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Chapitre 4 : Les capteurs de position et de déplacement

1. Notions générales
La position ou le déplacement d’un objet est une donnée souvent indispensable dans bon
nombre de situations industriels :
- robotique (automatisation de systèmes) - contrôle de dimensions
- machinerie-outils - mesures d’autres grandeurs physiques, ...
Ce type de capteurs se divise en 2 catégories :
- absolus (capteurs de position)
- relatifs (capteurs de déplacement)

2. Définitions
Un capteur de position est un élément de mesure ayant un contact avec l'objet dont on doit
vérifier s'il occupe une position donnée, par exemple les capteurs potentiométriques. Par-
contre un capteur de proximité est un élément de mesure détectant si un objet est présent à
proximité sans avoir de contact avec l'objet.
Il existe des capteurs de proximité inductif, capacitif, photoélectrique. Il y a deux méthodes
fondamentales utilisées pour le repérage des positions et la mesure des déplacements :
1- le signal fournit pour la détection (la position et le déplacement) est donné à partir d’une
impédance électrique. Cette méthode est la plus utilisée dans la conception des capteurs de
position et de proximité.
2- Dans la seconde méthode, d'emploi moins fréquent, le capteur délivre une impulsion à
chaque déplacement élémentaire.
3. Capteurs de position résistifs
Ce capteur est en fait un potentiomètre résistif. Il s'agit d'un capteur dont la simplicité du
principe conduit à des réalisations de coût modéré ; le signal de mesure qu'il fournit peut être
d'un niveau relativement important et il n'exige pas de circuit de traitement spécifique.
3.1 Réalisation du potentiomètre
Un potentiomètre est constitué d'une résistance fixe Rn sur laquelle peut se déplacer un contact
électrique appelé le curseur. Celui-ci est lié mécaniquement à la pièce dont on veut traduire le
déplacement ; ainsi il est isolé électriquement. La valeur de la résistance R entre le curseur et
l'une des extrémités fixes est en fonction,
- d'une part de la position du curseur, et donc de la pièce mobile dont on veut traduire
électriquement la position ;
- d'autre part de la réalisation de la résistance fixe. Lorsque celle-ci est constituée de façon
uniforme, le potentiomètre est linéaire car il établit une relation de proportionnalité entre R et
la position du curseur.
Selon la forme géométrique de la résistance fixe et donc du mouvement du curseur, on
distingue :
 le potentiomètre de déplacement rectiligne

𝑅𝑑
𝑉= 𝐸
𝑅𝐷−𝑑 + 𝑅𝑑
𝑑
𝑅𝑑 𝜌𝑆
𝑉= 𝐸= 𝐸
𝑅𝐷 𝐷
𝜌𝑆

𝑙
𝑅(𝑙) = 𝑅
𝐿 𝑛

 le potentiomètre de déplacement circulaire


𝛼 𝛼
𝑅(𝛼) = 𝛼 𝑅𝑛 𝑉=𝛼 𝐸
𝑀 𝑀

3.2 Montage de mesure


Le potentiomètre est alimenté par une source de f.é.m Es et de résistance interne Rs. La tension
Vm aux bornes de la résistance variable R(x) est mesurée par un appareil de résistance d'entrée
Ri.
On établit aisément :
𝑅(𝑥)//𝑅𝑖
𝑉𝑚 = 𝐸
𝑅(𝑥)//𝑅𝑖 + 𝑅𝑠 + (𝑅𝑛 − 𝑅(𝑥)) 𝑠
Qui peut être réécrite comme suit :
𝑅(𝑥) 1
𝑉𝑚 = 𝐸𝑠 .
𝑅𝑠 + 𝑅𝑛 𝑅(𝑥) 𝑅(𝑥)
1 + 𝑅 (1 − 𝑅 + 𝑅 )
𝑖 𝑠 𝑛

Dans le cas idéal, Rs = 0 et Ri → ∞, la tension de mesure devient :


