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LES

ASSURANCES
Chàleauroux. Typ. el stéréotjp A. MAJESTÉ.
LES

LEUR PASSÉ, LEUR PRÉSENT. LEUR AVENIR


*0 l’OlKT DUrot
rationnel, technique et pratique, moral, économique el social, financier et administratif,
légal, législatif et contractuel
EN FRANCE ET A L’ÉTRANGER

ÉTUDES THÉORIQUES a PRATIQUES


SUP
L’ASSURANCE SU II LA VIE
L’à SSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS— L’ASSURANCE CONTRE 1,’lNCENDlK
L’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES DESTRANSPORTS MARITIMES ET TERRESTRES
l ' a s s u r a n c e c o n t r e la g r ê l e
l ' a s s u r a n c e c o n t r e l a m o r t a l it é d u b é t a il

PAR
A L B E R T C H A .U F T O N
d o c t e u r e n d r o it
a y o c a t a u c o n s e il d ’ é t a t e t a la c o u r d e c a s s a t io n

OUVRAGE COURONNÉ PAR L’INSTITUT


( p r ix lkon f a u c h e r )

TO M E D E U X IE M E

IWVEBS1I.
PARIS
LIBRAlHIli A. MARIÎSCQ Al NÉ
A. CHEVALIER-MARESCQ, SUCCESSEUR
2 0 , RUE SO U FFLO T, 20

1886

B U OE GRENOBLE D-L

034 351086 5
LIVRE V
LKS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L‘ASSURANCE

T . 11.
PREMIERE PARTIE
LA LOI

•191. Observations prrlim innircs.

4 9 1 . Nous avons à étudier, dans les chapitres qui sui­


vent, une nouvelle face du rôle de l'Étal en m atière d’as-
surance, nous voulons parler de son rôle relalivement au
droit privé de l’assurance, c’est-à-dire aux rapports ju ri­
diques que le contrat d'assurance fait naître entre les
assureurs et les assurés, ce rôle est essentiellement légis­
latif. Nous porterons notre élude successivement dans
chaque pays, et nous examinerons l’œuvre de chaque
législateur d ’abord sous sa forme définitive de loi, puis
sous sa forme préparatoire de projet de loi.
Dans le cours de ce travail, nous serons plusieurs fois
amené soit pour tracer un tableau d’ensemble, soit pour
respecter l’unité de lait de certaines lois, à présenter en
m êm e temps, dans ce chapitre consacré au droit privé, les
dispositions de droit public et des dispositions de droit
privé. Mais la distinction de ces deux natures de dispo­
sitions sera toujours facile à faire pour le lecteur, et si
nous suivions une autre méthode, nous risquerions de
rendre confuse une exposition déjà difficile à suivre à
cause de la complexité et de la richesse du sujet.
SECTION PREMIÈRE

CHAPITRE UNIQUE
LA LOI KN FRANCE
A. L es L ois
Pauvreté de la législation française en m atière d'aotmi-ancc.
B. L es p ro jets de lot
Projeté de loi relatifs ;t l’assurance.
194 . P ro jet de loi relatif aux assurances contre l’incendie préparé de

im h 1837.
-IB S. P rojet do l»i relatif aux assurances m aritim es préparé de I86.'i ?t
1870.
■IOO. Dispositions volées par le Sénat en 1«77.

A. — L e s lois
4 9 2 . Nous com mencerons par la France.
La loi française, sauf les dispositions contenues clans
les titres 9, 10, 11, 13 et 1 i du livre II du Code de co m ­
merce, et qui sont toutes relatives il l’assurance m aritime,
ne contient que fort peu de textes relatifs à l’assurance.
Il n’y en a qu'un seul dans le Code civil, l’art. 169-1, qui
range le contrat d’assurance parmi les contrats aléatoires.
En revanche, les lois d’impôts relatives à l’assurance
sont nombreuses. Nous citerons la loi du 28 avril 1810
(art. 31), sa loi du Ui juin 182i (art. S), la loi du
3 juin 1830 (art. 33, 48), la loi du 23 aoilt 1871 (art. (1 à
10), et le décret du 23 novembre 1871 portant règle­
m e n t d'administration publique pour la perception d e là
taxe établie par cette dernière loi.
LA T.OI EN FRANCK
Enfin, nous rappelons ici que les sociélés d’assurances
sont régies, ses unes, par l’art. 37 du Code de commerce,
les autres, par la loi du 24 juillet 1867 et le décret du
22 janvier 1S68 portant règlem ent d'administration pu­
blique pour la constitution des sociélés d ’assurances.
B. — L es p ro je ts de lois
4 9 3 . Les assureurs et les assurés ont maintes fois de­
mandé au législateur français le règlem ent de leurs obli­
gations respectives. Deux fois, le législateur a essayé de
répondre à leurs vœux.
Le premier essai est relatif à l’assurance contre l’incen­
die, le deuxième s’est manifesté par un projet de réforme
des dispositions qui régissent l’assurance maritime.
4 9 4 . En 1834, un projet île loi sur les assurances con­
tre l’incendie fui présenté au conseil d’Étal.
En 1837, il fui soumis au conseil général du commerce cl
de l’agriculture.Quoique très incomplet, il présentait d ’utiles
dispositions. Vivement critiqué, il finit parôlreabandonné1.
Voici le texte de ce projet de loi :
Art. l 0r. — Aucune entreprise d’assurahee contre l'incen­
die, soit française, soit étrangère, ne peut exister ou opérer
en France qu’après l’autorisation du gouvernement. Celte
autorisation, sera donnée dans la tonne prescrite pour les
règlements d’administration publique.
L’acle d'autorisation devra cire affiché pendant trois mois
dans la salle d’audience du tribunal de commerce «le l’arron­
dissement du siège de l'entreprise, indépendamment des pu­
blications spéciales qui pourront être ordonnées par le gou­
vernement.
Les sociétés qui seraient constituées pour assurer contre
l’incendie ne pourront être formées que par actes publics.
Art. 2. — Les dispositions de l'article qui précède seront
Voy. sur co projet de loi Grtin cl Joliftt, Journal ¡les assurances,
— Oiibroca, Reçu? des assurances, l. II cl III. — Lcliir, Journal de
l'assureur et de l'assuré, I. IV et VI.
G LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
observées à peine, contre les auteurs, directeurs ou agents des­
dites entreprises, dans le cas «le contravention, d’être pour­
suivis correclionnellemenl et punis d’une amende de 1,000 à
3,(KM) francs, et, en cas de récidive, de 5,000 à 10,000 francs.
La même peine sera applicable dans le cas de violation ou
de non-exécution do conditions imposées par l'acte d’autorisa­
tion sans préjudice du droit qui appartiendra au gouvernement,
dans les mêmes cas, de révoquer les autorisations concédées.
Art. 3. — Le contrat d'assurance doit être rédigé par écrit,
daté cl signé par les parties.
Il exprime :
Le nom et le domicile de celui qui fait assurer et la qualité
en laquelle il agit ;
La nature, la désignation, la situation cl la valeur des ob­
jets assurés;
La somme assurée, eu spécifiant si cette somme comprend
la valeur entière ou seulement une partie de la valeur des
objets en risque ;
Les assurances antérieures qui peuvent exister sur ces mê­
mes objets ;
L’époque où l’assurance doit commencer et celle où elle
doit finir.
A rt. 4. — L’assurance ne peut jamais être, pour l’assuré,
un moyen d’acquérir ; en conséquence, la détermination, dans
le contrat ou police d’assurance, du montant de la somme
assurée n’a pour objet que de limiter la garantie de l’assureur
et le recours de l’assuré.
Art. 5. — L’assurance ne peut être faite qu'au profil du
propriétaire des biens assurés.
Elle peut être faite soit par le propriétaire lui-même soit
par un tiers.
Nul ne peut faire assurer la propriété d’autrui, sans avoir
à sa conservation un intérêt matériel dûment constaté.
Le contrat d’assurance doit être notifié au propriétaire de
la chose assurée.
Celui qui fait assurer la propriété d’autrui a droit, en cas
de sinistre, au remboursement par privilège des frais de l’as­
surance.
LA LOI EN FRANCE 7
A k t . G — Le risque résultant de la responsabilité relative b
l’incendie accidentel de la propriété d’autrui, peut être, de la
part du locataire, ou de toute autre personne, l’objet d’un
contrat d’assurance.
Art. 7. — L'assurance peut être faite pour la totalité ou
pour une partie seulement de la valeur des objets en risque.
Si l'entière valeur des objets en risque n’est pas couverte
par l’assurance, l’excédent [»eut donner lieu à un ou plusieurs
contrats subséquents, mais sous la condition, pour l'assuré,
de faire connaître aux nouveaux assureurs l’existence et les
clauses des contrats antérieurs.
Art . 8. — L'assureur peut faire réassurer par d’autres ses
objets qu’il a assurés.
L’assuré peut faire assurer la solvabilité de son assu­
reur.
Art. 9. — Tout contrat d’assurance ou de réassurance con­
senti pour une somme excédant la valeur des objets en ris­
que est nul à l'égard de l’assuré, s’il est prouvé qu’il y ait dol
ou fraude de sa part.
S'il n’y a ni dol ni fraude, le contrat est valable jusqu’à
concurrence de la valeur des objets assurés.
Art. 10. — Toute dissimulation, toute fausse déclaration
faite à dessein de diminuer l’opinion du risque lors de la ré­
daction du contrat d'assurance, annulent le contrat à l'égard
de l'assuré; il en sera de même, dans le cas de changements
apportés pendant le cours de l’assurance, soit par l’assuré,
soit à sa connaissance, dans le siège, l’état, ou l'emploi des
objets assurés, lorsque ces changements n'auraient pas été dé­
clarés à l’assureur avant le sinistre et qu'ils seront de nature à
aggraver le risque.
A rt. i l . — L'assuré ne peut prétendre, en cas de sinistre,
quelles que soient d'ailleurs les énonciations du contrat
d'assurance, qu’au paiement de la perte ellective qu'il a
éprouvée et (pii est réglée sur l'état et la valeur de l'objet
assuré au moment de l'incendie.
11 est tenu d’en justifier par litres, livres, factures, papiers
domestiques et par la preuve testimoniale dans le cas où ic
tribunal croira devoir l’admettre.
8 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE I.’a SSURAN'CE
Le tribunal pourra aussi, toutes les fois qu'il le jugera
convenable, déférer d’office le serment.
Aitr. 12. — Si l’assurance couvre l’entière valeur de l'ob­
jet en risque, l’assureur supporte la totalité de la perle.
Si l’assurance ne couvre qu’une partie de la valeur de l’ob­
jet en risque, iLsupportc la perte jusqu’à concurrence de la
somme assurée et sans contribution de la part de l’assuré
à moins de stipulation contraire dans le contrat d'assurance.
S’il existe sur le même objet plusieurs contrats d’assuran­
ces, la perte se répartit de plein droit entre les associés,
proportionnellement à la somme assurée par chacun d’eux.
A rt. 13. — Dans le cas de sinistre, l’indemnité due par l’as­
sureur représente la chose assurée. En conséquence, lorsque
l'assurance aura pour objet des choses mobilières, la somme
assurée sera, s'il y a lieu, distribuée par contribution entre
les créanciers opposants, suivant les formalités indiquées au
litre XI du Gode de procédure civile, relatif à la distribution
par contribution; lorsque des immeubles auront été assurés,
l’indemnité sera distribuée suivant l’ordre des privilèges et des
hypothèques.
Toutefois l'assureur pourra se libérer en se faisant autori­
ser par le tribunal à consigner.
A rt. 11. — Nonobstant les dispositions de l’article précé­
dent, l'assureur aura toujours la faculté de rétablir en nature
les objets assurés.
L'assuré jouira de la même faculté vis-à-vis de ses créan­
ciers, en donnant bonne et solvable caution. Le jugement qui
statuera sur la demande de l’assuré et sur l'admission de la
caution autorisera le paiement entre ses mains de l'indemnité
due par l’assureur et déterminera le délai dans lequel l'objet
assuré devra être rétabli.
A rt. 15. — L'effet du rétablissement de la chose assurée,
dans les deux cas ci-dessous énoncés, sera de faire revivre
avec elle tous les droits réels, privilèges et hypothèques dont
elle pourrait être grevée.
Art. 1G. — L’action en règlement du sinistre se prescrit
par six mois, à dater du jour de l’incendie.
Art. 17. — L’assureur qui aura payé l’indemnité aura son
LA LOI F.X FRANCE 9
recours contre toutes personnes responsables du sinistre, à
charge de prouver que le sinistre vient (le leur faute.
Aht. 18. — Le contrat d’assurance prend fin immédiate­
ment :
Par l’expiration du temps pour lequel l’assurance a été
contractée ;
Par la faillite de l’assureur.
Aiît. l'J.— L'assurance prend fin à l’expiration de l'année
en cours :
P.ir la cessation de l’intérêt en raison duquel l'assurance a
élé faite par un tiers, conformément à l’article 5 de la pré­
sente loi ;
Par toute autre mutation dans la propriété de l'objet assuré.
Art. 20. — Le contrat d'assurance peut être résolu sur la
demande de l’assureur :
Par la faillite de l'assuré à moins qu’il ne donne caution;
Par le défaut de paiement de la prime d’assurance :
Par l’aggravation de risques prévue par l’article 10 de
la présente loi.
Art. 21. — Sera déchu du bénéfice de l’assurance et privé
de tous droits à l'indemnité, indépendamment des peines
portées par l’article 434du Gode pénal, celui qui aura causé
volontairement l’incendie de la propriété assurée à son profit.
Art. 2 2 .— Sera également déchu du bénéfice de l’assu­
rance, celui qui, soit en supposant faussement la perte des
objets assurés, soit en dissimulant le sauvetage, soit en lais­
sant ignorer à l’assureur toutou partie des assurances exis­
tant sur le même objet, se sera fait payer des sommes qu’il
savait ne lui pas cire ducs.
Il sera puni en outre d’un emprisonnement d’un mois à
deux ans cl d’une amende de 50 à .’1,000 francs, et condamné
par corps à la restitution des sommes perçues, sans préjudice
de tous dommages-inléréls.
A rt. 23. — Toute entreprise d'assurances contre l’incendie
qui, au moment de la promulgation de la présente loi, exis­
terait ou opérerait en France sans avoir été autorisée, devra
se pourvoir de l'autorisation du gouvernement dans un délai
de six mois au plus lard.
10 LES SOURCES IIU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
4 9 5 . Au mois de janvier 1863, une commission spé­
ciale 1 fui nommée par le ministre du commerce pour étu­
dier la réforme * du livre II du Code de commerce,
réforme depuis longtemps dem andée, mais plus vivement
réclamée encore depuis les Irailés de commerce qui ont
modifié le régime économique «le sa France el des pays
voisins. Le projet définitif préparé par celle commission
venait d’ôtre soumis au Conseil d ’État lorsque survinrent
les terribles événements de 1870, et m alheureusem ent
depuis cette époque le législateur, absorbé par d’autres
soins, ne l’a pas repris. Oublié en France, ce projet a eu
une meilleure fortune îi l’étranger. Nos voisins s’en sont
inspirés pour la rédaction de lois récem m ent votées, ainsi
que nous aurons l’occasion de le constater un peu plus
soin.
Voici le texte du titre IX de ce projet relatif aux assu­
rances :

TITRE IX. DES ASSURANCES 3.


SECTION PREMIÈRE
DU co n tra t d ' a ssu r a n c e e t d e s oblig a tio n s d e l ’a s su r e u r e t
D)ï l ’a SSUUÉ.

A rt . 330. — La contrat d’assurance est rédigé par écrit.


A rt . 351. — L’assurance peut avoir pour objet le navire,

1. Celte com m ission ¿lait com posée, indépendam m ent du m inistre du


com m erce, président, de M M . R ouher, Bayle-M ouillard, B onjean, de
Boiircuille, M anche, avocat général U i C our de cassation, C liabrié, di­
recteur au m inistère de la m arine, Chai.x d'E st-A nge, de Coirroy, L'enière,
DuCour, avocats h la Cour de P aris, D uvergier, Greffier, Julien, Massé,
Du M irai, Ozenne, de V uillefroy.
2. Voy. de V alroger, Réforme du droit maritime, Rciue critique,
1872-1873, p. 150.
3. Ce projet a élé im prim é avec une note explicative par les soins du
m inistre de i’A griculture, du Com m erce et des T ravaux publics.
LA LOI EN FRANCE | |
les marchandises, lo fret, le profit espéré, les loyers des gens
de mer, les sommés prêtées j\ la grosse, le profit maritime,
leco ù td e l’assurance, et généralement toutes choses ou va­
leurs estimables à prix d’argent, sujettes aux risques delà
navigation.
Art. 352. — En cas de fraude, l’assureur peut faire procé­
dera la vérification et estimation des objets assurés.
A rt. 353. — Si la valeurdes marchandises n’est point fixée
par le contrat, elle peut être justifiée par les factures et par
les livres ; à défaut, l’estimation en est faite suivant le prix
courant au temps et au lieu du chargement, y compris tous
les droits payés et les frais faits jusqu’il bord, ainsi que le
corti de l’assurance.
Les monnaies étrangères sont converties en monnaie de
France suivant le cours du change, au temps et lieu du char­
gement.
Art. 354. — Si le temps des risques n'est point déterminé
par le contrat, il court, à l’égard du navire et de ses acces­
soires, du moment où le navire a levé l’ancre ou démarré jus­
qu’au moment où il est ancré ou am arré au port ou au lieu
de sa destination. Il court, à l’égard des marchandises, du
moment où elles ont quitté la terre pour étre chargées sur le
navire ou sur les allèges ou gabares, jusqu’au moment où
elles sont mises à terre, au lieu de leur destination. A l’égard
de toutes autres choses, les risques commencent cl finissent au
moment où commencent et finissent pour l’assuré les risques
maritimes.
A rt. 355. — L’assureur peut faire réassurer les effets qu’il
a assurés. La prime de réassurance peut être moindre ou plus
forte que celle de l’assurance.
A rt. 356. — En cas de perte des marchandises assurées et
chargées pour le compte du capitaine sur le navire qu’il com­
mande, le capitaine est tenu de justifier aux assureurs l’achat
des marchandises et d’en fournir un connaissement signé par
deux des principaux de l’équipage.
Art. 357. — Si l’assuré tombe eu faillite lorsque le risque
n’est pas encore fini ni la prime payée, l’assureur peul deman­
der caution, et, à défaut de caution, la résiliation du contrat.
12 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
L’assuré a les mêmes droits en cas de faillite de l'assu­
reur.
A rt. 358. — L’assurance est nulle, s'il y a erreur sur l’iden­
tité du navire, du voyage ou de l'objet assuré. La prime est,
dans ce cas,"restituée à l’assuré.
A rt. 359. —• Toute réticence ou toute fausse déclaration de
la part «le l'assuré, qui diminue l'opinion du risque, annule
l’assurance. L’assurance est nulle, même dans le cas où la ré­
ticence ou la fausse déclaration n'a pas influé sur le dommage
ou la perte de l'objet assuré. La prime demeure acquise à
l’assureur.
Art. 300. — Si le voyage est rompu avant le commencement
des risques, même par le fait de l'assuré, l’assurance est an­
nulée.
Art. 301. — Sont aux risques des assureurs toutes perles
et dommages «jui arrivent aux choses assurées par tempête,
naufrage, échouement, abordage, changements forcés de
roule, de voyage ou de navire, jet, feu, explosion, pillage,
piraterie el baraterie, et généralement tous accidents et for­
tunes de mer.
Les risques de guerre ne sont à la charge «les assureurs
qu'autant qu’il y a convention expresse. Dans ce cas, les as­
sureurs répondent de tous dommages el pertes qui arrivent
aux choses assurées par hostilités, représailles, arrêts, prises
et molestations de gouvernements quelconques, amis ou en­
nemis, reconnus ou non reconnus, et généralement de tous
accidents el fortunes de guerre.
A rt. 362. — Tout changement de roule, de voyage ou de
navire, provenant du fait de l’assuré, fait cesser les cflels de
l’assurance, et même la prime est acquise à l’assureur, s’il a
commencé à courir les ristpies. Il est fait exception au présent
article pour le cas où le changement de route a lieu dans un
but d’humanité.
Art. 363. — Les déchets, diminutions et pertes qui arrivent
par le vice propre de la chose, el les dommages causés par la
faute des assurés, ne sont point à la charge des assureurs.
Art. 361. — Il sera fait désignation, dans la police, des
marchandises sujettes par leur nature il détérioration parti­
LA LOI EN FRANCE J.j
culière ou diminution ; sinon les assureurs ne répondent point
des dommages ou pertes qui pourraient arriver à ces m ar­
chandises, à moins, toutefois, que l'assuré n'eût ignoré la
nature du chargement lors de sa signature de la police. Dans
ce dernier cas, l'assureur pourra avoir droit à une augmen­
tation do la prime.
Airr. .'Ni.'). — Un contrat d’assurance ou de réassurance, con­
senti pour une somme excédant la valeur deschoses assurées,
est nul, à l’égard de l’assuré seulement, s’il est prouvé qu'il y
a eu fraude ou dol de sa part.
Art. 366. — S’il n’y a eu ni dos ni fraude, le contrat est va­
lable jusqu’à concurrence de la valeur des choses assurées,
d’après l’estimalion qui en est faite ou convenue. En cas de
perle, les assureurs sont tenus d’y contribuer, chacun à pro­
portion des sommes par eux assurées. La primo est réduite
proportionnellement.
Ah t . — S'il existe deux ou plusieurs contrats d’assu­
rance faits sans fraude sur les mêmes choses, par l’ordre des
mêmes intéressés, et que le premier contrat assure l’entière
valeur des choses assurées, il subsiste seul. Les assureurs qui
ont signé les contrats subséquents sont libérés. Si l'entière
valeur des choses assurées n’est pas couverte par le premier
contrat, les assureurs qui ont signe les contrais subséquents
répondent de l’excédent, en suivant l’ordre de la date des
contrats.
A ut. ,‘tCS. — S'il existe deux ou plusieurs contrais d’assu­
rance faits sans fraude sur les mêmes choses, soit par des in­
téressés dilférents, soit par divers représentants du même
intérêt qui n’auraient pas agi en vertu d'un mandat spécial,
ils subsistent tous, à moins que la convention n'ait exprimé le
contraire, sans que, dans aucun cas, les intéressés puissent
recevoir plus que l'indemnité complète du dommage. Les in­
téressés peuvent discuter successivement les souscripteurs des
diverses polices, ou s’adresser directement aux souscripteurs
de la police dont ils préfèrent réclamer le bénéfice, quelle
qu’en soit la date.
Les assureurs qui ont remboursé le dommage sont subrogés
de plein droit aux recours qui peuvent exister contre d autres
Il LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LA8SÜRANCB
assureurs de date antérieure. Ils n'ont aucun recours contre
des assureurs de date postérieure. S'il existe des assureursde
même date, ils n’ont de recours contre eux que pour une ré­
partition proportionnelle du dommage.
A r t . 369. — S'il y a des ciïels chargés pour le montant des
sommes assurées, en cas de perte d’une partie, elle sera payée
par tous les assureurs de ces eiTets au marc le franc de leur
intérêt.
A rt. 370. — Toute assurance faite après la perle ou l’arri­
vée des choses assurées esl nulle, s’il est prouvé que la nou­
velle de la perte ou celle de l’arrivée est parvenue, soit au
lieu où se trouvait l’assuré, avant qu'il eût donné l’ordre d’as­
surance, soit au lieu où a été signé le contrat, avant la si­
gnature.
A rt. .'571. — Si cependant l’assurance est faite sur bonnes
ou mauvaises nouvelles, le contrat n’est annulé (pie sur la
preuve <pie l’assure savait la perle, ou l'assureur l’arrivée du
navire, avant la signature du contrat.
A rt. 372. — En cas de preuve contre l'assuré, celui-ci paye
ii l'assureur une double prime. En cas de preuve contre l'as­
sureur. celui-ci paye à l’assuré un somme double delà prime
convenue.
SECTION II
DU DÉLAISSEMENT

Art. 373. — Le délaissement des choses assurées peut être


fait en cas de naufrage, d'innavigabilité par fortune de mer,
de perle ou de détérioration des choses assurées, si la dété­
rioration ou la perte esl au moins de trois quarts.
Si les assureurs ont garanti les risques de guerre, le délais­
sement des choses assurées peut être fait en cas de prise, en
cas d'arrêt d'une puissance étrangère, en cas d'arrêt de la part
du Gouvernement, après le voyage commencé. 11 ne peut être
fait avant le voyage commencé.
L’abandon fait par le propriétaire du navire en vertu de
l ’article 223, ou la vente qu’il en laisse faire sur la poursuite
LA LOI EN FRANCE 15
des créanciers, là où il a pu agir, n’est pas une cause de dé­
laissement.
Art. !17 i. — Tous autres dommages sont réputés avaries et
se règlent entre les assureurs el les assurés à raison de leurs
intérêts.
Art. 373. — Le délaissement des choses assurées ne peut
être partiel ni conditionnel. Il ne s’étend qu'aux effets qui
sont l'objet de l’assurance et du risque.
Art. 370. — Le délaissement doit être fait aux assureurs
dans le délai de trois mois, à partir du jour de la réception de
la nouvelle de la perte arrivée aux ports ou cèles d’Europe,
ou sur celles d’Asie et d’Afrique, dans la Méditerranée, ou
bien, en cas de prise, de la réception de celle de la conduite
du navire dans un des ports ou lieux situés aux côtes ci-dessus
mentionnées; dans le délai de six mois, après la réception de
la nouvelle de la perte arrivée <>u de la prise conduite en
Afrique, en deçà du cap de Bonne-Espérance, ou en Amérique,
en deçà du cap llorn ; dans le délai d’un an, après la nou­
velle des perles arrivées ou des prises conduites dans toutes
les autres parties du monde, et ces délais passés, les assurés
ne seront plus recevables à faire le délaissement.
A rt. 377.— Sans attendre l'expiration des délais ci-dessus,
l'assureur peut sommer l'assuré de faire le délaissement. Si
l'assuré ne l'a pas fait dans le délai d’un mois, il n'est pas
recevable à le faire.
A rt. 378. — Dans le cas où le délaissement peut être fait,
el dans le cas de tous autres accidents aux risques des assu­
reurs, l'assuré est tenu de faire connaître à l'assureur les avis
qu’il a reçus dans les trois jours de leur réception.
A iit. 379. — Si, après six mois expirés à compter du jour
du départ du navire ou du jour auquel se rapportent les der­
nières nouvelles reçues, pour les voyages ordinaires ; après
un an, pour les voyages de long cours, l’assuré déclare n’avoir
reçu aucune nouvelle de son navire, il peut faire le délaisse­
ment à l'assureur et demander le payement de l'assurance,
sans qu’il soit besoin d’attestation de la perte. Après 1 expira­
tion des six mois ou de l'an, l'assuré a, pour agir, les délais
établis par l'article 370
1G LES SOURCES DU D SO IÏ PRIVÉ DE L'ASSURANCE
A rt. 380. — Dans le cas d'une assurance pour temps limité,
à défaut de nouvelles dans les délais établis par l’article
précédent, la perte «lu navire est présumée arrivée dans le
temps «le l'assurance.
Art. 381: — Sont réputés voyages de long cours ceux qui
se font au delà des limites ci-après déterminées : au sud, le
3 0 d eg ré de latitude sud ; au nord, le 72° degré de latitude
nord; à l’ouest, le 15° degré de longitude du méridien de
Paris ; à l'est. 1«; ii° degré de longitude du méridien de Paris.
A rt. 382. — L'assuré est tenu, en faisant le délaissement,
de déclarer toutes les assurances qu’il a faites ou fait faire sur
les choses assurées, même celles qu’il a ordonnées et celles
qui, à sa connaissance, auraient été faites par d'autres sur les
mêmes choses; faute de quoi, le délai de paiement, qui doit
commencer à courir du jour du délaissement, sera suspendu
jusqu’au jour où il fera notifier ladite déclaration, sans qu’il
en résulte aucune prorogation du délai établi pour former
l'action en délaissement.
A rt. 383. — En cas de déclaration frauduleuse, l’assuré
est privé desell’c ts de l’assurance.
Art. 38î. — En cas de naufrage, l’assuré «luit, sans préju­
dice du délaissement à faire en temps et lieu, travailler au
recouvrement des choses naufragées. Sur son affirmation, les
frais de recouvrement lui sont alloués jusqu’à concurrence
de la valeur des choses recouvrées. Pourront, de leur côté, les
assureurs, ou de concert avec les assurés ou séparément,
faire toutes démarches à mêmes fins.
A rt. 38o. — Si l’époque du paiement n’est point fixée par
le contrat, l’assureur est tenu de payer l'assurance un mois
après la notification du délaissement.
Art. 38G. — L'admission à la preuve contraire aux attes­
tations qui seraient produites par l'assuré ne suspend pas la
condamnation de l'assureur au paiement provisoire de la
somme assurée, à la charge par l’assuré de donner caution.
L’engagement de la caution est éteint après deux années
révolues, s’il n'y a pas eu de poursuites.
Art. 387. — Le délaissement signifié et accepté ou jugé
valable, les elfels assurés appartiennent à l’assureur, à partir
LA LOI EX FRANCE 17
de l’époque du délaissement. L’assureur ne peut, sous pré­
texte du retour du navire, se dispenser de payer la somme
assurée.
Ah t . 388. — En cas de naufrage, le délaissement ne peut
être fait, îi moins qu’il n’y ait détérioration «les trois quarts,
si le navire assuré est remis à flot dans le délai d'un mois à
dater de l’événement, ou si les marchandises assurées sont
sauvées et rechargées dans le même délai, pour être con­
duites au lieu de leur destination.
En cas de prise, le délaissement des choses assurées ne
peut être fait, si le navire est relâché dans le délai d’un mois
à dater de la prise.
A rt. 389. — En cas d’arrêt de la part d’une puissance,
l’assuré est tenu d'en faire connaître la nouvelle à l’assureur
dans les trois jours de sa réception. Le délaissement des objets
arrêtés ne peut être fait qu’après un délai «le six mois «le la no­
tification, si l’arrêt a eu lieu dans les mers d’Europe, «lans la
Méditerranée ou dans la Baltique; qu’après le délai d’un an,
si l’arrêt a eu lieu en pays plus éloigné. Ces délais ne courent
que du jour de la notification de l’arrêt. Dans le cas où les
marchandises arrêtées seraient périssables, les délais ci-des­
sus mentionnés sont réduits à un mois et demi pour le pre­
mier cas, et à trois mois pour le second cas.
Art. 390. — Pendant les délais portés par l’article précé-
denl, les assurés sont tenus de faire toutes diligences «pii peu­
vent dépendre d'eux, à l'effet d’obtenir la mainlevée des effets
arrêtés. Pourront, de leur côté, les assureurs, ou de concert
avec les assurés ou séparément, faire toutes démarches à
mêmes fins.
Art . 391. — Le délaissement à titre d’innavigabilité ne
peut être fait si le navire échoué peut être relevé, réparé et
mis en état de continuer sa route pour le lieu de sa destina­
tion. Dans ce cas, l'assuré conserve son recours sur les
assureurs pour les frais et avaries occasionnés par l’échouc-
ment.
A rt. 392. — Si le navire a été déclaré innavigable,
l'assuré sur le chargement est tenu d’en faire la notification
dans le délai de trois jours de la réception de la nouvelle.
T. II. 2
18 LES SOURCES DU DROIT I'RIVÉ DE L'ASSURA
A rt. 393. — Le capitaine est lenu. dans ce cas, de faire
toutes diligences pour se procurer un autre navire, à l’effet
de transporter les marchandises au lieu de leur destination.
Pourront, de leur côté, les assureurs, de concert avec
les assurés ou séparément, faire toutes démarches aux mûmes
fins.
A rt. 39i. — L'assureur court les risques des marchandise*
chargées sur un autre navire dans le cas prévu par l'article
précédent jusqu'il leur arrivée et leur déchargement.
Art. 393. — L’assureur est tenu, en outre, des avaries,
frais de déchargement, magasinage, rembarquement, de
l'excédent du fret et de tous autres frais qui auront été faits
pour sauver les marchandises, jusqu’à concurrence de la
somme assurée.
A rt. 396. — Si, dans les délais prescrits par l’article 389,
on n ’a pas pu trouver de navire pour recharger les marchan­
dises cl les conduire au lieu de leur destinalion, l’assuré peut
en faire le délaissement.
Art. 397. — lin cas de prise, si l’assuré n’a pu en donner
avis à l'assureur, il peut racheter les effets sans attendre son
offre. L’assuré est tenu de faire connaître à l’assureur la
composition qu'il aura faite aussitôt qu’il en aura les
moyens.
A rt. 398. — L’assureur a le choix de prendre la composi­
tion à son compte ou d’y renoncer. Il est tenu de notifier son
choix à l'assuré, dans les vingt-quatre heures qui suivent la
signification de la composition. S'il déclare prendre la com­
position à son profit, il est tenu de contribuer, sans délai, au
paiement du rachat dans les termes de la convention, et à
proportion de son intérêt, et il continue de courir les risques
de voyage, conformément au contrat d’assurance. S'il déclare
renoncer au profit de la composition, il est tenu au paiement
de la somme assurée, sans pouvoir rien prétendre aux effets
rachetés. Lorsque l'assureur n'a pas notifié son choix dans le
délai susdit, il est censé avoir renoncé au profil de la compo­
sition.
A rt. 399. — La clause franc davaries affranchit les assu­
reurs de toutes avaries, soit communes, soit particulières,
I.A LOI EN FRANCE |<J
excepté dans les cas qui donnent ouverture au délaissement,
et, dans ces cas, les assurés ont l’option entre le délaissement
et l'exercice d’action d'avaries.
Ajoutons que ce projet fixe îi trois ans, au lieu de cinq,
sa prescription de l’action dérivant de sa police d'assu­
rance. Celle diminution de temps est largem ent com­
pensée par se changement de poinl de départ du délai,
qui est, d ’après le Code aeluel (art. 432), la dale du
contrai, es, d'après le projet (art. 432), I'exigibililé de la
créance : ce qui est infiniment plus logique '.
4 9 6 . Ce projet, avons-nous dit, n ’a point été repris par
se législateur. 11 est juste néanmoins d ’ajouter que les
11 janvier cl févric/- 1877, le Sénat reproduisant sur un
point le projet de ISfîîj-1K70, a volé la modification des
art. 334 et .'547 du Gode de commerce. Les nouveaux ar­
ticles n ’ont pas encore été votés par la Cham bre; mais ils
paraissent aujourd’hui ne plus devoir soulever de diffi­
cultés *.
Les nouveaux articles 334 es 347 seraient ainsi
conçus :
Art . ;î ;m . — Toute personne intéressée peut assurer : le
navire el ses accessoires, les frais d’armement, les victuailles,
les loyers des gens de mer, le t'rel, les sommes prétées il la
grosse et le profil maritime, ses marchandises chargées à
bord et le profit espéré de ces marchandises, le coût de l’as­
surance et, généralement, toutes choses estimables à prix
d’argent sujettes aux risques de la navigation.
Néanmoins, l'armateur ne peut assurer cumulativement,
d'une part, l’entier montant du fret et, d'autre part, les frais
1. 11 est intéressant do rapprocher de co projet celui que M . llo rn -
bostcl, avocat à M arseille, a préparé et publié récem m ent. V oy. me-
moire sur un avant-projet Ue Code maritime, par llen ry llornbostel,
Marseille, 1818.
-• Voy. Journal officiel 1884, Documents parlementaires (Chambre _
p . 2uui, io rapport de M. L éon Poulevcy qui rappelle le conflit qui s est
élevé sur ce point entre le Sénat el la C ham bre.
20 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
d’armement, les victuailles et les loyers des gens de mer, le
coût de l’assurance et autres dépenses de l’expédition. Il est
également interdit au chargeur d’assurer cumulativement
l'entier profit espéré et les dépenses accessoires du charge­
ment ; au préteur à la grosse, d’assurer cumulativement le
profit maritime et les frais accessoires du prêt.
Dans tous les cas d’assurances cumulatives, s'il y a eu dol
ou fraude de la part de l’assuré, l’assurance est nulle à
l’égard de l’assuré seulement ; s’il n’y a eu ni dol ni fraude,
l’assurance sera réduite de toute la valeur de l’objet deux
fois assuré. S'il y a eu deux ou plusieurs assurances succes­
sives, la réduction portera sur la plus récente.
Art. 3i7. — Le contrat d’assurance est nul s'il a pour objet
ses sommes empruntées à sa grosse.
SECTION II
L A LOI DANS L E S A U T R E S P A Y S

■197. Introduction.

497. Pour étudier l’œuvre législative des autres pays


relativement au droit privé de l’assurance, nous les divi­
serons en trois groupes. Dans un premier groupe, nous
rangerons ceux qui ont plus particulièrement subi l’in­
fluence du droit français ; dans un second groupe, ceux
qui ont plus particulièrement subi l'influence du droit
allemand ; dans un troisième groupe enfin, ceux qui ont
plus particulièrem ent subi l'influence du droit anglais.
Nous nous liftions de faire rem arquer que celle division
n ’esl vraie que d ’une manière très générale. Ces trois
grandes législations ont réagi les unes sur les autres sui­
vant les époques. Le droit français, en matière d’assurance,
a eu une grande influence sur toutes les nations de l'Eu­
rope au dix-septième, au dix-huitième el au commence­
m ent du dix-neuvième siècle. Le droit anglais a eu une
grande influence sur les pays de droit allemand pendant
une partie de ce siècle. Aujourd’hui, le droit allemand
exerce une incontestable influence sur les pays de droit
français. La France s’est laissée jusqu’à présent moins
que tout autre pays pénétrer par ces influences étran­
gères. Il faut l’avouer, les éludes de droit comparé y ont
été pendant longtem ps peu en honneur. Depuis quelques
années seulem ent, on a commencé à cultiver celle branche
22 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
si féconde de la science du droit. On a compris tout le
fruit que l'on pouvait tirer du rapprochem ent de législa­
tions abordant les mômes problèmes avec un esprit sou­
vent différent, et que les lois française, anglaise, alle­
mande, el toutes celles qui en dérivent, peuvent se prêter
de m utuelles'lum ières. A ujourd’hui, l’ambilion des ju ris­
consultes est de réunir en une seule artère vivifiante ces
trois grands courants de la pensée juridique. L'assurance,
création rationnelle de l’esprit m oderne, nous paraît
être une des institutions qui profileront le plus de cet
échange de conceptions dans le domaine législatif. C’est
pour cette raison que nous avons entrepris l'étude qui va
suivre
CHAPITRE PREMIER
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS

S 1. B e lg iq u e .
-I5IS. Loi du 11 ju in 1871 qui pose les principes généraux de l'assurance
et contient quelques articles relatifs aux assurances terrestres.
I!»!». Dispositions de la loi du 21 août 187!) relatives aux assurances
m aritim es.
5 0 0 . Loi du 18 mai 1873 sur les sociétés.
S 2. P a y s - B a s .
s o i . L 'assu ra n ce rAgie p a r le Coile de com m erce de 1838.
soi. I.oi du 6 av ril 1875 qui m odifie l’a r t. 302 de ce Code.
5 0 3 . Législation sur les sociétés.
S 3 . Ita lie .
5 0 1 . Le Code de com m erce de 18G0. — D ispositions relatives aux assu-
suranccs et aux sociétés.
5 0 5 . P rojet de Code de com m erce publié en 1873. — Le litre XIII du
livre 1 relatif à l'assurance à prim es en général. — Caractères
des dispositions qu'il contient déterm inés par la com m ission ila-
lienne. — Le litre VI du livre II relatif ît l’assurance maritim e.
5 0 « . A pprobation définitive du nouveau Code do com m erce. — T ra ­
duction des dispositions relatives h l'assurance.
§ 4 . E spagne.
5 0 7 . É tats de la législation sur les assurances et sur les sociétés.
§ 5 . P o r tu g a l.
5 0 8 . Étal de la législation sur les assurances et sur les sociétés.
S 6 . É ta ts d e l'O rie n t.
A . G r èc e .
5 0 0 . Législation relative aux assurances.
13. R o u m a n ie . ,
5 1 0 . Idem.
C . T uuquib .
5 * *. Idem .
D. ÉGYrTK.
•» •2 . Idem .
24 LES SOURCES DU D1101T PRIVÉ DE L ASSURANCE
S 7 . É ta ts de l'A m érique centrale e t m éridionale.
A. C h ili.
5 1 3 . Législation relative à l ’assurance. — Le Code de com m erce du
23 novem bre 1865. — T raduction des dispositions de oo Code
relatives à l’assurance.
B . H é p u b l iq u e A r g e n t i n e .
5 1 1 . Le Code de com m erce du G octobre 1859. — Caractère de se#
dispositions relatives h l'assurance.
C. U r u g u a y .
5 1 5 . Le Code de com m erce du 2 i janv ier 1866. — Caractère de ses
dispositions relatives h l'assurance.
D. P araguay

514». Môme législation que dans la R épublique A rgentine.


E. B ré s il.
5 1 7 . Législation relative aux assurances.
F. L es a u tre s p ays.
S I S . id e m .

§ 1 er. — Belgique.

4 9 8 . On sait que la Belgique a entrepris et réalisé la


réforme du Code de commerce qui la régissait depuis
1808 et qui n ’é ait autre que le Code de commerce français
de 1807. Une loi du 11 juin 1874 comble la lacune laissée
dans ce (iode en matière d’assurance. Cette loi ', dont nous
donnons le texte plus loin, forme les titres X et XI du
premier livre du nouveau Code de commerce belge.
Le titre X traite de l’assurance en général et pose les
règles communes à toutes les branches d’assurance.
Le titre XI traite de l’assurance contre l’incendie, do
l’assurance des récoltes et de l’assurance sur la vie.
1. V oy ., sur cette loi, le rapport fait au nom de lu com m ission de la
Cham bre des représentants par M . V an llum beeck, Documents Varie-
ment aires, 1872-1873, p. 23, ainsi que le rapport fait au nom des com ­
m issions du sénat par M. d'A netban, Documents Parlementaire* , 1869-
1870, p . 126. Voy. aussi Nam ur, Le Coclc de Commerce belge révisé, 3 vol.
in-8», Bruxelles, 1876. V ol. 111, p . I — 115.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DIIOIT FRANÇAIS 25

LOI DU 1 1 JUIN s874 RELATIVE A L’ASSURANCE


TITRE X DU NOUVEAU CODE DE COMMERCE
DES ASSURANCES EN GÉNÉRAL.

C h a p itre Ier. — D isp o sitio n s g é n é ra le s .


A rt. l or. — L’assurance csl un contrai par lequel l'assu­
reur s’oblige, moyennant une prime, ¡\ indemniser l’assuré
des pertes ou dommages qu’éprouverait celui-ci par suite de
certains événements fortuits ou de force majeure.
Le profit espéré peut être assuré dans les cas prévus par
la loi.
A rt. 2. — Los associations d'assurances mutuelles sont
régies par leurs règlements, par les principes généraux du
droit et par les dispositions du présent titre, eu tant qu'elles
ne sont point incompatibles avec ces sortes d’assurances.
Elles sont représentées en justice par leurs directeurs.
Art. 3. — Les dispositions du présent titre, auxquelles il
n’est point dérogé par des articles spéciaux, sont applicables
aux assurances maritimes, ainsi qu’aux assurances sur le
transport par terre, rivières et canaux.
C h a p itre II. — D e s p e rs o n n e s qu i p e u v e n t faire
assurer.
Art. 4. — Un objet peut élre assuré par toute personne
ayant intérêt à sa conservation, à raison d’un droit de pro­
priété ou autre droit réel, ou à raison de la responsabilité à
laquelle elle se trouve engagée relativement à la chose
assurée.
A rt. 5 . — L’assurance peut être contractée pour compte
d’autrui en vertu d’un mandat général ou spécial ou même
sans mandat.
Les effets en sont réglés en ce dernier cas par les disposi­
tions relatives à la gestion d'affaires.
S'il ne résulte pas de l’assurance qu’elle est faite pour
2G LES SOURCES DU DROIT l'RIVÉ DE L'ASSURANCE
compte d'un tiers, l'assuré est censéavoir conlracté pour lui-
méme.
Amt. 0. — Un créancier peut faire assurer la solvabilité do
son débiteur; l’assureur pourra se prévaloir du bénéfice de
discussion, sauf convention contraire.
Les créanciers saisissants ou nantis d’un gage et les créan­
ciers privilégiés et hypothécaires peuvent faire assurer en
leur nom personnel les biens affectés au payement de leurs
créances.
Dans ce cas, l'indemnité due à raison du sinistre est subro­
gée de plein droit, à leur égard, aux biens assurés qui for­
maient leur gage.
A rt. 7. — Lorsque des objets mobiliers ont été assurés, le
payement de l'indemnité fait à l’assuré libère l’assureur s’il
n'a point été formé d’opposition entre ses mains.
Art. 8 . — Les dispositions des deux articles précédents
n'auront d’effet qu'en tant que le créancier viendrait en
ordre utile dans la collocation ou dans la distribution, si la
perte des objets saisis, engagés, hypothéqués ou sur lesquels
existe le privilège n’était pas arrivée.
C h a p itre III. — D e s ob lig atio n s de l’a s s u r e u r e t de
l ’a s s u ré .
Art. 9. — Toute réticence, toute fausse déclaration de la
part de l'assuré, même sans mauvaise foi, rendent l'assurance
nulle lorsqu’elles diminuent l'opinion «lu risque ou en chan­
gent le sujet, de telle sorte que l’assureur, s'il en avait eu
connaissance, n'aurait pas conlracté aux mêmes conditions.
Art. 10. — Dans tous les cas où le contrat d’assurance est
annulé, en tout ou en partie, l'assureur doit, si l’assuré a agi
de bonne foi, restituer la prime, soit pour le tout, soit pour
la partie pour laquelle il n’a pas couru rie risques.
La bonne foi ne pourra être invoquée dans le cas du § l or
de l'article 12.
Art. 11. Si le contrat est annulé pour cause (le vol, fraude
ou mauvaise Soi, l’assureur conserve la prime sans préjudice
de l'action publique, s’il y a lieu.
LA LOI DANS LES I*AYS DE DK01T FRANÇAIS 27
Aht. 12. — Les choses assurées, dont la valeur entière est
couverte par une première assurance, no peuvent plus faire
l'objet d'une nouvelle assurance contre les mêmes risques au
profit de la même personne.
Si l'enliôre valeur n’est pas assurée par le premier contrat,
les assureurs qui ont signé les contrats subséquents répon­
dent de l’excédent en suivant l’ordre de la date des con­
trats.
Toutes les assurances contractées le même jour seront
censées faites simultanément.
Art. lit. — La perte, soit totale, soit partielle, se répartit
entre les diverses assurances de même date, dans la propor­
tion des sommes assurées par chacune, et entre les diverses
assurances de date différente, en proportion de la valeur
dont chacune répond.
Art. 14. — Les assurances successives des mêmes valeurs
c o n tr e les mêmes risques et au profit des mêmes personnes
auront néanmoins effet :
1° Si elles ont lieu du consentement de chacun des assu­
reurs; la perte se répartit, dans ce cas, comme si les deux
assurances avaient été prises simultanément;
2° Si l'assuré décharge le premier assureur de toute obliga­
tion pour l'avenir, sans préjudice de ses propres obligations.
La renonciation doit, dans ce dernier cas, élro notiliée à
l’assureur et il en est fait mention, à peine de nullité, dans
la nouvelle police.
A rt. 15. — L'assuré peut faire assurer la prime de l’assu­
rance.
A rt. 1G. — Aucune perle ou dommage causé par le fail
ou par la faute grave de l’assuré, n'est à la charge de l’assu­
reur ; celui-ci pout même retenir ou réclamer la prime s’il a
déjà commencé à courir les risques.
A rt. 17. — Dans toute assurance, l'assuré doit faire toute
diligence pour prévenir ou atténuer le dommage, il doit,
aussitôt ipie le dommage est arrivé, en donner connaissance
à l’assureur, le tout à peine de dommages-intérêls, s'il y a
lieu.
Les frais faits par l'assuré aux lins d'atténuer le dommage
28 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
sont à la charge de l’assureur, lors mémo que le montant de
ces frais, joint au montant du dommage, excéderait la
somme assurée el que les diligences faites auraient été sans
résultat.
Néanmoins les tribunaux et les arbitres, lorsque les parties
s’y seront référées, pourront les réduire ou méme refuser
de les allouer, s’ils jugent qu’ils ont été faits inconsidérément,
soit en tout, soit en partie.
A rt. 18. — L’assureur ne répond pas des pertes et dom­
mages résultant immédiatement du vice propre de la chose,
à moins de stipulation contraire.
Art. 19. — L’assurance ne comprend ni les risques de
guerre, ni les pertes ou dommages occasionnés par émeutes,
sauf convention contraire.
A rt. 20. — Dans toute assurance, l’indemnité, en cas dé
sinistre, est réglée ù raison de la valeur de l’objet, au temps
du sinistre. Si la valeur assurée a été préalablement estimée
par experts convenus entre les parties, l’assureur ne peut
contester cette estimation, hors le cas de fraude.
La valeur de l’objet peut être établie par tous moyens de
droit. Le juge peut même, en cas d’insuffisance de preuves,
déférer d'oillce le serment à l’assuré.
Art. 2 1 .— Dans tous les cas où l’assurance ne couvre
qu’une partie de la valeur de l’objet assuré, l’assuré est
considéré lui-méme comme assureur pour le surplus de la
valeur, sauf convention contraire.
A rt. 22. — L'assureur qui a payé le dommage, est subrogé
à tous les droits de l’assuré contre les tiers du chef de ce
dommage, cl l’assuré est responsable de tout acle qui préju-
dicierait aux droits de l'assureur contre les tiers.
Dans les assurances permises par le deuxième alinéa de
l’article 0, l’assureur qui a payé l’indemnité est subrogé à
l'action du créancier contre le débiteur.
La subrogation ne peut, en aucun cas, nuire à l'assuré qui
n'a été indemnisé qu’en partie; celui-ci peut exercer scs
droits pour le surplus et conserve à cet égard la préférence
sur l’assureur, conformément à l’article 1252 du Code civil.
Art. 23. — L’assureur a un privilège sur la chose assurée.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 2'J
Ce privilège est dispensé de loule inscription. Il prend
rang immédiatement après celui des frais de justice.
Il n’existe, quel que soit le mode de payement de la prime
que pour une somme correspondant à deux annuités.
Art. — 24. — L’assureur peut toujours faire réassure
l’objet de l’assurance.
Chapitre IV. — De la preuve du contrat.
Art. 23. — Le contrat d’assurance doit étre prouvé par
écrit, quelle que soit la valeur de l’objet du contrat. Néan­
moins, la preuve testimoniale peut être admise, lorsqu'il
existe un commencement de preuve par écrit.
Art. 2G.— La même police peut contenir plusieurs assu­
rances, soit à raison des choses assurées, soit à raison du taux
de la prime, soit à raison des différents assureurs.
A r t . 27. — La police d’assurance énonce :
1° La date du jour où l’assurance est contractée ;
2° Le nom de la personne qui fait assurer pour son compte
ou pour le compte d’autrui ;
.'1° Les risques que l’assureur prend sur lui et les temps
auxquels les risques doivent commencer cl finir.
Chapitre V. — De quelques cas de résolution du
contrat.
Art. 28. — L’assurance ne peut avoir d’effet si la chose
assurée n’a point été mise en risque ou si le dommage prévu
existait déjà au moment du contrat.
Art. 29. — Si l’assureur tombe en faillite lorsque le risque
n’est pas encore fini, l’assuré peut demander caution ou, à
défaut de caution, la résiliation du contrat.
L’assureur a le même droit en cas de faillite de l’assuré.
Art. 30. — Lu cas d’aliénation de la chose assurée, l’assu­
rance profile de plein droit, sauf convention contraire, au
nouveau propriétaire, à raison de tous les risques pour lesquels
la prime a été payée au moment de l’aliénation.
Elle profite également au nouveau propriétaire, sauf con
30 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
venlion contraire dans la police, lorsqu'il a élé subrogé aux
droits et obligations du précédent propriétaire envers les as­
sureurs ou lorsque, rie commun accord entre l’assureur et le
nouveau propriétaire, le contrat d'assurance continue à rece­
voir son exécution.
A rt. 31 . — Les obligations de l'assureur cessent lorsqu'un fait
de l'assuré transforme les risques par le changement d'une c i r ­
constance essentielle ou les aggrave de telle sorte que, si le
nouvel état de choses avait existé à l’époque du contrat, l’as­
sureur n’aurait point consenti à l’assurance ou ne l'aurait
consentie qu'à d'autres conditions.
Ne peut se prévaloir de celte disposition, l'assureur qui,
après avoir eu connaissance des modifications apportées aux
risques, a néanmoins continué à exécuter le contrat.
Chapitre VI. — De la prescription.
Art. 32. — Toute action dérivant d’une police d’assurance
est prescrite après trois ans, à compter de l’événement qui y
donne ouverture.

TITRE XI. — I)E QUELQUES ASSURANCES TERRESTRES


EN PARTICULIER.

Chapitre I"\ — Des assurances contre l’incendie.


Art. 33. — Les risques d'incendie comprennent tous les
dommages survenus aux objets assurés par suite d'incendie
sans un fait ou une faute grave imputable à l’assuré person­
nellement.
Art. 34. — Sont assimilés aux dommages causés par l'in­
cendie loul dommage qui est la conséquence de l'incendie
même arrivé dans un bâtiment voisin, tous dégâts et dépré­
ciation des objets assurés, soit par l’eau, soit par d’autres
moyens employés pour arrêter ou éteindre l'incendie ; la perle
ou détérioration arrivée pendant le sauvetage, par quelque
cause que ce soit, le dommage résultant de la destruction to-
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT FRANÇAIS 3J
laïc ou partielle de l'immeuble assuré, si elle a élénécessaire
pour empêcher le feu de se propager, ainsi «pie le dommage
occasionné par l’action «le la foudre, les explosions ou autres-
semblables accidents, qu’ils soient ou non accompagnés d’in­
cendie.
Art. 35. — La disposition de l'article 18 n'est pas appli­
cable aux vices propres des bâtiments assurés contre l'incendie,
s’il n’est pas prouvé que l’assuré en avait connaissance au
moment du contrat.
Art. 3G. — En cas d'incendie de propriétés bâties, la perte
éprouvée est évaluée par la comparaison de la valeur du bâti­
ment avant le sinistre avec la valeur de ce qui reste immédia­
tement après.
Elle est payée en argent, à moins que la reconstruction
mémo des bâtiments n’ait été stipulée dans l’assurance.
Dans ce dernier cas, l'assuré doit rebâtir ou réparer, aux
frais des assureurs, dans uu temps «pii sera déterminé au be­
soin par le juge ; l’assureur a le droit de veiller à ce que la
somme dont il est tenu soit employée à cette fin.
Art. 37. — Lorsque l’assurance a pour objet les risques
locatifs ou les risques du recours des voisins, l’assureur, en
cas de sinistre, n’est tenu que des dommages matériels qui en
sont la suite immédiate et directe.
A rt. 38. — En cas d’incendie d’un immeuble, l'indemnité
due au locataire qui a fait assurer le risque locatif esl dévolue
au propriétaire de l'immeuble, à l'exclusion des créanciers de
l'assuré.
De même l’indemnité due par l’assureur des risques du re­
cours des voisins appartient exclusivement à ceux-ci. Le tout
sans préjudice des droits «lu propriétaire ou des voisins, dans
le cas où l'indemnité ne les couvrirait pas de la perle.
Chapitre II. —Des assurances de récoltes.
Art. 3‘J. — En cas d'assurances de récoltés, l’indemnité esl
réglée sur la valeur que les fruits auraient eue au temps de
leur maturité ou au temps où il est d’usage d’en jouir si le si­
nistre n‘était pas arrivé.
32 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
A rt. 40. — Le fermier qui, en cas de sinistre, a été indem­
nisé par l'assureur ne peut demander une remise du prix de sa
location, conformément à l’article 17GO du Code civil, qu’à
concurrence des primes qu’il a déboursées.

Chapitre III. — Des assurances sur la vie.


A rt. 41. — On peut assurer sa propre vie ou la vie d’un
tiers. L’indemnité à payer lors du décés est définitivement
réglée au moment du contrat.
L'assurance sur la vie d'un tiers est nulle, s’il est établi que
le contractant n’avait nul intérêt à l'existence (le ce tiers.
L'assureur ne répond point de la mort de celui qui a fait
assurer sa propre vie, lorsque celle m orlest le résultat d’une
condamnation judiciaire, d’un duel, d’un suicide, sauf la
preuve que celui-ci n’a pas été volontaire, Ou lorsqu’elle a eu
pour cause immédiate et directe un crime ou un délit commis
par l'assuré cl dont celui-ci a pu prévoir les conséquences.
Dans ces divers cas, l'assureur conserve les primes, s’il n’y
a convention contraire.
Art . i 2. — La transmission des droits résultant de l'assu­
rance s’opère par le transfert de la police signé par le cédant,
le cessionnaire el l’assureur.
Art. 43. — La somme stipulée payable au décès dè
l'assuré appartient à la personne désignée dans le contrat,
sans préjudice de l’application des règles du droit civil rela­
tives au rapport el à la réduction du chef des versements
faits par l'assuré.
499. Une loi postérieure, du 21 août 1879, qui contient
le nouveau livre II du Code de commerce a remanié les
dispositions de l'ancien livre II relatives à l'assurance
maritime *.
M. de Lantsheere, ministre de la justice, a déclaré, dans
sa séance de la Chambre des représentants du G février
1. Voy. Annuaire île législation étrangère, p. 503, la notice et tes
notes de M . C h. L yon-C acn.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 33
1877 que le gouvernement avait fait beaucoup d'em­
prunts au projet français de s 86îi-1S70 pour mender le
projet belge de 18641. Nous devons reconnaître toutefois
qu’on trouve dans l'œuvre du législateur belge une classi­
fication plus rationnelle des articles. Ajoutons qu’on n’a
pas eu besoin d'y rappeler les principes généraux de
l'assurance déjà formulés dans le titre X du livre l0r du
nouveau Code de commerce. Les aulres sources auxquel­
les a puisé le législateur belge sont se projet de Code
de commerce italien S et le Code de commerce allemand3.
Voici le lexte du nouveau titre VII du livre II du Code
de commerce relatif à l’assurance ; nous y ajoutons deux
articles empruntés au litre IX et qui intéressent égale­
ment l’assurance.
TITRE VIL — DKS ASSURANCES MARITIMES.
S ection Ire — D u c o n tra t d ’assu ran ce, de sa form e et de so n objet.
A rt . s (18. — L’assurance peut avoir pour objet :
Le corps et la quille du navire ;
Les agrès et apparaux ;
Les armements el victuailles ;
Le fret ;
Le prix de passage ;
Les sommes prêtées à la grosse cl le produit maritime ;
Les marchandises du chargement ;
Le profil espéré des marchandises ;
Les loyers des gens de mer ;
Le bénéfice d'all'rèlement ;
Le courtage et les commissions d’achats, de ventes et de
consignations ;
Les sommes employées aux besoins dit navire et à l'expé­
dition des marchandises, avant et pendant le voyage ;
>• Voy. Annales parlementaires (1876-1871), p . 359.
2. V oy. in fr ù , n° 30.').
3. V oy . i n fr à , 11° 320.
3
34 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
lin général, toutes choses ou valeurs, estimables à prix
d’argent, sujettes aux risques de la navigation, sans préju­
dice des dispositions du livre 1er relatives aux assurances sur
la vie.
Art. 100. — lin cas de fraude dans l'estimation des effets
assurés, eu cas de supposition ou de falsification, l'assureur
peut faire procéder à la vérification et estimation des objets,
sans préjudice de toutes aulres poursuites, soit civiles, soit
criminelles.
A rt. 170. — Tout elTel donl le prix est stipulé dans le
contrai en monnaie étrangère est évalué au prix que la
monnaie stipulée vaut en monnaie de Belgique, suivant le
cours à l’époque de la signature de la police.
A rt. 171. — Si la valeur des choses assurées n’est pas fixée
dans le contrat, elle sera justifiée conformément aux dispo­
sitions de la section II du présent titre.
A rt. 172. — Si le temps des risques n’est pas déterminé
par le contrat.il court à l’égard du navire, des agrès et
apparaux, de l’armement, des victuailles cl du fret, du mo­
ment où le navire commence à charger et, s’il part sur lest, du
moment qu’il commence à charger le lest; il finit a u moment
du déchargement ou vingt et un jours après l’arrivée au lieu
de destination, à défaut de déchargement dans ce délai.
A l’égard des marchandises, le temps des risques court du
jour où elles ont élé chargées dans le navire ou dans les
gabares destinées à les transborder, jusqu’au jour où elles
sont délivrées h terre.
A l’égard de tonies autres choses, la responsabilité de
l'assureur commence et finit au moment où commencent et
finissent pour l’assuré les risques maritimes.
A rt. 173. — L’augmentation de prime qui aura élé stipulée
en temps de paix pour le temps de guerre qui pourrait sur­
venir, el dont la quotité n’aura pas élé déterminée par les
contrats d’assurance, est réglée par les tribunaux, on ayant
égard aux risques, aux circonstances cl aux stipulations de
chaque police d'assurance.
Art. 17 4. — En cas de perle des marchandises assurées et
chargées, pour le compte du capitaine, sur le vaisseau qu’il
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT FRANÇAIS 3o
commande, le capitaine est tenu de justifier aux assureurs
l’achat des marchandises, et d'en fournir un connaissement
signé par deux des principaux de l’équipage.
Art. 175. — Tout homme de l'équipage et tout passager
qui chargent à bord des marchandises assurées en Belgique,
sont tenus d’en laisser un connaissement au lieu où le char­
gement s'effectue. En Belgique, ce connaissement est laisse
au greffe du tribunal de commerce ; à l’étranger, entre les
mains du consul belge ou, à défaut, entre les mains du ma­
gistrat du lieu.
Art. 17(1. — l.e contrat d’assurance est nul, s’il a pour
objet les sommes empruntées à la grosse.
Section II. — D es obligations de l'a ssu re u r et de l'assu ré.

Art. 177. — L’assurance est annulée et l’assureur reçoit, à


titre d’indemnité, un demi pour cent do la somme assurée :
Si, avant le commencement des risques, le voyage est
rompu, méme par le fait de l’assuré ;
Lorsque l’affréteur ayant fait assurer le fret, il arrive que
le fret n'est pas dû.
Lorsque, dans le cas prévu par l’article 10 de la loi du
11 juin 187 5, l’assuré a droit à la restitution de la prime.
Si la prime n'atteint pas le taux de 1 pour cent, l'indemnité
sera de la moitié de la prime.
A rt. 178. — Sont aux risques des assureurs toutes pertes
et dommages occasionnés par tempête, naufrage, échoue-
ment, abordage, changements forcés de route, do voyage ou
de vaisseau, par jet, feu, explosion, pillage et généralement
par toutes les autres fortunes de mer.
Dans le cas où les assureurs ont pris à leur charge les ris­
ques de guerre, ils répondent de tous dommages et pertes
qui arrivent aux choses assurées par hostilité, représailles,
déclaration de guerre, blocus, arrêt par ordre de puissance,
molestation de gouvernements quelconques reconnus ou non
reconnus, et généralement de tous accidents et fortunes de
guerre.
A rt. 170. — Dans le cas où l’assurance ne comprend pas
:i(¡ LES SOURCES DU DROIT l’RIVÉ DE L’ASSURANCE
les risques de guerre, le contrat est résilié lorsqu’un fait de
guerre modifie les conditions <lu voyage.
Toutefois, si ce fait survient en mer, la résiliation du con­
trat n'a lieu que du moment où le navire sera ancré ou
amarré a.ti premier port qu’il atteindra.
Art. 180. — Dans le cas de l'article précédent, les objets
assurés sont présumés avoir péri par fortune de mer, jus­
qu'à preuve du contraire.
A rt . 181.— Les assureurs qui souscrivent ses risques de
guerre seuls sont, indépendamment de leurs obligations de
ce chef, substitués, pour les risques ordinaires, aux assureurs
francs de guerre, à partir du moment où le contrat, en ce
qui concerne ces derniers, a été résilié conformément à
l'article 179.
Art. I8¿>. - Tout changement de roule, de voyage ou de
vaisseau ordonné par l’assuré, et toutes pertes et dommage>
provenant de son fait, ne sont point à la charge de l'assureur,
el même sa prime lui est acquise, s’il a commencé à courir
les risques.
Art. IS.'l. — Les dommages causés par le fait el faute de
propriétaires, affréteurs ou chargeurs, ne sont point à la
charge des assureurs.
A r t . 184. — L’assureur est tenu des prévarications et
rautes du capitaine et de l'équipage, connues sous le nom de
jaralerie de patron, s'il n’y a convention contraire.
11 n’est pas tenu des prévarications du capitaine choisi par
l'assuré s’il n’y a convention contraire.
Art. 183. — Il sera fait désignation, dans la police, des
marchandises sujettes, par leur nature, à détérioration par­
ticulière ou diminution, comme blés ou sels, ou marchandises
susceptibles de coulage ; sinon les assureurs ne répondront
point des dommages ou pertes qui pourraient arriver à ces
mêmes denrées, si ce n'est toutefois (pie l'assuré eût ignoré
la nature du chargement lors de la signature de la police.
A r t . I8ti. — Si l'assurance a pour objet des marchandises
pour l’aller el le retour et si, le vaisseau étant parvenu à sa
première destination, il ne se fait point de chargement en
retour, ou si se chargement en retour n’est pas complet,
LA 101 DAXS LES l'AVS DE DROIT FRANÇAIS 37
l'assureur reçoit seulement les deux tiers proportionnels de
la prime convenue, s'il n’y a stipulation contraire.
Art. 187. — Lorsque l'assurance a pour objet des mar­
chandises, l'estimation est faite sur la valeur qu’elles avaient
au temps et au lieu du chargement, y compris tous les droits
payés et les frais faits jusqu’à bord, la prime d’assurance el
les frais accessoires.
L'estimation des corps, quilles, agrcs et apparaux d'un
navire est établie sur leur valeur au jour où les risques ont
commencé.
L’estimation des victuailles, des armements el de toutes
autres choses estimables à prix d’argent est faite d'après leur
valeur aux lieux et au temps où les risques onteommencé.
Art. ISS. — Un contrat d'assurance ou de réassurance
consenti pour une somme excédant la valeur des choses
assurées est nul à l’égard de l’assuré seulement, s’il c>/
prouvé qu’il y a dol ou fraude de sa part.
A r t . 1813. — Dans le même cas, s'il n ’y a ni dol ni frau d e ,
le contrat est valable jusqu’à concurrence de ,1a valeur des
choses assurées, d’après l’estimation qui en est faite ou
convenue.
A rt. 1 9 0 .— Si les parties sont convenues de l’évaluation
du prolit espéré, cette évaluation fera loi, sans qu’il soit
besoin d’autre justification.
A rt. 19 1. — L’assurance des sommes prêtées à la grosse
n’est pas censée comprendre le profil maritime.
Art. 192. — Dans le cas d’assurance du fret de choses as­
surées, le remboursement fait sur ces choses du chef d’avaries
particulières aura lieu sur le fret dans la même proportion.
Art. 193. — L’assureur du prix de passage est tenu des
perles que l’assuré éprouve sur ce prix par l’effet des risques
de mer, tels que les frais de débarquement et de rembarque­
ment, de nourriture et de logement des passagers dans un port
de relâche, le remplacement des vivres perdus ou endomma­
gés, les dépenses de réexpédition à bord d’un autre navire.
Art. 194. — Si l’assurance a lieu divisément pour des
marchandises qui doivent étre chargées sur plusieurs vais­
seaux désignés, avec énonciation de la somme assurée
.'Î.S LES SOUItCES DU DROIT l’ItIVÉ DE LASSURANCE
sur chacun, et si le chargement entier est mis sur un seul
vaisseau, ou sur 1111 moindre nombre qu'il n'en est désigné
dans le contrat, l’assureur n’est tenu que de la somme qu’il
a assurée sur le vaisseau ou sur les vaisseaux qui ont reçu le
chargement, nonobstant la perte rie tous les vaisseaux
désignés, et-il recevra néanmoins l’indemnité prévue à l’ar­
ticle 177.
A rt. 195. — L’assureur est déchargé des risques, et la
prime lui est acquise, si l’assuré envoie le vaisseau en 1111
lieu (dus éloigné que celui qui est désigné par le contrat,
quoique sur la mémo route.
L’assurance a son entier effet si le voyage est raccourci,
pourvu que le capitaine s'arrête dans un port d’échelle.
Toutefois, l’assureur est tenu des perles, dommages el
dépenses antérieures à la prolongation ou au changement de
voyage.
Art. 196. — Toute assurance faite après la perte ou l'ar­
rivée des choses assurées est nulle s'il esl prouvé qu’avant la
signature du contrai l’assuré a diï êlrc informé de la porte,
ou l'assureur de l'arrivée des choses assurées.
Art . 197. — En cas de preuve contre l'assuré, celui-ci
paye à l'assureur une double prime.
En cas de preuve contre l’assureur, celui-ci paye à l’assuré
une somme double de la prime convenue.
A rt. 198. — La clause «franc d’avarie» affranchit les
assureurs de toutes avaries, soit communes, soit particuliè­
res, excepté dans les cas qui donnent ouverture au délaisse­
ment, et, dans ces cas, les assurés ont l’option entre le délais­
sement et l’exercice de l’action d’avarie.
S ection III. — D a D élaissem ent.

Art. 199. — Le délaissement des choses assurées peut être


fait :
En cas de prise ;
De naufrage;
D’échouement avec bris;
D'innavigabililé par fortune de mer:
LA LOI DANS LES PAYS DU DROIT FRANÇAIS 39
Un cas d’arrêt d’une puissance étrangère ;
lin cas de perte ou détérioration des choses assurées, si la
détérioralion ou la perte va au moins à trois quarts.
Il peut être fait en cas d’arrêt de la part du gouvernement
après le voyage commencé.
Art. 200. — Il ne peut être fait avant le voyage commencé.
A rt. 201. — Tous autres dommages sont réputés avaries,
et se règlent entre les assureurs et les assurés, à raison de
leurs intérêts.
A rt. 202. — Le délaissement des choses assurées ne peut
être partiel ni conditionnel.
Il ne s’étend qu’aux choses qui sont l’objet de l'assurance
et du risque.
A rt. 203. — Le délaissement doil être fait aux assureurs
dans le terme de six mois, à partir du jour de la réception
de la nouvelle do la perle arrivée aux ports ou côtes d’Europe
ou sur colles d'Asie et d'Afrique dans lu Méditerranée;
Dans le délai d'un an, après la réception, de la nouvelle
de la perte arrivée en Afrique en deçà du cap de Bonne-
Espérance ou en Amérique en deçà du cap llorn ;
Dans le délai de dix-huit mois, après la nouvelle des pertes
arrivées dans les autres parties du monde ;
Et, ces délais passés, les assurés no seront plus redevables
à faire le délaissement.
En cas do prise et d’arrêt de puissance, les délais prémen­
tionnés ne courent qu’à partir do l'expiration de ceux fixés
par l’article 220.
Art. 205. — Sans attendre l’expiration des délais ci-dessus
l'assureur peut sommer l'assuré de faire le délaissement. Si
l'assuré ne le fait pas dans le délai d’un mois, il n’est plus
recevable à le faire.
Art. 20j. — Dans le cas de réassurance, les réassurés doi­
vent dénoncer le délaissement au réassureur dans le délai
fixé par l'article 57 de la loi du 20 mai 1872, relative à la
lettre de charge.
Ce délai commence à courir du jour de la notification du
délaissement fait par les assurés primitifs.
A rt. 200. — üiins le cas ou le délaissement peut être faif,
LES SOURCES Dl' DROIT l’HIVÊ ME J.’a SSCRANCK
et dans le cas de tous autres accidents aux risques des assu­
reurs, l'assuré est tenu de signifier à l’assureur les avis qu'il
a reçus, sous peine de dommages-intérêts.
La signification doit être faite dans les trois jours de la
réception de l’avis.
Art. 207.-— Si, après six mois expirés, à compter du jour
du départ du navire, ou du jour auquel se rapportent les
dernières nouvelles reçues, pour les voyages ordinaires,
Après un an, pour les voyages de long cours,
L’assuré déclare n’avoir reçu aucune nouvelle de son
navire, il peut faire le délaissement à l'assureur, et demander
le payement de l'assurance, sans qu’il soit besoin d’attestation
de la perte.
Après l’expiration des six mois ou de l’an, l'assuré a, pour
agir, les délais établis par l'article 203.
A rt. 20S. — Dans le cas d'une assurance pour temps limité
après l'expiration des délais clablis comme ci-dessus, pour
les voyages ordinaires et pour ceux de long cours, la perle
du navire est présumée arrivée dans le temps de l’assurance.
A rt. 201). — Sont réputés voyages do long cours, ceux qui
se font au delà des limites ci-après déterminées :
Au sud, le 30,J degré de latitude sud ;
Au nord, le 72” degré de latitude nord ;
A l'ouest, le 13" degré de longitude du méridien de
Paris ;
A l'esl, le W" degré de longitude du méridien de Paris.
A rt. 210. — L’assuré peut, par la signification mentionnée
en l'article 20o, ou faire le délaissement avec sommation à
l’assureur de payer la somme assurée dans le délai fixé par
lo contrat, ou se réserver de faire se délaissement dans les
délais fixés par la loi.
Art. 211. — L’assuré est tenu, en faisant le délaissement,
de déclarer toutes les assurances qu'il a faites ou fait faire
sur les choses assurées, même celles qu’il a ordonnées, et
celles qui, à sa connaissance, auraient été faites par d'autres
sur les mêmes choses, faute de quoi, le délai de payement,
qui doit commencer à courir du jour du délaissement, sera
suspendu jusqu’au iourofi il fera notifier ladite déclaration,
LA LOI DANS LES PATS DE DROIT FRANÇAIS il
sans qu’il en résulte aucune prorogation du délai établi pour
former l'action en délaissement.
A rt. 212. — lin cas de déclaration frauduleuse, l’assuré
est privé des effets de l'assurance.
A r t . 213. — Si l'époque du payement n’est point fixée
par le contrat, l’assureur est tenu de payer l’assurance trois
mois après la signification du délaissement.
Art. 211. — Les actes justificatifs du chargement et de la
perte sont signifiés à l’assureur avant qu'il puisse être pour­
suivi pour le payement des sommes assurées.
A r t . 215. — L’assureur est admis à la preuve des faits
contraires à ceux qui sont consignés dans les attestations.
L’admission à la preuve ne suspend pas les condamnations
de l’assureur au payement provisoire do la somme assurée,
à la charge par l'assuré de donner caution.
L’engagement de la caution est éteint après deux années
révolues, s'il n'y a pas eu de poursuite.
A rt, 210. — Le délaissement signifié et accepté ou jugé
valable, les choses assurées appartiennent à l'assureur, à
partir de l'époque du délaissement.
L’assureur ne peut, sous prétexte du retour du navire, se
dispenser de payer la somme assurée.
A rt. 217. — L'assureur du profil espéré ne peut, en cas de
délaissement, rien demander sur la chose à celui qui l’a fait
assurer.
A rt. 218. — En cas de délaissement du fret, le fret de la
parlie du chargement sauvée ou débarquée aux ports d'é­
chelle, elle prix du passage dû au moment du sinistre, quand
même il aurait été payé d'avance ou eu cours de voyage,
appartient à l’assureur du fret, sans préjudice des droits des
préteurs à la grosse, de ceux des matelots pour leur loyer et
leur rapatriement et des frais et dépenses pendant le voyage.
A rt. 219. — Dans le même cas, l'assureur du fret peut
déduire de la somme assurée tout ce que l'assuré est dispensé
de payer pour gages de l’équipage ou pour toutes autres
dépenses comprises dans l'assurance et dont, par l'événe­
ment, il est déchargé.
La primo sur le montant déduit sera intégralement restituée.
lu s s o u r c e s du iir o it p r iv é d e l ’a s s u r a n c e
A rt. 220. — En cas de prise par corsaires ou ennemis ou
d’arrêt de la part d’une puissance, l’assuré est tenu de faire
la signification à l'assureur dans les trois jours de la récep­
tion de la nouvelle.
Le délaissement des choses assurées ne peut être fait :
Qu’après un délai de six mois de la signification, si la prise
ou l’arrét a eu lieu dans les mers d'Europe et dans celles
qui séparent l'Europe de l'Asie et de l’Afrique ;
Qu’après le délai d'un an, si la capture ou l ’arrét a eu lieu
en pays plus éloigné.
Dans le cas où les marchandises capturées ou arrêtées
seraient périssables, les délais ci-dessus mentionnés sont
réduits à un mois et demi pour le premier cas, et à trois mois
pour le second cas.
Si la chose assurée a été jugée de bonne prise, ou si elle a
été confisquée avant l’expiration de ces délais, le délaisse­
ment peut être fait par la signification de cette nouvelle aux
assureurs.
A r t . 221. — Pendant les délais portés par l’article précé­
dent, les assurés sont tenus de faire toutes diligences qui
peuvent dépendre d eux, à l'effet d’obtenir la libération cl la
mainlevée des choses capturées ou arrêtées.
Pourront, de leur cùté, les assureurs, ou de concert avec
les assurés ou séparément, faire toutes démarches à même fin.
A rt. 222. — Le délaissement à litre d'innavigabilité ne
peut être fait, si le navire échoué peut élre relevé, réparé et
mis en état de continuer sa route pour le lieu de sa destination.
Dans ce cas, l’assuré conserve son recours sur les assu­
reurs, pour les frais et a v a r i e s occasionnés par l’échoucment.
A r t . 223. — Si le navire a été déclaré innavigable, l’assuré
sur le chargement csl tenu d'en faire la notification dans le
délai de trois jours de la réception de la nouvelle.
A r t . 224. — Le capitaine est tenu, dans ce cas, de faire
toutes diligences pour se procurer un autre navire à l’effet
de transporter les marchandises au lieu de leur destination.
A r t . 223. — L’assureur court les risques des marchandi­
ses chargées sur un autre navire, dans le cas prévu par
l'article précédent, jusqu’à leur arrivée cl leur déchargement.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS
Art. 220. — L’assureur est tenu, en outre, des avaries,
frais de déchargement, magasinage, rembarquement, de
l’excédent du fret, et de tous autres frais qui auront été
faits pour sauver les marchandises.
Art. 227. — Si, dans les délais prescrits par l’article 220,
le capitaine n’a pu trouver de navire pour recharger les
marchandises et les conduire au lieu de leur destination,
l’assuré peut en faire le délaissement.

TITRE IX. — DES FINS DE NON-llECEVOIR ET


PRESCRIPTIONS.
Art. 232. — Sont non recevables:
Toutes actions contre le capitaine et les assureurs, pour
dommage arrivé à la marchandise, si elle a été reçue sans
protestation ;
Toutes actions contre l'affréteur, pour avarie, si le capi­
taine a livré les marchandises et reçu son fret sans avoir
prolesté ;
Toutes actions en indemnité pour dommages causés par
l'abordage dans un lieu où le capitaine a pu agir, s’il n’a
point fait de réclamation.
Art. 233. — Ces protestations et réclamations sont nulles,
si elles ne sont faites et signifiées dans les vingt-quatre heu­
res, les jours fériés non compris, cl si, dans le mois de leur
date, elles ne sont suivies d’une demande en justice.
Toutefois, dans le cas où l’abordage a causé la perte en­
tière du navire, le délai de la signification est d'un mois, à
partir du jour où les intéressés ont eu connaissance de l'évé­
nement.
5 0 0 . Les sociétés sont régies par une loi du 18 mai 1873 1
qui remplace le titre III du livre Tr de l’ancien Code de
Commerce et forme le titre IX du nouveau.
t . Voy. sur celle loi Annuaire île législation étrangère, 18'ii, p. 33G.
Guillcry, Des sociétés commerciales en Belgique, 3 vol. !n-8°, Bruxelles,
*874 — P . W aclb ro eck . Commentaire législatif et doctrinal de la loi du
1S mai 1873, un vol. in-S”, B ruxelles, 1814. — N ainiir, op. cit., vol. II.
i. i s s e im c iæ » i >:io it im iiv é d e l ' a s s i ' iia x c e

S 2. — Pays-Bas.

501. L’assurance est régie dans ses Pays-Bas p a rle


Wetboelrcm Kuophandcl de 1838'.
Ce Code contient d’abord dans un titre spécial (Titre IX
du livre s — art. 246 à 280) les règles générales applica­
bles à toutes ses assurances. Puis dans se titre suivant
(Titre X), divisé en 3 sections, il réglemente :
1" l’assurance contre les risques de l’incendie (art. 287
à 298);
2° l’assurance des récoltes (art. 299 ¡i 301) ;
l’assurance sur la vie (art. 302 à 308).
Le titre IX du livre II, consacré au droit maritime, con­
tient les dispositions relatives à l’assurance contre les
risques de mer et contre l'esclavage (art. 5592 à CS.'i) ; le
titre X du même livre, celles relatives à l’assurance con­
tre les risques des transports par terre et par eau (arti­
cles 686-693) s.
502. l ue loi du 6 avril 1875 a modifié l’art. 302 rela­
tif à l’assurance sur la vie. Cet article n ’admettait l’assu­
rance sur la vie d’une personne au profil d'un tiers que
pour un temps déterminé par la convention, ce qui ex­
cluait l’assurance stipulée pour la vie entière. Le nouvel

1 .V o y ., pour la traduction do ce Code, A nthoine de S aint-Joseph,


Concordance entre le Code de commerce français et les Codes de commerce
étrangers, vol. I, p . 1 à 121.
2...« C'est une loi complète », disait en 1843 M. A lauzel écrivant sur
lo m êm e sujet que non« (Traité général des assurances t. I, p . 118.),
•< une loi sagem ent conçue, bien exécutée, et digno sous tous les rapports
>> d'un peuple aussi éclairé et aussi com m erçant que les H ollandais. C'est
» aussi en date le dernier m onum ent législatif sur les assu ran ces........L’é­
vidente im perfection de celle loi au m om ent où nous écrivons m on­
tre com bien les idées se sont développées en celte m atière depuis
tS ül.
LA LOI DANS LES PAYS lîiï DROIT FRANÇAIS 45
article 302 a été mis d'accord avec les exigences de sa
pratique 1.
5 0 3 . Les sociétés sont régies par se Wetboek van
Koophandel, auquel il faut ajouter le titre IX du livre III
du Code civil et la loi du 22 avril 18;i;i sur le droit d'asso­
ciation et de réunion 2.

§3. — Italie.
5 0 4 . Kn Ilalie, les assurances ont été régies, depuis le-
P janvier 1866 jusqu’au 1er janvier 1883, p a rle titre VIII
du livre II du C odice d i co m m crcio d e llle g n o d lla lia . Ce
litre reproduit sauf de légères modifications, le titre X du
livre II du Code de commerce français.
Les sociétés 3 étaient régies par le litre VI «lu livre I" du
1. Voy. Annuaire de législation étrangère, 1870, p. GJ7-GiS.
Le nouvel article 302 est ainsi conçu :
u La vie d’un individu peut ôtre assurée au profit d’un tiers intéressé
» ;i son existence, soit pour la vie entière, soit pour un tem ps déterm iné
» par le contrat .» Cette disposition a été déclarée par le législateur appli­
cable aux contrats passés antérieurem ent îi la loi.
2. V oy. sur ce point Sole sur les dispositions législatives qui régissent'
les sociétés de secours mutuels dans les Pays-Bas, par M . M. A .-J -\V .
Karncom be Sandcrs. La H aye, 1878, Im prim erie do l’É tat. M algré son
titre spécial, ce travail, écrit en français pour Être com m uniqué au congrès
international des institutions de prévoyance de IS78, contient îles déve­
loppem ents étendus et des renseignem ents précieux sur le droit néerlandais-
en m atière de sociétés d’assurances.
3. Depuis le lor janvier 18S3 les sociétés sont régies par le nouveau Code
de com m erce Italien (art. 70 ü 250).
N ous croyons utile de donner ici la traduction des articles 239 h 213-
relatifs à l’association d ’assurance m utuelle.
A k t . 239. — L ’association d ’assurance m utuelle a pour but de parta­
ger entre les associés les dom m ages causés par les risques quisont l'objet
de l’association.
Elle constitue, vis-à-vis des tiers, un ilre collectif distinct des person­
nes des associés.
A r t . 210. — L’association d'assurance m utuelle devra être prouvée-
par écrit.
Elle est réglée par les conventions des parties.
LES SOUIlCiCS DO DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
môme Code (art. 1015-187) complété par des ordonnances
postérieures en dale des 27 mai 18GG, ;5 et 9 septem ­
bre 18(59.
Une soi du 8 juin 1874 suivie d’un règlem ent très com ­
plet qui porte sa date du 8 septembre établit une taxe sur
les contrats d’assurance *.
5 0 5 . Ainsi qu’on vient de se voir, la soi italienne pré­
sentait sur la m atière de l'assurance les mômes lacunes que
la loi française. L’Italie qui s’est montrée depuis quelque
temps fort active au point de vue des réformes législatives,
vient d ’essayer de combler ces lacunes.
Un décret du 9 septem bre 1869 a institué une commis­
sion chargée d’étudier les modifications que l’on pour-
A r t . 211. — L’association est adm inistré» par des associé», qui en soi.t
les m andataires tem poraires et révocables.
A h t. 242. — bo ut applicables aux associations d'assurance m utuelle
les règles relatives à la responsabilité des adm inistrateurs, à la publica­
tion de l'acte constitutif et des statuts ainsi que des actes qui apportent
des m odifications h l'une ou aux autres, et des bilans des sociétés ano­
nym es, et aux pénalités y relatives.
Ces bilans devront établir que les dispositions do l'article 145 ont été
observées.
(L ’art J43, est ainsi conçu:
Les sociétés d'assurance sur la vie et les sociétés qui gèrent des tonti­
nes nationales et étrangères, doivent placer en litres de lu dette publique
de l’Etat déposés à la caisse des dépôts et prêts, un quart, si elles sont
nationales, et la m oitié si elles sont étrangères, des som m es payées pour
le» assurances cl des fruits produits pur ces litres. — Le» mode» et
les term es de ce placem ent et des dégagem ents graduels seront déterm i­
nés par arrêté royal).
A h t . 213. — Les associés ne sont obligés q u ’aux contributions déter­
m inées par le contrat ; lis ne sont jam ais tenus envers les tiers qu'en
proportion de la valeur de la chose pour laquelle chacun a été adm is
dans l'association.
A r t . 214. — Cesse de faire partie de l'association celui qui a perdu
la chose pour laquelle II s'est associé, sauf son droit il l'indem ­
nité.
A r t . 245. — L'association n'est pas dissoute par l'interdiction ni par
la m on du l’associé.
La failiile de l'associé peut donner lieu h son exclusion.
1. Voy. Annuité de législation étrangère, année 1875, p. 340.
LA LOI DANS LES l’AYS 1)E DROIT FRANÇAIS 47
rait utilement introduire dans se Code de commerce du
royaume. Cette commission, d'abord présidée par M. Ca­
ven. sénateur, puis, après sa mort de ce dernier, par
M. Alianessi, conseiller do cassation, a publié un projet
présiminaire *, où nous trouvons des innovations importan­
tes en matière d’assurances.
Le titre Xlls du livre I", entièrem ent nouveau, contient
. ous la rubrique de II’ assicurazione a premio iu genere,
de l’assurance à prime en général) une série de disposi­
tions qui s’appliquent à toutes les assurances, quelque soit
Jeur objet. Le titre VI du livre si est consacré à l’assu­
rance contre les risques de la navigation. Les considéra­
tions qui ont inspiró la commission dans son travail sont
dictées par une conception si nette et si m e des besoins
de sa pratique m oderne que nous croyons devoir les repro­
duire ici telles q u ’elles sont présentées dans le procès-
verbal de la séance du 3 janvier 1872 *.
Dans cette séance, le rapporteur, après avoir rappelé le
désir, maintes fois exprimé par se commerce et par la
commission elle-môme à sa fin de s c s premières séances,
que se projet de soi réglât les rapports juridiques déri­
vant du contrat d ’assurance môme dans ses applications
aux matières non maritimes, ajoute :
« Le développement considérable pris par l’assurance
dans ces derniers temps, le bénéfice qu’en ont tiré l’agri­
culture, l'industrie, se commerce, non moins que ses in­
dividus et les familles dans leur situation économique,
exigent que le législateur n'v reste pas étranger. L'as­
surance a sa racine dans ses entreprises maritimes,
mais elle a étendu ses rameaux dans les profondeurs les
1. Un volum e ln-4°, Im prim erie royale, Florence, 1873. — Les travaux
préparatoires de la Com mission ont clé publiés en 4 volum es in—4° (Im ­
prim erie royale, Florence, 1873) sous le litre d 'A tti delta Commhxione
incaricata di studiare le modificazioni da introduisi net códice di com-
mcrcio del regno t f Italia.
2. A tti dctla commission«, Procfcs-verbal CXII1, 3° vol. p. 270.
48 LKS SOURCES DU DROIT l’IUVÉ DE L’ASSURANCE
plus intimes de sa vie chile. Quels que soient ses évé­
nem ents auxquels s’applique son action réparatrice, les
principes généraux qui en forment la notion, et en con­
stituent l'essence, sont uniformes et constants. Mais ces
principes s'appliquent d'une manière différente suivant le
caractère des faits qu’ils régissent ; et, dès lors, la loi
pourrait conduire à des conclusions erronées, si, se bor-
nant à déterm iner leur application aux faits juridiques
d ’une seule catégorie, elle laissait à la jurisprudence le
soin de déméler, au milieu de ces dispositions spéciales,
les règles générales applicables aux autres fails analogues,
mais nés de causes différentes.
» La pensée qu'un Code de commerce ne doit pas se
borner à indiquer les principes qui règlent l'application du
contrat d’assurance aux affaires maritimes a été déjà expri­
mée lors de la rédaction du Code français de 1807, mais,
dans l’état actuel des choses, on peut dire qu'il y a une
invincible nécessité (iiiehutabilc neccssità) à com prendre
parmi les dispositions relatives aux divers contrats com­
merciaux rassem blées dans le livre s" du Code celles qui
concernent le contrat d’assurance en général, en ne m ainte­
nant au livre II, qui traite du commerce m aritime, que les
règles rendues nécessaires par h? caractère spécial de ce
contrat appliqué aux entreprises maritimes. »
On s’était dem andé dans la sous-commission si, en pré­
sence de sa variété des risques auxquels s’étend aujour­
d'hui le contrat d’assurance il ne fallait pas, dans le livre Ier
du Code de commerce, ajouter aux principes généraux
quelques règles relatives aux applications particulières de
l’assurance.
« Le champ d ’action de ce puissant instrument de pros­
périté économique, répond sur ce point le rapporteur,
n’a pas été tellement exploré par la pratique que des for­
mes nouvelles ne soient déjà à l’étude pour pourvoir à l'as­
surance contre les faillites et contre les conséquences de
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS /»9
tanl d’aulres périls qui menacent et souvent détruisent les
patrimoines. II ne convient pas que les dispositions do la
loi générale entrent dans d'aussi minutieux détails. En
outre, il faut reconnaître que, dans se rapide développe­
ment d’un si grand nombre d'applications variées, tous les
rapports qui en résultent ne sont pas assez affermis pour
fournir un élément suffisante la détermination de quelques
principes fondamentaux auxquels puissent s’arrêter le
législateur sans craindre que dans un prochain avenir ils
n’apportent un obstacle au progrès ultérieur de l’institution
des assurances. »
» De môme, en matière d’assurance mutuelle, il faut
encore attendre de la pratique un grand progrès. On trou­
vera quelques dispositions qui les toucbenldansrénuméra-
lion des actes de commerce et dans le titre des sociétés et
des associations commerciales ; mais en ce qui concerne
leur développement interne il est opportun de laisser aux
convenlions des parties une liberté suffisante. »
Ces raisons expliquent pourquoi le projet se borne « à
formuler les règles générales applicables aux contrats d’as­
surance ii prime, en indiquant çà et là, où le besoin s’en
fait sentir, les modifications auxquelles ces règles sont
soumises dans quelques-unes des applications les plus usi­
tées du contrat. »
Voici le texte des 23 articles (491-513^ qui composent
le litre XIII du Livre l°r du projet italien. On verra quo les
rédacteurs ont suivi, autant que possible, le système du
Code actuel en faisant les suppressions et les additions né­
cessaires pour généraliser les formules ’ .
A r t . 491. — Le contrat d’assurance doit étre prouvé par
écrit.
La police d’assurance doit étre souscrite par l’assureur et
ne doit contenir aucun blanc.
1. Les abréviations G . C o. indique le Code de c o m m e rc e français, C .
Co. 1., le Code do com m erce italien.
T. 11.
50 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
Elle exprime :
1° L'année, se mois, le jour et l'heure où le contrat est con­
clu ;
2° Le nom et le prénom, la résidence et le domicile de celui
qui fail assurer, en indiquant si c'esl pour son compte et
pour quel"intérêt, — ou pour le compte d’aulrui el en quelle
qualité ;
3° Le nom cl le prénom, la résidence ou le domicile de l'as­
sureur, ou les indications correspondantes pour ses compagnies
d’assurances;
-i11 Une description suffisante des choses assurées, leur va­
leur ou leur estimation, le lieu où elles se trouvent, ou la
cause pour laquelle ces renseignements manquent pour le tout
ou pour partie ;
5° La somme assurée ;
6“ La prime d'assurance;
7° Les risques que l'assureur prend à sa charge;
8 ’ Les temps auquel* les risques doivent commencer et
finir : à défaut de convention, les risques commencent à la
date de la police, sauf ses dispositions spéciales relatives aux
assurances contre ses risques de la navigation ;
9° Toutes autres déclarations ou indications exigées par
les particularités du contrat.
La même police peut contenir plusieurs assurances, même
si elles different soit par les choses assurées, soit par la prime,
soit par l'individualité des assureurs. G. co. 332, 333, G. co.
1. 446, -147.
Art. -4‘JJ. Doivent élre indiquées dans la police les choses
sujettes par leur nature à détérioration particulière, à dim i­
nution ou à coulage, si l'assuré n'ignorait pas au moment de
la signature d e là police la nature des choses assurées. G.
co. 335. G. co. I. 109.
A rt. 4'J3. — (Reproduit l’art. 338 G. co. et l’art. C.
co. I. )
Art. 19 î . — Si la valeur des choses assurées n’esl point
fixée p ar le contrat, elle peut étre justifiée par les factures ou
par les livres; — à défaut, l’estimation en est faite à juste
prix, en y joignant les droits el les frais qui, par l'effet de la
LA LOI DANS LICS PAYS DE DROIT FRANÇAIS SI
convention ou de la loi, doivent élre compris dans la somme
assurée. C. co. 339, C. co. I. 433.
A rt. 493. — Peuvent faire assurer non seulement le pro­
priétaire, mais aussi le créancier qui a privilège ou hypothè­
que sur la chose, et généralement quiconque a un intérêt
réel et légitime à la conservation de cette chose.
On peut faire assurer pour compte et dans l’intérêt d’un
autre, et aussi pour compte de qui il appartient.
Celui qui fait assurer pour compte d’un autre, doit le dé­
clarer, et dire s’il a mandat à cet effet, ou s'il fait assurer à
son insu. A défaut, l'assurance est considérée comme faite
pour le compte de celui qui fait assurer (art. nouveau).
Art. 490. — (Reproduit les art. 342 C. co. et 436 C. co. 1.)
A rt. 497. — L’assurance peut être faite pour toute la va­
leur de la chose, ou pour une partie de celte valeur, ou pour
une somme déterminée sur la valeur entière.
lille peut être faite sur plusieurs choses conjointement ou
séparément, ou sur une universalité de choses.
On peut assurer le profit ou les fruits espérés. C. co. 333,
C. co. I. 449.
A rt. 498. — L’assurance ne peut étre faite sur la chose ou
la partie de la chose qui est déjà assurée pour le même temps
et pour le même risque. .Néanmoins elle est possible en cas de
nullité de la première assurance, ou d'insolvabilité partielle
ou totale du premier assureur.
On peut encore faire une seconde assurance, en cédant au
nouvel assureur tous les droits nés de la première, et en no­
tifiant au premier assureur une renonciation à toute garan­
tie éventuelle de sa part, sauf le droit de ce dernier sur la
prime convenue.
Si 1assurance est faite pour un temps limité, l’assureur est
libre après l’expiration du temps, et l’assuré peut faire une
nouvelle assurance. C. co. 363, C. co. 1. 477.
Art. 499. — S'il va plusieurs contrats d'assurance faits sans
fraude sur les mêmes choses, pour les mêmes risques, pour le
même temps et par ordre des mômes intéressés et que le pre­
mier contrat assure la valeur entière des choses, il a seul
effet. Les assureurs subséquents sont libérés. Ilsn ont pas droit
52 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ I>E l ’ASSURANCE
à la prime, mais seulement à une indemnité égale à la moilié
de la prime convenue, sans qu’elle puisse jam ais étre supé-
rieure à un demi pour cent de la somme assurée.
Si la valeur entière de la chose n'a pas été assurée par le
prem ier contrat, les assureurs subséquents sont obligés pour
s’excédent err suivant l'ordre de date des contrats. C. co 339
C. co. I. 473.
A rt. .'i()0. — S'il y a plusieurs assurances faites sans fraude
sur les mêmes choses par divers intéressés, ou par les repré­
sentants divers du méme intéressé ayant agi sans mandat
spécial, toutes les assurances sont valables jusqu'à concur­
rence du montant de la valeur entière. Les intéressés peuvent
s’adresser à celui des assureurs qu’il leur plaît de choisir;
mais celui qui a payé le dommage a le droit d'exiger des
autres assureurs leur quote-part respective (art. nouveau).
Art. SOI. — Si la valeur des choses est égale aux sommes
assurées, la perle d’une partie de ces choses est supportée par
tous les assureurs au marc le franc de leur intérêt. C. co. 300,
G. co. 1. 474.
A rt . 502. — Le contrat d'assurance ou de réassurance con­
senti pour une somme excédant la valeur des choses assurées
ne produit pas d'effet à l'égard de l'assuré, s’il y a dol ou
fraude de sa part, cl l'assureur de bonne foi gagne la
prime.
S’il n’y a ni dol ni fraude, le contrat est valable jusqu'à
concurrence de la valeur des choses assurées. C. co. 357, 358,
G. co. L 471, Í72.
A r t . 503. — Si l'assurance est faite pour une valeur conve­
nue entre les parties, celte valeur est acceptée comme la vé­
ritable valeur assurable.
Si l’assurance est faite sur valeur déclarée, l’assureur peut
demander que la vraie valeur soit déterminée par les moyens
légaux, et cela méme après la réalisation du sinistré en vue
duquel l'assurance a été faite. Si l’assurance a été précédée
d'une estimation acceptée par l’assureur, ce dernier ne peut
la contester que pour fraude, simulation ou falsification, sans
préjudice de toute autre action civile ou pénale. G. co. 330,
358, G. co. I. Í50
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 53
Art. 504. — L’assurance est nulle, si l’assureur et l’as­
suré, ou celui qui contracte pour lui, savaient que les
risques n’existaient pas, ou que le dommage s’était déjà
réalisé.
Soit que l'assureur seul sAtque ses risques avaient cessé, soit
que celui qui a fait assurer connût seul la réalisation du dom­
mage, celui qui ignorait le véritable état îles choses ne reste
pas obligé par le contrat, et a droit h des dommages-inléréts,
C. co. 3G8, C. co. I. 481.
A rt. 503. — Toute déclaration fausse ou mensongère, toute
réticence sur des circonstances connues de l’assuré, est une
cause de nullité de l'assurance, quand la déclaration ou la
réticence sont de telle nature que le contrat n'aurait pas eu
lieu, ou n’aurait pas été fait aux mémos conditions, si l’assu­
reur avait connu le véritable état des choses.
L’assurance est nulle, même si la déclaration ou la réli­
cence concernent une circonstance qui n’a pas influé sur le
dommage ou sur la perte des choses assurées.
En cas de mauvaise foi de la part de l’assuré, l'assureur
gagne la prime. G. co. 348. C. co. I. i(»2.
Art. 306. — L’assurance est considérée comme non ave­
nue, si la chose assurée n’a pas été exposée aux risques,
mais l’assureur a droit à une indemnité qui sc détermine
conformément à l’arl. -490. G. co. 349, G. co. I. <468.
A rt . 507. — Sont à la charge de l’assureur les perles et
les dommages qui arrivent aux choses assurées par suite des
cas fortuits ou de force majeure dont il a pris le risque.
L’assureur ne répond pas des pertes et des dommages déri­
vant d’un vice inhérent à la chose assurée, ou occasionnés
par le fait ou la faute grave dé l’assuré.
L'assureur ne répond pas non plusdes dommages et des per­
tes dérivant du changement d'usage ou de destination d e là
chose qui en a modifié ou aggravé les risques.
Dans les assurances sur la vie, celle disposition ne s’appli­
que pas aux changements de résidence, d'occupation, d’état
ou de genre de vie de l'assuré. C. co. 350, 351, 332. G. co.
1. -4t!4, 463, 4GG.
Art. 508. — Quand l’assurance est faite pour une part ali-
5i LES SOUKCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSUHANCE
quote de sa chose assurée, l ’assuré se considère lui-même
comme assureur du reste.
Mais si la chose entière est assurée pour une somme au-
dessous de sa valeur, l’assureur est obligé pour toute la somme
assurée, mais non au delà du montant du dommage (ait. nou­
veau).
A r t . 509'. — Sauf la disposition du livre II relative aux
assurances contre les risques de la navigation, l'assuré, s’il
n’y a convention contraire, n'a pas le droit d’abandonner à
l’assureur les choses restées ou sauvées du désastre ; on tien­
dra compte de leur valeur en diminuant d’autant la somme
due par l’assureur (art. nouveau).
A rt. 310. — Si l’assuré tombe en faillite quand le risque
n’est pas encore fini, l’assureur qui n’a pas exigé la prime
peut demander caution, ou provoquer la résiliation du
contrat.
L’assuré a le même droit en cas de faillite de l'assureur, cl,
dans le cas où le contrat subsiste, il peut exercer les droits
dérivant de la réassurance contractée par l’assureur. C. co.
340. L. co. I. 4C0.
Art. 511. — L'assuré, dans les trois jours après le sinistre
ou après qu’il en a eu connaissance, doit en donner avis à
l’assureur ; il doil en outre faire toutes les diligences pour
éviter ou diminuer les dommages, et l’assureur doit lui rem­
bourser ses dépenses jusqu’à concurrence de la valeur des
choses sauvées. C. co. 374, 381, 388, C. co. I. 486, 4Î)2, 4!>9.
Art. 312. — L'assureur qui a payé les dommages et les
pertes des choses assurées a le droit d’exercer toutes les actions
qui appartiendraient à leur propriétaire contre les auteurs et
les personnes responsables des dommages et des perles (art.
nouveau).
A rt . 313. — En cas d’aliénation des choses assurées, les
droits el les obligations du précédent propriétaire passent à
l’acquéreur si le contraire n'est pas convenu dans le contrat
d’aliénation ou dans celui d’assurance (art. nouveau).
Quant aux règles spéciales à l’assurance maritime,
elles forment l’objet du tilre Vs du livre II du code projeté.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 55
Ce litre intitulé dell’assicurazione conlro i rischi délia
navigazione n’est aulre que le titre VIII du livre II du
Code alors en vigueur, dégagé des règles générales
formulées dans le litre XIII du livre Ier, et complété ou
légèrement modifié dans quelques-unes de scs dispositions
spéciales. Il se rapproche beaucoup du litre correspon­
dant du projet belge, devenu la loi du 21 août 1879,
«l aussi du titre IX du projet français de 1865 1, si l'on
fait abstraction des règles générales qu’on a cru devoir y
laisser.
507. Le nouveau Code de commerce a ó lé définitivement
approuvé parle Parlement italien ;i la date du 2 avril 1882
pour entrer en Vigueur le 1er janvier 1883.
Quelques modifications ent élé apportées au projet que
nous avons traduit. Le litre r e la t if au contrat d’assurance
est devenu le i i ire XIV du livre l,r ; il commence par une
définition de l'assurance (art. 417), et par quelques dis­
positions générales (art. 418 à 421) qui forment le cha­
pitre premier. Le deuxième chapitre contient des dispo­
sitions générales relatives à l’assurance contre les
dommages (art. 423 à 430) et quelques dispositions par­
ticulières relatives à certaines assurances contre les dom­
mages (art. 440 à 418) : assurance de solvabilité (art. 440);
assurance contre l’incendie (art. 441 à 448) ; assurances
agricoles (art. 446) ; assurance contre les risques dos
transports terrestres (art. 447 et 448). Le troisième cha­
pitre contient cinq articles relatifs à l’assurance sur la vie
(art. 449 à 453).
Le litre VI du livre II du nouveau Code (art. 004 à (541)
contient les dispositions relatives ii l’assurance ma­
ritime.
Voici la traduction de ces différentes dispositions :
1. La com m ission italienne a eu sous les yeux ce projet dont elle 3 est
m anifestem ent inspirée, Atii délia commissione, verbale -VC VI.
LES SOURCES DO DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE

