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Chapitre 1 

: Les personnes pénalement responsables :

Une personne qui commet matériellement un acte interdit par la loi, une infraction comportant tous ses
éléments, engage sa responsabilité pénale.

La personne responsable pénalement peut être un délinquant ordinaire (personne physique) ou un


délinquant particulier (personne morale).

Section 1 : La responsabilité pénale des personnes physiques :

Le droit pénal marocain reconnait deux modes de participation criminelle en fonction du rôle
personnel effectivement occupé dans la consommation d’une infraction. L’auteur principal est regardé
comme le principal responsable du fait reproché sachant qu’en cas de présence d’un coauteur celui-ci
est de la même responsabilité de l’auteur, le complice apparait comme un responsable de second
degré.

Paragraphe 1 : L’auteur et le coauteur


Le code pénal ne définit pas la notion d’auteur. Cette dernière peut être déduite de l’article 132 du
code pénal qui dispose que ‘’ toute personne saine d’esprit et capable de discernement est
personnellement responsable des infractions qu’elle commet ‘’.
C’est la personne qui commet personnellement les faits incriminés ou qui tente de les commettre.
Certes, il n’est pas nécessaire que l’auteur matériel d’une infraction mène son projet criminel jusqu’à
son terme. Le législateur marocain rend responsable aussi celui qui tente d’exécuter une infraction.

Par ailleurs, Si plusieurs personnes ont à égalité participé à la réalisation de l’infraction, elles sont
coauteurs de celle-ci. Selon l’article 128 du code pénal marocain « sont considérés comme coauteurs,
tous ceux qui, personnellement, ont pris part à l’exécution matérielle de l’infraction ». La responsabilité
pénale de ce dernier n’est engagée que s’il accomplit effectivement les éléments matériels de
l’infraction.

Il existe des situations dans lesquelles le projet criminel émane d’une personne (auteur moral) , mais est
accompli par une autre ( auteur matériel) . Le législateur réprime l’auteur moral de la même peine
réprimant l’infraction commise par l’auteur matériel.

A- Le principe de La responsabilité pénale du fait personnel :

Ce principe signifie que l’auteur de l’infraction ne peut être poursuivi que pour ses propres
agissements ou omissions. Par conséquent, les juges de fond sont dans l’obligation de constater et
relever la participation personnelle à l’infraction de l’individu poursuivi en qualité d’auteur ou de
complice.
Le principe de de la responsabilité pénale personnelle trouve son prolongement dans le principe de
la personnalisation de la sanction.
Le principe de la responsabilité pénale personnelle admet des dérogations lorsque la loi le prévoit,
dans l’article 132 : « il n’est dérogé à ce principe que lorsque la loi en dispose autrement ». Ce
principe ne signifie néanmoins que la responsabilité pénale ne puisse pas naître du fait d’un tiers.

Paragraphe 2 : Le complice


La complicité est une forme de participation criminelle par laquelle un individu, le complice, aide,
en toute connaissance de cause, une autre personne à accomplir un acte délictueux.
L'article 129 du Code Pénal dispose : “Sont considérés comme complices d'une infraction
qualifiée crime ou délit ceux qui, sans participation directe à cette infraction, ont:
1- Par dons, promesses, menaces, abus d'autorités ou de savoir, machination ou
artifices coupables, provoqués à cette action ou donné des instructions pour la commettre.
;
2- Procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l'action sachant qu'ils
devaient y servir ;
3- Avec connaissance, aidé ou assisté l'auteur ou les auteurs de l'action dans les faits qui l'ont
préparée ou facilitée ;
4- En connaissance de leur conduite criminelle, habituellement fourni logement, lieu de retraite
ou de réunion à un ou plusieurs malfaiteurs exerçant des brigandages ou des violences contre la
sûreté de l'Etat, la paix publique, les personnes ou les propriétés...”

A- Les conditions de la complicité :

- La nécessité d’un fait principal punissable : La nécessité d’un fait principal punissable est dictée
également par l’article 129 du code pénal ; Il faut que le fait principal (l'acte commis matériellement
par l'auteur de l'infraction) soit prévu et puni comme infraction qualifiée crime ou délit. Si le fait
commis par l'auteur principal n'est pas incriminé par la loi pénale, celui qui en est le complice n'est
pas punissable.
De même, si l'auteur matériel ne peut être puni en raison d'une cause objective de non-responsabilité
ou de suppression de l'infraction, le complice ne peut pas être, non plus, déclaré responsable et puni.
Pour que le complice soit puni, il n'est pas nécessaire que l'auteur principal soit effectivement poursuivi
et condamné. Il suffit que le fait commis soit punissable.

- L’élément matériel de la complicité :

 La complicité par aide ou assistance :

Cette complicité par aide ou assistance consiste à fournir une aide ou à assister l’auteur principal
d’un crime ou un délit dans la réalisation de son infraction. L’acte de complicité doit permettre de
faciliter la préparation ou la consommation de l’infraction.
 La complicité par provocation ou fourniture d’instructions :

La complicité en droit pénal par provocation peut résulter de l’existence de dons, promesses,
menaces, abus d’autorité ou de pouvoir de la part du complice à l’encontre de l’auteur principal
de l’infraction.