𝑅(𝑥) 𝑥
𝑉𝑚 = 𝐸𝑠 = 𝐸𝑠
𝑅𝑛 𝑋
4. Capteurs de position capacitifs
4.1 Principe général
Il s'agit soit de condensateurs plans soit de condensateurs cylindriques dont l'une des armatures
subit le déplacement à traduire entraînant une variation de la capacité. Celle-ci a pour
expression:
- pour le condensateur plan :
𝐴
𝐶 = 𝜀0 𝜀𝑟
𝑒
Où ɛ0 = 8,85.10-12 la permittivité du vide et ɛr est la permittivité relative du milieu placé entre
les armatures, A et e étant respectivement leur surface en regard et leur distance ;

- pour le condensateur cylindrique :


2𝜋𝜀𝑟 . 𝜀0 . 𝑙
𝐶=
𝐷
𝑙𝑜𝑔
𝑑
Où l étant la longueur du cylindre intérieur de rayon d dans le cylindre creux de rayon D.

Le déplacement de l'armature peut s'effectuer :


- dans le cas d'un condensateur plan : soit dans son propre plan (A variable, e constant), soit
perpendiculairement à son plan (A constant, e variable) ;
- dans le cas d'un condensateur cylindrique : uniquement parallèlement à l'axe (l variable).
4.2 Condensateurs à surface variable
Il s'agit couramment soit d'un condensateur plan avec armature tournante soit d'un condensateur
cylindrique dont une armature est translatable le long de l'axe. Dans les deux cas, la capacité
varie linéairement en fonction du déplacement x : C(x) = k . x.
- pour le condensateur tournant :

𝜀0 . 𝜋. 𝑟 2
𝑘= 𝑥 = α en degrés
360. 𝐷

- pour le condensateur cylindrique :

2𝜋. 𝜀0
𝑘= 𝑥 = 𝑙 en m
log(𝑟2 ⁄𝑟1 )

4.3 Condensateurs à écartement variable


On peut également jouer sur la distance entre les 2 armatures d’un condensateur plan :

Soit d le déplacement par rapport à l'écartement origine D0, on a :


𝜀 .𝐴 −𝜀0 .𝐴 1 −1
𝐶(𝑑) = 𝐷 0+𝑑 d'où 𝑆𝑐 = (𝐷 ; 𝑆𝑍 = 𝜀 ; 𝑆𝑟 = 𝐷
0 0 +𝑑)2 0 .𝐴.𝜔 0 +𝑑

C'est la variation d'impédance qui, dans ce cas, est linéaire en fonction du déplacement d.

