Bien que cette branche existe depuis longtemps, ce n’est que vers la fin des années
quarante, avec l’apparition des premiers ordinateurs, qu’elle prit son envole et
devint une branche à part entière des mathématiques.
Comme mentionné plus haut, les solutions des problèmes physiques obtenus par
une approche numérique sont affectées d’un certain nombre d’erreurs que nous
pouvons classer en trois catégories :
• Les erreurs de modélisation : Elles sont dues à l’étape de modélisation
mathématique du phénomène physique étudié. Où on est amené à formuler
un certain nombre d’hypothèses visant à simplifier la modélisation en
faisant ressortir les effets prépondérants. Les équations qui seront obtenus
ne vont plus reflétés le phénomène réel, il en va de même pour la solution
qui sera obtenu.
𝝏𝒇 𝝏𝟐 𝒇 ∆𝒙𝟐
𝒇𝒊+𝟏 = 𝒇𝒊 + ( ) ∆𝒙 + ( 𝟐 ) + 𝑶(∆𝒙)𝟑
𝝏𝒙 𝒊 𝝏𝒙 𝒊 𝟐!
𝝏𝒇 𝝏𝟐 𝒇 ∆𝒙𝟐
𝒇𝒊−𝟏 = 𝒇𝒊 − ( ) ∆𝒙 + ( 𝟐 ) + 𝑶(∆𝒙)𝟑
𝝏𝒙 𝒊 𝝏𝒙 𝒊 𝟐!
A l’aide de ces deux formules on peut obtenir trois approximations de la
dérivée première :
𝝏𝒇 𝒇𝒊+𝟏 −𝒇𝒊
(𝝏𝒙) = + 𝑶(∆𝒙)𝟏 forward difference
𝒊 ∆𝒙
𝝏𝒇 𝒇𝒊 −𝒇𝒊−𝟏
(𝝏𝒙) = + 𝑶(∆𝒙)𝟏 backword difference
𝒊 ∆𝒙
𝝏𝒇 𝒇𝒊+𝟏 −𝒇𝒊−𝟏
(𝝏𝒙) = + 𝑶(∆𝒙)𝟐 central difference
𝒊 𝟐∆𝒙
• Les erreurs d’arrondi : sont dues au fait qu’on travaille avec une précision
donnée et finie en négligeant un certain nombre de chiffres significatifs
(après la virgule).
• Les erreurs sur les données : elles sont imputables aux données physiques
du problème qu’on étudie, qui sont souvent issues de mesures réalisées avec
une instrumentation donnée. (introduction d’erreurs de l’appareil et de
lecture entre autres)
∆𝒙 = |𝒙 − 𝒙∗ |
|𝒙 − 𝒙∗ | ∆𝒙 ∆𝒙
𝑬𝒓 = = ≈ ∗
|𝒙| |𝒙| |𝒙 |
Exemple : supposons qu’on veuille mesurer la vitesse d’un coureur pour de types
de courses : un marathon et un 100 m. Pour cela on utilise un chronomètre dont
la précision absolue est de 0.1s.
Pour le marathon les meilleurs athlètes couvrent la distance en 2h20min environ.
L’erreur relative est estimée à :
𝟎. 𝟏
𝑬𝒓 = = 𝟎. 𝟎𝟎𝟎𝟎𝟏𝟏𝟗
𝟐 ∗ 𝟔𝟎 ∗ 𝟔𝟎 + 𝟐𝟎 ∗ 𝟔𝟎
Par contre pour le sprint la durée de la course est approximativement de 10s, dans
ce cas, l’erreur relative est de :
𝟎. 𝟏
𝑬𝒓 = = 𝟎. 𝟎𝟏
𝟏𝟎
Chaque jour, on fait des opérations arithmétiques dont les résultats sont souvent
exacts. Ainsi, quand on règle nos achats on a souvent à faire à des entiers ou à
des réels avec peu de décimales. Cependant, dans certaines situations, on est
confronté à du calcul approché. Supposons que sur votre facture d’électricité vous
avez une consommation de 662 kWh et qui reviens à 2466.5 DA. Question à
quel degré tout ça est exact ? Pour cela analysant le détail de la facture.
Données :
Ancien Index : 17602, Nouveau Index : 18264 ce qui donne une consommation
de 662.
Déjà au niveau du relevé il y’a une approximation dans le sens où les chiffres
après la virgule dans les index ont été négligés, donc votre consommation n’est
pas exacte. De plus, l’appareil de mesure lui-même donne la consommation avec
une certaine erreur.
La consommation est divisée en deux tranches pour des prix unitaires différents
Dans cet exemple la facture est entachée de deux types d’erreurs : une de mesure et
l’autre d’arrondi.