D’autre part, la complicité par fourniture d’instructions s’avère elle aussi entourée de conditions.
Les instructions doivent avoir été claires et précises, et données en connaissance de cause.

 La fourniture d’un logement :

C’est le fait de fournir un logement, lieu de retraite ou de réunion a un ou plusieurs


malfaiteurs exerçant des brigandages ou des violence contre la sureté de l’Etat , la paix
publique , les personnes ou les propriétés .

- L’élément moral de la complicité : D’une part, il faut donc tout d’abord que le complice ait
eu connaissance du caractère illicite des actes de l’auteur principal. Il est nécessaire que le
complice ait été au courant des intentions frauduleuses de l’auteur de l’infraction principale.
D’autre part, le complice doit avoir eu l’intention formelle de s’associer à l’entreprise
frauduleuse de l’auteur principal. Il est nécessaire que le complice ait eu conscience que son
action ait aidée ou poussé l’auteur principal à commettre l’infraction.

B- La répression de la complicité :

Lorsque toutes les conditions de cette complicité sont remplies, il est possible de poursuivre un
individu pour complicité. Il reste cependant à déterminer la peine applicable à cette infraction.

L’article 130 du code pénal dispose que : « le complice d’un crime ou d’un délit est punissable de la
peine réprimant ce crime ou ce délit ».

Cette règle est assortie de deux précisions :

 D'une part, “ les circonstances personnelles d'où résulte aggravation, atténuation, ou


exemption de peine, n'ont d'effet qu'à l'égard du seul participant auquel elles se rapportent ”.
Ainsi, en cas de viol d'une parente par l'auteur principal, le complice qui a prêté en
connaissance de cause l'appartement où s'est produit le crime, ne verra pas sa peine
aggravée comme ce sera le cas pour l'auteur principal.
 D'autre part, “ les circonstances objectives inhérentes à l'infraction qui aggravent ou
diminuent la peine, même si elles ne sont pas connues de tous ceux qui ont participé à cette
infraction, ont effet à leur charge ou en faveur ”. Ainsi, en cas de vol commis de nuit, le
complice, tout comme l'auteur principal, verra sa peine aggravée.
Reste à préciser que la règle selon laquelle le complice d'un crime ou d'un délit encourt la peine
prévue pour ce crime ou ce délit (Article 130) ne signifie pas que le complice se voit appliquer
strictement et systématiquement la même peine prononcée, mais compte tenu de la marge de
manœuvre du minimum et du maximum de la peine prévue par la loi, les tribunaux condamnent
souvent l'auteur principal et le complice à des peines de gravites différentes dans un souci
d'individualisation.

Section 2 : la responsabilité pénale des personnes morales :

Le législateur marocain a consacré la responsabilité des personnes morales dans le code pénal,
notamment l’article 125 qui dispose que les personnes morales ne peuvent être condamnées qu'à des
peines pécuniaires et aux peines accessoires prévues sous les numéros 5, 6 et 7 de l'article 36. Elles
peuvent également être soumises aux mesures de sûreté réelles de l'article 62. Cependant malgré cette
consécration, le droit pénal marocain reste très timide quant aux modalités d’application de ce
principe. Cet article ne traite que la répression en cas d’engagement de la responsabilité pénale des
personnes morales.
On peut déduire de l’article 127 du code pénal marocain que le législateur a limité les sanctions
encourues par les personnes morales.

Le régime actuel prévoit déjà, outre l’amende qui est la peine principale commune à toutes les
infractions commises par les personnes morales, d’autres peines appelées « peines accessoires ».

Ces peines sont prévues par les alinéas 5, 6 et 7 de l’article 36 du code pénal à savoir :

- La confiscation partielle des biens appartenant au condamné, indépendamment de la


