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d’Afrique de l’Ouest
Michel Arbonnier Quatrième édition
Arbres, arbustes et lianes
d’Afrique de l’Ouest
Arbres, arbustes et lianes
d’Afrique de l’Ouest
Michel Arbonnier
Quatrième édition
Première édition publiée avec le concours des ambassades des Pays-Bas au Mali et au Burkina,
ainsi que du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Burkina.
Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit la photocopie à usage collectif sans autorisation des
ayants droit. Le non-respect de cette disposition met en danger l’édition, notamment scientifique. Toute reproduction,
partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans autorisation des éditeurs ou du Centre français d’exploitation
du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Sommaire
Remerciements 7
Présentation 9
Les zones sèches d’Afrique de l’Ouest 15
Glossaire des termes botaniques 19
Lexique des termes médicaux employés en pharmacopée 27
Clés de détermination 35
Détermination à partir des feuilles 37
Détermination à partir des fleurs 75
Détermination à partir des fruits 99
Détermination à partir des épines ou des aiguillons 129
Bibliographie 701
Index des noms français 721
Index des synonymes 723
Remerciements
Ces remerciements s’adressent en premier lieu aux membres du comité scientifique, qui ont accueilli avec
intérêt la réalisation de cet ouvrage et qui ont apporté un appui très appréciable par leur travail de vérification
de certaines déterminations, par leurs commentaires, corrections et suggestions :
– Pr Laurent Aké Assi†, professeur titulaire de botanique à l’université d’Abidjan, en Côte d’Ivoire ;
– Dr Paul Bamps, chef de département honoraire du Jardin botanique national de Belgique ;
– Dr André Gaston, docteur en écologie, docteur d’État ès sciences, chargé de recherche à l’Institut national
de recherche agronomique de Paris-Grignon, en France ;
– Pr Sita Guinko, professeur titulaire de botanique et biologie végétale, vice-recteur de l’université de Ouaga-
dougou, au Burkina Faso ;
– Dr Bernard Roussel, professeur au laboratoire d’ethnobiologie-biogéographie du Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris, en France.
Ce guide n’aurait pu être complet sans les connaissances de terrain qui m’ont été transmises. Elles ont orienté
mes prospections et m’ont permis de localiser des sites et de récolter de nombreuses espèces. Par ordre chro-
nologique, je tiens à remercier plus particulièrement :
– au Sénégal, M. Boubou Bathily, qui m’a encouragé à vulgariser ses connaissances botaniques, alors qu’il
dirigeait le projet de reboisement des forêts du Centre-Est. Ses observations et remarques ont contribué à la
reconnaissance de nombreuses espèces ;
– au Cameroun, Dr Satabie, directeur de l’Herbier national camerounais, et Dr Gaston Achoundong et sa
famille, pour leur accueil chaleureux et les discussions inoubliables que nous avons eues lors de nos re-
cherches dans les brousses du nord du Cameroun. M. Seny Bourcar, chef de centre de l’Institut de recherche
agronomique, à Maroua, a aussi encouragé et facilité ces travaux ;
– au Burkina Faso, MM. Ouétian Bognounou, ethnobotaniste, Louis Sawadogo, chercheur, et surtout Youssouf
Ouattara, technicien-botaniste à l’Institut de l’environnement (Inera), ainsi que M. Adama Diallo, botaniste
au Centre national des semences forestières (Cnsf), Dr Sié Kambou, chercheur au Cnsf, pour la réalisation
des dessins des fleurs et Mme Hortense Bakouan pour celle des dessins des fruits, destinés aux clés de déter-
mination ;
– au Mali, M. Abdoulaye Sow†, consultant botaniste à Bamako ;
– au Niger, M. Bonaventure Somé, météorologiste au centre régional de suivi agrohydrométéorologique Ag-
rhymet, qui nous a aimablement fourni des informations relatives aux températures et à la pluviométrie
relevées dans le Sahel.
Enfin, des collègues du Cirad m’ont apporté une aide considérable :
– Philippe Daget, par ses conseils concernant le pastoralisme et par les ressources documentaires mises à ma
disposition ;
– Patrick Bisson, par son appui, ses conseils et les informations communiquées sur les climats secs d’Afrique
de l’Ouest ;
– Christian Didier†, par les informations qu’il a fournies sur les arbres fruitiers ;
– Pascal Danthu, Pierre Poilecot† et tout particulièrement Dominique Louppe qui ont recherché et fourni des
photos ;
– Laurence Rodriguez (Cirad-dist), pour son appui dans le traitement infographique des photos, notamment
pour cette 4e édition ;
– Dr Sophie Thévenon chercheuse vétérinaire spécialisée sur les maladies tropicales, qui a su préciser les
noms des maladies du bétail d’après les comportements et symptômes observés et décrits dans les ouvrages
consultés.
– Les rééditions successives ont tiré profit des remarques de lecteurs de l’édition précédente. Je remercie en-
core le professeur Laurent Aké Assi†, qui a pu contrôler la détermination de certains herbiers, et aussi :
– M. Michel Baumer†, pour ses observations concernant le port de certaines espèces et la carte des domaines
climatiques en Afrique tropicale ;
– M. Marc Pignal, qui a grandement facilité les recherches dans l’herbier du Muséum national d’Histoire na-
turelle, à Paris.
