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Composition du cours :
I- Techniques de production d’eau potable
II- Alimentation en eau potable
III- Travaux pratiques au Laboratoire sur la qualité d’eau potable
IV- Possibilité de visite des stations de production d’eau potable (date à afficher :
présence obligatoire).
V- Elaboration de projets professionnels : par groupe de 3 ou 4 étudiants (des
exposés sur des sujets se rapportant au domaine de traitement des eaux (sujets à
afficher).
Objectif du cours :
Le cours a pour objectifs :
- Connaitre les normes à respecter pour produire une eau potable
- Maitriser les techniques de production d’eau potable
- Donner les différentes étapes d’alimentation en eau potable.
Sommaire
I. Choix des ressources en eau pour la production d’eau potable .. Erreur ! Signet non
défini.
I.1. Le cycle de l’eau : ............................................................... Erreur ! Signet non défini.
I.2. Normes d’eau potable : .............................................................................................. 6
I.3. Paramètres de suivi permettant de vérifier la qualité de l’eau: ............................. 6
a. Les paramètres organoleptiques.......................................................................... 6
b. Turbidité : .............................................................................................................. 7
c. Indice permanganate : .......................................................................................... 7
d. DCO-DBO : ........................................................................................................... 7
e. L’oxygène dissous : ............................................................................................... 8
f. L’azote global(NGL) : .......................................................................................... 8
g. L’azote Kjeldahl(NTK) : ...................................................................................... 8
h. Mesure de la conductivité électrique: ................................................................. 8
i. Dureté ou hydrotimétrie: ..................................................................................... 9
j. Acidité-Alcalinité (TA-TAC) : ........................................................................... 10
k. Dosage du calcium : ............................................................................................ 11
l. Dosage des chlorures : ........................................................................................ 11
m. L’équilire calco-carbonique de l’eau : .......................................................... 12
I.4. Choix d’une source permettant de produire une eau potable : ........................... 29
a-Comment attribue-t-on une catégorie aux eaux superficielles utilisées pour la
production de l’eau potable ? .................................................................................... 33
1. L’échantillonnage................................................................................................ 33
2. L’analyse .............................................................................................................. 34
3. L’attribution de la catégorie: ............................................................................. 34
b-Dérogations .............................................................................................................. 34
I.5. Les techniques de production d’eau potable (exemple d’une filière de
traitement) ....................................................................................................................... 14
I.5.1 Filières de traitement ......................................................................................... 14
I.5.2. Prétraitement :................................................................................................... 14
a. Dégrillage :........................................................................................................... 14
b. Débourbage : ....................................................................................................... 15
c. Aération : ......................................................................................................... 15
d. Préchloration : .................................................................................................... 15
e. Le charbon actif en poudre CAP : ..................................................................... 16
I.5.3. Coagulation-floculation : .................................................................................. 17
a. La coagulation : ................................................................................................... 17
b. La floculation : .................................................................................................... 18
I.5.4. la filtration : ...................................................................................................... 19
I.5.5. la désinfection(postchloration) ......................................................................... 20
I.6.Traitement d’adoucissement par la chaux : ........................................................... 21
I.6.1 Expression de la dureté : ................................................................................... 21
I.7 filières de traitement pour la production d’eau potable :...................................... 22
I.7.1 Problématique des trihalométhane dans l’eau potable : ............................... 22
I.7.2. Préparation d’eau potable à partir d’eau de mer : Osmose inverse............. 24
I.7.3 Désinfection d’eau potable : .............................................................................. 24
a. Définitions : ......................................................................................................... 25
b. Ozone : ................................................................................................................. 26
Introduction :
L'eau est une bien précieuse ressource. Elle se présente sous différents états : liquide, solide
et gazeux. Elle représente 72% du globe terrestre, réparti en 97.4% eau de mer et 2.6% les
cours d'eau et les nappes souterraines. L’eau brute captée en milieu naturel n’est pas
toujours potable. Elle doit alors être acheminée par des canalisations jusqu’à une usine
spécialisée dans le traitement de l’eau, qui la rend "potable", c’est à dire consommable sans
risque.
