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B) Sans investissements, il ne peut y avoir ni progrès technique, ni croissance
Faute d’I, la production ne peut croître ni en volume, ni en qualité.
1. On ne peut accroître les volumes de production si on ne les anticipe pas en investissant : les I actuels
conditionnent la production et la croissance ultérieures.
2. L'I est le vecteur du progrès technique qu’il introduit dans l’appareil de production. Sans ce progrès
technique, la croissance ne peut durer et les variations qualitatives n’existent pas. Or, ne pas changer conduit
à ne pas croître.
3. On observe néanmoins que la réalisation d’I passés ne garnatit pas que l’activité économique permette
d’atteindre le niveau de croissance potentielle. Il arrive en effet que le capital fixe qui a été acquis au moyen
des I ne soit pas totalement employé et fasse l’objet d’un sous‐emploi, comme ce la arrive pour la main‐
d’œuvre disponible dont une partie peut être au chômage.
On peut alors constater que l'investissement est une condition nécessaire à la croissance. Différents mécanismes
économiques permettent de préciser ce lien de causalité.
2. L’investissement permet la croissance en agissant sur l’offre et sur la demande selon les
différentes théories économiques.
A) L’I favorise la croissance en influençant l’offre comme l’expliquent les économistes néoclassiques
1. Les I de renouvellement maintiennent la capacité de la production, les I de capacité l'augmentent, les I de
modernisation améliorent la productivité. En accroissant la rentabilité l’offre, l'I judicieusement choisi, c’est‐
à‐dire de nature à assurer une rentabilité favorise donc la croissance ; la référence à la Loi des débouchés (de
JB Say) permet ensuite d’affirmer l’impossibilité d’une surproduction durable.
2. Il faut donc rendre l’I attractif. Les Libéraux souhaitent que tout soit fait pour rendre l'environnement
économique et social favorable à l'investissement. Cf. le Théorème de Schmidt : « Les profits d'aujourd'hui
sont les investissements de demain, qui sont les emplois d'après‐demain ».
L'automaticité de ces relations est mise en doute dans les faits et par les économistes keynésiens qui insistent
sur la demande plutôt que sur l'offre.
B) Selon les keynésiens, l’I contribue à la croissance en activant la demande dont il est une composante.
1. Dans la logique keynésienne, la causalité lie en fait investissement et demande globale (laquelle inclut la
consommation des ménages, l’I privé, l’I public et les exportations en économie ouverte). Plus la demande est
élevée, plus la production et la croissance sont fortes.
2. Mais le niveau de l’I qui résulte des choix des entrepreneurs peut générer une croissance insuffisante pour
approcher le plein emploi, qui est réciproquement une condition nécessaire à la durabilité de la croissance.
Les pouvoirs publics doivent donc intervenir pour stimuler l’I : non seulement en baissant les taux d'intérêt
ou en diminuant les impôts sur les bénéfices (solutions libérales), mais aussi en développant des I autonomes
(non induits par la croissance) et parallèlement en distribuant des revenus supplémentaires aux ménages à
forte propension à consommer.
3. Cette logique justifie alors une politique d’I autonome de l'État qui s'appuie sur le multiplicateur
d'investissement. L'État décide des I ne correspondant a priori à aucune demande solvable (autoroute, TGV,
fusée Ariane...). Il y aura donc un supplément d’I dans l'économie qui générera des revenus supplémentaires
(profits, bénéfices, salaires…), donc des dépenses (de consommation et d’I) favorables à la croissance.
Avec des explications différentes et malgré des choix de politique économique contradictoires, tous les
économistes productivistes s’accordent à considérer que l’I agit positivement sur la croissance à condition
d’atteindre une rentabilité et un niveau suffisants. Qu’en estil de la relation inverse ?
3. Réciproquement, la croissance agit sur l'investissement
A) Différents mécanismes montrent que la demande agit sur l'investissement
1. C’est d’abord le cas du mécanisme de l'accélérateur d’investissement qui montre que la demande
(notamment la consommation des ménages) liée à l’augmentation des revenus due la croissance alimente une
augmentation des I productifs des entreprises pour leur permettre de répondre.
2. La théorie keynésienne montre que même la demande anticipée joue un rôle décisif pour déterminer les I.
B) L’observation empirique confirme la réalité de ces phénomènes d’entraînement réciproque
1. La demande des ménages et la demande extérieure sont deux facteurs qui influencent l’absence, le retour
voire l’accélération de la croissance. En effet, la vigueur ou au contraire l’atonie de ces deux composantes de la
demande incitent ou désincitent les entrepreneurs à investir. Dès lors, l’I apparaît non seulement comme une
condition de la croissance, mais il en est aussi un résultat.
2. Cela s’explique notamment par la dimension sociopsychologique de la décision d’investir ou de ne pas le
faire. Or, la croissance en cours a un effet fort sur le niveau de confiance ou de crainte dans l’avenir qui
contribue à ce que des investisseurs franchissent ou non le pas.
Conclusion
Le lien de causalité entre investissement et croissance paraît assez solidement établi. Mais l’existence d’un
lien inverse ne doit pas être sous‐estimé car il amène à s’interroger sur les conditions permettant de trouver
le niveau optimal d’investissement par rapport aux objectifs de croissance recherchés.
Au‐delà, on peut aussi s’interroger sur le rythme et le type de croissance et d’investissement qu’il est
souhaitable dans l’optique du développement durable (donc des effets des activités économiques sur
l’environnement) et du développement humain (donc des retombées sur les populations).