ASSURANCES
Chàleauroux. Typ. el stéréotjp A. MAJESTÉ.
LES
PAR
A L B E R T C H A .U F T O N
d o c t e u r e n d r o it
a y o c a t a u c o n s e il d ’ é t a t e t a la c o u r d e c a s s a t io n
TO M E D E U X IE M E
IWVEBS1I.
PARIS
LIBRAlHIli A. MARIÎSCQ Al NÉ
A. CHEVALIER-MARESCQ, SUCCESSEUR
2 0 , RUE SO U FFLO T, 20
1886
B U OE GRENOBLE D-L
034 351086 5
LIVRE V
LKS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L‘ASSURANCE
T . 11.
PREMIERE PARTIE
LA LOI
CHAPITRE UNIQUE
LA LOI KN FRANCE
A. L es L ois
Pauvreté de la législation française en m atière d'aotmi-ancc.
B. L es p ro jets de lot
Projeté de loi relatifs ;t l’assurance.
194 . P ro jet de loi relatif aux assurances contre l’incendie préparé de
■
im h 1837.
-IB S. P rojet do l»i relatif aux assurances m aritim es préparé de I86.'i ?t
1870.
■IOO. Dispositions volées par le Sénat en 1«77.
A. — L e s lois
4 9 2 . Nous com mencerons par la France.
La loi française, sauf les dispositions contenues clans
les titres 9, 10, 11, 13 et 1 i du livre II du Code de co m
merce, et qui sont toutes relatives il l’assurance m aritime,
ne contient que fort peu de textes relatifs à l’assurance.
Il n’y en a qu'un seul dans le Code civil, l’art. 169-1, qui
range le contrat d’assurance parmi les contrats aléatoires.
En revanche, les lois d’impôts relatives à l’assurance
sont nombreuses. Nous citerons la loi du 28 avril 1810
(art. 31), sa loi du Ui juin 182i (art. S), la loi du
3 juin 1830 (art. 33, 48), la loi du 23 aoilt 1871 (art. (1 à
10), et le décret du 23 novembre 1871 portant règle
m e n t d'administration publique pour la perception d e là
taxe établie par cette dernière loi.
LA T.OI EN FRANCK
Enfin, nous rappelons ici que les sociélés d’assurances
sont régies, ses unes, par l’art. 37 du Code de commerce,
les autres, par la loi du 24 juillet 1867 et le décret du
22 janvier 1S68 portant règlem ent d'administration pu
blique pour la constitution des sociélés d ’assurances.
B. — L es p ro je ts de lois
4 9 3 . Les assureurs et les assurés ont maintes fois de
mandé au législateur français le règlem ent de leurs obli
gations respectives. Deux fois, le législateur a essayé de
répondre à leurs vœux.
Le premier essai est relatif à l’assurance contre l’incen
die, le deuxième s’est manifesté par un projet de réforme
des dispositions qui régissent l’assurance maritime.
4 9 4 . En 1834, un projet île loi sur les assurances con
tre l’incendie fui présenté au conseil d’Étal.
En 1837, il fui soumis au conseil général du commerce cl
de l’agriculture.Quoique très incomplet, il présentait d ’utiles
dispositions. Vivement critiqué, il finit parôlreabandonné1.
Voici le texte de ce projet de loi :
Art. l 0r. — Aucune entreprise d’assurahee contre l'incen
die, soit française, soit étrangère, ne peut exister ou opérer
en France qu’après l’autorisation du gouvernement. Celte
autorisation, sera donnée dans la tonne prescrite pour les
règlements d’administration publique.
L’acle d'autorisation devra cire affiché pendant trois mois
dans la salle d’audience du tribunal de commerce «le l’arron
dissement du siège de l'entreprise, indépendamment des pu
blications spéciales qui pourront être ordonnées par le gou
vernement.
Les sociétés qui seraient constituées pour assurer contre
l’incendie ne pourront être formées que par actes publics.
Art. 2. — Les dispositions de l'article qui précède seront
Voy. sur co projet de loi Grtin cl Joliftt, Journal ¡les assurances,
— Oiibroca, Reçu? des assurances, l. II cl III. — Lcliir, Journal de
l'assureur et de l'assuré, I. IV et VI.
G LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
observées à peine, contre les auteurs, directeurs ou agents des
dites entreprises, dans le cas «le contravention, d’être pour
suivis correclionnellemenl et punis d’une amende de 1,000 à
3,(KM) francs, et, en cas de récidive, de 5,000 à 10,000 francs.
La même peine sera applicable dans le cas de violation ou
de non-exécution do conditions imposées par l'acte d’autorisa
tion sans préjudice du droit qui appartiendra au gouvernement,
dans les mêmes cas, de révoquer les autorisations concédées.
Art. 3. — Le contrat d'assurance doit être rédigé par écrit,
daté cl signé par les parties.
Il exprime :
Le nom et le domicile de celui qui fait assurer et la qualité
en laquelle il agit ;
La nature, la désignation, la situation cl la valeur des ob
jets assurés;
La somme assurée, eu spécifiant si cette somme comprend
la valeur entière ou seulement une partie de la valeur des
objets en risque ;
Les assurances antérieures qui peuvent exister sur ces mê
mes objets ;
L’époque où l’assurance doit commencer et celle où elle
doit finir.
A rt. 4. — L’assurance ne peut jamais être, pour l’assuré,
un moyen d’acquérir ; en conséquence, la détermination, dans
le contrat ou police d’assurance, du montant de la somme
assurée n’a pour objet que de limiter la garantie de l’assureur
et le recours de l’assuré.
Art. 5. — L’assurance ne peut être faite qu'au profil du
propriétaire des biens assurés.
Elle peut être faite soit par le propriétaire lui-même soit
par un tiers.
Nul ne peut faire assurer la propriété d’autrui, sans avoir
à sa conservation un intérêt matériel dûment constaté.
Le contrat d’assurance doit être notifié au propriétaire de
la chose assurée.
Celui qui fait assurer la propriété d’autrui a droit, en cas
de sinistre, au remboursement par privilège des frais de l’as
surance.
LA LOI EN FRANCE 7
A k t . G — Le risque résultant de la responsabilité relative b
l’incendie accidentel de la propriété d’autrui, peut être, de la
part du locataire, ou de toute autre personne, l’objet d’un
contrat d’assurance.
Art. 7. — L'assurance peut être faite pour la totalité ou
pour une partie seulement de la valeur des objets en risque.
Si l'entière valeur des objets en risque n’est pas couverte
par l’assurance, l’excédent [»eut donner lieu à un ou plusieurs
contrats subséquents, mais sous la condition, pour l'assuré,
de faire connaître aux nouveaux assureurs l’existence et les
clauses des contrats antérieurs.
Art . 8. — L'assureur peut faire réassurer par d’autres ses
objets qu’il a assurés.
L’assuré peut faire assurer la solvabilité de son assu
reur.
Art. 9. — Tout contrat d’assurance ou de réassurance con
senti pour une somme excédant la valeur des objets en ris
que est nul à l'égard de l’assuré, s’il est prouvé qu’il y ait dol
ou fraude de sa part.
S'il n’y a ni dol ni fraude, le contrat est valable jusqu’à
concurrence de la valeur des objets assurés.
Art. 10. — Toute dissimulation, toute fausse déclaration
faite à dessein de diminuer l’opinion du risque lors de la ré
daction du contrat d'assurance, annulent le contrat à l'égard
de l'assuré; il en sera de même, dans le cas de changements
apportés pendant le cours de l’assurance, soit par l’assuré,
soit à sa connaissance, dans le siège, l’état, ou l'emploi des
objets assurés, lorsque ces changements n'auraient pas été dé
clarés à l’assureur avant le sinistre et qu'ils seront de nature à
aggraver le risque.
A rt. i l . — L'assuré ne peut prétendre, en cas de sinistre,
quelles que soient d'ailleurs les énonciations du contrat
d'assurance, qu’au paiement de la perte ellective qu'il a
éprouvée et (pii est réglée sur l'état et la valeur de l'objet
assuré au moment de l'incendie.
11 est tenu d’en justifier par litres, livres, factures, papiers
domestiques et par la preuve testimoniale dans le cas où ic
tribunal croira devoir l’admettre.
8 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE I.’a SSURAN'CE
Le tribunal pourra aussi, toutes les fois qu'il le jugera
convenable, déférer d’office le serment.
Aitr. 12. — Si l’assurance couvre l’entière valeur de l'ob
jet en risque, l’assureur supporte la totalité de la perle.
Si l’assurance ne couvre qu’une partie de la valeur de l’ob
jet en risque, iLsupportc la perte jusqu’à concurrence de la
somme assurée et sans contribution de la part de l’assuré
à moins de stipulation contraire dans le contrat d'assurance.
S’il existe sur le même objet plusieurs contrats d’assuran
ces, la perte se répartit de plein droit entre les associés,
proportionnellement à la somme assurée par chacun d’eux.
A rt. 13. — Dans le cas de sinistre, l’indemnité due par l’as
sureur représente la chose assurée. En conséquence, lorsque
l'assurance aura pour objet des choses mobilières, la somme
assurée sera, s'il y a lieu, distribuée par contribution entre
les créanciers opposants, suivant les formalités indiquées au
litre XI du Gode de procédure civile, relatif à la distribution
par contribution; lorsque des immeubles auront été assurés,
l’indemnité sera distribuée suivant l’ordre des privilèges et des
hypothèques.
Toutefois l'assureur pourra se libérer en se faisant autori
ser par le tribunal à consigner.
A rt. 11. — Nonobstant les dispositions de l’article précé
dent, l'assureur aura toujours la faculté de rétablir en nature
les objets assurés.
L'assuré jouira de la même faculté vis-à-vis de ses créan
ciers, en donnant bonne et solvable caution. Le jugement qui
statuera sur la demande de l’assuré et sur l'admission de la
caution autorisera le paiement entre ses mains de l'indemnité
due par l’assureur et déterminera le délai dans lequel l'objet
assuré devra être rétabli.
A rt. 15. — L'effet du rétablissement de la chose assurée,
dans les deux cas ci-dessous énoncés, sera de faire revivre
avec elle tous les droits réels, privilèges et hypothèques dont
elle pourrait être grevée.
Art. 1G. — L’action en règlement du sinistre se prescrit
par six mois, à dater du jour de l’incendie.
Art. 17. — L’assureur qui aura payé l’indemnité aura son
LA LOI F.X FRANCE 9
recours contre toutes personnes responsables du sinistre, à
charge de prouver que le sinistre vient (le leur faute.
Aht. 18. — Le contrat d’assurance prend fin immédiate
ment :
Par l’expiration du temps pour lequel l’assurance a été
contractée ;
Par la faillite de l’assureur.
Aiît. l'J.— L'assurance prend fin à l’expiration de l'année
en cours :
P.ir la cessation de l’intérêt en raison duquel l'assurance a
élé faite par un tiers, conformément à l’article 5 de la pré
sente loi ;
Par toute autre mutation dans la propriété de l'objet assuré.
Art. 20. — Le contrat d'assurance peut être résolu sur la
demande de l’assureur :
Par la faillite de l'assuré à moins qu’il ne donne caution;
Par le défaut de paiement de la prime d’assurance :
Par l’aggravation de risques prévue par l’article 10 de
la présente loi.
Art. 21. — Sera déchu du bénéfice de l’assurance et privé
de tous droits à l'indemnité, indépendamment des peines
portées par l’article 434du Gode pénal, celui qui aura causé
volontairement l’incendie de la propriété assurée à son profit.
Art. 2 2 .— Sera également déchu du bénéfice de l’assu
rance, celui qui, soit en supposant faussement la perte des
objets assurés, soit en dissimulant le sauvetage, soit en lais
sant ignorer à l’assureur toutou partie des assurances exis
tant sur le même objet, se sera fait payer des sommes qu’il
savait ne lui pas cire ducs.
Il sera puni en outre d’un emprisonnement d’un mois à
deux ans cl d’une amende de 50 à .’1,000 francs, et condamné
par corps à la restitution des sommes perçues, sans préjudice
de tous dommages-inléréls.
A rt. 23. — Toute entreprise d'assurances contre l’incendie
qui, au moment de la promulgation de la présente loi, exis
terait ou opérerait en France sans avoir été autorisée, devra
se pourvoir de l'autorisation du gouvernement dans un délai
de six mois au plus lard.
10 LES SOURCES IIU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
4 9 5 . Au mois de janvier 1863, une commission spé
ciale 1 fui nommée par le ministre du commerce pour étu
dier la réforme * du livre II du Code de commerce,
réforme depuis longtemps dem andée, mais plus vivement
réclamée encore depuis les Irailés de commerce qui ont
modifié le régime économique «le sa France el des pays
voisins. Le projet définitif préparé par celle commission
venait d’ôtre soumis au Conseil d ’État lorsque survinrent
les terribles événements de 1870, et m alheureusem ent
depuis cette époque le législateur, absorbé par d’autres
soins, ne l’a pas repris. Oublié en France, ce projet a eu
une meilleure fortune îi l’étranger. Nos voisins s’en sont
inspirés pour la rédaction de lois récem m ent votées, ainsi
que nous aurons l’occasion de le constater un peu plus
soin.
Voici le texte du titre IX de ce projet relatif aux assu
rances :
■197. Introduction.
S 1. B e lg iq u e .
-I5IS. Loi du 11 ju in 1871 qui pose les principes généraux de l'assurance
et contient quelques articles relatifs aux assurances terrestres.
I!»!». Dispositions de la loi du 21 août 187!) relatives aux assurances
m aritim es.
5 0 0 . Loi du 18 mai 1873 sur les sociétés.
S 2. P a y s - B a s .
s o i . L 'assu ra n ce rAgie p a r le Coile de com m erce de 1838.
soi. I.oi du 6 av ril 1875 qui m odifie l’a r t. 302 de ce Code.
5 0 3 . Législation sur les sociétés.
S 3 . Ita lie .
5 0 1 . Le Code de com m erce de 18G0. — D ispositions relatives aux assu-
suranccs et aux sociétés.
5 0 5 . P rojet de Code de com m erce publié en 1873. — Le litre XIII du
livre 1 relatif à l'assurance à prim es en général. — Caractères
des dispositions qu'il contient déterm inés par la com m ission ila-
lienne. — Le litre VI du livre II relatif ît l’assurance maritim e.
5 0 « . A pprobation définitive du nouveau Code do com m erce. — T ra
duction des dispositions relatives h l'assurance.
§ 4 . E spagne.
5 0 7 . É tats de la législation sur les assurances et sur les sociétés.
§ 5 . P o r tu g a l.
5 0 8 . Étal de la législation sur les assurances et sur les sociétés.
S 6 . É ta ts d e l'O rie n t.
A . G r èc e .
5 0 0 . Législation relative aux assurances.
13. R o u m a n ie . ,
5 1 0 . Idem.
C . T uuquib .
5 * *. Idem .
D. ÉGYrTK.
•» •2 . Idem .
24 LES SOURCES DU D1101T PRIVÉ DE L ASSURANCE
S 7 . É ta ts de l'A m érique centrale e t m éridionale.
A. C h ili.
5 1 3 . Législation relative à l ’assurance. — Le Code de com m erce du
23 novem bre 1865. — T raduction des dispositions de oo Code
relatives à l’assurance.
B . H é p u b l iq u e A r g e n t i n e .
5 1 1 . Le Code de com m erce du G octobre 1859. — Caractère de se#
dispositions relatives h l'assurance.
C. U r u g u a y .
5 1 5 . Le Code de com m erce du 2 i janv ier 1866. — Caractère de ses
dispositions relatives h l'assurance.
D. P araguay
§ 1 er. — Belgique.
S 2. — Pays-Bas.
§3. — Italie.
5 0 4 . Kn Ilalie, les assurances ont été régies, depuis le-
P janvier 1866 jusqu’au 1er janvier 1883, p a rle titre VIII
du livre II du C odice d i co m m crcio d e llle g n o d lla lia . Ce
litre reproduit sauf de légères modifications, le titre X du
livre II du Code de commerce français.
Les sociétés 3 étaient régies par le litre VI «lu livre I" du
1. Voy. Annuaire de législation étrangère, 1870, p. GJ7-GiS.
Le nouvel article 302 est ainsi conçu :
u La vie d’un individu peut ôtre assurée au profit d’un tiers intéressé
» ;i son existence, soit pour la vie entière, soit pour un tem ps déterm iné
» par le contrat .» Cette disposition a été déclarée par le législateur appli
cable aux contrats passés antérieurem ent îi la loi.
2. V oy. sur ce point Sole sur les dispositions législatives qui régissent'
les sociétés de secours mutuels dans les Pays-Bas, par M . M. A .-J -\V .
Karncom be Sandcrs. La H aye, 1878, Im prim erie do l’É tat. M algré son
titre spécial, ce travail, écrit en français pour Être com m uniqué au congrès
international des institutions de prévoyance de IS78, contient îles déve
loppem ents étendus et des renseignem ents précieux sur le droit néerlandais-
en m atière de sociétés d’assurances.
3. Depuis le lor janvier 18S3 les sociétés sont régies par le nouveau Code
de com m erce Italien (art. 70 ü 250).
N ous croyons utile de donner ici la traduction des articles 239 h 213-
relatifs à l’association d ’assurance m utuelle.
A k t . 239. — L ’association d ’assurance m utuelle a pour but de parta
ger entre les associés les dom m ages causés par les risques quisont l'objet
de l’association.
Elle constitue, vis-à-vis des tiers, un ilre collectif distinct des person
nes des associés.
A r t . 210. — L’association d'assurance m utuelle devra être prouvée-
par écrit.
Elle est réglée par les conventions des parties.
LES SOUIlCiCS DO DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
môme Code (art. 1015-187) complété par des ordonnances
postérieures en dale des 27 mai 18GG, ;5 et 9 septem
bre 18(59.
Une soi du 8 juin 1874 suivie d’un règlem ent très com
plet qui porte sa date du 8 septembre établit une taxe sur
les contrats d’assurance *.
5 0 5 . Ainsi qu’on vient de se voir, la soi italienne pré
sentait sur la m atière de l'assurance les mômes lacunes que
la loi française. L’Italie qui s’est montrée depuis quelque
temps fort active au point de vue des réformes législatives,
vient d ’essayer de combler ces lacunes.
Un décret du 9 septem bre 1869 a institué une commis
sion chargée d’étudier les modifications que l’on pour-
A r t . 211. — L’association est adm inistré» par des associé», qui en soi.t
les m andataires tem poraires et révocables.
A h t. 242. — bo ut applicables aux associations d'assurance m utuelle
les règles relatives à la responsabilité des adm inistrateurs, à la publica
tion de l'acte constitutif et des statuts ainsi que des actes qui apportent
des m odifications h l'une ou aux autres, et des bilans des sociétés ano
nym es, et aux pénalités y relatives.
Ces bilans devront établir que les dispositions do l'article 145 ont été
observées.
(L ’art J43, est ainsi conçu:
Les sociétés d'assurance sur la vie et les sociétés qui gèrent des tonti
nes nationales et étrangères, doivent placer en litres de lu dette publique
de l’Etat déposés à la caisse des dépôts et prêts, un quart, si elles sont
nationales, et la m oitié si elles sont étrangères, des som m es payées pour
le» assurances cl des fruits produits pur ces litres. — Le» mode» et
les term es de ce placem ent et des dégagem ents graduels seront déterm i
nés par arrêté royal).
A h t . 213. — Les associés ne sont obligés q u ’aux contributions déter
m inées par le contrat ; lis ne sont jam ais tenus envers les tiers qu'en
proportion de la valeur de la chose pour laquelle chacun a été adm is
dans l'association.
A r t . 214. — Cesse de faire partie de l'association celui qui a perdu
la chose pour laquelle II s'est associé, sauf son droit il l'indem
nité.
A r t . 245. — L'association n'est pas dissoute par l'interdiction ni par
la m on du l’associé.
La failiile de l'associé peut donner lieu h son exclusion.
1. Voy. Annuité de législation étrangère, année 1875, p. 340.
LA LOI DANS LES l’AYS 1)E DROIT FRANÇAIS 47
rait utilement introduire dans se Code de commerce du
royaume. Cette commission, d'abord présidée par M. Ca
ven. sénateur, puis, après sa mort de ce dernier, par
M. Alianessi, conseiller do cassation, a publié un projet
présiminaire *, où nous trouvons des innovations importan
tes en matière d’assurances.
Le titre Xlls du livre I", entièrem ent nouveau, contient
. ous la rubrique de II’ assicurazione a premio iu genere,
de l’assurance à prime en général) une série de disposi
tions qui s’appliquent à toutes les assurances, quelque soit
Jeur objet. Le titre VI du livre si est consacré à l’assu
rance contre les risques de la navigation. Les considéra
tions qui ont inspiró la commission dans son travail sont
dictées par une conception si nette et si m e des besoins
de sa pratique m oderne que nous croyons devoir les repro
duire ici telles q u ’elles sont présentées dans le procès-
verbal de la séance du 3 janvier 1872 *.
Dans cette séance, le rapporteur, après avoir rappelé le
désir, maintes fois exprimé par se commerce et par la
commission elle-môme à sa fin de s c s premières séances,
que se projet de soi réglât les rapports juridiques déri
vant du contrat d ’assurance môme dans ses applications
aux matières non maritimes, ajoute :
« Le développement considérable pris par l’assurance
dans ces derniers temps, le bénéfice qu’en ont tiré l’agri
culture, l'industrie, se commerce, non moins que ses in
dividus et les familles dans leur situation économique,
exigent que le législateur n'v reste pas étranger. L'as
surance a sa racine dans ses entreprises maritimes,
mais elle a étendu ses rameaux dans les profondeurs les
1. Un volum e ln-4°, Im prim erie royale, Florence, 1873. — Les travaux
préparatoires de la Com mission ont clé publiés en 4 volum es in—4° (Im
prim erie royale, Florence, 1873) sous le litre d 'A tti delta Commhxione
incaricata di studiare le modificazioni da introduisi net códice di com-
mcrcio del regno t f Italia.
2. A tti dctla commission«, Procfcs-verbal CXII1, 3° vol. p. 270.
48 LKS SOURCES DU DROIT l’IUVÉ DE L’ASSURANCE
plus intimes de sa vie chile. Quels que soient ses évé
nem ents auxquels s’applique son action réparatrice, les
principes généraux qui en forment la notion, et en con
stituent l'essence, sont uniformes et constants. Mais ces
principes s'appliquent d'une manière différente suivant le
caractère des faits qu’ils régissent ; et, dès lors, la loi
pourrait conduire à des conclusions erronées, si, se bor-
nant à déterm iner leur application aux faits juridiques
d ’une seule catégorie, elle laissait à la jurisprudence le
soin de déméler, au milieu de ces dispositions spéciales,
les règles générales applicables aux autres fails analogues,
mais nés de causes différentes.
» La pensée qu'un Code de commerce ne doit pas se
borner à indiquer les principes qui règlent l'application du
contrat d’assurance aux affaires maritimes a été déjà expri
mée lors de la rédaction du Code français de 1807, mais,
dans l’état actuel des choses, on peut dire qu'il y a une
invincible nécessité (iiiehutabilc neccssità) à com prendre
parmi les dispositions relatives aux divers contrats com
merciaux rassem blées dans le livre s" du Code celles qui
concernent le contrat d’assurance en général, en ne m ainte
nant au livre II, qui traite du commerce m aritime, que les
règles rendues nécessaires par h? caractère spécial de ce
contrat appliqué aux entreprises maritimes. »
On s’était dem andé dans la sous-commission si, en pré
sence de sa variété des risques auxquels s’étend aujour
d'hui le contrat d’assurance il ne fallait pas, dans le livre Ier
du Code de commerce, ajouter aux principes généraux
quelques règles relatives aux applications particulières de
l’assurance.
« Le champ d ’action de ce puissant instrument de pros
périté économique, répond sur ce point le rapporteur,
n’a pas été tellement exploré par la pratique que des for
mes nouvelles ne soient déjà à l’étude pour pourvoir à l'as
surance contre les faillites et contre les conséquences de
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS /»9
tanl d’aulres périls qui menacent et souvent détruisent les
patrimoines. II ne convient pas que les dispositions do la
loi générale entrent dans d'aussi minutieux détails. En
outre, il faut reconnaître que, dans se rapide développe
ment d’un si grand nombre d'applications variées, tous les
rapports qui en résultent ne sont pas assez affermis pour
fournir un élément suffisante la détermination de quelques
principes fondamentaux auxquels puissent s’arrêter le
législateur sans craindre que dans un prochain avenir ils
n’apportent un obstacle au progrès ultérieur de l’institution
des assurances. »
» De môme, en matière d’assurance mutuelle, il faut
encore attendre de la pratique un grand progrès. On trou
vera quelques dispositions qui les toucbenldansrénuméra-
lion des actes de commerce et dans le titre des sociétés et
des associations commerciales ; mais en ce qui concerne
leur développement interne il est opportun de laisser aux
convenlions des parties une liberté suffisante. »
Ces raisons expliquent pourquoi le projet se borne « à
formuler les règles générales applicables aux contrats d’as
surance ii prime, en indiquant çà et là, où le besoin s’en
fait sentir, les modifications auxquelles ces règles sont
soumises dans quelques-unes des applications les plus usi
tées du contrat. »
Voici le texte des 23 articles (491-513^ qui composent
le litre XIII du Livre l°r du projet italien. On verra quo les
rédacteurs ont suivi, autant que possible, le système du
Code actuel en faisant les suppressions et les additions né
cessaires pour généraliser les formules ’ .
A r t . 491. — Le contrat d’assurance doit étre prouvé par
écrit.
La police d’assurance doit étre souscrite par l’assureur et
ne doit contenir aucun blanc.
1. Les abréviations G . C o. indique le Code de c o m m e rc e français, C .
Co. 1., le Code do com m erce italien.
T. 11.
50 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
Elle exprime :
1° L'année, se mois, le jour et l'heure où le contrat est con
clu ;
2° Le nom et le prénom, la résidence et le domicile de celui
qui fail assurer, en indiquant si c'esl pour son compte et
pour quel"intérêt, — ou pour le compte d’aulrui el en quelle
qualité ;
3° Le nom cl le prénom, la résidence ou le domicile de l'as
sureur, ou les indications correspondantes pour ses compagnies
d’assurances;
-i11 Une description suffisante des choses assurées, leur va
leur ou leur estimation, le lieu où elles se trouvent, ou la
cause pour laquelle ces renseignements manquent pour le tout
ou pour partie ;
5° La somme assurée ;
6“ La prime d'assurance;
7° Les risques que l'assureur prend à sa charge;
8 ’ Les temps auquel* les risques doivent commencer et
finir : à défaut de convention, les risques commencent à la
date de la police, sauf ses dispositions spéciales relatives aux
assurances contre ses risques de la navigation ;
9° Toutes autres déclarations ou indications exigées par
les particularités du contrat.
La même police peut contenir plusieurs assurances, même
si elles different soit par les choses assurées, soit par la prime,
soit par l'individualité des assureurs. G. co. 332, 333, G. co.
1. 446, -147.
Art. -4‘JJ. Doivent élre indiquées dans la police les choses
sujettes par leur nature à détérioration particulière, à dim i
nution ou à coulage, si l'assuré n'ignorait pas au moment de
la signature d e là police la nature des choses assurées. G.
co. 335. G. co. I. 109.
A rt. 4'J3. — (Reproduit l’art. 338 G. co. et l’art. C.
co. I. )
Art. 19 î . — Si la valeur des choses assurées n’esl point
fixée p ar le contrat, elle peut étre justifiée par les factures ou
par les livres; — à défaut, l’estimation en est faite à juste
prix, en y joignant les droits el les frais qui, par l'effet de la
LA LOI DANS LICS PAYS DE DROIT FRANÇAIS SI
convention ou de la loi, doivent élre compris dans la somme
assurée. C. co. 339, C. co. I. 433.
A rt. 493. — Peuvent faire assurer non seulement le pro
priétaire, mais aussi le créancier qui a privilège ou hypothè
que sur la chose, et généralement quiconque a un intérêt
réel et légitime à la conservation de cette chose.
On peut faire assurer pour compte et dans l’intérêt d’un
autre, et aussi pour compte de qui il appartient.
Celui qui fait assurer pour compte d’un autre, doit le dé
clarer, et dire s’il a mandat à cet effet, ou s'il fait assurer à
son insu. A défaut, l'assurance est considérée comme faite
pour le compte de celui qui fait assurer (art. nouveau).
