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animal, règne

1 PRÉSENTATION

Réserve au Kenya
Soucieux de protéger les espèces animales vivant sur son territoire, le Kenya a créé de nombreux parcs nationaux et réserves (parcs du mont
Kenya, de Tsavo, d'Amboseli, de Nairobi).
Gregory Dimijian/Photo Researchers, Inc.

animal, règne, ensemble des organismes pluricellulaires (ou métazoaires) se nourrissant par ingestion de matière organique
issue d’autres êtres vivants et capables, à quelques exceptions près, de se mouvoir librement. L'étude des animaux est la
zoologie.

Mouche domestique
Kjell B. Sandved/Oxford Scientific Films
Les caractéristiques qui permettent de classer un être vivant dans le règne animal concernent d’une part son mode de
nutrition, d’autre part son mode de vie. Ainsi, un membre du règne animal se distingue notamment par un mode de nutrition
actif aux dépens d’autres êtres vivants (animaux, végétaux ou bactéries) — les animaux sont hétérotrophes, par opposition
aux végétaux qui produisent eux-mêmes leur matière organique et sont donc autotrophes. De plus, les animaux disposent
d’une mobilité leur permettant de se déplacer librement à la recherche de nourriture — les rares animaux qui vivent fixés,
telles les éponges, possèdent des dispositifs qui leur permettent d’attirer à eux la nourriture.

Par ailleurs, les animaux possèdent un système nerveux et des organes sensoriels grâce auxquels ils perçoivent les
modifications du milieu extérieur. Ils peuvent y répondre de manière adaptée par des comportements spécialisés.

2 ORIGINES ET ÉVOLUTION

On pense que les êtres vivants pluricellulaires, animaux comme végétaux, ont évolué à partir d'ancêtres unicellulaires
(protistes). Les animaux auraient ainsi évolué à partir de protozoaires (protistes à caractères animaux). Mais, en raison de
l'absence de fossiles et de formes intermédiaires, les relations précises entre les unicellulaires et les animaux restent obscures.

Il existe plusieurs hypothèses. La première postule que certains protozoaires du groupe des flagellés vivant en colonies, ont
pu évoluer en organismes plus complexes et pluricellulaires, chaque cellule de la colonie se spécialisant au fil du temps dans
une fonction donnée bénéficiant à l’ensemble. De plus, les premiers stades embryonnaires des animaux présentent une série
de modifications qui fournit un schéma plausible d'évolution et de passage d'un organisme unicellulaire à un pluricellulaire.
D'autres théories suggèrent l'existence de formes de transition différentes. Ce pourrait être, par exemple, un protozoaire
possédant plusieurs noyaux dans son unique cellule.

Les résultats récents de la biologie moléculaire donnent de bonnes raisons de penser que les premiers animaux sont apparus
sur Terre il y a près d'un milliard d'années. Dès le début de l'ère primaire, au cambrien, on connaît déjà des fossiles
appartenant à de très nombreux groupes zoologiques. Ces premières formes de vie animales sont toutes marines.

Le cours de l'évolution des animaux n’a pas été linéaire. Il est comparable à un buisson possédant de nombreuses branches.
Ces dernières représentent les diverses adaptations qui se sont produites au sein du règne animal. Par ailleurs, il a existé au
cours des temps géologiques plusieurs périodes d'extinctions massives, qui ont entraîné un renouvellement important des
faunes.

3 CARACTÈRES GÉNÉRAUX
3.1 Reproduction et développement
La reproduction des animaux est généralement sexuée. La fécondation d'un gamète femelle, ou ovule par un gamète mâle, ou
spermatozoïde donne une cellule-œuf, ou zygote. La cellule-œuf se divise (phénomène de segmentation) et engendre une
masse cellulaire pleine qui ressemble à une mûre (d'où son nom de morula, « petite mûre »). Très rapidement, la morula se
transforme en une sphère creuse, la blastula, limitée par une seule couche de cellules. L'étape suivante est un embryon
rudimentaire, toujours creux, mais formé par deux couches de cellules : la gastrula. Chaque couche de cellules est appelée
feuillet. Il existe dans la gastrula un feuillet externe, ou ectoderme, et un feuillet interne, ou endoderme. La cavité qui se
trouve entre les deux feuillets communique avec l'extérieur par un petit orifice : c'est la bouche primitive, ou blastopore.

Ce stade très précoce du développement de tous les animaux est appelé stade à deux feuillets, ou stade diploblastique. C'est à
partir de là que sont empruntées, selon les animaux, différentes voies de développement.
Si la reproduction sexuée est la règle chez les animaux, il existe cependant des exceptions. Parfois, comme chez les rotifères
(petits invertébrés aquatiques), tous les individus sont femelles. Le développement se fait sans fécondation, c'est la
parthénogenèse. D'autres animaux se reproduisent par bourgeonnement. C'est un mode de reproduction non sexué par lequel
un individu produit, sur une partie de son corps, une masse cellulaire qui évolue peu à peu pour former un autre individu
semblable au premier. C'est le cas des bryozoaires, ou encore des ascidies (animaux marins fixés appartenant au groupe des
tuniciers).

