Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Le Cycle de l’eau
L’assainissement des eaux usées et pluviales
Carene & Cap Atlantique
Juillet 2008
1. Enjeux 4
2. Cadre réglementaire 6
2.1. Textes réglementaires 6
2.2. Acteurs et compétences de l’assainissement des eaux usées 7
2.3. Planification de l’assainissement des eaux usées 8
6. L’impact des rejets de l’assainissement sur le milieu naturel et les usages de l’eau 19
6.1. Les rejets dans l’estuaire de la Loire 19
6.2. Les rejets en Brière 20
6.3. Les rejets dans les marais salants 22
6.4. Les rejets dans l’océan : la qualité des eaux de baignade et des zones
de pêche à pied de loisir 22
7. L’investissement financier 25
7.1. Le coût de l’assainissement à la Carene 25
7.2. Le coût de l’assainissement à Cap Atlantique 25
Les Etats-membres de l’Union Européenne ont ratifié qualité : il s’agit de limiter au maximum les risques de
la Directive-cadre sur l’eau en 2000. Cette directive pollution des milieux récepteurs où l’eau est rejetée.
définit une politique de l’eau commune et cohérente
Riche de la diversité de ses milieux aquatiques
entre les Etats. Elle vise l’efficacité des actions en
(océan, estuaire, marais, marais salants) et des
fixant un objectif de résultats. Ainsi, à l’horizon 2015,
usages qui en sont faits, le territoire de la Carene
les eaux souterraines et superficielles en Europe
et de Cap Atlantique est directement concerné par
devront atteindre un bon état écologique. Pour y
la question des rejets d’assainissement. D’autant
parvenir, l’effort doit notamment porter sur les rejets
plus que les flux touristiques saisonniers sont un
d’assainissement des eaux usées et pluviales qui
paramètre supplémentaire accentuant la pression
impactent fortement les milieux aquatiques.
sur le territoire.
En effet, le traitement des eaux usées d’un territoire
doit permettre un retour aux sources de bonne
Fiche 2
l'assainissement les rejets dans
des eaux usées le m
ilie
& un
pluviales a
tu
re
l
n
aux de distributio
Fiche 3
rése duction
la gestion des
milieux Le cycle de l’eau
aquatiques à l’échelle mondiale
les et d'ad
té
Fiche 1 d le ruissellement des précipitations qui
el
l'alimentation a re s’infiltrent ou transitent vers les eaux de surface.
en rce
ssou
Dans les territoires urbanisés, le cycle de l'eau
eau potable intègre l'hydraulique urbaine : alimentation en
eau potable et assainissement des eaux usées &
pluviales.
L’assainissement
L’assainissement désigne l’ensemble des moyens de collecte, de transport et de traitement d’épuration des eaux usées et
pluviales avant leur rejet dans le milieu naturel.
Les réseaux de collecte sont unitaires (eaux usées et eaux pluviales mélangées) ou séparatifs. En général, les réseaux
unitaires se trouvent dans les vieux centres urbains. Les secteurs plus récemment urbanisés sont desservis par un système
de collecte séparatif, qui est la norme aujourd’hui.
L’assainissement des eaux usées peut être individuel ou collectif. L’assainissement collectif est un système qui comprend
les réseaux de collecte et de transfert et les stations d’épuration.
En station d’épuration, plusieurs procédés de traitement sont possibles (boues activées, physico-chimique, lagunage…).
Les eaux usées collectées passent par plusieurs cycles de traitement : pré-traitement, traitements primaires, traitements
secondaires, avec parfois même des traitements tertiaires appliquant des procédés d’épuration plus poussés.
L’eau est ainsi restituée propre mais non potable au milieu naturel. L’eau épurée est séparée des boues
d’assainissement. L’élimination par épandage, incinération ou décharge des boues issues des dispositifs de traitement
fait également partie de l’assainissement.