confiscation prévue comme mesure de sûreté par l’article 89 ;
- La dissolution d’une personne juridique prévue aussi par l’article 47 du CP entraîne la
cessation de l’activité sociale et la liquidation des biens sociaux ;
- La publication de la décision de la condamnation : la publication intégrale ou par extraits
de la décision de condamnation dans un ou plusieurs journaux ou bien son affichage de sorte
qu’il arrive à la connaissance du public, constitue une véritable menace pour l’avenir
professionnelle de la personne morale ;
- La fermeture d’établissement : cette mesure peut être prononcée que l’établissement soit
commercial, industriel ou qu’il soit affecté à une autre activité professionnelle. Lorsque la
fermeture du local est prononcée à titre temporaire, elle ne peut, sauf disposition contraire, être
inférieure à dix jours, ni supérieure à six mois. La fermeture, définitive ou temporaire d’un
établissement commercial ou industriel est prévue dans l’article 90 du code pénal.
Chapitre 2 : Les causes d’irresponsabilité pénale
Le législateur exclut dans certaines hypothèses la mise en œuvre de la responsabilité
pénale. On est alors en présence de causes d'irresponsabilité pénale, il s’agit des faits
justificatifs, prévues aux articles 124 et 125 du CPM, qui sont des causes dites objectives
d’irresponsabilité pénale (section 1), et les causes de non imputabilité, prévues aux articles
134 à 140 du CPM, qui sont des causes subjectives d'irresponsabilité pénale (section 2).
Section 1 : les faits justificatifs :
Ces faits neutralisent l’élément légal de l’infraction ce qui a pour conséquence directe de
retirer le caractère infractionnel à un acte normalement répréhensible
L’article 124 du CP dispose qu’il n'y a ni crime, ni délit, ni contravention :
 Lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par l'autorité légitime ;
 Lorsque l'auteur a été matériellement forcé d'accomplir ou a été matériellement
placé dans l'impossibilité d'éviter l'infraction, par un événement provenant d'une cause
étrangère auquel il n'a pu résister ;
 Lorsque l'infraction était commandée par la nécessité actuelle de la légitime
défense de soi- même ou d'autrui ou d'un bien appartenant à soi-même ou à autrui,
pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de l'agression.
Selon cet article ces causes sont au nombre de trois. Il s’agit de l’ordre de la loi et le
commandement de l’autorité légitime (1), de l’état de nécessité et la contrainte (2) et la
légitime défense (3).
1. L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime :
« N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé
par des dispositions législatives ou réglementaires.
N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par
l’autorité légitime, sauf si cet acte est manifestement illégal.»
La loi peut autoriser un individu à violer la norme pénale sans engager sa responsabilité
pénale, si certaines conditions sont remplies.
a. La signification de l’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime :
L'expression « ordonné par la loi » est entendu d'une manière large, Il peut s'agir de la disposition
qui oblige une personne d’accomplir une action ou procéder à une abstention qui, habituellement
entre dans le champ d'application d'une infraction.
Un commandement de l'autorité légitime peut obliger l’individu à respecter la loi, mais
transgresser parallèlement une autre disposition, CAD il peut ordonner la violation de la loi et
rendre en quelque sorte l'infraction « légitime »
C’est l’exemple de l'agent de l'autorité publique (policier ou magistrat) qui doit accomplir des
opérations particulières au cours des différentes phases du procès pénal (perquisitions,
saisies...etc.).
Il ne s’agit pas d’une quelconque autorité privée comme le père de famille ou l’employeur, mais
d’un fonctionnaire d’une autorité publique, militaire ou civile.
b. Les limites d'application de l'ordre de la loi et du commandement de l'autorité légitime :
Pour l'application de ce fait justificatif le législateur exige la réunion de deux éléments
notamment, l'ordre de la loi et le commandement de l'autorité légitime. C'est le cas par
exemple d’un OPJ qui accomplit des actes de perquisition, à la fois sous l’autorité d’un
magistrat de l’ordre judiciaire et en fonction de l’ordre de la loi. Cependant, il peut arriver que
le commandement de l'autorité légitime se détache de l'ordre de la loi. Dans ce cas, se pose le
problème de savoir si l’existence d’un seul élément, l'ordre de la loi ou le commandement de
l'autorité légitime, suffit pour que le fait soit justificatif ?
L'ordre de la loi peut suffire seul à justifier certains agissements lorsqu'il est entendu que
la loi s'adressait directement à la personne qui l'exerce.
Toutefois ils existent des cas dans lesquels la loi ne s'adresse pas directement à celui qui
doit exécuter son ordre (le subordonné), mais s'adresse plutôt aux supérieurs
hiérarchiques. Dans ce cas, l'ordre de la loi ne peut suffire pour justifier l'acte du
subordonné, celui-ci doit recevoir aussi un commandement de l'autorité légitime
C'est l'exemple de l'article 80 qui stipule que le procureur du Roi doit donner l'autorisation à
l'officier de police judiciaire pour mettre une personne en garde a vue pour les nécessités de
l'enquête préliminaire lorsqu'il s'agit de crime ou délit puni d'une peine d'emprisonnement. Et
l'officier de police qui ne respecte pas cette formalité, notamment l'autorisation de son
supérieur hiérarchique, sera condamné pour les infractions prévues à l'article 225 du code
pénal et son acte ne bénéficiera pas du fait justificatif prévu à l'article 124 du code pénal.
Ainsi pour que la justification existe, il faut que l'ordre donné soit légal. Si un agent de police
judiciaire exerce des violences sur une personne arrêtée en vertu d'un ordre même exprès et
prouvé de ses supérieurs, il n'est pas justifié de son délit de coups et blessures volontaires.
C'est ce qui ressort des dispositions de l'article 225 du code pénal qui dispose que :
«  Lorsque le magistrat ou le fonctionnaire public justifie avoir agi par ordre de ses
supérieurs hiérarchiques dans un domaine de leur compétence, pour lequel il leur devait
obéissance, il bénéficie d'une excuse absolutoire. En ce cas, la peine est appliquée seulement
aux supérieurs qui ont donné l'ordre... ».
2. L’état de nécessité :
Il y a état de nécessité lorsqu’une personne commet une infraction qui peut être préjudiciable pour
autrui, mais pour échapper à un danger qui la menace elle-même, autrui ou un bien. C’est le cas par
exemple du capitaine de pompiers qui fait enfoncer la porte d’une maison pour lutter contre un feu
voisin (violation du domicile). Dans ce cas il n’y a pas d’infraction parce que celle-ci est justifiée par
la nécessité.
1. Les conditions de l’état de nécessité :
Les conditions tenant au danger :
Le danger peut menacer un bien, la personne elle-même ou autrui. Il peut être aussi un danger
physique, moral ou matériel. Or, l’appréciation de la gravité du danger est une question de fait qui
appartient aux pouvoirs souverains des juges de fond. Ce danger doit être également actuel, réel et
certain.
Cependant, la situation de danger dans laquelle se trouve l’agent ne doit pas provenir d’une faute
antérieure de sa part. autrement dit, il ne faut pas qu’il ait lui-même crée le danger face auquel il doit
répondre.
Les conditions tenant à l’acte justifié :
Pour être légitime, l’acte justifié doit être proportionné à la gravité du danger encouru. Ainsi, l‘état de
nécessité est retenu lorsque l’intérêt sauvegardé est supérieur à celui sacrifié. Toutefois, lorsque
l’intérêt à protéger est moindre, il n’y a pas état de nécessité et l’agent est pénalement responsable.
En plus, l’acte justifié doit être nécessaire, càd il doit correspondre avec la nature du danger encouru,
dans la mesure où la réaction de l’agent est le seul et unique moyen d’échapper au danger.
2. Les effets de l’état de nécessité :
L’état de nécessité empêche la mise en œuvre de la responsabilité pénale de celui qui a commis
l’infraction en réponse au danger. En revanche, le problème se pose pour savoir si l’état de nécessité
fait disparaitre aussi la responsabilité civile de l’agent. La majorité de la doctrine marocaine répond
par l’affirmative dans la mesure où l’article 77 du DOC qui organise la responsabilité du fait
personnel ne contient aucune indication expresse concernant l’obligation de réparer le dommage
causé par un acte justifié par l’état de nécessité. Or, d’autres considèrent que l’état de nécessité ne
supprime pas la responsabilité civile. A cet effet, même si l’agent bénéficie de l’état de nécessité sur
le terrain pénal, la personne lésée mérite une réparation civile pour le dommage causé.
3. La contrainte :
Selon l’article 124 du code pénal, la contrainte est définie comme un événement étranger qui
détruit la volonté de l’auteur en le poussant irrésistiblement à commettre un acte incriminé par
la loi.
Afin de mieux expliquer cette notion, il est nécessaire d’analyser la nature de la contrainte,
ensuite les conditions de celle-ci.
a. La nature de la contrainte :
La contrainte peut être soit physique ou bien morale.
 Contrainte physique :
Pour s’exonérer de sa responsabilité pénale, la contrainte invoquée par l’auteur doit être une
contrainte physique externe, ce qui signifie en vertu du code pénal marocain, qu’il a subi une
force extérieure, exercée directement sur son corps par un évènement naturel, un animal ou une
autre personne.
Par conséquent, la contrainte physique interne ne peut être invoquée comme fait justificatif sur
le fondement de la cause étrangère imposée par le code pénal. Cependant, en cas de crise
cardiaque provocant un accident de circulation par exemple, la doctrine marocaine considère
dans ce cas que l’auteur peut invoquer la contrainte physique interne comme cause de non
imputabilité de la responsabilité.

