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SOMMAIRE
La cellule (myocardique dans notre cas) au repos est polarisée, c’est-à-dire que les concentrations
ioniques de part et d’autre de sa membrane sont différentes en nature et en concentration.
Le potentiel membranaire à l’intérieur de la cellule est négatif et celui à l’extérieur est positif.
Vu de loin, l’ensemble de la cellule peut être considérée comme la somme d’un grand nombre de paires de
dipôles opposées. A grande distance, le champ et le potentiel électrostatique créés par ces dipôles sont
quasiment nuls.
1.1. Introduction
Angle solide, noté Ω
𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑎𝑟𝑐
Définition de l’angle plan dans l’espace bidimensionnel : 𝛼 =
𝑟𝑎𝑦𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑐𝑒𝑟𝑐𝑙𝑒
Définition de l’angle solide dans l’espace tridimensionnel :
𝑆
Ω=
𝑅2
On cherche donc l’expression de l’angle solide « sous lequel de O on voit dS », c’est-à-dire l’expression de
l’angle solide délimité par le cône de sommet O et de base dS.
Désignons par dS0 la section droite du cône en M; par définition l’angle solide élémentaire dΩ a pour
𝑑𝑆0 𝑑𝑆 cos 𝛼
expression: 𝑑Ω = =
𝑟2 𝑟2
⃗⃗⃗⃗ . 𝑢
On reconnaît un produit scalaire : 𝑑𝑆 × 𝑐𝑜𝑠 𝛼 × 𝑢 = 𝑑𝑆 ⃗ (avec 𝑢
⃗ vecteur unitaire)
⃗⃗⃗⃗⃗ .𝑢
𝑑𝑆 ⃗
D’où : 𝑑Ω =
𝑟2
On appelle feuillet électrique un ensemble de 2 distributions de charges de signes contraires réparties sur
les faces d’une lame très mince (dont l’épaisseur e est très petite par rapport à ses dimensions latérales).
Une membrane cellulaire est donc assimilable à un feuillet électrique.
Si la densité surfacique de charges et l’épaisseur du feuillet sont uniformes, alors la puissance l’est aussi. Le
potentiel total est alors égal à :
1
𝑉(𝑀) = 𝜇Ω + 𝑐𝑠𝑡𝑒 ⇒ 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 0 Car pour M éloigné du feuillet, alors Ω petit et le potentiel créé par
4𝜋𝜀0
le feuillet est donc négligeable.
1
D’où : 𝑉(𝑀) = 𝜇Ω
4𝜋𝜀0
Remarque :
Le potentiel du feuillet ne dépend donc que du contour du feuillet et non de sa forme (plate ou bombée) (si
la puissance est uniforme).
Le potentiel résultant est nul quel que soit le point M considéré (même résultat dans le cas d’une fibre
totalement dépolarisée).
1 1
𝑉(𝑀) = 𝜇1 Ω2 + 𝜇2 Ω2
4𝜋𝜀0 4𝜋𝜀0
Avec μ1 et μ2 respectivement les puissances des parties de feuillet entre BC et entre FE.
1
D’où : 𝑉(𝑀) = (𝜇1 + 𝜇2 )Ω2
4𝜋𝜀0
Si la distance r entre la fibre et le point M est grande devant les dimensions de la fibre (sa section), alors le
potentiel s’écrit :
1 𝑆 cos 𝛼 𝑆 cos 𝛼
𝑉(𝑀) = (𝜇1 + 𝜇2 ) car : Ω2 =
4𝜋𝜀0 𝑟2 𝑟2
Ainsi une fibre partiellement dépolarisée est assimilable à un dipôle (qui se déplace avec le front de
polarisation). Son moment dipolaire 𝑝 est perpendiculaire au front de dépolarisation (front d’activation) et
orienté de la zone de dépolarisation vers la zone au repos. La norme du moment dipolaire est alors :
(𝜇1 + 𝜇2 )𝑆.
Remarque : `
Le moment du feuillet représentant la membrane cellulaire est perpendiculaire à celle-ci, alors que le
moment dipolaire équivalent de la fibre en voie d’excitation est dans l’axe de la fibre (c’est ce qu’on a vu
au-dessus).
II.A. INTRODUCTION
L’électrocardiogramme (ECG) est l’une des méthodes exploratoires les plus largement utilisées et les plus
utiles en médecine contemporaine. Il est essentiel pour l’identification des troubles du rythme cardiaque,
pour le diagnostic des anomalies du coeur et constitue un examen d’appoint en présence de désordres
généraux qui affectent aussi le reste de l’organisme.
Les électrocardiographes enregistrent l’activité électrique du coeur. Ils enregistrent également l’activité
d’autres muscles, cependant ils sont conçus pour filtrer le plus possible cette activité électrique parasite
(celle des autres muscles) afin qu’elle perturbe le moins possible le signal cardiaque.
Les différences de potentiels mesurées par l’électrocardiographe sont de l’ordre du millivolt. La taille de
chaque onde correspond à l’amplitude du voltage générée par l’événement qui lui a donné naissance. Plus
le voltage est élevé, plus l’onde est ample.
L’ECG s’obtient en mesurant les potentiels (plus précisément, différences de potentiels) en différents
points du corps.
1. Dérivations électrocardiographiques
On appelle dérivation un système de 2 électrodes entre lesquelles on enregistre une différence de
potentiel.
Il existe deux types de dérivations :
• dérivation unipolaire: lorsque la différence de potentiel est mesurée par rapport à une électrode
de référence (c’est-à-dire dont le potentiel reste constant au cours du cycle cardiaque)
• dérivation bipolaire: lorsque la différence de potentiel est mesurée entre 2 électrodes situées à
peu près à la même distance du coeur.
