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Elément de logique
Mostafa Jourhmane
α alpha β beta
γ gamma δ delta
epsilon θ theta
λ lambda µ mu
ρ rho σ sigma
Les lettres grecques
1 Proposition
Une proposition (ou assertion) est une phrase qui peut être vraie ou fausse, pas les deux en même temps.
Exemples :
- (3 + 3 = 3)
- (2 ∗ 3 = 4)
- (Pour tout x ∈ R, on a (x + 1)2 ≥ 0)
- (Pour tout z ∈ C, on a |z − 1| = 1.)
Si P est une assertion et Q est une autre assertion, nous allons définir de nouvelles assertions construites
à partir de P et de Q.
L’opérateur logique et ∧
L’assertion (P et Q) est vraie si P est vraie et Q est vraie. L’assertion (P et Q) est fausse sinon. On
résume ceci en une table de vérité :
p q p∧q
v v v
v f f
f v f
f f f
Table de vérité de P et Q
L’opérateur logique ou ∨
L’assertion (P ou Q) est vraie si l’une (au moins) des deux assertions P ou Q est vraie. L’assertion (P
ou Q) est fausse si les deux assertions P et Q sont fausses.
On reprend ceci dans la table de vérité :
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Université Sultan Moulay Slimane ENSA de Béni-Mellal Département de
Mathématiques appliquées Année universitaire 2020/2021
p q p ∨ q
v v v
v f v
f v v
f f f
Table de vérité de P ou Q
La négation non
P ¬P
v f
f v
Table de vérité de non P
L’implication ⇒
p q p ⇒ q
v v v
v f f
f v v
f f v
Table de vérité de l’implication de (P ⇒ Q).
L’équivalence ⇔
(P ⇔ Q) est l’assertion ( (P ⇒ Q) et (Q ⇒ P ) ).
On dira (P ) est équivalent à (Q) ou (P ) équivaut à (Q) ou (P ) si et seulement si (Q). Cette assertion
est vraie lorsque (P ) et (Q) sont vraies ou fausse lorsque (P ) et (Q) sont fausses.
La table de vérité est :
p q p ⇔ q
v v v
v f f
f v f
f f v
Table de vérité de l’équivalence de P et Q.
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Mathématiques appliquées Année universitaire 2020/2021
Exemple
L’intégrité : pour x, x0 ∈ R la proposition est vraie
(x.x0 = 0 ⇔ (x = 0 ou x0 = 0)).
Proposition : Soient P, Q, R trois assertions.
- P ⇔ non(non(P ))
- (P et Q) ⇔ (Q et P )
- (P ou Q) ⇔ (Q ou P )
- non(P et Q) ⇔ (nonP ) ou (nonQ)
- non(P ou Q) ⇔ (nonP ) et (nonQ)
- (P et (Q ou R)) ⇔ (P et Q) ou (P et R)
- (P ou (Q et R)) ⇔ (P ou Q) et (P ou R)
Preuve.
Tables de vérité :
P Q P et Q non(P et Q)
v v v f
f v f v
v f f v
f f f v
Table de vérité de non(P et Q) .
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Quantificateurs
Une proposition (P ) peut dépendre d’un paramètre x, par exemple (x2 > 1), la proposition (P (x)) est
vraie ou fausse selon la valeur de x.
La proposition (∀x ∈ E P (x)) est vraie lorsque les propositions P (x) sont vraies pour tous les éléments
x de l’ensemble E.
- (∀n ∈ N n ≤ n2 ) est une propositon vraie.
- (∀x ∈ [0, +∞[ 0 ≤ x2 ) est une propositon vraie.
- (∀x ∈ R 2 ≤ x2 ) est une propositon fausse.
La proposition (∃x ∈ E P (x)) est vraie lorsque l’on peut trouver au moins un élément x de l’ensemble
E pour lequel P (x) est vraie.
- (∃x ∈ R x2 + x + 1 = 0) est une propositon fausse.
- (∃x ∈ R x(x − 1)/2 < 0) est une propositon vraie.
-
La négation de (∀x ∈ E P (x)) est (∃x ∈ E nonP (x)).