3.2 Plan d'organisation

Développement embryonnaire (amphibiens)


La multiplication et l'organisation des cellules issues de la cellule-œuf (ou zygote) constituent le développement embryonnaire ou
embryogenèse.Le développement de l'œuf (ici un œuf de grenouille) commence par une série de divisions cellulaires, ou mitoses, aboutissant
à une petite sphère, la blastula. Les événements suivants comprennent des divisions, des migrations de cellules et des différenciations
(modifications des caractéristiques cellulaires), pour aboutir à une structure à trois feuillets. À partir de ces feuillets embryonnaires se
formeront tous les organes de l'animal, selon un plan d'organisation propre à chaque groupe zoologique.
Oxford Scientific Films

Classification des animaux d'après leur anatomie


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Il existe chez les animaux une grande variété de plans d'organisation. Toutes les espèces qui présentent le même sont réunies
dans une catégorie que l'on appelle embranchement. Les zoologistes admettent environ 26 embranchements différents. Au-
delà de cette variété, il est cependant possible de trouver quelques caractères communs à tous les animaux.
3.2.1 Symétrie

Les éponges, qui sont les animaux les plus primitifs, n'ont pas de symétrie. Le corps de la plupart des autres animaux est
formé de deux parties semblables disposées de part et d'autre d'un plan de symétrie : ils sont dits à symétrie bilatérale. À
celle-ci se superpose une organisation du corps d'avant en arrière : la partie antérieure est transformée, chez la plupart des
animaux, en une tête (à l'intérieur de laquelle se trouve le cerveau) qui porte divers organes sensoriels, dont les yeux. Cette
structure favorise les déplacements dans une direction déterminée.

De rares animaux, les cnidaires (voir cœlentérés) et les échinodermes, ont acquis secondairement une symétrie dite radiaire.

3.2.2 Évolution du mésoderme

Lorsque, au cours de son développement, l'embryon est parvenu au stade de gastrula, son évolution peut se poursuivre selon
deux modalités opposées. Dans de rares cas (comme les éponges ou les méduses), l'animal reste au stade à deux feuillets.
Mais chez la plupart des animaux, l'étape suivante du développement embryonnaire est la formation d'un troisième feuillet, le
mésoderme. Les animaux à trois feuillets sont dits triploblastiques. Les cellules du mésoderme forment deux massifs
cellulaires symétriques, qui s'organisent en vésicules creuses : le cœlome. Celui-ci se fragmente en segments (ou métamères)
qui se placent à la suite les uns des autres et autour desquels se disposent les éléments des futurs organes comme les muscles,
le système nerveux ou le tube digestif. C'est l'origine de la segmentation (ou métamérisation) du corps, qui reste visible chez
beaucoup d'animaux, même à l'âge adulte.

3.2.3 Cœlomates et acœlomates

Les animaux chez qui le mésoderme se transforme en une série de vésicules creuses, ou cœlome, sont des cœlomates. Le
mésoderme évolue peu et reste compact chez les animaux sans cœlome ou acœlomates.

Dans le groupe des cœlomates, l'évolution s'est poursuivie dans deux directions opposées. Chez certains, la bouche de
l'embryon, le blastopore, persiste et forme la bouche définitive de l'animal adulte. Les animaux qui présentent cette
caractéristique sont les protostomiens. Dans d'autres cas, la bouche de l'embryon disparaît et la bouche de l'adulte résulte
d'une nouvelle formation. Ces animaux sont des deutérostomiens. Ce sont les organismes les plus évolués de tout le règne
animal.

3.2.4 Tube digestif

Le tube digestif est un organe essentiel du corps. Les éponges en sont dépourvues mais possèdent un réseau de canaux
internes dans lesquels circule de l'eau, qui apporte les particules alimentaires. Les cnidaires (hydres, méduses) ne possèdent
qu'une cavité digestive qui communique avec l'extérieur par un orifice unique servant à la fois de bouche et d'anus. Un
véritable tube digestif, avec une bouche à l'extrémité antérieure et un anus à la partie postérieure du corps, est l'apanage des
cœlomates. Parfois cependant, le tube digestif peut disparaître. Cela se rencontre chez certains parasites, comme le ténia, ou
chez les pogonophores, animaux marins ressemblant à des vers.

3.2.5 Système nerveux


Les éponges et les cnidaires ont un système nerveux rudimentaire formé de fibres nerveuses (les neurones) qui constituent un
réseau lâche et peu structuré. C'est seulement chez les cœlomates qu'un véritable système nerveux apparaît. Le plan général
d'organisation de ce système nerveux comprend une masse antérieure logée dans la tête, le cerveau, auquel fait suite une
chaîne nerveuse qui court tout le long du corps. De nombreuses variations se produisent sur ce thème. La plus importante
réside dans la position de la chaîne nerveuse, qui peut être ventrale (chez les invertébrés) ou dorsale (chez les vertébrés).

4 RELATIONS ENTRE ESPÈCES


4.1 Relations trophiques
Par leur abondance, leur grand nombre d'espèces, et la diversité de leurs modes de vie, qui leur a permis de coloniser tous les
milieux, les animaux jouent un grand rôle dans la nature. Ils sont aussi indispensables au bon fonctionnement des
écosystèmes que le sont les végétaux et les micro-organismes.

Les herbivores représentent une étape fondamentale dans le fonctionnement des chaînes alimentaires. Ils mangent les
végétaux et sont à leur tour mangés par des animaux carnivores (de premier ordre). Ceux-ci sont mangés par d'autres
carnivores (de second ordre). Herbivores et carnivores de premier et second ordre représentent différents niveaux trophiques
(voir trophique, réseau).

De nombreux animaux sont des parasites : ils vivent aux dépens d'autres animaux. Certains animaux sont détritivores ou
saprophages : ils se nourrissent de matière organique morte, animale ou végétale. Les nécrophages mangent des organismes
morts.

L'alimentation des animaux est plus ou moins spécifique. Il existe des espèces qui ne consomment qu'un seul végétal ou une
seule proie. Ils sont dits monophages. Ainsi, l'aigle des Everglades, qui vit en Floride, ne mange qu'une seule espèce
d'escargot. Les animaux oligophages consomment un petit nombre d'espèces. C'est le cas du doryphore, qui se nourrit de
pommes de terre, mais peut manger, exceptionnellement, quelques autres plantes de la même famille, comme la tomate ou
l'aubergine. À l'inverse, certains animaux, les polyphages, ont une alimentation très variée. Les chenilles de certains papillons
peuvent dévorer plusieurs centaines d'espèces différentes de végétaux. Les activités de tous ces animaux assurent le bon
fonctionnement des écosystèmes, tout en maintenant les diverses espèces en équilibre.

