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CHAPITRE 2

BÉTON ARMÉ : GÉNÉRALITÉS

I. RAPPELS DE COURS
1. UNITÉS
Longueurs en mètres (m).
Sous-multiple : 1 cm = 10-2m.
Forces en newtons (N).
Multiples : 1 kN = 103 N (kilonewton),
1 MN = 106N (méganewton).
Remarque : 1 MN = 105 daN (décanewton) ~ 105 kg (kilogramme) = 1001 (tonne).

Pressions, contraintes en pascals (Pa) : 1 Pa = 1 N/m2.


Multiple : 1 MPa = KPPa (mégapascal) = 1 N/mm2.
Remarque : 1 MPa = 10 daN/cm2 = 10 bars = 10 kg/cm2 = 100 t/m2.

• ACTIONS ET SOLLICITATIONS
2-1. TERMINOLOGIE
ACTION = toute cause produisant un état de contrainte dans la construction.
- Actions permanentes :
• poids propre,
• poids des superstructures,
• poussées des remblais,
•etc.
- Actions variables :
• charges d'exploitation, _ perte d'équilibre statique,
• charges appliquées en cours d'exécution, _ rupture de sections par déformation excessive,
• action de la température, _ instabilité de forme (flambement),
• vent, neige, _ transformation de la structure en un mécanisme. •'' ^ ' '
• etc. Critères de calcul : / \ ( , ,,, ;
- Actions accidentelles : _ déformations relatives (ou courbure) limites, ,.(<s
• chocs de véhicules routiers ou de bateaux sur appuis des ponts, _ calcul de type « rupture » avec lois contraintes-déformations des matériaux. feife,
• séismes,
• etc. •I i..
l États-limites de service (E.L.S.)
Ils sont liés aux conditions normales d'exploitation et de durabilité.
SOLLICITATIONS = forces et moments produits par les actions dans les éléments d'i
construction : Ils correspondent aux phénomènes suivants :
- effort normal : N, - ouvertures excessives des fissures,
- effort tranchant : V, - compression excessive du béton,
- moment fléchissant : M, - déformations excessives des éléments porteurs,
- couple de torsion : T.
- vibrations excessives et/ou inconfortables,
- perte d'étanchéité,
2.2. VALEURS DES ACTIONS -etc.
La variabilité des actions agissant sur une structure est prise en compte en définissant pour Critères de calcul :
chacune d'elles des VALEURS REPRÉSENTATIVES déterminées : - contraintes (ou déformations) limites,
- par exploitation statistique des données nécessaires existantes, - calculs de type élastique (loi de Hooke, coefficient d'équivalence,...)-
- par estimation fondée sur l'expérience.
2.3.3. Vérifications
La VALEUR DE CALCUL d'une action est obtenue par multiplication de sa valeur repré-
sentative à l'aide d'un COEFFICIENT DE PONDÉRATION y destiné à couvrir : a) États-limites ultimes (E.L.U.)
- les incertitudes résultant de la connaissance imparfaite des données de base, La SOLLICITATION AGISSANTE DE CALCUL est obtenue pour une combinaison
- l'imprécision des hypothèses de calcul,
d'actions F, :
- les imperfections de l'exécution.
J - coefficient de sécurité partiel
S [S y. • \j/. • Fjl avec pour l'action i : / \\i F{ - valeur représentative (cf. 2.2 et 2.4.1.)
2.3. ÉTATS-LIMITES
j = 1 s'il s'agit d'une action permanente
2.3.1. Définition

Un ÉTAT-LIMITE est un état particulier dans lequel une condition requise pour une La SOLLICITATION RÉSISTANTE est celle pour laquelle l'un des matériaux constitutifs
construction (ou l'un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l'être en cas de la structure atteint soit une déformation limite, soit une résistance limite :
de modification défavorable d'une action.
R
2.3.2. Différents états-limites ?">!
Ys Yb Yb
a) États-limites ultimes (E.L. U.) 'u.-.
ou :
f
Ils mettent en jeu la sécurité des biens et des personnes. e.fcjetf t j = résistances caractéristiques des matériaux acier et béton en compression et en
Ils correspondent à l'atteinte du maximum de la capacité portante de l'ouvrage ou de l'un traction,
de ses éléments avant dépassement par : Y s et Y b = coefficients de sécurité partiels au moins égaux à 1 pour l'acier et le béton.
On doit vérifier : = charges routières de caractère particulier (convois militaires et exceptionnels)
On» définies au Fascicule 61-titre II,
= charges d'exploitation des bâtiments,
QB = charges d'exploitation ferroviaires définies par le livret 2.01 du CPC (1) de la
Qex
b) États-limites de service (E.L.S.) SNCF,
= action du vent définie :
On doit montrer que la sollicitation de calcul agissante ne provoque pas le dépassement des W
- par le Fascicule 61 - titre II pour les ponts-routes,
limites de l'E.L.S. considéré : - par les Règles NV 65 pour les autres constructions, les valeurs du vent normal
- pour les contraintes : étant multipliées par :
. 1,20 aux E.L.U.,
^CJHn S = M et/ou N - 1,00 aux E.L.S.,
Qiv = action du vent sur les ponts-rails à vide,
= action du vent sur les ponts-rails en cours d'exploitation,
Qiv
< T lim S = V et/ou T = action de la neige pour les bâtiments définie par le Fascicule 61 - titre IV, sec-
Sn
tion II (Règles N 84),
- pour la flèche : T = variations uniformes de la température,

