Consultez les discussions, les statistiques et les profils des auteurs de cette publication sur: https://www.researchgate.

net/publication/299444698

Impression 3D à grande échelle de béton ultra-haute performance - une

nouvelle voie de traitement pour les architectes et les constructeurs

Article dans Matériaux et design · Mars 2016

DOI: 10.1016 / j.matdes.2016.03.097

CITATIONS LISE

371 5 689

6 auteurs, comprenant:

Romain Duballet Nadja Gaudillière-Jami

Université de Paris-Est Technische Universität Darmstadt
15 PUBLICATIONS 527 CITATIONS 11 PUBLICATIONS 401 CITATIONS

VOIR LE VOIR LE
PROFIL PROFIL

Justin Dirrenberger Philippe Morel

Conservatoire National des Arts et Métiers Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais
63 PUBLICATIONS 1 455 CITATIONS 12 PUBLICATIONS 417 CITATIONS

VOIR LE VOIR LE
PROFIL PROFIL

Certains des auteurs de cette publication travaillent également sur ces projets connexes:

Matériaux à architecture laser Vue projet

Très haut fatigue cyclique, expériences et modélisation Voir le projet

Tout le contenu suivant cette page a été téléchargé par Philippe Morel le 29 septembre 2020.

L'utilisateur a demandé une amélioration du fichier téléchargé.


