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Thème 

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2008-2009

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PLAN
Introduction

I. Présentation du marché des changes


1. Environnement et trésorerie internationale
2. Eléments de base du marché de change
II. Prévisions et détermination des cours de change
1. Analyse fondamentale ou économique
2. Analyse technique
III. Les techniques de gestion du risque de change

Conclusion

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INTRODUCTION

L’internationalisation des activités de l’entreprise à des incidences


diverses sur les flux de trésorerie liés aux différents cycles d’opération. Une
entreprise qui exporte ou qui importe subit un nouveau type de risque, le risque
de change, dans la mesure ou les flux de trésorerie induits par ces opérations
sont libellées dans une monnaie étrangère, dont la valeur exprimée en monnaie
nationale fluctue avec le temps.

Les entreprises développent aussi des activités internationales en


investissant à l’étranger ou en faisant appel à des financements internationaux.
L’évaluation de la rentabilité et des coûts doit prendre en considération les
fluctuations de la monnaie de facturation et le risque de change qui en découlent.

Les entreprises doivent de plus en plus faire face à une forte volatilité qui peut
altérer sensiblement leurs marges bénéficiaire. Une position de change peut
engendrer des pertes de change qui dévorent les marges des entreprises. Dès
lors, gérer le risque de change de manière optimale devient une nécessité et
impose aux intervenants de connaître les différentes techniques de couverture.

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I. Présentation du marché des changes
1 Environnement et trésorerie internationale

Le flottement quasi-général des monnaies à partir de 1973 et les


turbulences des cours de change et des taux d’intérêt provoqué par les politiques
monétaires (PM) divergentes ont été l’incitation dominante à considérer sous un
jour nouveau les problèmes financiers des entreprises à activité internationale.

La substitution d’un système de flottement des monnaies à un système de


change fixe était supposée attendre plusieurs objectifs :

- Une moins grande volatilité des taux de change,


- La disparition automatique des déficits de balance des paiements,
- Une plus grande autonomie des politiques monétaires,
- Et la formation de cours de change « vrais » permet par la non
intervention des banques centrales.

Sur ces quatre points, l’expérience a tourné au fiasco. Milton Friedman


prétendait même que la spéculation aurait un effet stabilisateur dans la mesure
où les opérateurs vendent quand le cours est élevé et achètent quand il est bas,
jouant ainsi un rôle d’équilibrage au juste prix.

Trop souvent réduite à la seule tentative de stabilisation des cours de change,


la coopération monétaire internationale et devenu l’objet des dérisions. Le
monde est devisé en zones d’influence monétaire où coexistent pratiquement
tous les systèmes de change imaginables, cependant tous les pays industrialisés
pratiquent une forme ou une autre de  « flottement » plus au moins contrôlée.

Deux principales sphères d’influence monétaire s’interpénètrent à des degrés


divers :

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- La zone dollar. C’est la plus étendue à cause du rôle d’étalent qui joue
« encore » le dollar US du fait du poids économique et politique des Etats
Unis. Toutes les devises convertibles sont cotées contre dollar. Ce seul
fait dit de lui-même tous le poids de cette monnaie.

- La zone du système monétaire européen (SME). Créée en 1979 à


l’initiative de la France et de la RFA pour apporter une relative stabilité
monétaire à la CEE, le SME succédé au serpent monétaire européen dans
les objectifs était similaires. Toutes les monnaies des pays membres
participés au SME.

Normalement, à l’intérieur de SME chacune des devises ne pouvaient varier


de plus au moins 2,25% (sauf l’Italie +/- 6%) par rapport à un cours central ou
cours pivot défini par rapport à chacune des autres devises. Lorsqu’une devise
de SME était à son plafond ou à son plancher par rapport à une ou plusieurs
autres devises du système, la banque centrale concernée intervenait pour
maintenir sa monnaie nationale à l’intérieur des bondes de variation que lui
avaient été fixées.

2 les éléments de base

 Change et Origines des opérations de change:

Fin 1995, il s’échangeait quotidiennement sur les marchés plus de 1500


milliards de dollar contre 1000 en 1992. Le marché de change a connu une
croissance phénoménale, tant à cause de l’accroissement en termes monétaires
de commerce international que de la multiplication du nombre des participants.

Une opération de change est une conversion d’une monnaie en une autre
monnaie en vue de faciliter l’exécution financière d’une transaction à caractère
international.

