour cet effet le fit porter voulut alors mériter le titre
chez les Corybantes, qui glorieux de pere des Dieux
faisoient retentir sans cesse le & des hommes qu'on lui
son bruyant de plusieurs ins- donna dans la suite ; il com-
trumens d'airain, pour em- mença à tromper s.'\ propre
pêcher qu'on entendît ses sœur jumelle, & pour cela
cris. A ce bruit les mouches il se changea en coucou, &
à miel accoururent, & four- feignant d'être poursuivi par
nirent tout ce qui dépendoit un oiseau de proie, il se ré-
d'elles pour la nourriture de fugia entre les bras de Ju-
cet enfant. Les Nymphes, non, qui le cacha dans sou
les Nayades, une chevre sein. Jupiter saisit l'occasion
même, tout s'empresToit en- favorable, reprit sa premiere
fin de contribuet à sa conser- forme, & ne trouva pas Ju-
vation. non rebelle. Il l'épousa dans-
Quand Jupiter fut devenu la suite.
grand, & qu'il eut appris que L'humeur amoureuse da
Saturne & les Titans avoient Jupiter ne lui permit pas de
conspiré sa perte dès sa nais- s'en tenir à cette épouse. Il
sance même, il chercha tous prit tous les moyens imagi-
les moyens de s'en venger. nables de satisfaire sa passion
Il leur fit la guerre; & les pour les femmes ; ce qui .

ayant vaincus, il mutila son brouilla les époux plus d'une?


pere, & précipita les Titans fois, & leur fit faire un très-, t
mauvais ménage. Soit pour rent cependant toujoursdans
ne pas irriter la jalousie de les fables qu'ils imaginerent
Junon, soit pour venir plus au sujet de ce Dieu, à l'objet
facilement à bout de Ces qu'avoient eu en vûe les Phi-
desseins amoureux, Jupiter losophes de l'Egypte, lors-
prit mille formes différentes qu'ils inventerent celles de
quand il voulut avoir affaire leur Jupiter. Cet objet caché
avec les beautés humaines. à presque tous les Mytholo-
Il se présenta à elles tantôt gues , se trouve éclairci avec
sous la forme d'un cygne, les fixions auxquelles il a
tantôt sous celle d'un tau- donné lieu, dans le 3e liv.
reau, puis sous celles d'un chap. 4. & suiv. des Fables
satyre, de feu, de pluye Egyptiennes & Grecques
d'or, & d'une infinité d'au- devoilées.
tres manieres ; Sémélé fut la JUPITER. Les Chymifies
seule qui pour son malheur donnent ce nom au métal
le reçut avec toute sa gloire que nous appellons commu-
& sa majesté. On trouve ces nément Etain; mais les Al-
différentes métamorpheses chymistes entendent souvent
dans le quatorziéme livre de autre chose, comme dans
l'Iliade d'Homere, & dans l'explication qu'ils donnent
le sixiéme des Métamorpho- de la fable d'Amphytrion &
ses d'Ovide. d'Alcmene, où Jupiter est
De toutes ces visites na- pris pour cette chaleur céleste
quirent une infinité d'enfans, & ce feu inné qui est la pre-
q ji devinrent tous des Dieux miere source, & comme la
ou des Héros, tels que Bac- cause efficiente des métaux ;
chus Esculape Callor c'est pourquoi ils disent que
,
Pollux, Thésée, , Persée &3 le mercure, qui est leur pre-
tant d'autres. Les Egyptiens mier & principal agent du
qui le mettoient au nombre grand oeuvre est représenté
de leurs plus grands Dieux, sous le nom ,d'Hercule, en-
ne lui donnoient pas un si gendré d'Alcmene & de Ju-
grand nombre de descen- piter, parce qu'Alcmene est
dans ; les Grecs qui avoient pris pour le symbole de la
empruntés ce Dieu desEgyp- matiere terrestre & séche,
tiens, lui en adjugèrent sui- qui est comme la matrice de
vant leur fantaisie ; mais les l'humidité métallique sur la-
plus anciens de leurs Philo- quelle agit Jupiter.
sophçs Poètes se conJofme- JUPITER EN PLUYE
D'OR. (Sc. Herm.) Voye- tous les métaux sur lequel
DANAÉ. agit le feu de la Nature pour
JUPITER converti en ai-' les former; la Fable dit que
gle, & qui enleve Ganime- ' Mercure étoit fils & ambas-
de, ne lignifie autre chose sadeur de Jupiter. Jupiter a
que la purification de la ma-' le ciel pour sa demeure or-
tiere par la sublimation phi- dinaire, & la terre pour le
losophique. lieu de les plaisirs ; c'est que
L'Auteur du Di&ionnaire cette chaleur de 'la Nature
de Trevoux n'avoit guéres semble venir du ciel, &
lû les Auteurs qui traitent de qu'elle lui est communiquée
la pierre philosophale ou en partie par le Soleil. Si les
,
du grand art, quand il dit Philosophes disent que Jupi-
que les Philosophes appel- ter a choisi la terre pour le
lent Jupiter leur or phi- lieu de ses plaisirs, c'est que
losophique. Ils disent par- la terre est la matrice dans
tout que leur mercure a le laquelle s'enfantent tous les
Soleil pour pere, & la Lune êtres sublunaires des trois
pour mere. Ils regardent Ju- regnes, par l'activité géné-
piter comme le pere & le rative de cette chaleur na-
maître des Dieux, non pas turelle dénommée Jupiter
parce que l'or est le plus par- par les Anciens , qui ont.
fait des métaux & qu'ils donné à la Terre différens
,
appellent leur or Jupiter ; noms, tels que Cerès, Da-
mais parce que Jupiter, se- naë ", Sémélé, &c. dont voy.
Ion eux, n'est autre chose les articles. ^
?'

que la chaleur générative & JUSSA ou JUISA."


innée des corps, au moyen Gyps, plâtre.
"de laquelle les métaux se for- IXIA. Espece de char-
ment dans la terre; c'est dans don, appellé Carline. Il y
ce sens que la Fable dit, que en a de deux sortes, l'une
Jupiter est pere d'Apollon que l'on appelle Caméléon,
& de Diane, de Mars, de^ blanc, qui est le plus estimé '
Vénus, de Mercure, &c.' l'autre Caméléon noir. ,
parce que sous le nom d'A- IXION étoit fils de"
pollon ou du Soleil, les Chy- Phlégias ; d'Antion, suivant
misses entendent l'or, sous Diodore de Sicile, quelques-
celui de Diane ou la Luner uns le nomment jÈtion. Il
l'argent, &c. & comme le; épousa Dia .ou Clia, nlle
mercure est le principe de d'Eionée ou Deionée, dont
il eut PyrithoUs. Il se brouil- d'autres. Les Centaures prît,
la avec son beau-pere, pour rent naissance de ce phan-
n'avoir pas voulu donner à tôme, & Jupiter se contenta
sa fille ce dont ils étoient pour lors de chasser Ixion de
convenus. Ixion le fit périr la cour céleste. Mais ce té-
:rnisérablern'ent, & n'ayant méraire n'en devint pas plus
pu trouver personne qui VQU- sage ; il Ósa se vanter d'avoir
lût l'absoudre de çf crimç, deshonoré le maître des
& en faire l'expiation , il Dieux, qui pqur le punir de
eut recours à Jupiter. Cç; son Indolence , le précipita
Dieu en eut pitié, le reçut' d'un coup de foudre dans le
dans le ciel, &. lui permit Tartare où Mercure eut
même de manger à la ,
table commission de l'attacher 4
des Dieux, Cç bienfait si*, une roue environnée de ser-
gnalé nç servit qu'à en faire pens, qui devoit tourner san$
" un ingrat, & un téméraire, relâche.
Ixion frappé des charmes dç', Les Philosophes Hermé-
Junon, eut l'inrolence dç la tiques interprètent cette fa-
Solliciter à satisfaire sa paf- ble des Souffleurs '&- autres
sion. Cette sévçre Déesse Artistes ignorans, qui veu-
offensée d'une telle téméri- lent entreprendre de faire
té, en informa Jupiter, qui l'œuvre sans le sçavoir; Se
regarda 4'abord cette accu- passent tout leur tems à éle-
lation comme un piége qu'on vôr des fourneaux & à les
lui tendoit contre Ixion, qui abbattre, à suer sang & eau
paÍfoitlut pour son fils. Il vou- dans l'exécution de mille prQ-
ut s'éclairçir par lui-même. cédés ruineux, au bout des-
Il convint avec Jupon qu'elle quels ils n'embrassent que de
permettrpit à Ixion un en- là fumée, qui leur laisse des
tretien particulier avec elle. soufres impurs & des cendres
Pour l'instant du rendez- inutiles : qui enfin comme
vous , Jupiter forma avec Ixion attachés à une roue
une nuée nn phantôme qui laborie.use de travaux fati-
ressembloit parfaitement à guans, font & recommen-
Junon, Ixion épris de plus en cent une infinité d'opéra-
plus ne put se contenir, 6c tions sans jamais en avoir
Jupiter vit bien qu'il ne tenoit une heureuse issue. Voyez
pas à Ixion que le pere des les Fables Egypt, & Grec.,
$)içu:: ne reçût l'affront qu'il ques dçvoilçes jiv. 5.
gyçjç fait §ç h, ,
t&r\t;
»
KIBRICH ou KIBRITH.
K. Terme de Science Hermé-
tique dont se sont servis
K [on.
AB. Lait aigri. John- ,
quelques Çhymistes pour
signifier le soufre philoib--
KACHIMIE ou KAKI- phique. Il faut résiner sur
MIE. Minéral qui n'est pas ce corps Kibrich, & Zu-
encore venu à sa perfection, beth, c'est-à-dire, les deux
QU demi-métal, qui çst en- fijmçes,, qui comprennent &
core dans sa matrice comme qui embrassent les deux lu-
l'enfant dans le ventre de la minaires & mettre dessus
,
mere aux premiers mpis dç ce qui les ramollit, & qui
sa grossesse. est l'accomplissement des.
KAIB. C'est du lait cail- teintures & des esprits,
lé aigri. les véritables poids de la
,KALD, Science. Marie.
Foyei VÏNAI-P
ORE. KIMENNA. Une grossis
KALNOS. Fumée, bouteille.
KAMAR ou CAMAR, KIMIT ÉLEVÉ. Blanc
.

Argent. 4e cinnabre. Planiscampi.


KAMBAR. Voy. CAM- KIRATH, Poids de qua-
BAR. tre grains.
KAMIR. Levain, fer- KIST. Oppoponax. Ce
ment des Philosophes. terme signifie aussi un poids
KANECH. Roseau. de quinze grains : quelques-
KANFQR. Etain, Jupi., uns l'entendent de quatre li-?
ter. vres, d'autres de deux me-
KAPRILI. Soufre, sures de vin. Planiscampi.
KASAM. Fer, KOMA & KQMAR-
KAYL. Lait aigre. TOS. Chaux vive,
KAYSIR. Ecume de la KONIS. Cendre.
pie r. KOST. Bois de hêtre..
KAZDIR KASDIR KUHUL. Plomb des Phi.
,
KACIR, KACISSEROS,, losophes laton qu'il faut
;
Etain ou Jupiter. blanchir ; ou la matiere de
KEIRI ou KEIRIM. l'oeuvre en putréfaction, &
3

Narcisse, suivant quelques- parvenue au noir très-noir.


iins ; & violier ou géroflée KUKUL. V. KUHUL.
jaune, suivant d'autres, qui KUMEN. Union, lien des
récrivent aussï Qh^r'h des çorps, Jlullqnd*
KYBRIUS. Arsenic. modéle du labyrinthe qu'il
-
KYMENNA. Matras , fit construire dans l'isle de
bouteille de verre. Crète & qui devint si célé-
,
KYMIT SUBLIMÉ. bre par la fable du Mino-
Cinnabre. taure. Le troisiéme fut fait
• KYMOLEA. Boue. dans l'isle de Lemnos ; on y
voyoit 15o colonnes de mar-
L -

bre. Porsenna fit bâtir le qua-'


L ABOS BALSAMUM.
Eau dans laquelle on a
triéme en Italie dans le lieu
où il fut inhumé. Pline fait la
éteint un métal. description de ces quatre la-
LABRUM VENERIS;i byrinthes dans le livre que
Chardon à Bonnetier. j'ai cité ci-devant.
LABRUM ou LABIUM. La Philosophie Herméti-
Vase dans lequel on met que qui imagina la fable de
l'eau pour distiller au bain- Thésee & duMinotaure, prit
marie. ocçasion du labyrinthe de
LABYRINTHE. On: Créte pour embellir cette
entend par labyrinthe, une fiétion, & indiquer en même
espece d'édifice rempli de tems les difficultés qui se pré-
chambres & d'avenues, dif- sentent dans les opérations
posées de maniere que l'on du grand œuvre, par celles
entre de l'une dans l'autre, qu'il y avoit à se tirer du la-
sans pouvoir retrouver la byrinthe quand on s'y étoit
sortie. Les Auteurs font trient engagé. Il ne faut pas moins
tion de quatre principaux. que se fil d'Ariadne, fourni
Le premier & le plus célé- par Dédale même , pour y
bre se voyoit en Egypte, réussir ; c'est-à-dire qu'il faut
dans le distrift de la ville ap- être conduit & dirigé par un
pellée par quelques-uns Hé- Philosophe qui ait fait l'oeu-
racléopolis; on le regardoit vre lui-même. C'est ce que
comme une des merveilles Morien nous assure dans son
du monde, & Pline ( liv. 36. Entretien avec le Roi Culid.
ch. 16. ) l'appelle Potentifli- Voyez les Fables Egypt. & 1

mum humani opus. Hérodote Grecques dévoilées, chapi-


dit qu'un nombre de Rois tre de Thésée.
d'Egypte y avoient fait tra-. LAC. Les Philosophes
vailler successivement avec ont' souvent donné ce nom
des frais immenses. On pré- à leur vase & au mercure qui
tend que Dédale le prit pour ' y est renfermé > parce que
c'est une eau qui n'a point avoit été donné au mercure
d'issue, comme celle d'un lac à cause de sa ressemblance
qui communément n'a point en fluidité & en blancheur
de communication qu'avec avec le lait vulgaire, & ont
les rivieres qui s'y jettent. cru avoir trouvé cette eau
Mais ordinairement les Phi- mercurielle dans l'eau blan-
losophes ont ajouté des épi- che du mercure vulgaire tra-
thetes au terme de Lac, afin vaillé chymiquement ; mais
de désigner les changemens Zachaire les désabuse, en af-
qu'éprouve leur eau mercu- surant que ce nom ne lui a
rielle pendant le cours des été donné que parce que le
opérations. Ils l'ont nommé mercure des Philosophes se
Lac bouillant, lorsque cette caille & se coagule au moyen
eau mercurielle est animée du corps fixe, qu'il nomme
par le soufre philosophique ; Coagule pour cette raison.
Lacplein d'eau croupie, pour LAIT VIRGINAL. ( Sc.
indiquer le tems de la putré- Herm.) C'est le mercure des
facHon ; & Lac desséché, dans Sages sous la forme d'eau
,
le tems que leur eau mercu- laiteuse dans la voye hu-
rielle est changée en terre. mide. Quelques-uns lui ont
Lac puant signifie la même donné ce nom dans la voye
çhose que la dissolution de la séche lorsqu'il est cuit au
matiere, qui n'est parfaite blanc. ,
que lorsque cette matiere est LAIT DE LA VIERGE ou
absolument putréfiée ; c'est LAIT DES PHILOSOPHES.
le menstrue puant. C'est la même chose que lait
LACHANUM. Herba- virginal. Lorsque les Sages
ges, légumes. disent qu'il faut nourrir la
LACHESIS. L'une des pierre de son lait, cela doit
Parques, fille de Jupiter & s'entendre dans deux sens
de Thémis, ou de la Nuit &. différens, ou du feu externe
de l'Erebe. Voyez ENFER. qu'il faut entretenir pour
L ACINI AS. Filtre de pousser la pierre à sa perfec-
laine. Planiscampi. tion ou du mercure même
LACUNE. Terre sigil- ,
dont elle est composée; &
lée. On dit aussi Latuné. dans ce dernier sens, il s'agit
LAIT. ( Sc. Herm. ) Eau de la multiplication ou de la
mercurielle des Philosophes. confection de l'élixir. Voyeç
Quelques Chymistes se sont ELIXIR MULTIPLICA-'
,
imaginés que ce nom de lait TION FEU.
,
Cuire le lait, c'est-à-dire avec l'huile ou l'esprit de
cuire le mercure des Sages vin ; leur feu de lampe est
, celui de leur matiere. Voyez
autrement la pierre au blànc,
pour la pousfer au rouge. Artephius, sur les Feux.
La pierre se nourrit de sort LUNARIA.' Plante ap-
c'est-à-dire de son eau pellée Sawnaria en latin,
ou sperme dont elle a été & 6 avoniere en françois.
faite, qui n'est autre que le LANCE. Terme de
mercure Hermétique. \ science Hermétique, qui si-
I LAIT DE LA LUNE. Res- gnifie le feu dont les Artistes
cemberg a d(>nné ce nom à le servent pour l'ouvrage de
l'espece d'agaric qui naît sur la pierre des Sages. La hache
les rochers. qui servit pour fendre la tête
LAMAC. Gomme ara- à Jupiter, ,& le faire ainsi ac-
bique. - J coucher de Pallas, l'épée de
LAMARE. Soufre. i Jason, la massue d'Hercule,
LAMA TI.. Gommée ara-. les flèches d'Apollon, &c.
bique. Johnsgn. signifient la même chose. **
LAMERÉ. Soufre vif. LANGAGE. (Sc. Herm.)
LAMIES. Monstres que Les Philosophes n'expriment
la Fable nous a peints ayant point le vrai sens de leurs
la tête semblable à celle d'u- pensées en langage vulgaire,
ne très-belle femme , & le & il ne faut pas les interprê-
reste du corps comme celui ter suivant les idées que pré-
d'un serpent. On feignoit sentent les termes en ulaee
qu'ils dévoroient les enfans. pour exprimer les choses
Ils ne signifient autre chose communes. Le sans que pré-
que l'eau mercurielle appel- sente la lettre n'est pas le
lée femme avant la putréfac- leur. Ils parlent par énig-
tion qui lui fait donner le mes métaphores allégo-
,
de serpent ,
pendant ce ries fables ,
similitudes, &
nom , ,
tems-là. Leur cruauté indi- chaque Philosophe les tourne
que la dissolution. suivant la maniéré dont il est
LAMPACOS. -i affeéèé. Un Adepte Chy-
LAMPATAN. |^na-.
miste explique ses opéra-
LAMPE. ( Se. Herm. ) tions philosophiques en ter-
Lorsque les Philosophes par- mes pris des opérations de
lent du feu de lampe comme la Chymie vulgaire ; il parle
de leur feu, il ne faut pas les de distillations sublirna-
,
entendre d'un feu de lampe tions cakinations, circula-
,
tions &c. des fourneaux , : Merlin & Denis Zachaire
,
des vases 4 des feux en usage exposent l'œuvre sous l'allé-,
parmi les Chymistes, com- gorie d'un Roi qui arme con-
me ont fait Géber , Para- tre ses ennemis ^ le premier
celse &c. Un homme de
, pour combattre, le second
Guerre parle de siéges, de pour soutenir un siége. Mer-
batailles comme Zachaire. lin dit que le Roi, avant de
,
Un homme monter à cheval, demanda
.
d'Eglise parle
en termes de morale, com- à boire de l'eau, qu'il aimoit
me Basile Valentin dans son beaucoup; qu'il en but tant,
A{oth. Ils ont en un mot qu'il en fut incommodé jus-
parlé si obscurément, en des qu'à la mort, & qu'une mé-
termes si différens, & en des decine l'ayant ressuscité il
,
iiyles si variés qu'il faut être monta cheval, combattit
à
au fait pour les entendre, & ses ennemis & les vainquit.
qu'un Philosophe seroit très- Cette eau n'est autre que le
iouvent embarrasse pour en mercure des Philosophes ,
expliquer totalement un au- que leur or, appellé Roi,
tre. Les uns ont varié les boit avec ardeur ; earce qu'ils
noms , changé les opéra- sont de même nature, & que
tions ; les autres ont com-. comme disent les Philofo-
mencé leurs livres par le mi- phes nature aime nature ;
lieu des opérations, les au- , se réjouit
nature en sa na*
tres par la fin ; quelques-uns ture ; & selon le proverbe
ont entremêlés des fophisii- vulgaire, chaque chose aime
cations ; celui.là a omis quel- son semblable. Le mercure
que chose, celui-ci a ajouté philosophique est une eau
du superflus. L'un dit prenez dissolvante ; la disTolutiori est
telle chose l'autre dit qu'il
, une espèce de mort, puif-
ne faut pas prendre cette qu'elle ne se fait parfaitement
même chose. Rupescifla sou- que dans la putréfaction; voi-
tient que le vitriol Romain là la mort du Roi. Ce Roi
est la vraie matiere des Phi- ressuscite, parce que la pu-
losophes ; & ceux qui re- tréfaction est le principe de la
connoissent Rupescifla pour génération, corruptio unius
Adepte vous recomman- est generatio alterius. Ce qui
dent de ,ne point prendre le se prouve par beaucoup de
vitriol Rotnain ni tout autre. textes d'autres Philosophes.
Nous allons expliquer tout BafTen, dans la Tourbe,
cela par des exemples. dit : Mettez le Roi dans le
bain, afin qu'il surmonte na- la plus haute de toutes, deux
ture. Cette eau est la son.) plantes d'une propriété &
taine du Trévisan, où le Roi d'une vertu supérieure à tou-
entre seul, & où il se baigne tes les autres plantes. Il lui
pour se purifier; il y meurtri en apporta, elle s'en ceignit,
& y ressuscite ; car la même! & se trouva dès le moment
eau tue & vivifie. Les Phi-*1 guérie de toutes ses infirmi-
lofophes ont même donné lé tés. Elle reconnut ce service
nom de vie 8c de rèsurreftiotv, de son Médecin par des ri-
,
à la couleur blanche qui suc*1 cheflés infinies. 1