Art. 490. — (Reproduit les art. 342 C. co. et 436 C. co. 1.)
A rt. 497. — L’assurance peut être faite pour toute la va
leur de la chose, ou pour une partie de celte valeur, ou pour
une somme déterminée sur la valeur entière.
lille peut être faite sur plusieurs choses conjointement ou
séparément, ou sur une universalité de choses.
On peut assurer le profit ou les fruits espérés. C. co. 333,
C. co. I. 449.
A rt. 498. — L’assurance ne peut étre faite sur la chose ou
la partie de la chose qui est déjà assurée pour le même temps
et pour le même risque. .Néanmoins elle est possible en cas de
nullité de la première assurance, ou d'insolvabilité partielle
ou totale du premier assureur.
On peut encore faire une seconde assurance, en cédant au
nouvel assureur tous les droits nés de la première, et en no
tifiant au premier assureur une renonciation à toute garan
tie éventuelle de sa part, sauf le droit de ce dernier sur la
prime convenue.
Si 1assurance est faite pour un temps limité, l’assureur est
libre après l’expiration du temps, et l’assuré peut faire une
nouvelle assurance. C. co. 363, C. co. 1. 477.
Art. 499. — S'il va plusieurs contrats d'assurance faits sans
fraude sur les mêmes choses, pour les mêmes risques, pour le
même temps et par ordre des mômes intéressés et que le pre
mier contrat assure la valeur entière des choses, il a seul
effet. Les assureurs subséquents sont libérés. Ilsn ont pas droit
52 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ I>E l ’ASSURANCE
à la prime, mais seulement à une indemnité égale à la moilié
de la prime convenue, sans qu’elle puisse jam ais étre supé-
rieure à un demi pour cent de la somme assurée.
Si la valeur entière de la chose n'a pas été assurée par le
prem ier contrat, les assureurs subséquents sont obligés pour
s’excédent err suivant l'ordre de date des contrats. C. co 339
C. co. I. 473.
A rt. .'i()0. — S'il y a plusieurs assurances faites sans fraude
sur les mêmes choses par divers intéressés, ou par les repré
sentants divers du méme intéressé ayant agi sans mandat
spécial, toutes les assurances sont valables jusqu'à concur
rence du montant de la valeur entière. Les intéressés peuvent
s’adresser à celui des assureurs qu’il leur plaît de choisir;
mais celui qui a payé le dommage a le droit d'exiger des
autres assureurs leur quote-part respective (art. nouveau).
Art. SOI. — Si la valeur des choses est égale aux sommes
assurées, la perle d’une partie de ces choses est supportée par
tous les assureurs au marc le franc de leur intérêt. C. co. 300,
G. co. 1. 474.
A rt . 502. — Le contrat d'assurance ou de réassurance con
senti pour une somme excédant la valeur des choses assurées
ne produit pas d'effet à l'égard de l'assuré, s’il y a dol ou
fraude de sa part, cl l'assureur de bonne foi gagne la
prime.
S’il n’y a ni dol ni fraude, le contrat est valable jusqu'à
concurrence de la valeur des choses assurées. C. co. 357, 358,
G. co. L 471, Í72.
A r t . 503. — Si l'assurance est faite pour une valeur conve
nue entre les parties, celte valeur est acceptée comme la vé
ritable valeur assurable.
Si l’assurance est faite sur valeur déclarée, l’assureur peut
demander que la vraie valeur soit déterminée par les moyens
légaux, et cela méme après la réalisation du sinistré en vue
duquel l'assurance a été faite. Si l’assurance a été précédée
d'une estimation acceptée par l’assureur, ce dernier ne peut
la contester que pour fraude, simulation ou falsification, sans
préjudice de toute autre action civile ou pénale. G. co. 330,
358, G. co. I. Í50
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 53
Art. 504. — L’assurance est nulle, si l’assureur et l’as
suré, ou celui qui contracte pour lui, savaient que les
risques n’existaient pas, ou que le dommage s’était déjà
réalisé.
Soit que l'assureur seul sAtque ses risques avaient cessé, soit
que celui qui a fait assurer connût seul la réalisation du dom
mage, celui qui ignorait le véritable état îles choses ne reste
pas obligé par le contrat, et a droit h des dommages-inléréts,
C. co. 3G8, C. co. I. 481.
A rt. 503. — Toute déclaration fausse ou mensongère, toute
réticence sur des circonstances connues de l’assuré, est une
cause de nullité de l'assurance, quand la déclaration ou la
réticence sont de telle nature que le contrat n'aurait pas eu
lieu, ou n’aurait pas été fait aux mémos conditions, si l’assu
reur avait connu le véritable état des choses.
L’assurance est nulle, même si la déclaration ou la réli
cence concernent une circonstance qui n’a pas influé sur le
dommage ou sur la perte des choses assurées.
En cas de mauvaise foi de la part de l’assuré, l'assureur
gagne la prime. G. co. 348. C. co. I. i(»2.
Art. 306. — L’assurance est considérée comme non ave
nue, si la chose assurée n’a pas été exposée aux risques,
mais l’assureur a droit à une indemnité qui sc détermine
conformément à l’arl. -490. G. co. 349, G. co. I. <468.
A rt . 507. — Sont à la charge de l’assureur les perles et
les dommages qui arrivent aux choses assurées par suite des
cas fortuits ou de force majeure dont il a pris le risque.
L’assureur ne répond pas des pertes et des dommages déri
vant d’un vice inhérent à la chose assurée, ou occasionnés
par le fait ou la faute grave dé l’assuré.
L'assureur ne répond pas non plusdes dommages et des per
tes dérivant du changement d'usage ou de destination d e là
chose qui en a modifié ou aggravé les risques.
Dans les assurances sur la vie, celle disposition ne s’appli
que pas aux changements de résidence, d'occupation, d’état
ou de genre de vie de l'assuré. C. co. 350, 351, 332. G. co.
1. -4t!4, 463, 4GG.
Art. 508. — Quand l’assurance est faite pour une part ali-
5i LES SOUKCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSUHANCE
quote de sa chose assurée, l ’assuré se considère lui-même
comme assureur du reste.
Mais si la chose entière est assurée pour une somme au-
dessous de sa valeur, l’assureur est obligé pour toute la somme
assurée, mais non au delà du montant du dommage (ait. nou
veau).
A r t . 509'. — Sauf la disposition du livre II relative aux
assurances contre les risques de la navigation, l'assuré, s’il
n’y a convention contraire, n'a pas le droit d’abandonner à
l’assureur les choses restées ou sauvées du désastre ; on tien
dra compte de leur valeur en diminuant d’autant la somme
due par l’assureur (art. nouveau).
A rt. 310. — Si l’assuré tombe en faillite quand le risque
n’est pas encore fini, l’assureur qui n’a pas exigé la prime
peut demander caution, ou provoquer la résiliation du
contrat.
L’assuré a le même droit en cas de faillite de l'assureur, cl,
dans le cas où le contrat subsiste, il peut exercer les droits
dérivant de la réassurance contractée par l’assureur. C. co.
340. L. co. I. 4C0.
Art. 511. — L'assuré, dans les trois jours après le sinistre
ou après qu’il en a eu connaissance, doit en donner avis à
l’assureur ; il doil en outre faire toutes les diligences pour
éviter ou diminuer les dommages, et l’assureur doit lui rem
bourser ses dépenses jusqu’à concurrence de la valeur des
choses sauvées. C. co. 374, 381, 388, C. co. I. 486, 4Î)2, 4!>9.
Art. 312. — L'assureur qui a payé les dommages et les
pertes des choses assurées a le droit d’exercer toutes les actions
qui appartiendraient à leur propriétaire contre les auteurs et
les personnes responsables des dommages et des perles (art.
nouveau).
A rt . 313. — En cas d’aliénation des choses assurées, les
droits el les obligations du précédent propriétaire passent à
l’acquéreur si le contraire n'est pas convenu dans le contrat
d’aliénation ou dans celui d’assurance (art. nouveau).
Quant aux règles spéciales à l’assurance maritime,
elles forment l’objet du tilre Vs du livre II du code projeté.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT FRANÇAIS 55
Ce litre intitulé dell’assicurazione conlro i rischi délia
navigazione n’est aulre que le titre VIII du livre II du
Code alors en vigueur, dégagé des règles générales
formulées dans le litre XIII du livre Ier, et complété ou
légèrement modifié dans quelques-unes de scs dispositions
spéciales. Il se rapproche beaucoup du litre correspon
dant du projet belge, devenu la loi du 21 août 1879,
«l aussi du titre IX du projet français de 1865 1, si l'on
fait abstraction des règles générales qu’on a cru devoir y
laisser.
507. Le nouveau Code de commerce a ó lé définitivement
approuvé parle Parlement italien ;i la date du 2 avril 1882
pour entrer en Vigueur le 1er janvier 1883.
Quelques modifications ent élé apportées au projet que
nous avons traduit. Le litre r e la t if au contrat d’assurance
est devenu le i i ire XIV du livre l,r ; il commence par une
définition de l'assurance (art. 417), et par quelques dis
positions générales (art. 418 à 421) qui forment le cha
pitre premier. Le deuxième chapitre contient des dispo
sitions générales relatives à l’assurance contre les
dommages (art. 423 à 430) et quelques dispositions par
ticulières relatives à certaines assurances contre les dom
mages (art. 440 à 418) : assurance de solvabilité (art. 440);
assurance contre l’incendie (art. 441 à 448) ; assurances
agricoles (art. 446) ; assurance contre les risques dos
transports terrestres (art. 447 et 448). Le troisième cha
pitre contient cinq articles relatifs à l’assurance sur la vie
(art. 449 à 453).
Le litre VI du livre II du nouveau Code (art. 004 à (541)
contient les dispositions relatives ii l’assurance ma
ritime.
Voici la traduction de ces différentes dispositions :
1. La com m ission italienne a eu sous les yeux ce projet dont elle 3 est
m anifestem ent inspirée, Atii délia commissione, verbale -VC VI.
LES SOURCES DO DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
C. T0RQUIE
511. Le Code de commerce lurc, publié en ! 86 i, con
tient un litre (le XIe) sur l’assurance contre ses risques de
mer. Les rédacteurs de ce Code se sont surtout inspirés
du Code français, mais ils ont fait aussi de nombreux
emprunts aux Codes italiens et hollandais et au Landrecht
Prussien
D. ÉGYPTE
TITRE VIII
DE LASSUHANCE EN GÉNÉRAL ET DES ASSURANCES TERRESTRES
EN PARTICULIER
§ l 0'. — D éfinitions
A r t . î»liî. — L 'a ssu ra n ce est un contrat bilatéral, condi
tionnel et aléatoire, par lequel une personne naturelle ou ju
ridique prend à sa charge, pour un temps déterminé, tous les
risques ou un des risques de perte ou de détérioration que
courent certains objets appartenant à une autre personne, en
s’obligeant, moyennant une rémunération convenue, à l’in
demniser de la perte ou de tout autre dommage appréciable
en argent, que pourraient subir les objets assurés.
A r t . 513. — On appelle assureur, la personne qui prend
pour son compte le risque; assuré, celle qui en demeure li
bérée ; prime, la rém unération ou le prix de l’assurance.
On entend par risque l'éventualité de tout cas fortuit qui
peut causer la perle ou la détérioration des objets assurés.
Le sinistre est la perle ou la détérioration des objets assurés.
On appelle sinistre majeur la perte totale, ou presque totale,
et sinistre mineur la simple détérioration de la chose assurée.
La perte ou la détérioration égale aux trois quarts do la va
leur des objets assurés n'est considérée comme perle totale
que dans les cas prévus par la loi.
Les assurances sont terrestres ou maritimes.
I
70 I.ES SOURCES DU DI10IÏ PRIVÉ DE l ’ASSÜHAN'CIÎ
«E 6H£rtUCt.E
LALO
I DANS LU
S PAYS DE DROIT l'RANÇAS
police qu’il ignore ce qu'il en esl el donne la date et la si
gnature des ordres ou lettres d'avis qu'il aurait reçus.
Néanmoins, en cas de sinistre, l’assuré devra prouver la
sortie du navire ou des navires du port de chargement, rem
barquem ent sur ce ou ces navires des marchandises perdues,
leur véritable valeur et la perle du navire.
A rt. 1218. — L'assurance contractée pour un temps limité
s’éteiut par la seule expiration du délai convenu quand même
les risques courraient encore après l’échéance du terme.
A rt. 12-49. — Le relard involontaire du navire dans le
port d'expédition implique la prorogation du terme stipulé
par tout le temps que dure ce retard.
Art. 1230. — La fixation de l’heure omise dans sa police
se fera au préjudice de la partie que celle omission favorise.
§ 3. Des obligations et des droits de l'assureur
A rt. 1231. — L’assureur est <>l>ligé d’indemniser l’assuré
de toutes perles el avaries causées par accidents de mer, el
des frais faits pour les éviter ou les diminuer, dés que ces
pertes ou avaries excèdent de 1 pour 100 la valeur de l'objet
perdu ou avarié.
Art. 1232. — Si la police ne spécifie pas l’époque du paie
ment des choses assurées el des dommages-inlérêts cl des
fraisa la charge des assureurs, ces derniers devront l’effec
tuer dans les dix jours qui suivront celui où l’assuré leur
présentera son compte en due forme.
A rt. 1233. — Si des personnes distinctes assurent le char
gement par parties séparées ou parquotes paris, sans désigner
les objets qu’embrasse chaque assurance, les assureurs paie
ront au prorata la perte lolale ou partielle que subira le char
gement.
A rt. 1231. — Le changement de l’itinéraire ou du voyage,
causé par la force majeure et fait en vue de sauver le na
vire ou son chargement, n’éteint pas la responsabilité des
assureurs.
Au r. 1233. — Le changement de navire pour cause d inna-
vigabililë, ou par force majeure, après le voyage commencé,
ne décharge pas les assureurs de la responsabilité que leur
100 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
impose le contrat, quand même le deuxième navire serait
d'un port et (l'un pavillon différents, excepté toutefois si ce
navire était ennemi.
Mais si l innavigabilité se produit avant que le navire ne
soit sorti du port d’expédition, les assureurs pourront conti
nuer l’assurance ou y renoncer en payant les avaries qu'au
rait subies le chargem ent.
Art. 1236. — La clause « franc d'avarie » exonère l’assu
reur de toute avarie commune ou particulière à l’exception de
celles qui donnent lieu au délaissement de l’objet assuré.
A rt. 1237. — Si le chargement assuré avec désignation de
navires, et tixalion de la somme assurée sur chacun d’eux,
est embarqué sur un nombre de navires moindre que celui
indiqué dans la police ou sur un seul, la responsabilité des
assureurs sera réduite aux sommes assurées sur le navire, ou
les navires qui auront reçu le chargement.
En ce cas, l’assurance des sommes assurées sur les autre3
navires sera inefficace, et l'indemnité légale sera donnée aux
assureurs.
A rt. 1258. — L’autorisation de faire escale confère au ca
pitaine le droit de faire une quarantaine, de décharger, de
vendre des marchandises au détail, cl même de faire un
nouveau chargement, les risques courant toujours pour le
compte des assureurs.
Les marchandises chargées dans un port d’escale convenu
sonl subrogées, en ce qui concerne les effets de l’assurance, à
celles déchargées dans le même port.
A rt . 1250. — Si l’assurance est conclue avec la clause
Franc d'hostilités, l’assureur ne répond pas des dommages
et pertes causées par violence, prise, pillage, piraterie, ordre
de puissance étrangère, déclaration de guerre et représailles,
quand même des actes de cette espèce précéderaient la décla
ration de guerre.
Le retard ou changement de roule des objets assurés pour
cause d’hoslilités fait cesser les effets de l’assurance, sans
préjudice de la responsabilité des assureurs pour les perles
ou dommages survenus avant les hostilités.
A r t . 1200. — Les assureurs ne sont pas responsables des
LA LOI DANS LES I’AYS DE DROIT FRANÇAIS 101
perles ou dommages provenant de quelqu'une des causes sui
vantes :
1° Changement volontaire de route, de voyage, ou de na
vire sans le consentement des assureurs ;
•2 Séparation spontanée d’avec un convoi, s’il a été stipulé
que la navigation se ferait de conserve ;
îj° Prolongation du voyage assuré, jusqu’à un port plus
éloigné que celui désigné dans la police ;
•i Perles et déchets provenant du vice propre des objets
assurés ;
5° Détérioration de sa voilure et autres agrès du navire par
l’usage ordinaire ;
6° Fraude ou faute du capitaine ou de l’équipage, à moins
rie convention contraire ;
Cette convention est défendue dans le cas où le capitaine est
à la fois arm ateur et co-propriétaire ;
7° Fait de t’assuré ou de toute autre personne étrangère
au contrat :
8” Frais de remorque el autres ne constituant pas d'avaries
aux termes de l'art. 1085 ;
9° Droits imposés aux navires ou ii leur chargement.
A rt. 1261. — La liquidation el le paiement de l’avarie par
ticulière que pourraient supporter les objets assurés se ré
gleront conformément aux dispositions contenues dans les
articles suivants.
Art. 1262. — Les choses perdues ou vendues pendant le
voyage, pour cause d’avaries, seront payées par l'assureur
selon la valeur indiquée dans la police d'assurance, ou à dé
faut, au prix de facture en y ajoutant les frais de la mise i\
bord.
Si les marchandises arrivent avariées en totalité on en
partie au port de déchargement, on fixera par experts le
prix brut qu’elles auraient eu, si elles étaient arrivées saines
et sauves, el le prix actuel également brut ; et l’assureur
paiera à l'assuré une quote-part qui sera, avec la somme
assurée, dans la proportion qui existera entre les prix sus-
énoncés.
L’assureur paiera en outre les frais du règlement.
102 LES SOURCES DU DROIT l’KIVÈ Dû L'ASSURANCE
Art. 12G.'î.— Pour vérifier et fixer la valeur des objets
assurés, l’assureur, en aucun cas, ne pourra obliger l'assuré à
les vendre.
Art. 12GI. — Si les m archandises arrivent avec des ava
ries extérieures et des déchets, la reconnaissance el l'estima
tion du dommage seront faites par experts avant de ses re
m ettre à l'assuré.
Mais si l'avarie n'est pas visible au moment du décharge
ment du navire, la reconnaissance el le règlement seront faits
après que ses marchandises auront été mises à sa disposition
de l’assuré, pourvu que toutes les diligences soient faites dans
les soixante-douze heures ¡\ partir du déchargement, sans
préjudice des autres preuves que peuvent fournir les in
téressés.
Art. I2fi3. — Toutes les fois que le navire assuré aura subi
quelque avarie par fortune de m er, l'assureur ne paiera que
les deux tiers du m ontant des réparations, qu’elles soient
effectuées ou non, et cela en proportion de la partie assurée
avec celle qui ne l’est pas. L’autre tiers restera à la charge
de l’assuré pour la plus-value présumée que le navire acquiert
par les réparations.
Art. I2GG. — Il sera justifié des frais de réparation par les
comptes respectifs et à défaut, par le règlement des experts
ou tout autre moyen de preuve.
Si les réparations n’avaient pas eu lieu, le m ontant des
frais quelles exigent sera aussi réglé par des experts en ce qui
concerne les effets de l’article précédent.
A rt. 1267. — S’il est prouvé que les frais de réparation
ont augmenté la valeur du navire de plus d ’un tiers, l’assu
reur paiera les frais conformément aux dispositions de
l'art. 1—0."» déduction préalablem ent faite de la plus-value
acquise p ar les réparations. La déduction du tiers n’aura pas
lieu si l’assuré prouve, à l'aide d’une expertise, que les répa
rations n ’ont pas augmenté la valeur du navire, soit qu'il fût
neuf et que l’accident ait eu lieu pendant son premier voyage,
soit cpie l’avarie n’ait occasionné de dommages qu’aux voiles,
ancres ou autres accessoires neufs ; mais, dans ce cas encore,
les assureurs auront droit à ce qu’on leur tienne compte du
LA LOI I)A.\S LES 1*AYS DE DROIT FRANÇAIS 103
montant de la moins-value que peuvent avoir subie ces divers
objets par suite de l'usage ordinaire.
A rt. 1208. — Lorsque les assureurs ont à payer le dom
mage causé par le coulage des marchandises assurées, on
déduit du montant de ce dommage le tant pourcent que d’a
près le jugement des experts perdent ordinairement les mar
chandises de la méme espèce.
A rt. 1260. — La restitution gratuite du navire ou du char
gement pris eil faite au bénéfice des propriétaires respectifs,
el en pareil cas les assureurs ne seront pas tenus de payer la
somme assurée.
A rt. 1270. — Les assureurs ont droit à la prime stipulée
dans tous les cas énoncés dans l’article 1260 pourvu que les
objets assurés aient commencé à courir les risques.
A rt. 1271. — Si le navire, assuré ainsi que son charge
ment pour l'aller el le retour, ne transporte pas de marchan
dises au retour, ou bien si les marchandises transportées
n'atteignent pas les deux tiers de celles qu'il pourrait trans
porter, les assureurs ne peuvent exiger que les deux tiers de
la prime correspondant au voyage de retour, à moins de
convention contraire dans la police.
A rt. 1272. — Les assureurs ont le droit d’exiger du com
missionnaire, en cas de sinistre, la déclaration de la per
sonne pour le compte de laquelle l’assurance a été conclue.
Cette déclaration faite, les assureurs ne pourront payer
l’indemnité stipulée qu’à l’assuré lui-m ém e ou au porteur lé
gitime de la police.
A rt. 1273. — Les assureurs ont également le droit de ré
silier l’assurance, si le navire reste une année après la signa
ture de la police sans entreprendre le voyage assuré.
A rt. I27 L — Les assureurs ont le droit de loucher ou de
retenir un demi pour cent de la somme assurée dans les cas
suivants :
1° Si la nullité de l'assurance venait à être déclarée par
quelque circonstance ignorée des assureurs sans qu'il y eût
de leur faute.;
2USi, avant que le navire mit à la voile, le voyage projeté
était rompu, soit par le fait de l'assuré, soit que ledit voyage
lo t 1.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
eût été effectué vers une autre destination que celle annoncée
dans la police ;
Si le navire était retenu par or<ire du Président de la
République avant que le voyage ne fût commencé ;
r Si les-marchandises désignées n'étaient pas chargées ou
bien si elles .étaient transportées sur 1111 autre navire par un
autre capitaine que celui du contrat ;
“>° Si l’assurance tombait sur un objet intégralement af
fecté à un prêt à la grosse, à l'insu de l’assureur ;
<i°Dans le cas prévu par l'art. 1257 ;
7" Dans tous les autres cas de résiliation totale ou partielle
compris dans l’art. .‘>37.
Art. I27.‘>. — Les assureurs peuvent contredire les fails
sur lesquels l'assuré appuie sa déclaration, et fournir les
preuves qui leur conviennent.
Mais si la police est en voie d’exécution, el si l’assuré donne
caution suffisante, suivant l’avis du juge de commerce, de
restituer le cas échéant la somme réclamée, les assureurs
devront la payer dans les deux jours, sauf à former opposi
tion ultérieurement s’il y a lieu :
La caution est éteinte après une année écoulée s’il n’a pas
été formé de demande qui interrompe le délai.
S 4. — Des obligations et des droits de l'assuré.
Art. !27fi. — L’assuré est tenu de remplir, sous les res
ponsabilités légales, toutes les obligations énumérées dans
l’art. 556.
Art. 1277. — Pour être indemnisé d’un sinistre m ajeur ou
mineur l’assuré devra justifier :
Du voyage du navire ;
De l’embarquement des objets assurés ;
Du contrat d’assurance ;
De la perte ou de la détérioration des objets assurés.
La justification se fera, selon le cas, avec le contrat
d ’assurance, le connaissement du capitaine, les papiers
de la douane, la lettre d’avis du chargeur, la police d’as
surance, la copie du journal de navigation, l'attestation
du capitaine, cl les déclarations des passagers et de l'équi
LA LOI DANS LES PAYS Dïï DROIT FRANÇAIS 1 05
page, sans préjudice des autres moyens de preuve admis par
le présent Code.
A r t . 1278. — En cas de perte ou de détérioration des
m archandises que le capitaine aurait assurées et chargées
pour son compte ou en commission sur le navire qu'il com
mande, il sera obligé de prouver, outre les faits énoncés
dans le paragraphe 1° de l’article précédent, l'achat des m ar
chandises avec les factures des vendeurs, leur embarque
m ent et transport avec le connaissement, lequel devra étre
signé par deux des principaux olTiciers du navire, et les pièces
relatives à l'expédition et au paiement des frais de douane.
A rt. 1279. — Si l’assuré voyage avec ses propres m ar
chandises, assurées dans la République, et embarquées dans
un port étranger, il sera tenu de justifier de leur achat
avec les factures qui s’y rapportent, de leur embarquement et
transport avec un cerlifical «lu consul Chilien, ou ¡Ydéfaut, du
juge île commerce ou de l’autoritécivile du lieu déchargement.
Art. 1280. — L’assuré peut rompre l’assurance sans don
ner de motif en rem ettant à l’assureur l’indemnité légale.
A rt. 1281. — S’il y a plusieurs navires indiqués dans la po
lice comme devant em barquer les marchandises assurées, l’as
suré pourra les répartir à son gré enlre les navires désignés,
ou les charger sur un seul d’entre eux.
L’exercice de ce droit ne produit aucun changement dans
la responsabilité des assurés.
Aut. 1282.— L’assuré peut délaisser les choses assurées
dans les cas déterminés par la loi, et toucher «les assureurs
les sommes qu’il a assurées sur ces marchandises.
Le commissionnaire qui contracte une assurance est auto
risé à faire le délaissement, lorsqu’il est porteur légitime de
la police.
Art . 1283. — Ce délaissement des objets assurés a lieu
sauf stipulation contraire:
1° En cas de prise du navire assuré ;
2" En cas de naufrage dudit navire ;
3° En cas d’échouement avec bris ;
4° En cas d'innavigabilité absolue par fortune de mer, ou
relative par impossibilité de réparer le navire ;
soi; Ll'S SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCR
5° Dans le cas d'em bargo ou d'arrét par ordre du Président
de la République, ou d'une puissance étrangère ;
G° En cas de perle ou de détérioration matérielle des objets
assurés, dim inuant leur valeur des trois-quarts au moins ;
7° En cas de perte présumée d3s dits objets.
Tous les autres dommages seront considérés comme des
avaries simples et devront être supportés par la personne
à qui ils incQmbent d’après la loi ou la convention.
Art. 128L — Le délaissement ne peut être ni conditionnel
ni partiel.
Si se navire, ou son chargement, n’a pas été assuré pour sa
valeur entière, le délaissement des objets assurés ne pourra
avoir lieu que jusqu'à concurrence de la somme assurée, pro~
portionnellement au m ontant de la partie non couverte par
l’assurance.
Si le navire ou son chargem ent étaient assurés séparément,
l’assuré pourra délaisserl'une des choses assurées et non l'au
tre quoique les deux assurances se trouvent comprises dans
une même police.
Art. 1285. — Le délaissement du navire comprend le prix
du transport des passagers et le fret des marchandises s a u
vées, même si le paiement intégral en a été fait, sans préju
dice des droits qui appartiennent au prêteur à la grosse, à
1 équipage pour ses salaires, et aux créanciers qui auraient
fait des avances pour achever l’arm em ent du navire, ou pour
les frais causés pendant le dernier voyage.
A r t . 1280.— En cas de prise on ne pourra pas faire le
délaissement excepté dans le cas où, par suite de reprise des
objets assurés, ils passeraient dans les mains d'un tiers. Si la
reprise du navire réintégré l'assuré dans la propriété des
choses assurées, les dommages et frais causés par la capture
seront considérés comme avarie et payés par les assu
reurs.
A r t . 1287. — L’assuré, ou le capitaine en son absence, peut
procéder lui-niéme au rachat des choses prises, mais après
l’avoir effectué, il devra notifier aux assureurs, à la première
occasion, la convention intervenue à cet effet.
A rt. 1288. — Les assureurs pourront accepter celle con
LA LOI DANS LES l*AVS DE DltOlT FRANÇAIS 107
vention, ou y renoncer en notifiant leur résolution à l'assuré
ou au capitaine dans les vingt-quatre heures qui suivront la
signification de la convention.