Remarque :
L’ECG standard est constitué de l’enregistrement de 12 dérivations, à savoir 6 dérivations des
membres et 6 dérivations précordiales.
⇒10 électrodes de mesure : 3 électrodes des membres, 6 électrodes précordiales, 1 électrode de
référence.
Remarque :
Les dérivations des membranes explorent le cœur dans le plan frontal (vertical). Elles constituent un
enregistrement « à grande distance » de l’activité électrique du cœur : celui-ci est donc assimilable à un
dipôle.
3. Dérivations précordiales
Les dérivations précordiales comportent 6 dérivations unipolaires, notées V1, V2, V3, V4, V5 et V6. Le
potentiel de référence est toujours 𝑉𝑊 . Les 6 électrodes sont placées sur le thorax en des endroits précis et
universellement adoptés.
Remarque :
Les dérivations précordiales explorent le cœur dans le plan horizontal. Elles sont placées relativement près
du cœur, qui n’est alors plus assimilable à un dipôle : on adopte la théorie du feuillet.
Le potentiel créé par les fibres cardiaques, observé à grande distance, peut être assimilé à celui créé
par un dipôle électrique unique équivalent qui résulte de tous les dipôles élémentaires.
• 1ère hypothèse :
A chaque instant, le potentiel créé par le cœur est assimilable à celui créé par un dipôle unique (justifié par
l’observation éloignée du coeur). Le vecteur moment caractérisant le dipôle cardiaque varie au cours du
cycle cardiaque en origine, direction, sens et norme.
• 2ème hypothèse :
L’origine du vecteur moment de ce dipôle peut être considérée comme fixe et est appelée centre
électrique du cœur. En effet, la mesure du potentiel à grande distance du cœur (théorie du dipôle) permet
de supposer que tous les points de mesure sont approximativement à égale distance des électrodes.
La courbe décrite au cours du cycle cardiaque par l’extrémité du vecteur moment du dipôle s’appelle le
vectocardiogramme. C’est une courbe gauche (c’est-à-dire non plane), dont on ne considère souvent que
les projections dans le plan frontal ou horizontal.
• 3ème hypothèse :
Les points de recueil R, L et F des dérivations des membres sont assimilés aux 3
sommets d’un triangle équilatéral dont le centre électrique du coeur occuperait le
centre de gravité (simplification).
On construit ainsi la borne centrale de Wilson, 𝑉𝑊 , dont le potentiel est bien nul, tel que (loi de Kirchhoff
𝑉𝑅 −𝑉𝑊 𝑉𝐿 −𝑉𝑊 𝑉𝐹 −𝑉𝑊
(loi des nœuds)): + + =0
𝑅 𝑅 𝑅
1
Soit : 𝑉𝑊 = (𝑉 + 𝑉𝐿 + 𝑉𝐹 ) = 0
3 𝑅
Ainsi les dérivations unipolaires des membres VR, VL et VF sont obtenues en enregistrant les différences de
potentiel entre l’électrode correspondante et la borne de Wilson.
Les différences de potentiel VR, VL et VF sont donc respectivement égales à 𝑉𝑅 , 𝑉𝐿 et 𝑉𝐹 .
Remarque :
Les différences de potentiel 𝑉𝑅 , 𝑉𝐿 et 𝑉𝐹 sont donc proportionnelles à la projection du moment dipolaire
cardiaque respectivement sur les axes ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑅 , ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝐿 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝐹 .
Donc 𝑢
⃗𝐿− 𝑢
⃗ 𝑅 = √3𝑢
⃗ 𝐷1
√3 𝑝
D’où D1 = .𝑢
⃗ 𝐷1
4𝜋𝜀0 𝑟0 2
Ainsi les différences de potentiel D1, D2 et D3 sont elles aussi proportionnelles à la projection du
moment dipolaire cardiaque respectivement sur les axes 𝑢 ⃗ 𝐷1 , 𝑢
⃗ 𝐷2 , 𝑒𝑡 𝑢
⃗ 𝐷3 .
Remarque :
3
On ajoute un facteur a (𝑎 = ) devant les dérivations unipolaires afin d’avoir un coefficient de
2
proportionnalité très proche de celui des dérivations bipolaires (√3). Le tracé est identique aux dérivations
unipolaires classiques correspondantes.
L’intervalle PR compris entre l’onde P et le complexe qRs est normalement isoélectrique et traduit le délai
entre l’activation des oreillettes et celle des ventricules. Ce délai est obtenu grâce au retard pris par l’influx
électrique dans le noeud auriculoventriculaire.
Le segment ST, entre la fin du complexe qRs et le début de l’onde T est normalement isoélectrique.
L’axe électrique du cœur est un indicateur de la direction générale que prend l’onde de dépolarisation
lorsqu’elle « s’écoule » à travers les ventricules.
L’axe électrique du cœur est donc de façon conventionnelle désigné par l’angle (en degrés) représentant la
direction du courant électrique se déplaçant à travers les ventricules.
8
Par conséquent, l’angle de l’axe électrique du coeur est alors donné par : tan 𝛼 = ( ) ⇒ 𝛼 =
9
8
𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 ( ) = 42 °
9
(d’après les règles de trigonométrie).
L’axe électrique du cœur étant mesuré à partir de D1, il est nécessaire de rajouter 90° pour obtenir sa
valeur correcte, soit : 𝛼 = 42° + 90° = 132°
Remarque :
Le flux électrique qui se dirige vers une électrode provoque une déflexion positive et le flux qui s’en éloigne
provoque une déflexion négative.
Par conséquent, si l’influx électrique se propage à angle droit par rapport à une dérivation, les complexes
qRs qui en découlent seront isoélectriques (les déflexions positives et négatives s ‘annulent mutuellement).
Exemple :