céde à la noire, & ils ont: Hermès, ou quelqu'un sous


appellé mort cette derniere/ son nom, a parlé de l'œuvre
Denis Zachaire s'est ex- en style problématique, &
pliqué allégoriquement plus' a dit : J'ai considéré le rare
au long ; dans le siége de & admirable oiseau des Phi-
ville qu'il suppose il parle losophes qui vole perpé-
,
de la matiere sous le nom de tuellement, au signe d'Aries.
celui qui soutient le siége, Si on le divise si on le dis-
de ceux qijj le font, & donne ,
sour en beaucoup de parties,
une idée des couleurs qui quoique petit, & que son
surviennent à cette matiere ôbscurité soit dominante, il
successivement, en indiquani te demeurera, comme étant
les çouleurs des étendarts Bi: de tempérament & de com-
des drapeaux des uns & des plexion terrestre. Lorsqu'il
autres. se manifeste sous diverses
D'autres se sont expliqués couleurs il est appellé ai-
paraboliquement.LeRoi Ar. ,
rain plomb &c. Etant en-
tus , par exemple , dit dans suite, brûlé à, un feu violent
la Tourbe: Une grande Tré- au nombre moindre quatre
soriere tomba malade de di- jours, au moyen sept, & au
verses maladies, pâles-cou- plus grand dix, on le nomme
leurs, hydropisie, paralysie. terre d'argent ; elle est en
Elle étoit extrêmement jau- effet d'une grande blancheur
ne depuis le haut de la tête & s'appelle air,gomme d'or
jusqu'à la poitrine ; depuis la & soufre. Prends une partie
poitrine jusqu'aux cuisses elle d'air, & la mets avec trois
étoit blanche & enflée & parties de l'or apparent ; le
paralytique jusqu'en bas., El- tout mis au bain au nom-
le dit à son Médecin de lui bre moindre vingt jours au
,
chercher sur une montagne moyen trente, au plus grand
quarante, te donnera ton ai- toutes les tempêtes de la
rain vrai feu des Teintu- mer, nous fîmes appeller le
riers , réconciliant les Péle- Roi, & nous lui rendîmes
j
rins appelle feu d'or, &c. son fils vivant, de quoi nous
,
Cet excellent soufre doit être rendîmes louanges à Dieu.
gardé soigneusement car il Toutes ces manieres de
a
îert à beaucoup de choses. s'expliquer forment un lan-
Arislée s'explique en style gage extrêmement difficile
typique lorsqu'il dit : En à entendre ; mais quelques
, Philosophes pour voiler en-
nous promenant sur les bords
de la mer, nous vîmes que core mieux leur oeuvre, ont
les habitans de ces côtes cou- employé l'énigme. Le Cos-
choient ensemble, & n'en- mopolite entr'autres en a mis
gendroient pas; ils plantoient une très-longue à la suite de
des arbres & semoient des ses douze Traités. Il suppose
plantes qui né fruétifioient que voyageant du pôle ArtH.
pas. Nous leur dîmes alors, que au pôle Autarcique, il
s'il y avoit un Philosophe fut jetté sur le bord de la
parmi vous, vos enfans en- mer ; une rêverie l'y saisit
,
gendreroient & multiplie-
roient vos arbres fruétifie-
roient & ne mourroient pas,
pendant qu'il y voyoit les
Melosines qui y voltigeoient
& les Nymphes qui y na-
vos fruits se conserveroient, geoient. Il étoit attentif pour
& vous seriez des Rois vail- découvrir s'il ne verroit point
lans qui surmonteriez tous de poisson Echénéis dans
vos ennemis. Nous deman- cette mer. Il s'endormit sur
dâmes au RQi son fils Gaber- ces entrefaites, & le vieillard
tin & sa soeur Beya qui Neptune lui apparut avec
étoit3 une fille belle & ,très- Ion trident. Ce Dieu lui
blanche délicate & parfai-.
, montra deux mines, l'une
tement aimable; nous joi- d'or l'autre d'acier ; pui.s
,
gnîmes le frere & la sœur, deux arbres l'un solaire,
& Gabertin mourut pres- ,
l'autre lunaire ; & lui dit que
qu'aussi-tôt. Le Roi voyant l'eau pour les arroser & les
cela, nous emprisonna ; & faire fru£tifierase tiroit du So-
à force de prieres & de sup- leil & de la Lune au moyen
plications ayant obtenu sa d'un aiman. Saturne prit la
fille Beya, nous fumes 80. place de Neptune & mit
jours dans les ténébres de la ,
dans cette eau le fruit de l'ar-
prison, & après avoir essuyé bre solaire qui s'y fondit
,
comme la glace dans l'eau fioît s'il a bien ou mal opérée
chaude. Cette eau, ajouta- Plusieurs Philosophes ont
t-il,lui sert de femme, &'a joint un discours à ces hiéro-
la propriété de le perteftion- glyphes, mais cette explica-
.
ner de maniere que lui seul tion apparente eSt toujours
suffira sans qu il soit besoin aussi difficile à entendre que
d'en planter d'autres. Car le symbole même, souvent
quand ils sè sont perfèé1:ion- davantage. Tels sont ceux
nés l'un & l'autre, ils ont la de Nicolas Flamel, de Sé-
vertu de rendre tous les au- nior, de Basile Valentin ,
tres semblables à eux. ceux de Michel Maier, quoi-
Les Anciens employoient que d'Espagnes dise que ces
communément les fables, & derniers font comme des es-
celles des Egyptiens & des peces de lunettes qui nous
Grecs n'ont été inventées découvrent assez clairement
qu'en vue du grand oeuvre > la vérité que les Philosophes
si nous en croyons les Phi- ont cachée.
losophes qui les ont souvent LANS. Argent qui a souf-
rappellées dans leurs ouvra- fert la fonte, & que les Phi-
ges. C'est en suivant leurs losophes appellent argent
idées que je les ai expliquées mort.
dans le Traité que j'ai donné LAOC ou LAOS. Etain;
au Public, sous le titre de : Jupiter.
Les Fables Egyptiennes 6* LAOCOON, fils d.
Grecques dévoilées. Priam & d'Hécube, & Prê-
Quelques Philosophes ont tre d'Apollon, fit tout son
employé un langage muet possible pour dissuader les
.
pour parler aux yeux de l'es- Troyens d'admettre le che..
prit. Ils ont présenté par des val de bois, que les Grecs
1ymboles & des hiérogly- feignirent être un présent
phes à la maniere des Egyp- qu'ils offroient à Minerve*
tiens tant les matieres re- Les Dieux contraires à la
quises, pour I'oeuvre que conservation de cette ville
leurs préparations &, sou- le punirent en envoyant
, ,
vent jusqu'aux signes dé- deux serpens marins qui le
monstratifs, ou les couleurs dévorerent dans le Temple *
qui surviennent à cette ma- lui & ses deux enfans. Ces
tiere pendant le cours des serpens marins sont les ser"":
opérations ; parce que c'est pens sortis de la mer des
à ces signes que l'Anistecon- Philosophes, qui diflblvent
la
la partie fixe dans le vase, monstre. Hercule s offrit a la
temple de l'Apollon Her- délivrer moyennant un pré-
métique. Voyez les Fables sent de quelques chevaux.
Egyptiennes & Grecques Hercule tua le monÍl:re, &
dévoilées, liv. 6. délivra Héfione ; mais Lao-
LAODICE, sœur de medon refuÍa de donner à
Laocoon, se précipita du Hercule les chevaux qu'il
haut d'un rocher dans la lui avoit promis. Hercule tua
mer. C'est la pierre volati- Laomedon, 8c donna Hé-
lisée qui retombe au fond du sione en mariage à Télamon
vase pour s'y fixer avec l'eau qui l'avoit accompagné dans
mercurielle appellée mer. son expédition. Voyez les
LAOMEDON, fils Fables Egypt. & Gr. dévoi-
d'ilus, Roi de Troye, ac- lées, liv. 5. ch. 14. & liv. 6.
cueillit très-bien Neptune & LAOS ou LAOC. Ju-
Apollon, qui furent lui ren- piter des Sages.
dre visite sous un habit dé- LAPIS bES PHILO-
guiCé. Ils lui offrirent de bâtir SOPHES. Soufre ou ma-
les murs de sa ville moyen- tiere de l'œuvre fixée, que
3
nant certaines conditions, les Chymistes Hermétiques
desquelles il convint avec ont aui'n appellée Sel de l'or..
eux. Ils éleverent les mu- LAPIS GALISEUS-
railles de Troye & Lao- TAIN. Vitriol romain.
, LAPIS ARENOSI. Ju-
medon refusa de les payes
suivant leurs conventions. piter. Planiscampi.
Ces Dieux irrités de son LAPIS INFERNUM.
procédé l'en punirent. Apol- Pierre ponce.
lon en envoyant une pelle LAPIS PORCINUS.
très-meurtriere, qui faisoit Bardanne.
périr beaucoup de monde LAPITHES. VoyeZ PY-
dans la ville, Neptune inon- RITHOUS.
da le pays, & fit sortir de LAPPAGO. Grateron ,
la mer un monstre qui rava- Reble, Aparine.
geoit tous les environs de LARGEUR. Les Philo-
Troye. On consulta l'Ora'k sophes donnent à leur ma-'.
cle sur les moyens de faire tiere trois dimensions, com-
cesser ces fléaux : il répondit me les Géométres aux corps
qu'il falloitpour cela exposer ordinaires. Ce que les pre-
Hésione, fille de Laomedon, miers appellent largeur, est,
pour être dévorée par ce la préparation de la matiere,
au moyen de laquelle ils en qu'il esi devenu blanc, ort
font la médecine. La hau- est assuré de réutIir. Il prend
teur est, selon eux, ce qu'il alors les noms de laton blanci
y a de manifeste dans leur or blanc, terre feuiliée, dans
matiere, & la largeur est le laquelle il faut semer l'or,
moyen que l'on prend pour c'est-à-dire, la couleur rou-
parvenir à ce que ce mani- ge. Quand il a acquit cette
fesie tient caché. La hauteur couleur rouge, c'est leur la-
étoit froide & humide, & ton rouge, leur soufre aurifi-
par le changement de dispo- que, leur Salamandre , leur
sition la largeur succéde, Apollon.
c'est-à-dire, le chaud & le LATON IMMONDE.
sec, parce que le manifeste C'est la matiere en dissolu-
cache toujours son contraire. tion & en putréfaction, à la-
LARON. Mercure des quelle les Adeptes donnent
Sages. aussi les noms de terre sépul-
LARUSUS. Piloselle. chrale corps immonde
, ,
LASER. Suc ou gomme dragon Babylonien tête de
s
de benjoin. corbeau, noir plus noir que
LATERIUM. Lessive ou le noir même.
capitel. Planifcampi. LATON NON NET<
. LATHYRIS.Emie gran- Voyeç LATON IMMONDE.
de ou Epurge. L ATONE, fille deCoée
,
LATHYRUS. Especede le Titan, de Phœbé, selort.
légume appellée G erre t. îlésiode & Ovide de
, ou
LATON ou LAITON, Saturne suivant Homere
, *
ou LETON des Philoso- tenoit un rang distingué par-
phes. Mercure des Sages, mi les douze Dieux hiéro-
ou leur matiere considérée glyphiques des Egyptiens.
pendant la putréfaétion. Ce Elle venoit immédiatement
terme de laton s'entend plus après Vulcain, & ces peu-
généralement du fixe dissout ples lui avoient élevé un
avec le volatil. C'est pour- Temple couvert d'or & dé-
quoi ils disent: Blanchi(seç coré du même métal, com-
le laton, & déchireç vos li- me étant la mere d'Apollon
,vres , de peur que vos cœurs & de Diane.
ne [oient déchirés par l'ill- La Fable dit que Jupiter
quiétude. Le mercure, qui en étant devenu amoureux,
en le volatil & leur azot, est eut commerce avec elle. Ju-
ce qui blanchit le la to n. .Lore non jalouse envoya le ser-
{)ent Python contre Latorié 4 la circulation de là matiere
laquelle pour éviter sa dent dans le vale. Elle s'éleve en
meurtriere prit la fuite, & vapeur au haut de l'œuf, s'y
erra long-tems sur la terre condense, & retombe com-
& sur la rner ; elle aborda me une rosée sur la matiere
enfin à rifle de Délos, qui qui reste au fond, cette pluie
n'étoit pas encore fixée. Nep.:. la blanchit, de noire qu'elle
tune l'affermit alors contre étoit pendant le regne de Sa-
les flots, dont auparavant turne; c'est le lavement des
elle étoit le jouet, & Latone Philosophes, & ce qu'ils ap-
y accoucha premierement pellent blanchir le laton ou
de Diane, qui servit de sagé- letorti
femme à sa mere, pour lui LAUDANUM. Nom
aider à mettre au monde que Paracelse donnoit à une
Apollon son frere jumeau. composition d'or, de corail,
Apollon devenu grand tua de perles, &c. C'étoit ua,
le serpent Python à coup de spécifique pour les fiévres.
fléches. Voyez cette fiétion LAUDINA. Angélique.
expliquée dans le liv. 3. ch. LAVEMENT DES
12 & 13. des Fables Egypt. PHILOSOPHES. Foyet
& Grecques dévoilées. LAVANDIER.
LATONE. Les Alchymis- LAVER LE LATON.
tes disent qu'il faut laver le Voye{ BLANCHIR LE LA-
vidage de Laione; c'est- TO N. Les Philosophes disent
dire, qu'il faut extraire l'eau qu'il faut laver le leton sept
de leur terre vierge par la fois dans les eaux du Jour-,
dissolution, & se servir de dain pour lui ôter sa lépre,
,
cette eau pour blanchir la comme l'Ecriture dit que
terre même, qui est leur La- l'on sit à Nahaman; c'ed-à-
tone. Ils nomment cette eau dire, qu'il faut le faire passer
le sang de Latone. par les regnes des sept Pla-
LATRO. Mercure des netes ; ou par les sept diffé-
Philosophes. Phitaléthe. rentes opérations ou cercles,..
LAVANDIER DES qui se succédent les uns aux
PHILOSOPHES. Nom autres.
que les Chymistes Hermé- LAVER. Lorsque les Phi.
tiques ont donné à Jupiter, losophes Hermétiques se
lorsque le tems de son regne servent de ce terme pour
esi en vigueur pendant les exprimer une opération de
opérations de la pierre. C'est l'.çeuvre, quand la matiere
est dans I'oeufphilosophique ; mas & d'Ino, fut tué par son'
on ne doit pas entendre qu'il
,
pere , qui le froissa contre
faut tirer la matiere de son une pierre. Voyel INO.
vase, & la laver dans l'eau LEDA, femme de Tyn-
ou autre liqueur ; mais qu'il dare, ayant eu commerce
faut entretenir ou augmenter avec Jupiter changé en cy-
le degré du feu, qui purifie gne, accoucha de deux œufs,
beaucoup mieux les choses desquels naquirent Castor &
qu'aucune liqueur. Ainsi Pollux, Helène & Clytem-
quand ils disent : Lorsquenestre. Voyez les Fables
tartifle verra la noirceurEgypt. & Grecques dévoi-
lées, liv. 3. ch. 14.§. 4. OC
nager dessus la matière, cette
noirceur est une terre noire,
liv. 6. ch. 2 & 3.
puante, sulphurée, infeéle, LEFFAS. Van-Helmont'
corrompante, qu'ilfaut sêpa-
a adopté ce nom de Para-
celse, pour exprimer la séve
rer d'avec le pur, en la11ant
t- relavant tant de fois avec
des plantes. Planiscampi écrit
la nouvelle eau que la ma-Lojfas; mais il s'est trompé,
ou son Imprimeur.
tiere devienne toute blanche.
Cela signifie seulement qu'ilLEMNOS. Isle de la mer
Egée, autrefois célébre dans
faut entretenir le feu dans le
les Fables, parce qu'on fei-
même dégré jusqu'à la blan-
cheur de la matiere. Çnoit que Vulcain y a voit
LAVER AU FEU. Les etabli ses forges. On lui don-
Philosophes donnent le nomnoit aussi le nom d'Oehieu-
de Feu à leur mercure, quisa, d'Ophis, serpent, a cause
par sa circulation blanchit
de la quantité de serpens
leur laton. Ce qui leur a fait
qu'on y trouvoit. C'est dans
cette isle qu'aborderent d'a-
dire, les Chymistes lavent
& blanchissent avec l'eau,
bord les Argonautes qui s'y
& nous avec le feu. arrêterent deux ans, & Ja-
LAVER ou SION. Be- son leur Chefy courtisa Hy p-
cabunga, plante aquatique.
siphile, dont il eut des en-
LAUM. Amandes ame- sans. Voy. les Fables Egyp-
res. tiennes & Grecques dévoi-
LAXA CYMOLEA. Sel lées, liv. 2. ch. I.
LEMPNIAS. Orpiment.
qui le forme sur les pierres.
LAZULE. VoyC{ LAPIS LÉPHANTE ou LÉ-
DES PHILOSOPHES. PHANTES. Premier tartre,
LÉ ARQUE, fils d'Atha- ou bol tenant le milieu entre
*
la pierre & le lut. Planis- la çalle de Mars. L'hydro-
campi. pille du mercure consiste
LÉPRE (Gr. Art.). Par- dans son rrop d'aquosité &
ties hétérogènes, impuretés de crudité, qui lui viennent
terrestres que les métaux con- de la froideur de sa matrice ;
trarient dans la mine, & que ce vice est un péché origi-
la seule poudre de projection nel qu'il communique &
est capable de guérir. Geber transmet à tous les métaux
& quelques autres Chymis- qui en sont engendrés.
tes ont décrit fort au long les Quoique le Philosophe
vices des métaux imparfaits. ait nommé le mercure une
L'argent est parfait, l'or l'est quinteflertce faite par la Na-
encore davantage ; ils ont ture , il est néanmoins si
cependant leurs infirmités & aqueux &. si froid, qu'il ne
leurs maladies. Il y en a de peut être guéri que par un
deux sortes dans les métaux: soufre bien puissant. Le sou-
la premiere, qu'on appelle fre interne prédominant au
originelle &. qu'on regarde mercure, le cuit, le digère,
y
presque comme incurable, l'épaissit, & le fixe en un
vient du premier mêlange corps parfait ; & le soufre
des élémens en l'argent-vif externe, adussible, & sépa-
ou mercure qui est leur prin- rable de la vraie substance
cipe. La seconde se trouve des métaux suffoque l'inter-
dans l'union du soufre & du ne, lui ôte son aélivité, &
mercure. Plus les élémens mêle ses impuretés avec cel-
sont donc épurés, plus ils les du mercure ; ce qui pro-
sont proportionnellement duit les métaux imparfaits.
mêlés &. homogènes, plus La maladie des métaux n'é-
ils ont de poids, de malléa- tant qu'accidentelle elle
, c'eH:
bilité, de fusion, d'exten- peut donc être guerie ;
fion, de fulgidité & d'incor- pourquoi nous ""oyons que
ruptibilité permanente. la Nature commence tou-
Cette sec8ll1de maladie jours par l'imparfait pour ten-,
,
qui vient du soufre plus ou dre à la perfection.
moins impur, fait l'imper- Les causes de ces mala-
feétion des métaux, sçavoir., dies sont la terrestréité, l'a-
la lépre de Saturne, la jau- quosité la combustibilité ,
,
ni bre de Vénus^Yenrhufme- l'aéréité des élémens en leur
ment ou le cris de Jupiter, mélange. La premiere em-
Vhydropijie de Mercure, 6c pêche ion des substances;
la seconde les rend crues j l'eau rendent le plomb pe-? -
la troisiéme inflammables sant, mol, noir & impur.
,
& la quatriéme volatiles. La L'air l'egu font l'étain
,
J

premiere empêche la péné- blanc, mol, aigre, léger &


tration &. l'ingrès ; la sécon- fulible. Le feu & la terre
de est un obttacle à la di- font le ser rouge, pesant,
gestion, & la sublirpation de dur impur & de difficile fu-
la matiere ; la troisiéme em? sion. Veau & l'air mêlés d'un
pêche son' incorruptibilité, peu de terre, font le mercure
& la quatriéme s'oppose à sa froid fluide , aqueux, pe-
fixation. ,
sant & vaporeux. Le seu 8;
L'impureté de la tetre doit Pair rendent le cuivre jaune
être lavée par l'eau, la froi- & rouge, combustible, vo-
deur de l'eau est corrigée par latil & impur. La terre, l'eau
l'air, la volatilité de Pair est & rair ,eêlés proportionnel-
fixée par le feu. L'art doit lement sont la perfection
imiter la Nature ; laver le de l'argent , de même que le
j
terre métallique par sa pro- mêlange proportionné d<fl^
Fre eau ; chauffer & digérer terre , de l'eau, de l'air &
aquosité de l'eau par l'air, du feu fait celle de l'or.
& congéler l'humidité yqr La chaleur & la sécheresse
latile de l'air par le feu. du fer doivent être tempé-
chaleur & la sécheresse rées par l'humidité de l'ar-
prédominantes au fer, le gent-vif. La froideur de Sa-
rendent chaud & colérique. turne par la chaleur du cui-
La froideur & la sécheresse vre. L'humidité & la chaleur
font le plomb pesant & mé- de Jupiter par la sécheresse
lancQlique. La chaleur & & la froideur de l'arienic i
l'humidité font l'étain jovial & l'humidité & la froideur
& sanguin. L'humidité & la de Mercure par la chaleur
froideur fant l'argent e,eg- & la sécheresse du sptifi-e
tnatique. propre & convenable. En
L'humidité & la chaleur deux mots, il faut décaper
jnpléesimparfaitement, font Vénus par son savon ôter
le cuivre plein d'une teinture le cris à Jupiter par ion ,blanç
imparfaite, & les qualités d'oeuf, les ailes au vieillard
de l'une & de l'autre mêlées Saturne par un fin acier, la.,
proportionnellement font ver Mars dans le bain 94
|e tempérament de l'or ,
& Vulcain lava le Soleil, don-
» ta tfiTç & ner à tes à Me*çws w»
oure, & rétrécir la Lune mier & le moins usité esi
avec un bon sel ou une bon- proprement le sens propre
ne terre vierge. * de levain qui fait fermenter,
LERNE ou LERNA. & cela lorsqu'ils comparent
Marécage dans lequel habi- leur cçuvre aux métaux ; par-
toit l'Hydre qu'Hercule tua, ce que de même que le le-
& de laquelle les têtes re- vain aigrit la pâte & la chan-
naifloient à mesure qu'il les ge en sa nature, de même la
coupoit. Ce marais a pris son poudre de projection qui
,
est un vrai or, fait fermenter
nom de Lernax qui en grec
signifie un vase. Ce vase est les métaux imparfaits &. les
celui de l'art Hermétique, change en or.
dans lequel est renfermée la " Le second sens de ce ter-
matiere de l'œuvre signifiée me levain, est qu'il faut l'en-
par l'Hydre. EI1% s'y pu- tendre suivant Zachaire, du
,
tréfie & enfin s'y fixe au vrai corps & de la vraie ma-
, du feu philosophi- tiere de l'œuvre. 1) Mais faut
moyen
que indiqué par le flambeau tt être soigneux & vigilant t
du compagnon d'Hercule. » ajoute le même Auteur ,
Voyez les Fables Egypt. & v pour ne point perdre la
Grecques dévoilées, liv. 5. » propre heure de la naif-
chap. 4. nsance de notre eau mer-
LESSIVE. Azoth des » curielle , afin de lui con-
Philosophes ainsi nommé » joindre son propre corps,
,
de cç qu'il blanchit le laiton » que nous avons ci-devant
des Sages. v appelle levain, & mainte-
LETA. Couleur rouge. » nant l'appelions venin. »
Manget. Les Philosophes entendent
LETHÉ. L'un des fleu- ordinairement par levain, le
ves qu'il faut' passer avant soufre rouge ou l'or des Sa-
d'arriver à l'Empire de Plu- ges , & le soufre blanc ou
ton. En le passant on bûvoit leur Lune. Quand il s'agit
de son eau, & l'on oublioit de la multiplication en quan-
absolument tout ce qu'on tité pour la projeftion, ils
avoit appris, vu & fait dans entendent l'or &: l'argent
le cours de la vie. Voyeç vulgaires.
ENFER PLUTON.
,
LEUCASIE. Chaux
LEVAIN. Les Philoso- vive.
phes ont pris ce terme en •LEUCELEÇTRUM*
deux sens différens. Le pre- Ambre blanc.
LEUCCENUS. Vin LIE N. Onftuosité des
blanc. corps qui en lie les parties,
LEUCOLACHANUM. réunit le volatil avec le fixe,
[Valériane sauvage. empêche l'évaporation des
LEUCOPHAGUM. esprits, & forme le composé
Blanc-manger remede pour des êtres sublunaires.
s
guérir la phtysie. 11 se fait LIEN DES TEINTURES.
avec de la chair de chapon Mercure des Philosophes,
& de perdrix broyée dans appellé Médium conjungendi
un mortier, & arrosée avec tiriEluras.
du lait d'amandes. LIENDE L'ARGENT VIF.
LEUCOSIS. Action par C'est r or philosophique, ou
laquelle on blanchit le lai- la fixation du mercure : ce
ton philosophique : ce qui qui arrive lorsque la matiere
se fait par la circulation de de I'oeuvre est parvenue à
l'azoth dans le vase des Phi- la couleur rouge.
losophes. Y. DÉALBATION. LIER. Réunir, rappro-
LEUCOTHÉE. Voyer. cher, rendre adhérentes les
INO. parties séparées d'un corps.
LEVIGER. Réduire un C'est proprement coaguler.
corps dur & solide en pou- En termes de Philoiophie
dre impalpable. Hermétique, lier signifie or-
LIAB. Vinaigre. dinairement fixer, comme
LIBANOTIS. Romarin. délier veut dire dijsoudre3 vo-
LIBER. Surnom de Bac- latiliser.
chus. • LIGATURE. Voyei
LIBYS ou LYBYS, frere SCEAU.
d'Alebion tué par Hercule. LIGNE est un des noms
.Voyez les Fables Egypt. & que les Philosophes ont don-
Grecques dévoilées, liv. 5. né à la matiere du grand
chap. 12. çeuvre. Voyci POULE.
LIC H A S domestique LIGNI HÉRACLEI.
d'Hercule, lui ,porta la robe Bois de noyer ; quelques-
teinte du sang du Centaure uns ont donné ce nom au
Nessus. Hercule étant entré bouis. Planiscampi.
en fureur après l'avoir prise, LILI. L'Auteur du Dic-
jetta Lichas dans la mer. tionnaire Hermétique dit que
Voyeç LYCHAS. Lili est en général toute ma-
JLICURGUE. Foyei tiere propre à faire quelque
LTCVROVE. r A teinture excellente ; antiraoi*
ne ou autre chose. C'est sans LIMODORUlvl. Oro-
doute de là que Paracelse a banche.
donné à l'extraction d'une LIMPIDE. Morien don-
teinture des métaux le nom ne ce nom à une des choses
de Lilium. Mais quant au qui entrent dans la compo-
terme Lili, cet habile hom- sition du magistere. C'est le
me entendoit tout autre cho- mercure. V. ALMAGRA.
se comme on peut le voir LINCTUS. Looch.
,
dans LINÉAIRE (Voye ).
son traité de la Trans-
mutation des métaux & ( Gr. Art. ) Les Philosophes
dans celui du Fondement , de Hermétiques emploient sou-
la SageJJe & des Sciences. vent ces termes dans leurs
LILIUM. Teinture phi- écrits pour exprimer la fim-
losophique, ou l'élixir par- plicités des procédés du grand
fait de l'art Hermétique. œuvre. Ils disent qu'il faut
LILIUM INTER SPINAS. suivre la voye linéaire de la
Chèvrefeuille. Nature ; c'est-à-dire qu'il ne
LIMBE DE LA NA- faut point s'amuser aux cal-
TURE. Corps réduit en ses cinations, sublimations, dif-
premiers principes élémen- tillations & autres opérations
tés, & non élémentaires. Il de la Chymie vulgaire, mais
faut observer que lorsque les agir tout simplement comme
Chymistes Hermétique--% la Nature fait, sans multipli-
sent, qu'il faut réduire "S cité de fourneaux & de vases.
corps à leur premiere ma- LION.-Les Philosophes
tiere ils ne prétendent pas Chymistes employent sou-
,
les réduire à l'état des élé- vent ce terme dans leurs ou-
mens du feu , de l'air, de vrages , pour signifier une
l'eau & de la terre ; mais à des matieres qui entrent dans
la premiere matiere compo- la composition du magistere.
fée de ces élémens. A cette En général c'est ce qu'ils ap-
matiere qui constitue la base pellent leur Mâle ou leur So-
de tous les corps des trois leil tant avant qu'après la
régnes animal, végétal & ,
confection de leur mercure
minéral. animé. Avant la confection,
LIMER. Dissoudre la c'est la partie fixe ou ma-
,résister à
matiere de l'oeuvre, ce n'est tiere capable de
autre chose que la cuire, la l'action du feu. Après la con-
digérer jusqu'à ce qu'elle se fection c'est encore la ma-
réduise en poudre. ,
tiere fixe qu'il faut employer,
mais plus parfaite qu'elle ntél" me Auteur, quelques pages :j
toit avant. Au commence- après, explique ce qu'il en-
ment c'étoit le Lion vert, tend par Lion vert.
elle devient Lion rouge par L i O N ( le Vieil ). Partie
la préparation, C'est avec le fixe de la pierre appellée
premier qu'on fait le mercu- ,
vieille parçe qu'elle est le
,
re, & avec le second qu'on principe de tout.
fait la pierre ou l'élixir. LION VERT. (Sc. Herm.)
Lorsqu'on trouve dans les Matiere que les Philosophes
icrits des Philosophes le ter- Chymiquesemployent pour
me de Lion employé sans faire le magistere des Sages;
addition, il signifie le soufre cette matiere est certaine-
des Sages, soit blanc, qu'ils ment minérale , & prise du
appellent aussi Or blanc, soit regne minéral. Elle est la
rouge, qu'ils nomment si.mr base de tous les menstrues
plement Or. dont les Philosophes ont par-
Quelquefois ils donnent lé. C'eit de cette matiere
le nom de Lion à la poudre qu'ils ont composé leur dif-.
de projection, parce qu'elle solvant univerlel, qu'ils ont
est or parfait, plus pur que ensuite acué avec les essen-
l'or même des mines & ces des végétaux, pour faire
qu'elle transforme les mé- ,
le menstrue végétal ; avec les
taux imparfaits en sa propre ejBhces des animaux, pour
substance, c'est-à-dire en or, leJensirue animal j &. avec
comme le Lion dévore les les essences des minéraux,
autres animaux, & les tourne pour le menstrue minéral.
en sa substance, parce qu'il Ils ont donné le nom de
s'en nourrit. Lion vert à cette matiere
Lorsqu'ils se servent du pour plusieurs raisons , dit
terme de Lion pour signifier Riplée : 10. parce que c'est
leur mercure, ils y ajoutent par lui que tout reverdit &
l'épithete qualificative de croît dans la nature. 2°. Par-,
vert, pour le distinguer du ce que c'est une matiere en-
mercure digéré & fait sou- core acide & non mûre,
fre. C'est dans ce sens qu'il bien éloignée de la perfec»
faut entendre ces expressions tion de l'or vulgaire ; mais
de Morien : Il Prenez la su.... qui par le secours de l'art,
» mée blanche, & le Lion devient infiniment au-dessus
» vert, & l'Almagra ronge, de ce Roi des métaux : c'eft-
» & l'immondice. « Le mê- pn or vçrd, un or vif, encore
Imparfait qui par cette mgnd Lulle, Geber & tant
raison a la faculté de réduire d'autres nomment Esprit
tous les métaux en leur pre- puant, Spiritus soetens , ou
miere matiere & de vola- Sang du %Àon vert. far le
, sixiéme ils entendent le vi-
tiliser les plus fixes. 30. Parce
que le mercure qu'on extrait triol commun, qu'ils nom-?
de cette matiere rend sem- ment vert des fois ,
blable à lui-même, &c détruit quelquefois le vert-de-gris,
tous les autres corps, com- Le septiéme est le mercure
:J1).e le Lion fait des autres vulgaire sublirné flvec Je sel
animaux. 4°. Enfin parce & le vitriol, mais qui n'est
,
qu'il donne une dissolution point la vraie matiere des
verte. " Sages. Riplée appelle quel-
Qn doit aussi faire atten- quefois cç Lion vert, Seri-
tion dit Jean Seger Wein-
, con. On en tire deux esprits
denfeld ( de Secretis Adepto- visqueux ; le premier blanc,
rum ) , que les Philqsophes opaque , ressemblant à du
distinguent plusieurs sortes lait, ce qui lui a fait donner
de Lions verts. Par le pre- le nom de Lait de la vierge
mier ils entendent le soleil & par Paracelse Colle de
,
pu Tartre qui nous éclaire, l'aiglg, Gluten aqy,il&. Le sç-
& qui fait tout végéter dans cond espris est de çpuleur
le monde. Par le second,le le rouge , très-puapt, appelle
mercure, non le vulgaire, communément SangduLion.
jnais celui qui est commun vert. Ce sont ces esprits que
à tous les individus & par les Philosophes, à l'imitation
conséquent plus commun ,
de Raymond Lulle, pnt ap-
que l'argent-vif ou mercure pellé Vin blanc & Fin rouge,
commun ; ce qui a fait dire ce qu'il ne faut point enten-
aux Philosophes, que leur dre du vin blapc ou vin rouge
mercure se trouve par-tout communs.
& dans tout. Par le troisiéme LION rouge. LesPhi-
ils entendent la dissolution losophes Spagyriques appel-
même de leur matiere, qu'ils lent ainsi la matiere terrestre
appellent aussi 4drop. Par le & minérale qui demeure a,u
,
^quatrième, c'est cet Adrop
pu vitriol Azoquée appelle
Plomb des Sages. Par le cin?
fond du vase après la subli-
mation des esprits qui en sont
sortis, & qu'ils appellent Ai-

