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Chapitre II

Modes de Réalisation de la Précontrainte


2.1 Généralités

La précontrainte peut être appliquée au béton de deux manières différentes par


pré-tension ou par post-tension:
a- Précontrainte par pré-tension:
Dans ce procédé, les cables de précontrainte sont tendus entre deux massifs
solidement ancrés avant le coulage du béton (Figure 2.1). Cette technique est
surtout employée sur les bancs de préfabrication, pour réaliser des éléments
répétitifs.

Figure 2.1

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-tension, la précontrainte est réalisée par des armatures tendues avant
bétonnage sur des bancs de traction fixes. Cela se fait selon les étapes suivantes :

Figure 2.2

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Etape de réalisation:

 Mise en tension des câbles


 Coulage du béton.
 Libration des câbles après le durcissement du béton
 Par adhérence, la précontrainte de compression est transmise au béton.

D’une façon plus détaillée, la méthode de précontrainte par pré-tension suit


les cycles suivants:

 nettoyage des moles;


 mise en place d'huile de décoffrage sur les moules
 déroulement des armatures actives et blocage aux extrémités dans des
plaques;
 mise en place des armatures passives;
 mise en place des moules dans leur position finale
 mise en tension des armatures par des vérins;
 mise en place du béton par pont-roulant ou grue
 lissage de la partie supérieure;
 vibration du béton;
 étuvage ou chauffage du béton;
 décoffrage;
 dé-tension des armatures actives;
 découpage des fils situés entre deux éléments préfabriqués;
 manutention et stockage.

b- Précontrainte par Post-tension:

Ce procédé consiste à tendre les câbles de précontrainte, après coulage et


durcissement du béton, en prenant appui sur la pièce à comprimer (figure 2.3).
Cette technique est utilisée pour les ouvrages importants est généralement mise
en œuvre sur chantier.

Etapes de réalisation:

 Placement des gaines dans le coffrage.


 Coulage du béton
 Après le durcissement du béton, la mise en tension des câbles.

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 Le blocage se fait par différents systèmes de câbles sur une zone de béton
fretté.
 L'injection d'un coulis de ciment.

-tension, la précontrainte est réalisée par des armatures mises en


tension par appuis sur le béton suffisamment durci de l'ouvrage (figure 2.3).

Figure 2.3

La mise en tension peut être faite en tendant l'acier aux deux extrémités de la
pièce (actif-actif) ou en tendant une seule extrémité uniquement (actif-passif)
(figure 2.5).

Figure 2.5

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L'injection est une opération extrêmement importante, car elle assure un double
rôle:

1- La protection des armatures de précontrainte contre la corrosion.

2- L'amélioration de l'adhérence entre les armatures et les gaines.

Le produit d'injection était autrefois un mortier formé de ciment, de sable et de


l'eau, aujourd'hui le sable est à peu près complètement abandonné, au profit de
coulis de ciment comportant un adjuvant.

L'ensemble d'un procédé de précontrainte comprend, généralement, les éléments


suivants:

a- Dispositif d'ancrage: on distingue, principalement, deux types d'ancrage:

Ancrage actif, situé à l'extrémité de la mise en tension.

Ancrage passif (ancrage mort), situé à l'extrémité opposée à la mise en tension.

b- Les coupleurs: dispositif permettant les prolongements des armatures.

c- Matériels de mise en tension: vérins, pompes d'injection, pompe


d'alimentation des vérins etc.

d- Les accessoires: gaines, tubes d'injection etc.

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2.2 Comparaison des deux procédés:

Une comparaison entre les deux procédés (pré-tension et post-tension) permet de


constater les observations suivantes:

2.2.1 Pré-tension:

1- L'économie des gaines, des dispositifs d'ancrage et de l'opération de


l'injection.

2- La nécessité des installations très lourdes ce qui limite, par voie de


conséquence, le choix des formes.

3- La simplicité de la réalisation du procédé.

4- Une bonne collaboration du béton et des armatures.

5- La difficulté de réalisation des tracés courbes d'armatures.

6- L'impossibilité de régler l'effort dans les armatures après la mise en tension.

2.2.2 Post-tension:

1- Ne demande aucune installation fixe puisque; c'est sur la pièce elle-même


que s'appuie le vérin de précontrainte.

2- Elle permet le choix des différentes formes.

3- La possibilité de régler l'effort de précontrainte.

4- La facilité de réalisation des tracés courbes d'armatures de précontrainte.

2.3 Avantages et Inconvénients:

2.3.1 Avantages

1-Une économie appréciable des matériaux.

2- Augmentation des portés économiques.

3- Une réduction des risques de corrosion.

2.3.2 Inconvénients

1- La nécessité de matériaux spécifiques.

2- La nécessité de main d'œuvre qualifié.

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3- La nécessité d'équipements particuliers.

4- Risque de rupture à vide par excès de compression.

5- Un calcul relativement complexe.

