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ALLEGORIES ORIENTALES, ou LE FRAGMENT DE SANCHONIATON: QUI CONTIENT LHISTOIRE DE SATURNE, SUIVIE DE CELLES DE MERCURE EF DO HERCULE, ET DE SES DOUZE TRAVAUX, AVEC LEUR EXPLICATION, Pour fervir a intelligence du GENIE SY MBOLIQUE DE L’ ANTIQUITE. PAR M. COURT DE GEBELIN, De la Sociest Economique de Berne, & del Acad, Royale de la Rochelle. 8 A PARIS; LAuteur, Court pe Generin, tue Poupée, Maifon de M. Boucher, Seccétaire du Roi. Bouper, Imprimeur-Libraire, rue Saint Jacques. Chey 9 Varieyne Laing, Imprimeur-Libraire, rue vieille Bouclerie. Veuve Docuesne, Libraire, rue Saint Jacques. SauGnain, Libraire, Quai des Auguttins, Ruavcr, Libraire, rue de la Harpe, PLAGE ELLEN M. DCC. LXxIIL AVEC APROBATION ET PRIVILEGE DU ROL TABLE Des Objets contenus dans CExplication des trois Allégories Orientales. INTRODUCTION. Cts sis Aldgories déja réunies par les Anciens. Objets qu’elles prl- fenient : comment elles s'obfeurcirent , & par quel moyen on voit la lumitre renaisre 5 SI Page 1 ALLEGORIE ‘Hiftoire de Saruane & de Cronus , S Fragment de Sanchoniaton oi elle eft contenue 5 Bb. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES. \ 1, Pourquoi ce Monument étoit inincelligible , 43 2. Explication qu'on en donne, claire & naturelle , 1% 3. Patrie de Sanchoniaton : Tems oi il a vécu , ib, 4. De Cauthenticisé des Fragmens qu'on lui attribue, as 5. Des Commentateurs de Sanchoniaton , 17, 6. Qu’on doit confidérer ce Fragment comme une allégorie def Agricul- sure , 19 ‘Ant.I. Des quatre Perfonnages de Sanchoniaton 22 6.1. DElion, 25 ao ie §. IL. D'Uranns @ de Ghé, oule Ciel & la Terte, leurs Enfans, Ib. §. IV. V. VI. Hiftoire d' Elion, relative d la Création , 24 §. VII. Explication du nom de Byblos , 27 Ant. IL. Mariage PUranus & de Ghé, b. §.1. Leurs Enfans , 28 §. IL. Raport de Sanchoniaton avec Moyfe 2 ce fujet, 30 §.1V. Enfans que leur attribuoient les Crésois , 32 §. V. Infidélités d'Uranus , 3S Aligasies, aij rv TABLE DES OBJETS, &. Ant. III. Cronus ow Saturne, Fils de Ghé & fon vengeur: ce qu'Héfiode en : t ” dit, age 36 $. 2. Son Hiftoire eftune allégorie, relative a Cinvention de Pdgrical, ture y 3 §. 3. Explication des divers noms de Saturne, 39 Ant. 1V. Confeillers de Saturue , 41 §. 1. Athéné ou Minerve, Is, §.2. Hermds, Thot ou Mercure , 4 §. 5. Infirumens quinvente Saturne , a3 §. 4. Guerre ouverte entre Saturne & Uranus: allids du premier : avane ‘tages qu'il remporte » “4 ‘Arr. V. Femmes de Saturne, 45 §.1. Rita & fes VIL. Fils, ou la Terre eultivee, & les fept jours de la femaine , Ib, § 2. ea & fes VII Filles, les fept nuits de la femaine, ge §. 3. Dioné ou f Abondance , §. 4. Eimarment & Hora ou la Fortune & la Beauté, Ib ‘Arr. VI. Enfans de Saturne , $4 1. Trois Fils quil a en Perée, ou les trois Saifons, Is. 2.Sanip, ou les Labours , ib. 3-Monocenis, funique, ou la Moiffor, $5 4 Mura, ou fa Converfion du blé en pain, Bb. g-PEnsepHONd, ou Projerpine, Les Semailles , 56 Agr. VII. Réunion d'un grand nombre d objets différens } db, §.1. Prisendus Freres de Saturne ou Cronus, 7 1, Des Betytes & Statues des Dieux , 58 a. De Dagon , ou le Laboureur , 59 3. Alas ou Greniers fous terre, 6o §. 2. Concubine d Uranus enlevée par Saturne , & qui devient mere de Demaroon, 62 §. 3. Dieux de Saturne, 6; §. 4. De Sydyk, des Cabires & d' Efenlape ou Afclépius , 64 §.5. De quelques Dieux Marins , 65 1, Pontus, & origine de fon nom, Bb, a. Nérde & fon Hiftoire, 2 970 3. Typhon , gr 4. Pofeidon ou Neptune, 7m §. Sidon, yn 6.6. Baaltis, Cabires @ Agrotes , B. §..7. Navigations des Defiendans des Diofeures , 7 Ant, VIIL §. 1. Désrdnement & mutilation d’ Uranus 1" 2, Le récit d’Héfiode eff allégorique , 5 TABLE DES OB}ETS, &e: 3+ Son explication , §. a. Naiffance & Triomphe de Vénus , §. 3. L’ Amour & Cupidon , §. 4 Erats dont difpofe Saturne , ‘Anr. IX. Saturne , Uranus , &c. peints par Thor, 3. Diverfes manieres donton a traduit cet article y 2. Son vrai fens, 3. Comment Thot peignit Saturne , ‘Ant. X, Idtes que l Antiquité eut de Saturne qu'elle regarda 4. Comme U Inventeur de L Agriculture , 2. Comme le Dieu du Tems , 3+ Comme le Roi del’ Age Lor » _ 4. Sanchoniaton dit lui mime , que cette Hiftoire eft une Allégo- i 86 rie, Ant. XI. Ville de Byblos & de Beryte y 1. De Byblos , 2. De Beéryte, 3+ Analyfe des trois Chants de Nonnus fur Beryte 4: D’Ophion & des Ophionides , $- Guerre entre Bacchus & Neptune, au fujet de Béryte , 6. Esymologie du nom de Béryse , 7. Patrie dun Auteur Agricole, Ant. XII. Tradudtion libre du Jecond Fragment de Sanchoniaton , IL ALLEGORIE Histoire pz Maxcung ou THor, Intropuction, Ant. I. §.1. Des Noms de Mercure & combien C Antiquité en compra , §. 