TITRE XIV DU LIVRE l°r DU NOUVEAU CODE DE


COMMERCE ITALIEN.
DU CONTRAT D ASSURANCE.
Chapitre Ie1'. — Dispositions générales.
A rt. 4f7. — L’assurance est un contrat par lequel l’assu­
reur s'oblige, moyennant le paiement d’une prime, à réparer
les pertes ou les dommages que peut subir l'assuré par suite
de certains cas fortuits ou de force majeure, ou bien ;ï effec­
tuer un paiement de somme d’argent dépendant du décès ou
d'une éventualité déterminée de l'existence d'une ou de plu­
sieurs personnes.
A rt. 418. — Les assurances maritimes sont spécialement
réglées dans le second livre.
A rt. 419.— Les associations d’assurance mutuelle réglées
p ar les dispositions du titre IX sont aussi soumises à celles
du présent titre, qui ne sont pas incompatibles avec leur
nature spéciale.
A rt. 420.— Le contrat d’assurancedoilêtre rédigé par écrit.
La police d’assurance doit être datée et indiquer :
lo La personne qui fait assurer et sa résidence ou son do­
micile ;
¿ 0 La personne de l'assureur et sa résidence ou son
domicile;
3o L’objet de l’assurance;
4» La somme assurée ;
3“ La prime d’assurance ;
0° Les risques que l'assureur prend à sa charge et les
tem ps auxquels les risques doivent commencer et finir.
A rt. 421. — S'il n’est pas déclaré dans sa police que l'as­
surance est contractée pour le compte d’autrui ou pour le
compte de qui il appartiendra, elle est réputée contractée
pour le compte de celui qui fait assurer.
A r t . 422. — L’assureur peut faire assurer par autrui les
c h o s e s q u ’il a assu rée s.
L ’assuré peut faire assurer la prime de l’assurance.
La cession des droits, à l’égard de l'assureur, s'effectue en
LA LOI DANS LES PAYS DU DROIT FRANÇAIS 37
transférant la police au moyen d’une déclaration signée par
le cédant et le cessionnaire; elle n’a d'effet envers les liers
qu’après avoir été notifiée à l’assureur ou acceptée par lui par
écrit.
Chapitre II. — De l’assurance contre les dommages.
SECTION I. — DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
Art. 423. — Peuvent faire assurer non seulement le pro­
priétaire, mais aussi le créancier, qui a privilège ou hypo­
thèque sur la chose, et en général quiconque a un intérêt réel
et légitime ou une responsabilité engagée à la conservation
de la chose.
A rt. 424. — L’assurance contre les dommages peut être
faile pour toute la valeur de la chose, pour une partie de
cette valeur ou pour une somme déterminée.
L'assurance peut être faite également pour une partie ali-
quote de la chose, pour plusieurs choses conjointement ou
séparément ou pour une universalité de choses.
On peut assurer les profils espérés et les fruits pendants
dans les cas prévus par la loi.
A rt. 423. — Si l'assurance contre les dommages ne couvre
qu'une partie de la valeur de la chose assurée, l’assuré
subit une part proportionnelle des dommages et des
perles.
A r t. 420. — Les choses assurées pour leur entière valeur
ne peuvent plus faire l’objet d’une nouvelle assurance pour le
même temps et les mêmes risques.
La seconde assurance sera néanmoins valable :
1° Si elle est subordonnée à la nullité de la précédente
assurance, ou à l’insolvabilité totale ou partielle du premier
assureur ;
2° Si les droits dérivant de la première assurance ont été
cédés au second assureur, ou qu’on y ait renoncé.
A rt. 427. — Si l'entière valeur des choses assurées n’est
pas couverte par le premier contrat, les assureurs qui ont
signé les contrats subséquents répondent de la valeur non
assurée en suivant l'ordre de date des contrats.
58 LES SOURCES DU DltOlT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
Tontes les assurances contractées le même jour seront cen­
sées faites simultanément et seront valables jusqu’à concur­
rence de la valeur entière, en proportion de la somme cou­
verte par chacune d'elles.
A rt. ¿28. — L’assurance pour une somme excédant la
valeur des choses assurées n’a pas d'effet relativement à l'as­
suré, s'il y a eu mauvaise foi ou fraude de sa part, et l'assu­
reur de bonne foi a droit à la prime.
S’il n’y a eu mauvaise foi ni fraude de sa part de l’assuré,
l’assurance est valable jusqu’à concurrence de la valeur des
choses assurées; l’assuré n’est pas tenu de payer la prime
pour l’excédent ; il doit seulement une indemnité égale à la
moitié de la prime et qui ne peut dépasser un demi pour cent
de la somme assurée.
A rt. 429. — Toute déclaration fausse ou erronée, toute ré­
ticence relative à des circonstances connues de l’assuré ren­
dent l’assurance nulle lorsque la déclaration ou la réticence
sont de telle nature que l’assureur, s’il avait connu le véri­
table état des choses, n’aurait pas donné son consentement
au contrat ou ne l’aurait pas donné aux mêmes condi­
tions.
L’assurance est nulle bien que la déclaration ou la réticence
portent sur des circonstances qui en fait n’onl pas influé sur
la détérioration ou sur la perte des choses assurées.
Si l’assuré est de mauvaise foi, l’assureur a droit à la
prime.
Art. 430. — L’assurance est nulle si l’assureur et l’assuré,
ou la personne qui a fait assurer, connaissaient l’absence de
risques, ou leur cessation, ou l’arrivée du dommage.
Si l’assureur seul connaissait l’absence de risques, ou leur
cessation, l’assuré n’est pas tenu de payer la prime ; si la per­
sonne qui a l'ail assurer savail que le dommage était déjà ar­
rivé, l’assureur n’est pas tenu d’exécuter le contrat, et il a
droit à la prime.
Art. 431. — L’assurance est considérée comme non ave­
nue, si la chose assurée n’a pas été exposée au risque, mais
l’assureur a droit à une indemnité, déterminée conformément
à la disposition du dernier alinéa de l’article 428.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT FRANÇAIS 59
A rt . 132. — L'assureur est libéré, lorsque du fait île l'as­
suré les risques sont transformés ou aggravés par le change*
ment d'une circonstance essentielle de telle sorte que si le
nouvel état de choses avait existé à l’époque du contrat, l'as­
sureur n’aurait point consenti à l’assurance ou ne l’aurait pas
faite aux mêmes conditions.
Cette disposition ne s’applique pas, si l'assureur a continué
à exécuter le contrat après avoir eu connaissance du change­
ment.
A r t . 433. — Si l’assuré tombe en faillite lorsque se risque
n’est pas encore lini et que l'assureur n'a pas été payé de la
prime, ce dernier peut demander caution, ou la résiliation du
contrat.
L’assuré a lo môme droit, si l’assureur tombe en faillite ou
se met en état de liquidation.
Aier. 434. — Sont à la charge de l’assureur les pertes et
les dommages que subissent les choses assurées par ^uilc des
cas fortuits ou de force majeure dont il a assumé les risques.
L'assureur ne répond pas des pertes et îles dommages ré ­
sultant seulement du vice inhérent à la chose assurée et non
dénoncé, ni de ceux causés p arle fait ou la faute de l’assuré,
ou de ses agents, commettants ou commissionnaires.
Il ne répond pas des risques de guerre, ni des dommages
occasionnés parles émeutes, sauf convention contraire.
Aur. 435. — La réparation du dommage due par l'assureur
se détermine en raison de la valeur des objets assurés au
moment du sinistre.
Si l’assurance a été précédée d'une estimation acceptée par
l’assureur, ce dernier ne peut contester celte estimation, hors
le cas de fraude, de simulation ou de falsification, sans pré­
judice de toute autre action même pénale.
S’il n'y a pas d’estimation acceptée, sa valeur des objets
assurés peut être établie par tous moyens légaux do preuve.
Sauf les dispositions concernant les assurances contre les
risques de la navigation, l’assuré n'a pas le droit d'abandon­
ner à l'assureur les objets subsistants ou sauvés du sinistre.
La valeur des objets subsistants ou sauvés est déduite de la
somme due par l’assureur.
60 LKS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
A r t . 436. — L’assuré, dans les trois jours après le sinistre
ou après qu’il en a eu connaissance, doit en donner avis à
l’assureur; en outre il doit faire toute diligence afin d’éviter
ou d’atténuer les dommages.
Les frais faits à cette fin par l’assuré sont à la charge de l’as­
sureur lors même que le m ontant de ces frais, joint au mon­
tant du dommage, excéderait la somme assurée et qu’ainsi le
but aurait été manqué, s’il n’est pas établi qu’en tout ou en
partie ils ont été fait inconsidérément.
Art. 437. — Si l'assurance a pour objet la détérioration ou
la perte de-meubles, le paiement de l'indemnité fait à l'assuré
libère l’assureur, s’il n’y a pas d’opposition au paiement.
Art. 438. — L’assureur, qui a réparé la détérioration ou la
perte des objets assurés, est subrogé ii tous les droits qui ap­
partiennent à l’assuré contre les tiers par suite du sinistre.
L'assuré est responsable de tout acte qui porterait atteinte à
ses droits.
Si l'indemnité n’a été que partielle, l'assuré et l'assureur
concourent dans l'exercice de ces droits en raison de la somme
qui leur est due.
Art. 439. — lin cas d’aliénation des choses assurées, les
droits et les obligations du précédent propriétaire ne passent
pas à l'acquéreur, sauf stipulation contraire.
SECTION’ 11. — DE QUELQUES ESPECES I) ASSURANCE CONTRE LES
DOMMAGES.
Art. -440. — Si le créancier a fait assurer la solvabilité de
son débiteur, l’assureur, avant de payer la somme assurée, a
le droit d’exiger que se débiteur soit discuté conformément
aux dispositions des articles 1908, 4909 et 1910 du Gode civil.
L'assureur, qui paye la somme assurée, est subrogé aux
droits de l’assuré contre le débiteur, sauf la réserve indiquée
en l’article 438 en cas d'indemnité partielle.
Art. 441. — L’assurance contre les risques du feu com­
prend tous les dommages résultant d’incendie produit par une
cause quelconque, sauf celle qui dépend d’une faute grave
imputable à l’assuré personnellement, et sauf les cas indiqués
au dernier alinéa de l'article 434.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT FRANÇAIS 61
Kl le comprend également les dommages provenant du vice
propre du bâtiment assuré, quoique non dénoncé, s'il n’est
pas prouvé que l'assuré en eût connaissance au moment du
contrat.
Art. 442. — Sont assimilés aux dommages causés par l'in­
cendie s’il n’y a pas convention contraire :
1o Les dommages causés aux objets assurés par l'in­
cendie survenu dans un bâtiment voisin ou par les moyens
employés pour arrêter ou éteindre l’incendie ;
2« Les pertes et les dommages survenus par quelque cause
que ce soit durant le transport des objets assurés ayant pour
but de les soustraire aux atteintes de l'incendie ;
3° Les dommages résultant de la destruction de l'immeuble
assuré, effectuée en vue d’em pêcher ou d’arrêter l’incendie ;
4° Les dommages occasionnés par la foudre, les explo­
sions ou autres semblables accidents, bien qu’ils ne soient
pas suivis d'incendie.
A r t . 443. — Le risque pour l’assureur contre l’incendie
commence à midi le jour qui suit la date de la police, à
défaut de convention contraire.
A rt. 444. — Les dommages produits par l’incendie d’un
bâtiment sont évalués par la comparaison de la valeur du
bâtiment avant le sinistre avec la valeur de ce qui reste après
l'incendie.
Art. 445. — L’assureur du risque locatif, ou du risque de
recours des voisins, n’est lenu que des dommages matériels
qui sont la suite immédiate et directe du sinistre.
Art. 446. — Dans l’assurance des produits du sol, l’indem­
nité due par l’assureur se détermine d’après la valeur que
ces produits auraient eu au temps de leur maturité, ou au
temps où il cit d’usage de les récolter, si le sinistre n’était
pas arrivé.
Art. 447.— L’assurance des choses transportées peut avoir
pour objet leur valeur et les frais éventuels jusqu’au lieu
de destination cl le profit espéré à cause du plus haut prix
qu’elles devront avoir au même lieu.
Si le profil espéré n'est pas séparément évalué dans la
police, il n’esl pas compris dans l’assurance.
62 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
A rt. 4'»8. — Le risque, pour l’assureur de transports, com­
mence à partir (lu moment où les effets sont consignés pour
le transport, et il continue jusqu'au moment de ta délivrance
au lieu de destination, s'il n’y a pas convention contraire.
L’inlerruption temporaire du transport et le changement
de la route convenue entre ses parties ou des moyens d'ex­
pédition ne libèrent pas l’assureur du risque, s’ils sont néces­
saires à l’exécution du transport.
Chapitre III. — Des assurances sur la vie.
Art. 449. — Chacun peut faire assurer, moyennant une
prime, un paiement de somme d’argent qui dépende de la
durée ou des éventualités de sa propre existence ou de celle
d’un tiers.
L’assurance, faite sur la vie d’un tiers, est nulle, si le
contractant n'a aucun intérêt l’existence de ce tiers.
A rt. 450. — L'assureur n’est pas tenu au paiement de la
somme assurée, si la m ort de l’assuré est le résultat d’une
condamnation judiciaire, d’un duel ou d'un suicide volon­
taire, ou si elle a eu pour cause immédiate un crime ou un
délit commis par l'a-isuré, et dont ce dernier pouvait prévoir
les conséquences. Dans ces divers cas, la prime appartient à
l'assureur, à moins de convention contraire.
A rt. 45!. — Les changements de résidence, de profession,
d’occupation ou de genre de vie de l’assuré, ne font pas
cesser les eirols de l’assurance, s’ils n’ont pas eu le caractère
spécifié à l'article 4 '12, et si l'assureur, après en avoir eu
connaissance, ne demande pas la résiliation du contrat. En
cas de résiliation du contrat par suite des changements ci-
dessus énumérés, l’assureur doit restituer à l'assuré le tiers de
la prime.
Art. 452. — Les dispositions des art. 423 et 4.30 sont
applicables aux assurances sur la vie.
Art. 453. — lin cas de décès ou de faillite de celui qui a
fait assurer sur sa propre vie ou sur la vie d'un tiers une
somme à payer à une autre personne, môme si cette personne
a des droits il son héritage, le bénéfice de l’assurance reste
LA LOI DANS LES PAYS DF, DROIT FRANÇAIS 63
exclusivement à la personne désignée au contrat, sauf, en ce
qui concerne les versements effectués, l’application des dis­
positions du Code civil relatives au rapport et à la réduction
et à la révocation des actes faits en fraude des créanciers.
LIVRE II
TlTltE VI. — DE L’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES
DE LA NAVIGATION.
A rt. 604. — Aux assurances contre les risques de la navi­
gation s’appliquent les règles établies au titre XIV du
livre 1er, qui ne sont pas incompatibles avec les assurances
maritimes, et qui ne sont pas modifiées par les dispositions
suivantes.
Les associations d’assurance maritime mutuelle sont en
outre soumises aux dispositions du titre X du même livre *.
Art. 605. — La police d'assurance, outre ce qui est prescrit
par l’article 420, doit indiquer:
1° Le nom, l’espèce, la nationalité et se tonnage du
navire ;
2° Le nom et se prénom du capitaine ou patron ;
3° Le lieu où les objets assurés ont été ou doivent être
chargés ;
4° Le port ou la rade d’où le navire est parti ou doit
partir ;
d° Les ports ou les rades où le navire doit charger ou
décharger et dans lesquels il doit entrer.
Si ces indications ne peuvent être faites, soit parce que
l’assuré n’est pas à même de les donner, soit à cause de la
nature spéciale du contrat, on doit y suppléer par d'autres,
propres à déterm iner l’objet de l’assurance.
A rt. GOG. — L’assurance peut avoir pour objet :
1" Le navire, à vapeur ou à voiles, vide ou chargé, armé
ou non arm é, seul ou accompagné ;
2° Les machines, les agrès et apparaux, l’armement, la
dotation et les victuailles ;
I . V oy. p. 44 en noie.
G 't LES SOURCES Dû DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
3° Le fret des passagers el du chargement ;
Les choses chargées ;
Les sommes prétées à sa grosëe ;
fi® Les sommes payées ou dues pour avaries communes
et les frais faits ou dus pour avaries simples lorsqu’ils ne
sont pas couverts par un contrat à la grosse ;
7° Ll généralement toutes autres choses estimables à prix
d'argent soumises aux risques de la navigation.
L’assurance peut étre faite sur la totalité ou sur une par­
tie desdits objets, conjointement ou séparément.
Aur. 01)7. — L’assurance est nulle, si elle a pour objet :
1° Les loyers des gens de m er;
2° Les sommes empruntées à la grosse.
Les marchandises sur lesquelles on a emprunté à la grosso
ne peuvent étre assurées (pie pour la partie de la valeur
qui dépasse la somme empruntée.
A rt . (¡08. — S’il v a plusieurs assurances, faites sans fraude
sur la méme chose par des intéressés différents ou par plu­
sieurs représentants du méme intéressé ayant agi sans ordre
spécial, toutes les assurances sont valables jusqu'à concur­
rence de la valeur de la marchandise. Les intéressés ont une
action contre chacun des assureurs à leur choix, sauf le
recours do l’assureur qui a payé contre les aura , propor­
tionnellement à leur intérêt.
A rt. <»09. — L'assurance peut être faite en temps de paix
ou en temps de guerre,avant ou pendant levoyage du navire.
Elle peut étre faite au voyage ou pour un temps déter­
miné.
L'Ile peut étre faite pour l’aller ou pour se retour seule-
ment, ou pour l’aller el le retour.
L’assurance à temps est censée faite pour toute navigation
ou relâche quelconque du navire pendant se temps convenu,
sauf ses conventions spéciales.
A rt . 010. — L’augm entation de prime stipulée en temps
de paix pour le temps de guerre éventuel et dont la quotité
n’aura pas été déterminée par le contrat est réglée par lo
juge en ayant égard aux risques, aux circonstances et aux
conventions de chaque police d ’assurance.
IA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 65
A r t . 611. — Si le cootrat d'assurance ne détermine pas le
temps des risques, on observe les règles suivantes.
Dans les assurances à temps les risques commencent à la
date de la police et finissent à l'époque convenue.
Dans les assurances au voyage, les risques commencent et
finissent au moment indiqué à l'article 601. Néanmoins, si
l'assurance est faite le voyage une fois commencé, les ris­
ques courent de la date de la police.
Si le déchargement des choses assurées est retardé par la
faute du destinataire, les risques cessent pour l’assureur un
mois aprés l’arrivée du navire au lieu de destination.
Art. 612. — Les marchandises chargées peuvent étre
assurées :
Ou pour le prix coulant en y joignant les frais de charge­
ment et le frel ;
Ou pour le prix courant au lieu de destination à leur arri­
vée sans avaries.
L 'e s tim a tio n faite d a n s le c o n tr a t d e s m a r c h a n d is e s a s s u ­
ré e s s a n s a u tr e e x p licatio n peut se r a p p o r t e r à ces d eu x cas,
e l il n ’y a p a s lieu d ’a p p liq u e r l’a rtic le i2 8 si elle n 'e sl p as
s u p é rie u re a u p lu s fo rt des prix su sd its.
Celle estimation esl toujours censée faite sur la déclara-
on d e l'assuré, si elle n’a pas été précédée d'une estimation
acceptée par l’assureur ; elle esl dès sors soumise à la régie
lablio dans l’avant-dernier alinéa de l’article 435*
A rt. 613. — Si le prix des choses assurées est fixé en
monnaie étrangère, elles sont évaluées en monnaie du
Royaume au cours du changeai! moment de la signature de
la police, à moins de convention contraire.
A r t . 611. — Si le v o y a g e est r o m p u a v a n t le c o m m e n c e ­
m e n t des risq u es, m ê m e p a r le fail de l'a ssu ré , l’a s s u r a n c e
est an n u lé e.
L 'a s s u r e u r reço it à litre d 'in d e m n ité la m oitié de la p rim e
co n v e n u e , m a is pas plu s de d em i p o u r ce n t de la s o m m e
ass urée .
A r t . 6 15.— Sont aux risques de l’assureur toutes pertes
et dommages, qui arrivent aux objets assurés par lempéle,
naufrage, échouement, abordage fortuit, changements forcés
GO LES SOURCES DU DROIT J’RIVÉ DE L’ASSURANCE
de route, de voyage ou de navire; par jet, explosion, feu,
prise, pillage, et généralement par toutes les autres fortunes
de m er.
L’assureur n’est pas responsable des perles et des domma­
ges, qui ne résultent que du vice inhérent à l'objet assuré.
A r t . 610. — Les risques de guerre ne sont pas à la charge
de l'assureur, à moins de stipulation expresse. Si l’assureur
s’est chargé des risques de guerre sans détermination pré­
cise, il répond des perles et des dommages causés aux objets
assurés par hostilité, représailles, arrêts, prises ou vexa­
tions de toutes sortes, de la part d’un gouvernement ami ou
ennemi, de droit ou de fait, reconnu ou non reconnu, et en
général par tous les faits et les accidents de guerre.
A r t . 017. — Les changements de route, de voyage ou de
navire, provenant du fait de l’assuré, ne sont pas ù la charge
de l’assureur ; la prime lui est acquise, s’il a commencé à
courir les risques.
Le changement du capitaine ou du patron, même par un
congé que lui donne Je propriétaire du navire, ne fait pas
cesser les ellets de l'assurance, sauf cependant les dispo$i~
tions de l'article suivant.
Aiit. OIS. — L’assureur n’est pas tenu des prévarications
et fautes du capitaine et de l'équipage, connues sous le nom
de baraterie de patron, s'il n’y a convention contraire.
TouteÎoî' cette convention est nulle, si elle se rapporte à un
capitaine nominativement indiqué dans le contrat, au cas où
l’assuré le congédie et le remplace par un autre sans le con­
sentement de l’assureur.
A r t . Gl'J. — L’assureur n’est pas tenu des irais de naviga­
tion, de pilotage, d’hivernage, de quarantaine ni d ’aucune
espèce de taxes ou de droits imposés sur se navire cl se char­
gement.
A rt . 020. — Si le contrat a pour objet l'assurance du ch ar-
gement pour l'aller et le retour, et si, le vaisseau étant par—
venu à sa première destination, il ne se fait point d éch a rg e,
ment en retour, ou si le chargement en retour n'esl pas
complet, l’assureur reçoit seulement les deux tiers propor­
tionnels de la prime convenue, s’il n'y a stipulation contraire.
LA LOI DANS LES PAYS DE D1IOIT FRANÇAIS 07
A rt . 621. — Si l'assurance a lieu divisément pour des
inarcliantlisos qui doivent étre chargées sur plusieurs vais­
seaux désignés, avec énonciation de la somme assurée sur
chacun, el si le chargement entier est mis sur un seul vais­
seau, ou sur un nombre moindre de vaisseaux qu’il n’est dit
dans le contrat, l'assureur n’est tenu que de la somme qu’il a
assurée sur le vaisseau qui a reçu le chargem ent, nonobstan
a perte de tous les vaisseaux désignés; il a d ro it néanmoins
à l’indemnité établie par l'article Gl-i pour les sommes dont
les assurances se trouvent annulées.
Aht . 022. — Si le capitaine a la liberté d’entrer dans diffé­
rents ports pour compléter ou échanger son chargement,
l’assureur ne court les risques des effets assurés que lorsqu'ils
sont à bord, s'il n'y a convention contraire.
Aut. 023. — L’assureur est déchargé des risques, cl la
prime lui est acquise, si l’assuré envoie le vaisseau en un lieu
plus éloigné que celui indiqué dans le contrat, quoique sur
la môme route.
L'assurance a son enlier effet, si le voyage est raccourci,
lorsque le vaisseau aborde en un lieu où il pouvait faire
escale.
Art . 621. — L'obligation de l'assureur esl limitée à la
somme assurée.
Si les marchandises assurées subissent pendant le temps
de l'assurance plusieurs sinistres successifs, l'assuré doit tou­
jours tenir compte, même en cas de délaissement, des sommes
qui lui ont été payées ou qui lui sonl dues pour les sinistres
antérieurs.
Art. 625. — La clause franc d'avaries affranchit l’assureus
de toute avarie commune ou particulière, excepté dans les car
qui donnent ouverture au délaissement. Dans ces cas l’assuré
a l’option entre le délaissement el l'exercice de l'action d’a­
varie.
Art. 620. — Pour la vérification du dommage dont peut
étre tenu l'assureur, l’assuré doit lui nolilier tous les avis
qu’il a reçus. La notification doit étre faite dan* les Irois
jours de la réception de l’avis, ;i peine de tous dommageS-
intéréts.
(¡8 LES SOURCES DU DROIT l'RIVÉ DE L’ASSURANCE
L’assuré a la même obligation en ce qui concerne le charge­
ment, lorsque le vaisseau a été déclaré innavigabsc, quoique
le chargem ent n'ait pas souffert d’autre dommage par suite
du sinistre.
A r t . 027. — L’assuré doit notifier à l’assureur, dans les
trois jours de leur réception, les actes prouvant que les mar­
chandises assurées ontélé exposées aux risques el qu’elles sont
perdues.
L'assureur est admis à la preuve des fails contraires à ceux
qui résultent des documents présentés par l’assuré.
L’admission à sa preuve de ces fails ne suspend pas le paie­
ment de la somme assurée, pourvu «pie l’assuré donne cau­
tion.
L’engagement de la caution est éteint après quatre années
révolues, s'il n’y a pas eu de demande judiciaire.
A r t . G28. — En cas de perle des marchandises chargées
sur le navire pour le compte du capitaine, ce dernier esltenu
d’en justifier l’achat par les moyens de preuve admis par les
lois commerciales, et le chargem ent par un connaissement
signé par deux des principaux de l'équipage.
Tout homme de l’équipage el tout passager, qui apportent
des pays étrangers des marchandises assurées dans le
royaume, sont tenus d'en laisser un connaissement au consul
du lieu où le chargement s’effectue, ou à défaut, entre les
mains d’un notable négociant italien, ou d'un m agistral du
lieu.
A rt . 629. — En cas de sinistre, le capitaine el l'assuré, ou
son fondé de pouvoirs, sonl tenus de travailler au recouvre­
m ent cl à la conservation des marchandises assurées, sans pré­
judice de leurs droits envers les assureurs. Les frais doivent
être remboursés jusqu’à concurrence de la valeur des effets
recouvrés.
Les assureurs el leurs agents, ou leurs fondés de pouvoirs
peuvent pourvoir, de concert avec le capitaine, avec les assu­
rés et avec leurs chargés d'affaires, ou séparém ent, au recou­
vrement des marchandises assurées et à leur conservation,
sans préjudice d'aucun droit.
A rt . 030. — L'assuré, en signifiant à l'assureur les avis
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 69
reçus, peut se réserver de faire par acte séparé la sommation
pour le paiement de tout ce qui lui pourra élre dû par l’effet
de l’assurance.
Art. 031. — L’assureur doit payer les sommes dues :
En cas d'avarie simple, dans le délai de trente jours à par­
tir de celui où lui a été notifiée la liquidation y relative ;
En cas de délaissement, dans se délai de deux mois depuis
le délaissement fait.
L’assuré do son côté doit prouver dans ces délais le sinistre
qui donne lieu à l’action d’avarie ou au délaissement.
En cas d’opposition, chacun des opposants et l’assuré éga­
lement peuvent dem ander que la somme soit déposée.
Chapitre II. — Du Délaissement
Art. 032. — Le délaissement des objets assurés peut étre
fait dans les cas :
* 1° de naufrage ;
2° de prise;
3° d’arrêt par ordre d’une Puissance étrangère ;
■4° d'arrét par ordre du gouvernement après se voyage
commencé ;
5° en cas d’innavigabilité, si se vaisseau ne peut étre ra­
doubé, ou si les frais nécessaires pour le relever, le radouber
e lle mettre en étal de reprendre la m er montent aux trois
quarts au moins de sa valeur assurée;
G° en cas de perte ou de détérioration des efTets assurés, si
elle va au moins aux trois quarts de leur valeur.
Dans tous les autres cas l’assuré ne peut demander que la
réparation des avaries qu’il a subies.
A rt. 033. — L'assuré peut faire le délaissement même sans
prouver la perte du navire, pour les voyages de long cours
après un an et pour les autres voyages après six mois, à
com pter du jour du départ du navire, ou du jour auquel se
rapportent les dernières nouvelles.
En cas d’assurance à temps, après l’expiration des susdits
délais, la perte du navire est présumée arrivée dans le temps
de l’assurance.
70 LES SOURCES I)U DROIT l-RIVÉ DE L ASSURANCE
S’il y a plusieurs assurances successives, la perte est pré­
sumée arrivée le lendemain du jour où ont été reçues les der­
nières nouvelles.
A rt. 634. — Si le navire a été déclare innavigable, on peut
faire le délaissement des effets assurés dont il est chargé, si
dans le délai de trois mois depuis sa déclaration d’innaviga­
bilité 011 n’a pu trouver un autre navire pour les recharger et
les porter au lieu de leur destination.
Art. 633. — Dans le cas prévu par l'article précédent et
par l'article {>14, si les objets sont chargés sur un autre
navire, l’assureur est tenu des dommages qu'ils ont subis
des frais de chargement cl de rechargem ent, «le dépôt et de
garde dans les magasins, de l'excédent du fret, cl de tous les
autres frais faits pour les sauver, jusqu’à concurrence de la
somme assurée, et si elle n'est pas épuisée, l’assureur conti­
nue à courir les risques pour le surplus.
Art. 636. — Eu cas d'arrél de la part d’une Puissance ou
en cas de prise, le délaissement des m archandises frappées
d'arrét ou prises ne peut être fait que trois mois après la si­
gnification du sinistre, si celui-ci est arrivé dans la Méditer­
ranée, dans la mer Noire ou dans les autres mers d’Europe
dans le canal de Suez ou dans la mer Ilouge ; et six mois
après la signification, si le sinistre est arrivé dans un autre
lieu. Pour les marchandises sujettes à dépérissement, ces
délais sont réduits de moitié.
A rt. 637. — Le délaissement doit élre fait aux assureurs
dans le délai :
De trois mois à com pter du jour où est reçue la nouvelle
du sinistre, si celui-ci a eu lieu dans la Méditerranée, dans la
Mer Noire ou dans d'autres mers d’Europe, dans le canal de
Suez ou dans la mer Ilouge ;
De six mois, si le sinistre est arrivé dans les autres m ers
de l'Afrique, dans les m ers occidentales et méridionales de
l'Asie, et dans les mers orientales de l'Amérique ;
D’un an, si le sinistre est arrivé dans un autre lieu.
En cas d'arrél de la part d’une Puissance, ou de prise, ces
délais ne courent que du jour où expirent les délais établis
dans l’article précédent.
LA. LOI DANS LES PAYS I)!- DHOIT FRANÇAIS "1
Ces délais expirés, l’assuré n’est pas admis à faire le délais­
sement, sauf l’action d’avarie.
A rt. 638. — L'assuré, en signifiant les avis reçus, peut
faire le délaissement avec sommation à l ’assureur de payer la
somme assurée dans le délai établi par le contrat ou par la
loi, ou bien il peut se réserver de le faire dans les délais
légaux.
En faisant le délaissement, il doit déclarer les assu­
rances faites ou ordonnées et les sommes empruntées à la
grosse.
Faute de quoi, le délai du paiement ne court qu’à compter
du jour de la notification de cette déclaration, mais se délai
pour poursuivre l’action en délaissement n'est pas pour cela
prorogé.
En cas de déclaration frauduleuse, l'assuré perd tout droit
résultant du contrat d’assurance.
A r t . 639. — Le délaissement des objets assurés ne peut
étre ni partiel ni conditionnel.
Il comprend seulement ses choses qui forment l’objet de
l'assurance et du risque.
Art. 6i0. — Le délaissement une fois signifié et accepté
ou déclaré valable, les marchandises assurées appartiennent
à l'assureur depuis le jour où il a été fait. L'assuré doit lui
délivrer tous les documents qui se rapportent à ces mar­
chandises.
L’assureur ne peut, sous prétexte du retour du navire, se
dispenser de payer la somme assurée.
A r t . 641. — En cas de prise, si l’assuré n’a pu en donner
avis à l’assureur, il peut racheter les objets pris sans attendre
son ordre.
L’assuré est cependant tenu de notifier à l’assureur la com­
position qu'il aura faite, aussitôt qu'il en aura les moyens.
L’assureur a le choix de prendre la composition à son
compte, ou d’y renoncer : il est tenu de notifier son c h o ix à
l’assuré dans les vingt-quatre heures qui suivent la significa­
tion de la composition.
S’il déclare prendre la composition pour son compte, il est
tenu de contribuer, sans délai, au paicm entdu rachat dans les
r2 l e s s o u r c e s du d r o it p r iv é d e i / a s s u r a n c e
termes de la convention, et à proportion de son intérêt, et il
continue de courir les risques du voyage conformément au
contrat d’assurance.
S’il déclare renoncer au profit de la composition, il est
tenu au' paiement de la somme assurée, sans pouvoir rien
prétendre*aux effets rachetés.
Lorsque l’assureur n’a pas notifié son choix clans le
délai susdit, il est censé avoir renoncé au profit de la com­
position.
§ 4. — Espagne
507. En Espagne, l’assurance est régie par se Code
de commerce publié le .‘10 mai 1829 (chap. 111, litre III du
troisième livre, art. 840 à 929). Ce code, sauf quelques
dispositions sans importance relatives aux transports ter­
restres (Livre II, art. 417 à 425) reproduit ses disposi­
tions du Code Français sur ses assurances *.
Nous mentionnerons en outre le règlement des compa­
gnies d'assurances mutuelles du 28 décembre I8.’>7 ; la
loi sur les sociétés étrangères du 20 juillet I8G2 avec
une circulaire du 30 novembre 18GÎÎ ; enfin la loi sur les
banques et les sociétés des 19 octobre 18G9, 21 .janvier et
7 mars 1870.
g 5. — P o rtu g al
508 . En Portugal, l’assurance est régie par le Code de
commerce, publié le 18 septembre 1833 (2° partie. Tilre
XIV du livre unique consacré du droit maritime — articles
IG72-I8I2). Les sources de ce Code sont les diverses lé­
gislations commerciale seuropéennes on vigueur à cette
époque. Il est sur la matière de l’assurance plus complet
que le Code espagnol. Le titre XIV précité contient des dis-
1. Voy. Antliolne do S aint-Joscph, op. cit., pp. 1-12S, et G oldschm idl
Ilandburh, p. 237.
I.A LOI DANS LES I’AYS DE DltOlT FRANÇAIS 73
positions assez nombreuses sur l’assurance contre l’in­
cendie et sur l’assurance sur la vie, dispositions emprun­
tées au Code hollandais, tandis que le Code espagnol est
muet sur ces deux importants sujets *.
Nous mentionnerons, en outre, les lois suivantes : Loi du
11 septembre 1861 sur l’admission des sociétés par actions
étrangères. Loi sur les sociétés anonymes du 22 juin 1867.
Ordonnance du 16 février 1869.
S 6. — États de l’Orient
A. GRÈCE

5 0 9 . En Grèce, l’assurance est régie par le Code de


commerce (Ndpo; ’efotoptxdt), publié le 1ermai I83;j, qui n’est
qu'une reproduction exacte du Code de commerce fran­
çais *.
IL ROUMANIE
5 1 0 . Dans les provinces Iloumaines, l’assurance est
régie par le Code de commerce publié en juin 1840 par
la Valachie, et étendu à la Moldavie par une loi du 7 sep­
tembre 1863. Ce Code reproduit presque sans modifica­
tions les dispositions des trois premiers livres du Code
de commerce français 3. Nous mentionnerons en outre
un règlement sur les sociétés anonymes du 31 jan­
vier 1868.

1. Voy. A nthoinc de Saint-Josepli, op.’cit., pp. 1-112, cl G oldschm idt,


llandbuc/t, p . 241. C pr. Notice de M. Midosi sur les sources de la lé­
gislation portugaise, Bulletin de la Société de législation comparée,
année 1875, p. 168.
2. Voy. A nthoinc de Saint-Josepli, op. cit., II, pp. 304 et suiv. Golds­
chm idt, Handbuch, p. 249.
3. Voy. A nlhoine de Saiiit-Joseph, op. cit., 11, pp. 403-405 — G olds­
chm idt, op. cit., p. 251.
7î LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE

C. T0RQUIE
511. Le Code de commerce lurc, publié en ! 86 i, con­
tient un litre (le XIe) sur l’assurance contre ses risques de
mer. Les rédacteurs de ce Code se sont surtout inspirés
du Code français, mais ils ont fait aussi de nombreux
emprunts aux Codes italiens et hollandais et au Landrecht
Prussien
D. ÉGYPTE

5 12 . Le Code de commerce maritime lurc est en vigueur


en Égypte *.
§ 7. — États de l’Amérique centrale et méridionale
A. CHILI

5 13 . La législation chilienne sur l'assurancc mérile une


élude particulière.
Le Code de commerce 3 publié à Santiago le 23 novem­
bre 18(»-i et mis en vigueur depuis le l,r janvier 1867 con­
tient des dispositions très complètes sur celle matière.
Le titre VIII du livre II pose d’abord (art. 512-560)les prin­
cipes communs aux assurances terrestres et maritimes,
puis (art. 561-568) les principes spéciaux aux assurances
terrestres, enfin les règles relatives aux qualres branches
1. V oy. G oldsclim ldt, llandbuch, p. 23l>. C ons. pour les lexlcs F c-
raud-G iraud, De ta juridiction française dans les Échelles du Levant et
de Barbarie, 2 vol. in-8.
2. Voy. G oldschm idt, Handbuch, p. 256. Sur la Réforme judiciaire,
voy. Documents diplomatiques, Négociations retaliaos à la réforme ju ­
diciaire en Égypte, P aris, Im prim erie nationale, 1874.
3. lunes der durchdachtesten un d unregendsten Gesetzbücher (Un
des Codes les mieux digérés et le s plus suggestifs ), dit avec raison G olds-
chm idt, llandbuch, p . 236. Voy. Codigo di comercio de la República de
Chile, Santiago de Ciiilc, abril de 18G6.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 73
suivantes d'assurances terrestres : assurance sur la vie
(art. 569-578), assurance contre s'incendie (art. 579-586),
assurance contre les risques agricoles (art. 587-590),
assurance des transports terrestres (art. 591-601). Le titre
Vil du livre III traite de l'assurance m aritim e (art. 1216-
1312).
Voici sa traduction de ces intéressantes dispositions :

TITRE VIII
DE LASSUHANCE EN GÉNÉRAL ET DES ASSURANCES TERRESTRES
EN PARTICULIER

§ l 0'. — D éfinitions
A r t . î»liî. — L 'a ssu ra n ce est un contrat bilatéral, condi­
tionnel et aléatoire, par lequel une personne naturelle ou ju ­
ridique prend à sa charge, pour un temps déterminé, tous les
risques ou un des risques de perte ou de détérioration que
courent certains objets appartenant à une autre personne, en
s’obligeant, moyennant une rémunération convenue, à l’in­
demniser de la perte ou de tout autre dommage appréciable
en argent, que pourraient subir les objets assurés.
A r t . 513. — On appelle assureur, la personne qui prend
pour son compte le risque; assuré, celle qui en demeure li­
bérée ; prime, la rém unération ou le prix de l’assurance.
On entend par risque l'éventualité de tout cas fortuit qui
peut causer la perle ou la détérioration des objets assurés.
Le sinistre est la perle ou la détérioration des objets assurés.
On appelle sinistre majeur la perte totale, ou presque totale,
et sinistre mineur la simple détérioration de la chose assurée.
La perte ou la détérioration égale aux trois quarts do la va­
leur des objets assurés n'est considérée comme perle totale
que dans les cas prévus par la loi.
Les assurances sont terrestres ou maritimes.

I
70 I.ES SOURCES DU DI10IÏ PRIVÉ DE l ’ASSÜHAN'CIÎ

S 2. — Dispositions communes aux assurances


terrestres et maritimes
Art. îH-t. — L’assurance se réalise et se prouve par écriture
publique au privée, ou officielle, c’est-à-dire passée par mi­
nistère de courtier ou de consul chilien à défaut de courtier.
Le litre justificatif de l’assurance s’appelle police. La police
peut étre au nom de l’assuré ou au porteur.
Quand il aura été passé un écrit, privé ou officiel, deux
exemplaires seront remis aux parties à titre de garantie reci-
proqne.
A ht. otTi. — L’assurance, conclue verbalement, vaut comme
promesse, pourvu qu’il y ait entre les contractants convention
formelle sur la chose, le risque et la prime.
La promesse peut être établie par tous moyens de preuve
admis en matière commerciale, et autorise chacune des par­
ties contractantes à dem ander à l’autre la remise (le la police.
A rt. 310. — Toute police doit contenir : 1° les noms et
prénoms de l’assureur et de l’assuré,ainsi que leur domicile ;
2° la déclaration de la qualité que prend l’assuré en faisant
l’assurance ; 3“ la désignation claire et précise de la valeur
et de la nature des objets assurés; i° la quantité assurée;
3" les risques que l’assureur prend à sa charge ; G" l’époque
à laquelle commence et finit le risque pour l’assureur; 7° la
prime de l’assurance, l'époque, le lieu et le mode du paie­
ment de cette prim e; 8° la date avec l’indication de l’heure;
9° rénonciation de toutes les circonstances qui peuvent don­
ner à l’assureur une connaissance exacte et complète des ris­
ques et de toutes les stipulations intervenues entre ses parties.
ArtT. 317. — En ce qui concerne l’assuré, l’assurance est un
contrat de pure indemnité, et ne peut jam ais étre l’occasion
d’un bénéfice.
Art. 318. — Toute personne, capable de s’obliger, peut
conclure une assurance ; l’assuré, outre la capacité légale,
doit avoir, au moment de la conclusion du contrat, un réel
intérêt il éviter le risque, soit en qualité de propriétaire, co-
partageant, fidéicommissaire, usufruitier, locataire, créan­
l.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 77
cier ou adm inistrateur de biens d'autrui, soit en tout autre
qualité qui lui donne un intérêt à la conservation de l’objet
assuré.
L’assurance où manque cet intérêt est nulle et sans valeur.
A rt. 519. — On peut contracter une assurance pour son
propre compte ou pour celui d’un tiers en vertu d’un pouvoir
spécial ou général, cl aussi à son insu et sans son autorisation.
Art . 520. — Par le l'ail qu’il prend jwur son compte l'as­
surance de l’objet qu’il doit assurer pour compte d'autrui, le
m andataire est censé agir conformément aux instructions de
son mandat.
A défaut d'instructions, on considérera l’assurance comme
faite conformément aux conditions en usage dans le lieu où
le mandataire doit exécuter son mandat.
Att. 521. — L’assurance faite par un agent officieux est
sans valeur, si l’intéressé on son mandataire, ignorant l'exis­
tence de ce contrat, a déjà fait assurer le même objet.
A rt . 522. — Peuvent être assurées toutes les choses corpo­
relles ou incorporelles, pourvu qu’elles existent au moment
du contrat ou à l'époque où commencent à courir les risques
pour compte de l'assureur, que leur valeur puisse form er
l’objet d ’une spéculation licite et qu'elles soient exposées à se
perdre par l'effet du risque que l’assureur prend à sa charge.
P ar conséquent, ne peuvent donner matière à assurance:
i°les profils ou bénéfices espérés; 2° les objets de commerce
illicite ; 3° les choses assurées déjà pour leur valeur intégrale,
à moins que la dernière assurance ne se rapporte à une époque
différente ou à des risques de nature différente de ceux visés
dans la précédente assurance.
4° les choses ayant déjà couru le risque, qu'elles aient été
sauvées ou détruites.
L’assurance de choses qui ne réunissent pas toutes les con­
ditions exprimées dans le premier paragraphe de cet article
est nulle de plein droit.
A rt. 523. — L’assureur peut faire réassurer, à des condi­
tions plus ou moins favorables que celles stipulées, les objets
qu'il a assurés.
La réassurance n'éteint pas les obligations de 1 assureur et
"8 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
ne conféré pas à l’assuré une action directe contre le réas­
sureur.
l/assureur et l’assuré ne peuvent conclure une réassu­
rance, mais le second peut faire assurer le coût de l’assurance
et le risque d’insolvabilité du premier.
Art. 5 2 i. — Les établissements commerciaux, tels que
Magasins,'Bazars, Boutiques, Fabriques et autres, et les char­
gements terrestres et maritimes peuvent être assurés avec ou
sans désignation spécifiant les marchandises ou objets qu’ils
contiennent.
Les meubles qui constituent le ménage d’une maison peu­
vent Être également assurés dans la même forme, excepté
ceux qui ont un grand prix, tels que joyaux, tableaux de
famille, objets d’art ou autres analogues, lesquels devront
être assurés avec désignatiou.
Dans l’un et l’autre cas, l’assuré devra individualiser les
objets assurés et justifier de leur existence cl de leur valeur
au moment du sinistre.
Art. 525. — Lorsque plusieurs assurances successives
auront été conclues de bonne foi à des dates différentes, la
première seule sera valable en tant qu’elle couvrira la valeur
intégrale de l’objet assuré. Si elle ne la couvre pas, les assu­
reurs postérieurs répondront de la quotité non garantie
selon l’ordre de date de leurs contrats respectifs.
Les assureurs dont les contrats seraient annulés faute de
valeur assurable rem bourseront la prim e, sauf leur droit à
indemnité s’il y a lieu.
Art. 526. — Lorsque divers assureurs assurent conjointe­
ment ou séparément il sa même date une quantité excédant
la vraie valeur de l’objet assuré, ils ne sont responsables (pie
jusqu’à concurrence de ladite valeur et en proportion de la
somme que chacun d’eux aura assurée.
L’assurance non datée est présumée conclue à la date dt*
celle qui la suit immédiatement.
Art. 527. — Dans les cas prévus dans les deux articles qui
précédent, l’assuré ne pourra renoncer à une assurance
antérieure pour rendre responsables les assureurs pos­
térieurs.
LA LOI DANS LliS PAYS DE DROIT FRANÇAIS 79
S'il exonère les assureurs antérieurs de leurs obligations,
l’assuré sera mis en leur lieu et place, dans le môme ordre et
pour la même somme.
Dans ce cas, si l'assuré venait à contracter une nouvelle
assurance, les assureurs prendraient son lieu et place de la
façon indiquée par le paragraphe précédent.
A r t . 528. — Quoiqu'une chose ait été assurée pour sa
valeur entière, il est permis de l’assurer de nouveau à la
condition que le deuxième assureur ne sera tenu qu’en tant
que l’assuré ne sera pas complètement indemnisé p a rle pre­
mier assureur.
En ce cas, le contrai ou les contrats antérieurs seront clai­
rem ent décrits dans la nouvelle police, à peine de nullité, et
on appliquera les règles établies dans les articles 523 et 52G.
A r t . 529. — L’assuré, après une renonciation en due
formé à une assurance antérieure, pourra faire assurer de
nouveau l’objet assuré pour le même temps et les mêmes
risques.
Il sera fait mention dans la nouvelle police, à peine de
nullité, de l’assurance antérieure ainsi que de la renon­
ciation.
A rt. 530. — S’il y a transmission de la propriété de la
chose assurée, à titre universel ou particulier, l’assurance
courra au profil de l’acquéreur, sans qu’une cession soit
nécessaire, ¡\ partir du moment où ses risques lui incombe­
ront, à moins qu’il ne soit évident que ladite assurance a été
consentie par l’assureur en considération de la personne
assurée.
A r t . 531. — En cas de transmission ti litre particulier,
l'assureur pourra exiger que l’acquéreur déclare s’il entend
ou non profiter de l’assurance.
S’il refusait, et si l’assuré conservait quelque intérêt dans
la chose, l’assurance continuerait pour le compte de ce dernier
jusqu’à concurrence de son intérét.
S’il ne conserve aucun intérét, l'assurance sera considé­
rée comme éteinte depuis le moment de l’aliénation, et l’as­
sureur pourra réclam er de l’assuré le paiement de toute la
prime, ou une indemnité, selon la nature de l’assurance.
80 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Art. 532. — L’assurance n'est efficace que jusqu’à concur­
rence de sa vraie valeur de l’objel assuré, mémo si l’assureur
s’est engagé pour une somme qui la dépasse.
Si la valeur intégrale de la chose n’est pas assurée, l’assu­
reur no sera obligé de payer l'indemnité que dans la propor­
tion qui existe entre la valeur assurée et celle qui ne
l’est pas.
Cependant les intéressés pourront stipuler que l’assuré ne
supportera aucune partie de la perte ou du dommage, ex­
cepté dans Je cas où le m ontant du sinistre dépasserait la
somme assurée.
Art. 533. — Si la police ne détermine pas la valeur des
choses assurées, l’assuré pourra l’établir par tous les moyens
de preuve admis par le présent Code.
Art. 53i. — Quoique la valeur ait été formellement énon­
cée dans la police, l'assureur ou l'assuré pourront prouver
que l’estimation a été exagérée par erreur ou par fraude.
Si l'estimation a été exagérée par erreur, la somme assu­
rée et la prime seront réduites jusqu’à concurrence de la va­
leur réelle des objets assurés, et l’assureur pourra exiger sur
la différence entre cotte valeur et celle énoncée dans la po­
lice l'indemnité qu’il y aura lieu.
Si l’assureur prouve que la différence entre la valeur réelle
des objets et la quantité assurée provient de la fraude de
l’assuré, cc dernier ne pourra exiger le paiement do l’indem­
nité en cas de sinistre, et il devra verser & l'assureur la prim e
entière, sans préjudice de l’action criminelle.
Mais si l’objet assuré a été estimé au juste par des experts
choisis par les parties, l'assureur ne pourra, sa u fe n c a s d e
fraude, discuter la valeur que les experts lui auront assi­
gnée.
Aiit. 535. — Si la police ne contient pas l'indication
expresse ou tacite de la valeur assurée, l'assureur est censé
s’obliger à indemniser l'assuré jusqu’à concurrence de la va­
leur de la chose assurée à l'époque du sinistre.
Il y a indication expresse, non seulement lorsque l’on indi­
que d’une façon précise la valeur assurée, mais encore lors­
que l'assureur s’engage à payer tout ou partie de la valeur
LA LOI DANS LI-S PAYS LIE DROIT FRANÇAIS 8i

de l’objet assuré, selon l'estimation que l'on en fera à l'épo­


que du sinistre, ou lorsque l’on établit dans la police le
moyen de fixer la somme assurée.
Il y a indication tacite lorsque la police contient l’estima­
tion de l’objet assuré, la fixation de la prime, ou tout autre
donnée suffisante pour déterminer la somme assurée.
A rt. 53G. — L’assureur peut prendre à sa charge tout ou
partie des risques auxquels se trouve exposée la chose assurée.
Si l’assurance n’est pas limitée & un certain nombre de ris­
ques déterminées, l’assureur répond pour tous, sauf les excep­
tions légales.
Art. 537. — A défaut de Stipulations, les risques commen­
ceront à courir pour le compte de l’assureur, dès que les par­
ties auront signé la police, à moins que la loi n’en dispose
autrement.
Les tribunaux détermineront, suivant l'espèce, la durée des
risques, en prenant en considération les clauses de la police,
les usages locaux et les autres circonstances de l'affaire.
Art. 538. — L'assuré ne peut changer, à lui tout seul, le
lieu du risque ni aucune des autres circonstances dont on a
tenu compte pour s’estimer.
Un changement effectué sans se consentement de l'assu­
reur autorise la résolution du contrat si, suivant la décision
du juge compétent, ce changement augm entait ou aggravait
les risques.
A rt. 539. — Il y a présomption que le sinistre résulte
d'un cas fortuit ; mais l’assureur peut prouver qu'il a été
causé par un accident qui ne le rend pas responsable de scs
conséquences aux ternies de la convention ou de la loi.
A rt. 540. — La clause par laquelle l’assureur s'engage à
accepter l’estimation que l'accusé fera du dommage souffert
n’a d'autre effet que d'im poser au prem ier le fardeau de la
preuve.
A r t . 541. — L'assurance contractée sans stipulation de
prime est nulle et sans valeur.
A rt. 542. — L'assureur gagne irrévocablement la prime
dès l'instant où les risques commencent à courir pour son
compte.
T . II. 6
82 I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
A r t . 543. — La prime peut consister en une certaine
somme d'argent ou dam la prestation d’une chose ou d ’un
fait pouvant également s’estimer en argent ; elle peut étre
payée tout entière en une fois ou partiellement par mois ou
par années.
A défaut de stipulation contraire, la prime est payable
en argent, £t si elle consiste en un tant pour cent ou en une
somme plus ou moins élevée, elle sera exigible dès que l'as­
sureur commencera à courir les risques.
La prime stipulée payable à échéances périodiques sera
payée au commencement de chaque période.
A rt. 514. — Le non-versement de la prime à l'échéance
conventionnelle ou légale autorise l’assureur <\ demander le
paiement, ou à poursuivre la résiliation de l'assurance avec
dommages et intérêts.
La demande de la prim e laisse subsister l’assurance.
L’instance en résiliation une fois engagée, les risques ces­
sent de courir pour le compte de l’assureur, et l'assuré ne
pourra exiger la réparation d'un sinistre ultérieur même en
offrant de payer la prime.
A r t . 545. — L’assureur devra faire valoir les droits que
lui confère l'article précédent dans le délai de trois jours à
partir de l’échéance; faute de quoi, l'assurance sera répu­
tée en vigueur avec tous ses effets, et l'assureur ne pourra
poursuivre que le paiement de la prime.
A r t . 51<>. — En accordant un délai de grâce pour le paie­
ment de la prime les assureurs s’obligent à réparer le sinis­
tre qui arriverait avant son échéance ; mais si ce sinistre ar­
rivait après, ils ne seraient obligés de le réparer que dans le
cas où la prime aurait été payée dans le délai im parti.
En cas de non-paiement, les assureurs pourront user du
droit que leur accorde le paragraphe i ,r de l’art. 544.
A r t. .'<47. — Lorsque l’assurance contractée au mois ou à
l’année prend fin, l’assuré ne doit rien pour les mois ou les
années qui n’auraient pas commencé à courir; et il ne peut
rien répéter de la prime qu'il aurait payée pour la partie du
mois ou de l’année qui n’aurait pas couru.
A r t . 518. — L'escompte des primes afférentes à des mois
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 83
el à des années futurs fait cesser la division mensuelle 011 an­
nuelle du paiement ; et en pareil cas il y a présomption que
les parties ont substitué à l’assurance primitive une assurance
unique pour uneseule prime et un nombre déterminé d’années.
Art. 549. — Si l'assurance est conclue entre l’assureur el
l'assuré ou son m andataire, le premier devra remettre au se­
cond la police signée dans le délai île vingt-quatre heures, à
partir de la conclusion du contrat.
Si l’assurance a été faite par intermédiaire de courtier la
police devra être signée et remise aux parties dans lu délai
de quatre jours à partir delà conclusion du contrat.
L'inobservation des dispositions contenues dans les deux
paragraphes précédents donne à l’assuré, le droit do récla­
mer des dommages-intérèts à l’assureur ou au courtier sui­
vant le cas.
A rt. 350. — L’assureur contracte principalement l'obliga­
tion de payer à l’assure la somme assurée en totalité ou en
partie suivant que l’objet assuré se perd en totalité ou en
partie, ou subit quelque dommage, par suite du cas fortuit
qu’il a pris à sa charge.
La responsabilité de l’assureur ne pourra, en aucun cas, dé­
passer la valeur assurée.
A rt. 551. — Si l’accident arrivé avant et continué depuis
l’expiration du terme de l’assurance consomme sa perte ou la
détérioration de sa chose assurée, ses assureurs répondront
de la valeur entière du sinistre.
Mais si l’accident arrivait avant et continuait après que les
risques auraient commencé à courir pour le compte des assu­
reurs, ces derniers ne seraient nullement responsables du
sinistre.
Art. 552. — L’assureur n’est pas tenu de la perte ou du
dom mage résultant du vice propre de la chose, du fait per­
sonnel de l’assuré, ou du fait d ’autrui, engageant au point de
vue civil sa responsabilité de ce dernier.
Cependant l'assureur peut prendre à sa charge en vertu
d'une stipulation expresse, ses risques provenant du vice pro­
pre de la chose ; mais il lui est défendu de répondre des faits
personnels de l’assuré.
84 LES SOUIÎCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
On enlend par vice propre le germe de destruction ou de
détérioration que les choses portent en elles-mêmes par suite
de leur nature particulière ou de leur destination, alors
même qu'on les suppose de qualité parfaite en leur genre.
A rt. ’¡op. — L’assureur, en payant la somme assurée,
pourra exiger de l'assuré la cession des droits qu'il a contre
les tiers en raison du sinistre, el l'assuré sera responsable de
tous les actes pouvant porter préjudice à l'exercice des ac­
tions cédées.
En outre, sans qu’une cession soit nécessaire, l'assureur, en
sa qualité d'intéressé à la conservation de la chose assurée,
peut dem ander des dommages et intérêts aux auteurs du si­
nistre.
Mais en ce cas l’assureur ne pourra se prévaloir d'aucune
présomption ni d'aucun autre avantage légal qui existerait
en faveur de sa personne assurée.
Art. 554. — P ar se fait seul de payer l'indemnité, celui qui
assure la solvabilité de l’assureur de la chose se subrogea
l'assuré dans tous les droits que la première assurance con­
fère à ce dernier.
Art. ■')')•'). — La valeur assurée est subrogée à la chose for­
mant la matière de l’assurance pour l’exercice des privilèges
et hypothèques constitués sur cette chose.
A rt. .'>.‘>6. — L’assuré est obligé :
1° De déclarer sincèrement toutes les circonstances néces­
saires pour établir l’identité de la chose assurée et mesurer
l’étendue des risques ;
2° De payer sa prime à l'époque et en la forme convenue ;
.’1° D’employer tout le soin et le zèle d'un père de famille
diligent à éviter le sinistre ;
•i° De prendre toutes les mesures nécessaires pour sauver
ou recouvrer la chose assurée, ou pour en conserver les
restes ;
5° De notifier à 1assureur, dans les trois jours de la récep­
tion de la nouvelle, l’arrivée de tout accident engageant sa
responsabilité, en ayant soin de faire dans cette notification
une énonciation claire des causes et circonstances de l'acci­
dent survenu ;
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 80

6° Do déclarer au moment d'exiger le paiement de l’in­


demnité les assurances qu’il a faites ou fait faire sur l’objet
assuré ;
7° De prouver la coexistence de toutes les circonstances
nécessaires pour établir la responsabilité de l'assureur.
Ce dernier est responsable de tous les frais que peut faire
l’assuré pour rem plir les obligations mentionnées aux
nM3 et A.
A r t . ¿>57. — L’assurance est résiliée :
1° Pour déclarations fausses ou erronées ou par suite de
réticences de l'assuré au sujet de circonstances qui, connues
de l'assureur, auraient pu l’empêcher de faire le contrat ou
am ener quelque modification essentielle dans ses conditions ;
2" Pour non-exécution îles obligations contractées;
3° Par suite du manque absolu de risques, ou do leur
extinction.
Si le défaut de risques ou leur extinction n'étaient que par­
tiels, l’assurance serait résiliée partiellement.
Art. 558. — Si la nullité ou la résiliation de l'assurance
sont prononcées par suite de fraude ou de dol de l'assuré
l'assureur pourra demander Je paiement de la prime ou la
retenir, sans préjudice de l’action criminelle, alors même
qu’aucun risque n’aurait couru.
Art. 559. — En cas de faillite de l’assureur pendant que
les risques courent, l’assuré pourra demander la résiliation
du contrat ou exiger que l’assemblée des créanciers garan­
tisse par une caution l’exécution îles obligations du failli.
L'assureur jouit du même droit d’option, si la faillite de
l’assuré arrive avant le paiement de la prime.
Si le failli ou l’adm inistrateur de la faillite ne donne pas
caution dans les trois jours qui suivent la notification de la de­
mande l’assurance sera résiliée.
Art. 560. — Les sociétés anonymes d’assurances mu­
tuelles sont soumises aux règles que contient le présent cha­
pitre pour tout ce qui concerne la fixation des droits et obli­
gations de la société et des actionnaires en cas (le si­
nistre.
8G LES SOURCES DU DROIT l’RIVÉ DE LASSURANCE

g 3. —Dispositions spéciales relatives aux assurances


terrestres.
A rt. 501. — Les assurances terrestres sont mutuelles ou à
primes.
Les assurances mutuelles participent à la fois du contrat
d'assurance et de celui de société ; et quoique par leur nature
ce soient des contrats civils, elles restent soumises à la légis­
lation commerciale conformément à l'art. 2064 du Code
civil.
Art. 5G2. — Les assurances terrestres à prim es ont ordi­
nairem ent pour but d’assurer :
Io La durée de la vie d’une ou de plusieurs personnes ;
2“ Les risques d’incendie ;
3° Les risques que peuvent courir les récoltes sur pied ou
les récoltes faites ;
4° Les risques de transport par terre, lacs, rivières et ca­
naux navigables.
Art. .‘>03. — Lo délaissement des choses assurées n'est pas
permis dans les assurances terrestres, sauf convention con­
traire.
La résiliation ne peut non |»lus avoir lieu par la volonté
seule de l'assuré, même en payant une indemnité.
Art. 564. — Si lu résiliation est causée par un cas fortuit
ou de force majeure, l'assureur n’a le droit de réclamer au­
cune indemnité sauf convention contraire.
Mais si elle a lieu par suite d’un fait imputable à l'assuré,
l’assureur peut dem ander des dom mages-intéréls conformé­
ment aux principes généraux.
Les dispositions de cet article et celles du précédent ne
sont pas applicables aux assurances de transports par terre.
A rt. 565. — L'indemnité à laquelle s’oblige l'assureur se
règle, dans les limites de la convention, sur la base de la va­
leur qu’a l’objet assuré au moment du sinistre.
Art. 566. — Dans le cas prévu au n° \ de l’art. 532, l'as­
surance sera considérée comme non avenue, quoique l’assu­
reur et l’assuré aient agi sans avoir connaissance de la perte
ou du sauvetage de l'objot assuré.
LA LOI PANS LES PAYS DR DROIT FRANÇAIS 87
Mais si l’un d'entre eux avait en contractant connaissance
de la perte ou du sauvetage de la chose, il sera obligé d'in­
demniser l’autre, sans préjudice de l’application de la peine
que lui impose la loi.
Si les deux parties connaissaient le fait qui a mis fin aux
risques, l’assurance sera considérée, en tous ses effets, comme
n’existant pas.
Art. 307. — Les dispositions du paragraphe final de
l'art. 536 s’appliquent aux assurances terrestres excepté celle
des transports, même quand les frais de sauvetage excèdent
la valeur des objets assurés.
Art. 208. — Les actions résultant de l’assurance terrestre,
sauf celle des transports, se prescrivent par cinq ans.
Si la prim e est payable par fractions à époques fixes et
périodiques, l’action, pour recouvrer chaquefraclion, se pros­
crit par cinq ans à partir du moment où elle devient exigi­
ble.
§ 4. — De ¡ assurance sur la vie.
Art. oG9. — La vie d'une personne peut être assurée par
elle-même ou par un tiers ayant un intérêt actuel et effectif
à sa conservation.
Dans le second cas, l’assuré est le tiers au bénéfice duquel
l’assurance est créée cl qui s’oblige à payer la prime.
A rt. 370. — L’assurance faite par un tiers peut être con­
clue à l’insu et sans le consentement de la personne dont la
vie est assurée.
A rt. 571. — L’assurance peut être temporaire ou à vie.
Si l’on omet de m entionner la durée qu’elle doit avoir,
l'assurance sera présumée à vie.
Art. 572. — Le risque que prend ù sa charge l’assureur
peut élre le risque de mort de l'assuré dans un temps déter­
miné, ou en certaines circonstances prévues par les parties,
ou le risque de la prolongation de la vie au delà de l’époque
fixée par la convention.
A rt. 573. — L’n outre des énonciations mentionnées dans
l’art. 516, la police devra indiquer l'âge, la profession et
l’état de sanlé de la personne dont on assure la vie.
88 I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Art. 57î. — L'assurance est nulle si au moment de la conclu­
sion du contrat la personne dont la vie est assurée n ’existe
pas, même si les parties ignoraient son décés.
Art. 575. — L’assurance sur la vie est annulée :
I" Lorsque celui qui a fait assurer sa vie la perd par
suite de suicide ou de condamnation capitale, ou en duel,
ou dans tout autre entreprise criminelle, ou s’il est tué par
ses héritiers ;
Celte disposition est inapplicable au cas d’assurance con­
tractée par un tiers ;
2° Lorsque celui qui réclame la somme assurée est l’auteur
ou le complice du m eurtre do la personne dont la vie a été
assurée.
A r t . îJ76. — L’absence ou la disparition de la personne
dont la vie a été assurée ne rend pas exigible la somme assu­
rée, à moins de convention contraire.
Mais si les héritiers présomptifs de la personne disparue
sont envoyés en possession définitive, ils pourront exiger le
paiement de la somme assurée en donnant caution de la res­
tituer si l’absent venait à reparaître.
Art. 377. — La fixation de la somme assurée et toutes les
conditions accidentelles du contrat dépendent de la volonté
des parties contractantes.
A rt. .'>78. — Los dispositions précédentes ne sont pas ap­
plicables aux tontines, aux assurances mutuelles sur la vie,
ni aux autres contrais qui exigent le versement d'une somme
fixe.
§ 5. — De l’assurance contre l’incendie.
A rt. 379. — En dehors des énonciations prescrites par
l’article 316, la police devra exprim er :
I" La situation des immeubles assurés, et leur désignation
détaillée;
2° La destination et l’usage des immeubles assurés;
3ULa destination et l'usage des édifices adjacents, en tant
que ces circonstances peuvent influer sur l'estimation des
risques ;
LA 1.01 DANS LES PAYS DI? DROIT FRANÇAIS 8 i)

■1° Les locaux dans lesquels se trouvent placés ou emmaga­


sinés les meubles, objet de l’assurance;
5“ La durée de l’assurance.
A r t . 380. — L’assurance d'un édilice ne comprend pas le
risque que court son propriétaire de réparer les dommages
causés aux voisins par l'incendie de l’édifice assuré.
Art. 581. — L’assuré contre les risques ries voisins on
(•mitre les risques locatifs ne pourra réclamer l’indemnité
convenue, tant qu'il ne produira pas une décision exécutoire
le déclarant responsable de la communication du feu dans le
premier cas, ou, dans le second cas, de l'incendie survenu
dans l'édifice assuré.
Art. 382. — Sont à la charge del'assureur :
1° Toutes perles ou tous dommages causés par l’action di­
recte de l'incendie, même si cet accident résulte d'une faute
légère ou très légère de l’assuré, ou d’un fait d'autrui dont
ce dernier serait dans un autre cas civilement responsa­
ble ;
2° Les pertes cl dommages qui sont une conséquence im­
médiate de l’incendie, leN que ceux causés par sa chaleur, la
fumée ou la vapeur, par les moyens employés pour éteindre
ou maîtriser le feu, par le déménagement des meubles et par
les démolitions exécutées en vertu des ordres de l'autorité
compétente.
Art. 383. — La responsabilité de l’assureur cesse si l’édi­
fice assuré a élé consacré, après le contrat, à un usage qui ag­
grave les risques d’incendie, de telle sorte qu’il y ait lieu de
présumer que l'assureur ne l’aurait pas assuré, ou l'aurait
assuré à d’autres conditions.
La même règle s’appliquera à l'assurance des objets mobi­
liers chaque fois que l'assuré les retirera de l’endroit où ils se
trouvaient au moment de la conclusion de l'assurance, pour
les placer dans un aulre endroit.
A rt. .‘¡Si. — La responsabilité de l’assureur cesse égale­
ment lorsque l’incendie a eu lieu à la suite d'infraclions, delà
part de l'assuré, aux lois ou règlements de p o lic e qui ont pour
objet de prévenir un semblable accident.
Art. 583. — Si la valeur assurée consiste en un lant pour
90 LES SOUHCES I)U DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
cent, on est censé s’étre référé à la valeur de l'objet au mo­
ment du sinistre.
Art. 580. — Sauf convention contraire, les expressions
biens mobiliers ou meubles de maison , sans autre dénomina­
tion, seront [»rises dans le sens que leur donne l’article 574 du
Gode civil.
g 6. — De 1 assurance contre les risques auxquels sont
exposés le3 produits agricoles.
A rt. 587. — Indépendamment des énonciations contenues
dans l’article 510, la police devra exprimer:
10 La situation, l'étendue, la contenance des terrains, vignes,
prairies artificielles, vergers dont les produits sont assurés ;
2° La catégorie d'ensemencements ou de plantations à la­
quelle on destine les terrains, et s'ils sont déjà faits ou à faire ;
3° Le lieu de dépôt, si l ’assurance porte sur des récoltes
déjà laites ;
•4° La valeur moyenne des produits assurés.
A r t . 588. — L’assurance peut être contractée pour une ou
plusieurs années.
Si sa durée n'esl pas indiquée dans sa police, l’assurance
sera censée laite seulement pour l'année rurale à laquelle
correspond la récolte assurée.
A r t . 589. — l/ a s s u rc u r répond du la perte ou do la dété­
rioration des récoltes, mais non do la quantité plus ou moins
grande de fruits que les vignes, les arbres fruitiers, les terres
ensemencées ou plantées devraient produire.
A r t . 590. — En cas de sinistre, l'assureur paiera l’indem­
nité stipulée suivant les prescriptions de l’article 565.
Pour estimer l’indemnité en cas de sinistre, on examinera
dans l’expertise si, étant donnée l’époque où le désastre a eu
lieu, il n'est pas possible de faire un second ensemencement
ou une seconde plantation, ou si, d’après l'élut des fruits, on
peut espérer quelque récolle.
§ 7. — De l'assurance de transports terrestres.
A rt. 591. — En sus des énonciations requises dans l'ar­
ticle 510, la police d'assurance devra contenir:
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS <J|
1° Le nom et le domicile du transporteur ;
2° L’indication du lieu où les objets doivent être chargés, et
de celui où doit s'effectuer la livraison ;
3° Le trajet pour lequel on les assure, et la route que doi­
vent suivre les transporteurs;
4° Le mode de transport.
Art. 592. — Le transporteur d'objets par terre, lacs, ri­
vières ou canaux navigables, peut les assurer pour son propre
compte.
En ce cas, la police sera dressée conformément aux pres­
criptions de l'article précédent.
Art. 593. — Les risques commencent à courir, et se ter­
minent pour l'assureur aux époques lixées par l'article 200 '.
Lorsque les objets doiventélre transportés alternativement
par terre ou par eau, l’assureur ne sera pas responsable des
dommages qu’ils peuvent subir si le transport a lieu sans né­
cessité par des roules inusitées ou d’une manière inaccou­
tumée.
Art. .‘¡95. — Lorsque laclurée du voyageest déterminée sur
la lettre do voilure et sur Ja police d’assurance, l’assureur ne
sera pas responsable des dommages qui pourraient survenir
après l’expiration du délai indiqué.
Art. 590. — Si, dans le cours du voyage convenu, les mar­
chandises sont déchargées, emmagasinées, et chargées de
nouveau à dos d’autres animaux, ou dans d'autres voitures
ou bateaux, les risques continueront de courir pour le compte
de l'assureur.
Il y a exception toutefois au cas où il a été expressément
stipulé <[ue le transport serail effectué sur un navire déter­
miné: cependant l'assureur sera aussi dans ce cas responsable
des risques du transbordem ent effectué pour l’appareillage.
A rt. 507. — L’assureur répond des dommages causés [»al­
la fraude ou la faute des employés chargés de la réception,
du transport ou de la livraison ties objets assurés.
1. L ’arlicle 200 dispose ainsi:
La responsabilité du transporteur com m ence au m om ent où a m ar­
chandise est à sa disposition ou à celle de ses subordonnas, et finit au
m om ent où la livraison a été faile à lu satisfaction du consignataire.
02 LES SOURCES DU DROIT PRIVE DE L'ASSURANCE
Art. 598. — S'il se produisait quelques dommages non
compris par exception dans l’assurance, l'assureur est tenu
d’établir régulièrement le caractère exceptionnel fie ces dom­
mages.
Art. 599. — Si l’assurance est résiliée en totalité ou en
partie sans qu’il y ait faute de la part de l'assureur, l’assuré
lui paiera'à titre d’indemnité un demi pour cent de la valeur
assurée.
Art. 600. — L’assuré peut faire le délaissement des objets
avariés à l’assureur dans le délai d’un mois à partir du jour
où il a eu connaissance du sinistre.
Faute de l'effectuer dans le délai indiqué, il ne pourra plus
le faire ultérieurement.
Art. 001. — Aux cas non prévus dans le présent chapitre,
s’appliqueront les dispositions du litre de l'assurance mari­
time.
TITHE VIL — DE L’ASSURANCE MARITIME
§ 1. —De la form e interne de l'assurance
Art. I2H). — Les dispositions des art. 514 el suivants, jus­
qu'à l'art 5(>() inclusivement, sont applicables aux assurances
maritimes, sauf dans les cas exceptés p ar le présent litre.
A rt. 1217. — L'assurance maritime a pour objet :
1° Le corps et la quille du navire, arm é ou désarmé, avec
ou sans chargem ent, mouillé dans le port où il est imm atri­
culé ou dans le porl d’armement, naviguant seul ou de con­
serve avec d'autres formant convoi ;
2° Les agrès du navire ;
3° L’armement ;
3° Les victuailles ;
5° Le coût de l’assurance ;
0° Les sommes prêtées à la grosse ;
7° La vie et la liberté des matelots et passagers ;
8° Les marchandises chargées, et en général toutes les cho­
ses estimables en argent exposées aux risques de perle ou de
détérioration résultant d'accidents de navigation.
LA LOI BANS LES FAYS DE DROIT FRANÇAIS 93

A rt. 1:218. — Outre les choses mentionnées dans le para­


graphe 2,; de l'art. 322, on ne peut assurer:
1° Les gages du capitaine et de l’équipage ;
2“ Lefret non acquis du chargement existant à bord ;
3° Les sommes empruntées à Ja grosse ;
4° Les primes de prêts m aritim es ;
5° Les choses appartenant à des sujets de nation ennemie ;
G° Le navire s'occupant habituellement de contrebande, ni
les dommages pouvant résulter de l’exercice de la contre­
bande.
Art. 121!). — L’assurance spéciale du navire ou du char­
gement ne comprend que l’objet spécifié dans la police quand
même les deux choses appartiendraient au même armateur.
L’assurance du corps et de la quille du navire embrasse les
agrès, l'arm ement, les victuailles el tous les accessoires,
sauf stipulation contraire.
L’assurance du chargement, sans autre désignation, com­
prend toutes les marchandises embarquées sauf l’or et l’ar­
gent monnayés ou en barres, les munitions de guerre, les
diamants, les perles cl autres objets précieux.
Les objets exceptés dans le paragraphe précédent devront
être spécifiés dans la police.
L'assurance faite pour un voyage circulaire comprend
aussi les marchandises chargées au port de destination el
aux porls (l’escale de la traversée de retour.
A r t . 1 2 2 0 .— Le navire peut être assuré pour toute la va­
leur du corps et de la quille, des agrès, do l’arm em ent el
des victuailles, déduction laite préalablem ent des sommes
empruntées à Ja grosse.
Le chargement pourra également être assuré, sauf la même
déduction, pour la valeur intégrale que les marchandises
peuvent avoir au porl d'expédition au moment de leur em­
barquement, en y com prenant les frais faits jusqu’au mo­
ment de la mise à bord, el la prime de l’assurance.
A rt. 1221. — L’assurance peut s’appliquer conjointement
ou séparém ent à loul ou partie des objets énoncés dans I ar­
ticle 1217, et être conclue :
En temps de paix ou de guerre :
94 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE I.ASSURANCE
Avant de commencer le voyage, ou en cours de voyage;
Pour le voyage d’aller et le voyage de retour ou pour l’un
des deux ;
Pour toute la durée du voyage, ou pour un temps limité ;
Pour tous les risques de m er ou seulement quelques-uns
d'entre eux ;
Sur bonnes ou mauvaises nouvelles.
Art. 1222. — Par le fait de la signature de sa police, on
présume que les intéressés ont reconnu juste l'évaluation
qu'elle fait des objets assurés; toutefois l’assureur, de même
que l’assuré, pourront discuter cette évaluation en vertu du
droit que leur accorde l’art. 534.
Ni l’assuré ni l’assureur ne pourront exercer ce droit après
avoir eu connaissance de i’beureuse arrivée, ou de sa perte,
ou de la détérioration des objets assurés.
Art. 1223. — Dans le cas prévu par l'art. 333, la valeur
des m archandises assurées sera fixée par experts en prenant
pour base leur prix déterminé conformément aux disposi­
tions du paragraphe 2e de l’art. 1220.
Art. 1224. — Si la valeur des objets assurés n’est pas dé­
terminée dans la police, et qu’ils consistent en produits d’un
pays où le commerce ne se fait que par troc, l’estimation se
fera selon le prix des marchandises échangées au port de
chargem ent, en y ajoutant tous les frais ultérieurs.
Art. 1223. — L’évaluation faite en monnaie étrangère sera
convertie en monnaie de la République, conformément au
cours du change séjour où la police a été signée.
Art. 1220. — Dans l’assurance maritime les choses assu­
rées courent les risques de tempête, naufrage, échouement
avec ou sans bris, abordage fortuit, changement forcé de
route, de voyage ou de navire, échouement, incendie, prise,
pillage, déclaration de guerre, embargo par ordre du prési­
dent de la République, arrêt par ordre d’une puissance étran­
gère, représailles, et en général tous cas fortuits pouvant se
produire sur mer, sauf les exceptions stipulées dans la po­
lice.
Art. 122". — Si la police ne fixe pas le commencement et
la fin (les risques, ils seront censés commencer et finir pour
LA LOI DANS LES PAYS DE DHOIT FRANÇAIS 95
les assureurs aux époques que déterm ine l’art. 1I0G
Dans l’assurance des sommes prêtées à la grosse, les ris­
ques commencent et se terminent pour les assureurs au mo­
ment où ils commencent et finissent pour le préteur selon la
loi ou la convention notifiée aux assureurs.
AitT. 1228. — Si le voyage est rompu ou modifié avant que
les objets assurés aient commencé à courir les risques, l’as­
surance est annulée.
Art. 1229. — Est nulle l'assurance contractée après la ces­
sation des risques, si au moment de signer la police, l’assuré
ou son m andataire avaient connaissance de la perte des
objets assurés, ou l’assureur de leur heureuse arrivée : la
preuve de la connaissance acquise peut être faite par tous
les moyens qu’adm et le présent Gode.
A rt. 1230. — Il y a présomption que l’assureur ou l’assuré
étaient informés, si en comptant huit kilomètres par heure
il est établi que de l’endroit de l’arrivée ou de la perte du na­
vire, ou du lieu où la première nouvelle en est arrivée, elle a
pu arriver dans le lieu où le contrat a été passé avant la si­
gnature d elà police.
Cette présomption n’aura pas lieu lorsque la police exprime
que l’assurance est faite sur bonnes ou mauvaises nouvelles.
En pareil cas l'assurance sera réputée valable, à moins
qu’il ne soit absolument prouvé par toute autre voie légale que
l’assuré connaissait la perte, ou l’assureur l'heureuse arrivée
du navire avant la signature de la police.
Malgré cette clause, l'assureur pourra dem ander la nullité
de l’assurance, si au moment de la conclure l'assuré lui avait
caché les faits antérieurs qui lui faisaient craindre la perle
des objets assurés.
A rt. 1231. — Lorsque la fraude de l'assureur ou de l’a s­
suré est prouvée aux termes du paragraphe 3 de l'article
1. Cet article dispose que les risques po ur le navire et ses accessoire»
courro nt depuis le m om ent où le navire m ettra h la voile jusqu'au m o­
m ent où il m ouillera dans le po rt de destination et pour les m archan­
dises depuis le m om ent où elles seront chargées sur lesailéR cs ou autres
barques au port d’expédition ju sq u ’au m om ent où elles seront débarquées
h terre au port de destination.
96 LES SOURCES DU DROIT l'ItlVÉ DE L’ASSURANCE
précédent, le premier payera une double prime et le second
le double de la prime outre qu’il restituera la prime s’il l’a­
vait déjà reçue.
En outre l'assureur ou l’assuré seront poursuivis criminel­
lement par le ministère public et punis des peines appliquées
à la tentative d'escroquerie.
Art. 1232. — Si sa nullité de l'assurance faite par plusieurs
assureurs est prononcée, l’assuré est déchargé de l'obliga­
tion de payer la prime aux assureurs qui n’auraient pas par­
ticipé à la fraude.
Mais en pareil cas les assureurs de mauvaise foi seront res­
ponsables vis-à-vis de ceux restés de bonne foi pour les pri­
mes qui leur reviennent d’après le contrat.
A r t . 1233. — La règle établie par l’art. 1220 est applica­
ble à l’assurance contractée par commission, quoique l’as­
suré ignore la perte de la chose assurée.
Le commissionnaire aura dans celte hypothèse la même
responsabilité que s’il eiU conclu l’assurance pour son propre
compte.
Art. 123-4.— Quoique le commissionnaire ignore la perle,
si le com mettant en avait connaissance au moment où il don­
nait l’ordre d’assurer, l’assurance sera nulle ; el en ce cas le
commettant sera soumis aux responsabilités établies par
l’article 1231.
Art. 1233. — Si le commettant el le commissionnaire
avaient connaissance de la perte, ils subiront tous les deux
les peines que détermine l’article précité.
Art. 1230. — Los parties contractantes pourront stipuler
que la prime sera augm entée en cas de guerre, ou diminuée
si la paix survient.
Si I on a omis d’indiquer dans quelle proportion, elle sera
déterminée par des experts, en tenant compte de l’augm enta­
tion ou de la diminution des risques.
Art. 12.¡7. — L’abréviation volontaire <lu voyage sans
changement de route n’autorise pas la réduction de la prime.
ÿ 2. — De la forme externe de l'assurance.
Art. 1238. — En dehors des énonciations qui sont exigées
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 97
dans l’art. 510, la police d’assurance du navire ou de son
chargem ent devra exprim er:
Io Les nom, prénoms, et domicile du capitaine ;
2° Le nom du navire, son port, pavillon, matricule, arm e­
ment, et équipage, si l'assurance porte sur le navire même,
ou sur les marchandises qui constituent son chargement ;
Dans le premier cas l’assuré indiquera le bois avec lequel
a été construit le navire, s'il est doublé de cuivre ou non, ou
il déclarera qu’il ignore ces circonstances ;
3° Le lieu de chargem ent et de déchargement et les ports
d'escale ;
4° Le porl d’où est sorti ou a dû sortir le navire, et son
port de destination ;
5° Le lieu où les risques commencent à courir pour compte
de l'assureur, avec désignation particulière de ceux qui ont
été exclus de l'assurance ;
6° Le voyage assuré, et si l’assurance est faite pour un
voyage circulaire, ou seulement pour un voyage d’aller ou
de retour;
7° L’époque, le lieu et le mode du paiement de l'indemnité
pour la perte ou les dommages, et de la prim e;
8° La date et l'heure de la passation du contrat quoique le
voyage n’ait pas commencé ;
9° Tous les autres pactes et conditions arrêtés par les in­
téressés.
A r t . 1239. — La police d'assurance des sommes prêtées
à la grosse devra énoncer :
Io Le nom de l’em prunteur, quand même ce serait le capi­
taine ;
2° Le nom et la destination du navire qui doit faire le
voyage et le nom du capitaine qui le commande ;
.‘Io Les risques que prend à sa charge l’assureur cl ceux
qui ont été exceptés par le prêteur ;
•i° Si les sommes prêtées ont été employées à la réparation
du navire ou à d'autres frais nécessaires au lieu de décharge­
ment, ou dans le porl de relâche forcée.
A rt. 1240. — La police d'assurance sur la vie se réglera
conformément aux prescriptions de l'art. 573.
T. II. 1
98 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE l ’ASSURANCE
Art. 1241. — Oulre les énonciations contenues dans les
nM 1, 2, 4 de l'art. 1238, la police d’assurance de la liberté
des personnes qui naviguent devra exprimer :
1° Les nom, prénoms, âge et signalement de la personne
assurée ;
2° La somme convenue pour la rançon et les frais de retour
dans la République ;
3® Les nom, prénoms et domicile de la personne chargée
du rachat ;
4° Le délai dans lequel le rachat doit s'effectuer, et l'indem­
nité qui doit être donnée à l’assuré, dans le cas ofi il ne
pourrait «’effectuer.
A iit . 1242. — Les consuls Chiliens pourront authentiquer
les polices d’assurances qui se feront dans les places com­
merciales où ils résident, si l’un des contractants est Chilien.
Les polices authentiquées par un consul Chilien auront
dans la République la même force probante que celles
faites par intermédiaire de courtier.
Art. 1243. — S’il y a plusieurs assureurs d'une même
chose, ils signeront la police simultanément ou successive­
ment, chacun exprim ant, en ce dernier cas, la date et l'heure
avant sa signature.
A rt. 1244. — Une'seule police peut comprendre différentes
assurances sur un seul vaisseau.
Elle peut aussi comprendre celle du vaisseau et de son
chargement ; mais en ce cas, les sommes assurées sur chacun
de ces objets seront indiquées distinctement, à peine de nul­
lité de l'assurance.
A ut. 1245. — Les dispositions contenues dans l’art. 1170
sont applicables aux polices d’assurance maritime.
Art. 1240. — Les polices d’assurance sont cessibles dans
la même forme et avoc les mêmes effets que les connaisse­
ments et les polices de prêts à la grosse.
Art. 1247. — L'assuré qui ne connaît pas l'espèce de mar­
chandises qu'il attend, ou le navire qui doit les transporter,
pourra couclure l'assurance, dans le premier cas sous le nom
générique de marchandises, et dans le second avec la c lause
« dans un ou plusieurs navires » pourvu qu’il déclare dans la
U H lY E B îlU liU

«E 6H£rtUCt.E

LALO
I DANS LU
S PAYS DE DROIT l'RANÇAS
police qu’il ignore ce qu'il en esl el donne la date et la si­
gnature des ordres ou lettres d'avis qu'il aurait reçus.
Néanmoins, en cas de sinistre, l’assuré devra prouver la
sortie du navire ou des navires du port de chargement, rem ­
barquem ent sur ce ou ces navires des marchandises perdues,
leur véritable valeur et la perle du navire.
A rt. 1218. — L'assurance contractée pour un temps limité
s’éteiut par la seule expiration du délai convenu quand même
les risques courraient encore après l’échéance du terme.
A rt. 12-49. — Le relard involontaire du navire dans le
port d'expédition implique la prorogation du terme stipulé
par tout le temps que dure ce retard.
Art. 1230. — La fixation de l’heure omise dans sa police
se fera au préjudice de la partie que celle omission favorise.
§ 3. Des obligations et des droits de l'assureur
A rt. 1231. — L’assureur est <>l>ligé d’indemniser l’assuré
de toutes perles el avaries causées par accidents de mer, el
des frais faits pour les éviter ou les diminuer, dés que ces
pertes ou avaries excèdent de 1 pour 100 la valeur de l'objet
perdu ou avarié.
Art. 1232. — Si la police ne spécifie pas l’époque du paie­
ment des choses assurées el des dommages-inlérêts cl des
fraisa la charge des assureurs, ces derniers devront l’effec­
tuer dans les dix jours qui suivront celui où l’assuré leur
présentera son compte en due forme.
A rt. 1233. — Si des personnes distinctes assurent le char­
gement par parties séparées ou parquotes paris, sans désigner
les objets qu’embrasse chaque assurance, les assureurs paie­
ront au prorata la perte lolale ou partielle que subira le char­
gement.
A rt. 1231. — Le changement de l’itinéraire ou du voyage,
causé par la force majeure et fait en vue de sauver le na­
vire ou son chargement, n’éteint pas la responsabilité des
assureurs.
Au r. 1233. — Le changement de navire pour cause d inna-
vigabililë, ou par force majeure, après le voyage commencé,
ne décharge pas les assureurs de la responsabilité que leur
100 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
impose le contrat, quand même le deuxième navire serait
d'un port et (l'un pavillon différents, excepté toutefois si ce
navire était ennemi.
Mais si l innavigabilité se produit avant que le navire ne
soit sorti du port d’expédition, les assureurs pourront conti­
nuer l’assurance ou y renoncer en payant les avaries qu'au­
rait subies le chargem ent.
Art. 1236. — La clause « franc d'avarie » exonère l’assu­
reur de toute avarie commune ou particulière à l’exception de
celles qui donnent lieu au délaissement de l’objet assuré.
A rt. 1237. — Si le chargement assuré avec désignation de
navires, et tixalion de la somme assurée sur chacun d’eux,
est embarqué sur un nombre de navires moindre que celui
indiqué dans la police ou sur un seul, la responsabilité des
assureurs sera réduite aux sommes assurées sur le navire, ou
les navires qui auront reçu le chargement.
En ce cas, l’assurance des sommes assurées sur les autre3
navires sera inefficace, et l'indemnité légale sera donnée aux
assureurs.
A rt. 1258. — L’autorisation de faire escale confère au ca­
pitaine le droit de faire une quarantaine, de décharger, de
vendre des marchandises au détail, cl même de faire un
nouveau chargement, les risques courant toujours pour le
compte des assureurs.
Les marchandises chargées dans un port d’escale convenu
sonl subrogées, en ce qui concerne les effets de l’assurance, à
celles déchargées dans le même port.
A rt . 1250. — Si l’assurance est conclue avec la clause
Franc d'hostilités, l’assureur ne répond pas des dommages
et pertes causées par violence, prise, pillage, piraterie, ordre
de puissance étrangère, déclaration de guerre et représailles,
quand même des actes de cette espèce précéderaient la décla­
ration de guerre.
Le retard ou changement de roule des objets assurés pour
cause d’hoslilités fait cesser les effets de l’assurance, sans
préjudice de la responsabilité des assureurs pour les perles
ou dommages survenus avant les hostilités.
A r t . 1200. — Les assureurs ne sont pas responsables des
LA LOI DANS LES I’AYS DE DROIT FRANÇAIS 101
perles ou dommages provenant de quelqu'une des causes sui­
vantes :
1° Changement volontaire de route, de voyage, ou de na­
vire sans le consentement des assureurs ;
•2 Séparation spontanée d’avec un convoi, s’il a été stipulé
que la navigation se ferait de conserve ;
îj° Prolongation du voyage assuré, jusqu’à un port plus
éloigné que celui désigné dans la police ;
•i Perles et déchets provenant du vice propre des objets
assurés ;
5° Détérioration de sa voilure et autres agrès du navire par
l’usage ordinaire ;
6° Fraude ou faute du capitaine ou de l’équipage, à moins
rie convention contraire ;
Cette convention est défendue dans le cas où le capitaine est
à la fois arm ateur et co-propriétaire ;
7° Fait de t’assuré ou de toute autre personne étrangère
au contrat :
8” Frais de remorque el autres ne constituant pas d'avaries
aux termes de l'art. 1085 ;
9° Droits imposés aux navires ou ii leur chargement.
A rt. 1261. — La liquidation el le paiement de l’avarie par­
ticulière que pourraient supporter les objets assurés se ré­
gleront conformément aux dispositions contenues dans les
articles suivants.
Art. 1262. — Les choses perdues ou vendues pendant le
voyage, pour cause d’avaries, seront payées par l'assureur
selon la valeur indiquée dans la police d'assurance, ou à dé­
faut, au prix de facture en y ajoutant les frais de la mise i\
bord.
Si les marchandises arrivent avariées en totalité on en
partie au port de déchargement, on fixera par experts le
prix brut qu’elles auraient eu, si elles étaient arrivées saines
et sauves, el le prix actuel également brut ; et l’assureur
paiera à l'assuré une quote-part qui sera, avec la somme
assurée, dans la proportion qui existera entre les prix sus-
énoncés.
L’assureur paiera en outre les frais du règlement.
102 LES SOURCES DU DROIT l’KIVÈ Dû L'ASSURANCE
Art. 12G.'î.— Pour vérifier et fixer la valeur des objets
assurés, l’assureur, en aucun cas, ne pourra obliger l'assuré à
les vendre.
Art. 12GI. — Si les m archandises arrivent avec des ava­
ries extérieures et des déchets, la reconnaissance el l'estima­
tion du dommage seront faites par experts avant de ses re­
m ettre à l'assuré.
Mais si l'avarie n'est pas visible au moment du décharge­
ment du navire, la reconnaissance el le règlement seront faits
après que ses marchandises auront été mises à sa disposition
de l’assuré, pourvu que toutes les diligences soient faites dans
les soixante-douze heures ¡\ partir du déchargement, sans
préjudice des autres preuves que peuvent fournir les in­
téressés.
Art. I2fi3. — Toutes les fois que le navire assuré aura subi
quelque avarie par fortune de m er, l'assureur ne paiera que
les deux tiers du m ontant des réparations, qu’elles soient
effectuées ou non, et cela en proportion de la partie assurée
avec celle qui ne l’est pas. L’autre tiers restera à la charge
de l’assuré pour la plus-value présumée que le navire acquiert
par les réparations.
Art. I2GG. — Il sera justifié des frais de réparation par les
comptes respectifs et à défaut, par le règlement des experts
ou tout autre moyen de preuve.
Si les réparations n’avaient pas eu lieu, le m ontant des
frais quelles exigent sera aussi réglé par des experts en ce qui
concerne les effets de l’article précédent.
A rt. 1267. — S’il est prouvé que les frais de réparation
ont augmenté la valeur du navire de plus d ’un tiers, l’assu­
reur paiera les frais conformément aux dispositions de
l'art. 1—0."» déduction préalablem ent faite de la plus-value
acquise p ar les réparations. La déduction du tiers n’aura pas
lieu si l’assuré prouve, à l'aide d’une expertise, que les répa­
rations n ’ont pas augmenté la valeur du navire, soit qu'il fût
neuf et que l’accident ait eu lieu pendant son premier voyage,
soit cpie l’avarie n’ait occasionné de dommages qu’aux voiles,
ancres ou autres accessoires neufs ; mais, dans ce cas encore,
les assureurs auront droit à ce qu’on leur tienne compte du
LA LOI I)A.\S LES 1*AYS DE DROIT FRANÇAIS 103
montant de la moins-value que peuvent avoir subie ces divers
objets par suite de l'usage ordinaire.
A rt. 1208. — Lorsque les assureurs ont à payer le dom­
mage causé par le coulage des marchandises assurées, on
déduit du montant de ce dommage le tant pourcent que d’a­
près le jugement des experts perdent ordinairement les mar­
chandises de la méme espèce.
A rt. 1260. — La restitution gratuite du navire ou du char­
gement pris eil faite au bénéfice des propriétaires respectifs,
el en pareil cas les assureurs ne seront pas tenus de payer la
somme assurée.
A rt. 1270. — Les assureurs ont droit à la prime stipulée
dans tous les cas énoncés dans l’article 1260 pourvu que les
objets assurés aient commencé à courir les risques.
A rt. 1271. — Si le navire, assuré ainsi que son charge­
ment pour l'aller el le retour, ne transporte pas de marchan­
dises au retour, ou bien si les marchandises transportées
n'atteignent pas les deux tiers de celles qu'il pourrait trans­
porter, les assureurs ne peuvent exiger que les deux tiers de
la prime correspondant au voyage de retour, à moins de
convention contraire dans la police.
A rt. 1272. — Les assureurs ont le droit d’exiger du com­
missionnaire, en cas de sinistre, la déclaration de la per­
sonne pour le compte de laquelle l’assurance a été conclue.
Cette déclaration faite, les assureurs ne pourront payer
l’indemnité stipulée qu’à l’assuré lui-m ém e ou au porteur lé­
gitime de la police.
A rt. 1273. — Les assureurs ont également le droit de ré­
silier l’assurance, si le navire reste une année après la signa­
ture de la police sans entreprendre le voyage assuré.
A rt. I27 L — Les assureurs ont le droit de loucher ou de
retenir un demi pour cent de la somme assurée dans les cas
suivants :
1° Si la nullité de l'assurance venait à être déclarée par
quelque circonstance ignorée des assureurs sans qu'il y eût
de leur faute.;
2USi, avant que le navire mit à la voile, le voyage projeté
était rompu, soit par le fait de l'assuré, soit que ledit voyage
lo t 1.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
eût été effectué vers une autre destination que celle annoncée
dans la police ;
Si le navire était retenu par or<ire du Président de la
République avant que le voyage ne fût commencé ;
r Si les-marchandises désignées n'étaient pas chargées ou
bien si elles .étaient transportées sur 1111 autre navire par un
autre capitaine que celui du contrat ;
“>° Si l’assurance tombait sur un objet intégralement af­
fecté à un prêt à la grosse, à l'insu de l’assureur ;
<i°Dans le cas prévu par l'art. 1257 ;
7" Dans tous les autres cas de résiliation totale ou partielle
compris dans l’art. .‘>37.
Art. I27.‘>. — Les assureurs peuvent contredire les fails
sur lesquels l'assuré appuie sa déclaration, et fournir les
preuves qui leur conviennent.
Mais si la police est en voie d’exécution, el si l’assuré donne
caution suffisante, suivant l’avis du juge de commerce, de
restituer le cas échéant la somme réclamée, les assureurs
devront la payer dans les deux jours, sauf à former opposi­
tion ultérieurement s’il y a lieu :
La caution est éteinte après une année écoulée s’il n’a pas
été formé de demande qui interrompe le délai.
S 4. — Des obligations et des droits de l'assuré.
Art. !27fi. — L’assuré est tenu de remplir, sous les res­
ponsabilités légales, toutes les obligations énumérées dans
l’art. 556.
Art. 1277. — Pour être indemnisé d’un sinistre m ajeur ou
mineur l’assuré devra justifier :
Du voyage du navire ;
De l’embarquement des objets assurés ;
Du contrat d’assurance ;
De la perte ou de la détérioration des objets assurés.
La justification se fera, selon le cas, avec le contrat
d ’assurance, le connaissement du capitaine, les papiers
de la douane, la lettre d’avis du chargeur, la police d’as­
surance, la copie du journal de navigation, l'attestation
du capitaine, cl les déclarations des passagers et de l'équi­
LA LOI DANS LES PAYS Dïï DROIT FRANÇAIS 1 05
page, sans préjudice des autres moyens de preuve admis par
le présent Code.
A r t . 1278. — En cas de perte ou de détérioration des
m archandises que le capitaine aurait assurées et chargées
pour son compte ou en commission sur le navire qu'il com­
mande, il sera obligé de prouver, outre les faits énoncés
dans le paragraphe 1° de l’article précédent, l'achat des m ar­
chandises avec les factures des vendeurs, leur embarque­
m ent et transport avec le connaissement, lequel devra étre
signé par deux des principaux olTiciers du navire, et les pièces
relatives à l'expédition et au paiement des frais de douane.
A rt. 1279. — Si l’assuré voyage avec ses propres m ar­
chandises, assurées dans la République, et embarquées dans
un port étranger, il sera tenu de justifier de leur achat
avec les factures qui s’y rapportent, de leur embarquement et
transport avec un cerlifical «lu consul Chilien, ou ¡Ydéfaut, du
juge île commerce ou de l’autoritécivile du lieu déchargement.
Art. 1280. — L’assuré peut rompre l’assurance sans don­
ner de motif en rem ettant à l’assureur l’indemnité légale.
A rt. 1281. — S’il y a plusieurs navires indiqués dans la po­
lice comme devant em barquer les marchandises assurées, l’as­
suré pourra les répartir à son gré enlre les navires désignés,
ou les charger sur un seul d’entre eux.
L’exercice de ce droit ne produit aucun changement dans
la responsabilité des assurés.
Aut. 1282.— L’assuré peut délaisser les choses assurées
dans les cas déterminés par la loi, et toucher «les assureurs
les sommes qu’il a assurées sur ces marchandises.
Le commissionnaire qui contracte une assurance est auto­
risé à faire le délaissement, lorsqu’il est porteur légitime de
la police.
Art . 1283. — Ce délaissement des objets assurés a lieu
sauf stipulation contraire:
1° En cas de prise du navire assuré ;
2" En cas de naufrage dudit navire ;
3° En cas d’échouement avec bris ;
4° En cas d'innavigabilité absolue par fortune de mer, ou
relative par impossibilité de réparer le navire ;
soi; Ll'S SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCR
5° Dans le cas d'em bargo ou d'arrét par ordre du Président
de la République, ou d'une puissance étrangère ;
G° En cas de perle ou de détérioration matérielle des objets
assurés, dim inuant leur valeur des trois-quarts au moins ;
7° En cas de perte présumée d3s dits objets.
Tous les autres dommages seront considérés comme des
avaries simples et devront être supportés par la personne
à qui ils incQmbent d’après la loi ou la convention.
Art. 128L — Le délaissement ne peut être ni conditionnel
ni partiel.
Si se navire, ou son chargement, n’a pas été assuré pour sa
valeur entière, le délaissement des objets assurés ne pourra
avoir lieu que jusqu'à concurrence de la somme assurée, pro~
portionnellement au m ontant de la partie non couverte par
l’assurance.
Si le navire ou son chargem ent étaient assurés séparément,
l’assuré pourra délaisserl'une des choses assurées et non l'au­
tre quoique les deux assurances se trouvent comprises dans
une même police.
Art. 1285. — Le délaissement du navire comprend le prix
du transport des passagers et le fret des marchandises s a u ­
vées, même si le paiement intégral en a été fait, sans préju­
dice des droits qui appartiennent au prêteur à la grosse, à
1 équipage pour ses salaires, et aux créanciers qui auraient
fait des avances pour achever l’arm em ent du navire, ou pour
les frais causés pendant le dernier voyage.
A r t . 1280.— En cas de prise on ne pourra pas faire le
délaissement excepté dans le cas où, par suite de reprise des
objets assurés, ils passeraient dans les mains d'un tiers. Si la
reprise du navire réintégré l'assuré dans la propriété des
choses assurées, les dommages et frais causés par la capture
seront considérés comme avarie et payés par les assu­
reurs.
A r t . 1287. — L’assuré, ou le capitaine en son absence, peut
procéder lui-niéme au rachat des choses prises, mais après
l’avoir effectué, il devra notifier aux assureurs, à la première
occasion, la convention intervenue à cet effet.
A rt. 1288. — Les assureurs pourront accepter celle con­
LA LOI DANS LES l*AVS DE DltOlT FRANÇAIS 107
vention, ou y renoncer en notifiant leur résolution à l'assuré
ou au capitaine dans les vingt-quatre heures qui suivront la
signification de la convention.
S'ils acceptent, ils verseront immédiatement le montant du
rachat, et les risques ultérieurs du voyage continueront
pour leur compte, conformément aux stipulations de la
police.
S'ils renoncent à la convention, ils paieront la somme
assurée, sans conserver aucun droit sur les objets rachetés.
S'ils n ’ont pas manifesté leur choix dans le délai indiqué par
le paragraphe 1er, ils seront censés avoir repoussé la conven­
tion.
Art. 1289. — L’échouement simple n’autorise pas le dé­
laissement du navire, sauf au cas où il ne pourrait pas être
mis à flot.
L’éehouement avec bris partiel autorise le délaissement,
lorsque un accident de ce genre atlecte les parties essentielles
du navire, facilite l'entrée de l’eau de mer, et occasionne de
graves dommages, quand bien même ils ne dépasseraient
pas les trois quarts de la valeur du navire.
Art. 1290. — On ne pourra délaisser le navire pour cause
d’innavigabilité tant qu’il sera possible de le m ettre en état
de continuer et achever le voyage ;
Les réparations faites, les assureurs ne seront responsables
que des frais et desavaries.
Le navire esL censé ne pouvoir être réparé toutes les fuis que
les frais de réparation dépasseraient les trois quarts de la
somme assurée.
L'iunavigabilité sera déclarée par le juge de commerce.
A r t . 1291. — L’inexistence de l'acte de visite du navire ne
prive pas l’assuré du droit de prouver que l innavigabilité a
été causée par fortune de mer, et non par vice de construc­
tion, détérioration ou vétusté du navire.
A r t . 1292. — Si le navire est déclaré innavigable, le pro­
priétaire du chargem ent assuré en fera la notification aux
assureurs dans les trois jours de la réception de la nouvelle.
A rt. 121(3. — Les assureurs et l’assuré, ou en l'absence de
ce dernier le capitaine, feront, en cas d'innavigabilité, toutes
108 I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
les diligences possibles pour fréter un autre navire qui trans­
porte les marchandises à leur port de destinalion.
Art. 1294.— Si le transport se fait par un autre navire,
les assureurs courront les risques du transbordement et roux
du voyage jusqu'au lieu désigné dans la police, et répondront
en outre dp toutes avaries, frais fie déchargement, magasi­
nage, rembarquement, de l’augm entation de fret, et des frais
occasionnés pour sauver et transborder les m archandi­
ses.
Art. 1293. — Si l’assurance porte sur le corps et la quille
<lu navire, l’assuré pourra faire le délaissement, en notifiant
aux assureurs la déclaration d’innavigabililé.
Mais si l’assurance porte sur la cargaison, il ne pourra la
délaisser avant un délai de six mois si l’innavigabililé se pro­
duisait sur les côtes de l’Amérique méridionale ou septen­
trionale, de huit mois, si elle avait lieu sur celles d'Kuropc,
et de douze mois, si elle avait lieu autre part.
Ces délais courront à partir de la notification que prescrit
l’art. 1292.
Art. I29G. — Si dans le cours des délais qu'établit l'article
précédent il ne se trouvait pas fie navire pour continuer le
voyage et achever le transport des marchandises assurées,
l’assuré pourra en faire le délaissement.
Art. 1297. — Si l’embargo est mis sur le navire, l'assuré
en fera la notification aux assureurs, conformément aux pres­
criptions du n° 5 de l’art. 556, et tant que les délais fixés dans
l'art. 1295, ne seront pas écoulés, il ne pourra délaisser les
objets assurés.
Dans l’intervalle, l’assuré, seul ou conjointement avec le-i
assureurs, fera toutes les démarches qu'il jugera utiles pour
faire lever l'em bargo.
A r t . 1298. — Le délaissement n’est possible que pour les
perles et détériorations des objets assurés qui ont lieu après
que les risques, conformément à l'art. 1227, ont commencé à
courir pour le compte des assureurs.
Art. 1299. — Pour déterminer si le sinistre s’élève ou non
aux trois quarts fie la valeur de la chose assurée, on prendra
en considération la perte ou le dommage matériel directement
LA LOI DANS LES l'AVS DE DROIT FRANÇAIS 109
causé par un accident de mer, ou résultant forcément du dit
accident.
La vente autorisée de m archandises (pii a lieu pendant le
voyage est considérée comme perle ou détérioration m até­
rielle si elle est effectuée eu vue de faire face aux nécessités
de l’expédition, ou afin d'éviter que la détérioration causée
par fortune de mer n'am ène une perte totale.
A r t . 1300. — En cas de prise, naufrage ou échouement
avec bris, les diligences que fera l'assuré pour se conformer
aux obligations que lui impose, le 11° t de l'art. 550, n’impli­
queront pas renonciation à son droit de délaisser les objets
assurés ; l'assuré sera cru sur son serment en ce qui concerne
la fixation des frais de sauvetage et de recouvrement, sans
préjudice des droits qu'a l'assureur de prouver leur exagé­
ration.
A rt. 1301. — L’assuré devra faire le délaissement dans les
délais suivants :
De six mois, si le sinistre arrive sur la côte occidentale
d’Amérique ;
De huit mois, s’il se produit sur la cùte orientale d’Améri­
que, la côte occidentale d'Afrique, ou quelque autre d'Eu­
rope ;
De douze mois, si c'esl dans tout autre porl du monde.
Le délaissement se fera devant le juge de commerce afin
qu'il le notifie aux assureurs pour les elfets de droit.
A rt. 1302. — Les délais indiqués dans l’article précédent
courront, en cas de prise, à. partir du moment où l’assuré
recevra la nouvelle que le navire a été conduit dans l'un des
ports situés aux cùles ci-dessus mentionnées.
En cas de naufrage, échouement avec bris, perte effective
ou détérioration, les délais seront comptés à partir de la ré­
ception de la nouvelle du sinistre, et en cas d'innavigabilité
ou d'em bargo, à partir de l’échéance des délais indiqués dans
l’art. 1295.
Le droit de faire le délaissement est éteint après l’expira­
tion de ces délais.
A rt. 1303. — La nouvelle sera censée reçue, si le sinistre
a été notoire parmi les commerçants île la ville où réside 1 as­
1 10 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
suré, ou que celui-ci en ail clé avisé par se capitaine, son
cosignataire, ou ses correspondants.
A r t . 1304. — L’assuré peul renoncer aux délais ci-dessus
mentionnés, faire le délaissement dans l'acte de notification
à l’assureur, sauf les cas d'innavigabilité et d’em bargo
(art. 1293 cl 1297), el loucher l’indemnité convenue, en jus­
tifiant de la perte des objets assurés.
A r t . 13Î)3. — Le navire est présumé perdu, si dans Je délai
d'un an pour les voyages ordinaires ou de deux ans pour les
voyages extraordinaires ou de long cours, on n’a reçu aucune
nouvelle de lui ; en pareil cas l’assuré pourra faire le délais­
sement et exiger des assureurs le paiement de l’indemnité
stipulée, sans avoir à prouver la perte.
L’année ou les deux années se com pteront depuis se départ
du navire ou depuis le jour où se rapportent les dernières
nouvelles reçues.
Le délaissement se fera dans les délais indiqués dans
l’art. 1301.
Ces délais courront à partir de l’échéance de l'année ou
des deux années ci-dessus mentionnées ; pour déterminer
le délai correspondant à un cas donné, la perte sera censée
arrivée à la côte ou au port d’où on aura reçu les dernières
nouvelles, el selon la situation de ces lieux, le délai sera
de six, huit, ou douze mois.
Art. 130(5. — Pour l'application des dispositions du para­
graphe 1er de l'article précédent, on considérera comme
voyages ordinaires ceux qui se font sur les côtes de la Répu­
blique, ou pour un des ports du Pacifique, et comme voyages
extraordinaires et de long cours, ceux qui auront lieu vers
n'im porle quel autre point du monde.
A r t . 1307. — La présomption de perte établie dans l'arli-
cle 130,'i est applicable à l’assurance pour un temps lim ité;
sans préjudice du droit qu’ont les assureurs de réclam er la
restitution de ce qu’ils auraient payé, en prouvant que la
perte est arrivée après l’expiration du term e stipulé.
A r t . 1308. — lin outre tic la déclaration prescrite dans le
n° <i de l’arl. 550, l’assuré en fera une autre, au moment de
faire le délaissement, dans laquelle il devra indiquer les préls
LA LOI DANS LES PAYS DE DHOIT FRANÇAIS 1 1|
à la grossë qu'il aurait contractés sur ses objets délaissés.
Le délai pour le paiement de l’indemnité convenue ne com­
mencera à courir que lorsque l’assuré aura fait les déclara­
tions ci-dessus mentionnées.
Le retard apporté à ces déclarations ne proroge pas les
délais accordés pour faire le délaissement.
Art. 1309. — S'il y a fraude dans les déclarations pres­
crites, l’assuré perdra tous les droits que lui confère l’assu­
rance, et devra rembourser en outre les prêts à la grosse
qu’il aurait contractés malgré la perte des objets affectés
à ces prêts.
Cependant l’accusé pourra prouver que les omissions ou
ses inexactitudes qu’il aurait commises ne procèdent pas
d’une intention frauduleuse, et ne causent aucun préjudice
aux assureurs.
Art. 1310. — Le délaissement accepté ou déclaré valable
par jugement contradictoire transfère immédiatement aux
assureurs, la propriété irrévocable des objets assurés, avec
les droits et obligations de l’assuré.
Si le navire revient après l'acceptation du délaissement,
l’assureur ne sera pas pour cela dispensé de payer les objets
délaissés ; mais si le sinistre qui l'a motivé n’a pas effect ive­
ment eu lieu, l'une ou l’autre des parties pourra dem ander
l’annulation du délaissement.
Tant que le délaissement ne sera pas accepté p ar les assu­
reurs, ou établi par le jugem ent, l'assuré pourra le rétrac­
ter.
A r t . 1311. — L’assuré peut opter entre le délaissement et
l’action pour avaries; mais il ne pourra exercer à la fois ces
deux droits, sinon par voie subsidiaire.
Le jugem ent qui décide qu’il n’y a pas lieu à délaissement
ne produit pas chose jugée en ce qui concerne l’action pour
avarie.
Art . 1312. — Les objets délaissés sont par privilège affec­
tés au paiement de la somme assurée.
1 12 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE

TITRE VIII. — DE LA PRESCRIPTION DES OBLIGATIONS


PARTICULIÈRES AU COMMERCE MARITIME ET DES
FINS DE NON RECEVOIR OPPOSABLES A QUELQUES
ACTIONS SPÉCIALES;
§ I. — De la prescription.
A rt. 1316. — Les actions naissant d’un prêt maritime ou
d ’une assurance se prescrivent par cinq années, à partir de
la date du contrat sans préjudice des prescriptions spéciales
au délaissement.
Art. 1317. — La prescription du droit de délaisser n’élcint
pas l'action pour avarie.