2.4 Précontrainte par pré-tension


2.4.1 Définition
La précontrainte par pré-tension ou par armatures adhérentes est
utilisée pour la réalisation de pièces préfabriquées précontraintes sur des
installations fixes: le plus généralement, dans des usines de production
en grande série d’éléments typifiés; rarement sur des installations de chantier (
ce dernier cas pouvant avoir lieu lors de la construction d’ouvrages comportant
un grand nombre d’éléments de structures identiques ).

Ce procédé est obtenu en tendant à l’avance les aciers en les


fixant sur des culées solidairement ancré. On coule ensuite, à leur contact direct,
le béton des pièces. Quand le béton a suffisamment durci, on libère les
armatures des culées. Les armatures tendent à se raccourcir, mais le béton qui
y adhère, les en empêche. Les armatures reportent donc leur effort de
compression au béton qu’elles compriment par le même effort de précontrainte.

Figure 2.6: Banc de précontrainte par pré-tension.

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2.4.2 Domaines d’application
La précontrainte par pré-tension est essentiellement un procédé industriel,
elle demande un investissement onéreux: construction d’un banc avec des
culées, moules etc. Les éléments ainsi réalisés doivent être transportables,
et cette condition constitue souvent une limite à ce procédé. Néanmoins,
la gamme des produits est très étendue.

A titre d’exemples, on cite:


a) Les éléments de planchers

i) Les poutrelles
Elles ont une forme en T renversé dont la longueur peut aller
jusqu’à 10 m de portée. Entre les poutrelles sont disposés les corps creux.
Le tout est surmonté d’une dalle de compression avec treillis soudé.

ii) Les prédalles et dalles


Les prédalles sont des plaques de béton de 5 à 8 cm d’épaisseur
servant de coffrage perdu à une dalle de béton. Les portées vont de 6 à 10 m
avec une largeur de 2.5 m.

Les dalles constituent directement le plancher dont les dimensions


peuvent variées jusqu'à 10 x 10 m.

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iii) Les poutres
Elles sont utilisées dans les bâtiments d’habitation ou les bâtiments
industriels avec des dimensions différentes en fonction des charges à porter.

Selon les portées et les conditions d’emploi, elles sont rectangulaires ou


en I et de hauteur constante ou variable.

Exemple de plancher

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b) Les poutres de ponts
Ce sont des ponts à poutres sous chaussée. Les portées de ces
ouvrages peuvent aller jusqu’à 35 m. Les poutres utilisées sont à section
rectangulaire ou en I. Elles sont généralement complétées par une dalle en béton
armé de 16 cm d’épaisseur au moins, coulée sur place.

2.4.3 Appareillage
A leurs extrémités, les fils ou torons traversent la pièce d'appui dans
laquelle sont ménagés des orifices, et sur laquelle sont appliqués les ancrages.
L'ancrage le plus courant est formé d'un manchon cylindrique en forme de
cône, et dans lequel viennent se coincer deux clavettes qui ont une forme
extérieure conique.

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Clavette

Les faces intérieures des clavettes sont pourvus de dentures leurs permettant
d'agripper le fil ou toron. La mise en tension s'effectue fil après fil à l'aide d'un
vérin portatif Préréglé qui, en une seule opération, serre le fil, exerce sur lui une
traction jusqu'à la force désirée, puis repousse et coince les clavettes.

2.4.4 Caractères spécifiques de la précontrainte par pré-tension

cas, les fils non lisses (fils crantés) ou les torons sont donc utilisés.

Les armatures les plus utilisées pour ce mode de précontrainte sont:

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- Mono-torons T13 et T15: Un toron est constitué de sept fils circulaires de
petit diamètre (2 à 5mm). Six de ces fils sont enroulés en hélice autour d'un fil
central.

La zone d'about est très sollicitée et les contraintes dans cette


zone déterminent en général le degré de durcissement à atteindre lors du
relâchement des fils ( 25 MPa ). On précise que la mise en précontrainte se fait
peu de temps après la coulée, soit environ 24 heures.

n'est pas possible de leur donner un tracé désiré. D'une façon naturelle, les

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armatures tendues ont un tracé rectiligne, c'est donc celui qui est généralement
adopté en pré-tension.

Pour résoudre ce problème et faire varier le moment de précontrainte le


long du produit, on utilise trois solutions:

- Le gainage de certaines armatures: On supprime l'adhérence sur une


certaine longueur à partir de l'about en mettant une gaine plastique sur
l'armature. Il est toutefois nécessaire de ne pas gainer toutes les armatures aux
extrémités.

Les câbles ne sont pas gainés en partie courante, puisqu'ils doivent permettre
une parfaite adhérence avec le béton. Il est toutefois possible de gainer certains
câbles à leurs extrémités, pour diminuer la précontrainte aux abouts (elle peut en
effet avoir des effets défavorables près des abouts).

