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.*
**
Elles ne me font pas rire, les nausées du bon
communiste incapable de garder comme de reje-
ter l’énorme Picasso : dans cette indigestion du
P. C. je discerne les symptômes d’une infection
qui s’étend à l’époque entière.
Quand les classes privilégiées sont bien assises
en leurs principes, quand elles ont bonne con—
science, quand les apprimés, dûment convaincus
d’être des créatures inférieures, tirent vanité de
leur condition servile, l’artiste est à l’aise. Le
musicien, dites—vous, s'est, depuis la Renais—
sance, constamment adrcssé & un public de spé-
cialistes. Mais qu’était—ce. ce public, sinon l’aris—
tocratie dirigeante qui, non contente d'exercer
sur tout le territoire des pouvoirs militaires, juri—
diques, politiques et administratifs, se constituait
& date fixe
en tribunal de goût. Comme cette élite
de droit divin décidait de la figure humaine,
c’est à l’homme tout entier que le cantor ou le
maître de chapelle pouvaient faire entendre leurs
symphonies ou leurs cantates. L’art pouvait se
dire humaniste parce que la société demeurait
inhumaine.
En va-t—il de même aujourd’hui? Telle est la
Il
PREFACE
12
PR EFACE
—— s’est métamorphosée : cet art recevait ses lois
et ses limites de ce qu’il pensait être son essence ;
vous avez lumineusement montré comment, au
terme d’une évolution rigoureuse et pourtant
libre, il s’est arraché & l’aliénation et s’est avisé
de se créer son essence en se donnant librement
ses lois. Ne pourrait—il donc influencer pour son
humble part le cours de l’histoire en contribuant
à présenter aux classes travailleuses l’image d’un
« homme total » qui s’est arraché à l’aliénation,
17
PREFACE
26
PR EFACE
30
PREFACE
32
PREFACE
IBAN-PAUL SARTRE
38
AVANT-PROPOS
40
PREMIERE PARTIE
LE MUSICIEN
ET L’ENGAGEMENT
Car, dan: l‘Art, nous n’avon: pa: aflaire & un
n'mple jeu agréable au utile, mais... à un déploiement
de la vérité.
HBGEL, EtMtiqm, III.
2.
CHAPITRE ]
ENGAGEMENT SOCIAL
ou
ENGAGEMENT ARTISTIQUE ?
47
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
....
**
Dans son très important essai « Qu’est—ce que
la Littérature? » Sartre nous a montré quelles
étaient les conditions selon lesquelles il était
possible, pour l’écrivain, de s’engager, non seu-
lement en tant qu’être social mais encore en tant
qu’artiste. Les analyses de Sartre ont en effet
su faire surgir ces spécificités de l’art d’écrire
grâce auxquelles cet art se voit doté de la pos-
sibilité d’exprimer, dans son essence même, la
réalité sociale où il s’engage. Mais aussi l’auteur
de ces analyses prend soin, dès le début, de dif—
férencier la littérature, du signifiant, des autres
arts qui n’opèrent pas d'abord avec des signifi—
50
ENGAGEMENT SOCIAL OU ARTISTIQUE
52
CHAPITRE II
LE MANIFE8TE DE PRAGUE
ET SES PROLONGEMENTS
\
j’ai sous les yeux le manifeste publié a l’is—
sue du Il” Congrès International des composi-
teurs et critiques musicaux organisé à Prague,
du 20 au 29 mai 1948, par le Syndicat des com-
positeurs tchèques (reproduit dans Les Lettres
Françaises du 7 octobre 1948). Ce document
commence par signaler l’existence d’une crise
profonde au sein de la musique et de la vie musi-
cale de notre époque.
N igg poursuit :
*
**
Si nous'nous sommes attardés aussi longtemps
sur l’analyse de ces deux documents, c’est que
nous espérions trouver, dans une attitude qui se
voulait engagée, des renseignements sur la na-
ture même de cet engagement compris dans son
acception artistique et capable, en tant que tel,
de se répercuter sur le plan social. En ce sens,
nos efforts ont été vains. Tout au plus pouvons—
nous déduire de notre analyse que les différentes
personnes dont il s'est agi (les signataires du
manifeste, puis Kaldor et Nigg) : I° Se sentent
engagés sur le plan purement social. 2° Qu’ils
déplorent l’état actuel de la musique. 3° Qu’ils
voudraient y remédier mais 4° En restent au
stade des souhaits pieux, sans jamais arriver à
pouvoir formuler une règle d’action et que 5° Au
fond, et avant tout, ils considèrent que la mu—
sique d’aujourd’hui est trop compliquée. Cette
dernière idée, nous la trouvons à l’état implicite
et explicite tout au long des déclarations que
nous avons parcourues, ce qui pourrait donner
à croire que, tout au fond d’eux-mêmes, nos
musiciens croient et pensent qu’une simplifica—
73
3.
