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Semestre 4 Année 2019-2020

UE 2.7
Processus dégénératifs et défaillances
organiques

Le diabète

Sandrine Jaffeux
Qu'est-ce que le diabète ?

- Définition ?
- Causes ? Facteurs de risque ?
- Symptômes ?
- Conséquences ?
- Complications ?
Part 1 - Définitions

Le diabète est une affection métabolique chronique


caractérisée par une hyperglycémie chronique liée à
une déficience :

- soit de l'action de l'insuline (insulinorésistance)

- soit de la sécrétion d'insuline (insulinopénie)

- soit des deux


Définitions

Glycémie = glukus « doux » et haima = « sang »

= concentration de glucose dans le sang

Une glycémie normale est comprise entre 0,63 et 1,1


g/L à jeun (ou jusqu’à 1,4 g/L 2h après l’ingestion de 75 g de glucose)
Critères de diagnostic admis par l'OMS

- soit glycémie à jeûn > à 1,26 g/L (vérifiée à 2


reprises)

- soit glycémie >= à 2 g/L (n'importe quel moment de


la journée)

- soit présence de symptômes de diabète (dont


polyurie, polydispsie , polyphagie et amaigrissement)
associés à une glycémie >= 2g/L
Part 2 - Epidémiologie
- Conditions socio-
économiques
défavorables

- Modifications rapides
du mode de vie

- Prévalence élevée de
l’obésité

Taux de prévalence du diabète (2009)

Source : InVS – Prévalence et incidence du diabète et mortalité


liée au diabète en France – Synthèse épidémiologique
Prévalence du diabète traité selon l'âge et le sexe (2009)

Source : InVS – Prévalence et incidence du diabète et mortalité liée au diabète


en France – Synthèse épidémiologique
Pandémie de Personnes diabétiques
diabète 2010-2030 366 millions en 2011
552 millions en 2030 (+51%)

Dépense de santé :
465 milliards de $ en 2011
Source : IDF. Diabetes Atlas 5th Ed. 2011
595 milliards de $ en 2030 (+11%)
Part 3 - Rappels anatomo-physiologiques
Régulation de la glycémie
Etat postprandial = période pendant un repas et
immédiatement après (jusqu’à 4h après)
Glycémie élevée
Post-prandial
Stimule la
libération de
l'insuline
Par les cellules béta
des ilots de
Langherans

Stimule l'absorption du
glucose sanguin par les
Cellules cellules cibles (muscles,
cibles neurones, …)

Insuline = hormone hypoglycémiante


Les mécanismes hypoglycémiants

- Production énergie cellulaire


Glucose ATP + CO2 + H2O

- Stockage énergie
Glycogénogénèse : Glucose Glycogène (hépatique et
musculaire)

Lipogenèse : Glucose Triglycéride (foie, tissu adipeux)


Etat de jeûne = période pendant laquelle le tube
digestif est vide (fin de matinée et après-midi, pendant
la nuit)

cellulaire
Stimule la
dégradation du
glycogène

Par les cellules Alpha


des ilots de
Langherans

Stimule la
libération du
glucagon

Glucagon = hormone hyperglycémiante


Les mécanismes hyperglycémiants

- Glycogénolyse
Glycogène glucose

- Néoglucogenèse
Lactate, glycérol, acides aminés glucose

- Lipolyse
réaction de dégradation des lipides glycérol, acides
gras
Part 4 - Physiopathologie
Deux types de diabète

Diabète de Type 1 (DT1)


ou Diabète Insulino Dépendant (DID)

Diabète de Type 2 (DT2)


ou Diabète Insulino Résistant (ou DNID)
Distribution des différents types de diabète
Source : étude Entred 2007-10
Part 5 - Les étiologies du diabète

5.1. Diabète de Type 1


5.1.1. Facteurs immunitaires
Anticorps sériques dirigés contre les cellules béta
des ilots de Langhérans du pancréas sécrétant
l'insuline
Pathologie auto-immune
5.1.2. Facteurs génétiques
Existence d'une prédisposition génétique mais mode
de transmission inconnu

5.1.3. Système HLA


Les porteurs de certains antigènes HLA (HLA B8,
HLA DR3 et HLA DR4) ont un risque plus élevé de
développer un diabète

5.1.4. Facteurs viraux


Le diabète est favorisé par une affection virale aiguë
(virus du groupe coxsackie)
Très rare
5.2. Diabète de Type 2
Facteurs génétiques
Prédisposition génétique si antécédents de diabète
dans la famille
Surpoids / Obésité
Sédentarité
Part 6 - Les signes cliniques