En raison de sa complexité, le thème de l’eau fait Elle transpose en droit français, notamment par
l’objet d’une réglementation abondante. C’est décret d’application du 3 juin 1994, la directive ERU.
pourquoi seuls les principaux textes concernant Elle impose aux collectivités la mise en place d’un
directement l’assainissement sont cités. service public d’assainissement, de traitement et
d’épuration des eaux usées. La loi vise également
la création avant 2005, d’un Service Public
2.1. Textes réglementaires d’Assainissement Non Collectif (SPANC), pour les
habitants non reliés au réseau collectif.
3 La Directive relative aux eaux résiduaires 3 Le décret du 3 juin 1994, pris en application de
urbaines (ERU) du 21 mai 1991 prescrit la la loi sur l’eau, définit notamment la programmation
généralisation sur le territoire de l’Union Européenne de l’assainissement au niveau des agglomérations1
du traitement des eaux usées urbaines, avant leur et son calendrier de mise en œuvre. Les collectivités
rejet dans le milieu naturel. Elle impose des niveaux compétentes doivent notamment :
de traitement minimum et fixe des échéances de • Réaliser des schémas d’assainissement
mise en conformité des systèmes d’assainissement en déterminant les zones relevant de
collectif en fonction de la taille de l’agglomération l’assainissement collectif et celles qui relèvent
et de la sensibilité du milieu récepteur. A l’origine de de l’assainissement individuel,
la politique d’assainissement français, cette directive
a été transposée en droit français dans la loi sur l’eau • Etablir un programme d’assainissement sur
du 3 janvier 1992 et dans le décret du 3 juin 1994. la base des objectifs de réduction des flux
polluants fixés par arrêté préfectoral pour
3 La loi sur l’eau du 3 janvier 1992, fixe le cadre chaque agglomération.
global de la gestion de l’eau en France sous tous
ses aspects (ressources, Police de l’eau, tarification, Le décret introduit également la notion de zone
gestion du service…). sensible.
Zone sensible :
Il s’agit d’une partie du territoire où la nécessité de préserver le milieu aquatique et les usages qui s’y attachent
justifie la mise en œuvre d’un traitement plus rigoureux des eaux résiduaires urbaines avant leur rejet. L’identification
des zones sensibles repose sur l’évaluation du risque d’eutrophisation du milieu et sur des critères de qualité
bactériologique des zones de baignade, de pêche à pied et conchylicoles. Depuis l’arrêté du 9 janvier 2006, le Préfet
coordonnateur du bassin Loire Bretagne, a modifié la délimitation des zones sensibles. Tout le territoire Carene
- Cap Atlantique est désormais classé en zone sensible, ce qui implique une mise aux normes des stations
d’épuration de plus de 10 000 équivalents-habitants* avant 2013, notamment sur le traitement de l’azote et du
phosphore.
Eutrophisation :
« Naturelle ou accidentelle, l’eutrophisation est un
enrichissement excessif des milieux aquatiques en sels
nutritifs, surtout le phosphore et l’azote. Ces derniers
sont un engrais pour les plantes, algues ou bactéries,
qui se développent alors de manière excessive. Leur
décomposition provoque une chute de la quantité
d’oxygène réduisant ainsi le nombre d’espèces animales
et végétales aquatiques ». Définition Cité des Sciences. Un exemple d’eutrophisation
* L’équivalent-habitant est une unité de mesure basée sur la quantité de pollution émise par personne et par jour. Il exprime la charge polluante contenue dans 180 litres
d’eau usée, c’est-à-dire la production estimée d’un habitant et pour un jour. L’équivalent-habitant permet de déterminer le dimensionnement des stations d’épurations
en fonction de la charge polluante.
1
La notion d’agglomération désigne ici des unités cohérentes de production, de collecte
et de traitement de la pollution en termes de concentration et/ou d’activités. Leurs
périmètres sont définis par arrêté préfectoral.
