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Sultan Moulay
Slimane
Faculté Polydisciplinaire
Thème :
Le pilotage de la performance
1
Remerciements :
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs
personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance.
Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude à mon Directeur de mémoire, Youness
QUARAM, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont
contribué à alimenter ma réflexion.
Je tiens également à remercier les professeurs de la Faculté polydisciplinaire De Beni
Mellal, qui m’ont fourni les outils nécessaires à la réussite de mes études universitaires.
Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers les amis et collègues qui m’ont
apporté leur support moral et intellectuel tout au long de ma démarche. Un grand merci
à RAZZOUKI Mustapha pour les conseils et son aide, ils ont grandement facilité mon
travail.
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SOMMAIRE :
Introduc on générale……………………………………………………………………………………………………………….………4
Par e I : Systèmes du contrôle de ges on dans la li érature ………………………………………………………..5
Introduc on de par e I ………………………………………………………………………………………………………….….…….5
Chapitre 1 : Systèmes du contrôle de ges on………………………………………………………………………….……….5
Sec on 1 : le Contrôle en Management…………………………………………………………………………………..………5
Sec on 2 : L'émergence du contrôle de ges on………………………………………………………………………….……8
Chapitre 2 : Evolu on du système de contrôle de ges on……………………………………………………….………9
Sec on 1 : Système du contrôle de ges on selon les trois approche……………………………………….……..9
Sec on 2 : Système du contrôle de ges on selon des différent défini on de contrôle de ges on 15
Conclusion de la par e………………………………………………………………………………………………………………….…15
Chapitre 1 : La performance organisa onnelle……………………………………………………………………………….16
Sec on 1 : La performance comme un couple valeur‐coût…………………………………………………………….16
Sec on 2 : Contrôle de ges on et produc on de la valeur…………………………………………………………….17
Chapitre 2 :la Mesure de la performance organisa onnelle………………………………………………………….20
Sec on 1 : Les indicateurs financiers……………………………………………………………………………………………….20
Sec on 2. Mesurer la performance organisa onnelle : des indicateurs financiers aux indicateurs de la
performance………………………………………………………………………………………….…………………………………….24
Conclusion de par e …………………………………………………………………………………………………………….……..….28
Conclusion générale…………………………………………………………………………………………………………………………28
Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………………………….28
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Introduction générale
La complexité et le dynamisme de l'environnement commercial actuel nécessitent
une connaissance approfondie des organisations et des facteurs qui peuvent être
considérés comme essentiels au succès concurrentiel. Dans ce sens, des travaux
antérieurs ont déjà montré que les systèmes du contrôle de gestion (SCG) deviennent
essentiels pour la prise de décision et peuvent être considérés comme un avantage
concurrentiel durable s'ils sont correctement développés et structurés (Barney, 1991).
La planification stratégique, la comptabilité analytique, le contrôle budgétaire et le
système d’information, entre autres, devraient être des outils communs dans les
systèmes organisationnels de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Le
dirigeant doit fonder leurs décisions sur des données objectives, qui ne peuvent être
obtenues que si l'entreprise utilise les différentes techniques disponibles. Cependant, de
nombreuses études ont montré que l'utilisation des systèmes du contrôle de gestion
n'est pas assez répandue dans les entreprises familiales. Diverses études empiriques ont
révélé qu'il existe des différences dans la mise en œuvre des SCG entre les entreprises
familiales et leurs homologues non familiales qui nécessitent des recherches
supplémentaires (Kotey, 2005; Laitinen, 2008). En fait, l'influence de la famille est un
facteur important et distinct qui n'a pas été suffisamment pris en compte par la plupart
des études SCG (Senftlechner, Martin et Hiebl, 2015) et relativement peu d'études sur
SCG font la distinction entre les entreprises familiales et non familiales (Orens et Dekker,
2016).
De même, l'analyse de la relation entre l'utilisation des systèmes de contrôle de
gestion (SCG) et la performance des entreprises a suscité un intérêt croissant. La mise en
œuvre des SCG joue également un rôle important dans l’amélioration de la performance
de l'entreprise, car lesdits deviennent des outils essentiels que les dirigeants doivent
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utiliser pour planifier, budgétiser, analyser, mesurer la performance et évaluer les
informations utiles à une prise de décision adéquate (Cosenz & Noto, 2015 ; Dávila &
Foster, 2005).
L’objet de ce mémoire est de passer en revue l’ensemble des définitions, des
typologies et cadres conceptuels présentés dans les recherches antérieures.
Dans quelle mesure le système de contrôle de gestion contribue
l’amélioration de la performance ?
L objectifs de cette partie est de voir d’abord les différentes définitions de contrôle de
gestion qu’ est constitué comme le garant de la bonne santé de la structure en s’assurant au les
ressources sont employés efficacement, et également nous allons traiter de différents outils qui
permet aux décideur pour suivre l’impact de leurs actions concernant la stratégie adoptée par
entreprise.
Cette discipline joue un rôle très important dans la garantie de mise en place de la stratégie
d’entreprise choisie et les ressources engagées sur le terrain, et considérer comme un moyen
d’aider à la prise de décision ce notion de contrôle de gestion et né avec la révolution
industrielle et dans l’entreprise lors de l’application de la division du travail. Après le contrôle
de gestion connu la même évolution que celle de la comptabilité de gestion.
En générale le contrôle de de gestion c’est un processus de management qui consiste à
atteindre les objectifs initialement fixés, et évaluer la performance a partir des ressource qui
sont obtenues et utilise avec efficience, efficacité et pertinence, conformément aux objectifs de
l’organisation et que les activités en cours vont bien dans le sens de la stratégie définie.
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quatre étapes qui sont : la détermination des objectifs, la formulation stratégique et le
contrôle.
Management (gestion)
La littérature comprend de nombreuses définitions de la gestion, qui se rapportent
aux processus d'organisation des ressources et des activités en vue d'atteindre les
objectifs organisationnels. Inévitablement, ceux qui étudient et enseignent la gestion ont
divisé le vaste sujet en éléments plus petits et plus discernables. Le tableau 1 présente
les schémas de classification les plus importants. La première colonne identifie les
principales fonctions de gestion de la chaîne de valeur: développement de produits ou de
services, opérations (fabrication de produits ou prestation / prestation de services),
marketing / ventes (trouver des acheteurs et s'assurer que les produits et services
répondent aux besoins des clients).