4.2 Abondance des espèces et comportement

Lorsque le milieu où ils vivent fournit une nourriture abondante, les animaux tendent généralement à se reproduire
rapidement et à acquérir des effectifs importants. Mais lorsque la nourriture fait défaut, de nombreux individus se la
disputent. Les animaux doivent alors développer des méthodes d'utilisation plus efficaces des ressources disponibles. Ils
tendent également à s'occuper davantage de leurs jeunes.

Un comportement original adopté par certains animaux est la symbiose. Il s'agit, pour deux espèces, d'une vie en commun,
avec bénéfices réciproques pour chacune des deux espèces. Par exemple, certains termites vivent en association avec des
protozoaires flagellés : ceux-ci profitent d'un milieu protégé, le tube digestif du termite ; en retour, ils assurent la digestion de
la cellulose, seule nourriture du termite.

Les animaux sont très souvent nomades, ce qui leur permet de trouver plus facilement de la nourriture, d'échapper aux
prédateurs et de se reproduire sans danger. Les migrations des oiseaux sont un exemple de ce nomadisme. Ils vont se
reproduire là où le climat est favorable et la nourriture abondante pour permettre l'alimentation des jeunes. (Voir migration
animale.)

4.3 Les animaux et l'homme


4.3.1 Art, mythologies et croyances

Fresque de Lascaux
Dès la préhistoire, les animaux, en particulier ceux chassés pour la nourriture ou la fourrure qu’ils procuraient, ont joué un grand rôle dans la
vie de l’Homme. En attestent des gravures rupestres comme celles de la grotte de Lascaux, célèbres vestiges de l’art paléolithique.
Bridgeman Art Library, London/New York

Les animaux sont présents dès les premières manifestations d’art rupestre, au paléolithique. Les hommes préhistoriques
peignent et gravent des animaux sur les parois des grottes, comme celle de Lascaux ou d'Altamira. Les mosaïques et les
fresques de l'Antiquité grecque témoignent de l'attrait artistique qu'ont continué à exercer les animaux sur l'homme (voir art
grec). La représentation d'animaux reste un thème courant dans l’art pictural, de la Renaissance à l’époque actuelle.
Generalić, Séduction du Cerf
Fondateur en 1929 du groupe Zemlja (« la Terre ») avec Pavel Moulieg, Marco Virius et Franjo Mraz, puis principal animateur de l'école de
Hlebine, le « peintre-paysan » Ivan Generalić (né en 1914) est l'un des plus célèbres artistes croates du XX e siècle. Malgré son succès
international, il n'a jamais voulu quitter sa ferme natale, où il a installé son atelier de peinture sur verre.
© www.generalic.com/Art Resource, NY

Les rapports de peur, de fascination, de domination de l’homme avec les animaux, les relations permanentes et réciproques
que le premier entretient avec les seconds — et avec la nature en général — se traduisent également par l’omniprésence du
monde animal dans les mythes et les légendes. Les monstres mythologiques, en particulier dans les croyances grecques,
présentent souvent un mélange de traits humains et animaux : les centaures (homme et cheval), le Minotaure (homme et
taureau), le Sphinx (femme, lion et oiseau), les Sirènes (femme et oiseau) ; ou ce sont des mosaïques d’animaux, à l’image de
Chimère, pour une part lion, pour une part chèvre et dotée d’une queue de dragon. On retrouve de telles créatures dans les
croyances médiévales, avec notamment le basilic, monstre mi-reptile mi-coq. Dans l’Égypte ancienne, beaucoup d’animaux
sont sacrés, car représentant l’incarnation de divinités : le scarabée sacré, lié au dieu Khépri, le Soleil levant, le chat, forme
sous laquelle est représentée la déesse Bastet, le chacal ou le chien pour Anubis, ou encore le faucon pour Horus.
Combat des Centaures et des Lapithes
Êtres chimériques mi-chevaux, mi-hommes, les centaures sont des personnages de la mythologie grecque célèbres pour leur brutalité.
Art Resource, NY

Par ailleurs, de nombreux animaux, sans être eux-mêmes divinisés, sont associés à des dieux, desquels ils héritent leurs
caractéristiques : par exemple la chouette, attribut de la déesse grecque Athéna, est un symbole de sagesse. Mais d’autres
animaux se voient attribuer divers traits moraux sans être pour autant associés à des divinités. Dans la tradition grecque, le
lion est ainsi un symbole métaphorique de force et de courage, comme dans de nombreuses autres cultures — c’est pourquoi
au Moyen Âge, le roi d’Angleterre Richard Ier, dont l’époque a plus retenu la bravoure que la cruauté, a reçu le surnom de
Richard Cœur de Lion. L’éléphant, attribut de plusieurs divinités hindoues, est en Afrique un symbole de pouvoir, de force ou
de sagesse. Citons encore la colombe, symbole répandu de paix et d’amour, qui représente également, dans l’iconographie
chrétienne, l’esprit saint.

Les croyances liées aux animaux sont légion, dans toutes les cultures et à toutes les époques. Au Moyen Âge, la chouette, de
symbole de la sagesse dans l’Antiquité, est devenue annonciatrice de malheurs (raison pour laquelle elle a subi de
nombreuses persécutions), la piqûre de la tarentule est réputée provoquer une dépression léthargique ne pouvant être guérie
qu’en dansant la tarentelle, les engoulevents sont censés venir la nuit téter les chèvres…

4.3.2 Domestication
Chiens domestiques
Le chien est très certainement le premier animal à avoir été domestiqué. Sa domestication à partir du loup, son ancêtre sauvage, s'est faite un
peu partout dans le monde. En Sibérie, elle remonte probablement à 13 000 ans.
Yoav Levy/Phototake NYC

Dès le néolithique, qui marque la sédentarisation de l’homme, divers animaux commencent à être domestiqués, pour leur
viande, leur peau, leur lait, ou encore en tant qu’auxiliaires des activités humaines (chiens). Ainsi, les bovins, les moutons, les
porcs et les volailles, de même que les chiens (premiers animaux à avoir été domestiqués, il y a plus de 10 000 ans, à partir de
leur ancêtre sauvage le loup) et les chats, sont le résultat de la sélection pratiquée pendant des siècles sur des animaux
sauvages. D'autres espèces, comme les singes, ont récemment révélé leur utilité dans la recherche de nouveaux médicaments
et dans l'étude de diverses maladies.

