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LIBRAIRIE

PARIS
LANGUE ET CIVILISATION
FRAN<;AISES
COLLECTION PUBLIÉE SOL:S L8 PATROi\AGE OE L' ALLIANCE ~'RA~GAISE

G. MAUGER
Agrtg<: de l'Univcrsité
Ancien profcsseur a l'Écolc .Supéneure de Professorat a l'étranger
et a l'Institut Britannique de I'Univcrsité de Paris
Directeur honorairc de l'~cole Pratique de L'Alliance Fra~ise

COURS DE LANGUE
ET DE CIVILISATION
FRAN(_;AISES
Ouvrag{J couronné par l' Académie fran¡aise

111
(Cours supérieur : Paris et les Parisicns)

AVEC LA COLLABOHATl0::-.1 DE
M. BRU~ZIERE, R. GOUZE et J. LAMAISON

LIBRA IR lE HACHETTE
79, l3oulevard Saiu t-Gf'nllain, Paris-V I•
P R~:S F.NTA TIO~ rn::; COLLABOR AT I-:l:R5 :

M. Maurice Brué'ziére,
agr-ég6 úo I"Linn·un;Üe.
proleneu r a 1' f:~olc S upér.euro de l'rolouora t uo lu Sorbonne,
ost lo l>ir<!c teur <le l' f:cole Pratiquo de I'Ailia nOI' r'ran~.,¡g.,,

M. Ro~er Gou-ze,
ancinn l nspcclour gén~ral des Alliances Fran~aisr.s d ' Argcntine,
est lo Llú'ect cur de la Ma iwu de 1' Alüanco Frau~aiso a l'aris.

M. Jacqucs Lamaison,
agrégé .le r Univers•t~.
est ancien prol~ur a 1' Écolc Su~rieuro do Prolesaorat de la S orbonno.

O Llbrame H~~<:httti/J, 1959.


P.evrsed 1971 .
!<1 lrM ctu 11 M.!t15 1!157 r·,· au to rl$8"11. 9'..JX terme.s rte~.:thnéas 2
~~ 3 de I'Att•cle ~ 1. d'une pan. oue les " COD e~ Ou '9Ptodvc
uon~ 'tt•cteme"l réc;.ervA,.:-. i:\ rus.-agR I"Hi v é r111 r.opl<li iP. el nnn t::~~
lm~es -' une uld·~a t• O !) coJieoct•ve ~. t~t d·autrt- oart. OVt'l ltio .to.a
lyses N l~s counes c•tauons d M\S un bvl d·e~empt• el d tlvstra
lton. • tQvte repres•ntat•on <11 1 •e pr oJuttmn m téyrai-! ou pdrltellP
fa•te sans te c.onr,.e11ternent de l'~vte1J r ou d~ ~$ l'far¡ts·d•:)•: ou
•~ants·cause est ol:oco te • (a!m~~ 1., de I' Attocle 40)
Celta n~présentat•On ou fap.roc.J uc:1•on. p.:.r queluue oroc.éd~ que
ce so•t_ <.tj()Strtueran done une con tr cr3ton s~n:;t,o nt\ée- :.ar lflS
1\noclts 4 25 et suovants du Code Pénal
A VER TISSEMENT

LE
PRÉSENT TOME II I, destiné aux étu-
diants du Cours Supérieur, conclut notre étude méthodique de la langue et de la civili-
sation franfaises. Apres le lOme 1 (Premiers Pas en France, premieres NOTIONS
DE FRAN<;:AIS) et le tome lJ (La Province fran~aise; vocabulaire de la vie ÉCONOMIQUE
ET SOCIALE), ce vo/ume, consacré a PARJS et AUX DIFFÉRENTS ASPECTS DE LA LANGUE,
meura l'éwdiant en mesure d'aborder avec fruit le tome IV (La France et ses écrivains).

Nous nous sommes ejjorcé, en ejjet, de recueillir des textes rres variés, en donnant
une large place a /'anecdote et au récit concrer. Aussi n'avons-nous pas hésité a
puiser dans la presse quocidienne; et, quand les textes faisaient déjaut, a
rédiger*
de petites scenes DIALOGUÉES, sans azare prétenrion que de RENSEIGNER sur les faits el
sur les mots qui les traduisenc.
On trouvera done ici les divers tons du franyais corztemporain. Mais les notes
explicatives souligneront sans cesse la dislinction entre termes usuels, termes familiers et
termes populaires. Il faut que l'étudiant du cours supérieur connaisse ces différents modes
d'expression, moins pour son usage personnel- car il se gardera, lui, d'aller au-dela
du langage familier - que pour comprendre tour ce que la /angue parlée d'aujourd' hui,
y compris ce/le du roman, charn"e d'expressions composires. Le franyais contemporain
est en dfet, lrts dijficile pour les étrangers, plus dijficile, cerles, que celui de Voltaire ou
de Maupassanl.
Ajoutons que, jidele anotre souci de sincérité, nous nous sommes ¡;ardé de collectionner
les texres laudatifs, certain, d'ailleurs, que nos lecceurs sauronr a l'occasicm [aire la
part de l'ironie chez l'écrivain.
Quant au plan suivi dans ce volume, en voici les grandes hgnes :
D'abord rrois chapitres d'introduccion : coup d'mil sur la vil/e, sur la rue, sur les
Parisiens;
puis un aper~u du fleuve aux trence pones, sans lequel Paris n' exiszerait pas - ni
les paysages si divers de la rive gauche, el de la rive droire;
a
une promenade travers les guartien;, dont chacun forme une sorte de village aux
craditt'ons, aux zraics bien parciculiers. L'itinéraire suit l'ordre numérique des arron-
dissemencs el leur déroulement en spirale. C'est celui qui nous a paru le plus clair.

* A l'ai<.lc (pour les dialogues historiques : }1/otrt·Darw:, Saintt-Chapeüe, Prist de la Baslille,


Sorbonne) d'inforrnations ct de documenL• recneillis chez le.s hi.~toriens de Paris et dans le Cuide
Michdin.
Deux chapitres enfin sont consacrés a la banlieue de Paris - et a l'Ile-de-France
qui encadre la capitale de ses foréts et de ses admirables horizons.

En ce qui concerne la grammaire, l'ordre des /efons ne déroutera pas l'usager de narre
méthode. ll constatera seu/ement qu'elles ajoutent beaucoup de précisions et de nuances
aux lefons des deux premiers livres, sans empiéter pour autanr sur la Grammaire
pratique du franfais d'aujourd'hui, livre de référence ou l'on trouvera un exposé plus
complet de la langue franfaise.

Notre entreprise touche a son rerme, une entreprise de dix années, ou nous avons été
consramment soutenu par les encauragements de nos amis écratzgers. Nous ler1r en
exprimons une vive graticude, souhaitanr seu!ement de n'avoir pas défu leur auenre
et d' at1oir pu mettre d. lcur disposition une mithade qui associe ( comme 1'exige la culture
moderne ) l'assimilation DIRECTE du franrais et son acquisition réfléchie. Nos rceux
seraienc comblés si nous leur avions fourni, en outre, un instrument qui permit de mieux
pénétrer, par la langue, !'esprit d'une nation.
G. MAt:GER.

Nous devons remercier ici M. Gougenhtim, professeur fl la Sorbonne, qui a bien voulu
retire pour nous les lc~ons de grammaire: ec M. Lichec, professeur á l'lnstirut fran.,-ais
de MeXJco, qw a aaminé l'cnsemble du manuscrit et nous a conscillé, en particulicr,
d'introduirc de:) exercice~ sur le vocabulaire fran~is.

GRAMMAIRE PRATIQUE
du
FRAN<;AIS D'AUJOURD'HUI
Langue parlée, langue écrite
par
G. MAUGER
HACHETTE
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US C!WrÓS Bilfll/YMDS

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L'itinerairt que nous allons suivre.

l. Premier contact avec Paris.


l . Ftv· MAN!l?NJ:' D'l.VTRODUCTION

u Vous etes, je crois, un ::;pécialistc des


statistiqucs? Voulez-vous situcr Par ís dan s
le monde el. es eh i ffrf'.s?
Eh bien. apprenez <.l'al>ord que Paris
a 36 kilomctrl's de tour, 12 kilometrcs de
longueur, 9 de largeur. Son plus ha u t sommct,
:'.lontmartrc, s'é!Cvc a 130 mCtres au-dcssus
rlu niveau de la m C'r. 11 pkut :i París r6..¡ jours
paran, Cll moyenne; l'hiver )'a mene IJ jours
<le ncige.
- Bon. \Zoih\ pour la géographie phy-
siqut'. 1\tais la géographie humaine?
Paris a 3 millions d'Jmbilants, ce qui le
pl.H'f' a.u huiti(:me ra ng, aprcs Tokio. ~ew
York, Moscou, Changlta"i, C h icago. Léningrad el B~·rlín .
.:\va.nt Londres?
l.a c-apita.le <~.ngbise n'a que z Soo ooo habitants.
\'oílú qui 1 me surpn:nd : Pari~ €'st plus peupl~ que Londres?
Oui. si l'on ne consi<h~·rC' que le-:; Yilles ellt's-memes d. non leu r banl.icuc. (Car
le Grand Londres a 9 millions d'habitants ct le Gra.nd Paris R m illions sculcmcnt.}
Aj<Jutez f} U e la popnlatilm y est la p lus rlcns~2 clu monde : 27 ooo ha bi tants nu kilo-
metre carré, contre T5 oon a Londres f't 5 JOO a
:\ew York.
- ]e comprenu~ pourqu oi la capitak de la France do nnc.· l'irnprcssion d'unc.•
forteresse oi.J les mai:ions se scrrcnt les unes contrc les autrcs.
Précisément. ce sont les anciens rcmparts C'JliÍ ont irnposé ?t P:uis cctte clen-
sité .... Et il faut ajoutr·r :1ux Parisicns lt•s 4f> 8 . 13 chic-nc; déclarés, les 3 500 oiscaux
C't les 12 suo rnamrniíercs <.lu Zoo <:t <.lu Jar<.lin <.le:. Plantc.·s. uunt :zo lions. 7 éléphants.
250 singcs. parmi lcsqucls le plus vicux gorillc du monde ....
- Fait<'s-moi grace des chats ct des souris et re,•cnons aux hommes.
Qu~.· vous <.lirai-JC cncorc? Que l<:s t->arisiC'ns ont le choix C'ntre JO o u 1 2 journaux
a
quotidi<'llS, P<"ll\'t'llt c;'adr~sser punr l!·m san té 5 000 <.loctcurs Oll doctoresses, et, pour
l,·urs procc~ ;\ 2 ooo avocats ou avocatC's.... Que la ville est dívíséc f"n vingt :tr roncl"ts-
scnwn ls munl·roté:. en spirale.
~iais d'ou vicnncnt ces Parisien:;? Sont-ib tous nés dans la capitalc?
- Pensez-vous3 ! Sur I ooo Parisicns 529 sont originajres de la province. Les

1. Voil tl une chose qui. h n'u~r ~ur 1111


pctit ~¡Mn.
:!. U ne populalion den~e: tn'~ srrr~<', Lri!S nom - 3. Famili er , pour <lirc: • l!Hl is 11011! •
Brctons v.iennent en tete, smv1s des Nunnands, des Bourguignons, des Flamanu~.
- Et les étrangers?
- lls sont 200 ooo, dont 75 ooo natmalisés1 : Polonais, 1taJicns, Espagnob, Rut;ses,
Hdges... <• Ofticidlement2 » les Japouais sont 36. Retenez enfin que pour as~urer la
sécurité de tout ce monde, París a besoin de :~o ooo policiers et gardes, en civil ou en
uniforme. Munis d'un haton hlanc, et ct'un siftkt a roulette, ro ooo agcnts suivcnl l::l
CÍrC\lhtÍOil d'un reiJ atlentif. :\-fais Ce SOIIl les sémaphores3 lttmÍl1GIIX (jUÍ font a peu prcs
tout le travail! >)
C. :.VI. (Inspiré d'nn a.rticle de Héalilés.)

l. Devcnus l'ran~.als par un clénct de naturali- hlir¡u<~ fr:mc;ais<' puhlie ehar¡uc jnur un Journal
saúon. :.!. S<'Jon les slalistiqucs d'l~:tat. La Hépu- offtciel. :l. Ou, plus touramment, les {eux.

GRA i\.1MAIRE

I .ES NOMS (le gen.re)


l. - Oenre des noms de pays et de villes.

En gh1éral, les noms tcrminés p:u l: mue/ sont féminíns, les autrcs sont
masculíns :
LA vc;HTE Ir/ande, LE Ut::AU Brésil (mais : LE HEAll i11exique).

Les noms ele uilles, t.:UX, lcntlcnl ú devenir tous maswlins :


!Harseillr. t!sl ·rur·:s ANrMr~:.
IT. - Le féminin des noms communs•.
L'e final est généralement la marque du feminin :
un avocal, une rwocafe.
• Aux noms tenninés en er-e re, en on-onne, ~~n ien-lenne, en eur-euse, il
faut ajouter les noms en teur-trice : 1111 instituteur, 11:-.~E JNSTITIJTRH~F.; un direc-
leur, UNE DIHECTl\ICL·:; et en eau-elle : llll jtiiiU!(ll), UNE .IUMF:LLF..
• Quclques noms, pour la plupart lenninés au rnasculin par un e mul't, fonl kur
féminin en -esse : un prince, L:NG f'HJNCESSE; un cornle, UN!·; coMTt·::s~t·:¡ wr tigre,
UNE TIGnesse; lll! Suisse, UNE Suissr:sst::; el aussi : llll docieur, ur-:E DOt:TOHEssE.

III. - Les noms sans féminin.

Certains noms de professions n'oul pas de fémínin : projesseur, peinlre,


auleur. Si c'csluéecssairc, on ajoute le mot Jernrne au nom de la profcssion.
1\fadame l)uponl esl LE PHOFE.SSEUH de ma [lile.
T>ans les lycées de filies, il y a DES PROFESSEURS femmes.

• ()n appr./lrnomspropreacmxqui apparliennenl Les noms proprr.s comm~ncent par wu majuscu/c


spt!cia/cmt!TIIa un pays ou I/ TI /icu gt'ographiqur. ¡) U/1 (F.P, V). On appelle noms communstous les wtfres
peup/e, aune pcrSOIIIIC drtr.rminfr: la France.{a Sf'ine, noms (d'Jwmme.s, d'animaux au de r.huse.~). lis com-
les A lpes. l es Frattfais, un Franfuis, Pierre Vincenl. mencr.nt, en principe, par une minuscult {{, p, u).

9
IJJo EXERCICES <111

1) Donnez le féminin de : un étrooger, un b) les féminins corr es pondant a : l'époux, le


marchand, un ami, un Parisien, un Breton, un neveu, l'oncle, le morí, /'homme, le popo, le pere,
Russe, un Beige, un Polonois - le boucher, le un chevol, un chot, un coq, un mouton, un mále?
p6tissier, le boulanger, le charcutier - un élec-
tricien, un mus1cien - le payson, Jeon - un 111) Quelles remarques faites- vous a propos
chátelain, un cous1n , un Pcrson, un foison - un des phrases suivantes? Modome Dubois est un
baron, un lían, un chien, un chal- le vendeur, le excellent .professeur; elle est /e professeur de m o
coiffeur, un balayeur - un jouvenceau. frlle. Mo mere o consulté une do ::toresse. Le
docteur jeanne Mo rchond est /e médecin de ·m a
11) Quels sont a) les masculins correspon- fomille. Les Parisiens ont le choix entre cinq mil/e
dant a : une conductrice de taxi, une directrice · médecins. Les femmes juges sont encore ossez
d'école, une octrice de cinéma , une ouditrice rores e hez nous, mais il y en a déjd quelques-unes.
de la radio, une lectrice de romans, une troduc- 11 y a des (emmes députés, et méme des (e mm es
trice d'anglais - une poétesse, une doctoresse, ministres.
une Suissesse, une pretresse?

Le vocabulaire fran~ais
(Exprcssions composées avec faire) Expliquez : esl vexé. - Je suis médccio. El vous, qu 'esl-ee
ll fait chaud! - 11 fait du ven t. - 11 fait sombre. que vous faites? -- Deux el deux font quatre.
- Mes enfants fe ron/ tous de 1'anglais. - Si L'an dernier j'ai fait une congestion pulmonaire.
vous nc faites rien ce soir, venez [aire un bridge - Vous etes un peu en retard, mais .ya oe jail
a la maison. - 11 en fait une tete! Oo voit qu'il ríen. - On se fait a toul :affaire d'habitude!
GRllMM ,t iRE
LES NOMS (le genre)
Les noms a deux genres.
Certnins noms, le plus souvent t ermí nt>s par un e muet et df.signant des
pcrsonnes, so nt tanlót m ascul ins, tanfól fémi1úns, sans changemenl de forme :
un. une éleue; un, une spécialisle; un, une journalislr.; un, une
sr.crétaire; un, une tourisle.
• Cerla in s noms ont un sens tnul ;\ fait difTéreot selon le gcore qu'on lcur donne :
Un r¡ardt répu blicnin monte la ~arde. dcvant le ministcre. - Lire un livre de classe;
achetcr une livre de pa in. - Fairr. le tour du monde : visitcr la tour EifTcl.
Le norn gr.ns est féminin quand il cst immédiatement prér.édé d'uu
acljcctif qu::di fi cat.if. masculin clans les autr es cas.
Les gens du Nord sonl NOMOREUX a París. - Ce son! de BONNES
(ICllS. - /es VIEILL ES gens se CU/lc/umf f6f.
TOL1TJ.::S
• Si l'atljcctif n In mcmc forme aux dcux genrcs, • gens)) sera considéré commc mas-
culin ct 011 ccrira : TOOS les IIONNETES gms; QUELS HONNETES gens!

1JJo EXERCJCES ~

1) lntroduisez dans deux phrases succes- ]e resterai au coin du feu avec (un bon) livre. -
sives chacun des noms sui vants, en utilisan t l e chirurgien o besoin d' (un bon) aide . qui fui
d'abo rd un article masculin , ensuite un article opportero (un) oide (précieux). - Si vous foites (un)
féminin : éleve, camorade, journaliste, secrécaire, tour dons le Massif Central, vous aurez l'occosion
spécialiste, concierge. d'admirer de (nombreux et vieux) tours. - Les
11) Accordez, selon le genre du nom auqu el (vieux) gens aiment porler de leur jeunesse. -
ils se rapportent, les mots entre parentheses :}e les gens (poli) ne sont pos farcément (bon et
veox du bifteck, donnez-m'en (un) Jivre . - Ce soir honnete).- (Quel) braYes gens que (ce) gens-Id !

10
2. ARRIVÉE
D'UN PROVINCIAL A PARIS

Les voyageurs n'avaient pas encore fini


d'évacuer le couloir quc1 , déja, des hommes
de peine rarnassaient les joumaux. D'autres
hommes, avcc un scau d'eau, une serpil-
lieret, une brossc a long manche, corruncn-
yaient de laver ces longues voitures.
]'ava.is ma valise a la main. Un petit
tra.in de wagonnets emportait les baga~es
vers la rlouane. (...)
Je d.is au commissionnaire3 de mettre
toutes mes affaires en consigne. Et je vis dis-
paraitre mes pau vrcs colis dans un monte-
charge qui s'en :Uiaít v~r~ des profondetns
inconnues. ( ... )
On m'avait dit : la bouchc de métrc f'-St JUSÍt' a la sortic. Je cherchais, je ne voya.is
rien. Droit clcvant mm , il y avait bien un escalier qui d~endait vers le sous-sol, ma.is
jc n 'él<ds pas asscz fou pour croire qu'un tra.in soutcrra.m put 4 circuler sous les fon-
cbtions mé:mcs d ' une ga.rc. Jc manquais cl'imaginntion. Cet escalier deva.it conduire
a un restaurant quelconque. ou. que sais-jc5 , a des atcliers? :.\bis de tres jeunes
filies, des vieilles dam~ en noir, des ouvri('rs, toutcs les variétés de l'huma.in, grim-
paicnt ou desccnda.icnt. Jc suis, moi aussi, descendu en ft5.ncur6 •
Ah mais! c'est que 7 flan~r Hait difficilc. dans ce P an<; in<'IJllll U.
J'arrivais encore ue ce::; vruvi.nces ou l'imüvidu qui poussc une porte devant vous,
la rc:ticnt aprcs l'avoir iranchic, par un sentimcnt de polit('!>S<', moins encore, par un
réftex~ ele polit<'.s..~c:. Jci, l'on rec~vait la porte sur le ner.; mieux, l'ayant retenue, et
rn'étant. vour ce fa.irc8 , arrété cinq secondcs, cclui qui me suivait me hcurta ct passa
en grommdant...
D:ms un hall en pente, s.i jc me souviens, il y avait un guichet au long d'une
ram¡x;; jt· vis, avant de comprendrc. vingt pcrsonncs qui déja m'ayant devaneé,
avaicnt dit un mot, pcut-Nre moins cncor<', a la personnt. qui, ele l'autre cóté du gui-
chet, :Lttendait.
Que! était ce mot? ~2uc dcvais-jc dirc? Jc savais var creur, pour me l'étrc tait rcdire

l. lis n"avaicnl pas flni d'tlvarucr le coulolr du principal : je n'eta1s pm a~s<~z fou.
wagon. e t cléj:L. 5. Pcut-~ trc.
"l.. Tnilr l{m~~ii'r<' qui St'rl a laver le~;. sois. li. (:(,lui qul se prmn~·JH" ~an~ lHJl, a u IJ:tS:tnl.
3. Au purlcur. Ce rommissionnaire tniL des 7. Familler -= Oul, mnl~ attculi•JIII 11:\n(•r étail
commissions ( L) : il va t"hcrchcr, pour vous, ce que difficilc ...
vou~ dé.'i re•>.. 8. l'óur falre crla (tour lítt(oruirc).
4. Subjonctif ameué par la négation rlu ver he

II
vingt fois, ct pour l'avoir note, ce que jc clcva.is prcndre: Vincenncs-MaiUot, dans la
direction Mai llot et m'arr~tcr a !'Hotel de Ville ou au CMtt:l~t. Si j'allais jusqu'au
Chatelet, je trouverai~ une corresponuance sur la ligne Orléans Clignancourt, a prcndrc
dans la direction Orlé;ms, et c'était a la dcuxicme station que jc desccndrais : Saint-
Michcl. Voila le programme. (... ) Venait un ouvrier. j'::ti s nivi . 11 a montré, du pouce,
•< un ~ e t il a dit : " Carnet! 1> Alors, j'ai montré mon ¡x>Uce, et j'a.i <.lit : « Ca.rnct. •
Le temps de di re ouf !2 ct j'avais devant moi un carnet gris vcrt. (...)
Dcrricrc moi j'avais déja cing ou six pcrsonncs qui JXlussaicnt fcrn1e3 et dont la
premiere a fait df'-'> appréciations sur ceux qui uevr:)ient dormir Jans lcur lit, et non
au guichet J u métro.
J'étais trop ahuri pour répondrc. Les six ont cu le temps de me dépasser dans
un long hoyau·', et j';li trouvé un fonctionnaire avec une pince; je luí ai tendu rnon
carnct. Grave comme un maitre d'hotel, il en a armché un ticket qu'il p erfora. :Vfais
jc nc saurais dirc quoi <.lans son attitudeb, sih'ltifiait clairement :
'' (a va ponr cette fois, paree que vou~ ~te~ un provincial. mais la prochaine fois,
présentcz-nous un ticket déja tout pret! 1>
u·apres FRA NI,:OJS c.~u. ~:i<rrtili:ge.s dt• Purts. Arthaud, (·dit.

l. Paree qut\ j<' l'av;tís noté. 1>e méme: le~ ga rclien :t VigourcUSt'lllCn l.
a été puni pour nvoir clonni. 4 . C•>uloir étroil.
2. Familier ~ rn 1111 instcmt. j ' avais ... 5. Quelque diOSl'. <lan' ¡;on atlitulle, si¡;tniflait.. ..

GRA1H i\1A 1fU:..'

LES N OMS (le numbrt:)


J. - Le p/uriel des noms composés.
Happelons yue :
Pour les nom~ ~uivis d 'u n complément (avce ou sans préposition) : le
premíer nom senl varíe :
lfn timhrc-posfe. des timbres-poste(= timbres pour la poste).
Pour les vcrbes suivis d'un ('Omplément : le complément peut varier
mais le verbe ne varíe jamais :
l l n monte-charge, des monle-charge ( = qui montent une charge).
Un couvre-lil, dr.s couure-lits (qui rccouvrent des lits).
La logiquc seule ne dét.e.rminc pas louj ours l'usage; ct il est hon rle
consul1 er un dict.íounaire.
11. - Le singullcr au Jieu du pluricl.
On emploie souvcnllc singulicr (colleclij) pour le plurie.l :
LA POMM" ¡•st r:lthe celle année ('"""' les pommes sont chcres).

I2
(TJU1M1\4 A l HE
LES NOMS ( le nombre)
liT. ·- Noms toujours au plurie /.
En voici quatrc qui sont tous du genre fé minín
Les (iant;ailles (tl~ rnon fils), les obseques (du vieux général), les
ténf!bres (de la nuil), les mtRms (des Franc;ais).
])'autre.s noms sonl lrcs souvcnl au pluriel :
.Hes bagages (m.), mes ajfaíres (f.), ou, avec un sens nrFFJ~ nENT
du singulicr : Ir. r.israu, les ciseaux.
IV. - Noms qui chsngent de scns en passant au pluriel.
• La solitude- (du méchant), la profondmr (de la mcr), la oa.riélé (des fl curs), la poli-
/r.sse (d(• l'enr<wl), P.tc ... sont. des noms abstraits : ils exprimcnt des idées.
Mais des soliludrs sont drs endroits déscrts; des projondeurs sont des endro its
profonds; des oarié/Cs sont des es peces variées; des polilesses sont des actes de poli-
tcsse.
• !.a pt!inlure esl le nom d'un art, mais drs peintures sont des tableaux de peintre.
J.e cuiore est tm norn de maticrr, mais lt>s cuivres <l'un orch estre sont les instrumenta
d e musique en cuivre.
Ainsi, au pluriel, ces noms sont deve nus uniquement concrets. lis expriment des
eh oses sensi blt:s o u des nctrs.

.,_ EXERCICES ~

1) Quel est : a) le pluriel de : l'express, V) Mettez au pluriel les mots entre paren-
un nez, une (o ís, un troin de banlieue; b) le s ingu- théses : Quand (le provincial) . au retour de Poris,
lier de : mes pouvres colis. des hommes de peine 7 regogne (sa ville lointaine), il revo1t en pensée
tous les (détail) de (son) voyage. - (Quel bon
11) Employez. au pluri e l, dans des phrases aprés·midi) passés a fláner dans lo vil/e et ses
que vous inventerez, les noms composés : environs, que de (vieil hótel) , que de polois avec
morchepied, monte-chorge, sous-sol, moitre d'Mtel. leurs (portail monumental), (quel beau) musées
célebres par (leur peinture et leur sculpture) !
111) Mettez au singulier collectif : Achetez - Que/ (joyeux et bri llant carnaval) nous ovons
des (rvits pour le des sen . - les choux-fleurs sont connus autrefois por toute la France 1 (Cel ui) de
hors de prix. - les prunes sont rorescette année. - Nice (est) encare bien (vivant) . - La coutume des
a
Qui donne aux pauvres prete Dieu. (festival) de musique se répond de plus en plus;
certains sont (un vrai régal) pour (!'amateur) .
IV) Relevez. dans la lecture des noms ¡tbs- VI) lntroduisez au pluriel dans des phrases
trai ts employés au pluriel. lntroduisez-les au de votre invention : bonté, méclwnceté, gentil-
singul ier daos des phrases de votre invention. lesse, attention, négligence.

Le vocabulaire fran~ais
(Exprcssious composées avec prendrc) Expli- /'eau. - En été, les forcts d 'arbres resmeux
qucz : Le provincial n'avail jamais pris le prennent fe u parfois. - Ces bílches sonL hu mides,
/rain. - A vez -vous pris un billcL pour París? - le fe u prend mal. -- A vcc ce froid, mon frere a pris
L'avion d'Air-Francc prendra tair a 8 h 12. un rhume : il n 'était pas assez couvcrt. - Qu 'est-
- Quand j'aurai tini mon travail, j'irai prendre cc que tu prends? Pour moi, ce sera de la biere;
l'air un mo'ment. - Le paquebot Liberté a pour mon frere, un vin blanc. - Le malfaiteur
pris lamer hicr matin pour New York. - lJ est a pris la fu ite. - Son pere est furieux qu 'elle soil
désagn!able d'avoir des chaussurcs qui prennent en retard : qu 'est-ce qu'elle w1 prendre! (Familier)

13
Le mitro parisicn date de I8f)8. - S'il
n'rst pa.s le plus éléga'u 01~ le plus confor-
tablr , dtt ·m oins est-il Ir ptu,s comnwde,
puisquc son réseau. C(mvre toule la surface
de la capitale. Pour un prix modiqul' et
uniforme, 1:l uf} re /.e moycn d' alter partout
dans París.
- !.es ückets se 1Jendent a1' u ni té ou par
carncts de ro (r r•~ ou zc classc), valables
_ chaczm pour un seut voyagc. Il y a aiiSSÍ
des carti:'S hehdomadaircs (alter et ret01tr
quotidirn) puur les travaiUeurs. - Un sys-
teme ingénieux permet at' tour-iste de compo-
St'T facilemr.nt son itinlraíre sur mt plan
ot couleurs : il prcsse un bouton. l'l drs
poir1ls lumincux jaionncnt aussit6t le traJel
q"' il suit~ra dattS Paris. l.'acccs a u quai
c.~t commandé par un f>orlillon qui se ferme
aulomatiqw:mt~nt des que la " rame >• ( - le
/rain ) rntre dans la station, et qui ne s 'mwrc
que iorsque la rame a quitté. la station . .4 insi
les accidents sont-its fort rares.

3 . .S.-1NS JJILLET lJA.NS LJ:: MÉT RO

Gura u 1 pt:nara dist raitcmcnt rlans le métro, ct se retrouva da n:; u n wagon de premi~rc
clas.<>e. (... ) 1.~ cnntrMeur Ü;tit devant lui. C1.Jrau chercha son billct, ne le rencontra
pasa la plaCt' habit uellc (qui était la pochc inférieure droitc Ull g-ikt), ni aille u rs. (... )
I.e contróleur attcndait, son apparci l de pmm;onria~c a la main, la main c llc-meme
e11 :n·ant du corp~. 11 ;LilN~ta i t une patit>nct> cléj?t un pcu n;Lrq11oisc 2. ( ... ). e• J c vais
rc\'('nir .... D'ici lá, Yous mc.:llrl'Z- pcut-etre la main tlcssus3 • »
11 :w:~i t C'll nn tCJn de dérisio n·' poliC', un coup d'ccil aux témoins ((( on les conuait
C\'S cocos lit 1' •:·): u~ plus il ava il g lis:;t'• tl:'lns son acct·nt fauhourien une sorte de pré-
tmtion á J'(·h'·gancc. c¡ui était odi<'use.
ll circul:t dans le wag-on, l'esp:~.cc de denx ~tations6 , faisant sa bcsognc de controle,

l. JI ,·,,hit d'uu th·ptJtl·. nnrquois, IWtc: úrrisiou.


:.!. \1nC)II\'U'\. ~. P o pu lai r e el p éjorati f : ns ¡:c.·ns 1;\.
:i Fam. : ''""' lt· rdftlH\'t'r ..·l.. 1;. l'uulanl o.¡uc.· k lraiu ¡oarnour:oil l'c.·~pat·o· t'lllrr
1 ,lo· r" eh 1111 (\. rin·): jl' io· r•¡.t,ord •· ;1' 1! 11 :tir clt·ux :-.l:rliuus.
tout en survcillant Gurau du eoin de l'o:il. (... ) ~)~ C_!ltcndait a chaguc instant sifíler
la ~e~r.tihe syUah~~ d_e ~s " ~c_rá », « mcrci )). Gurau. ce~sant <h~ ch<~n~h0.r, ad<lpta une
attitude bourrue et hautaine.
Le contróleur revint, se planta1 deva.nt luí.
<< Je ne le retrouve pas. Je l'ai perdu. Voila tout. (...)

- Vous n'avcz méme pa.<> un biUet de seconde?


-· Il n' est pas question de billct de st---condc, fit Gu rau céd;lnt ;\ l 'ag;~<'t'll1en t. :• J ':1 vais
un billct de premiere. provenant d'un carnet de premie re: j'ai dú2 k jcter distrai-
temcnt. Il n'y a pa.-> de qnoi faire tant d'histoires3 • ( ... )
-· Vous pouvez me montrer votre carnet de premicre? dit k C<)Jltr<)Jeur. >)

Gurau fut un instant interloqué 4 :


•< Mais ... non .... Jeme souviens que c'était le dcrnier hillet du carnd. Je n'ai done

pas de carnet a VOUS montrer. J'aj dfi tout jeter a la ÍOLS ....
- A quelle station descendcz-vous? dcma.nda-t-il.
- A Quatre-Septembre.
- Bien. n
A la station Quatre-Septembre, il revint prcs de Gurau , lui ouvrit la pork. de~cn·
dit avec lui, et, tout en faisant signe, a son com~guc du wagon de queue, de différcrb le
départ du train, il conduisit Gurau, sur un.simple « s'il vous plait, l\·lonsieur o, jusqu'a
la cabine du chef de station. Beaucoup ~~~?E~g-~.!_S_regardai~~l (... )
Le contróleur remit Gurau au chef de station :
<< Monsieur a été trouvé sans billet, en prenue.re classe. >>

11 n'ajouta ríen, mais le ton de 5<1. voix, l'accent donné au <1 sans hillct >• - ct sans
doute ce qu'avait d'cxccptiOJmd sa démarche clle-meme- íomnient un commentaire
suffisant. U rcpartit.
Le train se remit en marche. A travers le vitrage de la cabinc, Gurau ap<'rcevait
des ra.ngécs de tetes de voyagcurs, tournécs vers lui.
<e J e ne comprends pas du tout l'attitude de votre employé, dit-il. Cet incident

est tout a fait ridiculc. Ce n'cst pa.<> 1m crime que de perdre6 son billet. Je lui ai offert
a.ussitót le pa.iemmt de la place. Pourguoi a-t-il rdusé? Pourquoi m'obliger a compa-
rattre ici, et a perdre mon tcmps? •• (... )
11 avait parlé vivemcnt, mais sa.ns montrer d'acrimonie 7 au chef de la :;tation lui-
méme. Au contra..ire. il semblait plutOt le prendre a térnoin d'un exces de zele gu'un
supéricur raisonnablc nc pouvait que8 réprouver.
« 11 fa.ut pourtant queje prf':nne votre nom ct votre adresse '' · dit le chef avec ennui.
J uu·:s H<>MAJ NS, ~~~ 1' Ac.al\(·mil' frano;ai~ '-~-~ /Iom mes de /Jon'IU' Vnlont!'. !.e., P•H<N1'1Y.~. FlanHnariün.

1. Fa m. : ~·arr~lcr, rtcbuul, dcvanl quclqu'un. 5. Hdarder.


2. S<uos doult-, jc l'ai jeté... 6. Fam. : t't' n\·sl p;os gr;o ,·,. dt• pL'rdn·.
:$. Fam. Fairr. dt·.~ hi,toircs : IJrovoqu<:r des dif- 7. lrrilution et umcrlume ú l'(·gartl <k qurlc¡n'un.
lkull<'s ridkul<'s. ::>. ,)!• nr IH'UX •¡1u vous hl;lJ"''r: jc· ,;uis ohlog,: lit•
-1. Surpris >lU point rlt> nc ptluvnir p:trlcr. \'nu:-. hl:inlc·r·
GRAMMAIRE

T: ARTICLE DÉFIN 1 ET L'AHTICLE IND ~:FIN I :


ABSENCE DE L'AnTICLE

l. - En genéral, on n'emploie pas l'article:


Quand le nom csl accompagné d'un adjectif non qualificatif :
So:-.~ billet; l'cspacc de DEux :>TA Ttor..;s; á CI! AQ UE ti"STANT.
• Devanl un nom complémcn t qui précise la matiere 1 11 usage 1 l'espece:
ll/ ll' por le DE FEI\; llfl appar('Í l DE POIN(,:ON N AGE; le chef DE STAT ION; une ca,qc A I'O ü 1.1~.
(Nolcz la diflérencc entre : la casquetlt> nu co>rTRÓLEUH ( = du eontróleur donl
nmts parlons) ct : une casqur.tle DE CONTnór.f:uH (oü le complémcnt a la valcur cl'un
adjectif qualificatif: specinlc anx conLroleurs.)
• Dcvant une apostrophe, une exclamation : <:AMARADES, résisfe:z! - O
O LE<;ON! (V. Hugo).
ur·:vr.ns!

• Dans le style télégraphique : ~ J<cp1 coLrs, J.ETmt·: su il.. »


• Dans Ct'rtaines énumérations FEMMES, MOIKE, VIEILLAHnS, {QU[ élrlÍf tlr•srr·ntfu
(T ,a Fontaine).
• Oans un dicton, un proverbe : V r.NTllf: aflamé n'a poinl d'orr:illcs.
• nans des Jocutions verbales : avoir FAIM; se r cmcllrP ~;~ ;\tAHCIIt·:; fairesr<~Nr-:;
prcndn: A TF.~fú rr-.:.
• l>ans ccrtai ns compléments circon stanciels avec préposition : EN PfiEMri·:rm
CL/\SSI : ; f'Afl )fÉGARO E; S A. NS BILLET; A VF.<: EN:-.;Ul; nlOllfÍr DE Ffl<JI fl .

JI. a) L'articlc indéfini disparait souvenl dcvanl un attribut non


déterminé :
(;1/rflll é/ail nt::t•UT(.

.\1:\ IS il •·~t maintenu ~~:·nér:d.-men l. si J';¡lf.ribut. r•:;t. <ICG••lll fl<tg"Jlé rl 'u u adjeclif
qualificatif ou d'uw: cxpn·:;..-ion équival ente: 1;,1,.,111 éluil uN nl:: rt:TÉ J.HSTtt ,\IT,
UN IIOMME :'iA:'<S l'H IJI>I; .'I CE;
et apres c'est, c'était , cte. : c'csl uN DÉP UTI::.

b) L'artícle. indéfini disparait lri's souuent devanl /"apposition


Un rlc m es amis, I>I'·: J'l'TI'·: (ou : DÉPUTJ:: 111-: PAnrs) .

... EXERCICE.S ~

1) Expliquez l'absence de l'article : 11 est - Adieu. veau, vad1e . cochon, couvée ... (l. o Fon-
interdit de monter en premiere classe ovec un billet caine).
de seconde. - Gurau fue arrécé: potu ovoir été
uouvé sans blflec. - Le controleur. observateur 11) Formez avec les mots su ivants et les
un peu narquois, le surveilloit du coin de l'reil. verbes perdre, prendre, (aire . des Jocutions
- Néccssité fait lo1. - Pouvreté n' est pos vice. verbales sans anicle (Ex. prendre place)
- Si jeunesse savait' St vi eillesse pouvait! - O Corps - (eu - gorde - pouence - fete -
soldats de l'on deux 1 O guerrest épopées (V. Hugo). courogc - Jll)Ure.

r6
111) Expli qu e z la d1fférence de sens entre : V) Accouplez ces six mots ((ortune, mal,
Lo perte de la vue ce : d perce de vue. - La mise re, ordre, partí. terre) e e ces six ver bes
(otm du loup et : une (a1m de loup. -Le maitre (avoir. críer. toucher. prendre, chercher, donner)
de /'hOtel et : le moitre d'hótel. - Cet homme de fa<;on a former six locutions verbales.
o de la peme et : c"est un /1ornme de peine. -
Morcher ou pted de la muroille et : marcher ó pied. VI) Ré digez sous la forme d'une annonce
{c'est-:'1-dire en style télégraphique) le texte
IV) Avec chacun des mots suivants, ima gine z suivanl : j'aí une automobí/e ó vendre : c'est une
deux phrases : l'une dans laquelle le mot sera 204 Peugeot, dont l'étot est presque neu(, qui est
employé a vec un a rticle, l'autre dans laquelle muníe d'un grand nombre d'occessoires, et que
le mot sera employé sans a r t icle, sous forme jc céderois d un prix roisonnobfe.
de locution verbale :
(Ex. : Depuis toujours, la gloire est rcchcrchéc VIl) Développe z la petite annonce suivante:
des hommes. Recll. j. h. célib. ou dome pr représ. París ou prov.
Que de femmes se (ont gloíre de leur Go111S ímport. des prem. sem. Téléph. 073-94-12.
beauté!) mat. ov. JO h.
Tete (v. (aire) - eou (v. faire) - gróce VI II} Analyse litté raire : Analysez. le texte
(v. crouver. faire)- place (v. prendre) - som- (( Sans bi llet dans le mécro » : a) plan; b) intéret
meíl (v. avoir). des expressions soulignées.

Le voc abul a irc fr a n(:a is


(Expressions composécs av..:c perdrel. ExpH- gui avait perdu so11 biflet, ne perdil pns son
quez. : Continuez vos cfforts, 11 nc faut pa<> perdre .wngfroid. - J 'étais encore bien jeune quand
W!lragf!. - On ptml su p~!ine a voulotr ..:mpécher j'a1 perdu 11/f!S purents. - Ne jouons p:1s, de
un ivrogne de boire : qui a bu bou a. - Tu as pcur ele perdre. - Jc ne lui preterai pas un sou :
perd11 ton temps toute la m:uinéc. - Gur:lll, il est perclu de dcttcs.

.1~ 1u· /,-. rrtrnJII'f' f':J.f ....


((Taxi! Taxi!"- Jc n'aura.i pas la chancc d'en arreter un .... Parblcu, avcc cette
maudit\' pluie, tous sont pris d'assaut.. .. Et celui-l<'t? ... Non, son drapeau cst baissé....
La nuit, au moins, on apen;oit de loin leur pctite cnseignc Jumincusc, qui montrc
qu 'ili sont libres, mai5, le jour, il faut avoir le nez dessus pour et rc fixé . Ah! en tln!
'' Psstt ! T:l.Xi! - Quellc rlirection, monsieur ? - Le Bois de Boulognc. - Non, mon-
sicur, je rcntrc au garage, a Vincenncs.... »
Paticncc' un vieux chauffeur (ancien prince ru~c:e. bien síir!) se range au hord <iu
trottoir. C'est pour vous. Montci'.. Décüc du pdit drapc;au qui s'abais~.e . Et, tous h:s
200 m(~tr~. le chiffre du compteur va grossir. l'\e soyez pas maussade pour a utant 1 :
vutre chauffcur e~t un hra\·e hommc qui nc demande qu'a f;~irr rm .,. hrin de causctte2 11 .
Mais n'all ~~ pas oubliPr son pourboire .... Si vous donncz moins de 10 pour 100 il bou-
gonne; i Jo p. loo il rcmcrcie; ~ 15 p. 100 il sourit. A zo p. 100 vot:s avcz droit a un
coup de d1apeau, ou au salut militajr,•.

J. J•our <'fin.
l>r!Vr/1'.
GRAA1M A IRE

L'ARTlCLE DÉFH\I ET L'ARTICLF. 1 ' OÉFII\1 ([in)


PHf:CISlONS SUH LEUH EMPLOI

L'srticle défini. - Rappelons r¡ue :


J. - 11 accompagnc. un nom : a) déterminé par le texte - ou b) suffi-
samment précis par Jui-memc :
rhrmfJ,mr n1· TA xt csl un hralJe homrne. - Prencz
a) J. E L' AVCNVB
des Champs-Elysées.
b) LA NtJIT, on aperr.oil lwr enseigrw lumineuse.
11. · · il a la valeur d'u.n possessif devant u11 nom désignant une
parlie du corps
LR challfleur me 11'/ld LA MAI:-J (mais voir plus loin, p. 3•1).
III. ·- 11 a la Yah:u r d e chaque : Pommes á 200 francs LE KILO.
L'srticle défini et les 11otns propres.
Les noms géographiques pn:nuent en général l'article défini :
l.:\ Frunl'e, Lb !Utúll<', r.t.s .\lpl's. l~xccpti•>n!): lleaucoup d ' ill's:
( \IJJA, CI!YI'III·:, \l.<~.nAc.;AsC-\11, Foi\\WSI ; el~.

• En générn l, h·s noms tk personnes el d~ villes n ~ prennenl. pas larticle, sauf


d::~11s l'cx pressiun f amiliérc : L.L:s DuPoNT, el s · ib son t accom¡HJ.¡:!UÓ· J' u u udjr1lif u u
d'un complcmml : LE cr''u'mRE J>asll'ur; 1.~ VF.HSAILLES DE Louis XIV*.
L 'articlc indéfini.
Ii accompagnc un nom encore indéterminé : J'ai frucw1: r.:N uo:-. c uAuF-
FEUII. - Au pluriel, il expri111c 11111.: yuanlil(• ircdi:trrmird:c, !'idee de qucll¡ues:
J,e dwuffcur oil 1111 hO/IIlllt' •¡11i lui fuisait 1>1·:~ s¡<;~t=:s.
• Des el un lais~eut la pla~" ú de : 1°) l>evnnt un adjectif pluriel d dcv:mt
8Ul1'6S : \"oici llE I.Ul:-<o; CIIAUFFJ;UHS. - - J'cn CUIIII(IÜ J)J;; THFS t\lH\OITS. - ./'en
COIIIIUÍS o'AU' Il\t::S. [Muis 0 11 lJil: llJ::S jc·w1rs gfi'IS, llt::S jcWIC:S filies, liES p r /ils eufan/s,
v<'•ritahles 11oms e o m pmH·· s.l 2") Dn u:¡ un..: ph rase négatíve : Onn' u¡wt rvil pa.\ IJI·. r.,x 1s,
p,,s nE TAXI. [ ~tais l'artidc se mainlit'lll aprl:s ce n 1e st pas, ce ne son t pas, etc . :
(.'( ll'es/ fU!S ~1 '- TAXI .\I(Jilf'H:-11·:. - t'C ni' SO/l/ fJfiS DES TA:XIS \l<JIIEJINI·;s]

• S;tur au~,l, ll:tlltreiiC'lllCIII, illl (':t~ ull l' arll<' lt• r;u l partk (\ 11 lltllll . IAI 1/ayr. 1.11 llw~rnr,
M. l.r.grand.

.... EXERCICE5 ~

l) Expliquez. l'emploi de l'arcicle défini dans : du gendarme ese le conmtencement de lo sagesse.-


- l e motín, /'oír éconc plus vi(. íl (ott meli/eur se le chot nunt" noture plus rndépendonte que le chicn.
promener que l'opres-mid1. -}'oí des chaussures -le taxi orrrvait sur lo place de I'Élotle . - l'AII-
uop pe tites, quí me (ont mal oux p•eds. - le gleteue est plus peupl~e que la France. - Lo
Montmartre d'oujourd'hui ese moins ptttoresque Sici/e est vne des plus be/les iles de lo Médlter-
que le Montmortre du XIX• siecle. - Lo crointe ranée.
11) Explique:r: l'emploi de l'articlc indéfinl : chambre; une cravate naire; une heure creuse
Dans un hall en pente, il y ovait un guichet au ( "" ou 11 ne se posse ríen); une chaude journée.
long d'une rampe. Des personnes impatientes V) Essai : chauffeur et clie nt. /moginez que
attendaient d'y prendre leur billet, qu'el/es présen- vous arretez un taxi.- Dialogue avec le chauffeur,
teraient btenlót ó un (onctionnaire armé d'une pendant /e trojet. - lnctdents de route, ere.
pince. - Parmi les 200 000 étrangers de Paris, on
compte surtout des Polonais, des ltaliens, des EXEMPLE DE PLAN :
Espognols, des Russes, des Belges. 11 y a aussi des lntroduction : Vous etes pressé (rendez-vous
jopnnnís. urgenr) · « Taxi ! - pstt! Taxi!» Tous passent,
occupés.
111) Justifie:r: l'emploi de l'article indéfini, Développement (ou corps du récit) :
ou de la préposition de : Tu n'as pos d'omis : 1) Enfrn, en voici un qui est libre ...
tu n'as que des comarades. - Ces hommes qui se 2) Vos ordres : « directlon » - « itiné-
trouvaient roSJemblés, n'étoient pos, d mes yeux, rai re ...»
des Bretons, ni des Proven~aux, ni des Normands, 3) Le chauffeur, bavard, est heureux de
mais, simplement, des Frant;ais. - Je ne veux pos faire un « brin de causette ».
de comp/ications! Pos d'histoires ! 4) Cornrnent vous voyez: piétons et auto-
mobilistes, en votre qualité d'homme trans-
IV) Me tte:r: au pi u riel : Un vieux monsieur; porté ... et pressé.
une attaque nocturne; un brave gar~on; t•ne pe tite Conc/usion : Arrivée, pourboire.

Le vocabula ire frao~ais

(Famille du mot roulcr). Expliquez : Enroufez souvent d;ms d~ roufolles. trainées par un cheval
ce film autour de la bobine. Maintenant, ou par une remorque automobile. - Voici le
déruulez-ie. - Mon vélo cst ncuf ct bieo huilé, dé<:orateur de mon appartement qui arrive avec
il roufe bien. - Ce bateau ruule par mauvais des roufwux de papier a tapisser. - Le roule-
temps el le roulis est péoible a supportcr. - ment des autos est moins désagréablc que le
Préférez-vous le patio a glace ou le patin a bruit des avertisseurs. - Je n 'ai pas suivi le
roul.:ftcs? - Les marchands forains vivent déroulement de cctte affaire.

'20
5. L'AUTOBUS
Portra1:t amusant d'u.n chau ftwr d'autobus. Mais n'allez pas en conctur<J que l'indisct-
pline regne dans les transporL~ parísiens ...

A cinquante metres de chez nous, vit M. Bubu; on ne le connalt guere dans le quar-
tier que sous ce nom. Vous passez dcvant quatrc l>istrots. vous arrivcz en facc d'un
couloir étroit, vous montf:z tout r.n haut : c'c.st 1?1. L'hommc (jUC vous nmcontrez ~¡¡s
ks combles vaut l'ascellsion; a suixante-cinq ans sonnés, il t·st vif comme un lapin.
Permettez-moi de vous le préscntcr.
11 y a q uclques années, avant qu'il prít sa retraite, Hubu était chef machinist<~ ?L
la T. C. R P1., o\.1 il a fom1é des générations de conducteurs. et non s~o:ulernent il leur
a appris a tcnir le volant. mais illcur a donné des cours de rhétori<..Jue 2 , lcur a appris
du fran <;ais. kur a enseigné le langage tleuri, le vocabulaire si riche, qui leur pcrmet ck
soutenir sans cléfaillancc l'une ele ces conversations quí ont lieu, d'un bord ;\ J'autre 3 ,
lors des incidenls de la circulation, et gui sont J'un des charrnes de la ruc parisicnnc.
Un de mes amis anglais, professeur de frans;ais a Oxford, me disait, alors que nous
assistions á l'tme de ces joutes oratoires : •< Je vois qu'il me reste beaucoup de choscs
a apprcndre .... ))
Ruhu m'a conté qu'un jour, un conducteur de camion ayant fait maligncmcnt une
,, qucuc de poisson 4 » devant J'autobus, lui, 13ubu, J'a pris en éhasse, cependan t que
lr.s voyagcurs voyaicnt défilcr les stations a la vitesse des poteaux télégrapltiques que
J'on rf'.gard<' par la portit?.re el 'un express. Leur é tonnement fut p lus vif encore quand
ils s'apers-un:nt qu' ils roulaicnt sur un trajet inhabituel. Mais (n'était-ce pas l'ess<:n-
tid?) lJubu a fini par coincer le chauffard5 contre un trottoir, ct illui a appris le code
de la circulation avcc paroles et musi<Jue6 ....
J'ai demandé : ., Et les passagcrs? - · lis en ont été quittes pour un détour •>, m'a
répondu Bubu.
Les hons souvenirs ne manc¡uent pas non plus, ni la fant aisie.
C'est ain~i qu'a une tete de ligne, un pcrroquet, qui appartenait á une vieilk dnme,
donnait jadis, de sa knctrc, le signa! du départ : aucun machiniste, digne de ce n:.Hn,
n'aurait t>mbraye avant d'avoir entendu l'ojsen.n crier : f( En avant! J>art<'l! » En
roula.nt l't.s, bien enlendu. Lorsquc 13uhu parle du perro<..Juet, il cst aussi ému que s'í l
s'agissait d'tm copain9 de rég;mcnt.

l. Chd l'llllllurl<•u r a la Sudt'lc· dt·S Tr:111~ports ~- Fam ilier : lllaU \' ilis <' .mrlurl~nr de sufllx.- ard
en Col!lrtt llll '"' la n,:gion l'~risiCIIIIt'. Un dil ;¡ujuur csl péjornt1f1.
cl'hui : la H. :\. T. J>. ((h'~il· ·\llloncolJH• 1k< Trau•- fi. Argot : :1\·e.: le~ p:tm ln ..t k tron qni <'01\V<; ·
ptorls l '••rbl,•ns ). naient (ironi<¡uc).
:2.. i>'(•loljuence (ironiqu c; voir la suitc·). 7. l•:ll tll \'a\'t•f : llll'ltfl' k~ I'IH !t'S Cll IIIOU\'el llf'lll,
;¡, l> ' urw vnlLll rl' :) l '<n!lrc. par ct•nL:H·l '"'<'<' le n~<ol~ur. au mnyl·n <le la !"'dale
~1. ()pt··ratlon lll:th/ ('ill :trd l· qui ('UU'l' lc !t st· U'eruhrayage.
f.Jllallr<' lofiiSQU~Illl'lll 1lt-V<ll\l la \ u illlft• !(lit' l'nn X. l·:n prou•m~':llll : p11rrrrl•~1.:
vlo:nl d1· tl l'pa~S!'r. \1. F a m. d'un ..amarade.

21
Et puis, il y a aussi
l'écran1 ; quaml Dubu
l'évoque, il dcvient
lyrique. C'est fou 2 ce
que la technique peut
inventer. Tandis que
le candidat machi-
niste conduit dans
unt: cham bre noirc,
des images de rues
défilcnt dcvant Jui,
encombré<>s. il va de
soi3 • avec des obs-
tacles qui , tout a
coup, ~e drcsS<!nt :un
enfant dcsccnd du
trottoir, une voiture
s 'arrete hrusq ue-
ment. un monsicur
tm versB la chausséc
en üsant son jour-
n a l.... L e futur
cond uctenr doit évi-
ter, théoriquerncnt.
tout ce qui se pré-
sente. Ceh n'cst rien,
il y a mieux, OlJ pire.
Les examina teurs
A gent de pfJiice t·~~lanl la circulation. poussent le raffine-
ment juS<)u';\ fairP.
surgir, de temps ~l :tutre, une dame (sur l'écran) en costume de bain ....
Depuis, quand je prends le 83 ou le 364, je regardc avec admiration·le machiniste
isolé dans sa cage, calme, observant le monde de haut; il me semble voir un surhomme.
Et je me dü; qu'avec un gars 6 qui a surmonté une tclle épreuve on pourrait aller
a u bout du monde, sans craindre de se casser la figure6 •
D'apres :v1Aatc BEHN:\RD. Le Figuro.

1. Cel ,:aan strl :i la fonn a \ion rtu na;1chini~t e , 3. Oien cnlendu, IJien ~lir.
<.fui . ~·:-.~is sur trn si·~~(' :,pél'ia1, voil S(-' d(·rouJer un 4. ;-.l unH1ms tk ligni's d';lUltlhUs.
film <k l;l 1'11<' (·f npprrno il ré:t~ia· tomnh· il faut. ;,, Fam. - un gars;on (Pron. gd).
:!. Fam. C'esl extraordi.t1aire. ti. Fam. ll't' lre tu t! (lU ¡;ri~vementiJlcssl'.

22
GRA.M1H t1IRE

L'AR.TI CL E ce JJAK'fl'J'JF >>

l. - On 1' ulil isail a u lrdois un iq uemenl pour désigner une partic , une
quantité indéterm inée d'u1H' e.hos<' conrr(>t~ :
.\fanyer DU l 'Ol i i.ET, UE J.'OMELJ:'lTF., DES C.:ONFI'l UIII::S.

:\fais son emploi s 'es t é tendu :


1/ fa u( ftiiOÍr IJE LA P A'l' I E:-.JCE , Rubu lwr a appris ou FIIAI"-
\-A IS. - Faiu· nE LA MUS IQUE . Ure DU M oLIERE.

l l. . «De>> s 'e rnploie au /ieu d e l'articfe :

Prcsque lonjonrs, apres une expression de quantité


Trup lll:. UIIL l l; be<HtCOLip DE !11\ U IT (mais: 'J'Il jat:> R l l::.\1 r>IJ hrui/,
BJF.:o; ut::s gesles. LA PLUPAR1' u~-:s lwmmes sonl uanileiiJ;).

N . n. - 11 rsL parfois tliflicile, ct sa n s intér~ t , de dislingucr le parlilif et


l'i ndéfwí. (L 'originc des dcux <'mplojs C'/\l d'aillt'tlts In wO:tm~ . )

.... EXERCICES ...

1) Explique z. l'emploi de r article part itif : Le cambnoleur s'esc sons douce serví d'une pince pour
Que préférez-vous boire en monfeont? Du "in (oTCer notre porte . - De Poris o Versoifles, ,, y
blonc ou du vin rouge 7 Du bordeoux ou <iu bour- o vingt k• lometres. - De braves pcrsonnes sot:t
gogne? Mcrci : j'aimerois mieux du chompogne. ollées prévenir les f¡ompiers. - Nous en ovon'
- Beaucoup de gens occupent leurs /oisirs en entendu de be/les d votre sujet! - Les ré(ug1és
(aisant de Jo peinture. D' a u tres, en jouant du en .:>nt vu de dures. - Fo•ces-moi un peu de pionr,
piano . ()'rwrres Pncore, en lisont du Victor Hugo voulcz-vous' - « De la musiquc, o vont coute
ou du }u/es Romains. ehose 1 11 (Verlaine .)
- Pour opprendre de /'ang lois ou de /' ollemond,
le plus súr es t d 'oller dans le poys d'origine. IV) Essai : Comparez les ovontoges (et les
- Pour la san té, il est e xcellent óe foire du inconvénten ts) que vous of(rent, en ville :a) /'outo-
sporc . P<H exempfe, de la course el pieú, du saut mobile porciculie• e ; b) l'aucobus.
en hauteur, de l'alpi risme, de lo notation. PLAN PROPOS~ :
11) Ex p liquez. la différence de sens entre les
lntroduwon : difficulté de se déplacer a piecl
daos les énormes villes d'aujourd'hui.
expressions suivantes : Passez-rnoi le pain. - Développement.
Je veux du poin . - 1 'homme vit de poin. - Je o) l'automobile particuliere.
me donne beaucoup de peine pour finir mon 1. Avontages : elle permet de choisir
devoir. - Ce n'est pas lo peine de trop tra- l'itinéraire, l'heure. les compagnons.
vailler. - Cette triste nouvelle me fait de lo 2. lnconvénients : les fraís (essence, acci
peine. - La mort est la plus terr ible des peines. dent possible). ou se gared
111) ~tudiez les d1vers emplois du mo t de : b) l 'a~tobus.
Le train avait amtné tant de voyageurs, qu'en 1. Avantoges ....
un momcnt le quai fut noir de 'l'!onde. - 11 vie nt 2. lnconvénients ....
choque ornée d Poris une fou [e d'étrangers. - Conclus•on ....
6 . PARIS VU DES TOUH.S
JJE NOTRE-/JAME

Quelc¡ucs insta.nts cncorc ét les dcux jeuncs


gens parvillrcnt sur le haut de la tour.
11 Oh! dit Jacqud.inc, que c'est bcau! Quellc

récompcnse!
- Oui. C'e:-.t un spectacle incroyablcment
exaltant. ( ... )
1< J c vous dcmanderai seulcment de montcr

p lus haut encoré!.


- Oü voulcz-vous montcr? Dans les nuages?
- Sur le toit de plomb. 11 semblc en ~nte
roidc 1 , pourtant il collc tres bien :ut pied. Vcncr,,
n'ayez pas pcur. Prcnez a plcine main la tige du
pn.ratonnerre. Et maintenant, rcspin.·z, regardcz
París. Écoutcz aus.-:;i, car cctte immcnsc rumcur
laborieuse, e'cst le so~ffle ct la rcspimtion ele
, Paris. C'est une tres g rand~ ville. Si elle s'étalait
Lerquarlicrsdel'Est,r:tl!d'Imetour au rn.ilieu tl'tme va..stc plaine, cumme tl'autrl:.')
de Notr;:-Dame. grandes villes du mondt'. on n 'en vcrrait pas les
limites; mais vous pouvez découvrir presquc partout les collincs vctics, la campagn<'. (... )
2
u Tichcz, rcprit Laurent, tftchez de regarder le fleuve, s'il ne vous aveuglc pas.
Voyez toutcs les églisc-s. couchées le long de la Sci ne commt..: des vaisscaux dans le scns
du courant. Toutes regardent vcrs l'est par lcur chcvct et vcrs le ponant3 par lr.ur
portail. Ce qut: cette v ille nons offre d'abord, ce sont toutes ~es pricn'S ele pí<'rre nohlt>~
Le reste, le re5tc cst moins éviuent, moins clair. Oui, je s;tis, il y a la Tour Eiffd. Ce
n'est pas une ccuvre d'art, e'e~ un si~0phique, c'est une figure c.l'algcbre. Jc vois
au~si l'Hotel-Dieu paree qu'il cst a nos picds. j'y ai tra\'a.Jllé. jadis. au début de m<·s
étudcs. Je vuis aussi la Sorbonne, a cause de son obscrvatoire qui ressemble a un clocher
sans fleche. Jo: nc vois pas l'lnstitut Pasteur : il est perdu parmi 1:1. mas.se des construc-
tions laborieuscs4 • , ( ••• )
Il y eut un grand moment de silence pcndant lequd on entcndit monter des pro-
fondcurs non plus une rumeur confuse, mais mille bruits, mille sons séparés <?t distincb.
On perccvait le roulement de chaque voiture, les fcrs de chaque cheval, le ¡x1s de chac..¡uc
piéton, k cri de chaque marchand, l'appd cl'unc mere, le sitfiet d'unc machin<', le grin-
cerm·nt d'une porte f]Ui :>t~ ferme, le ronron el'un motcur, le soupir d'un violon. le tinte-

1. F :mur andennt' {aujou nfhui lilléraire) de raid~. le "'l··tl s e pose, "' •·uui'!Jc.
:.!. A <"~•uw du n·n,·t du ,,.)..¡J. 4. l.rs rclifkcs uú l'nn lr:l\'>lJile ( le la beur • ¡,.
:1 Vi<-u'l: mnt : l'ou,·~l. la dirrrlio n ,·crs l>t<JII<"II~ lrav:nl assi<lu¡.
ment d'une clochc, ~ut-~ tre cclui d'unc piccc de monnaic et, soudain, la g réle voix des
cnfants 4ui jouaicnt d:-a.ns le square de l'é\'éché, leurs cris, leurs c hansons, leurs mots,
prcsquc le soufftc de lcur haküne.
a C'esl e xtraordinaire, cüt la jeune filie. f'est ainsi, me st-mble-t-il, que Dí..:~oit
1

entendre les bruits de la terre. 11 doit, comme nous en ce momcnt, distinguer la plainte
de i'Ct-~, le Cf Í de COJ~-~e <ie-J'at;tre, Ja joyeUSI' chan~on 011 trOÍSÍCm0. . .Encon' Ull peu e t 2 jc
pourral'- düe : ¡[y a un pa..c;sant qui hoite, il y a un pauvre qui p lcure, il y a un employé
quise dépéche, car il a peur d'étre congédié, i:.!....Y_ a ~ pc tit g<w;on qu i ment pour 1 ~
p.!:_emicrc fois. » Ct~mRr.J s J•uHA\tEJ., rlc I'Académie fran\-:ai:;c.
C ht·oniquc des [',m¡uter. Lt C-ombaltonlrt le.1 Ombrts. Mere u re de Francc.

l. lhit ~nt<·nrlr,• •·nh•nol , sana do u te. - :l. A uu un¡Jl'u ¡>lus dt ¡intsst dnns l'ouir., jc pourrai~ di re ...

(; HA MMJ\JHJ-:

PLAC:E DES Al>JECfiFS QUALIFil.AT IFS


EM J>LOY(:s C:OMME I~PITHETES ( = adjoints directcm ent a u nnm).
Happ c lons qu'ils se placent Pn généraJ apres le nom, e t notamment :
o) Les aujcc.tifs exprimant un caractere physique U IJrme, ruu /(!ur, etc.)
t•l ceux qui se rapporlcn l a la géographíe , á l' histoiret ~~ la religion, a
l'art., aux sciences, t:ll: ... :
U TIP pcn/c RIJJ [)E, /lll si f!TI C (i IIA P H I(Jl'E, /r prup/c FIIANyA IS, la
religinn I.;ATHO I.IQt;r.:.

b) Les p a rticipes cm¡Jioyés co rnmc }'ldj<'c.llfs :


J>cs SOTIS S I::I'.'\II¡;;S, des r.au:r: CIJU IIAN'J'ES.
t ) L ~s adjcctifs ct les gr oupcs plus longs que le nom
Un livre inlérrsscml, un s¡u:r.tar.IP. inrrogablcmenl t'.raltanl, tmt•
villr plcinr dr bmil.
• Un place t•n f.!énéral avant le nom ccrtains adj ectifs courts et cl'un usagc fréquent:
(.;n ti i iANn rnlhousiasm,., un REAt: spcr.tarlc, un no~ gar~on, une MAL'\'AISE aflairt> .
IITI ( iROS I!Ofllflll:.
~. B. - L~::s adjt"cl.ifs u uméraux de sens ord1nal se plac:cnl avant 11;' nom : la
I:'IIEMii""' foi s. (~fais : Fran~ois J cr, (;har/('.~ JI, la pnge 2.)
" Bt"a ur.oup d 'adjt'clifs se placent so it avant, solt n ¡Jr·C:~s le nom .
Pl:lcé at•nnl: •)U bien ¡o el:- peuvenl prTJtclrf• unr \H it•J Jr parti c uliere, p~u·fu i " cC"III'
d'uno· Sorl.t• ole• :mperlal.if: 1Wl/S QQ0/1.~ .~llf•i 1111 ~'AME\ ' X () l'(lfjl' (= ll11 cti';.Jj!t' 1res\ Íct.f'S11)
ou l•ir•¡¡ : :¿o ill' fnnrH'JtL <•V• 'L: le nom un groupe d' uJt S!'JlS p;•rlr<;ulif'r·: un .rEUNE
HO~IMJo: .::0:: \IJI lcct rurn r. j i'Unr.; un UllA\'b GAil~OK /' tiJI ¡!111'\; IIJI hr;tVI'.
P .;~<:r':; n ¡~re~:ils r.mt. plulot. une v:dn1r ex plica tive 1·l g:Hrl.' rll l.·nr -•·n~ pn•mi~r:
17.':fV 1'-~t 11111e FAMt·:u sE ( ....., biPJI t:o)IJIIII').
Ull l'
• :''il y a plusieurs adjeotifst épithet es 'du mtim" llQ T/1. jJ,- ;;onl. f,!éJréralt·rnc•¡d lie~ par
et, 011 s~pari~,; par IJJII\ Virgule. U•1 hf>l11111t POLI. AI.\IA IILI> (1o11 : P OLI Jo;T Al'\IAJILI;;);
:-.auf tjllallcl l'1111 dr·s adjl~<; lc(s formr· Unl' s •>rl.l' do• p;ro upl' ;ovec Ir· num : Ull AIMA BI.E
Jt'IIIIC """"''" nu: ru1 ¡'I'.LWI' lwmmr. AIMAfii.P.. Unr. 1.\0tENSF. rU IM~IIr laburil'llSP. (= liJH'
rumcur {trbori,·ll~e (= UJII! iunnen;;..- runwur dt: travail).

25
.. EXERCICES <1111

1) Pourquoi l'adjectif épithéte se trouve-t- il complet gris (ort élégant, ce qu1 ne l'empéchoit
placé apres le no m! -Les tickets de métro sont pos de (aire grise mine.
de couleurs variées; ma1s ils ont t.:>us une forme rec- IV) Dans les phrases suivan tes, accordez
langulaire. - Vu du haut de Notr~-Dame, Paris l'adjectif avec le mot auquel il se rapporce et
offre un spectacle exoitont. - L' lnstitut Pasteur donnez-lui la p lace convenablo : Une rumeur
est perdu parmi la mosse des constructions lotxr (confus) montait de la cité (2 solutions). - Le
rieuses.- 11 y o ó Poris 29 journoux quotidiens.- combrio/eur aux pieds (agile) oimoit d se promener
o
Le contrélll'ur porloit Gurou sur un ton de dérision lur les toits . - Les bctords sont sou vent plus
polie. - Cet homme porte une crovote noire, (ideles que les ch1ens de roce (pur) (2 solutions).
est coiffé d'un feutre noir.- Cest un rrovoillong - Les agents ne sont po s munis seu/emcnt d'un
ó (a ire. - Lo rel1gion cotholique ese ce/le de Jo bówn (blanc) : ils tirent aussi des sons (strident)
mojorité des Fron~o1s. de leur sifflet d roulette. - Lo mode étoit cette
onnée-lci aux chopeoux (g ra nd). Ce/u n'o vonto-
11) Pourqu o i l'adjectif épithete se trouve-t-il geoit pos tou tes les femmes.
placé avant le nom 1 - les deux jeunes gens
porvinrent sur le hout de lo tour. - Un grond V) Analyse littéraire : o) Donnez le plan
enthousíosme les soulevait. - Lo gréle voix des du texte : « Paris vu des tours de Notre-Dame ».
en(onts se foisait encendre. (On peut d1re : /o voix b) Expliqucz ct appréciez les passoges soulignés.
gréle . .. quflle est la nuance1) -}e voyoge en VI) Essai. Fatigue de vivre dans certaines grandes
deuxi~me c/asse. - 11 y o un petit gor~on qui ment viUes.
pour lo premiére (ois. - Vorci d~s chots de pure
roce. (On peut di re · choa rlf' rol:e pure. Nuance 1) lntroduction vi !les d'autrefois, villes
d'aujourd'hul.. ..
111) Quelle est la différence de sens , suivant Développement :
la place de l'adjectof? - Sans étre un JCUne a) Ce qui manque parfois : la verd ure , la
homme, c'était un homme jcune encare. - Hier fraicheur en ét é, l'cau, etc.
lOir ¡'oí oss1sté o une dr6/e de píece; mois ce n'etaít b) Ce qu'il y a en exces : le bruit, les pous·
pos une pi~ce drole' - 11 évite de boire du vin si eres. etc.
pur, meme sr ce v1n ese une pure mervei lle. - e) Mais l'u rbanisme moderne a su, parfois .
Lu1? Un (ranc coqwn, qui pourtant n'o pos f'óme satisfai r c a tous les besoins .
(ronche. - Notre homme s'étoit (oit (aire un Conclusion ....

Certain s f éminins d'adjectifs sont 8 r emarqucr :


Un lwmmr génércu.{:, une funm e viÓ.NY.tu·:u~ •·:. -·- lfn yan;on menleur, llnf
fillr ~IF.NTEUSF. . - · Un mol mnso/aiPu r, lllll' pnrolf' co~sOLATI\ICF. . - Un rcyarJ
enrlwnlt•ur, lllll'l'oi:r F.I'CHA:-ITEHESSE . Un /r()mmP 11ieur, W?f' frmmr VlEI LLf:.
(} n lnrain st•r., une fru:/J,· sf:cm·:. Un t•s prit uij, llllf' enu VIVE . - Un rri
aigu, rwr uui.c AIGU~: . - Un es¡mt so l, Ulte idl•c sorrr: .. - lJn a ir vieillv/, Wte
apparrnrr: VJ F. II.LOTTF. ; mais: Unlwmmr tfr:uol, unr femmr DÉVOTE.. - Son mrls
favori, so rhnmon l' A\'OIHTF.. - · J.r pruplr· grrr, In /rmgw' GHECQUE . - Un li cu
public, une place P unLJQtn:. - 1.1' pPilfJ/r héhr cu. la lonyue lll::RRA'iQL'F. .

.Le.r « Cal/;rri;¡e/fes » déjJosmt des _thurs dn•m1l In s/a/Jtf' dr IIJ>


. \.r~inle
C:alhtrill!. Cbaqut annle, le 25 }\'m•embre, kr Jtlfllti ftllts
(.wrtou! kr << midind/e.r )) ) fltenl Sainte Catberine d '/llt'xt:wdnf'.
On dil d'tme jeune filie qui atleinl 1'tÍ,_P,e de 25 <m.r .rtlllJ .se 111rmú
qu' elle a « coijfé Jainte Calberine ».

26
2. Rues de Paris.
l. PETITS MfTlER S

I. - La ft e uris t e .
Vne cabane a u hord du t rottoir. D edans, une profusion 1 de fleurs de t ou tes especcs,
de toutcs couleurs. <;a scnt fort : parfums melés des roses, des reillets, des violettes, des
mimosas. La ma rchandc est assise a coté de sa cabane, sur une chaise. Il est plaisant
de la voir assembler avec goút fleurs et bran ch es vcrtes, les licr en un toumc-main 2 :
<t Voilti: 1•otrc bouq1u.t . .".1onsieur; e' cst trois fratu s. o - Accroch('l' ?1 h C':tbane, unl'
pancarte noirc S<! balance a u ven t ; elle porte écrit a la craie blanche :o A. ujoltrd'hui
Sainte-Irene. »

I l. - Le march a nd d e journa u x.
Son pa<Juet de joumaux pendu a l'épaule, il arrivc en criant : « Pari::;-Prcssc,
France-Soir, dt'rniere~ 1-tn·¡welles.' •> Vous l'arrétez au pa.ssage: « Paris-Pressc, s'it vous
ptait. " Il glissc dcux doigts noircis par l'encre d'imprimcric dans le paquet, en arrache
un eXt·lllphin·, VOih lf' t<!nd, sans un mot. Vous lui donn"z dix francs. Il
\'1\<'lllCnt
fouillc dans sa pochc, en rt>tÍH! une poignée dcpieces blanches t•u jaunes, vous rcnd la
monna.tc. - Et le voila repartí : 1< Paris-Presse, France-Soir. dernicrcs nouvellcs .' '>

11 f. - La marchando de bille ts d e la « Loterie Natio na le )J.

":!le att .. nd. cta n:-. sa gueri te 3 vitré~. k;; li;L"-!>l'"> de billcb Hluitic()lorL~~ pos.····s cl«·v an t
elle, ou suspcndm.-s a droite et agauche. Elk \ 'OU S intcrpcllc au pas:>.tge : ~ 'f'enlcz <'O/rc
chance, 1\fonsrcur! mercredi le tirage! >) Allons. il y a drs mili ion<:. ¡'q~ag-ner... clwi::;is~cz:
l. (; r:lllrl<' quanlll<', ,\l,o u<l:llll·r. :\. ,\IJri p<Jotr 1111 <tl1<1Al fJIII <ll<lll lt' In )l:mh·. h'i:
:!. Tr~5 rapidrnwnl (l'll au"i 1"'" dr '' '"''" qu'il <~on:;\rucliun l~¡¡.·r<" en lov" el ,·n Vl"rn:.
rn laul pnur retourner la <nain¡.

28
\( Avcuglcs ele ¡pwrre ,,, 1< les C:mnes blanchcs "• u Sccours aux orphelins ''···vous n 'ave& que
l'emharras du choix. ·-· •< Cannes blanches, madame! »-Que/. nurnéro désirez-vous? -
C'cst aujourd'hm· un vendredi 13, n'est-cc pas? ]ene suis pas Sttperstitieux: donnez-moi
done un billet dont le mw1.éro se termine par I J ! '' Et, en partant, vous jetez un coup
d'c:eil sur l'écriteau : « lci a été gagné le gros lot de dcu x millions. 11

IV. -- Le « bougnat ».
Ce n'est vas un rnarchand du trottoir, lui : il tient houtiq.ue; oh! toute petite,
cettc boutique, qui a pour cnscígne : VINS,
BoiS et CHAlH:lO.Ks. L'intérieur en cst sombre:
tleux salles minuscules. A droite, le comptoir
de únc 1 oh vt~us << conwmmerez '' un café-
creme, un vin blanc, un apéritif.- A gau<.:he,
des tas de~ margotins », pctits fagots allumc-
feu, et d(·s sac~ noirs pliés et empilés.
Le patron est souvent natif d'AuvNgne.
De la son nom•. Robuste ga.illanl, il enlcvera
allt'·grt' ffil'lll. par sacs de so kilos, le r;hatb(JlJ
q111 chauffC'r:t at hiYC·r h:s foyers modestcs.

•;o.;mn tlt) ;,nrt~ doul~ :) l.t)'rununrí:ttion • <lUVI"rf:(ll:tlc•


de • ¡·h.trt.nnnlt>r • : charhonnia.

V. - Le camelot.
(I nst:tllr sur le trolt.oir, il parle avec une
extreme voluhilité 2) : <1 Tenez.' approchez, Mesdames ~;t Afessieurs, n'ayez pas pwr' (Plus
doux :) Écarte-toi, petit, tu devrais etre a l'écule. (De nouveau tres volubile :) Voici ce que
vou.s 11' avez jamais vu. ni nc rcverrez jamais! L'instrument le plus parfa it p01~r peler les
pommes de tcrrc sans en pcrdre ·une 11~ictte, ni se salir les doigts! Primé aux plus gra11des
/oires com111ercialr.s d1t ntonde entier et spécialement en honneur dam; les com;ents ct
mcmaslrrc~. D'um usage si facile qtt'un enfa.nt de six mois saurait s'e-n servir. Vous placez
toul simplement la pvmme de terrc sur la tabte, en la ma·i ntenant e~tlre le pouce et t'index
conmlt' ccci .... Vous passcz mon racloir dessm, vive·m ent et sans appuyer. · Voyez, ll•fcs-
daml's et Mc~~ir.urs, La {¡.1wsst! de mes éplu.chures : on d1:rait de la dentelle.' ... Et combicn
rmyez-¡:nus q11c ¡e vende ce mcrveilleux rmtiP Cinr¡ lranc.<;.> - Non! - Quatr1'
jrancs.) - No·n ! - /)eux /rancs.> Menu: pas! ]e Lr drmn.e, :\fr:;dumes ¡lj,.,_,if' ur.,,
el oui, Jt' 11' donuc pour 1m fmnc, avec le mode d'emploi et L'em!Jalla!-;r.... A!lons, Jfr, .
dames ct Mcssitur~, dép6cht'4-IHJH\': i! n'y en aura pas pour tnut le mondd ,,
l . \ldal olunt sOlll !(•·>wr.oktt><· lll ro..-uuv,·rt' en Ou olil d ;llh la l:oroj.(ow 1' >¡oul:oin· : lwin· ,.,,. lo • IÍIW .
1 r.lno·,• l¡' <'"lllf'IHir' oil l'un pt·ulrunsolltllll'rd~bout. :.!. Hapiolilo· ll:uh ¡,. olo·ltit, ol:lll~ l;o p;Ho1lc.
VI . - Le marchand u a la sauvette1 11.

Vous le trouvez souwul daos u n couloir clu mét ro: i S<'S pieds. u n \·aste parasol
n·toum1' . plt>in d<' cravatrs rnult icolorrs : •t f>ure SIJit, .\!onsitur! DN~x jrrmcs
~CIIII'ml'nl.' " Les rnains de:- pas~;l lll :-. fouillcrll d an~ ,, . t;t<;, ~nuplc ct d~>u x ~0 udai n,
h- parasol se rcfcrmc sur les cravalcs, ct notre homm~ s~~ sanve ;\ tonlt!~ j amhe!' .... Son
odt•rat suhtil :t Hair<? l 'agent de police qu i déhouche, Já-l>as.... G. :\1.

2 . LE LANGA CE DES FLE U R.'·;


V oici ce q·u 'on appettc t.m << écho )), dans un journal parisien. C' est u.n petit article
sp-ir·ituel wr les faits du ¡'uu.r.
Le fleuriste voisin dn H.ond-Point chez qui j e venais de m 'a.pprovisionner de muguet
glissa dans ma pochc un p ctit imprimé a u moment ou je quittais la boutique. ]'y dcvais
trouver le rcflct des mccu rs de notre temps avec leur subtil amalgan1e 2 de httte, de
courtoisie et d'a.imable cynisme.
On lit au verso du premicr fcuillct, sous le titrc :
Po-ur vo-us, monsieur .. ..
Comme a moi-méme, iL vous arrivc d'oubLier de souha-iter un anniversaire. 1 nutile de
dire q·ue vutre diner et votre soirée se trou;;ent ~(¡cfzés 3 • N ou.s avons ümt de choses m téle,
avec la t"Íe tnodernc /
]' ai crié pour wus un service spécial, aide-mémoire.
Remplissez el n'to'urnez-moi le qHestiunnaire ci-¡'oinl. De1u fours avatlt ta date, m~ petit
coup de téléplwne discret et personneL vous la rappellera.
Voici maiutenant le qucstionnaire :
.'Vom? . . . . . . . . . . . . . . . . ·
Adrcsse.) . . . . . . . . . . . . . . . .
1Vo de télépJwnt oú nous pouvorJS vOtiS Joucltcr persom~ocllemcnt.>
Date de l' urmiversaire que votts souhaitez ne pas ott blier?
t·os ordres flcu ris 4 serotll enregistrés cottjidelttiellemwt.
Jc ¡)t'nse depui::; á la darne qui murmurera d'une voix émue :
- Dicu merci, j'a.i t rouvé l'époux cxcmplaire : jamais il n 'ou blic l'annivcrsairc d<-
notre mariage.
Et a u monsieur qui réponilla au coup de téléphone du cornmer<"ant , deux jours avant
la date a flcurir :
- Non, non, plus d'orchidét-s )KJUr la Saintc-Agn&s! Ma is clésorrnais rappclez-moi
done la Sainte-Sophie, avec deu..x uuuzaiues dt' ro~~.

1. .\Jarl'llan<l alllllui..nl qui \'<'1111 ,,. .., l'll ·"oir :.!. 1.o· u r lll•'· f:a••¡.¡•··
ll' •lr.. il . t'l « se sa u ve » h'••llfllil• •h·, '1" ' '1 :q ta·r :1. ;\l:t1Hp tc'S, :ltf ri,l i·>.
p:il 1111 "~··ni ala· puli•·•·· ·1. \ ' us conlln:tntl•·> el<' fl,·ur,.

··o
.)
(;U:\M.H:·\ JRE

11., U.~. E~. Y , pronoms (gt·néralernent droanl k Vt'rlw) .


11, p r o n om neutre. l . Ne co nfondl'Z pas il , de valcur n eutre (clans des
t:xpressious el verbes impersoruwls) ave<: il , rcpréseulanl un nom m asc ulin :
11. I·~S'J PI. A 1SA '1'1' dr ¡m ir la fln¡rislr m;~wmbil•r rn bouqucl flrurs
t•l hranel!rs. l\lais : j'nime ce. s pct·tncle : 11. esl plaisunt.
Aat:nlion ! on tl il f•n inuer sanl lt'-" propositions : j'aime uoir la
flt'.llristc lrat)(tillr.r : c'esl plaisnnl (et non : i/ ... ).

11. · / ,e, pr onom d e valeur neutre .


Le. nrulre, pe ut rrpréscnlcr un adject if, une p r opos i tion ou une idée :
J,¡•s la.r.is sonl-ils nornbreu.~: ti París? lis L t; son[. '/'u us bien
lmortíllé, je LE .mis.
~- 1~. - On distingue : Eles-vous dactylo? -- Oui . .Ir u~ suis; (dacty lo, sans
articlc, a une v:=tlcur d'adjeclif) : RtPs-uous la daclylo'! - Oui, c' F. sT M O L

11 L - En, pronom .
En , prono1n, rcprb;cnlc surlout une c hose ou une idée ; il signifir de cela:
l~s lramways1 On n·m·o~ parle plus ( on nc parle plus ut: r.es
trnrnways); compltoml'nl d 'objct indircct. - lA• spcrlnclt• de la
r/11'? J ' •·:N conn11 i s fa 11arietc ( = la variélé OE ce spcct;lcle); com-
plt'·mcnl de norn.
N. B. - · E~ r<'prést•nlc anssi o es personrws: Ce pr(lfesseur aimr sf~~ éludianls fl
il EN cst aimr (il est aimé oe ses f.tudianls ·- PA n t' II.I:. - Avec certai ns verhes.
aimé de, r.om pris ele, .wivi de, p récérlé de], le co111plémenl d'agent :;'exprime par
DE: d'oü ici. emploi d e EN, pu isq u'il rcprésente D'eux).

1\'. - Y. pro n o m .
Y. pro nom, représeulc llllC chose Oll une idée j i l siguifie a ce/le c/wse, a
cela~

J'y songe: c'esl rwjourd' hui unvcndrrdi 13 (y "'"' complémcnl tl'ob-


jcl indirect).
:--l. B.- Y rt> pn)st'Jill~ au~._¡ rn:ais p l l.l~ r;1r~m~nl., dt~:-> per.~Qilltes, cornm t• ohj•·l dt•:>
v•·,·lws pensf'r ti, songrr d: P ensez d moi! - }'y p~'nsr. sotwcnl.

~ EXERCICES _.
1) R:!levez les pronoms personnels et ditcs ó l'étranger . - Sur notre toit , il vtent des chats
ce qu'il~ représente nt : 11 ne se posse pos de partout. - Le raisin a-t-il eté abondant ceue
de jour. oü 11 ne (oille déplorer quelque occident. - année? Non. il ne /'a guere été. - )e suis maitre
Qu'est devenu cet homme? 11 est impossible de de moi comme de /'univers. Je /e suis, )e 'feux
vous le dtre, car nous l'tgnorons. 11 est peut~cre i'etre. (Corneille.)

JI
11) Dites ce que représente le pronom per- de Paris) . -}e m'osSO(Ie (a votre effort). - les
sonnel en dans les phrases suivantes : Quond rues (de la ville) sont tres on•mees.
il pleul. on en a vi te ossez. - 11 (out se réjouu
de cette mesure adm.nistrative, et en (éliciter le IV) Répon<Jez : « Oui-·-· » : Eces-vous
ministre qui l'a décidée. - Les chots, il en vient fleur~ste' , Etes-vous la fleurtste? - Etes-vous
d'un peu partout erre r par tci. - Les autobus? adroite? - Etes-vous secrétaire? - Etes-vous la
Ne m'en parlez pos toutes /es fo•s qu'on veut en secrétaire que j' ottends' - Resterez-vous fidéles
prendre un, il (out (aire la queue.- 11 n'a pos pu /'un d l'outre? - Penserez-vous o vos amis?-
orriver d J'heure. Vous en étes peut-étre surpris. Songez-vous d votre promesse? - Avez-vous pensé
Mois moi. j'en étois súr. - Vous connoissez la d votre mere?
filie du bougnat? Eh bien, mon neveu en est tombé
amoureux. - Vous connais sez mes soucis : ¡'en V) Essai. Décrivez quelques petl!s méuers de
suis accablé. votre pays (ctreur de ciJoussures, vendeur de souve-
nirs, etc.).
111) Transformez les phrascs suivantcs en y
introduisant le pronom e n ou le pronom y que PLAI\. PROPOSt :
vous placerez immédiatement devant le lntroduction : les plus curieux des marchands
vcrbe : ne sont pas ceux qui tiennent boutique ....
(Ex. : L'outobus, ó Londres, est muni (d'une Développement.
impénole) : 11 en est mum. - Je pcnse (d celo) :
j'y pense.) - Aujourd'hut, le nombre (des autobus) o) Petits métiers commum 3 mon pays et ¡
est su((lsonL - On ne peut prendre place dans beaucou p d 'autrcs .. ..
l'outobtis, quond ti eH surmonté (de l'écriteau : b) Petits métiers particulicrs ~ mon pays._ ..
complct). -}e vetllerat (a cettc affai re). - 11 Conclus10n Pourquoi j'aime ces humbles
n 'est pos toujours (aCIJe de prendre un (des taxis marchands ....

Le vocabu laire fran~ai s


:\utour de !'idee d'union). F.xplique7, : le scns malheur : car rumon f;1ir la force. - Liez ces
e.xact des termes en ilaliqw.> : QUJ se rc:;scmblc llcurs avec un srmplc til. .'v'ou~ nous réunirons
s'assemhlr. - - .lt• me> suis asson,• avet: mon dcmam ave!(; yuclqucs amis pour fairc un bridge.
frére pour exploiter un fonds de <.:ommcn:c. - - l'our pricr, un juint les dcux mains. - le
Mes ami~, reste.t toujours unif, mcme dans le chicn !'SI endurint' a Sa mchc.

( !n (/m~rlot.
3. LA FLÁNERIE A PARIS

Le projesse~tr anglais De-m:s Hrogan 111111s dum~e 1ci (en franrais) les imfrrcssinns d' nn
étranger sur li-s ptaisirs qu' o!J rcn/. en cure a u <• tlá.1uur •l, malgré le mmwemeni de la cirw-
lation, les rues de Paris.

Si l'on considere París du point de vue touristique, alors [c'est] la seule grande villc
ou la flanerie soit encare possible, encorc délicieuse. Cela ne tient pas seulement a la
célébrité des noms ou des sites, mais la vie a París cst beaucoup plus une vie en plein
air que la vie a Londres ou a New York. Pouvoir s'asseoir a sa guise' et suivre,
tout a son aise, le déroulcmcnt de la vie dans ce spectacle perpétuel qu'offrent les mes
de París, voila un luxe inconnu de Londres ou de New York. Pour gouter un parcil
plaisir a Londres il faut aller dans les pares, et en été seulement; a Ncw York, dans
1es gares et les antichambrcs de quelques grands hótels. Mais de tels Jjeux soutiennent
malla comparaison avec les cafés de Paris, gu'ils soient grands ou petits, m<Jdem<::s ou
anciens, réputés ou obscurs.
[Et] les cafés ne sont pas le seul exemple du caractere public de la vii" parisienne (... ).
Une si grande partie de la vic en France est publique! les cafés, les kiusguc~ a joumaux,
les plates-formes des a utobus.... Quelle différcncc avcc Londres ct Ncw York, rlcmt les
rues sont faites pour vous permettre d'entrer le plus rapidement possible dans quelque
maison! Et c'cst pourquoí iln'y a pas Je grande ville ou le touriste pauvre s'amuse a
meilleur marché qu'a París, sans passer tout son temps dans les églises ou les musét:s.
Vous pouvez restcr a~sis tant que vous voudrez derriere un verre de \>jn ou de bicre,
sans que votre vin ou votre biere clevienne imbuvable c.omme le thé a Londres Oll a
New York, oü le patron du har vous persuadera pa.r tous les arguments possibles,
honnis2 la violence, que votre temps c'est son orgent. Et ce n'<::st pas le scul amuse-
ment libre que l'on trouve á Paris. Il y a plus de boutiques a voir et, au be-soin, plus
d'achats a faire qu'a Londres OH a ~ev..· York, non seulement par le simple fait qu'on
achete, mais aussi par le ternps qu'on passe a rnarchander3 ce que l'on désíre ohtenir.
ll suffit de rcgarder une bonne maitrcssc rle maison ou une femme de ménage acheter
des fnlits, des légumes ou de la viande dans un magasin de París, ou mieux encore
dans un marché de París, pour profi.ter d'unc bonne le<;on de discemement 4 •
J)gNrs EROGAN . Réalitts.

1. Sdon sa rantaisie. sou bon ¡>l;~l$ir. cettc chose a un prix plus h~~s.
2. A l'cxecplion de, ~:wt. 4 . Qualité inlelleduelle qui pernwt <lt' hkn :~ppr<'­
3. Diseut<~r le prix d'unc <"hn~.- atln <I'Ol•t•~nir C'icr IC'.s c-hose.s, de jugcr avec exactilu<le.

33
GRAJJ.H:\ 1HE

LES POSSESS IFS


l. ·- - Adjectifs possessifs :
• Chacu n ct le posscssif.
Quanrl rhaccm cst sujcl, le possessif qu i lui corr espond cst son, sa , ses :
Jr ronnnis bim lrs cafés á París. CHA<.:UN d.'eu.r a SA clienicle
parlirulicrt•.

Si ch11cun cst en a¡>posilion a u sujel ou :1u romplémenl, le possessif corres-


pondant <.'St r~speclivemcnl notre; votre; leur :
::\ous lrouvons C IIACI'N NOTBF. plai.~ir ñ fldn er dans París.
Je VOUS [aÍSSI' Á C IIA CUN VOTRF. p/aisir.
• Lr. posscssi[ cst remplacé par l'arti c le d éflni pour désigner les parties du rorps
(v. grammaire p . 19) :
.J'ai mal iz LA fPfl', j' ai froid AL" X pieds;
mnis nvt~<· ccrtains verhes d'action, qui ne sous-entendent pas clairement le posses-
scur. il faut rétahlir le posses s if (.fe IIÉUtAUf"FE MEs mains), ou introduire un pro-
nom obje t indirect (.le MI> récllaufle les mains).
• Lr. posscssif remplacé par e n (v. grammaire p. 31 ).
On rrmplacc volonticrs son, sa, ses, leur, lrurs par e n , compl 6m e nt d e nom ,
qunnd le " posscsscur " cst une chose :
J'nimr /rs rucs dr Paris : l e spcclaclc E~'< es! curiru:r;; j'EN goúle Ir specladr.. (L e
spectnr.lr f'sl c(')ui des rucs, nom de chose).
• .Mais ce rt>rupl~n:ml'nt n"est pas possible :
Si le nom ;\ compklcr cst lui-meme précédé d'une pré pos ition
..llfmlion á r cscalicr! J\ppuyr:-vo11s bien SUR SA RAMPE
(M eme regle pour l'cmploi de don/, V. p. 46).
• Le posscssi[ peul souligner l' inté r et portl~ par le "possesseur" il la per~onne. ;)
l:.t (;!HJs•• « po~,{·dét·s •: Suis-tu TA ü•t;t;n!- 11 esl rncore tJUet: soN IIIUtiÚ1•ur i\1(lf·/in!
(kr, v:d•··11· ,,¿¡umlir:e d(' o. :StiJ• ~: ce monúeur !'vlartin qui neme plall guert•.)
11. Pronom possessif :
Ce/le gw:rrc {uf nf!reusc : Iom LEs MTEJ\"S y ont p r ri.
Souvt•Jrt ll' pronom pos~essif pluriel a J;:¡ valeur de: mrs parmls, nos wnis, ele.

.... EXERCJCES ~

1) Essayez de d éfinir avec précision les mots 11) C omment est exprímée l'idée de posses-
suivants : Une rue, une ruel/e, une oll~e, une s io n dans les phrases suivantes : « Venez done,
impasse, un cul-de-sac; - une ovenue, un boule- un jour, visirer nolre nouvel appartemenc. » - )'ai
vard, un faubaurg; - une place, un rond-point , snisi mon odversaired lo fOrge.- L'oncren omnibus
un carreftJur;- une route, une voie, une auroroute. possédait une imperio/e { ..., un étage supérieur) :
une chaussée. e' en étoit un des charmes essentiels. -Le long des

34
trottoirs, /es petits morchands ombulonts pous- fermeture. (Avis naguere affiché dans le métro.)
soient lentement leur voiturette. Chocun ovoit son - je n'oime guere l'odeur de l'oignon, quoique cer-
cri particu/ier. - Lo rue est pleine d' autos en sto- tains apprécient so saveur dons certains plots. Mois
tionnement. Outrouverai-je une place pour Jo mlenne? l'odeur du poisson (m m'est encare plus désa-
- Au jour du jugement, Dleu reconno1tro les siens. gréable : on ne soit comment échapper d so pour-
- Tenez-vous sur vos gardes, si l'on vous demande suite, commcnt se débarrasscr de son insistance.
d visiter lo maison, car, c'est vous qui en ovez Jo
responsobilité. - Voild tous mes (or(oits; en voici Y) Quelle nuance l'emploi du possessif
le so/aire (Racine). - Cette maison oux volets ajoute-t-il a u sens? - Depuis que vous - m' a vez
verts, c'est lo nótre. - }e seroi volontiers des donné /'élon, j'ai fait du chemin. Cette bonne idée
vótres une outle fois. Aujourd'hui je reste seul. (ero son chemin. -}e possede un Moliere admiro-
blement relié. Cet octeur possede d fond son
111) Remplacez les tírets par les possessifs Moliere. - Cet othlete foit ses douze lieues dans
convenables :le soir, chocun rentre dans- logis. lo journée. - Modame a son jour :elle re~oit le
Nous oimons nos porents , chocun ó - (o~on. Les mordi. - Choque souris foit son trou. - Mon
(omille.s ont chocune - égolsme. Dons la vie nous a
f¡ls (oit son droit Poris. - Ne me parle plus de
pensons chacun d - propres a((ai res. Vous em porte· ton monsieur Dupont ! - Allons! Bon, elle o encore
rez chocun- poquets, et les dépo5erez chacun d - so migroine. - Leur Durond commence a m'impor-
domiclle. Ces outomobiles ont chocune -garage tuner : je /e leur diroi. - Oui, mon générol!
porticulier.
VI) Paragraphe a rédiger : La sítuation de
IV) Remplacez le posse$Sif par en. (N. B. La votre maison : 1. Est-elle sur une place? dans une
substitution est impossible dans les deux der- rue? dans un carrefour? sur une route? etc.
niéres subordonnées de l'exercíce.- Pourquoi ?) 2. Les édifkes ou le paysage que vous voyez
Lo rue Vondomme joue un role important dans Jo de vos fenétres?
« Chronique des Pasquier », et Georges Duhamel a
relaté son émou vonte histoire. -Le uain ne peut VIl) Essai. Modome Vincent au marché. Foites-lo
partir que les partieres fermées. Ne genez pos leur porler, discuter ovec les marchonds .

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~ ¡ 1

- . ___. .. ?
'•
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Le marchand" a la .ram·etle ".

35
4. SUR UN TROTTOIR DE PARIS

L 'enfant surgit du couloir de la maison, tra-


versa le trottoiren courant jusqu'a la contre-alléé
ou des autos étaient rangécs. L'cnfant : une fil-
__
~~::z~ .:::.: .:_-=<:._- __..___
lette de huit ou neuf ans, ficelée2 dans un t ablier
luisant, des picds de clown dans ses pantoufles a
pompons, et une gueue de chevaP ou plutot une
natte d'arlequin4 , serrée d'un cordonnet et qui
se balanc;.ai t dans 1' air.
<< Mathilde! Mathilde! ;,
C'était la mere, jaillic dcsaloge, cmpourprée,
haletante, la poitrine instable.
ce Matbilde! Veux-tu que j'aille te chercher
avec le martinet~? »
~- -- Comme si la menace eut été insuffisante a
'i2-~--
;!:.;:~~-- convaincre Mathilde gui avait rejoint un pctit
--. copain entre deux voiture.s, la mere ajouta:
cc ..• A vec le martinet .... Et tes fesses en parleront longtemps 6 !... >>
Quand je suis un peu morose, je marche a pied dans París et il est rarc que je n'y
sois pas tenté par une vitrine ou ravi par une scene de la rue. J'avoue que celle-ci
m'enchanta. Je n'aurais jamais trouvé personnellcmcnt ce : <( Et tes fesses en parlcront
longtemps! >> image peu délicate mais formelle7 et qui disait bien ce qu'elle voulait dire.
Je voulus connattre la suite: je m'arrétai a deux pas, devant une boulangerie-patisserie,
l'air fausscment tenté, ct guettant ce qu'il allait advenir de Mathilde. Rien. Il n'advint
ríen. Car a ce moment sortit de la boulangerie-patisserie une personne qui tenait a la
main la« baguette8 >> du soir et que la mere de Matbilde connaissait. Elle.· s'arreta et
sur le dcvant ele la porte commenc;:a une de ces conversations des fins de joumée, ou
l'on a beaucoup de choses a se dire, entre personnes de la rneme maison ou du méme
'e bloc9 )). Il fut un instant qucstion de l'inclisciplinée : ce Cela vous en donnc du souci,
ces atomes 10 ! )) Puis un autre su jet retint ces clames et l'atome Mathilde continua
de jouer avec son petit camaradc qui venait cl'ouvrir la portiere d'une des voitures
vacantes. GÉRARD BAUER, ue l'Acadénúe Goncourt. Le Figuro.

1' :\lléc parallclc a la l'lll' principall'. 6. Elles garderont lougte.mps le souvenir des
:.!. F am. : vctu~, habillée Sans soin et plutót mal. coups de mai·tine.t marqués sur elles.
:l. Les r h¡:vcux longs non¡\s c•n ¡u..-i erc: d e In tet.~. 7. Précise ct vigoureusc.
d'ou ils pe ndcn t comme la queue d ' un cheval. 8. Pain tres long et mince.
,1. i'Jalle d e rhcvcux lrcssr..~ comrne ccux d'Arlc- !J. E nsclllhl e de m:tiso11s cntouré de . tous cOtés
quin, pcrsonn~1ge \1<: 1:1 co nll\ l.i c italicnn e. p:lr cl\'s nws .
5. l·:spcc:r d<' flllll'l. formé de plus ic urs hrins d e 1O. lmagc l'¡unilicr•: cmployéí\ pour insistí\r ~ur
rorrlc o u rl<: ru ir. clont on mt•na rc les ¡·nfan ls incl o- le fait qu<', meme tout petits, les enfants • donnent
<·ilcs, mals qui n'csl plus ¡¡ucre en usage : du souci •.
GJV \MM A JRE

LES DÉ~lO:'\STHr\TIFS
J. - l!xprcssions composées avec ci (ici) et la.
[ ljci et s~~ entnpos~s voici, celuí -ci, ceci dt~sígn cnt en p ríncipe un endroit,
un personnng•', un objt>t rapprochés, u u donl on va parler.
U <'l ses composés voila, celui-la, cela désignl'lll 1111 endroil, un pcrson-
nage ou un objcl éloignés, 011 d ont on a parlé :
li.t·yqn[r• ces illllos, c,:;u.E- CJ l'sl lllll' 4 C\' ( •1 clH~vaux), C:J.:I.I.I·:-LA
/Jilf' :.! {; \ '.

vc•1c t a qw· ji' l't'li.r lt• !/in>. Émult> cEC L - - vo1J. ..\ <.e que je liOU{ai.s
le din·. A:.-/11 tompris C:F.I.A? - Possédt•r llllf' automobile, CELA
ne rmd pus trw jours la Pir. plus fucilr..
Mais lt> fra nt;ais parlé emp loir d e plus t!ll plus <:da, voilti da ns tous lt.'.s cas.
• lci, la ctkurscolllposésset"vt•ntparfoisáénumérer, sans idéedc proxi-
mité ou d'éloignement :
Qtu• d'wtlos en stationnernmt ! c..: r.r.r-:-<: 1 f!Sl vl'flt', C:F.J. J.E- J.A roage,
Wll' aulrt> grise .

11. - La Iang ue parlée cmploie tres souvent Qa BU Jieu de cela


Commmt a/1<-z-¡¡ou:<> ·-·· <;:A 1111 mieu:c.
Comnwnt alle::-uous? - Oh .1 cn ~t.\tC CJ, C:U;\1.\tE c;A.

] 11 . . Ce fui de , ce fui qui ....

Exprcssions lrrs employécs en frarl(;ais :


• ;ve uaus ·assi' !JP: pos ;i rl'l Ir pince : r:'1·sl <:JO J. LE o 'un aveugle. -
(]ud ll/Jf!li!Jle? cr: r.1:r c.Jt' l 1•imt iri prmdrc> l'air c!wquc jvur. ,

Ce qui, ce que sonl t.lt•s re/(1/ijs de valcur neutre et nc clésigncnt que


dr.s choses ou d('s idées :
c1·: (JUE jr uois de ma ft•fl ft re 1'.\l birn wlwswtl. - ,'\-l a voisine
rlt11nle sotwtnl. CE Ql! 1 111' me drplrtit pus.
(L'adj ccti[ s'accorde aver Wl pronom neulrc cornme :wcc un pronom masculin
singulit•r.)

• EXE.RCICES •
1) Expliquez l'emploi de ici (ci), la et leurs - L'employé de métro dit ó Gurou : << je
composés dans les phrases suivantes : D'ici , vais revenir. D'ici lo . vous retrouverez peut-etre
vous pouvez vorr m a maison ; mais non de la ou votre billet. » Mois il pensait : << On les connait ,
VOUS etes. - Elle a gogné le gros lot : de la ces cocos-lo! » - je vais flónont, por-ci, por-
so joie . - Les outobus (onctionnent ici comme lo. - Le spectocle de lo rue n' o jamais peut-
a Londres. Sur ce point·la, rien de particu/ier. étre été oussi charmant. Voici. le long des trottoirs

37
les petit.s marchands ambulants paussant leur 111) Remplacez les tirets par le démonstratif
voiturette; voici le repasseur de couteaux, le convenable (ce qui, celui de, etc.) : Notre
raccommodeur de fai"ences et de porce/aines. - monde est - de la vitesse et du bruit. Une voix
Huit jours de prison, voi/o la punition du voleur.- irritée se fit entendre : - de la concierge jaillie
Le poin~onneur regarda Gurau, avec 1'air de fui de sa loge, furieuse. Pour circuler plus faci-
dire : <<~a va pour cette fois, mais n'y revenez /ement sur les rautes, - qui le peuvent prennent
plus. >>- Vous trouverez, ci-joint, les picccs néces- leurs vacan ces avant ou aprés le temps de« pointe »
saires d l'étude de cette affaire. ( ~ d'affluence). je m'avan~ais pour monter dans
11) Remplacez les tirets par les démons- l'autobus, croyant que c'était mon tour. Mais
tratifs tirés de ici et de !a : Cet hiver - c'était- d'un blessé de guerre, queje n'avais pos
a été beaucoup moins froid que celui de l'an remarqué. 11 pleut, - qui ne va pas faciliter
dernier. Visiter une d une les curiosités de Poris : notre promenade.
- /e programme que je m'étais fixé. Aurais-je IV) Essai. Les embarras de París ne datent pas
commis une erreur de /ecture? Non : c'est bien d'hier. Vous imaginerez ce qu'i/s pouvaient etre
-.)e suis fort en retard, - qui neva pas arranger a
soit au Moyen Age, soit "l'époque de Louis XIV.
mes affaires. Un des agréments des quais, c'est (A consulter: Boileau, Satire VI).- PLANS PRO·
qu'on peut fouiller dans les boites des bouquinistes, POStS : vous pouvez soit consacrer un para-
par-, par-, sans qu'ils vous demandcnt rien. graphe aux piétons, un autre aux véhicules
D'- vous ne pouvez rien voir; mais de-bas, vous - soit (plutot), comme Boileau, montrer la
verrez beaucoup mieux. 11 se répétait souvent - : s.uccession de différents tableaux, suivant les
s_ois plus énergique ; mais - ne servait d ríen. différents moments de la journée.
Ecoutez bien - . Avez-vous entendu -?

Ha/te !

Sens interdit!
5. CAMION CONTRE AUTOBUS
Neuf voyageurs blessés 1

Une grave collision qui a fait neuf blessés


s'est produite hier a 22 h 45. devant le n° !07
du boulevard Voltaire, entre un autobus et un
carruon.
Pour une raison encore inconnue (dérapage
sur la chaussée mouillée, ou défaillance mécani-
que, rupture du cardan2 de direction) un auto-
bus de la ligne n° 140 a violemment heurté la
remorque3 d'un poids lourd 4 en stationnement
sur le cóté droit du boulevard.
Neuf voyageurs ont été blessés, plus ou
moins grievement5 , dans l'accident. Huit d'entre
eux ont été transportés a l'hópital Beaujon. Cer-
tains ont pu regagner leur domicile apres avoir
ret;.udes soins. Cne peti.te filie de 9 ans, Monique Brunot, qui souffre d'une plaie pro-
fonde a la tétc, a été admise a l'hópital Brctonneau.
Les dég1\.ts matérieL<; sont tres importants. Tout le coté droit de l'autobus a été
arraché. Quant au camion, appartenant a une entreprise de Haguenau (Bas-Rbin),
il est gravement~ endommagé a J'arriere.
P.resse de Parú .

l. Ces articles d' ínform ution sur les accldents, 3. \'éhkulc tiré pnr une automobile.
les délits, etc. s'appcllcnt fail s divcrs . 4. l'om <lonn(o :HJ X gros camions.
2. l."¡,rtkuhltinn (ñu nom rl'un mathématiden 5. H<:marqut'z qu'on dit : gril!vement bl~ss<';
italieu du xv1• siccle). gravement endomma¡:¡e.

Staf.ionnement inlerdit! Silence f Feu vert : paJJO!lJ vite!

39
6. INCIDENT DE LA C I RCULA TION

Un jou r oü, conduisant ma voiture, je tardais une seconde a démarrcr au feu vert,
pendan t que nos paticnts concitoyens déchainaient sans délai leurs a vertisseurs dans
mon dos, je me suis souvenu soudain d'une autre aventure, survenue dans les mémes
circonstances. Une motocyclcttc conduite par un petit homme sec, portant lorgnons
ct pantalons de golf, m'avait doublé et s'était installée Jevant moi, au feu rouge. En
stoppant, le petit hommc avait calé son motcur1 et s'évcrtuait en vain a lui rcdonncr
souffic. Au feu vert, je lui d~mandai , avec mon habituell.e politesse, de ranger sa rnoto-
cycldte pour que je puissc passer. Le petit hommc s'énervait encorc sur son moteur
poussif2. ll me réponciit done, (... ) d'aller me rhabiller:.l. J'insistai, toujours poli, mais
avec une légere nuance d'impatience dans la voix. (... ) Pendant Ct:! temps, quelques
avertisseurs commcnyaient, cierriere moi, de4 se fa ire entendrf:. Avec plus de fcrmcté,
je priai mon interlocuteur d'etre poli et de considérer qu'il entravait l:l circulation.
L'irascible personnage, exaspéré sans doutc par la rnauvaisc volonté. devcnuc évidcntc,
de son moteur, m'informa que si je désirais ce qu 'il appelait •< une dérouillée 5 Jl, il me
J'offrirait de grand cccur. Tant de cynismc me rcmplit d'une bonne fureur et je sortis
de ma voiture dans l'intention de frott er les oreilles de ce mal cmhouché6 • J c nc pcnsc
pa.s etre lache (mais q ue ne pense-t-on pa::;~) . je dépassais d'une téte mon adversaire,
mes m usclcs m'ont touj ours hien serví. Je crois cncorc ma.intcnant que la •< dérouillée >>
aurait ét é re<;ue plutót qu'offerte. l\-fais j'étais a peine sur In chau::>sée que, ele la foulc
qui commenc,:aít a s'asscmbler, un hommc sortit, se précipita sur moi. vint m 'assurcr
que j'étais le dernier des derniers et qu'il ne me permettrait pas de frapp er un hommc
qui avait une motocyclctte entre les ja mbcs ct s'cn trouvait. par conséquent, désavan-
tagé. J e fis face a ce mousquctairc ct, 011 vérité, ne le vis meme pa.s. A peine, en effet,
avais-je la tete tourn~e que, pre::;que en mcme temps, j'entendis 1 ::~. motocyclette péta-
rader de nouveau ct jc reyus un coup violcnt sur J'oreillc. Avant que j'aie e u le temps
d'enregistrer ce qui s'était passé, la motocyclette s'éloigna. 'f:tourdi, je marchai machi-
nalement ver::; d 'Artagnan7 guand, au mcme momcnt, un conccrt exaspéré d'avertis-
seurs s'élcva de la fil e, dcvenuc consiclérable, des véhic ulcs. Le feu vert revenait. Alors,
encore un pe u ~ga ré, a u lieu de secouer l'ünbécile qui m 'avait interpellé, je retournai
docilement vcrs ma voiture ct jc clémarrai, pendant qu'a mon passage l'imbécile me
saluait d'un « pauvre types >l dont jc me souviens encorc.
Alber t CAMUS. La Chute. Gallimard .