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
74
CHAPITRE 111
LA SIGNIFICATION
DE
L’ENGAGEMENT MUSICAL
75
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
78
SIGNIFICATION DE L’ENGAGEMENT MUSICAL
***
79
L’ARTlSTE ET SA CONSCIENCE
*
**
j’ai tenté, au cours d’une récente étude‘, de
donner quelques indications sur ce que pouvait
signifier l’engagement musical. L’acte premier
me paraissait résider dans le mouvement de ré—
volte de l’artiste contre ce que j’ai appelé les
systèmes clos de l’organisation sociale et la pétri—
fication des consciences musicales qui en résulte.
C’est là-dessus que je voudrais apporter quel—
ques précisions maintenant.
Nous avons vu que la complexité croissante
de la polyphonie constitue l’une des données
fondamentales de l’évolution de la musique. Cela
signifie que la sensibilité musicale des musi-
ciens, interprètes et mélomanes est, à chaque épo-
que donnée, par définition en deçà des dernières
acquisitions du progrès musical. Inversement, le
compositeur, dont l’œuvre apporte les acquisi-
tions en question, crée des objets nouveaux, in-
connus jusqu’alors et se trouve donc forcément
en avance sur ceux qui ne peuvent connaître que
les acquisitions antérieures. De là la tendance au
conservatisme inhérente à la sensibilité musicale
de chaque époque. Parvenue a\ assimiler les
80
SIGNIFICATION DE L’ENGAGEMENT MUSICAL
*
**
Pour terminer, il nous reste à définir la ma-
nière précise, le sens total de l’engagement du
musicien. Le compositeur « irresponsable », nous
savons que c’est là, sinon une chimère, du moins
une thèse inadmissible sur le plan purement so—
cial; nous savons aussi maintenant de quelles
responsabilités il s’agit sur le plan purement
musical. Existe—t-il, peut-il exister un terme mé-
diateur entre ces deux plans? Peut—on parler de
quelque chose qui — tel un schéma transcenden-
tal kantien — serait homogène aux deux caté-
gories?
Commençons par répondre de manière criti—
que. Dans mon étude : M us-iques d’Amérique,
j’ai rappelé le cas des musiciens soviétiques
condamnés par le gouvernement de l’U. R. S. S.
pour leurs tendances formalistes‘.
!. Je disais : « Nous les avons vus (ces compositeurs)
en but à des consignes qu: leur re rochaient justement
de ne pas prendre leurs responsabiités, nous avons vu
83
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
84
SIGNlI—‘ICATION DE L’ENGAGEMENT MUSICAL
85
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
*
**
Si on nous demande maintenant s’il y a,
pour le musicien, une possibilité de s’engager de
manière totale, si son engagement musical peut
avoir un sens et une répercussion sur le plan
social, nous répondrons sans hésiter par l’af-
firmative. Le compositeur, qui se définit au sein
d’une tradition dont il a saisi lucidement le sens,
sait qu’il doit faire évoluer cette tradition sur
la voie de la liberté et que là est sa véritable
fonction vis—à—vis de ses contemporains. Il sait
qu’une pareille évolution est le progrès même de
la conscience musicale. Elle ne peut pas être dis—
sociée de l’évolution et de la complexité crois—
sante de la technique musicale qui en est la seule
expression véritable. Il ne craindra donc pas
d’affronter cet inconnu devant lequel il se trouve
placé, il ne reculera pas devant sa tâche qui est
de créer des existants nouveaux qui seront for—
cément en avance sur la société de son temps.
Pas plus que l’homme de science ou le philo.
sophe, l’artiste véritable ne refusera de regarder
en face la complexité, peut—être effrayante, des
techniques dont il doit se servir, parce que c’est
là son seul moyen d’incarner, de manière nou—
velle la nouveauté de ce qui doit être neuf pour
86
SIGNlFICATION DE L'ENGAGEMENT MUSICAL
87
DEUXIEME PARTIE
LES POSSIBILITËS
D’UNE
MUSIQUE ENGAGËE
.S‘itôt qu’il
y a, dan: le monde, de: cominmr:
de chevaux, on voit apparaître de: com‘:ien remar—
quable1.