Origines des opérations de change :


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 Les opérations de commerce international (exportations et importations de
biens et services)

 Investissements / Désinvestissements (Investissements directs étrangers,


investissements en portefeuille)

 Placement à l’extérieur du marché national (prêts et emprunts

Marché de change

Définition:

Le marché des changes est le lieu de confrontation des offres et des demandes
(achats/ventes) de devises, (c'est à dire des moyens de paiement des différents
pays).

La rencontre de l'offre et de la demande des différentes monnaies permet de


fixer le prix d'une des devises par rapport à l'autre, c'est à dire son cours de
change.

Il s’agit d’un marché très important dans a mesure où le montant annuel


des transactions représente en moyenne 40 fois celui du commerce international.
L’explosion des marchés de change est la résultante de l’intensification des flux
financiers internationaux dans un contexte de compétitivité accrue lié à la
transformation radicale des données de l’économie mondiale.

Les éléments suivants ont été à l’origine de cette explosion à savoir notamment :

 La déréglementation et désintermédiation qui multiplient les opportunités


et les mouvements de capitaux.

 Le développement des technologies et des moyens de communications


accélèrent l’intégration des marchés de capitaux à travers l’interconnexion
des places financières mondiales.

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 La floraison des innovations financières visant à limiter les risques de
change.

Les participants

• Les banques commerciales:

Elles interviennent pour leur propre compte ou pour celui de leur clientèle
pour céder ou pour acquérir les moyens de paiement indispensable à l’activité
internationale

• Les banques centrales:

Leurs interventions visent la régulation des fluctuation du marché de change


afin de préserver et défendre la monnaie nationale.

Elles peuvent aussi se comporter comme un agent ordinaire: acquisition,


cession, couverture, emprunt, prêt…

 Les courtiers :

Intermédiaires centralisant offre et demande de devises notamment entre


banque,

• Les fonds de gestion ou investisseurs institutionnels

• Les entreprises:

Il s’agit essentiellement des entreprises industrielles et commerciales


ayant une activité Import-export et des investisseurs étrangers

 Les particuliers

 Les principales places: Londres, New York et Tokyo

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 Les euros devises

Une euro devise est une monnaie déposée dans une banque hors de son pays
d’émission. Elle échappe de ce fait à la réglementation bancaire du pays
d’émission, notamment en ce qui concerné l’obligation de constituer des
réserves dans cette monnaie. Ceci explique que son cout de détention est moins
élevé pour la banque en territoire étranger, laquelle peut accorder des conditions
à des taux avantageux.

Une monnaie ne devient toute fois une euro devise que lorsque l’économie de
son pays d’origine est seine et qu’elle est convertible.

 Cotations

Dans l’ordre chronologique ce sont les courtiers qui font les prix aux
banquiers et ceci les répercutent aux entreprises avec un spread plus au moins
large.

Les monnaies peuvent être cotées de deux façons différentes :

• Au certain:
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Le nombre de devises étrangères pour obtenir une unité nationale. Exemple :

1 DH = 0,10 €

• A l’incertain

Le nombre d'unités de monnaie nationale pour obtenir une unité étrangère.


Exemple : 1 € = 10 DH.

Le marché au comptant et Le marché à terme

 Le marché au comptant (Spot) :

Il permet l’achat et la vente de devise avec livraison immédiate,


(règlement dans les 48 h). La cotation a lieu en continue en fonction des ordres
d’achat et de ventes, tous les jours ouvrables entre banque, en général par
l’intermédiaire des courtiers ou directement par téléphone ou télex.

 Le marché à terme

Il permet aux opérateurs du commerce international de se couvrir contre le


risque de change en fixant à l’avance le cours de la devise qu’il s’échangeront à
une date ultérieure.

En achetant à terme, un importateur se prémunie contre une hausse des cours de


la devise de sa dette. Inversement, un exportateur vend aujourd’hui à terme pour
éviter une éventuelle chute de la devise dans laquelle il facture. Dans les deux
cas, c’est un cours garanti qui est recherché et non la spéculation.

 Les systèmes de change

Système de change fixe: l’Etat intervient pour maintenir le taux de change


fixe même si le taux choisi s’écarte du taux de change d’équilibre, les moyens
d’intervention sont les, achat ou vente de devises selon les circonstances.

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Avantages: développement du commerce international et des investissements
étrangers, risque de change faible ou inexistant….

