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Une personne qui commet matériellement un acte interdit par la loi, une infraction comportant tous ses
éléments, engage sa responsabilité pénale.
Le droit pénal marocain reconnait deux modes de participation criminelle en fonction du rôle
personnel effectivement occupé dans la consommation d’une infraction. L’auteur principal est regardé
comme le principal responsable du fait reproché sachant qu’en cas de présence d’un coauteur celui-ci
est de la même responsabilité de l’auteur, le complice apparait comme un responsable de second
degré.
Par ailleurs, Si plusieurs personnes ont à égalité participé à la réalisation de l’infraction, elles sont
coauteurs de celle-ci. Selon l’article 128 du code pénal marocain « sont considérés comme coauteurs,
tous ceux qui, personnellement, ont pris part à l’exécution matérielle de l’infraction ». La responsabilité
pénale de ce dernier n’est engagée que s’il accomplit effectivement les éléments matériels de
l’infraction.
Il existe des situations dans lesquelles le projet criminel émane d’une personne (auteur moral) , mais est
accompli par une autre ( auteur matériel) . Le législateur réprime l’auteur moral de la même peine
réprimant l’infraction commise par l’auteur matériel.
Ce principe signifie que l’auteur de l’infraction ne peut être poursuivi que pour ses propres
agissements ou omissions. Par conséquent, les juges de fond sont dans l’obligation de constater et
relever la participation personnelle à l’infraction de l’individu poursuivi en qualité d’auteur ou de
complice.
Le principe de de la responsabilité pénale personnelle trouve son prolongement dans le principe de
la personnalisation de la sanction.
Le principe de la responsabilité pénale personnelle admet des dérogations lorsque la loi le prévoit,
dans l’article 132 : « il n’est dérogé à ce principe que lorsque la loi en dispose autrement ». Ce
principe ne signifie néanmoins que la responsabilité pénale ne puisse pas naître du fait d’un tiers.
- La nécessité d’un fait principal punissable : La nécessité d’un fait principal punissable est dictée
également par l’article 129 du code pénal ; Il faut que le fait principal (l'acte commis matériellement
par l'auteur de l'infraction) soit prévu et puni comme infraction qualifiée crime ou délit. Si le fait
commis par l'auteur principal n'est pas incriminé par la loi pénale, celui qui en est le complice n'est
pas punissable.
De même, si l'auteur matériel ne peut être puni en raison d'une cause objective de non-responsabilité
ou de suppression de l'infraction, le complice ne peut pas être, non plus, déclaré responsable et puni.
Pour que le complice soit puni, il n'est pas nécessaire que l'auteur principal soit effectivement poursuivi
et condamné. Il suffit que le fait commis soit punissable.
Cette complicité par aide ou assistance consiste à fournir une aide ou à assister l’auteur principal
d’un crime ou un délit dans la réalisation de son infraction. L’acte de complicité doit permettre de
faciliter la préparation ou la consommation de l’infraction.
La complicité par provocation ou fourniture d’instructions :
La complicité en droit pénal par provocation peut résulter de l’existence de dons, promesses,
menaces, abus d’autorité ou de pouvoir de la part du complice à l’encontre de l’auteur principal
de l’infraction.
D’autre part, la complicité par fourniture d’instructions s’avère elle aussi entourée de conditions.
Les instructions doivent avoir été claires et précises, et données en connaissance de cause.
- L’élément moral de la complicité : D’une part, il faut donc tout d’abord que le complice ait
eu connaissance du caractère illicite des actes de l’auteur principal. Il est nécessaire que le
complice ait été au courant des intentions frauduleuses de l’auteur de l’infraction principale.
D’autre part, le complice doit avoir eu l’intention formelle de s’associer à l’entreprise
frauduleuse de l’auteur principal. Il est nécessaire que le complice ait eu conscience que son
action ait aidée ou poussé l’auteur principal à commettre l’infraction.
B- La répression de la complicité :
Lorsque toutes les conditions de cette complicité sont remplies, il est possible de poursuivre un
individu pour complicité. Il reste cependant à déterminer la peine applicable à cette infraction.
L’article 130 du code pénal dispose que : « le complice d’un crime ou d’un délit est punissable de la
peine réprimant ce crime ou ce délit ».
Le législateur marocain a consacré la responsabilité des personnes morales dans le code pénal,
notamment l’article 125 qui dispose que les personnes morales ne peuvent être condamnées qu'à des
peines pécuniaires et aux peines accessoires prévues sous les numéros 5, 6 et 7 de l'article 36. Elles
peuvent également être soumises aux mesures de sûreté réelles de l'article 62. Cependant malgré cette
consécration, le droit pénal marocain reste très timide quant aux modalités d’application de ce
principe. Cet article ne traite que la répression en cas d’engagement de la responsabilité pénale des
personnes morales.