Identiques pour DT1 et DT2 lors de la découverte


de la maladie
La différence réside essentiellement :
- dans l'âge des personnes touchées
- dans les délais d'apparition
précoce dans DT1 (enfants/ado/jeunes adultes)
tardif dans DT2 (stade avancé de la pathologie),
reste longtemps asymptomatique
Polyurie
Excrétion de quantité excessive d'urine (glycosurie,
acétonurie)

Nycturie
Excrétion d'urine la nuit

Polydipsie
Soif excessive occasionnée par la déshydratation

Polyphagie
Exagération de l'appétit

Asthénie
Fatigue intense
Part 7 - Les complications du diabète
Identiques pour DT1 et DT2

7.1. Complications métaboliques aiguës


7.1.1. Acidocétose diabétique
- Déséquilibre par un facteur déclenchant, infectieux (presque
toujours)
- Souvent le mode de révélation du DT1
- Installation progressive (qq heures ou qq jours), jamais un
coma d'installation brutale
Phase initiale : accentuation du syndrome
Polyuropolydipsique, asthénie croissante, amaigrissement
Phase évoluée :

- troubles de la conscience (obnubilation, somnolence)


pouvant évolués vers un coma

- hyperventilation haleine odeur pomme reinette)

- troubles digestifs douleur abdo, nausée/vomissement


(accentuent la déshydratation)

- déshydratation PA basse, tachycardie, existence d'un


pli cutané, douleur muscu diffuse
Examens biologiques
Bilan sanguin :
- existence acétonémie
- diminution Ph sanguin (acidose métabolique)
- augmentation kaliémie, hématocrite et protides
- diminution natrémie, bicarbonate et chlore
- créatininémie à surveiller
Bilan urinaire :
- Glycosurie et cétonurie franches

Traitements acidocétose diabétique


- réhydratation très importante (NaCl 0,9%)
- insulino-thérapie intensive (insuline rapide)
- traitement du facteur déclenchant
- surveillance des paramètres cliniques (pouls, tension, t°)
7.1.2. Hypoglycémie
Installation rapide ou progressive

Les causes
- Alimentation (omission, retard, consommation inférieure
d’aliments riches en glucides, etc.)
- Activités physiques sans ajustement de l’alimentation ou de
la médication
- Intensité trop élevée de l’activité physique dans le but de
gérer son stress
- Médications antidiabétiques

Les symptômes
Faim, tremblements, palpitation, transpiration, anxiété,
nausées, picotements, trouble de la concentration, confusion,
étourdissement, faiblesse/somnolence, difficulté à parler, vue
embrouillée
Traitemente de l'hypoglycémie
- Arrêt de l’ "effort" dès les 1er symptômes
- Vérification de la glycémie
- Mise en sécurité de la personne
- Protocole de resucrage : collation
- Identifier la cause de l’hypoglycémie
Protocole de resucrage

- Consommer un aliment équivalent à 15g de glucose


Privilégier les sucres simples et liquides (x2 si inférieur à
0,4g/L)

- Mesurer une seconde fois la glycémie 15 min après, si


toujours <0,7 g/L resucrer une seconde fois

- Prendre une collation (si le repas est dans plus d’une heure)
doit contenir 15g de glucides + source plus complexe (gras
/ fibres / protéine ou glucide complexe)
ex : un fruit et un morceau de fromage
Protocole de resucrage

Si hypoglycémie grave (glycémie <0,4 g/L et personne


inconsciente)
- Injecter du glucagon
- Consommer une collation dès reprise de conscience
doit fournir 45 g de glucides


Exemples de collations à 45 g de glucides :


- 250 ml de lait et un sandwich à la viande, ou
- 1 fruit et un sandwich au fromage
7.2. Complications dégénératives
7.2.1. Macroangiopathies
Déf : lésions d'athérosclérose réalisant une obstruction
progressive des artères de gros et moyens calibres par des
dépôts lipidiques et calciques

7.2.1.1. Insuffisance coronarienne


- risque d'angor et d'infarctus du myocarde (cf. 2.8 S3)

7.2.1.2. Artérite des membres inférieurs


- AOMI (cf. 2.8 S3)
7.2.2. Microangiopathies
- Anomalie de la paroi des petits vaisseaux : épaississement
de la membrane basale
- Corrélation avec ancienneté et équilibre du diabète

7.2.2.1. Atteintes oculaires


Rétinopathie diabétique :
- dépistage par un fond d'œil 1x/an)
- photocoagulation au laser

Autres lésions oculaires :