,
quiépie, c'est leur menfirue
P44qi que Riplée4 ltlï-
gles. Ce Lion rouge est aussi
ce qu'ils comment Latoft*
LION VOLANT , LION une espece de désunion de'
RAVISSANT. V. MERCURE leurs parties, qui les font li-
DES SAGES. Il est appellé quéfier & fluer au feu. Be..'
volant, parce qu'il est vola- cher.
til ; & ravissant, parce que LIQUÉFACTION PHI-
c'est le dissolvant universel LOSOPHIQUE. Matiere de
de la Nature. l'œuvre en putréfaction. Elle
LION NÉMÉEN. Animal est alors dans une véritable
fabuleux descendu de l'orbe liquéfaction parce que la
de la Lune & envoyé par putréfaction , est le principe
,
Diane pour ravager la forêt de la dissolution.
de Némée. Hercule entre- LIQUEUR VÉGÉ-
prit de le prendre, & de le TALE. Mercure des Phi-
mener à Eurysthée. Il y losophes, ainsi nommé, non
réussit, comme on le voit de ce qu'il soit en effet une
dans le ch. 2. du liv. 5. des eau ou un suc extrait des vé-
Fables Egypt. & Grecques gétaux mais parce qu'il a en
,
dévoilées. lui un principe végétatif, &
LIQUÉFACTION. Il y qu'il est primordialement le
a trois sortes de liquéfaéiions principe de la végétation.
dans les minéraux. Quel- LIQUEUR VÉGÉTABLE
ques-uns ont des parties ter- CRUE. C'est le mercure des
resires, ce qui les fait diflou- Sages avant sa préparation.
dre dans leur continu, les LIQUEUR VEGETABLE
fait liquéfier & fluer d'un SATURNIENNE. Matiere sa-
flux mercuriel. Les corps line qui entre dans la com-
qui fluent ainsi s'appellent position du mercure des Sa-
mercures, quoiqu'impropre- ges. Elle se tire de la plante
ment ; car lorsque le plomb que les Philosophes appel-
flue ainsi, il faudroit l'appel- lent aussi Saturnienne ; non
1er plomb-vif, & non argent- que ce soit proprement une
vif. plante, mais ils en parlent
D'autres minéraux ont des par similitude & par allégo-
eaux dans leurs pores ; ils se rie. » On trouve dans les
dissolvent au feu : ce sont les » lieux Saturniens, dit Phi-
eaux minérales. j,, lalethe, une certaine herbe
D'autres enfin contiennent » appellée Saturnienne, dont
de l'air & des parties ignées » les branches paroissent sé-
dans leurs pores, ce qui oc- » ches mais sa racine est
,
cgsionneliur dilatation, avec «pleine de suc. Recueillez
r. V-'
» cette herbe avec sa racine, mercure dont il s'agit ,.n'i
» & portez-la jusqu'au pied pas le mercure vulgaire, c'est
n de la montagne de Vénus, celui, dit Planiscampi, qui se
J7 où ayant
creusé par l'aide trouve en quantité dans le
» de Vulcain, vous y enter- Téréniabin & le Nostoch.
» rerez votre herbe , dont LIQUOR ESSENTÏALIS.'
« la vapeur ouvrira & péné- Substance nutritive des ali-
» trera les pores de la terre.ctmens. Planifcampi.
Quelques Chymistes ont LIQUOR MUMIA DE
appellé le vin Liqueur lIégé- GUMMI. Huile des gom-
table, mais les Philosophes mes. Planifcampi.
Hermétiques,ne l'entendent LIQUOR AQUILEGJUS.
pas ainsi. ? Eau-de-vie.
LIQUEUR DE MUMIE. LIQUOR MICROCOSMI.'
Paracelse a donné ce nom à Mumie, ou extrait de Mu-
la graisse humaine. mie. Quelques-uns donnent
LIQUIDITÉ. Etat d'un ce nom au sang humain & à
corps dont les parties qui le son essence.
constituent ne sont pas ad- LIQUOR SALIS. Esprit
hérentes. Il y a deux sortes de sel préparé philosophi-
de liquidité, l'une qui mouille quement, appellé par Para-
les mains, comme celle de celse Baume de n'Iture.
l'eau, & l'autre qui ne mouil- LIRION. La plante ap":
le pas les corps sur lesquels pellée Lys.
est le fluide, telle est celle LITHARGE D'AR-
du mercure commun & de GENT. Matiere de l'oeu-
celui des métaux. Cette der- vre parvenue à la blancheur
niere fluidité a sa cause dans par la cuisson des Sages.
les parties terrestres qui se LITHARGE D'OR. Pierre
sont insinuées dans les pores au rouge, ou soufre des Phi-
des métaux en plus grande losophes.
quantité qu'elle n'étoit re- LIXANDRAM. Sel am-
quise. Beccher. moniac.
LIQU1DUM DE RE- LOB US. Plante appellée
SOLUTO. Tout ce qui est Phaféole.
liquide de sa nature, comme LOFFAS. Voyez LEF-
l'eau ,1e mercure. FAS.
LIQUOR MERCURII. LOMENTUM. Farine
Baume presqu'universel pour de sèves.
la guérison des maladies. Le LOT. Urine.
LOTON. V. LATON que pour la perfection dé
6* LETON DES PHILOSO- l'œuvre.
PHES. LOT1UM; Urine d'en-
LOTONÉ. Poids d'une fant.
once. LOTUS. Arbre consa-
LOTION. Circulation cré à Apollon & à Vénus.
de la manière,dans le vase Les Egyptiens faisoient E:n-
des Philcîfophes ; elle monte trer dans leurs hiéroglyphes
en vapeurs, &. retombé, en la planté appellée LotuJ &
pluie sur le teneÍl:re qui de- représentoient Horus fils
,
d'Osiris d'Isis ,
meure au fond le blanchit & assis sur
& le , ,
purifie, comme la rosée cette plante; ils la mettoienf
sur les toiles neuves dans les aussi quelquefois à la main
Blanchisseries. d'Isis. Elle étoit consacrée à
La lotion des Philosophes Horus parte que ce Dieu
,
nest qu'un terme appliqué ne différoit pas de l'Apollon
parsimilitude. Ils lavent avec Egyptien ou Hermétique.
le feu comme ils brûlent Voyez les raisons de tout
,
avec l'eau. Leur lotion n'est cela dans le premier livre des
qu'une purification de leur Fables Egypt. &. Grecquës
matiere faite par le feu phi- dévoilées.
losophiqqe. Qu'on ne se lais- LOUP. Cet animal étoit
se donc point tromper par consacré à Apollon, & étoii
l'Auteur qui dit : Aile£ voir en grande vénération chez
lesfemmes qui font la lessive, les Egyptiens. Voyez pour-
& qui blanclliffènt le linge, quoi, dans le liv. i. ch. 8.
,,,oyeï comment elles sont 3 & des Fables Egypt. &. Grec-
faitei comme elles. Il veut ques dévoilées.
dire simplement, ôtez à la Loup. Quelques Chy-
matière ses impuretés & misses ont donné ce nom à
,
cela par le feu philosophi,;. l'antimoine ; mais il doit s'en-
Vque ou le feu même de la tendre du mercure des Sa-
rnatiere ; car un autre Auteut ges. Prends un Loup affamé
nous assure qu'elle se dissout, & ravÍÍfant, sujet, à cluse
se purifie se congèle se de l'étimologie de son nom,
,
se blanchit & se ,ru- au guerrier Mars ; mais de
noircit,
béfie d'elle - même ; qu'on race tenant de Saturne ;
n'en ôte rien &. qu'on y
, comme étant son fils. Bû[.
ajoute Amplement dans un Valent. Le mercure est dit
tenais terns c* qui lui man- petit-fils de Saturne.
I Loup GRis. Anti-1 tniere à leur soufre rouge ;
>
tnoine. parce qu'ils l'appellent aussi
LUBEN. Encens. Soleil & que le soleil nou$
LUBRICUM. Ma- transinet la lumiere.y

tiere de l'oeuvre parvenue au LUMINAIRE. Les deux


blanc. grands luminaires des Sages
LUCIFER. Mag:stere font l'or & l'argent des Phi-4
lorsqu'il sort de la putréfac- losophes ; c'est-à-dire la maJ
tion. Il est ainsi nommé de tiere de l'œuvre parvenue à
ce que les Philosophes ap- la couleur blanche qu'ils ap-'
pellent lumiere la matiere pellent Lune, & le magistere
parvenue au blanc , & que au rouge qu'ils nomment So-
cette blancheur est annon- leil.
cée par un petit cercle blanc LUNAIRE. (Gr.Jrt.J
qui se forme sur le noir au- Les Philosophes ont donné
tour de la matiere. le nom de Suc de Lunaire à
LU DU S. Paracelse & leur mercure, qu'ils ont au1Ii
Crollius ont employé ce ter- appellé Crachat de la Lune,
me pour signifier le sédiment Fils du Soleil & de la Lune ;
qui s'attache au fond des non que ce mercure soit en
pots"de chambre. effet le suc d'une plante ap-
LUDUS PUERORUM. pellée Lunaire dont les Bo-
Ouvrage de la pierre après ,
tanistes reconnoissent deux
sa premiere préparation. especes, la grande & la pe-
LULFAR ou ALIOFAR. tite ; mais parce qu'ils nom-
Perles. ment Lune leur mercure; que
LUMIERE. Les Chy- Marie, soeur de Mo'ise, dit
misses Hermétiques donnent être deux plantes blanches
ce nom au mercure quand il que l'on cueille sur les petites
blanchit après la putréfac- montagnes, & que Philale-
tion ; & c'est alors que se fait the appelle Herbe Satur-
la séparation des ténébres & nienne.
de la lumiere. Ils nomment LUNAIRE LUXURIEUSE.
aussi Lumiere la poudre de C'est le même mercure ap-
projection parce qu'elle pellé femelle, que les Phi-
, losophes disent être si luxu-
semble éclairer les métaux
imparfaits > quand elle les rieuse, qu'elle agace le mâle
transmue en or ou argent. & ne le quitte point qu'elle
Les Philosophes ont quel- ne soit devenue grosse. Voy.
quefois donné le nom de La. d'Esp.igr.et Can. .H.
3
LUNAIRE OU LUNARIA. pourquoi Apulée l'a appel-
Soufre de nature. lée la Nature, & lui fait dire
LUNE (la )étoit une des qu'elle esi une & toutes cho-
grandes Divinités des Egyp- ses. C'est de cette Lune que
tiens connue sous le nom se forme l'autre ou l'Ilis
, ,
d'Isis. Macrobe & Vossius soeur & femme d'Osiris,
.
réduisent à la Lune presque c'est-à-dire cette même eau

,
toutes les Divinités du sexe mercurielle volatile, réunie
féminin révérées dans les avec son soufre & parve-
tems de l'idolâtrie. Cérès , nue à la couleur blanche
Diane Lucine Vénus après avoir passé par la cou-
, , ,
Uranie, la Déesse de Syrie, leur noire ou la putréfaction.
Cybele, Isis, Vesta, Astar- Considérée dans ces deux
té, Junon, Minerve , Libi- états , elle prend tous les
tine, Proserpine, Hécate & noms que nous avons rap-
plusieurs autres qui n'étoient portés ci-devant. Les Philo-
formées que d'après l'Isis des sophes Chymiques ne lui
Egyptiens, ne sont que des donnent communément que
noms différens donnés à la ceux de Lune, Diane, Diana
Lune. Ces deux Auteurs ont nue ,& quelquefois Vénus.
raison, & ils ont entrevu la LUNE. Ce terme se prend
vérité sans la connoître, ou en plusieurs sens ; tantôt les
-
du moins sans pénétrer l'in- Philosophes entendent leur
tention de ceux qui ne con- mercure simple, tantôt leur
noifloient qu'une même cho- matiere au blanc, & tantôt
se sous ces différens noms. l'argent vulgaire. Lorsqu'ils
Comme ces Divinités pré- direntque leur pierre est faite
tendues n'avoient d'autre avec le Soleil & la Lune, on
origine que l'Isis des Egyp- doit l'entendre de la matiere
tiens il auroit fallu les ex- volatile pour la Lune & de
, s
pliquer de la même maniere la fixe pour le Soleil. Ils ap-
& dans le sens des Prêtres pellent aussi Lune leur sou-
d'Egypte qui étoit celui fre blanc, ou or blanc. Le
,
d'Hermès leur premier initi- regne de la Lune arrive dans
tuteur. les opérations lorsque la
La Lune Hermétique est matiere après la 3putréfaction
de deux sortes. La première change sa couleur grise en
est leur eau mercurielle ap- blanche.
pellée Isis la mere & le Quand les Sages parlent
,
principe des cheses j c'est de leur Lune dans cet état,
ils
ils l'appellent Diane, & di- ont donné une infinité de
sent qu'heureux est l'homme noms, dont quelques-uns
qui a pû voir Diane toute semblent se contredire;mais
nue ; c'est-à-dire la matiere il faut faire attention que ces--
au blanc parfait. Il est lieu-, noms sont relatifs soit aux
reux en effet, parce que la opérations, ibit aux couleurs
perfection du loutre rouge, de l'œuvre, soit aux qualités
ou or philosophique, ne dé- de cette matiere. Ils l'ont ap-
pend plus que de la conti- pellée tantôt eau, & tantôt ^
nuation du feu. terre. Reipectivement au
L'éclipse du Soleil & de, corps parfait, elle est un ci:"
la Lune est le tems, de la pu-t prit puir ; & relativement à
tréfaftion de la matiere, ou l'eau minérale elle est corps,
la couleur noire. Diane, se- mais un corps hermaphro-
Ion la Fable, est ioeur d'A-. dite. Respectivement à l'or
pollon ; elle est l'aînée, & a & à l'argent, c'est un mer-
servi de iage - femme à sa, cure vif, une eau fugitive. Si
mere, pour mettre son frere, on la compare au mercure,
au monde. C'est que la cou, elle paroît une terre, mais
leur rouge, prise pour le 50-' une terre adamique, un ca-
leil ne paroît qu'après la hos ; elle est un vrai Prothée.
, LUNE FZUILFÉE. PIERC^
blanche que l'on nomme
,
Lune. au blanc.
LUNE DES PHILOSO- LUNE CORNÉE. Les
PHES. ( Sc. Benn. ) Matiere Chymistes donnent ce nom
de$ Philosophes non uni- à la chaux d'argent faite par
, l'eau-forte de la façon lui- *
que , mais faisant partie dut,
composé. Ce n'est pas l'ar- vante. Faites dissoudre dans
gent vulgaire, ni le mercure deux onces d'eau-forte une
extrait de l'argent : c'est la once d'argent fin ; lorsque la
Saturnie végétable la fille dissolution est achevée, jet-
j
de Saturne appellée par
, tez-y de l'esprit de sel com-
quelques-uns Vénus, par. mun , qui fera précipiter l'ar-
d'autres Diane, parce qu'elle gent dissout. Vous édulco-
a une forêt qui lui est con- rerez ensuite cette chaux, &
s.1crée. L'argent vulgaire fait vous aurez la Lune cornée.
l'office de mâle dans les opé- LUNE RESSERRÉE. Ar-
rations de l'œuvre & la
, gent de coupelle. Quand les
Lune des Philosophes fait Chymistes lui donnent le
l'office de femelle. Ils lui nom de Luna compaBa* ils.
entendent parler de la finé doivent pafser de l'un dans
<le
, :
.philosophiquè' :ièù matiere l'autre, ou y circuler, ne se
l'oeuvre parvenue à la dissipent & ne s'évaporent.
blartcheu/j'Sc alors ils l'ap- LYCHAS. Domeltique
pellent aussi Or blanc ôd d'Hercule. V. LICHAS.
, LYCIUS.
Mere de 'la pierre. -
Surnom d'A-
' LUNE > chez lès Chyrnifleg pollon.
vulgaires lignifie propres LYCOCTONUM. Aco.
,
ment l'argent -dont on fait la nit.
,nionnoyé &. les meubles. LYCOMEDE, Roi de
LUPINUS. Poids d'une Scyros, nourrit & éleva dans
demi - dragme. Fernel le là Cour Achille fils de Thé-
prend pour six grains tis. Il s'y cacha sous l'habit
Agricola pour huit. , ^ de femme pour ne pas se
LUPULUS. Plante con- trouver au liége de Troye.
flue sous le nom d'Houblon* Ulysse l'y découvrit, & le
LUPUS RECEPTI-' mena à ce siége, parce que
TIUS, LUPUS SALIG3 cette ville ne pouvoir être
TAR1US. F. LUPULUS. prise sans la présence d'A-
- LUT. Voyez ScEAU- chille. Voyez les Fables
D'HERMÈS. Dans les opé-4 Egypt. & Grecq. dévoilées,
rations les vaifl'caux doivent liv. 6. Fatal. i;
être tellement lutés, qu'il ne' L yeURGUE;, pere
s'y rencontre aucune ouver- d'Archémore, confia l'édu-
ture par où les esprits puis- cation de cet enfant à Hyp-
sent s'évaporer. S'il s'y en siphile, fille de Thoas q.ui'
trouvoit l'œuvre périroit, ou regnoit à Lemnos. Pen-
le vase se briseroit. v dant qti'Hypsil)hlle étoit allé
Le lut lest proprement unt? montrer à des Princes Grecs
espece de mortier composé' une fontaine pour les désal-
de différentes matieres, dont, terer, un serpent mordit &
les Artistes se servent pour fit périr de sa morsure le pe-
enduire ou encroûter les vais- tit Archémore. Les Grecs
seaux de verre, afin qu'ils rë-! par reconnoissance institue-
Essent mieux à l'action du' rent des jeux en l'honneur
feu. Le lut sert aussi à join- d'Archémore & leur don-
dre les ouvertures de deux nerent le nomj de Jeux Né-
vaisseaux, ou leurs becs de méens. V. HYPSIPHILE.
communication pour era- LYCUS, Roi de Thebes,
,
p4cter que les esprits qui ayant voulu faire violence à
#
Megare, Hercule vint au le- dans la suite la mort de tes
tours de celle-ci & tua Ly- freres par celle de Danaiïs.
czis-. C'est le précis de la P. HYPERMNESTRE..
fable que les Alchymistes L Y SI D I C E/ fille de
,
expliquent ainsi, Lycm veut Pelops & d'Hippodamie
*
dire en grec la même chose épousaEleLlIrionà sélon quel-
que Loup en français. Tous ques-uns, & en eut Alcmene
les Philosophes Spagyriques mere d'Hercule. D'autres di...
& particulièrement Basile sent qu'Alcmene fut fille d'E-
Valentin, Religieux Bené- lgCtrion & d'Anaxo. Voyet
di&in en Allemagne, enten- ALCMENE, HERCULE.
dent par e-Loup l'esprit mé-
1
: '? <
tallique. Toute matiere mé- M
tallique est composée d'un
corps d'une ame & d'un
esprit. Mégare est l'ame &
MACEDO
Egyptiens
,
Dieu dès
, , que ces
Hercule est le corps. L'esprit peuples représentoient sous
comme le plus vif, est féroce la figure d'un loup comme
,
Anubis sous celle d'un
& vorace, & pendant la pu- chien.
tréfaction il veut attenter sur Quelques Auteurs disent
l'ame & la corrompre ; mais qu'ils accompagnèrent l'un
comme elle est hors de ses & l'autre Osiris dans tes
atteintes à cauCe de sa se- voyages. Voyez comment
menée ignée &. de son abon- on doit ihterprêter chymi-
dance d ether le combat qui quement cette fable, dans le
se fait entr'eux est très-vif & livre i. des Fables Egypt,
très-long, le corps alors se & Grecq. dévoilées, ch. 8.
saisit de l'esprit, le coagule, MACÉRATION. Atte.
le fixe & le tue, pour ainsi nuation d'un mixte faite par
3
dire. ' 'h sa propre humidité, ou dans
LYNCÉE, fils d'Egyp- quelque menstrue étranger.
tus , ayant épousé Hyperm- La macération précéde la
nestre fille de Danaiis, celui- . putréfaction & y dispose le
ci ordonna à toutes ses filles, mixte.
au nombre de cinquante, de'
•< ,•
MACHA. Ver volant.
.
nj ^
tuer leurs époux la premiere Rullandus.
tuit de leurs nôces. Toutes MACHAL. Toute r(...
ma-
}

obéirent, excepté la seule tiere fixe. Rullandus.