2, Idee que les Anciens avoient de Mercure 5 S. 3. ddde qwen eurentles Egyptiens , S. 4. Caratleres de Mercure , Ant IL, Sentimens des Savans a Pégard de Mercure , Anz. UI. Mercure , Inventeur de € Aftronomie , I. Claffe de Preuves , Tisres de Mercure, 1, Steretaire & Confeiller de Sasurne , 2. Interprise des Dicax , Il. Claffe de Preuves, Symbole & Astributs de Mercure, 1. Le Caducée , a, LeCog, le Belier & le Chien, 3. La Lyre, 2) ter 1o2 104 106 toy Jog 1to rie 11g ay vr TABLE DES OBJETS, &e Ill. Claffe de Preuves. Adions de Mercure y 1, Idonne un Cafque a Ifts, 116 2. I joue aux Dez avec la Lune , ih it de Preuves, Noms de Mercure donnds d des Portions de Pan- TV. Cla née, 118 1. Chez les Egyptiens , ib. 2. Chey les Romains , 119 V. Claffe de Preuves. Caratléres dont les Anciens lui atsribuent CInven- tion, * ib, 2. Caraitére propre a Mercure , 120 3. Caraileres Aftronomiques , a 4 contemple les Dragons , : ib, 5-H compofe 36525. Koulequx ib, VI. Claffe de Preuves. §. 1. & 2. Noms donnés a Heraule ras §. 3. Raports de Mercure avec Janxs , 130 VII. Claffe de Preuves. L'Antiquied offre comme un Aftronome, 132 Anr. IV, Divers raporis fous lefquels Mercure fut confideré dans la fuite , 15 1. Dieu des Bornes , iz 2. Dieu du Commerce , 135 3- Dieu des Voyageurs & des Chemins , ib, 4-Conduileur des Ames apris la Mort, 136 §. Patron des Heérauts , ib, §. 2. Autres acceptions de Mercure , 137 1, Une des Planettes , 138 2. Un des Jours de la Semaine , 138 3. Un des Métaux , 139 §. 5+ Des Colonnes Sacrées de Mercure, 140 Ant. V. Sit fut un Etre réel ou Allégorique y 140 VIL ALLEGORIE Vie & Travaux v'Hekcuss InrroDUCTION,: 47 Pant. I. Vie f Hercule par Diodore , | Pant. Il, Hercule nef pas un Perfonnege ret, mais be Symbols un otf réel & phyfique , Vas Ant. I. Confidérasions Prélimineires , ib §. 1. Cette Bifloire eft une Allégorie , ik §. 2, Pourquoi on la crut vraie , 16 §. ge Idée qu’en ont eu les Modernes, ‘ i TABLE DES OBJETS, &. vit G4 Preuves qu'elle eft relative aC Agriculsure , ‘Ant, I, Quels font les objets Allégoriques défignés par Hercule le The bain & par fes Travaux 3173 §. 1, Ses Travaux font le défrichement & la Culture des Terres, 175 §. 2. Ii fut le Soleil Prosedeur de £ Agriculture , ib, §. 3. Pourquoi apelld le Thebain , 176 6. 4. Antérieur aux Grecs , 197 §. 5. Combien on en compta, 178 ‘Anz. IIL. Preuves qu'il défigna le Soleil, 180 1. Témoignage des Anciens , ib, . Le Soleil apellé Hercule dans leurs Hymnes , Ee 4st i 3. Deux Hercules, Pun Dieu, Cautre Heros, : 183 6. +S Ses Titres & fes Fires, 184 §. 5. Ses noms , 185 §. 6, Dimes offertes & Hercule y 188 §.7. Jeux Olympiques ; 189 §. 8, Ses Symboles , ib, ‘Arr IV. Parsee Femmes & Enfans @ Hercule, Tot | 1. Son Pere & fa Mere, 1b, §. 2. Ses cinquante Fils, : ib S. 3. Son nevex lolas , 192 S. 4. lole & fes autres Femmes, 195 Paar. IIL. Explication de la Vie 6 des douse Travaux PHerule, 196 $.4.Ces Travaux peints fur les murs des Temples, ib, S.2. Pourquoi apellts Travaux , 198 S. 3. Galerie Phénicienne qui les repréfentoit 199 ‘Tableau Premier. Les deux Dragons écranglis , 208 . 1. Fragment dune Idylle de Théocrite , 202 4§. 2. Feux de la Saint-Jean, 203 Taat IL. Lion de la Forts de Nemée , 205 Tas. IIT. Hydre de Lerne, 207 Tanz. IV. Sanglier d’Erymanthe & Censaures , 208 Tani. V. Biche du Mont Menale , 213 Tas. VI. Oifeaux du Lac Stymphale , ib, Taaz. VII. Eradles d’ Augias , aig Tast. VIIL. Taureau vaincu & Jeux Olympiques , ib, Tan. 1X. Juments de Dioméde , 217 X. Guerre des Amazones , a8 i XI. Vaches de Geryon , aa Tast. XII. Cerbere arraché des Enfers , ib, Tas. XUL Pommes des Hefpérides , Colones @ Hercule & ese de FEvene, 223 rir TABLE DES OBJETS, &c. Tast. XIV. Mort d'Hercule & fon Apothtofe, ary Urefufe Bésre mis au nombre des douze Grands Dieux 5 ibe fon Mariage avec Iseb¢. ib, Pant. Vi Vues génerales fur les autres exploits d' Hercule , 219. §. 1. Vidlotres d’Hercuce fur Antée , Emathion, Bufiris, Ge. ib, §. 2. Melampyge, Jurnum d Hercule, 230 §. 5. Autels wil éleve aur douze Grands Dieux , age §. 4. Ses Travaux dans PIle de Shave © en Afrique, age §. 5. Ses deffechemens en Grice , a §. 6 Ses Travaux dans les Alpes y ib S. 7. Ses Combats contre les éans, 28 §. 