La deuxième colonne du tableau 1 identifie les principaux types de ressources avec
lesquelles les gestionnaires doivent travailler: les personnes, l'argent, les machines et
l'information.
Tableau 1 : Différentes façons de classer le domaine de la gestion
Fonctions Ressources Processus
développement de Humaines Définition des objectifs
produits
Les opérations Financières Formulation de la
stratégie
Marketing / vente Machines Contrôle de gestion
Source: K. A. Merchant, Modern Management Control Systems: Text and Cases (Upper Saddle River, NJ: Prentice Hall,
1998).
Le terme contrôle de gestion apparaît dans la troisième colonne du tableau 1 qui
sépare les fonctions de gestion le long d'un processus impliquant la définition d'objectifs,
la formulation de stratégies et le contrôle de gestion. Le contrôle est donc la dernière
étape du processus de gestion. La façon dont nous utilisons le terme contrôle de gestion
dans ce travail a la même signification que les termes exécution et mise en œuvre de la
stratégie. Dans la plupart des organisations, se concentrer sur l'amélioration des SCG
fournira des gains plus élevés que sur l'amélioration de la stratégie. Pour se concentrer
sur la fonction de contrôle de la gestion, nous devons la distinguer de la définition
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d'objectifs et de la formulation de stratégies.
La connaissance des objectifs est une condition préalable à la conception du système
du contrôle de gestion et, en fait, à toute activité utile. Dans les organisations à but
lucratif, les objectifs ne doivent pas être quantifiés et financiers. L’objectif principal d’une
organisation à but non lucratif pourrait être, par exemple, de fournir un abri aux
sans‐abri. Cependant, de nombreuses organisations à but lucratif ont également des
objectifs financiers, comme ceux liés à l’augmentation de la part de marché. Dans toute
organisation, les employés doivent avoir une compréhension de base de ce que
l'organisation essaie d'accomplir. Sinon, personne ne pourra jamais soutenir une
affirmation selon laquelle l'organisation a réussi.
Dans la plupart des organisations, les objectifs sont connus. Cela ne veut pas dire
que tous les employés sont toujours d'accord sur la manière d'équilibrer les
responsabilités de leur organisation vis‐à‐vis des parties prenantes, y compris les
propriétaires (actionnaires), les détenteurs de titres de créance, les fournisseurs, les
clients et la société en général. Ainsi, les organisations développent des mécanismes
explicites ou implicites pour résoudre les conflits qui peuvent se nouer entre les
différentes parties prenantes et parvenir à un certain niveau d'accord sur les objectifs
qu'elles poursuivront.
Formulation de la stratégie
Après avoir défini les objectifs de l'entreprise, les stratégies définissent ensuite la
manière dont les organisations doivent utiliser leurs ressources pour atteindre ces
objectifs. Une stratégie bien conçue guide les employés dans la poursuite réussie des
objectifs de leur organisation; il transmet aux employés ce qu'ils sont censés faire. Il
s’agit d’une feuille de route détaillée, qui commence par une vision simple que tout le
personnel peut comprendre et accepter. Tout ce que nous faisons dépend des objectifs.
De nombreuses organisations développent des stratégies formelles à travers des
processus de planification systématiques, souvent élaborés. Autrement dit, ils ont ce
qu'on peut appeler une stratégie voulue. Cependant, les stratégies peuvent être en
grande partie non spécifiées. À ce titre, certaines organisations n'ont pas de stratégies
formelles écrites; ils essaient plutôt de saisir les opportunités qui se présentent. Les
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principaux éléments des stratégies de ces organisations découlent d’une série
d’interactions entre la direction, les employés et l’environnement; des décisions prises
spontanément; et de l'expérimentation conçue pour apprendre ce qui fonctionne bien.
Néanmoins, s'il existe une certaine cohérence dans la prise de décision, on peut dire
qu'une stratégie a été élaborée, que les gestionnaires aient prévu ou même voulu cette
cohérence particulière. En ce sens, les visions stratégiques découlent parfois de
processus organisationnels dynamiques plutôt que d'une planification stratégique
formalisée.
Contrôle de gestion
Le contrôle de gestion se concentre sur l'exécution et implique de répondre à la
question générale: nos employés sont‐ils susceptibles de se comporter de manière
appropriée? Cette question peut être décomposée en plusieurs parties:
● Premièrement, nos employés comprennent‐ils ce que nous attendons d'eux?
● Deuxièmement, travailleront‐ils toujours dur et essaieront‐ils de faire ce que l'on
attend d'eux ‐ c'est‐à‐dire, poursuivront‐ils les objectifs de l'organisation conformément
à la stratégie?
● Troisièmement, sont‐ils capables de faire un bon travail?
Enfin, si la réponse à l'une de ces questions est négative, que peut‐on faire pour
résoudre les problèmes de contrôle de gestion? Toutes les organisations qui doivent
compter sur leurs employés pour atteindre les objectifs organisationnels. Pour résoudre
ces problèmes, il faut donc réfléchir à la manière d’influencer, de diriger ou d’aligner les
comportements des employés vers la réalisation des objectifs organisationnels
conformes à la stratégie adoptée.
Du point de vue du contrôle de gestion, les stratégies doivent être considérées
comme utiles mais pas absolument nécessaires à la conception des SCG. Lorsque les
stratégies sont formulées plus clairement, davantage d'alternatives de contrôle
deviennent possibles et il devient plus facile de mettre en œuvre efficacement chaque
forme de contrôle de gestion.
Pendant longtemps, le rôle de la comptabilité dans le contrôle organisationnel a été
ignoré car il avait été uniquement reconnu comme des artefacts techniques (tenue de
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livres) destinés à la préparation des états financiers (Birnberg, 2011). La comptabilité
financière et analytique n'a pas été identifiée comme faisant partie intégrante de la
fonction de planification et de contrôle dans une organisation jusqu'à ce qu'Anthony
présente son travail révolutionnaire (Anthony, 1965). En tant qu’une des études
fondamentales de la comptabilité de gestion, les contributions d’Anthony (1965) ont
principalement porté sur trois aspects. Premièrement, il a lié la comptabilité à la gestion
en se concentrant sur les utilisateurs de l'information comptable plutôt que sur le
contenu de l'information en soi. En d'autres termes, les informations comptables ont été
utilisées par les managers pour les aider à prendre des décisions ou à atteindre les
objectifs de l'organisation. La deuxième contribution d’Anthony (1965) fait référence à
l’accent mis sur les aspects comportementaux de la comptabilité de gestion (Birnberg,
2011). Il a fait valoir que si les gestionnaires utilisaient la comptabilité pour effectuer
des tâches organisationnelles, leurs comportements étaient involontairement influencés
par l'utilisation de l'information, ce qui incitait les gestionnaires à agir de manière à
atteindre leurs propres objectifs et à aligner sur ceux de l'organisation. Ici, la
caractéristique des systèmes de contrôle comptables a été révélée car la «congruence des
objectifs» devait être obtenue grâce à l'utilisation des informations comptables pour la
l’orientation et la mesure et l'évaluation.
