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Dimensionnement d’une station de dessalement

INTRODUCTION

L ’image d’une planète bleue, composée d’eau à 75 %, donne l’impression d’une


ressource renouvelable et inépuisable. Pourtant, 97 % de l’hydrosphère est de l’eau
salée. Les réserves d’eau douce représentent seulement 2,53 % de l’eau de la
planète, dont la majeure partie est immobilisée sous forme de glace ou de neige. Seuls 0,001
% des ressources globales, environ 14 000 millions de m3 d’eau douce, sont utilisables. [1]

Ces ressources ne sont pas réparties de manière homogène dans le temps et dans
l’espace : plus d’un tiers des terres correspondent à des zones arides ou semi-arides,
caractérisées par une pénurie d’eau, chronique ou saisonnière. Cette inégalité géographique
est accentuée non seulement par le changement climatique et la pollution mais aussi par la
croissance démographique et l’augmentation du niveau de vie.

Pour faire face à cette pénurie annoncée d'eau, de nouvelles techniques de production
d'eau potable devront être mises en place pour satisfaire les besoins de la population
croissante. Une des techniques prometteuses pour certains pays est le dessalement de l'eau
de mer ou des eaux saumâtres. Les techniques de dessalement de l'eau de mer sont
opérationnelles depuis de nombreuses années. Mais leur coût élevé limite souvent leur
utilisation aux pays riches. Cependant dans les dernières années, la capacité des usines de
dessalement s'est fortement accrue et les coûts de production par m 3 ont connu une forte
diminution, permettant ainsi à d’autres pays moins riches tels que la Tunisie de profiter de
cette occasion afin de subvenir à ces besoins en eau.

En effet, les ressources d’eau en Tunisie sont très limitées, en plus le climat est semi
aride à aride et la pluviométrie est faible et très variable dans le temps et dans l’espace.

Cette situation est beaucoup plus grave au sud du pays ayant essentiellement comme
ressource, les eaux souterraines (42% du potentiel en eau souterraine du pays) alors que les
ressources en eau de surface ne représentent que 3% ce qui a nécessité le recours à l’eau
non conventionnelle moyennant le dessalement des eaux saumâtres afin de satisfaire les
besoins en eau de certaines régions du sud. [2]

Dans ce souci, la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE)


a commencé en 1983 l’exploitation d’une unité de dessalement des eaux saumâtres à
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l’archipel de Kerkennah dont la capacité est de 3300 m 3/j, suivi par la mise en service en
1995 de la station de dessalement de Gabès, puis en 1999 des stations de dessalement
Djerba- Zanzis. Actuellement, et dans le cadre du 10 ième plan, la SONEDE, et afin d’améliorer
la qualité de l’eau potable desservie dans le sud tunisien, vise à implanter plus de 10 stations
de dessalement éparpillées sur tout le territoire sud. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce
projet portant sur une étude de mise en œuvre d’une station de dessalement dans le
complexe Belkhir-Menzel Lahbib (situés respectivement aux Gouvernorats de Gafsa et de
Gabès). Un travail qui sera présenté comme suit :

Une première partie qui donne une idée générale sur les compositions de l’eau, le
dessalement dans le monde et l’expérience tunisienne dans ce domaine, ainsi que les
différentes techniques de dessalement existant sur le marché mondial.

Une seconde partie qui contient les données de base relative à ce projet tel que la
présentation de la zone d’étude, le mode d’alimentation actuel et les besoins et les
ressources en eau à partir desquels on va déterminer la capacité du réservoir projeté.

Enfin, une troisième partie, dans la quelle sera présentée respectivement une étude
technico-économique de l’osmose inverse et de l’électrodialyse réversible, ainsi qu’une
comparaison entre ces deux techniques tout en précisant la technique choisie comme
solution pour ce projet et son impact sur l’environnement.

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Partie I 
Étude bibliographique
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE I  : CARACTÉRISTIQUES DE L’EAU ET


APERÇU GÉNÉRAL SUR LE DESSALEMENT

I. Propriété de l’eau et effet sur la santé

A ssurer à la population une eau de bonne qualité en quantité suffisante, préserver


ou restaurer le bon état des ressources en eau et des milieux aquatiques, sont les
défis à relever en ce début de siècle.

L’eau possède des propriétés physiques et chimiques uniques qui la rendent


indispensable à la vie sur terre. Ainsi sous forme de vapeur d'eau dans l’atmosphère, elle
forme une “couverture” qui aide à préserver la chaleur du globe : c’est l’effet de serre,
assurant une température moyenne de +18°C permettant le développement et le maintien
de la vie sur terre. Mais plus que tout, l’eau est indispensable au fonctionnement de tous les
organismes vivants. De l'insecte le plus minuscule à l'arbre le plus gigantesque, tous ont
besoin d'eau pour survivre. Elle est ainsi essentielle à la vie humaine, le corps humain étant
constitué d'eau aux deux tiers. Si une personne peut se passer de nourriture pendant plus
d'un mois, sans eau, c'est la mort assurée au bout de quelques jours. Á l'état pur, l'eau est
incolore, insipide et inodore. Mais dans la nature, l'eau absolument pure n'existe pas, une
telle eau serait de toute façon inintéressante pour la consommation. En fait, l’eau se classe
parmi les meilleurs solvants qui soient. L'eau contient des matières dissoutes (sels solubles
issus de l'altération des roches et du lessivage des sols, matières organiques) et des matières
en suspension (dite charge solide ou turbidité: argiles, limons, matières organiques). [3]
Parmi ces éléments, certains comme les sels minéraux sont utiles pour la santé
humaine mais d’autres peuvent êtres nocifs. C’est pour quoi qu’il est important que les
normes applicables pour l’eau potable soient revus et mise à jour périodiquement afin
qu’elles puissent refléter le savoir et les acquisitions les plus récents. Ces dernières années,
la présence de contaminants dans les sources d’approvisionnement en eau ainsi que leurs
effets sur la santé humaine étant bien mieux connus, il a été décédé de soumettre les
normes à un examen approfondi afin de les réserver. Les recommandations pour la qualité
de l’eau potable comprendront les limites de base recommandées pour divers éléments
constitutifs de l’eau. Des limites ont été établies pour les substances et caractéristiques
microbiologiques, biologiques, organiques et inorganiques de l’eau potable. On trouvera
également les limites recommandées pour les substances et caractéristiques chimiques et
physiques.

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Les limites pour les substances liées à la santé et pour celles qui ont une signification
sanitaire indirecte, c'est-à-dire celles qui affectent la saveur et l’aspect de l’eau potable.
Pour ce qui est des caractéristiques basées sur la perception sensorielle humaine, le
jugement est souvent subjectif. Alors que les contaminants liés à la santé ne peuvent être
nocifs pour les uns sans l’être pour tout le monde, les caractéristiques organoleptiques sont
soumises à des critères sociaux, économiques et d’exécution ainsi que des contraintes socio-
économiques et de l’environnement locales. Certains éléments inorganiques pour les quels
des limites ont été fixées sont essentielles à l’alimentation. L’idéal serait que ces éléments
essentiels se situe au niveau de l’effet minimum et que celle des substances toxiques soit au-
dessous du niveau de non effet, ou nulle dans le cas de substances qui ne montre pas un
niveau de non effet. Un grand nombre de scientifiques estime les effets de ces substances
sur la santé selon la concentration comme :
 Fluorure : Pour déterminer la concentration optimale, la consommation
quotidienne de fluor par individu doit être prise en considération. Celle-ci dépend de la
quantité d’eau consommée, qui, à son tour dépend de la température ambiante et de
pourcentage obtenu à partir de la nourriture. Dans certaines régions, une fraction
importante de régime alimentaire est constituée par des denrées qui contiennent de fluor.
A des concentrations dépassant 1.5 mg par litre d’eau, le fluor peut entraîner la fluorose
dentaire chez quelques enfants. A des concentrations moins de 0.5 mg par litre
approximativement, l’incidence de la carie dentaire sera probablement élevée. L’absorption
chronique d’une eau à haute teneur en fluoroses (3-6mg) a été associée à une densité et
calcification accrues des os (ostéosclérose). Des concentrations plus élevées (10 mg) peuvent
provoquer une fluorose avec atteinte du squelette.
 Chlorure : Le chlorure est essentiel au maintien de l’équilibre des électrolytes
dans le corps. L’ingestion journalière totale conseillée de chlorure est de 250mg par jour
pour les nourrissons et d’environ 650mg par jour pour les adultes. Le seuil de perception
gustative de chlorure dans l’eau potable dépendra du cation associé et va de 100 à 560mg
par litre, mais se situe d’ordinaire entre 200 et 300mg par litre l’ingestion d’environ 20g par
jour peut provoquer une réaction toxique aigue.
 Sulfate : Le seuil de perception gustative de sulfures est de 200 à 500mg par
litre suivant les cations associés. On a observé un effet laxatif aux environ de 750mg par litre.
Cet effet est renforcé en présence de magnésium.
 Nitrate et nitrite : La préoccupation majeure quant à la présence de nitrates et
de nitrites dans l’eau potable est le danger de méthémoglobinémie infantile. La
concentration de nitrate-nitrogène qui ne produit pas cet effet est le prés de 10mg par litre.
D’autres facteurs entrent sans doute en jeu dans les cas de méthémoglobinémie, deux
études récentes ayant révélé que des concentrations aussi élevées que 20mg par litre de
nitrate en N n’ont pas produit d’effet. Il faudrait souligner que les méthodes analytiques de
dosage de nitrate ne sont ni précise ni exacte. On a émie l’hypothèse que les nitrates

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peuvent être convertis en nitrosamine dont l’effet est cancérogène chez les animaux. Toutes
fois, à ce jour on n’a pas pu prouver de manière concluante que l’ingestion de nitrate est liée
à l’incidence du cancer.
 Hydrogène sulfuré : L’hydrogène est présent sous forme de H2S lorsque le pH
est au-dessous de 7, si le pH est supérieur à 13, le sulfure devient la forme prédominante. Le
seuil de perception gustative et olfactive du sulfure se situe entre 0.05 et 0.1mg par litre
d’eau et pour les sulfures aux environs de 0.2mg par litre. On obtient une saveur et une
odeur déplaisantes à des concentrations bien moindres que les niveaux de toxicité.
 Phosphate : L’absorption quotidienne recommandée de phosphore va de
240mg pour les nourrissons à 1200mg pour les femmes qui allaitent. L’eau potable contient
rarement plus de 3mg par litre de phosphate.
 Calcium : L’absorption quotidienne recommandée de calcium est bde400mg à
1100mg, selon l’âge, le sexe, la grossesse, la lactation, … . Le seuil de perception gustative de
l’ion de calcium varie entre 100 et 300mg par litre selon l’ion associé. Le calcium est
relativement non toxique. Ce qui l’on appelé le « syndrome des buveurs de lait » peut se
manifester quand la consommation de calcium dépasse 2000mg par jour. Il se trouve que la
dureté de l’eau qui est surtout due de calcium et, dans une moindre mesure, au magnésium,
est inversement proportionnelle à l’incidence des maladies cardiovasculaires.
 Sodium : Le sodium règle l’activité osmotique et l’équilibre électrolyte et
acide-base. La consommation quotidienne de1100 à 3300mg de sodium ne semble pas
affecter la santé de l’individu sain. Un effet toxique aigu peut se produire pour des
absorptions de 15000mg de sodium par jour. L’ingestion de plus de 12000mg par jour est
associée à l’hypertension. Le seuil de perception gustative du sodium est de 20 à420 mg par
litre suivant l’anion associé.
 Magnésium : Les besoins journaliers en magnésium sont de60 à 450 mg. Les
sels de magnésium ont un effet laxatif (700mg par litre pour le MgSO4). Le corps peut
toutefois s’adapter à cet effet. Certaines études épidémiologiques indiquent l’incidence des
maladies cardiovasculaires est moindre dans les zones où le niveau de magnésium est élevé.
 Fer : Elément nutritif essentiel, les besoins minimums journaliers en fer
varient entre 7 et 18mg par jour pour les femmes enceintes. Le fer est toxique s’il est ingéré
en grande quantité (par exemple absorption excessive de comprimés de fer). A des
concentrations supérieures à 0.3 mg par litre, le fer donne mouvais goût à l’eau et la colore
vilainement. Il peut tacher les tissus à la lessive et la tuyauterie.
 Manganèse : Élément essentiel de l’alimentation humaine. L’ingestion de
manganèse estimée adéquate et sure est de 2.5 à 5mg par jour pour les adultes. Des effets
neurologiques ont été relevés à des doses d’environ 20mg par jour. A des concentrations
supérieures à 0.15mg par litre, le manganèse souille la tuyauterie et la ligne et donne un
goût désagréable.

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 Cuivre : On estime que l’absorption adéquate et sure de cuivre varie entre 0.5
(nourrissons) et 3 mg par jour (adultes). Le comité mixte d’experts FAO/OMS des additifs
alimentaires a déclaré qu’il n’y a pas des effets nocifs tant que l’ingestion de cuivre ne
dépasse pas 0.5 mg par Kg (Kg : poids du corps) par jour. Le cuivre est toxique en doses
importantes. Le seuil de perception gustative de cuivre est de 3 à 5 mg par litre. A des
concentrations supérieures à 1 mg par litre le cuivre touche la ligne et tuyauterie.
 Ammoniaque : Le contenu d’ammoniaque (NH 3+NH4) de l’eau est d’ordinaire
de moins de 0.1mg par litre (en nitrogène). Des concentrations plus élevées sont indice de
pollution et, pour cette raison, il recommandée que l’ammoniaque ne dépasse pas 0.5 mg
par litre dans les sources publiques d’approvisionnement en eau. L e seuil de perception
olfactive de l’ammoniaque est de 0.04mg par litre. Il ne semble pas y avoir des effets
toxiques dus à des concentrations d’ammoniaques dans l’eau brutes ou polluées.
 Aluminium : L’ingestion de sel d’aluminium ne semble pas avoir d’effets sur
l’homme. A des concentrations supérieures à 0.2mg par litre la coloration de l’eau se
produit.
 Potassium : Le potassium a d’importantes fonctions biologiques. Une
absorption de 350mg par jour (nourrissons) à 5600 mg par jour (adultes) est estimée
adéquate et sure. L’ingestion par des jeunes enfants de 2000mg par jour de potassium
provoque une toxicité aigue. La concentration dans l’eau dépasse rarement 7 mg par litre et
sur tout dans de boissons.
 La dureté : La dureté est la somme des ions métalliques polyvalentes (Ca, Mg,
Fe, Ba, Mn) et d’habitude exprimée en quantité équivalente de CaCO 3 (eau douce<60mg/l,
eau dure >180mg/l). Les eaux douces peuvent provoquer la corrosion des conduites d’eau,
alors que les eaux dures sont cause d’entartrage. On considère qu’un niveau de CaCO3 de
100mg par litre permet d’obtenir un équilibre acceptable. Des eaux ayant une dureté
supérieure à 500mg par litre sont tolérées par un grand nombre de commutés. Il semblerait
que la dureté de l’eau soit inversement proportionnelle à l’incidence des maladies
cardiovasculaires.
 Alcalinité : L’alcalinité est du en particulier à la présence de CO 32-, HCO3- et OH

. Elle est mesurée par titrage au moyen d’un acide (pH d’environ 4.5) et s’exprime
d’habitude en mg/l de CaCO3. On estime que des concentrations de 400mg par litre de
CaCO3 qui se forment naturellement ne présentent pas de danger pour la santé humaine.
Une alcalinité élever est d’ordinaire associer à des valeurs pH élevés, à la dureté et à une
trop grande quantité de manières solides dissoutes.
 Matières solides dissoutes : Les matières solides dissoutes se composent
notamment de carbonate, chlorure, sulfate, nitrate, sodium, potassium, calcium et
magnésium. Un excédent de matières solides dissoutes est nuisible sur le plan physiologique
(chlorure, magnésium, sulfate, sodium) et augmente les coûts en causant la corrosion ou

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l’entartrage. A des concentrations supérieures à environ 1200mg/l la saveur de l’eau est


« inacceptable ». Les eaux dont la qualité de matières solides totales est très basse peuvent
aussi être inacceptables parce qu’insipides. Aucun effet nocif n’a été relevé dans les
communautés où l’eau potable a des concentrations supérieures à 1000mg/l de matière
solides totales. [4]
Il est parait clair donc, que ces propriétés et la situation actuelle de l’eau dans le
monde où La crise de l’eau potable est annoncée pour les années 2000-2020. En effet,
actuellement 1,4 milliard d’habitant sur terre ne disposent pas d’une eau propre à la
consommation. Ce chiffre atteindra 2,3 milliards d’ici 25ans. Il faut savoir que 97% de l’eau
présente sur terre se trouve dans les océans, parmi les 3% d’eau douce restante, seul 0.07%
est directement accessible (le reste étant sous forme de glace), d’où la nécessité du
dessalement.

II. Dessalement dans le monde


Sur 70 villes de plus d’un million d’habitants sans accès direct à des ressources
supplémentaires en eau douce, 42 sont situées sur la côte. Par ailleurs, 39 % de la population
mondiale vit à moins de 100 km de la mer (soit 2,4 milliards d’habitants). Ces deux facteurs
font du dessalement des eaux de mer et des eaux saumâtres « on considère comme eau
saumâtre, toute eau qui n’est pas utilisable pour l’alimentation humaine et dont l’usage en
agriculture est de nature à entraîner à cours ou à moyen terme la salinisation du sol » une
vraie ressource alternative, qui utilise une matière première presque inépuisable.
Le dessalement produit à peu près 1 % de l’eau potable utilisée dans le monde.
Aujourd’hui, il existe 12 500 unités de dessalement dans 120 pays, qui produisent 25
millions de m3 par jour dont 14 millions issus de l’eau de mer et 6 millions des eaux
saumâtres. Sur ces 25 millions, 75 % sont destinés à la consommation, 25 % à un usage
industriel. La capacité mondiale de production en eau potable est de l’ordre de 500 millions
de m3 par jour.
Traditionnellement, les pays du Moyen-Orient, producteurs de pétrole et de gaz,
privilégient la filière thermique, toutes les grandes unités de dessalement étant couplées à
des centrales thermiques. Les principaux pays producteurs sont par ordre d’importance
décroissante : l’Arabie Saoudite (25 %), les États-Unis (15 %), les Émirats Arabes Unis (10 %)
et le Koweït (5 %). En admettant une consommation moyenne de 250 L/ (j / habitant), on
évalue (de façon très approximative) la population desservie par les unités de dessalement à
100 millions d’habitants. De ce point de vue, l’importance de l’industrie du dessalement
reste faible, mais la croissance, de l’ordre de 8 % par an (source Figaro 31/07/02), est
soutenue par une demande toujours en hausse et une baisse du prix de revient de l’eau
produite à partir d’eau de mer.