Système de change flexible: Détermination des cours de change par les


mécanismes de l’offre et de la demande.

 Avantage: Autonomie, stabilisation automatique et symétrie du système.

 Limites: Spéculation, contraction du commerce et des investissements


internationaux, risque de change maximum.

Parité glissante ou flottement administré: actuellement tous les pays


interviennent aussi bien dans le système de change fixe que flottant pour ajuster
le taux de change afin qu’il soit compatible avec la réalisation des objectifs de la
politique économique.

 Le système de change au Maroc

• Contrôle des changes et convertibilité partielle du dirham.

• Marché de change parallèle florissant,

• Instauration du marché interbancaire de devises en 1996.

• Rattachement de la valeur du dirham à un panier de devises à partir


de 1973.

• Méthode de cotation secrète pour faire face à la spéculation et à la


concurrence internationale.

II- Les modèles de prévision du taux de change

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Les méthodes de prévisions des cours de change sont très nombreuses. Elles
peuvent être classées en deux grandes catégories : l’analyse fondamentale et
l’analyse technique.

1) Analyse fondamentale ou économétrique

A. La parité du pouvoir d’achat

La théorie des Parités des Pouvoirs d’Achats (PPA) est un element explicatif
fondamental de la tendance à long terme du taux de change entre deux devises.

Le rôle central que les économistes donnent à l’inflation dans l’analyse du


change à long terme vient de l’idée très simple que le cours de change doit
assurer globalement l’égalité des prix des biens et services échangés entre pays,
c'est-à-dire la PPA, toute déviation sur le long terme entrainant nécessairement
les déséquilibres qui ramène le cours vers sa parité.

 L’origine de la PPA: la loi du prix unique

• Formulation de la loi du prix unique:

¿
Pi=SPi
Pi : le prix domestique du bien i
¿
Pi : le prix à l'étranger du bien i
S: le taux de change au comptant

• Relation de la PPA Absolue:

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P
S= ¿
P
P: le niveau des prix domestiques
¿
P : le niveau des prix à l'étranger

• Relation de la PPA relative:

S a −S ¿
=π −π
S
a
S : le taux de change anticipé
π : le taux d'inflation domestique
¿
π : le taux d'inflation à l'étranger

De nombreuses critiques, améliorations et assouplissements ont été apporté à


la PPA, mais en pratique deux difficultés majeures surviennent inévitablement :

• Quelle mesure utiliser pour mesurer le niveau des prix?

• La question de savoir si, à tel ou tel moment, une devise est sur ou sous-
évaluée n’a de sens que si on peut choisir une période durant laquelle la
PPA est supposée être exactement atteinte.une date de référence est donc
nécessaire.

B. La parité des taux d’intérêt (PTI)

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Le taux de change d’équilibre est atteint si les dépôts dans les différentes
devises offrent le même rendement. En cas de déséquilibre, le taux de change
s’ajuste de telle façon que l’écart entre les taux d’intérêt domestique et étranger
soit égal à l’écart entre le taux de change au comptant et le taux anticipé.

Formule da la PTI

Eat −Et ¿
=it−it
Et
Eat : Taux de change anticipé
Et : Taux de change au comptant
i t : Taux d'intérêt domestique
i¿t :Taux d'intérêt étranger
Enseignements de la PTI

• Toute augmentation du taux d’intérêt domestique entraîne une


dépréciation du taux de change

• Toute augmentation du taux d’intérêt étranger entraîne une appréciation


de la monnaie domestique

2) Analyse technique

Elle recherche dans l’évolution passée un certain nombre de phénomènes qui


permet de prévoir par leur répétition les mouvements à courts terme. Elle se base
essentiellement sur les graphiques, et repose sur le principe qu’il existe une
inertie des cours.

La vocation de l’analyse technique est double :

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- D’une part, elle cherchera à identifier les tendances de fonds en éliminant
le plus possible les fluctuations qui traduisent les hésitations des
intervenants.

- D’autre part, elle fournira une lecture quotidienne du marché afin de


déceler et d’analyser les tentions psychologiques qui règnent sur les
marchés.

 Point et figure

Cette méthode chartiste est la forme la plus simple de l’analyse technique,


car elle ne prend en consideration que les variations des cours sans tenir qompte
du temps. L’abscice sert à enregistrer le nombre de changements de tendances.

• Triangle descendant

Une baisse costante des maxima et un maintien des minima aux environ du
même cours aproximative indique que la vante devien plus agressive et que les
prix casseront à la baisse.