– Dr Georges Lebellec, médecin tropicaliste au Centre médical CMETE de Montpellier, qui a pu nommer des
maladies tropicales humaines à partir des pathologies et symptômes décrits dans certains articles et ouvrages
traitant de pharmacopée africaine, sud-américaine ou asiatique.
Présentation
Ce guide pratique, conçu pour identifier les arbres, Les clés de détermination
arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de
Les clés de détermination s’adressent à deux catégo-
l’Ouest, est actuellement le seul ouvrage de vulgari-
ries d’utilisateurs, les botanistes débutants et les bota-
sation en langue française disponible sur le sujet. Des
nistes chevronnés.
principes de fond et de forme ont sous-tendu la réa-
lisation de ce document : répondre aux besoins des Les quatre types de clés qui figurent en début d’ou-
botanistes amateurs, des agronomes, des pastoralistes vrage ont été élaborés à l’intention des néophytes.
ou des amoureux de la nature munis d’un bon sens Pour faciliter la recherche, les illustrations simplifiées
de l’observation ; faire appel à des termes botaniques sont en elles-mêmes explicites.
ou techniques usuels pour faciliter la compréhension
des descriptions ; présenter une synthèse rapide et Les botanistes confirmés peuvent se reporter aux
actualisée des utilisations de chaque espèce ; propo- clés ou aux tableaux intégrés dans le texte. Ils sont
ser un ensemble concis, pratique, à emporter sur le placés avant la première espèce appartenant au
terrain, que l’on pourra consulter sans l’aide d’une genre recherché, comme Combretum, Cordia, Ficus,
loupe binoculaire. Grewia, Gymnanthemum (= Vernonia) ou Lannea.
Le choix des espèces
Pour atteindre ces objectifs, environ la moitié de l’ou-
Le choix des espèces traitées est guidé par plusieurs
vrage est consacrée à l’illustration des espèces dé-
critères. Les espèces rares ou très localisées ne sont
crites. Par ailleurs, quatre types de clés simples, illus-
généralement pas retenues. En ce qui concerne
trées — feuilles, fleurs, fruits et épines —, quelques
certaines espèces guinéennes, qui sont présentes
clés se rapportant aux familles et des tableaux com-
dans les forêts galeries ou les savanes côtières,
paratifs pour certains genres, comme Ficus, Combre-
la sélection est plus délicate et peut être tenue
tum ou Terminalia, facilitent la recherche de l’espèce
pour arbitraire. L’espèce est retenue lorsqu’elle est
rencontrée.
relativement commune, que sa répartition est large,
Les utilisations actuelles en agropastoralisme (four- et que ses utilisations traditionnelles sont courantes.
rage, haie vive...), en pharmacopée traditionnelle, Enfin, quelques espèces de plantes parasites, les plus
qu’elle soit humaine ou vétérinaire, ou pour des be- fréquentes (Loranthacées), sont ajoutées.
soins industriels, domestiques (construction, menui-
Description des espèces
serie, manches d’outils...) ou culinaires (condiment,
gomme) sont précisées pour chaque espèce et réca- Les noms en français et les noms vernaculaires
pitulées en fin d’ouvrage (p.637-699). Indiquer systématiquement un nom français, parfois
inexistant, pour chaque plante est inapplicable. L’es-
Limites de l’ouvrage sentiel des noms en français est extrait de l’ouvrage
de Kerharo et Adam, La pharmacopée sénégalaise
Pour limiter le volume de cet ouvrage, les fiches des- traditionnelle (1974). Nous n’avons pas retenu tous
criptives des espèces (texte et illustrations) ont été les noms français cités dans cet ouvrage, notamment
conçues sur une page dans les éditions précédentes. dans les cas où ils sont rarement employés et lorsque
Ce choix était arbitraire. Il impliquait d’être concis les noms vernaculaires sont seuls couramment uti-
dans la description de la plante comme dans l’indica- lisés.
tion de ses utilisations, notamment en faisant appel à
des abréviations et à des pictogrammes. Certaines es- De même, nous n’avons pas voulu énumérer l’en-
pèces sont très communes ou ont une très grande une semble des noms vernaculaires désignant chaque es-
importance économique. Il est logique d’y apporter pèce. Des arguments réalistes justifient ce parti pris :
plus de renseignements. – limiter le nombre de pages de l’ouvrage, qui com-
prend les descriptions de plus de 360 espèces, mais
Des exceptions ont donc été retenues pour environ la aussi les clés de détermination, les glossaires des
moitié des espèces : termes botaniques et des usages en pharmacopée ;
– les plantes à utilisations multiples (principalement – le souci d’économie. Il est plus facile de concevoir
en pharmacopée traditionnelle) ; ultérieurement un cahier en noir et blanc moins
coûteux, regroupant les noms vernaculaires par
– les arbres fruitiers (manguiers et agrumes) qui ont
région. Ainsi, les Sénégalais n’auront pas à acheter
fait l’objet de sélections génétiques — taille et qua-
les nombreuses pages précisant les noms verna-
lité des fruits, précocité ou résistance à certaines
culaires utilisés au Cameroun, et vice versa ;
maladies — et dont certains clones sont vulgarisés
en milieu rural ou urbain depuis de nombreuses – le manque d’informations disponibles en linguis-
décennies. tique, puisque les lexiques récapitulatifs sont sou-
vent incomplets pour la plupart des langues les
Ces espèces sont alors développées sur deux pages. plus usitées ou bien n’existent pas encore pour
afin de signaler l’ensemble des usages répertoriés. d’autres langues ;
– la difficulté à transcrire correctement les langues la lumière, il a tendance à étaler sa cime et à avoir
vernaculaires. Cette opération demande de faire un fût court. En revanche, en milieu fermé — galerie
appel à de nombreux linguistes et d’utiliser des ca- forestière, forêt claire —, où la concurrence avec les
ractères typographiques spécifiques, alors que de arbres voisins est grande, l’arbre a tendance à allon-
nombreuses transcriptions disponibles sont incom- ger son fût pour rechercher la lumière et à prendre
plètes et donnent peu d’informations sur la phoné- sa place au milieu de la canopée des arbres voisins.