§ II. —Des fins de non recevoir.


Art. 1319. — Sont non recevables:
1° L’action contre le capitaine et les assureurs pour les
avaries ordinaires ou particulières qu'auraient subies les m ar­
chandises, si celles—ci ont été reçues sans protestation.
A r t . 1320. — Les protestations énoncées dans l'article
précédent ne produiront aucun eliet :
1° Si elles ne sont pas faites et notifiées dans les 72 heures
pour les cas indiqués sous les deux premiers numéros.
2° Si, faites et notifiées dans les délais indiqués, elles ne
sont pas suivies d’une demande dans le délai de deux mois à
partir de la date de chaque protestation.
Art. 1321.—Si la remise des marchandises visiblement ava­
riées se fait par fractions, les 72 heures seront comptées ¿ p a r­
tir du moment où la réception sera complètement effectuée.
En tout cas, si l'avarie n’est pas visible, le délai courra à
partir du moment où les marchandises entreront dans les
magasins d e l’assuré.
Si l'ouverture des colis à la douane en présence de l'assuré,
ou un accident quelconque connu de ce dernier, m anifestent
l'existence de l’avarie avant que ses marchandises aient été
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 1 !,{
introduites dans ses magasins, le délai ci-dessus mentionné
courra ù partir de la découverte de l’avarie.
A r t . 1323. — Les assureurs ne pourront opposer la lin
de non recevoir et la nullité édictées par les articles 13i!l
et 1320, si avant la livraison les marchandises avaient été ven­
dues à la requête de quelque créancier de l'assuré.
Mais ils pourront les opposer, s'il y a eu livraison et ré­
ception des marchandises, quelle que soit l’action à laquelle
donne lieu le dommage qu’elles auraient eu à subir.
A r t . I32i. — L’affréteur ne pourra pas non plus invoquer
les exceptions qu’établissent les articles 1319 et 1320, sise
trouvant dans le navire au moment du sinistre, il a signé
l'actc du naufrage, ou si, avant de recevoir les marchandises
et de payer le fret, il a fait une convention écrite avec le ca­
pitaine pour le règlement de l'avarie.
Le litre vu du livre 11 traite des sociétés (art. 348-
511).
I I . RÉPUBLIQ UE ARGENTINE

5 14 . Le Code de Commerce, publié le G octobre lH.'i'.l


pour la province de Buenos-Ayres, a été étendu par une
loi du 10 septembre 1862 à toute la République Argen­
tine 1. Ce Code, moins complet que le Code chilien avec
lequel il a beaucoup de rapport, contient trois titres sur
les assurances: le premier (titre i.x du livre 11, art. G34-699
traite des assurances en général, cl formule les règles par­
ticulières à l'assurance contre l’incendie, à l’assurance
contre les risques agricoles, et à l’assurance sur la vie ; le
second (titre ix du livre III, art. 1317-1112) est relatif à
l’assurance maritime; le troisième (titre x du livre III.
articles I i l 3-1 Î2'2 à l'assurance des transports terrestres.
1. Voy. Codlgo de com crclo de la H epubllca A rgentina, nouvelle édl-
dion oflleiolle, Buenos-A yres, 1870. M lUcrm aier, Xeilac/n i/t f ,ir UündrU-
rcchl, Vol. V I, pp. 119-1«. 185-507.
T . II. 8
114 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE l ’ASSURANCE
Le lilrc ni du livre II traite des sociétés.
Les rédacteurs de ce Code ont sui\ i le plan du Code
espagnol, m ais ils ont em prunté se plus souvent le fond
de leurs dispositions au Code portugais. Sur quelques
points ils ont su abandonner leur m odèle, et placer leur
œ uvre au niveau de la science actuelle.
C. URUGUAY
5 1 5 . Dans l’Uruguay, l’assurance est régie par un Code
de com m erce publié le 24 janvier 1800 1 et qui n’est autre
que se Code de Buenos-Àyres révisé, mais très peu m o­
difié. En m atière d'assurance, nous signalerons entre les
(leux Codes une différence sur l’im portance juridique attri­
buée à la police: Dans la République A rgentine la police
n ’est pas nécessaire à la perfection du contrat ; esse s’est au
contraire dans l'U ruguay (art. 044).
D. PARAGUAY

5 1 6 . Le Code de com m erce de la R épublique A rgentine


a été adopté au Paraguay en 1870
E. RRÉS1L
5 1 7 . Au Brésil, l’assurance est régie par le litre 8 de la
deuxièm e partie (art. 666-730) du Codigo commercial do
imperio do Brasil publié le 25 ju in 1850 3.
Les dispositions sur les sociétés ont été modifiées en I SCO
(lois et ordonnances du 22 août 1863, des 10 novem bre,
14 décem bre, 19 décem bre 1800).
1. V oy. Codlgo de com crcio para cl cslado oriental del U ruguay.
M ontevideo, 1812. G oldschm idt, Uandbuch, p . 288.
2 . Voy. Journal de droit international privé, année 1875, p . 178, en
note.
3. G oldschm idt, Uandbuch, p. 283.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 115
518. Nous ne ferons que mentionner les pays suivants
avec la date de publication de leurs Codes de commerce,
ces Codes n’étant que la reproduction, sans modification
importante, du Code espagnol de 1829:
Mexique— Ili mai 1834.
Salvador— 1 " décem bre 1833.
Nicaragua — 12 mars 1869.
Costa-Riiia — 1850.
Nouvelle-Grenade — 1" juin I8.'i3.
Vénézuéla — 29 août 1862.
Pérou — 13 mai 1833.
Bolivie 1 — 12 novem bre 183 4.
Dans l’Equateur, c’est le Code de commerce espagnol
lui-raéme qui est en vigueur.
A Haïti, l’assurance est régie par un Code de com m erce
imité du Code français qui a été publié le 28 mai 1826;
à Saint-Dom ingue, par le Code fiançais iui-m ém e.
Enfin dans le Guatemala elle Honduras, l’ordonnance de
Dilbao est encore en vigueur s.
1. Le Code de com m erce Bolivien ne reproduit pas le livre 111 du Code
Espagnol qui traite du droit m aritim e.
2. La dernière révision de cette ordonnance a eu lieu sous Philippe V ,
en n :i7 . A nthoine do SainU Joseph, op. cit., pp. t-IOS, en donne une tra­
duction incom plète. Le chapitre 22 de celte ordonnance traite des assu­
rances et des polices. Uoldschm idt, Handbuch, p. 41.
CHAPITRE Is
LA LOf DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND.

1. L e s L o is .
S 1. E m pire d'A llem ag ne.
5 1 0 . Unification du droit com m ercial A llem and. — Le Code de ÎSGI.
5 2 0 . Dispositions de ce Code relatives à l'assurance. — Traduction de
ces dispositions.
S 2 . L e s E ta t s p a r tic u lie r s d e l’A lle m a g n e ,
5 2 1. La législation prussienne prise com m e type des législations parti­
culières à chaque E tat.
A. Prusse.
5 2 2 . U'Allgemetnes Landrecht prussien. — A ppréciation do ses di posi­
tions relatives il l'assurance.
5 2 3 . La loi du 8 mai 1831 relative à l'assurance contre l'incen die.
5 2 I . A doucissem ent ultérieur du régim e organisé par cette loi.
a t a . Règlem ents des sociétés publiques d'assurances contre l'incendie
(Feucr-Sociclnten).
52<S. La loi du 31 m ars 1877.
5 2 î . A utres traits intéressants de la législation prussienne en m atière
d'assurance.
B . Les autres États-.
5 2 H . Les sociétés publiques d'assurance contre l'incendie dans les Etats
rattachés h la P ru sse, ou faisant partie de l'em pire A llem and.
525*. Tableau de la législation com plexe qui les régit.
5 * 0 . Réflexion sur la législation de chaque Etat relativem ent ;i l'au to ri­
sation et à la surveillance des Com pagnies d'assurance. — Diffi­
culté de l'unification de ces législations.
B . LUS PROJETS DE LOIS.
5 3 1 . Le projet de loi générale su r les obligations. — Conférence de
Dresde (ISG3-18G6). — T raduction du chapitre G,partie 11, titre V,
relatif à l'assurance.
5 3 2 . Les projets de lois W urtem bergeois, Bavarois, H essois, Saxon.
5 3 3 . Le projet de loi prussien de 1837. — T raduction «les deux titres
relatifs it l'assurance en général et aux assurances terrestres.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 117
5 3 4 . Pourquoi ces deux titres ont été rejetés par la conférence de N fl-
reraberg au m om ent de la confection du code de com m erce A lle­
m and
,»3.». Que la législation de l’assurance dans son ensem ble est réservée
au Code de com m erce révisé, ou h une loi d'em pire spéciale.
S 3 . S u is s e .
A. L e s l o is
5 3 « . Principe de l'unification de la législation Suisse en m atière d'assu­
rance. — L 'art. 3* de la constitution fédérale.
S 3 7 . E tat actuel de celle législation.
5 3 * . Législation du canton de G enève. — Texte de la loi du 21 sep­
tem bre 1870 qui règle la situation du créancier hypothécaire en
m atière d ’assurance conlro l’incendie.
5 3 » . Législation du canton de Z urich. — T raduction des articles 1718
îi 1760 du code civil de 1835.
5 4 0 . Influence de l'A llem agne sur la législation relative h l'assurance
contre l'incendie. — Tableau de celte législation dans les diffé­
rents cantons. L'assurance im m obilière dans le canton de Berne.
5 4 1 . Législation relative aux sociétés.
B. L e s p r o je t s d e l o is

5 4 * . Le projet de code de com m erce publié en 1863 par le professeur


M unzinger. — Caractère du titre relatif ?i l’assurance.
5 4 3 . L e projet de loi sur lesobligations (1869-1872). — T itre XXV de ce
projet relatif t< l’assurance.
5 1 1 . Propositions de lois relatives à l’assurance m obilière obligatoire en
1878 et en 1879.
g 4. A u tr ic h e -H o n g r ie .
5 4 5 . E lat de la législation relative à l’assurance dans la Cisleilhanle et
la T ransleithanie.
5 4 « . Le code de com m erce H ongrois. — T raduction du titre VII d e là
deuxièm e partie relatif aux assurances terrestres.
5 1 ? . Diversité des lois qui régissent l'assurance m aritim e.
g 5 . Eta ts Scandinaves.
A . D anemark

5 4 8 . Etat de la législation relative h l'assurance.


13. N orvège
5 4 9 . Etat de la législationrelalivc h l’assurance.
C . SUÈDE
5 5 » . Elat de la législation relative à l'assurance.
§ 6 . R u s s ie

5 5 1 . État de la législation relative l’assurance.


118 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE I,'ASSURANCE

I . LES LOIS

g 1er. — Empire d’Allemagne


5 1 9 . Après hien des eSTorls restés infructueux, l’unité
a fini par s’établir dans le droit com mercial allem and. Le
Code de com m erce, term iné le 12 m ars 18G1 après ses
laborieuses conférences de N urem berg et de Hambourg
(18.‘)7 -1 8 6 l)', aété introduit de 1861 îi 1865 dans presque
tous les Étals allem ands. Cependant, ju sq u ’en 1869, ce
Code n'était en vigueur dans chaque Ktnt que com m e sta­
tut particulier, en vertu d’une prom ulgation spéciale, et,
bien qu'il n'eût point élé changé dans ses dispositions
essentielles, il avait été, sur quelques points, modifié ou
com plété par ses lois d'inlroduction et par les ordonnan­
ces d’exéculion ém anées de chaque souveraineté. Au jour­
d’hui ce Code est en vigueur com m e loi d’em pire. La loi
du .'» juin 186o a supprim é toutes ces m odifications, sauf
quelques exceptions sur lesquelles nous n ’avons pas à
insister ici, et a consacré d’une m anière définitive l’uni­
fication du droit com m ercial allem and s. Des traités ou
des lois ultérieurs ont introduit ce droit dans le duché de
llade, dans sa liesse m éridionale 3 cl dans le W urtem berg 1
1. L a com mission chargée (le rédiger le Code do commerce a fait
publier par M . Lutz, son premier secrétaire, les procès-verbaux de ses
sur Gcs-
589 séance», 10 volumes in-folio, W iirlzb u rg, 1861. Cfr. ThOl,
chic/de des Enlwur/s eines altyemeinvn deutschen llandelsycsetzOuchs,
üottingut, 1861. Qoldachmidt, Handbueh, p. 84 et suivantes.
2. C ’est le projet prussien qui a servi de base aux travaux do la com ­
m ission, comme ¿tant le plus complet. 11 n'est pas sans Intérêt de savoir
que les sources législatives non allemandes où les rédacteurs de ce pro­
jet ont puisé sont d'abord lo Code de commerce français, puis le Code
de commerce hollandais de 1838, enfin le C ode de commerce espagnol
de 1829. Voy. Makower, dus allgemeine deultche Ilandels'jesetsbueh ,
4o édition, Berlin, 1871 (Introd, pp. I l et 12).
3. Acte constitutionnel du 13 novembre 1870.
4. Traité du 23 novembre 1870.
LA LOI DANS LES PAYS HE DROIT ALLEMAND | |f>
à partir du 1" janvier 1871, dans le royaum e de liavière
à partir du 13 mai 1871 et en Alsace-Lorrainc à partir
du 1™ octobre 1872 i.
5 2 0 . Le Code de com m erce allem and contient comme
le Code de com m erce français un certain nom bre de dis­
positions relatives aux assurances m aritim es. Le litre xi
du livre V est tout entier consacré à celte m atière (arti­
cle 782 à 905). A ce titre, il faut ajouter l’art. 271 n°3 du
m ôm e Code qui déclare acte de com m erce toute entreprise
d’assurance à prim es, cl l’art. 910 ainsi conçu :
« Se proscrivent par cinq ans les créances de l'assureur et
» de l’assuré dérivant du contrat d'assurance.
» La proscription commence à l’expiration du dernier jour
» de l'année où s’est achevé le voyage assuré, et, en cas d'as-
» surance à temps, ¿i l'expiration du dernier jour du délai de
» l’assurance. Elle commence, en cas de disparition du navire,
» ù l'expiration du jour où prend fin le délai de dispari-
» lion ».
Voici la traduction 3 du Litre xi.

TITKE XI
DE LASSURANCE CONTRE LES DANGERS DE LA NAVIGATION MARITIME
1
PREM IÈRE SECTION
PRINCIPES GÉNÉRAUX iu lSÜ

. . i"' aim-ii
A r t . 78:>. — T o u t in t é r ê t e s t im a b le e n a r g e n t q u *a '.ù iie
. .
p e r s o n n e a ce «pi u n n a v ir e o u u n e c a r g a i s o n s u r m o n t e le s
dangers de lu navigation m aritime peut élre l’objet a'une as­
surance maritime.
J*?i>'s Ob 31sflJj8l’
o 9 3 n o a d a 'I ‘l u s i u -
1. L o i du 22 avril 1871. , ,,
2; Lot 1872.
d u t 9 j u in
3. N o u s empruntons ccllo traduction à la piiMPë&ïîdii1Üccttittiertl' ftlilé
p a rle comité do législation étrangère (Voy. {'»(la de connütrcc , ttÜe-
tnand... traduit ot annoté par M M . I ’aul (¿M f, FLatJi-.
e» J. Diftz, 1881).
120 LES SOURCES DU DROIT PRIV É DE L’ASSURANCE
A r t . 783. — Peuvent èlre assurés notam m ent:
Le navire ;
Le fret ;
Le prix de traversée des personnes ;
Les m archandises ;
Les frais de réparations d'avarie (f/avereigclder) ;
Les autres créances au payement desquelles sont affectés le
navire, le fret, les prix de traversée ou les m archandises ;
Le profit espéré des marchandises au port de destination
(imaginairer Getoinn) ;
Le droit de commission à gagner ;
Les risques que l’assureur a pris à sa charge (réassurance).
L'assurance de l'un de ces objets ne s'étend pas à un autre.
A rt. 784. — La créance des loyers du capitaine et des gens
de s equipage ne peut pas être assurée.
A rt. 783. — Celui qui contracte une assurance peut faire
assurer ou son propre intérêt (assurance pour son propre
compte), ou l'intérêt d'un tiers (assurance pour compte d’a u ­
trui), et dans le dernier cas, il peut désigner ou non l’assuré.
11 peut aussi laisser dans l'incertitude le point de savoir si
l'assurance est faite pour son propre compte ou pour compte
d'autrui (assurance pour compte de qui il appartiendra).
Lorsqu'il est prouvé qu'une assurance pour compte de qui il
appartiendra est faite pour le compte d’autrui, on applique
les dispositions relatives à l'assurance pour compte d’autrui.
L’assurance est considérée comme faite pour le compte de
celui qui la contracte, quand le contrat n’indique pas qu’elle
est faite pour compte d'autrui ou pour compte de qui il ap­
partiendra.
A rt. 780. — L’assurance pour compte d’autrui n'est obli­
gatoire pour l'assureur que si elle a été contractée par un m an­
dataire de l’assuré ou par une personne qui a déclaré à l'as­
sureur 1 absence de m andat lors de la conclusion du contrat.
Si cette déclaration n’a pas été faite, le défaut de m andat
ne peut pas étre couvert par une ratification postérieure.
Si la déclaration a été faite, l'obligation de l’assureur n'est
pas subordonnée à la ratification postérieure de l'assuré.
L’assureur qui, selon les dispositions de cet article, n’est pas
LA LOI DANS LES PAYS DE DROiT ALLEMAND 121
lié par le contrat d'assurance a, lors méme qu'il en oppose
la nullité, droit à la prime entière.
Art . "87. — Quand l’assurance est conclue au nom de
l’assuré, par un fondé de pouvoirs, par un gérant sans m an­
dat ou par tout autre représentant de l'assuré, le représentant
n'est pas considéré comme assuré dans le sens du présent
code, et l'assurance elle-même n'est pas considérée comme
une assurance pour compte d'autrui. Dans le doute, on doit
adm ettre que l'assurance même qui porte sur l’inlérél d’un
tiers désigné est une assurance pour compte d’autrui.
Am. 78S. — I.'assureur est tenu de délivrer à l’assuré, sur
sa demande, un écrit signé par lui (police) et constatant le
contrat d'assurance.
Art. 78!i. — La circonstance qu'au moment de la conclu­
sion du contrat aucun dommage à réparer ne pouvait plus se
produire, ou que le dommage à réparer s'élait déjà produit,
n'a pas d'influence sur la validité du contrat d’assurance.
Toutefois, si les deux parties connaissaient cette circons­
tance, le contrat est nul comme assurance.
Si l'assureur seul savait qu’aucun dommage à réparer
ne pouvait plus se produire, ou si l’assuré seul savait que le
dommage à réparer s’était déjà produit, le contrat ne lie pas
la partie qui a ignoré l’état des choses. Dans le second cas,
l’assureur, lors même qu'il invoque la nullité de l’assurance,
a droit à la prime entière.
Dans le cas ou l'assurance a été conclue par un représen­
tant de l'assuré, il y a lieu d'appliquer l'article 810 (2° ali­
néa) ; dans le cas de l’assurance pour compte d’autrui, l'ar­
ticle 811; et, dans le cas d’assurance de plusieurs objets on
d ’un ensemble d'objets, l'article 814.
Art. 790. — La valeur entière de l'objet assuré est la va­
leur d’assurance ;
La somme assurée ne peut dépasser cette valeur ;
L’assurance contractée pour une somme supérieure n’est
pas valable pour l’excédent.
A iit. 71)1. — En cas d'assurances conclues simultanément,
«i le m ontant total des sommes assurées dépasse la valeur
d’assurance, tous les assureurs réunis ne sont obligés que
i.r s s o i ' h es nu droit privé d e l'assu rance

jusqu’à concurrence de celle valeur, el chacun d'eux ne l'est


que pour une partie de la valeur d’assurance proportionnelle
au rapport existant entre la somme assurée par lui et le
montant total des assurances. Dans le doute 011 présume que
les assurances ont été conclues simultanément.
On doit considérer comme assurances simultanées celles
qui sont constatées par une police unique et celles aussi qui
sont conclues.le même jour.
A rt. 792. — Si un objet déjà assuré pour son entière va­
leur est assuré de nouveau, la seconde assurance est dépour­
vue d’elTet, en tant quelle est faite pour le méme temps el
contre les mémes risques (double assurance).
Si la première assurance 11e couvre pas la valeur entière de
l’objet assuré, la seconde assurance, en lant qu’elle a été failc
pour lem ém c temps et contre les mêmes risques, n'est valable
que pour la portion non couverte par la première assurance.
Art. 793. — L’assurance postérieure produit néanmoins
ses effets, nonobstant l’assurance antérieure:
1° Quand, lors de la conclusion de ia seconde assurance,
il a été stipulé que les droits dérivant de la première seraient
cédés au second assureur.
2° Quand la seconde assurance a été faite sous la condition
que lTassureur 11e serait obligé que dans la mesure de la
somme que l'assuré ne pourrait pas obtenir du prem ier assu­
reur à raison de son insolvabilité, ou dans la mesure où la
première assurance serait frappée de nullité;
3° Quand le prem ier assureur a été libéré de ses obligations
par une renonciation de l’assuré à ses droits dans la mesure
où cela était nécessaire pour éviter une double assurance, el
«pie le second assureur en a été prévenu lors de la seconde
assurance.
Le premier assureur a droit dans ce cas malgré sa libéra­
tion à la prime entière.
A rt. 794. — Dans le cas où il y a double assurance, c’est
la seconde el non la première qui est valable, quand la pre­
mière a élé conclue sans m andat pour compte d'autrui
et que la seconde „surance a élé conclue par l'assuré lui-
inéme, pourvu que, dans ce cas, lors (se la conclusion de la
I.A LOI DANS LES J'AYS I)E DHOIT ALLEMAND 1 2,'î
seconde assurance, l’assuré ne fut pas encore averti de l’exis­
tence de la première assurance, ou que, lors de la conclusion
de la seconde assurance, l’assuré eût déclaré à l’assureur
qu’il repoussait la première assurance.
Les droits du prem ier assureur quant à la prime se déter­
minent, dans ces cas, d’après les articles 900 et 901.
Art. 795. — Lorsque plusieurs assurances ont été faites
simultanément ou successivement, la renonciation postérieure
aux droits existant contre un assureur n ‘a pas d'influence sur
les droits el les obligations des autres assureurs.
A rt . 79C. — Quand la somme assurée n’atteint pas la va­
leur d'assurance, l’assureur, en cas de dommage partiel, n'est
tenu d'en indemniser l'assuré qu'à raison de la proportion
existant entre la somme assurée et la valeur d'assurance.
A rt . 797. — Si la convention des parties évalue à une
somme déterminée la valeur d'assurance (police évaluée),
cette évaluation sert de règle entre les parties pour la valeur
d’assurance.
Cependant l’assureur a le droil de réclam er une réduction
de l'évaluation s'il prouve qu'elle est d’une exagération con­
sidérable.
Lorsque le profit espéré est évalué, l’assureur, dans le cas
où il conteste l'évaluation, doit prouver qu’elle dépassait le
profil que, d’après les calculs du commerce, on pouvait at­
tendre lors de la conclusion du contrat.
Une police contenant la clause évaluée provisoirement
est assimiliée à une police ne contenant pas d évaluation
(o/fene Polize police ouverte), tant que l’évaluation provi­
soire n’a pas été transformée en évaluation définitive.
Dans l’assurance du fret, on ne doil s'attacher à l’évalua­
tion pour le dommage à réparer par l'assureur, que lorsqu'il
y a sur ce point une stipulation spéciale.
Art. 798. — Quand, dans un contrat, plusieurs objets ou
un ensemble d’objets ont été compris dans une seule évalua­
tion, mais que plusieurs de ces objets ont été évalués sépa­
rément, ces objets doivent aussi être considérés comme assu­
rés séparément.
A rt. 799. — A défaut de convention contraire, la valeur
LES SOURCES DU DH01T PRIVÉ DE L'ASSURANCE
d’assurance du navire est la valeur qu'à le navire au moment
où lés risques commencent pour l’assureur.
Cette disposition .s’applique aussi lorsque le navire est évalué.
Art. 800. — Les frais d’arm em ent, les loyers îles gens de
m er et les frais d’assurance peuvent étre assurés en même
temps (pic le navire ou séparément, en tant qu’ils ne se trou­
vent pas déjà assurés par l'assurance du fret brut. Ces dé­
penses ne sont considérées comme comprises dans l'assu­
rance du navirç qu’en vertu d'une stipulation formelle.
A r t . 801. — Le fret peut-être assuré jusqu’à concurrence
de son montant brut, en tant qu'il ne se trouve pas déjà assuré
par l'assurance des frais d’armement, des loyers des gens de
l’équipage et des frais d’assurance.
On considéré comme valeur d’assurance du fret le montant
du fret convenu dans les affrètements, et, à défaut de fret
convenu ou quand il y a des marchandises chargées pour le
compte de l'arm ateur, le montant du fret ordinaire. (Art. (i20).
A r t . 802. — Quand dans l’assurance du fret, il n’est pas
dit si le fret est assuré en entier ou pour partie, il est réputé
assuré en entier.
Quand il n'est pas dit si l’assurance porte sur le fret brut
ou sur le fret net, elle est réputée porter sur se fret brut.
Quand le fret de l'aller cl le fret du retour sont assurés
pour une somme unique, et quand il n’est pas dit quelle
portion de cette somme se réfère au fret de l’aller et quelle
portion se réfère au fret du retour, la moitié de cette somme
est attribuée au fret d’aller et l’autre moitié au fret de retour.
A r t . 803. — On considère comme valeur d'assurance des
marchandises, à défaut d’autre base d’estimation lixée par la
convention des parties, la valeur que les marchandises ont
au lieu et au temps du changement, en y ajoutant tous les
frais jusqu’à la mise à boni y compris les frais d'assurance.
Le frel comme les dépenses faites durant le voyage el au
port de destination ne sont compris dans l’assurance qu’en
vertu d’une convention expresse.
Ces dispositions s'appliquent même lorsque la valeur d’as­
surance des marchandises a été lixée.
A r t . 804. — Lorsque ses frais d’arm em ent ou ses loyers
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 125
des gens de l'équipage ont été soit assurés séparément, soil
compris dans l'assurance du fret brut, ou lorsqu’on cas d’as­
surance sur facultés, le fret ou les dépenses faites durant le
voyage et au port de destination ont été assurés, l’assureur
n’est tenu à aucune indemnité pour la portion de ces dépen­
ses qui a été épargnée par suite d’un événement de iner.
A rt. 80‘j. — Le prolit espéré ou la commission ne doivent
être réputés com prisJansl'assurancedes m archandises, méme
quand la valeur d’assurance des marchandises a été lixée,
qu’en cas de convention expresse.
Dans le cas où le prolit espéré est compris dans l’assurance,
si la valeur d'assurance est évaluée, mais qu’on ait pas dé­
terminé quelle partie de l'évaluation représente le profit
espéré, on doit adm ettre que 10 p. 0 /0 de celle évaluation
représentent ce profit. Lorsque le profit espéré est compris
dans l'assurance, et qu’il n'a pas été fait d’évaluation, ce pro­
fit est réputé équivaloir ii 10 p. 0/0 de la valeur d'assurance
des m archandises (Art. 80.‘1).
Les dispositions du second alinéa s'appliquent aussi lors­
que l’assurance comprend le droit de commission, en rem ­
plaçant le chiffre de 10 par celui de 2 p. 0/0.
Art . 806. — Si le profit espéré ou le droit de commission
sont assurés séparém ent, sans (pie la valeur d’assurance soil
évaluée, on doit adm ettre, dans le doute, que la somme
assurée représente également la valeur d'assurance.
A r t . 807. Le préteur peut faire assurer les sommes prêtées
à la grosse, y compris la prime.
Si, dans l'assurance des sommes prêtées a la grosse, les
objets affectés au prêt ne sont pas indiqués, on doit adm ettre
que le navire, le fret et la cargaison ont été affectes au prêt.
Lorsqu'on réalité ces objets n'ont pas été tous engagés, l'as­
sureur seul peut invoquer la disposition précédente.
A rt. 808. — L’assureur, qui a exécuté ses obligations et a
indemnisé l’assuré d’un dommage dont celui-ci pouvait ré­
clamer la réparation à un tiers, est subrogé jusqu'il due con­
currence aux droits de l’assuré contre ce tiers, sauf toutefois
les dispositions du second alinéa de l’article 778 et du second
alinéa de l'article 781.
126 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
L’assureur peut, à ses frais, exiger fie l’assuré un écrit
authentique constatant sa subrogation aux droits de l’assuré
contre les tiers.
L'assuré est responsable de tout acte portant atteinte il
ces droits.
Art. 80!). — En ca> d'assurance d’une créance garantie par
un objet exposé aux risques de mer, l'assuré est obligé, quand
un dommage se produit, de céder à l’assureur qui a exécuté
scs obligations ses droits contre le débiteur, dans la mesure
de l'indemnité payée par l’assureur.
L’assuré n’est pas tenu de faire valoir ses droits contre son
débiteur avant de recourir contre l’assureur.
DEUXIÈME SECTION
DÉCLARATION- A FAIRE LORS DE LA CONCLUSION DU CONTRAT
A rt. 810. — Celui qui conclut une assurance, soit pour son
compte, soit pour le compte d’autrui est tenu, lors de la con­
clusion du contrat, de déclarer à l'assureur toutes les circons­
tances connues de lui qui, à raison de leur importance pour
l'appréciation du risque, peuvent influer sur la volonté de
l'assureur, soit quant à la conclusion môme du contrat, soil
q u an ta ses diverses conditions. Lorsque le contrat est conclu
par l'assuré, p ar un représentant, celui-ci doit déclarer aussi
celles de ces circonstances qu'il connaît.
Art. 81t. — Kn cas d’assurance pour le compte d’autrui,
les circonstances connues de l’assuré lui-même ou de l'inter­
médiaire employé par lui doivent aussi être déclarées à l’assu­
reur, lors de la conclusion du contrat.
La connaissance que peut avoir l’assuré ou l'interm édiaire
n'est pas prise en considération, quand la circonstance dont
il s’agit a été connue si tard de ceux-ci que, sans l’emploi de
moyens extraordinaires, ils ne pouvaient pas en avertir celui
qui a lait assurer.
La connaissance que peut avoir l'assuré n’est pas non plus
prise en considération quand l'assurance a été conclue sans
m andat de sa part cl ¡\ son insu.
Art. 812. — En cas d'inobservation de l’obligation indi­
quée dans les deux articles précédents, l’assurance n’est point
obligatoire pour l’assureur.
I.A LOI DANS L I3 l'AYS DE DROIT ALLEMAND 127
Celle disposition est pourtant inapplicable lorsque la <-ir-
constance non déclarée était connue de l'assureur ou pouvait
élre supposée connue de lui.
Art. 813. — L’inexactitude dans les déclarations faites par
l'assuré, lors de la conclusion du contrat, relativement à une
circonstance importante (art. 810), entraîne la nullité du con­
trat au profil de l’assureur, à moins que celui-ci n’ait connu
l'inexactitude de la déclaration.
Cette disposition s’applique sans qu'il y ait à distinguer se­
lon que la déclaration inexacte a été faite sciemment ou par
erreur, par suite d’une faute on sans faute.
A r t . 814. — Quand, dans l’assurance de plusieurs objets
ou d'un ensemble d’objets, il est contrevenu aux dispositions
des articles 810 à 815 relativement à une circonstance ne con­
cernant qu’une partie des objets assurés, le contrat demeure
obligatoire pour l’assureur quant à l’autre partie. Pourtant
le contrat est nul pour l’assureur môme quant à celte partie
s’il appert que celui-ci n’aurait pas consenti à assurer cette
partie séparément aux mômes conditions ;
Art. 815. — L’assureur a droit à la prime entière dans les
cas prévus aux articles 810 à 814, même quand il invoque la
nullité partielle ou totale du contrat.
TROISIÈM E SECTION
OBLIGATION* DE l ' a SSURÉ
A r t . 8l(i. — La prime, sauf convention contraire, doit être
payée aussitôt après la conclusion du contrat, et, si une po­
lice est réclamée, contre la délivrance de la police.
Celui qui fait assurer est tenu du payement de la prime.
En cas d'assurance pour le compte d’autrui, si celui qui a
fait assurer est devenu insolvable et qu’il n’ait point encore
reçu la prime de l’assuré, l’assureur peut agir aussi en paye­
ment de la prime contre l’assuré.
A r t . 817. — Lorsqu'à la place du voyage assuré un autre
voyage est entrepris avant que les risques aient com m encé a
courir pour l’assureur, celui-ci est libéré de toute obligation
dans les assurances du navire el du frel ; dans les autres as­
surances, l’assureur ne supporte les risques du voyage
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
entrepris que lorsque le changement de voyage n'a eu lieu
ni par le Tait de l’assuré, ni sur son ordre ou avec son appro­
bation.
Si le voyage assuré est changé après que les risqués ont
commencé à courir pour l’assureur, celui-ci ne répond pas
des événements survenus après le changement (lu voyage, li
répond pourtant de ces événements quand le changem ent de
voyage n 'a’eu lieu ni par le fait de l’assuré, ni sur son ordre
ou avec son approbation, ou lorsqu'il a été nécessité par un
cas de force m ajeure, à moins que celui-ci n'ait sa cause dans
un risque dont l’assureur n’a point à répondre.
Le voyage est changé dès l'instant où la résolution de diri­
ger le navire sur mi autre port de destination est mise à
exécution, quand même le navire ne serait pas encore sorti
de la roule commune aux deux poi ls de destination. Celte
disposition s’applique à lous les cas prévus, tant dans le pre­
mier que dans le second alinéa de cet article.
Art. 818. — Lorsque le commencement ou la lin du
voyage sont indûment retardés par l’assuré ou en vertu de
ses ordres ou avec son approbation, lorsqu’on s’écarte de la
route correspondant au voyage assuré, ou lorsqu'on relâche
dans un port dont l'entrée ne peut être considérée comme
comprise dans le voyage assuré, ou lorsque l'assuré aggrave
ou change les risques d’une autre manière, notamm ent quand
il n'exéculc pas u n e convention faite sur ce point, l’assureur,
ne répond pas des événements postérieurs.
Il en répond cependant :
1° Quand ¡1 appert que l’aggravation ou le changement
des risques n’a pas pu exercer d’influence sur l'événement
postérieur;
2° Quand l'aggravation ou le changement des risques a été
causé par un cas de force majeure après que les risques
avaient commencé à courir pour l’assureur, à moins que ce
cas de force majeure n'ait sa cause dans un risque qui n’esl
pas à la charge de l’assureur ;
.‘1° Quand le capitaine a été contraint de changer de route
par des considérations d’hum anité.
A r t . 819. — Quand, lors de la conclusion du contrat, le
LA LOI DANS LKS PAYS DE DROIT ALLEMAND 129
capitaine a été désigné, cette désignation n’implique pas par
elle seule la promesse que se capitaine dénommé conservera
la direction du navire.
Aiit. 820. — Dans l’assurance des marchandises, l'assureur
ne répond d’aucun événement quand ces marchandises ne
sont pas transportées par le navire désigné.
11 est cependant responsable dans la mesure fixée par le
contrat lorsque, après le commencement des risques, les
marchandises ont été transportées autrem ent que par le na­
vire désigné sans l’ordre et sans l’approbation de l’assuré, ou
quand cela a eu lieu la suite d’un accident, à moins que cet
accident n’ait sa cause dans un risque dont l’assureur n’a pas
à répondre.
Art. S21. — Quand une assurance sur marchandises est
faite sans désignation du navire ou îles navires (navires in­
certains ou non-dénommés), l’assuré, dès qu’il apprend sur
quel navire sont chargées les marchandises assurées, doit en
faire part à l’assureur.
I£n cas d’inexécution de celte obligation, l’assureur ne ré­
pond d’aucun accident qui atteint les marchandises char­
gées.
Art. 822. — Tout accident doit être annoncé à l’assureur
dès que la nouvelle en arrive à celui qui a fait assurer ou à
l'assuré, quand ce dernier a connaissance de l’assurance.
Dans le cas contraire, l’assureur a le droit de déduire de l’in­
demnité la somme dont elle aurait été diminuée si l'accident
avait été annoncé à temps.
Art . 823. — L’assuré est tenu, quand un accident se pro­
duit, de faire tout son possible tant pour sauver les objets
assurés que pour éviter de plus grands dommages.
Il doit pourtant, s’il est possible, consulter d’avance l’as­
sureur sur les mesures à prendre.
QUATRIÈM E SECTION
ÉTENDUE DES RISQUES

A r t . 824. — l/assureur supporte tous les risques auxquels


le navire ou la cargaison sont exposés pendant la durée de
T. 1!. »
130 LES SOURCES DU »BOIT PRIVÉ DE L’ASSCRANCE
l’assurance, à moins que le contraire ne résulte de la con­
vention ou des dispositions suivantes :
Il supporte notam m ent :
1° Les risques provenant des éléments et de tous événe­
ments de mer, môme quand ils ont été causés par la faute
d'un tiers, comme : voie d’eau, échouement, bris, naufrage,
incendie, explosion, foudre, tremblement de terre, endom­
magement cause par la glace, etc. ;
2° Les risques de guerre et des décisions d’autorités souve­
raines ;
3° Les risques d’une saisie prononcée sur la demande d'un
tiers sans la faute de l'assuré;
4° Les risques de vol, comme les risques de piraterie, de
pillage et d’autres actes de violence;
fi0 Les risques d’alTeclation des marchandises assurées à
des prêts à la grosse pour la continuation du voyage ou
d’actes de disposition de ces marchandises par vente ou em­
ploi fait dans la môme intention (art. 507 à 510, ”34);
6" Les risques de la fraude ou de la faute d’une personne
de l’équipage, s’il en résulte un dommage pour l'objet as­
suré;
7" Los risques d’abordage «les navires, sans distinction ou­
tre le cas ou l’assuré éprouve un préjudice direct par suite
de l’abordage et le cas où il subit un préjudice indirect à rai­
son de son obligation de réparer le dommage causé a un
tiers.
Art. 8:25. — Les dommages suivants ne sont pas à la
charge de l'assureur :
1° Dans l'assurance du navire ou du fret :
Le dommage résultant de ce que le navire a pris la mer en
état d'innavigabilité, ou sans être convenablement armé ou
équipé, ou sans les papiers de bord nécessaires (art. 480) ;
Le dommage qui, hors le cas d’abordage, résulte de la res-
ponsabité de l’arm ateur envers un tiers pour le préjudice
causé par une personne de l’équipage (art. 451 et 452) ;
2 ’ Dans l’assurance du navire :
Le dommage résultant de l'usure ordinaire du navire et de
ses agrès ;
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 1 31
Le dommage causé au navire et à ses agrès par l'âge, la
pourriture et les vers ;
3° Dans l’assurance des marchandises ou du fret;
Le dommage causé par le vice propre des marchandises,
notamment par la détérioration intérieure, déchet, coulage
ordinaire, etc., ou par l'emballage défectueux, ou par les
rats ou les souris; cependant, si le voyage est retardé ex­
traordinairem ent par un événement dont l’assureur est res­
ponsable, l’assureur doit réparer les dommages qui viennent
d’être mentionnés dans la mesure dans laquelle le retard les
a causés ;
4° Le dommage provenant de la faute de l’assuré et, dans
l’assurance des marchandises ou du profit espéré, le dommage
provenant de la faute que le chargeur, le consignatnire ou le
destinataire [Kargadeur), ont çommiseen l'une decesqualités.
A h t. -826. — L'obligation d e l'assureur d e réparer un
dommage prend naissance quand môme l'assuré a le droit
de s’en faire indemniser par le capitaine ou par une autre
personne. L’assuré peut s’adresser d’abord à l’assureur pour
obtenir l’indemnité. 11 doit cependant prêter à l’assureur
l'assistance nécessaire pour l’exercice de son recours, 011
prendre aux frais de l’assureur, les mesures nécessaires à la
garantie de ce recours par la rétention du fret, la saisie du
navire ou de toute autre manière appropriée aux circon­
stances (art. 823).
A ht. 827. — Dans l'assurance du navire au voyage, les
risques courent pour l’assureur du moment où commence If
chargem ent de la cargaison ou du lest, ou si le navire ne
doit prendre ni cargaison ni lest, du moment du départ du
navire. Ils finissent au moment où se déchargement de la
cargaison ou du lest est achevé au port de destination.
Si le déchargem ent est indûment retardé par l’assuré, les
risques finissent au moment où ce déchargement aurait
été achevé sans le retard.
Si, avant la fin du déchargement, des m archandises <>u du
lest sont chargés pour un nouveau voyage, les risques
finissent au moment où commence le chargem ent de la car­
gaison ou du lest.
132 LKS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
A rt. 828. — Dans l’assurance des marchandises, du profit
espéré ou du droit «le commission à percevoir pour les m ar­
chandises transportées, le s risques commencent au moment
où les m archandises quittent la terre pour être placées sur
le navire ou dans les allèges; ils finissent au moment où les
m archandises arrivent de nouveau terre au port de desti­
nation. Si le déchargement est indûment retardé par l’assuré,
ou, dans l'assurance des m archandises ou du profit espéré,
par L’assuré'ou par une des personnes indiquées dans l’ar­
ticle 825 (alinéa les risques finissent au moment où, sans
ce retard, le déchargement aurait été achevé.
P o u r lo chargem ent et le déchargement, l’assureur répond
des risques provenant de l’emploi d'alléges, conformément
aux usages locaux.
Anî. 829. — Dans l’assurance du fret, les risques com­
mencent et finissent, pour les événements auxquels le navire
et, par suite, le fret est exposé, au moment même où ils
auraient commencé et fini s’il s'était agi de l’assurance du
navire pour le même voyage, et, pour les événements aux­
quels les marchandises et, par suite, le fret sont exposées,
au moment où ils auraient commencé ou fini s'il s’était agi
de l'assurance «les m archandises pour le même voyage.
Dans l'assurance «lu prix de transport des passagers, les
risques commencent et finissent au moment où ils auraient
commencé et fini, s'il s’étaitagi de l'assurance du navire.
L’assureur du fret ou du prix de transport des passagers
ne répond des événements atteignant le navire qu’après que
les contrats d’affrètement ou de transport de personnes ont
été conclus, et, si l’arm ateur fait transporter des m archan­
dises pour son propre compte, qu’autant que celles-ci ont
«Icyà quitté la terre pour être chargées sur le navire ou sur
les allégés.
Art. 830. — Dans l’assurance de sommes prêtées à la
grosse et des frais d’avaries, les risques commencent au mo­
ment où ces sommes sont avancées, ou, si l’assuré lui-mémc
a versé le m ontant des frais d’avarie, au moment où les
sommes ont été employées; ils finissent au moment où ils
auraient fini s’il s'était agi d’une assurance des choses
LA LOI IIANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 133
affectées au prêt à sa grosse ou par lesquelles ont été faits
les frais d’avarie.
Art. 831. — Les risques une fois commencés continuent
de courir pour l’assureur sans interruption durant le temps
convenu ou pendant le voyage assuré. L’assureur supporte
notamment les risques, même pendant le séjour dans un
port de relâche ou d'échelle, et, en cas d’assurance pour
l'aller et le retour, pendant le séjour du navire clans le port
de destination du voyage d’aller.
Si les marchandises doivent être déchargées pendant
quelque temps, ou si le navire est mis à terre pour être
réparé, l'assureur supporte les risques même pendant que
les marchandises ou le navire se trouvent à terre.
Art. 832. — Lorsque, après le commencement des risqués,
il y a renonciation volontaire ou forcée au voyage assuré, le
port dans lequel le voyage s’achève est considéré comme
rem plaçant-le port de destination quant à la fin des risques.
Si, après la renonciation au voyage du navire, les m ar­
chandise? sont transportées au port de destination autrem ent
que sur le navire désigné, les risques commencés continuent
de courir, même lorsque le transport a lieu en tout ou en
partie par terre. L’assureur supporte, en ce cas, à la fois les
frais du déchargement antérieur, les frais de dépôt provi­
soire, et les frais supplémentaires du transport ultérieur,
même s’il est effectué par terre.
Art. 833. — Les articles 831 et 832 ne dérogent point aux
dispositions des articles 818 et 820.
A rt. 834. — Quand la durée de l'assurance est déterminée
par jours, semaines, mois ou années, le temps est calculé
d'après le calendrier, et le jour de minuit minuit. L'assu­
reur supporte les risques pendant le jour a quo et le jour
ad quem. Pour le calcul de l'heure, on se réfère au lieu où
se trouve se navire.
A rt. 833. — Lorsque, dans le cas d'assurance du navire à
temps, le navire est en voyage il l’époque fixée pour l'expi­
ration de l’assurance, l'assurance est, à défaut de convention
contraire, considérée comme p r o l o n g é e jusqu'à 1 arrivée du
navire au plus prochain port de destination, et, dans le cas
134 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
où les marchandises y sonl déchargées, jusqu’à sa fin du dé-
chargemcnt (arl. 827). L'assuré a toutefois le droit d'écarter
la prolongation par une déclaration faite à l’assureur avant
que le navire soit eu cours de voyage.
Si l’assurance est prolongée, l’assuré doit payer la prime
convenue pendant toute la durée de la prolongation, et, si le
navire n’a pas donné de nouvelles, jusqu'à l'expiration du
délai de disparition.
Si la prolongation est écartée, l'assureur ne peut pas, lors­
que le temps fixé pour le défaut de nouvelles dépasse la durée
de l’assurance, être poursuivi à raison du défaut de nouvelles.
Art. 83G. — Quand l’assurance est faite pour l'un ou l’autre
de plusieurs ports, il est permis à l’assuré de choisir entre ces
ports ; quand l'assurance est faite pour deux ports ou pour
un et plusieurs autres ports, l’assuré a le droit de relâcher
dans chacun de ces ports.
A rt. 837. — Quand l ’assurance est conclue pour plusieurs
ports de destination, ou que le droit est réservé à l’assuré
d’aborder dans plusieurs ports, l’assuré n'a le droit d’entrer
dans les ports que dans l'ordre fixé par la convention, ou, à
défaut de convention, dans l'ordre correspondant aux cir­
constances de la navigation ; il n'est pourtant pas tenu d’en­
trer dans tous les ports.
L’ordre indiqué dans la police doit être considéré comme
l'ordre convenu, à moins que le contraire ne soit prouvé.
Art. 838. — Sont à la charge de l’assureur:
1° Les contributions aux avaries communes, en y compre­
nant celles que doit supporter l’assuré pour les dommages
qu’il a causés; les contributions à régler, conformément aux
articles 037 et 73 i, selon le principe des avaries grosses, sont
assimilées aux contributions aux avaries grosses;
2° Les sacrifices qui constitueraient des avaries grosses, si
le navire avait eu à bord des m archandises appartenant à
d’autres personnes que l’arm ateur;
3° Les autres frais nécessaires ou utiles faits pour éviter ou
pour restreindre les perles (arl. 823), lors même que les me­
sures prises sont demeurées sans succès ;
V' Les frais nécessaires pour déterm iner et fixer le dom­
LA LOI DANS LES l'AYS DE DHOIT ALLEMAND 133
mage tombant la charge de l’assureur, notamm ent les frais
d'expertise, d'estimation, de vente et de confection du règle­
ment d'avaries.
A iit. 839. — I’our les contributions aux avaries communes
et pour les contributions à régler d'après les principes des
avaries communes, les obligations de l'assureur se déterm i­
nent à l'aide du règlement d'avaries, fait en lieu convenable,
en Allemagne ou en pays étranger, conformément au droit
en vigueur dans le lieu où le règlement a été fait. Spéciale­
ment, l'assuré qui a subi un dommage constituant une avarie
grosse ne peut réclam er à l'assureur plus que le montant de
la somme à laquelle le dommage a été évalué dans le règle­
ment d’avaries ; d’un autre côté, l’assureur est tenu de celte
somme entière sans qu’il faille s'attacher notamment à la va­
leur d’assurance.
Lorsque le dommage ne doit pasétre considéré comme une
avarie grosse d'après le droit en vigueur dans le pays où aélé
dressé le règlement, l’assuré ne peut pas réclam er une in­
demnité de l’assureur, en se fondant sur ce que le dommage
constitue une avarie grosse d’après une autre loi, notamment
d’après la loi du pays où l’assurance a été faite.
A h t . 840. — Toutefois, l’assureur ne répond pas des con­
tributions mentionnées dans les articles précédents si elles
ont leur cause dans un accident dont ne répond pas l’assureur
d'après le contrat d'assurance.
Art . 841. — Si le règlement d'avaries a été fait par une
personne qui, d'après la loi ou l’usage, a qualité à cet efTet,
l'assureur ne peut pas l’attaquer pour défaut de concordance
avec. le droit en vigueur dans le lieu de sa confection et pour
lésion éprouvée par l'assuré, ii moins que l’assuré n'ait été la
cause de cette lésion par sa négligence &veiller sur ses droits«
L'assuré est toutefois tenu de céder à l'assureur scs droits
contre les personnes favorisées à son détriment.
Au contraire, l'assureur peut, dans tous les cas, attaquer le
règlement d’avaries à l’égard de l’assuré, si un dommage
éprouvé par l’assuré lui-méme et ne pouvant donner lieu à
une indemnité selon la loi en vigueur dans le lieu où le règle­
ment a été fait, a été pourtant traité comme avarie grosse.
130 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
A rt. 842. — Quand l’assuré a souffert un dommage consti­
tuant une avarie grosse ou devant étre réglé selon les prin­
cipes de l'avarie grosse, et quand la procédure régulière
destinée à fixer et à répartir le dommage a été suivie, l’assu­
reur ne répond de la contribution établie au profit (le l’as­
suré, que si celui-ci n’a pas obtenu les sommes qui lui sont
dues par les voies légales qu’il lui était possible de suivre.
A rt. 843.'— Si, sans la faute de l'assuré, la procédure du
règlement n’a point été suivie, l’assuré peut poursuivre direc­
tement l’assureur, pour tout le dommage, dans les termes du
contrat d’assurance.
Art. 844. — L’assureur ne répond du dommage que jus­
qu’à concurrence de la somme assurée. Il doit toulefois payer
intégralement les frais mentionnés dans l’article 838 sous les
numéros 3 cl 4, lors môme que la somme totale à payer
excède par suite la somme assurée.
Si quelque accident a déjà occasionné des frais de ce genre,
par exemple, dos frais de rachat ou de réclamation, ou si des
dépenses ont été faites déjà pour rétablir ou réparer un objet
endommagé par l’accident, par exemple, si des frais d’avarie
ont été avancés dans ce but, ou si des contributions à des
avaries grosses ont déjà été supportées par l’assuré, ou si
une obligation personnelle a été contractée par lui relative­
ment à ces contributions, l’assureur, quand plus tord se pro­
duit un nouvel accident, répond du dommage postérieur
causé par cet accident, jusqu’à concurrence de la somme as­
surée, sansqu’il y ail à tenircom ple des dépenses ou des con­
tributions mises antérieurem ent à sa charge.
Art. 843. — L’assureur a le droit, après un accident, en
payant la somme assurée entière, de se libérer de toutes
autres obligalions résultant du contrat d ’assurance, notam ­
ment de l’obligation de payer les frais nécessaires pour sauver,
entretenir ou réparer les objets assurés.
Lorsque, au moment de l’accident, une partie des choses
assurées avait déjà été soustraite aux risques supportés par
l’assureur, l’assureur qui use du droit conféré par cet article
n’a pas à payer la somme afférente à celle portion des choses
assurées.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 13 j
Par le payement delà somme assurée, l’assureur n’acquiert
aucun droit aux objets assurés.
Nonobstant le payement de la somme assurée, l’assureur
reste obligé au payement des frais de sauvetage, de conserva­
tion ou de restitution des objets assurés qui ont été faits avant
que la déclaration par l’assureur de son intention d'user de
son droit soit parvenue à l’assuré.
Art. 8-4G. — L’assureur doit, sous peine de perdre le droit
indiqué dans l’article 845, déclarer à l’assuré son intention
d'en userau plus tard le troisième jour après que l’assuré lui
a non seulement annoncé l'accident avec indication de sa
nature et de ses suites directes, mais aussi lui a communiqué
toutes les circonstances relatives à cet accident dont il avait
connaissance.
Art. 847. — Dansle cas ou l’assurance ne porlepas sur toute
la valeur de la chose assurée, l'assureur ne répond descontri-
butions, sacrifices et frais mentionnés dans l’article 838 sous
les numéros I et A, que dans la proportion existant entre la
somme assurée et la valeur d’assurance.
Art. 848. — L’obligation de l’assureur de réparer un dom­
mage n'est ni supprimée ni modifiée par le fait que plus
lard, à la suite de risques que l'assureur n’a pas à supporter,
il y a eu nouveau dommage ou même perle totale.
Art. 8 49. — L’assureur n’est pas tenu d’indemniser l’assuré
ii raison des avaries simples quand, en dehors des frais de
fixation cl d'estimation du dommage (art. 838, n° 4), elle ne
dépassent pas 3 p. 0 /0 de la valeur d'assurance ; mais, si e lle s
s’élèvent à plus de 3 p. 0/0, l’assureur doit une indemnité,
sans déduction de 3 p. 0/0.
Quant le navire est assuré à temps ou pour plusieurs vo­
yages, les 3 p. 0/0 doivent être comptés séparément pour
chaque voyage. L’article 7(10 détermine ce qu’on doit enten­
dre par voyage.
Art. 8.'K). — L’assureur doit une indemnité à raison des con­
tributions, sacrifices et frais indiqués dans l’article 838,11” I à
3, quand même ils n'atteignent pas 3 p. 0/0 de la valeur
d'assurance. Toutefois on n’en tient pas compte pour la
fixation des 3 p . 0 /0 indiqués dans l'article 849.
13S LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
Art. 881. — S'il est convenu que l’assureur ne sera pas
lenu jusqu’à concurrence de lant pour cent, on applique les
dispositions des articles 8 îi) et 8 5 0 , en substituant aux trois
pour cent indiqués dans ces articles la quotité fixée dans le
contrat.
A r t . 832. — Quand il est convenu que l'assureur ne sup­
portera pas les risques de guerre et «pie l'assurance, même
quant aux'autrcs risques, ne durera que jusqu’à la survenance
d’un événement de guerre( convention qui résulte notamment
de l'insertion dans la police de la clause« franc de risques de
guerre » frei von Krkgtmolest ), les risques finissent pour
l'assureur, au moment où le s risques de guerre commencent
à exercer leur influence sur le voyage, notamment quand
des navires de guerre, des corsaires ou un blocus, empêchent
ou retardent, par la crainte du danger, le commencement ou
la continuation du voyage, quand le navire s'écarte de sa route
pour une de ces causes, ou quand le capitaine perd, par .suite
d’un fait de guerre, la libre direction du navire.
A rt. 833. — Quand il est convenu que l'assureur ne suppor­
tera pas les risques de guerre, mais supportera cependant
tous les autres risques, méme après la survenance d’un fait
de guerre (convention «pii résulte notamment de l’insertion
daus la police «le la clause « seulement pour risques de mer »
nur fur Sec(/i‘fahr), les risques ne Unissent, pour l’assureur,
que lors de la condamnation de h chose assurée, ou à comp­
ter de l'époque à laquelle les risques auraient cessé si les ris­
ques de la guerre n'avaient pas été exceptés; mais l’assureur
ne répond pas des dommages causés directement par les ris­
ques de guerre: il ne répond pas notamm ent : de la confisca­
tion par des puissances belligérantes ; «le la prise, de la dété­
rioration, «le la destruction ou «lu pillage par des vaisseaux
de guerre ou par des corsaires; des frais causés soit par l'em­
bargo (Anhaltung) et la réclamation, soit par le blocus du
port de reste ou le renvoi d'un port bloqué, soit par la relâche
volontaire à raison d ’un risque de guerre ; des suites d'une
relâche de ce genre, tels que détérioration cl déchet des m ar­
chandises, frais et risques de leur déchargement et de leur
emmagasinage, frais de leur transport ultérieur.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 139
Dans le doute on doit présum er que se dommage n'a pas été
causé par un risque de guerre
A rt. 854. — Quand le contrat est conclu avec la clause
« pour arrivée réservée » ( fu r behaltene Ankunft), les risques
finissent, pour l’assureur, au moment ou le navire a jeté
l'ancre ou a été amarré dans le port de destination à l’endroit
accoutumé ou convenable.
L'assureur ne répond par suite :
1° Dans l’assurance du navire, que de la perte totale ou de
l’abandon (art. 865), ou, i» la suite d’un accident survenu
avant l’arrivée au port de destination, de sa vente nécessitée
par la circonstance que le navire 11e peut pas être réparé ou
ne vaut pas la peine de l'ètre (art. X77) ;
2" Dans l’assurance des marchandises, que de la non arri­
vée des m archandises ou d ’une partie des marchandises au
port de destination par suite d'un accident, spécialement de
leur vente opérée i\ In suite d’un accident, avant que le navire
ail atteint le port de destination. Si les marchandises attei­
gnent ce port, l’assureur 11e répond ni de l'avarie ni de la
perte totale provenant d'une avarie.
Un outre l'assureur ne doit, dans aucun cas, supporter les con­
tributions, sacrifices et frais mentionnés à l’article 838 (n0HI ;i \).
Anr. 855. — Quand la police contient la clause : « franc
d'avarie sauf dans le cas d’échouemenl (frei von Hescltadit/ung
ausser ira Slrandungsfah!) » l’assureur n'est pas responsable
du dommage provenant d’une avarie, que ce dommage con­
siste dans une diminution de valeur ou dans une perte totale
ou partielle. Il ne répond pas notamment du dommage con­
sistant en ce que les marchandises assurées sont arrivées au
au port de destination complètement détériorées et détruites
dans leur essence primitive, ou en ce que ces marchandises
ont été vendues durant le voyage, pour dommage et détério­
ration imminente, à moins que le navire ou les allèges dans
lesquels se trouvaient les m archandises assurées n'aient
échoué. Les accidents de m er suivants, sont assimilés à 1 é-
chouenienl (Kenlcrn) : le coulage bas, le bris de la coque et
généralement tout accident de m er qui rend le navire ou 1 al­
lège non susceptible d'être réparé.
1 10 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE I,’ASSURANCE
lin cas d’échouemenl on d’accident de mer analogue, l’as­
sureur répond de tout dommage excédant 3 p. 0/0 (art. «Si!))
résultant d’un de ces événements, mais il ne répond d’aucun
autre dommage. On doit présum er, jusqu’à preuve du con­
traire, qu’une avarie qui peut être la suite de l’accident do
m er a été produite par cet accident.
Qu’il y ait en ou non un échouement ou un autre événement
susmentionné, l’assureur répond de tout dommage qui ne pro­
vient pas d’une avarie, de la méme manière que si la police ne
contenait pas la clause susdite. En tout cas il est tenu des con­
tributions, sacrifices et frais mentionnés dans l’art. 838n°‘ 1,2,
et i. mais il ne répond des frais indiqués sous lo numéro
que quand ils ont été faits pour éviter une perte à sa charge.
Une avarie qui provient, sans inflammation spontanée,
d'un incendie ou de l'extinction d'un incendie, ou de la canon­
nade, n’est pas considérée commmc une avarie dont s’assu-
reur soit libéré par la clause précitée.
A rt. 856. — Quand la police contient la clause : franc de
bris sauf en cas d'échouement, les dispositions de l’article
précédent s’appliquent, et l'assureur répond du bris quand il
constitue une avarie d’après l’ai tide précédent.
A rt. 857. — Il y a échouement dans le sens des arti­
cles 855 et 830 quand le navire, par des circonstances excep­
tionnelles de navigation, touche des bas-fonds et qu'il ne
peut plus être remis Ilot, ou qu’il <;st remis à flot, mais :
1° Soit ¡i l’aide de moyens exceptionnels, comme en cou­
pant les mâts (Kappen der Maslen), en jetant ou en débarquant
une partie de la cargaison et en prenant d’autres mesures du
méme genre, soit par suite d’une très forte marée, il l’exclu­
sion des mesures ordinaires comme celles qui consistent a
guinder sur l'ancre, à coill’er les voiles, etc. ;
2° Soit après (pie le navire a subi une détérioration consi­
dérable p ar l'échouement.
CINQUIÈME SECTION.
DE L'ÉTENDUE DU DOMMAGE.

A rt. 838.— II ya perle totale du navire ou des marchandises,


lorsque le navire ou les marchandises sont anéantis ou sont
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 1 1
enlevés à l'assuré, sans qu’il y ait chance de les recouvrer,
notamment lorsqu’ils sont submergés à l’eau sans qu'il soit
possible de les sauver, quand ils sont détruits dans leur
essence ou qu'ils sont déclarés de bonne prise. 11 y a perle
totale du navire, quoique quelques parties du corps du navire
( Wrack) 011 des objets qui le garnissent (Inventai') soient sau­
vées.
A r t . 839. — 11 y a p e rle to ta le q u a n t a u f r e t, lo rs q u e le
fre t e s t e n tiè r e m e n t p e rd u .
Art. 800. — II y a perte totale quant au profit espéré ou
au droit de commission qu’on attend de l’arrivée des mar­
chandises au port do destination, lorsqu’elles n’atteignent pas
ce port.
Aut. 801. — Il y a perte totale quant aux sommes prêtées
à la grosse ou aux frais d'avarie, lorsque les objets affectés
aux prêts ou pour lesquelles les frais d’avarie ont été avancés
ou payés, ont été totalement perdus ou atteints par autres
événements de mer, de telle sorte que, par suite des domma­
ges en résultant, des emprunts à la grosse et d’autres char­
ges, il ne reste plus rien pour couvrir les frais.
Art. 802. — lin cas de perle totale l’assureur doit payer
la somme assurée en entier, sans préjudice toutefois des
déductions à faire en vertu de la disposition de l'article 80Î.
Art. 803. — Lorsque, en cas de perle totale, il y a un sau­
vetage, avant le payement de la somme assurée, le montant
«lu sauvetage doit être déduit de la somme assurée. S’il n'y
a pas assurance pour l'entière valeur, 011 ne déduit qu'une
partie proportionnelle du sauvetage.
Lors du payement de la somme assurée, les droits de l’as­
suré sur la chose assurée passent à l'assureur.
Lorsqu’un sauvetage total ou partiel 11e se produit qu’après
le payement de la somme assurée, l’assureur seul a droit à
ce sauvetage postérieur. Lorsque l’assurance n’était pas faite
pour l’entière valeur, l'assureur n’a droit qu’à une partie pro­
portionnelle du sauvetage.
Art . 80 4. — lin cas do perte totale quant au profit espéré
(art. 800), si les marchandises ont été si avantageusement
vendues pendant le voyage que le produit net de la vente dé­
1 42 LES SOURCES BU DROIT I'RIVÉ DE L'ASSURANCE
passe la valeur d'assurance des marchandises, ou si, sors-
qu’elles onl été sacrifiées en cas de grosse avarie ou qu'il y a
lieu à indemnité en vertu des articles Gt 2 et 013, la contribu­
tion excède la valeur d'assurance, l’excédent est déduit de la
somme assurée à titre de profit espéré.
A rt. 865. — L’assuré a, dans les cas suivants, la droit
d’exiger le payem ent de la somme assurée entière contre la
cession des droits lui appartenant quant à la chose assuréo
(A bandon) ,•
1“ Quand le navire a disparu ;
2° Quand l'objet assuré court un danger résultant de ce
que le navire ou les marchandises ont élé frappés d'embargo,
pris par une puissance belligérante, ou arrêtés d’une autre
manière par ordre de puissance, ou capturés par des pirates
et n’ont pas été relâchés dans un délai de six, neuf ou douze
mois, selon que la prise, l'arrêt ou la capture a eu lieu :
a. Dans un port d'Europe ou dans une mer d’Europe, ou
même hors d’Europe, dans les mers Méditerranée, Noire ou
d'Azow ;
h. Dans d’autres eaux, en deçà du cap de Bonne-Espérancô
et du cap Horn,
c. Dans des eaux au-delà d’un de ces caps.
Les délais sont comptés du jour où l'événement a été an­
noncé à l’assureur par l'assuré (art. 822).
A rt. 800. — Un navire qui a commencé un voyage doit
être considéré comme disparu quand il n’a pas atteint le port
de destination dans le délai de disparition et que les intéres­
sés n'en ont pas, durant ce délai, reçu de nouvelles.
Le délai de disparition est:
1° De six mois pour les navires à voiles et de quatre mois
pour les navires à vapeur, quand le port de départ et celui de
destination sont tous deux situés en Europe:
2° De neuf mois pour les navires à voiles et à vapeur lors­
que le port de départ seul ou le port de destination seul est
situé hors d'Europe cl que le port situé hors d’Europe se
trouve en deçà du cap de Bonne-Espérance ou du cap Horn ;
de douze mois pour les navires à voiles et à vapeur, si co
port se trouve au-delà de l’un de ces caps ;
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 143
3° De six, neuf ou douze mois pour les navires à voiles et à
vapeur quand les ports de départ el de destination sont l'un et
l’autre situés hors d'Europe, suivant que la durée moyenne du
voyage n’excède pas deux ou trois mois ou dépasse trois mois.
Dans le doute, 011 doit attendre l’expiration du plus long
délai.
A rt. 867. — Le délai de disparition se calcule à partir du
jour où le navire a commencé le voyage. Si cependant 011 a
reçu des nouvelles du navire depuis son départ, 011 compte
depuis la date des dernières nouvelles le délai qu’on aurait
appliqué si le navire était parti de l’endroit où il se trouvait
d'après les dernières nouvelles.
A iit. 868. — La déclaration de délaissement doit être par­
venue à l’assureur dans le délai du délaissement.
Ce délai est de six mois, quand, en cas de disparition (ar-
iicle 863, n“!), le port de destination est un port européen, et
en cas de prise, d'arrêt 011 de capture (art. 863, n° 2.), l’évé­
nement a eu lieu dans un port européen ou dans une mer eu­
ropéenne ou même dans une portion située hors d’Europe,
des mers Méditerranée, Noire ou d’Azow. Dans les autres cas,
le délai du délaissement est de neuf mois. Le délai commence
après l'expiration des délais fixés par les articles 803 et 866.
Dans les réassurances, le délai du délaissement commence
à l’expiration du jour où l’assuré a averti le réassuré du dé­
laissement.
A iit. 80!). — Après que le délai du délaissement est expiré,
le délaissement n’est plus admis, sans préjudice du droit qu’a
l’assuré de réclam er une indemnité pour le dommage confor­
mément aux principes généraux.
Lorsque, en cas de disparition, l'assuré a laissé passer le
délai du délaissement, il peut néanmoins réclamer l’indem­
nité due pour la perte totale; il doit pourtant, si l'objet a s ­
suré reparaît et s’il est ainsi prouvé qu’il n’y a pas de perte
totale, rendre à l’assureur, sur sa demande, la somme assurée
el se contenter d'une indemnité pour le dommage partiel
qu’il a subi, à charge par l’assureur de renoncer aux droits
ui appartenant, en vertu du payem ent de la somme assurée,
d’après l’article 8G3.
1 14 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
Art. 870.— La déclaration de délaissement, pour être va­
lable, doit élre faite sans réserve ni condition, et comprendre
l’objet assuré tout onlier, dans la mesure où, au moment de
l’accident, il était exposé aux risques de mer. Si pourtant il
n’était pas assuré pour son entière valeur, l’assuré n’est tenu
de délaisser qu’une partie proportionnelle de l’objet assuré.
La déclaration de délaissement est irrévocable.
Art. 871. — La déclaration de délaissement n’a pas d'effets
juridiques- quand les faits, sur lesquels elle se fondait, ne se
confirment pas ou n’existaient plus au moment où la décla­
ration est parvenue à l’assureur Au contraire, elle reste
obligatoire pour les parties, bien qu’il survienne postérieure­
ment des circonstances qui, si elles s’étaient produites plus
tôt, auraient exclu le droit au délaissement.
Art. 872. — Par l'effet de la déclaration de délaissement,
fous les droits appartenant à l’assuré, quant à s’objet délaissé,
passent !i l’assureur.
L’assuré doit garantie à l’assureur à raison des droits
réels grevant la chose délaissée au moment de la déclaration
de délaissement, à moins que ces droits n’aient leur fonde­
ment dans des risques dont, en vertu du contrat d’assurance,
l’assureur était responsable.
Kn cas de délaissement du navire, l’assureur a droit au fret
du voyage durant lequel l’accident est arrivé, dans la m e­
sure où il a été gagné après la déclaration de délaissement.
Cette portion du fret est déterm inée d’après les règles édic­
tées pour le calcul du fret de distance (distnnzfracht). Le
dommage qui en résulte pour l’assuré est supporté par l’assu­
reur du fret, quand le fret a été assuré séparém ent.
Art. 873. — Le payement de la somme assurée ne peut
élre exigé qu'après que les documents justifiant la cause du
délaissement ont été communiqués à l’assureur et qu’un délai
suffisant pour les exam iner s'est écoulé. Si le délaissement a
lieu à raison de la disparition du navire, on doit comprendre,
parmi les documents à produire, des certificats dignes de foi
relatifs au moment du départ du navire et sa non-arrivée
nu port de destination dans le délai légal de disparition.
L'assuré est tenu, lors de la déclaration de délaissem ent,
LA LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ALLEMAND 143
de faire connaître A l’assureur, en tanl que cela lui est
possible, si la chose délaissée a été l'objet d’autres assurances
et île quelles assurances, si elle a été all'ectée à des prêts à
la grosse ou à d'autres charges et quels sont ces prêts ou ces
charges. A défaut de ces indications, l’assureur peut refuser
le payement de la somme assurée jusqu'à ce qu’elles aient
été fournies postérieurement; si un délai a été fixé pour le
payement, il ne court que du jour où ces indications ont été
données à l’assureur.
A h t . 874. — L’assuré est tenu, môme après la déclaration
de délaissement, de donner ses soins, soit pour sauver les
objets assurés, soit pour éviter de plus grands dommages,
le tout conlormément à l’article 823, jusqu’à ce que l’assu­
reur soit en élat il’y pourvoir lui-même.
Lorsque l'assuré apprend qu’on a retrouvé un objet consi­
déré comme perdu, il doit le déclarer tout de suite à l’assu­
reur cl lui prêter, s’il le demande, l'assistance nécessaire pour
recouvrer cet objet ou en obtenir la valeur. L’assureur doit
rembourser les Irais; il doit même, sur la demande de l’as­
suré, lui faire des avances suffisantes.
A rt. 873. — Quand l’assureur reconnaît la légitimité du
délaissement, l'assuré doit lui remettre, sur la demande et
aux frais de l’assureur, un acte authentique constatant la
transmission des droits opérée au profit de l'assureur en vertu
de l’art. 872 (Abandonrcvers); il doit également délivrer à
l'assureur tous les documents relatifs aux objets délais­
sés.
A rt. 870. — En cas d’avarie partielle du navire, le dom­
mage consiste dans le montant des frais de réparation calculé
conformément aux articles 711 et 712, en tant que ces frais
sont relatifs à des avaries à la charge de l’assureur.
Art. 877. — Si l'innavigabililé du navire (art. 144) a été
établie de sa manière prescrite par l’article 499, l’assuré a le
droit, à l’égard de l’assureur, de faire vendre publiquement
le navire ou ses débris, et, en ce cas, le dommage est égal à
la différence entre le produit net de la vente et la valeur d’as­
surance.
Les risques ne finissent, pour l’assureur, qu’avec la vente
T. 11. 10
i -46 l e s SOURCES DU DROIT PRIV É DE L'ASSURANCE

du navire ou des débris ; l’assureur répond môme du paye­


ment du prix d’achat.
Pour lixer la valeur qu’avait le navire à l’état de naviga­
bilité, fixation nécessaire pour savoir si le navire mérite
d’être réparé ou non, on ne doit pas tenir compte de la va­
leur d’assurance de l’objet assuré, qu’elle soit estimée ou
non.
A r t . 878. — Le commencement des travaux de répara­
tion n’exchit point l’exercice du droit accordé à l’assuré par
l’article précédent, lorsque des dommages im portants, qui
étaient restés inconnus de l'assuré sans sa faute, ne sont dé­
couverts que postérieurement.
Si l’assuré ne fait usage de son droit que postérieurement,
l’assureur lui doit, à titre d ’indemnité spéciale, les frais de
réparation déjà faits, dans la mesure où les réparations ont
contribué à augm enter le prix de vente du navire.
A r t . 871). — Pour les marchandises qui arrivent avariées
au port do destination, la comparaison de leur valeur brute,
à l’état d’avaries, avec la valeur qu’elles auraient eue dans ce
port, ¡'i l’état sain, sert à fixer quelle quotité de leur valeur
est perdue. Une quotité égale de la valeur d’assurance con­
stitue le m ontant du dommage. La détermination delà valeur
«les marchandises à l’état d’avaries a lieu au moyen d'une
vente publique, ou, si l’assureur y consent, au moyen d’une
estimation. La détermination de la valeur qu’elles auraient
eue à l’état sain a lieu conformément aux dispositions du
premier et du second alinéa de l’article (»12.
L’assureur doit supporter en sus les frais d’expertise, d’es­
timation cl de vente.
A iit. 880. — Si une partie des marchandises a été perdue
durant le voyage, le dommage consiste dans une portion de
la valeur d’assurance égale î\ la valeur des marchandises
perdues.
A r t. 881. — Lorsque des marchandises ont été vendues
pendant le voyage par suite d’un accident, le dommage
consiste dans la différence entre leur produit net, déduction
faite du fret, des droits de douane, el des frais de vente, et la
valeur d’assurance. Les risques ne finissent pour l'assureur
U LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND | J7
qu’avec sa vente ; il répond également du payement du prix
de vente.
Les dispositions des articles 838 et 812 ne sont point modi­
fiées par le présent article.
Art. 882. — En cas de perle partielle du fret, le dom­
mage consiste dans la partie perdue du fret stipulé ou, à dé­
faut de stipulation, du fret usuel.
Si le fret a été estimé, et si cette estimation doit servir de
règle en vertu de l’article 797 (4e alinéa) pour la détermina­
tion du dommage à réparer par l’assureur, le dommage con­
siste en une quotité du montant de l'estimation égale à la
quotité du fret stipulé ou usuel qui a été perdue.
Art . 883. — Pour le profit espéré ou le droit de commis­
sion attendus sur la bonne arrivée des marchandises, le
dommage consiste, lorsque les marchandises arrivent ava­
riées, en autant de cent ièmes de la somme assurée à titre de
profit espéré ou de droit de commission que le dommage,
déterminé selon l'article 879, forme de centièmes de la valeur
d’assurance des marchandises.
Lorsqu’une partie des marchandises n’est pas parvenue au
port de destination, le dommage consiste en autant de cen­
tièmes de la somme assurée à titre de prolit espéré ou de
droit de commission que la partie des marchandises non
parvenue au port de destination représente de centièmes de
la valeur totale des marchandises. Lorsque, en cas d’assu­
rance du profit espéré, les circonstances prévues par l’article
8(ii se réalisent, l’excédent fixé par l’article 80-4 doit être
déduit du montant du dommage.
Art. 881. — Pour les sommes prêtées à la grosse ou les
frais d’avaries, le dommage, en cas de perte partielle, con­
siste dans le déficit provenant de ce que l’objet affecté au
prêt à la grosse ou pour lequel les frais d'avaries ont été dé­
boursés ou avancés, ne suffît plus, par suite d'accidents pos­
térieurs, à couvrir les emprunts à la grosse ou les frais d’a­
varies.
Art. 883. — L’assureur doit indemniser complètement
l’assuré du dommage à calculer conformément aux articles
870 à 884, si l’assurance a porté sur l’entière valeur, sans
148 LES SOURCES DU DROIT l'R IV É DE LASSURANCE
préjudice toutefois de la disposition de l’article 804; si l'as­
surance n’a pas porté sur l’entière valeur, l’assurance n'a
à payer qu’une partie proportionnelle du dommage selon
l’article 796.
SIXIÈM E SECTION
PAYEMENT DU DOMMAGE.

Art. 886-. — L'assuré doit, pour pouvoir réclam er une in­


demnité à l’assureur, lui présenter un état estimatif du
dommage.
11 doit, en même temps, lui justifier par des actes suffisam­
ment probants :
1° Son intérêt ;
2° Le fait que l'objet assuré était exposé aux risques de
mer ;
:i° L’accident sur lequel est fondé la demande ;
•4° Le dommage et son étendue.
A rt. 887. — En cas d’assurance pour compte d'autrui,
l’assuré doit, en outre, prouver qu’il a donné l’ordre, à celui
qui a fait assurer, de conclure l’assurance. Si l’assurance a
été conclue sans ordre (art. 786), l'assuré doit prouver les
circonstances desquelles il résulte que l’assurance a été con­
clue dans son intérêt.
A rt. 888. — On doit, en général, considérer comme moyens
de preuve suffisants ceux qui, à raison de la difficulté de pro­
duire d’autres moyens, sont admis par l'usage commercial,
notamment :
1° Pour la preuve de l’intérét :
a. Dans l’assurance du navire, les tilres de propriété ordi­
naires ;
b. Dans l’assurance des marchandises, les factures et con­
naissements, si du moins de leur contenu ressort pour l'as­
suré le droit de disposer des marchandises ;
c. Dans l’assurance du fret, les chartes-parties et connais­
sements;
2° Pour la preuve du chargement des marchandises, les
connaissements;
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND (4 9
3° Pour sa preuve de s’accidcnl, le rapport el le journal de
bord (art. -488 et 494); en cas de condamnation, le jugement
du tribunal des prises ; en cas de disparition, des documents
dignes de foi constatant le moment où se navire a quitté le
port de départ et sa non-arrivée au port de destination dans
le délai do disparition;
■4° Pour la preuve du dommage et de son étendue, les ac­
tes d’expertise, d’estimation et de vente aux enchères con­
formes aux lois ou aux usages du lieu où l’on a fixé lo mon­
tant du dommage, ainsi que les devis des experts, les comptes
acquittés des réparations exécutées el les autres quittances
des payements effectués. Toutefois, quand il s’agit d’une ava­
rie partielle du navire (art. 87(1 et 877), les actes d’experlise
et d'estimation, ainsi que les devis de dépenses, ne sont suffi­
sants que si les dommages, résultant d’usure, de vétusté, de
pourriture ou de l’action «les vers, ont été constatés séparé­
ment, et que si, en môme temps, on a eu recours, dans la me­
sure du possible, à des experls, soit institués par l’autorité
supérieure d’une manière permanente, soit nommés, pour le
cas spécial, par le juge du lieu ou le consul du pays, ou, à
leur défaut, par une autre autorité.
Aht. 88!). — Les actes énoncés en l'article 888 ont, en rè­
gle générale, force probante, même en cas de procès, à
moins que des circonstances particulières ne fassent naître
des doutes.
A rt. 800. — f,a clause déchargeant l’assuré de la preuve
des faits mentionnés dans l’article 880. ou d’une partie
d’entre eux, est valable, mais sans préjudice du droit de l'as­
sureur de faire la preuve contraire.
La clause de la police d’assurance sur facultés, en vertu de
laquelle il n'y aura pas à produire le connaissement, ne dis­
pense que de la preuve du chargement.
A rt. 89!. — Dans l’assurance pour compte d’autrui, celui
qui a conclu le contrat peut, sans produire de m andat, exer­
cer les droits stipulés au profil de l’assuré, to u c h e r l'indem­
n ité et en réclamer Je payement en justice. Toutefois, lors­
qu’une police a élé délivrée, celle d isp o sitio n ne s’applique
que si relui qui a conclu le contrat la représente. Si I assu­
150 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE ^ASSURANCE
rance a été conclue sans ordre, celui qui l’a contractée a be­
soin du consentement de l’assuré pour toucher l’indemnité
ou en demander le payement en justice.
A rt. 892. — Quand une police a été délivrée, l’assureur
doit payer l'indemnité à l’assuré lorsque celui-ci représente
cette police.
A rt. 893. — Celui qui a contracté une assurance pour
compte d'autrui n’est pas tenu de livrer la police à l’assuré
ni à ses créanciers ou à la niasse de sa faillite, avant d'avoir
été payé des créances qu’il a contre l’assuré à raison des
objets assurés. Lorsqu’un dommage s’est produit, celui qui
a contracté l'assurance pour compte d’autrui peut, à raison
de ces droits, se payer par préférence à l'assuré et à ses
créanciers sur la créance existant contre l’assureur et sur
l’indemnité après son recouvrement.
Art. 804. — L’assureur est responsable envers celui qui a
conclu l’assurance pour compte d’autrui, si, «lorsque la po­
lice est encore en possession de ce dernier, cet assureur porte
atteinte au droit de celui qui a conclu l’assurance, indiqué
dans l'article 893, soit par le payement de l’indemnité faite
il l’assuré ou à ses créanciers ou à la masse de sa faillite,
soit par des conventions passées avec eux.
Les règles du droit civil servent à déterminer jusqu’à quel
point l’assureur se rend responsable envers un tiers qui a
des droits sur la police, en faisant des conventions concer­
nant ces droits ou en pavant des indemnités sans s’être fait
remettre la police ou l’avoir revêtue do la mention néces­
saire.
A rt. 893. — Quand l'assureur est poursuivi en payement
d'une indemnité, il ne peut pas, en cas d’assurance pour
compte d’autrui, opposer en compensation ses créances con­
tre celui qui a conclu l’assurance.
Art. 896. — L’assuré peut céder à un tiers non seulement
les droits à indemnité provenant d'un accident déjà arrivé,
mais encore ceux qui peuvent naître dans la suite. Si une
police à ordre a été délivrée, elle peut être transférée par
endossement ; à cet endossement s'appliquent les disposi­
tions des articles 301, 303 el 303. Dans l'assurance pour
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 151
compte d’autrui, l’endossement de celui qui a conclu l’assu­
rance est suffisant pour la validité de la première cession.
Ahr. 897. — Lorsque, après l'expiration d’un délai de
deux mois depuis la notification de l'accident, l'état du dom­
mage (arl. 88G) n’a pas encore été présenté, sans la faute de
l’assuré, mais que la somme minima à payer par l'assureur a
été fixée par une estimation approximative, l'assureur doit
payer provisoirement cette somme à valoir sur sa dette, mais
seulement à l’expiration du délai convenu pour le payement
des sommes assurées. Si le délai du payement doit courir du
jour où l’état du dommage aura été présenté à l’assureur, ce
délai est, dans le cas du présent article, calculé du moment
où l'estimation provisoire a été présentée à l’assureur.
Art. N98. — L'assureur doit avancer :
1° En cas d'avaries, les deux tiers du montant à sa charge
des frais nécessaires pour le sauvetage, la conservation ou la
réparation de la chose assurée, à imputer sur le montant de
sa dette qui sera fixée postérieurement;
2° En cas de prise du navire ou des marchandises, le mou­
lant intégral des frais du procès en revendication qui fomhenl
à sa charge, à mesure qu’il est nécessaire de les payer.
SEPTIÈM E SECTION.
d i s s o l u t i o n ne c o n t r a t d 'a s s u r a n c e et r e s t i t u t i o n d e l a p r im e .
A rt. 899. — Si l'assuré renonce en tout ou en partie à
l’entreprise à laquelle se réfère l’assurance, ou si, sans son
fait, la chose assurée n'est pas, en tout ou en partie, exposée
aux risques pris à sa charge par 1 assureur, la prime peut
être répétée ou retenue pour le tout ou pour une part pro­
portionnelle, sous la déduction d'une indemnité à payer à
l’assureur.
L’indemnité consiste, sauf convention ou usage contraire
du lieu où l’assurance a été conclue, dans 1/2 0/0 de la tota­
lité ou delà partie proportionnelle de la somme assurée et,
si la prime n’atteint pas I 0 /0 de cette somme, dans la moitié
«le la totalité ou de la partie proportionnelle de la prime.
Art . 900. — Si l'assurance est sans effet à raison du défaut
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
d’inlérôt assuré (art. 782) ou pour cause, soit de surassurance
fart. 790), soit «le double assurance (art. 792), et s’il y a eu
bonne foi de celui cpii a fait assurer au moment de la conclu­
sion de l’assurance, et, en outre, dans le cas d ’une assurance
pour compte d’autrui, s’il y a eu bonne foi de l’assuré au
moment où le m andat a été donné, la prime peut être répétée
ou retenue sous déduction de l’indemnité de ristourne déter­
minée dans l'article 899.
A r t . 901. — Les articles 899 et 900 s'appliquent lors
mémo que le contrat d’assurance est nul au prolit de l’assu­
reur, par suite de l’omission des déclarations prescrites, ou
pour toute autre cause, et cela au cas même où cette nullité
n’empêcherait pas l’assureur d’avoir droit ù la prime en­
tière.
A r t . 902. — Il n'y a pas lieu i\ ristourne quand les risques
ont déjà commencé à courir pour l’assureur.
A r t . 903. — Si l’assureur est devenu insolvable, l'assuré
a le droit, à son choix, soit de se désister du contrat et de ré­
péter ou de retenir la totalité de la prime, soit de conclure
un nouveau contrat d'assurance aux frais de son assureur
conformément ù l’art. 793. Ce droit n'appartient cependant
point à l’assuré, quand, avant que l’assuré se soit désisté du
contrat ou ait conclu une assurance nouvelle, une garantie
suffisante lui est fournie pour garantir l’exécution des obli­
gations de l'assureur.
A r t . 904. — Si l'objet assuré est aliéné, les droits appar­
tenant à l’assuré en vertu du contrat d’assurance peuvent
élre transmis à l’acquéreur même en ce qui concerne les ac­
cidents futurs, de manière que l’acquéreur puisse agir contre
l’assureur comme l’assuré aurait pu le faire lui-mème si
l'aliénation n'avait pas eu lieu.
L’assureur ne répond pas des risques qui ne se seraient pas
produits si l'aliénation n’avait pas été faite.
L’assureur peut opposer non seulement les exceptions et
demandes reconventionnelles qui lui appartiennent directe­
ment contre l'acquéreur, mais celles aussi qu’il aurait pu op­
poser à l’assuré; toutefois il ne peut se prévaloir de celles qui
n'ont pas leur source dans le contrat d'assurance que si elles
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 1 53
avaient pris naissance dès avant la notification de l’aliéna­
tion.
La disposition précédente ne modifie pas les effets juridi­
ques de sa transmission par voie d’endossement d’une police
ordre.
A rt. 90.‘>. — Les dispositions de l'art. 90i s'appliquent aussi
dans le cas d’assurance d’une part de propriété dans un
navire.
Si le navire lui-inôme est assuré, elles ne sont applicables
qu’en cas d’aliénation du navire durant un voyage. Le com­
mencement et la fin du voyage se déterminent d’après l'art.
827. Si le navire est assuré à temps ou pour plusieurs voya_
ges (art. 7G0), l'assurance en cas d’aliénation pendant un
voyage ne dure que jusqu’au déchargement du navire au
plus prochain port de destination (art. 827).

t it r e douzièm e .
DE LA PRESCRIPTION

A r t. 910. — Se prescrivent par cinq ans les créances de


l’assureur et de l’assuré dérivant du contrat d’assurance.
La prescription commence à l’expiration du dernier jour
de l’année où s’est achevé le voyage assuré, cl, en cas d’as­
surance à temps, à l’expiration du dernier jour du délai de
l’assurance.
Elle commence en cas de disparition du navire, à l’expira­
tion du jo u r où prend fin le délai de la disparition.
A r t. 911. — Une créance qui est prescrite en vertu des
art. 906 à 910 ne peut étre opposée en compensation ni par
voie de demande reconventionnelle, lorsqu'elle était déjà
prescrite lors de la naissance de l’autre créance.

I.e livre II de ce môme Code est consacré tout cnlicr


lo i LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
aux sociétés commerciales (art. 8;> à 219). Il a été modifié
par une loi du 11 juin 1870 en ce qui concerne ses socié­
tés en commandite par actions cl les sociétés par actions.
Cette loi donl l’art. 3 laisse subsister toutes les législations
locales relatives aux sociétés d’assurances a été beaucoup
moins libérale pour ces sociétés que la loi française du
24 juillet 1867.

S 2. — Les États particuliers de l’Allemagne


5 2 1 . A côté de ces lois générales applicables ii louL
l'empire allemand, nous trouvons dans chaque Etat une
législation plus ou moins riche sur l’assurance.
Vous étudierons principalemenlla législation prussienne
qui est la plus complète.
A. P u is s e .

5 2 2 . Nous citerons d’abord l’/s llegemeines Landrecht


prussien qui contient un chapitre entier (C. XIII) consa­
cré à l'assurance. Aux termes des articles 60 n° 1 et 61 n° I
de la loi prussienne d’introduction du Gode de commerce
allemand en date du 24 juin 18G1, ce chapitre est resté en
vigueur on tant qu'il ne contient pas de prescriptions con­
traires à ce dernier Code. 11 pose dans une longue série
d’articles (arl. 1934 à 23;>8) 1 cl avec un grand luxe de dé­
tails les différents principes qui régissent le contrat d’assu-
rance;il en règle l’application à quelques risques spéciaux,
risques de la navigation maritime, risques des transports
I. On trouvera le texte allem and île ces articles clans Koch, Alltj.:-
mcinc:s Landrecht fü r itie Preussitchen Staaten, Vol. III, pp. 898 îi 935.
Ils ont été traduits par A nthoinc de Salnt-Josepli dans la Concordance
entre les Codes de commerce étrangers et le Code de commerce Français ,
vol. 1.
LA LOI DANS LES PAYS I)E DROIT ALLEMAND 155
terrestres, risques d’incendie, risques qui menacent la vie
ou la liberté humaine.
Les dispositions sur l’assurance maritime ont fait place
à celles du nouveau Code de commerce allemand.
Les dispositions relatives à l’assurance sur ia vie et à
l’assurance contre l’incendie méritent d’étre remarquées à
cause de leur dale ; mais elles sont très incomplètes. En
ce qui concerne l’assurance sur la vie, il suffit de rappeler
que \'Allfjemeiiies Landrecht a été promulgué sous Frédéric
Guillaume II, le i> février 1794, cl que l’assurance sur la
vie n'a pris racine sur le continent que quelques années
plus tard, en 1806, à Hambourg. En ce qui concerne l'assu­
rance contre l'incendie, YAllgemeincs Landrecht n ’a pu
guère viser que l’assurance sur les marchandises. Au mo­
ment où il était rédigé, l’assurance immobilière était l'œu­
vre îi peu exclusive des sociétés publiques d’assurance
(pfjcntiichc Feuer-Societaten) et le législateur laissa celle
branche de l’assurance sous l’empire des règlements de
ces sociétés. D’un autre côlé l’assurance mobilière, large­
ment comprise comme elle l’est de nos jours, n'a com­
mencé à prendre en Allemagne une certaine extension
que de LS20 à 1830. Les lois ultérieures qui ont complété
l’Allgcmeines Landrecht ont donc une extrême impor­
tance en cette matière.
523. La loi du 8 mai 1837 1 est la principale de ces lois.
Quoique destinée à régir uniquement l’assurance mobi­
lière, elle a eu sur l’assurance contre l’incendie en géné­
ral une très grande influence, d’abord à cause du carac­
tère de ses dispositions, puis à raison du lien très étroit
qui unit l’assurance mobilière et l’assurance immobilière,
enfin parce que plusieurs de ses dispositions ont élé, à
une date postérieure, étendues ù cette dernière branche

1. Voy. suprù t. I, n°" 414 et suivants.


2. V oy. pour In lexle de celle loi, Koch, op. cit. III. p. 90S.
ioG les SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
d’assurance. Le hul principal de la loi de 1837 élaild’em-
pôcher l’assurance des ohjels mobiliers au-dessus de leur
valeur (Uebcrvcrsichcrung) et le payement d’indemnités
exagérées en cas de sinistre. Pour atteindre ce but, elle a
posé ces deux principes : 1° que la somme assurée ne doit
pas dépasser la valeur commune de la chose au moment
de la conclusion du contrat (§1); 2° que l'indemnité ne
doit pas être supérieure au dommage causé par le sinis­
tre (§ 17). Tout en les sanctionnant par des dispositions
répressives sur lesquelles nous n’insistons pas, elle en as­
sure en môme lemps le respect par les dispositions pré­
ventives suivantes :
a. Aucune compagnie, aucun agent d’assurance ne doit
remettre une police nouvelle, ou une prolongation de po­
lice, avant que l’autorité administrative n’ait déclaré ne
pas s’y opposer (§ 11). Celte disposition a été étendue à
l’assurance immobilière par un ordre de Cabinet en dale
du 30 mai 1841.
b. L’aulorité administrative est investie d'un droit de
contrôle permanent sur les assurances, et lorsqu’elle en
trouve une qui dépasse la valeur de la chose assurée, elle
peut et doit la faire réduire (§ 4).
c. Ou ne peut prendre plusieurs assurances sur le môme
objet auprès de compagnies différentes ; on ne peut pas
s’assurer ii une compagnie étrangère sans l’intermédiaire
d ’un agent prussien (§ 2 et 3).
(I. Le payement de l'indemnité n’a lieu que si l’autorité
administrative ne s’y oppose pas dans les huit jours après
l’avis qui lui on a été donné (§ 18).
Ces dernières dispositions (§ 2, !» et 18) n’ont pas été
étendues à l’assurance immobilière.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 157
c. Pour que sa surveillance administralive soit efficace,
tout agent d’assurance est obligé de tenir des livres don­
nant ses indications précisées parla loi sur toutes ses opé­
rations (§ 13).
Le législateur a admis, en faveur du commerce et de
l'industrie quelques exceptions à ces dispositions : 1° Pour
les dépôts de marchandises ayant une valeur d’au moins
10,000 llialers (37,500 francs), on peut s’assurer à plu­
sieurs compagnies (§ 2) ; 2° les négociants et les indus­
triels qui ont des livres régulièrement tenus peuvent,
pour des dépôts ayant une valeur d'au moins 10,000 dia­
lers, s’assurer sans intermédiaire aux compagnies étran­
gères qui ont obtenu une concession de l'État (§ 3) ; pour
ces assurances le certificat de non-opposition de la police
administrative n’est pas nécessaire '.
Enfin la loi du 8 mai 1837 contient des dispositions re­
latives h l’autorisation de police nécessaire aux agents
pour s’établir (§ 7 à 11) cl à la concession dont ses compa­
gnies étrangères doivent se pouvoir (§ 6).
524. Des dispositions ultérieures2, particulièrement les
ordonnances royales du 2 juillet 1839 et du 18 septem­
bre IStil, sont venues quelque peu adoucir ce régime
rigoureux.
525. Les règlements des Feuer-Societalcn révisés en
1830 présentaient un caractère tout particulier que la loi
du 31 mars 1877 est venue leur enlever. Ils étaient à la
fois des statuts sociaux et des lois locales : des statuts so-
ciaifx en tant qu’ils réglaient les opérations des Fcuer-
Socictaten , des lois locales en tant qu’ils régissaient l'assu­
rance immobilière en général dans le ressort respectif de
chaque Feuer-Socictat. On a souflert longtemps en [’russe
1. V oy. sur tous ces points tëlsner, Archiv fur das Versicherungswesen
(2° édition, B erlin, ISO!) Vol. 1. Fascicule 1, p . -il.
2. K ocb, op. cit.. Ill, pp. 910-911. donne le texte île ces disposi­
tions.
158 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
de cet étal singulier d'une législation composée de statuts
locaux qui différaient d’une province à une autre
et soumettaient l’industrie des assurances aux plus
choquantes inégalités '. Pour donner à ces règlements le
caractère de simples règlements sociaux, on cul d’abord
recours à la révision par voie administrative; mais c’était

I. Elsncr, op. cil., pp. Si et suivantes, résum e sous les six chcfa sui­
vants lus dispositions exorbitantes qui résultaient des règlem ents locaux
des Feuer-Societdlen.
1» D'après les règlem ents de certaines sociétés (il est inutile de nom m er
ces sociétés depuis la loi du 31 m ars IS77), toute opération était inter­
dite dans leur resssort aux autres sociétés publiques d'assurance contre
l’incendie.
2« D'après d’autres règlem ents, des conditions plus ou m oins restric­
tives étaient im posées aux sociétés m utuelles d’assurance contre l’incen­
die, ou mêm e aux com pagnies par actions :
a. Ou elles étaient tout à fait exclues, ou très entravées;
tj. Ou bien on refusait aux sociétés m utuelles le titre de personnes
m orales ;
c. Ou leur création dépendait d’une autorisation préalable du conseil
com m unal, ou do l’agrém ent du seigneur ;
d. Enfin d’après deux règlem ents on no pouvait fonder une nouvelle
com pagnie privée sans en donner avis à la société locale.
3» Les prescriptions de certains règlem ents sur le m axim um de l'as­
surance et sur les procédés d'estim ation do la valeur assurée devaient
être suivies pour toutes les assurances où qu'elles fussent contractées.
4° D'après un grand nom bre de règlem ents, toute assurance immobi­
lière contractée ailleurs qu'à la société publique devait être notifiée à la
direction de cette société et pouvait être l’objet d'une vérification portant
sur le quantum assu ré.
!j° A illeurs, les propriétaires d'im m eubles non assurés à la société pu­
blique étalent tenus de contribuer h certaines Indem nités extraordinaires
ainsi qu aux frais de révision des assurances.
6° Ailleurs enfin, quiconque était exclu de la société publique ne
pouvait sans son autorisation entrer dans aucune a u tre.
Elsncr, Op. vit. p. 124-133, trace le tableau des particularités Juridi­
ques créées dans chaque localité par les règlem ents des trenle-unc
principales sociétés publiques de P russe. Ce tableau dém ontre com bien la
loi du 31 m ars 1817 était nécessaire.
LA LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ALLEMAND 13!)
là un remède impuissant puisqu’on se trouvait on pré­
sence de véritables dispositions législatives. En 1869, un
projet de loi qui entre autres innovations mettait fin à.
toutes ces anomalies fut présenté à la Chamhre des dépu­
tés mais il fut abandonné.
526 . Un nouveau projet qui reprit en l'élargissant l’ar­
ticle 2 du projet de 18G9 fut présenté en IS76 ; volé par
les deux Chambres, il est devenu la loi du,‘U mars 1877 s.
Cette loi, qui ne contient que deux articles, abroge
toutes les dispositions des règlements des Feucr-Socicta-
le n qui n’ont pas le caractère de statuts sociaux ; elle laisse
cependant subsister l’assurance immobilière obligatoire
dans les districts où elle existe encore (notamment à Ber­
lin, iireslau, Stettin elThorn).
527. Quelques traits suffiront pour compléter cette
rapide esquisse delà législation prussienne.
Le contrôle exercé par l’État sur les compagnies d’as­
surance contre l’incendie est réglé par les actes de con­
cession de ces compagnies cl par la loi générale du
17 mai 1883. Des instructions ministérielles indiquent
quelles sont les formalités à remplir et les pièces à pro­
duire par les compagnies pour obtenir une concession,
que se gouvernement peut toujours à son gré révo­
quer.
Un règlement du 28 avril 1824 interdisait aux agents
des compagnies de colporter les assurances, c’est-à-dire
d’aller en dehors de leur résidence proposer des assuran­
ces de maison en maison ou de pays en pays. Cette inter»
1. C’est le projet que nous avons analysé suprà (n° 46G). 11 avait été
présenté à la cham bre prussienne par une flagrante violation île l'art. 4
de la constitution do la Confédération du nord, lequel réservait expressé­
m ent, çom m e l’a rt. 4 de la Constitution de l'E m pire, la législation de
l’assurance au conseil fédéral.
2. Ou trouvera le texte original de cette loi dans la Oeselx-Samnilung
fur die Preiusuchen Staaten, 1877, p. 21. L'Annuaire de législation
étrangère, année 1818, p. 104, en contient l'analyse.
160 LES SOURCES DU DROIT l’RIVÉ DE L’ASSURANCE
diction, pendant longtemps oubliée, puis remise en vi­
gueur (décision du tribunal supérieur du 2o février 1864),
n’a été définitivement supprimée qu’en 1867 par une
décision de la Chambre des députés en date du 25 jan­
vier.
Nous nous contentons de mentionner ici le projet de
loi présenté en 1869 à la chambre prussienne, et, qui ré­
glait d'une manière générale les rapports de l’État et des
compagnies d’assurance. Nous renvoyons le lecteur à
l’étude que nous en avons faite plus haut
Enfin, l'assurance en Prusse pas plus qu’en France
n’échappe à l’impôt. Les polices sont soumises à un droit
de timbre proportionnel au montant de la prime (Loi du
7 mars 1822. Circulaire du directeur des contributions
du 14 juillet 1866). Les compagnies et les agents sont
soumis à l’impôt des patentes.

