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DISCOVRS NOVVEAV Provvanr . _ la pluralité dea Mondes; que les Allces font des terres habitées, dz la tetce vne Eftoile ; quelle eft hors du centre du monde dans le troifiefme Git , & fe toutne devant le Soleil qui cit fie, 8 ‘tinttes chofestres-carieufes: --"" Pe Pranan, Bowai; Eonfeill i ot DMedetit brdindive di Rage: 29 oy, “Now inferiota fiquirds, FHSS) \ ow | Beh NR! Giniinés Calicolas,; ommes faperd a}ird tell Ecclefiafle, c 15M We ” ‘Coreyai off Canis Les tieune eft Yne ‘ootypation £4 ‘cheat queDieua bailldé! sux hommes afiq quiils sty occupént, Btelefidfit, 5 36 i. Avi a-il mis lemonde efi fede cotur, fans tole tesfois quel’homme pail, eomprendre Vata wre que Diey a faite de bout a autte; oe A GENEVE, — 2 MDG RV O07 8 . Ot Veet ' "'- Yamblicas G Shoplicias Caleflia d> plariesa ex mortalibas animalibus nobis fans ignota, my C'ck a dire, Les chofes teleftes, & pluficurs choles touchant les animaux mortels nons fone incogaués, - Bato Recrende of veritas in|mando maiorl, son | Celt a dite. ti'faue-chercher- 1a. verité dans Ie grand monite,. & non ailleurs, . Seen A MONSEIGNEYR LE Cheualier Kenelme Digby, Admiral & Confeillerdu Con- feil Secret de Charles premier Roy d’Anglererre & Chance- lier de la Reyne de la grand Bretaigne. agen ONSEIGNEVR, | 4 lop ‘ge Si voftre verts n'ef- CR toit Uninerfellement cognut, efi voftre {fauoir prodi- jeux ne vous auoit mis au deffiss de,toutes les loitanges ee quisl fut neceffaire de ‘vous downer du luftre par quel ques lumieres empruntecs , Firois fouiller dans Uancienne longue faite de vos illuftres ayenx aid pour faire voir a la pofterité qui ons effes, mais comme vous bril- Hés affés.par vous mefines,¢7 que wos dodtes lipres ey vos rares yer- tus vous rendent. affés recomman- dable. - ; Nam quee non fecimus ipfi. Vix ea noltra. vocas. de ue m'amuferay point a faire icy vobre portrait , auffi ferois ie un trop fosble inftrumeut pour une f haute entreprife, ie ne [faurois pourtant toire la verte Royale que vous poffedés au plus bawt point , ey qué efclate parmy les autres. . - quion remarque cn -vous. mS Velye inter ignes Luna minores. - _ de veux dive la liberalisé que ous aues exercée fmt wes 14 celebye Bibliosheque POx- ford parleprefens de plus de douXe mille traittés manufcrits ) & en uers une infinité de particuliers, en farte que vous n'auds rien-qui puif- fe eftre dit abfolament vous appar- stir puis qu'il ne faut que temoigner une petite inclination pour ce guiept avous afin de Vobtenir promptemtnt * Es pleut a Diew que sex qus imeri- tent de gounerner des Eftats, com- me vous le meriteR, les gouinernaf~ ent on ne vervoit pas ofthoier tank de genereux projets, ny auorter tant de dottes liures qu'on pourvoit appeller autant de conqueftes dans le pays incognem des feiences, @ qus meriseroient defire prefereés a celles de plufteurs Royaumes 3 ain{i le grand Scaliger a dit autre-fots quil aymeroit mieux ere t_Au- sheur ‘de quelques odes Horace we deftre Prince founerain;tous.ces Jeaue haves powrtant. demenrent fous la pouffiere, es dans les eter- nelles senebres de Coubly, par Tim. puiffance de leurs eAutheurs, 9 par lauarice des ignorans qui o¢- cupent indignement la place des biens facteurs des bommesffauans, cela veut dire MONS EIG- NEVR, que ff le temps que Pla- ton & tant foubaite pour rendre les Eftats beuveux en faifant regner les Philofophes, ow Philofopher les Roys pouuoit venir a for tour, tout changeroit de face @ la vertu fe verroit recompenfce, ceux qui par des opinions nouuelles bien'raifon- neés Sefforcent 2 owsrir les des hommes ey a les faire penctrer dds les monelles des chofes,lors quvils wen auvick defcoumert que les eftor- tS, nb pafferoient pas pour ridicu~ les, C9" wows ne ferions pas fi igno- ‘vans comme. nous fommes éftans contrainéts a begayer encore far de iste tsrechercheX depuis