• Triangle ascendant

Formation inverse à celle décrite précédemment.

• Triangle symetrique

Baisse des maxima et hausse des minima vers un point convergent. Pas
d’indication possible sur l’évolution des cours aprés cette formation.

• Tête et deux épaules

Cette formation est ainsi nommée à cause de prétendu ressemblance avec la


silhouette humaine : deux épaules encadrant une tête. Une telle figure se dessine
à la fin d’une période de forte hausse ou de forte baisse et indique un
renversement de tendance.
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L’utilisation de ces méthodes se fait souvent de manière simultanée et
avec prudence.

III- Techniques de gestion du risque de change

Le risque de change désigne les pertes éventuelles encourues par


l’entreprise du fait des variations de parités de change entre la monnaie
nationale et la monnaie étrangère. Les fluctuations des cours de devises peuvent
engendrer soit des gains, soit des pertes de change.

1) types du risque de change

Les entreprises sont confrontées au risque de change dès qu’elles effectuent


des opérations commerciales internationales en devises. Deux types de risque
de change découlent de la volatilité des devises :

A : le risque de transaction

B : le risque de perte de compétitivité

A : le risque de transaction

L'entreprise qui vend ou qui achète à l'étranger dans une monnaie


différente de la sienne encourt un risque de change de transaction. En effet, entre
le moment où l'offre de prix est remise à l'acheteur et le moment où celui-ci
payera, les monnaies peuvent fluctuer les unes par rapport aux autres, avec des
incidences positives ou négatives selon les cas, et selon que l'on est vendeur ou
acheteur.

 Cas de l’importateur

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Graindor, société européenne, achète à Butterfly des graines de
tournesol pour fabriquer de l’huile. La remise de prix faite par Butterfly est
de 1000 $ la tonne. Le paiement est prévu 60 jours fin de mois. Cours au
moment de l’acceptation de l’offre : 1 EUR = 1 USD.

Réévaluation du USD par rapport à l’EUR Þ perte

Dévaluation du USD par rapport à l’EUR Þ gain

 Cas de l’exportateur

Graindor exporte de l’huile vers les USA. Elle conclut un contrat


de 5000 USD avec la société Good Morning payable 30 jours fin de mois.
Cours de change : 1EUR = 1 USD.

Si réévaluation du USD par rapport à l’EUR : gain

Si dévaluation du USD par rapport à l’EUR : perte

B- Le risque de perte de compétitivité

Une variation des taux de change d’une monnaie par rapport à une devise
peut affecter la compétitivité des produits de l’entreprise, les rendant plus ou
moins chers pour les acheteurs étrangers selon que le pays dévalue ou réévalue

 Le cas de l'importateur

La société européenne Graindor achète à l'entreprise américaine Butterfly


des graines de tournesol pour fabriquer de l'huile. La remise de prix faite par
Butterfly est de 1000 USD la tonne de graines. Le paiement est prévu 60 jours
fin de mois, jour de livraison. Le cours au moment de l'acceptation de l'offre par
la société Graindor est de 1USD = 1 EUR. Les deux situations face auxquelles
Graindor peut être confronté une fois le délai de paiement encouru sont les
suivantes :

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Importateur (Graindor)

Réévaluation du USD par rapport à Il devra finalement payer la somme de


l'EUR
1000 USD = 1 100 EUR
1 USD = 1,1EUR
 Perte

Dévaluation du USD par rapport à Il devra finalement payer la somme de


l'EUR
1 000 USD = 900 EUR
1USD = 0,9 EUR
Gain

Lorsqu'une entreprise importe des produits semi-ouvrés ou des matières


premières, libellés en devises, elle doit gérer son risque de change entre la date
de facturation et la date de règlement. Si les produits importés rentrent dans la
production de produits finis, destinés, par exemple, à l'exportation, une mauvaise
gestion du risque de change provoque une augmentation du coût de revient et
donc une perte de compétitivité.