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A Majorque en Espagne, l’eau contenue dans les nappes phréatiques a un taux de


salinité trop élevé pour être utilisée en l’état. Un problème d’autant plus important que les
besoins en eau est amplifié par l’afflux de touristes. Pendant ces périodes de forte
consommation, l’usine de dessalement de Bahia de Palma assure la production de 68 000
m3 d’eau par jour pour soutenir cette activité vitale pour l’île.
Degrémont a lancé son premier grand projet de dessalement en Arabie Saoudite en
1975. Quatre usines ont été construites simultanément autour de Riyad, un véritable défi
technologique à l’époque et une première pour un projet de cette nature, avec une capacité
de 160 000 m3/jour. Il dispose aujourd’hui d’importantes références avec des usines à
Majorque comme Bahía de Palma avec 65 000 m3/jour et Son Tugores 40 000 m3/jour, en
Andalousie, Carboneras 120 000 m3/jour, à Málaga, El Atabal 165 000 m3/jour d’eaux
saumâtres. Il y a construit aux Antilles néerlandaises, à Curaçao, l’usine qui va remplacer les
distillateurs thermiques de l’île.
L’usine de la ville de Perth, en Australie, est un projet de 143 000 m3/jour
actuellement en construction. Egalement en construction, l‘usine de 45 000 m3/jour, pour la
mine d’El Coloso à Antofagasta au Chili, traitera une eau extrêmement complexe où
Degrémont a dû apporter toute son expérience au niveau du prétraitement précédant
l’osmose inverse. [5]

III. Dessalement en Tunisie


Les études réalisées ces dernières années par le Ministère de l’Agriculture montrent
que la Tunisie dispose de suffisamment de ressources hydrauliques permettant de couvrir
ses besoins jusqu’à l’année 2020. Toutefois il y a lieu de trouver des solutions pour faire face
au manque de ressources en eau qui pourrait être constaté à partir de cette date. Pour
l’essentiel, ces solutions consistent à déployer des efforts pour mettre en place des systèmes
aboutissant à une meilleure exploitation des ressources en eau de surface ou souterraine
ainsi que le recours à l’utilisation de stations de dessalement d’eau de mer. Malgré une
situation actuelle plutôt rassurante vis à vis des ressources en eau, un manque d’eau potable
est à constater dans le Sud-Est tunisien.
Conscient de ce problème, le gouvernement projette de mettre en œuvre, d'ici 2009,
un programme de stations de dessalement. Dans une première étape, dix stations de
dessalement d'eaux saumâtres seront installées dans les zones de Kébili, Douz, Souk el Ahad,
Tozeur, Nafta, Matmata et Beni khedache. Ces stations auront une capacité cumulée de
36000 m3/j. Dans une seconde étape, d'autres stations, d'une capacité de 40000 m3/j seront
créées dans les régions où le taux de salinité est compris entre 2 et 1,5 g/L. A long terme,
l'Etat prévoit, pour le sud du pays, le recours au dessalement d'eau de mer pour satisfaire les
besoins de la population en eau potable et au traitement d'eaux usées pour subvenir aux
besoins de l'industrie et du reste des activités. Quatre unités de dessalement d'eau de mer

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seront mises en service, d'ici 2015, dans les gouvernorats de Gabès et Sfax, avec une
capacité de 50.000 m3/j.
Le recours au dessalement en Tunisie date des années 67 comme l’indique le tableau
suivant. C’est le secteur industriel et touristique qui était le premier à faire recours aux
procédés variés de dessablement tel que la distillation MSF, la compression de vapeur,
l’électrodialyse et l’osmose inverse. Les eaux dessalées étaient aussi bien les eaux saumâtres
que l’eau de mer. La capacité totale de production s’élevait à environ 10000 m3/j. La
SONEDE, quant à elle, a implanté sa première station, en 1983, à Kerkennah, pour dessaler
les eaux saumâtres par osmose inverse, produisant 3300 m3/j.
La capacité totale installée par les autres secteurs (tourisme et industrie) est de l’ordre
de 44.000 m3/jour. La principale technologie utilisée est l’osmose inverse. [6]

Station de Gabès  Station de Djerba  Station de Kerkennah


(Mise en service en 1995) (Mise en service en 2000) (Mise en service en 1983)

Fig.1 : station de dessalement en Tunisie

Donc pour la Tunisie l’effort devra être maintenu à travers la réalisation de nouveaux
projets de dessalement dans le Sud tunisien dans le but de limiter la salinité de l’eau
desservie à 1.5g /L au maximum et renforcer les ressources en eau. Assi la capacité cumulée
installée des stations de dessalement passera de 100000 m3/jour à200000 m3/jour au
courant des cinq prochaines années puis à 500000 m3/jour avant2020. [7]

IV. Technologies de dessalement


Il existe deux familles principales de technologies de dessalement : la distillation ou
l’évaporation (procédé thermique) et la filtration membranaire.
La distillation utilise l’évaporation pour séparer l’eau des impuretés. Son inconvénient
est qu’elle consomme beaucoup d’énergie thermique. C’est pourquoi ces techniques se sont
davantage développées dans les pays producteurs de pétrole et de gaz. L’avantage de cette
technique est que l’eau pour s’évaporer ne nécessite pas de prétraitement. En outre, le

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Dimensionnement d’une station de dessalement

distillat obtenu a une très faible salinité, entre 15 et 20 mg/L. C’est une eau à faible teneur
en sels qui nécessite ensuite une ré-minéralisation.
La filtration membranaire utilise le procédé de l’osmose inverse pour retenir les sels
contenus dans l’eau. L’eau salée pénètre à une extrémité sous une pression de 80 bars et,
après passage au travers de la membrane, ressort de l’autre coté débarrassée de plus de
99% de son sel. La température, la salinité, le degré de pollution, ainsi que la proportion de
plancton peuvent interférer sérieusement avec les membranes, augmentant ainsi leur coût
de fonctionnement et réduisant leur vie utile. L’efficacité et la rentabilité d’une installation
d’osmose inverse dépendent donc largement des prétraitements appliqués à l’eau de mer
avant de la mettre en contact avec les membranes.
Une nouvelle approche surgit, dite « hybride », couplant les deux techniques. Cette
approche, pour laquelle l’usine de dessalement dont la partie osmose inverse a été
construite par Degrémont à Fujaïrah, aux Emirats Arabes Unis, constitue la première
référence, permet de faire appel de manière complémentaire à la production d’eau par
filière thermique ou par osmose inverse. En fonction de la période dans laquelle on se trouve
(forte ou faible demande d’électricité), l’une ou l’autre des filières est privilégiée. Cette
technique permet de donner de la flexibilité au système de cogénération d’eau et
d’électricité, c’est-à-dire d’adapter à la demande selon les saisons le ratio « eau/électricité »:
d’utiliser la capacité de production électrique non employée aux périodes creuses, mélanger
l’eau distillée et l’eau produite par osmose inverse, partager les infrastructures de prise
d’eau et de rejet en mer. [8]

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CHAPITRE II  : ENUMÉRATION DES


TECHNOLOGIES DE DESSALEMENT

I. Introduction

H istoriquement, les premiers procédés de dessalement observés c’est dès le IV°


siècle avant JC, Aristote observe le principe de la distillation depuis les temps les
plus anciens, les marins ont dessalé l’eau de mer à partir de simples bouilleurs sur
leurs bateaux, mais l’utilisation à des fins industrielles est récente.
Dans les années 60, les procédés thermiques sont mis au point et utilisés pour dessaler
l’eau de mer. Par ailleurs, des recherches sont développées sur le procédé de dessalement
par osmose inverse. 1978 : mise en service de la première unité de dessalement de l’eau de
mer par osmose inverse, à Djeddah en Arabie Saoudite. Un auteur a recensé 27 procédés
différents, en fait, la totalité des installations actuellement ne service fait appel à deux
grandes familles de procédé : procédés par évaporations et procédés de séparation par
membranes qui sont plus récents. [9]

Fig. 2 : Procèdes de dessalement

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Dimensionnement d’une station de dessalement

II. La distillation 
L’eau de mer chauffée émet une vapeur d’eau pure qu’il suffit de condenser pour
obtenir de l’eau douce. Ce principe de dessalement très simple est utilisé depuis des temps
forts anciens. [10]
Les principaux procédés qui fonctionnent sont les suivant :

I.Distillation à simple effet :


Ce procédé est mis en œuvre depuis longtemps sur les navires, où les moteurs Diesel
émettent une quantité significative de chaleur récupérable. Son principe est simple : il
reproduit le cycle naturel de l’eau. Dans une enceinte fermée, un serpentin de réchauffage
porte à ébullition l’eau de mer (figure 3). La vapeur produite se condense au contact d’un
deuxième serpentin alimenté par l’eau de mer froide. Un éjecteur (ou une pompe) évacue
les gaz incondensables. Un groupe électropompe soutire l’eau condensée ; un deuxième
l’eau de mer concentrée ou saumure.

Fig.3 : Distillation à simple effet, source Sidem

D’autres procédés plus économiques ont donc été mis au point. La distillation à
multiple effet dérive directement de celui-ci. [11]

II. Distillation à multiple effet :


Une installation de distillation à effet multiple est constituée par la juxtaposition de n
cellules fonctionnant selon le principe de l’effet simple (figure 3). Le fluide de réchauffage
porte à l’ébullition l’eau de mer admise dans la première cellule, qui est aussi la cellule où
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règne la température la plus haute. La vapeur émise par l’ébullition de l’eau de mer est
transférée dans la cellule voisine, où on maintient une pression légèrement inférieure. La
température d’ébullition diminuant avec la pression, on vaporise l’eau de mer présente dans
la deuxième cellule. C’est le deuxième effet.
On peut évidemment répéter l’opération plusieurs fois, la limite basse étant donnée
par la température de l’eau de mer froide (figure 4).

Fig. 4 : Distillation à multiple effet, source Sidem

Pour réchauffer l’eau de mer à l’intérieur de chaque cellule, on dispose de plusieurs


méthodes.
- Échangeur à tubes verticaux
Dans cette configuration, l’eau de mer coule à l’intérieur des tubes tandis que la
vapeur est admise à l’extérieur.
L’eau de mer est récupérée à la base du faisceau de tubes, puis transférée par pompe
à la partie supérieure du faisceau de la cellule suivante.
Cette méthode a l’inconvénient financier d’imposer un pompage à l’aplomb de chaque
cellule et d’augmenter la consommation d’énergie électrique.
- Échangeur à tubes horizontaux
Dans cette configuration, l’eau de mer est pulvérisée sur le faisceau de tubes placé à
l’horizontale. Il en résulte un excellent coefficient de transfert de chaleur, d’autant plus que
les gaz incondensables sont rapidement libérés dans la partie supérieure.
Par ailleurs, cette méthode produit une vaporisation douce : les entraînements de sels
sont moins importants que dans le procédé par détente.
On peut même obtenir une eau condensée très pure (jusqu’à 1 mg/L de sels) à l’aide
de dispositifs spéciaux dans la zone de vaporisation. [11]
Page
14
Dimensionnement d’une station de dessalement

III. Compression mécanique de vapeur


Dans une cellule de distillation, on constate que l’enthalpie de la vapeur émise est peu
différente de celle utilisée pour le chauffage, d’où l’idée de comprimer la vapeur émise et de
s’en servir comme fluide chauffant (figure 5).

Fig.5 : Compression mécanique de vapeur

Ce procédé fonctionne uniquement avec de l’énergie électrique.


Cependant, on peut lui associer un échangeur thermique pour récupérer la chaleur
perdue par les gaz d’échappement, ou les fumées de combustion. On réchauffera ainsi à peu
de frais l’eau de mer avant son admission dans l’évaporateur.
Fonctionnant à faible température, la vitesse d’entartrage de ce type d’unité est faible.
Un traitement doux par injection de poly phosphate permet de la maîtriser. [11]

IV. Distillation par détentes successives


Ce procédé dit Flash consiste à maintenir l'eau sous pression pendant toute la durée
du chauffage ; lorsqu'elle atteint une température de l'ordre de 120°C, elle est introduite
dans une enceinte (ou étage) où règne une pression réduite. Il en résulte une vaporisation
instantanée par détente appelée Flash. Une fraction de l'eau s'évapore (voir fig.) puis va se
condenser sur les tubes condenseurs placés en haut de l'enceinte, et l'eau liquide est
recueillie dans des réceptacles en dessous des tubes. C'est l'eau de mer chaude qui se
refroidit pour fournir la chaleur de vaporisation, l'ébullition s'arrête quand l'eau de mer a
atteint la température d'ébullition correspondant à la pression régnant dans l'étage
considéré. Le phénomène de flash est reproduit ensuite dans un deuxième étage où règne
une pression encore plus faible. La vaporisation de l'eau est ainsi réalisée par détentes
successives dans une série d'étages où règnent des pressions de plus en plus réduites. On
peut trouver jusqu'à 40 étages successifs dans une unité MSF industrielle.
Page
15
Dimensionnement d’une station de dessalement

Pour chauffer l'eau de mer jusqu'à 120°C, l'eau de mer circule d'abord dans les tubes
des condenseurs des différents étages en commençant d'abord par le dernier étage où la
température est la plus faible, elle est alors préchauffée en récupérant la chaleur de
condensation de la vapeur d'eau. Elle est finalement portée à 120 °C grâce à de la vapeur à
une température supérieure à 120°C produite par une chaudière ou provenant d'une
centrale de production d'électricité.

Fig.6 : Distillation à détentes successives

III. les procédés membranaires

V. La filtration membranaire
La filtration membranaire est de plus en plus utilisée comme procédé de séparation
dans de nombreux domaines notamment dans le cycle de l’eau (potabilisation de l’eau,
traitement des effluents, réutilisation de l’eau, adoucissement, dessalement …).
La filtration membranaire est basée sur l’application d’une différence de pression qui
permet le transfert du solvant à travers une membrane dont la taille des pores assure la
rétention de solutés. Ces opérations, classées selon une taille des pores décroissantes, sont :
la microfiltration, l’ultrafiltration, la nanofiltration et l’osmose inverse. Ce sont des procédés
mature technologiquement (une bonne part du développement technologique est déjà
réalisé) mais encore en plein développement industriel. A titre d’exemple, dans le domaine
de la potabilisation de l’eau, la capacité de production des plus grosses usines est multipliée
par dix tous les 5 ans.
Par définition, la membrane est une barrière permsélective qui va réduire le transfert
d’un soluté par rapport à un autre (le plus souvent d’un ou des solutés par rapport à l’eau).
Dans le cas de la filtration membranaire, la membrane est une structure poreuse avec des
pores de l’ordre de 0,1 à 10 µm pour la microfiltration, 10 nm à 1 µm pour l’ultrafiltration,
quelques nm pour la nanofiltration et une structure dense pour l’osmose inverse. Le seuil de
coupure est défini par la masse molaire du soluté le plus petit retenu à 90 %. [10]

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16
Dimensionnement d’une station de dessalement

Il est important de mentionner qu’en général, plus un procédé membranaire produit


une eau purifiée, plus il consomme de l'énergie et donc plus il coûte cher à opérer. Le
Tableau 1 présente pour chaque traitement membranaire, les gammes de pressions
d’opération (ΔPM) habituelles. En NF et en OI, la pression d’opération est d’autant plus forte
que la pression osmotique π de l’eau à traiter est élevée. La valeur de π d’une eau dépend
de la concentration des différents ions en solution dans celle-ci. Cette pression vient réduire
la pression disponible pour la perméation de l’eau à travers les pores d’une membrane.

Tableau 1 : Pressions d’opérations habituelles des procédés membranaires

procédé MF UF NF OI
ΔPM minimale (KPa) 20 50 500 500
ΔPM maximale (KPa) 10 500 1500 8000

Les opérations de séparation par membrane doivent aujourd’hui être considérées


comme des technologies avancées, performantes et avantageuses à l’usage. Leur installation
et leur mise en œuvre nécessitent une attention et une expertise particulière. Moyennant
cela, on obtient des procédés industriels extrêmement performants, fiables et économiques.
[12]
III.2. Le procédé de dessalement par osmose inverse
Le procédé de traitement des eaux par membrane d’osmose inverse est une des
techniques de filtration membranaire. Il est utilisé en dessalement des eaux saumâtres et
des eaux de mer. L’objectif principal de cette technologie est l’élimination des sels et des
substances organiques présentes dans les eaux ainsi qu’une partie des bactéries et des virus.
En dessalement des eaux saumâtres, ce procédé a été longtemps en compétition avec
diverses techniques comme l’échange ionique, l’électrodialyse.
En dessalement des eaux de mer, l’osmose inverse reste en compétition avec les
procédés thermiques. Le choix entre ces deux technologies dépend essentiellement des
coûts énergétiques (électricité et vapeur), de la qualité de l’eau brute à traiter ou de l’eau
dessalée à obtenir. Des systèmes hybrides associant l’osmose inverse avec le dessalement
thermique sont actuellement étudiés, en particulier dans le golfe persique.
Le procédé de l’osmose inverse est basé sur la propriété des membranes semi-
perméables de laisser passer l’eau tout en arrêtant les sels dissous. La figure 9 met en
évidence ce phénomène : une membrane semi-perméable divise un récipient en deux
compartiments.

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17
Dimensionnement d’une station de dessalement

Dans le premier compartiment (1), on verse de l’eau pure, dans le deuxième (2) une
solution de chlorure de sodium. Les niveaux sont identiques dans les deux compartiments au
début de l’expérience. On observera alors que l’eau circule de 1 vers 2. À l’équilibre, il en
résulte une différence de niveau entre 1 et 2, qui mettent en évidence la pression osmotique
de la solution de NaCl.

Fig.7 : Mise en évidence de l’osmose inverse

S’il était possible d’appliquer une pression sur le compartiment 2 supérieures à la


pression osmotique, on observerait la circulation de l’eau en sens inverse. On pourrait
même concentrer la solution 2 au delà de sa concentration initiale et obtenir une quantité
d’eau douce dans le compartiment 1 supérieure à celle versée au début de l’expérience.
C’est l’osmose inverse. [11]
III.3. Filtration électromembranaire : électrodialyse
L’électrodialyse est le procédé à membranes le plus ancien puisque la première
installation date des années 1960. Ce procédé consiste à éliminer les sels dissous dans l’eau
saumâtre par migration à travers des membranes sélectives sous l’action d’un champ
électrique (Figur16).
Soit une cellule d’électrolyse dans laquelle on fait circuler une solution saline : les
cations vont se diriger vers la cathode et les anions vers l’anode. Si l’on intercale entre les
électrodes des membranes perméables respectivement aux anions et aux cations, il y aura
concentration et recombinaison des ions dans certains compartiments où la solution
s’enrichira en sels (compartiments de concentration), alors que dans les autres la salinité
diminuera (compartiments de déminéralisation).

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18
Dimensionnement d’une station de dessalement

Les membranes sélectives aux anions (MEA) et aux cations (MEC) sont disposées
alternativement entre deux électrodes situées aux extrémités du module. Une cellule
élémentaire est constituée de deux compartiments. Lors du passage du courant électrique i,
les cations sont attirés par le pôle négatif : ils peuvent quitter en migrant à travers la MEC
mais sont piégés dans à cause de la MEA. Les anions migrent en sens inverse. Donc, le
compartiment dans lequel arrive l'effluent brut s'appauvrit progressivement en espèces
ioniques (la solution qui en résulte est appelée «dilué») tandis que le compartiment
s'enrichit en ces mêmes ions (concentré).
Les espèces neutres présentes dans l'alimentation ne sont pas modifiées et se
retrouvent dans le dilué. Les électrodes sont maintenues au contact de circuits indépendants
seulement destinés à assurer la conduction électrique.

Fig.8 : Principe de dessalement d’une eau saline par électrodialyse

On peut ainsi obtenir, à partir d’une eau saline, une eau à la salinité désirée (500 ppm
dans la plupart des cas).

IV. Conclusion
La sélection d’une ou de l’autre technologie dépend des différents facteurs, et plus
principalement :
-La salinité totale de l’eau à dessaler
-La présence des ions spécifiques qui ont une très faible solubilité et peuvent poser des
problèmes pendant l’exploitation suite à la précipitation des sels qui lui sont associés.