La contribution la plus importante du travail d'Anthony a été d'identifier et de
classer trois niveaux de contrôle au sein d'une organisation, par lesquels il a non
seulement énoncé les différentes fonctions de contrôle, mais a également proposé le
premier cadre conceptuel du contrôle de gestion. Plus précisément, en tant que
processus le plus complexe et le moins structuré, la planification stratégique a orienté
les objectifs organisationnels, l'utilisation des ressources pour atteindre les objectifs et
les politiques de gouvernance de ces ressources. À ce niveau, la comptabilité a fonctionné
d'un point de vue macroéconomique en fournissant un plan budgétaire et en fixant des
objectifs financiers. En revanche, le contrôle opérationnel, en tant que processus le
moins complexe et le plus structuré, s'est concentré sur l'efficacité et l'efficience de
tâches spécifiques, dans lesquelles des solutions de comptabilité formelle en termes de
mesure des coûts et de rapports financiers fréquents étaient plus appropriées.
L'importance du contrôle de gestion s'est ensuite manifestée dans la mesure où il relie
les deux niveaux susmentionnés en traduisant les plans stratégiques en activités
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opérationnelles. Il se définit comme « le processus par lequel les gestionnaires
s'assurent que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente
dans la réalisation des objectifs de l'organisation» (Anthony, 1965, p.27). Alors que cette
définition mettait l'accent sur la communication et la motivation des managers et des
employés à différents niveaux d'une organisation. Les aspects économiques du système
comptable ont été minimisés, car Anthony a fait valoir que les managers doivent
coopérer avec d'autres pour mettre en œuvre la décision. Cet argument indique que les
gestionnaires ont la capacité d'utiliser les informations comptables pour atteindre la
congruence des objectifs. En d'autres termes, les gestionnaires peuvent ne pas adhérer
de manière rigide au plan car ils sont suffisamment flexibles pour adapter leur
comportement aux changements de l'environnement.
Quelques années plus tard (Chenhall, 2003) a affirmé que les termes, la comptabilité de
gestion, le système du contrôle de gestion et le contrôle organisationnel sont parfois utilisés de
manière interchangeable, mais le "contrôle de gestion est un terme plus large qui englobe la
comptabilité de gestion et comprend également d'autres contrôles tels que le contrôle
personnel et le contrôle par le clan."(Chenhall, 2003, P.129). Drury (2012) dans son manuel de
« gestion et comptabilité analytique » confirme que le système du contrôle de gestion est plus
vaste que la comptabilité de gestion car il comporte davantage d’autres contrôles. Ces derniers
ne sont qu’un moyen en vue atteindre un but. Notons que le SCG désigne l’ensemble des
contrôles utilisés par l’organisation (Duruy, 2012). Strauß et Zecher (2013) ont identifié trois
manuels les plus influents traitant le SCG de Merchant et Van der Stede (2007 et 2003),
Anthony et Govindarajan (2007) et Simons (2000 et 1995). ). La figure 1 illustre Les
principales différences conceptuelles entre ces trois auteurs.
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Figure 1 : Comparaison des trois manuels les mieux classés traitant le SCG
Source: Management control systems: a review (Strauß & Zecher, 2013)
Selon Merchant et Van der Stede, les SCG englobent le contrôle des résultats, des actions,
du personnel et culturel. En raison des problèmes de motivation et du manque d’orientation,
ces éléments doivent être maitrisés. Le cadre de (Merchant & Van der Stede, 2007) est plus
comportemental soutenant que la fonction principale d'un SCG est d'influencer le
comportement des employés afin d’atteinte les objectifs de l'organisation. Les employés se
comportent souvent de manière autonome, ce qui signifie que leurs objectifs personnels ne
correspondent pas toujours à ceux de l’organisation. Ils ont besoin de comprendre ce que
l’organisation attend d’eux, et doivent obéir au commandement et au contrôle classique. Le
SCG étudie le comportement des employés, car « [. . .] les membres de l'organisation sont
ceux qui font bouger les choses » (Merchant et Van der Stede 2003, p.7). Ainsi que le contrôle
de gestion “[. . .] inclut tous dispositifs ou systèmes utilisés par les gestionnaires pour
s’assurer que les comportements et les décisions de leurs employés sont cohérents avec les
objectifs et les stratégies de l’organisation » (p. 4). Par conséquent, le système du contrôle de
gestion assure que les employés agissent en congruence avec les objectifs de l'entreprise. Il est
important de noter que cette définition englobe explicitement le contrôle informel.
Contrairement aux Merchant et Van der Stede (2003), (Anthony & Govindarajan, 2007)
n’ont pas classifié les différents types de SCG. Leur manuel « Systèmes de contrôle de gestion
» est basé sur le travail fondateur d’Anthony (1965) et adopte sa trichotomie : la planification
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stratégique, le contrôle de gestion et le contrôle opérationnel. Ils ont défini le contrôle de
gestion comme " [. . .] le processus par lequel les gestionnaires influencent les autres membres
de l'organisation pour mettre en œuvre les stratégies" (p. 17). Ainsi, "[. . .] tous systèmes
utilisés par la direction pour contrôler les activités de l’organisation est appelé système du
contrôle de gestion"(p.17). Cette compréhension du contrôle et de commandement se reflète
dans le processus de contrôle formel d’Anthony et Govindarajan (2007, p.105). Ce processus
comprend la planification, le budget, l’analyse des résultats, l’évaluation de la performance et
la prise d'actions correctives. Tous ces éléments sont utilisés en tant que contrôle rétroactif.