plufiers fiecles sie {gay bien que voftre mo- deftie fera choquéce de ce que ie wens de dive a vofre bonneur, mais ie vous aytant dobligations que senffe crew de ne meriter plus autre wom que celuy dingrat fi ie m'en fulfe teu, & fi a faure de profentconfiderable ie ne vous euffe dis waoins apporté une plaine mass daw tomme on fit autre fils aus rand Princes laquelle on a defcouuert auffi vne infigne montas gne dans I'Eftoile de Mars Chap, XV-IT, prowwant La plovalité des Mondes par ka plaralisé des hommes, & parce gue les " chofes hantes font comme tes baffes, L guand Mercure ToifmegiNte qui pour fon ~#fgauoir extraordinaire a acquis lenom de trois fois tres-grand nous a laifle ce bel apborifme, que- Kes chofes baffes font comme les hauies, & au a4. \. Difcoars teanean o eontralre les hautes commeles bafles, ecla Veut dire, que ce moride nous eft vacxemple pour fans qvilen faillefortir, auoirla cognoiflancede ceuse _ qui roulent fur nos teftes, & mefine Diew amis en nous mefme aflés dequoy puifer les raifons de toutes chofes, ine faut que nous confiderer, ont lemonde eft d'aecord que Phomme eft vn micso~ cofme, ceftd dire va peut monde , de forte que les hommes citans tn grand nombre, les grands, mondes le doinent eftre A Pimage defquels il a efte bafti, comme on void par fa conformité auec icelay, = a frudroin faire icy va liar decewe conformité, ce oy plufieurs Philofophes Tayans deferite, olan raeeay fous filence. chap, XV TIT, on le wefine oft provué par des vaifons prifes de la puiffance de- Dieu, dela rafor humaine, dece ga'il nya rien . Punique & autres confidcrations, EB ne craindray point’ dire que les hotnimes In nient cette belle opinion leat s'irriter contre eux mefme, accufer Dieu, d’impuiflance, & leur raifon de fauffeté, & afin que ic Icur fafle Prononcer Arreft de leur ¢ nation par autre bouche ane par la mienne, ie veox -quils efeoutent ce grand Michel de Montagnes qui parmy tous les plus hoanettes liommes rv va des plus raifonnables qui ayent eft de im ficcle, il tient ces mefmes paroles en fon. - apologic pour Raymond de Sebonde, Ta raifon n’q en aucune autre chofs plus de verifienilimde & de fondement qu’e= coqn'elle ve perfuadelapluralicé des mondcs, Tere prounant ta plavalité des Mondes, 25 Terraniyue, ex jolem, tunam,catera qua fant, Non effe Darcey fed pamero magis inowmerali, ech adie * La terre, le Soleil & Ja Lune admirables, Vaiques ne font pont mais pluitoft ianébrables, Les plus fameux efprits du temps pallé font Creiie & aucuns des nottres mefmes toreés par apparence de Ja raifon humaine, d’autant quien ce battiment que nous voydsilo’y arien feal & va Cum in fume res nulla fit yne Ynica que Lignatar, cm nica, folaque srejeat, ce'ta dire, Veu quil ny arien d'vnique dans ce mondes Qui naiffe feul, fur 1a terre on far onde, Be que toutes les efpeces font multiplieés en quelque nombre, par ou il femble n’eftre pag vray femblable que Dreu ayt fart ce feu ouurage fans compagnon, & que Ja matiere de cette fore me ait efté toute efpuifée en ce foul indimdu. Quare etiam atgue etiam, tales fareare netefe eff Efe alios aliby tongresfes miateriai 5 . RQadiis bit eff auido complexe quem tenat ather, ceft a dire’ Partant il eft force de confefler Qwailleurs ya des amas de matiere Comme celay quenuclope noftre aire Norament fic’eftvn animal, comme fos mou-* Nemens nous le rendent fi croyable , que Plaron Vaffeure, & plufieurs des noftres,ou le confirment, ow ne lofent infirmer, . Ovsil ya plafeurs mondes comme Democri- te, & prefque toute la Philofophie a penfé , que fgauons nous files principes & deseiphee de ce- 26 . Diftours wowneas aii-cy touchent parestement les autres , ils ont 4 Tasdantare adue vilage, & antre police, mais puts quetoutelt diuers en ceftui-cy, voire en vne _ peute diitance, il elt a croite que les autres mon- des doient eltre diwers, pourguoy Dieu tout~ viflant