4.3.3 Influence de l'homme sur les populations animales sauvages


4.3.3.1 Les espèces menacées

Dodo
La dernière observation du dodo, oiseau de la famille du pigeon endémique de l'île Maurice, remonte à 1681. Sa disparition est
principalement due à l'arrivée de colons européens sur l'île, accompagnée par une chasse sans discernement de l'oiseau et par l'introduction
d'animaux domestiques tels le chien ou le porc, qui détruisaient les œufs et les oisillons.
Tom McHugh/Field Museum, Chicago/Photo Researchers, Inc.
Le phénomène de disparition des espèces lié aux activités humaines, s’il existe depuis la sédentarisation de l’homme au
néolithique, a pris une importance considérable à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle européenne, et a atteint
dans les années 1950 un niveau réellement alarmant. L'exploitation commerciale abusive et la chasse intensive, ainsi que la
destruction des milieux naturels en raison du développement de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la pollution, ont
grandement réduit les effectifs de nombreuses espèces et en ont conduit beaucoup à des seuils où leur survie à long terme est
devenue fort improbable (voir espèces menacées). Par ailleurs, un certain nombre d’espèces se sont purement et simplement
éteintes sous l’effet de la pression exercée par l’homme, tels, pour les plus connues, le dodo de l’île Maurice, disparu au
XVIIIe siècle, et le pigeon migrateur d’Amérique du Nord, éteint en 1914 des suites d’une chasse incontrôlée (alors que ses
effectifs atteignaient plusieurs millions d’individus un siècle auparavant) — voir extinction.

L'agriculture se substituant à la chasse, les relations entre l'homme et les animaux ont changé. Les animaux qui s'attaquaient
au bétail ou aux cultures ont été exterminés ou leur nombre a été sévèrement réduit — c’est notamment le cas pour le loup.

4.3.3.2 Les introductions hasardeuses

Lapin atteint de myxomatose


Dans les années 1950, la myxomatose a été introduite artificiellement en Australie, pour lutter contre la prolifération incontrôlable des lapins
de garenne apportés sur l'île au XIX e siècle — prolifération due à l'absence de prédateurs dans cet environnement. Mais, en quelques
années, la virulence du virus s'est atténuée ; par ailleurs, des populations de lapins résistants se sont développées : l'introduction de la maladie
n'a donc pas permis d'éliminer les lapins d'Australie. Parallèlement, en 1952, le virus de la myxomatose a été injecté à des lapins de garenne
par un médecin désireux de se débarrasser des animaux qui envahissaient sa propriété. Il s'en est suivi une terrible épidémie en France, dans
toute l'Europe continentale et en Grande-Bretagne, décimant les populations sauvages de lapins mais touchant aussi les animaux d'élevage.
Simon Hosking/Frank Lane Picture Agency/Corbis

En revanche, l'homme a favorisé, souvent involontairement, des espèces qui sont devenues de véritables fléaux. Ainsi, ses
activités ont permis la propagation des rats, qui se sont mis à pulluler dans les villes, transmettant ainsi de grandes épidémies,
comme celles de la peste au Moyen Âge. L’introduction d’espèces dans des milieux où elles ne connaissaient pas de
prédateurs a également eu des conséquences non négligeables, allant dans certains cas jusqu’à la catastrophe écologique.
C’est ainsi que douze couples de lapins apportés en 1862 en Australie ont pullulé en quelques dizaines d’années jusqu’à
atteindre 1 milliard d’individus. Pour lutter contre ces animaux devenus un véritable fléau, le virus de la myxomatose a été
introduit dans le pays en 1951, mais cela n’a pas permis de régler le problème « lapins » — dans l’environnement australien,
la virulence du virus s’est atténuée en quelques années, et des populations résistantes de lapins sont apparues. De plus, le
virus a été introduit en France en 1952 par un médecin désireux de se débarrasser des lapins qui envahissaient sa propriété : la
myxomatose s’est alors répandue de façon fulgurante en Europe continentale et en Grande-Bretagne, décimant les
populations de lapins de Garenne. Si une forme de résistance est apparue au fil du temps chez certains lapins, la maladie
continue toujours de sévir, tant parmi les populations sauvages que parmi les lapins d’élevage.

Crapaud marin
Le crapaud marin (Bufo marinus) est venimeux. Lorsqu'il se sent menacé, il projette, grâce à des glandes situées sur sa tête, des gouttelettes
de venin aux propriétés hallucinogènes pour l'homme. Actif la nuit, ce crapaud trapu originaire d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale est
particulièrement vorace.
Suzanne L. Collins and Joseph T. Collins/Photo Researchers, Inc.

Il existe de nombreux exemples similaires, comme l’introduction du crapaud marin, originaire d’Amérique du Sud tropicale,
en Australie et dans d’autres régions du monde. Le but de l’opération était la lutte contre les insectes nuisibles, mais
aujourd’hui, cet énorme amphibien menace l’équilibre écologique de ces régions en dévorant indistinctement rongeurs,
amphibiens et autres reptiles.