Impression 3D à grande échelle de béton ultra-haute performance -
une nouvelle voie de traitement pour les architectes et les
constructeurs
C. Gosselin une,b, R. Duballet une,b, Ph. Roux une,b, N. Gaudillière une,b, J. Dirrenberger une,c,⁎, Ph. Morel
une,ré,b
a XtreeE SAS, 157 boulevard MacDonald, 75019 Paris, France
b Digital Knowledge, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Malaquais, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris, France
c PIMM, Arts et Métiers-ParisTech / CNAM / CNRS UMR 8006, 151 bd de l'Hôpital, 75013 Paris, France
d EZCT Architecture & Design Research, 157 boulevard MacDonald, 75019 Paris, France
article ei nfo
Article l'histoire:
Reçu le 18 novembre 2015
Reçu sous sa forme révisée le 16 mars
2016
Accepté le 17 mars 2016
Disponible en ligne le 25 mars 2016
Mots clés:
impression
en 3D
Béton
Matériaux cimentaires
Conception d'architecture de
fabrication additive à grande
échelle
1. introduction
Jusqu'à récemment, les techniques de fabrication additive (FA) se
limitaient à des secteurs à forte valeur ajoutée tels que les industries
aéronautique et biomédicale, principalement en raison du coût élevé
des matières premières utilisées pour ces procédés. Au cours de la
dernière décennie, le développement de la FA à grande échelle dans
des domaines tels que la conception, la construction et l'architecture,
en utilisant divers matériaux tels que les polymères[19], métaux [20]
et matériaux cimentaires [16]. Le processus de dépôt introduit dans
cet article est conçu pour l'impression 3D à base de ciment.
Historiquement, la première tentative de cimenterie AM a été fait
par [21] utilisant un procédé intermédiaire entre le lit de poudre
classique et l'impression 3D de la tête à jet d'encre (3DP) [25] et
modélisation des dépôts fondus (FDM) [8], afin de coller des couches
de sable avec une pâte de ciment Portland. De nombreux groupes ont
été impliqués dans le développement de la FA à grande échelle pour
les applications de construction, tous utilisant des voies de traitement
dérivées de FDM ou 3DP, bien que variant en fonction du matériau
choisi et de l'application ciblée.
Parmi la littérature disponible, trois projets se démarquent sur le
dernier décennie.
* Auteur correspondant au: PIMM, Arts et Métiers-ParisTech / CNAM / CNRS UMR
8006, 151 bd de l'Hôpital, 75013 Paris, France.
Adresse e-mail: justin.dirrenberger@ensam.eu (J. Dirrenberger).
Matériaux et conception 100 (2016) 102–109
Listes de contenu disponibles sur ScienceDirect
Matériaux et design
pa ge d' ac c uei l J our n al :
w w w . e l s e v i e r . c o m / l o c at e / m a t d e s
abstrait
Dans le présent article, une nouvelle voie de traitement de fabrication additive est introduite pour le béton à
ultra-hautes performances. Des travaux interdisciplinaires impliquant la science des matériaux, le calcul, la
robotique, l'architecture et le design ont abouti au développement d'une manière innovante d'imprimer en
3D des matériaux cimentaires. Le processus d'impression 3D impliqué est basé sur une technique de type
FDM, dans le sens où un matériau est déposé couche par couche à travers une tête d'impression à extrusion
montée sur un bras robotique à 6 axes. Les propriétés mécaniques des matériaux imprimés en 3D sont
évaluées. La technologie proposée réussit à résoudre bon nombre des problèmes que l'on peut trouver dans
la littérature. Plus particulièrement, ce procédé permet la production de géométries complexes 3D à grande
échelle, sans l'utilisation de supports temporaires, contrairement à 2. Exemples 5D trouvés dans la
littérature pour l'impression 3D béton. Des cas d'application architecturaux sont utilisés comme exemples
afin de démontrer les potentialités de la technologie. Deux éléments structurels ont été produits et
constituent certaines des plus grandes pièces en béton imprimées en 3D disponibles jusqu'à présent. La
multifonctionnalité a été activée pour les deux éléments structurels en tirant parti de la géométrie complexe
qui peut être obtenue en utilisant notre technologie pour la fabrication additive à grande échelle.
© 2016 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.
• Le projet pionnier Contour Crafting (CC) [14] est basé sur
l'extrusion de deux couches de matériaux cimentaires pour réaliser
un coffrage. La rugosité de la surface de la pièce extrudée est lissée à
l'aide d'une truelle tout en effectuant l'extrusion. La tête
d'impression 3D est montée sur un pont roulant car le système est
conçu pour les opérations de construction sur site. Il y a plusieurs
inconvénients avec la technologie développée par [14]: la
technologie CC est limitée à l'extrusion verticale, ce qui donne des
topologies 2.5D (extension verticale d'une forme plane); le système
initial de coffrage et de truelle peut être assez complexe à mettre en
œuvre pour la production, en fonction de la taille et de la forme de
l'objet à imprimer. De plus, la coulée séquentielle interrompue du
béton dans le coffrage en raison de la pression hydrostatique et des
faibles propriétés mécaniques du ciment extrudé assure l'apparition
de zones interfaciales affaiblies entre les couches, comme le montre
expérimentalement [17].
• Le projet d'impression sur béton en cours à l'Université de
Loughborough
[6] est dans une certaine mesure similaire au projet CC puisque la
tête d'impression utilisée pour le dépôt de matériaux cimentaires
est également montée sur un pont roulant [18]. Le matériau utilisé
dans ce projet est un béton haute performance [17], donnant de
meilleures propriétés matérielles que celles obtenues dans le projet
CC. La haute performance mécanique du matériau associée au
diamètre relativement petit de l'extrudat (4−6 mm) [16] permettent
un bon contrôle géométrique. Cependant, le compromis nécessaire
pour maintenir sa précision dimensionnelle
http://dx.doi.org/10.1016/j.matdes.2016.03.097
0264-1275 / © 2016 Elsevier Ltd. Tous droits
réservés.
 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109
rend le processus assez lent par rapport à l'industrie envisagée
application al. Bien que le projet visait initialement à développer un
système de traitement permettant la génération de topologies 3D
plutôt que 2.5D, les solutions proposées utilisaient des supports,
comme dans de nombreuses autres technologies de FA, réduisant
ainsi l'efficacité et la flexibilité du procédé tout en augmentant sa
matière. Coût. Enfin, les dimensions et les possibilités en termes de
conception de forme sont prescrites par l'utilisation d'un pont
roulant.
• Le projet D-Shape [7], développé par Enrico Dini, est basé sur un
3DP-
comme la technologie. Un lit de sable à grande échelle solidifié
localement par dépôtd'un liant, qui se fait à l'aide d'une tête
d'impression montée sur un pont roulant. Cela se fait
séquentiellement couche par couche; une fois le processus
d'impression terminé, la pièce imprimée est sortie du lit de sable; le
sable restant peut être facilement réutilisé dans le processus. Bien
qu'initialement conçu pour la production hors site de panneaux
ainsi que d'éléments structurels aux géométries complexes, le
projet D-Shape vise actuellement à démontrer la faisabilité de leur
procédé localement sur site, où seuls les matériaux de construction
locaux, c'est-à-dire que du sable et des liants peuvent être utilisés.
Sur la base d'une compréhension des limites identifiées dans les
projets cités ci-dessus, le projet de recherche présenté dans le présent
article traite de la fabrication additive à grande échelle de dépôt
sélectif pour béton à ultra-hautes performances (BUP). Le processus
d'impression en 3D est basé sur une technique de type FDM, dans le
sens où un matériau est déposé couche par couche à travers une tête
d'impression d'extrusion. Le présent travail explore également les
possibilités offertes par la conception assistée par ordinateur (CAO)
et l'optimisation, ainsi que leur intégration dans le processus de
conception de produits dans le cas de la FA à grande échelle. Ainsi, la
technologie introduite réussit à résoudre bon nombre des problèmes
que l'on peut trouver dans la littérature. Plus particulièrement, le
procédé introduit dans le présent article permet la production de
géométries complexes 3D à grande échelle, sans l'utilisation de
supports temporaires, contrairement aux exemples 2.5D trouvés dans
la littérature pour l'impression 3D béton. En guise de remarque
parallèle, soulignons que les exemples présentés dans cet article font
partie des plus grandes pièces de béton imprimées en 3D jamais
produites. La multifonctionnalité permise par une géométrie
complexe arbitraire est étudiée pour un élément structurel à grande