comme il eft, aurostalteitreine fes forces a certame melure, - : Chap. XIX, Par quelles vaifons on pent prov _ner que le monde ef anime. Vis que M, des Momiagnes a parle cy-deflus Pi. ame du monde, il ne fera pashors de pro- poe de faire voir par quels argumens fe peut prou- uer cette opimon afin qu'on ne croye pas quiil Pat projets mal & propos, outre que cela peut feruir en quelque forte’ noftre fuiet, Si,Je monde eft vn ammal rajfonnable , com- me ont prouué beaucoup de grands perfonnages, ilne fera pas eftrange de croire quelaterreayt da sonucmentny, par confequent qu'elle. foit vac Effoile errante ou planete habné, & que de mef- mes les autres aftres peauent eftre habitez,Or fila terre tourne n’elt-il pgs auf necellaire d’aduoiier que ce qui lafait mounoir lay fert d'ame, comme noitre ame fart remuer noftre corps: quelques vns onrcren que Dieu eftoit]'ame du monde , & quil efloit dans I'vniuers comme fame dans le corps humain,c’elta dire toutpar tout,& tout en chaque _ Fartie &que par ainiile mde pouuoit eftre animé & appellé vn grand animal rond, & comme dit Montagnes n’eft-il pas plus vray femblable que ce grand corps que nons appellons lemonde, eft proauant la plavalit€ des Mondes, 49 chofe bien autre que nous ne sugeona; les Pythae goeticiens, Xenophon, Piaton, & wutedun Kico- lcontenfeigne, & creu cettcopimion, & apres eux Mariile Fican, & Hicrome Fracaftor Mede- Cins celebres, & de nottre temps.Campanella, qui en rend Atefimoins, Sencque , Ongene, Eufe & Gregoire de Naziance, . : Que fiquelqu'va diforr, le monde ne peuteftre ‘vn animal, véu qu'il n’a ny pieds, ny yeux ny mains, ny autres parties comme les ammaux, ic Acs pric de confiderer, gu’il n’eit pas neceflaire qual aye des pieds veu qu’) ne marche pas fur Jes autres animaux, ny des yeux & oreilles parce quilne peut voirny ouyz rien qui foit hors de » Maisles mains de cét anmmial mortel, comme ceux qu'il contient, & quenous centenons font fes rayons & vertus, fes yeuxles aftres , fon fang Ieseaux & ainfi il ad’autres chofes analogues’ a fos membres ,fans qu’tl ait pourtant betomn des - membres que nous auons, ny a il pad de beftes monftruenfes a noftre efgard qui pourta t viuenta lear aife, & font parfaites en leur genre , elles fe paffent fort bien d’auoit les membres que nous auons ny leurfituation comme autres en auount- de plus grands que ceux quinous efclairent, que d'autres aucient pluliauts So.cils, qu’sl y en auoig de deftiraés d’ammaux, de plantes, & de toute humndité , & qu’enmeime temps que les chofes font icy commenous les voyons, elles font toutts pareilles, & en mocfme fagon en plofieurs autres mondes, ce qual eutencore micux ¢reu ¥il cut - ‘vex Paceord des Indiens aucc nous en di choles, oO Iceres Pythogoricien & Philolaus , ont crew deux terres oppofeds, & Picus dela Mirandolea efté containt de dire qu'il croyoit que la Lune eftoic vne terre femblable a fa noftre, cftanten cela conforme 3 ces Pythagoriciens quipar fois appel- foient noftre terte vne Lune, & la Lane la tere Fracaftor Medecin Vetonois( fuiuant la dodtrine ' @Epdoxe, Callippe) # tant dagcres loot creaqqas pour prowant la pluralist des Mondes, qu pour cuner d’ciitccnnuyeux ac les paileray fous ‘ filertce, Mars pus qu’: y a tantde Philofophes quione fouttcnu cette optmon, of me poursa dite que i¢n’tn fuis paslinucoteur, a ceux la ic refponds que c’eit aikcs que t¢ la fenoquelle & en trae, ex pr-feff», ce que perforine i's encore fait infques a prefent, Chap, XXX, des chofes qui font dans la Lune oF antres Afires, . BZ que lés anclens n’euffent point Faide des Lanetes d'aproche que fous auons, qui fous ont fait voir comme de nouueaux lyncces, ks mers, les montagnks, & autres chofes plus confi« derables qua font dané la Lune, neantuioins ils ont bien ofe dire de chofes plas particuleres des aftrés car les Pychagoriciens, & Orphéeont ¢reu que Ja Lune eftoit non