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19
Partie II

La zone d’étude
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE I  : PRÉSENTATION DE ZONE D’ÉTUDE

I. Introduction

L a région de Belkhir-Menzel Hbib est desservie avec une eau de salinité de 2,5 g/l en
moyenne, jugée relativement élevée. Pour cette raison, ce projet qui consiste à
réaliser une station de dessalement a été inscrit dans la première phase de mise en
œuvre de la stratégie visant l’amélioration de la qualité de l’eau potable.
Il s’agit d’améliorer la qualité de l’eau desservie, dont la salinité est 2.5 g/l, grâce au
dessalement des eaux saumâtres locales via une station de dessalement visant la réduction
de la salinité à 1.5g/l.
Ce projet, situé sur une zone limitrophe entre le Gouvernorat de Gafsa et Gabès, va
permettre l’amélioration de la qualité dans un ensemble de localités dont principalement les
délégations de Belkhir (Gouvernorat de Gafsa) et Menzel Lahbib (Gouvernorat de Gabès).

II. Caractéristique de la zone d’étude


VI. Cadre géographique

1. Délégation de Menzel Lahbib


C’est un milieu rural ayant une superficie de 1131 Km 2 et contenant 7 secteurs :
Essagui ; Oued Essitoun ; Ribait Ouali ; El Mahamla ; El Fjij ; Zograta et enfin Menzel Lahbib.
Cette délégation de Menzel Lahbib fait partie de gouvernorat de Gabès, elle est
limitée :
- Au nord, par le gouvernorat de Sidi Bouzid.
- Au nord-est, par le gouvernorat de Sfax.
- Au nord-ouest, par le gouvernorat de Gafsa.

2. Délégation de Belkhir
C’est un milieu aussi rural ayant une superficie de 839,5 Km 2, composé de 6 secteurs :
El Aieicha ; Ettaleh Est ; Ettaleh ouest ; Jbila centre ; Oueled El Hadj et Belkhir.
La délégation de Belkhir fait partie de gouvernorat de Gafsa, elle est limitée :
- Au nord et nord est par le gouvernorat de Sidi Bouzid.
- Au sud ouest par le gouvernorat de Kébilli
- Au sud est par le gouvernorat de Gabès.

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Dimensionnement d’une station de dessalement

Site de la station
de dessalement

Belkhir
Menzel Hbib

Fig.9 : Situation géographique de site de projet

VII. Cadre climatique


Vu son emplacement géographique, la zone de projet obéit aux caractéristiques
climatologiques du sud tunisien par un été chaud et sec et un hiver froid et humide.
Plus précisément, elle obéit à la région de Gabes qui constitue, sur le plan
météorologique, une aire de transition entre plusieurs masses d’air antagonistes. En allant
de l'Est vers l'Ouest, on passe du régime climatique méditerranéen vers le climat désertique.
En se déplaçant du Nord vers le Sud, on passe des steppes de l’atlas vers la plate-forme
saharienne. Ces passages subissent certaines influences locales, essentiellement des effets
de la végétation (oasis). L’effet de la végétation est très local et favorise des conditions
micro-climatiques particulières qui rendent la vie sociale moins austère.

Page 22
Dimensionnement d’une station de dessalement

1. Les vents
L’analyse, des vents saisonniers, fournie par l’institut National de la Météorologie pour
la ville de Gabès permet de tirer les conclusions suivantes :
- Au printemps, le vent souffle du secteur N-E. C’est la direction Est qui a les vents les
plus violents ;
- En été la situation météo du printemps se renforce est c’est toujours la direction Est
qui est la plus dominante ;
- En automne, on assiste à une situation météorologique tout à fait différente de celle
de l’été, la direction dominante est celle du W-W-S ;
- En hiver, on a la même situation que celle de l’automne et les vents les plus violents
soufflent du secteur Ouest.
En période hivernale (Janvier à Avril), le vent dominant est le vent de secteur Ouest,
suivi du secteur NW. D'autres directions sont également fréquentes, tels que les vents SW et
N qui soufflent de Janvier à Février.
A partir de Mai et jusqu'au Juillet, c'est le NW qui se renforce aux dépens de l'Ouest.
Les vents de secteurs N et E sont également fréquents.
En Août - Septembre, les vents les plus fréquents sont de secteurs N, NW, W et NE.
La période d'automne est caractérisée par des vents W, E, NW et SW. Les vents de
secteurs SE soufflent en Octobre et accompagnent les vents d'Est.
La plus faible vitesse moyenne du vent est enregistrée en Septembre (5 m/s). Elle
atteint 9 m/s en Janvier et Février. La vitesse instantanée du vent est comprise pour tous les
mois entre 1 et 16 m/s. Les vents les plus forts et dont la vitesse dépasse 16 m/s, soufflent
en Janvier (secteurs NW, W, N, SW et NE), en Mars (secteurs WNW et N) en Avril (secteur E)
et en Novembre (secteur S).
2. La pluviométrie
La carte des isohyètes inter-annuelle tracée à partir de l’ensemble des données
pluviométriques rassemblées jusqu’à 1975, fait apparaître le rôle que joue le Dahar, en tant
que barrière naturelle, dans l’arrêt des nuages pluvieux venant de la Méditerranée. L’effet
de continentalité apparaît nettement sur le versant occidental du Dahar et dans la région
située au sud de la chaîne nord des chotts qui limitent, vers le sud, la courbe 150 mm.an-1.
En réalité, la pluviométrie moyenne à l’échelle annuelle ne fait apparaître qu’une
partie des caractéristiques de la pluviométrie du sud tunisien. Sa répartition saisonnière est
beaucoup plus significative
Ceci permet de subdiviser l’année en deux grandes saisons :
- Une saison pluvieuse allant de septembre jusqu’au mois de mai pendant laquelle
l’effet du front froid est relayé par celui de la Méditerranée ;
Page 23
Dimensionnement d’une station de dessalement

- Une saison sèche s’étendant depuis le mois de mai jusqu’à la fin du mois d’Août
caractérisée par une aridité quasi-totale qui n’est perturbée que par quelques orages dans la
région de Gafsa et sur la plaine côtière.
3. La température
La moyenne annuelle de la température de l'air est de l'ordre de 19 °C. Les mois les
plus chauds sont ceux de Juillet et d'Août. La température moyenne maximale y atteint 26
°C. Le mois le plus froid est celui de Janvier, et la température moyenne minimale est de 11.5
°C. Notons également qu'en particulier pendant le mois de Juillet, la zone de Gabès est
parfois sous l'influence des vents chauds du Sud du type sirocco la température de l'air peut
alors atteindre et dépasser 44°C.
VIII. Cadre hydrologique
La zone d'étude se caractérise par un réseau hydrographique assez dense dont les
régimes d’écoulement sont intermittents et très irréguliers. Ce réseau endoréique achemine
les eaux pluviales vers des dépressions intérieures.
Trois principaux bassins hydrologiques distincts intéressent la zone d’étude :
1. Le bassin endoréique de Garâa de Sidi Mansour 
La Garâa de Sidi Mansour reçoit les eaux de ruissellement de l’oued Besbes, lui même
alimenté par les oueds Zebbous et Leheusi descenant de Jebel Chemsi et de Oued Halfaya
qui remonte très loin en amont vers Jebel El Asker de la Chaîne Nord des chotts. D’autres
oueds moins importants (Oued El Fedda et oued Rhodo) proviennent respectivement du
Nord (Jebel Bel Khir) et du Sud.
2. Le bassin endoréique de la Sebkha de Naouel
La sebkha de Naouel est alimentée par les eaux de ruissellement des oueds Faid El
Ghezala et Esserka en provenance de l’Ouest, respectivement des Jebels Bel Khir et
Bouhedma. L’oued Esserka reçoit plusieurs affluents à savoir Oued Haj et Oued Serg qui lui
même s’alimente à partir des oueds Lelah, Nhami, Thalan et Tine. Par la rive sud de la
sebkha, arrivent les oueds Reddada, Zrour, Zebara et El Noual; par la rive Nord arrivent les
oueds Metselkha, Besbes, El Gouzeh, Chougaf, Douarah et Cherchara.
3. Le bassin côtier exoréïque de Gabès Sud 
Dans la région de Gabès Sud, une série d’oueds de direction approximative SW-NE
descendent des Matmatas en direction de la mer Méditerranée.
On dénombre cinq principaux oueds dont la superficie du bassin versant est supérieure
à 140 km2 à savoir du Nord au Sud : Oued Sourrag, Oued El Ferd, Oued Zerkine, Oued Segui
Marteh et Oued Zigzaou.

Page 24
Dimensionnement d’une station de dessalement

IX. Cadre hydrogéologique


Le Sud-Est tunisien renferme 7 % des ressources en eau des nappes phréatiques et 23
% des ressources en eau des nappes profondes.
Le sud tunisien présente deux grandes nappes s’étendant sous le Dahar et se
prolongeant très largement dans le sud algérien sous le grand Erg oriental et le grand Erg
occidental à la faveur de structures géologiques vastes et régulières; il s’agit de :
1. La nappe du Complexe Terminal
La nappe du complexe terminal est logée dans des formations aquifères sableuse et
argileuse d’origine continentale d’âge Mio-Pliocène, Sénonien et Turonien.
Elle est représentée, en Tunisie, par les deux entités de la Nefzaoua (aquifère calcaire
du Sénonien) et du Djérid (aquifère sableux du Pontien inférieur). Sa profondeur moyenne
est de 100 à 300 m dans la Nefzaoua et de 200 à 600 m au Djérid.
Dans le sud tunisien, les ressources renouvelables de la nappe du Complexe Terminal
sont estimées à 358 Mm3/an. L’exploitation de cette nappe a atteint 463 Mm3/an en 2001.
2. La nappe du Continental Intercalaire
La nappe du Continental Intercalaire est logée dans des formations aquifères
détritiques gréso-argileuses, d’origine continentale, attribuées au Crétacé inférieur. Cette
nappe est captée en Tunisie, dans sa zone d’alimentation au niveau du Dahar et dans la
Nefzaoua et le Djérid et notamment l’anticlinal de Chott Fedjej à l’ouest de Gabès. La
profondeur de captage de cette nappe est généralement supérieure à 1000 m, sauf pour
quelques zones en bordure des affleurements. Elle atteint plus de 2000 m dans le Djérid et la
Nefzaoua, où la nappe est artésienne.
3. La nappe profonde saumâtre
La seule nappe profonde connue dans la région de Bel Khir-Menzel Hbib est la nappe
de Jebel Belkhir qui est captée par quatre forages (1998). Cette nappe profonde est
inventoriée par les services de DGRE (Code 73521), dans le gouvernorat de Gafsa. Ses
ressources renouvelables sont estimées à 1,6 Mm 3/an (50 l/s) et l’exploitation actuelle ne
dépasse guère 0,5 Mm3/an soit 31 % des ressources. La salinité des eaux de la nappe
profonde de Bel Khir-Menzel Hbib est comprise entre 2 et 4 g/l.
Le premier forage (Ouled Mansour III N° IRH 19178/5) appartient à la SONEDE. Il a été
réalisé en 1984. D’une profondeur totale de 276 m, il capte en trou libre, des formations
calcaires cénomano-turonniennes à partir de 195 m de profondeur. Son débit d’équipement
est de 15 l/s extensible à 25l/s, alors que le débit d’exploitation effectif actuel est de l’ordre
de 11,6 l/s, correspondant à un volume annuel de 167320 m 3/an. Le résidu sec des eaux
pompées est de 2,3 g/l.

Page 25
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le second forage (Ouled Mansour 5 N° IRH 19614/5) est utilisé dans un périmètre
irrigué. Son débit d’exploitation est de 30 l/s, ce qui totalise un volume annuel de 172509
m3/an. Le résidu sec des eaux est de 4,10 g/l.
Le troisième forage (Ouled Mansour 6 N° IRH 19633/5) appartient à une AIC
d’irrigation. Son débit d’exploitation est de 7 l/s, ce qui totalise un volume annuel de 27299
m3/an. Le résidu sec des eaux est de 2,24 g/l.
Un quatrième forage (Rouached N° IRH 20410/5) réalisé sur un programme
présidentiel, a fourni un débit de 28 l/s pour une eau à 3,8 g/l de salinité.
4. Les nappes phréatiques
Il n’existe pas de nappe phréatique connue dans la région de Bel Khir-Menzel Hbib.
Au niveau du site de la station, nous n’avons vu aucun puits de surface, mais plutôt des
citernes enterrées, ce qui dénote le manque de ressources en eau souterraine facilement
accessible.
Tout au long du tracé de la conduite, nous n’avons pas aperçu le moindre puits de
surface. Les habitants, interrogés sur l’origine de leur approvisionnement en eau potable,
nous ont répondu qu’ils se ravitaillaient à l’aide de citernes remplies à partir de forages
situés à plusieurs dizaines de kilomètres.
A 2 km à l’approche de la sebkha de Naouel, nous avons noté l’existence de trois puits
de surface exploités à des fins agricoles. La profondeur de ces puits est d’une quinzaine de
mètres, et le niveau de l’eau est situé à environ 10 m de profondeur. [13]

Page 26
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE II: ANALYSE DES STATISTIQUES


DÉMOGRAPHIQUES ET CALCUL DES BESOINS EN
EAU

I. Introduction

D ans le but de pouvoir estimer les besoins en eau futur de la zone du projet étudié,
on va essayer d’analyser l’évolution de la population dans le temps. Cette analyse
est basée sur les recensements effectués en Tunisie depuis 1994 jusqu’à 2004.

II. Évolution du taux de croissance de la population


X. Délégation de Belkhir
La population de la délégation de groupement de Belkhir (Belkhir et Oueled El Hadj)
est passée de 3919 habitants en 1994 à 4419 habitants en 2004 marquant ainsi un taux
d’accroissement annuel moyen de 1.208 pour la période 1994-2004.
XI. Délégation de Menzel el Habib
Concernant la délégation de Menzel el Habib (Menzel el Habib et Essagui), la
population est passée de 2900 habitants en 1994 à 3408 habitants en 2004 avec un taux
d’accroissement annuel moyen de 1.021 pour la période 1994-2004. [14]

III. Évolution démographique


En se basant sur les recensements généraux effectués par l’INS en 2004, nous
projetons la population future en admettant que la loi qui régit l’évolution de la population
est la suivante: Pn  Pno   1  T 
nn0

Avec :
Pno : La population de l’année initiale ;
Pn : La population de l’année n ;
n-n0 : Le nombre d’année ;
T : Taux d’accroissement annuel en %.

Page 27
Dimensionnement d’une station de dessalement

Tableau 2: Evaluation du taux d’accroissement de la population de complexe

Année Population de Population de Population totale


Belkhir Menzel el Habib
1994 3919 2750 6669
2004 4419 3408 7827
Taux en (%) 1.208 1.021 1.13

Dans notre cas, on va admettre un taux d’accroissement constant jusqu’à l’échéance


2020 par mesure de sécurité pour éviter tout risque de surdimensionnement d’un tel
ouvrage dans le futur. Par conséquent, le taux à admettre est de l’ordre de 1.13%pour le
complexe jusqu’au l’horizon de 2020.
Les résultats de l’évolution de population au niveau de complexe Belkhir-Menzel el
Habib sont récapitulés dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Estimation de la population totale du complexe jusqu’à l’échéance2020

Année 2004 2005 2008 2010 2015 2020


Taux d’accroissement
1.13 1.13 1.13 1.13 1.13 1.13
en (%)
Population totale
7827 7915 8178 8373 8857 9369
(habitants)

IV. Besoins en eau de la région


XII. Ressources en eau
Un diagnostic de la situation actuelle d’alimentation d’eau potable des secteurs
d’étude sera effectué pour soulever ultérieurement les problèmes existants et envisager les
solutions nécessaires. En effet l’analyse de la situation actuelle sera réalisé depuis les points
de puisages jusqu’aux points d’utilisations.
Le complexe Belkhir, Menzel Habib et Ouled Hadj sont alimentés par le forage Ouled
Mansour situé à 13 km au Nord de Belkhir. Ce forage de profondeur de 276 m est équipé
actuellement à 15 l/s à une salinité de 2.5 g/l environ débite dans un réservoir semi enterré
de capacité 250 m3 situé à une distance de 200 m du forage. La conduite de distribution qui
prend naissance à partir du réservoir de stockage se ramifie en deux branches. La première
permet d’alimenter directement Belkhir et Ouled Hadj. Quant à la deuxième branche, elle

Page 28
Dimensionnement d’une station de dessalement

permet de desservir la localité de Menzel Habib à travers une brise charge comme le montre
le schéma de principe ci-dessous.
RESEAU D'AEP EXISTANT DE BELKHIR - MENZEL HABIB
Oued Gabè s

RSE 250 m3
So urce Ouled Hadj PHE: 188 m
TN: 225 m Forage Oule d Mans o ur
500 m3 + RSE 500 m3 projeté 15 l/s à 2.3 g /l
Matmata Nlle
150 m<TN<173 m
Groupeme nts
Ouled Hadj
Bris e charg e
TN: 145 m

TN:131 m 120 m<TN<126 m 83 m<TN<95 m


Vanne

Oule d Hadj BELKHIR Me nzel Habib

Vers Gafs a GP 15 Vers Gabès

Fig.10 : Réseau d'AEP existant de Belkhir – Menzel Habib

XIII. Qualité d’eau


Les analyses physico-chimiques des eaux issues du forage Ouled Mansour effectuées
par le service chimie de la SONEDE ont donné les résultats suivants :

Tableau 4: Analyse physico-chimique d’eau brute

Résidu
Élément Ca++ Mg++ Na+ K+ HCO3- Cl- NO3- Si SO4
sec
Unité mg/l 266.6 115 364.8 19.6 140.3 656.6 3.7 23.4 910 2500

XIV. Les préventions futurs de la consommation


La consommation spécifique et le taux de branchement de base adoptés sont ceux
enregistrés en l’an 2004. Pour les prévisions futures il a été adopté une évolution de ses
valeurs tout en tenant compte de l’amélioration de mode de vie de la population et de
l’objectif national d’amélioration de taux de population branchée. Les besoins en eau de
complexe sont résumés dans le tableau suivant avec:
Cpj  :coefficient de pointe jour
Cph :coefficient de pointe horaire

Page 29
Tableau 5 : les besoin en eau de la région BELKHIR

Population 2004 7827  


Année   2004 2005 2008 2010 2015 2020
Taux d'accroissement de la
1.13% 1.13% 1.13% 1.13% 1.13% 1.13%
population (%)
Population (habits) 7827 7915 8187 8373 8857 9369
Consommation spécifique
(l/j/ha) 62.0 63 67 70 77 85
branchée
Consommation spécifique
(l/j/ha) 20.0 20 22 23 25 27
non branchée
Consommation spécifique
(l/j/ha) 12.0 12.0 12.0 12.0 12.0 12.0
collective
Taux de branchement (%) 73 73 74 75 77 79
Consommation domestique
(m3/j) 354 365 407 438 526 630
branchée
Consommation domestique
(m3/j) 42 44 46 47 51 54
non branchée
consommation totale (m3/j) 490 504 551 586 683 796
Taux de perte (%) 20 20 18 18 16 15
Besoins moyens en eaux (m3/j) 613 630 672 715 813 937
pointe jour
Cpj: 1.7 1042 1071 1142 1215 1382 1593
(m3/j)
Besoins de pointe pointe jour (l/s) 12.1 12.4 13.2 14.1 16.0 18.4
pointe horaire
Cph: 1.8 21.7 22.3 23.8 25.3 28.8 33.2
(l/s)
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE III  : DÉTERMINATION DE LA


CAPACITÉ DE LA STATION DE DESSALEMENT

I. Introduction

I l y a lieu de signaler que l’organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé des normes
concernant la potabilité de l’eau, parmi lesquelles une salinité (en terme de résidu sec)
ne dépassant pas 1,5 g/l ; en fait cette valeur est adoptée par la SONEDE pour ses
études de l'amélioration de la qualité des eaux saumâtres, ainsi deux techniques sont
envisageables à savoir l’osmose inverse et l’électrodialyse.
L’évaluation du taux de branchement et du taux de perte ainsi que le coefficient de la
pointe journalière jusqu’à 2020, ont permis de projeter les besoins en eau moyens ainsi que
les besoins en eau pendant le jour le plus chargé (pointe journalière pendant l’été). La
capacité de production projetée devrait permettre de subvenir aux besoins en eau des
régions concernées pendant la pointe journalière, qui constitue le critère principal de
dimensionnement de la station de dessalement et en conséquence les ressources en eau
saumâtre qui devraient être mobilisées.

