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Naomie

Boulery
TC
Devoir de géographie

En quoi la maritimisation de l’économie mondiale peut-elle nuire à l’environnement


marin ?
Les mers et les océans sont des vecteurs essentiels des échanges maritimes mondiaux qui
représentent 90% du total des échanges commerciaux. Aujourd’hui, la maritimisation, c’est-à-dire
l’accroissement des échanges maritimes internationaux, est au cœur de l’économie mondiale. Grâce
à la révolution des transports maritimes notamment à la conteneurisation, le nombre de
marchandises qui transitent par voies maritimes a considérablement augmenté et les flux maritimes
ne cessent de s’accroître. Les routes maritimes sont empruntées quotidiennement par plus de 50 000
navires et chaque année plus de 10 milliards de tonnes de marchandises transitent par ces voies.
Cependant, l’augmentation croissante des flux maritimes n’est pas sans conséquences sur
l’environnement marin. Nous nous demanderons donc en quoi la maritimisation de l’économie
mondiale peut-elle nuire à l’environnement marin. Dans un premier temps nous étudierons l’impact
de la maritimisation de l’économie mondiale sur la pollution des mers et des océans, puis nous
verrons quels sont ses impacts directs sur les animaux et enfin nous traiterons de la transformation
du littoral et des récifs coraliens induite par l’accroissement des échanges maritimes mondiaux.

La maritimisation de l’économie mondiale a entrainé une augmentation très significative du nombre


de navires, ce qui a pour conséquence l’augmentation de la pollution liée au transport maritime.
Aujourd’hui, la pollution liée au trafic maritime représente 7% du total des gaz à effet de serre (GES)
rejetés dans l’atmosphère. D’ici 2050, ce chiffre devrait passer à 17%, soit le rejet de GES par le trafic
maritime serait 2,5 fois supérieur à celui actuellement. Or, cette augmentation d’émission de dioxyde
de carbone (CO2) a des conséquences très néfastes sur l’environnement marin car les mers et les
océans vont absorber toujours plus de CO2 rejeté par l’homme ce qui va entrainer leur acidification.
L’acidification des océans est la diminution de leur pH, ce qui est à l’origine de perturbations
majeures sur les écosystèmes marins. Cette acidification a notamment un impact sur les récifs
coralliens.

En plus de rejeter du CO2 dans l’atmosphère, certains navires vont également rejeter leurs déchets
dans les mers et les océans pour ne pas s’encombrer avec. Ils vont rejeter leurs eaux usées, leurs
ordures, tout ce qui a pu être consommé à bord et qui n’est plus utile. Les navires peuvent aussi
rejeter de l’eau de ballast contenant des espèces aquatiques envahissantes dans les mers et les
océans ce qui entraine une modification de la biodiversité locale et éventuellement la disparition de
certaines espèces. Les navires maritimes déversent aussi dans les mers et les océans des cargaisons
sèches en vrac. Pour finir, des produits chimiques peuvent être rejetés par les navires et ainsi polluer
directement les mers et les océans. Mais l’utilisation de produits chimiques sur les coques des
bateaux, en particulier lorsque des agents antisalissures sont utilisés, sont aussi à l’origine de la
pollution des eaux.

En plus de cette pollution chronique s’ajoute les catastrophes écologiques liées aux naufrages des
navires, notamment des pétroliers ou des gaziers ce qui a de graves conséquences sur

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l’environnement. En 1999, le pétrolier Erika a fait naufrage. Il a libéré au bord des côtes bretonnes
30 000 tonnes de fioul lourd ce qui a entrainé une marée noire recouvrant 400km de côtes et
mazouté plus de 150 000 oiseaux. On peut également citer le naufrage du pétrolier Torrey Canyon
survenue en 1967 au large de la côte du Sud-ouest du Royaume-Uni qui a entrainé une marée noire
très importante aux conséquences désastreuses sur l’environnement marin. Toute cette pollution a
des conséquences néfastes sur l’environnement et nuit à l’environnement marin.

La maritimisation de l’économie mondiale impacte également de manière directe les espèces