1. 11 nvail, ct'uu !!<'Sic malactroit, arreté brutale- .J. üu : a se fa ire enlc ndrc.
ment son moleur. 5. Argot : une correction b r u t.ale .
2. Qui n•,pirc ;tHC JJCÍnr. \'11 halc:laul (se <lit ~u r­ 6. Pop. ce mal élc vé.
tout rlt's JH' I'SOIIIII'S ,.~,nuffl(-o·s). 7. Héros ch cv a lercsq ue d ' Al<.'X<Uldre Dumas phc,
:1. A rgot : il r<·¡cta <1M~l¡:neusemt>nt et im po li- dans le roma n: U:.~ T rois !1-fuu sque/aircs.
ment mu récl:unulion (on chl lamilihcmcnl : il ~- Pop. : t•xpr(':;sion \'Ou rant ~ pou r dt\signcr un
nr'Cili'"YG pr(lnl( tlU). lwnlllJe sans vakur, pcu i ntelligen t.
3. Les Parisiens chez eux.
l. LE PARJSJEN

Tracé dans la seconde moitié du X 1xe siecle, ce portrait du Paris1:en reste encore assez vrai.

Quand on trouve un homme qui traverse, sans se presser, la cohue1 des voitures
du boulevard Montmartre, qui fait sa carte2 au restaurant en une minute, qui connait
le bureau de tabac ou sont les mcilleurs cigares, qui sait les nouvelles avant d'avoir lu
les journaux et qui appelle tout le monde ce cher ami »; quand on l'a jugé et reconnu
pour un étre ordinairement sceptique, mais susceptible d'un fol enthousiasme; d'une
activité dévorante, mais toujours prét pour une fianerie; élégant. mais négligé; bien-
veillant, mais égoiste; ayant le mot méchant et la poignée de main facile; sympathique
en somme et aimable, malgré ses vices, - on dit de lui : a C'est un Parisien. » Eh bien!
on se trompe. Ce n'est qu'un homme qui vit a Paris, et si on l'interroge sur son origine
on est tout surpris d'apprendre qu'il est d' Amiens ou ele Carcassonne ....
Mais un vrai Parisien, né a Paris, de parents parisiens eux-memes, ayant grandi la
et y ayant passé a peu pres toute sa '>:Íe, c'est une exception. Ce Parisien-la pourra
ressembler a l'autre; mais il y aura entre eux une différence essentielle. Le provincial
importé dans la grand-villc s'y plaira et y restera paree qu'il y poursuit son goút
du confortable, paree qu'il y contente ses ambitions, paree qu'il y satisfait ses
besoins de plaisir; mais au fond du creur, il la considere toujours comme un champ de
bataille, une auberge et un mauvais lieu; et s'il a du chagrín, s'il ressent de la fatigue,
s'il tombe malade, c'est asa ville natale, c'est asa province lointaine qu'il ira demander
la consolation. le rcpos ou la santé. Le vrai Parisien au contraire aimera Paris comme
une patrie; c'est la que l'attachent les invisibles chaines du cc.eur et s'il est forcé de
s'éloigner pour un peu de temps, il éprouvera, comme Madame de StaeP, la nostalgie
de son cher ruisseau de la rue du Bac.
.FRAN~OIS Covri\R (rS42-T908) . Souvr.nirs d'un Parisien. Lemcrre.

1. Le flot tumultueux des voitures. 3. Écrivain lranpis (1 766-1817) qui n contribué


2. Choisit son mmu. a introdulre <>11 FraMcc le romnntlsme.

4Z
~(!j~:Ú- V

2. VISITE D'UN AJ>PAR TEME NT ~f""~12&/


\; ~¡) ~ ~ "
1]
? .J J. ll]ll
Ct> texli~ vaul cnrure aujourd'hui, cur, )v =-r-t \1\ \ l
1

aróres -un.e tl)ériodt' dt' púwrú, 0 11 tmm•e dr. ~L.-,1 l ·. ' · l.


110/Wt'aH des appar/t'tn.t'n/'1. a inUt'Y. \ ,,.. _d. r'
Un jour de décembre 26, J aJiez se trou-
·' v)
J ):.;
L.,.-. ,........,=-
1
vait sur le trottoir sud du boulcvard Hauss- rJ'1
' 11
mann, entre la rue Auher et la Chaussée ;1 ¡ ~
d'Antin. (... ) 11 venait tl'entrer dans bcau- ¡ f\'
coup de ma.isons ct d'ctre éconduie sans <Í\
beaucoupd 'égards, commeun quémandeurz \ ,.J
auxintentionssuspectes . Ilregardait lesfa ·. 1 \"
<;acles, les appréciait sui,·ant Dicu sait quels v · . _,·~
índices, se dcmandait s'il dcvait entrer. A .~
gauche d 'une porte cochert-, profitant du }!¡f, 1\~·~: >
so~eiJ bfven:al, un c?~cicr~e d'u~e ~oixa~- ~~
tame d annees, bard.:! de tncots, etatt assts, ' ......
son journal a la ma in. Il observait le rnanege4 de ]alJez. Il luí dit d'une voix
bienveillante :
<( Vou!'. chcrchez peut-etre un appa.rtement?
Mnis ouí .... Vous en a vez un dans la maison? ,,
Le concierge hésita. examina J allcz, comme si de cet examen sa réponse dut dépcndre.
Puis :
o; Il vous faut quelque chose de grand ?
- Ma fo i non ! ,;
Le concicr!5e se leva, posa son journ.al sur la chaise.
•( VenP.7. toujours avec moi. J e vais vou:; montrer quelque chose. <,:a n'est pas
qu 'a proprement parler Ga soye 5 cncore libre . Vu qué c'est censémene pronús a une
pcrsonne. Mais en fin , <;a ne VO\I S coúte ríen de voir. >>
Pendant qu'ils montaient l'escalier. le concicrgc comrnens;a de donner quelques
détails sur le locaL 11 ~tait situé au demier étage, c'est-i-dire au sixicmc.
<• 11 n'y a pas d':tscen~eur?
-- Si. Mú; il est en réparation. C'cst pourquoi je vous f<ús prendre l'escalier. ,,

l. Élm¡:n~. rPnvove sans dou<·<·ur. .J. l.a manit' r<- d' nll c·r N. V<'nir, de s·arrHér.
2. l'ersonnt· <¡ni dcm<mdc, qui sollicite a\·ec une 5. Au !Jeu el e • so it ' (langag<' populaire).
in sb l a no:<' ~'(enante . ü. ¡.\ll ~ndu que. puis<¡ue.
3. l·: nvt'fo)pp<' rolllm<.' d' 1111~ nlira >'o·. 7. P op. Hll ~CIIS de : [>Tt.'S<[UC, a pe u pr~·'·

43
Le concierge continua d'expliquer : l'appartement n'était pas du type ordinairc.
Il se composait d'une a.<;sez grande piece, d' une autre beaucoup plus petite, ou il y avait
place pour coucher, et d'une troisieme si petite qu'il était plus juste de l'a.ppeler un
cabinet. La grande piece qui avait, outre les fenetres, des vitrages sur le cóté et dans le
haut, avait été primitivement con¡;ue comme atelier d'artiste. (...)
« Y a-t-il une cuisine, une salle de bains, et le chauffage?
- Oui, oui .... Damc 1, la cuisine, on peut juste s'y retourner. Et elle neprend jour
que p:tr une tabatiere 2 • Mais vous savez, une tabatiche, en proportion, <;a donne plus
de lumiere qu'une fenetre. Et <;a ne mange 3 pas de place. Vous a vez le gaz, naturelle-
ment. La salle de bains a été installée par un Jocataire autrefois. (.a n'est pa.s tout ce
qu'il y a de moderne4 • L'émail de la baignoire est amochés par endroits. Mais les
appareib fonctionnent.
- Au gaz probablement?
- Oui, au gaz. Je puis vous assurer que le chauffe-bains e_<;t en regle. Il a été revu
par le plombier, le printcmps dcrnicr. (... )
- Et le chauffage/
- C'est un chauffage a la vapeur. Les appareils aussi sont en bon état. ,,
La conversation pouvait se développcr a l'aisc. Le concierge montait les étages
lentemcnt ; et a chaque palier, il s'arretait une ou deux minutes pour souffler.
<< ll y a un nombre de radiateurs suífisant? Car la grande picke, avec ses vitrages.

doit ~trc difficile a chauffcr?


- Bah l vous a vez cinq radiateurs en tout dans l'appartement; trois ríen qm· dans
la grande picce$, et de taille. Je vous dis, moi, que la plupart du temps vous crcvcrcz
de chaleur', et que vous serez obligé d'ouvrir. (... )
- Et le chauffage fonctionne cornbien de mois dans l'année'
- La encore, vous avez de la chancc. Le grand appartement du $CCond cst occupé
par un monsicur qui est un richard ... qui est, de plus, ami du propriétaire. 11 a. fait
mettre dans son bail qu'il serait chauffé du 15 octobre au 15 avril. Alors, n'est-ce pas,
pour le chauffer luí, on est obligé de chauffcr toute la maison. u
jULES I~O~!Al:-IS. Les Hommcs dt. nrmw: t'oionlé. Flammarion.

l. Exdam ... tiun familíére f= p<~r 1\':·o tn·- l>;unt·.) li. Trols pour IR. grand(' pit'<·o.>, 1'1 rlie swle. (l\ien
-.!. Pt>tite fenétre disposéeiq>lat sur In pc.ntrdu toit. que: Fam. = seulement)
3. Pop. = prend. 7. Tres grand~.
~- c .. qu'il y a de plus tii (H\c rnt'. S. Pop, Vuus aurcz t'Xcessivement chaud. :lU point
5. Argot = abhnt', dH~rior6. d'cn 111u11rir, Oll presque.

44
3. LE (0t1 LA ) CONCI ERGE
( Vialogu.e avec un A nglais.j

( L"ami m~glnis): 1( A quoi peut hien servir


ce fonctionnaire de bas étage1 dont nous nous
passon<; si bien?
- Mais nul n'est plus utile. Il garde la
mai!'.On, nettoie l"escalier, renseigne tes amis,
si tu le désircs, sur l'heure a hquelle tu
rcntrcras, il te tr:msmet leurs messages, il
re<¡oi t en ton absence les paqucts qui te
sont dcstinés, monte tes hagages, hit suivre
Íf'S lettres ('Jl fm te rend nulle ser vices. Ainsí
1

par t'XP-tnple, tu vas chcz un ami aprcs le


dincr. Quand tu rcclesccncts de son apparte-
mmt, mf'ttnns a C/117,('. heures e t demie du
soir, s'il n'exisle pas de bouton intérieur
pour ouvrir l:t porte. tu prononces la formule incantatoirc2 <( Cordon, s'il vous
pl:'ti1~! ,,
CummcJ1ti
- C'n=.t l:l vf'r!'.inn moderne de << Sé.same, ouvre-toi 4 ! )) et la porte s'entrebaílle
co mm ~ une marcnnc~ . Eh bien, c'cst le concierge qui a tiré le cordon , a moins, s'en-
tcnd6, qu'il ne soit sourd .
Ct>lni ti•' la Jll<ti:wn que j' habite n'est point sourd, ni muet, mais je luí reproche
une :dlun:. cummcn t dirais-jc) cnfin plus dégagée et plus indépendante que celle de
nos :;crvitcurs angl:tis.
Tn a.~ san::; uuute raison. Tu trouveras rarement chez nos domestiques cette
a ttitudt..~ dt· rcspcct humbk ct soumis gu'ils rcvétcnt en mcme temps que la liVTée8
dans le~ honncs mai ~ons de c hez vous.
·- Oui, j'aí toujours un pcu l'imprcssion qu'ils ::;e souviennent que c·est leur grand-
¡.¡crc quj a pris la H;tsti llt' 9 • Enfin. j<' m<' rencl.s compte tout ele m~mc queleconcicrgen'a
pas un rólc pm<'mt>nt décoratif. ,,
1>'apres F i=:Ltx DE Gt<ANu'Co~oiBE. ·ru t•H·ns n; Frcmce. 1'. Li . F.

l. l c11 <l•· 111111 , . da~:•· • ,.,, Jl'" ¡,., :\11 '<'ll!i souv cnl cll' l':1nricn nl' formule pour cl<!man<1er au
r>ropre ( la t'llll\'l('fj.:C' .. v.wl su lllgr au f ('/ <1~ <·onci c r~c d'ouvTir : • Cordon. s'il vous pl:lill •
<' hau,,.:,._: d flgur6 tl:o ;·undrlru¡¡ "Kr.de: (1.'11 dTel. la l. Formol~ rn ;tl(ique qui o u,·rait la c:w~:rn<:
ronr ií'rgr ~,¡ clt· <'•»HI•liuu tol ulúl hur11hk1 ol' ,\ li-JI:<h;o . dnn~ ks Con/e:: drs Mil/e el une Nuits.
2. L"•u• incantalion ··~t 11n•· lurmul•· !ll.ll(lfJIH' !>. l ' nr. huitrc ele 1\lnrrnnl's (C harrntc<'ylaritime).
lt•ll prl11rlpc c hanl6e . l >""ú l•· r;HIIrral <'1m/ 1. ti. Dico en lendu. nalurellement.
:!. ,\lll t·•· lua,, ¡•uur '"" rlr la p t>rh· <le l'i111nrcubll'. 7. 1'1 us li l.Hc.
le concit•r¡.:~ tar.1il ""' 11111' ~u rt• · 11\- t·onlr .. \ll jour- X. Un iform e qu~: porl~n t t·crl:-tins donH'SW<fUC.~.
d'hui, ¡,.. \ \'~t l'llh' t:~ l t'· Jt•fiiU )IH", llloli ' (HI ~(· St•r t !1. l·:t il s rn ron¡;oivc11l ele l'orgueil.

45
GIVLMMA.!RE

LES PRONOMS RELATIFS

L - Rappelons que, précédé d'unc prepusiliun, q ui ne pcul avoir


pour ant.écédent. qu'un uom de personne - mais auquel, 8 laque/le, etc.
s'emploient apres les noms de personnes, d'anim aux ou de choses :
L'lwmme Á QUI j'ai parlé, AUQL' I:: L j'ai parir. - La clwse Á
LA QUr;LLE jc pensc.

I 1. · Vont.
JI s'emploie parfoul oil son anlécédent (pcrsonnc, animal ou rilose) scrait, dans
une proposition ind~.pcndanlc, précédé de " I>E )>. Ainsi : Voyez la far.nn ooNT il
agit (ll agif de cctlc fa ~:on). - Voici Ir roulr.nu noNT il m'a menaré (ll m'a
menacé de ce coulcau). - J e parle pour les (¡fnS oo:-.;T jr peu.r etrcrompris = les gens de
qui je peux etrc compris. V. g rarnmaire p. :31, 111 , N . B .).
N. D. - l\l ais rlont ne peut. H n: cornplénwnl d 'un nom, si ce nom cstlui-meme
prüédr d'unr pdp(Jsitioll : Cl'ltr· 11/IIÍSOII a la por/(! J>E 1.:\QUEI.l.l' j'attcnds ....

11 J. A.ttention a 1'<1 CCOrd du vcrbe, HVeC l e r elnlif SUjl>t! L'antécédent


<ldC'I'Illine ht ¡u· rsowu~ du verbc :
('¡>.~/ moi 1fi1Í Al lliT c¡•fa : c'r·sl t.oi qui AS un cflll.
Nolre Pere, Qu t ..:s at/.1' ril'll.r .. . ( ~ toi qui es ... ).

~ EXERCJCE.S ~

1) Dites la fonction d e : dont (Quel est son 11) Composez une phrase avec chaque
antécédent ~-De quoi est-il le complement ?) : gro u pe de propositions. Vous emploierez dont
lo seu/e chose dont nous sommes súrs, c'est ou de q ui . duquel etc. suivant le cas : Voici
qu'il n' est pos en pnson.- Qu'est-ce que c'est mon amt; vous opprécierez son exoctitude. -
que cet instrument, donr vous vous servez? - je reconnais la concierge; j'ai visité lo maison
La (ami/le dant il descendait était de noblesse avec son fils. - )'aime cette piece; la sur(ace
ancienne. - jaliez cherclla un appanement en est grande. - Vous balaierez cct escalier:
dans ce!te moison done la fa~ade lui plaisait sur ses marches il y a de la poussiere. - 11 est
tant.- A la (a~on done il m'a parlé, j'ai jugé qu'il accompagné de gens qut ne me plaisent pos.
était mécontent. - Nos parents sont les personnes (les gens ... il est occompogné ne me plaisent pos}.
doM nous sommes le plus oimés. - )e chercheroi les /ivres: tu m'en os donné la liste.
- Vous me porlez d'un ton que je n'odmets pos coup d'argent. Cette odeur d'oignon par- nous
(¡e n'admets pos le ton .... vous me pa rlez.) sommes occueil/is est insupportoble. La suie et lo
poussiere ant noirci cette statue, devant - je
111) Re mplace z le s tire ts par les fo r mes m'arrete, songeur.
convenables du pronom relatif lequel : Nous
sommes montés sur les tou rs de Notre-Dame du V) Faites l'accord du verbe : }e t'envie
haut (de) - nous avons découvert tout Paris. a
toi qui (v. avoir) de beaux enfants.- C'est vous
L'hiver, il y a des nuits pendant - le vent d'en sortir ( = de la maison) vous qui (v. parler)
sou(fle avcc violence. Le « Journol officie/ » publie en maítre (Moliere). - Elles qui (v. parler) oinsi,
un d~ret au sujet (de) - personne n'est d'accord. sont-e/les süres de ce qu'e/les avancent? - Vous
j'ai eu la chonce de trouver un orbre au pied (de) qui (v. souffrir) venez ó Dieu, car il guérit.
- jeme suis étendu. 11 y a sDrement un moyen groce VI) Le paragraphe. Décrivez, en cinq ou six
(d}- nous porviendrons ó notre but. lignes, ce qu'on apen;oit, par les portes ouvertes
IV) Mettez qui o u le quel, suiva nt le cas : ou entrouvertes, quand on gravit les étages
je n'oime pos les comorades avec- tu te promenes. de la maison.
Lo concierge monte le courrier, sur - elle jet te VIl) Essai. En vous inspirant du texte de Jules
un regard curieux. Vos domestiques ont une al/u re Romains (visite d'un appartement) racontez la
indépendante, ó - je ne me fierois pos. 11 y a visite d'un visiteur grincheux qui ne trouve rien ó
dons la moison un vieux gorc;on ó - je dois beau- son goüt.

Le vocabulaire fran~ais

(Expresskms composees avcc trouver). Expli- - Ah! c;a, c 'est une bonne réplique : c'esr vrai-
quez : C'est le savant frnnc;aís Pas teur qui a ment bien trouvé ! - Toute une famille vient de
tNJuvé le vaccin contre la rage. - Si je te rrouve lrouver la mort dans un accident d 'avion.- Qu(•
en fa utc, jc te puo írai. - Certains touristes trouve-t-on a redíre a ma cooduite?- Trouve-toi
trouvenr la Tour Eilfel moins étonnante qu ' ils ne devant l'Opéra demain matin a neuf heures. -
l'avaient imaginé. - Je rrouve mauvaís que vous D ans q uel arrondissement de Paris se trouve
soyez si souvent absent. - JI a rrouvé bon de I'O péra ? - Attention, votre voisinc se troure
partir avant l'heure. - Va rrouver le professeur mal! - Archimede, le grand savant grcc, s 'écria :
et dis-lui ce qui t'embarrasse dans ce probleme. « Eu réka ! (J'ai troin·é) »

4i
4. J>OJNi. DE VUE
Texte cn.fran.ya.is parlé, TRES FAMILJEH.

Dialogue ~ urpri::; dan::; l'autobu::; (lignc 28). entre un voyageur moustachu qm lit
son journal et son épousc, triste ct maigrc \rictimc, ostcnsiblement résignée 1
Elle. - Qu'est-ce que «;:a dit de neuf?
Lui. - Rien. Les imp6ts.
- lls sont commene?
- Scandaleux ! Tout ce qu'on a trouvé, <:'cst de mettre l'essence hors de prix.
Comme si on roulaít pour s'amuser ! Aujourd'hui, la voiturc, c'est un instrument de
travail, hon S:\ng3 !
- Qu'est-cc que ~a pcut te faire? On n·en a pas.
- J'csvcre bien quand méme me payer un jour ma moto. Ils4 auraient mieux fait
de cognc r s ur Le.c; ilppa.reils d'art ménagN. Et dur. Avec un gars qui pcut s'offrir
une rnachine a la ver de :200 bilicts6 , pas h t'SOÍil de prendre des gants7 •
- faut8 ricn exagércr, Víctor. Tu oublics que tu m'as promis un aspirateur ....
- Les a.spirateurs, c'est pas parcil 9 . :-Jaturellement qu' 10 on les cxempterait. les
aspira teurs. Et les bíjoux, dond 5 p . roo d ·augrnentation sur la taxe, c\:st tout ce
qu'ib ont le courage d'envisagcr. :\·loi. les bracclets, les diamants. les perles, jc les aurais
augmentés de so p. 100. Ou de r oo p. r oe . Vlan! Tu pcux me dire a quoi <ya sert, toi,
le::; bijoux ?
L' hommc tourne la page ~;m~ att(~ndre la réponse. Le voila partí pour k Tour de
France 11 :
-- Dis done, ils se tapcnt 1 ~ un dé tour a Barcelonc. Tu te rends compte?
La dame garde le silence.
Héve-t-f!lle a l'impót idéal?
Ou aux bijoux •< qui nc servcnt á ric:n 11?

J. Y bi lokm,·nt "'umisc: ;i ~un tris!,. sm·t ti' ,·.J ·<JU~~. ,..;. Fan,, pour il ne f :mt.
2. Fam. : n nnm <'nl sont-ils? '·' · Fa m. pour ce n 'est pa5....
J ..Juron familier. 111. Fa m. i\:;tlnr<> llconcnl. bien ~tl r. onl <·s cx cmp-
t. ~o:-. llliui:\11'e:-.. nos J,.!ou\..'(•n\;ltJl:-.. t.-r .. it , 011 Jco, <1i't"'"~t·rAit <1<: la l a :-:r. .
~•. Fam. Ltp<·r (av<..- t .. s imptot sn. 1 1. l'nur '"i,·rr<l:ws S<JII J<l llrJHollt• Tour d t· Fr:lll<'<'
t~.Pop. = llill<-t.' d .. 1lix franes. < ,· disto•, gr;cn<ll- t':prcu,·c 'Jiorlt\'e (Juin ·jUlll r t).
7. Fam. Pr.-urlrc: d~s pr~rautiou~ Jl"il<.'~. l ;!. Pop. - Les ~·llure\tr~ ~onl ulJii¡.:(•s de rain·...
5. COCf{TAILS
Jaime hien les ennernis : on cst sur, avcc cux, de ne pouvoir se brouiller. Les vrais
ennuis vienncrit le p lus souvent des amis. (... ) Prcnons aujourd'hui pour exemple les
amis que l'on invite a un cocktail et ceux qui, par omi~sion, n'y sont pas.
Pensc:t a inviter (¡uclqu'un : il l'oubliera vite . Oubliez-le : il y pensera toutc sa vie.
En général, c'est dans la nuit qui précede le raout~ que reviennent les noms des gens
oublié!'; . Trop tard, évidcmment, pour leur envoyer un carton 3 • Il y a bien le télé-
plwnc... mais, imrités a la derniere minute. les gens sont toujours pri:;, ne serait-ce que
rl' un acces d'humeur. Inutile, du rt>.ste, d'expliquer les ouhlis par la distraction. JI cst
clair qu'ils étaient calculés. Les lettrcs rcc;:ues, les rencontres fait e.c:; que lques jours plus
tard le prouvcnt bien. Il y a le cam:uade rle lycée qu.i vous écrit pour vous dirc que
l'on a bi~n changé et lorsqu'on vous passait sous la table le volume du parallélépipcde4 ,
on était moins d.istant5 . 11 y a le confrere dont le visage pincé6 indiqu€' que l'on ne
perd ricn pour at tendre.
(...) De tous les amis, les plus accommodants 7 ce sont ceux que l'on n'a pas ouhliés,
que !'un n'a pas inv:ités, ct qui vous sont rcconnaissants, car ils ont comrnc moi les
cocktails en horreur. C'<'.st i quoi je songe, aprC:s la. batailk, en re~ardant ·ma bclle
moquette8 (Hymologit> : tapis dont les invités se moquent9) par cnclroits creusée de
cralcrcs jaunátres. C"est fou 10 ce que les gens peuven t laisser de trous de cigarettcs.
5ans doutc pour se v engH de se retenir si souvent chez cux. 11 y a aussi ceux qui.
puur voir si c;a tient, donnent un pctit coup d'ongle dans la m:1.rquetterien. Et ceux
qui n~gardent les papiers sur le burca.u (a propos, je serais obligé a la personne qu.i a
pris sur le mien tro:is petite.s notes indéchiffra.bles vt>ndmdi rlcrnier, entre 6 ct 7, de
me les retourner. J'y tiens ct d'ailleurs cela. nc la conccrnc pas. Discr. gar. 12).
• Xe vous plaigncz pas, m'a dit le maitre d'hOtel en partant; si Monsicur voyait
ccrtains tapis apres ! C'est bien simple : c'est la lune ! Si je peux me pern1ettrc, je con-
s~illerai ~l Monsieur pour une autrc fois bcaucoup plu:; de cendriers. Si Je cendricr est a
plus de trois metres, avec le monde, on écrasc parterre. Mais ici (s:a se voyait d'aillcurs)
c'étaicnt eles gens qui saveul :;e tcnir. Ils ont bu ... c;a c'est pa.s pour dire 13 : ils ont
bif'n hu, mais pour mangcr non : il en reste a pcu pres la moitié. >• ( ... ) Donunage que cene
soit pas le contraire, mais la no ti ce qui nccompagne la facture du traitcu r 14 cst formellc :
le hquide ~eul est reml.Joursé. On sait ce qu'on fait 15 ! P11·:~<~<h I>A:-.tNos.
Vacances c:i toul prix. Hadtetle.
l. Fam. Se f:icher, se d<'s111ur. !l. Tap is ras, rloné au sol ct·une piece.
:l. ~lnl Vt•nu tk l'anl'(lzli~, scrv:llll á d ési,::ncr une 9. Elymolol(it• [;wlabi,tt-. ltit•JJ t:nl•·nrlu. ·
r.~.~~plion dwz lo·~ g<:11s • du mon<k >. 1O. Fa m. C't·st exlraurdina it'(' (V. p. foil) .
:j. Une rartr d 'lln1t>H íon. 11. U ni~ d:'lll$ lrqu<: l i 1 y a d es incrusl.nUons (de
•1. l. a fnrmult• mothématique qui cxpriliH' 1 ~ \'O· cuivre, d'ivoirc, ctr.) formanl d es dessins.
lnnH· du par:•li~·ll-piprue. 12 . .-\ brcviatlon ( ~ • disc:r~ti(~ll g;~ranl k •) ct qu•~
:'t. Ou Hll'oi m haut:ün. ron11nc 11udq11' un qui, l'on truu,·r: dans k' JH~Lil.cs annon1;1's ll csjoumaux.
par or¡:u1:i 1, s~: tl ~nt • a d isl:uH'C •. J:t Pop . Expr!'ssion s ignifianl : as~urémcnl.
6. Froid. kr 1ul- . paree que le ronfri're se scnt 1 l. l.c rcstauratcu r qui livrr il dolnidlt-.
lJ]('~~~·. 15 . 1.(• tr:oiteur '"it ct• qu'il f»it r:l il d(:f<·tHI hi<:n
7. l.•'s p 1"' ,.,,JH;i!ian ts. se~ int<'-rcl' (en n,· n·mt.our~;~nl que le liquide).

49
GRAMM AIRE

LES PRONOMS RELA TIFS (fin).


l. - Qui, sans antécédent, esL un tour ancicn qui s'emploie :
a) Dans eles proverbes, avec le sens de: l'homme qui :
QUI a bu boira. (On dit aussi : QUI<.:ONUUE a bu boira.)
b) Dans ccrlaines expressions, avec le sens de: une chose qui, ce qui
\'oilá QUI lnl: surprend ( -~ un.> r.hose qui m~ surprend).

1L - Qui peut {Urc séparé de son ant(~cédent (tour plutot littérairr.:


fran~a i s écrit) :
LE l'Oilá QL'I Vienf . .Je LE 1/0ÍS QUI l!Í('fl/. - UK t:vf:NEMENT SI:
produisil, QvE p ersonn e ne prévoyait.

III. ·- Quoi , pronom r elatif aeutre , ne doi t pas etre confondu avec
« quoi? », intcrrogatii. Commc relatif, il cst t.oujours précédé d'une prépo-
sitiou ct s'emploic :
a) Parfois apres J'antécédent ce :
Failes CE A Quor je vous ai prrparé (franvais littéraire). - c'esl
A QUOI jc pcnse.
b) Souvenl sans antécéd ent :
ll n'y il pos DE QUOI rirc ( = il n 'y a pas Jú de raison pour rire).
e) Parfois au seos de cela, s'il est précédé d'une fo rte ponctuation:
Ru¡¡ons el mungeons.: APHES QLJCH, norrs parfiróns.

IV. -- Ce qui, ce que, n'est pas toujours relatif. lf peut, dans


l'intcrrogation ind irecte, significr: « quoi r >•
.!'ignore cE QUI vous irrite. - J e vous demande cE QUI:: vous voulez.
• Ce que peul aussi signifie.r comb ien! comme! dans un la ngnge famili er : C' es/ fou,
CE QtJE [I'S gens pcuumllaisser de tmus de cigarelfrs!

~ EXERCICES ~

1) Déterminez l'antécédent et la fonction 11) Déterminez la valeur de « que » ou « ce


de « qui » : « Ou a bien pu posser mon porte- que» ~pronom rclatif? conjonction? mot inter-
feuille? Comp renn e qui pourra! » - Le traiteur rogatif. exclamatif 1) : Que vous etes joli. que vous
me réc/ame 200 N. F. Voilci qui est cher! - Con · me semblez beau ! (La Fontaine). - La premiere
naissez-vous quelqu'un sur qui vous puissiez (ois queje suis arrivé ó París, j'ai ressenli un grand
compter? - Est-ce vous qui m' avez téléphoné ci enthousiasme. - 11 était si aimab/e que tout le
midi?- Ce qui est /e plus amusant e hez certaines monde l'a1mait, en effec - Cest incroyab le, ce
(emmes, c'est leur désir de cocher leur oge. qu'il y a d'étrangers o
Poris, en été. - }e me
- L'enfant, a qui j'ai demandé mon chemin, me demande ce que vous avez pu (aire toute lo journée.
/'a indiqué tres exactement. - laissez-moi vous montrer ce qu'il m'o apporté

so
pour vous; ¡e erais que celo vous ploiro. - Que « De tous les omts ... les popiers sur le bureo u»
sont devenus ces braves gens? (Cocktoi/s), rédigez un porogrophe oiJ vous évo-
querez les curieux et les geneurs autour d'un peintre
111) ~tud iez l'emp loi de ce qu i, ce que, ce sur le trottoir, ou d'un pecheur d /a /igne, sur les
d ont : Ce dont nous sommes sürs, c'est qu'un
gor~on oussi adroit n'est pos en prison. - Ce quise quais.
consomme en (etes et plaisirs, dans ce qu'on VI) Essais. 1) Un con(rére (journalíste, médecin) ,
appelle << le monde » , suffirait a u bonheur de bien mécontent d' avoir été oublié lors d'un cocktail,
des malheureux. -JI se demondoit ce qui resteraít adresse une /ettre de reproches o u moitre de maison.
de son opportement opres un tel pilloge. - Ce que 2) Une ménogére uop économe. lmoginez ce que
j' aimeraís fO, alter vivre sous le ciel d' ltalie! peut et re l'existence d'un morí dont lo (emme
dépense trop peu, notamment pour recevoir les amis.
IV) Ét ud ie:r: J' e mploi de q uoi comme relatif PLAN PROPOSt :
et comme interrogatif : Un provincial qui vient lntroduction : D'autres se plaíndraient des
pour lo premiere (oís el Paris o de quoi s'étonner. dépenses de leur femme; moi, au con-
- )e me demande d quoi cet homme distroit traire ....
pouvoit bien songer.- La mort! Yoi/d done d quoi Développement :
nous oboutissons tous! - Si j'ovois oublié mon Comment elle se comporte
porte-monnoie, avec quoi paierais-je mon ticket de o) Envers moi-méme : ma nourriture, mon
métro? - Le chou((eur se disoit : « 11 (out d'obord linge, etc.
queje trouve un endroit oli stotionner; opres quoi, 1>) Envers mes amis et mes invités.
)e cosseroi lo croute. » Conclusion : Quelle mauvaíse éducation sa
V) l e pa rag r a phe. Sur le modele du possoge : mere lui a donnée! ...

Le vocabulaire fra n~is


(FamiUe de vie). Ex pliquez : Avant de devenir - Le chef de la police s'écria : « Ramenez-moi
empercur, Bonaparte s'était fait nommer consul le b<tndil mort ou l'tf! » - Du vivan! de mon
a 1•ie. - Si vous voulez rester longtemps en vie, grand-pere, 1a radio n'existait pas. Cette
n 'abuse¿ pas de l'eau-de-••ie. - Que cet cnfant merceric n 'a pas une grosse clientele, elle vi vote.
est ''if et qu'il a l'air vivace! - Les deu>; a mis - Le restaurateur va mettre dans son vivier
marcbaiem ,.;,·emrnt et discutaient avec viracité. les langoustes et les homards qu 'il vient d'achetcr.

A prh Ir cocklai/ ....

ji
6. << BON ANNIVERSAIRE! >>

~t Délicieux, ce chocolat, dit Charles a Paulctte, assisc sur le bord du lit. Ouf!
j'ai hien mangé. Maintenant, si tu le permets, je vais me reposer un peu. »
11 rarna..<;sa soigneusement, Ientement, quelques miettes éparpillées1 sur la cou-
verture et les posa sur le platean, qu'il tendit a Paulette, puis, se remettant sous la
couverture ct se toumant vers le mur, il fit scmblant de se rendormir.
Paulette sortit pour rapporter le plateau a la cuisine et en méme temps elle donna
a ses enfants le signa! d'cntrer en scene. Aussit6t, dans un ouragan de rires et de cris,
iJs bondircnt dans la cbambrc :
<< Bon anniversaire, pap:t! Bon anniversairc! ''

Se retournant brusquement, l'ceil effaré 2 , comme s'il sortait d'un p:tisihle sommeil,
Charles s'écria :
« Quoi? Qu'cst-ce que c'cst?
- Bon anniversaire, papa. Bon anniversaire!
- Annivcrsaire? Que! :lnnivcrsaire? ~·Ion anniversaire a moi? (a alors, je n'y
songeais meme pas. ))
A:;sailli par ses enfants, Charles recevait ct rendait de bons baisers sonores. Déci-
dément, pour une surprise, c'était une surprisc3 ! Les bons enfants, comme ils étaicnt
gentils d'avoir pensé a l'anniversaire de leur papa. qui, luí, l'avait complctemcnt
oublié. ( ... )
Déja, Jimmy présentait a son pcre un pctit paquct de papicr blanc, attaché avec
une ficclle rouge.
« Voil:\ mon cadeau, dit-il, j'espere qu'il te plaira.
- Mais voyons, protesta Charles, il ne fallait pas ....
- Et voila le rnien. s'écria Flo. tendant une boite oblongue 4 en carton.
- Toi aussi, ma chérie, mais c'est de la folie.
- l.~t moi, je nc t'ai pa.s oublié non plus, dit Martine. offrant a son pcre une pochette
fennée par un éla.stique.
- Je crois queje vais me facher maintenant, clit Charles. C'est trop! C'est trop!
- Non, ce n'est pas trop, dit Paulettc. car il reste mon cadeau a moi. ''
C'était, cette fois, un grand paquet qu'elle posa sur le lit.
« Je ne suis pa.s content, non, je ne suis pa.s content du tout, affirmait Charles. Vous
a vez du vous ruiner pour moi, e' est ridicul~. >>
Mais pendant qu'il parlait ainsi. son rcgard amusé allait de l'un a l'autre, et de se.s
mains, il caressa.it lfs quatre paquets posés sur ·ses genoux.
(... ) Et Charles semita défaire lentement la ficelle qui entourait le carton du cadcau
de Flo. Enfin, il ouvrit la boíte, déplia le papier de soie blanc qui enveloppait I'objet
l. Dispcrs~cs, répandues e:\ et la. 3. Fam. Queile extraordinalre sllrprisel
2. H a.gard el dTrayé. ·1. Plu~ longue que large.
choisi par sa petite fillc ct découvrit un étui de toile et, dans l'étui. un gros crayon de
métal a trois mines.
'' Il te plaH? demanda Flo, ravie.
- 11 est magnificptc.
- Et tu vois cornrne il est bien, trois mines : une noire, une rougc et une bleue.
On lr.s fait sortir a volonté! E t. pour qu'il ne s'abime pas, il est rccouvcrt d'une
h<1usse1 • Tu le sors de la housse, tn fais sortir la mine que tu veux, tu t'en sers, et tu
rcmets le crayon dan~ la housse. C'cst tre~ pratique.
- En cffet, dit Charlr_c;, il est tres pratiqne. je le sors de la housse, je choi...;;is la mine,
jt: 111'en sers et je le rernets dans la housse. Puis de nouveau, je le sors de la housse, je
déclenchc le ressort, jc me scrs du crayon et je le rcmcts dans la housse. C' cst épatant2 ! ,,
Disant cela, il songenit : <<Eh bien, il f.'.s t de taille, il va déformer me-'> poches. j'aurai
l'air d'avoir une bossc. Et, pour rn'en ~ervir. cela ira tres vite : sortir de la houssc,
rcmcttre dans la houssc! ~
<< Ma petite chérie. c.lit-il, jete remercie bien. C'e.st la premiere fois que j'ai un crayon
a trois mines. ct cct étui cst vraimcnt épatant. n ( ... )
Le paquet de Jimmy, vcn::m t apre~ cdui ele Flo, avait un avantagc; il était petit,
a
aussi est-ce sans appréhen::;ion que Charles se rnit le débarrasser de son papier.
• Fornúdablc, s'écria-t-il, un fumc-cigarettc. Justcmcnt jc rcvais d'un fumc-cigarett~.
- Oui, mais pa..:; d'un fume-cigarette comm~ c;:a, s'écria triomphalement Jinuny.
Tu vuis, il est mécanique: il rcjcttc le::; mégot:;). Mai~ ce n'e::;t :¡;as tout. Tien::;, dévissc-
le : il conticnt a l'intéricur un filtre pcrfc:ctionné qui cnlcve tout le gout de la nicotine.
Tu nc sens plus ríen; c'c::;t trc~ hygiénique. C'est com111e si tu ne íumais pa.s.
a
- C'c-st tout de mémc étonnant ce qu 'on arrivc in ven ter. clit Charles, hochant
la téte4 avec admiration. Tu fumes t:t tu nt: !".~ns ríen; c'<~St comme si tu ne fumais
pas 1 ( ... )
- Et maintcnant. c'cst rnon tour. dit Martinc..Mon paquct cst facilc a ouvrir, il
sufflt de tirer sur l'éla::;tique. ,,
D\me pochette cartonnée, Charles tira une sup<:rbc cravate jaune ca.nari. « ObJ elle
est belle! dit-il avec une conviction profondc.
- · Jétais síire qu'cllc te plairait, <lit Martine, lo::::> yeux hrill<U1ts de joie. J'ai vu la
mérne dans un film en coulcurs. Elle faisait un effet formidable. Le jeunc hommc.qui la
portait avait un costume cannclle~, mai::; cela ne f:lit rit:n; eUe ira trC..;; bien avec ton
costumc gris vcrt.
- Bien sür, approuv:t Charles, le jaune et le gris vcrt sont deu.x coulcurs gui se
marient 6 tres bien (... ).

l. Eluí c11 <'lolk <Ht l'll cnir. -1. Hemuant la tét<' de haul ~~~ b~s.
2. Pop. : :~<llllir:thl<-. 5. Adj~d if de <'otll cur 1iré du no m d'une plante
:\. Pop. LC' hout qui r<'slt· e\' un<' l'igan:l te apri'S :tr•>Inatiquc. Sa coulcur ~sl brun clair.
qu'rllr :1 él t.' fumé.:. 6. S'harmonisent, vont hicn ensemble.

53
Ah! c'est agréable de féter son anni-
versaire, t'nchalna-t-il. Mais il reste encore le
cadeau de maman. Il me parait énorme,
celui-la . Qu'est-ce que cela peut bien Hre 1 >>
(... ) Ce clisa.nt, il développait, assez in·
trigué1 , la grande feuille de papier marron
qui enveloppait le préscnt de sa femme.
(( Un pyjama! dit-il.
- Mais non , ce lÚ'.st pas un pyjama.
C'est une robe de chambre. Déplie-la, voyons.
- C'cst vrai, c'est une robe de chambrc...
mais quclle robe de chambre !... Une mer-
veilleuse robe de chambre! '> ( ... )
Lt piece était jouée. Et commt! on
s'était attardé a congratuler2 le chef de
farnillc, il fallait maintcnant se dép~cher de
s'habi ller. Les enf:mts coumrent procéder
a leu r toilette.
Resté seu1 avec sa femme, Charles demanda :
<< Tu crois queje duis mettrc aujourd'bui la eravate de Martine)

- Tu ne peux pas fairc autrcment, tu luí ferais de la peinf'.


-·- Bon, hon. Mais alors je vais changer de costnrne. C'est avec ma veste sport
qu'ellc passera le rnicux 3 • ll
I1 se leva, sortit de l'armoirc une veste grise et se mit ft transfércr d'un vétemcn t
a l'autre les divers objets qu' il transportait clans ses poche.<>. 11 allait glisser dans sa
veste son portefeuille lorsqu~ Paulette l'arréta en s'écriant :
«A propos.... ]e n'ai plus d'argent!
- Commcnt, tu n'as plus d'argent? ~e t'ai-je pas donné hier matin, l'a.rgcnt de h
semaine? »
Paulette le regarda avec un air si ébahi4 et si désannant 5 qu' il s'exclarna ~n se
frappant le front :
(( C'cst vrai, oi1 ai-je done b tete, j';tvais ouhlié mes ca.cleaux. Excuse-moi, ma
chérie. J>
Et, commc, au fond, cela aussi faisait partic de la regle du jcu, il sortit de son por-
tefeuilJe les bil!(!tS de banque qu'il avait déja préparés.
C LAl' DE DtJP:\RC. Les l:Jc•uiH /)-mw./lc/;('S. H~c hct tf>.

l. Curicux el uu peu iuquil't. -1. :St up~fail.


2. Fa m. 1-'é llcltcr. ses arm e'
5. l><'sarm t·r qurlqu'un. <''<'sl lui 61.-r
3. Qu'elle ira le mieux, qu'elle s·a~~un.lera le nrmt'r). \'otre réponse est d(-sarmanle : elk t•st
(::r;
micux. si naíve que je HC ))U is me f:'\rher.

51
GRAMMA1RE

INTEHROGATIFS ET EXCLA.MATIFS
l. - Quoi? est un pronom interrogatif neutre lonique (comme : moi); il
s'emploie surtout précédé d'nne préposition : AVEC quoi? suR quoi? etc.
Mais il pcut Hre cmployé dans des phrascs sans vcrbc : QUOI de plus agréable que
les cadeaux d' ann ive.rsaire !' ( = su jet) - Jet' ai apporlé que/que chose. - Quor? ( = objct).
Enfin, commc cxclamation d'étonncmcnt : QUOil Vous avez osé agir ainsi!
JI. - Que? est un pronom interrogatif neutre atone (comme je); il ne
s'empJoie qu'rwec un verbe et le préci'de, généralement comme objet :
QUE m'oflres-tu, mon chérí, pour mon anniversaire? - Je ne
sais QUE jaire. - Je ne sais QUE díre. -QUE deviens-tu? (ici,
que = attribut de tu).
Mais il s'emploie aussi comme sujet réel de certains verbes impe:rsonnels : QUE
. .•)
PF.UT-JI. arrwo .

liT. - Que peut s'employer comme adverbe, au sens de pourquoí , avec un


verhe négat.if : Ct~ caderm r.sl ¡wur moi? QUE NE I.E DISTEz-vous?
- Que peut etre aussi adverbe e.xclamatij : Oh! merci : QUE DE GENTIT.LESSE!
QUE VOilS efes AIMART.E! (que- COmbien!)

IV. - L'adjcclif Que/ cst intcrrogalif ou exclarnatif :


Quelle robe de clwmbre? - Quelle robe de clwmbrc! Qadlc belle
robe de chambrc!
N. B. -- Happclons que, dans l'interrogation indirecte, « qui » rest.1~ « quí »
(eornrne dans l'intcrrogation directc!), 1nais :
qui est-ce quí est remplaeé par qui.
qui est-ce que est remplaeé par qui.
qu'est-ce qui est :remplacé par ce qui .
que ou qu'est-ce que est remplacé par ce que.
/)iles-moi QUI a fait ce par¡uet, QVI vous jétez anjomd'hui, CE QCI se passe, CE QUE
c'esl, CE QUE vou.~ /Prez.

lll> EXERCICES ~

1) lmagi nez des phrases ou vous emploierez Mais- en(ants vous faites! » Entre ces trois era-
le pronom interrogatif quoi? avec chacune des vates, la petite filie hésitait : - était la plus origi-
prépositions suivantes : A - avec - de - en na/e?- préférerait son papa, s'il pouvait choisir?
- sur - pres de - devant - apres - contre Et, si c'était la jaune, avec- de ses costumes irait-
-par. e/le le mieux? Entre tous vos amis, - accordez-vous
Ex. : Avec quoi ma petite filie a-t-e/le pu la plus grande confiance? - , en revanche, vous
m' acheter un si joli cadeau? sentez-vous le moins sur? - fut ma surprise
11) Rempl acez les tirets par les interrógatifs en voyant tous ces paquets, tous ces cade·aux! Mais
(quel?lequel? auquel?) ou les exclamatifs (que)!) - allais-je déboller le premier?
convenables : - était l'intention de Paulette en 111) Étudiez les diverses valeurs de que :
allant chercher le plateau d la cuisine? « -be/le Que (aire par un jour de pluie?- Que se passe-
housse! - joli fume-cigarette! s'écriait Charles. t-il done?- Que d'eau, que d'eau!- Qu'al/ait-il

55
mettre ovec cecte crovote : son costume gris ou V) Transformez en interrogations directes
son complet marron? - Que ne luí écrivez-vous? les lnterrogations indirectes que volci en sup-
11 vous lira ovec bienveillance. - Que restait-íl primant la proposition prlncipale : Charles se
d'une s i be/le (éte? - Que vouliez -vous qu' il frt demandait qui aval! bien pu lui (aire une te/le
contre trois? (Co rneílle). . surprise. - Le provincial ignorait qui il al/ait
IV) Faites passer au tour indirect les inter- rencontrer d París. - Le chau((eur de taxi, ovont
rogat ions suivaptes, en commeno;ant la phrase de chorger son client , examinait qui il étaít. -Le
par un verbe principal comme : dltes-moi , policier cherchait ce qui pourrait /e renseigner sur
savez-vous, etc. : Qui est-ce qui va manger le cambrioleur. -Le policier cherchait qui pourrait
un bon choco/at ? - Qui la maman voulaít-elle le renseigner sur le cambrioleur. - Gurou se
goter? - Qu'est-ce qut peut (aire le plus grand demondoit ce qu'il avoit bien pv (aire de son billec.
plaisir aux parents? - Que préférez -vous recevoir
comme étrennes? - Qui le pauvre Charles devra- VI) Essai. 1\acontez /'hirtoire d'un affreux
t-il rembourser? - Qu'est-ce que le crayon o((ert objet d'art, donné en codeau, .. . et qvi posse de
por Flo pouvait bien avoir de pratique? - Que mains en moins, chacun cherchant d s'en débar-
voulez-vous ? rasser , sous prétexte de /'offrir.

7. PARISIENS ET PROVINCI AUX

J.ongtemps les prouinciaux ont été l'obfet de plaisanteries de la part d.es Parisiens ...
a qui ils le rendaient bie11. Cet antagonisme est en voie de disparition.
11 y a quelques années, mon ami Georges Auriol et moi, nous arrétames un jour a la
tcrrassc du café d ' Harcourt1 , et nou::; installtunes á une table voisine de celle ou un
monsieur buvait un bock!.
Comme il faisait tres chaud , le monsicur a vait ciéposé sur une chaise, son chapcau,
au fono duque! Georges Auriol put aperccvoir le n om et l'adr~.ssed u chapelier : P. Savi-
gny. roe de la Halle, a Trévillc-sur-Meuse.
Avcc ce séricux qu'il réserve exclusivcmcnt pour les cntreprises de.ce genrc, i\uriol
fixa3 notre voisin , puis t res poliment :
e Pardon monsicur . est-ce que vous ne sericz pas de Trévillc-sur-Meuse?
- Parfaitcmcnt ! répondit le monsieur, cherchant lui-meme a se remémorer 4 le
souvenir d 'Auriol.
- Ah 1 repri t ce dcrnier, j 'étais bien sOr de nc pas me tromper. Je vais souvent a
Tréville.... ]'y ai me-me un de mes bons amis que vous connaissez peut-etre, un nom mé
Savigny, chapclier dans la ruc de la Halle.
- Si je connais Savigny! Mais je ne connais que lui !... Tenez, c'est Jui qui m' a vendu
ce chapeau-la .
- Ah 1 vraimcnt ?
- Si jc connais Savigny!. .. Nous nous sommcs connus tout gosses, nous avons été
a la meme école ensemble. Je l'appelle Paul, lui m'appelle Ernest. »
Et voila Auriol partí avec l'autre dans des conversations sans lin sur Tréville-sur-
1. Curé (aujou rd'hui o.lisparu) o.lu Boulevard 3. R.-¡:¡<tr<l:t fixe no cnl.
Saint- Mic.hcl. 4. Chercha nt il rélrouvo:r unr eh m~ <l:tns sa
2. Verrc de hihe.. mémoirc.

s6
~·lfu-se,localité dontmon ami Georges Auriol ignora.it jusqu 'au nom, il y avaít cinq minutes.
Ma.is moi, un pcu jaloux des lauriers de mon camaradc, je résolus de corscr sa
¡><:tite blag u e~ et de le bire pfllir d'envie.
Cn rapide coup d'ceil au fund du fnmeux chapeau me révéla les initiales: E. D. H.
Dcux minutes passées s ur le Bottin 3 du d'Harcourt me su ffirent ú connaitrc le
nom complet du sieur E. D. H. Entreposi.taires 4 : Dt.t,val-Houssct ( Erncsl), etc.
D'un a.ir trf>.s calme, je rcvins m'asseoir et fixant a mon tour l'homme de Tréville :
'' Excu::;ez.-moi si jeme trompe, monsicur, ma is ne seriez-vous pas rvr. Duval-Huusset,
entreposi ta.ire?
- Parfaitement, monsieur, Emt~s t DuvaJ- Housset, pour vous servir. ~
Certe-.:;, l\lonsiem Duval-Housset était épaté5 de se voir reconnu par deux Jascars6
(ju'il n'avait jamais rencontrés de son existence, mais c'est surtout la st upeur d'Auriol
qui tenait de la frén 6sie'!

l. Donnt·r· pl us d <' rore·,•. p l u~ dt• corps ~..... >1 . Comm!'r~~"nts •~n vi11 ~ et akool~.
2. Fa m. l'laisanll·rie un prn Jourde. 5. Fam . Stu péfait .
:1. l\0prrl r> irr des atln:s~,·s de l'<' mtue n;a ul». de !). Fa m . .1e unes !(cn~ d<·!Jruui 1Janls e.t fatn•urs .
notnbld. ''k. 7. Fuli(• qui Sl' ln~tluil p<!r lln<· j:!r:HHh~ cxl'il:llion.

57
Par quel sortilege1 avais-je pu dcviner le nom et la profession de ce négociant
en spiritueux2 ?
J'ajoutai :
« C'est toujours le pere Roux qui est le maire de Tréville? ll
(J'avais a la háte lu dans le Bottin cettc mcntion : M aire: M. te docteur Roux, pere) .
" Hélas! non . Nous avons enterré le pauvre cher homme, il y a trois mois.
- Tiens, tiens, tiens? C'était un bien brave homme et, par-<ies.sus le marché, un
excellent médecin. Quand je tombai si gravement malade a Tréville. il me soigna et me
remit sur pied en moins de quinze jours.
- On ne le remplacera pas de sitót, cet homme-la! o
Auriol avait fini, tout de méme, par éventer mon stratageme•. Luí aussi
s'absenta, revint bientót, et notre conversation continua de rouler sur Tréville-sur-
Meuse et ses habitants.
Duval-Houssct n'en croyait plus ses oreilles6 .
6
<< Nom d'un chjen ! s'écria-t-il. Vous connaissez les gens de Tréville mieux que

moi qui y suis né et qui !'habite depuis quarante-cinq ans! »


Et nous continuions :
« Et Jobert, 1:! coutelicr, commcnt va-t-il? Et Durantcau, est-il toujours vétéri-
naire? Et la n·uvc Lebedcl? Est-ce t oujours elle qui tient l'Hótelde la Poste ?'' etc., etc.
Brcf, les dcux fenilles rlu Bottin concernant Tréville y passerent. (Auriol, modernc
vandale7 , les avait obtenues d'un délicat coup <.le canií et, tres généreusement, m'en
avait passé une.)
Duval-Houssct, cnchanté, nous payait des bocks- oh! bien vi te absorbés! - car
il fai sa.it chauci (l'::ti-je dít plus h a ut ? - et rien n'alterc8 comme rle parler d'un pays
qu'on n'a jamais vu).
I.:~. petite fcte se termina par un excellent diner que Duval-Housset tint absolument
a llOUS offrir.
Un porta la ~anté de lous les compatriotcs Je notre nouvel ami, et, le soir, vcrs
minuit, si quelqu'un avait voulu nous prétendre a Auriol et a moi, que nous n'étions
pas au mieux avec toutc la p opulation de Tréville-sur-Meuse, ce quidam9 aurait
passé un ma uvais quatt c.J'Iteurt'. ALPHONSE A Ll.!\ IS. L es Zebres.

l. Prort'llt' mn~iqut un wrnalurd. IIIV~o~lfllls h;HI•:lr~s. ravngcn la (iaulr. J.e mol


2. llol~~on~ alrooll\t'r~. • v'nclah· • clé~lgnc nujourd'hui une pr.r~onne qui
3. FIHir('r, cl(~;ouvrir (temu: th- dli\SS~). n~ r~s~~~~t(' ncn, Q\ll démoiH lout.
4 . Hu~r nc gucrrc. pub riiS(' tout 1'0111'1. X. NI' ctonne so lf .
.5. ~luil stu pUult de ce qu·n cntcnclail. V. l 'ronom latín drsi¡mant famil&rement , en
6. J uron faml ller. frun~ais, le premler venu ( JHOn . ki·d<lll).
7. 1.1'~ \·ancl~lc~ : pt•uple 4111. Hl t~m ¡ •~ des
4. Le Fleuve
l. CHA NSO.V TJE LA SEI.V F:

La Seine a de la. chance


Elle n'a pas tle soucis
Elle se la coule dmrce1
Le jour comme la nuit
El elle sort de ~il. sourc<.'
Tout doucemcnt sans bruit
Et sane; ~~, f:-,ir~ rll'. mous~~2
Sans sortir de son lit
Elle s'en va ver::¡ la mer
En passan t par París

La Scinc a de la chancc
Elle n'a pas de :soucis
Et quand elle se prom?mc
Tout le long de :st:s quaís
Avec sa b<>lle robe verte
Et ses lumieres ciorées
Notre-Dame jalouse
I mmobilt: t:'l ::.évt-1 e
Du haut de tout<:s ses ptcrres
Lo. regardc de travers 3

:VI a is la Scinc s'en balancc4


Elle n'a pas de soucis
Elle se la coulc dcuce
Le jour con'Lt11C lo. nuit
Et s't".n va vers le Ha.vre
F.t c:'f'll va vers la mer
En pass:ln l comme un reve
Au milicu d<.'S mys tcrcs
Des misercs de Pc:.ris.
JACQUES l'J<.ÉVERT . Spectaclcs .
l.c l'oint <!u Jour. N. 1~ . F

J. Pop. Elll' viL so ns souc1 el paress!'usemcnt.


11 y a id un j<~u clr. n•ols Nul· le vc>rh v couler.
2. Pop. : sans soucis.
3. A u H"n$ p ropre : Nolrc-Dawe e~t t•rlcnt~c
parall~klll<·IH ¡\ ltt S('ine: dk Sl"lllblr. regardu kt
:Sdn<: • de lrav~rs •. - Au 1cns flgur6 : r;·~·u·dcr
dt> trav<'r'. c·e~t n·l(arder avec un c<·rlain d~ú:tin
m~lé de m ~fianrt.
-1. Argot : s· en mor¡ u e, nt· s·en so u de pas.
GRA.A1MLtlRE

LES YIOTS DITS INDÉFINIS


l. - Que/que, adjectif indéfini.
Quelque, au sinyulier, désigne d'unc fa~on vague un elrc ou une chose:
Jc ne pusse guere sur les quais SIIIIS y déwuvrir QUELQI;E vieux
li/Jrc.

• Quelque (wrtout :'l C'Ol~ d"un nom abslruil) signiflc parfois: un peu de :
Je l'i:co!llais avec QliELQUE ~:T<>NNI..;MENT . . · ivlon (ils me donne
Qt; EI.Q U E SO U\.1 .

Quelques, au pluriel, signific plusieurs :


J'ai <JliJ·:I.IJl:J·:s !'Ol' C !S pour 1111111 fils : les uns all sujet de sa santé, le.~ aatres au
sujet de ses étwles.
JI. - · Les pronoms coiTt>spond:lnt :! q11elque sont.: quelqu'un, quelque chose:
Si IJL'I·: J. QL• 'L; ~ AIWIYI:, 1"111'1!1':;-¡u¡¡¡s. JJilcs QUELQUE <.:HOSE, uoyons! NI' rr·slf'Z pas
l/lU('i!
Le premier seul <t uu plurid : quelques-uns, qui a le scns de plusieurs : Sur
uinyl 1;¡¡:.ues. Qu·:I.I.JL ·1·:s-11 --.;s s11nf uudwles.
t\otez (Jlll::' 1fllrltf111' rlwsl' (tomrnc: aulre chosc, pas grand chosc) {'sL u1w e.1.:prrssion
de ualcur m·utn·, el qu'on dit : 'fllt:lque dwsc UE BON (comrne : queü¡u'un PI·: no~) .

III. · Que/que, adl'erbe (done invariable) dcvanL un nombre: La ,'-¡'cine a


QUELQn:: 200 mi:!res de larye ( = environ 200 metrcs).

IV. . Certnln. 11(/jerfij incléjini. se pla ce toujours avant le no m; il


clésignc 1.l'u111.: fa \(O II vague un etrc ou une r.hose, qu 'o11 ¡murrait cepcndan/
préciser :
C:F.IITAI :--IS HOt!Ql/1:--I ISTES SO!If fr¡)s richcs.
~. U. - Culain pcut etre précédé d'un article indéfini :
Coml<fi.~s(·:-twus u .: CEHTAI:--J M. VIN GF.NT'? (ou : UN monsiwr Vinccnl?)
Attcnt:ion! M p:ls confondre :J\'t~C r.¡•rltún ( - sür), adjrr.lif qualifiwlif, quise place
toujours apres le nom :
.Ir prends llfl P l.AJSI! \ <:F. IIT:\1:"' (sl)r) 1/ lwtu¡aine.r sur les quais.
Ma1s : .le pre.nds t.r:--.: cF.HTA J1'-' "'·'' 'stH ( - quelque plnisir) á bouquincr.
N .({. - chacun r-t Ir· possrssif .v. p. :~1 .

... E.XERC/CES ~

1) Expliquez l'emploi el le sens de l'adjectif orge.nt dans ma poche. j' ovais que/que chance de
indéfini quelque ; Voici quelques conseils sur !o pouvoir acheter le livre de mon choix.- Je m'étais
(a~on de (ouil/er dans les boites des bouquinistes. ottordé que/que peu o odmirer le so/eil couchant.
- En me promenant sur les qu01s. il m'orrive
assez souvent d'y rencontrer que/que om1. - 11) Expliquez l'emploí et le sens de <:ertain :
Quand me rendrez-vous les quelques volumes que 1! y a certains bouquins qu'on ne trouve que sur les
je vous ai pretés? - Comme il me restait que/que quois. - Cette dame avait un certain oge, pour ne

(n
pos di re un áge certain, crop certa/n, hélos! - M. Durond. Apres m'avoir dévisagé avec - peu
- Certaines onnées, les roses sont en fleur des le d'oudace, i/ me demanda :
mois de (évrier. - j'oi rencontré l'autre jour, sur « Pourriez-vous me preter - orgent? Oh! pe u de
le quoi Voltoire, un certoin M. Dupont, qui o chose : - billets de cent (rones seulement. »
prétendu etre de vos omis. - Certoins pré(erent le )e n'étais pos- de so loyauté. E.t je n'ovais que-
printemps a toutes les saJsons; d' autres oiment espoir de récupérer un jour lo somme oinsi pretée.
mieu:rr l'outomne. Dons - circonstonces, cependont, 11 n'est pos
(ocile de se dérober. Aussi, tout en man/(estont une
111) Re mplacez les t ir ets par qu e lque ou - réticence, je répondis :
par cer tain : 11 y a - temps. je rencontroi un « )e n'oi guére que - monnoíe sur moi. E.xcusez-
moi de ne pouvair vous o((rir dovancage. »

Le voca bul ai r e fr a n ~ais

(Famille de h111s). Expllqucz : L 'ile de la les bra.r . .- Les ouvriers ont fait la greve des
Cité est entouree par les deux bras de la Scine. - bras croisés (ou : la grcvc sur le tas). - - L~
Les bras de ce fauteuil ne sont pas solides. - malheurcux est sans travail ct il a cinq petits
Ma filie revient du jarJin avcc une brassée de cnfants sur les bras. - Cctte oouvelle me coupe
roses. - Autrefois, les gens en deuil portaient les braJ· (ou : me coupe bras et Jambes). -
un brassard noir. - On mct aux bébés des Comment ? te voila déja? Les bras m'en tombent
brassieres de lai ne ou de coton qui leur protcgent (ou : je n 'en reviens pas). - Le catchcur saisit
le corps. - Approchc, mon cnfant, queje r'em- son adversaire a bras-le-rorps et l'envoic par-
brasse. - Je n 'aime pas les embrassades. dcssus les cordes. - Quel écrivain copieux! 11
fait des livres a tour de brns. - Voici nos deux
Expressions coura ntcs : Revencz nous voir, fiances <¡ui arrivent hras dessus bras dessous. -
vous serez recu a bras ouvens. - C'est un Monsieur X est un puissant personnage qui a
homme tres actif, qu i ne reste jamais l'l se croiser le bras long ( - qui a de l"influcnce).

2. QUAIS DE LA SE!NE

Quand un piéton travcrsc un pont, il échappc prcsquc completemcnt la tcrre. Il a


devient une sortc ele navigat(•ur; il t'St sur la pass<'rclle cl'un navire, entre ciel et catJ.
Qu'il s'accoude a u parapet, commc a un bastingage1 , et il cst pris, car aucun endroit
de la villc capitalc n c vit avec tant d'ham10nic et de mesure. Ni tumulte, ni bate comme
aux houlevn.rcls. mais tonl scmblt> rt>glé selon un ordrc majcstueux <]ni vient du fleuvt>.
Voici par cxcmple. de solide:> gaillard:; qui portent, u'uut:: pénichc au mur du quai,
des sacs de plitrc.
Leur effort est régulier ('l ralme comme cclui d~c; flots. On ne I'aper~nit pas, il t>M
naturel. L<.· faix 2 uc ~·.:rnble pas pcser aux (·paulcs, il tieut a<.lmirablemcnt ::;am; le
secour:-; des bra.c:; qui (on t hala.ncicr: la plan eh<' sur laquclle ils von t sans un faux pas
a dt>s souplc~cs 1\e tr~mplin. (... )
Ces déchargcurs <.le bateaux plats sont les roi'> du quai, car il y a un prestige souve-
rain dans les méticrs c¡ui cx.igcnt eles muscl<'s solides ct d e l'adressc.

l. Ho:hord rt 'un 11.1\ in·. - :.t. 1..1 rh..rg•• . Ir f:mlt-au (T<•rmc Vh'llli)

62
Le q11ai lvfulaquau. Sur la rive riroilt•, le Palais d11 L outm.
Au-dessous d'eux, sont quelques petits personnages qui ressemblent a ceux qu'on
voit dans les estampes du XVI e et du XVII e siecle, représentant les bords de la Seine.
Le tondeur de chiens y exerce encore volontiers sa profession, et on esta. peu pres tou-
jours assuré de trouver dans les cnvirom; des cardeuses de matelast. Grace a leurs
baguettes et a Ieurs peignes, un citad.in goutera, le soir venu, cette joie confortable du
lit rcmis a ncuf; il croira coucher sur un matelas de varcchs 2 et d'algucs, car la brise
dr. Sf.ine aura ajouté quelque chose d'aéré, de pur et de marin a la la.ine: tra vaillée a u
bord de l'eau.
Un remorqueur passe lcntement. dans des cris inhnmains de sirenes.
Seul, devant le Louvre impérial, avec ses toles cnfumées, son équipage et sa machi-
nene, il se donne des airs de na•'ire de guerre, il singe3 la grande marine blindée. et
les sédcntaires qui ne se sont jamais hasardés au-dcla de la Seine-et-Oise seraient tcntés
de le prendre pour un aviso' ou un contre-torpilleur5 •
Bien sagcment, il tile uu train <le bateaux plats chargés de gravier ct de futaillesR,
et il salue chaque pont de sa cheminée qui s'incline, couronnée d\m panache de fumée
noire aux volutcs presguc massives.
Le passage de ce convoi fluvial trouble un personnage classique, le bon p~cheur a
la ügne, le reveur que rien ne lasse et a qni la Seine impit.oy:thle' offre .a la fin d'une
paticntc journée, un goujon ou une ablette8 . 11 en tire une grande ficrté, surtout si
quelque bouquüúste, le tondeur de chiens ou la cardeus.e de matelas ont vu, au bout du
111, le mince éclair d'argent 9 •
Lf:o LAR<;UIER. Saint-Cermctin-des-Prés, nwn Village. Plon.
1. Ou,·rl~rcs qul reront les matdas. Ces ouvri~res 5. On dit aujourd'hui : un est·orteur.
sout otcup~cs ft carder c'est-a-dire ~~ peil{nt•r la laim: 6. De gro~ tonm·aux.
qni rNnplil le mflt¡,Jas. 7. S'expli<¡uc par: 1111 goujon (seukmo.:nt).
2. Débris de planlt~ marines <¡nf' IR nwr rrjHtc X. Pclits pois.~ons <1'o11n dolt<'<' que l'ón ma.nge
>ur les cótts. e; fri turc.
3. Fam. JI imit~. 9. Le mlnre éclair procluit p:tr k· p01sson brillunl
4. Petil bateau de guerrc rapldc. au soleil.

ÚJ
(iR¡1 J\-!MAIRE

LES MOTS D JTS INDEFIN IS (.wile).

l. - Un~ .<~nrte de. une es pece de sont des expressions familíeres, de


sens iden tique, qui désignent, sans autre précision, un e.tre ou une chose :
11 deoienl UNE soRTE { uNE ESPECE) de navigalcur. (Il resscrnl>lc
un pr.u a un nnvigntcur, rnais ce n 'est pas Hn vrai navigatcur.)

11. - On prend de pEus en plus, dans le langage famili er, le sens d'un
pronom personnel sujet (m issurtout pour no ll.~). et J'utlribuL :s'aecon.lc en yenn;
et en nombre avec ce pronom person nel évoqué par on. Le verbe est toujours
au singulier :
Nous, nn n'est pas r.onlmles. - Hé bien, j'e.spere qll'ON rsl conlcnle ( - que tu c:s
conten te).
L ' on , nncienne forme de on, rst l itté r a ire et s'cm ploie de fa~o n tres variable
(surtout apres que ¡ - el pour evitcr une rencontrc pe u h a rmonieuse aprcs et , o ü ,
s i) : Allons vnir l fs quai:;, oú r.'oN lravaille. snn s arre/.

III. - Personne ct ríen sonl des indéftnis négalifs, qm s'cl1lploient


norrnalcment avcc ne (sans « pas >•) :
Pcrsonn e ne vit>lll : j e ne vois ríen.
Mais souvent, aussi, sans ne (surtoul dans les rrponscs) :
" Qui vicnt? Qui m·appl'/le? - J'EIISoNNJ·:. " (Mu~sct.) o Qt<C vw.t-lu? n1EN. ·•
Enfin ils ont parfois le11r ancirnne valcur allirmative : Y A-T-IL PEHSOI'NE de
plus sol? nu·::o-~ de plus fuu.r.? ( ~ •JUf'lqu'un d•· plu> S•'ll, q1wfqu•· eh<>:'•' de plu~ fnu x) .

.,_ EXERCICES ~

1) Étu d iez J'emploi du mot ch ose ¡n om chose rore de voir un petit remorqueur tirer un
fémin in 1 ou expression formant un p r onom ~) : long troin de péniches. - Le métier de tondeur de
C est une chose incroyable que 1'oisance de chiens est une chose qui n'est pos encare disparue.
ces solides goillanJs portont de lourds fordeaux. - Cest une belle et bonne chose que de rever,
- Q.uond un piéton troverse un ponl. il se pronuit occoudé ou paropet d'un pont.
en /vi un changemenl qui a que/que chose d'éton- 111) Remplacez« pasgrand-chose » par<( peu
nont. - Le passoge des convois fluvicux trouble les d e choses » (Ex . : 11 n'y o pos grand-chosc
pé:cheurs d la ligne. Mais il faut ouue chose pour
distraire l'attention c!u bouquiniste. - Le possoge
r
d'intéressant d voir ici - il o peu de choses
intéressantes o voir ici .) - 11 n y o pos granc1-chose
des convois fluvioux. les remous qu'ils provoquent de plus enivront que de se sentir devenir un novi-
dons le fleuve, les vagues qu' ils projeuent sur les goteur. - }e ne vais pos grond-chose d'utile dons
rives sont des t:hoses bil'n gé:nanres pour le ce récit. - je ne connois por grond-chose de plus
pé:cheur a la ligne. - Les mots croisés , je n'y singulier et de plus colme que fes f/ots.
comprends pos grond-chose.
IV) Expl iq u e z la valeur de « on » (fran<;als
11) Remplacez « une choso » par« quelque parlé: et famil ier) : « Alo rs on est faché! Moi
c hose )) (attention a l'adjectif, qui doit etre lié qui voulais te faire plaisir, au contrai re .... >>
par de) : 11 m'est orrivé une chose omusante, en -« Ce n'était pas la peine de nous faire atcendre
me promenar>t sur les quais. - Ce n'est pos une si Jongtemps . On part, oui ou non 1» - « Oh 1
comme on a une jolie poup~! Maman a été Plan proposé
généreuse! » - Les déchargeurs des péniches lntroduction : les gens les plus pressé.s sont
se regardaient en riant, d'un air de dire : « On sensibles a un charme particulier ...
est vraiment les rois du quai. » - 11 y a le cama- Développement :
rade de lycée qui vous écrit pour vous dire que l. L'espace.
l'on a bien changé et que, lorsqu'on vous passait 2. Le jeu des eaux.
sous la table le volume du parallélépipede, on 3. Les etres qui vivent sur le fleuve ou sur
était moins distrait. ses bords.
V) Essai. Que/ plaisir éprouve-t-on a passer sur 4. Réves et reveries.
un pont et ó s'y arre ter? Conclusion ....

65
3. HAI::JITANTS DES QU.-4/S

Chef-d'ceuvre poétique de París,


les quais ont enchanté la plupart
des poetes, touristes, photographes
et fiineurs du monde. C'cst un pays
unique, tout en longueur, sorte de
ruban courbe, de presqu'ile imagi-
n:Ure qui se mble etre sortie de l'ima-
gination d'un etre ravissant. (... )
Rien n'est plus de París qu'un
quai de Seine, rien n'est plus a sa
place daos son décor. Léon Daudet,
dans son J>ar·i.~ vécu., consacre
plus de cinquante pages aux seuls
quais, a ses bouquinistes et a ses
librairies d'occasion. Au su jet de ce !le
de Champion le pcre, íl fait cctte
remarque qui, dans un siecle, don-
nera encore le gout de la rcverie aux
demiers bibliophiles: quand il voyai t
qu'un livre vous faisait envíe, Cham-
pion disait doucement :
•< Prenez-le.. .. Mais non, mais non. vous le paicrcz une autre fois .. »
De ce paysage (sur lcqucl ont poussé comme par goiit les plus beaux hótels, le
Louvre des Valois, les monuments lt>_.:; pltL" étonnants, comme la Tour Eiffel (... ),les plus
glorieu.x, commc l'Institut de France) c'est la partie centrale qui cst a la fois la plus
célebre et la plus fréguenté:c, et ce sont certainement les CJnais de Con ti et M:Uaquais qui
arrivent ex-aequo en tete du concours. Jai demandé a des pouillcux1 , a des sans-
logis de la meilleurc qualité pourquoi ils préféraicnt ce~ dcux quais aux autre~. surtout
pour dormir sur les berges, m.élé..:; aux odeurs de paille, d'absinthe et de chaussure que
la Seine véhiculc2 doucement : « Paree 4ue, me fut-il répondu, nous nous y trouvons
plus a l'aise et comme che7. nous. De plus, ks reves y sont plus distingués. >> Réflexion
plcinc c!'intéret, et qui me rappdle une ~lll f:<'do te . Il m'arrive tres souvent de prendre
un verre de vin blanc rlans un pctit caboulot3 des Halles que jc nc trouve d'ailleurs

1. Pop. homrnrs mist\rahlr!> (q ui ~emblenl <'<H> · :,!. Tr~n~porl•·.


•'lllmluc.
\•crts de poux ). 3. Pop. déblt de hois,ons.

~ Le.r bateaux·m()/.1{/;es. lis servml (ItJX r:xmr.rio11.r .rur lf1 Sein~.


qu'a tátons la nuit. jt' retrouve la de!'> noctambules1 qui échangent quelques idécs
générales avant d'allcr s'allonger sous un pont quelconque. Toutefois, jeme méle aleurs
conversations. Nous nous scrrons la main tres noblement. Un jour, je fus présenté a une
sorte de grand haillont animé, barbu, én1dit et tres digne, q~i logeait précisément
sous le pont des Artsa. et que l'on présentait ai1;1si : M. Hubert, de l'Académie Franc;:aíse.
París seul autorise ces raccourcis splcndides.
l.(..oN-PAlll. FAR<;IJJ·:. Le Piéton de l'aris. Gallimard .

l. l)es vagabuncls de la null. lci la ¡¡ersonne qui porte un le! vélement.


2. Au aens propre ; VH·ux \~lena·ul dél'hir(·. :1. Poul vuisin de l'A<·a<lémie franpisc.

GRA.\IMA !RE

LES MOTS D lTS INDÉFINIS (suile).


J. . · ... que/conque; n'importe que/... , n'lmporte que/le .... Ces cxpres-
sions, comme des adjcctifs indélinis, s'njoutent a un nom pour désigner un
objct ou un etre indélerminé parmi tous ceux de l'espece:
J.e san.~-logis ua bienfól s' allonger sous ! J:-.1 PONT QUELCONQUF. .
lf s'allonger SOUS N'IMPOIITF. QUF.I. PO:-o;T.
UU
N. n. - Quelconque a parfois la valeur lk : m édiocre, sans inléret : C'est
1111 gar~:on tres que/conque. 11 c~l alors adjcctif quulifirulif el pt>ul Ctre mis au compa-
ralif on au supcrlatif.

11. - Les pronoms n 'importe qui - n 'importe quoi, onl le sens de


n) tout homme, tout le monde- b) toute chose, a votre choíx :
:-<' rMP<>HTE Qt;I peul admirer le ruban wurbe de la Scine.
l>iles-lui r-;'IMPOHTE QUOI; il s'cn con/entera.
• On <>mploie aussi n'importe lequel, oú lequel rappelle généralcmcnt une sortc
d'Hrt>s déja designes : \'oici des livres : prene: N'JMPORTF. LEQUF.J..

11 J. - Que/ que, quelle que -t- verbe étre : C:ettc exprcssion a souvent le
scns de n ' importe q u el ... ¡ t>lle s'écrit en deux m ots et nc doit pas etr~ confon-
du<' avc~qucl<¡lle; elle t:sl obliga loirement accompagnée d u subjonctif du ver be
Atre :
J.r .~am-logis ua s'allonger suus w1 pon/, QUEL ou'JL SOJT.
• :'\olt•z (ltl~!';j ; Qui que VOIIS SOYEZ, n'enfrez pas! ( - VOUS pouvez etn~ Celui-ci
ou cehu-1<\, 11'imporl•• 'tlli: de loute fa (on, je vous défends d'entrer)
ct : Quoi IJU'rr. FASSl·:, ttl! lui ditt·s rÍI'Il ( = il pourra faire n'impurle quui ... ).
(Toult•s <'<'S <'xpressions nwrqrw11l l'up¡wsifion, la concessÍOII. = MALC!Ii-: ...)
IV. - Qulconque signiflc: tout hommr. qui , et introduit une proposition
relative sans anléeédcnl :
Ct· spcclaclc enrlwnle QUJCONQUE LE \"O!T (= cclui qui le voit,
tous ceux qui le voicnt) - lour l ittéraire.
~ EXERCICES <111

1) Dit~ la différence de sens dans l'emploi de 111) Employez n'importe qui, n'importe quoi,
quelconq1Je : On peut se procurer les livres n'im porte lequel : - vous di ro que le métro est
couronts chez un bouquiniste que/conque. Mois le moyen de uonsport le plus é<onomique. Ce
Chompion le pere n'é toit pos un· homme quel- gor~on est swpide ; interrogez-le, il répondro - .
conque.- Pour orner son chapeo u, elle y enrouloit Ce monsieur est un personnage important. Ce
un ruban que/conque. Mais la Légion d'honneur n'est pas - . 11 y a bien des endroits ou le pécheur
n'e.st pos un rubon que/conque. - On peut etre un peut jeter so ligne. Mais il ne choisit pas - .
pouilleux que/conque, et n'ovoir pos un esprit Présentez-moi une automobile, - ; je vous parie
que/conque.- Quond j'oi soi(, je m'arrete dans un de lo conduire sons di(ficulté. )'aime les vieilles
café pour y boire un vin que/conque. Mois si estampes, mais pos - .
je veux me régoler, je prends un pouilly ou un IV) Remplacez les tirets par quel qu'il soit,
chablis, qui ne sont pos des vins quelconques. quelle qu 'elle soit, quels qu'ils soient , quelles
qu ' elles soient , selon les cas : 11 y aura toujours
11) Faltes l'accord de n'i mportequel , suivant des gens o etre attirés par le spectacle de Jo rue - .
le mot auque l il se rapporte : - reverie peut étre 11 y o des livres si rores que certoins bibliophiles
(éconde pour /e poete. )e suis prét d me méler ó ne peuvent pos se les procurer, - leurs moyens
- conversations, pourvu qu'elles soient intéres- pécunioires. )'oimerois hobiter une ile - . e t - so
sontes. Autre(ois, en fouillant dons lo boite de végétotion, - son climot, -ses hobitonu .
- bouquiniste, vous pouviez y découvrir des livres V) Essai. - Aimez-vous les beoux livres l Ou
rores. A - moment de lo journée, les quois de bren vous intéressez-vous oux /ivres surtout pour
París vo/ent lo promenode. leur texte?

4. LES INONDA TIONS A PARIS (1910)

Elles ont laissé t~n souvmir encare tres vivant dans l' esprit des Parisiens qtti s'in-
quictcnt par/o1:s en hiver, lorsqrt'ils voient monter le nit1eau d11· /lettve .

Il E'$ limpos.<>ible tle réver quelque chose qui modifie d'une fa¡;on plus amusante les
as~cts d'unc ville qu'on croyait connaitre. et qui donne a la vie de chaquc jour un
intérN dramatiquc plus soutenu. Chaque matin, l'on ouvrc le joumal avec la hfl.tc de
savoir si q uelque nouve.au C)Uarticr cst entré sous l'eau, si les ftots ne viennent pas dP.
jaillir dans l'endroit le plus imprévu de Paris par la bouche du métropolitain, ou si
l'électricité, le lait, le pain ne manqucront pas dans un petit nombre d'heurcs. Le
joumal lui-meme, avcc sa premicrc page couvcrtc de !_)randcs photos_aquatiqueS: ~
l'air de nagcr sur un baq~et cl'eau. Au cours de la journée, l'int ér~t est sans cesse entrc-
tenu par les rumeurs qui se colport en t 1 , par les promenades que l'on fait. L'on va
constater sur place que tclJc ruc, qu'on avait vue la veille toute seche et banale, s'est
élev(·t~ clll:! aus~i a la dignité de canal. ct porte orgucíllcusemcnt des bateaux. En l'instant
merne o u j 'écris. je me rlis que la ~in e monte, ct que, a\•ant que j'achcvc cctte phrase,
l'cau clans toutc l'ótendue Je París aura peut-étre cn1 2 d'un demi-poucc3 • Les

l. 'JIIl '~' l r:1 11 Sll11'tll'lll (jc, ]'llll a l':nl(r<•. ('<tnlllll' rnn tlrr avcc cru ¡sans accrnl cJr<'onlll·xe) ¡>artlcirc
Ir colporteur, marrhanct amllu lant. nllllit :mtre · p:"~t du vtrbr croi re.
fu1~ <l'u11 vllko¡.:r :) J'au trc. portant Sl'S marrhandi<rs 3. Le pnut·e esl 11111' ancienne me.~urc d e lon-
prnclu!·S it ~"" cou. gu\'ur : o·nvlron 3 cr ntl mHrt-s.
'l . .\ura grnndi (tlu Yc r!,c croftre). :--¡,. p:;s con .
(•xcitations que J'on éprouve de la sorte ne sont pas trop gachées par les scrupules de
conscienc.e, C;"tr jusqu'ici le désastre a épargné les vies humaines. Pour ce q ni est des
dég:Hs matériels, je vois les gens les accepter plut6t avec mauvaise hurneur qu'avec
dés<'spoir. Et les simples incommodités sont accueillies par bcaucoup comme des diver-
tissements. Ils réalisent hien 1 qu'ils n'auront pas deux fois dans leur existence l'occasi_?_!l
de se comporter en patricicns2 de Vcnisc. C .:J
Je suis persuadé que le spectacle actuel ele París n'y3 ressemble aucunement. Je dirai
mcme que Paris nc m'a jama.is paru aussi nordique. (... ) Je suis bien forcé d'avouer que
tout le Paris des quartiers submergés, avec les maisons qui trempent, a perte de vue,
dans une eau sale, les batcaux qw circulen t. chargés de ménagcrcs qui vont a leurs pro-
visions, et les mariniers qui s'interpellent en évitant d'entre-choquer leurs perches4 , est
authentiquement une vílle de canaux. Mais c'cst a des villcs maritimcs du Nord qu'clle
me fait penser, par exemple a des endroits peu caractérisés d'Amsterdam.
Jur.Es Ro~tA!NS. Les Hommes de TJonne Volonté. Recherche d't./.IU; Ér;lise Flammarion.

1. Jls se rcnrl<>nt bien COIIlfllr, ils c·ompn•n tH:nt. 3. ~ :\ Vcnise.


2. Comme les membres do! l'ancirnne nob lesse. 4. Qui lt-ur scrvcnt a pouss<'r h-s barqucs.
GHA.iY.lMA l.H !·.'

LES MOTS D ITS INDÉFI!\ IS (fin)

I. -·-· Te!, adjectif :


a) Exprime une ressemblance et signi fic : semblable, parcil :
Une vil/e de canau:t, TELLL:: appa.ral/la capi/alc inondérl
b) Exprime l'intensité ct sign ifte : si grand, si íort. si triste, etr.. :
Nous sommcs cjfrayés par un TEL spr:cfacle!
e) Sans article, peut désigncr vaguement un ohjd ou un etr e, avec
le );ens <ie : un certain : un, par exemple :
TELLE nuE , qu'on m•ai/ vur la veille foute seche, e.1 / del!•:nuc un canal.
Tel, telle ... que :
a) Jntroduit une proposition subordonnée de comparaison :
J,l'. SJiffiar./p PSi Vf'llÍIIlelli TEl. Qllf': .lE VOUS L ' t\1 DÉCH11'.

b) Introduit une proposition subordonnée de conséquence :


J.: inondalion PSi TF.I.LE. (si forfr.) Qlll•: I.I·:S M I~NAGf::H ES VONT 1:N
P,ATEAU A LEtJHS PRO\'fSIOl'S.

Tel quel, telle quelle sont des cxpressions qui significnL : saus
modification, sans changcmenl.
J e Pous dér.ris le spedude T J·:c <.,~tii·:L.

J l. 1'el, prono m.
)Jotez les expre:;.-;ions : tel ou tel ( ....,. n'irnporle qui), et, dans 1~
prollerbes: tel e:;l pri:;, qui cruyail prendre ( - qnt>ll¡u'un, parfois,
E>sl pris, qui ...).
);. B. - On rangc aussi panni les i rH.kfinis: maint ( = bcaucoup de) singulicr 011
pluriel : Je cunnws MAI.ST pays, M:\1:-.<TES nalivns.
Pour tout, meme , c hacun, chaque , plu sieurs, les uns , les autres, voir
tome JI, p. 108, 11 O, ll :!.
Notcz que un autre, cmployé comme complémenl, a parfois la forme ancirnne
autrui : Nr jaü pas ,\ AUTHUr a qur /u ne voudrais pas q11'on Ir f1l á /oi-mémt•.

.... EXERC/CES ~

1) lndiquez a quelle partie de la le¡;on de pour a[ler (aire ses provisions; mais une incommo-
grammaire se rap porte l'emploi de tel : Te/les dité telle que ce/le-la s' acceptoit (ac.tement.
que/les, les inondations de Poris ne monquaient pos - }'oí rema rqué te/le mni~nn. rlnn t /'ea u emplir
de grondeur. - Te/le esr lo curiosité humaine déjd le premier étoge. - 11 est étonnant qu'un te/
que les gens se précipitaient sur les journoux. -N e désastre ait jvsqu'ici éporgné les vies humaines.
pos s'effroyer de /'événement et s'y occommoder : - Les Parisiens n:auront pos deux (ois dans leur
tel/e est lo sogesse. - La situation est bten te/le existence une te/le occosion de se componer en
qu'on le dit. - On était obligé de monter en borque patriciens de Venise.- La Seine monte d une grande
vrtesse. te/ un torrent de montogne. - Te/ pere, est b1en te/ que je /'imaginois.) - Un si terrible
te/ fils. (Proverbe (ron~ais.)- Te/ qui rit vendred•. désastre ne s'étoit pos vu depuis de longues onnées.
dimanche pleurera.- Te/le personne m' o offirme - 11 y avoit des quorticrs, comme ce/uí de la gare
que lo Serne olla1t monter tro•s ¡ours encore;
te/le ouue. qu' elle ovoit arre•m son niveou Soint-Lozare, qui etoient enti~rement sous les eaux.
maxtmum. - L'excitation des gens ese si [orte qu' ils en oub/ient
/eur ma/heur. -· Les quotídicns étaienr couverts
11) Quel est l'emploi particulier de tel que d'images aquatiques comme on en voit dans /es
dans les phrases suivantes 1 - 11 ne se preseme revues scient.ifiques. - Une inondotion ~blable
pos deux (ois dons lo vte une cxcosion te/le que
ó ce/le de 1910 est heureusement exceptionnelle.
ce/le-Id. - L'inondat1on a donné a Pafls un aspect
te/ qu'1l ressemble ó une vil/e de Holionde. ou o IV} Analyse littéraire : Plan de la pof!e de
Venise. -Les mondat•ons de Poris en /9/ O étoíent o
jules Romains «Les inandotions París » l - Com-
b1tn telles que ju/es Romoins les o décrires. - mentoire des passoges soulignés.
On se demandaot si les denrecs telles que !e pa•n
et le lalt n'a!laient pos manquer. V) Essai. Déveioppez /es idées esquissees dans
les trois premieres lignes du texte, en nous (aisant
111) Remplacez les mots soulignés par tel ou assister o quelques scénes pmoresques et impré-
tel que , suivant les circonstances : vues. te/les qu'en peut provoquer 1'mondat1on
(Ex. : 11 est bien ainsl queje l'imaginois = il portie/le d'une grande vil/e.

Le vocabulaire frao~ais

( F'amille de lait). Expliquez : Mesdames, je les écoutant! Votre passion pour la musiquc,
n'ai pas de lait; la voiturc du laitier n 'cst pas vous ravez rcs;uc (sUI.."ée) avec le luit.
cncore passéc ce matin. - Je vous amene jus-
qu 'a la luiterie; vous y verrcz fabriqucr le beurrc Expressions composécs avec manqucr
ct le fromage. - Nous aimons tous les laitages Est -ce que le lai t et le pain nt! manqueront pas .' -
ct nous en manseons presquc chaque soir. - Allons-nous bieotót manqun de pain? - 11 y a
11 y a dans les pemtures d'Utrillo de magnifi'lues des cnfants qui aimcnt bien manqurr la classe
blanc~ laiteux. - On conscillc aux jeunes meres ct fairc l'école buissonniere. - Monsieur,
d'n/laiter leurs bébés; c'est la fas:on la mcilleu re l'O/IS munquez a tous vos devoirs! - Tu as munqut
ct la plus pratic¡ue de les nourrir. - Votre petit ton exercice de grammaire. - Depuis que Paul
gars:on a- t-il déja perdu ses dt'II!S de loit ?- Made- est en colonie de vacancc.~, if manque heaucuup
\eine et Frans;oisc sont S{l'urs di.' fait ; elles ont a sa maman. - Mon pe re n 'est pas arriv~ : 11 u
cu la mt:me nourrice. - Comme ces compli- manqué son train.- Le chasscur a vu un supcrbe
mcnts lui font plaasir! // hoit du lait (fam.) en lievrc, mais il /'u mane¡ u~ : il est si maladroit!

U11 t/aúseau jl;P.,Iffe .mr les ar/Jits de PariJ, avec la det,iJI: : F l11cluat me 11/et;gitf(r.
( ti uf secolli par les flots 11JaiJ 1U .sombre ptiJ.) Le vais.realf rappcl/e /' i!!lporttmce
qttt prit Paris, dh /'.Anliquit!, co!lm;e por/ fluvial.
5. La Cité.
l. NOTRE-DAM E

" Vous venez d'arriver a Paris) Eh bien, mon cher, votre premiere visite doit ~tre
pour Notre-Dame.
- j'irai volontiers cct aprcs-rnidí visiter la célebre cathédrale.
- Pourquoi pas ce matin? Il fa.it beau. En ce jour de printemps l'air est doux et
léger. Pourrions-nous trouvcr plus pure lunilere? D'ailleurs l'aprcs-m.idí, nous serions
génés par les caravanes de touristes.... Venez, je vais vous servir de guide.
- Notre-Dame est la plus vieille église de París, n'est-ce pas?
- Non. L'égtisc Saint-Pierre, sur la buttc Montmartre, cst plus ancienne de trente
ans.
·- En quelle année a-t-on commencé la construction?
- En n63 cxactcmcnt. On y a travaillé jusgu'au xn:e siecle. Tout le peuple a
coUaboré a. cette reuvre grandiose : terrassiers, m;Lyons, sculpteurs, verriers, orfevres.
Saint Brrnard ;1.vait pu s'indigner, disaut : << L' É~Iis r. couvrc d'or ses pierres et laisse
ses fils sans vetements! 1 » l'éveque de Paris, luí, trouvait que rien n'était trop beau
pour le service de Dieu ....
- On n'a pas tout construit a la fois, j'imaginc? Par ou a-t-on commencé l'édifi.cc?
- Par le chceur. Puis on a éclifié la nef, et les portails clu transept. Mais, venez
dans le square, tout pres d'ici. Vous aurcz une vuc splendide sur le monument : Quelle
harmonic! Il y a en France d('.S cathédrales plu!? vastes~ et plus hautes. 3 ll n'y en a
pas de mieux proportionnées dans leur ardutecture.
- Qu'est-ce que cettc rangéc de statucs. sur la fa~ade?
- Ce sont les rois de juda et d'Israel. Longtemps on les a pris pour les rois de
France. Les pelerins se les désigna.ient <.lu duigt : « Voici Pépin le Bref, voici Charle-
magne .... » Et d'adroits voleurs profitaicnt de ce qu'ilc; avaient le nez levé pour coupcr
leur bourse, par ckrriere.
- Cette grande verriere au-dcssus <.lu portail central, c'cst la rose, n'cst-ce pas?
- Oui. Avec ses dix mCtres rle rliametre, elle était la plus vaste a l'époque. Depuis
:-;ept cc:nts ans,presque ríen u'a bougi· dans sa -;trnctme, t elkment elle fut bien cont;ue 1 •• ••
Du haut de:> tours 011 <.lécouvrc la Cité, la Seine, l'immensc ville. Víctor IIugo, vous
le s<wcz. a célébré ce spcctaclc dans son fameux roman N otre Oamr de Parú et aussi
Gcorges Ouhamel, dans La Chron ique des Pasquier~ Voulez-vous (aire l'<tsc.ension?
- \"on, merc1. J :u horreur des escallers a vis; ils me donnent mal au cceur.... Maís,
dites-moi, ce- monument a été témoin de bien des événcmcnts historiques?
- Ccrtaincmcnt : a ~otre-Dame ont été. célébrés deux sacres : cehü d'H enri VI
d'Anglctcrre, qui, aneufans, y fut couronné roí de France (royauté éphémerc ~~ C'était pen-
1. \'oir le Gnidt .\Jtc/¡.-/io (l'uris 1 . - 2. A Chartres. :~. :\ llt'au,·ah.
duró~:.

/4
Le ~~~yflere dt la PctSsiotJ joNé sur le p(/1'11/S de Notre-Dmm. La cruojixion.

dant la guerre de Cent Ans ... .)1 - et le sacre de Napoléon ¡cr, en préscncc clu Pape
Pie VIL On ne compte pa!:i le!:i cérémonie!:i Ía$tueuses qui se sont cléroulécs ici. Mais
Notrc-Dame scrvaít aussi, jadis, de Maison Commnne; on y donnait de grands ff'stins;
les criminels y trouvaient asile contre la police; on y déposait l>ijoux et ol>jcts précicux
quand on partaít pour un long voyagc; on y faisait des expositions : cléfcnscs d'élé-
phants, reufs d'autruche2 ••••
3
1< Aujourd 'hui les expositions n' ont plus ce caractcre profanc ! Pendan t la Semaine

sainte par exemple, ce sont les reliques de la Passion qui y sont offertes a l'adoration
des fidetes : un fragment de la couronne d'épines, les clous d le buis de la Croix. Et
si vous Hes encore a París a u mois de juin, venez done assistcr a u l'vfystere de la Passion4 ,
joué sur le parvis5 par des centaines d'acteurs hénévoles 6 , comme au Moycn Age. Les
représentations ont lieu le soir, dans la lurniere des projcctcurs, avec, pour décor. la
magnif1que fa¡;ade de la cathédralc "· G. ?\>L

l. Guerrc entre :\nglais rt Fran~ni~. quí durn (1,~ 4. (.;r:md potllll' dr.Hnalique lit 35 000 V('TS QIIÍ
1337 a 1453. metlait en stt'nl' ht l'a$~iun tfu Chri>t.
2. J. Hillairc:l, Évoc<~liort du l•irux P(/n·,, . fl. 1.:~. piare qut s'étcnd dl'vant 1:1 f;¡~ade.
3. Laiqu<>, non n·ligirux. 6. Qui joucnt sans <!tre payés pour Cl'la.

75
Au pied des tours de Notre-Dame,
La Seine coule entre les quais.
Ah 1 le gai, le joli muguet!
Qui n'a pas son petit bouquet?
AUons, fleurissez-vous, mesdames!
Mais c'était toi que j'évoquais
Sur le parvis de Notre-Dame :
N ' y reviendras-tu done jamais?
Voici le charmant mois de mai. ..

jeme souviens du bel été,


Des bateanx-mouches sur le fleuve
Et de nos nuits <le la Cité.
Hélas! qu'il vente, grele ou pleuvé,
Ma peine est toujours toute neuve
Elle cheminé a mon coté.

Dans le jardín rlu Luxembourg,


Les feuilles tombent par ccntaines
Et j'entends battrc le tamhour
Tout en courant la prétentaine3
Parmi des ombres incertaincs
Qui me rappellent nos amours.

FllANCIS CARCO. La Romance de Paris.


A!bin Michel.

l. Soit qu'il venl.c, soit qu'il grcl e, soit


pleuve ...
2. Marche loul douc<'mt•nt.
3..-\llant ~il t:l la, peut-Nre avcc le s ecret
d'unc aventure.
3. A LA PRI1FECTURE DE POLICE
Y atzkcl, nouvellement arrívé a París.
se présente a la Préfecture d11 Police.

Le visagc souriant et lecceur tendre, Ya.nkel done,


sur les talons de M. Kratzmann, pénétra dans l'antrc1
de la police. Derriere une table,les cotu.les sur le bois et
les poings aux joues, un concicrgc en uniforme, avec
une belle chaine de métal sur le vcntre, était plongé
dans la lecture d'un journal. M. Kratzrnann se décou-
vrit poliment et lui adressa la parole; sans le\·er le
nez., le concierge, a u bout d'un long moment, grogna.
~ueJque-\:fl'tl~e: 1rl~ I{-'ía-ü.rmaar 1f:':1"m::lt:.í'.ic dVec~ Jecru=
:oup de chaleur - avcc trop de chaleur m~me, pcnsa
Yankel, ~a manquait de dignité; puis le chapeau tou-
;ours ba.s, il se dirigea vcrs un guichet. Yan kel hési ta.
F'allait-il, nc fallait-il pas se découvrir en ce licu?
La plupart des gens étaient couvcrts. l3ah! pourquoi s'cxposcr a de·s humiliations?
PouCC"¡uoi risquer qu'un fon ctionna.ire vous fit sauter la casquette d'un rcvers de
nain? Qu'est-ce que ~a coi'ltc de la retirer soi-m~me? Yankel la retira. Comnw on
~touffait de chalcur, restcr n11-t~tc n 'avait rien que de naturcl. non?
11 y a.vait foule au guichd. Foulc pas tres ragoutantc 2 , pcnsa Yankel :\ part soi 3
les gens nial tenus, vulgaircs. qui scntaicnt mauvais, de::. étrangers craSSE'u x, piaulant 1 •
)iaillane, jacassant 6 , jargonnant' en tous Ianga.gcs. Yankt>l ~e scntait !tumilié de se
ncler aeux, d'ctre confun<.lu avec eux. Il était8 6trangcr mais rE>-"'>pcctahl<'. lui, il n 'appar-
:enait pas :\ cettc écume' des nations! Aussi se montra-t-il tres fmid ;\ leurégart.l, pa.s
iant pour deux sous10 ; m eme a u jovia.l .\'1. .I< r:"ttzm;tnn, qui 1' entreprcnait sans cesse, il ne
·épondit que par monosyllabes. A u fond , il avait un pcu honte de parlcr ~;ddíshtt ici. La.
)Olice pa.risicnnc, penscz! D 'autant que M. Kratzmann nc parl:ti t pa::., tnais glapissait 12 •
fout le monde d'ailleurs glapissait dans cette salle, et ya faisait un vacarmc des cinq cent
nille díablcs. et toutes les cinq minutes, un militairc de la policc s'approchait, le.<; ycux
"ttrihoncis. ct se mett~t a rugir. Srtns doute invita.it-il les gens a u silence, car les cria.il-
cries baissaient d'un ton pendant c¡uclques instants. pour reprendre ensuitc. Mais ce qui
!tonna fort Yankcl. ce [ut ck voir un des étrangcrs, d mflme des plus mal vetu<;, <.lis
l. Lit·u t¡ui iu~pirc Ll rraiult·, uú il ~t·ntlol<: thill· 11/•re, s;ut~ vcriJe principal c:rpnmi. On en vnra
:er~ux d"rntrrr· (rf. l':~ntrc· d u llon). ll'nutrcs t·ns, plu~ looín.
2. Fam. : pas tres app~tbs:mlt'. \1. l.r·~ plus m:tuv:lis g:or\""'"·
3. En lui -nu!mc, ladl~·ul~nt. 10. Fam. : tres pt'u :tlfa!llc-, .oll\\Í ¡ot·u • o·ausanl ..
4. Pott'>'>;olll ,¡,. tWiít~ o·th "·tnloJ:olol<·s {1 rcux cks ljlll' i'""'')¡ lt•.
I(HIS$1n~ JI . ldi••nt <· juoaicru~· mo!k d'allt•m•·" 'cl rl parlo'
5. Cri:ml C•>mme des pcmlc·s. pnr tes .Juifs quise n'p:mdit~·tll "" EurvJ•~ Co:ntr:dt•
6. D.tvardaul t'Olllllll' c.J ~~ pi~~- el en Am~rique.
7. Parl:oul un l.lll~:lf.lc loarlo:tr<'. 1:.1.. Fam. : parlail d"uu<' vmx ai¡¡rt', St'mbl:dolc
S. ~ il ~·· clt.~ml qu'il itait ... - Stylc lndirecl :ou o·ri du l'éll:lf\1.

7i
cuter san~ peur, a grand renfort de gestes, avec le militairc ele la. police. Discuter avec Lm
port~ ur d'uniforme? Il aJlait !Se faire taperdessus !... Non. U nese passa ríen . Le militairese
mit a rirc. leva les hras a u ciel, ct s' écarta. « Quelle anarchic f •> pcnsa Yankel malgré luí.
Enfin, il arriva <.levant le guichet, et s'étonna de plus belle : l'homme qu'il voyait
tle l'autre cóté. un pctit vicux a crtme chauve et moustache fatiguée, ne portait pas
d'uniforme. Oui, un simple civil, vetu d'alpaga 1 • ( ••• ) En Russíe2 • quiconque occupe
un post<: dans la hi.érarchie des fonctionnaíres a droit a !'uniforme, avec houtons dorés,
épaulettcs, insignes divcrs; pour ríen au monde on ne renoncerait a ce uroit, et :;ouvcnt
meme on porte un corset sons J'unifonne pour paraitre plus martial; le dernicr des fac-
teur~ ruraux arbore 3 a insi son petit uniforme et se sent quelgu'un. Alors ici, ~n pleine
police, on trouv~ des gens sans uniforme? Et a París cncore, dans la capitale? (( llmm!
cotn rrH· c'est huma.in, c:;a! » pen:;a Yankel, avcc une ferveur assez artificielle. Car, a u fond,
il regrcttaít les uniformes. <;a vous pose un homme, !'uniforme; on a beau di re, <;-a Jonne le
:'Cns de la rcsponsabilité, de l'importancc, ~a inspire le respect aussi; tandis que ce pctit
vi<"u.x, lá, r~gar<lez-moi <;-a. c't:st chiffonné, c't>-'>t pauvre, quoi !... Presque dégradant .
11 a.vait rléballé dcvant le gu ichet ses innombrables papiers nt5ses. ?vf. Kratzmann
¡, ,~ présentait l'un apres l'autre au petit vicux, en les accompagnant d'un gracicux
gawuillis4 avcc en vol de mains. (...)
Et J-1. K ratzmann ga7"ouillait, gazoui llai t éperdumcn t.. ..
(;a.zouillait seul. De l'autre coté du guichet, le fonctionnaire, guoique civil, ne
gazouillait pas Il n'avait pas ouvert la bouchc, le f¡mctionnaire; pas levé les yeux, pas
touché ni seulcment rcgardé les papiers que M. Krat7,mann agitait dcvant lui, d'un air
enga.geant avant de les poser sur la planche. Il écrivait sur un r<'gistrc, le fonctionnaire,
il tamponna.it avcc un buvard ce qu'il avait écrit, il appliquait un cachet; puis, il tour-
nait la tHe vers son voisin du guichet suivaat. échangeait en riant quelques mots avcc
lui , tanuis qne M. Kratzmann s'interrompait; il revenait a son registre ct aussitót
:\·L Kratzmann . qui, de ses pctits yeux vifs, ne le perdait pas de vue, recommen<;ait
a gazouiller de plus belic. (( Mais ... mais il nc s'occupe meme pas de no us ! }) se dit sou-
dain. Yankel, révolté. Alors, qu'est-c~'> que :M. Kratzmann ava.it a jacasscr ainsi pour
r.ien? Pas de dignité, cet homme !
En fin le fonctionnaire, toujours sans rcgardt:r, t endit la main par le guichet. attrapa
les papiers, y jeta un coup d'ceil, d poussa un soupir excédé qui souleva les harhes" <.le
sa moustache: il n 'aimait évidcmmcnt pas l'écriturc russe. Sans doute avait-il des inter-
pretes asa disposit ion, rnais íl fallait les a ppelf'r, c'était tou te une histoire 6 •••• Cependan t
M. Kratzmann gazouillait avec la derniere éncrgie. e t Yankel pensait que le franpis
cst une langue mélodieuse a cntendre, mJ..is tout de memc pas aussi mélodieuse ni éner-
g-ique (]UP. le russe. Ro<iER lKOK. Lts Ftis d' A1·rom. Li!s J::aux .ltfilcs. Albin :'-1ichel.

l. l·:toiT(' el•· l:tilw hrilhm t (' d lt'gP.rc . portee h>1l..:1ux arborent l e pavillon de Jeur nati:>na lil t' .
~urtoul l 'dé. 4. l.cs pdits ob~aux gazouillent dans les arhres.
2. 11 ,'agilll~ la Hus,ie lsari~le. 5. Lts Inng~ \'oib.
:l l~ xpo,t· IH·rcmrnl ;tux rc¡.¡ards dc tous. Ll·S 6. :s C'(·tait líen ~nmphqué!

¡8
GRAMMA.IRE

VERBES CONSTRUITS IMPERSONNELLEMENT


Vous connaissez les verhes pruprernenl irnpersonnels cornme : il pleul, il
faul. Mais souvent d'autres verbes se présentent en léte de phrase, sous Ja
forme ímpersonn~lle, c'est-a-dire précédés du faux sujet íl.
Le vrai sujet (nom, pronom) se place, dans ce cas, apres le verbe,
qui reste invariable, qucl que soit le nombre ou le genre du sujet.
ll ne se passa HIE:--J ( = Ríen ne se pas~a. n'arriva). - ll venaíl chaque jour DE
:--JOMBR E UX ÉTRANGEHS devant le guichct ( = De nombreux étrangers venaiellt chaque
jour devant le guichct). - IL EST HACONTÉ bien des sottises, IL sE HACONTE bien des
sottises.
• On peut construire de cette favon des verbes :
actifs intransitifs : venir, arriver, partir, lomber, monler, descendre, cte.
pronominaux : se produire, se présenler, s'écouler, etc.
passifs : etre dil, étre écrit, élre raconlé, élre permis, élre défendu.
N. B. -Le sujel réel pcut ctre aussi une proposition conjonctivc ou un infinitif :
i[ arriue QUE TU FASSES ERREUR. - Jl est permis DE SE TROMPER •

.... EXERCICE.S ~

1) Mettez au tour impersonnel (Ex. : Une guerre = bien des choses se sont possées depuis la
foule de gens se pressaient au guichet = 11 se derniére guerre) : 11 s'échange de curieux propos
pressait une foule de gens ou guichet) : Retirer derriére un guichet. - 11 est interdit de parler
sa casquette ne coutait rien . - Des policiers avec /e conducteur. - 11 entre des sentiments de
al/oient venir pour toper sur ceux qui faisaient trop toute espéce dans le respect de /'uniforme. - JI
de bruit.- Que/que temps s'étoit écou/é avant que s'est rarement présenté une occasion aussi favo-
le fonctionnoire examinot les papiers de Yankel. rable. - 11 est pramis une bonne récompense a qui
- Toutes sortes de langages se par/aient dons rapportera cet objet. - Chaque jour il circule des
cette fou/e. - Discuter avec des gens en uniforme milliers de gens por le métro.
n'ourait pos dii etre permis. - Des gens de tous 111) En vous inspirant des 2• et 3• poragraphes
les oges arrivaient ou poste de po/ice. de la lecture, faites l'éloge, puis la critique du
11) Faites passer au tour personnel (Ex. : port de !'uniforme.
JI s'est passé bien des choses depuis Jo derniére

79
4. LE PALA/S ET LA SAINTE-CHAPELLE

«Pourquoi dit-on le Palais? N'y a-t-il pas d'autres Palais a París?


- Mais si; seulement cet immense édifice batí au cceur de la Cité, íut des }'origine
le pa.lais des gouverneurs romains, puis des prcrnicrs rois de francc . Et on continuc de
l'appeler comme autrcfois. C'est nn monument chargé d'histoire. Sa.int Louis y a vécu.
Souvent, l'été, il allait s'asseoir avec ses conseillers daus un jardin a la pointe de
l'IIe et, au milit'u de ses vignes, il écoutait les plaidcurs exposcr lcurs proccs.
- Quel aimablc visage ce bon roí donnait a la justice!
- Oui, mais ces tours séveres qui aujourd'hui bordent la Seine, ont un visage autrc-
ment sinistré : la Tour Bonbec , par excmplc.
- Bonbec ? Pourquoi Bonbec?
- Paree c¡u'on y soumettait a la torture les prisonniers récalcitra.nts 2 : la torture
les faisait parler plus facilement; les malheureux avaient alors << bon bec ;)!
- Cet te expression me rappclle le rdrain d'un célebre poctc du Moycn Agc....
- Villon dísait, en effet: « ll n'est bon bec que de J>aris J), c'est á Paris gn'on parle
avec le plus clt~ vivacité et d'esprit, les femrnes surtout.. .. Venez par ici. Entre cesdeux
tours. toutes noircs, s'ouvrc la porte de la Concicrgcric ....
- Y a.vait-il clone un vra.i concierge á la. porte?
- Non, on appelait ainsi un important personnage, juge royal el gouverneur des
prisons. Dans les cachots de la Conciergerie, done, étaient enfermés, pcndant la Révolu·
tion fra.n~aise, aristocrates ou bonrgeois, avant cl'etre conduits a la guillotine : la reine
Marie-Antoinette, le poete André Chénier, Charlotte Corday, qui avait assassiné :Yfarat.
- et, pour finir. Robcspicrre lui-meme .... Ces licux ont vu couler bien des !armes, mais
ils ont été témoins aussi de beaucoup de conrage et ele cranerie3 devant la mort ....
- Par OÚ passaient les prisonniers quand ils quittaient leur cachot pour montera
l'échafaud?
- D'abord les aides du hourreau les menaient da.ns l'étroitc picce que voici, les
assey:l.ient sur un tabouret, leur liaient les mains derri<\re le dos, Ieur coupaient les che-
vcux et le col de la chemise 1. En:;nite, ils le:; enta:;saient sur la charrette (JUÍ l<:s attendait
dans la cour du Palais.... Mais laissons ces tristes souvenirs de la gucrrc civilc ct allons
voir la Saintc-Chapdle quise dresse tout prcs.
C'est cet admirable édifi.cc, si élancé, si frele, oü la pierre semble réduite a
ricn?
üui. Il n'a pas changé depuis des sit~cles. Tous.les architectes s'étonnent rlevant
ce númcle d'équilibrc. Entrons.
Oh! !'admirable lumiere! Pa.rtout des vitraux : bleu, rouge et or, l' effet est éblouis-
sant!
1. Un visa¡¡c him plu.~ :;.ini., t re. 3. llra\·onn~ nu;uu·<-•· d"atHI:u·<• 1·1 d"élégance.
2. l.¿ui rdusni<'nl d•· parl('r. l. \ '. (iutcJc J\ltdwií n (P:trts).