 Le cas de l'exportateur

Imaginons que Graindor exporte l'huile vers les USA. Elle conclut un
contrat de 5 000 USD avec la société Good Morning payable 30 jours fin de
mois date d'expédition des marchandises. Le cours de change fixé dans l'offre et
accepté par Good Morning est de 1 EUR = 1 USD. Le mois qui suit la livraison
de la marchandise, Graindor pourrait voir entrer dans ses caisses :

Exportateur (Graindor)

Réévaluation du USD par rapport à Il recevra finalement la somme de


l'EUR
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1 USD = 1,1EUR 5 000 USD = 5 500 EUR

Gain

Dévaluation du USD par rapport à Il recevra finalement la somme de


l'EUR
5 000 USD = 4 500 EUR
1USD = 0,9 EUR
 Perte

Il est important de noter que le risque de change apparaît parfois bien


avant la facturation. Il peut naître par exemple dès la diffusion d'un catalogue de
ventes. Pour la rédaction de ceux-ci, nous vous conseillons de toujours imprimer
le tarif de manière séparée, de façon à pouvoir ajuster vos prix suite à des
variations de taux de change, sans avoir à recommencer tout le catalogue.

2) Position de change

La position de change de l'entreprise est un inventaire de toutes les


opérations comptables en devises avec l'étranger. Elle est liée aux avoirs et
dettes de l'entreprise exprimés en devise. Elle recouvre les créances sur clients,
les dépôts en devises, les achats ou ventes à terme, les dettes fournisseurs, ...

La position de change ainsi déterminée est dite :

 nulle ou fermée si les engagements sont égaux aux avoirs ;


 ouverte dès qu'il y a une différence. La position est appelée «
longue » s'il y a un excédent de créances en devises (ce qui est le cas dans
l'exemple) et « courte » si l'excédent correspond à des dettes.

Une entreprise uniquement exportatrice disposera toujours d'une position


de change dite longue, recouvrant principalement des créances sur clients. Une

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entreprise uniquement importatrice, quant à elle, aura une position de change
dite courte, matérialisée quasi-exclusivement par des dettes fournisseurs.

La position de change détermine réellement le risque encouru par


l'entreprise. C'est sur cette position que l'entreprise court un risque de perte suite
à une variation défavorable des cours de change.

Les cours à prendre en compte pour valoriser les opérations déterminant la


position de change peuvent être les suivants :

 le cours du jour de l'entrée en risque de change (ordre, commande,


facture par exemple) ;
 le cours à terme ;
 le cours du prêt ou de l'emprunt en devises.

Vous pourrez inclure dans votre tableau des données telles que les
commandes reçues en devises et non encore facturées, les commandes passées
en devises et non encore facturées et les devises à livrer ou à recevoir dans le cas
où vous vous seriez couvert sur le marché à terme.

La position de change doit répondre à trois critères :

 elle doit être fiable : toutes les modifications y sont intégrées dans
les plus brefs délais
 elle doit être claire : facile à lire et à mettre à jour ;
 elle doit être actualisée : il doit s'agir d'un calcul quotidien.

3) Gestion interne de la position de change

A) La compensation

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La compensation est une technique de couverture par laquelle une
entreprise limite son risque de change en compensant les encaissements et les
décaissements dans une même monnaie. Ainsi, le règlement d'une créance en
devise sera affecté au paiement d'une dette libellée dans la même unité
monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.

Dans cette optique, l'entreprise veille à limiter le nombre de monnaies de


facturation, de manière à pouvoir compenser un maximum de flux d'argent «
entrant » et « sortant ». L'entreprise doit également agir sur les dates de
règlement afin de disposer de suffisamment d'entrées pour payer les sorties.

La compensation bilatérale peut également être appliquée par les firmes


dans des cas exceptionnels. Cette compensation est possible lorsque deux
entreprises sont en relation commerciale et qu'elles effectuent des ventes
réciproques. C'est le cas quand une société vend à un client étranger des
produits, ce client s'approvisionnant dans cette même entreprise.

Compensation multilatérale ou le netting: organiser entre les sociétés du


même groupe une compensation de l’ensemble des flux résultant des opérations
commerciales ou financières.

Exemple :

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Les centres de refacturation en devises: la gestion du risque de change
peut être centralisée au sein d’un centre de refacturation.

B) Le termaillage

Leads and Lags: faire varier les termes de paiement afin de bénéficier de
l’évolution favorable du taux de change, il consiste à accélérer ou retarder les
encaissements ou les décaissements des devises étrangères selon l’évolution de
la devise concernée.

Le tableau ci-dessous récapitule l’essentiel en cette technique

Importations Exportations

La devise s'apprécie Accélérer le paiement Retarder le paiement

La devise se déprécie Retarder le paiement Accélérer le


paiement

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4) Les techniques externes

A) Le marché au comptant

Une opération de change spot consiste à échanger immédiatement des


devises contre dirham à un cours déterminé en fonction du marché. Le
dénouement des transactions au comptant s’opère deux jours ouvrables après
leur conclusion.