 Contrainte morale :
Elle peut avoir une origine externe, il s’agit généralement des menaces et provocations. Elle est
considérée par la doctrine et la jurisprudence marocaine comme cause de non imputabilité de
l’infraction, nonobstant l’absence d’une disposition pénale expresse.
Comme elle peut être interne, ce type de contrainte n’est jamais admis. Cette contrainte est
animé par les convictions, les passions, les croyances religieuses et philosophiques, qui ne
peuvent en aucune sorte être considérée comme faits justificatifs et par conséquent, faire
disparaître la responsabilité pénale.
b. Les conditions de la contrainte :
Il faut que la contrainte soit à la fois irrésistible et imprévisible pour qu’elle soit établie.

 Le critère d’irrésistibilité :
C’est l’impossibilité absolue de respecter la règle de droit : l’agent en ayant pleinement
conscience de l’infraction commise mais, il ne peut faire autrement en raison du caractère
irrésistible de évènement auquel il est confronté.

 Le critère d’imprévisibilité :
L’auteur ne peut bénéficier de la contrainte pour échapper de sa responsabilité, lorsqu’il avait
pu ou dû prévoir une infraction. Ce critère n’est pas prévu par la loi ou le code pénal.
Exemple : un automobiliste qui perd conscience au volant et cause un accident mortel.
4. La légitime défense :
La légitime défense peut être définie comme la commission d’une infraction en riposte à une
attaque injuste. Le principe de la légitime défense est prévu par l’article 124 al. 3 selon lequel
« il n’y a ni crime, ni délit, ni contravention : lorsque l’infraction était commandée par la
nécessité actuelle de la légitime défense de soi -même ou d’autrui ou d’un bien appartenant à
soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de l’agression ».
Or, pour que la victime bénéficie de la légitime défense, l’acte d’agression et l’acte de
défense doivent satisfaire à certaines conditions.
A. Les conditions tenant à l’acte d’agression :
a) Les caractéristiques de l’acte d’agression :
Pour être légitime, l’acte d’agression doit être actuel. Ce qui suppose aussi qu’un certain temps
ne doit pas s’écouler entre l’agression et la défense afin d’exclure la vengeance. De plus,
l’agression doit être réelle, en exclusion de l’attaque imaginaire, pour laquelle la légitime
défense ne peut être admise.
Ainsi, la menace doit non seulement être actuelle mais également illégale. Elle doit émaner
d’un délinquant qui transgresse les règles sociales. Autrement dit, l’agression doit en outre
porter atteinte à l’une des valeurs protégées par le droit : l’intégrité physique, l’honneur, la
morale, la liberté et les biens.