La gestion de l’assainissement des eaux usées sur le territoire Carene – Cap Atlantique
Gestion de l’assainissement :
Vilaine
régie directe
Férel
Camoël délégation de service public (SEPIG)
Intercommunalités compétentes pour
Pénestin la gestion de l’assainissement
Assérac La Chapelle-des-Marais
Herbignac
CAP
CA
AP ATL
A ATLA
LANTIQUE
L
LAA QUE
Mesquer
Saint-Lyphard
Piriac-sur-Mer Saint-Molf Saint-Joachim
Besné
La Turballe
Saint-Malo-de-Guersac
Guérande
Saint-André-des-Eaux
CARE
ENE
EN
E NE
N Donges
Montoir-de-Bretagne
Trignac
Le Croisic La Baule
Batz-sur-Mer Saint-Nazaire Loire
Le Pouliguen
Pornichet
Océan Atlantique
N
O E 0 2.5 5km
Sources : Cap Atlantique - CARENE
BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
S Cartographie : ADDRN - Mars 2008
2
Le SDAGE Loire-Bretagne a été adopté en 1996 et sera revu en 2009.
3
Il s’agit du SAGE Vilaine, approuvé en 2003 et du projet de SAGE Estuaire de la Loire,
actuellement en phase d’approbation.
4
Le règlement du SAGE Estuaire de la Loire sera rendu opposable en 2009. Les SAGE
sont dotés d’un règlement depuis la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, ce
qui explique que le SAGE Vilaine n’en soit pas doté ; le document n’en reste pas moins
opposable.
La Turballe Guérande
Saint-Malo-de-Guersac
Donges
Saint-André-des-Eaux
Montoir-
Marais salants Trignac
de Guérande de-Bretagne
Le Croisic
La Baule
Saint-Nazaire Loire
Batz-sur-Mer
Le Pouliguen
CARENE
Pornichet
Océan Atlantique
N
O E 0 2.5 5km Sources : Cap Atlantique - CARENE
GIP Loire Estuaire
S BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
Cartographie : ADDRN - Mars 2008
Définitions
Matières oxydables : principale charge polluante liée aux activités humaines domestiques, elles sont pour l’essentiel
composées de matière organique. La matière organique provient soit des systèmes aquatiques (apports endogènes), soit du
lessivage des sols et des rejets des stations d’épuration (apports exogènes). Lorsqu’il y a surcharge de matières organiques/
matières oxydables, l’oxygène consommé pour les éliminer vient à manquer, menaçant la vie aquatique. C’est un bon indicateur
de l’état du milieu. La présence des matières oxydables est mesurée par la DBO, la DCO et les MES.
Matières azotées. La pollution azotée a plusieurs formes :
• L’azote organique, provenant surtout des déjections animales et humaines ainsi que des rejets d’industries agro-
alimentaires.
• L’azote ammoniacal, provenant de rejets industriels (chimie surtout) ou de la transformation par processus naturel
de l’azote organique des eaux usées domestiques. La vie aquatique peut être gravement atteinte par une trop grande
concentration d’azote ammoniacal.
• Les nitrates et les nitrites. Les nitrites, en quantité importante, provoquent la mort des organismes vivants et les nitrates
contribuent à l’eutrophisation. Une eau trop chargée en nitrates peut être toxique.
Matières phosphorées : le phosphore présent dans les eaux provient d’apports diffus d’origine agricole (élevage, engrais…),
d’apports industriels (industries agro-alimentaires, production de papier…), d’apports domestiques. Le phosphore est le
nutriment majeur des végétaux mais sa trop grande concentration favorise l’eutrophisation.
Le rendement épuratoire désigne la pollution éliminée par rapport à la pollution produite à la source
et ce, pour plusieurs paramètres. Les normes imposées par les arrêtés préfectoraux fixent des objectifs
de concentration ou de rendement en DBO, DCO, MES, NTK*. Ces notions sont moins facilement
appréhendables que l’épuration des matières oxydables, azotées et phosphorées qui montre globalement
la même chose : la qualité de l’eau rejetée dans le milieu naturel.
Source : SAGE Estuaire de la Loire Etat des lieux 2004, Agence de l’eau Loire Bretagne, Cap Atlantique
Les taux de dépollution des stations d’épuration ont tendance à s’améliorer, du fait d’exigences
réglementaires plus contraignantes et de filières de traitement de plus en plus performantes.