4.3.3.3 Efforts de préservation

Éléphant d’Afrique tué pour ses défenses


Malgré un accord international institué en 1989 par la Convention sur le commerce international des espèces menacées de la faune et de la
flore sauvages, et bien que le trafic d’ivoire ait diminué, le braconnage est loin d’avoir disparu.
Wolfgang Bayer/Bruce Coleman, Inc.
La liste rouge des espèces menacées, établie par l’Union mondiale pour la nature, a réalisé l’évaluation d’environ 29 300
espèces animales, dont près de 27 p. 100 sont menacés d’extinction à plus ou moins court terme (données 2007) ; cette liste
est malheureusement loin d’être exhaustive. La situation actuelle, alarmante, nécessite un effort de préservation de la faune
mondiale concerté au niveau international. Diverses conventions internationales travaillent aujourd’hui à la mise en place de
systèmes d’exploitation durable des animaux sauvages, non préjudiciables à l’équilibre de la nature. Elles tentent de stopper
les massacres de nombreuses espèces sauvages, comme l’éléphant, chassé pour ses défenses, ou le rhinocéros, exterminé pour
sa corne aux prétendues vertus aphrodisiaques et curatives. Citons notamment la Convention sur le commerce international
des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), adoptée en 1973, ou la Convention sur la
biodiversité, signée en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio, et le travail de plusieurs associations, dont le Fonds mondial
pour la nature (WWF). Malheureusement, les mesures de protection des espèces et les accords internationaux ne sont pas
respectés par tous — cela vaut également pour les espèces végétales — et les animaux sauvages menacés souffrent encore,
pour beaucoup, du braconnage et du trafic illégal.

5 CLASSIFICATION DU MONDE ANIMAL

Règne animal
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Si les protozoaires, organismes unicellulaires présentant des caractères animaux (capacité à se mouvoir et mode de nutrition
par ingestion), ont tout d’abord été considérés comme une subdivision du règne animal, ils ont ensuite été classés dans le
règne des protistes. Seules les formes pluricellulaires sont aujourd’hui considérées comme appartenant au règne animal.

Par ailleurs, la classification proposée en 1801 par Lamarck, qui divisait le monde animal en deux groupes, vertébrés et
invertébrés, est aujourd’hui abandonnée. En effet, si le terme de vertébrés garde une valeur scientifique, celui d’invertébrés
n’a plus de signification systématique : il désigne un ensemble d’une vingtaine d’embranchements très différents les uns des
autres. Bien qu'il soit toujours utilisé pour désigner les animaux dépourvus de colonne vertébrale, il a surtout un intérêt
historique.

La classification actuelle du règne animal se fonde sur l'anatomie et sur le développement des animaux. Elle essaye, autant
que faire se peut, de refléter les relations évolutives entre les espèces et les groupes.
5.1 Les diploblastiques

Ces animaux sont les plus primitifs. Leur organisme se forme à partir de deux feuillets embryonnaires : l'endoderme et
l'ectoderme. Entre les deux se trouve une substance à l'aspect gélatineux, la mésoglée. Les diploblastiques groupent trois
embranchements : les éponges, les cœlentérés et les mésozoaires.

5.1.1 Éponges

Colonie de spongiaires
Le groupe des éponges comprend des animaux dépourvus de symétrie, de morphologie variable, mais presque exclusivement marins. Ils
vivent isolés, ou en colonies, fixés sur un support, et filtrant l'eau pour se nourrir de son plancton.
Joe Dorsey/Oxford Scientific Films

Les éponges (ou encore spongiaires ou porifères) sont caractérisées par l'absence de symétrie et de forme bien déterminée.
Elles n'ont pas d'organes distincts mais seulement un système nerveux très rudimentaire et, chez certaines, un squelette formé
de pièces indépendantes, les spicules. Presque toutes sont marines. Elles vivent fixées sur un support et se nourrissent en
filtrant l'eau, et en capturant les particules alimentaires qui s'y trouvent. On en compte trois classes et environ 10 000 espèces.

5.1.2 Cnidaires et cténaires

Polypes de corail
Les polypes qui constituent les récifs coralliens sont des madréporaires.
Fred Bavendam/Peter Arnold, Inc.

Cnidaires et cténaires sont deux embranchements voisins mais distincts, autrefois réunis sous l'appellation cœlentérés (qui
désigne aujourd'hui les seuls cnidaires).

Les cnidaires comprennent des animaux aussi divers que l'hydre d'eau douce, l'anémone de mer, les madréporaires (qui
constituent les récifs de coraux), ou le corail rouge (qui n'a rien à voir avec les récifs coralliens). Tous ont une symétrie
rayonnée. La plupart de ces animaux présentent, au cours de leur vie, des changements morphologiques importants. Ils
passent d'une forme polype fixée à un substrat (c'est la forme de l'hydre d'eau douce ou de l'anémone de mer) à une forme de
type méduse qui flotte librement dans l'eau (comme chez les méduses). Les cnidaires portent des tentacules garnis de cellules
urticantes capables d'injecter du venin et de tuer ainsi leurs proies. Leur nom vient de ces cellules, qui sont des cnidocystes.
Presque tous les cnidaires sont marins. Ils réunissent une dizaine d'ordres et 9 000 espèces.

Les cténaires ressemblent à des méduses, mais en diffèrent par l'absence de cnidocystes. Ils nagent à l'aide de plaques garnies
de cils, appelées palettes natatoires ou peignes. Ils capturent leurs proies grâce à de longs tentacules gluants. Leurs 90 espèces
sont toutes marines.

5.1.3 Mésozoaires

Leur nom signifie « animaux du milieu », car ils sont peut-être intermédiaires entre les diploblastiques et les triploblastiques.
Ce sont des organismes de petite taille qui vivent en parasites. Ils comprennent deux classes qui groupent 50 espèces.

5.2 Les triploblastiques


5.2.1 Acœlomates

Les deux embranchements principaux en sont les vers plats et les vers ronds (voir vers).