On peut déduire de l’article 127 du code pénal marocain que le législateur a limité les sanctions
encourues par les personnes morales.
Le régime actuel prévoit déjà, outre l’amende qui est la peine principale commune à toutes les
infractions commises par les personnes morales, d’autres peines appelées « peines accessoires ».
Ces peines sont prévues par les alinéas 5, 6 et 7 de l’article 36 du code pénal à savoir :
Contrainte morale :
Elle peut avoir une origine externe, il s’agit généralement des menaces et provocations. Elle est
considérée par la doctrine et la jurisprudence marocaine comme cause de non imputabilité de
l’infraction, nonobstant l’absence d’une disposition pénale expresse.
Comme elle peut être interne, ce type de contrainte n’est jamais admis. Cette contrainte est
animé par les convictions, les passions, les croyances religieuses et philosophiques, qui ne
peuvent en aucune sorte être considérée comme faits justificatifs et par conséquent, faire
disparaître la responsabilité pénale.
b. Les conditions de la contrainte :
Il faut que la contrainte soit à la fois irrésistible et imprévisible pour qu’elle soit établie.
Le critère d’irrésistibilité :
C’est l’impossibilité absolue de respecter la règle de droit : l’agent en ayant pleinement
conscience de l’infraction commise mais, il ne peut faire autrement en raison du caractère
irrésistible de évènement auquel il est confronté.
Le critère d’imprévisibilité :
L’auteur ne peut bénéficier de la contrainte pour échapper de sa responsabilité, lorsqu’il avait
pu ou dû prévoir une infraction. Ce critère n’est pas prévu par la loi ou le code pénal.
Exemple : un automobiliste qui perd conscience au volant et cause un accident mortel.
4. La légitime défense :
La légitime défense peut être définie comme la commission d’une infraction en riposte à une
attaque injuste. Le principe de la légitime défense est prévu par l’article 124 al. 3 selon lequel
« il n’y a ni crime, ni délit, ni contravention : lorsque l’infraction était commandée par la
nécessité actuelle de la légitime défense de soi -même ou d’autrui ou d’un bien appartenant à
soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de l’agression ».
Or, pour que la victime bénéficie de la légitime défense, l’acte d’agression et l’acte de
défense doivent satisfaire à certaines conditions.
A. Les conditions tenant à l’acte d’agression :
a) Les caractéristiques de l’acte d’agression :
Pour être légitime, l’acte d’agression doit être actuel. Ce qui suppose aussi qu’un certain temps
ne doit pas s’écouler entre l’agression et la défense afin d’exclure la vengeance. De plus,
l’agression doit être réelle, en exclusion de l’attaque imaginaire, pour laquelle la légitime
défense ne peut être admise.
Ainsi, la menace doit non seulement être actuelle mais également illégale. Elle doit émaner
d’un délinquant qui transgresse les règles sociales. Autrement dit, l’agression doit en outre
porter atteinte à l’une des valeurs protégées par le droit : l’intégrité physique, l’honneur, la
morale, la liberté et les biens.
Les causes de non-imputabilité suppriment l'élément moral de l'infraction. Pour être pleinement
responsable pénalement, il faut être imputable, c'est-à-dire que l'acte accompli doit pouvoir être
reproché à son auteur. Le code pénal vise deux causes d’irresponsabilité liées à la disparition ou le
discernement à travers l’aliénation mentale (1) et la minorité (2).
1. L’aliénation mentale :
L’aliénation mentale interdit de réprimer les infractions mais ne supprime pas leur existence. Deux
hypothèses d’aliénation mentale sont envisagées différemment par le code pénal et produisent des
effets distincts à savoir « l’impossibilité de comprendre ou de vouloir » (1) ainsi que celle «
d’affaiblissement des facultés mentales » (2).
Pour qu’elle soit cause d’irresponsabilité pénale, l’aliénation mentale doit être assortie de
deux conditions.
L’auteur de l’infraction doit avoir perdu sa compréhension ou sa volonté suite au trouble
de ses facultés mentales simultanément avec la commission de l’acte criminel.
La lecture attentive de l’article 134 du CPM montre qu’il faudra, en premier lieu, apprécier
l’état mental de l’auteur au moment de la commission de l’infraction pour savoir s’il était
dans la possibilité de « comprendre ou de vouloir ».