Les machines de calcul sont elles aussi confronté au problème d’arrondi. Il existe
deux types d’arithmétiques : Entière et à virgule flottante.
Arithmétique entière :
Lorsque la machine traite des réels ou des opérations dont le résultat est réel, la
machine travail en virgule flottante. Un réel peut etre écrit sous la forme
standardisée suivante :
𝒀 = ±. 𝒂𝟏 𝒂𝟐 . . .. 𝒂𝒏 𝒃𝑵
Exemple 2
x+t=0.63*104+0.3*101=0.63*104+0.0003*104=0.63*104, z+(x+t)=
0.63*104=z
L’ordre dans lequel sont réalisées les opérations sur des machines peut influer
considérablement sur le résultat. Il est conseillé de commencer par les plus
petits nombre lors des additions.
Représentation binaire
Chapitre 2 :
Différentes varientes
F(x)=0
F(x)=ax
F(x)=H(x)
f(a)*f(b)<0
on partage alors l’intervalle en deux partie égales soit : [a, (a+b)/2] , [(a+b)/2,
b], on détermine ensuite l’intervalle pour lequel la condition est vérifiée. La
solution est forcément dans cet intervalle. On divise encore, l’intervalle où la
condition est vérifiée et on refait les mêmes tests pour avoir le nouvel intervalle.
A chaque étape la différence entre les bornes de l’intervalle diminue et à terme
elle va tendre vers zéro et on aura alors atteint la solution.
Algorithme 2.2 : Algorithme de la bissection
Le nouvel intervalle sera donc soit [a, f(u)] soit [f(u), b] en fonction du signe de
f(a), f(b) et f(u).
f(x)
f(a)
X0
a u b
f(b)
Méthode de Newton
La méthode de Newton est basée sur le développement en série de Taylor d’une
fonction. Ceci va nous permettre de faire une approximation de la dérivée de la
fonction.
Soit le développement de la fonction au voisinage de x0 :
𝒅𝒇
𝒇(𝒙) = 𝒇(𝒙𝟎 ) + ( ) ∆𝒙 + 𝑶(∆𝒙)𝟐
𝒅𝒙 𝒙𝟎
En négligeant l’erreur, on peut écrire une approximation de la dérivée par :
𝒇(𝒙) − 𝒇(𝒙𝟎 )
𝒇′ (𝒙𝟎 ) =
𝒙 − 𝒙𝟎
f(r0) A
r1 r2 r0
X0
f(r2) C
f(r1) B
Procédure
Soit r0 une valeur approchée de x0. La tangente au point A d’équation
g(x)=f(r0)+(x-r0)f’(r0) va couper l’axe des abscisses en r1 qui vérifie :
0= f(r0)+(r1-r0)f’(r0) qui peut être écrite de la manière suivante :
r1=r0- f(r0)/f’(r0)
rn+1=rn- f(rn)/f’(rn)
Application:
Soit à calculer 51/3
Indication résoudre l’équation f(x)=x3 – 5 avec r0 = 1
Chapitre 3
Interpolations
Il fut un temps où les étudiants utilisaient des tables pour déterminer les valeurs
des fonctions sinus, logarithmes et bien d’autres. Ces tables donnent les valeurs de
ces fonctions en des points finis uniformément espacés. Alors comment faisaient-ils
quand ils leurs fallait la valeur de la fonction en un point qui n’est pas sur la table ?
Ils opéraient alors une interpolation, en supposant que la fonction est linéaire entre
Aujourd’hui les étudiants utilisent des calculettes pour faire le travail alors
pourquoi ce chapitre ?
suivant :
T(°k) 298 308 318 328 338 348 358 368 378
Cp(W/kmK) 200 204 210 216 221 225 229 233.5 241
Valeur des Y
250
240
230
220
210
200
190
290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390
En analysant ces données, il se demande est ce qu’il peut estimer une valeur
estimations de ce type peuvent être obtenues en utilisant des fonctions qui imposent
un type de variation entre deux points consécutifs. Les fonctions les plus utilisées
K(T)=aT+b
usuelle utilisée pour ce type de problème est la méthode des moindres carrés.
point expérimental et la valeur donnée par la fonction, mais il n’est pas bon. Soit le
cas représenté
Ainsi si la droite passe exactement au milieu, entre deux points consécutifs, la somme
somme des carrés des erreurs, d’où le nom de la méthode des moindres carrés.
