Elles impliquent locuteur et interlocuteur, et précisent la Elles n’impliquent pas l’interlocuteur (il en est Elles sont déliées du locuteur et de manière dont le locuteur impose un propos à toujours témoin). Elles précisent la manière dont l’interlocuteur. Le propos émis existe en si, l’interlocuteur. le locuteur révèle sa position par rapport du et s’impose aux interlocuteurs dans son propos qu’il énonce. mode de dire. 1. L’interpellation. 1. Le constat (Je crois que…) L’ASSERTION, positive ou négative. Le locuteur pose dans son énoncé l’identité d’une Le locuteur reconnaît un fait à propos duquel il personne humaine et l’interlocuteur doit de signifier sa dit qu’il ne peut qu’observer sons existence de la Elle est généralement définie comme « une présence ou de se faire reconnaître à l’appel qui façon la plus extérieure et la plus objective proposition que l’on avance et que l’on tient l’identifie. Ex. : Jean, tu peux venir ? possible. pour vraie ». En tant que phénomène 2. L’injonction. 2. Le savoir/ l’ignorance (Je sais/ ignore que…) d’énonciation, elle est une modalité qui ne Le locuteur pose une action à réaliser et l’impose à Une information est présupposée, à propos de dépend ni du locuteur, ni de l’interlocuteur, l’interlocuteur de manière comminatoire, pour que celui- laquelle le locuteur dit s’il en a la connaissance donc, toute trace d’eux est effacé dans les ci l’exécute. Donc, l’interlocuteur est supposé avoir (le savoir) ou non (l’ignorance). configurations linguistiques. compétence pour l’exécuter. Il y a une variante : l’interdiction. Elle a certaines particularités, comme par exemple qu’elle impose une non-exécution à l’interlocuteur. Ex. : - Vas-y ! (interjection)/ ne viens pas ! (interdiction). 3. L’autorisation. 3. L’opinion (Je crois que…) LE DISCOURS RAPPORTE (Il a dit que…) Le locuteur pose une action à réaliser et sait ou suppose Le locuteur présuppose un fait (ou une C’est une modalité complexe qui dépende que l’interlocuteur l’exécuter. L’interlocuteur est supposé information) à propos duquel (ou de laquelle) le de la position des interlocuteurs, des façons « vouloir faire », reçoit le « droit de faire » et utiliser ou locuteur explicite la place que celui-ci (ou celle- de rapporter un discours et de la description non ce droit. Ex. : Je vous autorise à sortir. ci) occupe dans son univers de croyance. des modes d’énonciation d’origine. 4. L’avertissement. 4. L’appréciation (Je trouve que…) Le locuteur pose une action à réaliser pour lui-même qui Il est présupposé un fait à propos duquel le peut être assortie d’une condition. Il sait ou suppose que locuteur dit quel est son sentiment. l’interlocuteur ignore ou veut ignorer son intention. L’interlocuteur suppose ignorer l’intention du locuteur. Ex. : Je te préviens, je n’irai pas à Paris. LE MODALITÉ ÉNONCIATIVES
5. Le jugement. 5. L’obligation (Je dois…)
Le locuteur pose une action réalisée par l’interlocuteur Le locuteur pose une action à faire dont la dont il serait responsable et juge que cet acte est bon ou réalisation dépend de lui seul, ce qui le met dans mauvais. L’interlocuteur est supposé l’avoir réalisée et l’éventualité d’avoir à accomplir l’action. On être responsable. Ex. : Je vous accuse de…/ je vous peut parler de : félicite pour… - L’obligation interne (ne dépende pas du locuteur et repose dus des contraintes d’ordre moral ou utilitaire). - L’obligation externe (dépende d’un autre qui a pouvoir de lui ordonner). 6. La suggestion. 6. La possibilité (Je peux…) Le locuteur pose une action à réaliser ou non et sait ou Le locuteur pose une action à faire, dont la suppose que l’interlocuteur est dans une situation réalisation dépend de lui seul, ce qui le met dans défavorable et lui propose de l’améliorer. L’interlocuteur l’éventualité d’avoir à accomplir l’action. Il dit est toujours le bénéficiaire de cette proposition. Ex. : Je qu’il a une aptitude ou disposition pour la te conseille de… réaliser. On doit distinguer entre : - la possibilité interne (une aptitude ou disposition naturelle) - la possibilité externe (le locuteur a reçu l’autorisation d’accomplir l’action.
7. La proposition. 7. Le vouloir (Je veux…)
Le locuteur pose une action à réaliser en s’offrant à la Le locuteur pose une action à faire dont la réaliser lui-même du profit de l’interlocuteur ou de la réalisation ne dépend pas de lui ou ne dépend réaliser en commun au profit des deux. Dans tous cas, pas que de lui. Il dit qu’il est dans une situation l’interlocuteur sera bénéficiaire. Ex. : Je vous propose de manque qu’il voudrait bien voir comblé, ce de… que signifie qu’il conçoit l’action à réaliser comme bénéfique pour lui. LE MODALITÉ ÉNONCIATIVES
8. L’interrogation (demande de dire). 8. La promesse (Je promets de/que…)
Le locuteur pose une information à acquérir et il Le locuteur pose une action à faire qui doit être demande à l’interlocuteur de dire ce qu’il sait (en exécutée par lui-même et il suppose que sa supposant qu’il a compétence pour répondre mais il peut réalisation, dont il est responsable, est mise en répondre ou pas). Ex. : que dis-tu ? doute. 9. La requête (demande de faire). 9. L’acceptation/refus (J’accepte/refuse Le locuteur pose une action à réaliser parce qu’il se de/que…) trouve dans une situation défavorable et demande à Le locuteur présuppose que lui a été adressée l’interlocuteur de réaliser cette action pour l’amélioration une demande d’accomplissement d’un acte (par de son sort. L’interlocuteur est supposé avoir aptitude à le locuteur ou toute autre personne). Il répondre la réaliser. favorablement (acceptation) ou défavorablement (refus) à cette demande de faire. 10. L’accord/le désaccord (Oui/non). Le locuteur présuppose que lui a été adressée une demande de dire s’il adhère ou non à la vérité d’un propos tenu par un autre. 11. La déclaration (Je dis que…) Le locuteur possède un savoir et suppose que l’interlocuteur l’ignore ou doute sur sa vérité. 12. La proclamation (Je déclare…). Le locuteur fait exister un acte dans l’instant même où il profère une parole qui décrit cet acte. Il a une position institutionnelle qui lui donne autorité pour faire que cette parole devienne acte, ce qui lui donne un certain caractère de solennité.
Le point de départ de la recherche sur les actes de langage est la constatation faite par Austin que certains énoncés ne se contentent pas de décrire un événement