Diverses sources naturelles telles que les eaux souterraines, eaux de surface (lac, rivière,
etc), ou eau de mer sont à l'origine de l'eau potable. Le traitement d’une eau brute dépend de
sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps.
Toutes les eaux ne se ressemblent pas. Certaines par exemple sont plus calcaires que
d’autres ou plus chargées en nitrates. Le mode de production pour rendre l’eau potable sera
adapté aux caractéristiques propres des différents types d’eau.
En effet dans la nature, l’eau est un milieu vivant, elle se charge des éléments présents dans
les milieux qu’elle traverse :
Sels minéraux pris au contact des roches (calcaires, granites, schistes)
matière organique.
micro-organismes de l’écosystème.
des matières dissoutes provenant des terrains traversés (calcium, magnésium,
potassium, bicarbonates, sulfates, chlorures).
des particules d’argile en suspension qui forment une éponge absorbante susceptible
d’attirer des bactéries et des molécules.
des bactéries qui prolifèrent dans le milieu aquatique.
Ainsi, une eau peut présenter une odeur ou un goût désagréable, une turbidité élevée, un
caractère entartrant ou corrosif,…etc.
Dans les eaux superficielles, sous l’effet du soleil, de l’oxygène ou de la chaleur, une
prolifération bactérienne peut se développer.
Les eaux souterraines sont généralement d’excellente qualité physicochimique et
bactériologique sauf en cas de pollution.
Pour toutes ces raisons, et en vue d’assurer la production d’une eau répondant aux normes
de potabilité, la qualité de l’eau distribuée est très régulièrement contrôlée. Des étapes de
traitement sont à suivre dans une station de traitement, depuis la tour de prise d’eau brute
jusqu’à la post chloration de l’eau.
a. Matières en suspension(MES) :
C’est un paramètre qui reflète le degré de charge polluante, il comporte les matières
organiques et minérales. La technique d’analyse consiste en la séparation direct par
filtration ou centrifugation, le résidu étant séché à 105°C et ensuite pesé. Le résultat est
exprimé en mg/l.
* La couleur : La coloration d’une eau placée dans des tubes à colorimétrie est comparée
soit avec celle d’une solution de référence de platine-cobalt soit avec des disques de verre
colorés et exprimée en unités Hazen.
c. Turbidité :
La turbidité d’une eau est due à la présence des particules en suspension, notamment
colloïdales : argiles, limons, grains de silice, matières organiques, etc. L’appréciation de
l’abondance de ces particules mesure son degré de turbidité. Celui-ci sera d’autant plus
faible que le traitement de l’eau aura été plus efficace.
La mesure de la turbidité correspond à une mesure optique de passage de la lumière,
l’appareil de référence (turbidimètre optique) comprend un faisceau lumineux qui traverse
la cuve de mesure. La lumière diffusée latéralement par les particules en suspension est
reçue par une cellule de mesure décalée de 90°.
La mesure doit se faire à une longueur d’onde supérieure à 800 nm pour éviter l’influence
de certaines substances dissoutes absorbant la lumière (colorants...).
L’unité fréquemment utilisé est le NTU : unité néphélométrique de turbidité. Pour une eau
traitée la valeur acceptable ne doit pas dépasser 5 NTU.
d. Indice permanganate :
C’est la mesure de la teneur en matières organiques présentes dans l’eau. Il est utilisé pour
le suivi de la qualité des eaux superficielles, mais aussi pour celui des eaux potables. Il
exprime la quantité d’oxygène cédé par l’ion permanganate et consommé par les matières
oxydable contenues dans un litre d’eau.
e. DCO-DBO :
La DCO : demande chimique en oxygène exprime la quantité d’oxygène nécessaire pour
oxyder la majeure partie de la matière organique ainsi que des sels minéraux oxydable ;
superficielles : rivières, lacs..., eaux usées : stations d'épuration, rejets industriels...). L'eau
analysée contient une quantité de matières organiques biodégradables, rejetées dans le
milieu naturel, ces matières organiques vont être dégradées par voie biologique ce qui va
entraîner un développement de micro-organismes aérobies. Cette prolifération provoquera
une chute de l'oxygène dissous dans le milieu récepteur et conduira à l'asphyxie des espèces
présentes. Cette analyse permet donc de connaître l'impact du rejet dans le milieu récepteur.