Hypermnestre. Lyncée soh MACHAON, fils d'Es...
époux se sativa &. vengea ,1çulape & d'Epione, se trouva
avec Podalire son frere à la choses surprenantes & ad-
guerre de Troye, & y tut mirables. Ils sçavoient faire
blessé d'une flèche. Voyez jouer tous les ressorts de la
les Fables Egypt. & Grecq. Nature & de leur aétion
,
dévoilées, liv. 3. chap. 12. mutuelle il en résultoit des
6. 2. & liv. 6. prodiges que l'on prenoit
MACHINAR. Matiere pour des miracles.
dont on vernit les pots de Les Mages croyoient la
terre. Johnson. résuirection des corps &.
MACRA. De la terre l'immortalité de rame. Ils
rouge. Johtison. faisoient profession de la Ma-
MADIC. Petit lait sor- gie mais de cette Magie
,
l'ublime, & pour ainsi dire
tant du beurre.
MAGALE. Terme latin céleste, exercée par les plus
qui signifie une hute, une ca- grands hommes de l'Anti-
bane en françois ; mais Pa- quité à laquelle on a donné
,
racelse par ce terme enten- dans la suite le nom de Thcur-
doit toutes sortes de parfums gie, pour la distinguer de la
faits avec des minéraux. Magie s(iperslitieul*e & con-
MAGES. Phi losol)lies damnable qui s'exerce par
Prêtres & Sacrificateurs de l'abus des choies naturelles
la Perse qui sé rendirent & des choses l'aintes, avec
,
autrefois célébres par leur l'invocation des esprits ma-
sciênce & leur sagesse. Leur lins ; au lieu que la Théurgie
doctrine étoit la même que consiste dans la connoissance
celle des Prêtres d'Egypte & la pratique des secrets les
successeurs d'Hermès, la mê- plus curieux & les moins
me que celle des Brachma- connus de la Nature.
Des chez les Indiens, des MAGISTERE. C'est
Druides chez les Gaulois l'opération du grand œuvre,
y
des Chaldéens chez les Ba- la séparation chi pur d'avec
byloniens des Philosophes l'impur, la volatilisation dq
,
Grecs, fixe, & la fixation du volatil
chez les &c. Philon
nous apprend dans son livre l'un par l'autre, parce qu'on
des Loix particulières , que n'en viendroit jamais à bout
leur science avoir pour objet en les travaillant séparé ment.
la connoissance de la Nature Les Philosophes diientque
& de son Auteur ; & que leur magiflere a pour prin-
c ette connoissance leur étoit cipe un quatre trois, deux
, j
sifamilicre qu'ils faisoient des & un. Le premier un est la
l * V -
premiere matiere dont tout distillations réitérées on fait
a été fait : quatre sont les perdre la mauvaise odeur
quatre élémens formés de aux huiles des gnimau* ou,
cette premiere matiere : trois des végétaux.
sont le bourre, le sel & le MAGISTERE DES FixEs,
mercure, qui sont les trois lorsque des corps volatils &
principes des Philosophes : spiritueux on en fait des corps
deux c'est le Rebis, ou le fixes par la circulation, ou
volatil & le fixe ; & un est que l'on durcit les corps mois
la pierre ou le résultat des. de leur nature..
opérations & le fruit de MAGISTERE DE CON-;
,
tous les travaux Herméti- SISTENCE , quand on coa-
ques. Quelquefois les Phi- gule ott qu'on épaissit une
losophes appellent Magijlere choie liquide soit pour la
,
conserver sans altération, Coit,
chaque opération, qui sont
la préparation du mercure, pour lui donner plus de pro-
la fabrication du soufre, la priétés. Tels sont les extraits,
composition de l'élixir. les cristallisations des sels,
En fait de Chymie vul- &c. ''

gaire il y a trois sortes de ma- MAGISTERE DE Cou-


gifleres, qui prennent leurs LEUR , lorsqu'on ajoute une
dénominations des motifs couleur étrangere à un corps,
qui les font entreprendre. ou que l'on manifeste une
Les uns regardent la qualité couleur intrinseque. Tel est
des mixtes les autres leur le sel de tartre qui est blanc
,
substance leurs couleurs extérieurement rouge en
,
odeurs, &c. On dit: , puissance de même que le
-r
On ,
faitparoître la cou-
MAGISTERE D'ODEUR, nitre.
lorsque par le secours de l'art leur rouge du premier en y
on ôte d'une confedion, d'un mêlant de l'esprit de vin. Ce
remede, &c. une odeur dé- terme se dit aussi des cou-
sagréable & dégoûtante, en leurs que l'on donne aux mé-
leur conservant leurs pro- taux. h:

priétés, comme lorsque l'on MAGISTERE DE POIDS
mêle autant pesant de feuil- quand on augmente le
,
poids.
-
les de grande scrophulaire naturel des corps sans en aug-
que de sené dans une mé- menter le volume.
decine pour ôter au séné MAGISTERE DES POU-
,
son odeur désagréable &. son DRES , lorsqu'on réduit un
goût dégoûtant. Quand par corps en poudre impalpable,
foit par la trituration, soit par corrige par exemple une
5 ,
la calcination, soit par pu- âcrimonie.
la Tout l'art des
trétàétion" soit çnfin par la Cuisiniers consiste dans ces
,
dissolution. opérations.
MAGISTERE DES PRIN- MAGISTERE DU SON,
.
CIPES, ïorsqu'on décompose quand on donne aux corps
les corps & qu'on les ré- une liaison de parties qui les
,
duits à leurs principes. Les rend plus sonores qu'ils ne
Chymistes vulgaires préten- le sont naturellement; tel
est
dent faire cette opération par le métal des cloches : le cui-
la force du feu élémentaire, vre & l'étain pris séparément
au moyen des distillations, & en même masse, ne don";
sublimations, &c. Ils tirent; neroient pas le même ton.'
du phlegme, de l'esprit, dG' qu'ils font quand ils sont réu-
J'huile du sel, & le caput nis. La différente cuisson de
,
mortuum ou tête morte ; mais la brique, des métaux leur
ils se trompent, puisque leurs donne unson plus parfait, &
prétendus principes peuvent on juge souvent de la per.
encore se réduire en d'autres fe8:ion ou de la bonté des.
que. le feu élémentaire ne métaux & de certains corps;
sçauroit séparer, ou qu'il dé.' par leur son.
truit. Pour réduire les corps MAGISTERE DU VOLA...
à leurs premiers principes, TIL lorsque d'un corps fixe
,
on ne peut le faire que pap on le rend volatil. Les Phi'-
un agent naturel tiré de cerf; loioph.es Hermétiques disent
mêmes principes. Si le corp, vous ne réussirez point, si
est très - fulfr,.,-eux il fau<!"
, vous ne 11}iritualisezles corpa
l1n dissolvant mercuriel, qui & ne corporifiez les écrits ;
prenne-le dessus sur le soufw: c'est-a-dire, si vous ne ren-
Becher. dez' volatil le fixe, & fixe le
MAGISTERE DE QUA- volatil.
LITÉ lorsqu'on ôte à un MAGMA. Marc, ce qui
3
mixte une mauvaise qualité y reste au fond d'une cucurbite
comme lorsque d'un poison après la distiilation. On l'ap^
çn fait un baume. pelle plus proprement Tête
MAGISTERE DE SA-* morte. Le terme Magma se
VEUR, lorsqu'on donne uns dit aussi plus particulières
faveur agréable à ce qui en ment de ce qui reste après
îivoit unedégoûtante ouqui l'expression d'un suc, d'unç
j ou
^
Uqpurv.Jxii-
IV.
MAGNES. Le Cosmos dit-il, notre magnijie dans..
polite s'est servi de ce terme laquelle consiste tout nôtres
pour signifier la matiere du secret ; & notre secret finit-
mercure philosophique, IL çst la congélation ,de notr%
dit qu'elle aune vertu aiman^. argent-vif dans.,notre rna-^-
tive qui attire des rayons du; gnéjîc\ au mo^94;d'un cer-
Soleil & de la Lune lemetrj tain régime. 2
cure des -Sages. V. ArMAN8: •
MAGNÉSIE MS; PHILO--
MAGNES ARSENICAL
* SOPHES cft'lenom que Plar*
est une ppirdre .faite avec dof
. ilijscampi donne à un a )na!'-t
l'arsenic cristallin, du soufre game fluide d'argent &. d<&- -

vif -&,, du fcufre cru, parties mercure. •. y- »

égales elle est admirable'1" MAGNÉS,!!; LUNAIRE eft*


pour lat-'
y
dit Planifcampi, le, régule d'antimoine, de,
trafticyi du y^nin pefiifere; même que la t
appliqué sur la tumeur. .MA(7 N/É,S;I E S A T U R-

alkali.
i
MAGIES ViTRARU. Sel N E N N E qui est auiïi ap-*
,
peldée :Plot:nb' des ;Philoso-
MAGNÉSIE. Matiçrfc, l4^s &
;
;desi
d'où les, Philosophes ex..t, înetaux...........
frayent lèur-. mercure. Sou-; .,MAGNEStS M.A-
vqnt ils donnent ce n0111 çleh, GNENSIU;§- est..le saug^
Mapiêfie leur plomb Qll) humain réduit en poudré
,
la mature; laujpqir pendant; par une opçr$tj#n.pJi^^
la putréfa^ior), quelquefois phique. /v
à leur merçuçe; préparé... MAGNËTIÊUS TAR-.!
MAGJSTÉS+E BLANCHE #1 TAREUS. Pierres qui se»
y
c'est le, (pufre ou or blanc;4>; farmeat çor^s, ]w-q
la matier.e dans le vase peïfc*; main. •; '
dant le règne dé la Lune. MAGOREUM,.,Mt'di-:-
M A GN ji $_I:£ R p U Q E 'SR cament qui agit lans qu'on ;.
c'efi: le soufre rouge des Phi-' pwille. en découvrir la cause..
lofopliei'jJeur- or, leur SQ- physique telle est,. la pQg- '.,
leil. ,
dre de sy inpi4tllie ^l'ungucn-,. j
Raymond Lulle ( Theor. tum armiriym d;Çf.l^sy;el-J[
cap. 30.) donne le nom Hm-_ se-,
pie- de .Màgntjîe à la terre
&C..'r
MAGRA., Terre rouget'
•hV; " ,r :'yn

le.uillée des Philosophes, ou: ;


MAI A, iille. d'Atlas &
leur matière parvenue à la, mere de Mercure^, Voye^ ,i"
.;
blaaciieu^ .sieste .terre e&. M£RICURE.VI.I;:; :;Jùu-,
;J
MAIN DROITE. Ma- de couleur orangée, avec usi
gistere au rouge, ainsi ap- rouleau sur lequel est écrit :
pelle de ce que sans lui on Dele mala quet secs. Il ex.
ne peutréunir à faire l'oeu- plique lui-même ces paroles
vre. Phïlaletke. en ces termes : Otes-moi ma
MAIN GAUCHE. Magif- noirceur. Car mal signifie
tere au blanc. par allégorie la noirceur. On
MAISON'DE VERRE. trouve le même terme pris
OEuf ou vase philosophique, au même sens dans la Tour.
qu'ils ont aussi appelle Pri-' be : Cuit jusqu'à la noirceur,
son du Roi. qui efl mal.
MAISON DU POULET MALADORAM. Sel
DES SÀGE5. C'est le four gemme.
ou fourneau appellé Atha- MALARIBIO. Opium.
nor ; mais plus particuliere- MALARIBRIC. Voye{
ment le và1è qui y est ren- MALARIBIO.
fermé. MALE. ( Se. Bermet. )
M AI US NOSTER. Magistere au rouge. Il faut
C'est la rosée philosophique bien prendre garde, quand
&. l'aiman des Sages. on lit les ouvrages des Phi-
'MAL. Terme métapho- losophes, par quel endroit
rique qui signifie la putré- des opérations ils commen-
faction & la dissolution de cent à parler. Un grand nom-
la matiere des Sages dans bre ont omis le magistere &
l'oeuf Hermétique. Les Phi- le supposent déjà fait. C'efi:
losophes- ont employé ce pourquoi ils dirent : Prenez
terme, patce que l'idée qu'il le mâle & joignez-le à sa
préseme est toujours un prin- femelle. Ils parlent alors du
cipe de destru&ion ou une magistère parfait au rouge.
destruction même d'un être ; MALCHORUM ou
c'est dans ce sens que l'on ', M A L E H O R U M. Sel
dit, la mort est le plus grand gemme.
des maux, parce que la mort MALECH. Sel com-
est une dissolution des corps. mun.
La fiévre est un mal, parce MALICORIUM. Ecor-
qu'elle est une cause ou prin- ce d'orange.
cipe de destruction. MAL1NATH ALL A.
Flamel dans ses Figures Plante appellée en françois
hiéroglyphiques représente Souchet, en latin Cyperus.
un homme habillé de noir Se MALTACODE. Médi-
cament dans lequel il entre phes ont donné ce nom à
de la cire. Blanchard. leur Saturnie végétable, par
MAMOLARIA. Plante comparaison avec le marbre
connue sous le nom de Bran- dont les Peintres se servent
che Ursine. pour broyer leurs couleurs,
MANBRUCK. Argent parce que ce marbre philo-
commun & vulgaire. sophique broye, divise & at-,
MANDELLA. Semence tenue l'or des Philosophes.
d'ellebore noir. VOYTI CRIBLE.
MANHEB. Scories des Le marbre des Sages Hér-
métaux. métiquesest proprement leur
MANNA CHYMICO- mercure ; mais ils ont aussi
RUM ou MANNA MER- donné le même nom à leur
CURIALIS. C'est un pré- matiere parvenue au blanc
cipité blanc de mercure
, par la cuisson, parce qu'elle
qu'on fait ensuite passer par est alors éclatante comme le
l'alembic sous forme blan- marbre blanc poli.
che comme la neige. On lui MARCHED. Litharge.
donne aussi le nom d'Aqui- MARCASSITE. Matie-
la cœlejîis. Blanchard. rE; minérale dont il y a beau-
Beguin dit, dans sa Chy- coup d'especes , car toutes
mie, que cette manne se fait les pierres qui contiennent
en dissolvant le mercure dans peu ou beaucoup de métal
de l'eau-forte, qu'il faut en- sont appellées de ce nom.
suite le précipiter avec l'eau On le donne même à plu-
de mer, ou salée, & puis sieurs pierres sulfureuses dont-
distiller ce précipité d'abord on ne peut tirer aucun mé-
à petit feu. tal ; il suffit pour cela qu'el-
MANNE. Mercure des les contiennent beaucoup de
Philosophes. Ils l'ont aussi soufre ou de vitriol : dans ce
appellé,Manne divine, parce dernier cas on devroit plu-
qu'ils disent que le secret de tôt les nommer simplement
l'extraire de sa minière est un Pyrites. Plusieurs Chymis-
don de Dieu, comme la ma- tes ont pris les marcajjltes
tiere même de ce mercure. pour la matiere du grand oeu-
MANUS CHRISTI. Su- vre ; ils n'avoient pas lû sans
cre perlé. doute les ouvrages de Ber-
MARATHRUM. Fe- nard Comte de la Marche
nouil. Trévisanne qui dit claire-
MARBRE. Les Philoso- ,
ment que les marcassites ne-
sont pas la matiere requisé. pur, si l'on veut que le fils,
MARGA est une cer- qui naîtra de ce mariage ait
taine matiere un peu grasse un degré de perfection qu'il
& onctueuse que l'on trouve puisse communiquer à tous
dans quelques pierres ; ce qui ses freres & sujets.. '
lui a fait donner le i?%>in de MARIAGE DU FRERE
.Moelle des cailloux.!", ET DE LA SŒUR sigdifiej.
MARIAGE. Rien n'est en termes de Science Her-
plus ûsité dans les écrits des métique, le mélange du sosià
Philosophes que ce terme. fre & du mercure dans l'œuf
Ils dirent qu'il faut marier le philosophique. C'est ce qu'ils,
Soleil avec la Lune Gaber- appellent aussi la copulation,
j
tin avec Beya^la mèreavec du mâle & de la femelle. Et
le fils, le si ere avec lafoéur; quand les Philosophes disenfi-
6c tout cela n'çst autre cliose- que de ce mariage naît tirb
que l'union du fixe aveç le' enfant beaucoup plus beaifc
VOldd, qui doit se faire dans &. plus excellent que son.
leyaiè par le moyen du seu. pete & sa mere , ils enten-,
Toutes Jes saisons- sont dent par-là l'or ou la poudra
-
propres à faire ce mariages- aurinque. qui transmue le.
*
mais lirs Philosophes çecopfc-: métaux imparfaits en- par-
mandent particulièrement le: faits ; c'efc-à-dixe en or oifc
,
pr'htems;, comme céHeoula- argent.
iS'ature^îl'pius disposée à la M A R L'A G E. Les Chy^
végétation. Basile Valentin milles Hermétiques ont don"t
dit que l'époux & I"épouse né aussi cç npm à l'union dus
doivent être> dépouillés-: de,, fixe du volatil dans letems*
tous leurs vêtemens, & être: de leur mélange avant la su-'
bien nets &: lavés avant d'en- blienui.o.n c'êSc alors le ina-
y
trer,au lit nuptial. D'£spa?v rjnge de Beya &. de Gaber-q
gnet & tous les autres assu+,
rent que l'œuvre ne réussirâ;
tin, du frere & de la sœur^
duSoleil, & de la Lune ;
pas, si lèmâle & la femelle dans le tems de l'union parrf
ne fent:. tellement purifiés r faite qui se fait par la subli-rî>
qu'il n'y reste aucune partie mation, c'est le mariagf: disc
hétérogène. Tout le seçret-' Ciel & de la Terre, d'où
de la préparation du mercure sont sortis tous les Dieux desj.
confiée, dans cette .purifica— Payens, C'est la réconcilia-
tion. Le ferment ou: levain. tion des principes contraire?»
p&&iJ$r$snt. latrégçiiçratiènjçla
inanifestation de clarté & Thrace. Mars étoit un des
d'efficace la couche nup- douze grands Dieux de l'E-
,
tiale d'où doit naître l'enfant gypte. Homere le dit fils de
royal des Philosophes, plus Jupiter &. de Junon ; les
puissant que ses peres & nie. Grecs l'appelloient Arès, di
,
res & qui doit communi-
quer son sceptre & sa cou-
les Latins sont les seuls avec
'Apollodore qui l'ayent dit,
tonne à ses freres. C'en: ce fils-de Junon sans la partici-
que l$s Chymistes ont ap- pation' d'aucun homme. Le
pela l'inceste du peré & de caractère féroce du Dieu
ta ,-fille, du frere & de la sœur, Mars ne l'empêcha pas d'ê-
de la mere & du fils. tre sensible aux appas de
MARIS. Poids de 83 li- Vénus : il la courtisa, & en "

vres 6c 3 onces. Blanchard. obtint des faveurs. Le Soleil


MARISCA. Figue. qui s'en apperçut, en avertit
MARMORARIA. Vulcain époux de Vénus,
Acanthe ou Brànthe-ursine. qui les' prit sur le fait, :J,LI
; MARS. Quelquefois les moyen d'un rêts de métal
Philosophes Hermétiques qu'il torgea ; ce Dieu boi-
prennent ce terme dans le teux exposa ensuite sa fem-
sens ordinaire des Chymis- frie-& Mars à la risée des
tes ; mais quand ils parlent Dieux, & ne les délia qu'a
de leur Mars yc'ëst de la ma- la sollicitation de Neptune.
tiere digérée, & Cuite à un Voyez ce que signifient ces
certain degré ; ils disent alors fictions dans les Fables
qu'elle paue par le regne de Egypt. &Grecq. dévoilées,
Mars. C'est quand elle com- liv. 3. ch. 8. & 10.
mence à rougir. Quand il s'agit- de Chy-
MARS Diçu de la guer- mie vùlgaire, Mars sigrtôfie
,
re & des combats naquit l'acier, le fer.
,
de Junon sans connoissànce MARTACH ou MAR-
d'homme. Piquée & jalouse THAT. Litharcé.
de ce ,que Jupiter avoit en- MARTECR Les Chy- «
fanté Minerve sans son se- misses Hermétiques ont don..,.
eours, elle médita le moyen né ce nom à leur matiere
de 'concevoir sans Jupiter ; considérée dans le tems de
Flore indiqua pour cet effet la putréfaction.
tfne fleur à Junon, qui en fit MARTHEK. Quelques-
û'sâ'gc ; elle connut fit- mit uns expriment par ce terme
Mars au mônde dans la la pierre au rouge ,'Ie jeiv
ment de I'oeuvre ; mais Luc, créés, parce qu'elle contient,
dans le Code de Vérité,dit: disent-ils, en puissance tou-
Prene{ Marlhek & le blan- tes les qualités & proprié-
chijjei; ce qui signifie le la- tés des choses élémentaires.
ton , ou la matiere au noir. C'est un cinquième élément,
MARUCH. Hiûie.John* une quintessence, le principe,
fort. & la fin matériels de tout.
M A S A L. Terme em- Gerhard Dorn dit que c'eH:,
ployé dans quelques ouvra- la matiere-même dont le5
ges Chymiques, pour signi- cieux sont composés que
,
-
fier du lait aigri. c'est la quintessence de notre
MASARDEGI. Plomb. matiere sublunaire incor-
MÀSAREA. Piloselle. ,
ruptible & conservatrice de
MASELLUM. Etain, ce bas monde, le vrai végé-
Jupiter. tatif, l'ame des élémens, qui
MASTACH. Prépara- préserve de corruption tous
tion d'opium fort en usage les corps sublunaires,& leur
chez les Turcs. Quelques- donne le degré de perfection
uns l'appellent Anfion, ou qui convient à chaque ei-
Amphion. pece: qu'avec l'aide de l'Art
MASSALIS. Mercure on peut l'en séparer & la
des Philosophes. communiquer aux trois re-
MASSE DE COQUE- gnes animal, végétal & mi-
MAR. Matiere de l'œuvre. néral: que cette matiere en-
MASSERIUM. Mercure fin est ce que les Aic'nymistes
Hermétique- appellent l'Oiseau d'Hermès
MATERSYLVA. Chè- qui descend continuellement
vrefeuille. du ciel en terre, & y remonte
MATIERE en termes sans ceÍfe. On peut voir tous
,
de Philosophie Hermétique, les autres éloges qu'il lui
est le sujet sur lequel s'exerce donne dans son Traité de
cette Science pratique. Tous Lapide Metaphyjîco. Mais
ceux qui ont écrit sur cet Art la matiere des cieux différé-,
se sont appliqués à cacher le t-elle de celle de la terre ?
vrai nom de cette matiere
i
Est-elle nécessaire pour la
parce que si elle étoit une5 végétation, la conservation,
fois connue, on auroit léJ':' & l'altération des corps su-
principale clef de la Chy- blunaires ? Peut-elle être la
mie. Ils l'ont nommée de matiere prochaine de l'art
tous les, oMis des in&vijdu? Chymique ? Je laisse les deux
premiers à décider auxPhy-
iiciens Naturalistes & le
,
matiere des Chymistes dans
laquelle ils distinguent la se-
,
troisième point aux Alchy- mence mâle qui tient lieu de
misses, dont la vraie matiere forme, & la semence femelle
premiere n'est autre que les qui est la matiere propre à
accidens de la premiere ma- recevoir cette forme. C'est
tiere des Se&ateurs d'Anno- pourquoi lorsque les Chy-
te. Les Chymistes prennent mistes parlent de leur pre-
cette matiere , parce qu'elle miere matiere, ils entendent
est la semence des choses, le plus souvent la semence
&que la semence de chaque femelle quoiqu'ils parlent
,
être est sa premiere matiere quelquefois de l'une jointe
qui nous soit sensible. Toutes avec l'autre. Alors ils disent
les fois donc que les Philo- qu'elle a tout ce qui lui est
lophes Hermétiques parlent nécessaire3 excepté le feu ou
de leur premiere matiere, on agent extérieur , que. l'Art
doit toujours l'entendre de la fournit à la Nature : comme
semence des corps. le dit Empedocles dans le
Il y auroit beaucoup de Code' de Vérité.
choses à observer sur cette Il n'est pas tare aussi de
premiere matiere des Chy- voir dans les livres d'Alchy-
misses ; mais c'est à ceux qui mie tout ce qui produit se-
font des Traités du Grand
, être pris
mence pour la ma-
OEuvre à en parler avec titre du grand œuvre, de la
,
toute l'étendue qu'elle mé- même maniere que l'on peut
rite. Je me contenterai donc dire l'homme & les animaux
de dire avec Becher ( OEdi- compotes des plantes, parce
pus Chymicus) que tous les qu'ils s'en nourriiTent. Ils
corps ne sont point en tota- s'expriment ainsi en parlant
lité cette premiere matiere de la matiere éloignée, com-
tant recherchée ; mais qu'ils me ils parleroient de la pro-
la contiennent, & qu'ils la chaine, de la puissance com-
font en effet quant à là puis- me de l'acte, de la cause
sance ; ce qui doit même comme de l'effet ; ce qui ne
s'entçndre des métaux, qui contribue pas peu à faire
ne peuvent être censés cette prendre le change aux lec-
premiere matiere qu'après y teurs qui ne sont pas versés
avoir été réduits. dans cette Science.
C'est donc la semence des Cette matiere ne se trouve
corps , qui est la premiere donc que dans la semence
des corps, & dans le point posent chaque individu Je
de perfection propre à la gé- ces trois règnes.
nération ; c'est-à.dire, > quand La premiere matiere, des
elle n'a pas été corrompue Chymistes, éloignée est tine
ou altérée par la Nature ou eau pondereuse produite par
l'Art : & quand on la prend une vapeur mercurleile ; la
telle elle a la puilsarice prochaine ell eau rfiercu-
,
•c'engendrer qui n'attend rielle qui ne mouille point
,
qu'à être réduite à l'acte au les mains, comme le dit Saint
moyen du feu. Si on la prend Thomas dans son Commen-
généralement sans avoir taire sur le 3c livre d'Arif-
,
égard à la forme elle se tote touchant les Météores*
i
trouve dans tous les corps , La fin que se proposent les
mais non pas prise comme Chymistes dans la pierre phi-
matiere ayant forme chy- loCophale étant d'élever les
mique. Dans les animaux métaux imparfaits à la per-
elle s'appelle Menftruz, dans fection de l'or, au moyen de
les végétaux Eau de pluye, sa forme & de sa matiere ; il
& dans les minéraux Eau faut donc que l'une & l'autre
mercurielle. Elles partent soient métalliques & miné-
toutes d'une même racine , rales.
& composent cependant Les Alchymistes ne sçau-
selon Becher, trois matie., roient réussir dans leur des-
res tout-à-fait différentes , sein, si, comme dit Arisïote
quoiqu'elles ayent beau- le Ghymifïe, ils ne réduisent
coup d'affinité entr'elles , les corps en leur premiere
n'étant qu'une eau subtile & 'matlere, c'est-à-dire en leur
yiÍèlueuse; mais comme el- matiere séminale & ne la
les différent par leur propre ,
mettent ensuite dans une ma-
substance, il n'eH: pas -p'ossi- trice propre à y produire des
ble à l'Art de les changer fruits désirés.
si
l'une en l'autre. Celle des Pour le premier article
*
animaux semble être faite tout le monde sçait que les
pour l'union, celle des vé- choses ne se détruisent que
gétaux pour la coagulation, par les contraires ; c'est le
&. celle des minéraux pour soufre qui donne la forme, il
la fixation ; ce que l'on re- faut donc se servir de mer-
marque aisément dans la dif- cure pour le dissoudre ; &
férence de l'union & de la après cette dissolution, on
lâaison des parties qui com- ajoutera un soufre pour coa-
tuler & fixer le mercure, du soufre qui y est mêlé^^t
en en faisant le mariai dans -par conséquent toutes ces
le vase propre à cet effet. fortes de tels ne doivent être
Les Philosophes Hermé- regardés que comme des
tiques ont toujours parlé de mixtes, & non des sels prin-
cette matiere & des opéra- cipes. Le sel des Philosophes
tions de l'Art dans des ter- doit se comprendre abstrac-
mes allégoriques & énigma- tivement dè ce soufre, & ils
tiques. Le soutre & le sel i ne l'ont ainsi nommé que
comme les deux principes parce que sa forme acciden-
constituant de cette matiere, telle lui donne souvent l'ap-
ont été nommés, le premier parence de glace, ou de sel
Roi, Mdle, Lion, Crapaut, coagulé, ou qu'il se résout
Feu de nature Graisse du en eau aussi aisément que le
Soleil, le Soleils des corps sel.
le Lut de sagesse ou sapience } C'efi: ce sel qu'ils appel-
le Sceau i?Hermè's le Fu-, lent proprement la matiere
s
mier & la Terre des Philoso- propre à recevoir la forme.
phes Huile incombufiible, C'est pourquoi ils l'ont nom-
,
Mercure rouge & une infi- mé Humide radical, Mens-
s
nité d'autres noms-même de true Corps en puissance
diverses langues qui tous Chose, ou Suhflance capable,
cependant lignifient ,
quelque ai recevoir toutessortes défor-
matiere fixe, coagulante ou més Reine, Femelle, Aigle,
,
glutineuse ; parce qu'ils attri- Serpent Eau célefle -Ecume
buent au soufre, la forme, la de la Lime, s s
Clef\ Mercure
chaleur innée le sperme blanc, Mercure des Philoso-
Famé l'odeur,, la couleur,, phes Eau de vie & de mort,
, ,
la saveur, la fixité & tout Cire o// l'on imprime le sceait
,
ce qui est capable de causer d'Herin,ès Eau de glace
la cohésion des parties des Pluye des ,Philosophes, l'on..,
corps. taine, Bain du Roi Bain
Le second principe, ou sel, des corps Vinaigre, trf:J-
'lui comprend toutes les eaux aigre, Savon, ,
& tant d'au-
différentes dont.nous avons tres noms qo'on trouvera ci-
parlé, comme semences des après par ordre alphabeti-
trois regnes, n'est pas le sel que, & dont la plûpart se-
commun, ou le sol des corps, ront expliqués dans les arti-
acide, ou qui brûle la lan- cles qui les concernent.
gue ; car cette saveur vient La plus grande partie des
Philosophes pensent que tout Voici une partie des noms
a pour principe une eau sa- que les Philosopbes Hermé-
voneuse c'en--a-dire, com- tiques ont donné à leur ma-
,
posée de deux substances, tiere. La plûpart sont expli-
l'une saline & l'autre oléa- qués dans ce Dictionnaire,
gineuse, appellée Cahos^&L parce que , disent Morien &
propre à recevoir quelque Raymond Lulle, c'èst dans
forme que ce puisse être ; l'intelligence de ces noms si
que Dieu l'a divisée en deux différens d'une même chose,
parties, en eau grossiere, & que consiftç tout le secret de
en eau subtile ; la premiere l'Art. Les uns sont tirés du
visqueuse, huileuse ou Cu1tù- grec, les autres de l'hébreu ,
reuse, la seconde saline, sub- quelques-uns de la langue
tile & mercurielle. Il les sub- arabe plusieurs du latin &,
>
divisa encore en trois parties du françois.
générales ; de la plus subtile
il forma les animaux, de la Absemir.
plus crasse les métaux,& de Acier.
celle qui participe des deux Adam.
il en composa les végétaux; Adarnet.
de maniere que celle d'un Adrop.
regne ne sçauroit être trans- Affrop.
muée radicalement en un Agneau.
autre regne 3 par aucune opé- Aibathest.
ration de l'Art. La pratique Aigle.
de la Chymie prouve à ceux Aigle des Philosophes.
qui douteroient de ce fystê- Aigle volante.
me , dit Becher, qu'il n'est Aiman.
pas la production d'un cer- Air.
veau creux. Le soufre agit Airain.
sur le sel en l'agglutinant & Airain brûlé.
lui donnant ainsi la forme : Airain incombustible,
le sel agit sur le soufre en le Airain noir.
dissolvant & le putréfiant ; Alartar.
& l'un joint avec l'autre en Albar Æris.
quantité proportionnée, con- Albira.
itituent une eau visqueuse &. Alborach.
vitriolique qui est la pre- Alchaest.
,
miere matiere de la Nature Alcharit.
& de l'Art. AlcophU.
Alembroth.
Aîembroth. Azoch.
Aloeam. Azoth.
Alkusal.
Almagra. Bain.
Almizadir. Bain de Diane;
Alocinéts. Bain du Roi.
Aludel. Bain du Soleil.
Alun. Bain-Marie.
Alus. Bain Vaporeux.
Alzernad. Beïa..
Alzon. Berbel.
Amalgra. Beurre.
Amé.
Ame de Saturne.
Ame des Elémens.
Bien.
Bien Communicatif,
Blanc du Noir.
.
<