H. L e s a u t r e s é t a t s d e l ’a l l e m a g n k

5 28 . Dans les divers Etats rattachés à la Prusse, ou


faisant partie de l’Empire allemand, nous trouvons, sur
l’assurance contrc l’incendie, une législation en général
moins complète, mais présentant les mûmes caractères
qu’en Prusse. Dans presque tous, il y a des établisse­
ments publics d’assurance ; quelquefois dans certains
petits Étals, c’est la Feuer-Socictat d’un Etat voisin
qui, en vertu de traités particuliers, joue le rôle de
caisse publique d’assurance. Toutes ces Feiier-Societatcn
ont leurs règlements spéciaux qui varient d’Etalii État,
comme en Prusse ils varient de province à province.
1. Voy. t. I, n° 463.
LA LOI DANS LKS PAYS DE DROIT ALLEMAND 161
5 2 9 . Voici le tableau de cette législation 1 complexe
(.Nous y mentionnons les lois d'impôt) :

N
OMS LOIS
I.OISD'IM
POTS
tlKS ÉTATS nÊr.l.rMKNTS OU OilDON.NANCrS

H am bourg Ilèglem cnt du 30 Les polices d’assurance sauf


avril 1S60!. celles relatives aux trans­
ports par terre >-ont soum i­
ses h l'im pôt du T im bre
(Loi sur ie tim bre du 5
mai 1876.
Lubeck R èglem ent du 19 fé­ Idem (Loi sur 1« tim bre du
vrier 1857 *. V novem bre tS6l).
Brème Ordonnance du 21 Les polices sont soum ises h
décem bre I S4G *. l'im pôt du tim bre (nouvelle
I-oi du 12 m ars 1879. loi sur le tim bre en vi­
gueur depuis le l«r jan ­
vier 1876).
Francfort-s- M. Loi du 0 août 1857 *.

1. Nous nous som m es surtout servi, pour tracer ce tableau, des publi­
cations de M. E lsner: /IrcAiu fu r das Vcrsichcrungsweseti, 2« édition Ber­
lin 1SG7. — 1er fasc. du vol. 1. l or et 2« fasc. du vol. II. — Hepertoris-
cher Assecuranz-Almanach, années 1807, et 1812 et suivantes, dans la
partie consacrée à la législation.
2. Nous ne parlons que du règlem ent relatif h l'Uamhurgcr gencral-
!•'euer-Kasst qui assure les m aisons de la ville de H am bourg. Il existe h
H am bourg quatre autres Feuer-Kaxsen m oins im portantes qui assurent
les m aisons d elà banlieue. Cfr. IClsncr, Op. cit. 2e V. 1er fasc., pp. 5 à
U.
3. Nous ne parlons que du règlem ent relatif à la « SUtdtische Brtaid-
aasccuran: Kasse » (C aisse d’assurance pour la ville). Il existe il l.iibeck
un « Feucr-Verstchcrungs-Verci'i » spécial pour la banlieue. Cfr. Klsner,
pp. 18 à 32.
1. 11 n ’exisle h Brèm e qu’une seule caisse publique d ’assurance, la
« ¡Irandversiclieruugs-anstall fu r dus Land ». Cfr. K lsner, pp. i i à 57.
S. S u r l'unique caisse publique d’assurance de Francfort, la l'euer
vasichcrungs-Anstatt, Cfr. Klsner, pp. 05 à 75. Cette caisse a été liqui­
dée en 1869 à la suite de plusieurs incendies survenus eu 1807 et qui
avalent causé une perle de 329,957 florins. P ou r couvrir celte perte,
ou a dû Im poser aux propriétaires une double contribution ju sq u ’en
1878.
T . IL II
162 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE

N
OMS LOIS
I.01S D'IM
POTS
DFS t l U S It t i l L r M r N T S O ü OU D O N N A h C f S

Saxe-M einin- Loi du 2 m ars 1853' Les agents des Com pagnies
gen com plétée par une paient l’im pôt des patentes
loi du 20 juin 1859. et sur le revenu établi par
les lois du II mai 1859 et
du 12 juin 1865. Une loi du
24 décem bre 1877 sou­
m et les Com pagnies à un
im pôt de 5 0/0 sur leurs
encaissem ents annuels.
Saxe-Weimar Loi du 28 août L826
com plétée par celle
du 13 mai 1859 et
les ordonnance» du
4 décem bre 1855 et
du 19 septem bre
1860 *
Saxe-Cobourg- P o u r le duché de Une loi du 26 novem bre
Golha Gotha ; 1877 soum et les C om pa­
R èglem ent du 3 juin gnies dans le duché de Go­
1843 modifié par la tha à un im pôt de 5 0/0
loi du 13 août 1853 sur leurs encaissem ents
P ou r le duché de annuels. Une loi du 15 ju il­
C obourg: let 1868 soum et les polices
O rdonnance du 25 ii l'im pôt du tim bre.
août 1831 ».
Saxe-A ltcn- O rdonnance du 14 Les Com pagnies-payent l'im ­
bourg février 1863 sur les pôt des patentes (L oi du
com pagnies d'assu­ 2 avril 1S50).
rance étrangères.
R èglem ent du 8 ja n ­
vier 1776.
M andem ent du 5 ju in
— 8 juillet 1829 com -

1. Voy. E lsncr, op. cit. (pp. 144-163), qui reproduit (pp. 150 et s u i­
vantes) une circulaire ém anée du m inistère d 'iitat ditcal ït la d ate du
8 août 1859 et relative à l’exécution des deux lois citées au texte. Dans le
duché de Saxe-M einingen, il n'y a pas de caisse publique d’assurance.
2. Voy. E lsncr, o/ j , cit. p p . 164-184. Dans lo Grand-duché do Saxo-
W eim ar, il y a uno seule caisse publique d'assurance, la « Gebiiude■
Brandversicherungs-Anstult ».
3. Voy. Elsncr,«/». cl toc. cit. 2« V ol. 2“ fasc. pp. 5-28. Dans le du­
ché de Gotlia, il y a une caisse publique d'assurance, la « Urandvcrsiche-
rungs-Anstalt fu r das llerzogthum Gotha o. Dans le duché de Cobourg,
il n'y a qu'une caisse locale qui opère uniquem ent dans le district de
Sonnefeld.
LA LOI DANS LES PAYS DU DltOlT ALLEMAND IG 3

• NOMS LOIS
I.O!S D'IMPOTS
i> rs É r A t s n fcf.LKN K .vT S O D O B l l O X S A S C r s

piété par «les o r­


donnances ultérieu­
res ém anées du
gouvernem ent du­
cal I.a dernière
est du 27 mai 1869.
Schwarzbourg- R èglem ent d e la Pas de loi d'im pôt. On sou­
Rudolsladt caisse publique d'as­ m et cependant quelques
surance de M agdc- Com pagnies à une taxe de
bo urg du 28 avril 5 0/0 sur le m ontant des
1843. prim es.
Ordonnance du 9
m ars 1851 '.
Schwaizbourg- R é g i e ni e n t d e la Pas de loi d'im pôt.
Sondefsha usen caisse de Magde-
bonrg com plété par
le règlem ent addi­
tionnel du 24 m ars
1863 relatif à l'assu­
rance m obilière 3.
Reuss bran­ Avis m inistériel du Les agents des Com pagnies
che cadette 24 m ai IS>5(>. doivent payer une patente
O rdonnance du 24 de 3 thalers (Il fr. 25 c.)
juin 1844 portant au plus (Loi du 1<" jn ü -
adoption des règle­ Ici ’ ' 1852).
m ents révisés de la
caisse de M agdc-
bo urg.
O rdonnance du 25
mai 1864 ayant le
môme ob jet.
M andem ent du 3
janvier 11>35 *.
Heuss bran­ Hom ologation des I es agents dus Com pagnies
che aînée nouveaux statut» du sont soum is îi l’impôt des
Verein fu r yegensei-
re 1855). S
ntentes (Loi du 11 décent­

1. V . Elsner, op. cil. pp. 29-55. Le règlem ent de 1770, destiné ït régir
la caisse publique d’assurance, la « Lamies-tirandassecuratioiis-Anstalt »
devait être modifié en 1865. Nous ne savons si cette modification a eu
lieu .
2. V . Elsner, op. cil. pp. U0-13.">. Dans cette principauté ainsi que
dans les deux suivantes c'esl la caisse de M agdtbourg qui joue le rôle do
caisse publique d'assurance.
3. V . E lsner, op. cit. pp. 136-149.
4. V . Elsner, op. cil. pp. 150-169.
164 l e s s o u r c e s d u d r o i t p r i v é d e l 'a s s u r a n c e

N
OMS LOIS
LOIS D'IM
POTS
ors ÉTATS R ÈG LE M E N T S OU O H DO üKAN C XS

lit/e Brandver.1 iche-


ru n g en date du 12
août 1859.
O rdonnances du 20
février 1832 et du
l i octobre 1854.1
Hohcnzollcrn Loi du 14 mai 1835.
i ’ o u r l 'a s s u r a n c e
m obilière, on suit
dans le H ohcnzol­
lcrn-H echingen les
lois W u rtcm b cr -
gooisea antérieures à
UüO ; dans le llo -
henzollern- S ig m a -
ringen, les lois du
16 aoiU 1831 et 8
avril 1819 avec les
ordonnances d'exé­
cution relatives à
ces lois *
Ilanôvrc Loi industrielle du 1 Les C om pagniesetles agents
août 1847, art. 43. sont soum is îi l'im pôt des
O rdonnance du 24 patentes.
juin 18-8 s.
liesse E lecto­ C irculaire m inisté­ Les agents seuls pavent un
rale rielle du 21 avril droit de concession de
1830. 3 t/2 limiers ?i 30 thalers.
H e sse -H om - * id. Droits de tim bre sur les ac­
bourg tes de concession délivrés
aux Com pagnies cl aux
agents (Loi du 14 décem ­
bre 1841).
Im pôt de 10 0/0 sur le béné­
fice net des assurances
contre l'inccndiefaites dans
le pays par les Com pagnies
étrangères non m utuelles
(Décret du j août 1859).
Les agents sont soum is il
l'im pôt des patentes, dans

1. V . E lsncr, cp. cit. pp. 170-1U2.


2. V. E lsncr, Repcrtoritcher-Assecuranz-Almanach, 1867, pp. 12 cl 13.
3. lln 'y a en HaiaÔvre que deux caisses publiques d ’assurance, l’une pour
la province d'O snabrilck, l'autre po ur la F rise orientale. V. Elsncr, op
cil, pp. 13 et 14. La prem ière a été transform ée par u n e lo id u 5 m ars 1877.
4. V . Elsncr, op. c il., pp. 14-19.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 163

N
OMS LOIS LO IS n iM P O TS
Ut* ÉTATS nftt'.LC M l'N T* OU O linO N N A N C U

la bailliage d ’Hombourg
conformément ii la loi du
2 octobre 1813, — dans le
grand bailliage de Mei
senhe'.m, conformément à
une disposition du 16 fé­
vrier 181(1 qui modifie le
tarif de la loi du 1er bru­
maire an VII. Dans ce der­
nier bailliage, l'impôt de
l'enregistrem ent et du tim
bre est réglementé, sauf
quelques modifications, par
les lois françaises du 22 fri
maire et du 13 brumaire
au VII.
Nassau O rdonnances tin 27 Les Compagnies et les
m al 18U4 et du !) agents payent une taxe de
ju ille t 1851. 5il kreutzer h 300 florins
suivant l'importance de
leurs affaires (Loi du 23
juin 1841 et du 29 juin
ISGl). L’acte de concession,
pour une Compagnie, est
grevé d'un droit de timbre
de 50 florins — pour les
agents, d’un droit do 20 flo­
rins (Loi du 13 août 1859).
Schlesw ig - Loi du 23 mars 1872 Ordonnance du 7 août 1867
Holstein «]ni ne laisse sub­ qui soumet les polices au
sister l 'a s s u r a n c e timbre lorsque le montant
obligatoire des im­ de la prime dépasse 50 tlia-
meubles que ju s ­ lers (187 ff. 50).
qu'au l " janvier
1818, et fusionne le»
trois caisses publi
ques d 'a s s u r a n c e
existant antérieure­
m ent.
Brunswick Lois du 15 mai 1835 Les Compagnies par ac­
et du 3 août I8b4 tions et leurs agents sont
soumis îi l'impôt des paten­
tes (Loi des patentes du
3 août 1864).
I losüc-l),I [ in s­ Loi sur l'assurance Les Compagniesetlesagonts
tall t contre l’incendie du sont soumis à l’impôt des

I. 11 y a dans le Brunswick une seule caisse publique d'assurance, la


« Landes-Brand-Versiclierungs-Anstatl ».
Ki(» I.ES SOt’RCES DL’ DROIT PRIVÉ DE l ’ASSURANCE

NOMS I.OIS
I.OIS D'IMPOTS
DES ÉTATS Ilfcfil.KMXNTS OU ORDONNANCES

18 novembre 1810
Epayent
atentvs (Loi du 4 décem -
re 1860). Les Compagnies
d ’a s s u r a n c e m o b i l i t re
une taxe de 2 0/0
sur leurs encaissements
bruts (Loi du 25 novembre
1871).
Anhalt Loi« du 2 et du Les Compagnies d’assurance
février 1S71 *. contre ¡’incendie cl leurs
agents payent des taxes
qui varient dans les deux
duchés (Anhall-üessau-CO-
tlien et Anhalt Dernbourg).
W aldeck R è g l e m e n t d u 20 Les agents des Compagnies
avril 1871 complété sont soumis à l'impôt des
par un autre règle­ patentes (Loi du 2G juin
ment de 1873. 1862).
L ip p e-D o t- Loi du 26 avril 1877 Le* Compagnies payent une
mold qui réorganise la laxe annuelle de 1/10 pour
caisse publique d'as­ mille du capital assuré,
su ra n c e c ré é e en el un droit sur chaque po­
1732. lice.
Loi du 29 juin IS-il.
Llppe-Schauin- Loi du janvier
bo urfi 18G6. Déclaration
de» 21 janvier 1S71
et 7 mai 1872.
Oldenbourg Loi du 15 août 1Stî 1 Les agents des Compagnies
r é g l e m e n t a n t la sont soumis il l'impôt sur
(Mitigepublique d'as­ le revenu.
surance.
Loi du 10 mai 1798
p o u r l 'a n c i e n n e
Seigneurie de Jc-
ver *.
Luxem bourg Loi du 20 mars 1853. Le» Compagnies cl leurs
agent payent un impôt de
2 0/0sur leur bénéfice(Lois
du 26 novembre 1849 el du
16 décem bre 186V). Une
loi du 27 janvier 187 2 sou­
met les polices au timbre.

1. La caisse publique d'assurance dans la llesse-Darmstailt date de


1771.
2. Il y a une caisse publique d'assurance pour chacune des deux par­
ties de la principauté d'Anhall.
3. Il n'y a pas de caisse publique d'assurance pour les petites princi­
pautés oldenbourgeoises de Lilbeck cl de Birkenfeld.
I.A 1.01 DAMS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND

N
OMS LO
IS
LO
ISD'IM
POTS
D F S .Ê T .Ü S H Èr.LBM rSTS OU ORDONXANCFS

M c c k lc 111- Lois du 13 mai 1847 Les Com pagnies sont so u ­


bou rg-Schwü cl du !<•* m ars 18S9. mises à l'im pôt des paten­
rin ci Stréliz Circulaire (lu 1er août tes ; les Coui pagnies étran­
1872. gères et celles dont les
statuts n'ont pas été agréés
par l'adm inistration payent
une taxe supplém entaire.
Wurtemberg H c i l e n i o n t d e la Les Com pagnies payent l'im ­
caisse publique d'as­ pôt des patentes et leurs
surance. agents, l’impôt sur le re­
venu .
Uade Loi du 29 m ars, cl Les Com pagnies payent l'im ­
ordonnance du 2 pôt des patentes (L oi du
aoiU 1812. 24 m ars 1864'. Les agents
payent un droit de conces­
sion de 5 A 30 florins
(IO fr.63 à 1OCfr.50.).
Bavière Loi du 20 novem bre
1817 pour le cercle
du Ufiin.
Loi du 3 avril 1873
pour les provinces
situées à droite du
R hin *.
O rdonnance d u 10
février 1805 pour
l’assurance m obi­
lière.
Saxo Loi du 25 aoiU li>76 Les Com pagnies payent l'im ­
réorganisant la Lan- pôt des patentes (Lois des
d e s - lm m o b ilia r - 24 décem bre 1843, 23 avril
llrtiii' !versicherungs 1830, 31 janv ier 1833 et 0
ans!ait *. décem bre 1S.’.S) et l'im pôt
Loi du 28 août 1876 du tim bre (Loi du 13 no­
relative à l'assu­ vem bre 1876).
rance m obilière.

1. Il y a en Bavière doux caisses publiques d ’assurance, l’une pour le


Palalinat, l'autre pour le reste du pays. Cette dernière, qui avait déjà
fait l'objet de plusieurs lois (V oy. E lsner, /IreAi». V ol. II. Fasc. II.
pp . 6i et suivantes) vient d'ôtro réorganisée d'une m anière très com ­
plète par la loi du 3 avril 187.'» (Voy. l’analyse de cette loi, Annuaire de
législation étrangère, année 1876, p. 472.
2. Celte caisse d ’assurance fondée en 1784 a été plusieurs fois réorga­
nisée. Le législateur Saxon a toujours cherché à m ettre la loi en harm o­
n ie avec le développem ent de l’assurance. I>e là, de fréquentes m o-
LES SOURCES Dl' DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
530. Vous n’avons pas compris, dans cette longue
nomenclature, un certain nombre de lois ou de règlements
relatifs à l’autorisation ot à la surveillance par chaque
État des Compagnies d’assurances. La Prusse nous a
fourni le type le plus complet de cotte législation spé­
ciale, et il n’est pas nécessaire d’y revenir. Ajoutons,
cependant, que dans certains Étals de l’Allemagne celle
législation est interprétée avec plus de rigueur encore
qu’en Prusse, et que quelques petites souverainetés se
livrent, en celle matière, à 1111 étrange arbitraire. Ainsi, il
paraît que la principauté de Lippe-Delmold n’a pas encore
consenti à donner une concession à la Compagnie d'assu­
rance contre l’incendie de Lubeck, la plus ancienne des
Compagnies Allemandes après la société de C.olha.
Les législations des divers Élats allemands qui, à pre­
mière vue, paraissent très compliquées ont entre elles
beaucoup de points de ressemblance. Assurance contre
l’incendie presque partout exclusivement réservée à l’É-
tat et souvent obligatoire pour les immeubles, contrôle
préventif et répressif très sévère exercé par l’État sur les
Compagnies d’assurances, mesures fiscales plus ou moins
lourdes1 (sauf quelques rares exceptions), silence pres­
que absolu sur le droit privé en matière d'assurance, tels
sonl les principaux Irails communs de ces législations.
Il semble donc qu’on pourrait facilement arriver en Alle­
magne ii une législation uniforme sur l«*s assurances. Mais
en présence de l'amour-propre local et des sentiments
dilicalions dont les deux loi* de 1876 sont la dernière expression (Gfr.
E lsner, Archiv, T . 11, Fuse. I. pp. 76 et suivantes). Ces deux lois sont
les plus com plètes qui existent sur la m atière en Allem agne. Avec les
ordonnances d'exécution des lit cl 20 novem bre 1876, elles form ent lin
sujet d'étude des plus intéressants sur lequel nous aurons îi revenir Voy.
Die K')l. Sticks. Ilramlversicltenmgsijiielze mit ErUluterungen, du doc­
teur L culliold, Leipsig, 1877, — el l'analyse des deux lois précitées dans
IM nnuair» de législation étrangère, année 1877, pp. 27.’l à 276).
I. Beaucoup des lois d’ImpiH que nous avons m entionnées dans le ia -
bleau ci-contre s'appliquent aussi aux assurances sur la vie.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 109
parlicusarisles des États, nous craignons que l’article 4
numéro 1 do la Constitution du 16 avril 1871 ne reste
longtemps encore lettre morte. De très sérieux efforts ont
été fails cependant pour préparer l’unification de la loi en
matière d’assurance ; tout ce qui a été lenlé en ce sens
a jusqu’ici échoué. Mais ces tentatives infructueuses méri­
tent néanmoins d’étre étudiées, parce qu’elles ont été con­
çues dans un tout autre esprit el menées beaucoup plus
loin que celles faites en France; el aussi parce que, dans
leur insuccès môme, il y a des enseignements qui ne sont
pas à dédaigner.
II. LES PR O JETS 1>K LOI

531. Au point de vue purement logique, l’unification


dos lois commerciales doit nécessairement conduire l’Al­
lemagne à l’unification de la législation civile sur les obli­
gations en général ; caries rapports de droil que règlent
les lois commerciales ne sont autres que ceux de l’ordre
civil spécialement adaptés aux besoins du commerce.
Cette idée, développée dans une séance de la Diète du
12 août 1861, provoqua la création d’une commission qui
lïil chargée d’élaborer el de présenter un projet de loi
générale sur les obligations, et qui devait siéger à Dresde.
Cette commission siégea en ellet dans cette ville où ses
séances se prolongèrent du 7 janvier 1803 au 9 mai 1800
I. L a Prusse s'abstint d'y prendre part : ne jugeant pas le m iment pro­
pice pour cette réforme législative, elle n'avait pas préparé de projet.
Voy. sur ce point, et sur le projet de la conférence de Dresde en géné­
Die Verhamllunge» der
ral l’étude <1h docteur Kfibcl intitulée Drrsdtnnr
liundescommisiion sur Ausarbeitung cine* allgemeinen deutschen Obli -
gatioueureehts ùber den Veriicherwigsverlrag Xeils-
qui a paru dans la
chri/l fur Versicherungsrecht (Leipsig, I8G3-6C) du docteur Conrad
Malfz, S'ol I, Pasc. iv, pp. 3 2 M 1 3 . el Vol. II. Fasc. i, pp. 1-112. Le
docteur Kflbel, membre du tribunal supérieur XVurlcmhergeois, faisait
partie de la com mission, où il représentait le W urtem berg.
1 70 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Elle travailla sur Irois projets de loi, un projet de Code
civil hessois de 1853, un projet de Code civil saxon un
projet de Code civil bavarois de 1801.
Son hut, en rédigeant les dispositions du chapitre dos
assurances dont nous donnons plus loin la traduction,
été de combler la lacune laissée par le Code de com­
merce allemand. Elle a considéré l’assurance contre les
risques de la navigation maritime comme une espèce par­
ticulière du contrat d'assurance. Suivant en cela le projet
bavarois, elle s’est bornée h déterminer les principes
généraux (¡ni régissent l’assurance sans s'occuper des
applications particulières de ce contrat. Elle s’est cepen­
dant considérée comme liée par les dispositions du Code
de commerce allemand, et a pris pour base de son travail
les dispositions de ce Code sur l’assurance maritime, en
écartant seulement celles qui sont fondées sur les particu­
larités de cette branche d’assurance, ou qui ne peuvent
s'appliquer aux autres branches en raison de la nature
propre de ces dernières 5. Elle s’est montrée d’ailleurs
très soucieuse de ne point porter atteinte à la liberté des
conventions: les articles 897, ÎIO.'J et 906, 9! 7 et 918 ont
seuls un caractère impératif3.
Le chapitre sur l’assurance forme le sixième chapitre
de la deuxième partie du projet de loi générale sur les
obligations. En voici la traduction d’après le texte adopté
en deuxième lecture par la Commission *.
1. Ce projet a «16 converti en loi par la législature saxonne avanl
m êm e que la com m ission ne se soit réunie. Le nouveau Code saxon a
été prom ulgué le '2 jnnvler IS63. Il ne contient aucune disposition sur
les assurances.
2. Voy. Kiibcl, op et lue. c il., Vol. i, Fuse, iv, pp. 3:18-311. Cfr.
Malsz, Studien iiber Versiclierungsrechl dans la Xeitschrift fu r dus ije
sammtc Handelsreeht de G oldschm idt, Vol. vt. pp. 3fit-303.
3. V oy. KQbcl, op. et loc. cil., pp. 334-33S
i. Ce texte est donné par Kiibcl, op. et loc. cit., Vol. II, h’asc . i,
p . 101
I.A J.OI DANS T.IÎS PAYS HF. DIIOIT AM.F.MANn 171

DU CONTRAT D'a SSUBANCB

A ut . 8 9 4 .— Par se contrat d'assurance l ’ un des contrac­


tants (Passureur) s'engage, contre le payement d’un prix fixé
par le contrat {prime), pour le cas où un événement arrive­
rait, à procurer à celui dont l'intérêt est assuré [l'assuré),
<|U(j n; dernier soit l’autre contractant (le preneur (l'assurance),
ou un tiers, la réparation du dommage causé par cet événe­
ment au patrimoine de l’assuré, ou hien à lui payer une
somme fixée d’avance.
A rt . Silo. — Tout intérêt appréciable en argent qu'a l’as­
suré à ce qu’une chose échappe au péril f|ui la menace, ou
qu’il a A la vie ou à la capacité de travail d'une personne,
peut faire l'objet d’une assurance.
A ut . HilO. — O n n e p eu l c o n tr a c te r u n e a s s u ra n c e en cas de
décès d ’un tiers, q u e si l'assu ré a un in té rê t p é c u n ia ire A
s’existen ce d e ce tiers, e l si ce d e r n ie r ou son re p ré s e n ta n t
légal a consenti A l'assu ra n ce .
A kt . 897. — L’estimation de la valeur de l'intérêt qui l'ail
l’objet de l'assurance (la somme assurée) ne doit pas dépasser
l'entière valeur (la râleur assurable) de l’objet auquel s’atta­
che 1 intérêt (l'objet assuré). Dans la mesure où la somme as­
surée dépasse la valeur assurable (lfeberversichcrung), l’assu­
rance est nulle.
Par l’entière valeur de la chose assurée il faut entendre la
somme nécessaire, dans le cas de perte de la chose, pour en
avoir une semblable. Toutefois, dans les assurances de trans­
ports, on peut comprendre dans la somme assurée le profil
espéré de l'arrivée des marchandises au lieu de destination
(Imaij inare tjeivinn).
En cas d'assurance sur la vie ou sur la capacité de travail
d'une personne, la somme assurée peul être déterminée d'a­
près la libre appréciation des contractants. Toutefois, lors­
qu'un créancier prend, à raison de sa créance, une assurance
en cas de décès de son débiteur, la somme assurée ne doit
pas dépasser le montant de celte créance.
A rt . 898. — Dans les assurances de choses, lorsque la va­
H2 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
leur assurable a élé fixée à une certaine somme par une dé­
claration des parties, cette somme est, à leur égard, la me­
sure de la valeur assurable. Si dans l'acte d’assurance (police)
la valeur de la chose assurée est lixée à une certaine somme,
celle somme est, dans le doute, considérée comme valeur as­
surable déclarée.
Si la somme déclarée comme valeur assurable dépasse ron-
sidérabJemenl la véritable valeur assurable, l’assureur peul
exiger la diminution de cette somme et le preneur d’assu­
rance la réduction de la prime.
Aht. 80!). — Lorsque plusieurs assureurs, chacun de son
côté, ont assuré la même chose, à la méme époque, pour le
même lemps, et contre le méme risque, si le montant de tou­
tes les sommes assurées dépasse la valeur assurable, toutes
les assurances sont ensemble valables jusqu’à concurrence de
la valeur assurable de la chose assurée, et chaque assureur
répond pour la valeur assurable en proportion de la somme
qu'il a assurée. Les assurances conclues le même jour sont
considérées comme laites en méme temps.
Art. 000. — Lorsqu'une chose déjà assurée l’est une se­
conde fois pour le même temps et pour le même risque, la
seconde assurance n’csl valable qu’autant que la somme as­
surée par la première n’atteint pas la valeur assurable de la
chose ; si la chose était déjà assurée pour son entière valeur
assurable, la seconde assurance (double assurance) est nulle.
Néanmoins, si le preneur d’assurance, eu concluant le second
contrat d'assurance, cède au second assureur ses droits résul­
tant du premier contrat d'assurance, ou bien renonce vala­
blement & ces droits dans la mesure nécessaire pour éviter
une double assurance et notilie celle renonciation au second
assureur au moment de la conclusion du contrat, ce dernier
est seul responsable envers lui.
A rt. 001. — Lorsque plusieurs contrats d'assurance ont
été conclus sur une chose simultanément ou successivement,
une renonciation ultérieure aux droits existants contre l'un
des assureurs n’a aucune influence sur les droits et obliga­
tions des autres assureurs.
Art. 902. — Si la somme assurée n’est pas égale à la va­
I.A LOI DAMS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND
leur assurable de la chose assurée, l’assureur n’est res­
ponsable que jusqu'à concurrence de la somme assurée ; en
cas de dommage parliel, il ne répond du montant de ce dom­
mage que suivant la proportion existant entre la somme as­
surée et la valeur assurable.
A r t . 903. — La vie et la capacité de travail d'une per­
sonne peuvent être valablement assurées par plusieurs assu­
reurs, simultanément ou successivement, pour la somme
qu’il leur plaira, en tant que le montant de la somme assu­
rée n’est pas limité par la .disposition de l’art 897, § 3. Ace
dernier cas s’appliquent les dispositions des art. 8!K) à 901.
A r t . 904. — Le taux de la prime est laissé à la libre esti­
mation des contractants.
A rt . 905. — Le preneur d’assurance est obligé d’annoncer,
en contractant, toutes les circonstances de lui connues qui,
eu raison de leur importance pour l’apprécialion du risque
mis à la charge de l’assureur, peuvent influer sur la déter­
mination que prend ce dernier, soit de faire le contrat, soit
de le faire à certaines conditions.
Si l’assureur, avant la signature du contrat, présente au
preneur d’assurance une feuille de questions, ce dernier n’est
obligé qu’à annoncer et à indiquer exactement les circons­
tances auxquelles se rapportent les questions posées sur cette
feuille.
Si le contrat est fait pour le preneur d'assurance par un
représentant, les circonstances connues de ce dernier doi­
vent étre annoncées.
A r t . 906.— Lorsque le preneur d’assurance ou son repré­
sentant ont, au moment de contracter, contrairement aux pres­
criptions de l'art. 903, gardé le silence sur des circonstances
importantes, ou bien indiqué inexactement, qu’il y ait de leur
faute ou non,des circonstances importantes sans que l'assureur
ait connu cette inexactitude, ce dernier peut, même après la
réalisation du dommage, attaquer le contrat d'assurance.
A r t . 907. — Aussitôt le contrat d’assurance passé, le pre­
neur d’assurance doit payer la prime.
Il peut, contre payement de la prime, exiger île l’assureur
un titre, signé de lui, relatant le contrat d’assurance (police).
17 \ LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
La délivrance de la police avant le payement de la prime
échue vaut dans le doute concession de délai.
A r t . 1)08. — Lorsque, dans les cas prévus par l'art. 000,
le contrat d’assurance est annulé sur la demande de l'assu­
reur, ce dernier n’en conserve pas moins tous ses droits sur
les primes échues avant l’annulation du contrat De même,
dans le cas de l’art. 900 § 2, le preneur d’assurance
n’est pas libéré, par sa renonciation aux droits que lui donne
son contçal, de l’obligation de payer les primes échues avant
la renonciation.
Si, conformément aux prescriptions des art. 895, 897, 899
et 900, le contrat d ’assurance est nul, soit par suite de défaut
d'intérêt assuré, soit par suite d’assurance exagérée, ou de
double assurance, la prime ne peut étre conservée ou rede­
mandée par le preneur d’assurance, que s’il a été Je bonne
foi en contractant.
De même, lorsque la valeur assurable déclarée et la prime
ont été abaissées conformément à l’art. 898, S le preneur
d’assurance ne peut se faire restituer ce qu’il a trop payé en
primes que s'il a été de bonne foi en déclarant la valeur as­
surable.
A r t . 909. — Si l’événement contre les suites duquel l’assu­
rance a été prise s’est réalisé avant qu'une prime n’ait été
payée, l’assureur n’est pas tenu de réparer les dommages pé­
cuniaires causés par cet événement ou de payer la somme
fixée d'avance à cet effet. Si un délai a été donné pour le
payement de la prime, l'assureur est responsable pendant ce
délai.
A r t . 911). — L’assureur n’est obligé au payement de la
somme assurée ou de l'indemnité qu'autant que l’événement
contre les suites duquel l’assurance a été prise, ou bien le
dommage dont la réparation est demandée, n’a pas été causé
par une faute lourde du preneur d'assurance ou du tiers as­
suré.
A r t . 911. — Lorsque se réalise l'événement contre les sui­
tes duquel l’assurance a .été prise, le preneur d’assurance, ou
le tiers assuré, lorsqu’il a connaissance de l’assurance, aussi­
tôt que la nouvelle de cet événement leur est parvenue, doi-
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 175
vcnl le notifier sans larder à l'assureur, et si l’assurance a
pour objet la réparation d’un dommage, faire toutes les dili­
gences pour diminuer se dommage.
Si le preneur d’assurance ou lu tiers assuré manquent à
l'une de ces obligations, l'assureur peut déduire de l’indem­
nité ii payer la valeur de ce dont le dommage eût élé dimi­
nué si le preneur d'assurance ou le tiers assuré avaient rem ­
pli leurs obligations.
Les dépenses faites par le preneur d'assurance ou le tiers
assuré & l'effet de diminuer le dommage éventuel, dans la
mesure où elles étaient justifiées par 1< circonstances, doi­
vent étre, même en ea s d’insuccès, remboursées par l’assu­
reur; toutefois, si l'assurance 11’est p is de la valeur entière,
elles ne doivent l’être que suivant la proportion existant
entre la somme assurée et la valeur assurable.
Art. 012. — Dans les assurances sur la vie, l’assureur n’est
pas obligé au payement de la somme assurée, si celui sur la
tête de qui l’assurance a été prise a été condamné à la peine
capitale, ou est mort en duel, ou s’est suicidé, à moins
que dans ce dernier cas, l’assuré ne puisse prouver que le
suicidé était irresponsable de scs actes.
L’obligation de l’assureur est également éteinte, lorsque
c'est le tiers assuré qui intentionnellement a occasionné la
mort de celui sur la tète de qui l'assurance a été prise. Si
dans ce cas le tiers assuré n’a droit qu'à une partie de la
somme assurée, l'assureur n’est libéré que de l’obligation de
payer cette partie.
Aht. 013. — Dans les assurances de choses, lorsque la va­
leur assurable n’a pas été déclarée d’avance, l'indemnité à
payer par l'assureur doit être estimée d’après la valeur assu­
rable de la chose au moment de la perte ou de la détériora­
tion ; toutefois dans les assurances de transport, en tant que
la disposition de l’art. K07 $ 2, phrase 2, n'est pas appliquée,
elle doit étre estimée d'après la valeur assurable au moment
de l’expédition de la chose.
L’assuré doit 'ntirnirla preuve de la valeur à ce moment
assurable.
A rt. 01 i. — I. rsque plusieurs choses ont été assurées sous
I7t> LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
la seule déclaration de Jeur valeur d’ensemble, et que quelques-
unes d’entre elles seulement périssent ou sont endommagées
pour le tout ou pour partie, la mesure de l’indemnité à payer
est la valeur qui reste après que l’on a déduit la véritable va­
leur assurable des choses encore existantes de la valeur
assurable déclarée pour l'ensemble, à moins que l’assu­
reur ne puisse prouver que les choses, au moment de
leur perte ou de leur détérioration, avaient une valeur assu­
rable amoindrie.
Art. 915. — Si une police a été dressée, l’assureur doit
payer la somme assurée, lorsqu’on lui présente la police.
Art. 91 G. — Lorsque l'assureur a payé l'indemnité affé­
rente à un dommage, il est subrogé, en vertu de la loi, jus­
qu'il concurrence du montant de cette indemnité, à tous les
droits qui appartiennent à l’assuré relativement au dommage.
L’assuré est responsable de tout acte qui, de sa part, compro­
mettrait ces droits de l’assureur.
Art. 917. — Le contrat d’assurance s’éteint si l’objet as­
suré péril après la signature du contrat, mais avant le temps
où l’assureur doit avoir la charge du risque, ou bien si l’en­
treprise assurée n’est pas exécutée ou est remise à une épo­
que où le risque contre lequel l'assurance a été prise n’existe
plus, ou bien si une prime qui doit être payée à des termes
périodiques n’est pas payée à l’échéance, ou avant l'expira­
tion du délai supplémentaire qui a pu être imparti après
l’échéance, ou bien si l'intérêt pour lequel l’assurance a été
prise disparait.
Art. 918.— Lorsque pour le payement déprim és périodiques
il a été imparti un délai à partir de l’échéance, la responsa­
bilité de l’assureur continue pendant, le cours de ce délai.
A rt. 919. — Les créances nées du contrat d’assurance se
prescrivent par trois ans à partir du moment où on peut les
faire valoir par les voies de droit.
Art. Ü20. — Les prescriptions sur l’assurance sont également
applicables au cas où l’assureur prend une assurance (réassu­
rance) contre le dommage qui le menace lui-méme parsuilc
de l’assurance qu’il a entreprise.
Art. 921. — Les dispositions spéciales à chaque espèce
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 177
d'assurance qui dérogeraient à ces articles sont réservées à
la législation des Etats particuliers.
532. En dehors de ce projet de loi générale, différents
étals de l'Allemagne ont publié des projets de loi parti­
culière contenant des dispositions sur la matière des
assurances.
Le premier à citer, par ordre de date, est le projet de
Code de commerce wurtemhergeois qui a été publié en
1839 et ci; 1810, el qui contient, sur le contrat d’assurance,
une série de dispositions loulà fait analogues à celles du
Code de commerce hollandais de 1838 '.
Nous avons déjà cité le projet bavarois, le projet
hessois et le projet saxon. Ils ont servi de matériaux
à la conférence de Dresde, il serait sans utilité do s’y
arrêter.
533. Il en est autrement du projet prussien de I8.'¡7.
Ce projet, nous s’avons dit plus h a u t, a été la base des
travaux de la conférence de Nuremberg chargée de rédi­
ger le Code de commerce allemand. Il contient deux titres
(vi et vu du livre III traitant le premier de l’assurance en
général (arl. 327 à 349), le deuxième, de diferentes espè­
ces d’assurances (art. 350 ii 381).
Le chapitre 1 du litre Vit (art. 350-358) est consacré ;i
l’assurance contre l'incendie ; le chapitre n (arl. 359-361),
à l’assurance contre lagréle el les autres risques auxquels
sont exposées les récolles; le chapitra ni (art. 3Si2 à 378 ,
à l’assurance contre les risques des transports terres­
tres ; le chapitre iv (art. 379-384), à l'assurance sur la
vie \
1. Ce projet a été rédigé par M . de Ilofacker, président du tribunal
supérieur. A ntboinc de Saint-.loseph, op. cit.. V ol. I, en donne 1“ tra­
duction, mai» c’eut par erreu r qu'il le présente com m e ayant force de Ici.
Voy. KObel, op. et /«••. citt., Vol. Il, Fuse, i, p . 3S0, en note.
2. Le projet prussien contient aussi un titre relatif îi l’assurance m ari-
178 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
l.e législateur belge, en 1874. s’esl largem ent ins­
piré de ce projet dont nous donnons sa traduction in
extenso.
PRO JET PRUSSIEN DE 1857
TITRE VI. — DE L’ASSURANCE.
Chapitre I. — Principes généraux.
Aivr. 32“. — L'assurance est un contrat par lequel l'assu­
reur, moyennant une prime, prend rengagement de dédom­
mager l’assuré d’une perle qu’il peut éprouver par suite d’un
risque qu’il va courir.
L’assurance ayant pour objet des événements heureux ou
des bénéfices espérés, n'est admise qu'autant que les lois la
permettent expressément.
Art. 328» — Peut faire l’objet d’une assurance tout ce qui
a pour l’assuré un prix estimable en argent el est soumis à
un risque.
Cependant l’assurance contre le risque résultant d'actions
défendues est nulle ; tout ce (pie l'assuré a donné ou reçu
dans ce cas est sujet à confiscation.
A rt. 329. — On peut contracter une assurance non seule­
ment pour son propre compte, mais encore pour le compte
d'un tiers, même à l’instt de celui-ci. On n’a pas besoin de
nommer le tiers.
A r t . 330. — L’assurance doit être faite par écrit. La police
faite sur la demande de l'assureur et acceptée, par l’assuré
équivaut au contrat écrit.
A r t . 331. — Le contrat d'assurance doit indiquer:
1" L’objet de l’assurance.
2° Le montant de la somme assurée ;
3° Les risques dont l'assureur répond ;
lim e. Nous n'avons pas cru devoir donner la traduclion parce que beau­
coup de scs dispositions figurent dans le nouveau Code de com m erce a l­
lem and.
LA LOI DANS LES PAYS DE DItOIT ALLEMAND 1 7 !)
4° Le moment où commence et où finit cette responsabilité ;
8° La prime d’assurance.
Art. 332. — line assurance qui dépasse le montant de la
valeur n’est valable que jusqu’à concurrence de cette valeur.
On entend par valeur la valeur réelle et dans le cas où le
profit espéré peut Olre assuré, la valeur réelle y compris ce
profit.
Quand plusieurs assurances sont conclues pour l’entière
valeur sur le même objet, pour le même temps el contre les
mêmes risques, tous les assureurs sont ensemble responsables
de celle valeur proportionnellement à la somme qu'ils ont
chacun assurée.
Les assurances son! considérées comme conclues simulta­
nément lorsque les polices ou contrats sont faits le même
jour, ou ii la même heure dans le cas où dans tous l'heure
est indiquée.
A r t . 333. — l 'n objet assuré pour sa valeur entière ne
peut, saufle cas d'assurances simultanées (arl. 332), être as­
suré une deuxième fois pour le même temps el conlre le
même risque. Toutefois une nouvelle assurance (assurance
supplémentaire) pour la valeur entière est admise dans les cas
suivants :
1" Si l'assuré par une renonciation notifiée dégage pour
l’avenir le premier assureur de sa responsabilité ;
2° Si lu nouvelle assurance est faite à la condition expresse
«|ue le nouvel assureur n’est responsable qu en tant que l’as­
suré ne pourrait se faireindeinniser par l’assureur précédent.
Dans les deux cas il faut, à peine de nullité, que dans le
contrat d’assurance supplémentaire il soit fait nieuliou de 1 as­
surance précédente et en ras de renonciation à celle-ci, de la
notification do la renonciation.
Art. 334. — Quand une assurance n’a pas été conclue pour
la valeur entière, I assureur n’est tenu que dans la propor­
tion de la somme assurée à la valeur constatée.
Si dans ce cas d’autres assurances sont ultérieurement
conclues pour la portion de valeur non encore assurée, les
assureurs sont tous ensemble tenus de l’entière valeur en
proportion des sommes qu’ils onl assurées.
180 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Est impossible toute assurance ultérieure qui dépasse la
portion de valeur non couverte par les assurances antérieures,
ou qui est conclue après que la valeur entière est déjà
assurée.
A r t . 335. — Si l'objet assuré n’est que partiellement en­
dommagé, l’assureur est tenu proportionnellement. Si en
pareil cas l'objet n'est pas assuré pour sa valeur entière, l'as­
sureur ne.répond du dommage que dans la proportion exis­
tant entre la somme assurée cl la valeur entière.
A u t . 330. — L’assureur peut faire réassurer l'objet assuré
par lui (Réassurance) ; mais il faut que dans le contrat relatif
à celte opération on exprime qu'il s'ugil d ’une réassurance.
Chapitre II. — Des rapports juridiques entre l’assu­
reur et l’assuré.
Art . 337. — L’assureur ne répond pas du dommages causé
par la faute de l’assuré.
A r t . 338. — Lorsqu'il y a plusieurs assurances, l'assuré
ne peut dégager de leur responsabilité les assureurs qui
auraient contracté avant certains autres, ou en même temps
qu’eux, pour ne demander l’indemnité qu'à ces derniers.
A r t . 339. — L'assuré est obligé d'employer tou- ses soins
pour le sauvetage de l'objel assuré et d'avertir sans retard
l ’assurance de l'arrivée du sinistre.
S’il ne le fait pas, il esl responsable du préjudice qui en
peut résulter.
Les frais du sauvetage incombent à l’assureur, même si
joints à la perte éprouvée ils dépassent le montant de la
somme assurée, ou que les efforts tentés soient restés sans
succès.
A r t . 340. — Si la valeur de l’objet assuré n’est pas décla­
rée dans le contrat d'assurance, l'assuré doit prouver quelle
était sa valeur au momcnl de la détérioration ou de la
perte.
A r t . 3-41. — Quand la valeur est déclarée, l'assureur peut
prouver qu'elle a été exagérée.
L'assuré doit justifier la valeur déclarée, si l’assureur éla-
LA LOI DANS LES PAYS DE DIIOIT ALLEMAND 181
Mit des faits qui rendent vraisemblable l’exagération dans la
déclaration de valeur.
Aht. 312. — Quand l’assureur a réparé le dommage sur­
venu, il est subrogé à tous les droits, relatifs à ce dommage,
que l’assuré peut avoir vis-à-vis des tiers. L’assuré est res
ponsable de tout acte par lequel il préjudicierait à ces droiU
de l'assureur vis-à-vis des tiers.
Aht. 313. — Si pendant le cours de l’assurance l'objet as­
suré change de propriétaire soil par suite de vente soit d'une
autre manière, l'assurance passe avec le risque au nouveau
propriétaire, si l'assureur y consent.
Le consentement de l'assureur n’est pas nécessaire si l'as­
suré ne peut avoir aucune influence sur le risque.
Chapitre III. — Nullité de l’assurance et rembourse­
ment de la prime.
A rt. 344. — L’assurance est nulle :
1° Quand le contrat d’assurance n'a pas été fait par écrit
ou qu’il ne contient pas les indications essentielles prescrites
(art. 331, 333, 336) ;
2° Quand une assurance est conclue dans des cas où elle
esl légalement impossible ;
3° Quand l’assuré au moment de la conclusion de l'assu­
rance n'avait aucun intérêt se rattachant à l'objet assuré,
pourvu que l’assurance ne fût pas faite expressément en vue
d’un intérêt futur ;
i" Quand au moment de la conclusion ou au commence­
ment de l’assurance le risque contre lequel l’assurance a été
faite n'existait déjà plus, et ¡pie l'assureur le savait :
5* Quand au moment de la conclusion ou au commence­
ment de l'assurance, le sinistre contre lequel l’assurance a
été fai le était déjà arrivé cl que l'assuré ou son représentant
le savaient.
Il y a présomption que l'assuré ou son représentant avaient
connaissance de l’arrivée du sinistre, si depuis il s’est écoulé
assez de temps pour qu’ils aient pu en être informés.
h t . 343. — L’assurance prise pour un tiers à son insu est
182 LES SOURCES DU DROIT I‘R)VÉ DE ]/ ASSURANCE
nulle si le mémo objet a été assuré préalablement par l’inté­
ressé lui-même pour le môme temps et contre le même ris­
que, avant qu’il ait eu connaissance de l’assurance faite ii
son insu.
A ht. 340. — L'assureur peut annuler l'assurance si l’as­
suré ou son représentant lui ont, lors fie la conclusion de
l’assurance, caché ou faussement déclaré des circonstances
tellement essentielles que l'assureur, s'il avait connu la véri­
table situation, n’aurait pas du tout conclu l’assurance, ou
ne l’aurait point conclue aux mûmes conditions.
A rt. 317. — L'assurance est annulée :
1° Quand l'objet assuré péril après la conclusion du con­
trat, mais avant le moment h partir duquel le risque est à la
charge de l'assureur;
2“ Quand, aprés la conclusion de l'assurance, l’entreprise
qui fait l’objet de l’assurance n’a pas lieu pour le tout ou en
partie, ou qu’elle est remise à une époque où le risque n’existe
plus.
A rt. 348. — Si l'assurance conclue est nulle ou non vala­
ble en totalité ou en partie, mais que l’assuré ail agi de
bonne foi, 1assureur doit lui restituer la prime entièrement
ou pour la part pour laquelle il n’avait aucun risque à sa
lcharge.
Si l'assureur n’est pas cause de la nullité, ou de la réso­
lution de l’assurance, il a droit de garder, ou de demander à
l'assuré si la prime n’est pas encore pavée, la moitié do la
prime, mais pas au-delà d’un quart pour cent de la somme
assurée.
L’assureur peut en outre, s’il a déjà couru une partie du
risque, exiger une bonification spéciale à déterminer d'après
la proportion du risque couru au risque assuré.
Si l’assuré a agi de mauvaise foi, la prime appartient à
l’assureur, sans préjudice de ses autres droits contre
l 'assuré.
Art. 3 il). — Toutes les créances de l'assureur el de l’assuré
qui ont leur source dans le contrat d'assurance se prescri­
vent par cinq ans à partir de la date do la police ou du con-
l rat d’assurance.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND

TITRE VII. — DES DIFFÉRENTES ESPÈCES D’ASSURANCE


I. ASSURANCE CONTRE L’iNCENDlIÎ.
Art. 330. — Dans l’assurance des immeubles contre l'in­
cendie l’importance du dommage est déterminée par la com­
paraison de la valeur de l’immeuble assuré immédiatement
avant l’incendie avec la valeur de ce qui reste immédiate­
ment après l’incendie.
Des conventions verbales, d'après lesquelles l’assureur de­
vrait réparer plus que le dommage réel établi de celle ma­
nière, rendent l’assurance nulle.
Aivr. 331. — Quand l’indemnité doit aux termes du
contrat étre employée à la reconstruction de l’immeuble
assuré, l’assureur peut exiger que l'emploi en soit fait dans
un délai à déterminer s'il le faut par le juge.
L’assuré doil, s’il y a lieu, donner à cet elTet des garanties
suffisantes.
A r t . 352. — Si l'immeuble assuré reçoit une autre desti­
nation qui augmente tellement le danger d’incendie que, si
cette circonstance avait existé avant l’assurance, l’assureur
ne l’aurait point conclue du tout, ou ne l’aurait pas conclue
aux mêmes conditions, l’assurance est annulée si l’assureur
n’a pas, après avoir reçu notification du changement, dé­
claré qu’il veut maintenir le contrat.
A r t . 3 3 3 .— Dans l’assurance des objets mobiliers contre
l’incendie il suffit, pour désigner des objets assurés, de les
décrire d’après leur nature ou espèce et d’indiquer les im­
meubles ou endroits où ils se trouvent. La somme assurée
n’a pas besoin d’être indiquée séparément pour chaque objet,
mais seulement d’après les genres ou les espèces relevés.
Peuvent être également compris dans une somme assurée
collective le dépôts de marchandises, les fabriques, les en­
trepôts de produits agricoles et d’autres objets de différentes
espèces si ces entrepôts suivant leur destination sont soumis
à de continuelles modifications d’approvisionnement.
A r t . 33-4. — Pour les objets mobiliers assurés, le dom­
mage causé par le feu est calculé d’après la valeur réelle
qu’ils avaient au moment de l’incendie.
184 l e s so u n c E S du d r o it p r iv é d e l ' a s s u r a n c e

A rt. 355. Si les objets mobiliers assurés sont transportés à


un autre endroit que celui indiqué dans le contrat d'assu­
rance, ou si l'immeuble où les objets sont placés reçoit une
antre destination qui augmente considérablement le risque
d'incendie, on applique les disposition relatives au change­
ment de destination d'un immeuble assuré (art. 352).
A r t . 350. - L’assurance contre l'incendie comprend tous
les dommages causés aux objets assurés par le feu, quelle
que soit la source de ce feu.
Les causes d'incendie qui ont pu élre exceptées par les
Contractants doivent être mentionnées dans le contrat pour
que la restriction ait de l'effet.
A r t . 357. — Le dommage résultant d'un incendie survenu
dans le voisinage par l'effet «les moyens employés pour étein­
dre le feu ou par suite du sauvetage des objets assurés est
regardé comme équivalent au dommage causé directement
par l'incendie.
Il en est ainsi surtout si les objets assurés ont été détour­
nés, à l'occasion de l’extinction ou du sauvetage, ou qu'ils
aient été perdus d'une autre manière, ou qu'enfin ils nient
été détruits en totalité ou en partie ou endommagés pour
arrêter l'incendie.
A r t . 358. — Toutes les dispositions relatives à la répara­
tion du dommage causé par le feu sont applicables dans la
même mesure au dommage résultant de l'inflammation de fi
poudre ou de substances semblables, des explosions de chau­
dière, ou fies coups de foudre, même s’ils ne sont pas suivis
d'incendie.

IL ASSURANCE CONTRE LA GRÊLE ET LES AUTRES RISQUES AUXQUELS


SONT EXPOSÉS LES FRUITS PENDANT PAR RACINES.

Art . 359. — En matière d'assurance contre la grêle et


autres risques auxquels sont exposés les fruits pendant par
racines, il faut que le contrat contienne la désignation et la
description des terres dont les fruits sont assurés.
A r t . 300. — Pour établir le dommage on évalue le quan­
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 183
tum fie la production perdu par l’assuré par suite du
sinistre.
L’assuré a droit à la somme assurée proportionnellement
au déficit.
Néanmoins, si la production a déjà été atteinte avant le
sinistre par d'autres sinistres non compris dans l’assurance,
l’évaluation de l’indemnité est basée sur la somme assurée
proportionnellement réduite.
A r t . 301. — Si durant le cours de l’assurance la propriété
des fruits assurés change fie main, la transmission de l’assu­
rance sur la tèle du nouveau propriétaire se fait sans qu'il
soit besoin du consentement de l’assureur, ni d'une cession
spéciale, ni méme de la remise de la police d’assurance.

I I I . ASSURANCE DES MARCHANDISES CONTRE LES RISQUES DES


TRANSPORTS PAR TERRE OU SUR RIVIÈRES ET EAUX INTÉRIEURES.

Art. 302. — Los marchandises peuvent étre assurées con­


tre les risques des transports par terre et sur les rivières et
eaux intérieures pour l’entière valeur qu’elle avaient au mo­
ment et sur le lieu de l’expédition, en y ajoutant tous les frais
jusqu’à l’embarquement y compris la prime d’assurance.
Ces frais et la prime d’assurance sont compris tacitement
dans la valeur déclarée.
Art. 303. — La valeur des marchandises assurées peut-
être augmentée du montant du fret, des droits de douane, et
des autres frais qui doivent étre payés jusqu’à l'arrivée des
marchandises.
Mais l'assuré n’a droit à cette valeur augmentée que s'il on
est fait mention dans le contrat.
Art. 364. — Si les marchandises assurées n’atteignent pas
le lieu de destination, l’assureur ne répond du fret, des droits
de douane et des autres frais qu’en tant qu’ils ont dû étre
payés.
Si le fret, par suite d’une entente préalable au départ avec
le voiturier ou le batelier, a été payé d’avance, l’assurance
reste pour autant en vigueur.
1SG LES SOURCES BU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
Mais, vis-à-vis du voilurier ou du batelier, l’assureur est
subrogé aux. droits de l’assuré.
A r t . .’Hi.j. — L’assurance peut également s’étendre au pro­
fit espéré ou imaginaire. Mais il faut, à peine de nullité, que
celte assurance soit spécialement mentionnée dans le contrat,
ou si l’assurance est faile en termes généraux, qu’il soit ex­
pressément dit que tout ce qui dépasse la valeur réelle doit
être considéré comme profit espéré.
Art. 3(>t». — Le profit espéré est la plus-value probable des
marchandises à leur bonne arrivée au lieu de destination,
après un temps de voyage ordinaire.
Si outre la valeur des marchandises au lieu d'expédition
le fret, les frais et le profil espéré sont assurés, l’indemnité
afférente au profit espéré sera uniquement calculée sur la
quotité dont la valeur des marchandises au lieu de destina­
tion dépassera la valeur assurée des marchandises au lieu
d’expédition, y compris le fret et les frais. Le profit espéré
est établi à l’aide des prix courants ou à leur défaut par des
experts.
Art. 3G7. — S’il résulte des prix courants ou de l'estima­
tion des experts que le profit espéré en cas d’arrivée de la
marchandise aurait été moindre que celui indiqué par le
preneur de l’assurance, l’assureur n’est obligé qu’au paie­
ment de ce profit inférieur.
Il n’a rien à payer pour le profit assuré lorsque l’objet
assuré n’en aurait pas produit.
A rt. .'108. — Les contractants sont autorisés à fixer dans le
contrat 1 indemnité afférente au profit espéré.
Elle ne peut toutefois dépasser dix pour cent de la valeur
des marchandises au lieu d'expédition.
Aut. 309. — Le risque pour l'assureur commence dès que
les marchandises ont été portées à la voilure, ou au bateau,
ou dans le magasin ou sur la place où elles sont reçues pour
l'expédition.
Le risque pour l'assureur cesse aussitôt que les marchan­
dises sont arrivées au lieu de destination, et là ont été livrées
au consignataire, ou remises à l'assuré ou à son manda­
taire.
LA 1.01 DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND ]8 7
Art. 370. — l.e risque courl sans interruption pour l'assu­
reur :
1° Lorsque l’assurance a pour objet des marchandises qui
doivent être transportées par terre ou par terre et par eau
alternativement et doivent en roule étre transbordées sur
d’autres voitures ou sur d'autres bateaux ;
2° Lorsque les marchandises qui doivent élre transportées
par eau sonl transbordées sur un autre navire, pourvu que
l’assurance n’ait pas été expressément faite en vue d’un en­
voi par navire spécialement désigné; même en ce cas cepen­
dant le risque court pour l’assureur, si les marchandises ont
été transbordées pour alléger le navire en cas de basses eaux,
ou en d ’aolres cas de nécessité.
3° Si en cas de nécessité les marchandises doivent en
attendant la continuation du transport être mises en sûreté.
A rt. 371. — L’assureur par contre ne répond pas du risque
si le voyage est fait sans nécessité par une autre route que la
route ordinaire ou d’une autre manière que d’habitude.
A rt 3 7 2 . — Si l’expédition ou la réexpédition des mar­
chandises est différée sans nécessité par l’assuré, l’assureur
ne répond pas du risque durant le temps d’arrêt.
Si cet arrêt est de plus d’un mois, le voyage est considéré
comme rompu, et l’assureur cesse d’être tenu.
A iit. 373. — Si l’envoi e-t suspendu, après que le risque
a commencé pour l’assureur, mais avant le commencement
du voyage, l’assureur a droit ii la moitié de la prime, mais
pas à plus d’un quart pour cent de la somme assurée.
Si quelque indemnité lui est réclamée, ou si le voyagea
déjà commencé, la prime entière lui est acquise.
A rt. 37-4. — L’assureur répond «les dommages et pertes
de toute espèce ù moins d’une exception expresse dans le
contrat, ou dans la loi.
Mais il n’est pas tenu du dommage qui à sa source dans la
nature propre ou dans la condition défectueuse des mar­
chandises assurées.
Art. 375. — Si l’assureur l’exige, l’assuré doit prouver que
les marchandises pour lesquelles l'indemnité est demandée
ont été réellement embarquées.
188 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DU [.'ASSURANCE
si doit prouver aussi par quel événement la perte ou la
détérioration a été causée.
A r t . 376. — L’examen et l'évaluation du dommage doi­
vent se faire par experts (art. 264) sous la direction de l’au­
torité au premier endroit où cela e3t possible ; ils ne peuvent
être ajournés jusqu'au lieu de destination que lorsque la
réexpédition peut s’effectuer sans préjudice.
Art. .’177. — Si le cosignataire a accepté les marchandises
sans avoir préalablement fait vérifier et estimer le dommage,
l'assureur est libéré.
Si la détérioration n'est pas apparente, elle doit être re­
connue au plus tard dans les trois jours après la réception.
Art. 378. — Si au cours d'une assurance conclue pour la
durée d'un voyage, la propriété des marchandises assurées
passe durant leur voyage à un nouveau possesseur, le trans­
fert de l’assurance à ce dernier n’exige ni le consentement
de l’assureur, ni une cession spéciale, ni même la remise de
la police d'assurance.
IV. ASSURANCE SUR I.A VIE
Art. 379. — La vie d’un homme peut être assurée pour
une période déterminée ou pour toute la durée de sa vie, de
telle sorte que, en cas de décès de l’assuré, le paiement d’une
certaine somme soit promis à ses ayants droit.
Art. 380. — Les parents et les enfants peuvent respecti­
vement assurer la vie de leurs enfants et de leurs parents ;
les époux et les fiancés peuvent également s’assurer les uns
les autres sur la vie.
Par enfants on entend tous les descendants légitimes, ainsi
que les enfants naturels et adoptifs et les nourrissons.
lin dehors de ces personnes, on ne peut assurer la vie d’un
tiers sans son consentement ; tout contrat fait au mépris de
cette disposition est nul.
Toutefois cette prohibition ne s’applique pas dans le cas
où la vie du tiers est assurée contre un risque sur la réali­
sation duquel le preneur d’assurance ne peut avoir aucune
influence.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND |89
A r t . .‘381. — Le contrat doit exprimer, en dehors des indi­
cations générales exigées par sa loi ^art. 331).
1° Le nom de la personne dont la vie est assurée ;
2° Le temps où commence l’assurance
3° Si l'assurance est faite pour toute la durée de la vie, ou
pour quelle période.
A r t . 382. — Les contractants sont libres de déterminer à
leur gré l'importance de la somme assurée et les conditions
de l’assurance.
Le cumul des assurances est absolument permis.
Art. 383. — L’assureur n’est pas tenu de payer la somme
assurée si la personne qui a fait assurer sa propre vie se
suicide, subit la peine de mort, ou e>t tué en duel.
A rt. 38-i. — Il en est de même si celui qui a droit à la
somme assurée cause avec préméditation la mort de la per­
sonne dont la vie est assurée.
S'il n'a droit qu’à une pari de la somme assurée, l'assu­
reur n'est exonéré que du payement de cette part.

5 3 4 . Ces deux litres ont été rejetés par la conférence


de Nuremberg, qui cependant venait d'adopter l'art. 271
n° ,‘l du Code de Commerce lequel déclare d'une manière
générale acte de commerce, « toute entreprise (¡assurance
à primes /¡.ces ». Il est très intéressant de connaître les
raisons do ce rejet.
Voici le résum é des débats qui curent lieu sur ce point
dans la séance du 20 juin I8.‘>7 ’.
Il fallait, disaient les adversaires du projet, rejeter les
titres VI et VII précités (sauf pourtant le chapitre III du
titre VII relatif aux assurances de transports terrestre.'),
et s’en tenir au dispositions qui réglaient l’assurance ma­
ritime. Le projet, en ne visant que les assurances à primes
fixes, était à la fois trop large et trop étroit. Il était trop
1. Nous résum ons le procès-verbal de t.utz cité in extenso par Bczold,
ErSrlerungeii nus dem yebiete des Assccuranzuiesens, Munich, 1873,
fasc. p . 84.
100 LKS SOURCES n u DROIT PRIVÉ DE LASSUIiANCE
largo parce qu’il faisait entrer dans le domaine du droit
commercial toutes ses assurances îi prim es fixes, quelles
qu’elles fussent, hien que d’ailleurs elles ne relevassent
aucunem ent du droit commercial, comme les assurances
sur la vie, qu les assurances contre les risques auxquels
sont exposées les récoltes, ou môme les assurances con­
tre l'incendie, personne ne croyant faire acte de com­
merce en faisant assurer sa maison. Il était trop étroit
pour qu’il excluait du domaine du droit commercial toutes
ses compagnies fondées sur la mutualité, môme celles qui
sous cette forme font des assurances maritimes, de sorte
que la loi commerciale d ’un côté eût réglé des actes non
commerciaux, et de l'autre ne se fill pas appliquée à des
actes qui, d’après l’opinion générale et conformément
aux hesoins incontestés de la pratique, sont et doivent
ôlre des actes commerciaux. 11 fallait n’atlribuer au droit
commercial que les affaires où seuls les négociants sont
intéressés. — On invoquait en outre la difficulté, cl môme
l’impossibilité de trouver des prescriptions pouvant sans
exception s’appliquer à toutes les assurances à primes
fixes. On serait réduit, disait-on, «i écrire des dispositions
insignifiantes ; ou, si l’on voulait aller plus loin cl préciser,
on s'exposait à entraver le développement des institutions
que l’on voulait réglem enter, en leur imposant en toute
circonstance des procédés uniformes. Le Gode de com­
merce de la Hollande contenait, il est vrai, des disposi­
tions de ce genre, mais il était le seul, et dans les autres
pays, les statuts des compagnies suffisaient à combler les
lacunes de la loi. L'administration, dans la plupart des
Etats, examinait les statuts avant de les approuver, et
lout en assurant ainsi au public une garantie précieuse,
pouvait se conformer aux expériences faites et donner
satisfaction aux besoins nouveaux qui se révélaient. Enfin
l’intérêt des compagnies étrangères était aussi en jeu :
celles dont les statuts ne seraient pas en parfaite liarmo-
I.A LOI DANS LF.S PAYS DE DROIT ALLEMAND l ') |
nie avec ses nouvelles dispositions du Code de commerce
serait, en fait, exclues du territoire allemand. On concluait
en disant qu ’il fallait s’en tenir à l’indispensable, et à ce
qui était imm édiatem ent et étroitement lié au commerce,
c'est-à-dire se contenter de régler le contrat d’assurance
maritime. Enfin on adressait au projet un dernier repro­
che, celui de ne parler ni des assurances mutuelles ni des
assurances obligatoires, tandis (¡ne d’autre part il avait le
tort de traiter de l’assurance sur la \ie, contrat spécial où
il no pouvait être question d’assurer contre un dom ­
mage.
Les défenseurs du projet répondaient 1 que dans pin-
sieurs Etats s'élait très vivement manifesté le besoin d'a­
voir des dispositions législatives sur l’assurance, en Prusse
par exemple, en Bavière, dans le grand duché dé Bade.
Ils rappelaient que le Code prussien de 1794 contenait
déjà sur l’assurance des dispositions aussi com préhensi­
ves que celles du projet. Le Code de commerce français,
ajoutaient-ils, ne traitait, il est vrai, que de l’assurance
maritime, mais de l'aveu des jurisconsultes français les
plus autorisés c’était là une très fâcheuse lacune qui
forçait les juges à appliquer par analogie aux autres espè­
ces d’assurances les règles écrites par l’assurance mari­
time. Le grand nombre de décisions de tribunaux fran­
çais intervenues en m atière d ’assurance prouvaient à
satiété que les statuts des compagnies ne contenaient pas
des règles suffisantes. Pour le duché de Ikide, le besoin
d'avoir les règles légales dont il s’agit était d'autant plus
pressant que le droit maritime n’v ayant pas été promulgué
ne pouvait mémo pas être appliqué par analogie. Si l’on
se refusait à adopter les dispositions proposées, les Etats
seraient forcées de voler des lois particulières. En réalité,
il n’était
i
pas si difficile de trouver des règles appropriées
1. Particulièrem ent le docteur UischolT, conseiller au tribunal supérieur
<le Prusse, rapporteur de la com m ission.
192 le s s o u n c E s d u d r o it p r i v é d e l ’a s s u r a n c e

aux différentes espèces d ’assurance. Les dispositions du


projet avaient été délibérées avec des personnes expéri­
mentées en celte matière ; d'après leur témoignage,
elles étaient en harmonie avec la pratique. Quant aux
objections soulevées, elles n ’étaient pas décisives : on
ne pouvait méconnaître que les assurances, pratiquées
comme elle l'étaient le plus souvent, sur nn très grand
pied, par de puissantes compagnies, et reposant sur la
spéculation, ne formassent u ne très importante branche
de commerce ; en outre on avait déjà décidé provisoire­
m ent (et ce provisoire a été m aintenu par l’art. 271 n" 3
du Code de commerce allemand) que les entreprises d'as­
surances à prim es Sixes seraient considérées comme ayant
un caractère commercial. Que si quelques compagnies
étrangères pouvaient étre génées par des dispositions con­
traires à leurs statuts, cet inconvénient existerait surtout
pour les compagnies d'assurances maritimes qui seules ont
un véritable intérêt international et dont précisément le
caractère commercial n ’était pas contesté. On exagérait
d'ailleurs la portée des dispositions proposées: ces dispo­
sitions ne feraient pas échec à la volonté des parties expri­
m ée dans les statuts dos compagnies ou dans chaque con­
trat particulier; quelques-unes seulement étaient impera­
tives, et celles-là ne consacraient que des principes u n i­
versellement reconnus; elles auraient cependant une
très-grande utilité ; elles prépareraient indirectem ent
l'unité des statuts en comblant les lacunes de ceux actuel­
lem ent en vigueur et en offrant aux compagnies des bases
fixes pour la rédaction des nouveaux.
Malgré ces considérations la conférence de Nuremberg
vota le rejet du projet.
5 3 5 . Depuis la réorganisation politique de l’Allemagne
en 1870-1871. le nouveau conseil fédéral de l’empire a
poursuivi énergiquem ent l’œuvre de l'unification des
lois Allemandes. Une de ses décisions, en date du 2 juillet
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 1<J3
1874, csiargc une commission de onze jurisconsultes,
présidée par se docleur Pape, de préparer la rédaction
d ’un Code civil et sa révision du Code de commerce en
vigueur. Le docleur Pape a déjà présenté au chancelier
de l’empire deux rapports sur ses travaux de celle com­
mission (2 novembre I87G et 2 i oclohre 1877) '. Le pre­
mier de ces rapports nous apprend que, d ’après les déci­
sions de la commission, la législation de l’assurance dans
son ensemble ( das rjesammle Versicherungsrecht) ne
figurera pas dans le futur (Iode cnil, mais est réservée
au nouveau Code de commerce, ou à une loi d ’empire
spéciale
S 3. — Suisse.
A . L e s lois.

5 3 6 . La constitution du 29 mai 187 i. qui a réserré si


étroitem ent le lien fédéral qui unit les canton«, contient
comme sa conslilulion de l’empire allemand de 1871, le
germ e de l’unification de la loi suisse en matière d'assu­
rance. Elle dispose (art. 34) que les opérations des entre­
prises d'assurances non instituées par l'Etat sont soumises
à la surveillance et à la législation fédérales *.
5 3 7 . Actuellement, on trouve dans les différentes légis­
lations qui régissent les 22 cantons deux courants d’iu-
fliieuce bien marqués. Les cantons français ont imité ou
adopté la législation française; les cantons allemands, sa
législation allemande, et particulièrement la législation
autrichienne 4. Beaucoup de cantons n'ont pas de lois
1. Ces rapports sont reproduits dans le Beitageheft zur Zeitschrift für
das unaniHite linndtlsrecht de Golclsclunidl, vol X X III, p . 1-20.
2. <'pi\ a rt i n» l du la constitution Allem ande du II» avril 1871.
3. Voy Annuaire <te législation étrangère, année 1813, p . 4t5 cl suir.
Cf. su/ira, ii" 472.
i . V oy. Goldsclim idt, ttundbuch, I, p. 221. et aniv.
T. II. I;1
Ï9 i LES SOURCES DU DROIT l'RIVÉ DE L’ASSURANCE
commerciales écrites, ou n ’en ont que de fort incom­
plètes : le contrat d’assurance y est généralem ent passé
sous silence.
Deux cantons, le canton français de Genève, et le
canton allemand de Zilrich ont, sur le contrat d’assurance,
une législation plus complète que les autres.
5 3 8 . Dans le canton de Genève, on applique aux assu­
rances terrestres le litre X du livre II du Code de commerce
français que le législateur génevois a dégagé do toutes
les disposilions exclusivement relatives aux assurances
m aritim es ’. Nous citerons on oulre dans la législation de
Genève une loi fort intéressante du 21 septembre 1870
qui règle en matière d’assurance contre l’incendie la situa­
tion du créancier hypothécaire vis-à-vis de son débiteur
et de l’assureur.
Voici le texte de cette loi :
A r t ic l e p r e m ie r . — Tout créancier peut exiger que l’im­
meuble de son débiteur soit assuré à une compagnie qui lui
offre une garantie suffisante ; faute par le débiteur de le faire,
fe créancier peut faire assurer lui-méme aux frais du débi­
teur, et il est subrogé de plein droit au privilège accordé à
l’assureur.
A rt. 2. — La compagnie d’assurance a sur le bâtiment
assuré privilège pour cinq années de primes échues. Ce pri­
vilège s’exerce immédiatement après les frais do justice.
A rt . 3. — En cas d’aliénation volontaire ou forcée de l'im­
meuble assuré les droits et obligations résultant du contrat
. Voy. Code Genevois dii I8ÜT, p. GG2 et suiv.
T ous les recueils de lois su'sses auxquels nous renvoyons dans ce
chapitre, se trouvent h la bibliothèque du com ité du législation c im parée
au m inistère de la justice. On trouvera des renseignem ent» précieux
sur le sujet traité au texte d u is deux publications ém anées du départe­
m ent d e l'intérieur de la C onfédération. L a prem ière a paru en 1862 sous
o titre de « MitlheUun/en über d m li andverticheningswesgn in dey
Schweii » ; la seconde, en 18 <9, sous le titre de * die Gesetzyebung ùber
dus Yerstcherungswesen in dey Schwei: ».
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 1 9 ,j
d ’assurance sont transmis de plein droit nu nouvel acqué­
reur contre l’assureur et réciproquement. Toutefois, le nou­
vel acquéreur a de même que la compagnie d’assurance la
faculté de provoquer la résiliation du contrat d’assurance,
mais seulement avec le consentement des créanciers inscrits.
Le premier contrat d'assurance continue à produire tous ses
effets tant qu’il n'a pas été remplacé par un nouveau contrat
comme il est dit ci-dessus.
A rt. — L'assureur doit notifier aux tiers intéressés par
deux avis successifs, insérés à une semaine d’intervalle dans
la feuille d'avis, le montant de l'indemnité par lui offerte, les
noms el qualités de l'assuré, la situation cl le numéro du
bâtiment endommagé, le domicile de l'assureur dans* le
canton.
Cet avis indique si l’insertion est la première ou la
seconde,
A défaut de l’assureur, toute personne intéressée peut faire
opérer cette insertion.
Les créanciers hypothécaires inscrits sur le bâtiment assuré
doivent, dans le délai de deux semaines dès la seconde inser­
tion, et s'ils s’y croient fondés, contester par voie de citation
en justice le montant de l’indemnité offerte.
Après ci; délai, ils ne sont plus admis à le faire.
A rt. 5. — Les créanciers ayant sur le bâtiment incendié
un privilège dispensé de l'inscription sont, sans désignation
nominale (et aussi longtemps que la loi consacrera cette dis­
pense d'inscription) appelés à la distribution de l’indemnité
par une s o m m a tio n qui est insérée dans l’avis mentionné en
l’article précédent.
Celte sommation les mei en demeure de .se présenter et de
produire leurs litres au greffe du tribunal civil, dans le mémo
délai de deux semaines, à partir de la seconde insertion, à
peine de forclusion
5 3 9 . Dans le canton de Zurich, le contrat d ’assurance
est régi par le Pnvatrec/illiches Gesetzbuch rédigé par le
jurisconsulte Uluntschli el prom ulgué en lS.'îo. Ce code
contient sur ce sujet une section entière (section onzième
190 LES SOURCES DU DROIT I’RIVÉ DE L’ASSURANCE
du livre IV), qui se divise en trois chapitres. Le prem ier
(art. 1704-1740) règle d'une façon générale la forme et
les conditions du contrat d'assurance, les ohligalions de
l’assureur et l’assuré, la prescription des actions qui est
fixée à un an.-Ici Bluntschli s’est manifestement inspiré
du code Prussien de 1794 tout en le complétant. Nous
remarquerons seulement l'art. 1720 qui dispose que « la
police ne doit pas étre au porteur », mais ajoute cepen­
dant que des exceptions pourront étre faites à ce prin­
cipe.
Le deuxième chapitre (art. 1741-1746) traite de l’assu­
rance mutuelle. Le troisième traite des différentes espèces
d’assurances : de l'assurance contre l'incendie (art. 1747
lequel renvoie il sa législation spéciale), de l'assurance
contre la grêle (art. 1748-1750), contre les risques de
transport (art. 1751-1754), sur la vie (art. 1755-1739), et
contre la mortalité du hétail (1760). Nous donnons la tra­
duction de ces derniers articles (1718 à 1760).

ASSURANCES CON TUE LA G tlftlX .

i; 17S8. — L'eslimulion du dommage doit établir la pro­


portion entre la partie des fruits détruite par la gréle et la
moisson espérée dans tout le champ assuré.
S'il est vraisemblable que les fruits se remettent pour le
tout ou en partie des eSTets de la grêle, il faut, avant la
récolte, faire une deuxième estimation pour contrôler la
première.
S; 1749. — L'indemnité est diminuée d’autant lorsque l’as­
suré à la possibilité de compenser pour le tout ou pour partili
par de secondes semailles le dommage souffert.
§ IT.'iO. — Le montant de l'indemnité est, dans la règle,
fixé à une somme qui est à la valeur assuréeconnne la partie
endommagée des fruits est à l'ensemble de la récolte dans le
champ dont il s'agit.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 197

ASSURANCES CONTRE LES RISQUES DE TRANSPORT

ii 1751. — Lorsque des marchandises que l'on expédie sonl


assurées conlre les risques auxquels elles peuvent élre expo­
sées pendant l’expédition depuis leur poinl de départ jusqu’à
leur point de destination, l’assurance, dans le doute, s’étend
seulement aux cas de force majeure, mais aussi à tous ces
cas.
S 1752. — Il est loisible à l'expéditeur ou au voiturier de
se faire aussi assurer pour les dommages dont il répond,
mais qui ne peuvent être attribués à sa négligence person-
nelle.
g {"33. — (Cet article renvoie au droit maritime par les
règles particulières à l’assurance conlre les risques du trans­
port par mer).
g 1754. — Les compagnies de chemin de fer sont autorisées
« émettre des billets d'assurance.
ASSURANCE SUR LA VIE

g 1735. — Les assurances sur la vie, qui ont pour objet


d’assurer un capital, en cas de décès d’une certaine personne,
à ses héritiers ou à d’autres personnes survivantes, peuvent
élre étendues à toute la durée de l’existence de l'assuré, ou
élre restreintes à une période déterminée de celle exis­
tence.
§ 1730. — L’assuré peut conclure l’assurance sur sa propre
vie ou sur la vie d’un tiers.
Dans ce dernier cas il doit avoir un intérêt à la vie de la
personne sur la tète de laquelle repose l'assurance. Sinon
l'opération est considérée comme un contrat de jeu.
§ 17.‘>7. — L’assuré peut, sauf stipulation contraire, céder
à autrui ses droits à la somme assurée ; l’assureur, sans avoir
à se préoccuper des héritiers de l'assuré, a le droit et le devoir,
à sa mort, de payer la somme assurée à la personne réguliè­
rement en possession de la police.
ASSURANCE EN CAS DE VIE
§ 1738. — L’assurance peut être conçue de telle sorte
108 I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE 1. ASSURANCE
qu’une personne délerminée ait à recevoir la somme assurée
si elle survit à un certain âge on à une date lixée (l'avance
g 1751».— Celle assurance repose également sur la tète
de l’assuré, et la somme assurée peut être lixée au chiffre
que l’on veut. .
ASSURANCE DU DÉTAIL
S I7G0. — Lorsque l'existence d’une tète de bétail est
assurée, et que l’assurance repose sui' une estimation, cette
estimation doit correspondre au prix moyen de celle tète de
bétail ou d’une classe entière de bétail de mémo qualité au
moment où l’assurance est conclue.
5 4 0 . Les législateurs suisses se sont particulièrement
occupés (le l’assurance contre l’incendie ; en celle matière,
m ôme dans ses cantons Français, l'influence de la légis­
lation allemande a etc prépondérante. Nous trouvons en
elTel, m êm e dans ces cantons, l’assurance immobilière,
et quelquefois l’assurance mobilière, organisées de la
m êm e manière qu’en Allemagne.
A Genève, une loi du i9 janvier 1827 organisait, polli­
la garantie des perles causées par les incendies, une asso­
ciation générale entre les propriétaires des bâtiments
situés dans le canton. Une loi du a novembre 1864 a m is
fin a cette association qui était administrée et dirigée par
le gouvernem ent cantonal
Dans le canton du Tessin, une loi du G juin 1853 avait
crée une société cantonale d’assurance contre l'incendie
pour le compte de l’Êtat. L’année suivante l’adminislra-
lion cantonale réassura il la compagnie d’assurance de
Milan les bâtim ents et les meubles qu’elle avait pu assurer.
Une loi du 8 décembre 18.’i(J a rétabli la libre concurrence
en matière d’assurance. Un décret du 17 décembre 1860
exige seulem ent que les compagnies soient autorisées et
que leurs agents soient domiciliés dans le canton, et sou-
1. Voy. ces loi» h leur date dans le Recueil authentique des lois et
actes du gouvernement de la République et Canton de Cenere.
LA LOI DANS LES PAVS DE DROIT ALLEMAND ÎOU
met scs polices à un droit de timbre de 0,2;j centimes et à
an impôt de ü 0 /0 sur la prime
Ce sont, avec se Valais où nous ne trouvons aucune loi
sur l’assurance, les deux seuls cantons français qui se soient
soustraits à l’influence de la législation Allemande en ma­
tière d'assurance contre l'incendie. Dans tous les autres
règne le système de l’assurance obligatoire.
Nous rappelons rapidem ent les différentes lois qui ré­
gissent actuellement celle assurance obligatoire.
b 'rilto u rrj. Loi du 2 s mai 1872 sur la police du feu et
ses assurances mobilières et immobilières. Cette loi com­
plète et coordonne en les remplaçant toutes les lois anté­
rieures sur la matière. Arrêté d’exécution de celle loi en
date du 18 décem bre 1872 s.
Yaucl. Loi du 17 juin I8K) modifiant el complétant la
loi du 28 mai 1811 sur l ’assurance immobilière. Loi du
1(5 juin 1849 organisant l ’assurance mobilière obligatoire.
Loi du 3 juin I8;»2 3.
Neufchütel. Loi du 9 janvier 1877 *.
Dans les principaux cantons Allemands nous retrouvons
la m êm e organisation.
Luccrne. Loi du 30 novembre 1877
Saint-Gali. Loi du 2o novembre 18G9 °.
1. Yoy. ces lois à leur date dans la nuova Raccolta général« delle h ;/< ji
iil vigore nel Cantone Ticino, L ugano, 1S0Ü. p. 510 et «uiv.
2 . Voy. celte loi dans le bulletin officiel 'les lois du canton de Fri bourg,
vol. i l, p. 111 el l’arrélé d’exécution, p 223.
¡1. Voy. ces lois à leur date dans le recueil officiel des lois (lu canton
de Vauit. L'établissem ent d'assurance m obilière s'est vu forcé pour échap­
per à des risques trop considérables de lim iter son m onopole, cl de re ­
noncer aux assurances dépassant 100,000 francs.
i . Vov. celle loi îl sa date dans le Recueil officiel des iois du canton
de NcufclUltel.
5. Voy. celle loi à sa date dans la collection ofliciellc des tlesctze fu r
tien Kunton Luzern.
0. V oy. cette loi il sa date dans la Gesetsessammlung, iieue Fuiy ,
pour le canton de Saint-G all.
200 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Bâlc-Villc. Loi du 19 avril et ordonnance du 9 octo­
bre 1809
BAle-cnmpngne. Loi du 7 juin I8G8, modifiant la loi du
30 novembre 1852 sur l’assurance immobilière et la loi
du l i mars 1.843 sur l’assurance mobilière s.
Thurgovie. Loi du 23 septembre 183 s .
Argovie. Loi sur l’assurance immobilière et mobilière
révisée le 20 décembre 1865. Ordonnance d ’exécution de
celte loi en dale du 28 février 1860 3.
Zurich. Loi du 4 mai 1803 modifiant cl complétant
celle du 29 septem bre 1S.')2.
Ordonnance du 4 ju in 1803 4.
Schaffhouse. Loi du 11 mars 1872 modifiant la soi du
G janvier 1853 %
Soleure. Loi du 7 m ars 1S68 c.
Glaris. Lois de 1852 et de 1855. Une loi de police des
plus m inutieuses, prom ulguée en 1852, organise l'assu­
rance préventive 7.
(irisons. Une décision du Grand Conseil du ‘22 juin 1872

1. Voy. ces loi cl ordonnance A leur date dans la Sam mlung der Ge-
«•/se fu r den Kanton llaset. l ”cst mie des lois les plus c o m p ile s sur la
m atière.
2. V oy. ces lois h leur date dans le Recueil officiel des lois de Bdle-
Campaunc.
3. Voy. ces loi cl ordonnance à loùr date dan* la Gesetzessammlung
du canton d'A rgovie.
Voy. cette loi dans Voffizielle Sammlung der Grselze, llesr/dûsse
und Verordnungen îles Eidgenössischen Standes Zürich, Vol. 13, p. 100,
et p . 134.
5. Voy. {'offizielle Sammlung der bestehenden Gesetz? pour le canton
de ScbalTIiousc, Neue Folge, vol. S, p. 847.
li. Voy. Amtliche Sammlung der Gesetze und Verordnungen pour le
canton de Solcurc, Vol. S6°, p. 155.
1. Voy. pour les lois de 1852 le Landsbuch des Kantons Glarus, II"
partie, 2° V ol., p . 90 et su iv ., et pour la loi de ttO ) VAmtlche Sammlung
der G/netze, 1804-18*6, I. p. 60.
LA 1.01 DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 201
abroge la soi de 1864 relative à l’assurance immobilière
obligatoire *.
Xug. Loi du 27 mai IS07 3.
Appenzcll Rhodes Extérieures. Loi, du 20 avril 1860 3.
Berne. Loi du 30 octobre 1881 complétée par deux dé­
crets du 1" mars et du 30 août 1882. Cette loi qui réor­
ganise la caisse cantonale d’assurance immobilière fondée
en 1806, a été acceptée, lors de la votation populaire, par
28,541 voix contre 20,213. On voit par cet exemple que
ce système si critiquable de l’assurance par l’Élat est loin
de réunir l’unanimité des suffrages, méme dans les can­
tons allemands.
La loi du 30 décem bre 18S1 qui pendant dix ans a été
soumise à une minutieuse élaboration mérite d'être étu­
diée. Nous la reproduisons in extenso comme un curieux
spécimen des créations artificielles inspirées par la doc-
Irinc de l’assurance par l’Ésat.

LOI SUR L’ASSURANCE DES BATIMENTS CONTRE L IN­


CENDIE 4.
(30 octobre ISS).)

Chapitre 1er. — Dispositions générales.


A r t . 1er. — L’établissement cantonal d'assurance des
h&limenU indemnise des pertes causées par l'incendie, au
moyen de contributions réparties sur les propriétaires île
bâtiments et en raison de la valeur assurée. Font partie de
l'assurance cantonale tous les bâtiments construits ou qui

1. V oy. Administrative Gesetze und Verordnunr/en pour le canton des


G risons, H t, p. 49.
2. V oy. Sammlung der Gesetze des Hantons Zug, V ol. 4, p. 431.
3. Voy. dans Max W irth, Atlgemeine Beschreibrung und Statistik der
Schweiz, T. II p. CCI, l'histoire très instructive de l'assurance im m obilière
dans ce petit canton.
4. P o u r m ettre sous les yeux du lecteur l'ensem ble de cettc organisa-
¿02 l e s s o u h c e s d u d r o it p r i v é d e l ’a s s ü r a n c e

seront construits à l’avenir dans le canton, sauf les exceptions


prévues à l’art. 3.

lion de l’assurance, nous donnons le texte des décrets du lcr m ars et du


30 août I8S2:
DÉCRET FIXANT I.i: .MODE DE PROCÉDER POUR LES ÉVALUATIONS ET LES ASSU­
RANCES DE* BATIMENTS, AINSI QUE POUR L’APPRÉCIATION DES DOMMAGES
KN CAS D'INCENDIE.
(l°f m ars 1882).
C h a p itre p re m ie r. — C o m m issio n s d 'e s tim a tio n .
A rt. 1er. Une com m ission, com posée de deux experts d'arrondisse­
m ent cl d’un expert com m unal, est chargée de procéder il l'évaluation
des bAtimenU, à la fixation de leur valeur pour l’assurance, à leur clas­
sification. ainsi qu’à l’estim ation des dom m ages causés par l'incendie,
sauf dans les cas indiqués à l’a rt. 30, lilt. a et b du présent décret.
P o u r l'évaluation de certaines parties de bâtim ents ou d installations
m écaniques dont l'appréciation exige des connaissances spéciales, la Di­
rection de l’établissem ent peut adjoindre un expert il la com m ission, si
celle-ci le désire.
E n cas do recours, la seconde évaluation sera faite par trois experts
que désignera le Conseil-executif.
Chaque com m ission d ’estim ation choisit un secrétaire parm i ses m em ­
bres.
A n . 2. Le Canton est divisé en arrondissem ents d’estim ation donl le
Conseil-exécutif déterm ine la circonscription.
A rt 3. La Direction de l'établissem ent nom m e pour chaque arrondis­
sem ent, sur la proposition d e s préfets, deux estim ateurs et deux supplé­
a n ts: chaque conseil com m unal désigne un estim ateur com m unal et un
suppléant Le m ôm e expert com m unal, ou la m êm e suppléant, peut
aussi être nom m é par plusieurs com m unes. L es estim ateurs sont nom­
m és pour 4 ans ; la Direction de l’établissem ent u cependant toujours le
droit de les iclever de leurs fonctions, s'ils sont incapables ou m anquent
à leurs devoirs.
Les estim ateurs sont asserm entés par le préfet.
Nul estim ateur ne peut fonctionner lors d une évaluation, s'il ne se
trouve vis-à-vis du propriétaire et du constructeur du bâtim ent dans les
conditions d'un tém oin irrécusable (art 220 et 222 c. p. c .). Les cas
douteux sont soum is & la décision de la D irection.
Les estim ateurs d'arrondissem ent sont rétrib u és par journ ée à raison
de fr. 10 il fr. 15, et les estim ateurs com m unaux à raison de fr. ü h fr. 8.
La D irection fixera les vacations dans ces lim ites.
A rt. A. 11 pourra être établi plusieurs com m issions dans certains arron­
dissem ents, pour la prem ière évaluation générale des bâtim ents, qui
LA LOI DANS LES 1‘AYS DE Dit OU' ALLEMAND 2ü3
A h t . 2. — L’assurance est obligatoire pour les quatre cin­
quième du moulant de l'évaluation et facultative pour l'autre

aura lieu en 1882, ainsi que plus lard pour de grandes révisions des éva­
luations.
La nom ination définitive d'une com m ission d'évaluation pour chacun
des arroiidi.'sem cnts se fera, après la prem ière inspection générale, pour
la période du l°- janvier 1883 au 31 décem bre 188(i.
A rt. 5. Les com m issions sont soum ises h la surveillance de la D irec­
tion de l'étatilissrm ent, qui a le droit de déléguer pour assister à leurs
opérations un représentant ayant voix consultative.
C h a p itre II. — P r e s c rip tio n s re la tiv e s a u x e stim a tio n s.

A rt. 6. Lorsque les trois m em bres de la com m ission ne sont pns d'ac­
cord sur la valeur d'un bâtim ent on de parties d'un bâtim ent, le cliillïe
qui obtient deux voix prévaut, et s'il y a trois avis différents, le cliitTre
interm édiaire fait règle.
A rt. 7. P our éviter les fractions, on supprim era tout ce qui, dans l'éva­
luation d'un bâtim ent, n’excédera pas fr. 50. Toute som m e de plus de
fi. 50 com ptera pour fr. 100.
A rt. 8. Les bâtim ents désignés îi l'art. 5, lilt. A do la loi ne peuvent
être estim és ci adm is à l’assurance cantonale qu’ensuite d'une autorisation
spéciale de la Direction de l’établissem ent.
La preuve qu’une réassurance de ces bâtim ents est possible Incom be
aux propriétaires.
A rt. 9. Ne sont pas considérées com m e des bâtim ents dans le sens de
la loi les baraques de foires el de spectacles de toute espèce. Lu D irec­
tion peut refuser d ’adm ettre à l'assurance cantonale les huttes de m açons
et tailleurs de pierres, les cantines do fêtes, les guérites de garde-voie,
les pavillons de bains, etc.
Les propriétaires de ces objets sont libres de les assurer ailleurs.
A rt. lu. L 'estim ation des fondements et des m urs d'appui des bâti­
m ents, de la m açonnerie des ponts do grange, des canaux, des puits, etc.,
ainsi que leur adm ission à l’assurance, n'ont lieu que sur la dem ande for­
m elle du propriétaire.
Les instructions spéciales des estim ateurs (art. 33 ci-dessous) com pren­
dront l'indication précise des installations m écaniques qui appartiennent
au bâti >eut (art. ô. paragraphe 3 de la loi).
A rt. H . L orsqu'un bâtim ent est com plètem ent détérioré ou qu'il pré­
sente de grandes chances d’incendie, l'évaluation n'en sera pas faite aussi
longtem ps qu’il restera dans cet étal.
Si des bâiim cnls de co genre sont d é j\ assurés, la Direction de r é ta ­
blissem ent tlxc aux propriétaires un délai pour exécuter les changem ents
nécessaires et elle prévient en môm e tem ps les créanciers hypothécaires.
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE l ’a SSCRANCE
cinquième, [/indemnité à payer en cas d’incendie se régie
de manière qu’il y ail entre le montant de l'indemnité cl le

A l'expiration de ce délai, s'il n'a pas été rais à profit, l'établissem ent
n’esl plus ten.u au paiem ent de l'indem nité.
Lorsque les experts procèdent aux évaluations, ils doivent aussi exa­
m iner avec soin" le* feux du bâtim ent et signaler it la D irection toutes les
défectuosités qu'ils découvrent.
A rt. 12. L’autorité com m unale est tenue de faire coïncider avec la
prem ière évaluation générale, et avec chaque évaluation ordinaire an ­
nuelle, une inspection de tous les bâtim ents au point de vue du danger
d’incendie.
A rt. 13. L 'adm inistration de rétablissem ent rem et à chaque com m is­
sion lin rôle des bâtim ents, dans lequel toutes les évaluations seront en -
registróos suivant les rubriques, puis signées par les estim ateurs. Los
■'ôles des bâtim ents servent de base fi l'établissem ent des registres m atri­
cules. A près l'achèvem ent des estim ations dans chaque arrondissem ent,
ces rôles sont conservés au bureau de l'adm inislration centrale.
A rt. U . Le registre m atricule de chaque com m une m unicipale sera,
après la prem ière évaluation générale, établi en trois doubles par les
soins de l'adm inistration : l'u n des doubles sera conservé au bureau de
l'adm inistration centrale, un aulrc au secrétariat de préfecture et le troi­
sièm e au secrétariat com m unal.
T oute nouvelle assurance, tous changem ents do l'estim ation et toute
radiation d'un bâtim ent seront im m édiatem ent transcrits du rôle des b:\-
timonl» dans les trois doubles du registre m atricule.
L 'adm inistration centrale délivrera pour chaque évaluation une police
d’assurance îi l'assuré.
A rt. 13. Les propriétaires sont tenus de perm ettre l’entrée de ic irs
bâtim ents îi la com m ission d'évaluation et de l'autoriser à eu visiter tou­
tes les parties.
A rt. 16. Les estim ateurs com m uniqueront par lettre, dans les 4S heu­
res, au propriétaire d'un bâtim ent ou à son représentant, le résultat de
toute évaluation et classification de ce bâtim ent.
Si le propriétaire entend :
«. recourir contre l'évaluation,
A. ne pas assurer son bâtim ent pour le m ontant total de l’estim ation,
c. exclure de l'assurance des caves voûtées ou des installations m éca­
niques,
il devra, au pied de la lettre d'avis, m entionner ses déclarations, les si­
g n er, et adresser la lettre franco au secrétariat de prefecture, dans Ie9
quatorze jour» de la com m un.cation (art. 15 de la loi).
A rt. 17. L es évaluations sont de trois espèces, savoir :
A. La prem ière évaluation générale (a rt. i l , paragraphe 3 cl a rt. 43
de la loi) ;
i.A LOI DANS LES PAYS DE DIIOIT ALLEMAND 205
montant du dommage le même rapport qu’entre la somme
assurée et le montant de l’évaluation du bâtiment.

11. l'évaluation annuelle ordinaire (art. 13 et 1" de la loi) ;


C. les évaluations extraordinaires {art. 14 et I* de la loi.
A. Première (valuation génCrafc.
A rt. IS. Dana le but d'assurer tous les bâtim ents qui se trouvent dans
10 canton et dont l'assurance est obligatoire aux term es des art. 1er et 5 de
la loi du 30 octobre 1881, il sera procédé dans le courant de l’année 1882
à une i valtnlion générale des bâtim ents de tout le canton.
Le Conseil-exécutif fixera l’époque de celle évaluation générale, qui
devra être term inée pour la fin de novem bre 1882.
A rt. 19. A cette occasion, il sera pourvu, auxfraia de l’établissem ent, au
num érotage du tous les bâtim ents assurés dans chaque com m une m uni­
cipale.
Dans les com m unes dont les bâtim ents sont déjà num érotés d'une m a­
nière convenable, les m êm es num éros pourront servir aussi pour l'assu­
rance.
Art 20. Les aulorités com m unales veilleront à ce que les num éros
des bâtim ents ne soient ni détruits ni changés, et elles les feront rem pla­
cer, en cas de besoin, aux frais des propriétaires.
A rt. 21. Les estim ateurs d’arrondissem ent feront savoir au public, en
tem ps utile et d'une m anière suffisante, îi quelle époque et dans quel
ordre ils procéderont aux évaluations.
Les conseils m unicipaux rem ettront à la com m ission d’évaluation, dès
le com m encem ent de scs opérations dans la com m une, un état de tous
les bâtim ents qui y sont situés, avec l'indication de leur estim ation ca­
dastrale.
II. Evaluation ordinaire annuelle.
(A rt. 13 de la lo i.)
A it. 22. Les estim ations ordinaires qui servent à établir la valeur des
bâtim ents nouvelleiOTnt construits, les m utations survenues dans la valeur
des bâtim ents déjà assurés, dans les risques qu'ils présentent et dans
l’obligation de payer la contribution d’assurance, ont lieu chaque année,
en octobre et novem bre, aux frais de l'établissem ent ; elles pourront sa
faire plus tôt dans les contrées m ontagneuses, ti cela est nécessaire, et
11 faut en tout c is que les rôles des bâtim ents soient adressés à l'adm i­
nistration de l’établissem ent au plus lard le 10 décem bre.
A rl. 23. Les évaluations annuelles com prennent :
h . T ous les bâtim ents construits pendant l'année, à m oins qu'üs n'aient
déjà fait l'objet d'une évaluation extraordinaire (art. 14 de la loi).
0. L ci bâtim ents en construction qui ont augm enté de valeur par
l'avancem ent des travaux, ainsi que les changem ents apportés aux bâti-
206 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
11 est loisible aux propriétaires d’excepter entièrement de
l'assurance les caves construites avec des matériaux incoin-

m cnts déjîi existants, s'ils ne rentrent pas dans les ouvrages d'entretien
ordinaire. •
c. T ous autres changem ents qui peuvent exercer de l'influence sur la
classification établie en l'art. 21, lill. n, h et c. de la loi.
(/. L a réduction des assurances existantes, faite en applicalion de l’art.
17 de la loi.
e. Les m odifications îi faire aux estim ations prim itives, ensuite de
m utalions, vente, héritage, parlage. etc. Les autorités com m unales sont
tenues d'indiquer ii rétablissem ent les changem ent» de cette natu re.
A rt. 24. Les estim ateurs d'arrondissem ent dresseront chaque année
leur itinéraire; il» en enverront un double a tu secrétariats de préfecture
et un autre il l’adm inistration, pour le 1 " août au plus tard.
Les secrétaires de préfecture aviseront im m édiatem ent les m aires de
l'époque à laqu-Ile aura lieu l'estim ation ; ceux ci en donneront connais­
sance aux propriétaires et les inviteront il faire leurs dem andes d'estim a­
tion jusqu'au 31 août au secrétariat com m unal.
Les propriétaires sont tenus de déclarer au secrétaire com m unal, dans
le m im e délai, tous les changem ents im portants survenus dans l'étal do
leurs bâtim ents.
Le conseil com m unal a l'obligation de dresser, pour le rem ettre ît la
com m ission, un état des bâtim ents dont il ju g e la réévaluation néces­
saire .
C. Évaluations extraordinaires.
(A rt. 14 et 17 de la lo i.)
A rt. 25. Une évaluation extraordinaire peut avoir lieu en tout tem ps:
a. Lorsque, dans les cas prévus ïi l'art. 23, lilt. a et t> ci dessus, le
propriétaire d'un bâtim ent en fait la dem ande par écrit au secrétariat de
préfecture, par l'interm édiaire du secrétariat com m unal ;
h. lorsque, dans les cas prévus à l'art. 23, litl» c et il ei-dessus, le
propriétaire a omis de faire les diligences nécessaires à l’occasion des
évaluations ordinaires annuelles, et que l’adm inistration, inform ée de ce
fait, ordonne elle-m êm e une évaluation ;
o. lorsque, pour un autre m otif quelconque, le conseil com m unal ou
l'adm inistration reconnaît la nécessité de celte évaluation extraordinaire.
Dans tous ces cas, le secrétariat de préfecture invitera la com m ission
a procéder il l'évaluation.
Celle-ci a lien, dans les cas prévus sous lettres a et A, aux frais du pro­
priétaire, qui doit en déposer le m ontant d'avance au secrétariat de pré­
fecture ; dans le cas prévu sous lettre c, ces frais sont supportés par réta­
blissem ent.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 207
bustibles, à moins qu’on n’y conserve des substances aug­
mentant les risques.
L'assurance des bâtiments isolés et construits sans feux

C h a p itre III. — C la ssiû c a tio n .

A rt. 26. Les distances fixée» par l’a rt. 21, tilt, a et t>, rte la loi mî
m esurent horizontalem ent d ’un avant-toit ft l'autre.
A rt. 27. Les dém ents de classification fixés fi l'a rt. 21, l il t.« et 6, de
la loi seront plus spécialem ent déterm inés dans les instructions que rece­
vront les estim ateurs.
La D irection de rétablissem ent prononce sur toutes les difficultés rela­
tives à la classification.
A rt. 28. Seront considérés com m e bfttim cnts dans lesquels s'exerce
une industrie augm entant les risques (a rt. 21, litt. c de la loi; :
Les fabriques d'asphalte et de canon bitum é,
les brasseries avec distilleries de malt,
les blanchisseries avec séchoirs pourvus de fourneaux et de tuvstix en
fer nou garnis,
les fabriques de produits distillés,
les fabriques de cigares,
les fabriques de produits chim iques et les laboratoires de chim ie en
tant qu’ils ne sont pas exclus par l’art. 5 de loi,
les teintureries avec séchoirs chauffés,
les (..briques de feutre,
les fonderies,
les verreries,
les séchoirs pour le bois,
les fabriques de laine artificielle,
les fabriques de laque et de vernis,
les entrepôts et m agasins contenant des m archandises ou des m inéraux
facilem ent inflam m ables,
les raffineries d'huile,
les huileries de toute espèce,
tes pniqucteries,
les poisseries,
les dépôts de pétrole,
les théâtres,
toutes les filatures m écaniques,
les fabriques du tabac,
les fabriques d’essence de térébenthine et de résine,
les fabriques de couleurs aniliques,
les lab iques de vitriol,
les fabriques d'allum ettes,
les dépôts d'allum ettes.
208 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ l)E L'ASSURANCE
est facultative, si la valeur de leur estimation est inférieure
à 300 francs.
A r t . 3. — L’établissement d’assurance indemnise confor-

C h a p itre IV — C o n s ta ta tio n du d o m m sg e

A rt. 29. L orsqu’un bâtim ent a été réduit en cendres ou endom m age
par l’incendie, la foudre, les m esures prises pour éteindre le feu, e tc .,
le propriétaire doit en donner avis, dans le délai fixé à l'a rt. 29 de la loi,
au m aire de la com m une, qui en inform era le préfet et le secrétaire de
préfecture, et celui-ci fera procéder h l'évaluation du dom m age.
A rt. 30. L'évaluation du dom m age a Heu aux frais do l'établissem ent.
Il y sera procédé :
а. Par l’estim ateur com m unal i*eul, si le dom m age ne lui parait pas
excéder fr. 1U0.
б. P a r l'estim ateur com m unal et un estim ateur d'arrondissem ent, si
I ; prem ier ne prévoit pas un dom m age de plus de fr. 300.
c. P ar la com m ission devaluation ordinaire, s'il s’agit d’un dom m age
plus considérable.
A rt. 31. Le procès-verbal de l'évaluation est rédigé et signé par les
estim ateurs. 11 portera égalem ent lu signature du lésé ou de son repré­
sentant Le droit de recourir contre l'estim ation n'en reste pas m oins for­
m ellem ent garanti.
A rt. 32. Lorsque le dom m age est partiel, la conservation de ce qui
reste est l'affaire du propriétaire ou do son représentant E n cas de révi­
sion do l'évaluation, il ne sera tenu aucun com pte du dom m age qui pro­
viendrait de leur négligence.
C h a p itre V. — D isp o sitio n s tr a n s ito ir e s e t finales.