8o
-Le roi saint Louis a f:tit édificr la Saintc-ChapeHe pour y ahritcr la. couronnc
d'épínes rapportée eles C'roísade~. Avcmer. que l'écrin éta.ít digne de la H·li\lU~.
(( Et maintenant alluns faire un tour au Palais de Justicc. pui:s4uc le mémc nom
désignc la rnai:son royalc ct !'ensemble des tribw1aux modcrnes ....
« 11 cst micli. C'cst l'hcurc des aucliences. Dans la salle eles f>as pcrdus nous n·ncont rt'rons
le.;; avocn.t~ en mhe et le.<> pl:üdeurs. Et, si vous le désírez, n<JUS a~sistcrons <l. une ;·•.udience
de la Cuur d '¡\ssis(·s o u se jugent les procb crimincb, ou du tribunal corrcctionncl.
qui jugc les simples délits. ~ e; \1.
5. TRIBUNAL OU MUSIC-HALL?

~izicmc chambrc corrcctionnelle. :\u banc des prévenus un jeW1c homme de vingt-
quatr~ an-;, Claude L ... , se <léclare guérisseur-magnHiseur1 , ce <¡ui luí vaut d 'etre
pour.;uivi pour cxcrcice illégal de la méoecine. 11 cxpost gravement que sa << vocation n
Iui est vcnue aux cnvirons ele la vingticmc année. Il était infinnicr dans la marine ct
souffrait d'une mast oitl ite 2 qui, assu re-t-il, fnt mal opérée. « Le chirurgien, monsieurle
présidcnt. avait hissé une meché dans mon oreille. J e souffrais terriblement. Gn
jour j'ai lu un traité s ur le magnétismc. J'ai appliqué sur moi-mcmc cctte méthode et
a ma grande s urpriso je fus g uéri. )1
ll aurait du s'cn tcnír la. ;vrais la bonne nouvelle se rép<U1dit parmi ses am1s. On vint
le solUciter de fairc bénéficier les autrcs de ses talents. 11 tromra la une source de
rcn:nus. Chaqut· visi te coutant mille fmncs.
Katurcllemcnt. il y a des témoins. L'un vient dire qu'il souffrait des reins et que k
fluide d e Claude L ... l'a guéri. ll plongc sa main cl.ans sa pochc, la retire, et la te11d
ouvcrte \·crs le tribunal :
,; Voici mes calculs '! ,, dit-il.
Le président fmnce les sourcils: << Nc vous moquez pas de nous! Pas de burlesque6
ici ! ..,
La main se rcfermc ct les calculs retourncnt dans la poche ....
DeuxiPme témoin, une jtune filie, rose et blonde. Le président, <]UÍ connait le dossier,
prend les <.levan ts :
<( Vous 3.\'Ícz mal?

-- üui, aux m.ains, c'était hérédit<"ltrt• ....


~ Et vous eltS guéric? Bon, merci . \'OUS pOU\'t'Z vous retirer.))
Claucl.c L ... vcut poscr une qucstion. lnnoccmment6 on luí accorde ce droit. Alors
t ourné vers le témoin il s~ mt>t :\ comptcr : un, <leux, trois, quatre ....
La jew1c filie rose et blonde vacilk ferme les paupicrcs.
<< Vous voycz, monsicur le présidcnt, elle dort .... ,,

Le président ne veut p as voir. Il leve l'audience, dans une grande colere :


<< Vous vous croycz au music-hall ! Le tribunal revjendra quand le témoin sera ré-

vcillé. 11
La ftlle- lhJrt toujours. ClaudP consent a la réveiller. Le tribunal peut revenir. Le
prévenu7 rc<;oit une nouvelle scmoncc" : il nc parait guer<.: imprcssionné.
l. Personnc qui prctcnd ~uérir t'll uttli~ant 1111 (rdu~, '~>iCu}c IJ ili aln• tiC.). o·uu mol latin qui
nuldt• hl:ll(lléliquc ~urtanl de ~es lll<lins. ,·rut rllrr: caillou. A utrdn" on ~ornpt;úl av~<' f'l<·s
:!. lnflnmmnlíon dt~ l 'vs du rdno: 'itué prcs <1<: rnllloux; d'ou ca/tul dans le St~ns d<' romplr.
l'orcillc. 5. DoufTonnerie grotesquc.
3. Pctitc IJande de gaze (pan~<'rm·ntJ <)11(' l'on r.. :'\'nTvcmeut, sans penser aux suílcs de <:ette
introduit tbn ~ une plaic. i mprudcncc.
't. D<'pllls qui ~·,l,:¡g l om(·r<:-nt vour fonrwr d.,., 7. L'ac<"u s~.
masses solides a l ' lnlc\rir.ur <1r <;<'rlnins or¡¡:uu·' X. A vcrlissrml'nt ~évcrc.

82
On plaide. Me Dupont, défenseur, sollicite l'indulgence. Il met tout sur le compte
de ce maU<!it fluide gui chatouille trop les doigts de Clautle. (( Mon clicnt n'cst pas tout
a fait inutile, dit-il; il détecte 1 le cancer, et, quand il J'a détecté, il envoie le malacle
a un médecin, car íl sait bien que ses pouvoirs sont lirnités. 11
Bref. ce serait le plus consciencieux des magnétiseurs.
Mais le tribunal applique la loi. Il est condamné a soo francs d'amende. Il
dcvra verscr en outre la meme somme a la chambre syndicale des mérlecins de la
Sejne, ainsi qu'au Conseil de I'ordre des médecins, parties2 civiles.
IYapres J.-M. THÉOLLEYRE. Le ll·fumle.

l. 11 d•'•·ouvrc dans le rorps du rn~lacl~. dC\"lllll Ir lrihunal - " P,1rlil' • :1 k M·u~ •I "Mtv..r·
2. C<! mol feminin designe les plaicleurs: on S;lirc, rl"oü l"cxprcs~ion courante : prendre quel-
appello: parlie dlJI/e Cl'lui qui en~age dl"S poursuiles qu 'un a partie ( = le provtlqUl•r).
6. TOUT DORT. LE FLEUVE ANTIQUE ...

Tout dort. Le flcuvc antique ~::ntre ses quais de pierre


Scmble immobilc. Au loin s'cspacent des beffrois1 ,
Et sur la cité, monstre aux écaiUes ele toits,
Le silencc dcsccnd, doux comme une paupiere.

Les palais d les tours :;ur le ciel étoilé


Découpcnt des profils de reve. ~otre-Dame
Se reftcte, géante, au miroir de mon ame.
Ella Sainte-Chapdle a l'air de s'envoler! ...

Tc>ut dort dans les maisons o\1 regarde la lune.


Et ceux-la qu'éreinta2 la vie et son travail
Jouissent, poings fermés, leur sommé de bétail
Ou galopent, furieux, la course a la fortune.

Paris est recueilli 4 commc une basiliquc;


A peine un roulement de tiacre, par momcnt.
Un chien perdu qui pleure, ou le long sifflement
D'une locomotivc - au loin - mélancoliquc.
AU.IEI(T SA~IAIN. ¡_,~ Chm·i(>t d'Or. Morcure ue France.

l. B ef'froi : tour, généralcm~nl élcvéc ;) r.&tc :l'11 11 ~oii JIIWil IJrrf rl J ~g~r) .. Jo11ir ¡•sl í<-í <'lllploy.',
d(! l ' ht\trl de \ •ille, el qui servail, j:~dis, á 1:1 d(·kns~ luut ~ f:~Jt cx.,;~pliomwlkmrnl. \onune vcrb"' lran-
d<· la di\-. ,¡1ir ( • jo<liJ· de). J)~ llléHH· puur galoper \YI) Ír b
:.!. Fam. : .\rl'at..la de f::ili~ur. li'vnn (i<' ~r<111 JIIlaír.-).
~l . .lllnt ma~cul in = sommril (1~ mut se <lit plut<H ·l. Si lende u x el médilali r.

S.¡
(;RAM ;\.J !1 1RE

VEHHES TR ANS ITIFS, \ 'EHHES J NT H A~S ITIFS

l. Ct'rtains v e rbt•S dits i ntransi lifs peuvent prendrc un ~omp l émcnt


d'objet sw1s changer tle sens : courir une longue course; vivre une vie
pénible; pleurer de vraies !armes; dormir so n dernier sommei l
(expressions de la langue lilléraire);- parler une langue étrangére; des-
cendre une rue; monter un escalier ; passer un pont (expressions cou-
ranlt's dans la lan gue parlée) :
Ils galopen/, furicm:, LA <:OtiHSE á la jorlunc.
• Avcc Uf! scns partiwlier : pleurer un ami ( = re~rettrr pmfntHit;uu•nt... ) :
so rtir la voíture du garage (- fain~ :sorlir ... ); descendre une malle ( = portcr
vers lt•. bas ... ); monter une malle ( · port(•r ven; le haut...); courir un danger,
un rlsque ( - t'lrE' Pxposé il ... ). Toult>s ~xprcss i on~ de la languc rournnlr.

11. - Hcauwup de vcrbes dits trsnsitifs s'emploicnt souvent sans


ohjet (par ex. voir, écollll'r. allmdre, reavoir, manger, boire, chanler).
Tolll durl tlrm:s lt·s 11lilÍSII/1S ot'l HJ·:C::AROF: fa IWIC. - Lr medecin ne
1t1-.c;c" r plus.
Parfois, l'll changeant ele sens :
J.r.~ plunles •·ot•ss..:sT (grnndisst>nl).

111. - Cerlains Vf•rbe~ ont dt•s !'mpJois C'l drs sens tres divers
Le pain manr¡uc (inlransitif) .
.Jc manr¡uc /1' train (tmnsilif dtrec.t) .
.Jc rnanqur rlr pni n (trunsiti( indirecl :'1\'f'l: dt•).
~e IIIWlf¡IIP pa~ ti l!~!> devoirs (lrau~ilif indirt.>CI avt•c a).
de rnt;I1H' : xa11ir, lenir ....

.... EXERCICES •
1) Faites des phrases oú chacun des verbes foi. -11 n'y o plus beaucoup de fiocres qui roulent d
sulvants sera employé transitivement, puis Paris.- Cette personne descend d'illustres once tres.
íntransitivement : Crier - frapper - glisser
- lire - ouvnr - sentir - chercher - tenir. 111} lntroduisex dans des phrases les verbes :
servlf, servir d, servir de, tenlf, tenir d, tentr de.
11) Trouvez:, en posant les quest ons conve-
nabl es, les verbes construits avec un complé- IV) Transformez la construction des trois
ment d 'o bjet indirect et ceux qui sont accom- derniers vers de la poésie (p . 84) en resticuant
pagnés d'un complément circonstanciel de le verbe principal et en le faisant suivre de
lleu. d'origlne, de cause, de maniere. (Ex. : je trois propositions subordonnées (des rela-
manque ... de quoi l - de pain : objet indirect. tives. ou des infinitives, par exemple).
- Je sors ... d'oú? - de voiture : complément V) Commentaire llttéraire du texte n° 6.
cí rco nsta nciel de lleu.) Appréciez: :
- Beoucoup trop de gens ne pensent qu'ó leurs 1. Les « césures )> ( - les arrets. les silences)
rntérets et veulent jouir de lo v1e. -Les en(onts marquées par un point dans les vers 1 et 2.
occourent d gronds cris. - }e tombe de fatigue. 2. « L'enjombement » qui étend le vers 15 sur
- Notre-Dome ressemble d une géonte. - Ces le vers 16. Effet prod uit?
renseignemen ts proviennent d 'une ~rsonne de bonne 3. Les imoges des vers 3, 4, 6, 12.
Le vocab ulaire franpis
(Autour de l'•lh!e de SQmmcil). F.xpliquez : eaux des étangs sont des eaux dormanres. Celles
Tous les jours, apres le déjeuner, ce vieíllard des rivieres sont des eaux vil'i:'S. - Je doonerai
fait un sommc de dix mmute.~. - Ma digestion tout mon soin a votre affaire. Vous pouvez
cst difficilc. /\pres. le repas fai des somnolences dormir sur vos deux oreilles. - La souris fera
fréqucntc~ . 11 ne dnrt pas; il snmmei/le seule- bien de se méfier : le chat 11e dort que d'un
mcnt. Votre fils est-i l bon éléve'! - Hélas, o:íl. - Je croyais avoir gagné le gros lot : hélas!
non : les pr{lfe~seurs le traitent d'endormi. - ce n'i:tai1 qu'un ré1e. - Alloos! oublie tout ce
Dans ce tumbeau, un roí dorr s011 demier som- passé qui n'e.st plus qu'un muurais rhe. - A
meil. Vous me racontcz la une histoire quoi ré•·es-tu? Réponds done! -J.-J. Rous~au
stup•de. une histoirc il dormir debout. - Les a écrit « les Reveries du promcneur solitaire "·

86
6. Du Louvre a la Comédie Fran~aise.
1. rrNI:. NOCE SE J>EI?n .llr MUSEE D U LOUVRF.
(V\.'n, 1S70)

(;cr¡·aJ.~t· ,
la hlancJu\~~:u:;r, t'/J(Jli.\C l'out·rier únguotr 1 Cuu 1'lc,?u. Pour occupa l'apri~­
lllidi, la,, 11occ "décidt• d'alfa :•isila lt musé¿ dtt Lou;.·n·.

Enflll. apr(·s a\·oir ck~endu la rue Croix-dcs-Pdits-Champs, on arri\'a .tu Lo\1\TI'.


:\!. J\1:"idinicr, poliment, demanda a prendrt> la t{•k clu Cl>rti·gt~:
Ct-lait2 tres graneL on pou\·ait :;e pt'rdre: <"t lui, d'aillcur~. conn:ti~~ail ks l>eaux
<·ndr01t::-. paree qu'il Nait suunnt \·enu awc un ,¡rti~tr-, 1111 gar\'on biC'n tntdligent.
auc¡ul'l un~ grande maison de- cartonnage aclwtait ks d(•ssins. pour k~ 111dtrc sur tk.:;
l>oitcs. En bas, <]nancl la noct.: se fut vn~ag1\• dan<; le mu::-t;t, assyri<·n 3, clk cut un p1:tit
frisson . Fichtn·41 il 11~· fui-;;ail pas cl1 aud; la ...,,dk <lltrnit {ait 11111' f:uncuse cave:. E t.
kntement, k~ coupks :wan<;a it·nt. k mcnttm le\'(:, les paupiÜL'" battantcs, t:'ll1 n• ¡,.,
colosscs rlc piNr(·. lt'.:; divux dl" marhrt• nnir mut>t~ d:m~ h·nr raide:ur hiéraUquc~. k<
bf>tf':'i mon<.t t w·use:-., rnoit i~ chat tes ct rnoilit· femmes. a \'L'C tks iigun•s de mortc~, k
tlt:~. aminci, k" lcvres gonfi(c·s. lis trou\·aient tout ccb tri.-:- \·ibin. On lra\·;tilbil joli-
mcnt m11·11' l.t pÍt'tTC an jqur d':tujourd'hui 6 . l'ne inscripfion t'll caractl-n·s ph~nicieus 7
lf'~ <;lnpHw. (\· n'était pas possiblc, pcrsonnc n';:n·ait jantais !u ce grimoirl' 11 • .\bis
:\'l. Madiuier. déja sur l1• premier palier avt:c \1me: l.orillcnx. les appelail, criait o;c)m
les voú tes :
•· Vt~ llt'Z done. Ce n\o.st ricn, ce-s machinc:-s9 .... C'cst au prt'mit>r 111 q11 'tl faut \·oir. •
La nudité sén':n· de l't'scalif'r k~ rend il g r:l\'C·~. l ' n huissicr supct bt•, en gilet rougr.
la livréc 11 galonné·e d'nr, qui semlJ!ait k~ allL'IHlrc.: ~ur le palie-r, rt·doubla lcur (!motion.
Ce fut aw·c rPspL·d , marchant le plus douccnll'nt possible, qu'il:; t'Otrert>nt dan:; la
Galerie f ran~aise.
Alors. sane; ::-'arr(·ll'r, les ycux cmpli-, de l'or d\'s c:ld n·s, il s sni,·irenr l'cnfila<.lc 1.k~
petits salons, regard,1nt pas<;<'r les im.tg~·s. trop numl>rcuses p um étre bit:>n nt<'S. JI
all rai t falln une hrur<' d«'\'<1 n t e h :tCU IIt' , ~¡ 1' 1Jil ;.wa i t \'Oulu comprcndrc. Que de t a hka ux ! .
(a nt~ fini ss;'Jit pas. 11 dc,·ait y t•n ..1voir 1xmr de l'argl.'nl! Puis, a u bout, 1\1. Madmicr le~
::urel <t brusquemcnt dcvant 1t- 1-<.1d~':t11 de la. lVI<;du~c:!.!!; ct illcur explic¡ua le snjl't. T ous

1 ÜU\'t'Í\'J' qui fa\'tlllll<' 1~ zíno olnllltt' ;¡ ro·o~oU\Itr 1(' l.i han) <'l donl la civilisati•IH hrill,t :r11lo11r oh·
k tull ,¡,., trl:li<on~. il l'ari ~ not.lmn~<-nl, o u ;'t C.ur..- :!HitO;) 10110 a\'anl .h''"'·Citcbl
lc·' 1/"llfli~N:< (JII Í I'<'I' III'Íilnnnl l't•au ol!' ph>i('. :-\. F a rn. L:til!(:1¡(<' olr'<' llr, ~o·r· clnn• ch(tidlt· ;, llrt•.
:.!. :-.t \'lt• indtr••o·l li(,rr (v. JI. 77, 11. 1\¡ = 11 ~' 'l'lio¡ u:o \u \ltly<'ll Agr·, un !J.rimoln• c··lail 1111 lh n• my,lo'·
'i'"' t·'ét:till. :'\1Jmllrcux o'X~ mpi<·S dans re Lrxt.-. ri<'\1\., <'olllll'nanl des foronult•s dt.• "'r.·dlo·ru·.
:l. 011 ~, trnuvrut lt•s ,,n l•qrril<'~ rlat¡¡nl dt• l'.rn •c. P op. : lnut t'l' dnnl '"' " '' "'il l"'~ (Ou dunt 111'
t ll'll roya11111o· el·· \l•'~u¡•nlaiiiÍl', e n .\~i•· -'lítwur,· '<111 1'"' •lunncr) k 11<1111 r·xa\'1. Un dit """¡ .,.,
( l2flll :l l)r U av;llll . lt'~ m -Citris1 ). ltUlf hin.~·la.
1. Exl'lam:tlion familiére. 1H. :\u JH•'lliÍlT /otu'''·
1'1
:•. Solt-lltl<·llo· ÍIIIIIH•hil•· ¡·omme n•llt• .¡ 1111 t 1 1 l;thít '1"'' l"'rl<·ll l ¡.., laqu :d ~. d i ci Ir< lrn"-
prétre t¡uJ oflif'k. ''l"l' - JI r.utl (Ofl1JH"t.•lldr(' " lWP.l: UIH.: li\'1 ~·1· ¡.l.~l-
ti . Pléonasme (n·p(·lili<~H inulih-1 rlo' l:t ltlnl(lll' lnnut·~· tl'·•r .
populaire. 1:.!. Tahlt·;nr nll'111o' el.- ,;,:rkn ult (17~11 ·11\~\J t¡lli
7. ()ni appa rlio·lllll'lll !1 un o· l''otllrr'-r :1'.\,it• \fí - n·prt·\.l'll1t•, 'ur un r;ul•·au. k$ ::.urYiVtllll ~ d'uu tl:l\ in·
n,•urt' sil u(·,, ;\U nurd d ,. 1:1 P:tJ,•,l Íll<' (:ol'lou·llo·llkHI 1\:oUit';l¡.(t' l.t \lf-thh¡· .
AH ti!J.tJrt du Loui!rt :
la Vidoire de Ja111othrare.
Le Lout:re tfl sans tkJ¡.¡te ·le
pl11s vasle 11/JIJte du monde :
50'?()() metres carrú d! s/.fprr-
jiáe, 8o 000 antiqnitfs orien-
tall's, 25 000 antiqnités ~~. YP­
Iierrnfi, 24 000 antiql(i/h
,~rfr()-romaines, 5 000 lt~biMux ,
411 ooo ei1ampe.r, 70 ooodrssittJ.
Le ¡.;endrrdi .roir, .f!.rtÍrr ti des
lllillier.r de t'>rf!jtffmr J, les salir~
.ront splmdi drnmrl dltl!llittü J.

satst~. immobiles. se t aisaient. Quan<l on S<' rcmit a marcher. Boche résuma le sen-
timent généra l : c'était tapé 1 .
lhns la galeric d 'Apollon, le parquet surtout émerveilla la société, un parquPt
luisant, clair commc un miroir, oil k.<; pi<'ds des hanqucttcs se reflétai~nt. MI k R emanjou
fermait les yrux, paree C)ll'~lle croyait marcher sur de l'cau. ( ... } l\'[. l\hdinicr voulait
leur montrer les dorurt>~ ct les peint ures du plafond. mais <;a lcur ca.ssait le cou. ct ils
ne distinguaient ríen. Alors. avant d'entrcr dans le Salon carré2 , il indiqua une fenetre
du geste, en disa.nt :
l. P op. : rt'ussi. - 2. n¡:sr.rví: ja•lis aux cxpositions de peinture. De 1:'1. sulon au ~ ..ns d'ex{JQ•illotL
<< Voil::\ le balcon cl'oü Charles IX a tiré sur le peuple1 • >>
Cependant. il survcillait la queue du cortcge. D'un geste, il commanda une halte.
au milieu clu SaJon carré. TI n'y avait la que chefs-d'reuvre, murmurait-il a dcmi-voix,
conune dans une église. On fit le tour du salon. Gervaise demanda le sujet des ~oces
de Cana2 ; c'était béte de ne pas écrire les sujets sur les cadres. Coupeau s'arreta devant
la Joconde3 , alaquelle il trouva une ressemblance avec une de ses tante.c:;. (... ) Et, tout
au bout, le ménagc Gaudron, l'homme la bouche ouverte, la femme les mains sur son
ventre, restaient béats4 , attendris ct stupides, en face de la Vierge de Murillo.
(...) M. Madinier proposa de conduire la noce dans la salle des bijoux anciens. Mais....
11 se trompa, égara -la noce le long des sept ou huit salles, déserteB, froides, garnies
seulement de vitrines sévercs oi.t s'a.lignaient une quantité innombrablc de pots cassés
et de bonshommes tres laids. La noce frissonnait, s'ennuyait ferme 5 . Puis, comme elle
cherchait une porte, elle tomba dans les dessins. Ce fut une nouvelle course immcr.sc;
les dessins n'en ftnissaient pas, les salons succédaient aux salons, sans ríen de dróle,
avec des fcuillcs de papier gribouillécs, sous des vitres. contre les murs. ~f. Madinier,
perdant h t~te, ne voulant point avouer gu'il .était perdu, enfila un escalier, fit monter
un étagc a la nocc. Cette fois, elle voyageait au milieu du muséc de la marine 6 , parmi
des modelt-s d'instruments et de canons, des plans en relief. des vaisseaux grands comme
rlcs joujoux. Un autre escalier se rencontra, tres loin, au bout d'un guart d'heure de
marche. Et. l'ayant descendu . elle se retrouva en plcin dans h:.s dessins. Alors, le déses-
pc>ir la prit, elle:- roula au hasard des salles, les couples toujours a la file, suivant M. Madi-
nier, 4ui s'épongeait le front. hors de luí, furieux contre l'admínistration, qu'il accusait
d'avoir changé le::; portes de place. Les gardiens et les visiteurs la regardaient passer,
pleins d'étonnement. En moins de vingt minutes, un la revit au Salon carré, dans la
gaJerie fran<;aise, le long de-S vi trines o u donnent Je_c:; petits dicux de l'Orient. Jamais
plus elle ne sortiraít. Les jambes cassées. s'abandonnant, la noce faisait un vacarme
énorme. (... )
o On fem1e! on ferme 1 » cr1erent les voix puissantes des garcliens.
Et elle faillit se laisser enfermer. Il fallut qu'un gardicn se mit a la tete, la rccon-
duisit jusqu'a une porte. Puis, dans la cour du Louvre, lorsqu'elle eut repris ses para-
pluies au vestiairc, elle respira. M. :'11adinier rctrouvait son aplomb7 ; il avait eu tort
de ne pas tourner agauche; maintenant, il se souvenait que les bijoux étaient a gauchP..
Toute la société. d'ailleurs, affcetait d'ªtre contente8 d'avoír vu <;a.
ÉMILE ZOLA . L'Assvmmoir. Fasquelle.

1. Geste aimi ncl altril>ué a Charles IX lor~ de.s -1. lmmobil<'.S el la bouc:he ouverte (bvuthl' b;tl
massacres de la Saint-Uartltéh.'-ltlY (:2.·1 r10<H 1;,72) sous l't>fTet d'une admiralion heur~us(·.
dirigés c:ontre les prOlc~ t ants. 5. Fortemenl.
2 . Tablea u <'l'l('hr<> M Véroni's<' ( 1;,:¿~ . ] S1<X). 1'1. 11 se trouvc aujourd 'hui a u Palais de l.halllvt
:l. Portrnit de Mona Lisa (La Gioronda) par 7. Son assun;nc:~.
Lronarcl el!' Vind (H:i2- 1519¡. L'ull(· <le~ u:u ,·r¡;>s lts 1:\. Faisail scrnblant d'Hre c:ontentt·.
plus <·t'li:'bn's c\u :'>lus~e du ].o)uvr~.
2. GOSSES DE J>ARIS: AU
] AR.DIN DC l'Al.AIS-ROL·J l.

Aujourd'hui . sous rn<t fenetre.


Ct' sont les en fants qui rédigcn t mes
histmres d'enfant. Voici une ti l-
lette qni a bien 5 ans f't dcmi, et
1'a u toritf> d' 11 nt> reine sau vage. Elle
~~·grH.' ~ur truis cnfants plus pt:tits
qu' elle. • Tourne l:l corcle, Jojo!
Pas com mC' e,: a. f<t is ,·inaigrel!
Lulu, t 'aspa'> droit 2 au fautcu il en
fcr; k fauteuil L'll fer il cst 3 qu'a
LesjardinJ d11 PalaiJ- R~y,¡/, t~ncim palms de Riclir/ieu,
moi. toi t 'as4 la chaisc! Argt~rdt:~
l~gué ptlr lui '"' Roi Louú XIII. D'oir Jon llOHJ. lvfaiJ /u
Rois n) O!ll ja!IJtlÍ! habilr. Cn Mifiu e!l t•oisin dt la ton pant;don, Mémainc~. tu crois
Comf.dir- F ranraiJe. que j 'ai les moyens de te le
rcchanger t ous les ~ jours?" Ellt>
est dure comme une vraie mere, attentivc comme une meneuse di' poussins.
Un homme de 7 ans crie a
un autre hornme de 8 ans : (( Tu viens faire du
patín' a 4 hcnres?- Pcnscs-tu, ripostc l'homm.c de Hans. Plus qucstion de tout <;a, je
suis entré c\ans une combine 8 de commerce O<' timbres.>>
Ce sont les enfants d'ici. Ils ont la mine a igue 9 , le prompt coup d'~il des
gosscs de Paris et parfois une agilité corporellc déconccrtante; témoin le bicycliste,
gr0s comme un merle. qui fait des <( hnit '' autour des colonnes ct vingt acrobaties
galerie d'Orléans. Je ne percl.s pas une si h~> lle occasion rl'interroger le grancl-:¡.H:Ore de
l 'acrobate :
• ~fon Dicu. que! a~c a-t-i!?
4 :ms et 3 mois.
Et il montt' depu is quand?
Oh! il y a longtcmps; il a appris quand il était tout pctit (sic10) )).
COLETTF-. Paris de nw /mélrc . J':dil.ions uu MJlieu tlu :\lvnde.

1. Po p . Tourne la •·ordt• Iris 1•11~ .' 7. l>u palin li rnu/tllrs (patiner, le patinr~ gr. lrs
2. Tu n' as pas droil. jlflt ino·ur,).
:1. 11 n ' es t. 11. Arg ot : un<' <'Om binflison. ' "'" 1'1\lr<-prb~.
9. J.n minr : l'rxpr<'ssion du visng<' . .-ligue: vive.
~ . Tu as.
m;o lkio·ns(', I'Olllllll' f"'r~mr/c
5. Regarde. t u. ~fot latin s•g•dllant ainsi, el 411e l'auteur
6. Diruinnlif lamilier = G~rmaine. ajoul c pou r ccrtillcr les pa rolcs cl'autrui .

91
3. Ul"~lE ANECDOTE .4 PROPOS
DU P A LA/S-ROYAL

Savez-vous comment fut imaginé ce


Víctor Hugo a· demi couché : qui figura en
marbre a u ja rdín du P alais-Royal]?
Voici son histoire :
Rodin venait d'achevcr en glaise une sta-
tue imposante du poete. Victor Hugo s~
drcssaitdebout a la pointe d'un rocher. Toutes
sortes de muses et d ' océanides1 virevoltaiene
au-dessous de lui.
Cn matin, le sculpteur conduisit a son
atclicr une caravane de journalistes qui dési-
raient contempler l'<X!uvre nouvelle.
Par malheur, il avait laissé la veille un
vasistas3 ouvert. Et comme un terrible
orage avait éclat é pcndant la nuit , une trombe d'eau avait réduit l'immcnsc groupe en
une bouillie informe. Le rocher s'était effondré sur les divinités dansantes. Quant a
Víctor Hugo, il était affalé4 dans un océan de boue.
R odin poussa la porte, fit passer devant lui ses hótes; et souclain, il apen;ut le dé-
sastre. Pcu s'en fallut qu'il ne s'arrachfl.t 6 la barbe de désespoir.
::vlais déja montait un concert d'éloges :
•< Inoul! -· Prodigieux! - Formidable! Ce lae de fange6 d' o u émcrgc Víctor
Rugo, qucl symbole! - M:lltre, c'est un coup de génie! -- Vous avez voulu représenter
l'ignominie d'une époque ou seule l'inspiration du barde7 sublime sumageait noble
et pure!
-- Vous trouvez? d emanda timidement Rodin.
- Comment clone! C'cstle chef-d'ceuvrc des chds-d'a:: uvrc~. Oh! surtout, :Ytaitre,
n'y touchez plus! >>
Les Malinées de la Villa Said.
l'n>pos d'Anato lc Fram;c recueillis par J'aul ( ;sell.

l. J)h·inités lllarines de la mythologit• gn·•·qut'. :,. ll faillit s'ar rarher. il <":lrra('hll pr,·S<Jll<'.
2. T<lurn¡licnt e11 l·>us sens. fi. 110111' lll:ll(ldfll":llll<'.
3. Pe tite fttH!lre <¡n c l"on 1nt yn· puur 1'aéraliult. 7. PoHI.' national Clynqut• <'1 t'piqu('l. C!.' l <"rme
~- Se dil des personnes : p:1r <'X . : un homm~ ~·appliquail d'ahord ~II> X puHt·s t·t·lt iq ues (B rl'luus,
tr<~s fa ligué s'atTa lc ( = se la ísse tomber) dan~ l ~t'o~s:\is . lrlan <hlis).
un fauteni l. :;. Rt·m~~rqut'7. J'ort hogmph•· el u pl ur icl.
GRAi\1MAJRE

LES AUXILIAIRES
J. - Les verbes auxiliaires aident a conjuguer les autres verhes, á
exprimer les temps, le passif. Les priucipaux soul avoír el etre, qui sonl suivis
de participes passós :
,J'AI ou, JE su1:; alié, JE ME sc1s trompé ( = passés composés).
JE SUJS vu (présent de la forme passive).

• On distingue souvent : JI a disparu ( = action a u passé) ct il est disparu ( = ré-


·sulta t préscn t).
Ainsi : Ce livre A P,\RU il y a 60 ans. ·- ;lchetez le journal : rL EST PAHU .
ll. - Autres auxilíaires, ernployés ceux-la devant un infinítif pour
exprimer un temps : aller exprime un futur proche :
lfn tr.rrible oragr. VA ÉCLA TER . L'orage :\LLAIT ÉCLATER ( = futur
ñu passé).
etre sur le point de exprime un futur plus proche encore :
Un terrible orage EST SUH LE POINT D't:~CLAT.EH - lhArr sun
LJ.:: I·'O!Xf o'ÍiCLATEH.

devoír, exprime un futur probable, une action a laquelle on s'attend :


Des jounwlisles oorvENT VENtR demain contemplr.r l'muvre nou-
udlr.
etre en train de exprime une action en cours :
Les iournalisfeS SONT F:K TI1AIN DE V!SITEI1 l'alefier - ÉTAIENT
EN THAIN oE IJisiler l'aldicr.

venir de exprime un passé récent :


.JE VIEKS o'ACHEVEH ma lecturc. - Uodin VENAIT o' ACII E VEH
une statue de V iclor JI ugo. ( équ iva len t d u plus-quc-parfait).
At.tention! N e confondez pas l'all:riliairc de temps ALLER et le verbe ALLEH
EMPJ.oYf.: a u scns propre : On frappc el J>icn·r. vA ozwrir la porte;
ni nEvom, simple auxiliaire de tcmps et le v0rbe signifiant Nre obligé de : on DOIT
ayir honní!femenf.
(Pour DEVOIH, auxiliaire de mode, voir la le<;on suivante.)

~ EXERCICES ~
1) Distinguez, dans le texte suivant, les cas yeux. Une trombe d'eau était tombée pendant la
ou etre et avoir sont employés avec leur sens nuit et avait envahi /'atelier: le groupe, sculpté par
propre et ceux ou ils sont employés comme Rodin, s' était réduit en une bouillie informe et
auxiliaires : nageait dans un loe de boue. L'artiste était navré,
11 y avait peu de temps que Rodin avait achevé la mais ses flotes, ne se doutant de ríen, crurent que
statue de Víctor Hugo, quand des journalistes Rodin avait vou/u représenter le poéte émergeant
eurent l'idée de venir contempler l'oeuvre nouvelle. de la fange. A leurs yeux, c'était un symbole :
L'artiste n'avait pos beaucoup de goiJt pour la d les entendre, jamais le sculpteur ,dans ses audaces.
publicité, mais il fut obligé de céder au désir qui n'était alfé si loin! Jamais il n'avait été si grand!. ..
fui avait été manifesté.
/1 conduisit done ses visiteurs ó f'atelier. 11) Quelles nuances expriment les auxi-
Mais ó peine fut-il entré qu'un désastre frappa ses liaires de temps dans les phrases suivantes 1

93
-Le sculpteur va introdurre les journalistes, quand 111) Expl iquez les différences de sens :
i/ s'aperfoit qu'un désastre s'est produit pendant la Rendez-moi la somme que vous me devez. -
nuit. - Rodin doit achever demain la statue de Ne venez pos chez moi demain : je dois etre
Víctor Hugo. - Un chef-d'~uvre vient de naitre absent toute la journée. - On sonne : va ouvrir.
dans l'atelier de Rodin.- Une trombe d'eau est en - Tu vas encare étre en retard! - La pluie a
train de tomber et d'anéantir le travail de l'artiste. tombé toute la nuit. - L'enfant est tombé; il
- Les journa/istes sont sur le point d'entrer dans pleure. - Le focteur a passé, il y a dix minutes.
l'atelier. - Midi venait de sonner quand /'incendie - 11 ne viendra plus : l'heure ese possée. - Ce
éclata. - Midi al/ait sonner : les employés com- livre a paru il y o dix ons. - Votre romon est-il
men~aient d ranger leurs dossiers. - Revenez paru, mointenont?
demain, vous rencontrerez mon frére qui doit IV) Essai. En vous inspiront du tex te « Au musée
déjeuner avec nous. - Mon frere devait déjeuner du Louvre » . décrivez -un groupe de touristes pro-
avec nous ce jour-la. Mais i/ s'excusa par un pneu. vinciaux ou étrangers visitont le Zoo.

4. SPECTACLES

cc Devant la Comédie-Frans:aisc, j'a.i vu une inter-

minable queue!. ..
- Tous ces braves gens que tu vois Ut connaissent
Ilernani 1 presque par creur. Commc les spectatcurs
ele La Passion a Oberammergau2 , ils savent comment
<;a fmit. Aussi n'cst-ce point la curiosité d'unc intrigue
alléchante qui les attire : c'est l'art ele J'acteur qui les
passionne, le désir, inconscient parfois, d'éprouvcr t~n
commun une satisfaction esthétique.
- Comment saurai-je ce qui se joue?
- Consulte les colonnes Morris 3 , ou achete un des
quotidiens qui renseignent admirablement sur tout ce
qui touchc a la '\I'Í C des spcctaclcs, concerts, cinémas,
conférences, etc.; ou encore la 1< Semaine a Paris )) qui
sert le méme dessein ....
- J'ai vu jouer L 'A~·are4 au Frans:ais et j'en garde
un souvenir inoubliable; j'ai méme été le premier acrier
(( cncore )) a la fin de la piccc.
- Quoi, comme un enfant gaté qui redemande des
con fitures? Si tu tiens a ce que les comédiens c< remettent
~a5 >l c'est <c bis, bis l> qu'il faut crier.

l. Urame de Víctor 1 lugo 3 . Construcliuns cylindriqucs


(1830) V. !J. 102. él<.>vées da ns les rues de París el
2. Obcr;muncr~au cst une villc sur lcsquellcs sont affichés les
d'AIJcmagn~ oü chaquc. année l~s progn1mm<.>s des spectades.
habi t ants rcprt!s<'ntc nt la PA~sion 1. C<llnérti<~ rt•· ~lnlierc 1Hifilll.
du Chrisl. On vient de tres loin 5. Pop . : r<'commenccnt.
a~~istcr il ce s¡H•clacle.

~ Une colonne !Yforri..t, le soir.

94
[_,r¡ queu~ aux ,guichet.r de la Comédie-Fratl(aise.

Et quand ce ne sont pas des comécliens, m:ús des tragédit>ns?


C'est tout un; en frans;ais << comédicn 11 vcut dire acteur dans tous les gen res.
On m'a parlé de la claque 1 ; qu'est-ce?
C'est une institution destinée a rappeler au public combien sont modestes
autenrs et acteurs. (...) Si b comédie te déplalt, siffie, siffte tres fort. Cela ne margue
pas l'approbation comme en Angleterre.
Est-cc qu·¡¡ y a aussí des claques dans les banquets?
Ou vas-tu chercher ce.Ia;
~1ais , a celui ue <<La Pornrne Cuite 11 auquel j'ai assisté denüerement, quelqu'un
apres un discours, a crié tcut a coup " un ban! 11 et cela a déclenché un tir de barragé
en trois salve.s. Ces rantanplan plan plan; rantanplan, plan, plan; rantanplan plan
plan; plan, plan, plan! étaicnt J'une simultanéité parfaite3 . ( ... )
Et les ouvreuses, que font-elles?
···-·· Elles te conduisent a une place que tu pourrais trouver le plus aisément du monde
si elles étaient convcnablement numérotées .... fQuand] ton pourboire n'atteint pas
l'altitude de leurs espérances, elles te décochent un sourire si am~ r qu'il te gfl.tera
tout le premier actc. C'est, je pense, pour te donner le temps de te remettrc que le~
cntractes sont si longs.
D'apres FÉLIX JJ.c Gr<ANu'Co~ttlE. Tu vúns en France. P U. !'.

1. G roupe d<" persO!lrH'S p:ty¡l¡·:; pour applaudir :¡. D'un ~nso·mblc parfait . Ll's • hans • fran<;:ais
(= po11r '' laqou·r <11~5 m:linsl. corrr.spondt•nt en anglaL~ 11 : • For llf' is a jolly goocl
2. A u sr.ns propre, r.'est un tlr d'artillerie, destiné [('llow: •
á barrer la route a l'ennemi, par c.les salves c.l'ol>us.

().)
AUXILIA mES J)¡TI\ODU lS.'\NT 0::'\E IDÉE OC CJ\ SE:\TL\lE:.JT
Cerlains verLes, quaud ils accompagnenl un infinitif, ajou lenl ú l'adion
cxpriméc par l'infinilif une idée part icul icre. Onll's aJJpdk parfois au:ciliaires
de modc: ils exprimeut u11 seHlim~.:nl, une h~·pothcsc. uue dNense, cte.
l. Pouvoir.
a) Possibilité : l~llt· ('!,;[ ril'hf', 1-:l.I.L·: I'EL'T <'.CHFT t-:1\ drs diumtlnl~ cbluuissanls.
b) Supposition : (Jw• jail-ellc? EI.U:: A .,,. ~-::--rrHt ·.t\ rht>: 1111r. modisL{' . (Elle est
pwi-Nre en trée .. .).
N. H. - J e ne saurais . - je ne peux p;)s (affi nnntiun atL611uée) :.tE !"E sAIJH Ats
ar.a.pler uoirt! propositio11.
1l. - De"·olr :
a) Obligation : Ltl • claque, DOtT .\PPLA UDll\ aux bons rndroils.
b) Supposition , probabilité : /,r•s roses arlifiridlc:; oOtVT,~T cot'-n :n (coútent
probablr.meni) asse: rhcr.
Ill. · · Avoira + infinitij: Obligation : J' At Á t:crire une ldlu·.
IV. - Aller : tme atlion dunt on v~·u l détourner J'intcrloculeur:
N' ALLEI. ¡u¡s rril'r •• rnrort: "!
Au.Ez. tHJ:-.<C rrir•r u c•nrurt> ,, f (ironir¡u r, puur: Vo11s n'nst.>riPz p:ts ... ).
V. . Venir a : une action uuc au hasard :
st n r \'J E.'<S ..\ I'AS~t-:L< lflll'lqups juurs ú Poris, or1 don r. ú ¡,, r.om hlie-Fmnrtlisc·.

VI. Faillir : Ullt' adio n qui a été sur le point do.: se uroduirt'. (Fftillir
est.. un vcrbt~ ineompkt qui ~·emploic surt..oul a u pa:-;,;o~ ::.imple : il fuil liL. .. , ib
faillirenL t~l aux Lt!tnps composb; : j'<~i failli ... , j'a vai .~ failli ... ¡•le.} :
r-;m:s ,woNS F.\t t.l.l rtssislcr ú tmr rrprc.~enillliun rle Tnrlu(Jr (m:.tis nous n'y avons
pas assisté).
VII. . - Faire + iufinilij : unf' action imposée , ordonnée :
.lE h\IS IIEPEJ:-<flll l": 111\li': SALO:\. - .lffl fnnm(' FAIT FA IHE Sf!S
rltufWttu.r r h••: unr· modislc dr la rw· .\ainl-1 fonoré .
.-\rn~I'TJOI" ' Jt· LUL ftli~ i•lirr· 1/ll ··l!u¡nw! JH'II I :-.ignilit·r: 1) j~· [ais f<Lin· f!llT elle:
2> ¡t· fats [;lit'l' flull r r/h .
. \ V<'C Hll 1111111 e11rnplt': ntt:Jll., ()Jl Jli•Urra •li:-.1Íll~\W r ' : jc fai.' f;,j•r· Hll r.ba¡w<"l\ 1 f'•lllr· llltl
{i/11' el: je faís f:-~in· \m vhap•·nu fJIIr '"" ¡ille.

~ EXERCICE.S ~

1) Dans quelles phrases le verbe pouvoir ,bar Bonaparte sur les 1oyalistes. - Que/le distance
exprime-t-i! la possibilité ? Dans lesquelles la peut·il y avoil entre le Palais-Royal et le Louvre?
supposition 1- On peut voir encore , sur la fa~ade 11 pcut y avoir 100 me tres. - jeanne d' Are ne put
de l'église Saint-Roch, la trace des boulets tirés chasser les Anglais de Puris, malgré /'assau t qu'elle
leur don no pres du Louvre le 8 septembre 1429. - Fran}aise! - Comment al/ez-vous? Assez mal,
Attendons-le encare quelques minutes, il o pu étre je suis tres fatigué. - Al/ons! secouez-vous, et
retardé por un emborras de voitures. bient5t, vous verrez, tout ira beoucoup mieux.
11) Dans quetles phrases le verbe devoir IV) Précisez: les différents sens du verbe
exprime-t-i! l'obligation 1 Dans lesquelles la venir (mouvement, passé récent, action due a u
probabilité?- Notre ami a du etre retardé par hasard ... ) : Si vous venez d enrrer ou café de la
un embarras de voitures. - Tu dois, mon enfdnt, Régence, vous verrez la toble ou Bonaparte JOuait
respecter tes parents.- On montre encare, aucafé oux échecs. - En 1779, La Fayette venait de mettre
de la Régence, prés du Louvre,/a toble ou Bonaparte son épée au service de /'lndépendance américaine.
a díi jouer aux échecs. - j'oi du, molgré ma - je viens souvent m'asseoir dans le jardín du
résistonce. exécuter ses ordres. Polars-Royal. - Ce livre vient de poraitre.
111) Quels sont les différents sens du verbe V) lmaginez des phrases, ou le verbe faire
aller (mouvement, futur proche, invitation sera employé comme auxillaire de mode avec
ironique, etc.)- Ou allez-vous?- Je vais acl!eter chacune des cxpressions suivantes : Essayer
un journal. - }e vais peut-etre acheter un journal un chapeau - écrire une /ettre - jouer une
pour connoltre /es dernieres nouvelles. - Quand sonate - (aire des excuses - obtenir une récom-
irez-vous visiter le Louvre?- A/lez done me soutenir pense- éwdier une langue- envoyer un cadeau-
qu'il y a un théátre plus fameux que la Comédie- retenir une place - construrre une maison.

5. CHARLIE CHAPLIN RFX,_·u A LA COMÉDIE-FRAN(: AJSE

Il est huit heures du soir .... j'arrive place Vendome. Déja, de chaque coté de l'entrée,
la foule est mas:sée en grappcs. Les fcmmcs se bousculcnt. Les hommcs se chevauchent,
se poussent, se montent dessus, se marchent sur les pieds, s'injurient. Les invcctiv~.s 1
jaillissent. (... ) Les agents essaient en vain de contenir cette ruée musculaire 2 •
Jamais, de ma vic, jc n'ai été le témoin d'une passion aussi violente mise au service
de la curio~ité.
Je me fais annoncer a l'appartement de Charlot, qui répond tout de suite : ce l\-fais
voyons. qu'il monte! 11
M'y voici.
Le voici.
Chcvcux blancs, vjsage d'unc frakheur et d'une jcuncssc que démcnt 3 la ride
imperceptible c¡ui barre son front. ( ... ) Charlie me demande de lui raconter tres rapide-
ment le sujet de Dom Juan qu'il va voir tout a l'heure, a la Comédie-Franc;aise. Ce
sujct. jc le résumc. sccnc par scene, du micux queje peux et en multipliant mes efforts
pour CJUC mon anglais soit clair. Comme, a un moment donné, je m'embrouille dans un
accord de verbc, jt> lui <lis :
« Do you spc:tk French? (Est-ce que vous parlez le franc;ais ?)
- Unhappily no! (Hélas! non) •> répond-il.
Mais a l'écolc, en Anglcterre, il a appris par cc.eur, sans en comprendrc le scns,
dix phrascs qu'il me cite a la qucue leu leu 4 , en agrémentant chacwH~ d'cUcs d'unc
mimiquc cxtraorrlinaire :
l. Apostropht:s vioknlcs. force (de S<'S muscks) pnur arrivcr 1<· pr..-mi.-r.
2. Ccll<' eoursc <'n lW;llll ou ··h:u:un se serl de 1<1 3. Conlr<'clit, nil•. - .J. A la lllc.

97
(( Le é/.{phanl b/anc nt. plous grliSSI.' que fe é!dphant. ·noir! La Franct' est oune. pays
charming m~ l'rm se amioust~ énonn<:mtnt. Les ycux de mon pere sont marran (En réalit~.
ils étaicnt blcus!). :\fa maison est treu folie el trC.ze confort.uúle ~~ (On sait ce qu'il en cst,
car Charlot a c11 une cnfa.ncc miséra.blc) ...
Je rcgan.lc cncore une fois l'heure. Plus une minute a perdre.
Nous descendons. La foule cst clevenue si compacte que nous gagnons la sortie
difficikrncnt. On críe de tous cótés : <( Vive Charlot! •>
,, Dit!!s-lcur, je vous prie, que ce soir ce n'e:;;t pas moi qui joue. >>
En déhouchant rue clu Faubourg-Saint-Honoré, sur la place du Palais-Royal, il est
fr:-tppé par l'immeublc Richclieu 1 tout illunüné et par le cléploiement des forces de
policc. 11 Pourqui <;a? »semble-t-il pcnser. La petite ritle de son frontsecreusc unpcu plus.
« C'est pour vous.
- · Pour moi? Est-ce possible' Je ne rnérite pas tant d'honneur. C'est trop. C'est
trop~ >>
Dans la rotonde de la Comédie -Fran<;aise, on lui montre l'Administratcur et le
Sccrétaire Général. Dehors, la foule. Des cris : « Vive Charlot! » qui se transforment
en titanics : u Char-lot! Char-lot! Char-lot! » ( •.• )
Précédés ele deux laqn:tis hahillés a la fran<;aise - perruque poudrée et has de soie
- nous rnonton::; ju:;;qu'a la corbeille2 •
Au premier rang, on a dé:vissé quatre sieges pour y installcr dcux grancls fauteuils
Lm¡js XIV. D'nn bond et spontanément, les spectateurs se sont levés. Pcndant cinq
minute'>. c'est une ovation sans fin. Charlot nc sait plus ou se mettré. fl est un peu sub-
mergé par ce tlüt de hourras et d'applaudissemcnts. l.e Président de la République
fait son entrée, dans l'avant-scene de gauche. AfarsúUaise. Les invités debout. Mais,
cctte fois. c't:st moins Mlirant. Chut .... La rampc 4 s'allumc. Rideau. Charlot pouss(! une
exclamation de ravissement. Je suis assis a la gauchc de Oona Chaplin, sa femmc. 11 se
penche et me dit :
!< Great style ~ Great style! ,,

Visiblement. l'élégance ele la salle et le merveiUeux décor que Suzannc Laligue a


fait pour nom Juan l'ont impres:;;iunné. D'un bout a l'autre du spectacle, d'ailleurs,
Charlot ne ccssera de me répéter a l' orcillc :
(( What a great style! What a g rea t st y le~ l> Tout l'enchante : la qualité de cct ensem-
ble d'artistes, la maniere dont ces d~miers évoluent sur le plateau5 • En un mot, la
pcrfcction de ce CJU'il appdlc lui-ml\mr " le stvle >l.
A l'entracte, je lt• concluís ju-;•pdt la Joge du Présidcnt d~ la l~épuhligue, gui ne
parle pas l'angla.is. non plus que Machme Auriol.
Est-ce que vous croye?. que c'cst facile de créer. en une minute, cettc atmosphcre
1. Le 'J'hltílrt FrW<f<tl-' (o u ( :oml-d i•· · l.-r:mGais¡·) il •·$! tri·~ ~en~.
t'.St situé rue de Hichelieu. ¡¡res du Palai~·Hoyal. -!. l.ampcs qul bvrd~nl le dc\'ant de la scene.
'2. ,\u pro:mkr balrnn ava<H·t: . 5. >-Jom donnt'. rlan~ la tanguo: des o:omérliens, il
~- Fam. ~~· sait plus qu.-llc· , .., .. !,·na nce prt'lHln·: la s.-i'm· (\'uu th•'::\tr,·.
cordiale sJ nécessa.ire au
genre d'entrevne en ques-
tion, lorsque les intéressés
ne parlcnt pas la meme
Jangue? [Mais Madame Vin-
cent Auriol arrange tout J ( ... )
Monsieur Vincent Auriol
luí présente maintenant
M. Baylot.
cc Voila l'homme, lui dit-
il, dont il faut se méfier le
plus!
... ?
C'est le Préfet de
Police!
- Oh! le pauvre, dit
Charlot, je lui ai donné
beaucoup de rnal depuis
quelques jours 1 . n
De nouveau le rideau se
leve. Dix fois, vingt fois, il
se penchera pour me dire :
,< What a style! >> A la fin de la représentation, et comme je le mene a u Foyer des
Artistes oü une réception intime est orgatúsée en son honneur, il interroge :
2
<< Y a-t-il un bustc ele Mlle l\1ars ? Oui? Oh! vous me le montrerez, s'il vous plait.

Et puis je vondrais voir un portrait de Miss .... :Miss .... How do you call her? (Com-
ment done l'appelez-vous?) >>
Je jette eles noms et, enfin, je trouve : Miss George2 •
« Aóh! Yes! Miss George. Quel talent elle devait avoir : elle n'était connue que
par son prénom. 3 )>
Sans doute s'est-il bn1squement souvenu que, lui aussi, il n'est désigné dans l'uni-
vers, que par ces deux syllabes : ce Char-lot! >>
Tellc cst la soirée que CharJie Chaplin a passée a la Comédie-Fran<;aise. Elle m' a été
racontée par Jacques Charon 4 , chargé officiellement d'aller chercher le granel artiste,
de l'amener au théatre ct de rester a ses cótés pour lui servir d'ambassadeur-interprete.
J.-P. DOHIAN. París en scene. (La Table l{oude.)

1. :\ (:ausl' dc.s " cmhvulcillagcs • de drr.ulat.ion ·1. SoC"iHaire de la Comédiv-Fran<;aisc. - On dis-


provüqués par l'arrivée. de Gharlol á l'l1ris. tingue le~ Sociélaircs, qui participcnt. aux hénMkcs
:l. Célebre comédiennc du Théátre-Fran<;ais au <les représr:nt.alions. suivant la trallition étahlie. par
dí,hut du x1x• sicdc. !VIoliinc, et les Pensionnaires, <JUi nc t.ouchenl qu·un
3. Errcurplaisantc. Gcorge était unnomde /l!é(itre. trait<.>menl.

99
GRAMMAIRE

LES VERBES PRONOM I NAUX

J. -·· Verbes r é fléchis. Le sujel fait l'action s ur lu l-mAme


a) Charlot ne sail plus oii SE l'>IETIRE (se = objet direct).
b) J,a Police s'F.sT DONNÉ beaucoup de mal (se = objet indirect).
II. - Verbes r éciproqucs. Plusieurs sujcls fonl l'action les uns sur les
a utres :
a) J.,es hnmmr.s SE POUSSENT, SE SONT INJURIÉS (se = objet d ircct).
b) I Ls sr:: sONT MAR C He sur les pieds (se = objet indirect).
111. - Verbes « essenti ellement p ronomina ux ». Dans ces verbes il n'est
pas possible d'analyser la fonctio n du pronom réfléchi, qui ne fait plus qu ' un
aveo le v erbe . Exemples :
Se souvcnir (elle s'est souven ue).
Se repentir (elle s'est reperttle ).
S'enfuir (elle s'est enfuie).
N. B. - Certains de ces vcrbes existe.nt aussi a la forme active : ex. : se sa1srr
de quclque chose et saisir quelque chose. - La forme pronominale souligne davan-
tage la volonté o u l' aclivité du su jet.
IV. - Ve r bes p ronominau x de sen s passif.
Le rideau se leve ( ...,. est levé, on le leve). - Les rideaux se sont levés.
N. B. - Ccrlains verbe.s peuvenl avoir, selon la phrase, lc.s quatre valeurs :
A.pporlez le café; JE ME L E SJ.::IIVJIIAJ lulll SCU[ (réfléchi). - Voici le Café : NOUS NOUS
LE SEIW!RONS {'un a {'aufre (réCiproque). - JE MP. SI~JIVIRAI d'une pclile Cllilll'r
essent iellement pronominal). - Le café SE sEnT bien clwud (passif).
Pour l'accord notez : Elle se l'est servi (.Ye -= objct indirect). - :-.!ous Nous le
sornmes servi (rwus = objet indirccl). - Mais : Elle s'est servic d'une cuiller, et :
Ces légumes se sont servís chauds.
Notez aussi les trois verhes suivants :
Se rappeler (elle s'est rappclé = elle a rappclé a elle, a son esprit).
S'imnginer (elle s'cst imaginé).
Se figurer (elle s'cst figu r é).

111- EXERCICE.S .;JI

1) Récr ivez correctement le passage en culté. - 11 (out se dé(ier de l'enthousiosme des


1talique de la lecture (p. 98) . (oules. - 11 s'emporo de la main que lui tendort
11) Parmi le.s verbes pronominaux employés le Président et lo serro longuement. - Une te/le
(oule attendoit Charlot qu'il y ovoit de quoi
ci-dessous, quels sont ceux qui peuvent etre s'enfuir.- Bien des gens se posseroient de manger
employés comme ver bes actifs, avec un plutót que de ne pouvoir opploudlr un octeur célebre.
complément d'o bjet 1 - Des que l'on m'eut
annoncé o l'oppartemenr de Chorlot, celui-<i 111) Tra nsfo r mez. les verbes possi(s en verbes
s'écrio : « Mais. voyons. qu'il monte!» - En pronom inaux :
grand acteur, Charlot soit se jouer de la d1((i- (Ex. : Lo rompe est ol/umée en(in - lo rompe

1 00
s'ollume enfln). : En quelques minutes, lo salle pour le comédien. - Que/le personne ne s'est
est remplie. - Voici ce qul est répondu, d'or- Jomois (trompé) dons 1'occord des participes? -
drnoire, en poreil cas. - Le front de Charlot Mes omis se sont brusquement (roppelé) qu'ils
est creusé d'une ride profonde. - Que/le piece a avoient un rendez-vous d cinq heures.
été le plus souvent jouée ó París, cet hiver? - Le
sujet de cet opéro peut eue résumé en quelques VI) Essai. Vous avez vu soit des films de
mots. - Une ombionce cordiole a été créée Chorlot, soit ceux de te/ grond ortiste de cinéma.
oussitilt. Expliquez pourquoi ces vedettes occupent une
place si importante dons l'espnt du public.
IV) Expliquez l'accord du participe passé : PLAN PROPOSÉ :
Nous nous sommes excusés d'érre orrivés en lnuoducUon : Un grand inventcur. un grand
record, - lis se sont récíté leur le~on. -Lo piece médccin n'occupent pas dans l'admiration
s'est jouée devont un public enthousioste. - Les du public une place comparable a celle des
gens s'étaient imaginé qu'ils pourraient parler ó grandes vedettes ....
Chorlot. - Les femmes se sont bousculées sans Développement :
pitié pour voir passer le célebre acceur. - Chorlot a. Le public voit les uns; les autres. il ne les
et le Président se son! longuement parlé. - La connait, parfois. meme pas de nom.
Presidente s'est ass•se ouprés de CharJie Chaplin. b. Souvent la reconnaissance de la massc ira
- Elle ne s'est pos souvenue de mon nom. a ceux qui amusent et distraient plus qu'a
V) Faites l'accord des participes en italique : ceux qui sont ses bienfaiteurs.
Les dif(icultés se sont (multiplié). - La Prési- c. Elle admiré dans les pre.11iers un art qui
dente s'est (creusé) lo téte pour trouver un moyen tui parait tres supérieur a elle-méme et
de couser avec Charlo!. - Peu de gens se seroient pourtant trés proche de ses ambitions,
(f¡guré) qu' il obtiendrait un tel succés. - C'est de ses reves. (Chez les j ~unes surtout.)
oinsi que lo soirée s'est (passé) d lo Comédie- d. Réelle pa.ssion provoquée par le prestige,
Fron~aise. - Le président et le comédien se sont le dynamisme, la beauté d'un etre qui
(montré) tres contents /"un de l'outre. - Toutes semble se donner a chacun.
les (emmes se sont (répété) ó l'oreille /eur odmirotion Conclusron ....

Le vocabulaire fran~ais

(Autour des pieces de tbéátre). Expliquez : Moliere a d'abord joué des force.~ inspirées par
Aimez-vous les opéras? - Non, la musigue le théa tre italien. - Les ballrrs russcs faisaicnt
en cst un pcu trop sérieuse p<)Ur moi, je préfcre courir tout París en 1912. Pendant toute une
l'opéra-comique; mais je trouve l'npért•fle trop nnnée. ce music-ha ll ;1 rcpré-;enté la m<!mc revue.
légcre. - La lratédie classique exige, peut-etre, - Sacha Guitry a écnt d'cxccllentes petitcs paeccs
de meillcurs acteurs que la comédie moderne. - appelées levers de ridetm. La ptmtumime fut
« Le Cid » est qualilié de tragi-comhlir. paree introduitc en Francc a u xvm• sieclc. Aujourd 'hui
que la piece ne se termine pas rragit¡uement. - on dit : le miml?. - Le mimodrame cst joué par
On jouait hier un drame de Víctor Hugo. - plusicurs acteurs appclés aussi mimes (m.).

TO l
6. !.ES Nf·.:PÉT/TlONS D' 1( HERNAlv'/ » (1830)

Au théátre. en général, le dialogue entre l'acteur et l'auteur a lieu par-dessus la


rampe. c'cst-a-dirc de l'avant-sccne a l'orchcstrc; de sorte que pas un mot n'en est
perdu pour le~ tr<'nte ou quarante artistf's, musicil"'ns, régisseurs, comparses. gar<;ons
de théatre, allumcurs et pompiers assistant a la répétition.
(... ) Les choses se pa.ss.'lient a peu pres ainsi :
Au milit>u de la répétition. :\Illt! :'-hrs 1 s'arrétait tout a coup.
~ Pardun, mon ami, disait-cllc a Firmin. a :'l·lichclot ou a Joanny, j'ai un rnot a d ire
:\ l'autC'ur. •>
L'actt.>ur auqud elle s'adressait faisait un signe d'assentiment, ct demeurait muet
et immobile a sa place .
.Mlle :\'Tars s'avan<;ait jusque sur la rampe, mt>tt<~.it la main sur ses ycux2 , ct, quoi-
qu'elle Stlt ll'CS bien a que! endroit de !'orchcstre Se trouvait l'auteur, eJle faiS~I Ít sern-
Llant de le chcrchcr.
C'était sa petite mise en scene, a elle.
v Monsieur Hugo? clcmandait-elle, monsieur Hugo est-illa?
Me voici. Madame, répondait Hugo en se levant.
-- Eh 1 tres bien! mcrci .... Ditcs-moi, monsicur Hugo ....
- Madamc?
J'ai a dire ce vcrs-la :
Vous étcs mon lion swperbe et génére·u:"!
Oui. !\1ada.me : Hcrnani vous dit :
Hélas .' j'a-i?ne pourtant d'unc amour bien profonde3 .'
N c pleHre pas .... 1\.1ou.rons ptu.t6t! Que tt'ai-je un monde,
Je te te donnerais ! J e suis bien tnalheureux!
et vous lui répondez, :
Votts étcs mon lz'on supcrbe et génbcux!
Est-cc gue vous aimez cela, monsieur Hugo?
Quoi?
V ous étes mon. 1ion ! ...
J c l'ai écrit ainsi, Madarne; done. j'ai cm que c'était bien.
Alc.>rs, vous y tcnez. a votre !ion?
]'y ticns et je n'y ti ens pas, Madame; trouvez-moi quelque chose de mieux.
ct jc mettrai cette autrc chose a la place.
- Ce n'cst pas a moi a trouver cela : je ne suis pas l'auteur, moi.
- Eh bien, aJors, Madame, puisqu'il <:>n est ainsi, laissons tout uniment ce qui e.st écrit.

l. L':odrkt.' qui lcu:~ll le princlpnl róle rrminln : 3. Oans le style noble (a insi qu'au pluriel), amour
Cl'lul de 1>1oña Snl. est généralement du fiminin.
2. 1-'our l ~s protéger clr la lumlüe de la ramv~.

1 02
- C'c::;t qu'en \•érité, cela me scmhle si drül~:. 1.l'appeler :\1. Firmin mo-n !ivn!
- Ahl paree qu'en jouant le róle ue Doña Sol, \'OUS voulcz r estcr maclemoisellc
:'1-fars; si vous étiez. vraiment l:l pupille de Ruy Gomez de Silva, c'est-a-dire une noble
Castillane du xv¡r: siecle, vous ne verricz pas dans Hernani mnnsieur firmin; \'OUS
y verricz un de ces terribles chcfs d!' hande quj faisaient trcmbler Charles Uuint jus<jue
<.lans sa ca pita le: alors vous cornprendriez q u'une telle femm e peut appeler un tel
hommc son lion, et cela vous scmblcrait moins drólc.
- C'est bien; puÍSCJUC vo11s tenez a vot re lion. n ·en parlons plus. .fe snis ici pour
dirc ce qui est écri t; il y a dans le manuscrit: ,, :1fon /ion! » je diraj: ,, i\.fon Lirmf"
1\foi. ... 'Ylon Dieu! cela m \~st bien égal! __._ Allons. Firmin !
l 'ous t'le<i mull /ion s·¡¡.perbe et génércux! •
Et la répétition con tinuait.
Sculcmrnt, le lencit'main. arrivé•r :1t1 m€me endroit . :'.Ille :Vfars s'arr~tait commc la
veille; comme la veillc, t·lle s'avanc;ai t :-ur la ralllJ.W; cnmme la ,·,·ille, die tn('tt~it l:\
main sur $eS ycux; comme la \·eillc, elle (aisait semblant ul· ~herchl·r J'autt:ur.
<• :Vlonsicur Hugo, disait-ellr. ele sa voix s(:ch<', ;\fonsiL·ur Hugo cst-il la ?
- .Me voici, ~1ndame, rl-pondait Hugo a\'h,~ sa mtmf' placirht(~.
- Ah! tanl rrueux; Je suis bien aisc que VI) US wyez la.
~!aclame. j ·a,·:lis q¡J'honneur ctcvouspréscntf'T mes hommagesa,·ant la répétition.
C'est vrai .... Eh bien, <n·cz-vous réflt"chi?
A. quoi, }!adame?
A ce que je vous ai dit hier.
- Hier, \'CIIIS rn'ave7. fait l'honneur <k me uire beaucoup de choses
Oui, \'UU:> a vez rai~on .... :\1 a is je veux parlcr de ce fameux hémistichc'.
J.rqucl?
Eh ! mon 1)it-u, vous sa vez uien leq ud ~
J e vous jure q u~ non . .1\ladamc; vous me faitcs tant de bonncs ct justes ol>scr-
vations, quf' jc confonds ks unes avec les autres.
Jc p.1rle dt> l'hénústiche du !ion ....
:\h ! oui : Vous é!t~S mon /ion/jeme mppelle....
Eh hi{>n, avt'Z-\'ous trouvé un autre hémistiche?
J e vous a \'(lUC que je n' en ai pas chcrché.
Vous ne tmuvt>7. pas ce t hémisti<~he dangert>ux?
Qu 'appelez-vous dangcrcux?
J':tppcllc dangereux ce q ui peut t?tre siffié.
Je n 'a i jamais eu la prétention de ne pas etre sifflé.
- Soit, mai~ il íaut ctre s ifflé le moins possiblc.
- Vous croyrz clone c¡u'on sifflera l'hémistichc du !ion?
l. D.tns un alem/lftrllt, vt·r~ el e 12 svllnb~~. les dcux himl!<ltr!ru lo u dr.mi·~>ersl sont constitu(·s par le~
ti JHt·mi~rt''
et les ti dcrnit'rcs ~yllabes. ·

IOJ
j' en suis súre!
A.lors, Madame, c'cst que vous ne le direz pa.s avcc votrc talent habituel.
Je le rlirai de mon mi e u x .... Cependan t je préférerais ....
Quoi?
Dirc autre chose.
Quoi ?
Autrc chose, cnfm!
Quoi >
Dirc -- d Mlle Mar:; avail l'air de dJerdtcr k mvl, yue, depuis trois jours, elle
machait entre ses dcnts - dire, par exemple ... hcu ... heu ... hcu ....
Vous étes mon seigneur superbe et générw.x!
(< Est-ct' que mon súgneur nc fait pas le vcrs comme mon lio·n?
- Si fait, Madame; seulcment, mon !ion releve le vers, ct mon seigneur l'aplatit.
j'aimc mieux etre siffié pom un bon vers qu'applaudi pour un méchant.
- C'est bien, c'est bien!. .. ne nous fachons pas .... On dira votre bon vers sans y
ríen changer! - Allons, Firmin, mon ami. continuons ....
Vous étes mon lion su.per be et généreux! '>
ll P.st bien entendu que, le jour de la premiere représentatio11, :\fUe Mars, au Iieu
de dire: ((Vous étes mon lion "• dit: •< Vous étes mon seigneur! •>
Le vers nc fut ni applaudi ni siffté; il n'en valait pltLs la peine.
ALEXANDRE DUMAS. ]\1lmoires .

Dtrnitr lableau d'Hernani. La br1/aille drms la Jalle. EJ7ampe de r8JO.


7. UN ce MOT )o f)'ACTEUR

Mounct-Sully 1 était un dieu.


une sorte rle Víctor Hugo du peu-
ple, un acteur qui vivait a u-dessus
eles hommes. Arquilliere pénétra
un jour dans sa loge2 muni d'une
rc>.commandation. C'était la. plus
bdlc minute de sa vie. Il trouva le
maitrc en traín de se maquillcr.
ce Commcnt vous appck7.-vous?

demanda Moune t-Sully.


- An¡uilliere.
- Arquillicrc! l• répéta le g rand
ac.tenr en continuant de t endrc le
men ton et de le ver le cou dev;lnt
~on miroir.
La conversation du génic et du
dí,lmtant nc fut qu'une suitc de
~ilenccs ct de pctits mouvements. Soriélaire de la Co?J;édie-Frrmft~Üe drms sa loge.
Le ¡cune homme souhaíta.it d'Nrc
a rlix pieds sous t em~. En fin, comme on nc Jui facilitait pas une entrée en matiere, il prit
le partí de s'éclipscr discretement. 11 n'avait pas fait vingt pas qu'il s'entendit brus-
quernent appclcr d'une voix de tonne rre :
<• Arquilliere! Arquillicre! ))

Le je unc homme remonta le_<; esca.licrs qua tre a quatrc4 ct se précipita daos la loge
qu'il venait de quitter, désolé d'etre partí si vite et saos s'excuser....
<< Qui etc~-vous? demanda Mouoet-Sully.

- Je suis Arqttilliere.... Vous m 'avez appclé ....


Mais non, murmura Moune t -SuUy, jeme faisais la voix 5 . .. Arquilliere, c'est tres
sonorc t »
LJ::oN - PAUL Fargue. l..e Piéton de Paris . Gallimard.

1. c:,;let.m· <~c:l~ur de la Gorn\odk-Franc;:ais<", qui csl cm ployc dath le s ~<'<) ncl sens.
fut partic:u lihc:mn>l <'•nouvaut uuns la tragt.'di<- :{. Fam. Se rc:li rcr s~ ns hruit <·l <li><'r~·l•·mt'nt.,
l(rccque (11>41 - l!J I G). commc le soleil esl écliiJS•'· caché par IH lunc (une
2. 1>ivcrs scns de ce rnot : a) la 1otH~ du concicrge. rc/ipse de soleilj.
• • 1>) l ,a picceou lt>S !H.:lntrs s'hahillt·nl el sr m;u¡uil- 4. Tr(·s vite : (¡uatrc marc hes a la fois.
lrnl. . e) !'elites eabincs pour 4 ou r; spcrla ll•ms !'J. JI\ raisais des exercices de voix. de pose de
•'1 a~<1 es a u tour d~: la s¡ollc du lhéi\lr!'. Id le cuol voix, ava nt d'entrcr en scene.
8. DtBUTS

Toute ma vie jeme rappellcrai ce jour d'hivcr I9JI.. ..


]'avais préparé deux scenes : une scene des Femmes savante.s 1 et une scene de
Britanniet.s 2 • Mais comme j'ignorais tout des auditions et des répliques3 qu'il faut
amener avec soi, j'avais appris to'JS les roles, ce!ui de Chrysale et de toutes les femmes
savantes; celui de Narcisse et aussi celui de Néron.
Dans son bureau Dullin4 était enfoui, l'ceil malin et amusé, dans un petit fauteuil,
pres de la fenétre, mais invisible de la rue. La larn¡.'le était a.llumée, car le jour commen-
c;:ait a tomber. J'avais gardé mes gants a la main. incapablc dans mon trae• d'oser
meme les poser et jeme dépla<;:ais de tous les cotés, a droite, agauche, m'accroupissais
en gros Iourdaud 6 au moment de : « Et hors un gros Plutarque a mettre mes rabats »;
me raidissais en pimbeche7 : <'Le corps avec !'esprit ja~·t figure, mon frhe », etc. (... )
Tous leschangements de voix, tous les changements d'attitucl.c; jeme livrais tout nu ... .
A la fin de ce« numéro », Dullin, sans doute sensible a tant de candeur, me fit cer-
tainement entre les dents quelques compliments et je compris que je pouvais essayer
de faire du théatre. Il me demanda:
« Vous Hes décidé a faire du théMre?
Oui, monsieur.
- Vous savez que c'est grave, que vous risquez de crever de faim 8 ?
- Oui, monsieur.
- Vous etes prét a crever de faim?
- Oui, monsieur.
- Et actucllement quels sont vos moyens d'existence, car l'école de l'Atelier est,
hélas, payante?
- Monsieur, je n'ai aucun moycn d'existcnce, je suis pion~ a Chaptal 10 au pair :
j'y suis simplcment nourri ct logé, mais je n'ai pas d'argent.
- Alors, je vous prendrai gratuitement a l'école, mais ne le <lites pas ... sans cela ...
alors .... >: •
. Et je vis pour la prerniere fois ce Dullin que je devai!; tant de fois im.iter plus tard:
les yeux de martyr, la moue d'enfant boudeur, se balan9ant et prenant la plus petite voix
geignarde 11 , la voix q ui voulait se faire la plus pitoyablc ... ma vie de théatrc commenc;:ait ....
En septembre, Dullin renouvela se_c; questions graves, concernant la vocation
l. Com~dit de Molihe ( 16i2). ouverl (róie de Chrysale dans Lts Ftmmes $UVaillu).
'2. Trag~rlle ele Haciné ( 1669). 7. Femm<: pin<:ée d ¡.:rincheuse (J.·L. Barrault
3. Com~diCilS chnrgés de donner la replique, tcnail aussi le róle d'une des f<'nlln<·s sav:mtc~ de
ñe lenir le role de l' interlocuteur. J\lolicrcl.
4. Cél~bre mrtt eur en sc~ne et comédien, qui, S. Fám. :'\lourir de faim. -·Crwu se dit surto ut
en ml!me temps que .Jacques Copc:\u, toujs J<iUY('I:, rl!'l; jlJlÍllli\IIX.
Gaston Baty, Georges Pilo~IT. contrihua a ressor 9. Fam. : survcillant ñAns unf ~role ou une
du thél\t.re fran1:ais entre les deux Kuerres mundiales. pemion.
11 dlri¡¡cail Ir. th<'¡¡trc de 1' .11tlir.r, a Montmnrtre. 10. L"un des étal.>lissements d'cnsei¡¡nemcnl secon·
5. Peur, appréhension particullcre aux romédiens. dairc :'1 Paris.
6. Personne lourde, maladroite el d·un es)Jril peu 11. Fam. Gémissantc.

ro6
A la Comédic-Fra!Jfaise : Le Soulier de Satin dt Patd Cla11del ( 2 .. partie, súne 1X).

du théatre. Questions auxquelles je répontl,is de plus <'n plus catégoriquement.


<<Eh bien, c'est cntendu, tu fais maintenant partic de la troupc. Tu auras rs francs
par jour; apprends pour commencer le dom~tique de Volponet. Je ne Cais pas de contrat
ici. c'e:,;t bon pour les commen;ants, ta parole et la micnnc se suffisent. » De fait, je n'ai
jamais signé de contrat avec Charle~c; Dullin.
J E ....N-Louts BARRA t'L T. Réfir.rion.s .wt- 1~ Thilitt-~ . j. Vautrai.n.

l. Pcrsonno~e rt'unl' <"omrrlk anglaise (Jl' Ben .lt•th<>ll ( 11\l)(.i) adapt~c nor .hiles Komaln~ .

107
9 . A L'OPERA : PREMIERE DE u PELLÉAS1 »

De la place du Théátre-Fran~ais on aperr.oit l'Opéra qui /trme m4ftstueusement la


perspective de l' avenue.
J>ellias apportait en musique une nouvcllc forme de beauté, une impression sonore,
créant autour de l'action un f:témentaire 2 qui était aussi une << légende », m~lant la
tromperie, l'amour, l'eau stagnan te et le vent. Maintenant l'reuvre splendide a vaincu
ses détracteurs3 . Elle domine, majestucuse comme Tristan\ d'autre ía~on que Tris-
tan, prt:Sque au m~me niveau. C'était bien su~. parbleu! des le débutl
Dans les coulisses, frémissants, rageurs, exta.<;iés, nous entourions Dehussy au front
bombé, envahi de cheveux noirs, qui soufflait uans son nez et dont les yeux étince-
laient. L'atmosphere tenait de la bataillc ct du lancement d'un beau navire: « J'ai envíe
de mordre », disait une channante personnc a qui nous répliqmlmes en chreur: 11 Mais
mordcz-moi done! >>
Tout a coup nous apen;umes Santiago Rusiñol, le grand dramaturge, romancier et
peintre catalan, son chapeau mou sur l'orcille, avcc des regards de lama• irrité, qui
s'avan¡yait, les bras en avant : « C'est la gloire pour toi, Dcvussy7 1 Tu es un bon
cochon, Dcvussy! Ce que tu as fait la, c'e:,t un chef-d'obre8 , mon pétit9 . » Il l'em-
brassait, nous l'embrassions, nous nous le passions commc un bonbon, et les machi-
nistes, repliant les décors, riaicnt et nous priaient de nous garcr.
Qudques jours aprcs, le feuilleton 10 admirable de Pierre Lalo, dans Le Temps, mit
les choses au point et Pellias, comme il se devait, au premier rang des tres grandes
reuvres, des reuvres dominatrices et qui servent a qualifler et jalonner une époque.
LF.o:-: l>AUDET. París Vécu. GaJiimard.

l. l'dlt'us el .IU/Iwttdf op<!ra ele t>cbus.~y ( 19!1:.!), G. Humin:ml ~ longs pnils originairc du l'érou.
lO" <Ira me <l~ .\lal'lcrl inck. (V. Tome 1\' . rh. 17).
<l '>lprt·.~ 7. l. a pronondation du 1> el do o est, en espagnol
:.!. t)uclquc rhosr de <'ollllparahl~ ~ un d e~ <.'1<'· lllol ns d islinde qu'l'll fran~ais.
mcnls (eau. tcn·c, air. fcu) par ~a nul~sarwl' rt ~:t X. P111rr : " ehef-d 'muv re », par confusion avec
•imp li<'it é. l'cspaAnnl ce obra ».
:t. Crux qui rah¡¡is~t·nt lt' mérítc d 'au trul. 9. Ln prononcinlion fran~ise de l'e muet est
4. Tris tan rt Iso/de rle H. W >ll(lll·r· ( IIHi~)). diftkll~ pour les t·:spngnols.
5. Bien .:ertain. 111. l."nrliclc ele critique.

I O~
1. LES BEA UX HÓTELS DU .11A l?AJS
(ou: on. ?t'achi:te point Paris ú ¡acilrmenL .. .).

!.e quurtier du Marais, a t'est de t'Hótet de Ville, est celui des bea·u x hótels.(maúo1~s
part1ÚtliJres) que se sont iait constnúre du xv1o au xvme siecle les gentilshommes ott les
riches financiers.
j'o.i accompagné, <.les jours entiers, dans le labyrinthe du Ma.rais, quclque temps
apres b. guerre, une fort jolie dame [étrangere] que ces sornptueuS€s demeures avaient
grisée : Hotel Lamoignon, hotd Ld~vre d'Ormesson, hotel de Ch1lons-Luxembourg,
dont la porte cst ínoubliablc, hótcl d'Antonin d'Aubray. h6tcl de Fleury.... Bref, e lle
en revait. Du réve, elle fit un bond chez les marchanels de biens1 ct leur expligua en
ma présence qu'elle voulait absolumwt acheter 11n hótel " avec rampe.s, bas-reliefs,
tourelles d 'entrée, moulure:>, escaliers de pierre, moucheurs de chandelle2, etc. ))
L~ malheur ('St que les maisrm;; ~.,nr ksq uelles elle jetait ~Ull uévu)n 3 étaient générale-
ment ()CCupée~ par de~ école~ de la Vil le de Paris, des preteurs sur gages4 , des musées,
des bronziers'', des notaires crochus ct myopcs, des associations, eles administrations,
ou des particuliers qui n'avaient pas la moindn: envíe du monde ele c¡uitter leurs vieille-
ries. i' Ma.is, di~:~.it-elle, puis,1ue je me propase, puisque je pr~tends inviter tout le monde
che& moi? Je veux donner dc:s réceplions comme au Grand Siócle. Comme la reine Mar-
got6. o...
Un soir. excédé par l~s s11pplic:ations de la dame, qui n'en finis::>ai t p as d'cxiger un
hotel clu liJe arrondissemenl afin de faire << histoire >J clans S<\ famiJJe, un eliplomate lui
dit : (( J'ai enfin trouvé un hotel a vendre. C'cst la dcmeure la plus bourrée de passé que
vous puissie?. concevoir. Le mcilleur de la France y a dormí, aimé, joué, tué. Des rois,
des princcsses. des c.lucs. T out ce que París a de sonore, de distíngué, de noble, de pré-
cieu x se trouve réuni la comme par mar;ie. En fin , j 'ajouterai queje puis m'entremettre7 ,
chere amie, pour la. vente de ce trésor. Nous pourrions faire afiuire tout a l'heure
dans un petit salon . ,,
Rouge: de satisfa.ction, la jeunc f<.lame] qui croyait qu'il n'y avait pas trop de dif-
férence entre un colli~ r de perles, une voiture et une vieille clemeure pa.risienne, déclara
qu 'ellc était prete a signer un cheque et qu'elle entendait c:nménager des le lendemain.
« C'est deux ccnts mill.iards •, lui dit tres sérieusemeut le diplomate. Depuis ce jour,
ma pauvre amic n'a jamais plus manifesté le désir d'habitcr elans un hotel el u xv¡e siccle.
I.F.o:-:'- l'A! 'L Í'AR<a•~;. Le Piéton de Paris. Gallimanl.

l. 11 ' ·":n·ent d'interm•'•lí:dr.:~ <lan' la ,.<·ni<: rks -1. C('uX qtli prt'knl (!(' l'arg('nt •·n <lem:~nrtant
p ru :•ril't<'·:-. ( ll'l'r<li 11$, imm<'uh le~ ... ). un<: ~a rnn tie, un gage.
2 ..\ppareil s <pn servdh'r.l a roupcr 1~ l>•>Ul lar· 5. Fabrica nts d'nlljets ct·~rt en bronzc.
ho ni s(• <l'un~ ch~ndcllc. (\. PreHJii!re ft'l lltJle <ln fnl ur Henri 1\' (xvt• ,.).
3. l'vrtail su n dwix. 7. :>.-rvir d'inlernJédiairc.

r Jo
La piare des Va~ges . Sit11ú tm ra·ur du c¡uarlirr rlu Afarais, la place des ! rosge.r ¿·on.rtituc un
ud!Jiimble msemble d'an-hitcdta·r fmnrai sr prérlanir¡JI(:. E lle el été collslruitr. de 1607 á JÓ J :!, it itl
Jin rlu r~e.,ne d'f fenri 1 L/ . JYabord appdir plcue 1\~ya/e, elle rt re¡u son nrm; tJducl m I799·
11 I
GRAMMAIRE

LE PRÉSENT DE L' INDICATIF


Le présent exprime en général une action qui a lieu au moment ou l'on
parle :
l~n ce momrnt '' >L s VJSJ ro:-~s /u Sainle Chapdlf'.
11 s'emploie aussi pour cxprimcr :
J. - U 11 fait vrsi en tous temps , ou habituel :
fA ft•rrt• 1"111 11\NI·:. /'un .\ !-.t·: td.:VE II.I,I·: (()[.

1l. - Un fait futur proche (langnge familier) :


Demain, NOUS V IS ITO:-IS U/1vieil h(J[e/. - Attention 1 TU TOMBES
(= tu vas t ombcr) 1
1II. - Un fait futur, spres si, conjonction de condition :
Demain, s1 Nous SO;\IMES L IBRES, nous visilerons de vieux hólels.
IV. - Un fait passé récent (langage familier) :
J ' ARR JVE, il y a un instant. - P ierre soRT d'ici. Tu ne l'as pas
rcncontré?
V. - Un fsit passé, dans un récil (présent de narration) :
1Iicr j' f.lms {Jtirt' du Son/, tlan s la mhu,- Jr~ ¡mrleur.~: soudllin
.I' Er-.TJ':NI>S r:r ia ; •·· /h /á. flfhnllllllf »
VI. - U n ordre ou un conseil (langagc familier)
Pour uller au Louvre, s'il IJO US plait? - vous I'RENEZ la rue de
Riuoli el vous y €fes .

.... EXERCICE.S <1111

1) Expliquez la valeur partículiere de chacun vous /e répétez jusqu'd ce qu'il devienne outoma-
des présents : Commencée en 1163, Noue-Dome tique.
n'est ochevée qu'en 1230. - Si vous dinez un 11) Formez troís phrues, inspirées de la
de ces soirs dons un bistrot des Ha/les, régolez- lecture, ou le présent servira a exprimer un fait
vous done d'un cornet de frites d /a graisse d'one. actuel, un fait vrai en tous temps, et un fait
- Lo dame vouloit acheter un vieil hotel. Elle habituel.
invite des minis tres d so toble et se met d /es
supplier. - Lo liberté est /e plus précieux des biens. 111) Meme exercice avec des phrues ou le
- 11 y a encare une heure, les Halles étaient endor- présent servira a exprímer une idée de futur
mies. Mois, mointenant, elles retrouvent leur ou un ordre.
onimotíon hobituelle. - Nous nous promenons en IV) Essai s. 1. Evoquez un événement importont
ce moment dons un des plus vieux quortiers de ou une grande figure de l'histoire, en utilisant
Poris.- Vour irez demoin ó /'égfise Soint-Eustoche? uniquement le présent de norrotion.
Si vous voulez, je vous accompagne. - Depuis des 2. Recommondez d un ami la visite d'une expo-
si&/es. les opprovisionneurs passent par les memes sition. d 'une (aire ou d'un grond marché en utiflsont
rtJes pour se rend re oux Ha/fes. - Pour opprendre des im pérotifs mélés d des présents exprimont un
convenoblement un geste, rien de plus simple : conseil.
11 2
2. VIOLENT INCEN ])I E
DANS LE Qt;ARTIER
Dlí MAH!\IS
LES !_OCATi1/lWS IJ'UN
lll,fMEUHU~ ONT nO
FJ.'I<H f..-v ACUf:S

Cn violent incendie ::;'cst dé -


daré hier dans un magasin de
lingeric, au premier étage d'un
immcublc situé rue du Reuard,
dans le qua.rtier ctu Marais, oü
était cntrepo::;é1 un stock impor -
tant ctc marchandises.
Le fen, qui avait éclaté a
13 h 20. prit rapidement de telles
proportions que, par mesure de
sécurité. les Jocataires des étage-'>
::;upérieurs furent évacu€-.c;, a u total
trcir.c pcrsonncs.
Pour atteindre le foyer avec
trois lances 2 , les pompier.; des casernes jean-jaC<]Ht>-<>-Rousscau ct Chatcau-Landon
dnrent abattrc les grilles et les fenetres de l'entrepót. Ils durt<nt ensuite jeter par les
knetrcs des ba.llots3 de Jinge calciné4 • La circulation fut bloquée par l'amoncellernent
des décornbres 5 . L'épaisse fuméc quise dégageait obligea.Jes sauveteurs a utiliscr lP.s
masques i gaz. et une locil.taire du zc étage faillit périr asphyxiée.. Le préfet de
police, le directeur de la police muriícípaJc ct le coloncl des pompiers de París
étaient sur les licux .
A r7 h .30, le sinistre~ était completement circonscrif? et les habitants purent
regagner leurs logements hcurcuscmcnt épargnés.
Les tcchniciens du laboratoire municipal font Wle enquete. Mais les causes de l'in-
cendie, qui s'est déclaré avec une cxtrémc brutalité, n'ont pu etre établies avec préci -
sion. On croit a un court-circuit.
Les ctégats s'élcvcraient8 a plusieun; rnillions. Presse de l'aris.

l. Se dil des rnar<'handi~l's <(tti s uut ol.í:posécs 4. Héduit p;H Je fcu á une sorlc de rtndrt.
c.l:ms un local (entrepót) en allcnrtnnt d"<!lrc livrérs !">. Entassmnent ele dél11·is n\sult.anl d"un incendie
;\ la v~ute. o u d 'une demolition.
:l. l.cs l:tll<'o'S :!. hwenc.lio· diri¡.(enl 1111 jet d'eau 6. Le sinistrc évcncnwnt, la cataslrvphc.
l)llissnnl sur le rovcr. 7. Envelopp~. limito\, <trl"l\lé d::tns son cxlcn-
3. Colis l.'nlouré-de Loilc o u de papi<'r c t lié avec sion.
<ks o·ord.-~ . !!. - s'élevent, parait-il (v. gran11n. p. l !'>9, 11, :.!•).

!13
r--- · GHA l\t!MA. I RE - - - -- -- - - -- - -- - - -- ----,

LE PASSÉ C0 \1POSf: DE LT\DIC:ATIF


• Le passé composé <'xprime une action pas::;ée :
l. - R.écente : OK A APPELB les pompiers; ils uonl venír.
11. - Ou dont le résultst dure encore :
Voici la devise que les J->omp irrs de París ONT t~S<.:HITt·: sur leur
écw;son : " Sauvcr uu perir. •
11l. Le passé composé remplace le passé simple dnns la conversation;
il p eut exprimer alors une action passée ancienne :
César A CONQU JS la (;aule en scpl ans.
• (Rappelons qzzt· le PAss?: StM Pr.t-:, forme de la l:lngue écrile, exprime l'arlion passi:e
entieremenllcrm inéc, ou tm passé luinfain.) Mais on le trouve souvent dans les arlícles
de journau:r, avec le sens d'une action récente (voir texte n'' 2, p . 113).
IV. Le passé composé s'emploic au lieu du futur antérieur :
a) Parfois, avec les ver bes fin ir, ter m iner 1 achever vour préscntcr une acLion
comme déja faite :
Allcndez quelques minutes .l 'AI B JENTÓT TF.R :O.!t:-l E mon lravail.
b) Apres si 1 conjonction ele condition :
Si dans rinq mÍII utes voes
N' AV EZ PAS APrr:u'·: les pompiers, je le femi mui-menw.

... EXERCICE5 ...


1) Explique z la valeur particulierede chacu n des 11) Justifiez l'emploi du passé simple et
passés composés:- Depuis dix OliS, l'ac:tivité des celui du passé composé : Oh! pauvre Pré(et
pompiers n'o pos cessé de s'accroírre. - Un jour, de Poli ce. répliqua Charlot, je luí ai donné beaucoup
j'ai dú (aire appel aux pompiers. 1/s ont répondu de mal depuis quelques jours. - Déjd montait un
avec une rapidité surprenante. - Si vous avez concert d'éloges : << lnoui'l Prodigieux ! Vous avez
terminé votre entretien avant mi di, vous pourrez créé un modele ravissant ! » - Lors d'un vio/ene
m' oppeler : je serai e neo re Id. -les pompiers sont oroge, il (ut répondu d plus de 3 000 apt~els o u
intervenus six (ois ce motín. - On n'a jamais (ait secours. - Quand on se souvient du r81e que les
appel en vain au courage des pomp1ers. - Appe- pomp1ers jouérent pendant /es deux guerres mon-
lez-donc /es pompiers : en moins d'une minute, ils dioles, on comprend que leurs confréres étrongers
ont dressé leu rs échelles. - JI a kté répondu aujour- leur oient reconnu le títre de « corps d'élite ».
d'hui d plus de 100 appels au secours. -En 1952, - En 1804 . Bonoparte mit fln a la t•• R.épublique
/es pompiers ont ranimé 1 943 personnes victimes franc;aise .
d'accidents de toute sorte.
GRAN!M AIRE

LES TEMPS SURCOMPOSÉS


On sait qu'aux temps composés du passé, le préscnt de l'auxiliaire .1 AI
(J'AI entendu} e:=;t. parfois rcmplaeé, sut·tout dans la langue parlée, par: J'AI
EU (j'ai eu entendu, tu as eu entendu, il a w ente11du, etc.)
• Ces temps dits << surcomposés ll, employcs surtout apres : quand, lorsque, apres
que, des que... , traduisent des actions antérieures a une action principale exprlmée
au passé composé :
Quand ILS ONT EU ÉTEINT /e jea, ILS SONT HE:-.ITf\ÉS dans /eurs casernes.
(passé surcomposé) (passé composé)
N. B. - 1) Si les deux verbes ont le memc sujet, le mieux est de dire : APRES
AVOIR ÉTEINT LE FEU, ils sont rentrés dans leurs casernes.
2) Le passé surcomposé peut marqner, dans une proposition indépendante, une
action vite accomplie : On a appelé les pompiers, el ILS ONT EU VITE ÉTEJNT le feu.
Le passé composé est alors accompagné d'un complément de temps exprimant
la rapidifé de l'action (vite, bíentól, en un moment, etc.) .

.... EXERCICES ~

1) Mettez les verbes entre parentheses ame (achever) nocre toche, nous avons pu enfin prendre
temps surcomposés qui conviennent : - un repos bien gagné.
Quand le médecin (soigner) son ma/ade, il est
retourné chez lui. - Apres qu'i/s (diner) copieu- 11) Dans les phrases ci-dessus, remplacez,
sement, i/s ont éprouvé le besoin d'a/ler (aire un quand c'est possible, la subordonnée conjonc-
petit tour dehors. - Quand vous (ouvrir) la porte, tive par un infinitif passé précédé de apres.
une bonne odeur de cuisine vous a chatouillé /es
narines. - Lorsqu'ils (éteindre) ce foyer d'incen- 111) Essai. Vous décrirez un incendie et /'inter-
die, les pompiers ont dú repartir dégager un suicidé, vention des pompiers, en employant essentielle-
écrasé sous une rame de métro. - Lorsque nous ment /e possé compasé (ou des temps surcomposés).

Le vocabulaire fran~ais

(Expressions formées du mot feu). Expliquez : si dangereuse aventure : il ne faut pas jouer avec
11 est innocent de ce crime; j'en suis sfir, j'en le feu. - Mon ncveu est violcmment épris de
mearais ma nwin au feu. - Tu t'irrites facile- cette jeune filie : il est tout feu tout flamme. -
ment : tu prends feu. a la moindre critique. - Allons, ne jetez pas de /'hui/e sur le feu en
Vous pourrez le tromper facilement : il n'y excitant les deux adversaires. - Pour échapper
verra que du feu. - Les vagabonds, les clochards aux agents, le voleur fit feu sur eu.x. - Ce bois
n'ont ni feu ni lieu.- Ce misérable s'est montré mouillé ne prend pas feu. - Pardon, monsieur,
mauvaidils :par les soucis qu'illui a ~onnés, il vous avez du feu? J'ai oublié mon briquet, et je
a fait mourir sa mere a petit feu. - Evitez une ne puis allumer ma cigarette.

IIS
3. !.E QUARTlER ]UIF
Le Marais et lt: Temple 1 forment le quarticr ju1:¡ de París.

Jc n'ai jamai::; couché ruc des Rosier::, mais ne désespere ¡xts cl'y vivre une sernaine
ou deux, c:u le qu::~.rticr juif cst, a u scns propre, hors de Paris. Entre la rue Ferdinand-
Duva1 et le passage des Singes (ct-tte double cour glaciale oi.1 l'on peut dormir a l'aise
et se laver a la pompc articuléc 2 si l'on cst asscz malin pour s'y laisser enfermcr le
soir), on se trouve en plein lsrai=!l. Les affichcs d es thMtrcs ct d es compagnies de navi-
gation, les inscriptions et les enseignes des boutiques. commc les aff!rmations cnfan-
tines sur les murs (il y a trf>.s peu de revendications politiqucs tracécs ?t la craic) sont
toute:> rédjgées en yiddish 3 , les vi trines son t parsemées d 'étoile::; a~ix brauches, les maga-
sins ont chacun sa pancartc suspcnduc au bout d'unc ficcllc indiquant qu'ici on expédie
les colis pour la Palestine. Au bord du trottoir, les hommes aux barbes magni(ic¡ ues et ;\
J'étcrnel melon noir se livrent a d'incessantes et passionnées Jiscussions. Les l>ouchers
débitent leur viande en costume de ville, gardant lcur chapcau sur la tNc pour servir les
clien ts. La plupart du ternps d'ailleurs, les boutiques sont ape u pres vi eles c.l'acheteurs ma.is
pleincs de palabrcurs4 , et il est impossible de reconnaitre le patron des visitcurs, tout
le monde se rt:-.ssemblant, a mes yeux bien sur, et portant la véturl'!s traditionn ell~ ....
La aussi l' univers est fermé sur Jui-meme. Le cycle des conHnerc;:ants e.,;t imrnuablc.
Le CJUarticr a sa synagogue, me Pavée, son établissement de ba.ins, ruc des Rosicrs, sa
librairie, ruedes ~~couffes, son bistrot a J'angle de celle-ci, son cinérna, son théatre . (... )
Et chaque íois que je rn'y aventure. je
rcgrette de ne pas parler yi(lchsh, tout le sel6
de ce paysage humain; m'échappe, je ne
m'impregne~ que les yeux, ce qui m'en
donnc une idée fausse; je voudrais m'attabler
avec eux, discuter, devenir un familier, con-
naitre les femmcs par Jcur prénorn, les hommcs
par Jcurs travers9 , les rc.o::.taurants par leurs
petits plals d'Europe c·~lllralt:' et orit'ntale.
les boutiques par lcurs sptcia.J.ités ...
jl•:A:-.~·1'111 ' 1. Cr.úrn:I{T. 1'11ris in.;olt:t· .

l. \'oi r ¡t>l¡.!t• 1fo2, no( ~: !i .


:!. l·onlaitw qui fOilt·l iolliH· p:tr uu ir~>irr artkulé.
:1. \ ' oir p. 7:-1 .
•J. Fam. <:t·ux qui \lllll(•fll lt·n tr rrlltlt· rtnin:liJit•S ntllVt'l •
':tl ÍoiiS,O ti fUI{IIhrr'f (f.}.
.~. L~ l"u~lullh:, lt· vl·lt•tnntt (terna~,· r;tr<.·) .
(i. Toulc L1 ~.1 \'l'llr, l'otif!ill.•li:t'·
7. Ct· ttaali cu humaln, ('llrlf'liX , <llllllll' 1111 pit (orc.squ•.'
pa~ >al{".
X. ~lt·;o.
vt·ux M'lllt·IHI..'rd rt·(·oiv~·Jtt <·t· ~pl'!'ladc· t"'l ~·en
pt-ndrt'Ht.' ·
~l. 1-'~r lc11r~ pctits rléf:t uts.
4. FA UJJOU RG SA f.V 'l'-ANTOIN E
AI<TISA NS !> U .ll EUBLE

Depui:> 178<). il u 'y a plus de Bastille.


Le 14 juillct 1789 elle fut prisc d'assaut par
lt> pt>uplc ele París; et le prernier acte de la
H.évolutinn s~· 1 a de démolir un édifice dcvcnu
la << prison type n de la royauté. - )'Ja is il y
a une place de la Ba.c;tille. Et c'est vcrs
crttf' pl::tce que commence le F aubourg Saint-
Antoine, patrie de::; artisans de l'ameu blcment.
De la grande cntreprise de mobilicrs au r épa-
ratcur de chaiscs, ils sont tous la, le long du
faubourg.
Par ses group(·tnen ts corporatifs 1 , sa cohé-
siou t, son bloc d ·artisans réun is dans un
méme ~cteur, l'amcublement rst, :'1 ce jour, Ar/l$anJ d11 Fauhourg .íainl Anloinr :
la prcmierE' corpomtion de la ca ¡,>i ta le. « Lu survivtmls dPiraMil ala main. » (G. Bauer).
Sans doul<·. il nc faut pas toujours s'at-
tacher aux vitrirH.'S de la ruc. On sent trop la fabrique en séric, derriere cet cnvahis-
sement de mau,·ais huff<-ts Hcnri 11 el de cosy-comers3 d'un ¡;out rlouteux. 11 faut
Pntr<-r clan:-. les couf!-. a ux interminables prolongements. 11 fa ut monter dans les
<'SI':tlil't :;. aux marches usécs par de fréquents passag~s .... Du haut en l>as des immcublcs,
une mcmc force motrice fait marcher, a tous les étages, les scies ct les machines d'ar-
tisans cliH~r<'n t .::.. - Ils doiv~>nt ~e faire turt réciproqueme nt, direz-vous : Non . une
telle promisr11ité4 <.'S t sans inconvénient puur le~ un::; el le.s aulres. l -n clicnt qui monte
au trui~i{·mc ~lage ])(' s'arrétcra jamais pour demandcr des prix a l'artisan d u sccond.
Dans t<•us ces v~H~s~ rl'immelthlt>s délabrés6 , un seul tél éphon~, celni clu hi_c;trot
d 'cn-h:tS, relie avcc la dientele le:; a rtisans d'une m éme maison ; d la patronne du café
rst plus souvent dans la cour. en train d'appcler !'un d'cux en hurlant, que derriere
~011 cornptoir, a ramasscr la monnaie.
Vous aurez rcmarqu~ pe ul -ét rc que rPr t:dns de ces cafés ont mt'me d("_c; systcmes
ingénie ux de trompe.'> el de sonnettes. :\u sun , les artisans rcconnaisscn t de qui il s'agit.
Et, a Cf't :l¡,>pel, l'intércssé descend t¡uatrc a quatrr 7 •
1) 'a prl:s J{ ot.!:.l\ H<HIM,\ GNAC. La l·ra•1ce : París t i lts l'1·ovútces. Odé.

1, Gro uptm~·nl~ <11• p<'rsonncs .q >pnr lt·n:~nl :\ 1:. ·1. ~l•'· l:llll!<' ol'inrlivíclu~ (gi:n nmlí'nH·nt au srns
u1i'nh r"r;~<m o/itoll ( la lll <' m r 1'~'"'''-'I O U ), JH'Jurali f).
:l. Stlll uniut\ inl_ll1le. :ro.H fu•l• · 111111t'· f.. l -11 [Jii/,. dr t:lfli'\b/1~ t'~l lll1 ~l'Oll)tl' dt.• Hl;IÍ\HII~
3. I Jivam ~nnuont<-s ,¡,. r,¡~·on\ punr ¡,., 1;, , ,., fullll:tllf h/111.
•·t li bpo"'' d .•n' l1· •·nin ,¡·11111' ¡oll''<'t' (mo l : lll ft l>ll' 6. Eu mnuv:tis Hat, qni ~<' (\•'~"¡:rl·gt'Jil.
- co iu n•ufur l :~LII • ·). 7. Tn·~ \ ilc (q uatrt> mardH'~ ~ l:t fnís).

117
GH.1:\L\/..l l HE

LE FUTUH
A) Le futur ex prime un (ai L qui n'a pas encorc t.: u lieu a u m o me n t o u
ron parle, un fait a
venir :
~ous \'ISITI·:Iu);-;:; demain /t• foubtwrg Saútl-A nloine.

• Mais il s'emploic nussi :


l. - Pour adoucir une demande :
JF. vous nE:.tA!\'I)EHA 1 ( = je vou:\ dt"mandc) dt~ mt> monlrl'r les
diflhenls arfisans.
11. -- Pour exprhner un .ordre, un conseil :
'J'es perr ('[ mere II ONOI\t-:RAS. \'Oll.'i T'IIE:-IDHEZ CAHDE tlll.l:
marrhrs usées de l'cscalier.
III. une possibi/ité :
lis doivenl sr faiu· inri, DHIF.Z·\·ot·s.

IV. · ... une supposition sur un fait présent :


Ton pere n'esl pas la: IL AliHA ( = il a) sans dolllc lrup ele trnvail.
V. · ... une affirmation, prenant un carnctere plus gén érsl :
Le dient t¡ui mnnlr cmlroisii!ruc élagc :-:~-: s'AIInlhi~IIA ( = nc s'nrn1 le
probablcnwnt) jamais puur demruuler dt's pri.r ti l'arli.wlll tl11
set.ond.
VI. ·- Et meme pour exprimer un psssé historique, en marquant
l'enchaíneml'lll de fnits , donL les dcrnicrs sont jLLlurs }JUr rapport aux prcmiers:
La Bastil/e FuT PIIISt·: d'assrw l el le prrmier acle <LP In Uéuolulion
SERA de démolir re! édi(irr.

<111 EXERCICES •
1) Expliquez la valeur propre achaque futur : de la Bastille. - Dans lo rédaction de ce récit, /es
- En 1789, le peuple se souJéve; bientélt il n'y o uro éleves utiliseront uniquement le (utur.
plus de Bostille. - Pour mieux connoitre ce qut se
(oit faubourg Saint·Antoine, on entrera dans les 11) Etudie:z: les différentes fa~ons d'exprimer
cours oux interminables prolongements . -)e vous le futur : Je vous quitte; ,¡ est déjó 3 heures et
prierai de ne pos attacher trop d'importance aux Je do1s visiter ó -4 heures /'ote/ier d'un morchand
vitrines de la rue. - Protester contre lo prise de de meubles. -La royauté est sur le point d'etre
lo Bostille, ce sera oublier qu'elle était lo« prison· anéantie, quand on démolit la Bastille. - Ce
type » de lo royouté. - Vous reconnoitrez (ocile- matin, je reste ehez moi. Mais cet apres-m1di, je sors
ment que l'ameublement forme ó ce jour la premi~re etj'achete les meubles dontj'ai besoin.- Dons une
corporotion de la copitale. - Un des premters heure, ¡e vats (at re une promenode aux en vi rons.
octes des révolutionna ires sera de raser les murs

118
GRA 1\111\.1 A IJ<E

LE FCTUR A~TÉRIE U R
Le futur a ntérieu r exprime une aclion futurc qui sera len niuéc avanl le
commencement d'unc aulre aclion :
Quand la pnlronnr. du ca¡é AL' HA APPELf; le Localairr, elle revirndra
a soncomploir.

11 :;'emploic aussi pour cxprimcr


1) Une action q ui sera termin ée avant un ccrtain momenl du futur :
fJuns cint¡ IIIÍflli/('S, {e foca/u.ire SEBA IJESCt::i"Ol;, t:/ la pa/rvrlfle
AL:IIA lll·:t,AI;~Ú S0 /1 COm p/oir.
2) Un e s upposition sur un lsit p s ssé :
vo11s At¡ IIF.I. Ht::MARQIIF: ( '-' vous avez pmbablement remarqué)
que rerlnin.~ dt• ces rafés onl des syslenu:s ingf.nicux de trompes
r l de sonnt'lles.
Comm~·nl n'ovr::-vous pas 1m cela:) - J'AunAr MAL 1\I::GARDÉ
(j'ai saos doutc mal rcgardé).
3) et meme un passé, en maniere de conclusion :
J::h bien! J'E:-.~ Al"HAI FAJT rlrs VÍ:)l/es uujuurd'hui!- La llasli/Le
fui prisc d'assaut; el auanl dcu.r mois, or-: L'At:HA DÉ~OLJE.

~ EXERCICES ~
1) ln diqu e z la valeur du fu t ur a n t érieur : de 2 000 personnes, éteint plus de -4 000 •nandies.
o·,,; peu, l'activité des pompiers de Paris se sera
accrue au point qu'il (audra encare ougmenter leur 11) Le parag raphe. Foites une phrase ayant
nombre.- Lo Bastllle (ut détruite : elle aura sym- lo méme construction que lo derniére phrose de lo
bolisé s•longtemps re despotisme ! - je n'oi jomois /ecture «Le quortier jui( ». Vous y évoquerez vos
dit cela. vous ourez mol entendu . -Atcendez un peu: visites au pays noto/.
donscinq minutes j'ouro1 tout déc idé.- Si vous ovez
eu lo chonce de diner dans un bistrot du Morais, 111) Vous (erez lo desc rip tion d e l'ame u-
vous n'aurez pos manqué de commonder un cornet ble m ent qu'un jour vous oimeriez ovoir chez vous,
de frites o lo groisse d'8ne ou de chevol. - flien en meuont le plus sovvent poHible vos verbes ou
qu'en 1952, les pompiers auront ronimé pres futur ou ou futur a nté rieur.

Le vocabula ire fran~ais


(Famillc du mot rneuble). Expliqucz : T on ami premier mobiiC' des atfaires de ce monde (Vol-
habite une maison meublée. - la musique peut taire). - Le vol o 'était pas le mobile du crime,
meubler les vides de notre C~tistcnce. - t::n cas car le portefeuille de la victime é ta it iotact. --
de séparation les é-poux se partagcroot les biens 11 a vendu LOu t son mobilicr. - La mnbilité de
meuhles (o u biens mobiliers) et immeubles (o u son caractcre lui fait sóuvcnt du tort. - Tous
biens imm obiliers). - Dilns ce quartier, on a les hommes capablcs de portcr les armes sont
construit des immeubles modernes. - Le blé mobilisés a partir de dcmaiu minuit. - La
pousse mieux dans une terre meuble que dans mobilismion n 'est pas la gucrrc. - La gucrrc
un sol dur. -- La mflchoire inférieure est mobife, finie, j'ai été démobilíslf. - L 'ímmobilisatlon
la machoire supérieure est immobife. - Restez des capitaux gene le développcmcnt économique
immubi/e! N e bougez pas! - L 'argent est le d'un pays.

I 19
Ce qu'étrút la Bailil/e. 011 /Joit, ti droite, 1'hótel dJt ,gom;ert~et¡r el /.e pont de pie.rre qui donnait acces
au deuxieme pont-lm~. Atyourd'lmi un passúJJ.c clouté occupe /'r:mplacetmnt de ce pont de pierre.
Des lignes de pavés roses marquen! le pourtour de l'ancimne forteresse.

5. A PROPOS DE LA BASTILLE

Accusé d'avoir écrit certains parnphlets contre le Régent, Duc d'Ortéans, Voltaire
[de son vrai norn Arouet] était emprisonné a la Bastille depuis. unan, sur lettre de cachet1 •
A Monsieur de Bcrnaville, Gouverneur de mon Chatcau de la Bastille.
Monsieur de Bemaville, je vous écris cette lettre de !'avis de mon oncle le Duc
d'Orléans, Régent, pour vous dire que mon intention est que vous mettiez en liberté
Le Sieur Arouet que vous détenez par mon ordre dans mon cM. teau de la Bastillc. Sur
ce, jeprie Dieuqu'il vous ait, MonsieurdeBernaville, en sasaintegarde.
Louis .
Écrit a París, le I I avril IJI8. (A u dos : Sorti le !4 avril IJI8).
Une fois sorti de prison, Voltaire refut du Régent une gratification de I ooo écus. Et
l. Décision <i'incarcérer, prísc par le Roí pcrsonncllcmcnt, ou en son nom. (Louis XV avaít sept ansl)

IZO
Voltaire /.ui répondit : « ] e remercie Votre Altesse Roya.le de ce qu 'elle veut bien se char ger
de ma nourriture, mais je la prie de ne plus se charger de mon logement. »

6. LA PRZSE DE LA BASTILLE (q juillet 1789)

Ce matin-la, París sent la poudre1. Des groupes excité.s se forment dans les rues,
sur les placcs. •• Citoyens, la liberté t'.St menacée par les tyrans ; nous voulons des armes
pour la défendre!
- Oui ! Oui! des armes! Mais o u les prendre?
- - A la Bastille! La garde suisse2 y a transporté hier O€' la poudre et des munitions. l>
Dans les jardins du Pala.is-RoyaP, d es orateurs populaires haranguent la foule :
11 Citoyens, il faut abattre le rempart du despotisme d sauver la liberté du peuple.