Ame du Monde. Blancheur.


Anachron. Bois-
Anathuel. Bois de Vie. >
Anathron & Anatron.. Bois d'Or.
Androgine. Borax.
Antimoine. Boritis.
f
Antimoine des parties de Borteza ou Boreza;
Saturne. Brebis.
Antybar. Brouillard.,
Arbre.
Arbre Lunaire. Cadmie.
Arbre Philosophique. Caducée.
Arbre Solaire. Caïn. t
Arbre Métallique. Cambar.
Arémaros. Camereth.
Argent. Cancre.
Argent-vif. Caspa.
Argent-vif coagulé. Calpachaïa.
Argyrion. Cendre.
Arneth ou Zarnich. Cendre de Tartre.
Arsenic. Cendre Fusible.
Asmarcech, Cendre Incombuflibleq
Astima. Cendre Noire.
Atimad. Chaï.
Aycafort, Çhaïa.
Crachat de la Lune. Corps Immonde;
Chameau. Corps Impropre.
Champ. Corps Noir.
Chaos. Corps Mixte,,, -
Chaux. Corps Confus.
Chaux Vive. Corps Imparfait.
Chemin. Corsufle.
Ches. Couronne du Roi.
ChesTeph. Couteau.
Chesseph Hai. Crapau. -
Chibur. Crista!.
Chien. Crible.
Chien Corascénien.
Chienne d'Arménie. Dangereux.
Chose croisée ou tour- Décembre.
mentée. Décembre E.
Chose vile.. Deeb.
Chyle. Dehab.
,Ciel. Diabeste.
Ciel moyen.' :
Dispositif Moyen.
Ciel des Philosophes. Douceur du Beurre.
Clarté du Soleil. Duenech.
Clef des Métaux. Dragon.
Clef de l'Œuvre. -
Dragon Volant.
Cœur de Saturne. Dragon Rampant.
Cœur du Soleil. Dragon Babylonien.
Colcotar.
Colere. Eau Ardente.
Colle d'Or. Eau Azotique.
Compagnom Eau de Talc.
Compar. Eau de l'Art.
Compost. Eau de Sang.
Composé. Eau de Fontaine,
Confeétion. Eau de Vie.'
Contenant. Eau d'Urine. - A

Contenu. Eau Étoilée.


Coq. Eau Feuillée.
Corbeau. Eau Hyléale.
Corps Blanc. Eau Mondifiante;
Corps Contraire. Eau Brûlante.
Eau Pesante. Femelle.
Eau Pondereuse. Femme,
Eau Premiere. Fer.
Eau Sèche.. Ferment.
Eau Simple. Ferment Sublimé.
EaU Visqueuse. Fécès Calcinées.
Eau du Styx. Fèces Dissoutes. >

Ebemich. , Femme prostituée.


Ebesemeth. Feu.
Elément. Feu Naturel.
Elément cinquième. Feu contre Nature.
Elixir., Feu Innaturel.
Elsaron. Feu Aqueux.
Enfer. Feu Liquide.
Estomach d'Autruche. Feu de Cendres. ;
Embrion. Feu de Sable.
Ennemi. Feu de Lampe.
Epée. Feu Artificiel.
Epouse. Feu Corrodant & non
Espatule. Corrosif.
Esprit. Feu Humide. *-
Esprit Crud., Fiel.
Esprit Universel. Fils béni du Feu.
Esprit Corporifié. Fils du Ni].
Esprit Cuit.. ' ^ Fils ( petit ) de Saturne.
Esprit de la Clarté. -
Fils du Soleil & de la
Esprit Pénétratif. Lune.
Etain.... Flegme.
Eté. F!ear d'Airain.
Ethélie Blanche. Fleur du Soleil.
Etoile Scellée. Fontaine.
Êtri,t Métallique. Fqgt&iiie du Roi.
Euphrate. Forme.
Eudica. Forme de l'Homme.
Eve. Frere.
Excrément du Verre. frere d!l Serpent.
Fridanus..
Favonius. Fruit.
Fada. Fruit de l'Arbre Solaire.
fàucori. Fumée Blanche.
Fumée Citrine. Iris.
Fumée Rouge. Jud he voph hé;
Fumier.
Karnech.
Gabertin." Kenchel.
Gabritius. Kibrich.
Gabrius. Kinna. '
Giumis.
Glace. Lac Bouillant.1
Gomme Blanche* Lac Desséché.
Gomme Rouge. Lait.
Gomme d'Or. Lait de Vierge. v

Gophris. Laton.
Granule. Lazul.
Gar. <
Leffive.'
Ligne.
Hageralzamad. ' Lion.
Hebrit. Lion Rouge.'
Hermaphrodite. Lion Vert.
Hirondelle. Larmes de l'Aigle.
Homme. Liqueur Végétable.
Huile. Litharge.
Huile de Mars. Loup.
Huile Incombustible, Lucifer.
•'Huile Rouge. Lumière.
Humide Blanc.' Lumiere du Plomba
Humide Radical. Lune.
Humidité. Lune Feuillée,
Humidité Brûlante.
Hydre de Lerne. Magnès.
Hylé. Magnésie.
Hypostase Blanche. Magnésie Blanche;
Hyver. Magnésie Rouge. 1

Main Gauche.
Jaune d'OEuf. Main Droite.
Immondice du Mort, Mal.
Infini. Mâle.
Iniipide. Marbre.
Jour. Marcassite.
Jourdain» Marcassite du Plomb*
Mars.- Occident.
Martlweka. Œil des Poissons,
Marthek. (Euf.
MalTe de Coquemart. OEuf des Philosophes.
Matiere. Oingt.
Matiere de la Matière. Oiseau d'Hermès.
Matiere de toutes formes. Olive.
Matiere Lunaire. Ollus.
Matin. * Ombre.
Médaille de Fauheh. Ombre du Soleil.
Médecine de l'Esprit. Or.
Médecine des trois ordres. Or de Gomme.
Mélancholie. Or Ethée.
Menstrue Animal. Or Feuillé.
Menstrue Minéral. ; Or d'Orient.
Menstrue Végétal. Or du Bec.
Mer. Or du Corail.
Mercure. Or Romain.
Mere. Orient.
Mere des Métaux. Orpiment.
Mere de l'Or.
Mesure. Pere.
Microscome. Pere unique de toutes
Midi. choses.
Miel. Phénix.
Minière. Phison.
Miniere de l'Or. Pierre.
Ministere. Pierre Animale.
Mizadir. Pierre Ardente.
Mort. Pierre Étoilée.
Mort Amere. Pierre des Philosophes.'
Mozhacumia. Pierre connue dans les
chapitres des Livres.
Nature. Pierre non Pierre.
Neusx. Pierre Indienne.
Noir plus noir que le noir- Pierre Indrademe. . ;
.même. Pierre Minérale.
Nuée. Pierre Métallique..
Nutus. Pierre Rouge.
^Nature cinquièmes Pierre Végétale. -
Plomb. Salive de la Lussé.
Plomb Blanc. Salive des Charnpignone
Plomb des Philosophes. Salive IncQmbusiible;.
Poil Humain. Salive Précieuse.
Point. Sang.
Poisson E-chénéis. Sang de Dragon.
Poudre. Sang du»Lion.
Poudre tirée de la cendre. Sang de la Salamandre.
Poule. Sang Humain.
Poussin d'Hermogêne. Sang Spirituel.
Présure du Lait. Saumure.
Pnntems. Saumure Marine.
Prison. Savon.
Pureté du Mort. Savon des Sages.
Prostituée (la). Saturne.
Sébleinde.
Queue -de Paon. Secret de l'Ecole.
Sedena.
Raceen. Seigneur des Pierres.
Racine des Métaux. Sel- Alkali.
Rameau d'Or. Sel Alvisadir.
Rarum. Sel des Sages.
x: Randerich. Sel de Lunaire.
Rayon du Soleil. Sel,Fusible.
Rayon de la Lune. Sel Nitre.
Récon. Sel d'Urine.
Réhéson. Sel des Sels.
Résidencç. Sel Solaire,,'
Risoo. Sel Alembroc.
Roi. Sel des Pélerins;
Rosé dans les épines. Semence.
' Rosée. Sentier.•
Rosée de Mai. 1 Sépulchre.
Rougeur. Serinech.
Rubis. Séricon.
Sable. Serpent.
Safran. Serpent dévorant Ca queue.
Salamandre. Serpent Ailé.
Salé, Serpent sans Aîle.
Salpêtre<
- 7
Serpent de Cadmus.-
Serviteur. Tém?ychura.
Serviteur Fugitif. Ténébres.
Serviteur Rouge. Terre.
Seth. Ï
Terre Adamique.'
Smeratha. Terre de Reste.
Sodo des Philosophes. Terre Feuillée.
Sœur. Terre Glaise.
Sœur Premiere. Terre Grasse.
Sœur du Serpent. Terre des Tombeaux.
Soir. Terre Puante.
Soleil. Terre Rouge.
Soleil Terresire.- Terre Vierge.
Soleil Éclipsé.. Terre Damnée.
Solution Fixe. Tête de Corbeau.
Solution Volatile. Tête morte du Corbeau.
Soufre de Nature. ,Tévos.
Soufre AmbroÍÍen. Thabritis.
Soufre Rouge. .
Thélima. *
Soufre Incombuslible. Thériaque.
Soufre Zarnet. Thêta ou Thita.
Soufre des Métaux. Thion.,
Sperme des Philosophes. Timar.
Sperme du Mercure. •
Toarch.
Sperme de tout. Troisième.
Sperme des Métaux. Tuchia.
Splendeur.
Splendeur de la Mer. Vaisieau...
Splendeur du Soleil. Vaisseau des Philosophes^
Sublimé. Vaisseau Scellé.
Suc de Lunaire. Vapeur.
Sueur du Soleil. Vautour.
Syrop de Grenades. Venin.
Venin Mortifère.
Talc. Venin Teignant.
Tamuse. Vent.
Tartare ou Enfer. Vénus.
Tartre. Verge de Métal.
T aureau. Verjus.
Teinture d'Hermès. Verre.
Teinture des Métaux* yert-de-gris.
L
Vertu des Asfres.' L'on connoît les vrais Phi-
Vertu Minérale. losophes à la matiere qu'ils
Vie. employent pour le magifle-
Vieille exténuée. re. Ceux-là sont dans l'er-
Vieillesse. reur qui se servent de diver-
Vierge. ses matieres pour composer
Vigne des Sages.' leur mercure c'est-à-dire de
3
Vin Blanc. matieres de diverses natures.
Vin Rouge. Elle efl: une, & quoiqu'elle
Vinaigre. se trouve par-tout & en tout,
Vinaigre desPhilosophes. elle ne peut se tirer que de sa
Vinaigre très-aigre. propre, minière. C'est une
,Vipere. eau visqueuse, un esprit cor-
Virago. porifié. Elle est la même ma-
.:Virilité. tiere que celle dont la Nature
iVisitation de l'Occulte. se sert pour faire les métaux
ivitriol. dans les mines ; mais il ne
: Vitriol Romain. faut pas s'imaginer que ce
tVitriol Rouge. sont les métaux-mêmes, ou
Union des E(prîts. qu'elle s'en tire ; car tous
Urine d'Enfans. les Philosophes recomman-
Vulphi. dent de laisser les extrêmes
iv ulpes. & de prendre le milieu ;
comme pour faire du pain
Xit. on ne prend, dit Philalethe ,
ni le grain, ni le son, mais la
Yharit. farine. On ne fait pas non
•jYlé. plus du pain avec du pain
cuit. Il ne faut pas aussi cher-
Zaaph. cher à former' une matiere
Zahav. des quatre élémens qui sont
Zaibac. ,
les principes principians de
Zéphyre; tout ; mais une matiere élé-
Zibac. •
mentée, qui contienne elÍ
Zink. elle-même les quatre élé-
Zit. mens , & qui soit la semence
Ziva. des métaux. Cette matiere
Zotichon; a été voilée par les Anciens
Zumech. sous diverses fables mais
Zumelazuli. ,
plus particulierement sous
-
;-
celles d'Hercule & d'Ail- posée. Notre eau, dit Phi-
thée, de Pyrrha & de Deu- lalethe est compose deA
,
plusieurs choses, c'est.à.c*re
calion. Mais si quelqu'un
veut réussir dans les opéra- d'une seule & unique chose
tions du magistere qu'il ap- faite de diverses substances,
prenne auparavant,dit Phi- mais d'une & même essence.
lalethe, ce qu'on entend par Il faut que dans notre eau il
les compagnons de Cadmus, se trouve un feu, une liqueur
quel est le Serpent qui les saturnienne-végétable, & un
dévora ce que c'est que le lien du mercure. Ce feu est
, minéral-sulfureux, sans être
chêne creux contre lequel il
transperça ce Sèrpent ; ce proprement minéral , loin
qu'on entend par les Colom- d'être métallique. C'est un
bes de Diane qui surmon- cahos ou esprit, sous la for-
,l'amadouant
tentle Lion en ; me d'un corps y qui n'est ce-
ce Lion vert, qui est un vrai pendant pas corps, puisqu'il
Dragon Babylonien dont est tout volatil, & qui n'efl:
,
le venin fait tout mourir : ce pas aussi absolument esprit,
que c'est que le caducée de puisqu'il ressemble à un mé-
Mercure, &c. tal liquifié.
Cette matiere est appellée Quelquefois les Philoso-
vile, & Philalethe entr'au- phes ont restraint le nom de
tres dit que le prix des prin- Matiere à leur mercure ani-
cipes matériels de l'œuvre ne mé & non à la matiere d'oît
passe pas trois louis d'or. Il ,
il est extrait.
ajoute que quant à la fabri- MATIERE VRAYE DES
que de l'eau séche des Sages, MÉTAUX. C'est, selon les
deux écus suffisent pour en Philosophes, le mercure des
faire une livre. Il assure de Sages impreigné & animé de
plus qu'on peut avoir autant son soufre. C'est une eau vis-
de matiere principe de cette queuse & une vapeur qui
,
se congelè & se fixe plus ou
eau, qu'il en faudroit pour
animer deux livres de mer- moins, sélon le degré de
cure. coction qu'elle reçoit. Cette
Plusieurs Philosophes di- vapeur est un argent-vif, non
fent que les pauvres ont au- le vulgaire. La pierre philo-
tant de cette matiere que les sophale est composée de cet
riches ; mais il faut l'enten- argent-vif cuit, digéré &
dre de la matiere principe exalté : c'est pourquoi il pé-
«lont celle des Sagas est com- nétre les métaux, acheve de
les cuire, & leur donne la C'est la violette, selon Blan-
perfection de l'or; parce qu'il chard qui pense qu'on lui a
,
donné ce nom de la suavité
est or lui-même, & un or
vif, animé, infiniment plus^ de son odeur, qui la fait tant
parfait que l'or vulgaire. 1
rechercher des Dames. >
MATIERE LUNAIRE. MAZA. Macarons. Blawt
Dissolvant des Sages. chard. ' ;
MATIERE UNIQUE DES MECAL ou MEKALi
MÉTAUX. Magistere au Poids. i. .
blanc. MECERI. Opium. U
MASSE CONFUSE. MECON. Pavot. 't
Voyei LATON. MECONIUM. Extrait
MATHEDORAM. Sel de pavot noir, &. condenf.-
gemme. 1
en mafle. '
MATIN. Magistere au On donne aussi le nom de
rouge , appellé Matin par Meconium aux premiers ex-
les Philosophes, parce que crémens noirs comme de la.
sa couleur est d'abord au- poix que rend un enfant
,
rore avant d'être parfaite au après être sorti du ventre de
rouge. sa mere. Ces excrémens sé-
MATRICE. (Sc.Herm.) chés & réduits en poudre
Les Philosophes donnent ce guérissent l'aveuglement qui,
nom à la miniere de leur n'est pas de naillance, si on
mercure , & à leur vase. Le met de tems en tems de cette
premier, parce que c'est dans poudre dans l'œil. Il faut
la minière où il se corporifie conserver cette poudre bien
& se forme ; & le second , séche dans un flacpn bien
parce que le vase fait la fonc- bouché, & dans un lieu sec*1
tion de la matrice des ani- MÉDECIN DES PLA-
maux où se parfait la géné4 NETTES. Ce n'est pas le
ration. mercure des Philosophes ,
La matrice de la matiere comme le dit l'Auteur du
d'où les Philosophes ex- Dictionnaire Hermétique
,
trayent leur mercure -' est la c'éfi: le Philosophe lui-même
terre, selon Hermès, dans sa qui employe le mercure des
Table d'Emeraude. Quel- Sages pour guérir l'imper-
ques Chymistes dirent que feétion des métaux qu'ils
,
le sel marin est la matrice de appellent Plaizettes.
la nature métallique. La médecine guérit & ce
* MATRONALIS FLOS. Médecin- l'administre. La
pierre des Philosophes ou la pour une maladie bien re-
poudre de projeâion sont connue , mais qui très-igno-;.
cette médecine qui perfec- rans d'ailleurs, regardent ces
tionne les métaux, & guérit spécifiques comme des re-
les maladies des trois regnes medes à tous maux, & les
de la Nature. administrent à tort & à tra-
MÉDECINE. Art d'in- vers aux risques de la vie des
venter , de connoître , de malades qui tombent entre
préparer & d'administrer les leurs mains.
remedes propres à guérir les On a donc tort de crier si
maladies qui affligent le fort contre les Médecins, 8c
corps humain, & à le con- ceux-ci n'ont pas plus de rai-
server dans un état de bonne son de s'élever si hautement
santé. Les uns disent que cet contre les Empyriques ; si
Art est long & très-difficile on vouloit être de bonne foi ,
à apprendre, les autres avec on avoueroit qu'il y a au
Paracelse assurent qu'il est moins autant de charlatanis-
court & très-aisé. Les pre- me dans l'exercice de la Mé-
miers considérent sans doute decine Galénique > que dans
la Médecine suivant les prin- celui de la Médecine Em-
cipes de l'Ecole Galénique ; pyrique. Il se trouve de part
c'est celle que professent au- & d'autre de beaux diseurs
jourd'hui les Médecins que & de très-mauvais Méde-
l'on appelle Docteurs en cins. Décrier tous les Empy-
Médecine, dont les princi- riques comme on fait ordi-
pes soumis aux systêmesque nairement , & vouloir leur
chacun imagine à sa fantai- refuser l'administration de
fie, font de la Médecine Ga- leurs remedes c'est priver
, qu'il
lénique une science conjec- le Public d'une ressource
turale dont la pratique est ne trouve pas très souvent-
souvent très.-pétilleuse pour dans ceux que le titre de
les malades qui y ont re- Dofteur leur présente com-
cours. Mais il faut cepen- me d'habiles gens. Tout le
dant avouer qu'il vaut encore monde sçait que le remede
mieux s'adreuer à ceux que de la bonne femme tire com-
l'expérience annonce dans le munément d'affaire la plû-
Public pour des Médecins part de ceux que toutes les
'habiles qu'à ces Empyri- drogues de la Pharmacie
, •