Exemple :
La négation de (∀x ∈ [1, +∞[ 1 ≤ x2 ) est la proposition (∃x ∈ [1, +∞[ 1 > x2 ).
La négation de (∃x ∈ E P (x)) est (∀x ∈ E nonP (x)).
- (∃x ∈ R x2 + 1 = 0)
(∀x ∈ R x2 + 1 6= 0)
- (∀x ∈ R sin(x) = x)
(∃x ∈ R sin(x) 6= x)
- (∀x ∈ R f (−x) = f (x))
(∃x ∈ R f (−x) 6= f (x))
Remarques
- L’ordre des quantificateurs est très important :
(∀x ∈ R ∃y ∈ R x + y > 1) est vraie.
(∃x ∈ R ∀y ∈ R x + y > 1) est fausse.
- La négation de l’inégalité stricte (>) est l’inégalité large (≤).
- (∃x ∈ R) f (x) = 0 : il existe au moins un réel pour lequel f s’annule.
(∃!x ∈ R) f (x) = 0 : il existe un unique réel pour lequel f s’annule.
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Raisonnements
Raisonnement direct
Pour montrer que la proposition (P ⇒ Q) est vraie. On suppose que P est vraie et on montre que Q est
vraie.
Exemple
Montrer que si a et b ∈ Q, alors a + b ∈ Q.
Preuve.
Soient a et b ∈ Q :
a = p/q, avec p ∈ Z et q ∈ N∗ et b = p0 /q 0 , avec p0 ∈ Z et q 0 ∈ N∗
p p0 pq 0 + qp0
a+b= + 0 = .
q q qq 0
Or pq 0 + qp0 ∈ Z et qq 0 ∈ N∗ .
Donc a + b ∈ Q.CQFD
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Pour vérifier une proposition P (x) pour tous les x dans E : On montre la proposition pour les x dans
une partie A de E puis pour les x n’appatient pas à A.
Exemple :
Montrer que pour tout x ∈ R |x − 1| ≤ x2 − x + 1.
Preuve.
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Contraposition
Exemple
Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
Preuve.
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L’idée de la démonstration par l’absurde consiste à montrer que (P et ¬Q) est fausse en exhibant une
contradiction. Ceci est dû au faite que la négation de (P ⇒ Q) est fausse i.e. (P ⇒ Q) est vraie.
En général, on veut montrer que (P ) est vraie, il suffit de montrer que non(P ) est fausse.
Exemple
√ :
2 est irrationnel.
Preuve.
√
Montrons√cette assertion par l’absurde : On suppose que 2 est rationnel. Il existe p et q deux entiers
tels que 2 = pq avec p et q premiers entre eux. On a alors p2 = 2q 2 , p2 est donc divisible par 2 (pair),
et par suite p est pair. Il existe p0 entier tel que p = 2p0 . D’où q 2 = 2p02 , ce qui implique que q est pair.
On a alors p et q pairs. Ainsi p et q ne sont pas premiers entre√eux, ceci contredit l’hypothèse √ p et q
premiers entre eux. Donc p et q n’existent pas et la supposition 2 est rationnel est fausse. 2 est un
nombre irrationnel. CQFD
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Récurrence
Le principe de récurrence permet de montrer qu’une assertion (P (n)), dépendant de n, est vraie pour
tout n ≥ n0 . La démonstration par récurrence se déroule en trois étapes :
- Vérification de l’état initial, on prouve P (n0 ).
- Pour l’étape d’hérédité, on suppose n > n0 donné avec P (n) vraie, et on démontre alors que l’assertion
P (n + 1) au rang suivant est vraie.
- Enfin dans la conclusion, on rappelle que par le principe de récurrence : P (n) est vraie pour tout n ≥ n0 .
Exemple :
n
X n(n + 1)
(Sn ) : ∀n ∈ N i= .
2
i=0
Preuve.
Exercice :
Pour n ∈ N
n
X n(n + 1)(2n + 1)
i2 =
6
i=0
n
X n(n + 1) 2
i3 = ( )
2
i=0