Aux armes! l> Brandissant piques et fusils. trainant deux ou trois canons. la foul e afflue
faubourg Saint-Antoine. La-bas, les huit tours de la forteresse se détachcnt, énormes,
sur le ciel.
Les patriotes se fon t ouvrir la porte qui donne sur la prerniere cour. Au bout de la
cour, un fossé, un pont-levis4 •••• La ils s'arrNent; mais des hommes résolm; escaladent
le mur et briscnl les chaínes du pont qui s'abat dans un nuagc de poussicrc. •• Allons
chcrchcr de Launay, le gouverneur. nous le penurons a la lanterne ! l> Et le pf:uple se pré-
cipite dans la seconde cour.
Mais un autre fossé l'arrete. plus largc. qui fait le tour des rernparts. " On ne
peut plus passer.... Eh bien, que le gonverne ur capitule' Launa y, rcnds-toi! >>La fusil-
ladc crépite5 . Les balles de." émeutiers s'écrasent sur les formidables muraillcs . Les
trente honunes de la garde suisse ripostent par des décharges meurtrieres6 : pres de
cen t morts gisent déja sur le pavé qui dcvient rouge: il y a aussi cent ble~sés ....
(5 heures de l'apres-midi). A quatre reprises. la garde suisse a refusé de se rendrc.
La nuit va-t-elle tomber sur cet échec ? Soudain, des cris : "Courage, citoyens! voila du
renfort! ,, Trois cents gardcs fran~aises arrivent avec despieces de canon : « Cette fois,
Launay, tu vas te rendre! >>
En effet, ala vue des uniformes du Roi, le gou verneur croit que Louis X VI a donné
des ordres pour la reddition et il fait abaisscr le pont-levis. C'est une ruée effroyable :
« Ou sont les prisons? - Par ici! - Les portes sont fermécs! - EnfoJH;ons-les ! >• Et
l'on délivre sept prisonniers. On les porte en triomphe7 • pendant que retentissent
encore des coups de feu : ce sont les officiers de la garnison qu'on cxécut c....

l. Sens figuré : il y a <:omm~ uue atrnosphi're !le 4. Lln pont. qut.> l'on IH'nl lever pour cmpecher
!)a taille. d~ lrnnt hir le fossc.
'2. Trou¡Jc, com¡Jo>-'e de Suisst:$, qui ~Lail a u $<:f· ::,. Fall cJtleudn: dt:~ d~:HJlH'Hh't'IC :o. ~,... \·5. ('n nun ("
YÍ<'e du r<>i d e Francc. l'lns loin, il sera qucs tion ('('UX dt' la l(relc qui tomh,• sur un toit.
d'aulrcs so ldats, les • gardcs fran\~~lis('.s '· li. Qu i donnr:nl la morl. l.c meurtrier :t commis
3. Voir page 91. un meurtre (un assassinat ).
7. Sur les epaull-s d e~ p:tlrioll->.

I ZI
Des le lendemain commcncc la démolition de la Bastille. Pour détruire le s:ymbole
du dcspotisme, chacun tient a ck>nner son coup de pioche : aristocrates et roturiers1 ,
fenunes et enfant~.... Deux mois vlus tard, l'altiere 2 forterc~e est réduite a un petit
mur de 50 centimCtrcs de haut.
Ses pierrcs servimnt 3, J'a nnee SUÍ\'ant<:>, a cnn~tmire le pont de la Concorde.
<; . .\!. (v. J. JJJLL:\InET. tu••wlion du l'it'11:r J>uris rl C.lllDE MICIII-:!.1!'\).

7. SUR UNE BARRICADE-.


/,e fauberurg Sai·nt-Antuine fut sotwcnl le théáire des ·insurrections ouvrieres. Voici un
épisode emprunté a la guerre civ-iie de 1871, düe « la Commune >•.
Sur une barricadc, au rnilieu des pavés
Souillés d 'un sang coupable et d'un sang pur la vés4 ,
U]1 enfant de d<>u:.te ans est pris avec des hommes.
« Es-tu de C('Ux-la, toi?- L'enfant dit: - - Nous6 en sommes.
- Ccst bon, dit J'ofncier. on va te fusilkr.
Attends ton tour. 'l L'('nfant voit des éclair~ briller6 ,
Et tou-:; ::;es compagnons tombc r sous' la muraille .
Il dit ;\ l'officier : <1 hrm<:th:z-vou~ que j'aillc
R i"ti>¡.>Orkr ct'tte montre a rna. mcrl:' chez non::;?
- Tu vcux t\:·nfuir? - .Jc vais revenir.- Ces voyous
Ont peur! O u Iogcs-tu? - 1.:3., pres dt> la íontaine.
Et je vais revl'nir, mon~i~:ur k capitaine.
Va-t'c-n. drlll~_· 8 :" L'cnfant s'cn va.- Picge gros~icr$!
Et k s so!d;üs riai<'J1t avcc lt>ur officier,
Et les mour.tnts melaient a ce rire leur rale;
J\lais k rirc cc:-:.-:;a, car soudain l'enfant pálc,
Bmsqn<'l111'11t n~ ¡Ktru. fier comme Viala10 ,
Vint s'adosscr au mur et leur dit : « :V{e voila. •}
La mtJrt stupid~.· c:ut hontc, ct J'offlcier ftt grace ....
\'tcTOH lluGo. L'Année lilYribk

1. l.cs ~~ns rtu p~uflll', t¡ui nc· sunt p:1s 11ohlt·.< (qul G. l.es éclairs sorlanl des fusils qui font feu.
ne sont pas an~lo•crnlf.<). 7. :\u pied de.
2. l.'<•rl(udll<•u>c' t·l haulain~ for t ~ rosf. ~. Tcrme de méprh : désigne 1111 jcunc <·oquin.
:{. V. gn•mm,,ire p. 118. \'l. \l. C'eslla l'opinion de l'ofllcicr, qui p~étcnd n'etrc
•1. lléros r:t niminrls sont tomllés, indistinr- pas dupe.
lemenl. 1O. J C\lliC héros des ¡¡(UCITCS de la névoluliOn
5 . l'luriel plein de flcrLO:. T<lur cxt·er>lionnel. frau~:ai~c.

122
8. Le Quartier Latin.
l. PETITE HISTOIRE DE LA SO RBONNE EN QUATRE TABLEAUX

Premier lableau : en 12.53.


Deux (( écotiers » s 'mtretil'lment dans ·1me taven-¡,c de la montagne Sainte- Genevievel.
<< Q u'as-tu done, Fran<;ois, pour etre si gai' Ma parole! Je ne te reconnais plus.

Hicr cncore tu Iaisais une mine longuc comme un jour sans pain 2 ••••
- H ~ t '' snns pain )), ~·<'~t hien le mot, mon vieux, car jusqu'ici je me demandais
chaqw:: ma tiu si je dinerais d meme ou je couchcra.islcsoir. Maismaintenant, au diah le
tous ces tracas! - Vraiment'- Tu connais mt>.c:..sjre Rohcrt? - Le chanoine? Oui.
T11 sais qut nous somnws nés tous deux a Sorl.xm, en Cbampagnc, et qu'il m'honore
tle son amitié. Eh b ien, voici une mcrvcillcusc nouvelle : il fondc un college pour
quinze o u sciu: écoliers pauvres, et m 'y réserve une placr.. - Ah! comme je t'envie!
le lit , la table, les études, tout s;a pour rien .... - Mes;ire Robert de Sorbon cst un
homme généreux, et qui se rappcllc le tcmps difficilc de sa jcuncsse, ou il servait
a table ses camarades ponr gagner sa vie. - Dis-donc, Fran<;ois, ji n 'y aunút pas un
petit coin pour moi dans ton college? - J e parlerai d e toi a messire Robert. Mais, tu
sais, ne te fais pas trop d'illusions: Bcaucoup d'appclés, pcu d'élus! 11
Deuxieme tab/eau : en /626.
L e roi Lotús XIII et le cardinal de R-ichct-icu, son mitústre :
(( Etes-vous satisfait. monsieur le canlina l? La reconstruction de la Sorbonne
avance-t-elle selon vos vccux? - Sirc, nous en a vons encore pour longtemps! Qui
sait me me si j 'en verrai la. fin! I 1 y ;) tant a fairc l... Tout tombait en ruinf>B, dans ce
vieux college qui m'est cher. ... Du terrrps oü j 'y éludiais la théologie, je me suis promis
d e le rebatir un jour. Et Votrc Majcsté fut assez généreuse pour m'accordcr son
appui .. .. Le chanoine Robert fit naitre la Sorbonne. Vous, sire, vous l'aurez fait renaítre.
- Allons. allons. monsicur de Richdieu, pas trop de modestie! C'est a vous que la
France devra d'avoir rc:st:l.llrt': la maison de la sagesse. Et vous méritcrcz d'y reposer
en paix ... te plus tanl pussible! n

Troisicme tablcau : en 1884.


Le mhúsirl' de l' 1n.~truclt'ün pubtiqut et l' architecte Nénot.
« Vous m 'a.pportez, monsicur ~énot, les plans d'agrand.isscmcnt de la Sorbonnc?
Voyons cela ... Vingt-dt:ux amphíthb'Hres. vingt-deux salles de conférences, seize :;allf>.<>
d'cx:tmcns, ncux C~?llt quarante Jaboratoires, Ufl observatoire d'a~tronomif~, dettx
tllttst'~s ... Vo11c-. ;lve:~. rt-nssi ~~ ti)Ut lo¡5er. c'est bien. - Munsicur le mi mstrc, jc n1: v u11c-.
c acJ IC pa-; que CCt (a in~ :;'inqui(·tcnt e;t trnnvent CC projct hien ambitÍC:IIX. J.aisSOth
dirc k s sols, rnon cher ;\(•not. l 'n jnur, tont cela sera cncore t rop pctit! ))
t . t'\o1 11 !l~· l:t eo ll • n~· " '" l: .. ¡w:lk ,·,:¡¡.yp aujuurd'hui k l':lnth«'on, :111 c<rur du Quarlier l:lt in. 2. Tu
fil isab feo ·/ lri:t lt· IHJ.'tr.

124
Qua triem e tablea u : en 196 .•..
Deux étudiants, dans une brasserie du Quarticr !atin.
« Quel cst ce tapage? u n mo nomc 1 ? - Oh: u ne manifestation de go!:>scs : d es
pütaches qui fétent le bachot 2 a leur fa~on . -- Quand ils en seront a u x études sérieust·s,
ils n'auront plus gucrc le temps de cha.huter3. - ;-Ji IP temps., ni le désir ! Kom avons
d'autrcs soucis !. .. Ou sont les farccs joycuscs de jadis? - Et les bagarres avcc la
police, pour un oui, pou r un non 4 ? -- Ah la, mon cher, je t'arrétc : nous saurions
..:-ncoro;> ·• dcsccndrc dnn:; la ruc n, :;i la libt"t t•'· dai1 IIICII<ll:~·e, tl 11011" SOilllllt'~ tOU)<>llrS
])f('ts a manifcster pour la ]'<IÍX Ct la justiCC. - C'cst vrai. l\·Jai:; Ítl m'aVO\H'félS qn'<tli-
]Ollt'd' hul un ?.tudiant song1· ::;u r t.out ?t se logrr, i Sf' nour rir. i r(· ussir ses examens: ¡mis .
le ctiplome en poche. a conqnt'rir une place dans la \'Í(' ... - Oui ... une placl' ... qud pro-
bli:mr.' ~¡ seulc:mP.nt noJIS l'll trou\'Íuns, dr•s place:>. clan~ r.es ::unphithéatrt>::; bo:1dc's ....
Au cours de phy::oiq ue généralc, j'ai cncorc du restcr debou t. Pa.tien c1 ~ 1 Df.j;'t 1,..,
nouvc;-u1x batimenh du q11ai Saint-Hcrnard d le~ Facu lt{s de Nanterrt' d d'Orsay ....
:\on, jamais l'llniversité tic P<1ris nc connaitra k c<•nfttrt <le:. lmÍYcrsilt-s aiiH:·ri -
ca i iH'S: salles df' <:pcctaclc, tcrrains de sport, piscinef'.... ~e n11:1c done p;t~ tout' ~.Jtte
nous faut -il? des maitrcs nornhrcux? La Francc peut les produirc sans ptinc. Des la!Jo-
ratoires rt des amphts5? On f!n construit tons les jours. Pour Ir: rt·'> te. n'ouhlit> ¡ns 1p1c.
dl'pui• lln derni-si\:r h.:, París uffre aux é: tud iants un<' dr·s plus bdlcs citrs umvcr!->tl<urcs
du monde. - Optimistc. v;t 1. .. En ;'Lt ten dan t , ga n;on, tl·mct t t'í'.· IHIIlS \~a 6 ' " G. M.

l. Culunn•· rl'itudianls ()IIÍ !\.P s.uivl'nl nn p:1r un ~L A rgot d'éco·1i<'r : fnirc clu ' ·'P#'gt·. En ¡t:.tJlku·
t•n <·hanlnnt l'l srandant des • slogans •. 11•·•·. c hahu t e r un p rofesse u r : 1~· l'(encr dans ~•111
2. Ll',; polaches : l<•rme f a mili er qui désignc· <'uurs par tnutes ~nrtcs 11e ula uirl·stativns.
ks éll!v•·~ 1lcs lyr(·l's. l.c bac.hot ( fam.) est l't,xamt·n .t. Pour ks rnot ifs ks plus ruli lr·s.
du bo.ccalaurP.at, <¡uí t ermine les 1\lud<~s dans un IY<'<··· :i. A b r év ia t i on fam iliere : dt~ amr>hith(•:\ln·'·
ou un f'olll- gc~. 11. Ex p r ession p op ulaire pour : n·nr>U\' I'i<'1·
le ('UII'-<IIIllll:lt ÍOO!
IIUII' ('C(

dt Rirbdu11 danJ 1'~-<.fúe


de la .S'orbonnf.
GRAMMAinE

L'Il11PARFAIT DE L'INDJCA TIF


l. - Rappclons que l'imparfait s'applique a une action qui se déve-
Joppe, qui dure dans le passé.
Il exprime done :
• La durée dans le passé : Les deux étudiants CAllSAIENT tranquillement, lorsque
des cris attirerenl /eur ailenlion.
• Une hab it.ude, la répétition dans Je passé: CHAQUE MATIN, JEME DEMANDAIS
ou fe coucheraís le soir.
• La description (dans le passé) d'un personna~e, d'un objet, du cadre d'une
action : Hicr TU FAISAtS une mine /ongue comrne un ¡our sans pain.
11. - On l'emploie aussi
Pour exprimer un présent dans le passé (= simultanéité avec un autre
passé) :
1l entendil frapper a la porte : c'ÉTAIT son voisin.
D'ou : dans une proposition subordonnée, l'imparfait remplace le présent si le
verLe principal esta un temps du passé: Le cardinal CONSTATA que le roí SAVAIT bdtir
pour la pai:r;. (Mais : il coNSTATI:: que le roí SAIT bdlir pour la paix.)
Ill. - Dans une subordonnée commen<;ant par quand, employez l'im-
parfait si vous voulez exprimer une habilude (le v. principal est aussi a l'im-
parfait) :
Quand les étudianls ÉTAIENT pauvres, JLS SE METTAJENT au service de leurs camarades.
• Mais si le verbe principal est a u passé compo:;é, ou au passé simple ( = fait isolé)
quand doit etre suivi du passé composé, du passé simple ou du pas:;é antéricur :
QUAND J'AI FEnMÉ les yeux, JE ME SUIS ENDOf\Ml. - QUAND IL FEI\MA les yeu:r, i{
S'ENDORMIT. - QUAND IL EUT FERMÉ fes yeux, i[ s'endormif.

.... EXERCICES ~

1) Prédsez la valeur de chaque imparfait : 11) Expliquez l'emploi de l'lmparfait, du


Lo brosserie était pleine d'étudionts ce jovr-la. passé simple et du passé composé :
- Des clients se plaignirent que lo patronne du Pendant la Révolution frant;aise, c'est par
café était plvs sovvent occvpée a se mettre dv la rue Saint-Honoré qve passaient /es .charrettes
rouge qu'd les servir au comptair. - Tous /es ans des condamnés d mort. -Le 8 septembre 1429,
lo prison de lo Bostille recevait de nouveoux jeonne d'Arc donna l'assaut aux Anglais qvi occv-
prisonniers. - Selon Robelois, Ponvrge étoit le paient París. - Dons ce concours de donse une
meilleur gor~on du monde. Pourtont choque jour, seu/e récompense fut décernée : d un couple brési-
iJ jouoit un mauvois tour aux archers du guet, lien. - En moins d'un moís, ce provincial connut
c'est-d-dire d la po/ice de ce temps-la. - Choque les principales rues de París svr le bout du doigt.
so ir. quand je passais devant les fenétres de - << La derniére (oís que Charlot est ve.n u d Paris,
l'école de danse, je m'orretais pour écouter. - c'est moi, dit jacques Charon, qui l'ai conduit d
Le comédien eut une défail/ance de mémoire : la Comédie-Fran~aise. JI
il hésita, bolbutio; et, déjó, les spectoteurs chu-
chotaienc des réflexions déplaisantes. 111) Mettez au temps convenable (impar-

!26
fait ou pa.ssé s imple) les ve r bes entre paren- quond celui-c1 (approcher), i/ (lance r) un chariot
t heses : sur la pente; les archers, qui ne (se méfie r)
Panurge (etre) un mauvais sujet. 11 ne de rien. (faillir) etre écrosés. On aurait vraiment
(manquer) jamais aucune occasion de JOUer des cru qu'il (se plaire) d (~ire le mal.
tours d lo po/ice. Ne (s' av lser)-il pos , un jour, IV) Réc r ivez l'exercicc 111 en commc:n'ian l
de semer de lo poudre ó canon por terre, puis de ainsi : Panurge est un mouvais su jet ... (a vec tous
/'a/Tumer, pour le ploisir de voi r le guet, qui les temps du fran'iais parlé).
n'(l!tre) pos tres courageux , s'en(uir a toutes
jambes? Une autre (oís. il {mMer) ses compognons V) Essai. Racontez d l'impor(o,t les hobicudes
devant /'église Sointe-Genevieve, car i/ (savoir) d'intempéronce, d'avorice, etc. d'un ami de jeu-
que /e guet (passe r) ordinoirt!ment por lo, et, nesse, qui, d~uis, s'esc corrigé.

2 . A LA CJT'P- UNIVERSITAIRE. VEILLE D'EXAMENS

« Examens! •
Le mot est monté dans le (1 bus n en m~me temps que Catherinc. Depuis une semaine,
il refuse de la l:khf>r. Tout París, semble-t-il, prépare des cxamcns. Le corduuuitr, la
blanchisseuse s'in!onnent : ' C'est pour quand? ,, avec, dans la voix, un rnélange de
rcspect ct de pitié. Le Directeur du CoUegc Nécrlanoais distribue chaquc matin une
rnannet de sourires et de recommandations : << Vous sentez-vous préts? Nc vous
ém:rvt:z vas. » Catherine a res:u de sa mere une Jettre Jui conse.illa.nt u d'éviter les nuits
blanchcs. de surveiller son intestin, et de revetir pour le granu jour le tatllcur noir
qu'elle s'obstine a dédaigner ». Enfin, l'abhé Lebeau a parlé des devoirs de l'étudiant
chrétien et rappelé qu'il ne fallait pas oublier Dieu. ni avant ni apre.:; l'~prt>uvl'.
Mais personne ne· prenu les examens avec autant de sérieux qw· l'étudiant. Il oublie
qu'il était :unoureux, écrivait des vers, souffrait des dcnts, se pa..o:;sionnait de politique :
il oublie de manger, de se ra.ser. de changcr de chemise, il oublic de respirer. mais ses
poumons s'cn souvicnncnt ct absorbent la fumée de ses c.:igareltes; il oubhe de marcber,
mais ses jambcs intclligcntes le conduiscnt, a tra\·crs les autos ct les cyclistcs. jusqu';\
l'examinateur. (... ) Pourquoi cette ferveur ? Paree que l'étudiant ne joue pas seulernent
ses vacances, sa boursc, son séjour a la Cité (qui expulse au dcuxicme échcc), son avenir,
mais sa raison d'~tre m~me. Pcndant tout un hivcr. il a porté le titrc d'étudiant. Y
avait-il droit? A-t-il étudié? La chute dans le néant le guette. Cette menace luí inspire
la force d'avaler. ma.cher. rurniner des kilos de papicr. (...)
Depuis jeudi soir . Daniel n'r, donni que quelques heures. Il comptc achcvcr ses
études par une éblouissante victoire. Moune maigrit, Annette palit, un houton de fievre
pique la levre de Catherine. Une rage de travail empoisonne la sylendcur de cctte fin
de printemps.
A l'cxtérieur de la Cilé, hors de la protection des grilles brodées de lierre, le creur
accélere ses battements. Des plans, des aide-mémoire, des scbémas rcmplaccnt les
l. C'est la nourrilurc qui fut envoyéc pnr l>leu aux 1lébreux dans 11' Msert. Jet, sen~ figuré :
¡¡rovision, abon dance nourricl<!re.

T27
Cité tmiversit(rirt. Ll' pa!Jillon intenMtiontJI, riep,t dt l'adntiniflration.

dictionnaires et les encyclopédies. Jusqu'a la derniere minute, Catherine picore des


graines de savoir : une date. une citation. Elle a déja présenté deux certificats : celui
d'histoire du xxe siecle et celui de géographie humaine. Contrairement a ses prévisions,
elle a réussi le premier et fail!i etre colléel au second.
<• Des chiffrcs, donnez-moi des chiffres >>, l'intcrrompit le professeur de géographic
humaine, alors qu'il avait répété maintes fois (Catherine l'entend encorc) que les chiffres
ne prouvaient ríen, que les statistiques se pliaient au.x capricesdes plus futiles hypotheses.
Il avait coupé un éloqucnt plaidoyer de Catherine en favcur de la nationalisation
du sol par un 2 :
« Citez-moi quelques faits concrets. l)

Catherine avait gardé le silence. ( ... )


Enfin les sourcils du maítre de.sserrerent leur pince. 11 tendit la perche" d'une
seconde question :
« Parlez-moi du développement de l'industrie automobile en Italie. »
Catherine s'accorda le temps de respirer. La sucur perlait a la racine de ses cheveux
et l'étau qui lui serrait la gorge ne laissait échapper que des sons imperceptibles. Ainsi
le passant qui vient d'échapper a un grave accident, s'évanouit a l'idée de cette mort
qu'il a frólée. L'in<lustrie automobile la rassura peu a peu; au bord de sa paupiere, la
!arme sécha et elle se surprit a cxposer, non sans autorité, la courbe de production des
diverses grandes marques. (... )
Lorsqu'elle se tut, le crayon du maitrc glissa lentemcnt a coté de son nom, bésita,
virevo!ta sur sa pointe comme une danseuse, touma et remonta:
4
11 Un huit , devinaCatherine, jesuissauvée. >> D'apres F.. TRÉvoL.
Citt U niuersitaire. J u lliard.
1. Argot d"éludinnl : ~tre refusée a un examen. 3. 11 tui oflril le secours (<'omme on tcnd une
2. Articll' neulre = une obeervation brutale perche de boie a la personnc tornbée daos l"cau).
(<'Xprillléo.> par k s 111ols suivanls). 4. Huil points, sur un maxlmum de dix.

128
3. SOUVENIRS D'UNE ÉTUDIANTE PARISIEZ,lNE

En octobre, la Sorbonne fermée, je passai mes journées á la Bibliotheque nationale.


j'avais ohtenu de ne pa.<; rentrer déjeuner a la m;úson : j'achetais du pain. des rillcttes1 ,
et je les mangeais dans les jardins clu Pa.lais-~ oyal, en regardant mourir les derniere-s
roses; assis sur des bancs. des terrassiers rnordaient dans de gros sandwiches et buvaicnt
du vin muge. S'il hn1inait2 , je m'abritais dans un café Biard. parmi des mas:ons qui
puisaient dans des gamelles; jeme réjouissais d'écha.pper an cérémonial des repas de
famillc; en réduisant la nourriture asa vérité, il me sernblait faire un pas vers la liberté.
Je n~gagna is la Bibliothcfiue; j'étucliais la théorie de la rclativité. et jeme passionnais.
De temp~ en temps. je regan.lais les autre.s lect eurs, et je me carrais avec satisfaction
dans mon fantcuil : parmi ces érudits. ces savanb, ces chercheurs , ces penseurs, j 'étais
:\ m;\ pince. ( ... )

!YI0i :tussi, je participais a J'rfiort C[U<'! fa.it l'humanité pour savoir, comprend re,
s'cxprirner : j'étais engagée dans une grande ent reprise collective et j'échappai::; a
jarnais a la :;ülitudt'. Qu<'lle v ic:toirC'! A six heures moins un quart, la voix du ganiien
annon~·ait avec soknnité : •c Ykssieurs - on va bientót ft>rmer. » Cétait chaque
fois une surprisc. au sortir eles livres. de rctrouvcr les magasins. les lumiercs, les pas-
sants, t.t lt: ll;'\Íll qui wn<bit <IP.s viokttl'S a cóté 0\1 Théitre-Franya.is. J e marchais
Ientemellt , m 'abandonnant a la mélanculie des soirs et des retours. (... )

LTniversité rouvrit ses purtcs. J'avais s<Luté um: année 3 et. sauf Clairant, je ne
connaissais aucun de me-s nouvea.ux eamaradcs; pas un amateur. pas un rlilettante
parmi (·ux : tous étaicnt, commt: moi, de~ h~tt>s a concnurs. Je leur trouvai des visages
rébarbatifs et des a.irs irnportants. ] e décidai de les ignorcr. ] e continuai a travailler a
bride ahattue 4 • J e suivais a la Sorbonne ct a 1' Écolc norma.lc tous les cours cL:t¡;régations,
et, selon les horaires, j 'allais étudier a Sainte·Genevit>\·é, a Victor-Cuusinij. ou a la
Nationale6 . Le soir, je lisais cif·s romans ou jc sortais . ( .. . ) Ccttc année. mes parcnts
m'autorisait.>n t a aller de temps en temps au spc·ctaclc le soir. scu le ou awc unt> arnie.
]e vis l'[toile de lvfer de ~.fan Ray, tous le;; prugramrnes Jt:s l"rsulint·s 7 , du Studio 287
et du Ciné-Latin7 • tous les fi lms de Brigitte Hclm. de Dougla.s Fairh:tnks, d e Buster

1. \' i~nd~ de porr finrlll€llt hachf<• cf ('(tllSCr\' {·c· ,.¡,,.,.,ti


:'! I<IUtl' a llurc.
<lans la grai"''· 1,(', rillctt<"s de Tt~urs ~out IJi~n 5. Si """' ~ de l k:w \'nir pr('p arnll l'agrégation
('01111\1~~ - de p llii<'JS(l]JhÍL', <' •HH'O III'S <f"i r<Trul•· In prnks,c nrs
2. S'il tombait une petitt• pluie t r~s fin!.' , sem· ele philosophi<· pou•· Ir~ rl~~srs s ttpc'·ri<·llt'<·~ ·1<-~
hiahlt> il un brouillard . 1vd·l's. - 11 y a uussl dt·s ;a¡¡réga tions di' ll'l trts,
:l. On <lit : Stwlrr wu• wmte (nu :HJ lv•:ú· . .~au/er d e ¡¡ratlltll:ti r•· . d'ull!(hd~, de llln lh~rnallqucs, t·L<·.
unr c/fls.~t') ¡wur dirt• p:;r l.' :>: ~ntpk : p:oss.·r dirl'<'lt·· !i. <;ratult•s Hi ldi<>lhi·<Ji"'' <k l 'aris.
ua·nt tle la qu:lll·i~me il l:1 st·t·onde. 7. Snlks d<' r in c 111:1 sp.-'c·in lbc'· rio d a n' tes fi1111s ,¡,.
•1. Fam. ~e dit plutól d'un C<tlla/ier q ui m(•n(• sn 11 qunlit é •.•u • d'av:llll· K.:J rrl c •.

T2fJ
A la bib/iothrque de la Sorbo1me.

Keaton. Je fréquentai les théatres du Cartel 1. ( .•• ) L'ag régatii 2 d'allemand (m'avait
dit mon amie Stepha) m~ rt>prochait de passer mon temps dans les livrcs : vingt an::;,
c'est trop tót pou r joucr les fenunes savantes; a la long ttl: j'allais devenir laide 1 Elle
avait protésté ct elle s'é tait piquée3 : elle n e voulait pas que sa meilleurc amie ctlt )'air
d'un bas-bleu 4 disgracié . ( ... ) Jeme mis a allt::r souven t c he7. le coiftem. jc m' intéres-
sai a l 'achat d'un chapcau. a la confection d'unc robe. Je rerwuai de.s ami-
tiés. (... )

(Le. iou.r du concou.rs t:st. arrivé.)


N ous nous installames dans la l.>ibliut hcc¡ ue de la Sorhonne. J e posn i a c6té de moi
une bouteille thermos pleine de café ct une boitc de pctits-bcurrc5 ; la voix de M. Lalande
annon<;:a : •e Liberté et cont ingence >•; le.s regarcls scrutcrent le pla {ond, ll:'.s stylos St'
mirent a bouger; je couvris d es pages et j'eus l'impressio n que <;<t avait bien marché.
A dcux heures de l 'aprc~- midi, Zaza et Pradelle vinrcnt me chercher; apres avoir bu
une citronrwde au Ca(~ d~: F lore6 , c¡ui n 'était alors q u ' un petit café d e quarticr, nous
nous promenáml"s Jongtr.mps dans le Luxcmbourg pavoisé de grancls iris jnu tH:-.:::. t>t
mauves. (... )

l. (;rou¡w cl l\ mi'tl ~ ur;. en sd·Ul' (Cartel signlfle ·1. Se dil d'un~ femnw pértanl<·, d'uou· ·• itole ll~<'­
assorwliun) qul ••xc·rd•r<'nl un~ prnf<•nd~· innu .. n<... ltl<' lk • in supportablt•.
'Ur k lhé;Hn:_ entre ~e, dt·ux g u .. rrr< nwu<li::tl•·~. ¡:,. !'>. Sorte de bisruil s ~l!t·~. faits au l>currc.
gru u¡w n~tnprt· fla it ; Dullin . .)Oil\'1'1 , f>ilo('rT l'l llaly. 6. Café situé pres de l'•'glíse Saint·G~rmain ·des­
:L Argot rt'ctucli:\1\tS: le t'!Hi didal a l'a)!rfgu tiuu. Prt's, el qu~ .Jea n- J'aul S~ortl'<· alb.ít, bil!t1 p lus lard.
:1. Elle s'éta it un pcu t':ichl:'r. r.-n clr.- fanwux.

IJO
(Séance d'étu.des chez Jean-Paul Sartre.)
J'étais un peu effarouchée quand j'entrai dans la chambrc de .Sartre; il y avait un
grand désordre de Jivres et de papiers, des mégots 1 dans tous les coins, une énonnc
fumée. Sartre m'accueillit mondainement : il fumnit In. pipt>. (... ) 11 se chargea de nous
cxplique r le Co-11trat social2 , sur Jeque! il avait des lumieres ::rpécialc_.,;. A \'rai <.lire, sur
to11s ks nutetus. sur tous les c:hapitres clu programme c'était Jui gui, de loin, en savait
le plu~ long; nous Itou~ bornion:-; á l'écouter. Jessayú; parfois de discukr; je rn'ingé-
niais, je m'obstinais (... ) mais Sartre avait toujours le dcssus. Imvo::.sible de lui en
vouloir : il S€~ me ttait en quatre 3 pour nous faire profiter de sa science. ,, C't-st un mer-
veiUeux cntraincur intcllectucl>), notai-jc. J e íus éberluée par4 sa générosité, car ces
sénnces n~:: luí apprena ient ríen , et , pendant des hettrt'$. il se dépemsait sans compter.
SJMOI'E nE DEAUVOIR. :\fémoires d'une jtm11e fille .Yangh. Gallimarcl.

l. Argot : uoul tll: cigan:lll' COilSIIIIIl'l.' qui a ~l{• pira les hornttl<'S politiqut'> <.le l:t Ht'VIIIut iull rr:w\·;ti~•·.
a
jet<.' t ct'<'c. 3. Il prenait une peine ~xt rcmc a nous a irter.
2. Trnité po litir¡ue M .1 .-.l. H•1n~s~au ( 17!i2) .-¡ulln~- 4. Fa m. Stupéraite ele.

GR!tlHMAIRE

L'JMPARFAIT (fin).
1. - L 'imparfait peul exprimer une action instantanée dans l e passé :
.4ndré dét:idn de quitfer J>nris; el a 9 heures précises, ! L PRENAIT
le /rain.
1 I. ·- 11 pe u t ex primer une sor t e de plus- que-parfait récent :
ÚS habifanfs QCIT1'AIE:-.IT G pein e {a maison, quand lllle bombe
la délruísil .
11 I. -
Il peut ex primer une action e¡ uf allait se fa/re ( = futur pre.sque
immédiat.) a un momenl du passé :
Je bohdís dans le wagon. Jl élait lemps: le lrain PAf\TAIT quelques
secondcs plus lard.
IV. - 11 équivaut au conditíonnel passé quand il présente, dans le
pass~. un fait qui a failli se produire :
Srms l'aide de mes camaradcs, J'E.cHOUAIS j'allais echouer,
j'attrais éehoué) á !'examen.
Apres si, conjonction de condition, il exprime :
a) Une condJtion, une supposition réalisable, ou non réalisée; alors la
proposition subon.lonnéc ctépend généralement d'une principale au ~onditionocl :
Si J'ÉTAIS HF.(,:L'E au cuncvurs. je serais nommée projesseur dans un lycét>.
b) Un falt habituel dans le passé : alors le verbe principal n'est pas au
conctitionnel. et si equivaut :1 quand :
s'rL BRUI:-<A tT , je m'abrilais dans un café.
e) Un souhait, un regret, une s uggestion :
J ' ai soif ... sr e:· {:TA tT 1/111' brn!'lwrú~ ! ···- J' aúne les lívres ....4.h! SI s' A VAIS del' arge11l!
Nous sommes en rrlard ... sr !'.'OUS PIIE:>~tONS w1 taxi?
... EXERCICES •
1) Remplacez les imparfaits par des condi- de si exprime une suppositíon. et ceux ou il
tionnels passés : S'il n'ovoit pos (oit si exprime un regret . une suggestlon, un sou-
mouvois temps, je rentrais ó pied chez moi. - hait :Si j'étois re~u ó l'ogrégotion, je préporerois
Que l'exominoteur eOt montré un peu d'indul- oussitot mon doctorot. - Que/ temps épou-
gence, et Pierre étoit re~u. - jeon n'ovoit qu'd vantable 1 Si encare j' ovois un porapluie ov un
trouver une toble vide, et on fui servoit d boire imperméoble 1 - Cette brosserre cst pleine. Si nous
sur-le-chomp. - Sons cette mouvoise note en tro- ollions dons ce/le d'en (ace? - Le Quortier Latín,
voux protiques, tu étois odmissible. - 11 suffisoit les étvdes. les discussipns dans les brasseries :
de háter le pos, et nous évitions lo pluie. - En Ah! si ce temps-lo pouvoit revenir!
montont o u premier étoge. nous pouvions trouver
une table libre. IV) Quelle est la valeur des imparfalts?
11) Remplacez les conditionnels passés par 11 se croyait tiré d'offoire; et deux jours apres, il
mouroit. - Vous orrivez o p:~int; un peu plus,
des imparfaits : S'd ovait trouvé un taxi ó lo
stauon. il n'ouroit pos descendu d pied lo rue JC vous (aisais oppeler. - Apres cette /ongue
Sou(flot, et il serait orrivé d l'heure ou rendez- moladie il se rétob/issait presque, quand une
complication pvlmonoire l'emporto.
vous. - Sons la pluie, je serais venu vous rendre
visite. - Povr vn peu. je me serots crv revenu au V) Essai. Quelles sont les habitudes sociales
temps ou je faisois mes études ou Quortier Lot1n. et les distractions des étudiants dons votre pays :
- Avec un peu de chance, j'aurois été re~u ó séonces de club, (réquentotion de brosseries ou de
/" ogrégotion. bors. vrganisotion de représentotions théotrales,
111) Distinguez les cas ou l'imparfalt précédé etc.?

Le ,·ocabulaire fran~ais

(Autout úu mot examt-o). Exptiquez : Le l'orit?inc de !'incendie. - Une perquisirion au


candidat s"est préscnté a texumen du Diplóme dom1cilc de l'accusé a permis de découvrir des
supérieur, il a élé rc<;u. - L'examen (ou l'autop- documents compromettants pour lui. - Les
sie f.) du cadavrc a permis de conclure a un recherd1es des savants Ollt abouti a de grandes
crime. - Le médecin me Jera un examen du de:'couvertes. - L'lnsprrrion de l'appartement a
poumon a la radio. - La police a fait sur Jui montré qu·¡¡ était habitable. - L'antiquaire a
une minutieusc l'nquéte, mais il a bénéficié procédé a l'rxpertise du tablcau : c'est un faux.
d"un non-lreu . - Je n'admets pas qu'on sou- ( = il n'est pas authentique). - Les ingénieurs
melle ma VIC privée a une parciJie inquisiiÍOII. · - travaillent a la prospection des tcrrains pétrO-
Oes inve.vtigations dans 1"1mmeublc ont révélé liferes.
Un profes.rcur dt In Faculté de Midecine, e11 togc .

.,...
4. CHE Z l.¡.: RE UF: U R

Juliette entra. Elle ne vit pcrsonnc. A la


place oü regne le comptoir dan!'i un €' hou-
tique ordinaire, il y avait unt: luug ue tal.Jie:
quelques livrcs dessus, et eles rognurcs 1 de
cuir. (... )
Un homme parut. A vrai dire, il ava.it
l'air d' un monsieur, ct bcaucoup plutót,
malgré certains détaib de vetement, d'un
médE>cin ele qua.rtier. ou cl'un arcbitcctc. que
d'un a.rtisan.
Juliette déüt le paquet qu'dlc avait
apportt! sous son bras. Un papier bhmc: un
papi<~r de soie; un livre acouverture ja.unc. (... )
" C'est un livrc auquel je tiens bea ucoup ''·
dit-elle.
lllut le titrc :
(( Choi" de J>oé!óies, de Paul Verlaine2 • Ah! vous aimc:.:la poé:>ic, Madame?"
Elle ne répondit pa.s. Elle vit a l'anglc de la picce, sur une p<'titc t:lhlc, d r.~ livr('s
l:cartcl~s 3 , déchiquetés, qu'on avait dú mcttre Llans cet é.tat pour la rdüm:~ . Elle reprit
pr<'squc anx.icuscmcnt :
<( JI n 'a rrive jamais, an cour:-; du tra vail. c¡u'un livre s<Jit dfté rioré . gaché ... sans
qu 'o n le vcuille?
- M::üs non, l\1adamc. En tout cas. je suis responsable ....
C'est C]UC ... jc ticns tres :spé:ciaJcrnent a Cet t"xempJaire-CÍ. j e \'Olldrnis elre SÍi ro:.
<JUl.! ....
- Soyt'7, sans crainte. \ladarnt!. Quel genre de rdiurc souha.itcz-vous? 11 ( •• •)
Elh: ,-jt nt"ttf'mt>nt la boutiqu!:!, les lanieres de cuir sur les dcux t<tblt"s qui res:-.em-
bl:Ucnt a des vcstigcs de cruauté": les livres mis en picccs, dont sortaient. tordus rn
divl"rs S<"ns, d~s :trrachcmcnts de fils.
•· Je vai~ vuu" mon t n·r quelques tn)es de reliu re; et des échantiJJons <.le peau .
1\Jaintcnant, \'OU:. me gnidcri<.:z en m'indiquant le prix anl.our duque! vous voukz vous
ten ir.
Ceci coutcrait combicn ?
- Qudquc chosc com mr. C<'ci? Sans aucun ornement? Ct: n'est p as un pcn sévcrc

l . IH1dwh prO \ '!' U:lnl rlu c· ul r qu i '' ,:¡,·. rogné. :1. ) hnt ks c.;a hh-rs dt· h·uillc·s qui le (ompv
dont k t ..Hd a 1'1<1 roup<· av,·t· Ulh' lll:tl'ld(H' s p\·riall'. s:o i<·u t o nl ,:¡,: ~~~par(·<..
2. l'ud,· fr.on\·:¡b e oX1·1 IX~Hol, <'""'idn l' rnonrn~ •1. (;~ quj l'~~[aj ( do !'Hir 1'11¡/!ll: l'l I)Ui t'\II<¡U.til OC~
un l•lec.·ursr•J r p;t l' h· , ~y1uholb· h·' · m<l rumrn l.' dt· t nrt u re

IJ3
pour des poésies? E n tout cas, c'c:;t de tn:::. bon g<.1út. Sur le dos, vuus ne voudriez pas
un fer 1 ) unt' fleu r comme celle-ci par exemplc' ,,
J ulictte examina la petite fteur, finemen t c reusée en traits bleus et rouges. ( ...)
" .1\on. tout a fait simple .
- Comme vous voudrcz, chcrc :Vfadame:. A l'intéricur. jc vous conserve la cou-
v crture et te dos, hien entendu. Et je vous mettrai un papier p lus heau que
ce>lui-ci . .,
J l "l. l'.S H.O)IAI;:.J::.. Les H omme:s dt /Jnmlr' J.'oloutt!. Le 6 iJCi ob1·e. Flamma.rion .

1. ~l:rrqtw •·•1 t· r,·ux ('"11\"t•rtl. dor~t· ) dont mttlrtll" k rnir ch's livn·s r~li é~. M•ll ~ ur les plata, "-•il 'llr le dos.

GR.t iH Mil! RE

Ll~ PLT..J S-Ql.:E-PAHFAIT DE L'I:'\DICATIF


Happelons que le plus-que-parfait e xprime une aclion qui s'est terminée
avant un certain momcnt du passé :
A Cf' moment deja, le client avail quilli: la boutique.
Par suite il exprime souvcnt une action passée, antérieure a une autrc
actlon passéc :
a) Ac !.ion isolée : l'<' nf¡¡nt n•grelta arn(~rement ce qu'il AVAtT FAtT.
b) Action répétée, habituelle : Toutcs les fois qu'il AVAtT uu u 11 Jlt!U lr()p, il
était d<' mauvais<o" hllJni'U r. - (L' imparfait lmvaii est possibl(', swls idt·e précise d'nn -
l ériorilé).
Ainsi, dans une proposition subordonnée, le plus=que=parfait rem place
le passé composé , quand le vcrbe principal est au passé (notallullcnl
au passé simple ou a l' imparfait d e l'indicatifj :
f:l/e nt:: FIT (déjiz ('/le Df.:FAISAI r,) fe pWflle/ ifll'l'/lt' A\'A i'l'
Af'f'C)IITI:· .

Notez le tour suiYant :


A PEINE A VA IT-ELLE lll::FA 1 f Ir /)llf[W:/ (OU : t::tlT-E f.I.E o f.: FA rr) QtJ E l e rC!il'llr PI\IT
le livrc pour l' r:ramint>r.
Apres si, e.oojonction tic condition, le plus-que-parfait exprime :
a) Une condilion, une supposition non réalisée; alors, la proposition subor-
rlounéc cst, en prinripe, accompag n~e ct'une prineipule :
Si tu AVAI S \' Ot: u : , tu aurais réussi ton e:rwnen.
b) Une habítude avec antériorité (si = quand) :
S'il AVAl 1' Htl 1111 fll' /1 Imp.¡¡ a(li/ de mllllli(LÍSI' lwmeur.
e) Un souhait irréalisable, c'cst-a-dire un regret (dans proposition prineipalc):
Ah! Si .I 'AV AIS V<ll'f..Ll 1..• Si .J'/\Y;\1!') su! ... Si J' ,' \\':\IS PU!

Enfin, il p eut nvoir une vak ur Je conditionnel passé : un pas de plus, ET


IL A \'AJT DI~ I'ASSI::
la /imi/t,

13-1
~ EXERCICE.S -4
1) Quelle est la valeur particuliere du et failes ensuite la concordance des temps qui
plus-que-parfait? - Les broves gens ovoient s'impose : On raconte que Ponurge a rossemblé
prédít cent (oís d ce paresseux qu'i/ (lnirait por se quelques mouvo1s gar~tans, les a (ait bien boire et
ruiner. -Les mauvais gar~ons payerent eres cher les o emmenés devont l'obbaye Sainte-Genevieve.
les mé(aits qu'ils avaient commis. - Dcpuis cette Puis, quond le guet est orrivé, iis ont lancé un cho-
époque, le chauffeur n'avait plus fréquenté /es riot sur la pente de lo co/Jine et ont mis por
cafés. Moís un beou jour, lo tentation /e reprit. terre les pouvres sergenrs.
- Henriette, qui ovait fait relier un volume de IV) Complétez : Les en(onts lurent d' un troit
o
poésies, /'of(rit son man pour so (~te. - Quond les livres que leur parrain leur (offrlr). - Elle
j'étais riche, jad1s, Je foisoís relier tous les l1vrcs lisort eres vire tous les l¡vres qu'on luí (off rir) [deux
qu'on m'avait offerts. formes poss1bles1. - A pe1ne fui (apporter) Jdeux
11) lndiquez la valeur du plus-que-parfait fo rmes possiblesl le livre. qu'e/le se mít d le Jire.
précédé de s i : Si Panurgc avo1t cu l'imagínation V) Recopiez le texte« A la Cité unlversitalre »
moins (éconde, 11 n'aura1t pos inqu1été tous ceux depuis « Des chiffres » jusqu 'a : « ... une seconde
qui /'app rochoient. -Si Mme Plumet n'avait pos ques tion » en mettant « l'1nterrompit » a u
so1gné son chien ovec énergic, il seroit mort de présent. Fai t es ensuite les concordances de
cet accidenc. - Ah ! disait J'¡nstiwtcur , si votre temps normales.
{lis avait suivi mes consei/s!... - M 1 disaient VI) Essai. Sur le mod~/e du texte « chez /e
les scrgents du guet, si nous avions pu saisir ce relieur », imoginez un dialogue entre un marchand
Ponurge!. .. de tobleoux ou un marchond de disques et /eurs
111) Mettez « on raconte » a 1' i mparfai t . clients.

5. T. UX E.1IBOU RG

Jc clis Luxcmbourg, j'appclle Luxemhourg


Feuilles fralchcs, hattements cl'ailes1,
Reine::. de pierré, vases de pierre,
Et ton dos de grangc3 , étrange Odéon
Solcil déja chaucl -
Siftlet cl'un enf~Lnt, sifAet d'un agent -
Stt'urs de charité. toutes en noir, qui passent
Avcc une vieille dcmoisell?., en noir, elle aussi.
Luxembourg, jeunesse des nutres,
lJn jeune hommc dort, en chcmisc de cow-boy,
face a.u soleil, dort et se dore -
Un pensionnat passe dans la poussiere
Con<luit par un pion• -
Oh! beau jeunc hommc, sens-tu le printemps?
Des couples assis, dé_c;ordre de plage-

l. Comprcnez: .J'appclle l.uxcmbourg al m.,tmbl~ :J.. l>l' nombn· u~cs reines onlleor slalul'.
qul esl Cail de feuillcs frutchcs. de buttements 3. J.~ t.h éillrc de l'Odt'·•)ll ~.sl ~urmontl! d'unc
.J'ailes (ccux 1h·• JlÍ!!<'un~ l'l d<·> uombrc11X oJse:HIX toilurc qui rappcllc ccllt' rt'unc grongl'.
cyui pcuplcnl lc jnrdin), \'1(' . ·1. Voir page 106, n. 9.

T.15
On amene des chaises, des charretées de chaises.
C'est le prin temps -
Un homme seul a l'air de chercher -
Ce n'e.<>t pa.s naturel, un homme seul
En ce beau jardín -
Des étudiants passent, vestes sur l'épaule,
Un enfant tombe : R Faut pas pleurer, coco !1 •.
Les fleurs de:; marronnier:; ont la couleur des feuilles-
Devant moi l'ombre
De mon chapeau, de mes épaule-'>,
D'une fumée de cigarette -
En moi. des vcrs passés, des versa nous,
Qui s'en revienncnt.
Reau jour d'Avril, jambes croisées2 •
PAt.:L AUROUSSEAU. Amour M .Puris. 0. Perrin.
l. Fam. l1'l, a¡>pellalion afTe(·tm·usc d·uu enfallt.
2. Ucau jour d'avril, que jo .savo11re. assis. jamhcs noisées.

A u l ,lfxr/l/l1ourg : 1111 /'1'11 de rrpos , mlrt dmx cours.


ljÚ
•o oo•o o roo o o o o

~:::.:~:::::::::::::.:<~}
9• La Tour Eiffel en construction (I888) .

tJ:
De Saint-Gennain-des~Prés
a la Tour Eiffel.
<,

:~~}}~:???:.:~~-~"'~----~..
.·:•:":·:··.·:·:·:·:·:·:··.·:·:·:·.·.·:·:·:··..·.·:·:·:·:·:·:
l. FO I RE SAINT-GERMAIN

fl y avaú fadis, á J>ar is, dwx jvir,•s principales: la


ím"rc Saint-Luurrni quise lcnail , <'t!YS le Tj aoút, da/l.\ le
quurtier Saint-Lazare, la íoi rt' Saint- Gtrmai". par/1 r a
de fbricr. Seulc, celle-ci a lieu. l.'llcore aujourd'lwi !'c'r.,
Páques. dans le qu~utirr Sai11l-Su!plá-Samt-Ga-
main-dcs-Prés.
La foire ~e tenait du 1 février jusqu'fl la semaine
ele la Pa."Sion, á l'emplacement du marché Sainl-Gcr-
main actud. On construisait la chayue ann éc deux
galcrics qui a\'aicnt pres de 200 mctres ctc longueur.
On y voyait des montreurs de ~i n ges, des montreurs de
marionnet tt:S, des phénornene.s de toutes S<)ftes. L~
¡.¡rcmicr rhinocéros qu'on ait montré a Paris [le fut) au
coin ele la rue ctc Tournon et O<' la ruedes Quatrc-\ 'ents.
La aussi s'élcvaicnt de p<'tits théatrcs traclitionnellemcnt en guerre avl"c le pouvoir.
Le cunílit durait dcpuis 1697· Les gens de la foire. á cctte date, se min:nt a jouer le
répertoirc de la Com édic-Italiennc qui ,·cnait d'étrc fcrméc 1 : la Comédic-Fran<;<usc se
facha:" La Foire Saint-(;crmaín, dis:lit-elle, détournait le puhlic . » Elle fit intf'rdirc l:::s
piec~s. -· Les forain:; 2 s'inclinerent. Ils juren:nl tlc ne plu:- jouL·r de" pic<.:cs ~. :\lais ils
jouerent des\( sccne<> »Sans unité de lieu ni ele tcmpsa: la Comédic-Fran~aise: tit int<'rdirc
[e$; scenes f'Í les d ialogurs, que)s qu'i)s tu!'sent 4 • - l.C!S for:lÍD S df.cidcr~nt de jou<•r dt:~
monologues. C n acteur seul parlaít tandis que les a u tres faisaient des gc~tes : la Cornéd ic-
Franc;aise fit in terdíre les monologues. -Les forains ''se réfugicren t dans lt! gahmatias:; 1> .
lis prononc;aicnt des mots inintclligibles 11 avcc le ton convenabk ' : la. Cnm6dif·-
Franyaise fit interdire le galimatías.- Les forains invtmti>rent la pif>rt á écriteaux: pour
chaque réplique, un écriteau descendait J u plafond: la Comédie-Fram;aisc fit intcrdirc
les picccs a écritcaux. f t\ la fin' iluc resta plus aux forains que b pantomimr' tntalemen t
muctte, ou íls c·xcellaient.]
))'aprcs ALA!=' Dt::<:Aux. l'alls-l'rtsse. 1<15·1·

+
l. \ \ ·u:oit üt• l'infloutor" 101 \alt-111' d'uu p lus- :\. ),,., r~~~~-~ de l'unitO: dr ¡¡,." r t dt ll'mps rxi·
q u e-pa riR i t r écent . gt-rlit·ut 1)111' d:oH~ k~ píen:' t·la""ll"'' l'al'lic11o '"
2. C:c mol d~$ÍJ:IIl'¡,., uoar~h:tnds c¡ui wnrl~nt ou Jl" ~'fi l dan; le mrm~ /otlt t•l rl;on~ 1111 11'111/>S limilt'
l~s ac·t~ur' qui 'r pro<lulwul ' l l f le) fuins. i\lai~ ü U hrurc<.
(urui11 d foirt• u'onl 1'·" le nll'nw "'"lk;tl . ma lgn· ·l. \'oir ¡.!raonuo:oin· ¡o:1gt' 11.~
h·s appan.·nn""· ;l. lliS('IHir-. •·lnhrouill~ l'l iniu ll'll ig il olo-.


(;R.·ti\-11\1 A./ Hl·.'

PASSC S IMPLE ET 1:\IJ>A.HFAIT


I. Le passé simple m : s'cmplo i <~ presqnr plus rlans le fran c;ais parlé.
Dans la langue éc rite , il ('Xprimr une adion passée , pure et simple,
:>ans insistcr sur 13 dun~e nu l 'hnbilud~: l'omrn<' l'imparfaíl, ou sur J'intért;t acluel rle
J':'lction passél', romme lt- fl{l;;sé compnsé (V. (;ramm. p. 11 n :
La Comédú·-Fmnroisc FUT FO:>:OEE en 1G80 par ordre d(' J.nuis XI\'. - Aufrefois [,.
fl¡éfifrc ses rcprésrnlalions pendan! fe carfmc. -
1:-ITJ.;IIHOMI'All Hérr.:mmcnf, la Cumhlir-
Franraist• A INSCT\IT dcux flOliUC!le$ picccs a
son répcrloire.
1!. Dans un récit :a) Ir passé simple énonre les actions successives :
Lrs gcm dr [tl foire S T~ :\JJHE~T á jouer le répcrloirr d(~ la Comrdic-llalimnr : la
Comédit>-Franraisr s~:: F.~t:IIA. t:((r FJT intcrdire les picas. Les íorains s'I:-ICLI:-Ii,n~-:K·r.
h) J;impar¡r,il ('Xpliquc les causes :
• La Foin: Saint-t_;umain nF.Tot i H:>:AtT le public. "
Ou décrit les etres, o u les actions :
Un ar:ltw· sru/ I'AI<LAIT, landis qur lrs aulrcs F:\ISAIE:--IT dr:; ycslcs.

lli. - Durée, r épétition. --Le passe .simple peul ~nonc<:r des fnits qui
ont duré ou st- sont répétés dans le passé, mais il doit. n l or~ Ctre accom-
pagné de romplémmls de temps; car le pasSl: simple n'exprime pas lui-me me
la durér o u 1:-l répétition; il exprimt> esscnlic ll~:mcnt 1' idée dtt ¡w.,·sp :
],a foirl' SI·: T1:-.:T pendant des années ri {'rmplu··,,mm t d11 nwrthé
Sainl-(;t>rmain aduc/. ot' \ ' \'IT ch aqu e année des monlrf'urs
dr sing1•s, d1·.~ montrP11rs rf, · mnril>lllli'IIP.~.
L'imparfnil.. au contruire, ex¡mlllt' essentiellement une durée, par lui -meme,
une habitude ;'¡ prnpo:; dt•. cerlains faits :

Vz foire sE TI·::-.~AI r .<;ur l'emplacemml rlu marché S 1-(;ermain .

.... EXERCICES ...


1) Précisez la vale ur des lmparlaits suivants, les (oroins de jouer des píéces. Et, quond les (oroins
dans la lectu re :Se tenait- construisoic- ovaient se miren e ó représenter simplement des scénes ec des
- s'élevaient - durait - détournait - pronon- dialogues, interdiction leur fut faite aussitót de
<;oient - desccndoient. concurrencer, d'une maniere ou d'une autre, les
Comédiens Fronfais.
11) Mettez au passé simple les vcrbes :
se tenait - COIIStruisaic - s'élevaienc -pro- IV) Le paragraphe. Sur le modele des 8 pre-
nonfoient- descendoienc, et indiquez quelle mieres lignes de la lecture « Foire Saint-
valeur nouvelle lis donne nt au verbe et a la Germain }), évoquez, en trois ou quatre phrases.
phrase. les premiers essais de l'aviation.
111) Mettez !'ensemble des verbes ci-dessous V) Divisez le récit (depuis : les gens de la
successivement á l'imparlait , et au passé com- foire ... jusqu'a la fin) en plusieurs parties ,
posé. puis étudiez la vale ur qu'ils prennent a dont chacune pourralt constit uer un acte
ces différent s temps : On v1t souvent les pecits d' une comédie.
théótres en guerre ovec les grands . Ainsi lo Comédie- VI) Essais. lmaginez un dtologue entre un
ltalienne fue en conflit avec la Comédie-Fron<;oise. forain et un acteu r de la Comédie-Fran'raise aprcs
Ce//e-ci craignaic de perdre son public. et empécho l'interdiction des « piéces a écnteaux ».
Le voca bu l a ire fr a n ~a i s

(Autour du vcrbc joucr ). Ex pliqucz : Nc jou<'Z jouam des c01ules, j'arriverai bien au premier
pas m•u 1•ntrt' 1·ie : pcnsez ñ vos cnfants. Ces rang! - Ces voyous onr joué du coweau : el !'un
imprud~nces ñniront par vous pcrdre : vous ¡nur;: d 'eux est a l'h6pital. - Je ne peux plus ouvrir
m·ec le f1'u.' - Si vous vou lc7. joucr au plus fin la porte a cause de l'humidité : le bais a joué.
a\cc moi, c'est pcme pcrduc, je d{youcrai tous Cet homme m'a jouJ, j'aurai ma revanche! -
vos cak:uls. - Avec un hommc aussi rusé il faut Si I' ()US mus jnun de moi, gare a vous~ - JI
étre attentif et joufr serré. M on pneu es t nurait jnué ju.tqu'li sa chemise.! aussi est-il ruiné.
encore crevé! Oécidémcnt je joue de tnalheur! lnutile de joucr la comédie, je sais que vous
Quelle foulc devant ce came lo! ! mais en étt:S un paresseux.

2 . LE PETIT VII.LA GH
f.t• srxicmc arrondisse.ment est surtout u 11 quC~rlia dr couvrnls, d 'in.sf.ilu.ts rclif!.Íl'HX
(U ni<•asilé callwlique), de lt' brairies de piif.é. ll a gardé 1111 aspt'cl 11.~sez jmminciat.
Le vi~:: u x París résistc rncorc dans le Vlt>, car le cher passé flf' clisparait p:ts s~u l~rnetH
sous la piochc oc.;; démolisseurs. Mille chose~ le luent aussi sCtrenwnl : un 11 lavalory' >1
flamhant ncu{ 2 qu'on ins tallc dans une anciennc ru<'. un établissemcnt de bains avcc
sa facya<.le de hric¡ut>s clain>s ct vcmissócs, nn éhlouissant magasin o\.1 l'on vend des hicy-
clettcs. un bar plcin de glace~. de lampes e t de refrains nasiUés 3 par un vlwnographe,
un magasin oi.t l'on cxposc des uisqucs c t des apparcils de T. S. F 4 •
Parmi toute-s les houtigncs rlcvant lcsqucllC's on s'arréte un peu il y en a qui sont
exactement a leur place dans ce t¡uarlier d qui V()ll:) font faire un reve tranquille. Ce
sonl les pt>tites mcrccries du VI" arrondisscmcnt. ..
On peut penser c¡u'on s'est égaré a tra.vcrs les ruellcs d'une préfecture de seconde
chtsst>~. ~i l'hiver les désole 6 , on se dit
qu'ellcs doivcnt etre chamtantes a la belle
Cour dt Roban (n~ arrondiuemmt). saison, ct qu'il y a ccrtaincmcnt des lilas ct
dt~s rosif'rs rlans lcnr jardín qu'on n 'aper~oit
pas. La. ville uoit cornptt>r trente mille ames
provinciales ct calmes. Sau f les t oit!-. rouges
et ncuís des maisons nouvcllcmcnt batics,
tout y e.st doux et fané. (... )

l. lA· mr.l anl(lais 11t1s lgnt' un loral o1i1 1' 1•11 ¡wut fairc
~.• loill'tl\' ..\lais il dé~IJ.\II~t t· n l·ran!·t· le' ll .. utiqut•s de
roill<•ur.
2 . Fam. Td lcnwnl nt•ur c1u'il l>rill<·. •1u 'll wmblc- jrtrr
d1•s f'lammes. f'l a mb e r .
3. Cnmmc (hanté~ an•e le ncz houd11.'.
1. T(·l éphoni~ (o n Tél (~graphie) S:~ns Fil : Ha<11o.
•-1. ll(' moinrlr!' im por l ant·c.
Ci. Tran~forme ces r ueti en dés<>rls, 1'11 solitudes
( rn~me rndical).
On imagine ainsi, en plein~ capitale, une ville de province, paree qu'on a vu la
devanture J'une petite merceric du vr~.
Dans les rtcits, les mcrccrics sont toujours petitcs. Les bótcls, les chemiscrics ou les
restaurants pcuvent etre grands, mais la mercerie est une boutique modeste fi. l'aspcct
endormi ct provincial.
C'est le\ un commerce tranquillt-et qui convient a une femme veuve ou a une ancienne
Jt:moiselle. La bouch0.ríe exigt' un b(•Hclll' r robustt' t't sanguin. le bouchcr classiqur,
haut en coulcur1 , ~lV<'C son tablicr taché de sang et son couteau sur le vcntre.
Dans chaque houlangerie , il y a un houlanger eufaríné; le négoce des vins ct rles spiri-
tueux réclame un gaillard qui peut descendre une futaille a la cave ... - -· 1Ma.isj il n 'y a pas
de mercicr. une mcrcierc y suffit. Une paix que ricn ne troublc r(~gnc dans la boutique.
l.cs tiroirs ou sont les aiguillcs, les pelotes de lainc et les bobines de fil. les boutons
cousus sur des cartons, so.n t facil t>s a ranger. Tout est menu, délicat, et chns l'humble
mag:1.sin, il y a toujours sur le c.omptoir, dans un vase bleu, un brin de mimosa de Nice,
une w::;e de Provins 2 ou un pale ramcau de Was de París. Les merceries du VIc sont
sceurs des herboristeries 3 •
Lf:o LAf<GUll!IL Saitrl· Germai11· des-I'r¿s, mon l'rl/age. Plon.

l. A u visage fort(•lm·nl eoloré. cé l(·hrc par st·~ rnaisons du ~loyl'll ..\g.· <'1 p;¡r s~s ro'e~.
:1. i'<·litc \'ill<' ll !l(l kilolllÍ' IIo·s a i' I'St tll' i'<trb, :~. Magnslns nú S(' VCIHit'll( des hcrh<:~ lllPdidnaléS,

3. L'ACADÉ.l¡.fl E FRANyAISE

(!.es Fram;a is plaisantent souvent cette. vénérable institut1'01~ cré.ée par R ic/zelieu. Afais
ils sont jiers d'elle . Et le litre d'Académiáe.n impose encore 1m certaú1. respect.)

Créée le 29 janvier r635, l'Académie fut placée sous la protection du Cardinal de


Richdieu.
Le cérémoníal de réccption cst fort ancicn . Il fut ainsi décrit par Voltaire:
u Ce q·ue j' entrevois dans ce,~ beau.x discMtrs, e' est qt~ le récipiendaire ayant ass14ré q·ue
1

son prédécesseur étaz't ·tm grand homme, que le Cardinal de Rich.elieu était un grand homme,
le chancelier Séguie.r (d.euxiem.e protecteur de t'Académie). ~m assez grand homme, le direc-
teu.r lui répond la méme chose et ajorde que le récípiendaire pourrait bien étre a'~ssi
u.ne espece de grand /u)mme . 1)
Tous les élus, quelle que soit lcur origine (exception faite pour les ecclé:;iastíques),
revétent. les jours ele cérémonies, l'habít vert ou plutot l'habit noir a broderies vertes.
Napoléon IN, qui n'imaginait pas de dignité sans uniforme, accorda aux académicicns

1. Cc lui qui esl rrru a 1'/\l'ndérnie, 1<: Houvd ar;¡d(·rniden.


une grande ct une petite tenue. lis n'en po:;:>edent plus qu'une, qui coute, a l'heure
actuclle, d('_<; prix astronomiques1 •
Le délicieux Robert de Flers auteur [avec (;a.ston de Caillavet] de L'Habit verP,
reproduit sur scene une réccption a l'Académic. L'heureux élu proclame:
« A uec quel/e sérénüé fe considere désormais l' e:·ástence-' Stás-fe 3 t'nquút de ma santé.>
]'a perwis parmi vous un savant physiologiste. 50fthaité-fe3 obten ir u11 :;ursis4 pour l'un
de me.~ servt:teurs.> Voici u.n général. Rét1é-je une cro-isiere en yacht.- Vo·i ci ttn amiral.
Suis-je a·imé? Voici -tm jJOllte. SHis-fe trompé? Vot'ci un philosophe. Ai-fe comrnis tm acte
délictu.eux~ _) Vo·i ci un grand avocat. A i-je beso in de scepticisml•) Voici un homme poli-
tique. lti-fe le dé.~1-r de me venger de mon ennemi? Voici 1m cé!fbre philanth.rope 1 . Ai-je
envie de me confesser? Voici un é;Jeque .... ))
Bien entenclu, Hobcrt de Flers devint académicien et Gaston de Caillavet dut seu-
lement a la mort de ne poínt le devenir.
D"aprés !'HIRf.:r~ mN PHILIPP . Air-Fra.nrr. Rt¡:ue.

L. Fam. (~normes. :•. Qui est un délit, une infractian !1 la loi.


2. Voir uotre tomt· 1\". ¡.~:o¡:~ 112. 6. De ¡H•rdn: lllt~s illusions (le stepticisme, c'e~l
3. Sí je.·suis... sí j t< suuhailo'. le doute. L<- contraire rst la certítude ).
4. Délai ar.o~or<lé p<our romm~ntE'r ll' SNvke mlli - 7. Cci!Ji qui aime l<'s hommes et leur fail du bien.
tnirc. Le contraire est : mísanthrope.

4. BALZAC CAND!DAT A L'ACADÉ.,.,HE

Voici ce que Víctor Hugo nons a mcont~ hit>r, 2 mars 1877. en 5ouvenir d'un grand
écrivain :
,, J e pas~ais en Yoiture dans la rue rlu ·Fanbourg-Saint-Hono ré. quand. dcvant l'église,
j'aper~·us :VL de Balzac qui me faisail signe J'arréter. J e voulus descendre; il m'en
empecha c t m e ílit. en me prenant les rnains :
•< J~ vvulais aller vuus voir. Vous savez queje m~; pvrtt: a 1':\ca<Jémk?
- l\on.
Eh bit=>n, je vous le dis. Qu'en p ensez-vous;
Je penseque vous arrivcrez trop tard. Vous n'aurcz quema voix.
C'est surtout YOtre vo.ix queje veux.
Etes-vous tout a
fait rlécidé?
Tout a fait. ,,
Balzac me quítta. L'élcction ét ait déja a peu prcs convcnuc; des noms trt·s litt(·-
raires s'étaient ralli~s . pour rlt>s motifs politic¡ues, a la cancliclature de M. V:ttout.
J'essayai de faire de la prupaganue pour Balzac; je rne heurtai a des idées arret(~t·S d
n'obtins aucun succes. j"étais contrarié oc voir un homrnc comme Balzac réduit a utte
scule voix, et songeais, que si j'en ohtenais utHJ second!'. jc." créerais dans son esprit un
do u te favorable pour chacun de mes coll~gucs.
Comment conquérir cette voix?
l.j!
Le jour de l'Hection, j'rtai:; assi:-. aupn~~ di' l"t:-XCl'lif•nt Pnng\:rvi lle . le mcíllcur des
hommcs; jc lui dcmambü a bnlle-pourpoint :
,; Pn11r ()llÍ votez-vous'
Pour Vatout, C<.nnnw V011"- Sa\·cz.
J<' le sais s i pcu. que je vicns \'OU::- dcmandcr de votcr pour Bal7,aC.
1mpo<.sibl<'.
Pourquoi cela?
Parct:. qu t' voila mon bullctín tout préparé : Voyr7. : rato1d .
O h! cda lll~ rait ríen. :o
Et s ur clcux carrés de papicr, d e ma plus belle écriturc, j'écri\·is : Bab:ac.
•! Eh hicn? me dit Pongf!rville.

Eh bit>n, \"!)liS alll'l. voir. ))


L'huissicr qui rcc ucilla it les votes s'approcha de nous. je luí rcmis un des bullctins
que j'avais préparés. Pong~n·ille tendit a son tour la rnain pour jett'r le nnm ele Vatout
dans l'urnc; mais une tape amicalt' que je luí clonn;si sur les doigts ftt tomber son pa¡>icr
a terrc. Il le rcgarda. paru t indécis, ct comme je luí offrais le sccond bulletin sur lequcl
était écrit le nom ele Bali:a.c, il sourit. le prit et le donna ele honne gract'. n
Et voila comrnent Honoré d e Balza<.: eut deux \'OÍX au c.lt-pouillement c.lu s<.:rutin de
1'Académie.
1\JCHAR D LESCLLUE. Les PrO"P<J$ de 'J'abj~ dt l'te lor flu go. Dcutu.

GR A i\1 :\1 .-\ 1l·W

LE PA SSÉ A_ TÉniEUR
l. - Happclons que le psssé sntérieur exprinw, cnmme le plus-que- parfaif,
unl' action q ui s'csl. terminée avant un certain moment du passé. Ma is,
d:m~ la pral iqut', son emploi es t. tres dislinct de celui d u plus-q ue-parfait,
qu'il n e r e mpla ce presq ue jamn.is.
Dans une proposilinn subordonnl!e, on nc l'utilise qu'3prcs des conjonctjons ou
locutions de lcmps triles que : quand, lorsque, apres que, aussit.Ot que , d es que ,
a pei ne (inversion du sujct) ... que -- et sculcmcnt si le vcrbe de la principale esta u
passé sim p le : oF:s ou'r1. EUT APER<;:u !Jol:ac, Viclor Ifugo voulul drsc.cndre . -
A PEINE EtTT-IL APERyU 1/a/zar, QU' il /JOU{U/ desccndre.
1l. Dans une proposition n on subordorwée , il exprime le résu ltat
d'une action qui s'est ac!teuée lri.·s rapidemenl; il s'accompagm• d ' une expres-
s ion de tcm ps cornme : bienlot, uile, en un inslanf :
\'ir.lor Hugo tWT v rTE oÉcroÉ de volrr pour Balzac.
En ce cas, dan~ la langue parlée, lt~ passé surcomposé T<'mplar" Ir pnssé
:1nléri('ur.
11. A EU VlTE PHIS :m dúision.
111" EXE.RCICE.S <11111

1) Remplacez le pusé antérleur par le nouvelle) (la maitresse de maison) mettre


passé surcomposé (v. p. liS) et le pusé simple (la table).
par le passé composé : Quond /es en(onts IV) Faites le meme exercice en metta nt ces
eurent regogné le logis, lo mere se sentit soulogée.
verbes au passé s imple, et expliquez la nuance
- Des que j'eus sonné lo porce, mon ami o de sens.
accourut m'ouvnr. - Des que le coméd1en euc
terminé so tirode, les bravos éclatérent. V) M ettez les memes verbes au passé
11) Mettez au temps corwen:able les verbes s urcompos é et expliquez la différence avec
entre parentheses : Aprés que Rtchelteu (fonder) le.s ph rases de 111.
1'Académie (ron~aise. 1/ la pla~a sous so protec- VI) Transform e:r. les phrues suivantes en
tion. - Des que le chot (apercevoir) lo souns, y introdulsant a p e ine ... que : Des qu'i/ eut
il o bondi sur elle. - lorsque Robert de Flers oppns son éfectton, il se (¡t (otre un r( hobit vert >>.
(é<rirel so comédre, certornes gens penserent qu·,r - Aussit6t opres son discours de réceptlon, les
se {errno•t les parees de I'Acodémte (ron~atse . - bravos écloterent - Des mon entrée, je sentis
QttanJ Vtctor Hugo (préparer) les deux bulletlltS, que J'ol/ats ~tre mol occueilli. - Lorsque les
il en re m/C un d son collégue. bulletms eurenr été dép:>sés dons l'urne, on connut
111) Formez une proposltion tndépendance le nom de /'éiu.
avec chacun des trois verbes suivants cmployés VIl) Essai. lm:agmez les émotions par les-
au passé antérieur, en ajoutant les expres- quclles passe un candidat (a I'Académie, a
sions: vite, bient6t, en un instan!, en un clind'CI!tl: la députuion, etc.) avant le vote, p endant le
Avoler (le verre de vin) - écrire (la lettre de dépou lllement du scrutin et apres la proda-
démisslon) -(les journaux) répondrc (la bonne mation des résultats.

5. C0 ,\1MH !'v'"l' sr; Nf:JJIGI!. !.E Cf:I.EJWE


ce nrcnoNNA !RE DE J.'AC:AntMI E »

En séancc de Commission 1<' sPcrrtairc p<'rpétncP lit chaquc mot, sa définition,


les cxcmpks; prnpose ses rorrt-ctiun::; ;) fai rt", 1·;tdjnnct ion 2 p c>ssihle des mots nou-
veaux. Chacun ócnutc. (.,¡ suivant le tcxtc a corrigcr, collé e\ raison d'une colonne a
la pagc s ur un cahicr blanc. discute le t<'Xt<' établi. en suggcre une modification. La
m<'ilkun: formule 0.st adoptrP f't, chns nos séanccs rég-ulieres, une fois expédiées les
affaire~ co ur<utle~ 3 • ct qua11d le dircc teur a dcmantlé :o.i l'Acadérnic f( vcut fairc un peu
de dictionnairc •l, on nous dis trilmc, a tous, nos cahicrs préparés; le secrétairc pcr-
p<"tucl r<'lit chnc¡uf' mot, les propos itions ajoutécs. les corrections s uggérées par la
Comrnission : c ha<.:u 11 di t su11 mol. pr(:sentt' ses ohservations e t. l'accord fait. on passe
au suivant. L<· nouvem1 tcxtc admis cst co11scrvé, il va s'cmpilcr dans une annoirc, en
attf'ndant t]lll~ la rvvisiun sni1 accom pliP. de A a %.
a
Jc n'ai <lllCUIIL' IH!Illt: vous apprcndn· q ue nous n'en sornmes 4U'au milieu ele la
Jc ttrc 13. Comtn<' nous savons qu'il ne veul p<b y avoir d'éclition nouvcllc, utilc, el u dic-
tionnair<' clt' 1':\caclrmi<: avant vingt-c inq ou trente ans, nous ne sommes pas pressés.
~]uand o n sera arri vé ¡\ la f111 d u 7-, l' Acad~mie proct::clera á un examen, rapide celui-la,

1 11 l'~ f t/tt (( l't•• fl ol\1 :lfltnÍIIÍ,II'rt' l':t<':l<ft•llfÍf.' , 3. l '!)l' ro i' 1'0)o(lt;l'S ( - : l(ll'(•s :1\·.. jr r<:¡:()~) )e•' <(Ue~'
:.!. \,'lletn ti ··'JIItlt t'l 1' ... ttt 11 iuu. liou" ,.u nntrs.

1 1·1
de toute_la revision obtcnuc JUsguc-la, l'a mcndcra 1 oü il faut. et on pourra donner
le texte a l'imprimeur. Ce :o.~ra la neuvicme édition de notrc dictionnairc; en trois
siedes et demi, cela aura fait a pcu prcs trois éditions par siecle, c'est tres sttffisant
pour enregistrer l'usagc nouvcau qu i s'est établi.
Je crois bon de vous montrer p ar quelques exempl ~'>s comme il changc. Entre la
septieme édition de 1878 et la huitic~me de 1935. il s'cst produit un :tccroissement consi-
dérable clans la i::tngue : pcnscz a toutes les applications des invcntions nouveUes en
physiquc, en chimit>, en mécaníque : l'automobile, J'aviation, l'électricité. Cela néces-
sitait l>eaucoup de tcrrnt:s nouveaux, mais il faut notcr que le dictionnaire de l'Aca-
démic, qut n'rst p:ts un dictionnaire historic¡ue. ct gui n'cst p:ts non plus un dictionnairc
ci'J\rfs Ct ~ff. tÍI'fS. <)UÍ nc s'occupc que d P )a Jangue, n'a pas a enregistrer Jes t ermr_c;
techniqu~ trop savants. L'édit ion dt· 1935. qui rl..'Stc \'alable dan:: !'ensemble, duit
cléja étrc modi fiéc. corrigéc ct accruc sur certains points. L'affairc de la bombc ato-
migue, par exemple, t>xigera d'aborci ci "ind i!'.p~'>nsahles adjonctions au mot atomc, au
mot bombt\ au mot désagréga tion. Dans J'ordrc social, il a fa!lu uéja ajouter au mnt
<e assistant >l l'excmplc de la définition d' c. Assistantc Socialc >), fonction qui n '::xistait

pa.s auparavant ....


L'argot : une granue question a l'Académit>. L'usagc nouvcau n'cst pas toujours trt·s
distingué. L'argot tcnd a cnvahir la l::tnguc et, depuis gue tout k: monrlc a passé par la
caseme, le langagc de ca!'.erne t=:st entré dans la circulation <; t •nt'111e tlans la littéra-
ture-. Dan~ quelle mesure J'accepter? L' Académie a acccptf- ckpuis longtemps le mot
"chic"· ,·cnu du langagc des pcintres ; et le mot ~ épatant "c¡ ui vient d'épater, au s<>ns
d'étonncr. 11 n 'est pas rlouteux, quand nous en serons a la lcttre M, qu'il faud.ra mettre
dans le dictionnaire le mol ce rnarrant »,le vcrbc a se marrcr "• qui sont dcvcnus usucls.
On observcra qu'ils sont familicrs ou populaires. La difftculté sera d'expliquer ce qnc
ces t ~rml~S SÍf,>nificnt cxactement, car leur applicali<.m e:;t contradictoire. Vous <lites tr~s
bien : G J'•'n ai marre>> pour expliquer q uc vous en a vez assez. Et cepcndanl vous di te:;
ou vuusdircz lr\.•s l>ien : 11 C'est marrant "• pour co n ~ t a t er une drólerie ou: ?. Jeme marre
bien )1, pour cxprimer C)ue vous vous amu::;cz bcaucoup. Excusez-moi ~¡ je di:; o vou::; •>;
mai..c; vous avez cerlainernent, les uns <'t tes autrcs. eles fils 11 qui se marrcnt bien ,, ct
qui le disent commc cya. Au f<'St<" marrant o) .l déjá fait son entrée a J'Acaclémie-. l.ors
!(

d'unc asscz récente réception, le din:cteur en ~xercice eut l'occasion d 'égay\:r un pe u


son discours. Et cornme on riait, c¡uclc¡u'un qui me l'a rapport(:, l<•ntencliq une tres
jolie voisine. ct fort élégante, cnmrn<> il convi~nt au lieu et a u jour. s'<"c • it·r lf' plus natu-
rellcment du monde: 1< Ma is il t::st tres marrant, celui-la! ,,
f.:MtLE HENKI<n, de l'Académie Fran~alS('. Con¡h•tttu faite aux " Amutlr..~ >•.
l. La modillrru en r améliorant.


6. Ll DÉPOUILLE DE N~POLÉON J•·r E,\'TRE AUX II'VVALIDF.S

... Le cortt:gt' <tpprnc-he.


I 1 t:~ t mi di et <lerni.
A J"cxtrrmité d e 1't>splana.de1, vers la nv1ere, une flouble rangée clr. grenadicrs á
cheval, a hnffie te rics2 jaunes, d ébo uche gra,·emcnt. C'tsl la gendarmeric de la Seine.
C' cst la tete d u cortcge. En ce moment le soleil fait son d evoir c t apparait mat,rnifiqut>-
nh' nt. ~ous sommt>:; dans le mt)i::; d'Au~t erlitz=1 .
Aprt:s les bonncts a poil de la genda rmerie de la St:ine-, lés casque::; de cuivrc de la
gardc mumc ipale de P aris. puis les fia.mmes tricolores d es lancicrs sccouécs par le vt>nt
d'une fa9o n cha rmante. Fanfa.rf's ct tamb<>ur!'..
l' n hornme en blouse bleuc g rimpc par le::; charpentes cxtéri<~ urcs. a u risquc de se
romprc le cou , dans l'cstradc qui me fait face. J:>crsonne nc l'aide. Un spcctateur en
gant:'\ bhnc;;; le regarde faire et ne luí t t>nd pas la m;1in. L'homme arrivt> pourtant. (... )
La gardc nationalc a chcva1 parait. Brouha.ha dans la foule. Elle cst en asscz bon
orclre; mais c't!st une troupe sans gloire 4 • et cela fait un trnu dans un pareil cortege.
On rit.
J'en tends c e ciia.loguc :
,, Tie ns! ce gros colon el! Comme il tient Jrólement son sahre !
- Qu'est-ce que c't>st ()lH' <;a~-- C'C'st Montalivcts. ))
D'intcrminables légio ns d e garde nationnle a pied défllcnt maintenant, fu sils ren-
a
versés9, dans l'om brc de ce cicl gris. Cn gardc national chevaJ. qu i laisse to rnber son
chapska' ct galopt> ainsi quelqu e le mps nu-te t e ma.lgré qu 'il en ait 8 , amusc fort la
galerie, c'e~t-a -dire ccnl rnille persoJllle-'>. ( ... )
Tout a coup le canon éclatc a la. fois a troi~ poinls différen ts de l'ho rizon. Ce tripk
hruit simultan~ enfennt: l'oreillc d::tns une sortc de triangle formidable et supcrbc. Des
taml>ours éloiguó; battent aux champs9 •
l.c char de l'Empr.rc ur apparait.
Le sole il. voilt.? jusqu 'a ce moment, re paralt en mem ~ t cmps. L'effct cst prodigieux.
On voit au loin, da.ns la \'ttp cur et dans le soleil , sur le iond gris et ruux des arbre.s
rlrs Champs- ~:lysées, á trave rs dr· g randes s tat1rc-_c; hlanchcs qui rcssc mblcnt a des fan-
t ú m~. se m ouvoir kntcment une esp(•ce de muntagne d'or. ün n'cn distingue t>ncore
ricn qu'une sorte <ie scintillement lumineux qui fa it éti.nccler sur tQulc la surface du

1. l. 'c~p lall:Hk rk< In\ :llidt·~ : \:l~lr. é tt'ndu ~ ~ . Homme pol ili que de l' é p o q uc.
plane par Jaqul'lll' •>H ard!liC aux lnvalifi\'S. ti. l~tt sigu e tll' dcu il.
2. Hnrnarhí: Hil'lll> ~~~ ntir {ct>intumtt, g ib~rnt·, l'le.J. 7. H:oul (· cüifTun· •nilit <Jir<'. ;\ rond •' v>l~~. cnntttlt·
;!. l.t' "lkil 'Jlli illulllina la tltt di' 1:~ h:•laillt· v11 pnrt>Jit•nt lt·s ~o ld ~l ~ polonais.
d'.\n~l<'rlilz { :! •1i·,·.,·m t.r,· ISii!'•tt·slltistoriqtll'. li. ~l u lgre tui (lit.t<'ral cmcnt : si mouvais grl qu'i l
·1. l. :t g;¡rf!t· nalionn lt• Hail un <:o rps ti<' Lr<>UPl' en all, si désagr/ablc r¡uc n:la luí soit).
bottrg~·>b. rharl:l' du " "'·' irttit-n d~ J'(Jrdn· •. 9 . Huul••uH· IIl <ll' ~¡¡mhuurs •·11 lll:tl'<¡H<: rl'ltOII tl ~ tl r.

q6
char tantOt des é t oiles, tantút
des éclairs. t: ne immensc ru -
rncur envt.loppc cett e appar i-
tion.
On dira it que ce char trainc
apr&:::. lui l'acclam:ttion de toute
la \'Íile com mc une t orche
tr:ünc sa fuméc. ( .. . )
Le char :1 ,.i1 n<:e len tem e n t.
On commence a ~..· n c.listing ucr
la fo nnc. (... )
Voit.i un cheval blanc cou -
vcrt. J c la tt-te aux picds, d'un
crcpc viole t, acco mpagn~ d 'un
chamhellan bleu c iel brudé
<.l'argent et co nduit p ar deux
vakts de p ierl vétu::; d e v er t
N ga lonnés d 'or. C' cst la
livrée1 de l'Emprrcur. Frémis-
sement rlans la fou lt: : " C' cst
le che1•al rh /)((tuille de Nap!J -
léon! La p i upart k c royaicn t
!)

fortt"lllC'n t . Pon r pen f]U<'~ ¡,,


c.he\·¡d eút scrvi deux ;rns it
l'Empen•ur, il aurait tren te
ans, ce q ui t'St un h e! ágc· d e
cheval.
Le fai t t•:-:ot que ce pale froi U tombt'au de :"Yaf!JÍéo!l ¡er ;/UX lnralidf'.r. 1

r.s t un hon vi<'ux chcva1-com- 11 t•.il m porpriJre ro/JSt? de H. usú e. Le ro:~gc Plait . ti J\ol/11',
pa rsc qui r(·tnpli t .dep u is une /,¡ cof(/mr dt·s Jfj wlturN im¡;iri,dn.
di:r.ai ne d ' a r 11réc~ l 'emploi Je
chc,·al de b a taille cla ns tnns
]t><:. t"ntt-rn·nwnts mil it airt:-s aux quels p résicte l' arlministr:1tion des pornp l's funt·brcs. ( .. )
Aprcs le chcv a l vicnn en t en lig n es sé ,·en·s d prvssée:s les c inq ccnts nw ri ns de la
/Jd!c-Poul.e~ 3 • jeu ncs v i s:tgt~S po ur la plupart, c-n ten ue d e com hat. t·n vcst..: rondE>. k
d ritpcau rond n•rni su r la tete. k s pistolt>ts :\ la reinture. la hachr c1':1bordagc a !:1
rnain et le sabrc au c<ité. un sabrc court a largc poig née ele fr.r p n li. (.. )

1 ~ 1.<' q ·l'l <'l r•it l.1 <••o/rur qu~ pnrl:d•:ul !<·' 11' ava il st·n·i que deux u n~ ....
,,.r,·ih' \Jr~ dt! :-\~ po l(·nn. :1. :--;.. m du na\'Írl' dt• g ll<'l'l'~ qui rapporl:t <1<•
:! Sup¡'"'"'" "'" '""lt·nl q ur .... ;\l hnr \l Ir <'hl'vnl Sainl•·- ll r li' •w la dl·¡o<~uilll' <lt• l' c••n pt •f'('\l r.

LJ7
Le char juni:bre dt• Naj>olfnn arril'nnt a11x fm·alide.r. ( 1:f/,;11/pe dt /'époq11e.)

(En/i-n lechar t~mebre passe devrmt Hugo.)


J e puis le regarder a mo n aisc. L'en-;ernble a d e la grand e ur. c·~<>t Ullt' énorme masse,
rlorée c nticrcme nt . dont les étagcs vont pyramidant au-dcssus des quatr c grosses roues
dorée::> qni la portent. Sous le crepe violt"l ~t'mé d'aheilles 1• c¡ui le recouvre ctu haut en
bas, on distinr,uc d 'assez b<'aux détails : les a igles du soubasseme nt, les quatorze vic-
toires citl couronncmcntt portant, sur uJh' t<lhk· d'or. un s imulacrc de ccrcucil. Lf' vrai
ccrcueil est invisihiP. On l'a déposé dans la <:an· du soubassement. Cl:' q11i d iminuc
l'émotion. (... )
Ríen de plu::. s mprr.nnnt c:t ck plus su¡wrbt-: que I':Lttelage cte seiz,e chf.vaux qui
traincnt le char. C-: s<JIIl ll'efirayant<'s betes, L'rtt¡.><utachées de plume.s blanches jns-
c¡u'au x re ins, ct couvcrt<'s d e la t(:tc aux picds d ' un splcndidc capara~o n de drap d'or,
kqucl ne Iaisse voir l{lW Jntr-; y(;u x. ct' qni leur clunn e jt" nP. ::.ais r1uel air terrible d e
chcvan x -fan tomes.
De::; val .... t!' de pied ft la linú· intp•'·ri;dt>~ conduiscnt cdtf' cavak:~dr\ formidable.

l . l';: op"¡.·.., l i ~'\'all <'hoi~i l' al>t•t fl r ('0111111<' ~ .1 · 111 svmLülc la f/eur o/P /t.<. ::!. ))u ~ommet. - 3. \ 'oir
¡,,¡,. ,¡,. ,011 1 o·J!tW. J.<·> rnis cte Franl't' '" : ti <·HI pou r ¡Í. U 7, n. l.
En r"vanch~.les dignes et \·énérahl<~S généraux qui portcnt les corctons du poele 1
or1t la mine la moins fantastique qui soit. En tete deux maréch<tux, le duc de Reggio,
pctit ct borgnc, a clroite; á ga uche, le comtr :\f olitor: en arricre, ~ droite, tlll amiral,
le haron Du¡.>l'ITé, gros et jovial marin; á gaucht>, tlll li~trtenant général, h~ comte
Bertrancl, cassé, vicilli, épuisé; noblf' d illustn.· figure. T ous les q uatre son t revétus
du cordon rotrge 2 • ( •.• )
Le char n 'entre pas dans la cour rles Invalides, la grille pusée par Lo tris XIV sentit
trop ba..ss~. 11 se cl(~tourne a droite: nn voit les m:uins cntrcr dans le soubassemcnt d
res.sortir avec le cercueil, puis clisparaltrc sous le porche él r~vé a l'entrée du palais. Tls
sunt dans la cour.
C'e_st fini pour les spectateurs du <.lehors. JJ::; dt.'scendent i grand bruit et en toute
háte des estradcs. Des groupes s'arrétent de distance en distance devant des atTtdws
collécs sur le_s planches et ainsi COll<;'JH''S : LElWY , LTMO;-{ADIER, rue de la Serp~~. pres
des hwalides. - Vin.~ (i.ns ei pútissuies chcwdes .... \ ' rGTOJ{ 1 (¡:c;o. Cho.sts t•rtes.

l. l,r poél•• (l:tlito ¡wllium. manl•·a11) •·xl il' dr~•l' ltonTh'tlr l'll Frall('(', (1\:t:' pa:-. ~:r q ,r,,udrt· ;n·•·~· Ir JUd:¡,.
qui n•t':OII\TC' lt- ,.,.,,· lll·iJ. T<•nir 1<'.~ ,·ordon~ du l"•~lt·, q11í t'ltallll'<' la chr11nbrc. ""lo Jl"i·k :o frin·:¡
alJX qu:d' t· ,, , ,~ ¡, ., rlu dt,lr fun~hn•, I'SI Ull grcll11! :.2. J. c gmnd corrton de: la l.<'g ion ,n, ..,,..... r.

T.es Jm,tJiidN. Conf1mits SJ(r l'ordrt: de 1.orÚJ Xl V, le.l' fnvalidt:J abrilerenl tf'¡¡btml 7 ooo vitu:..:
.rofdats b!essés el inftrmt.r. Le démt de /,J chapdlr rff wr thej~d'f%m:rr. d'harmonie d rle ·mbii'JJe.
7. LA TOUR EIFFEL
Vedette di! P aris d'!-puis plus de soixante-dix ans.
( Ha:uteur: 321m. - ·- Poúls: 7 ooo tonnes sculcmcnt.)

C'est une grande dame, dit-on. Elle a Ja tete dans les nuages, les pied:> sur terrel
ct une san té ele fcr2 • Son age? plus de 70 ans. Son nom? Tour Eíffcl. Vedcttc depuis sa
naíssancc (et meme avant) elle a suscité l>ien des commentaíres sérieux ou badins3 guand
elle n'a pas soulevé des polémiqucs passíonnées ....
Ainsi, nous sommes en 1887. Premiers coups de pioche des terrassiers dans le sol
du Charnp-de-1\Jars : la construction de la tour cst commcncéc. _
Aussitót, levée de boucliers 1 contre cette íntrusé. Dne protestation est adressée au
ministerc par des pcrsonnalités des Lettrcs ct des Arts :
« :--.Jous venons, écrívaíns, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passíonnés
de la beauté jusqu'ici intacte de París, protester de toutes nos forces, de tcrute notre
indignation au nom du gout franc;ais méconnu (... ) contre l'ércctíon, en plcín cceur de
notre capitale, de l'inutile et monstrueuse Tour Eiffel, gue la malignité publique, sou-
vent empreinte de bon sens et d'esprit de justicc, a M já baptisée du norn de e< Tour de
Babel >l. Sans tomher dans l'exalt<1tion du ch<wvinisme, nous a vons le droit ele proch-
mer bien haul que París est la ville sans rívale dans le monde. Au-dessus de ses rues,
de ses boulcvards élargís, le long de ses quais admirables, du milieu de ses magni ftq ues
promenades, surgissent les plus nobles monuments que le génie humaín a.it enfantés. (... )
(( Allons-nous done laisser profaner tout cela? Carla tour Eíffel, e' est, n' en do u tez pas,
le déshonneur de París. Chacun le sent, chacun le dit, chacun s'en afílige profondément,
(... ) Lorsque les étrangcrs vícndront vísíter notrc Expositíon, ils s'écrieront, alarrnés:
« Quoi? Cest cette horreur que Jes Fran<;ais ont trouvée pour nous donner une idée
de leur gout sí fort van té? n
C'est signé : Charles Gounod, Alexandre Dumas, Charles Gamier, Franc;ois Coppée,
Victorien Sardou, Leconte de Liste, Guy de lVIaupassant, Sully-Prudhornme,
J.-K. Huysmans ...
(Ft fnás, on s'habitua si bien a cette étrange construction que Leconte de Lisie, le
pre·mie:r, vint fmre son ce rnea culpa n) :
'' [Le poete a le devoir de saluer], dit-il, un<: auda.ce magnifique, dont la majesté
suffit amplement á le satisfaíre. Ce colossc rigide et froid peut luí apparattre
conune un témoín de fcr drcssé par l'homme ven; !'azur, pour attester son immuable
résolu tion d'y atteindre et de s'y établir. » J)'apres _¡ J•: AN PR J~ vm _ J::urope.

1. .-\1•oir iol 11'/1: dttn~ lt·-~ nuayt~s: i't.n' <¡ud<¡uC' peu 3. lkHl i n~ ~ légcrs d plai~<ttJls.
rcv.·ur ct dourrl i. ,tpoir les pieds wr !art! : N rc, :w ti. Opposi ti<Hl gt'nt~r:t k
ro ntraire. tres posilif. [). lnln1s - on ;lppdlt: ains i t't!lll i c¡ui s 'inlroduil
2 . On dit une S<llllé de [cr pour ltrll~ S:lnlé a tout c quelquc pllrt sHns y avoir élé autoris(•, el. qui ~e ne
,, ,.,.('11 \'t·. 11 y a ent•on•. ki un j t•u de lllots. l.t•quc l '! l<'S a ul n·s.

J)O
5"éance a I'A.r.rer11bllfe Nationale.
Le Palaü-Bottrbon, si~ge de/' As.remMée Nationtlle, domze su1· le pont de la Crmrort!e.

8. SUR L'ACTUELLE PLACE DE LA CONCORDE


L'exéc~ttion de Louis XVI.

Le général Santerre cntra1 le chapcau sur la tete. Le famcux brasseur 2 dn fau-


bourg Saint-Antoine était alors l'homme le plus populaire ele París; il clevaii en partie
sa voguc [t son bon cceur- sa brasserie était clevenue soupe populairc - mais aussi
a l'excellence de sa biere qni coulait a flots pour les pat.riotes. I l était suivi des commis-
~aires, d'une députation du dépmternent et de deux gendarmes . ...
(( Vous venez me chcrcher?

l . D:ms la prison du T~mple, o(l l.ouis XVI élait 2. Sanle.rré était. un fabrimnl de b it'r" <kv~uu
incareéré (v. p. 152. note 5). rornma ndan1 ([(' la g;lnh- n;~liona k (\1: l':uis.

l5l
- Oui.»
Louis alla chercher son tcstament et le tendit aun nommé Roux, pret re assermenté 1 •
<t Cela ne me regarde point, répondit l'homme·, je ne suis pas ici pour faire vos

commissions, mais pour vous conduire á l'échafaud.


· · C'est justen, soupira Louis XVI avec douceur.
r< J' étais dcrriere le roi pres de la cheminée, écrira plus tard Cléry ; il se tourna
2

vers moi et je lui présentai sa redingotc.


<< - Je n'cn ai pas besoin, me dit-il, donnez-moi seulement mou chapeau.
« Je le luí remis. Sa main rencontra la mienne, gu'il serra pour la dernicrc fois.
<• - Me-ssieurs. dit-il, je désirerais que Cléry rc;;tat aupres de mon flls c¡ui <>-<;t accou-
tumé ases soins . .f'espere e¡ ue la Communé accueillcra cettc demande.
« Puis regarctant Santerre :
" - Partons!
1
<< Je restai seul dans la chambre, navré de doulcur.. .. Les tambours et les trom-

pcttes annoncerent que Sa Majesté avait qu.itté la tour .... ,


En ce soir du 2r janvier, Cléry, tout en faisant sernblant de manger, n'a pas le
courage d'intcrroger les commissaircs pour avoir des détails. Mai:s, soudain, du jardin,
monte un cli<juetis d'arn1es. Ln. porte s'ouvre quelque.s secondes plus tard. C'cst San-
terre, suivi de quelques officiers. Il vient s'inviter a diner et , tout a us:::.itót, << avec un
sang-froid sans égal "· rapportcra l'un des convives, il se mit a racontcr l'exécution
•< sans en omctt re aucune circonstance ,,_
Monté sur le plus beau cheval de sa brasserie - une bete gigantcsque que les j(mrs
de foire un <e déguisait )) en éléphant - . il avait précédé la voiture du condamné. Devant .
derriere, un groupe considérable de troupes a pied et a cheval, des canons ct surtout
des tambours, une multitude de tambours, qui battaient sans relache. Le long dn par-
cours -- la rue du Temple ct les Boulevards- de chaque coté de la chaussée, quatrc
rangées de troupes; l<>_c; ruf'-<> étaient presque désertcs. Pcrsonne aux fenctrcs; a des
distan ces rapprochées, de forts détachements de grenadiers étaient massés; le soleil
était caché sous un brouillard épais. (... )
A dix hcures vingt, le cortege débouchflit place de la Révolution - notre actudlc
place de la Concorde. Vingt mille hummes6 étaient ma.ssés. Sur la terrasse d('.s Tuile-
ries, des curieux, dcux rangs a peine, rcgardaient avec des lurgnette.->. Les tambours
battaient toujours. La voiture s'arreta au pied de l'échafaud. Le roi, sentant que le
carrosse n'avant;ait plus, leva les yeux, ferma son bréviaire7 en maintenant le doigt
a la page qu'illisait et se tournant vers l'abbé Edgcworth, lui demanda :
L P rétrc qui, en 17!JO, nvalt preté sc rmcnt a la 'l'rm(lliers de Jirusalcm au xr11• ~ih·le). Cclle lnur
constitut.ion dvilc du clcr¡.¡é, Sl' rallinul ainsi a la oú la fan•ilh· mv:•h- avai t été enft"·m<~<· <'ll 1 7!1:.!,
!1év olution. f11t ¡;l,.;ttut· <·n ix 11. J.r. qu:~ rticr s'appcllc ~ rwore
2. Valcl de chamhre de l.ouis XVI. aujourd'hui qu:~.rticr flu Temple (V. p. 116).
3. Le Conseil populaire qui admin isl rail Paris. (;. 21) (l(lft sufda/~.
·1. Profondément !Jio:~sé. 7. Livre conteuant 1<-s priércs de la journh. ~t
5. l.a l11ur ''" Tcmplt~(c'nnstrui l <· par ~e~ Clll'ualier.< d'un usage qtH)tlc1kn <:hez les pr«Hres r.atholiques.
~ Nous voici arrivés, si jc neme trompe. l>
Le pretre ::;e tut ct s'indina. Louis rouvrit le livre ct lut les dcrniers vcrscts du
psaume inachevé. Le bourreau ouvrit la portiere. Des que le roi fut desccndu, trois
a.ides l'entourerent et voulurent lui óter son habit, mais il les repoussa avec fermeté.
Il enleva lui-mt!me sa veste. ouvrit son col, puis s'agenouilla aux pieds de l'abbé luí
dem<uldant sa demicrc bénédictiorí. Comme il se relevait, les valet::; de Sanson1
s'approchcrent.
« Que voulez-vous)
- Vous lier.
- - Me lier? :.'-lon, je n'y consentirais jamais! >>
Mais l'abbé murmura :
« Souffre?. cct outrage, comme une derniere ressemblance avec le Dieu qui va
~tre votre récompense. >>
Louis tendit se::; mains.
(l l?aites ce que vous voudrez! ''
).{apidement.les poignets furent Jiés derriere le dos avec un mouchoir; les cheveux
étai~nt coupés par Sanson. Appuyé au bras de son confesseur, le roi monta péniblement
les clegrés raides de l"échafaud. Soudain, il écarta le prl!tre et s'avanya avec vivacité
jusqu'au bord de la plate-forme. 11 fit un si~;,rnc aux tambours quise trouvaicnt devant
lui et ccux-ci, imprcssionnés, s'arreterent de battre.
l. lJ11urr1'aU tk Paris p~ndanl In Hévolut ion.
·.< Fran¡;aís! cria le Roi avec une vo1x qui s'entenclit jusqu'au bout ele la place,
je meurs ínnocent; je pardonne aux auteurs de ma mort. je prie Dieu que le sang gui
va etre rév.andu ne retombe jamais sur la Francc! Et vous, pcuple infortuné .... "
<< - Je brandis aussitót mon sahre, racontait Santerre. Les tambours commencent
un roulement et l'on ne per<;oit plus une parole. Le roi frappe clu pied et leur cric de
ccsser; mes aides de camp prcsscnt le honrreau de faíre son métier. Finalement, San-
son et ses valets entraínent Louís et l'attachent. Il parlait sans cesse avec animation,
sans qu'on entendit rien, a cause des tambours, si ce n'cst un cri affreux que la chute
du couteau étouffa. ••
ANuRÉ CASTELOT. Le (ri'and Siecle de París, Le livre contemporain, Amiot-Oumont.

Le vocabulaire fran~ais

(Famille du mot livre - trois racines : vous libellez votre demande. - Mon amí possedc
latines (líber, livre) grecque (bihlion). une magnifique collection d'ex-lihris. - Le
Expliquez : Louis XVI rouvrit le livre. - Les libraire m'a conseillé d'acheter ce roman. -
nouveaux époux r~oivent du maire un « livret Toute la vitrine de la librairie est comacrée au
de famille » ou seront enregistrées les naissances nouvel académicien. -· J ·a¡ acheté une Bible
a venir. - Meílhac et Halévy ont écrit le livret tres ancienne. - A la Bibliotheque Nationale, il
de beaucoup d'opérettes; Meilhac et Halévy y a de tres nombreux bibliothécaires. - La
ont été les librettistes préférés d 'Offenbach. - bibliographie des ouvrages consacrés a Balzac
Ce libe/le nuit plus a son auteur qu 'a celui remplit un volume entier. - Mon ami adore
<JU 'ji attague. - Yeillez bien a la fa<yon dont les beaux livres : c'est un hihliophile passionné.

J 54
J. JJAUTE COUTURE ET MANNEQUINS

Vuici un aper¡;u. de fa. vie que ·menent les 1< mannequins 'n. On trouve·ra dans ·nutre
tume IV (La France d ses écrivains) ~~.n texte sal1:riqu.e sur les émotions du couturier
présen!ant sa collectio·n .
Ce petit monde ne rcssemblc en ricn a l'image qu'on pourrait s'en fairc d'apres nne
légencte cte h Belle J~poqu€' 1 qui a la vie dure. On s'y représentait les mannequins
attendues 2 S(!US le porche <.les maisons de couture par des mes.sieurs en pelisse dont
elles prenaient le bras pour alter s'cngouffrcr frilcuscment dans dt~s \'OÍtures dorécs qui
les menaient vers des avf':ntures non moins dvrées. Aujvurd'hui, ce sont leurs ma.ris
qui les attenuent, en grognant paree yu'dles sont en retard. A vrai dirc la plupa.rt
d'cntrc elles s'en vont seulcs. en hatc; elles sautent dans un taxi ou dans le métro pour
rentrer chez elles. Les plus favorisée$ roulent en Simca3 commc de bonnes bour-
geoises. (... )
On peut clirc qu'en général un mannequin est une femme mince et grande, mais
tonte définition standardisée et impersonnclle ne signifie ríen. Cn mannequin doit
1
t. tre, c't•st-á-clire avoir sa vie propre; ( ... ) C'cst dire qu'il faut des e< jeunes fiUcs 4 1)

grandes. moycnncs et petitcs, bnmcs ou hlondes, tres jeunes et un peu rnoins jeuncs.
En c.lépit c.lc ces disscm blanccs, il doit régner
entre elles un style, une ~sprce d 'air de famillc.
l'a.i r de la maison o u elles tra va illen t.
Pour devenir manncquin, il faut d'abord
apprenclre ~ marcher. Ce n 'est pa.s facile. Bien
des actrices et m~mes des c.lanseuses sont
venues se présenter a moi et ont été, ú leur
grand étonnement, éconduites&. (... ) Commc
les robes réussies, les mannequins-nées sont
élégantes et prennent leur maximum d'effet
et ct'expression. (... ) Les Prcmieres6 hous-
pillene le mannequin , car, pour leur chcre
robe, il n'y a jarna.is trop d'égards :

1. On apJ)o.:ll~ ainsi lt•s aHHécs !900 ~ullo'rieurts il


hl 1•• Klll'rti' mondi;1(('.
'.l. On ctil: un mnnnN¡uin. ;\lais, comme ici le mol
s'applique ~ des femmes, Dior préfén· tncllre l'ad-
jcclif au féminin, pvur t:vitt·r la confusion avci:
l'obj(·t m~.t~·rkl (p~rsnmwgc:- de hois p:1r é x.) sur
l~qucl la \Ouluri~rc ajuste la robe qu'elle fac;onnc.
3 . .'ltarque d'aulomobile.
·1. (.;'t'~l Jt• II(JIII donné pnr )e. COUturier á S~S ln<l nne·
c¡nins qu· • !'llc·s • soi('nt. ou non, marhtcs.
S. Rdust!cs.
6. Les couturihes qui dirigcnl un alclicr.
i. H(.pritnandent. sa n~ liiO:chanccl~.
1•Ne t'assieds pas, tu vas me la froisser! »
(( Ne t'agite plus, tu vas déformer ton drapé! »
A les entendre, on croirait que les modClcs sont un objct de contcmpla.tion, une
idole vénérée qui, pour ríen au monde, ne clevrait remuer et vivre. Elles disent v ma
robe ,, cornme l'apprenti du Moyen Agc di~ait <• mun chef-d't.euvre ». ( ... )
Une ou deux fois l'an, ma collcction va prcndre l'air1 . On appcUe souvent les man-
nequins les (( a.mbassadrices de l'élégance >>; c'est bien en effct, la Carrieré - leur
carriere- qui les conduit parfoi~ aux quatrc coins du monde : au Japon, en Afrique
du Sud, en Grece, en Angleterre, en Écosse. en Autriche, en Italie, en Amérique <iu
Sud. En général, la petite équipe chargée de présenter a l'étranger la mode de la saison
se compase de huit <e jcuncs filies ,. et de quatre hal>illeuses, accompagnées de M. de
~'! aussabré ou de M. Donati qui dirigent le Service <ie Publicité. (... )
Bien sur, les mannequins sont souvent capricieuses. Jc sais gue dans la maíson
on me taxe de trop d'indulgcnce a leur égard :
11 Monsieur Dior et ses manncquins! >1 ( ... ) Je ne dis ríen. Mes manneguins. c'est
la vie de mes robes, et je veux que mes robes soient heureuses.

Le four de la (( présentalion '> est venu :


Des gens se dressent pour attircr l'attention d'un ami aperc:;u a l'autre extrémité du
salon . des retardataires réclament un programme. On s'offre des bonbons. Une<! jeune
filie» parcourt les rangs en distribuant des éventails; les cigarettes s'allumcnt.
Lorsque le premicr mannequin entre, par miracle, tout le monde est assis et aussi-
tót le silencc se fait. De la porte, 1' (( aboyeuse3 •l annonce le modele et en répete le numéro
en anglais :
•1 Numéro quatorze. 1( ~:cosse ». Fourteen. ,

La « jt.·unc filie » fait son passagc, virevolte 4 , arpente l'étroit passage entre les
chaiscs ct repart. A l'approche du second salon. une autrc aboycusc répercute J'annoncc:
1' Numéro Clua.torze. " ~:cosse >•. Fourteen. ,,

L'écho va rcbonJir une troisicme fois sur le palier :


,1 Numéro quatorze." Écossc ». Fourteen. "

Derriere le riclf.;¡u gris. nous sommes aux aguets et les vingt prcmieres minutes
s'écoulcnt d'ordinaire Jans un silenc~ lourd d'inquiétude· et d'e;pérancc. Jose a peine
dcm;¡nder aux manncquins l'cffet qu'elles ont produit. Puis leur air satisfait commcnce
a m'enhardir. ]e P'Jsc quelques questions auxqueUes on me révmd :
··: Oh! oui, ~{onsieur, <;a plaít! "
(IU :

,, On a l.> ea ncoup noté. ;•


J. Se prvmener ¡\ l'f.:tnmger. :l. Ct·lk qui r:iil rantliJIH'e á halll(' \'IIÍX. ('1111\11\~
'2.. ,.\\'ct' 1111 e tll:tjtt,ntk, .-e: lltl)t. clc'~i¡.(lll' ks un chi.-n ahnic· (a rgot t1u m1't ic·r¡.
t\mloa.'~"'"''· ·1. T•>urnc· sur C'llf' mc'nw. avf'<' (·l~gnnc-r.
" i\1idiflt11N " da/1.1' un alelier di! m1d11re.