employées doftoralement
<lues ignorans qui peuvent
3
1ivoir des secrets Spécifiques avoient peut-être mis dans
le mauvais état ou ils sont i voye ceux qui seraient tente
d'avoir recours aux ouvrages
au lieu de les guérir. Non
omnia possumus omnes. On de Paracelse, que j'ai inséré
n'ignore pas qu'un Médecin & expliqué dans ce Diction-
ne peut pas lui seul sçavoir naire un grand nombre de
tous les remedes propres à termes Paracelsiques. Plu-
guérir toutes sortes de ma- sieurs Auteurs en ont fait une
ladies ; loin donc de se dé- étude particuliere tels que
créditer en permettant à ses ,
Beccher, Ruilandus, John-
malades, en ordonnant mê- son, &c. & c'est dans les
me des remedes indiqués par ouvrages de ces Sçavans que
d'autres il gagneroit une j'ai puisé mes explications.
, plus
grande, ap-
,
confiance Le vrai & unique moyen
prendroit des remedes qu'il de remédier à tous ces in-
ignore, & en feroit usage convéniens seroit de publier
dans des cas semblables. le procédé de ce qu'on ap-
Paracelse réduisoit tout pelle la Médecine universelle3
l'art de guérir à des principes ce seul remede guériroit tou-
très-simples pour la théorie tes les maladies ; mais ceux
& la pratique. Avoit-il rai- qui passent pour l'avoir sçu
son ? Je serois tenté de le & mis en pratique, décla-
croire. Toujours est-il vrai rent qu'il en résulteroit en-
qu'il faisoit des cures admi- core de plus grands incon-
rables & qu'il se fit une véniens pour la société à
y. ,
grande réputation. S'il avoit cause des abus qu'en feroienf
ecrit ses ouvrages d'une ma- les méchans. Ils ne l'ont donc
niere plus intelligible, peut- enseigné dans leurs Traités
être qu'aujourd'hui on lui sur cette matiere que d'une
rendroit la justice qu'on lui maniere énigmatique allé-
refuse. Il a fait mystere de métaphorique,, &c.
gorique,
tout ; il a employé des noms afin, disent-ils, qu'elle ne de-
étrangers pour exprimer des vienne intelligible qu'à ceux
choses connues : on a pris le que Dieu voudra en favori-
change; on a mal composé ser. C'est pour la leur ren-
ses remedes ; ils n'ont pas eu dre moins difficile, qu'après
tout lfe succès qu'on en de- avoir combiné ces Auteurs
voit espérer sur sa parole, & entr'eux, & recueilli les di-
l'on en a conclu que Parar verses explications qu'ils
'fel[e n'étoit qu'un Charlatan. donnent les uns des autres,
£'est p,<&uyremçgre dans la je ai ip»ï~e dans, e$
Diaionnaire. Heureux ceux pelé ; elles afroiblment eu
qui à la foible lueur de ce évacuant, elles ruinent le
flambeau pourront décou- tempérament, & conduisent
vrir la vérité cachée dans enfin au tombeau, quand la
l'obscurité & les ténébres nature n'a pas la force de ré-<
dont ils ont enveloppé leurs sister au poisson qu'elles con-
ouvrages. tiennent & que l'on donne
MÉDECINE. Les Philo- avec le baume.
sophes distinguent plusieurs Les Philosophes donnent
sortes de médecines, quoi- encore le nom de Médecine
qu'elles ayent toutes un mê- aux différentes opérations du
me objet s qui est la guérison grand œuvre, c'est pourquoi
des maladies qui surviennent ils en comptent de trois sor-
aux individus des trois re- tes. La premiere est celle
gnes de la N ature. Ils appel- qu'ils appellent Médecine du
lent Médecine de l'ordre su- premier ordre. C'est, selon le
péri.eur, leur élixir quand il Philalethe, la préparation de
est parfait pour la guérison la pierre, qui précéde l'opé-
des maux du corps humain, ration de la préparation par-
& pour la transmutation des faite ; elle s'appelle propre-
métaux imparfaits en or. Ils ment la séparation des élé-
lui ont quelquefois donné ce mens & la purification de
>
nom quand leur pierre est chacun d'eux par 'eux-mêmes,-
seulement parfaite au blanc. selon que l'exige la Nature.
Leur Médecine de l'ordre in- Le magistere se fait par cette
férieur est leur élixir projetté préparation, que les Philoso-
sur un métal imparfait ; il de- phes ont déguisée sous plu-
vient pur par cet élixir, & sieurs noms qui ne signifient
peut servir, après la cuisson, presque que la même chose,
pour projetter sur les autres & qui se fait par un même
métaux imparfaits. Cette régime-, c'est-à-dire cuire le
médecine n'est point propre compôt. Ainsi quand ils di-<
pour les maladies du corps sent distiller à l'alembic, sé-
humain. Celle de l'ordre su- parer Famé de son corps,
périeur les guérit en le con- rôtir abreuver calciner
, ,
fortant ou le rajeuniHant. frotter, nourrir, ajuster en- ,
,
Médée s'en servit pour le semble, manger, assembler,
pere de Jason. Les médecines corriger , cribler , couper
que l'on prend chez les Apo- avec des ciseaux, blanchir
ticairesgnt un effet tout op- dessécher, distiller, diviser,
unir les élémens, les sépârer, à leur premiere matiere.'
les corriger, les purifier, les Les Philosophes ont ap-
changer l'un dans l'autre, les pellé cette médecine le Jour
extraire, exalter, folier, fon- du jugement. Laissez les fols
dre, engendrer, frapper d'un chercher notre oeuvre &
glaive de feu , puiser, hUrt tomber d'erreurs en erreurs ,
meéter, imbiber, empâter, en le cherchant, ils ne par"
ensevelir dans le fient, incér viendront jamais à sa per-
rer , laver , aiguiser, polir, fe&ion jusqu'à ce que le So-
limer, frapper du marteau, leil & la Lune soient con-

,
mortifier, noircir, putréfier,
arroser tourner en rond, rur
bisser dissoudre, sublimer
, ,
vertis en un seul corps ; ce
qui ne pourra se faire avant
le jour du jugement. Morien.
broyer , réduire en poudre, On lui a donné ce nom, dit
tous ces termes appartien- Philalethe, parce que dans
nent à la médecine du pre- cette conjonction parfaite,
mier ordre, & signifrenisgtè ou vrai mariage, se fait la
& même opération. séparation des élus & des 1
La Médecine du second or- damnés c'est-à-dire de la
,
dre est cette préparation de terre grossiere & impure
la pierre, qui suit immédia-r appellée damnée par les Chy.,
tement celle dont nous ve- misses-mêmes vulgaires &
nons de parler. Elie se nom- de la plus pure substance, de
me la préparation parfaite. la matiere de la pierre. Cette
On l'appelle aussi fixiou, substance n'est autre que la '
fermentation, création de la poudre qui monte des féces
pierre, & conjon&ion par, & s'en sépare. C'est la cen-
iaite des élémens. Géber la dre de la cendre, la terre ex-
nomtoe^ome^.oppf traite lublimée, honorée &
éreve. ; ^
élue. ,Ce qui reste au fond
Cette médecine prépare est la cendre des cendres,
,donc parfaitement la pierre,, une terre damnée, rejettée,
elle, la fixe, 8c la fait fermen- les féces &scories des corps,
ter. Le ferment de la pierre qu'il faut rejetter, parce qu'el.
sè fait de la pure matiere des les n'ont aucun principe de
-métaux, c'est-à-dire du sou- vie ; & tout ce qui ne iera
,fre de nature & de la vapeur pas de la vraye pureté des
des élémens, & ce ferment élémens sera détruit au jour
ne devient tel, que lorsque la du jugement. Raim. huile.
Lune &Je Soleil sont réduits Alors les élémens qui se
trouveront purs, élevés au- les poids les mesures du
, feu, sans
dessus des fixes & reiplen- tems & du quoi il
dissans comme le cristal ; perdra son travail & ses pei-
parce qu'ils seront devenus nes. Philalethe.
terre incorruptible , qui ne La premiere médecine mon-
craindra point les atteintes disse & teint les corps,mais
du feu. Id. Elle se fait par cette teinture n'est qu'appa-
une même opération, d'une rente , & s'en va dans la
même chose, & dans un seul coupelle. La seconde fait le
vase. AinG. le but de cette même effet mais la teinture
,
médecine est de convertir la qu elle donne est permanen-
pierre en terre fixe, spiri- te & fixe, quoique sans uti..-
tuelle & tingente. lité. La troisiéme pousse la
MÉDECINE DU TROI- pierre à sa perfeéHon, & la
SIEME ORDRE. C'est la pré- multiplie en quantité & en
paration de la pierre que les qualité.
Philosophes appellent Mul- La premiere est l'oeuvre
liplication. de la Nature, la seconde est
Il faut sçavoir cinq choses l'œuvre de l'Art, & la troi-
à l'égard de cette médecine : siéme l'est de l'Art & de la
1°. Que les Philosophes ré- Nature & se nomme aussi
,
dussent les années en mois, la Médecine de l'ordre supé-
les mois en semaines^les se- rieur.
maines en jours, & les jours MÉDECINE UNIQUE.
en heures. 20. Que toute Pierre au blanc.
chose séche boit avidement MÉDÉE, fille d'iEctes
toute humidité de son espe- Roi de Colchos, fils du So-
ce. 30. Qu'elle agit sur cette leil eut pour mere Idyia
humidité beaucoup plus vîte , ,
fille de l'Océan. Jason étant
qu'elle ne faisoit auparavant. arrivé à Colchos pour la
40. Que plus il y a de terre, conquête de la toison d'or,
moins il y a d'eau, & que la Médée devint amoureuse de
solution s'en fait mieux & lui. Elle fit usage de son art
plus promptement. 5". Que enchanteur pour favoriser
toute solution se fait selon la l'entreprise de son amant.
convenance de la chose à Au moyen des pharmaques
dissoudre ; & que tout ce qui qu'elle lui donna, il dompta
dissout la Lune dissout aussi les taureaux qui jettoient du
le Soleil. Si l'Artiste veut feu par les narines, tua le
donc réussir, il doit sçavoir dragon qui gardoit la toison
d'or, en sema les dents dans que le feu en sortit dès que
le champ de Mars, d'où na- Glaucé l'eut ouverte. D'au-
quirent des hommes armés tres enfin ont dit que c'étoit
qui s'entretuerent, & il s'em-.' une robe.
para de la toison d'or. Médée ne se contenta pas
Après cette expédition de cette vengeance elle
Médée se sauva de chez son ,
massacra devant Jason mê-
pere avec Jason, qui l'épou- me deux enfans qu'elle avoit
ia. Quand ils furent arrivés eu de lui, & se sauva dans
en Thessalie, Médée rajeu- l'air sur un char attelé de
nit Eson, pere de Jason. Les deux dragons aîlés. Voyez
filles de Pélias ayant vu ce ces fi&ions expliquées dans
prodige, désirerent que Mé"; le premier chapitre du sé-
dée rendît le même sèrvice à cond livre des Fables Egypt.
Pélias \ celle-ci feignant d'y & Grecques dévoilées.
consentir, trouva le moyen 1'lEDIMNUS. Mesure
de venger Jason des mauvais contenant cent huit livres ,
procédés que Pélias avoit eu ou six boisseaux. Blanchard.
pour Eson. Elle engagea les MEDIUM ou SUBS-
filles de Pélias à le couper TANCE MOYENNE
.
en morceaux & à le faire DES CORPS. C'est le
cuire dans une chaudiere mercure des Sages ; parce
avec un mêlange de plantes que la matiere d'où il se tire
aromatiques. Le secret pré- n'a pas reçu de la Nature tou-
tendu n'eut pas le succès te la perfection dont elle est
qu'elles en attendoient. capable ; l'Art la prend dans
Jason étant ensuite devenu cet état, & acheve ce que la
amoureux de Glaucé , fille Nature avoit commencé.
de Créon, répudia Médée. MEDIUM ENTRE LE MÉ-
Celle-ci sçut dissimuler son TAL ET LE MERCURE.
dépit & sous prétexte de C'est selon Synésius la
, , ,
faire présent à Glaucé d'une vraie matiere de l'oeuvre.
couronne, elle la composa Artéphius dit que c'est le,
de maniere que le feu prit à mercure même des Philoso-:
la tête de sa rivale dès qu'elle phes.
l'eut mise sur sa tête, & elle MEDULLA LACTIS
fiitconsumée. Quelques Au- ou MOELLE DU LAIT.
teurs disent que c'étoit une C'est le beurre & la crème ,
petite cassette que Médée di- qu'on appelle aussi Fleur du
foit être pleine de bijou*., &: lait.
MÉDUSE,
- MÉDUSE, fille dû Phor";
cys & de Céto, avoit deux
MEL ROSCIDUM ET,
ÆREUM. Manne. 1

soeurs auxquelles on donna MEL SATURNI, OU Miel-


le nom de Gorgones de mê- de Saturne; C'est le sel de
me qu'à Méduse. Neptune plomb qu'on appelle aussi
,
devint amoureux de celle-ci Beurre & Sucre de Saturne,
qui étoit très-belle, & eut MELA. Plomb.
commer-ce avec elle dans le MÉLANCHOLIE signi-
temple même de Minerve. fie la putréfaftion de la ma-
Cette Déesse indignée de la tiere. Les Philosophes ap-
profanation de son temple pellent aussi cette opération
,
changea en serpens les che-, calcination incinération
,
pregnatiorr. On a donné ce3
veux de Méduse , & lui
donna la propriété de mé- ,nom à la matiere au noir,
tamorphoser en pierre tous sans doute parce que la cou-
ceux qu'elle regarderoit. Per-
sée suscité par Pallas 'qui lui
prêta son bouclier & sa lan-
,
leur noire ,it quelque chose
de trisse & que l'humeur da
corps humain appellée mè-
ce, & aidé des,talonnieres lanchvlie, est regardée com-
de Mercure, fut attaquer Mé- me une bile noire' & recuite,
duse & lui coupa la tête.,Du qui cause des vapeurs trif1:es
sang. qui sortit de sa blessure & lugubres.
:1
naquirent thrysaor pere de MELANGE. Conjonc"';
Géryon & le cheval Pé- tion combinée de deux ou
,
gase. La tête de Méduse con- plusieurs corps d'où il ré-
serva encore après sa mort ,
ÍuIte un composé qu'on ap-
la propriété de changer en pelle mixte. Ces différentes
pierre ceux qui la regar- combin'aisons font différens
doient:l Persée en fit usage mixtes, & puisque de huit
contre Atlas, qui l'avoit mal corps on peut combiner
reçu. Voyez les Fab. Egypt. 4°320 mixtes on ne doit
& Grecq. dévoilées, liv. 3. pas être surpris de la diver-
chap. 14- §. 3. sité infinie qui s'en trouve
MEL JUNIPERINUM, dans la Nature.
ou Miel de genièvre. C'esc Il y a deux sortes de mé-
l'entrait de genievré. langes ou mixtions l'une
MEL NOVUM ou Miel Becher appelle ,
superfi-
, que
nouveau. C'est la quintes- cielle, & l'autre centrale.
sence d'antimoine. Planif- Le mêlange superficiel est
campi. celui qui se fait da maniere
que les parties des corps mê* secs avec ceux qui sont hu-
langés puissent se séparer de mides. Il est cependant bon
nouveau, comme si l'on mê- de sçavoir que l'extrême-
le de l'absynthe avec de l'es- ment humide & l'extrême-
prit de vin, après une longue ment sec sont les deux con-
digestion ces deux corps traires & ne s'unissent>pres-
,
font un mélange superficiel, ,
jamais
que ensemble.
parce que en mettant le MÊLANGE(Sc. Herm.).'
tout dans l'alembic, on sé- Lorsque les Sages parlent de
pare l'esprit de vin de l'ab- mélange il ne faut pas s'i-
3
synthe qui reUe dans le.cu- maginer qu'ils entendent
curbite en forme d'extrait. parler de l'union des deux
Le mélange centrale se fait, choses différentes, & prises
par exemple, lorsque l'eau hors du vase. C'est une &
de pluye se mêle avec les même chose qui se sépare en
semences de maniere qu'elle deux, & qui par la codiom -
devient un corps homo- se réduit à une. Voilà le vrai
gêne avec elles, & qu'on mélange, qui se fait précisé-
ne peut plus les séparer.Tou- ment dans le tems de la. pu":'
tes les dissolutions dans l'eau tréfaétion.
forte sont des mêlanges su- MELANOPIPER. Poire
perficiels. Le mélange des noire.
alimens avec notre propre MELANOSMEGMA.
substance, sont des mélanges Savon noir.
centraux. La base de ce der- MELANTER. Opium.
nier mélange, est la sympa- MELANZANA. Pom-
thie, qui se trouve entre me d'amour.
l'humide &. le sec. La base MÉLAONES ou MÉ-
du mélange superficiel n'est LONES. Petits vers de terre
que la densité &. la rareté des noirs qui en sortent au mois
différens corps qui compo- de Mai dans les prairies
fent le mélange. D'où l'on & qui exhalent une odeur ,
peut conclure que le magné-' agréable, quand on les écra-
tisme de la Nature a comme se. On a donné ce même
deux pôles, oii tendent les nom à une espece de petit
mélanges des corps compo- scarabé de couleur verte do-
ses. Les corps rares recher- rée. Rulland.
chent ont une espece d'ap- MÉLÉAGRIS. Plante
,
pétence ou sympathie avec appellée fritillaire, peut
las corps denses, & ie&çorp* être nommée Méléagris3 de
H >•
ce que sa fleur est tachetéé MELOCARPUS. Fruit
comme un oiseau appellé en de l'Aristoloche.
latin Meleagris. C'est une MELUSI. Mercure.
espece de perdrix qui se trou- MEMBRANE DE LA'
ve dans la Barbarie. TERRE. Matiere de la-
MELECH. Sel commun. quelle les Philosophes ex-
MÊLER. Voyer. M Ê- frayent leur mercure.
L ANGE. MENALIPPE. Reine
MELGA. Salamandre. des Amazones j fut prisé
MELIA. Frêne. dans un combat par Hercu-
MELIBOEUM ou ME- le qui garda son baudrier &
LIBOCUM. Cuivre. ,
ses armes pour les porter à
MELICERTE, fils d'A- Eurystée. VayeÇ AMAZO-
thamas & ¿'Ino. En se sau- NES.
vant avec sa mere pour se MÉNÉLAS, fils d'Atréë
soustraire aux mauvais trai- & d'Erope, selon Homere
j
temens'd' Athamas ils se épousa Helene, fille de Ju-
précipiterent dans ,la mer. piter & de Léda. Pâris la lui
Les Dieux par*commiséra- ayant enlevée, tous les Prin-
tion changerent Ino en Dées- ces de la Gréce prirent parti
se marine sous le nom de pour lui & assemblerent
j
Leucothoé, & Mélicerte en une armée formidable pouf
Dieu marin sous le nom de le vengér. Ils assiégerent
Palémon. C'est en l'honneur Paris & Helene dans la ville
de celui-ci qu'on institua les de Troye où ils s'étoient re-
Jeuxlsthmiques. Voyez les tirés. La ville se rendit au
Fables Egypt. & Grecques bout de dix ans de siége^
dévoilées, liv. 4. ch. 9. Paris fut tué, & Ménélas re-
MELICRATUM. Hy- prit Helene. Voyez les Fa-
drQmel qui se fait d'une par- bles Egypt. & Grëcq. dé*,
tie de miel sur huit parties voilées, liv, 6;
d'eau. MENFRIGE. Mastic.
MENSIRACOSTI
Manne.
MENSTRUE. C'est
proprement dans le regne
MELLISODIUM, animal un sang qui s'écoule
Plomb brûlé. tous les mois par les parties
MELLOSE. Ver, de naturelles des femmes, &
terre. des femelles de quelqu«s
animaux. Michel Schot dit ner pris des animaux, com-
dans son Traité de Physio- me la fiente de brebis t sur
no mie, que les hommes Juifs ce qu'il est écrit que cette
y sont aussi sujets. On a aussi matiere est animale, & que
donné le nom de Menflrue, quelques-uns ont dit com-
quoiqu'improprement, aux me Aristote & Riplée, que
eaux végétales & métalli- c'est terminus ovi, le Cof-
ques , qu'on regarde comme mopolite qu'elle se tire du
, bélier. On
le principe féminin de ces ventre du en a
deux regnes, & dans lef- vu auSi distiller, circuler
quelles on met quelque chose digérer, &c. l'eau de rosée
,
à dissoudre. parce qu'elle se cueille aux
,MENSTRUE DES PHI- équinoxes, & que quelques
LOSOPHES. Voyeî MER- Philosophes lui ont donné
CURE DES SAGES. Quel- ce nom ; mais tous ces Chy-
ques Chymistes ignorans les misses ont pris mal à propos
principes de la Nature & du les écrits des Sages selon le
grand œuvre, ont regardé sens que présente la lettre ;
diverses choses comme men- puisqu'ils ont soin d'avertir
prúe des Philosophes , ou qu'ils ne parlent que par
comme matiere, d'oit l'on analogie & similitudes.
doit extraire ce mercure. Les MENSTRUE. Le menflrue
uns ont travaillé sur les sels , des Philosophes est propre-
sur les minéraux, sur les ter- ment leur mercure ; cepen-
res de différentes especes; dant ils prennent scuvent ce
parce que les Sages disent terme pour la matiere qui
que leur matiere est miné- contient ce mercure. L'eau
rale ; d'autres ont employé est le menflrue qui contient
pour cet effet les végétaux, le iemence des choses, &
la grande & la petite lu- les porte dans la' terre en
naite la chélidoine &c. s'insinuant par ses pores. La
,qu'ils avoient lû, dans
parce terre qui leur sert de matri-
les livres des Adeptes que ce , les couve, les digère,
cette matiere est végétale. tant par la chaleur propre
D 'autres enfin ont travaillés au sperme , qu'avec l'aide
sur les œufs, les cheveux, du feu céleste ; & met enfin
la corne, les menstrues des au jour les individus qui doi-
femmes les secondines
l'urine, ,le sang humain, & , vent en venir selon l'espece
déterminée du sperme. Le
tout ce qu'ils ont pû imagi- sperme differe du menstrue
en ce que celui-ci n'est que ce n'est pas le mercure des
le receptable de l'autre. Sages.
D'Espagnes. MENSTRUE SECOND.
MENSTRUE BLANCHI. C'est le laton des Philoso-
Mercure Hermétique qui phes.
'çontient les deux Dragons MER. La mer des Phi-
de Nicolas Flamel. losophes esi bien différente
MENSTRUE PUANT OU de cet amas d'eau salée, sur
EAU FŒTIDE. C'est ce que laquelle s'exposent si témé-
Géber & Raymond Lulle rairement la plupart des
appellent Esprit fœtide j ou hommes, pour chercher les
le sousre des Sages; nous richesses du Potozi & des
n'avons besoin dans tout autres contrées. Leur mer se
l'œuvre que de l'eau vive & trouve par tout ; & les Sages
de l'eiprit fœtide. Ce mens- y navigent avec une tran-
true puant est la matiere en quillité qui n'est point alté-
putréfaétion. rée par les vents, ni les tem-
MENSTRUE ESSENTIEL, pêtes. Leur mer en général
sans lequel on ne peut rien sont les quatre élémens, en
faire ; c'est la même cho- particulier c'est leur mercu-
ie. re ; quelquefois la matiere
MENSTRUE VÉGÉTAL. d'où il faut l'extraire, parce
Raymond Lulle dit que le que Flamel appelle ce mer-
menflrue des Sages s'acue cure I*Ecume de la mer Rou-
avec les végétaux ; mais non ge, & le souffle du vent mer-
que leur menflrue'ïoïx. pro- curiel ; ce qui est la même
prement végétal. Quelques- chose que le serviteur rouge
uns donnent ce nom à l'es- du Trévisan. C'est en s'ex-
prit de vin reétifié sept fois, posant sur cette mer, pleine
par l'alembic, ou à la manie- d'écueils pour les mauvais
re qu'enseignent Raymond Chymistes qu'un si grand
,
Lulle & Jean de Roque- nombre d'entr'eux font nau-
taille connu sous le nom frage & perdent leur for-
de Jean de Rupeseifla ; par- ,
tune en courant après un or
ce qu'ils prétendent que cette qu'ils ne sçavent pas tirer de
eau ardente a la propriété de sa miniere.
tirer la teinture de l'or, & MER SÈCHE. C'est ce
de produire des choses mer- qu'ils appellent aussi eau si-
veilleurs. C'est en effet une che eau permanente eau
,
bonne quintessence ; mais ,
aflrale, & leur mercure.
MER REPURGÉE. Ma-
gistere parvenu à la blan-
cheur.
MERADUM. r.
,
MERCURE. Vapeur mi-
nérale, ondueuse visqueu-
se, crasse, congeléedans les
AL- pores de la terre en une li-
MIZADIR. queur homogène & incQm-
MERCURE ou AR- bustible. Basile Valentin &
GENT VIF. Métal coulant Sendivogius définissent le
composé d'une terre métal- mercure, un sel acide de na-
lique & d'une terre fluidifi- ture minérale. Ces défini-
cante ; c'est pourquoi il y a tions conviennent au mer-
autant de mercures que de cure , principe des métaux
métaux qui peuvent être & du mercure vulgaire, con-
,
mêlés avec cette terre Ílui- nu sous le nom de vif-argent,
dificante. Il y a une si grande qui est un vrai métal. On
sympathie entre cette terre doit donc distinguer deux
mercurielle ou fluidificante, sortes de mercure, le vul-
' & les métaux, que quand gaire & le mercure princi-
elle y est une fois mêlée j pe. Le , premier est
mort ,
elle s'y accroche si ferme- quand il est hors de sa mine,
ment, qu'elle si coagule plu- parce que son feu interne est
tôt que de s'en laisser Répa- assoupi, & qu'il ne peut plus
fer. C'est dans cette admi- agir, s'il n'est mis en adiion
rable sympathie que connue par le mercure principe. Le
tout le secret de la Philofo- second est appe'ilé, non pas
phie Hermétique ou du vif-argent, mais argent-vis
,
grand oeuvre : c'eÍ1:-à-dire par les Physiciens Chymis-
a avoir cette terre mercu/ tes , pour le distinguer du
rielle,pure, & dans l'état où commun , & marquersa
elle se trouve avant d'être mê. puilïance vive, qui agit dans
lée avec aucun métal. C'est les mines; ou qui hors des
en cela que consiste la diffé- mines n'attend que d'être ex-
rence du mercure commun cité par les mains d'un ha-
d'avec le mercure des Philo- bile Artiste, pour agir en-
sophes. Le premier est com- core avec plus d'effet sur les
posé de cette terre mercu- métaux.
rielle & d'une terre métalli- Le mercure paroît à nos
que ; le second n'est pro- yeux sous trois voiles diffé-
prement qu'une terre mer- rens, dont la Nature l'a ha-
curielle ou fluidificante. Bec- billé ; 10. sous la forme d'un
fluide qui ne mouille pas
.,
les mains, quand on le four- cahos. eit une matiere lm..
che ; c'est le vis-argent vul- nérale. Le Philaléthe définit
gaire qu'on appelle mercure
vierge,
, quand il sort de la
mine, & que l'avarice ne l'a
,
ce mercure une eau ou va-
peur séche visqueuse, rem-
plie d'acidités, très-subtile ,
altéré par quelque mê- se dissipant aisément au feu,
pas
lange : 20. sous la figure de qui dissout les métaux par
cinabre : 3°. sous celle d'ar- une dissolution naturelle, 8c
senic ou réagal. Le mercure qui réduit leur esprit de puit-
principe est celui que les Phi- sance en acte.
losophes Hermétiques van- Le mercure composé est
tent tant, & le mercure vul- celui dont nous venons de
gaire est celui dont se servent parler auquel on a ajouté
,
communément les Chymis- une seconde matiere, &.
tes ordinaires & les Méde- qu'en conséquence ils ap-
cins. pellent rebis, laton, airain.
MERCURE DISSOLVANT, des Philosophes, &c. Pres-
dont les Philosophes Spagy- que tous les Philosophes ne
-riques se servent pour réduire parlent que de celui-ci dans
les métaux, les minéraux , leurs ouvrages. Nous avons
les végétaux & tous les corps déjà défini le mercure çom-,
à leur premiere matiere. Il mun.
y a trois sortes de mercure MERCURE BLANC DES
dans le sens des Alchymis- SAGES. C'est la pierre au
tes : le mercure dissolvant -blanc.
firople ; le mercure dissolvant MERCURE ROUGE.-C'est
composé qui est propre- le magistere au rouge par-
, vrai
ment leur mercure, & fait.
le mercure conunun, ou ce- MERCURE UNIVERSEL.
lui qui se tire des métaux. C'est l'esprit répandu dans
Le mercure simple est une tout l'Univers pour l'animer.
eau extraite selon les prin- MERCURE CRUD. C'est
cipes de leur Art, d'une ma- le dissolvant des Sages, nort
tiere dont ils ont eu grand pas l'argent vi/vulgaire, ap-
soin de taire le vrai nom, & pelle mercure crud par les
à laquelle ils en ont donné Chymistes.
une infinité que l'on peut MERCURE PRÉPARANT
voir dans l'article Matiere. (Sc. Herm.). Dissolvant des
Ils l'appellent plus commu- Philosophes qui prépare le
,
nément maméfie, plomb dissoluble, pour par-,
, corps
venir a la perfection du ma- tiere, comme le pensent presL
gistere. que tous les faux Adeptes.
MERCURE DU COU- Le mercure est -volatil, &. ne
CHANT. Pierre au blanc. sert de rien s'il n'est fixé au
MERCURE ÉPAISSI. V. blanc ou au rouge. Abra-
EAU ÉPAISSIE. ham a représenté un Vieil-
MERCURE DES MINÉ-, lard, pour signifier la lon-
BAUX ET DES MÉTAUX. gueur du tems nécessaire
C'est le Mercure des Philo- pour cette opération.
sophes. Le Mercure extrait du
MERCURE STÉRILe (Se. Serf rouge, est proprement
iRerm.). C'est le mercure le mercure des Sages dans le
pris abstraôivement de son tems de sa premiere prépa-
soufre, parce que la femelle ration.
représentée par leur mercure Le mercure rubifié, est la
est toujours stérile sans la pierre au rouge appeJlée
conjonction & FacHon du ,
aussi mercure animé. ^
mâle signifié par le soufre. MERCURE COURONNÉ.
Le mercure des Philosophes C'est l'élixir parfait des Sa-
- ne
se trouve point sur la terre ges qu'ils appellent leur
,desvivans ; c'est-à-dire,, tout ,
Roi, dont la tête est ornée
préparé. Mais il se tire de la d'un diadême à trois cou-
terre même des vivans, & ronnes, pour manquer son
de la terre vierge qui est au pouvoir sur les trois regnes
centredans l'intérieur de de la Nature.
cette terre des vivans ; & MERCURE SULPHU^RÉ
cela par un artifice ingé- est le vrai mercure des Sa-
nieux très-simple, mais seu- ges, qui différe du vulgaire
lement3 connu des Sages. Le en ce que celui-ci n'a point
Cosmopolite dit, que cela se un soufre qui l'anime, &
fait par le moyen de leur l'autre en a un inséparable,
acier & le, Philaléthe par qui n'attend que d'être ex-
,
leur armant. cité.
MERCURE à qui le vieil- MERCURE ANIMÉ (Se.