échelle. Le projet de recherche présenté dans cet article a été conçu
sur le défi suivant: développer une technologie de fabrication additive
à grande échelle capable de produire des éléments structurels
multifonctionnels avec des performances accrues. Avec ce travail,
l'objectif des auteurs est également de participer à la redéfinition de
l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral et des
processus entièrement automatisés. Exemples 5D trouvés dans la
littérature pour l'impression 3D béton. En guise de remarque
parallèle, soulignons que les exemples présentés dans cet article font
partie des plus grandes pièces de béton imprimées en 3D jamais
produites. La multifonctionnalité permise par une géométrie
complexe arbitraire est étudiée pour un élément structurel à grande
échelle. Le projet de recherche présenté dans cet article a été conçu
sur le défi suivant: développer une technologie de fabrication additive
à grande échelle capable de produire des éléments structurels
multifonctionnels avec des performances accrues. Avec ce travail,
l'objectif des auteurs est également de participer à la redéfinition de
l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral et des
processus entièrement automatisés. Exemples 5D trouvés dans la
littérature pour l'impression 3D béton. En guise de remarque
parallèle, soulignons que les exemples présentés dans cet article font
partie des plus grandes pièces de béton imprimées en 3D jamais
produites. La multifonctionnalité permise par une géométrie
complexe arbitraire est étudiée pour un élément structurel à grande
échelle. Le projet de recherche présenté dans cet article a été conçu
sur le défi suivant: développer une technologie de fabrication additive
103
à grande échelle capable de produire des éléments structurels
multifonctionnels avec des performances accrues. Avec ce travail,
l'objectif des auteurs est également de participer à la redéfinition de
l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral et des
processus entièrement automatisés. soulignons que les exemples
présentés dans cet article sont parmi les plus grandes pièces de béton
imprimées en 3D jamais produites. La multifonctionnalité permise par
une géométrie complexe arbitraire est étudiée pour un élément
structurel à grande échelle. Le projet de recherche présenté dans cet
article a été conçu sur le défi suivant: développer une technologie de
fabrication additive à grande échelle capable de produire des éléments
structurels multifonctionnels avec des performances accrues. Avec ce
travail, l'objectif des auteurs est également de participer à la
redéfinition de l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral
et des processus entièrement automatisés. soulignons que les exemples
présentés dans cet article sont parmi les plus grandes pièces de béton
imprimées en 3D jamais produites. La multifonctionnalité permise par
une géométrie complexe arbitraire est étudiée pour un élément
structurel à grande échelle. Le projet de recherche présenté dans cet
article a été conçu sur le défi suivant: développer une technologie de
fabrication additive à grande échelle capable de produire des éléments
structurels multifonctionnels avec des performances accrues. Avec ce
travail, l'objectif des auteurs est également de participer à la
redéfinition de l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral
et des processus entièrement automatisés. développer une technologie
de fabrication additive à grande échelle capable de produire des
éléments structurels multifonctionnels avec des performances accrues.
Avec ce travail, l'objectif des auteurs est également de participer à la
redéfinition de l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral
et des processus entièrement automatisés. développer une technologie
de fabrication additive à grande échelle capable de produire des
éléments structurels multifonctionnels avec des performances accrues.
Avec ce travail, l'objectif des auteurs est également de participer à la
redéfinition de l'architecture et du design à la lumière du calcul intégral
et des processus entièrement automatisés.
L'article est organisé de la manière suivante. Tout d'abord, la chaîne
de conception et de traitement est décrite. Le matériel considéré pour
valider cette nouvelle voie de processus est présenté et testé enSection
3. DansSection 4 Des exemples d'éléments structurels de forme
complexe produits avec une impression 3D UHPC à grande échelle sont
donnés. Les résultats obtenus sont discutés dansSection 5, ainsi que le
potentiel technologique. Enfin, dansSection 6 quelques remarques
finales sont tirées.
2. Configuration du traitement
2.1. Conception informatique
La génération et la modélisation de formes pour la fabrication
additive doivent être effectuées en suivant des ensembles d'exigences
spécifiques, provenant à la fois des contraintes de traitement, par
exemple l'épaisseur de la couche, les dimensions du produit, etc., et des
propriétés fonctionnelles de la pièce produite, par exemple la
résistance mécanique, la conductivité thermique, etc. Les deux types de
contraintes devront être considérés de manière synergique à trois
échelles temporelles et spatiales différentes: l'échelle du matériau,
l'échelle du chemin du bâtiment et l'échelle de la forme globale. Dans le
présent travail, les contraintes de traitement consistent principalement
à maîtriser la rhéologie de la pâte extrudée et la cinétique de prise du
matériau en interaction avec le chemin continu de construction et
104 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109
la forme globale de l'objet, par exemple un mortier à prise rapide et
/ ou une forme globale plus grande, permet un chemin de
construction plus rapide pour une couche donnée. Les exigences
fonctionnelles dépendent principalement des propriétés du
matériau durci et de la géométrie structurelle pour des propriétés
mécaniques efficaces, ainsi que d'autres propriétés induites
géométriquement telles que l'isolation thermique, l'insonorisation,
etc.
Diverses approches peuvent être adoptées pour générer le chemin
de construction robotique. Une méthode habituelle et simple pour
générer un bâtimentchemin consiste à utiliser un logiciel de
tranchage 3D-2D. Il consiste à découper la forme 3D d'un objet en
couches minces plates d'épaisseur constante qui peuvent être
superposées les unes sur les autres. Il en résulte une stratégie de
méthode en porte-à-faux, comme indiqué surFig. 1 (la gauche).
Chaque couche est alors constituée d'une ligne de contour, ainsi que
d'un motif de remplissage tel qu'une structure en nid d'abeille ou
une courbe de remplissage d'espace (courbe de Peano, courbe de
Hilbert, etc.); la densité de remplissage peut être ajustée pour des
exigences données. Cette méthode est bien établie pour les procédés
de fabrication artisanale et d'impression 3D à petite échelle à base
de polymères ou de métaux. Elle n'est cependant pas adaptée à la FA
à grande échelle car elle ne prend pas en compte les contraintes de
traitement et leur impact sur les performances de l'objet imprimé.
Le tracé du bâtiment doit être adapté et optimisé en fonction des
résultats de simulation afin de prendre en compte les contraintes et
de montrer plus de robustesse pour les géométries complexes.
Ces inconvénients sont évités dans le présent travail en se fondant
sur une différence
méthode férente pour générer un chemin de bâtiment. La méthode
de continuité tangentielle (TCM) illustrée dansFig. 1 (à droite) est
mieux pour la FA à grande échelle car les chemins de construction
sont en réalité en 3 dimensions, c'est-à-dire constitués de couches
non planes avec des épaisseurs localement variables, d'où une
meilleure exploitation des potentialités géométriques des
technologies d'impression 3D. L'avantage évident d'une telle
stratégie est de maintenir constantes les surfaces de contact entre
deux couches, évitant ainsi les espaces géométriques entre deux
couches qui limitent souvent les possibilités des procédés AM,
notamment les procédés FDM et en lit de poudre. Les structures
stratifiées obtenues par la méthode de continuité tangentielle
peuvent ainsi être chargées mécaniquement comme des voûtes de
maçonnerie classiques, c'est-à-dire en compression pure,
perpendiculairement au plan d'interface de la couche. Les deux
méthodes sont présentées surFig. 1: avec la méthode cantilever la
hauteur des couches (gris) est préservée mais la surface de contact
varie (rouge), tandis que le TCM préserve la surface de contact
(rouge) et modifie la hauteur des couches (gris). Du point de vue de
la mécanique des structures, le TCM donne des constructions plus
efficaces et mécaniquement saines.