8. Honneurs qu'on lui rend, & Dimes 234 S.9 Hercule Iden 6 fes Dadlyles , 235 S. 10. Hercule du nombre des Argonautes 6 fes Exploits a Troye, 136 Panz. V. Obfervations en forme de Notes 238 Nor. I. Monumens anciens relatifs aux Travaux d’ Hercule, & fur-toue Hereule en fon repos » is Not. IL. Raports d'Hercule & de Samfon , Nor. Ul. Qu'il excella dans les Sciences. Origine des Mufes & a Graces, 245 2°, Pourquoi apellé Chef ou Conduiteur , ~ 146 Nor. IV. Tradition allégorique des Scyshes fur Hercule & fon Explix cation , 246 Nor. V. Hifloire d'Europe & Explication de f Aulégorie qu'elle renfemes Nor. VL. Explication de le Phrafa Mourie Vierge & de PHifoire * Xiphee , age Nor. VII. ldées f Hercule & de Pommes likes enfemble , ib, Nor. VIM. Atalante & Hippomines, 253 CONCLUSION des trois Allégories. 255 Explication des Vignettes & des Planches. 259 Tastes des mots primitifs indiqués, Gc. 263 des mots dont on donne Ltrymologis , 265 des noms dont on donne Eétymologic , . 168 des Allégories expliquées, iso des Masicres 5 373 “yr ALLEGORIES _EXPLICATION D‘E TROIS ALLEGORIES ORIENTALES INTRODUCTION. - A vant fon départ, dit’ Diovore de Sicile (t) ; Osirrs laiffa A Ifis » fadminittration générale de fon Erac , déja parfaitement ¥éple. Ii lui donna » pour Confeiller & pour: Miniftre Thot ou Mexcune,le plus fage & le » plus fidele de fes Amis ;'& pour Général'de fes Troupes , Hencute , qui mtenoit 3° lui par Ja naiffance, homme d’ailleurs d'une valeur '& d'une » force de corps prodigieufe ». Telle eft la réunion de trois Divinités Payennes, ‘dont Pune eft Egyp- tienne ; Faurre Phénicienne , '& la troifiéme Grecque ,'& ‘dont THiftuire eft également difficile.a entendre, outes les trois font encore réanies‘dans le récit d'un Hiftorien de Phé- nicie, dont on nons:a confervé quelques fragmens. prefquiinintelligibles jufques a préfent, » Saturye, dit cet Hiftorien (2) , ayant atreine lage viril , époufa la » querelle de fa mere & fa protégea contre fon pere Uranus, ou le Citl, » par tes confeils & avec le Powe de Thot ou Mercure Trismectste (3), -» fon Secrétaire,.... Ils prirent dans le combat une Concubine d’Uranus, ® qui devint mere de‘ Demaroon ,' & celui-ci fur pere de*Meticoxte qui elt o-le-ménre:- qu’Hercute ». “On chercheroie en vain la caufe de cette union dans les Ourrages de ceux qui ont vonlu expliquer la Fable : plus jalous de former des fyftémes que de difcurer des fairs, ils ont preCque touiours ndgligé ceux-ci : ils 4etoient méme formé des Principes fort commodes. Tout ce qui ne s'ac- cordoit pas avec leurs fyftémes, ou quills ne pouvoient expliquer , toi corrompu , défiguré ou abfurde. ” Perfaadé qu’avec‘de pareils Principes on'ne pouvoitrien découvrir, rien expliquer, nous avons pris une autre'route : nous raffemblons les Fats & nous les comparons : de-la cette: multitude de découvertes que nous avons ee “(+ Hitide (2) Saxcuostaron, fecond Fragm, dans Eesen, Préparat, Eyenz.Liv. I, Ca, X. -G) Celt &-dire trois fois grand, AMlégories. a 2 ALLEGORIES ORTENTALES. annoncées au Public , & qui répandent fur lAntiquité & fur lorigine des Connoiffances une vive lumiére & le- plus grand intérét, Nous devons a certe Méthode en particulier , explication que:nous pu- blions ici de trois Atlégories Orientales qui forment un Tout wnféparable ,. & dont la réunion prouye-la vérité de ce. que. Diodore.& Sanchoniaton- viennent de nous dire. . Ces trois Allégories font-'Hiftoire de Satunne, la méme que celle d’Of- tis fous un autre nom : celle de Phot oaMencuss ; & celle d’Hercurs & de- fes XIE. Travaux, ‘ Exroitement Hiées emr'elies ,-ellés formenr-un enfermble dont toures tes Parties, s'expliquant mutuellement , ont été faites les unes pour le-autres, Saturne, mangeur.d’enfans , ouvre la marche-avec-[a¢aulx; Mencure, Interpréte des Dieux, fait avec fon caducée; Hencuze , vainqueur du-Lion , & avec fa maffue liveanr XHv combats, termine la {ctne-en montamt aut” Giel aprés s'ére confumé dans un ‘bfcher. En confidérant ces trois Tableaux dans le ménmte.ordre ; & en ne négligeant t aucun des fymbales qui les caradtérifent, ils vont: paroirre ce- quiils fone réellement, des Allégories ingénieufes & de 4 plus grande verity qui- porrent fur Vinvention. des. Arts. de: premicr befoin & les plus indifpen-- fables, LHiloise-de Sararne-eft lé récir allégorique de Vinvention de PAcarcuz- tune, bafe des:Empires & des richeffes, & mefure.du Tems. Mercure nous