5. Capteurs de position inductifs


5.1 Définition
Les capteurs inductifs sont couramment utilisés pour effectuer des mesures de position ou de
vitesse, notamment dans les environnements difficiles .Les capteurs inductifs de position et de
vitesse existent en un large éventail de formes, tailles et principes de conception. On peut
toutefois considérer que tous les capteurs inductifs exploitent les principes du transformateur ;
et qu’ils utilisent tous un phénomène physique lié aux courants électriques alternatifs. Ce
phénomène a été observé pour la première fois durant les années 1830 par Michael Faraday,
qui a constaté qu’un premier conducteur porteur de courant pouvait «induire» un courant dans
un second conducteur. Les découvertes de Faraday ont abouti à diverses inventions, dont le
moteur électrique, la dynamo et, bien sûr, les capteurs inductifs de vitesse et position.
Ces capteurs incluent notamment : commutateurs de proximité, capteurs à inductance variable,
capteurs à réluctance variable, synchro-machines, résolveurs et capteurs de déplacement
linéaires/rotatif LVDT (Linear Variable Differentiel Transformer)/RVDT (Rotary Variable
Differentiel Transformer).
5.2 Différents types de capteurs inductifs
Dans un capteur de proximité simple (ou commutateur de proximité), l’appareil reçoit un
courant électrique, ce qui fait circuler un courant alternatif dans une bobine. Lorsqu’une cible
conductrice ou magnétiquement perméable (disque d’acier, par exemple) s’approche de la
bobine, cela change l’impédance de cette dernière. Lorsqu’un certain seuil est dépassé, cela
constitue un signal indiquant la présence de la cible.
Les capteurs de proximité sont généralement utilisés pour détecter la présence ou l’absence
d’une cible métallique (la sortie émulant en général un commutateur). Ces capteurs sont
couramment utilisés dans de nombreuses applications industrielles pour lesquelles les contacts
électriques produits au sein d’un commutateur traditionnel poseraient des problèmes (présence
abondante de saletés ou d’eau, par exemple). On trouve ainsi typiquement de nombreux
capteurs de proximité inductifs dans les stations de lavage automatique de voitures.
Les capteurs inductifs LVDT et RVDT et les résolveurs permettent de mesurer la variation de
couplage inductif entre des bobines, généralement appelées enroulements primaires et
secondaires. L’enroulement primaire transmet de l’énergie aux enroulements secondaires, mais
le rapport de l’énergie transmise à chacun des enroulements secondaires varie
proportionnellement au déplacement relatif d’une cible magnétiquement perméable. Dans un
capteur inductif LVDT, il s’agira généralement d’une tige métallique passant à travers l’alésage
des enroulements .Dans un capteur inductif RVDT ou un résolveur, il s’agit généralement d’un
rotor ou d’une pièce polaire tournant par rapport aux enroulements disposés autour de la
périphérie du rotor. Les applications typiques des capteurs inductifs LVDT et RVDT incluent
notamment les servos hydrauliques dans les systèmes de commande aérospatiaux (ailerons,
moteur et carburant).Les résolveurs sont typiquement utilisés pour les commutations de moteur
électrique sans balai. Un avantage significatif des capteurs inductifs tient au fait qu’il n’est pas
nécessaire que le circuit de traitement de signal associé soit situé à proximité des bobines de
détection. Cela permet d’installer les bobines de détection dans des environnements difficiles,
dans lesquelles d’autres techniques de détection ne seraient autrement pas envisageables
(techniques magnétiques ou optiques, notamment) car elles nécessitent d’installer des systèmes
électroniques à base de silicium, relativement délicats, à proximité du point de détection.
5.3 Applications
La fiabilité des capteurs inductifs dans les environnements difficiles est aujourd’hui largement
établie. C’est pourquoi ils constituent bien souvent un choix naturel pour les applications jouant
un rôle clé en matière de sécurité ou pour lesquelles la fiabilité est critique. Ils sont en particulier
couramment utilisés dans les domaines militaire, aérospatial, ferroviaire et de l’industrie lourde.
Cette réputation de grande fiabilité tient aux principes physiques et opérationnels de base de
ces dispositifs, qui sont généralement indépendants des facteurs suivants :
-contacts électriques mobiles-température
-humidité, eau et condensation
-corps étrangers (saleté, graisse, gravier, sable, etc.).
5.4 Capteurs inductifs de nouvelle génération
Une nouvelle génération de capteurs inductifs tels que la fabrication industrielle, l’équipement
médical, les services d’utilité publique, l’automobile, la recherche scientifique, et les
hydrocarbures.... utilisent le même physique de base que les dispositifs traditionnels, mais ils
utilisent des cartes de circuits imprimés et des composants électroniques numériques modernes,
au lieu de transformateurs et autres composants analogiques encombrants. Cette approche est
élégante et permet d’élargir l’éventail des applications des capteurs inductifs, pour inclure les
capteurs 2D et 3D, les capteurs linéaires à connexion courte (<1mm), les géométries curvilignes
et les capteurs de position angulaire de haute précision.
Elle présente en outre un certain nombre d’avantages significatifs :
-Réduction des coûts
-Précision accrue
-Poids réduit
-Conception mécanique simplifiée (absence de roulements, joints et des balais, notamment)
-Taille compacte (liée notamment à la longueur de course par rapport à celle des capteurs
inductifs LVDT traditionnels).
-Simplification de l’interface électrique (s’agissant généralement d’une alimentation courant
continue et d’un signal numérique absolu).

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