- Relevage des armatures: Les armatures sont tendues sans atteindre la tension

maximale et un supplément de tension est apporté en tirant sur l'armature


entre les coffrages d'extrémité des produits à l'aide de déviateurs métalliques.

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- Produits de hauteur variable:
On fait varier la position du centre de gravité en faisant varier la hauteur (poutre
de toiture). Les armatures étant rectilignes, elles ont donc une excentricité
variable / à la fibre moyenne.

2.5 Précontrainte par Post-tension

2.5.1 Définition
Le principe de la précontrainte par Post-tension est de tendre les
armatures en prenant appui sur la pièce à pré contraindre (déjà bétonnée).
Pendant sa mise en tension, l'armature s'allonge tandis que le béton présente un
léger raccourcissement. Pour permettre cela, il est nécessaire de ménager dans le
béton des conduits, généralement formés par des gaines métalliques de section
circulaire, disposées et réglées dans les coffrages avant bétonnage.

Les armatures sont présentes dans les gaines au moment du coulage du béton.

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Après mise en tension, et fixation de l'ancrage de l'armature au béton, la gaine
est remplie complètement au moyen d'injection du mortier de ciment. Cette
injection a un double rôle:

- Le ciment protège l'acier vis à vis de la corrosion.

- Le ciment solidarise l'armature au béton (pas de glissement longitudinal


relatif).

2.5.2 Domaines d'application


La précontrainte par post-tension est surtout utilisée pour les ponts de
grande portée et pour les structures spéciales telles que les réservoirs et les
vastes enceintes de sport. Dans le domaine de la construction des ponts, la
post-tension s'avère un mode beaucoup plus souple que la pré-tension surtout
après le développement de méthodes d'exécution des ouvrages en utilisant le
mode post-tension.

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About de poutre après ancrage des armatures de précontraintes

Ponts
Selon la longueur du pont ainsi que son chargement, différents types de sections
peuvent être utilisés. A titre d'exemple, on peut citer:

i) Ponts-dalles
La section transversale des ponts de cette catégorie coulés en place est une
dalle pleine.

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L'épaisseur de la dalle varie de 0.3 m à 1 m, elle est souvent diminuée le long
des bords:

Son domaine d'emploi:

- Les portées de 8 à 25 m.

- Sol de fondation des appuis de bonne capacité portante car le tablier est lourd.

Ce type de dalle peut être utilisée "évidée" et cela dans le but de réduire
le poids propre en l'enlevant là où sa participation à la résistance à la flexion
est la moins efficace.

Epaisseur : 0.80 m à 1.50 m; domaine: portées de 16 à 30 m.

Il existe un troisième type de pont-dalle dont la section transversale est nervurée.


Ce type est très répandu pour raison de sa facilitée d’exécution. Epaisseur et
longueur les mêmes que le type précèdent.

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ii) Pont à poutres
Les poutres droites permettent le recours à la préfabrication sur la rive ou en
usine. Le plus souvent, les ponts à poutres sont isostatiques.

Domaine : portée de 20 à 55 m Elancement : h / L = 1/16 ( h: épaisseur du


tablier, L: portée )

Les ponts à poutres peuvent être aussi coulés en place sur échafaudage (utilisées
pour les ponts continus).

iii) Pont à poutres caissons


Cette forme de tablier est la conséquence de l'idée: réduire le poids propre
en enlevant du béton là où sa participation à la résistance à la flexion est la
moins efficace, c'est à dire près de l'axe neutre.
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Domaine d'application: portée 30 à 60 m

Longueur totale de l'ouvrage: 100 m et plus

Epaisseur du tablier: 2 à 4 m

Elancements: appuis L/h1 = 16 à 20 , en travée L/h2 = 40 à 65

2.5.3 Procédés de précontrainte par Post-tension


Les différents procédés de précontrainte employés dans le monde sont
extrêmement nombreux et divers, bien que le principe en soit toujours le même.
Ils diffèrent surtout par les dispositifs d'ancrage. Nous n'en citerons ici que le
procédé Freyssinet.

Procédé Freyssinet
Le procédé Freyssinet est de loin le plus utilisé. Ce procédé emploi le plus
souvent l'acier de précontrainte sous forme de fils ( ex: 7 et 8 ) ou de

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torons ( T13 et T15 ). L'armature constituée de plusieurs fils ou torons est
appelée " câble".

câble

Les ancrages les plus courant sont ceux du système multifils ou F, système V et
système K.

a) Ancrage multifils
Le système Freyssinet multifils a été le premier système de Post-tension à
être utilisé. Le câble multifils comprend 12 fils et l'ancrage comprend deux
cônes mâle et femelle souvent en béton armé (il existe en type acier ).

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b) Ancrages série V

Les clavettes sont réparties sur la périphérie de la plaque d'appui. Les plus
utilisés sont:

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c) Ancrages série K
Les clavettes ne sont pas réparties sur la périphérie de la plaque d'appui,
mais sur toute la plaque. Ce système est moins encombrant que la série V. Les
plus utilisés sont:

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