5.2.1.1 Vers plats

Anatomie et morphologie d’une planaire


Les planaires sont des vers plats non parasites. Elles mènent une vie libre en eau douce (étangs ou marécages), marine, ou dans des milieux
terrestres très humides. Ce sont des animaux à l’anatomie très simple (elles n’ont pas d’appareil respiratoire, ni de système circulatoire). Elles
possèdent néanmoins une symétrie bilatérale et un système nerveux centralisé (la paire de ganglions nerveux située dans la tête forme un «
cerveau » rudimentaire).
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Les vers plats, plathelminthes ou platodes, ont un corps aplati et non métamérisé, sans anus ni appareil circulatoire, mais
généralement avec un appareil reproducteur de structure complexe (voir reproducteur, appareil). Beaucoup sont
hermaphrodites. Ils comprennent six classes. Les plus importantes sont les turbellariés, ou planaires, qui mènent une vie libre
dans l'eau ou la terre très humide, les cestodes (ténias, par exemple) et les trématodes (comme les douves) qui sont des
parasites pouvant provoquer de graves maladies chez l'homme. Les plathelminthes comptent 12 000 espèces.

5.2.1.2 Vers ronds

Les vers ronds, némathelminthes ou nématodes, ont un corps allongé, de section ronde. Ils possèdent un revêtement appelé
cuticule et leur corps est rendu rigide par un liquide sous pression. Les nématodes s'alimentent généralement en aspirant des
liquides ou en absorbant de petites particules ou des matières molles. Ils sont minuscules, mais très abondants : ils grouillent
dans le sol et dans les sédiments (marins ou d'eau douce). Quelques-uns sont des parasites relativement inoffensifs (ascaris,
oxyure) ; d'autres, au contraire, provoquent des affections graves (trichine, filaire). On en connaît déjà 20 000 espèces, mais
on estime qu'il en existe près d'un million. Cela fait des nématodes le deuxième embranchement du règne animal, après celui
des arthropodes.

5.2.1.3 Autres triploblastiques

À côté de ces deux embranchements principaux, il en existe plusieurs autres, d'importance secondaire et moins riches en
espèces.

Les némertiens ou némertes sont des vers allongés (certains atteignent 30 m) qui capturent leurs proies à l'aide d'une trompe
extensible. Abondants dans les mers et rares sur terre, les némertiens comprennent 800 espèces.

Les acanthocéphales possèdent sur la tête un organe garni de crochets (ce qui a valu leur nom) et ressemblent un peu aux
ténias. Les adultes vivent dans l'intestin des vertébrés, tandis que les jeunes se développent dans les tissus de divers animaux.
On en compte 500 espèces.

Les gnathostomulides constituent un embranchement d'animaux marins mal connus dont la découverte est récente, et dont on
a dénombré 20 espèces. Il en va de même des loricifères (30 espèces) et des placozoaires (20 espèces), embranchements qui
n'ont été découverts qu'en 1982 et 1983. Leur place exacte dans la classification est encore l'objet de discussions parmi les
zoologistes.

Les rotifères, qui comprennent 3 classes et 1 500 espèces, sont de petits animaux (moins de 1 mm) abondants dans les eaux
douces. Ils doivent leur nom à une couronne de cils située en avant du corps, l'organe rotateur.

Les priapulides, groupant 8 espèces, sont des vers marins libres dont la tête est garnie de crochets. Enfin, les nématorhynques
sont des vers aquatiques microscopiques (1 mm environ) menant une vie libre dans la vase ou sur les algues. Ils sont
composés de 2 classes, les gastrotriches et les échinodères, comprenant 270 espèces.

5.3 Cœlomates

Les animaux pourvus d'un cœlome sont presque tous métamérisés et possèdent un système nerveux bien développé. Il peut
s'agir soit de protostomiens, soit de deutérostomiens.

5.3.1 Protostomiens
Les trois embranchements principaux sont les mollusques, les annélides et les arthropodes.

5.3.1.1 Annélides

Lombric
Comme celui des autres annélides, le corps du lombric présente des stries qui témoignent de la segmentation de son organisme.
David Thompson/Oxford Scientific Films

Les annélides, ou vers annelés (12 000 espèces), doivent leur nom à la segmentation bien visible de leur corps. Ils ont, à
l'exception des sangsues, des soies raides insérées sur les côtés du corps qui leur servent à ramper. Il en existe trois classes :
les polychètes (la néréis, l'arénicole) portent de nombreuses soies sur chaque segment ; les oligochètes (vers de terre ou
lombrics) n'ont que quelques soies par segment ; les achètes (sangsues) n'en ont pas.

Annélide polychète tropical


Les annélides polychètes sont couverts de nombreuses soies, qui participent à la nage chez les espèces errantes, qui se déplacent en pleine
eau. Les membres de la famille des amphinomidés (comme l'espèce représentée ici) sont des vers tropicaux que l'on trouve sur les rochers ou
les récifs coralliens, où ils se nourrissent des polypes de coraux, d'anémones de mer, etc. Appelés fireworms (« vers de feu ») en anglais, ils
sont très venimeux.
Bruce Coleman, Inc.

Les larves des annélides sont des larves nageuses en forme de toupie, dites trochophores.

5.3.1.2 Mollusques
Seiche
Les mollusques céphalopodes, auxquels appartient la seiche, sont caractérisés, entre autres, par un cerveau développé et un corps mou non
protégé par une coquille.
G.I. Bernard/Oxford Scientific Films

Les mollusques, avec environ 100 000 espèces, sont le troisième embranchement du règne animal. Ils ont perdu presque toute
trace de segmentation et leur cœlome a également disparu. On peut trouver chez les mollusques des animaux de grande taille
(un calmar géant atteint 12 m) et très évolués sur le plan psychique (c'est le cas de la pieuvre). Leur corps est mou mais
presque toujours protégé par une coquille calcaire, formée de une ou deux pièces. Les mollusques comprennent trois classes
principales : les gastéropodes, qui sont les escargots et les limaces ; les lamellibranches, comme les huîtres ou les moules, et
les céphalopodes, représentés par les pieuvres, les calmars, les seiches.