Les stations d’épuration de Gron et Sautron ont un taux de dépollution faible sur les matières phosphorées
et sur les matières azotées** : elles sont en effet d’une génération antérieure aux normes en vigueur
aujourd’hui qui imposent un traitement plus poussé sur l’azote et le phosphore depuis le classement
du territoire en zone sensible. La construction des futures stations d’épuration permettra de respecter la
réglementation en vigueur.
La rénovation de la station de Livéry a d’ailleurs permis d’améliorer très nettement les rendements de
dépollution.
*
La DBO (Demande Biologique en Oxygène) et la DCO (Demande Chimique en Oxygène) expriment la charge en matières oxydables dans l’eau en mesurant l’oxygène nécessaire à
leur dégradation.
Les MES (Matières en Suspension) présentes dans l’eau peuvent empêcher la pénétration de la lumière, faire baisser l’oxygène dissous et limiter le développement de la vie
aquatique.
L’azote NTK mesure l’azote organique et ammoniacal. NTK = NR.
**
matières azotées et phosphorées : voir la page suivante.
Saint-Joachim Besné
Saint-Malo-de-Guersac
CARENE
Saint-André-des-Eaux Donges
Montoir-de-Bretagne
Trignac
Loire
Saint-Nazaire
N
Pornichet
O E
S
Les caractéristiques des eaux résiduaires industrielles Les normes des rejets des Installations Classées pour
varient d’une industrie à l’autre. En plus de matières l’Environnement (ICPE) sont déterminées par la
organiques, azotées ou phosphorées, elles peuvent Police des Installations Classées (service de la DRIRE5)
également contenir des produits toxiques, des qui effectue des contrôles réguliers. L’exploitant,
métaux, des hydrocarbures, des solvants… responsable de ses rejets, est également tenu
d’exercer une auto-surveillance.
L’organisation de l’assainissement des eaux
industrielles peut prendre plusieurs formes :
• Un traitement interne (station d’épuration sur L’activité industrielle est très présente sur le
site) : l’eau peut y être traitée avant d’être rejetée territoire de la Carene, beaucoup moins sur celui de
dans le milieu naturel ou pré-traitée avant de Cap Atlantique. Les implantations émettrices des
rejoindre le système d’assainissement des eaux principales charges polluantes dans l’eau sont :
usées de la collectivité.
• Total, à Donges : la raffinerie dispose de sa
• Le raccordement au système d’assainissement propre station d’épuration sur site, avec rejet
collectif : soit directement, soit après pré- dans l’estuaire. Elle se classe parmi les principaux
traitement. Dans tous les cas, l’eau usée émetteurs de matières oxydables (DCO), d’azote,
industrielle ne doit pas présenter de danger de phosphore et de matières en suspension.
pour les réseaux de collecte (corrosion), ni
• Yara, à Montoir de Bretagne : l’usine produit et
perturber le fonctionnement des usines de
stocke des engrais à base de nitrate. En 2006,
dépollution qui doivent être en capacité
elle a donc rejeté 90.2 tonnes d’azote via ses
d’accueillir ces effluents supplémentaires. Dans
rejets aqueux.
ce cas, l’industrie passe une convention avec la
collectivité, déterminant les concentrations et • ATI, à Herbignac : l’industrie agro-alimentaire
les volumes maximums acceptés par le système dispose d’une station d’épuration qui a la
d’assainissement collectif. particularité d’être gérée par Cap Atlantique.
Elle se classe notamment parmi les industries
• Un traitement externalisé : le traitement
rejetant plus de 10 tonnes de DCO (matières
des eaux usées industrielles est confié à un
oxydables) par an.
prestataire extérieur soit directement, soit après
pré-traitement. A noter que l’entreprise HCI (groupe Eurial) à
Herbignac, spécialisée dans les produits laitiers,
dispose de sa propre station d’épuration. L’entreprise,
répertoriée comme une installation classée, ne
Les rejets aqueux des industriels se caractérisent par fait pas partie des principaux émetteurs de charge
la nature des rejets mais aussi par leur volume, parfois polluante dans l’eau.
très important.