S'ils acceptent, ils verseront immédiatement le montant du
rachat, et les risques ultérieurs du voyage continueront
pour leur compte, conformément aux stipulations de la
police.
S'ils renoncent à la convention, ils paieront la somme
assurée, sans conserver aucun droit sur les objets rachetés.
S'ils n ’ont pas manifesté leur choix dans le délai indiqué par
le paragraphe 1er, ils seront censés avoir repoussé la conven
tion.
Art. 1289. — L’échouement simple n’autorise pas le dé
laissement du navire, sauf au cas où il ne pourrait pas être
mis à flot.
L’éehouement avec bris partiel autorise le délaissement,
lorsque un accident de ce genre atlecte les parties essentielles
du navire, facilite l'entrée de l’eau de mer, et occasionne de
graves dommages, quand bien même ils ne dépasseraient
pas les trois quarts de la valeur du navire.
Art. 1290. — On ne pourra délaisser le navire pour cause
d’innavigabilité tant qu’il sera possible de le m ettre en état
de continuer et achever le voyage ;
Les réparations faites, les assureurs ne seront responsables
que des frais et desavaries.
Le navire esL censé ne pouvoir être réparé toutes les fuis que
les frais de réparation dépasseraient les trois quarts de la
somme assurée.
L'iunavigabilité sera déclarée par le juge de commerce.
A r t . 1291. — L’inexistence de l'acte de visite du navire ne
prive pas l’assuré du droit de prouver que l innavigabilité a
été causée par fortune de mer, et non par vice de construc
tion, détérioration ou vétusté du navire.
A r t . 1292. — Si le navire est déclaré innavigable, le pro
priétaire du chargem ent assuré en fera la notification aux
assureurs dans les trois jours de la réception de la nouvelle.
A rt. 121(3. — Les assureurs et l’assuré, ou en l'absence de
ce dernier le capitaine, feront, en cas d'innavigabilité, toutes
108 I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
les diligences possibles pour fréter un autre navire qui trans
porte les marchandises à leur port de destinalion.
Art. 1294.— Si le transport se fait par un autre navire,
les assureurs courront les risques du transbordement et roux
du voyage jusqu'au lieu désigné dans la police, et répondront
en outre dp toutes avaries, frais fie déchargement, magasi
nage, rembarquement, de l’augm entation de fret, et des frais
occasionnés pour sauver et transborder les m archandi
ses.
Art. 1293. — Si l’assurance porte sur le corps et la quille
<lu navire, l’assuré pourra faire le délaissement, en notifiant
aux assureurs la déclaration d’innavigabililé.
Mais si l’assurance porte sur la cargaison, il ne pourra la
délaisser avant un délai de six mois si l’innavigabililé se pro
duisait sur les côtes de l’Amérique méridionale ou septen
trionale, de huit mois, si elle avait lieu sur celles d'Kuropc,
et de douze mois, si elle avait lieu autre part.
Ces délais courront à partir de la notification que prescrit
l’art. 1292.
Art. I29G. — Si dans le cours des délais qu'établit l'article
précédent il ne se trouvait pas fie navire pour continuer le
voyage et achever le transport des marchandises assurées,
l’assuré pourra en faire le délaissement.
Art. 1297. — Si l’embargo est mis sur le navire, l'assuré
en fera la notification aux assureurs, conformément aux pres
criptions du n° 5 de l’art. 556, et tant que les délais fixés dans
l'art. 1295, ne seront pas écoulés, il ne pourra délaisser les
objets assurés.
Dans l’intervalle, l’assuré, seul ou conjointement avec le-i
assureurs, fera toutes les démarches qu'il jugera utiles pour
faire lever l'em bargo.
A r t . 1298. — Le délaissement n’est possible que pour les
perles et détériorations des objets assurés qui ont lieu après
que les risques, conformément à l'art. 1227, ont commencé à
courir pour le compte des assureurs.
Art. 1299. — Pour déterminer si le sinistre s’élève ou non
aux trois quarts fie la valeur de la chose assurée, on prendra
en considération la perte ou le dommage matériel directement
LA LOI DANS LES l'AVS DE DROIT FRANÇAIS 109
causé par un accident de mer, ou résultant forcément du dit
accident.
La vente autorisée de m archandises (pii a lieu pendant le
voyage est considérée comme perle ou détérioration m até
rielle si elle est effectuée eu vue de faire face aux nécessités
de l’expédition, ou afin d'éviter que la détérioration causée
par fortune de mer n'am ène une perte totale.
A r t . 1300. — En cas de prise, naufrage ou échouement
avec bris, les diligences que fera l'assuré pour se conformer
aux obligations que lui impose, le 11° t de l'art. 550, n’impli
queront pas renonciation à son droit de délaisser les objets
assurés ; l'assuré sera cru sur son serment en ce qui concerne
la fixation des frais de sauvetage et de recouvrement, sans
préjudice des droits qu'a l'assureur de prouver leur exagé
ration.
A rt. 1301. — L’assuré devra faire le délaissement dans les
délais suivants :
De six mois, si le sinistre arrive sur la côte occidentale
d’Amérique ;
De huit mois, s’il se produit sur la cùte orientale d’Améri
que, la côte occidentale d'Afrique, ou quelque autre d'Eu
rope ;
De douze mois, si c'esl dans tout autre porl du monde.
Le délaissement se fera devant le juge de commerce afin
qu'il le notifie aux assureurs pour les elfets de droit.
A rt. 1302. — Les délais indiqués dans l’article précédent
courront, en cas de prise, à. partir du moment où l’assuré
recevra la nouvelle que le navire a été conduit dans l'un des
ports situés aux cùles ci-dessus mentionnées.
En cas de naufrage, échouement avec bris, perte effective
ou détérioration, les délais seront comptés à partir de la ré
ception de la nouvelle du sinistre, et en cas d'innavigabilité
ou d'em bargo, à partir de l’échéance des délais indiqués dans
l’art. 1295.
Le droit de faire le délaissement est éteint après l’expira
tion de ces délais.
A rt. 1303. — La nouvelle sera censée reçue, si le sinistre
a été notoire parmi les commerçants île la ville où réside 1 as
1 10 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
suré, ou que celui-ci en ail clé avisé par se capitaine, son
cosignataire, ou ses correspondants.
A r t . 1304. — L’assuré peul renoncer aux délais ci-dessus
mentionnés, faire le délaissement dans l'acte de notification
à l’assureur, sauf les cas d'innavigabilité et d’em bargo
(art. 1293 cl 1297), el loucher l’indemnité convenue, en jus
tifiant de la perte des objets assurés.
A r t . 13Î)3. — Le navire est présumé perdu, si dans Je délai
d'un an pour les voyages ordinaires ou de deux ans pour les
voyages extraordinaires ou de long cours, on n’a reçu aucune
nouvelle de lui ; en pareil cas l’assuré pourra faire le délais
sement et exiger des assureurs le paiement de l’indemnité
stipulée, sans avoir à prouver la perte.
L’année ou les deux années se com pteront depuis se départ
du navire ou depuis le jour où se rapportent les dernières
nouvelles reçues.
Le délaissement se fera dans les délais indiqués dans
l’art. 1301.
Ces délais courront à partir de l’échéance de l'année ou
des deux années ci-dessus mentionnées ; pour déterminer
le délai correspondant à un cas donné, la perte sera censée
arrivée à la côte ou au port d’où on aura reçu les dernières
nouvelles, el selon la situation de ces lieux, le délai sera
de six, huit, ou douze mois.
Art. 130(5. — Pour l'application des dispositions du para
graphe 1er de l'article précédent, on considérera comme
voyages ordinaires ceux qui se font sur les côtes de la Répu
blique, ou pour un des ports du Pacifique, et comme voyages
extraordinaires et de long cours, ceux qui auront lieu vers
n'im porle quel autre point du monde.
A r t . 1307. — La présomption de perte établie dans l'arli-
cle 130,'i est applicable à l’assurance pour un temps lim ité;
sans préjudice du droit qu’ont les assureurs de réclam er la
restitution de ce qu’ils auraient payé, en prouvant que la
perte est arrivée après l’expiration du term e stipulé.
A r t . 1308. — lin outre tic la déclaration prescrite dans le
n° <i de l’arl. 550, l’assuré en fera une autre, au moment de
faire le délaissement, dans laquelle il devra indiquer les préls
LA LOI DANS LES PAYS DE DHOIT FRANÇAIS 1 1|
à la grossë qu'il aurait contractés sur ses objets délaissés.
Le délai pour le paiement de l’indemnité convenue ne com
mencera à courir que lorsque l’assuré aura fait les déclara
tions ci-dessus mentionnées.
Le retard apporté à ces déclarations ne proroge pas les
délais accordés pour faire le délaissement.
Art. 1309. — S'il y a fraude dans les déclarations pres
crites, l’assuré perdra tous les droits que lui confère l’assu
rance, et devra rembourser en outre les prêts à la grosse
qu’il aurait contractés malgré la perte des objets affectés
à ces prêts.
Cependant l’accusé pourra prouver que les omissions ou
ses inexactitudes qu’il aurait commises ne procèdent pas
d’une intention frauduleuse, et ne causent aucun préjudice
aux assureurs.
Art. 1310. — Le délaissement accepté ou déclaré valable
par jugement contradictoire transfère immédiatement aux
assureurs, la propriété irrévocable des objets assurés, avec
les droits et obligations de l’assuré.
Si le navire revient après l'acceptation du délaissement,
l’assureur ne sera pas pour cela dispensé de payer les objets
délaissés ; mais si le sinistre qui l'a motivé n’a pas effect ive
ment eu lieu, l'une ou l’autre des parties pourra dem ander
l’annulation du délaissement.
Tant que le délaissement ne sera pas accepté p ar les assu
reurs, ou établi par le jugem ent, l'assuré pourra le rétrac
ter.
A r t . 1311. — L’assuré peut opter entre le délaissement et
l’action pour avaries; mais il ne pourra exercer à la fois ces
deux droits, sinon par voie subsidiaire.
Le jugem ent qui décide qu’il n’y a pas lieu à délaissement
ne produit pas chose jugée en ce qui concerne l’action pour
avarie.
Art . 1312. — Les objets délaissés sont par privilège affec
tés au paiement de la somme assurée.
1 12 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
1. L e s L o is .
S 1. E m pire d'A llem ag ne.
5 1 0 . Unification du droit com m ercial A llem and. — Le Code de ÎSGI.
5 2 0 . Dispositions de ce Code relatives à l'assurance. — Traduction de
ces dispositions.
S 2 . L e s E ta t s p a r tic u lie r s d e l’A lle m a g n e ,
5 2 1. La législation prussienne prise com m e type des législations parti
culières à chaque E tat.
A. Prusse.
5 2 2 . U'Allgemetnes Landrecht prussien. — A ppréciation do ses di posi
tions relatives il l'assurance.
5 2 3 . La loi du 8 mai 1831 relative à l'assurance contre l'incen die.
5 2 I . A doucissem ent ultérieur du régim e organisé par cette loi.
a t a . Règlem ents des sociétés publiques d'assurances contre l'incendie
(Feucr-Sociclnten).
52<S. La loi du 31 m ars 1877.
5 2 î . A utres traits intéressants de la législation prussienne en m atière
d'assurance.
B . Les autres États-.
5 2 H . Les sociétés publiques d'assurance contre l'incendie dans les Etats
rattachés h la P ru sse, ou faisant partie de l'em pire A llem and.
525*. Tableau de la législation com plexe qui les régit.
5 * 0 . Réflexion sur la législation de chaque Etat relativem ent ;i l'au to ri
sation et à la surveillance des Com pagnies d'assurance. — Diffi
culté de l'unification de ces législations.
B . LUS PROJETS DE LOIS.
5 3 1 . Le projet de loi générale su r les obligations. — Conférence de
Dresde (ISG3-18G6). — T raduction du chapitre G,partie 11, titre V,
relatif à l'assurance.
5 3 2 . Les projets de lois W urtem bergeois, Bavarois, H essois, Saxon.
5 3 3 . Le projet de loi prussien de 1837. — T raduction «les deux titres
relatifs it l'assurance en général et aux assurances terrestres.
I.A LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 117
5 3 4 . Pourquoi ces deux titres ont été rejetés par la conférence de N fl-
reraberg au m om ent de la confection du code de com m erce A lle
m and
,»3.». Que la législation de l’assurance dans son ensem ble est réservée
au Code de com m erce révisé, ou h une loi d'em pire spéciale.
S 3 . S u is s e .
A. L e s l o is
5 3 « . Principe de l'unification de la législation Suisse en m atière d'assu
rance. — L 'art. 3* de la constitution fédérale.
S 3 7 . E tat actuel de celle législation.
5 3 * . Législation du canton de G enève. — Texte de la loi du 21 sep
tem bre 1870 qui règle la situation du créancier hypothécaire en
m atière d ’assurance conlro l’incendie.
5 3 » . Législation du canton de Z urich. — T raduction des articles 1718
îi 1760 du code civil de 1835.
5 4 0 . Influence de l'A llem agne sur la législation relative h l'assurance
contre l'incendie. — Tableau de celte législation dans les diffé
rents cantons. L'assurance im m obilière dans le canton de Berne.
5 4 1 . Législation relative aux sociétés.
B. L e s p r o je t s d e l o is
I . LES LOIS
TITKE XI
DE LASSURANCE CONTRE LES DANGERS DE LA NAVIGATION MARITIME
1
PREM IÈRE SECTION
PRINCIPES GÉNÉRAUX iu lSÜ
. . i"' aim-ii
A r t . 78:>. — T o u t in t é r ê t e s t im a b le e n a r g e n t q u *a '.ù iie
. .
p e r s o n n e a ce «pi u n n a v ir e o u u n e c a r g a i s o n s u r m o n t e le s
dangers de lu navigation m aritime peut élre l’objet a'une as
surance maritime.
J*?i>'s Ob 31sflJj8l’
o 9 3 n o a d a 'I ‘l u s i u -
1. L o i du 22 avril 1871. , ,,
2; Lot 1872.
d u t 9 j u in
3. N o u s empruntons ccllo traduction à la piiMPë&ïîdii1Üccttittiertl' ftlilé
p a rle comité do législation étrangère (Voy. {'»(la de connütrcc , ttÜe-
tnand... traduit ot annoté par M M . I ’aul (¿M f, FLatJi-.
e» J. Diftz, 1881).
120 LES SOURCES DU DROIT PRIV É DE L’ASSURANCE
A r t . 783. — Peuvent èlre assurés notam m ent:
Le navire ;
Le fret ;
Le prix de traversée des personnes ;
Les m archandises ;
Les frais de réparations d'avarie (f/avereigclder) ;
Les autres créances au payement desquelles sont affectés le
navire, le fret, les prix de traversée ou les m archandises ;
Le profit espéré des marchandises au port de destination
(imaginairer Getoinn) ;
Le droit de commission à gagner ;
Les risques que l’assureur a pris à sa charge (réassurance).
L'assurance de l'un de ces objets ne s'étend pas à un autre.
A rt. 784. — La créance des loyers du capitaine et des gens
de s equipage ne peut pas être assurée.
A rt. 783. — Celui qui contracte une assurance peut faire
assurer ou son propre intérêt (assurance pour son propre
compte), ou l'intérêt d'un tiers (assurance pour compte d’a u
trui), et dans le dernier cas, il peut désigner ou non l’assuré.
11 peut aussi laisser dans l'incertitude le point de savoir si
l'assurance est faite pour son propre compte ou pour compte
d'autrui (assurance pour compte de qui il appartiendra).
Lorsqu'il est prouvé qu'une assurance pour compte de qui il
appartiendra est faite pour le compte d’autrui, on applique
les dispositions relatives à l'assurance pour compte d’autrui.
L’assurance est considérée comme faite pour le compte de
celui qui la contracte, quand le contrat n’indique pas qu’elle
est faite pour compte d'autrui ou pour compte de qui il ap
partiendra.
A rt. 780. — L’assurance pour compte d’autrui n'est obli
gatoire pour l'assureur que si elle a été contractée par un m an
dataire de l’assuré ou par une personne qui a déclaré à l'as
sureur 1 absence de m andat lors de la conclusion du contrat.
Si cette déclaration n’a pas été faite, le défaut de m andat
ne peut pas étre couvert par une ratification postérieure.
Si la déclaration a été faite, l'obligation de l’assureur n'est
pas subordonnée à la ratification postérieure de l'assuré.
L’assureur qui, selon les dispositions de cet article, n’est pas
LA LOI DANS LES PAYS DE DROiT ALLEMAND 121
lié par le contrat d'assurance a, lors méme qu'il en oppose
la nullité, droit à la prime entière.
Art . "87. — Quand l’assurance est conclue au nom de
l’assuré, par un fondé de pouvoirs, par un gérant sans m an
dat ou par tout autre représentant de l'assuré, le représentant
n'est pas considéré comme assuré dans le sens du présent
code, et l'assurance elle-même n'est pas considérée comme
une assurance pour compte d'autrui. Dans le doute, on doit
adm ettre que l'assurance même qui porte sur l’inlérél d’un
tiers désigné est une assurance pour compte d’autrui.
Am. 78S. — I.'assureur est tenu de délivrer à l’assuré, sur
sa demande, un écrit signé par lui (police) et constatant le
contrat d'assurance.
Art. 78!i. — La circonstance qu'au moment de la conclu
sion du contrat aucun dommage à réparer ne pouvait plus se
produire, ou que le dommage à réparer s'élait déjà produit,
n'a pas d'influence sur la validité du contrat d’assurance.
Toutefois, si les deux parties connaissaient cette circons
tance, le contrat est nul comme assurance.
Si l'assureur seul savait qu’aucun dommage à réparer
ne pouvait plus se produire, ou si l’assuré seul savait que le
dommage à réparer s’était déjà produit, le contrat ne lie pas
la partie qui a ignoré l’état des choses. Dans le second cas,
l’assureur, lors même qu'il invoque la nullité de l’assurance,
a droit à la prime entière.
Dans le cas ou l'assurance a été conclue par un représen
tant de l'assuré, il y a lieu d'appliquer l'article 810 (2° ali
néa) ; dans le cas de l’assurance pour compte d’autrui, l'ar
ticle 811; et, dans le cas d’assurance de plusieurs objets on
d ’un ensemble d'objets, l'article 814.
Art. 790. — La valeur entière de l'objet assuré est la va
leur d’assurance ;
La somme assurée ne peut dépasser cette valeur ;
L’assurance contractée pour une somme supérieure n’est
pas valable pour l’excédent.
A iit. 71)1. — En cas d'assurances conclues simultanément,
«i le m ontant total des sommes assurées dépasse la valeur
d’assurance, tous les assureurs réunis ne sont obligés que
i.r s s o i ' h es nu droit privé d e l'assu rance
t it r e douzièm e .
DE LA PRESCRIPTION
I. Elsncr, op. cil., pp. Si et suivantes, résum e sous les six chcfa sui
vants lus dispositions exorbitantes qui résultaient des règlem ents locaux
des Feuer-Societdlen.
1» D'après les règlem ents de certaines sociétés (il est inutile de nom m er
ces sociétés depuis la loi du 31 m ars IS77), toute opération était inter
dite dans leur resssort aux autres sociétés publiques d'assurance contre
l’incendie.
2« D'après d’autres règlem ents, des conditions plus ou m oins restric
tives étaient im posées aux sociétés m utuelles d’assurance contre l’incen
die, ou mêm e aux com pagnies par actions :
a. Ou elles étaient tout à fait exclues, ou très entravées;
tj. Ou bien on refusait aux sociétés m utuelles le titre de personnes
m orales ;
c. Ou leur création dépendait d’une autorisation préalable du conseil
com m unal, ou do l’agrém ent du seigneur ;
d. Enfin d’après deux règlem ents on no pouvait fonder une nouvelle
com pagnie privée sans en donner avis à la société locale.
3» Les prescriptions de certains règlem ents sur le m axim um de l'as
surance et sur les procédés d'estim ation do la valeur assurée devaient
être suivies pour toutes les assurances où qu'elles fussent contractées.
4° D'après un grand nom bre de règlem ents, toute assurance immobi
lière contractée ailleurs qu'à la société publique devait être notifiée à la
direction de cette société et pouvait être l’objet d'une vérification portant
sur le quantum assu ré.
!j° A illeurs, les propriétaires d'im m eubles non assurés à la société pu
blique étalent tenus de contribuer h certaines Indem nités extraordinaires
ainsi qu aux frais de révision des assurances.
6° Ailleurs enfin, quiconque était exclu de la société publique ne
pouvait sans son autorisation entrer dans aucune a u tre.
Elsncr, Op. vit. p. 124-133, trace le tableau des particularités Juridi
ques créées dans chaque localité par les règlem ents des trenle-unc
principales sociétés publiques de P russe. Ce tableau dém ontre com bien la
loi du 31 m ars 1817 était nécessaire.
LA LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ALLEMAND 13!)
là un remède impuissant puisqu’on se trouvait on pré
sence de véritables dispositions législatives. En 1869, un
projet de loi qui entre autres innovations mettait fin à.
toutes ces anomalies fut présenté à la Chamhre des dépu
tés mais il fut abandonné.
526 . Un nouveau projet qui reprit en l'élargissant l’ar
ticle 2 du projet de 18G9 fut présenté en IS76 ; volé par
les deux Chambres, il est devenu la loi du,‘U mars 1877 s.
Cette loi, qui ne contient que deux articles, abroge
toutes les dispositions des règlements des Feucr-Socicta-
le n qui n’ont pas le caractère de statuts sociaux ; elle laisse
cependant subsister l’assurance immobilière obligatoire
dans les districts où elle existe encore (notamment à Ber
lin, iireslau, Stettin elThorn).
527. Quelques traits suffiront pour compléter cette
rapide esquisse delà législation prussienne.
Le contrôle exercé par l’État sur les compagnies d’as
surance contre l’incendie est réglé par les actes de con
cession de ces compagnies cl par la loi générale du
17 mai 1883. Des instructions ministérielles indiquent
quelles sont les formalités à remplir et les pièces à pro
duire par les compagnies pour obtenir une concession,
que se gouvernement peut toujours à son gré révo
quer.
Un règlement du 28 avril 1824 interdisait aux agents
des compagnies de colporter les assurances, c’est-à-dire
d’aller en dehors de leur résidence proposer des assuran
ces de maison en maison ou de pays en pays. Cette inter»
1. C’est le projet que nous avons analysé suprà (n° 46G). 11 avait été
présenté à la cham bre prussienne par une flagrante violation île l'art. 4
de la constitution do la Confédération du nord, lequel réservait expressé
m ent, çom m e l’a rt. 4 de la Constitution de l'E m pire, la législation de
l’assurance au conseil fédéral.
2. Ou trouvera le texte original de cette loi dans la Oeselx-Samnilung
fur die Preiusuchen Staaten, 1877, p. 21. L'Annuaire de législation
étrangère, année 1818, p. 104, en contient l'analyse.
160 LES SOURCES DU DROIT l’RIVÉ DE L’ASSURANCE
diction, pendant longtemps oubliée, puis remise en vi
gueur (décision du tribunal supérieur du 2o février 1864),
n’a été définitivement supprimée qu’en 1867 par une
décision de la Chambre des députés en date du 25 jan
vier.
Nous nous contentons de mentionner ici le projet de
loi présenté en 1869 à la chambre prussienne, et, qui ré
glait d'une manière générale les rapports de l’État et des
compagnies d’assurance. Nous renvoyons le lecteur à
l’étude que nous en avons faite plus haut
Enfin, l'assurance en Prusse pas plus qu’en France
n’échappe à l’impôt. Les polices sont soumises à un droit
de timbre proportionnel au montant de la prime (Loi du
7 mars 1822. Circulaire du directeur des contributions
du 14 juillet 1866). Les compagnies et les agents sont
soumis à l’impôt des patentes.
H. L e s a u t r e s é t a t s d e l ’a l l e m a g n k
N
OMS LOIS
I.OISD'IM
POTS
tlKS ÉTATS nÊr.l.rMKNTS OU OilDON.NANCrS
1. Nous nous som m es surtout servi, pour tracer ce tableau, des publi
cations de M. E lsner: /IrcAiu fu r das Vcrsichcrungsweseti, 2« édition Ber
lin 1SG7. — 1er fasc. du vol. 1. l or et 2« fasc. du vol. II. — Hepertoris-
cher Assecuranz-Almanach, années 1807, et 1812 et suivantes, dans la
partie consacrée à la législation.
2. Nous ne parlons que du règlem ent relatif h l'Uamhurgcr gencral-
!•'euer-Kasst qui assure les m aisons de la ville de H am bourg. Il existe h
H am bourg quatre autres Feuer-Kaxsen m oins im portantes qui assurent
les m aisons d elà banlieue. Cfr. IClsncr, Op. cit. 2e V. 1er fasc., pp. 5 à
U.
3. Nous ne parlons que du règlem ent relatif à la « SUtdtische Brtaid-
aasccuran: Kasse » (C aisse d’assurance pour la ville). Il existe il l.iibeck
un « Feucr-Verstchcrungs-Verci'i » spécial pour la banlieue. Cfr. Klsner,
pp. 18 à 32.
1. 11 n ’exisle h Brèm e qu’une seule caisse publique d ’assurance, la
« ¡Irandversiclieruugs-anstall fu r dus Land ». Cfr. K lsner, pp. i i à 57.
S. S u r l'unique caisse publique d’assurance de Francfort, la l'euer
vasichcrungs-Anstatt, Cfr. Klsner, pp. 05 à 75. Cette caisse a été liqui
dée en 1869 à la suite de plusieurs incendies survenus eu 1807 et qui
avalent causé une perle de 329,957 florins. P ou r couvrir celte perte,
ou a dû Im poser aux propriétaires une double contribution ju sq u ’en
1878.
T . IL II
162 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
N
OMS LOIS
I.01S D'IM
POTS
DFS t l U S It t i l L r M r N T S O ü OU D O N N A h C f S
Saxe-M einin- Loi du 2 m ars 1853' Les agents des Com pagnies
gen com plétée par une paient l’im pôt des patentes
loi du 20 juin 1859. et sur le revenu établi par
les lois du II mai 1859 et
du 12 juin 1865. Une loi du
24 décem bre 1877 sou
m et les Com pagnies à un
im pôt de 5 0/0 sur leurs
encaissem ents annuels.
Saxe-Weimar Loi du 28 août L826
com plétée par celle
du 13 mai 1859 et
les ordonnance» du
4 décem bre 1855 et
du 19 septem bre
1860 *
Saxe-Cobourg- P o u r le duché de Une loi du 26 novem bre
Golha Gotha ; 1877 soum et les C om pa
R èglem ent du 3 juin gnies dans le duché de Go
1843 modifié par la tha à un im pôt de 5 0/0
loi du 13 août 1853 sur leurs encaissem ents
P ou r le duché de annuels. Une loi du 15 ju il
C obourg: let 1868 soum et les polices
O rdonnance du 25 ii l'im pôt du tim bre.
août 1831 ».
Saxe-A ltcn- O rdonnance du 14 Les Com pagnies-payent l'im
bourg février 1863 sur les pôt des patentes (L oi du
com pagnies d'assu 2 avril 1S50).
rance étrangères.
R èglem ent du 8 ja n
vier 1776.
M andem ent du 5 ju in
— 8 juillet 1829 com -
1. Voy. E lsncr, op. cit. (pp. 144-163), qui reproduit (pp. 150 et s u i
vantes) une circulaire ém anée du m inistère d 'iitat ditcal ït la d ate du
8 août 1859 et relative à l’exécution des deux lois citées au texte. Dans le
duché de Saxe-M einingen, il n'y a pas de caisse publique d’assurance.
2. Voy. E lsncr, o/ j , cit. p p . 164-184. Dans lo Grand-duché do Saxo-
W eim ar, il y a uno seule caisse publique d'assurance, la « Gebiiude■
Brandversicherungs-Anstult ».
3. Voy. Elsncr,«/». cl toc. cit. 2« V ol. 2“ fasc. pp. 5-28. Dans le du
ché de Gotlia, il y a une caisse publique d'assurance, la « Urandvcrsiche-
rungs-Anstalt fu r das llerzogthum Gotha o. Dans le duché de Cobourg,
il n'y a qu'une caisse locale qui opère uniquem ent dans le district de
Sonnefeld.