tique de chaque nom ; L’épanouissement de sa cime est gêné par les cimes
– la complexité de certaines langues, liée à la grande contiguës. Par ailleurs, certains arbres, qui se sont dé-
richesse de leur vocabulaire puisque, pour une veloppés en milieu forestier, se trouvent isolés après
seule espèce, il peut y avoir un nom spécifique la mise en culture de la forêt. Leur port reste élancé
pour désigner l’arbre, sa feuille, sa fleur, son fruit, et leur cime se développe en s’élargissant progressi-
une partie de son fruit (pulpe ou graine), en corré- vement.
lation avec chaque usage de la plante. En Afrique, et plus particulièrement dans les zones
Classification botanique et synonymies sèches traitées dans l’ouvrage, les arbres sont soumis
Afin de tenir compte des dernières avancées scienti- à de nombreuses agressions humaines, au broutage,
fiques, nous avons adopté la classification phylogé- aux feux de brousse. La forme des arbres est sou-
nétique. (APG III et APG IV). Par exemple, les bao- vent fortement modifiée par l’émondage et le mode
babs et fromagers, décrits comme des Bombacacées, d’exploitation.
sont maintenant classés parmi les Malvacées. Les Ainsi, le port en chandelle d’un baobab de case,
noms des anciennes familles sont cependant men- effeuillé durant une grande partie de l’année, est
tionnés pour permettre aux botanistes de reconnaître très différent du port puissant d’un baobab situé au
leurs anciens repères. milieu d’un village, dont la fonction est de fournir
Depuis l’édition précédente, environ 40 % des es- des fruits et de l’ombrage. Il en est de même des
pèces ont ainsi changé de nom de famille ou de nom kapokiers rouges (Bombax), dont le port en forêt est
de genre. La nouvelle nomenclature a été adoptée en ordinairement rectiligne avec un fût élevé, mais qui,
prenant comme références la base de données Afri- à proximité des villages, ressemblent à d’imposants
can Plant Database éditée au Conservatoire et Jardin candélabres avec des troncs courts, parce qu’ils sont
botaniques de la ville de Genève (1) et en faisant des émondés soit pour leurs feuilles, fourrage pour le
recoupements avec la base The International Plant bétail, soit pour leurs fleurs, condiment alimentaire.
Names Index (2). Ce port déformé caractérise donc toutes les espèces
Les espèces sont donc présentées dans l’ordre alpha- fourragères émondées pour nourrir le bétail, mais
bétique de leur classification botanique : par ordre al- aussi les arbres plantés en alignement ou à proxi-
phabétique des familles, puis par ordre alphabétique mité des habitations. Ceux-ci sont souvent coupés en
au sein d’une même famille. têtard à la fois pour intensifier leur ombrage et pour
Pour alléger les textes descriptifs des espèces, au utiliser les branches comme perches de construction
profit des illustrations, nous avons préféré porter l’en- ou armatures de clôture.
semble de toutes les synonymies dans un même index
Écorces
en fin d’ouvrage.
La description des écorces correspond à celle
Les choix de présentation d’arbres peu ou non altérés, qui n’ont pas subi les
La séquence de présentation des descriptions est feux de brousse (écorces noircies, calcinées et par-
toujours : le port de la plante, l’écorce — la tranche fois éclatées), ni les décapages intenses pour la phar-
et, éventuellement, l’exsudat, le latex, la résine —, macopée traditionnelle (avec formation de chancres
le rameau, l’épine, la stipule, les feuilles, le pétiole, périphériques ou de bourrelets cicatriciels), ni les
la nervation, l’inflorescence, la fleur, l’infrutescence, coups de machette occasionnels, comme c’est le cas
le fruit et enfin la graine, si elle est particulière ou si pour les plantes d’alignement en agglomération. Pour
elle présente un intérêt spécifique pour la description ces arbres, il est conseillé d’observer les écorces en
de l’espèce. hauteur, là où ils sont restés hors d’atteinte du feu ou
de la hache.
