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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 628 − 1
FRAPPE À FROID DE L’ACIER ______________________________________________________________________________________________________________
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M 628 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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1.2 Évolution du procédé Par ailleurs, les systèmes de transfert sont devenus tout à fait
universels. Les figures 3 et 4 montrent des exemples de pièces
produites à partir de fil sur une presse transfert classique à quatre
La technique, telle qu’elle est décrite ci-avant, impose quelques postes. La comparaison des pièces produites sur une presse iden-
contraintes qui limitent la variété des pièces pouvant être produites. tique, par exemple, donnera une idée de la souplesse du transfert.
Elle fait apparaître trois contraintes essentielles :
— le lopin étant cisaillé, ses extrémités ne bénéficient pas du
revêtement de surface ; 1.3 Caractéristiques
— l’écrouissage du métal entre chaque opération limite la des presses de frappe à froid
complexité de la pièce pouvant être produite ;
— le fait de transférer la pièce d’un poste à un autre peut laisser
supposer, ce qui a été longtemps le cas, que chaque système de Pour caractériser une presse, l’essentiel est de connaître
transfert est adapté à une famille de pièces particulières, par (tableau 1) :
exemple, pièces longues du genre vis ou plates du genre écrous.
— la force de forgeage totale disponible ;
Les fabricants de machines ont mis au point aujourd’hui des maté- — la force de forgeage maximale disponible par poste ;
riels permettant de s’affranchir de ces contraintes. D’une part, ils ont — le diamètre de cisaillage maximal ;
mis au point des systèmes d’alimentation par lopins permettant de — les longueurs d’éjection côté matrice et côté poinçon.
travailler sur un métal complètement phosphaté. D’autre part, ils ont
construit des machines permettant d’échapper la pièce à une station
donnée après formage et de la réintroduire à la station suivante avant
formage après qu’elle a été recuite et phosphatée. Il n’y a donc pas
de perte de poste.
Un exemple de fabrication est donné sur la figure 2 : soit une pièce
réalisable sur une presse à cinq postes du point de vue géométrique ;
supposons qu’aux postes 1, 2 et 3 les taux de déformation soient tels
que la pièce soit trop écrouie pour que l’on puisse réaliser la défor-
mation prévue au poste 4. Le problème est de pouvoir, entre le poste 3
et le poste 4, recuire et phosphater tout en faisant travailler la presse
en continu.
Pour ce faire, on lance une campagne de pièces dont on arrête la fabri-
cation après le poste 3. On recuit et on phosphate ces pièces. Quand
on en a un nombre suffisant, on réintroduit ces pièces au poste 4 pour
achever la déformation sur les postes 4 et 5. À partir de ce moment, la
presse travaille donc en continu mais dans un cycle donné, ce n’est pas
la pièce produite au poste 3 qui est réintroduite au poste 4 mais une
pièce recuite et phosphatée ; la pièce produite au poste 3 étant
systématiquement sortie de la machine pour pouvoir subir ces deux
opérations.
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(0)
2. Déformation
en frappe à froid
2.1 Opérations élémentaires
Ces opérations sont similaires à celle du forgeage à froid, mais
en ce qui concerne le refoulement et le filage direct de corps Figure 5 – Étude du refoulement
pleins, la forge à froid nécessite quelques compléments.
2.1.1 Refoulement
Deux cas sont à distinguer suivant le rapport entre la longueur
libre L et le diamètre du fil d.
a) L > 2,3 d (figure 5a), il y a non pas refoulement mais flam-
bage (figure 5b).
Il faut alors effectuer le refoulement en deux fois. Dans un pre-
mier temps, on augmente la longueur L 1 emprisonnée dans le
poinçon (qui, à l’origine, pouvait être égale à 0) de telle sorte que
l’on ait le cas b.
b ) L r 2,3 d (figure 5c ), on réalise alors une préforme, en
général conique (figure 5d ), puis la forme définitive (figure 5e ).
L’angle du cône de la figure 5d est compris entre 10 et 25o. Si nous
Figure 6 – Exemples de filage
avions L > 4,5 d, il faudrait non pas une étape intermédiaire mais
deux avant d’obtenir la forme finale.
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Nous admettons que l’on peut, en chaque point du solide, trouver Pour les principaux métaux déformables, il est intéressant de
un repère orthonormé dont les axes s’appelleront directions prin- connaître la résistance à la déformation par unité de surface σ en
cipales dans lequel, lors d’une déformation : fonction du taux de déformation, le métal étant soumis à une sol-
— un cube élémentaire porté par les directions principales devient licitation monodimensionnelle.
un parallélépipède rectangle (il n’y a pas de variation d’angle) ; Les essais de compression, traction, torsion, etc. permettent de
— il n’y a pas de cisaillement dans les facettes d’un cube per- déterminer de telles courbes, sur lesquelles on peut également déter-
pendiculaire aux dimensions principales ; miner l’énergie a par unité de volume, nécessaire pour obtenir la
— la déformation commence quand la différence entre la plus déformation (figure 7).
grande et la plus petite des contraintes atteint une valeur limite σ 0
appelée contrainte d’écoulement (critère de Tresca).