2.2. Contrôle du bras robotique à 6 axes et du système d'impression

Pour spatial déplacement, un bras robotique industriel à 6 axes

ABB 6620 a été utilisé. Les autres pièces du matériel de traitement
ont été conçues en interne. Il se compose d'une tête d'impression
montée sur le robot ainsi que de deux pompes péristaltiques, une
pour le prémélange et une pour l'accélération

Fig. 1. Coupe schématique perpendiculaire aux couches imprimées en 3D en

utilisant la méthode en porte-à-faux couramment utilisée dans les logiciels de
tranchage 2D commerciaux (à gauche) et la méthode de continuité tangentielle (à
droite). (Pour l'interprétation des références à la couleur dans cette légende de la
figure, le lecteur est renvoyé à la version Web de cet article.)
 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109 105

Fig. 2. Schéma de la configuration d'impression 3D: 0. Commande système; 1. contrôleur de robot; 2. contrôleur d'impression; 3. Bras robotique; 4. Tête d'impression; 5. Agent
accélérateur; 6. Pompe péristaltique pour agent accélérateur; 7. Pompe péristaltique pour prémélange; 8. Mélangeur de prémélange; 9. Objet imprimé en 3D.

agent, et un mélangeur de prémélange, les trois parties déportées du
bras robotique (voir Fig. 2). Les deux pompes et la tête d'impression
sont contrôlées par un microcontrôleur Arduino Mega 2560 via un
programme contrôlant la tête d'impression et les pompes en fonction
du chemin du bâtiment afin de gérer les arrêts d'urgence et le dosage
des additifs.
Du point de vue logiciel, le système d'impression 3D est
entièrement contrôlé via le framework Grasshopper / Rhino v.5.0
(McNeel, Seattle, WA). Le plug-in HAL[26] a été utilisé pour contrôler
le bras robotique, tandis que le plug-in Firefly a été utilisé pour
interfacer le microcontrôleur Arduino avec Grasshopper et contrôler
la tête d'impression.
2.3. Processus d'impression
Le processus d'impression 3D développé se compose de deux
étapes. Tout d'abord, un plusPrémélange de goudron préparé avec un
comportement rhéologique adapté au pompage, c'est-à-dire avec une
granulométrie fine, une faible contrainte de cisaillement critique et un
durcissement lent. Le prémélange est conservé dans un mélangeur à
cisaillement afin d'éviter la prise en raison de son comportement
thixotrope. Le prémélange est ensuite acheminé à l'aide d'une pompe
péristaltique vers une vis de mélange située à l'intérieur de la tête
d'impression. Au cours de cette étape, des additifs sont dispersés dans
le mélange afin d'accélérer la prise des propriétés mécaniques
juste après l'extrusion. La largeur d'extrudat considérée dans ce travail
est
w = 20 mm.
3. Matériaux caractérisation
UNE un nouveau prémélange de matériau cimentaire a été utilisé
dans ce travail. Ce matériau a été spécialement développé et fourni
par LafargeHolcim pour ce projet, avec des exigences quant à sa
maniabilité afin d'accélérer le processus d'impression, et à une
résistance mécanique précoce pour la capacité d'accumulation couche
par couche. Le prémélange est composé de Portland d'origineciment
CEM I 52.5N (30 - 40% w), silice cristalline (40 - 50% w), fumée de silice
(10% w) et charge calcaire (10% w). Une fois mélangé à de l'eau en très
faible proportion (rapport massique eau / (ciment + sable), c'est-à-dire w
/ (c + s) = 0,1), le matériau est constitué d'une pâte de mortier auto-
plaçante ultra haute performance, avec une adhérence supplémentaire
résine à base de polymère pour améliorer la qualité des interfaces entre
les couches imprimées, et un agent d'accélération et de seuil afin
d'obtenir à la fois la rhéologie adéquate et un temps de prise compatible
avec les aléas de l'impression 3D. Il est à noter que ce que l'on appelle
généralement le béton à ultra-haute performance (BUP) dans la
littérature et l'industrie, n'est pas du béton en soi, mais plutôt une pâte de
mortier sans
106 Fig. 3. Contrainte de flexion parC.rapport
Gosselin àetlacoll.
dé /fl Matériaux
exion de la
etpoutre pour
design 100 un essai
(2016) de flexion en 4 points sur des poutres
102–109
prismatiques découpées à partir d'un échantillon imprimé en 3D.
 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109 107