Le résultat de l’opération est totalement corrélé à l’évolution de la devise


sur laquelle l’entreprise est exposée (gain maximal ou perte maximale), cette
solution peut s’avérer extrêmement dangereuse.

Plus le cours s’apprécie, plus les gains de change de l’exportateur sont


importants car ce dernier cédera plus cher ses devises, et plus les pertes de
l’importateur sont importantes du fait que la contre-valeur de sa dette s’accroit et
inversement.

B) le marché à terme

La couverture sur le marché à terme est une des techniques les plus
utilisée par les entreprises étant donnée sa simplicité d'emploi. La couverture à
terme se fonde sur un échange d'une devise contre une autre, sur la base d'un
cours comptant fixé avec livraison réciproque à une date convenue. Deux
opérations sont possibles : l'achat à terme (couverture des importations) et la
vente à terme (couverture des exportations).

Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours d'achat ou de


vente de devises pour une échéance future. L'exportateur, pour se couvrir contre
le risque de change lié à la dépréciation éventuelle d'une devise, vend à terme à
sa banque le montant de sa créance. Il fixe ainsi de façon précise le montant de
monnaie nationale qu'il recevra à l'échéance. L'importateur, quant à lui, pour se

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couvrir contre le risque de change lié à l'appréciation éventuelle d'une devise,
achète à terme les devises correspondant au montant de sa dette. Il connaît ainsi
avec précision le montant en monnaie nationale qu'il devra payer.

La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le


cours auquel le banquier, d'une part, achètera la devise à l'exportateur au
moment de l'échéance et, d'autre part, vendra la devise à l'importateur au
moment de l'échéance. Il est important de noter que ces contrats sont fermes et
que l'exportateur ou l'importateur ne peuvent bénéficier d'une évolution
favorable ultérieure de la devise.

Avantages Inconvénients

- Le cours est garanti et connu dès la - Cette technique est peu adaptée aux risques
couverture. aléatoires ou potentiels en raison du
- Cette technique ne nécessite aucun suivi caractère irrévocable de l'engagement.
administratif. - Le cours garanti n'est pas négociable.
- Cette technique se caractérise par une - Il est impossible de profiter d'une évolution
souplesse d'utilisation (échéance sur favorable des cours de la devise.
mesure, couverture pour de nombreuses
monnaies).

C) Contrats futurs de devises


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Le vendeur s’oblige à livrer à l’acheteur une quantité définie de devise à
un taux de change fixé le jour de la négociation du contrat et à une date
déterminée. L’acheteur s’engage à en prendre livraison.

Le sens de la couverture à adopter dépend de la nature de position:

- Position longue se couvre par une vente de contrats (vendre la devise


étrangère contre la monnaie nationale)

- Position courte se couvre par un achat de contrats futurs (acheter la devise


contre la monnaie nationale)

Exemple :

Un exportateur américain désire couvrir une créance de 1M € encaissable


dans 6 mois.

• Le taux au comptant est de 1€=1,0585$

• Le contrat futur échéance 6 mois cote 1€=1,0697$

L’exportateur craignant une dépréciation de l’€ souhaite se couvrir en


vendant des contrats qui lui permettant de vendre des € contre des $ au taux fixé.

La taille de contrat est de 125000€, il faut vendre donc


1000000/125000=8 contrats. Supposant qu’à l’échéance le taux au comptant est
de 1€=1,04$.

Lors de l’échéance:

L’exportateur encaisse la créance de 1000000€ et vend des € grâce aux


contrats futurs au taux à terme de 1€=1,0697$, il obtient donc
1000000*1,0697=1069700$ ce montant comprend:

• Somme à recevoir sans couverture, 1000000*1,04=1040000$

• Le gain réalisé sur les 8 contrats vendus, 8*125000*(1,0697-


1,04)=29700$

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En l’absence de couverture, l’exportateur aurait perdu 1000000*(1,04-
1,0585)=-18500$.

D) Le swap en devises

C’est un accord conclu entre deux parties qui échange un montant de


devises étrangères avec la condition de se rendre ce montant à une échéance
déterminée. Il intéresse deux entreprises situées dans deux pays différents,
chacune ayant des besoins à financer dans le pays de l’autre mais des conditions
d’emprunt plus avantageuses chez elle.