A rt. i!3. P o u r l’organisation de la prem ière évaluation générale, le


C onseil-exécutif nom m e une Direction provisoire de l'établissem ent,
qui se com posera de 7 m em bres et sera présidée par le D irecteur do
l'intérieur.
Cette Direction désignera les estim ateurs d'arrondissem ent, en confor­
m ité des a rt. 3 et 4 ci-dessus, pour la prem ière évaluation générale, et
ém ettra des instructions, qui seront soum ises h l’approbation du C on­
seil exécutif, sur le num érotage des bâtim ents, les estim ations, et l'établis­
sem ent des regislres m atricules.
L es instructions relatives aux évaluations seront accom pagnées d ’un
aperçu des prix norm aux de construction.
A rt. 34. Les m em bres d e là Direction provisoire reçoivent une indem ­
nité de fr. 13 par jo u r, lorsqu 'ils assistent ît la séance.
A rt. 35. Le présent décret entre im m édiatem ent en vigueur.
LA 1.01 1»A.NS 1.ICS l’AYS l)K DUOIT ALLEMAND
moment aux dispositions de la présente loi, pour les dom­
mages causés aux bâtiments:
dêcrer s u n l ’a d m i n i s t r a t i o n d e l ' è t a b u s s r m k n t c a n t o n a l d ' a s s u r a n c e
DES BATIMENTS CONTRE L'INCENDIE.
(31 août 1882).
Chapitre Ifr. — Orflintsation administrative.

A . Administration centrale.
Article t«r. L'adm inistration centrale de l'établissem ent cantonal d'as­
surance des bâtim ents contre l'incendie, y com pris les caisses d’assurance
des com m unes et des districts, a pour organes :
1° Le Conseil d'adm inistration ;
2“ L a Direction ;
3« Les fonctionnaires de l’établissem ent.
A rt. 2. Le Conseil d'adm inistration est nomm é par le Conseil exécutif.
11 se compose do quinze m em bres, avec le D irecteur de l'intérieur ou un
autre m em bre du Conseil exécutif com m e président ; les quatorze autres
m em bres seront pris dans les différentes parties du canton ; quatre d'entre
cii -v doivent habiter lierne ou ses environs et dix au m oins doivent être
propriétaires de bâtim ents.
Les m em bres du Conseil d’a Im inistralion sont nom m és pour six an­
nées et se renouvellent par série de sept m em bres tous les trois ans.
La prem ière période com m ence le 1er janvier IS 'S . Le so rt désigne
les sept m em bres sortant h la (lu de l'année 1885.
Art. 3. Le Conseil d'adm inistration se réunit A lierne, en séance ordi­
naire une fois par an, et en séance extraordinaire aussi souvent que la
Direction !e juge nécessaire ou quo cinq m em bres le dem andent.
L i présence de huit m em bres au m oins est indispensable pour que les
délibérations soient valables. Les décisions sont prises à la m ajorité
absolue des voix des m em bres présents. Le président vote com m e le*
autres m em bres; en cas de partage, sa voix est prépondérante.
A rt. 4. Indépendam m ent de la surveillance générale de l'établissem ent,
le Conseil d ’adm inistration a les attributions suivantes :
t® Il nom m e son vice-président
2« Il nomm e quatre m em bres de la D irection.
3° Il nomme les fonctionnaires de l'adm inistration centrale ; la nom i­
nation du gérant est soumise 4 la ratification du Conseil exécutif.
4n 11 arrête les règlem ents et instruct.ons nécessaires pour lu gérance
de l'établissem ent.
5° Il fixe la cote d'assurance et ordonne la perceptio n.
6° II nomm e les vérifica'enrs des com ptes ; ¡1 exam ine les com ptes
annuels et le rapport de gestion de la Direction cl les soum et ensuite à
l'approbation du Conseil exécutif.
7“ Il fait les propositions au Conseil executif touchant la révision des
estim ations dans tout le canton ou dans certaines parties du canton
T . II. U
210 u:s s o u r c e s n u d k o i t c i u v è u e l 'a s s u h a v c f .
a. Par le feu ;
b. P ar la foudre, qu'il y ait eu embrasement ou non ;
(art. ! 4, 3" paragraphe, (le la loi), de m im e qu<‘ pour la réassurance
des risques de rétablissem ent ou de l'une ou l'autre de scs sub­
divisions.
A rt. 3. L es fonctions de m em bre du Conseil d'adm inistration sont gra­
tuite*. Toutefois, les m em bres qui ne dem eurent pas h Bern • reçoivent
une indem nité de route à raison de trente centim e* par kilom ètre, aller et
retour.
A rt. 0. La Direction se com pose de 5 m em bres, soit du P res'dent du
Conseil d'adm inistration et de ijuutre m em bres nom m és par ce Conseil
pour le term e de trois ans Llle se réunit ainsi souvent que le besoin
l’exige. La présence de trois m em bres nu m oins est nécessaire pour «pie
les délll ératlons soient valables. Elle prend ses décisions îi la m ajorité
des voix Le président vote com m e les autres m em bres ; en cas de par­
tage. sa voix est prépondérante.
A rt. 7. La Direction gém les affaires de l'Adm inistration centrale, ^cs
attributions sont notam m ent les suivantes.
1« Elle nomm e son vice-président, les estim ateurs d'arrondissem ent
(nrt. 3 du décret du I1» inar -. IS82) et les em ployés du bureau.
2° Klie exerce le contrôle sur le personnel de l'adm inistration et s .r-
veille la tenue d«s registres
3« H le fixe l'époque des estim ations ordinaires de chaque année
(art. '3 de la loi)
i . Kl le form e opposition, s'il y a lieu, contre les estim ations des bAll-
ment* 11 contre les è (dilations des dom m ages (art 13 et 33 de la loi) et
reçoit le? réclam ations des p ro piiétaircs de bâtim ents. Ces attributions
peuvent être déléguées par la Direction îi son président.
3« Elle décide, sous réserve de la ratification du Conseil exécutif, l’in­
troduction d’actions en justice.
C» lîlio prend des décisions sur la réassurance de certains bM im entsou
propriétés.
Art. S Le président et les n.em bres de l.i D irection reçoivent une in­
dem nité du 12 fr. par séance.
Art. 9. Les fonclionnaires de l'Adm inistration centrale sont :
1° Le g é ra n t, av ec un traite m e n t do 43U0 il 3300 fr.
3° L'inspecteur technique, avec un traitem ent de 4000 à 4300 fr.
3" Le teneur de livres el com ptable, avec un traitem ent de 3,500
à 4,000 fr.
Ces fonctionnaires sont élus pour quatre ans. L eurs attributions seront
déterm in ées pl :s spécialem ent par un règlem ent du Conseil d'adm inis­
tration.
La Direction nom m e d'autres em ployés, si le besoin l'exige, et llxc
leur traitem ent.
LA I.OI DANS LES PAYS I)E DROIT ALLEMAND 211
c. Par les mesures prises pour éteindre le feu ou en a r­
rêter les progrès.

La Cai-se de l'établissem ent est tenue en com pte courant par la Caisse
de l'É tat.
A it. 10. Le gérant fournit, dés son entrée en fondions, un caution­
nement de 10,000 fr.
B. Caisse communale d'assurance.
A rt. il. Les propriétaires de bâtim ents qui constituent la caisse com ­
m unale d'assurance en ver.u de l'art. 22 c de la loi, statuent, a la m a­
jorité des voix :
1° S ur leur union a \ec d'autres com m unes à l’effet de n’établir qu'une
seule caisse com m unale, en vertu de l’art. 22, paragraphe 2, de la loi
com m e aussi sur leur sortie do l'association.
2» S u r la perception, îi l'effet de couvrir plus tôt un déficit éventuel, de
contributions annuelles excédant lo double du la contribution ordinaire,
conform ém ent ii l'art. 26, paragraphe l«r, de la loi.
S ur la réassMrance des ri-ques dont la caisse com m unale doit se
charger pour son propre com pte.
A rt. 12. Une com m ission d ’au m oins trois m em bres adm inistre la
caisse coin nunale d'assurance el la représente aup:ès de l'Adm inistration
centrale.
L orsque la paroisse ne se com pose que d’une seule m unicipalité ou
qu'une m unicipalité com prend plusieurs paroisses, le conseil m unicipal,
ou i:ne section de ou conseil désignée par lui, forme la com m ission.
Lorsque la paroisse com prend plusieurs m unicipalités ou que plusieurs
com m unes se sont réunies pour n'établir qu'une seule caisse d ’assurance
en vertu de l’a rt. 22. paragraphe 2, de la loi, la com m ission «e com pose
des m air s de toutes ces com m unes ; les conseils m unicipaux ont cepen­
dant la faculté de désigner tout autre de leurs m em bres pour en faire
partie.
S 'il n’existe que deux m unicipalités, lo conseil de celle des deux qui
a la plus grande valeur assurée désigne le troisièm e m em bre do la
com mission.
La com m ission nom m e son président et son secrétaire. Le président
vote com m e les autres m em bres ; en cas de partage, sa voix est prépon­
dérante.
A rt. 13. La com m ission a les attributions suivantes :
1° Elle nom m e, pour le term e de trois an s, deux représentant!! h
l’assem blée des délégués de la caisse d'assurance de district.
20 Elle convoque l'assem blée des propriétaires de bitim enl* h l'effet
de se prononcer sur les questions prévues à l'art. 11, n°* I, 2 et 3, ci-
dessus.
3“ Elle reçoit com m unication du com pte-rendu annuel que l'A dm iuls-
212 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
II n'esl pas payé d’indemnité pour un dommage inférieur
à 20 francs.
Iration centrale doit transm ettre aux com m unes en conform ité de l'art. 22.
dernier paragraphe, de la loi.
4» Kilo surreillo la tenue des registres m atrlcu'es dans les secrétariats
com m unaux. A cet efTet, ces registres seront collationnés une fois par
année par un m em bre de la commission avec ceux du secrétariat de
préfecture.
C. Caisse / f assurance tic district.
A rt. I I . Une assem blée com posée de deux délégués de chaque caisse
com m unale d'assurance, représente le» propriétaires de b&timenU qui con­
stituent la caisse d'assurance de district en vertu do l'art. 22 A de la loi.
Cotte assem blée est présidée par le préfet e t !c secrétaire de préfecture y
rem plit les fonctions de secrétaire, t-o président exerce le droit de vote
de la même m anière que le président de la com m ission de la caisse corn"
m unalc (art. 12).
Art. 15. L ’assem blée des délégués a les attributions suivantes :
1° h,lle nomm e une com mission de district de 3 il 3 m em bres pour le
term e de 3 années.
2° Elle se prononce sur la réunion avec d'autres districts, conform é­
m ent à l'art. 22, paragraphe 2. de la loT, com m e aussi sur la sortie de
son district d une pareille association d'assurance. Toutefois, lorsqu’une
com m une le dem ande, la décision îi prendre A cet égard appartient à
’assem blée des propriétaires de bâtim ents de l'association.
3U Elle se prononce égalem ent sur la perception, h l'effet de couvrir
plus tùl un déficit éventuel, de contributions annuelles plus élevées que
le double de la contribution ordinaire, conform rm ent à l'art. 2G, para­
graphe l» , de la loi.
4o Elle prend les décisions nécessaires su r la réassurance des risques
dont la caisse de district doit se charger pour son propre com pte.
A rt. tli. Lorsque plusieurs districts ne form ent qu'une seule et même
caisse d'assurance de district, il n'existera qu'une seule assem blée de dé­
légué« pour tous ces districts. Cette assem blée, nom m ée en conform ité
de l'art, l i, désigne dans son soin une com m ission de district de 5 i
1 m em bres, qui choisit elle-m êm e son président et son secrétaire.
Art. 7. La com m ission de district est chargée :
t° De recevoir com m unication du com pte rendu annuel que l’A dm i-
nistration centrale doit transm ettre aux districts en vertu de l’art. 22,
dernier paragraphe, de la loi ;
21' De convoquer l'assem blée des délégués, aussi souvent que les
affaires l'exigent, et de discuter préalablem ent les objets h traiter par
cette assem blée.
t). Association pour l’assurance.
A rt. 18. — La réunion do plusieurs com m unes ou districts en une
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 213
A rt. i. — L’établissement cantonal ne répond des 'inis-
tres causés par les guerres que pour la partie du dommage

seule association ne peut s'opérer que po'.:r le com m encem ent d'un nou­
vel exercice. Toute décision y relative doit êlre prise avant le 1er novem ­
bre el com m uniqué avant la m im e époque à l'A dm inistration centrale.
L'association doit se Tonner pour dix ans et il n’est pas permis d'en
sortir avant l’c\ piratic il de ce terme.
De nouvelles com m unes ou de nouveaux districts ne peuvent élre reçus
dans une association que du consentem ent de tous ses m em bres.
Art. 19. L orsqu'une com m une ou un district se relire d'u ne associa­
tion ou que celle-ci se dissout, la répartition de l'actif on du passif
existant h lieu en proportion de la valeur assurée des com m unes ou des
districts.
La déclaration de sorlie doit être faite au plus tard six m ois h
l ’avance.
C h a p itre II. — Do la p e rc e p tio n d e s c o n trib u tio n s d 'a s su ra n c e .
A rt. 20. L i perception ordinaire aura lieu pour la prem ière fois au
com m encem ent do l'année 1Sî 3. Elle se fera ensuite chiq ue année,
après le dépôt des com ptes de l’année précédente, dans les délais que fixera
le Conseil d'adm in'slration.
L a perception, pont laquelle le registre m atricule et l’état des assu­
rances soi vent de base, com prend ;
!" La c nlribution simple pour l'année cotiranlc (art. 21 de la I i ) ,
2° Los contributions supplém entaires destinées à cuuvrir le déficit de
l’année précédente, s'il en existe un (art. 2ii de la loi).
A rt. 21. lîn cas de nouvelle adm ission à l'assurance, d'augm entation
de la valeur assurée d'un bAtlment nu de transfert dans une classe supé­
rieure, la per option de la contribution sim ple s’opère p> ur toute l'annéo
ou pour line dem i-année lorsque ces changem ents surviennent dans le
second sem estre.
A rt. 22. Eu cas de sortie de l’assurance ou de destruction d'un bilti-
m cnl par des accident» naturels, par le feu ou par dém olition, com m e
aussi en cas de modification de l'assurance ou de transfert d'un bâtim ent
dans des classes inférieures en vertu de l'art. I l de a loi, l'établissem ent
rem bourse, lorsque ces changem ents surviennent dans le prem ier sem es­
tre, la m oitié de la prim e ou de la contribution supplém entaiic ¡i
percevoir.
A rt. 2 t. La perception des contributions s'opère p .r i e s soins des
conseils com m unaux, qui en chargen t un percepteur sous leur respon­
sabilité.
I.e m ontant îles contributions est versé ù la Recette de district.
Art. 24. L'établissem ent bouille pour la perception une provision de
2 0/0 aux conseils com m unaux.
21 i I.ES SOURCES 1)U DIIOIT PRIVÉ DE l ’a SSURANCIÎ
qui ne serait remboursée ni par la Confédération ni par le
Canton.
Il n'indemnise pas pour le dommage que les bâtiments
éprouvent par une explosion. S'il y a eu incendie à la suite
d'un accident de celle nature, l'indemnité n’est garantie que
pour les dommages causés par le feu ou par les mesures pri­
ses pour le combatiré.
A rt. o . — Sont exclus de l’assurance à l'établissement
cantonal :
a. Les bâtiments qui servent à la fabrication et au dépôt
de poudres et d’artifices cl les magasins de dynamite ;
b. Les fabriques de produits chimiques dans lesquelles on
utilise ou prépare des substances explosibles ou spontané­
ment inflammables.
Les propriétaires des bâtiments indiqués à la lettre b du
présent article ont le droit de demander l'admission de
ces bâtiments à l'assurance cantonale, si une réassurance est
possible.
I.’assurance d'un bâtiment ne comprend pas les appareils
mécaniques qui s’y trouveraient. Ne sont pas exclues ce­
pendant de l'assurance les parties des appareils qui sonl
scellées à mortier, ou qui tiennent à fer el à clou, et qui sont
attachées au bâtiment à demeure llxe, telles que les roues
C h a p itre III Du p a ie m e n t d e s in d e m n ité s .
A rt. Í5. L 'établissem ent acquitte les indem nités au moyen de m andats
sur ia Caisse cantonale ou su r la Kecclle de District.
C h a p itro IV. — D e l'a d m in is tra tio n d e s fo n d s do ré s e rv e .
Art. 2G. Les fonds de réserve de la Caisse centrale, di s caisses de dis­
trict» cl des caisses com m unales sont gérés par (‘A dm inistration centrale
de rétablissem ent.
Ils sont placés îi titre de fonds spéciaux à la Caisse hypothécaire (ltè-
glem ent du 3 décem bre 1875).
Cet établissem ent tient une com ptabilité distincte p o u r chacun de ces
fonds de réserve.
C h a p itre V — D is p o s itio n finale.
A rt. 27. Le présent décret sera exécutoire h partir du !«r janvier RSX
Toutefois, celles de ses dispositions qui concernent l'organisation de l'ad ­
m inistration entrent im m édiatem ent en vigueur.
I.A I.OI DANS 1.KS PAYS HIC ItlIOlT AU.EMAM) ¿15
mues par eau cl les turbines, les chaudières à vapeur, clc.
L'assurance de ces objets à l'établissement cantonal n'est pas
obligatoire, mais il n’est cependant pas permis de les faire
assurer ailleurs. En c a s île contestation, le Conseil d’admi­
nistration déeide si tri objel peut être considéré comme
faisant parti«; du bâtiment (>1 être compris clans l’assurance-
A rt. ü . — Il est interdit de faire assurer ailleurs les bâti­
ments ou parties de bâtiment dont l'admission à l’assurance
cantonale est obligatoire.
Les con Ire venants sont passibles d’une amende qui sera
lixée dans les limites du dixième ;\ la moitié du montant de
l’assurance à rétablissement cantonal. En outre, ils sont
déchus tic tout droit à l'indemnité de l'assurance cantonale.
(Juanl aux perles que pourraient éprouver les créanciers
hypothécaires, la disposition de l'art. .15 est applicable par
analogie.
A r t . 7. — Q u ic o n q u e s u p p r i m e o u d im in u e s o n b â tim e n t,
d o it en a v is e r l'é ta b lis s e m e n t d ’a s s u r a n c e .
Le propriétaire paiera la prime aussi longtemps qu'il n'aura
pas fait celle déclaration.
A r t . 8. — 11 sera formé un fonds de réserve au moyen
d ’une partie des recettes de l’établissement.
A r t . !). — Les frais d'administration el ceux des évalua­
tions ordinaires sont supportés par l’établissement d’assu­
rance.
Il accorde aussi des subsides généraux en faveur des cais­
ses de secours des corps de pompiers et pour promettre aux
communes de compléter leurs moyens de préservation eL de
défense contre le feu ; mais ces subsides ne pourront excé­
der annuellement cinq centimes pour mille francs du capital
assuré.
De même, l’établissement peut délivrer des récompenses
aux particuliers ou aux corps de pompiers pour des services
ou des secours extraordinaires.
Il est également autorisé à promettre des récompenses
pour la découverte d'incendiaires.
Art. 10. — L’établissement cantonal peut, pour le compte
de la caisse centrale et des autres caisses (art. 22 , réassurer
2IG I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ Dli I. ASSURANCE
un certain nombre de bâtiments à des compagnies d'asni-
rances.
Les contrats de réassurance ne seront conclus que sous
réserve do la ratification du Conseil exécutif. Un contrat de
réassurance pour l'ensemble des risques est soumis à la rati­
fication du Grand Conseil.
C h a p itre II. — A d m in istra tio n .
Art. II. — L’établissement cantonal d'assurance contre
l’incendie est administré par un Conseil d’administration«
sous la surveillance du Conseil exécutif.
Un décret du Grand Conseil réglera les détails d’organisa­
tion de cet établissement et créera les emplois nécessaires.
Les évaluations doivent se faire avec le concours des •
communes.
C h a p itre III — D e l’é v alu a tio n d es b â tim e n ts e t de
le u r a ss u ra n c e .
A rt. 12. — Dans la taxation de chaque bâtiment, on éva­
luera exactement le prix de construction el le prix de vente.
La plus faible des deux sommes sera la valeur du bâtiment
pour l’assurance.
Pour les bâtiment'! qui servent effectivement et exclusive­
ment â une exploitation agricole ou industrielle et dont on ne
peut déterminer le prix de vente, la taxe pour l'assurance
se basera sur le prix de construction.
Le prix de construction est la somme qu’exigerait à l'épo­
que des taxations, d’après une évaluation modérée, la con­
struction d’un bâtiment semblable, eu égard aux circonstan­
ces d ’entretien, de dégradation, etc. <lu bâtiment dont on fait
l’estimation.
La valeur du sol ne sera pas comprise dans le prix de
vente.
lin ce qui concerne les églises, les taxateurs s’entendront
avec les propriétaires pour lixer la valeur de l’édifice pour
l'assurance et, en cas d’incendie, l’établissement rembourse
les dommages jusqu’à concurrence de celle valeur.
LA LOI DANS LES l'AYS Dlï DHOIT ALLEMAND 217
Art. 13. — Pour constater la valeur des bâtiments nouvel­
lement construits qui peuvent déjà servira leur destination,
les mutations survenues dans la valeur de bâtiments déjà
assurés, les risques qu'ils présentent et l’obligation de payer
sa contribution d’assurance, il y aura chaque année, à l’épo­
que que fixera le décret d'exécution, une estimation ordi­
naire aux frais de rétablissement.
A rt. I i. — L'évaluation extraordinaire d’un bâtiment peut
avoir lieu en tout temps, à la demande du propriétaire. Les
frais sont alors à sa charge.
Le propriétaire peut également demander l'assurance d’un
bâtiment nouvellement construit dès que la toiture est élevée,
mais le bâtiment ne doit étre évalué que d’après le prix de
.construction de ce qui existe.
L'administration de rétablissement peut en tout temps,
avec l’approbation du Conseil exécutif, ordonner une révi­
sion des estimations dans tout le canton ou dans certaines
parties du canton.
Tous les dix ans, le Conseil exécutif examinera s'il y a
lieu de procéder à une révision générale des estimations et
présentera des propositions au Grand Conseil.
Au t . 15. — Le bénéfice de révision de l’évaluation faite par
la commission est réservé tant à rétablissement d'assurance
qu'aux propriétaires intéressés; cette révision doit étre de­
mandée dans les quatorze jours de la communication.
La révision se fait par trois experts, nommés librement
1 ar le Conseil exécutif; il> statuent sur le recours après .»voir
procédé à une nouvelle expertise. Cette révision est défi­
nitive.
Les frais de la révision sont supportés par la partie re­
quérante si la première évaluation n’est pas modifiée de plus
de 1/20".
A rt. IG. — L'assurance des bâtiments nouvellement admis
et les mutations survenues ensuile d’une révision entrent en
vigueur dès le jour de la taxation.
S'il y a recours, la somme admise lors de la première ex­
pertise formera la valeur assurée, jusqu'à ce que l'estimation
so it définitivement fixée.
218 LES SOUl-'CES DU DROIT l*ltl VÊ DU LASSUItANCE
Aht. 17. — Les fonctionnaires de l'établissement sont te­
nus do signaler tous les cas de détérioration considérable ou
de délabrement des bâtiments, comme aussi tous les change­
ments qui sont de nature à modifier la contribution d'assu­
rance, :«iiu qu’il puisse être procédé à une nouvelle évalualion.
Ils peuvenl réclamer le concours des communes pour faire les
constations nécessaires.
Les propriétaires de bâtiments qui se trouvent dans l’une
ou l’autre de ces conditions, doivent en informer le secré­
tariat communal, après v avoirété invités par une publication
officielle.
Les frais de l’évaluation sont supportés par l'établissement,
si le propriétaire l'a avisé des mutai ions survenues dans la
valeur du bâtiment. Ils sont à la charge du propriétaire, s’il
a négligé de faire celte déclaration.
Lorsqu’un bâtiment se trouve dans un état de délabrement
complet ou qu'il présente de grandes chances d’incendie, l’o-
bligation de rétablissement de rembourser un dommage éven­
tuel cesse, après un avertissement infructueux, pour aussi
longtemps qu’il ne sera pas rémédié aux défectuosités
signalées.
A rt. IS. — Toute diminution de l’assurance d'un bâti­
ment doit être communiquée aux créanciers hypothécaires,
s’il y en a.

C h a p itre IV. — D e s c o n trib u tio n s e t du fonds de


ré s e rv e .

Aht. 11). — L'obligation de payer la prime commence avec


le semestre dans lequel l’assurance a été faite et finit avec le
semeslre pendant lequel survient la cessation de l’assurance
(incendie, démolition) ; la même régie est applicable lors­
qu’il s’agit d’une augmentation ou d'une diminution de
l’évaluation.
A ht. 20. — Dans les liquidations judiciaires, les frais d'é­
valuation et les primes de l'année courante ou de l’année
précédente dont se paiement n'aura pas été effectué, seront
LA. LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ALLEMAND 2ti)
prélevés sur la masse en faveur de rétablissement et portés
en compte avec les autres frais do la liquidation.
A rt. 2 1 .— La quote d’assurance est fixée sur les bases
ci-après :
Aussi longtemps que la réduction prévue â l'art. 27 n'a pas
lieu, tout bâtiment paiera une contribution simple d'un franc
pour mille.
Chacune des circonstances suivantes augmente celle quote
minima, savoir:
a. I.a couverture entièrement ou partiellement combustible,
lorsque le bâtiment esl situé à une distance de moins de
50 mètres du plus proche bâtiment d'une autre propriété,
de 20 cent.
h. Les faces extérieures entièrement ou partielle­
ment combustibles, lorsque le bâtiment est situé à
une distance de moins de 25 mètres du plus proche
bâtiment d'une autre propriété, de............................. 10 »
Ou lorsque celle distance esl de moins de 0 mè­
tres. ou que le bâtiment est continu à un ou plusieurs
bâtiments sans murs deséparation incombustibles, de 20 »
c. Les bâtiments dans lesquels s'exerce une industrie aug­
mentant les risques paieront, en sus de la contribution sim­
ple, la somme nécessaire pour compléter la prime de réas­
surance.
Les églises ne paient que la contribution simple.
A rt. 22. — En vue d’une répartition équitable des risques,
l’assurance cantonale établira :
a. Une Caisse centrale d'assurance, pour les propriétaires
des bâtiments de tout le canton ;
b. Des Caisses d'assurance de district, pour les propriétaires
des bâtiments de chaque district ;
c. Des Caisses communales d'assurance, pour les proprié­
taires des bâtiments de chaque paroisse, ou si une commune
municipale comprend plusieurs paroisses, pour les proprié­
taires des bàtimenls de la commune municipale.
11 esl cependant loisible aux districts de former entre eux
de plus grands arrondissements. Celte même faculté est ré­
servée aux communes.
220 LES SOU HCES DU DROIT l'HIVÉ DE L’ASSUI! ANCIi
Toutes les Caisses sont gérées par s’AdminisIralion centrale
(art. 11) et aux frais de la Caisse centrale d’assurance.
L’Administration centrale transmet chaque année aux dis­
tricts et aux communes un compte rendu de l'état de leurs
caisses.
Aht. 23. — Les contributions annuelles (art. 21) entrent
pour 7/10 dans la Caisse centrale, pour 2 10 dans la Caisse
de district et pour 1/10 dans la Caisse communale d’assu­
rance.
Ces trois caisses participent dans la même proportion au
paiement des indemnités.
A ht. 2 î . — Il sera formé un fonds de réserve pour la
Caisse centrale, au moyen de l'excédent de ses recettes an­
nuelles et au moyen de ses intérêts. Ce fonds sera porté à la
somme d’au moins deux millions et ne pourra élre entamé
auparavant que dans le cas prévu à l'art. 2G.
A h t . 25. — Il sera formé un fonds de réserve pour chaque
Caisse de district et pour chaque Caisse communale, au
moyen de l’excédent de leurs recettes annuelles et au moyen
de leurs intérêts. Ce fonds servira toujours en premier lieu
à couvrir le déficit que pourrait présenter la Caisse respec­
tive.
A h t . 26. — lin cas d’insuffisance de la contribution ordi­
naire et du fonds de réserve d e s Caisses communales et de
district (art. 2.">i pour couvrir les dépenses de l’année, le
Conseil d'administration de l’établissement ordonne la per­
ception de contributions supplémentaires dans les communes
ou districts respectifs ou dans tout le canton. Toutefois le
chiffre total des contributions ne pourra excéder dans une
même année le double de la contribution ordinaire, ft moins
d’une décision contraire du Grand Conseil ou ¡\ moins que les
propriétaires des bâtiments d'un district ou d’une commune
ne préfèrent rembourser plus vite les avances faites ft leur
Caisse.
Si ces ressources ne suffisent pas, le fonds de réserve de la
Caisse centrale d'assurance, et éventuellement la Caisse can­
tonale feront les avances nécessaires aux Caisses qui eu auront
besoin. Dans ce cas, la perception de la double contribution
LA LOI DANS LES i’AYS DE DROIT ALLEMAND 221
continuera pour lesdites Caisses jusqu’à l'entier rembourse­
ment des avances.
Si la perception d? la double contribution pendant trois
années est insuffisante pour couvrir les dépenses annuelles
de la Caisse centrale d’assurance, le Grand Conseil peut en­
core augmenter les contributions.
Le taux de l'intérêt pour les règlements de compte entre
l’Etat et les Caisses d'assurance sera tixé par lu Conseil
exécutif.
Art. 27. — Lorsque le fonds de réserve de la Caisse cen­
trale aura atteint le chiffre de deux millions, ou lorsque lo
fonds de réserve d'une Caisse de district ou d’une Caisse
communale aura atteint le I 0/0 du capital assuré de ce dis­
trict ou de cette commune, le Conseil d'administration
pourra, avec l’approbation du Conseil exécutif, réduire les
contributions fixées aux art. 21 et 23 ou en suspendre la
perception.
A r t . 28. — Le fonds de réserve de chaque Caisse d’assu­
rance appartient, sons réserve des dispositons de la présente
loi, aux propriétaires intéressés.
En cas de dissolution de rétablissement cantonal d’assu­
rance, il sera statué par une loi spéciale, dans l'intérêt des
propriétaires de bâtiments, sur l’emploi à donner au fonds
de réserve.

Chapitre V. — De la constatation du dommage et de


la fixation de l'indemnité.

A r t . 29. — Lorsque, dans les cas prévus par l’art. 3


un bâtiment aura été endommagé ou détruit, il faudra
en aviser la préfecture dans les quarante-huit heures.
Le Préfet donne immédiatement connaissance du fait à
l'établissement d’assurance et il convoque la commission
d’estimation pour procéder à l’évaluation du dommage.
La commission constate les dommages en présence du
propriétaire ou de son représentant et d’un délégué de là
commune, les détermine et les évalue consciencieusement.
222 J.ES SOURCES DU DROIT l'R IV É DE ^’ASSURANCE
lille dresse un procès-verbal île ses opérations, dans les vingt-
(|iiatre heures à partir du commencement de l’évaluation. Ce
procés-verbal est signé aussi par le sinistré ou son représen­
tant et transmis immédiatement au Préfet.
Avant l'évaluation <Iti sinistre cl avant l'enquéle, à laquelle
il doit être procédé sans délai, aucun changement ne peut
cire apporté à l’état des lieux, sauf les mesures ordonnées par
l’autorité de police ou nécessaires pour empêcher la détério­
ration des parties conservées.
Art. 30. — Lorsqu'un bâtiment est entièrement détruit
ou qu'il ne peut plus être restauré, le montant du dommage
est égal à la somme inscrite au registre matricule comme
valeur assurée.
Les matériaux encore existants seront cependant éval tés
d’après le prix de vente et, si leur valeur excède les frais
du déblai, le surplus sera déduit du montant du dom­
mage.
A ht. 31. — Lorsque le bâtiment n’est pas entièrement
détruit, la commission détermine exactement la proportion
qu’il v a entre la partie endommagée et celle qui est conser­
vée, et elle llxe l'indemnité d'après celle proportion et en
raison de la somme inscrite au registre matricule comme
valeur assurée.
La valeur des matériaux qui pourraient encore être utilisés
sera déduite du moulant de l’estimation du dommage.
lin revanche, la commission comprendra dans son évalua­
tion du dommage les frais de la restauration des parties de
bâtiment qui sont restées deboul, mais qui, par une des
causes prévues à l'art. 3, ont perdu leur solidité.
lin c;is de destruction partielle d’un bâtiment. la valeur
assurée de ce bâtiment sera immédiatement réduite du mou­
lant du dommage.
Art. 32. — Que la perle du bâtiment soit totale ou par­
tie lle . les frais et le dommage occasionnés au propriétaire
par des causes à raison desquelles la présente loi ne garantit
pas formellement l’indemnité, ne seront pas pris en considé­
ration lors de l'évaluation.
Art. 33. — L’élabli>sement ei le lésé peuvent, dans le délai
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND
de quatorze jours, réclamer contre l'évaluation du dommage,
lin cas do recours, il sera procédi par analogie selon les dis­
positions «le l'art. 15.
Si le dommage esl reconnu inférieur à 20 IV., les frais de
la seconde expertise sont supportés par le réclamant.
Pendant ce délai et avant que le montant de l'indemnité
soil, définitivement fixé, il no peut être apporté de change­
ment notable à l’état dos lieux quo d'après les ordres de l’an—
loriléde police ou avec l'autorisation spéciale do la commis­
sion d'estimation.
Aitr. 3 i. — Si le propriétaire a été déclaré coupable d'avoir
mis le feu à son bâtiment, ou reconnu complice de ce crime,
l'établissement d’assurance esl déchargé, par le fail de la
condamnation, de tonte obligation de payer une indemnité.
Toutefois, si le bâtiment est aliecté d'hypothèque et que
la prétention du créancier hypothécaire ne puisse être cou­
verte au moyen des autres sûretés, l’établissement d’assurance
délivre L'indemnité au créancier hypothécaire jusqu'à con­
currence de prétention, sous réserve de recours contre le
débiteur.
Art. 35. — Si l'incendie a élé occasionné par la négli­
gence du propriétaire, celui-ci est déchu de son droit à l’in­
demnité dans une mesure qui varie selon le degré de sa
culpabilité cl qui n'excédera pas la moitié du montant du
dommage.
Le propriétaire n’est responsable de la négligence de ses
gens que pour autant qu’il l'a favorisée par sa propre né­
gligence.
La réduction de l'indemnité s'opère par une décision de
l'autorité chargée d’administrer l’établissement ; si le pro­
priétaire ne veut pas se soumettre à cette décision, le chiffre
de la réduction sera fixé par le tribunal compétent.
Dans tous les cas, les droits des créanciers hypothécaires
sont réservés comme à l'art. 3-4.
A rt . 36. — Si l'incendie esl le fait d'un tiers, soit volon­
tairement soit par négligence, l’établissement paie l'indem­
nité, conformément aux dispositions de la présente loi, au
propriétaire lésé ou à ses créanciers hypothécaires. L'éta­
224 LES SOURCES DU DROIT l'RIVÉ DE L’ASSI RANCE
blissement a son recours, jusqu’à due concurrence, contre les
coupables.
A rt. 37. — Le montant de l’indemnité ne sera pas acquitté
avant qu’un rapport sur les causes (tu sinistre ait été trans­
mis par l'autorité de police ou par l'autorité chargée de
l'enquéte. *
Déplus, le-paiement n’aura pas lieu sans l'autorisation des
créanciers hypothécaires, que le propriétaire reconstruise on
non son bâtiment.
Dans la partie du canton où le régime hypothécaire fran­
çais est en vigueur, il faut aussi le consentement des per­
sonnes qui ont hypothèque légale sur le bâtiment.
A r t . .'38. — En cas de destruction totale du bâtiment, le
propriétaire qui reconstruit touche un tiers de l’indemnité
immédiatement, un second tiers lorsque la toiture est
élevée et le dernier tiers lorsque la reconstruction est
achevée.
Pour les deux derniers tiers, l'établissement bonifie un in­
térêt sur le pied de -40/0 l'an, à partir de la fixation définitive
du dommage.
A rt. 49. — Lorsque le propriétaire a déclaré ne pas vou­
loir reconstruire, le paiement de l’indemnité s’effectue trois
mois plus tard, en tenant compte des prétentions des créan­
ciers hypothécaires. Toutefois, te lieu de l’incendie doit avoir
été auparavant parfaitement déblayé.
Dans les cas de dommage partiel, l’indemnité ne sera
payée que lorsque les réparations nécessaires auront été faites.
Art. 40. — Si l'autorisation des créanciers hypothécaires
fait défaut, l'indemnité sera remise au secrétaire de préfec­
ture pour être délivrée à qui de droit. En cas de contestation,
l'indemnité sera consignée entre les mains du juge.
Le dernier paragraphe de l’art. 37 est aussi applicable dans
le cas visé par le présent article.
Art. 51. — Lorsque l'incendie qui a endommagé un bâti­
ment provient d'un défaut de construction ou de l'inobserva­
tion des prescriptions de la police du feu, le propriétaire ne
louchera l'indemnité qu’après avoir exécuté les changements
nécessaires.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 225

Chapitre. VI. — Dispositions transitoires.


A r t . 42. — Les établissements d'assurance immobilière qui
existent, dans le canton à côté de l’établissement cantonal
actuel devront se dissoudre d'ici à l’époque de l’entrée en
vigueur de la présente loi.
A cette même époque, l’entrée dans l'assurance cantonale
des bâtiments assurés jusqu'alors par ces établissements sera
obligatoire.
A rt . 43. — L'évaluation générale prévue par l’art. 13 aura
lieu pour la première fuis en 1882.
Le nouvel établissement d'assurance contre l'incendie se
charge de toutes les assurances de l'ancien au 31 décembre
1882. S’il y a un reliquat passif, il sera exclusivement à la
charge des assurés de l’ancien établissement.

Chapitre VII. — Dispositions finales.


A r t . 44. — Les collectes faites en particulier par des in­
cendiés sont interdites, sous peine d’une amende de 10 à
100 francs. Il est défendu aux autorités communales de déli­
vrer des certificats à des incendiés à l’effet de recueillir des
secours.
A rt . 45. — Un décret du Grand Conseil réglera et déter­
minera :
lu l'organisation de l'administration de l'établissement ;
2° l'administration du fonds de réserve;
3° l'organisation des moyens de défense contre le
feu et la fixation des subsides destinés à les com­
pléter ;
4° les dispositions concernant les mesures de préservation
contre le feu, y compris la révision de l'ordonnance
sur la police du feu du 25 mai 1819;
5° le mode de nomination, les devoirs, attributions et
indemnités du conseil d'administration, des fonction­
naires du bureau central et des commissions d esti—
226 LES SOURCES DU d r o it p r iv é d e l ’a s s u r a n c e

malioii, ainsi que les cautionnements qui pourront


élre exigés ;
6° le mode de procéder aux évaluations et aux assuran­
ces des bâtiments ;
7° la classification des industries augmentant les
‘ risques ;
8° l:organisation des différentes caisses d ’assurance et
les règles à suivre pour la réunion de plusieurs dis­
tricts ou de plusieurs communes en un seul arrondis­
sement d'assurance ;
9° le mode de procéder à la perception dos contri­
butions ;
10° le mode de procéder au règlement des dommages et
des indemnités ;
11° le mode de procéder à la première estimation
générale de tous les bâtiments situés dans le
santon.
Art. 46. — La présente loi entrera en vigueur le 1er jan­
vier 1883.

Dans les autres cantons Allemands, (Schwyz, Unler-


walden, Uri, Appenzesl Rhodes Intérieures, Grisons), l’a s ­
surance immobilière obligatoire n’existe pas *.
5 4 1 . Plusieurs cantons ont des lois sur les sociétés.
Los plus complètes et les plus récentes de ces sois sont
celle de Genève du 29 août 1868 : et celle de Borne du
27 novembre 1860 s.

1. V o y. sur tons les établissements d'assurance immobilière les Mit-


theilunr/en ûber /las Brandversicherungswescn in der Schweiz. On y
trouve des comptes rendus instructifs sur leur situation financière de
sgo.
i8:;t h t
2. Voy. Recueil authentique <le* lois et actes i/u qnuueniement de Ge­
nève, V ol. L IV . A n n ie 1808. p. 221.
3. Voy. Neue offiziclle ftesrtzessanimlung des Hantons Item, V o l. X.
p. 36;i.
I.A r.OI I>ANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND L
221

15. LES PROJETS DE LOI.

5 4 2 . Depuis 1848 il s’est produit en Suisse un mouve­


m ent très vif en faveur de l’unification de la loi commer­
ciale. Kn 1802, le jurisconsulte Munzinger, professeur à
Zürich, fut chargé par le Conseil fédéral de rédiger un
projet de code de commerce. Ce projet, déposé en 1863,
fut soumis ii une commission fédérale qui l’am enda et le
publia en 1864. Munzinger a publié lui-méme en 1865 les
motifs de son pro jet1.
Ce projet contient un titre sur ses assurances. Munzin­
ger en a lui mémo indiqué très nettem ent le caractère en
disant qu'il tenait le milieu entre le projet prnssien
de 18;J7 et le projet de Dresde. Il se compose de 26 ar­
ticles.
Le plus important est le dernier (art. 347) d’après le­
quel « U ne peut être dérogé par les conventions aux dis­
positions du présent titre que dans /es cas expressément
indiqués par lu loi, et les clauses des statuts des institu­
tions d'assurances sont assimilées aux contrats ». 11 s’e n ­
suit que presque toutes les prescriptions de ce litre ont
un caractère absolu et immuable î.
Dans l’opinion du rédacteur du projet, le législateur n’a
pas à définir ni à régler les différentes espèces d'assuran­
ces ; celle tAche est mieux remplie par les Compagnies
dans leurs statuts que par le législateur qui pourrait avoir
la main trop lourde. Le devoir du législateur est de poser
des règles prohibitives sur les points qui ne peuvent être
abandonnés à la liberté des conventions.
1. Voy. Motifs du projet de Cotle de commerce suisse, par M . to doc­
teu r W nltlier M unzinger, traduits de l'allem and par Marc Dufraisse, Z u ­
rich , 1803. Les m ollfs relatifs au lit e de l'assurance se trouvent pp. 320-
338. C pr. M alss, Zeitschrift, l“r V ol. pp. 85-123.
2. Voy. in frit, l'a rt. 7*>8 du projet de la loi fédérale sur les obliga­
tions de 1877.
228 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Ces points sont ceux qui intéressent l'ordre public et sa
protection de l'assuré.
Deux points intéressent s’ordre public : le premier,
c'est que la somme assurée ne doit pas dépasser l’entière
valeur de la chose assurée ; le deuxième, c'est que la
bonne foi des parties doiL être absolue. Les art. 327 à
331 1 règlent le prem ier point ; les art. 324 à 326, 333 à
335 5 règlent le second. Enfin l'art 344 ■ 1 est aussi dicté
par des considérations d'ordre public.
La protection de l’assuré est garantie par les art. 336
et 337 ‘. Enfin le projet contient un article sur les assu­
rances mutuelles (art. 342) ‘ et deux articles qui tranchent
une question souvent laissée indécise par les polices d'as­
surance sur la vie (art. 345, 346) 6.
543. Le projet rédigé par Munzinger ne fut pas
adopté. Au m om ent où il fut présenté, le Conseil fédéral
avait l’ambition plus haute de préparer l’unification gé­
nérale des lois Suisses.
En 186!), Munzinger fut chargé, avec une commission
spéciale, de préparer un projet de loi sur les obligations
(1869-1872)’. Ce projet de loi a été plusieurs fois retou­

1. Ces arüclcs sont reproduits avec tics développem ents nouveaux dans
les articles V il à 752 du projet de 187 7.
2. Voy. les a rt. 325 à 326 reproduits cl développé» dans les a rl. 781 h
755 du projet de 1877. Les ait. 3:ti îi 333 ont été fondus dans l’art 7i(;
de ce projet.
3. Cet art - 344 est devenu l'a rt. “05 du nouveau projet.
5. Ces articles 33C et 337 sont devenus les articles 756 et 737 du no u­
veau projet.
3. L 'art. 342, qui n’a point été reproduit dans le nouveau projet, était
ainsi conçu \nous donnons ici la dernière form ule proposée par M unzin­
ger) : " Dans une société d'assurance m utuelle, toul m em bre de la société
est assujetti à des versem ents supplém entaires. I.es statuts de la société
peuvent déterm iner lo m ode selon lequel ces supplém ents sjn t p c 'e u s » .
M unzinger. Motifs. T raduction Marc D ufraisse, p. 337.
6 Arl. 766 cl 761 du nouveau projet.
7. M unzinger est décédé le 28 avril 1873.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 2 2 !)
ché. Nous reproduisons le titre des assurances, em prunté
au projet publié à Berne en 1877.
Ce titre, beaucoup plus complet que le litre proposé
par Munzinger en 1865, a été rédigé sous l'inspiration
des mêmes idées.
TITRE XXV I)U PROJET DE LOI SUR LES OBLIGATIONS/
DE L ’ASSURANCE
A r t . 7 4 i. — Par le contrat d'assurance, l'assureur s’oblige,
contre le paiement d'une prime, à réparer le dommage qui
pourra être causé à l’assuré, ou à lui payer une somme fixe
(somme assurée), s'il arrive un événement déterminé, préju­
diciable à celui-ci.
A r t . 745. — Celui qui fait assurer peul exiger la remise
d'un acte (police d'assurance) signé par l’assureur et indiquant
les obligations de ce dernier envers l’assuré, soit envers le
tiers au profil de qui l’assurance a été stipulée.
A rt . 74ti. — Le contrat d’assurance esl valable, même si
à l’époque de sa conclusion, la possibilité d’un dommage ù
réparer n’existait plus, ou si le dommage avail déjà été causé,
à moins que les fails ne lussent connus des deux parties.
Si l’assureur seul savait que la possibilité d’un dommage à
réparer n’existait plus, ou que celui qui a fait assurer sût
seul que le dommage à réparer étail déjà né, le contrat n’est
pas obligatoire pour celle des parties qui ignorait ces cir­
constances. Dans le deuxième cas, l’assureur peul prétendre
au paiement de la prime tout en faisant valoir le caractère
non obligatoire du contrat.
A rt . "47. — La somme assurée ne doit pas excéder la
pleine valeur que la chose assurée avait pour l’assuré au
moment de la perte.
Doit élre compris dans celle valeur le bénéfice immédiat
que l'assuré pouvait espérer.
Le contrat n’oblige pas les parties pour tout ce qui excéde
la pleine valeur de la chose assurée. Avant comme après l'évé­
nement du risque, l'assureur et l'assuré ont le droit de do-
t. Ce p ro je ta été publié en m ôm e tem ps en allem and et en français.
Nous donnons le texte rin ça is tel qu’il a été publié.
230 LES SOURCES I)U DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
mander, le premier une réduction de la somme assurée, et le
deuxième une diminution de la prime d’assurance.
Néanmoins l'assuré ne peut exiger la réduction de la prime
pour le temps qui s’est écoulé depuis le contrat, à moins que
l’assureur ne sût, aussi bien que lui, que la chose était assu­
rée au dessus de sa valeur.
Art. 748. — Lorsque plusieurs assureurs ont, dans le
mûmc'temps, assuré la même chose cl valeur contre les mê­
mes risques (double assurance), toutes ces assurances ensem­
ble ne sont valables que pour la pleine valeur de la chose
assurée (art. 747 1, et chaque assureur n’est responsable qu’à
proportion de la somme qu’il a assurée.
Sont considérées comme contractées dans le même temps
les assurances qui ont été faites le même jour.
Atr. 740.— Les dispositions de l’art. 748 sur les doubles
assurances ne font point obstacle à ce que plusieurs assureurs
s'obligent en même temps comme débiteurs solidaires pour
une seule et même somme assurée ou subsidiairement dans
le sens de l'art. 731. n° 2.
Art. 750. — Lorsqu’une chose déjà assurée est assurée
une deuxième fois contre les mémes risques, l'assurance sub­
séquente ne porte que sur la somme nécessaire pour parfaire
la pleine valeur de la chose que la première assurance n’au­
rait pas couverte.
Sont réservées les dispositions de l’art. 731.
Art. 731. — Une seconde assurance est valable :
1° Lorsque, lors de sa conclusion, il est convenu avec l'as­
sureur que les droits provenant de l’assurance antérieure lui
sont cédés ;
2° Lorsque la seconde assurance est faite pour garantir l'as­
suré contre l'insolvabilité du premier assureur ou la nullité
du précédent contrat d'assurance ;
3° Lorsque l'assuré a renoncé à la précédente assurance et
libéré le premier assureur, pour tout ce qui aurait constitué
une double assurance, et que celte renonciation a été com­
muniquée au deuxième assureur lors de la conclusion du
nouveau contrat, lin pareil cas, la prime totale est dûe au
premier assureur, quoiqu'il soit relevé de ses engagements.
LA LOI DANS LES l'AYS DE DH01T ALLEMAND 2 31
Akt. 732. — Si la somme assurée n'atteint pas la pleine
valeur de la chose (art. 747). la présomption est que l'assu­
reur, dans le cas d’un dommage partiel, eu doit l’entière ré­
paration jusqu’à concurrence de la somme assurée.
Aht. 733 — Avant l’événement du risque, l’assureur peut
attaquer le contrat d’assurance :
1° Lorsque l’assuré ou son représentant ont répondu d’une
manière inexacte aux questions qui leur étaient adressées
lors de la conclusion du contrat, que cette réponse soit de
mauvaise foi ou le résultat d’une négligence, si elle pouvait
influer d’une maniéré décisive sur lu volonté de l’assureur
(quant à la conclusion ou aux conditions du contrat) ;
2" Lorsque l'assuré ou son représentant sans avoir été inter­
pellés, ont fait, de mauvaise foi ou par négligence, lors de la
conclusion du contrat, des déclarations inexactes qui pou­
vaient influer d’une manière décisive sur la volonté de l’assu­
reur.
3° Lorsque l’assuré ou son représentant ont, lors de la con­
clusion du contrat, caché île mauvaise foi un fait important.
Aht. 734. — Aprés l'événement du risque, le contrat d’as­
surance ne peut étre résilié pour les motifs indiqués à l’art.
733, n“11 1 à 3, que lorsque l’événement du risque a été causé
par le fait caché ou indiqué inexactement.
S’il n’y a pas eu ce rapport de cause à effet, l’assureur ne
peut demander qu’une augmentation de la prime conformé­
ment à la réalité des laits ou une réduction équitable de la
somme assurée.
Akt 731 a. — Dans l’assurance en cas de mort, l'assureur
ne peut, après le décès, demander la résiliation du contrat, à
moins de prouver que le décès a été causé par une circons­
tance ou par un fait, que l’assuré ou son représentant ont, de
mauvaise foi, caché ou inexactement indiqué dans les ques­
tions à eux adressées lors de la conclusion du contrat. L’as­
sureur peut toujours avant le décès demander la résiliation,
en application de l’art. 733, et après le décès, dans les condi­
tions prévues par cet article, demander une élévation équi­
table de la prime ou une diminution de la somme assurée.
Art. 753. — Lorsqu’une assurance est annulée par appli­
232 ‘ LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
cation des art. 753 et 751 a, l’assureur est tenu au rembour­
sement, mais sans intérêt de toutes les primes qu’il a perçues
s’il n'établit pas sa mauvaise foi de l’assuré ou de son repré­
sentant.
Si au contraire celte preuve est faite, l'assureur conserve
son droit, à la prime convenue, soit aux primes des termes
dûs et à celle du terme courant à l'époque où la cause de nul­
lité a été découverte, s’il s’agit île primes périodiques. Il doit
dans ce cas, rembourser les primes périodiques échues et
payées après la découverte de la cause de nullité, à l’excep­
tion de la prime du terme courant.
A rt. 750. — Lorsqu'une prime échue après la conclusion
du contrat n’est pas payée sur la demande de l’assureur, ce-
lui-ci a le droit de fixer à l'assuré un délai de quatorze jours
au moins, passé lequel le contrat doit être résilié.
Toutefois, si l’assurance sert de garantie à un créancier de
l’assuré et que l’assureur en ait reçu avis, le contrat ne peut
être résilié qu’après une mise en demeure faite au créancier
d’avoir à payer lui-méme la prime dans uu délai de quatorze
jou rs au moins.
Art. 757. — L’assureur n’esl pas tenu de payer la somme
assurée, lorsque l’événement du risque est imputable à la
mauvaise foi ou il la négligence grave de celui (pii a fait as
surer, ou du tiers assuré.
Dans les assurances en cas de mort, les actes ou omissions
de celui dont la vie esi assurée ne peuvent être invoqués par
l'assureur pour se libérer de ses obligations que dans les con­
ditions prévues par l'art. 767.
A rt. 758. — Après l'événement du risque, celui qui a fait
assurer, soit le tiers assuré s'il a connaissance du contrat sont
tenus d’en avertir immédiatement l’assureur, ou, s'il s'agit
d’une assurance contre un dommage, d’apporter tous leurs
soins ii diminuer ce dommage.
L’assureur peut déduire de l'indemnité à payer l'équiva­
lent île ce qu'il a souffert par suite de la négligence de l’as­
suré dans l'accomplissement de l'une de ces obligations.
A r t . 75!). — Les frais lails par celui qui a fait assurer ou
parle tiers assuré pour diminuer le dommage imminent sont
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND ¿33
à la charge de l’assureur, même en cas d’insuccès, s’ils sont
justifiés par les circonstances.
Mais l'assureur n’en est tenu que proportionnellement, si,
par convention spéciale, contrairement à la présomption de
l’art. 7”>2, l’assuré est son propre assureur pour une partie de
l’assurance.
A rt. 700. — En cas d’aliénation d>- la chose assurée, la
présomption est que les droits résultant de l'assurance ont
été transmis à l'acquéreur.
Dans ce cas, l’assureur n’est pas tenu des risques qui ne
seraient pas arrivés sans l'aliénation.
Il peul faire valoir contre l’acquéreur aussi bien les excep­
tions personnelles à celui-ci que celles qu’il aurait pu faire
valoir contre l'assuré, à la condition toutefois qu'elles exis­
tassent avant l’avis d’aliénation, si elles ne découlent pas du
contrat môme.
A r t . 7(51. — L'assureur qui a indemnisé l'assuré pour un
dommage causé est subrogé, de par la loi, jusqu'à due concur­
rence à tous les droits que l’a p u ré peut avoir contre des
tiers à l’occasion de ce dommage. L'assuré est responsable
de tout acte qui porte atteinte à ce droit de l'assureur.
Ain. 70:2. — Le contrat d'assurance s'éteint lorsque la
chose assurée péril, après la conclusion du contrat, mais
avant le moment où les risques devaient commencer à être
pour le compte de l'assureur.
A rt. 703. — Toute action dérivant d'un contrat d'assurance
est prescrite par trois ans à partir du moment où elle aurait
pu être exercée utilement.
A r t . 704. — Quand l'assurance est faite pour le cas de
mort de celui qui la contracte (assurance sur sa propre vie),
les parties peuvent fixer librement la somme assurée sans
justifier d'aucun intérêt pécuniaire. Les dispositions des
art. 747 à 732 ne sont pas applicables dans ce cas.
A r t . 763. — L'assurance pour le cas de mort d’un tiers
(assurancesur la vie d’autrui) ne peut en général être faite va­
lablement que lorsque celui qui la contracte justifie d’un in­
térêt appréciable en argent, direct ou indirect, à la conser­
vation de la vie du tiers sur la tête duquel elle est faite.
231 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Si le tiers lui même y consent, l’assurance peut toutefois
être d’une somme supérieure à cel intérét.
Si le tiers n'a pas consenti à la somme portée dans l'assu­
rance, celui qui a droit à en demander le paiement ne peut
réclamer que l'équivalent de l’inlérètpécuniaire dont il justifie.
A r t . 760. — Lorsque l’assurance est faite sur la propre vie
de celui'qui l’a contractée, sans désigner d’une manière pré­
cise la personne qui a droit à recevoir la somme assurée,
cette somme doit étre pavée aux héritiers de l'assuré, soit aux
créanciers de celui-ci à moins que île son vivant ce dernier
n’ait disposé du droit à l'assurance en faveur d’une personne
déterminée.
Celui <|hi a pris l'assurance sur sa propre vie peut disposer
de son vivant du droit à la somme assurée en se conformant
aux régies sur la cession des créances, si toutefois la police
ou les statuts ne contiennent à cel égard aucune disposition
spéciale.
Art. 7()G a. — Lorsque celui qui a contracté une assurance
pour le cas de mort a aj,ri dans le but de faire fraude à ses
créanciers, ceux-ci peuvent, après le décès, attaquer le con­
trat et demander que la somme assurée leur soit attribuée, si
celui qui a droit à l’assurance connaissait l'intention de fraude
au moment où il a acquis ce droit, ou s'il l'a acquis à titre
gratuit. Toutefois ce dernier peut repousser l’action des
créanciers en leur remboursant toutes les primes payées par
l’assuré à l'assureur avec les intérêts composés.
Art 7(>7. — Dans les assurances sur la propre vie de l'as­
suré l’assureur est libéré de l’obligation de payer la somme
assurée lorsque l'assuré a subi la peine capitale, a trouvé la
mort dans un duel ou a mis lin lui méme il ses jours, à moins
que dans ce dernier cas il no s o it établi que l’assuré n'était
plus responsable de ses actes.
L’assureur ainsi libéré doit rembourser toutes les primes
sans intérêt.
Dans les assurances sur la \ie d’autrui, les causes sus indi­
quées de la mort de l'assuré ne libèrent l’assureur que pour
autant qu’il justifie que l'intérêt pécuniaire de l’ayant droit
à l'assurance est inférieure à la somme assurée.
LA LOI DANS LES PAYS DE DH01T ALLEMAND 235
Aht . 768. — Il ne peut élre dérogé, au profit ou au détri­
ment de l’assureur, ni par les statuts des Compagnies d’assu­
rance, ni par des conventions particulières aux dispositions
des articles 7 i8 S 1, et 750, sauf les exceptions spécialement
prévues par la présen'e loi (art. 761 et 7G'> § 2) ainsi qu’aux
dispositions de l’art. 763 § 3.
Les dispositions des ai t. 753 à 756, 757 § 2 et 767 ne peu­
vent être modifiées au profit de l'assureur ni par les statuts
«les Compagnies, ni par des conventions particulières.
Aht. 768 a. — Sont réservées les dispositions des lois can­
tonales dans l’intérêt des créanciers qui ont un droit réel sui­
des immeubles assurés '.

5 4 4 Enfin, dans ces derniers temps, un certain mouve­


m en t s’e.-t produit dans quelques cantons en faveur de
l’assurance mobilière obligatoire.
Les gouvernem ents cantonaux de St-Gall, de Claris, de
Thurgovie et de Zurich ont eu la sagessé du repousser
les propositions qui leur ont été présentées en ce sens *.

g 4. — A u tr ic h e - H o n g rie

5 4 5 . — Dans la Cisleilhanie3, ses quatre premiers

t. Ce projet (le loi a soulevé (le la part des Com pagnies d ’assurance
suisses 1' s plu» vives critique*. Ou les trouvera résum ées dans un m é­
m oire adressé par ces Com pagnies au départem ent de la ju s.tee de la
Confédération suisse à la date du 20 juin 1817 et publié à Zilrich sous
ce litre : Veher ilen GeS'tzes Entwurf fur Schuieizerisches OhUgalionen-
recht Hemtrkungcn von Seilen dur Schtceizcriscnen Versicherunys-Gi'seU
schaften. Le Code fédéral des obligations, voté le 11 juin 18^1, ne
contient pas de dispositions su r l'assurance ; on y trouve seulem ent
quelques articles sur le contrat de rente viagère.
2. Voy. A »illicite Aklenstücke über Einfuhrnng dtr zwangsuieiten
Mobilianierst'lierunij in (1er Schweiz. Z urich. 18;'J. Dans le Conseil
canton >1 de Z ürich le projet d’assurancc m obilière obligatoire a été re ­
poussé par 113 voix contre 3t).
3 . Voyez, sur la division de la m onarchie autrichienne en Cisleitiianie
230 LUS SOURCES DU DROIT PR IV É DE L’ASSURANCE
livres du Code de commerce allemand onl été adoptés
par une loi du 17 décembre 1802.
Dans le Code civil de 1811, nous trouvons cinq articles
(art 1288 à 1292) assez insignifiants relatifs à l’assurance
en général '.
Les sociétés sont régies par Je Code de commerce alle­
mand et par sa loi sur les sociétés du 20 novembre 1852
que la loi d'introduction du Code allemand a laissé subsis­
ter sauf les articles 9 cl 12*. Une loi du 2i) mars 1873
admet les sociétés d ’assurances étrangères à faire des opé­
rations dans les royaumes et pays représentés au Iloichs-
rath*.
Dans la Translcithanie, l’assurance est régie par le nou­
veau Code de commerce hongrois publié se 10 mai 18754.
En dehors de ce Code, nous trouvons encore deux dis­
positions intéressantes concernant l'assurance dans la loi
de 1877 sur la tutelle et la curatelle5.
Voici ces deux dispositions :
A r t . 110. — Le tuteur ou curateur doit assurer les bâti­
ments contre l'incendie. Une exception n’est possible qu’avec
l'agrément de l'autorité tutélaire.
A r t . 113. — Le tuteur ou curateur doit requérir l’appro­
bation de l’autorité tutélaire dans les cas suivants:
et en T ranslcithanie, Annuaire de législation étrangère, année 1873.
p. 237.
1. Voyez Commentai• zum allegemeinen Oslerreichischen bürgerlicheu.
Gesetzbuch, par le docteur Moritz von Slubenrauch (3 vol. V ienne, U 76),
Vol. 111, p. 889
2. Voyez Iteichs-Gesetz-lilatt, 1863, Stiick I, la loi du 17 décem bre 1862,
arl. 30.
3. Voyez pour cotte loi la traduction et les not«s de M. Charles Lyon-
Caen, Annuaire de législation étrangère, année 1874, p. 1U3 et »uiv.
■i. Voyez sur ce code In notice de M . Lyon-Caen, Annuaire de légis­
lation étrangère, année IR7G, p .'¡39. G oldsclim ldt, Xritsehrift fu r dus
gesanmite llandelsreeht, 1875, p. 161. — Julius von S chnicrer, Commeti-
tar zum Ungarischen llaadeis gesetzbuch (B udapest, 1877), p. 3 n -4 0 6 .
5. Voyez Annuaire de législation étrangère, année 1818, p . 236 et 25S.
LA LOI DANS LES l’A ÏS DE DROIT ALLEMAND 237

12° Lorsqu'il ne veut pas assurer les bâtiments contre l’in­


cendie.
5 4 6 . La deuxième partie du Code de commerce contient
sur l’assurance un litre entier dont nous donnons la tra­
duction ci-dessous. Ce lilre est divisé en quatre chapitres:
Chapitre prem ier: Disposions générales (art. 453 à 462)
relatives surtout ii l’organisation du contrôle de i'Élat.
Chapitre deuxième : Des assurances contre les différentes
espèces de dommages (art. 463 à 497).
Chapitre troisième : De l’assurance sur la vie (art. 498 à
507).
Chapitre quatrième : De la réassurance (art. 508 à 514).
Les sociétés sont régies par les titres VI, VIII, IX, X et
XI de la première partie.

TITRE VII DE LA DEUXIÈME PARTIE DU CODE DE


COMMERCE HONGROIS
DES OPÉRATIONS DASSURANCES

C h a p itre Ior. — D is p o sitio n s g é n é r a le s


A k t . 453. — Toute entreprise d’assurances est ternie de
justifier, auprès du tribunal compétent pour l’enregistrer,
d'un fonds d’assurance réellement versé d’au moins cent
mille florins pour chaque branche d assurance qu este se pro­
pose d'exercer.
Tant que celte preuve n’est pas fournie, ni l'enregistrement
ni l’ouverture des opérations ne peuvent avoir lieu.
Art. 454. — Les entreprises d’assurances sont tenues de
déclarer, au moment où elles se font enregistrer, les n'gles
fondamentales suivant lesquelles elles opéreront le placement
du capital de fondation versé el de la réserve des primes. Ces
règles doivent être publiées par le tribunal.
L'entreprise d'assurance ne peut déroger à ces règles pu­
LES SOURCES DU DROIT l’n iV É DE LASS L'RANCE
bliées tant qu’elle n’a pas notifié au tribunal et publié la dé­
rogation projetée.
A rt . 453 — Indépendamment des déclarations mention­
nées flans les paragraphes précédents, les entreprises d'assu­
rances sur la vie sont tenues d'indiquer, au moment où elles
sont enregistrées, les règles suivant lesquelles la réserve des
primes sera calculée, ainsi que les tables de mortalité ou de
survie, et le taux d'intérêt adoptés comme bases de calcul.
Ces indications neseront pas publiées, mais chacun pourra
en prendre connaissance au tribunal et en demander co­
pie.
En cas de modifications projetées, pour les assurances qui
auraient été conclues avant la notification de ces modifica­
tions la réserve des primes ne saurait élre inférieure à celle
annoncée il l’origine.
A r t . 456. — La réserve des primes d'une entreprise d'as­
surances sur la vie peut élre placée seulement de la manière
suivante: 1° En prêts hypothécaires, jusqu'à concurrence
de la moitié non grevée de la valeur de l’immeuble; 2° En
fonds d'Etat ou en obligations de priorité d'entreprises
qui jouissent de ta garantie de l’État ; 3° En lettres de gage
cotées A la Bourse de Pestb ; V En prêts sur les polices d’as­
surance de l’entreprise et sur les titres de l’espèce mentionnée
aux numéros 2 et 3.
A r t . -4.-J7. — Los entreprises d’assurances sont tenues de
communiquer annuellement au tribunal compétent leur
compte de recettes et de dépenses ain<i que leur bilan.
A r t . '(.‘>8. — Pour l’établissement du compte de recettes et
de dépenses, on procédera de la manière suivante :
On portera en recettes : 1“ Le total de la recette des primes
de l’exercice (sans déduction des commissions) calculées sui­
vant les différentes combinaisons d’assurances; 2° les inté­
rêts ; 3° les autres recettes.
On portera en dépenses: 1° Le montant des assurances
payées après déduction de la part couverte par les réassu­
rances; 2° les primes do réassurances; 3° les commissions
d’assurances; •4" les dépenses d’administration ; 5® les autres
dépenses éventuelles détaillées autant que possible.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 239
Art. 439. — Pour l’établissement du bilan, on se confor­
mera aux principes suivants :
On portera à l’actif : 1° La portion non encore payée du
capital-actions ou capital de fondation ; 2“ la valeur de l’in­
ventaire; 3° la valeur des immeubles; A0 le montant des
placements avec le détail des valeurs ; 3° les créances sur les
agents ; 6 ° le numéraire en caisse; 7° les intérêts à percevoir
afférents à l’exercice ; 8° les frais de premier établissement
dans le sens de l’art. 199 et les frais de commissions dans le
sons de l’article ■iGO: 9° les autres créances ; 10° les perles
éventuelles de l’exercice et, s'il y a lieu, celles des exercices
antérieurs.
On portera au passif: 1° La valeur nominale des actions ou
du capital de fondation (pour les mutualités, le fonds d’assu­
rance) ; 2° les demandes d’indemnités notifiées, mais non en­
core réglées, après déduction delà part couverte par les réas­
surances ; 3° la réserve des primes d'assurances présentées
séparément pour chaque combinaison d’assurance; 4° les
primes payées d'avance (report de primes) ; 3° la réserve
éventuelle de capital ; fi0 les autres dettes délaissées autant
que possible; 7° la portion afférente ¡\ l’année suivante dans
les intérêts perçus d’avance ; 8° le bénéfice éventuel de l'exer­
cice.
Art . MO. — Dans les assurances de dommages, ainsi que
dans les assurances contre les blessures et les maladies, les
frais de commissions peuvent être répartis sur toute la durée
de l'assurance; dans les assurances sur la vie proprement
difes, ils peuvent être répartis sur une période de quinze an­
nées au plus.
A rt . 461. — Les entreprises étrangères d’assurances dont
la constitution en sociétés par actions répond aux disposi­
tions des art. 210 et ¿11, pourront étendre leurs opérations
sur le territoire de la Couronne hongroise, mais à la condi­
tion que pour tout ce qui concernera leur fonctionnement
dans le pays, elles se soumettront aux prescriptions du pré­
sent titre ; ce qui devra faire l'objet d’une déclaration lors­
qu'elles se feront enregistrer.
A rt . 462. — Kn cas de violation des prescriptions de celle
2-40 LICS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
section, la direction de l’entreprise d'assurances, ou se repré­
sentant d a n s le pays de toute entrepriseétrangêre, encourent
les pénalités portées par les art 21S et 220 île la présente loi.
Chapitre II. — De l’assurance des dommages
A r t . -4(»U. — L’opération en vertu de laquelle une personne
s’oblige moyennant fixation d’une contre-valeur (prime) à
indemniser une certaine personne du dommage causé à son
patrimoine par l'arrivée d'un événement déterminé, sera
considérée comme une opération d’assurance.
Celui qui s'oblige à payer l'indemnité est l’assureur; celui
au bénéfice duquel l'indemnité est slipulée, est l’assuré.
A r t . 46 i. — Tout ce qui a une valeur appréciable en ar­
gent pour l’assuré peut former l’objet de l'assurance.
A r t . 465. — L’opération d'assurance est nulle : 1° Si elle a
été conclue eu prévision d’un dommage qui peut atteindre
l'assuré par suite d'un acte illicite que lui ou un tiers, partie
au contrat d'assurance, a l'intention de commettre ; 2° si l'é­
vénement, en vue duquel l'assurance a lieu, était déjà arrivé
lors delà conclusion de l’opération, ou si l'assuré ou la partie
contractante avait connaissance de ce fait, ou si l'assureur
savait que l’événement ne pouvait plus arriver; .'J°si le contrat
d'assurance n’esl pas conforme aux prescriptions de la pré­
sente loi.
A r t . 466. — L’opération d'assurance peut également élre
conclue dans l'intérêt d'un tiers, que ce tiers le sache ou non,
qu'il soit nommé ou non. Mais, dans ce dernier cas, il doit
être spécialement mentionné dans le contrat »pie le possesseur
de la police, si le dommage possible l'intéresse, sera consi­
déré comme l’assuré.
L’opération sera considérée comme conclue dans l'intérêt
du contractant, si le contrat d'assuraucc ne démontre pas le
contraire.
A rt. 467. — Celui qui conclut une assurance dans l'intérêt
d'un tiers, sans pouvoir de lui, répond personnellement de la
prime d'assurance. Lorsque la prime aura été régulièrement
payée, la ratification ultérieure de l’opération sera légalement
LA LOI DANS LES l'AYS DE DIlOIT ALLEMAND 241
valable, même si elle survient après l’arrivée du sinistre.
Art. 408. — Pour la validité de l’opération d’assurance,
il faut qu'il y ait contrat écrit.
La délivrance de la police dressée par l’assureur ou l’in­
scription de la proposition d'assurance acceptée dans les livres
(le l’assureur, équivalent au contrat écrit.
Cette inscription est considérée comme ayant eu lieu, si
l’assureur n’a pas rejeté la proposition d’assurance dans les
quarante-huit heures à compter de la réception de celle-ci.
Dans ce cas. l’assurance commence à midi, le jour suivant
l’envoi ou la remise de la proposition.
A r t . 400. — La partie contractante peut réclam era l'a s ­
sureur la délivrance d’une police. La police doit indiquer:
1° Les noms des parties ; 2° l'objet soumis au risque ; 3° l’é­
vénement en prévision duquel l’assurance a lieu ; 4° la somme
assurée; 5° le moment où l’assurance commence et où elle
finit ; 0° la prime d'assurance; et 7° porter la signature de celui
qui délivre la police.
Art. 470. — La somme assurée ne peut dépasser la pleine
valeur de la chose assurée ; l’assurance est nulle pour ce qui
excède cette valeur.
Si la somme assurée est réduite pour ce motif, la prime est
également soumise à une réduction proportionnelle; ce qui a
été payé en trop est restitué an contractant.
S'il peut être prouvé que l’assurance exagérée a été con­
clue dans une intention malhonnête, l'opération d'assurance
est nulle pour le tout et l’assureur n’est obligé, ni au rem­
boursement des primes payées ni à la réparation du dommage
éventuel. L'assureur a, en tout temps, un droit d’inspection
sur l'objet assuré, afin d’en déterminer la valeur.
Auf. -471. — Si une chose a été assurée par plusieurs per­
sonnes contre un seul et même événement, ces assurances
réunies n’ont d’cll’e t que jusqu’à concurrence de la pleine va­
leur de la chose. Chacun des assureurs n’esl lenu (pie dans la
proportion existant entre lasoinme assurée par lui et le total
des sommes assurées par tous.
Si une chose assurée a été une seconde fois assurée pour la
même durée et contre le même événement, l'assurance p> sté-
T. 11. »6
242 l e s s o u r c e s d u d r o it p r i v é d e l ’ a s s u r a n c k

rieure n’est valable qu'en lant que l’assurance antérieure ne


couvre point la pleine valeur de la chose.
Lorsqu’il existe plusieurs assurances sur sa même chose, la
renonciation faite par l’assuré do ses droits contre l'un quel­
conque des assureurs n'a aucune influence sur les droits et
obligations des autres.
A rt. 472. — Les conditions du contrat d'assurance forment
la loi des .parlies en ce qui concerne leurs droits et obliga­
tions mutuels, en tant qu'ils ne sont pas réglés dans le présent
chapitre.
Art. 473. — La fixation de la prime est abandonnée à la
libre détermination des parties.
Le contractant est tenu de payer la prime à l'échéance, el
ne peut, à moins de stipulation expresse, exiger la délivrance
de la police avant le payement de la prime.
La délivrance delà police avant le payement de la prime
implique concession de délai pour le payement de celle-ci.
A rt. 474. — Lors d elà conclusion du contrat, l’assuré est
tenu de faireconnaitre A l'assureur toutes les circonstances de
lui connues qui, à cause de leur importance, peuvent influer
sur l’acceptation de l’assurance.
Si l’assurance est faite par ordre ou dans l'intérêt d’un
tiers, toutes lescirconstancesdont le tiers intéressé a connais­
sance doivent aussi être notifiées à l’assureur, en supposant
que ce tiers soit en position de les signaler à l’intermédiaire
contractant.
Si, lors de la conclusion du contrat d'assurance, le contrac­
tant est invité par l'assureur à remplir un questionnaire, il ne
répond que de la vérité des indications donnéesdans ce ques­
tionnaire.
Art. 475. — Si l'assuré ou celui qui contracte pour lui a
lu ou a sciemment déclaré d’une manière inexacte des cir­
constances importantes (art 47 4) ignorées de l’assureur, ce
dernier, si la fausseté ou l'inexactitude des déclarations no
lui étaient pas connues, peut, morne après l’arrivée du si­
nistre, attaquer le contrat d’assurance par voie d’action ou
d’exception.
A rt . 470. — Si l’événem ent en vue duquel l'assurance a été
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 213
prise arrive, l’assuré, aus>itôt qu'il en a reru la nouvelle, doit
en informer l'assureur sans délai el apporter tous ses soins à
diminuer le dommage. S'il est prouvé que l'assuré a manqué
à ces obligations, il repond vis-à-vis de l'assureur du préjudice
qui en résulte.
L’assureur doit tenir compte à l’assuré des dépenses par lui
faites en vue d’atténuer le dommage, alors moine que ses
efforts seraient restés sans succès. Néanmoins, si l’assurance
n’avait pas été prise pour la pleine valeur de la chose, le
remboursement de ces dépenses se ferait dans la même pro­
portion que celle existant entre la somme assurée el la valeur
réelle (le la chose assurée.
Aux. 477. — L’assureur est tenu d'indemniser du dommage
survenu dans les termes du contrat.
Il ne doil pas d’indemnité pour le dommage survenu par la
faute de l’assuré.
Art. 478. — Le montant de l’indemnité est déterminé d’a­
près la valeur que les choses assurées avaient au moment de
leur perte ou de leur détérioration.
Si cette valeur dépasse la somme assurée et que les choses
assurées soient totalement détruites, il y a seulement lieu de
payer la somme assurée à titre d’indemnité ; en cas de perte
partielle, le dommage doil. être réglé suivant la proportion
existant entre la somme assurée et la valeur totalede la chose.
Art. 479. — Si la valeur des choses assurées n’est pas dé­
terminée dans le contrat d ’assurance, l'assuré doit prouver
quelle valeur elles avait ni à l'époque de leur perle ou de leur
détérioration. Si. au contraire, la valeur des choses assurées a
été déterminée dans le contrai d’assurance, cette valeur sert
de base pour fixer l'indemnité à payer ; l'assureur pourrait
néanmoins prouver que la chose, au moment de sa perte ou
de sa détérioration, avait une valeur moindre.
A rt. 4K0. - Si plusieurs choses ont été assurées avec la
seule désignation de leur valeur totale, el si quelques-unes
d'entre elles seulement ont péri ou ont été endommagées, on
prendra pour ha-e, afin de déterminer l'indemnité à payer, la
différence entre la valeur des choses existant encore et la va­
leur totale assurée.
244 lics s o u h ci: s n u d r o it p r i v é dis l ’a s s u r a n c e

Il y aura exception à celle règle lorsque l’assureur pourra


prouver que les choses avaient une valeur moindre au mo­
ment île leur perte ou de leur détérioration.
Si la valeur réelle des choses assurées dépasse la somme
assurée, les dispositions de l'art. 478 serviront de base au
règlement de l’indemnité.
A r t . 481. — A défaut de convention contraire, l’assureur
est en droit de faire estimer le dommage survenu par des
exper ts. Mais si l'assureur ne fait pas usage de ce droit dans
les quinze jours après récept ion de la déclaration de sinistre,
l'assuré a le droit de faire estimer le dommage aux frais de
l ’assureur.
Jusqu’à l'estimation du dommage, l'assuréne peut prendre
aucune disposition de nature à modifier l’état de l’objet as­
suré.
lin cas de dommage partiel causé par la grêle, l’assureur a
le droit de suspendre l'estimation du dommage jusqu’à la
mise en grange de la récolte.
A r t . 482. — En cas de sinistre total, le montant de l'assu­
rance, à défaut d’autre arrangement, doit être payé à l'as­
suré, ou à ses ayants-droil, contre délivrance de la police.
En cas de sinistre partiel, la police n’est pas résolue et le
contrat reste en vigueur, jusqu'à concurrence de la valeur non
atteinte.
La convention des parties détermine l’époque du payement.
A défaut de pareille convention, la somme assurée doit être
payée dans les quinze jours après l'estimation du dommage.
Art. 483. — Si l'assureur a payé le montant du dommage
dans les termes du contrat, il est subrogé de par la loi, pour
le montant de ce paiement, et relativement au risque qu’il a
pris à sa charge, dans tous les droits qui, par suite de ce dom­
mage, peuvent appartenir à l'assuré vis-à-vis des tiers.
L’assuré répond de loutacte par lequel il porterait atteinte
à ce droit de l’assureur.
A rt. 484. — Si, durant le cours de l ’assurance, la propriété
de la chose assurée (ou l’intérêt que l'assuré attache à cette
chose), passe par suite de vente ou autrement à une autre
personne, le contrat d'assurance, même sans le consentement
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 245
de l’assureur, passe également, avec tous les droits el toutes
les obligations qui en découlent, sur la tète du nouveau pro­
priétaire de la chose, en supposant toutefois que le contraire
n’ait pas été stipulé dans le contrat d’assurance, el que, par
suite du transfert de la propriété, les conditions du contrat
ne soient pas altérées.
A rt. 485. — Le contrat d'assurance s’éleinl : 1° si la chose
assurée périt ou est perdue après la conclusion du contrat,
mais pourtant avant le moment à partir duquel l’assureur
doit supporter le risque ; 2" si la chose assurée périt ou est
perdue après le moment à partir duquel l'assureur doit sup­
porter le risque, par suite d’un sinistre autre que celui prévu
dans le contrat ; 3° si I entreprise assurée n’a pas lieu ou est
ajournée jusqu’à une époque où le risque contre lequel l'as­
surance aura été prise serait déjà éteint ; 4° si la prime qui
doit être payée à (les échéances périodiques n'est point payée
à l’échéance, ou avant l’expiration du délai, lorsqu'un délai a
été accordé pour le payement. Celte règle reçoit exception
dans le cas où l'assuré aurait été empêché de payer la prime
par un accident survenu sans sa faute ou par un cas de force
majeure ; 5° si l’intérêt pour lequel l’assurance a été contracté
disparaît.
Art. 486. — Si le contrat d’assurance était nul dès son
Origine (art. i(io), ou s'il a été ultérieurement déclaré nul
(art. '»T."»), ou si sa nullité s’est produite ultérieurement
(art. 485), la prime payée devra être restituée à l’assuré.
Toutefois, si la période de temps pour laquelle l'assurance
avait été prise s’était écoulée totalement ou en partie, l'assu­
reur, en l'absence d'autre convention, a le droit de retenir les
deux tiers delà prime payée.
Si c'est l'assuré qui a causé l’annulation ou l’extinction du
contrat, il ne peut réclamer la prime payée ; il est même
de ce chef obligé de payer les primes échues el de tenir l’as­
sureur exempt de tout dommage ; si c'est l'assureur qui est
en faute, il ne peut retenir le montant des primes encaissées,
ni demander le payement des primes échues et doit tenir 1 as­
suré complètement indemne.
A ht. 487. — Les actions procédant du contrat d’assurance
246 JLF.S SOURCES DU DROIT PRIVÉ DK I.’aSSURA.NGE
se prescrivent par un an, à partir du moment ou on a pu les
exercer.
Ain. 588. — Les objets mobiliers el immobiliers peuvent
être assurés contre les risques d'incendie soit entièrement, soit
partiellement.
L’assurance contre l’incendie prise pour toute la valeur
d ’un bâtiment ne s’étend pas, à défaut d’une stipulation
expresse, aux substruclions (cave, puits ou autres partiessou-
terraines).
En ce qui concerne les objets mobiliers, le lieu cl la localité
qu’ils occupent doivent être expressément déterminés.
L'assurance n'a de valeur que pour le lieu et la localité dé­
signés.
Art. 489. — Les approvisionnements de marchandises dont
la quantité subit de temps en temps des variations peuvent
être assurés contre l’incendie. Mais les variations de quan­
tités doivent être prouvées.
Art. 41)0. — S'il survient dans le bâtiment assuré ou dans la
destination de ce bâtiment un changement par suite duquel le
risque d’incendie subit une aggravation t o il e que l'assureur,
s'il l'avait connue, n’aurait pas conclu l’assurance ou ne l'au­
rait pas conclue aux mêmes conditions, le contrat s’éteint, à
moins que l’assureur, après avoir reçu avis du changement,
ne déclare le maintenir.
3i l’assureur ne maintient pas le contrat, il doit restituer à
l’assuré la portion de la prime payée afférente à la période
de temps non encore écoulée.
Art. 491. — L'assurance contre l'incendie comprend tous
les dommages résultant de l'incendie, quelle qu'en soit la
cause.
Les causes d’incendie exceptées par les contractants doivent
être expressément énumérées dans le contrat.
Sera assimilé au dommage causé directement par l'incendie
celui qui atteint les choses assurées» l'occasion d'un incendie
éclatant dans le voisinage, el causé soit par l’extinction de
l’incendie, soit par le sauvetage.
Celle disposition sera particulièrement applicable au cas
où les choses assurées auront péri ou auront été cndornma-
LA LOI DANS LF.S l'A ÏS DE DHOIT ALLEMAND 247
gécî pendant l’extinclion de l'incendie ou pendant le sauve­
tage.
Art. 492. — Pour les assurances contre la gréle, qui se li­
mitent exclusivement aux dommages causés par la gréle, la
police, indépendamment des indications mentionnées à l'ar­
ticle 469, doit contenir la description exacte de la pièce de
terre assurée, avec indication des bornes.
Aht. 493. — Les marchandises peuvent étre assurées contre
les risques d'expédition par terre, par fleuve ou par voie na­
vigable intérieure, pour la pleine valeur qu’elles ont à l'en­
droit el au moment de l’expédition. Les frais de chargement
et de transport, les frais de douane el autres, jusqu’au lieu de
la livraison, peuvent étre ajoutés à cette valeur, indépendam­
ment de la prime d’assurance.
L'augmentation île prix qui existerait au lieu de la livrai­
son, au moment du l’arrivée du sinistre, peut aussi être as­
surée.
Cette augmentation de prix espérée doit être stipulée spé­
cialement et en chilires dans la police ; autrement les dispo­
sitions de l’article 470 sont applicables.
Celle espèce d’assurance s’étend à tous les dommages que
les choses transportées peuvent subir par suite d'incendie, de
coup de foudre, de naufrage, charriage des glaces, perle,
explosion de chaudières, ou force majeure.
Ne sont exceptés que les sinistres expressément désignés
dans le contrat comme exclus de l’assurance.
Aht. 41(4. — L’assurance contre les risques de transport,
à défaut d'autre convention, commence au moment de l’expé­
dition des marchandises et expire aussitôt qu'elles ont été
livrées, au lieu désigné, au destinataire ou à son fondé de
pouvoirs.
Art. 49.'i. — L’assurance demeure valable sans inter­
ruption : 1° Si les marchandises à expédier en partie par
eau, en partie par terre, sont, durant la roule, changées
de voiture ; 2° si les marchandises à expédier par eau sont,
pendant la route, changées de bateau ; il y a exception lors­
que l’assurance a été conclue pour un transport à faire par un
bateau expressément déterminé dans le contrat ; dans ce
248 LES SOURCES T)U D llO IT PR IV É D E LASSURANCK
cas même, le ristjue est à la charge de l'assureur, si le chan­
gement do bateau a été nécessité par un événement »jii«-1—
conque, et si lo bateau sur lequel la marchandise a continué
sa route répond aux conditions du contrat ; 3° si, par suite
d'un événement quelconque, l'expédition des marchandises
a dû être-momentanément interrompue.
D.ms les cas visés sous les numéros 2 et 3, l'assureur doit
aussitôt que possible être averti.
A r t . 496. — L'assureur n'est pas responsable du dommage,
si l'expédition a lieu sans nécessité d'une manière autre que
la manière habituelle.
Si l’assuré retarde sans nécessité l'envoi ou l'expédition des
marchandises, l'assureur ne répond pas du sinistre survenant
pendant le retard.
Si ce retard dure plus d'un mois, ou si le destinataire dé ­
signé est en demeure de prendre livraison de la marchandise
au lieu de la livraison, l'assureur est dichargé de toute res­
ponsabilité ultérieure.
Art. 497. — Si le destinataire désigné a accepté la m ar­
chandise sans faire préalablement constater le dommage, la
responsabilité de l’assureur est éteinte.
Si la détérioration n’est pas extérieurement reconnaissable,
le destinataire doit la notifier à l’assureur dans les huit jours
de la livraison ; faute de quoi, il perdra ses droits à toute in-
demnité de ce chef.
Chapitre III. — De l’assurance sur la vie
Art. 498. — Csl considérée comme une assurance sur la
vie l'opération par laquelle une personne s’oblige, moyennant
une contre-valeur (prime), au payement d'une somme déter-
minée, de telle sorte que l’obligation de payer dépende de la
durée de la vie, de la santé ou d ; l’étal de conservation cor­
porelle d'une personne déterminée.
Celui qui s’oblige au payement est l'assureur, celui dont la
durée d’existence, sa santé ou l'état do conservation corpo­
relle donne lieu au payement, est l'assuré, et celui au profit
duquel le payement a été stipulé est le bénéficiaire.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 249
A rt. 499. — L'assurance sur la vie d'un tiers n’est valable
que lorsqu’elle a été conclue avec son consentement ou celui
de son représentant légal, ou si le contractant prouve qu’il a
inlérélà la longévité de l'assuré.
Cette disposition souffre exception en ce qui concerne les
époux, les parents en ligne ascendante et descendante et les
fiancés qui peuvent réciproquement s'assurer sur la vie sans
condition.
A rt. “>00. — La police d'assurance sur la vie, indépendam­
ment des prescriptions stipulées en l’article 409, numéros I,
4, 3. G, 7, doit indiquer : 1° le nom de l'assuré ; 2° le nom du
bénéficiaire (le porteur de la police peut être désigné comme
tel) ; 3° l’événement ou le lerrnedont l'arrivée est la condition
du payement.
A r t . 501. — Dans les assurances sur la vie, les contractants
sont absolument libres de fixera leur gré la somme assurée.
L’assurance cumulative est permise dans ce genre d’opé­
ra lion.
Art. 502. — S’il survient dans les occupations de la per­
sonne assurée un changement de nature à aggraver le risque
dans une proportion telle que si l’assureur avait eu connais­
sance de celle circonstance, l’opération d’assurance n’aurait
pas été conclue du tout, ou n’aurait pas été conclue aux mêmes
conditions, le contrat, à défaut de convention contraire, de­
vient nul, à moins que l’assureur, après avoir eu connaissance
du changement, ne déclare maintenir le contrat en vigueur.
Si l’assureur ne maintient pas le contrat eu vigueur, il devra
restituer au conlraclant(ou au bénéficiaire) le tiers des primes
payées.
A r t . î>03. — Si le terme ou l’événement en vue duquel
l’assurance avait élé prise arrive, le bénéficiaire, aussilôl
qu’il en a connaissance, doit on faire sans délai la déclaration
à l’assureur ; faute de quoi, il répond envers l’assureur du
dommage qui peut en résulter.
La convention des parties détermine le moment du paye­
ment. A défaut de convention, la somme assurée doit être
payée dans les huit jours après que la preuve de la réalisation
de la condition du payement aura été fournie.
250 I.ES SOURCES DU DROIT l'RIVÉ DE L'ASSURANCE
A r t . 504. — A moins que le contraire ne soit expressément
stipulé dans le contrat, l’assureur n’est point tenu au paye­
ment de la somme assurée :
1° Si l’assuré perd la vie par suite de condamnation judi­
ciaire, de duel ou de suicide ; 2° si l'assuré meurt sur le champ
de bataille ou par suite des blessures qu'il y aurait reçues ;
3° si l’assurance a été prise contre la maladie ou les blessures
corporelles, et si l’événement dont l'arrivée formela condition
du payement s’est produit par la faute de l’assuré ou du bé­
néficiaire.
Dans les cas visés sous les numéros 1 et 2, le bénéficiaire a
le droit de réclamer le remboursement du tiers des primes
payées.
Art. 305. — Le contrat d’assurance s'éleinl :
1° Si l’événement, à l'arrivée duquel le payement est su­
bordonné, s’est produit après la conclusion du contrai, mais
avant le moment à partir duquel l'assureur doit supporter le
risque; 2°si le bénéficiaire meurt, ou si l’événement à l’arri­
vée duquel le payement est subordonné ne peut plus se pro­
duire; 3° si la prime (pii doit être payée à des termes pério­
diques n’est pas soldée dans les trente jours de l'échéance, ou
dans le délai supplémentaire qui a pu être imparti ; cette dis­
position reçoit exception dans le cas où le retard lient à u n cas
de force majeure, ou à un accident n ’eu t rainant point de res­
ponsabilité; 4° si le bénéficiaire commet intentionnellement
un acte portant atteinte à la vie ou à la santé de l'assuré;
toutefois, si le bénéficiaire n’a droit qu’à une part du capi­
tal assuré, l'assureur n'est déchargé que du payement de
celte part.
Dans les cas visés dans les numéros I et 2, le tiers des
primes payées doit être restitué.
A rt. 806. — Les dispositions des articles 403, 407, i‘>8
Î73, 474, 473, 483, 480et 587 sont applicables, conformément
à la nature de la chose, aux assurances sur la vie, en tant
qu'aucune dérogation n'y a été apportée dans le présent cha­
pitre.
A r t . 507. — Les droits et obligations réciproques des par­
ties, en tant qu'ils ne sont pas réglés dans le présent cha­
LA LOI DANS LES l’AYS DE DIIOIT ALLEMAND 251
pitre, seront régis par les dispositions générales relatives au
contrat d’assurance.

Chapitre IV. — De la réassurance


Art. 508. — Par l’opération de la réassurance, le réassu­
reur. moyennant une contre-valeur (prime), s'oblige à payer
au réassuré une certaine somme déterminée, au payement de
laquelle ce dernier est obligé en vertu du contrat d'assu­
rance.
Art. 509. — Indépendamment des indications énumérées
en l'article 469, on doit déclarer dans le contrat de réas­
surance si l'opération est conclue comme réassurance directe
ou indirecte.
Art. 510. — Le contrat de réassurance s’éteint, si l'assu­
rance pour laquelle l'opération île réassurance a été conclue
est annulée. Dans ce cas, à défaut d’autre convention, le réas­
sureur n'a droit que dans la proportion du risque réassuré à
la prime qui peut revenir à l’assureur.
Art. i>11. — Après l’arrivée de l’événement dont dépend
l’obligation d'assurance à la charge du réassuré, celui-ci doit,
à défaut d’autre convention, en donner avis au réassureur au
plus tard dans les trois joursaprôs en a voir eu connaissance:
faute de quoi, l'engagement de ce dernier s’éteint.
A rt. 512. — L’obligation du réassureur au payement com­
mence, à défaut d'autre convention, au moment où naît,
pour le réassuré, l'obligation de payer.
A rt. 513. — Si le réassuré a. aux termes de l'article 483,
recouvré sur des tiers, en tout ou en partie, l'indemnité qu’il a
dii payer, il est tenu de remettre au réassureur une partie de
ce recouvrement proportionnelle à. la réassurance.
Art. 514. — Les dispositions des articles 472,473,474, 475,
■486 et 4S7, sont également applicables à la réassurance.

547. Le Code de commerce hongrois est resté mue!


sur le droit maritime cl par conséquent sur l’assurancè
contre les risques des transports par mer.
23:> LES SOURCES DU DitOIT 1*111 VÈ DE L’a SSUÜANCE
Il en est de méme du Code de commerce autrichien,
le livre V du Code de commerce allemand n ’ayant pas été
adopté en 18G2. Il s’ensuit que dans les deux parties de
l’Empire austro-hongrois il règne une grande diversité
dans les lois qui régissent celle matière.
En Dalmatie on applique le livre II du Code de com­
merce ilalien. A Trieste et en Istric, le droit maritime
privé n ’est pas codifié, ni m êm e écrit. On suit les règles
posées par les auteurs dans leurs ouvrages, et on se réfère
parfois aux dispositions du Code de commerce italien en
vigueur dans les conlrées voisines. Dans les procès rela­
tifs aux assurances maritimes, 011 applique les clauses gé­
nérales des polices et une clause spéciale qui se réfère
subsidiairemenl au Code de commerce italien. L'Editto
politico di navigazione Mercantile austriaca, de 1774,
avec des dispositions additionnelles postérieures (édition
de 1817), contient aussi beaucoup de règles importantes,
notam m ent sur les avaries el les rapports privés du capi­
taine avec les gens de l'équiqage '.
Il est depuis longtemps question d ’introduire dans les
deux parties (h* l'Empire le livre V du Code de commerce
allemand, en y apportant seulem ent quelques modifica­
tions. Ce projet qui constituerait une application de l’art. 2
de la loi constitutionnelle du 21 décembre 1807, n’a pas
encore été mis à exécution !.

§ 5. — E t a t s S ca n d in a v e s
A. D a n e m a r k .
5 4 8 . Le principal texte législatif sur les assurances en
1. Nous em pruntons oes renseignem ents îi M . Lyon Caen qui déclare
les tenir lui-infimo de M . ü laser, m inistro delà justice en A utriche. Vog.
Annuaire de législation étrangère, année 1825, p. 236.
V oy. Lyon 2. Caen, op. et loc. cil., et pour la loi du 21 dèe. 1SC7,
o/i. cit., p. 25ü.
r.A LOI DANS LES PA Y S DE DROIT ALLEMAND 253
Danemark est le chapitre 6 du livre sV du Code général
(Damkft Lov) de Chrislian V, publié le 23 juin 1683
Ce cliapilre traite de l’assurance m aritime ; mais il est au­
jourd’hui tombé en désuétude. En pratique *, les assuran­
ces sont régies par les statuts de la Compagnie royale
d'assurances maritimes lois qu'ils ont élé arrêtés par la
charte de celle compagnie en date du 2 avril 1850. Cette
charte, à laquelle se conforment les autres compagnies
d’assurances, constitue une sorte de droit coutumier com­
mercial *.
B. N orvège

5 4 9 . L 'assurance a été régie en Norvège ju squ ’en ces


derniers temps par le chapitre G du livre IV du Code gé­
néral norvégien (Norske lov), publié le 1;> avril 18G7.
qui n’est qu’une copie du Code danois. Postérieurement
à ce code, il n'v a qu’un seul docum ent législatif norvé­
gien sur l’assurance, c’esl une loi du i) août 183!) qui ac­
corde quelques privilèges aux sociétés mutuelles d’assu­
rance m aritim e qui venaient de se fonder *. Mais les
intérêts privés ont réalisé l’œuvre que le législateur n’a
pas pu ou n'a pas voulu accomplir. Presque toutes les
Compagnies d’assurance ont en fait reconnu comme loi,
à côté de leurs propres polices, la police des Compagnies
d ’assurance maritime de Hambourg. En 1871, une po-
1. V oy., pour 1« traduction de ce livra IV, Pardessus, Collection des
lois maritimes, t. Ill, cl). IS, p. 265-308, et A nllioine de Saint Joseph,
op. cit., p. 177-187.
2. 11 n’y a pas ju sq u ’à ce jo u r de code de com m erce en D anem ark.
U ne com m ission nom m ée en 1X71 a élé chargée de rédiger un projet de
code qui est déjà achevé pour le droit m aritim e.
3. Ces renseignem ents ont élé donnés h la Zeitschrift fiir das </esai/i-
mte UandelsrcM, (avril 1873, p . <79 et suiv.j îi laquelle nous les em ­
pruntons, par le docteur H indenhurg, avocat à Copenhague.
4. La loi m aritim e du 24 m ars 1850 ne contient aucune disposition sur
l’aisurance.
LlCS SOURCES DU DROIT PR IV É DE L’ASSURANCE
lice norvégienne, qui reproduit dans presque tou les ses
dispositions la police de Hambourg, a été adoptée à la
place de celle d rnière par presque toutes les Compagnies
norvégiennes *.
En Danemark et en Norvège, on retrouve le système de
l’assurance immobilière par l'Élat. De nombreux docu­
m ents législatifs existent sur celle matière dans les deux
pays.
C. S u è d e
5 5 0 . En Suède, l’assurance a élé régie ju sq u ’en 1864
p a rle Code maritime de Charles XI, du 12 juin 1677, et
l’ordonnance sur les assurances et sur les avaries du 2 oc­
tobre 17;i0.
Ces textes ont élé remplacés par la loi du 23 fé­
vrier I 8 6 i 5 qui Iraile de l’assurance dans ses articles 186
à 274. Les rédacteurs de celle loi se sont surtout inspirés
du droit maritime allemand.
Le système de l’assurance immobilière par l’Étal est en
vigueur en Suède, comme dans les autres pays Scandina­
ves.
La législation des trois États Scandinaves est particuliè­
rem ent pauvre sur la matière des sociétés. Elle n’offre
qu'un seul m onum ent législatif moderne qui puisse iulé-
1. Celle police qui conlicnl q u itre chapitres divines en 84 articles a été
publiée h Christiania en octubre IS7I sons ce titre : Almindelig Norske
Sôfonikringsplan udgivtl a f lieprotsenlanl Skabet for det Norsk
Vert tu s.
Elle a été misai publiée en anglais «ou» ce titre : The ytneral Norve-
gian Marine Assurance Plan, Chri-tiania, 187:1.
V oy. Gol 'sïhm idt, ZelUchrilt, annéo IS73 p. iS <.
Les renseignem ents donnés au texte ém anent de M. A ubcrl, professeur
ît Christiania.
2. Voy. G oldsclim iül, Zrils hrifl,lo c. c i'., p. 493.
Ces r ngeignem ents ém anent de M. H im m arskjüld, agrégé h l 'U ni­
versité d ’Upsal.
LA LOI DANS LES PAYS DE DltOlT ALLEMAND 255
resser l’assurance, c’est une ordonnance suédoise sur les
sociétés par actions, du fi octobre 1848.
§ 6. — R u ss ie
5 5 1 En Russie, l’assurance est régie par le quatrième
chapitre du troisième livre du Code de com m erce1. Ce
Code forme la onzième partie du Code général russe
(Swod Sakonow) qui a été mis en vigueur ;ï partir du
1er janvier 183.'» et dont une troisième édition officielle a
paru en I H’>7 Le premier m ouvem ent législatif sur l'assu­
rance en Hussie date de 1781 ; c’est un statut de Cathe­
rine Il qui est resté en vigueur ju sq u ’au S juin i 840. épo­
que à laquelle il a été révisé.
Dans l’Esthonie, la Livonie et la Courlande le Code russe
n’est appliqué que sùbsidiairement après le statut provin­
cial ; ce statut qui a été codifié, ne contient que quelques
articles relatifs à l’assurance (art. 1419, art. 4359-4362)! .
En Finlande, le Code maritime publié le 9 juin 1873
contient de nombreuses dispositions sur l’assurance (arti­
cles 171-233) s.
Dans l’ancien royaume de Pologne, le droit français in­
troduit en 1809-1810 est encore en pleine vigueur sans
modification essentielle \
1. Ce chapitre contient 39 articles (883-92-i) consacras \ l'assurance
m aritim e. A nthoinc «le Salnt-Joseph, op. cit.. M 3 i, en a donné la tra­
duction sur la prem ière édition. L'édition de ISV2 a été traduite en
allem and ¡>ar J. Von Schultz, Riga et L eipsig, 1*31.
L’art. U32 de 'édition actuelle .1857) contient une disposition tris re ­
m arquable, d'après laquelle il est perm is au juge, dans les cas no p ré ­
vus par la lo1 ou par la police, de se conform er aux principes adm is par
les autres nations. Voy, Heatz, Geschichle îles Europuis lien Seeversiche
runysrechti, Leipsig, 1878, p 12, en note.
2. Voy. Liv-Est-und Curlündischts Privalrechl susammen ge.ileltt au,'
Kefehl des llerrn itnd Kaiser Alexander II, Sainl-Pélernbourg, tsiii.
3. Ce Code a été publié en Français i H olsin^fors (Im prim erie
de l'É tat, 1877).
V oy. Lioldsclimidt, llandbuch, p . 259-201.
CHAPITRE III

LA LOI DANS LES PAYS DE DKCMT ANGLAIS

5 1. G r a n d e - B r e ta g n e .
3 5 * . I a Common Law en m u litre d 'a ssu ra n c e .
5 5 3 . La Statut'.' l.aw en m atière d'assurance sur la vie. — Traduction du
Gambltng net.
5 5 I . La Statu te Lan.> en m atière d'assurance m aritim e.
5 5 5 . La Statuts l.aw en m atière d'assurance m aritim e.
5 5 0 . Législation relative aux sociétés.
S 2 . E ta ts - U n is
5 5 1 . Codification de la Common l.aw.
5 5 N . T raduction du titre XI du projet de code civil relatif h l'assurance.
5 5 » . De (|U''l(|tics dispositions de droit privé intéressant l'assurance dans
la Statute Lav» de certains Etats.
5 0 0 . Loi votée en 1876 dans l'É lat de New-Tfork, donnant à la femme
m ariée le d ro it de c é d e r l'assu ran ce c o n tra c té e h son profil s u r
la vie du so n m ari.
501. L égislation relativ e aux so c ié té s.
i 3 . C a n a d a (D om inion
5 0 2 . É tat de la lé g islatio n relativ e à l'a s su ra n c e .