Port, forme des cimes
Le port décrit correspond aux formes naturelles du La floraison et la fructification
tronc et de la cime. Il dépend de deux facteurs prin- La rubrique « Floraison et fructification » concerne
cipaux, le milieu de développement et le type d’uti- essentiellement la floraison. La floraison est indiquée
lisation de l’espèce. d’après les observations faites sur le terrain, recueil-
En milieu naturel ouvert — savane claire, parc ou lies dans la bibliographie ou vérifiées en herbier.
verger, bordure de route, etc. —, l’arbre est plus ou Floraison
moins éloigné de ses voisins. Sans concurrence pour
Cette section signale une période de floraison, qui
ne peut être déterminée avec une précision rigou-
reuse par une fourchette de mois. Notamment, les
(1) http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/cjb/africa/recherche.php
très nombreuses observations faites sur le terrain
(2) http://www.ipni.org/ipni/plantnamesearchpage.do montrent que l’époque de floraison est extrêmement
variable pour une même espèce, car elle dépend de La première est d’intéresser les non-spécialistes en
nombreux facteurs : botanique tout en valorisant les connaissances tradi-
– la situation géographique de la plante, puisque la tionnelles africaines. La seconde est de faire valoir
zone étudiée va de la côte atlantique (Mauritanie et que certaines espèces, apparemment sans intérêt
Sénégal) jusqu’au lac Tchad (gradient ouest-est) et particulier, peuvent être intégrées dans le dévelop-
des isohyètes annuels de 400 à 1 500 mm (gradient pement rural, notamment en les protégeant ou en les
nord-sud). Les dates de floraison sont souvent dé- associant aux cultures.
calées dans le temps entre l’est et l’ouest, même si Ces utilisations sont répertoriées en sept rubriques
les sites sont situés sur une même isohyète ; introduites par une icône :
– la variabilité interannuelle des précipitations sur un
même site — floraison précoce ou tardive liée aux R usages rituels et sacrés (cérémonies religieuses,
variations dans le temps et dans l’espace du dé- circoncision, baptême, …)
placement nord-sud du front tropical humide. Par P usages avérés en pharmacopée (propriétés théra-
ailleurs, lors de sécheresses inhabituelles pendant peutiques vérifiées chimiquement sur les bactéries
la saison des pluies, nous avons pu observer que pathogènes ou sur les parasites et parfois testées in
certains arbres refleurissaient hors de leur période vivo)
normale. Cette floraison inhabituelle, qui fructifie
rarement, n’est jamais prise en compte ; T usages en pharmacopée traditionnelle (usages
– la topographie et la nature du sol. Ainsi, la disponi- médicinaux recueillis, propriétés chimiques non vé-
bilité en eau est très variable selon que l’arbre est rifiées)
situé sur une pente rocheuse ou dans un bas-fond C usages alimentaires et culinaires
limoneux.
A usages agricoles, agroforestiers, apicoles, insecti-
Dans l’ouvrage, nous situons plutôt la floraison par
cides
rapport aux quatre saisons reconnues par les habi-
tants de cette zone. La durée respective de chacune V usages en élevage, pastoraux et vétérinaires
de ces périodes est variable selon les régions :
I usages domestiques, artisanaux et industriels.
– la première partie de la saison sèche, ou saison
sèche froide, période pendant laquelle les nuits Elles sont énumérées sans distinguer ni les méthodes
deviennent progressivement froides ou fraîches ; d’utilisation, ni les ethnies qui les mettent en pra-
– la seconde partie de la saison sèche, ou saison tique. Ce choix est d’abord lié à un souci de conci-
sèche chaude, période pendant laquelle les tem- sion, mais aussi au fait que les modes d’emploi pour
pératures diurnes et nocturnes sont chaudes et éle- un même usage sont souvent très différents d’une
vées ; région à une autre et que ces précisions ne sont pas
– la saison des pluies, correspondant aux premières toujours fournies dans les ouvrages qui ont servi de
pluies, quand les incursions de la mousson humide source.
alternent avec des périodes sèches, caractérisées Les utilisations en pharmacopée
par une forte humidité dans l’air et les sols et par les
températures diurnes les plus faibles de l’année ; Du strict point de vue de la médecine moderne, les
informations fournies doivent, de toute évidence, être
– une période transitoire, entre la saison des pluies et
utilisées avec précaution. Certaines espèces sont ex-
la saison sèche, correspondant en fait à la fin de la
trêmement toxiques et ne doivent pas être utilisées en
saison des pluies.
usages internes.
Fructification
Certaines espèces, et l’emploi qui en est fait, ont
L’époque de la fructification n’est pas systématique- fait l’objet d’études scientifiques rigoureuses et
ment mentionnée. Elle est signalée uniquement pour d’analyses chimiques et/ou physiologiques précises
les figuiers, dont la floraison est difficilement obser- (pharmacodynamique in vitro ou in vivo). Ces études
vable, ou lorsqu’elle a lieu à une période remarquable pharmacologiques justifient scientifiquement les uti-
et particulière — au moment où l’arbre est défeuillé, lisations traditionnelles qui deviennent avérées. Elles
en contresaison ou lorsque des fruits sont mûrs alors sont regroupées sous l’icône P.
que la floraison n’est pas terminée. En revanche, des
particularités de couleur ou de forme permettent une Quant aux autres usages en pharmacopée tradition-
identification rapide de la plante. Elles sont présen- nelle, non encore testés expérimentalement, ils sont
tées dans la description du port de l’arbre. regroupés sous l’icône T, et constitueront, à n’en pas
douter, d’utiles points de départ pour des recherches
Feuillaison
ultérieures.