offtita l'Allégorie de V’ihvention de-1’Astronomie 8& du~ Gaaenonier, far lequelTAgriculteur régle toutes fes Opérations. Et dans THiftcire d’Hercule & de fes Travaux , nous verrons le défriches ment des Terres , 8 la. diftribution des Travaux: de la Campagne pours chaque mois de Y’année. AinGi ces trois Perfonnages font lids dans li Nature: comme dans la Fable : : & celle-ct, loin de-n'étre qu’nn récit abfurde ou une Hiftoire défigurée,, - fete un monument du génie & de V'elpric de ceux-qui l'iaventerent ; & bas reuve de leur fenfibilité pour-tes Objets les plus uriles & les plus ine Nous puiferons les Faits fur lefquels nous nous appuierons, dans les Au-- teurs kes plis anciens & qui éroient le plus 4 porrée de connoitie les Tradi-- tions primitives. A Ja téve,, nous mettrons le Teate Grec de: Sancuonatos ~ ialguic inintelligible. ‘Téxte fi abfurde fans cette clef, qu'on croit lire TOuvrage d'un Aurewsy en dilire, & imexplicable quand on le preneit pour wa récit bitberique 5 cer Texte 5 dont on ne. favoit que faire, & qui donnoit la torture a [es Ince - prétes, va paroltre fi clair, fi intéreffant;, fi conforme 4 V'ancienne Anu— quité , & 4! Ordre naturel qui régle toutes choles Bis tie pourra s'¢mmw.- pécher de convenir qu'il eft enfin expliqué, & que nul aume .genre.di prétaxion ne. peur rer fourenables : INTRODUCTION. 3 Telle eft Vidée générale de ces ttois Allégories, Vefquifle de ces trois grands Tableaux tranfmis par !’Antiquité , qui les peignit far les murs fa~ erés des Temples pour l’utilité & Tinfrulion publique. La Terre irritée contre le Ciel fon Epoux, a caufe de {es:infidélités,, «* arme fon fils Satarae d'ume Favix'avec taquelle il fait la guerre a fon: Pere, & le prive det Facilees de fon Le fang du Ciel (emttenvec tes: | eaux des Rividres des Fannaines ji] en nait Vérus, laplus belle des Déeffes. Gependant Sarurne, devent Maitre de I'Empire, adore lov Demaroon( 4)» époufe Rhéa, A@arté, Dioné’, Eimarmené & Hora s Fillesdu Ciel, mange (es Enfans &: birit ‘des Villes. _Thot oa Meacune (on Sectétaire & fon Confeiller’, imite'le Ciel, fair les - Portraits des Dieux , invente les Caraderes Cacrdés, compofe 36525 Rou~ Jeaux, donne a Ifis une tate de Taurtau pour Diadémes fe fait accompagnec du Chien, du-Cozq & duBéler, prend pour fymbole le'Capucés, tire unt Lyre 4 trots cordes des fons harmonitux & mérite lenoAT a Ther prece des Dieux ; tandis qu’en Egypte'le: péeinier mois porte fon nomi; & qu’a~ Rome il eft proregeur du premier mois de l'Eré. : Hexcure, lewr conremgorain ; Général d’Ofiris, s'arae de fon coté de Ja Malle vit devient la zerreur des ennentis du Genre Humain Fils d'lov_. dAlcméne, Frere d'Euryfthée & né dans unesnuit triple , il étrangle dans fon? enfance -deux‘dragons envoyés ‘centre lai par Janon : dans la force de la uneffe , ittue le Lion dt Nine + & en porte la dépouitle lecelte de (a vie: it livre X¥ autres combats non moins terribles, & partant pour le Pays des Helpérides , il-périt par la robe teinze du-[ang de Neflus qui venoit de faire paffer a ‘Déjanire le fléuve Evene : vaincu par les douleuts cruelles du‘ poifon qui le confamey il Le jetre dans un butcher, & Suiffaar glotieule ment fa vie, il eft acan{pomé par les Dieux dans te Ciel: Pourquoi ces Objers font-ils chantés lie) les Pottes & confervés par les Hiftoriens: Pourquoi les Lages Egyptiens, les Grecs, &¢. les peignent-ils (ur les tuts des Temples , avec tes couleurs qui fe fouriennent encore'depuis tans dé milliers d’annéed, du moinsen Egypte? Vourquoi tous les Arts fe difputent- ils la gloire de conconrir 4 leur contivation & & leur embelliffement , fices Objets ne (ont que des contes ridicules on des récits ablurdes d’événemens feandaleux & révoltans? : : Cett qu’sls ne fonttels quer aparence: quiilsinftruifent les Humains, en ne paroiffant que les-amufer : que fous une forme allégorique , ils offtent les vé- > Tits les plus utiles. Les Legiflateurs;.en méme tems Pottes & Muficiens,, voulant que leurs: Lecans fatfent durables & a la portée.de tous les Hommes , fentirent qu’ll fa (4) Cecft-a-dire le Seigneur de CAbondance. * () Nom primitif de Jupiter, done'celui-ci n’e@™que le ‘compof , mot A mot le Pete lous - . “ALLEGORIES ORIENTALES. oir les rendre agréables & leur dter tout ce qui farigueroir attention yils ‘tes mirent, pour cet effet en aétions & en Tableaux : de-1a les Peintures fa~ crées , & les Poémes ot ces Peintures ¢roient decrites d'une manicre