S l" r. — G ra n d e B re ta g n e
5 5 2 . Dans la Grande Bretagne, le conlrat d’assurance est
régi pur la Common Law, c’est fi dire par la loi coulumiùre.
Cette loi esl, pour employer l’expression des auteurs
anglais , jttdgemade, faite par lesjtiges, en ce sens qu’elle
n ’existe objectivement que dans les leading cases, c’est-
à-dire dans les arrêts de principe qui sont l’œuvre d e sju ­
ges. Dans ces arrêts, les juges ne créent sans doute pas le
LA LOI DANS LES PAYS DE DliOlT ANGLAIS 257
droit, mais ils le déclarent. Ils le puisent dans ses ancien­
nes traditions du pays, dans les usages nationaux, et aussi
dans les sois et usages du monde e n tie r; ils passent au
creuset de leur conscience ces multiples éléments pour
en faire un corps de doctrine trés complet et très homo­
gène que recomm ande l’imposante autorité des plus
grands noms judiciaires de l’A ngleterre. La commun lau)
se trouve dans les recueils d’arrôls « organes légaux de la
conscience juridique nationale » et dans les livres des
auteurs qui en ont résumé les principes.
5 5 3 . Dans la statuts ¿aie, c ’c-t-à-dire dans la loi écrite,
nous trouvons plu^eu rs actes législatifs intéressant ses
assurances. Les uns concernent les assurances sur la vie,
d ’autres les assurances maritimes, d ’autres enfin les as­
surances contre l’incendie.
Parmi ceux qui concernent l’assurance sur la vie, le
prem ier en date est celui connu sous le nom de Gnm-
bling uct passé sous le règne de (îeorges III (1774 1
(14 G. III, C. 48) et qui a été étendu à l'Irlande par un
acte du 28 juin 180(> (29 c/ 30 V., C. 42.)
Cet acte déclare nul.e et de nul effet l’assurance sur la
vie dans le cas où la personne qui prend l’assurance n’a
point un intérêt pécuniaire à la vie de l’assuré. En voici
la teneur :
« A cte pour rêijler les assurances sur lu vie, et ¡tour les in­
ter/tire sauf dans lus cas «« ceux qui assurent uni un intérêt
à l'existence des personnes assurées.
I. Attendu que l'experience a montré que la pratique des
assurances sur la vie, ou sur d'autres événements, où l’as­
suré n’a aucun intérêt, a introduit une espèce de jeu dange­
reux ; en vue d’y remédier, il est ordonné, que, aussitôt
1. Goldaclim idl, Handbuch des Handelttechts. 1, i>.
Nous citerons pai'licu ièretnent le leoueil il« F islur. Connmn tuiï
üiyvst, 5 vol graud-iii 8u, HoO-IBII). D epuis 1810, ¡1 paraît ehai|m.' aim ée
un nouveau volum e b o u s ( c nom d ’animal Digesl.
T. IL H
238 LES SO l'R CES DU DROIT PRIV É DE l/A SSU RA N CE
après la mise en vigueur de cet acte, aucune assurance ne
sera faite par une personneqnelconque, ni par un corps poli­
tique ou une société incorporée quelconque, sur la vie d'une
personne quelconque ni sur loul autre événement quel qu’il
soit, où la personne ou les personnes pour l'usage, on le bé­
néfice,ou pour le compte desquelles la police est faite, n'au­
raient auctin intérêt, ni par voie de jeu ou de pari ; et que
toutc assurance contraire à cette prescription sincèrement in­
terprétée sera nulle el d>! nul ellet.
II. Qu’il soit aussi ordonné qu’il nesera pas légal de faire des
polices sur la vie, ou sur d'autres événements, sans y insérer
le nom de la personne on des personnes intéressées, ou pour
l'usage, ou le bénéfice, ou pour le compte desquelles ces po­
lices sont faites ou souscrites.
III. Qu'il soit en outre ordonné que dans tous les cas ou
l'assuré a un intérêt à l’existence, ou dans l’événement qui
sont l'objet de l'assurance, il ne recevra pas de l’assureur une
somme plus grande que la valeur de cet inlérét.
IV. sous la réserve qu’aucune des prescriptions de cet acte
ne s’étendra ou ne sera interprétée de manière à s'appliquer
aux assurances faites d> bonne foi par toute personne sur les
marchandises chargées sur navire, mais que toutes les assu­
rances de ce genre seront valables et sortiront effel comme
si cet acte n'avait pas été passé.
Un act do 1SG7 (30 cl 31 V. C. 1 ii). qui s’explique par
certaines particularités du Droit anglais, autorise le ces-
sionnaire d ’une police d ’assurance sur la vie à agir en
justice en son propre nom.
Enfin un act du 9 août 1870 (33 et 34 Vict. C. 93)
accorde h la femme mariée des droits particuliers en ma­
tière d'assurance sur la vie '. Cet act a été étendu à
!. Voici le résum é de l’art. 10 de cet net :
Une fcmino m ariée peut S ire * son prolU personnel une assurance sur
au vie ou sur celle de «on m ari, com m e si elle n'était pas m ariée.
Une assurance faite par un liom m e m arié sur sa propre vio, avi»c décla­
ration expresse que cette assurance est faite au profit de sa femme ou de
sa femme et de ses enfants sera considéré com m e un fldéicomrni»
LA LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ANGLAIS 259
s’Êcosse par un acl nllérieur en dale du 26 août 1880
5 5 4 . En matière d’assurance m intime, nous citerons
d’abord l'net de 1745 (19 Gîo. Il C. 37), rendu d m s le
méme esprit que le Gambling acl. Cet acte dispose que
tonies les assurances dites avec ou sans intérêt
i(interest or no interest), celles où I’int6rét d î l’assuré
n ’est prouvé que par la police elle méme. celles qui ne
sont que des jeux ou <l<;s paris déguisés, celles où l’assu­
reu r n’a pas le bénéfice du sauvetage, seront nulles et de
nul effet ; qu'aucune réassurance, ou double assurance, ne
sera légale excepté dans le cas où le premier assureur
sera insolvable, ou en faillite, ou décédé ; enfin, que dans
le commerce des Indes Orientales le préteur il la grosse
aura seul le droit de s’assurer pour l’argent qu’il a prété,
et que l’em prunteur ne recouvrera, en cas de perte, pas
plus que sa pari stricte dans le navire ou dans les mar­
chandises.
Ces dispositions ne s’appliquent pas aux navires étran­
gers.
Cet acte a été complélé par un autre acte de 1787
(28 Geo III, C. 36). qui exige que le noiu des personnes in­
téressées dans l’assurance soit inséré dans la police.
Un acte de 18(58 ¡31 et 32 Vict. C. 86) autorise le ces-
sionnaire d'une police d’assurance maritime à agir en ju s­
tice en son propre nom.
Enfin nous citerons le Merchant shipping net de 1871
(34 et 33 V. C. \ 10) complété par le Merchant shipping

(trust) au profil (ie la femm e pour son usage particulier cl celui de scs
enfant* en dehors do tout co n trite du m iri et de» créanciers <lo i-e der-
ii c r. Si le m ontant do l’assurance devient payable durant le m ariage, un
trust'c pourra êlre nomm e l'effet de recevoir le paiem ent "a n s le cas
où assnranc aurait été faite et les prime» payée« par le mûri en fraude
de scs c éaiidi’rs, ceux-ci aur ient ilioit de prélever une som m e égale au
m ontant des prim es ainsi payées.
V oy. Annuaire de Législation Etrangère, année l^liü, p. 57.
I . Voy ,eod. op., année 1881, p. 12.
200 l e s so u h ces du » b o it im u v ê d e l ' a s s u h a n c e
uct de 1870(39 et 40 Vict. C. 80) auquel M. Plimsol la alla-
ché son nom. Ces actes ont créé de précieuses garanties
au profil des assureurs maritimes : mais ils uc contiennent
pas de dispositions de droit privé.
5 5 5 . Kn matière d ’assurance contre l'incendie, nous
trouvons en Angleterre peu d’actes législatifs spéciaux.
En dehors du Gamblimj net de 1774 (pii est aussi ap­
plicable à celle matière \ nous n ’avons à mentionner
qu'une série d’actes destinés û prévenir les incendies ou à
en faciliter l'extinction s.
5 5 6 . Les lois sur les sociétés (I8f>2. 2;> el 26 Vint.
C. 87. 2;J et 20 V. C. 89. — 1868. 28 et 27 Vict 80.
— 1807. 30 et 31 YictC. 131. 30 et 31 V. C. 117 — 1809.
32 et 33 Vicl. C. 11 et C. 48 — 1870. 33 el 3 i Vict.
C. 104) intéressent toutes les brandies d'assurance".
S 2. — États-Unis.
5 5 7 . Aux État-Unis la loi commerciale a pour base la
Common Law.
La Common Law n’a point encore été codifiée en An­
gleterre ; elle l’a été aux État-Unis grâce aux efforts de
M. David Dudley Field qui s’est dévoué à celte œuvre 4.
1. Y oy. Bnnyon, The law of /ire insurance, 2° édition, L ondres,
1875, p . 5 et suivantes.
2 . Voy. Bunyon, </>. c il., p . 2*5, et
3. Voy. pour toutes ces lois, la collection ofllcie'lc. The statules revised
1235-1865, 14 vol. in-8o, et depuis 1R6.>, The public gênerai statules (uit
volum e I n- o chaque année) , ou liien la Chtlly't'eoU 'Chûn o f ait Ihe sta-
lules 0/ practical ulility continuai hy lloralio Lloyil, I86--1S72, un vol.
¡il-1'», wilh animal continuation.
i . C’est en 183!) qiïe M. l'avid Dudley Kiold com m ença sa cam pagne
pour la codification de la Common law, c'est grâce li ses efforts que fu­
rent insérées dans la constitution de 1816 les deux dispositions m ention­
nées au texte. Dana la rem arquable introduction qui précède le projet
présenté en 1863 à a législature de New Y ork, MM . David D ud l y Field,
W illiam O r tis Noyés, et A lexander W . Bradford, les trois derniers
LA r.OI DANS LES PAYS II F. DROIT ANGLAIS 261
La constitution de l'Iïtat de New-York, révisée en 18 i6,
ordonnait cette codification dans les §§ 17 de son art. 1 et
24 de son art. 6. Conformément aux prescriptions de ces
articles, deux commissions furent chargées d’élaborer les
nouveaux Codes. l,e projet de Code civil, présenté il la lé-
gislalure de PÉtat de New-York en 1865, n’a pas encore
été adopté.
Dés 1804 cependant il avait élé mis mis en vigueur
comme loi dans le territoire de Dacola, et en 1872 la lé­
gislature de PÉtat do Californie l’a également adopté
presque sans changement. Ce projet de loi, déjft devenu
soi dans le Dacota et en Californie, présente le plus grand
intérêt: c’est le prem ier essai de codification de la Com-
mou Lato qui ail jamais été tenté.
5 5 8 . Il contient un titre, le onzième, consacré ii l’as­
surance. Nous en donnons plus loin la traduction. Ce ti­
tre résum e en formules nettes et concises auxquelles ne
nous ont guère habitués les lois anglaises et américaines
les principes qui régissent l’assurance. Un premier chapi­
tre i§§ 1357-Î445) traite du contrat d'assurance en gé­
néral ; le deuxième chapitre (§§ 1416-1513) en règle
l’application aux risques de la navigation maritime ; le
troisième (§§ 1514-1518) est consacré à l’assurance
contre l’incendie ; le quatrième (§§ lt> 19-1523)à l’as­
surance sur la vie et sur la santé. Yoici la traduction de
ces quatre chapitres:

com m issaires qui de IS57 ù iR63onl travaillé il ce projet, indiquent la


m éthode qu'ils ont suivie. Puisant la loi en vigueur ft ses deux source»,
la Common lato dan< les recueils de jurisp rudence, la Statut« laui dans
les bulletins des actes législatifs, ils l'ont analysée rn nutieusem ont. puis
form ulée en propositions distinctes en évitant les répétitions cl en «-fTa-
i;ant i«-a contradictions, enlln iis l’ont m ise dans un o n lr.’ acien'iflqne en
l’am endant dans la m esure utile. V oy. The civil code o f the stale o f
New- Yorlc reported complète by the commissioners o f the code, publié à
Albany en 1865.
LES SOURCES 1)U DROIT PR IV É DE L'ASSURANCE

TITRE XI. DE L'ASSURANCE


C h a p itre I. — D e l’a s s u r a n c e en g é n é ra l.
S e c tio n i . — D é f in it io n d e l ' a s sü r a k c e .
g r<57. L’assurance est un contrat |mrlequel une personne
entreprend d'en indemniser une autre contre la perte, le
dommage ou la responsabilité résultant (l'un événement in­
connu ou contingent.
S ectio n h . — Q u e ll e s c u o se s p e u v e n t ê t r e a s s u r é e s .
§1358. Tout événement contingent ou inconnu, passé ou
futur, <|iii peut causer du dommage à une personne ayant un
intérêt assurable, ou créer une responsabilité à son préju­
dice, peut être l'objet d'une assurance soumise aux prescrip-
de ce chapitre.
§ 1339. Les espèces d’assurance les plus usitées sont :
1° l'assurance m aritime; 2° l'assurance contre l'incendie;
3° l'assurance sur la vie. el V l'assurance sur la santé (Le Code
Californien ajoute 5° l’assurance contre les accidents).
§ 1300. Toutes les espèces d’assurance sont soumises aux
prescriptions de ce chapitre.
S e c tio n iii — D e s p a r t ie s c o n t r a c t a n t e s .
§13l»l La pcqsonne qui entreprend d'en indemniser une
autre par un contrat d’assurance esl appelée l'assureur, et la
personne indemnisée est appelée l’assuré.
§ 1362. Toute personne capable de faire un contrat peut
être assureur en se conformant aux restrictions imposées par
les statuts spéciaux aux compagnies étrangères, non résiden­
tes et autres.
§ 1363. Toute personne, excepté un ennemi de la nation,
peut être assurée.
§ I3ti4. Lorsqu'un débiteur qui a créé un mort-gage sur sa
chose contracte une assurance en son propre nom en spéci­
fiant que l’indemnité sera payable au créancier béniliciairedu
mort-gage, ou bien cède la police d'assurance à ce créancier,
l'assurance est considérée comme reposant sur l'intérêt du
LA LOI DANS LES J'AYS I)E DROIT ANGLAIS 203
débiteur qui ne cesse pas d’être partie au contrat originaire,
et tout acte du sa pari, qui ferait annuler l’assurance en
d’autres circonstances, aura le même eiïet quoique la chose
soit entre les mains du débiteur.
§ 1305. Si l’assureur consent au transfert de l’assurance
fait par le débiteur au créancier bénéficiaire du mort gage,
et qu'au moment où il consent il impose de nouvelles obli­
gations au cessionnaire qui fait un nouveau contrat avec
lui, les actes du débiteur ne peuvent affecter les droits de ce
dernier.
Section i v . — De l ' i n t é r ê t a s s u r a b l e .
§ 1366. Tout intérêt dans une chose, tout rapport entre une
personne et cette chose, ou toute responsabilité relative à
cette chose d« telle nature qu'un péril déterminé puisse
causer au dommage direct à l’assuré est un intèrét assu­
rable.
§ 1307. Un intérêt assurable dans une chose peut consister
en : 1" un intérêt existant, 2° un commencement d'intérêt
fondé sur un intérêt existant ; 3® une expectative combinée
avec un intérêt existant dans la chose d’où naît l'expec­
tative.
g 1308. Un voiturier, ou un dépositaire de quelque espèce
qu’il soit, a un intérêt assurable dans la chose qu’il détient
comme tel jusqu'il concurrence de sa valeur.
§ 1369. Un simple intérêt éventuel ou espéré dans une
chose, non fondé sur un droit actuel il celte chose, ni sur
quelque contrat valable relatif à celte chose, n’est pas assu­
rable.
§ 1370. La mesure de l’intérêt assurable est l'étendue du
dommage (pie causerait à l'assuré la perle ou la détériora­
tion de la chose.
¡5 1371. Le seul objet de l'as-urance est d’indemniser l’as­
suré ; s'il n’y a pas d’intérêt assurable, le contrat est nul.
§ 1372. Un intérêt assuré doit exister au moment où l'as­
surance est contractée et où le dommage se réalise ; il n'a pas
besoin d'exister dans la période intermédiaire.
S 1373. Excepté dans les cas spécifiés dans les quatre para­
graphes suivants et dans les cas d’assurance sur la vie el sur
LES SOURCES DU IIIIOIT PRIV É DE L ASSURANCE
la santé, un clmngement d'intérêt dans une partie quelcon­
que de la chose assurée, non accompagné d’un changement
correspondant d ’intérét dans l’assurance, suspend l’assu­
rance dans une proportion égale, jusqu'à ceque l’intérél dans
la chose et l'intérêt dans l'assurance reposent sur la môme
tête.
§ 1374. Un changement d'inlérét dans la chose assurée
après la réalisation du dommage ne ppéjudicie pas au droit
«le l'assuré à l’indemnité.
§ 1373. Un changement d'inlérét dans une ou plusieurs
choses, parmi celles plus nombreuses assurées séparément
par une police, n’annule pas l'assurance quant aux autres.
§ 1376. Un changement d'inlérét, par suite de testament ou
de succession, ît la mort (h? l’assuré, n’annule pas l'assurance;
l'intérêt de l'assuré dans l'assurance passe à la personne qui
prend son intérêt clans la chose assurée.
§ 1377. Lorsque des associés, ou des propriétaires con­
joints ou indivis se sont assurés conjointement, la cession que
fait l’un d'eux de son intérêt aux autres n'annule pas l’assu­
rance, même s'il a été convenu que l'aliénation de la chose
assurée mettrait fin à l'assurance.
S e c tio n v . — D e la r é t ic e n c e e t d e s d écla m ations
§ 1378 L'omission de la part d'une partie de communiquer
ce qu'elle sait et ce quelle doit communiquer est appelée une
réticence.
§ 1371». Une réticence, qu'elle soit intentionnelle ou non,
donne à la partie lésée le droit d’annuler le contrat d'assu­
rance.
§ 1380. Chacune d«s parties au contrat d'assurance doit
communiquer à l’autre, de bonne foi, loul les faits à sa con­
naissance qui sont ou qu’elle croil être essentiels (ma!ami)
pour,le contrat, el dont l'autre partie n’a pas les moyens de
s'assurer et qui n’ont pas été l'objet d’une garantie.
§ 1381. Ni l'une ni l'autre des parties au contrat d'assu­
rance n’est tenue de donner des indications sur les faits sui­
vants, si ce n'est pour répondre aux questions do l'autre :
1° ceux que l'autre counait ;
LA LOI DANS L E8 l*AVS DE DROIT ANGLAIS 263
2° Ceux que l’aulre, par l'effet d'une csaivoyance ordinaire,
doil connaftre, el dont la première n’a aucune raison pour la
supposer ignorante ;
3° Ceux à la communication desquels Vautre renonce ;
4° Ceux t]iii prouvent ou tendent ii prouver l’existence
d’un risque exclu par une garantie, el qui ne sont pasautre-
ments essenliels ; el
i>° (’.eux relatifs « un risque non compris parla police et qui
ne sont pas autrement essentiels.
S 1382. Le caractère essentiel d’un fait ne doit pas élre dé­
terminé par révénemeut, mais seulement par son influence
probable el raisonnable sur la partie à laquelle il doit être
communiqué, lorsqu'elle forme «on jugement sur les désa­
vantages du contrat proposé, ou qu’elle prend ses informa­
tions.
§ 1383. Chacune (les parties au contrat d’assurance est te­
nue de connaître lotis les laits généraux sur lesquels elles
peuvent toutes les deux prendre des informations, et qui peu­
vent influer au point de vue politique ou matériel sur le ris­
que considéré ; chacune des parties doit aussi connaître les
usages généraux de commerce.
§ 1834. La renonciation au droit d’être informé de faits
importants peut résulter soit des termes do l’assurance, soit
du ce qu’on a négligé de prendre îles renseignements sur des
faits de ce genre, alors qu’ils sont manifestement impliqués
dans d'autres faits sur lesquels ont a reçu des informa­
tions.
§ 1385. L’assuré n'a pas n donner d'information sur la na­
ture et la valeur de son intérêt, si ce n’est pour répondre à
une question, sauf ce qui est prescrit au § 140t.
§ I38G. L'omission intentionnelle et frauduleuse, de la
pari de l’assuré, de fournir des renseignements sur des
points qui prouvent ou qui tendent à prouver la fausseté
d’une garantie donne il l'assureur le droit de rescinder le
contrat.
§ 1387. Ni l’une ni l'autre des parties ;m co n tra t d’assu­
rance u'eal tenue de donner, méme sur demande, connais­
sance de son propre jugement sur les points en question.
206 LlCS SOURCES DU DROIT P R IV É D E L'ASSURANCE
§ 1388. La déclaration peut élre orale ou écrite.
g 138!). Elle peut élre laite eu même temps que la police, ou
avant elle.
§ 4390. Elle doit être interprétée suivant les mêmes réglé»
que les contrats en général.
g 13HL Si elle se rapporte à l’avenir, elle doit élre considé­
rée comme une promesse, à moin* qu’il n’apparaisse qu’elle
élait simplement la constatation d’une croyance ou d’une
espérance.
§ 1392. Elle ne peut pas constituer une condition expresse
dans un contrai d’assurance, maiselle peut constituer une ya-
rantie implicite.
§ 1393. Elle peut être modifiée ou retirée avant que l’assu­
rance ne soi! réalisée, mais non après.
fî 13 *4. Le moment de la réalisation du contrai d’assurance
est celui auquel la déclaration doit être présumée se référer.
§ 131)5. Lorsque l’assuré ne connaît pas personnellement
un lait, il peut néanmoins donner sur le point dont il s'agit
les renseignements qu'il tient d’autrui cl qu’il croit vrais, en
expliquant que ces renseignements viennent d'autrui, ou bien
il peut soumettre à l’assureur l’ensemble des renseignements
qu’il tient d'autrui, el dans aucun cas il n’est responsable de
leur vérité, ii moins qu'ils ne viennent d'un agent de l'assuré
dont le devoir soil d’en donner.
§ 1396. La déclaration doit étre considérée comme fausse
si les faits ne sont pas d’accord avec ce qu’elle affirme et ce
qu'elle promet.
§4397. Si la déclaration est fausse en un point essentiel,
que ce point lasse l’objet d ’une affirmation ou d’une pro­
messe. la partie lésée esl autorisée à rescinder le contrat à
partir du moment où la déclaration devient fausse.
§ t 98. Le caractère essentiel d'un fait se détermineen ma­
tière de déclaration comme en matière de rélicence.
§ 1399. Les dispositions de cette set ion s’appliquent aussi bien
à une modification qu'à la formation du contrai d'assurance.
S e c tio n v i . — D e la p o l ic e .
§ 1400. L’instrument écrit où est relalé le contrat d'assu­
rance s’appelle une police d’assurance.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ANGLAIS 2IÎ7

§ MOI. La police d’assarance doit spécifier:


1° Les parlies entre lesquelles le contrat est lait ;
2° Le taux de la prime ;
3° La chose ou la vie assurée ;
•4° L’intérét de l’assuré dans la chose assurée, s’il n'en est
pas le propriétaire absolu ;
5" Les risques assurés ;
fi" L>é temps que doit durer l'assurance.
§ 1402. Lorsque le nom de la personne que l'on a voulu as­
surer esL spécifié dans la police, cette police ne peut être a p ­
pliquée qu’à l’intérêt propre de celte personne.
8 1403. Lorsqu'une assurance est faite par un mandataire
ou un « trustée », le fait que le mandant ou le bénéficiaire du
« trust » est la personne réellement assurée doit être cons-
stalé dans la police en indiquant le mandataire ou le « trus­
tee » comme tels, ou par d'autres expressions générales.
¡5 1404. Pour rendre l’assurance contractée par un associé
ou un propriétaire indivis applicable à l'intérêt de ses co-as-
sociés nu île ses copropriétaires indivis, il est nécessaire que
les termes de la police soient conçus de mamère à être appli­
cables à l'intérêt commun ou indivis.
ij 1405. Lorsque la désignation de l'assuré dans la police
est tellement générale qu’elle peut comprendre toule per­
sonne, ou toute classe de personnes, celui là seul peut récla­
mer le bénéfice de li police qui peut démontrer que dans l'in­
tention des parties contractantes il était compris dans celte
police.
§ 1407. Le simple transfert d’une chose assurée ne transfère
pan la police, mais la suspend jusqu'à ce «pie la même per­
sonne devienne propriétaire et de la police et de la chose as­
surée.
§ 1406. Une police peut être conçue de telle sorte que le bé­
néfice en appartienne à quiconque, pendant la durée du ris­
que, peut d •venir propriétaire de l’intérêt assuré.
110s. La police est ouverte ou évaluée.
§ 140!>. La police ouverte est celle où la valeur de la chose
assurée n’est pas fixée par la convention, mais doit être dé­
terminée seulement en cas de perle.
2G8 LES SOUHCES DU DROIT l’HIVK DE LASSUHANCE
§ 4410. La police évaluée csl celle qui exprime un accord
intervenu sur l'évaluation de la chose assurée à une somme
déterminée.
§ 1411. La police courante est celle qui se réfère à des as­
surances successives, et qui prévoit que l'objet de la police,
particulièrement en ce qui concerne les choses soumises ù
l'assurance, pourra être déterminé de temps en temps par
des constatations ou des endossements additionnels.
§ 1412. La reconnaissance dans la police do la réception de
la prime prouve péremptoirement qu’elle a été payée, et
rend la police obligatoire, nonobstant tonte stipulation di­
sant qu'elle ne sera pas obligatoire jusqu’à ce que la prime
soit payée.
§ 1443. Est nulle la convention, conclue avant une perte,
de ne pas céder les droits nés contre l’assureur au profit de
l’assuré lorsque cette perle s’est réalisée.
vu. — D e s G a h a n tie s .
S e c tio n
§ 1414. Une garantie est expresse ou implicite.
§ 4445. Il n'y a pas de termes sacramei tels pour créer une
garantie.
§ 1410. Toute garantie expresse, faite au moment où la po­
lice est dressée ou auparavant, doit être contenue dans la
police même ; on ne peut, même si les parties sont d’accord
pour y consentir, se référer a un autre acte comme faisant
partie de la police ¡1 ce point de vue, que cet acte soit écrit
sur le même papier ou non.
§ 1417. Une garantie peut se référer au passé, au présent,
à l’avenir, ou à l’une quelconque de ces époques, ou bien ¡V
toutes.
§1148. Lorsqu’une chose relative iï la personne ou à la
chose assurée, ou au risque, est déclarée comme un fait dans
la police, il y a garantie expresse.
§ 1419. Une déclaration dans la police qui implique l’inlen-
tion de faire ou de ne pas faire une chose qui influe essentiel­
lement sur le risque est une garantie que l'acte ou l'omission
dont il s’agit aura lieu.
§ 1420. Si avant le moment de la réalisation d’une garan-
LA LOI DANS LES l ’AYS U S DHOU’ ANGLAIS 2611
tic se référant à l'avenir, la perle prévue par l'assurance ar­
rive, ou que la réalisation de la garantie devienne illégale
(ou impossible, C. civil Californien), la police ne devient pas
nulle par suite de défaut de réalisation de cette garantie.
§ 1421. La violation d'une garantie, essentielle, ou d'une
àutre condition essentielle de la police, de la part de cha­
cune des parties, autorise l’autre à rescinder le contrai.
§ 1422. La police peut déclarer que la violation des condi­
tions qu’elle spécifie la rendra nulle ; autrement la violation
d'une condition non essentielle n’annule pas la police.
§ 1423. Une violation de garantie, sans fraude, exonère
simplement l’assureur à partir du moment où elle a lieu ; si
elle arrive dès le début, elle empéche la police de s’appliquer
au risque.
S e c t io n v i n . — D e la i -h im e .
§ 1424. L'assureur a droit au paiement delà prime aussitôt
que la chose assurée est exposée au risque couvert par l'assu­
rance.
Ç 1123. L’assuré a droit à la restitution de la prime payée,
ou à une part déterminée île cette prime, si aucune partie de
son intérêt dans la chose assurée n'est exposée au risque cou­
vert par l'assurance, ou bien, lorsque l'assurance esl faite
pour une période de temps limitée, si son intérêt n’esl pas
exposé au risque pendant cette période.
§ 1126. L'assuré a droit à la restitution de la primo lors­
que le contrat est annulable en raison de la fraude ou de la
fausse déclaration de l’assureur, on en raison de faits dont
l’assuré ignorait l'existence sans qu'il y eiH de sa faute, ou
bien lorsque, par un fait quelconque de l'assuré autre que la
fraude, l'assureur n’a jamais encouru la responsabilité créée
par la police.
§ 1427. Si le risque couvert par l'assurance a existé, cl que
l'assureur ait été responsable, fût-ce un temps très court,
l'assuré n'a pas droit à la restitution de la prime, en tant
qu'il s’agit de ce risque particulier, à moins que l’assurance
n’ait été faite pour un temps limité, auquel cas l'assuré a
droit il une restitution proportionnelle conformément au
S 1425.
270 LES SOURCES DU DROIT J'RIVÉ DE L'ASSURANCE
§1128. Dans le cas où plusieurs assureurs ont assuré une
chose pour une somme supérieure à sa valeur ( o u -In s u ­
rance), l'assuré a droit à la restitution de la prime, en pro­
portion de ce dont le tolal des sommes assurées dan-! toutes
les polices dépasse la valeur assurable de la chose soumise au
risque.
§M42!). Lorsque I' « ovcr insurance » est faite dans des po­
lices simultanées, les assureurs conlrihuent à la restitution
de la prime dans la proportion de la somme assurée dans
leurs polices respectives.
§ I 430. Lorsqu’elle est faite dans des polices successives,
ceux-là seuls contribuent à la restitution de la prime (pii sont
exonérés par des assurances antérieures rte la responsabilité
qu'ils ont assumée, et dans la proportion où la somme eu vue
de laquelle la prime a été payée dépasse celle pour laquelle,
en raison de l'assurance antérieure, ils pourraient être rendus
responsables.
S ectio n ix . — D e l a p e r t e .
§ 1341. L’assureur est responsable de la perle dont le ris­
que couvert par l’assurance a été la cause immédiate, et cela
bien qu’un risque non visé par le contrat ait pu être une
cause médiate de la perle ; mais il n'est pas responsable de
la perle dont le risque couvert par l'assurance n’a été qu'une
cause médiate.
§ 1432. L’assureur est responsable dans le cas où la chose
assurée est sauvée d’un risque assuré qui sans ce'a eût causé
une pi'rte, si pendant le sauvetage la chose est exposée à un
risque non assuré qui enlève à l'assuré pour partie ou pour
le tout la possession de cette chose, on dans le cas où la perte
est causée par les efforts faits pour préserver du risque
assuré la chose assurée.
§ 1433. Au cas où un risque est spécialement excepté dans
un contrat d’assurance, une perte qui ne serait pas arrivée
sans ce risque est par là môme exceptée, et cela, bien que la
cause immédiate de la perte ait été un risque qui n'était
pas excepté.
§ 1434. L’assureur n’est pas responsable d’une perte causée
LA LOI DANS I.E3 PAYS DE DROIT ANGLAIS 27 I
par nn acte volontaire de l'assuré ; mais il n'est pas exonéré
par la négligence de l'assuré, ni par la fraude ou la négli­
gence de ses agents ou d'autrui.
S e c tio n x. — D e ia n o tif ic a tio n d e là p e rte .
§ I Wri. Kn cas do perte l’assureur est exonéré, s'il no lui en
est pas donné connaissance, sans aucun délai non nécessaire,
par l'assuré, ou l'ayant droit au bénéfice de l’assurance.
§I Lorsque la preuve préalable de la perle est re­
q u is e p a rla police, l'assuré n'est pas tenu «le fournir une
preuve «le la nature «le c>;lle qui <erait nécessaire devant une
Gourde justice; il suflit qu'il apporte la meilleure qu'il ail
entre les mains dans le moment.
S I »37. Titules imperfections dans la notification, ou dans
l'administration «le la preuve préalable de la perte, auxquel­
les l’assuré peut remédier el que l’assureur a négligé «le rele­
ver sans aucun délai non nécessaire, ne peuvent plus ôlre in­
voquées pour motiver une objection.
§ I »38. Le retard dans la notification ou dans l'adminis­
tration d î la preuve de la perte à l'assuré ne peut plus étre
invoqué si c'est ce dernier qui l'a causé, ou s’il néglige de
s'en prévaloir pr »mptemont et en précisant ses griefs.
§ I i l'.). Si la police exige, à titre de preuve préalable de la
perte, le certificat ou le témoignage d'une personne autre
que l’assuré, il su fil que ce dernier fasse les diligences rai­
sonnables pour les fournir, et en cas de refus «le la pari de
cette personne, qu'il justifie d'une manière raisonnable «pie
ce refus ne repose pas sur des motifs fondés de défiance à
l’égard «les faits à certifier.
S ection x i. — De la double a s s u r a n c e .

§ LUO. La rlmible assurance existe lorsque la même per­


sonne esl assurée séparément par plusieurs assureurs pour le
même ob et et le même inlérét.
§ LUI. Kn ca< «le double assurance l'assuré peut deman­
der le paiement de la perte à l'un quelconque des assureurs
qui au moment du paiement peut exiger des autres qu ils y
contribuent au prorata.
-m LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSUKAHCE

S ection x ii . — D e la r é a s s u r a n c e .
§ 14 42. Le contrat de réassurance est celui par lequel l'as­
sureur se fait assurer par un tiers contre la perle ou sa res­
ponsabilité qu’il encourt à raison du contrat originaire.
§ 1443. Lorsque l’assureur fait une réassurance, il doit
communiquer toutes les déclarations de l’assuré originaire, et
aussi tous les renseignements et toutes les informations qu’il
possède et qui sont essentiels au risque, qu’il les ait eus avant
ou après le premier contrat.
§ 1444. La réassurance est présumée étrc un contrat d'in­
demnité contre la responsabilité, et non pas seulement con­
tre le dommage.
g 1.44'i. L’assuré originaire n u aucun intérêt dans le con­
trat de réassurance.
Chapitre II. — De l'assurance maritime.
S ectio n i . — D é k i .m t io n d e l' a ssu r a n c e m a r it im e .
§ 1 446. L'assurance maritime est l'assurance contre les ris­
ques inséparables de la navigation auxquels le navire, la car­
gaison, le fret, les profils et tous autres intérêts assurables
dans la propriété mobilière peuvent être exposés pendant
un certain voyage ou une période déterminée de temps.
S e c tio n i i . — D e l ' in t é r ê t a s s u r a b l e .
§ 1 447. Le propriétaire d’un navire a dans tous les cas un
intérêt assurable dans ce navire, même si l'affréteur est con­
venu de lui en payer la valeur en cas de perte.
§ 1418. L'intérêt assurable »lu propriétaire d'un navire sur
lequel on a emprunté à sa grosse est seulement l'excédant de
sa valeur sur la somme prêtée à la grosse.
§ 1449. On entend par fret, dans une police d'assurance
maritime, tout le bénéfice que tire le propriétaire soit de l'af­
frètement du navire, soit du transport ell'ectiié par le na­
vire de ses propres marchandises ou de celles des autres.
§ 1 450. Le propriétaire du navire a un intérêt assurable
dans le fret futur qu’il aurait certainement gagné si le risque
assuré ne s’était pas réalisé.
LA LOI DANS LES I’AYS DE DROIT ANGLAIS 273
§1431. L'inlérêl mentionné dans se dernier paragraphe
existe, au cas où il y a une charte-partie, lorsque le navire
est parti pour le voyage convenu, et, s’il y a un prix à payer
pour le transport (le marchandises, lorsque ces marchandi­
ses sont à bord, ou qu’il y a un contrat relatif à leur charge­
ment, et que le navire et les marchandises sont également
prêts pour le voyage dont il s’agit.
S 1452. Quiconque a un intérêt dans la chose dont on
espère des profils a un intérêt assurable dans ces profits.
S 1453. L'affréteur d' un navire a dans ce navire un intérêt
assurable proportionnel au dommage que lui fait subir sa
perte.
S e c tio n n i. — d e la r é t ic e n c e .
1484. En matière d’assurance maritime, chaque partie
est tenue de communiquer, outre ce qui est exigé par le
§ 1380, tous les renseignements essentiels au risque qu’elle a
entre les mains, sauf ceux mentionnés dans le § 1381, et d'éta­
blir l'exacte et entière vérité sur toutes les choses qu'elle dé­
clare, ou sur lesquelles, à la demande de l’autre partie, elle
prend sur elle de faire la lumière.
§ 1155. En matière d’assurance maritime, la croyance ou
l’espérance d’un tiers relativement à un fait essentiel consti­
tue un élément essentiel d’information.
S 113(1. Une personne assurée par un contrat d’assurance
maritime est présumée avoir eu connaissance, au moment de
l’assurance, d’une perte antérieure, si la nouvelle avait pu lui
en arriver par le mode ordinaire de transmission cl avec la
rapidité ordinaire des communications.
S 1457. L’effet d’une réticence dans une assurance mari­
time, relativement à l’un des chefs suivants, n’est pas de vi­
cier le contrat en entier, mais seulement d’exonérer l’assureur
de la perte résultant du risque dissimulé :
1° La nationalité de l ’assuré ;
2° Le fait «pie la chose assurée est exposée à être capturée
et retenue ;
3° Le fait qu'elle peut être saisie pour violation de lois com­
merciales étrangères;
T . il. t»
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
4° Le manque de documents nécessaires, et,
5a L’usage de papiers faux et simulés.
S e c tio n îv. — D es d é c l a r a t i o n s .
g. 1 î58. Dans un contrat d’assurance maritime une décla­
ration intentionnellement fausse de la part de l’assuré, sur
quelque point que ce soit, essentiel ou non essentiel, donne à
l’assureur le droit de faire rescinder le contrat tout entier.
§ 1439. La fausseté éventuelle d’une déclaration portant
sur une expectative n’annule pas le contrat d’assurance.
S ectio n v . — D es g a r a n t ie s im p l ic it e s .
S 1460. Dans toute assurance maritime portant sur le na­
vire, ou sur le fret, ou sur une chose appartenant à l’arma­
teur, sauf le cas où l'assurance est laite pour un temps déter­
miné, il y a garantie implicite que le navire sera propre à la
mer (seaworthy).
§ 1461. Un navire est propre i'i la mer lorsqu’il est raison­
nablement propre à rendre les services, et à surmonter les
risques ordinaires de voyage considérés par les parties au
contrat.
1462. La garantie implicite que le navire est propre à ht
mer se réalise si le navire est propre à la mer au moment où
commence le risque.
g J463. La garantie que le navire est propre fï la mer ne
s’étend pas seulement aux conditions de construction du na­
vire, elle implique qu’il est convenablement chargé, et
pourvu d’un capitaine compétent et d'un nombre suffisant
d'officiers cl de matelots compétents, ainsi que des agrès
et apparaux indispensables tels que lest, câbles et ancres,
cordages et voiles, nourriture, eau, combustible et lumiè­
res, et autres provisions ou instruments nécessaires ou utiles
pour le voyage.
S 1464. Lorsque diverses fractions du voyage considéré par
la police diffèrent en ce qui concerne les choses nécessaires
pour rendre le navire propre « lu mer, la garantie que le na­
vire est pmpre à la mer se réalise si, au commencement de
chacune de ces fractions, le navire est propre « la mer relati­
vement à celle fraction.
LA LOI DANS LES PAYS I>E DROIT ANGLAIS 275
§ 1465. Lorsque le navire devient, pendant le voyage visé
p a rle contrat d’assurance, impropre à la mer, un retard dé­
raisonnable apporté à la réparation de ce vice libère l’asgu-
reur de toutes les perles qui en peuvent résulter.
§ I iüü. Un navire qui est propre à la mer en vue d'une as­
surance sur le navire peut néanmoins, par le motif qu’il
n’est point approprié à la réception du chargement, n’étre.
point propre « la tuer, en vue d’une assurance sur le charge­
ment.
§1467. Lorsque la nationalité ou la neutralité d’un na­
vire ou d’une cargaison est expressément déclarée sous
forme de garantie, cette déclaration implique (pie le navire
sera porteur des papiers nécessaires pour établir cette na­
tionalité ou celte neutralité, et qu’il n’en aura aucuns qui
raisonnablement puissent les rendre suspectes.
S e c tio n v i. — Du v o y a g e k t d e l a d é v ia tio n .
§ l 'iGH. Lorsque le voyage considéré par la police est déter­
miné par les places où il commence et finit, le voyage assuré
est celui qui suit la ligne de navigation fixée par l'usage
commercial entre ces deux places.
§ HO!). Si la ligne de navigation n'esl pas fixée par l’usage
commercial, le voyage assuré par la police est la roule entre
les places désignées qui paraîtrait la plus naturelle, la plus
directe el la plus avantageuse à un capitaine d'une habileté
et d’une prudence ordinaires.
S 1470. La déviation est l'abandon de la ligne du voyage as­
suré défini par les deux derniers paragraphes, ou un retard
déraisonnable à poursuivre le voyage, ou le commencement
d’un voyage entièrement différent.
S 147!. Une déviation est légitime :
1° Lorsqu’elle est causée par des circonstances sur lesquel­
les ni le capitaine ni le propriétaire du navire n'ont aucun
pouvoir ;
2° Lorsqu’elle est nécessaire pour se conformer à une décla­
ration ayant le caractère de garantie, ou pour éviter un ris­
que, qu’il soit assuré ou non ;
3° Lorsqu’elle est faite de bonne foi, cl que des motifs rai­
276 l e s s o u r c e s n u d r o i t p r i v é d e l 'a s s u r a n c e

sonnables ont fait croire qu’elle était nécessaire pour éviter


un risque ;
4° Lorsqu'elle est faite de bonne foi en vue de sauver des
existences humaines ou de secourir un autre navire en dé­
tresse.
§ 1472. Toute déviation, non spécifiée dans le précédent pa­
ragraphe, est illégitime.
§ 1473. L'assureur n'est responsable d’aucune perte arri­
vant à une chose assurée à la suite d’une déviation illégi­
time.
S ection v n . — D e la perte.
§ 1474. La perle peut être totale ou partielle.
§ 1473. Toute perte qui n'est pas totale est partielle.
§ 1476. La perte totale peut êlre absolue ou relative.
§ 1477. La perle totale absolue est causée par :
1° La destruction totale delà chose assurée;
2° La perte de la chose résultant de submersion ou de bris;
3° Tout dommage arrivé à la chose, (pii rend celle der-
niéro sans valeur pour l’usage auquel la destinait le pro­
priétaire ;
4° Tout aulre événement qui prive entièrement le proprié­
taire de la possession, au port de destination, de la chose as-
suréo.
§ 1478. La perle totale relative est celle qui donne à l'as­
suré lo droit de faire le délaissement conformément au
§ 1487.
§ 1479. Une présomption de perle actuelle peut résulter de
l'absence prolongée du navire sans qu’on en ait reçu aucune
nouvelle ; le laps de temps suffisant pour fonder celle pré­
somption dépend des circonstances de l’espèce.
§ 1480, Si dans un port intermédiaire, un obstacle quel­
conque empêche le navire d’achever le voyage, le capitaine
esl tenu do faire toutes diligences pour s e procurer dans le
mémo port ou dans u n port voisin un autre navire ii l'ellet de
transporter le chargement au lieu de sa destination. La res-
pons.ibibilile de l’assureur maritime continue à l’égard des
marchandises ainsi chargées sur un aulre navire. (G. Comm.
Invnçais, art. 391,
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ANGLAIS 277
§ 1481. En outre l’assureur est lenu des dommages, frais de
déchargement, magasinage, rembarquement, de l’excédant
•lu fret et deloutes autres dépenses qui auront été faites pour
sauver le chargement jusqu'à concurrence de la somme assu­
rée (C. Coinm. français, art. 303).
§ 1482. Après une perte totale actuelle l’assuré*a droit au
paiement sans signification de délaissement.
§ 1483. Lorsque le profit est assuré, mais que les marchan­
dises ne le sont pas, l’assureur n'est pas responsable de la
perte totale relative à moins que l’assuré n'offre de délaisser
les marchandises.
S 1484. Lorsqu’il a été convenu qu’une assurance sur une
chose ou sur une série particulière de chose« serait franche
d'avarie particulière, l’assureur n’est pas tenu de toute perte
«pii ne prive pas l’assuré de la possession, au port de destina­
tion. de la totalité de la chose ou de la série de choses assu­
rée, mémo si l’objet de l'assurance devient absolument sans
valeur.
Sj I i8.i. L’assurance expressément limitée à la perte totale
ne couvre pas la perle totale relative, mais couvre toute perte
«pii résulte nécessairement du fait que l’assuré, au port de
destination, est privé de la possession de la chose assurée
dans sa totalité ; elle couvre aussi la perte ayant le caractère
d’avarie commune.
S ection viii. — l)u délaissement.
§ 1480. Le délaissement est l’acte par Icpiel, après une
perte totale relative, la personne assurée par un contrat d’as­
surance maritime déclare à l'assureur qu'elle lui abandonne
son intérêt dans la chose assurée.
§ 1487. L’assuré, en matière d’assurance maritime, peut
délaisser la chose assurée, ou une part déterminée de rette
chose évaluée séparément par la police, ou assurée d’une fa­
çon distincte, et recevoir l’indemnité pour une perle totale, ¡ri
la cause de la perle est un risque assuré :
1° Lorsque plus de la moitié de la chose, en talenr, est ac­
tuellement perdu, ou devrait être dépensé pour la pn^ rver
«lu risque ;
278 LES SOURCES l)U DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
2° Lorsqu’elle est endommagée île telle sorte que sa valeur
est réduite de plus de moitié ;
3° Lorsque, la chose assurée élanl le navire, le voyage con­
sidéré ne peut être légalement accompli, sans occasionner à
t'assuré des frais supérieurs à la moitié île la valeur de la
chose délaissée, ou sans l'exposer à des risques qu’un homme
prudent, dans les circonstances de l’espèce, ne voudrait pas
prendre à sa charge ;
4" Lutin, lorsque, la chose assurée étant se chargement ou
le fret, le voyage ne peut pas être accompli, ou que le capi­
taine ne peut, dans un délai raisonnable, et en taisant les di­
ligences raisonnables, se procurer un autre navire à l’cfT'et
de transporter le chargement, sans s’exposer auxdits frais et
risques. — Mais le fret ne peut en aucun cas être délaissé
sans que le navire le soit en même temps.
§ 1488. Le délaissement ne peut êtreni partiel inconditionnel.
S I î80. Il doit être fait dans un délai raisonnable après la
notification de la perle, et après le voyage commencé, et
avant que la partie qui fait le délaissement n’ait appris que
le voyage est achevé (G. Comm. français, art. 370.)
§ 1490. Lorsque les nouvelles sur la foi desquelles le dé­
laissement a été fait se trouvent étre inexactes, ou que la
chose assurée était remise, àu moment du délaissement, dans
un état tel qu’en fait il n ’y avait pas alors perte totale, le dé­
laissement devient sans ell'et.
§ 1491. Le délaissement se fait par une signification adres­
sée à l'assureur soit verbalement, soit par écrit.
g 1492. La signification du délaissement doit être faite en
termes exprès, et spécifier la cause particulière du délaisse­
ment ; mais elle n'a besoin de donner que les indications suf­
fisantes pour montrer qu’il y a une cause probable de délais­
sement, sans les accompagner de la preuve de la perte ou de
l'intérêt (le l'assuré.
§ 1493. Le délaissement ne peut être fondé que sur la cause
spécifiée dans celte signification.
g 1494. il équivaut à une cession faite par l'assuré à l’assu­
reur de son intérêt, avec toutes les chances de sauvetage et
d ’indemnité.
LA LOI DANS LES PAYS D E DliOlT ANGLAIS 27!)
§ 1495. Si l’assureur paye pour une perle comme si c’étail
une perte totale absolue, il a droit à tout ce qui peut rester
(le la chose assurée, à tout ce qui en provient, ou au sauve­
tage, comme s’il y avait eu délaissement formel.
§1496. Après le délaissement, les actes postérieurs à la
perte, el concernant la chose assurée, faits de bonne foi par
ceux qui étaient les agents de l'assuré, sont aux risques de
l’assureur qui en a aussi le profit.
S I 497. L’acceptation du délaissement n’est pas nécessaire
aux droits de l’assuré, et ne doit pas être inférée du seul si-
lenre de l’assureur au moment où il en reçoit la significa­
tion.
S 1498. L'acceptation du délaissement, qu'elle soit expresse
ou tacite, fait loi entre les parties et prouve la perte et le
bien fondé du délaissement.
§ 1499. Le délaissement une fois fait et accepté est irré­
vocable, à moins que le motif sur lequel il s’appuyait se trouve
n’étre pas fondé.
§ 1500. Après acceptation du délaissement d’un navire, le
fret gagné avant la perte appartient à l’assureur du fret,
mais le fret gagné postérieurement appartient à l’assureur du
navire.
S 1501. Si l’assureur refuse d’accepter un délaissement va­
lable, il encourt la même responsabilité «pic s’il y avait une
perle totale absolue, sauf à déduire tout ce qui, provenant de
la chose assurée, peut se trouver entre les mains de l’assuré.
§ 1502. Si l’assuré néglige de faire le délaissement, il n’en
est pas moins indemnisé de la perte absolue.
S ection ix . — De la m e s u r e d e l ' i n d e m n i t é .
§ 1503. L'évaluation, dans la police d’assurance maritime,
fait loi entre les parties en ce qui concerne le règlement de
la perte soit partielle, soil totale, si l’assuré a un intérêt en
risque et qu'il n’y ait pas fraude de sa part ; sous la réserve
qui si la chose a élé, avant l’assurance, el à l’insu de la per­
sonne qui fait l’assurance, affectée au remboursement d'un
prêt, à la grosse, l'assuré peut prouver la valeur réelle. Mais
une évaluation frauduleuse donne à L’assureur le droil île
rescinder le contrat.
280 r.ES SOURCES DU DROIT PR IV É D E l ’ASSURANCE
§ 1504. L’assureur maritime, en cas de perle partielle, esl
tenu seulement pour une somme proportionnelle qui esl à la
somme totale assurée comme la perte est à la valeur de l’in—
lérét entier de l’assuré dans la chose assurée.
§ 130."). Lorsque les profils sont assurés séparément dans un
contrat d’assurance maritime, l’assuré, en cas de perte, a
drojl à une part de profils proportionnelle équivalente à la
proportion existant entre la valeur de la chose perdue el la
valeur totale de la chose assurée.
§ 130G. Dans le cas où il y a une police évaluée sur fret
ou sur chargement, si une partie seulement de l’objet assuré
est exposée au risque, l'évaluation ne s’applique que propor­
tionnellement à cette partie.
S 1307. Lorsque dans un contrat d’assurance maritime les
profits sont évalués et assurés, la preuve qu’ils sont perdus
résulte péremptoirement de la perle de la chose d’où on les
espérait, el l’évaluation en fixe le montant.
§ 1508. lin cas de police ouverte, il faut pour estimer une
perte se conformer aux règles suivantes :
1° La valeur du navire est sa valeur au commencement du
risque, en y comprenant toutes les choses et tous les Irais
qui ajoutent à sa valeur permanente, ou «pii sont nécessaires
pour la préparation du voyage assuré ;
21* La valeur des marchandises esl ce qu'elles coûtent actuel­
lement à l’assuré, lorsqu’elles sont chargées à bord, ou, lors­
que ce coût ne peut être déterminé, leur valeur courante au
temps et au lieu du chargement, en y comprenant les frais
faits pour les acheter et les mettre à bord, mais sans tenir
compte des pertes que l’on a pu subir pour se procurer l’a r­
gent nécessaire à cet achat, ni des droits payés pour les
exporter, ni des fluctuations du marché au port de destina­
tion, ni des dépenses faites en route ou à l’arrivée.
.‘î° La valeur du fret est le fret brut, en n’y comprenant pas
les frais de perception ni le salaire supplémentaire du capi­
taine (primage) ;
4° En tout cas, le coût de l’assurance doit étre ajouté à la
valeur ainsi estimée.
S 150D. Si les marchandises assurées contre une perte par-
LA LOI DANS LES l'AYS Dlî DROIT ANGLAIS ¿81
ticlle arrivent endommagées au port de destination, la perte
de l’assuré est considérée comme proportionnelle à la diffé­
rence entre la valeur courante de ces marchandises endom­
magées au port de destination et celle quelles auraient eue
si elles étaient arrivées en bon état.
§ 1510. L’assureur maritime est tenu de toutes les dépenses
résultant d’une perle qui force le navire à entrer dans un
port pour être réparé ; et lorsqu'il est convenu que l’assuré
peul travailler au sauvetage de la chose, l'assureur est tenu
«les dépenses faites à cet effet, toutes dépenses qui, dans l’un
et I autre cas, s'ajoutent à la perte totale, si elle se réalise
ultérieurement.
§ 1511. L’assureur maritime est tenu de la perte résultant
pour l’assuré d’une contribution qui a été mise à la charge
de la chose assurée dans un cas d’avarie commune couvert
par le contrat d'assurance.
ij 1512. Lorsque l'assuré a une action contre des tiers pour
leur demander une contribution proportionnelle, il peut
exiger de l’assureur le montant total de la perte en le subro­
geant à ses droits à la contribution.
g 1513. En cas de perle partielle du navire ou de ses agrès
et apparaux, on doit tenir compte îles vieux matériaux dans
le paiement des matériaux neufs, cl, que le navire soit neuf
ou vieux, l’assureur n’est tenu que des deux tiers du reste des
frais de réparation, sauf pour les ancres et les canons dont
il doit payer toute la valeur, et pour le doublage métallique
dont il paye la valeur sous une déduction de deux et demi
pour cent pour chaque mois que ce doublage est resté attaché
au navire.
Chapitre III. — De l'Assurance contre l’incendie
§ 151 i. L’assurance contre l’incendie n’est pas affectée par
une rélicence, ni par la fausseté d’une déclaration non in­
sérée dans la police, bien qu’elle porte sur une particularité
essentielle (material), si elle n’a pas été faite dan-? une inten­
tion frauduleuse.
§ 1515. Une modification dans l'usage ou la condition de la
282 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L ASSURANCE
chose assurée, faite sans se consentement de l’assureur, en de­
hors des limites fixées par la police, cl par des moyens dépen­
dant de la volonté de l’assuré, donne droit à l'assureur, lors-
qu’elle augmente le risque, de rescinder le contrat d'assurance.
§ 1310. Une pareille modification, lorsqu’elle n’augmente
pas le risque, n'influe pas sur le contrat d’assurance.
'g 1517. Le contrat d'assurance n’est affecté par aucun acte
fait-par l’assuré en exécution de la police et qui n’en viole pas
les conditions, bien qu’il augmente le risque et soit la cause
d’une perte.
S 15IS. S’il n'y a pas d'évalualion dans la police, la mesure
de l'indemnité dans l’assurance contre l'incendie est la dé­
pense nécessaire, au moment où l’indemnité est payable,
pour remettre la chose perdue ou endommagée dans l'état
où elle était au moment du dommage. S'il y a évaluation,
elle a le même effet dans une police d’assurance contre l’in­
cendie que dans une police d'assurance maritime.
Chapitre IV. — Assurance sur la vie et sur la santé.
S 151!). L’assurance sur la vie peut élre stipulée payable au
décès de la personne, ou au cas où elle survivra à une époque
déterminée, ou par termes périodiques aussi longtemps qu’elle
vivra, ou sous toute autre condition en cas de vie ou de mort.
S 1520. Toute personne a un intérêt assurable :
1" A sa propre vie et à sa propre santé ;
2° A la vie et à la santé de toute personne dont elle dépend,
complètement ou en partie, pour son éducation ou sa subsi­
stance ;
3° A celles de toute personne liée vis-à-vis d’elle par une
obligation légale de payer une somme d’argent, ou de |>res­
ter une chose ou des services, et que la mort ou la maladie
empêcherait de remplir son obligation d’une façon absolue
ou momentanée ;
1° A celles de toutes personnes de qui dépend une pro­
priété ou un intérêt quelconque reposant sur sa tète.
S 1521. Une police d’assurance sur la vie ou sur la santé
peut passer par cession, testament ou succession à une per-
l.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ANGLAIS 283
sonne quelconque, qu’elle ail ou qu’elle n'ait pas un intérêt
assurable, el celle personne peut toucher avec celte police
loul ce qu’aurait pu toucher l’assuré.
S lo22. La significalion à l’assureur de la cession ou du legs
n'est pas nécessaire pour conserver à la police d’assurance
sa validité, &moins qu'elle ne soil expressément requise dans
celle police.
S 1323. Sauf le cas où l’inlérél de la personne assurée est
susceptible d’une estimation pécuniaire exacte, la mesure de
l’indemnité en matière d'assurance sur la vie el sur la santé
est la somme fixée dans la police.
5 5 9 . En dehors de la Commun Law, on trouve dans la
législation des lilats de l’Union quelques textes épars sur
Iiî droit privé clc l’assurance. Les statuts de la fie orgie, du
Maine, du New-Ilampshire, du Nevada 1 sont intéressants
à consulter à ce point de vue. Le Code de la Louisiane
mérite aussi une mention particulière. Rédigé en 180G-
1808, révisé en 1824, il présente une combinaison inté­
ressante des principes du Code Français et de la Commun
L aw 5.
5 6 0 . Nous relevons enfin une loi volée en 1S79 par la
législature de l’Étal de New-York et qui perm et aux fem­
mes qui sont bénéficiaires d'une police d’assurance sur la
vie de leur mari de la céder à des tiers avec le consente­
m ent de ce dernier, ou d’en négocier le rachat avec la Com­
pagnie d ’assurance. Avant celle loi il était interdit ii la
femme aussi bien qu’au mari de tirer parti d’une police de ce
1. Dans te nouveau code de l’assurance volé par la législature de cet
É tat en IS80, nous relevons la disposition suivante relative à l'exagéra­
tion de la valeur assurée: « En cas de destruction totale de la chose assu­
rée, lorsque le m ontant de la perte estim ée ou reconnue par les parties
sera inférieur à la som m e assurée, sur celte chose l’assureur restituera à
l’assuré la portion de prim e afférente à l'éxcédent de la som m e assurée
sur la perte estim ée ou reco nnue. Cette restitution aura lieu en môme
tem ps et «le la m êm e m anière que le paiem ent de l’indem nité. »
2. A nlhoine de Saint-Joseph en donne la traduction [op. cit. Il, 439-
•>73). 11 a élé com plété en 18*0 par les Hrvisnl Statut*' J.fiu's o / Louisiania.
¿81 LES SOURCES DU DROIT l-R IV É DE LASSURANCE
genre en quelque situation q u ’ils se trouvassent. Si elle
avait été cédée à des tiers, la Compagnie d’assurance n ’en
devait pas moins payer à la femme la somme assurée au
décès de son mari, toute cession étant considérée comme
radicalement nulle.
2 6 1 . Ajoutons que dans tous les Élats de l’Union il y a
des dispositions spéciales sur la matière des sociétés.

§ 3. — C a n ad a (D om inion).

2 6 2 . Dans le Bas-Canada, l ’assurance est régie par le


litre Vdu livre IV (art. 2468-2593) du Code civil de 1866
Ce litre, moins complet que le titre des assurances du Code
civil de New-York, porte la marque de sa double origine.
Ses dispositions sont celles du Code de commerce français
modifiées et complétées sous l’influence de la Common
Law anglaise et américaine.
Dans le Haut-Canada, l’assurance est régie par le droit
anglais tel qu ’il a été révisé dans les ConsolidatedStatuies
de 1859.
I. Voy. Code doit du llas-Canada par K. Lc(. de Bellcfeuille, av ocat,
Montréal. IS66, art. :’*68 h 2593.
DEUXIÈME PARTIE
LE CONTRAT
L E S CO NDITIONS G É N ÉR A L ES IM P R IM É E S D ES PO L IC E S EN
FRANCE, EN A N G L E TE R R E, EN A LLEM A G N E E T AUX
ÉTATS-UNIS.
5 6 3 Introduction.

5 6 3 . La loi n’esl pas la seule source du droit privé de


l'assurance; la convention, loi des parties, jou e aussi un
grand rôle en cette matière. Charles Lemonnier écrivant
en 1813 son Commentaire sur les principales polices
d'assurance maritime usitées en France, s'exprimait
ainsi 1 : « On a souvent blâmé, on a mémo, à une cer­
ta in e , époque, prohibé l’usage des polices imprimées. La
prédilection constante du commerce pour ce mode de
contracter dém ontre assez clairement son utilité; nous
ajouterons que ses détracteurs ne paraissent pas l'avoir
envisagé sous son véritable point de vue. Ils y trouvent
le grand inconvénient pour l’assuré de souscrire aveu­
glém ent à une convention dont il pourrait n’avoir ni mé­
dité les clauses, ni pesé tous les ternies ; mais ils oublient
que les assurés ayant tous le mémo intérêt général, de
môme que les assureurs onl tous le môme intérêt con­
traire, la police imprimée, fruit lentem ent mûri de l’expé­
rience publique, est d’ordinaire la meilleure garantie des
uns el des au tres; q u ’elle devient, pour ainsi dire, l’ex­
pression m oyenne, el ratifiée par l’opinion, des intérêts
opposés qu elle veut réunir, et qu'elle doit également pro-
1. Voy. p. 2.
286 LES SOURCES 1)U DROIT I’RIVÉ DE L’ASSURANCB
téger. Ils n ’ont pas songé, enfin, à voir, dans Jes polices
imprimées, de véritables lois locales, faisant progressive­
m ent au Code de commerce les dérogations, les addi­
tions, tous les changements, en un mot, que peuvent ré ­
clamer les mœurs, les relations et les habitudes de chaque
place commerciale.
A ce point de vue, l’usage des formules imprimées n’a
plus besoin de justification : il prévient et aplanit scs dif­
ficultés ; il dispense l’assureur et l’assuré de l’étude mi­
nutieuse. longue, et souvent stérile, que chacun voudrait
faire de chaque convention ; il permet à tous de s’engager
les yeux fermés, pour ainsi dire, et sous la sauvegarde de
la coutume et de la prudence publiques.
Il faut songer d'ailleurs que les clauses écrites qui con­
tiennent les conventions particulières des parties, doivent
toujours se combiner avec les clauses imprim ées qui pré­
cédent ou qui suivent, de m anière à ce que les dispositions
écrites s’em portent sur les dispositions imprimées. S’il y
a doute sur le sens général du contrat, on doit chercher,
avant tout, l'intention des parties et les raisons de déci­
der dans les stipulations ajoutées à la main. Les parties,
en effet, sont réputées n ’accepter les clauses im prim ées
pour loi de leur convention, qu’autant que ces clauses-
sont conformes à leur volonté, et cette volonté se trouve
plus spécialement exprimée dans les paragraphes écrits. »
Il faut appliquer aux conditions générales imprimées
des polices, dans toutes les branches d ’assurance, ces ju­
dicieuses observations qui sont encore plus vraies en ma­
tière d'assurances terrestres q u ’en matière d'assurances
maritimes. Les conditions générales imprim ées des poli­
ces constituent une sorte de droit coulumier, de common
/««ü,qiii en matière d’assurances m aritimes s’est quelque­
fois substitué aux dispositions de la loi, mais qui en ma­
tière d ’assurances terrestres, en France du moins, forme
la seule base juridique sur laquelle puisse s’appuyer l’in-
LE CONTRAT ¿87
lcrprèlc, sa soi ne lui offrant que de lointaines analogies.
Nous n ’essayerons pas de recueillir, dans un tableau
complet, les conditions générales imprimées de toutes les
polices en usage. Ce travail nous entraînerait trop loin,
et aurait peu d ’utilité au point de vue scientifique. Nous
nous bornerons à rapprocher un certain nom bre de poli­
ces types que nous em prunterons aux quatre pays où l’as­
surance a pris les plus grands développements, c’est-à-dire
à la France, aux États-Unis, à l’Angleterre, à l'Allemagne.
Ce rapprochement est singulièrement facilité et rendu
plus fécond par la tendance ii l’unification des polices,
tendance qui s’est universellement manifestée et qui,
dans chaque pays et pour presque toutes les branches
d’assurance, a provoqué la rédaction d’une formule com­
m une acceptée en général par tous les assureurs.
CHAPITRE PREMIER
CONDITIONS GÉNÉRALES IM PRIM ÉES DBS POLICES
D’ASSURAN CE SUR LA VIE

5 0 - 1 . Observations prélim inaires.


A . Fronce.

ôU .>. Conditions générales de la police française. — Police de 1820


(en note).
B. É ta ts -U n is .
.%««;. Conditions générales de la police am éricaine.
C. G ra n d e - B r e ta g n e .
S89. Conditions générales de la police anglaise.
I>. A lle m a g n e
.»«H, Conditions générales «le la police allemande.

564. Dans aucun pays les conditions générales des po­


lices d ’assurance sur la vie n ’ont élé officiellement rédi­
gées. Chaque compagnie a donc sa formule, mais la force
des choses, l’accord tacite et inconscient des volontés ont
créé une réelle unité dans les différentes formules em ­
ployées dans chaque pays par les compagnies. Les varia­
tions qu’elles présentent portent plutôt sur la forme que
sur le fond. Il suffit donc d'em prunter ù chaque pays une
seule de ces formules pour avoir l’expression exacte qu’y
a prise au moment où nous écrivons le contrat d'assu­
rance sur la vie. Nous reproduirons successivement les
conditions générales de la police d ’assurance en cas île
-décès pour la vie entière en France, aux Etats-Unis, en
Angleterre et en Allemagne.
POLICES D'ASSURANCE SUR LA V IE 283

A. France.
565. Conditions générales de la police française
Les décsaralions, soit du contrac­
A r t ic l e p r e m ie r . —
tant, soit du tiers assuré, servent de base au présent

1. N ous rapprochons de cette form ule la form ule en usage de 1520 à


1830, au m om ent où l'assurance sur la vie venait de faire son apparition
en F rance. La com paraison de ces deux form ules m ontrera avec une
précision particulière com bien le contrat d'assurance sur la vio s'est déve­
loppé depuis cette époque. L a form ule que nous reproduisons ci-dessous
est celle des anciennes conditions générales de la police d’assurance de
la Com pagnie d'assurances générales sur la vie.
A r t . 1er. — La prim e doit être acquittée d'avance chaque année, au
jo u r fixé par la Police, ou an plus tard dans les trente jo u rs suivants,
faute de quoi, si l’assuré vient h m ourir, scs ayants droits ne peuvent rien
réclam er.
Mais si b santé de l'assuré ne s’est pas altérée, il lui est donné faculté,
ou à l’ayant-drolt, pendant le m ois qui suit les 30 jo u rs .d e ren trer dans
la jouissance de la police, en payant en sus de la prim e échue un dem i
p o ur cent sur le capital assuré.
Ces délais expirés sans qu'il ait été satisfait aux dispositions p récé­
dentes, la Police est annulée et les prim es payées sont acquises à la
Com pagnie.
A r t . 2. — L’assuré peut transm ettre la propriété de la police par en ­
dossem ent ; l'ayant-droit a la m êm e faculté ; m ais il est tenu de produire
le consentem ent écrit de l'assuré, ou de justifier que le cessionnaire a in ­
térêt h. l’existence de l’assuré ; dans ce dernier cas, le transfert doit être
approuvé p a rla Com pagnie.
A r t . 3. — L a déclaration constatant l'âge de l'assuré, le lieu do sa ré­
sidence, sa profession, l’état habituel do sa santé, sert de base au con­
trai; il serait annulé si elle contenait dos faits controuvés, dans le but de
surprendre un engagem ent à la Com pagnie.
A r t . 4. — Si l'assuré se donne la m ort, s’il est tué dans un duel, s’il
perd la vie par l’exécution d’une condam nation judiciaire, il s'ensuit nul­
lité de la police.
La police est égalem ent nulle, si l'assuré périt dans une guerre ou par
suite de blessures qu’il y aura reçues, s’il m eurt dans un voyage sur m er,
pendant un voyage ou séjour hors des lim ites de l’E urope, îi moin» que
la Com pagnie n’ait consenti à courir ce risque m oyennant une augm en­
tation du prim e.
Dans tous les cas de nullité, les prim es sont acquises îi la C om pagnie.
A rt . 5. — T o u t assuré qui aura fait un service m ilitaire de deux an-
T. I I . 19
290 LES SOURCES DU DROIT TRIVÉ DE L’ASSURANCE
contrat. Toute réticence, toute fausse déclaration, qui di­
minueraient l'opinion du risque ou qui en changeraient
je sujet, annulent l’assurance, et dans ce cas, les prim es
payées dem eurent acquises à la Compagnie.
A r t . 2 . — La prim e est acquittée, s o it pour l’année en­
tière, soit-pour une partie de l’année, suivant le mode de
paiement déterm iné aux conditions manuscrites de la po­
lice et sous réserve, dans ce dernier cas, de l’application
du dernier § de l'article 15 ci-après.
A rt. 2 bis. Le paiement des primes doit être effectué
soit au siège de la Compagnie, soit entre les mains des
personnes chargées d’en recevoir le m ontant contre quit­
tances signées par le Directeur de sa Compagnie.
Art. 3. — La police n’a d'existence et d'effet qu’après
le paiement de la prim e de la première année, ou, si la
prim e a été fractionnée, de la fraction convenue de celle
prime.
Le paiement des primes (autres que la première an­
nuité ou fraction d'annuité) étant toujours facultalil, sous
réserve de l’application de l'article i 5 ci-après, la police
ne continue à avoir d’effel que si la prim e ou la fraction
d elà prim e a été acquittée h l’échéance ou, au plus tard,
avant l’expiration des délais fixés au paragraphe suivant,
qui sont laissés fi l'assuré pour manifester sa volonté
d ’acquitter ou non la dite prime ou portion de prime.
nées en tem ps de gu erre, postérieurem ent à la date de la police., sera tenu
de payer une augm entation d ’un cinquièm e sur la prim e, ou de sub ir une
réduction équivalente sur le capital assuré.
A h t . fi. — Les som m es dues par la Com pagnie sont payées com ptant
et sans aucune retenue su r la rem ise de la police ou des pièces justifica­
tives, l’une desquelles constatera le genre de m aladie ou d’accident qui
aura causé le décès de l'assuré.
A h t. 7. — En cas de contestation entre l'assuré et la Compagnie sur
l’exécution du contrat, elle est jugée par deux arbitres choisis, l’un par
la Compagnie, l'autre par l'assuré ou scs ayants droit. Les arbitres sont
autorisés, en cas de partage, s'en adjoindre un troisième. Ils sont dis­
pensés de tonte forme judiciaire.
l ’OLICES D’ASSURANCE SCR LA VIE 291
À défaut de paiem ent dans les trente jours qui suivent
l ’échéance et huit jours après l’envoi par la Compagnie
d’une lettre recomm andée détachée d’un livre ;i souche et
contenant rappel de l'échéance, l’assurance est de plein
droit résiliée, sans qu ’il soit besoin d’aucune sommation
ni autre formalité quelconque, la lettre recommandée dont
il vient d’étre parlé constituant, de convention ex­
presse entre les parties, une mise en dem eure suffi­
sante.
11 est égalem ent de convention expresse entre les par­
ties qu'il sera suffisamment justifié de l’envoi de la lettre
recomm andée au moyen du récépissé ilo lu poste, ci Je
son contenu, au moyen de la production du livre à sou­
che m entionné ci-dessus.
L’assurance résiliée est de nul effet ou réduite d’après
la distinction établie en l'article suivant.
A r t . 4 . — La police est annulée, et les primes payées
sont acquises ii la Compagnie si les prim es des (rois
premières années n'ont pas été intégralem ent acquittées.
L’assurance est réduite conformément au tableau im­
primé au dos du présent c o n tra t1 si les primes des trois
premières années au moins ont été intégralem ent payées.
La somme réduite reste payable au décès de l’assuré.
A rt . ;j. — Si la personne sur la tôle de laquelle repose
l’assurance perd la vie par le fait du bénéficiaire du con­
trat, l’assurance est de nul eSTet, et toutes les primes
payées, quel qu’en soit le nom bre, restent acquises à la
Compagnie.
A r t . 6 . — La Compagnie ne répond pas des risques
de duel, suicide, ou condamnation judiciaire.
En cas de décès par suite des risques exclus par le para­
graphe précédent, si les prim es de trois années n ’ont pas
été payées, la police est de plein droit sans efTet, et les
primes perçues dem eurent acquises à la Compagnie.
I. Voy. t. I, n“ Cl).
292 LES SOURCES DU DROIT PR IV É D E L’ASSURANCE
Si scs prim es de trois années au moins onlété acquit­
tées, sa Compagnie lient compte aux ayants droit de la
valeur qu ’elle aurait payée, si elle avait racheté le contrat
la veille du décès ; cette valeur est calculée conformément
à l'article 11 ci-après.
A rt . 7. — La Compagnie ne répond pas des risques de
voyage et de séjour hors des limites de l’Europe et de
l'Algérie, ni des risques de voyages par m er autres que
ceux d'un port d ’Europe à un autre port d'Europe et d'Al­
gérie, cl vice vers/}, à moins d'une convention expresse
et spéciale, ii défaut de laquelle la police est résiliée de
iilpîn rlmil -I pni-Urdu ju u r du départ ou de rem barque­
m ent.
Dans le cas de résiliement stipulé par le paragraphe pré­
cédent, si les primes de trois années n ’ont pas été payées,
la police est de plein droit sans effet, et les primes perçues
dem eurent acquises à la Compagnie.
Si les primes de trois années au moins ont été acquit­
tées, la Compagnie tient compte aux ayants droit de la
valeur qu’elle aurait payée si elle avait racheté le contrat
la veille du départ ou de l’em barquem ent.
Aht. 8. — Si l’assuré est ou devient marin de profes­
sion, militaire ou non, ou fait partie à un litre quelconque
du personnel de la flolte, la police est résiliée de plein
droit à partir du jour de l’embarquement, à moins d’une
convention expresse et spéciale.
Dans le cas de résiliement prévu par le paragraphe pré­
cédent, si les primes de trois années n'ont pas été payées,
la police est de plein droitsans effet, et les primes perçues,
dem eurent acquises à la Compagnie.
Si les primes de trois années au moins ont été acquit­
tées, la Compagnie tient compte aux ayants droit de la
valeur qu’elle aurait payée si elle avait racheté le contrat
la veille du jo u r de rem barquem ent.
Art. 9. — Si l’assuré est ou devient militaire, môme
POLICES »'A SSU RA NCE SUR LA V IE 293
par engagem ent volontaire, la Compagnie garantit le ris­
que de tous services militaires en temps de paix en
France, ainsi que le risque de m ort reçue dans la répres­
sion d ’un attroupem ent, d ’une émeute, d’uni! sédition ou
d’une insurrection.
Les mêmes risques en Algérie cl dans les colonies fran-t
çaises ne sont pas compris dans l’assurance, à moins d'une
convention expresse et spéciale.
Si l’assuré militaire est appelé à un service de guerre
contre une puissance étrangère, l’assurance est de plein
droit résiliée au jo u r de l’entrée en campagne, à moins
d ’une convention expresse et spéciale.
Dans le cas de résiliem ent prévu par les 2° et 3° § du
présent article, si les prim es de trois années n ’ont pas été
payées, la police est de plein droit sans effet, et les primes
perçues dem eurent acquises à la Compagnie.
Si les primes de trois années au moins ont été acquit­
tées, la Compagnie tient compte aux ayants droit de la
valeur qu’elle aurait payée si elle avait racheté le contrat
la veille de rem barquem ent pour l’Algérie ou les colo­
nies, ou de l'entrée en campagne.
A rt. 10. — Dans le cas où, d’après les dispositions des
articles 7, 8 et 9, il doit être tenu compte par la Compa­
gnie de la valeur de rachat, celte valeur est calculée con­
formément à l’article I I ci-après. Dans le cas où, confor­
mément auxdils articles, une convention spéciale est
conclue entre la Compagnie et l’assuré, celle convention
a pour base les règles adoptées par le Conseil d’Adminis­
tra lion et en vigueur au m om ent de la convention.
A rt. II. — La Compagnie rachète, h la dem ande des
intéressés, les polices sur lesquelles les primes de trois
années au moins ont été acquittées. Le prix de rachat est
déterminé d’après les bases adoptées par décision du Con-
scil d ’Administration cl en vigueur au jo ur de la demande
de rachat.
294 I.ES SOURCES d u d r o it p r i v é d e l ’a s s u r a n c e
Ce prix n’est pas moindre de vingt-cinq pour cent de sa
totalité dos prim es payées, sans addition d ’intérêts.
A rt. 1 2 .— La moitié des bénéfices produits par les as­
surances pour la vie entière, conformément aux inventai­
res dressés par la Compagnie, est répartie entre toutes les
polices, eu tenant compte du m ontant des primes versées
et de la durée des contrats.
Le Conseil d'Administration a seul le droit de déterm i­
ner les bases et le mode de calcul qui servent à établir le
chiffre des bénéfices réalisés, sa durée de la période des
inventaires et l’époque des répartitions. 11 fixe égalem ent
le m ontant des frais de toute nature à m ettre à la charge
des assurances pour la vie e n tiè r e .1
Les comptes dressés com me il vient d ’ôlre dit, et ap­
prouvés ensuite par l'assemblée générale des Actionnai­
res, font soi h l’égard de tous les assurés, et nul n ’est ad­
mis à les critiquer.
A rt. 13. — Ne sont admises il prendre part îi sa réparti­
tion que ses polices qui ont au moins un an de date au
dernier jo u r de la période pour laquelle l’inventaire a été
établi et qui se trouvent en cours audit jour.
A r t . 14. — La quote-part de bénéfices attribuée ii la p r é ­
sente police est, au choix de l ’ayant droit, payée en argent
comptant ou convertie, soit en une augm entation du capi­
tal assuré, soit en une réduction de la prime annuelle, sui­
vant les procédés de calculs déterm inés par la Compagnie.
A défaut de déclaration faite à la Compagnie dans les
six mois à partir du jo ur de l’approbation des comptes par
l’assemblée générale, l’ayant droit est considéré comme
ayant opté pour l’augmentation du capital assuré.
Si la personne dont la vie est assurée vient ù. décéder
avant que se droit d’option ait été exercé, la quote-part
de bénéfices attribuée à la présente police est payée en
argent comptant.
I. V o y. t. 1, nM 7t et suivants.
POLICES D ’ASSURANCE SUR LA VIE 295
A rt . 15. — Les sommes dues par sa Compagnie sont
payées au siégé social de la Compagnie dans les trente
jours de la remise de la police et des pièces justificatives,
dûm ent légalisées, lesquelles com prennent notamment
l’acte de naissance, l'acte de décès de la personne dont la
vie était assurée et le certificat du médecin constatant le
genre de maladie ou d’accident auquel elle a succombé.
Les ayants droit doivent justifier du genre de mort des
assurés; le décès doit cire immédiatement signalé à la
Compagnie.
Lorsque la prime est payable par fractions semestrielles
011 trimestrielles, la Compagnie déduit de la somme à
payer par elle les fractions semestrielles ou trimestrielles
restant ù payer sur l’année en cours au m oment du décès.
A rt . IG. — La propriété des contrats est transmissible
par voie de transfert sur le tilre môme. Le transfert doit
énoncer le nom de celui à qui la propriété est transmise ;
il doit élre écrit, daté et signé par le titulaire sur le titre
resté entre ses mains et sur le double conservé par la
Compagnie. Le consentem ent (le celui sur la vie duquel
repose l’assurance doit, à chaque transfert, être renouvelé
par écrit et déposé à la Compagnie.
Le transfert sur le litre suffit à l’égard delà Compagnie.
A l’égard des tiers, la loi indique d’autres formalités
(Voir notamment fart. 1690 du Code civil).
A rt. 17. — Toutes ses contestations, de quelque nature
qu’elles soient, qui pourraient être intentées directement
ou indirectem ent contre la Compagnie, à l’occasion du
présent contrat ou pour son exécution, seront, de conven­
tion expresse, soumises aux tribunaux du départem ent de
la Seine.
D. Etats-Unis.
5 6 6 . Conditions générales de la police américaine.
A r t ic l e p r i m ie r . — La présente police est émise d après
296 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L ’ASSURANCE
se syslème des polices d’épargne ou d'accumulation des
bénéfices en un fonds spécial, système ci-après exposé et
détaillé
A r t . 2. — La période d'accumulation des bénéfices
pour celte police expirera le ........
A rt . 3. — Aucun dividende neseraalloué ou payé sur la
présente police, si la personne assurée n’est pas vivante îi
l’expiration de la période d’accumulation des bénéfices
dont s’agit, el si sa police n'est plus en vigueur à celle
époque.
A rt . 4. — Tous scs excédents ou bénéfices, résultant
des polices d ’épargne qui no seront plus en vigueur à
l’expiration de leurs périodes respectives, seront répartis
proportionnellement et équitablem ent entre les polices
restées en vigueur pendant toute la période d'accumula­
tion des bénéfices.
A rt. o . — A l’expiration de la période d'accumulation des
bénéfices qui aura lieu le......., si la présente police n ’a pas
pris fin par suite de déchéance ou de décès, son détenteur
légal aura la faculté : 1° ou de recevoir en espèces la va­
leur entière de la police, c’esl-à-dire la réserve, ainsi que
la part des bénéfices alLribués à ladite police ; 2” ou de
convertir celte réserve et celle part des bénéfices en une
police entièrem ent libérée d ’un montant équivalent,
pourvu que la valeur totale de cette police n’excède pas
le m ontant primitif de l’assurance (dans ce cas, il sera
exigé un certificat ém anant d’un des médecins de la Com­
pagnie qui établira d ’une m anière satisfaisante le bon élal
de santé de la personne assurée) ; 3° ou de continuer l'as­
surance pour son m ontant primitif et d ’employer la part
des bénéfices accumulés à faire l’acquisition d’une rente
viagère qui réduira les prime? subséquentes de la présente
police, de telle sorte que, si, une année quelconque, cette
i . Celle méthode de répartition des bénéfices est aujourd'hui la plus en
usage aux Etats-Unis. Cf. t. I, page 138.
POLICES d 'a s s u r a n c e SUI î l a v ie 297
renie viagère, augm entée du dividende annuel produit
par ladite police, dépasse la prime qui sera alors due, l'ex­
cédent sera versé en espèces audit........... . ou à ses ayants
droit ; 4° ou dé recevoir en espèces le montant des béné­
fices accumulés attribués par la Compagnie la présente
police, et de continuer l’assurance de sa manière ordinaire.
Si, dans les soixante jours qui suivront l'expiration de la
période d'accumulation, il n'est pas donné à la Compa­
gnie avis par écrit du modo adopté pour l’emploi des bé­
néfices accumulés, ces bénéfices seront employés de la
troisième manière indiquée ci-dessus.
A r t . (>. — Avant l’expiration de la période d'accumula­
tion des bénéfices, la présente police n’aura aucune valeur
de rachat, soit en espèces, soit au moyen d ’une police li­
bérée.
Airr. 7. — Un délai de grâce de treille jours est ac­
cordé pour le paiement de la prim e ; mais, toutes les fois
que l’assuré se prévaudra de celle faveur, il devra payer ii
la Compagnie, à titre d’amende, un intérêt de 10 0 /0 par
an, sur le m ontant de la prime en retard et pour le temps
écoulé depuis son échéance.
A rt . 8. — Voici quelles sont les limites de résidence et
de voyages autorisées par ce contrat : elles com prennent
les parties des Etats-Unis et des possessions Anglaises si­
tuées entre les parallèles des .‘»0° degré et 36“ degré 30’
de latitude no rd ; toutes ses contrées de l’Europe et l'Al­
gérie; en outre, avant le 1er juillet et après le l°r novem­
bre de chaque année, les parties des Etats-Unis situés au
sud du parallèle du ¡¡G* degré 30’ de latitude nord.
Il est permis de voyager sur des navires de première
classe par voie directe, le long des côles des Etats-Unis
et des possessions Anglaises de l'Amérique du Nord, entre
l’Europe et l’Algérie, lesdites possessions Anglaises et les
Etats-Unis, à la condition i-xpresse de n ’entrer dans au­
cun des ports non compris, à l’époque du voyage, clans
298 LES SOURCES DU DROIT PRIV É D E LASSURAN CE
ses limites permises pour ses voyages et résidence. Mais il
esl défendu de voyager ou de résider au delà des limites
fixées, ou d'y voyager et résider en d ’autres saisons que
celles précisées ci-dessus, sans en avoir obtenu, au préa­
lable, la permission écrite, signée par un des m embres du
Conseil de direction, ci-après désignés.
Art. 9. — Les professions et travaux interdits par la
Compagnie, à moins d’une autorisation spéciale, signée
par un des m embres du Conseil de direction ci-dessous
désignés, sont : les travaux pour faire sauter les rocs, les
travaux de mines, les travaux sous-marins, les voyages <st
les excursions aéronautiques, sa fabrication, la m anipula­
tion ou se transport des substances inflammables et explo-
sibles, le service sur un chemin de fer, un navire ii va­
peur, ou tout autre vaisseau ou bateau, se service militaire
ou naval, de quelque genre qu'il soit, comme combattant
ou non-combattant, le service dans la réserve et dans l'ar­
m ée territoriale, excepté en temps de paix.
A rt . 10. — La Compagnie no répond des risques de
duel, de suicide et de condamnation judiciaire, qu’après
l’expiration de trois années, îi com pter du jo u r de l’ém is­
sion de la présente police.
A rt . I I . — Toutes les primes doivent étre payées dans
ses bureaux do sa Compagnie, à sa date ou aux dates pré­
cisées dans sa présente police; toutefois la Compagnie peut
charger des personnes agréées par elle de faire les en­
caissements dans d’autres localités. Tout paiement, pour
étre valable, devra étre elTeclué contre une quittance,
ém anant de la Compagnie, signée par le Président, ou le
Vice-Président, ou le deuxième Vice-Président, ou l’Ac-
tuaire ou le Secrétaire, eL contresignée par la personne qui
encaissera la prime. Tout paiem ent effectué à quelque
personne que ce soit autrem ent que contre une quittance
conforme ii celle ci-dessus m entionnée sera sans valeur
pour la Compagnie. Toutes les primes sont payables an­
POLICES D’ASSURANCE SUR LA V IE 299
nuellement et d’avance ; si la prim e est stipulée payable
par semestre ou par trimestre, la fraction de prime de
l’année qui n'aurait pas été acquittée îi l’expiration du
contrat sera imputable sur le capital assuré et déduite par
la Compagnie de la somme qu ’elle aura à payer. Si une
prime quelconque ou m êm e une fraction de prime n ’est
pas payée à son échéance, le contrat deviendra nul et sans
effet, et aucune partie des bénéfices déjà accumulés, pour
la présente police, ne pourra étre appliquée au paiement
d'une prime quelconque.
A r t . 12. — Le contrat qui lie les parties est renfermé
tout entier dans la présente police, et la proposition qui s’y
rattache, prises ensem ble; aucune modification ne sera ap­
portée dans les term es et conditions dudit contrat, e lle s
déchéances, si elles se produisent, ne pourront êlre levées,
à moins d'une autorisation écrite, signée p arle Président,
ou le vice-Présidenl ou le deuxième Vice-Président, ou
l’Actuaire ou le Secrétaire, lesquels ne pourront déléguer
leurs pouvoirs il cet effet.
A ut. 13. — Si une déclaration faite, dans la proposition
pour la présente police, se trouve fausse il quelque égard
que ce soit, le contrat deviendra nul et sans effet, et toutes
les primes payées seront acquises à la Compagnie, pourvu
toutefois que cette fausse déclaration soit découverte par
la Compagnie, et notifiée à l’assuré dans les trois ans de
la date du présent contrat.
A u t . 14. — L’âge de la personne, au décés de laquelle
ce contrat arrivera à term e, sera admis par la Compagnie
sur preuves à l’appui ; s’il n ’en est pas ainsi, le capital à
payer à l’échéance de ce contrat ne sera en aucun cas
supérieur il l’assurance à laquelle aurait pu donner droit
la prime stipulée. Et cela suivant les tarifs en usage dans
la Compagnie, à la date de l’émission de la présente police
et proportionnellem ent ii l’Age réel de la personne as­
surée.
300 LES SOURCES LU DROIT PRIV É I»E L'ASSURANCE
A r t . l .'j . — l 'o u r s’exéciilion des préseiiles, la Compa­
gnie fail élection de domicile à au siège de la direc­
tion.
A r t . If i. — Toutes ses contestations, de quelque nature
qu'elles soient, qui pourraient étrc soulevées, il l’occasion
du présejit contrat, ou pour son exécution seront de con­
vention expresse soumises au tribunal de *"

C. G ra n d e - B re ta g n e .

5 6 7 . Conditions générales do Ut police Anglaise 1.


A r t ic l e p r e m ie r . — La Compagnie délivre la présenle po­
lice sur la foi des assertions formulées dans la proposition
d ’assurance qui lui a été adressée. Ces assertions forment
sa base du contrat.
Toute déclaration ou assertion inexacte, toute réticence,
même non frauduleuse, de nature à surprendre le con­
sentem ent de la Compagnie, ou modifier l’opinion du
risque, entraînent l'annulation de la police.
La police est faite et signée par trois m em bres du Con­
seil d'Adminislration, en Conseil, et par le directeur de la
Compagnie ; elle est revéluo du sceau de la Compagnie
et ne doit élre délivrée qu’après paiem ent de la première
prime dont elle porte quittance. Les primes suivantes ne
doivent élre payées îi la résidence du contractant que
contre une traite signée par le directeur.
Les contractants seront toujours considérés comme ré­
sidant au domicile indiqué dans les polices, à moins d’une
modification régulièrem ent dem andée à la Compagnie, et
acceptée par elle. Si la Compagnie n’a pas reçu avis du
changem ent de résidence, elle reste étrangère aux con­
séquences qui peuvent en élre la suite.
I. C pr. dan* Bnnyon, Tin law o f tife assurance, le chapitre IV inti­
tulé «The Polie y and il* conditions .»
POLICES D'ASSURANCE SCR LA VIE 30 !
Art. 2. — La prime doit étre payée d’avance pour
l’année. L’assurance prend effet au m om ent du paiement
de la première prime. Les primes successives doivent ôtre
payées à l’époque fixée par la police comme échéance de
la prim e ou au plus lard dans le délai de trente jours.
Faute de paiement de la prime avant l’expiration de ce
délai, la police devient nulle, et celte annulation prend
date du jour de l’échéance. Ces dispositions sont appli­
cables aux polices à prim es semestrielles ou trimestrielles;
le défaut de paiem ent d ’une de ces fractions de la prime
annuelle entraîne la déchéance de la police. Si l’assuré
m eurt n ’ayant payé qu’une partie des fractions de la prim e,
la Compagnie retiendra lors du règlem ent le complément
de la prim e totale annuelle. L’annulation de la police aura
lieu de plein droit, et sans aucune mise en dem eure ou
dem ande en justice.
Le Conseil d’administration se réserve la faculté d ’a c ­
corder la rem ise en vigueur des polices annulées, à condi­
tion que, dans les six mois tic la date de leur déchéance,
il lui sera fourni des preuves, q u ’il ju gera satisfaisantes,
de la bonne santé de celui qui était assuré et que ses
Primes arriérées seront alors payées, avec les intérêts de
retard, à raison de ;> pour 100 l’an. Les preuves de
bonne santé, qui seront exigées en pareil cas, doivent
remplir les conditions, et seront sujettes aux consé­
quences spécifiées à l’article s”r.
A rt. 3 . — Les assurés peuvent voyager en temps de
paix dans toute l’Europe. Ceux d’entre eux qui ne sont pas
marins, peuvent aussi, en temps de paix, voyager par mer
sur un navire ponté d ’un port de l’Europe ii un autre port
ou d ’un port quelconque de sa Méditerranée à un autre
port, ou s’em barquer à bord d’un paquebot ou d’un vais­
seau de première classe, servant au transport des passagers,
pour se rendre dans n'importe quelle partie de l’Kurope ou
de l’Amérique du.Nord, au nord du trente-troisiém edegréde
302 LES SOURCES DU DROIT PR IV É D E LASSURANCE
latitude Nord, et dans les différentes parties de l’Afrique
et de l'Australie situées en dehors des tropiques, et y sé­
journer sans élre obligé do payer une prime d ’extra-risque.
Si l’assuré se rend en d'autres pays, la présente police
ne le couvre plus ; à moins qu’il n’ait préalablement obtenu
sur sa dem ande et moyennant le paiement d’un supplément
de prime, que la Compagnie fixera suivant les cas, une
annexe à sa police signée par le directeur, et indiquant
l ’extension donnée à l’assurance.
Art. i . — La présente police ne couvre pas les risques
de mort à la guerre, ii m oins que l’assuré, avant d ’entrer
en campagne, mémo comme non combattant, n ’ait
obtenu, dans les conditions de l’article 3, § 2, une annexe
à sa police.
A rt . 5. — La présente police ne couvre pas les cas de
m ort de l’assuré, soit par son propre fait, volontaire ou
non, soit par suite de duel, ou d ’exécution capitale. Aprés
trois années révolues, à compter du jo ur de l’assurance ou
de sa remise en vigueur après déchéance, la présente
police couvre au contraire ces différents risques. Elle ne
couvre jamais le cas de mort de l’assuré par le fait volon­
taire du bénéficiaire.
Art. 0. — Dans tous les cas entraînant nullité de la
Police, cette nullité a lieu de plein droit, sans qu'il soit
besoin de déclaration judiciaire, d'avertissement ou de
toute autre mise en dem eure de la part de la Compagnie.
Toutes les primes encaissées resteront acquises à la Com­
pagnie, et les droits appartenant à l’assuré, ou à ses ayants
droit, cesseront d’avoir aucun effet.
Art. 7. — Le paiement des sommes dues par la Compa­
gnie aux term es de la police, a lieu dans le délai de trois
mois après que le Conseil d ’Adminislration aura reçu les
pièces q u ’il jugera nécessaires pour justifier la demande
de paiement et les preuves satisfaisantes pour lui de l'en­
semble des circonstances qui s’y rattachent.
PO U CES d ’a s s u r a n c e s u r l a v ie 303
Art. 8. — L’acte constitutif de sa Compagnie détermine
sa manière de procéder à rétablissement du bilan. Le
Conseil d’Administration fixe, sur la base de ce bilan, la
somme à répartir à litre de bénéfices. De cette somme,
un cinquième est attribué aux actionnaires et quatre cin­
quièmes aux assurés ayant droit à la participation. Les
assurés recevront avis de la quote-part de bénéfices attri­
buée à leur police ; à moins d'avis contraire donné par
l’assuré dans ses deux mois qui suivront cet avis, les bé­
néfices seront appliqués ii l’augm entation de la somme
assurée. Les parts de bénéfices provisoirement acquises
aux polices qui n’étaient pas en vigueur depuis trois
années le jo u r de la répartition ne seront définitivement
acquises à ces polices qu'après l’expiration de trois années
après la date de l’émission des polices ; elles seront alors
appliquées exclusivement à l’augmentation de la somme
assurée. Les bénéfices attribués aux polices sur lesquelles
la Compagnie a un droit quelconque par suite de l'em ­
prunt, soit de la valeur de rachat de la police, soit d’une
portion des prim es, ne peuvent étre appliqués qu’en
augm entation du capital assuré.
Le Conseil d'Administration a seul le droit de déter­
m iner la somme il répartir comme bénéfices, et de fixer
sa quote-part de ces bénéfices allouée à chaque police.
L’annulation d ’une police entraîne celle des bénéfices.
Art. 9. — Aucune som m e due par la Compagnie en
vertu de la présente l’olice ne sera productive d’intérêts,
et sa Compagnie cessera d ’élre tenue au paiement, si les
sommes ducs ne lui sont pas réclamées dans les cinq
années qui suivent le m om ent où la réclamation a dû avoir
sien.
Toutes les sommes dues par la Compagnie, en exécu­
tion de la présente police, sont payables au siège social,
contre la remise de la police dûm ent quittancée.
Art. 10.— La Compagnie affecte à la garantie de l’exé­
30} LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L’ASSURANCE
cution du présent contrat, non seulem ent ses capitaux et
ses propriétés tant mobilières q u ’immobilières, présents
et à venir, mais encore la responsabilité personnelle de
tous ses actionnaires, ju sq u ’il concurrence du m ontant de
leurs actions respectives, mais non au delà, conformément
à l’acie constitutif de la Compagnie.
Art.' I !. — Toutes les contestations, de quelque nature
qu’elles soient, qui pourraient étre soulevées par suite du
présent contrat, seront de convention soumises aux. tri­
bunaux d e .........
Art. 12. — La propriété des polices est transmissible,
mais à la condition que la Compagnie soit avertie de la
cession. La Compagnie accusera réception de l’avis de
transfert, sans contracter pour cela aucune obligation
spéciale, et elle restera étrangère à toutes les questions
qui peuvent s’élever entre les tiers intéressés et l’assuré
ou ses ayants droit.
A rt . 13. — La Compagnie rachète ses polices vie en­
tière ou mixtes sur lesquelles trois primes annuelles au
moins ont été payées ; le taux du rachat sera déterminé
par les règlem ents de la Compagnie.
La Compagnie préte sur les polices spécifiées au para­
graphe précédent jusqu'à concurrence de leur valeur de
rachat, déduction faite de l'intérêt payable d'avance. En
cas d’em prunt, les bénéfices attribués à la police ne
peuvent être appliqués q u ’à l’augm cntalion du capital, et
l'assuré ne pourra dem ander le rachat ou la délivrance
d ’une police réduite, qu’en rem boursant la somme em ­
pruntée avec intérêts.
L’assuré dont la police vie entière est actuellement en
vigueur et qui a payé au moins trois primes annuelles,
pourra dem ander une police réduite dans les conditions
du tableau ci-contre en cessant ii l'avenir le paiement
des primes ; cette police réduite ne pourra étre rachetée.
Les polices en déchéance par suite du non paiement des
l'OLICES d ’ a s s u r a n c e s u r l a v if . 305
primes n ’ont pas droit à l’ohlention d’une police réduite,
mais si trois primes annuelles au moins ont été payées,
elles auront droit au prix de rachat.
Toutes ses dem andes doivent étre faites par écrit et
adressées au directeur de la Compagnie, et en ce qui con­
cerne l’em prunt ou la modification, au moins un mois
avant l’échéance de la prime.

D. Allemagne.

5 6 8 . Conditions générales de la police allemande.


1. L’assurance devient parfaite par sa remise de sa po­
lice contre paiem ent de sa prem ière prime annuelle, et
elle conserve sa validité à sa seule condition que sa
prim e annuelle convenue, si toutefois sa société ne con­
sent pas à. des paiements partiels, soit versée esavoir. . ,
chaque année le...................................................................................
et la dernière fois le..................................................................... ...
au cas où l’assuré vivrait encore à celte époque, au domi­
cile de l’agent autorisé de la société il......................contre
quittances qui devront étre dressées par la direction de
la société. Pour le paiem ent de la prime, is est accordé un
délai de trente jours durant lesquels le paiement en re ­
tard peut s'effectuer. Si la prime n ’est pas versée le der­
nier jou r du délai la Compagnie est libérée de toutes ses
obligations qu’elle avait prises ii sa charge par le contrat
d’assurance, et elle bénéficie purem ent et simplement
des primes payées, sans qu'un avis spécial de la direction
ou de l’agent local ;'i l’assuré, ou au possesseur de la po­
lice, ou à qui que ce soit, soit nécessaire. Cependant au
cas où dans le courant des deux mois suivants s’assuré se
présenterait personnellem ent auprès de la direction de la
société ou auprès de l’agent général compétent, et prou­
verait par une attestation jugée suffisante par la direction
T . II. 20
30G LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L ’ASSURANCE
que son élat do santé est hon, l’assurance ne sera pas r e ­
gardée comme éteinte s'il paye la prime arriérée et une
indemnité de a 0/0 de la prime. La quittance de la prime
et de l’indemnité servira à prouver la validité conservée à
la police.
Si l'assuré désirait faire dans l’avenir le versement des
primes à un autre agent que celui indiqué dans la police,
il devra en donner avis à la Compagnie au plus lard un
mois avant l’échéance de la prochaine prime.
2. Si l’assurance est faile en faveur d'une tierce per­
sonne désignée dans la police, la Compagnie n ’accepte
vis-à-vis de cette personne, mémo si cette dernière dé­
clare accepter la désignation faite en sa faveur, aucune
autre obligation que celle de lui verser, après la mort de
l'assuré, le m ontant de l’assurance, pourvu qu’elle soit à
ce m oment encore en possession de sa police ; la Compa­
gnie par contre est autorisée sur la dem ande de l’assuré,
à changer le titulaire de la police, ou à la racheter si celle-
ci lui est rem ise.
3. La somme assurée sera payée sans frais, au plus tard
trois mois après le décès de la personne assurée, au domi­
cile de la Compagnie. Le paiem ent se fait contre remise de
sa présente police à celui qui en est porteur. Ce dernier
sera considéré comme ayant reçu les pouvoirs nécessaires
des ayants droits à la somme assurée pour accepter le
montant de la somme à payer, et pour la loucher. La Com­
pagnie est autorisée, mais non pas obligée, à vérifier les
droits du porteur. Si sa prim e annuelle n ’a pas été payée
entièrem ent pour l’année d'assurance dans laquelle l’as­
suré est mort, les porlions encore impayées de celle prim e
seront déduites de la som m e assurée lors du règlem ent.
4. L’obligation de payer la somme assurée est éteinte
au profit de la Compagnie, et toutes les primes payées par
les assurés lui sont acquises :
a) Lorsque, à la connaissance de l'assuré, de fausses
POLICES D ’ASSURANCE SUR LA V IE 307
affirmations ont été faites dans scs déclarations qu’il a
produites, dans son acte de naissance ou dans les certi­
ficats relatifs à l’état de sa santé ;
b) Lorsque celui dont la vie est assurée se suicide,
ou est puni de la peine capitale, ou trouve sa mort en
duel ou en prenant part à une entreprise criminelle, ou
enfin est condamné aux travaux forcés ou à l’em prison­
nem ent pour plus de trois ans ;
c) Lorsque celui qui se fonde sur le décès de l’assuré
pour faire valoir ses droits à la somme assurée a lui-méme
causé ce décès par de criminelles manœuvres ;
d) Lorsque la m ort de l'assuré a eu lieu pendant un
voyage en mer, ou durant un séjour hors d ’Europe, ou
au cours d’une guerre, ou mémo lorsque l’assuré entre­
prend un voyage hors d ’Europe, ou prend du service sur
des navires de guerre ou marchands, ou s’il enlre dans
un service militaire aelif, que ce soit comme combattant
ou comme non-com hallant, ou comme employé d ’admi­
nistration, en tant du moins que la Compagnie n'a pas
expressément pour ces cas accepté l’assurance, ou qu’elle
ne l’accepte pas par une convention faite après coup, ou
q u ’elle ne consent pas à suspendre le contrat pour le
temps du voyage ou du service militaire de terre ou de
m er. Ne seront pas qualifiés voyages en mer ceux entre­
pris directement d'un port européen il un aulre par un as­
suré qui n ’aurait pas un service dans la marine. Ne sera
pas non plus qualifié service actif de guerre le service de
garde civique pour le maintien de la tranquillité intérieure.
En outre, les dispositions précédentes relatives au ser­
vice en temps de guerre ou dans la m arine ne sont pas
applicables aux personnes qui entrent en service actif dans
l’armée de terre ou de m er simplement en vertu de la loi
sur le service obligatoire et dont la position est inférieure
à celle d’officier subalterne, lorsque leur police est en vi­
gueur depuis plus de cinq ans.
308 LES SOURCES DU DROIT PR IV É D E L’ASSURANCE
c) Lorsque l'assuré, sans convenlion préalable avec la
Compagnie, change ses occupations ou sa profession de
m anière à endom m ager sa sanlé ou à exposer sa vie à des
risques particuliers, ou lorsque le décès de l’assuré a lieu
pendant un voyage dans des contrées où régnent notoi­
rem ent la peste ou la fièvre jaune.
5. Si cependant l'assurance a été conclue en faveur
d ’un tiers n’ayant aucun rapport de parenté avec l'assuré
et désigné par son nom dans la police, et que celle police
se trouve encore en possession de ce tiers à l’époque du
décès de l’assuré les dispositions précédentes comprises
sous la lettre b) reslenl sans application, et dans les cas
énum érés sous les lettres d et e) l’assurance continue à
être valable, alors m ém e q u ’un arrangem ent nouveau en
vue de l’acceplalion par la Compagnie du risque modifié
n ’au railp as eu lieu, pourvu que la personne, en faveur
de laquelle l’assurance a élé conclue, n’ait pas été infor­
m ée des circonstances dont il s’agit. On adm et la pré­
somption que ces circonstances parviennent à sa con­
naissance dans un délai de quatre semaines au plus.
6. Dans tous les cas précisés sous les lettres b c, la di­
rection de la compagnie, au cas où celle-ci ne serait pas
obligée au paiement de la somme assurée, devra payer sui­
vant les circonstances une somme dont la quotité sera lais­
sée à son appréciation, mais qui au m inim um devra fitre
égale à la valeur de rachat de la police, valeur qui sera éta­
blie suivant les bases de calcul adoptées par la Compagnie.
7. L’assurance est nulle si la personne dont la vie a élé
assurée a déjà était décédée au m om ent où l’assurance a
élé conclue, et cela mémo lorsque celui su r l’ordre du­
quel l’assurance a élé faile ne pouvait avoir connaissance
de ce décès. Les prim es déjà versées seront dans ce cas
restituées, déduction faite des irais occasionnés par la
conclusion de l’assurance.
8. Le décès de la personne assurée, pour faire naître un
po lic e s d ' a ssu h a n c e su r la v ie 309
droit utile contre sa Compagnie, doit élre annoncé dans
scs huit jours, avec l'indication de sa cause connue ou
présum ée, à l’agent dont se domicile est le plus proche de
l’endroit où l’événement a eu lieu, ou il sa direction de la
Compagnie.
Il faut égalem ent produire, au plus lard dans les deux
mois, un acle de décés dûm ent légalisé ainsi qu’un certi­
ficat, également légalisé, constatant la cause de la m ort et
ém anant d'un médecin ayant vu le cadavre de l’assuré.
Si le décédé a été soumis au traitement d ’un médecin ju s­
qu’à sa mort, se certificat doit étre donné par ce dernier.
Si l’avis du décés ou sa production du certificat relatif à sa
cause du décés sont retardés jusqu’après l’expiration des
délais impartis, sans que l’on prouve que en retard ne peut
élre imputé à faute, ou si les parties font ii dessein de
fausses déclarations sur ces points, la Compagnie est libé­
rée de l'obligation de payer la somme assurée.
9. La Compagnie, ou son agent, peuvent dans tous les
cas où ils le trouveront à propos exiger la visile ou l’au­
topsie du corps de l’assuré. La direction a également le
droit de dem ander des explications particulières et des
preuves sur les points qu’elle spécifiera, quand elle ne
trouve pas suffisants pour établir les faits les documents
régulièrem ent produits.
10. Lorsqu’un assuré a entrepris un voyage par mer, cl
q u ’il s’est écoulé un an depuis son départ du dernier port,
sans qu’on ait reçu des nouvelles du navire sur lequel il
s’est em barqué, la Compagnie considère le navire comme
perdu et l’assuré comme noyé.
H . Si, dans le délai de trois ans à partir du jo ur du
décès de l’assuré, les ayants droit n ’ont pas agi ii l’effetde
se faire payer la som m e assurée, il y aura présomption,
sauf preuve contraire, q u ’ils renoncent il la somme assu­
rée, et tous leurs droits seront éteints.
12. La Compagnie n’est pas obligée de bonifier d’in-
310 LES SOURCES DU D ItO lT PR IV É DE L’ASSURANCE
lérél pour le temps pendant lequel le paiem ent de la
somme assurée a été retardé pour cause de production
incomplète ou tardive des pièces nécessaires. Par contre,
si ce paiement est retardé au delà du term e fixé par la po­
lice (art. 3), sans qu’il y ait faute de la part du possesseur
de la créance, sa Compagnie devra l'intérêt à 4 0/0.
13. Si la police ne peut élre remise parce que, d ’après
la déclaration du titulaire, elle aurait été perdue, le capi­
tal assuré sera versé à celui qui se sera fait reconnaître
d’une m anière authentique par la direction comme légi­
time propriétaire de la dite police, si d ’autre part aucune
dem ande ne s’est produite avant l’expiration du terme de
trois ans m entionné dans l’art. 1 s.
14. La Compagnie s’engage, sur la proposition de l’as­
suré, lorsque l’assurance existera depuis plus de cinq ans,
et à la condition que son obligation ne soit pas déjà
éteinte par quelqu’une des raisons sus-indiquées, à rache­
ter la présente police qui dans ce cas lui sera remise. Le
prix d’achat qui sera versé sans frais par la caisse princi­
pale d e ................devra s’élever, au minimum, aux trois
quarts de la valeur de rachat de la police établie d’après
ses bases de calcul adoptées par la Compagnie.
15. En ce qui concerne ses contestations que la pré­
sente assurance pourrait faire naître, la Compagnie sera
soumise à la juridiction de son domicile, si toutefois les
parties ne s’entendent pas pour procéder devant arbitres.
Conditions particulières 1
L’assurance avec droit au dividende donne droit à une
part dans les bénéfices nets résultant des affaires de la
J.O n voit que dans celle police les clauses relatives à la répartition
des bénéfices son t rangées sou<s la rubrique « Condition.* particulières. »
Cette classification est assez logique, étant données la m ultiplicité et la
variété, apparentes du m oins (V oy. T .1 . n° 15), des conditions adoptées
su r ce point par les Com pagnies.
p o u c e s d ’a s s u r a n c e s u r l a v ii-
Conipagnie. Ces bénéfices nets sont partagés entre ses ac-
lionnaires de sa Compagnie cl ses assurés de celte caté­
gorie dans sa proportion de 0/0 pour les assurés et de
2;J 0/0 pour les actionnaires, aux conditions suivantes :
1. Est réservé, par privilège, aux actionnaires de la Com­
pagnie le droit au dividende ju sq u ’à présent distribué de
II» 0/0 du capital versé ; la part des bénéfices qui dépasse
ce m ontant est distribuée sans partage aux assurés ju s­
qu’il concurrence de 20 0 /0 de la prime brute annuelle ;
puis, intervient sa répartition plus haut indiquée dans la
proportion de 7;i 0 /0 et de 2;J 0/0.
2. Les bénéfices nets annuels de la Compagnie seront
établis conformément aux statuts par un bilan préparé par
la direction i*t arrêté par le conseil d’administration ; les
personnes assurées avec droit aux dividendes ne peuvent
faire opposition ù ce bilan, soit pour la manière dont il a
été dressé, soit au point de vue de rexactilude;elles n ’ont le
droit d ’exiger de la Compagnie ou de ses représentants ni
comptes-rendus ni preuves d ’aucune sorte.
3. La part des bénéfices nets revenant aux assurés sera
répartie entre eux au prorata des primes qu’ils auront
payées pendant l’année ayant produit les bénéfices; mais,
sa Compagnie se réserve expressément le droit d ’adopter,
n'importe it quel m om ent, par une décision que prendront
d’accord la direction et le conseil d’administration, une
autre base de répartition.
4. Les assurés n ’auront en aucun cas de versements
supplémentaires à ajouter aux primes convenues, méme
si le bilan de la Compagnie accusait une perte.
5. La répartition du dividende se fait par imputation
sur la prime, aux époques où cette dernière est payée tous
les ans. Elle a lieu pour la première fois après deux ans
révolus depuis le jou r de la conclusion de l’assurance. Le
droit au dividende n ’existe toutefois qu’il la condition que,
dans l’année dont il s’agit, l’assuré a versé sa prime et que
312 LES SOURCES DU DROIT P R IV É DE L’ASSURANCE
l’assurance étail encore en vigueur le jour où, d’après ce
qui précède,l’atlribution de ce dividende devait avoir lieu;
que, notamm ent, elle n ’était pas éteinte, soit par la mort
de l’assuré, soit par le rachat de sa posice, soit par se non
paiem ent de la prim e, soit p a rla violation des conditions
de l’assurance, soit par tout autre cause.
6. Sur la part des bénéfices nets destinés aux assurés,
il ne sera rien prélevé au profit des m em bres de sa direc­
tion ou du conseil d’administration, ni au profil des em ­
ployés de la Compagnie.
CHAPITRE Is

C O N D ITIO N S G É N ÉR A L ES IM P R IM É E S DES P O L IC E S ^ A S S U ­
RA N CE CO N TRE L ES ACCIDENTS.