E) Options de change

C’est un contrat qui confère à son acquéreur le droit, et non


l’obligation, d’acheter ou de vendre un montant déterminé de devises à un
cours fixé, appelé prix d’exercice à une certaine date ou pendant une
certaine période moyennant une prime.

Une option se caractérise par:


 Un premium (prime) : le prix de l’option,
 L’actif sur lequel porte l’option: actif sous-jacent,
 Le prix d’exercice (Strike): prix auquel peut être acheté ou
vendu l’actif sous-jacent,
 La date d’échéance ou la période d’exercice : date à laquelle (ou
période au cours de laquelle) le détenteur d’une option peut
l’exercer.
On distingue:
 L’option d’achat (call)
 L’option de vente (put)

 Prime de l’option de change

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Pour le droit accordé par l’option, le client paye une prime qui reste acquise
pour l’organisme de couverture que l’option soit ou non exercée.

La prime correspond au coût d’une assurance contre une évolution défavorable


des cours de change pendant la durée de vie de l’option. Elle s’exprime en
pourcentage du montant en devises et est versée dès l’initiation du contrat.

La primé dépend de différents paramètres:

 Valeur intrinsèque: écart entre le cours au comptant et le strike. Plus on se


décale favorablement du strike par rapport au cours spot plus le prime est
élevée et inversement

 Maturité de l’option: plus l’échéance est courte et plus la prime est réduite
et inversement.

 Volatilité: La prime est d’autant plus importante que la volatilité est


grande.

Avantages de l’option

• Protection contre une évolution défavorable du cours.

• Possibilité de tirer profit d’une évolution favorable du spot.

• Possibilité de tirer profit d’une évolution intermédiaire favorable de la


devise en revendant l’option et en initiant une nouvelle option à un
nouveau Strike.

• La souplesse de l’option permet de choisir le Strike et ainsi affecter la


prime.

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a. L’option d’achat (call)
Il s’agit d’une promesse de vente donnée par le vendeur de l’option à
l’acheteur de celle-ci. L’acheteur d’un call sur devise a le droit (et non
l’obligation) d’acquérir la devise à une date déterminée et à un cours fixé.
Ce droit ne sera exercé que lorsque l’opération est rentable. L'acheteur d'un
call anticipe une hausse du cours de la devise.
À l’échéance:
-Si ce cours (C) est supérieur au prix d’exercice (PE), l’option sera exercée.
Le résultat est égal à :
(C – PE) – p avec p le prix de l’option (premium)

-Si le cours est inférieur au prix d’exercice, l’acheteur abandonne l’option et


renonce à l’achat de la devise. Il perd la valeur du premium.
Le gain potentiel est, donc illimité mais le risque de perte est limité à la
prime.

b. L’option de vente (put)


Il s’agit d’une promesse d’achat donnée par le vendeur de l’option à
l’acheteur de celle-ci et qui lui donne le droit de vendre une devise à un

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cours prédéterminé et à une date fixée. L'acheteur d'une option de vente
anticipe une baisse du cours.
- Si C < PE, l’option sera exercée.
Résultat; gain = (PE – C) – p
- Si C >PE, l’option est abandonnée
Résultat; perte = p
Le risque de perte est limité à la prime mais le gain potentiel est important.

Le vendeur de l'option de vente est dans la position symétrique de celle de


l'acheteur. Il reçoit immédiatement le prix de l'option (la prime). En
contrepartie il s'engage à acheter la devise sous-jacente à la demande de
l'acheteur de l'option. Le gain est limité à la prime, le risque de perte est
important.
- Si C<PE alors; perte = p – (PE – C)
- Si C> PE alors; gain = p

Option de vente

Acheteur Vendeur

gain gain

prime
PE SR
SR Cours du PE Cours du
prime titre titre

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Stratégies des intervenants

  Option d’achat Option de vente


Il espère une hausse Il anticipe une baisse
Acheteur
des cours des cours

Augmentation du Diminution du cours:


  cours: Exercice de Exercice de l’option;
l’option; plus-value plus-value

Diminution du cours: Augmentation du cours:


  Abandon de l’option; Abandon de l’option;
perte de la prime perte de la prime

  Option d’achat Option de vente

Il anticipe une stabilité Il anticipe une stabilité


Vendeur des cours en dessous des cours au dessus du
du prix d’exercice prix d’exercice