allégo~ stique , & pittore(que par-la-méme. Ces Allégories y-claires*dans le-tems-qui les vir naitre , durent néceffaire- sment devenir obfeures 4 mefure qu’on perdic de vue leur-origine & qu’on sles regarda-comme des Hiftoires altérées : de-la leurs abfurdités aparentes , 8 les difficultés dont: elles fone hériffées, mais qui ditparoiffent a mefure ‘qu'on fe place dans lear vral point de-vue. Creft ce que le Ledteur éprouyera de la maniére la plus fenfible , en nous faivant dans explication des trois-Allégories que nous mettons ici fous fes “yeux : il verra Fobleurité fe diffiper a mefure -qu’il- avancera , & il ne trouvera plas rien qui 'Farréte. II fera fans doute flatté en voyant ainfi [a Fable devenir une vive peinture ‘de la vérité, & ce qui lui paroiffoit de la plus grande obfcurité, étre trés- saifonnable.: Il-ne le: fera ‘certainement pas moins en voyant que ces Fables ont pour objet de relever Péclat-de'Agriculture , de cet Art admirable que aves Anciens avoient en ff grande recommantdation, & qu’ils célébrerent dans Jeurs Chants & dans leursFables, comme !’Art‘fans lequel il n’y a point dEm- ~pires, point de Population , point de Sciences: fans lequel les Hommes, ‘obligés-de pareourir des Déferts imnrenfes pour trouver quelques chétifs ali -mens , ne font prefque en rien fupériears a ces Animaux qui leur -difputenc ‘ces mémes alimens : tandis.qu'avec fon -fecours les Hommes ne ceftent de *sdlever “& de fe perfectionner , fa Terre: fe couvre-de biens de toute ef péce , de nombreux*Troupeaux jouent & bondiffent-dans-des lieux od I’cn ne verroit que fange & que ronces ; les ‘Empires parviennent. rapidement au plus haut dégré'de gloire : les Sciences: 8¢-les Arts multiplient a l'envi fes jouiffances-& tes biens. Le dévelopement de-ces Allégories commence y comme-nous 'l'avons déja dic, par le fecond fragment de Sanchoniaton. + nous en accompagnerons le Texce prec , d'une Tradu@tion littérale , & aprés avoir fait voir le fens que Ton y duit attacher , nous finirons par une imitation libre de ce Texte ,:4 geu prés comme fon Aureur'l'edr fait, il ede écrit dans potre Langye. R SECOND SATURNES Migories Plt TD iment ale SECOND FRAGMENT DE. SANCHONIATON;, ou HISTOIRE DE SATURNE, ‘ALLEGORIE SUR L'INVENTION DE L AGRICULTURE. TEXTE DE SANCHONIATON; TRADUCTION LITTERALE Traduit en Grec par Porton. De la Verfion Grecque, I ELron 6 BEROUTH. zRor Kus adtovg ylreral mg EAYOYN A Lons vivoit Erion, Ceft-a- xerouvS THIETOE wh Sidwa dire Hypfiftus ou le Tre's-Haut. Mpourvy BHP O'TO. Of xg}xeTsuey Sa femme sapelloit Be'routu: ils ap Buproy. habitoient aux enyirons de Byblos, Allégories,* B é ALLEGORIES ORIENTALES. IL. Leurs Enfans Uranus & Ghé, Dreux naquit Eric's ou Au- TOCHTHONE, que l'on apella dans Ja luite Uranus. Et ceft de lui que cet Elément qui eft au-deffus de nous aété apellé Ur aw s(le Ciel) a caufe de fon admirable beauré. Celui-ci eur des mémes Parens, une Sur nommée Gut (la Terre); & c'eft A caufe de (a Beauté que la Terre fat apeliée du méme nom. Leur Pere Hypfiftus mourut , tué pat des bétes féroces. Ses Enfans tut offti- rent des libations & des facrifices. LE dv pdlas EMIT ELOZS Aurey= Gar, dv Usepey ixtreeny OT RANON, te dex? aixa xgh v3 Umip ade sayaToy » dT drapery Te dards cropedfary Oupa- vor Tavares BF retry ddagh te van mporipnparty # xgh teanSn FT ayy diet tp xdAAG , ator auriigy Query, wxarsony ohn budoypen ye O'S soumey marie 6 ThacD bx ouee Conic Onpiay serwrtras dquepatn 9° F 1g} note x94 Wurias ok wai, Sridvrar. “AHL Enfans Uranus & de Ghé. Uranus fuccédant alors 4 Empire de fon Pete, époula fa Sour Ghé : il en eur Quatre Fils ; I1us apellé par lesGrecs Crowus(1),Bety- Lus,Dacon (apellé par les mé- meg S1roN);,& ATLAS. De quelques autres Femmes , Uranus eut auffi une nombreufe poftérité: mais Ghé en eut une trés-vive jaloufie 5 & fur les reproches continuels dont elle accabloit Uranus, ils prirent le patti de fe (éparer. Cependant Uranus re- venoit quelquefois vers elle , sen apro- choit de force, & enfuite l’abandon- noit de noiiveau :il Cherchoit méme a faite périr Jes Enfans qu'il en avoir, Mais Ghé le repouffa plufieurs fois , avec le fecours de diverfes Perfonnes, Tiapaaspoy df é Oupayic aay ray espis ppv 5 dywras pie yépeoy Tit ANA pay Vy: Kal moniras tE cuvgite wal diag QULAON, toy yey KPO'NON, xgy BETYT AON, xgj AATON y 6c ist Mrwrs A]ATAANTA, Kal (J drrwy 38 yaperay § Ovparie -@onany tox yeyede Aid xg} y2Avmrai~ vouea 8 FH Tey Oupercy Caroromocea ved= wher » de xgy Dasivas arrsinuy.” O' a Ovpavds droyupheas dutic, peta Blac y Gra 19 CBEALTO emidy , xg} wrnciator doth, wdan exwndethree Emugipu BY gh ius iE duriic maides deqbripeur. IV. Cronus ou Saturne vengeur.de Ghé, Auf dés que Cronus eut atteint ge viril, il ¢poufa la querelle de fa Mere, & le protégea core fon Pere , parles Tay Jt Thy dyvrdebas erodrdere, eve payier devi eurkapecvare El drdpac St wporrbay o KpcyS y EPMHT 7 apie ————-“--—_—__RaXv (1) Cob leSaronue des Latins, HISTOIRE DE SATURNE. 