et / ou une multifonctionnalité sans précédent par la géométrie peut

granulats (ø N 4 mm), qui est le critère habituel pour définir le béton.
désormais être envisagé. Des fonctions supplémentaires peuvent être
Néanmoins, les performances mécaniques et thermiques des UHPC,
intégrées dans les pièces structurelles, c'est-à-dire non seulement les
avec ou sans armatures, sont nettement supérieures à celles du béton
propriétés mécaniques mais aussi l'isolation thermique,
classique. La caractérisation mécanique a été réalisée sur des
l'insonorisation, etc. Deux exemples d'application à grande échelle sont
échantillons prismatiques de 40 × 40 × 160 mm découpés à partir
présentés dans cet article, tous deux constitués d'éléments de paroi
d'un échantillon imprimé en 3D qui ont été durcis à température
structurelle. Les deux cas sont des exemples pertinents pour démontrer
ambiante pendant 90 jours. Résistance à la flexion
la faisabilité de la technologie développée pour une application dans
σ⁎F wcomme estimulé de 4 points êtrending des tests selon to COMMETM
l'architecture et la construction. Cibler une efficacité et / ou une
C1161
multifonctionnalité sans précédent par la géométrie peut désormais
protocole expérimental, comme valeur maximale de la contrainte σf
être envisagé. Des fonctions supplémentaires peuvent être intégrées
σf obtenue en suivant l'Eq. (1):
dans les pièces structurelles, c'est-à-dire non seulement les propriétés
mécaniques mais aussi l'isolation thermique, l'insonorisation, etc. Deux
FL exemples d'application à grande échelle sont présentés dans cet article,
σf ¼3 ð1Þ
4 tous deux constitués d'éléments de paroi structurelle. Les deux cas sont
3b des exemples pertinents pour démontrer la faisabilité de la technologie
développée pour une application dans l'architecture et la construction.
où F est la charge prescrite et L la portée entre les supports, dans le
Cibler une efficacité et / ou une multifonctionnalité sans précédent par
cas d'une section de poutre carrée du côté b.
la géométrie peut désormais être envisagé. Des fonctions
Des échantillons ont été spécifiquement découpés afin d'aligner
supplémentaires peuvent être intégrées dans les pièces structurelles,
perpendiculairement les interfaces des couches imprimées en 3D à la
c'est-à-dire non seulement les propriétés mécaniques mais aussi
direction de chargement, c'est-à-dire sur la longueur de la poutre et
l'isolation thermique, l'insonorisation, etc. Deux exemples d'application
horizontalement par rapport au cadre de référence du laboratoire. La
à grande échelle sont présentés dans cet article, tous deux constitués
portée entre les supports centraux a été choisie à 50 mm, tandis que
d'éléments de paroi structurelle. Les deux cas sont des exemples
la distance entre le premier et le dernier supports était de 100 mm.
pertinents pour démontrer la faisabilité de la technologie développée
Les résultats de la contrainte de flexion par rapport à la dé fl exion de
pour une application dans l'architecture et la construction. tous deux
la poutre sont présentés dansFig. 3. Deux vitesses de déformation (1
constitués d'éléments de paroi structurelle. Les deux cas sont des
et 5 mm / min) ont été considérées afin de présenter le
exemples pertinents pour démontrer la faisabilité de la technologie
comportement viscoélastique caractéristique de tels matériaux
développée pour une application dans l'architecture et la construction.
cimentaires. Trois échantillons prismatiques ont été testés pour
tous deux constitués d'éléments de paroi structurelle. Les deux cas sont
estimer la résistance fl exurale. La rupture des échantillons de mortier
des exemples pertinents pour démontrer la faisabilité de la technologie
s'est produite dans la zone de flexion pure des échantillons, mais
développée pour une application dans l'architecture et la construction.
aucun effet des interfaces de couche n'a été observé sur les
mécanismes de rupture.
le obtenu valeur pour flexural force est σ⁎ F = 14. 3 ±2.6 MPa. Ee
compressif sforce σ⁎ c cun be estimé de les valeur de fl exural
résistance et rapport massique w / (c + s) du mortier. Dans ce
travail, le ratio est très faible (w / (c + s) = 0,1), compte tenu de la
spécificité du matériau utilisé. Pour des rapports w / (c + s) aussi
faibles, le rapport typique des résistances à la flexion et à la
compression est d'environ 10%.[22], d'où un conservateur
estimuler pour σ⁎ c plus haute than 120 MPennsylvanie, étant donné une
sonner et homogène
microstructure, qui est similaire bien que supérieur à ce qui a été
obtenu dans la littérature pour un béton d'impression haute
performance [17]. Cette haute performance mécanique permet la
fabrication de structures minces à base de béton, qui est l'une des
principales forces motrices pour considérer l'impression 3D à grande
échelle comme une alternative attrayante à plus méthodes
traditionnelles telles que le moulage.

4. Production d'éléments structurels

Comme indiqué ci-dessus, la caractéristique la plus attrayante de

l'impression 3D du béton est la capacité de produire des formes 3D
complexes par rapport aux processus de coulée. Dans le domaine de
la pratique architecturale, un écart important existe entre la majeure
partie des architectes actuels qui recherchent un coût moindre, ce qui
se traduit par des murs simplistes et de forme droite, tandis que les
quelques autres qui travaillent sur des projets moins contraints
financièrement, peuvent se permettre pour concevoir des formes plus
complexes, par exemple en concevant des moules et des coffrages
personnalisés à usage unique, générant ainsi de grandes quantités de
déchets et des retards imprévus dans le processus de construction.
L'impression 3D est une technologie disruptive qui offre des solutions
inédites qui concilient formes non standard et faibles coûts. Les
pièces structurelles développées dans ce travail sont des exemples
éloquents de ce qui peut être réalisé en utilisant cette technologie,
repoussant ainsi les limites de l'espace de conception disponible pour
les ingénieurs, les architectes et les concepteurs. Cibler une efficacité
108 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109
4.1. Élément mural multifonctionnel

Cet élément a été conçu dans un contexte de réhabilitation

structurelle, à partir de la structure endommagée, c'est-à-dire un
étage et son niveau supérieur sans aucun support structurel.
L'élément a été conçu dans le but d'optimiser ce qui deviendrait le
mur de support extérieur, comme indiqué surFig. 4.
L'élément consiste en un coffrage absorbant à remplir soit avec
du béton fibré ultra haute performance sur des pièces structurelles,
soit avec un matériau isolant tel que de la mousse pour l'isolation
thermique. Certaines pièces sont également laissées volontairement
vides pour pouvoir accueillir des tuyaux ou des fils électriques. Le
coffrage comporte deux parties en forme de colonne, reliées à deux
plaques droites entre lesquelles ondule une coque bi-sinusoïdale.
L'isolation thermique est une préoccupation de plus en plus
importante dans la construction; alors que la conductivité du béton
est généralement de l'ordre de λ = 1W.m -1K -1, la quantité de
chaleur traversant l'ensemble de l'élément de structure peut être
réduite en optimisant la géométrie. L'efficacité d'isolation
thermique du mur réside dans la réduction des ponts thermiques. Le
fl ux thermique total étant proportionnel à la section du meilleur
matériau conducteur du système, c'est-à-dire le béton, l'objectif de
l'optimisation multiobjectifs est de réduire la zone de contact entre
les deux côtés du mur tout en conservant ses performances
structurelles. En effet, dans la conception considérée, les seuls
contacts structurels sont réduits à quelques points, limitant ainsi le
transfert thermique global entre les faces interne et externe. La
coquille considérée est une boîte à œufs, ou 2D-sinusoïdale,(4):

z ¼ cosðωxÞ cosðωyE: ð2Þ

Afin de formuler le problème de conduction thermique, seul un

quart de la période 2D-sinusoïdale est considéré en raison des
symétries. En tant qu'approximation du premier ordre, ce quart de
période de surface est considéré comme planaire par souci de
simplicité, avec des conditions aux limites T = 1 pour z = 1 et T = - 1
pour z = - 1. La conservation de la chaleur est satisfaite dans ce plan ,
tel qu'exprimé en Eq.(3).