LA LOI DANS LES PAYS DU DltOlT ALLEMAND IG 3
• NOMS LOIS
I.O!S D'IMPOTS
i> rs É r A t s n fcf.LKN K .vT S O D O B l l O X S A S C r s
1. V . Elsner, op. cil. pp. 29-55. Le règlem ent de 1770, destiné ït régir
la caisse publique d’assurance, la « Lamies-tirandassecuratioiis-Anstalt »
devait être modifié en 1865. Nous ne savons si cette modification a eu
lieu .
2. V . Elsner, op. cil. pp. U0-13.">. Dans cette principauté ainsi que
dans les deux suivantes c'esl la caisse de M agdtbourg qui joue le rôle do
caisse publique d'assurance.
3. V . E lsner, op. cit. pp. 136-149.
4. V . Elsner, op. cil. pp. 150-169.
164 l e s s o u r c e s d u d r o i t p r i v é d e l 'a s s u r a n c e
N
OMS LOIS
LOIS D'IM
POTS
ors ÉTATS R ÈG LE M E N T S OU O H DO üKAN C XS
N
OMS LOIS LO IS n iM P O TS
Ut* ÉTATS nftt'.LC M l'N T* OU O linO N N A N C U
la bailliage d ’Hombourg
conformément ii la loi du
2 octobre 1813, — dans le
grand bailliage de Mei
senhe'.m, conformément à
une disposition du 16 fé
vrier 181(1 qui modifie le
tarif de la loi du 1er bru
maire an VII. Dans ce der
nier bailliage, l'impôt de
l'enregistrem ent et du tim
bre est réglementé, sauf
quelques modifications, par
les lois françaises du 22 fri
maire et du 13 brumaire
au VII.
Nassau O rdonnances tin 27 Les Compagnies et les
m al 18U4 et du !) agents payent une taxe de
ju ille t 1851. 5il kreutzer h 300 florins
suivant l'importance de
leurs affaires (Loi du 23
juin 1841 et du 29 juin
ISGl). L’acte de concession,
pour une Compagnie, est
grevé d'un droit de timbre
de 50 florins — pour les
agents, d’un droit do 20 flo
rins (Loi du 13 août 1859).
Schlesw ig - Loi du 23 mars 1872 Ordonnance du 7 août 1867
Holstein «]ni ne laisse sub qui soumet les polices au
sister l 'a s s u r a n c e timbre lorsque le montant
obligatoire des im de la prime dépasse 50 tlia-
meubles que ju s lers (187 ff. 50).
qu'au l " janvier
1818, et fusionne le»
trois caisses publi
ques d 'a s s u r a n c e
existant antérieure
m ent.
Brunswick Lois du 15 mai 1835 Les Compagnies par ac
et du 3 août I8b4 tions et leurs agents sont
soumis îi l'impôt des paten
tes (Loi des patentes du
3 août 1864).
I losüc-l),I [ in s Loi sur l'assurance Les Compagniesetlesagonts
tall t contre l’incendie du sont soumis à l’impôt des
NOMS I.OIS
I.OIS D'IMPOTS
DES ÉTATS Ilfcfil.KMXNTS OU ORDONNANCES
18 novembre 1810
Epayent
atentvs (Loi du 4 décem -
re 1860). Les Compagnies
d ’a s s u r a n c e m o b i l i t re
une taxe de 2 0/0
sur leurs encaissements
bruts (Loi du 25 novembre
1871).
Anhalt Loi« du 2 et du Les Compagnies d’assurance
février 1S71 *. contre ¡’incendie cl leurs
agents payent des taxes
qui varient dans les deux
duchés (Anhall-üessau-CO-
tlien et Anhalt Dernbourg).
W aldeck R è g l e m e n t d u 20 Les agents des Compagnies
avril 1871 complété sont soumis à l'impôt des
par un autre règle patentes (Loi du 2G juin
ment de 1873. 1862).
L ip p e-D o t- Loi du 26 avril 1877 Le* Compagnies payent une
mold qui réorganise la laxe annuelle de 1/10 pour
caisse publique d'as mille du capital assuré,
su ra n c e c ré é e en el un droit sur chaque po
1732. lice.
Loi du 29 juin IS-il.
Llppe-Schauin- Loi du janvier
bo urfi 18G6. Déclaration
de» 21 janvier 1S71
et 7 mai 1872.
Oldenbourg Loi du 15 août 1Stî 1 Les agents des Compagnies
r é g l e m e n t a n t la sont soumis il l'impôt sur
(Mitigepublique d'as le revenu.
surance.
Loi du 10 mai 1798
p o u r l 'a n c i e n n e
Seigneurie de Jc-
ver *.
Luxem bourg Loi du 20 mars 1853. Le» Compagnies cl leurs
agent payent un impôt de
2 0/0sur leur bénéfice(Lois
du 26 novembre 1849 el du
16 décem bre 186V). Une
loi du 27 janvier 187 2 sou
met les polices au timbre.
N
OMS LO
IS
LO
ISD'IM
POTS
D F S .Ê T .Ü S H Èr.LBM rSTS OU ORDONXANCFS
1. Voy. ces loi cl ordonnance A leur date dans la Sam mlung der Ge-
«•/se fu r den Kanton llaset. l ”cst mie des lois les plus c o m p ile s sur la
m atière.
2. V oy. ces lois h leur date dans le Recueil officiel des lois de Bdle-
Campaunc.
3. Voy. ces loi cl ordonnance à loùr date dan* la Gesetzessammlung
du canton d'A rgovie.
Voy. cette loi dans Voffizielle Sammlung der Grselze, llesr/dûsse
und Verordnungen îles Eidgenössischen Standes Zürich, Vol. 13, p. 100,
et p . 134.
5. Voy. {'offizielle Sammlung der bestehenden Gesetz? pour le canton
de ScbalTIiousc, Neue Folge, vol. S, p. 847.
li. Voy. Amtliche Sammlung der Gesetze und Verordnungen pour le
canton de Solcurc, Vol. S6°, p. 155.
1. Voy. pour les lois de 1852 le Landsbuch des Kantons Glarus, II"
partie, 2° V ol., p . 90 et su iv ., et pour la loi de ttO ) VAmtlche Sammlung
der G/netze, 1804-18*6, I. p. 60.
LA 1.01 DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 201
abroge la soi de 1864 relative à l’assurance immobilière
obligatoire *.
Xug. Loi du 27 mai IS07 3.
Appenzcll Rhodes Extérieures. Loi, du 20 avril 1860 3.
Berne. Loi du 30 octobre 1881 complétée par deux dé
crets du 1" mars et du 30 août 1882. Cette loi qui réor
ganise la caisse cantonale d’assurance immobilière fondée
en 1806, a été acceptée, lors de la votation populaire, par
28,541 voix contre 20,213. On voit par cet exemple que
ce système si critiquable de l’assurance par l’Élat est loin
de réunir l’unanimité des suffrages, méme dans les can
tons allemands.
La loi du 30 décem bre 18S1 qui pendant dix ans a été
soumise à une minutieuse élaboration mérite d'être étu
diée. Nous la reproduisons in extenso comme un curieux
spécimen des créations artificielles inspirées par la doc-
Irinc de l’assurance par l’Ésat.
aura lieu en 1882, ainsi que plus lard pour de grandes révisions des éva
luations.
La nom ination définitive d'une com m ission d'évaluation pour chacun
des arroiidi.'sem cnts se fera, après la prem ière inspection générale, pour
la période du l°- janvier 1883 au 31 décem bre 188(i.
A rt. 5. Les com m issions sont soum ises h la surveillance de la D irec
tion de l'étatilissrm ent, qui a le droit de déléguer pour assister à leurs
opérations un représentant ayant voix consultative.
C h a p itre II. — P r e s c rip tio n s re la tiv e s a u x e stim a tio n s.
A rt. 6. Lorsque les trois m em bres de la com m ission ne sont pns d'ac
cord sur la valeur d'un bâtim ent on de parties d'un bâtim ent, le cliillïe
qui obtient deux voix prévaut, et s'il y a trois avis différents, le cliitTre
interm édiaire fait règle.
A rt. 7. P our éviter les fractions, on supprim era tout ce qui, dans l'éva
luation d'un bâtim ent, n’excédera pas fr. 50. Toute som m e de plus de
fi. 50 com ptera pour fr. 100.
A rt. 8. Les bâtim ents désignés îi l'art. 5, lilt. A do la loi ne peuvent
être estim és ci adm is à l’assurance cantonale qu’ensuite d'une autorisation
spéciale de la Direction de l’établissem ent.
La preuve qu’une réassurance de ces bâtim ents est possible Incom be
aux propriétaires.
A rt. 9. Ne sont pas considérées com m e des bâtim ents dans le sens de
la loi les baraques de foires el de spectacles de toute espèce. Lu D irec
tion peut refuser d ’adm ettre à l'assurance cantonale les huttes de m açons
et tailleurs de pierres, les cantines do fêtes, les guérites de garde-voie,
les pavillons de bains, etc.
Les propriétaires de ces objets sont libres de les assurer ailleurs.
A rt. lu. L 'estim ation des fondements et des m urs d'appui des bâti
m ents, de la m açonnerie des ponts do grange, des canaux, des puits, etc.,
ainsi que leur adm ission à l’assurance, n'ont lieu que sur la dem ande for
m elle du propriétaire.
Les instructions spéciales des estim ateurs (art. 33 ci-dessous) com pren
dront l'indication précise des installations m écaniques qui appartiennent
au bâti >eut (art. ô. paragraphe 3 de la loi).
A rt. H . L orsqu'un bâtim ent est com plètem ent détérioré ou qu'il pré
sente de grandes chances d’incendie, l'évaluation n'en sera pas faite aussi
longtem ps qu’il restera dans cet étal.
Si des bâiim cnls de co genre sont d é j\ assurés, la Direction de r é ta
blissem ent tlxc aux propriétaires un délai pour exécuter les changem ents
nécessaires et elle prévient en môm e tem ps les créanciers hypothécaires.
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE l ’a SSCRANCE
cinquième, [/indemnité à payer en cas d’incendie se régie
de manière qu’il y ail entre le montant de l'indemnité cl le
A l'expiration de ce délai, s'il n'a pas été rais à profit, l'établissem ent
n’esl plus ten.u au paiem ent de l'indem nité.
Lorsque les experts procèdent aux évaluations, ils doivent aussi exa
m iner avec soin" le* feux du bâtim ent et signaler it la D irection toutes les
défectuosités qu'ils découvrent.
A rt. 12. L’autorité com m unale est tenue de faire coïncider avec la
prem ière évaluation générale, et avec chaque évaluation ordinaire an
nuelle, une inspection de tous les bâtim ents au point de vue du danger
d’incendie.
A rt. 13. L 'adm inistration de rétablissem ent rem et à chaque com m is
sion lin rôle des bâtim ents, dans lequel toutes les évaluations seront en -
registróos suivant les rubriques, puis signées par les estim ateurs. Los
■'ôles des bâtim ents servent de base fi l'établissem ent des registres m atri
cules. A près l'achèvem ent des estim ations dans chaque arrondissem ent,
ces rôles sont conservés au bureau de l'adm inislration centrale.
A rt. U . Le registre m atricule de chaque com m une m unicipale sera,
après la prem ière évaluation générale, établi en trois doubles par les
soins de l'adm inistration : l'u n des doubles sera conservé au bureau de
l'adm inistration centrale, un aulrc au secrétariat de préfecture et le troi
sièm e au secrétariat com m unal.
T oute nouvelle assurance, tous changem ents do l'estim ation et toute
radiation d'un bâtim ent seront im m édiatem ent transcrits du rôle des b:\-
timonl» dans les trois doubles du registre m atricule.
L 'adm inistration centrale délivrera pour chaque évaluation une police
d’assurance îi l'assuré.
A rt. 13. Les propriétaires sont tenus de perm ettre l’entrée de ic irs
bâtim ents îi la com m ission d'évaluation et de l'autoriser à eu visiter tou
tes les parties.
A rt. 16. Les estim ateurs com m uniqueront par lettre, dans les 4S heu
res, au propriétaire d'un bâtim ent ou à son représentant, le résultat de
toute évaluation et classification de ce bâtim ent.
Si le propriétaire entend :
«. recourir contre l'évaluation,
A. ne pas assurer son bâtim ent pour le m ontant total de l’estim ation,
c. exclure de l'assurance des caves voûtées ou des installations m éca
niques,
il devra, au pied de la lettre d'avis, m entionner ses déclarations, les si
g n er, et adresser la lettre franco au secrétariat de prefecture, dans Ie9
quatorze jour» de la com m un.cation (art. 15 de la loi).
A rt. 17. L es évaluations sont de trois espèces, savoir :
A. La prem ière évaluation générale (a rt. i l , paragraphe 3 cl a rt. 43
de la loi) ;
i.A LOI DANS LES PAYS DE DIIOIT ALLEMAND 205
montant du dommage le même rapport qu’entre la somme
assurée et le montant de l’évaluation du bâtiment.
m cnts déjîi existants, s'ils ne rentrent pas dans les ouvrages d'entretien
ordinaire. •
c. T ous autres changem ents qui peuvent exercer de l'influence sur la
classification établie en l'art. 21, lill. n, h et c. de la loi.
(/. L a réduction des assurances existantes, faite en applicalion de l’art.
17 de la loi.
e. Les m odifications îi faire aux estim ations prim itives, ensuite de
m utalions, vente, héritage, parlage. etc. Les autorités com m unales sont
tenues d'indiquer ii rétablissem ent les changem ent» de cette natu re.
A rt. 24. Les estim ateurs d'arrondissem ent dresseront chaque année
leur itinéraire; il» en enverront un double a tu secrétariats de préfecture
et un autre il l’adm inistration, pour le 1 " août au plus tard.
Les secrétaires de préfecture aviseront im m édiatem ent les m aires de
l'époque à laqu-Ile aura lieu l'estim ation ; ceux ci en donneront connais
sance aux propriétaires et les inviteront il faire leurs dem andes d'estim a
tion jusqu'au 31 août au secrétariat com m unal.
Les propriétaires sont tenus de déclarer au secrétaire com m unal, dans
le m im e délai, tous les changem ents im portants survenus dans l'étal do
leurs bâtim ents.
Le conseil com m unal a l'obligation de dresser, pour le rem ettre ît la
com m ission, un état des bâtim ents dont il ju g e la réévaluation néces
saire .
C. Évaluations extraordinaires.
(A rt. 14 et 17 de la lo i.)
A rt. 25. Une évaluation extraordinaire peut avoir lieu en tout tem ps:
a. Lorsque, dans les cas prévus ïi l'art. 23, lilt. a et t> ci dessus, le
propriétaire d'un bâtim ent en fait la dem ande par écrit au secrétariat de
préfecture, par l'interm édiaire du secrétariat com m unal ;
h. lorsque, dans les cas prévus à l'art. 23, litl» c et il ei-dessus, le
propriétaire a omis de faire les diligences nécessaires à l’occasion des
évaluations ordinaires annuelles, et que l’adm inistration, inform ée de ce
fait, ordonne elle-m êm e une évaluation ;
o. lorsque, pour un autre m otif quelconque, le conseil com m unal ou
l'adm inistration reconnaît la nécessité de celte évaluation extraordinaire.
Dans tous ces cas, le secrétariat de préfecture invitera la com m ission
a procéder il l'évaluation.
Celle-ci a lien, dans les cas prévus sous lettres a et A, aux frais du pro
priétaire, qui doit en déposer le m ontant d'avance au secrétariat de pré
fecture ; dans le cas prévu sous lettre c, ces frais sont supportés par réta
blissem ent.
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 207
bustibles, à moins qu’on n’y conserve des substances aug
mentant les risques.
L'assurance des bâtiments isolés et construits sans feux
A rt. 26. Les distances fixée» par l’a rt. 21, tilt, a et t>, rte la loi mî
m esurent horizontalem ent d ’un avant-toit ft l'autre.
A rt. 27. Les dém ents de classification fixés fi l'a rt. 21, l il t.« et 6, de
la loi seront plus spécialem ent déterm inés dans les instructions que rece
vront les estim ateurs.
La D irection de rétablissem ent prononce sur toutes les difficultés rela
tives à la classification.
A rt. 28. Seront considérés com m e bfttim cnts dans lesquels s'exerce
une industrie augm entant les risques (a rt. 21, litt. c de la loi; :
Les fabriques d'asphalte et de canon bitum é,
les brasseries avec distilleries de malt,
les blanchisseries avec séchoirs pourvus de fourneaux et de tuvstix en
fer nou garnis,
les fabriques de produits distillés,
les fabriques de cigares,
les fabriques de produits chim iques et les laboratoires de chim ie en
tant qu’ils ne sont pas exclus par l’art. 5 de loi,
les teintureries avec séchoirs chauffés,
les (..briques de feutre,
les fonderies,
les verreries,
les séchoirs pour le bois,
les fabriques de laine artificielle,
les fabriques de laque et de vernis,
les entrepôts et m agasins contenant des m archandises ou des m inéraux
facilem ent inflam m ables,
les raffineries d'huile,
les huileries de toute espèce,
tes pniqucteries,
les poisseries,
les dépôts de pétrole,
les théâtres,
toutes les filatures m écaniques,
les fabriques du tabac,
les fabriques d’essence de térébenthine et de résine,
les fabriques de couleurs aniliques,
les lab iques de vitriol,
les fabriques d'allum ettes,
les dépôts d'allum ettes.
208 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ l)E L'ASSURANCE
est facultative, si la valeur de leur estimation est inférieure
à 300 francs.
A r t . 3. — L’établissement d’assurance indemnise confor-
C h a p itre IV — C o n s ta ta tio n du d o m m sg e
A rt. 29. L orsqu’un bâtim ent a été réduit en cendres ou endom m age
par l’incendie, la foudre, les m esures prises pour éteindre le feu, e tc .,
le propriétaire doit en donner avis, dans le délai fixé à l'a rt. 29 de la loi,
au m aire de la com m une, qui en inform era le préfet et le secrétaire de
préfecture, et celui-ci fera procéder h l'évaluation du dom m age.
A rt. 30. L'évaluation du dom m age a Heu aux frais do l'établissem ent.
Il y sera procédé :
а. Par l’estim ateur com m unal i*eul, si le dom m age ne lui parait pas
excéder fr. 1U0.
б. P a r l'estim ateur com m unal et un estim ateur d'arrondissem ent, si
I ; prem ier ne prévoit pas un dom m age de plus de fr. 300.
c. P ar la com m ission devaluation ordinaire, s'il s’agit d’un dom m age
plus considérable.
A rt. 31. Le procès-verbal de l'évaluation est rédigé et signé par les
estim ateurs. 11 portera égalem ent lu signature du lésé ou de son repré
sentant Le droit de recourir contre l'estim ation n'en reste pas m oins for
m ellem ent garanti.
A rt. 32. Lorsque le dom m age est partiel, la conservation de ce qui
reste est l'affaire du propriétaire ou do son représentant E n cas de révi
sion do l'évaluation, il ne sera tenu aucun com pte du dom m age qui pro
viendrait de leur négligence.
C h a p itre V. — D isp o sitio n s tr a n s ito ir e s e t finales.
A . Administration centrale.
Article t«r. L'adm inistration centrale de l'établissem ent cantonal d'as
surance des bâtim ents contre l'incendie, y com pris les caisses d’assurance
des com m unes et des districts, a pour organes :
1° Le Conseil d'adm inistration ;
2“ L a Direction ;
3« Les fonctionnaires de l’établissem ent.
A rt. 2. Le Conseil d'adm inistration est nomm é par le Conseil exécutif.
11 se compose do quinze m em bres, avec le D irecteur de l'intérieur ou un
autre m em bre du Conseil exécutif com m e président ; les quatorze autres
m em bres seront pris dans les différentes parties du canton ; quatre d'entre
cii -v doivent habiter lierne ou ses environs et dix au m oins doivent être
propriétaires de bâtim ents.
Les m em bres du Conseil d’a Im inistralion sont nom m és pour six an
nées et se renouvellent par série de sept m em bres tous les trois ans.
La prem ière période com m ence le 1er janvier IS 'S . Le so rt désigne
les sept m em bres sortant h la (lu de l'année 1885.
Art. 3. Le Conseil d'adm inistration se réunit A lierne, en séance ordi
naire une fois par an, et en séance extraordinaire aussi souvent que la
Direction !e juge nécessaire ou quo cinq m em bres le dem andent.
L i présence de huit m em bres au m oins est indispensable pour que les
délibérations soient valables. Les décisions sont prises à la m ajorité
absolue des voix des m em bres présents. Le président vote com m e le*
autres m em bres; en cas de partage, sa voix est prépondérante.
A rt. 4. Indépendam m ent de la surveillance générale de l'établissem ent,
le Conseil d ’adm inistration a les attributions suivantes :
t® Il nom m e son vice-président
2« Il nomm e quatre m em bres de la D irection.
3° Il nomme les fonctionnaires de l'adm inistration centrale ; la nom i
nation du gérant est soumise 4 la ratification du Conseil exécutif.
4n 11 arrête les règlem ents et instruct.ons nécessaires pour lu gérance
de l'établissem ent.
5° Il fixe la cote d'assurance et ordonne la perceptio n.
6° II nomm e les vérifica'enrs des com ptes ; ¡1 exam ine les com ptes
annuels et le rapport de gestion de la Direction cl les soum et ensuite à
l'approbation du Conseil exécutif.
7“ Il fait les propositions au Conseil executif touchant la révision des
estim ations dans tout le canton ou dans certaines parties du canton
T . II. U
210 u:s s o u r c e s n u d k o i t c i u v è u e l 'a s s u h a v c f .
a. Par le feu ;
b. P ar la foudre, qu'il y ait eu embrasement ou non ;
(art. ! 4, 3" paragraphe, (le la loi), de m im e qu<‘ pour la réassurance
des risques de rétablissem ent ou de l'une ou l'autre de scs sub
divisions.
A rt. 3. L es fonctions de m em bre du Conseil d'adm inistration sont gra
tuite*. Toutefois, les m em bres qui ne dem eurent pas h Bern • reçoivent
une indem nité de route à raison de trente centim e* par kilom ètre, aller et
retour.
A rt. 0. La Direction se com pose de 5 m em bres, soit du P res'dent du
Conseil d'adm inistration et de ijuutre m em bres nom m és par ce Conseil
pour le term e de trois ans Llle se réunit ainsi souvent que le besoin
l’exige. La présence de trois m em bres nu m oins est nécessaire pour «pie
les délll ératlons soient valables. Elle prend ses décisions îi la m ajorité
des voix Le président vote com m e les autres m em bres ; en cas de par
tage. sa voix est prépondérante.
A rt. 7. La Direction gém les affaires de l'Adm inistration centrale, ^cs
attributions sont notam m ent les suivantes.
1« Elle nomm e son vice-président, les estim ateurs d'arrondissem ent
(nrt. 3 du décret du I1» inar -. IS82) et les em ployés du bureau.
2° Klie exerce le contrôle sur le personnel de l'adm inistration et s .r-
veille la tenue d«s registres
3« H le fixe l'époque des estim ations ordinaires de chaque année
(art. '3 de la loi)
i . Kl le form e opposition, s'il y a lieu, contre les estim ations des bAll-
ment* 11 contre les è (dilations des dom m ages (art 13 et 33 de la loi) et
reçoit le? réclam ations des p ro piiétaircs de bâtim ents. Ces attributions
peuvent être déléguées par la Direction îi son président.
3« Elle décide, sous réserve de la ratification du Conseil exécutif, l’in
troduction d’actions en justice.
C» lîlio prend des décisions sur la réassurance de certains bM im entsou
propriétés.
Art. S Le président et les n.em bres de l.i D irection reçoivent une in
dem nité du 12 fr. par séance.
Art. 9. Les fonclionnaires de l'Adm inistration centrale sont :
1° Le g é ra n t, av ec un traite m e n t do 43U0 il 3300 fr.
3° L'inspecteur technique, avec un traitem ent de 4000 à 4300 fr.
3" Le teneur de livres el com ptable, avec un traitem ent de 3,500
à 4,000 fr.
Ces fonctionnaires sont élus pour quatre ans. L eurs attributions seront
déterm in ées pl :s spécialem ent par un règlem ent du Conseil d'adm inis
tration.
La Direction nom m e d'autres em ployés, si le besoin l'exige, et llxc
leur traitem ent.
LA I.OI DANS LES PAYS I)E DROIT ALLEMAND 211
c. Par les mesures prises pour éteindre le feu ou en a r
rêter les progrès.
La Cai-se de l'établissem ent est tenue en com pte courant par la Caisse
de l'É tat.
A it. 10. Le gérant fournit, dés son entrée en fondions, un caution
nement de 10,000 fr.
B. Caisse communale d'assurance.
A rt. il. Les propriétaires de bâtim ents qui constituent la caisse com
m unale d'assurance en ver.u de l'art. 22 c de la loi, statuent, a la m a
jorité des voix :
1° S ur leur union a \ec d'autres com m unes à l’effet de n’établir qu'une
seule caisse com m unale, en vertu de l’art. 22, paragraphe 2, de la loi
com m e aussi sur leur sortie do l'association.
2» S u r la perception, îi l'effet de couvrir plus tôt un déficit éventuel, de
contributions annuelles excédant lo double du la contribution ordinaire,
conform ém ent ii l'art. 26, paragraphe l«r, de la loi.
S ur la réassMrance des ri-ques dont la caisse com m unale doit se
charger pour son propre com pte.
A rt. 12. Une com m ission d ’au m oins trois m em bres adm inistre la
caisse coin nunale d'assurance el la représente aup:ès de l'Adm inistration
centrale.
L orsque la paroisse ne se com pose que d’une seule m unicipalité ou
qu'une m unicipalité com prend plusieurs paroisses, le conseil m unicipal,
ou i:ne section de ou conseil désignée par lui, forme la com m ission.
Lorsque la paroisse com prend plusieurs m unicipalités ou que plusieurs
com m unes se sont réunies pour n'établir qu'une seule caisse d ’assurance
en vertu de l’a rt. 22. paragraphe 2, de la loi, la com m ission «e com pose
des m air s de toutes ces com m unes ; les conseils m unicipaux ont cepen
dant la faculté de désigner tout autre de leurs m em bres pour en faire
partie.
S 'il n’existe que deux m unicipalités, lo conseil de celle des deux qui
a la plus grande valeur assurée désigne le troisièm e m em bre do la
com mission.
La com m ission nom m e son président et son secrétaire. Le président
vote com m e les autres m em bres ; en cas de partage, sa voix est prépon
dérante.
A rt. 13. La com m ission a les attributions suivantes :
1° Elle nom m e, pour le term e de trois an s, deux représentant!! h
l’assem blée des délégués de la caisse d'assurance de district.
20 Elle convoque l'assem blée des propriétaires de bitim enl* h l'effet
de se prononcer sur les questions prévues à l'art. 11, n°* I, 2 et 3, ci-
dessus.
3“ Elle reçoit com m unication du com pte-rendu annuel que l'A dm iuls-
212 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
II n'esl pas payé d’indemnité pour un dommage inférieur
à 20 francs.
Iration centrale doit transm ettre aux com m unes en conform ité de l'art. 22.
dernier paragraphe, de la loi.
4» Kilo surreillo la tenue des registres m atrlcu'es dans les secrétariats
com m unaux. A cet efTet, ces registres seront collationnés une fois par
année par un m em bre de la commission avec ceux du secrétariat de
préfecture.
C. Caisse / f assurance tic district.
A rt. I I . Une assem blée com posée de deux délégués de chaque caisse
com m unale d'assurance, représente le» propriétaires de b&timenU qui con
stituent la caisse d'assurance de district en vertu do l'art. 22 A de la loi.
Cotte assem blée est présidée par le préfet e t !c secrétaire de préfecture y
rem plit les fonctions de secrétaire, t-o président exerce le droit de vote
de la même m anière que le président de la com m ission de la caisse corn"
m unalc (art. 12).
Art. 15. L ’assem blée des délégués a les attributions suivantes :
1° h,lle nomm e une com mission de district de 3 il 3 m em bres pour le
term e de 3 années.
2° Elle se prononce sur la réunion avec d'autres districts, conform é
m ent à l'art. 22, paragraphe 2. de la loT, com m e aussi sur la sortie de
son district d une pareille association d'assurance. Toutefois, lorsqu’une
com m une le dem ande, la décision îi prendre A cet égard appartient à
’assem blée des propriétaires de bâtim ents de l'association.