II. Bilan besoins- ressources du complexe Belkhir-Menzel el Habib


XV. Cas de l’osmose inverse
Pour la technique de l’osmose inverse, la salinité de l’eau produite (dessalée) sera
d’environ 0.2 g/l. Pour avoir une eau à la distribution à une salinité de 1.5 g/l il est procédé
au mélange de l’eau dessalée avec l’eau brute qui est à une salinité de 2.5 g/l. Étant donné
que les besoins de pointe journalière de 2020 sont estimés à 1593 m3/j, que seront donc les
besoins en eau dessalée à 0.2 g/l et les besoins en eau de mélange ?
Tout d’abord, et avant de déterminer la part de l’eau dessalée et la part d’eau de
mélange par rapport au débit de pointe jour, on doit résoudre le système d’équations
suivantes :
Q=Qp+Qm
C*Q=Cp*Qp+Cm*Qm
Avec :
Q : débit de pointe journalière (l/s) ;
Qm : débit nécessaire pour le mélange (l/s) ;
Qp : débit d’eau osmosée (l/s) ;

Page 31
Dimensionnement d’une station de dessalement

Cm : salinité du l’eau brute ;


Cp : salinité du perméat.
La résolution de ce système donne :
Q P  43.5 %  Q


  56,5 %  Q
Q m

D’autre part on a :


Pour un taux de conversion de 80% on a :
Q d  Q p  Q r

Q T  Q p  Q m  Q r

Q r  20%Q d

Avec :
Qd : Besoin en eau brute pour le dessalement (l/s) ;
Qr : débit de rejet (l/s) ;
QT : besoins en eau totaux (l/s).
Le tableau suivant récapitule les Bilan besoins- ressources en eau du complexe, en
tenant compte des besoins en eaux dessalées jusqu'à l’échéance 2020.

Tableau 6 : Capacité de la station de dessalement par la technique d'osmose inverse


Objectif de la qualité (g/l):1,5 Eau dessalée (g/l):0,2 Eau brute (g/l): 2,5 Conversion (%):80
Année 2004 2005 2008 2010 2015 2020
Production en eau dessalée l/s 12,1 12,4 13,2 14,1 16 18,4
Besoins en eau osmosée l/s 5,3 5,4 5,7 6,1 7 8,1
Besoins en eau brute pour le mélange l/s 6,8 7 7,5 8 9 10.3
Besoins en eau brute pour le dessalement l/s 6,6 6,7 7,2 7,7 8,7 10.1
Débit de rejet l/s 1,3 1,3 1,4 1,5 1,7 2
Besoins totaux en eau brute l/s 13,4 13,7 14,6 15,6 17,7 20,4
Production disponible pour la distribution l/s 15 15 15 15 15 15
Bilans l/s 1,6 1,3 0,4 -0,6 -2,7 -5,4
Qualité de l'eau distribuée g/l 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5

En tenant compte des besoins en eau brute pour le dessalement et le mélange, les
ressources en eau du complexe de Belkhir-Menzel el Habib sera déficitaires de 20.4 l/s à
l’échéance 2020 et ce, comme montré dans le tableau ci-dessus. Il faudrait alors renforcer
les ressources en eaux saumâtres en faisant de réactualiser les caractéristiques
hydrodynamique et physico-chimique de forage d’Ouled Mansour qui est équipé
actuellement à 15 l/s dont les eaux sont caractérisées par une salinité d’environ 2.5 g/l.
Toutefois, ce forage peut être équipée jusqu’à un débit de 25 l/s ce qui repend au besoin.

Page 32
Dimensionnement d’une station de dessalement

XVI. Cas de l’électrodialyse


Pour la technique de l’électrodialyse, la salinité de l’eau produite est variable en
fonction des besoins. Dans ce cas, elle sera de 1.5 g/l et la capacité de station de
dessalement est confondue avec les besoins en eau de la pointe journalière de 2020 (1593),
ce qui revient à environ 1600 m3/j. Le taux de conversion admissible dans ces conditions est
de 85 % ce qui implique les besoins totaux en eau brute de 1874 m3/j ou encore 22 l/s
comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 7 : Capacité de la station de dessalement par la technique de l'électrodialyse


Objectif de la qualité (g/l):1,5 Eau dessalée (g/l):1,5 Eau brute (g/l): 2,5 Conversion (85%)
Année 2004 2005 2008 2010 2015 2020
Production en eau dessalée l/s 12,1 12,4 13,2 14,1 16 18,4
Besoins en eau brute pour le dessalement l/s 14 15 16 17 19 22
Besoins en eau brute pour le mélange l/s 0 0 0 0 0 0
Production disponible pour la distribution l/s 15 15 15 15 15 15
Bilans l/s 0,8 0,4 -0,5 -1,6 -3,8 -6,6
Qualité de l'eau distribuée g/l 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5

Les ressources en eaux du complexe de Belkhir- Menzel el Habib seront déficitaires de


22 l/s à l’échéance 2020 et ce, comme monte dans le tableau ci-dessus, il faudrait alors
renforcer les ressources en eaux saumâtres en réactualisant les caractéristiques
hydrodynamique et physico-chimique de forage en créant un autre forage de secoure.

III. Capacité de réservoir


La capacité de réservoir est la somme de ; volume de sécurité, volume de régulation et
le volume d’incendie, elle est basée sur le débit de pointe journalière de l’échéance 2020 qui
est de 18,4 l/s, avec :
- Le volume de sécurité est prévu pour parer à toute interruption de l’adduction des
eaux vers le réservoir. Il est calculé sur le nombre des heures qui correspondent au temps
nécessaire pour faire les réparations. Ce volume doit être toujours disponible dans les
réservoirs. Ainsi, il est calculé comme suit :
- VS=Pj x temps de réparation.
Vs = (1591/24)*3=198.875 m3/h.
- Le volume de régulation (V R) est prévu pour amortir les variations du volume
distribué lors de la journée de pointe. C’est l’addition de débit min et de débit max avec  :
Le débit max c’est ;
▪ Débit d’arrivée par pompage = Qarrivée =297.84 m3/h.

Page 33
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le débit min c’est ;


▪ Départ distribution = Qdist = 98.86 m3/h.
- Le volume d’incendie (VI), Il est prévu pour des interventions rapides dans les cas
d’incendies par exemple, il est estimé à 120m3.
Le tableau 8 récapitule les résultats de la modulation horaire qui donne le volume de
régulation, le volume de sécurité, le volume d’incendie et le volume total ou le volume du
réservoir.
Tableau 8 : Résultats de la modulation horaire

max bilan (m3) 297.84

min bilan (m3) 98.86

V régulation (m3) 396.7

V sécurité (m3) 198.875

V Incendie (m3) 120,00

V total de réserves (m3) 715.575

D’après le tableau de modulation horaire, le volume de régulation est :


VR = max (Bilan) + min (Bilan) = 297.8+98.86= 396.66m 3.
Le volume total des réserves est donc :
VRES = VS + VR+VI = 198.875+ 396.7+ 120 = 715.575 m3.
En conclusion, pour assurer les réserves nécessaires, il est projeté de construire un
réservoir semi enterré de capacité 500 m3, puisqu’on a déjà dans le même site de projet un
réservoir de capacité 250m3, d’où les réserves totales s’élèvent à 750m3.

Page 34
Troisième partie
Dimensionnement de la station de
dessalement
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE I  : CAS DE L’OSMOSE INVERSE


I. Principe d’installation de dessalement

U ne installation d’osmose inverse est basée principalement sur l’application d’une


pression au sein d’un ensemble de modules d’osmose inverse permettant ainsi le
passage de l’eau dessalée à travers les membranes. Toutefois, afin de préserver la
membrane de toute forme de dégradation, un conditionnement est indispensable et qui
dépend de la composition chimique de l’eau et des conditions d’exploitation de l’installation.
Aussi, l’eau dessalée étant pratiquement exempte de sels, elle est agressive et demande un
traitement pour rétablir son équilibre et également une désinfection avant qu’elle soit
distribuée.
Sur la membrane, on distingue deux écoulements, le premier perpendiculaire à la
membrane et qui constitue la production d’eau dessalée et le second tangentiel à la
membrane et qui constitue le rejet (voir figure suivante). Ceci à l’avantage de minimiser le
dépôt sur la membrane et l’atténuation du phénomène de polarisation du à une
concentration en sels élevée au voisinage immédiat de la membrane. Le dimensionnement
et le choix de l’espaceur permettant de véhiculer l’eau brute font que l’écoulement est
toujours turbulent favorisant ainsi le maintien des particules en suspension. Ce système à
filtration tangentielle est caractérisé par une continuité de fonctionnement par rapport au
système de filtration classique nécessitant des arrêts pour le lavage du dépôt.
Lors d'une filtration classique la suspension à traiter est amenée perpendiculairement
au milieu filtrant; l'accumulation de matières forme une couche qui diminue la porosité et
ainsi le débit de filtration. L'écoulement tangentiel permet au contraire de limiter
l'accumulation sur la membrane des diverses espèces (particules, molécules, ions) retenues
par cette dernière. [15]

Fig.11 : comparaison entre filtration classique et filtration tangentielle

Page 36
Dimensionnement d’une station de dessalement

II. Aspect technique


II.1. Equations de base

- Taux de rétention ou de rejet : Pourcentage de soluté qui ne traverse


pas la membrane.
R = (C0 – CP) / C0

- Passage de sel : pourcentage de soluté qui passe à travers la membrane.


PS = CP / C0

Avec : PS+R=1.
La concentration en sels dissout dans le perméat est fonction :
- du type de membrane,
- de la surface d'échange,
- de la température,
- de la différence de concentration en solutés de part et d'autre de la membrane.

- Taux de conversion : rapport du débit de perméat au débit d'alimentation.


Y = QP/ Q0

Le taux de conversion est très variable en fonction de la qualité désirée, de la qualité


de la ressource disponible, et en particulier du risque lié à la précipitation des sels minéraux
sur la surface de la membrane.
- Facteur de concentration : Rapport de la concentration en soluté du
rejet à la concentration de l'eau d'alimentation.
FC = Cr /C0 x 100

On a les relations suivantes (basées sur la conservation des masses) :


Q0 = Qp+Qr
Et
Q0.C0 = Qp.Cp+Qr.Cr

On peut supposer que la concentration Cp est nulle tant que le taux de rejet est
supérieur à 95%. Dans ces conditions le facteur de concentration peut s'exprimer par :

Page 37
Dimensionnement d’une station de dessalement

FC = 1 / (1-Y)

- Concentration moyenne sur la membrane Cm : on prend par approximation :

Cm = C0 + Cr

- Pression osmotique :
Dans la mesure où il y’a transfert d’eau de la solution diluée vers la solution
concentrée, il faut admettre que le potentiel chimique de l’eau est plus grand dans la
solution diluée que dans la solution concentrée.
Le potentiel chimique μ1 de l’eau dans la solution concentrée est donné par la
relation :
μ1 = μ01 + R.T.ln a1 + (P – 1)V1

Avec :
μ01: potentiel chimique de l’eau dans la solution diluée
P : pression qui s’exerce sur la solution
V1 : volume molaire de l’eau (ou du solvant)
R : constante des gaz parfaits
T : température absolue
a1 : activité du solvant (eau) qui décroît quand la concentration en soluté (sel)
augmente.
A l’équilibre, le potentiel chimique de l’eau dans la solution diluée est le même que
dans la solution concentrée :

μ1 = μ01
Soit : R.T.ln a1 + .V1 = 0

La pression osmotique d’une solution est liée à l’activité du solvant par la relation
suivante :
 = R.T.ln a1 /V1

Avec :
 (Pa) : pression osmotique.
R (J.mol-1.K-1): constante des gaz parfaits.

Page 38
Dimensionnement d’une station de dessalement

T (K): température thermodynamique.


V1 (m3.mol-1): volume molaire partiel du solvant.
a1 : activité du solvant.
Cette relation a été obtenue en supposant que le solvant est incompressible.
L’activité peut être déterminée à partir des mesures de pressions partielles (loi de
Raoult) :
a1 = P1/P1*

Avec :
P1 : tension de vapeur de la solution.
P1* : tension de vapeur du solvant pur.
D’où :  = R.T.ln(P1*/P1)/V1
- Production de perméat Qp :
Pour un débit à l'alimentation donné Q0, le débit de perméat Qp, est fonction:
Du nombre de modules utilisés dans l'osmoseur: la surface totale de membrane
intervient proportionnellement dans le débit de production,
Du type de membrane utilisé (qui influe sur la pression d'attaque), et son épaisseur (le
débit diminue si l'épaisseur augmente),
De la pression de fonctionnement,
De la pression osmotique apparente Δπ de la solution dans l'osmoseur, qui est une
fonction de la concentration et du type de corps dissous, Δπ= (πo + πr)/2 –πp.
De la température de la solution : pour une membrane donnée on peut avoir une
chute du débit de production de 25% pour une température de 13ºC par rapport au débit
déterminé à 25ºC,
De l'état de la membrane : elle est sensible aux colloïdes, aux précipitations de sels
minéraux, à la prolifération bactérienne,…
Le débit de perméat peut s'exprimer par :
Qp = Kp x S/e x (ΔP – Δπ ) x KT

Avec :
Kp : coefficient d'échange de la membrane vis à vis de l'eau,
S : surface de membrane,
e : épaisseur de la membrane,

Page 39
Dimensionnement d’une station de dessalement

ΔP : pression différentielle appliquée à la membrane ΔP= (Po+Pr)/2-Pp avec Pr=Po-


pertes de charge le long de la membrane.
Δπ: différence de pression osmotique de part et d'autre de la membrane,
KT : coefficient de température.
Le débit de perméat est naturellement fonction de la pression différentielle appliquée
à la membrane.
- Passage en sels
Débit de passage des sels peut s’écrire :
Qs = Ks x S/e x ΔC x KT

Avec :
Ks : coefficient de perméabilité de la membrane aux sels,
ΔC : différence de concentration en solutés de part et d'autre de la membrane.
ΔC = (Co+Cr)/2 – Cp

Avec:
Cp = Co x (1-R)/Y Cr = Co x R / (1-Y)

Les graphiques ci-dessous permettent d’illustrer le passage de l’eau (flux de perméat)


et passage en sels (=100 % - rejet en sel) et ce, en fonction des différents paramètres à savoir
la pression, le taux de conversion, la température, la salinité de l’eau d’alimentation et le pH.

Page 40
Dimensionnement d’une station de dessalement

Page 41
Dimensionnement d’une station de dessalement

Flux de Rejet en Flux de Rejet


perméat sels perméat en sels

Page 42
Dimensionnement d’une station de dessalement

ression Taux de conversion

Fig.12 : Permeat et rejet en sels en fonction Fig.13 : Permeat et rejet en sels en fonction du
de la pression taux de conversion

Page 43
Flux de Rejet en Flux de Rejet
perméat sels perméat en sels

Température Concentration
Fig.14 : Perméat et rejet en sels Fig.15 : Perméat et rejet en sels en fonction de la
en fonction de la température concentration de l¶eau d¶alimentation
Flux de
perméat
Rejet
en sels

8
pH

Fig.16 : Perméat et rejet en


sels en fonction du pH
Dimensionnement d’une station de dessalement

II.2. Différents types de membranes

Dans le domaine de l’eau potable, pour des raisons pratiques et économiques, les
matériaux employés pour la fabrication des membranes sont essentiellement des polymères.
Il existe trois types de structures possibles pour les membranes polymériques.
Premièrement, il y a les membranes symétriques qui possèdent des pores réguliers et
cylindriques. Ces membranes ne sont presque plus utilisées de nos jours à cause de leur
faible perméabilité. Puis, il y a les membranes de deuxième génération ou asymétriques.
Elles sont formées d’une couche filtrante dénommée « peau », d’une épaisseur de 0,1 à 0,5
μm, disposée sur une couche poreuse servant de support. Si les deux couches sont
fabriquées à partir du même matériau, c’est une membrane asymétrique homogène. Si par
contre les deux couches sont composées de matériaux différents, la structure membranaire
est de type asymétrique composite.
Les différents polymères utilisés pour la fabrication des membranes sont les suivants:
acétates de cellulose, polyamides, polysulfones, polypropylène, fluorure de polyvinylidène,
polycarbonates, etc. Le choix du polymère dépend d’un point de vue pratique de la
résistance que l’on désire fournir à la membrane face aux produits chimiques, à la pression,
à la température et à la biodégradation.
Les membranes en acétates de cellulose peuvent tolérer de faibles concentrations de
chlore libre de l’ordre de 0,1 à 0,5 mg/L en opération continue à 25°C, ce qui peut être
avantageux dans certaines applications. Par contre, elles peuvent être fortement vulnérables
à l’hydrolyse et à la biodégradation.
Les membranes en polyamides peuvent supporter une gamme de pH variable (2 à 11)
et sont stables face à la biodégradation. Toutefois, un inconvénient de ce matériau est qu’il
est sensible à de très faibles concentrations de chlore libre (>0,1 mg/L), c’est pourquoi il faut
les utiliser avant d’effectuer une chloration.
Les polysulfones ont une très grande tolérance au pH (1 à 13), à la température (<75°C)
et aux oxydants.
La plupart des membranes composites ont une peau faite en polyamide et une sous-
couche de porosité plus grande faite en polysulfones qui sert de support. Ces membranes
portent l’appellation anglaise « thin film composite »
II.3. Modules membranaires
Pour les rendre opérationnelles, les membranes sont insérées dans des dispositifs
compacts appelés modules membranaires. Ces modules peuvent être à écoulement libre ou
bien à écoulement canalisé (insérés dans des caissons pressurisés). Les membranes les plus
couramment utilisées sont constituées de polymères qui devraient avoir certaines propriétés
dont principalement :
Dimensionnement d’une station de dessalement

 Permettre le passage des molécules d’eau.


 Permettre le rejet de la majorité des sels dissous dans l’eau.
 Etre une mince pellicule de quelque dizaine d’angströms afin de faciliter le
passage de l’eau sans recourir à des grandes pressions.
 Etre résistante aux grandes pressions, à des variations de pH et à des
fluctuations de la température.
Les deux types de modules les plus fréquemment utilisés dans le domaine de la
production d’eau potable sont les modules à fibres creuses et les modules spiralés. Il existe
aussi les modules à plaques et cadres et les modules tubulaires mais ils sont moins
fréquemment utilisés dû à leur plus faible compacité.
II.3.1. Modules à fibres creuses

Les modules à fibres creuses peuvent contenir des dizaines de milliers de fibres creuses
cylindriques obtenues par filage. Leur diamètre externe varie de 500 à 2000 microns tandis
que leur diamètre interne varie de 350 à 1000 microns [6]. La peau de la membrane peut
être soit à l’intérieur soit à l’extérieur des fibres. Dans le premier cas, l’eau à traiter circule à
l’intérieur des fibres et le perméat est recueilli à l’extérieur de celles-ci. Dans le deuxième
cas, l’eau à traiter circule à l’extérieur et le perméat est recueilli à l’intérieur. Il est possible
dans le second cas d’immerger les fibres creuses dans un bassin contenant l’eau à traiter et
d’appliquer un vide partiel à l’intérieur de celles-ci. L’eau est alors libre de circuler à
l’extérieur des fibres et celles-ci peuvent être tenues en mouvement par un système
d’agitation afin de minimiser leur colmatage.