~his l:l ctétente nc ;,;(' produit qu'avcc le prcmier manncquin applaudi (... ) ct il faut
plusicurs salve<; ti'<"Lp¡>laudissernents pour créer l'enthousiasme. Al0rs, tout changr..
Entre deux déshabiJla~Cl;, b; manncquins me jcttcnt des uulletins de victoire :
" lis " marchetlt! >>
" J'ai <( eu )) mes ap].>laudisst·mcnts! "
Trcmhlant, je récb.mc: ctcs pr~cisions :
" Est-ce qut <;a ¡>lait aut<tnl <¡ lH: la <.lerniért fois? '>
La tete cnfouic sous une jupe. elles répondcnt par des jugcmcnts hátifs.
Pemlant Cé ternps, la {< marir ~ ' 1) est allée s'habiller. Claire t'-St mannequin par
vocation; rllr.: adore :son métier d nc le quittera pas sans déchirement. Elle e:;t mariée:
depuis bien des amH~cs, mais, de tous nH'S m;1nncqnins, c'<'-">t toujours elle qui incarnc
le micux la jeune marif.e. C'<·si l<'l nn n'•l•~ difticile, et íl s'y attache une super:;tition.
Les (( petites mains 2 qui trav.tilknt ;·t cdtc toilette ont coutume de coudre dans
1)

J'onrkt une mt~clw de leur:-. <'lwvcu:-: pour 1ronvf'r 1m m:-tri rlans l'an qui vient, mais les
l. l.f· Tll:lllll<.'quin qui pr(·s,·nlr l;r ~>>i>~' •~<- Jll:lril·•·· :.!. 1.t•S jl' llll\'S (lll''rl(·rCS. ~~~ clt'IJulanteS.
• jeune~ fill(>s » prétcndent que préscntcr la robe de mariée, c·t'~t se voucr a jamais au
célibat. (... ) Aitléc <.le df'"ux apprcnti c~ littéralement cnfoui<.'S sous sa tra!ne, elle se fraie
rniraculcuscmcnt un chemin dans le passage encombré.
En fin , <'lle cst la. A temps. Les ce petites )) tendent la trame ala demoiselle d'honneur.
Le voile qui, un instant plus tM, n·Hait qu'nn chiffon, rcde,.;ent un nuage vaporeux ... .
A l'cntréc du premicr salon, l'aboyeuse annonce
e< Granel 1\lariagel •1 CHRr.;TrA:.o Drol{ . Souvcnir.< .
Le livr<' contemporain, Amiot -n u mnnt

G RAM 1\1 .4 I RE

LE CON DITIONNEL
l. L e condi t ionnel présente tlll fail éventue/, qui d épend d'une
co ndition, exprimée ou non par s i
st celle robe etail bim coupée, ELLE NE r' t:rtAJT pas ce.~ plis.
Rl E:-1 COUT'ÉE, celfe robe NE FERAIT PÁS CCS p/is. - Ce/le robe a
1'/é ma/ COllpée. AUT REME:-IT, elle NE F ERAIT PAS de p/is.
II. · On e.vprime aussi por l e conditionnel :
1o l 'nt> afftrmation atténu&e avec: vo uloir, savoir, pouvoir :
.11:: vot J I>HAIS assisler ú unr prr-~P.nlation de collec:lion.
( l ci, désir, souhait.)
.J. AVHAIS \'QULl' , .J.AUIIA IS IIIE:-1 \'OULU fe revuir. (leí, regret.)
Ou avec n'imporle qud verbe, en ajoutant : volontiers : J'hSS t STEIIArs
VIJI.O~TII·:IIS rl Ccl/e (>fi;Sf'TlifllÍOil.
:..!" C ne nouvelle non certaine, dont on nc veut pas prcndrc Ja responsabililé :
Le coulurier, dif-()11, SEHAIT tres richc. - tL AUIIAIT v~.::Nnu sa clirnlClc, parait-il.
~o Cn reve ¡ un plaisir qu 'on imagine :
f)ans la maisoTI de mon reve, IL Y At:HAtT des fleurs parluul.
·1o Un crl d'étonnement ou d'indignation :
i11oi! .1' A<:HETEIIAIS eelle camrlotfl

11l. · Tiappclons que le eondilionnel <'Sl <'lllp loy<~ comme futur du passé :
J e prévoyais que je Ttwuvt::HAtS ehez vous les robes <fu d~m irr
modele.
J e prévoyais que vous AliiiJt::Z DEJA TOl.'T vr.Nnt: avanl mon
arrioéc. - (Ici, fulur anlérieur du passé).
l V. - Hnpprlons nussi que le plus• quccparfait du s ubjonctif peul, dans
le franc;;:-1is littéroir(', etrc employé comme un conditionnel passé (un l'appellc
souv('nt " 2c form(' clu condi tionnel passé •):
IL EÜT \'OULU partir plus lál. - s'11. 1-:ÚT AITENI>II (ou; s'iJ avait
attendu) IL F.ÜT BEN\.OKTRf: SOII ami.
(Pour ks 1'1\0POSITIO:>:S CQ:-liJ I T!ONNELLES, voir pages 277, 278.)
... EXERCICES <1111

1) A q ue lle p a r tie de la lec;on de grammai re temps qui s'impose : )e (pense) que le com-
se rapportent les condl tlonne ls des phrases merce deviene de plus en plus di(ficile. - Le
suivantes! - Celu1 qu' répondroit celo seroit commer~ant (espere) b1en qu'il ne reverra jamois
un soc. - )e voudro1s vous montrer mo nouve lle plus poreil client. - Le monsieur, apres avoir
collection. - /'espérois que vous auriez, dans examiné tous les arlicles, (dit) qu'il reviendra la
votre mogas1n, 'ortic/e queje cherchois.- Quoi! semaine prochaine (m ett ez: suivante), et qu'ainsi
Vous comprendnez s1 mol ce que je désire? - Si il aura eu le temps de réflécliir pour (aire son choix.
dema1n on uonsplontait les orbres de nos p/aces Mais /e marchand n'(ignore) pos qu'il aura montré
provinciales dons le sol porisien, ils ne torderoient vainement une grande patience, car ce c/ient
pos d périr. - Ce seroit bien amusont, se disoit /e n'ochctcra jomo's ríen.
gomin , de jouer un tour a cet homme ridicule.
IV) D étermlnez la nuance marquéc par le
11) Comment est exprimée la con dit ion condltionnel (Désir 1 regret! affirmation atté-
dans les ph rases suivantes? - Si vous aviez ce nuée 1) : Je voudrois vous di re un moL - JJ est
/1vre en mogosm, ¡e /'ochéterols tout de swte . désolé de son insucces : il aurait tont voulu vous
- Mieux renseigné, j'ourais acheté un livre plus (aire p/oisir! - )e boirais volontiers un verre.-
amusanc. - s,vos ouvrieres ovo1ent été plus soi- je ne sourais vous renseigner.- Pourriez-vous etre
gneuses, ceue robe irait mieux o ma (emme. qui ict des 8 he u res? ... )e erais que je pourra1s .
ne me (eroit pos de reproches . - s, ce client reve-
nait lo semoine prochoine. je le mettrois ó la porte. V) L e pa r a g raphe. Vous (ormulerez vos
-Si e//e avoit pu voir la tete du gamin, elle eüt regrets sur une intéressonte promenode que vous
compris qu'il se moqua1t du bonhomme. - Mo~ns avez monquée a cause du mouvois temps. (E:m-
cher, cet opporeíl me con•11endrait por(oitemen/. ployez des conditionnels présents et possés expri-
- Mieux protégés des gaz mevrtriers. les orbres mant une condition non réolisée.)
parisiens seraient plus verts.
111) M ett ez les verbes entre parentheses a VI) Essai. Décrivez lo moison de vos reves, en
l'impa rfa it, ct faitcs 1~ con cord a n ce d es employont le plus souvent possible le conditionnel.

2. UN ,, CJ<A N I) MA CAS I N ~o

11 ~<' drt'S~t·, montlmt•nta.l , troig CPnl !'. metre!'. dt• fa~ad c. h autt--s bJ.tf'S, m :-trq ui s~>-'> 1 ft
dnrurl.''i. picrrt·'i ~c ulplél's d coupnle oü fiolt ent les coukurs patron;¡ko.;, vcrl el tango ... .
Dtx mille t' tnph)y~'i.
dnnt six millc femmes, pre!>quc toutf's jt'lliH'S l't chJ.nnant cs,
vnn t <'11 t rer. e hac uu 1-{agnan l. du trois ie!ile so u s-gol <lll o.;t>pl i?nw (·t;tg~· cJ;¡ns le ciel,
sa table d son n>rnptoir. l'un des ccnt cinquante rayon::. de l'imm•·u,;t· ruchf' : de la
quinc:-~ illt · r i,~ ;\ la bonudcric p<Htr darncs, ct <l<' l'indi t>nn P2 :-~.ux soir-~ l~gcr€'.'. Cf'lui-ci
¡; ritnpl'ra ;\ la cornpt:Lbi lité. $0 \1~ les combks, cdui-lit tlt>St;t'ndm ::.ou.,. k t rnt toir, a la
rn:u1ipul:ltton ,¡,. l.t ,·ais:wlll'. Ct't tl' joli(· hru nc rst il b vcntr dirc·ctr. sa camJ.radc a
la co rr< ·:-. pt~lHlanct'. Ct'ltt> bloll(lint>ttt'3 court aux ¡ q i PIIH:llh . e~· quadragé·nai re á
J' l'C01l011l:lt.
j '¡·11 1ft.'. f. 't:..;ca JÍ t>r rouiant ("Oil1111t'I1Ct' a f(rÍ¡{Illllc' r k .:; f. ( ii!;;C!>, d le:-. ól'-C<'11SPU rS .s'cn\"0·
h·nt ,-t·rs k~ ,·rrn (·n::!' . .\ux porte:-;, des m sp cctcurs <:ontn">knt Je.., l'ntrée". L es vompiers
ach(•vc nt l' ulli1n t' ronrl<'. le.:. riclc-an~ de• ff' r c;.ont n ' lc>v{·.s. 11 fl ottr 11110 odcur de poudrc
de ri 7•. Et s 11r t oul(·~ k<. tahlt·..; . '-llr l nuo.; le·" mamtt·quins, sur t•.>uk-"' l<·s \' itrin <>~. !>'ét ak,

l. l'<·l ih lnít- ti<- vnn·. pi.H" .tu d•·"u' tl'luw :!. !"tlll,• tk n •luu ¡•t·iul<· "" io ooprim l·c qui ful
P"l"l\·. cl'uut· \111 i l h' , 1 lt' , J"Hif p1nlt·j.!a·r ck b tf:tlf!'\ f' fn•l'·
•t'.tltUitl r:tl•lltJIIt'· t•
pluk :l iliiiiÍIIIIIJ( : 1'.-lll<· hllltllh- ~t·ll líll l•.
comme une toile d'araignée,
la housse grise qui protege.
durant la nuit , les marchan -
dise..;;. La ruch~ s'éveil le, entre
les panneaux laiteu x <.les glaccs.
Les rayons s'animent. Cest nn
monclr. : unr. ville inconnue
dans la ville.
Tricots pour clames? Voici.
- Voitnrr.s rl't-nfants' Voila!
· Articlt>S de rnénagc? Au
sous-so)l Ameuhlcmmt?
Cinquicrne étage : ascenseur 1
- Cnst ume tailleur' ~ D eux.icme
gakric!- Restaurant ' Voyez
tcrrasse! - L; n taxi? O ui,
Mactame! Art.iclcs pour
[umf'urs? Le rayon d 'en face'
· Librairie' Rcz-d e-chausséc
a droitc! ·-· Conítscri<'> Hayon
88! -- Dessous dt· lnas' T o ul'
ele suite a gauchc! . ~)uinc<tn­
lerie~ Voyr.z ména¡;t>: 2 !
Ai nc:,i : de tou t, en tuut,
pour tout. Antiqnités ? 11 y en a. Bimbeloterie3 d'Orient. fourrurcs d'Ahska anssi.
Tulles r.t \·oilctt<'s? A la mercerie. Brosscrie, modcs, jupnns, :\rticle.c; de voyage ( ... )
lingt> d<-' mai~nn ct travcstis 4 : la production de la terrc entierc.
Tuut ce qu'on veut, tout ce qu'il faut, et le reste.
" l•:t (]11:\ tHi 1€!::; piscines seront á la mode. nous e n a umns. ))
11 y ¡, des jaz.z et uu
cinéma, de la photo automatique ct de la télégraphie: sa.ns fil.
L'nc~ regle : « La cliente a toujour~ raison! \)
l jn mot cl'orclre : << Dire oui! »
lT n souci : « Venure! >l
lln langage : « Oui, l\·1acl am~:: urt:-tint>mt>nt, ~l:l<lame; j'ai <;a. Madame! >>
Popf-line, crepe georgette, Cl (·pelinl'. kasha, sultane, brocht', soie6 • cloche de paille
vicuU ou genre manillc 8 .... (omprr·nnv qui pourra. Lt-.s femnw~ comprenncnt 1)::\. Elles
1. Ji(·sign<· un ,·ciC' Il h·nl rle C..m 1nr :'lux ll gn<'s l •·i·.~ ·1. !lcgui,cnH·IIt>.
'"np l<·s compo~c' rl'unc jupe l'l d'unc vcslc do11t la 5. Une seule .
cuupc r<~ppt>lle <"<'111' d'un v r,to n d'li''"""C· ti. !'<<~~ns dé cliiTtlr,·nts ti5~l1 S ür ~nir, <k lflícll' o u ele
2. Fam . : adn.·-,!'.{'/·vuu' au ravo n clt·.s arli<.' 10s co tnn.
•l(· tn•.'·naF!e. ~ 7. En pk<H. ")1'1\' ele' p.lillr lilll'.
;¡. llilwlol~ Ól'~lin(·~ a IK rl.!r•H<Hlnn ,¡,., intéri <'lll''. :::. lmit,mt la p:lill~ truitéc a .\la11ilk.

r 6r
vont, vienncnt, glissent, tripotent, effieurent du bout des doigts, sur les comptoirs
le madapolam 1 de coton blanc, la soic mercerisée2 , les parures en nansouk 3 léger et
ks plissés de Jinon4 , les rejettent et disent avec une mouc : Il n'y a rien 1 n <(

[1 y en a pour des millions~ ~lais elles sont ici chez elles. Elles palpiten! dcvant les
glaces, tapotent leurs friscttcs5 , avivcnt lcurs ycux, mettent un doigt de poudrc6,
retourn!'nt, commandent a pleins bras 7 , font pivoter les v<'ndcuses. les toisents,
s'examine nl. t-touffent et sr. -pamcn t.
Cn granel magasin vend dcux fois plus en province qu'a París, et ses voitures livre nt,
le soir merne, ~ cent kilometres a la ronde9 , jusqu'a Soissons, Étampes e t Chartres.
Cornpiegne, Gisors ct Chatcau-Thicrry. l'achat f<út a París le matin. Tous ont sept ou
huit e xpositions a.nnuellt>..s, immenses foires qui secouent le désir encore 10, depuis celle
« du jouet » en déccmbrc, jusqu'a l'inveutairc de juillet, pour reprendre 11 le tapis )) en
septembre, ct en janvier <(le blanc 11 •), désert de neige et de creme. roi de la Nouveauté,
princc ele la T.ingerie.
EMMASllF.L Bou RCIER. Demoiselles de /1-fagas·in.

1. Tollc de colon flrw el liss.~. 7. Fam . : !inormérn<'nl d ~a n~ hésiter.


:l. Sok. arlifki<:llr :\ h:• ~<· d<> roton . ~. Ht•!(ar d<·nt <1<• has t' l\ haul :tYl'C: un air de
:~. Tíssu !•'gí'r d•· <'o l o u. sup<1riol'it.': . l.o loise St'rl :\ mcSUI'I' I' lil tlliJlt?.
·1. Tissu lég<'r <le fin.
!l. A cent k1lom<•trcs tout a u tour de París; ou :
dans un ray on de cc nl. kil<11n Hrcs.
~. P!'lit<·~ boudc~ de th ~·Nux frises. 1O. Qui o·r¡/wl /f's rlisirs des dietJls.
¡;, t 'n pcu rl<'. On flil surlont : hoir<' un <luigt d c:- 11. L'<:'xpusi t i<l n •f e • hlanc • con cerne lot•l c la
vin ( - ~o m me f 'épaisseur rl'un cloigl.). ling<·ric dt~ <'<lrps ou eh· m:tbun.

r;UAM ."v1A 1 H. f..'

LE SUB.JONCTJF
Le suhjoncl.if n'exprimf'. pas eornme l'indicatif une action réelle, mais une
action volllue, souhailée ou meme seul e mc nl. pensée.
ün distingue aimi : Dis-lui que jc vm:-<s (action réellc) et : Dis-lui ou'u. \'I F.!':N E
(action vouluc par cclui qui parle).
l. - Le subjoactif daus une proposition in dépendante ou principale .
- ll expriml' :
Un ordre, a la
pcrsoonc, que l ' imp0.ratif lll' poss('rlc pas. - ((QUE ceflc ucn-
;)ü
dcusc insolmlt.: á l'inslanl! "
PAHTE
Un d ésir, un sou hait : ' QtrE ;lladamt: \ 'EUII.I.E bil'll atcompagner la Vlmdeuse
au rayon de lingrrir. •
(sans "que''· ct::llls ccrtaines cxprt'ssions: co:>tPHEN~t·: qui pourra. \'J\'1·: la Franrc!
PLIJSSII·:z - v ous rcussir! PL AISE a u Cid qur. uous réuss issic:! ])icu uous ilEN rssr::! ,\in si
SOIT-11.!)
Une supposition : c¿uJ: /,! 11rnl Vlt·:NNE ri r.r:,::<rr, :Pi) /u ¡¡/ui,> lomberr1.
(sans • qUt~ ,, : son 1111 ¡,.¡r¡,,fl¡,• .4 Uf: : forrnnl ~ mathP.nwl.iqne).
Une exclamation ind ig née : ;\/ni ! <;_HJ E ,tt: FAl;SE cdlc honi<·usl' démnrr·/; p .'
Il. - Principa ux emplols du s ubjonctif d a n s une s ubordonn ée.
u) :\Jlrés un vcrbc de volonté, de désir : Oior dil: a JI': VLL:x Qu •·: ml!s rvbt:s
SOIE:-IT u·ureuses. » - snuiiA ITONS QUJ·: celle guerrt:. sorr la dernierc·. llf'l •·:S-I.L' '
( = OI'()Oillll:'Z-Iuí) Qt:'!l , VII·: NNI·:. --- IIÉI'O:-<I>EZ-LI':UH QU'ILS f'ASSF.:-1'1' IJÍIC.
• lkmnrgue : Quand le vcrbe principal cst au conditlonnel prése nt , le vcrbc
snbordonnc se met SOU\'Cnt a l'i mparfait úu s ubjonctíf, en fran(ais écrít : ON
vouDRAIT que crllc guerre FCT la dcrniere .
b) Apres pou r que, a fin que, ele. La vertdcusc parir. lenlrmrnl, POt' R QUF. I.A
cuE:--~TE .;;Tl{ANCERF. I.A r.0:\1PRENNE nmN (ou : pour f.lrl' bien c9mprisr clr f'arangcrc).
e) Apn;s avant que , ju sq u 'a ce que, a ttendre que : J'f/t/mds q11r. ·•u so1nEs .

... EXERCICES ~

1) Dans ce passage de la lecture : ce Tricots Modome, il (out déployer des métres de tissu ~
pour domes ... wut de suite d gouche >1, exprimez IV) Exprimez la supposition a l'aide d'un
chaque réponse au moyen de l' impératif. subjonctif. (Ex. si voJs acceptez. il ac:ceptera
(Ex. Tric:ots pour dames 1 - Voye-z ici!) aussi = que vous acceptiez (et) il acceptera
11) Re mplace z les futurs par des subjonctifs aussi.) Si le (¡noncier monque son coup. il est
ou des impé ratifs selon le cas (3' personne ruiné . -Si vous cédez sur ce p:>rnt, vous n'ourez
ou 2• personne) : Pour la quinco¡llerie , Modame plus oucune liberté. - Si j'oublie mes llmecces.
ira ou tro1sieme étoge. - M odame voudra bien je suis incopoble de trovoiller. - Quand je viens
prendre /'oscenseur. - Vous prendrez la premiere d m' obsenter quelques jours . je retrouve lo moison
rue ó gouche, vous traverserez la place, puis dons un désordre compJec. - Si vous reprenez
vous irez tout droit jusqu'd Jo riviere. - Cette e
con(tonce, vous tes souvé.
offre est mocceptoble : tu la repousseras! -Vous V) C omplétez : le vendeur répond d lo
voudrez (bien) eúcuter mes ordres. - L'employé cliente qu'il n'(avoir) plus cet ortrcle; qu'efle
se présentera demoin ou Directeur. (attendre) J'exposition de blonc; iJ croit qu'olors
111) Rem pl acez les infini t ifs par des subjonc- elle (trouve) un grand choix de lingerie; cor Jo
tifs passifs a la forme convenable. (E x . La ven- Mol san (Oit tout pour que /es c/ients (ctr e) sotisfoits-
deuse fera tout pour satisfaire la cliente = pour
que la cliente soi t satisfaite.) Pour réuss ir ce tour VI) M eme e xercice en changeant le temps
de cortes, 1/ te (out beoucoup d'odresse. - Pour du ver be principal : le vendeur r é pondit ....
bien contróler les cntrées, vous plocerez un inspec- Pour la concordance des temps, voir p. '294-295.
teur a la porte du mogosm. - Pour livrer tous VIl ) Essai : Monsieur occompagne M odame dons
les ochots dons lo journee, les comions vonc jus- un grond magasin : quelle épreu ve de potience et
qu'd cene kilométres a lo ronde. - Pour satisfai re de résignotion'

Le vocabulaire fran~ai s.

(Autour Je, verl'lc!s monter. dl'sccndre). Expli- tres bas. - Je ne sais pas monta a cheral,
qucz : Lvuis XV monta sur le triine a 5 ans. - mais je sais munter ti hicycleue. Voyez ce
Les prix nc c.:csscnl de monter; quand baiS5ervnr- cavalier, qui monte un chf!ml noir. Mes ou-
ils? - La mcr murar pendan! 6 he u res. Elle vriers sont en greve : un leur a sOremcnl 1110111é
clesNnd uussi pcndaut 6 hcures. - Que! vani- la rete contre mni. - Lt o;entmelle montera
tcux! Ses succes tui o/11 monté au ceneau. - la garde pcndant 2 he::ures sculemcnt : il fa it
Le vin pur monte ll la the ( Moliere). - Vtllrc froid. - J 'ai acheté cette lente. Aidc-moi á la
veslon monte un pcu haut : le cailleur en réduira mon1cr. - Aidc-moi maintenant a la dhnomer.
le col. - 11 m ·a répondu avec dédain, mo/1/alll - Ntl US dcsc'·'ulons h)US d'~ve el d'Adam. -
sur St'S srands cheraux. - Ce chanteur a une A qucl hótel t'les-I'CJIIS descendu :' 11 a (;fé
voix tres étenduc : il monte tres h01ut et dt•scend c/._,scendu d'un coup J c pis1olc1 (pop.).
3. LE SERVICE FUNEBRE D'UNE GRANDE ACTRICP
A LA MADELEINE

Auioz¡,rd'hui, la méme fou/.e populaire se presse aux obseques des grands comédiens.
... Je suis arrivé a midi. Le corbilJard était déja a la Madeleine. Il y avait une foule
immense et le plus beau soleil du monde. C'était jour de marché aux flcurs sur la
place. j'ai pénétré avec assez de peine jus<Jue sur le pcrron; mai..c; la , impossible d'aller
plus loin; l'unique porte était encombrée, personne ne pouvait plus entrer.
J'apercevais dans l'ombre de l'église, a travcrs la clarté éblouissante de mídi, les
étoiles rougcatres des cierges rangés autour d'un haut catafalque2 noir. Les pcin-
tures du dóm.e fa isaient un fond mystérieux. (... )
L'église et le portail étaient tendus de noir, avcc un écusson en galons d'argent
contenant la Jcttre M. ]e me suis approché du corbilJard <] ui était en velours no ir galonné
d'argent avec cett-e Jettre M. Quelques touffes de plumes noires avaient été jetées a
l'endroit ou l'on m<:t le ccrcueil.
Le peuple de Pa.ris cst comme le peuple d' Athenes, légcr mais intclligcnt. Il y avait
la des gens en blouse et en manches retroussées 3 qui dis:üent des choses vraies et
vives sur le théátre, sur l'art. sur les podes. Ils cherchaicnt ct nomrnaient dans la
foule les noms célebres.
Je suis resté sous le pérbtyle, abrité du soleil par unt> colonnf!. Qnck¡ues poctcs
m'avaicnt rejoint et m'cntouraicnt. (... )
Vers une heure, le corps cst sort i de l'église. et tout le monde.
Le corbilJard s'est mis en mouvement, et nous avons tous suivi a picd. Derricre
nous, vcnaient une dizaine de voiturcs de deuil. et quelques caleches4 oü il y avait
dE>_<; actrices. 11 y avait bien dix miUe personncs a picd . Cela faisait un flot St•mhre qui
avaít l'air de pousser devant lui le corbiiLud cahota.nt St~S immcnscs panachcs noirs.
Des dcux cótés du boulevard, il y avait une autre foule qui fais:Lit haié. (... )
Les halcons étaient encombrés de monde. Vcrs la porte Saint-Martin6 , j'ai quitté le
convoi, et jc m'en suis alié pensif.

l. JI s ·ngit <le:: .\ IIIC' .\h•r~. IIIIC' el•·' gloin·-; de l;t 3. (;,.11, du pt·uph- (nuvrin~ . f'lnploy(·~ ... ).
Coln~dit·-f'ran plS<:, a l'c\por¡u<' rnmantiqu•~. C'cst 4. ,\ ndt·ouH·s ''"ilurf'~ a (hr·val.decouv.,..rlrs. av:1n t
<'11<- qui n(·a il' rólc d e l>oi\u Sol dans llernani. en o¡u;otr<· rotll·s. ·
1/l:~O (V. p. lll:!). 5. l·:tnil r:on~-tér en dcux r¡¡,., (•litre k~q udk~ )('
2. Decor funcbrc t¡ u'on ~·lh·•· :uo-d<·ssu., d'un eorll:gc pas.,;lil. !l11 dit :oujooll'l1'hui · fair.:: la h:lie.
n•n·uei!. ll. Ellc s.:: dr~~sc sur les grnnds houle\'anls.

'f Un grand .rertJiá .funebrc ,¡ lt~ M.t~dtléint.


4. AUX ABORDS 1>~ LA. GARE .<.iAl1'v"T-!,AXARr;

En quittant la Cour de l{omeL, Julicn Lcgris se laissa portcr par la ioule vers la rue
du Havre. Aux approches dtt Lycée Condorcet. il manceuvra pour se réfugier dans le
décrochement 2 que fait le bat iment avec l'immcuble voisin. Ce retrait <.lérisoire3 est
suffisant pour qu'un hommc de faiblc corpulc:ncc puisse stationncr sur la frangc du
flot4 sans etre emporté par lui. Julien ouvrit une mallett e et commen9a sa journée de
tra vail.
5
(< Tentez votre chance ... apres-d emain le tirage .... ),

Ce métier lui convcnait mal. On pcut croirc anx promcsscs d'unc gitanc misérable
t>t royale. voire d'un mutilé car, outre les hossus, certains disgraciés- chacun le sait --·
portcnt bonheur; mais les soixantc ans de J ulien Lcgris nc s: ornaient d 'aucu ne infmnité
spectacula ire. Hie n dans son aspect n'attira it l'attt>n tion. l.a seule vue de ce morne
marchand sufñsait a écarter toute idée <le chancc possiblc ou d'imaginable aventure.
Vcnrlant mal . il venclait peu. ~:C· peu nele faisait pas v ivrr. mais l'rmpéchait de mourir. (:.::)
« T en tez votre chance .... )>
Dcvant J ulicn, coElmc devan..!_~me borne. défilait une humanité indiffércn te, hétéro-
clite'', <) 11C jonr apres jour i} avait appris a déchiffrer. i COillli1ttre f't, f::tUtC: de lllÍ CUX,
a aimer. (... )
7
t( Donncz-moi un dixicme , dit une voix. et Julien dé:couvnt prcs de lui un homm<>

8
hilare • robuste et bien vetu.
" Se tcrminant par 4. a cause de <;:a. dit l'hommc en montrant les qnatrc doigts.
d e la ma in ctroite dont le pouce était tra.nché net.
u Je l'ai p erdu á la ~hin d e Massigcs9 ;>, en lan<,:ant une grenade 1
Et comme Julicn ta.rdait a compre ndre. l'homnw précisa
:( J'ai laissé rnon pouce :\ la Main de Massiges .... V'saisissez 10 ? C'cst un cumble11 ,
non? Mais dcpuis, avec le numéro 4. jc gagne a tous les coups. ,.
julien donna le rlixicmt'! et t;'Lnr]is qn 'il hésitait ent re la compassion et la rig(>la<.klZ.
le client s'en fut, mécontcnt que son histoirc n'cút pas obtenulc succes habitud. f.ncur('
~~_gui ne rcviendra.it pl us ! l- .)
~euf he ures ... l'he ure mort e. Jul il;'n travl;'rsa la rue du Havre pour allcr boire m1
caft·-creme. Compte te~u de son buugd. cdte habitudei_~:it un luxe byzantinl.3, nni->
~~ llf' rt>présentait 1' f'fiort tenacE' d ' un h1)mme pour l'll t rer rn conununicat ion av(·c le re:... k

l . l> cvant la gnre Saint La7.~1fl' s'é l cndcn t drux ~- D•>lll 1<• d":lg<• riail.
\i\Sl l'S Cllllrs <>ppdécs, <;die d~ l'cst. <'our •lu ll:ovn·, ~l. Ch .lllll' d~ l>alaille d(' Ch,tlnpagne l'll 1\11 5, 'ur
cl'l lt• de l'<•m•st, cour de Home. lllll' \'ullinc <k ,.,. 110111 , dnnt IC'' ravins rlgur,•ut !tos
2. l. 'angk. l'('ncoignun~. clolf(1S ol'onl<· m.lin.
:1. lnsignillant. a peine vi sible. 1n. Vous ~a1s is~t·:t.'? vous romprc·nc7.'?
·1. Au hord du Oot d t:s passanh. 11. { 'ne <"•>lur idf HCe extr:~ord in a in· l l'llln: k n:¡ m
5. l o~· lir:.¡tl' 1le la l.oll'l'ÍE' nation"lo.'. du l'h:nnp llt hat;, il le <·1 la loJ ¡·~'III'I'),
(\. Form<."c ti'clro•s <k Ion lo' f'spo'cf' . 1'.!. Po p. l.t· !'ir(·.
7. l ln c'lixii·mc de billrt. ou plus ex h:tement, un 1:5. Comm<' 1·11 Halail l'auliqu c lly7.<lJI~¡· (la t:•>nS·
loillo·t valant un dixi~me du billet oftidd. Lantinop l<• clu ~'" "<'11 .\ ge l. n: lt• brc par S<'s richcsscs.

!66
du monde. Effort toujours vain! ct cepmdant, julicn se fút contl'nté de P<'ll : que le
ga r~onduc.a.fc, par excmple, luí accordát autre chosc que l'intl:rét ab.::trait du \·endcur
a l'acheteur. lYautres client~. moins anciens <]Ue Jui, Ptaicnt salués, a IL·ur cntréc
dans le bistrot, a\·cc cettc {amiliarité déférentc qu i constituc une promotion socinle el
humaine :
ce E.t aujourd'hui, ~Jonsicu1 Paul , la mt:mc chu:o.E'? ))

Dcpuis qnin:z.e ans. chaque matin, ..Julicn achct~il puur tn·ntc· fran~~ l't:'..,.E2i_~_gue
k regard des ~omrncs noirs et hlancs1 s'a.ttarckrait sur lui avcc syrnpathit•. Comme il
cut alors aimé s'accouder au comptoir et lancL·r de ces phrascs ba.naJ<'!> ct chall'urt>uses
qui roulcnt si hien sur le zinc!
Hélas! Dermis quinze an~ lous les ga n;ons succ!'ssi fs de 1' (•tablisscmcnt disairnt :
" Et pour ~fonsicur, qu'cst-cc que ce sera? »
Cne seule fois il avait osé réponclrc : 1< La m~mc chosc. 11
Le serveur l';wait dévis<tgé d'un n>il int1•rmg:lt cur et Jnli<•n avait ajouté trb; vite,
pour prévcnir la qucstion 2 :
<< Un café-creme. ))

Jamais plus il n'ava.it pris l<! risque d'un scmbbhle affront.


PAIJL. CuJMARD. Nue tl!t lia!•re. Dcnocl.

l. l.c·,; !(U r~r.•ns de ~~~ f é port ~nl un vet<~lllC ni nuir ~- /Jrr•anrrr, •·111 p~~Ju·r l.l r¡ur~t ion : • que lle
el un tablier bianl'. rn<'rn•· <'h•l~t·'l •

GUA M .HA 1 HE

LE SUBJO~C.T IF DA~S U!\E SUI3011DONNÉE (sai/e)


Rsppelons que le s ubjonctif cs t cmployé :
a) Aprcs un verbc de doute : .Ir. doule (je nie, je ronleslr, jr. démrns) Qt~'u. AtT FAtT
jorfune avec son billct dP lolPril'. (:'\tais : .le m e doute ou'JL A FAtT FOHTUNF. = je
crois qu'il a fait fortunc.)
¡,) VoloutiNs a pr~:> 1111 'l'rl.>o· d' opi nlon :'1 la fornw négative vil 1nterrogatlve :
.fe ne f'NII.S pas Qll' tL .-\IT FAIT jndrtl/1'. - Crt>!Jt'Z-l'l)fl .< \_llJ'tL AIT FAIT jorfune?

e) Apres une cxprc."ston de senlimenl : Le cltent s·en altu, mecontent que son
histoire t::OT pe u de wcccs. · 11 se plai nt r¡ue srm hisloirc AJT pcu de succcs. - 11
oraint que ji' ne Ht:usstss~:: .;:é 11 craint qu~ je ne tl~ussrss.~.> pas.
N. n. - On dit : J'espere QU' IL \'IF.:'<DRA. - Je co mpte Ql;F. TU FERAS ton
dcvoir. - Je crois QU.IL EST maladc. - On dirait Qu'IL Vil. ::IIIEUX.

REMARQUE : Certains Vt' rhp_c; commp se réjouir, s'étonner, s'indigner, etre


heureux, généralemcnt suivis de: que ~ subjonrlif, admettent :mssi: dr a r¡ue 1-
indicalif: .Julien s'élonnc QUF.le palron nr Ir HECO.:'<I\AJssE pas; 011 : ll s'élonne DE c:r·:
QUE le patron nc le rcconnail pas.
11> EXERC/Cf.S •
1) Mettez au te mps et au m o d e convenables fonds de commerce sans /'avoir informé. - Julien
les verbes a l'infinitif : On peut douter que les fut fáché que le gar~on (avoir) si peu de mémoire.
en(ants (avoir) de l'angoisse a l'idée d'un voyage.
V) Re pre nez l'idée contenue dans les phrases
- On ne contestera pos que la gaFe Saint-Lazare su ivantes et exp ri m ez-la a u m oyen du ver be
(devenir), depuis longtemps déja, une des pre- (( craindre )) (attention a l'emploi des né ga -
m•eres gares de Paris. - }e ne crois pos que vous tio n s!) : julien souhoite que le client ne soit pos
(pouvoir) prendre seul une si grave décision.
raché. - Julien souhaite que le c/ient lui reste
- je doute que vous (etre) e xa cte, demain, pour
prendre le train avec moi. fidéle. -}'espere que vous gognerez le gros lot;
(mais) c'est dif(icile.- j'espére que lo chance ne
11) Faites p ré cé der les phrases su ivantes de : vous défavorisera pos. - Les c/ients croient que
je ne crois pos (o u croycz-vous ... ) ? - ainsi e lles ce nouveau marchand ne leur portera pos chance.
p r end r o n t le ur véritabl e s e n s : - Les élé- - Les clients cro•ent que ce nouveou marchand
gants vant encare sur les plages par le train.- Les (era fuir lo chance. - }e souhoite que le temps se
banlieusords viennent d París d pied. - La gare mainlienne beau. mais il y a de gros nuages t
Sa•nt-Lazare ne conduit qu'en banlieue. - Les - }e souhoHe que le temps ne tourne pos /'oroge. o
poysons (ant tous la croite des va ches a la main. VI} Le p a r agra p he. Sur le modele et dans
- On peut emporter avec soi un revolver ou une le mouvement d u 1" paragraphe de la lect u re
mitroiJ/e(te. montrez un camelot qui vient étaler un choix
de cravates dans un couloir du métro (v. p. 30).
111) lma g inez 3 phrases, commenc;ant par le
verbe dout er que; puis. reprenez-les en les VIl) A n a lyse littérai re. - 1. Principale~
commenc;ant par se douter que. Et marquez partie> du morceau? - 2. Expliquez et appréciez
la différence de sens. les parties soulignée s. - 3. En quelques lignes
dites quels sentiments (pitié, sympathie, etc.)
IV) Mettez les verbes entre parenthéses vous inspire Julien.
au te m ps et au mode convenables :Les écoliers
se réjouissent de ce qlle les vacance.s (etre) proches. VIII} Essai. - l'indifférence de la grande
Ma (emme est heureuse que son soc (ne pas avoir ville : a) montrez d ' autres cas ou les humbles,
été oublié) dans le taxi.- }e m'étanne que tu (ctre les timides peuvent y souffrir de l'insensibilité
pressé) d ce point . - Beaucoup de gens étaient des hommes. - b) Quels avantages trouvent
furieux de ce que les guichets (ne pas etre ouverts) cependant d'autres timides a vi vre daos une
plus tot. - 11 s'indigne que vous (avoir vendu} voue grande cité moderne?

5. VJTRINES DE PARI.<i

Le q1.1-arúer qui s'étend de la Concorde á. l'Opéra est aussi cef1ú des ¡'olis ·m aRasim;. Lt
moindrc houüqw:: t?St jierf. de sa uitrine : élégance , bon goúi. t·ngémost.té. triomphcnt dan.s
ces devv.ntnres, Larges parjois de 2 a 3 metres seulement. C'est a Yvonne de Brémond d'Ars,
dont le ma~asin d' antiquités 1 est célebre, qtu: no1.~-s e.mprum.tons l' anecdote suiuante :

A propos d'étourdcric, voici la derniere aventure survcnuc a un chef étalagistc2


di:;tingué, jadis tres connu comme architectc. La mise vestimentaire toujours impec-
cable3, la pctite mou::;tache grise qui siccl·1 a son visagc un pcu sévcrc sont d'un homme
sérieux ... ct c'cst en effet un homme tr(~s séricux.
Or, il me raconta qu'un soir, exténué par la cornposition d'une grande vitrine histo-

l. Olojd:, d 'art am·i•.'ll', \~·tul u' 1•a r un antiquai re. 'e •:vnjuJ.?Ht' t' Oilllltl' us~coir, mais 11<' ~·utili·><· qu'it
:!. Employl- c¡ui urg:¡ni'e l•·~ t1 l:da¡H·< d'u11 m:o - ,.,.,.,a iHo·s fo lllt<·~ : i 1 sied, i 1 si ét·a, i 1 seyait !les
¡p<in. pluri<' ls. sont plus rMo'S). L~ partieipt> seyant a la
:1. San~ défaul. alo;olumrnl n•rn•fll'. v;dt•ur tl'un udjc(lif : •'l(·f1anl el qui \'a hicn a une
l. (Jui convient : seoir '''l ua \'i•·ux. \'o·rlo,·. r¡ui p~r~»lllll': une rp/>e seyanle.

I ().'$
rique lh Cour de Napoléon l l'Tj qu' il venait d e tenniner, il rentrait chez l ui a Vineenne:;
par le dl"rnier métro. [) se sentait tres las. Mais il s 'étonna de la minf' ofiusquée 1 d'un
couple de hourgeois aisés qui, assis su r la banquctte opposée, le regardaient avc·c une
df._sapprobation évidcnte. Et, juste avant de descrndre a la station Chátdet, la dame
en question se retourna t>n dii>;'l11t a voix haute : ,, C'est honteux! ''
Houteux: Était-ce son chandail d e travail dont il était encore vetu a cette heure
tardivc? Bah! 1l é:tait bien trop fatigué pour faire cas dc 2 cette réflexion désobligeante.
:\ la station suivantc . le coupl(· austi~re fut remplacé par deux jeunes filies, dt>ux
pet ites ParisÍ{'llnes en robe claire qui revenaient de quelt¡uc 3 {He, les hras chargés de
LiJas. A peine furc nt-clk; assiscs . que'1 toutcs deux. avec ensemble, éclat(:rcnt de rirc.
cl 'un rire sonorc, joyenx, com mr on rit a vingt ans, d qni devint vite fou rire .... Elles
étaienl seco uées. mais·' déclwinf.es par ct• (ou rire in<"xl inguible61 ...
7
<1 Cetk derniere ramc est occupée par des gens bien rnal élevés 1 n pensa-t-il, ct pour

manifcstcr son dédain. il retourna la tete du cóté ele la vitre. et ccttc vitre lui r€'f!éta
(comme rlans une brumt>} :;on visagc r.t son cou, aut.our rluquel s 'étabicnt, p rovoc;1ng,
trois rangs d'énormes perll"s fmes, grosses comme des noisetks! ...
En un éclair, il revit le geste qu' il avail fait en travaillant : tout s implement, pour
se dé:lxtrrasser du collier en qll(:stion (qui était destiné a un manncquin de la vitrine,
cel.ui dt· J'impératric~). il l'avait pa.ssé machinalem ent autour de snn cou, en atten-
dant... puis, dans le feu de J'action, ill 'oublia ... ct, curieux réflexe, il n 'osa pas l'enleHr
dcvant les ricus<>_c;, préférant se tapir 8 dcvant b p orticrc en attcndant l'arret (... ).
Et le n•oment qui s'écoula jusqu'i la station Hastille parut un s iecle i l'étourdi. TI
sauta sur le quai d put enftn lihérer son cou d'une parure qui était d igne O!;' la f<eine
de Saba9 :
Et cettc nuit -la, un taxi qui passait ram0.na jusqu'a Vincenncs un hommc hí0.n
humilié, (HrÍt' llx contn• Jui -meme.
V. DE BH ~~~llJ!'-1 1> u' Alls. Confire·n ce faite tll' Ut1ive.rsité dt's ~ A tmales ·•.

1. DIT~n><'c par c¡tw lcpw dto~e d'ith'll llVl'n~nt . sottv<·nl mars 1<1 : Elles <1 Lah-nl Sl'Cuu~<'S, mais In,
2. l'our attac hcr ri<' rimportatH·c f1. déchaln~<'S ....
3. \'o1ir p:tl(!' 61. ii. Qui lll' ¡•<·ul. ·''élt!int/rr .
4 . 'J'<Jul :w ~si l<•l qu'dks fu r·,•u l a!<~i~r~. toutcs 7. Ou lrain <ltr mélro.
deux ... (v. p. l:l4). í'\. Se c~c h<· r. en se faisant • l•wl ¡wtit •.
~·· Id la cvnjondion '"";.' c·xprim~ (111 dryrf de 'J. Hrinc d'Aral,k. dout pado· la Bil.Jle el qui
¡1/11.< dnns la <ptalifkal ion ( - et mémc ... ). On clit ét:1tl. fnrl rklw .

Le voc abulairc fran-;ais


(Expressions composécs a vec tenir.) F.xpliquez : réfléchir. - Yoici une bonne bouteille de bor-
C.ette dame tie m un magasin d 'antiquités. - deaux blanc : il faut la tenir a u frais. - Combien
JI y a quelques annécs que M. Bubu ne tient tient-elle? ... 75 centilitres. - De qui tencz- •·ous
plus lf' l'Ofanl. - Elle tient pnrfois des propos la nouvelle? Je ti<'ns beauroup a votre amitié.
étonnants. - .Te parie d 'arriver avant toi a - Son succes tient a son intclllgcnce et a son
la gare ... le tiens fe pari! C'est un curieux travail. - Cette maison esL vicillc, mais elle
hommc; tout le monde le tient ¡JOur un fou. - tient cncore debout. - Tous les paqucts ne
Ne tme;; pas compte de ses parolcs : il parle sans tiendrorrt pas dans cette valise.

r6g
GHA .l! .1/ A uu.; - - - - -- - - - -- - - -- - - - -- ----,

LE SUBJO~CT IF DANS l.f.:S SUHOK I >O . :'-!(~ES (fin)


I. - On emploie le subjonctif apres IH':\ll\.Ollp de lorulion., l'l d1• urrbes
impersoane/s marquant :
a·t L ne obl igation, une possi bi 1ilé, un sen ti me nl : i/ fnul. if suflil, il rsl
possi[.J,>. il sr. peul. il es/ bon. il rnrWÍNl l, il csl jmll', il ('.\l étrangt>. if esl dnmm(1ge ....
(~Iais non apres : ilt•st urai, il r:sl t('rtain, ilt>.~l stir...}.

/, • un doute : il esf dou(I~ Ut: que, il smtblc t¡w·, il n't•sl pas súr qw:, il n'C'sl fi!IS
c:atoiu 'fiiC, ele. :
11. suHtLt:: IJIÚm lwmmc sérirtu; SOIT tvujours impr't:c"tlblc dans s<J IC'fiiiC. (.'1ais : ll
m e ·'"m M· ( = je crois bien) qu'un hornmr srriw.r J'lTT w rmdre ridiwlc.)
-{l. - Le subjonctil est employé dan s certaines propositions re/atives :
a) Apre~ : le seul (le premier , le dernier , le plu s ...) qui. .. que .... : Cr
maga;;in rsl LE SEL"L QU J :-:'AIT PAS orne sa uifrinl'. - Ce{ h.ó/c( isl LE MF.li.I.EUII QIJE
JL:: CO:-<.:'\,\I SSE.
:\. l i . - .\1nis l'índicatif •''L FltJvcnl po:>úble, ~urlout d<~ns le fran¡;;ai ¡; parlé.
b¡ :\pr(·s une principale négative ou interrogative : !L :"''EsT prrsonnc ou t
FA!>SI: ·" bim une dcl'anlurc que ccl étalaqistc. - Y A-T - IL un cadcau <JUI ,·ous PI.AtS J·: 'I
t') J>our cxprimcr un désir, un but f• atteimlrc-.
Comp::nc7. : .1' Al TROIIVF. un flnlniJÍ!.lt~ Ql:l A dr bonnt~s référencrs (fait réel) el :
I L MJ: F:\UT un halfl fJisle Ql't ... tT d~' /l(,mu·s r~;rrmces (fait souhaité) .

... EXERCICES <0111

1) Rem placez chaque verbe á J'impératif voyoges. - 11 est certoin que vous (avoi r) tort.
par un i mpersonnel suívi du subjonctif
cel que: il faut, il est necessaire, il ese indis pen- 111) Justifiez l'emploi et le temps du sub·
sable que. il ese juste, il conviene que ... : Si jonctif : - Voici le seu/ c/ient de l'hóte/ qui
vous c imez teflement les jolies v1trines. alJez (o1re so1t satisfoit. - Cet étranger n'étoit pos Je pre-
un tour rue Sain t·Honoré.- Prends done les choses mier c/ient qui voulút voir Jo Tour Eiffel de so
plus goiemenc. - Ne jetez pos le manche apres cllombre.- Chose éuonge, ce so vont était l'homme
lo cognée ( = ne renancez point, por découroge· le mreuK hob¡/le qu1 (üt. - 11 n'est pos d'endrort
ment) . - Ma iue d'héirel, apporcez-moi tout de ou /'on putsse se cocher mreux que dons les grandes
capitales. - Connoissez-vous un événement a ui soit
suite mon <:elJ( sur le plat. - Prends gorde <i ne
pos so/ir ton veston. plus étrange que ce/ui-/d 7 - ral demandé un vrn
qu1 füt chombré porfaitement. - je désire une
11) Me ttez l'infinitif au temps et au mode chambre ou je puisse dormir tranqutlle.
voulus : 11 se peut que vous (trouver) au FoulMurg IV) lmagine z S o u 6 phrases comprenan t une
Soint · Honoré l 'ormoire ancienne que vous cherchez. relative dont le verbe soit au subjoncti f , avec
- 11 est m vroisembloble que ( pouvoi r} dormir, pou r antécédent : le meilleur qui ... le plus
car j'o1 bu beoucoup de café. - 11 me sembloit vaste que ... les premiers qu i ... le dernier a
que le personnel de cet hotel (etre) tnh correct. qui ... le pi re que ....
- JI semble que dons certoins héitels on (ne pas
savoir) se mettre tou¡ours ó lo place du client. - V) Mettez au présent de narratron (v. gram·
11 ei/t été plus convenoble que /'étologiste (ne pas maire, p. 112) le t exte du récit ( - Un soi r ...
sorti r) avec le collier de perles. - I / étaít douteux il rentre .. .). - Faites les changements de
que ce vreil ovion (faire) encore de nombreux temps nécessaires.

170
11. Les Grands Boulevards.
l. LES GRANDS
BOULEVA RDS

On appelle <• g rands boule-


v.mb " lt'S la rges a venues, t ra-
cécs sur l'cmplaceme nt des
ancíen nt>s for l i Ílcatíons, depuis
l'(·glis<.• de la Madclcinc a
l'ouest. jusqu 'a la place de la
Bas tillc a l'est. Long t empl> ils
ont été la plus é légank promc-
nade d es Par:isicns. :\ujour-
d ' hui. l'activitt'- de-> la ville
tencJ a se dépJaCl'r \ 'l'l"!> l'uwst.
vcrs l"avenue d es Champs-
f.:J ysées. ~lais les grancls bnule-
vards n 'on t pas pcrdu tout
intéret : le urs larges trottoirs
pcrmcttcnt a la fo ule de cir-
cu ler ñ. l'aise. Les flancu~
a1mcnt s'ar rett:'r d...-vant ks
innombrables bouli<.¡ues uu bava rdcr d la tcrrasse des g randes brasscrics.
Disons un mot au ssi des théátres d~t Boulevard. spéc i•disó~ longt!'mps rlans la
r eprésentation de p ieces composé...-s c;don de.-;~ procéct.és >> dramatiyu<.·s courants, mais
parfo is vives e t spirituelles - d de )'esprit boutevard2:er, qui fut. surtout <'ntrc
1850 et I<)q, le sym bole m emc de l'c::,prit parisicn : J égt.~ r. coc:tsse. ridw ,,., caiPtn·
bours, parfois cruels. qui jaillissaicn t sur les 10.vrC's d es journalistcs l'l des artl'>tc~.
Ain:=>i J'P.crivain Ca.tullc :.Y!endcs, ay;.lllt IIIH:: épo use (orl maq nillée. ét:ut surnommt'·
le {• gardien du fard1 ». - - [)'une femnw, a~scz. importune. et qui a\'ail Ull lknli1·r,
quelqu'un disait un jour: " Quelle scie2 ! " Tu h flattcs. répliqua un ami, UJIC
>)

scie a df';:; df'nts .... •> Mais le mot pou vail (·tre macahre comm e c\'lni-ci. dú ;\
Alphonse :\llais : un mo ns ic ur a cxig<\ dans snn tt'stament. d' ctre incinér é <q.>rt·s ~-~
mort .... Il mcurt, t' t comnu• l' crnplo~·ó du cimt-t i,>rr deman<lr· a la n~ uve quel gen re de
crémation e lle d ésirc pqu r ~~m m a r i : <• F nur íran<,:ais o u fo ur mi la nais ) ,, e ll«:> répond : .. Oh'
monsieur, le four fran\·ais - mon pau\'rc mari nc supportait pas la cuisinc italicnne: :,

1. \l :t~¡toillagt• tk,tin (· (t'll prindp;•'l .t raJ•'t>mr 1111 '2. Tres f am. : t_ludk p<r,nnnr :l'"'lll>llalll<·!
\'h:l!o(t' .... , .,. r l><·: s e fa rder . 11 ~ a un jna ,¡,. "'"" ( A rgo t : •.: 11 •· 1n,: , ,.lt. h·, pi(· ch. uu .. , .. •·=•'"' k~ ph:cb;
.w~c p//{/l'r. I'· (,S ( 11/1 '' ('(IS,\t• JIÍftl\ •l.
GllANIMAIRE

L' L\:lPÉRATIF
l. - Il exprime un ordre, un conseil, et, sous la forme négative,
une défense. A la 3e personne, qu'il ne possede pas, il est remplacé par le
sub j onctif :
H.éveillez-uous; ne dormez pas. Qu' il sorte!
11. - L'impératif d'ironie ou d'indignation. Dans la langue familiere,
l'irnpératif exprime parfois une pensée contraire ü celle qu'il parait exprimer:
ainsi un professeur dira ú son éleve :
DOHMEZ, ='lE VOUS GEKF.Z PAS, mon gan;.an. (C'est-:'J-dire : VOUS
ne devez pas dormir ici.)
lll. ·-- L'impératif de supposition. L'impératif exprime une supposition,
comme le ferait une proposiLion subordounéc par si :
Sl.'PPHTM F:Z ces cafés a m: vas les termsses, r.es innombrables maga-
sins, r¡uc reslcraii-il des grands boulevards? · · CHASSf.:z le naturel,
il revienl Wl galop (proverbe).
IV. Le passé de l'impératif. Il se forme avec l'impéralif des auxi-
liaires avoir ou etre, accompagnés du participe passé :
Aie fini Sois revenu
Ayons fini Soyons revenus
Ayez fini Soyez revenus.
• On l'emploie (assez rarement) pour ordonncr ou (~onsci llcr une aclion qui doit
etre achevée á un ccrtain rnomcnt du futur :
AlE FINI la leclure clans dix minutes. - soYEZ HENTHÉS asepl i?eures, mes enfants!
.... EXERCICES ~
1) Faites une phrase avec l'impératif passé ¡;ant par si, de fa¡;on a y employer des impé-
des verbes : ratifs de supposition :
Terminer (un travail)- régler (une affaire) - Si vous regardez le sommet de la Tour Eiffel,
déjeuner - revenir (a la maison). vous /e trouverez plus élevé que naguere, o cause
de f' antenne de télévision. - Si tu ron(/ es en pleine
11) Expliquez la valeur particulicre de chaque Bibfiothéque, tu seras rappelé d J'ordre par legar-
impératif: dien. -Si nous avons /'imprudence de fumer dans le
Essayez un peu de fumer dans une rame de métro, nous n'échapperons pos d une contravention.
métro : /e controfeur ne sera pos long a vous -Si vous vous osseyez ó la terrasse d'un café des
interpelfer. - Soyez arrivés de bonne heure, boulevards, vous ne vous ennuierez pos. -Si vous
si vous ne voulez pos manquer fe début du concert. donnez un bon pourboire au chauffeur, vous aurez
- Asseyez-vous done ó ma place, pendant que droit a un lorge sourire.
vous y étes! Et moquez-vous de moi, par-dessus IV) Le paragraphe. - lmaginez un petit
le marché! - Cela passe pour cctte fois, dit fe discours, de 5 ou 6 lignes au plus, ou un pro(esseur
sergcnt de vil/e, mais n'y revenez pos. - A six s'adresserait d ses é/éves au moyen d'impératifs
heures moins le quart, une sonnerie retentit dans d'ironie (verbes qu'il pourrait uti/iser : bavar-
fa Bibfiothéque nationa/e. Elle semble dire aux der, déranger la c/asse, ne pos (aire ses devoirs,
lecteurs : « Ayez remis vos 1ivres a u bureo u dans ronger ses ongles, battre ses camarades, etc.).
un quart d'lleure! J) - Demandez un verre d'eau :
il vous le refusera. V) Essai. - Décrivez une grande avenue de
votre pays aux différentes heures de lo journée :
111) Transformez les propositions commen- circulation, lumiére du jour, lumiéres de la nuit.

173
2. U.V ATTENT.-!T SUR LES BOULEVARDS EN r835.

La :< machín<! infernale ».

:'llurey était un vicil oiscau de nuit. La tete wuverte d'une calotte noire, le cou
C'nfoncé rlans le!' ép:UJlt'S, ep;"ti:'. voüté, semblant remilcher de sinistrcs projcts, il
pa:-;sait sa journé1.' da11~ ~a sombre éclwppe de la rue Saint -Victor, pousser l'alenet a
c:t a trouer k cuir ....
ll nr. Ji!".:Jit r¡ne le J>o¡mlu.trt' , le:> Chaíncs de l'escla<~age ou I'Exposé des p·riu-
.-i,nl's réfmbhcains. Semblable en Ct'la a plusieur;; millie>rs de Parisien:-; de l'époquc,
il 111' pcns::tit <]U'i ur11~ chost> : :Lsc;a.ssiner Louis-Philippe, qui, en r83o, avait cscamot(!2
á sc.lrt prvtil la république (... ).
l' n jour rlc la fin de r8:)4. un homme péni:tra dans l'échoppc :
· 1 Penx-111 me loge r? >1

:'>lvrey acccp ta. L'homme - il se nommait Joscph fieschi et était Corsc - était
pour Jui. un pur, un ardent n:'puhlica.in, une victime dt~· la tyTannic (... )
1· Supposez, cl i:;ait -il a Morey, une garnison assit-gée qui aurait encort'! des :Lrme~.

mais dont k:; dt-f<'nscurs seraicnt peu a pcu décimés. Commmt résistcr? Moi, Joseph
Fir'-thi, j':li inwnté le rnoyen : vingt -cinq fu~ils posés su r un ch:'\s:::.is. 11 suffirait d'un
l!t~r~llll<:', d'tm seul, pour mettre le fcu. i\Jors, qudk pétarade! .,
Er il sort it de sa poche un croquis montrant sa mac:hint~.
" Héin. f"~·re 1\Jorey, c'est cda qu'il vous aurait iallu pour n>::; barricade;! .,
)forc-~· rcgarrla puis an hont d'unc minute . hissa tomhcr de sa p<'titc voíx doucc :
·• Ce se:rait meilleur pour Philippe! (... ) l\'fais je n'ai p<t:-. a~sez d'argent ponr paye.r
une au~si bellc m•~canique.
- :\ i moi non pln::. ....
Laisse-moi ton dessin . Je n.>nnais \111 hummc riche qui cst bon patriote : s'il
croit que le coup pcut réu~sir, il kra lt:s frais. >•
Lorsqu'il porta ;\ Pépin·1 la maqut>tte'1, J'ópieil'r comprit. Décicl{~ment , Fieschi
dait tr(·~ fort. Hien de plus simple - mais il fallait y penser - que ces vingt-cinc¡
canons. de fusil, sagemC'nt r:~ngf.:; sur un ch:'lssis ele bois <lont In partie supérieure s'éle-
v:Lit <J\1 s'ah:li.;::;a it. d~· tdk lll<UJit:•rc que J'on p út poÍ!ilC'r avcc précisíon. La cléchargr
se Ít"rait simultanérnent gract' :'t nne trainéc de poudrc que l'on allumcrait entre la
<lrmt.ii·nw d b tri·i7.i\·mt- <'ula<:.:::.,-. TI suffir;tit de placer la machjne a une fenetn~ ct d'y
mc:tt re lt;> f,..u :tu rnunH.·nt oü Philippe pas::;erait devant J;.t maison.
,, Et cela cmitera combtcn~? s'jnquiéta l'épicier.

1. l.';d i·• >~ ~· 'l u 11e pointc r\':wier a\ 1'1' laqudh· :l. l.'•'• pir'h-r rpti \'a lln:uwo'l' " l': d 1•·ni al.
Hll , .._.,.,.,.k ,· tlll' ;r\':tlll tlo: lt• nnttlre. \Jor<:~' <'lail 4 . 'lmli·k n'rlu it r'<Ht'-lrc t il a \':tlll l'c·:úTII 1ion (k
~·· ··rdouuit·l !,.,lliTt' li L'I : il rÍ'ptlr;"tit lt"''\ t·h:tu~!\tlr\::'1; l'l l',. u\ r:t~l·.
lt•o: h;lr n a l!'-. ;, Construdion uu fr.1.n~ai> p:tl'lo.! : le mol intcr
'2 . .\ v:.1 l l.!il di'("l r;~i t rr· :l<lroilt'llll'lll. rog,,ti 1 f-t ~n lin rie 1' h r:t'l·.

1.i ¡
L' Attmtat de Ficschi ( EHatnpe ae l'époquc).
On aper·fo; t rJ drojte la fumf>e qui sor/ de la/mitre oti était .t;.,Jacée !tJ " /JIdebine infernale ".

- Tout compris, confe-ction de la machine et toyer de la maison : soo franc~.


- Pour soo francs! s'exclama Pépin, ce serait dommagc de s'en priver. Je vous
commandite 1 • ))
Le trio décida d'opércr le 28 juilld ::;uivant. Ce jour-lá, nnníversaire des << Trois
Glorieuses 2 ll, le roi passerait une rcvuc gt~.néra le de b Gardc N ationale, rangéc de la
Bastille a la :Maddcinc. Il sufftS<1it de tmuver sur le parcours une ma.ison << banal~-.
neutre, a l'abri des curieux et des indiscrets ll. lb la trouvcrcnt au numéro so du bou-
levard du Temple.
(...) Bientot tout fut pret.
Le soir du 27 juillet, Morey arrive bou!evard ctu Temple ct charge minutieusement
les canons jusqu'a la gueule - dix á dollZe baile:::: par fusil. ..
Sans doute Fieschi a -t -il promis a ses complices de Sl' tuer <• le COUJ.> fait )), rnais le
bourrelier se méfie et, en vicux tircur, il prcncl soin de charger clcux ou trois canons
en ménageant un intervaJJe entre la poudre et les bailes; ils éclateft)nt el tueront a
coup sur le régicide 3 ....
Les deux hommes font passer un compn.rse4 ;t chcval sur le bou!cvarct ct pointe:nt
la machine (1 a hauteur de la poitrine du ca.valier ll,
Le z8 juillet, a dix heures ct dcmiL~. le roi. suivi de ses fib. Orléans. Joinvi!k ct :t\c-
mours. cks rnaréchaux ~Iortier ct Maison, de Thiers, du duc de Broglit> et d'unt~ ccllhl rtt'!
de généraux. arrivc a la hauteur du nurnéro 50. Soudain, Louis-PhiEip¡.>c voit un jel
de fumée sortir de la fenctre du troisieme étagc. Il a le tcmps ele chrc au prince ck .Join-
vil le : •< Ceci me regarde. ))

l. Jt• vou~ avan<:c l'arg'.! nlnéo.:Pssain•. :l. Ce! ni qu i tu<' un wi. Id. Fic~chi.
:l. J.,.,t rnis jo u rou't·~ .¡,. l:t r(·vnlnt inn d~ 1 S3• t, -1. \ ·n •·urnplier. qui j•Hil· d .tn~ l'afT:rirc un ,.,·,k
qui donna le Lrl'trh: ~ l.olli s l'hiliPP•'· St'\'t)nc1.~l i re .

175
Au merne instant, la fusillade crépite CC)Inme un ce feu de peloton ».
•eMe voila >>, cric le roi en agitant son chapeau. Une balle lui a seulement éraft.{: le
front. mais a u tour de lui e' cst une hécatombc. La machín e infcmalc de Ficschi a fauché
la foule : r8 mnrts et 22 h l essf>~s gisen t sur le pavé d u houlcvard. Le marécha l Mortier
a été tué raidc d'une ballc.; a l'oreilk ga uche.
O ironic ! ce matin-la. les lcctcurs du Charivari 1 avaicn t p u Jire cette note: ce Ilicr,
le roi-c:itoycn est vc nu de l\'euilly i París avcc sa suprrhc famiUc sans Ctrc aucunemcnt
assassiné sur la mute. •>
Ficschi, atrocemcnt blessé par l' é('htkrnent prhu par J\lnrey, fut arrl'té alors q u'il
essayait de s'cnfuir par la me des Fossés-du-Tcmple. i\fo rey et Pépin avaicnt pris tant
de précautions ... qu' ils se tircnt prendr~. ( ...)
Ils furent guiUotiné·s tous trois le 19 février 18]6.
(... )Barbes ct Bla~lqu i~. prévenus par le bourreliL:r, se te naient prets á agir. Si l'at-
tent <Lt avait réussi, la deuxicmc répuhlique scrait née trcizc ans plus tót.
Axn RI~. C.>.STELOT. 1.1' Crand Stl'r/,, de l 'arr.~. Le line c-ontc mporai11. Amiol -1 l llmnnt.

l .. Jour nrtl S:t liri<]llt' ,¡,. l'époqut'. - - <!. l lomm~s polillques r~publi rains, uonl les idécs pré:pnreronl In
ré volution <ll' 1M <:S.

Gfli\AH1 A fUI~· -------------------~

L' INr i ~ l T IF
Les emplois d e l'infinitif (scul ou conrplé l é) sonL cx tr~memcnl var1 es .
En particulicr. il p cut a voir les mcmes fo11ct.i o ns qu'un nom, ].J<H' excmplc :
Suje t : " 11 esl ni:rr:ssaire De TUI·:II le. Uoi », dil-il. ( = Luer le Roí ('-'>l néce!5:;aire).
Compl é m e nt d'objet :
s ans prcpo:;ition : J c dcsirt' nE:.srr·:ll.
précédé de de : Le trio déddn t> ' op¡::mm. - 1l rt promis DE SE TUER.
précédé de a : Ficschi ri:ussil ... TUEII IS personnc:;.
Avec s ujet pro pre ú l'inflnitif : L e roi JJOil U:-\ JET DE FIJM ?:e SORTifl dt
la j cnetrr .
Compl é m e nt c irconstanc ie l ; par exc,mplc. complémen t. de rn<tnicre : 11 passait
.~a jollrllt!t! ,\ P OtJ!>SI·:II I.'Af.ENI•: ET A TR()(ll·;l\ LE C: t:IR;
/.('. rni-citoy('n cst venu t1 París SA!"S ,·:·r11F. ASSASSI I'\t:: sur lu route.;
complémen t de s ttpposi tion : A v ,\ t:-~ C IH' sans péril, on triomphc sans r¡loire (Cor-
n.:illc) : -si on est vainqueur sans péril. ...
Compl é m e nt d'un nom : l.c moment n'M:TH esl arriué. ·- Philippc élait cm
homme .\ su J·PHlM EH. (Valeur d'rsclj eclif - digne fl\\tre ~uppr im é). - - Ou silllple.-
ment : Philippe étail ,\ STJPPHnmn.
Co mplém ent d ' un adjecti f : lJarbás el 13/aw¡ui se tcnaiwl prels A AG IR.
~ EXERCICES <111

1) « Et cela coutero cambien?» A qu e l endro it impersonnel. da ns une phrase comme : i/ est


de la proposition se trouve le mot inte rro · nécessaire de tuer le roi.)
gatif! - Comment faud rait-il constru ire cette b) Mé me exerci ce , en f3isant de l'infinitif,
phrase en fran<;ais é critr littéraire? un complément d ' obje t (avec ou sans prépo-
sltion).
11) Expliquez la valeur des conditio nnels : e) Mé me exercice , en faisant de l'infinitif,
11 était oime d ' une fili e dont il aurait pu étre le pe re. un complément clrconstanci e l.
- 11 su(firait d'ur. homme, d'un seul, pour mettre d) Meme exe rcice, en faisant de l'infinitif,
le (eu. - C est cela qu'il vous aurait (al/u pour un complément de n o m ou d'adjectif.
vos barricades ! - Ce serait meil!eur pour Phi-
lippe! - Pour 500 (rones. ce serait dommoge de VI) Transrormez e n infinitifs précédés de
préposit ions les verbes en caracteres droits;
s'en priver 1 - Ce jour- lo, le ro1 passerait une revue
modifiez !'ensemble de la phrase : les termes
g~nérale de la Carde Na tionale.
entre pa ren t héses devront disparaitre : -- 11
111) Me ttez au passé le récit de l'attentat. ma nge, il dort; (voi/o e quoi) il posse so vie. - Cet
qui est íci au present de narration. (Depuis : iMolent va entrer ici (et ne) sal u era personne.-
((le soi r du 27 jui ll et ... jusqu'a ; d ' une baile a j'opérerai le blessé; je (/') 01 déc1dé, dit le chlfur-
l'oreille gauche ».) gien. - Je t' offrir ai un beau voyage: je (le) promeu.
- Donnez-lu i dix mii/e (rones, (celo) suf(ira.
IV) Re le ve z les verbes ¡\ l'indiotif contenus VIl) Cherchez dans la langue fran<;aise ,
dans la lecture et donnez-en l'infinitif présent 10 infinitifs. qui, précédés d e l' article. aient
et l' inflnitif passé. la va leu r de substantifs (Ex. : le déjeuner).
V) o) Avec 4 de ces mfinitifs , fo rm e z 4 phrases VIII ) Essai. Racontez une séance du proces des
ou chacun d'eux sera employé comme sujet. trois conspirateurs. F1eschi, Morey ee Pépin, te/
(No tamment comme sujet réel d'un verbe qu'on peut l'imaginer d'apres la lecture.

3 . LA JJOUI<SE

,, lis jouent l l'aq;~nt, expli<1ua Lau nois.


- - Pour le compk des autrcs, <ljouta Nnd Francn~ u r. C~ux qui ~nca i sse ut rre se 1

gt·lcnt pas sur les man:hcs2 • Pas plus qu'ils nc dcsccndent dans les mines ou nc récoltcnt
k caoutchouc. Et quand un nigaud 3 de mon espccc risqu<' sa. pean pour C'n lcver i\lcp
ou dMI"ndr<' Dam:t.c;~ , il ne St' dou te pas que c;a se.rt a e nrichir ('('l!X c¡ui s péculc n l 5 s ur
le pét role... •)
11 graYit quelquc~ marches, suivi de ses compagnons. Sous le péristylc, les commis
de cc>Uiissicrs6 se bousculaicnt en voci(érant dcvant des tah!C'aux noirs. Achaque valf'll[
qu'it~:>cri\-,'\it k prépo~f', c'étnit une cxplosion d~ cris : e< Deux mille deux ... Dcux

l. '··•I:Ch'll l I'.ICI:\'111. ~•. St• (j,·ro·ul ¡'¡ l 'arhal d ú l;1 vt·nf<o d~~ v:dcnr~ en
:!. l>t'~l'\'' ck 1 esra 1J<'r Cll<Hlllllh'llt,d par lrquí'l p.-(·\'i~Í•)n d't!\'énrtnt·l\1~ pulitiq lwS ou t\.couollliqun~.
on :tn·i·dt• .1 b l l~ou r'c t;, C~11x "JUÍ n(gorl~nl ¡,., va lcun. non ,ullnisr·s
3. Sul. "'""· :ou ltlarcht' uflkl\'1.
1. \llu,c••u a ,,,., opcr:111on> mllilacn·' el<' rrttr i. Ct•lui c¡ul ,.,¡ t'h: IO'(<(c1 cl'ttoll' l:'wlw, pré p osé it
ép!H(lll'•Lun. k l'rot·h\· · Orit·nt. CCII<' foonl't ion.

177
cent cinq ... Deux ccnt si.x ... » Rien que des
chiffres. Tendant I'oreille, Francreur parvint
pourtant a saisir quelques mots. Toujours les
llH~mes : << J ·ai ~ Je prends! J' ai! '' Commc une
mystéricuse antienne1 .
i< :Mais ils ont quoi? lls prennent quoi?
fmit-il par demander a Toine emmitoufié daos
son cachez-nez.
-- I~ien ... Du papier... Du vent •>, luí répon-
dit la voix cnchifrenéé.
Ce jeu passionnait tellement les employés
de Bourse qu'ib ne semblaient pas souf-
frir du froíd. •< La ficvre les réchauffe ''·
pensa Koe!. Quel<]Ut'-" frileux seulement bat-
taient la semelle a l'écart, puis retournaient
vite se méler a u ch~ur : (( J' aí! Je prends'!
Jai! ]e prends! >> On eút dit un offtce3 dans
un asile de fous. Les clameurs, un instant,
ctevinrent assourdiss:mtes, puis, soudainement, ce fut le silence. Commc si la stupeur
eut serré les gorgcs. Mais cela ne dura que quelques ~~~co nde;:;. Les hurlemcnts reprircnt,
encore plus nourris. La masse humaine entassée dcrricrc les colonnes se disloqua, se
rt'pandit sur les marche~. toujours vociférant. Certains bondissaíent vers Jes grilles,
courant au téléphonc. L' un d'cu.x bouscula Toine Launois. Cclui-ci reconnut son
confrere de Paris-Mt'di 4 •
<( Qu'est-cc qui se pas~e?

- Le Syndicat de la coulissc fait :u1nuler les cours du Consortium. ,,


Ce::; mots l:tncés, J'informateur repartit a toutes jamhe~ . Nod serra les dents; le
bon Toi11c poussa w1 gémísscmcnt. Coudur, seul, n'avait pas compris.
« Qu'est-cc qu'il gazouille, le frere&? de m:1.nda-t-il timidcmcnt a Launois.
Que les ti tres de Robinson ne sont plus cotés.
- Ah! Et c;a vcut dire quoi ~
- Qu'il est ruiné. ,>
Coudur en pcrdit le soufflc. Puis, de furcur, il jeta son chapeau par terre et le
piéti na. f.á-haut le prépos~. d'nn coup de t orchon, cfia9ait un chiffre sur l'ardoise
c't:tait fini.
HO LANI) [)QH,( , E lf!:s. u e I'A<.:<ldémíc Goncourt . l'ullf (',. ;/ á 1't!nrh·.~. Albín :Michel.

l. Ch (rllt n•lig11'11X I)Ú rcviennenl sans c~~~c 1('~ 3. l 1n offlce rdiui•·llx.


mc'm r·< r,';•llqm·s ( - J 'ai des vo~lt:urs :, n·ndrl'. :'• C<' 4. t'nm d ' un joul'ual.
pris . .Jc prends llrs val t·trr~ :\ t·c pri:o. ~~- Argot; qu·,·st -rc: qu'il di/, relu i-Ur? On
2. Fam . : l'nrotH.f.<.•. enrhunlCl'. <lit rlus souvcnt. : qu·~,l·<'(• qu'il chante?
4. !.E JfUSÉ'E GREVIN

a Comment, vous nc connaissez pas le Musée Grévin?


- Oh' vou:; s:wcz, les musét>_.;;, je m'y ennuic terriblement. Ces toiles alignées a.u
mur, ces statu~s qui gardent pour l'éternité clt:>s attitudes étranges....
- Vous n'étes pas un amateur d'art. :\-fais vous avez le couragc de votre opinion!
Seulement, voyez-vous, le Muséc (~révin n'a aucun rapport avec le '' Prado )), les
•{ Ofítces ,, ou le " Louvre ,,_ Connai:;se:~,-vous « 1\:fadame Tussaud ,,, le muséede Londres?
- Cette galerie d e manncquins, grandeur naturelle, représentan t des personnages
famcux?
- C'est <;a. Eh bien, le 'Musée Grévin en est la répliqué parisienne, mais une
réplique originalc. <; Madame Tussaud >> (que fonda, soit dit en passant, un ménage
fr:tn\..ais, V<:'rs r790) vou!'> offre une collection impressionnante d'instruments de
torture ou d'assassinat. Le :\íusée Grévin, lui, rnct J'accent rnoins sur l'horreur que
sur le pittorcsquc2 • Ce qui y domine. ce sont les tablcaux d'hístoirc ou les liem' sont
reconstitués avec autant de fid ~lité que les costumes et les visagcs.
Par exemple?
- Par cxcmple, la vie de Jcanne d'Arc, les journées les plus célebres de la H.évo-
lution franc;:aise, une réception chez Bonaparte a la 'tllalmaison ....
-- ·vous n'allez tout de m<!me pas prétendre que les visages sont ici des portraits
exacts?
- Presque 1 Car partout oü un document a pu s~rvir de modele, le perwnnage
a été figuré avcc une vérité scrupuleuse. Parfois, meme, vous avez sous les yeux
des objets récls, authentigues : ainsi cettc baignoire ou ~'larat, le famcux Révolu-
tionnaire, gít poignardé, c'est vraiment celle <]Ui servait a ses bains .... Le tableau
cst saisissant: Charlotte Cor-
day. la meurtriere, debout. .· llf mmie GrhJI·n : ,¡ssr.usint~l de Afaral par Charlo/le Corday.
hautaine et impassible pres
du cadavre, tandis que la
foule ameutée par la scr-
vantc eufoncc la. porte ....
- ~his <'Tus:;aud ;, repré-
sente beaucoup de pcrson-
nagcs contemporains ....
Le Musée Grévin
auo,!'>i : vous y vcrrcz le
Président de la Répnblique,

l. L'illlitat ioll
2. ~Jel lllOÍII' r· n é\·illt'IIC'I' l'hor-
rellr qu<· 1<• pil torl'~l'(lll'.
de:; ministr~. les principau x hnmmes d ' État du monde entier, les grands champions
d(! boxe, les triomphateurs du Tour de France cycliste, que sais-je <mcorc?
- E.t ces gens-la ont posé dcvant les imagicrs?
- Oui. souvent. ... Ce n'est pas le cas, éviclemment, de ce modeste citoyen (en cirt-1¡
que vous trouvcrcz as::;oupi sur une l>anquette, un journal étalé sur les gcnoux... Il a
une amusante histnir~. Figurcz-vousqu'onavaitd'abordmisdansse_.:; mainsun numérodu
Gatelois, quCJtidit'll tle l'épo<]ue. Le clirecteur clu Gautrn:s se fftcha tout rouge : oc Vous
avez l'air d ' insinuer, d ít-il, que lü. ledure d e mon journal est cndormantc! u; on rem-
pla9a le Gaulois par d'autrcs quotidicns. Et les directeurs de p rotester tour :\tour.
On eut alors tute ~.~xce llen te idée : cell e de glisser entre les mains du dormeur le ] uumal
ojficiel de la Répuúlique frunr,;aise. Et ce fut un éclat de rirc général. ... ''
G. :'>1.

GR!tMMA IRE

L ' I:.iFI N ITJF (s¡life).


l. - L'infinitif d'ordre et de défense. JI €-q uiv~mt á l'impératif, mais
s'adresse ú t.out. k mondl' au lieu de s·ndrcsser a une p.:rso11ne parliculierc.
C'est l'indicatif des proverbcs, des auis uu public, des recetfes de caisine, des
urdonrwnces médiwles :
s'ESSUYF:I\ /es pif!ds NI f'lllra/1/ datl s [!' ,\[usée. -- i'il-: PAS FUM E H!

ll. - L'infinitil d'indignation :


1\·loi! cRomE a ces raconlars!
III. - L'infinitif de narration . Il équ iva ut, dans un récit, i\ un indicatif
passé, el il esl alors préeédt~ de la préposi Lion de :
1!-l les direcf¡'llrs DE PROTESTE!\ tour á tour. ( - Les dircct.c urs
protesti~rcn t...).

IV. - L'infinitif d'interrogation , ou plulót d'hésitation, d e délibéra ·


cion. Précédé ffttn mol interrogatif (quoi? que? comment? ou?) il sign ifi e que
le sujet se demande ce qu'il doit faire, ce qu'il peut faire :
QüE FAIIU:'? QtrE Dlfm? QUE 1\Í-:POi'\DIU·:? c:OM~Il·.:-il' ~OIITII\ n'rcr?
o¡·· ,\J.r.r-:H? (~Que dois-je faire'? Que tlois-je dirl''? l'l<~ .).

V. -- L'infinítif d;ws une proposition relative : il r e mpl ace un modP


indiquanl la possibilité (suhjonctif ou eondilionncl) :
Jc n'ai pasllflfll' AVt~c: Qllt CAUSEII ( - aVt'C qui j e causerais,
avC'c qui je puisse causer).
• D:ms cecas, le rt>lntif E>!'l toujours précédé d'une préposition.

ri'io
.... EXERCICE.S ~

1} Relevez les infinitifs contenus dans la Y) Transformez en infinitifs les expressions


lecture, et expliquez-en l'emploi. suivantes (l'auxiliaire disparaitra) : Que dois-je
11) Donnez l'infinitif passé de ces différents lui répondre? - A qui peue-on se {ier?- Comment
ver bes. pourrlons-nous /'oider? - Quond vois-je /e convo-
quer7- Ou puis-je me cocher?- Que pourrais-je
111) Formez 6 phrases contenant un conseil, foire dans cette circonstonce?
un o rdre, une défense a l' infinitif, en vous
inspirant d'expresslons empruntécs au langage VI) Dans ces phra.ses, tirées du monologue
courant. (Ex. : Pharmacle : Agiter le flacon d'Harpagon dans L'Avore de Moliere (acte IV,
avant de s'en servir. - Cuisine : prendre deux se. 7), remplacez les points de suspension ( ...)
ceufs bien frais, et en baeere les blancs en neige.) par les mots interrogatifs convenables : « On m' o
dé robé mon argent. . . . peut-tl etre? . .. est-i/
IV) Transformez les phrases dont les verbes devenu' ... esc-il? .. ferai-je pour le trouver? ...
sont soulignés, de fac;on a y employer infinitifs courir? ... ne pos courir? »
de narration ou d'lnterrogation : Chorlotte
Corday était une monorchisce convoincue. Elle
se demondoit comment mettre un terme oux VIl) Remplacez l'expression verbale de la
exces révolutionnoires de Morar. « Que ferois-Je.!. relative par un seul verbe, a l'i nfinitif : Je
se disoir-el/e, pour l'empecher de nvire '» -El/e n' ai pos d'omis a qui je pourrais confier mes sovcis.
pensa alors a le tuer. - Mois comment y parvten- - Connaissez-vous quelqv'un avec qut vous puissiez
draie-elle? Par que/ chemin se rendroír-eJ/e d trorter? - Vous trouverez (quelqu'un) d qui vous
Paris? Puis comment approcherait-e/le de Mara e? devrez porler (supprimez quelqu'un).- Donnez-
moi (quelqve chose) ovec quoi 1e pvtss~ écrire (s up-
- Et la jeune filie hésitaic devant tone de primez que/que cilose et mettez devant l'infi-
dif(lcultés. nitlf, de et non ovec).

Le vocabulaire franc;ais
(l:ixpresstOns compo~cs avec céte). Explique7. : est une mauvaisl' léte et ses cuups de téte ne se
Les téles des per<;onnages de cire paraissent comptent plus. Le meunier de La Footaine
vivan tes. - Mon fils 1ient la létc de sa clas:;e: ne tmt compte d'aucun avis : il en fit a sa réte.
mais a la mai~on il n 'est guere doc ile : il tient - Lt:.~ jeunes gens s 'avan<;aicnt en crian! a
souvenr 1ere a sa mere. - Monsieur X est a tue-léte: tls avaient un peu bu ct n 'avaient pa.r
la 1éte d'une grosse affaire commcrciale ; souvent tc>ute leur téte. - Qui veut faire cette mulli-
il a tant de travail qu'i/ ne suit mi dunner de la plication de tete, sans é<:rire? - Le banquet des
lete; cepcndant il 11e perd jwnais la tete. - anciens éleves de l'école a eu líe u hier; nous
Cesse de pleurcr ct de te plaindrc, j'en ai pur- avons payé 1 200 francs par tete. Lor~que
dessus la réle (fa m. ). - Pourquoi cct a ir grognon? nous nous retrouverons en téte il 1rre, je te
Pourquoi .fais-!11 la té te (fam.)? - Ce gan;on diJai ce que je pense.

T ,r " dortllttJr .. du 11111 Jl'r G'révin.


5. A J:IMPRL\fEJUE D'UN ]OURNAL, LA NUIT

Les imprimeries de io·JtYIIattx sont nombr.~uses tw-x abords dt~S Granrls Boulevards.
!.a Sanction :-;'imprimait rue Sainl-joseph, au premier étage des Imprimeries
associé<:s. dans la seconde moitié de la granJc salle, au fond et a droite.
Gur;tu 1 , son roulf'au de papie r a la main, longeait l'a.llée centralc entre les machine.s.
Comrne cltaqu~ foi::., il éta.it saisi par la mérm: petitc angoisst-. L'odeur d'imprimerie
- ccttc odcur de papier moitc. d'cncre. d'huilc cbauffée, de métal mou - - sans Jui
0t re franchf!mcnt désagréable, l'inc¡uiétait. Lf!s bruits : ronronnements, roulements,
cliquetis, achcvaient de le mettre mal t'aise. (... ) a
Une imprimcric commc cclle-la. vétustc2 guant a sa structure tl'cnsemble. moderne
seulemr:nt par lf! détail. de l'outillage, lui donnait les tn1'mcs incertitudes, la m~me sorte
d ' interrogatiun ambigui> 3 sur la condition de l'homme actuel, que certains abord:;
de grande villc.
Il se dirigc:~.it vers une cabíne vitréc, située tout au fond de la salle, ct qui d'ordi-
nair~. a cette heure--la, étaít libre.
a
En passant prl~s des rnarbrc..•s 4 réscrvés La Sanctiun, il Ji.t signe au prote~ l3alzan,
que l'on appelait le plus souvent par son prénom: Nicola.s.
(( Donne c.;:a a composer. Il manque quinze ou vingt lignes.
- Ou trente. Avec vous, on ne sait jamais. C'cst emb<~tant. Vous nuus faites ton-
jours des coups comme p.
-- Si tu Ctais sorli de la (hambre fL unze heures, apres t'y etre éreinté6, tu trou-
verai:; encore joli d'avoir réussi dcpuis a écrirc plus <.h:s trois quarts de ton article.
D'ailleurs pour ma conclusion, j'ai hesoin <ie savoir comment la sén.nce a fini. ;• ( ... )
Bal.zan, ;Lvcc S<'-'> jout>s rebondif::; d roses, :-,<\ grosse tignasse 7 frisé~ et déja grison ..
nante. son v~:·ntre de propriétaire sous la blouse noir<.~. examimtit le manuscrit de Gurau.
P arfois. il rcniflait. en soulcvant tout le haut du corps. Gumu. sans vouloir se l'avouer.
était a.<:,.c;ez anxieux des signt'-'> d'intéret que donnerait ou ne clonnNait pas Balzan.
\-fab Balzan se contenta tl'émettre :
" c;a va déja nous fairc un pcu plus d 'une colonne ct demic. Le comptc rcndu
d0. la Chambre nous mangc$ un sacré9 morce::tu de la " une 1.• et de la ,, deux ))10 ...
Rien que votre discours .... Vous ne pourriez pas couper quek1ue chose dans J'article?
Surtout quc11 vous a vez du répéter un pcn les mcmes choses.

1. V. p. 14. 11. Brisé de f:•tl¡.(llc (litl(·ralt-tnc·ut : evmmt· ,¡ tu


2. Vic illr l'l dét!\rior<·e par 1~ lcmps. av:tl~ l· ·s t~eine hri:;f-.;·._
3. Dont 1:1 ~<Jiu tion <'St iuccrtaine, l'humauite 7. Fa m. chevc 1url! :.IIJondant <' e l mal pcign~<'.
\'Ívant au milh·1c ct'un mund~ 6. la fois lllud~nt(' t'l X. Fam. Occli!J<', l'l'<'lld .
llli~•'ra hk. !1 P op. imporl;lltl, t'onsid.:r" ltlt·.
~. Tcnnr. rl'imprirncur ; tat>l c, j:~rlis de milrl>rc, Jt), ;\rgnl óu jnurnDiiSml' ; l;l pn·mic~rc ¡1agc, la
oll le .. m cll~ur en j)nlo(es • disposc les lt'xtcs. apr~s d~uxié mc 11.1gc.
kur • t'nlnpvsilic>ll > ('11 c:>r:tct<-re:. d'iiHpr im<:ril'. 11 . Farn. pnur : •' t;tnl <lnnn\·, 'urtnul, !ptt· ..
~•. C:lwl •le l 'a ldit·c· <k lypographit· . Jlui«q lll', SHI'lCJIIi ....
- Xico la::., tu me fais sucr 1. Comp0SI' <iéja comnH' ~a . ~}.na.nd jf' rt-lirai lt• tout,
jt' VerraÍ :,j jl' pCUX gagn<'r (lix OU flUÍI1Zt"' Jignes. •)
l. Pop . lu m "<tu nuit-~. J UL.t:;S H v \JAL=-'S. Les Jlom>~u:> Je B om;e l"of<ml.~. I·I,J.mm:\ruott.
(;RA.\1.\/AIHE

ACCORD LHJ PAHTICIP E PASSJ;:


R.etenez que/ques cas particuliers :
l. - Avcc en: V es pico·s de JhéiÍ!rc, j't:.~ ni vu BEAUt:tJUP, j'E~ ni vu uuELQUEs -
CI\"ES (le participe ne .~·acrorde pas, cnr en = de cela).
- M a is : c:oMum:--~ E:-~ as-lu vu? ou : co ~wmN E~ as-tu vues? Accord
possible, si le verbe est précédé de cumbien.
I l. - LA QUA:-< T ITÉ de pieres que j'ai vues (o u vue, si l'on ~oogc surtout ñ fu
quanliic).
ITI. · Qrufl1·s dwfcurs il n fa lt ! Qucllrs rl1nlrurs ily a eu! Vcrbes impnsonnrls:
participr. invariable.
IV. -- r.!'lll' /f'mme. jf• l"ai entendue CIIA:-:n:n : c'est la fcmme, que j'ni entendue;
i' e.st objet dl~ mtmclu : rlonc, accord.
--- Í.file romana. jc !'ni entendu CHAr-;·rr-:n : on a chanté la romance; 1' est
objH dt- rhan lN: done, participe irn-arinblt>.
K n. \lnis il (\~L tolrr~ clan::: lt> cas nO IV, de laisser inuuriublr: le partitipc
(PIIII'!Irlu, uu) s ul vi d'un infinitif.
V. - .!'ni 1111 lt~III(•S les pif.cr•s r¡11r j'ai pu : r¡ur. est J'ohjt>t dt> rwir sons-t>nt~ndu
(lc!i pié<"eS qu<· j'ui pu uoir) et. fl(lll dl' pu, :-implt> auxiliaire. r¡ui n·!;lt• invariable.
- \"oir i fr•s [lihtg 1fiU! j'aí eu a apprrndrr : IJI~e l'St J'objcl dr 11/)(1/"r'/ldn~, ~·t
non de eu, sitll ple nuxilíairc, qui reste invariable.
- Cci!P robe, je l'ai fait achfia: l' est l'ohjet de arhdtr, t>Lnon d e /ttil, i<: i simple
auxiliaire, r¡ui reste. invaria b le.
\ '1. - En parlnul dl' lni-nH~liH'. un auteur ,·T IÍ J; t d:11h ...:. prdan·: •· :"•IL'S nnus
~onHn~:s efforcé dt- d~:ni rt· ....,

... EXERCICES -4
1) Faites (o u non) r accord des partiCipes en deux semoines. - Que/les chaussures os-tv
que vous mettez a la place des verbes entre (faire) (aire?- Des (roids, il en a (faire) de plus
p;~renthéses : Ces JOurnaux , je les at (faire) trrer rigoureux.
ó 400 000 exemplaires. - Des rmpnmeurs, 11) Essayez d'expliquer oralement les expres-
j"en ai (voir) bealiCOLp. - Combien j'en ai (voir) sions suivantes. puis faites-lcs entrer dans de
dons mon sé¡our ó Poris ! - Que de (autes d' impres- courtes phrases : le manuscrit (au la copie). -
sion rl y o (avoir) dons cette seule page! - Que Composer un journal. - Composer ó lo ma in;
de bons protes j'ai (avoir) dons mon imprimerie! a la linotype; d lo monotype (2 sones de machines .
Ces protes, 1e les (voir) trovoiller douze hellres Le nom de la 1,. contiene /igne et type carac-
de suite. - Les poges de ce lrvre, je les oi (voir} teres - celui de la seconde : mano- préfixe
tirer en quelques mrnutes. -}e t'aí donné toutes grec signifiant seul, iso/é; et typc) . - re/rre une
les in(ormotions que j'ai (pouvoir). - Que/les épceuve. - Le correcteur. - Le tirage .
poges as-tu (avoir) o composer? -les ouvriers,
je les oi (encendre) se plaindre au potron. - 111) Le paragraphe :Sur le modele du 2•para-
Combien en as-tu (rencontrer), de ces imprimevrs graphe de la lecture (Gurou ... d /'aise) évoquez
négligents?- La mosse des volumes que j'ai (Jire) un surveillant ti mide, circulan! parmi des éleves
est extroordinaire. - Les volumes que j'ai (Ji re) qui font, en classe, un exercíce écrrt.
sont dans cette armoire. - Ces volumes, je les ai IV) Essal. Racontez comment n ait un exem-
a
tous (faire) Jire mon (rere.- //les a (avoir) d / ~re plaire de journol.
Le vo c abulaire frao~ais

(Famille de imprimcr). Explique7. : L'imprimeur e n liegc comprimt?. - Cettc mauvaise nouvcllc


imprimcra ccttc page en italiques. - 11 y a dans l'avait dé{'rimé : j] etait CO proie a Url<.' dt!pr('SSÍOII
cette ugnc u ne faute d'impression. - Un hommc nerveuse. -- Supprimc: la virgulc dan.<; la pn:-
au rcgard sournois fait mau\aise impressiun. - miere p~.rase. - VoiiA une <'Xprt•r.rinn correctc :
Gutcnbcrg a découvcrt l ' inJprimerie mo<.lernc. elle est sa n ~ faute F:xcrcez ww prusion sur
- Le potier imprime a
l'argile un mouvemcnt la porte : elle cédcra. - - 11 a cédc : on a sa,ns
circulairc. - La policc réprimc bruta lcmcnl doute Jilir ¡m:ssion sur tui. - Les hommes gcnc-
l'iosurrcction. - On fa it des scme llcs de :;oulit:r); reux se consacrcrll a la défcnse des opprimés.

PAOLA et ALBERT
é mu s e t radieux
se sont embrassés

UN TRAIN U.S. CHAI61 DE PROPANE EXPLOSE


PRH O'UNE Pl.AGE: ltt pze•let~seréptmt/gr/'eau
25 ltttipretm ~ 75 hrllís frtiYtmtllt
u•• ,,. ••.•• ,,
s'tl••u il•m 1e ....
...... " ... .. """
,.o~o

,.,_ ...
.. '"""'" ..
llh (t..n)

. . , 1" ov ... , o ovjo<ffll'hul


''••,.. •" ,.,. •o"r4•'• v•
-- ,.......,.• .., ............ 1 "''
...... MJ-......... -
............. u..-~nor .. w
6. FRA Gl!,l TÉ.' DE l.'fiVFOR.!'vf A TION

Certains chroniqueurs n'hésitcrcnt pa.s i inventer de toutcs picccs 1 des infor-


mations qui firent quelqueiois grand bruit. Ce fut le cas du charmant Henri Duvemois
c¡ue son réctactcur en chef avait dépéché- alors qu'il faisait ses débuts de journaliste
-- en reportage aux Halles Centralt>_c;, oll venait d'éclater - déji - une greve de
canuonncurs.
ll cut beau s'efforcer de rccueillir des rcnscignements susceptibles de rctenir l'a.t-
tention de ses lecteurs, il Íll comme on dit vulgairc:ment << chou blanct >>. Alors
qu'il s'apprétait a r.cga~ncr, la tNe basse. sa salle de réUaction, le hasanl - ou plutot
h Providence df'.S joum:-tlistcs (nous y croyons bcaucoup) - mit en face de luí un jcune
camamde fraich ement prornu officier qui, dcvant la détresse du pauvrc Duvernois,
fut pris de cornpassion :
r( ~~coutc, finit-il par lui dire, j'ai pour toi un sujet magnifique . Au fond, les
eamionneurs des Halles, cela n'intéressc presque personne ... Mais les musiques
rnilitaircs?
- Les musiqucs militaires?
- Oui, cela fa it courir le monde....
- Alors>
- Alors? On veut les supprimer!
- On veut les ....
- Oui, je te l'<tffirmc. Jc le ticns de mon général. Annoncc <;:a. dans ton joumal
c:t tu reviendras m'cn parlcr. Tu diras, hien l"ntcndu, guc ton informateur vcut gardcr
l'nnonymat.. .. l>
En rentrant au journal, Duvcmois déclara a son chef d'informations :
'• Les camionncurs des Halles n'ont pas vouht park:r. Mais je vous apportc du
sensationnc>l. ... >>
Et le ltndemain sous un titre énormc, on lut : S'itppression dt'S musiqJtes rnilitaires.
Cda fut repris par on;;~e jonmaux ct commenté pendant a11 moins huit jours. Le
Ministcre de b Guerre fut plongé Jans l'ahuris.->cmcnt. Personne en haut Jieu n'avait
entendu parler d'un tel projct ... ct pour cause3 !
l.ot•>s-CAB I<JEL HoHJ:"ET. C•lliU·rence faitf~ aliX " Annales •.

l. Enlieremcnt. . 2. 11 n·¡,tJtllll rkn. :1. C'e5l-!'l·tlir\': 1'1 l'"''r unr !l1J1111r r111son : le projel f lml imo.qinnirt f
GNAM.\JAIRE

PAHT ICIP E FT :\D.J ECTIF VEHRAL


P:ufois un part ici1w Pni~Slc:"T n'cxprimc: pt1s l'nct.ion d'un vcrl•t·, mnis tJJH'
qunlile plus on moins dm:1hle. Dans ce nlS. a u lieu d'etre invariable, il
s'nccord<' en genre et e n nombre ave(: k nom auqul'i il se rap¡.wrtc, d or1
l'appelle adjectif verbal :
Batzan avail une tignasse CI\JSON:--1,\NTE.

11 l'St !'iouvcnt diiTicile de distingucr l'adjectif verbal du participe pré:;ent proprc-


ment dil. En général la forme en -ant (•st un adjectif verbal :
1) quancl ellr P.st attribut du sujet: celle aflaire es/ GE:-.JA>:TF..
2) quand elle n'a pas de complément d ' objet, d 'attribution ou círconstan-
ciel : des soucis absorbants.
:~) quand elh~ est précédée d'un adverbe : 11r1r tiynassr o{,JA c:HJSo~!'\A:-.TF..

Parfois le participe PASS!~ qui, lui, est toujours variable, prenct aussi la valeur
d'un adjectif pur et simple : lJnlzan a une tignassc FH!S~t.:: •

.... EXERCICES ~

1) Formez. six phrases, en employant succes- vement comme participe présent et comme
sivement dans chacune d'elles les mots suivants adjectif verbal.
(les trois premiers sont adjectifs, les trois IV) Expliquez l'emploi de l'adject if verbal
autres, participes) : Puissont - valllon t - dans les expressions suivantes : Une séonce
sa vont - pouvont - vo/ont- sachan t. poyante ( ,p growite) - une rue passante ( ,¡. so/i-
Íl) Rempla cez les formes courtes du parti- toire) - les closses dirigeontes - les députes
cipe passif (par exemple : oimé) par les formes sortonts (qui sont soumis á réélection) - une en-
longues correspondan tes (p. ex. éconc oimé) : quete concluance - des livres intéressonts - de
Déja inquiété par l'odeur d'imprimerie. Gurou pe eices phroses coupontes - une personne donnonce.
(ut (ranchement incommodé por le bruit des V) Distinguez. les participes présents.
mochines. - Arrivé prés des « morbres » réservés les gérondifs et les adjectifs verbaux et
o
a La Sanction, il fit signe un prote de s'opprocher. justifiez-en l'emploi.
- Ereinté por lo Jongue séonce de la Chambre, Pressant le pos. paree qu' il était en retard,
il avait (ait un gros e((ort pour écrire son article. Gurau orri va d l'imprimerie, ou il (ut (roppé por
- L'orticle examiné, le prote le rendit d Gurau en /'odeur inqu1étonte du popier et le bruit des mochines
(oisont lo grimoce.- L'orticle de Gurou, bien que ronronnantes. Puis, se dirigeant vers le prote
retouché, dut étre réduit d'une vingtoine de lignes . Balzan, a la mine fleurie et a u ventre rebondi. il lui
111) o) Donnez. le participe présent des don no son ortic/e. d peine fini, á composer. le
verbes suivants : géner - monter - dormir - prote le /ut d'obord en reniflont. Puis, en oovrier
souffrir- tomber. expérimenté, il exprimo /'avis suivant : il (oudroit
b) Puis faites avec chacun d'eux deux séries retroncher que/que chose. Gurou, ogacé, promit d'y
de phrases. oit ils seront employés successi- penser, puis, en si(flotant, i/ gag na la cabine vitrée.

rf\6
'.;~ ,tUi>;'"'""""""" .
~~,
l. LA FOI RE DU T RON E

Chaqut! quarticr de PCLris asa fctc foramc : nagucrv. la " Fetc a :--rct~- .\! eu' "alignai t
:'.<':-. :).traq u r~<;
ct ~es lumii·rr.s dans l'avenut> dt· ;\~: nilly : :·t ;\od. les forains s<· rdrouvm t
tous :'¡ Muntrnartre; en fin le: pr intt-mp~ vuit renaítre, ~11 r 1<~ <:o11rs de VillCt'nn..:;;, la
" Foirt> rlu Trüne l>, ou ioi re ·• au pain cl '(•pin· "· vicillc de plusü·ur~ siccles.
Et penuanl trois semaines, le cours de Vincenne.s va retentir du nasillement J es
haut-parleurs, des hurlements Jes sirenes, du claquement d~s carabincs e t les renvoyer
:'l. tous les échos! !v1 alheur aux vois ins q ui ont le sommcil Jéger!
S i vous ne craig nez pa.s trop la housculade, vene:~. avec moi: le spectacle en vaut la
pe m e .
i\imcz-vous les fanves? Vo ici justement une ménagerie. Sur l'estradc, le dompteur
a fier<: a llurc : va~te chapeau, cmvache, bottcs a éperons .... Le nez collé au micro, il
burle son hon iment 2 :
« ... Et, avec les redoutablcs lions de !'Atlas, <t vec les terribles tigres du Ben~alc,
vous verrcz la plus étonnantc charmcuse de serpents. J'offrc roo ooo fra ncs, jc dis bien:
cent-mil-le-francs, a toutc personne qui me prouvera avoi r déja vu ailleur~ 1m travail
<.le cette qualité .... Ent r<;r.! Mesdamcs et Messieurs.... Les rnilitaires en uniforme ne paient
que dcmi-place .... On commcnce a l'instant! Allom les place:;! Allons les biliets 1 ))
Préférez-vous les spectaclcs é tranges ? Voici l'homme-chcval des mers, l'hippocampe
humain!
<< On paic en sortant! S uiv~.ms, pressonos! ,,
Si vous ctcs amateur d'émotions fortes, venez faire un tour de ::VIontagnes russcs.
échafaudage én ormc dont la pi~ te d'acier e~calade des rampes vertigincus<>.s. Prenez
viace dans ce chariot, qu'une crémaillere 3 va hisst:r Jenternent an point c ulminant.
Arrivé l<l.-haut, brusqucmcnt c'est la chute pr<:>sque vcrticalc, qui vous coupe le souffle.
Vos voisins ont le visage crispé; les fcmmes font une vilaine grimace (si eUcs se
voyaient...) Puis, renwntée hrnta.le, dan::; un fracas m étallique, virages impression-
nants pour retrouver le sol, 1..1Ü le c h a riot s'immobilise d 'un scul coup.
<< N'avez-vous ricn de plus modcrnc a me montrer?- üui : tcncz, ce mancgc
d'avions t< a réaction ''· Au hout ele longues t.iges, ils toument á une vit es~c folle . Dedan~.
lt:S apprentis pilotes connaisscnt toutes les émotions de la navigation aérienne :
« Appuycz sur le volant pour descendrc ... lcvcz-le pour rnontcr.. .. o
Les gens fiers de lcur adresse iront, CHx, vers les jcux de massacre, r,u il s'agit
de re nverser avec deux ou trois pelote.-:>4 un savant édiftce de boítes de conserve....
- - Non. Allons plus loin; ce b ruit de ferrailk m e casse les oreilles ....
Al or~ le tir a !'arel ()U le tir a la carahinc? ou a la mitraillcusc? Crevez d'une

l. Pop. l>éformation 'Ir ,\'willy, villc au nonl · 3. Ti,.¡,· ol'a\'itt• <lt'n lt· l('e. t'lllployt't' nolalllltlt'nt
<lli~Sl d~ Paris. pvur ¡,., funiru laires.
2. l>i:-~·our~ d;·,lin é t\ r•tlin•r k,; dicn t,. l. Pttilcs hall es d'(•toiTt• vu de l·:w ulrhoue.
Dtrtml In "!\1olllalf,tte.r russe.r ".
seule rafale le centre de la ciblt> f'n carton et vous aurez droit aux rcgard~ admirati(s
de votrc fiancée.
- Quelle t'-')t Ct.>ltc fernme a~~isc les yeux bandés, au milieu d'un cerclc d~ curicux ?
C'est une t< voyantc cxtra-lucide1 >•. Elle vous dira votre avenir... aidée de son
compcre!, ce gros homme a forte moustache. Justement une granel-ma man y va dc 3 ses
cent francs: elle veut des nouvelle~ de son pctit-fils, embaryué pour un~ longuc croisicrc
autour du monde. E t. pendant que la voyante rédige le message inspiré. le compere hit
le tour des badauds : 1< Mada.me Josépha, de quelle couleur est la. cravatc de ce Mon-
sieur? - Honge a vec des pois blancs! - Bien! Di tes- nous en q uelle annéc cst née Made-
moiselle. - En 1935. - Plus fort. que tout le monde ent<'.ndc! - En 1935 ! - Qud est
le nombre le plus favorable a Monsieur, pour la loterie nationalc? - Le nombre IJ. 11
Si votre promenade vous a mis en appétit. nous irons l• Chez Hélent> >• rnanger quelque
gaufres parfurnées a la vanille, ou un comct de frites saupouclrécs de sel fin .
... Et surtout ne guitt.cz pas la foire sans acheter le petit cochon de pain d'épice•
oü vous ferez écrire votre prénorn en Jet tres de sucrc! G. :\L
1. Prnph{·to:-ss~ tk fuir..:. 1¡ui prl-lcud voir dnttS d 'tiC!'<Jnlll\' CC quelt¡u 'un puur lromper k puhliL' .
l'av('nir ou drm~ le pa~~·<. :l. F am. ~ ri~<(lll'.
2. Cantclol ou i.>onimeulcur IJUÍ ··~l ~rrrrt••mrnl -1 . Le pe lit coci)On cst un • )!orle bonlwu r •·
D /-U M:\IA 1 H.H

PHOJ:\01\lS Pl·:HS0~ :\1-::LS COMPLf::VI E~TS


(v. tome 1[ pages 70 á 80).

A) PIJrase C·nonrinlivr :·, un seul pronon1 prrsonnrl complément d'objet.

l. - Affirmstlon.
Jc te vois (objet. direct) Jc t 'ai vu
Je tul parle (objct indirect) Jc tui ai parlé
N. B. ~lais on dit: Jc p(~II SC a tui, je songe a lui.
(rvlernc construction avcc les ' 'Crhcs pronominaux : jc me fle a lui. )
Il. Négation.
.Je ne te vuis pas. .Te ne t'ai pas vu .
Jc n e tui parle pas. .Je ne tui ai pas p<1rltl.

1 li. - En et y . En príncipe. en ( = di! cela) el y ( ~ a cela), rcpréscnt.ent


des choses. :\-[aís on cmploie de plus en plus en pour les personnes, au licu
de : de lui, d'w:r; :
\'lo[) frúre'? .Je parle de fui ou : j'en narle.
Y e"t ti 'un u~:-~ ge plm: :;l rir.t.. 'l'oul doi:;, il peut !''•~mp loycor rl a n ~ lf fr a n ~a i s
parlé, p o ur les personnes, avt'<' pensa, su11g1:r, -~~~ (in· f11)t'makml'nl. :<uiv i ~ de
a lui:
~1on trt"~ re'? .le pensc ú ltti, ou : J y pensl:' .

B) Phrase (•noJicintive ;¡ deux pronoms compléments d'objet.

L Affirmation.
1° nrux pronoms de la :3e pt•rS()flfll'. Le ¡er rst objet direct,lc 2•! objct indirect:
J,· le tui pré~Pntn , j c le tui ui prc.;t·nlé - (tn<lis: il se le do111w.)
2o Un sf'lll pronom de la 3c pnsunlll'.
:¿ cas : a) .Je vous (indir.) le (dir.) présente.
b) .Je. vous (dir.) préscnte a lu i' a eux (Índir.).
3o A w :tm prünom dt> /u :~·· ptrsonnc : Le 1H cst objct di rect: le 2e. oh jet i ndi rect:
On vous (dir.) prt-s\:nk a moi (indir.).

I l. ···- Négation .
.J ~ ne /c. lui pn~se nlc pas. .1<' ne le tui ai pas préscnté.
.Jt> ne VOUS presente pas (/ f11i. Je ne /JIJUS ai pas préSCiltéS Q [l/Í.
Lfos Of'llX éléments de la !l(;gnlion ne ... pas SI.' disposent, par rapporl a~1 sujct et
:\H ve rht' , comme dans l a phrase a un seul pronom complément.

1<)0
• EXERC/CES ~
1) Re mplace z , dans les phrases suivantes, VI) Re mplacez, dans les phrases suivantes,
le nom complément par le p r o n om personne l les deux noms compléments par les deu~t
correspondant : 11 y a vrngt ans, on voyait p r onoms pe rso nne ls correspondants : Lo
encare (ce monumenc). - j'aime (les fauves). fi//ette montro so poupée d so mere.- Nous ovons
-]e me suis tourné vers (le dompteur).- je vais confié notre orgent d ce bonquier. - j'o((riroi a
demonder (a M me Josépha) de me prédlre /'avenir. mon employé une ougmentotian de soloire. - Le
- Pemes-tu (a la foire)!- Penses-tu (a ton frere) 1 Rai ordonno ou Gouverneur /o libérotion de Voltoire.
-Nos grands-peres onc connu (d'aucres plaisirs). -)e vous présenterai mes omis.- ]e vous oi pre-
- J'ai renversé d'un seul coup (l'édifice de boites senté mes employés. - }'oi montre les (auves d
de conserve). - Vous parlerez (au concierge). mes en(ants. - je mantreroi le monege d'ovions
- Vous donnez bien des soucrs (a votre mere). d vatre fi/s.
- Tu os écrit (a ton grar1d-pere) pour so (ete?
- Prenez ce livre : il sert (a mon frere) pour VIl) M e m e exercice, mais en meccanc les
ses études. - Nous songeons (a nos a mis). - phrases alnsi transformées a la forme négative.
Ces méchoncetés ont beaucoup nui (a votre VIII) Refaites les phrases suivantes, en rem-
camarade).
pla~ant le pronom soullgné par un n o m complé-
11) Refaite s l'exercice précéde nt, mais en me nt que vous imaginerez : je vous les ovois
mettanc les verbes a la fo rme négative. sauvent décrits. - Tu me Fas rocontée plus d'une
111) l mag in e z troís phrases ou le pronom e n
sera utilisé comme adve r be d e lieu , trois fois. - Nous le~ ovons entendus la nuit derniere.
autres oü il sera pronom personnel. - Vous les avez vus, quond ils se sont précrpités
(Ex. : Comme il regardaít la cage d u lion , le vers le manege d'avions.
petit gar~on s'aper~ut qu' il e n sortait un rat
(adverbe = de Id). - Les jeux de nos grands- IX) Me ttez les phrases de 1'ex. VIII ll la
péres, je n'e n parle pas (pronom - des jeux). forme négative.
IV) Dites les différences fon ctions de e n
dans les phrases suivantes : Des boroques, X) Remplacez les tirets par les pronoms
j'en ai vu des dizoines ó lo forre. - Ce spectocle compléments qui conviennent : Des que les
etaít a((reux : j'en tremble encare. -Lo (aire? en(onts (urent orrivés devont les mantognes russes,
j'en viens et je m'y suis bien amusé. - Le petit leur oncle- donna que!ques conseils de prudence.
jean ne va pos sur les montognes russes : íl en o Puis : « N' oyez era in te». -di t-i/.« Fiez- d - ».
peur. Apres quoi, i/ - dit de monter dans le chariot.
Les enfants ne demondaient qu'ó- obéir, mais /e
V) Re mplacez les tirets par le p ro nom choriot démorro dons un te/ (rocas que le plus
personne l indirect qui conviene : Meme quand petit - eut peur et se mit d pleurer. tondis que ses
'' - por/e. vous voyez bien que /'égoiste pense (reres - moquaient de - . Quand ils redescen-
uniquement d - . Si tu es mon ami. écris - sou- dirent, /'ancle acheta quelques cochons en poin
vent. Ce sera le signe que tu penses d - . Sr vous d'epice paur ses neveux e t - - distribuo ovec un
ne prenez pos soin de vos intéréts. qui done - ban sourire.
songera? Tu me dis que je ne pense jamois ó
mo mere; mois si, j' - pense! XI) Essai. Décrivez une (aire de votre pays.
2 . TOURlVESOL

Tous les joun; de la scmaine


En hiver en automne
Dans le ciel de París
Les cheminées d'usine ne fument (jUC du gris 1

Mais le prtntemps s'amene~ une fieur sur l'oreiUe


Au bras une jolie fi.lle
Tournesol Tournesol
C'est le nom de la fleur
Le surnom de la fille
EUe n'a pas de grand nom pas de nom de fam illc
Et danse au coin des rues
A Bellcville a Séville

Tourncsol Tourncsol Tourncsol


Valse df'.S coins de n1es
Et les beaux jours sont venus
La bellc vic avcc eux
Le génie de la Bastille fume une git:lne hleue 3
Dans le ciel amoureux
Da.ns le cicl de Séville c.lans le ciel de Bellcville
Et meme de n'importe ou

Tournesol Tournesol
C'est le nom de la fleur
Le surnom de la fille

J. L't<~VEkT. SpectacltJs Le Point du jott r. !\. 1<. F ..

l. Fam. Ou apiH'll ~ gris le gros l.:lh:l<'. vrncht <hms :\. V:'lri i·h'' dr: c·igrw..t lrs :~s~ l'l. lirll's. -- 1.:1 cfl lnnnt
des cn v('loppes d t' papic-r ~ris. Allusion 1!. J'ép,.:Ss<' rlc Juillel , place cte la Jla slill e (un la vuit $Uf' l'illu s-
fumo.'c gri~l' qui hllrl d e la ('hClninéc colllm~ d'un\' tration UC la ¡J:t¡.W 187, U:lll~ 1<· fun<J), l'OII I Ill é HI OH
gross.~ pi 1'''· le~ 'J'ro/$ .¡larit:wws (v. p. l i."•) ('! <'·'~' surnrr,ut O:,· tlu
2. Pop - vicnl. c ¿nie dr la Li berlé.
3. SUR LES HOR!>S I>U C!ltv'AL SAI.\'T-MARTIN
Le printcmp::. ét:til venu. Un climanch0., aprcs avoir nettoyé sa l>outir¡ue :\grande
cau, LccoHvr~ur, s~ ntant les chalcurs prue bes, décide cte •< sortir la tcrrassc •: quatre
tables rondes d ltuit chaiscs de j:trclin, qu'on a lig ue s ur le trottoir, ~us un grand store
oü on lit en IPttrt>.::> rougt:-s : HüTET.- VINS-LIQt..:EtJRS.
Lt>couv1~·ur aimc musarder 1 dans h.: quartier, la cigarette au coin des levres .. ..
Tnujours l.t mt'-mc promcnadc, tranguillc, apaisante. 11 Jonge J'hópitaJ Saint-Louis,
puis tl rcgagne le r¡u:ti de jem11wpe.c;.
Dt>.<. pedJt•urs sont imtallés sur le uord du canal, au bon enrlroit. (...) Lccouvreur
:;'arrNe. ll fait beau .... Partout les marronnicrs flcurisscnt, degrand.; arbrc-.:> qui semblcnt
]1bntés Ji pour salut~r les pénkhcs. Des bateliers se dém€ment 2 .... Un pcu plus haut,
d~c:; mnntagm·s de sable:! ou de pierre, des tas de charbon, des sacs de ciment, encombr ent
k· 4uai. Des voiturcs tran:rsent le pont tourna.nt .
Ce décor d'u:;ine:;, de garages, de fines passerelles, de tombcrcaux qu'on charge,
1onte cttk activité du r.;anal amuse Ler.:ouvreur. ...
Par il":> bcaux jours, les locataires ele !'hotel du Nord, lcur diner ex¡.>édié 3 . rtl' S-
ccndcnt pr('norf' le frais a la terrasse. Les huit chaises sont vit0. occupécs .... Il Iail bon 4
pr~ndr~ un ,·erre• sur le trottoir aprcs une longuc joumée de clmlcur ('t d·~ travail. f)Ua.nd
le suleil s'est couché derriere le.~ vieillf's maisons du quai de Valmy ct que. p• :u ;\ pru.
le roulcmrnt des ,·oitures a fait place au bruit frais des écluscs. Lrs r(•vcrberc:; :;'al-
lmnent... de , -ieiUes femme<5 promcncnt lcur chicn .. .. L' air fraichit, un roup de: vcnt
4uí vient des boulcvards extéri<>urs apporte le murmure de la villc .... Et t•n face, J;ll1~
le squarc, de5 vagahonds s'étenrlent :)'..11' k::. bancs pour y pa::.scr la mut.
Eu<~~:s" [ >ABJT. lltitL'Í tlt~ Norcl, l >t•uvl.!l.
i. Fl:lner. :1. 1-'ris lr~~ r:l(IH(t·nwnl.
:!. S':c¡¿ilt·lll l"'ur t•xt·cull:r r;~pidem~nl lcur Lrn ·1. ll es l (s•¡rér~Nc d,· ....
\;lÍI. 5. Fam. Huir.., 111\ pco1 llf: vin avt'<' rles :.n11s.
GRAMMAIRE

PRONOMS PEHSONNELS
(suite).

l. - Phrase interrogatlve :
avec un seu/ pronom complément :
,'YJe vois-tu? M' as-tu vu?
Lui parle-t-i!? Lui a-t-il parlé'!
M eme disposition par rapport a u ver be que dans la phrase affirmative (v. p. 190).
avec deux pronoms compléments :
LP. luí présenlt:S-tu? Le tui as-tu présenté?
Vous présente-l-on á lui? Vous a-t-on présentés a lui?
Mame disposition que dans la phrase affirmative.
Il. - Jnterrogation et négation combinées :
Ne le luí présentes-tu pas? Ne le luí a-t-on pas présenté?
Nc Le présente-t-on pas luí? a Nc vous a-t-on pas présentés a lui?
Le sujet étant. inversé, ne .. . se Lrouve en tete du groupe, avant le premier pro-
nom complément; pas suil immédialemcnt le sujet inversé. - Meme disposition des
pronoms compléments que dans la phrase négative sans interrogation.
• Remarque générale : on peut touj ours, dans le fran9ais parlé, employer
la locntion est-ce que, qui permel d'éviter l'inversion : esl-t.e que tu me vois? Quand
est-ce que tu le lui as présenté?