Mais il est important de noter qu’Anthony et Govindarajan (2007) "[...] portent principalement
sur les aspects systématiques (c'estàdire formels) de la fonction de contrôle. On peut décrire
en profondeur les différentes étapes du système formel, les informations collectées et utilisées
à chaque étape et les principes qui régissent le fonctionnement du système dans son ensemble
" (p.6). Cette précision exclut tous les mécanismes de contrôle informels (par exemple, le
contrôle du personnel et culturel) en tant que composants du SCG. Ce dernier n’est qu'un outil
pour mettre en œuvre la stratégie et interagir avec la structure organisationnelle, la culture et la
gestion des ressources humaines de l’entreprise (p.8).
Simons (1995) insiste sur la nécessité d'équilibrer les forces opposées, appelées leviers de
contrôle (Figure, 3) deux positives, représentées par le système de croyances et de contrôle
interactif, et deux négatives, représentées par le système de frontières et de contrôle
diagnostic. La stratégie constitue le noyau de l’analyse et sa réussite dépend de quarte
concepts clés : les valeurs fondamentales, les risques à éviter, les variables critiques de
performance et les incertitudes stratégiques.
Figure 3 : Leviers de contrôle
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Source : (Simons 1995, p. 7)
Simons (1995) a défini les systèmes de croyance comme " l'ensemble explicite de valeurs
organisationnelles que les dirigeants communiquent formellement et renforcent de manière
systématique en vue d’atteindre les objectifs de l’organisation" (1995, p. 34). Les systèmes de
frontière correspondent aux "déclarations explicites intégrées dans les systèmes d’information
formels qui définissent et communiquent des risques spécifiques à éviter" (2000, p. 764). Les
systèmes de contrôle diagnostic sont " les systèmes d’information que les managers utilisent
pour contrôler les résultats de l’organisation et à corriger les écarts par rapport aux standards
prédéfinis de performance" (2000, p. 209). Les systèmes de contrôle interactif se concentrent
sur les incertitudes stratégiques, sont "les systèmes d’information formels que les
gestionnaires utilisent pour s’impliquer personnellement dans les décisions de leurs
subordonnés" (2000, p. 216). Les systèmes de contrôle interactif représentent la plus grande
contribution de Simons et sont essentiels pour faire émerger de nouvelles stratégies. Par
conséquent, la conception de Simons peut être qualifiée d'innovation et de contrôle (1995, p.
4).
13
La planification, en tant que forme de contrôle ex ante (Flamholtz, et al.1985) a une
fonction de coordination, de suivi et de fixation des objectifs. Elle oriente le comportement des
membres de l'organisation vers les résultats souhaités. Elle comprend la planification à long
terme et la planification des actions, qui a généralement une orientation à court terme ne
dépassant pas douze mois.
Les contrôles cybernétiques comprennent les budgets, les mesures financières, les mesures
non financières et les systèmes hybrides. Ce contrôle peut être classé en tant que système
d’information et d’aide à la décision (forme ex ante du contrôle) ou en tant que système de
contrôle (forme ex post du contrôle). Cette différenciation correspond à la dichotomie de
Simons (1995) des systèmes de contrôle interactif et de diagnostic. Les systèmes de
récompense et de compensation visent à motiver et à accroître les performances des individus
et des groupes au sein des organisations. Ces systèmes sont conçus pour aligner les intérêts
individuels avec ceux de l’organisation.
Les contrôles administratifs font référence à la conception et au maintien de la structure
Organisationnelle. Ils comprennent les contrôles liés à la structure de gouvernance, à la
Structure de l'organisation et aux procédures et politiques. Les contrôles culturels reposent sur
Un ensemble commun de valeurs, de croyances et de normes sociales. Ils comprennent, le
Contrôle par les symboles, le contrôle par le clan et le contrôle par les valeurs qui sont
Explicitement formulés par exemple dans un énoncé de mission.
Le cadre du Simons (1995) a été révisé par Tessier et Otley (2012). Ils ont introduit deux
groupes d'acteurs, les gestionnaires (intention) et les employés (perception) et s'est
principalement concentré sur les premiers. Le cadre de Tessier et Otley comprend trois
niveaux: (1) types de contrôle (technique ou social), (2) les objectifs de contrôle (performance
ou frontières) qui sont distingués en fonction de leur dimension stratégique ou opérationnelle,
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(3) les différents choix de gestion possibles concernant ces contrôles (diagnostic/ interactif ;
récompense/sanction).
Figure 5 : Cadre conceptuel Tessier & Otley, 2012)
Le premier niveau du cadre renferme les types de contrôles à la disposition des gestionnaires
qui sont sociaux ou techniques. Les contrôles sociaux, qui font référence "aux éléments
émotionnels, non rationnels et affectifs chez les employés" (Ray, 1986). Ils comprennent les
valeurs de l’entreprise, les croyances et de normes fondamentales (Simons, 1995). Les
contrôles techniques spécifient la manière dont les tâches doivent être exécutées (Perrow,
1986), ainsi que la façon dont les individus et les groupes sont organisés (Malmi et Brown,
2008). Ces contrôles se basent sur les règles, les procédures et les normes qui gouvernent les
activités quotidiennes.
Le deuxième niveau du cadre est composé de différents systèmes de contrôle ayant un objectif
spécifique. Le système de contrôle de la performance opérationnelle se concentre sur les variables
critiques de performance au niveau opérationnel. Ce système de contrôle est défini comme «
l'ensemble des contrôles surveillant ce que l'organisation doit bien faire pour réaliser sa
stratégie (Simons, 1995). Le système de contrôle de la performance stratégique met l’accent
sur les incertitudes stratégiques et que la stratégie adoptée par l’organisation assure la
réalisation de sa vision. Le rôle de ce système est "de signaler la nécessité de revoir les
15
stratégies" (Ferreira & Otley, 2009). Les systèmes de contrôle de frontières ont été séparés en
deux, l’un au niveau opérationnel informe les employés des limites imposées à leurs actions et
l’autre stratégique les informe des limites que doivent prendre en considération lorsqu’ils sont
à la recherche de nouvelles opportunités.
Le troisième niveau du cadre représente les intentions managériales. Il met l’accent sur les
différents choix que les gestionnaires peuvent faire quant à la mise en place de leurs systèmes
de contrôle. Les contrôles interactifs sont axés sur la discussion et l’apprentissage et les
contrôles diagnostics ne seront examinés que s’il existe une certaine déviance. Les
gestionnaires peuvent également décider si le contrôle sera utilisé de manière à promouvoir la
créativité (habiliter) ou à assurer la prévisibilité (contraignante), les gestionnaires décident
également de ce que seront les conséquences de contrôle concernant la réalisation ou
nonréalisation de la performance (récompenses ou sanctions).