5 « » . O bservations prélim inaires.


I. A s s u r a n c e p r o p r e m e n t dite c o n t r e l e s a c c id e n t s .
A. F r a n c e .

5 7 0 . Conditions générales du la police Individuelle.


5 7 1 . Conditions générales de la police collcclive.
5 7 1 . Conditions générales de la police garanlissant la responsabilité
des chefs d'industrie.
1!. A lle m a g n e .
5 7 » . Conditions générales de la police individuelle.
5 7 1 . Conditions générales de la police collective.
C. E ta ts -U n is .
5 7 5 . Conditions générales de la police individuelle.
II. A s s u r a n c e s p e c ia l s c o n t r e l e s r is q u e s q u e
co u ren t les voyageurs.
5 7 « . Conditions générales des polices Française, Allem ande, Améri
caine.

5 6 9 . L’assurance contre ses accidents est encore dans


i’enfance; elle vient seulem ent de trouver sa voie. Elle n’a
point encore cette sûreté d’allure qui distingue certaines
formes anciennes de l’assurance. Aussi, l’initiative indivi­
duelle des Compagnies produit-elle ici quelques différences,
plus marquées que dans l’assurance sur la vie, entre les
diverses formules en usage des condilions générales.Mais,
dans toutes ces formules, les principes fondamentaux sont
ses m émes. Les formules que nous reproduisons ci-des-
314 LES SOURCES DU DROIT m iV É DE l ’à SSURANCE
sous sont em pruntées la France, il l’Allemagne et aux
États-Unis.
I. A ssu r a n ce p r o p r e m e n t d it e c o n t r e l e s a c c id en ts
France.
A.
570. Conditions générales de la police individuelle
française.
A r t . 1 er. — L'assurance individuelle est celle qui est
conlractée par ou pour une personne déterm inée, pour la
garantir contre los conséquences des accidents corporels
de toute nature, provenant d’une cause violente et invo­
lontaire el pouvant l'atteindre de toutes maniérés et en
toutes circonstances, dans ses habitations, sur la voie pu­
blique, en promenade, en voyage, à cheval, en voiture,
chemin de fer, etc., etc.
A rt. 2. — La Compagnie garantit à l’assuré :
1° En cas de mort, une som m e déterm inée dans les
conditions particulières ci-après au profit de la femme, des
enfants ou des ascendants dont l’assuré était le soutien ;
2° En cas d’incapacité temporaire de travail, une indem ­
nité quotidienne de trois jours au m oins à cent quatre-
vingt jours au plus ;
3° En cas d’incapacité totale et permanente, une rente
viagère déterminée dans sa police.
La rente viagère sera servie par sa Compagnie el payable
au siège social, au bénéficiaire ou à son m andataire, sur
justification d'un certificat de vie.
4° En cas d’accident entraînant les lésions caractérisées
suivantes, la Compagnie se réserve se droit de remplacer
l’indemnité quotidienne stipulée dans la police par une
somme déterminée, à savoir :
Du Capital assuré en cas de mort.
lîî 0/0 pour la perle d’un œil, d ’une jam be.
POUCES d ’a ssü h a n c e c o n tr e l e s a c c id en ts 315
10 0/0 pour la perte d’un bras, d’un pied.
•fJ 0/0 pour la perle d’une main, d’un ou de plusieurs
orleils, de plusieurs doigts.
10 0/0 pour la fracture du crâne.
5 0 /0 pour la fracture de la mâchoire inférieure, de l’o-
mopsate, du haut du bras, de s’avanl-bras, du bassin, de
la cuisse, de la jam be.
3 0/0 pour la fracture des os dans les mains ou dans ses
doigts, des pieds cl dos orteils, de la clavicule.
10 0/0 pour fracture compliquée de plaies de la cuisse,
de la jambe.
8 0 /0 pour fracture du haut-bras, de s’avant-bras.
5 0/0 pour fracture de la clavicule, des os dans les mains
et dans ses doigls, des pieds et des orleils.
3 0 /0 pour dislocation des épaules, du coude, du poi­
gnet, des doigls, des os, des pieds, des hanches, de sa
mâchoire inférieure.
Art. 3. — L’ensemble des indemnités partielles d’une
année, quel que soit le nombre des accidents, ne pourra
dépasser le produit de cent qualre-vingt jours de l'indem­
nité quotidienne.
Lors du règlem ent, en cas de m ort ou d'incapacité per­
m anente, il sera déduit de l’indemnité toutes sommes ou
secours quotidiens qui auraient été payés dans l’année
comme indemnité pour le mémo accident ou pour tous
aulres.
A u t . 4. — L’apoplexie, ses épidémies et, en général, les
maladies ne donnent droit à aucune indem nité. Sont éga­
lem ent exclus de tout droit à une indemnité les mutila­
tions volontaires et le suicide, alors m ôm e qu'il serait dû
au dérangem ent des facultés mentales ; les accidents pro­
venant d’ivresse, de duels, de guerre, d'émeute, de rixe,
de lutte ; d ’expériences, d’ascension de pics ou en ballon,
de courses ou paris à cheval, en vélocipède ou canots, de
tous moyens de transport non usuels, d ’une opération chi­
316 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
rurgicale n’étanl pas sa conséquence d'un accident et d’in­
fraction aux règlements publics et particuliers.
Art. 5. — Si l’assuré entreprend un voyage hors de l'Eu­
rope, l'effet de la police sera suspendu pendant le temps
du voyage.
A rt . (>. — Les risqués sont divisés en cinq classes.
La prim e est appliquée selon la classe à laquelle déclare
appartenir l’assuré.
Art. 7. — Los engagem ents de la Compagnie étant
basés sur la déclaration des parties, toute réticence, toute
déclaration fausse ou incomplète sur la nature du risque
donnent lieu à l'annulation de plein droit de l’assurance,
sans qu’il soit besoin de la faire déclarer, et sans aucune
restitution des sommes payées qui dem eurent acquises à
la Compagnie à litre de dommages et intérêts.
Les déclarations doivent indiquer :
l ‘ L’âge, le domicile et la profession de l’assuré ;
2° Qu’il n'est atteint d ’aucune infirmité grave et per­
manente.
A rt . 8. — Les primes sont payables par annuités et par
avance, sur quittance du Directeur-général, au siège de la
Société ou au domicile de ses Agents ou représentants en
province.
Tout autre mode de paiement pourra étre accepté, mais
il devra étre formellement stipulé.
L’assurance n’a d ’effet q u ’après le paiement de la p re­
mière prime. A défaut de paiement d ’une prim e à l’é­
chéance, le contrat est annulé de droit, sans qu’il soit
besoin de sommation, mise en dem eure ou avertissement
quelconque, l’assuré renonçant formellement, par le fait
de la signature de la police el comme condition expresse,
à se prévaloir de toutes circonstances qui, de portable,
pourraient faire considérer la prim e comme quérable.
Art. 9. — Si l’assuré vient à changer de profession ou
à augm enter par un motif quelconque le risque énoncé
p o u c e s d 'a s s u r a n c e c o n t r e l e s a c c id e n t s 317
dans sa police, avis doit en étre donné dans les trois jours
au siège de sa Compagnie, sous peine de perdre tout droit
il l'assurance.
Dans ce cas, la Compagnie se réserve le droil d’exiger,
s’il y a lieu, une augmentation de prime ou de résilier le
contrat, sans cependant être tenue à aucune restitution
des primes perçues.
Art. 10. — Toute personne déjà assurée ou qui,pendant
se cours de son contrat, voudra se faire assurer par une
autre compagnie, devra en faire la déclaration en signant
son adhésion, ou dans les vingt-quatre heures de la nou­
velle assurance. Dans les deux cas, la Compagnie se ré­
serve le rejet ou le m aintien de l’assurance.
A rt . I I. — L’assurance individuelle se contracte pour
dix ans,à moins de stipulations contraires. Toutefois, après
un accident et quelle qu’en soit l'importance, la Compa­
gnie se réserve le droit de résilier la police, en tout ou en
parlie. Les primes échues au m oment de la résiliation lui
restent acquises.
Art. 12. — En cas d’annulation ou de résiliation de la
police, en tout ou partie, par le fait ou la faute de l’assuré
pour quelque cause que ce soit, la prim e entière de l’an­
née courante sera due et payée immédiatement, ainsi
qu’une indemnité égale au m ontant de la prime, à tilre de
dommages et intérêts.
A r t . 13. — Dans les quarante-huit heures qui suivent
l’accident, l’assuré doit en faire la déclaration signée par
deux témoins, cl l’adresser im m édiatem ent au siège de la
Société cl à l’Agent principal de sa localité.
Si clans les quinze jours suivant l’accident, les prescrip­
tions ci-dessus n’onl pas été accomplies, l’assuré ou ses
représentants seront déchus de lous droits, à moins
qu'ils ne constatent l'impossibilité de les réaliser.
Dans luus les cas, à défaut de demande dans les six mois,
il y aura forclusion el déchéance à loule indemnité.
318 LES SOURCES DU DROIT 1*UIVÉ DE L'ASSURANCE
La déclaration contiendra : le num éro de sa police, ses
noms, prénoms, profession, ;\ge et domicile de l’assuré,
ceux de l’auteur de l’accident, les circonstances qui l’ont
accompagné et ses conséquences pour le sinistré.
On y. joindra un certificat du médecin constatant les
causes de là m ort ou la gravité de la blessure, l’indication
que l’incapacité est totale ou partielle.
En cas de mort, l’acte de décès et l'acte de naissance de
la victime seront en m ôme temps fournis.
Le temps de l’incapacité sera compté à partir du lende­
main du jo u r où la Compagnie aura été avisée de l’acci­
dent, si sa déclaration n ’a pas lieu dans les trois prem iers
jours de l’accident.
A rt . 14. — L’emploi de docum ents ou de moyens m en­
songers tendant à exagérer ou à dénaturer les suites de
l'accident, à en déguiser ses causes, entraîne de plein
droit la déchéance de tous droits à l'indemnité, et les pri­
m es payées restent acquises à la Compagnie.
Aut. 1 5 . — L’assuré ou scs ayants droit sont tenus de
requérir immédiatement les soins d’un médecin diplômé,
sous peine de ne pouvoir prétendre à aucune indemnité.
Le médecin délégué et l’agent de la Compagnie auront
toujours un libre accès auprès du blessé, afin de constater
son étal.
Art. 1G. — Le paiement des indemnités aura lieu :
1° En cas de inort ou d’incapacité perm anente, dans les
trois mois qui suivront l'accomplissement des formalités
proscrites.
2" En cas d’incapacité temporaire, it partir de la produc­
tion des pièces el par semaines écoulées.
Toute action en paiem ent d ’indemnité est prescrite par
six mois.
A rt. 17. — I’ar le fait de la signature de la police, l'as­
suré subroge la Compagnie dans tous ses droits contre
s’auleurde l’accident ou les personnes qui en so n lre sp o n -
POUCES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 319
sables, à concurrence des sommes qui auront été payées;
il s’oblige et oblige ses représentants sans divisibilité à
réitérer cette subrogation par acte séparé et de telle m a­
niéré que sa Compagnie l’exigera.
A rt . 18. — Pour l’exécution du contrat et de ses suites,
les parties font élection de domicile à ...., au siégé social
de la Compagnie.
Le domicile élu est attributif de juridiction aux tribu­
naux du département d e ........ pour toutes contestations
entre la Compagnie, l’assuré et ses ayants droit. Tous actes
et significations, citations et ajournem ents, mémo ses ex-
ploi tsd’offresréelleset d'appel y seront valablementsignifiés.
A r t . -19. — Le coût de la police, le timbre et l’enregis-
trem enl, s’il y a lieu, sont à la charge de l’assuré.
5 7 1 . Conditions générales de la police collective fran­
çaise.
A rt . 1er. — L’assurance collective est contractée par les
chefs d’établissements, d’industries ou de sociétés, agis­
sant dans l’intérét de leurs ouvriers ou employés.
A rt . 2. — Elle a pour objet de garantir contre tous les
accidents survenus pendant le travail et provenant d ’une
cause extérieure, violente et involontaire.
Art. 3. — Sauf dérogation spéciale, le souscripteur as­
sure, sous la garantie de la Compagnie, toutes les per­
sonnes h sa solde et sous sa responsabilité.
A rt . 4 . — La Compagnie garantit les indemnités sui­
vantes :
§ 1er. — En cas de mort, un capital payable à la veuve
et aux enfants m ineurs.
A défaut de veuve et d’enfants m ineurs, la moitié de ce
capital sera acquise, par égales portions, aux ascendants
de la victime.
§ 2. — En cas d ’incapacité perm anente et absolue de
travail (perle de la vue ou de l’usage de deux m em bres),
une indemnité annuelle el viagérc.
320 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURAXCE
§ 3. — En cas d’incapacité perm anente de travail pro­
fessionnel (perte de l’usage d’un hras, d’une jam he, d’un
pied ou d’une main), une indemnité annuelle et viagère
égale aux deux tiers de celle fixée au § 2.
§ 4..— En cas d’incapacité partielle et perm anente, di­
m inuan t sensiblem ent la valeur du travail (perte d’un œil,
de trois doigts d ’une main ou d'un pied, ou de deux doigts
de sa main, y compris le pouce), une indemnité annuelle
et viagère égale au tiers de celle fixée au § 2.
§ 5. — En cas d’incapacité temporaire de trois jours au
moins, une indem nité quotidienne. Celte indemnité ne
pourra jamais dépasser le salaire quotidien. A parlir du
00” jour, la Compagnie se réserve le droit de supprimer
l’indemnité quotidienne. Dans ce cas, le sinistré bénéfi­
ciera des dispositions des § 2, 3 et l.
Les rentes ou indemnités viagères pourront élre, d ’un
com m un accord, converties en capital.
Art. S. — Les indemnités sont payées, savoir :
Les capitaux dûs en cas de mort, aussitôt après les for­
malités d ’usage ;
Les indemnités annuelles et viagères, par trimestre
échu, sur sa présentation d’un certificat de vie, soit au
siégé social, soit au domicile de l'agent de la Compagnie ;
Les indemnités temporaires, après la remise du rapport
médical constatant la guérison du sinistré.
Art. fi. — Aucune indemnité ne peut étre exigée de la
Compagnie avant le payem ent intégral des primes échues.
Art. 7. — Toute déclaration de sinistre devra élre faite
dans les quarante-huit heures, au plus lard, sauf cas de
force m ajeure. La Compagnie fournit, à cet eirct, des im ­
primés spéciaux dont tous les hlancs doivent élre rigou­
reusem ent remplis par le souscripteur.
Art. 8. — L’assuré qui induit volontairement la Com­
pagnie en erreur, par réticence ou fausse déclaration, est
déchu do tous ses droits.
POLICES D'ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 321
Akt. 9. — La Compagnie ne prend à sa charge que ses
constatations faites par ses médecins.
Dans )es localités où la Compagnie n’a pas de médecin,
les sinistres sont constatés à la diligence de la partie inté­
ressée.
A r t . 10. — L’assuré, concurrem m ent avec se médecin
délégué par la Compagnie, peut l'aire constater le sinistre
par un autre médecin, «i ses frais. Dans le cas où les deux
médecins ne sont pas d ’accord entre eux, ils peuvent en
choisir un troisième à l’am iable; sinon, il est désigné par
le président du tribunal civil do première instance de l'ar­
rondissement. ou par le juge de paix du canton ; ce troi­
sième médecin est payé à frais communs.
Art. 11. — Le sinistré qui refuse de se laisser visiter
par les médecins ou délégués de la Compagnie perd tout
droit aux indemnités stipulées dans le contrat.
Art. 12. — Les indemnités prévues à l’article 4 de la
police ne sont versées à la victime ou à scs ayants droit
que sur quittance définitive et sans réserve.
Art. 13. — Les indemnités non réclamées dans le délai
de six mois à partir du jour de leur exigibilité seront pres­
crites au profit de la Compagnie.
En aucun cas les indemnités ne peuvent étre cumulées.
Art. 14. — La police ne crée de lien de droit qu'entre
la Compagnie et le souscripteur, lequel est seul tenu au
payem ent des prim es. Dans aucun cas la Compagnie ne
peut étre mise en cause ou actionnée par un sinistré.
Art. 15. — Toute action intentée au patron souscrip­
teur a la suite d’un accident, par le sinistré ou ses ayants
droit, constitue de la part de ces derniers une renonciation
absolue aux bénéfices de l'assurance.
Anr. 1 0 . — Ne peuvent étre admises au bénéfice de
l’assurance les personnes atteintes d ’infirmités graves,
telles que la cécité, la surdité, la paralysie, l’épilepsie, etc.
Sont également exclus de l'assurance les accidents pro-
T. II. 21
322 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
venant de mulisalions volontaires et de suicide, alors
môme qu’ils seraient dus à un dérangem ent «ses facultés
m entales; ceux résultant d ’ivresse, de duel, de guerre, de
rixe, d ’émeute, de pari, de lutte ou d’infraction à tous
arrêtés de police ou règlem ents publics ayant pour but la
sûreté des personnes.
Art. 17. — P ar le seul fait du contrat, l'assuré subroge
la Compagnie dans tous ses droits et actions contre se
tiers auteur ou responsable de l’accident. L ’assuré s’oblige
et oblige au besoin ses représentants à faire cette subro­
gation, méme par acte séparé, ù prem ière réquisition, à la
convenance de la Compagnie.
Art. 18. — Les primes sont payables par trimes­
tres.
Elles sont établies :
1° Par journée de travail de dix heures;
2° Sur un tantième pour cent du salaire payé par le
chef d'établissement.
Le nom bre de journées de travail ou le m ontant des
salaires est fourni par l'assuré avant le dix du mois qui suit
chaque trimestre, savoir : avant le dix avril pour le pre­
mier trimestre, avant le dix juillet pour le deuxième tri­
mestre, avant le dix octobre pour le troisième trimestre,
el avant le dix janvier de l’année suivante pour le qua­
trième trimestre.
A cet elfet, l’assuré est tenu d ’inscrire régulièrem ent
sur les feuilles de paye les noms, prénom s, âges et salaires
de ses ouvriers.
La Compagnie se réserve le droit de faire vérifier par
des contrôleurs de son choix les registres de comptabilité
et feuilles de paye, afin de s’assurer de la sincérité des
déclarations de journées ou de m ain-d’œuvre.
A rt. I!). — A défaut de payem ent de l’une des primes
dans le délai d ’un mois après l’échéance, ou à défaut de
l'accomplissement des obligations résultant de l’article 18
323
PO U C ES d 'a s s u r a n c e c o n t r e l e s a c c i d e n t s
ci-dessus, et huit jours aprés l'envoi, par la Compagnie,
d ’une lettre recomm andée, détachée d ’un livre il souche,
l'eSTet de l’assurance est de plein droit suspendu, sans
q u’il soit besoin d’aucune sommation ni autre formalité
quelconque. La Compagnie pourra m êm e résilier la police,
après ce délai, par simple lettre recomm andée, laquelle
constitue, do convention expresse entre les parties, une
mise en dem eure suffisante.
Il est égalem ent de convention expresse entre les parties
qu’il sera suffisamment justifié de l'envoi de la lettre re­
commandée au moyen du récépissé de la poste, el du con­
tenu de celle lettre au moyen de la production du livre à
souche m entionné ci-dessus.
Tous frais de poursuite et d’enregistrem ent seront à la
charge du souscripteur.
La police reprendra son effet le lendemain, à midi, du
jour où le payement des primes arriérées el des frais aura
été fait à la Compagnie.
Jusqu’à ce moment, les sinistres survenus ne sont pas
garantis par la Compagnie, qui se réserve néanm oins le
droit d’exiger le payem ent des prim es échues.
Art. 20. — En outre des primes stipulées à l’article 18,
le souscripteur est tenu de payer, à titre de droit d’admis­
sion el de coût du contrat, une som m e de 2 francs par
personne assurée, plus le droit de timbre. Ces droits sont
exigibles la première année seulem ent.
Aut. 21. — La police est contractée pour une durée de
dix ans, sauf conventions particulières.
Art. 22. — Six mois avant l’expiration de la police, les
contractants auront se droit de déclarer par lettre chargée
s ’ils entendent ne pas continuer l’assurance. A défaut de
cette déclaration, l'assurance continuera pour une nouvelle
période de durée égale à celle de la police.
A r t . 2 3 . — La police est résiliée de plein droit en cas
de faillite ou de déconfiture.
324 I.ES SOURCES DU DROIT I’RIVÉ DE L’ASSURANCE
En cas de mort de l’assuré, l’assurance est continuée de
droit par sa veuve, ses héritiers ou associés.
A rt . 24. — Après chaque sinistre réglé et payé, la Com­
pagnie se réserve la faculté de résilier la police par une
dénonciation écrite. Le droit de dénonciation cesse si elle
n’est faite a'u plus tard dans les quinze jours à partir du
payem ent de l’indemnité.
5 7 2 . La police d’assurance collective est généralem ent
complétée par une police qui garantit la responsabilité
civile des chefs d ’industrie et dont voici les conditions
générales :
Art. l '\ — L’assurance résultant du présent contrat a
pour objet la garantie de la responsabilité civile pouvant
incomber au souscripteur par suite d ’accidents profession­
nels ayant atteint ses ouvriers ou employés.
Art 2. — Cette assurance ne peut étre souscrite que
comme complément d ’une police collective; elle n ’impose
îi l’adhérent aucune charge ou obligation pécuniaire.
Art. 3. — Ce contrat étant fait exclusivement dans l’in­
térêt du souscripteur et pour garantir sa responsabilité
civile, il lui est expressément interdit de le produire.
La Compagnie a seule se droit de transiger. Toute trans­
action faite sans son consentem ent la dégage d'une m a­
nière complète.
Art. 4. — Les procès, de quelque nature qu’ils soient,
étant suivis et dirigés par la Compagnie, au nom de l’as­
suré, ce dernier sera tenu d ’adresser au siégé social, dans
les vingt-quatre heures, tous les actes judiciaires ou extra­
judiciaires qui lui seront signifiés.
Art. — Le souscripteur ne bénéficiera des disposi­
tions de la présente assurance que lorsqu'il aura satisfait
aux conditions générales ou particulières de la police col­
lective.
POLICES D'ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS

B. Allemagne.

573. Conditions générales de la police individuelle alle­


mande.
A rt. I" . — La Sociélé contracte, en faveur de personnes
déterminées, des assurances qui ont pour but de ses in dem ­
niser, en cas d ’accidents corporels dus à des causes vio­
lentes, extérieures et indépendantes do leur volonté, des
suites et dom mages matériels qui peuvent en résulter pour
esses. Sont compris dans l'assurance les accidents surve­
nus en|cas de défense légitime, ou à la suite d’efforts tentés
pour le sauvetage soit de personnes, soit de biens.
L’assurance s’étend, dans les limites de l'Europe, aux
accidents de toute espèce auxquels les personnes assu­
rées peuvent ôtre exposées, soit dans l’exercice d’une pro­
fession, soit dans le cours d'un voyage, ou par loutre autre
cause, sauf celles qui sont spécifiées ci-aprés.
Sont exclus de l'assurance :
a) Les accidents que les assurés se seront attirés eux-
m èmes intentionnellem ent ou par légèreté, négligence
grossière, ivresse, ou faute de ne pas avoir observé les lois,
prescriptions, avis et avertissements publics et privés, d e s­
tinés ii protéger la vie cl la santé des personnes ;
li) Les accidents pouvant survenir en cas de guerre, ser­
vice militaire actif, insurrection, émeute, rixe, lutle,duel,
ou à la suite de participation à des courses de chevaux,
chasses à courre, courses dangereuses en pays de m onta­
gnes, ascensions aériennes, courses sur vélocipèdes ou au­
tres genres de locomotion peu usités ;
c) Les maladies ordinaires, y compris ses attaques d ’a­
poplexie de quelque nature qu’elles soient, les accès d ’é-
pilepsie, convulsions des reins et hernies;
d) Les personnes aveugles, sourdes, paralysées, épilep­
326 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
tiques, aliénées, et loules cesses qui ont déjà été frappées
d'une attaque d'apoplexie.
A r t . 2 . — La Société ne reconnaît pas d’autres obliga­
tions que celles qui sont écrites dans la police et dans les
articles qui peuvent y être ajoutés. Elles ne prennent
naissance que lorsque le paiement de la prim e a eu lieu
contre remise de la police.
L’acceptation de la police, de ses suppléments ou ave­
nants, de la part de l’assuré, implique el confirme qu'il ad­
héré à toutes ses clauses qu'ils contiennent. Toute assu­
rance, étant arrivée à terme el n’ayant pas été dénoncée
six sem aines auparavant de part ou d’autre par lettre char­
gée, est tacitement censée renouvelée pour l’espace de
temps désigné dans la police.
A r t . 3 . — Si, en cas d’assurance conclue pour plusieurs
années ou prolongée tacitement, la prime annuelle n’a pas
été payée dés le commencement de chaque nouvelleannée
comprise dans l’assurance, la responsabilé de la Société
résultant du contrat d’assurance cesse im m édiatem ent et
dem eure suspendue, sans cependant que la Société perde
le droit de poursuivre juridiquem ent le recouvrem ent de
la prime échue.
La responsabilité de la Société ne redevient effective,
pour la période d’assurance qui reste à. courir, qu'à partir
du m om ent où la prim e dûe a été payée.
A r t . 4 . — Le maximum pour lequel une personne peut
se faire assurer, pour le cas de décès ou d'incapacité de
travail, est de ;)0,000 francs. Si plusieurs assurances ont
été contractées auprès de la Société en faveur d 'une seule et
m ém e personne, soit par l’assuré lui-m êm e, soit par une
tierce personne, elles n’auront toutes ensemble de valeur
simultanée que ju sq u ’à concurrence de ce m axim um , et
pas au delà.
A r t . ;j. — La proposition d’assurance doit élre adressée
par écrit à la Direction ou à ses agents, sur les formules
POLICES d ’a s s u r a n c e CONTRE LES ACCIDENTS 327
imprimées ad hoc, de manière à ce que s’espace libre de
ces formules soit rempli et complété exactement sans lais­
ser de lacune. Ladite proposition doit être signée parcesui
qui en est l’auteur ; sa signature implique engagem ent de
sa part d ’accepter la police telle qu ’elle est dressée en con­
formité de cette m êm e proposition, et d’acquitter ses pri­
mes stipulées.
A rt. 6. — Si pendant la durée de l'assurance l’assuré
apporte un changement à sa profession, à son métier ou
à ses occupations régulières, de manière ù entrer, selon
les tarifs de la Société, dans une classe de risque supé­
rieure, d ’au moins 2 degrés, à celle dont il faisait partie
jusque-là, ou qu’il entreprenne un voyage en dehors des
limites de l’Europe, ou qu’il contracte un engagement vis-
à-vis d’une entreprise de transports par terre ou par eau
qui l’oblige à des voyages réguliers, toute obligation de la
Société résultant de l’assurance est annulée, à moins que
l’assuré ne se soit préalablem ent entendu à ce sujet avec
la Société.
Toutefois, l’assurance redevient eSrective dès que la
Société, à la suite d’une notification spéciale de l’assuré,
a consenti par écrit à la prolongation de l’assurance et que
l’assuré a satisfait aux conditions qui ont pu étre mises à
ce consentem ent. En cas de refus, la portion de prim equi
correspond au temps non encore écoulé de l’assurance est
restituée à l’assuré.
A rt . 7. — Le paiem ent d ’indemnités de la part de la
Société, en vertu d’assurances valablement conclues, a
lieu dans les conditions suivantes, sauf stipulations spé­
ciales contenues dans les articles additionnels de la po­
lice :
A) Si l'assuré a perdu la vie par un accident prévu dans
se contrat d’assurance, ou quo son décés ait lieu dans le
délai d'une année aprés l’accident par une conséquence
directe de lésions causées par cet accident, la Société paie
328 T.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
aux héritiers ou ayants droit sa somme assurée pleine et
entière, sauf déduction de la rente que la personne décédée
aura pu toucher pour cause d’incapacité de travail.
B) Si l'assuré a été atteint d ’une manière qui selon loule
prévision le ren dra invalide ou incapable de gagner sa vie
pendant le-restant de ses jours, il lui est servi une rente à
titre d’indemnité dans les conditions suivantes :
1) Lorsque l’assuré a été rendu entièrement incapable
de gagner sa vie, il lui est servi une rente viagère corres­
pondant à la somme assurée et fixée par le tableau imprimé
ci-après.
2) Lorsque la capacité de travail de l'assuré n ’a été
qu’amoindric, la rente est proportionnée au préjudieequ’a
éprouvé l’assuré. Si celte capacité s'accroît ou se rétablit
tout à fait, la rente est diminuée en proportion ou com­
plètem ent supprimée.
Au lieu de servir une rente, la Société est préle, si on
en fait la dem ande, à se libérer de l’indemnité dûe en
payant en une seule fois une som m e déterminée d’accord
par les deux parties.
C) Lorsqu’il s’agit d'un accident, de quelque genre qu'il
soit, qui n’a causé ni décès, ni incapacité absolue de travail,
mais seulement une incapacité de travail passagère, dé­
passant cependant sa durée de 7 jours, sa Société paie à
l’assuré une indemnité quotidienne de 1/2 pour mille de
la somme d ’assurance stipulée pour le cas de décès et d’in­
capacité de travail absolue, sans que cependant cette in­
demnité puisse dépasser 15 francs p ar jour. La période
d’indemnité court à partir du 8° jo u r de maladie ju sq u 'à la
lin du traitem ent médical, et ne peut dépasser 150 jours.
Si le tem ps du traitem ent ou l’incapacité de travail s’étend
au delà, l'indemnité quotidienne est remplacée par le ser­
vice de la rente pour incapacité de travail prévue à l'article
H). La durée du traitement et le fait que l’assuré est e m ­
pêché par les blessures qu'il a reçues de vaquer à ses oc­
POLICES d ’a s s u r a n c e c o n t r e l e s a c c id e n t s :52!)
cupations ordinaires doivent être constatés par un certificat
de médecin.
A rt. 8. — La qualification du degré d ’incapacité de
travail a lieu selon les principes suivants :
Sont implicitement qualifiées d’incapacité complété les
lésions d e là nature sa plus grave, telles que la perte des
deux mains, des deux pieds, ou d’un pied et d ’une main
en m ém e temps, la cécité complété des deux yeux, la pa­
ralysie totale et incurable. Est considérée comme demi
incapacité la perte, par exemple, d'un pied ou d'une
main.
L’appréciation et la qualification du degré d'incapacité de
travail dépendent aussi du préjudice plus ou moins consi­
dérable que l’assuré a éprouvé dans sa capacité de travail
à la suite de l'accident, en tenant compte de sa profession,
de sa position sociale, de son savoir, de ses connais­
sances.
En cas de désaccord sur la question de savoir si se décés
ou l'incapacité de travail sont le résultat immédiat de l’ac­
cident, dans quelle mesure cette incapacité en résulte, dans
quelle m esure l’assuré a recouvré plus tard sa capacité de
travail, ou enfin si, et à partir de quel jour, le traitem ent
peut être considéré comme ayant pris fin, toutes ces ques­
tions seront soumises il la décision d’une commission spé­
ciale, composée d ’un m em bre élu par la Société, d'un autre
m em bre désigné par l’assuré ou les ayants droit, et enfin du
médecin du district comme troisième m em bre. Les déci­
sions de cette commission sont légalement valables et ont
force obligatoire pour les deux parties; aucun recours ni
appel n’est admissible de part ou d’autre.
La commission se réunira au domicile de l’agence géné­
rale qui a conclu l’assurance ou dans le district de laquelle
réside la personne assurée.
La fixation de l’indemnité, qu'elle ail lieu d ’accord en ­
tre les parties ou par décision du la Commission, est indé­
330 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSÜRANCE
pendante de la question de savoir si en principe la Compa­
gnie doit une indemnité.
Cette question sera tranchée, à défaut d ’entente amia­
ble, par décision juridique, à l’exclusion cependant des
tribunaux de commerce. La Société reconnaît du reste,
conformément à scs statuts, la compétence des tribunaux
institués sur toutes les places où elle est représentée par
ses agents.
Tous les droits el recours contre la Société, qui n ’auront
pas, dans le délai de six mois à partir du jo ur de l’acci­
dent, élé reconnus fondés par la Société, ou qui n’auront
pas élé l’objet d ’une assignation régulière par devant le
juge compétent, seront éteints.
A r t . !). — En cas d’accident pouvant donner lieu à une
indemnité, l'assuré ou ses ayants droit sont tenus, sous
peine de perdre loul droit à l'indemnité, de donner, par
lettre chargée, avis de l'accident à l'agence par l'entremise
de laquelle l'assurance a élé conclue, ou à la Direction de
la Société. L’envoi de cet avis doit avoir lieu au plus tard
quinze jours après l'accident, ou après que les suites s’en
sont manifestées, ou après que les ayants droit en ont eu
connaissance, ou bien, si l’impossibilité matérielle de le
faire plus tôt pout être prouvée, au plus tard quinze jours
après que cette impossibilité a cessé d’exister. Ledit avis
doit m entionner le lieu, le jo ur cl l'heure exacte de l’acci­
dent, le genre de lésion éprouvée par l’assuré cl l’endroit
où il séjourne actuellement. Il doit contenir en outre un
résum é succinct do la manière dont l’accident s’est passé,
et indiquer la cause connue ou présum ée qui l'a am ené,
en fournissant, s’il est possible, les rapports de personnes
qui en ont élé témoins ou autres preuves à l’appui.
En cas d'accident, un médecin doit du reste élre aussi­
tôt appelé ; ce médecin donnera sonavis sur la gravité des
lésions. On devra consciencieusement donner à la per­
sonne lésée tous les soins utiles pour conserver sa vie et
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 331
rétablir sa santé. On donnera aussi à la Direction ou au
médecin délégué par elle tous les renseignements dem an­
dés s u rl’é la td e l’assuré; on facilitera au médecin l'accès
du blessé.
La personne admise au bénéfice d'une renie devra ulté­
rieurement sc soumettre à toute visite de médecin que la
Société jugera nécessaire. En cas de refus, celle-ci est au­
torisée à suspendre le service de la rente aussi longtemps
que se refus sera m aintenu.
A rt. 10. — En cas de décès, le paiement de l'indemnité
aura lieu, dans le délai d’un mois à partir du jo u r où l’o­
bligation de la Société aura élé établie, contre quittance,
entre ses mains des personnes qui justifieront dûm ent de
leurs droits légitimes à la succession de la personne dé­
cédée. Il n’est point bonifié d'intérét pour le temps anté­
rieur au paiement.
En cas d’incapacité do travail, la renie court à partir du
jour de l'accident; aussitôt que cette incapacité a élé éta­
blie, ainsi que l'obligation de la Société, l’assuré reçoit
les arrérages de rente qui correspondent au temps couru
depuis l’accident; après quoi le paiem ent de la rente a
lieu d’avance par trimestres.
S'il y a eu rem boursem ent de frais de traitement ar­
ticle 7, lettre C), le service et le paiem ent de la rente ne
com mencent qu’à partir du jour où le rem boursem ent des
frais de traitement a cessé. Pour toucher sa rente, le béné­
ficiaire doit produire, outre la quittance légalisée, un cer­
tificat de vie délivré par l’autorité locale ou, si la Société
l’exige, par le médecin du district. Ce certificat doil aussi,
s’il y a lieu, m entionner l’étal continu d ’incapacité de tra­
vail dans lequel se trouve l’assuré.
Les rentes qui n ’auront pas été touchées dans lo délai
do deux ans, à partir du 31 décembre de l’année «le leur
échéance, seront prescrites en faveur de la Société.
Les indemnités pour frais de traitement et perte de sa-
332 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE ^ASSURANCE
saire se paient aussitôt que se traitem ent cesse ; lorsque le
trailement dure plus d ’un mois, l’indemnité est payée, si
on le dem ande, à la fin de chaque mois. Elle est supprimée
le jour où l’incapacité do travail est établie cl à partir du­
quel la rente commence à courir.
Tout paiem ent est effectué sans frais par la caisse de la
Société ou do l'agence générale que le cas concerne.
A rt. 11. — Après un accident la som m e assurée est
réduite, pour l'année d'assurance en cours, du m oulant
de l'indemnité payée.
La Société est en droit, aprés chaque accident, d’ann u­
ler l'assurance en cours. Dans ce cas, cependant, elle doit
restituer la fraction de la prime payée d’avance, qui cor­
respond tant au m ontant de la som m e restant assurée
aprés le paiement de l'indemnité qu ’il la période de temps
assurée qui reste à courir aprés l’annulation. L’assuré a du
reste de son côté le droit, aprés un accident, de renoncer
ù son contrat d’assurance, mais sans Cire autorisé à récla­
m er la restitution de sa prime payée d’avance.
L’une et l’autre des parties contractantes doivent faire
usage de ce droit au plus tard à la date du paiem ent de l’in­
demnité, à moins qu ’elles ne veuillent y renoncer.
A r t . 12. — En cas d'accident, aussitôt que l'indemnité
;t payer a été fixée, tous ses droits de recours et d ’indem ­
nité de la personne ayant contracté l’assurance ou de ses
ayants droit passent im m édiatem ent à la Société, sauf sti­
pulation contraire contenue dans la police, jusqu’à con­
currence de l'indemnité payée ou h payer, et cela sans
qu'il soit besoin d'aucune subrogation ou cession spéciale.
Si cependant la Société l’exige, la personne assurée ou ses
ayants droit doivent eux-m ém es faire valoir ces droits aux
frais et pour le compte de la Société.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 333
TA BLEA U de R entes viagères en „j00 de la som m e assurée payables
d ’avance par trim estres.
N o n . Le taux de la rente sc règle d'après l'âge que le titulaire de la rente
aura atteint le jo u r où elle com m encera à courir.

Age au Age au A ge au
com m ence­ com m ence­ °/oo com m ence­ °/oo
#/oo
m ent ment m ent
de la rente de la rente de la rente

i 13 51 31 3S 62 35 5S 95 49
16 51 09 37 63 20 51 98 51
17 52 OH :<8 64 II 58 101 78
18 52 il 39 65 06 59 105 31
19 52 S0 40 66 09 60 109 09
20 53 17 4I 61 19 61 113 II
21 53 56 12 68 37 62 117 51
22 53 97 43 69 58 63 122 15
23 54 41 il 70 91 64 127 12
21 54 Xfi 45 72 28 65 132 37
25 55 35 46 73 74 6G 137 86
2« 55 86 47 75 31 67 • 43 76
27 56 38 48 76 90 68 150 06
*8 ne 93 49 78 83 69 156 87
21» 57 5-> *10 80 77 70 164 07
80 S8 12 51 *2 87 71 17l 83
ai 58 76 52 85 11 72 179 54
a2 59 41 53 87 49 73 187 63
33 60 09 54 90 00 74 196 01
34 60 81 55 92 68 75 204 46
35 61 57
Table com plétée par lleym . — T aux de l'in térêt 4 U/0 par an.
5 7 4 . Conditions générales de la police collective '.
A r t. 1er. D é f i n i t i o n . — Par l’assurance collective con­
tre les accidents corporels, la Société s’engage il payer
les indemnités déterm inées dans la police, à condition
(pie sa personne assurée ail subi par un accident survenu
pendant l’exercice effectif de son travail et de la profession
déclarée et assurée par la police, une blessure corporelle
telle qu’elle ait entraîné sa mort ou son incapacité absolue
ou temporaire de travail.
1. N ous em pruntons ces conditions générales à une Com pagnie de la
Suisse allem ande.
334 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE ^A SSU R A N C E
C’est dans ce sens que devra élre interprété, dans les
articles qui suivent, le term e ( Accident.”
A rt. 2. L im ite d ’â g e . — Sont exclus de l'assurance
les enfants que, conformément aux lois et règlements pu­
blics relatifs au travail des enfants dans les manufactures,
le contractant n ’aurait pas dû employer dans son établis­
sem ent, ou qui auraient élé blessés à l’occasion d'un
travail auquel ils n'auraient pas dû élre occupés.
Personnes non assurables. — Ne peuvent élre assurées
ses personnes atteintes d'une maladie ou d’une infirmité
grave. Sont égalem ent exclues de l’assurance, à moins
d ’une convention expresse et spéciale, les personnes qui,
au cours de l'assurance contractée par la présente police,
auraient été indemnisées par la Société à raison d'un cas
d ’incapacité de travail quelconque.
A rt. 3. R i s q u e s e x c l u s . — Sonl expressément ex­
clues de l’assurance contractée p a rla présente police les
maladies ordinaires, y compris les attaques d’apoplexie,
s'épilepsie, ses hernies anciennes et leurs suites, les opé­
rations chirurgicales qui ne sonl pas la conséquence d'un
accident.
Sonl également exclus de la présente assurance lous
les accidents corporels pouvant résulter de tremblements
de terre, d ’événements de guerre, émeutes ou insurrec­
tions, de rixes, d ’un acle intentionnés de l’assuré,
d ’ivresse manifeste et de suicide volontaire ou incon­
scient.
A rt . 4. N a t u r e d e s a s s u r a n c e s . — Les opérations
de la Société com prennent les catégories d ’assurance dont
rém unération suit :
1° L ’a s s u r a n c e c o l le c t iv e s i m p l e . — Elle garantit,
au profit de l’ouvrier ou du personnel d’un établissement in­
d u s t r i e l , les indemnités fixées d ’avance dans la police pour
chaque catégorie do sinistres. Ces indemnités sonl dues,
que sa responsabilité civile du patron soil ou non enga­
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS
gée, pour tous les accidents corporels et professionnels
qui, durant la journée de travail, peuvent atteindre ses per­
sonnes assurées, partout où elles seraient appelées à l'oc­
casion des travaux faits pour se compte du souscripteur de
la Police et pendant l’exercice effectif de l'industrie ou de
sa profession déclarée dans ladite Police, que ces acci­
dents aient eu lieu dans ou hors de l'établissement as­
suré.
2° L ’a s s u r a n c e c o l l e c t i v e c o m b i n é e . — Par cette
assurance la Société s’engage à : 1°) en cas de non respon­
sabilité du souscripteur de sa Police, à payer à toute per­
sonne assurée atteinte d ’accident les indemnités garanties
p ar l'assurance collective simple ci-dessus m entionnée ;
2°) en outre, en cas de responsabilité encourue p ar l'in ­
dustriel aux term es des articles 1382, 1383 et 1384 des
Codes civils Français et Neiges concernant la responsabi­
lité civile des patrons, à couvrir ce dernier des conséquen­
ces de cette responsabilité, en lui rem boursant la quote-
part, fixée dans la police, de la somme qu’il faut ajouter
à celle de l’assurance collective simple pour atteindre le
chiffre des condamnations que, par suite d’un jugem ent
cl en vertu des articles cités, le patron serait tenu de
payer, soit à l’assuré lui-m êm e, soit à des personnes lé­
galem ent fondées à dem ander réparation du préjudice
causé.
L’assurance collective combinée comprend également,
sans augmentation de prime, le rem boursem ent d ’une
quote-part, égale à celle assurée pour le personnel du con­
tractant. des indemnités qui seraient dues par le sous­
cripteur de la police ii des tiers étrangers îi l’établissement
assuré, mais s'y trouvant par hasard, par suite d’accidents
corporels dont ces tiers seraient aLleints dans l’établisse­
m ent en raison d’un fait imputable soit au patron, soit
fiscs préposés, et dont ce dernier serait reconnu civile­
m ent responsable.
336 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
L ’assurance collective peut élre conclue simultanément
pour les cas de m ort et d’incapacité absolue de travail seu­
lem ent, tels qu’ils sont prévus et définis aux art. 16 el 17
de la présente police, ou bien pour les trois cas de mort,
d’incapacité absolue el d’incapacité temporaire de travail.
L’assurance qui ne comprendrait que les seuls cas d'in-
capacilé temporaire n ’est pas admise.
A rt. ü . D u p e r s o n n e l a s s u r é . — La Société con­
sidéré que les diverses catégories d’ouvriers dont se com­
pose un établissement industries assuré collectivement,
ainsi que les diverses natures de travaux qu’on y exécute,
représentent un seul et m ém o risque soumis au méme
taux; par conséquent, l’assurance collective doit compren­
dre tout le personnes occupé dans un établissement, et une
assurance qui ne s’appliquerait qu’au personnel le plus
exposé n ’est pas admise.
Toutefois, si par suite d’entente com mune, et pour des
cas bien motivés, il doit étre fait une exception, les per­
sonnes non comprises dans l’assurance devront élre dési­
gnées nom inativement.
Les ouvriers cessent d ’élre assurés le jour où ils quit­
tent le service de l’établissem ent qui fait l’objet de l’assu­
rance.
A rt. G. D u c a lc u l d e la p r im e . — L'assurance col­
lective so contracte sur la base des salaires annuels effec­
tivement payés il toutes les personnes comprises dans
l’assurance. On déterm ine, au m om ent de la proposition
d’assurance, le chiffre de m ain-d’œuvre payé l’année pré­
cédente. G’esl sur la base de celle indication que la prime
annuelle est fixée el payable lors de la remise de la police ;
il en est de m ém e des primes des années suivantes.
Néanmoins, ii la fin de chaque année d ’assurance, on ré­
gie celle prime provisoire d'une manière définitive avec le
contractant, d’après ses listes de salaires. Si le montant
des salaires payés est plus élevé qu’au m om ent de la pro
POLICES DASSÜRANCE CONTRE LES ACCIDENTS 337
position d’assurance, l’assuré devra payer une prime addi­
tionnelle pour 1e surplus ; si ce m ontant étail moindre, la
Société rem bourserait l’excédant de la prime provisoire
déjii payée.
Toutefois. ce rem hoursem enl n ’aurait pas lieu si pen­
dant se cours d’une année d ’assurance l'importance des
indemnités payées atteignait ou dépassait le montant de
la prim e provisoire.
Le salaire hebdomadaire est compté à raison de six
journées, le salaire annuel est égal à 300 fois le salaire
moyen quotidien de l’ouvrier.
Les indemnités en nature telles que logement, nourri­
ture, etc., peuvent être évaluées et ajoutées au salaire
assuré pour une somme fixe qui devra étre déterminée.
Le règlement des indemnités se fait d ’après les listes de
salaires en prenant pour base le gain moyen quotidien du
blessé, du com mencem ent de l'année d’assurance au jo ur
de l’accident.
A ut. 7. D e s liv r e s e t f e u ille s d e p a y e . — Lo pa­
tron contractant est tenu d ’inscrire régulièrem ent jour par
jour, sur les feuilles de paye dont il fait Usage, ou sur un
registre spécial tenu à cet effet : 1°) Les noms, prénoms,
Age, sexe, profession, gain quotidien et domicile de cha­
cune des personnes travaillant ou employées pour son
compte et comprises dans l’assurance ; 2°) La date do leur
entrée dans l’établissement assuré, ainsi que celle de leur
sortie. Cette inscription est obligatoire, elle sert à fixer sa
prime ainsi que le montant des indemnités & payer. Les
personnes non inscrites n'ont pas droit, en cas de sinistre,
aux indemnités stipulées dans la Police, et se contractant
ne peut, dans ce cas, exercer aucun recours, ni pour son
compte, ni pour celui du sinistré.
La Société se réserve le droit de faire vérifier en tout
temps à domicile, par des contrôleurs de son choix, les
livres ou feuilles de paye.
338 LES SOURCES DU DltOIT PRIVÉ DE LASSUHANCE
A rt. 8 . A g g r a v a t i o n d u r i s q u e . — L'obligation
pour sa Société de payer les sinistres est suspendue, lors­
que depuis l’époque où l’assurance a été contractée, des
changem ents dans la construction ou l’exploitation de
l’établissem ent sont survenus qui ont eu pour effet d’ag­
graver le.risque en augm entant les chances d’accident ; il
en est de m ém e lorsque l’établissem ent assuré passe en
d’autres mains.
L’assurance reprend son effet pour le temps restant à
courir, le lendemain ü midi du jour où la Société après
avoir été avisée du changement, donne par écrit son con­
sentem ent à la continuation de l’assurance.
En cas de non consentement, il sera fait restitution du
m ontant de la prime pour le temps restant à courir.
A rt. C e s s a t i o n d e l ’e x p l o i t a t i o n . — Si le sous­
cripteur d’une assurance collective cessait pour une
cause quelconque l’exercice de son industrie d ’une m a­
niéré définitive, le contrat passé entre lui et la Société se
trouverait résilié de plein droit à partir du jour où la So­
ciété en aurait été avisée par lettre chargée. Les primes
payées d'avance seraient restituées au prorata du temps
restant ii courir à partir de ce jour pour finir l’année
d’assurance.
A rt. 10. P r o l o n g a t i o n . — Faute de dénonciation par
l’une ou l’autre des parties, les contrats d ’assurance con­
tinuent tacitement leur effet après l’expiration, pour une
nouvelle d ’égale période d’égale durée et aux mômes con­
ditions, notam m ent eu ce qui concerne l’objet et le capi­
tal de l'assurance, la nature du risque, la prime et son
mode de paiement. La dénonciation n ’est valable que si
elle est faite au plus tard dans le délai de quatre semaines
avant l’expiration du contrat, par lettre chargée à sa Di­
rection ou, par celle-ci, au souscripteur de la Police.
A rt. 11. P r o p o s i t i o n e t P o l ic e . — Les déclarations
du contractant faites dans le formulaire de proposition
POUCES D'ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 339
servent de hase au contrat d'assurance et en font partie
intégrante.
Le proposant est tenu de répondre d’une façon nette,
précise et conforme à sa vérité aux questions posées dans
se formulaire.
La proposition qui doit étre signée par se contractant
lui-même, oblige celui-ci à l'acceptation de la police libel­
lée conformément à la dem ande, ainsi q u ’au paiement des
primes et des frais.
Les engagements de la Société sont déterm inés exclu­
sivement par la teneur de la police, ainsi que par ses ave­
nants qui pourraient étre faits ultérieurem ent.
L’adhésion du souscripteur aux conditions de sa police
est réputée faite pour toute la durée du contrat.
A ut . 1-- D u p a i e m e n t d e s p r i m e s . — Los primes
sont payables annuellement au comptant cl d’avance,
sauf en ce qui concerne les assurances contractées pour
la durée d’une entreprise ou d ’autres travaux quelcon­
ques.
Le contrat d'assurance n ’a d'effet qu'après la remise de
la police au contractant et le paiem ent par celui-ci de sa
prime de première année et des frais. Les droits de tim ­
bre, d’enregistrem ent ou autres impôts établis ou à éta­
blir, sont exigibles en m êm e temps que les primes.
Les primes sont payables au domicile de la Société ou
de ses agents.
A défaut de paiement de l'une des primes dans le délai
de quinzaine, sans q u ’il soit besoin d'aucune dem ande ou
mise en dem eure, l’effet de l’assurance est suspendu.
L'assuré, en cas de sinistre, n'a droit à aucune indemnité,
et la Société se réserve le droit de résilier la police au
moyen d'une simple notification par lettre recommandée,
la lettre recommandée constituant, de convention expresse
entre les parties, une mise en dem eure suffisante, ou de
dem ander judiciairement, le paiem ent de la prim e.
310 LES SOURCES I)U DItOIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
L ’assurance reste suspendue, m ém e pendant ses pour­
suites exercées par la Société pour se recouvrement de la
prime échue. Mais la police reprend son effet, pour le
temps restant & courir le lendemain à midi du jour où le
paiement de la prime arriérée et des frais, s’il y a lieu, a
été fait à la Société et accepté par elle.
Le paiement de la prime ne peut être valablement fait
que contre quittance signée du directeur ou de son fondé
de pouvoirs.
A r t . 13. D é c l a r a t i o n s d e s i n i s t r e s . — En cas
de dem ande d’indem nité à la suite d’un accident,
le souscripteur de la police, son représentant ou ses
ayants droit doivent adresser à sa Société, dans les 7 jours
de l'accident, une déclaration (formulaire remis avec la
police) signée et datée, répondant de la manière la plus
exacte aux questions qui y sont posées. Faute d ’envoi de la
déclaration dans le délai ci-dessus prescrit, le contrac­
tant, l'assuré et ses ayants droit supporteront les consé­
quences du retard.
Pour les cas d ’incapacité temporaire, ces conséquences
consistent en ce que les journées d’incapacité de travail ne
seront comptées que du lendemain du jour où la Société
aura été avisée de l’accident par l’envoi d ’une déclaration
sur formulaire en règle.
Si la déclaration n’est pas transmise à la Société dans
les .'10 jours de l'accident, le contractant, l'assuré, ses re­
présentants ou ayants droit sont déchus de tout droit à
indemnité.
Tout accident dont il aura été donné avis et qui aura été
reconnu comme tel, mais au sujet duquel il ne sera par­
venu à la Société dans les 3 mois à com pter du jour do
l’accident, ni rapport médical sur l’état du blessé, ni bor­
dereau d’indem nité (Voir art. 20), sera considéré comme
retiré, n’ayant pas de suites et non avenu, et l’assuré sera
déchu de tout droit à indemnité.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 il
A rt. 14. R e c o u r s o b l i g a t o i r e à u n m é d e c i n
e n c a s d e s i n i s t r e . — Le souscripteur, l’assuré ou ses
ayanls droit sont tenus de recourir imm édiatem ent h un
médecin pour procurer au blessé les soins indispensables;
ils sont tenus de faire tout leur possible pour la conserva­
tion et le rétablissement du blessé, et pour lui assurer les
soins que son état exige, sous peine de supporter eux-
mêmes les conséquences de l’inobservation de cette pres­
cription.
La Société sc réserve le droit de faire examiner la per­
sonne tuée ou blessée, et de faire surveiller le sinistré par
un médecin de son choix.
En cas de mort par accident, le souscripteur, le con­
tractant ou les ayants droit sont tenus, en invitant l'agent
de la Société y assister, de faire faire imm édiatem ent les
constatations nécessaires et de prouver par procès-verba1
et au besoin par autopsie, que la mort a été la suite directe
d'un accident. L’acte de décès devra étre joint aux pièces.
Art. Mi. O b l i g a t i o n d e d o n n e r t o u s l e s r e n ­
s e i g n e m e n t s e n c a s d e s i n i s t r e . — Celui qui ré­
clame une indemnité de la Société est tenu de lui laisser
libre accès auprès du blessé, de lui fournir, à elle ou ii
ses délégués, et cela d'une maniéré strictem ent conforme
à la vérité, tous les renseignem ents q u ’il est en son pou­
voir do leur donner sur les faits, les circonstances qui ont
accompagné le sinistre et sur les suites de l’accident, et de
produire toutes les pièces justificatives nécessaires qui
pourraient lui étre dem andées, notam m ent ses livres si la
production en est réclamée.
A rt. 16. I n d e m n i t é e n c a s d e d é c è s . — A
moins de stipulations contraires, et sauf les cas de res­
ponsabilité civile, l’indemnité consiste, en cas de décès
immédiat, ou si la mort arrive dans l’année de l'accident
et en est incontestablem ent la suite directe, dans le
paiement intégral du capital assuré pour le cas de décès.
34-2 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
Cette somme est versée à l’époux survivant et, i\ défaut,
aux enfants et petits-enfants légitimes, aux pére et inére,
frères et sœurs m ineurs du défunt ;t l’exclusion de tous
autres héritiers ou ayants droit.
Si le défunt ne laisse aucun héritier du degré sus-men-
tionné, l'indemnité se réduit au rem boursem ent des frais
médicaux et des frais d'inhum ation.
A rt. 17. I n d e m n i t é e n c a s d ’i n c a p a c i t é p e r m a ­
n e n t e d e t r a v a i l . — La Société admet 3 degrés d’in­
capacité perm anente :
10 Premier degré : Sont considérés comme formant ce
degré d ’incapacité les cas où l ’accident a pour effet, pour
toute la vie du blessé, l’incapacité absolue et perm anente
de travail.
Celtte incapacité complété existe dans les cas suivants :
Perte absolue des deux yeux, des deux bras ou des deux
mains, des deux pieds, d’un bras ou d’une main et d’un
pied, aliénation m entale absolum ent incurable qui exclut
tout travail et résultant d’un accident corporel.
Pour ce prem ier degré, l’indem nité consiste dans le
paiement intégral du capital assuré pour ce cas d’invalidité.
2° Deuxième degré : Sont considérés comme formant ce
degré d’incapacité, les cas où l’accident a pour effet de di­
m inuer au moins de moitié la capacité de travail pen­
dant toute la vie du blessé, c'est-à-dire d’une manière per­
m anente.
Ce second degré comprend la perte absolue d’un œil,
d ’un bras ou d ’une m ain, ou la perle d ’un pied.
Pour ce deuxième degré, l'indemnité consiste en une
somme une fois payée, égale h la moitié du capital assuré
en cas d'incapacité du prem ier degré.
La paralysie complète d’un de ses m em bres désignés ci-
dessus dans les Ier et 2° degrés équivaut (i la perte d'un
de ces m embres.
3° Troisième degré : Dans ce degré sont comprises les
POLICES » ’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3-Î3
blessures qui causent ;i la victime un préjudice corporel
perm anent et incurable qui diminue pour toujours et sen­
siblement pour elle la faculté de gagner sa vie, comme par
exemple la perte d ’un ou de plusieurs doigts.
Les doigts complètement raides et dont on ne peut
absolument plus faire usage, sont considérés comme
perdus.
Pour ce troisième degré, l’indemnité consiste en une
somme une fois payée, et fixée par le directeur de la
Société scion la gravité de l’accident ; celte somme ne
peut étre inférieure à 10 0/0 du capital assuré pour le
prem ier degré d’incapacilé, ni excéder 25 0/0 de ce même
capital.
A rt. 18. I n d e m n ité e n c a s d 'in c a p a c ité t e m ­
p o r a ir e d e tr a v a il. — La Société accorde, en tant que
l’assurance s’étend îi celte éventualité, une indemnité quo­
tidienne égale à un pour mille ùo la somme assurée pour
le cas de décès sur la tête de la personne blessée, avec la
restriction toutefois que cette indemnité ne pourra jamais
dépasser le salaire journalier du blessé, ni dans aucun cas,
si ce salaire esl plus élevé, ?> francs par jour.
L'indemnité est payable dés el y compris le lendemain
du jour de l’accident, el jusqu’au 200e jour au maximum ;
les dimanches et jours fériés ne sont pas déduits, c’esl-ii-
dire que ces jours sont payés com m e les autres.
La Société n ’indemnise pas les accidents entraînant un
chômage de moins de vingt jours.
Si l’incapacité temporaire de travail est complète, l’as­
suré a droit à l’indemnité entière stipulée dans le con­
trat. Si l’incapacité est partielle, et que l’ouvrier puisse
faire un travail quelconque, il lui est accordé, à condition
que le traitement médical continue, une partie de l'indem­
nité stipulée pour incapacité complète qui ne doit dépasser
en aucun cas la moitié de cette indemnité.
La durée de l’incapacilé complète ou partielle doit étre
LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L'ASSURANCE
constatée et certifiée par un médecin et, si la Société
l'exige, par une autorité publique.
A r t . IÍ). C u m u l d e s i n d e m n i t é s . — Le méme
accident ne donne droit q u ’à une seule des indemnités
qui font Fobjet des articles 16, 17 et 18.
Néanmoins, si après u n paiem ent d’indemnité déjà
effectuét soit pour invalidité soit pour incapacité tempo­
raire de travail, la mort survient dans l’année de l’acci­
dent et qu'elle en soit la conséquence directe, le paiement
du capital assuré en cas de décés aura lieu sous déduction
des indemnités déjà payées en raison du méme accident.
A rt. 20. P r o d u c t i o n d e s p i è c e s d e l i q u i d a ­
tio n . — La demande d’indemnité doit élre faite à la
Société au moyen d’un bordereau accompagné des piéces
justificatives nécessaires, dans les quinze jours qui suivent
la cessation du traitement médical du sinistré.
A r t . 21. A s s u r a n c e s c o n t r a c t é e s a v e c d ’a u ­
t r e s c o m p a g n i e s . — Si le contractant est assuré
à d’autres compagnies contre les conséquences de la res­
ponsabilité civile, la Société paiera une fraction de l'in­
demnité fixée, fraction dont le dénominateur sera égal au
nom bre de compagnies en participation.
A rt. 22. P a i e m e n t d e s i n d e m n i t é s . — Le
paiement des indemnités a lieu sans frais, au choix du
souscripteur de la Police, au siégé de la Société ou de
son agence générale, dans les lu jours qui suivent l'ac­
complissement des formalités prescrites ou sa remise des
pièces justificatives et du ju gem e n t rendu.
En ce qui concerne l’assurance combinée, aucun
paiement d’indemnité n’aura lieu avant que la question
de responsabilité civile du patron n'ait été tranchée, soit
par un jugem ent, soit par le désistem ent de l’ouvrier
blessé, ou à l'amiable, c’est-à-dire uniquem ent contre
quillance sans réserves et déchargeant sa Société d ’une
manière complète.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 1 ')
Par le seul fait du paiem ent de l’indemnité tout re­
cours du co ntactant contre la Société cesse, sauf en
ce qui concerne le cas prévu au dernier alinéa de l’ar­
ticle 19.
Art. 23. D u d r o i t d e d é n o n c i a t i o n . — Après cha­
que sinistre réglé et payé, la Société se réserve la fa­
culté de résilier la police par une dénonciation écrite.
Le droit de dénonciation cesse si elle n ’est faite au
plus tard dans les quinze jours à partir du paiement de
l'indemnité.
En cas de résiliation par dénonciation, le m ontant de
la prime sera restitué au prorata du temps restant à
courir.
Art. 21. A n n u la tio n e t p r e s c r ip tio n . — Le sous­
cripteur, l’assuré ou scs ayants droit sont tenus, vis-
à-vis de la Société, de ses agents ou du médecin, de ré­
p o n d r e exactement aux questions contenues dans les piéces
annexes du contrat (proposition, indication des salaires,
feuilles de paye, déclaration de dommages, bordereau d ’in­
demnités avec piéces ù l’appui, etc.), et d’en remplir exacte­
m ent les dates.
Les engagem ents de sa Société étant basés sur la sin­
cérité et l’exactitude des déclarations du contractant, toute
réticence, toute fausse déclaration de nature à modifier
l’appréciation du risque ou du sinistre, ou le montant
de l'indemnité, à célcr une partie des salaires payés, en­
traînent de plein droit l'annulation de l'assurance, et les
primes versées restent acquises à la Société. Le contrac­
tant sera mémo tenu de solder sa prim e en cours.
Toute action judiciaire en paiement des dommages est
prescrite par douze mois, à compter du jour de l'acci­
dent.
Art. 2ü. C o m p é t e n c e j u d i c i a i r e . — La Société
accepte expressément en cas de contestation, la juridiction
des tribunaux du pays où l ’assurance a été contractée.
3i0 LES SOURCES DU DHOIT l'R IV B DE L’ASSURANCE
Les contestations entre ses souscripteurs et sa Société
sont jugées par les tribunaux ordinaires, à l’exclusion dos
tribunaux de commerce.
L’action peut étre intentée par le réclamant à son choix,
soit devant le tribunal du lieu où se trouve l’établisse­
m ent assuré, soit devant le tribunal d.ms se ressort du­
quel le contractant a son domicile, soit aussi au siégé de
la Société.
Néanmoins, les poursuites relatives au paiement des
primes, quelle que soit l’importance du litige, seront ju ­
gées, en dernier ressort, par M. le Juge de l'aix du lieu où
se trouve le siégé de l’agent qui a conclu l’assurance, et
sans recours d ’aucune nature.

C. — É ta ts - U n is
5 7 5 . Conditions générales de la police individuelle.
A r t . 1er. —L’assuré est requis d’user de toute la diligence
nécessaire pour sa sécurité personnelle et de signifier im­
médiatement, et par écrit, au secrétaire de la Compagnie
tout changement dans l'occupation, la profession ou
l’emploi en considération desquels l’assurance a été
conclue.
11 est assuré dans la classe........ , suivant la mention portée
plus haut, et cette police sera entièrem ent nulle pour tous
les accidents résultant d'une occupation, d ’une profession
ou d’un emploi qui ne seraient pas nom m és ou compris
dans la classe à laquelle appartient son assurance, à moins
q u’il n’ait obtenu auparavant une permission écrite de la
Compagnie ou d’un de scs agents, et qu ’il n ’ait payé la
prime additionnelle exigée. Le fait de stationner sur les
plates-formes des voilures sur rails en marche, autres que
les voitures dans les rues, celui de m onter à cheval dans
tout endroit qui ne serait pas affecté au passage du public,
celui de m onter ou d’essayer de m onter dans des voilures
l'O LICES d ’a s s u r a n c e CONTI1E LES ACCIDENTS 3 i~
mues psr la vapeur, ou d’en descendre pendant qu'elles
sont en mouvement, constituent des risques non couverts
par ce contrat ; et aucune indemnité ne sera accordée
pour tout décès ou incapacité de travail pouvant résulter
de telles imprudences, excepté pour ceux dont seront vic­
times les personnes employées à ces transports et qui
auront payé la prim e exigée pour les risques de cette
classe.
A ht. 2. — En cas d ’accidents ou de dom mages pour
lesquels la police donne droit h indemnité, ou en cas de
décès en résultant, 011 en devra donner immédiatement avis
par écrit, au secrétaire de la Compagnie ; cet avis consta­
tera se nom, l’occupation et s’adresse de l’assuré, ainsi
que tous les détails de l’accident ou du dommage
éprouvé.
Faute de donner imm édiatem ent cet avis par écrit,
l’assuré sera déchu de tous droits.
Si la preuve complète et authentique de l'accidenl et de
la mort ou de la continuation de l'incapacité absolue do
travail n'est pas fournie à sa Compagnie dans le délai de
sept mois ii partir du jour de l’accident, l’assuré sera d é ­
chu de tous les droits résultant de la police.
A rt . 3. — Toutes les contestations concernant l’obliga­
tion incombant à la Compagnie de payer la somme assu­
rée seront, si la Compagnie, ou l’assuré, ou ses représen­
tants légaux l’exigent, soumises il des arbitres.
Aucunes poursuites ni procédures devant les tribunaux
de droit strict ou d’équité ne pourront élres form ées pour
obtenir le paiement d’une som m e quelconque assurée par
sa présente police après l’expiration de l’année à partir du
jour oii le droit de réclamation est né.
Aiit. 4. — En cas d ’accident qui le mettrait hors
d’état de travailler, l’assuré n ’aura pas droit ¿1 une indem ­
nité dépassant le m ontant ordinaire de ses gages, de son
salaire ou de sa valeur de son temps pendant la période
3-Î8 Lies SOUKCES DU DROIT f RI VF, DE [.’ASSURANCE
durant laquelle il sera absolument incapable de travailler ;
celte période ne devra pas excéder 2G semaines.
A rt. 5. — Aucune indemnité ne sera payée, avant
q u ’un médecin attaché à la Compagnie n’ait pu examiner
sa personne de l'assuré pour contrôler les allégations pro­
duites relativement aux blessures ou aux causes du décès,
lors et aussi souvent que la Compagnie pourra raison­
nablement l'exiger.
A rt. fi. — Les risques garantis sur une seule tête par
sa Compagnie sont limités à 10,000 dollars et à une indem­
nité hebdomadaire de 50 dollars, cl aucune assurance, soit
pour le cas de décès, soit pour le cas d’accident, ne sera
valable pour ce qui excédera ces sommes.
A rt. 7. — La cession de sa police ne sera pas valable,
si elle n ’est faile par écrit, et m entionnée sur le litre, et si
une copie de l’acle n ’a été remise à la Compagnie dans se
délai de trente jours après la réalisation de la cession ; on
ne dem andera au cessionnaire, lorsqu’il réclamera l’in­
demnité, aucune preuve de l’intérêt qu'il peul avoir à
l'assurance.
A rt. 8. — La Compagnie peut à loul instant, à son choix,
annuler la police en restituant a l’assuré la prime qu’il a
payée, moins une part proportionnelle au temps où la
police a été en vigueur.
A rt . 9. — Le paiement immédiat de la prime, pendant
la vie de l'assuré, l’acceptation de toules les clauses el con­
ditions écrites ci-dessus, ainsi que l’engagem ent de les
observer strictem ent pendant toute la durée de la police,
sont des conditions qui doivent être remplies avant la con­
clusion du présent contrai : on ne pourra induire d'aucun
acte d ’agenl local que la Compagnie a renoncé à quelqu’une
de ces conditions, à moins que celle renonciation n’ait
été autorisée par écrit signé du Président ou du Secrétaire
de la Compagnie.
A rt. 10. — La police n ’est délivrée qu’à la condition
l'OLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 i 'J
expresse que sa personne ou ses personnes, autres que
l’assuré, qui ont procuré l’assurance à sa Compagnie seront
considérées comme l’agent ou les agents de l’assuré et
non de la Compagnie, dans tous les agissements relatifs ii
l’assurance, et si la prime doit être payée à une personne
ou à des personnes autres que l’agent régulièrement com­
missionné de la Compagnie, ce paiement sera exclusive­
m ent aux risques de l’assuré.
11. A ssu r a n c e s p é c ia l e c o n t r e l e s r is q u e s q u e c o u r e n t les
VOYAGEURS
5 7 6 . Nous donnons sous celle rubrique trois polices
em pruntées à la France, à l'Allemagne et aux États-Unis.
A. P o u c e in d i v id u e l l e f r a n ç a i s e '

Indemnités garanties :
Eu cas d o m o rt, danslcs Irais m ois do l'accident : 5 .0 0 0 fr.
E n cas d...................
infirm ité (i De Do la prem ière catégorie : 5 .0 0 0 fr.
,
la deuxième catégorie: 2 .5 0 0 fr.
En cas d'incapacité tem poraire de travail de 30 jo u rs au m oins,
une indem nité de SOI» francs.
A ssu ré : M . . . (nom, prénoms, profession, adresse et signature).

Conditions générales.
A rt. 1er. — La Compagnie garantit la personne désignée
ci-dessus contre ses accidents corporels de toule nature,
provenant de cause violente et involontaire, pouvant l’at­
teindre sur tout le territoire français, en chemin de fer, en
voilures publiques cl sur les bateaux à vapeur omnibus.
Art. 2. — L’infirmité se divise en Irois catégories:
1° Perte complète de la vue, de l’usage des deux m em ­
bres, ou toute autre lésion entraînant une incapacité abso­
lue du travail ;
2“ Perle complète de l'usage d'une jam be ou d’un pied,
\ . C'est le tick e t d'assurance dont on a essayé d'introduire l’usage en
F rance.
350 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L'ASSURANCE
d'un bras ou d’une main, ou loule autre lésion diminuant
de moitié au moins l’aptitude au travail ;
3° Accident de quelque nature qu'il soit, entraînant une
incapacité de travail de 30 jours au moins.
A ut. 3.. — La Compagnie n ’adm et pas à l'assurance les
personnes atteintes de maladie ou d'infirmité grave et
perm anente.
Sont également exclus de l'assurance :
Les accidents provenant de rixe, sauf le cas de légitime
défense, de guerre, d’émeute, d'infraction aux lois et rè­
glements publics.
A ut. 4. — L’accident devra étre immédiatement d é­
claré à la Compagnie. La déclaration, qui devra, dans tous
les cas, étre faite dans un délai maximum de 3 jours sauf
le cas de force m ajeure, indiquera les circonstances, le lieu
de l'accident etle nom des témoins.
A rt . S . — Les accidents étant déterminés limitative­
ment, il ne peut y avoir cumul de deux indemnités diffé­
rentes.
A rt . G. — Dans aucun cas, la Compagnie ne peut étre
responsable des suites d’un sinistre déjà réglé <;t pour
lequel une quittance régulière lui aura été donnée.
A rt . 7. — Par le seul fait du paiem ent de l'indemnité,
l’assuré subroge la Compagnie jusqu'à concurrence de la
som m e versée dans tous scs droits et actions contre le
tiers auteur ou responsable de l’accident.
A rt . 8. — Toute assurance sur une téle est limitée à cinq
mille francs; en conséquence, quelque soit le nom bre de
tickets possédés par le sinistré, la Compagnie ne sera ja­
mais engagée au-delà de la somme de cinq mille francs.
A rt . !*. — Toute personne atteinte d ’accident n’aura
droilaux indem nités stipulées d’autre part, que si elle a
fuit constater par l'autorité ou par deux témoins, au m o­
ment de l'accident, qu’elle était porteur du t i c k e t signé,
indiquant ses nom, prénoms, profession el demeure.
p o l ic e s d ’ a s s u r a n c e c o n t r e l e s ACCIDENTS 3oi

B . P o lice in d iv id u e l l e allem and e

Conditions générales.
s. L’assurance a pour objet tousses accidenls corporels
qui peuvent arriver au voyageur, sans qu’il y ail de sa
faute, pendant le transport de sa personne en voyage par
un moyen quelconque (trains de chemins de fer, navires,
voitures, chevaux, etc.) ou lorsqu’il monte en wagon ou
en descend dan« une gare de chemin de fer.
2. L’assurance ne s’applique qu’aux voyages efTeelués
sur le territoire européen, ou par m er directement d'un
port européen à un autre.
3. Si l’assuré perd la vie par accident, ou reçoit des bles­
sures qui entraînent une incapacité perm anente de tra­
vail, la Compagnie lui paye la totalilé de la somme assu­
rée. Si l’accident occasionne une infirmité perm anente
ayant pour effet de contraindre l’assuré à abandonner pour
toujours la profession qu’il exerçait jusque-là, la Compa­
gnie verse la moitié de la som m e assurée. Si l'accident ne
produit aucun de ces résultats, la Compagnie rem bourse à
l’assuré les frais de médecin et de maladie, sans toutefois
dépasser le quart de la somme assurée.
4. Si l’assuré, ou son ayant cause, a l'intention de pré­
senter une dem ande d ’indemnité à la Compagnie, il doit,
sous peine de perdre tous ses droits, en faire la déclara­
tion par lettre adressée à la Compagnie dans un délai de
21 heuresaprès l’accident, ou après la cessation de l'impos­
sibilité physique dûm ent prouvée où il élait de le faire, et
indiquer dans ladite lettre les circonstances, le jour,
l’heure de l’accident, le nom de la localité où il a eu lieu,
la nature de la blessure et la résidence de l'assuré.
5. Si l’assuré a contracté avec la Compagnie plusieurs
assurances de voyage, celle otila somme assurée est le plus
élevée est seule valable ; les autres sont sans effet.
352 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE ^A SSU R A N C E
G. Le paiement de l’indemnité est fait au porteur de sa
police qui doit élre considéré comme le mandataire de
l’assuré ou de ses ayants droit à l’effet de fixer et de re­
cevoir celte indemnité. La Compagnie a se droit, sans
en avoir l'obligation, de vérifier la situation légale du por­
teur. Au m oment du paiement la police doit élre rendue
à la Compagnie, et l’assurance est par là m êm e éteinte.
7. S'il arrivait qu’après un délai de trois ans à partir du
jo ur où s’est produit l’accident, une entente à l’amiahle sur
l’indemnité à payer n'eût pu aboutir entre l’assuré et la
Compagnie, soit directement, soit par l’intermédiaire d'un
agent général, et que l’assuré de son côté n ’eût intenté
aucune action, ce dernier, sauf prouve du contraire, se­
rait censé avoir renoncé à l’indemnité, cl ses droits vis-à-
vis delà Compagnie seraient périmés.
8. Les employés de chemins de fer, ses employés des
bureaux de poste am bulants sur ses chemins de fer, ainsi
que toutes les personnes que leur service ou leurs affaires
obligent à entreprendre des voyages réguliers, sont, en
ce qui concerne ces voyages, exclus de la présente assu­
rance.
9. Toutes les difficultés auxquelles pourrait donner nais­
sance le présent contrat seront soumises au tribunal du
domicile de la Compagnie, à moins que les parties ne
s’entendent pour s'en référer à un arbitrage.
POLICES d ' a s s u r a n c e CONTRE LES ACCIDENTS 353

C. Police individuelle américaine


Compagnie d'assurance contre les accidents de chem ins de fer
de H artford (C onnecticut).
DOLLARS : 3(100 STATION :

Cette police sera valable pour


UN JOUR

Com m ençant îi l'heure indiquée ci-con­


tre, elle est soum ise aux conditions
écrites d'autre part.
(S ignature du directeur de la Cl01.

Non cessible
V ingt cent*

Conditions générales écrites au dos du ticket.


La Compagnie payera à l'assuré une indemnité de quinze
dollars par semaine pour perle de temps, mais seulement
pendant 2G semaines consécutives à partir du jour de l'ac­
cident donnant lieu il sa dem ande d’indemnité, et pendant
que l’assuré sera absolument incapable de s’occuper d ’au­
cune espèce d'affaire par suite de blessures résultant de
violence extérieure et accidentelle. Kn cas de décès dans
les 90 jours de l’accident, si ce décès résulte immédiate­
m ent et exclusivement de blessures ayant le caractère qui
vient d’étre indiqué, la Compagnie payera aux représen­
tants légaux de l’assuré la somme de trois mille dollars.
A la condition expresse que cette assurance ne s’appli­
quera qu’aux blessures mortelles ou non mortelles, comme
il vient d’élre dit, reçues par l’assuré pendant qu’il voya-
!. C 'est le ticket d'assurance que l'on délivre dans les gares aux É ta b ­
li ni s en m êm e tem ps que le billet de place.
354 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L’ a SSÜRANCK
géra dans ses voitures publiques, conduites par les voitu-
riers ordinaires chargés de transporter les voyageurs sur le
territoire des États-Unis ou du Dominion Canadien, etcon-
formément aux principes et aux règlements qui régissent
ces voituriers,l’assuré ne devant lui-méme négliger aucune
des précautions nécessaires pour sa sûreté ; à la condition
également qu'en cas de blessure ou de décès pouvant
donner lieu à une dem ande d'indemnité, avis immédiat
en sera donné à la Compagnie.
L’assurance sur une téte est limitée à 6,000 dollars ; le
porteur de plusieurs polices n’aura pas droit à une somme
plus forte, ni à une indemnité hebdomadaire de plus de
30 dollars pour incapacité absolue de travail. Les femmes
seront assurées uniquem ent contre la mort. L’assurance
ne s’appliquera pas aux enfants au-dessous de 16 ans, ni
aux personnes privées de raison, ou aveugles, ou sourdes,
ni aux employés des voitures publiques pendant leur ser­
vice, ni aux voyages en pleine m er, ni aux blessures ou
aux décès résultant d'infirmités corporelles, ni aux m ala­
dies d'aucune espèce, ni aux disparitions mystérieuses, ni
aux décès et aux accidents dont la cause ou les circonstan­
ces seront inconnues ou ne pourront étre positivement
prouvées.
L’action en indemnité fondée sur ce contrat ne sera re-
cevablc que dans le délai d ’un an à partir du m om ent où
le droit ii l’action est né.
Cette police n ’est pas cessible, et le nom et l'adresse de
l’assuré doivent étre écrits au bas.
Nom :
Adresse .
CHAPITRE III.
CONDITIONS G É N ÉR A L ES IM P R IM É E S DES PO LIC ES
D 'A SSU R A N C E CO N TRE L'IN C EN D IE

A F ran c e.
ô î î . Observation prélim inaire,
51M . Conditions générales de la police française. — Police de 1823,
(en note).
t . É ta ts U n is.

Police type adoptée en 1807 p a rle Sational lioard o/ Ftre-b’n'ler-


writers.
.'■MO. Conditions générales de cette police.
C. G ra n d e -B re ta g n e .
5 8 1 . Conditions Ri'iiérali-s de la police type publiée en IS70 p a rie sy n ­
dical des Tari//' Offices.
D. A lle m a g n e .
5 H S . Condilior.8 générales de la police allem ande.

\. France.
5 7 7 . Nous nepouvonsque répéter ici ce que nous avons
dit plus haut des conditions générales de l’assurance sur
la vie. Il n ’existe point en France de formule officielle, et
acceptée par tous, des conditions générales de l’assurance
contre l’incendie ; chaque Compagnie a la sienne. Mais
toutes ces formules différent peu entre elles, et elles diffé­
rent surtout en la forme. Elles sont d'accord au fond sur
les points essentiels. Nous reproduisons une de ces for­
mules :
3;i<i LES SOURCES DU D110IT PRIV É DE LASSURANCB

5 7 8 . Conditions générales 1 imprimées de la police


française.
Objet de Cassurance !.
A rt. l 1'. — La Compagnie assure contre J’incendie,
lors même qu’il est occasionné par le feu du ciel, t o u t e s
l e s p r o p r i é t é s m o b i l i è r e s e t i m m o b i l i è r e s dési­
gnées dans la présente police.
t. Nous em pruntons ce texte des conditions générales à la police de
¡'U rbaine, dont M. D esfrançois, directeur adjoint de cette com pagnie, u
publié un bref com m entaire.
2. Il nous paraît intéressant de faire ici com m e pour l’assurance sur
la vie un rapprochem ent entre les conditions générales actuelles et les
conditions générales en vigueur de 1820 à 1830, au m om ent où l'assu­
rance contre l’incendie venait de faire son apparition en France. Ce rap­
prochem ent m ontrera com bien le contrat d’assurance contre l’incendie
s'est depuis 50 ans développé et en môme tem ps précisé. N ous donnong
le texte des anciennes conditions générales adoptées par la Com pagnie
la N ationale, l'ancienne Royale. Chacun des articles est suivi d'un renvoi
.’i l'article correspondant des conditions générales actuelles reproduites an
texte.
Anciennes conditions générales de la Police de la Compagnie Royale.
A r t . 1er. — La C om pignie assure conlre l'incendie et contre le feu
du ciel la valeur vénale des p r opriétés m obilières et im m obilières, à l'ex­
ception des fabriques, dépôts et m agasins de poudre à tirer, des titres de
toute nature, des bijoux, des p ierreries, des lingots, des m onnaies d'or
el d'argent. (A rt 1er des conditions gén. actuelles).
A r t . 2. — La Com pagnie ne répond point îles incendies occasionnés
par gu erre, invasion, ém eute populaire, force m ilitaire quelconque, et
trem blem ent de terre.
Elle ne répond de l’argenterie, des tulles, des dentelles, des tableaux,
des statues, et en général de tous les objets rares ou précieux, que lors­
qu'ils sont spécialem ent désignés dans la Police. (Art. 2 et 3 des coud,
gén. actuelles).
A r t . 3. — La Com pagnie n'est engagée que par ses Polices d'assu­
rances signées par les deux parties cont raclantes.
E lles n ’ont d'effet que le lendem ain de leur date, ît m idi. (A rt. 5 de»
cond. gén. actuelles.
A r t . ; . — Les prim es d ’assurance sont pavées d ’avance et com ptant
au bureau de la Com pagnie ou de scs agens.
La prem ière année se paie en souscrivant h Police.
p o u c e s d ’a s s u r a n c e c o n t r e l ’i n c e n d i e 357
Elle assure aussi, en cas d'incendie, et quand la stipula­
tion en est faite dans la police, les risques ci-aprés :
L e r e c o u r s lo c a tif, c’est-à-dire, les effets matériels
de la responsabilité à laquelle l’assuré est soumis, comme

Le paiem ent <les années suivantes a lieu, pour tout délai, dans la
quinzaine qui suit l’échéance. (A rt. 6. des coud. gén. actuelles!.
A r t . 5. — A défaut du paiem ent de la prim e dan9 le délai ci-dessus
spécifié, et sans qu'il soit besoin d'aucune dem ande, d’aucune m ise en
dem eure, l’assuré n 'a droit, en cas d’incendie, i aucune indem nité, et la
Com pagnie peut à son choix m aintenir la Police ou la résilier par une
simple notification, (L. 6. des coud. gén. actuelles).
A r t . (i. — S i te s o b j e t s a s s u r é » d a n s o n lie u s o n t t r a n s p o r t é s d a n s u n
a u tre ;
SI, dans des bâtim ents assurés ou renferm ant les objets assurés, il est
fait des changem ents ou des constructions qui augm entent ou m ultiplient
les chances d'incendie ;
S ’il y est établi une fabrique, une usine, une m anipulation ou une pro­
fession dangereuse ;
S ’il y est introduit des m atières, des denrées, des m archandises, des
objets quelconques, qui, par leur nature, aggravent évidem m ent les
risques ;
L ’assuré est tenu île le déclarer im m édiatem ent ft la Com pagnie, et de
payer, s'il y a lieu, une augm entation de prim e.
Faute par lui de faire m entionner cette déclaration sur sa Police,
il n'a droit, s'il survient dans l'intervalle un incendie, ïi aucune indem ­
nité.
Dans tous les cas le changem ent survenu dans la nature du risque
donne à la Com pagnie le droit de résilier la Police par une sim ple noti­
fication ; et les prim es payées lui dem eurent acquises. (A rt. !•, des cond.
gén. actuelles).
A r t . 7. — Si l'assuré tom be en faillite, l'assurance est do droit annu­
lée, et les prim es payées «ont acquises ¡1 la Com pagnie.
A r t . 8. — Lorsque, par toute autre cause que le décès, des objets
assurés cessent d’appartenir au propriétaire désigné dans la P olice, l’as­
surance, à m oins de conventions nouvelles, est résiliée de plein droit,
et tes prim es payées restent acquises ît la Com pagnie. (A rt. 8 des cond.
gén. actuelles.)
A rt . 9. — Lorsque l’assuré n’est point propriétaire des objets assurés
il doit le déclarer et le faire m entionner dans sa Police ; & défaut do cette
m ention, la Com pagnie, en cas d'incendie, n 'e st tenue envers lui com m e
envers tous les autres, à aucune indem nité. (Art. 7, des cond. gén. ac­
tuelles )
A r t . 10. — S i, lo rs de la sig n a tu re de la présente P o lice, les o b jets
338 TÆS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCK
locataire, aux Sennes des articles 1733 et 1734 du Code
civil.
L e r e c o u r s d e s v o i s i n s , c’est-à-dire les suite» maté­
rielles de toutes actions que les voisins pourraient exercer
contre l'assuré, pour communication d'incendie à leurs

assurés sont déjà couverts par d'autres assureurs ou par des associations
m utuelles ;
Ou encore, si les objets assurés par la Com pagnio ne le sont point
pour leur valeur entière, et que l’assuré veuille faire couvrir l'excédant
par d’autres assureurs ou associations m utuelles, il est tenu de le décla­
rer préalablem ent ?i la Com pagnie, et de faire m entionner sa déclaration
sur sa Police.
Si la m ention de cette déclaration a eu lieu, la Com pagnie, en cas
d'incendie, supporte la perle au centim e le franc de la som m e assurée
par elle.
Si elle n ’a poinl eu lieu, l'assuré n ’a droit, en cas d'incendie, à aucune
indem nité ; la Com pagnie peut résilier la Police par une sim ple notifica­
tion, et les prim es payées lui dem eurent acquises. (L. 10 et 11 des coud,
gén. actuelles).
A r t . 11. — Lorsque l’assurance porte sur m archandises, fabrique, usine,
m obilier industriel, produit de récoltes et autres objets dont la valeur
est sujette à varier, la Com pagnie peut dem ander à l’expiration de cliaque
année que le m ontant de l'assurance soit réduit.
Si l'assuré ne consent point aux réductions proposées, la Police est
résiliée de plein droit par une sim ple notification (A rt. 12 des cond.
gén. actuelles).
A r t . 12. — T oute réticence, toute fausse déclaration de la part de
l’assuré qui dim inueraient l'opinion du risque ou en changeraient le su­
jet, annulent l'assurance ; l’assurance est nulle, m êm e dans le cas où la
réticence ou la fausse déclaration n'aurait pas influé sur le dom m age ou la
perte de l’objet assuré (Code de com m erce, art. 348). L es prim es payées
dem eurent acquises M a Com pagnie. (Art. 13, des cond. gén. actuelles).
A r t . 13. — L’incendie doit être annoncé im m édiatem ent et par écrit
au D irecteur de la Com pagnie, si l'événem ent est arrivé dans le départe­
m ent de la Seine, et îi l'agent d’arrondissem ent s’il a lieu dans un autre
départem ent.
L'assuré doit ensuite et sans délai faire sa déclaration d'incendie et de
dom m age devant le ju g e de paix du canton.
Cette déclaration indique les causes présum ées de l'incendie et c o n ­
tient l'état détaillé des pertes et dom m ages do l’assuré ; copie en form e
en est transm ise im m édiatem ent par l'assuré à la Com pagnie ou ît son
agent. (Art. 14 et lü des cond. gén. actuelles).
A r t . 14. L 'assuré, eu cas d'incendie, est autorisé i faire procéder à
l'OUCES 35!l
d ' a s s u r a n c e c o n t r e l ’ in c e n d ie

bâtim ents, mobiliers et marchandises, en vertu des arti­


cles 1382, 1383, 1384 et 138G dudit Code.
L e re c o u rs d e s lo c a ta ire s c o n tre les p ro p rié ­
t a i r e s , ou les effets de la responsabilité encourue par ces
l’enlèvem ent des objets m obiliers, m atières, denrées, m archandises, sur
lesquels repose l'assurance.
La Com pagnie lui tient com pte des frais occasionnés par le déplace­
m ent. (A rt. 13 des cond. gén. actuelles).
AnT. 15. — Si les bâtim ents assuré-; pai la Gomp i.-nie sont endom m a­
gés ou détruits par ordre de l'autoritè pour arrêter les progrès d'un in­
cendie, la Com pagnie rem bourse le dom m age. (A rt. 20 des cond. gén.
actuelles).
A r t . 16. — Les désignations et évaluations contenues dans la Police ne
pouvant être opposées com m e une preuve de l'existence et de la valeur-
objets assurés au m om ent de l'incendie, l'assuré est tenu d'en justifier
par tous les m oyens en son pouvoir.
Il est égalem ent tenu de justifier de la réalité et de la valeur du dom ­
m age ( \ r t . -I des cond. gén. actuelles).
A r t . 1". — La reconnaissance et l'estim ation du dom m age sont laites
de gré à gré par deux experts choisis par les parties, lesquels s’adjoi­
gnent, s'il y a lieu, un tiers-expert.
Les deux parties peuvent exiger respoctivem enl que le tiers-expert soit
choisi hors du lien où réside l'assuré.
Les frais d ’experUse sont M a charge de la Com pagnie (Art. 17 des cond.
g én. actuelles).
A r t . 18. — Si les experts reconnaissent que la valeur des objets as­
surés était inférieure à l'évaluation portée dans la P olice, l’assuré n'aura
droit qu'au rem boursem ent de la valeur réelle desdits objets, au m om ent
de l'incendie: l'assurance ne pouvant jam ais être pour l’assuré une cause
de bénéfice.
Si, au contraire, au m om ent de l’incendie, la valeur des objets cou­
verts par la Police est reconnue excéder le m ontant de l’assurance, l'as­
suré est oensidéré connue étant resté son propre assu reu r pour cet excé­
dant, cl il supporte en celle qualité, sa part du dom m age au centim e le
franc (A rt. 19 des cond. gén. actuelles).
A r t. 19. — L es m atières, denrées et m archandises sont évaluée <
an cours du jo u r où l’incendie a eu lieu A rt. 13 des cond. gén. ac-
uelles).
A rt . 20. — Dans aucun cas la Com pagnie ne peut être tenue de payer
au delà de la som m e assurée et des frais d'expertise (A rt. 19 dus coud,
des gén. actuelles).
A r t . 21. — L'assuré ne peut faire le délaissem ent des objets assurés;
il renonce à cet égard à l’article EGO du Code de com m erce (A rt. 21
des cond. gén. actuelles).
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE ^ASSURANCE
derniers, pour les dommages causés aux mobiliers et
marchandises desdits locataires, dans les cas prévus par
ses articles 1380 et 1721 du même Code.
La Compagnie assure également, contre les dommages
A r t . 22. •— La Com pagnie peut reprendre pour le m ontant de leu r esti
m ation, les m atières, denrées et m archandises avariées et les m atériaux
provenant des bAtiments incendiés.
Elle peut, dans les devais déterm inés l'am iable ou par experts, faire
rép arp ro u reconstruire, îi dire d'experts, les bâtim ents que l’incendie au­
rait endom m agés on détruits.
Elle peut de m êm e rem placer en nature, îi l’am iable ou à dire d’ex­
perts, les m atières, denrées, m archandises et les objets m obiliers avariés
ou détruits par l’incendie (A rt. 21 des cond. g é n . actuelles).
A r t . 23. — La Com pagnie, par le seul fait de la présente Police, et
sans qu’il soit besoin d'aucune autre cession, transport, litre ou ma ulat.
est subrogée sans garantie, à com pter du lendem ain de sa date îi m idi,
à tous les droit«, recours et actions que l’assuré pourrait avoir îl exercer
pour causes d’incendie contre tous voisins locataires et garans générale­
m ent quelconques, et contre toutes associations m utuelles et Compagnie»
d'A ssurances ,\ prim es, sous quelque titre et dénom ination que ce soit
(A rt. 21 des cond. gén. actuelles).
A r t . 21. — Le paiem ent des prim es arriérées se poursuit par les voies
de droit, et les frais et déboursés, môme ceux do tim bre, d'am ende et d'en*
reglstrem ent, sont à la charge de l'assuré.
T oute autre contestation entre l’assuré et la Com pagnie sur les do m ­
mage» d ’incendie, su r les opérations et règlem ents des experts, et sur
l'exécution cio la présente Police, est ju g ée par trois arbitres choisis,
l’un par l’assuré, l’autre par la Com pagnie, et le troisièm e par les deux
arbitres réunis.
Faille par l’une des parties de nom m er son arbitre, ou par les arbitres
de s'accorder su r le choix du troisièm e arbitre, il est désigné d’oftlce>
dans les villes où il existe un tribunal de com m erce, par le président de
ce tribunal, et dans celles où il n ’en existe pas, par le président du tri­
bunal de prem ière instance.
Les arbitres sont dispensés de toutes form alités judiciaires.
Les frais d ’arbitrage sont supportés par moitié entre la Com pagnie et
l'assuré.
A r t . 25. — L a som m e îl laq u elle le d o m m ag e a été llxé est payée
co m p tan t.
La Com pagnie, le dom m age payé, peut résilier la P olice (Art. 24 des
coud. gén. actuelles).
A rt . 26. — T oute action en paiem ent des pertes et dommages est
prescrite par un an, îi com pter du jo u r de l’incendie (A rt. 25 des cond.
gén. actuelles).
r o u e t s d ' assu h a n ce co n t r e l' in c end ie 361
autres que ceux d’incendie, provenant do l’e x p lo sio n ,
d e l à f o u d r e , d u g a z servant fi éclairer, et des a p p a ­
r e i l s à v a p e u r , les objets déjà assurés par elle contre
l'incendie, lorsque chacun de ces risques est spécifié dans
la police, par une clause spéciale, et m oyennant un sup­
plément de prime payé par l’assuré.
Aut. 2. — La Compagnie n ’assure pas les dépôts, ma­
gasins et fabriques de poudre il tirer, les litres de toute
nature, les pierreries el perles fines, autres que celles
montées el ii usage personnel, les billets de banque, les
lingots et les monnaies d’or ou d’argent.
Elle ne garantit pas les dommages d’incendie ou au­
tres occasionnés par volcans et tremblements delerre.
Elle ne répond, on aucun cas, des objets perdus ou vo­
lés, pendant ou après l’incendie.
A kt. 3. — L’assurance contre l’incendie ne comprend
pas les détériorations quelconques, provenant de la fer­
mentation ou du vice propre de la chose assurée, non plus
que les pertes résultant d’un défaut ou d ’un accident de
fabrication.
L’assurance contre la foudre ne s’étend pas aux dégâls
i-ausés par les trombes, les ouragans, ou par tout phéno­
mène météorologique autre que le feu du ciel : celle contre
l’explosion des chaudières à vapeur ne s ’étend pas non
plus aux dommages de crevasses ou fissures causés par
l’usure ou les coups de feu.
La Compagnie n’est responsable, dans ces divers cas,
que des dommages d’incendie qui en sonl la suite.
La Compagnie ne répond des tulles, des dentelles, des
cachemires, des médailles, des bijoux, de l’argenlerie, des
tableaux, des statues, et, en général, de tous les objets
rares et précieux, mobiliers ou immobiliers, que lorsqu’ils
sont spécialement désignés dans la police, et qu’un capi­
tal distinct est affecté à la garantie de chacune de ces es­
pèces d ’objets.
LUS SOURCES I)U DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
En cas de guerre, d’émeule, d'invasion, et dans tous
les cas d ’occupation totale ou partielle, par des troupes
françaises ou étrangères, armées ou non armées, des bft-
timents assurés ou renferm ant les objets assurés, la
Compagnie ne répond de l’incendie que si l’assuré prouve
qu'il ne provient ni directement ni indirectement de l'une
des causes ci-dessus.
La Compagnie n’est jamais responsable que des dom­
mages matériels ; elle ne doit aucune indemnité pour
changement d ’alignement, défaut de location ou de.jouis­
sance, résiliation de baux, chômage et toute autre perle
non matérielle.
Toutes les dispositions et exceptions ci-dessüs sont ap­
plicables à tous les risques garantis par sa police.
A rt . 4. — L’assurance ne peut jamais être une cause de
bénéfice pour l’assuré, elle ne lui garantit que l’indemnité
des pertes réelles qu'il a éprouvées. En conséquence, les
sommes assurées, les primes perçues, les désignations et
évaluations contenues dans la police, ne peuvent être op­
posées ni invoquées par l’assuré comme une reconnais­
sance, une preuve, une présomption, de l’existence ou de
la valeur des objets assurés, soit au moment de l’assurance,
soit au m oment de l'incendie.
Du payement ries primes.
A r t . ¿¡. — Les primes d’assurances, y compris les droits
de timbre et d ’enregistrement, sont payables comptant et
d ’avance, chaque année, à Paris, au siège de la Compa­
gnie, et dans les départements, au bureau de l’Agence
principale où sa police a été souscrite.
Celle de la première année se paye au m om ent de la
signature de la police, quand l’assurance est à effet du
lendemain. Dans le cas o ù l ’offet en est différé, la première
prime peut n'élre payée que la veille (lu jour où com­
mence l'assurance.
l'OUCES d 'a s s u r a n c e c o n t r e l ’i n c e n d ie .‘$ 6 3
Dans tous ses cas, il n ’y a contrai d'assurance que lors­
que l’assuré a payé une première prime à la Compagnie,
et qu’en échange, celle-ci ou son représentant lui a fait
signer et remis une police. L'effet de l’assurance ne com­
mence jamais que le lendemain, à midi.
A rt . 6. — Les primes des années suivantes doivent étre
également payées comptant à chacun des term es fixés
par la police. De convention expresse, la seule échéance
de ce terme constitue l'assuré en demeure. (Article 1139
du Code civil.) Néanmoins, i! esl accordé à l’assuré un
délai de grâce de quinze jours pour les acquitter.
A défaut de payement, dans ce délai, de l’une des pri­
mes échues, et sans qu'il soit besoin d’aucune dem ande
ou mise en demeure, l’effet de l’assurance reste suspendu ;
l’assuré, en cas de sinistre, n ’a droit à aucune indemnité,
et la Compagnie se réserve le droit de résilier la police, au
moyen d’une simple notification, par lettre recommandée,
ou d ’en poursuivre judiciairement l’exécution.
L’assurance reste suspendue, méme pendant les pour­
suites e x e rc é e s par la Compagnie, pour le recouvrement
de la prime échue. Mais sa police reprend son effet le len­
demain, à midi, du jour où le payement de la prime
arriérée et des frais, s'il y a lieu, a été fait ii la Compagnie
et accepté par elle.
Il est bien entendu que le payement de la prime échue,
effectué pendant ou après l’incendie, ne donne il l’assuré
aucun droit à une indemnité.
Des déclarations et obligations de l’assuré.
Yht . 7. — La police d’assurance est rédigée d’après
ses déclarations de l’assuré.
La Compagnie se borne à appliquer, en raison de ces
déclarations, les primes fixées par les tarifs. Aucune allé­
gation ne peut donc, après sinistre, étre opposée de la
Ll-:s SOURCES DU DIIOIT PRIVÉ L>E LASSUHANCE
part de l’assuré, oulre ou contre les énoncialions de la
police.
L’assuré doit déclarer et faire mentionner sur sa police,
sous peine de n'avoir droit, en cas dincendie, à aucune
indemnité, si les objets lui appartiennent en totalité ou
en partie, s'il est usufruitier, créancier, locataire, com­
missionnaire, administrateur, mandataire, acquéreur ou
vendeur à rém éré, et généralem ent en quelle qualité il
agit; si les bâtiments sont construits sur le terrain d ’au­
trui, s’ils sont contigus à des bâtim ents couverts en bois,
en chaume, en papiers ou tissus goudronnés, h une usine,
fabrique ou théâtre, ou îi des établissements contenant
des marchandises ou des produits d’une espèce dange­
reuse.
A rt . 8. — En cas de décès de l’assuré, la police conti­
nue de plein droit en faveur des héritiers, qui sont tenus
solidairement au payement des primes.
En cas de vente ou de donation des objets assurés, le
vendeur ou le donateur esl lenu d ’imposer au nouveau
propriétaire l’obligation de continuer la police ou de payer
à la Compagnie, outre les primes échues, une indemnité
égale fi nue année de prime, à titre de dommages-intéréts.
En cas de décès, de vente ou de donation, les héritiers
ou nouveaux propriétaires doivent déclarer leur qualité
dans le délai de deux mois, à dater du jour du décès, de
la vente ou de la donation, el faire constatertleur déclara­
tion par un avenant.
En cas de liquidation de Société, de suspension de
payement ou de faillite, l’assuré ou les ayants droit
sont tenus de déclarer, dans le délai d’un mois, la liqui­
dation, suspension ou faillite, et de dem ander acte de
leur déclaration par un avenant.
A rt . 9. — Avant de transporter les objets assurés dans
l’autres lieux que ceux désignés par la police, el de trans­
férer d ’un lieu dans un autre l'effet de l’assurance des ris­
POLICES 1) ASSURANCE CONTRE L INCENDIE ,'iGo
ques socatifs, des voisins ou du propriétaire, de l’explo­
sion de la foudre, du gaz et des chaudières à va­
peur;
Avant de faire, dans ses bâtiments assurés ou renfer­
mant les objets assurés, des changements ou des con­
structions qui augm entent ses risques :
Avant d'établir dans ces bâtiments une fabrique, une
usine, un théâtre, une profession ou une manipulation
quelconque, augm entant les dangers du feu ;
Avant d ’y introduire des denrées, des marchandises
ou des objets d’une nature autre que ceux compris dans
l'assurance ;
L'assuré est tenu de le déclarer et de faire mentionner
sa déclaration dans la police, et de payer, s’il y a lieu, une
augmentation de prime.
Si c’est dans la propriété contiguë à celle assurée que
surviennent les modifications aggravantes ci-dessus, et
tous autres changements à sa connaissance pouvant aug­
m enter les chances d'incendie, l’assuré est tenu de le dé­
clarer à la Compagnie dans se délai d’un mois, et de payer,
s’il y a lieu, une prime additionnelle.
A rt. 10. — Si l'assuré a souscrit antérieurem ent ou s’il
souscrit postérieurement à sa date de la présente police, à
d'autres Compagnies à primes ou à des Sociétés mutuelles,
une ou plusieurs assurances, soit sur les mémos objets,
soit sur d ’autres faisant partie du mémo risque, l’assuré
est tenu de le déclarer et de faire constater sa déclaration
dans la police ou par avenant.
A ut. 11. — Lors des déclarations prescrites par les ar­
ticles 8,1) et 10, lu Compagnie se réserve le droit de rési­
lier la police par une simple notification, ou par lettre re­
commandée, et les primes échues et celles payées lui
dem eurent acquises.
Faute de ces déclarations dans lo délai voulu, et de leur
mention sur la police ou dans un avenant, l’assuré, «os
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSUHAM'B
représentants ou ses ayants cause, n’ont droit, en cas d ’in­
cendie à aucune indemnité.
A r t . 1 2 . — La Compagnie se réserve se droit, lorsque
l’assurance porte sur marchandises, mobilier industriel,
récoltes ou autres objets sujets ii varier, de réduire eu
tout temps et à son gré le montant de l’assurance.
Si l'assuré ne consent pas im m édiatem ent aux réduc­
tions voulues par sa Compagnie, celle-ci peut résilier la
police en tout ou en partie, par lettre recomm andée.
Lors de sa réduction ou de la résiliation prévue par ses
deux paragraphes précédents, la Compagnie restituera la
portion de prime payée, proportionnelle au temps restant
à courir et à la diminution effectuée sur le capital
assuré.
A rt. 13. — Toute réticence, toute fausse déclaration de
la part de l’assuré, qui diminuerait l’opinion du risque,
ou en changerait le sujet, annule l’assurance. L'assurance
est nulle, mémo dans se cas où la réticence ou la fausse
déclaration n ’aurait pas influé sur le dom mage ou sa perte
de l’objet assuré. (Code de commerce, article 3 i8 .) L’as­
suré ne peut, dans aucun cas, exciper de la visite des lieux
par l’Agent.
Des sinistres.
A rt. I i. — Aussitôt qu’un incendie se déclare, l’assuré
doit employer tous les moyens en son pouvoir pour en
arrêter les progrès, sauver les objets assurés et veiller à
leur conservation.
L’assuré doit, à l’instant m êm e, donner avis de l'événe­
m ent à l’Agence où la police a été souscrite.
Ain. 15. — Im m édiatem ent après l’incendie, l’assuré
doit, à ses frais, en faire la déclaration devant le juge de
paix du canton ; cette déclaration indique la date et l’heure
de l’incendie, sa durée, ses causes connues ou présu­
p o l ic e s d ' a s s u r a n c e c o n t r e l ' in c e n d ie :J6 7
mées, ses moyens pris pour en arrêter les progrès, ainsi
que toutes l<*s circonstances qui son t accompagné; elle
indique encore la nature et la valeur approximative des
dommages. Une expédition en forme est transmise, sans
délai, au siégé de l’Àgence. L’assuré est tenu de fournir
ensuite l’état détaillé et estimatif, certifié par lui, des oh-
jels détruits, avariés, et sauvés.
Si dans les quinze jours de l’incendie, à moins d ’impos­
sibilité constatée, l’assuré n’a pas transmis les pièces
exigées par le présent article, il peut élre déchu de tous
ses droits contre la Compagnie.
A r t . 1G. — L’assuré est tenu de justifier à la Compa­
gnie ou à l’Agent compétent, par ses litres, livres et fac­
tures, et par tous les moyens et documents en son pou­
voir de l’existence et de la valeur des objets assurés
au m om ent de l’incendie, ainsi que de l ’importance du
dommage.
L’assuré qui exagère sciem m ent le m ontant des dom ­
mages, celui qui suppose détruits par le feu des objets
qui n ’existaient pas au m oment du sinistre, celui qui dis­
simule tout ou partie des objets sauvés, celui qui emploie,
comme justification, des moyens ou documents m enson­
gers ou frauduleux, celui enfin qui a volontairement causé
l’incendie des objets assurés ou en a facilité les progrès,
est entièrem ent déchu de tous droits ¿1 une indemnité,
sans qu’il puisse, en aucun cas, dem ander la division
entre les objets assurés, et la Compagnie a la faculté de
résilier, mémo par lettre recommandée, toutes les polices
qu’elle a contractées avec lui.