3U Elle se prononce égalem ent sur la perception, h l'effet de couvrir
plus tùl un déficit éventuel, de contributions annuelles plus élevées que
le double de la contribution ordinaire, conform rm ent à l'art. 2G, para
graphe l» , de la loi.
4o Elle prend les décisions nécessaires su r la réassurance des risques
dont la caisse de district doit se charger pour son propre com pte.
A rt. tli. Lorsque plusieurs districts ne form ent qu'une seule et même
caisse d'assurance de district, il n'existera qu'une seule assem blée de dé
légué« pour tous ces districts. Cette assem blée, nom m ée en conform ité
de l'art, l i, désigne dans son soin une com m ission de district de 5 i
1 m em bres, qui choisit elle-m êm e son président et son secrétaire.
Art. 7. La com m ission de district est chargée :
t° De recevoir com m unication du com pte rendu annuel que l’A dm i-
nistration centrale doit transm ettre aux districts en vertu de l’art. 22,
dernier paragraphe, de la loi ;
21' De convoquer l'assem blée des délégués, aussi souvent que les
affaires l'exigent, et de discuter préalablem ent les objets h traiter par
cette assem blée.
t). Association pour l’assurance.
A rt. 18. — La réunion do plusieurs com m unes ou districts en une
LA LOI DANS LES l’AYS DE DROIT ALLEMAND 213
A rt. i. — L’établissement cantonal ne répond des 'inis-
tres causés par les guerres que pour la partie du dommage
seule association ne peut s'opérer que po'.:r le com m encem ent d'un nou
vel exercice. Toute décision y relative doit êlre prise avant le 1er novem
bre el com m uniqué avant la m im e époque à l'A dm inistration centrale.
L'association doit se Tonner pour dix ans et il n’est pas permis d'en
sortir avant l’c\ piratic il de ce terme.
De nouvelles com m unes ou de nouveaux districts ne peuvent élre reçus
dans une association que du consentem ent de tous ses m em bres.
Art. 19. L orsqu'une com m une ou un district se relire d'u ne associa
tion ou que celle-ci se dissout, la répartition de l'actif on du passif
existant h lieu en proportion de la valeur assurée des com m unes ou des
districts.
La déclaration de sorlie doit être faite au plus tard six m ois h
l ’avance.
C h a p itre II. — Do la p e rc e p tio n d e s c o n trib u tio n s d 'a s su ra n c e .
A rt. 20. L i perception ordinaire aura lieu pour la prem ière fois au
com m encem ent do l'année 1Sî 3. Elle se fera ensuite chiq ue année,
après le dépôt des com ptes de l’année précédente, dans les délais que fixera
le Conseil d'adm in'slration.
L a perception, pont laquelle le registre m atricule et l’état des assu
rances soi vent de base, com prend ;
!" La c nlribution simple pour l'année cotiranlc (art. 21 de la I i ) ,
2° Los contributions supplém entaires destinées à cuuvrir le déficit de
l’année précédente, s'il en existe un (art. 2ii de la loi).
A rt. 21. lîn cas de nouvelle adm ission à l'assurance, d'augm entation
de la valeur assurée d'un bAtlment nu de transfert dans une classe supé
rieure, la per option de la contribution sim ple s’opère p> ur toute l'annéo
ou pour line dem i-année lorsque ces changem ents surviennent dans le
second sem estre.
A rt. 22. Eu cas de sortie de l’assurance ou de destruction d'un bilti-
m cnl par des accident» naturels, par le feu ou par dém olition, com m e
aussi en cas de modification de l'assurance ou de transfert d'un bâtim ent
dans des classes inférieures en vertu de l'art. I l de a loi, l'établissem ent
rem bourse, lorsque ces changem ents surviennent dans le prem ier sem es
tre, la m oitié de la prim e ou de la contribution supplém entaiic ¡i
percevoir.
A rt. 2 t. La perception des contributions s'opère p .r i e s soins des
conseils com m unaux, qui en chargen t un percepteur sous leur respon
sabilité.
I.e m ontant îles contributions est versé ù la Recette de district.
Art. 24. L'établissem ent bouille pour la perception une provision de
2 0/0 aux conseils com m unaux.
21 i I.ES SOURCES 1)U DIIOIT PRIVÉ DE l ’a SSURANCIÎ
qui ne serait remboursée ni par la Confédération ni par le
Canton.
Il n'indemnise pas pour le dommage que les bâtiments
éprouvent par une explosion. S'il y a eu incendie à la suite
d'un accident de celle nature, l'indemnité n’est garantie que
pour les dommages causés par le feu ou par les mesures pri
ses pour le combatiré.
A rt. o . — Sont exclus de l’assurance à l'établissement
cantonal :
a. Les bâtiments qui servent à la fabrication et au dépôt
de poudres et d’artifices cl les magasins de dynamite ;
b. Les fabriques de produits chimiques dans lesquelles on
utilise ou prépare des substances explosibles ou spontané
ment inflammables.
Les propriétaires des bâtiments indiqués à la lettre b du
présent article ont le droit de demander l'admission de
ces bâtiments à l'assurance cantonale, si une réassurance est
possible.
I.’assurance d'un bâtiment ne comprend pas les appareils
mécaniques qui s’y trouveraient. Ne sont pas exclues ce
pendant de l'assurance les parties des appareils qui sonl
scellées à mortier, ou qui tiennent à fer el à clou, et qui sont
attachées au bâtiment à demeure llxe, telles que les roues
C h a p itre III Du p a ie m e n t d e s in d e m n ité s .
A rt. Í5. L 'établissem ent acquitte les indem nités au moyen de m andats
sur ia Caisse cantonale ou su r la Kecclle de District.
C h a p itro IV. — D e l'a d m in is tra tio n d e s fo n d s do ré s e rv e .
Art. 2G. Les fonds de réserve de la Caisse centrale, di s caisses de dis
trict» cl des caisses com m unales sont gérés par (‘A dm inistration centrale
de rétablissem ent.
Ils sont placés îi titre de fonds spéciaux à la Caisse hypothécaire (ltè-
glem ent du 3 décem bre 1875).
Cet établissem ent tient une com ptabilité distincte p o u r chacun de ces
fonds de réserve.
C h a p itre V — D is p o s itio n finale.
A rt. 27. Le présent décret sera exécutoire h partir du !«r janvier RSX
Toutefois, celles de ses dispositions qui concernent l'organisation de l'ad
m inistration entrent im m édiatem ent en vigueur.
I.A I.OI DANS 1.KS PAYS HIC ItlIOlT AU.EMAM) ¿15
mues par eau cl les turbines, les chaudières à vapeur, clc.
L'assurance de ces objets à l'établissement cantonal n'est pas
obligatoire, mais il n’est cependant pas permis de les faire
assurer ailleurs. En c a s île contestation, le Conseil d’admi
nistration déeide si tri objel peut être considéré comme
faisant parti«; du bâtiment (>1 être compris clans l’assurance-
A rt. ü . — Il est interdit de faire assurer ailleurs les bâti
ments ou parties de bâtiment dont l'admission à l’assurance
cantonale est obligatoire.
Les con Ire venants sont passibles d’une amende qui sera
lixée dans les limites du dixième ;\ la moitié du montant de
l’assurance à rétablissement cantonal. En outre, ils sont
déchus tic tout droit à l'indemnité de l'assurance cantonale.
(Juanl aux perles que pourraient éprouver les créanciers
hypothécaires, la disposition de l'art. .15 est applicable par
analogie.
A r t . 7. — Q u ic o n q u e s u p p r i m e o u d im in u e s o n b â tim e n t,
d o it en a v is e r l'é ta b lis s e m e n t d ’a s s u r a n c e .
Le propriétaire paiera la prime aussi longtemps qu'il n'aura
pas fait celle déclaration.
A r t . 8. — 11 sera formé un fonds de réserve au moyen
d ’une partie des recettes de l’établissement.
A r t . !). — Les frais d'administration el ceux des évalua
tions ordinaires sont supportés par l’établissement d’assu
rance.
Il accorde aussi des subsides généraux en faveur des cais
ses de secours des corps de pompiers et pour promettre aux
communes de compléter leurs moyens de préservation eL de
défense contre le feu ; mais ces subsides ne pourront excé
der annuellement cinq centimes pour mille francs du capital
assuré.
De même, l’établissement peut délivrer des récompenses
aux particuliers ou aux corps de pompiers pour des services
ou des secours extraordinaires.
Il est également autorisé à promettre des récompenses
pour la découverte d'incendiaires.
Art. 10. — L’établissement cantonal peut, pour le compte
de la caisse centrale et des autres caisses (art. 22 , réassurer
2IG I.ES SOURCES DU DROIT PRIVÉ Dli I. ASSURANCE
un certain nombre de bâtiments à des compagnies d'asni-
rances.
Les contrats de réassurance ne seront conclus que sous
réserve do la ratification du Conseil exécutif. Un contrat de
réassurance pour l'ensemble des risques est soumis à la rati
fication du Grand Conseil.
C h a p itre II. — A d m in istra tio n .
Art. II. — L’établissement cantonal d'assurance contre
l’incendie est administré par un Conseil d’administration«
sous la surveillance du Conseil exécutif.
Un décret du Grand Conseil réglera les détails d’organisa
tion de cet établissement et créera les emplois nécessaires.
Les évaluations doivent se faire avec le concours des •
communes.
C h a p itre III — D e l’é v alu a tio n d es b â tim e n ts e t de
le u r a ss u ra n c e .
A rt. 12. — Dans la taxation de chaque bâtiment, on éva
luera exactement le prix de construction el le prix de vente.
La plus faible des deux sommes sera la valeur du bâtiment
pour l’assurance.
Pour les bâtiment'! qui servent effectivement et exclusive
ment â une exploitation agricole ou industrielle et dont on ne
peut déterminer le prix de vente, la taxe pour l'assurance
se basera sur le prix de construction.
Le prix de construction est la somme qu’exigerait à l'épo
que des taxations, d’après une évaluation modérée, la con
struction d’un bâtiment semblable, eu égard aux circonstan
ces d ’entretien, de dégradation, etc. <lu bâtiment dont on fait
l’estimation.
La valeur du sol ne sera pas comprise dans le prix de
vente.
lin ce qui concerne les églises, les taxateurs s’entendront
avec les propriétaires pour lixer la valeur de l’édifice pour
l'assurance et, en cas d’incendie, l’établissement rembourse
les dommages jusqu’à concurrence de celle valeur.
LA LOI DANS LES l'AYS Dlï DHOIT ALLEMAND 217
Art. 13. — Pour constater la valeur des bâtiments nouvel
lement construits qui peuvent déjà servira leur destination,
les mutations survenues dans la valeur de bâtiments déjà
assurés, les risques qu'ils présentent et l’obligation de payer
sa contribution d’assurance, il y aura chaque année, à l’épo
que que fixera le décret d'exécution, une estimation ordi
naire aux frais de rétablissement.
A rt. I i. — L'évaluation extraordinaire d’un bâtiment peut
avoir lieu en tout temps, à la demande du propriétaire. Les
frais sont alors à sa charge.
Le propriétaire peut également demander l'assurance d’un
bâtiment nouvellement construit dès que la toiture est élevée,
mais le bâtiment ne doit étre évalué que d’après le prix de
.construction de ce qui existe.
L'administration de rétablissement peut en tout temps,
avec l’approbation du Conseil exécutif, ordonner une révi
sion des estimations dans tout le canton ou dans certaines
parties du canton.
Tous les dix ans, le Conseil exécutif examinera s'il y a
lieu de procéder à une révision générale des estimations et
présentera des propositions au Grand Conseil.
Au t . 15. — Le bénéfice de révision de l’évaluation faite par
la commission est réservé tant à rétablissement d'assurance
qu'aux propriétaires intéressés; cette révision doit étre de
mandée dans les quatorze jours de la communication.
La révision se fait par trois experts, nommés librement
1 ar le Conseil exécutif; il> statuent sur le recours après .»voir
procédé à une nouvelle expertise. Cette révision est défi
nitive.
Les frais de la révision sont supportés par la partie re
quérante si la première évaluation n’est pas modifiée de plus
de 1/20".
A rt. IG. — L'assurance des bâtiments nouvellement admis
et les mutations survenues ensuile d’une révision entrent en
vigueur dès le jour de la taxation.
S'il y a recours, la somme admise lors de la première ex
pertise formera la valeur assurée, jusqu'à ce que l'estimation
so it définitivement fixée.
218 LES SOUl-'CES DU DROIT l*ltl VÊ DU LASSUItANCE
Aht. 17. — Les fonctionnaires de l'établissement sont te
nus do signaler tous les cas de détérioration considérable ou
de délabrement des bâtiments, comme aussi tous les change
ments qui sont de nature à modifier la contribution d'assu
rance, :«iiu qu’il puisse être procédé à une nouvelle évalualion.
Ils peuvenl réclamer le concours des communes pour faire les
constations nécessaires.
Les propriétaires de bâtiments qui se trouvent dans l’une
ou l’autre de ces conditions, doivent en informer le secré
tariat communal, après v avoirété invités par une publication
officielle.
Les frais de l’évaluation sont supportés par l'établissement,
si le propriétaire l'a avisé des mutai ions survenues dans la
valeur du bâtiment. Ils sont à la charge du propriétaire, s’il
a négligé de faire celte déclaration.
Lorsqu’un bâtiment se trouve dans un état de délabrement
complet ou qu'il présente de grandes chances d’incendie, l’o-
bligation de rétablissement de rembourser un dommage éven
tuel cesse, après un avertissement infructueux, pour aussi
longtemps qu’il ne sera pas rémédié aux défectuosités
signalées.
A rt. IS. — Toute diminution de l’assurance d'un bâti
ment doit être communiquée aux créanciers hypothécaires,
s’il y en a.
1. Ces arüclcs sont reproduits avec tics développem ents nouveaux dans
les articles V il à 752 du projet de 187 7.
2. Voy. les a rt. 325 à 326 reproduits cl développé» dans les a rl. 781 h
755 du projet de 1877. Les ait. 3:ti îi 333 ont été fondus dans l’art 7i(;
de ce projet.
3. Cet art - 344 est devenu l'a rt. “05 du nouveau projet.
5. Ces articles 33C et 337 sont devenus les articles 756 et 737 du no u
veau projet.
3. L 'art. 342, qui n’a point été reproduit dans le nouveau projet, était
ainsi conçu \nous donnons ici la dernière form ule proposée par M unzin
ger) : " Dans une société d'assurance m utuelle, toul m em bre de la société
est assujetti à des versem ents supplém entaires. I.es statuts de la société
peuvent déterm iner lo m ode selon lequel ces supplém ents sjn t p c 'e u s » .
M unzinger. Motifs. T raduction Marc D ufraisse, p. 337.
6 Arl. 766 cl 761 du nouveau projet.
7. M unzinger est décédé le 28 avril 1873.
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND 2 2 !)
ché. Nous reproduisons le titre des assurances, em prunté
au projet publié à Berne en 1877.
Ce titre, beaucoup plus complet que le litre proposé
par Munzinger en 1865, a été rédigé sous l'inspiration
des mêmes idées.
TITRE XXV I)U PROJET DE LOI SUR LES OBLIGATIONS/
DE L ’ASSURANCE
A r t . 7 4 i. — Par le contrat d'assurance, l'assureur s’oblige,
contre le paiement d'une prime, à réparer le dommage qui
pourra être causé à l’assuré, ou à lui payer une somme fixe
(somme assurée), s'il arrive un événement déterminé, préju
diciable à celui-ci.
A r t . 745. — Celui qui fait assurer peul exiger la remise
d'un acte (police d'assurance) signé par l’assureur et indiquant
les obligations de ce dernier envers l’assuré, soit envers le
tiers au profil de qui l’assurance a été stipulée.
A rt . 74ti. — Le contrat d’assurance esl valable, même si
à l’époque de sa conclusion, la possibilité d’un dommage ù
réparer n’existait plus, ou si le dommage avail déjà été causé,
à moins que les fails ne lussent connus des deux parties.
Si l’assureur seul savait que la possibilité d’un dommage à
réparer n’existait plus, ou que celui qui a fait assurer sût
seul que le dommage à réparer étail déjà né, le contrat n’est
pas obligatoire pour celle des parties qui ignorait ces cir
constances. Dans le deuxième cas, l’assureur peul prétendre
au paiement de la prime tout en faisant valoir le caractère
non obligatoire du contrat.
A rt . "47. — La somme assurée ne doit pas excéder la
pleine valeur que la chose assurée avait pour l’assuré au
moment de la perte.
Doit élre compris dans celle valeur le bénéfice immédiat
que l'assuré pouvait espérer.
Le contrat n’oblige pas les parties pour tout ce qui excéde
la pleine valeur de la chose assurée. Avant comme après l'évé
nement du risque, l'assureur et l'assuré ont le droit de do-
t. Ce p ro je ta été publié en m ôm e tem ps en allem and et en français.
Nous donnons le texte rin ça is tel qu’il a été publié.
230 LES SOURCES I)U DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
mander, le premier une réduction de la somme assurée, et le
deuxième une diminution de la prime d’assurance.
Néanmoins l'assuré ne peut exiger la réduction de la prime
pour le temps qui s’est écoulé depuis le contrat, à moins que
l’assureur ne sût, aussi bien que lui, que la chose était assu
rée au dessus de sa valeur.
Art. 748. — Lorsque plusieurs assureurs ont, dans le
mûmc'temps, assuré la même chose cl valeur contre les mê
mes risques (double assurance), toutes ces assurances ensem
ble ne sont valables que pour la pleine valeur de la chose
assurée (art. 747 1, et chaque assureur n’est responsable qu’à
proportion de la somme qu’il a assurée.
Sont considérées comme contractées dans le même temps
les assurances qui ont été faites le même jour.
Atr. 740.— Les dispositions de l’art. 748 sur les doubles
assurances ne font point obstacle à ce que plusieurs assureurs
s'obligent en même temps comme débiteurs solidaires pour
une seule et même somme assurée ou subsidiairement dans
le sens de l'art. 731. n° 2.
Art. 750. — Lorsqu’une chose déjà assurée est assurée
une deuxième fois contre les mémes risques, l'assurance sub
séquente ne porte que sur la somme nécessaire pour parfaire
la pleine valeur de la chose que la première assurance n’au
rait pas couverte.
Sont réservées les dispositions de l’art. 731.
Art. 731. — Une seconde assurance est valable :
1° Lorsque, lors de sa conclusion, il est convenu avec l'as
sureur que les droits provenant de l’assurance antérieure lui
sont cédés ;
2° Lorsque la seconde assurance est faite pour garantir l'as
suré contre l'insolvabilité du premier assureur ou la nullité
du précédent contrat d'assurance ;
3° Lorsque l'assuré a renoncé à la précédente assurance et
libéré le premier assureur, pour tout ce qui aurait constitué
une double assurance, et que celte renonciation a été com
muniquée au deuxième assureur lors de la conclusion du
nouveau contrat, lin pareil cas, la prime totale est dûe au
premier assureur, quoiqu'il soit relevé de ses engagements.
LA LOI DANS LES l'AYS DE DH01T ALLEMAND 2 31
Akt. 732. — Si la somme assurée n'atteint pas la pleine
valeur de la chose (art. 747). la présomption est que l'assu
reur, dans le cas d’un dommage partiel, eu doit l’entière ré
paration jusqu’à concurrence de la somme assurée.
Aht. 733 — Avant l’événement du risque, l’assureur peut
attaquer le contrat d’assurance :
1° Lorsque l’assuré ou son représentant ont répondu d’une
manière inexacte aux questions qui leur étaient adressées
lors de la conclusion du contrat, que cette réponse soit de
mauvaise foi ou le résultat d’une négligence, si elle pouvait
influer d’une maniéré décisive sur lu volonté de l’assureur
(quant à la conclusion ou aux conditions du contrat) ;
2" Lorsque l'assuré ou son représentant sans avoir été inter
pellés, ont fait, de mauvaise foi ou par négligence, lors de la
conclusion du contrat, des déclarations inexactes qui pou
vaient influer d’une manière décisive sur la volonté de l’assu
reur.
3° Lorsque l’assuré ou son représentant ont, lors de la con
clusion du contrat, caché île mauvaise foi un fait important.
Aht. 734. — Aprés l'événement du risque, le contrat d’as
surance ne peut étre résilié pour les motifs indiqués à l’art.
733, n“11 1 à 3, que lorsque l’événement du risque a été causé
par le fait caché ou indiqué inexactement.
S’il n’y a pas eu ce rapport de cause à effet, l’assureur ne
peut demander qu’une augmentation de la prime conformé
ment à la réalité des laits ou une réduction équitable de la
somme assurée.
Akt 731 a. — Dans l’assurance en cas de mort, l'assureur
ne peut, après le décès, demander la résiliation du contrat, à
moins de prouver que le décès a été causé par une circons
tance ou par un fait, que l’assuré ou son représentant ont, de
mauvaise foi, caché ou inexactement indiqué dans les ques
tions à eux adressées lors de la conclusion du contrat. L’as
sureur peut toujours avant le décès demander la résiliation,
en application de l’art. 733, et après le décès, dans les condi
tions prévues par cet article, demander une élévation équi
table de la prime ou une diminution de la somme assurée.
Art. 753. — Lorsqu’une assurance est annulée par appli
232 ‘ LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L ASSURANCE
cation des art. 753 et 751 a, l’assureur est tenu au rembour
sement, mais sans intérêt de toutes les primes qu’il a perçues
s’il n'établit pas sa mauvaise foi de l’assuré ou de son repré
sentant.
Si au contraire celte preuve est faite, l'assureur conserve
son droit, à la prime convenue, soit aux primes des termes
dûs et à celle du terme courant à l'époque où la cause de nul
lité a été découverte, s’il s’agit île primes périodiques. Il doit
dans ce cas, rembourser les primes périodiques échues et
payées après la découverte de la cause de nullité, à l’excep
tion de la prime du terme courant.
A rt. 750. — Lorsqu'une prime échue après la conclusion
du contrat n’est pas payée sur la demande de l’assureur, ce-
lui-ci a le droit de fixer à l'assuré un délai de quatorze jours
au moins, passé lequel le contrat doit être résilié.
Toutefois, si l’assurance sert de garantie à un créancier de
l’assuré et que l’assureur en ait reçu avis, le contrat ne peut
être résilié qu’après une mise en demeure faite au créancier
d’avoir à payer lui-méme la prime dans uu délai de quatorze
jou rs au moins.
Art. 757. — L’assureur n’esl pas tenu de payer la somme
assurée, lorsque l’événement du risque est imputable à la
mauvaise foi ou il la négligence grave de celui (pii a fait as
surer, ou du tiers assuré.
Dans les assurances en cas de mort, les actes ou omissions
de celui dont la vie esi assurée ne peuvent être invoqués par
l'assureur pour se libérer de ses obligations que dans les con
ditions prévues par l'art. 767.
A rt. 758. — Après l'événement du risque, celui qui a fait
assurer, soit le tiers assuré s'il a connaissance du contrat sont
tenus d’en avertir immédiatement l’assureur, ou, s'il s'agit
d’une assurance contre un dommage, d’apporter tous leurs
soins ii diminuer ce dommage.
L’assureur peut déduire de l'indemnité à payer l'équiva
lent île ce qu'il a souffert par suite de la négligence de l’as
suré dans l'accomplissement de l'une de ces obligations.
A r t . 75!). — Les frais lails par celui qui a fait assurer ou
parle tiers assuré pour diminuer le dommage imminent sont
LA LOI DANS LES PAYS DE DROIT ALLEMAND ¿33
à la charge de l’assureur, même en cas d’insuccès, s’ils sont
justifiés par les circonstances.
Mais l'assureur n’en est tenu que proportionnellement, si,
par convention spéciale, contrairement à la présomption de
l’art. 7”>2, l’assuré est son propre assureur pour une partie de
l’assurance.
A rt. 700. — En cas d’aliénation d>- la chose assurée, la
présomption est que les droits résultant de l'assurance ont
été transmis à l'acquéreur.
Dans ce cas, l’assureur n’est pas tenu des risques qui ne
seraient pas arrivés sans l'aliénation.
Il peul faire valoir contre l’acquéreur aussi bien les excep
tions personnelles à celui-ci que celles qu’il aurait pu faire
valoir contre l'assuré, à la condition toutefois qu'elles exis
tassent avant l’avis d’aliénation, si elles ne découlent pas du
contrat môme.
A r t . 7(51. — L'assureur qui a indemnisé l'assuré pour un
dommage causé est subrogé, de par la loi, jusqu'à due concur
rence à tous les droits que l’a p u ré peut avoir contre des
tiers à l’occasion de ce dommage. L'assuré est responsable
de tout acte qui porte atteinte à ce droit de l'assureur.
Ain. 70:2. — Le contrat d'assurance s'éteint lorsque la
chose assurée péril, après la conclusion du contrat, mais
avant le moment où les risques devaient commencer à être
pour le compte de l'assureur.
A rt. 703. — Toute action dérivant d'un contrat d'assurance
est prescrite par trois ans à partir du moment où elle aurait
pu être exercée utilement.
A r t . 704. — Quand l'assurance est faite pour le cas de
mort de celui qui la contracte (assurance sur sa propre vie),
les parties peuvent fixer librement la somme assurée sans
justifier d'aucun intérêt pécuniaire. Les dispositions des
art. 747 à 732 ne sont pas applicables dans ce cas.
A r t . 763. — L'assurance pour le cas de mort d’un tiers
(assurancesur la vie d’autrui) ne peut en général être faite va
lablement que lorsque celui qui la contracte justifie d’un in
térêt appréciable en argent, direct ou indirect, à la conser
vation de la vie du tiers sur la tête duquel elle est faite.
231 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
Si le tiers lui même y consent, l’assurance peut toutefois
être d’une somme supérieure à cel intérét.
Si le tiers n'a pas consenti à la somme portée dans l'assu
rance, celui qui a droit à en demander le paiement ne peut
réclamer que l'équivalent de l’inlérètpécuniaire dont il justifie.
A r t . 760. — Lorsque l’assurance est faite sur la propre vie
de celui'qui l’a contractée, sans désigner d’une manière pré
cise la personne qui a droit à recevoir la somme assurée,
cette somme doit étre pavée aux héritiers de l'assuré, soit aux
créanciers de celui-ci à moins que île son vivant ce dernier
n’ait disposé du droit à l'assurance en faveur d’une personne
déterminée.
Celui <|hi a pris l'assurance sur sa propre vie peut disposer
de son vivant du droit à la somme assurée en se conformant
aux régies sur la cession des créances, si toutefois la police
ou les statuts ne contiennent à cel égard aucune disposition
spéciale.
Art. 7()G a. — Lorsque celui qui a contracté une assurance
pour le cas de mort a aj,ri dans le but de faire fraude à ses
créanciers, ceux-ci peuvent, après le décès, attaquer le con
trat et demander que la somme assurée leur soit attribuée, si
celui qui a droit à l’assurance connaissait l'intention de fraude
au moment où il a acquis ce droit, ou s'il l'a acquis à titre
gratuit. Toutefois ce dernier peut repousser l’action des
créanciers en leur remboursant toutes les primes payées par
l’assuré à l'assureur avec les intérêts composés.
Art 7(>7. — Dans les assurances sur la propre vie de l'as
suré l’assureur est libéré de l’obligation de payer la somme
assurée lorsque l'assuré a subi la peine capitale, a trouvé la
mort dans un duel ou a mis lin lui méme il ses jours, à moins
que dans ce dernier cas il no s o it établi que l’assuré n'était
plus responsable de ses actes.
L’assureur ainsi libéré doit rembourser toutes les primes
sans intérêt.
Dans les assurances sur la \ie d’autrui, les causes sus indi
quées de la mort de l'assuré ne libèrent l’assureur que pour
autant qu’il justifie que l'intérêt pécuniaire de l’ayant droit
à l'assurance est inférieure à la somme assurée.
LA LOI DANS LES PAYS DE DH01T ALLEMAND 235
Aht . 768. — Il ne peut élre dérogé, au profit ou au détri
ment de l’assureur, ni par les statuts des Compagnies d’assu
rance, ni par des conventions particulières aux dispositions
des articles 7 i8 S 1, et 750, sauf les exceptions spécialement
prévues par la présen'e loi (art. 761 et 7G'> § 2) ainsi qu’aux
dispositions de l’art. 763 § 3.