Fig. 17 : Modules à fibres creuses (BOUCHARD et al. – 2000)

II.3.2. Module tubulaire 


Dimensionnement d’une station de dessalement

La membrane tubulaire est insérée dans un support ou directement coulée sur la


surface interne de celui ci. Les diamètres internes varient de 3 à 25 mm et la longueur des
tubes peut atteindre 6m. Ces modules ont un régime d'écoulement turbulent, nécessitent un
simple pré traitement ainsi qu'une facilité de lavage ; mais ces modules nécessitent une
consommation d'énergie trop élevée due à une faible compacité.
II.3.3. Les modules plans

Les modules plans sont les plus anciens et les plus simples : les membranes sont
empilées en mille-feuilles séparées par des cadres intermédiaires qui assurent la circulation
des fluide
II.3.4. Modules spiralés

Les modules spiralés sont les modules les plus utilisés dans le domaine de la NF et de
l’OI.C’est ce type de module qui a été étudié dans le présent projet. Les modules spiralés
s’insèrent dans des caissons pressurisés. La Figure 18 représente le schéma simplifié d’un tel
module.

Fig. 18 : Représentation d'un module spiralé


Dimensionnement d’une station de dessalement

1 Entrée d’eau 7 Joint d’étanchéité entre module et


2 Sortie de concentrât enveloppe
3 Sortie de perméat 8 Perforations collectant le perméat
4 Sens d’écoulement de l’eau brute 9 Espacer
5 Sens d’écoulement du perméat 10 Membrane
6 Matériau de protection 11 Collecteur de perméat

Les modules spiralés sont composés d’enveloppes membranaires planes enroulées de


façon serrée autour d’un tube collecteur de perméat. Chaque enveloppe comprend une
feuille de membrane pliée en deux de chaque côté d’une fine grille d’espacement en
plastique (appelé « Espacer fin » dans le mémoire) servant à acheminer le perméat vers le
tube collecteur. Les deux extrémités opposées ouvertes de l’enveloppe sont scellées
ensemble avec de la colle tandis que l’extrémité opposée au pli est collée au tube collecteur
perforé à cet endroit.
L’espace entre chaque enveloppe constitue un canal d’écoulement tangentiel pour
l’alimentation et il est partiellement comblé par une autre grille d’espacement en plastique
cette fois plus grossière (appelé « espaceur grossier » dans le mémoire).
En plus d’avoir la fonction principale de séparer les enveloppes les unes des autres,
l’espaceur grossier sert de promoteur de turbulence afin de minimiser le colmatage des
membranes. Les enveloppes et les espaceurs grossiers sont donc disposés en alternance et
ils sont ensuite enroulés ensemble autour du tube collecteur de perméat. Une couche de
plastique rigide recouvre le module spiralé de forme cylindrique afin de lui conférer une
résistance mécanique et de pouvoir l’insérer dans un caisson pressurisé de même forme. Les
modules industriels ont un diamètre de 0,2 m, une longueur de 1 m et contiennent environ
35 m2 de surface membranaire. Il existe 23 aussi des plus petits modules destinés aux
études pilotes. Ces modules ont 0,1 m de diamètre, une longueur de 1 m et contiennent
environ 7 m2 de membrane. [5]
II.4. Différents phases d’une installation de dessalement par « OI »
Généralement, dans le cas d'une station de dessalement par osmose inverse, les
équipements sont configurés en plusieurs unités semblables dites des lignes d'osmose
inverse. Ainsi, une installation de dessalement peut être divisée en trois phases :
 La phase de prétraitement.
 La phase d'osmose inverse.
 La phase de post-traitement.

II.4.1. La phase de prétraitement

La phase de prétraitement constitue une étape primordiale et importante pour toute


l’installation. En fonction de la qualité de l’eau brute, elle peut être plus ou moins complexe.
Dimensionnement d’une station de dessalement

Cette phase permet un traitement préliminaire de l’eau qui a pour objectif l’élimination des
matières en suspension et colloïdales susceptibles de colmater les membranes et d’autre
substance ou produit capable de porter préjudice aux membranes. Les eaux prétraitées sont
généralement stockée dans une bâche dite bâche d’eau filtrée et ce, avant qu’elle soit
transférée vers les autres phases de dessalement. Les différents aspects pouvant être traités
au niveau de la phase de prétraitement sont les suivants :

II.4.1.1. Le traitement des matières en suspensions et colloïdales


L’objectif à atteindre à travers ce traitement est un indice de colmatage inférieur à 2
(SDI : Silt Density Index ; calculé à partir de mesure de baisse des vitesses d'écoulement de
l'eau à travers une membrane millipore 0,45 micron. La valeur du SDI permet d'avoir une
idée sur la qualité de l'eau et de l'efficacité du prétraitement. Elle peut aussi donner une idée
sur la fréquence de lavage mais celle-ci reste relative à d'autres paramètres tels que la
nature des membranes, le type de module et essentiellement le taux de conversion.). Ce
traitement se résume généralement à une filtration à travers un filtre à sable bi-couches
(sable et anthracite) et un micro-filtre de sécurité constitué de cartouches de seuil de
filtration 5 microns. Cette étape peut faire appel à d’autres traitements complémentaires du
type coagulation floculation situés en amont du filtre à sable

 Coagulation
Dans une chaîne de traitement conventionnelle, la coagulation consiste à déstabiliser
les particules, tandis que la floculation consiste à faire agglomérer les particules déstabilisées
Les particules présentes dans les eaux naturelles sont chargées négativement et sont
entourées d’un nuage ionique. Cette charge électrostatique, ainsi que la couche ionique
diffuse, constituent une barrière à l’agglomération de particules à cause de la répulsion
électrostatique et parce que les forces attractives ne peuvent agir.
L’ajout de cations métalliques dans l’eau comme le cas de fer a les effets suivants :
• Réduction de la charge électrostatique par leur adsorption à la surface des particules
(réduction du potentiel répulsif);
• Compression de la couche diffuse;
• L’hydrolyse des cations trivalents avec la formation d’espèces poly-hydroxylées
chargées solubles et de précipité d’hydroxyde.

 Floculation
Après la coagulation, il est nécessaire d’assurer les contacts entre les microflocons
formés et constitués des particules emprisonnées par les hydroxydes métalliques
fraîchement précipités. Une fois agglomérés, les flocons seront plus gros et sédimenteront
plus rapidement. [16]

 Filtre à sable
Dimensionnement d’une station de dessalement

Après Coagulation-floculation, la filtration sur sable est le moyen le plus simple et le


plus économique pour éliminer la plus grosse partie des matières en suspension contenues
dans l’eau brute.
Les filtres à sable sont les plus utilisés en traitement des eaux à potabiliser. Ces
principaux éléments sont :
Le fond du filtre qui sépare le milieu filtrant de l’eau filtrée. Il permet de collecter et
d’évacuer les eaux filtrées et aussi de distribuer uniformément l’eau de lavage,
Le gravier de support situé au dessus du fond du filtre et a pour rôle de retenir le sable
et d’améliorer la répartition de l’eau de lavage dans le filtre,
Le lit filtrant : les matériaux filtrants les plus utilisée sont le sable et l’anthracite,
Les appareillages nécessaires à un lavage à contre courant,
Des goulottes d’évacuation de l’eau de lavage,
Un dispositif de lavage superficiel du lit de sable.
Dimensionnement d’une station de dessalement

Fig.19: filtre à sable

Dans notre cas, il est nécessaire d’utiliser un filtre à sable sous pression équipé des
manomètres pour détecter l’augmentation des pertes de charge.
On obtient pour notre station :
Débit de l’alimentation de l’installation : 36.5m3/h.
Etant donné que la vitesse d’infiltration des eaux brutes est comprise entre 4 et
50m/h ;
La surface de filtration nécessaire : 36.5/4=10 m2
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le nombre de filtres à sable (ou le nombre de compartiment au sein d’un seul filtre à
sable) est telle qu’une portion de filtre est lavée avec une vitesse qui est double (environ 20
m/h) grâce à l’eau produite par les autres portions de filtres en service. Pour ce faire la
surface filtrante au cours d’une séquence de lavage doit constituer un tiers (1/3) de la
surface filtrante totale de l’unité de dessalement. Ainsi, le système de filtres à sable doit
renfermer un minimum de trois filtres à sable ou trois compartiments indépendants au sein
d’un même filtre à sable. [12]

Les résultats du dimensionnement du filtre à sable sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 9 : Résultats de dimensionnement du filtre à sable (Cas d’OI)

Débit Nombre Vitesse de Surface de


Répartition des
d’alimentation total des filtration type filtration
filtres
(m3/j) filtres (m3/h/m2) (m2)
2 : fonctionnent Sous
876 3 20 10
1 : en lavage (*) pression

(*) La séquence de lavage se déclenche (en permutation cyclique) automatiquement ou


manuellement selon la perte de charge différentielle entre l’amant et l’aval des filtres et
dépend essentiellement de la turbidité de l’eau brute à traiter.

II.4.1.2. Le rabattement de l’activité biologique :


Lorsque cette activité est manifeste, on peut recourir à la chloration de manière
discontinue ou à des doses chocs de bisulfite de sodium. Toutefois, il y a lieu d’éviter une
chloration continue parce qu’il s’est avéré qu’elle est à l’origine de colmatage biologique au
niveau des membranes (biofouling). Une chloration en continue est responsable de
l’augmentation du carbone organique assimilable par les bactéries et ce, à travers la
fragmentation des grosses molécules tels que les acides humique.
Le chlore gazeux ou élémentaire Cl2 est le plus utilisé dans la désinfection des eaux
potables. C’est un gaz jaune plus dense que l’air (d=2,49). Il est toxique et corrosif. Les
hypochlorites faciles à manipuler sont souvent utilisés dans les petites stations de
traitement. Ils sont commercialisés à l’état liquide (eau de javel : NaOCl) ou à l’état solide
(Ca(Cl)2 : hypochlorite de sodium).

 Réaction du chlore avec l’eau


Le chlore gazeux et les hypochlorites réagissent très rapidement avec l’eau pour
former de l’acide hypochloreux HOCl :

 H 2 O  HOCl  
Cl 2 Cl   H
HOCl est un acide faible, sa base conjuguée est ClO- :
Dimensionnement d’une station de dessalement

HOCl  H 2 O  ClO   H 3O


La forme sous laquelle se trouve (Cl2, HOCl ou ClO-) dépend donc de PH et de la
température.
Comme la montre la figure si le PH est compris entre 6 et 9, ce qui est le cas habituel
des eaux naturelles, on se trouve en présence d’un mélange de HOCl et ClO- en proportions
variables avec le PH. On peut calculer ses proportions de la façon suivante :

 HOCl  100
% HOCl  
ClO    HOCl  ClO 
 100 
 

1
 
 HOCl 
 

ClO  
H O   ClO  

 K a

K 
HOCl 
3
alors :    

 H 3O 
Comme :
 HOCl 
a
 

  100
%HOCl  
 K 1
Donc :

H O 
a

3

Pour notre cas, le pH est de l'ordre de7.1. Et d’après le graphique ci-après, pour un pH
égal à 7.1, on a % acide hypochloreux.
La désinfection de l’eau est assurée par une dose minimale égale à 0,5 ppm d’acide
hypochloreux.
Dimensionnement d’une station de dessalement

0 ,5
Dose d' acide hypochloreux pur   0,76 ppm
0, 66

Fig.20 : Variation de pourcentage d’acide hypochloreux en fonction de pH.

II.4.1.3. Conditionnement de l’eau brute :


Cette opération a pour objectif d’éviter les dépôts des sels sur la membrane suite au
phénomène de concentration de l’eau résultant de l’opération de dessalement. Les
composants pouvant généralement faire l’objet de dépôt sont le carbonate de calcium et le
sulfate de calcium et à un degré moindre la silice dissoute, le fluorure de calcium, le sulfate
de baryum et le sulfate de strontium. Ce conditionnement est généralement réalisé par une
légère acidification à l’acide sulfurique et une injection de séquestrant organique et ce, en
amont du micro-filtre. En présence de séquestrant organique, la sursaturation maximale en
sulfate de calcium doit être inférieure à 280 % et l’Indice de Saturation de Langelier (LSI) doit
être inférieure à 1,8. Cet indice représente la différence entre pH et pH s
LSI = pH - pHs
ou
pHs = (9.3 + A + B) – (C + D)
avec
A = (log(TDS) – 1)/10
B = -13.12 * log( Temp(0C) + 273) + 34.55
C = log[Ca / CaCO3] – 0.4
Dimensionnement d’une station de dessalement

D = log[Alk / CaCO3]
pHs :le pH de saturation de bicarbonate de calcium
Avec = pH de saturation correspondant au pH d'équilibre de l'équation

Ca(HCO)3 CaCO3 + CO2 +H2O

SI = 0 : l'eau est à l'équilibre et il n'y a ni précipitation de CaCOa (entartrage), ni


dissolution (agressivité).
SI > 0 : l'eau est entartrante.
SI< 0 : l'eau est agressive (corrosive).
En pratique l'eau doit être légèrement entartrante de façon à provoquer la formation
d'une fine couche de CaCO3 sur les conduites évitant ainsi les problèmes de corrosion.
Généralement dans cette étape on a comme traitement :

 Acidification
L’eau brute est en général acidifiée aux environ de PH 6, au moyen d’acide sulfurique.
Le but de l’acidification étant :
D’une part d’éviter les dépôts de carbonate de calcium,
D’autre part d’augmenter la durée de vie des membranes.
La quantité d’acide nécessaire dépend de la teneur en bicarbonate de l’eau brute et du
pH souhaité.
L’injection de l’acide est une technique simple très ancienne mais coûteuse permet de
prévenir la formation des tartres carbonatés. Elle consiste à transformer la dureté
temporaire (sels des bicarbonates) en dureté permanente (sels des carbonates, des sulfates
et des chlorures) par décomposition des bicarbonates par un acide fort.
On utilise le plus souvent l’acide sulfurique et l’on peut écrire la réaction de principe
suivant :

H2SO4 + 2 HCO3- 2 CO 2 + SO42- + 2 H 2O


3H+
Pour contrôler la précipitation et la formation des dépôts de carbonate de calcium, on
procède au calcul de l’indice de saturation de Langelier (LSI) de l’eau de rejet si la salinité de
celle-ci est inférieure à 10g/l. Dans le cas contraire, on calcule l’indice de saturation de David
et Stiff(S&SDI) ; S&SDI= pHr – pHs.

Avec :
pHr : pH de rejet ;
Dimensionnement d’une station de dessalement

pHs : pH de saturation du carbonate de calcium.

Dans notre cas et d’après le résultat de simulation avec Hydranautics, la salinité du rejet est
de 12225.5mg/l supérieure à 10 000mg/l et S&SDI=1.5

S&SDI=1,5 > 0 Risque de précipitation du carbonate de calcium.


On doit donc procéder à une acidification de l’eau brute.

Détermination de la dose d’acide sulfurique (H2SO4) :

La quantité (X en mg/l) d’acide sulfurique (H 2SO4, 98 %) nécessaire pour ajuster le pH est


donnée par la relation suivante :

ALK acide ALK f  1,02.X



C acide C f  0,90.X

ALK acide
Pour pHacide = 6,9, d’après la figure 2(annexe), 4
C acide

Pour pHf = 7,1(pH de l’eau brute) et ALKf = 140.3 mg/l et ALK f =6.4
C f

D’où Cf = 21.9 mg/l.

D’après la formule :
X = 11.41mg/l

Pour chaque unité de dessalement, l’acide sera stocké dans un réservoir en PVDF ou
autre matériau approprié équivalent avec une capacité de 1 000 litres et deux pompes
doseuses à vitesse variable dont une de secours.

L’asservissement des pompes doseuses sera assure en fonction d’un pH consigne a


atteindre au point de mesure (en amont de la pompe a haute pression).le point d’injection
elle sera situe en amont du micro-filtre.

 Déchloration
Dimensionnement d’une station de dessalement

La déchloration de l’eau est nécessaire avant certains modules sensibles au chlore.


Ceci est surtout vrai pour les membranes composites qui présentent le seul inconvénient
d’être sensibles au chlore.
Deux solutions sont possibles :
Soit l’ajout de réactifs chimiques : le bisulfite de sodium NaHSO3 ou le sulfite de
sodium Na2SO3. L’efficacité du sulfite de sodium est identique à celle du bisulfite mais son
coût est plus élevé. C’est pourquoi il est beaucoup moins utilisé La réaction de la
neutralisation de chlore par le bisulfite de sodium est la suivante :
D’après cette réaction, on peut écrire que :
Cl2 + H20 + HSO3- 2Cl - + SO32- + 3H+

m m
HSO Na
n 
1
n d' ou 3 
1 Cl -
HSO Na 2 Cl - M 2 M
3 HSO 3Na Cl -
C M
1 Cl - HSO
3
Na
Or m  C * V ; Donc pour le meme volume on a C 
HSO Na 2 M
3
Cl -
Applicatio n numérique : C  713mg/l, Avec C  656.6mg/l
HSO Na Cl -
3
M  76 g/mol et M  35 g/mol
HSO Na Cl -
3

Le bisulfite de sodium qui joue le réducteur et permet de neutraliser le chlore libre


avant l'admission de l'eau dans les membranes est dosé en aval du micro-filtre.