Enfin, la conception des systèmes de contrôle et leur présentation influencent réellement la
perception et l’attitude des employés qui peut être positive, neutre ou négative. Le cadre inclut
les gestionnaires et les employés pour souligner le fait que ces deux groupes d'individus
pourraient ne pas évaluer les contrôles de la même manière.
Conclusion de la partie :
Pour conclure le contrôle de gestion apparait comme un ensemble de dispositifs dont la
finalité principale est d’accéder les changements internes au sein des organisations, dans
un souci de performance. Il constitue un gage de mise en cohérence les ressources avec
les stratégies, et qui aide les responsables à la prise de décision et qui évalue la qualité
de gestion.
Le suivi des résultats et l’analyse de performance constituent essentielle du pilotage
stratégique, la réussi de cette phase est fortement liée la mise en œuvre de contrôle de
gestion qui repose à la performance par ses nombreux outils parmi ses outils on trouve
la méthode de calcul des coûts qui permet de mesurer et de piloter la performance de
l’entreprise et les objectifs des coûts qui la composent.
Le contrôle de gestion apparait ainsi comme une démarche permettant à une
organisation de piloter la réalisation progressive de ses objectifs de performance, tout en
assurant la convergence des actions engagées par les différentes entités da la structure.
16
Dès les années 90,Le contrôle de gestion est défini comme un outil de pilotage de la
performance de l’entreprise vise atteindre les objectifs que l’entreprise s’est fixée d’après une
stratégie déterminée tout en cherchant l’optimisation des moyens mis en œuvre .ils consiste
ainsi une aide à la prise de décision son objectif est de est de mensurer d’analyser et
d’améliorer performance de l’entreprise.
Contrôler signifie « piloter la performance « le pilotage de la performance est un processus
dynamique qui comprend deux grandes étapes : la planification et l’analyse.
Dans ce chapitre nous allons se focaliser sur la performance organisationnelle autant
qu’objectif essentiel des différentes disciplines de gestion, a ce niveau le contrôle de gestion
réside dans le pavé de distinguer les spécificités d’approvisionnement, de production ainsi que
les liaisons de production à savoir la logistique, la maintenance… Par conséquent la mesure de
prendre une démarche bien précise s’articule bien évidement dans l’amélioration des ventes
qui représente le chiffre d’affaire global de l’entreprise.
A ce stade l’objectif ultime s’installe en mesurant plusieurs dimensions de la performance,
l’organisation se trouve à ce niveau comme le pivot des instruments multidimensionnels de
toutes les sociétés, généralement les grandes sociétés qui se trouvent dans l’aspect de
l’organisation.
Afin de traiter cette dimension, traitée par la performance organisationnelle, nous divisons ce
chapitre en deux chapitres, le premier traite la performance organisationnelle dans son
contexte littéraire avec le contrôle de gestion en définissant une approche financière,
ensuite nous présentons les mesures de la performance organisationnelle dans son
option financière dans le deuxième chapitre, en partant des indicateurs financiers
standard aux indicateurs de la performance.
17
insuffisante pour appréhender la performance de l’organisation.
18
performantes, doivent désormais comprendre en quels termes s’exprime la valeur
qu’elles doivent créer pour leurs clients : il peut s’agir d’une production matérielle
(produits) caractérisée par un certain nombre de fonctionnalités (niveau de qualité,
exigence de sécurité, etc.) ou d’une production immatérielle (service, image, etc.).
L’exemple du transport ferroviaire
Considérons le cas d’une activité de service connue de tous : le transport
ferroviaire de passagers. Si le responsable de région ne dispose que d’un système
de suivi budgétaire pour piloter sa performance, son attention risque d’être
principalement portée sur le contrôle des dépenses. Il cherchera notamment à
s’assurer de dépenser exactement le budget. Pour cela, il gérera au plus près ses
besoins durant les huit ou dix premiers mois de l’année afin de s’assurer de ne pas
dépasser le budget, puis engagera les dépenses en fin d’année qui lui permettront
de dépenser l’intégralité de l’enveloppe, afin ne pas amputer le montant reconduit
l’année suivante. Dans cette configuration, la qualité de service est occultée au
profit d’un management purement administratif des ressources.
Pour mettre en place un pilotage de la performance plus pertinent, il est important
d’appréhender la création de valeur pour les clients, et donc de connaître leurs
attentes. Ainsi, la qualité de service peut prendre ici des formes diverses :
– ponctualité des trains ;
– disponibilité des places ;
– confort dans les gares et dans les trains ;
– sécurité dans les gares et dans les trains ;
– fréquence des liaisons ;
– prix des trajets et conditions de tarification (formules d’abonnement, de
forfaits...)
Ces dimensions doivent être partie intégrante du système de mesure de la performance,
et donc traduites en indicateurs. Sur la dimension « ponctualité des trains » par exemple,
on peut partir du principe que l’on dispose d’un enregistrement systématique des
heures d’arrivée, si bien que la première étape pourra consister à analyser l’historique
d’un certain nombre de périodes de référence pertinentes (la semaine ou le mois, par
exemple). On cherchera, grâce à l’analyse statistique des retards enregistrés au cours de
ces périodes, à caractériser des niveaux de performances moyens (des ponctualités
19
moyennes) obtenus durant ces périodes. On sera amené à rechercher des incréments de
retard (par exemple 3 minutes, 6 minutes, 10 minutes...) permettant de motiver une
progression : si la ponctualité à 10 minutes s’établit à 95 %, on pourra choisir de retenir
6 minutes, pour lequel par exemple on se situerait à 68 % de trains ponctuels, ce qui
correspond à une importante marge de progression, si toutefois cet objectif de
ponctualité est pertinent à la fois pour les clients (ils accordent une importance forte à
cette réduction de 10 à 6 minutes) et pour l’entreprise (les investissements et les efforts
nécessaires sont réalistes).
Cette évolution vers la prise en compte de la valeur a été particulièrement marquée dans
les années 80, avec le développement des démarches qualité plaçant le client au coeur de
l’entreprise, et forçant donc les entreprises à envisager la performance du point de vue
de ce tiers.