Les dispositions des ai t. 753 à 756, 757 § 2 et 767 ne peu
vent être modifiées au profit de l'assureur ni par les statuts
«les Compagnies, ni par des conventions particulières.
Aht. 768 a. — Sont réservées les dispositions des lois can
tonales dans l’intérêt des créanciers qui ont un droit réel sui
des immeubles assurés '.
g 4. — A u tr ic h e - H o n g rie
t. Ce projet (le loi a soulevé (le la part des Com pagnies d ’assurance
suisses 1' s plu» vives critique*. Ou les trouvera résum ées dans un m é
m oire adressé par ces Com pagnies au départem ent de la ju s.tee de la
Confédération suisse à la date du 20 juin 1817 et publié à Zilrich sous
ce litre : Veher ilen GeS'tzes Entwurf fur Schuieizerisches OhUgalionen-
recht Hemtrkungcn von Seilen dur Schtceizcriscnen Versicherunys-Gi'seU
schaften. Le Code fédéral des obligations, voté le 11 juin 18^1, ne
contient pas de dispositions su r l'assurance ; on y trouve seulem ent
quelques articles sur le contrat de rente viagère.
2. Voy. A »illicite Aklenstücke über Einfuhrnng dtr zwangsuieiten
Mobilianierst'lierunij in (1er Schweiz. Z urich. 18;'J. Dans le Conseil
canton >1 de Z ürich le projet d’assurancc m obilière obligatoire a été re
poussé par 113 voix contre 3t).
3 . Voyez, sur la division de la m onarchie autrichienne en Cisleitiianie
230 LUS SOURCES DU DROIT PR IV É DE L’ASSURANCE
livres du Code de commerce allemand onl été adoptés
par une loi du 17 décembre 1802.
Dans le Code civil de 1811, nous trouvons cinq articles
(art 1288 à 1292) assez insignifiants relatifs à l’assurance
en général '.
Les sociétés sont régies par Je Code de commerce alle
mand et par sa loi sur les sociétés du 20 novembre 1852
que la loi d'introduction du Code allemand a laissé subsis
ter sauf les articles 9 cl 12*. Une loi du 2i) mars 1873
admet les sociétés d ’assurances étrangères à faire des opé
rations dans les royaumes et pays représentés au Iloichs-
rath*.
Dans la Translcithanie, l’assurance est régie par le nou
veau Code de commerce hongrois publié se 10 mai 18754.
En dehors de ce Code, nous trouvons encore deux dis
positions intéressantes concernant l'assurance dans la loi
de 1877 sur la tutelle et la curatelle5.
Voici ces deux dispositions :
A r t . 110. — Le tuteur ou curateur doit assurer les bâti
ments contre l'incendie. Une exception n’est possible qu’avec
l'agrément de l'autorité tutélaire.
A r t . 113. — Le tuteur ou curateur doit requérir l’appro
bation de l’autorité tutélaire dans les cas suivants:
et en T ranslcithanie, Annuaire de législation étrangère, année 1873.
p. 237.
1. Voyez Commentai• zum allegemeinen Oslerreichischen bürgerlicheu.
Gesetzbuch, par le docteur Moritz von Slubenrauch (3 vol. V ienne, U 76),
Vol. 111, p. 889
2. Voyez Iteichs-Gesetz-lilatt, 1863, Stiick I, la loi du 17 décem bre 1862,
arl. 30.
3. Voyez pour cotte loi la traduction et les not«s de M. Charles Lyon-
Caen, Annuaire de législation étrangère, année 1874, p. 1U3 et »uiv.
■i. Voyez sur ce code In notice de M . Lyon-Caen, Annuaire de légis
lation étrangère, année IR7G, p .'¡39. G oldsclim ldt, Xritsehrift fu r dus
gesanmite llandelsreeht, 1875, p. 161. — Julius von S chnicrer, Commeti-
tar zum Ungarischen llaadeis gesetzbuch (B udapest, 1877), p. 3 n -4 0 6 .
5. Voyez Annuaire de législation étrangère, année 1818, p . 236 et 25S.
LA LOI DANS LES l’A ÏS DE DROIT ALLEMAND 237
§ 5. — E t a t s S ca n d in a v e s
A. D a n e m a r k .
5 4 8 . Le principal texte législatif sur les assurances en
1. Nous em pruntons oes renseignem ents îi M . Lyon Caen qui déclare
les tenir lui-infimo de M . ü laser, m inistro delà justice en A utriche. Vog.
Annuaire de législation étrangère, année 1825, p. 236.
V oy. Lyon 2. Caen, op. et loc. cil., et pour la loi du 21 dèe. 1SC7,
o/i. cit., p. 25ü.
r.A LOI DANS LES PA Y S DE DROIT ALLEMAND 253
Danemark est le chapitre 6 du livre sV du Code général
(Damkft Lov) de Chrislian V, publié le 23 juin 1683
Ce cliapilre traite de l’assurance m aritime ; mais il est au
jourd’hui tombé en désuétude. En pratique *, les assuran
ces sont régies par les statuts de la Compagnie royale
d'assurances maritimes lois qu'ils ont élé arrêtés par la
charte de celle compagnie en date du 2 avril 1850. Cette
charte, à laquelle se conforment les autres compagnies
d’assurances, constitue une sorte de droit coutumier com
mercial *.
B. N orvège
5 1. G r a n d e - B r e ta g n e .
3 5 * . I a Common Law en m u litre d 'a ssu ra n c e .
5 5 3 . La Statut'.' l.aw en m atière d'assurance sur la vie. — Traduction du
Gambltng net.
5 5 I . La Statu te Lan.> en m atière d'assurance m aritim e.
5 5 5 . La Statuts l.aw en m atière d'assurance m aritim e.
5 5 0 . Législation relative aux sociétés.
S 2 . E ta ts - U n is
5 5 1 . Codification de la Common l.aw.
5 5 N . T raduction du titre XI du projet de code civil relatif h l'assurance.
5 5 » . De (|U''l(|tics dispositions de droit privé intéressant l'assurance dans
la Statute Lav» de certains Etats.
5 0 0 . Loi votée en 1876 dans l'É lat de New-Tfork, donnant à la femme
m ariée le d ro it de c é d e r l'assu ran ce c o n tra c té e h son profil s u r
la vie du so n m ari.
501. L égislation relativ e aux so c ié té s.
i 3 . C a n a d a (D om inion
5 0 2 . É tat de la lé g islatio n relativ e à l'a s su ra n c e .
S l" r. — G ra n d e B re ta g n e
5 5 2 . Dans la Grande Bretagne, le conlrat d’assurance est
régi pur la Common Law, c’est fi dire par la loi coulumiùre.
Cette loi esl, pour employer l’expression des auteurs
anglais , jttdgemade, faite par lesjtiges, en ce sens qu’elle
n ’existe objectivement que dans les leading cases, c’est-
à-dire dans les arrêts de principe qui sont l’œuvre d e sju
ges. Dans ces arrêts, les juges ne créent sans doute pas le
LA LOI DANS LES PAYS DE DliOlT ANGLAIS 257
droit, mais ils le déclarent. Ils le puisent dans ses ancien
nes traditions du pays, dans les usages nationaux, et aussi
dans les sois et usages du monde e n tie r; ils passent au
creuset de leur conscience ces multiples éléments pour
en faire un corps de doctrine trés complet et très homo
gène que recomm ande l’imposante autorité des plus
grands noms judiciaires de l’A ngleterre. La commun lau)
se trouve dans les recueils d’arrôls « organes légaux de la
conscience juridique nationale » et dans les livres des
auteurs qui en ont résumé les principes.
5 5 3 . Dans la statuts ¿aie, c ’c-t-à-dire dans la loi écrite,
nous trouvons plu^eu rs actes législatifs intéressant ses
assurances. Les uns concernent les assurances sur la vie,
d ’autres les assurances maritimes, d ’autres enfin les as
surances contre l’incendie.
Parmi ceux qui concernent l’assurance sur la vie, le
prem ier en date est celui connu sous le nom de Gnm-
bling uct passé sous le règne de (îeorges III (1774 1
(14 G. III, C. 48) et qui a été étendu à l'Irlande par un
acte du 28 juin 180(> (29 c/ 30 V., C. 42.)
Cet acte déclare nul.e et de nul effet l’assurance sur la
vie dans le cas où la personne qui prend l’assurance n’a
point un intérêt pécuniaire à la vie de l’assuré. En voici
la teneur :
« A cte pour rêijler les assurances sur lu vie, et ¡tour les in
ter/tire sauf dans lus cas «« ceux qui assurent uni un intérêt
à l'existence des personnes assurées.
I. Attendu que l'experience a montré que la pratique des
assurances sur la vie, ou sur d'autres événements, où l’as
suré n’a aucun intérêt, a introduit une espèce de jeu dange
reux ; en vue d’y remédier, il est ordonné, que, aussitôt
1. Goldaclim idl, Handbuch des Handelttechts. 1, i>.
Nous citerons pai'licu ièretnent le leoueil il« F islur. Connmn tuiï
üiyvst, 5 vol graud-iii 8u, HoO-IBII). D epuis 1810, ¡1 paraît ehai|m.' aim ée
un nouveau volum e b o u s ( c nom d ’animal Digesl.
T. IL H
238 LES SO l'R CES DU DROIT PRIV É DE l/A SSU RA N CE
après la mise en vigueur de cet acte, aucune assurance ne
sera faite par une personneqnelconque, ni par un corps poli
tique ou une société incorporée quelconque, sur la vie d'une
personne quelconque ni sur loul autre événement quel qu’il
soit, où la personne ou les personnes pour l'usage, on le bé
néfice,ou pour le compte desquelles la police est faite, n'au
raient auctin intérêt, ni par voie de jeu ou de pari ; et que
toutc assurance contraire à cette prescription sincèrement in
terprétée sera nulle el d>! nul ellet.
II. Qu’il soit aussi ordonné qu’il nesera pas légal de faire des
polices sur la vie, ou sur d'autres événements, sans y insérer
le nom de la personne on des personnes intéressées, ou pour
l'usage, ou le bénéfice, ou pour le compte desquelles ces po
lices sont faites ou souscrites.
III. Qu'il soit en outre ordonné que dans tous les cas ou
l'assuré a un intérêt à l’existence, ou dans l’événement qui
sont l'objet de l'assurance, il ne recevra pas de l’assureur une
somme plus grande que la valeur de cet inlérét.
IV. sous la réserve qu’aucune des prescriptions de cet acte
ne s’étendra ou ne sera interprétée de manière à s'appliquer
aux assurances faites d> bonne foi par toute personne sur les
marchandises chargées sur navire, mais que toutes les assu
rances de ce genre seront valables et sortiront effel comme
si cet acte n'avait pas été passé.
Un act do 1SG7 (30 cl 31 V. C. 1 ii). qui s’explique par
certaines particularités du Droit anglais, autorise le ces-
sionnaire d ’une police d ’assurance sur la vie à agir en
justice en son propre nom.
Enfin un act du 9 août 1870 (33 et 34 Vict. C. 93)
accorde h la femme mariée des droits particuliers en ma
tière d'assurance sur la vie '. Cet act a été étendu à
!. Voici le résum é de l’art. 10 de cet net :
Une fcmino m ariée peut S ire * son prolU personnel une assurance sur
au vie ou sur celle de «on m ari, com m e si elle n'était pas m ariée.
Une assurance faite par un liom m e m arié sur sa propre vio, avi»c décla
ration expresse que cette assurance est faite au profit de sa femme ou de
sa femme et de ses enfants sera considéré com m e un fldéicomrni»
LA LOI DANS LES l'AYS DE DROIT ANGLAIS 259
s’Êcosse par un acl nllérieur en dale du 26 août 1880
5 5 4 . En matière d’assurance m intime, nous citerons
d’abord l'net de 1745 (19 Gîo. Il C. 37), rendu d m s le
méme esprit que le Gambling acl. Cet acte dispose que
tonies les assurances dites avec ou sans intérêt
i(interest or no interest), celles où I’int6rét d î l’assuré
n ’est prouvé que par la police elle méme. celles qui ne
sont que des jeux ou <l<;s paris déguisés, celles où l’assu
reu r n’a pas le bénéfice du sauvetage, seront nulles et de
nul effet ; qu'aucune réassurance, ou double assurance, ne
sera légale excepté dans le cas où le premier assureur
sera insolvable, ou en faillite, ou décédé ; enfin, que dans
le commerce des Indes Orientales le préteur il la grosse
aura seul le droit de s’assurer pour l’argent qu’il a prété,
et que l’em prunteur ne recouvrera, en cas de perte, pas
plus que sa pari stricte dans le navire ou dans les mar
chandises.
Ces dispositions ne s’appliquent pas aux navires étran
gers.
Cet acte a été complélé par un autre acte de 1787
(28 Geo III, C. 36). qui exige que le noiu des personnes in
téressées dans l’assurance soit inséré dans la police.
Un acte de 18(58 ¡31 et 32 Vict. C. 86) autorise le ces-
sionnaire d'une police d’assurance maritime à agir en ju s
tice en son propre nom.
Enfin nous citerons le Merchant shipping net de 1871
(34 et 33 V. C. \ 10) complété par le Merchant shipping
(trust) au profil (ie la femm e pour son usage particulier cl celui de scs
enfant* en dehors do tout co n trite du m iri et de» créanciers <lo i-e der-
ii c r. Si le m ontant do l’assurance devient payable durant le m ariage, un
trust'c pourra êlre nomm e l'effet de recevoir le paiem ent "a n s le cas
où assnranc aurait été faite et les prime» payée« par le mûri en fraude
de scs c éaiidi’rs, ceux-ci aur ient ilioit de prélever une som m e égale au
m ontant des prim es ainsi payées.
V oy. Annuaire de Législation Etrangère, année l^liü, p. 57.
I . Voy ,eod. op., année 1881, p. 12.
200 l e s so u h ces du » b o it im u v ê d e l ' a s s u h a n c e
uct de 1870(39 et 40 Vict. C. 80) auquel M. Plimsol la alla-
ché son nom. Ces actes ont créé de précieuses garanties
au profil des assureurs maritimes : mais ils uc contiennent
pas de dispositions de droit privé.
5 5 5 . Kn matière d ’assurance contre l'incendie, nous
trouvons en Angleterre peu d’actes législatifs spéciaux.
En dehors du Gamblimj net de 1774 (pii est aussi ap
plicable à celle matière \ nous n ’avons à mentionner
qu'une série d’actes destinés û prévenir les incendies ou à
en faciliter l'extinction s.
5 5 6 . Les lois sur les sociétés (I8f>2. 2;> el 26 Vint.
C. 87. 2;J et 20 V. C. 89. — 1868. 28 et 27 Vict 80.
— 1807. 30 et 31 YictC. 131. 30 et 31 V. C. 117 — 1809.
32 et 33 Vicl. C. 11 et C. 48 — 1870. 33 el 3 i Vict.
C. 104) intéressent toutes les brandies d'assurance".
S 2. — États-Unis.
5 5 7 . Aux État-Unis la loi commerciale a pour base la
Common Law.
La Common Law n’a point encore été codifiée en An
gleterre ; elle l’a été aux État-Unis grâce aux efforts de
M. David Dudley Field qui s’est dévoué à celte œuvre 4.
1. Y oy. Bnnyon, The law of /ire insurance, 2° édition, L ondres,
1875, p . 5 et suivantes.
2 . Voy. Bunyon, </>. c il., p . 2*5, et
3. Voy. pour toutes ces lois, la collection ofllcie'lc. The statules revised
1235-1865, 14 vol. in-8o, et depuis 1R6.>, The public gênerai statules (uit
volum e I n- o chaque année) , ou liien la Chtlly't'eoU 'Chûn o f ait Ihe sta-
lules 0/ practical ulility continuai hy lloralio Lloyil, I86--1S72, un vol.
¡il-1'», wilh animal continuation.
i . C’est en 183!) qiïe M. l'avid Dudley Kiold com m ença sa cam pagne
pour la codification de la Common law, c'est grâce li ses efforts que fu
rent insérées dans la constitution de 1816 les deux dispositions m ention
nées au texte. Dana la rem arquable introduction qui précède le projet
présenté en 1863 à a législature de New Y ork, MM . David D ud l y Field,
W illiam O r tis Noyés, et A lexander W . Bradford, les trois derniers
LA r.OI DANS LES PAYS II F. DROIT ANGLAIS 261
La constitution de l'Iïtat de New-York, révisée en 18 i6,
ordonnait cette codification dans les §§ 17 de son art. 1 et
24 de son art. 6. Conformément aux prescriptions de ces
articles, deux commissions furent chargées d’élaborer les
nouveaux Codes. l,e projet de Code civil, présenté il la lé-
gislalure de PÉtat de New-York en 1865, n’a pas encore
été adopté.
Dés 1804 cependant il avait élé mis mis en vigueur
comme loi dans le territoire de Dacola, et en 1872 la lé
gislature de PÉtat do Californie l’a également adopté
presque sans changement. Ce projet de loi, déjft devenu
soi dans le Dacota et en Californie, présente le plus grand
intérêt: c’est le prem ier essai de codification de la Com-
mou Lato qui ail jamais été tenté.
5 5 8 . Il contient un titre, le onzième, consacré ii l’as
surance. Nous en donnons plus loin la traduction. Ce ti
tre résum e en formules nettes et concises auxquelles ne
nous ont guère habitués les lois anglaises et américaines
les principes qui régissent l’assurance. Un premier chapi
tre i§§ 1357-Î445) traite du contrat d'assurance en gé
néral ; le deuxième chapitre (§§ 1416-1513) en règle
l’application aux risques de la navigation maritime ; le
troisième (§§ 1514-1518) est consacré à l’assurance
contre l’incendie ; le quatrième (§§ lt> 19-1523)à l’as
surance sur la vie et sur la santé. Yoici la traduction de
ces quatre chapitres:
S ection x ii . — D e la r é a s s u r a n c e .
§ 14 42. Le contrat de réassurance est celui par lequel l'as
sureur se fait assurer par un tiers contre la perle ou sa res
ponsabilité qu’il encourt à raison du contrat originaire.
§ 1443. Lorsque l’assureur fait une réassurance, il doit
communiquer toutes les déclarations de l’assuré originaire, et
aussi tous les renseignements et toutes les informations qu’il
possède et qui sont essentiels au risque, qu’il les ait eus avant
ou après le premier contrat.
§ 1444. La réassurance est présumée étrc un contrat d'in
demnité contre la responsabilité, et non pas seulement con
tre le dommage.
g 1.44'i. L’assuré originaire n u aucun intérêt dans le con
trat de réassurance.
Chapitre II. — De l'assurance maritime.
S ectio n i . — D é k i .m t io n d e l' a ssu r a n c e m a r it im e .
§ 1 446. L'assurance maritime est l'assurance contre les ris
ques inséparables de la navigation auxquels le navire, la car
gaison, le fret, les profils et tous autres intérêts assurables
dans la propriété mobilière peuvent être exposés pendant
un certain voyage ou une période déterminée de temps.
S e c tio n i i . — D e l ' in t é r ê t a s s u r a b l e .
§ 1 447. Le propriétaire d’un navire a dans tous les cas un
intérêt assurable dans ce navire, même si l'affréteur est con
venu de lui en payer la valeur en cas de perte.
§ 1418. L'intérêt assurable »lu propriétaire d'un navire sur
lequel on a emprunté à sa grosse est seulement l'excédant de
sa valeur sur la somme prêtée à la grosse.
§ 1449. On entend par fret, dans une police d'assurance
maritime, tout le bénéfice que tire le propriétaire soit de l'af
frètement du navire, soit du transport ell'ectiié par le na
vire de ses propres marchandises ou de celles des autres.
§ 1 450. Le propriétaire du navire a un intérêt assurable
dans le fret futur qu’il aurait certainement gagné si le risque
assuré ne s’était pas réalisé.
LA LOI DANS LES I’AYS DE DROIT ANGLAIS 273
§1431. L'inlérêl mentionné dans se dernier paragraphe
existe, au cas où il y a une charte-partie, lorsque le navire
est parti pour le voyage convenu, et, s’il y a un prix à payer
pour le transport (le marchandises, lorsque ces marchandi
ses sont à bord, ou qu’il y a un contrat relatif à leur charge
ment, et que le navire et les marchandises sont également
prêts pour le voyage dont il s’agit.
S 1452. Quiconque a un intérêt dans la chose dont on
espère des profils a un intérêt assurable dans ces profits.
S 1453. L'affréteur d' un navire a dans ce navire un intérêt
assurable proportionnel au dommage que lui fait subir sa
perte.
S e c tio n n i. — d e la r é t ic e n c e .
1484. En matière d’assurance maritime, chaque partie
est tenue de communiquer, outre ce qui est exigé par le
§ 1380, tous les renseignements essentiels au risque qu’elle a
entre les mains, sauf ceux mentionnés dans le § 1381, et d'éta
blir l'exacte et entière vérité sur toutes les choses qu'elle dé
clare, ou sur lesquelles, à la demande de l’autre partie, elle
prend sur elle de faire la lumière.
§ 1155. En matière d’assurance maritime, la croyance ou
l’espérance d’un tiers relativement à un fait essentiel consti
tue un élément essentiel d’information.
S 113(1. Une personne assurée par un contrat d’assurance
maritime est présumée avoir eu connaissance, au moment de
l’assurance, d’une perte antérieure, si la nouvelle avait pu lui
en arriver par le mode ordinaire de transmission cl avec la
rapidité ordinaire des communications.
S 1457. L’effet d’une réticence dans une assurance mari
time, relativement à l’un des chefs suivants, n’est pas de vi
cier le contrat en entier, mais seulement d’exonérer l’assureur
de la perte résultant du risque dissimulé :
1° La nationalité de l ’assuré ;
2° Le fait «pie la chose assurée est exposée à être capturée
et retenue ;
3° Le fait qu'elle peut être saisie pour violation de lois com
merciales étrangères;
T . il. t»
LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCE
4° Le manque de documents nécessaires, et,
5a L’usage de papiers faux et simulés.
S e c tio n îv. — D es d é c l a r a t i o n s .
g. 1 î58. Dans un contrat d’assurance maritime une décla
ration intentionnellement fausse de la part de l’assuré, sur
quelque point que ce soit, essentiel ou non essentiel, donne à
l’assureur le droit de faire rescinder le contrat tout entier.
§ 1439. La fausseté éventuelle d’une déclaration portant
sur une expectative n’annule pas le contrat d’assurance.
S ectio n v . — D es g a r a n t ie s im p l ic it e s .
S 1460. Dans toute assurance maritime portant sur le na
vire, ou sur le fret, ou sur une chose appartenant à l’arma
teur, sauf le cas où l'assurance est laite pour un temps déter
miné, il y a garantie implicite que le navire sera propre à la
mer (seaworthy).
§ 1461. Un navire est propre i'i la mer lorsqu’il est raison
nablement propre à rendre les services, et à surmonter les
risques ordinaires de voyage considérés par les parties au
contrat.
1462. La garantie implicite que le navire est propre à ht
mer se réalise si le navire est propre à la mer au moment où
commence le risque.
g J463. La garantie que le navire est propre fï la mer ne
s’étend pas seulement aux conditions de construction du na
vire, elle implique qu’il est convenablement chargé, et
pourvu d’un capitaine compétent et d'un nombre suffisant
d'officiers cl de matelots compétents, ainsi que des agrès
et apparaux indispensables tels que lest, câbles et ancres,
cordages et voiles, nourriture, eau, combustible et lumiè
res, et autres provisions ou instruments nécessaires ou utiles
pour le voyage.
S 1464. Lorsque diverses fractions du voyage considéré par
la police diffèrent en ce qui concerne les choses nécessaires
pour rendre le navire propre « lu mer, la garantie que le na
vire est pmpre à la mer se réalise si, au commencement de
chacune de ces fractions, le navire est propre « la mer relati
vement à celle fraction.
LA LOI DANS LES PAYS I>E DROIT ANGLAIS 275
§ 1465. Lorsque le navire devient, pendant le voyage visé
p a rle contrat d’assurance, impropre à la mer, un retard dé
raisonnable apporté à la réparation de ce vice libère l’asgu-
reur de toutes les perles qui en peuvent résulter.
§ I iüü. Un navire qui est propre à la mer en vue d'une as
surance sur le navire peut néanmoins, par le motif qu’il
n’est point approprié à la réception du chargement, n’étre.
point propre « la tuer, en vue d’une assurance sur le charge
ment.
§1467. Lorsque la nationalité ou la neutralité d’un na
vire ou d’une cargaison est expressément déclarée sous
forme de garantie, cette déclaration implique (pie le navire
sera porteur des papiers nécessaires pour établir cette na
tionalité ou celte neutralité, et qu’il n’en aura aucuns qui
raisonnablement puissent les rendre suspectes.
S e c tio n v i. — Du v o y a g e k t d e l a d é v ia tio n .
§ l 'iGH. Lorsque le voyage considéré par la police est déter
miné par les places où il commence et finit, le voyage assuré
est celui qui suit la ligne de navigation fixée par l'usage
commercial entre ces deux places.
§ HO!). Si la ligne de navigation n'esl pas fixée par l’usage
commercial, le voyage assuré par la police est la roule entre
les places désignées qui paraîtrait la plus naturelle, la plus
directe el la plus avantageuse à un capitaine d'une habileté
et d’une prudence ordinaires.
S 1470. La déviation est l'abandon de la ligne du voyage as
suré défini par les deux derniers paragraphes, ou un retard
déraisonnable à poursuivre le voyage, ou le commencement
d’un voyage entièrement différent.
S 147!. Une déviation est légitime :
1° Lorsqu’elle est causée par des circonstances sur lesquel
les ni le capitaine ni le propriétaire du navire n'ont aucun
pouvoir ;
2° Lorsqu’elle est nécessaire pour se conformer à une décla
ration ayant le caractère de garantie, ou pour éviter un ris
que, qu’il soit assuré ou non ;
3° Lorsqu’elle est faite de bonne foi, cl que des motifs rai
276 l e s s o u r c e s n u d r o i t p r i v é d e l 'a s s u r a n c e
§ 3. — C a n ad a (D om inion).
A. France.
565. Conditions générales de la police française
Les décsaralions, soit du contrac
A r t ic l e p r e m ie r . —
tant, soit du tiers assuré, servent de base au présent
C. G ra n d e - B re ta g n e .
D. Allemagne.
C O N D ITIO N S G É N ÉR A L ES IM P R IM É E S DES P O L IC E S ^ A S S U
RA N CE CO N TRE L ES ACCIDENTS.
B. Allemagne.
Age au Age au A ge au
com m ence com m ence °/oo com m ence °/oo
#/oo
m ent ment m ent
de la rente de la rente de la rente
i 13 51 31 3S 62 35 5S 95 49
16 51 09 37 63 20 51 98 51
17 52 OH :<8 64 II 58 101 78
18 52 il 39 65 06 59 105 31
19 52 S0 40 66 09 60 109 09
20 53 17 4I 61 19 61 113 II
21 53 56 12 68 37 62 117 51
22 53 97 43 69 58 63 122 15
23 54 41 il 70 91 64 127 12
21 54 Xfi 45 72 28 65 132 37
25 55 35 46 73 74 6G 137 86
2« 55 86 47 75 31 67 • 43 76
27 56 38 48 76 90 68 150 06
*8 ne 93 49 78 83 69 156 87
21» 57 5-> *10 80 77 70 164 07
80 S8 12 51 *2 87 71 17l 83
ai 58 76 52 85 11 72 179 54
a2 59 41 53 87 49 73 187 63
33 60 09 54 90 00 74 196 01
34 60 81 55 92 68 75 204 46
35 61 57
Table com plétée par lleym . — T aux de l'in térêt 4 U/0 par an.
5 7 4 . Conditions générales de la police collective '.
A r t. 1er. D é f i n i t i o n . — Par l’assurance collective con
tre les accidents corporels, la Société s’engage il payer
les indemnités déterm inées dans la police, à condition
(pie sa personne assurée ail subi par un accident survenu
pendant l’exercice effectif de son travail et de la profession
déclarée et assurée par la police, une blessure corporelle
telle qu’elle ait entraîné sa mort ou son incapacité absolue
ou temporaire de travail.
1. N ous em pruntons ces conditions générales à une Com pagnie de la
Suisse allem ande.
334 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE ^A SSU R A N C E
C’est dans ce sens que devra élre interprété, dans les
articles qui suivent, le term e ( Accident.”