C ’e.rt qu'il] a ta;_æjourr eu de le]: courrier:, mai:
le: connaineun sont bien rarer.
HAN Yu, Considératiom Mr le: Counierr.
(Cité par Jean Paulhan dans Les Fleurs de Tarbes).
CHAPITRE IV
ILLUSIONS ET CONDITIONS
DE L’ART ENGAGË
#
.
.
|Û
LE « SURVIVANT
DE VARSOVIE »
d’Amold SCHOENBERG
99
L‘ARTISTE ET SA CONSCIENCE
IOI
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
104
LE ou SURVIVANT DE VARSOVIE »
m7
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
LE « SURVIVANT DE VARSOVÏE »
109
CONCLUSION
IIO
CONCLUSION
DEUX
PROBLÈMES ACTUELS
CH APITR E VI
ET L‘ÉDUCATION MUSICALE
*
**
SITUATION
DU COMPOSITEUR
DE MUSIQUE
124
SITUATlON DU COMPOSITEUR DE MUSIQUE
*
**
129
QUATRIEME PARTIE
RÉPONSE A
JEAN-PAUL SARTRE
Mon cher Sartre:
135
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
!37
si
L’ARTÎSTE ET SA CONSCIENCE
Si je me suis étendu quelque peu sur ces faits,
c’est parce qu’il m’importe d’établir une fois
pour toutes que pas plus hier qu’aujourd’hui la
classe dirigeante n’avait et n’a le droit au titre
de connaisseur ou de protecteur des arts. Au
contraire, s’il est vrai qu’elle ne s’est pas tou—
jours mise en travers du chemin de l’artiste et
que, parfois même, elle a réussi à favoriser son
développement (cela est vrai parfois et sporadä-
quement aujourd’hui encore), la classe dirigeante
s’est toujours avérée, dans son essence même,
hostile au véritable artiste. Et ceci me conduit
à préciser l’une des pensées de mon livre à la—
quelle j’attache le plus d’importance.
j’ai dit à plusieurs reprises que le véritable
artiste est un être subversif ; j’ajoute maintenant
qu’il ne peut être que cela parce que, par défi-
nition, il a toujours appartenu et il appartient
encore à la classe des opprîmés.
()pprimés socialement, spirituellement et intel-
lectuellement, les artistes du passé (bons ou mau-
vais, grands ou petits), même lorsqu’ils jouis—
saient d’un certain succès, n’étaient considérés,
'39
L'ARTISTE ET SA CONSCIENCE
140
REPONSE A JEAN-PAUL SARTRE
14x
L’ARTIS‘I‘E ET SA CONSCIENCE
nistes ou para—communistes.
Que puis—je faire? La question n’est ni neuve
ni originale, mais un livre comme celui—ci a—t-il
d’autres buts que d’essayer d’apporter ne fût—ce
qu’un faible remède à cette triste situation ?
Il
145
L‘ARTISTE ET SA CONSCIENCE
147
L’ARTISTE ET SA CONSCIENCE
149
L‘ARTISTE ET SA CONSCIENCE
‘Û_*
152
REPONSE A JEAN—PAUL SARTRE
156
REPONSE A JEAN-PAUL SARTRE
***
CONCLUSION
159
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE DE JEAN—PAUL
AVANT—PROPOS ...............
SAR‘IRE
.............................. .
9
39
PREMIÈRE PARTIE
LE MUSICIEN ET L‘ENGAGEMENT
CHAPITRE I. — Engagement social ou engage-
—— II.
ment artistique .............
Le manifeste de Prague et ses
-—
43
—
prolongements ..............
III. — La signification de l’engagement
53
musical
.................... 75
DEUXIÈME PARTIE
LES POSSIBILITÉS
D’UNE MUSIQUE ENGA GÉE
CHAPITRE IV. — Illusions et conditions de l'art-
— V. -— .....................
engagé
Le « Survivant de Varsovie » . .
91
99
CONCLUSION
.................................. no
TROISIÈME PARTIE
DEUX PROBLÈMES ACTUELS
CHAPITRE VI. — Les idées « progressistes » et
——
l’éducation musicale
VII. — Situation du compositeur de ......... 115
'
musique ..................... 123
QUATRIÈME PARTIE
RÉPONSE A [EAN-PA UL SA RTRE