Pour reprendre la définition du contrôle de gestion exposée au paragraphe précédent,
cette dimension « production de valeur » ne s’intéresse pas à l’efficience des processus
de production, mais à leur efficacité, c’est‐à‐dire au fait de bien faire ce qui est attendu
par le destinataire du bien ou de la prestation. Nous verrons dans les paragraphes
suivants comment la production de valeur peut se traduire concrètement dans les
systèmes de mesure.
La performance comme un couple valeur-coûts
Il serait toutefois faux de dire que la performance‐réduction de coût a cédé la place à la
performance‐production de valeur. La conception de la performance ne s’est pas
transformée mais élargie, afin de tenir compte d’une plus grande variété des pratiques.
Aujourd’hui, certaines entreprises optent pour des stratégies de réduction de coût et
d’autres pour des stratégies de différenciation, donnant ainsi, à travers deux conceptions
radicalement différentes de la performance, des orientations elles‐mêmes contrastées
aux systèmes de pilotage.
C’est le cas par exemple dans le secteur de la distribution, où les grandes surfaces
poursuivent une politique de prix bas alors que les moyennes et petites surfaces misent
sur l’accueil, l’expertise, les services spécialisés. Cette diversité des stratégies selon la
taille des entreprises s’observe également de façon parlante, quoique inversée, dans le
secteur du transport aérien : les grandes compagnies, axées sur des critères comme la
couverture des destinations et la qualité de service, sont concurrencées depuis les
20
années 90 par de plus petites entreprises dites « low cost », dont l’objectif central est de
proposer les tarifs les plus bas possibles.
Mais surtout, malgré leurs différences fondamentales, ces deux axes que sont la
minimisation des coûts et la production de valeur sont en réalité indissociables. En effet,
se préoccuper de maximiser la valeur créée pour les clients sans tenir compte de la façon
dont celle‐ci a été produite, c’est‐à‐ dire en oubliant les coûts, peut s’avérer très
dangereux en termes de rentabilité. À l’opposé, vouloir réduire les coûts à tout prix,
c’est‐à‐dire au détriment éventuel de la qualité des produits ou de leur adaptation aux
besoins spécifiques des clients, serait tout aussi désastreux.
La performance doit donc s’appréhender, de façon générale, comme un couple
valeur/coût, c’est dans la comparaison de ces deux dimensions que s’apprécie la
performance « nette ». Les deux dimensions sont complémentaires, la production de
valeur pour les clients étant la condition de la réalisation du chiffre d’affaires, la maîtrise
des coûts celle de la marge. Pour piloter la performance, le système de contrôle doit donc
intégrer sa dualité intrinsèque.
Figure 6. Les deux versants de la performance : coûts et valeur
Gualino MENDOZA C., DOBLER P., MALLERET V., CAUVIN E., DELMOND M.H., Coûts et décisions, éditeur 2004.
Le secteur pharmaceutique par exemple, dans lequel dominent traditionnellement les
stratégies de différenciation en raison de l’importance de la recherche et développement
et de la spécialisation de chaque laboratoire sur certaines molécules, est de plus en plus
confronté au développement du marché des médicaments génériques et à la pression
sur les prix, et se trouve obligé d’intégrer également cette dimension dans son système
21
de pilotage. De même, dans le secteur de la distribution, les grandes surfaces ne peuvent
jouer exclusivement sur la variable prix, elles doivent accroître leur capacité à fidéliser
leurs clientèles, via notamment des budgets de communication très importants.
Un des inconvénients des chiffres comptables pour appréhender la performance de
l’entreprise est lié au fait qu’ils sont exprimés en valeur absolue. Ainsi, comparer le
résultat d’exploitation de deux entreprises n’a pas de sens en soi, car les chiffres ne sont
pas nécessairement comparables. Ceci a amené à privilégier les grandeurs relatives, sous
forme de ratios, comme par exemple le taux de profitabilité, qui se définit comme le
rapport entre le résultat d’exploitation et le chiffre d’affaires (ou la production de
l’exercice), ou encore le ratio frais financiers/chiffre d’affaires, le ratio frais de
personnel/chiffre d’affaires, etc. On s’intéresse ainsi moins aux chiffres eux‐mêmes qu’à
22
la structure du résultat, plus intéressante en termes de comparaison.
Mais il est aussi utile de rapprocher les indicateurs de résultat d’autres types de
données, et notamment des sommes investies. On ne cherche alors plus à mesurer la
profitabilité de l’entreprise, mais à apprécier si elle est rentable.
De façon générale, on désigne par ROI (Return on investment) cette idée de
rapprochement entre les résultats et les sommes investies. Toutefois, il s’agit moins d’un
indicateur précis que d’une catégorie d’indicateurs, au sein de laquelle plusieurs types
de ratios existent. Nous nous focaliserons ici sur les plus caractéristiques.
Historiquement, pour les entreprises du secteur privé, la performance attendue de
l’entreprise est à rechercher du côté de l’investisseur qui l’a créée et développée. La
rentabilité pour l’investisseur s’est donc traditionnellement imposée comme le critère de
mesure de la performance des entreprises privées. Au regard des considérations
générales du paragraphe précédent, la logique sous‐jacente apparaît clairement dans ce
cas comme la maximisation de la shareholder value.
Ainsi, dès la fin du siècle dernier, les premiers indicateurs de performance ont eu pour
objectif de répliquer les mesures de rentabilité utilisées par les investisseurs, et ce bien
avant que l’on ne parle de contrôle de gestion. Le ratio le plus utilisé par les analystes
financiers, le ratio de rentabilité des fonds propres (Return on Equity, ROE) ou ratio de
rentabilité financière, a inspiré les premiers ratios de mesure de performance mis en
place dans les grandes entreprises. Il permet de comparer les performances de
l’entreprise à la rentabilité attendue par les actionnaires, et donc d’apprécier son
attractivité financière.
ROE = résultat net / capitaux propres de l’entreprise
Cependant, l’un des inconvénients du ROE est qu’il intègre les effets de la politique de
financement de l’entreprise. En effet, au numérateur, le résultat courant ou le résultat net
intègrent le coût des capitaux empruntés et au dénominateur, on ne tient pas compte de
l’ensemble des capitaux puisque les emprunts sont exclus de la formule.