Augmentation du
Diminution du cours:
  cours: obligation de
obligation d’acheter
vendre

Diminution du cours: Augmentation du cours:


Aucune obligation; Aucune obligation;
 
Encaissement de la Encaissement de la
prime dans tous les cas prime dans tous les cas

Récapitulatif des résultats

Option d’achat Option de vente


C < PE C > PE C > PE C < PE

Perte: Gain: Perte: Gain:


Acheteur
(p) (C – PE) – p (p) (PE – C) – p

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Gain: Perte: Gain: Perte:
Vendeur
(p) p – (C – PE) (p) p – (PE – C)

Évaluation des options  :


Les options sont des titres négociables et le prix auquel elles sont négociées
(premium) est représentatif de leur valeur.
 La valeur intrinsèque: Elle représente la valeur de l’option en cas
d’exercice immédiat. Pour une option d’achat, il s’agit de la différence
entre le cours de l’actif et le prix d’exercice soit (C – PE).
 La valeur temps (spéculative): Elle est fondée sur les opportunités de
gain du fait que l’exercice de l’option est différé. La valeur spéculative
est liée à la probabilité d’augmentation du cours tant que l’option
n’est pas parvenue à échéance. Cette probabilité est d’autant plus
faible que l’échéance est proche, la valeur spéculative diminue avec le
temps.
Le premium dépend de :

 Cours comptant : corrélation positive


 Prix d’exercice: corrélation négative
 Volatilité de l’actif : la prime est d’autant plus importante que la
volatilité est grande
 É chéance : plus l’échéance est longue et plus la prime est
grande et inversement.

Exemple:

En juin de l’année N, une entreprise marocaine doit recevoir 1.5 million


d’euros en Septembre de la même année en contrepartie d’un service rendu à

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une société française. Si l’entreprise marocaine achète des options de vente aux
conditions suivantes :

• Cours au comptant: 1euro=11.50dhs

• Prime : 0.95%

• Echéance : Septembre de l’année N

• Prix d’exercice : 1 euro = 11,80dhs

En septembre, l’entreprise a t-elle intérêt à utiliser son option dans les


trois cas suivants :

i) 1 euro = 11,80 dhs, ii) 1 euro = 12 dhs et iii) 1 euro = 11.33 dhs.

Solution :

Calcul de la prime: 1500000*11,5*0,0095 =163875 Dhs.

Recettes en cas d'exercice de l'option: 1500000*11,8-163875= 17536125


Dhs. Cours réel est de: 17536125/1500000 = 11,6907

i) Si 1euro = 11,80

Les recettes sera de 17536125 Dhs, implique que l’exportateur est


Indifférent.

ii) Si 1euro = 12 DH

Les recettes d'exportations sera de 17836125 Dhs, l’exportateur


Abandonne l’option, et le cours réel est de: 11,8907

iii) Si 1euro = 11,33dh

Les recettes d'exportation sera de: 16831125Dhs, l’exportateur Exercice


l'option et le cours réel st de: 11,2207.

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Conclusion
Le risque de change est, de tous les risques de marché, un des mieux
identifiés, des plus simples à calculer et conséquemment un des mieux couverts.

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Il est directement lié à la position de change qui n’est rien d’autres que le stock
de devise détenue ou dû à un instant donné, et au choix d’une devise de
référence, en générale la devise domestique pour l’établissement.

En outre deux plus importants facteurs qui freinent l’utilisation des


instruments de couverture par les PME, sans égard à leur taille ou à leur secteur
d’activité, sont (1) le coût élevé de la protection comparativement aux bénéfices
et (2) le manque de connaissance et d’accessibilité de ces instruments.

Références

 Hervé HUTIN ; Gestion financière


 Youssef FADLLALAH - Youness ELMAJIHI - Yassine LOUAHI; Théorie
des options: caractéristiques et stratégies (Mémoire online)
 Philippe PRIAULET ; Finance 1(Université d’Evry Val d’Essonne
Séance 4 : Les swaps, forwards et futures
 Michèle Mollet, Laurent Bailly ; « Finance
d’entreprise » ;Sup’FOUCHER ; 2004.
 Ahmed SLAMTI ; « le nouveau marché de change au Maroc » ; Forma
Conseil Plus ; 1997.
 DEBBAR Mohamed AZZ EL ARAB ; « les options de change au Maroc ».

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