♙2T ¼ 0 ð3Þ

Fig. 4. Contexte architectural de l'élément mural multifonctionnel.

 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109 109

Fig. 5. Schéma description de 2 conceptions différentes pour la paroi multifonctionnelle: armature de coque sinusoïdale 2D avec contacts ponctuels (a) ou armature verticale droite avec
contacts linéaires (b).

Le fl ux de chaleur total injecté Φ⃗ se répartit également dans Le champ de température obtenu en intégrant Eq. (5) par rapport à
toutes les directions à l'intérieur du plan, ce qui implique une densité r, comme indiqué dans l'Eq. (6) avec la restriction que r ≠ 0,
correspondant à a singularité.
de de fl ux de chaleur écrite en Eq. (4) pour les coordonnées polaires
(r, α) et l'épaisseur de la coque w: r
T ¼ - Φ⃗ · E⃗ r ln e cst ð6Þ
2λπw
Φ⃗ 1
ϕ⃗ ðr; αÞ ¼ 2 : ð4Þ
πrw Afin d'éviter cette situation, un rayon de contact ρ non nul est
introduit, représentant la zone de contact d'une manière plus réaliste.
Le champ de température peut ainsi être réécrit comme Eq.(7) en
utilisant la valeur aux limites T = 1 pour r ≤ ρ.
La composante radiale ♙ Tr du gradient thermique♙⃗ T peut s'écrire
Eq. (5) en utilisant la loi de Fourier, avec er le vecteur unitaire radial: ln r
1 1 ⃗r2ρ
♙Tr ¼ - ϕ⃗ · E⃗ rðr; αÞ ¼ - Φ⃗ · E⃗ r : ð5Þ ⃗
T ¼ 1- Φ · E ð7Þ
λ 2λπrw λπ
w

Fig. 6. Modèle CAO pour le mur multifonctionnel (à gauche) et le mur multifonctionnel en béton haute performance imprimé en
3D (à droite).
110 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109

Fig. 7. Rendu filaire du chemin continu du bâtiment suivi par le robot 6 axes lors de l'extrusion de l'UHPC pour l'élément mural multifonctionnel.

Pour une distance l / 4 correspondant à un quart de la période utilisé pour la production de cet élément structurel est illustré dans
sinusoïdale, T = 0 à cause des conditions aux limites. Par conséquent, en Fig. 7. L'élément résultant n'aurait guère pu être produit d'une autre
utilisant Eq.(7), l'expression du fl ux thermique total Φ⃗ peut être manière, du moins avec une voie de traitement traditionnelle ou
déduite: économiquement réalisable, soulignant ainsi l'intérêt de l'impression
3D dans le domaine de la construction. En fait, la plupart des coûts de
2λπw ⃗ r production utilisant la technologie actuelle sont imputables au salaire
Φ⃗ ¼ e: ð8Þ
ln l de la main-d'œuvre, qui est typique de l'industrie de la construction.
4ρ Le fichier CAO représentant cet élément structurel est disponible avec
la version en ligne du présent article comme matériel
Le thermique apparent le flux de chaleur heat à travers l'épaisseur complémentaire, il pourrait être utilisé comme référence pour
de paroi t sur une période l est donné par l'Eq. (9) pour une variation
l'impression 3D à grande échelle.
de température ΔT et appar- ent conductivité thermique K.
4.2. Élément mural amortisseur acoustique
¨l ¨ πw λΔT ΔT
Φω ¼ Φ2⃗ ¼ ¼K ð9Þ Un autre exemple est l'élément suivant qui a été conçu comme un
2 t t t
l
l ln 4ρ Le chemin de construction continu

D'où,le rapport a = K / k est une estimation de la performance

d'isolation thermique pour une conception de mur donnée, basée
uniquement sur des paramètres géométriques. DeFig. 5 peut être déduit
le rapport a pour les deux conceptions de mur considérées. Pour le
premier cas (cf.Fig. 5a), w = ρ = 20 mm, t = 170 mm, l = 272 mm,
et θ ≃ l/ 2t = 5 3 répar exemple., wqui ychamps a1 =11,8%. UNE
deuxième la conception avec des renforts verticaux droits est illustrée
Fig. 5b. Si on conà titre de comparaison, les performances d'isolation
thermique à fraction volumique constante de l'armature, alors a2 = S
/ l2 = 18,4%, ce qui correspond à la fraction volumique de l'armature
à l'intérieur du mur, c'est-à-dire donnant une valeur moyenne
arithmétique pour l'apparente conductivité thermique.
Le gain de performance P en isolation thermique grâce à des
opérations géométriques La timisation de la paroi multifonctionnelle
par rapport à une conception classique s'obtient comme suit:

−a1
P ¼ a2 ¼ 56%: ð10Þ
u
n
Mêmee1 en considérant cette simple approximation du premier
ordre, la réduction des pertes thermiques est énorme, démontrant
ainsi le caractère multifonctionnel de la conception de mur proposée.
Un gain de performance d'isolation thermique de 56% a été obtenu
par rapport à une conception de mur classique, uniquement en
optimisant la géométrie du renfort interne. En outre, la coque ondulée
est structurellement efficace car elle contient des barres droites qui
forment une ferme stable, adaptée pour supporter des charges. En
outre, la coque agit comme un renfort à double ondulation,
améliorant la rigidité fl exrale de la structure, de manière similaire au
carton. La production de l'élément mural a pris environ 12 h (pour
139 couches), ses dimensions sont d'environ 1360 mm × 1500 mm ×
170 mm, avec un poids env. 450 kg; le mur final est montré dansFig. 6.
 C. Gosselinàetassembler
élément générique à la fois structurel et acoustique, coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109 111

saigné aux côtés des autres pour former un mur complet. Les
différentes géométries de trous pourraient fournir des propriétés
d'insonorisation améliorées à l'élément, en amortissant les ondes
acoustiques le traversant en fonction de la géométrie des cellules de
paroi et des propriétés du matériau. Les tailles d'élément produites
environ 650 mm × 650 mm × 300 mm et sont indiquées dansFig. 8.
Il a été imprimé en 2 h (26 couches), orthogonalement au plan du
mur afin de permettre le maintien de la dentelle.