Principe de l’analyse : La DBO est mesurée au bout de 5 jours (=DBO5), à 20 °C
(température favorable à l’activité des micro-organismes consommateurs d’O2) et à
l’obscurité (afin d’éviter toute photosynthèse parasite). Deux échantillons sont nécessaires :
le premier sert à la mesure de la concentration initiale en O2, le second à la mesure de la
concentration résiduelle en O2 au bout de 5 jours. La DBO5 est la différence entre ces 2
concentrations.
Les eaux de surface destinées à la consommation ne devraient pas avoir une D.B.O5
supérieur à 4 mg/l.
La teneur en matière organique MO est donnée par la relation suivante :
MO = (2DBO5 + DCO)/3
f. L’oxygène dissous :
Paramètre essentiel dans le maintien de l’équilibre biologique de l’eau, une eau aérée est
généralement riche en oxygène. La mesure de l’oxygène dissout se fait par un oxymètre
qui permet de donner la quantité d’oxygène dissoute en mg/l.
g. L’azote global(NGL) :
L’azote présent dans l’eau peut avoir un caractère organique ou minéral. L’azote organique
est principalement constitué par des composés tels que des protéines, des polypeptides, des
acides aminés, de l’urée. Le plus souvent ces produits ne se retrouvent qu’à de très faibles
concentrations. Quant à l’azote minéral (ammoniaque, nitrates (NO3-), nitrites (NO2-)), il
constitue dans les eaux naturelles la majeure partie de l’azote total ou azote global (NGL
Pour l’eau de consommation : les valeurs admissible : pour les nitrates = 50mg/l, nitrite
=0.1mg/l
h. L’azote Kjeldahl(NTK) :
Comprend seulement l’azote sous les formes organiques et ammoniacal (NH4+).
i. Mesure de la conductivité électrique:
La conductivité électrique d’une eau (γ) est la conductance d’une colonne d’eau comprise
entre deux électrodes métalliques de 1 cm2 de surface et séparées l’une de l’autre de 1 cm.
Elle est l’inverse de la résistivité électrique (ρ).
γ = 1/ρ = (1/R). (L/S)
γ : conductivité (en Ω-1.m-1 ou S. m-1).
ρ : résistivité (en Ω. m).
R : résistance (en Ω).
L : distance entre les deux électrodes (en m).
S : surface de chaque électrode (en m2).
j. Dureté ou hydrotimétrie:
La dureté est définie comme la somme des concentrations des ions Calcium Ca2+ et
Magnésium Mg2+, elle s’exprime en milliéquivalents de concentration en CaCO3.
Une eau ayant une teneur inférieur à 75 mg/l de CaCO3 ou à 30 mg/l de Ca est une eau
douce et qu’au-dessus, il s’agit d’une eau dure(les eaux provenant des terrains calcaires et
gypseux atteint une dureté de 1g/l de CaCO3).
Il faut être attentif au fait que la dureté est aussi indiquée en degrés, et qu’il y a plusieurs
degrés de dureté différents :
- Le degré français est la dureté d’une solution contenant 10mg de carbonate de calcium par
litre (1◦ Français = 10 mg/l comme CaCO3)
- 1◦ Allemand : 10 mg/l comme CaCO3.