7 marises eupCorrw xg) Aen SG xpuun» €olr® yep By curd qpeapenice ) ay mmaripa Oxpaney cluvyitas » ryswpiiy. 7 parle confeils & avec le fecours dH rx mr's- Tarisms'crste, fon Secrétairé (i ). V. Enfans dé Saturne, +Kpovs J glyrle waide MEPS B= @ONH gw) AGHNA. H opty. by porn, wagbinee inritra. The A Abnvde yyesun xg} Epuody xa- rereevace Kporog ix eidapeu dpany x9} Spe Elva. 6 mute teig 78 Kpovou euppd> els Aopovg pueyriag diareybels » weber tyemennce toig xe? Oupayiy prance umep Tiig Tig. Kal sure Kpcy@ roy Ovpavey y aoriue oupCarsy , rie dprie Hace, seo) tiv Barley ded iEares Earw Ain ah paxy xg} 8 owipesD rey Oupared oupncit Dy eyXUMMY cbse » fy ixdidioniy 6 Kpoy> apis paper 7 Baran, Tiere b¢ mapa route ¢ xara paspos 1B AHMAPOTN. 2 'Depey, 2. xg dustrses Cronus eur pour Filles Pixs 2'= PHONE (3) & Arnene. La pre~ miere’ mourut Vierge. Par lavis d’Athené (4) & d'Her- més, Cronus fit faire un cimeterre & une lance de fer. Hermés adrefle enfuite un difcours enchanteur aux Amis de Cronus, & les engage a combatrce contre Uranus en faveur de Ghé : parce moyen, Cronus enleva !'Empire & fon Pere, & regna a fa place. Dans le combat, on prit une Concu- bipe d’Uranus , que ce Monarqué-ai- moit tendrement, & qui étoit enceinre. Cronus la donna en mariage a Dagon : elle accoucha chez lui dun Fils dont Uranus étoit Pere , & qu’on apella DEmMAROON. VI. Villes de Saturnes Emi rouse) Keer wigD aepi- Borres tH feud aren 9 xg) eparn moran xtiZes atv tori Gowtenc B YB AO Ns Mera azote rey aSergdy oy iSoy At rayret Cmoyoneas ¢ KpoyS, werd 7V0~ fers Tol Epuoi ole Babes rite «uCarwy marizur. Kard riety xpévy ie ded rar Aves wipuy oxsdiac ag} wrote ourbivns » Fmrwvoay. Kal txpipirres xara re Kazerey F durébs dpupucar. . Aprés cela, Cronus fit cntourer fon habitation d'un mur , & fonda By- ros. la premiere Ville qu'il y-at ew en Phénicie, 2 “Alors Cromus ayant congu quelque foupgon contre fon Frere ATLAS, il Je jetta, par avis d'Hermés Fdans une folle profonde & I’y enterra. Ceft auffi dans ce tems la, que les Defcendans des Diofcures ayant con{= truit des radeaux & des Vaiffeaux , fe mirent en Mer : jerés fur le rivage, fous le Mont Caffius , ils y dleverent un Temple. ———$ (2) Cet leur Meaconr, apellé Trifmégife, ou Tres- Grand, (3). Get. Paose ring des Latins,. (4) Ceftleur MineRvr. . Bi VIL Allits de Les Alliés d'Ilus ou Cronus furent nommés Eto 1M, comme qui diroit Crontens(5). Cronus fe méfie de fon Fils, nommé Sa.ptp: il le frape de fon propre fer; & lui dant ainfi la vie, il devient le meurtrier de fon propre fang. If coupa de méme la téte & fa Fille, adtion qui ctonna tous les Dieux. VIL Ses Cependane Uranus , qui étoit rou- jours fugitif, envoya vers Cronus fa fille AS TART # avec fes deux fours Ruta & Dion?, afin quelles le fifent périr pat quelque artifice ; mais Cronus les fit prifonnieres & en fit fes femmes. A cette nouvelle , Uranus dé- tacha contre lui ErMARMENE & Hora (6)avec une Armée : Cronus gagne leur affedtion,, & les fetient au- pres de lui. On dit encore , que le Dieu Uranus inventa Jes Be tyres, fabriquant des Pierres animées. Cronus eut d’Aftarté fepr Filles ,, nomméesles Tir ANIDESTUARTE- mrpes. Il eye aufli fept Fils de Rhéa, | dont le plus jeune fut confacré dés le moment de fa naiffance. De Dioné, il eutdes Filles, & deux autres Fils AC tarté, Potwos & Eros (7). Dagon invente le BIE-& la Char- rue, & en acquiert Te nom dow Anotarus(8)- = (5) Ou Saturniens. (6) La Foarone & la Beaorth, ALLEGORIES ORTENTALES. Saturne, Ge. : Or 8S coppayer Tae (108 Kpoved) EAQEIM trcAnOnsay y os dy Kpaniony wires Keay co Auyépaeres ta Kpo Kpiv@ di cid tywy Zehdee » id duviy eilipy: Guzpiearo y 5 cmeveiag died gcunate» x9} she sunie » duTagep sri maidse pavopan® iprow. Sedvruc dy buyarpie ies viv xipe AMY driryeey © a6 wayrag cumewnty as ‘Stobg iy Kpore yropuse Femmes. Kpove dt wpoiarros Ouparas ty gut urxerer, Suyat'pe duro axephi AZTAPTHN pabiripay dutiig ddar gay dio, PEAE, xg AISNE dere civ Kpavor avidly vxomepmu * ae xy Gay 0 Kpov'D xoupsdiag yapstas ader~ 926 luras tronteato. Tycus J 6 Oupa- ies Emigrant eath Toll Kplvoe 8 MAPMENHN xg] OP AN wal! pur suspdicer, xg4 tailee sbomuwod BvD » FKpoves wap daurg xarioqr. Ear &, qneiy, exiycnse Oude Ovparie BAITY'AT A AiBouc tpeurzous pangea natu. dre a cytrovee dnb Aguprc Su yartpes inla TITANI'SES 3 AP- TEMIABS. xg) war, rp due Vplyorlas dd Plas @aidic twa. Sve nrerD due oF yun'ou epupddn. x94 did Avogg Siduan xgy dxé Aguptic win dppenc duo, MO'@ OF HEPAL. 