- cataracte
- infection cornéenne ou conjonctivale
7.2.2.2. Atteintes rénales

- Néphropathie de type glomérulaire


- Corrélation avec ancienneté et équilibre du diabète
- Signes biologiques : microalbuminurie protéinurie
IRC et ses conséquences
- Dosage créatinine plasmatique et microalbuminurie
7.2.2.3. Atteintes système nerveux

Neuropathies périphériques
Atteintes d'un ou plusieurs nerfs périphériques
a) neuropathie proximale :
- cuisse, épaule
- douleur +++
- amyotrophie
b) neuropathie mononévrite :
- atteinte d'un seul nerf
- cruralgie, sciatalgie, paralysie occulo-motrice
c) polynévrite distale :
- troubles sensitifs des membres inférieurs
(hypoesthésie)
d) mal perforant plantaire :
- surinfection très fréquente abcès des parties
molles, ostéites, amputations
Neuropathies végétatives
Atteintes de l'innervation de certains organes

a) neuropathie digestive :
- gastroparésie
b) atteinte de l'intestin grêle :
- diarrhée motrice très intense, paroxystique
c) atteinte urogénitale :
- sensation plénitude vessie vessie dilatée,
dysurie, infections urinaires
- impuissance (survenue progressive)
d) neuropathie cardiaque :
- tachycardie, hypotension orthostatique, trouble du
rythme
7.2.3. Complications infectieuses
- Aucune n'est spécifique du diabète mais tout patient
diabétique a des défenses diminuées face aux agents
infectieux, en particulier bactériens
- Infection hyperthermie risque d'hyperglycémie
Part 8 - Stratégies thérapeutiques du diabète
Articulation autour de 3 axes :
- traitements médicamenteux
- mesures hygiéno-diététiques
- lutte contre les facteurs de risque associés
- perspectives
8.1. Traitements médicamenteux
Schéma thérapeutique adapté aux besoins de chq patient et à
leur réponse au traitement

8.1.1. Insuline
- composé d'une ou plusieurs injections quotidiennes
- déterminé par médecin / diabétologue / endocrinologue
- spécifique DT1 (DID) mais aussi DT2 (insulinorequérant /
inefficacité des antidiabétiques oraux)
- différentes formes d'insuline
- différents dispositifs d'injection

- effets indésirables du traitement :


- hypoglycémie
- lipodystrophie
- rougeur cutanée et douleur
8.1.2. Antidiabétiques oraux

- spécifique du DT2
- déterminé par médecin / diabétologue / endocrinologue
8.2. Mesures hygiéno-diététiques
Concernent DT1 / DT2

- régulation de la ration alimentaire


- lutte contre l'obésité
- surveillance des infections (zones fragiles pied)
- hygiène corporelle soigneuse
- pratique d'une activité physique adaptée
8.3. Lutte contre les facteurs de risque associés
Concernent DT1 / DT2

- Accompagnement dans l'arrêt du tabac


- Accompagnement dans la lutte contre la dyslipidémie (règle
hygiéno-diététique)
- Lutte contre HTA

8.4. Perspectives

- greffe d'ilots de Langhérans de pancréas


- greffe d'ilots pancréatique fœtaux (cellules souches)
- pancréas artificiel (implantation intrapéritonéale avec
réservoir insulinique)
- immunothérapie (ciblée sur anticorps, lymphocytes
responsables de la maladie auto-immune)
Part 9 - Surveillance du diabète
9.1. Surveillance / auto-surveillance glycémique
glycémie capillaire

- indications patient insulino-traité


- patient pour lequel est envisagée (court/moyen terme)
- patient traité par insulino-secréteur (sulfamides)
- améliorer équilibre glycémique (si objectif non-atteint)

Selon HAS, la prescription de glycémie capillaire ne doit pas être


systématique chez les DT2
9.2. L'hémoglobine Glyquée (HbA1c)

L’hémoglobine se trouve dans les globules rouges du sang. Elle


a la particularité de capter une partie du sucre présent dans le
sang. La part de l’hémoglobine qui capte le sucre est appelée
"hémoglobine glyquée"

- marqueur du contrôle du diabète


- permet de vérifier l’équilibre du diabète et l’efficacité du
traitement

- sa valeur = concentration Valeur HbA1c Glycémie moyenne


(g/l sang)
du glucose dans le sang au
6% 1,2
cours des 2 ou 3 mois qui
7% 1,5
précède le dosage
8% 1,8
- valeur normale = 4 à 6 % 9% 2,1
de l‘Hb totale 10 % 2,4
Tout compris ?
Résumé

Film : Qu'est-ce que le diabète (AFD)

Film 2 : Diabète et activité physique (AFD)

Film 3 : HbA1c ou hémoglobine glyquée (AFD)

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