A rt. 2. L im ite d ’â g e . — Sont exclus de l'assurance
les enfants que, conformément aux lois et règlements pu
blics relatifs au travail des enfants dans les manufactures,
le contractant n ’aurait pas dû employer dans son établis
sem ent, ou qui auraient élé blessés à l’occasion d'un
travail auquel ils n'auraient pas dû élre occupés.
Personnes non assurables. — Ne peuvent élre assurées
ses personnes atteintes d'une maladie ou d’une infirmité
grave. Sont égalem ent exclues de l’assurance, à moins
d ’une convention expresse et spéciale, les personnes qui,
au cours de l'assurance contractée par la présente police,
auraient été indemnisées par la Société à raison d'un cas
d ’incapacité de travail quelconque.
A rt. 3. R i s q u e s e x c l u s . — Sonl expressément ex
clues de l’assurance contractée p a rla présente police les
maladies ordinaires, y compris les attaques d’apoplexie,
s'épilepsie, ses hernies anciennes et leurs suites, les opé
rations chirurgicales qui ne sonl pas la conséquence d'un
accident.
Sonl également exclus de la présente assurance lous
les accidents corporels pouvant résulter de tremblements
de terre, d ’événements de guerre, émeutes ou insurrec
tions, de rixes, d ’un acle intentionnés de l’assuré,
d ’ivresse manifeste et de suicide volontaire ou incon
scient.
A rt . 4. N a t u r e d e s a s s u r a n c e s . — Les opérations
de la Société com prennent les catégories d ’assurance dont
rém unération suit :
1° L ’a s s u r a n c e c o l le c t iv e s i m p l e . — Elle garantit,
au profit de l’ouvrier ou du personnel d’un établissement in
d u s t r i e l , les indemnités fixées d ’avance dans la police pour
chaque catégorie do sinistres. Ces indemnités sonl dues,
que sa responsabilité civile du patron soil ou non enga
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS
gée, pour tous les accidents corporels et professionnels
qui, durant la journée de travail, peuvent atteindre ses per
sonnes assurées, partout où elles seraient appelées à l'oc
casion des travaux faits pour se compte du souscripteur de
la Police et pendant l’exercice effectif de l'industrie ou de
sa profession déclarée dans ladite Police, que ces acci
dents aient eu lieu dans ou hors de l'établissement as
suré.
2° L ’a s s u r a n c e c o l l e c t i v e c o m b i n é e . — Par cette
assurance la Société s’engage à : 1°) en cas de non respon
sabilité du souscripteur de sa Police, à payer à toute per
sonne assurée atteinte d ’accident les indemnités garanties
p ar l'assurance collective simple ci-dessus m entionnée ;
2°) en outre, en cas de responsabilité encourue p ar l'in
dustriel aux term es des articles 1382, 1383 et 1384 des
Codes civils Français et Neiges concernant la responsabi
lité civile des patrons, à couvrir ce dernier des conséquen
ces de cette responsabilité, en lui rem boursant la quote-
part, fixée dans la police, de la somme qu’il faut ajouter
à celle de l’assurance collective simple pour atteindre le
chiffre des condamnations que, par suite d’un jugem ent
cl en vertu des articles cités, le patron serait tenu de
payer, soit à l’assuré lui-m êm e, soit à des personnes lé
galem ent fondées à dem ander réparation du préjudice
causé.
L’assurance collective combinée comprend également,
sans augmentation de prime, le rem boursem ent d ’une
quote-part, égale à celle assurée pour le personnel du con
tractant. des indemnités qui seraient dues par le sous
cripteur de la police ii des tiers étrangers îi l’établissement
assuré, mais s'y trouvant par hasard, par suite d’accidents
corporels dont ces tiers seraient aLleints dans l’établisse
m ent en raison d’un fait imputable soit au patron, soit
fiscs préposés, et dont ce dernier serait reconnu civile
m ent responsable.
336 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
L ’assurance collective peut élre conclue simultanément
pour les cas de m ort et d’incapacité absolue de travail seu
lem ent, tels qu’ils sont prévus et définis aux art. 16 el 17
de la présente police, ou bien pour les trois cas de mort,
d’incapacité absolue el d’incapacité temporaire de travail.
L’assurance qui ne comprendrait que les seuls cas d'in-
capacilé temporaire n ’est pas admise.
A rt. ü . D u p e r s o n n e l a s s u r é . — La Société con
sidéré que les diverses catégories d’ouvriers dont se com
pose un établissement industries assuré collectivement,
ainsi que les diverses natures de travaux qu’on y exécute,
représentent un seul et m ém o risque soumis au méme
taux; par conséquent, l’assurance collective doit compren
dre tout le personnes occupé dans un établissement, et une
assurance qui ne s’appliquerait qu’au personnel le plus
exposé n ’est pas admise.
Toutefois, si par suite d’entente com mune, et pour des
cas bien motivés, il doit étre fait une exception, les per
sonnes non comprises dans l’assurance devront élre dési
gnées nom inativement.
Les ouvriers cessent d ’élre assurés le jour où ils quit
tent le service de l’établissem ent qui fait l’objet de l’assu
rance.
A rt. G. D u c a lc u l d e la p r im e . — L'assurance col
lective so contracte sur la base des salaires annuels effec
tivement payés il toutes les personnes comprises dans
l’assurance. On déterm ine, au m om ent de la proposition
d’assurance, le chiffre de m ain-d’œuvre payé l’année pré
cédente. G’esl sur la base de celle indication que la prime
annuelle est fixée el payable lors de la remise de la police ;
il en est de m ém e des primes des années suivantes.
Néanmoins, ii la fin de chaque année d ’assurance, on ré
gie celle prime provisoire d'une manière définitive avec le
contractant, d’après ses listes de salaires. Si le montant
des salaires payés est plus élevé qu’au m om ent de la pro
POLICES DASSÜRANCE CONTRE LES ACCIDENTS 337
position d’assurance, l’assuré devra payer une prime addi
tionnelle pour 1e surplus ; si ce m ontant étail moindre, la
Société rem bourserait l’excédant de la prime provisoire
déjii payée.
Toutefois. ce rem hoursem enl n ’aurait pas lieu si pen
dant se cours d’une année d ’assurance l'importance des
indemnités payées atteignait ou dépassait le montant de
la prim e provisoire.
Le salaire hebdomadaire est compté à raison de six
journées, le salaire annuel est égal à 300 fois le salaire
moyen quotidien de l’ouvrier.
Les indemnités en nature telles que logement, nourri
ture, etc., peuvent être évaluées et ajoutées au salaire
assuré pour une somme fixe qui devra étre déterminée.
Le règlement des indemnités se fait d ’après les listes de
salaires en prenant pour base le gain moyen quotidien du
blessé, du com mencem ent de l'année d’assurance au jo ur
de l’accident.
A ut. 7. D e s liv r e s e t f e u ille s d e p a y e . — Lo pa
tron contractant est tenu d ’inscrire régulièrem ent jour par
jour, sur les feuilles de paye dont il fait Usage, ou sur un
registre spécial tenu à cet effet : 1°) Les noms, prénoms,
Age, sexe, profession, gain quotidien et domicile de cha
cune des personnes travaillant ou employées pour son
compte et comprises dans l’assurance ; 2°) La date do leur
entrée dans l’établissement assuré, ainsi que celle de leur
sortie. Cette inscription est obligatoire, elle sert à fixer sa
prime ainsi que le montant des indemnités & payer. Les
personnes non inscrites n'ont pas droit, en cas de sinistre,
aux indemnités stipulées dans la Police, et se contractant
ne peut, dans ce cas, exercer aucun recours, ni pour son
compte, ni pour celui du sinistré.
La Société se réserve le droit de faire vérifier en tout
temps à domicile, par des contrôleurs de son choix, les
livres ou feuilles de paye.
338 LES SOURCES DU DltOIT PRIVÉ DE LASSUHANCE
A rt. 8 . A g g r a v a t i o n d u r i s q u e . — L'obligation
pour sa Société de payer les sinistres est suspendue, lors
que depuis l’époque où l’assurance a été contractée, des
changem ents dans la construction ou l’exploitation de
l’établissem ent sont survenus qui ont eu pour effet d’ag
graver le.risque en augm entant les chances d’accident ; il
en est de m ém e lorsque l’établissem ent assuré passe en
d’autres mains.
L’assurance reprend son effet pour le temps restant à
courir, le lendemain ü midi du jour où la Société après
avoir été avisée du changement, donne par écrit son con
sentem ent à la continuation de l’assurance.
En cas de non consentement, il sera fait restitution du
m ontant de la prime pour le temps restant à courir.
A rt. C e s s a t i o n d e l ’e x p l o i t a t i o n . — Si le sous
cripteur d’une assurance collective cessait pour une
cause quelconque l’exercice de son industrie d ’une m a
niéré définitive, le contrat passé entre lui et la Société se
trouverait résilié de plein droit à partir du jour où la So
ciété en aurait été avisée par lettre chargée. Les primes
payées d'avance seraient restituées au prorata du temps
restant ii courir à partir de ce jour pour finir l’année
d’assurance.
A rt. 10. P r o l o n g a t i o n . — Faute de dénonciation par
l’une ou l’autre des parties, les contrats d ’assurance con
tinuent tacitement leur effet après l’expiration, pour une
nouvelle d ’égale période d’égale durée et aux mômes con
ditions, notam m ent eu ce qui concerne l’objet et le capi
tal de l'assurance, la nature du risque, la prime et son
mode de paiement. La dénonciation n ’est valable que si
elle est faite au plus tard dans le délai de quatre semaines
avant l’expiration du contrat, par lettre chargée à sa Di
rection ou, par celle-ci, au souscripteur de la Police.
A rt. 11. P r o p o s i t i o n e t P o l ic e . — Les déclarations
du contractant faites dans le formulaire de proposition
POUCES D'ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 339
servent de hase au contrat d'assurance et en font partie
intégrante.
Le proposant est tenu de répondre d’une façon nette,
précise et conforme à sa vérité aux questions posées dans
se formulaire.
La proposition qui doit étre signée par se contractant
lui-même, oblige celui-ci à l'acceptation de la police libel
lée conformément à la dem ande, ainsi q u ’au paiement des
primes et des frais.
Les engagements de la Société sont déterm inés exclu
sivement par la teneur de la police, ainsi que par ses ave
nants qui pourraient étre faits ultérieurem ent.
L’adhésion du souscripteur aux conditions de sa police
est réputée faite pour toute la durée du contrat.
A ut . 1-- D u p a i e m e n t d e s p r i m e s . — Los primes
sont payables annuellement au comptant cl d’avance,
sauf en ce qui concerne les assurances contractées pour
la durée d’une entreprise ou d ’autres travaux quelcon
ques.
Le contrat d'assurance n ’a d'effet qu'après la remise de
la police au contractant et le paiem ent par celui-ci de sa
prime de première année et des frais. Les droits de tim
bre, d’enregistrem ent ou autres impôts établis ou à éta
blir, sont exigibles en m êm e temps que les primes.
Les primes sont payables au domicile de la Société ou
de ses agents.
A défaut de paiement de l'une des primes dans le délai
de quinzaine, sans q u ’il soit besoin d'aucune dem ande ou
mise en dem eure, l’effet de l’assurance est suspendu.
L'assuré, en cas de sinistre, n'a droit à aucune indemnité,
et la Société se réserve le droit de résilier la police au
moyen d'une simple notification par lettre recommandée,
la lettre recommandée constituant, de convention expresse
entre les parties, une mise en dem eure suffisante, ou de
dem ander judiciairement, le paiem ent de la prim e.
310 LES SOURCES I)U DItOIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
L ’assurance reste suspendue, m ém e pendant ses pour
suites exercées par la Société pour se recouvrement de la
prime échue. Mais la police reprend son effet, pour le
temps restant & courir le lendemain à midi du jour où le
paiement de la prime arriérée et des frais, s’il y a lieu, a
été fait à la Société et accepté par elle.
Le paiement de la prime ne peut être valablement fait
que contre quittance signée du directeur ou de son fondé
de pouvoirs.
A r t . 13. D é c l a r a t i o n s d e s i n i s t r e s . — En cas
de dem ande d’indem nité à la suite d’un accident,
le souscripteur de la police, son représentant ou ses
ayants droit doivent adresser à sa Société, dans les 7 jours
de l'accident, une déclaration (formulaire remis avec la
police) signée et datée, répondant de la manière la plus
exacte aux questions qui y sont posées. Faute d ’envoi de la
déclaration dans le délai ci-dessus prescrit, le contrac
tant, l'assuré et ses ayants droit supporteront les consé
quences du retard.
Pour les cas d ’incapacité temporaire, ces conséquences
consistent en ce que les journées d’incapacité de travail ne
seront comptées que du lendemain du jour où la Société
aura été avisée de l’accident par l’envoi d ’une déclaration
sur formulaire en règle.
Si la déclaration n’est pas transmise à la Société dans
les .'10 jours de l'accident, le contractant, l'assuré, ses re
présentants ou ayants droit sont déchus de tout droit à
indemnité.
Tout accident dont il aura été donné avis et qui aura été
reconnu comme tel, mais au sujet duquel il ne sera par
venu à la Société dans les 3 mois à com pter du jour do
l’accident, ni rapport médical sur l’état du blessé, ni bor
dereau d’indem nité (Voir art. 20), sera considéré comme
retiré, n’ayant pas de suites et non avenu, et l’assuré sera
déchu de tout droit à indemnité.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 il
A rt. 14. R e c o u r s o b l i g a t o i r e à u n m é d e c i n
e n c a s d e s i n i s t r e . — Le souscripteur, l’assuré ou ses
ayanls droit sont tenus de recourir imm édiatem ent h un
médecin pour procurer au blessé les soins indispensables;
ils sont tenus de faire tout leur possible pour la conserva
tion et le rétablissement du blessé, et pour lui assurer les
soins que son état exige, sous peine de supporter eux-
mêmes les conséquences de l’inobservation de cette pres
cription.
La Société sc réserve le droit de faire examiner la per
sonne tuée ou blessée, et de faire surveiller le sinistré par
un médecin de son choix.
En cas de mort par accident, le souscripteur, le con
tractant ou les ayants droit sont tenus, en invitant l'agent
de la Société y assister, de faire faire imm édiatem ent les
constatations nécessaires et de prouver par procès-verba1
et au besoin par autopsie, que la mort a été la suite directe
d'un accident. L’acte de décès devra étre joint aux pièces.
Art. Mi. O b l i g a t i o n d e d o n n e r t o u s l e s r e n
s e i g n e m e n t s e n c a s d e s i n i s t r e . — Celui qui ré
clame une indemnité de la Société est tenu de lui laisser
libre accès auprès du blessé, de lui fournir, à elle ou ii
ses délégués, et cela d'une maniéré strictem ent conforme
à la vérité, tous les renseignem ents q u ’il est en son pou
voir do leur donner sur les faits, les circonstances qui ont
accompagné le sinistre et sur les suites de l’accident, et de
produire toutes les pièces justificatives nécessaires qui
pourraient lui étre dem andées, notam m ent ses livres si la
production en est réclamée.
A rt. 16. I n d e m n i t é e n c a s d e d é c è s . — A
moins de stipulations contraires, et sauf les cas de res
ponsabilité civile, l’indemnité consiste, en cas de décès
immédiat, ou si la mort arrive dans l’année de l'accident
et en est incontestablem ent la suite directe, dans le
paiement intégral du capital assuré pour le cas de décès.
34-2 LES SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE L'ASSURANCE
Cette somme est versée à l’époux survivant et, i\ défaut,
aux enfants et petits-enfants légitimes, aux pére et inére,
frères et sœurs m ineurs du défunt ;t l’exclusion de tous
autres héritiers ou ayants droit.
Si le défunt ne laisse aucun héritier du degré sus-men-
tionné, l'indemnité se réduit au rem boursem ent des frais
médicaux et des frais d'inhum ation.
A rt. 17. I n d e m n i t é e n c a s d ’i n c a p a c i t é p e r m a
n e n t e d e t r a v a i l . — La Société admet 3 degrés d’in
capacité perm anente :
10 Premier degré : Sont considérés comme formant ce
degré d ’incapacité les cas où l ’accident a pour effet, pour
toute la vie du blessé, l’incapacité absolue et perm anente
de travail.
Celtte incapacité complété existe dans les cas suivants :
Perte absolue des deux yeux, des deux bras ou des deux
mains, des deux pieds, d’un bras ou d’une main et d’un
pied, aliénation m entale absolum ent incurable qui exclut
tout travail et résultant d’un accident corporel.
Pour ce prem ier degré, l’indem nité consiste dans le
paiement intégral du capital assuré pour ce cas d’invalidité.
2° Deuxième degré : Sont considérés comme formant ce
degré d’incapacité, les cas où l’accident a pour effet de di
m inuer au moins de moitié la capacité de travail pen
dant toute la vie du blessé, c'est-à-dire d’une manière per
m anente.
Ce second degré comprend la perte absolue d’un œil,
d ’un bras ou d ’une m ain, ou la perle d ’un pied.
Pour ce deuxième degré, l'indemnité consiste en une
somme une fois payée, égale h la moitié du capital assuré
en cas d'incapacité du prem ier degré.
La paralysie complète d’un de ses m em bres désignés ci-
dessus dans les Ier et 2° degrés équivaut (i la perte d'un
de ces m embres.
3° Troisième degré : Dans ce degré sont comprises les
POLICES » ’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3-Î3
blessures qui causent ;i la victime un préjudice corporel
perm anent et incurable qui diminue pour toujours et sen
siblement pour elle la faculté de gagner sa vie, comme par
exemple la perte d ’un ou de plusieurs doigts.
Les doigts complètement raides et dont on ne peut
absolument plus faire usage, sont considérés comme
perdus.
Pour ce troisième degré, l’indemnité consiste en une
somme une fois payée, et fixée par le directeur de la
Société scion la gravité de l’accident ; celte somme ne
peut étre inférieure à 10 0/0 du capital assuré pour le
prem ier degré d’incapacilé, ni excéder 25 0/0 de ce même
capital.
A rt. 18. I n d e m n ité e n c a s d 'in c a p a c ité t e m
p o r a ir e d e tr a v a il. — La Société accorde, en tant que
l’assurance s’étend îi celte éventualité, une indemnité quo
tidienne égale à un pour mille ùo la somme assurée pour
le cas de décès sur la tête de la personne blessée, avec la
restriction toutefois que cette indemnité ne pourra jamais
dépasser le salaire journalier du blessé, ni dans aucun cas,
si ce salaire esl plus élevé, ?> francs par jour.
L'indemnité est payable dés el y compris le lendemain
du jour de l’accident, el jusqu’au 200e jour au maximum ;
les dimanches et jours fériés ne sont pas déduits, c’esl-ii-
dire que ces jours sont payés com m e les autres.
La Société n ’indemnise pas les accidents entraînant un
chômage de moins de vingt jours.
Si l’incapacité temporaire de travail est complète, l’as
suré a droit à l’indemnité entière stipulée dans le con
trat. Si l’incapacité est partielle, et que l’ouvrier puisse
faire un travail quelconque, il lui est accordé, à condition
que le traitement médical continue, une partie de l'indem
nité stipulée pour incapacité complète qui ne doit dépasser
en aucun cas la moitié de cette indemnité.
La durée de l’incapacilé complète ou partielle doit étre
LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L'ASSURANCE
constatée et certifiée par un médecin et, si la Société
l'exige, par une autorité publique.
A r t . IÍ). C u m u l d e s i n d e m n i t é s . — Le méme
accident ne donne droit q u ’à une seule des indemnités
qui font Fobjet des articles 16, 17 et 18.
Néanmoins, si après u n paiem ent d’indemnité déjà
effectuét soit pour invalidité soit pour incapacité tempo
raire de travail, la mort survient dans l’année de l’acci
dent et qu'elle en soit la conséquence directe, le paiement
du capital assuré en cas de décés aura lieu sous déduction
des indemnités déjà payées en raison du méme accident.
A rt. 20. P r o d u c t i o n d e s p i è c e s d e l i q u i d a
tio n . — La demande d’indemnité doit élre faite à la
Société au moyen d’un bordereau accompagné des piéces
justificatives nécessaires, dans les quinze jours qui suivent
la cessation du traitement médical du sinistré.
A r t . 21. A s s u r a n c e s c o n t r a c t é e s a v e c d ’a u
t r e s c o m p a g n i e s . — Si le contractant est assuré
à d’autres compagnies contre les conséquences de la res
ponsabilité civile, la Société paiera une fraction de l'in
demnité fixée, fraction dont le dénominateur sera égal au
nom bre de compagnies en participation.
A rt. 22. P a i e m e n t d e s i n d e m n i t é s . — Le
paiement des indemnités a lieu sans frais, au choix du
souscripteur de la Police, au siégé de la Société ou de
son agence générale, dans les lu jours qui suivent l'ac
complissement des formalités prescrites ou sa remise des
pièces justificatives et du ju gem e n t rendu.
En ce qui concerne l’assurance combinée, aucun
paiement d’indemnité n’aura lieu avant que la question
de responsabilité civile du patron n'ait été tranchée, soit
par un jugem ent, soit par le désistem ent de l’ouvrier
blessé, ou à l'amiable, c’est-à-dire uniquem ent contre
quillance sans réserves et déchargeant sa Société d ’une
manière complète.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 1 ')
Par le seul fait du paiem ent de l’indemnité tout re
cours du co ntactant contre la Société cesse, sauf en
ce qui concerne le cas prévu au dernier alinéa de l’ar
ticle 19.
Art. 23. D u d r o i t d e d é n o n c i a t i o n . — Après cha
que sinistre réglé et payé, la Société se réserve la fa
culté de résilier la police par une dénonciation écrite.
Le droit de dénonciation cesse si elle n ’est faite au
plus tard dans les quinze jours à partir du paiement de
l'indemnité.
En cas de résiliation par dénonciation, le m ontant de
la prime sera restitué au prorata du temps restant à
courir.
Art. 21. A n n u la tio n e t p r e s c r ip tio n . — Le sous
cripteur, l’assuré ou scs ayants droit sont tenus, vis-
à-vis de la Société, de ses agents ou du médecin, de ré
p o n d r e exactement aux questions contenues dans les piéces
annexes du contrat (proposition, indication des salaires,
feuilles de paye, déclaration de dommages, bordereau d ’in
demnités avec piéces ù l’appui, etc.), et d’en remplir exacte
m ent les dates.
Les engagem ents de sa Société étant basés sur la sin
cérité et l’exactitude des déclarations du contractant, toute
réticence, toute fausse déclaration de nature à modifier
l’appréciation du risque ou du sinistre, ou le montant
de l'indemnité, à célcr une partie des salaires payés, en
traînent de plein droit l'annulation de l'assurance, et les
primes versées restent acquises à la Société. Le contrac
tant sera mémo tenu de solder sa prim e en cours.
Toute action judiciaire en paiement des dommages est
prescrite par douze mois, à compter du jour de l'acci
dent.
Art. 2ü. C o m p é t e n c e j u d i c i a i r e . — La Société
accepte expressément en cas de contestation, la juridiction
des tribunaux du pays où l ’assurance a été contractée.
3i0 LES SOURCES DU DHOIT l'R IV B DE L’ASSURANCE
Les contestations entre ses souscripteurs et sa Société
sont jugées par les tribunaux ordinaires, à l’exclusion dos
tribunaux de commerce.
L’action peut étre intentée par le réclamant à son choix,
soit devant le tribunal du lieu où se trouve l’établisse
m ent assuré, soit devant le tribunal d.ms se ressort du
quel le contractant a son domicile, soit aussi au siégé de
la Société.
Néanmoins, les poursuites relatives au paiement des
primes, quelle que soit l’importance du litige, seront ju
gées, en dernier ressort, par M. le Juge de l'aix du lieu où
se trouve le siégé de l’agent qui a conclu l’assurance, et
sans recours d ’aucune nature.
C. — É ta ts - U n is
5 7 5 . Conditions générales de la police individuelle.
A r t . 1er. —L’assuré est requis d’user de toute la diligence
nécessaire pour sa sécurité personnelle et de signifier im
médiatement, et par écrit, au secrétaire de la Compagnie
tout changement dans l'occupation, la profession ou
l’emploi en considération desquels l’assurance a été
conclue.
11 est assuré dans la classe........ , suivant la mention portée
plus haut, et cette police sera entièrem ent nulle pour tous
les accidents résultant d'une occupation, d ’une profession
ou d’un emploi qui ne seraient pas nom m és ou compris
dans la classe à laquelle appartient son assurance, à moins
q u’il n’ait obtenu auparavant une permission écrite de la
Compagnie ou d’un de scs agents, et qu ’il n ’ait payé la
prime additionnelle exigée. Le fait de stationner sur les
plates-formes des voilures sur rails en marche, autres que
les voitures dans les rues, celui de m onter à cheval dans
tout endroit qui ne serait pas affecté au passage du public,
celui de m onter ou d’essayer de m onter dans des voilures
l'O LICES d ’a s s u r a n c e CONTI1E LES ACCIDENTS 3 i~
mues psr la vapeur, ou d’en descendre pendant qu'elles
sont en mouvement, constituent des risques non couverts
par ce contrat ; et aucune indemnité ne sera accordée
pour tout décès ou incapacité de travail pouvant résulter
de telles imprudences, excepté pour ceux dont seront vic
times les personnes employées à ces transports et qui
auront payé la prim e exigée pour les risques de cette
classe.
A ht. 2. — En cas d ’accidents ou de dom mages pour
lesquels la police donne droit h indemnité, ou en cas de
décès en résultant, 011 en devra donner immédiatement avis
par écrit, au secrétaire de la Compagnie ; cet avis consta
tera se nom, l’occupation et s’adresse de l’assuré, ainsi
que tous les détails de l’accident ou du dommage
éprouvé.
Faute de donner imm édiatem ent cet avis par écrit,
l’assuré sera déchu de tous droits.
Si la preuve complète et authentique de l'accidenl et de
la mort ou de la continuation de l'incapacité absolue do
travail n'est pas fournie à sa Compagnie dans le délai de
sept mois ii partir du jour de l’accident, l’assuré sera d é
chu de tous les droits résultant de la police.
A rt . 3. — Toutes les contestations concernant l’obliga
tion incombant à la Compagnie de payer la somme assu
rée seront, si la Compagnie, ou l’assuré, ou ses représen
tants légaux l’exigent, soumises il des arbitres.
Aucunes poursuites ni procédures devant les tribunaux
de droit strict ou d’équité ne pourront élres form ées pour
obtenir le paiement d’une som m e quelconque assurée par
sa présente police après l’expiration de l’année à partir du
jour oii le droit de réclamation est né.
Aiit. 4. — En cas d ’accident qui le mettrait hors
d’état de travailler, l’assuré n ’aura pas droit ¿1 une indem
nité dépassant le m ontant ordinaire de ses gages, de son
salaire ou de sa valeur de son temps pendant la période
3-Î8 Lies SOUKCES DU DROIT f RI VF, DE [.’ASSURANCE
durant laquelle il sera absolument incapable de travailler ;
celte période ne devra pas excéder 2G semaines.
A rt. 5. — Aucune indemnité ne sera payée, avant
q u ’un médecin attaché à la Compagnie n’ait pu examiner
sa personne de l'assuré pour contrôler les allégations pro
duites relativement aux blessures ou aux causes du décès,
lors et aussi souvent que la Compagnie pourra raison
nablement l'exiger.
A rt. fi. — Les risques garantis sur une seule tête par
sa Compagnie sont limités à 10,000 dollars et à une indem
nité hebdomadaire de 50 dollars, cl aucune assurance, soit
pour le cas de décès, soit pour le cas d’accident, ne sera
valable pour ce qui excédera ces sommes.
A rt. 7. — La cession de sa police ne sera pas valable,
si elle n ’est faile par écrit, et m entionnée sur le litre, et si
une copie de l’acle n ’a été remise à la Compagnie dans se
délai de trente jours après la réalisation de la cession ; on
ne dem andera au cessionnaire, lorsqu’il réclamera l’in
demnité, aucune preuve de l’intérêt qu'il peul avoir à
l'assurance.
A rt. 8. — La Compagnie peut à loul instant, à son choix,
annuler la police en restituant a l’assuré la prime qu’il a
payée, moins une part proportionnelle au temps où la
police a été en vigueur.