b) Le domaine de l’acte d’agression :


L’article 124 du code pénal prévoit d’abord, le cas d’une agression commise contre une
personne physique. Sont visé tant la défense de sa propre intégrité physique que celle d’un
tiers. Il envisage aussi une agression commise contre un bien appartenant à soi –même ou
à l’autrui.
B. Les conditions tenant à l’acte de défense :
L’acte de défense doit être un acte nécessaire et proportionné.

a) Un acte de défense nécessaire :


La nécessité consiste en ce que la réaction de la victime doit être le seul et unique moyen
d’éviter l’infraction. Elle doit être nécessaire et cela signifie l’inexistence d’autres solutions ou
possibilités pour éviter les conséquences de la défense.

b) Un acte de défense proportionné :


La légitime défense trouve sa limite dans le caractère proportionné de l’acte de défense, ce
critère suppose que l’acte de défense soit mesuré au regard de la gravité à laquelle la victime
est exposée. Les moyens employés pour riposter doivent être mesurés aux moyens employés
pour l’agression.
C. La preuve de la légitime défense :
La preuve de l’état de la légitime défense pèse sur l’auteur de la riposte .Celui –ci doit
démontrer que les caractéristiques relatives à l’acte d’agression et à l’acte de défense sont
réunies.
C’est aux juges de fond qu’il appartient « d’apprécier si la défense est, ou non, en
disproportion avec l’attaque et se trouve justifiée par un péril actuel commandant la nécessité
des coups portés ou des blessures faites ».
Cependant, l’article 125 regroupe deux hypothèses dans lesquelles l’auteur de la riposte est
présumé avoir agi en état de légitime défense. Ces cas se justifient par le droit de défendre le
droit de propriété, mais également l’inviolabilité du domicile. La victime qui invoque l’une de
ces situations n’a donc rien à prouver.
Ainsi sont présumés agir en état de légitime aux termes de l’article 125 du code pénal :

1- L’homicide commis, les blessures faites ou les coups portés, en repoussant ,


pendant la nuit, l’escalade ou l’ effraction des clôtures , murs ou entrée d’ une
maison ou d’ un appartement habité ou de leurs dépendances ;
2- L’infraction commise en défendant soi – même ou autrui contre l’auteur de vols ou de
pillages exécutés avec violence.

Section 2 : les causes de non imputabilité

Section 2 : les causes de non imputabilité :

Les causes de non-imputabilité suppriment l'élément moral de l'infraction. Pour être pleinement
responsable pénalement, il faut être imputable, c'est-à-dire que l'acte accompli doit pouvoir être
reproché à son auteur. Le code pénal vise deux causes d’irresponsabilité liées à la disparition ou le
discernement à travers l’aliénation mentale (1) et la minorité (2).

1. L’aliénation mentale :

L’aliénation mentale interdit de réprimer les infractions mais ne supprime pas leur existence. Deux
hypothèses d’aliénation mentale sont envisagées différemment par le code pénal et produisent des
effets distincts à savoir « l’impossibilité de comprendre ou de vouloir » (1) ainsi que celle «
d’affaiblissement des facultés mentales » (2).

1.1. L’impossibilité de comprendre ou de vouloir :


Il découle de l’article 134 du CPM que « n’est pas responsable et doit être absous celui qui,
au moment des faits qui lui sont imputés, se trouvait par suite de troubles de ses facultés
mentales dans l’impossibilité de comprendre ou de vouloir… ».

1.1. 1. Les conditions :

Pour qu’elle soit cause d’irresponsabilité pénale, l’aliénation mentale doit être assortie de
deux conditions.
L’auteur de l’infraction doit avoir perdu sa compréhension ou sa volonté suite au trouble
de ses facultés mentales simultanément avec la commission de l’acte criminel.

La lecture attentive de l’article 134 du CPM montre qu’il faudra, en premier lieu, apprécier
l’état mental de l’auteur au moment de la commission de l’infraction pour savoir s’il était
dans la possibilité de « comprendre ou de vouloir ».

La volonté désigne la faculté d’exercer un libre choix gouverné par la raison, autrement dit
la faculté de déterminer une action d’après des normes ou des principes.

La compréhension signifie une relation entre le connaisseur et un objet de connaissance :


comprendre implique des capacités et dispositions respectables envers un objet de
connaissance suffisant pour adopter un comportement intelligent.