Certaines plantes, comme les euphorbiacées, ne
portent des feuilles que pendant une courte période Les utilisations sont donc énumérées sans préjuger de
de l’année. Cette feuillaison particulière et caracté- leur valeur pharmacologique (efficacité de la plante
ristique est signalée devant la rubrique « Floraison ». dans le traitement de la maladie) ou de leur mode
thérapeutique (effet psychologique, fonction cultu-
Utilisations relle, religion, sorcellerie...). Pour approfondir le su-
Les utilisations des différentes parties de chaque jet, il est nécessaire de se référer à des ouvrages de
plante sont indiquées pour deux raisons principales. pharmacologie.
Lorsque les sources le signalaient, nous avons men- pour désigner les maladies et leurs traitements. C’est
tioné le nom des pays où telle ou telle utilisation était pourquoi nous avons jugé nécessaire de constituer
pratiquée. En effet, de nombreuses plantes n’ont pas un lexique dans lequel est indiqué le sens attribué
les mêmes usages selon les régions. En effet, celles- aux termes médicaux et pharmacologiques utilisés.
ci ayant rarement la même composition chimique et
Lorsque les sources d’information le permettent, il est
les mêmes principes actifs selon leur origine géogra-
précisé, d’une part, si un traitement est préparé avec
phique. Lorsque nous signalons l’usage d’une plante
une seule ou plusieurs parties d’une plante, d’autre
en Éthiopie, il n’est pas sûr que cet usage puisse être
part, si d’autres composants complètent la prépara-
aussi pertinent au Sénégal. Il appartiendra alors aux
tion.
pharmacologues sénégalais de mener des études
pour vérifier si le principe actif employé au Sénégal Ainsi, pour Combretum fragrans, « Ram + Fr Dou-
est aussi efficace et justifié qu’en Éthiopie et de pu- leur » signifie que c’est l’association de rameaux et
blier leurs résultats. de feuilles qui est utilisée pour traiter la douleur. En
revanche, « Rac, Ec Maux de ventre » signifie que ce
Par ailleurs, les soins médicaux font référence à des
sont, soit des racines, soit l’écorce qui soignent ces
représentations de la nature, du corps et de la maladie
maux, selon les prescriptions du tradipraticien. L’al-
qui sont loin d’être identiques d’une société à l’autre
ternative, racine ou écorce dans cet exemple, peut
et qui diffèrent parfois grandement des conceptions
également indiquer que le choix de l’une ou l’autre
actuelles de la médecine occidentale moderne
des parties de plante varie selon la région, la saison
(Roussel, 1997, comm. pers.). Ainsi, dans la plupart
ou les traditions locales. Chacune, isolément, peut
des comportements thérapeutiques qui constituent
remplir la même fonction. Dans les limites des cou-
ce que l’on qualifie de médecine traditionnelle, les
tumes et de la disponibilité de ces différentes parties
pratiques magico-religieuses occupent toujours une
de la plante, l’une et l’autre peuvent d’ailleurs être
grande place et la distinction entre soins médicaux
associées.
et rituels est difficile à faire. De même, le concept
de maladie recouvre aussi bien des dysfonctionne- Si d’autres éléments entrent dans la composition de
ments physiologiques que psychologiques, sociaux la préparation — extraits d’une autre plante, huile
ou métaphysiques. L’identification des maladies, de palme, sel, fer ou tout autre produit —, l’asso-
leur nomenclature et les traitements correspondants ciation est signalée par le signe « + ». Par exemple,
renvoient à des logiques compréhensibles dans des dans le cas d’Haematostaphis barteri, « Ec Trypa-
contextes de représentations culturelles spécifiques nosomiase+ » signifie que l’informateur n’utilise pas
et parfois difficilement transférables (Roussel, 1997, l’écorce seule pour soigner cette maladie.
comm. pers.).
Il en est de même pour les autres usages :
Certes, les thérapies symptomatologiques obéissent « Fe + Ram + Fl Teinture bleue+ », qui concerne Saba
fréquemment à des règles simples et relativement comorensis, signale que c’est l’association de feuilles,
universelles, comme la théorie de la signature, de rameaux et de fleurs, complétée par d’autres in-
selon laquelle, par exemple, ce qui est rouge soigne grédients, qui permet d’obtenir le colorant bleu.
le sang, ce qui est amer la fièvre, ce qui est jaune le
foie. Mais, le plus souvent, les maladies sont considé- Les utilisations alimentaires et culinaires
rées comme des manifestations divines, des envoû- Les utilisations en alimentation humaine sont préci-
tements ou des sorts. Les soins font alors référence sées pour toutes les parties de la plante, qu’elle soit
à des organisations cosmologiques, à des contextes utilisée pour ses fruits — frais, séchés ou fermentés —,
religieux complexes sans relation directe avec les sous forme de légumes cuits, grillés, bouillis ou crus,
propriétés physicochimiques des plantes utilisées comme condiment, épice ou boisson pendant une
(Roussel, 1997, comm. pers.). partie de l’année. Il est signalé que certaines plantes
ne sont consommées qu’en période de disette. Elles
Enfin, les usages médicinaux indiqués dans ce guide peuvent aussi avoir fonction de succédanés de pro-
ont été relevés dans des ouvrages traitant de disci- duits qui sont maintenant largement commercialisés,
plines aussi diverses que la botanique (Aubréville, comme le sel ou le sucre, mais localement onéreux
1950 ; Irvine, 1961 ; Berhaut, 1971-1979), l’écolo- ou temporairement indisponibles en raison d’une
gie végétale et la foresterie (Thies, 1995), ou encore rupture de stock ou d’une mauvaise conservation de
l’anthropologie médicale, l’ethnologie (Adjanohoun la denrée.