𝑦𝑖 = 𝑎𝑥𝑖 + 𝑏
valeurs de a et b de telle sorte que les 𝑦𝑖 prédisent les valeurs qui correspondent aux
𝑆 = ∑ 𝑒𝑖2
𝑖=1
𝑛
𝜕𝑆
= 0 = ∑ −2𝑥𝑖 (𝑦𝑖 − 𝑎𝑥𝑖 − 𝑏)
𝜕𝑎
𝑖=1
𝑛
𝜕𝑆
= 0 = ∑ −2(𝑦𝑖 − 𝑎𝑥𝑖 − 𝑏)
𝜕𝑏
𝑖=1
𝑎 ∑ 𝑥𝑖2 + 𝑏 ∑ 𝑥𝑖 = ∑ 𝑥𝑖 𝑌𝑖
𝑎 ∑ 𝑥𝑖 + 𝑏𝑛 = ∑ 𝑌𝑖
𝑛𝑆𝑥𝑦 − 𝑆𝑥 𝑆𝑦
𝑎=
𝑛𝑆𝑥𝑥 − 𝑆𝑥 𝑆𝑥
𝑆𝑦 − 𝑎𝑆𝑥
𝑏=
𝑛
Avec :
𝑆𝑥 = 𝑥1 + 𝑥2 + . . . . + 𝑥𝑛 ,
𝑆𝑌 = 𝑌1 + 𝑌2 + . . . . + 𝑌𝑛
𝑆𝑥𝑥 = 𝑥12 + 𝑥22 + . . . . + 𝑥𝑛2 ,
𝑆𝑥𝑌 = 𝑥1 𝑌1 + 𝑥2 𝑌2 + . . . . + 𝑥𝑛 𝑌𝑛
Données non linéaires
Souvent les données expérimentales ne sont pas linéaires, on sera donc ramener à
utiliser des fonctions autres que le polynôme du premier degré. Une des fonctions
DERIVATION NUMERIQUE
La dérivée d‘une fonction est une notion courante dans différentes branches de la
physique. Ainsi plusieurs grandeurs physiques sont des dérivées d’autres fonctions.
des phénomènes physiques. La plus part du temps les fonctions dont on veut évaluer
les dérivées sont inconnues elles-mêmes. Ces fonctions sont soient données par des
données expérimentales en des points finis soient elles sont régies par des équations
𝑑𝑢 𝑑𝑢
𝜏 = 𝜇( )∗
𝑑𝑦 𝑑𝑦
La viscosité dynamique, 𝜇, est une fonction de la dérivée de la vitesse selon
l’expression :
𝑑𝑢 𝑛−1
𝜇 = 𝜇𝑜 ( )
𝑑𝑥
Ces deux relations sont utilisées pour le calcul de la viscosité dynamique en traçant
Reppels dérivées
La définition mathématique de la dérivée commence par la formule de
différenciation suivante :
Δ𝑦 𝑓(𝑥𝑖 +∆𝑥)−𝑓(𝑥𝑖 )
= (4.1)
Δ𝑥 ∆𝑥
Sur la figure ci-dessus on voit comment évolue cette expression. Ainsi, quand Δx
d𝑦 𝑓(𝑥𝑖 +∆𝑥)−𝑓(𝑥𝑖 )
= 𝑓 ′ (𝑥𝑖 ) = lim (4.2)
d𝑥 ∆𝑥→0 ∆𝑥
La dérivée seconde va nous renseigner sur l’évolution de la dérivée, elle est notée
𝑑 𝑑𝑦 𝑑2 𝑦
f’’(xi), ( ) ou . Comme exemple on peut citer : la position, la vitesse et
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑑𝑥 2
l’accélération.
Pour des fonctions à plusieurs variables, on introduit les dérivées partielles. Pour
Dérivation numérique
L’utilisation du développement en série de Taylor d’une fonction est l’outil principal
x0 x1 xi-1 xi xi+1
Le développement en série de Taylor d’une fonction f(x) au point xi et dérivable
(n+1) s’écrit :
(𝑥𝑖+1 −𝑥𝑖 )2
𝑅2 (𝑥𝑖 ) = 𝑓 2 (𝑥𝑖 ) (4.9)
2!
On peut donner une approximation de la dérivée première :
𝜕𝑓 𝑓𝑖+1 −𝑓𝑖
( ) = + 𝑂(∆𝑥 1 ) forward difference (schéma progressif) (4.10)
𝜕𝑥 𝑖 ∆𝑥
Cet intervalle doit être plus grand que le plus petit réel que la machine peut
erreur (division par zéro). Par ailleurs, il doit être assez grand pour que xi+1 et xi
soient vus comme étant différent par la machine. De plus, l’intervalle doit être
suffisamment petit pour que l’erreur de troncature soit faible. On dira que
𝜕𝑓 𝜕2 𝑓 ∆𝑥 2
𝑓𝑖+1 = 𝑓𝑖 + ( ) ∆𝑥 + ( 2) + 𝑂(∆𝑥 3 ) (4.11)
𝜕𝑥 𝑖 𝜕𝑥 𝑖 2!