Il faut noter qu’il n’est pas nécessaire que ces deux situations seront réunies. Puisque la
personne peut avoir la volonté de commettre l’acte criminel sans avoir le discernement
d’apprécier sa dangerosité.

L’aliénation mentale doit accompagner la commission de l’infraction. Cependant, si


l’infraction a été commise antérieurement ou postérieurement à l’avènement de troubles
mentaux, dans ce cas il faut faire une distinction :

Si les troubles mentaux ont précédé la commission de l’acte criminel, le sujet ne pourra
pas être considéré comme irresponsable de ses actes. Même si on admet parfois qu’il peut
bénéficier de circonstances atténuantes, sur le fondement que le sujet demeurera sous l’effet
des troubles préalables.

Si les troubles apparaissent postérieurement à la commission de l’acte criminel, ils


n’auront par conséquent aucun effet sur la responsabilité pénale du délinquant, qui sera
considéré comme totalement responsable de la part du tribunal.
Cependant, l’inculpé pourra faire objet d’un placement provisoire dans un établissement
psychiatrique.

Si l’existence du trouble dans les conditions de l’art 134 est établie, il va engendrer
d’importants effets.

1.1.2. Les effets :

Le tribunal constate l’existence de troubles mentaux ayant causé la perte de volonté ou de


compréhension de l’aliéné au moment de la commission de l’acte criminel, et considère le
sujet irresponsable et prononce son absolution de toute sanction pénale par décision motivée.
Si les troubles subsistent, une mesure d’internement dans un établissement psychiatrique
sera prise en cas d’un crime ou d’un délit. Le tribunal ne pourra pas déclarer l’innocence de
l’aliéné, ce qui équivaut à la non-commission de l’acte.

Reste à préciser que la décision de l’irresponsabilité et de l’absolution ne concerne que


l’aliéné. De ce fait, les co-auteurs et les complices ne peuvent en bénéficier. Étant
irresponsable pénalement, l’aliéné ne pourra pas faire l’objet d’une action de réparation en
matière civile vu qu’on ne peut lui reprocher ses actes.

1.2. L’affaiblissement des facultés mentales de l’aliéné :

Au Maroc, le Code pénal reconnaît cette atténuation de responsabilité en précisant dans


son article 135 qu’« est partiellement irresponsable celui qui, au moment où il a commis
l’infraction, se trouvait atteint d’un affaiblissement de ses facultés mentales de nature à
réduire sa compréhension ou sa volonté et entraînant une diminution partielle de sa
responsabilité… ».

1.2.1. Les conditions :

La juridiction statue conformément à l’article 78 du CPM

De là, on peut constater qu’il faut réunir deux conditions majeures à fin de pouvoir déclarer
l’irresponsabilité partielle de l’inculpé, il s’agit notamment de prouver que les faits poursuivis
sont imputables à l’accusé ou prévenu, et que ce dernier était atteint lors des faits d’un
affaiblissement de ses facultés mentales.

La preuve de l’imputabilité de l’acte criminel à l’individu :

C’est le fait d’établir un lien de causalité entre l’infraction et ses conséquences d’une part et
entre son auteur de l’autre part. Cependant, l’auteur d’une infraction qui souffre d’un
affaiblissement de ses facultés mentales ayant réduit sa compréhension ou sa volonté ne peut
répondre de ses actes que partiellement.

Dans ce cadre, il ne faut pas confondre l’état d’affaiblissement des facultés mentales
du malade mental, avec celle d’un délinquant qui a commis son acte criminel sous
l’impulsion de substances stupéfiantes administrée librement et volontairement.

Le sujet était atteint lors des faits d’un affaiblissement de ses facultés mentales :

la personne souffrant d’un affaiblissement de ses facultés mentales n’est ni une personne
saine qui a une conscience intégrale, ni un aliéné mental total.

C’est pour cette raison que le législateur marocain un prévu des dispositions propres à cette
situation, (l’article 135 du Code pénal marocain ).

1.2.2. Les effets :

Si l’auteur était atteint lors des faits qui lui sont imputés d’un affaiblissement de ses
facultés mentales entraînant une diminution partielle de sa responsabilisé pénale, et après
avoir constaté que ces faits sont imputables à l’accusé ou prévenu. La juridiction statuant doit
déclarer le sujet partiellement irresponsable et prononcer la peine.

L’article 78 du CPM ajoute qu’il faut ordonner, s’il y’a lieu que le condamné sera
hospitalisé dans un établissement psychiatrique, préalablement à l’exécution de toute
peine privative de liberté.

La déclaration de l’irresponsabilité partielle et au prononcé de la peine :

la déclaration de l’irresponsabilité partielle de l’auteur de l’infraction n’entraînera pas son


absolution, puisqu’il fera objet d’une peine

Section 2 : les causes de non imputabilité :

Les causes de non-imputabilité suppriment l'élément moral de l'infraction. Pour être pleinement
responsable pénalement, il faut être imputable, c'est-à-dire que l'acte accompli doit pouvoir être
reproché à son auteur. Le code pénal vise deux causes d’irresponsabilité liées à la disparition ou le
discernement à travers l’aliénation mentale (1) et la minorité (2).