._ EXERCICES ~

1) Mettez les phrases suivantes a la forme nos camorades d la terrasse. - les vagabonds
négative : 11 m'a /u votre lettre. - je vous ont passé la nuit dans le square.
ovais solué. - Tu leur as fait prendre un verre a
lo terrasse d'un café. - Cette fraicheur, le vent V) Mettez les phrases ainsi transformées :
nous l'avait apportée, l'autre soir. - Cette ques- a) A la forme négative. b) A la forme interro-
tion-ld, il luí en a parlé. - Cette chose impor- gative. e) A la forme négatlve et a la forme
tante, vous m'y avez fait penser au dernier lnterrogative combinées.
moment. VI) Trans formez en phrases affirmatives
11) Meme. exercíce, mais en employant la ces phrases a deux compléments : je ne leur
forme interrogative. en avais pos parlé. -les y ave.z-vous déjd rencon·
trés? - N e les y avons-nous pas souvent invités?
111) Méme exercice, mais en combinant la - Tu ne le luí avois pas promis formellement, d
forme négative et la forme interrogative. la viei/le (emme, de promener son chien. - Ne les
en aurais-w pas prévenus, de ce danger, si w /'avais
IV) Remplacez les noms compléments d'objet su d temps? - Vous les a-t-on fait bien admirer,
par les pronoms correspondants : 11 avoit net- les vieilles maisons de París?
toyé sa boutique d grande ea u.- /1 faisaít toujours sa
promenade d la meme heure. - On avait planté VIl) Mettez au pluriel les pronoms complé·
des arbres le long des quais.- lis ont parlé de leurs menes lui et a lui : « je le fui ai déjd dit. - A
of(aires d /eurs amis. - Nous avions fait asseaír fui? - A lui-méme ». - 11 ne luí ploit pos de des-

I94
cendre prendre le (rois ó /o terrosse. Le médecin, romossa l'argent des clients et que ce fut o luí de
pourtont , le luí o conseillé vivement. Tont pis payer , elle lui parut beoucoup moins bonne.
pour /u! . Apres tout, e' est d /ui de déc ider. - Quond
il but lo biere que /e gon¡on lui ovoit apportée, VIII) Essai. tvoque.z la paix du soir, d lo vil/e,
elle lui semblo exce/lente. Mois quand le gar~on ou a lo campagne.

4. HOXE POPUI. A I HE

Au coup de goug, le b~.·ujamin 1 de la •e ~auv eg;ud~ 2 >> \·oulut d'emhlée 3 se rnontrer


di~nc de l'accucil du p ublic ct sr rua sur le champion 4 . Cn (e contre n bien placé le stoppa.
e( 11 part trop tót! n gémit M. Babinet; Coudur a vait láché nn juron; ~·fircille chiffonna
son mouchoir: Toinc :;'affaissa un pen plns. :\'fais le benjamín ~av:lit encaisser. Ay~ nt
renifté, il s'cnfouit 1:1. figure dans ses gants et, écoutant les lrc.;1;ns de son manager. se
mit a dansu autour <le Casella. ll fcinta5 , esquiva la riposte par un bond de cóté et,
trouvant cett€' fois J'ouverture6 , porta un violent crochee au foie.
e; C1.>up ba::; ! vociféra le perc du champion , se dressant dcrriere le ring.
- Pas vrni! i) protesta Coudur, qui cependant n'avait ricn vu.
L'arbitre fut de cet a vis, et le combat se poursu ivít dans un ,·acarme de vivats
ct de sifflets. Les advcrsaircs. rendus pmdents, s'observaient : le cadet. la garde ramas-
sée8, prét a bonctír, le ch:unpion feíntant ponr prcndre la distance.
9
re Vas-y, :.tinime ! l• hraillcrent des supportc::rs 10 impatients.
Peut-etre entcndit-il : il y alla.... De nouvcau, le basané 11 , bien en ligne, purta
son long direct 12, puis doubla du gauciH>13, et le petit chanccla. Sur les gradins, ks
hurlemen ts reprirent . Les :.féridionaux11 , moins nombreux , mais bouillan ts, se ca ssai~nt
la voix a stimuler leur íavori; pourtant , il ne poursuivit pas. Visiblement, il se méfiait
du petit boulcdoguc, ct voulait le laisser se fatígucr. A la fin de la re prisf', il mcn::l.it
nettemt:nt aux points15.
(... ) M. Babinet croyait se battre aussi. Il souffraü de ne Fas etre au moins arbitre,
en pantalon noir ct chemisc de :;oie blanche. (... ) Pour se SOIJI:lger, il mimait le cnmhat,
portant i \·ide de petits croch ets sournois, et fai ::.ant d 'affreuses grimact·~ aux concur-
rents d'en face. Ce deuxicrnc round le mit a dure épreuYe. Le petit rntdé, sourd a u x

l. 1.<· plu~ j('unc• lils 1\'i, k J•·to u<· bo xeur. 10. Mol anglais: ks parlisan' d'un <ks hoxc:nr~.
2. ~oht d'un<' Sllciútr ~porli\,·. 11. l..'homnw "" lc-iut (¡u..-,~. C:tsdla.
~~. Dtl pn:lltit'r reJll ¡>. 1:.!. Coup dC' puing Jhltli· eh· loi11 d an·r le- l·•·:t~
·1. \.n Toulonn;li' ll<'>llllt\e·· C:""'l ht. tc•ttl droit.
ó. Fit seml>l.llll eh' fl'aJ•I"'~' peutr trom¡H-r l ':odv<-r· 13. l.le.HIIHl au~~ ii <H un ch'uxt/'m(' rc•up <IY<'I" k
>:tire (v. feint e r. fairc liD /' fcintf.). p(Jin~ g:ltld te.
fi. Héu~'i"<atll ú pa~scr ti tran• rs 1:-~ ddt>ll~<-' U<' 'on 11. SuppiJrler.< dr. <:n~clln.
:cdv<'r~:lirr. 15. L·n comhn l rlc IHIX<' prut ~~· ¡.:ugn,·r, ~·nparti
7. Coup port~ t'\c' cu t~ :l \'e•(• le· l>r:lS l'(•pl i···. e·u lier. par mis~ lt•>rs elt· e·o¡uh¡¡t d 'un fh·~ i..•1x<·ttr' ¡.,.,,.
1\. l.c~ IWin~~ tJien r,¡,;.;c·mlolc?~ tJ,·,·:II tt lnt pour Sl' llüUi ~nu~ l't·fTl· l tl'un L'oup dt· pn inJ! 1 J...·JIIIf'k· rn,/1
ddc:ndr(' d•· t ""t.- <ti taqm·. ou paH'(' que· l·un rll·~ IH•xc·nr:-: a C: t \~ lni;·nx Jlt>I1·1]1J1'
~~- S m tlOtn dn • he·njamm • (- tour pc.:l'il). l"rullre par lrs jug(·S (i l ¡!agnc· a l11rs aux points l .

! ~15
rc.:commandations, rcpartait a la ba¡;arn· 1 ct le Toulonnais 2 • qui le dominait d'une
tet<'. k: contrait 3 a chaguc attaque. (... )
Le vétéran t>.squivait, bloguait 4 , recevait dans les gants, répliquait d 'un « une,
deux l>, ~t refermait sa garde. A la fin de la reprise, comme Minime allait le déborder,
il se déga.gca d'un crochet a la téte, et l'on vit le sang jaillir. (... )
Le ncuvicme, puis le dixíeme round n'arrangerent ríen. Dans un silence tragique,
le champion aux quinze k. o .. le visagc intact et les chevcux bien collés, continuait
flegmati'lllement a marquer des points. (... )
Encore cinq rounds: le pctit ne tiendrait jamais .... Les Parisiens. anxieux . se tai-
saicnt; c'était maintenant aux Marscillais de vocifércr.
" Finis-le' " hurla l'un.
:Vf. Babinet en sursauta d'indignation et Mireille tourna ve"' le cannibale des yeux
étincclants. Maís le gosse aváit le cceur aussi bien trempé que les poings. Le visagc
écrasé, grimas;ant de doulcur, il résistait quand m~mc. A la treizicmc rcprise, il parut
s~ rcssaisir. JI reprit se-'> sauts de coté, fit le dos ronrl, csguiva une droitc, frappa a son
tour. Puis, comme épuisé par ce supreme effort, il bai.s sa sa garcle, laissant un~ seconde
!'-<>n menton <.lécuuvert. Le Toulonnais, le jugeant a bout, law;a l'estocadé.il tombait
d;ws le picgc.. .. Minimc. d'un balancemcnt. évita le direct ct, le coude sur la hanchc.
en pivotant. porta un cro~het au creux de l'cstomac, si rudc gu'on l'entendit du fond
du ::.utde. Casella se plia en <.leux, comme cassé. A ce miracJe, tout le public s'était dressé.
Pris dt~ folie. les gens hurlaient: "Vas-y. Minime 1 Vas-y, Casdla! n Le pere du charn-
pion, aba.sourdi. montra une t~t~ hagarde au ras du ring. D'un geste désesp!:ré, il fit
signe a son fils de mettre un genou ;tu sol le temps de se rcprcndre, mais le Toulonnais
n~ st"mblait rien vuir et reculait en fauchant l'air de se_.:; longs hra.s. !11inime, fonc;:ant
sur lui pour l'achever, le moko6 le prit par le cou. pesant de tout son poids.
" Break! 13rcak7 ! " ordonna l'arbitre.
:::-l'on sans peine, il les sépara. mais aussitót le champion chancelant rccommenya
a s'a.ccrocher. Collé á son adversaire, il le para.lysait U.'un hras et frappait de l'autre.
<1 Hou! Hou
1 protcstait la foule. Disqualifié 8 ! ...

- !lhintcnant. mcts tout le paquct9 ! ordonna Coudur au pctit gars quand il


vint se rasseoir. Dans trois minutes tu seras ch::unpion' "
(;onflé a blocl0 , ne scntant plus SC$ blessures, un ceil a demi fermé, Minime fon~a.
Case-Ha, qui avait rctrouvé son souffl.c. se dérobait <.lcvant 1ui, passait a droite, fuyait
a gauchc, décochait un clirect, puis de nnuveau s'accrochait. Plus que dcux minutes ....
l. 1\~pn·nctil 1~ cnmh:ll. li. Le hasan(:. Surnúm péjoralif des gens du
2. C.IS<~ lb. .\lítll rlt: la ¡:rílnrt".
~. :\ rrl'lail d'un co up d" i'<>in¡: 1.-s allaqurs de 7. ~lot angl~is : ordre ni<- par l'arlJitr~ pour
1'MI \'Cr>a ir~. oldi¡.(n ¡,., hnxeurs ó S<' s1'pan·r.
·1. !(('fcrm.lit hriiS<JIII'IIH·nt ~~·~ poi>~ g< '"r 1•· !'\ Jl: •r í·f• t·d l:1 fonlt• dl'nl•lHrl (' qau• ll~ h oxt)tlr solt
puing dl' :-.un :ulvl:r:.:airc. élimirw du ··oml>a t.
'l. ' l't·rrnt• d~ laurOllHit'hil' désigna nt g<'n~ralt·tnent !1. A rgot. JdlL' lnult•< t,·~ fot·•·•·s dans 11' eomhal.
k coup d'épee, qui met :i mort le ta•tn:au. JO . T res fam. l' l<'in d<: t'Ourage <'l sur de luí.
Plus qu'tme .... La petíte machine ;'t frappt>r multipliait ses coups. Au foic, au creur.
Comme dans 1111 sac U<:" sable qui rnolü:>sait. Puis, soudain, il cogna plus haut. Au rnenton.
" Ah! 11
Ce cri jaillit de miliC' p0ítrinf'$. Le Toulonnais, <11\raciné par l'uppcrcut 1 , vcnaü de
s'effomlrcr. Le!' bras en croix, il ne bougeait plus.
" l inc ... rlcux ... trois », commcn<;J. a comptcr !'arbitre.
Le ,·aincn grattaít le tapis du talcm.
ce Quatre... cinq ... six .... "
a
ll nc parvcnait pas se soulcvcr. Ses supportcrs hurlaicnt :
•· Dchout! }{e-lt'> vf'-toi ~ Ca-sel-la! Ca-sel-la 1 .,
ll fit un effort, se Jr~·ssa ~ ur le coude.
• :-;cpt... huit.. ..
.\lais non .... 11 ne p0uvail pluc; .... Il retomha.
<• 1\~·uf ... dix ... Out! ))

I{OI.ANn 1>ORCt:.r...8s, tic 1'1\carl~mito (.;olhX>llll '1'0111 tsl ti vendrc.


A ll>m i\1 ichel

l. ~lol nn¡¡l:us : nJllp pvrl•'· 11•· hn~ rn h;lll l sons lt> m¡·nlorL

H)7
GR A.HM A I RE

PK0 :-.10~1S P E R SO~~ ELS (suilc).


Phrasc a l ' impératif.

L - · Un scul pronom complément


affirmation n ég a tlon
R egarde-moi. Ne me rcgarde pas.
P a rle-lui . Ne lui parle pas.
N. B. - Le pronom complt:ment d'u n impératlf négatif se plac-.e selo n le.s regles
générales (v. p . 190, négation).

II. - - Dcux pronoms complémcnts


deux pronoms de la 3• personnc :
Donne-le-l ui. Ne le fui donnc pas.
Un seul pronom de la 3~ personne
D onne-le-moi. Ne me le donne pas.
P réscnte-moi a lu i, a eux. Ne me présentc pas a fu i , a eux.
Aucun pronom de la 3• personne
Présentez-vous il moi. Ne vous présentez pas a moi.
~. 13. - Quand l' impcratif rst négalíf , les pronoms c-ompléments H la n~gation
ne ... pas '· se placcnt sclon les regles générales de la phrase énonciat ive (v. p. 1«JO) .

.... EXERC/CES ...

1) Mettez a la forme négative les phrases pos devenu fou . - 11 commen~a les tours de valse
suivantes : - jette-toi sur le champion. - Frappe z- qu'on fui ovoit enseignés.
le d /'estamac. - Ecoute-la. - Protege-coi
derriere tes gants. - Maintiens-le a distance. IV) Remplace:z: les tirets par les pronoms
- Mets-toi d danser autour de lui. personnels convenables : le Toulonnais main-
tenait son odversoire ó distance , - froppont sans
11) Mettez a la forme négative le verbe relóche de so droite, de fa~on a - marteler son
principal : - Les corps d corps, éporgnez-les-lui. reí/ ensanglonté et d - oveugler. M. Bobinet, voyant
- Si les spectateurs te sif(lenc, occupe-toi d'eux. le pe re du champion se moquer de - , - /an~a des
- Fiez -vous d lui . - Précipite-toi sur lui des le insultes et regretta de ne pouvoir - frapper ó
coup de gong. - Réconci/ions-nous ovec eux. coups de poing. Les Morseillais encourageaient
- Accroche-toi d moi. - Si quelqu'un vous donne bruyamment leur (avori. Mireille se tourna vers-
un coup, rendez-le-/ui. - Séparez-vous de nous. e t - lan)O un coup d'reil étincelant. «}e n'ai pos
111) Remplacez les pronoms personnels au peur de-», .semb/ait-elle- crier. Mois ils ne-
slngulier par les pronoms correspondants au regardaient pas, et poraissaient meme - ignorer.
pluriel : - 11 se ruo sur lui, et lui porto des coups Le Toulonnais, tombant dans /e piege que- tendoit
violents au visage. - 1/ protesto mais /'arbitre ne son adversaire, se précipito sur - . Mais celui-ci.
/'écouta pos. - /1 ne voulait pos attaquer. Mais - évitant, - frappa si brutalement l'estomac qu'i/
les Méridionaux / 'y encouragerent bruyamment. Lui, n'eut plus beaucoup de peine d triompher de - .
il aurait pré(éré attendre encare. - Pour lui (aire
peur, elle fui faisait d'af(reuses grimaces. - Le Y) Essai. f. tes-vous pour ou contre /es combats de
manager, furieux contre /ui , lui demando s'il n'était boxe? justifiez votre opinion en une poge.
5. LE ce BISTROTI >>
DE LA PLAC !:· DES FET ES

Deux nouveaux dients sont venus, ct proposent au


patron une partie de zanzibar2 . Edmond reste un
peu en a.rriere. << Occupe7.-vous de ces messieurs. Jc
ne suis pa.-; pressé >>, dit-il. Ces messieurs expédientl
delLx tourné~ 4 promptement. Chague fois le patron,
aprcs avoir trinqué soulevc son verre comme si, mou-
rant de soif, il a llait Jc hoire d'un tra.it. Mais iJ
réussit a n'en avale r gu'une gorgée de moineau, et
pendant qut' les <mtres pérorent, il le glisse sous un
petit abrí, m énagé a cct effet dans l'épaisseur du
comptoir. Le patron, qui est de Chaudcsaiguesr.,
clétcste ce que les Parisi1':ns appellent la l?oisson. Il
considere les uuveurs, se..c; clients. (... ) comme unees pece
d'hommes en tous points méprisables, <l.ont les couturnes sont répugnantcs. l'idéal
de vic, absurdc, mais dont il faut s ubir le contact par dcvoir d'état6 • puisgu'on est
ven u expn~s a u milieu d 'eux pour faire fortune . Dans vingt ans, dans quinze pent-Hre.
on quitt2m cette racaille 7 , pour aller retrouver sur le foiral 8 d e Chaudcsaigues des
hommes dignes de ce nom. qui auront su, eux aussi, mettrc de l'argent de cóté, au
lieu de le répandre sur le zinc de-'> bistrots. et avec qui l'on hoira, le dimanche, ~ans se
presser, da ns le cabaret qui fait le coin de la place, une bouteille de petit vin d'Au-
vergnc.
Les ca mionncurs s'en vont. Puis les joucurs d e 7,;tn7.ibar. Edmoncl se rapproche.
Le patron luí t en <l. la main : -- \:a va, monsieur heuheuheum? .. .
C'est de ce grogncment modulé qu'il a coutumc de fairc suivre <• monsieur >> - e n y
ajoutant au bcsoin un raclement de gorge - lorsqu'il s 'adrcsse a un habitant du q uar-
tier qu ·¡¡ ne connaít que de visage. Edmonu luí achete de t emps en te mps un paguet
de cigardtes, mais ne '' consornme >> presquc ja mais. L'homme de Chaudesaigues ne
!'en estime pas moins. bien au contrairc. Il faut qu' íl y ait d~s « consomma tc urs >>, pour
que les Auve rgnalc; de París puissent assurer leurs vieux jours. :.'1-fais ele temps e n temps
on est heureux de serrer la mai11 a quelgu'un qui n'es t pas un « consommateu r >>, qui
cst une créature raisonnable.
Juu,;s HoMA l:SS. l .e$ I!Offltnes da bonnt t•o/ome. t. IV. Flammariun.

1. P op. l' eti t <·a f~ de quart ler. S. E n :\ uvt>rgne. · - On lera )¡¡ parl de l'ironie
2. Jfll dl' h:<~ard t¡ui xc joue :t\'1'<' lleux de'~. Po p. : <lflns to:1t re q ui ~uit .
fairr un zan z i . li. Par devnir p r Mcssion ncl.
3. Doivent en hiite. 7. Hebut de la so<'iété, pcrsonnc~ mépri sables
~ P o p. En,(•lnhlc- dr:; <:o i"Oillllla lio ll' oO'<:>rl t'>- p:•r (suf(J xe péjoratlf -a i lle. Cf. ferraill c, ,·nn:ülle. etc::.).
UO rlt·~ CllllS<tllllll>llCUrS : JIOyr.r. ufltir. 1/llf /Oilrnlf . 8. Champ de foir<e.
GRA1v!M.AIRE

PHüNOMS J>I·:H SON NELS (fin).


A) A vec l'lnfinltif.
I. .Je veux le dirc. Jc ne veux pas !t• diré.
Tu vas me le dire. Jc ne vuís pas /t' le din·.
En gé.néra1, les pronoms complémcnls, en rap¡>orl avcc un infLnilif, se placcnt
irnmédiatement avant lui (v. p. lUO).
La négaLion ne ... pas cncadrc généralcmcnt le vcrbc qui améne l'infinitif.
II. .Te le fais partir. JI' ne IP fais pas partir.
.Te l'enlcnds parler. Jc ne /'rnlrnds pas parler.
Quand l'infinilif esL ament: par J'uu des verbcs : lais.~er. fair(, nrvoyer, ou par des
Vl'rhes exprimanl une opéraliou des scns : 110ir, rnfendn•, el<:., \(• prouom complt;-
mcnt se place, non pas avant l'infiuilif, mais avant le verbe qui améne cct infinitif.
La négalion ne .. . pas cncadrc le groupe : complémcnl l- vcrh(~ ¡\ ntotle per.;on-
ncL
1Il. Le désir de /aire un voyage... Le c!C.sir de ne pas ¡aire un voy::~gl" ...
Pour faire un voyage... Pour n e pas Ir jaire ...
Travaillr.r est néces:;aire. Ne pas frnvailler est impossihle.
Quand 13 négation ne ... pas porle sur l'infinitif meme, el non ~ur k reste Jc
la phrasc, lr.s deux élément.s, dans la languc d'aujourd'hui, ne se séparent pas,
el ils précédent t.ous deux l'infinitif.
B) Avec le participe présent ; n11 le gérondifJ.
I. L'ordre des pronoms est celui de la p. 190 : en ¡, luí disant; en mr
Ir rli~ant. ~'ll I)QIIS préscntant a fui ....
Ji. L es négations se placent aussi sui\'ant le tab leau de la page 190
(done, r(>glc DIFFÉBENTF. de celle de l'inftnitif) :
•·n ne le faisant pas ....

~ EXERCICE5 •

1) Remplace:r. les noms compléments souli- Foire du Trdne. -le potron hésita ó servir f'ivrogne
gnés par les pronoms personnels correspon- - Mes en(ants ont vu dompter les /ions.
dants : Occupez-vous de ces messieurs. - Occu- IV) Mette:z: les phrases ainsi t ransformées a
pez-vous de ce trovoil. - le boxeur encoissero !_! la forme négative.
'1!.'1>· - le pocron pense ou poys noto/. - Le V) Mettez a la forme négative les infinitifs
jeune gar~on se tírero peut-etre de ce mauvais pa~. soulignés : Se taire est par(ois di((lcile. - Pro-
-)'oí bu ~.J?_etit vin blanc cxcellent. tester étoit légitime en pareil cos.- Pour se battre,
11) Mette:z: les phrases ainsi transformées a la il (out un certain couroge. -Lo volonté de triom-
forme n égatlve. pher tout de suite est souvent le secret de lo victoire.
111) Remplace:z: les noms qui précedent ou - Partir est lo meilleure solution.
suivent les infinlt ifs par les pronoms person- VI) Transformez les avis ou conseils suivants.
nels convenables : le champion loisso le benja- de fa~on a remplacer l'impératif négatif par
mín attoquer. - le consommoteur se (it servir le l'infinitif n égatif :
vin blonc. - Le Toulonno1s entendoit compter les {Ex. : N e (umez pos : ne pos (umer. - lf ne
secondes. - j'oi voulu conduire mes en(onts d lo (out pos (aire de bruit : ne pos (aire de bruit.)

200
- Ne pors pos trop tot: ce seraft inuti/e - Ne disont. tu t'ottireros so colére. - E.n vous pré-
perdez pos votre sang-froid. - Ne faites pos sentant d fui mointenant, vous gognerez du temps.
l'étonné. - Ne baissez pos votre garde : ce serait - En lo reconnaissant tu /'os genée.
dongereux. - N e parolyse pos /'odversoire ovec VIII) Essal. Décrivez les réoctions du public,
/e bros. - Ne froppe point bes; c'est défendu. lors d'un spectocle sportif, cuque/ vous avez ossisté
VIl) Mettez le gérondif a la forme négative: (match de tennis, de (oot bol/, de boxe ou de
En ogissant oinsi, tu échoueras. - En le lui caten).

Le vocabulaire fran~ais

(Famille de servir). Expliquez : Le patron rend-eile service ? - C'cst une sermnte mode.Ie,
sert l'apéritif. - Dans les vieilles maisons le et les serviteurs parfaits sont de plus en plus.
cordon du cc>ncierge sert a ouvrir la porte rares. - Resserrn done du potage a Madame.
d'entrée la nuit. - Pendan! la maladie de - Maintenant vous pouvc-z desserl'ir, nous avoos
Madarne Dupont, c'est la dame du rez-de- fini notre repas. - Par votre rnaladresse vous.
chaussée qui a servi de concierge. -Vous pouvcz a vez desservi voLre ami.·- A u restaurant, ce sont
jeter ce vieux balai, il ne ser! plus. - Y a-t-il des serveurs ou des serreuses qui font le sen-ice.
loogtemps que Marie vous sert 1 - Oh, il y - Nous avons des voisins gentils et sen·iables.
a dix ans qu'el/e esl ú notre sen-ice. - Vous ils nous rendent toutes sortes de .rervices.

REMAHQlJES SlJH L'EMPLOl DES NÉGATIONS


l. - La négation fondamentale est ne ... pas.
1l. - Pas oorT disparaitr<', si ne est accornpagn~ d<' : personne, rien,
aucun, íamais. nulle par!, nullnnenl, placés A VANT o u APnf.:s le verhe :
Personne ne vient. - Je ne vuis rim. - 11 ne rit jamais. · -
.Jamai:s il ne rit. - .Je ne l'ni vu nlll/P part. - Nulle par/ je
ne l'ai vu. - Ce n'est nullement volre a!Taire.
Ill. Ne s'emploie généralement. seul dans les exprcssions suivante:-; :
Je ne saurais vous le dire (excuse polic). - N'importe
(-= il n'importe pas). - 11 ne dit mot ( - pas un mot). - J e
ne sais. que fairc ( ~ quoi faire, v. Gramm. p. 1SO) .
.Je n'ose vous donner un conseil. - Qui ne connuit crtte
histoirc<:l ( = apres qui inlerrogatif). - Elle nc m'ccrit jamais,
si ce n'est ( = sauf) pour dcmaoder de l'argcnll - Depuis
que jt• ne t'ai vn, il s'cn cst passé, des choscs 1 ( = dcpws la
dcrniere fois que je l'ai vu). - 11 y a longtemps que jc ne t.'ai
vu ( = je ne t'ai pas vu dcpuis longtemps).
1\'. - Ni. On Jil.: j,: ne /,ois pas de uin, ni tl1• hitlrt> . ./t> ne bois ni vw, ni /,ier<'.
Mai::;, avec plusieurs verbcs: Je ne le vois ni [~e [tentends.
V. - · Non plus(« plus'' prononcé bref) a le sens de: aLlSSL, néyalif:
.fe le vois Ausst 7 : Je ne le vois pas non plus.
Tu vicns? Moi AllSSt 7 Tl! ne viens pas? Afoi non plus.
VI. - Ne ... que(= srulemrnl) encadre toujours le V('rbe:
JI boif SEULEME:"'T DU Vl:-1. - - fl 06 boíl que du VÍn .
VIL - Ne ... plus (• plus " prononcé long: plt't) CX)Jrime une cessatinn :
Il ne viendra plus.

zor
6. QUA tv'[) LE PEUPLE FA I T GRtVE ...

Les embarras de :\1. Dupont et de ".\faciam e, p rivés h ier d'élect ricité. furcn t innom-
brablcs. Quand son rév~ il a sonné, comme d 'ordinaire, vers 6 heures dn matin, l\1. Du-
pont a naturdlement chc..: rché l'intcrruptcur de sa lampe de chcvc t 1 • Pas ue lum iere.
E ncore des plombs~ sautés, se d it -íl, oubliant la greve, p ourtant annoncéc la
veille. Craquant des allurnettes. il fut voir son compteur. La mémoi re lui revenant,
mais non la lucidité. il voulut f.:tirc sa tasse de café. Il n'cut ct'autre ressource qm· de
cherchcr, n.:l<:gué3 an fcmd d'tlll p lacard, l'antiq ue instnime nt gu'on ton me a la
main. Cependant , il tentait de fairc chauffcr de l'cau : le gaz ne lui accordait qu·une
Aamme a vare ; il était résolt1 rléja ;\ boire, en p lace de c::tfé, une W~de eau noiratrc,
quand il pensa a se raser : comnH:·nl ~ raser, a\·ec C<.! bcau rasoir qui, lui aussi, se nonrrit
cl'~le<:tricité? Il fallut de no u vea u boulcvcrser le placard aux vicillerics, ahn de récu-
pércr le vieux blair<'au, h lame ébréchée qui, finalement, ne pu rent rcmplir km office
-paree que l'on avait jeté le tube de creme nécessaire a leur efficacité. Maugréant 4 ,
et en ret a rd, :.'\l. Dupont dévala son escalier.
« Par ici! l u i intima la voix de sa conc ierge. Vous passerez p our sortir par la fcnN rc
rle ma Iog~~ . comme tou t le monde. L'ouvcrture automatique de la por te ne fonction nc
pas! >•
1\1 . D u pont se r na vers le métro. La g rille en était ferrnée.
" ~ui.~·j e betel n grogna-t-il.
L es au tobus étaient p ris rl'ac;,sa.ut, on <;e batta it a utour d es taxis, les automobilis tes,
nc s:tchant o\J donner de la tétcs. donnaicnt du klaxon pour apaiser leurs nerfs .
l\1 . Oupont, d e París. put tout de meme se n•nd rt:> compte qu'il avait de la chancc, car.
d ans d'invraisemblahles équ ipages, commen(;aicnt de débarquer a
P a rís les banlieu-
sards des ligncs él{'("trif¡ée::., inutiJisablcs dcpuis l'aube. M. Dupont s'cn fut a pied a son
bureau qu'il trouva plongé dans une semi-ohscu rité propicc a la réveric. Alors, il ima-
g ina les malhcurs de tous les autres Dupunt et , se croyant au terme de ses peine::., ~
prit a sourire :
<<Ce vieux Z, qui avait just emen t pris rt-ndez-vous au garage pour faire re.ssouder
son pot c!'échappement 6 arraché, l'aurait beUe. (... ) Les X , si fiers de lcur chau ffage
élcctric¡ ut>, devaient, frílc ux comme ils le sont, grelotter. Quant ¡) R . ce fainéan t
<) U Í p a:o.SC S<l \'Íe dans ~~ hars. ¡\ j OUCf fl l'appa reil a SOUS et a tourmenter Je l<'ll rriL' · d ÍM!UC,
il n 'aurait meme pas la rcssourcc d 'allcr au ciném a. Car les salles de pr()j<'ction étaient
fermées."
l. l.nmp~ qui pt•r'nH·t eh· llr•o· :.u li t ~1 que· 1'011 onalgrli lll;lu\':ti ;. gre·: : ~l. 1lupont :>¡.(il de uwu-
plan• prl'' d~ sa l~ l c·. (Ch<·v~ t m~ml.' rl<dknl f)UC r>or.< grt).
chef : •·ht'f ~ignifle or il{in :tlr•· •H c n t 11'/c). ~. Fa m. : ne snr nant que rair,·. par o u pa~~~·r.
2. l.c.«filseh·plonnil, l t!~ {U$i/Jirs . qu ifunch-nl ( ':lll- ti. Su u~ 1 <~ vo iture , k tuurw rl'rrhop['nnent, la i;.;.e
tc-nt • • ~¡ 11' N•ur.llll t'·kdriqut· ~s i lro p fcorl. e·e·h:q>pe·r ks ~ta;.. lorOI ~~: lo· pt.l cl'tchu¡>¡•emeuf n•n rl
3. OéodniJ!ncu,<'m<'nl c·rarl r . c~tle opéra tíon sll r nd!'nse.
·1. Pr11testanl el ¡:n•ndant (mem e r<tdif.el <JIII' 7. .-\urait un e ht•l lc s ituotion lironiqut').

'202
Un coup de téléphone inter-
rompit les imaginations de M. Du-
pont. M me Dupont lui téléphonait.
Chose inusitéc, done grave.
• 11 faudrait que tu essaies de
déjeuner au restaurant, disait une
voix éplorée. Tu sais que le frigi-
daire est arreté. Tout a toumé 1 ,
la-dedans. Le gaz ne rcvicnt pas.
Les boulangeries, dont le four
était électriquc, n'ont pas de pain.
Et jc te connais, tu es difficile.
Je vais proftter de ton absence
pour aller chez la tcinturierc pour
un coup de fer a ton pantalon
neuf, et j'irai acheter le cbandail
bleu dont tu as tellement bcsoin! ))
M. Dupont fut done au res-
taurant, qui était pris d'assaut et
n'oHrait pour tout potagé que du
jambon et des biscottcs, servís
dans une louche pénom bre3 . Il
apprit la, par les convcrsations
généralcs, que les cotes dP. la
Bourse, n~;; pouvant étre établics
par les machines, étaient rctar-
décs; m~mc mancgc4 aux course.c;;
gue les journaux étaient menacés
de ne pas parattre; que l'horloge Grh:r dt trn11rports : le ,::•rl(ml miliiiiÍI't'.
parlante était artificiellement
Súutenue par des hatteries; que les den tistes s'arrachaicnt lt!S cheveu x rlevant leur
roulette inerte; que, chcz les rótisseurs. les poulets, déscspérément crus '>Ur les
broches immobiles, narguaient l'appétit des pa.ssants; que des u<;ines restaicnt inac-
tives; que, sur le carreau dt:S Halles. des monccaux d'arrivages étaient resté..;, faute
de lumiere pour les mcttre en place. (... )
Vers 5 heures, dans le bureau de M. Dupont, il faisaít si no ir qu'il renonya a tra-

l. f.t•> ahments sonl ~¡nté,. !'>l' dil 'urtout du /(11/. 3. Une dtmr -ol>sw rilé, nu 1'1)11 VOll lll:ll. mqui~­
2. Fam. l'uur t•Julé ru>urriliH'P, l'ri> ~nuvc nl lante.
l'l:lns le s~ns grrh'rlll de : pour /oulr rrs.<or¡r('r. 4. M~nrc cas.
vailler. Ainsi put-il surprcnure :\i:rne Dupont, retour 1 de ses courses, qui, a.yant déniché
une boítc de bougics, en avait allumé une, ce gui donnait a l'appartement un faux air
de Noel. Ccpcnrlant, Mmt! Dupont n'avait pas son air ordinaire.
Ses cheveux pendaient sur ses joues, sa bouche avnit une drole de forme: elle venait
de se rcmaquiller au jugé2 •
'' Jc voulais te faire une surprise, dit-<!llc d'une voix navrée. Avcc des tas de
petitec; casseroles d'ea.u, je me :-.-ui::.; lavé k s cheveux. Puis j'ai été che7. (;eorges:~, pour
une permanen~e. J"avais oublié, l'appareil ne marchait pas.
'' C'cst comme pour tnn costume; il n'y avait pas d e ,, coup de fer ,, aujourd'hui.
A propos, e' était le juur de la blanchisseuse. Si tu vcux dcm:tin une nouvelle chemise.
elle ne sera pas rcpassée ''·
D'un ton gentil :
" :\'lais je t'ai ;1.chet é ton beau chan<.lail bleu r »
Tard , la lumicre revint; le chandail ét<út vert, une couleur que M. Dupont déteste 1
GEORGES St~cr_,\m . Combo../.
r. AIJré viali on courantc pnur : d~ rHnur. r>elil bonlteurl.
:,! ,\u lo:IS:Iflt , ~an~ y voir rla ir (on dit :ouss i : wt 3. L('~ roilft' tll'' snnl <lé'l~n~' p:~r un r•dn ow:.

Le vocabulaire fran~ais

(Autour ou mot lumiere). Expliquez : Voulez- éclaira en fin son regard. -- 11 a bu, il n 'a
vous allumer l'élcctricité? - La salle de l'Opéra pas l'esprit bien lucide. - La lucidité est une
cst éclairée par un lustre immense. - Je n 'a vais des plus belles qualités de !'esprit. - Cette
pour m 'éclaircr qu 'un misér:~ble lumignon, une affaire est obscure : nous allons l'élucider. -
vieillc chandelle de suif. - Les plus beaux monu- Ce manuscrit ancicn csl orné d'enluminures
mcnts de París sont il/uminés la nuit. - 11 était délicates. - Ma voiturc nc voulut point démar-
fort embarrassé. Soudain une idée lumineusc rer : panne d'al/umage: ma batterie (= mes
lui vint a !'esprit. Voltairc vivait au siecle accumulateurs) était a plat! - Le plantureux
des « lumieres ». - Une lueur d'intelligence repas avait allumé les visages.
13. Montparnasse.
l. MONTPARNASSE

Le quarticr Montpama~!\t~ cst i cheval sur le b~ et le r4e o1.rrondíssement.


(... ) Il ('St traversé de l'out·st a l'est par le boulevan.l Montpamasse, C]Ui constitue
son épinc dorsale, ct qui en est l'cxpression la plus vivante. (...)
Le :\-lontpama..c;s<' C]llf" nou!\ a.vons connu av<=~.nt l:t guerre de 1914 prcnait déja son
caracthe et tout semhlait índiqut'r ljllt: l'avenir allait lui appartenir. Bien des artistes
de Montmartrc avaicnt passé les ponts. La R otoncie n 'ctait encorc qu'un bar pupu-
laire, mais déja rt>nommé pour ses •< appareils a sous )), rangb; autour du comptoir. (...)
On y voya it parfuís Lénine c t Trotsky prendrc leur café-creme, tandis c¡ue Modi-
gliani, gui anit quitté la Buttc, accucillait avec des cris de juie CtriJio quand celui-ci
venait luí fa.ire visite. 11 !:.'t>nsuivait des soirécs tumultucuscs, chacun des dcux peintres
présentait l'::tutre comme celui qui savait le mieux boire-; cela se tem1inait, apres maints
incidents, aux postes de police. ( ... )
Montpama..c;se était un mot qu'on baragouinait 1 dans tout<'S les langucs, autant
<]ue le ~loulin-Rouge ou les F olies-Bergere. Des tribus se réun issaient autour d'une
table.... Cache-nez, chandaih, vieilles pelisscs, chapeaux de cow-boys et chemises de
coukur lar¡:;cmcn t échancrées au col, visagcs fardés, bras nus, cheveux rasés sur la
nuque, bas de soie ou gros bas de laine sportifs. 11 y avait de tout. bouffons ventrus 2
a lund les, maigres échalas3 ' typcs de professeurs bcsogneux4 ou de chimistes révolu-
tionna.ircs; pcrsonnag<'s singuliers et rlont la réunion dcvint une asscmblée prodigieusc.
Trmt cela grouilla it, papotait 5 , jacassait dans le bruit des souconpes et des ruil-
len,, le choc d<:s n·rres su r la table, les appels aux garyons, le brouhaha ronronnant .
de millc convcrsa.tions. On pa rlait peinture ct brocante6 . On se battait quelqucfois.
(...) Pour étre moins spcctacula ire', la vie de .Montpam a.•;se n'en continne pas moins
et les artis tes y ont lt:ur place . Les académies~ son t toujours tres fréqu entées par des
éle\'es étrangcrs ct fran<;ais. Le cours ele croquis, tous les jours en fin d'apres-midi,
attirc un monde tres divers ou
les professionncls se rencontrent :wcc les amatcurs.
T ous ltS lundis matin, se tient. ruc tlc la Grande-Chaumiere, le marché aux mod(.Jes9
qui nc manque pas de pittorcsc¡nc.

1. l' r<>non.,::ul de fa\:nn rlCfertu.::u se d prrsc¡ue 1;. \ ' cntr o11 oc hal d 'ohj••ls nnc u~ns <'U magés
inintrl l igil.oh·. s:ms granrtr vall'ur. Le brocanteur falt commcrcc
2. Pcrson nilgc.~ burlcl<f.IU\' S au VE'ntrc pno(·minl'ttl. d e C<'S objt!ls.
~- Fam. · : personn rs grancl<-s d maigrrs. 7. Quoiqu'e ll t• ofTrc un speotac l e moins <-tou m111l ....
~- Qui wnl dans le besoin el sont rérlulls á aut-p- 1( 1-:o'oh-s •·l al<'licrs rlc pci nltu·<·, d <' dcssln.
1•·r J.-;. httmble& besognes <le lcur mNirr. 9. CI'UX CHI celll's <¡ul gn~nl'n l Jcur vlc rn po~anl
f>. Fam. : hav:wünit s ur de-~ sujl·l~ in~ign ifi:mls. pour les artis les.

:.m6
2. CA TACOMBES

Ce sont d'anciennl'S carrierl'.s, aujoHrd'lnú


1'1'Cr>uvertes par le quarlttr ,\-{ontparnas.c;c et
le Quartier latin. A u XVII ¡ e siecle on y trans-
porta les ossemotts des cimctierc>s parisien~.

ccN ous dcvons maintenant, dit Gunnar1 ,


voir Catacombes ...
Si les Catacombes étaient a Florence,
M. Daninos les auraít sans doutc déja visitées
trois fois. :vrais, habitant P:uis depuis gua-
mnte ans, il ne les connais:>ait pas encore.
(11 se rappelait sculcmmt qu'un jour -· il
avait scpt ans - son pere Jui dit : 1! Si tu
P.s sage, je t 'ernmt:nerai d i manche, aux Cata-
combes.,, Il nc dut pas etre sage, car il n'y
ava.it jamais mis les pieds.)
)les hótes essayerent bien ele Llétoum er
Gunnar de son projet.
2
<1 Si nous a.llions plutót prendre un , ·erre sur la place du Tcrtrc ? ,,

:\1ais non. Les étrangers ont qudquefois d<>s idét>-'> fixes . Gunnar vonlait sf'_<; Cata-
combes. Allez done fairc pcrdrc le nord a un S uéduis3 ~
" C'cst íacilc, luí rlit son hote, je Yais vous y conduirc. ,,
A\'ouer ne ¡x•~ connalt re les Catacombt::s. pour un P:rri!'ien, c't"!'.l vP.xnnt. M<1is tw
pas sa.voir mem~ ou aller les cherchcr, c'e~t é¡xmvantalJie. Sous prétexte u'adtl'lt:r des
cigarcttcs. mon collaborateur et ami s'éloigna un instant, disparut, a.\·isa un agent.
11 Ditr.c;-moi. pour aller aux Catacombes? ,, L 'agent réftéchil, hésita, sortit s0n métnt>nto~.

Ils St' seraien t serré la main. Entre Fran¡ya.is5 •

l. t;unnar s,.,.n,~on, s,,..,¡.,,,_ t'l \1 . lhnhH•"· ;1. J<'ll d r mot s : p••rtlr,· h· nvr.t. ···r~l i'lrr rl<'~o­
P.trssirn . sonl ll c~ mnl' •lll majnr Thnmt"on •, rlcntl', cmb:t rmss6.
1'.-\nJ.:Iais 'llli r w·¡,¡ ¡/r fl!i,luiu. l;unnar llt·m·tuth• 4. 11 s'a¡.:it icl 1l'un pc·tit gmrlP dt> P;¡ris. ll•lltl
:'1 \1. Dan in•'•< ck lui faitt• vi,ih·r 1<·' C-tl.tn•tllltt·'· ~Cint muni' l e• ;o¡<••ttl'.
qui p:~ssaitonl aut··<'fol• pour :t\·oir wni 1lt- ··•m•·· :0. P:-trrt· '(11•· l':t¡(•·HI d \1 . !>anillo' "' rt·<•>ll·
ti<-re aux prl'nll rrs r hrl'l trns. nai~~rnl hl,•n pour el,•, ··mnpatrilll<''· •'t.onl aussl mal
2. A :\1onl martre. informés, l'un que i'anlrc·. dr~ (..tl.tcombt•,:


GR.I\.i\-11\rl 111RE

LES PHOPOSJTIO:"TS SUBORDONNÉES SU.J ETS


l. Conjonctives par « que »
1o A pres des lncntions d verbes impersonncls cxprimanl :
- une certitude, unt! probabilité, une vraisemblance (indicatif en général,
ou conditionnel, si le sens rexige).
JI eS( ccr[aÍfl QU'IL VtENO f\A. JI ('S/ Cerf a in QU'll. Vl~:"'UH AIT, SÍ fll /'invifai!;.
(Pour : il scmble que, il me srmble que, voir p. 170).
- un doute, une possibilllé, un senliment (subjonctif en g<~ néral: v. p. 170):
Jl ('S [ fJOSSiblc QL: E LES C:A'I'ACO.'v!UES Att ·.r-..'l' SEil\"1 DE n~n:Ttf::IIE AUX C HRÉTJENS .
(i\'lais: il cst PH OBAULE l]llf.!r s Calacumbcs pr¡risimnPs FUJtt ·::..n 1l'abMd des carriác.~.)
2° En tete de phrase, avec addition fréqncotc de ce ou cela :
QUF. B E A II COUP JlE I'A HIStE;o.;S N 'At ENT JA'>IAIS \'U LES C:\ T ACOMI! l·:s, (e ' ) eslt:alllill.
l>aus ce ras. qud que soi t le scns du v crbc principal, la sui>ordonnée snjel est,
en g~nüa l. au subjonctif.

IJ. - Infinitives :
AVOl.IEli :"11·: 1',\S CU:..l:-..J ,\lT II E r.r;:; CATACO:\oll.lr::S , c'rsf VC.rallf. ;1/i('U:r lllHl{ :><F. PAS
J.' AVOi l F.P.* .
• O u p cul lli SC'IItcr ~ur l:J (Jén om in:d ion ue f'I'V/)OSÍ(i o n s <lpplic¡uh~ :Jin•i :oux in nnilirs. - Ce
n'cst guere lá qu'une qu ... s ll on de f ornu.

) II. - R.clatives en té te de phrases commenyant par


- Qui sans a11tt!cédenl (v. Gramm. ¡>. 50) :
QC I \'IVHI\ 1/I'T/'(l,
- Quiconque, relalif incléfi11i (~
tout. homme qui) :
QlJJCO~ Ql'F. VISITI·. l.t·:S CATI\C(I~ItlES t'fl
gn.rdt• /l/1 SO/JIJI'IIir d!lr(lb/1'.
:\. R. - JI y a a ussi des sul10rdonnées-attrihuls :
Ex. : .Hon bonhr ur 1'sl or·: vou s .'\tllt·:ll. - .1 /un upiuion es! qz¡'JL vr ENDBA.
:'1-lais elles son t tr~s prodtes par le sens d r:~ su bordon nécs-suj ets en inversio n.
( ~ Vous aidcr est mon bonheur.)

• EXERCFCES ~

1) Soulignez les propositions subordonnées 11) Formez six phrases, comportanc chacune
sujets contenues dans les phrases suívantes , ec une pro position subordonnée sujet introduite
dites a quelle catégorie appartient chacunc par les locutions suivantes : 11 est . douteux que;
d'elles : JI se peut que, dimanche proch aín, nous i1 est nécessaire que; il est possíble que: íl est
ol/ions visiter le cháteau de Versoil!es. - Que étonnant que; íl est vrai que; il est probable que.
Gunnar ait envíe de voir les Caca combes, e' est
111) Transformez les phrases ainsi obtenues ,
certain.- Qui veut (aire perdre le Nord d un Sué- en pla¡;ant e n tete de phrase la proposition
dois perd son temps . - Aller se promener aux sujet in troduite par que et en faisant précéder
Ca tocombes par un beau dimonche de p rintemps . la locution employée des pro noms ce ou cela.
c'est gocllcr so journée. 11 est alors plus profitable (Ex . : 11 est vrai que nous ne connaissons pas
de (aire un tour au Bo1s de Boulogne. - /1 est pro-
tou jours tres bien notre propre ville. - Que
bable que /' agent ne sait pos 01/ se trouvent les nous ne connaissions pos toujours tres bien narre
Catocombes. - Quiconque n'est jam ais alié d Flo-
propre vil/e, cela est vrai.)
rence ne peut imaginer les trésors de cette vil/e
d'ort. - Savoir se servir d'un plan est indispen- IV) Expliquez la construction des dictons
sable, si /'on ne veut pos s'égorer dans París. que voici : Qui veut voyager loin ménoge so

!.u S
monture (Racine). - Quiconque a beaucoup fu - 11 est probable que, si /e petit Pou/ (se tenir)
peut ovoir beoucoup retenu (La Fontaine). - Qui soge, son pére /'(emmener) ou cinémo. - Qui
ter re o, guerre o. - Qui sert bien son pays n' a pos pourroit surprendre l'ogent en (aute s'en (réjouir)
besoin d'aieux (Voltaire). - Qui creuse lo (osse y (ort. - 11 est sür que, si je (vtsiter) Montpornosse,
tambero. - Qui n'est que juste esr dur; qui n'esr je m'en (revenir) pos défu.
que soge, est triste (Voltai re).
VI) Me m e exercice, mais en employant
V) Mettre aux temps et aux modes de lo le plus-que-parfait de l'indicatif et le condi-
phrose conditionnelle les verbes entre parenthéses tionnel pa.ssé.
(on emploiera uniquement l'imparfal t d e l'indi-
catif et le conditionne l présent) : - 11 est cer- Vil) Essai. Vous o vez proboblement vu , soit dons
tain que, si M. Daninos (~tre)Suédois, il (connaitre) votre poys, soit d f'étranger, des expositions de
depuis longtemps les Cotacombes. - Quiconque peinrure.
irait trap souvent ou thédtre (fin ir) par s'en dégoüter. Décrivez les attitudes des visitevrs.

f!I STOI RES DE PEINTRES

Le qrwrticr M ontpamasse ful , de la fin du XI xe síecle jusq·uc vas I9:JO, le poitJ.t de


contact des peintres ciu monde enlier. - A ussi avons-nous rétmi dans Ct! clmpilrt ljlldqw:s
anecdoles roncemanl le,, pl'intre.s d' alors, que teur domiále jút Olt non, J1!ontparnasse. a
3. L'atelier de Degas 1

... On y •·oyait les objcts les plus


disparat{'S 2 • A coté d'nne b:tÍ!:>'110Ír(', un
lit-cage3 , et, dans un coin, une cornmode
dépourv"ttc de tiroirs. J c me rappcllt•
aussi un de ces hauts pupitr<'.s faits pour
supporter les antiphonain:~• et sur
lcqucl le pcintrc dcssinait d(;bout. (a
t't h\. sur des chevalets, de~ tc1iles ina -
chevées. Un objet une fois entré <.laus
l'atclicr, non sculemcnl il n'<'n sortait
plus,mais il nechangeait jam;'l is<k plan·.
•1 j'aime l'ordrc "· airnait a dirc

lkgas au milicu ctc ce caphi1.rn aiim ~.


l. C<'t :ott'li1·r •' l:'lit :o lur., !.ilu(· tlam u11
1( u :trl io·r rlt· !.1 n \ '1' rl ro1i lC'.
2. Suns hnmtonk, s;ons rappnrt les uns a vcr
k' aut n·s. !111 dit :w~~i : hétéroclites.
:1. l.il o11' fN c¡u1, ro·pl i<-, fl'lr'llll' 1111 e sort~
d,• cage.
·1. Grands livn·s d'éJ.:Ii~cs, pour le chant des
.. rn ...... .
~..
Fam. 1-:nt~sstttH:nt rl'uhjds rll' lollt(' sorto:
cnom d'unc .1nricnnc villc dr l'aiC's titH').
Je lui avais apporté, un jour, un tableau, qu'il m'avait demandé a voir1 . Comme
je défaisais le paquet, un petit fragment de papicr, pas plus gros qu'un confetti2 ,
voltigea et alla se fixer dans une rainure du parquet. Degas se précipíta :
'< Faites attention, Vollard, a ne pas mettre du désordre dans l'at.elier. "
Quand nos relations furent uevenues plus fréquentes, je me risquai a inviter Degas
a dtner :
(( Volontiers, Vollard : seulement, écoutez-moi bien. Il y aura pour moi un plat
sans bcurre. Pas de fleurs sur la table. Tres peu de lumiere.... Vous enft'nne~ votre chat,
je sais, et personne n'amenera de chien. Et s'il y a des femmcs, priez-les de ne pas se
mettre d'odeurs .... Des parfums! quanu il y a des chose.s qui sentent si bon! le pain
grillé par exemplc.. .. Et on se mcttra a table a sept he u res et demie précises.
- Vous savcz. Monsieur Dcgas, que si l'on en vicnt a diner de plus en plus tard,
c'est que les dames cherchent toutes a arriver la demiere pour ne pas manquer Ieur
entréc. 11
Et je hasardai quelques considérations sur les exigences de la mode.
Degas me prit le l.>ras :
« Je vous en prie, Vollard, ne dites pas de mal de la mode. Vous ctes-vous jamais
demandé ce qui arriverait s'il n'y avait pas la mode? A quoi les femmes passeraient-
elles leur temps? De quoi parleraient-elles? Ce qué la vie deviendrait impossible pour
les bommcs l C'est-a-<hre que si les femmes voulaicnt s'affranchir des regles de la mode,
il faudrait que le gouvernement y mit bon ordre. ''
La vie de Degas était réglée comme une horloge. C'était l'atelier le matin, l'atclicr
l'apres-midi. Quand va venait hien 4 , il fredonnait généralcmcnt un air ancien; cm
entendait sur le palier des bouts de chanson :
Sans chien et sans houlette
j'ai-merais mieux garder cent moutons dans tm pré
Qu'zme tillette
Dont le uxur a parlé....

AMJjt<OJSR VoLLARD. Souv~nirs d'un ,Harchand de Tableaux. Albin Michcl.

a
1. Ne confondex pa8 : dcmandcr Vllir - pricr l'on se jC"tll· Au visage, p:lr ¡wign~ e~ .
ele faire voir - d!-mander de voir = pricr de uoir. :l. (;e qur. - roml,ien 1 (v. p. 50) .
2. Les confclli ou conft'ltis sonl de luul pelits 4. Quancl i'l était cnntenl de I"Úl ~Jliration ct du
morceaux de papit'r colori~. que, duranl h: C:1rnaval résullal.

2IO
GR:1MM..4lflE
LES PHOPOS IT IO~S SUBOHDONI'\I.!:F:S
COM PLÉ:VI EKTS D'OB.JET
Jnterrogatives (interrogation indirccte), uprc::; si, puun¡wJi, r¡twnd, com-
menl, etc.
to A l'indicatif (ou nu conditionnel, ~¡ le scns l' l•xige) :
l.)n lit -cage~- l>i/es-nwi <.:E Ql:E c't.sr r / cmnn·::->T o:-: s't;~ SEHT.
Jr me demande DE Ql"OJ PAIII.EI\AII·: sr LL:S n: ~l\u,;::; , :;'![ n'y GVfÜ(
pas les rlwpcau.r.
Milis : f)cgas dmwndail ..\. Ql"ELL.E H EL'HC o:-~ sE !YtET1H:\ r~· ~
T.\ALE. ( = " A quellc hcurc se mctlrn-l-ou ú tabl<''! •) lc1 d
s'ngit uu conditionnel-temps ou futur du passé.
:\f.B. 1l leur demande : ., ~l t:: donne:-vuus Mo:-.- cllupea u ? d~·,·ienl : ll
leur demawlc s' 1 LS IX 1 donnent su;-.¡ rhapt•au.
2n A l'infinitif, précédl· d'un mol inLN ro~alil": qui, qur. cmnmcnl. l'lc.:
<~IJ E FAIRF.,
./,• 1111' t/c•IJln!ltfe "ou: c)l 0 1 F\lltt.,) \_111 11\\ll"Efl, •.0\l\tl-.;'o;T
l'L\<:En ~11:::< 1;\"\ ! TÉS.
N. B. - L"oe propo!'.ilioo intt>rrogalivc a l'infiniLif n't·~l pas loujour::; :mbor-
donnée; elle peut Hrc indépendanle : - u Qul' fairt::' >> (vvir p . 180).

~ EXERCICES •
1) o) Analysez le mot quoi dans les 2 phrases autres ou vous l'emploierez comme conjonction
du texte ou il est employé. de condition.
b) Mettez les propositions qui le contiennent V) Transformez en interrogatlves indirectes
dans une interrogative indirecte. les interrogatlons suivantes (vous mett roz le
11) Relevez tous les passages du texte oü se ve r be de la principale au passé. Ex. : Que
trouve le mot que; puis indiquez son role, sa mangera·t-on? - Degas demandait ce que 1'on
signification dans chacun de ces emplois. mongeralt. ) - Degas aima1t-1 l l'ardre? (Je ne
111) Dlstinguez . dans les phrases suivantes . savais pas ...) - Est-ce un beau tableau que vous
si le conditionnel eSt employé comme véritable m'avez apporté? (11 ignorait ... ) - Y aura-t-i! pour
mode ou comme futur du passé :-Le peintre moi un plot sans beurre? - Aurez-vous enferm é
demandait si personne n'amenerait de chien. - 1/ votre chat?- Oú iront·ils diner?- Les femmes
se demandait ce qui arriverait, si les (emmes arrrveront-elles en retard?
voulaient s'a((ranchir des regles de la mode . - JI VI) Formez une interrogative indirecte a
s'inquiétait de savoir si les (emmes se mettraient l'infinitif avec chacun des mocs suivants : qui?
des par(ums. - j'ignorais s'il y aurait pour le que? quol? quel? ou? quand? com ment?
peintre des p lats sans beurre. - )e me demande (Ex. : Je ne sais ovec qUI travailler - jc ne sais
de quoi porleraient les (e m mes. si elles ne s'accu- comm ent (aire.)
paient pos de la mode. et ce que deviendrait lo vi e VIl ) Essai. Montesqu•eu a écri t une poge célebre.
des hommes, en parei/ cas. oú il se moque des<< caprices de lo mode ». A voue
IV) Formez trois phrases ou vous emploierez tovr. (cites la so tire d'une mode qv1 vou s ait semble
si comme adverbe d ' interrogation . et trois porticuliérement ridicule.

Le ,·ocabu laire fran ~ais


(Autour des mots histoire . anecdote). J::xpli· de Villchardouin et de Jouwillc sout uul~s i la
qucz : Ccttc anecdo1e cst amusantc. ·- Le journal conn:~i,sance úu Muycn Age. l'lutan.luc a
a pub lié un éclw ~ur le· mariage de cettc vcúcttc écrit it;!; Vies des 1/ommes i/lustrt:s. - Aimc.c-
de cinema. - T~lllemam de~ Réaux a écri t de •ous les relatiun.f úc Hwagcs? Avcz.-vous lu
nombreuscs lrútorit:lles sur la cour de Louis XJII. les Memvires de Saint-Stn'"l\,n? lis som k plus
- Je vais vous raconter une bonne hisruire sur précitux dommenr sur I'Cf>O<¡ue de Louts X 1V.
votre ami Andre. - Que! col/fe me faites-vous - La bi<wraphie de Victor Hugo p:u A nuré
la? Je n 'en crois pas un mot. - Les chroniques .'\.1aurois se lit commc un wa1 toman.
..!1 1
4 . Un portra it pa r Matisse .

P. L. (Paul Léautaud, hommc de lcttn·s) - On me téléphone un soir que M. Mati~c


veut fairc rnon portrait. J~ nc le! conna.issais pas.
R. M. (Robtrt Malle/, autrc homrne de kttres). -
Vous nc le connaissiez pas?
P. L. - Enfin, je connaissais sa réputation, mais
jc nc l'avais jamais vu. Je réponds: « Je ne connai:. pas
M. 1\'Iatisse. <;a me gene bcaucoup. r. On me dit: •<Si vous
re fusez, VOUS faites une impolitessc a:\'L .Matiss~." En fin,
bon . Alors je suis alié plusieurs íois chez M. l\btisse qui
- je dois lui renrlre cette justice - a été avec moi comme
s'il me connaissait depuis guarantc ans. La sympathie
meme, la cordialité, la gaieté. Houveyre était a cóté de
lui. Il a bien fait une quinzaine de crvquis. les mon- n
trait a Rouveyre qui disait : (( Que !le spiritualité l C'est
merveilleux! ~ Bon. Enftn, un jcncti. j'arrive. M. Matisse
était couehé eomme d'habitude et je me mets sur une
chaise en pensant : '' C'cst cncorc un jour de pose. ,¡ On
bavarde, et tout a coup Rouveyre me dit : 11 Léautaud.
regardcz done Ja-bas. >1 Je me leve et je vais regardcr.
Et je vois en cffet, au mur, une grande feuille de papier
,. 1 '~
.':.
avec une !une, une pl e in~ lunel Je pen:::.e : <• Sapristi!
'f
Qu'est-ce que jc \'aÍs pouvoir luí t.lire' ))
u portr,Jil de Pr11<l Lérmlartd, R l\L - Et au milieu de ectte lune, il y avait
pt~r MaiiJ.fl!. quelqttc chose?
" Un cut/(, mm111e (ti .' Hop, P. L. . Mais non, ríen! Un cercle comme .:;a ~ Hop.
d c'r,'1 /o1tl! " f?I!:J-HI/{J de te/ rm$? et e' est tou t! Alors je n:viens et je luí di:; : 1( Oui. oui,
c'cst é t<ln n:mt. .. étonnant. >l Voilá..
R :\-1. - Vous disiez a Matissc que vou:; lrouvie:.: son <.lessin '' étonnant ».En somme,
\·ous étiez sincere. paree que ya vous étonnait plutót?
P . L. - Complctcmcnt. Mai!". :llors. le soir, M. 1\latisse téléphone a Mlle Dormt,y
ct lui dit : '' Cht:re amie, tl iks dvnc. M. Léautaud n'a pas dit grand-ehose quand il a
vu le portrait. >1 Alon;, elle c¡ui fait des eomplimcnts commc on fait ctes confitnrcs :
"Mon cher grand ami, il est !".i timidt>! Mais il a été clans l'émcrveillement. J)
1'.'\LIL LIO .\l:TAl' ll . J!',trelie¡¡s an:c Uobt'rt l\1ulltl. Galhmard.

212
(;RAM ;HA l H.E

LES PROPOSITIONS SUBOROO~N~:ES


COMPL1~ :\·1F.NTS O'ORTET (snite).
Conjonctives par « que " :
Jo A l'indicatif, apres n('s verhl' S principaux ,, d 'opinion •, I <>Js <[U(' dire,
penser, croire :
Q¡, 1111' /,;/i'(lhOnl' QPI' M . ~1 \ TI ... SE \ ' J:I' T r;..1111: :\10:-.1 l"OHT ftAJ ' r,
Ou au conditionnel : Illcur tr/éphone vt•' •l~ Vll ·:!'>l nHAIT, s'i/ powmil. Jlleur
TÉLÉI'IIIIN A (,IO'll. VI J·:NlliiAIT SÚrl'men f ( = futUI' OU p as:;é).
2° A u subjonctif, apres de~ verbcs princ:ipaux cte volonté, de doute, d e
sentiment ou, souv(•n l , apri·s de:> vc•rbes i'l la forme négative ou interroga-
tive (v. graiJIUL p. 16~~ el W 7) .
J c l'(' l/.t: Qt:E M. i\IATJ SSE FASSE SOl\ l'llltTRAI'I (verbe oe VOIOnl(o).
IL nc pensail pa~ Qut~ SO'I )IOLJ F: LE •·:(: r nF.sn t~ ne nt·:Pos (verh(~ négatif).
Crois-lu QUE CETTE I'LI~I:--J E u : r-:r:: :;c) J r MO)< J•oRTJtAr r 't (verbe interrugati[).
Si la propnsition objd précede la prinripalc, le n :rlw de la premien: esl
généralement au subjonctif : • QL'. JL sot T Ho;o.;:'l t~T t,, jt> Ir r.rois •·
N. IL Pour la eoncordancc tles tcmps, voir p. 29-t-:!.95.

~ EXERCICES _.

1) Di sting u ex ct expliquez: le m o d e employé souhoiccs pos que l' ortiste (faire) ton porrrait. Mois
dans les subordonnécs d'objet suivan te s : tu croins que ton refus ne lui (etre d~sagréable).
- On m'o(firme qu'il ne (out pos re(user lo propo- - Matisse o peur que Léoutoud n'(étre) pos ues
sicion de M. Matisse. - Je crois que si je l'invitois, sotisfoit de son portroit. - 11 est probable que,
il en serait tres flatté. - Léa utoud s' étonne que si j'avais dit exactement ce que je pensais du
Matisse veuille (aire son portrait. -Léautaud décla- tableo11, jP (se brouiller) avec /'artiste.
ralt ó MoiJsse que son dessin étoit étonnonc. - 111) Formez trois phrases, ou le verbe de la
Léoutaud M pensait pos que ce dessin püt etre une principale et celui de la subordonnée d'objet
mouvaise p:aisanterie. Mois il doutoit que ce (Ot son soient a l'indicatif présent.
portrait. -}e penseque Mau sse a (ait ou moins une
quin zaine de croquis. - Le peimre exigeait que IV) Transform ez: les phrases aimi obten ues ,
son modele fui (ut ob~olument soumis. - Léoutoud, en mett:lnt le verbo de la proposition prin~i¡.Mie
ne connaissant pos Matisse, fui fit répondre qu'i/ a l'imparfait de l'indicatif (v. grammaire,
se1ait gene de paser <!evant fui. Mais le pe,ntre p. 294-295).
assura qu'il seroit pe1né que Léautaud n'acce~tat V) Fo rme:z: quatre phrases ou le verbe de la
paint so prDposition. 11 est certain que c'eOt été principale soit a i' indicatif présent et celui de la
impoli de lo refuser. subordonnée d'objct au présent du subjonctif.
11) Mettez au temps et au mod e convenables VI) Transfo rmez les phrases ainsi obtenues,
les verbes entre parentheses : - L'art1ste en metunt le verbe de la proposition principale
e'ogeolt que son modele (poser) comme une au passé s imple (v. grammaire, p. 294-295).
pomme. - Un so11, on téléphona a Léautaud que VIl) Essai. Vcus vous (Oltes (aire des photos
Matisse (vou loir) (aire son portrait. Léautoud d' idett ci ce.
répondit qu ;/ r!e (connaitre) pos le peintre. - Le
peintre (ut étonné que son modele n'(admlrer) VIII) Essai. Oiscutez cette réflexion de Pascal :
pos davantoge son dessin. - Léautaud déclare d << Quelle vanité que la peinturc, qui attire
Matisse qu'il (trouver) son dessin étonnont. l'admiration par la ressemblance des choses
Rouveyre ossure qu'il (ét r e) mervei.leux. - Tune dont on n 'admire point les origina ux ! »(Pensées.)
5 . VLAMINCK, VU PAR FRANCIS CARCO

( Attenti01~! ce lt~xte contient bea2tcoup d'expressions populaires ou, d'argot.)


<< Si ta. femme était venue te dire en 1914 : << P'tite tHe1, il faut que je parte au
<< badaboum2 ! \) qu'aurais-tu répondu? Tu luí aurais ordonné: <( 'Yfarie, fais-moi le plaisir
«ele t"enfenner dans la cuisine et ele n'en pas sortir avant queje te le permette. »
<< De ccttc fa~:on, cléclarait Vlaminck en affcctant le plus granel ficgmc, on aurait
évité la guerrr.. Seulement, commf! c'est nous, les hommes, qui rejoignions nos régi-
rnents, toutes les femmes nous ont boni3 : << Allez ! fais vite. V'Ja ta musette! ]'y ai mis
<< des mouchoirs, deux chemises, trois paires de chaussettes, une bouteille de gnole, du
« chocolat et un crayon a encre pour que tu puisses m'écrire. >J
Vlaminck n'a pcur ele ricn : il voit les choscs tragiqucs dans leur trivialc grandeur,
sous un angle oü personne n'a osé les clécouvrir. Je l'ai connu elans J'atelier qu'il occu-
a
pait, rue du Départ, Montparnassc. Travaillcur en usine, il avaü conservé, des quel-
ques mois passés parmi des ouvriers, une allure bien faite pour << souffier )) le bourgeois4 .
Or cette allure correspondait au gros tempérament du peintre dont l'air jovial et le
pctit chapcau pouvaicnt parfois préter a une vague ressemblance avec Dranem5 . Dans
la rue, des passants se retournaient sur son passage. « Tiens, c'est Dranem! disaient-ils.
T'as vu Drancm? n
Vlaminck n~ hronchait pas.
<< Tout plutót que le genre csthetc6 ! affirmait-il épanoui. Vous ne voyez pas qu'on

m'appellerait ({ Cher maltre) 11 Y aurait de l'abus7 ! »


Chandail de sport a col roulé, chaussures a double semelle, ceil bleu d'un gars du
Nord, cheveu l>lond et tcint coloré, l'artiste cst taillé en athlctc. Oü qu' il aille8, il ne
saurait passer inaper9u. C'est un costaud9• Le reve ele sa jeunesse n'a été, jusqn'a ce
qu'ill'eut réalisé, que de posséder un<: pétarel10 dans une poche et cent billets de mille
)>

dans l'autre.
« Avec c;a, proclamait-il, je suis le roi du monde. ))
Riche propriétairc terrien, sa fa9on de vivre est ré~llcmr.nt aujourcl'hui, sinon celle
d'un roí, du moins celle cl'un nouveau marquis de Carabasll. Il faut le voir « gazer12 >l
au volant de sa grossc voiturc. Son garagiste lui-m~me est obligé ele<< tirer sa casqucttc >l.

1. Argot, lermc d'affcr.lion. JY/ilr. : <:ontradion 6. Le. genre aflecté, le genre. , artistc >.
fawilicre pour petile. Voir plus loin : t!"la (voilil), 7. Argot : Ce sf>rait inadmissihle.
1' os t>U (tu :lS vu}. 8. Quel que soit le Iieu oil il va. Expression
2. Argot : la guerre. indéflnie <l'opJ_JoSiti~;n.
3. Argot : nous ont dér.l:~ré. Mcmc radical que le \). Argot : homme grnnd et tres vigoureux.
boniment d'un forain (v·. Jl . 188). 10. Argot :un pistol<:t. 011 110 r<:volver.
4. Argot : élonner le$ gen$ alt.ac hés aux bonnes 11. Personnage du Chal Bollé, con te de Perrault.
manieres ( = lenr coupcr/e ·souf{le, la r<'spirati<Jn}. - Symbolise un riche propriélaire.
;i. Actcur <:omique de l'époqu(.'. 12. Argot : Roulcr ;i loutc vilesse, "a pleins gaz '·

214
f>q_rfll/!,C d'automne, en f!t'-de-l:mnce, par Vlaminck.-

"y a pas1 a discuter, ronchonne-t-il. C'est Ull as 2 . Je ne pige ríen asa harhouille
mais. question sport, il se pose la3 ' ,,
Ayant vu le jour dans le quartier des Halles, en face du square d~s lnnoc~nts.
Vlarninck fut élevé dans la banlieue cte Paris. " Ma jeunesse s'est passéc !.'ur l'eau et sur
les bergcs cte la Seine parmi les déhardeurs, le..:; rnariniers. m'écriv1t-il a l'occasion d'une
pctite étude gue je lui consacrai. :!vfon perc. musicien, était né en Fl:lndre mais de
souchc hollandaise.
'' Pour fairc de la peinture. déclarait l'excellent homme, faut ~ tre riche~ "
Son reve était de voir plus tard son fils chef de la fanfarc de Chatou, et il ajoutait,
le plus sérieusement du mcm<le :
(' De cctte fa~on. tu dcmcurcrais dans la Mairie. Tu scrais logé. Tu ne paierais
pas de loyer. ''

F. C'...ARCO. L'Ami des J>eintres. GaUimard.

1. F am. : 11 n'y a pAs ... 3. Argot : Jt' ne comprcnds ríen :< sa JlÚHturr
2. JI esl unique. cornmc /'(JS cst g¡;n~ralellll'nl (de • b~r!Jouilh·r •), mais en ce qui conceme le svort.
l~ figurE' la jtlus rorle aux jcux de ca rlcs. il es/ lrh jorl.

215
GR.-UJJ4AIRE
LES PROPOSITIO~S SUBOHDO~Nl~: GS
COJ\H>J.f:MEI\TS D'OBJ t.::T (/in).
J. - Jnfi nitives avec sujet p ropre (voir gramm. page 176) :
1° Aprcs des vr.rhes de sensation : j'mlrnds, jr 1mis, jr. srm, de.:
Nuus regardtms LA LüNE .JOUI::ll SL'll LA MEH. - ,'\'ous rrg11rdcns
.Jnt:En LA t.t·:x~::. - - N1Jus LA r('garclons .Jill:J~II ~UH 1..~ Mt·: H.
QuancJ le sujct cst un nom , il se place a va n t ou a pres l'infinilif. QuHnrl le
sttji'I.P;'I.un prono m , il s1~ pince avan t le vt~rhc prinr.ipal, que l'infinilif suil, ~'11 e;énéral,
i mmúd i;tl~llii'Jll.
2° Apreste verbc laisser , u¡emc eonslruelion :
11 loissP. s•>s R'IFA:"'TS .JOI.''F:H tronr¡11illement. -/llaissc JOUEH
SES ESFANTS. - fl LES ft~issr .JOtlEH.
M:1is quand le verlw principal csl fai re, le norn sujet rle la proposition inftnitive
St' pince to u jours apres l' infln itif : .T~ fais p(>J)ir J..D1PJ.OYÉ.
(On peut aussi 1;o nsidúrer l'expression fe jai'S venir eomme wt seul
!lfr/u:, donl. •· ernpl11y¿ 1.• e.'>L l'vlii1•/.)

11. I nfinitives sans sujct Hprcs des verbcs tl'upiniou tels que dire,
cro ire, L'lc. quand le sujct des ucux vr.rbcs cst le m eme :
J'cs¡>cn• Possrmrm. un juur, rm \'laminck.
( j'l'spcrr. qw: je posséd era i , plus !tml, w1 \'laminck.)
11 I. 1\:Jppdons qu'tliH' r elative pcul <'trc aussi complement d'objet.:
.J1• rhofllj)t'flSI'riÚ QVI!:Cl;'\'l._ll' l•: ·\Pilo\ lltJ·;-,; '1'11!\\'AIJ.f.l:: •

._ EXERCICES <11
1) J ustifiez la place du su jet dans les subor- [Ogne. JI m'a dlt qu'r! n'en croyait rien. j'ai dü lui
donnees infinitrves suivantes : - Nous voyons JUrer que j'y étais né, et que j'y retournais tous les
le train arriver en gore. - Le pere de Vlamrnck ons. -}'espere queje quitterai un jour le quortier
/aissa (OUt de meme SOn fi/s (arre de le peinlure. de I'Opéra pour aller habíter boulevard du Mont-
-Un possant trap pressé m'o foít tomber boule- parnasse. je penseque j'y vívraí plus d mon aise.
vard du Montpornosse - Nous regardons posser - )e reconnois que je n'ai jamais aimé I'eou-de·
les artistes. Nous les regardons pos ser.- Avant de vie de cidre et que je fui ai toujours pri:(éré le
partir, /e boteau fmt hur/er so si rene.- La servonce cognac. - }e jure que jc ne vous ai pas di:noncé d
loisse tomber la bouleílle de vin. Jo polrce.
11) Remplacez, par les pronoms personnels IV) Transfo rmez en subordonnées con-
correspondants, les noms employés comme jonctives par «que» les infinitifs suivants :
s ujets dans les subordonnées infinitives sur- -Ce macelot espere embarquer bientot. - 11 avoue
vantes (Ex. : Nous regardons passer les artistes ne pos se plaire dons un quartier neuf et aimer
- naus les regordo!lS pos ser.) : - je sens monter míeux son vieux Montparnasse. -le coíffeur assure
mes /armes en écoutont J'accordéon. - 11 lorsso /e pouvoir prédire le cemps d'opres l'étot des cheveux
coiffeur luí couper lo mouHoclle. - Le client fit de ses clients. - }e pense avoir biencot assez
venir Jo servonte. - Nous écoutrons le vem sí(fler d'argent pour aclleter un poste de ci:lévision. - 11
d nos oreilles. - loissez vocre om1 payu l'addi- (f01t eue OffiVé dons so Bretogne na cale' des qu'il
tion. entend cecee vierlle romance.
111) T ransformez en infinitives sans su jet V) T ra nsformez les phrases ainsi obtenues
les subordonnées con jonctives par « que >> : en meccant le vcrbc de la principale («espere».
-}e erais que j'entends ton pere qui revient. - }e « assure », etc.) a l' impa rlait d e l'ind icatif.
lui ai déclaré que je connoissois fort bien la Bre- (v. grammoire, pages 294-295).
Fcrnand J J .Gt.R Le JJ;Ürmicien.

(;corges BRAQ IIF. : Ff.JJ/!/Jt n: pe(~11anl.

PIC.\ SSO : ¡\Jature JII(J!'/e a la ,2,uilare.


6. L'ÉCOLE DE PARIS

On désigne sou.s ce nom un ensemble de peintres


contemporains, qu.i, a la :mite de J>icasso, cherchent
tme interprétation d~~ monde modeme par le. renou-
vellement de la forme et de la couleHr. Cette école
compte., a1 ec des Fralltrais ( Hraque et Bu.tfet, par
1

exe'tnplcj, 11n tres grand nombre d'étrangers :


des Espn.gnols Pt.casso. ]1<tan Gris; des 1~ u s~e.<. :
Soútine, Cha.gall : des Italíens : ModigUani; des
Allcmands : lvfax Ernst, Hans Reichel. etc.
Montparnasse jut longternps le centre de le1tr
aclt"1!ilé, leur 1¡uarfier général, en quelque sor/e:
et, gráce á e·u.x . Pa.ris. depuis 1900 environ, joue le
róle de Rome au.x 17c et 18e siectcs.

Modigliani et ses amis.


C'était un typ<! c¡uto Zborowski! Polonais
d'origine, il préparait l'ÉcoJc du Louvrc quand la
guHre\ brutalemcnt, lt> rdoula sur Montparnasse,
ou, malgré sa propre disdtt', il <ingéniait a soula -
Modigliani : Portmil de fi!!!l!IJP. g<'r ce 11e d es a rt.IS t es qu ··¡
1 a d mtra.Jt
· · ( ... ). Sc·s
- dJ.~!m~:"-1'es
avtc Soutíne fnurniraient la matii:rc d 'une chroniqué . Le pr<·mit-r consista dans le
portrait, grandcur naturé, de cet artistc que Modi4 , faute de toiJe, avait pl·int a memc
la porte d e la picce ou il travaillait.
-Bien. La portt> est perdue! se cunknta d'aflirmer Zbo.
- 'l'u la vcndras son poids d 'or, protesta Modigliani.
- Oui , m:ti~. ~n at tendant, fit logiquement ohserver Mme Zboro\vska, nou~ sf'rons
obligés d'avoir tout le temps ce portrait sou::; les ycux!
Soutine, qui s'était éclipsé, de peur c¡u'on nc lui rcprochit doublement sa préscnce,
ne reparut pas d~:: plusitun; semaines rue Bara et, dan:; cct intt'rvalle, Zbo et sa femme
avaient pris leur partí d ' une pareille fantaisic. Le succes de .Modi fit le rt>5;tc. Ccnt,
cent vingt, cent trente millé.... La porte fu t adjugée a un Américain qui dut emporter
le charnbranle6 puur avoir cctte <.:euvre au complet.
F. C.~HCO. L ·ami de.~ peintres. Gallimard.

1. La vre rníhe guerre rnondiale (191-1 1918). 4. 1\todigliani.


2. De toul un Ji vre ou les f<~ils serai~nl raco nt~s 5. Ce.lt. mille, cenl víngl mille, cenl trente mille
daJ1S l'orclr" chrrmo/ogiqut( = dans l'ordrc d,~Hiatcs). aru:in•s francs.
•1. Ou : gran1tcur nalurr.l/e. 6. Les borrlure.~ ftx¡·s de la porll'.

zr8
Le prmlier vqya<~c nérien, au-de sstrs
d'Auk11il.

14. Auteuil.
l. LE PREMIER VOYAGE AÉRIEN (1783).

Il eut lú'u, w montgol{i.Crc, airostat inventé par les freres lvf ontgol(ter. l.a force ascw-
sirmnellc étail due ú l'air chaud d'un foyer placé sou.s la sphere. - Le dépu.rl eut lieu. du
1'ardin de la MueLle, dans t'actuel quart-ier d'Auteuil-Passy.
Ricntul le ballon c~t prét pour les prcmicrs essais. Il est en papier huilé, mesure 20
metrcs de hautcur, x6 de ctiamHrc et peut contenir zo ooo metres cubcs d' a.1r chauffé par
un réchauu ;¡limenté p.:tr de la paille et suspendu a l'enveloppe par d e~<> chainrs. De
part ct <.l'autre de la partic cxtéricurc de ]'orífice. on place deux paniers <.l'osier, en
forme de demi-Junc, d~>stinés ::tux na.viga.teurs. ( ... )
Cependant le roí rdu:;e l'autorisation de procéder a une ascension en ballon libre.
Tout au plus pennct-iP que l'on embarque dans la machine deux condamnés a rnorl.
« Quoi! s' exclama. Pi lit rP- . de Ho1.ier2 , deux crimine}:; auraient les premiers la
gloire ck quitter la terre et de survoler Pari!;? Non, cela ne sera point! o
Le marquis d'Arlandcs 2 fait a.gir ses rclations, la ctuchesse de Polignac et Plii-
lippe de Chartres s'en melent, ~1arie-A nt o inet te va s upplier son mari et Louis XV[
cede ·- il cédcra lo u te sa vie! L'cxpéricncc est décidéc pour le 21 novernbre et le roí
offrc memc: son clü\tcau pour la premiere a..:;cension . Des midi les Parisiens ont envahi
1~ pare et vont contcmpkr l'aérostat placé :sur une pelr)uSe:: qui sera un jour traversée
par notrc ruc d'Andi&.,.ne. Puisguc l'on cst a la campagne. les élégantes purtent
des coiffures champétres : a deux mdres du sol, s ur la téte de ces dames, on voit
<.les prairies traversées de ruisseaux argenlins, des collines couronnées de moulins,
des mares ou s'ebrouent des canards guettés par un chasscur .... Mais toutcs les dames
palisscnt de jalousie lorsqu'elles apen;oi\'ent une Parisienne qui <Hbore~ une coift'ure
5
<• montgol fi.ere ». Le farneux Léonard a juché a u sommct de faux cheveux un ballon

blcu ct or, tout semblable a celui du sieur Montgolfter.. ..


Les prépa.ratifs sont lents : l'enveloppe s'est décousut::; ct, tandis qu'on la. réparf',
le public s'est égaye dan:: le pare et visite le clomainc.
Ccpendant Pilatre et son compagnon ont allumé leur br:1.sier et. y j ~ tt0.nt des hottes
de paiUe a profusion . Le marquis est tout étonné de voir si peu <le mon<.lt:: autour de
lui. Il tient aux applaudisscmcnts qui vont saluer le départ et agite son mouchoir.
Bicntót, il pe ut voir la foule accourir et l'accla.mer. l\lais il n'est pas h\ pour cda et
son compagnon le mppelle a l'ordre.
<< :\1onsieur le marquis, vous ne faites ríen, et nous ne montons g ucrc. ,,

lVJonsieur d'i\rlandcs s'cxcuse. - << Je remuai le réchaud, racontera-t-il' lui-mémc


1. 11 y a inv<'rsion npri's : '""/ n 1¡ ¡,/us. ¡•<'HI-elrc, 5. CoitTeur réputé :\ \e lle époquc.
rwssi ( ·- <''<·~l pourquoi), r't peine. 6. S'<~st c.li:;persé. On écril au~•i · a '&at égalllé.
2 . Un des dt'\IX a ~ rvnautes. Pronon.:ez f.ga·y~. N~ c<lnfondez pas avcc égayé
:{. Dans Ll~lui·l f(Hit<'lkr d ' Aut~uil. (rcndu ga i) : qui s., pronon<'e ég11é-yé.
4. Porte av.:-c ostcnl>üion. 7. Voir page 11~.

'420
dans le Jou.rnal de l'aris dn 29 novembre, jc srusts avec une fourche une botte de
paille qui, sans doute trop serrée, prenaít 1 difücilement; jc la.lcvai, la s<.'Couai au milieu
de la fl.ammc. L'instant d'aprt!:>, je me scnti:> cnlevé par-de::>sous les aisselles ct je dis
a mon cher compagnon :
(( Pour cette fois, nous montons. •>
I1 est 1 heure 54 de l'apres-rnicli. ( ... )
Le globc progressc en cffet vcrs le sud-ow~st. En-dessous des voyagems, le petit
village de Passy - il n'a pas r soo habitants - étagc ses maisons el ses moulins a
flanc de coteau. L'ombre du hallan se profile sur les sillons d'une plantation de vi¡;ne
bordant la rue Vineuse et dont Louis XIII airnait boire le vin lors<¡ n'il re,·enait du
bois de Boulognc les soirs de chasst: au loup. (... )
Cn drame se joue a bord. Le mar<¡ ni::> ct' Arl:lnctcs vicnt de s'apcrcevoir que sa n<tcelle
est toule piquetée de trous ronds. La toile a pris len!
1{ Il faut dcsccndre 1 >> di t k marquis a Pilatre.
~~ En m eme tcmps. mcontc-t-il dans le Jo u mal de raris, je pri~ mon éponge; j 'étei-
gni!'. aisém~nt le peu d<' feu qni minait quelques-uns des trous que je pus attcinctre;
mais je réJ:>étui á mon C'<Hnpagnou
« Il faut desc<'ncln:. ,,
1( JI regarda :-.mis luí et me dit
" Nons sommf>s <>ur París.
« ~'irnportu. lui dis-jc.
" ~'lais. ,·oyons, n'y a-t-il a ucun ctangcr pour ,·ou~! "F:tes-vou;; bien tcnu? n
« J'< ~xaminai el~ mnn c<'Jté, ct j'apen;:us CJU'il n'y avait ricn a crainctre . .Jc frappai
de mon éponge ](.<; conle:; principales qui étaient ¡\ ma port~e; toutes r~si::.t(:rent, il
n'y eut que deux ficd les qui partirent. Jc dis a lors :
« Nous pouvons traverscr Paris. >•
" Penrlnnt c<:t te opémtion , nous nous ét iuns se nsihl<'ment apprnchés des toits. Nous
faisons du f<•u , e t nons nous relevuns avcc la plus g rande facilité. 11 me semhlait que
nous nous dirigions Vl'rs les tours de Saint-Sulpic..:. Eu nous relcvant, un courant d'air
nous ftt quitter cettc direction pour nous portcr vers le sud. Je: vis. sur ma gauchc,
un ~'-'pece ele bois queje crus Hrc le Luxf'mhourg. (... ) n - (L'attcrr-is.~age a lúu.)
l.('!: tanneur~. les potiers el les fennicrs du Petit-G<.·ntilly se hatt!Ilt de gravir par
les sentiers ks pcntcs de la Butte-aux-Caillcs et, ctans lcur cnthousiasmc. se précipítcnt
sur la redingote ele Pilfltre de Rozier et se la parlagent. S;ms 1'arrivée ctu ducde Ch:ntrcs,
survtnu quelques instants apres l'attcrrissage, les deux aéronautes eussen l été mis
nus comme la main.
Le rnarquis d'i\rlandcs se hite ele tronvcr un cheval ct galope vers la Mnettc ou
va Ctrc étahli un proccs-verbal2 de la journée hérnique. On l'accueille <1 éwec des

1. Prcnait f•·a. :L Cn cumple rendu orHC'l c l.

22l
pleurs de joie et d'ivresse ,, - verser des torrents de !armes est alors a la mode. Cc-
penda.nt un grincheux1 hausse les épaules ct se retourne ,·crs un vieillard aux longs
cheveux blancs ct a l'habillement étrange :
« A quoi, Mon.sicur, peuvent servir les hallons? '
Le vieilbrd (il a plus clt> soixante dix-sept a.ns) est ven u la en voisin; il dcmeurc
en effet a Pt~ssy, au 62 de notre Clctuelle ruc Raynouard. Il regarde le grincheux, t't
répond en souriant philosophiquemcnt :
<t Monsieur. a quoi pcut scn ·ir l'cnfant qui vicnt de naltrc? 4

Le vieillard s'appelait Benj~:min Franklin .


J\NDRÉ C'AST"LOT. Lr GYand Sihlt' de Pt;ris. Le Ltvre coutempuram, Atniut-l>umonl.

l. lnrlivirlu "" caractl'r~ ol~:•gn:.d>k. qui tr<ouve lvnjour~ 1< n·<lir~.

GRAJHMAIRE

L'EXPRESS lON DES RAPPOHTS DE TEMPS


[. - Prop osi lion subordonnée con jon ctivc 8 l'indicatif.
Quand l'action de la principalc est postérieure (apri:s que, di·s que, aussi-
161 que, dl'pll is r¡ue, quand, lor.w¡uf) 011 si m u ltanée (pendan{ que, landis que.
lanl (/Lit, quund. /orsr¡ue) :i l'action de la suborrlonnée: mode indicatif :
ANtES QU'tL I·:UT llA~IMÉ I.E I'F.U, l'aéronau/e SP.Tlfil [¡> balfrlll
vi/e.- Qt:AND li.S ONT AI.Lif~H:: LI·:IJI\ l>RASIF.R, i/:; !f
nlOJiff.r ¡>fliS
jetfen/ IÚ'S bolles de poif/c. - TA~DIS QU.ON Hl~ l'AIIEliA i.'F.~\'1-;­
LOPPC, le public visilern le domnine.

Pour In concordance d es te m ps , voir page L. <Jo.


N. B. - Aprcs depuís que on n'emploie jamais le futur :
Depuis qu'il dort, il va mieux.- Depw;; qu'il a dormí, il va micux.- Depuis qu'íl
dormaii. il allait mieux. - Depuis qu'il avaíl dormí, il allait mieux.
• F.mploi de : ... et que pour inttotluire une deuxicme suhordonnée de meme valeur
que la premiere :
Louis X l 11 airnail boire rr. vin qvand il rruenail de la ch11SSc ti \JU' ( = el quaná)
il se senlait fatigué.
..
* •
Emploi (littérairc) de : a pe ine .. . que et de ne .. pas plus tot .. que, encadranl
le prcmier vcrbc :
¡
A princ avtai.t -il 1 mnimé le feu qu'il se ~entit enlevé.
, en -1 1 )
Í !
11 n· :~~it pas plus t6t ranimé le feu qu'il se scnlil enlevé.
GRAMMA.IRH

L'EXPRESS ION DES RAPPORTS DE TEMPS (.suile)

11. -- L e participe aussi peut joucr le role d'une Slll¡orc.lonnl'e coujonclivt·.


Action principale postérieure :
a) UNE F O IS ACHETÉE, la maison ful r"ucndue. - Á PF.l:-IE
ACHETÉE, la maison fui reucndue.
b) Avec une subordonnéc comptete (ayant son sujet particulier) :
LES INVITES PARTIS (ou : ÉTANT partÍS) , 011 remilloul Cfl Ordre.
- SON F!LS A YANT DORMl QUt.::LQUES HEURES, la mere fu/
rassurée (l'auxiliairc auoir doit toujours, lui, ctrc cxprimé).
Action pri nci pale si m u ltanée: le participcprécédé de en prentl lc 110m degérondi[ :
EN MANGEANT SON POTA(;E, i{ raconlail des hisloires. TOUT !$N
M A NGt.::ANT SON I'O'I'AGE, il rGC0/1/ail des hisioircS.

N. B. Le su¡rt <lu gt~rondif est, eu príncipe, le m e me qu<' rclui du , .. principal.

(IJo EXERCICE.S ...


1) Répétez: le début d u récit (jusqu'a ... 3. Apres que le roi (autorlser) l'expérience, on
deux condomnés d mort) e n commenc¡:ant commen)a les préparatifs. - 4. Quand la toi/e
ainsi : <( Bientot le ballon fut pret ... JJ et faltes (p rendrc) (eu, le marquis crío qu'il (falloir) des-
les changements de temps nécessaires. cendre.- S. Des que les aéronautes (mettre) pied
11) Relevez: dans le texte : a) les a dverbes d terre, lo foule se précipite. - 6. Des que les
de temps; b) les n o ms complé m e nts cir- oéronautes (mettre) pied d terre, la foule se préci-
constan~i e ls de temps introdults par une pitera. -7. Des que/es aéronoutes (mettre) pied
préposition ; e) les noms compléments ci r- d terre, la foule se précipita. - 8. Sitot que les
constanciels de temps sans préposition. tanneurs, les potiers, les fermiers (attelndre)
Pilótre de Rozier, i/s se partogerent sa redingote.
111) Mettez: aux t e mps convenables les ver bes
entre parenthéses : 1. Pendant qu'on (pré- V) Ré p é t e z les phrases de l'exercice IV, e n
parer) l'oérostat , /es Parisiens envahissent /e Pare. rempla~an t chaque conjonction par : A peine ...
- 2. Pendant qu'on (préparer) l'oérostat, les que ....
Porisiens envohirent le Porc. - 3. Tandis qu'on
(répa rer) l'enveloppe, le public visite le domoine. VI) Ré péte z les phrases de l'exercice IV, en
- 4. Tandis qu'on (réparer) l'enveloppe, le rempla~ant chaque conjonction par : ... ne ...
public a visité le domaine. - 5. Tandis qu'on pos plus tot... que ....
(réparer) l'enveloppe, /e public visitera le domaine. VIl) Employez u n pa r t icipe passé : Quond
-6. Tant que nous (jeter) des bottes de poi/le dons l'expérience eut été outorisée, on commen~a
le brosier, /e bollan montait. - 7. Tant que nous les préparali(s.- Quand les invités seront arrivés,
(jeter) des bottes de poi/le dons le brosier, /e bal/on on serv11a.- (avec : a peine. une fois) : Aussitc5t
montero. - 8. Alors que nous (monter), /e marquis que lo porte eut été (ermée , elle se rouvrit. - Des
s' aper)oit que la toile (prendre) (eu.- 9. Alors que qu'il se fut endormi, il fit un réve affreux.
nous (monter), le marqu1s s'aper~oit que la toile
(prendre) (eu. - 10. Quand je (etre) enfant, VIII) Employez, si possible. un gé rondif :
j'oi ossisté un jour ou départ d'un ballon. Pendant qu'il lit, il se (oit roser. - Alors que
nous montions /'escalier, nous pensions d J'accueil
IV) Mettez aux tem ps convenables les verbes qui allait nous étre (ait.
e nt re pa ren theses. (l'action de la princípale est
postérieure a celle de la subordonnée): l. Apr~s IX) Essai. Avez-vous re~u le bapteme de l'oir?
que le roi (autoriser) 1'expérience, on commencero - É.tait-ce dans un avion de tronsport? ou dons
les préparatifs. - 2. Apres que le roi (autorlser) un ovion d'oéro-c/ub 7 ou dans un hélicoptere?
l'expérience, on commence les préparatifs. - - Que/les furent vos impressions?

22J
.· llf \,;/r:n de la Radio 1'1 de la TiWri.rirJf!.
2. r:XPOSITIONS
Le Salon de ta Rudio.
i\ucunc \·illc n'organise autant tl'expositions que París. Nous nc parlons Jlil'i "~'ll
lern<'nt des ucaux cnscmbks de pcinture qui ont pour cacln' lr. :\lus(·c <1'1\rt ffiliUcrnc
et 1~ P~tít P:'llai};, prf>_<; dr.:; Champs-Ély:;é('s, ou l.e mus¿c de l'OrangNÍt', dn.n!'. h· jardín
tks T uikrít>s. mais a u~-..¡ rle5 innomurabh:s rnanifestations indust ricUt.'S qu i. na¡;ui.·r··. " <'
tenail'nt toutes :J.U Pare des Expositions. prcs ([~ la Portf' dt' Vt'rsaillcs : l·oin· de
P:ni::>, Salon des Arts ménagers. Salon de 1':\gricullure, qut' s<~Ís-jt? 1~-. ~.-l.ant íllons
de tout ce que produit la France étaicnt. plusicurs fois par an. rasscml>lés el cx¡.>us~·:­
dans ce vastc Pare.
Situé :m Sucl-Ouest de París il se troun· un J'H:'U loin tks qu;u tiers k:- plus a<'l ífs.
Aussi a -t-on wnstruit, au-dela de 1':\.rc de Triomphc, un imrnl'rlS\' é-dih• r· d ' urtl' a rdti-
tecture audacicuse. q ui abrite maintt' n~mt d'importantf's «"Xpnsítwn~'-
Visitons, voulez -vous, h~ Salan de la Radio ct uc la T.:·h:vi-;iurt •llln:rt en ce
rnoment. Si les Arts m('nagers (machine-s a hn·cr, réfri~éra.tcms. aspir:tt<'urs, etc.)
attirent surtout les clames - et le Salon eh~ 1' Anto :;urt(llll ¡, ..., messít""ur::;. lt> Salon de
la Radio ~t ele la Télévisínn , luí , intére.s&:: tuul lt! monde.
l. \ .,¡,. (O:l ¡.(l' :!.-1:!..
<• Que désirez.-vous voir, monsieur? - Les appareils de T. S. F. -- Alors, venez a u
stand de la radio. Voici les appareils les plus récents : postes a 4. 6 ou IO lampes,
munis de z ou 4 haut-parleurs. ou les (< transistors •> portatifs : avcc eux, monsieur,
vous aurez une reproduction ftdele de toutes les tonalités, graves ou aigues.
Mais pourront-ils me donner toutcs les stations?
- Commcnt done! Sur ces apparcilc; toutE'_c; sont audibles, memc les plus éloi-
gnées, car les ondes courtes ~rmel tent de les capter1 avec précision. Nos postes
sont hautement (( séle<:tifs » : les érrússions ne s'y confondent jamais, meme quand elles
sont tres voisines par la longueur d'ondes. - Je voudrais voir un apparcil combiné
radio-électrophone. - Voici notre dernier modele, vous pouve7, y p:l.Sser les disques
rrúcrosillon (33, 45. r6 tours) aussi bien que les disqucs ancicns a 7S tours. >>
Al.lons maintcnant au stand de la télévision. Le '' pctit écran >1, cornme on dit, con-
quiert de plus en plus h. faveur du public. LE'S facilités ue paiement y sont pour quelque
chose, bien ::;ur. puisqu'on peut acheter son poste (i a tcmpérament >l, en le payant par
mcnsualité!:.
~1ai:' la •¡u~t litc'· des programrn.,.-, (t-n thJl! ,.t t•n ronlt·ur) expliqlH· ~tu,:si c.-.ttr· \'l>.~:ut·.
\''e"l-cl' p;1::- un plaisir <l'assi"ter. chtz '<•Í , :1ux ..;p,:cl:l d~> de la romédie- FrarH,ai!-e,
-tllx rhds-d'· cune de (onll~itk. l<auuc:· ou ~·!ohl·rt': ;\ (CU X dC's dramaturge:; con tl'lll -
p<>r:J.J!l:>: :\·luntlu•rlant. :\nnnilh. Camu ~: Clll <ir:=. é-tranger::;: Shakespcan·. L"pt· di· \'•·t.;.\~
\'oib vrainwnt lt• · s¡wcLtc l"" d;ln~ 1111 f;ut1r.:nil ·, ponr rf.·pn·ndn· IP m<>t <J,. :'llll ~.,,. t
PHrfois ans;..i , l'on dnnnt une up~rdte du répertuire : La ¡·<'111'<' Jn:•nt st uu l.t:' l'cllt
l>uc. - ;\imez-\·ous lt::-: snvnccs . vons sercz im·ité 3 \'isitn, toujours d<' vntn' lanft'¡nl .
11!1 observatoírc, unt> grandt" II~Ínt:; d si vo11s <t\·,~z le rreur sohdt', ti !'.IIÍV I'•' unt· op\·ration
chintrgic(llt·, lra11srnistt ., en direct 2 '' ....
í.. :\f.

l l'n·~>•lr!', n·r.<.woir u m· emission radiophonique. auditl,urs a l 'inetant mí\ me o u la ~t·<'nc a lil'u.


:.!. lm:lgt'S (:t $uns ll':lll'lliÍS aux speclateurs el (Contruirc : rn d1fléri .)

L'a!llemte de téléloisio11 de i(/ Tour J:i!fd. J:ik n:bwJ.rse ia Tf/w de :JI mdrrs.

225
, .- ..-'\., _ ,._) --

3. SPEAI<.ERINES1 DE LA TfiLÉVISION

» J' airncrais bien aussi rencontrer les vedettes,


les spcakf'rines .... - Ticns! tiens !. .. Sa vez-vous que
les speakerines sont des personnes tres occupées) Leur
méticr n 'est ni facíle. ni frivolc; il cst méme parfois
tres ennuyeux. En tout cas, il demande une grande
assurance. d e la mémoirc, le controle de soi-meme, et
un réel talent d'ímprovisation; car, contraircment a
ce que croit le public, ce sont les speakerínes qui font
elle.s-mPmes lt- texte de leurs annonct>.<; .... Et puis. il
n c faut pas Ctre distraitc. J e me souviendrai toujours
de J acq uclinc ] o u bert nous annon~ant le ~ festival
de Caunes,.. alors qu'elle nuus conviait en réa.lité au
festival de Cannes2 . Sa tlistraction avait une excuse : elle venait d 'épouscr Georges de
Caunes quclques jours a.uparavant!
u Durant leurs heures de service, nos speakerines nc doivcnt pas quitter le studio,
afin de pouvoir intervenir immédiatemcnt sur l'antcnne et sur l'écran, en cas d 'incident
techn ique.- Alors, que (ont -elles entre leurs annonces?- Eh bien, elles fon t du tricot
ou elles regardent les érnissio"ns. -Les téléspectateurs doivent leur écrire énormément?
- Pensez done! Une speakerine qui ne recevraít point de courrier, ¡;a n't>xiste pas ....
Cinquante a cent lettrc:> par scmaine pour chacune d'elles : demandes de photos dédi-
cacées3, lettres d'amour, pocmes, propositions ele mariage, critiques de.s émissions, et
questions ele toutes sortcs : « Quclles ::.on t le:; condition:; requises pour entrer a la
télévision? ... Voudriez-vous étrc la marrainc de mon en fant ?... Pourriez-vous me
d onner l'adrcssc d'un cours de danse? ... d'unt' école ele coiffu re? ... d'un mctteur en
scene?" Et. quant a leur vie privée, leurs peines de ca:ur, leurs d ém clés conjugaux, les
téléspectateurs ne cachcnt ríen a leur spcakerinc préférée .... ''
D'apres ChTIIl·:tHNE Gm!t<hl<U, Artide pa1'u dans • Elle "·
l. F~minin rrun~ai,, rormé \Ur l"anj~l:tí~ : <flfllktr poliliqnr. On cnnnaft aussi Ir festi val ele Vcnisc
(prnnunrt' 'l'lk~ur) ct \'UUrtlllllllt'nl culployé au"l. ' Jilurrel : le) /c<lillflls).
:!. t:nunHII'S <;ollcnru·l rh· lilnh, :uu¡n.-1 ~unt ...,., . ;¡ l'urlalll une dédioace, un 111ol aimahk a\·o·('
Vlé~s l~s p~r~onn:llil és ole~ uts, •In 11'11 ,.•.,, o\1- Ll l:r sigoatu re dt· l:o ,.,.<1.-tlo·, <k t':lutcnr d ' nn liv•·•·. dr.

Le vocabulairc fran~a i s
(Ycrbc r~voir) . Expliquel : La speakcrine rm r.·rrible ,,ftor - Ce son! des gens qu'on
reruir quantil¿ de leurcs. - L.t v•llc de P:1ri~ a n';um.:r.ul pa> rt•rrvoir rlll'z .mi. - Ce tcxte
r~ 1·u un dun de .:c:nt miiiH)ns ptlur la cons!ru..:tam pcut rr<cvoir plusicurs Ílllerpr~tations. - Notre
J "un hospice oü suonr r,•(:H :es v1ctllard~ n.!ce~­ pmt p-.:rll ro•re1•oir les plus gros nal'ires. - Le
-;itcux. - L'ouvn.:r rec.,ir .~i.Jn .wlnire ch.tq:tc nouvd A c:~t.lémicicn .~rr.t rc'(ll jcudi a l'A cadbnie.
s:.unedt. - Picrrc a rt:ru une mauvaisc IIO.Il'clle : lnulilc: d"in~¡:;tcr. ,\1ndame ne reroir pus!
sa mere .!tail tre.s mal.1Je. - ll .:st narti che1. - l.e~ en nemis <>nl domnc 1 \L~saul : ils ont
se,; parl!nLS el i ( Clit arnve jUSte a tcmps pour d<' rerus a ,·,mps de fusil. - Je lui dcmandais
reccvoir ft· dcrni<'r ~·o·rpir de s,t mert!. ll en a rtJ(II de rcmbour:ser ~a dette : j'ai été mal reru!

~2Ü
GRA.AHJAI Ja~·

L'EXPRESSlOl\ DES RAPPORTS DE TEMPS (saile).


Quand l'act:ion de la principal& est antérieure u J'nclion dt! la ~uhordonnce:
J. - Le Subjonctif : avant que, en atienda ni que, ju.~r¡u' a ce que :
A\'AI"T ou'IL :--lE LECI\ FÜ r I'OSSI[ILJ·: d'cnlrcr <lla Foirc dr. Parí.~. i/s rllll'f'.lli {ni re
llne longur. quwe.
REMAI\QUE : avant 11llc est souvent accompagné uc nc, snn:> c hangt-JIIt'llt de sen:; .
•JtiSQt.:'Á CE Qt.:E LES :--;Ot.:VEAUX ÉDIFICF.S SO!t::NT ACIIE\'É$, {e pare de la Porte de
Versnillcs srra encorc bien ulilc.

** *
Emploi de ... et que, ponr introduire une deuxicmc suboroonncc de mcme valcur
que la prcmiérc (vcrbe au subjonctif) :
Je VOUS prete mon pos/e de rarfio, C/1 a/lendnllltfllC VOUS ti!JC: 1111 r/1'1'/rophnne ET Qt'F.
(= ct en attendant que) vous ACH ETIE7. des micrvsillons.
II. - L 'lndicatif :
Avant le momcnt ou, jusqu'au momcnl ou , en atiendan! le momml ou se suhslituent
a: avanl r¡ue, ju.w¡u'á ce que, en allendanl que, pour insislcr sur In rt';1lilé de l'artion
subordonuée. Le verhe subordonné est alors a l' indicatif.
Je VOIIS prele ma radio, E:-.1 .-U'TJ.::::..¡DA:-.11' LE ~IOMENT OU VOUS \U 11hZ l ' :'-1 ,:.I.EC: 1110-
I'HO:-IF..

N. B. - Pour la concordance des t.emps, v. p. 29G .

.... EXERCICES ~

1) Mettez aux temps convenables les verbes (faire) (deux temps différenu pour le sub¡onctif)
entre parentheses, en observant la concor- nuit. - 9. En artendant que tu (etre) prete ó
dance des temps (v. p. 296) : 1. En ottendant sortir, j'écouterai la radio. - 10. Nous ovons
qu'on (construire) les nouveaux édifices, an utilise éc.outé la radio jusqu'a ce que maman (etre) pr~ce
encore le pare des Expos1tions. - 2. Avant qu'on ó sortir avec nous (deux temps différents pour le
(édifier) le Pare de la Porte de Versail/es, il y subjonctif).
avait moins d'exposit1ons qu'aujourd'hui. (On 11) Répétez les phrases de l'exercice 1, en
pourra mcttre le subjonctif a deux temps diffé- utilisant les locutions : avant le moment o u.
rents. suivant qu'on s'exprimera en fran.,ais écrit jusqu'au moment ou. en attendant le
littérai re o u fran¡;ais parlé .)- 3. La radio a été moment ou. sans attendre le mome nt ou.
pendant quelques années l'invention la plus popu- - Attention! ces locutions exigent l'indicatif.
Jalre, jusqu'd ce que la te!évision (étrc inventé).
( Oeux temps différents pour le subjonctif.)- 111) Faites cinq phrases a deux subordonnécs
'1. Nous cont1nuerons d écoucer la radio en attendant avec : l. avant que ... et que ... ; 2. jusqu'a ce
que nous (pouvoir) acheter un poste de té/évision. que ... et que ... ; 3. en attendant que .. .
- S. je n'o•me pos ochecer o tempéramenc; c'esc et que ... ; 4. sans attendre que ... et qu e .. .
pourquoi, jusqu'o ce que ¡e (pouvoir) me payer /e (+ subjonctif); 5. jusqu'au moment ou ...
« petit écran ». ¡e me contenterai de la radio . - et ou ( ~ indicatif).
6. Ne touche pos seul ó ce poste, avant que w ne Essai. - Une jeune (emme. assez dépensiere.
(savoir) par(oitement le manier - 7. Les visiteurs visite le Salon des Arts Ménagers avec son mari.
resteront o I'Exposition jusqu'ó ce qu'il (faire) nuit. lmpressions de Moda me ... et de Monsieur ó lo
-8. El/es ont quitté I'Exposioon sans attendre qu'il sortie ....