𝜕𝑓 𝜕2 𝑓 ∆𝑥 2
𝑓𝑖−1 = 𝑓𝑖 − ( ) ∆𝑥 + ( 2) + 𝑂(∆𝑥 3 ) (4.12)
𝜕𝑥 𝑖 𝜕𝑥 𝑖 2!
A l’aide de ces deux formules on peut obtenir deux autres approximations de la
dérivée première :
𝜕𝑓 𝑓𝑖 −𝑓𝑖−1
(𝜕𝑥 ) = + 𝑂(∆𝑥 2 ) backword difference, schema regressif (4.13)
𝑖 ∆𝑥
𝜕𝑓 𝑓𝑖+1 −𝑓𝑖−1
(𝜕𝑥 ) = + 𝑂(∆𝑥 2 ) central différence, schéma centré (4.14)
𝑖 2∆𝑥
Dérivée seconde
En faisant la somme des relations 4.11 et 4.12, on obtient la relation suivante pour
la dérivée seconde :
𝜕2 𝑓 𝑓𝑖+1 −2𝑓𝑖 + 𝑓
= 2
𝑖−1
+ 𝑂(∆𝑥2 ) (4.15)
𝜕𝑥 2 ∆𝑥
dérivée première elles ne font intervenir que deux points du domaine et pour
écrire une série de Taylor entre le point où la dérivée est à calculer et tous les
autres points qui doivent intervenir dans l’expression finale. Ainsi, si on veut la
Faisant :
𝜕𝑓
4𝑓𝑖+1 − 𝑓𝑖+2 = 3𝑓𝑖 + 2∆𝑥 (𝜕𝑥) + 𝑂(∆𝑥 3 ) (4.18)
𝑖
Application :
Montrer que :
Dérivée seconde
-fi+2, on obtient :
𝜕2 𝑓 (1+𝑎) (1+𝑎)2
(1 + 𝑎)𝑓𝑖+1 − 𝑓𝑖+2 = 𝑎𝑓𝑖 + ( ) [ − ] ∆𝑥12 + 𝑂(∆𝑥 3 )(4.25)
𝜕𝑥 2 𝑖 2! 2!
Intégration numérique
Dans les méthodes d’intégration numérique, l’intégrale d’une fonction continue sur un
intervalle borné [a,b] est remplacée par une somme finie. Le choix de l’intervalle
sont des critères importants afin de minimiser l’erreur. Ces méthodes se répartissent en
deux grandes catégories : les méthodes composées dans lesquelles la fonction f(x) est
remplacée par un polynôme d’interpolation sur chaque intervalle élémentaire [xi, xi+1] et les
méthodes de Gauss fondées sur les polynômes orthogonaux pour lesquelles les points de la
Principes
𝑏
Soit une fonction continue sur un intervalle [a,b]. Soit à calculer l’intégrale ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 en
forme
𝑏
∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≅ ∑𝑛−1
𝑖=1 𝛼𝑖 𝑓(𝑥𝑖 ) (4.1)
fonction constante par morceaux g(x) sur chaque intervalle élémentaire [xi, xi+1],
soit par les rectangles à gauche : g(x) = f(xi) pour x appartenant à [xi, xi+1]
𝑏
∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≅ ∑𝑛−1
𝑖=1 (𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖 )𝑓(𝑥𝑖 ) (4.2)
soit par les rectangles à gauche : g(x) = f(xi+1) pour x appartenant à [xi, xi+1]
𝑏
∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≅ ∑𝑛−1
𝑖=1 (𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖 )𝑓(𝑥𝑖+1 ) (4.3)
Méthodes des trapèzes
Dans la méthode des trapèzes, on remplace la fonction à intégrer f par une
fonction lineaire reliant les points (xi, f(xi)) et (xi+1, f(xi+1)) sur chaque intervalle
𝑏 𝑓(𝑥𝑖+1 )+𝑓(𝑥𝑖 )
∫𝑎 𝑓 (𝑥 )𝑑𝑥 ≅ ∑𝑛−1
𝑖=1 (𝑥𝑖+1 − 𝑥𝑖 ) 2
(4.3)
Méthode de Simpson
Dans la méthode de Thomas Simpson (1710-1761), la fonction f(x) est remplacée
par un polynôme du second degré définissant un arc de parabole passant par les