- 1◦ Anglais : 1 mg par gallon anglais comme CaCO3
k. Acidité-Alcalinité (TA-TAC) :
L’acidité d’une eau résulte de la présence de dioxyde de carbone dissous (CO2 libre) et/ou
d’acides forts libres. La présence d’acides forts libres se caractérise par un pH de l’eau
inférieur à 4,5. Le dioxyde de carbone dissous est toujours présent dans les eaux naturelles à
des concentrations variables selon l’origine géologique ou environnementale de l’eau.
À l’inverse de l’acidité, l’alcalinité d’une eau correspond à la présence de bases et de sels
d’acides faibles. Dans les eaux naturelles, l’alcalinité résulte le plus généralement à la
présence d’hydrogénocarbonates, carbonates et hydroxydes.
On distingue comme pour la mesure de l’acidité, deux titres qui sont le titre alcalimétrique
ou titre alcalimétrique simple (TA) et le titre alcalimétrique complet (TAC).
L’unité utilisée est le degré français (1°f = 10 mg. L-1 de CaCO3 = 0,2 milli-équivalent. L-1)
l. Dosage du calcium :
Le calcium est extrêmement répondu dans la nature sous forme carbonates, sa teneur varie
selon la nature des terrains traversés. Les eaux potables renferment de 100 à 140 mg/l de
calcium, soit 250 à 350 mg en CaCO3. L’adoucissement de l’eau peut utiliser des résines
échangeuse cationiques, des traitements à la chaux ou à la soude qui conduise à une
précipitation de carbonates de calcium. Le principe de son dosage est identique à celui de la
méthode titrimétrique décrite pour la dureté totale. Toutefois, comme le dosage se fait à un
pH élevé (12-13), le magnésium est précipité sous forme d’hydroxyde et n’intervient pas.
Par ailleurs, l’indicateur choisi, l’acide calcone carboxylique, ne se combine qu’avec le
calcium pour former un complexe rouge.
m. Dosage des chlorures :
La mer : l’eau de nappe devient plus ou moins saumâtre lorsqu’elle est proche de la
mer.
n. L’équilibre calco-carbonique de l’eau :
Certaines eaux naturelles sont susceptibles de déposer du carbonate de calcium sur les
parois des ouvrages de distribution d’eau, elles sont dites calcifiantes. Elles peuvent aussi
dans certains cas, former des dépôts volumineux dans les échangeurs thermiques ou les
ballons de production d’eau chaude et en perturbent le fonctionnement. Ces eaux sont alors
qualifiées d’entartrantes. À l’inverse, certaines eaux peuvent dissoudre le carbonate de
calcium lorsqu’elles sont en contact avec une roche ou un matériau calcaire. Elles sont alors
dites agressives. L’eau doit être légèrement calcifiant pour réduire les risques de corrosion
des métaux.
Le CO2 dissous réagit avec l’eau pour donner l’acide carbonique H2CO3, qui lui-même se
transforme en ions bicarbonates et carbonates :
Il existe donc trois espèces qui proviennent de la dissolution du CO2 dans l’eau (CO2
aqueux ou H2CO3, HCO3- et CO32-) (Figure ci-dessous) ; la concentration de ces espèces
dépend du pH du milieu, et en fonction du pH certaines de ces espèces peuvent être
négligées.
Figure 1 : Variation des différents espèces des sels dans une eau en fonction du pH
Pour pH ≤ 4.4, l’espèce prédominant est le dioxyde de carbone (c’est le cas des boisson
gazeux), le CO2 libre correspond a la concentration de CO2 dissous dans l’eau.
Pour pH=6.35 (pH=pK1) on a égalité des concentrations en dioxyde de carbone et en ions
bicarbonates, tandis que pour pH=10.35 (pH=pK2) on a égalité des concentrations en ions
bicarbonates et en ion carbonates.
Au-dessus de pH=12.4 l’ion carbonate prédomine.