 Traitement de sulfate de calcium (Utilisation de séquestrant)


Les tartrifuges réagissent d’une manière à retarder le phénomène de germination,
d’orienter les dépôts vers des variétés cristallographiques instables et de diminuer la vitesse
d’entartrage et par conséquence de lavage.
Si l’effet du tartrifuges est connu depuis longtemps les mécanismes qu’il met en jeu
sont restés jusqu’à ces dernières années assez flous. Tous les produits de séquestrant
peuvent se regrouper en famille ayant un groupement connu qui est à la base des propriétés
tartrifuges. Les produits classiques et les plus utilisés sont :
 les phosphates condensés :
3
Les polyphosphates : groupement linéaires de tétraèdres PO 4

3
Les ultra-phosphates : groupement ramifiés de tétraèdres PO 4

Les métaphosphates : groupement selon un motif cylindrique de mêmes tétraèdres


3
PO 4

les organophosphates caractérisés par un ou plusieurs groupement, -P(OH)2→O,


associé à un radial organique.
Dimensionnement d’une station de dessalement

les polyélectrolytes, utilisés comme floculant en traitement des eaux, ils présentent
aussi des propriétés tartrifuges.
L’eau brute est considère comme une solution diluée (faible salinité de 2,5g/l à la
température ambiante 25°C) donc le principe de produit de solubilité de Nernst est valable :
«A température constante, le produit ionique d’une solution saturée est constant » [15]
 A m *  B  n  constante  K
sp
du sel A
n
B , Avec
m
 A et  B en mol / l

Mais il faut noter que pour les solutions à salinités élevées dues à la présence d’autres
sels à concentration forte, une correction de la concentration est nécessaire par un
coefficient d’activité noté γ. Alors Ksp devient :

A
 A m * 
B
 B n  constante  K
sp
du sel A
n
B
m

Le coefficient d’activité dépend de plusieurs facteurs essentiellement la force ionique


notée μ qu’est égale à :
1
   ci * zi Avec ci : concentration de l' ion i en mol/l
2
z : valence de l ' ion i
i

Autrement on a comme notion de taux de saturation (noté Sr) :

Sr 
A *  B Avec  A et  B en mg / l
K du sel A B
sp n m

Si :
Sr < 1 : L’eau est sous saturée avec le sel Am Bn ;
Sr > 1 : L’eau est sur saturée avec le sel Am Bn d’où précipitation du sel AmBn ;
Sr = 1 : L’eau est équilibrée avec le sel Am Bn. [15]
Donc le risque de précipitation de sulfate de calcium (CaSO4) est :
K
sp
de (CaSO )  Ca * SO
4
4
   Avec M Ca  40g/mol et MSO  96
4

 Ca  
266.6
3
3
 6.6.10 mol/l et SO
4

910
3
 3

 9,5.10 mol/l
40 * 10 96 * 10
6
K de (CaSO )  62.5.10
sp 4
910 * 266.6
Sr   62303  1
6
62.5.10

On a Sr >>> 1, donc l’eau est sur saturée avec CaSO4 et on aura précipitation de CaSO4
au cours de l’osmose inverse.
Alors il est nécessaire d’utiliser un séquestrant qui permet le contrôle de la
précipitation de sulfate de calcium. Filtration sur cartouches

 Le filtre à cartouches
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le filtre à cartouches est filtre de sécurité permettant d’éliminer les particules fines et
également assurer une sécurité pour les membranes lors d’une défaillance du filtre à sable.
Une turbidité excessive accentuelle serait encaissée par le micro-filtre et non pas les
membranes.
Les filtres sont de forme cylindrique et avec un faux fond extractible sur lequel nous
mettons des cartouches, seront à base de polypropylène sous forme de filament à
enroulement hélicoïdal. Ce faux fond extractible permettra d’extraire toutes les cartouches
pour leur rechange dans un seul manœuvre.
 Pour déterminer le nombre de cartouches nécessaire pour filtre à cartouches, on
estime que :
A l’échéance 2020le débit de l’alimentation de l’installation est10l/s c’est à dire 36
m3/h.
Etant donné que la vitesse d’infiltration des eaux brutes est de 12 m/h.
36
La surface de filtration nécessaire   3m 2
12

Pour avoir un nombre minimal de cartouches, on choisira celles ayant une longueur
maximale égale à 50 pouces ou encore des cartouches de 1,250 mm de longueur, dont la
surface filtrante est de 0,27 m2. Nous aurons alors :
3
Nombre de cartouches filtrantes   11unités
0,27

Les filtres de forme cylindrique et avec un faux fond extractible sur lequel nous
mettons des cartouches, seront en polyester renforcé avec fibre de verre. Ce faux fond
extractible permettra d’extraire toutes les cartouches pour leur rechange dans un seul
manœuvre.

Tableau 10: Résultats de dimensionnement du filtre à cartouche (Cas d’OI)

Débit de Surface de Surface de Nombre de


Vitesse de
filtration Forme filtration filtration cartouches
filtration (m/h)
(m3/h) (m2) unitaire (m2)

36 cylindrique 12 3 0.27 11unités

II.4.2. La phase d’osmose

Dans cette phase, l’eau ainsi prétraitée est refoulée grâce à la pompe à haute pression
(HP) à travers les modules d’osmose inverse.
Dimensionnement d’une station de dessalement

Toutefois, avant le passage de l’eau à travers la pompe HP et afin d’éviter que cette
dernière cavité, l’eau est mise sous pression (Généralement jusqu’à 5 bars) grâce à une
pompe booster qui aspire à partir de la bâche d’eau filtrée.
Le principal paramètre qui conditionne la phase d’osmose inverse est le taux de
conversion qui représente la proportion d’eau dessalée produite par rapport à
l’alimentation.
Dans notre cas, l’alimentation est de 2 ,5g/l, la salinité de l’eau osmosée sera à 0,2 g/l,
sur la base d’un taux de conversion de 80 %.
Les modules d’osmose inverse les plus utilisés sont les spiralés en polyamide
composite. Ces modules sont rassemblés au sein des tubes de pression à raison de 6
modules par tube de longueur 6m environ.
Pour les eaux saumâtres, les tubes sont disposés en deux étages de manière à avoir
dans le premier étage un nombre de tubes double de celui du deuxième étage. Les
connexions entre les étages est faite de manière à ce que le rejet du premier sert
d’alimentation pour le second et ce, comme le montre la figure ci-dessous. Dans le cas des
eaux saumâtres le taux de conversion généralement adopté est de 75 %. Toutefois dans
certains cas il peut dépasser
80%, comme il peut être au dessous de 60%. Il reste tributaire de la qualité physico-
chimique de l’eau saumâtre à dessaler et des considérations de coût de certains traitements
complémentaires.
Dimensionnement d’une station de dessalement

Fig.21 : Schéma de fonctionnement de station de dessalement par osmose inverse [3]

II.4.2.1. Détermination du nombre de modules


Les membranes utilisées sont caractérisées par un taux de rejet élevée (99.7%) elles
présentent une surface filtrante S = 43,5 m².
Connaissant la surface en membrane disponible par module, il est déterminé la
production moyenne par module et par conséquent le nombre total des modules qui est le
rapport entre la production de la station de dessalement et la production unitaire par
module.
Dimensionnement d’une station de dessalement

On prendra un flux spécifique par module de 18l /m²/h comme base pour notre
dimensionnement. Pour avoir un débit de 691,2≈700 m3 /j, il nous faut une surface filtrante
totale de :
St = 700/ (18 x 10-3 x 24)
St = 1621 m²
Donc:
N = St / SU
Le nombre de modules doit être supérieur ou égal à :
NM = 1621 / 43.5 = 37.3, soit :
NM = 38 module.

Et puisque le tube de pression comporte 6 modules, le nombre de tube de pression


sera donc :
NTP = NM / 6 = 38 /6 , soit
NTP = 7 tubes de pression.
Par principe il faut que le nombre de modules au 1er étage soit le double que celui en
2ème; pour cela on va prendre 5 tubes de pression au 1er étage et 2 tubes de pression au
2ème ce qui nous donne en tout 7 tubes de pression et un flux spécifique égal à 18 l /m²/h.
II.4.2.2. Système de pompage
 Pompe de gavage
Pour un système adoptant un filtre à sable sous pression on prévoit une pompe de
gavage qui permet de pomper l’eau collectée du décanteur vers les filtres à sable et par la
même pression résiduelle on attaque le filtre à cartouches.
Pour le dimensionnement de la pompe, il suffit de déterminer le débit et la hauteur
manométrique totale.
 Détermination de H MT
La HMT de cette pompe est définie de manière à :
-Permettre le passage de l’eau à travers les filtres à sable dont les pertes de charge
sont généralement comprises entre 1 et 1.5 bars en fonction de l’état de la couche filtrante.
-Permettre le passage de l’eau à travers les micro-filtres dont les pertes de charge sont
généralement comprises entre 1 et 1.5 bars en fonction de l’état de colmatage des
cartouches filtrantes.
-Vaincre les pertes de charge à travers la tuyauterie comprise entre la bâche d’eau
filtrée et l’aspiration de la pompe à haute pression estimé à 0.5 bars.
Dimensionnement d’une station de dessalement

-Assurer la gestion de la pression requise par les membranes dont la pression


d’attaque peut fluctuer de 5 bars en fonction du colmatage des filtres à sables et les des
membranes et leur âge.
-Assurer une pression à l’aspiration de la pompe à haute pression d’au moins 2 bars.
[12] 
H MT = Somme des pertes de charge + la charge résiduelle.
HMTpg = 5 bars.

 Détermination de débit
Le débit brut d’alimentation à l’entrée de l’unité est égal à 864 m3/j, donc le débit
refoulé par la pompe de gavage est :
Qpg = 36 m3/h.

 Puissance
La puissance absorbée par une pompe est donnée par la formule suivante :

P = ρ g Q H / η.
Avec :
P : puissance de la pompe en Kw .
g : accélération de la gravité égale à 9.81 m2/s.
Q : débit à l’entrée de la pompe.
H : hauteur manométrique totale en m.
ρ : masse volumique de l’eau en Kg/ m3 .
η : rendement du groupe électro pompe à 65 %.
AN: P = 1000 x 9.81 x 0.010 x 50 / 0.65 = 7646W = 7,546 Kw.
Ppg = 7.6 Kw.

 Pompe à haute pression


 Détermination de débit
Les pompes HP utilisées en osmose inverse sont généralement du type centrifuge.
Cette pompe est dimensionnée de manière à assurer un débit d'eau brute de :
Q0 = QP / Tc. [12]
Dimensionnement d’une station de dessalement

Avec :
QP : capacité de la station de dessalement en m3/h.
Tc : le taux de conversion de la station de dessalement.
Q0 = Qhp = 29.16 / 0.8 = 36.45 m3/h
Qhp = 36.5 m3/h.
 Détermination de H MT
Quant à la hauteur manométrique totale HMThp de la pompe HP, elle est
dimensionnée de manière à assurer la pression d’attaque nécessaire de membrane pour
produire QP dans les conditions suivantes :
- Micro filtre colmaté.
- Membranes colmatées.
- Age de membranes de 5 ans.
Pour déterminer la HMT, on raisonne sur la plus grande pression d’attaque qui
correspond à la condition maximale, d’où :
HMThp = Pat5 + ΔHmem - ΔH resu.
Avec :
Pat5 : la pression d’attaque requise au bout de 5 années d’exploitation pour assurer un
flux moyen de dimensionnement conservateur de 18.7 l/m2/h et des étages équilibrés pour
les eaux saumâtres à deux étages. Elle est déterminée par le logiciel de simulation  ; elle est
de 9.5 bars (voir annexes).
ΔHmem : les pertes de charge additionnelles le long d’un tube de pression, pouvant
être occasionné par un colmatage des membranes, estimées à 0.4 bars.
ΔH resu : les pertes de charge résiduelle dans la tuyauterie entre le refoulement de la
pompe de gavage et l’aspiration de la pompe HP, estimées généralement à 2 bars. [12] 
HMThp = 9.5 + 0.4 -2 = 7.9
HMThp = 7.9 bars
 Puissance
P = ρ g Q H / η.
P = 1000 x 9.81 x 0.01 x 79 / 0.65
Php = 11922 w = 11.9 Kw.

 Pompe Booster
 Détermination de HMT
Dimensionnement d’une station de dessalement

D’après la simulation, on a trouvé une hauteur manométrique totale de 4,5 bars.


 Détermination de débit
Puisque la pompe Booster est une pompe inter-étage donc le débit refoulé par celle-ci
représente la moitié du débit entrant au premier étage.
QPb = 36.5 /2 = 18.25 m3/h.
QPb = 18.25 m3/h.

 Puissance
P = ρ g Q H / η.
P = 1000 x 9.81 x 0.0051 x 45 / 0.65
PPb = 3463 w = 3.463 Kw.

II.4.3. La phase de post-traitement

La phase de post traitement consiste principalement à rétablir l’équilibre calco-


carbonique de l’eau et procéder aussi à une post chloration pour une désinfection finale
avant sa desserte.
Une eau non équilibrée est corrosive et peut s’attaquer à tous les ouvrages et conduite
à base de ciment ainsi que les autres conduites en acier ou en fonte revêtues avec un
mortier de ciment. L’équilibre est réalisé par :
Le mélange de l’eau dessalée avec une eau saumâtre avec au préalable une
augmentation du pH avec injection de soude Caustique. C’est le cas de toutes les stations de
dessalement actuelles de la SONEDE.
Concernant la station de dessalement de Belkhir- Menzel Lahbib, le post-traitement
sera assuré à travers :
- Un mélange de l’eau dessalée à 0,2 g/l au maximum avec l’eau saumâtre à 2,5 g/l.
- Une correction du pH grâce à l’injection de la soude caustique à 30% de
concentration avec une dose de 5 ppm environ.
II.5. Simulation du fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse
Les outils de simulation sont des logiciels qui permettent le dimensionnement des
unités d’osmose inverse. La simulation avec ces logiciels nous permet de:
Calculer le nombre de membranes et de modules qui vont équiper la station et choisir
leur type.
Déterminer la pression d’attaque, ainsi que le mode de régulation et de la répartition
de la production entre les deux étages.
Dimensionnement d’une station de dessalement

Réguler le débit et le taux de conversion.


Réguler la dose des produits chimiques.
Les logiciels utilisés sont les suivants :
II.5.1. IMS design
II.5.1.1. Présentation du logiciel IMS design
IMS design est un logiciel qui est établi par la société Hydranautics, et qui a pour
objectif la simulation du fonctionnement et l’évolution des performances des installations de
dessalement par osmose inverse.
Pour concevoir le système on suit les étapes suivantes :
Introduire les données de l’analyse physico-chimique de l’eau brute du programme ;
Introduire le débit de production, le débit de la membrane ;
Evaluer les performances des éléments de système en se basant sur les performances
nominales des éléments afin d’optimiser le système.
Ce programme calculera la pression d’attaque des modules pour un débit de
production donné afin d’obtenir le débit du perméat désiré et génère les performances du
système élément par élément.
II.5.1.2. Mise en marche de logiciel
La configuration définitive du système dépend en fait du taux de conversion adopté et
de cette manière on déterminé le nombre de tube de pression par étage.
Une fois les données introduites, le programme calcule les performances du premier
élément du système. Le concentrât issu du premier élément vient alimenter le second
élément en série, de cette manière Hydranautics procède au calcul élément par élément.

II.5.1.3. Résultats du Simulation de fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse


Les simulations appliquées sur le logiciel IMS design (voir annexe) donnent les résultats
suivants :
 1er Cas : simulation avec des étages non équilibrées
La simulation de fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse a donné :
Dimensionnement d’une station de dessalement

Permeat
Pompe haute Premier
pression étage (OI)

Deuxième
étage (OI)

Rejet

Fig.22 : Principe e fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse


(Cas du système non équilibré)

Le tableau suivant donne le résultat de simulation pour deux étages de série rejet non
équilibrée 

Tableau 11 : Résultat de simulation (Cas du système non équilibrée).

Paramètres Débit TDS Pression d’attaque Taux de


Etage (m 3/h) (mg/l) (bar) conversion
(%)
Premier étage 23.4 2474.5 10.7 64

Deuxième étage 5.8 6845 9.6 44.2

 Interprétation :
D’après le tableau 3.1.1, on constate que :
-La pression d’attaque du deuxième étage est inférieur a celle du premier étage ;
-Le débit et la salinité entre les deux étages ne sont pas en équilibre;
-Les taux de conversion du premier et de deuxième étage ne sont pas les mêmes ce qui
confirme que le système n’est pas en équilibre.
Afin d’assurer les mêmes conditions hydrauliques (système en équilibre), il est
nécessaire d’avoir le même taux de conversion pour le premier et le deuxième étage. Aussi,
il est recommande que la production par tube de pression soit la même dans le premier et le
deuxième étage.
 Taux de conversion d’équilibre :
Pour le calcul de taux de conversion d’équilibre, on doit résoudre le système suivant :
Dimensionnement d’une station de dessalement

Q P 1  Q P 2  Q PT



Q 0 1 .TC1  Q 02 .TC 2  Q 01 TC

Avec :
QP1 : débit de perméat du premier étage ;
Q P2 : débit de perméat du deuxième étage ;
TC1 : taux de conversion du premier étage ;
TC2 : taux de conversion du deuxième étage ;

Pour un système en équilibre on a :


 TC1  TC 2 ( condition d' euilibre )


  TC 2  TC1 .TC 2 
 TC 2 TC

La résolution de système a donnée :


 TC  80 %



 TC1  TC 2  55, 3%

Etant donné la différence des salinités du premier et du deuxième étages (dans un


rapport de 0,553) et afin d’atteindre l’équilibre de production par tube dans les deux étages,
il y a deux solution à envisager pour atteindre l’équilibre :
Il est indispensable de limiter la production du premier étage en exerçant une contre
pression de quelques bars sur sa production grâce à une vanne contre pression.
Ou bien, on propose à intercaler une pompe booster de quelques bars entre le deux
étages de l’unité d’osmose inverse.

 2eme Cas : étages équilibrés avec une vanne contre pression


L’équilibre de la production de l’eau douce de l’unité d’osmose inverse par
l’application d’une contre pression de 3 bars de la cote du perméat du premier étage donne
les résultats suivants :

Pompe Vanne contre Permeat


haute Premier pression
pression étage (OI)

Deuxième
étage (OI)

Rejet

Fig.23 : Principe de fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse


Dimensionnement d’une station de dessalement

(Cas du système équilibré avec une vanne contre pression)

Le tableau suivant donne le résultat de la simulation pour deux étages de série-rejet


non équilibrées :

Tableau 12 : Résultat de simulation (Cas du système avec une vanne contre pression).

Paramètres Débit TDS Pression d’attaque Taux de conversion


Etage (m 3/h) (mg/l) (bar) (%)
Premier étage 20.2 2474.5 12.7 55,34

Deuxième étage 9 5506.7 11.4 55,2

 Interprétation :
D’après le tableau 14, on constate que :
-La différence de la salinité entre le premier et le deuxième étage est d’un rapport 2 ;
-Les taux de conversion du premier et du deuxième étage sont les mêmes ce qu’il
confirme que le système est équilibré.

 3eme Cas : étages équilibrés avec une pompe booster


Pour avoir l’équilibre, on propose d’intercaler une pompe booster de 3 bars entre le
deux étages de l’unité d’osmose inverse.

Premier Permeat
étage (OI)
Pompe haute
pression

Deuxième
étage (OI)

Pompe booster -inter


étage Rejet

Fig.24 : Principe de fonctionnement d’une ligne d’osmose inverse


(Cas du système équilibré par une pompe booster)
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le tableau suivant donne le résultat de simulation pour deux étages de série-rejet


équilibrés avec une pompe booster :

Tableau 13 : Résultat de simulation (Cas du système équilibré par une pompe booster).

Paramètres Débit TDS Pression d’attaque Taux de conversion


Etage (m 3/h) (mg/l) (bar) (%)
Premier étage 20.2 2474.5 9.5 55,34

Deuxième étage 8.9 5548.3 8.3 55,2

 Interprétation :
D’après ce tableau, il apparaît évident que l’intercalation de pompe booster entre les
deux étages conduit aux améliorations suivantes :
La réduction de la valeur de pression d’attaque à l’entrée du premier étage (9.5 bars)
par rapport à celle trouvée avec la vanne de contre pression (12,7 bars) ;
L’équilibre de production d’eau douce entre le premier et le deuxième étage.

II.5.2. Simulation avec le logiciel CAROL


CAROL est un logiciel qui donne la simulation de fonctionnement d’une station de
dessalement par osmose inverse, les membranes sont de type TORAY.
Pour concevoir le système on suit les étapes suivantes :
Introduire les données de l’analyse physico-chimique de l’eau brute dans le
programme ;
Introduire le débit de production, le débit de la membrane ;
Evaluer les performances en se basant sur les performances nominales des éléments
afin d’optimiser le système.
Ce programme calculera la pression d’attaque des modules pour un débit de
production donné afin d’obtenir le débit du perméat désiré et génère les performances du
système élément par élément.
Résultats de la simulation
La simulation avec CAROL a donnée les résultats suivants :
Dimensionnement d’une station de dessalement

Fig.25 : Principe de fonctionnement d’une ligne d’osmose.