C’est la raison pour laquelle on peut chercher à compléter le ROE par une mesure de la
23
rentabilité économique, c’est‐à‐dire par un ratio indépendant du mode de financement
de l’entreprise. Ces mesures rapportent, avec différents modes de calcul possibles, le
résultat à la somme des investissements. Le ROE présente également l’inconvénient de
ne pas être applicable au niveau des entités du groupe, car il n’est pas toujours possible
d’identifier les capitaux propres d’une entité. Ce problème n’étant pas lié à la mesure de
performance globale de l’organisation, nous ne le développons pas ici.
La rentabilité économique est le plus fréquemment appréhendée par le ROCE (Return on
Capital employed), qui s’apprécie par rapport aux capitaux utilisés.
ROCE = EBE/ Capitaux utilisés
Il est intéressant de comparer le ROCE au WACC (Weighted Average Cost of Capital),
c’est‐à‐dire au coût du capital résultant d’une part du coût de la dette, d’autre part du
coût des capitaux propres. Le WACC est en général déterminé par les services financiers
centraux.
Ces ratios financiers constituent les mesures de performance du contrôle de gestion les
plus anciennes et sont toujours en usage aujourd’hui dans les systèmes de pilotage des
grands groupes internationaux.
L’EVA repose sur la prise en compte de la totalité du coût des ressources nécessaires au
fonctionnement d’une activité. Les ressources sont composées de dettes, dont le coût est
traditionnellement pris en compte par les frais financiers, et de fonds propres, dont le
coût n’est pas répercuté dans les comptes analytiques utilisés pour mesurer la
performance. Or, les fonds propres ont un coût : prix historique d’acquisition des actions,
24
dividendes versées et enfin primes de risque spécifiques (coûts d’opportunité pour
l’investisseur) par rapport aux placements sans risques. L’EVA vise à mesurer la
performance nette, prenant en compte le coût total des ressources, dettes et fonds
propres, exprimé par leur coût moyen pondéré (WACC).
EVA = NOPAT – (WACC * [Immobilisations nettes + BFR])
NOPAT : Net Operating Profit After Tax, correspond au résultat net d’impôt.
Un flux négatif signifiera que l’entité n’a pas contribué à rémunérer suffisamment les
apporteurs de capitaux et notamment les actionnaires, c’est‐ à‐ dire à créer de la valeur
d’un point de vue strictement financier.
L’argumentation développée par les partisans de l’EVA est double. Du point de vue de
l’appréciation globale de la performance, l’EVA serait une meilleure mesure que les
mesures financières traditionnelles, pour plusieurs raisons :
– elle intègre la totalité du coût des capitaux utilisés, et non uniquement le coût des
capitaux empruntés. Son calcul permet donc de déterminer une valeur résiduelle
reflétant directement le point de vue de l’investisseur, contrairement au résultat net
d’exploitation qui reflète le point de vue du management. Beaucoup dénoncent que ce
caractère n’est pas novateur : dans les années 60, une mesure comme le bénéfice
résiduel permettait déjà de corriger le résultat comptable du coût des capitaux6. Il n’en
demeure pas moins que ce n’est pas le cas de toutes les mesures financières, et qu’il
s’agit donc bien d’un avantage distinctif, bien que non exclusif, de l’EVA.
– les mesures sous forme de ratios peuvent créer des illusions d’optique : ainsi par
exemple, certains projets d’investissement peuvent être rejetés à tort sur la base du
ROCE, alors qu’ils auraient été adoptés avec une mesure comme l’EVA.
25
Toutefois, la mise en oeuvre des approches non financières n’est pas sans risque, comme
l’attestent certaines pratiques d’entreprises déficientes. Elles gagnent donc être
appuyées par des méthodologies rigoureuses. Il existe à ce titre des méthodologies
variées, mais proches : la plus connue aujourd’hui au niveau international est le
Balanced Scorecard (BSC) ou tableau de bord anglo‐saxon.
Par contraste avec les limites invoquées à l’encontre des indicateurs financiers, se
dessinent les objectifs assignés aux « nouveaux » systèmes de mesure. On peut les
résumer de la façon suivante :
– capter la performance de l’ensemble des décisions prises par les managers, et de façon
plus générale, appréhender la performance de façon plus pertinente.
– construire des indicateurs plus prédictifs de la performance ;
– faciliter la prise de décisions correctives en enrichissant l’analyse de la performance ;
– améliorer la lisibilité des indicateurs. Les différents outils répondent à ces objectifs
avec des principes affichés communs :
– développer les indicateurs portant sur les leviers d’action ;
– retenir à la fois des indicateurs financiers et non financiers ;
– sélectionner des indicateurs cohérents avec la stratégie de l’entreprise ;
– choisir un nombre limité d’indicateur.
b - Une méthodologie anglo-saxonne : le Balanced Scorecard
Aux États‐Unis, le Balanced Scorecard (BSC) a été promu au début des années 90 par
Robert Kaplan et David Norton. S’appuyant sur une critique des outils de pilotage
traditionnels, trop centrés sur les seuls indicateurs financiers, ils cherchent à
promouvoir un choix d’indicateurs plus cohérents avec la stratégie de l’entreprise. Cette
méthodologie vise essentiellement à construire un outil de pilotage pour la direction
générale des entreprises, et n’est pas développée pour les échelons de responsabilité
inférieurs.
1) Quatre catégories d’indicateurs
Comme l’indique le nom de l’outil, l’objectif est d’offrir une vision équilibrée (balanced)
de la performance, c’est‐à‐dire non limitée aux seuls éléments financiers. À un premier
niveau, la méthodologie suggère de structurer les indicateurs en quatre catégories :
26
– des indicateurs de résultats financiers, qui traduisent ce que les actionnaires attendent
de l’entreprise. Ils correspondent aux indicateurs traditionnels de mesure de la
performance, mais nous verrons que les auteurs préconisent une sélection cohérente
avec certaines caractéristiques propres à l’entreprise ;
– des indicateurs de satisfaction des clients. Ils correspondent à une perspective
différente, puisqu’il s’agit de mesurer la performance pour les clients et non plus pour
les actionnaires. Toutefois, Kaplan et Norton considèrent qu’il existe un lien de causalité
entre les indicateurs de cette catégorie et ceux de la catégorie financière, la satisfaction
des clients étant considérée comme un déterminant de la performance financière ;
– des indicateurs liés aux processus internes, qui permettent à l’entreprise de piloter la
qualité de ses processus principaux: une importance particulière est apportée aux
processus de production, d’innovation, de service après‐vente. Cette catégorie est
elle‐même considérée comme un déterminant de la satisfaction des clients ;
– des indicateurs d’apprentissage enfin, qui concernent à la fois la compétence et la
motivation du personnel, et les performances des systèmes d’information. Ils constituent
le socle qui conditionne l’ensemble des autres catégories.