2. L’aliénation mentale :
L’aliénation mentale interdit de réprimer les infractions mais ne supprime pas leur existence. Deux
hypothèses d’aliénation mentale sont envisagées différemment par le code pénal et produisent des
effets distincts à savoir « l’impossibilité de comprendre ou de vouloir » (1) ainsi que celle «
d’affaiblissement des facultés mentales » (2).

2.1. L’impossibilité de comprendre ou de vouloir :

Il découle de l’article 134 du CPM que « n’est pas responsable et doit être absous celui qui,
au moment des faits qui lui sont imputés, se trouvait par suite de troubles de ses facultés
mentales dans l’impossibilité de comprendre ou de vouloir… ».

1.3. 1. Les conditions :

Pour qu’elle soit cause d’irresponsabilité pénale, l’aliénation mentale doit être assortie de
deux conditions.
L’auteur de l’infraction doit avoir perdu sa compréhension ou sa volonté suite au trouble
de ses facultés mentales simultanément avec la commission de l’acte criminel.

La lecture attentive de l’article 134 du CPM montre qu’il faudra, en premier lieu, apprécier
l’état mental de l’auteur au moment de la commission de l’infraction pour savoir s’il était
dans la possibilité de « comprendre ou de vouloir ».

La volonté désigne la faculté d’exercer un libre choix gouverné par la raison, autrement dit
la faculté de déterminer une action d’après des normes ou des principes.

La compréhension signifie une relation entre le connaisseur et un objet de connaissance :


comprendre implique des capacités et dispositions respectables envers un objet de
connaissance suffisant pour adopter un comportement intelligent.

Il faut noter qu’il n’est pas nécessaire que ces deux situations seront réunies. Puisque la
personne peut avoir la volonté de commettre l’acte criminel sans avoir le discernement
d’apprécier sa dangerosité.

L’aliénation mentale doit accompagner la commission de l’infraction. Cependant, si


l’infraction a été commise antérieurement ou postérieurement à l’avènement de troubles
mentaux, dans ce cas il faut faire une distinction :

Si les troubles mentaux ont précédé la commission de l’acte criminel, le sujet ne pourra
pas être considéré comme irresponsable de ses actes. Même si on admet parfois qu’il peut
bénéficier de circonstances atténuantes, sur le fondement que le sujet demeurera sous l’effet
des troubles préalables.

Si les troubles apparaissent postérieurement à la commission de l’acte criminel, ils


n’auront par conséquent aucun effet sur la responsabilité pénale du délinquant, qui sera
considéré comme totalement responsable de la part du tribunal.

Cependant, l’inculpé pourra faire objet d’un placement provisoire dans un établissement
psychiatrique.

Si l’existence du trouble dans les conditions de l’art 134 est établie, il va engendrer
d’importants effets.

1.1.2. Les effets :

Le tribunal constate l’existence de troubles mentaux ayant causé la perte de volonté ou de


compréhension de l’aliéné au moment de la commission de l’acte criminel, et considère le
sujet irresponsable et prononce son absolution de toute sanction pénale par décision motivée.
Si les troubles subsistent, une mesure d’internement dans un établissement psychiatrique
sera prise en cas d’un crime ou d’un délit. Le tribunal ne pourra pas déclarer l’innocence de
l’aliéné, ce qui équivaut à la non-commission de l’acte.

Reste à préciser que la décision de l’irresponsabilité et de l’absolution ne concerne que


l’aliéné. De ce fait, les co-auteurs et les complices ne peuvent en bénéficier. Étant
irresponsable pénalement, l’aliéné ne pourra pas faire l’objet d’une action de réparation en
matière civile vu qu’on ne peut lui reprocher ses actes.

1.4. L’affaiblissement des facultés mentales de l’aliéné :

Au Maroc, le Code pénal reconnaît cette atténuation de responsabilité en précisant dans


son article 135 qu’« est partiellement irresponsable celui qui, au moment où il a commis
l’infraction, se trouvait atteint d’un affaiblissement de ses facultés mentales de nature à
réduire sa compréhension ou sa volonté et entraînant une diminution partielle de sa
responsabilité… ».

1.4.1. Les conditions :

La juridiction statue conformément à l’article 78 du CPM


De là, on peut constater qu’il faut réunir deux conditions majeures à fin de pouvoir déclarer
l’irresponsabilité partielle de l’inculpé, il s’agit notamment de prouver que les faits poursuivis
sont imputables à l’accusé ou prévenu, et que ce dernier était atteint lors des faits d’un
affaiblissement de ses facultés mentales.

La preuve de l’imputabilité de l’acte criminel à l’individu :

C’est le fait d’établir un lien de causalité entre l’infraction et ses conséquences d’une part et
entre son auteur de l’autre part. Cependant, l’auteur d’une infraction qui souffre d’un
affaiblissement de ses facultés mentales ayant réduit sa compréhension ou sa volonté ne peut
répondre de ses actes que partiellement.

Dans ce cadre, il ne faut pas confondre l’état d’affaiblissement des facultés mentales
du malade mental, avec celle d’un délinquant qui a commis son acte criminel sous
l’impulsion de substances stupéfiantes administrée librement et volontairement.