La volonté désigne la faculté d’exercer un libre choix gouverné par la raison, autrement dit
la faculté de déterminer une action d’après des normes ou des principes.
Il faut noter qu’il n’est pas nécessaire que ces deux situations seront réunies. Puisque la
personne peut avoir la volonté de commettre l’acte criminel sans avoir le discernement
d’apprécier sa dangerosité.
Si les troubles mentaux ont précédé la commission de l’acte criminel, le sujet ne pourra
pas être considéré comme irresponsable de ses actes. Même si on admet parfois qu’il peut
bénéficier de circonstances atténuantes, sur le fondement que le sujet demeurera sous l’effet
des troubles préalables.
Si l’existence du trouble dans les conditions de l’art 134 est établie, il va engendrer
d’importants effets.
De là, on peut constater qu’il faut réunir deux conditions majeures à fin de pouvoir déclarer
l’irresponsabilité partielle de l’inculpé, il s’agit notamment de prouver que les faits poursuivis
sont imputables à l’accusé ou prévenu, et que ce dernier était atteint lors des faits d’un
affaiblissement de ses facultés mentales.
C’est le fait d’établir un lien de causalité entre l’infraction et ses conséquences d’une part et
entre son auteur de l’autre part. Cependant, l’auteur d’une infraction qui souffre d’un
affaiblissement de ses facultés mentales ayant réduit sa compréhension ou sa volonté ne peut
répondre de ses actes que partiellement.
Dans ce cadre, il ne faut pas confondre l’état d’affaiblissement des facultés mentales
du malade mental, avec celle d’un délinquant qui a commis son acte criminel sous
l’impulsion de substances stupéfiantes administrée librement et volontairement.
Le sujet était atteint lors des faits d’un affaiblissement de ses facultés mentales :
la personne souffrant d’un affaiblissement de ses facultés mentales n’est ni une personne
saine qui a une conscience intégrale, ni un aliéné mental total.
C’est pour cette raison que le législateur marocain un prévu des dispositions propres à cette
situation, (l’article 135 du Code pénal marocain ).
Si l’auteur était atteint lors des faits qui lui sont imputés d’un affaiblissement de ses
facultés mentales entraînant une diminution partielle de sa responsabilisé pénale, et après
avoir constaté que ces faits sont imputables à l’accusé ou prévenu. La juridiction statuant doit
déclarer le sujet partiellement irresponsable et prononcer la peine.
L’article 78 du CPM ajoute qu’il faut ordonner, s’il y’a lieu que le condamné sera
hospitalisé dans un établissement psychiatrique, préalablement à l’exécution de toute
peine privative de liberté.
Les causes de non-imputabilité suppriment l'élément moral de l'infraction. Pour être pleinement
responsable pénalement, il faut être imputable, c'est-à-dire que l'acte accompli doit pouvoir être
reproché à son auteur. Le code pénal vise deux causes d’irresponsabilité liées à la disparition ou le
discernement à travers l’aliénation mentale (1) et la minorité (2).
2. L’aliénation mentale :
L’aliénation mentale interdit de réprimer les infractions mais ne supprime pas leur existence. Deux
hypothèses d’aliénation mentale sont envisagées différemment par le code pénal et produisent des
effets distincts à savoir « l’impossibilité de comprendre ou de vouloir » (1) ainsi que celle «
d’affaiblissement des facultés mentales » (2).
Il découle de l’article 134 du CPM que « n’est pas responsable et doit être absous celui qui,
au moment des faits qui lui sont imputés, se trouvait par suite de troubles de ses facultés
mentales dans l’impossibilité de comprendre ou de vouloir… ».
Pour qu’elle soit cause d’irresponsabilité pénale, l’aliénation mentale doit être assortie de
deux conditions.
L’auteur de l’infraction doit avoir perdu sa compréhension ou sa volonté suite au trouble
de ses facultés mentales simultanément avec la commission de l’acte criminel.
La lecture attentive de l’article 134 du CPM montre qu’il faudra, en premier lieu, apprécier
l’état mental de l’auteur au moment de la commission de l’infraction pour savoir s’il était
dans la possibilité de « comprendre ou de vouloir ».
La volonté désigne la faculté d’exercer un libre choix gouverné par la raison, autrement dit
la faculté de déterminer une action d’après des normes ou des principes.
Il faut noter qu’il n’est pas nécessaire que ces deux situations seront réunies. Puisque la
personne peut avoir la volonté de commettre l’acte criminel sans avoir le discernement
d’apprécier sa dangerosité.