S = M ou M + N A0 - = gradient thermique prescrit par le marché (rapport de la différence A0 de


h
température entre les deux faces d'un élément à l'épaisseur h de celui-ci),
Qe = effet des variations de température sur les ponts-rails :
2.4. COMBINAISONS D'ACTIONS - dilatation des longs rails soudés,
2.4.1. Notations - gradient de température,
- variation de température.
On désigne par :
= ensemble des actions permanentes défavorables, Dans ce qui suit, pour les COMBINAISONS D'ACTIONS, il faut :
'-•min = ensemble des actions permanentes favorables, - prendre la combinaison la plus défavorable pour l'effet recherché, une même action
Qi = action variable de base (valeur caractéristique, y = 1), n'intervenant au plus qu'une seule fois dans la combinaison,
Qi = action variable d'accompagnement (i>l) : - choisir une (ou aucune) action parmi celles se trouvant derrière une accolade ({),
Voi-Qi= valeur de combinaison, - les valeurs entre crochets ([...]) ne sont généralement pas à prendre en compte.
Vn-Qi - valeur fréquente,
\|/2i-Qi = valeur quasi permanente, 2.4.2. États-limites ultimes (E.L.U.)
FA = action accidentelle.
On note : a) Combinaison fondamentale
G = valeur probable d'une charge permanente, - Formulation symbolique :
Qprc = charges d'exécution connues (en grandeur et en position),
Qpra = charges d'exécution aléatoires,
Qr = charges routières sans caractère particulier (systèmes A, B et leurs effets
annexes, charges de trottoirs) obtenues par multiplication des charges figurant au
Fascicule 61-titre II par :
• 1,07 aux E.L.U., il • Cas des ponts-routes :
•1,20 aux E.L.S., - i] I situation d'exécution :
• 1,00 aux E.L.S. pour charges de trottoirs, il •amer des prescriptions communes applicables aux marchés de travaux d'ouvrages d'art.
_ situation d'exploitation :
w 1,OW
|w
l,OQpra +1,3{[0,615T+0,50A6] 1,35. Q e
J
1,35[T] I[0,615T+0,30A0] l,35Gmax + G 1,3 (Qiv + 1,3 (0,615 . Q e
1,5

- situation d'exploitation : > - ;••'»• J«


' • - ;.;.' I d -
Combinaisons accidentelles
1,5 • Formulation symbolique :
W
1,3 {[0,615 T +0,50 A0]
35
1U5
Qr in + F À + V i i . Q i + 2 V2i.

où :
I Cas des bâtiments : = valeur fréquente d'une action variable,
• situation d'exécution : combinaison identique à celle des ponts-routes. ^Qj = valeur quasi permanente d'une autre action variable.

situation d'exploitation : Cas des ponts-routes :


0,6 \ pont de 1re classe
/ /0.77.W
QB 0,4 \ Q r pour / pont de 2e classe
1,5 ( W 0,77. S n
- min "Lt " 1FA " lj." ' ' pont de 3e classe
sn / Vo-Qfi
max "•" Q7W
1
'35-G '1 0,5 T
\ 0,77.W + i|/ 0 .Q B
1,35[T] 0,5 A0
0,77.S n + x)/ 0 .Q B
0,77. W +0,77. S n
I Cas des bâtiments :
0,75 . Q B
V|/0 = coefficient défini dans l'annexe à la norme NFP 06-001. 0,20. W
+ (0,65 . Q B +1\|/2.. T si le C.P.S. 0> le prescrit.
0,15. S n
• Cas des ponts-rails : 0,50. T
- situation d'exécution :
I Cas des ponts-rails :

1,35. Q e x + 1 , 5 . Qpr;
pr;i 0,8 1 voie
+ 1,3 {W + 1,3 (0,615. Q, Gmax + G min + FA + { 0,6 Qex pour 2 voies + (0,6 Q 0
'w i °' 4
1 > 3 voies
1,5

(D CoM r des prescriptions spéciales au marché.


