Selon L’Institut royal des études stratégiques (IRES), les déterminants se répartis
en deux composantes majeures :
La première composante, qui est relative aux déterminants structurels de la compétitivité,
notamment le capital humain, la recherche scientifique et l’innovation, a concerné, également,
l’analyse de l’option stratégique de l’économie verte, les répercussions de la crise dans la
zone euro sur le Maroc et l'industrialisation comme levier de transformation du profil de
spécialisation de l’économie marocaine.
La seconde composante a porté sur des études ayant trait à la dynamique des réformes, à
savoir les incidences des réformes sur la compétitivité globale, la reprise de l’acquis
communautaire dans le cadre du statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne et la
cohérence d’ensemble des accords de libre-échange, conclus par le Maroc.
le Maroc s'est engagé dans un processus de libéralisation graduelle de son commerce extérieur
en vue de son intégration dans l'économie mondiale, à travers notamment le renforcement des
relations du Maroc avec son voisinage immédiat, le potentiel de diversification des alliances
stratégiques du pays avec les nouvelles puissances émergentes dans les différents continents
du globe, la signature de plusieurs accords de libre-échange (ALE) et des efforts
considérable pour la promotion du commerce extérieur (adoption du code de commerce,
amélioration de l'environnement des affaires, adoption des plans Maroc export plus, plan
Maroc Emergence...), l’ouverture de l’économie marocaine via une libéralisation économique
et commerciale, une politique d’amélioration des composantes sectorielles de la
compétitivité : infrastructures, transport, logistique...., L’adoption du plan national
d’émergence industrielle (PNEI) en vigueur depuis les années 2000, dont l’objectif est attirer
de nouveaux investissements internationaux au Maroc pour développer les métiers mondiaux
dans lesquels le pays a un avantage comparatif et ainsi réorienter les exportations vers les
marchés en forte expansion. En outre, le lancement des nouvelles stratégies industrielles
mettant l’accent sur les métiers mondiaux du Maroc a permis d’accélérer la croissance du
secteur industriel, tirée par l’automobile et l’aéronautique, avec une hausse moyenne de
7,6% par an (entre 2005 et 2011, contre 1,5% entre 1999 et 2004) et la création d’emploi
industriel surtout que le Maroc se caractérise par une main d’œuvre moins chère. En plus,
l’appui aux PME compte tenu de son rôle dans la création de richesse et la cohésion sociale.
Les résultats n'ont pas été au niveau des attentes, l'aggravation du déficit commercial avec la
plupart des partenaires, le déficit de la balance commerciale et la stagnation de notre part de
marché en constituent de parfaites illustrations.
En effet, en 2016, les exportations des marchandises se sont élevées à 222,6 MMDH avec une
hausse de 2,1% une année auparavant soit 218 MMDH. Alors que les importations se sont
chiffrées à 407 MMDH contre 372,2 MMDH soit une augmentation de 9,3%, soit un déficit
commercial de 184,4 MMDH contre 154,2 MMDH en 2015, et un taux de couverture des
importations par les exportations de 54,7% au lieu de 58,6% en 2015.
A elle seule, l'Europe représente 60% dans le total des échanges commerciaux du Maroc,
suivie par l'Asie (21%), de l'Amérique (12%), de l'Afrique (6,5%) et de l'Océanie (0,5%).
L'Espagne demeure le premier client du Maroc avec 22% du total des exportations, et
également, le premier fournisseur du Maroc avec 13,4% des importations, les échanges
commerciaux avec l'Espagne dégagent un déficit de 7,7 MMDH et un taux de couverture de
85%.
De son côté, la France "RIVAL" traditionnel du royaume, vient en deuxième place en terme
d'échanges commerciaux avec 20,5% des exportations et 13,3% des importations, ces chiffres
font ressortir un déficit de 10 MMDH et un taux de couverture de 80%.
Par ailleurs, le Maroc n'a pas connu comparativement à d'autres pays concurrents, une
amélioration de sa part de marché mondial. En effet, l'évolution de cet indicateur montre une
stabilité autour de 0,11% au cours de la période 2000-2016, il a atteint son niveau le plus
élevé en 2008 (0,121%), en lien notamment avec la croissance importante des exportations
des phosphates et dérivés au cours de la même année.