Fig. 8. Élément mural d'amortissement acoustique en béton imprimé en

3D.
112 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109

problème d'ingénierie d'intérêt, dans un cadre fructueux d'interaction

Ceci est un autre exemple de ce qui peut être réalisé en utilisant la
entre la modélisation computationnelle, la perspicacité expérimentale et
technologie présentée dans cet article, en termes de complexité
l'optimisation.
géométrique et de propriétés multifonctionnelles induites.

5. Discussion

Il a été souligné par [6] que l'intérêt principal de la fabrication

additive appliquée à la construction à grande échelle ne serait ni la
rapidité ni le coût, mais plutôt une valeur ajoutée à la performance
des éléments de construction, principalement grâce à une utilisation
intelligente de la géométrie. Notre travail tente de relever ce défi
géométrique en comprenant sa relation cruciale avec le
comportement des matériaux et le processus d'impression. Bien que
les premiers développements des processus de FA à base de ciment à
grande échelle aient été liés au concept de forme libre, il semble assez
difficile de séparer chaque processus particulier de ses géométries
accessibles. En fait, le processus de fabrication de contours[14], tout
en étant assez rapide, est uniquement limité aux formes d'extrusion
2.5D. Le processus d'impression du béton, principalement abordé par
l'équipe de l'Université de Loughborough[18], est réalisée par un
système de dépôt 3 axes qui manque forcément de précision lorsqu'il
s'agit d'imprimer des éléments loin de la verticalité. Notre processus
atteint une nouvelle complexité pour les objets imprimables.
L'utilisation d'un robot industriel 6 axes, rendue possible par le
logiciel HAL Robotics[26], permet non seulement le tranchage non
horizontal et non rectiligne de l'objet imprimé, mais facilite également
la possibilité d'une véritable mise en œuvre de telles technologies
dans l'industrie du bâtiment, car il ne doit pas être réalisé avec des
machines spécifiquement développées. Le nouveau matériau
imprimé, développé avec LafargeHolcim, apporte une efficacité de
vitesse de fabrication et de résistance mécanique jamais atteinte dans
les projets de FA existants à grande échelle à base de béton. Le fait
que le comportement du matériau à un âge précoce et mature
influence la qualité du processus de dépôt et les propriétés globales
de l'objet, ainsi que le fait que la disposition spatiale et la morphologie
des interfaces entre les couches ont un impact sur le comportement
de l'élément une fois chargé, le terme forme libre ne convient pas
pour décrire de telles approches. La conception du mur polyvalent
présenté dans cet article n'a pas été menée comme une recherche de
liberté de conception, mais comme une approche intégrative, qui
utilise intelligemment la géométrie, comprise comme le résultat d'une
série de contraintes hétérogènes. Ces contraintes apparaissent à
chaque échelle, de la constitution structurelle complexe du mortier au
besoin de propriétés thermiques adéquates de l'élément complet.
Nous croyons que nous sommes au début d'une nouvelle
compréhension de la conception géométrique, rendue possible par de
tels processus de construction, tout comme l'industrie sidérurgique a
apporté d'énormes changements dans la construction au cours de la
seconde moitié du XIXe siècle. La distinction classique entre matériau
et structure s'estompe rapidement avec les techniques AM permettant
l'architecture des matériaux à plusieurs échelles,[2,4, 5,15], comme
dans le cas des fermes micro-architecturées [13], fermes fractales
[23], structures hiérarchiques en nid d'abeille [1], ou auxétique
matériaux [3,9-11]. Du point de vue de la construction et de
l'architecture
ture, la distinction est également en train de disparaître; il faut une
nouvelle compréhension du concept de forme, en tant qu'expression
de l'intersection de multiples flux d'informations[24] provenant des
différents aspects du système étudié. Dans une telle approche
interdisciplinaire, la complexité et la diversité des informations sont
traitées en utilisant des méthodes de recherche de formes, des
algorithmes d'optimisation méta-heuristiques et des techniques
d'analyse structurelle computationnelle plus conventionnelles.[12].
La conception peut être extraite de l'hétérogénéité des contraintes
matérielles, structurelles et architecturales, mise en œuvre dans un
outil de modélisation informatique, alimenté et optimisé en
conséquence par un retour d'expérience. La liberté de conception
viendra de la multidisciplinarité, en évaluant chaque aspect du
 C. Gosselin et coll. / Matériaux et[16] T. Le,
6. Conclusions
Les limites des projets existants de FA à base de béton ont été
examinées et un nouveau processus a été proposé en conséquence
dans ce document. Les principales caractéristiques du présent
projet peuvent être résumées comme suit:
design 100S.(2016)
Austin,102–109
S. Lim, R. Buswell, A. Gibb, T. Thorpe, Mix design and fresh properties for113
béton d'impression haute performance, Mater. Struct. 45 (2012) 1221-1232.
[17] T. Le, S. Austin, S. Lim, R. Buswell, R. Law, A. Gibb, T. Thorpe, Hardened properties of
high- impression de performance béton, Cem. Béton. Res. 42 (2012) 558-566.
[18] S. Lim, R. Buswell, T. Le, S. Austin, A. Gibb, T. Thorpe, Développements à l'échelle de la
construction procédés de fabrication additive, Autom. Constr. 21 (2012) 263-268.
[19] J. Menger, http://3dprint.com/52978/robotic-arm-3d-printer/2015.
[20] MX3D, http://mx3d.com/2015.