.
,
lard veut c01fper les pieds Herm. ). C'est le mercure
avec sa faulx est un emblè- double des Sages. Pantaléon
me qu'Abraham Juif, a em- prétend que Bernard, Comte
ployé pour signifier la fixa- de la Marche Trévisane, est
tion du mercure des Sages, le premier d'entre les Philo-
&,,.non pour signifier la;ma",! sophes, qui ait introduit le
'1'1 "
mercure animé dans le grand dens discrets craignans
, ,
@oeuvre ; que d'Espagnes , Dieu enfin tels qu'ils les
,
souhaitent pour .être initiés
Philaléthe l'ont imité, &
que tous les Philosophes dans les mysteres du grand
modernes y ont applaudi. œuvre.
C'est le mercure des Sages MERCURE CRISTAL-
animé du soufre métallique, LIN , est du mercure sublimé
par le moyen rapporté dans plusieurs fois, & réduit en
la Philosophie des Métaux forme de cristaux transpa-
du Trévisan, dans l'endroit rens.
où il parle de la fontaine MERCURE CORALLIN ;
dans laquelle il vit dissoudre est du mercure auquel on a
son livret d'or, comme la donné la couleur rouge avec
glace fond dans l'eau chau- de l'huile d'oeufs, ou autres
de. eaux. Ruland.
MERCURE DOUBLE. V. MERCURE, fils de Ju-
MERCURE ANIMÉ. piter & de Maia s nâquit sur
MERCURE DEUX FOIS le mont Cyllene dans l'Ar-
NÉ. C'est le même. cadie, Junon oublia sa ja-
MERCURE VEGETAL. k»usie à l'égard de ce fils de
VOYE{ MENSTRUE VEGE- Jupiter ; elle prit même tant
TAL. d'intérêt à sa conservation,
MERCURE DE VIE (Sc. qu'elle se chargea de le nour-
Herm.). C'est l'élixir des rir de son lait. D'autres pen-
Sages composéde leur mer- sent que ce fut Ops. *
cure. Ils le nomment ainsi, Mercure étoit presq,,i'e-n-
parce qu'il transmue les mé- core au berceau qu'il mon-
taux imparfaits s qu'ils ap- tra scrn penchant pour le
pellent morts & que ce vol. Etant entré dans la for-
mercure eSt.en effet le prin- ge de Vulcain, il lui vola
cipe de la génération, & de les outils; & labour même
la conservation des indivi- il vainquit à: la lutte Cupi-
dus de la Nature. don. Il enleva le sceptre de
MERCURE MYSTE- Jupiter, & la peur du feu
RIEUX. C'eÍ1:, ençore le fut la seule raison qui lui
même : ainsi nommé, parce empêcha de voler aussi ses
que tous les Adeptes en font foudres.
un vrai mystere à tous ceux Jupiter l'employa dans
qui ne le sont pas, à moins ses message's ; il le chargea
qu'ils ne les trouvent pru- de balayer la salle d'assem-
blée des Dieux, & l'occu- eut touché, ils furent d'ac-
poit en qualité de son Echan- cord. Mercure s'en servoit*
îon avant l'enlevement de pour pacifier les différens
Ganymede. & pour rendre amis les en- ,
On lui avoit donné des nemis.
ailes qu'il avoit attachées à Jupiter voulant soustraire
son chapeau & aux talons Io changée en Vache, à la
de tes souliers ; elles lui ai- garde scrupuleuse d'Argus,
doient à expédier plus chargea Mercure de le dé-
Il
promptement, ses messages. faire de ce gardien ; ce qu'il
1
ne dormoit ni jour ni exécuta. Voyez l'explica-»
, nuit, parce qu'il étoit char- tion de ces fictions & des
gé de recevoir les ames des autres qu'on a inventées à
mourans , & de les con- son, sujet, dans le liv. 3e.
duire au séjour de Pluton, chap. 14. §. 1. des Fables
& aux Champs-Elisées. Il Egyptiennes & Grecque$-c
portoit à la main une verge dévoilées.
d'or, autour de laquelle MERCURE TRISMÉ.
étoient deux serpens entor- GISTE, le plus ancien des
tillés, qui sembloient vou- Philosophes connu. C'est de
loir se dévorer ; mais la ver- son nom grec Hermes que
ge avoit la propriété de les ceux qui içavent le grand
concilier. oeuvre, ont pris le nom de
Lorsqu'Apollon fut chasle. Philosophes Hermétiques,
du Ciel, & qu'il se rendit Voye, HERMÈS.
gardien des troupeaux d'Ad. MERCURIALIS SEVA.
mete , Mercure vola les' Eau naturelle & primitive
bœufs qu'il gardoit. il eut de l'alun, que Planiscampi
même l'adresse d'enlever dit être: le principe du mer-m
J'arc & les fléches d'Apol- cure.
lon pour empêcher ce Dieu MERCURII ASTRUM.'
,
de les faire servir à sa ven- Mercure sublimé ou sa
,
geance. i qtiintessence.
-
Mercure inventa la lyre,.. MERCURIUS LAxusq'
& l'échangea avec Apollom Turbith minéral.
pour le caducée qu'il portas MERCURIUS CORPO-»
toujours dans la suite. Mer-) RALIS MÉTALLO RU M.
cure en essaya la vertu sur Mercure des métaux préci"
deux serpens qui se bat- pité.
toient aussi-tôt qu'elle les MERCURIUS MINERA,1
, .
1.1UM. Oléaginosité ex- qu'ils appellent Lune, soient
traite de la mine d'or ou les matieres qu'il faut pren-
d'argent. Planiscampi. dre pour faire le grand œu-
MERCURIUS REGENE- vre.
RATUS, ou Mercure régé- MERE DE LA PIERRE.
néré. C'est le premier être Matiere de l'œuvre parve-
ou principe du mercure. nue au blanc ; ce même nom
MERCURIUS A NATU- convient mieux à l'eau mer...
RA COAGULATUS. Tout curielle, puisque c'est d'elle
métal solidë. que se forme la matiere de
MERCURIUS METHEO- la pierre.
RISATUS. Mercure de vie. MERE DE TOUS LES
MERCURIUS CRISTAL- ÉLÊMENS. C'est le cahos,
LINUS. Mercure sublimé Hylé, la matiere premiere
plusieurs fois, & rendu par dont les Elémens ont été
ce moyen clair & transpa- faits, des Elémens toutes
rent comme du cristal. choses.
MERCURIUS CORAL- MERE DE, TOUS LES
LINUS. Précipite rouge de MÉTAUX. Les Sages ont
mercure. donné ce nom à leur mer-
MERDASENGI. Pou- cure parce qu'ils disent qu'il
y
dre de plomb brûlé. est le principe des métaux ;
MERE. Les Philosophes ce que quelques Chyn\istes
Spagyriques donnent quel- ont interprété du mercure
quefois le nom de Mere au vulgaire.
vase qui renferme sa matiere La mere a mangé son en-
du grand oeuvre ; mais ils sant. Expressions allégori-
disent plus communément ques employées par quel-
que le Soleil est le pere de ques Philosophes, pour dire
la pierre & que la Lune en que la terre philosophale a
3
est la mere, parce que, se- bû toute son eau , qui en
Ion eux, la matiere de la étoit sortie ; c'est ce qu'ils
pierre, comme de toute au- appellent Cohobation.
tre chose, est engendrée des Mèttre ou sceller la mere
quatre élémens , mêlés & sur le ventrè de son ensant.
combinés par les influençes C'est nourrir l'enfant philo-
de ces deux luminaires ; & sophique, qui est le soufre,
& non pas que l'or ordi- avec le lait virginal, duquel
naire qu'ils appellent aussi il a été formé, le soufre ou
Soleil, & l'argent vulgaire l'enfant fixe alors avec lui
,
celait virginal, qui eto:t vo-
latil : fixe- c'est stJler.
MERLE DE JEAN. initier
ne dlvu pueront Narrais
qu._,';Is
qu a ceux qu us -1.,EU.enIl cien
Quelques-uns ont
?
Un Philosophe s'est exprimé appelle le mercure des Phi-
ainsi pour lignifier le noir losophes [oZ Merveille du
,
qui survient à la matiere par monde.
laputréfaaïon. Merle manc; MESBRA. Tuthie.
c'est la pierre au blanc, la MESEL. Étain Ju-
Lune des Sages, Diane, &c. piter. ,
MERLE BLANC,
BLANCHI. Matiere de Fcfcu-
vre , après que les régnes de
OU MESSAGER DES
t
DIEUX. Ce i'elprituni-
verset répandu d^ns toute la
Saturne & de Jupiter ont nature , ou le mercure des
fait place à celui de la Lune. Philosophes qui en eit t'or-
MERVEILLE DES mé. ,
MERVEILLES [Scien- M MEST. Lait aigri.
ce herm. ). C'est !e vrai nota MESTUDAR , ou
de Téfixir parfait, parce que NESTUDAR. Sel ar-
rien sur la terre n'est plus moniac.
merveilleux ; c'est pourquoi MESURE DES SA-
la plupart des Pnilofophes GES. Le Dictionnaire her-
nomment îe grand oeuvre, métique cite Alphidius &
VŒuvre de 1.1 faàtffe divine. dit en con'.eçk.ence que, le
Y a-t-il rien de plus admi- mercure des Sages elt leur
rable en effet, que de voir mesure ; il ..:1:-0:[ mieux dit

;
un peu de poudre changer
un poids immense de quel-
que métal imparfait que ce
s'il l:avoit explique du poids.
Philalerhe ne parie que de
la mefu-e du tems Se ajoute
>
foit, en or ? guérir toutes ies que 1i l'en i;:1ore le poids,
maladies du corps humain la mesure du tems Se le feu,
& des animaux, celles mê- on perdra ion tems & ses
me que la Faculté de Méde- peines ; ce qui doit s'enten-
cine regarde comme incura- dre de la multiplication.
bles ? faire produire en vingt- MÉTAL. Les métaux
quatre heures des feuilles, des Phiiolophes sont cette
des fleurs & des fruits, pen- matiere de laquelle on ex-
dant que la nature ne le fait trait l'espri-- & duquel
qu'en des années entieres ? espri: on fait , la pierre au
& enfin bien d'autres choses blanc & la pierre au rouge.
que les sages sçavent 3 mais Leurs métaux parfaits ion:
ces pierres mêmes ; souvent ponne dans les entrailles de
ils les appellent Corps. la terre à mesure que le
,
Les anciens Chymistes feu central la sublime vers
ont donné aux métaux les la superficie ; elle devient
noms des sept Planètes , ' une eau visqueuse , qui s'al-
parce qu'ils ont cru y remar- lie avec différens soufres ;
quer des propriétés & des elle se cuit & se digere avec
couleurs analogues à celles eux, d'une maniere plus ou
que l'Astrologue reconnoît moins parfaite suivant le
,
plus ou moins de pureté de
dans les Planètes. Ils ont
nommé en conséquence le la matrice où les métaux se
plomb Saturne l'étain Ju- forment.
,
piter le fer Mars, l'or le MÉTAL COULANT. C'est
Soleil, le cuivre Vénus le mercure.
l'argent, vif Mercure, & l'ar-3 MÉTAS, ou MÉTAL.
gent Ltine. Quelques Chymistes ont
On distingue les métauxt donné ce nom au poids que
en parfaits 3 qui sont l'or & nous appellons communé-
l'argent ; & en imparfaits, ment un gros, une dragme.
qui sont le cuivre, le fer, le MÉTAUX. ( Science
plomb, l'étain & le mercure. herm. ) Lorsque les Sages
Les Philosophes appellent parlent des métaux, ils n'en-
aussi Métaux imparfaits la tendent pas communément
matiere de l'œuvre, lorsque ceux qui sont en usage dans
pendant les opérations elle le commerce de la vie ; il ne
est affe&ée d'autres couleurs faut les expliquer dans ce
que de la blanche & de la sens que lorsqu'ils parlent de
rouge. Ces deux dernieres la transmutation des métaux
composent les régnes du So-' imparfaits en or pu en ar-
leil & de la Lune, les autres gent. Leurs métaux ne sont
font les régnes des autres autres que les différens états
Planètes. de leur mercure pendant les
La plupart des Chymistes opérations du magistere. Ces
ne comptent pas le mercure états sont au nombre de sept,
parmi les métaux, & pré- comme il y a sept Planétes
tendent qu'il n'en est que la & sept métaux communs;
iemence ; mais la vraie ma- c'est pourquoi ils donnent le
tiere des métaux n'est, à régime de leur œuvre aux
proprement parler , qu'une sept Planètes qu'ils disent
,
vapeur, un esprit qui se cor- dominer à chaque état, &
chaque domination se mani- LesPoëtes ont donné à ce
feste par des couleurs diffé- laton le nom de Latone, me-
rentes. Le premier régime re de la Lune & du Soleil;
est celui du mercure, qui pré. parce que le régime de la
céde la couleur noire. Le se- lune esi une suite de l'a-
con est celui de Saturne, qui blution du laton qui par là
,
dure tout le tems de la pu- devient blanc & d'une blan-
tréta&ion, jusqu'à ce que la cheur éclatante,
comme celle
matiere commence à deve- de la Lune. Vénus domine
nir 'grise ; c'est alors que les ensuite, & c'est dans le tems
Sages appellent leur matiere, que la matiere prend une
plomb des Philosophes. Le couleur citrine, qui tire ssir
troisiéme est celui de Jupiter, un rouge plombé , ou de
fils de Saturne qui fut sous- rouille de ier_, & pour lors
,
trait, selon la Fable , à ion vient le régime de Mars ami
pere vorace que Jupiter mu- de Vénus, qui dure jusqu'à
tila pour lui ôter la faculté la couleur orangée repré-
,
d'engendrer : des parties mu- sentée par l'aurore avant-
tilées & jettées dans la mer, couriere du soleil. Phœbus
naquit Vénus; ce qu'il faut frere de Diane, paroît enfin
entendre de la couleur noire sous la couleur de pourpre.
qui ne reparoît plus dans le Les Poëtes ont feint que
magistere. Et dès lors Jupi- Diane sa sœur servit de sage-
ter est le pere des Dieux, femme à sa mere Latone lorf-
avec Junon , représentée par qu'elle mit le soleil au mon-
l'air renfermé dans le vase, de parce que le rouge vrai
,
& l'humidité qui s'y est mê- or & vrai soleil des Philoso-
lée. phes, ne paroîtroit jamais,
Tout le régime de Jupiter si le blanc ou Diane n'avoit
est employé à laver le laton ; paru auparavant. L'on voit
ce qui se fait par l'ascension par là combien les Mytho-
& la descension successives logistes se trompent dans les
du mercure sur sa terre. Cette explications arbitraires qu'ils
eau représente la mer, dont donnent de la Fable qui
,
le flux &. reflux est marqué n'est qu'une allégorie mul...
par ces ascensions & defcen- tipliée du gran d oeuvre *
sions continuelles. Mais les L'Adepte est leul capable de
Philosophes ont une autre donner aux fables la vérita-
mer, qu'on verra expliquée ble explication qui leur con-
dans son article. vient. Les incestes, les adol-
teres, & les autres crimes ai fait le détail dans l'article
que les Poëtes ont imputés LEPRE.
aux Dieux, ne seront alors MÉTEMPSYCOSE.
que des opérations de la Translation de l'ame d'un
science hermétique, pèrsoni- être vivant dans le corps d'un
déifiées, pour allégoriser tout . autre être qui n'étoit vivant
ce qui se fait successivement qu'en puifl*ailce. On dit que
dans le grand oeuvre. Pythagore avoit puisé le sen-
Les souffleurs ôtlesChy- timent de la Métempfycoft
misses vulgaires ne se trom- chez les Prêtres d'Egypte,
pent pas moins lourdement & ceja est vrai ; mais les sec-
lorsqu'ils travaillent sur les tateurs de la Philosophie her-
métaux communs, dans la métique prétendent qu'on a
pensée qu'ils parviendront au mal expliqué ce systême de
magistere par leur moyen. Pythagore & qu'on lui a
,
Car quoique d'eux soit l'en- prêté un sens qu'il n'afoit
trée de notre œuvre, dit le pas. Les Sages d'Egypte
bon Trévisan, & que notre apprirent à Pythagore la
matiere, par tous les dits des transmutation métallique
Philosophes, doit être com- Philosophe ,
traita en-
que ce
posée de vif-argent & vif- suite énigmatiquement dans
, choses ses Ouvrages. Ceux qui n'é-
argent n'est en autres
qu'ès métaux Toute- toient pas au fait du grand
fois ne sont-ils pas notre œuvre entendirent tout ce
pierre tandis qu'ils demeu- qu'il avoit écrit selon le sens
rent en forme métallique ; que la lettre présentoit, &
car il est impossible qu'une non selon l'esprit. L'idée de
matiere ait deux formes. No- Pythagore n'étoit autre que
tre pierre est une, forme di- de donner à entendre que
gne moyenne entre métal l'esprit, ou ce qui constitue
& mercure. Le même Au- rame des métaux parfaits,
teur parle fort au long des passoit par la transmutation
métaux dans son Ouvrage dans le plomb, le fer, & les
sur la pierre, auquel pour autres métaux imparfaits, &
,
cette raison, il a donné le ti- * les rendoit autres qu'ils n'é-
tre de Philolophie des mér- toient auparavant. 01. Ber-
taux. richius. 4
Les Chymistes & Métal- Les Académiciens n'en-
lurgifles disent que les mé- tendoient pas par Métemp-
taux ont des maladies j j'en sycose la translationde l'ame
intellectuelle de l'homme peut être converti en agneau,1
dans le corps d'un autre hom- l'agneau en loup ; le foin en
me , d'un animal, ou d'une bœuf, le bœuf en homme
plante ; mais seulement la l'homme en foin &c. Car ,
translation, ou plutôt la con- l'élixir ou humide, radical de
version de l'ame animale chaque mixte, rempli des ef-
élixirielle, en une autre, pour, prits de ce mixte est appellé
3
lui donner la vie animale ; ame, parce que c'est le sujet
•c'est de cette façon que la immédiat de l'ame vivante,
nature agit lans celle. La comme l'esprit en est la cause
dissolution du corps des ani- efficiente ; c'est en ce sens
maux laisse évaporer les es- que le grand monde est dit
prits volatils de cet animal, animé.
l'esprit fixe se mêlant avec MÉTIS. Jupiter pofTef-
ceux de la terre ; les uns & seur paisible de l'Olympe,
les autres séparés de la suib- après avoir foudroyé les
slance terrestre qui les te- Géants épousa Métis, Dées.
noient emprisonnés, agifl'ent se dont 3la connoissance étoit
magnétiquement sur leurs supérieure à celle de tous les
semblables, qui agissent éga- Dieux & de tous les hom-
lement de leur côté. La na- mes. Mais dans le tems
ture, par leur réunion, forme qu'elle étoit prête d'accou-
de nouveaux mixtes ou cher de Minerve, Jupiter ins-
,
semblables, ou différens, sé- truit qu'elle étoit destinée à
Ion la matrice où ils se ren- être mere d'un fils qui de-
contrent. Des excrémens des viendrait le souverain de
animaux, ou de leurs corps l'univers avala la mere &
,
l'enfant, afin qu'il pût ap-
tombés en putréfaction en-
tiere, des plantes se nourris- prendre d'elle le bien & le
sent 4'autres animaux se mal. Ce fut par le conseil
,
nourrissent de ces plantes, de Métis que Jupiter fit pren-
& par un cercle continuel, dre à ion pere Saturne un
les uns se métamorphosent breuvage qui lui fit vomir
dans les autres ; ce qui fait premièrement pierre
la ,
qu'il
que tien ne périt dans le avoit avalée, & ensuite tous
monde, & que son volume ses enfans qu'il avoit dé-
n'augmente pas malgré vorés.
, Quelque tems après que
l'augmentation possible &
même réelle de ses individus Jupiter eut avalé Métis, it
Ipccifiquei., Ainsi le loup se ientit saisi d'une grande
' ' douleur
couleur de tête ; il eut re- même chose qu'enfantement,,
cours à Vulcain , qui d'un dont voyez l'article.
coup de hache lui tendit la. ' METTRE EN POUDRE.1
tête. Minerve sortit toute C'elt dissoudre philosophi-
armée par la blessure & quement la matiere de l'oeu-
,
même dans un âge fort avan- vre dans le vase. Cette dis-
cé. Voyez l'explication chy- solution se fait au moyen de
mique de tout cela dans les la putréfaction ; elle réduit
Fables Egypt. & Grecclues le compofl, dit Flamel en
dévoilées Liv. 3. chap. 4. une poudre impalpable,3 &
& 9. " ,
" * v aussi subtile que les atomes
METOPIUM. Gal- qu'on voit voltiger aux raïons
banu m. Blanchard. s ,3*5* du soleil. -
.
enisi >
METROS. Pierre au V MEZERÆUM. Espéce
rouge parfait. t -4c i de plante qui est de la classe
METTRE. ( Se. Herrn.) du lauréole ; quelques-uns
Lorsque les Sages disent dans la nomment Chamelée.
leurs livres, tnettez ceci, ajou- M1CHA & MICHACH.
te\. cela, il ne faut pas croire Cuivre, Vénus. Rullandus.
qu'ils recommandent d'ajou- n MI CL ETA. i Médica-
ter ou de mettre quelque ment propre à arrêter les,
chose d'étranger ou même hémorragies.
d'analogue à ce qui a été MICROCOSME.
mis une fois dans le vase; On donne ordinairement à
ils entendent seulement qu'il l'homme ce nom, qui signi-
faut continuer de cuire le fie petit Monde; parce que