et al., 1979 ; Malgras, 1992 ; Ehya Ag Sidiyène,
1996), et la pharmacologie (Kerharo et Adam, 1974 ; L’intérêt apicole est signalé lorsque la plante en fleur
Pousset, 1989 ; Nacoulma-Ouédraogo, 1996). Cer- est reconnue comme étant très attractive pour les
tains de ces travaux sont déjà anciens, comme abeilles productrices de miel.
les remarquables compilations de Dalziel (1937),
Les utilisations agricoles, agroforestières,
d’autres beaucoup plus récents (Burkill, 1985-1995).
apicoles et insecticides
La diversité des points de vue disciplinaires ainsi
que l’évolution de la pensée scientifique médicale – les plantations d’alignement, d’ombrage ou orne-
et ethnologique font que les données recueillies ne mentales, en verger (fruitiers) ou en clôture ;
sont pas toujours homogènes et se révèlent souvent – la fertilisation des cultures (engrais vert), l’amélio-
difficilement comparables. Cette hétérogénéité se re- ration des sols (jachères), la stabilisation et la pro-
flète tout particulièrement dans le vocabulaire utilisé tection des sols (dunes, ravines et haies vives)
Dans les villages et autour des dépressions sableuses, et A. macrostachya, Combretum glutinosum ou C. ni-
sont développés et cultivés des arbres à usages mul- gricans, Lannea velutina, Piliostigma reticulatum, Ter-
tiples : Acacia tortilis raddiana, Azadirachta indica, minalia avicennioides dominent les buissons constitués
Faidherbia albida, des Ficus, Hyphaene thebaica, Phoe- par des Acacia ataxacantha, Combretum micranthum
nix dactylifera, Prosopis juliflora, Tamarindus indica. ou C. nioroense, des Gardenia, Grewia bicolor ou
G. flavescens, souvent associés à des buissons lianes-
Secteur sahélo-soudanien
cents tels que Acacia erythrocalyx, Saba senegalensis
Les différents types de végétation du secteur sahé- ou Cynancum viminale. Le tapis herbacé est surtout
lo-soudanien sont disposés en mosaïque. Ils sont liés au constitué d’herbacées annuelles peu soumises aux
relief et au type de sol : feux de brousse. Sur divers sols plus ou moins profonds
– des steppes arbustives à Acacia laeta, A. macrosta- dominent des espèces telles que Acacia dudgeoni et
chya, A. senegal et A. tortilis, Combretum glutinosum, A. seyal, Anogeissus leiocarpa, Bombax costatum, Bur-
C. nigricans et C. micranthum, Guiera senegalensis, kea africana, Combretum sp., Crossopteryx febrifuga,
Sclerocarya birrea, Balanites aegyptiaca, Piliostigma Detarium microcarpum, Parkia biglobosa, Piliostigma
reticulatum et autres acacias ; thonningii, Terminalia sp., Vitellaria paradoxa, Ximenia
– des savanes arborées à Anogeissus, Acacia senegal et americana. Le tapis herbacé, composé de nombreuses
A. seyal, à Combretum, à Sclerocarya birrea, Sterculia herbes vivaces, en particulier des Andropogon et des
setigera, Stereospermum kunthianum ; Pennisetum, y est régulièrement soumis aux feux de
– des bosquets et fourrés localisés soit autour d’an- brousse.
ciennes termitières, sur lesquelles se développent Les savanes boisées et forêts claires sont composées
surtout des Balanites aegyptiaca, Diospyros mespili- d’Anogeissus leiocarpa, de Combretum sp., Detarium
formis, des Ficus sp. ou des Tamarindus indica, soit microcarpum, Isoberlinia doka, Parkia biglobosa, Pte-
sous de grands arbres. Ils sont constitués de Combre- rocarpus erinaceus, Terminalia sp., Vitellaria paradoxa.
tum aculeatum, Feretia apodanthera, Grewia sp., sur-
montés par de nombreuses espèces lianescentes, no- Les galeries forestières sont localisées dans les dé-
tamment Acacia erythrocalyx, Leptadenia lanceolata, pressions où les arbres dominants empêchent le dé-
des Capparis, des Cissus sp. et des Saba senegalensis ; veloppement des herbes. Généralement, elles ne sont
– des galeries forestières localisées à proximité des pas soumises aux feux de brousse et elles comportent
cours d’eau ou occupant les pourtours de mares, des arbres de 15 à 30 mètres de haut tels que : Aca-
inondées en périodes de crues, à la végétation spé- cia polyacantha, Afzelia africana, Berlinia grandiflora,
cifique. Très souvent dégradées par l’action des Ceiba pentandra, Daniellia oliveri, Dialium guineense,
riverains, paysans ou pasteurs, elles sont surtout Erythrophleum suaveolens, Khaya senegalensis. Les ar-
constituées d’Acacia nilotica, de A. polyacantha cam- bustes buissonnants, de 4 à 10 mètres de haut, sont des
pylacantha et A. seyal, de Crataeva adansonii, de Flacourtia indica, Keetia venosa, Rytigynia senegalensis,
Diospyros mespiliformis, de Mitragyna inermis ; Sarcocephalus latifolius. Les buissons lianescents, éga-
lement présents, sont composés de Baissea multiflora,
– des parcs agroforestiers issus de la végétation na-
Combretum paniculatum, Gymnema sylvestre, Loese-
turelle remaniée par les hommes. On y trouve des
neriella africana, Opilia amentacea, Paullinia pinnata,
arbres fruitiers — Adansonia digitata, Cordyla pinna-
Saba senegalensis ou Tetracera alnifolia.