Le CO2 total est la somme des trois concentrations :
[CO2] total = [CO2] libre + [HCO3-] + [CO32-] (en mmol/l)
Pour le couple acido-basique CO2 aq /HCO3-, on peut écrire :
pH = pKa (CO2 aq /HCO3-) + log ( [HCO3-]/ [CO32-]) avec pKa = 6.35
Traitement d’équilibre : Le but est d'éliminer le gaz carbonique (CO2) agressif des eaux,
et d'augmenter si nécessaire L’alcalinité (TAC) et/ou la dureté (TH) de ces eaux dites
"agressives".
Trois types de traitement sont envisageables :
• l’aération (éliminer les gaz indésirables),
• la neutralisation simple, on peut citer :
*neutralisation à la chaux,
Ca(OH)2 + 2 CO2 Ca(HCO3)2
*neutralisation à la soude,
NaOH + CO2 NaHCO3
• la reminéralisation, on peut citer deux types :
*Reminéralisation par injection de bicarbonate de soude et d'un sel fort de calcium
L’eau potable est produite dans des usines à partir d’une eau brute puisée dans les eaux
souterraines ou superficielles.
Elle subit généralement plusieurs traitements qui sont ajustés en fonction de la qualité de
l’eau brute. Le traitement comprend plusieurs étapes résumé comme suit :
L'eau est d'abord transportée à travers des grilles (dégrillage), pour être nettoyée de ses
déchets visibles. Ensuite, pour retirer les matières organiques et l'ammoniaque, on utilise du
chlore (pré-chloration) ou de l'ozone selon un procédé appelé oxydation. Suit l'étape de
décantation. On utilise, lors de cette étape, un floculant ou un coagulant, qui permet de
récupérer les matières en suspension (floculation-coagulation). L'eau est ensuite filtrée sur
différents substrats, on peut aussi avoir recours à des filtrations sur membranes telles que
l'ultrafiltration.
I.5.1 Filières de traitement
L’établissement d’une filière de traitement pour la production d’eau potable consiste
toujours à assembler, dans un ordre déterminé, un certain nombre de procédés (ou
opérations unitaires) de traitement des eaux, traditionnels et/ou avancés.
La filière définitive ne peut être choisie qu’après avoir rassemblé le maximum de données
analytiques sur la ressource.
I.5.2. Prétraitement :
C’est un traitement préliminaire qui permet d’extraire de l’eau brute la plus grande quantité
de la matière en suspension, des matières organiques, des gaz ou autre qui gênent
l’efficacité du traitement proprement dite suivant la qualité de l’eau à traiter.
a. Dégrillage :
Le dégrillage permet d'évacuer les matières volumineuses, il permet de protéger les
ouvrages en aval contre l'arrivée de gros objets susceptibles de provoquer des bouchages
dans les différentes unités de l'installation. Il rend également plus efficace les traitements
suivants, car ils ne sont pas gênés par ces matières grossières et s'appliquent donc
directement sur l'eau.
b. Débourbage :
Le débourbage consiste à arrêter les particules décantables, pour les eaux des charges en
MES dépassant 2 g/l par décantation.
c. Aération :
On fonction des teneurs des différents gaz dissous dans l’eau brute, dont notamment celles
de l’oxygène dissous, du gaz carbonique agressif et de l’hydrogène sulfuré, une aération est
nécessaire pour la désorption des gaz indésirables et l’oxygénation de l’eau brute et
d’oxyder aussi certaines substances (Fe, Mn,…).
d. Préchloration :
La préchloration est un procédé utilisé en cas ou l’eau brute est chargée en matières
organiques. Elle s’effectue avant la décantation, pour permettre au chlore d’agir à temps et
de décomposer les matières organiques, la chine d’algues (algues microscopiques
protozoaires, champignons, bactéries, virus) afin de faciliter leur décomposition dans les
décanteurs.
La préchloration permet aussi d’oxyder des corps métalliques existants dans l’eau tels que :
Ions ferreux, manganeux.
Les nitrates, nitrites.
Le CAP est généralement considéré comme un réactif « de crise » permettant de faire face
dans les meilleures conditions à des pollutions accidentelles (Hydro-carburants) des
ressources en eau, ainsi qu’à certaines pollutions saisonnières telles que celles liées à
l’activité agricole (pesticides).