feulement de couteur de” terre, mais quicile contenoit des hommes, des betes, & des atbres quinzefors plus grands que les nofties, ou so, felon Herodote qui mcfines dit qu'ily ades villes, Xenophanesa auifieltime qu'il y auoit des hommes dans le fein de Ja Lune, & Anaxagore & Democnite ontdit qu'elle contenoit des montagnes, des valécs, &des champs, Lucian au chap. de la vraye hiftoire & P’Ariofte chant, 24, ont raconté aufli des particularitez de ce qui eft dans la Lune, mais le premier en dif courane fabulenfement oous ne faifons nul eftat de ce quildit, biea qu'ilen aye puilé vac pays fie de la dotvine des anciens Phitofophes. . ae Dijcoars nowneas Plotarque on wraite de Ja Lune difpute de pare & dautre iuia Luste eft habrce & eft vne terre comme la noltre, & panche tantoft d’yn cofté tamoit de} autre, maisalfemble enfin Pauoir crea a caufe quil refpond a diuerfes obvectons qui fe pourroisnt faire contee cette opinion. Bacon delire qu'on ietteferieufement les yeux fur les opinions de Pythagore, Philolaus , Xenoa phanes, Anaxagore, Parmenides, Leucipe, & aus tres anciens Philofophes, nous propofans de trouuer la verite, & fonharte que quelqu'vn come pote quelque liure touchant leurs opinions, ce traineen e{tvne piece, & partant nous accom. pilons auiourd’huy le defir dece grand perfon. nage. ie Poéte Lucrece que nous auons cité cy-def. fusacreu fermement cette opinion, il 1a tefmoi- neendiners endroits de fes ccuusés , & princi» paiement en ces vers, outre ceux que nous auons rapportez au chapitre 18, fe alios alibi serrarwm in parsibws orbes, Es varias hominum genses, em feels ferarum, Hee aceediz ¥ti in forma ves nalls fis dre, Fhice qua signe ‘dmca folague crefcat. “ . Ailleurs y a d’antres mondes nouueaux, Hommes divers, & divers animaux, Veu quill ny ariend’vniqueenice monde, Qu aaiffe feu] fora terre on fur Ionde- » Et ailleurs, Prat-rea cum materies ef! mults pavate, Cuw -en cf praflo, orc ves met canis moratny Fila ers debini wimirum @ sonfiseri res Celt a dire, Veu qu'il y a quantite de matiere, Er quele licu les caufea y font, Ces chofes‘donc doiuent en lumiere, Ecles humainsaduouerles deuront, Paracelfeadit quedans les creux y aucitdes fortes hommes appellez Forteleos, fc Pennates, tlefquels Iefus-Chrift n’eft pas mort, dont vos fontfans ame, les autresne font pas ¢om- pofed de tous les quatre elemens, & il en nomme encore d'autres dont perfonne n'a parlé que luy. Quelques Stoiciens ont crey qu'il y auoit de Ppcuples non feulement en la Lune, mais dans le corps du Soleil, & Campanelladit que ces viues & relaifantes demeures peuvent auoir leurs habi- tans qui font poffible plus {auans que nous, & ‘taicux informes des c que nous ne pounons comprendre. Mais Galileas qui de noftre temps a veu clai- yement dans la Lune aremarqué qu'elle pouuait eftre habitée, veu qu'elle a des métagnes, &c, car les parties plaines font les obfcures, 6 les moraeu~ fes les claires, & qu'il y a autour des tachescom- me des monts&desrochers|, c’eft pour cela que quelqu’vnadit que: les aftres ne reluifent qua - caufede leur irregularité, fouftenans que nous ne les verrions pas s'ilseftoient fams montagaes pour | reflechir la lumiere da Soleil. prowuant Ja pluralité des Mondes, - - a 44 Difcoors wouneaa Chap, XXX, contenant la folution de quel. , ques obicttions qui {e pennent faire contre dadocrint de la plaralté des Mondes, Mt: quelqu’vndira, jl ny peut avoir des Khommesez aftresfemblables 4 nops, car als ny ponrrorent pas viure, ven que les hommes font divers, mefme felon les dimerfes parties de noftte terre, & ceux qui montent ena haute mo+ tagne de Duriscact cs Indes y meurent Fat la trop grande fubulité de sais, a ie refpons que ces hommes doiuent citte diffemblables a nous ou doiiez de corps plus forts, ou qui ont vnetelle proportion d'clemens en leur muxtion ne

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