Les larves des mollusques inférieurs ressemblent beaucoup à celles des annélides. C'est pourquoi on admet que ces deux
embranchements sont très voisins, et on les réunit sous le nom de trochozoaires.

5.3.1.3 Arthropodes

Crevette
Les arthropodes, du grec arthron, « articulation », et podos, « pied », tant marins (comme les crevettes) que terrestres, doivent leur nom à
leurs pattes articulées.
Tom McHugh/Seattle Aquarium/Photo Researchers, Inc.

Les arthropodes ont un corps segmenté recouvert par un squelette externe rigide et articulé. Ils possèdent des appendices
articulés, d'où vient leur nom, qui signifie « pattes articulées ». Ils sont abondants dans tous les milieux et représentent
l'embranchement le plus riche en espèces. Les quatre classes principales sont les insectes (environ 750 000 espèces connues),
les arachnides (100 000 espèces), les mille-pattes ou myriapodes (17 000 espèces), et les crustacés (40 000 espèces).

Deux petits embranchements d'animaux ont des affinités avec les arthropodes tout en possédant des caractères très
particuliers. Ce sont les tardigrades (180 espèces), animaux minuscules qui ont colonisé tous les milieux, et les onychophores
ou péripates (65 espèces), qui ont des allures de ver et vivent au sol parmi les débris végétaux dans les forêts tropicales
humides.

5.3.1.4 Autres protostomiens

Chétognathe
Petits invertébrés au corps fusiforme, les chétognathes sont pricipalement représentés par le genre Sagitta, qui compte une cinquantaine
d'espèces. Les chétognathes nagent activement au milieu du plancton des mers chaudes. Ce sont des prédateurs se nourrissant de zooplancton
(plancton animal). Ils saisissent leurs proies microscopiques grâce à des crochets mobiles situés autour de leur bouche.
Peter Parks/Oxford Scientific Films

D'autres embranchements d'importance secondaire appartiennent également aux protostomiens. Les sipunculides ou siponcles
(250 espèces) et les échiuriens (150 espèces) sont des animaux marins à l'aspect de vers, voisins des annélides, mais qui ont
perdu toute trace de segmentation.

Les chétognathes (80 espèces) sont des organismes énigmatiques. Marins et planctoniques, ils ont un corps en forme de
flèche, mesurent quelques centimètres et capturent leurs proies avec des crochets mobiles situés autour de la bouche.

Les autres protostomiens sont caractérisés par une couronne de tentacules creux disposés en spirale ou en U autour de la
bouche. Ces tentacules ressemblent à une aigrette (en grec lophos), d'où le nom de lophophoriens donné à ces animaux. Tous
ont un tube digestif replié en forme de U, ce qui amène l'anus au voisinage de la bouche. Parmi les lophophoriens, les
brachiopodes (250 espèces) ressemblent aux lamellibranches, mais ils ont une valve dorsale et une valve ventrale au lieu
d'une valve gauche et d'une valve droite. Les bryozoaires (4 000 espèces) sont des animaux coloniaux, fixés, ayant souvent
l'aspect de mousses ou bien formant des encroûtements sur toutes sortes de supports.

5.3.2 Deutérostomiens

Chez ces animaux, la bouche définitive est une formation nouvelle indépendante de la bouche primitive (ou blastopore) de
l'embryon. La classification de ces animaux n'est pas facile. On s'accorde pour distinguer les deutérostomiens archaïques et
les deutérostomiens évolués.
Les deutérostomiens archaïques comprennent trois embranchements : les échinodermes, les hémicordés et les pogonophores.
Ils ont un corps dans lequel on ne trouve la trace que de trois segments. Leur système nerveux rudimentaire reste le plus
souvent en contact avec l'épiderme aux dépens duquel il s'est formé chez l'embryon. Il n'existe pas de cerveau bien
développé. Les deutérostomiens évolués forment un embranchement unique, les cordés (ou chordés).

5.3.2.1 Échinodermes

Oursin
Les échinodermes sont caractérisés par la présence de plaques calcaires qui forment une sorte de squelette. Chez l’oursin, elles constituent
une coquille sphérique, en outre garnie de piquants.
Tom McHugh/Seattle Aquarium/Photo Researchers, Inc. Oxford Scientific Films

Les échinodermes (6 100 espèces) doivent leur nom à l'existence d'une sorte de squelette, formé de plaques calcaires souvent
garnies de piquants. Ils se déplacent lentement grâce à des organes appelés pieds ambulacraires. Leur symétrie est de type
rayonnée, d'ordre cinq, ce qui leur donne un faux air de parenté avec les cnidaires. Tous sont marins. Le terme échinodermes
regroupe cinq classes : les échinides (oursins), les astérides (étoiles de mer), les ophiurides (ophiures), les holothurides
(holothuries ou concombres de mer) et les crinoïdes (lis de mer).

5.3.2.2 Hémicordés

Les hémicordés (appelés aussi stomocordés) sont des organismes marins présentant deux caractéristiques qui les rapprochent
des cordés : des traces d'un organe qui ressemble à la corde dorsale, et un système de fentes branchiales qui fait communiquer
la partie antérieure du tube digestif avec l'extérieur. Les 85 espèces sont groupées en deux classes : les entéropneustes (ou
balanoglosses) et les ptérobranches qui sont très voisins des graptolites, animaux fossiles de l'ère primaire.

5.3.2.3 Pogonophores

Les pogonophores (80 espèces) sont des animaux marins pouvant atteindre 1 ou 2 m de long, vivant dans un tube. Ils ont la
particularité d'être dépourvus de tube digestif. Le « ver de Pompéi » est un pogonophore qui vit au voisinage des sources
hydrothermales marines. Il est capable de supporter des températures de 80 °C.
5.3.2.4 Cordés

Amphioxus
Également appelé lancelet, l’amphioxus possède, tout le long du corps, une corde dorsale qui le classe dans le groupe des cordés.
G.I. Bernard/Oxford Scientific Films

Les deutérostomiens évolués ou cordés sont caractérisés par une corde située en position dorsale. C'est une formation
élastique et assez rigide qui court le long du corps et qui sert de squelette. Le système nerveux des cordés est situé en position
dorsale par rapport au tube digestif, ce qui leur a valu le nom d'épineuriens. Cela distingue cet embranchement de tous les
autres, chez qui le système nerveux est en position ventrale. Ce sont des hyponeuriens.