Tableau 14 : Résultat de simulation avec CAROL.

Type de Type de Taux de Débit Pression Nombre Nombre


membrane module conversion d’alimentation d’attaque de tube de tube
(bar) (1er (2eme
étage) étage)
TORAY TM720L- 80% 36.46 8.3 5 2
400

 Interprétation du résultat
-le système hydraulique de la ligne d’osmose est équilibré par une pompe booster
inter - étage de 3.4 bars.
- les résultats de traitements chimiques nécessaires pour l’eau brute ne sont pas bien
détailles.
II.6. Interprétation générale 
D’après les résultats des simulations on peut conclure que, Hydranautics a donné
plus des performances au système d’osmose inverse et plus de détails concernant le
traitement chimique des eaux brutes (pH entrée, pHsortie, LSI, S&SDI…).
Dimensionnement d’une station de dessalement

Pour le dimensionnement de la station de dessalement, on va utiliser les résultats


détermines par la simulation de ce logiciel.

Tableau 15 : Les résultats de la simulation avec le logiciel Hydranautics.

Paramètres par Ligne d’Osmose Avec Booster 2è Avec Contre Pression 1er
Inverse étage étage
Débit total d’alimentation 36.5 m3/h 36.5 m3/h
Pression d’attaque du 1er étage 9.5 bar 12.7 bar
Pression de gavage 5bar 5bar
Pression résiduelle 2bar 2bar
Débit de rejet du 1er étage 16.2 m3/h 16.3m3/h
Pression de rejet du 1er étage 8.3 bar 11.4bar
Pression du Booster 2ème étage 3.1 bars -
Débit d’alimentation 2ème étage 16.2 m3/h 16.3m3/h
Pression entrée 2ème étage 11.4 bar 11.4bar
Débit de rejet du 2ème étage 7.3 m3/h 7.3 m3/h
Pression de rejet du 2ème étage 10.1 bar 10.2 bar
Débit de perméat du 1er étage 20.2m3/h 20.2m3/h
Débit de perméat du 2ème étage 8.9 m3/h 9 m3/h
Débit total de perméat 29.2m3/h 29.2m3/h
Débit total de perméat 700m3/j 700m3/j
Taux de conversion 1er étage 55.34% 55.3%
Taux de conversion du 2è étage 55,2% 55,2%
Taux de conversion Globale 80 % 80 %

Il est bien visible que ces résultats restent insuffisant pour choisir la solution
convenable c’est pour cela, on doit étudier la consommation en énergie électrique de l’unité
d’osmose inverse pour les deux cas.
II.7. Consommation en énergie
La consommation en énergie électrique pour la technique de l’osmose inverse est
intimement liée à la salinité de l’eau brute. Plus celle-ci est élevée plus la pression osmotique
à vaincre est plus élevée et plus la pression à appliquer et l’énergie de pompage sont
élevées.

La consommation d’un m3 d’eau dessalée est :


Pu = (P /Qp) * 24
Avec :
Dimensionnement d’une station de dessalement

- P : puissance de la pompe en Kw.


- Qp : débit du perméat égale à 700 m3/j.
La consommation d’énergie électrique rapportée à un mètre cube d’eau dessalée Pu
au niveau du procédé est :

Pu (procédé) = ∑ Pu des pompes de (gavage + haute pression + Booster).

La consommation électrique de chacune des pompes ainsi que celle de tout le procédé
est représenté dans le tableau ci-dessous.

Tableau 16: Consommation électrique de chacune des trois pompes dans les cas du
contre pression et de la pompe Booster

Vanne contre
Pompe Booster
Paramètres par ligne d’osmose inverse pression au 1ére
au 2éme étage
étage
Pompe de gavage (PG)
Débit d’alimentation (m3/h) 36.5 36.5
HMT de gavage (m) 50 50
Puissance de gavage (Kw) 7.6 7.6
Energie électrique consommée (Kwh/m3) 0.26 0.26
Pompe Haute pression
Débit d’alimentation (m3/h) 36.5 36.5
Dimensionnement d’une station de dessalement

Pression d’attaque du 1ére étage (bar) calculé par le


12.7 9.5
logiciel
Puissance (Kw) 16.75 11.9
Ce (Kwh/m3) 0.57 0.41
Pompe Booster
HMT (m) - 45
Débit d’alimentation 2éme étage (m3/h) 16.3 16.2
Puissance (Kw)   3.66 
Ce (Kwh/m3) - 0.1
Consommation auxiliaire (Kwh/m3) 0.2 0.2
Consommation totale Pu (Kwh/m3) 1.03 0.97

 Interprétation
La pompe Booster est la solution la plus convenable pour équilibrer les taux de
conversion des deux étages d’osmose inverse.
BEB : Bâche d’eau brute HP : Pompe haute pression
FS : Filtre à sable RO : Module d’osmose inverse
BEF : Bassin d’eau filtrée BR : Bâche de rejet
BM : Bâche de mélange PG : Pompe à gavage
FC : Filtre à cartouche RSE : Réservoir

Figure: Schéma de fonctionnement de la station « Belkhir Menzel Lahbib » par osmose inverse
Dimensionnement d’une station de dessalement

III. Aspect économique

D’après les études des projets déjà faite par la SONEDE on peut déterminée le coût
estimatif de ce projet qui s’élève à environ 6.84 millions de Dinar tunisien dont le devis est
présenté dans le tableau suivant.

Tableau 17: devis estimatif

Rubriques Unité Prix Unitaire Quantité Total


DT MDT
Station de dessalement 715

- Equipements m3/j 650 700 455


- Génie civil unité 200000 1 200
- Transformateurs 500 KVA unité 30000 2 60
Conduite de rejet 30

Fourniture de conduites en PEHD 110mm mlin 7 2500 17.5

Pose de conduites en PEHD110mm mlin 5 2500 12.5

Système de mélange 30

Ensemble unité 30000 1 30

Renforcement des réserves 200

Réservoir semi enterré unité 200000 1 200


Etudes et divers 15 % 176.55

Total projet 1151.55

Page 29
Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE II  : LE DESSALEMENT PAR


L’ÉLECTRODIALYSE RÉVERSIBLE (EDR)
I. introduction

L ’électrodialyse est un procédé de séparation à l’échelle moléculaire qui s’opère dans un


milieu liquide grâce à deux types de membranes anionique et cationique, soumises à un
champs électrique.

Fig.27 : Principe de l’électrodialyse procédé contenu

II. Aspect technique


II.1. Variante d’électrodialyse
 Electrodialyseur à quatre circuits
Deux solutions sont injectées dans deux compartiments non contigus. Sous l'action du
champ électrique, les anions et les cations de la solution initiale quittent leur compartiment
et pénètrent dans le compartiment adjacent. Il se produit ainsi une réaction de double
décomposition ionique mais grâce à la présence des membranes les nouveaux sels formés ne
sont pas mélangés et les réactions n'ont pas besoin d'être suivies de phases de séparation.
 Electrodialyseur à trois circuits
Prenons l'exemple de la neutralisation d'une base par conversion cationique. La soude
à neutraliser est introduite dans les compartiments notés (2). Une solution d'acide
chlorhydrique circule dans les compartiments notés (3). Les anions chlorures sont transférés
à travers les MEA et se recombinent avec les cations sodium pour donner en sortie du
chlorure de sodium. L'eau est évacuée au fur et à mesure des compartiments (1) et (3).
 Electrodialyseur à deux circuits

Page 30
Dimensionnement d’une station de dessalement

Le mode de fonctionnement le plus simple de l’électrodialyse est le montage à deux


compartiments, qui sont créés par une alternance de membranes échangeuses d’anions et
de cations entre les quelles circulent les solutions à traiter. Par application d’un champ
électrique perpendiculaire au plan des membranes, on crée un flux d’anions vers l’anode et
de cations vers la cathode. [8]
II.2. Membrane d’électrodialyse
Les membranes d’électrodialyse sont constituées principalement de résine d’échange
d’ions. Ces membranes plates d’épaisseur 0,5 mm environ sont conductrices de courants
électriques et imperméables à l’eau. Les membranes cationiques qui laissent passer
seulement les cations sont à base de résine cationique et celles qui sont anioniques
perméables aux anions sont à base de résine anionique. Ces membranes sont de faible
résistance électrique, insolubles dans des solutions aqueuses avec un pH admissible entre 1
et 10 et une température maximale de 46 °C. Elles sont manufacturées principalement en
trois formats,
(23 cm x 25,5 cm), (46 cm x 51 cm) et (46 cm x 102 cm).

Fig.28 : Membrane cationique fig.29 : Membrane anionique

II.2.1. Piles de membranes


Les piles de membranes représentent l’élément principal de l’électrodialyse, elles sont
formées par succession de paires de cellules.
II.2.1.1. Paire de cellule
Une paire de cellule est composée de :
 Une membrane cationique
 Membrane anionique
 Un espaceur :
Un espaceur est un générateur de turbulence qui favorise le transfert de sels

Page 31
Dimensionnement d’une station de dessalement

- - - (-)
Cátodo - -

Membrana de Intercambio Anionico

Corte Concentrado
del
Espaciador Membrana de Intercambio Cationico

Producto desmineralizado

Flujo Membrana de Intercambio Anionico


Turbulento
Concentrado
Membrana de Intercambio Cationico

+ + Anodo
+ (+) + +

Fig.30 : principe d’un espaceur

Les membranes anioniques et cationiques sont séparées par des espaceurs en


polyéthylène d’épaisseur 1 mm, permettant un écoulement en laberynte dans l’espace inter-
membranaire. Les espaceurs sont également manufacturés de manière à assurer un
écoulement non rectiligne et turbulent. Cette configuration de l’espaceur permet de
minimiser les problèmes de dépôt sur les membranes et par conséquent leur colmatage. [17]
II.2.1.2. Assemblage d’un empilement
Plusieurs centaines de paire de cellules sont assemblées entre deux électrodes pour
former un empilement de membranes. Cet empilement est serré entre deux presses, soit à
laide des tiges filetées et des boulons, soit à l’aide d’un vérin hydraulique.
Une pile de membrane typique peut avoir de 300 à 500 paires de cellules.
L’eau provenant des deux compartiments des électrodes ne se mélange pas aux
courants de déminéralisation ni de concentration. A la sortie de la pile de membranes, le
courant des électrodes est envoyé vers un dégazeur pour en éliminer les gaz de réactions

Page 32
Dimensionnement d’une station de dessalement

Fig.31 : pile d’une membrane

II.2.2. Etage hydraulique

Entrée Sortie
produit produit
Entrée
déminéralis Sortie
concentré
éproduit produit
concentré déminéralis
é
c
o
Electrode n
Etag Etage Eta c Fig.32 :
Mise en e1 2 e étage
ge n
3 t
r
é
Entrée Sortie
produit produit
Entrée
concentré Sortie
déminéralis
produit produit
é
déminéralis concentré
ée

hydraulique [7]

Page 33
Dimensionnement d’une station de dessalement

En général l’élimination maximale de sel à n’importe quel étage hydraulique est de 55


à 60 % avec des valeurs typiques de projet de 40 à 50 %. Pour augmenter la quantité de sel à
éliminer dans un système d’électrodialyse, il faut incorporer des étages hydrauliques
supplémentaires. Dans des systèmes où des capacités élevées sont nécessaires, le
supplément d’étages hydrauliques est effectué en ajoutant simplement plus de piles en
séries jusqu’à ce qu’on obtient la pureté désirée de l’eau. [7]
II.2.3. Etage électrique
La mise en étages électriques est effectuée en plaçant des paires d’électrodes
additionnelles dans une pile de membrane. Ceci donne une certaine flexibilité au projet du
système et permet un débit d’élimination maximum du sel tout en évitant la polarisation et
les limitations de pression hydraulique. Chaque étage électrique permet l’emploi d’un
courant contrôle indépendamment aux paires de cellules dans l’étage en question. [7]

(+) Electrode

Etage
hydraulique 1

Etage électrique1

Etage
hydraulique 2

(-) Electrode

(-) Electrode

Etage
hydraulique 3
Etage électrique2

(+) Electrode

Fig.33 : Mise en étage électrique [7]

Page 34
Dimensionnement d’une station de dessalement

II.3. Electrodialyse réversible

C’est un procédé d’électrodialyse « Auto Nettoyant » grâce à une inversion


périodique de la polarité du courant.

Fig.34 : Inversion de polarité

II.3.1. Principe
L’électrodialyse réversible (ou EDR) a pour but la production en continuation de
l'eau déminéralisée sans qu'il faille ajouter des produits chimiques en cours d'opération
normale. Le système EDR utilise la polarité électrique inversée pour contrôler de
manière continue le colmatage des membranes.
Dans ce système la polarité des électrodes est inversée 3 ou 4 fois par heure. Ces
inversions dans la direction du mouvement des ions à l'intérieur de la pile de
membranes permettent de garder sous contrôle la formation de pellicules et de dépôts.
Dans un système inverse typique, cela se produit environ tous les quarts d'heure et
est effectué automatiquement. Au moment de l'inversion, les courants qui occupaient
précédemment les compartiments de déminéralisation deviennent des courants de
concentration, alors que les courants qui occupaient précédemment les compartiments
de concentration deviennent des courants de déminéralisation. De ce fait, au moment
de l'inversion, des valves automatiques agissent sur les deux courants d'entrée et de
sortie de manière à ce que l'eau d'alimentation qui entre s'écoule dans les nouveaux
compartiments de déminéralisation et que le courant du concentré recyclé s'écoule dans
les nouveaux compartiments de concentration. L'effet de cette inversion est que le

Page
35
Dimensionnement d’une station de dessalement

courant de concentration restant dans la pile dont le taux en sel est plus élevé que l'eau
d'alimentation, doit maintenant être dessalée.
En raison de l'inversion, aucun compartiment de flux de la pile n'est exposé à de
fortes concentrations de solution pendant plus de 15/20 minutes à la fois. Toute
formation de précipitations de sels est très vite dissoute et éliminée au moment de
l'inversion des cycles.
L'environnement alcalin à la nouvelle cathode se trouve maintenant à la cathode
de la polarité précédente. Le milieu acide créé à l'anode, qui empêche la formation de
dépôts, peut maintenant procurer un certain avantage puisque chaque électrode, tour à
tour devient une anode. Pour obtenir le maximum d'effet de la régénération acide
anodique, on peut opérer le courant de l'anode même sans écoulement ce qui permet à
la concentration des ions H+ d'augmenter et réduire ainsi, le pH d'environ 2-3.
Néanmoins, il se produit quand même du chlore et des gaz d'oxygène à l'anode.
Les gaz ont tendance à s'accumuler sur l'électrode jusqu'à former une couche de
gaz qui augmente considérablement la résistance à l'électrode. Cet effet est connu
comme l'effet de masque à gaz. Pour le réduire, on permet au courant de s'écouler
pendant un temps assez court pour évacuer, justement, les bulles de gaz. Cette action
est connue sous le nom de "bump" méthode (trou/choc/refoulement). Pendant que,
l'anode est en mode "bumping", la cathode s'écoule de manière continue pour
minimiser la concentration en OH- puisqu'un milieu alcalin augmente la tendance à la
formation de dépôts. Les vannes des courants des électrodes inversent
automatiquement les flux dans les compartiments de l'anode et de la cathode. Du fait
que les deux électrodes sont chacune alternativement dans le mode anodique, elles
doivent être fabriquées d'une plaque métallique très inerte.

Fig.35 : Schéma d’EDR

Page
36
Dimensionnement d’une station de dessalement

En résumé, le procédé de l’EDR a cinq effets principaux sur l’opération d’un


système à membranes :
 Il brise les pellicules de polarisation 3 ou 4 fois par heure, empêchant de
ce fait la formation de dépôts dus à la polarisation.
 Il brise les incrustations fraîches dues aux précipitations ou les débris et il
les rince pour les diriger ensuite à l’évacuation avant qu’elles n’augmentent et
causent des dommages au système
 Il réduit les mucus ou autres formations similaires à la surface des
membranes en inversant électriquement la direction du mouvement des particules
colloïdales.
 Il élimine pratiquement tous les problèmes du système liés aux exigences
de l’alimentation continue d’acides ou d’agents chimiques.
 Il nettoie automatiquement les électrodes avec l’acide qui s’est formé lors
de l’opération anodique.
II.3.2. Phases d’une installation par électrodialyse
Notre station est caractérisée par :
 Nombre total des lignes = 2 lignes débitant chacune 800 m3/ j de
raisons de:
 sécurité ; par exemple en cas de panne une ligne assurera la production
de 800 m3/j.
 régulation de la production par rapport aux besoins c'est-à-dire lorsque
les besoins diminuent, une seule ligne suffit et lorsqu’ils augmentent les deux lignes
vont fonctionner ensemble pour satisfaire les besoins en eau.
 Nombre d’étages hydrauliques = 1
 Nombre d’étages électriques = 1. (vu que la salinité n’est pas assez
importante).
 Débit d'eau déminéralisée = 1600 m3/j.
 Taux de conversion = 85 %.
II.3.2.1. Phase de prétraitement
Dans le cas d’EDR il s’agit d’un prétraitement physique puisque on n’a pas besoin
d’un traitement chimique.
 Filtre à sable
- Débit de l’alimentation de l’installation : 1874 m3/j = 78.1m3/h.

Page
37
Dimensionnement d’une station de dessalement

Etant donné que la vitesse d’infiltration des eaux brutes est comprise entre 4 et
50m/h ;
- La surface de filtration nécessaire : 78.1/ 4 = 19.525 ≈ 20m2
- Le système de filtres à sable doit renfermer un minimum de trois filtres à
sable ou trois compartiments indépendants au sein d’un même filtre à
sable.
Pour assurer un meilleur lavage, il faudra prévoir un filtre de réserve, qui assurera
le lavage des filtres sans avoir recours à élever la vitesse de filtration. [11]
Les résultats du dimensionnement sont les suivants :

Tableau 18 : Résultats de dimensionnement du filtre à sable ( CAS D’EDR)

Débit Nombre Répartition des Vitesse de Surface de


d’alimentatio total des filtres filtration type filtration
n (m3/j) filtres (m3/h/m2) (m2)
2 : fonctionnent Sous
1874 3 20 20
1 : pour le lavage pression
 Filtre à cartouches
Pour une production de 1600 m3/j, on a :
- Débit de filtration = 78.1 m3/h.
La vitesse de filtration ne dépasse pas 10m3/h/m2 de surface de cartouches
filtrantes, alors :
- Surface de filtration nécessaire = 78.4 /10 = 8 m2
Pour avoir un nombre minimal de cartouches, on choisira celles ayant une
longueur maximale égale à 50 pouces ou encore des cartouches de 1,250 mm de
longueur, dont la surface filtrante est de 0,27 m2. Nous aurons alors :
- Nombre de cartouches filtrantes = 8/0,27 = 29.62 ≈ 30unités.
Dans notre cas, on a 2 lignes d’électrodialyse donc deux filtres à cartouches, par
conséquent dans chaque ligne on va avoir :
- Débit de filtration = 39.05 m3/h.
Pour une vitesse de filtration = 10m3/h/m2, on a :
- Surface de filtration nécessaire = 39.05 /10 = 4 m2
- Nombre de cartouches filtrantes = 4/0,27 ≈ 15 unités.
Le tableau 18 résume les résultats de dimensionnement du filtre à cartouche par
ligne.