Si les troubles mentaux ont précédé la commission de l’acte criminel, le sujet ne pourra
pas être considéré comme irresponsable de ses actes. Même si on admet parfois qu’il peut
bénéficier de circonstances atténuantes, sur le fondement que le sujet demeurera sous l’effet
des troubles préalables.
Cependant, l’inculpé pourra faire objet d’un placement provisoire dans un établissement
psychiatrique.
Si l’existence du trouble dans les conditions de l’art 134 est établie, il va engendrer
d’importants effets.
C’est le fait d’établir un lien de causalité entre l’infraction et ses conséquences d’une part et
entre son auteur de l’autre part. Cependant, l’auteur d’une infraction qui souffre d’un
affaiblissement de ses facultés mentales ayant réduit sa compréhension ou sa volonté ne peut
répondre de ses actes que partiellement.
Dans ce cadre, il ne faut pas confondre l’état d’affaiblissement des facultés mentales
du malade mental, avec celle d’un délinquant qui a commis son acte criminel sous
l’impulsion de substances stupéfiantes administrée librement et volontairement.
Le sujet était atteint lors des faits d’un affaiblissement de ses facultés mentales :
la personne souffrant d’un affaiblissement de ses facultés mentales n’est ni une personne
saine qui a une conscience intégrale, ni un aliéné mental total.
C’est pour cette raison que le législateur marocain un prévu des dispositions propres à cette
situation, (l’article 135 du Code pénal marocain ).
Si l’auteur était atteint lors des faits qui lui sont imputés d’un affaiblissement de ses
facultés mentales entraînant une diminution partielle de sa responsabilisé pénale, et après
avoir constaté que ces faits sont imputables à l’accusé ou prévenu. La juridiction statuant doit
déclarer le sujet partiellement irresponsable et prononcer la peine.
L’article 78 du CPM ajoute qu’il faut ordonner, s’il y’a lieu que le condamné sera
hospitalisé dans un établissement psychiatrique, préalablement à l’exécution de toute
peine privative de liberté.
Le code pénal marocain pose comme condition à la responsabilité pénale la notion de discernement,
et en raison de la relation qui existe entre l’âge et le discernement, le législateur a fixé l’âge
d’engagement de la responsabilité pénale des mineurs (l’âge où le mineur peut être capable de
distinguer entre le bien et le mal), c’est-dire, la responsabilité pénale est appréciée selon que la personne
est pourvue de discernement ou pas.
Pour bien comprendre la notion d'irresponsabilité pénale du mineur de moins de 12 ans révolus, on
doit étudier successivement :
1. Le mineur de 12 ans (Art 138 al 1) ; est considéré comme irresponsable totalement par défaut de
discernement, c’est-à-dire, en raison de l’absence de capacité de discernement qui lui permettre de
distinguer entre le bien et le mal, sa responsabilité pénale ne peut pas être engagée. Ainsi que l’article
458 du (C.P.P) stipule que « Est considéré irresponsable pénalement le mineur de 12 ans ou moins en
raison de l’absence de son discernement ».
2. Le mineur de 12 ans qui n’a pas atteint 18 ans (Article 139) ; est pénalement considéré comme
irresponsable partiellement en raison d’une insuffisance de discernement, c’est-à-dire, il a un
discernement non complet.
3. Le délinquant atteint la majorité pénale de 18 ans ; est réputés pleinement responsable, c’est-à-
dire, sa responsabilité pénale est engagée conformément aux dispositions de l’article 132 du (C.P.M),
parce qu’il est considéré comme capable de discernement.
D’après l’article 459 alinéa 2 du CPP, la preuve de l’âge faite par le livre d’état civil, Et en l'absence
d'un document prouvant l'âge ou en cas de l’existence d’un différend survenu à la date de naissance, le
tribunal compétent doit :
B .La responsabilité partielle du mineur de 12 ans qui n’a pas atteint 18 ans :
Selon les dispositions de l4article 139 du code pénal le mineur de cette catégorie d’âge est partiellement est
partiellement irresponsable, en raison d’une insuffisance de discernement. Par conséquent, la spécificité du
droit pénal des mineurs exige que la peine prononcée tienne compte de l’état de minorité. Le mineur
bénéficiera d’une excuse atténuante de minorité et ne peut faire l’objet que des dispositions spéciales prévues
pour les mineurs dans le code de la procédure pénale. Ces dispositions se caractérisent par la primauté des
mesures éducatives sur les sanctions répressives qui ne doivent constituer qu’une exception.