Du règlement et (lu payement des dommages.


A rt . 17. — Los dommages d'incendie sont réglés de
gré à gré, ou évalués en suite d ’enquéte, s’il y a lieu,
par deux experts choisis parles parties, soit sur les lieux,
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
soit ailleurs. Ils s’adjoignent, s'ils ne sont pas d ’accord,
un troisième expert ; les trois experts opèrent en commun
à la majorité des voix. Les parties peuvent exiger res­
pectivement que se troisième expert soit choisi hors de
l ’arrondissem ent où réside l’assuré.
Faute par l’une des parties de nom m er son expert, ou
par les experts de s’entendre sur le choix d’un troisième
expert, il est désigné d’office par le président du Tri­
bunal de commerce, ou, à défaut, par le président du Tri­
bunal civil de l'arrondissement où le sinistre a eu lieu.
Les experts sont dispensés de toute formalité judiciaire.
Chaque partie paye son expert ; les frais et honoraires du
troisième expert sont supportés par moitié entre la Com­
pagnie et l’assuré.
Tant que l'expertise amiable n ’a pas eu lieu, l’assuré
n ’est recevable à intenter aucune action en justice contre la
Compagnie.
A r t . 18. — Les immeubles, y compris ses caves et fon­
dations, mais déduction faite de la valeur du sol, et ses
effets mobiliers, sont estimés d’après leur valeur vénale au
jo u r de l’incendie.
Les matières, denrées et marchandises sont évaluées au
cours du jour du sinistre ; celles en fabrique sont esti­
m ées brutes, et leur prix s’augm ente des frais de fabrica­
tion faits ju sq u ’au m om ent de l’incendie.
A r t . 19. — S'il résulte de dévaluation de gré à gré, ou
de l’expertise, que la valeur des objets assurés par l’article
atteint de la police était inférieure à la somme assurée,
l’assuré n ’a droit qu ’au rem boursem ent de la perle réelle
el constatée.
Si, au contraire, il est reconnu que la valeur dcsdils
objets excédait, au m om ent de ¡’incendie, la somme assu­
rée, l’assuré est son propre assureur pour l’excédant, et il
supporte, en celte qualité, sa part des dommages au cen­
time le franc.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE L’iNCENDIK
S'il y a plusieurs assurances, el si ses déclarations pres­
crites par le prem ier paragraphe de l’article 10 ont été ac­
ceptées, la Compagnie supporte, au centime se franc de
sa somme assurée par elle, la perte réglée suivant les
clauses de la présente police.
Dans aucun cas la Compagnie ne doit de bénéfice ni ne
peut élrc tenue de rien payer au-delà de la somme assurée
et de sa pari dans les frais d ’expertise.
A rt . 20. — Si les bâtim ents assurés par la Compagnie
sont endommagés ou détruits par ordre de l’autorité,
pour arrêter les progrès de l'incendie, la Compagnie rem ­
bourse les dommages.
Elle tient compte également des dégâts et avaries
qu’ont éprouvés les objets mobiliers assurés, par suite
de leur déplacement pour les soustraire aux atteintes du
feu, mais elle n ’est lenno, en aucun cas, de rem bourser les
fraits faits par l'autorité, ni les gratifications, ni les vivres
distribués aux pompiers ou autres personnes ayant porté
secours, ni enfin les dégâts que ceux-ci ont ¡ni occa­
sionner à des objets non assurés, quel qu ’en soit le pro­
priétaire.
A r t . 21. — L’assuré ne peut faire aucun délaissement
ni total ni partiel des objets assurés avariés ounonavariés.
La Compagnie peut reprendre, en totalité ou en partie,
pour le m ontant de leur estimation, les objets avariés
et les matériaux provenant des bâtim ents incendiés.
Elle peut de m êm e dans les délais déterminés, à l’amia­
ble ou à dire d’experts, faire réparer ou reconstruire ses
bâtiments que l'incendie aurait endom m agés ou dé­
truits et faire remplacer en nature les objets avariés ou
détruits.
Une fois l’expertise amiable terminée, le sauvetage,
m ém e en cas do contestations, demeure aux risques el pé­
rils de l’assuré, qui reste seul responsable des dommages
qu’il pourrait éprouver ultérieurement.
370 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
A ht. 22. — L’assurance du risque locatif est basée sur
la valeur totale des bâtim ents, lorsque ceux-ci sont occu­
pés par un seul locataire, et. dans ce cas, les dommages
d’incendie se règlent conformément aux articles 17, 18,
19 et 20.
S’il y a plusieurs locataires, l’assurance du risque lo­
catif a pour base se chiffre du loyer. Quand se locataire a
fait couvrir une somme égale à quinze fois au moins le
montant annuel de son loyer, la Compagnie répond à sa
place, du dom m age ju sq u ’à concurrence de la somme as­
surée. S’il n ’a fait assurer qu’une somme moindre, la Com­
pagnie répond seulem ent du dom mage, dans la propor­
tion existant entre la somme assurée et le m ontant de
quinze années de loyer.
En aucun cas l’assurance du risque locatif ne peut
avoir plus d ’effet que n ’en aurait celle de l’immeuble.
A r t . 23. — P ar le seul fait de la présente police, et
sans qu’il soit besoin d’aucune autre cession, transport,
titre ou mandat, la Compagnie est subrogée dans tous
les droits, recours et actions de l’assuré, contre toutes
personnes garantes ou responsables du sinistre, à quelque
titre et pour quelque cause que ce soit, et môme contre
les assureur«, s’il y a lieu. L’assuré consent expressément
à celte subrogation, cl il sera tenu, s'il en est requis
lors du payement de l’indemnité, de la réitérer dans sa
quittance par acte notarié ou sous signature privée.
Si J e feu se communique d ’un bâtim ent assuré par la
Compagnie ù u n autre bâtim ent qu’elle assure également,
elle renonce h exercer son recours contre l’assuré dont le
bâtim ent aurait communiqué l’incendie.
A rt . 24. — La somme à laquelle le dommage a été
fixée est payée, comptant, au siégé de l’Agence où la
police a été souscrite, soit en espèces, soit en mandats
ù vue sur sa succursale de sa Banque de France sa plus
voisine.
p o u c e s d ’a s s u r a n c e c o n t r e l ’i n c e n d i e ;!7 I

La Compagnie, après le sinistre, el quelle que soil l’im­


portance du dommage, peut résilier immédiatement la
police atteinte, par une Jellre recommandée, sans élre
tenue à aucune restitution de sa prime. Elle peut aussi,
dans ce cas, el de la méme m anière, résilier loules les
autres polices au nom du méme assuré, en lui rem bour­
sant la fraction de prime afférente au temps restant à cou­
rir pour finir l’année d ’assurance.
A rt . 2.'i. — Les dommages résultant de l'incendie doi­
vent élre réclamés par l’assuré, dans un délai de six mois
à com pter du jour de l'incendie ou des dernières pour­
suites. Ce délai expiré, la Compagnie ne peul élre tenue à
aucune indemnité.
A r t . 20. — Pour l’exécution des clauses générales el
particulières de sa présente police, les parties font respec­
tivement élection de domicile attributif de juridiction au
siège de s’Agence de sa Compagnie où la police a été
souscrite.
B. Etats-Unis
579. En juin 1807, une police lype a éléadoptée par le
NationalBoard of/ire Underwrilers. En 1868, elle a élé
revisée et légèrem ent corrigée. Avant l’adoption de celte
police, il n'y avait aucune uniformité dans le contrai d ’as­
surance contre l'incendie. Toutes les villes qui, au com­
m encem ent du siècle ont élé les premiers centres où s'est
développée celte branche d ’assurance, Philadelphie, New-
York, Boston, Providence, Hartford, La Nouvelle-Orléans,
avaient chacune leur forme particulière de police avec des
conditions, des exceptions el des stipulations qui, en des
points im portants, et quelquefois m ém e essentiels, diffé­
raient les unes des autres
1. Voy. J . G iis olü, The Pire Underwrilers'Text-Book, New-York,
1M9, no 0 4 . _ Cet ouvrage contient un com m entaire substantiel des
condition» générales de la police du Kational Board.
372 I.F.S SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE l ’ a SSUIUNCE
5 8 0 . Voici la teneur des conditions générales de sa nou­
velle police-type (National lioard policé) 1 :
I . Lorsque la police se référé à une proposition d’assu­
rance, à un état estimatif, à un plan, ou à une description
de la chose assurée, celle proposition, cet état estimatif,
ce plan, -ou celte description doivent étre considérés
comme faisant partie de la police, et comme créant une
condition à la charge de l’assuré ;
Si l’assuré a fail une déclaration inexacte relativement à
la condition, à la situation ou à la possession de la chose
assurée, s’il a omis de faire connaître un fait influant essen­
tiellement sur le risque, s'il a fail une évaluation exagérée,
ou s'il a fait une déclaration m ensongère quelconque dans
u ne proposition d ’assurance écrite ou au trem en t;
Si sa chose assurée ou une partie de cetle chose a été,
on devient ultérieurement, l’objet d’une autre assurance
sans le consentem ent de la Compagnie manifesté par écrit
sur la présente police ;
Ou, si les bAtiments assurés sont occupés ou exploi­
tés de manière à accroître le risque, ou deviennent va­
cants ou inoccupés, cl restent ainsi plus de 30 jours sans
que la Compagnie en ail été informée et y ait consenti par
écrit ;
Ou, si le risque est augm enté par la construction ou l’oc-
cupalion de bâtim ents voisins, ou d ’une manière quel­
conque qui ne puisse échapper au contrôle de l’assuré, et
cela sans se consentem ent de la Compagnie donne par écrit
sur la présente police ;
Ou, s’il s’agit d ’une fabrique mise en activité tout en­
tière ou pour partie seulement au-delà ou en dehors du
temps ordinaire, ou pendant la nuit, ou bien cessant de
2 . Nous les reproduisons d'après le texte donné par G riswold dans son
ouvrage. Ce texte ne contient pas les dernières m odifications, puisque
l'ouvrage de G risw old est de 1872, m ais ces modifications n ’ont pas porté
sur les points essentiels des conditions générales. Cf. C orn. W alford ;
Ins. Cyclop., r° Fire Insurance, Conditions o f.
POLICES DASSUBANCE CONTRE LINCENDIK 373
travailler, sans qu’il y ait eu sur ce point convention spé­
ciale écrite dans la police ;
Ou, si la chose est vendue ou transférée par tradition
réelle, ou qu'un changem ent ait lieu dans se lilre ou dans
sa possession du détenteur par les voies légales ou judi­
ciaires, ou par suite de convention ;
Ou, si la chose est transférée par tradition fictive, avant
toute perte, sans le consentement de la Compagnie donné
par écrit sur la présente police ;
Ou , si l’intérêt de l'assuré dans la chose, soit comme pro­
priétaire, fidéicommissaire, c o sig n ata ire , facteur, agent,
créancier nanti d ’un m ort-gage, locataire ou tout autre
titre, n ’a pas été exactement constaté dans ladite po­
lice ;
Ou, si l’assuré détient de sa poudre à tirer, des pièces
d ’artifice, de sa nitroglycérine, du phosphore, du salpêtre,
du nitrate de soude, du pétrole, de l’huile de naplite, de
la benzoïle, de la benzine, ou ses composés ; ou détient
ou emploie de la camphône, ou des gaz inflammables, sans
permission écrite dans la police ;
Dans chacun de ces cas, la police est nulle.
2. Celle assurance ne s’applique pas aux bijoux, à l’ar­
genterie, aux montres, aux instrum ents de musique ou
de science (à l’exception des pianos dans les apparte­
ments), aux ornements, aux médailles, aux patrons, à la
musique imprimée, aux livres imprimés, aux gravures,
aux peintures, aux cadres, aux sculptures, aux bronzes,
aux modèles, el aux curiosités à moins qu’ils n’aient été
spécialement désignés dans la police.
La Compagnie ne sera pas responsable en verlu de la
police, ou de tout renouvellement de la police, avant que
le paiement de la prime n’ail été effectué.
Elle ne sera pas responsable des dommages résultant
de vols commis pendant ou après l’incendie ;
Ni des monnaies, lingots, lettres de change, billets de
374 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
banque, comptes, actes, litres de créance ou de propriété
de toute espèce ;
Ni des dommages d ’incendie résultant d ’une invasion,
d'une insurrection,d’une émeute, d’une révolution civile,
d’un état de siège ou d’une usurpation de pouvoirs ;
Ni des-dommages survenus dans des constructions où
les cheminées ne sont pas en pierre ou en hrique de
lionne qualité et solide ; ou par l’effet de l’oubli ou de la
transgression des lois ou règlements de police qui peu­
vent exister ;
Ni de toute perle causée par l’explosion de la poudre ou
de la camphéne, ou de toute autre substance explosihle,
ou par la foudre, ou par toute autre explosion, à moins
qu’il n’en résulte un incendie, et dans ce cas, elle ne ré ­
pondra que des dommages causés par l’incendie, dom ­
mages qui seront estimés d'après la valeur de sa chose at­
teinte après l’explosion ou le coup de foudre ;
Ni des dommages occasionnés par le dém énagem ent
d'objels assurés, à moins qu’il ne soit prouvé que ce dé­
m énagem ent était nécessaire pour les sauver de l'incendie,
auquel cas le dommage sera supporté par l’assuré et par
l’assureur dans la proportion qui existe entre la somme
assurée sur ces objets et leur valeur totale.
3. Si une maison s’écroule, sans que l’incendie en soit
la cause, toute assurance sur celte maison et sur ce qu’elle
contient prend fin.
4. Si l’intérét de l'assuré dans la chose est autre que la
possession entiére, inconditionnelle et exclusive de cette
chose pour son usage et ii son profit, ou si la maison as­
surée est construite sur un sol loué, on doit en faire la
déclaration îi la Compagnie, et le dire expressément dans
la partie manuscrite de la police ; autrem ent, la police sera
nulle.
Lorsque la chose assurée a été vendue et livrée, ou a
fait l’objet d’un acle de disposition quelconque, de sorte
p o u c e s d 'a s s u r a n c e c o n t r e l ’i n c e n d i e 373
que tout intérêt ou toute responsabilité de sa part de l ’as­
suré nommé dans la police ont disparu, l’assurance cesse
imm édiatem ent.
Les marchandises gardées dans des magasins doivent
étre assurées séparém ent cl par espèces.
5. Si, au cours de l ’assurance, les locaux assurés sont
affectés à un com merce, à un genre d’alfaires, à une pro­
fession, ou ii l’em m agasinem ent, à l’emploi, ou à la vente
d'articles, de matières ou de marchandises désignés
comme hasardeux, ou extrahasardeux, ou particulière­
m ent hasardeux dans la 2° classe de risques imprimée au
dos de la police ;
Ou, si ces locaux, après avoir été affectés à un objet de
la classe dite extra hasardeuse ou particulièrement hasar­
deuse, sont affectés à un autre objet de sa m êm e classe,
à moins de convention spéciale écrite dans sa police, la
police sera suspendue et restera sans effet, aussi long­
temps que dureront celle appropriation, cet emploi, ou
cel usage nouveaux.
6. L’assuré devra faire toutes diligences pour sauver
et protéger sa chose assurée pendant et après l’incendie ;
s’il néglige de le faire, la Compagnie ne sera pas respon­
sable des dommages causés par celle négligence.
La chose assurée ne peut être délaissée à la Compagnie.
Toule clause insérée dans la police, qui serait conçue en
termes généraux, ou qui ne serait pas l’expression dis­
tincte, expresse el claire d’une convention entre ses par­
ties, ne sera pas interprétée dans le sens d’une renoncia­
tion ou d’une restriction aux conditions imprimées ou
manuscrites de sa police.
7 .S’il y a une autre assurance sur la chose assurée, que
celte assurance soit antérieure ou postérieure en date ;'i
celte police, l’assuré ne sera fondé :'i réclam er une in­
demnité à la Compagnie que dans la proportion qui existe
entre la somme assurée par la présente police et le mon­
LES SOUHCES 1>U DKOtl' l'RIVÉ HE L ASSURANCE
tant total de la somme assurée sur celte chose, et il est ici
déclaré et convenu qu’au cas où l’assuré aurait une autre
police relative ;t la chose assurée, police émanée [de cette
Compagnie ou d’une autre, qui serait soumise à la règle
proportionnelle, la présente police y serait égalem ent sou­
mise.
En cas de sinistre, la Compagnie réassureur paiera l'in ­
demnité dans la proportion qni existe enlre la somme
réassurée et la totalité de la somme couverte par la Com­
pagnie réassurée.
8. L’assurance peut cesser à toute époque à la requête
de l'assuré ; auquel cas la Compagnie retiendra seulement
les fractions de prim e à court term e admises par l'usage
pour la période pendant laquelle la police a couru. La
Compagnie peut égalem ent à toute époque mellre On ii
l’assurance sur une simple notification faite ii l’assuré, en
lui restituant une partie proportionnelle de la prime pour
la période non courue.
9. Les personnes qui subissent despertesou des dom m a­
ges par suite d'incendie doivent imm édiatem ent en d o n ­
ner connaissance à la Compagnie, puis, aussitôt que pos­
sible, dresser un état spécial de leurs pertes, étal qu’elles
signent etcertifient sous serm ent, et qui constate si d ’autres
assurances ont élé faites sur la chose assurée, et pour
quelle somme, qui donne copie de la partie manuscrite de
toutes les polices dont elle a élé l'objet, qui indique sa va­
leur vénale actuelle e U ’intérél quelles y ont, à quel emploi
et par qui le bâtim ent assuré, ou contenant la chose assu­
rée, et ses diirérenles parties, étaient affectés au m om ent
du sinistre, quand et comment le feu a éclaté.
Elles produiront également un certificat signé et scellé
par un magistrat, ou un notaire public (celui qui se trouve
le plus près du foyer de l’incendie, à la condition qu’il n ’ail
aucun intérêt compromis p arle sinistre soit comme créan­
cier, snit ii tout autre titre, et qu’il ne soit pas parent de
POLICES D'ASSURANCE CONTRE l YNCEXDIE 377
l'assuré), certiflcal conslatant qu’il a examiné les circon­
stances dans lesquelles s’esl produit J’incendie, q u ’il sait
qui est l’assuré et connaît ses affaires, et qu’il croit sincè­
rement que l’assuré a, sans commettre aucune fraude,
subi sur la chose assurée une perte s’élevant à la somme
qu’il devra certifier.
L’assuré devra, s'il en est requis, se soumettre à un in ­
terrogatoire, ou à des interrogatoires sous serm ent, faits
par une personne quelconque désignée par la Compagnie
et signer le procès-verbal qui pourra en élre dressé. 11
produira ses livres de compte et autres piècesjustificatives ;
il les soumettra à l’examen de la Compagnie dans ses bu­
reaux et permetta qu’elle en prenne des extraits et des co­
pies. Il produira également des copies certifiées île toutes
les notes el factures dont les originaux ont été perdus, et
présentera tout ce qui reste de la chose assurée, endom ­
magé ou non endommagé, à toute personne nommée pai­
la Compagnie pour en faire l’examen.
9 a. Si le dommage porte sur des choses appartenant
en propre à l’assuré, ce dernier les fera m ettre en ordre et
classer par espèces, en séparant ce qui est endom m agé de
ce qui ne l'est pas, puis il fera dresser du tout un inven­
taire, indiquant la quantité, la qualité elle prix de chaque
article, et qu ’il présentera il la Compagnie. Le montant de
ce qui aura été sauvé et de ce qui sera endommagé sera
déterminé à l'aide d ’une prisée faite par des personnes
compétentes qui n ’auront aucun intérét engagé dans le si­
nistre soit comme créanciers soit à tout autre titre, et qui
ne seront pas parents des assurés ou sinistrés. Ces per­
sonnes seront respectivement désignées parles assurés et
parla Compagnie ; elles feront un rapport écrit après avoir
prélé serment devant un magistrat ou toute aulre per­
sonne régulièrement commissionnée. La moitié des hono­
raires de prisée sera payée parlesassurés.
La Compagnie se réserve le droil de prendre tout ou
37« LES SOUitCES DU DROIT l’RIVÉ DE L ASSURANCE
partie des objets atteints à leur valeur de prisée.
Le prétendant droit à l’indemnité ne pourra la toucher
tant qu’il n ’aura pas produit lesdites preuves, déclarations
et certificats, et ne se sera pas soumis auxdits interro­
gatoires et prisées.
9 b. Si le dommage porte sur des choses que l’assuré
détient à titre defidéicommissaire, ou de commissionnaire,
ou ii tout autre titre que celui de propriétaire exclusif, les
noms de leurs propriétaires respectifs seront indiqués
ainsi que l'intérêt respectif qu’ils peuvent avoir à leur con­
servation.
Si l’indemnité a été stipulée payable à un tiers, ou que
la police ait élé donnée en nantissement, la preuve de la
perte sera faite par l’assuré primitif, à moins qu ’il n ’y ait
eu vente de la chose assurée.
Toute fraude, ou tentative de fraude par faux serment,
011 autrem ent, sera une cause de déchéance absolue.
Dans le cas où des contestations s’élèveraient sur la
perte ou le dommage, après que la preuve en aura été ré­
gulièrement fournie, l’affaire sera, sur sa requête écrite de
l’une ou de l'autre partie, soumise à des arbitres impar­
tiaux dont la décision écrite liera les parties en ce qui con­
cerne le m ontant de la perle ou du dom m age, mais ne
tranchera pas la question de responsabilité vis-à-vis de la
Compagnie.
La Compagnie aura la faculté de réparer, ou de recon­
struire la chose perdue ou endommagée, ou de la remplacer
par une autre de la mémo espèce et qualité dans un délai
raisonnable, en notifiant son intention sur ce point dans
les 30 jours après la production des preuves requises par
la présente police ; si la Compagnie opte pour la recon­
struction, l’assuré fournira, s'il en est requis, des plans et
des détails particuliers sur les constructions détruites.
La valeur vénale de sa chose détruite ou endom m agée
par l'incendie n ’excédera en aucun cas sa som m e qui sera
p o lic e s d 'a s s u r a n c e c o n t r e l 'i n c e n d i e 379
nécessaire pour la remplacer au m om ent de l’incendie ;
si la chose est dépréciée par l’usage ou par toute autre
cause, on déduira de celle somme une pari proportion­
nelle afin de fixer la valeur vénale présente de la chose.
10. La présente assurance (si le risque ne change pas)
pourra élre continuée aussi longtemps qu'il sera convenu,
pourvu que la prime correspondante soit payée et que ce
paiement soit mentionnée sur la police, ou qu'un reçu en
ait été délivré par la Compagnie ; elle sera réputée conti­
nuer sous le bénéfice des m ém es déclarations, pour les
mêmes sommes et pour les mémes classes de risques qu'à
l’origine, à moins que le contraire n’ait été spécifié par
écrit. Dans le cas où il y aurait dans le risque quelque
modification intrinsèque, ou résultant des constructions
voisines, que l’assuré n ’ait pas sait connaître à sa Compa­
gnie au m om ent du renouvellement de sa police, la police
et se renouvellement seront nuls.
-II. 11 est de convention expresse que toute personne
autre que l’assuré qui peut avoir procuré cette assurance à
la Compagnie sera réputée élre l’agenl de l’assuré dé­
nommé dans celle police, cl non de la Compagnie, dans
toules les circonstances el pour toutes les opérations rela­
tives à celle assurance.
12. Il est expressément stipulé et convenu que nulle
poursuite ou action contre la Compagnie aux fins de faire
valoir des droits eu exécution de la présente police ne sera
recevable devant un tribunal quelconque avant qu’on n’ait
obtenu une décision fixant le montant des droits préten­
dus par les moyens plus haut indiqués, ou si cette pour­
suite ou celte action ne sont pas engagées dans les douze
mois qui suivront le sinistre ; si elles sont engagées après
ces douze mois, l’expiration de ce délai sera considéré
comme une preuve décisive contre la validité de la de­
mande, nonobstant toute disposition contraire de la loi
écrite relativement à sa prescription.
L E i SOURCES UU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE

C. Grande Bretagne
5 8 1 . Conditions générales de la police anglaise.
Le syndicat clos Tari//' Offices a publié en 1870 une
police-type dont voici ses conditions générales 1 :
1. Toute description, inexacte en un point essentiel, de
toute chose proposée à l'assnrance, ou de toute construc­
tion ou de tout local où se trouve la chose à assurer, ou
toute constatation inexacte, ou toute omission de constata­
tion d ’un fait essentiel à connaître pour estim er le risque,
rend la police nuUe en ce qui concerne la chose qui a été
l’objet de cette description ou de cette constatation
inexacte ou de cette omission.
2. Si après que la Compagnie a pris le risque àsa charge,
on fait à la chose assurée, ou au bâtim ent assuré, ou sur,
ou dans ce bâtim ent, ou dans un bâtim ent ou un local où
se trouve la chose assurée, quoique ce soit qui augm ente
le risque, ou si la chose assurée est déplacée du bâtim ent
ou du local où elle est déclarée se trouver, et cela sans
l’assentim ent ou l’approbation de la Compagnie m ention­
nés sur la police, l'assurance en ce qui concerne les points
ainsi modifiés cesse d’avoir effet.
3. Ne sont pas assurées par cette police les choses déte­
nues par un ûdéicommissaire, ou par un commission­
naire, à moins d ’avoir été expressément déclarées comme
telles, la porcelaine, le verre, les glaces, les pierres p ré ­
cieuses, les pendules, les m ontres, ses bijoux, ses médail­
les, ses curiosités, les m anuscrits, les timbres du gouver­
nem ent, les imprimés, les peintures, les dessins, les
sculptures, les instrum ents de musique, de mathématiques
ou de science, les patrons, modèles ou formes, à moins de
I. Les conditions adoptées par les Non-tari/J Offices ne diffèrent pn->
essentiellem ent de celles données au texte. G. W alford, Ins. C;/c., Vu
Fire inslir. condition* of, p . il3 .
POLICES »ASSURANCE CONTRE l ’i NCENDIE

mention spéciale dans la police; lesacles, obligations, bil­


lets de banque, lettres de change, l’argent, les garanties
<le paiement, les livres de com pte; — la poudre M irer ;
— les pertes ou dommages causés par fermentation ou
échaüfiÉément spontanés, ou par invasion, guerre avec
l’étranger, ém eute, révolution civile, force militaire ou
usurpation de pouvoirs ; les pertes ou dommages résultant
d ’explosion, ù moins qu'il ne s’agisse d ’explosion de gaz
dans un bâtim ent ne faisant pas partie d'une usine à gaz.
4. Celte police cesse d ’ôtre 011 vigueur pour toute chose
assurée qui sera transmise par l’assuré il une autre per­
sonne autrem ent que par testam ent, ou par l’effet de la
loi, à moins qu ’on n'en ait donné connaissance à la Com­
pagnie et que le maintien de l’assurance au proiit de celte
autre personne n’ait élé spécialement stipulé et m en ­
tionné sur la police.
5. Lorsque la chose assurée subit une perle ou un dom­
mage quelconque par suite d ’incendie, l’assuré doit im­
médiatement en informer par écril la Com pagnie; il doit
dans les quinze jours au plus tard rem ettre à la Compagnie
un relevé, aussi circonstancié qu’on peut raisonnablement
l’exiger en pratique, des articles ou des objets endom m a­
gés ou détruits par le feu avec l’indication de leur valeur
respective d’eslimasion, en tenant compte de leur valeur au
m om ent de l’incendie ; il doit produire à l’appui tous té­
moignages, preuves, ou explications qui peuvent étre rai­
sonnablement demandés et en m êm e temps, s’il en est
requis, une affirmation de la vérité de son relevé, con­
formément à la loi. Faute de quoi, aucune indemnité affé­
rente à ce dommage ou à celle perle ne sera payable tant
que l'avertissement, le relevé, les preuves et les explica­
tions dont il vient d ’être question n ’auront pas été donné-
ou produits, et que l’affirmation sus-m entionnée, si elle
est requise, n ’ait élé faite dans les formes légales.
6. Si la dem ande d'indem nité est il un point de vue
38-J LUS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE ^ASSURANCE
quelconque frauduleuse, ou si quelque fausse affirmation
dans les formes légales a été faite pour l’appuyer, ou si
l’incendie résulte directement ou indirectement du fait ou
de la connivence de l’assuré, ce dernier perd tout le
bénéfice de l’assurance.
7. La Compagnie peut, si elle le juge convenable, réta­
blir 'ou rem placer la chose endommagée ou détruite au
lieu de payer le m ontant du dommage ou de la perte, et
en cas de co-assurance se joindre pour se faire à toute
autre compagnie ou à tous autres assureurs.
8. Lorsqu’il résulte d'un incendie une perte ou un dom ­
m age qui donne lieu ou qui peut donner lieu, aux termes
d e là police, à. une dem ande d ’indemnité, la Compagnie
peut, sans étre taxée d’abus, occuper par l’intermédiaire
de son directeur ou de ses employés autorisés le bâtim ent
ou la place où celte perle ou ce dom mage se sont réalisés,
et en prendre possession pendant un temps raisonnable,
ainsi que de toutes les choses assurées qui s’y peuvent trou­
ver, dans le but de prendre toutes les mesures raisonna­
bles qui peuvent intéresser directement ou indirectement
l'assurance. A cet effet, la police se servira do permission.
!). Si, au m om ent où la perte ou le dommage se réali­
sent, sa chose assurée est l’objet d ’une autre assurance ou
d'autres assurances en cours, q u ’elles aient élé contrac­
tées par l’assuré ou par toute autre personne, la Compa­
gnie ne sera pas tenue de payer plus que sa pari propor­
tionnelle dans la perle ou le dommage.
10. Dans lous les cas où une ou plusieurs assurances en
cours, contractées par l’assuré ou par toute autre per­
sonne, ont pour objet la chose assurée par celle police
soit exclusivement, soit confusément avec d'aulres
choses comprises dans le m êm e risque ou exposées au
m êm e risque, et où ces assurances sont soumises à la ré­
gie proportionnelle, l’assurance résultant de celte police
sera égalem ent soumise à la régie proportionnelle.
l'OLICES D’ASSURANCE CONTRE L INCENDIE 38U
11. Si à un m om ent quelconcpie une conleslalion s’élève
entre sa Compagnie et s’assuré, ou le hénéficiaire de la
présente police, sur le montant de l'indemnité à payer pour
quelque dommage ou quelque perle prétendus, ou sur
toule autre question que peul faire naître la présente as­
surance, conleslalion dans laquelle la Compagnie ne
cherche pas à se dégager de toute responsabilité on invo­
quant la fraude ou sa violation des conditions imposées par
la police, elle sera soumise à l'arbitrage d ’une personne
que choisiront les deux parties, ou de deux personnes im ­
partiales, dont l'une sera choisie par le réclamant et l’au­
tre par la Compagnie, ou, en cas de désaccord entre elles,
d’un tiers arbitre qui aura dû étre choisi par les deux ar­
bitres avant l’examen de l'affaire. Chacune des parties
paiera les frais de son arbitre, ella moitié dos frais du ju -
gem ent. La décision des arbitres ou du tiers-arbitre, sui­
vant les cas, sera définitive et obligatoire pour toutes les
parties. La présente clause sera considérée comme élanl
de convention expresse entre les parties, et pourra deve­
nir une règle de la haute Cour de justice de sa Majesté, ou
d'une de ces seclions.
12. Dans tous les cas où la présente police sera nulle ou
cessera d’ôtre en \igueur par une des causes indiquées
dans les clauses ci-dessus, toutes les sommes payées en
exécution de celle police seront acquises à la Compagnie.
13. Aucune assurance ne sera considérée comme étant
en vigueur avant que la prime ou un à compte sur la prim e
n ’ail été payé ; aucune quittance de prime ou d'acompte
de prime ne sera valable, si elle n'ém ane de la Compagnie
et si elle n ’est signée par un de ses employés autorisé ou
par un de ses agents.
3 8 -i 1 1 - SOURCES Kl! DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE

D. Allemagne.
5 8 2 . Conditions générales de la police allemande.
Hases de Tassurance.
1. La Compagnie assure contre les dom m ages que su­
bissent les objets assurés par suite d'iucendie ou de coups
de foudre, et contre ceux résultant de l’extinction dufeu,
de la démolition, de l’évacuation reconnue nécessaire des
immeubles, dom mages qui consistent dans la détérioration,
l'anéantissem ent ou la perte des objets assurés.
Sont exceptés de l’assurance les dommages occasionnés
par la guerre et ceux qui résultent de l'attaque d’une force
arm ée régulière ou irrégulière, d ’ém eutes, d’insurrcc lions,
de trem blem ents deterreo u delà faule grossière de l’assuré.
Les dommages de guerre sont ceux produits durant une
guerre par des m esures militaires prises sur l’ordre du
commandant.
En cas d’explosion, lesdom m ages provenant de l'incen­
die sont seuls compris dans l’assurance ; mais les dom ma­
ges occasionnés p a rl’explosion du gaz employé dans les
bâtim ents assurés seront regardés comme dommages d ’in­
cendie. Si un objet destiné à u n usage quelconque de
ménage ou d ’industrie est àcelte fin exposé à la chaleur ou
au feu, et par suite de cette situation est brûlé ou dété­
rioré, le dom mage qui en résultera pour les autres objets
assurés sera seul réparé.
2. La poudre et la dynamite, les fabriques de ces pro­
duits et de leurs dérivés, le fulmicoton et les fabriques de
ce produit, les goudronneries, les titres, les lingots d’or,
les pierres et perles fines, l’argent, les fonds d’État, les
actions et autres valeurs ne peuvent jamais former l’objet
d’une assurauce.
Les objets d’or et d'argent, les m ontres, les dentelles,
les cachemires, les tableaux, les sculptures et autres objets
r o u c i ïs d ' a ssu h a n c e CONTRE L'INCENDIE
d ’art, ainsi que tous autres objets qui ont une valeur d'af­
fection, ne sont assurés que lorsqu’ils sont expressément
désignés dans la police.
3. L'obligation de la Compagnie envers l'assuré estdé-
terminéeexclusivement p a rla teneur de la police ou par
l’acte de prolongation de la police et les avenants qui peu­
vent s’y rattacher.
L’acceptation de la part de l’assuré de la police ou de
l'acte de prolongatiun ainsi que des avenants qui ont pu s’y
incorporer, établit son adhésion aux stipulations que con­
tiennent ces actes, surtout en ce qui concerne la prime et
la durée de l’assurance.
L’assurance n’est valable qu’après le paiement régulier
de la prime. L'assuré est obligé sans sommation de verser
la prime ïil’agent compétent à son domicile.
La Compagnie n ’est pas tenue d’en opérer le recouvre­
m ent. Si la prime annuelle d ’une assurance d’une durée
de plusieurs années ne se trouve pas payée au plus tard
quinze jours après le commencement de l’année d ’assu­
rance, l’obligation incombant à la Compagnie par l’effelde
l’assurance est éteinte.
La Compagnie a toutefois la faculté de recouvrer la prime
par la voie judiciaire, ou de résilier le contrat d’assurance
en refusant de la recevoir. Si ce dernier cas ne se produit
pas, l’obligalion incombant à la Compagnie, une fois la
prime touchée, redevient eSrective.
Proposition d’assurance.
4. Celui qui veut se faire assurer est tenu d’indiquer
exactement, en se conformant à la teneur imprimée des
formules, dans la proposition d ’assurance et dans tous les
docum ents qu’il peut avoir à rem ettre ù la Compagnie, les
objets à assurer, leur propriétaire, l’endroit où ils sont si-
lués, les assurances conclues déjà ailleurs pour les mêmes
objels. Il osl on outre tenu de déclarer consciencieuse-
T . 11.
LES SOI'IICES DU DROIT PRIVÉ DE I.'a SSUIUNCE
ment loute circonstance pouvant augm enter le risque d'in­
cendie. Si cette condition n ’est pas remplie, la Compagnie
n ’est pas obligée de payer l’indemnité.
Modification du risr/ue.
5. Si pendant l’assurance le risque d’incendie augm ente
ou que des objets déjà assurés soient assurés ailleurs, l’o­
bligation à la charge de la Compagnie de payer l’indem­
nité cesse d ’exister pour tous les ohjols assurés. Si des ob­
jets assurés sont transportés d’un endroit dans un autre,
ou changent de propriétaire (sauf le cas de succession),
l’obligation de la Compagnie cesse égalem ent d ’exister
pour ces objets. Elle renaît cependant dans les cas préci­
tés si la Compagnie, après avoir*pris connaissance des
faits, s’est déclarée par écrit prétc à continuer l’assurance.
La Compagnie n ’est dans aucun cas obligée au rem bour­
sement de la prime payée pour l'année courante.
Du sinistre.
tî. En cas d ’incendie, l'assuré est obligé a) de sauver au­
tant que possible les objets assurés, et de les m ettre en
sûreté et de les conserver après le sauvetage. Toutefois, le
dém énagem ent ne doit pas étre effectué contrairement à
un ordre de l’agent ou d ’un employé de la Compagnie,
ou ii une stipulation spéciale de la police. Le sauvetage ne
doit pas non plus avoir lieu, sauf pour le bétail, avant que
le bâtim ent contenant les objets assurés ou les bâtiments
immédiatement contigüs n ’aient pris feu ; b), de donner
avis du sinistre ii l’agent dansles vingt-quatre heures ; c)
de dem ander dans les deux jours du sinistre, au magistrat
chargé de la police locale, & 61 re interrogé sur toutes les
circonstances relatives â ce sinistre, et, pour les objets m o­
biliers, sur la nature et le m ontant approximatif des doin-
POLICES D'ASSURANCE. CONTRE l ’i .VCENDIE 3S7
mages, de se faire délivrer une copie authentique du pro-
e.ès-verhal qui en aura été dressé et de l'envoyer sans re­
lard après l’avoir reçu à s’agent de la Compagnie ; d) au
«■as où il dem anderait une indemnité pour des objets qui
auraient élé perdus par suite de détournem ent ou égarés
de loule autre manière, de rem ettre, sous peine de dé­
chéance, dans se délai de trois jours, à la police locale une
liste de ces objets el d'exiger la poursuite du vol.
Les délais ci-dessus fkés, au cas où l’impossibilité m até­
rielle de les observer est prouvée, commencent courir
dès que celle impossibilité a cessé.
Des dommages en général.
7. L’assurance ne doit pas procurer de bénéfice ; son but
unique est la compensation des dommages prévus par l’ar­
ticle premier, dommages qui doivent étre estimés d'après
la valeur réelle des objets assurés à l’époque de l’incendie
sans y joindre le bénéfice manqué. Si la valeur des objets
dépasse le m ontant de l’assurance, ou si séparément ou eu
lolalilé ils sont assurés ailleurs, l’indemnité sera calculée
au prorata. Si la valeur esl inférieure au m oulant de l’as­
surance, que celle-ci soil ou ne soit pas basée sur une e s­
timation, l'indemnité ne sera payée qu’en proportion de
celle valeur inférieure.
8. La Compagnie esl autorisée à faire faire toutes eu-
quéles, tous interrogatoires ou toutes estimations aussi
bien en ce qui concerne la valeur des objets, qu'en ce qui
concerne le sinistre elses causes, et non seulem ent à exi­
ger de l’assuré, pour ses déclarations, des pièces justifica­
tives et autres preuves de toute espèce qu’il esl en élalde
produire, mais encore à lui faire affirmer scs déclarations
par serm ent. L’assurance en elle-méme ne sert ni de
preuve, ni de présomption pour la valeur des objets assu­
rés ou l<Mir existence nu moment de l’incendie.
I.F.S SOURCES MU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE

Dommages aux bâtiments.


9. Le m ontant des dommages subis par ses bâtiments,
qui doit être établi selon ses règles, est fixé à frais com­
muns à- l'exclusion des voies judiciaires par une estima­
tion spéciale confiée à deux experts, et en cas de besoin, îi
un arbitre. Cette estimation est obligatoire pour les deux
parties : chacune des deux parties nom m e à cette fin un
expert.
Si cetle nomination n’est pas déclarée par procès-verbal
ou par quelque autre écrit émané des deux parties, cha­
cune a le droit de donner à l'autre avis par écrit du choix
de l'expert fait par elle, en la som m ant de désigner le
deuxième expert.
Si huit jours après réception de cetle sommation, celte
désignation n ’est pas notifiée par écrit par l’autre partie, le
droit de nom m er un deuxième expert échoit ¡1 la partie
qui a fait la sommation, et ne peut plus étre exercé par la
partie en dem eure.
L’estimalion doit établir la proportion du dommage re­
lativement à la valeur de construction du bâtim ent au mo­
ment de l’incendie el la valeur des parties épargnées du
bfttimenl el des matériaux.
Si les experts ne tombent pas d’accord, un arbitre choi­
si par eux résout dans les limites de leurs estimations les
points restés litigieux. S’ils ne peuvent s’entendre sur le
choix de cet arbitre, il sera nommé, sur la proposition des
parties ou de l'une d'elles, p arle président du tribunal de
l’assuré.
Mais chaque partie peut dem onderque l’arbitre ne soit
pas choisi dans le lieu de résidence de l’assuré. L’assuré,
sous peine de perdre ses droits h l’indemnité, est obligé
de laisser les biUiments dans l’état où ils sont ju sq u ’il la fin
de l’estimation.
p o l ic e s d ’a s s u r a n c e c o n t r e l ’ in c e n d ie

Dommages aux bâtiments grevés de droits réels.


■10. Si, avant l’incendie, des hypothèques ou d’autres
droits réels sont inscrits sur se bâtim ent assuré, l’indem ­
nité est payée seulement pour reconstruire le bâtiment, et
après que le bâtim ent reconstruit a été assuré, sauf le cas
où les créanciers hypothécaires ou autres ayant des droits
réels, consentiraient au paiement inconditionnel ou se­
raient autorisés à toucher eux-mémes l’indemnité. Mais si
le droit à l’indemnité est perdu par la faute de l’assuré,
la Compagnie emploie celte indemnité, en tant que de be­
soin, à satisfaire les créanciers sus indiqués contre cession
de leurs droits.
Dommages aux objets mobiliers.
11. L’assuré est obligé d'établirconsciencieusem entune
liste spécifiant les objets mobiliers brûlés ou perdus, et
parm i ceux qui ont été sauvés, les objets endommagés et
les objets en bon état, et de la soumettre dans les quinze
jours à l’agent de la Compagnie. Des réclamations soule­
vées plus tard ne seronl pas admises. La liste doit élre ac­
compagnée de déclarations spécifiant la valeur des ohjeU
conformément ;'i l'article 7 el signée par l'assu ré; on n^
doit pas y faire figurer comme brûlé ou perdu un objet
qui n ’existait pas, ni passer sous silence l’existence d ’un
objet sauvé. Si la Compagnie,se basant sur l’article8, pro­
voque une estimation à frais communs, les prescriptions
de l’article 9, relatives à la nomination des experts et de
l’arbitre ainsi que celles qui règlent les suites légales de
l’estimation, seront applicables.
Indemnité
12. La Compagnie a la faculté de payer à l'assuré l’in ­
390 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ RE L'ASSURANCE
délimité en argent conformément à l'article 15 ou de ren ­
dre les objets assurés en nature. Elle est également libre
d’acquérir en partie ou en totalité aux prix indiqués par
l’assuré ou fixés par ses experts, les objets mobiliers en­
dommagés, ou d'en compenser la détérioration.
Déchéances
13. Toutes les réclamations d’indemnités qui dans les
six mois après l’incendie n’ont pas été reconnues légale­
m ent valables par la Compagnie, ou n ’ont, pas été portées
par action régulière devant le juge compétent (art. 14)
sont éteintes par la seule expiration de ce délai. Si l’as­
suré ne remplit pas complètement une des deux obliga­
tions que lui impose l'art. 6, (a) et ( b), ou refuse de pro­
duire les pièces justificatives ou autres preuves exigées
par la Compagnie aux termes de l’art, 8, ou enfin se rend
coupable d’une déclaration ou d’une réticence défendue
par l'article II, il perd tous ses droits à l'indemnité et cela
pour toutes les assurances se rattachant à l'incendie dont
il s'agit.
Contestations
14. La Compagnie soumet scs causes à la juridiction du
lieu où la police, l'acte de prolongation et les avenants qui
peuvent s’y rattacher ont été passés. Mais si le risque qui
fait l’objet du litige se trouve dans un pays autre que ce­
lui où ont été passés ces actes, le tribunal ordinaire du
chef-lieu de ce pays sera compétent.
Paiement
15. Le m ontant de l’indemnité accordée i\ l’assuré lui
est versé comptant, dans l’endroit où la police d ’assurance
l’OMCES d ' a s s i -u a m m ; c o m m e l ’ in c e n d ie

a été passée, moins d ’un mois après que se m oulant lotal


de l'indemnité à payer et l’obligation de payer il sa charge
de la Compagnie ont été reconnus par les deux parties par
suite d’arrangem ent ou de décision judiciaire. La Compa­
gnie n’est obligée de tenir compte de l’inlérél de la
somme dûe ii titre d ’indemnité qu’à partir du jo u r où elle
se trouverait en dem eure de payer après l’expiration dudit
mois. A.vaut que l'existence et le m onlanl de la créance
d’indemnité ne soient établis, la cession de cette créance
est sans effet vis-à-vis de la Compagnie. Cette dernière
n ’est pas tenue d’entrer en pourpalers pour la fixation du
dommage et de sou importance avec d’autres personnes
que l’assuré ou ses héritiers.
Si le paiement de l’indem nité est empêché par des sai­
sies-arrêts, des interventions, des oppositions, ou par une
justification imparfaite des droits prétendus par l’assuré
ou par scs héritiers et successeurs légaux, la Compagnie
n’est obligée ni de déposer ni de payer les fonds avant
la levée de l’empéchement, non plus que d’assum er ses
conséquences du retard apporté au paiement, ou de faire
une bonification d ’intéréls quelconque.

Continuation de ['assurance après l'incendie


1(>. Après un incendie la som m e assurée s’amoin­
drit du m ontant de l’indemnité. Si celui-ci dépasse la
moitié de la somme assurée l’assurance est éteinte pour
le tout.
Après un incendie dans le bâtim ent ou le local assuré, *
après un dommage, une réclamation ou un paiement
d’indemnité, l’assuré et sa Compagnie ont chacun le droit
de résilier toute assurance conclue entre eux par un sim ­
ple avis écrit qui peut étre donné du côté de la Compagnie
par ses agents ou représentants. Mais ce droit cesse si
l’on ne s’en prévaut pas au plus lard lors du paiement de
392 I.ISS SOURCES DU DKOIT l’RIVÉ d e l 'a s s u r a n c e

l'indemnité, ou dans le courant du mois aprés que la


Compagnie a eu connaissance du sinistre, lorsqu’il n ’a
pns abouti au paiem ent d’une indemnité. Si la résiliation
vient du côté de la Compagnie et que la prime ail été
payée au delîi de l’année courante d'assurance, la somme
payée d’avance, déduction faite des années de franchise et
de l’escompte, sera remboursée ¡ï l’assuré.
Recours
17. Sans subrogation ni cession expresse, tous ses droits
et actions de l’assuré vis-à-vis de tierces personnes pour
compensation dédom m agés relativement aux objets assu­
rés reviennent de droit ii la Compagnie en vertu du con­
trat d ’assurance et par suite du paiement de< indemnités.
C H A P IT R E I'

CO N D ITIO N S G ÈN ÉR A I.K S IM P R IM É E S D E S P O U C E S D’A SSU ­


RANCE CO NTRE L ES R IS Q U E ? DES T R A N S P O R T S

I . TRANSPORTS MARITIMES
5 H 3 . Observation prélim inaire.
A. F ra n c e .
S M 4. Le congrès dus assureurs m arilim esît Paris en 187;).
S M B . C onditionsgénérales de la policed’assurance m aritim e sur m archan­
dises.
5 H lï. C ond itio n s g én érales de la police d 'a s su ra n c e m in tim e s s u r corp
de n av ires.
5 X 7 . Conditions générales d e là police d'assurance m aritim e sur curp-
de navires à vapeur.
1!. G ra n d e B re ta g n e .
5 H * . Conditions générales de la police d ’assurance m aritim e sur corps et
sur facultés.
C. E ta t s U n is .
.is î» . Conditions générales de la pollced'assurance m aritim e sur facultés.
5J» 0. Conditions générales de la police d'assurance m aritim e sur corps
de navires.
H. A llem agne.
»

5 !H . Conditions générales de lapolice d'assurancem arltim esurfacultét*.


Conditions générales de la police d'assurance m aritim e sur corps
de navires.
11. T r a n s p o r t s tk rrk strk s
A. F ran c e.
. Conditions générales d e là police.
H. A lle m a g n e .
S fM . Conditions générales de la police.
111. T r a n s p o r t s de v a l e u r s.

A. F ran c e.
3 » .» . Conditions générales de la police.
B. A llem a g n e.
5 » 6 . Conditions générales de la police.
LES SOURCES DU DROIT DRIVÉ DE LASSURA.XCE

5 8 3 . Le hcsoin de l'uniformité des polices se fait plus


encore qu ’ailleurs sentir dans l’assurance maritime
à cause de son caractère essentiellement international
A. France.
5 8 4 . Eu France, on a fait un grand pas vers l'unité de­
puis l’adoption des polices délibérées par le Congrès des
assureurs tenu à Paris en 187.'!. Nous reproduisons : 1e le
texte de la police d ’assurance sur marchandises ; 2° le texte
de sa police d’assurance sur corps de navire ; 3° le texte
de la police spéciale pour l’assurance sur corps des navires
à v a p e u rs.
I.

Conditions générales imprimées de la police française


d’assurance maritime sur la marchandise.
A rt . 1er. — Sont aux risques des assureurs tous dom ­
mages et perles qui arrivent aux choses assurées par tem -
péte, naufrage, échouemenl, abordage, relâches forcées,
changements forcés d éro u le , do voyage et de navire, jet,
feu, pillage, piraterie et baraterie, el généralement par
tous accidents et fortunes de mer.
Art. 2. — Les risques de guerre civile ou étrangère ne
so n là la charge des assureurs qu’autant qu'il y a conven­
tion expresse. Dans ce cas, il est entendu qu’ils répondent
1. En 1814, M . Von Joh n a fait paraître à T rieste un recueil des polices
des plus im portante» places d ’assurance m aritim e du m onde. Ces polices
sont reproduites dans leur texte original. Voy, die SecVei'sicherunQt-
Policen (ter Wc/itif/sten Sceplütie (1er Unie yesammelt und heraus-
qegeben durch Victor von John, T riest, 1874.
2. Voy. sur ces différentes polices et particulièrem ent sur les deux
prem ières, le Commentaire des Polices Française* d'assurance maritime.
par M . Alfred de Oourcy, P aris, 1875.
r o i.! i';:s » ' a s s u r a n c e c o n t r e l e s r is q u e s d e s t r a n s p o r t s 3 9 .)
de tous dommages et pertes qui arrivent aux choses assu­
rées par guerre, hostilités, représailles, arrêts, captures et
molestations de gouvernements quelconques, amis et e n ­
nemis, reconnus et non reconnus, et généralement de tous
accidents et fortunes de guerre.
Art. 3. — Les assureurs sont exempts de tous dom m a­
ges et perles provenant du vice propre de la chose ; de
captures, confiscations et événements quelconques prove­
nant de contrebande ou de commerce prohibé ou clan­
destin ; enfin de tous frais quelconques de quarantaine,
d'hivernage et de jours de planche.
Art. 4 .— Les risques courent du moment où sa mar­
chandise quitte la terre pour être embarquée, et finissent
au moment de sa mise à terre, au point de destination,
tous risques d allèges pour transport immédiat de bord à
terre et de terre abord étant à la charge des assureurs.
Les risques de dromes ne sont pas à la charge des assu­
reurs, sauf convention spéciale.
A rt . 5. — Les risques de quarantaine sont à la charge
des assureurs. Si le navire va faire quarantaine ailleurs
qu’au point de destination, il est payé une augm entation
d ép rim e de demi pour cent par mois depuis le jour du
départ jusqu'il celui du retour.
A rt. fi. — Dans tous les cas où le calcul de la prime se
fait par périodes mensuelles ou autres, toute période com­
mencée est comptée comme finie.
A rt . 7. — Si l’assurance est faite sur navire ou navires
indéterminés, l’assuré est tenu de faire connaître aux as­
sureurs le nom du ou des navires et de leur déclarer sa
somme en risque, dés la réception des avis qu’il aura reçus
lui-méme ou au plus lard dans les trois jours de celte ré­
ception. Après quatre mois écoulés ;i partir d e là date de
la police, la police ne peut plus produire aucun etTel au
profil de l’assuré, pour loul ce qui n ’aura pas été déclaré
dans ce délai.
396 LUS SOUKCLs DU DROIT l'R IV È UK [.ASSURANCE
Art. 8. — Le délaissem ent pour défaut de nouvelles
peut étre fait après huit mois pour les voyages en deçà des
caps llorn et de Bonne-Espérance, après douze mois pour
tous les voyages en delà de l’un ou l’autre desdits caps.
Ces délais doivent se compter au lieu de destination du
dernier voyage entrepris, et de la date des dernières nou­
velles'connues. Ils se réduisent du quart pour les va­
peurs.
L’assuré est tenu de justifier de la non-arrivée et de la
date du départ.
Le délaissement peut étre fait aussi :
1° Dans le cas prévu par l’article 3î>i du Code de com ­
merce ;
2° Dans le cas de vente ordonnée ailleurs q u ’aux points
de départ et destination pour cause d’avarie matérielle à
la marchandise provenant de naufrage, d’échouemenl,
d'abordage ou d'incendie ;
3° Dans tous les cas d’innavigabilité du navire, p arnau -
frage ou autrem ent, si après les délais ci-après la mar­
chandise n ’a pas pu étre rem ise à la disposition des desti­
nataires ou des assurés, ou au moins si le rechargem ent
à bord d’un autre navire prét à la recevoir n’en a pas élé
commencé dans les m émes délais.
Les délais sont :
De deux mois si l’événement a eu lieu sur les côtes des
îles de l’Europe ou sur le littoral d’Asie ou d ’Afrique bor­
dant la Méditerranée et la m er Noire ;
De quatre mois si l’événement a eu lieu sur les côtes ou
îles de l’Océau Atlantique hors d ’Europe ;
lie six mois si l’événemenl a eu lieu sur les autres côles
ou îles.
Les délais courent du jo u r de la notification de l’innavi-
gabilité faite parles assurés aux assureurs.
Si l'événement a eu lieu dans sa Baltique ou autres
mers susceptibles d’étre fermées par la glace, le délai est
POLICES l)’AS$U]tA.\CE COX’THE LES RISQUES DES TRAN8HOHTS 3 9 7
prolongé du temps pendant lequel l'accès du lieu de l’é­
vénem ent aura été notoirement empéché.
4° Dans se cas où, indépendam m ent de tous frais quel­
conques, la perle ou la détérioration matérielle absorbe les
trois quarts de sa valeur. Aucun autre cas ne donne droit
au délaissement des facultés, si est expressément dérogé
aux dispositions du Code de commerce (el notamm ent des
articles 360 et 375], contraires à celles des paragraphes
qui précédent.
A rt . 9. — Les avaries com munes el ses avaries parti­
culières en frais se règlent cumulativement entre elles,
indépendament des avaries matérielles. Elics sont rem ­
boursées intégralement.
Néanmoins, si les contributions proportionnelles onlété
payées sur une somme supérieure à la som m e assurée,
les assureurs ne doivent que la proportion do la somme
assurée.
Aht. 10. — Sur les marchandises désignées au tableau
ci-après, les assureurs ne garantissent pas la détérioration
matérielle non plus que le coulage, môme dépassant les
trois quarts, si ce n ’est quand le navire a été abordé,
échoué, coulé ou incendié.
Dans lesdits cas, les avaries de détérioration matérielle
ou de coulage sont rem boursées sous déduction d'une
franchise de dix pour cent, à moins q u ’il ne soit établi
qu ’elles ne proviennent pas de l'événement.
Les perles en quantités causées par des fortunes de
mer sont toujours rem boursées sous ladite franchise de
dix pour cent, laquelle est réduite à trois pourcenl sur ses
minerais et sur les métaux autres que ceux désignés à
l’article 11 ci-après.
Toutefois la perte en poids on en quantité de marchan­
dises qui auraient fondu, telles que sel et sucres raffinés,
ne sera remboursée que dans le cas où la détérioration
matérielle serait à la charge des assureurs.
.'{OS LliS SOUHCKS DU DROIT CIIIVK UK I. ASSLIIAXCIC
Tableau des marchandises assurées avec franchise de
détérioration matérielle dans les conditions de l'article 1S) :
Animaux, allumettes, bougies, charbon de terre, chaus­
sures, chaux, sels de chaux, chiffons, cimenl, couvertures,
cuirs vernis et cirés, fourrages, draps du midi, fromages,
(leurs artificielles, fruits verls el secs, graines de vers-à-
soie, huile de coco, joncs el rotins,légumes verls, liquides
en fulailles (eaux-de-vie exceptées), liquides en bouteilles
ou cruchons, laines en suint d'Espagne, manganèse, m ar­
chandises sujettes à la casse ou à l’oxydation, m archan­
dises manufacturées étrangères en balles ou caisses à
claire-voie, marchandises quelconques chargées sur le
pont, marchandises servant de fardage et tapisserie, m i­
nerais, paille et tresses de paille, pélrole, papiers, papiers
peints, parfumerie en pots ou fleurs, plantes, arbres et ar­
bustes, pommes de terre, poudre ù tirer, sacs vides, sels,
sucres raffinés.
A r t . 11. Les avaries particulières matérielles consistant
en perle de quantités sont remboursées intégralem ent el
sans aucune franchise sur les espèces, métaux précieux,
diamants et pierres précieuses non montées, élains, cui­
vres, plombs el zincs bruis en singols.
En cas d’avaries particulières matérielles sur d’autres
marchandises, les assureurs ne payent que l’excédant de :
Trois pour cent sur : beurre, bijouterie fine, bois bruts,
brai, châles, cachou, caoutchouc, cire, cochenille, corda­
ges goudronnés, caféscn fulailles, colon brui, épices non
désignées en fulailles, farine en barils, garance ou garan-
cineen fulailles, gom m e laque, goudron, gutla-percha,
indigo, ivoire, Lack Dye, mercure, métaux bruts, orfèvre­
rie, savon, soies, soieries, soufre, suif, vanille, verdet en
fûls.
Cinq pour cent sur : alun, bijouterie fausse, cacaos eu
fulailles, cafés en sacs, cannelle, cassia lignea, clous de
girolle, cordages non goudronnés, cornes ou ram ures de
399
POLICES »A SSU R A N C E CONTEE LES 1IIS0UES DES TRANSPORTS
cornes, colle, colon filé, draps autres que ceux du raidi,
épices non désignées en sacs, fanons, gambier, garance
ou garancine en sacs, gingembre, gom m es enlûls, guanos
et engrais naturels, laines lavées, laines en suint (Vetonr
de la Plala), mercerie, meubles, passementerie, piments
en sacs, quercitron, rubans, riz en futailles, rocou, selle­
rie, sucres bruts en futailles ou en caisses, tabacs en bou-
cauts, toileries et autres tissus de lin, de chanvre et du
coton.
Dix pour cent sur : alizari, amidon, anis, arachides,
biscuits en futailles, brosserie, cacaos en sacs, cafés en
vrac, carrosserie, chanvre, chapellerie, couleurs prépa­
rées, crins et poils, cuirs et peaux préparées ou à l’état
brut, drogueries non désignées, eaux-de-vie, écorces de
chêne, éponges, farines en sacs, fleur de soufre, froment
en sacs, gommes en sacs ou vrac, jute, jalap, laine cache­
mire, librairie encaisses, liége.lin, noix de Galle en fûts,
pelleteries, perlasse, piment en vrac, pistaches, plumes et
duvets, poivres en vrac, potasse, quinquina, réglisse,
saindoux, salsepareille, selsde soude, soude, sucres bruts
en sacs, tabacs en sacs ou balles, teintures, thé, toiles à
voile et d'emballage, verdet en balles.
Quinze pour cent sur : biscuits en vrac, bouclions, cacaos
en vrac, carnasse, cendres gravelées,chapeaux et tissus de
paille, chardons, cigares, cirage, cocons de vers-à-soie,
crin végétal, conserves, dividivi, engrais artificiels, épi­
ces non désignées en vrac, froment en vrac, gants de
peaux, grains et graines en sac ou vrac, houblon, laines
«*n suint (non désignées), légumes secs en balles ou en
vrac, librairie en balles, lithographies, photographies, ni-
irates, noir animal,noix degalle en sacs, onglons, orseille,
os, osiers, paniers, parfumerie (non désignée article 10),
pâtes d’Italie, poissons secs ou salés, riz en sacs, sparte-
rie, sumac, toiles bleues dites grimées, tourteaux, va­
chettes.
•iOO LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSUHAXCE
La quotité de franchise sur les objets non désignés dans
le tableau qui précédé est fixée à cinq pour cent.
La franchise de dix pour cent, prévue par l’article 10,
pour^cs liquides en futailles et par l'article 11 pour les
eanx-de-vie, est indépendante de la franchise du coulage
ordinaire, laquelle est fixée à dix pour cent.
La franchise est toujours calculée sur la somme assurée,
divisée s’il y a lieu en séries.
A r t . 12. — Le règlem ent des avaries particulières m a­
térielles sur les marchandises chargées autrem ent qu’en
srac, a lieu par séries établies conformément au cours de
la place en vigueur au jour de la signature de la police.
Pour toutes marchandises donnant lieu à réclamation
pour cause d ’avaries particulières, l’assureur peut exiger
la vente aux enchères publiques de la partie a\ariée pour
en déterm iner la valeur.
La quotité des avaries particulières est déterminée par
la comparaison des valeurs à l’entrepôt, si la vente des
m archandises avariées a eu lieu ¡ï l’entrepôt, et par lacom -
paraison des valeurs à J’acquitlé, si la vente a eu lieu à
l’acquitté.
A iit . 13. — La somme souscrite par chaque assureur
est la limite de ses engagem ents ; il ne peut jamais étre
lenu de payer au delà
A r t . 14. — Les primes seront payées par l’assu réetles
perles et avaries réglées par l'assureur au porteur de la po­
lice et des pièces justificatives sans qu ’il soit besoin de pro­
curation, conformément aux usages de chaque place.
A r t . l;i. — Nonobstant toutes valeurs agréées, les assu­
reurs peuvent, lors d’une réclamation de pertes ou d'ava­
ries, dem ander la justification des valeurs réelles et ré­
duire, en cas d ’exagération.la somme assurée au prix coû­
tant, augm enté de dix pour cent, à moins qu’ils n ’aient
expressément agréé une surélévation supérieure d'une
quotité déterminée.
l'OLICE D’ASSURANCES CO.VNU: LES H1SCUES DUS TRANül'OKïS 4 0 1
Le prix coulant sera établi par les factures d’achat et, à
défaut, par les prix courants aux temps et lieux du char­
g e m e n t le tout augm enté de tousses frais jusqu’à bord,
des avances de fret non restituables, et de sa prime d’assu­
rance, mais sans intérêt.
A rt . I ü . — Si sa prime du risque donnant sieu à récla-
rnalion n ’est pas payée, elle sera compensée avec l'indem ­
nité due, m êm e dans le cas où la police aurait été transmise
à un tiers porteur, et cela sans préjudice de tous les autres
usages de la place.
A rt. 17. — En cas de faillite ou de suspension notoire
de paiements do l’assuré, lorsque se risque n’e*t pas en­
core fini ni la prime payée, l’assureur peut dcm andercau-
lion, et, à défaut de caution, la résiliation du contrat.
L’assuré a ses m êmes droits en cas de faillite ou de sus­
pension notoire de paiements de l’assureur.
A rt . 18. — Les assurés et ses assureurs sont tou jou rs
présumés avoir reçu connaissance immédiate des nouvelles
concernant les choses assurées, qui sont parvenues au lieu
où ils se trouvent respectivement.
Eu conséquence, toute assurance faite après la perte ou
l'arrivée des choses assurées est nulle s’il est établi que la
nouvelle de la perte ou de l’arrivée était parvenue, soit au
lieu où se trouvait l’assuré,avant l’ordre d’assurance donné,
soit sur la place du domicile de l’assureur, avanl la signa­
ture de la police
Celle présomption csl substituée à celle de la lieue cl
demie par heure, et il est dérogé à l’article 360 du Code
de commerce.
Toutefois, il peut être stipulé dans le contrat que l'as­
surance est faite sur bonnes ou mauvaises nouvelles. Dons
ce cas, et conformément à l’article 367 dudit Code, h*
contrat n’eslannulé que sur la preuve que l'assuré savait
la perle ou l’assureur l’arrivée.
A rt. 9. — Tous droits réciproquement réservés, l’as-
r»() 2 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
>uré doit et l’assureur peut, dans les cas de sinistres, veil­
ler ou procéderai! sauvetage desohjets assurés, prendre
ou requérir toutes mesures conservatoires sans qu’on
puisse lui opposer d’avoir fait acte de propriété.
L’assureur peut, notamm ent, en cas de perte ou d’inna-
vigahili té du navire, pourvoir lui-m ém e à la réexpédition
«ses marchandises à leur destination. L’assuré doit lui four­
nir, s’il en est requis, tous documents utiles en son pou­
voir pour aider à l’exécution de m esures conservatoires.
L’assuré est responsable de sa négligence à prévenir
les assureurs ou leurs agents, ou à prendre lui-méme les
m esures de conservation, ainsi que des obstacles qu’il ap ­
porterait à l'action des assureurs.
Art. 20. — Les frais du présent contrat sont à la charge
de s'assuré.
If. Conditions générales imprimées de la police fran­
çaise d'assurance maritime sur corps de navire
A rt . 1er. — Sont aux risques des assureurs les dom m a­
ges et perles qui arrivent au navire assuré par tem pête,
naufrage, échouement, abordage, changem ent forcé de
route ou de voyage, jet, feu, pillage, piraterie et baraterie,
et généralement tous accidents el fortunes de mer.
A rt. 2. — Les risques de guerre ne sont à sa charge
des assureurs qu ’autant qu’il y a convention expresse.
Dans ce cas les assureurs répondent des dommages et
pertes provenant de guerre, hostilité, représailles, arrêts,
captures el molestations de gouvernem ents quelconques,
amis ou ennem is, reconnus ou non reconnus, et générale­
m ent de tous accidents cl fortunes de guerre.
A rt. 3. — Les assureurs sont exem pts, par exception
et dérogation en tant que de besoin ii ce qui a été dit à
l’art. l or, quant il la garantie de la baraterie :
i° Des faits de dol el de fraude du capitaine ;
POLICES » ’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES DES TRANSPORTS 4 C :î
Oc lous événements quelconques résultant de violation
<le blocus, de contrehande, ou de commerce prohibé ou
clandestin ;
Le tout à moins que le capitaine n ’ait été changé sans
l’agrém ent de l’arm ateur ou de son représentant et rem ­
placé par un autre que par le second ;
2° Des dommages et perles provenant du vice propre ;
3° De la piqûre des vers sur les parties du navire non
protégées par un doublage métallique;
4° De tous frais d'hivernage, de quarantaine cl de jours
tse planche ;
îjo De toutes ses conséquences qu’entraînent pour le
navire les faits quelconques du capitaine ou de l'équi­
page à terre ;
6° De lous recours de tiers, chargeurs ou autres, notam ­
m ent pour vices d’arrimage, chargement sur le pont, excès
de charge, infraction de chartes-parties, ou pour dommages
ou em pêchem ents causés dans les ports, rivières ou bas­
sins, sauf ce qui va ôlrc dit :t l’art. 4 quant h l’abordage.
A rt . 4. — Les risques de recours de tiers contre le na­
vire assuré pour fait d'abordage avec un autre navire ou
corps flottant sont ft la charge des assureurs pour les neuf
dixièmes des dommages alloués, et jusqu’au maximum
des neuf dixièmes de la somme assurée, sous déduction
d ’une franchise de I 0/0 de la somme assurée.
L’assuré supporte le dixième des dommages cl la fran­
chise, laquelle toutefois ne sera pas prélevée si le dom­
m age alloué atteint la somme assurée.
Les assureurs sont exempts de lous recours exercés pour
fails de morts ou de blessures.
Le capitaine, de l'avis conforme du consul de sa nation
ou do l’agent des assureurs, est autorisé à traiter et à
transiger, au mieux des intérêts communs, sur toutes ré­
clamations exercées contre lui pour faits d’abordage.
A rt. îi. — La valeur agréée du navire comprend indivi-
404 LUS SOURCES DU DROIT l'R IV É DE L ASSURANCE
cém ent lous scs accessoires, nolam m ent les victuailles,
avances à l’équipage, arm em enl et loules m ises dehors, à
m oins qu’il ne puisse étre justifié que certaines de ces d é­
penses concernent un intérêt distinct do celui de la pro­
priété du navire.
A défaut de celte justification, les assureurs du navire
seront en droit, en cas de délaissement, de réduire sa
valeur agréée du m ontant de toutes assurances faites sé­
parém ent sur arm em ent, victuailles ou m ises dehors, avant
ou aprés l’assurance du navire.
Néanmoins, dans les risques de péché, la valeur de
J’arm em enl spécial de la péehe, et pour les navires à va-
peur, la valeur de lam achine, peuvent toujours ótre assu­
rées séparémenl.
A rt. 6. — Les risques de l’assurance au voyage cou­
rent du moment où le navire a commencé à em barquer
des marchandises, ou, à défaut, de celui où il a dém arré
ou levé l’ancre, et cessent quinze jours aprés qu'il a été
ancré au amarré au lieu de sa destination, à moins qu’il
n’ait reçu à bord des marchandises pour un autre voyage
avant l’expiration des quinze jours, auquel cas les risques
cesseront aussitôt.
A rt. 7. — La quarantaine est considérée com m e faisant
partie du voyage qui y donne lieu ; néanm oins si le navire
assuré au voyage va faire quarantaine ailleurs qu’au point
de destination, les assureurs ont droit il une augm entation
de prime de trois quarts pour cent par mois depuis le jour
du départ pour la quarantaine jusqu'à celui du retour.
Les m ém es augmentations de prime sont applicables au
cas où un navire, trouvant son port de destination bloqué,
séjourne devant ce port ou relève pour d'autres. Dans ce
cas, les assureurs continuent de courir les risques pendant
tous séjours et relèvements, sans cependant que celte pro­
longation puisse élrc de plus de six mois, à dater de s’arri-
vée devant le port bloqué ; mais ils ne répondent d'aucuns
POLICES d ’aSSÜHA.N'CE CO.NTUE LES KISQUliS DES TRANSPORTS 405
frais ni augm entation de dépenses résultant de cesrelèv e-
raenls et séjours.
L’assuré peut toujours faire cesser les risques à son gré
avant les six mois.
En cas d’assurance à prime liée, il est accordé, sans
augmentation de prime, quatre mois de séjour à partir du
moment où le navire aura abordé au premier port où il
doit com m encer ses opérations. Si le séjour dure plus de
quatre mois, il sera dû aux assureurs une augmentation
de deux tiers pour cent par chaque mois supplémentaire.
A n T . 8 . — Le délaissement pour défaut de nouvelles peut
élrc fait ; après six mois, pour tous voyages de cabotage ;
— après huit mois, pour tous voyages de long cours en
deçà, des cups Ilorn et de Bonne-Espérance;] après douze
mois, pour tous voyages au delà desdits caps.
Ces délais doivent se compter au lieu de destination du
dernier voyage entrepris, et de la date des dernières nou­
velles connues.
Ils se réduisent du quart pour les vapeurs.
L’assuré est tenu de justifier de la non-arrivée et de la
date du départ.
A rt. 9. — Par dérogation expresse au S'ode de com ­
m erce, se délaissem ent ne peul étre fait que pour les seuls
cas :
1’ De disparition, ou de destruction totale, du navire;
2» D’innavigabilité produite par fortune de mer.
A kt . 10. — Si le montant total des dépenses il faire à
un navire pour réparations d’avaries (primes de grosse et
autres frais accessoires non compris, et déduction faite de
la valeur des vieux doublages et autres débris) dépasse les
trois quarts de la valeur agréée, et si, par suite, la con­
damnation du navire est prononcée, il est réputé innaviga­
ble à l’égard des assureurs et peut leur étre délaissé.
Si le navire effectivement réparé est parvenu à sa desti­
nation, le délaissement n’est pas recevable quoique le coût
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
des réparations ait dépassé les trois quarts. Dans ce cas,
l’action d’avaries est seule ouverte à l’assuré, sous les re­
tenues et franchises prévues par les articles 1!) cl 20, et la
m êm e action esl ouverte à l'assuré franc d'avaries.
A r t . 11. — Esl pareillem ent répulé innavigable et peut
étre délaissé aux assureurs, le navire condam né faute de
moyens matériels de réparation, s’il est établi qu’il nepou-
vail pas relever avec sécurité, m ôm e après allégem ent ou
avec s’aide d’un remorqueur, pour un aulre port où il eût
Irouvé les ressources nécessaires.
Enfin esl pareillement réputé innavigable et peut élro
délaissé aux assureurs le navire condamné faute de fonds
ou de crédit, mais seulem ent dans un porl de relâche.
La condamnation prononcée pour ce motif, dans un
porl d’expédition ou de destination, ne donne pas lieu au
délaissement. L'action d'avaries esl seule alors ouverte
aux assurés pour être exercée, comme si les réparations
avaient eu lieu, d ’après les constatations des experts, sous
les retenues et franchises prévues par les articles s9 et 20.
A rt . 12. — 11 est expressément convenu que les assu­
reurs sont cl dem eurent étrangers :
1° Aux primes des em prunts à la grosse, contractés
dans un port d’expédition ou de destination ;
2° A la saisie el vente des navires, dans un porl d'expé-
dilion ou de destination, sur la poursuite des prêteurs ou
de tous autres ;
3° Aux elfels de toutes déterminations des arm ateurs à
l'égard des créanciers, prises en vertu de l’article 2 1G du
Code de commerce.
A r t . 1 3 . — Le port d'expédiliou est réputé port de re-
lâclie si le navire, après l'avoir quitté en bon étal, y rentre
pour réparations d’avaries éprouvées depuis sa sortie.
A r t . 1 4 . — Si dans 1111 cas donnant action au délais­
sement, l’assuré opte pour l’action d ’avaries, ou s’exerce
après que la première esl prescrite, l’indemnité due par
roucEs d ’a s s u h a n c e c o n t r e lk s r is q u e s d e s t r a n s p o r t s 407
ses assureurs est limitée, au maximum, à 75 0/0 de la
somme assurée.
A rt . lÿ. — En cas de délaissement, farm ateur reste
personnellement débiteur des gages d’équipage anté­
rieurs au voyage pendant lequel le sinistre a eu lieu, et
doit les compenser avec l'assureur dans le règlem ent de
l’indemnité, s’ils ont été prélevés sur le produit du sauve-
tage.
Le fret délaissé avec le navire est seulem ent celui du
dernier voyage, mais il comprend le fret de toutes mar­
chandises débarquées mémo avant le sinistre ou aux divers
lieux d’escale, ainsi que tout fret payé d’avance, et non
restituable à l’affréteur.
Les frets des voyages antérieurs, comme les gages des
voyages antérieurs, sont choses personnelles aux assurés
et étrangères aux assureurs.
A r t . IG. — Dans ses assurances à term e ou à prime
liée, chaque voyage est l’objet d’un règlem ent dislincl et
séparé. Chaque règlem ent est établi comme s’il y avait
autant de polices distinctes que de voyages. La somme as­
surée est, pour chaque voyage, le limite des engagements
des assurances.
A rt. 17. — si y a voyage distinct, en ce qui louche
l’application des articles 4îi cl IG de la présente police,
dans la traversée que fait un navire sur lest, pour aller
prendre chargement. S’il prend charge dans ou pour un ou
plusieurs porls, il y a un seul voyage depuis le co m m en­
cement du chargement ju sq u’à la fin du débarquem ent.
11 en est ainsi alors méme que le navire a em barqué des
marchandises pour un voyage ultérieur. Ce nouveau voyage
n ’est réputé commencé q u ’au m oment où a élé achevé le
déchargement des aulres marchandises.
A rt. 18. — Lorsque le navire a éprouvé des avaries à la
charge des assureurs, cl qu’il se trouve dans un port où
les réparations seraient impossibles ou irop dispendieuses,
508 LKS SOl'RCKS I»U «BOIT l'HIVÉ llli l ’a SSUUA.NCIS
les assureurs autorisent lecapilaine, enceq iii le concerne,
;i s’y borner aux réparations jugées indispensables et à
aller, au besoin avec l’aide d’un rem orqueur, ses complé­
ter au port le plus convenable où elles pourraient s’effec-
luer avec économie, lui donnant à cet égard les pouvoirs
les plus étendus, et continuant de courir les risques sans
augmentation de prime.
Le capitaine est notamm ent autorisé à ne point faire
doubler son navire au port de relâche, et il ajourner cette
dépense, dans l’intérêt commun, i l un m om ent plus op ­
portun.
Pendant les trajets faits spécialement, en dehors des
opérations commerciales du navire, pour aller au port de
réparation et en revenir, la prime mensuelle ne court pas
dans les assurances h term e; les vivres et gages d ’équi­
page et les frais de remorquage sont à la charge des assu­
reurs.
A rt. 1 9 — Les avaries ne sont payées par les assureurs
que sous la retenue d ’une franchise de :
3 0/0 de la som m e assurée pour les avaries particu­
lières ;
t 0/0 de ladite somme pour les avaries communes ;
t 0/0 de ladite somme pour les recours de tiers.
En cas de concours de plusieurs sortes d’avaries, la fran­
chise retenue ne peut ôlre supérieure au maximum de 3 0/0.
En cas d’échouement suivi de remise à îlot, tousses frais
à la charge du navire, faits pour le renflouement, sont
rem boursés sous retenue, au prorata des sommes assu ­
rées, mémo dans les risques souscrits francs d’avaries, si est
toutefois bien entendu que lorsque des objets du navire
ont été sacrifiés, leur remplacement subit les réductions
prévues par l’article 20 ci-aprés.
A r t . 20. — Il n ’est admis, dans les règlements d’avaries,
que les objets remplaçant ceux perdus ou endommagés
par fortune de m er pendant la durée des risques.
IOLICES D’ASSURANCE CONTRE LES HISQUES DES THANSPOHTS 10'.)
Pendant la première année de la construction, il n ’est
pas opéré de réduction sur 1<'< dépenses pour différence du
vieux au neuf.
Pendant la seconde année, il est opéré une réduction
d'un cinquième, et silo navire a plus de deux ans, une ré­
duction du tiers sur toutes dépenses autres que celles qui
sont spéciales à la carène et au doublage.
Toutefois, sur les ancres et les chaînes-câhles, la réduc­
tion n’est jamais supérieure à 15 0/0.
Si le navire est construit en fer, il n’y a pas de réduction
pendant les deux premières années. La réduction est de
10 0/0 pendant la troisième année, de l-'i 0/0 pendant la
quatrième, de 20 0 /0 de quatre à dix ans et de 25 0/0 au-
delà de dix ans.
Quant aux dépenses spéciales à la caréné ou au dou­
blage, la réduction est d’un quarante-huitième par mois
écoulé depuis que la dernière a été faite ou que le dernier
doublage a été appliqué.
La première ou la seconde année de construction
compte depuis le jour de la première sortie du navire jus­
qu'à celui de son entrée au port où il eSTeclue ses répara­
tions
Le calcul des quarante-huitièmes sur les dépenses de
carène et doublage se fait pareillement depuis le jour de
la sortie du navire, après l’achèvement de la carène ou
l’application du doublage neuf jusqu ’à celui de son entrée
au port où il renouvelle l’une ou l'autre, le dernier mois
n ’étant compté que s’il est entamé de plus de quinze
jours.
Les mémes réductions s'appliquent au règlement des
indemnités dues par les assureurs pour avaries communes.
Daus tous ses cas où il y a lieu à la réduction, en sont
seuls exceptés les frais de pilotage, de port et d ’expertises,
frais judiciaires ou consulaires, et le remplacement des
vivres perdus.
•H O LES SOURCES J)U DIIOIT PRIV É DE L’a SSUIUNCE
La réduction u ‘a pas lieu non plus sur les dépenses de
réparations provisoires qui n’auront pas profité au navire,
lorsqu’il a relevé pourcom pléter ses réparations.
La réduction est opérée sur toutes autres dépenses,
m êm e celles de location d’apparaux, pontons, grils, chan­
tiers ou bassins, totalisées comme si la réparation avait été
adjugée à forfait et il l’entreprise, mais sous la déduction
du produiL uct des vieux doublagescl autres débris.
Les primes des emprunts à la grosse contractés dans un
port do relâche, commissions d’avances de fonds, intérêts
ou tous autres frais proportionnels, sont ventilés, et ne
sont supportés par les assureurs que proportionnellement
à l’indemnité nette il leur charge, établie d’après les bases
ci-dessus.
Si l’emprunt à sa grosse a été contracté pour un terme
(lus éloigné que celui du voyage encours, la prime esl ré­
duite ii ce qu’elle eûl élé pour le terme dudit voyage en
cours, suivant appréciation à faire par amis communs.
La contribution du fret à l’avarie grosse n ’esl àia charge
de l’assureur sur corps que si les assurés ont pris ren g a­
gem ent de ne pas faire assurer le frel.
Les vivres cl gages d’équipage pendant les réparations
soil en avariés particulières, soit en avaries com munes, ne
sont à la charge des assureurs que pour moitié, sauf ce
qui est dit au dernier paragraphe de l’article 18.
Les gages seronljuslifiés parle rôle d’équipage. Quant
aux vivres, sauf ledit cas de l’article 18, ils seront réputés
à forfait, quel que soit leur coût effectif, coûter S francs
par jour pour les officiers el s fr. 50 pour les autres hom­
mes de l’équipage.
A iit. 21. — Dans les risques de péché, les assureurs sont
exempts de toutes perles et avaries sur les embarcations,
ustensiles de pòche, ancres, chaînes, câbles et dépendan­
ces, pendant la péché et pendant le mouillage. Ils sont pa­
reillement exempts des pertes d’ancres; de chaînes, câbles
l’OMCES D’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES DES TRANSPORTS 411
et dépendances, dans ses diverses mouillages de l'île de la
Réunion,
A rt. 22. — Les assurés s’inlerdisent expressément :
1° Les assurances sur bonne a rm é e des navires ;
2° Les assurances sur fret excédant soixante pour cent
du fret à justifier. Cette justification pourra se faire par la
charte-partie, par les connaissements, et si le navire périt
en cours de chargement et n ’a pas de charte-partie, par
les prix courants. I/assuratice sur fret pourra stipuler le
rem boursem ent des soixante pour cent du fret total ainsi
justifié que devait faire le navire, quel que soit le nombre
des tonneaux embarqués au m om ent du sinistre, pourvu
qu’il y ail un commencement de chargement.
Toute assurance faile par les propriétaires des navires,
par leur ordre, ou pour leur compte, contrairement aux
prescriptions du présent article, réduil d ’autant, en cas de
délaissement, la somme assurée sur le navire.
A rt. 23. — La prim e stipulée dans la police est indé­
pendante des augmentations qui pourront élre dues pour
des navigations spécialement dangereuses ou des saisons
d ’hivernage.
Ces augm entations sont fixées par le tarif de la place.
Elles ne sonl pas dues dans le cas de relâche forcée.
Dans lous ses cas où le calcul de la prime se fait par pé­
riodes mensuelles ou autres, toute période commencée est
comptée comme finie.
A rt . 24. — Encas de perte du navire, si le capitaine en
est propriétaire ou co-propriélaire, il est sursis au règle­
m ent (le sa part dans l’assurance, ju sq u’à production du
certiGcal constatant le résultat de s’enquéte administrative
à laquelle sa conduite doit élre soumise.
S’il est établi par celle enquéle que la perte est im pu­
table à des fautes du capitaine, et si par suite son brevet
lui est retiré, quoique sans imputation de dol ni de frau­
de, les assureurs sont valablement libérés de la part as­
412 l.ES SOUItCKS DU DROIT l'IUVR DE l ’asSUHAXCE
surée du capitaine, en lui payant, par composilion, .'¡0 0/0
de l’indemnité si son brevet lui a été retiré définitivement,
7;> 0/0 s'il ne lui a été retiré que pour un temps.
A ht. 2">. — Toutes pertes et avaries à la charge des as­
sureurs sont payées au comptant, trente jours après la re­
mise complète des pièces justificatives, au porteur de ces
pièces et de sa présente police, sans qu'il soit besoin de
procuration.
Art. 20. — Lors du rem boursem ent d’une perte ou
d ’une avarie, toutes primes échues et non échues, dues
par l’assuré, sont en cas de faillite ou de suspension de.
paiements, compensées, et les billets acquittés donnés et
reçus pour comptant.
S’il n’y a pas faillite ni suspension de paiements, les
assureurs n’ont droit de compenser que la prime, môme
non échue, de la police objet de la réclamation, et toutes
autres [trimes échues.
A r t . 27. — En cas de faillite ou de suspension notoire
de paiements de l’assuré, ou en cas de non-paiem ent d elà
prime échue, les assureurs, après sommation restée infruc­
tueuse faite au domicile de l’assuré d’avoir à payer ou
fournir caution valable dans les vingt-quatre heures, peu­
vent annuler, à partir des dernières nouvelles, par une
simple notification, toute assurance en coursdésignée dans
l’exploit, en déclarant renoncer à la prime proportionnel­
lement à la durée clés risques restant à courir, les assu­
reurs dem eurant créanciers du surplus, plus des frais
d ’enregistrem ent et de signification.
A h t . 28. — La vente publique du navire fait cesser de
plein droit l’assurance au jour de la vente.
L’assurance continue de plein droit, en cas de vente
privée s’appliquant à moins de moitié de l’intérêt a s­
suré.
En cas de vente privée s’appliquant moitié au moins
de l'intérêt, et m entionnée sur l'acte de francisation, l’as­
l’OLICES D’ASSURANCE CONTRE I.ES RISQUES DES TRANSPORTS ’>i fi
surance de l’inlérét vendu ne continue que si l’acquéreur
l’a demandé aux assureurs et a élé agréée par eux.
A r t . 29. — Par application de l'article 365 du Code de
commerce, les assurés et les assureurs sonl toujours pré­
sumés avoir reçu connaissance immédiate des nouvelles
concernant le navire assuré qui sont parvenues au lieu où
ils se trouvent respectivement, m êm e à des tiers incon­
nus d'eux, par un journal, une lettre, une dépêche, un
exprès, ou de toute autre m anière.
lui conséquence, l’assurance est nulle s’il est justifié que
le nouvelle de l’arrivée du navire, ou d'un sinistre le con­
cernant, était connue, soit au lieu où se trouvait l’assuré,
avant l’ordre d’assurance donné, soit sur là place du do­
micile de l'assureur, avant la signature de la police, sans
qu'il soit besoin d ’adm inistrer aucune preuve directe de
connaissance acquise d e là nouvelle par l'assuré ou l'assu­
reur.
Quiconque, après avoir donné de bonne foi un ordre
d'assurance, apprend un sinistre concernant le navire
avant d'élrc avisé de l’exécution, est tenu de donner aussi­
tôt contre-ordre, même par le télégraphe, à peine de nul­
lité de la police, laquelle sera m aintenue si le contre-ordre
ainsi donné n’arrive qu’après l’exécution.
11 est entièrem ent dérogé aux articles 366 et 3G7 du
Code de commerce.
A r t . 30. — Tous droits réciproquement réservés, l’as­
suré doit et l’assureur peut, dans les cas de sinistres, veil­
ler ou procéder au sauvetage ou au renflouement du na­
vire, prendre ou requérir toutes m esures à cet effet, sans
qu'on puisse opposer à l’assureur d'avoir fait acte de pro­
priété. L’assureur peut notam m ent faire rem orquer à ses
frais le navire assuré. L’assuré est responsable de sa né­
gligence à prévenir les assureurs ou leurs agents, ou à
prendre lui-m êm e les m esurés de conservation, ainsi que
des obstacles qu’il apporterait à l’action des assureurs.
414 LES SOURCES DU DROIT p r i v é d e l ’a s s u r a n c e
A rt. 31. — Les frais du contrat sont à la charge de l'as­
suré.
587. Conditions générales de la police sur corps spé­
ciale aux navires à vapeur.
Le soussigné assure à , dem eurant à
(si l'assurance est pour compte), agissant pour le compte
de ,1a somme de portant sur
les corps, quille, agrès, apparaux, victuailles, circonstan­
ces généralement quelconques, ainsique surles machines,
chaudières du navire à vapeur
nom m é Capitaine
estimés de gré à gré à
q u ’ils vaillent plus ou moins pendant sa durée des ris­
ques, les parties renonçant réciproquement à toute autre
estimation.
Pour
et séjour en tous lieux, ports, rades et rivières,
les risques ii prendre
pour suivre et continuer sans interruption jusqu’au term e
du temps assuré.
Si, ii celte époque, se navire se trouve en cours devoyage
ou en relâche, les risques seront prolongés de plein droit
ju sq u ’à ce qu’il soit ¡incré ou amarré eu un port quelcon­
que autre que port de relâche, moyennant surprime pro­
portionnelle calculée par quinzaine ; les risques courront
m ém e ju sq u ’à l’expiration d e là quinzaine commencée, à
moins que le navire n'ait été expédié pour une autre desti­
nation.
La susdite estimation de
se divise comme suit :
V aleur agréée 'les corps, quille, a g ris, cio.
V aleur agréée de» m achines el accessoire:1.

Somme éga'e.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES DES TRANSPORTS 415

lin cas d’avaries, se règlem ent sera élahli distinctement


sur les corps, quille, agrès, e t c ., et sur les machines et ac­
cessoires ; en cas de délaissement, il aura lieu sur l’en-
semhle.
Les risques d’explosion sonl à la charge des assureurs,
mais non ceux de fuile de chaudières.
Il est permis au vapeur d’entrer et sortir de tous ports,
rades et, rivières sans pilote, et de faire tous remorquages
et sauvetages.
Si le navire séjourne trente jours consécutifs au moins
dans un port sans chauffer, pour toute cause autre que ré­
paration à la charge des assureurs, il sera fait une remise
de prim e pour chaque trente jours consécutifs de chô­
mage, le navire restantaux risques des assureurs. La re­
mise sera du douzième de la prime annuelle stipulée,
moins sept centimes et demi retenus comme représenta­
tion des risques de port pendant chaque période de trente
jours.
Faculté est accordée de faire cesser les risques avant
l'expiration du temps assuré, m oyennant remise propor­
tionnelle de prim e pour chaque quinzaine non com m en­
cée ; toutefois, la prime nette qui deviendra alors exigible
comptant ne pourra étre inférieure îi la moitié de celle fixée
pour la durée des risques.
Par dérogation à l’art. 1!) les avaries com munes se­
ront rem boursées intégralem ent et sans franchise.
Il est de plus convenu que si le navire a chargé en cueil­
lette, le capitaine est autorisé à ne pas procéder à un rè­
glem ent de répartition pour les frais de renflouement ou
de remorquage, dont l’importance serait inférieure ü
1 0/0 de la valeur totale du vapeur, sans toutefois dépas­
ser cinq mille francs ; les assureurs consentant dans celte
1. Le» articles auxquels on se référé ici sont ceux île la police repro­
duite sous ;c n° précédent.
41(i LES SOURCES CU DROIT PRIVÉ DE h ASSURANCE

limite «î les considérer comme laits pour se saluldu navire


seul.
l’ar dérogation à l’art. 20, si le navire est en feu, la ré­
duction pour la différence du vieux au neuf sera de 200/0,
après la cpialrième année.
L es parties pourront conventionnellement, et sans aug ­
mentation de prime, substituer la clause du rem bourse­
m ent du recours des tiers pour les trois quarts à celle du
rem boursem ent pour les neuf dixièmes, auquel cas la
franchise de I 0/0 de l’art. 19 sera supprimée.
Il est bien entendu, par application du § 6 de l'art. 3,
que les assureurs sont exempts de tous recours, autres que
ceux prévus à l’art. 4 quant à l’abordage, exercés contre
le capitaine, les arm ateurs ou le navire pour dommages
attribués à des faits de baraterie.
Les assureurs sont exempts de tous recours pour mort
d’hom m es ou blessures, pour quelque cause que ce soit.
N o t a . — Depuis la loi du 10 novembre 1874, sur l’hy­
pothèque des navires, les polices contiennent la clause
suivante :
Toute hypothèque maritime grevant l'intérêt assuré, au
m om ent de la signature d e l à police, doit être déclarée
dans ledit contrat, sous peine de nullité de l’assurance.
L’assurance serait égalem ent frappée de nullité, niais
seulem ent pour le temps restant à courir, si, pendant la
durée des risques, il était contracté un em prunt hypothé­
caire sur l'intérêt assuré.
Les dispositions des deux paragraphes qui précèdent
s'appliquent, mômeù. l'hypothèque facultative dont réserve
serait laite conformément à l’art. 20 de la loi du 10 décem ­
bre 1874.
ro i.iC E s d ' a s s u r a n c e c o n t r e l e s r is q u e s d e » t r a n s p o r t s -417

B. Grande-Bretagne.
588. Conditions générales de la police dassurances sur
corps et sur facultés 1.
Chie l’on sache que M..., tant en... propre nom, qu’au
nom de celui ou de ceux à qui il appartient ou peut appar­
tenir en tout ou en partie, fait assurance et fait assurer...
eux et chacun d'eux, qu'il y ait perte ou non, à... et de...
sur toutes espèces de marchandises, ainsi que sur le corps
et les agrès, apparaux, appartenances, munitions, artil­
lerie, embarcations et autres approvisionnements du et
dans le bon navire appelé... dont est maître, après Dieu,
pour lo présent voyage..., ou quiconque agira comme
capitaine ou patron dudit navire, ou quel que soit le nom
dudit navire ou du capitaine d’icelui.
Les risques sur lcsdiles marchandises commenceront dès
leur chargement à bord dudit navire à..., ses risques sur
ledit navire, et ses accessoires au même m om en t..., et con­
tinueront, sur ledit navire, pendant son séjour audit lieu,
et ju sq u’à ce que ledit navire avec scs appartenances et ap­
paraux, cl les marchandises quelconques, soit arrivé i i . ,
sur ledit navire, etc., ju sq u ’à ce qu'il soit resté à l'ancre
pendant vingt-quatre heures en toute sûrelé, et sur les
marchandises jusqu'à leur déchargem ent et m ise à terre
sans avaries.
Il est bien entendu que ledit navire, etc., peut, dans ce
voyage, aller, toucher et séjourner à tels ports ou lieux
qu'il voudra... sans préjudice pour l’assurance.
Ledit navire, etc., et lesdites marchandises, etc., en ce
qui concerne l'intérêt qu’y ont les assurés, par convention
I . Noua reproduisons la police du l.loy.l c i corrigeant la mauvaise
traduction acceptées dans la pratique. Colle police qui s'appliqua >gilc-
m eut (i l'assurance sur corps de navire e t ^ l'assurance sur facultés form e
toujours la base des contrats actuels. Voy* C lnrlcs Mae A rthur, The ¡lolicy
o f murine insiiruncc jtnptilQi'ly cxpldincil, £c édition, L ondres, 1■ 3,
T. II. 27
-118 LES SOUIICES DU DH01T PB1VÉ DE L'ASSURANCE
entre ses assurés elles assureurs liés par celle police, sont
et seront évalués à ...
Quant aux risques cl périls que nous, assureurs, con­
sentons à supporter, et que nous prenons sur nous dans ce
voyage, ce sonl ceux de la m er, des vaisseaux de guerre,
du feu; des ennemis, pirates, corsaires, voleurs, jet, lettres
de marque et de contre-marque, surprises, saisies en m er,
arréls. retenues, séquestre et détention de tous rois, prin­
ces et peuples de quelque nation, condition ou qualité
quelconque, baraterie du patron ou de l ’équipage, et tous
ses autres risques, perles et accidents qui sont arrivés ou
pourraient arriver auxdiles marchandises, et audit navire,
etc., ou à une portion d ’icelui ou d’iceux.
Et en cas de perte ou d ’accident, les assurés, leurs
agents ou employés ou ayants cause, seront tenus de
toutes actions, de tous travaux et voyages nécessaires au
sauvetage, il la conservation et au recouvrement dudit
navire, etc., ou de partie d’iceux, sans qu’il puisse en ré­
sulter aucun préjudice pour l’assurance. N'ous, assureurs,
nous contribuerons aux dépenses ainsi faites, chacun selon
notre quote-part dans la somme assurée par la présente
police.
El nous, assureurs, sommes satisfaits, et nous prom et­
tons et nous nous engageons, chacun pour notre part, et
engageons de méme nos héritiers, nos exécuteurs testa­
m entaires et nos propriétés, envers les assurés, leurs exé­
cuteurs testamentaires, les administrateurs de leurs biens
et leurs ayants cause, pour la fidèle exécution de ces con­
ditions, nous déclarant payés par les assurés de la somme
qui nous est due, en raison de cette assurance, et au
taux d e.......
Lu foi de quoi, nous, assureurs, avons signé nos nom s
et souscrit les som m es assurées à ...........
N. It. Sonl francs d’avaries particulières, à moins d ’é-
chouement, les grains, le poisson, le sel, les fruits, les fa -
v o l ic e s d ’a s s u r a n c e c o n t r e l e s r is q u e s d e s t r a n s p o r t s 419
rines