6S aayen ixedh sbpe oz09 x dpotpor » ieaddy ZETE AP O'TP 103, 7) Cortpon & PAmoon, ¢ (8) Cef-a-dire , Juri sa-Labouresr: HISTOIRE DE SATURNE (ztarka Oy eo asyoutry Sucaitny ple ‘ray Tevayidey cuysrBoven » yarvd TOF & ZKAHTITON. Eyducey Nagy iv TEPATA Kping » tpilc wailic, KPON OF iuar weS vg waned y ygj Lele BY AOL, wi ATIO'AAQN, 9 Diune des Titanides, Sy pyc ow leJusre, eutAscrerius(y). La Pe'ne's vit moltre trois Fils de Cronus. L’un apellé Cronus, du méme nom que fon Pere, fou Berus & Arotton 1X. Dieux des Eaux. Kerd sores yivrla MONT OL aa TLOAN xg) NHPEYEZ warp Teves Rao Bod Tievhe zine, dey (a ral! Smeg any Sugariag pura Guyer aig ebpe ) xg] Meeesday. TE & Anwapeyh yiwrdy MEAL~ KAPTOS, 6 xg) HPAKAHE, Elea ardnay Ouparic wodapal Terry a dmogas Ampapirr posriBeray* faruet ve Tivry § oxuapsis y rpemoirel te duroy 6 Mérz@ * 6 db Anpapoce guyiic Bociey tare. Dans fe méme tems vivoient P on- tus, Tyruon, & Nene‘ Pere de Pontus. Pontus fut Pere deP os 1D on (10) & de Sino Nn. Celle-ci, doute d'une voix | admirable, inventa le Chant des Odes, Démaroon fut Pere de M #1 1- cunre, qui eft le méme quH1n- cuLE Uranus entreprend une nouvelle guerre contre Pontus, & s'unit dans cette vue 4 Démaroon, qui attaque lui-méme Pontus: mais Pontus le met en fuite , & Démaroon offre en confée quence un factifice, X. Saturne vainqueur &Uranus, tru § reves divripe oe jeord xperinac 1g) BaCinsiag » 6 re, wer isn ’ pares Ouparéy Toy mem ‘Tes Dogteas iv come tal paseysiy ’ wi Aalay uroxipicr 5 _tehipves aes ad ajbeia y eonylug mmyay 7 xg} wore pov. Eyde Soutpatn Ovparos % dernp lion dural 1d enipa, ayy dmisabey durii 73 alun ray diSciey y tg tae ema & tev awrrapin ra Dare» xg wizer THvTOU Sieyrey 23 yupicre — ILus, Ceft-a-dire Cronus, tend des embilches 4 fon Pere ,!a 3%" année de fon Regne, dans des liewx entreco= pés (+) 5 & s'érant rendu maitre de fa erfonne , il le prive des marques de n fexe : c’éroit prés des Fontaines & des Rivieres. Quand Uranus eut rendu l'ame, if fut_déifié. Son fang s‘éroit mélé avec les eaux des Fontaines & des Rivieres ; & l'on en montre encore aujourd’hut la place. (9) Escurare des Latins, agit) Et non dans une gre VHisz, Unry, & Foonmour, (10) Leur Nerrowe, de plaine 5 ow dans une efpéce de vallon » cosame ont traduig, "to ALLEGORIES ORIENTALES: Tels font les exploits divins que les Grecs attribuent 4 Cronus; tel fut ce fiécle quils appellent Page dor, & quils rem avoir été le premier ,-& le bonheur dont jouit cette haute An- tiguité (+). Astarte la Grande, lou De- manoon, & Avon, le Roi des’ Dieux, regneren alors dans le Pays par le confentement de Cronus, Aftarté mit fur fa téte, pour mar- que de fa Royauré, une té&e de Tau- reau. = Parcourant !'Univers, elle trouva un ‘Aftre tombé du Ciel elle le prit, & Te confacra dans la fainte Ifle de Tyr. Les Phéniciens difent qu’Aftarté’ eft fa méme quArurovire( tr) . Cronus parcourant auffi PUnivers , donna AATiENE, (aFille, le Royau- me dATTIQUE Torture parr dh rot rou Reo roabre 7478 wap EdAnes Compare Biou- ray imi Kpove, ral spre Ovg 2 gece eyoving epiaroy xpuercy ve 7AvS paper sry ayOpumay » Tic pwaxapslapasyns wKeTHE: riy warajay eudaspoviag» AETAPTH 4 imyisn, & DEVE. Anpapods » % ADALOE Bacirrig bewys & Basiawvoy Tig reupas , Kpcrou yrapeye WY Agdprn dod tne rf ig nipeanit Bacrraing wapdonpcy xigerny Tavpous Tlapvogtox SY ray ckxepetyy, spew: aipomash dcipa,, ¢ xoy areromerms OP Top si ayia mew aeupucs. Tiy J Asapray Geivees » THY Agpom Sitmy Tray Myser. Kal 6 Klis 4 enpiidy viv sieeve wry, ASME TH tauTd Soyarp dNdwos: ig Av laie why Rasisiay. XI. Sasurne fait périr fon Fils. - La famine & la mortalité érant fur— venues , Cronus offre 4 fon Pere Ura- nus fon Fils unique: il fe cireoncit, & il ordonne a rous les Soldats de fon Armée , de faire la méme cHofe, Peu de tems aprés , il confacra fon Fils Mura, quill avoit eu de Rhéa, & qui venoitde mourir. C’elt