Figure : Le Balanced Scorecard : des indicateurs organisés en quatre perspectives
27
Pour une définition précise de la notion de processus, voir P. Lorino, Le contrôle de gestion Stratégique, Paris, Dunod, 1991.
Toutefois, la nature même des catégories peut être aménagée par l’entreprise, ce n’est
pas une structure figée. Ainsi, on peut prévoir des catégories supplémentaires (par
exemple, une catégorie d’indicateurs de performance environnementale).
28
Figure. La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard
Les quatre perspectives ne sont donc pas en conflit, elles se conditionnent
mutuellement. Le lien de causalité établi entre les catégories montre clairement la
dominance finale des indicateurs financiers, et donc la perspective Shareholder value
adoptée par les auteurs du BSC. Les quatre catégories d’indicateurs traduisent moins
une volonté de multiplier les points de vue qu’un souci d’appréhender la performance à
la fois à court et long termes, en mesurant non seulement les résultats financiers
d’aujourd’hui, mais également les déterminants des résultats financiers de demain.
3) Des exemples d’indicateurs
Kaplan et Norton préconisent des indicateurs types pour chacune des catégories.
Pour la catégorie financière, ils suggèrent trois grands types d’objectifs de performance :
la croissance et la diversification du chiffre d’affaires, la réduction des coûts, la maîtrise
de l’actif engagé. Selon que l’entreprise se trouve en phase de croissance, de maintien ou
maturité, les indicateurs ne seront pas les mêmes dans chaque sous‐catégorie. Par
exemple, les indicateurs liés à l’objectif de réduction des coûts pourront être, en phase
de croissance, le chiffre d’affaires par employé, en phase de maintien, le coût de revient
par rapport aux concurrents et le taux de réduction des coûts, en phase de maturité les
coûts unitaires :
– pour la catégorie satisfaction des clients, cinq zones de mesures génériques sont
suggérées : les parts de marché, la conservation de la clientèle, l’acquisition de nouveaux
clients, la satisfaction des clients, la rentabilité par segment ;
– dans la catégorie processus internes, un accent particulier est mis sur certains
processus clés comme l’innovation, la production, le service après‐vente, la qualité ;
– enfin, la perspective Apprentissage est elle‐même décomposée en trois sous‐catégories
: le potentiel des salariés, les capacités du système d’information, le climat au sein de
l’entreprise.
Bien entendu, ces check‐lists ont plus vocation à guider la réflexion des managers qu’à
constituer un outil standardisé de modélisation de la performance.
L’objectif est surtout d’éviter d’oublier des zones de performance importantes en
29
incitant les managers à se positionner par rapport à chaque catégorie, toujours dans un
souci d’équilibre de l’outil de pilotage. Les entreprises sont censées adapter ensuite le
choix final de leurs indicateurs à leurs spécificités.
Conclusion de partie :
La performance à toujours été une notion ambigüe, rarement définie explicitement .En
matière de gestion la performance est la réalisation des objectifs organisationnels de
manière efficace et efficiente, le pilotage de la performance est atteinte de calcul des
coûts et des budgets de l’entreprise, dans ce contexte le contrôle de gestion constitue
une réponse à la performance économique de l’entreprise en proposant un ensemble
des outils.
Conclusion générale :
Le processus de contrôle de gestion vise à mesurer la performance mais aussi à
l’améliorer en permanence au travers des procédures de planification, d’analyse des
résultats, d’allocation des ressources, d’analyse et de diffusion de l’information. Ces
procédures gagnent à être accompagnées et complétées par des dispositifs situés au plus
près des opérations et des activités. Il existe une tradition ancienne autour de ces
programmes, notamment en matière d’amélioration de la qualité, mais le périmètre de
ces programmes s’est constamment élargi pour englober aujourd’hui qualité,
productivité, délai, et innovation dans des perspectives de plus en plus stratégiques,
prenant en compte les chaînes de valeur au sein desquelles évoluent les entreprises. Les
méthodologies ont évolué en conséquence, avec un centrage de plus en plus marqué
autour du concept de processus. L’un des paradoxes de ces dispositifs est qu’ils se
présentent sous un aspect fortement normé et technicisé, alors que pour réussir, ils
nécessitent un important cadrage politique et de véritables savoir‐faire en
accompagnement et conduite du changement.
On notera enfin que la course à l’efficacité opérationnelle ne peut se substituer à la
stratégie : comme Porter l’a bien montré, l’amélioration constante de la performance
opérationnelle est une condition nécessaire mais non suffisante pour le maintien d’un
avantage concurrentiel durable. Celui‐ci repose pour une large part sur la consistance
stratégique entre les choix de positionnement, d’activités et d’organisation, permettant
de maintenir une ligne claire et lisible pour les clients, les employés et les parties
30
prenantes (fournisseurs, financeurs...). L’avantage concurrentiel durable résulte d’une
combinaison intelligente de choix stratégiques et d’une mise en œuvre des meilleures
pratiques de pilotage de la performance.
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32
Table des matières :
Remerciements 2
SOMMAIRE 3
Introduc on générale 4
Par e I : Systèmes du contrôle de ges on dans la li érature 5
Chapitre 1 : Systèmes du contrôle de ges on 5
Sec on 1 :le Contrôle en Management 5
Sec on 2 : L'émergence du contrôle de ges on 8
Chapitre 2 : Evolu on du système de contrôle de ges on 9
Sec on 1 : Système du contrôle de ges on selon les trois approche 9
Sec on 2 : Système du contrôle de ges on selon les différent difini on de contrôle de ge on 13
Par e II : Contrôle de ges on et pilotage de la performance 16
Chapitre 1 : La performance organisa onnelle 16
Sec on 1 : La performance comme un couple valeur‐coût 16
Sec on 2 : Contrôle de ges on et produc on de la valeur 17
Chapitre 2 : Mesurer la performance organisa onnelle 20
Sec on 1 : Les indicateurs financiers 20
Sec on 2. Mesurer la performance organisa onnelle : des indicateurs financiers aux indicateurs de la
performance 23
33
Conclusion 27
Bibliographie 28
34