Le Maroc est le pays africain le plus mondialisé, il est toujours le pays le plus mondialisé à
l'échelle du continent africain, selon l'indice de la mondialisation réalisé par l'institut suisse
KOF (Centre de recherches conjoncturelles) qui mesure les dimensions économiques, sociales
et politiques de la globalisation. Sur la base de ces 3 sous-catégories, le royaume occupe le
51e rang et se classe en 51ème position mondiale sur 207 pays (score de 65,97) et gagne 10
places par rapport à l'édition précédente. A noter que le Maroc occupe la 1ère position en
Afrique devant Maurice (52ème), l'Afrique du Sud (61ème), la Tunisie (82ème), l'Egypte
(91ème), le Nigéria (97ème) et l'Algérie (117ème).
Rappelons que l’indice de la mondialisation KOF est un indicateur composite de trois
variables complémentaires et qui ont chacune son propre classement à savoir la
mondialisation politique, la mondialisation sociale et la mondialisation économique. La
dimension économique de la mondialisation tient compte, d'une part, de l'importance des flux
commerciaux, des 'investissements et des revenus transfrontaliers rapportés au PIB et, d'autre
part, de l'impact des barrières commerciales et des restrictions de circulation des capitaux.
Concernant la dimension sociale de la globalisation, elle est mesurée entre autres sur la base
du niveau de fluidité des contacts transfrontaliers sous la forme d'appels téléphoniques et de
courriers. Les flux touristiques et l'importance des populations étrangères résidentes sont
également pris en compte.
La dimension politique de la mondialisation dans un pays est mesurée à partir du nombre
d'ambassades étrangères présentes sur son territoire, des organisations internationales dont le
pays est membre et du total des accords bilatéraux et multilatéraux signés par le
gouvernement étudié.
Ceci dit, la bonne position du Maroc émanant de la disponibilité et la qualité des
infrastructures de transport et de l’accessibilité au marché étranger, des services facilitant la
libre circulation des marchandises à travers les frontières et leurs destinations, déploiement
dans la logistique, le commerce et le tourisme, son efficace système d’administration des
frontières, ainsi qu’un environnement très propice aux échanges et à l’embauche des
travailleurs étrangers.
Par ailleurs, le Maroc doit chercher en permanence aux meilleures actions afin qu’il abouti à
la concrétisation de sa stratégie. À titre d’exemple, les orientations données à la politique
industrielle pour améliorer la portée de celle-ci :
-inscrire la stratégie industrielle dans le cadre d’une vision globale et de long terme,
-accélérer l’accumulation du capital humain pour doter le système productif national des
ressources humaines nécessaires
-assurer une plus grande implication des acteurs dans la conception et la mise en œuvre des
politiques publiques dans le domaine industriel.
Également, insisté sur les mesures d’accompagnement de la politique industrielle dans le but
d’en accroitre la portée, tels que :
-favoriser le développement du marché intérieur,
-optimiser le système national de promotion économique pour renforcer l’attractivité du
Maroc aux investissements étrangers,
-favoriser l’internationalisation des entreprises nationales, notamment sur des marchés
porteurs en Afrique et dans le monde arabe.
Concernant l’import-export, de nombreux défis à relever. En effet, le Maroc s’en sort
donc mieux que ses voisins maghrébins, mais d’après le rapport, l’export du royaume connait
de nombreuses difficultés qui empêchent son plein essor. Il s’agit entre autres de
l’identification des marchés potentiels, la difficulté de répondre aux exigences de qualité des
acheteurs, ainsi que l’accès au financement du commerce. Ce dernier point est un frein qui fait
beaucoup de mal à ce secteur. En janvier dernier, Attijariwafa Bank a d’ailleurs lancé une
offre dédiée aux exportateurs marocains, pour les accompagner à l’international.
Bien qu’il y ait plus de défis à relever dans l’export, le rapport montre que l’import marocain
aussi, est fortement limité notamment par les lourdes procédures administratives, les tarifs
élevés, les retards causés par le transport international et le coût qu’ils engendrent, ainsi que la
corruption aux frontières.
Le World Economic Forum entend, par le biais son rapport, fournir aux Etats des éléments qui
leur permettront de rajuster leurs stratégies de déploiement, afin de booster leur compétitivité.
Actuellement, la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) propose
la construction d’un nouveau modèle économique dans lequel le commerce international
occupe une place importante, avec notamment une amélioration de la gestion de l’import-
export.
Pour conclure, on peut dire que, le Maroc s’en sort pas mal. Il est 51ème mondial, d’après le
dernier rapport dédié (KOF) en matière de commerce international. Cependant, plusieurs
facteurs l’empêchent encore de prétendre à de meilleures performances.