La partie antérieure du tube digestif des cordés communique avec l'extérieur par des orifices, les fentes branchiales. Chez les
cordés aquatiques, comme l'amphioxus ou les poissons, elles ont un rôle respiratoire. Chez les cordés terrestres, comme les
mammifères, elles existent au début du développement, mais disparaissent chez les adultes.
Raie manta
Les raies manta font partie du groupe le plus primitif des poissons : les poissons cartilagineux (ou chondrichtyens).
Howard Hall/Oxford Scientific Films

Les tuniciers ou urocordés, représentés principalement par les ascidies, sont tous marins. Ils doivent leur premier nom à
l'existence autour du corps d'une enveloppe plus ou moins rigide, la tunique. Elle est formée par une substance voisine de la
cellulose. Les adultes vivent presque tous fixés à un support, tandis que les larves sont libres et nageuses. La corde dorsale
n'est présente que dans la partie postérieure des larves (urocordés vient de uro, « queue »). Cette queue disparaît lors de la
métamorphose, qui transforme la larve en adulte. On en dénombre trois classes et 1 300 espèces.

Les céphalocordés sont représentés par l'amphioxus (30 espèces), animal marin de quelques centimètres, à allure de poisson
et au corps effilé à ses deux extrémités. Il vit dans le sable à faible profondeur. La corde dorsale de l'amphioxus s'étend sur
toute la longueur du corps.
Rainettes vertes
La plupart des amphibiens, dont font partie les rainettes, sont des vertébrés adaptés au milieu terrestre, mais encore dépendants des milieux
aquatiques pour leur reproduction.
A. Rainon/Photo Researchers, Inc.

Les conodontes sont des organismes marins fossiles, datant presque tous de l'ère primaire, que l'on place soit au voisinage de
l'amphioxus, soit au voisinage des lamproies (vertébrés).

La corde des vertébrés disparaît très tôt au cours du développement. Elle est remplacée dans son rôle de soutien par un
squelette formé de pièces osseuses indépendantes, dont la partie principale est la colonne vertébrale.

Salamandre sans poumons


Les « salamandres sans poumons » forment un groupe particulier d'urodèles (les phlétodontidés) dépourvus de poumons aussi bien que de
branchies, et ne respirant que par la peau. Elles sont généralement terrestres, mais ne peuvent vivre que dans des milieux très humides. Cette
salamandre rouge se rencontre à proximité des ruisseaux du centre et de l'est des États-Unis.
Zig Leszczynski/Animals Animals

Il existe cinq classes de vertébrés : poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères.

Les poissons, avec un peu plus de 20 000 espèces, sont les vertébrés les plus nombreux. Ils sont caractérisés par leur
adaptation à la vie aquatique, possèdent des nageoires et respirent par des branchies. Le groupe des poissons est actuellement
divisé en trois classes différentes. Les agnathes ou poissons sans mâchoires (lamproie); les chondrichtyens ou poissons à
squelette cartilagineux (requins et raies) ; les ostéichtyens ou poissons à squelette osseux (carpe, esturgeon, cœlacanthe, etc.).

Loriquet arc-en-ciel
Les oiseaux, animaux à sang chaud, c’est-à-dire exerçant un contrôle endogène de leur température corporelle, sont, avec les mammifères, le
groupe d'animaux vertébrés le plus évolué.
Gerard Lacz/Peter Arnold, Inc.

Les autres vertébrés se sont adaptés à la vie terrestre. Chez eux, les nageoires sont transformées en quatre pattes permettant la
marche : ce sont les vertébrés tétrapodes.

La classe des amphibiens — anciennement batraciens — (4 200 espèces) comprend des formes semi-aquatiques, comme les
grenouilles, les crapauds et les salamandres.
Ornithorynque
Avec l'échidné, l'ornithorynque (Ornithorynchus anatinus) est le seul représentant du groupe le plus primitif des mammifères, les
monotrèmes.
Tom McHugh/Photo Researchers, Inc.

La classe des reptiles (6 300 espèces) est mieux adaptée à la vie terrestre. Elle réunit les serpents, les tortues, les lézards et les
crocodiles.

Celle des oiseaux (9 200 espèces) comprend des vertébrés couverts de plumes, possédant des ailes et la faculté de voler.

Girafe allaitant
Le groupe zoologique des mammifères se distingue par plusieurs caractères communs à tous ses représentants. La présence de poils sur la
peau, ainsi que le fait que les femelles allaitent leurs petits, sont les plus représentatifs de ces caractères et permettent à eux seuls de définir
les mammifères.
Oxford Scientific Films
Enfin, la classe des mammifères (4 200 espèces) se caractérise par un corps couvert de poils et par des glandes mammaires,
qui sécrètent le lait servant à nourrir les jeunes. Les plus primitifs sont les monotrèmes, qui réunissent les échidnés et
l’ornithorynque. Ce sont les seuls mammifères à pondre des œufs. Les marsupiaux, vivipares, donnent naissance à des fœtus
qui achèvent leur développement dans la poche ventrale de la mère. C'est le cas des kangourous. Tous les autres mammifères
sont dits placentaires, et l'embryon se développe entièrement dans l'utérus de la mère. Parmi eux, certains, les mammifères
marins, sont retournés à une vie entièrement aquatique.

Les oiseaux et les mammifères, qui sont des animaux homéothermes, c'est-à-dire dont la température corporelle est constante,
sont les deux classes les plus évoluées de tout le règne animal.

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