5
DRIRE : Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement.
ATI
Industrie agro-alimentaire
HCI
Marais du Mès
Marais Indivis
Marais salants
de Guérande
TOTAL
YARA raffinerie de pétrole
production d’engrais
Loire
N Océan Atlantique
O E 0 2.5 5km
Sources : DRIRE Pays de Loire
BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
S Cartographie : ADDRN - Mai 2008
5.1. La réglementation sur les eaux Les rejets des eaux pluviales dans le milieu naturel
jouent un rôle important dans l’eutrophisation
pluviales6 des milieux aquatiques. En effet, la pollution des
eaux de ruissellement est marquée par le lessivage
Les communes disposent de la compétence eaux de la voirie (hydrocarbures, huile, usure des
pluviales. Aucune obligation réglementaire ne leur pneumatiques, macro-déchets…) et des surfaces
est faite en matière de raccordement au réseau d’eaux agricoles (phytosanitaires).
pluviales : à l’opposé de la gestion des eaux usées, Les réseaux d’eaux pluviales sont dimensionnés en
elles ne sont pas tenues d’assurer un branchement fonction de la récurrence d’événements pluviaux
aux particuliers ou aux entreprises. importants (pluies décennales par exemple).
En revanche, en tant que propriétaires des réseaux Le dimensionnement des réseaux ne permet
d’eaux pluviales, les communes doivent contrôler cependant jamais de garantir le risque zéro : il
les rejets pluviaux en milieu urbain tant au plan est toujours possible qu’un événement pluvieux
quantitatif que qualitatif (loi sur l’eau 1992). Le rejet exceptionnel advienne, saturant les réseaux et
d’eaux polluées dans les milieux récepteurs est en entraînant des inondations.
effet un acte réprimé par le Code de l’Environnement Par ailleurs, les problèmes d’étanchéité entre les
(article L 216-6). réseaux d’eaux pluviales et d’eaux usées et les
Le Code Général des collectivités territoriales inversions de branchements entre eaux usées et eaux
impose aux collectivités compétentes d’établir pluviales sont fréquents. Cela a pour conséquence
un zonage d’assainissement pluvial délimitant une surcharge des réseaux (eaux usées et/ou eaux
les zones pour lesquelles l’imperméabilisation des pluviales) et peut parfois entraîner le déversement
sols doit être limitée et les zones pour lesquelles d’eaux usées non traitées dans le milieu naturel.
des installations de collecte, de stockage voire de
traitement doivent être installées. Dans les faits
pourtant, peu de communes mettent en place des
La gestion des eaux pluviales sur le territoire
zonages d’assainissement pluvial. Carene-Cap Atlantique
L’ensemble du réseau d’assainissement est de
type séparatif entre eaux pluviales et eaux usées.
5.2. La gestion des eaux pluviales Pourtant, le réseau séparatif rencontre beaucoup de
problèmes d’étanchéité entre les deux réseaux : en
hiver, les réseaux d’assainissement des eaux usées
Généralités sont surchargés par les eaux pluviales. A l’inverse,
Conséquence de l’urbanisation croissante, les eaux usées peuvent se déverser dans le réseau
l’imperméabilisation des sols empêche l’eau de d’eaux pluviales lorsque le système de collecte des
s’infiltrer et de s’écouler progressivement : les vitesses eaux usées est en surcharge.
d’écoulement augmentent considérablement, ce qui Il est donc important que les communes aient
accroît les risques d’inondation. une bonne connaissance de la capacité maximale
Lorsqu’elles ruissellent, les eaux pluviales lessivent de collecte et de transport de leurs ouvrages afin
les sols et se chargent de polluants, rejetés sans de prévenir toute surcharge du réseau pouvant
traitement, à l’aval, dans le milieu naturel. Il est entraîner des inondations et des pollutions à l’aval
important de noter que tous les épisodes pluvieux du rejet. Des solutions techniques mises en place
ne sont pas porteurs de la même charge polluante : en amont permettent d’éviter les surcharges.