227
4. LE GRAND PRIX
DE PARIS

Nous sommcs au Bois de


Boulognc. sur I'hippodrome de
Longchamp oü va se courir
la principalc éprcuvc hippique
de l'annéc : le Grand Prix
de Paris. Elle rassemble les
plus fa me uses écuries; e'est
une journée mondaine, la juur-
née '' chic1 o de la Saison.
La foule est élégante. Dames
aux délicieux (?) chapeaux;
AIIX CollrJes. Derantlrs triblltltJ, par DtJ!.,ilf- messieurs a haut-de-forme gris
et jaquctte, jumcUcs en sautoir2 : tous s'cmprcssent vers les tribunes, d 'ou ils assisteront
aux courses, ou vers le u pesage • oia se pratique une opération tres importante. Avant
de courir, en effct, chaque jockey doit fairc constatt>r son poicb. Sur une énorme
balance, les voici qui viennent s'asseoir tour a tour : toque ct casaque de soie multi-
colores, culotte hlanche, bottes a revers. On les pese avcc, sur leun; genoux. la scll0,
les étricrs, la housse du cheval. Tous doivent '' faire 58 kilos 11. Trop lourds, ils sont
éliminés; trop légers, on les a.lourdit au moyen de lámelles de plomb. Avec leu rs
visages imberbes3 , leurs corps menus, ils ont l'air d'cnfants. ).bis ne nous y trompons
pas : ce sont des garc;ons vigoureux sous lcur frélc apparence.
t:ne fois pesés. les jockeys montent sur leurs « pur sang 1 (on appelle ainsi les che-
vaux: de course, dont la race est sélectionnée) et s'alignt>nt a l't>ntrée de la piste. un
coup de clochc : c'est le départ.
L'éprcuvc se court sur 3 ooo mctrcs; il s'agit de ménagcr sa monture sur les 2 soo
premiers metres, sans perdre sa place, puis, dans les son derniers metre.<;, de donner
un effort intense, qui décidcra du succcs. Aussi la qualité principale du jockey .cst-elle
le sang-froid; il permet d'éviter les maladreS!'CS qui rlic;qualifieraient, et d'obtenir d u
chevall'élan nécessaire. au bon moment.
Les u turfistcs4 n suivcnt avcc angoisse le chcval sur lcqucl ils ont misé. Pour eux,
rien n'existe plus que cette casaque, petite tache verte ou rouge qui file Ja-bas, derriere
les arbres. se confc,nd avec d 'autrcs taches. jaunes ou brunes, s'eu sépare un ins-
tant , se confond encare dans le peloton. Le Grand Prix n'est pas une course d'obstaclcs.
avec haies, fossé, riviere, comme le Grand National de Liveq)()ol; c'est une coursc
« de plat •>, sur un terrain uní.
l. F am. : (o lt' g:lnle. L'adjc:l't if cs l lnvarla!J ie :lll 3. Swu IJarhc. l.t· prélixt~ in a ici une valcur négn·
féminln. M~is nn peut ér.rirc : des gl'n~ rllics. tiv<'. Ex. : incroy¡¡b(c;, inélégant, inint elligcnl.
2. su~pl'n ducs a u co u. 4. l.l'.s hnhilués du , tnrf " du champ de cours~s.

228
Des cris, des hurlements, des trépignements accompagncnt les jockeys dans les
derniers metres : sou lcvés sur les étriers, la tHe dans la criniere du cheval, cravachant
lcur montun: a tour de bras. ils franchissent le poteau. Et un tonnerrt d'acclamations
salue le vainqucur.
Mais nous voyons aussi des mines qui s'allongcnt, des airs consternés, rlcs regards
furieux : pauvres gens qui viennent de • ramass<'r une culot tcl " et qui, pourtant,
avaient un « tuya u increvablc2 '' ~
í.. ;\l.

1. Argol d<.>s cour~cs : suLir une ¡:rossc perle 2. Argot des cours(•s : un rensci¡¡ncmcnl .1hw.
d'argen l. lunw.. t Mlr.

GRAM:\.fAIU!-_' - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - . .

L'EXPRESSIOJ.\ DES 1\APPORTS DE TEMPS ((in).


J. - Par une préposition suivie de l'infinitif.
Le memhrc de phrase : pré¡msilion + in(inilif joue le méme rt'!le qu'une suhor-
uonm\e conjonrlivt
Aprcs 1 <~pres que ( f- indic).
Avanl de <~vant que ... (s11bj.).
En allmdanl de / \ en altendant qut~ ..• (sub()
Sans allendre de + mliuilif .,_ slllts attcndre t¡ue... (sub¡.)
avant le mmnenl oú ...
.·tvant le momen! de \
J usq11' a u momMl de
1 (i/l{ltr.).
·. jusc¡u'au momenl otL.
(indir.).
AVA:"'T DE c:oL·Hm, le jockry csl soigneusmu·nl p1!sr.
L'action exprimée par l'infinitif rloit avoir le m6me sujet que le vcrbc principal.
11. - Par une préposition suivic d'un nom d'action.
Parfois, 3 l'inlinitif se substitue un nom d'action, de sens correspondant :
APRF:s LA PESÉE. les jockeys monlenl sur lrurs pur sang .
.-\ \'A:ST LA t:OUBSE, Ir jockey doit etre soignrm:rmmt pesé.

111. - Enfin un adverbe l~Sl souvent cmployé pour cxprimer le lcmp~:


Dcmain va se courir le Grand Prix de París.

.... EXERCICES •
1) Que signifient les noms composés : sor ti, il se mer ó pleuvoir. Avant que ¡e sois sorri,
un pur sang ; un p1ed-ó·terre; un tete·d-ti!te; le i/ se met d pleuvoir. - Apres que ¡'ai regagné
va-et-vient? Expliquez pourquoi, au pluriel, l'ar- la maison, il se met d pleuvoir. Avant que j' aie
ticle seul varíe. regagné la maison, il se met ó pleuvoir. -
JI) Conjuguez soigneusement par écrit le (Attention! apres que exige un temps de
verbe de la subordonnée : Aprés que je fus l'indicatif: avant que exige un temps du
sorti, il se mir d pleuvoir. A-rant que je (usse subjonctif.)
sorri. il se mit d pleuvoir. - Apres que je suis 111) Remplacez dans les phrases suivantes les

22<)
conjonctions par des prépositions suivies de V) Remplacez les propositions subordonnées
l'infinitif : Avant que les courses de chevaux conjonctíves ou les prépositions suivies
ne fussent importees en France, elles étaient dé¡a d ' infinitif par des prépositions suivies de noms
tres populaires en Angleterre.- En attendant qu'tls d 'action: Apres que la course est frnie, on acclame
puissent assister aux courses, les messíeurs vont le vainque:.tr.- jusqu'ó ce que le premier orrive av
et viennent dans le pesage. - Avont qu'on ne patea u, les turfistes ont /e creur serré par 1'ongaisse.
commence les covrses, on pese soigneusement les - Avant que l'hiver ne vienne, les hirondelles
jockeys. - Apres qu'ils ont été pesés, les jockeys porten e paur les pays chauds. - Avant que lo traupe
s'olignent sur leurs pur sang d l'entrée de la piste. n'entrot en scene, il y eut un grand silence dans le
- jusqu'ou moment ou ils s'élanceront , ils restent public. - Aprés étre descendus , les aéranautes
Id, immobiles et silencieux. - Apres qu'íls aurom (urent occlomés par lo (aule. -En atcenda nt que
couru, chevoux et jockeys retovrneront ov pesage. naus sor,[ians de closse, le pro(esseur n)uS lit une
- Ne prenez pos le départ sans ottendre que vous y page de Balzac. - Aprés ovoir été éliminés, les
soyez invites par lo cloche au le caup de pistalet. jockeys trap /aurds quittent le pesage. - Apres
- Aprés qu'il eut fait cette caurse magnifique, qu'i/ a eu répondu . l'étudíant s'est assis. -
le jockey fut embrossé par lo propriétaire du cheval. 9. Aprés éue tom bé, le jockey (ut transporté d
IV) Citez, en les faisant précéder d'un article , l'infirmerte.
les noms d 'action correspondant aux ver bes
suivants : fin ir, arriver. venir, entrer, sartir, VI) Essai. Atmez-vous /es caurses de chevoux ?
descendre, eliminer, repandre, tomber. - Pré(érez-vaus d'out res compétitions spartives?

230
5. A PROPOS DU « PRIX GONCOURT "

Edmond (-:- 1896) et ]-ules (t r87o) de Guncourt, romunciers dt~ X ].'(e siecle, vécurn1t
dans le quartier d' A tf.!euil. CJ¡.aque dimanche, leur maison ( U't"'- plt's prlcisbnent l'étage
supérieur, le ~ grenier >>, c01nme disait Edmon.d) était le lie1~ de rendez-vous de ce qu.e Paris
comptait d'écrivains et d'artisles.
Edmo-nd, resté seu/., .fonda l'Académic Goncourt ( 10 membre::;), chargée de déccnzer
chaque année w~ prix, le Prix (~oncourt, a un 11 jewne 11 roma·ncier. Le Pr1:x Go·n court
rst un événem.enl « bún parisicn ''·
Dcvant le monceau de romans nouveaux qui remplit presque tout entierc une
petite chambre d'amis, au premicr étagc de ma maison, le visiteur, a qui j 'a vais trouvé
amusant de le montrer, ouvrait des yeux pleins de stupeur.
(( Ainsi, dit-il, vous avez élé obligé de tire tout <;al! J>
J(.~ lui répondis queje n'étais pas encorc au bout de ma tache.
(( Eh bien, je vous plains! .Mais vous l'avcz voulu. >l
]'en convins.
(( Enfi.n, reprit-il. qu'cst-cc que c;a signifie, tous ces romans que personnc n'achc-
tcra jamais' Il est impossible qu'un phénomene d e ce genre n'ait absolurnent aucun
sens. Cela vous parait naturel a vous?
Depuis cinquantc ans, j'ai cu le t~:mps de m'y h abilucr un pcu ....
C'était done déja la m @.m<" chose quand vous ayez, Mbuté?
A pcu prcs. Je crois pourtant que, pour nos prédéccsscurs de l'Acadérnie Gon-
court, la bt>sogne était moins rudc. ,,
11 n 'en rcvenait décídémen t pas2 •
,, Ainsi, malgré Ja volitique internationale a laqucllc nous participons tuus, au
moins par la penséc et avcc nos ncrfs, malgré toutcs les clistractions qui nous tirC'nt
hors de chez, nous, malgré le cint>ma ct les sports qui n 'exislai€'nt pratiqut:ment pas a u
début du siccle, malgré la radio d l<1 télévisiun, malgré l'automohilc quí occupe les
dimanches de beaucoup ci'cntrc nous, maJgré les journaux qui n'ont jamais eu tant de
pages, malgré l'extraordinaire multiplication des h ebdomadaircs d'opinion et des maga-
zincs a imagcs, ma.lgré l'cfiaccment de la Jittératurc dcvant tant de manifcstations
nOII\'ell€'$ de: la vic moderne, il $(' trouve rlE> plus en ph1s <.le Fran<;ais pour s'amuser a
noircir des trois cent<:, des quatre cents pages3 ....
- Vuclqucfois si.x cents et davantage, rcctiñai-je.
- ... qu~ personne nc lira. murmura-t-il dans une sorte d'accablement. Qu'est-<:e
que ¡ya pent bien vouloir di re) »
Sans relever ce que sun pcssimismc avait rl'exagérl>, je lui fis rc::marquer que !:J. pro-
1. l'our pouvoir chnisir le Cut ur l.IU réat du Pnx si upc'raiL
( ;r,nr.uurl. 3. Tournure plu~ 'if(nurew.c q11r : tro1s cmt.•.
2 . • .le n't•n rt:\'it·IIS p«~ •. F a m . J 't·n d•·meur<' quu/rt anls pagfs.

231
~ ~~
'' Lr.• Di.-.: " décc:m:mt leur pri:v:, t/11 rdfullr.mt Drou,wt, 10111 le por/mil d' 1::.. rk CoJJCOJtr/.
do r··~: PJtilait. ,, ....... , .~.- c;:aur11\' ."1 fir.. ,~ .. ,1 '.:••rt•'. 1< llnr~··l(•· .-\ l~dl\',
·lrho nr, .tu fc11H!. f'll ll .;n,\ f, .\ ~ d.u-nm. t; H.lllt' l , ll. H:t7lll, a \.JIIf'flt';lll

purtion J~s romanciE>rt>S croissail J'année ~n annét:. d que cda t-lai1 ::-,1ns doutt· J.ú au
développement ck l'in~truction sccondairr.: ct supéricurc chcz les jeuncs filJcs. L'aug-
ment:ltion du nombre total tit':> rom¡m<; w·n::a.it en grnnd.r. partit' dr Ji. Mnis In multipli-
cation de& romancil:res ne lui parai~ail ]->HS rn uim; absurd<· que Ct'lle des wrnanciers-
ct il répétait: <• Qu'est-cc r¡u(· c;:a peut bien vouloir dirt>? ., (... )
Nous reclcscendinH·.c:. d:t.ns la bihliotMqu&. Mon visitc·ur était si l enr.i~ux . rn:tis son
regard parcourait les rayuns dont ks murs st•nt ¡;arnis ct jc \·oyais bien que son étonne-
ment pl·rsistait. Il mr demanda cnfm ce qu'ét:ticnt tous ces livn'5 dont j'avais plaisir
a m'cntourer. Jt' l11i rép:mcli5 qu'il y avait d'un c0t{• )tos classiq ttt'S d k!' rom:'l.ntiquc.c:.,
de J':wtrf': les modcrncs reconnaissablcs ~tleurs broclture:s défraichics. Par mi les rnodemes
beaucoup porta.icnt des si!{nature5 d'amis.
Il hochait la tete cl'un air r¡;wur, commr ctevant h n':\'tbtion cl' un univt"rs qu'il
n'avait pa..c; soups;onné jusqu'alnrs.
Que de peines, que d'eftort5 tous ces pauvrcs gens se sont donnés! gérnissait-il.
n
Et pour quoi, mon Die u , pour quoi?
2j2
- Pour vivre. fis-jc. Pour vivre d'n.ccord ;wec e ux-merncs. Pour cssayrr ct'etre
heureux. Que faite.c;-vnu~ d 'a u t re, vüus autres, industricls, a q ui vos afi;\ires donnent
ta.nt de tracas'
C'cst vrai, reconnut -il. Mais rnoi aussi jeme demande parfois a quoi riml'nt mt>_c;
nuits sans sornmeil. ... C'est égal. avoucz que la littéra.turf. e>.c;t un dróle dt> métier.
- Hé cmi 1 :'\1ais il f<lut avouer aussi qut> l'homrne est un drole d'animal. »
A~uRÉ BlLLY, de l'Acauemie Goncourt. L!' Fi~ara.

6. CHEZ VICTOR HUGO . .lll ~l~·N(}J:· O'l:TL.4.ll (vcrs 188-1)

Dans le grand salon oü se pcnchc: k· lwau plnlrail de Bonnatl au geste paterncl, oi.J
!f. buste par David 2 préside immcnsémrnt; dans k pctit salon, orne de ces tapisscries
rayt•es el multicolores qui semblaiC'nt kllllU\.'~ )'0\11 Doiia SoJ3, dans le jardín joint a
la véranda par un pcrron de deux marches, m'apparaisscnt Lccontc de Lisle4 , le sou-
riant Banvillc4 , Flauhert5 et Goncourt; convt'rs:-.nt \'J1S('mhl(', Mallarmé 4 , J.éon CJndeP,
umbrc~ dan~ un Eden évanoni: puis fran~ois C.;ppéc 4 , Catullc Mendb 4 , Clo\·is I-Iugucs4 ,
la toutc pctitc .l\'1me Michelet oftrant des roses un soir d e fetc. puis des ambassadeurs,
ues uiplumaks, l'ernpereur du Brésil, des peintn:s, d(;'s ~;culpteurs. et tant c.l'hommes
politiques que jc n'cn sais plus les noms!
Voici l'imprPssion immédiato: quP je tra<;ai <le l'une de ces soirécs fltl nous n<nts t~t ions
rendus. Aiphons..: Daudct et moi. un soir de neige, uu penuanl le trajd, nutre cheval
tomha trois fois f' n traw:rsa.nt l'csplanade des Im·aJides:
•·: Je \'OÍS Víctor Hug<.1 au grand b()ut Je sa tabh· oit le Yfaitre vieilli. l lll peu isolé,
un pcu sourd, tr6nc avcc Jcs silcnces de clicu. les abscnc(•s d'un génie au bord de l'im-
mortalité. I.es cheveux t0ut hlanc:s, la tt>tc coloré·<', ~~ cet ceil de vieux !ion c¡ui sr dt~\·t~ ­
loppe de c6tt a\·ec dt.:s fO:II)cLtt.:.s Je puiss<mce; il écoute mon mari d Ca tulle :\I•:udb
entre qui lJ. discussion cst tres animéc a propos de la jcuncsse ct de la célébrit(· des
homme.s connus, f.t t.k lt~ ur ~~~duction ••11prc:s des Íl'mmcs. :\lphonse prétend quf' rlans
un salon rc::rnpli Je taknb ue
toutes sorks. de· tout agt>, un tout jc:une humm<: . l'auteur
incnnnn, le poete ignoré. nur;L pour lui lC's rq;ards ff:rninins s'il est bcau. - Ca.tullc
:Ofendes lui répond qu' il restcra d 'aburu inapcrc; u, et que toutes les Jt>mmes iront ~~ la
notnriété 6 : ceci me parait plus vrai. l.t>s ft~m nws hcureusement n'ont point qnc les
yeux de leur visage, rnais ceux Je !'esprit l'l du Ct~-'ur. P0t1r les intellcctudks, la bea11té
d'un artiste. d'un grand poctc nc comptc pa.s: c'est le rcgard du penseur, la physio-
nnmic tourmentée de l'homrne qui vit de S<:'S st->nsations. Elles vont au talent, au cha-
g rin qui passe, elles nc songcnt guere a la bcauté physique.- MaintenanF, on pourmit

1. \ "irlor llu~o. vicillard. pein t 11ar llonnal. é>. 1\omandl'r <IU XIx• si(·cl('.
2. Uust(.' d\' Virtor Hugo par Oa\'id d'.-\ngfrs . 6. S'inlel'~~~t'I'OIIl a l'hfllllllt(' qui jouit tk 1a not ...
~l . \'oír p. 102. riété, :\ l'hommc ti'~S connu.
·1. l'oi:h· titl XIX• SL,'<'lc:'. 7. F$n1. 11 •·St vr~í qu'<m pourrait...
? ' .....
-.).)
répondre que c't;>_c;t par une sympathie ambiticusc qu'dlcs rcchcrchcnt les auteurs
célebres. (... )
« Et je ris de ccttc prétcntion des dcux causeurs channant::;, de nous1 clas.ser, tie
nous analyser. Mais dirP la fPmme, e' Pc;t c.omme si on disait l'oiscau; il y a tant d 'es peces
et de genres. les ramagcs ct les plumages sunt tcllement différPnts'
e< Pe'ldant le débat on cst pa.c;sé a u salon; Víctor Hugo sunge a u coin du fe u, et,

célebre, universel, demi-clieu, rt>grt-tte peut-Ctre sa jcun<'SSt' .... n


/illbait'e
:YIADAME ALPHO~SE D.n·oET. s~)U/JCII·irs rmlcrur d'U?I {!.~oupr
(Revue nJeue, 7 novembre 19o8), Fa.sf]llClle 6dit.

l. :-lou~ - les fr.mmr.s.

Quelques expression s dilfici les pour le$ étrangers :


1. - Je vicndrai dan s trois jours (=le Ju jour !t partir de main-
tenant1 a partir de ce momcnl-ci).
2. - .Je vicndrai d'icl trois jours ( = avant J jours, plutót que le
3e jonr).
3. - Mais, si le verbe est au passé : 11 vint trois jours apres,
trois jours plus lard ( = le :1e jour 3 partir d'alors, de ce
momcnt-1:\).
TI vicnl pour trois jours ( = il res/era ici trois jours).
l. ll cst ici depuis trois jours. (En ce sens, .JAMI\IS • pour •l)!
( = 11 y a trois jours qu'il est ici).
1 2. Je l'ai vu il y a trois jours.
< 3. 11 y a trois jours que je ne l'ai vu. (= .Jc ne J'ni pas vu depuis
trois jours).
(En príncipe, úepuis n'accornpagne jamais un verbe au futur).
1
1 4. Jc suis venu en trois jours (ou : .J'ni mis lrois jours pour venir).

1. - 11 travnille du matin au soir (micux que : dcpuis ... ;usqu'all...


qui est plus a lourd •).
2.- Au co urs du spectaclc, il y cut une panne de lumiere ( - a un
momen t du spectaclc).
3. - 11 travaille toute la jo u rnée (durée tola/e).
4. - Avec un verbe négatlf : Je n'ai pas fcnné l'reil, de toute
la nuit ( = a aurllll Jn011lt'lll de la nuit).

234
15. Les Champs-Élysées.
I . GRANDS H0TET.S
INTENNATIONA UX

Ils sont nombrt?u:r:


da11s le quarticr dts Chumps-É{y:;;Üs.
Ccrtains hótcls de luxe ont la ~pfcialitt':
d'attirer ](>:::. grand::; originaux, du moin-,
ceux qui ont as::.e¿ d 'argent Yrai pour
avoir des iuécs fausscs, dcpuis ccJni-ci qui nc
Yoyag-1' C]U':1xcc une txmssole dt' 1:\<;'on á pou
voi r l OU jour'\ dormir Ja le te Ufll'llléC Vl'fS
le Nuru, jusqu'a celui-J.a qui. lorsqu'il vient a
París. ticnt absolument a voir Ja Tour Eiffcl
d~ sa fenétre. Cn jour, un mattre d'hútel
sugg~ra a <:t: man iaquc de se íaire construirc
une Tour EifkJ portativc c t extf'nsiblc
f1n'il ponrrait :\ ,·olunté tra nsporter ele
cunlinent a
coutin<.·nt d installer dans lt~
e hambres, ks bars ou les jardins ....
~~ c·ncore, me confwit un bam1a11, ncn1~ n 'avions aftain~ f]u'anx maniaqut>~
doux. qn':lllx fantaisistcs solitaircs c¡ui se con ten knl de f6tiche:s •>u de juucts! ~f ais
il y a les clients a scandalt, ct m~me pis. Je ne pnis V<JUS cittr le nom de l'établissemf·nt
oil cela s·est pa..'>sP. mais essayez de vou~ repré:,t"nter lt~s cons(c¡urnc('c; df· la chose :
un jou r , un dint'ur méc~ntent, croyant a un ath!ntat, a abattu en pkinL· :><tUe un mal-
heureux maltrc d'hótcl. 11 Haít mnrt. mc)nsil"ur, mort, mort. mort! llomicide par
imprudencc. si J'on vcut. cl'accord, mú..- tout df\ meme,mettt-:z-vousa la placeduclicnt 1 •
Admirahkc; nuances du métirr! Cesl le c.Jient q u e l'on plaignait et non le défunt
ni la fami lle d'iccluy 1 • Un dicnt cpu cte,·ai t ctrc fort embarra:::.*. d 4ui san~ doutc
changerai l u'J¡otcl. Voici comml'nt lt's eh oses s'étaient passéc-s : on servait ctr.s rf:ll fs
de p[U\·icr farcis {l. un client bien pri~ dans un smok ing parfait; maís V<)ÍCÍ qu'un
c.cuf de pluvier tombe malauroiknwnt entre ce smoking parfait et la pure chcmisc du
monsieur. Le maHrc d'h<"¡tcJ pcrd sou sang-froicl. blcuit, palü ct, croyant hil'n fairc,
chcrchc vivement ;\ rctir.-r l'n·u f de ses dnit,.'t!' tremhbnt,;, ct> qui cn"pit 3 1... plnstron
1lu c lient d'une lon~u :: pciuture de l3raquc 4 . Dcvenu fou furieux, le dincur. parant l'at -
laque, se lt:ve, tire son brownin6 et abat lC' maitrc d'hotcl!
• Hcin ! d it k barman. C'<'st du romnn po licier. c;a! ~fais pour ma p;Lr1. j'aimc
mÍ<"IlX crux <)lti pr~lmcnt la cho~e ~:-tÍPlll<:lll . JI
l.i:.o:-·-F'.\I't. FAI((;¡·¡ /..o /'rl!om dt /'aJl.\ Callimr4nl.
l. l·nrtn•· .uh h:l\1\l' 1h· ~ ,·t:lui-ei '"· a·1npi"~ ,-.\. p:H (·ha ir \'1 ¡,., n·uh \ul11 J l't IH·JTht·~ d,·~ l:{tt l!l JHt't\.
Jd ;li,antcrk. 3. Emhut.
'2 (),,.,,,, •gli vil .1u hure\ d•·< nwr:ab l t d•Hil !a 1. l'einlr<: fr.llt\·:oh •·•ml<'IIIJH•rain.
Le vocabulaire fran~ais

(Autour du mol bote!). Expliquez : Madame de somptueuses qui, par snobismc, s'orthographient
Sévigné fréqucntait J' flótel de la marquise tic parfois hostelleries. je rcchcrchc les bonnes
Rambouiltet, nouveUernent construit, pri:s du auberges campagnardcs; quant aux pafaces,
Louvrc. - L' Hótel de Vil/e de Paris ful incendié ils sont trop chers pour moi. - Les étudiants
en 1871. - Oo trouve des occasions avanta- logent sou'vcnt dans des pensions de [ami/le.
geuscs a 1'Hútel des Vente.r. - Le blessé a été Mais s 'ils peuvent profiter des restuurants uni-
transporté á I'Hótei-Diru, tlans le sen·ice du versituires, ils cherchcnt plutot un gami (ou
doctcur Lcblu.nc. - Je n 'aime pas passer mes meubli). Pendan! lcurs vacauccs, ils fréquentent
vacance.s a l'hútel. - Pluti'>t <JUC les hólcfleries les uuberges de la jeunesse.

2. AU CINÉMA

(Les Ckamps -Ély.~ées sont aussi le quartier des gran.ds Cúzémas.)


<!Que fait-on ce soir, mon chéri?
- Jaimerais autant re<:.ter a la maison. Non queje sois fatigué, mais j'ai un ter-
rible retard dans rnon courrier.
- C'est dommage; on donne au <' flaubcrt n un film anglais : A mour, déllccs
e! orgues dont Franc,:oise m'a dit granel bien ....
- -· Oh! tu sais, le goút de Fran<;oise et lt< rnit<n .... Encore un film d' <• atrnosphi::r•· 1 ,,
sans doutc. ~Ioi j'aime mieux 1~ films policiers.
- Pourtant s-a te ferait du bien d'échapper qtteiCJUe temps aux afiaires. Si tu restt':>
a la maison, tu vas encare rumincr tes soucis.
- Allons, Catherin~. je vois que tu ~ prHc a te rlévouer a ton pauvrc mari .... Et
á quelle heme est la séance?
- Attends, chéri, jc vais téléphoncr.. .. ldló~ le ,, Flaubcrt '')· ·· Quand ont licu,
s'il vous plaít, l2s séanr.esJ. .. :\ nf"nf hcur~s et on7.t~ ht'urcs! ... Et k grand film? á neuf
heures vingt, et onze heures vint;t? ... ~Ien.:i. ;\•[adame.
- Keuf heurcs~ c'cst le momcnt de l'affluencc : il faudra encorc hure la queuc,
attendre dehout.. ..
- Mais non, mon chéri; aujourd'hui c'cst un jour crcux et mw fm de mois : ks
gens ont la bours~ vide. Le tc:mps <te n~me:ttre un peu de rougc, ct nous partons .... "

** *
(Devant le c11tcma, apcmte des Champs-Éiyst!es t'nseignt'S lum.meu.ses au nlon:
portraits de vcdcttcs grand jon11aL sur d'immmses uf firhes, au-dessus de l'itruite fara.de.)
<1 Tu vois, jJ n'y a presque perscmnc. Qu'c:st-ce <..¡u'on prend) Orchestre ou balcon;

C'est le rncrne prix partout.. .. Dcux balcons?


l. l'ilm d~1ns leqlll•l on ~·n tl ~tthc surtout ;, <ll1 :l. Tu vus cncorc pas~r r d r•·pn~"·r t~s snud~
pdn dt·e Jc;. l.'irevn ~ lnttcl's morale s, le milieu d'"" d"n~ lou c"'pril. nlllllnc lt·s v:whc> rum i nent h-111
k<pH· I ;;,~ <l•' r~tnl (: l 'a•~ linn . lll'rltc.
• ) ,_
'-.)/
Ah bien! nn va a.voir chaud!
Non, la salle est climatisée 1 . i)


"' *
(Dans la salle. L'om:reusc : << Assez loin,
Madamc.> lcivous avezdcttx places .... L'¡,ferci,
¡'\-fonsieur. ~)

11 - Tu vois, · nous a rrivons au bon


moment. C'est l'entracte. D'ailleurs j'aime
bien ces films publicitaires, qui sont si ingé-
nieux .... Oh~ chér i, offrc-moi done un cho-
colat glacé : je me ~ens l' estom ac un pe u
vide:.
- Parbleu, avec ce repas m:mqué !... ))

.. **
(!.a siance com·m mce: OJl donnc d 'abord
{es .r actualités o puis un « court mitrage >> : un (tlm de F1tlgarisation st~r les requins.
Enjin c'est le gran.d film.)

' Tu aimes s:a, Cathcrine? cctte vicilk histoire d 'amour?


- ~1ais oui; c't>st pris sur le vif ; u n v rai ~ film d'a t mosphí!r e! J>...
- Tu ne m'avais pas dit t¡ut:. <;a se <.lonnait en ve rsion originale.... 11 faut queje
me battc avcc les sous-t itrcs- apres une journéc de bure:tu ! T u n'aurais pas pu choi-
sir un film rloublé 2 ? Mai:; voila, il fau t toujonrs suivre t es fantaisics ct tu as c:n m01
le plus complaisant d~::> ma.ris .. ..
( F OIX dariJre : el Silmcel Allez tiOHS cx:piiquer dehors, 1•)
- Tiens, laisse-moi dorn1ir; ct n"w·ille-moí quand ce sera fini. "
c. :>!.

! . '.lainl fllllf' a Ull~' tt:lllp(•r;tlllrt' COil\ 1 :tlllt• l'l p lart'"' p:tf ni k~ dC r(Tilauh 411Í Vark otl <(;ou~ lllh'
~gr,::lltlf.
qul'll<- cyuc· ~uit la t('llll'~l':cllll\' c·xtc'rkur~. :1111 t<' l:!u¡¡uc• ¡o:rmpl<' · 111!11 •WI(I:lls r!nuhlc'· <'11
'2. Film rlans IN¡uellrs voix clf'S :l<'lc·urs Slllll rc·rn- l'rath(:ll S). Contrairc: lllrn rn v orsion or i gi n a le.
GRAM1v1A !RE

L'EXPHESSION DE LA CAUSE
l. - Par une conjonction : paree que, puísque et quclquefois si, etc. -
mode indicatif en général. (Rappelons que puisque - et souvent comme, ou
si ---se rapportent á une cause déjá connue) :
PUISQUE TV AS TELLEME~T FAIM, prends done CC choco[af.
Prends ce chocolat, SI Tu AS Tf::LLE:>IENT F AIM.
N. B. Comme vient toujonrs en tete de la phrase: COMME je suis libre, je uous
accompagne.
II. - Par une proposition indépendante, parfoís précédéc, daus l'écri-
Lure, de deux poinls (: ).
onre-mOÍ llll CflOcO[a/ gfacé .' JE ME SENS L'E!;TOMAC UN l'EU VIDE.
• Dans ce cas, l'idéc de la cause est simplement suggéréc par la juxtaposition
des deux propositions, au lieu d'etrc introduite par une conjonction de coordination
telle que : car, en enet :
onrc-moi done llll choco[al, CA!{ JEME SENS J:ESTü::I1AC UN PEU VIDE.
III. - ... et que introduit une deuxieme proposilion subordonnée
eonjonctive de cause, sans qu'on ait a répéter la premü~re conjonction de
subordinat.ion :
CO:>IME lL FAUT TOUJOU\"\S SUIVHE TES FAI\TAISIES ET QUE ( = ct
cornme) je suis complaisanl, jc vais l'obéir.
• Le mode cmploye apres el que est le meme que dans la premiere subordonnée
conjonctive de cause, c'est-a-dire, en général, l'indicatif.
IV. - Cen'estpas que; 11011 que ( +· subjonctif) expriment une cause irréelle:
J'aímerais aufanf rcsfcr a [a maiSO!l. CE N'EST PAS QUE JI:: SOIS
FATIGuí-:; rnaís j'ai du relard dans mon courria.
J'airnerais aulant rester illa maison, NON QUE .JE SOI S FATrGur.:;,
maÍS j'aí DU 1\ETAI\D DANS MO~ COURHIEH (loUJ'S iittéraires) .

.... EXERCICES ~

1) Voici. tirées de la lecture, quelques expres- et que .... - j'aime ce film paree qu'il est original
sions du langage parlé. Quels sont leurs éqüi- et que .. ..
valents en fran~ais écrit? - Que fait-on ce
soir?- <;:a te ferait du bien. -Les gens ont la 111) Mettez les verbes entre parenthcses a
bourse vide. - Le temps de remettre un peu la forme convenable et complétez a votrc
de rouge, et nous portons. - Porbleu, avec ce guise les phrases suivantes : Nous admirons /'Are
repas manqué .... - Tu ne m'ovois pos dit que «;a de Triomphe, non qu'il (avoir) des proportions
se donnait en version origina/e. parfaitcs, mais .... - }e vais rorement aux Champs-
Eiysées; ce n'cst pos que ce quartier me (déplaire),
11) Complétez les phrases suivantes : mais .... - je t'accompagnerai au cinémo, non que
- Comme je suis un peu fatigué et que ... , j'oime- cela me (faire) un grand ploisir, mais .... - ) e
rois outant rester ó la maison. - }e consens n'irai pas voir ce film; ce n'est pos qu'i/ (ne pls
a voir ce film, puisqu'i! plait a Franyoise ct que .... pouvoir) m'intéresser. mais ....
a
- Nous ne devrions pas rcster la moison, paree
que tu vas encare ruminer tes soucis et que .... - !V) Essai. Aprcs avotr lu « Au cinéma », réci t
/! m'est désogréab!e d'alier au cinéma ó neuf oule mnri se montre assez maussade, racontez la
heures, paree que c'est !e moment de /'affluence meme histoire. ovec un mari tres prévenont.

239
3. ON TOU RN E 1

... Nous sommcs pr~ts a tourner. Cn der-


uier ordre du réalisateur, qui s'adrt-s.<;~cette
fois au x actcurs :
" Allez! ,,
Dt>vant In camera, la jeune Jillc :,'cst mise
simplcment a
couper le pain qu'eUe tcnait
en main dcpuis un momrnt. Dans le fond, a
dn,ite, le jeune homm~ tripote 2 sa casquettt.
:\'fais, dans le fond. a gaucl!e, la porte !;'Cst
ouvcrtc avcc fracas. Entre dans la picce le
Phe, comédien ventru d (!risonnant. m:t()\Jillé
tres h<lU t en cuul<:urs:1.
" Lr d:na n'est pas prét? ~ tomtrue le
}>ere sur nn ton qui fera comprcndre immé-
diatt>menl nux spectateurs que ce pere-la ne
doit JXl:, ctrc COrnrnod~t.
Le charíot de la cam1·ra s'avance lcn-
tcmcnt . pous::.é par un machinistf' clont on n'f"ntencl ni lr·s pa.~ ni la respira ·
tion.
La jeune filie a levé la tete ct la camera cst tout pres d 'cllc quand elle demande d'unc
vmx su a ,.e :
•• Quci!e lrture est-il ? "
Lc.s YPII'X se tournent vcrs le buffet ou se l rouvc le réveil. La camera panoramiquc
(e'e;;t -;\ ·din.· : pivote) pour suivr(· son regard et se toumer ainsi vcrs le jcune hommc en
blcu de tra\·ail 4 qui tripot~ toujonrs sa ca.c.gu~tte.
Coupe7. ' ... )) annunce alurs d'une VlJÍ x morne le camt raman 5 l'~il encore ¡\ ~uu
appan·il. 11 explique :
,, :\1. Hériat (c'c5t le nom du com~<ii<'n gui jout> le pt'·rc) :':~st trop :\\':tncc ct jt:
J'ai pcrdu ctans le p:tnoramigue6 . ( ... )
- On recomrnence 1•, annonct: h.: réalisah:urd' unc \'oix n:~ignée. l ln jeunc ltomme en
blouson s'a\'ancc aussitót, lestcmcnt. tcnant a la m.un un pain non <'ntam(:. 11 k donnt:
ala jcunc filk, ramasse kc. mnrceaux qu'ell" a coupés ct halaie soigncus•·mtmt l~s mictte·c:
sur la nappe : c'est l'acc~'":.>'.>iri:sle7 • 11 a préparé une vingtainc de ].><tiu;.; pour c<.:lh:
prisf' uc vues. (.. .)

!. On totHnt' un film tprt~t· etc vu~sl. dr: \"lH''o.


:!. To>llt' IH' ~"ll' ,.,.,w. 1'1 rua~:trinalt•ntt•nl. ti. Uptlrat 1•111 tl;ur' luquc lle In c:nn('ra luurnc ~ur
:1. A v~c des r·oulrur~ vlolt'n 11'~ . e llt•- mt'rn ...
1. \'~tl•mcnt de trav.tll, en toilc ll lt•u•· . 7. Tt•, hnil'irn {)111 s·OI'I"'upl' dr fn ul'llir le matt--
!i. '1\·dmit·u·n qul lll.tntcu\'re l'appan i 1 de pn~r' ri<'l, le~ accessoires. utilises dnn~ ,,, lilm.
M. Hériat a <.lisparu de nouvcau derrierc la porte que le second assistant réalisa-
teur est allé rcferrner.
<e Le son écoutc?
1

Moteur ~
<;a toume !
M-iranda, 87. prise 62 •
AlJez! 11
La porte s'ouvre avec aut:mt d'autorité et le perc, entrant dans la pieceo lance avec
le m~me naturel et le meme ton exaspéré :
11 Le d·incr noest pas p¡·Jt? l>

L'assistant réalisatcur, d'un coup d'ceil, constate avcc satisfaction que .M. Hériat
soest arrété exactement dans ses marques3 .
11 Q·uelle heu.re esl-il? j) demanJe :VfiranJ a du meme ton étonné, tanclis que la camera

s' approche d' elle.


Un épouvantable bruit de ferraillc éclatc alors dans le silcncc de ccttc scene fami-
liale.
11 Coupel- 1 ;o lai-;s~ lomber 1~:: réalisateur.

Le machinistc qui poussc le travelling" vient de se prendrc le picd dans le cable


d'un des projcctcurs placé au sol. I1 a évité dix-scpt fois ce dblc et voila <]ue, la dix-
huitiemeo il s'est pris le pied deda.ns; une pamlc ~nergique luí échappe, yui prouvc :;a
contrariété.
•< RccomnH:n.:;on:;t rópCtc le réalisatcur d'unc voix neutrc .
o)

J .-P. CH.\l{TIEt-t (:! F . llJ\S I'LA:-.:~2tJES. Drrriim: l'J~r.rnn. Spcs.

l. L'i ngéni e ur 1\u St'll, rl;111s ~;l r.ah in P. p:H 1';\~S ÍSI.ant.
2. Film J\'lirunda, ;;¡• sn'n~ d11 decoupa.:~. l n11r· l. Clp<'n!li!Jil dnns laqudk lu camera. monL<'c
n~t' pour la G• {ois. "'r ""'''S. S<' tl~place lo.ontrllll'tt l. Id, l'~pparr il lni·
:t L~~ lllan pa·s á ht ..raí<' f:Jil•?S ~ttr lt· pl:tndH·r 11l~llh'.

Le \'Ocabulaire fran~ais

(Le verhe a ller). Expliquez : Tout t·a mal; oi1 répondre. - Marie, allez ouvrir! - Tu c'en
allnns-nous, grand Die u? - Tiens! Bonjom! vas, ou tu restes? - <e Allons, enfants de la
Comment allez-rous? - Fam. : Comment ro Patrie! Le jour de gloire est arrivé >>(La« Mar-
w1? Fam. Alors, et cette nouvelle sitmt tion ? seillaise »). - Ses forces vont déclinant. 11 ne
(:a \'a .7 -·- Vous voudriez que je l'aide ? Al!ons passcra pas la nuit, hélas! - La tortue va snn
done! C'est un paresscux. Qu 'il se débroui lle -clwmin, tout dtlucement. - Comment? il a osé
tout seul! - Vuyons votre dcssin .... O u i. c;a peut vous refuser'! 11 va Jórt. -- Je n'irai pa.r par
uller. - « Ah! ra ira, ra iru, ru ira ... k s aristo- quatrt' chemins et je vous dirai les choses bruta-
cratcs, on les pcndra » (chant rcvolutionnairc, lemeot. - Dans cette affaire, soyez prudcnt :
1792). - « Va, cou rs, vote, ct nous venge! » il y ra de votn: fonune. - Ton habit est bien usé.
( - vcnge-nous) (Le Cid). - AIIMs, pardonnc- 11 n'ira pas jusqu'au printemps. - Douccment !
Jui. - C'est un bon gar¡;on, m! - Je mis vous Le tcrrain m e11 peme.
A J>ari.r, les litro.: clt plaisir nt manqutlll cerles pos : music-balls, boíles de nuit, rrl/rlltlion.r dr
Joule; .rorlu.... .f\JtlÍJ 011 Je {rrfltl /lile idá tres _/aUJJe M retlr. vil/e a ne fa VOÍr que JOIU f' a.rpect
d11 « .~ai Pari.r >> - rxpt·~uian qui ji11il par irritrr qudquifois les Fraf!rais. Les tleux /1/0llll-
11/e!l/J qut 1•oici {)'lllbolirml tHuz bmJIOIII a qm PariJ olfre de sériet1x el de noble: Ci-dnru.r, Ir
IIOtll'f:(Jf¡ Palrli.r drs 1i:.. posiliotrs ( JOn or10 111tfres carriJ de surj(rce; le plus audacieux, peut-étre,

de.r fdijires dr a l/flrt. - t•oir p. 22..¡). - Ci-dusou.r, le Palai.r de /'U. N. E. S. C. O.


l'or,wmi.ftllion r111111rdlt IIIOti(Útlk JI ji1t tolulruit par dts architecll'.r f rm1ft1is m·ec le ro,uours
d' or lislu de lnus les P"y.r.
4. VOITU RE D'OCCASION

!.es Cltamj>s-Ely.~é,•s !>'mi uussi le quartier des t~xpositiom. ci'atttos.


Et11vn loi11 dr lá, a¡•,·nue dt1 la Crande-A rmée, se titmt le marcltt de la t•oril.tre d'uccasúm .

Que J<: ganlt• 1 une \·oi ture -;ix mois. quinze jour::: ou deux ans, la mine du prc-
mier achekur possiblc :mqucl jc la pr0pose est toujours aussi fr:1.n~hemcnt dégoútée.
A prl·miüc vuc d'ahord, ríen q u'en l::t voyant, san~ mcmc la toucher, m~t voiturc sem blc
luí inspirf'r une irnmense r6p ulsion. !'vlais t¡ua nJ illa touche ... ah: ... quaml il <:ommt>nc<:
a la touciH::r, son exprcssion dcvicnt péniblc. Il souffre, c'est évident. 11 :.ouffre, Cet
honunc, pour toute l'humanité motorisée.
Cela commence. en général, par une forte pesée sur le~ amort1c;.seurs avant.
• Autant dire, dit-il, qu'ils sont morts! " (...)
L'expcrt s·cxpliquc ('nsuite a vec !:1. direction 2 . La vérinc;ltion du p:ualléli:c-mc
se termine toujours sur cett c insidieusf. question
~ Vous n'avez p as eu un gros choc?

- En fin j~ \'CUX uirc... <¡noi .. . nn s:~le 3 acciclent ?... u


jc répo nrls : <1 ~011 ~. :\fai~ Ce 11<)/l est di(Jicile a dire S<tOS qu' il paraÍSSC \'OU[oir
dire s1 . Car de dcux chose~ l'unt : si j~: réponds << non >• tres vitc, c'est-i-dire spontané-
rncnt, on n'y croi t pas. Et ~i. au contr:tire, jc fais scmblant de foui lJc.r ma m émoire pour
paraitrc plus \'rai -cela sonnc faux : j'ai l'air de vouloir masqucr la réalité. ( ... }
Cepend a.nt l'expt>rt poursuit son examen.
Les pnt>us ....
Douccment, sur cux, mes petits pncug, il passc e t r cpasse la paumc de la main,
un pcu comme le taillcur <¡ui veut éprouver un tissu. Et annonce, lugubrc :
o(l)o pour T004 ! P as farneux hein! Ct:ux Je l'avant, <;a va cncorf'. :\Iais a l'ar-
rihe! 'Vou~ roulez presquc sur les toiles .... Et la ... vous a vez cu un at·croc .... ~on, p:~s
ici, IL .. Oui .... Enfin il faudra un nouwau train 3 , quoi.... P a ree que, tcllc C]UC, ' 0tre
voit urc:, eH(~ est i genoux 6 ! :> ( .•• )
A eN auto ·baclrot7 , je me ::;ens done inéluctablcmcnt rcca ll:~. :.ron li \Tet 11<: pl,\ide;
pasen ma faveur : mauvatsc condui t c, pncus défPctucux, intérieur nrgllgé. C'cst avc:c
une anxiété croissante <lllf' j'attends l'exarnen uu
Inot eur. A vrni dirt:, jc pensais CJll'tl
viendrait plus t ü t. J eme '>f·ntai-.. tres fo rt paree que j'avais un bon mutt:ur. Apres tuut,
dans tme voi l u ro: , le motcur, e l':it le: prmcipal, non?
Eh bien 1 no n. 11 scmblc bit:n qut> pour 1t: pr<"1fe~~ionnel de la voiture d'occa..-;ion
l. S oiL que j e g.1rdc six lll• ll', ou '(lJ II17.<' ¡uurs. ti. Argo t : l rb lall¡;H0e, inuti lbablc . ·r,¡h
2. Le lnt'c.,JnlsJt\IJ ti .: c.l irc~t i•1<1 q¡¡r a!Jrévi,\IÍU II familiere 1•<1111' ·Ir//~ •¡u'rl/r t.,/.
3. Fam. : IH ·~ lll:tliV:t i,. i 1.(• l>:whnl ¡ fam. )11><1 !' b:tt't'alaUr<':Jll C<l Ull
·1. :<U •;~ d'u>urc. ""'¡
,·~;lll!en ~f'<'l;tire; • !'auto Oil<'htll • <':•l l't•:>.aru,·n
5. lln lralu <lt· ¡mcus, ···c,l k jfu rompkt des par l"auln ,• t ~t'n j)TI•pril·tairt.•.
li. lu~,·itablemt·nt r~fu:;é .
'"'~"'·
le moteur soit la cin<]uieme roue ci'un carrosse1 • L 'cssentiel, c'est l'acccssoir.-. Le
moteur? C'est bien simple :
tt On achete des voiturcs, monsicur, sans mém e les íaire t oumer! Paree gu'un

moteur, vous comprt>nt>7., vous luí faitC"s ciire ce que vous voulcz.... Mais enfin;:'¡)ui:c-qu~
vous avez l'air d'y tcnir. a votn: motcur, voyons-le done, tenez .... D'abord cambien
a-t-il 2 , votre motcur?
- Voyez, monsicur, le cumpteur t>st ~xact.. ..
-Oh! le compteur!. .. S'il bllait croire les compkur::;l Et qu'est-ce qu'il dit votre
compteur. Voyom ... 23 887 .... Oui, disons 50 ... . l\1ais si. monsicur, mais si ... ,·ous com-
prenez bien; je ne suis pas tom bé de la dern ic'.rt' pnrnpe~ .... Vous a.vcz une voiture :
c'est pour roulcr. ... Vous a\·cz un métier qui vou<; fait bougcr. .. mais si. Mais si ... mon-
sieur, vous bougcz beaucoup .... Vous l)('>nsc-z! a \'CC les voyages, 1<'::-. conférences ... on
sait ce que c'est, alJez~ Disons. quoi, 6o a 8o kilometres pat jour ... quek¡uefois roo,
mcme plus ... les vacances ... les dimanches .... Vous m'avcz bien dit que vous aviez ét~
en Espagne l'été clernier. (.. .)Vous a vez la voiture dcpuis unan .... C'est hien <;a ... soooo ...
ct jc suis plutot en dessous de la vérité....
- Mais mon compteur.... Je n 'ai tout ck m eme pas truqu~ mon compteur 1 1
- Je ne dis pas ¡ya, bien súr.... Mais YOUS savt'z. un cnmpleur ... D'allord, ríen ne nw
dit que:, pcndant une réparation, on ne l'a pas changé, vutre t·<>rnpleur .... Et puis il
f:mt tcnir comptc des pannes de comptcur ... . l'n comptf'ur, ~a~ :trrl;k subitc·mcnt dP
loumcr, quelquefois pendant 500 ... I ooo ... z ooo kilornt>tres .... VcJus, vnw; rtc vou~ f'n
apcrccvcz mcme pas... vous roulcz .... J.\1ais le rnoteur, luí, il s'cll souvicnt r Croyrz-mn1,
monsieur, 50 ooo, ce n 'cst pas excessif. ..
Jc suis cloué~....
Je fais une rapicic soustraction : se
ooo moins 23 887, rcstcnt environ z(¡ oon kilo-
nH!!tres .... Jamais de la vie jc n'aurai parcouru z6 ooo kilometres aussi vitc que m.: les
a fait avaler cet expert. (... )
Quoi qu'il en soit. :\ p;¡rtir de cet instant, j'ai perdu l'initiativ<' ele:> op~rations (qui,
du reste, ne rn'a jamai~ appartenu, sinon initialemcnt). Je jouc battu6 . Et c'est
un homme défait que le prokssionnel invite á faire tourner un pcu son motcur. Jt<
mets en marche sans conviction .
« Appuyez sur l'accélérat<:ur .... La... ;.
Le technicicn écoutc .... Ve tcmps en tcmps, un indéfinissable sourirf' :-.'inscrit au
coin de ses levres. C'e<>t étrn.ngc. j':Li <.Otlvenl, moi aussi, ~couté la musique de m11n
moteur. Au ralenti. Ou cmballé' . Eh bic:n 1 jamais elle nc m'a paru plus étrangt:,
moins mélodieusc, aussi mal rythmée qu'aujourd'hui.
{( 11 y a un bruit curie ux », dit le monsieur ...
l. La cbosc l a nwins ul ilt'. l. Challg•'. Lthilit1 lt· t·hillro· d11 rnmplcur.
2. De kilometrcs. :>. Héuuil au 'llciH"C J>.>r l .• ,tu¡wfat'li'>n.
~. Argot. Né d ' h ie r, naH. E x pn·s~iun pl:obantc li. 1>'.1\ .llln· jc Hll' ~ur ct.· ¡... rctn· :1, ,. jrn.
<'n éc par Oa nin os avcc la p;omp e a ~ssence.
1 7. T onrn:1111 a l<•lllC \ íle,~l·.

z.¡.~
11 n'a pas tort.
u Vous m angez1 beaucoup u'huile?
- Moyennement. ... l;n uemi-litre aux r ooo ... .
- Pourtant, vo us fumcz beaucoup .... Rcgardcz .... ,
C'est vrai. J e ne nú' n étais jamais apcr~u . Cet ho mm e est-il sorcicr? D'un coup
d'accélérateur il oh<;c:urcit le garage!
Dans ces ténehrcs, une scule chose devient clairc! le prix de ma voiture s'effond.re
chaque minute. ]'ai l'impression de vivrc une panique á \.V;dl Strcct2 • J e vois
un ce boy 1l m :u rp1cur effacer sans ccssc le chiff re p récédent sur le tablean noir de la cote.
550 ooo ... 500 ooo ... 475··· 450... 4JO ... Da.ns q uoi vais-jc allt:'r chercher 3 m aintc-
nant? Dan:; les 400, c'est évident. P . llA>~ r ~o:-;. Comml'nfr¡¡•na:NtmsansScmia . P lon.
l. F a m . : vnu~ t'••n~•>lll llll'l. ~- F a m . : ~·' va chc·rc-ltt'r dans h-s mi ll c fra ncs
:l. La lluursc de ~~·w Yurk. !'"'"' : n·l" ptul nn\lrr nullt' rr:lii<'S.

r;Ju.H.\1. t 1HJ·: - - - - - - - - - - - - - - - - - - ---,


l.'EXPHESSIO:\ I> E LA C:\ CSE (.mi/e).
I. ·- Pnr un p a rticip e p r ésent ou pa.ssé, accompagnant un II Olll ou un
pronom s ujd.. (En général le. ¡wr l ir ipr est en tete de la phrn~) :
TIOL'LA:'-IT UEAL'COUP, VOUS alJeZ faif Oll moins 50 000 ki/omefres .
( = paree que Yous roulcz)
1\'. R. Le gé rond if joue lE> m¿me role : on perd /out EN \ 'Olil.ANT THOP GAC: N I·:I\.
E11 pnncipt·, k s ujet rlu parlrcipc nu du g-(;r.. udir «l"1l Hre le m~me <¡ur·
.;,·lu i tlu , •·rh•· pr111CI]1<11.
I l. - Pnr un participe forman l. une proposition complete, aya nt.
son sujet propre :
I.A 1'1.1 11 ; t\ YAI'T C I·:S.SI··:, 1/fJIIS JUIIIIJC: sur/ir.
III. - Pa r u n adjcct i f acco m pagmrul un nom ou un pruuom s ujd :
~rl·:ll m~~~., ,.OITURr:: , .Jr·: fu nwnlrt> á lflus mP.~ tUllÍs ( - pa ree que
jt· ~uis fir'r.. ).
IV. P a r une s ubordonnée r el a tí ve s~parf-P dE> son anll:cédcn l pa r une
virgule
PAUL, QUJ EST FIF.H DF. S.\ YOITL'Ill! , /a mun/rc a [OUS SI'-~ rzmis
(=paree qu' il cst... ).
1.:'1 subordonnée relative équivaut ici pour le scns 3 une subordon nM conjonc-
tlve dt! cause : pun:r. que, cumm1' ....
V. - Enlin rappt>lons q u e la cause pP.ut PtrP. expri mée par un nom ou
un infinitif précéd és d ' un e préposition (:wec un nom : d cause. de, par suile de,
pour aYec u u infinitif: pow ·, de):
'1'11 srrns blámc roun LE TJ.::.\IPS que tu consacrcs la voilure.a
'/'11 seras 1>/dmé rrwll LlON:>~EH lrop de soins tn voil ure.a
0 :\VOIH TIHH' Mt\:-o;t,rl, i/ es/ ma/ade.
1
.... EXERCICE.S ...
1) Cherchez un gérondif dans le début de la subordonnées conjonctives de cause par des
lecture précédente. Est-il construit de fao;on participes . pr6sents o u passés : l' acheceur.
absolument correcte. ou appartient-il au paree qu'il se mé(lait du chiffre morqué ou comp-
frano;ais parlé? teur, discutoit áprement. - Comme le bruit du
Remplacez par un gérondif la 2 • proposition moteur 1'étonnoi t, le client hés•toit d se décider.
dans : « Vous ne vous en opercevez pos, vous - Pu1sque vous désirez une voiture éconornique,
roulez. » achecez done une\( deux chevaux ». - Comme je
11) Relevez dans la le:ture des conjonctions vois vos pneus eres usés, Je reclame une sérieuse
(de coordination ou de subordination) exprimant d•minution de vocre pnx - Comme j'ovois pris
la cause et faites-le; entrer dans d'autres rendez-vous avec fu'· j' o• été éconné de son obsence.
phrases de votre invcntion. V) Reprenez le~ memes phrases en exprirnant
111) Remplacez dans le; subordonnées de la cause par une subordonnée r e lative.
cause de la lecture la conjonction de subordí - (N . B. - 11 faudra parfois mettre : coi qui ....
nation par une conjonction de coordination moi qu• ... , etc.).
de maniere a obtenir une proposition lndépen- VI) Essai. Un c/ient pressé ec peu mé(iant achece
dante. une voiture d'occosion ayonc vroiment cous les
IV) Dans les phrases suivantes. remplacez les dé(aucs signolés dons le leccure. Conséquences ....

" Co!II/Jim a-1-il. t·olrt 11/fJ!t:¡r( "


5. LE PALAIS DE L'ÉLYSÉE

C'est la que réside le Président de la République. C'cst la que sont prises les grandes
déci.sions gouvernementales.
« Chaque semaine, en effet, a lieu le Conseil des 1\.finistres; il se tient dans le vaste
Salon des Amba'>Sadcurs, ainsi appelé paree que les diplomat.:.."S accrédités 1 y rc-
mcttcnt lcurs • lettres de crúl!lcé n au Président de la H.épubliyue.
C'est le chef de l'État epi préside le Conseil des Ministres, ayant a sa droite le pre-
mier ministre, a sa gauche le ministre de la Justice. Devanl eux, une sin~ulierf'
pctite pendulc. munic d 'w1 cadran snr S<'<: deux faces opposécs, de sortt: que l'heure
peut ctre lue par tous les assista.nts et que les débats ne risquellt pas de s'étemiser.
Napoléon l ~r était agacé de voir ses ministres tircr sans cesse leurs mon tres, énormes
en ce temps-lL .. Alors il f.t fabriquer pour eux cd te pendule.
e< Ces jours-ci, n(HIS dil le guide, le Président est a París, comme !'indique h:

pavillon qui claque au vent sur le faite du Palais. Quand il quitte Pa.ris pour voyager,
ou pour gagncr sa résidencc d 'été, nn amEme 5 lf! pavillon.
-- Q uelle est cette sonneric de cln.irons que nous enl{;llllvus i
-- C'est la releve de la garde. Elle a lieu chaque jour a 9 heu res. }\
Ah! voila le Président qui sort, pour aller inaugurcr une c:xposition. Sa voitur<'
porte sur le capot une coca.rde tricolore ovale (celle des voitmf:s minist?ri~Ues est mnd e).
ct un fanion a la porticre de droite. Encadrée de motocyclistes, la voiture s'engage
dans la rue Saint-Honoré. -- Un coup de siíftet : la circulation s'arrcte dans Ja ruc.
Nouvcau coup de siíflct : la circulatioo rcprend. Le Prés ident est passé.
" Admirct. ces magnifiques jardins : 11 Bonne tcrre! • nous dit le chef ja rdinier.
Partout des tulipes, des pensées, des bégonias. Et aussi des giroJlées et des roses, fteurs
préférées du Président. ,,
De quoi va se composer snn déjeuner? - Interrogeons le chef cuisinier :
11 Menu tres simple, nous répond-il, poulet grillé, pommes sautées, sa.lade, patis-

serie.
- Servez-vous souvent de grands rcpa.s?
- Je crois bien : nous donnons jusqu'a des diners de 300 couverts, pour lcsquels
nous avons des services de porcelaine variés : notamment un 11 Sf..\'l'e..:;4 >>, bleu et or,
de r soo pieces; un autre, de 300 pieces, appelé 1( Fleurs >• a cause du décor; un autrc,
appelé c1 Oiscaux 11; un autre, " Paysage::; 11 . Chaque piece, bien cntendu. a son dessin
particulier. Voici l'ww de nos plus bclles nappes : c'est un voilc Jéger brodé ct'épis de
blé en fils d'or. »

l. Oont hmis~ion auprh d'un El3 t (ici la francel crédlt · - acc r éd ité - mots di' la mcme famillrJ
csl offl ciell~mt'nt r('COI\ntl('. 3. Tertne de marine : on fait cl cscendrc.
2 . Acles ofllciels qui auth~ntif1('nt la m1s~lon d'uu 4. L' n scrvic" dt: In d lcbre Manuladurp de
cliplomalE' auprcs d'un Ctat étr:mger (créance - St>vr··~. au S.·O. d<' l'aris.

Ztl7
Le chef des htússiers entre, chaine d'argent au cou. K Vous clevez, lui dis-je, avoir
bien du travail; car tout, ici, est ponctueUemene réglé, n'cst-ce pas?
- Ou.i: il y a 130 pendules queje surveille, de fas:on qu'elles soient toutes d 'accord,
et que le service du per.;onnel soit parfaitement synchronisé 2 • Me::; fonctions 11~ sont
pas une sinécure3 • " G. M. (lJ"nf>rrs ;m rept>rtal{e télét•isé.¡

1. Exaclcnwnt. avec prédsíon ¡de ptmrlwn, mol tíons aient li~u r11 ml'mr lrmp.~.
latín = le point ). :1. llt-s tm ..· 1iMI~ •1111 nr <1onnrnt mtrun snuCI.
2. Exactemeot reglé pour que certaíue$ opéra- 1 Ex¡ott'.<siontoutr loltiiH' : .<ine cetro snns 'UUd).

L'EXPHESSION DE L.-\ COi\SI~:Qt;Et'\CE


l. · La conséquence s'exprime généralellll'Hl par : si. .. que, tant ...
que, tel que, tellement .. . que, a tel point que, de maniere que, de
fac;on que, de sorte que.
11. · - Conséquence réelle, conséquence désirée :
La pendulr. a drnr radrans, DE sornE ot·r. l'l!rtlft' peut flu fui'
par lotzs l~>s nssislan/s .
.J'ai lrois rf'nls pt~ndules u rt:gll'r, t>r: SOkTF. Qt J 'F.I.I.F.:-> soíent
loult'S bim d'accord.
• Aprés les locutions de sor/e que, de !elle sortr. que, JP. fapm l[llf', de lt>lle fru;on t¡ue,
de maniere r¡ue, de telle maniére que. l'indicatif exprim(' lllll' <'lln:-.•:qut'tH't> qui st>. pro-
duit réellement ¡ le subjonctif exprime une const;quenn-: désírée p;~r lt> !.u jet, un~
sortc de but a alleindre..
JII. · ... et que inlroduit une dt•uxit•mt: proposition sul.wrdonncl'
conjoucl.ivc de conséquencc:. au mema mode que la premiere, s.tus 4uc
l'on ail a
répélcr cntiercment la prcmiere loculitJII dt• suhortllllatiun :
l.tl prndulr a un doable cadran, 1>1-: ~~~~~~ 1. t¡ue 1'/wun: pt•ul rtrr lur
par toa/ le monde t::T QL't; les debuts lit' pelliJellt pm s'rlrrui.w·r
(indicatif) .
.le ri!IJ!P les prndulrs DE I'A\-11"- vl''!-.I.IYS s111t.:-. 1 lottlrs birn
d't¡rrord t::T •Jt..:t: le servite wil parfoitmll'llf S!JIIdumlisP {suu-
jonctif).
IV. - Assez pour, trop pour :
errlro11s ASsLz l.ltSCHi::TI:;,tF.7'-:T I'OtiH /U pa:;; éoeiller /'nllmtion
1\'ous
pn/icicr di! r¡rmle.
¡\inus enlrons THOP o ISCtti·:Tc~~~t.:!\'T ro u 1: E \'EJI.t.EH SIJ/1 allr11l ion
(Les dcux phrases ont le meme sens : IHHts n't'·vcillons pas ... }.
N. il. - 1lssc.: poltr, trop puur -i infinitif ne pcuvcnt s'cmploycr que si le
sujet. du dcuxicmc vcrbc est le meme que cclui du premicr. Dans le cas contruirc,
on ernploic assez pour QUE, lrop pour QuE + subjowlif:
·"''ou.s entrons ASSF.7. DISC::Rf:n:MDn rouH Qut.:: son a/lcntion ne sorr pas éveillér.
NOllS enlrons TROP DISCRETEMF.f\'T POI!!\ QUE SOfl ui(CII/ÍOII SOIT évcillée.
.... EXERCICES ~
1) Dans 'es phrases suivartes, en utilinnt e) Enfin. dam lc:s deux phrases a1nst obtenues,
c'est ... que, c'est... qui. ce son t ... qui selon remplacez de teiJe sorte que et de fa~on que
la clrconstance. mettez en vue les mots par afin que.
entre parentheses : (Chaque semaine) a lieu le
comeil des ministres. - /.a pec He pendulc á 111) Ajoutez a chacune des phrases de !'exor-
<JeulC cadrons (ul 1mOg1née (p:1r Napoléon 1"').- cice 11 o) une deuxieme subordonnée de consé-
Le Prrisident va mangu (du poulet grillé et des quence amenée par ... et que.
pommcs sau¡ées) ce mldl.- (le chef des huis- IV) o) Modifiez la forme des p hrases su ivames,
siers) entre, cfloint d'orgentou cou. - (Des moto- sans en changer le sens, mnis de fa<;on a renl-
cycliscos) encodrctlt lo vc>iture du Pd:sidenr placer ossez pour, uop pour par : assez pour
11) Conjuguez ~ tO\Hes les personnes : Cest que, trop pour que : L'E:Iysée est osscz grond
moi qui ot vi)ité /'f/ysée ce motm.- C'esti'EJysée pour occuper un nombreux personnel.- Peuc-ttre
que j'at ·tisicé ce motín. - C'est ce motin que j'oi ovez-vous trop de pendules pour p()11voir le~ remettre
v1s•té I'EJysée. á /' heure tous les jours? - Le Président a trop
o¡ lntroduisez dans des phrases que vous d'occupotions pour dooner des audience$ quoti·
ima¡¡inereY les exprcssiom de co n séquen ce : diennes. - Lo voisselle es! ossez précieuse pour
s• ... que. tant. .. cue. tel que, tellement... que, étre surveiiJée de tres prés.
de telle sorte qut> . ele fa~on que ( 1 indicat1f). b) Rernplacez dans la premiére phrase assez. ..
b) Reprenez les deux dernleres phn.ses povr par : si... que ; et dans la dcul<ieme trop ...
en mettant les ver bes su bordonnés a u subjo n cti f. pour par : tant ... que... ne ... pas.

l .tJ milurr prf.sidcnlltllc rort de I'E.{l•Jér.


6. BAIJAC ET LE SPHINX 1

(La scene se passe vers I840 dans une auberge aux environs du bois de Bo·ulogne).
Le granel air, le vent matinal, la vue frétillante2 de la riviere, peut-etre aussi le
vieux préjugé qu'on doit avoir fairn paree qu'on s'est levé de bonne heure, tout avait
aiguisé l'appétit de Balzac. Ce jour-la, il avait la fairn de Grand-Gousier 3 • Apres
avoir englouti, presque vivantes, deux belles cótelettes de mouton et une montagne
dorée d'éperlans4 , i1 me parla ainsi : u Avant cl'attayuer le sujet de conversation qui
nous rassemble ici, je voudrais me meubler l'est.omac de quelques autres mets supplé-
mentaires. » (... ) Pour complaire a Bal.zac affarné, je cognai, avec rnon robuste verre
le bois de la table rustique, et le fils de l'aubergiste monta quatre a quatrc 5 par l'cs-
calier de sapin placé entre la cuisine et nous. Ici, questions de Balzac, et réponses faites
a Balzac par le gan,:on : « .A.vez-vous du gigot? - On vient, monsieur, de servir la
derniere tranche a un Anglais, il n'y a pas un quart d'heure. - Du poulet? - Les
poulets sont bien durs, rnonsieur, dans cette saisotL ·-·- Avez-vous du sphinx?
demanclai-je a mon tour avec impaticncc au fils de notre hótc.- Du sphinx? Je cours
voir a la cuisine, me répondit-il. -Vous en monterez pour nous, entende1.-vous? -
Oui, monsieur. >> Le garr;on dispanrt.
Balzac alors de me dire : « Ai-je mal entendn, est-ce que vous ne lui avez pas de-
mandé du sphinx? - Parbleu, vous a vez bien entendu! Vous vous obstinez a vouloir
trouver, dans une cabanc de pécheur, un déjeuner parisien complct, avcc cntrcmcts,
pieces froicles, c'est absolument comme si vous demandiez du sphinx. J'ai demandé
du sphinx. "
Le gan;on était remonté. l)'un visage parfaitement convaincu, il nous dit : 11 Mon-
sieur, il n'y en a plus! >> Je vois encore le visage de Balzac, comprirné d 'abord par l'éton-
nement de cettc réponsc, se détcndre tout a coup ct attcindrc aux proportions lunaires
d'un épanouissement produit par une irrésistible hilarité. Il jette sa serviette en l'air;
puis, s'accoudant sur la table, il rita faire trembler la caba.ne du pecheur, a faire envoler
les pigeons picorant sur les bords ele la croisée. Tout rit autour de nous, parquet, pla-
fond, bancs, banquettes, assiettes, couteaux, fourchettes de plomb, tout, excepté
le fils de l'aubergiste chez qui nous sommes. Il s'est pris completement au sérieux, et
sa réponse est sincere. Son maí:tre lui avait évidemment recommandé de toujours dire,
quel que fut 6 le mcts désiré : « Il n'y en a plus», et jamais : « Il n'y en a pas. » Nous lui
avions demandé du sphinx; il n'y en avait plus!
LtoN GozLAN. Balzuc en puntoufles. Horizons de France.

1. Etre fabuleux, il tete de femrne, corps de !ion, 3. Géant de:> romans de nabelai:>, don!. le nom
aile~ d'aigle, souvc.:nl rcpréscnt.!. dans les sculptures veut dirc: graud gosier, grand appétit.
de. l'andenne Egypte.. 4. Pctite (rit.urc de riviere.
2. L~ rivicrc scmhlc frélillc~r, sous l'air vif, commc 5. Tres vit.c: littéral ~mcnt : 4 marches a la fois.
le poisson frétille (s':lgilc) dans l'cau. 6. Voir p. 68.
GRt1MMA 1/U~·

L'EXPf\ESS I O~ DE LA CONSF:QUE)rCE (fin).


l. - Au poínt de, de maniere ti, de fas:on A, ou simplenH!nt : a
fl rif 01-: MANJI'·:Ju-; A FAIHE TIII·.MULER la CllbWJe lfll pí!r/1('1/T,
ll ril A. FAIBE •·:.'H'OLJ-:Il les pÍ!JI!.IJJ!S .
Ces locutions ne s'cmploient que si le sujet du deuxibne vcrbc cst le meme
que cclui du prcmicr. - Les locutions conjonctivcs r.orrcspondantcs : de (ti'/le)
maniere que, de fafon que, a u poinl que, suivics de 1' indicalif o u du sub¡onclif s'cmploient
sans qu'on ticnne comptc de la di!Tércncc des sujcts :
JI rit DE TF.LLE MANI ÉHE QU'IL FAIT TREMBLEII fa c:abanl' dll p¡:Cfll'llr.
Jf ril DE TELLE MANIEI·\E QUE LA CAB.o\NE Dl: Pl~:C HEUR SF. MF.T Á TJ1EM-
BLER.
:'\. 8. - On trouve sou vent un nom en rapporl ::l\:~r. l'inftnilif de c:onséqu t' llC:f' :
ll n un visage aflreux, un visage ,i. FAIRF. l'EUH. (Ir.i. l'infinitif t>c¡uivaut a un adjectif
qualificatif.)

II. - Une subordonnée r elative au subjonctif évoquaut J'idéc d e :


!el r¡ue. de !elle sor/e que (voir p. 170) :
a) apres un verhe principal eomme : rechercher, désirer , exiger
.]e veu.t dtl sphin:r Qur so!T (tel qu'il soit) frais.
b) Aprcs une principal e de spns négatif nu interrogatif :
1l :-l'y r1 ríen QUI me plaise micu:t qu 'w1c frilure de giJu¡nns.
Y A-T-11. r¡udque ChOSC Qt:l VOUS PLAISE MIECX?

JI!. - Et =- c'est pourquoi :


Je frappai sur la table el le tUs de l'auhcrgisle monta quatrc a quatre.
Balzac s'élail levé de honne hcure el son appélit était aiguisé.
La conjonct.ion el, <\tti ajoule un fail ú un autre. préscnte souvc nt le ::;econd fait
eomme la conséquenre (u prenlier t•t équivaul alors a : c'est pourquoi, en consé-
quence, done, ainsi.

.... EXERCICES •
1) Trouvez dans le texte deux phrases com- aubergiste capoble de nous (aire un bon róti de
men<;ant respectivernent par : Avant de ... , sphinx. - Chercilez-moi un lrv re intéressont;
Apres avoir .... Transcrivez-les en rempla- ornsi je pourroi le lire sons ennui. - 11 (out a le
-;ant « avant de » et « apres » par : avant récolte un choud soleil , propre ó lo forre milrir.
que - et : apres que. - On demande une doctylo ayont vécu en Gronde-
11) Reprene-z: ; « Bal-z:ac alors de me dire », Bretogne et sochont bien l'onglais . - On demandoit
ea rempla¡yant l'infinitif par un mode per· une dactylo oyont vécu en Grande-Bretogne et
sonnel.- Comment appelle-t-<>n cet infinitif ? sacllont bien l'anglais.
111) Exprimez l'idée de : tel que... par IV) Remplacez les infinitifs de conse-
des subordonnées relatives au subjonctif : quence par des subordonnées conjonctives
Pour tenir tete ó Balzac il falloit un homme de sens équi valent : Bolzac crioit ó (aire crem-
doué d'un robuste oppétit. - Nous vou/ions un bler /es vitres. - 11 o mongé au point d'atrroper
une indigestron. - Son visage se détendit tout a quotre /'escalier, de maniere que je fois résonner
coup, de maniere d prendre un aspect lunaire. toute la maison.
- Le ftls de l'avbergiste répond, sans le vouloir,
de fa~on a se ren<lre ridicule. - 11 y a parfois des VI) lmaginex troís phrases contenant et
gens laids d (aire peur. -}e riais au point d'en avec le sens de : c'est pourquoi, en consé-
perdre le soufffe. quence •.•.
V) Remplacez les subordonnées conjonc- VIl) Expliquez en quelques lígnes, courtes
tives de conséquence par des infinitifs de sens et claires, la plaisanterie a propos du sphinx.
équivalent : 11 a été molode au point qu'il a (oilli
mourir.- Le fils de l'aubergiste obéissoit conscien- VIII) Essai. Vou.s supposerez que /' aubergim,
cieusement oux recommandatians de son pe re, aussi (acétieux que /'ami de Bolzoc, opporte (por
a u point qu' il en paroissoit so t. - Nous avons exemple) des cótelettes de veou et explique séneu-
fouillé lo riviere. efe te/le fa~on que nous avons peché sement camment il foit venir ce sphinx de lo vollée
une be/le (riture de goujons. - }e monte quatre d du Ni/ ....

Le vocabulaire fran~ais

(Différents sens du mot « bien n). Expliquez : il n 'avait qu ·a mieux travailler. - Bien des gens
Vous avez bien entendu, dis-je a Balzac. - Le se croient capables de faire le médecin. -- Je l'ai
mieux est l'ennemi du bien (proverbe). - n m 'a reconnu a sa démarche : c'est bien fui. - Cet
parlé de vous en bien. - Il faut user des biens auteur écrit bien. Mais ses O!UYres sont souvent
de ce monde, non en abuser. - Votre remede bien longues. - Je vous le pnisenterai, c'est
m' a fait du bien. · - TI a échoué? C'est bien.fait : un gar(;On tres bien.

"lvfonsieur, il n'y a plus de sphinx. "

252
l. LE ]OUR SE LtVE ...

Le jour se leve
sur Paris.
Un jour tout neuf
de la vie de la grand-villc commencc.
Un jour heurcux
ou un jour triste,
un jour tout simplemcnt
pour cinq millions d'hommes
qui dorment cncorc sous un million de toits.
Tout en haut ele Montm:ulre
le dos au Sacré-Cc:cur
tu les apcr<;:ois
})u baut de ,\·fontmartre ... tous ces toits
de París.
Des hommes, des femmcs, des enfants
dans une chambre d'hótel
un pauvre bougrel repose tranquille.
One jcunc fcmmc rcntrc chcz elle
seule.
Un cnfant rit dans son somrneil
en pcnsant a la fete de dcmain.
Les rues, les avenues,
les places et les boulevards
sont vides et silcncicux.
Qu'il est grand et touchant
l'évcil de la grand-ville!
Tout en haut de la butte
la ville est a tes pieds
et tu te sens petit,
petit ct hcureux
comme un amoureux
de Paris.
Voila le soleil
Bon jour Paris. JAN BRU~s~ . ¡·:.>lCl J•ans.
Flammn.rion, \\' orlrl Copvn¡.;h l Cnnt act, A m~t.-rdam.

1. P op. Pri~ id ~·n honur Jlart • un pau\'re lnht·n•ux. Ou dll aussi. l;unilil-rerne111 : un Jl(lll\'I'C ty¡•~
llll JlaU\TC diahlc.
2. J\4A RCHANDS DES QUATRE SAISONS

La mcsse elite. k dimanchc, nombre de fideles, qui sont auss i ccux du p~ti ssicr, vont
acheter d es gf\teaux. Mais ils ne s'en tiennent pas la. Juste en face de l'~glise s'ouvr~
!'une de ces rues parisicnncs - il y en a ainsi une dizaine - qui, deux fo is par jour,
dcvicnncnt des marchés for t anin1és. Il est a peu prcs vain alors. et ccrtainemcnt provo-
cant, ele vouloir y pas~er en voiture. Les automobilistcs abcliquent leurpuissanceauseuil
de ces rues: ils y dcviennen t prudents a u possiblc et semblent vouloir se faire pardonner ele
ne pas ctrc a pied, un sac alamain-commc tout le monde. Commc moi-mcmc, les jours
o u j'en ai asscz delire, d'écrire, (...) et oü j 'éprou ve un besoin magnifique de me retrouvcr
dans la rue, parmi des commeres et d'avancer a petits pas entre des étalages, des paniers,
les charrettcs de Crainquebille 1 , sous l'cnivrantc odeur des nourriturcs terrestres.
Le climanche matin, l'assistance de la messe rejoint ceUe clu fauhourg, qui est entrée
par l'autre bout de la rue. c t l'on y est tout cornme chez soi. Les chalands2 se rnelent ,
se confondellt, unís par les memcs désirs ct les rnemcs attractions : car ríen n'est aussi
vivant , aussi attrayant, gu'un march(\ des rues. (... ) C'est vraiment París, sa coulcur,
ses traits et ses types 3 • Le cornmer<;ant « installé~ » y fait vis-a-v is avec le marchand
ambulant qui n'attend sa clicntcle que de ses prix ct de son bagout5 • r our le bagout
ct l'entrain, il n 'y a ríen a dire, !'esprit parisien n'est pas a court6 . j 'ai cléja rapporté
le mot de celui qui, pou r vendre ses haricots verts, clamait avec un bel accent (c'était
sous un p récéclcnt s.:ptennae) : u Madamc Auriol n'en mangcra pas de meilleurs, ce
matin, peut-ctrc pas d'aussi bons .... >J Dimanche dernier, il s'agissait de courgettcsH.
rebonclies, il faut le dire, et d'un joli teint : <(Elles sont aussi bien roulées9 que Bri-
gitte10, mes courge ttes... 11, disait ce tcntateur. Commcnt résister a une telle invita-
tion ct nc pas mangcr des courgcttcs aussi
bien <• roulées >> que mademoiselle Bardot? Le IJ!arcbf., rue LrjJic.
Ce propos, soigneusemc:nt lié a J'actualité et
au cinéma. produisait son d fet : les cour-
gettcs avaicnt clu succcs.
c~~RARO 13.u;'éR. ! .e Fi[Iai'O.

l. ~larrhan•l 1k~ qttalre sais<m~ qu i c't k ¡wr~nu-


!Uge prin··i¡Ml <1'un ccmlc d ',\nat•>k Fr:llll'<'.
2. L1·~ .Jcl!ct e urs, ~~~ <' 1il·nt ~ .
•$. 1 ~·1 : 111 .... ~·ns rh· : pers•>IIII.\~\!S. r'l ''lt'l,;n· sti'¡ttr~.
4. <J•" .1 Hll'! loouli•¡ut.
:=í. J) , . de· t·arnl'i•JI.
>•1 1l 1\lOfJlh'll\'e
n. ::-;e manqu.: pa" de; m•)yens.
7. Dur,'•·. lit ,;q•l au~ !''"Ir laquvll.: sont t!!u~ h'~
l-'résl<1•·n 1' <1~ b H•'publiq nr Fr:ll1t::d'"·
3. P clllrs <'~'l ii'J;<·S a 11•>11~<\t•s. '
•J. Argot : >•lnl :t: tvsi l;¡o•n lnilcs, •lllt de~ h>rllh'S
:Jtl!\.;i . 1 g:'l'·abl1·~ . . ,
10. Pr<'·nnm d'unl! V<' <klt..: •k <'ÍI1•'ma, n'¡Jutl·t> l'"l.li'
son ;t¡lrí·ahk physiqu ~.
GRAMil-fA !RE

L'EXPRESSION DU BCT
1. - « Pour >> exprime souveot la destination , le but
¡ o Suivi d'un nom :
]'habite pres d'un COJF FEIJR POIJR DAMF.S (deslinalion) .
2{' Suivi d'un infinítif présent :
le travaille Poun GA\.NP.n mrt uie.
• .O n n'cmploie la preposition suivie dt' l'inftnitif que si le sujet du deuxieme Ycrhe
cst le meme que celui du premier. - lhns le ras r.onlra ire ou cmploie la conjonr-
tion pour que :
Jr. trauaille rluremenl •·oun QUE LES MIE:-.1S AIE:-.1T une vie
confortable.
De meme on emploie :
l'infiniti( a vcc le subjonctif avcc :
Pour ne pas \ Pour que... nc ... pas
Afin de 1 A.fin que
m0.me A.fin que ... nc ... pas
Afin de nc pas /
sujcl
De peur de ' HUX JJe pwr que... ne
De peur de ne pas ( 2 v('rbt:'s JJe peur que... ne ... pas
De crainlc dr. ,, J)e crainlc que ... nc
De craintr. de ne pas . JJe crainle que... nc ... pas.
IL - lnfinitif sans « pour ))
,lfa fnnme soRT AC.HETF:n dt•s hn.rirols.
J:¡•flfanf COUHT Ft\lf!l·; /r¡ f(}IWnÍSÚOII rfe Sil merl'.
Apres des verbcs indiquant un mouvement, tch; que aller, venir, monter,
descendre, courir, l'inflnitif de hut cst souvcnt clllployc swl.
[ 1l. · Notez l'expression : il part pour r e venir aussitól ( = il part r.l
ri.'.Yit>rll a ussit:ót.).

... EXERCICES ~

1) Remplacez les infinitifs précédés de prépo- yeux fixés sur la balance. - Les élégarHes riva-
sitions par des subordonnées conjonctives au lisent de coquetterie, de crointe de ne pos etre
subjonctif: la phrase n 'aura pas la m~me légereté, assez remarquées.
mais le sens n'en sera pas modifié.- Pour ne
pos etre derangés par les bruits de la rue , fermons 11) Remplacez, quand la chose sera possible,
nos volets . - Afín d'arriver plus vite au Sacré- les subordonnées· conjonc.tives au subjonctif
Creur, nous prendrons l'outobus. - Les méno- par des infinitifs précédés de prépositions :
geres se surveillent /es unes les aucres chez le Pour qu'on ne me dérange pos, je (erme ma
fruitier , de peur de perdre leur tour. - Les porte ó double tour. - De peur que quelqu'un
gosses, revenont de 1' école, se dépechent, de ne te dérange, décroche le téléphunl:! . - Afin que
crainte d'etre grondés par leur mere. - De peur vous voyiez le vieux Montmanre, je vous condui-
d'etre mal servies, les ménogéres gordent les roi place du Terere. - j'emporce un imperméab/e ,
de crainte que Je mauvais temps ne me surprenne
en raute. - De craínte que nous soyons mal placés
au spectacle, partons de bonne heure.
111) o) Faites cinq phrases avec chacun des
ver bes : monter, descendre, envoyer, venir, courir
que vous ferez suivre d'un infinitif de but
précédé de « pour ».
b) Répétez ces phrases en supprimant
« pour }) .
IV) Mettez le verbe principal a l'i mparfait
et appltquez ~ la subordonnée la regle stricte
de la concordance des cemps (frano;ais líttéraire):
L'agcnt foil les cene pos, pour que rien n'échappe
d so surveillance. - les automobilistes uaversent
Je marché avec prudence, pour que les ménagéres
ne so,ent pos uoublées dons leurs achots. - Le
morchand de crovates s'mstolfe toujours au méme
endroll pour que chacun sache oD le rencontrer.
VI) Essai. Un marché en plein oír dons voue poys.

3. UN " CHA.NSONNIER »
DE NAGUERE:
ARISTIDE BRUANT

Aristide l3ruant fut « un rnoment de


Paris >1, ce qui n'est pa.s donné i tous. Affiche de Toulosm-Latlfru.
Essentiellement « peuple >>, Bruant débuta
par la chanson populairc, dans un petit café-concert de Nogent-sur-Marnc, puis entra
au << Chat Noir 11. Tous chantaient la fameuse cha.n..<:.On de Bruant :

Jecherche fortune
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre, le soir.

Et par un beau soir de pri.ntemps, ce refrain, ::;ur un vicil air langucdocien, était
du plus bcl cffet.
Ponrta.nt, ayant trouvé un méccne1 qui lui préta mille francs pour 11 partí~ 1>,
Bn1ant s'inc.talla au n° 84 du boulevard Rochechou<~rt, dans l'ancien burcau des Postes
et Télégraphes, qui devint le .. Mirliton u.
Au u Mirliton », la clientele ne fut pas d'ahord tres nombreuse. Un soir, cornme
Brua.nt cha.nta.it une de ses nouvelles chansons, il remarqua un petit monsieur souriant

l. llommc ri<-hc <Jlli cncourage les .1rtistcs en les :!. <.Almmcnccr ~a ~~;Wriere. On dlt au~sl, fumilic-
aidant de. son argcnt. rcment : pour démarrer.

257
qui semblait bien se paycr sa tNc1 . S'interrompant, il le prit a partiea et commen<;a
de lui causer3 » a la fa<;on des cochers de fiacre4 • Et voila un client, qui au licu
<(

de se facher. rit de tout son cceur, semble s'amuser énormément, renouvelle sa consom-
mation et rcvient plusieurs soirs de suitc, amcnant des amis. Aristide avait trouvé sa
voie : (( Oh! vous aime7. qu'on vous engueule~ . On va. vous en donner pour votre
argent. n Le bruit ~e répandit bientOt chez les artistes, a la Bourse, dans le monde,
qu'il y avait a París un cabaret ou l'on malmenait6 la clientclc en termes peu choisis.
Alors les clients affiuaient. Les gens « chic '' venaient voir et entendre cet Aristidc
Bruant qu'on lcur avait dit Ctre un homme extraor<.linaire et ils pouvaient chaque soir
le voir aller ct venir dans son cabaret comme un tigre dans sa cagc.
(... ) 11 portait son légendaire costume : le veston de velours noir laissant voir la
chemise de flanelle rougc, les pantalons de mcme étoffc que le veston et dont le bas
disp:uaissait dans des bottes de pompier. Naturellement, dans son cabaret il ne couvre
pas son chef du grand feutre noir a larges bords, il n'entoure pas son cou du cache-
nez rouge avcc quoi son ami le peintre Toulouse-Lautrcc l'a rcprésenté sur une célebre
affiche. Ma.is, téte nue, ses cheveux noirs ~t lisses rejetés en arriere découvrent un front
haut qui domine un masque glabre8 , figure d'empereur romain (... ). profil de mé-
daille, avec une certaine amcrtume dans le sourire. Tel que!, il n 'y a pas a díre, il cst
tres beau.
11 chante en marchant, ou il marche en chantant. Les clients reprennent le refrain
en chccur. Des clicnts entrent; on Je.q engueule : ils sont contente;. Des clic:nts sortent;
on les engueule : ils sont contents. Les memes clients étaient la veille chez Salis9 ,
qui les appelait << Messeigncurs, mes Gcntilshommcs, Vos Altesses Electorales >> et ils
étaicnt contcnts. Le soir ils sont chez Bruant qui leur donne de.s noms de poissons ou
d 1échassiers, ou de ruminants, selon le sexe, et ils sont contents.
:\·!Al'RICJo: Do:-< NAY (qui fui chansonnier au • Ch«t Noi1· ll ... et m~;mbru de 1' Académic (ran(aisc),
f.' Cspr·it ·monlmarlrois. Éditions Carlicr.

1. Fam. Se moql:cr rlc lui. r~ur$ de l:lxi, qui • n'ont pás In langue daos leur
2. S'att :-•qua á lui l'''rsttlllll'ill'lll<'nl (partie u ~ou­ pochc •.
vcnt le S<'ns jutilliqn<· ll' • udver-<((irc ctans un pro- 5. Vulgalre : Qu';m vous iujurie.
ce~ >). 6. Trailait mal (en p;:tmlt·s).
3. Tour incorrect rnais populaire. On doil dirc : 7. S:1 tHc (sens viciiH).
causer auc1; qul'lqu ' un. x. Hasé de pres.
.:1. :'-lnus flit·inn~ auj:>urd'hui: :\la f'a~·on de!> dr:.ruf- 9. Autrc cbansonnicr d'alors.
4. UN " CJIANSONNIER >> D'AU]OUJ<.f)'HUJ

Dto¡Hlis de~ annécs, Jean Ri¡;;Htx rtt' cesse de Sé. rnoq11er. Tu\tS l(•s s(Jirs a la Lunc-
Rous~c1 , il se rnd á parlt'r de toul. de la politiquc, de ce qui ~1: pa~!•l:, d~s gt>ns Pn place
ct de la .. conf{: n~ nce au sommcF "• 11 parir. pc:ndant :>5 minutes cxactcntcnt, p ui~ s'en va
c.- n la is<..nn t lf's grns fous de ri r e.
Et dire qu 'il ve nait de passer ~on b:tl': d e mnth'élém '3, qu'il a llnit f' ntrer á Poly-
techniquc4....
C'était ~un phe qui avait voulu. Son pen'. J.nc:i<"n Rigaux, était c:hantt>ur i l'Opér::\.
La mere. J cannc Pctit. était pensionnaire a la Gaitt-.. Lyrique. lb répétail'nl a Jeur ftls:
c< :-.Je fais pas commc nous. Entre a Polytcchniquc. :•
Encore aujourd'hui. a
49 ans, lorsquc J can Rigaux dt'matH.le á sa mere:, qui \ 'Ít a
~1 é riel d:tns une des propri{:U:s d e son fils, pourquoi ib n c voulaicnt pas que u• fils
soit5 artiste, elle répond en haussanl les épaules :
t< Paree que <;a ne fait pas :;érieux. pardi ! n
Pour q u'il devíenne ingeniem. se.<:. parents l'ont ú'lit e ntrt>r au lycée. (... )
<• ~íon pauvre ami, lui dit le proviseu r d u lycée de Poiticrs, je nc donne pa::> cher

du smt que wms r{>_<;.erve la vie, vous ne réussirez sans doute jamais un examen. >>
P eudant qu'il parlait, J ean Rignux retirait sa cra\·at e, d éhuulonnait sa chemise,
rentr;tit son col a l'intéricur.
c. Que failes-vous? demanda t~ proviseur.
- Du train dont vous y allez, répondit ]can I<ígaux , je Jinirai sur la guillotine. j c
prépare le bouk>t 6 . >> ( ... )
Oui, ma.i:; le jour du prenúer e xamen . il avait la scarlatine. Le jour du sccond. il
t~ t a i t i Dcam·illc : l:t troupe du Mo ulin-Ro ugc y d<mnait un gala.
« Jo::~ te chasse, cria J.ucit n Rigaux.
- :'dais papa, supplia J can. qu'cst-ce que jc vais devenir. si tune veux plus de- moi' »
Alors le dlbhre chnnte-ur d'üpéra. eut un mot ndmir:1hle; il murmura accablé :
<c Maintemmt que tu m'as déshonoré, tu n'as plus qu'¡\ fairc l'artiste."
~on pere. plus tard. a et? bien épaté' : .Jean 'Rigaux a fait !':= m iste et il est dcvenu
un el e~ plu:'- sf:rieux aug ures p o li tiques de la ¡r<l moitii: du xx~' si(·clc en f'rancc . Chez luí,
cela n'arréte pas : les ministres, lr.s députés téléphonent :
« ~fon cher ami ... que pcns(•- t-on autour de vou~ de t e lle o u tdlc qucstion? l >
A t~/(>"ur de vo·us, cela aurait pu vouloir di r e parm.i vos a mis t>olylttchnir;i fns rnais cela
vcut dire ''· Que pensc votre public. celui qui vous écoute tous les soirs la Lune- a
l. Cal!a rcl IIIOi lllllartrois. l. (irn nd~ t·:c:o lc dt' m:d h t'm:o t Í4 '"'' 'IIJH~ricu rt'S ,
2. Cnnf(•n·m·•: inlt•rn~tli<mnk <'lllrt> chef~ de ~;¡n . nnn l oin <lu P:1nthéon (QI>:)rli<·•· l:otint.
Yt•rn C'" Int":nt. 5. Fmnrais parlé, au lieu de rut.
3. Examen rl~ m ~ tht'm~o t iquc-s di! o:-s • ,:¡,~m~n· 6. Argot : le tra\·ail ! uu buurn·au~).
laircs •. rnais d ' nn nivl'au [·l~n: t2• pa rtÍ(· clu 7. (; (Miné (voir p. 114: Le d idi,mn:oin· de 1' :\ra-
naccalau rt'al ). · d~mil' fr;<ll <;::'l iSt').

259
H.ousse 1 Comrnellt réagit-il quand \'OU~ luí varlez tlt~ la réfom1e de la Constitution ou
ele L';:wgmcntation de l' indcmnité parlemcntairc 1 11
<< J c s uis 1 ~ barometre des Fran<~,lÍS 11, t>xplique j ean Rigaux. ravi. (... )
1

Aprc':s onzc.: ans passés au Théátrc de Dix-Heurcs, puis quatMze ::ms i 1:1 Lune-
Houssc, Jean Higaux occupe aujourci'hui houlcvard Gouvion-Saint-Cyr l'ancien appar-
tcmC'nt ele Lucienne Boyer2 , un tri:." bd appartement. Awc une tres bcllc collcction
de tablcaux. Le tableau qu'il préfere, c'est une nature rnort P d P Cl:wrlP Lf'pape •1ui
rcpréscntc tout ce qu'il aimc : un vcrrc de biere bien doréc (il a soif) . unP montre (il
Pst l'xact), le portrail de Claudc Dl·bussy (il aime la musir¡ur.), 1111 cigarc (de lo. marque
qu 'il aime), des foulards de soic multicolore ct des chcmises har i nlé<~s (i l en porte chez.
lw). une casquette dt~ yachting (il Iait des croisihc!>). un pctit nccud papillon (il en porte
sur scen e), une tasse de thé t't un0 rnaddeine (i llit P rnnst) 3.
I1 a une curícusc !a<;"on de préparcr ses numéros4 : il parle. 11 parle tnut le temp~ :
dans la rue, d:m~, les bolltiquc·:;, avcc l~'S pass:1nts. :1\'f'C ses amis, a vec sa fcmmc .... Car
il a fm i par Ppoust'r Carmen Boni, l'ancic:nn l! v~.·uetlt: du muets. (.. .)
U nc pcut pas s'cmpécher de (aire le pitn:6 ctix hcurcs par jour. Pour lui.l'cxpression
« e ntr~>r f'll ~ene •• <.'st absolunw nt f.lllsse. fl n'a pas besoin d 'y entrcr. Lr>rsquP le s<>ir,
la spcakcrinc J'annoncc a ux spcctatcurs de la Lune-Roussc, il guittc un groupL' d'amis
au milicu duque! it est c~n train de fairc un numéro pour a ller f:=t irf' un ::tutrc numéro
<!Pvant un autre groupe d'amis.

l. l.'in ~lrnment qui llll'sure In prvssio n allthl· l'ruu•l. 1 \ 'otr tome 1V, p:tgc 31!ol.)
sphériqlll' l'l pennrt di' prévnir k temps q11' il fi·ra. 1. L<:'s parties du vru¡.!r<IIIHH<: uo il cst 1:11 scc\ne.
:l. Ch:lllll·us('. C.llll<:'mpor:cin.-. 5. l>u ,.;,r""' 111114· t.
:t :\llusion ¡!¡un rc'l<'hr(' p:H~:lí(t' ,¡.. ru•t•vn· ,¡,~ ¡;_ D I:' fairc le <"lO\\ u. dr clirc~ des • blag ucs. •

Le vocabulaire fr a n ~a i s
(Autour de numéro). Expliquez : Cct actc::ur téléphonc. - Le candidat énumáa les divers
comique a fait un bon 1111méro, que J'on a beau- scns des vcrbcs pronominaux. - « 4° >> est uo
coup applaudi. - Qucl est le numero de vot rc atljcctif numéral ordinal. - D ans une piece,
passeport '? - Ah! c'est un joycux garc;on. les tigurantS nc sont la que pour faire nombre.
Que/ numéro! - << Demandez les numéros - Les étoi lcs sont innombrables : on ne pem les
gagnan ts de 1<~ lotcric nationalc! >> - Elle cst dénumbrer. - Les ennemis avaicnt un armement
bien mal m<~riec, la pauvre. Elle a tiré 1111 muul'llis supérieur, mais ils étaieot numériquement plus
11111/l(;ro. - Donnez-moi done votrc 1111/IIt!ro de fa ibles; ils n 'avaicot pas l'avantage numérique.

z6o
5. FARCE D'ARTISTE J>EINTRE
Comme 11-fnntparnasse, P.! ontmartre est un séjour cher a-ux peintres.

\2ui nc se souvien t a Montm:utre de !'aventure de l'ane du bon Frédél? Dorgele.<>.


par gageme, s'était juré de le rt.•ndre célebr<.> et... il .fit un juur le pari d'cxposcr aux
Indépenuants2 une toile plus originalc ct plus ncttcmcnt révolutionnaire qn'aucunf'
autrc. Le parí accepté, DorgeiC>s ~e ere usa la t~tc3 • puis, flan qué dn petit pf.re D é<.lé
(A11dré \Varnod), il arriva chez Frédéric, trainant un huissier4 asa suite .... Le bravc
hommt> t-ffaré- car Dorgclcs. pour luí imposcr, aYait orné sa boutonnierc d'unc énorme
rosctte de l'Instruction Publique - ne comprenait goutte a Ja plaisantcrir.. Mais un
amena 1':\nc. On lui attacha un pincean a la quetH' Pi on lui clonna :\ mangt:r.
a Surtout. n'y fais pas maJS á mon Lulo, disait Frédé. H ein! c'esl Ulll.' bounc uctc ....
11 n 'a ancune malicc....
- L.1Í!".<>e .. ., répliquait Dorgelcs .... Tu vas voir! »
Le pinceau cha rgé de conlt>u r, le pt>tit pere Dérlt'- approcha rle Lolo une gr:-~ nde toile
et a mesure que le !Jravc animal manifcs t <tit son conlf'ntcmcnt et remuait la qucue, le
pincen.u commcn<;ait son travail.
" Attcndu, rédigcait pt>ndant ce tcmps l'huissier fort étonné rl'etre mM<" a cette
affaire, qu'ayant ftú un pinc~:au a l'extrémité ca.udale6 du dit bn.udet, ~1M. Dorgeles
et Warnod en préscncc de M. frédéric, propri<"lain:. ele. >l
(( C' rst épatant u, obscrvait cclui-ci.
Or, le pinceau allai t S(Jll tra.in et . pctit a pctit, un barbouillagc sans nom recouvran t
In. surfacc 4U' il faUail prto!>t;ntl'r a J'admiration d t>:; snoh::., lt> O( tahleau ¡¡ prenait forme.
A vrai dirc. ce n'était point une <-euvrc longuernen l méditée, mais a force de vidcr des
t u bes', o n pouvait saisir par instants ucs effcts fo rt curicux, d es •·alcurs singulicrcs, des
rapports <'l tout<' c>spcct' cl'intentions.
« IIeiu , crois-lu! l'i·t'xclamait Dorgeles. Ton hon Lolo a de la chance. On paiera
chcr sa prcmicrc croútc8!
- Et on la hoira 9 , sois-en súr. affirmait Warnod a Fréd é guise gr:tttait ta tete.
·- Mi'ssieurs, interrompit l'huissier c¡ue ce constat zoologique ct pictuml ahurissait,
quclle dénumination assigner a cettc teuvre ?
}[a fo i ... , dit Dorgeles.
Inscrivcz '~ Na.t urc mortc 11, proposa Frédéric.
).!cm ... non ... , se récria Holand . Huis..;;icr, écrivcz.... 11

l. Frl'cl,;ri<-, 1~ J~<ltron dtt .. l.apin :\j;llt' •. c~lebrl' liou~ t<lrs • l'O ilS l •ll~ •) :oy:Jnl v:.h-no juridir¡ut·.
cabaret <11' la • Hut ll' •. 5. P op. l'\c /ui fo1b pns IIJ;d.
2. :\tt Sal•m de5 pcin tre~ • lnd~ pt~nchnh •. C.. L'e:-.lr\-IHité lit: la qucue (~11 l;~lill, cuudu).
3. Fa m. l.hcrcha longtemps (1;\ns s;, tHo', <lnm 7. Des tu hr~ <11' w ulcur.
son imagín~tíon. 1!. Argot : Ln•le pcinlc, ¡¡rnéralrml'nl ~ans valcur.
l. Homruc de loi, ,·har)!é d e f:tire de' <'OII~l;tl:l- 9. On boir:1 ¡>uur /fler ce s uct:es.

26!
I1 dicta :
(e Titre : Et le soleil .<:e cnucha s1~r l' Adriatiquc >>, puis signa en grosses lettres: Joachim

Raf)hael BoronalP.
Le succcs de cettc toile aux Indépendants passa ce 4u'on ei'tt espéré... les envois les
plus remarquables furent négligés au prof1t du bon Loto et Dorgeles gagna aisément
son parí. FRA:-v~rs CARCO . De Alontmartre au Qttartier latin. Albin Michel.

1. C'e>l · :'c·dir~ Alibvron, nom ··ourant th- J' :icw: mallrc :\li bm·on,

GRAl\.IAJAIR.E

L'EX PRESSIO L\ DU llUT (fin).


l. -- ... et (que) introdnit une deuxíeme proposition sttbordonllée coojonc-
t.ive debut, sans qu'o n ait <l répéter cnl.ieremcnl la premierc conjonction de
subordination :
On donnr. tl man _qrr el {'cine POUR Qt.l'lL AGITE LA QUEUE el (QU'll..)
FASSE. de la peinlure.
• Le mocie employé ici est toujours le subjonr.lif.
II. Que :
Parlez plus fort, que loul le monde entende! ( = nfin que, pour
que tout le monde entendel)
• Apres un impératif, un coinmandement , la conjonction que, employée seule,
a, surtout dtlns le fran<;ais parlé, le sens de pour que, afin que.
III. -- Une proposition rclative au subjonctif peut exprimer le but :
Je vcux voír un film qui me diverlisse.
• But et conséquence se confoncient ici (v. p. 251, 11) .

.... EXERCICES ~

1) lmaginez cinq phrases contenant chacune (enétre, il (audroit un rideou, pour qu'il odoucisse
deux propositions subordonnées conjonctives lo lumtére du soleil.
de but, réunies par ... et que. V) Reprenez, sous une autre forme, en uti-
11) Exprimez le but par que : Viens ici, lisant : pour, pour que. pour que ... ne ... pas,
pour que je donne ton médicoment. - Vo-t'en de peur de. de peur que •.• ne. etc. : Prenons
bien vi te, pour qu'il ne te voie pos.- Res tez encare, nos imperméob/es, il pourrait pleuvoir. - Les
pour queje vous présente mon mori.- Approchez, athletes gonflent leurs biceps; ils veulent écre
pour que je vous dise que/que chose a f'orei/le . odmirés et apploudis. - La Pré(ecwre de po/ice
distribue les emplacemencs aux (oroins; oinsi,
111) lmaginez cinq phrases contenant chacune il n'y aura pos de désordre. - Sur l'estrade le
une proposition subordonnée conjonctive de but dompceur hur/e son boniment, il craint qu'on ne
amenée par que ( - afin que, pour que). l'entende pos. - Mon ami avoit peur de paroitre
IV) Exprimez le but par des propositions importun : aussi restoit-il silencieux.
relatives : je cherche un médecin pour qu'il me VI) Essai. Vous supposerez que la toi/e signée
guérisse et non pour qu'il me (asse des discours. ce Boronali >) a été achetée par un amateur. Plus
- Foites Jire votre roman a un connaisseur, pour tard on fui raconte lo mysti(tcation dont ;¡ o été
qu' il vous di se (roncllement son avis. - A ce !te victime.
/1 .Y a du!IJ' la brwlime de PariJ d'1111port,wts laboraloircs po!fr l'ém:t;¡~ie atatéque. Voiá /t
~ynrhroiran '< Sat11me » dt Sadq_'! (Seine-et-Oise) .

17. Banlieue.
t . AÉROJ>ORTS DE LA BANLIEUE PARISIENNE

Muni de son passcport, papiers en regle, le voyageur commence par gagner la « gare
aérienne » des Invalides, voisine du célebre Dé'>Jne1 . Ut il fait enregistrer ses bagages.
(zo kilos en classe touriste, 30 kilos en ¡re classe.) Puis il descend dans la salle d'attente
et n'a plus qu'a rester assis dcvant un bon café jusq u'a l'annonce de son << vol ». Mais
si patient qu' on soit, le temps :o:emble long. Sur le panneau lwnincu.."X ct dans le haut-
parleur. les avis se succCdent sans interruption : "A ir France, vol 109 vers N ice, I I h 45 .. .
P. A . .-\ .. vnl ()¡ 1) vt"rs \Tew York, II h so .... Alitalia, vol 402 vers Ath enc~. rz h 15 .... )>

Enfi 11 :,,Vol 344 vcrs :.Yiontréal, 12 h JO .... " - C'est pour vous :'11onsicur? Alor':>, gagnez
la cuur o u vous attrnd le car; un rlcrnier arlieu, un geste de la main a vos amis. ct en
routc pour Le Bourget ou pour Orly!
Ces deux aéroports sont situés en banlieue, mais le trajet nc rlépasse guere
vingt minutes. Et bientót apparaissent les Jongs bátiments. les interminables pistes
d'envol, les gros avions a hélice ou a réélction, les rninu ~cu les hélicoptc~res.
Passez a la douane, puis au bureau de police :«Vos passeports? autorisation d'cm-
porter des rlevises2 ? >> Un coup de tampon sur les papiers. « Merci, Monsieur! au
suivant ~ 11
Et vous voila, avec votre pctit sac a main. appareil photo pendu au cou, dans
une autre salle d 'attcnte .... Si vous profiticz de ces quclgues minutes pour contracter
une assurance? Remplissez la formule que voici; pour une somme morlique, elle garan-
tira a votre famitl~. pendant les dellx mois de votre déplacement, une indemnité de
plusieurs millions en cas de mort par naufrage, explosion en vol, écrasement a l'atter-
rissage ....
N e prencz pas cet air épouvanté' F.t songe7. aux miJJiers d'avions qui prennent cha()ue
jour le départ. ... Vous aurt>7. peut .étre quelques érnotions, il est vrai :un moteur, par
exemple, donnera des s ignes de fatigue, puis s'arretera. au-dessus de l'Atlantique;
le pilot ·~ en sera quitte pour faire demi-tour, ct gagncr la base la plus proche .... :Ylais il
faut etrc ju~tc : quoi gu'on en disc, l'avion arrive généralcmcnt avant k batcau !...
Vous ave?. signé \'Otre as:=.urancc? Bien. 1( Madame , sern. sensible a cette attcntion
CfJnj u.gale.
'' Vol 344 vers :.\{ontréal, par Gla.sgow' Vt'IlE'Z, :.\{onsieur. Éteignez votre ciga-
>)

rcttc. On nc fume pas sur les pistes de J'aérodromc.


Voici l'appar<"il gui va vous cmporter i Glasgow : un bean quadrimotcur a réac-
tion, étincelan t au soleil. lnstalli"Z-VOU:'- bien a votre phce, aprE-S avoir clépo&é VOtre
petit sac dans le filet a baga.gcs.
Les réacteurs cornmenctnt a sifller douccment ct l'appareil :-e met en route sans
se prcsser, vire a un carrcfour, puis s'arretc dcvant la piste d'envol, jalonnéc de baliscs3
l. 1.a <'•1u poll' dt•s J nvallrlcs. 3. IJorM<' d e disl.ll!re en distance de siqnaux
2. M<~nnaics ¿ tran¡.¡er~·~. · luminCUX CfUÍ indiq' IC:Hl le~ Jimil<'S d<' la J.IÍSie.
L'airoporl d'Or{y.

lumineuses. Ut, il semble se recueillir. Puis, quand la tour de contrólet a signalé


« voie lil.>rt" », le::;moteur.; sont lancés a toute puissance. Obéissez a l 'ordre donné par
le haut-parlcur : "Attachcz vos ccinturcs. défcnsc de fumer. 11 Si l'a\'Íon pique clu ncz
n.pr?-$ le décollag~, les c:eintur;:-s vous permetrront de n~ pa:; vous hriser le crane contre
le plafond .... :'l·[ ais lai~"'Oil~ lá lt's mauvai::;e-s plaisanteri~::.-;. Soyez tout au plaisir dt la
vitcssc; ca.r ccttc fois, ,·otrc appareil est partí; dans 1::: sifrlcmcnt puissant de ses quatre
rén.cteurs, il roult~ a plt>ins g::u·~ . Vous voy<>z le< balise_c; fuir derriere vous, au·de.ssous
de \'OU$ : \'OU!: montcz : 200 m, 500 ID; tout a J'heure \'OUS allel Crever le pJafond de
nuagcs ct, par le hublot. vous admirerez h~ spectacle féerique d'une immense étendue
vaporeuse, éblouissante sous 11:' soleil.
Le haut-parlcur rctcntit: c'cst la Yoi.x de l'hótcssc de l'air: ":\·[csd:J.mcs ::-t :\·lessieurs,
l'équipa(;<'. sous la clirection du commandant ?lhrtin, vous souhaite un bon ,·oyage.
)J'ous volon~ a 6 ooo mt-tre:; d'altitude. nou~ atterriron:; a Gla;;gow dan:; deux heures .
En attcndant, voici le déjcuncr : l3on appétit! >>
G. :--r.
t. llnutr rnblnc ''ilrcc oil s'c!l<'rlul'nl la sur· 'l. Fam . )),• toulr 1,1 puis~aiH'e dt) S<'> motc·ur~ .
veillancc l'l la dirl'cllon du tralk sur l'a~rodromt>. Autn• expression familiere : mellre tous lt!s !lll:.
..------ GRA M :H tt 1R ¡:; - - -- - -- -- - -- - - - - - - - - - - - - - ,
L'EXPTIESS!Ol\' DI•: I. 'OPPOS ITIO~ (ou CO?\CJ:.:SS ION)
Suhordonnées d'oppositi on :
l. - Par conjonctions : bien que , quolque ( ·1 sub jonctif) :
QUOIQliE I.F.S AÉHOPORTS fJE h\1\IS SOIF.'IT SI'I'!I I'·:S EN llANLIE UE,
le lmjd t•s/ a.~sr:. rourl.