Le charbon actif a tout d'abord été utilisé pour améliorer les qualités organoleptiques puis
son emploi s'est étendu à l'élimination (adsorption) de nombreux polluants tels que les
pesticides, les hydrocarbures, les phénols, et à l'élimination du carbone organique dissous
(COD).
L’unité est constituée des cuves de préparation, chaque cuve est équipée d’un agitateur pour
assurer l’homogénéisation de la solution en phase de préparation et de dosage.
Le débit des pompes de charbon actif est fonction du taux de traitement souhaité, de la
concentration de la solution et du débit d’eau brute :
I.5.3. Coagulation-floculation :
On procède au traitement de coagulation-floculation pour déstabiliser et assurer
l’agglomération des particules colloïdale en suspension.
Les colloïdes sont des particules d’un diamètre entre un micromètre et un nanomètre, leur
charge de surface négative entraine des répulsions électrostatiques empêchant toute
décantation. Les colloïdes sont responsables de la coloration et en partie de la turbidité
d’une eau, elles sont également la cause des nuisances organoleptiques.
Une eau peut être chargée de :
Matières en suspension : ces produits peuvent être d’origine minérale (sables,
argiles…) ou organiques (produits de la décomposition végétales ou animales,….), à
ces composés s’ajoutent les microorganismes tels que les bactéries, les algues,
virus,…
Matières colloïdales (dimensions moine de 1 micron) : ce sont des MES de même
origine que les précédents mais de plus petite taille dont la décantation et
excessivement lent.
Matières dissoutes (dimensions moins de quelque nanomètre) : ce sont généralement
des cations ou des anions, une partie de la matière organique est également sous
forme dissoute et on trouve aussi des gaz (O2, CO2, H2S,…).
a. La coagulation :
C’est la déstabilisation des particules colloïdales par addition d’un réactif appelé coagulant.
La neutralisation de la charge superficielle négative du colloïde est réalisé par l’ajout de
cation dans le cas des coagulant minéraux(exp : sulfate d’alumine), la coagulation est
d’autant plus efficace que la valence du cation est élevé, un ion trivalent est dix fois plus
efficace qu’un ions divalent, les coagulant minéraux par suite de leur hydrolyse modifient
les caractéristiques physicochimique de l’eau à traiter.
L’acide formé peut réagir sur certaines espèces en solution notamment les bicarbonates.
L’étape 1 : est une phase d’hydrolyse, des intermédiaires polychargés positives se forment,
ils sont très efficace pour neutraliser la charge des colloïdes, il s’agit de la véritable forme
coagulant qui déstabilise les particules chargées négativement.
L’étape 2 : permet la formation du précipité Al(OH)3, cette réaction dépend de l’agitation
du milieu, ce précipité est l’élément qui assure l’agglomération des colloïdes déstabilisés,
c’est la forme floculante.
Le taux de coagulant est fonction des caractéristiques de l’eau brute, en particulier de la
turbidité et de la teneur en matières organiques. Plus elle est importante plus le taux de
coagulant doit être important.
b. La floculation :
L'objectif de la floculation est de promouvoir la collision des petites particules entre elles,
ainsi qu'avec les flocs déjà formés, de sorte à former des agrégats volumineux et
décantables.
L’agitation doit être modérée afin de ne pas briser les flocs, mais suffisamment énergique
pour limiter la décantation dans la chambre de floculation.
Cette floculation est améliorée par l’ajout d’un réactif(polymère) en l’occurrence du
polyélectrolyte qui agit par pontage particulier.
De même que le coagulant il est caractérisé par une charge électrique : il peut être anionique
ou cationique avec une charge plus ou moins forte caractérisée par le pourcentage
d’anionicité (ou de cationique), dans l’eau potable on travaille généralement avec des
polyélectrolytes anioniques (chargés négativement).