à titre d’exemple, les premiers flots d’orage après Ces aménagements ont pour objectif de stocker
une période sans pluie sont potentiellement l’eau (bassins de rétention…) ou de réguler son
plus impactants pour le milieu car ils sont écoulement (végétalisation des surfaces…).
particulièrement chargés en pollution.
6
La réglementation sur les rejets des eaux pluviales s’applique dès lors que celles-ci
ne sont pas mélangées avec les eaux usées dans un réseau unitaire, le cas échéant, le
traitement des eaux pluviales renvoie aux textes sur l’assainissement qui s’appliquent au
titre de la législation sur l’eau.
La pollution liée aux rejets des réseaux 6.1. Les rejets dans l’estuaire de la
d’assainissement est principalement responsable du
phénomène d’eutrophisation. Loire
Les rejets se font dans différents milieux récepteurs,
chacun étant caractérisé par sa sensibilité et ses L’estuaire de la Loire est un milieu complexe, à la
contraintes. croisée de plusieurs masses d’eau. Dans ce contexte,
il est difficile d’évaluer l’impact des rejets des eaux
résiduaires urbaines traitées ou des rejets d’eaux
pluviales. Par ailleurs, les flux de pollution charriés
en amont par le fleuve sont déjà importants. En effet,
l’état des lieux de la DCE identifie la Loire comme une
masse d’eau « à risque de non atteinte de l’objectif »
du bon état écologique en 2015. Parmi les principaux
paramètres de déclassement se trouvent l’azote et le
phosphore.
Les futures stations d’épuration est et ouest de
la Carene qui auront leurs rejets dans ce milieu
permettront un traitement de l’azote et du
phosphore nettement plus poussé qu’il ne l’est
aujourd’hui. Les points de rejets des futures stations
L’estuaire de la Loire seront situés dans l’estuaire externe, là où, selon
les modélisations, les effluents seront rapidement
dilués et ne viendront pas impacter le rivage et ses
usages.
Les marais de Brière présentent nombre de Le milieu récepteur a une réelle capacité d’auto-
contraintes spécifiques : épuration : les roselières par exemple, absorbent les
nutriments, ce qui permet de contrer l’eutrophisation.
• La diversité du milieu : certains secteurs sont Mais cette auto-épuration a des limites :
déjà naturellement eutrophes, il est donc
important de ne pas les enrichir encore plus • D’une part, l’auto-épuration du marais
en nutriments (azote, phosphore). D’autres l’empêche d’absorber des nutriments d’origine
secteurs, à l’inverse sont oligotrophes et leur naturelle, cela créé donc des déséquilibres,
enrichissement en nutriments perturbe leur • D’autre part, la population sur le territoire de
équilibre. De plus, les zones sont plus ou moins la Brière s’accroît, augmentant le volume des
salées et présentent un étiage variable. effluents alors que les capacités d’absorption de
• La gestion hydraulique des marais : les marais la Brière sont restreintes, notamment à l’étiage.
de Brière sont des milieux fermés et peu
profonds, dont la gestion entraîne une absence
d’écoulement pendant la période estivale.
Les marais sont donc très exposés aux risques L’équilibre fragile de la Brière peut être menacé par les
d’eutrophisation car la charge en nutriments ne rejets d’assainissement. La complexité et la diversité
peut plus être diluée pendant l’été. des milieux nécessite une étude au cas par cas des
points de rejets avant de déterminer s’il est nécessaire
d’imposer un non-rejet total à la station d’épuration
pendant la période d’étiage*.
* Conclusions du groupe de travail « Problématique des rejets urbains dans le
bassin versant Brière-Brivet » mis en place dans le cadre du projet de SAGE Estuaire
de la Loire. Synthèse janvier 2007.
7
La DDASS effectue des mesures bactériologiques en Brière puisqu’il y a des usages
sanitaires de l’eau. Le suivi bactériologique du PNR vient compléter les analyses de la
DDASS sur d’autres points de mesure.