11. Par le pronom neutre : quoi que ( + subjo nctif) \'. gr<~mm .
p. ();-))
Ql'OI Ql''o:-; E.'-' nrsr::. rauion arrÚI(' cr'pendani aoanl le balcall.
( • On pourra rnirt> tontc!"> l~!> criliqtws qu'on voudra; J'avion
cst plus rapide que le ba Lrnu.)
N. R. Happt·lon~ qtll' 'f"Oi 'f"C s'i•crít en dl'ttX mots ct se distingue dt- la
conjonction t¡uui'fUC {'11 Cl' qu'il c•sl mmplémml d'objcl du vcrbc au !>llbjonr.tif.
I 11. Par les pronom s composés :quique (tu sois) ou que/ qu' (il soit):
QL11 •.•l 1. \'(lll$ Sf>Vt·:;r,, ruin :: .' -- .Jr ft•s act:cpte, Qt'F.I.S Qe'rLS
SOl l.:>. l.

l\'. Par In conjonction si ( -r indicatif)


~~ l'tlÚ'uporl csf ,,¡¡,,e en ban/in11·, le /raje/ J'OUHTA'óT 11'esl pas lon g.
\'. - Par si ... que ou pour... que ( - su bjonctif) :
SI 1':\TII::;o.;T (Jt.r'or-: SOIT (t)\l: ~1 1':\TI EKT SOJT-0;\1) PllUH PATII·::-•1'1'
oc·o"' son, /t• lcmps scmblt· l111tg.
N . B. -L'adverhr si ( twssi} ... rloit t'•lr<> dislingut~ dr. la conjnnrlion si.- UC~ns
l'expr~ssion d'opposilion .~i ... Qll<', t oujours suivie <iu subjonclif, si accompugnc
to¡¡jours un ad¡cctif ou un ad11crbc.
N e confondez pas avcc si ... que+ subjonclif ( = oppos itlon) l'cxprl'ssion si ...
que + indicalif (conséquence , v. p. 2· 1~) :
tellemcnl sur) qu' il !1 a rarrmr.nl des accidCIIls .
,,.,\VIO).! E.ST si sl'cu ( =

... EXERCICES --4


1) Remp lacez b ien que , quoique t- sub- -Si l'assuronce ne coüte qu'une somme modique,
jonctif par si i indicatif : Quoique le trafic du elle est néanmoins tres e(ficoce. - Si j'éto is
Bourge! soit important, il est encore dépassé par impatient de partir, je ne le monuois pos. - S'il
ce!ui d'Orly. - Bien que j'aie soigneusement es! désagréoble d' attacher so ceinture et de ne pos
préparé mes papiers, j'a1 pourtont oublié quelque (umer, il conviene cependont d 'obélf o lo regle.
chose, - Quoique le temps (ut clair, l'alticude oci - Si le si(flement puissant des réacteurs nous a
nous volions ne nous a pos permis cependant de étonnés d'abord, nous nous y sommes vite hobitués.
bien vair Paris. - Bien que l'a vion entre par(ois 111) Utilisez l'expression d'opposition si. ..
dans des« trous d'air », nous n'en sou((rons guere. que + subjonctif : Le trajet ese long, il poroit
- Bien que l'avion eút rencontré des orages, court pourtant. - Les haut-parle u rs étaient
e/ n'eut pourtam pos de record. bruyants, lmoi~J j'oi (ini por m'y hobituer. - le
11) Remplacez si + indicatir par quoique, bateau va vite, /'avion va plus vice encare . - On
b ien que + subjonct if : Si lo gare des Invalides peut etre prudent, on ne prend jamais u op de
su(fit pour le moment, elle ne su(firo pos toujours. précautions. - Les nuages sont épais; nous
pcsserons cependont.- Le voyage a été pénible; pos. -11 avait beau écrire, on nc Jui répondoit pos.
néonmoins nous ovons déjó oublié nos miseres. -Tu as beau raconter n'importe quoi, on ne te
-Les réacteurs sifflent affreuscment; aIn longue croit pos.- Vous ave:teu beau raconter n ' importe
on ne les entend plus. - Le spectacle parait quoi, on ne vous a pos cru.
féerique; cependont je ne /'admire pos, j'ai le mol
de l'air. V) Faites deux phrases a propos de l'aviation :
!'une avec ... si ... que + indicatif (conséquence).
IV) Utilisez l'expression d'oppos icion quoi 1· l'autre avec si... que ~ subjonctif (opposition).
que + subjonctif : J'ai beau faire. mon moteur
ne part pas. - Tu a u ras beau demander. je ne te VI) Essai. Que/s ovan coges, quels inconvénients
donneroi rien. -11 a beau écrire. on ne lui ré~nd trouvez-vous ó voyager en ovion?

2. LE ZOO DE V INCENNES

Ce zoo n'a pas une étcndue irnmense . mai::; ~s rochers de cirnent, ga rantis p¡u des
fossés , pcrmettent aux f:lm·es et aux singcs des gambacles 1 et eles poses qui clonncnt
preS()UC l' iilusion de leur liberté. ( ...)
En entrant un est accueilli par les marchands de cacahuetes que les enf;u1ts l;¡_nce-
ront aux singcs sans guerc tronbkr leurs jeux. Par contrc, l'éléphant ne se lasse pas de
pré:;;entt-r s;¡_ trompe humide ni d'enfourner S;U1S tn~ve des petits pa ins cntiers dans ce
coffr~-fort rd><.H1di posé ~u r d 'érwrrnc~ piles 2 , o u la pea u se ir once Cl..ll11me le.' ptis
d'un pantalon trop larg..:. On reste clcvant lui en se disa.nt : .-, JI s'arrétera bien d 'ava-
lcr. 11 \fais on se hsse avant lui et jamais on ne voit l'éléphant refuser ce qu'on luí tend,
si c'est ma.ngeaule. Il e ngloutirait mémc w1 chapeau.
Une attraction qui en vaut la. peine. c'~st J'asc ~nsion du g ranel rocher. qui a
soixante-dix met re::; de haut, et d 'oü J'on Jumine, non seuleme.nt le Bois de Vinc<'nnes
rnais la. capitale eBtierc. Notre-Dame semble accroupie commc un sphinx, et le loin-
tain Are de l'Ctoilc cst posé commc une bague sur la lignc blcue de l'horizon.
En has, ltOS grands fauvt--. grondent <:'11 montrant Jeurs croes dans d(~ v;'l.."-1<'.5 cagcs.
ou bien ils somnolcnt :-;ur les plateaux dt· faux rochers en toumant le dos aux humains
qui sont ~i la.icls pour t'UX 3. L~t lionne chcrchc parfois :\ agacer l'indolcnt !ion a la
bcllc crinii>rc (jUi rf!w rlu lac Nya~~a. Elle fn.it la chattc; se roule sm le dos, ch<'rche
a embrasser son seigneur. Les panthcrcs tourncnt sans ccsse, souples d silencieuses.
L'udeur fortc impregne le!: vctements, irrite presqu<' les yeux. Les rugisscmcnts cffraient
les j<'nncs employées qui se serrent, un peu fascinées, les unes cuntre le.s nutres.
L<.~ r.1urs qui pataugent dan::; une fossc a demi rcmplic cl'eau. ont un aspcct plus
bonasse~. Lcur gros ventre et km:=; petites oreilles rondes Je.s font ressemblcr a
ele modeste<; art isan:-:& qui repassent les coutcaux ou r~part.':nt les porcelaines. llr:: se
tiennent verticalement comme des bommcs. tandis que sur lcurs arbres sans feuilles les

l. S>l!lt~ d c-ahrivlt-' tri•· l'itali<·n 9••m/lu. jambe). 3 . A ll'U<> yc·ux. st:lun >'IIX.
:!. 1.<'~ jamh1·s de l't'tcph;ml ~0111 n:>mparécs aux 4. ~<liiS m~c:hanr.r:té, plcin de bonhorn i<' .
piliers sur l c~quels reposcnl les ponts. :,, Commc on en rencoulre l!ncorc (\:ms Paris.
gibbons 1 aux longs bras vclus fontlcs acrobatcs et, fiers de leurs succcs, ne semblent pas
éprouver la moindre fatigue i rcnouv<'ler lcurs exploits devant les badauds émerveillés.
Parfois des races div<'r.ws partagent l~.s m(~me;,; espaces : ccrfs ou lamas2 avec
des oiseaux a <"tigreltes 3 • Commc les gira fe:-; sont fieres de INtr t aille! Ne connaissez-
VOUS pas des damcs prétcnticuses qui semblent portcr avcc autant de morguc un crane
aussi pe u rcmpli ? Les en fant :-; préferent toujours les sing<'s c¡ui gambarlcnt si drole-
ment. Je parie que certains envient leur lib<.' rté ... ce n ·~t pas comme a h\ rnaison ....
Une haic d'aras~ et de cacatocs5 cnchaí:nés a lcur pcrchoir grattcnt leurs plumages
de coulcurs échtante.'> u'un bcc mcnas:ant qu i saur:-..it WHJS coupcr les cioigts.
Tnut pres, lt:s mu~ 6 moustachus a la pcau luisantt' el aux yeux núnusculcs
donnent tuujours J'impression de joucr dans lcnr bassin a une partie de water-polo ....
Ccttc rcconstitution du Parauis Terre::;tre uffre bien des sujets de méditation. De
que! coté sont les betes véritabkmcnt sauvagcs?
fl'apres 11 f.:ROI'I r•E VrLLEFOSSE. L<L Franr.e en passaul par PMH
1:nion du J.ivre et eles Arts.
l . l,;r,1nds singt·s :mx lnngs hra•, t>ri¡.:inairr~ Ot' -1. P~rrr><¡ uets d ' ,\ mériq11c rl11 Surl, 11ux roulcur~
~l:lla hic. YÍ\'CS.
:!. 1\ ummiltlt~ a lnn¡<~ polls, t•ril(inaln·> du P~rou. 5. Gro!'. p<'rroquels de r lnd~ t•t dt· la M~lalsic.
:3. Oise:H J:>. r¡ur ont \ur la tcl<' 1111 pt•lil uuuqu~l d~ o. Sor tcl> dt• phoqut·~ tl(>llt 1:-~ gucuk t·~l munie
plllnl('S. dt- dE'fl'th<-S.

l.e .~rnnd rorhtr t!u /.oo.


GRAM :HAIRE

L'EXPRESSiü:-.1 DI-<: J.'OPPOS JTI ON (suile) .

1. - Par meme s i ( + indicatif), quand méme ( + condítionnel)


MG:ME SI VOUS lXJ PIÜ:SE:"TJ·:z Ul'i C JIAl' I:: All, f'éféphan/ f'engfou/irn.
- ~~~·, ME SJ \'O lJS u : r PHI:;sr·::'-lTII·:z U1'1 t:IIAPEAU, i{ ['cng{OU/iraif.
- (..!VANL> MI~~IL \' OUS 1.1;1 PHJ·:SI·:"''J'I·:tl J EZ UN CHI\P EAU, i/ f'en-
yfullfiraif.
• Attenlionl meme si enlraine, tant.ót le condrtionnel dans la principale, La ntót
l'indiculif, tout comme la proposilion de c.;undition ou de supposilion pa r si.
(v . page 277).

II. - Par Pour --- infinitif :


A.h! rouR ¡::TnE vt::vo-r, j c n'en suis pas moins lwmme ! (:\ololi~re)
= QuoiquE> je sois tlcvuL ..

lll. - Par un participe apposé a un no-m (on a un pronom) sujet :


SAr.JTA1"T "T 110:'\I>JSSA:-\T SA:-.<S ARR~'J', /es S ÍI!f]l'S n'éprOllV!'T!/
CEPENI>ANT f>IIS }a moindrl'. fatigue.

IV. - Par un adjectif apposé a un nom (ou a un pronom) sujet


r.R os I':T GH AS ( =, bien qu'il soil g ros el gras), ce grm;on a I'OUH-
TA:-;1' toujours faim.

V. - Par une subordonnée relative gén érnlement séparée de son anté-


cédenL par une virgnle. :
Ce :;on, QI.'I 7''A PA$ UNt-: t'-:Tt-:N IHJE IMMENSF., donn e I'OIJIITA:-IT
l'imprt•ssion que les fautn·s .~olll m liberté .

.... EXERCICES ~

1) Exprlmez l'opposition par un participe pourtanc j'ai été fatigué par cet effort : Moi qui
ou un adjectif apposé au sujet : Bien qu'il soit suis vigoureux, j'oi été fatigué par cet effort.
situé en bon/ieue, /' aéroport ese vite otceinc por
/'a utocar. - Quoique je so1s potient de nature, je 111) Exprimez l'opposition par meme s i
trouve le temps long. - Les ours ont /'aspect ou quand m e me : Un homme vigoureux serait
bonos se; pourtont i/s sont dongereux. -Les singes fatigué par cet e((ort. - Les singes pourraient
re~oivent sans cesse des cacahuetes; maís ils recevoir sans ceHe des cacahuetes; ils n'arréte-
n'arretent pos pour celo leurs jeux.- André o été raient pos pour cela leurs jeux.- Vous lui o((ririez
comblé por moi de gentil/es ses; et il me re(use ce un voyage grotuit. i l refuseroic de quitter so pro-
service! vincc. - Offrez-lui un voyage gratuit, il refusero
de quitter so province. - Que/ ovare! meme mou-
11) Reprenez chaque phrase de l'exercice 1 en ront de faim. il hésiterait d diner au restauran!.
exprimant l'opposition par une subordonnée
relative. (N. B. - 11 faut chaque fois un ancé- IV) Essai. Aimez-vous les be tes sauvages?
cédent a u prono m relacif: ex. : je suis vigoureux ; Que/les ri:flexions vous inspire leur coptivité?
z6<)
3. MEETING A SA!NT-DENJS
L1. salle du (( Bal.des F amilles >1 étai t un gra nd hall rectang ul::tire :1 charpen te métal-
lique. t:nc largc estradc en occupait le fond. La prcmicrc partie de la ::;alle éUtit garnie
de deux ou trois centaines de chaises. Puis venaient eles h:lncs. 1>nns le cte:rnicr ticrs.
l'auditoire était debout. Sur les deu_.x cütés. dcrrierc tic rniucc..:s prJltaux de fonte, le
plancher était surélevé. 11 devait en temps orrlinaire portcr rle:s tablcs entourées de
chaises. ~Iais pour la circonstance les tables avait:nt été pCJussées contre le mur exté-
ricur, ct les chaises rangées face a l'estractc.
La salle n'était pas pleine. L'assistance n e dépa..<>::;ait guere un millier de personnes.
Ell~ contenait, comme il était naturcl a Saint-Dcnis, l.>caucoup d'ouvriers, mais aussi
une proportion innsitée de petits bourgeois, employés ou boutiquiers. Les femmcs
étaient a..c;sez nombreuses.
L'oratcur vcnait de commcnccr son ctiscours. C'était un monsicur de taille moyenne,
un pcu vmité, a lunettes. Sans affecter 1 une tenue débraillée2 , il ~vait évité dans sa
mise toute note d'élégancc. Il scmblait un pcu gb1é d'avoir a parler debout. Il gardait
souvcnt les mains croisécs dcrricre le dos. JI bougcotaie sur place. Parfois, il décro-
chait soudain le bras droit, uaus un geste qui parais.sait artiftcid . Sa voix était claire,
avec un timbre un pcu scc. 11 parlait le plus som·cnt d'un ton modéré, comme il eut
fait clevant nne a..<>semblée d'ingénieuF. Puis il se rappelait qu'il avait devant lui un
audilL•Ítt: populaire; alors, il gonflait ]a VOÍX; il donnait du pathétique, a la fin d'une
tiradc 4 ; son bras frappait dans le vide plusieurs fois de suite. Mais le~ acccnts comme
les gestes semblaient précipitamment surajoutés.
Derricrc tui, il y avait une grande table, ct trois mcssicurs assis qui sans doutc
constitn:lient le hureau".
J L·L~.:s H.uMI\INS. Les J-lommes de Bonne Fvlonti. XaissatJce de la Bandl'. Flammarion.
l. Suns actnplt'r cxprcs. nrt ili <'iC'll<'mcnt. 4. l.nngu.: phr:.r~<' ornl<lirE· pro>n"nr.l':c ct·un se u 1flan.
·.~. E .x t rcrne menl url-(li¡,!ér. 5. Lf pr~~idem, te 'i<'<'·¡>rt' sidc-nt el les secn'·
.:l. Fl\rn. JI rclllllatl s:nas cessc. - Fam. Avoir tairt's d'une assembl~c publique; its SQnt éi115 au
la bougeotte : $t: tlép lan·r "ms ees~e. <.lébut de la ;(':mee.

Le vocabulaire fran-;ais
(Autour du mot donner). Expliquez : L'orateur donné á son camarade un coup si violen!, que
donnait de /rl voix. - JI donnait du pathétique, rautre est a l'hópital. -Ah! c 'é tait Wle faussc
de temps a autre, pour émouvoir ses auditeurs. nouvelle? Tant mieux, mais vous m'avcz donné
- Ma voiture s'est arrctéc pile (fam. = ct·un chaud!... - Appuyez. sw· l'accélérateur. Donne:z
seul coup); et j'ai donné de la té te dans le pare- les gaz! - Les scntinelles donni!rent talarme. -
brise. - Donnez done un peu plus d'etforts, Donnez-moi un conséil. - 11 donna libre cours a
donnez-vous un peu plus de peine!- L'auteur du sa colere : de la rue. on renLendait hurler. --
crime a é té donné a la police par son complice Il oe faut pas donner de mauvais exemples aux
(argot). - Je ne vous répondrai que si vous me enfants. - Ma foi, jc lUI ai donné tort car je le
promettez la discrétion : donnallt, donnant. - croyais coupablc. - Pour vivre. bien des pros·
Mes enfants me donnent bien du souci.- Donnez- crits ont dO donner des lerons de langues ou de
moi le remps de répondre. - Son imprudente mathématÍ'jlleS. -- Ta mauvaise conduite a donné
promenade lui a donné un gros rhume. - · 11 a lieu a hien des reproches.

270
4. TRAINS DE BANLIEUE

Un train de banlieue c'est un salon ou l'on cause, un dortoir ambulant, un cercle


de jeu, un b:mc pour amourt!ux : on s'y marie, on s'y instruit, on y v-ieillit, on y r~ve.
Durant une heure, un univcrs se forme, prcn<.l un visage, une o<.leur, des manie.s. (... )
Ceux de Juvisyl ne font pas par tic de notrc communauté de <( grands banlicu-
sards ¡;; ils descendent quelqucs minutes apres le départ; on les ignore. lis ont beau
étrc polis, sourirc ou fairc semblant de lírc commc si le voyagc allait durer des heures.
personne n'e.st dupe2 • On attcnd avec impatience qu'ils cedent leur place aftn de se
rctrouvcr entre gens du méme village, entre joucurs de la méme bclote, entre trico-
tcuses de la meme mailte, entre techniciens du m ~ me mot croisé, entre lecteurs du
rneme journal.
L'hiver, le train est silencieux; on part de sa maison a la nuie; on y revient a la
nuit 4 • • Durant des mois, le banlieusard5 du train de cinq heures trente du rnatín ne
verra pas le jour se levcr ni se coucher. Son logis sera sans fin allumé. On foncc6 dans
le noír jusqu'a la gare; on pose son vélo dans le couloir du café pour le reprendre au
retour. Ce ne sont que casquettes de montagne, bottes, dos voutés, cigarette$ diffi-
cilcmcnt fumé-es a cause du froid. Puis le printemps revicnt; alors chacun se découvre,
déroule ses cache-cols; on a encore un torse frileux, des mains gourdes 7 •
Le seul souci est le jardín. Les muscttes ct les serviettes sont plcines de sachets
e( Vilmorin ~ >>. Un jour c'est un tuyau d'arrosage qui, comrne un serpent endormi ,
prend tous les filets9 ; un autre jour, c'est un arbuste qui voyage dan::; sa liticrc de paillc
ou des rosicrs ou des grattoirs 10 rutilants. <;a sent l'herbe par les vitres abaissées, la
fum ée <.le bois; le coucou chante et la prirnevere ouvre son reil ron<.l sous les fcuille:>
mortes. On se rcgarde et le sourire passe sur toutes les lcvres. La Scinc ne déhordcra
plus; la terre s'amollit, laisse passer l'herbe fidele. On a enfin du temps pour vivre. (... )
Le train de banlieuc ramcne au bercail11 son trouper1u exténué ma is aussi plein
d'espoir. Ici, chacun vit a12 la saison, espere a u jour le jour, telle cette dame qu i, comp-
table, re ve du numéro qu'elle doit choisir pour gagner a la Loterie nationale; eUe a
déja amassé un petit pécule13 ....
La politique n'en tre pas dans les trains de banlieue; je n'ai jamais vu de bagane
a son sujet. Nous sorruncs tous du mcmc avis contrela gucrrc, contrc le malhcur, contrc
l. Statio n de • ¡.¡et itc banllcue •, uu s ud de Paris. 9. Occupe tous les filets du compartimmt, les
:!. Trom pé p:1r ce. m:HI('¡le. fllets a' bagages.
3. Quand il rait ~ncor~ nuit. 10. instrulllcnts qui S<!rvcnt a nc tloyer les aJlt'es
4. Quand il fait déjú nuit. d'un jardin.
5. Fam. : l'hal>itant de b l>anllcuc. 11. Au scns proprc: la hcrgerie, en parlant <l'un
6. Fam. : Se précipitc·. troupeau. Ici : la d em eure.
7. Gont'J<Ies. rngnurdics p:ll' le. froid. 12. Sclon la saison.
8. Grande cntrcprise d ' horli r ultur~. rl•~ v~nt c O<) 13. Somme peu im portante, écon omis éc sou par
graines, etc. so u.

ZJI
J'injusticc. Nous S<.Hnmes télus daos notrc croyance au bonhf ur. Nous formon s un
~ roupc-témoin de la France dans ce no man's land 1 de Pa ris.
J~.AN CAYIWL Extrait ele la Prt·s.~c- : IJn~lfltn
t. ( Expre~ •iun anl!.laisc devenue fr:on~aisc ;\ la part icnl :1 pc:-rsonne : lt•s Ita ni it-u<.H<b ~~· ~~~~ t ent
faveur ele la l(u~rr~¡:Oll sen< pruprc: lo;n'l' qui n':qo - p<·rdus :t r.tri~. comme dans un (h',r-rl.

GHAMMAIRE
L'EXPJ\ESSIO r DE L'OPPOSITION (fin).
l. - Par deux proposilions iadépendantes :
1o L'opposition csl souvcnt. soulignée dans la deuxieme pur : muis, pour-
lanl. cependanl, néanmoím, luul efois :
f A'- Zrlll n'r.sl pas immt>llfif', MAI S LES FAl'V I·:s o:-;T L'H.LUSI0:--1
n't"!:TilE E:--1 LIBE RTÉ . - Elle E'St po li(>, N t::A!>o:MOI~S PERSO:-\NE
N'F:ST DUPE .

2o La premten~ commencc souvcnt par l'cxprcssion avoir beau (flour-


lanl n'est pn s exprimé):
ELLE A 111·:.-n t ~ 1 HE POLIJ::, jll'fS0/1/Il' 11 'esl dupe.
(Quoiqu'elle s'e!Torce d 'Hre polie, personne n't!St dupc}.
On dil aussi: Elle peut étre polie, personne n·P.s/ dupe.
1I. - Par les prépositions : malgré ..:.. un nom; en dépit de un no m : +
i'>I.~LGH.;; SA PUI. ITt:SSI ·: , {JCI'S01li1C n'csl dupe. - E;-.; DEPIT DES
FATJG(.;ES, le lumlieusard nime bien sa bunlic11c.
N. B. -- l:.:n dépil de esl plus lillérairc qut' malgré.

liJo> EXERCICES ....


1) Remplacez si par quoique ou bien que 111) Reprenez les phrases suivantes en expri-
sans changer le sens général dans : S'il a /'oír de mant J'opposition par malgré ou en dépit de ,
parler du uoin de banlieue avec malice, pourtant suivis d'un nom : Si fatigué qu'il soit, le trou-
i/ fui rend hommoge. - S'i/ avait l'oir de (><Jrler peou revient au bercail plein d'espoir. -Bien que
du train de banlieue ovec ma/ice, pourtant il Jui le trajet soi! long, on ne s'ennuie jamais. - Les
rendoit hommoge. - Si wagons ont beau etre
j'ai eu /'air de porler un tJrbus1e qui t't}_rage ... nombreux, chocun retrouve
du troin de bonlieue ovec oisément /e sien. - Si
molice, pourtant je luí épo1sse que soit J'obscurité,
rends hommage. on (once jusqu'ó la gare.
11) Exprimez l'opposi- - Quoique le printemps
t ion par avoir bea u : s; revine, on avoit encare un
comp/oisont que je sois en- torse frileux, des moins
vers toi, ttJ cherches o me gourdes. - Certoins ban-
nuire. -}'erais tre:; com- lieusards ont une vie fat i-
ploisont envers fui; pourtan! gante, et pourtant ils sont
il cherchoir a me nuire.- heureux. - Vous avez été
Le troupeou est bien f o tigué; brutal, mois je ne vous en
pourtant il rentre ovec joie veux pos. - 11 (ait tres
au bercail. -Les l•anlieu- chaud: cependont allons
sords font de pénibles tra- (aire un tour.
jets; malgré tour , ils son
IJeureux.- Malgré tous vas IV) Essai. les tronspo•·ts
efforts, vous ne parvien- de bonlieue dans votre pays
drez pos d me con~aincre. (trains ou outobus).

2/2
5. AVBER VILL I EUS 1

Chanson des Enfants.

Gcntib enfants d'Anbervilliers


Vous plongcz la tete la premiere
Dans les eaux grasses2 de la misere
Ou flo ttent les vieux morceaux de li(~ge
Avcc lrs pauvres vieux chats crevés
1\lais votrc jcnncssc vous protege
Et vous ~te..:; les pri vilégiés
D'un monde hostile et sans pitié
Le triste monde d' Aubcrvilliers
Ou sans cessc vos percs ct vos meres
O nt toujonrs travaiUé
Pour échapper a la miscre
A la miscrc d' Aubervilliers
A la misere du monde entier
Gentils enfa nts d'Aubervilliers
Gcntils enfants de prolétaires
Gentils enfants de la misere
Gentils enfants du monde entier
Gcntils cnfants d' Aubervilliers
C'cst les vacances et c'est l'été 3
:\'lais pou r vous le bord de la mer
La Cote tl'Azur et le grand air
C'est la poussiere d'Aubervilliers
Et vous jetez sur le pavé
Les pauvres dés4 de la misere
E t de l'enfa ncc désceuvréc
Et gu i pourrait vous en bhi mer
Gentils enfants d'Aubervilliers
Gent ils cnfants des prolétaircs
Gentils enfants de la misere
Gentils enfants d'AuberviUiers.
J. PJ(J!VJWT . .'iptclacles.
Le point clu jour, >1. H. f'.
l. Villc silut'r d:lns In bnnl ic ue nord. c.'lmpngne ou 1'1 la mcr.
2. Eaux qui onl été utilisét>s po u r le ménagc. 4. Pelits c ubcs donl les fac<'S so nl nurn éroté~s
3. A cette (poque. !~;S nutres gens son l a la de t :i 6 - Juuu WIX di.• - so livrcr nu hasard.

?.73
JI

Chanson de I'Eau.
Furtivc commc un pctit rat
Un petit rat d'Aubervilliers
Comme la miscre qui court les rues
Les pe tites rues d' Aubervilliers
L'ea.u courantc court sur le pavé
Sur le pavé d' Aubervilliers
Elle se dép~che
Elle est prcssée
On dirait qu'elle veut échapper
Échapper a Aubcrvilliers
Pour s'cn aller daos la campagne
Dans les prés et dans les forets
Et raconter a ses compagnes
Les rivieres les bois et les prés
Les simples r~ves des ouvriers
Les ouvricrs d' Aubervilliers.
J. PRÉVERT. Spectacles.
Le point du jour, N. R. F.

274
Pq_y.rage d'IIe-dc-France, par SiJ/ey·.

18. Ile-de-France.
l . BRUITS D'ILE-DE-F RANCE

Longtemps, en arrivant le soir de la ville,


dans l'extraordinaire siJencc, aprb le tintamarre
pari~ien, regardant de la terra<;se la prairic, je
me croyaísdevenu !;ourd, ayant cessé d'entcndre,
tout a coup. Puis, au loin, un oiseau chantait,
ct son cri me faisait plaisir. je n'avais pas perdu
le sens de 1' ouie; e'était seulcmcnt que tout se
taisait alcntour. ( ... )
Du plus loin du temps, j 'écoute ces hruits
villageois gui jamais n'ont cessé de me plaire ni
de m'émouvoir: lepas d'un cheval !;Ur la route,
le rouleme:nt d'un tombcrcau, la pluic d'av·crsc
sur les feuille.s, o u J;,.ns la gouttiere 1 ce torrent ;
par beau ternps le matin, Ja fanx que le faucheur afíüt<: 2 ou le rasement du fer
tranchant l'hcrbe, ou le ráteau du jardinicrdans lcscailloux de la terras~e; l'aboi3 d'ull
chien. le cri d'un coq; la forge aut refois - car le maréchal-fcrrant commc le hourrclicr
:::e fait rarc, tout autant que le ca valier, martelan t de son trot le sol ctur. L'.été, il y a
la batteuse, et la pulsation du motcur, le clairon dans ses exercices du samedi; et
l'hiver ces bruits d'assassin que font les bücherons dans les arbres, la cognée á toute
voléc dans les troncs, ct l'écroulcment dn géant jusqu'a ébranlcr dans son tréfonds le
coin de tcrre oi.J ils'abat ....
En tout temps, l'avion maintenant familier nous dit l'heure, comme autrcfois le
petit train. Que! bonheur, il fera beau Jcmain : j'entenJs dans la nuit pure et resplen-
dissante le roulement des trains de Valmondois. ct c'est que le vent est a l'est. Un
remorgueur, aussi, sur l'Oisc ou sur la Mame, fait longucment rctcntir sa lointain e
plainte enrouée. Et dn plus haut des bois, ce trille 4 éperdu, ces cris, ces roulades 11 ,
c'est le rossignol, et la nuit e~t toute remplie de son délicieux vacarme. Lf-S cloches
aussi entrent en jeu, a lcur heurc, ou si elles sonnent a l'improviste, c'est pour annoncer
une féte, un mariage, un bapteme, une mort ou la gucrre. Deux foi s, clans mon petit
village. je leur aurai entendu6 sonncr le tocsin7 • Et cteux fois, elles ont sonné pour
les micns., mon pi!re ~t ma m~re . Dans mille ans, je rcconnaitrais l'accent gn'elles
a vaient ces jours-la.
~Mtt.E HF.N RIOT. líe-de-France. Hachettc.

1. Can.11 mélalliqut:' plal·é I'Ht bord du l<•it el l[Ui S. l"'otcs ltll>ntanl cs el dcsccndantes c;huntées
r<.>roit ks ea ux de pluie. r:~pidt·mcnt.
2. Aigul~l'. l): Hcmarqtt!'r <"<' futm nnlérieur : voir grnm-
:.!. A br,iem rnl csl p lu s Clllli':lnt. Mais aboi a une m:ure, ).>a!(<.' 119, 3.
force plus exprcss ive dans sa brievcl{·. 7. S(lttlh't'i<' de l'lvt·lll'S qui unmw l'al:trmc en ca&
4. 1\(opHilion r:tpidl' el prolongée rtc deux notes d r: guc:rrt', d'ill('(•ndit', <'~<'.
StH'CI'.S~I \'('S.
(;IV\ NU'vl ti 1U E

L'EXJ>HESS ION DE LA CO~DITION, DE LA St.:PPOSIT ION


!. a) Par si - indiralif: (Ir vcrhc principal cst, soit a l'indicatii, soit au
condil ionncl):
sr TU 1'1\ETES l'oreille, tu enlrndras les bmils du uillage.
sr TU I'HETAIS /'nrt:ille, /11 cnlendrais lrs bruils du villoqr. (llypo-
lhi•sc plus in certaine. Voir iome H 1 pages ~H. 191.)

) P ar : a. con d't•
1) 1 ton que pourvu que , a. motns
1
. que... ---¡
ne 1 ... ¡} s upposer
que, en a.dmettant que + Sllbjoncfi/ :
.\ Cll:'\OITIO:-J QCE \'Ol1S 1 ' \ YI : Z fe /nnp .~. IJOII.~ visi tere: 1' lle-
dr-Fron rr. .\ :'llor:-¡s 1.11 '11 . '\L I'J.E\1\'"• j(' 11isilc 1111 fOÍII di'
/' 1/r-d('- Fnm n: ( ~ So uf .~·rl pkut.. . )

<:) Par a u cas oú 1 dans le cas ou, pour le cas ou - rondilionnr./ :


Al' <:As e¡(• ·r '• ' rHArs dans la furN de F(ln/aint·bll·aa, tu 11c rcyrcl-
lt•m is ¡>as r.cilt' promrnwlt;>.
~. H. 1) .1pre.~ une subordonncc des typcs a) ct b), on introduilunc secondc•
proposrllllll th: rtllrtlition par : c t q ue + subjonctif : si tu es libre ET our. TU LE
,·~:L· ut.~-:s 1111'.1", nuu.~ visilrruns ....
2) Apri·~ une suhordonnP.l~ du lypc e) on inlroduit une secunde proposilion de
supposition p:H : et ou 1 con ditionnel : au r.as oil fu serais libre t'T oú TU srm-
T IIIAI S ...

~) A condition de , 8 moins de sonl suivis de l'infinilif. La principak l'L la


suhordonnée ou t alurs le m~me sujet :
A col' u tTro:--.r D' EN A voul le lemps, vous vi.siterez 1' lle-de-Fra rrre .

.... EXERCICES <1111

1) Remplacez « si » par : pourvu que , a que si. .. par :a moins que ... ne. - ou a moins
condition que : s·,¡ s'étoit levé un peu plus de, selon les phrases : }e prendrai des va cances,
tó t, i/ n'aurait pos manqué l'avion. - Nous irons sou( si j'ai du trovan. - Nous sortions tous les
en promenade, mais seulement s'il ne p/eut pos. jours, excepté si /e temps étoit maussade. - La
- 11 accepte de venir vous vorr, si vous 1'in vicez. visite du choteau est incerdice, sou( si /'on a obtenu
- On vous laissera monter dons l'ovion si vqs une autorisotion spéciole. - On ne pouvoic visiter
popiers sont en régle. - Je m'orréterai d New le chóteou que si l'on avoit obtenu une autorisotion
York , si j'ai un peu de temps. - Cet en(onc, si on spéciole. - Nous ne pourrions (aire l'excursion
l'ovait un peu aidé. aurail (ort bien cravaillé. dons lo journée. que si nous partions de tres bonne
heure. - Je n'oime pos aller ó l'étranger, sau(
11) Remplace z : excepté si ... , sauf s i .... si je sois lo langue des pays queje visite.
GHA.HMA 1Uf.: - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - .

L'EXPI1ESSIOI'\ l>E LA COND ITION, DE LA SCPPOSIT IO~ ,(fin).


I l. --· Par un géron dif ou un pnrticipe :
1·./'o. PIIJ~I'Al"\T I .'OHE JLLE, j'entend rai les bmils du t~illrtge. (Si
je pn'tt! .. .). ~-;:-: I'H J~:TANT L'OHI·:II.J.F., j'entendrais les bmitsdu
uillu.gP (Si je prctais ... ).
E~ PR~TA:o.;T L 'onr-: t J.I.fo:, j'au rai s e ntendu les bruils du uilltl(Je.
(Si j'avais prctcl ... ).
LA cot; ~¡.':e, s'AIIA'J"rA i':T sun 1:1-:~ 1uuw:s. ( - si la cognt~t> s'aba t-
tait sur r.e!S lrunrs, ell e) ébranlerait mo11 ruin dr lf•rrt•.
Le ve:>rb1: Dll ;;éroJidif doil avo i1· )P. m~ me su jet qur le 'I'I'Ut· principul. f:vilez !le
dirc :
F.N l'ltETANT I.'ORE I LLE /otl.< LF.!; BRlJ ITS lll()flfemil'llf ver:s liLil Í.
Dill's : EN PRETANT L'OREILLF., j'etllr'ndrili.< f,JtL~ le:; bruils numler
uers moi.

111. -- Par un adjectif apposé a un nom o u pronom :


LE nossJGI'\OL., ML'ET ( = s'il l;tait muet), nr seralt plus le ro:;signof.
IV. - Par une proptJ.<>ition subordonnée relative au conditionncl :
Gn rossignol QUI :-:E CHA>;TERA IT PAS LA NU IT ( ~ s'i l ne chaotail
pas 1:1 nnit) nP srrail pas un rossignol.
K.ll. - 11 peut arriver qu ... la ('IJIIdition soiL incluse dans un mot ou une cxpression
tfudconqu~: IIANS ~IILLE Af"S. ¡r r••rtmnnilrais l'arl'l'nl rl(•s clorhes ~ = m cml' si je vivais
''u<~we dan!< mil!.: an:s, je r~connail.rai::; .. . ; .

~ EXERCICES ~

1) Remplacez, quand ce sera possible. les un bapteme, une mort ou la guerre. - S1 j' ovois
subordonnées conditionnelles par des géron- été bten portant, ¡e serais dejd ven u vous rendre
difs : Si j'entends chanter un oiseau, j'aurai du visite. - Si m a terrosse étalt plus grande, elle me
ploisir. - Si un oiseau cha ntait, son cri me feroit pla~ra1t moins,
plaisir. - S1 j'écoute ces bruits vi iJag eois, je me 111) Rempl,a cez les subordonnées conjonc-
sens emu. - Vous ounez entendu tous ces bruits, tives de cond ition par les propositions rel a-
ó condition de préter l'oretlle. - Si nous ovions
tives : Si quelqu'un étatt revenu au vtlloge oprés
marché moins vi te, nous ourions m1eux vu fe trente ons, il ne /' ourait pos reconnu. - Si le
paysage.- Si la pluic tombait obondommenr. elle (oucheur n' a(fütoit pos so (aux de temps d out re. il
rcmplirait la gouttiere. ne pourroit ríen {aire de bon. - Un jordinier, s' il
11) Remptacez les subordonn~es condition- n'ovoit pos de roteou pour oplonlf les ollées, seroit
nelles par des participes ou des adjectífs : bien emborrassé. -les moréchoux-ferronts et les
St on avo•t e((rayé le rossignol, il aurait cessé de bourreliers, s'ils ne s'éraient pos adaptés o lo vie
chonter. - S' 1/ étoit moms melodieux, le chont du modern e, auraient depuis Jongtemps perdu leur
ross•gnol aur01t mOIIlS d'odmiroteurs. - S'il était gog ne-poin. - Un Parh;ien , s'il venoit vivre ó lo
privé de ces bruits famlliers, mon v¡l/oge ne seroit compagne, ouroit bien des surprises .
plus le méme. - Les e loches. st elles sonnent a IV) Essai. les chormes de lo petitepatrie (>'i!lage
f'improviste, annoncent une (éte, un monoge, natal , vrlle notole.J.
2. A VERSAILLES, A U XVlle Slf.Cl.E

Le Madrigal.
Ldtre at4 marqt1is de Pompomu.
l.undi I('r Déconbrc r664 .
... Il faut queje VOUS conte une petite historicttC' CJUÍ í'St tres \'Ta.iC, et 4llÍ VOU!': OÍ ver-
tira. Le roi se mele1 depuis peu <.le faire des \'ers. :\Bf. de Saint-Aign:m ct Dangcau lui
apprennent comment il faut s'y prcndre. TI fit l'autrc jour un pctit rnadrigal 3 que Jui-
méme nc tronva. pas trop joli. l ln matin il dit au maréchal de (;ramont : •• :'11. le maré-
chal, lisez. je vous prie, ce pctit madrigal. et voyez ~i vou::. en ave.: jamais \ ' U un si
impcrtinent3 : paree <]U'on sait qne <kpuis pcu j'aimc les \'Crs, nn rn'en apporl.e ele
toutes les facyons. •• Le maréchal, t~pres avoir !u, dit au roi : •• Sirt>, \ 'ot rc .\1ajt>:>t~ jugc
divinemcnt bien de toutes ehose~; il cst nai que voila le plus !>ot ct le plus ridicule
madrigal quf' j'aie jamais lu. 1; Le ro í se mit i ríre et lui dit: " 1'\'cst-il pas vrai quecelui
qui !'a fait est bien fat 4 ? - Sirc. il n'y a pas moyen de luí donn er un autrc nom.
Oh bit•n! dit le roi. jc suis ravi que vous m'cn ayez p;¡_rlé si bonnernent 5 ; c'f_c;t moi qui
l'ai hit. - Ah! Si re, quelle trahison: que Votre l\1aj est é me le ren<le; jc: l'ai !u brusquc-
ment. - Non. M. le maréchal; les prcmicrs scntiments ~ont toujours ks plus naturcls. »
Le roi a fort ri de cctte folie , et tont le mond~ tmnve que voila la plus cruellt:: petite
chose que l'on pui~~c fain: a un vicux courtisan. rour rnoi, qui aime toujours a faire des
réflcxions, jc vourlrais que le roi m flt la-dessus ct qu'il jugcat par la combicn il est
Join de connaítre jamais la vérité.
l\f~11\ m: SG:vrCNÉ. Letlres.

3. L'INGÉ'NU r1 V EN.SAILLES

J('Wttc hvmnu nai/ et sincere, qui s' est battu vaillamment contre les A nglais en Bre-
tagne, i'h~génH ~tient a Ver.<;ailles demander sa récompensc.
L'Ingénu débarquc en pot-de-chambre6 dans la cour des cuisines. Il demande
aux porteurs lle chais~:/ a quclle hcure on peut voir le roi. Le::; porteurs luí rient
¡\U nt:z, tout commc avait fait l 'amiral anglais . 11 les traita de m~ me, il les battit;
8

ils voulurent le luí rendn.-. et la sccn(' allait devenir sanglante s'il n'eut passé un gardc

1. S'ur,·upc Iic. s·•nt~rC'~SC' :'1 une rhose qui n'csl !>urll' rle v"ilur(' pt·u N•nfortablc.
pas spéd;)Ít•tllent de sa cumv¿tencc. l. llomestiques char¡;és des • ciJ;oises :\ ¡ourtcoors •
2. l'..t il ¡•o(·nw ga lant. dans le<qutllt>s lts ~l'ns rid1c' dr~uiJi(•nt :~u xvm•
3. 1\l.li:Hirnit. .\njí>urd'hni le tolo! ~ignifie : impoli, 'icclt·.
lmulenl. 1\. L'mnirat :mglai~. conlr<' lrqurl ll s'est bntlu.
·1. PrJ,umplul·ux el sol. l.'ln~('nu él:t1t allt! lu1 dcmandcr s'il etall Hai qu'il
!>. Frandtelllenl. vcnait r;rva¡¡er la Drelal(ne sans déclarat iun ele
6. Oé5i¡.:nmt vtaisamloH·nl, au xv 111• sieclc, une gut>rrl'.

279
du corps, gentilhomme breton, qui écarta la canaille 1. « Monsieur, lui dit le voya-
gcur, vous me paraisscz un bra ve homrnc; je suis le neveu de M. le prieu r de Notre-
Dame de la Montagne, j'ai tué des Anglais , jc v ien::; par!er au roi. je vous prie de me
mener dans sa chambre. n Le garde, ravi de trouver un bravc de sa province . qui ne
paraissait pas au !ait2 de:, usages de la cour, lui apprit <ju'on ne parlait pas ainsi au
roí et qu'il fallait Nrc présenté par Mgr3 de Louvois.
(< E h bien! mcnez-moi done chez ce Mgr de Louvois. qui sans doute me conduira
chcz Sa lVL1jt>sté. - JI est encore plus difficile, répliqua le gardc. de parler a :\Igr de
Louvois qu'a Sa Majesté; mais jc vais vous conduire chez Yr. Alexandre, le premier
cornmis de la gucrrc4 : c'est cornrnc si vous parliez au mini::;tre. » Ils von t done chez
ce :M. Alexandre, premier commis, et ils ne purent Nre introduits. (... )
« Eh bien! dit le garue, il n 'y a ríen de perdu; allons chez le premier commis de
M. Alexandre; c'est comme si VOU $ parliez a M. Alexandre lui-méme.)) L'autre, tout
étonné, le ~uit; ils restent ensemble une demi-heure dans une petite antichambre.
•< Qu 'cst-ce done tout ceci, ctit 1'1 ngénu; est-ce que tout le monde est in visible dans ce
pays-ci 1 11 ~st bien plus aisé de se battre en Basse-Bretagne contre des Anglais que de
rencontrer a Versaille::; les gens á qui on a a faire. >> Il se désen nuya en r:-tcontant ses
amuurs a son compatriotc....
Enfin le patron 5 parut. 1' Monsieur, lui dit l'Ingénu, si j'avais attcndu pour repousscr
les Anglais a1L'>Si lnngtemps que vous m'avez fait n.ttenclre mon audiencc 6 , ils ravage-
raient cruellement la Bas~e-Bretagne tout a leur aisc. )) Ces paroles frapperent le com-
mi~. Il dit enlin au l3rcton : <1 Que dcmandcz-vous? - Récompensc. clit l'autre; voici
mes ti tres. ,, Il lui étala tous se-'> cert i flcats. Le commis lut, et lui dit e¡ ue probabkment
on lni accorcterait la pennission d'acheter une lieutenance' . (( Moi ~ que je donne de
l'argent pour avoir repoussé les Allglais ? queje paie le droit <.k nw fairc t uer pour vnus,
pendant que vous <.lonnez ici vos audiences tranquilkment? J e crois qu~ vou::; voukz
rire. Je veux une compagnie . de cavalerie pour ríen; je- veux que le roi fassc sortir
.\lllc de Saint- Yves du couvent et qu'il me la donne par' mariage; je vcux parJcr au roi
en favcur de cinquante mille farnilles que je préknds lui rcndre : en nn mot je veux
t; tre utilc, qu'on m'emploie ct qu'on m'avancc~' .
·- Commcnt vous nommcz-vous. Mon!'ieur, qui parlez si hautt> ? - Oh! Oh!
rcprit l' lngénu. vous JÚtvf.'Z done pa.s lu mes certili.cats' C'cst uonc ainsi qu'on ~n
ust~ ' Je m'appelle Hc·rcull; de Kcrkal>on; je suis baptisé, je loge a u Cadran Bleu, et
10

je me plaindrai de vous au roi. »


VoLTA I HF.. L 'Ingt!Jw.- 1767.

1. P6joratil : ks F!ens grossiers. 7. t.;n grarle d e li eutenanl.


:!. Au cnu r.mt. tL ~le du1111~ de J"avancement, un gnu.lt~ plu~
3. M onsei gneur. t':] C'Vl:.
4. L•· pn·u1 il"r st"crHaire du mini st r<.' de la li u r rre. 9. l>"unc manihe si arrol!anlc. On dit ¡¡ussi
:). Le pr~rnier commiJ; de M. At exandre. • Vous le prenez de bien haut, llJI)nsie.ur. •
ti. HcndCZ·\'UUS aCC(JJ"d é r a •· 1111 haul ]~<' I'SQI11l «fll", 10. Üll ~¡¿it.
GRAMAfAIRE

L'EXPHESSION DE LA CO MPARA ISON


Par uno subordonnée de comparaison.
l. - Par : comme :
/.('S f )Qr/('urs /IIÍ fÍf'llf llll llez, C:0:\1:\fr: AVAIT FAIT L'AMIHAL ANGI.AI~.
• Le vcrbe cst tres souvcnl omis :
J'agirni cmrMF. TOI ( = comme /u as agi, ou commE' tu nyis, ou
commc tu agiras).
11. - Par : commc si :
c:'t·:ST COMME: SI /JOIIS parfi¡•z f/11 minisfrl'.
• Si ajoulc a la comparaison l'idéc tl'unc suppusilion.

~ EXERCICES •
1) Relevez toutes les expressions de compa- comme si ... . - De loin, j'odmirois Montmortre
raison contenues dans la lecture. comme si ....
IV) Reprenez les phrases que vous avez
11) o) Connaissez-vous un verbe signifiant : faites a l'exercíce 111; mais i ntroduisez (a pres
etre comme, etre pareil a... ? comme) un verbe au conditionnel. Ex.
b) lmaginez trois phrases contenant ce Doucement! tu críe s comme si j'éta1s sourd
verbe, suívi d'un complément indirect. tu críes comme tu crierois si j'éuis sourd).
111) Complétez a votre guise : Tu monges V) Qu'est ce qui fait, a votre avis, l'inté r~t
comme si .... - Vous courez comme si .... - Nous du récit <( le mad riga l »? Essayez de défin~r a
sommes essou(flés comme si .... - Je suis fatigué ce propos le ta le nt de madame de Sévigné.
comme si .. .. - Tout le monde me por/e séverement VI) Analyse littéraire. o) Plan du récit 3.
comme si .... - les collines des environs son e b) En quoi le personnage mérite-t-il le nom
fleuries comme si .... - Les oiseoux chontoient d'lngénu!

f'"rrs11iiln : les jardins dJI cháteau.


4. LES ]ONQUILLES1

Des automobilistes t ravcrsan t hicr


Súir la foret de Ch:mtilly, dépasscrrnt
un couple qui, planté2 en bordmc de
la routc, lcur a.drcssait k sigo<' tra-
ditionnel de l'autostop 3 •
Le conducteur freina. f1t marche
arriere.
'Une jeune filie s'approcha :
'' Accepteriez-vous de nous ramc-
ner a Paris?
- Bien sür. Montez vite! ))
Chaquc été voit renaitrc les con~i­
dérations désabusées4 sur les auto-
s toppcur::;5. Ceux qui remercient lcurs
hOtcs en les dépouiJJant, avec plus ou
moíns de boho 6 sont henreusernent
l'cxccption. Bca ucoup, <'!l rfvanche, manifcstent une étrangc Jésim·olturc, tcl c~lui-
1<\ qui récemment, au rnument de l'adieu, <lédarait rl'un ton aigrf' a l'1 tn de mes
amts:
(( ])'ordinaire, on m'invite a cliner. ))

:\'la.is la jcunc fi lie tcnd it en souriant, un gros bouq uét de jon4 uillc:;.
ct Excusez-moi, je vouhis seulemcnt vous offrir ces ftcurs. j'ai souvcnt pratic¡ué
!'autostop ct je n'ai jamais pu rcmcrcier les automobilistes commc jc.: l'aurais snuhaité.. ..
Non, nous ne pouvons pa!' montcr. Nous a \·ons nos vélomotcurs. i\u rcvoir! Excuscz-
nous de vous avoir retardés pour si peu de chose. :•
Je m'excuse a mon tour de retcnir rattcntion du lccteur SUr un Inl'IlU geste de
week-encF .
:\lais cette brasséc de jonquilles me parait réparcr bien des choses ....
GE<>IHms HAVON. Lt Figaro.

l. Flcurs jaUil('S qui ressemblenl a dO!$ clochetle~ ·1. R(o fl exinJls allll'r•·~ ill'Jiiré<·' par la d¿,.,·ptlvn.
retuurn ées et unt une bonlur~ úe p¿talcs, jaune.s la ()(·~illn~i<tn.
:111ssi. r•. Cí'tlX CJ III pmli<Jll~lll l' • :IUletslop •.
2. lh-hnnt l't immohilr. romm.: une plante. ll. J\l ol enfant1n <' 1 familiar : lr m:\1, 1.1 blc'~'Jrc.
3. Sisnal f.Jil pour :~rrctcr un aut omobiliste <' l lui 7. l!:x¡>n•s,ion :•nfo(lal sc ('<>ur3>nlll\'t\t uliliséc 1!11
demandcr uno: place d:~ns sa voiture. fran~ais.
GRAM.MAIRE

L'EXPRESSION OF: LA C:OMPARAISON (suilc).


Te!, te/le.
Ce.t adjectif a ¡>arjois le m{>mc S<'JIS que le mol de compara ison comme
Cerlains mcmifrslrnl wrc clrrmyr: dóinvol!ure, '!'E LLE MAD:\ME X
( -· romuw :\f:ulamc X).
N. B. - Tcl s'accorclc ici avec le nom qui s uit (Madame X), dont il est l'attri-
but : ~ladamc X cst tcllc (que ccrlains, p:neille :i certains).
- :\1ais on pt>ul dirt> :wssi, san::. <'hangl-r lt: sens : Cerlrúns, TELS QUE MADAME x,
mani/t>slenl 1111e élrtlfi!JI' désinwlt11rr.
Dans ce cas, au lit>u d~ 11'/, on cmploi~ tel que (v. p. 71) accordé avec le
no m, ou prono m, qui précéde .

... EXERCICES <11111

1) Remplacex « comme » par tel que, en comme par tel (sans que). e n accordant tel
accordant « tel » avec un nom quí précede : avec le nom qui suit.
Lo jeune filie écaic plontée sur le bord de lo route
comme un pique c. - Certains autostoppeurs, 111) lmaginez cinq phrases oü vous ferez
comme lo ¡eune filie de l'autre jour. sane bien entrer tel que, de comparaison.
sympothiques. - Bien des coins de la grande IV) lmaginex cinq phrases ou vous ferez
banlieue. comme la (oret de Chontilly, attirent entrer tel que de conséquence (v. page 248).
/es automobilistes d /o bel/e saison. - Au bord des
routes de la région porisienne. /e dimanche • . on V) lmaginez cin<¡ phrases contenant comme
vous tend des jonqui/les comme des bouquets d'anni- suíví d'un condít1onnel présent ou passe,
versaire. -le soir, les autos, comme une procession sur le modele de : Je n'ai jamois pu remercrer
de (ourmis, regognent laborieusement Paris. les automobilistes comme je /'aurais souhoité.
- Cette brossée de jonquilles, comme /e premier VI) Essai. Avontages ec inconvénients de /'auto·
soleil, m'a mis lo joie au c<l!ur. stop (pour lo personne ainsi transportée, et pour le
11) Dans les phrases de l'exercice 1 remplacex transporteur).
5. ] EUX A POISSY

A Poissy, les voiles commencent a


faire leur app:nition sur J'eau. La Seine
se pr~tc 1
a
toutes les fHes. Le dimanche,
les amateurs de joutc a la lancezsont nom-
hrcux. AtJ..r roulemcnL<> d' un tambour ou
aux acccnb énergiques d'un clairon qui
sonnc la chargc, les ucux champions se
précipitent J'un contrc l'autrc, la lance
en a van t. Le choc est rude; parfois
l'homme soutient le coup3 • On recom-
mence, et l'un des deux jouteurs osdlle,
perd l'équilibre ct dégringoie• uans
l'eau.
Il y a qudques années, un peu avant
la guerrc, les fetes nautiques sur la Seine
offraicut un caractcrc jovial d hon en(ant qui les rf.'ndait attrayantcs ct naturdlc-
mcnt moins banal~s C)lle toutes les autrcs fctcs de banlieue.
l.e sport humoristiquc y tcnatt nnc grande place. L'un des plus en fa,·cur auprcs
des amateurs ct du puhlic était celui-ci : cm grais:>ait soigneu~ement h qucuc d'un
fort cochon qne J'on jt"t:tit ill'<.·au. La jcuncsse du pays, d'un élan unanimc, en tenu~ ue
jc:-u, c'est-a-uire an:c le calc~on de coton rayé ou semé d'attributs comiques, se jetait
a l'cau pour essaycr d'attrapcr !'animal. Pour C)Ue la prise soit5 bonne, le cochon devait
étre remorqul- par la 'l ucuc. Ce n'était pas un pctit exploit, e'est-a-dire un exploit
facil e. Le coclton a la réputation d'Nrc hon na¡;cnr. Pour plusieurs raisons, toutes
plus csscntidlcs les unes qut> les autrcs, J'animal tenait a justifier sa réputation. 11
nageait comme un trit on 6 et bcuglait7 épcrdumcnt des qu'un nageur plus rapide et plus
auruit lui touchait le bout de la qucuc. Ccttc poursnite rlurait longtcmps. Commc
tous les spectacles oü une bete e-,t varticulicrernent embétée8 par l'homme, celui-ci
divertissait l~s gem. La cour-sc au cochon ~e courait avcc le meme succes dans toutes
1~ villes et viUagcs au bord de la Seine, jusqu':\ I't>stnairc. Ce sport scmble avoir pcrdu
rle sa voS'lte. Les cochons sont trop chcrs, ct les jcunes paysans vont au dancing.
l'IERHE ::'11A l: ÚI(LA!-1. Vtsagcs dr Pa'I'IS : fa Snnc. Hachetle.

l. Co11vu:nl hil-11 . 5. Emplol du fncn~als p11rlf.


2 .h·u ol:lll~ 1~1]11~1 ckux, hommcs se ti~nnenl eh~ · 6. l)lvi nlt é tnarhc<·. oiMlS 1:~ mylhulo¡¡ie gre~:quc.
,·1111 ,, l';lrrc.'c'l' cl'u11 l ~¡¡cr ba lcau et ~ssaien t clr se Le lriton ('.\l aussl un pelll anlmal nqualique.
pr(·r cpol cr rcclproqucmcnt clans l'cau, au moyttll 7. l'ouss,lll ele¡; crls puissants (s~ dil g¡lntsrall'mcnl
cl'um· lonl{u c 111:rdll' eH• ID i~. cl ' nn breuf).
3 Suppn1·t•· 1':11Jaquc.-. 1<· r ho•·· 8. Vcrl>l• famlller ( - ¡:;éncr. cnnuyer) qui fait
l. Fam. 11 lomhc. id jcu d e mot~ : ~ommcnl'!
GH.A M .:\1/\ 1UE

I.'EXPR ESSION DE LA C:OMPARAISON (suite).

I. Par « q ue » 1 précédé de : plus, moins , s u tan t , aussl , de m em e 1

ainsl
JI es! PLUS GH.\NIJ QUE n'elail son lJI!r e. ]/ nagcaif AI¡.;SJ
(). 111-: :-IA<;E t · :-~ TIIITOI\' . - Ou. s a ns ve rbe 1/ nageail "' ·' SI
ljt:'tlN THITOI\'.

• :\ u lieu d e plus mmwais 'llll', ¡¡fus prlil r¡ur, 1111 dira : pire q ue, m o ind re q u e ,
s1 ('l'Sadj c<:.lifs o nt un sens moml: 1/n'rsl 1'1111·; miliim! Q11'un sowir.n ir llt>llrNt.r dans
lrs jnurs de doul cur (Danlt· cil~ par ;\l usst'l) .
.\la doulr ur rl'esf pas ~1<11:-.DHI< Ql'l·: la tltitrr.
;\ , H. - Le!' s u¡w rlalif!i tllrrt'spnJicl<!llls snnl :Ir pirr d Ir moindrr·.
A cMt- dl' pin•, Ir pírt, on trouvc pis. Ir pis. cl:.tns des cxpressions de valeur nealrc :
Toul vo 1>E MAL E:-l PIS. LE PIS fu/ qu'li la mrrladir .~·u;uu/a lr chónw ge.
At t e nt ion! On <h t : supericur a, infáiwr a, unláieur a, puslenwr a.
f l. - L e m em e q ue .¡,. autre que,· r.es loculions sonl faíles á parlir des
adjl.'dífs inddin ís m e m e el a utre. El les se rappor tE>nl ú des noms ou á d es
p ronoms el sonl su ivks dt• s uborrlo nnces (de ressrmhlancc on de di!T('re nce)
tres souYt'nl sans vt>rhe :
La cuursr St' touraif iri ,.\ YE<.: r-t:: ME~I E succ:F.s Qtll' I'AHTOUT.
!.es plaísirs des jruncs paysans son/ AL'TI\t.S Ql' E NA<.:L" i·:n..:.

111. ·-· N e s'ajnute apres plus... que, nwins ... r¡w~. aut1e ... r¡ue :
Ct•s fP/rs sonl MO J'<S BAN A LI ·:s (Jl'E \ Oll S r-. ,. I' I·.~St·.z.
Ces Jetrs sonl PLIIS r:-<TÉH t·:ss A NTI-:s Ql ' E nH ! s r.;E í ' l· '<St./.

• Ce ne s'omcl parfois d ans le Ja nga ge pa rl é.

~ EXERCICES ~
1) Co mplétez les comparat ifs pa r : que ... 111) Re mpl acez : le meme que par : (u n)
da ns la phrase : « 11 be uglai t épe rd ument des a u t r e qu e . les memes que par : a utres que,
q u'u n nageur plus rapid e et plus adroit ... lui d ' a utre s ... qu e.
touchai t le bo ut de la queu e . » Les Brésiliens ont lo meme langue que les Espo -
gnols. - j'oi les mémes soucis que toi. - )'oí la
11) Employe z se ion la co n venance : a u ss i , méme patrie que to i. - M o potrre est la méme
a utant, si . t ant (t o me 11, p . 19'1 , Remarques) : que lo tienne. - M es soucis sont les memes que
les deux ch ompions qui se préc1p1tent lo lance les tiens. - Les jeunes paysons ont-rls les mémes
en ovont ont ... de force et 1ls sont ... courogeux ploisi rs qt/outrefois? - Les hommes ont en défini-
/'un que l 'outre . - Le choc n'o pos été ... rude; tive le méme sort les uns que les aut res. - Les
il n' o pos fait ... de (rocas que je 1'ourois cru. nouvel/es générat ions connoitront-elles les m~mes
- Le cochon est-il ... bon nogeur qu'on le dll? peines que cefles de leurs ainé s?
- Lo course a u cochon n' a pos : .. de succes, elle
n'est pos ... oppréciée qu' autrefois, dans les vil/es IV) l maginez cinq p hrases con t e nant : plus ...
et vi/loges ou bord de lo Seine . - 11 roule ... de qu e ne , mo in s ... qu e ne , au tre ... que n e ,
voitures /'hiver que l'été, le dimonche , sur les routes ains i q ue , t e l qu e.
de lo région porrstenne. V) Es sai. jeux populaires dans votre poys.
6. UN VILLAGE
o() SOUFFLE L' ES!'Rf1' 1

A une trentainc de kilumCtres


de .P:tri!'i, il t:>!;t un village don t les
maisun:::. s'étagent entre uH plateau
ct la rivicrc, sous un ciel lumineux,
transparent. n1éme lorsqu'il est par-
couru de nuagcs. Cnc charrnante
f:glise gothique clomine le village de
Stlll clucher; dans les ruelles bordées
de blanchcs maisons. les artistes
trouvent le silence et la fraicheu r
prupice:; au recueillemcnt.
Auvcrs-!'iur-Oise, tel cst k nom
du village. Chaque année, ce coin de
l'Ilc-de-Francc rco:;oit des millieP.i de
visiteur~. C:\r e 'est la patrie ele
1' ,, imprcssionnismc 4.
Vers 1850 en <"ffet le peintre
Daubigny s'y installa ct son atelier
fut hi('ntút le líeu de rcncfcz-vous
L'~g/ru d'AfiNrs. De.rsi11 dr L. &ur.~n des jcunt'S artistes: Ren(Jir, Claude
l\1ond, Cézanne, Sislcy · - sans
o u blier leur aíné Corot. le pe in trc
des ma 1in!:i argrnt~s. Corot qui, l'un
des premk~rs. avait ~~:plan té son c-hcvalct en pleine campagnc, dc\'ant les horizons de
l'Ilc-dc-Francc.
Aujourd'hui f'ncor~ l'atelicr de Daubigny, clev('nu un petit mu<>ée, cnnticnt nombre
d'études des bords de la Seine. ou des paysag~s nnrmands. Si~lcy. Renoir et Dau-
higny lui-ml!me aimaicnt a dcscendrc le fleuvc, en bateau a voilt>5, vcrs Le llavrc ct
Honflt:ur.
Advcrsaircs ele l'école t< anecdotique » et << historique 11, les impre:::.sionnistes,
vous le s:tvcz. ne voulaient que no ter les aspects de la lumiche.... Or, pe u de
provinces pouvaient séduire les peintres de la nouvcllc écolc autant que l'lle-de-
France, et notammcnt la vallée de l'Oi~. Cette eau changeante2, cettc Jumiere
vapore'use convcnaicnt a des artistcs sinceres ct subtils. qu.i, par réaction contrc

1. Oú les nrtistes, les f<·riv:ilns trouvent leur Z. l)unl l'asvcrt t>t l"s rdlt-1\ n•: sont jnmnis les
plus haute inspiration. m~mcs.

2<:!6
les poncifs 1 clt> l'acaclémisme 2 , alhient decouvrir eles vérités inconnues : la couleur de
l'ombre, celle de la neige rnéme .... Vous conna.i::>stz l' anecdote sans d0ute? -- Par
un jour d'hivcr, un paysan rcgardait Sislcy travaillcr dcvant son chcvai et : ,, Ticm.,
clit -il, vous mettcz du rose, pnur n·présenter la neige' j e croyais qu'cllc était blanche.
- Clignez des yeux, répondit le pcintrc; vous vcrrcz qu'clle est rose ».
Gn émouvant sou v~nir restf' attaché ;\ Auv<'rs : C<'lui du grand et infortuné Van
Gogh : c'est la qu'il vint, en mai r8QO, s'installc r clans un café-n:staurant qui porte
son nom. C'cst la que, clcux moi5 plus tard, il S<' l1rait un coup de pist olet au cu:ur.
Et, plus on s'empressail aulour de lui, plus il refusait le:> soins : •< Guérir? disait-il.
Inutilc .. . la tristcssc durcra tou jours. >l
Parlt~> ll l'nll! nl in~ ptr<" d'un arti c l<· de 1'. f. ,II' J HN\' (IO:cna: úu Tounng-Club}.

l. Les b:malltés convcnUonn <' llcs d es Arod.:mir:c. convc•nlio n nc l lr~ <'l qui y perd le souci d'etre
2. t;n art fl~>:é d :ms l' oh scrvatlon el e rh¡ks vra i, vivanl l'l ori~iual.

GR,\MMAIHE

L'EXPR ESS ION DE L A CO MPA RAISO N (fin).

Quanlités proportionnel/es.
l. · D's utllnl plus ... que ... plus . - D' autant moins ... que ... moir1s
\ 'rm Uogh refusail <L\U'I A~T PLUS les suins Qu ' n:-.; s'r::-.IPHL::SSA I T
PLUS a u tour de lui.
U11 (':) ( o ' AUTA N T PLUS MODESTE qll'on I.'S ( PLUS SA\'Al"T.

• Ces locutions pcm1cttent J'cnoncer, par une principale ct une subordonnéc, que
dcux quanlités augmentent ou diminuent parallelement !'une a l'autrc.

II. Plus ... plus,· moins ... moins :


PLus on .<frmprcssail ar1lour de \'an Gogh, PLt:s i/ rcfusait les
soins. - MOI~S les imprrssionnislcs se montraicnl r cspe('[w:ux
dr l a lradilion, MOINS i/.s avaicnl d'amis.
On t' xprimc a iusi la mcmc !dée qu'en 1), mais de far, on plus vigoureu se. On
r enverse les úcux propositions, qui sont alor~ pré·céúées rcspcclivemcnl de pltl~ ...
plu.~. mvins ... moins.

ll l. - Autant ... autant :


AL' 'I'ANT j'aimc Cla rule Moncl el Cézannc, AUTA::-.-r jc llais les ponr.ifs
de 1' ucudi:mism e.
C'est un(' fa~on vigoureuse d'exprimer 13 mém<' idé<~ que tlans:
J e hais les poncifs d~ l' académismc AUTA:-IT IJ\.11,; j' aime Clnwlc .Uanet el Channe.
.,_ E.XE.RCICE.S <1111

1) Faltes sur les données suivantes, avec On autant tu os d'ennemis. - Autont il a (ait chaud
pour su jet, cinq phrases o u vous ferez entrer hier, outant il pleut aujourd'hui. - Autont on me
l'expression comparative : d 'autant plus... donne de livres, autont j'en lis. - Autant j'oime
que . plus : s'essou((ler, courir vi te - opprendre, /'été, outant je hais l'hiver.
éWd1er - se couvrir, avoir froid - s'incéres ser
d /o peincure, visiter de nombreuses expositions VI) Reprenez les phrases suivantes en rem-
- oimer Bolz:ac, /e Jire souvent. pla~ant autant que par autant... autant. JI faut
(Ex. : Effrayer les enfants, crier fort : On re nverser les propositions : 11 y o outant de
e((raie d'outant plus les en(ants qu'on crie plus marres qu'il y a de communes en Fronce.- }e (eroi
(ore.) outont de trovo¡/ que tu m'en donneras. - Nous
avons compté autont d'usines que nous avons oper~u
11) Re prenez vos phrascs de l'exercice 1 en
de fumées dans /e ciel. - /1 y o dons lo bonlieue
rempla~ant d 'autant plus... que plus, par autont de jardins qu'il y o de maisons. - Tu
plus ... plus. 11 faut renverser les propositions. dépenses outont d'argent que tu en gognes.
Ex. :Plus on crie (ore, plus on e((roie les enfants.
111) Faltes sur les données de l'exercice 1, VIl) Utilisez les expressions comparatives
avec On pour sujet, cinq phrases oü vous ferez entre parentheses : (autant ... autant; autant
entrer l'expression : d 'autant molns... que que) : Lo petite vil/e (ut outre(ois bruyante et
moins. onimée; e//e est oujourd'hui silenCieuse et tron-
Ex. : Effrayer les enfants. crier fort : O: quille.- (plus ... plus; d'autant plus ... que plus).
effraie d'outant moins les en(onts qu'on críe moins le tintomorre porisien m' a été pénible; /es bruits
fort. villageois me plaisent et m'émeuvent.- (moins ...
IV) Reprenez vos phra.s es de l'exercíce 111. moins, d'autant moins ... que moins). Certalns
en r~mpla~ant moins... que moins , par moins ... outostoppeurs sont peu polis et ~u 01mables;
mo1 ns. JI faut renverser les propositions . les outomobilistes sont peu disposés o
les prendre
Ex. : Moins on crie (ort, moins on e(fraie les dons leur voiture .
en(ancs. VIII} Essai . Si vous connaissez lo peinture (ron-
V) Reprenez les phrases suivantes en rem- ~oise du XIX• et du XX• siecles, montrez que/les
pla~ant autant. .. auta.n t , par autant que. nouveautés elle a opportées. - (Voir notre
JI faut renverser les propositions : Aucanc il tome IV « Lo France et ses écrivoins >>. pages 462-
mange, autanc il boit. - Autant tu as d'amis, 512.)

Le vocabulaire fran~ais

(Verbe mettre). Expliquez. : Pourquoi mertez- a a<..:ccpter.- lvfeflez-vous a ~·at re aise; ótcz votre
''ou.r du rose pour rcprésenter l¡¡ neige? - pard~us. - 11 est furieux. El je le comprcnds :
Cetle dame mer du rr;se et ses robes s·accordent dame! Mettez-vous a sa plaa. - Vous m'avez
a insi as.o;ez mal a st1n áge. - Elle a mis un peu mis dans /'embarras en a~•ssant si imprudem-
de rougr, pour paraítrc moins paJe. - Que/les ment. - Au jeu d'échecs, JC /'ni mis « mar » en
clums.wre.r mctlrez-vous dcmain? -- A1crrez six coups. - Ce jeune général fur mis a la t~u
Yorre chnpl'au, je vous prie. cher monsieur. - des troupes révolutionnaíres. - ll s'est mis dans
Merton.r-nous la. Nous y scrons bien pour la rére de se remarier, a 80 ans. - Jc vais metrrc
causer. - Tant p•s pour lui ; je mrttrni k paquer ce pneu a Ja poste. ·- Quand VOUS SCfC7 arrivc
(argot) el il ser;~ obligé de céder. - Que/ remps a Rome, mettez-moi un mor pour me rassurer
~~~ as mis pour faire ce court trajet! Quel age sur votre voyage. - Cet cmployé était peu
11 a, demande:t-vous '? Voyono; ... il a ... mellons honnctc; on l'a mis dehors. - JI s'nr mis á
35 tuL\'. - Mertons qu 'il se soit trompé : il a to ut jc>uer aux courses, el i! se ruinera. - J'ai mis
de meme tort.- Elle n'a mi.r aurun cmpressemenr dix mil/e francs sur ce chcval. J'ai tout perdu.

288
7. LA FORET
DE FON1'AINEBLEAU
BARBIZON

Le petit vülage de Barbizon


est célebre par le séjour qu'y
firent, entre 1850 et I 8JO, des
peintres de grand talent, notam-
ment Corot et f. -F. 1'vfillet.
C'est l'hiver qu'il convient
d'habiter Barbizon afin d'en
savourer le channe rustique
et forestier. Des odeurs de
ieuilles mortes, de champi-
gnons, de hois qu'on brule
impregnent si délicieusement
l'air, qu'on éprouve a les res-
pirer1 une griserie yoluptue1~se
dont on conserve la nostalgic.
Un grand silence, que l'aiit~
trompette de la bonlang¿•n·
du fond de sa. carriok ct. h cloch(' clu .. tort illard 2 )) trouhlcnt, sr.ules. a heure fixe,
s'étend sur le village. Des chic.> JI:-: abni('nt. l·n mince bruuilbrd flotte par les allécs oit
des silhouettes d'arbres <' t la déwupurc de!'. \ 'ÍCUX toit.s font pcnscr a Corot.. Jeme sou-
viens des prornenades C)u'avcc André l3illy nous accnmp)issicms dans la forct. Sentier
Bleu, route de la Solitudc, ch<>min ele la Helle-l'vfaric, allée aux Vaches, roches d'Aprc-
mont, les Bonlinieres, caverne des Brigands, t.ous t.t'S licux s~onr moi, peuplés d~
présences. On croyait voir le vcnt a la fac,:on dont il passait3 en écartant les branches.
Parfois une bicltc débonlait4 d'une pente, tournait court.; et tlisparaissait en troi..<>
bonds. Des corbcaux tournuyaient au-dessus d'un étang, d'unc clairicre el quand
parfois la neig~ tornbait ct recouvrait le pays, on avait l'illusion de vivre un de ces
contes étranges qu'au temps de notre enfance on nous <tvait Jus !:;OUS la lampe comme
~me histoire ou les bétes el les choses parlaient. Le cri df>_c; chats-huants nous en don-
nait la preuve, tant il éveillait d'éch os dans la morne prufondeur des bois.
Ainsi, de quelque endroit que l'on arrive 6 a Barbi:wn, la villa des Artistes ct la

l. En les respiran!. quand on les respire. 1. J)l''I'\~IH I;I il ?1 )'illl]'l'"\· iSI.('. 1'01111\1<! f(ll//t> ll ll C
2. Fa m. Petit tmin de provin~.:c, qui s'avancc l>o\lk
commc 1·n u lorlilltml, :\ l·au~e dt.>~ cahnts. 5 . .\llj('(:lif Mlverbi;:l : brusqUl'Hil'nl.
3. On croyait voir le vcnt, paree qu'i/ rcarlail les G. Tournurc marquanl l'opposition el. oú q11l'lqur.
branc/¡es A la fa((on d 'u n etre vivant. cst adjcdif: que/ que soil l'endroit d 'oú l' nn arrive.
vieiUe auberge Ganne signalent que les habitants du village conservent la mémoire de
ccux qui l'ont rendu célebre. Cela ne manque pas d'agrérnent. D'anciennes granges.
transformées en ateliers, n 'ont rien perdu de leur caracterc. Dans la maison de Millet,
le lit. le chevalet du peintre, son humble table de bois, son fauteuil, plusieurs sieges,
un modele de bateau cntreticnnent l'illusion de la vie. On vous montre le banc de
pierre sur lequel, chaque soir, l'artiste s'asseyai t et fumait sa bouffarde1 . Le gardien,
que j'avais connu a Montmartre du temps qu'il portait les cheveux longs et une era-
vate lavallieré, vcndait descartes postales aux touristes ct des reproductions, préten-
dues artistiques, des Glaneuses et de L'Angélus3 . ( ... )
« A propos <.le cette derniere toile que l'on admire au Louvre, savez-vous, m'a
confié réccmment un cxpert, qu'ellc n'cst pas ou n'est plus de MiUct?
- Comment ? Encore un faux?
- ]e l'ai vue quand elle cst rcvcnue d'Amérique. Elle avait tant souffert qu'on bési-
tait a luí trouver un intéret quelconque. La peinture en était écaillée, cra.quelée. Les fonds4
avaient noirci. On a dú la donned. un restaurateur qui l':t repeinte presque entierement.
- Qucl scandalc si on l'écrivait!
- Aussi n'en faites rien, dit-il malicicusemcnt. Trop de bourgeois ne vous le par-
donneraient pas. l) f'. CAReo. L'ami de.; peinlres. Callimarrl.
l. Fa m. Pip~. grosslhc. 3. C<· l<\ lm;s leoiks d<· ~lilkt.
2. Cr:lV<liC nouel' l l\ch ~ mcnt. de ~a¡;on a rairc un 4. Les lointain5 du paysagc.
g rand paplllnn. 5. Personne travaillan la l:a rcstauration drs tableau x.

GHA.:\1J\1AIRE

L'EXPnESSION DE L.-\. \lA!\IEHE


l. - Par « comme >> :
.4 gis COMME :'.-10!.
• Cr.lravail !'Sl malfait. ·- E.x:r.use:-moi ¡ je ['ni fail COM:'>IE J' Al l'L: )).

I I. - Par « sans que » + subjon clif (o u, si le su jet des deux ver bes c:sl le
méme, par (( sans >> ~ infinitif) :
/l entra douce.mtmf. SANS QU 'ON !.'E:!':TENDJT.
Jl entra SA NS ETR F. F.NTF.:--<0!1 .
Ill. - P a r un gérondif (si le sujet des deux verbes est le méme) :
Les peinlres travai/lenl souvent E:-< CHi\NTM·r r.
IV. - Par un adverbe d e maniere; un adjectif précédé de: d'une fafon,
d'un e manii're, d'un oír; ou un norn précédé de: a la maniiorc de, r.ommr., auec,
snns. tonjormhnent a.
?\"en jailcs ríen, dit-il ~tALJCJEUSF.MENT ( o'ur-: Am malicicux., avcc MALteE).
\'O liS t hanle:: CO~-tME. üN 1\0S~m;NOL .
~.B . : On voit quel etroit rapport il y a parfois entre l'expression de la
maniere et celle de In comparaison.
111> EXERCICES ~

1) Exprimez la man1ere par comm e, suivi IV) Exprimez la manie r e au mieux : soit
d'un verbe a un temps convenable : 11 peint ... par un adverbe tiré de 1'adjectif, soit par un
son pere (lui apprendre). - j'agirai .. . vous nom précédé d'une préposition ou d'une
(m'expliquer). - Réponds cloirement, ... tu locution appropriée : A/lcz ... (lent). - lci,
(savoir le faire) d'habitude. - 11 n'est pos habillé 1/ (out agir ... (prudent). - Recevez-le ... (gentil)
au1ourd'hui ... vous (le voir) h1er. lattention a l'orth ogr aphe, si vous mettez
11) Exprimez la maniere par sans que + sub- un adverbe! j. - Tu l'as traité ... (un chien).-
jonctif présent ou par s ans - infin itif pré- C'est un gar~on muet .. . (un poisson). - Un
sen t, selon le sujet du verbe : 11 m'a répondu bon citoyen agiro toujours ... (la loi) de son pays.
cela ... (et 11 ne riait pas). - /1 t' a répondu cela .... - 11 ~·est tiré ... (adresse) de ce mouvais pos. -
(et tu n'as pas protesté).- Vous n'avez qu'c} vous Pardonnez-lui, car il a fait cela ... (méchanceté).
en al/er ... (et personne ne s'en apercevra). - - Pendant qu'll te rocontoit cette plo1sante
}'a1 (ait 800 k1lometres en auto ... (et je n'ai pas h1stoire, tu riais ... (un bossu) ( .. dieron familierJ.
laché le volant). - Sortez ... (et ne répliquez - Moms fort! Tu críes ... (un sourd) ( dicton
pas). - 11 a ag1 ainsi ... (et ne l'a pas voulu). fa milierj.
-So situotion a empné (et 11 ne l'a pas voulu).
(Dans certaines de ces phrases, il y a rapport V) Expliquez: en détail l'expression : ... << o
étroit entre l'idée de maniere et celle d'oppo- la (ot;on done il pnssaít '' (fin du 1" paragraphe du
sition). texte) . Construisez d'a utres phrases sur ce
modele.
111) Exprimez la maniere par le gérondif, mais
seulement si cette tournu rc cst correcte : /1 VI) Commentaire littéraire. - Expliquez
accourt (et il rit). - 11 occourt (et je ris). - E//e et ap préciez les passages soulignés du texte.
roconta ses mo/heurs (et elle pleurait). - Elle
roconto ses molheurs {ec tout le mo nd e pleurait). VIl). Essai : A propos dtt passoge : « on avait
- Les en(ants s'en(uirent (et ils hurlaient de l'illusion .. . », évoque z un de ces (( contes
terreur). étronges )), qui ont pu charmer votre 1eunesse.

Corot La bnrqt~e du pécbe11r.


TABLEAUX DE GRAMMAIRE

RÉS1.JMÉ DES PR INCIPALES VALEURS DES TEMPS


DE L'INDICATIF

T. - Le futur simp le
l. Un fait :\ venir : l)ernain vous COJI.!ME:'-ICEHEZ cclle émission.
2. La n' péliLic.u dans J'av(•nir: Tous lr•s jours ¡H·ndtllll un miJis.
if ~11; 1\f'~IJ'T.A<":t·; l\;\,
3. a) Un const•il; b) un ordre : a) vous PRE:-.IDREZ la zre rue a
droife ef VOCS TOUHNEHEZ dans la ze Q gauche.
b) ;'t·fonsieur, VOUS SEREZ demain G VOfre burcall a 8 heures,
jc le veu.t.
4. L'atténuation políe d'un ordre : ,Hademoiselle la speakerine,
Jt:: vot:s PI\IEI\AI de décourager les léléspectateurs trop galants.

I l. - Le futur antér ieur :


l. lln fail futur, antérieur a un autre éga.lement futur : Quand
:-;l>t:s AUHONS ASSEZ RÉPÉTÉ la piéce, nous la jouerons.
2. Une supposition explicative : La speakerine est en retard :
I~LL L:: AtlHA J.>NCOilt; MA:"Qt:É; SOn /ra in f

Il l. - Le p r ésent :
l. Un fait actucl : La Ulévision JOUE un grand role dans la vie
mcdenu: .
:.!. l ;n fail vrni <'11 tout ternps: Le solcil BRILLE pour ioulle monde.
3. l.n rl-pétili••n rlan:- 1<· pn's(•nt : '!'n11s les jours, .Jr-: t' I W~lt'::NE
mon rllil'n.
-t. Un fnit futm : l.'émission cOM~II;N <.:E demain .
!J. l.'n fait futur, apres « si ,¡ : s1 JE LE v~::ux, w1 jour, ¡e réussirai.
6. L:n fait passé. : Vous cherchez vulre ami? IL SORT d'ici ( = fait
récent). Le 14 juil/el1789/a Bastille EST PHISE par les Parisiens
( = fait anr.ien : prc:;eut de narration).
7. a) L:n conseil; b) un ordre : a) Pour aller Place de la Baslille
VOUS PHENEZ fe mélro. '
b) Je vous régle uolre mois et vous NL Ht::VJ::N EZ PLus; compris?

IV. - L 'imparfait
l. l.a duréc clans le passé : JJepuis une hrure, la speakuinl'. TRt-
l:uTAIT.
'1 La :·(·pditinn dans ll' ¡ws.st·· : r:Juu¡w· junr. t•nlrc dcw; t; mi~­
sions, {fl S{l('flkl'riflt TI11COTAIT.
:). La dcscription dans le passé : Lt· pi:rc (;randei A VAJT une /ai/le
de 5 pieds : il ÉTAIT lrapu. carré.
.J. La simultanéité dans le passé: Jc me sui.• adressé á un emptoyé
queJE CONNAISSAIS.
!J. Un fait condi lionnel, dans le pa::;.sé: un pas dr plus, .JE TOMHAI~.
6. Une affi rmation polie ou limide : .JE votli.AJ S vous dire qu.~
j' accrplc twlrr propc:;i /ion.
7. Ap res « si •, une condi lio1n, dans le présent : Si Tl: F.TAlS
générru.r, tu me purdonnt·rais.
V. ú passé compasé :
1. Un fait passé : Je f'apporlr 1111 peste de lé/euision que J.AI
ACHETE a París.
2. Un fai t passé anterieur a un autre fait passe (frant;ais parlé) :
Jacquc/Ít iC Q repris {es emisSÍO!lS féfeiiÍSCt'S t¡ll'l'{/(• A CR~:Ü.S Í {
y a trois uns .
3. Un fail fulur qui scr:l :lchevé dans un instanl : l.in pru dt•
patience, el J 'AI Fll'L
,1. l:n futur antéricur, aprcs • si " : drmain, si J·A, F I NI mon
dessin, je vous l e m onlrcrai.

VI. - Le passé s urcomposé ¡surluuL rran¡;¡¡is parlé


l. Hcmplaec le p<1ssó C•Jmposé «pri', •fiWtHI. apre:< r¡ rw ... , si l(! ,·erbc
principal 1;st lui-mcmc au pussé r.ompo ..c: (hwml 11. A ..:t · flONNf.
son énú.~sio n , le ré<llis¡¡lcur en 11 préparé une aut.re.
2. E:<prime la situation qui ré!\ullait cJ;¡ns le p:~~sé rl'un<· artiun
tr~s rapide : En un IIIIJIIH' nl, IL ,.. l'. ll t·.\.1111 sa 11'/lrl'.

VIL - Le plus - quc- parfait :


l. Un fait pass<\ antérieur il un aulre, égalcmenl ¡wsse:
Jac wlinr ~a rC'pri.~ . . . 1 Ir~ é'!'i.~st:uns vu·Hu-: A\· ..., t·r
Q f rr'J)rl/ (fran\·;w; ~·(·n t) \ !Jf·:.t \ l'lli'FI '>.
·¡ ) ,;1 rt•pt'•ltllo ll d;lll S !t•fKt~~t··. ;)\'¡•¡: 1111 St'll'\ of'alllt·rinritt-: r :hr/lflll'
jllllr, fJIIIll!d 11. AVAl 1' (,A\,1-.:E '/IU•f<¡llr llf!Jf•ll/, i/ [¡• d t fli'I/StÚf
111/SSt /ti!.
:1. lin f:\it corH.Iitionrw l, dans le fl:lSSe \ 'o us w~t·: pholographio!
rrt Oisi'Wl au bon momcnl: un pl'll plus, IL ·"•-"·'•·• VISI'.,Ittt.
-l. Apres « si o, une ~:ond ition, dans le passé : Si l'otsralt """'T
DJSPA 11 e, von:; n 'ourirz pu le photographier.

V 11l. - Le passé simple :


l . Un fail complétemt'nl p<h~t· (fran ~:a i s ecri l) : Hic/tl'lirtl 111 • .o~s ­
THt: lSIT la Sorbonnf' .
2. lln fait récent (la ngue des journ aux) : Ce/ incmcli,. hit·r. 1 u-r
violen!.
IX . - Le passé antérieur
l. Cn fail p•• ~sé qui s'esl produil avan t un fait ex}•nmé au pa~~c
sirnplt> : (juund Ru·hclirll EUT HECONSTI\tlll a SMbnn11c, il
y H ~:SEI\\'A une plwe pn11r son /ombe(W.
2. 1.n silual10n qui n; ,ull;til, dans Ir plls<>r, d' unr ncltnn lrc<;
rnpide (fran(,'r.is t;•·nl) : /·.'11 un nwmr¡¡/, [,• r him 1 , ,., n1 \nu~·
/1'. Jllilé.
REMAHQUES D'ENSEMJ3LE SUR LA CONCORDANCE DES TEMPS
l. - Subordonnées d'objet a l'indicatif.
ver:Ue de la Princípale : ! verhe de la Suhordonnée
au présent 9u au futur : 1 divers temps sont possihles selon le sens.
a l'imparfait,
au lieu ctu présent.
au plus-que-parfait, au lieu du passé composé.
aux temps du passé au futur du passé au lieu du fut'ur.
au futur antérieur du passé au lieu du futur anté-
rieur.
Remarque. Apres une principale a un tcmps du passé on trouve parfois dans
la subordonnée, en contradicliou avcc la concordance, le présent, le passé simple, le
passé composé, le futur, le futur anlérieur. C'est que le fait exprirné est alors considéré
comme en dehors du temps, o u bien envi::;agé par rapport au moment présent :
Le savant Galilée aflirma le premier que la !erre Toun~E (au lieu
de : tournai t).
N'avez-vous pas compris que les décozwerles atomiques o:-~T CIIANGJ~
la jace dll monde? (Au lieu de: avaient changé).

ll. - Subordonnées diverses au subjonctif.


verbe de la Principale : vcrhe de la Subordonnée
au présent ctu suhjonctif
au présent ou au futur : au passé du suhjonctif (si l'action de la suhordonnée
,.est anH.rieurc a celle ele la principale).
aux temps du passé : á l'i mparfait du subjonclif, a u lieu du présent du subj.
au plus-que-parfait du subj. au lieu du passé dn subj.
Remarque. 1o Aprcs une principale a un tcmps du passé on trouve parjois
dans la subordonnée le présent du subjonctif. C'est que le fait exprirné est alors con-
sidéré comme en dehors du temps, ou bien envisagé par rapport au moment
présent :
La nature a voulu que l'lwmme AIT l'usage de la parule ( = une
fois pour toutes).
fl y auaif /rop lie fabfeau:r fJO!lt QUE JE ME LES 1\APPE:LLE TOUS

: \. en ce nwmenl.
B. - Ces remarques valent pour la langue écrite. Mais dans la Jangue
parlée on n'crnploie plus l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif, qu'on

1 remplace par le présent et le passé du meme mode. D'ailleurs ces formes (sauf
peuL-1~tre pour avoir, fltrr. et pour la :.¡e personne du singulier des autres verbcs)
tendent fl disparaitre mcme de la langue écrite :
On écrira : Jr. craignai:; qu'il ne FIT jroid.
ll arriva auanl qu'on L'EúT AI'PI::L(;.
Mais on di ra (et parfois on écrira, surtout dans les dialogues) :
Je craignais qu'il ne FASS8 FROID.
Il es! arrivé avant qu'on L'Arr APPEÜ:.

2.94
PH INC IPAUX ASJ>ECTS
DE LA CüNCO RDANCE DES TEMPS
DA~S LES SUBOHDO I'\ "ÉES D'OBJET
A I'indicatif Au subjonctif
A) verbe principal au PHÉsENT ou au Ft:TUR
.Te sa is qu'il réussil (mn.in tennnt} .le souhaite qu'il riussisse (maíntcnant)
Je sais qu'il réussira (demain) .Jc souhaite qu'il réussisse (dcmain)
.Je sais qu'il a réussi (hier) J c so uhaite qu'il ail réussi (hi,cr)
.Je saurai qu'il réussil (a ce moment-lá) Je souhai terai qtt'i l dussisse (a ce
moment-la)
Je saurai qu'il n'ussira (le kndemain) Je souhaiterai qu'il réussisse (le lende-
main)
.J e saurai qu'il u riussi (la veille) .Je souhaiterai qu'il ail rcussi (la vcille)
N. B. - Ces const.ructions valenl pour le fran r,n.is écril et pour k fr:'lll\'ais parlé.

B) verbc principal au PASSÉ

.raí su · J'a i souhaité )


.Te sus ( qu'tl réussíssuil (?1 ce mo- .le souhaitai \ c¡u'il réuss'il (a ce mo-
Je savais ( ment-la) Je souhaitais \ men l-lá)
J'avais su .T'avals souhaité ,
J'ai su · J'ai sou haité ·
.Te sus ~ qu'il réussirail (le kndc- Je souhaitai { qu'il réussfl (le len-
.Je savais \ lll<1in): FUTUR du pa::;sé Je souhaitai s ( rlt·main)
J'avais su J'avais souhaité )
J'ai su '· J'ai souhaité
Je sus ~ ..11 . . . Je souhaitai / qu'il eul n!ussi (la
Je savais qu avwl rruss¡ (la veilll~) Je souhaitais \ vc1llc)
J'avais su , J'avaís souhaité ,
~. B . - Toutcs ces constructions valent pour le fran<;ais écrít.

Pour le fran\ais parlé : a) a ver. le verbc sauoir, memes constructions (mais


supprimer J'emploi rle Je sus, passé simple); .
b) avec le verhe souhaiter, constru irt>. co mme en A, 2<' colonne (mais supprimer
l'cmploi de Je souhaitai, passé simple).

C) verhe principal au CONDITION :-IJ.:: L

Je sa urais ffran ~ais parlé et écrit \ 1 Jc souhai- ( fran~ais écrit c . enB,2 8 col. ')
... \commccnA, l' 8 eol. 11 , terais \Jra n~~ais parlé c.enA,28 col.;
J'au rais su ( fran<;ais parlé ¿l bcrit \ 1 J'a urais ( fra n~ais écrit c.enB,2c.coL\
· .... \Comme en B , pe col. ) so uha ité \)ran~ais parlé c . cn A,2 8 coL 11

1
Pour les suhorclonnées 311 subjonctif d.épendant <le: avanl qlle, jusqu'c1 ce que,
voir page 296 - dépenrlant rlP. : pour r¡ue, de sorle que, r¡uoique, non que(= non
paree que), soil que, ii rondition que, poumu qw·, voir pagc 294, Il.

295
CO:'\COHDAi\'CE DES TEMPS (fin).
PHOPO SIT JONS TE~1PORELLES
A) R)
I'I·:N DA:-IT QUE, ()l:i\1'\ll, L ORSQU 1::,
AVANT Ql'E, .Jt: SQU'A CE Ql:J.::,
ALOHS QL.'E
EN ATTENLM.NT QUE
( f- i n dicatif)
1. Elle lit J'~' rHlan L qu'illnwaillc
(+ s ubjon c tif)
:l. Elle lira JH~rH iauL c¡u'il lrauaillera J. Ellt• l i t jusqu'a C'e qu'il revienne
:1. Elle lisait pcndanL qu'il travnillail 2. Ell~ lira jusqu'a ce qu'il rcvicnne
¡ 3. Elle ll salt jusqu'a ce qu'i l rcvinl
'1. F.llc· lut prndanl qu'il lrnunillail - rcvimne (fran~ais parlé)
(Elle lut prndant qu'il lravnilla : travail- ·l. Elle lut jusqu'a ce qu'il rcuinl
lail cst nF.s<:RJPTtF, lravailla est :-\AR-1
IIATIF) 5. Elle a lu jusqn':\ r.r. qu'it reuinl
5. Elle a lu p{·ndunl qu'il lrcnn11/lail ¡ rcuimne (frnn\;~tis parl é)
(Flk a lu pen<.la11l qu'il a lrauai/lé: li. EJit> a va it lu jusqu'n r.(' qu'il rt:vinl
pnur mieux oppos('l' les 2 aC'I ions) - rcvienne (franyais pa rl é).
(), F.lle avait IU JH'IIdant <¡n'iJ if(lVIIi/lail 1

- -- - -- -
C)
APHCS Ql:E
(+ indica ti!)
Elle lit aprt-s qu'e.fl•· a lrauaillé Elle llsa it apr~s qu't•IJp rwrlil lravaillf.
(- habiLnde)
Elle lira npr~s qu'dk aura lraoail/é F.llf. lut apres qu'dle cut trauaillr
F.lle a lu . aprcs qu'elle a eu Lravaillé
(passe surcomposé)

2()6
POUR PARLER ET ECRIRE CORRECTEMENT LE FRAN~AIS

lodex de certaioes difftcult és tr aitées daos ce livre.


ADJECTIFS c.¡ualificatifs (comment les placee).
A:::-.lTÉRIORITÉ dans le Jutur (commcnt l'exprimcr) . . 113, 119, 2.92.
A~TÉRIORITÉ dans le paué (comment l'exprimer) . , J 14, I 311 134, 143, 293
BlJT (comment l'exprimer) . 2 ~6. 2.2.6
CAUSE (comment l'exprimer) . .
COMPARAISON (comment l'cxprimer) .
CONDITION (comment l'exprirner) .
CO.:--JSEIL (comment l'exprimer) . 111, II8
CONSÉQUENCE (comment l'exprimcr). 248, .2 51
D ONT (commenr l'employer) . 46
DURÉE dans le passé (comment l'exprimer) . 1.2.6
.EN (comment l'employer). .
ÉTONNE MENT, exclamatíon (comment les exprimer)
Une aétion qui a F AILLI se faire ( comment l'exprimer) .
FÉM ININ dans les professions (commenr l'exprimer).
Uneaétion FUTURE (commcnrl'exprimer).. 93,111, ItJ, 118,119,159, 2.92.,
H ÉSITATION (comment l'exprimer) . .
INT.ERROGATION (commenr la formu ler) .
l NDÉTERMIN.-\TION (comment la marquer) .
INDlGNATION (comment l'exprimer)
~fOMEJ'\T, date d'une aétion (commenr l'exprimer)
M :\NIF.RE (commenr l'exprimer) .
NOUVELLE peu sü re (comment la formuler)
Nt.G:\T IONS (comment les employer) .
Ol3I.JG ,\ T ION (comment l'cxprimer) . . . 96, q o
OPPOSlTION ou concession (comment J'exprimer) . .z66, .z69, 2.7 2.
ORDRE, comrnandcment (comment l'exprimer). 1 I 1, IT8, 163, 173, 180
Une action P.\SSÉE (commenr l'exprimer). 93, l l i , 113, ll8, IT 9, 126, 1p, 139,
2 2 1
9 • 93
POSSIBH. IT É (comment l'exprimer) . . 96, 1 ¡8
Une aélion PRÚSENTE (commcnt l'exprimer) !JI, .29.2, 2 93
Une aétion PROC~RESSIVE (comment l'exprimer). 93
PRONOMS pcrsonnels (comment les placer). 190, 194, 198, .200
Une aéHon RÉFLt.CH IE sur le .r1!}et (comment l'cxprimer) roo
Une aétion RÉC!PROQUF. '(comment l'exprimer) . 100
REGRI::!.T (comment l'exprimc r). . 13 1' I 34, I S9

297
RÉPETITION, habitude, dans le paué (comment l'exprimer) . 12.6
SIMULTANÉITÉ dans le pa.ué (comment l'exprimer). 12.6
SOUH AIT (comment l'exprimer) 131, 159, 163
SUPPOSITION (comment l'exprimer). 96, 119, x63, zn, z.78
Rapports éle TEMPS (comment les exprimer par des compléments). 2 z z, 22 3, 227, 2.2.9, 2 34, 2.96

TABLE DES RUERilNCmS PHOTOCRAPHJQUES


Aéroporr d'Orly : 265. Giraudon : 111, 117, 119.
Air-Pboto : H, 28 r. Lcnnart Green : 67, 95, 116, 128, 241.
Albin -Guillor : 89. HOlchcttc : 38, 39, 9 1, 104, 12), 130, 140, tp , 163, 175.
Ams on : t45· 181, 184, 255, zp.
Archives photographiques : 228. Horvat : 17 I.
Eknland : 75, 99, ro¡ . Imcrcominentale : 111, 15 t.
Bcrnhcim : 209. Rcné Jacques : 11, z8, 59, 94, 147·
Bibliothequc Nationalc 1 z z. KeySlone : 164.
Bizet : 28. Lajoux : 1 89.
Boudot-úunotte : 91. Lipwitzki : 107.
Broihanne : z68. :\bywald ; 111.
Bulloz : 214. Musc'c Grévin : 179.
Cartier·Bresson : 18 7. Ncurdein : 70, 8 1.
Cauvin : 110. Janinc Niepce : 25, 27, 63, 6¡, 155, 171, 249,
C. E. A. : 163. 176.
Chevojon : 1 n. Pressc-Photo : u 5.
Cobcn : 153. Rapho-Cicc.ione : 141.
Doisneau: 21, 41, 6o, 76, tlj, 117, 1¡6, 163, 193, 197, R.A.T.P.:15.
173, 174· Richou : 8.¡, 149, t 54·
Comm. par Mme Marie Dormoy : 215. R. T. F. : 116.
Durandaud : 87. Schall : 66, 161, 191, •54·
Durand-Rucl : 270, 278. Sudre : 163.
Fchcr : 113, 136, 20}. 2~5 U. N. E. S. C. 0., Bcnetty : z41 .
Foucault, éd. Tel. : 109. Vaux: zp.
Gérin : 189. Sahinc Wciss : 203.
TABLE DES LE~ONS DE GRAlUMAIRE
Les noms (I). . 9
Les noms (II) . ro
Les noms (III) . 12

Abscncc de !'anide. 16
L'artide déíini et l'article indéfini. 19
L'article panitif. . . . . . . . . 23
Place des adjeétifs qualifia~tifs employés comme épithetes. 25
« JI l>, « le », « en », «y ». . . . . . . }1
Remarques sur l'emploi des pos:;cssifs. 34
Les démon~ratifs. . . . 37
Les pronoms relarifs (l). . 46
Les pronoms rc.latifs (TI). . 50
Interrogatifs et cxclamatifs. 55
Les mots dits indéfinis (1) . 6t
Les mots dits indéfi.nis (TT). 64
Les mots di ts i ndéfin is (III) 68
Les mots dits indéiinis (IV) 71
Vcrhcs con~tru its i mpersonnellemcot 79
V crhes transiti fs, ver bes intransitifs. 85
Les auxiliaircs . . . . . . . . . . 93
Am:iliaircs in1 roduisam une idée ou un sentiment. 96
Verbes pronominaux . . . . . l OO
Le préscnt de l' indicatif. . . . . 1 II
Le pas~é compasé de l'indic:ai[. I 14
Temps surcornposés IJ5
Le futur. . . . . . . . . . 118
Le fu tu r antéricu r. . . . . . 119
L'irnparfait de l'indicatif (I) .. 126
L'imparfait de l'inJicatif (11). J31
Le plu$-yue-parfait de l'indicat if . 134
Passé simple et imparfait. l39
Le passé antérieur. 143
Le conditionnel. . I59
Le subjonébf (I) . r6z.
Le suhjonttif (IT). r67
Le su bjonébf (III). 170
L 'impérarif. . . . 1 73

2 99
L'inflnitif(I). . . . . . . 176
L'infinitif (II) . . . . . . . r 8o
i\.ccord du participe passé . r 83
Participe et adjeétif verbal. r86
Pronoms personncls compléments (I) . 190
Fronnrns personnels compléments (JI). 194
Pronoms personnels complémcnts (TU) 198
Pronoms personncls complérnents (IV) 200
Remarques sur l'emploi des négations. 201
Les propositions subordonnées sujcts . 208
Les propu~itiom ::;uburdonnées compléments d'objct (I). 21 o
Les propositions subordonnées compléments d'objet (II). 213
Les propo!:itinns suho rdo nnécs complémcnts d'ohjct (Til). 216
T.' e;.;prcssion des rapports de temps (!) . zz 2
L'expression des rapporrs de temps (II) . . . . . 227
L\.:xpression de!\ rapports <le temps (T.I l). . . . . 229
Qudques exp re5sions diflici les pour les étrangcrs. 234
l.'cxpressio n d e la cause (I). . . . 2 39
J.'e::xpression de la cause (Il). . . . 245
L'exprcssion de la conséquence (I) . 148
r.'exprcssic>n de la con séquencc (TI). 2 5I
L'expression du but (J) . . . . 256
l.'exprc~sion Ju but (Il) . . . . 262
L'exp ression ck ]'(,ppositinn (1). 266
J !expression de l'opposition (II) 269
f.'cxprc~sion de J'opposirion (UI) . 272
I.'exprcssiun de la conditinn (l). . 277
L'cxpression de la condidon (JI) . 278
L'<·xprc!'sinn Jc 1:1 comparaison (1) 28 I
L'expres~iun de ];t C(lmraraison (11). 28 3
1:cxpressíon de la comparaison (TII). 28 5
L'expn.::;sinn de la comparaison (IV). 287
L'cxpression de la manitn:. . . . . 290
Tahlcaux de g rammaire (temps de l'indicatif) 292, 29 3
Tableaux Jc g rammairc (wncordancc des tcmps). z94, 296
i>our parler et écrirc corrcctemcnt le fr:ans:ais . 297, 298

J 00
TABLE DES TEXTES
l . Premier contact avec Paris.
1. En maniere d'introdué.tion (G . M.) . 8
z. i\rrivée d'un provi ncial a París (P. Calí.) r1
3. Sans billet daos le métro (]. Romains) 14

4. Taxis (C. :VL) . 1 8


5· L'autobus (d'apres M. Bernard) . 21

6. París vu des tours de Notre-Dame (G. Duhamel). 24

2. Rues de Paris.
t. Petits métiers (G. ~vf.) z8
z . Le langage des fteurs (G. Ravon). )O
3. La fHtnerie a París (D. Brogan). H
4· Sur un trortoir ele París (G. Baucr). 30
5. Camion contre autobus . 39
6. I ncident de la circulation (A. Camus). 40

3. Les Parisiens chez eux.


1 . Le Parisíen (F. Coppée). 42
z.. Visite d 'un appartemcnt (J. Romaíns). 43
3· T.e concierge (d'apres F. de Grand'Comhe). 45
4· Point de vue (G. Ravon) . 48
5· Cocktaíls (P. Daninos) . 49
6. « Bon anniversaire! >>(C. Duparc) . 52
7· Parisiens et provinciaux (A i\llais). 5G

4. Le Fleuve.
1. Chanson de la Seine (J. Prévcrt) .
2. . Quais de la Seine (I.. Lar.guier) ..

3. llabitants des quaís (L.-P. f'argue).


4· Les ínondations a Paris (J. Romains).

S. La Cité.
t. Notre-Dame (G. :\·f. ). 74
2. . París (P. Careo) . 76
3. A la Préfe[ture de Police (R. I kor). 77
4· Le Palais ct la Saíntc-Chapcllc (G . M.) 8o
5· Tribunal ou music-hall (d'apres J.-M. Théolleyre). 8z
6. Tout dort. Le f!eu\'e antique ... (A . Samain). 84
301
6. Du Louvre a la Comédie-Fran~se.
r. Une no ce se perd au m usé<: du Louvre ( f:. Zola). 88
2.. Gosses du Palais-Royal (Colwc). . 9r
3· Une anccdote a propos du Palais-Royal
(Paul Gsell) 92.
4- Spcétacles (d'aprcs F. de Grand'Combe). 94
5· Charlie Chaplin r<!c;u a la Comédie-Fran<;aise
(].-P. Dori;;n). 97
6. Les répétitions cl'Hemani (i\. Dumas). 1 0 2.
7· Un « m ot » d'a8eu r (L.-P. Fargue). 105
8. D ébuts (J.- L. Barrault) . 106
9· :\ l'Opéra : prcmiere de Ptllia.s (L. Daudet).. 108

7. Le Marais.
1. Les heaux hórels du Marais (L.-P. Farguc) 1 ro
z. Vinlcnt incendie clans le quartier du M arais.. I13
3· Le (lUartier juif u. -P. Clébert). TI6
4- ra uhourg Saint-.:\ ntoine (d'apres R. Roumagnac). 1 17
5. 1\ pro pos de la IJaS'tillc. · 1 zo

6. La prise de la Bafti lle (G. M.). 12.1


7· Su r une barricade (V. Jlug1)). . 12.2.

8. Le Quartier Latin.
1. Perite histoi re de la Sorbonne (G. M.) . 12.4
2. A ia Cité Universitairc (d 'apres E. TrcvoJ) . 12. 7
3· Souvenirs d'unc étudiante (S. de Beauvoir) 129
4· Chez le relieu r (J. Romains). 1 33

5. Luxernbourg (P. Aurousseau). 1 35

9. De Saint-Germain-des-Prés a la Tour Eiffel.


1. Foire Sainr-Germain (d'apres A. Decaux). ¡;8
2. Le pctit village (L. Larguier) 140

3. L' t\cadémie fran~aise (A. P hilippe). 141

4· Balzac candidat a 1' :\cadémie (R .. Lesclicle). 142.

5o Le DiWonnaire de 1'.·\cadémie (E. Henriot). 144


6. L;:¡ dépouille de ::--Japoléon ¡er entre aux Invalides
(V. Hugo) .. 146
7· L¡¡, Tl)ur Fiffd (J . PrévoSt) 150
B. Sur l'all:uelle place de la Concorde (A . Castelot) . lp

302
10. De la Concorde aux Grands Boulevards.
1. Haute couture et mannequins (C. Dior) . . . . . 1 56
z.. Un « grand magasin » (E. Bou.rcier) . . . . . . 16o
3· Le service funebre d'une grande afuice a la Made-
lt'ine (V. H ugo). . . . . . . . . . . . . . 165
4· Aux abords de la gare Saint-Lazare (P. C.uimard) t66
5. Vitrines de Paris (Y. de Br6nood d' Ars) . 168

11. Les Grands Boulevards.


1. Les Grands Boulevards. . . . .
2.. Un attentat sur les Boulevards en I 8 35 (A. Caáte-
lot) . . . . . . . . . . 174
3· La Boursc (R. Dorgel~). . . . . . . . . . . 177
4· Le Musée G révin (G. M.).. . . . . . . . . . 179
5· A l'imprímerie d'un journa.l, la nuit (J . Romaíns). 18 2.
6. Pragilité de l'infonnation (L.-G. Robinet). 185

12. Quartiers populaires de 1'Es t.


l. La Foire nu T róne (G. M .) . . . . . . . 188
2.. Tournesol O· Pré'vert). . . . . . . . . 192

J. Sur les bords du canal Saine-Martín (E. Dabit). 193


4- Doxe populaire (R. Dorgeles) . . . . . . . . 195
¡. Le ce bi§'trot » de la p lace des Petes (J. Rom.ains). 199
6. Quand le peuple fait greve (G. Sínclair). . . . . zoz

13. Montparnasse.
1. Montparnasse (A. Warnod) . . . . . . . . . zo6
2. Cat:lcombes (P. Daninos). . . . . . . . . . . 2.07

3· Hí~oires de peintres: I::ateüer ele Deg1s (A. Vol-


lard). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.09
4· Histoires de peintres : Un portraít par Matisse
(P. Léautaud). . . 112.
5· Vlaminck(F.Carco). z.14
6. L'école de París. 2.17

14. Auteuil.
1. Le premier voyage aérien (A. Ca§'telot) . . . . . zzo
z.. Expositions (G. M.). . . . . . . . . . . . . 224
3· Speakerines de la Télévísion ( d 'apres C. Guérard). 116
303
4- Le Grand Pri" de París (G . M.).. . . . . . . 2.28
5. A propos du Prix Goncourt (A. Billy) . . . . . 2 3I
6. Chez Viaor Hugo, avenue d'Eylau (Mme A.
Daudet) . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 33

15. Les Ghamps-Élysées.


r. Grands hótels internationaux (L.-P. Fargue). 236
2. Au cinéma (G. M .). . . . . . . . . . . . 237
3- On rourne (J.-P. Chartier et F. Desplanques). 240
4- Voiture d'occasion (P. Daninos). 243
5· Le Palais de I'Éiysée (G. M.) . 247
6. Balzac et le sph inx (L. Gozlan). 250

16. Montmartre.
1. Le jour se leve (J . Brusse) .. . . . . 2 54
z. . Marchands des quatre saisons (Gérard Bauer) 255
3· Aristide Bruand (M. Donnay). . 257
4- Un « ehansonnier » d'aujourd'hui 2 59
5· Farce d'artíSte peíntre (F. Careo) . 261

17. Banlieue.
t. Aéroports de la banlieue parisienne (G. M.). 264
2. Le Zoo de Víncennes (d'apres Héron de Villefosse). 267
3· Meeting aSaint-Dcnis (J. Romains) 270
4- Trains de banlieuc (J Cayrol) . 27 r
5· 1\ubervjlliers (J. Prévert). 273

18. Ile-de-France.
1. Bruíts d'Ile-de-Prance (E. Henriot) . . . . 276
z. . .A Ver~ai llcs, au xnre siecle (Mmc de Sévígné) . 1.79
3· L'Jngém1 a Versailles (Voltaire). 2 79
4· Les jonc1uilles (G. Ravon) . . 282
5. J eux a Poissy (P. Mac Orlan) . . 284
6. Un village ou souffle !'esprit . . z.86
7· La foret de Fontai nebleau : Barbizon (F. Careo). 289

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