• La possibilité de produire des structures imprimées en 3D à

grande échelle sans supports temporaires.
• L'utilisation de la méthode de continuité tangentielle pour le
tranchage, d'où
exploiter les possibilités de l'impression 3D en créant des couches
avec des et résultant en des constructions en forme de voûte,
mécaniquement plus solides d'un point de vue structurel.
• S'appuyant sur un bras robotique générique à 6 axes au lieu d'un
pont roulant,
permettant ainsi une complexité géométrique et un contrôle
total grâce à HAL [26].
• En permettant la complexité géométrique, la multifonctionnalité et la
structure
des effets peuvent être induits dans les objets imprimés, comme
le montrent les exemples d'application présentés.
D'autres travaux comprendront l'utilisation de plusieurs
matériaux dans le processus d'impression afin de créer des
dégradés de propriétés des matériaux. L'idée d'utiliser la
géométrie pour induire la fonctionnalité dans les structures sera
étudiée plus en détail, ainsi que sa relation avec le processus
constructif dans la pratique architecturale. Les outils
d'optimisation de calcul seront adaptés pour des considérations
multi-échelles, permettant ainsi l'architecture de la matière
depuis l'échelle microstructurale jusqu'à l'échelle des éléments
structurels.

Remerciements

Ces travaux s'inscrivent dans le cadre du projet DEMOCRITE

(Large-scale additive manufacturing platform). Les auteurs
tiennent à remercier heSam Université (bourse PNM-14-SYNG-
0002-01) pour son soutien financier dans le cadre de son
programme Paris Nouveaux Mondes.

Les références
[1] A. Adjari, B. Jahromi, J. Papadopoulos, H. Nayeb-Hashemi, A. Vaziri, miel
hiérarchique- peignes aux propriétés personnalisables, Int. J. Solids Struct. 49
(11−12) (2012) 1413–1419.
[2] MF Ashby, Y. Bréchet, Conception de matériaux hybrides, Acta Mater. 51 (2003) 5801–
5821.
[3] N. Auffray, J. Dirrenberger, G. Rosi, Une description complète de l'anisotrope
bidimensionnel élasticité du gradient de déformation, Int. J. Solids Struct. 69-70
(2015) 195-210.
[4] O. Bouaziz, Y. Bréchet, JD Embury, Matériaux hétérogènes et architecturés: un possible
stratégie pour la conception des matériaux structurels, Adv. Eng. Mater. 10 (1–2)
(2008) 24–36.
[5] Y. Bréchet, JD Embury, Matériaux architecturés: espace matériaux en expansion, Scr.
Mater. 68 (1) (2013) 1–3.
[6] R. Buswell, R. Soar, A. Gibb, A. Thorpe, Construction de forme libre: rapide à méga-
échelle fabrication pour la construction, Autom. Constr. 16 (2007) 224-231.
[7] G. Cesaretti, E. Dini, XD Kestelier, V. Colla, L. Pambaguian, Building components for an
out- poster sur le sol lunaire au moyen d'une nouvelle technologie d'impression 3D,
Acta Astronaut. 93 (2014) 430–450.
[8] S. Crump, appareil et méthode de création d'objets tridimensionnels, 1992.
[9] J. Dirrenberger, S. Forest, D. Jeulin, Élastoplasticité des matériaux auxétiques, Comput.
Mater. Sci.64 (2012) 57–61.
[10] J. Dirrenberger, S. Forest, D. Jeulin, Propriétés élastiques efficaces des
microstructures auxétiques: anisotropie et applications structurelles, Int. J. Mech.
Mater. Des. 9 (1) (2013) 21–33.
[11] J. Dirrenberger, S. Forest, D. Jeulin, C. Colin, Homogénéisation des matériaux
auxétiques périodiques, Procedia Engineering, 10: 1847–1852. 11e Conférence
internationale sur la mécanique Comportement des matériaux (ICM11), 2011.
[12] R. Duballet, C. Gosselin, P. Roux, Fabrication additive et multi-objectifs Optimisation
of Graded Polystyrene Aggregate Concrete Structures, in: M. Thomsen, M. Tamke, C.
Gengnagel, B.Faircloth, F.Scheurer (Eds.), Modeling Behaviour- Design Modeling
Sym- posium 2015, Springer, 2016.
[13] NA Fleck, VS Deshpande, MF Ashby, Matériaux micro-architecturés: passé, présent
et futur, Proc. R. Soc. A 466 (2121) (2010) 2495–2516.
[14] B. Khoshnevis, Construction automatisée par robotique liée à la fabrication de
contours et informa- technologies de pointe, Autom. Constr. 13 (2004) 5–19.
[15] RS Lakes, Matériaux avec structure hiérarchie, Nature 361 (1993) 511–515.
114 C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109

D. Rebolj, M. Fischer, D. Endy, T. Moore, A. Sorgo, Pouvons-nous faire pousser des

[21] J. Pegna, Enquête exploratoire sur la construction solide de forme libre, Autom. Constr. 5 bâtiments? Concepts et exigences pour la construction automatisée à l'échelle
(1997)427–437. nanométrique et à l'échelle du mètre, Adv. Eng. Informer. 25 (2011) 390–398.
[22] S. Popovics, résistance et propriétés connexes du béton Une approche quantitative, [25] E. Sachs, J.Haggerty, M. Cima, P. Williams, Techniques d'impression en trois dimensions,
Wiley, 1998. 1993.
[23] D. Rayneau-Kirkhope, Y. Mao, R. Farr, Structures fractales ultralégères à partir de tubes [26] T. Schwartz, HAL: Extension d'un langage de programmation visuel pour soutenir
creux, Phys.Rev. Lett. 109 (2012) 204301. l'enseignement et la ré- recherche sur la robotique appliquée à la construction, Springer,
Vienne, 2012 92–101.
[24]
Afficher les statistiques de publication
C. Gosselin et coll. / Matériaux et design 100 (2016) 102–109 115