ta, Lannea microcarpa, Parkia biglobosa, Sclerocarya
birrea, Vitellaria paradoxa et Ziziphus mauritiana. Les formations ripicoles, périodiquement inondées,
Des arbres à usages multiples sont aussi implantés sont composées d’espèces particulières. On y trouve
— Acacia nilotica, Azadirachta indica, Cassia siebe- des espèces arborescentes telles que Breonadia sa-
riana, Celtis toka, Faidherbia albida, des Ficus, Ptero- licina, Cola laurifolia, Cynometra vogelii, Garcinia li-
carpus erinaceus ; vingstonei, Keetia cornelia, Pterocarpus santalinoides,
– des plantations villageoises, avec des fruitiers culti- Syzygium guineense guineense et Vitex chrysocarpa, de
vés dans les bas-fonds — Annona squamosa, Man- petits arbres ou des buissons tels que Ficus capraeifolia,
gifera indica, Psidium guajava, Punica granatum. Les Hymenocardia heudelotii, Mimosa pigra, Salix mucro-
haies vives sont constituées surtout d’Acacia nilotica, nata subsp. Subserrata, Sesbania sesban, Ziziphus spi-
Euphorbia balsamifera et E. tirucalli, de Jatropha sp., na-christi, enfin, de nombreuses lianes, dont Gymnema
Lawsonia inermis, Cacscabela thevetia. Les planta- sylvestre, Paullinia pinnata, Taccazea apiculata.
tions d’alignement ou ornementales sont composées Les parcs agroforestiers arborés, issus de la végétation
d’Albizia lebbeck, Azadirachta indica, de Khaya se- préexistante, sont principalement constitués de fruitiers
negalensis et les boisements villageois d’Acacia sene- — Adansonia digitata, Ficus sp., Lannea microcarpa,
gal, Azadirachta indica, Eucalyptus camaldulensis, de Parkia biglobosa, Sclerocarya birrea, Vitellaria para-
Prosopis juliflora, Ziziphus sp. doxa — et d’arbres à usages multiples tels que Azadi-
Secteur soudanien rachta indica, Borassus aethiopum, Cassia sieberiana,
Dans le secteur soudanien, le couvert herbacé, de Ceiba pentandra, Eucalyptus sp., Faidherbia albida,
20 centimètres à 1,5 mètre de haut, est régulièrement Senna siamea.
soumis aux feux de brousse. On y trouve divers types de
Les jachères sont dominées par les grands arbres des
végétation savanicole.
parcs agroforestiers sous lesquels le recrû est souvent
Dans les savanes arbustives à arborées, sur des sols ro- constitué par des espèces rencontrées dans les brous-
cheux ou cuirassés, les arbres tels que Acacia dudgeoni ses sur cuirasse, notamment Acacia macrostachya,
Combretum glutinosum ou C. nigricans, Piliostigma Opilia amentacea, Saba senegalensis, Smilax anceps,
reticulatum, Terminalia avicennioides, associées à des Strophanthus sarmentosus.
buissons comportant des Acacia ataxacantha et A. ery-
Les galeries forestières sont localisées dans les dépres-
throcalyx, Combretum glutinosum, C. micranthum, des
sions ou les zones humides. Elles sont surtout compo-
Gardenia, des Grewia, Guiera senegalensis, Saba sene-
sées d’un mélange d’espèces de forêts denses semi-dé-
galensis, Ziziphus mauritiana.