Le sujet était atteint lors des faits d’un affaiblissement de ses facultés mentales :

la personne souffrant d’un affaiblissement de ses facultés mentales n’est ni une personne
saine qui a une conscience intégrale, ni un aliéné mental total.

C’est pour cette raison que le législateur marocain un prévu des dispositions propres à cette
situation, (l’article 135 du Code pénal marocain ).

1.4.2. Les effets :

Si l’auteur était atteint lors des faits qui lui sont imputés d’un affaiblissement de ses
facultés mentales entraînant une diminution partielle de sa responsabilisé pénale, et après
avoir constaté que ces faits sont imputables à l’accusé ou prévenu. La juridiction statuant doit
déclarer le sujet partiellement irresponsable et prononcer la peine.

L’article 78 du CPM ajoute qu’il faut ordonner, s’il y’a lieu que le condamné sera
hospitalisé dans un établissement psychiatrique, préalablement à l’exécution de toute
peine privative de liberté.

La déclaration de l’irresponsabilité partielle et au prononcé de la peine :

la déclaration de l’irresponsabilité partielle de l’auteur de l’infraction n’entraînera pas son


absolution, puisqu’il fera objet d’une peine.
Paragraphe 2 : La minorité :
La minorité est une cause subjective d’irresponsabilité pénale ou atténuation de celle- ci.
L’application du système dépend de l’âge du mineur, qui s’apprécie au moment de la commission de
l’acte incriminé.
Le " jeune délinquant " ou "mineur délinquant " est celui qui, au jour de la commission de l'infraction, n'a pas
encore atteint l'âge de la majorité pénale; fixé à 18 ans révolus. Le code pénal marocain distingue entre deux
catégories des mineurs ; la première catégorie est celle du mineur de moins de 12ans non capable de
discernement, la deuxième catégorie relative au mineur de 12ans qui n’a pas atteint 18ans, capable de
discernement.

A- L’irresponsabilité pénale du mineur de moins de 12 ans :

Le code pénal marocain pose comme condition à la responsabilité pénale la notion de discernement,
et en raison de la relation qui existe entre l’âge et le discernement, le législateur a fixé l’âge
d’engagement de la responsabilité pénale des mineurs (l’âge où le mineur peut être capable de
distinguer entre le bien et le mal), c’est-dire, la responsabilité pénale est appréciée selon que la personne
est pourvue de discernement ou pas.
Pour bien comprendre la notion d'irresponsabilité pénale du mineur de moins de 12 ans révolus, on
doit étudier successivement :

1- L’âge de minorité pénale :

Le législateur marocain a distingué entre 3 catégories de mineurs dans la troisième section du


chapitre 2 du (C.P.M), et notamment dans les articles 138 à 140 :

1. Le mineur de 12 ans (Art 138 al 1) ; est considéré comme irresponsable totalement par défaut de
discernement, c’est-à-dire, en raison de l’absence de capacité de discernement qui lui permettre de
distinguer entre le bien et le mal, sa responsabilité pénale ne peut pas être engagée. Ainsi que l’article
458 du (C.P.P) stipule que « Est considéré irresponsable pénalement le mineur de 12 ans ou moins en
raison de l’absence de son discernement ».

2. Le mineur de 12 ans qui n’a pas atteint 18 ans (Article 139) ; est pénalement considéré comme
irresponsable partiellement en raison d’une insuffisance de discernement, c’est-à-dire, il a un
discernement non complet.

3. Le délinquant atteint la majorité pénale de 18 ans ; est réputés pleinement responsable, c’est-à-
dire, sa responsabilité pénale est engagée conformément aux dispositions de l’article 132 du (C.P.M),
parce qu’il est considéré comme capable de discernement.

1.1- Le jour de l’évaluation du discernement chez le mineur :


Selon les dispositions du livre 3 du (C.P.P) relatif aux règles spéciales aux mineurs, et notamment
l’article 459 alinéa 1, le jour où l’âge est pris en compte est le jour de la commission de l’infraction,
C’est-à-dire, c’est le discernement de l’auteur au moment des faits, et non au moment du jugement, qui
est étudié.

1.1.1. La preuve de l’âge :

D’après l’article 459 alinéa 2 du CPP, la preuve de l’âge faite par le livre d’état civil, Et en l'absence
d'un document prouvant l'âge ou en cas de l’existence d’un différend survenu à la date de naissance, le
tribunal compétent doit :

- Demander une expertise médicale ;


- Autoriser les enquêtes nécessaires ;

B .La responsabilité partielle du mineur de 12 ans qui n’a pas atteint 18 ans :

Selon les dispositions de l4article 139 du code pénal le mineur de cette catégorie d’âge est partiellement est
partiellement irresponsable, en raison d’une insuffisance de discernement. Par conséquent, la spécificité du
droit pénal des mineurs exige que la peine prononcée tienne compte de l’état de minorité. Le mineur
bénéficiera d’une excuse atténuante de minorité et ne peut faire l’objet que des dispositions spéciales prévues
pour les mineurs dans le code de la procédure pénale. Ces dispositions se caractérisent par la primauté des
mesures éducatives sur les sanctions répressives qui ne doivent constituer qu’une exception.

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