La rencontre des particules pour former le floc se réalise par différents phénomènes :
L’ajout de floculant qui «collent» les particules entre elles.
L’agitation de l’eau coagulée floculée pour favoriser une rencontre des particules des
flocs et leur agglomération. L’efficacité de cette floculation est liée aux temps de
contact, aux énergies d’agitation, à la forme des agitateurs…etc .
La décantation :
La décantation, a pour but d’éliminer les particules en suspension dont la densité est
supérieure à celle de l’eau. Ces particules s’accumulent au fond du bassin.
Ajout de floculant :
polyélectrolyte
Dans le cas de particules de densité inférieure à celle de l’eau, le procédé de flottation est à
appliquer.
Toute particule présente dans l’eau est soumise à deux forces. La force de pesanteur(Fg) qui
est l’élément moteur et permet la chute de cette particule. Les forces de frottement(Ff) dues
à la trainée du fluide s’opposant à ce mouvement. La force résultante en est la différence.
Stockes a établi à partir de ces données la loi qui permet de calculer la vitesse de chute Vp
d’une particule :
Vp = g(ρp - ρl) d2 / 18η
Avec :
Ff
ρp = masse volumique de la particule
ρl = masse volumique de l’eau
d= diamètre apparent de la particule Fp
η = viscosité dynamique de l’eau
g= accélération de la pesanteur
I.5.4. la filtration :
Le but de la filtration est d'opérer à la séparation la plus complète possible entre l’eau et les
fines particules n’ayant pu être récupérées par la décantation de manière à obtenir une
turbidité de l’eau inférieure à 0,5 NTU.
Le principe repose sur une filtration gravitaire à travers le matériau filtrant (sable), immergé
et posé sur un planché crépiné. La pollution est retenue dans le lit filtrant par rétention
mécanique et adsorption physico-chimique. L'eau filtrée est évacuée par une conduite en
fond des filtres vers le réservoir d’eau traitée.
I.5.5. la désinfection(postchloration)
Une deuxième injection de chlore est effectuée en entrée de la bâche d’eau traitée. Cette
injection permet à la fois de traiter l’ammonium (chloration au Break Point) et d’assurer la
désinfection. Le Break Point définit le taux minimal de chlore à appliquer en présence
d'ammoniaque. Pratiquement pour être sûr de chlorer au-delà du Break Point, il faut avoir
dans l'eau un chlore résiduel d'au moins 0,4 mg/l.
I.6.Traitement d’adoucissement:
I.6.1 Expression de la dureté :
Il faut exprimer la concentration de tous les ions en concentration équivalente en CaCO3, on
réalise cette transformation à l’aide de l’expression suivante :
C(CaCO3) = C * 50 / ME
Avec C(CaCO3) : concentration équivalente de l’ion en mg/l de CaCO3
C : concentration de l’ion en mg/l
ME : masse équivalente de l’ion (masse molaire divisé par la valence)
Exemple :
L’analyse d’une eau au laboratoire nous a donné les résultats suivants :
désinfection peut laisser subsister quelques germes banals, sans risque pour la santé
publique.
La désinfection des eaux est effectuée par injection de chlore gazeux ou les hypochlorites
de sodium et de calcium. La réaction génère l’acide hypochloreux et les ions hydroxydes
qui augmentent le pH.
NaOCl + H2O HOCl + Na+ + OH-
a. Définitions :
- Chlore résiduel libre (Chlore actif): chlore contenu dans l’eau à la fin d’une période de
contact déterminée, il est sous forme d’'acide hypochloreux et l'ion hypochlorite.
- Chlore résiduel total : quantité total en chlore libre ou combiné subsistant après la
chloration de l’eau.
- Demande en chlore : quantité de chlore pouvant être consommé par l’eau pour sa
désinfection.