cidues guinéennes (non traitées dans cet ouvrage) et
Les plantations ornementales sont composées de d’espèces de forêts claires. Les cimes des arbres domi-
Albizia lebbeck, Crescentia cujete, Delonix regia, de nants et les branches des arbres de lisière sont géné-
Ficus, Terminalia catappa et T. mantaly, les haies vives ralement enchevêtrées et envahies par des lianes. On
d’Acacia nilotica, Agave sisalana, Cascabela thevetia y rencontre, notamment, des arbres de 20 à 40 mètres
Euphorbia balsamifera, E. kamerunica et E. tirucalli, de haut tels que Afzelia africana, Albizia zygia, Berlinia
de Jatropha sp., Lawsonia inermis, Parkinsonia grandiflora, Ceiba pentandra, Cola cordifolia, Daniel-
aculeata, Ziziphus abyssinica et Z. mauritiana — et lia oliveri, Detarium senegalense, Dialium senegalensis,
les boisements villageois sont généralement plantés Elaeis guineensis, Erythrophleum suaveolens, Guibour-
d’essences à usages multiples, à cycles courts — tia copallifera, Khaya senegalensis, Pouteria alnifolia et
Azadirachta indica, Eucalyptus camaldulensis, Lecaniodiscus cupanioides, des arbres de 8 à 20 mètres
Gmelina arborea, Khaya senegalensis, Tectona grandis. de haut et des arbustes buissonnants de 3 à 10 mètres
— Flacourtia indica, des Ochna, Olax subscorpioidea,
Secteur soudano-guinéen Sarcocephalus latifolius, Vernonia colorata, Voacanga
Le secteur soudano-guinéen est constitué d’une mo- africana —, des buissons lianescents, comme Baissea
saïque variée de divers types de végétation, allant des multiflora, Gymnema sylvestre, Opilia celtidifolia, Paul-
bosquets, ou îlots forestiers, de 3 à 8 mètres de hauteur linia pinnata, Philenoptera cyanescens, Rourea minor,
situés sur des cuirasses fissurées, à la galerie forestière Saba senegalensis et S. comorensis, Smilax anceps,
dense dominée par des arbres de 30 à 40 mètres. Entre Tetracera alnifolia ou Uvaria chamae.
ces divers types de végétation, il y a une multitude de Les formations ripicoles, périodiquement inondées,
types de végétation de transition. sont composées d’espèces arborescentes telles que
Les bosquets sur cuirasses sont très similaires à la végé- Breonadia salicina, Cola laurifolia, Cynometra vogelii,
tation soudanienne. Ils sont constitués notamment par : Ficus asperifolia et F. trichopoda, Garcinia livingstonia-
na, Margaritaria discoidea, Pterocarpus santalinoides,
– des arbres ou arbustes dominants tels que Acacia
Phoenix reclinata, Raphia sudanica, Rytigynia sene-
macrostachya, Combretum sp., Crossopteryx febrifu-
galensis, Syzygium guineense guineense, Vitex chryso-
ga, Ficus abutilifolia et F. cordata, Lannea velutina et
carpa. Les buissons sont constitués de Ficus capreifo-
L. acida, Synsepalum pobeguinianum, Terminalia sp. ;
lia, Hymenocardia heudelotii, Mimosa pigra, Sesbania
– des arbustes sarmenteux ou des buissons, comme sesban, Ziziphus spina-christi. On y trouve enfin de
Combretum micranthum ou C. nioroense, Feretia nombreuses lianes herbacées et ligneuses d’affinité gui-
apodanthera, Gardenia aqualla et G. sokotensis, néenne.
Sericanthe chevalieri ;
Les parcs agroforestiers sont comparables à ceux des
– des espèces grimpantes telles que Baissea multiflora, zones soudaniennes, auxquels s’associent également
Cissus sp., Landolphia heudelotii, Opilia amentacea, Blighia sapida, Borassus akeassii, Elaeis guineensis. De
Saba senegalensis. nombreux arbres fruitiers sont aussi souvent plantés en
Les forêts claires sont constituées d’arbres aux cimes vergers comprenant diverses variétés de manguiers,
presque jointives et sous lesquels le couvert et le ta- d’agrumes et des anacardiers.
pis herbacé sont peu denses et les savanes arborées
Les plantations ornementales sont composées d’Albi-
formées d’arbres espacés, sous lesquels les herbes
zia sp., de Blighia sapida, Delonix regia, Pithecellobium
sont hautes (surtout des Andropogon) et soumises
dulce, Terminalia catappa et T. mantaly, les haies vives
aux feux de brousse. Les espèces qui s’y développent
d’Agave sisalana, de Jatropha curcas et J. gossypiifolia,
sont des arbres dominants, parfois en populations
Thevetia neriifolia. Dans les boisements villageois, les
presque pures : Anogeissus leiocarpus, Burkea africa-
essences les plus utilisées sont Azadirachta indica, Eu-
na, Combretum, Daniellia oliveri, Detarium microcar-
calyptus camaldulensis, E. citriodora et E. tereticornis,
pum, Isoberlinia doka, Lophira lanceolata, Parkia biglo-
Gmelina arborea, Senna siamea, Tectona grandis.
bosa, Pseudocedrela kotschyi, Pterocarpus erinaceus,
Terminalia schimperiana et T. mollis, Uapaca togoen- Les jachères sont colonisées par des espèces herbacées,
sis. On y trouve aussi des arbustes tels que Crossopte- d’où émergent simultanément les espèces pré-exis-
ryx febrifuga, Entada abyssinica et E. africana, Garde- tantes qui rejettent de souche ou drageonnent, princi-
nia erubescens et G. ternifolia, Maranthes polyandra, palement les combrétacées — Albizia zygia, Crossop-
Parinari curatellifolia, Pavetta crassipes, Pericopsis laxi- teryx febrifuga, Daniellia oliveri, Hymenocardia acida,
flora, Securidaca longepedunculata, Strychnos spino- Lophira lanceolata, Pericopsis laxiflora, Piliostigma thon-
sa et S. innocua, Vitex madiensis. Enfin, les buissons ningii, Trema orientalis —, auxquelles peuvent s’ajouter
plus ou moins lianescents sont constitués de Baissea des plantes rudérales ou indicatrices de sols épuisés,
multiflora, Landolphia sp., Loeseneriella africana, surtout Guiera senegalensis.