le méme que les Grecs (§) apellent Turan a- THos (12) & PLuton. Hi donna enfuite la Ville de By Los tela DéefleB A attrsou Dione: Aiud 3 yeropetvous xg1 90pde , ae Faure povoyeya cuce Kpevec Ovpave aware) (donapacl, xg ta aidbie wep Tiysreras » raUTe actions» xg} tous due aut@ oumpayes xarareyedcace Kas wat'ou word , irepoy dure waide dire Piag cvouegouarey MOYO dala vev la dgupst OANA TONG rirov agp. TAO T'TONA Ocimnss oyopaluor Kal {xi réro1g 6 Kpoyoe BY'BAON pty aiy wen SG Baarrids, si ugh Decry. (4) Ce Paragraphe eff, fans doute, une réflexion du Tradu@eur Gree ou de Philon , plutse que @Eulébe, comme I'a cru M. Fooamonr. Elle m'a paru digne @Xere confervée , parce qu'elle préfente les vrais caraGeres du fiécle de Samene. (11) Vewos des Latins, CQ I yadans le Grec, les Phdniciens, L’on yoit vifiblement que c’eft unc inads verefée, ou une mauvaile fagon de sexprimers- (1s) La Moaz, HISTOIRE Blan, BAPTTON 4 Cocudars x2) “nabiptie Arpbraie re xa}, édaGon, 3% Moyle Atnfaya sig vy Bupuror cpiipocay. DE SATURNE. i" & Beryre a Pofidon, aux Cabi- tes, aux Agrotes (15), & aux Pé- cheurs, qui confacrerent a Beryte les reftes de Pontus. XII. Saturne peint par Thos. ou Mercure, Tipo} Terwy, Orde Teor D papaed= pv rey Ovpaver » tan Seay thes, Kpoveu re x94 day GvO » xgy sav Avrwiy Siervmuciy reg ispes ray souyelun Zepaxm TVipsce : Earsyonre 4 xg} 7H Kpove wapaenua Pabirtias , Supara riecapa te iy tee smposdiav xg) sisv emrstusy papiry. Bio Ot eux barley ag} bri ov auuy arlope aiecepe . Bo wit se lerdpava, Bio dd Kpov® xoysparS iBrarre, 2 dypmpopise ieee. xgi ini x09 awlepav cpsluc 5 Sridneoraceney® tailars wh inrdusioe dvemauivo. Toig Ji Aormoig Susie y dus edge wupouara ii nay duos, be tes OS euplalarre 7G Kpove 5 x9} auld Ob daw" tml wits meparne , wlepa din s Uv tri red ayepoynwllereu v0 > x94 OF 47) tig aclebnowwse LaOdy Jb 6 Kpoves fe Nery separ > dxaeay TH AITTIITON tune eo Teaure, crac Pasinesoy auld 7 tvarase Tava 8: ( nos) spiro: @dvray m= Byyatioayto cs inte Eudtx waides KABEIPOL, xgj07d0D avloy ASsr~ 98s Acrrwmds » Gs dulcig intirare Save Tear. Taira riyla g OABIOQNOZ MATE separ ray da’ aidyD yryovo-Twy Oouri- wy Tepegevenc adanyopneas y T97¢ TH (13) Les Dieux de la Campagne, Acaufe de toutes ces chofes, te Dieu Thaut imitant_ Uranus , tira le Portrate des Dieux, de Cronus. de ‘Dagon & dés autres, pour ei Fair Caradtéres facrés des Lereres (14). Itoring & Cronus, pour figne de fa Royauré , quatre yeuxs>teux par devant, & du par derriere. Tans pe deux de ces yeux fe férmoient & lemeuroient en repos, les deux au- tres -veilloient. De méme , il mit fur fes épaules quame_ailes, deux dé- ployées & deux abaiffées. I! vouloit faire entendre par cet embléme , que Cronus veilloie en dormant, & qu’it fe repofoit quoiqiil veillat. Mais les autres Dieux n’étoient peints qu’avec deux ailes, pour marquer leur dépen- dance de Cronus; auquel d’ailleurs if donna deux aurres ailes au haut de la téte: par l'une, il marquoit fon intel- ligence dans l'art de gouverner; & par Fautre, fon fentiment exquis. Cronus , venant dans le Pays da Midi , donna toute "Ey pt eau Diew ‘Thaut pour en étre Roi. LasCanenes 7 ou les fepr Fils de Sydyk , & Afclépius lear hairiéme Frere, furent les premiers, qui, fur Vordre de Thaut, tranfmirent par leurs écrits le fouvenir de toutes ces choles, Ce font ces mémes objets que le Fits de Tuasron, le premier Hiétophante ( ou Directeur des Rites ———————————— (14) Ou des Elémens en géral, ' 12 facrés qu'il y ait eu chez les Phéni- Giens ,) sournd en allégories (+ )s & quit laifa, aprés _y avoir jeint des idées phyfiques & des phénoménes na- turels, d ceux qui célébroient les Or- gies, & aux Prophetes qui préfidoiens aux Myfitres. Ceuxeci cherchant & exciter 'éron- nement & l’'admiration des Morrels, tran{mirent fidellement ces chofes & leurs Succeffeurs, & aux Initiés. Lun d'eux fat Istxrs , ['Inven- teur_des trois Lettres{ ry), & Frere de Cuna, le premier qui ait é&é apellé Peni cr en, ALLEGORIES ORIENTALES, qonuste x9) xseynesie wdloeny draplbas$ ewaph Sesca roig Opytines, wy TuAsTay xlaps ours wpebnraate OF di vty oper duker ix warrie ime voirres » note doin Dadegzic wapiducat, 2G) Tig truvdxreice Sy dhe tv 13 1 12 iy Tpiioy pauper foperaigy AdagD XNA 7a apes arom neparhi7® @OINIKOZ., (+) Eenon, défgura un peu, comme traduit M. Fou nmont, C15) Des trois Ecrits, ou des trois Figures, OBSERVATIONS

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