Assérac La Chapelle-des-Marais
CAP ATLANTIQUE Herbignac
Marais du Mès
Mesquer
Saint-Molf Saint-Lyphard
Piriac-sur-Mer Saint-Joachim
Besné
Marais Indivis
La Turballe
Saint-Malo-de-Guersac
Guérande
Saint-André-des-Eaux Donges
Montoir-de-Bretagne
Marais salants
Trignac
Le Croisic de Guérande
La Baule
Batz-sur-Mer Loire
Le Pouliguen
Saint-Nazaire CARENE
Pornichet
Océan Atlantique
N
O E 0 2.5 5km
Sources : GIP Loire Estuaire - PNR de Brière
S BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
Cartographie : ADDRN - Mai 2008
Le choix de la zone de rejet en milieu marin de la station d’épuration de Livéry (émissaire de rejet en
mer) s’est établi sur plusieurs critères :
• « La protection des usages littoraux sensibles à une dégradation de la qualité de l’eau (conchyliculture en
premier lieu puis pêche à pied et baignade). Un certain éloignement entre le point de rejet et les secteurs
sensibles est à respecter (impacts sur les usages mais aussi impact psychologique),
• La recherche de conditions hydrodynamiques favorables à la dilution d’un effluent vers le large,
• La possibilité d’atteindre une profondeur de rejet suffisante […] sans que cela conduise à un émissaire sous-
marin trop long (coûts de mise en place et d’entretien, risques de détérioration),
• La proximité d’un site terrestre propice à l’implantation d’une unité de traitement. »
Source : PGA Sud de Cap Atlantique (ex PGA SICAPG), 2000.
Lérat Saint-Joachim
Ker Elisabeth X
La Turballe
Marais indivis
Les Bretons
Guérande
Pen Bron X X
Saint-André-des-Eaux
St-Jean-de-Dieu
Castouillet
Port aux Rocs Marais salants Trignac
X
Le Croisic
La Baule-Escoublac
Les Sables Menus X Batz-sur-Mer Av. de Gaulle
Port Lin
Valentin Av. Grande Dune
Benoît
St-Michel Saint-Nazaire
Océan Le Pouliguen Nau Casino Loire
La Govelle
Atlantique X Saint-Nazaire
Pornichet
Anse de Toullain
Villès Martin
N Bonne Source Bonne Anse
O E Porcé
Ste-Marguerite
S Courance
Les Jaunais
St-Marc
0 1 250 2 500 5 000 Mètres Sources : DDASS 44 et 56 - BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
Cartographie : ADDRN - Avril 2008
La qualité des eaux de baignade mesurée de 2000 à 2007 est établie en fonction des normes de la Directive de 1975. Les
mesures portent sur :
• les paramètres bactériologiques (témoins des contaminations fécales),
• les paramètres physico-chimiques (coloration, substances tensioactives comme les mousses, transparence de l’eau,
présence d’huiles minérales, de phénols).
La DDASS effectue des prélèvements pendant la saison balnéaire (du 15 juin au 15 septembre) : 10 par zone de baignade.
Les résultats sont transmis en mairie et affichés sur les lieux de baignade. Les résultats sont également transmis aux
gestionnaires des réseaux d’assainissement. Par ailleurs, la DDASS peut effectuer des contrôles supplémentaires à la
demande des mairies (lors d’épisodes de prolifération algale par exemple) et les maîtres nageurs ont une mission de
surveillance quotidienne.
De façon générale au niveau du département, les efforts consentis depuis 20 ans ont permis d’améliorer de façon très
sensible la qualité de l’eau, les dégradations sont désormais plutôt ponctuelles. Elles peuvent être dues à des rejets
d’eaux pluviales, à des promenades équestres sur la plage (contaminations fécales)… parfois aussi, il est impossible de
remonter à la source de la pollution.
Les épisodes pluvieux peuvent souligner des insuffisances en matière d’assainissement. Mais les rejets de proximité sont
parfois aussi source de pollution : il s’agit en majorité d’inversion de branchements chez des particuliers ou de rejets
directs par les particuliers dans le milieu naturel.