Pour effectuer une déformation donnée, il faut connaître la 2.2.4 Calcul théorique approché des énergies
force F et l’énergie W nécessaires. D’une manière générale, le pro- de déformation
blème n’est pas simple du fait que :
— les directions principales varient en chaque point du solide à Dans le cas d’un matériau écrouissable [2] :
un moment donné ;
— les directions principales varient en un point donné au cours
de la déformation. W = V ε
0
σdε
On ne peut donc espérer arriver à une expression de la forme :
avec σ = f(ε),
F = σ A1 V volume de la zone déformée plastiquement.
sauf dans des cas particuliers, comme par exemple celui de l’écra- En posant :
sement. Pour résoudre le problème, on peut : ε
1
— soit faire appel à la théorie de la plasticité (article l’État métal- σ m = ------ σdε
lique. Déformation plastique [M 45] dans le présent traité) ; ε 0
— soit utiliser des abaques, comme par exemple ceux proposés
il vient :
par le CETIM [1] ;
— soit utiliser des formules faciles à manipuler sur des calcula- W = V σ m ε = aV (1)
trices programmables (§ 2.2.2).
et a = σm ε (2)
Un certain nombre de méthodes permettant d’avoir une idée des
forces de forgeage nécessaires pour les principales opérations de
déformations élémentaires sont exposées dans les paragraphes
suivants. 2.2.5 Calcul théorique
des efforts nécessaires au formage
2.2.2 Coefficient de déformation Deux cas sont à distinguer.
Une déformation donnée doit pouvoir être caractérisée en gran- ■ Toutes les sections perpendiculaires à l’axe de forgeage sont uni-
deur et signe ; en prenant comme axes de coordonnées ceux des formément écrouies.
déformations principales (supposées fixes) on peut écrire : La surface déformée varie en cours de déformation. C’est le cas
de la traction et de l’écrasement :
∆X X1 – X0 dX X1
∆ε X = ---------- soit ε X = ---------------------
- ou d ε X = ---------- ε X = ln -------- Ft = σ A 1 (3)
X X0 X X0
avec Ft force maximale nécessaire au formage.
et de même pour les axes Y et Z.
■ La surface déformée est la même en début et en fin de forgeage :
Si l’on considère la plus grande section plane du solide déformé A,
on a : W = V a = Ala = FI
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1 1
η = ----------------------------- ≈ ----------------------------------
D
-
µ D1 1
1 + ------ -------- 1 + 0,04 ---------
3 h1 h1
soit d’après (2) : Un exemple de calcul sera donné lors de l’étude d’une vis, en ce
qui concerne l’écrasement et le filage direct (§ 3).
σm ε
σ p = --------------
-
ηε
avec S surface du poinçon.
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Exemple : réalisation d’un godet par poinçonnement d’un lopin On voit que les valeurs trouvées sont proches de celles données
cylindrique contenu dans une matrice : filage inverse (figure 9). par les abaques du Cetim (force de forgeage = 1,5 MN et
p = 2 200 MPa).
A1 40 2 – 30 2
ε = ln ----------
- = ln -------------------------------
- = – 0,83
A0 40 2 Remarque : on peut chercher à évaluer graphiquement σm ;
On lit sur la courbe V de la figure 7 a = 470 N · mm/mm3 et sur la considérons la figure 10 extraite de la figure 7 et reprenons
courbe III de la figure 8 η = 0,44 ; d’après (6) la force nécessaire au l’exemple ci-avant.
forgeage est : Pour un coefficient de déformation ε = – 0,83, σ = 670 MPa.
En traçant une parallèle à l’axe des déformations, telle que les
π 40 2 1 deux surfaces hachurées soient égales, on obtient :
F = 470 × ---------------- × ------------- = 1 342 316 N ≈ 1,35 MN
4 0,44
σm ε A 560 × 0,83 × 40 2 × π
Effort sur le poinçon : σ m = 560 MPa et F = -------------------- = -------------------------------------------------------
η 4 × 0,38
d2
ε = – ---------
470
- = – 0,56 σ p = ------------------------------- = 1 907 N/mm 2 [d’après (7)] ≈ 1 537 000 N
D2 0,44 × 0,56
Aux erreurs de lecture graphique près, on retrouve donc le
même résultat que précédemment.
En appliquant l’équation (2) :
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4. Outillage
4.1 Pivot de rotule
La figure 13 donne un exemple de gamme de fabrication d’un
pivot de rotule et la figure 14 donne le dessin de l’outillage.
(0)
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5.2 Lubrification
Toutes les presses transfert travaillent sous arrosage.
On utilise, en général, des huiles haute pression, dites huiles de
frappe ou d’extrusion.
Elles doivent avoir une viscosité comprise entre 8 et 12o Engler
à 50 oC.