*La solution d’Eau de Javel (ou hypochlorite de sodium) est caractérisé par une
concentration de 47 à 50° chlorométrique, soit 149 à 159 g/l de chlore actif. Dans l'Eau de
Javel les équilibres de dissociation suivants sont en jeu simultanément :
Equilibre 1:
La dose de chlore à injecté est déterminé par la mesure de la demande en chlore de l’eau à
traité et de la concentration résiduelle en chlore libre.
Point critique : Pour des taux de chloration plus élevés, des réactions complémentaires
complexes aboutissent à la destruction des chloramines, la réaction globale étant la suivante
Le tracé de la courbe (break point) s’obtient en ajoutant des doses croissantes de chlore
dans une série de flacons contenant un même volume d’eau. Après un temps de contact
donné (1 ou 2 heures en général) on procède au dosage du chlore total (chlore libre + chlore
combiné).
b. Ozone :
En pratique, cela signifie que des composés qui ne sont pas oxydés par le chlore le seront
par l’ozone. Cela se traduit aussi par des temps de contact plus courts pour obtenir le même
résultat de désinfection.
Les eaux superficielles généralement exploitées pour la production de l’eau potable sont
subdivisées en trois catégories A1, A2 et A3 selon les procédés de traitement approprié
(Annexe 3) :
La catégorie A1 pour les eaux nécessitant pour être potables un traitement physique
Comme le précise les normes marocaine, L'eau d'alimentation humaine ne doit contenir en
quantités dangereuses ni micro-organismes, ni substances chimiques nocifs pour la santé ;
en outre elle doit être aussi agréable à boire que les circonstances le permettent. Les eaux
d'alimentation humaine doivent satisfaire aux exigences de qualité spécifiées dans le tableau
N°-1-(ci-dessous).
Au cas où des paramètres ne figurant pas dans la présente norme sont analysés, on se
référera aux directives de qualité pour l’eau de boisson de l’OMS (Organisation Mondial de
la Santé).
Les valeurs mesurées pour les paramètres figurant dans le tableau -1- ci-dessous ne
devraient pas être supérieures aux valeurs figurant dans la colonne "valeur maximale
admissible " (VMA).
Tableau 1 : SPECIFICATIONS DES EAUX D’ALIMENTATIONS HUMAINE
(normative)
PARAMETRES A EFFET SANITAIRE
A : paramètres bactériologiques
Cadmium Cd : g/1 3
Cyanures CN : g/1 70
Chrome Cr : g/1 50
superficielle utilisée pour la production de l’eau potable pour être classée dans l’une des
trois catégories mentionnées.
-La colonne I (valeurs impératives) : les valeurs qui y sont indiquées correspondent à des
exigences que doit satisfaire impérativement. Toute eau superficielle utilisée pour la
production de l’eau potable pour être classée dans l’une des trois catégories mentionnées.
Annexe IV
1- Le cycle de l’eau :
Sous l'effet du soleil, l'eau s'évapore et monte vers l'atmosphère. On estime à 1 000 km 3
l'eau des océans qui, chaque jour, s'évapore. Dans les basses couches atmosphériques, elle
emmagasine de la chaleur et monte ainsi. Peu à peu, elle se refroidit tout en étant
redistribuée par les courants atmosphériques. L'action du froid condense cette eau qui
retombe sous forme de précipitations (neige ou pluie). 61% de cette eau s'évapore, 16 %
ruisselle et rejoint les cours d’eau et 23% s'infiltre et alimente les nappes et rivières
souterraines.
La totalité de l'eau contenue sur terre forme ce que l'on appelle l'hydrosphère, La masse
d'eau totale de l'hydrosphère n'évolue pas au cours des années, elle reste toujours constante :
l'eau s'évapore, forme la vapeur d'eau qui, en se transformant en pluie, va alimenter les
mers, les cours d'eau et les nappes souterraines. On peut appliquer au cycle de l'eau la
fameuse phrase de Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". L'eau
change d'état au cours de son cycle, passant de l'état gazeux à l'état liquide ou à l'état solide.
Cependant, sa quantité est restée inchangée depuis quatre milliards d'années, date de son
apparition sur terre.