Saint-Joachim
Guérande
Pen Bron X
Saint-André-des-Eaux
Valentin X Benoît
X Saint-Nazaire
Océan
Nau Face Thermes Loire
Atlantique La Govelle X Le Pouliguen X
X
Pornichet
X Penchâteau
N
Bonne Source X
O E Ste-Marguerite X Pointe de l'Ève
S X
Chemoulin X
0 1 250 2 500 5 000 Mètres Sources : DDASS 44 et 56 - BD Carto® - ©IGN Paris 2006 - Licence n°7656
Cartographie : ADDRN - Avril 2008
Les gisements naturels de coquillages filtrent l’eau de mer et concentrent tous les éléments présents dans l’eau. Si certains
éléments sont dangereux, les coquillages sont impropres à la consommation.
La contamination des coquillages peut provenir de rejets en mer d’eaux usées traitées, du ruissellement ou de courants
marins, déplaçant les pollutions.
La DDASS effectue des analyses mensuelles l’hiver et bimensuelles en juillet et en août. Les éléments pouvant poser
problème sont analysés, il s’agit :
• des bactéries et virus (provenant des rejets des eaux usées et agricoles),
• des phytoplanctons,
• des composés chimiques (mercure, plomb, cadmium) dont le dépassement de seuil entraîne directement un
déclassement du site en D.
Globalement, la qualité des zones de pêche à pied de loisir sur notre territoire oscille entre médiocre et moyenne, le plus
souvent, en raison d’épisodes de contamination ponctuels. La DDASS recommande alors de faire cuire les coquillages
avant de les consommer.
De façon générale on observe sur l’ensemble des sites des épisodes de pollution plus fréquents depuis plusieurs années.
Les zones de conchyliculture professionnelle ne font pas l’objet des mêmes classements étant donné que les
conchyliculteurs ont les moyens de « décontaminer » les coquillages (en les faisant séjourner dans une eau propre, ils
s’auto-épurent).
10
Au total, le coût de l’extension de Livery s’est
en millions d'euros
0
Dépenses Dépenses
d'exploitation d'investissement
Les dépenses de Cap Atlantique en 2007
Source : Carene
pour l’eau potable et l’assainissement
25
L’assainissement des eaux usées a donc un coût très Investissement
Fonctionnement
élevé pour les collectivités qui en ont la compétence. Aux 20
dépenses de fonctionnement courantes viennent s’ajouter
en millions d'euros
15
le coût des travaux de modernisation des stations, de 18,5
Les enjeux de lutte contre l’eutrophisation, principale 8.1. Les actions individuelles
conséquence des rejets d’effluents urbains, se posent
au niveau des bassins versants. Cependant, les
actions engagées en matière d’assainissement par Les actions individuelles peuvent permettre de
les acteurs publics, les entreprises et les particuliers réduire les pollutions à la source :
participent à la réduction du risque d’eutrophisation • Réduire les doses de détergents : ces produits
des eaux de surface. sont faiblement biodégradables, certains
Deux types d’actions sont possibles : à la source contiennent des phosphates… leur impact sur
(réduire l’utilisation des produits toxiques…) et sur l’environnement est donc réel. Bien souvent, les
le système épuratoire. Les premières sont du ressort doses utilisées (lessive, liquide vaisselle, produit
de tous tandis que les secondes sont des actions pour les sols…) sont beaucoup trop importantes
collectives. (on croit à tort qu’il faut que « ça mousse »),
leur réduction donne des résultats tout aussi
Les actions présentées sont inspirées des propres. Le mieux étant d’utiliser des produits
gestes conseillés par les Agences de l’eau écologiques : leur prix n’est pas beaucoup plus
(www.lesagencesdeleau.fr) ainsi que des élevé. A titre d’exemple, l’utilisation du vinaigre
préconisations du SDAGE Loire-Bretagne. d’alcool à la place de nombreux produits
(désinfectant, produit pour le sol, anticalcaire