Une huile trop visqueuse, bien que favorisant la déformation,
présente plusieurs inconvénients :
— elle est difficilement pompable avec les installations d’origine ;
— elle ne s’évacue pas assez rapidement des outillages lors de
la frappe, ce qui provoque des contraintes hydrostatiques pouvant,
d’une part, entraîner des ruptures de poinçons ou de matrices et,
d’autre part, nuire à la précision des pièces frappées ;
— elle s’accumule dans les congés, ce qui crée des défauts de
forme, en particulier en provoquant des chanfreins ou des rayons
trop importants.
Figure 15 – Étude des tolérances De plus, l’huile doit présenter une bonne aptitude au vieillis-
sement et avoir la propriété d’être anti-rouille, surtout, bien sûr, si
l’on travaille à partir de fil-couronne, les deux extrémités n’étant
pas phosphatées.
5. Matériaux utilisés
en frappe à froid. 5.3 Défauts rencontrés
Problèmes rencontrés en frappe à froid
5.1 Parachèvement des aciers Ils sont de deux ordres :
pour l’opération de frappe à froid — défauts dus au procédé ;
— défauts dus à la matière.
D’une manière générale, les aciers ont une structure globulaire ;
phosphatés au zinc et étirés avec une tolérance de h 10, ils se
présentent en fil-couronne. 5.3.1 Défauts dus au procédé
La gamme de fabrication la plus simple est la suivante : La frappe à froid est un procédé de fabrication de pièces méca-
— laminage ; niques extrêmement fiable. Une fois la gamme au point, toutes les
— recuit globulaire ; pièces produites doivent être de qualité constante, sous réserve
— phosphatation ; évidemment que les outillages montés soient toujours identiques,
— étirage, avec εA = 7 à 10 %. que les réglages soient toujours les mêmes et que la périodicité de
Si l’on désire une excellente globulisation, il est nécessaire de changement des outillages soit respectée.
demander à l’aciérie un premier tréfilage avec un taux de réduction
important ; on a alors la gamme suivante :
— laminage ; 5.3.2 Défauts dus à la matière
— recuit ;
— tréfilage avec un écrouissage important, > à 20 % ; C’est le plus grand problème rencontré par les techniciens de
— recuit de globulisation ; frappe à froid fabriquant des pièces spéciales. Les métaux livrés par
— phosphatation ; les aciéries sont, en général, conformes au point de vue des pro-
— étirage, avec un coefficient de réduction de 8 % environ. priétés chimiques et mécaniques. Malheureusement, ils présentent
souvent des défauts qui peuvent être classés en trois catégories :
L’étirage final peut évidemment, dans tous les cas, être effectué
devant la machine avec un banc à tréfiler. — lignes de tréfilage (figure 16) ;
— défauts dus à une mauvaise manutention, laissant des traces
Comme cela a été dit (§ 1.2), toutes les presses transfert peuvent de choc, fil frotté (figure 17) ;
être alimentées avec des lopins, ce qui est indispensable dans — repli de laminage (figure 18).
deux cas :
En conséquence et malheureusement, toutes les pièces de sécu-
— quand il s’agit de réaliser une pièce pour laquelle l’emplace- rité doivent être triées unitairement aux courants de Foucault.
ment disponible et la force de forgeage conviennent pour une
machine donnée mais quand la cisaille est trop faible ; On peut utiliser une sonde mobile qui copie la forme de la pièce,
— quand il est nécessaire d’avoir les deux extrémités ou deux sondes fixes (article Essais non destructifs [A 875] dans le
phosphatées. traité Génie mécanique).
Heureusement, ces machines sont rapides (environ
1 000 pièces/heure).
Ces machines sont faciles à réaliser si l’on dispose bien évidem-
ment de l’électronique (article Essais non destructifs [A 875] dans
le traité Génie mécanique).
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Figure 17 – Défaut dû à la
Figure 16 – Lignes de tréfilage Figure 18 – Repli de laminage Figure 19 – Fibrage
manutention (fil frotté)
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P
O
U
Frappe à froid de l’acier R
E
par Noël JOFFRET N
Responsable Déformation à la Société Toucy Mécanique Générale (TMG)
et Jean PERRIER
Ingénieur Mécanicien-Électricien de l’École Spéciale des Travaux Publics,
du Bâtiment et de l’Industrie de Paris (ETP)
Directeur de la Société Toucy Mécanique Générale
S
A
Références bibliographiques V
[1] RAVASSARD (P.). – Forge à froid : forces de
forgeage. CETIM Information (F), n o 51,
p. 60-71, juin 1977.
O
[2] Kaltfliesspressen von Stählen und NE-Metal-
len : Anwendung. VDI Richtlinien 3138/2, p. 1. I
R
Constructeurs – Fournisseurs
Hammond Machinery Ltd.
P
Univacier (Sté).
Hatebur Umformmaschinen AG.
Hahn et Kolb France (Sté).
L
Kieserling Th. und Albrech GmbH and Co.
EMI (Équipements Modernes Industriels).
National Machinery (Sté).
U
Nedschroef Machinefabriek Herentals.
Sacma Limbiate Spa.
Madeform (Sté).
S
Schuler GmbH (L.)
Schuler Voith SA.
10 - 1986
Doc. M 628