2.4.3. États-limites de service (E.L.S.)
.situation d'exploitation:
• Formulation symbolique :
( Qex

Gmax +G m i n + Qiv ),6 . Qe


Qe

• Cas des ponts-routes :


2 4.4. Équilibre statique
- situation d'exécution :
H s'agit de cas délicats pour lesquels une analyse particulière est à faire. Par exemple :
Qpra
0,6 T _ pour une poutre-console, il faut considérer :
W
(Gmax +Qprc) + (G^ + Qprc) + ,
0,5 . A9 G+1,5Q B 0,9G
T IW
0,6 . T + 0,5 . A0
Ae
- situation d'exploitation :
- pour les bâtiments, il faut faire un calcul avec le maximum de précision (densité moyen-
Qr ne des aciers, poids minimal des cloisons stabilisatrices...).
Qrp
Gmax +Gmin + / AO + ((0,6 . T + 0,5 . A0) 2.4.5. Stabilité de forme
T Voir chapitre 11 « FLAMBEMENT ».
(w
2.5. REMARQUES
Cas des bâtiments :
situation d'exécution : combinaison identique à celle des ponts-routes. 2.5.1. Combinaisons d'actions et cas de charge
situation d'exploitation :
Combinaisons d'actions et cas de charge constituent deux notions distinctes (le CAS DE
/QB CHARGE correspondant à la répartition des actions de la combinaison d'actions sur la
0,77 . W structure).
QB
0,77 . S n Par exemple, pour une poutre-console, la combinaison avec Gmax et QB conduit aux cas de
W
+ { 0,77 . W + 0,77 . Sn (0,6 T charge suivants pour la détermination des sollicitations extrêmes :
QB + 0,77 . W
;
max +1 - S Q B CÀSfï) donne^ Mmax À
QB + 0,77 . S n ^^
et M
\QB + 0,77 . W + 0,77 . Sn min
0 ( avec : G m i n +l, 5QB et G min )
Cas des ponts-rails : Qg l,35G max+ 1.5Q B
CAS0 donne M Aitiax
situation d'exécution : A
0
e
+Qprcj + (Gmin + Qprc) + /w 1.35G.
{0,6 . Q@ CAS0 donne M max

Qe
0
2.5.2. Origine et nature des actions
Fonction de
Gmax et Gmjn désignent des actions d'origine et de nature différentes. D'où : le poids propre répartition
d'une poutre continue, dans toutes les travées :
- a la même valeur : Gmax (ou G^,,),
- entre dans les combinaisons avec le même coefficient : 1,35 (ou 1).

2.5.3. Actions variables


Les actions variables sont à considérer les unes après les autres comme « action de base » et 0,5
doivent être introduites dans les combinaisons d'actions de la manière la plus défavorable.

2.5.4. Cas des bâtiments


x=valeur du
Planchers-terrasses des bâtiments : considérer les charges d'exploitation ou les charges cli- 'Fonction de
caractère
matiques, mais non les deux simultanément. distributi Dn

Pour les IGH (1\ la dégression des charges d'exploitation s'effectue avant la prise en comp- J
te des coefficients : \j/0i, i|/u et \|/2i.

3. CARACTÉRISTIQUES DES MATÉRIAUX


| moyenne x=valeur du
3.1. VALEURS DES RÉSISTANCES Valeur caractère
caractéristique
La variabilité de la résistance (et des autres propriétés) du béton et de l'acier est prise en! d'ordre p
compte en définissant sur une base statistique, à partir des mesures effectuées en laboratoi-
On procède à la régularisation des courbes de répartition normales (gaussiennes) afin d'évi-
re sur éprouvettes, des RÉSISTANCES CARACTÉRISTIQUES.
ter les trop fortes dispersions (surtout lorsque l'on dispose d'un petit nombre d'essais) :
La VALEUR CARACTÉRISTIQUE d'ordre p d'un caractère déduit d'un ensemble dej
valeurs est la valeur de ce caractère telle que la population des valeurs qui lui est inférieure i Fonction
de
est égale à p (0 < p < 1). distribution
On définit ainsi la valeur du caractère considéré qui a une probabilité p, acceptée a priori,
de ne pas être atteinte.

(1) Immeubles de grande hauteur.

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