marines qui vont être perturbées par le passage massif de navires de marchandises. En effet, le
passage incessant des navires entraine à la fois des nuisances sonores mais également des
perturbations dans les habitudes des espèces marines qui se déplacement à travers les mers et les
océans en groupe comme les dauphins ou les baleines. Les nuisances sonores engendrées par le
transport maritime brouillent les communications utilisées par les animaux entre eux, des
communications grâce aux ultras sons en général. Avant la maritimisation de l’économie mondiale,
lorsque les océans étaient peu fréquentés par l’homme, deux baleines bleues pouvaient
communiquer entre elles à travers des océans entiers. Mais aujourd’hui, leur capacité à
communiquer a été réduite de 90% à cause de la pollution sonore engendrée par les activités
humaines maritimes. Cela a un impact néfaste sur les groupes d’animaux utilisant ce mode de
communication, car il est beaucoup plus difficile pour eux d’avoir une cohésion de groupe et de
trouver un partenaire. Cela fragilise donc la conservation de ces espèces maritimes. Par ailleurs,
certains animaux marins, vont chercher à éviter ces navires qui passent de manière trop fréquente
sur leur territoire. Les cétacés notamment vont chercher à les éviter. Ils vont donc passer plus de
temps à cela et diminuer leur temps de repos, leur temps pour se nourrir, pour jouer et consacrer
plus d’énergie à se déplacer ce qui va avoir un impact sur leur santé et sur leur capacité à se
reproduire pour permettre perpétuité de l’espèce. Dans d’autres cas la présence des navires va
engendrer, notamment chez les dauphins, une modification de la structure de leur groupe. Ils vont
former des groupes plus petits ce qui va augmenter les risques de se faire attaquer par les
prédateurs. Enfin, dans les cas extrêmes, ils vont devoir changer d’habitat ce qui va perturber
considérablement leur monde de vie et nuire de manière considérable à la survie de l’espèce marine.
Certains animaux marins, comme les baleines ou les dauphins, sont victimes de collision avec les
navires. Dans 68% des cas cela entraine la mort de l’animal ou d’importantes blessures et un
traumatisme durable chez l’animal. Enfin, l’utilisation de nouvelles routes maritimes comme la route
polaire qui s’ouvre petit à petit à cause de la fonte des glaces a des conséquences encore plus
importantes sur les animaux marins présents dans cet espace car ils n’ont jamais été en contact avec
des navires. L’utilisation de cette nouvelle route maritime risque d’avoir des conséquences
irréversibles sur les animaux car elle va non seulement polluer mais également détruire leur habitat.
Ils vont donc être obligés de migrer et de partir à la recherche d’un nouveau milieu de vie loin du
trafic maritime. Cependant, les conséquences de la maritimisation ne s’arrêtent pas là. Elle entraine
également la transformation des littoraux et des récifs coralliens qui bordent ses côtes ce qui va nuire
à l’environnement marin.

La maritimisation de l’économie mondiale a entrainé une adaptation des ports mondiaux au


gigantisme naval. Les ports ont donc dû être réaménagés pour pouvoir accueillir les gigantesques
porte-conteneurs. Des polders vont être construits pour pouvoir accueillir ces navires gigantesques.
Ce sont des îles artificielles qui sont construites au large des côtes et qui sont aménagées. En Chine, à
Shanghai, le port de Yangsan qui est le deuxième port mondial, a été construit récemment à 32km de

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la terre ferme. C’est un polder pour les porte-conteneurs géants. Ces nombreux types
d’aménagements entrainent la dégradation de l’environnement marin et la destruction des récifs
coralliens à proximité. De plus, ils entrainent des modifications dans les milieux aquatiques. En effet,
ils modifient le déplacement de l’eau autant à la surface que dans les profondeurs. Il y a également
les ports qui s’occupent de la maintenance, de la réparation ou du démantèlement des navires qui
vont énormément polluer et modifier la biodiversité du littoral. En effet, lors des activités de
transbordement ou de démantèlement des navires, des produits chimiques et d’autres produits
utilisés vont contaminer les sédiments et l’eau du port.

Enfin, les choke points, ou goulets d’étranglement situés dans les détroits sont des points de passage
stratégiques dans le trafic maritime qui sont extrêmement fréquentés voir surchargés par le passage
incessant des navires. C’est le cas notamment du détroit de Malacca qui fait seulement 3km de large.
Le passage des navires entraine quelques fois des naufrages ce qui va abîmer et polluer le littoral. De
plus, le passage des navires très proches des côtes dans des eaux peu profondes entraine une
dégradation des littoraux et notamment des récifs coralliens qui s’y trouvent. Cela a donc un impact
néfaste sur la faune et la flore des littoraux se trouvant dans les détroits.

Pour conclure, la maritimisation de l’économie mondiale nuit à l’environnement car elle a des
conséquences néfastes sur ce dernier. Elle entraine la pollution des mers et des océans, la
dégradation de leur biodiversité ainsi que la perturbation des écosystèmes marins. Cela est dû à un
trafic maritime important ainsi qu’à la construction des infrastructures nécessaires à ce trafic.
Cependant, la maritimisation de l’économie mondiale n’est pas le seul phénomène qui nuit à
l’environnement marin, leur exploitation intensive pour leurs ressources principalement halieutiques
et en hydrocarbures entraine souvent des conséquences irréversibles. Néanmoins, d’importantes
organisations internationales, comme l’Organisation Maritime Internationale (OMI), ont pris
conscience des conséquences de la maritimisation croissante de l’économie mondiale et luttent pour
la protection des mers et océans.

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