,
compost, à qui il ne manque l'homme est l'abrégé du
I

rien que la coétion sans celle grand. Les Philosophes le


entretenue jusqu'au blanc ou donnent aussi à leur magis-
au rouge.
,
tere , parce qu'il contient,
METTRE dessous ce qui disent-ils toutes les vertus
efl dejjus ,& ce qui est dessus des choses supérieures & in-
*

dessous. C'est ce que les Phi- férieures. !.


lofophes appellent convertir MIDAS, Roi de Phry-
les élémens, changer les na- gie, & fils de Cibele cher-
c'est-à-dire, rendre cha à la ,
bienveillance
tures ; gagner
volatil le fixe, & fixer le vo- de Bacchus en faisant bon
accueil à ,
Silene. Un jour
latil. \
« ^
METTRE AU MONDE. que ce pere nourricier du
M

Expression qui Unifie la Dj.su du vin s'étoit enyvré,


& dormoit près d'une fon- le punir d'avoir si mal jugé,
taine Midas le fit lier avec lui fit croître les oreilles en
,
guirlande de fleurs. On forme d'oreilles d'âne. Voy.
une
le conduisit dans cet état aù l'explication de cette fable
Palais du Roi, qui le traita dans le Livre Il. des Fables
parfaitement bien & le frt Egyptiennes & Grecques
,
ensuite mener àBacchus. Ce dévoilées, ch. 5.
Dieu fut charmé de le voir ; MIDI. Soufre parfait
& pour récompenser Midas, des Philosophes. "Us lui ont
il lui offrit de lui accorder donné ce nom, parce qu'ils
sans exception tout ce que l'ont appellé Soleil, & que
ce Roi lui demanderoit. Mi- cet astre est dans ion plus
das sans trop de réflexion $ haut dégré lorsqu'il est au
,
demanda'que tout ce qu'il midi.
toucheroit fût changé en or. MIEL. Dissolvant des
Bacchus lui donna cette pro- Philosophes.
priété. Lorsque Midas voui. ,
MIFRES. Asphalthe.
lut manger, il fut fort étonné MIGMA. Mélange de
de voir les viandes même différens amples pour en
,
qu'il touchoit, changées en former un médicament.
or, & par; conséquent hors MILCONDAT. Sang
d'état d'en faire sanourriture;, de dragon.
& craignant de mourir de MILIEU DU CIEL.
faim, il eut recours à Bac- Quelques Auteurs Hermé-
chus & le pria instamrnent tiques ont appellé ainsi la
3
de Je délivrer d'un don si matiere dissolvante du grand
suneste. Bacchus y consen- oeuvre , parce qu'ils disent
tit & lui ordonna pour cet que le vent a porté leur eau
3
effet d'aller se laver dans le1 séche, leur mercure , dans
fleuve Paétole. Midas y fut, son ventre, & qu'il se trouve
& communiqua auæ eaux de' en principes dans l'air.
(:-e fleuve la propriété qui lui
MILIEU ENTRE LA
étoit si onéreuse. MINE ET LE METAL. C'est
Il lurvint dans la suite un la matiere de l'œuvre. Mi-
différend entre Apollon ÔÇ lieu pour réunir les teintu-
le Dieu Pan, sur le chant &, res , c'est le mercure philo-
la Musique. Midas fut choisi sophiqne. Milieu entre le
pour arbitre, & jugea sotte- métal & le mercure , c'est
ment que Pan chantoit mieux; le soufre parfait.
qu'Apollon» Ce Diçu pou* Ï MILITARI S , ou
STRATIOTES. Joubarbe qu il la conserve bien pré-
aquatique tainii nommée de cieusement. Il n'y a rien dans
sa vertu pour.arréter le sang le monde de si excellent.
des blessures. On a aussi don- MINÉRAL. Mixte par-
né le même nom à la plante ticipant des principes des
connue sous celui de Mille- métaux. Les minéraux mé-
feuilles. talliques sont composés de
MINA ou MNA. Sui- parties très-simples &homo..
,
vant Dioscoride, c'étoit au- gênes" ce qui en rend le mé-
trefois un poids de seize on- lange très-fixe &. presqu'in-
s
ces ou 128 dragmes. La
, Attique
capables corruption. Leur
de
mine peioit douze base est une terre grossiere
onces & demie, la Romaine & vitrifiable ; & comme ils
douze onces, & celle d'A- n'ont pas des organes de
lexandrie vingt onces, ou même que. les végétaux 8c
160 dragmes. Blanchard. les animaux, ils le forment
MINE. Matiere de la- par simple accrétion, &. ont
quelle se forment les métaux tous une même forme, ou ,
& les minéraux dans les en- pour mieux dire, n'en ont
trailles de la terre. Cette.ma- point de déterminée com-
s
tiere, suiv^nt les principes me l'a chaque espece des
de la Philosophie Herméti- deux autres regnes de la Na-
que, n'est d'abord qu'une va- ture. Ils ont cependant aussi
peur que les élemens pouf- une semence, mais la même
fent avec l'air & l'eau dans -pour tous , qui ne consiste
les entrailles de la terre. Le pas dans l'assemblage de di-
feu centrale la sublime vers verses parties, mais dans un
la[uperficie ; elle se digere & sujet très-simple, auquel sont
se cuit avec le soufre qu'elle conjointes & adhérentes
rencontre 6c suivant le de-
1,
beaucoup d'autres parties
gré de pureté du mélange & qui en constituent la forme
de la matrice, les métaux se apparente.
forment plus ou moins par- Il entre trois ingrédiens
faits. dans le composé minéral
MINE DE FEU CÉLESTE. une semence, une humidité,
Magistere au rouge ou sou- onctueuse qui s'y attache,
fre desPhilosophes. 3Que ce- & enfin un humide mer-
lui qui a eu le bonheur de curiel qui l'augmente & le
parvenir à faire cette mine nourrit. La semence est la
de feu célefle, dit d'Espaençt. même pour tous les miné*
raux & les métaux ; mais biens. Il est surprenant que
comme tous les enfans que tous les Philosophes répétant
feroit un même homme avec sans cesse que leur matiere
une ou plusieurs femmes, ou leur mercure ne se tirent
seroien; presque tous diffé- point de ces choses il se
,
rens. trouve cependant un grand
si
Les minéraux différent nombre de gens qui ne veuil-
aussi entr'eux. selon la ma;- lent pas les croire. Leur ma-
trice où la semence est dé» tiere est minérale, mais elle
posée & prend accroisse- est en même-tems végétale
ment. La nourriture & les & animale, & ne se tire ce-
différentes proportions des pendant d'aucun de ces trois
ingrédiens qui entrant dans règnes en particulier, parce
le mixte en constituent la di- qu'elle les renferme tous, en
-versité. Becher explique fort étant le principe & la base.
au long la nature des miné- MINERVE. Les Egyp-
raux dans sa Physica fubter- tiens avoient mis une Mi-
janea, & personne avant lui nerve au nombre de leurs
.ne l'avoit fait d'une maniere grands Dieux, & elle étoit
-plus vraisemblable. révérée particulierement à
r. Les Philosophes disent que Sais. Ils disoient qu'elle étoit
-leur matiere est minérale : elle femme de Vulcain, le plus
l'est en effet ; mais il ne faut ancien & le premier de tous
-pas s'imaginer qu'ils tirent leurs Dieux. Les Libyens la
leur mercure d'aucun miné- disoient fille de Neptusie &
ral tel qu'il puisse être ex- du lac Tritonide & que Ju-
, ,
cepté, comme dit Phijalethe, piter l'avoit adoptée pour sa
du premier principe des sels, fille. Mais les Grecs débi-
mais qui n'est cependant toient qu'elle étoit propre-
point sel, ni n'a aucune for- ment fille de ce pere des
me de.sel. Envain les faux Dieux. Jupiter, disoient-ils,
Adeptes employent-ils donc après la guerre des Titans,
les minéraux, les marcassites se voyant, du consentement
& les sels tant des végétaux des autres Dieux, maître du
que des minéraux 3 ni les sels Ciel & de la Terre, épousa
borax, les sels gemme, le Métis qui passoit pour la
,
nitre, l'alun, le vitriol & les plus sage & la plus prudente
attramens, ils n'en retireront fille qui fût dans le monde :
que de la cendre &. la perte mais la voyant prête d'ac-
de leurs peines & de leurs coucher, 6c ayant appris du
if V
Ciel qu'elle alloit mettre au ma dans une corbeille &. le
monde une fille d'une sagesse fit nourrir.
consommée, & un fils à qui Vulcain, Minerve & Pro-
les Dessinées réservoient méthée avoient un autel
l'Empire du monde, il la dé- commun ; & aux solemnitésr
vora. Quelque tems après se des uns & des autres on por-
sentant une grande douleur toit des flambeaux & des
de tête, il eut recours à Vul- torches allumées avec des
cain, qui d'un coup de hache ,
corbeilles. La chouette le
lui fendit le cerveau, d'où ,
dragon & le coq lui étoient
sortit Minerve toute armée, consacrés.
sous la forme d'une jeune Minerve est ordinairement
fille d'un âge fait, de sorte reprétentée le calque en tête,
qu'elle fut dès-lors en état de une pique d une main, & un
recourir son pere dans la bouclier de l'autre, avec l'é-
guerre des Géans où elle se gide ssir la poitrine. Cette
distingua beaucoup.Sur la fin Déesse fut la protectrice des
du combat elle trouva Bac- Héros ; Hercule & Ulisse
çhus très-maltraité mais l'éprouverent dans toutes les
palpitant encore ; elle, le re- occasions. La raison en est
leva le présenta à Jupiter, que ce sont tous des Héros
,
qui lui redonna ses forces & chymiques & que cette
sa vigueur. ,
Déesse étoit dans la même
Minerve eut dispute avec cathégorie ; ce qui a fait dire
Neptune, à qui auroit la pré- qu'il tomba une pluye d'or
sérence pour nommer la ville à Rhodes le jour de sa naif-
d'Athènes Minerve l'em- sance. Voyez l'explication
, jugement
porta par le
.
des de toutes ces fi&ions dans,

,
douze grands Dieux. Elle
priva Tirésias de la vûe par-
ce qu'il avoit eu la témérité
les Fables Egypt. & Grecq.,
liv. 3. chap.
dévoilées,
liv. 6.
&.

de la regarder nue dans le Par Minerve armée1es Chy4'r


bain. Vulcain voulut faire misses entendent ordinaire-!
violence à cette Déesse ; mais ment leur mercure. Quand
elle se défendit si bien, que la Fable dit qu'elle naquit du
sans souffrir aucun affront, cerveau de Jupiter par un
Vulcain devint pere d'Eric- coup de hache que lui donna
thonius,& la Terre sa mere. Vulcain c'est le mercure¡
Minerve ayant pris l'enfant, ,
qui se sublime par la coction
qui étoit contrefait, l'enfer- que sait le feu, ou Vulcain.
Les Philosophes s'expriment' blanche-est leur magistere aiP
dans le même sens de la Fa-^ blanc & leur mlniere rouge
,
ble; 10tséIu'ils disent qu'il faut est leur pierre'au rouge dahs
frapper du glaive, du sabre j* le premier œuvre. '
du couteau, pour faire sortir> MINISTERE. Mercure:
I?enfant du ventre de si mereP dissolvant des Sages. Ils l'ont
C-'ést romme s'ils difoieiit.-J quelquefois a'ppellé premier
cuisez la' matiere de 1'œuvre! minifleré parcel<'¡ql¡'il faut'
)
pour la potifler àu degré de commencer l'œuvre par ']W
pet fë&ioft'dont elle-eSf jsuP purification desmatières, &-
ceptible. que c'est dans cette purifica-
MINIERE. Les Philoso- tion que se forme le mercure*
phes'donnent le nom de ,inil;l des Philosoph'es. '
à
TiÍert., plusieurs choses* MINIUM. Soufre rouget
appellent de ce nom la ma¡,.', ou miniere de feu célefle. '' *'

tiere d'où ils sçaveht ëxtrâirô? ' MIN OS fils de Jupiter-


leur mercure, & alors ils te & d'Europe-, , épousa Pafi-^
nomment proprement rrii-' phaé, fillë du Soleil. Il était
nieré de leur niercure ; mats' Roi de Candie, & eut guerre
ordinairement lorsqu'ils dt" entr'autres contre les Athé-
sent Amplement notée mi niens. Après les avoir vain-
niere, ou là miniere des mé- cus, il les obligea de lui en'-'
ttZùj¡!;ils entendent alors leur voyer tous les ans pour tri-
mercure animé, ou, ce qui but sept jeunes garçons des.
est la même chpse, leur ma- premiers de la République
tiere! après la, putréfaction pour combattre lè Minotaure5 ,
dans là médecine du premier dont Pasiphaé étoit accou-5
ordre,parceque c'est dans chée, & qu'il avoit renfermé!
In-putréfa&ion que se fait la dans le labyrinthe que Dé'-*
réunion d'à corps & de l'es- dale avoit construit. Thésée:
prit. Philalethe dit que l'acier à qui le sOTt étoit échu ppur
deslSages est la minière de combattre ce monslre:J le-
lttir of'& que leur aiman est- vainquit s'en retourna
minière de leur aciet.J,' jT; triomphant; à Athènes. L!Ï
Plusieurs Adeptes oris ap- Fable nous représente Ml-"
pëllé Miniere leur soufre nos comme un Juge si inté,-'
,
parce que ce corps rouge est. gre que Pluton le choisit ;
le printipe & le cominence! avec Eaque & -Rhitdamàiiië,,:
îïïent'de'leur teintqrê & de pour juger les morts, & Ié'!t
Hurs"'métaux. Leur minière erivoyer,<iux champs Eiiféèsj'
m *
ou au Tartare. Voyez les humain, & pour la transmu-
Fables Egypt. & Grecques tation des métaux en or.
dévoilées, liv. 3. c. 14. §. 5. MISADIR ouMISATIS.
MINOTAURE. Montre Sel armoniac.
ayant la forme humaine de- MISAL; Lait aigre.
puis la tête jusqu'à la cein- MISATIS. V. Misadir*
ture , & le reste du corps MISSADAM. Mercure
comme celui d'un taureau, ou argent-vif.
Pasiphaé, femme de Minos, MfSSERASSI. Talc,
le mit au monde & Minos plâtre.
,
le fit enfermer dans le laby- MIS Y. Matiere minérale,
rinthe où on le nourrisTo.it espece de chalcitté' qui par-
,
de chair humaine. Thésée ticipe du vitriol. Sa-substance
,
fils du Roi d'Athènes, qui est dure, luisante & brillante
avoit été envoyé pour le de couleur d'or. On la trou-
combattre gagna les bon-' voit autrefois dans les mines
, d'Ariadne, fille de
nes grâces cuivre de Chypre, sui-
de Minos à laquelle Dédale vant Dioscoride.; aujourd'hui
,f

qui avoit construit le laby- on ignore ce quç éest. Blana"


rinthe avoit découvert lei chard ditque c'est^hé espece
,
moyen d'ensortir. Elle don- de rouille qui naît sur le chal-
na à Thésée un peloton de citis, comme le vert-de-griS"
fil au moyen duquel il trouva sur le cuivre.
l'issue, après avoir vaincu le MIXADIR. Sel armo-
Minotaure. Voyez ces'/ic-. niac.
tions expliquées dans les 'Fa';: MIXTE Assemblage de'
bles Egyptiennes .& Grecq.; phisieurs corps homogènes'
dévoilées 'Ilv, 3. c. 14. §. ou hétérogènes. On peut ré-*"
& liy.-f. ç. ii. duire tous lestfzi^Vf.rà trois
MIRABILIS PERU- classes, daris'je'systêmè qu£ï
VIANA. Solanum odorant, tout est corhpof^de'tëlTé
ainsi nommé de la variété: d'eau. 1J "
admirable des fleurs de cetïev La première :réiiterrhè lesv
plante. Tft'ixtès f^its d'eau* & d'eau
MIRACLE-DE L'ART. là sec'onde' •cëirè' qui ibnt'
C'est la pondre de projec- cC:>naittles de ferre & de ter-'
tion au blanc & au rouge, rë, 51 la troisiéme ceux qui'
ainsi nommée de ce que PArt' ont pour pprtajtés la'terrë*
ne peut rien faire de plus par- & l'eau. I<e£ dçuk Hérnieres
fàit pour la santé; du corps classes contiennent les trois-'
regnes de la Nature, l'ani- mixtion une union des m if-
mal, le végétal & le mi- cibles altérés, conjoints par
néral. tous les côtés de leurs plus
Dans ces trois regnes les petites parties. Par miscibles
mixtes même de chaque re- ils entendent les élémens.
gne sont différens, selon la Pantheus Venetus.
différence des proportions MNA. Voyer MINA.
du mêlange. MNEMOSYNE, fille du
Dans le regne minéral le Ciel & de la Terre eut de
mélange se fait par la seule , Voy.
Jupiter les neuf Muses.
accrétion, parce que toutes l'article des Mufes.
les parties constituantes sont MOIS PHILOSOPHI-
presque similaires entr'elles. QUE. Les Chymistes Her-
Les végétaux se font par ac- métiques font leurs mois de.
crétion altération, digestion
, quarante jours, qui est le
& végétation, à cause de tems de la putréfaction de
leurs parties dissimilaires, de la matiere. Mais ils disent
xnême que le regne animal, que le mois est un période
qui, outre l'accrétion, &c. qui imite le mouvement de
du regne végétal, requiert la Lune ; c'est pourquoi quel.
çncore l'aétion & l'union de ques-uns le sont de trente,
ce que nous appelions ame. d'autres de quarante jours.
Le mélange qui forme le On l'appelle p kilosophique,
corps des animaux consiste parce que les Philosophes
dans l'union ; celui des végé- Hermétiques le comptent
taux , dans la coagulation ; ainsi pour le tems de leur
celui des minéraux dans la opération. Il ne faut cepen-
fixation. Beccher. 3 dant pas.s'imaginerqu'ils en-
MIXTION. Tout com- tendent par-là quarante jours
pote des différentes parties naturels, il en faut beaucoup
ce plusieurs choses comme moins j mais ils s'expriment
confondues ènsemble. Les ainsi énigmatiquement pour
Philosophes Spagyriques se le tems comme pour la ma-
3
servent assez indifféremment tiere & pour le vase. Voyer
des termes.d'd'ingression ,sub- TEMS.
tnerjion conjonction con- MOISSON. Les Adeptes
, complexion , disent : Le tems de la moisson
nexion , >
com-
fofition au lieu de mixtion, efl arrivé pour signifier
,
pour tromper les curieux que l'œuvre Hermétique est
jignorans & ils définissent la achevé, que la poudre de
projeaion est parfaite, & ment : il s'éleve d'entr'elles
que par l'usage qu'on peut une tige à la hauteur de trois
en faire en transmuant les ou quatre pieds, ronde, nue ,
métaux imparfaits en or ou verte, creuse, portant en son
çn argent, on recueille les Commet une ombelle ou bou-
fruits des travaux qu'on a quet de petites fleurs à six ou
essuyés. sept feuilles pointues, dispo-
MOLHORODAM. Sel s6es en rond, blanches ou
gemme. rougeâtres. Après qu'elles
MOLIBDENA. Mine de sont passees il paroît des pe-
plomb. tits fruits triangulaires, divi-
MOLIPDIDES. Pierre sés intérieurement en trois
de Saturne ou de plomb. loges, qui contiennent des
MO LLIFIC CATION. semences prelque rondes ,
Même chose solmion,
que ressemblantes à cel-
noires,
trituration, putréfaction. les de l'oignon. Sa racine est
MOLLUGO. Espece de bulbeuse, grosse ordinaire-
gratteron y dont la graine ne ment comme le poing, noire
s'attache pas aux habits. en dehors, blanche en de-
MOLY. Homere a parlé dans.
duMoly comme d'une plan- MOLYBDJENA. Plante
te de grandes vertus, & dit appellée Persicaire. Molyb-
que Mercure en fit présent à dana est aussi un nom donné
Ulyiïe quand il fut dans l'isle à la litharge, & à la mine de
où Circé faisoit son séjour. plomb.
Elle s'étoit formée dit la MONDE ( Petit ). Pierre
Fable du sang d'un3 Géant parfaite des Philosophes ,
,
qu'on avoit tué. Nos Bota- ainsi appellée de ce qu'ils
nistes ont donné le nom de disent qu'elle renferme tou-
Moly à une espece d'ail qui tes. les propriétés du grand
ne differe gueres de l'ail com- monde & qu'elle en est
,l'abrégé.
mun que parce qu'elle n'a comme
point de mauvaise odeur. M 0 N DIFI CATION.
Elle pousse de sa racine cinq Préparation des matieres
feuilles longues d'un pied ou crues dont les Philosophes
d'un pied & demi, larges de extrayent leur mercure. Cet-
deux ou trois doigts, épais- te preparation est la premiere
ses, pointues, vertes ; mais opération de l'œuvre & pré-
couvertes souvent d'une pou- céde celle de la parfaite pré-
dre qui s'eji sépare facile- paration. Elle consisie dans
la réparation des parties pu- Artiste, & non le défaut du
res d'avec les impures , & feu de charbons ou autres
des parties sulfureuses, com- matieres pour la faire agir,
buflibles & arsénicales d'a- comme l'a interprêté l'Au-
vec les mercurielles propre- teur du Dictionnaire Her-
ment dites. Quelques-uns métique.
ont appel lé cette mondifica- MORT, dans le sens
lion, purification, rectifica- chymique est l'état aéluel
tion, "administration. Le signe ,
de la putréfaction des mix-
qui indique cette mondifica- tes ; & la régénération est
tion parfaite, est une couleur leur résurrection. C'est pour-
céleste blanche éclatante quoi ils distinguent deux états
,
de làf matiere ,
& reflem- de mort. L'un la mort abso-
blante à celle , du plus bel lue qui est une séparation
y
argent. essentielle, & la perte des
MONTAGNE. Les racines & de la forme intime
Philosophes ont donné ce du mixte incapable après
,
nom aux métaux par com- cette mort de reprendre sa
paraison. Nos corps ( dit Ri-
)
plée, 2.part. ont pris leurs
noms des planettes , ce qui
premiere forme. L'autre état
est celui de la mort accideri?
telle, qui n'est qu'une sépa-
les a fait nommer à bon droit ration des excrémens, sans
montagnes , par comparai- altération des racines pures,
son d'où l'Ecriture dit làrs- & de la forme intrinséque
que Veaufe tourmentera. & se qui contient l'idée du mixte.
troublera j les montagnes se Cette mori est celle du grain
précipiteront au fond dé la. dans la terre avant qu'il ger,;.
mer." '-M'- - me; de la semence dans la
Quelquefois les Alchy- matrice, & de tout ce qui se
misses ont entendu par le renouvelle par la génération.
terrnê • de Montagne ,• leur MORT DES ÉLÉ-
vase, leur fourneau, & toute MENS. ( Se. Herm.) Chan-
matiere métalliqtle. gement de la forme appa-
MORA BACCI, MO- rente de la matiere du ma-
RA BATI ou MORA gistere; telle par exemple
VAC1NIA ,& VACCI- qu'est cette matiere , ,
en terre
NIA. Buisson. après la solution : c'est ce'que;'
MORFONDEMENT. les Philosophes appellent
Etat de la matiere des Sages conversion des élémen's*.;'
entre les mains d'un mauvaise * * MORTIER. Mercure 011
dtflblvant des Philosophes, su'ccéde jamais. Dans la mor-
ainsi nommé de ce que par tification l'humide radical
son moyen l'or des Sages ou de la terre dans les végé-
le corps dissolûble se réduit taux, & celui de la semence
eri poudre impalpable & dans les animaux, domine
ressemblante, dit Flamel ,
3
pour un tems la chaleur in-
aux atomes -qui -voltigent- née & vivifiante ; mais au
aux rayons du soleil. bout d'un tems cet esprit
MORTIFICATION, igné aidé de la chaleur ex-
en termes de Chymie , est terne , reprend de nouvelles
une espece de pulvérisation forces, & dominant à sou
qui dispcse les corps morti-