Page
38
Dimensionnement d’une station de dessalement

Tableau 19 : Résultats de dimensionnement du filtre à cartouche (CAS D’EDR)

Surface de
Débit de Vitesse de Surface de Nombre de
filtration
filtration Forme filtration filtration cartouches
unitaire
(m3/j) (m3/h/m2) totale (m2)
(m2)
967,68 cylindrique 10 4 0.27 15 unités
II.3.2.2. Phase d’électrodialyse
Le dimensionnement dans le cas d’électrodialyse est fait à l’aide d’un logiciel de la
société IONICS permettant de déterminer les différents paramètres tels que les débits
d’alimentation, de production et de rejet ainsi que les pressions d’entrée et de sortie et
l’énergie consommée.
II.3.2.2.1. Présentation de l’IONICS
IONIC EDR 2020 est un logiciel permettant de déterminer les différents
paramètres tels que les débits d’alimentation, de production et de rejet ainsi que les
pressions d’entrée et de sortie et l’énergie consommée.
II.3.2.2.2. Mise en marche du logiciel
Les entres de logiciel sont : Composition chimique de l’eau brute, pH de l’eau
brute, température de l’eau brute, débit de production, nombre des étages (hydraulique
et électrique) et le taux de conversion.
II.3.2.2.3. Résultats de la simulation
Les résultats de la simulation sont résumes dans le schéma et le tableau suivants :

Fig.36 : Principe de fonctionnement


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Dimensionnement d’une station de dessalement

Tableau 20 : Paramètres de dimensionnement de la station de dessalement (EDR)

Système EDR
Nombre de membranes 500
Etage hydraulique 1
Etage électrique 1
Alimentation du système 1882.35 m3/ j
Production nette 1600 m3/ j
Rejet 282.35 m3/ j
Salinité de l’eau brute 2.5 g/l
Salinité des eaux dessalées 1.5 g/l
Salinité des eaux de rejet 8.14 g/l
Pression d’entrée 2.5 bar
Pression de sortie 1.0 bar
Taux de conversion 85 %.
PH du rejet 7.2
Nombre de pompes 2
Energie consommée des pompes 0.5 KW/m3
Energie consommée de l’EDR 0.6 KW/m3
Energie consommée Du procédé 1.1 KW/m3

II.3.2.2.4. Consommation d’énergie  totale  :


C’est la somme des puissances requises de toutes les pompes ainsi que les
différents accessoires intervenant dans la production d’eau potable destinée à la
consommation. Nous distinguons deux types de consommation d’énergie électrique :
La consommation électrique, liée propre du procédé de dessalement 1.1 kWh/m3.
La consommation électrique, liée au captage d’eau brute pour le dessalement par
la pompe de forage Ouled Mansour, au refoulement d’eau mélangée vers le RSE 500m3,
elle est de l’ordre de 2.82 kWh/m3.
Donc en total la technique d’électrodialyse consomme 3.92 Kw/m3.
II.3.2.3. Contraintes de dimensionnement
II.3.2.3.1. Courant limite : phénomène de polarisation
Le courant électrique limite à travers un système d’électrodialyse (ED) ne doit pas
dépasser la quantité d’ions disponibles à transférer à travers les membranes. Cette limite
est fonction du débit d’eau, de la température et de la quantité et le type des ions à
transférer à travers les membranes. La polarisation est atteinte lorsque le courant limite

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Dimensionnement d’une station de dessalement

est atteint induisant la dissociation de l’eau en OH- et H+. Par mesure de sécurité, le
courant maximum de dimensionnement est pris égal à 70 % du courant limite. Ainsi dans
un fonctionnement nominal, une batterie (étage hydraulique) permet le transfert de
seulement la moitié des ions existants dans l’eau. Afin d’assurer plus de transfert d’ions,
il peut être envisagé d’autre étages hydrauliques en série. Ainsi, le passage d’une salinité
de 3 g/j à 0,75 g/l environ nécessite généralement trois batteries d’électrodialyse
disposées en série.
II.3.2.3.2. Tension limite : fuite de courant
En cas de dépassement de la tension limite, un courant électrique important peut
traverser les membranes latéralement et induire un chauffage de celles-ci et par
conséquent leur endommagement ainsi que les espaceurs qui lui sont adjacents. La
tension nominale est prise égale à 80 % de la tension pouvant causer ce phénomène au
sein des cellules adjacentes aux électrodes.
II.3.2.3.3. Diffusion inverse
Lorsque la concentration au niveau du flux concentrée dépasse largement celle du
flux dessalé, la force électrique devient inférieure à celle de diffusion.
En conséquence des ions peuvent migrer des cellules concentrées vers les cellules
dessalées.
II.3.2.3.4. Contraintes chimiques
Contraintes chimiques liées au dépôt de sel suite à une concentration et
notamment le carbonate de calcium et le sulfate de calcium.
Les membranes de l’électrodialyse sont moins exigeantes en matière de pré-
traitement que celles de l’osmose inverse surtout avec l’électrodialyse réversible qui est
basé sur une inversion régulière du champ électrique appliqué (généralement tous les 15
minutes). Ceci contribue en conséquence à l’atténuation du phénomène de colmatage
par des éventuels précipités de sels, notamment le sulfate de calcium et le carbonate de
calcium. Pour la même raison, l’indice de colmatage pour les membranes
d’électrodialyse peut aller jusqu’à 12 alors qu’il est limité à 3 pour les membranes
d’osmose inverse en polyamide composite.
En plus, le taux de conversion pouvant être atteint est généralement supérieur à
celui de l’osmose inverse et il est généralement de 85 % et plus pour une eau saumâtre à
3,5 g/l. Il dépend beaucoup plus de contraintes électriques et hydrauliques.
Cette technique est couramment utilisée pour des eaux saumâtres de faible
salinité ne dépassant pas généralement 3.5 g/l. Il s’agit d’un procédé d’adoucissement
largement utilisé dans le domaine industriel et peut trouver une application forte
intéressante pour l’alimentation en eau potable des sites ruraux isolés souffrant de
problème de qualité.

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Dimensionnement d’une station de dessalement

III. Aspect économique


Ci-dessous est exposé le coût de petites installations de dessalement par
électrodialyse pour l’eau saumâtre D’après l’étude de faisabilité faite par la SONEDE.

Tableau 21 : devis estimatif

Rubriques Unité Prix Unitaire Quantité Total


DT MDT
Station de dessalement 740

- Equipements m3/j 300 1600 480


- Génie civil unité 200000 1 200
- Transformateurs 200 KVA unité 30000 2 60
Conduite de rejet 30

Fourniture de conduites en PEHD 110mm mlin 7 2500 17.5


Pose de conduites en PEHD110mm mlin 5 2500 12.5
Renforcement des réserves 200

Réservoir semi enterré unité 200000 1 200


Etudes et divers 15 % 215.25

Total projet 1185.25

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Dimensionnement d’une station de dessalement

CHAPITRE III  : CHOIX DE LA SOLUTION


ENVISAGÉE ET EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

P our dimensionner la station de dessalement des eaux saumâtres de Belkhir il y a


deux procédés de dessalement qu’on a déjà envisages l’osmose inverse et
l’électrodialyse, pour ce la on doit choisir l’une de deux solutions.

I. Comparaison entre l’osmose inverse et l’électrodialyse


La sélection de l’une ou de l’autre technologie dépend des différents aspects, plus
particulièrement : technique et économique ;

I.1. Comparaison entre les deux procédés techniquement


I.1.1. Salinité totale de l’eau brute
L’électrodialyse est particulièrement intéressante pour le traitement des eaux
saumâtres, notamment pour celles dont la salinité ne dépasse pas 2,5 g/l. Par contre
avec l’osmose inverse on peut traite les eaux de mer (35g/l). .
I.1.2. Taux de conversion
Si on compare les aspects principaux de l’osmose inverse et de l’électrodialyse, il
est important de connaître qu’on plus de la salinité de l’eau brute, la qualité de l’eau
dessalée produite est importante.
Les membranes d’osmose inverse sont caractérise par un taux de rejet en sels très
élevé pouvant aller jusqu'à 99%. Quant aux membranes d’électrodialyse, le taux de rejet
est d’environ 50%, cela veut dire que permet d’obtenir de l’eau vivante, ce qui veut dire
que la composition de l’eau dessalée est proche de celle de l’eau de départ.
I.1.3. Durée de vie des membranes
Pour la technique d’osmose inverse, la durée de vie des membranes aléatoires car
elles sont relativement fragiles, la plupart ont une résistance chimique médiocre
notamment au chlore, aux solutions à forte acidité ou alcalinité, aux solutions
organiques ou aux produits de nettoyage.
La durée de vie des membranes, qui était, il y a quelques années, de 3 à 5 ans, est
actuellement supérieure à 5 ans : ce qui se traduit par un taux de renouvellement

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Dimensionnement d’une station de dessalement

compris entre 10 et 20% par an. Cependant la durée de vie des membranes en
électrodialyse est très élevée, compte tenu de leur bonne stabilité chimique et
mécanique.
I.1.4. Démarrage de la station
Avant le démarrage d’une station de dessalement par osmose inverse il faut faire
un teste de contrôle des paramètres chimiques de l’eau avant l’entre au bloc d’osmose.
Ces condition chimique sont imposes par le constricteur de membrane pour éviter les
problèmes des colmatages. Alors que le démarrage d’une station d’électrodialyse est
direct.
I.2. Comparaison entre les deux procédés économiquement
I.2.1. Energie électrique
Du point de vue consommation d’énergie électrique ; l’osmose inverse est plus
économique que l’électrodialyse réversible puisqu’il consomme moins d’énergie. Quant
aux taux de conversion, il est plus élevé pour l’électrodialyse que pour l’osmose inverse.
Tableau 22 : Consommation en énergie électrique et taux de conversion

Désignation Electrodialyse Osmose inverse


Capacité de la station (m3 /j) 1600 700
Taux de conversion max 85% 80%
Nombre d’étage 1 2
Consommation d’énergie (KWh/m3) 1.1 0.97

I.2.2. Réactifs chimiques


L’électrodialyse réversible grâce à l’inversion de la polarisation des électrodes
tout les 15 minutes, permet de tolérer des sursaturations plus élevées que l’osmose
inverse. Les différentes réactifs chimiques et doses requises pour chacun des techniques
peuvent être résume dans le tableau suivant :

Tableau 23 : Consommation en produits chimiques

Désignation Electrodialyse Osmose inverse


Capacité de la station (m3 /j) 1600 700
Dosage de séquestrant (ppm) 3.0 3.0
Dosage d’acide sulfurique (ppm) 0 12.0
Dosage de soude caustique (ppm) 0 10.0

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Dimensionnement d’une station de dessalement

L’électrodialyse réversible a l’avantage de faire appel a moins de réactifs


chimiques que pour l’osmose inverse. Dans tous les cas, les produits utilises sont tolères
par le milieu récepteur.
I.2.3. Coût d’investissement
D’après les calculs économique qu’on a effectue aux chapitres présidents pour les
deux procédé on a :

Tableau 24 : Coût d’investissement et d’exploitation

Désignation Electrodialyse Osmose inverse


Capacité de la station (m3 /j) 1600 700
Coût total du projet 1185 1151

Le coût d’investissement de l’osmose inverse est moins élevé que celle de


l’électrodialyse.

II. Récapitulation  et solution choisie


Bien que l’osmose inverse consomme moins d’énergie électrique que
l’électrodialyse réversible, en plus son coût de production global intégrant
l’investissement et l’exploitation est moins élevé que l’EDR, on choisit la technique
d’électrodialyse réversible comme solution pour la station de dessalement Belkhir-
Menzel Lahbib et ceci pour les raisons suivantes :
Les conditions de site de la station : est relativement isolé qui fait que la main
d’œuvre qualifié risque de faire défaut.
Il permet un meilleur taux de conversion donc moins de rejet qui peut être néfaste
pour l’environnement.
Les infrastructures requises pour le mélange ne sont pas indispensables puisque
l’eau déminéralisée est produite directement à une salinité de 1.5 g/l qui est celle de la
distribution.
Elle consomme moins de réactifs chimiques. En effet la solution utilisant
l’électrodialyse ne présente à priori aucun prétraitement chimique.
La technique de l’électrodialyse est plus facile à exploiter et ne présente aucun
risque par rapport aux membranes d’EDR qui ne sont pas sensibles aux oxydants et ne
présentent pas de problèmes de colmatage grâce à la réversibilité de l’électrodialyse.

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Dimensionnement d’une station de dessalement

La structure de la demande induisant un grand écart entre les périodes de forte


consommation d’eau et les périodes de consommation minimale et qui fait qu’en cas
d’utilisation de l’osmose inverse, les membranes devraient être conservées sur des
longues périodes. Ceci impliquerait un changement fréquent de la solution de
conservation (une fois tous les 15 jours) et une exploitation délicate.

III. Choix du site de rejet de la saumure


D’après les études faites par la SONEDE, le rejet de la saumure peut être évacué
soit:
- Evacuer le rejet direct dans l’oued le plus proche du site de la station.
- Réaliser un bassin d’évaporation à proximité de la station.
La première solution est éliminée à cause des impacts résiduels que peut causer ce
rejet direct dans un oued qui traverse des zones agricoles. La deuxième solution relative
à la réalisation d’un forage d’injection dans les couches profondes exige la réalisation de
plusieurs investigations pour justifier la validité de la solution. La dernière solution
relative à la création d’un bassin d’évaporation est la solution la moins nuisant à
l’environnement mais elle exige l’aménagement d’un terrain assez vaste (3,767ha : voir
annexe) et elle nécessite un entretien continu à long terme.

IV. Impact du projet Belkhir-Manzel Lahbib sur l’environnement


durant la phase d’exploitation
La mise en place du projet Belkhir Manzel Lahbib peut avoir des impacts positifs et
négatifs sur l’environnement :
IV.1. Impacts positifs 
Renforcement du potentiel des eaux potables de la région.
Amélioration de la qualité des eaux distribuées aux populations.
Amélioration des conditions sociales
Création d’une zone humide permanente dans la sebkha.
IV.2. Impacts négatifs 
Possibilité de l’utilisation clandestine de la saumure par la population.
Salinisation du sol en cas de fuite ou accident dans la conduite d’adduction de la
saumure.
Accumulation des déchets solides (cartouches filtrantes et modules, …etc.). [12] 

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Dimensionnement d’une station de dessalement

CONCLUSION

C e projet représente une étude qui porte sur l’amélioration de qualité de l’eau à
Belkhir-Menzel Lahbib appartenant respectivement aux gouvernorats de Gafsa
et Gabès, ceci en étudiant la possibilité d’installer une unité de dessalement soit
par osmose inverse, soit par électrodialyse réversible tout en se basant sur le
dessalement des eaux saumâtres locales extraites à partir du forage Ouled Mansour à
une salinité de 2.5 g/l afin de permettre la distribution d’une eau à une salinité de 1.5 g/l
au maximum.
La solution utilisant l’osmose inverse consiste en la mise en œuvre d’une station de
dessalement des eaux saumâtres de capacité 700 m3/j d’eau dessalée. Cette station
comporte une seule ligne contenant deux étages hydrauliques avec un taux de
conversion de 75℅. La salinité de l’eau osmosée est de 0.2 g/l.
Selon l’analyse économique relative à cette solution le coût estimatif de cette
station s’élève à environ 1.14 millions de dinars tunisiens et le coût marginal de long
terme pour la production de l’eau à une salinité de 1.5 g/l (CMLT) s’élève à 0.591
DT/m3et ce, pour un taux d’actualisation de 10℅.
Concernant la solution utilisant l’électrodialyse, elle consiste à la mise en œuvre
d’une station de capacité en eau déminéralisée de 1600 m3/j à une salinité de 1.5 g/l.
Cette station comporte deux lignes ayant chacune une capacité unitaire de 800 m3/j
avec un taux de conversion de 85℅ .
Selon l’analyse économique relative à cette solution le coût estimatif de cette
station s’élève à environ 1.156 millions de dinars tunisiens et le coût marginal de long
terme pour la production de l’eau à une salinité de 1.5 g/l (CMLT) s’élève à 0.616
DT/m3et ce, pour un taux d’actualisation de 10℅.
Les deux solutions requièrent pratiquement le même investissement mais la
solution de l’osmose inverse est légèrement plus économique avec un écart de 0.025
DT/m3, et portant nous proposons de retenir la solution basée sur le dessalement par
électrodialyse et ce, pour les raisons suivantes :
Le site isolé de la station de dessalement nécessite la considération d’une
technique la plus simple possible telle que l’électrodialyse réversible, aussi ceci n’exige
pas la présence d’un personnel hautement qualifié.
La solution utilisant l’électrodialyse ne présente à priori aucun prétraitement
chimique, les membranes ont une durée de vie assez longue.
La structure de la demande induisant un grand écart entre les périodes de forte
consommation d’eau et les périodes de consommation minimale et qui fait qu’en cas
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Dimensionnement d’une station de dessalement

d’utilisation de l’osmose inverse, les membranes devraient être conservées sur des
longues périodes. Ceci impliquerait un changement fréquent de la solution de
conservation (une fois tous les 15 jours) et une exploitation délicate.
Les infrastructures requises pour le mélange ne sont pas indispensables puisque
l’eau déminéralisée est produite directement à une salinité de 1.5 g/l qui est celle de la
distribution.
Les membranes utilisées en EDR ne sont pas sensibles aux oxydants et ne
présentent pas de problèmes de colmatage grâce à la réversibilité de l’électrodialyse.
La possibilité de rajouter des étages hydrauliques et électriques en cas de
l’augmentation de la salinité de la nappe.
Une tolérance à des températures plus élevées que celles dans le cas d’osmose
inverse, allant jusqu’à 46°C.
Il permet un meilleur taux de conversion d’où il minimise le taux de rejet et par
conséquent il contribue à la préservation de l’environnement.

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Dimensionnement d’une station de dessalement

Bibliographie
[1] : L’eau pour les hommes, l’eau pour la vie. Rapport mondial sur la mise en valeur des
ressources en eau. Unesco 2003.

[2] :Rapport national sur le développement de ressources en eau (Tunisie) 2005. Etude


de la qualité de l'eau desservie par la société nationale d’exploitation et de distribution
des eaux (SONEDE) sur tout le territoire tunisien.

[3] : Ifen. Données de l’environnement n° 90. De l’eau à tous prix. Janvier février 2004

[4] : Pelletier Fréderic-Cavatz Aurélier.iut chimie 2005-2006.

[5] : Frérot.A, 2005. Le magazine de la chronique scientifique (VEOLIA Environnement).


Site: http:// www.VéoliaWater systems.com

[6] : Projet de dessalement de l’eau de mer el bibane. Amor Ounolli.

[7] : Zaara. (2002) – Les techniques de dessalement des eaux. Conférence (Tunis,
SONEDE).
[8] : R.Mujeriego. la reutilizacion, la regulacion n°72-2005.
[9] : Le magazine de la chronique scientifique n°4juillet-out2005.le dessalement de l’eau
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[10] : MEDRC-2004
[11] : Technique de l’ingénieur
[12] : Maurel.A, Edition 2006.Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres. P245-
275.
[13] : Zaara ,Leparc,Maurel et Fethi. 2005, Dessalement de l’eau de me et des eaux
saumatres par les membranes d’osmose inverse.Conférence(Tunis, SONEDE, INRST).

[14] : Institut National des statistiques, 2004.Gouvernorat de Gabès, Gouvernorat de


Gafsa
[15] : Dégrémont, Edition 1978. Filtration de l'eau. Mémento technique de l'eau. P 245-
275.

[16] : Dégrémont, Edition 1978. Séparation membranaire. Mémento technique de l'eau.


P349-365.
[17] : Mafart.P , Béliard.E, Edition 1992. Génie industriel alimentaire. P 186 - 187.
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Dimensionnement d’une station de dessalement

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