A rt . 9. — Le paiement immédiat de la prime, pendant
la vie de l'assuré, l’acceptation de toules les clauses el con
ditions écrites ci-dessus, ainsi que l’engagem ent de les
observer strictem ent pendant toute la durée de la police,
sont des conditions qui doivent être remplies avant la con
clusion du présent contrai : on ne pourra induire d'aucun
acte d ’agenl local que la Compagnie a renoncé à quelqu’une
de ces conditions, à moins que celle renonciation n’ait
été autorisée par écrit signé du Président ou du Secrétaire
de la Compagnie.
A rt. 10. — La police n ’est délivrée qu’à la condition
l'OLICES D’ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS 3 i 'J
expresse que sa personne ou ses personnes, autres que
l’assuré, qui ont procuré l’assurance à sa Compagnie seront
considérées comme l’agent ou les agents de l’assuré et
non de la Compagnie, dans tous les agissements relatifs ii
l’assurance, et si la prime doit être payée à une personne
ou à des personnes autres que l’agent régulièrement com
missionné de la Compagnie, ce paiement sera exclusive
m ent aux risques de l’assuré.
11. A ssu r a n c e s p é c ia l e c o n t r e l e s r is q u e s q u e c o u r e n t les
VOYAGEURS
5 7 6 . Nous donnons sous celle rubrique trois polices
em pruntées à la France, à l'Allemagne et aux États-Unis.
A. P o u c e in d i v id u e l l e f r a n ç a i s e '
Indemnités garanties :
Eu cas d o m o rt, danslcs Irais m ois do l'accident : 5 .0 0 0 fr.
E n cas d...................
infirm ité (i De Do la prem ière catégorie : 5 .0 0 0 fr.
,
la deuxième catégorie: 2 .5 0 0 fr.
En cas d'incapacité tem poraire de travail de 30 jo u rs au m oins,
une indem nité de SOI» francs.
A ssu ré : M . . . (nom, prénoms, profession, adresse et signature).
Conditions générales.
A rt. 1er. — La Compagnie garantit la personne désignée
ci-dessus contre ses accidents corporels de toule nature,
provenant de cause violente et involontaire, pouvant l’at
teindre sur tout le territoire français, en chemin de fer, en
voilures publiques cl sur les bateaux à vapeur omnibus.
Art. 2. — L’infirmité se divise en Irois catégories:
1° Perte complète de la vue, de l’usage des deux m em
bres, ou toute autre lésion entraînant une incapacité abso
lue du travail ;
2“ Perle complète de l'usage d'une jam be ou d’un pied,
\ . C'est le tick e t d'assurance dont on a essayé d'introduire l’usage en
F rance.
350 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE L'ASSURANCE
d'un bras ou d’une main, ou loule autre lésion diminuant
de moitié au moins l’aptitude au travail ;
3° Accident de quelque nature qu'il soit, entraînant une
incapacité de travail de 30 jours au moins.
A ut. 3.. — La Compagnie n ’adm et pas à l'assurance les
personnes atteintes de maladie ou d'infirmité grave et
perm anente.
Sont également exclus de l'assurance :
Les accidents provenant de rixe, sauf le cas de légitime
défense, de guerre, d’émeute, d'infraction aux lois et rè
glements publics.
A ut. 4. — L’accident devra étre immédiatement d é
claré à la Compagnie. La déclaration, qui devra, dans tous
les cas, étre faite dans un délai maximum de 3 jours sauf
le cas de force m ajeure, indiquera les circonstances, le lieu
de l'accident etle nom des témoins.
A rt . S . — Les accidents étant déterminés limitative
ment, il ne peut y avoir cumul de deux indemnités diffé
rentes.
A rt . G. — Dans aucun cas, la Compagnie ne peut étre
responsable des suites d’un sinistre déjà réglé <;t pour
lequel une quittance régulière lui aura été donnée.
A rt . 7. — Par le seul fait du paiem ent de l'indemnité,
l’assuré subroge la Compagnie jusqu'à concurrence de la
som m e versée dans tous scs droits et actions contre le
tiers auteur ou responsable de l’accident.
A rt . 8. — Toute assurance sur une téle est limitée à cinq
mille francs; en conséquence, quelque soit le nom bre de
tickets possédés par le sinistré, la Compagnie ne sera ja
mais engagée au-delà de la somme de cinq mille francs.
A rt . !*. — Toute personne atteinte d ’accident n’aura
droilaux indem nités stipulées d’autre part, que si elle a
fuit constater par l'autorité ou par deux témoins, au m o
ment de l'accident, qu’elle était porteur du t i c k e t signé,
indiquant ses nom, prénoms, profession el demeure.
p o l ic e s d ’ a s s u r a n c e c o n t r e l e s ACCIDENTS 3oi
Conditions générales.
s. L’assurance a pour objet tousses accidenls corporels
qui peuvent arriver au voyageur, sans qu’il y ail de sa
faute, pendant le transport de sa personne en voyage par
un moyen quelconque (trains de chemins de fer, navires,
voitures, chevaux, etc.) ou lorsqu’il monte en wagon ou
en descend dan« une gare de chemin de fer.
2. L’assurance ne s’applique qu’aux voyages efTeelués
sur le territoire européen, ou par m er directement d'un
port européen à un autre.
3. Si l’assuré perd la vie par accident, ou reçoit des bles
sures qui entraînent une incapacité perm anente de tra
vail, la Compagnie lui paye la totalilé de la somme assu
rée. Si l’accident occasionne une infirmité perm anente
ayant pour effet de contraindre l’assuré à abandonner pour
toujours la profession qu’il exerçait jusque-là, la Compa
gnie verse la moitié de la som m e assurée. Si l'accident ne
produit aucun de ces résultats, la Compagnie rem bourse à
l’assuré les frais de médecin et de maladie, sans toutefois
dépasser le quart de la somme assurée.
4. Si l’assuré, ou son ayant cause, a l'intention de pré
senter une dem ande d ’indemnité à la Compagnie, il doit,
sous peine de perdre tous ses droits, en faire la déclara
tion par lettre adressée à la Compagnie dans un délai de
21 heuresaprès l’accident, ou après la cessation de l'impos
sibilité physique dûm ent prouvée où il élait de le faire, et
indiquer dans ladite lettre les circonstances, le jour,
l’heure de l’accident, le nom de la localité où il a eu lieu,
la nature de la blessure et la résidence de l'assuré.
5. Si l’assuré a contracté avec la Compagnie plusieurs
assurances de voyage, celle otila somme assurée est le plus
élevée est seule valable ; les autres sont sans effet.
352 LES SOURCES DU DROIT PR IV É DE ^A SSU R A N C E
G. Le paiement de l’indemnité est fait au porteur de sa
police qui doit élre considéré comme le mandataire de
l’assuré ou de ses ayants droit à l’effet de fixer et de re
cevoir celte indemnité. La Compagnie a se droit, sans
en avoir l'obligation, de vérifier la situation légale du por
teur. Au m oment du paiement la police doit élre rendue
à la Compagnie, et l’assurance est par là m êm e éteinte.
7. S'il arrivait qu’après un délai de trois ans à partir du
jo ur où s’est produit l’accident, une entente à l’amiahle sur
l’indemnité à payer n'eût pu aboutir entre l’assuré et la
Compagnie, soit directement, soit par l’intermédiaire d'un
agent général, et que l’assuré de son côté n ’eût intenté
aucune action, ce dernier, sauf prouve du contraire, se
rait censé avoir renoncé à l’indemnité, cl ses droits vis-à-
vis delà Compagnie seraient périmés.
8. Les employés de chemins de fer, ses employés des
bureaux de poste am bulants sur ses chemins de fer, ainsi
que toutes les personnes que leur service ou leurs affaires
obligent à entreprendre des voyages réguliers, sont, en
ce qui concerne ces voyages, exclus de la présente assu
rance.
9. Toutes les difficultés auxquelles pourrait donner nais
sance le présent contrat seront soumises au tribunal du
domicile de la Compagnie, à moins que les parties ne
s’entendent pour s'en référer à un arbitrage.
POLICES d ' a s s u r a n c e CONTRE LES ACCIDENTS 353
Non cessible
V ingt cent*
A F ran c e.
ô î î . Observation prélim inaire,
51M . Conditions générales de la police française. — Police de 1823,
(en note).
t . É ta ts U n is.
\. France.
5 7 7 . Nous nepouvonsque répéter ici ce que nous avons
dit plus haut des conditions générales de l’assurance sur
la vie. Il n ’existe point en France de formule officielle, et
acceptée par tous, des conditions générales de l’assurance
contre l’incendie ; chaque Compagnie a la sienne. Mais
toutes ces formules différent peu entre elles, et elles diffé
rent surtout en la forme. Elles sont d'accord au fond sur
les points essentiels. Nous reproduisons une de ces for
mules :
3;i<i LES SOURCES DU D110IT PRIV É DE LASSURANCB
Le paiem ent <les années suivantes a lieu, pour tout délai, dans la
quinzaine qui suit l’échéance. (A rt. 6. des coud. gén. actuelles!.
A r t . 5. — A défaut du paiem ent de la prim e dan9 le délai ci-dessus
spécifié, et sans qu'il soit besoin d'aucune dem ande, d’aucune m ise en
dem eure, l’assuré n 'a droit, en cas d’incendie, i aucune indem nité, et la
Com pagnie peut à son choix m aintenir la Police ou la résilier par une
simple notification, (L. 6. des coud. gén. actuelles).
A r t . (i. — S i te s o b j e t s a s s u r é » d a n s o n lie u s o n t t r a n s p o r t é s d a n s u n
a u tre ;
SI, dans des bâtim ents assurés ou renferm ant les objets assurés, il est
fait des changem ents ou des constructions qui augm entent ou m ultiplient
les chances d'incendie ;
S ’il y est établi une fabrique, une usine, une m anipulation ou une pro
fession dangereuse ;
S ’il y est introduit des m atières, des denrées, des m archandises, des
objets quelconques, qui, par leur nature, aggravent évidem m ent les
risques ;
L ’assuré est tenu île le déclarer im m édiatem ent ft la Com pagnie, et de
payer, s'il y a lieu, une augm entation de prim e.
Faute par lui de faire m entionner cette déclaration sur sa Police,
il n'a droit, s'il survient dans l'intervalle un incendie, ïi aucune indem
nité.
Dans tous les cas le changem ent survenu dans la nature du risque
donne à la Com pagnie le droit de résilier la Police par une sim ple noti
fication ; et les prim es payées lui dem eurent acquises. (A rt. !•, des cond.
gén. actuelles).
A r t . 7. — Si l'assuré tom be en faillite, l'assurance est do droit annu
lée, et les prim es payées «ont acquises ¡1 la Com pagnie.
A r t . 8. — Lorsque, par toute autre cause que le décès, des objets
assurés cessent d’appartenir au propriétaire désigné dans la P olice, l’as
surance, à m oins de conventions nouvelles, est résiliée de plein droit,
et tes prim es payées restent acquises ît la Com pagnie. (A rt. 8 des cond.
gén. actuelles.)
A rt . 9. — Lorsque l’assuré n’est point propriétaire des objets assurés
il doit le déclarer et le faire m entionner dans sa Police ; & défaut do cette
m ention, la Com pagnie, en cas d'incendie, n 'e st tenue envers lui com m e
envers tous les autres, à aucune indem nité. (Art. 7, des cond. gén. ac
tuelles )
A r t . 10. — S i, lo rs de la sig n a tu re de la présente P o lice, les o b jets
338 TÆS SOURCES DU DROIT PRIVÉ DE LASSURANCK
locataire, aux Sennes des articles 1733 et 1734 du Code
civil.
L e r e c o u r s d e s v o i s i n s , c’est-à-dire les suite» maté
rielles de toutes actions que les voisins pourraient exercer
contre l'assuré, pour communication d'incendie à leurs
assurés sont déjà couverts par d'autres assureurs ou par des associations
m utuelles ;
Ou encore, si les objets assurés par la Com pagnio ne le sont point
pour leur valeur entière, et que l’assuré veuille faire couvrir l'excédant
par d’autres assureurs ou associations m utuelles, il est tenu de le décla
rer préalablem ent ?i la Com pagnie, et de faire m entionner sa déclaration
sur sa Police.
Si la m ention de cette déclaration a eu lieu, la Com pagnie, en cas
d'incendie, supporte la perle au centim e le franc de la som m e assurée
par elle.
Si elle n ’a poinl eu lieu, l'assuré n ’a droit, en cas d'incendie, à aucune
indem nité ; la Com pagnie peut résilier la Police par une sim ple notifica
tion, et les prim es payées lui dem eurent acquises. (L. 10 et 11 des coud,
gén. actuelles).
A r t . 11. — Lorsque l’assurance porte sur m archandises, fabrique, usine,
m obilier industriel, produit de récoltes et autres objets dont la valeur
est sujette à varier, la Com pagnie peut dem ander à l’expiration de cliaque
année que le m ontant de l'assurance soit réduit.
Si l'assuré ne consent point aux réductions proposées, la Police est
résiliée de plein droit par une sim ple notification (A rt. 12 des cond.
gén. actuelles).
A r t . 12. — T oute réticence, toute fausse déclaration de la part de
l’assuré qui dim inueraient l'opinion du risque ou en changeraient le su
jet, annulent l'assurance ; l’assurance est nulle, m êm e dans le cas où la
réticence ou la fausse déclaration n'aurait pas influé sur le dom m age ou la
perte de l’objet assuré (Code de com m erce, art. 348). L es prim es payées
dem eurent acquises M a Com pagnie. (Art. 13, des cond. gén. actuelles).
A r t . 13. — L’incendie doit être annoncé im m édiatem ent et par écrit
au D irecteur de la Com pagnie, si l'événem ent est arrivé dans le départe
m ent de la Seine, et îi l'agent d’arrondissem ent s’il a lieu dans un autre
départem ent.
L'assuré doit ensuite et sans délai faire sa déclaration d'incendie et de
dom m age devant le ju g e de paix du canton.
Cette déclaration indique les causes présum ées de l'incendie et c o n
tient l'état détaillé des pertes et dom m ages do l’assuré ; copie en form e
en est transm ise im m édiatem ent par l'assuré à la Com pagnie ou ît son
agent. (Art. 14 et lü des cond. gén. actuelles).
A r t . 14. L 'assuré, eu cas d'incendie, est autorisé i faire procéder à
l'OUCES 35!l
d ' a s s u r a n c e c o n t r e l ’ in c e n d ie
C. Grande Bretagne
5 8 1 . Conditions générales de la police anglaise.
Le syndicat clos Tari//' Offices a publié en 1870 une
police-type dont voici ses conditions générales 1 :
1. Toute description, inexacte en un point essentiel, de
toute chose proposée à l'assnrance, ou de toute construc
tion ou de tout local où se trouve la chose à assurer, ou
toute constatation inexacte, ou toute omission de constata
tion d ’un fait essentiel à connaître pour estim er le risque,
rend la police nuUe en ce qui concerne la chose qui a été
l’objet de cette description ou de cette constatation
inexacte ou de cette omission.
2. Si après que la Compagnie a pris le risque àsa charge,
on fait à la chose assurée, ou au bâtim ent assuré, ou sur,
ou dans ce bâtim ent, ou dans un bâtim ent ou un local où
se trouve la chose assurée, quoique ce soit qui augm ente
le risque, ou si la chose assurée est déplacée du bâtim ent
ou du local où elle est déclarée se trouver, et cela sans
l’assentim ent ou l’approbation de la Compagnie m ention
nés sur la police, l'assurance en ce qui concerne les points
ainsi modifiés cesse d’avoir effet.
3. Ne sont pas assurées par cette police les choses déte
nues par un ûdéicommissaire, ou par un commission
naire, à moins d ’avoir été expressément déclarées comme
telles, la porcelaine, le verre, les glaces, les pierres p ré
cieuses, les pendules, les m ontres, ses bijoux, ses médail
les, ses curiosités, les m anuscrits, les timbres du gouver
nem ent, les imprimés, les peintures, les dessins, les
sculptures, les instrum ents de musique, de mathématiques
ou de science, les patrons, modèles ou formes, à moins de
I. Les conditions adoptées par les Non-tari/J Offices ne diffèrent pn->
essentiellem ent de celles données au texte. G. W alford, Ins. C;/c., Vu
Fire inslir. condition* of, p . il3 .
POLICES »ASSURANCE CONTRE l ’i NCENDIE
D. Allemagne.
5 8 2 . Conditions générales de la police allemande.
Hases de Tassurance.
1. La Compagnie assure contre les dom m ages que su
bissent les objets assurés par suite d'iucendie ou de coups
de foudre, et contre ceux résultant de l’extinction dufeu,
de la démolition, de l’évacuation reconnue nécessaire des
immeubles, dom mages qui consistent dans la détérioration,
l'anéantissem ent ou la perte des objets assurés.
Sont exceptés de l’assurance les dommages occasionnés
par la guerre et ceux qui résultent de l'attaque d’une force
arm ée régulière ou irrégulière, d ’ém eutes, d’insurrcc lions,
de trem blem ents deterreo u delà faule grossière de l’assuré.
Les dommages de guerre sont ceux produits durant une
guerre par des m esures militaires prises sur l’ordre du
commandant.
En cas d’explosion, lesdom m ages provenant de l'incen
die sont seuls compris dans l’assurance ; mais les dom ma
ges occasionnés p a rl’explosion du gaz employé dans les
bâtim ents assurés seront regardés comme dommages d ’in
cendie. Si un objet destiné à u n usage quelconque de
ménage ou d ’industrie est àcelte fin exposé à la chaleur ou
au feu, et par suite de cette situation est brûlé ou dété
rioré, le dom mage qui en résultera pour les autres objets
assurés sera seul réparé.
2. La poudre et la dynamite, les fabriques de ces pro
duits et de leurs dérivés, le fulmicoton et les fabriques de
ce produit, les goudronneries, les titres, les lingots d’or,
les pierres et perles fines, l’argent, les fonds d’État, les
actions et autres valeurs ne peuvent jamais former l’objet
d’une assurauce.
Les objets d’or et d'argent, les m ontres, les dentelles,
les cachemires, les tableaux, les sculptures et autres objets
r o u c i ïs d ' a ssu h a n c e CONTRE L'INCENDIE
d ’art, ainsi que tous autres objets qui ont une valeur d'af
fection, ne sont assurés que lorsqu’ils sont expressément
désignés dans la police.
3. L'obligation de la Compagnie envers l'assuré estdé-
terminéeexclusivement p a rla teneur de la police ou par
l’acte de prolongation de la police et les avenants qui peu
vent s’y rattacher.
L’acceptation de la part de l’assuré de la police ou de
l'acte de prolongatiun ainsi que des avenants qui ont pu s’y
incorporer, établit son adhésion aux stipulations que con
tiennent ces actes, surtout en ce qui concerne la prime et
la durée de l’assurance.
L’assurance n’est valable qu’après le paiement régulier
de la prime. L'assuré est obligé sans sommation de verser
la prime ïil’agent compétent à son domicile.
La Compagnie n ’est pas tenue d’en opérer le recouvre
m ent. Si la prime annuelle d ’une assurance d’une durée
de plusieurs années ne se trouve pas payée au plus tard
quinze jours après le commencement de l’année d ’assu
rance, l’obligation incombant à la Compagnie par l’effelde
l’assurance est éteinte.
La Compagnie a toutefois la faculté de recouvrer la prime
par la voie judiciaire, ou de résilier le contrat d’assurance
en refusant de la recevoir. Si ce dernier cas ne se produit
pas, l’obligalion incombant à la Compagnie, une fois la
prime touchée, redevient eSrective.
Proposition d’assurance.
4. Celui qui veut se faire assurer est tenu d’indiquer
exactement, en se conformant à la teneur imprimée des
formules, dans la proposition d ’assurance et dans tous les
docum ents qu’il peut avoir à rem ettre ù la Compagnie, les
objets à assurer, leur propriétaire, l’endroit où ils sont si-
lués, les assurances conclues déjà ailleurs pour les mêmes
objels. Il osl on outre tenu de déclarer consciencieuse-
T . 11.
LES SOI'IICES DU DROIT PRIVÉ DE I.'a SSUIUNCE
ment loute circonstance pouvant augm enter le risque d'in
cendie. Si cette condition n ’est pas remplie, la Compagnie
n ’est pas obligée de payer l’indemnité.
Modification du risr/ue.
5. Si pendant l’assurance le risque d’incendie augm ente
ou que des objets déjà assurés soient assurés ailleurs, l’o
bligation à la charge de la Compagnie de payer l’indem
nité cesse d ’exister pour tous les ohjols assurés. Si des ob
jets assurés sont transportés d’un endroit dans un autre,
ou changent de propriétaire (sauf le cas de succession),
l’obligation de la Compagnie cesse égalem ent d ’exister
pour ces objets. Elle renaît cependant dans les cas préci
tés si la Compagnie, après avoir*pris connaissance des
faits, s’est déclarée par écrit prétc à continuer l’assurance.
La Compagnie n ’est dans aucun cas obligée au rem bour
sement de la prime payée pour l'année courante.
Du sinistre.
tî. En cas d ’incendie, l'assuré est obligé a) de sauver au
tant que possible les objets assurés, et de les m ettre en
sûreté et de les conserver après le sauvetage. Toutefois, le
dém énagem ent ne doit pas étre effectué contrairement à
un ordre de l’agent ou d ’un employé de la Compagnie,
ou ii une stipulation spéciale de la police. Le sauvetage ne
doit pas non plus avoir lieu, sauf pour le bétail, avant que
le bâtim ent contenant les objets assurés ou les bâtiments
immédiatement contigüs n ’aient pris feu ; b), de donner
avis du sinistre ii l’agent dansles vingt-quatre heures ; c)
de dem ander dans les deux jours du sinistre, au magistrat
chargé de la police locale, & 61 re interrogé sur toutes les
circonstances relatives â ce sinistre, et, pour les objets m o
biliers, sur la nature et le m ontant approximatif des doin-
POLICES D'ASSURANCE. CONTRE l ’i .VCENDIE 3S7
mages, de se faire délivrer une copie authentique du pro-
e.ès-verhal qui en aura été dressé et de l'envoyer sans re
lard après l’avoir reçu à s’agent de la Compagnie ; d) au
«■as où il dem anderait une indemnité pour des objets qui
auraient élé perdus par suite de détournem ent ou égarés
de loule autre manière, de rem ettre, sous peine de dé
chéance, dans se délai de trois jours, à la police locale une
liste de ces objets el d'exiger la poursuite du vol.
Les délais ci-dessus fkés, au cas où l’impossibilité m até
rielle de les observer est prouvée, commencent courir
dès que celle impossibilité a cessé.
Des dommages en général.
7. L’assurance ne doit pas procurer de bénéfice ; son but
unique est la compensation des dommages prévus par l’ar
ticle premier, dommages qui doivent étre estimés d'après
la valeur réelle des objets assurés à l’époque de l’incendie
sans y joindre le bénéfice manqué. Si la valeur des objets
dépasse le m ontant de l’assurance, ou si séparément ou eu
lolalilé ils sont assurés ailleurs, l’indemnité sera calculée
au prorata. Si la valeur esl inférieure au m oulant de l’as
surance, que celle-ci soil ou ne soit pas basée sur une e s
timation, l'indemnité ne sera payée qu’en proportion de
celle valeur inférieure.
8. La Compagnie esl autorisée à faire faire toutes eu-
quéles, tous interrogatoires ou toutes estimations aussi
bien en ce qui concerne la valeur des objets, qu'en ce qui
concerne le sinistre elses causes, et non seulem ent à exi
ger de l’assuré, pour ses déclarations, des pièces justifica
tives et autres preuves de toute espèce qu’il esl en élalde
produire, mais encore à lui faire affirmer scs déclarations
par serm ent. L’assurance en elle-méme ne sert ni de
preuve, ni de présomption pour la valeur des objets assu
rés ou l<Mir existence nu moment de l’incendie.
I.F.S SOURCES MU DROIT PRIVÉ DE L’ASSURANCE
I . TRANSPORTS MARITIMES
5 H 3 . Observation prélim inaire.
A. F ra n c e .
S M 4. Le congrès dus assureurs m arilim esît Paris en 187;).
S M B . C onditionsgénérales de la policed’assurance m aritim e sur m archan
dises.
5 H lï. C ond itio n s g én érales de la police d 'a s su ra n c e m in tim e s s u r corp
de n av ires.
5 X 7 . Conditions générales d e là police d'assurance m aritim e sur curp-
de navires à vapeur.
1!. G ra n d e B re ta g n e .
5 H * . Conditions générales de la police d ’assurance m aritim e sur corps et
sur facultés.
C. E ta t s U n is .
.is î» . Conditions générales de la pollced'assurance m aritim e sur facultés.
5J» 0. Conditions générales de la police d'assurance m aritim e sur corps
de navires.
H. A llem agne.
»
A. F ran c e.
3 » .» . Conditions générales de la police.
B. A llem a g n e.
5 » 6 . Conditions générales de la police.
LES SOURCES DU DROIT DRIVÉ DE LASSURA.XCE
Somme éga'e.
POLICES D’ASSURANCE CONTRE LES RISQUES DES TRANSPORTS 415
B. Grande-Bretagne.
588. Conditions générales de la police dassurances sur
corps et sur facultés 1.
Chie l’on sache que M..., tant en... propre nom, qu’au
nom de celui ou de ceux à qui il appartient ou peut appar
tenir en tout ou en partie, fait assurance et fait assurer...
eux et chacun d'eux, qu'il y ait perte ou non, à... et de...
sur toutes espèces de marchandises, ainsi que sur le corps
et les agrès, apparaux, appartenances, munitions, artil
lerie, embarcations et autres approvisionnements du et
dans le bon navire appelé... dont est maître, après Dieu,
pour lo présent voyage..., ou quiconque agira comme
capitaine ou patron dudit navire, ou quel que soit le nom
dudit navire ou du capitaine d’icelui.
Les risques sur lcsdiles marchandises commenceront dès
leur chargement à bord dudit navire à..., ses risques sur
ledit navire, et ses accessoires au même m om en t..., et con
tinueront, sur ledit navire, pendant son séjour audit lieu,
et ju sq u’à ce que ledit navire avec scs appartenances et ap
paraux, cl les marchandises quelconques, soit arrivé i i . ,
sur ledit navire, etc., ju sq u ’à ce qu'il soit resté à l'ancre
pendant vingt-quatre heures en toute sûrelé, et sur les
marchandises jusqu'à leur déchargem ent et m ise à terre
sans avaries.
Il est bien entendu que ledit navire, etc., peut, dans ce
voyage, aller, toucher et séjourner à tels ports ou lieux
qu'il voudra... sans préjudice pour l’assurance.
Ledit navire, etc., et lesdites marchandises, etc., en ce
qui concerne l'intérêt qu’y ont les assurés, par convention
I . Noua reproduisons la police du l.loy.l c i corrigeant la mauvaise
traduction acceptées dans la pratique. Colle police qui s'appliqua >gilc-
m eut (i l'assurance sur corps de navire e t ^ l'assurance sur facultés form e
toujours la base des contrats actuels. Voy* C lnrlcs Mae A rthur, The ¡lolicy
o f murine insiiruncc jtnptilQi'ly cxpldincil, £c édition, L ondres, 1■ 3,
T. II. 27
-118 LES SOUIICES DU DH01T PB1VÉ DE L'ASSURANCE
entre ses assurés elles assureurs liés par celle police, sont
et seront évalués à ...
Quant aux risques cl périls que nous, assureurs, con
sentons à supporter, et que nous prenons sur nous dans ce
voyage, ce sonl ceux de la m er, des vaisseaux de guerre,
du feu; des ennemis, pirates, corsaires, voleurs, jet, lettres
de marque et de contre-marque, surprises, saisies en m er,
arréls. retenues, séquestre et détention de tous rois, prin
ces et peuples de quelque nation, condition ou qualité
quelconque, baraterie du patron ou de l ’équipage, et tous
ses autres risques, perles et accidents qui sont arrivés ou
pourraient arriver auxdiles marchandises, et audit navire,
etc., ou à une portion d ’icelui ou d’iceux.
Et en cas de perte ou d ’accident, les assurés, leurs
agents ou employés ou ayants cause, seront tenus de
toutes actions, de tous travaux et voyages nécessaires au
sauvetage, il la conservation et au recouvrement dudit
navire, etc., ou de partie d’iceux, sans qu’il puisse en ré
sulter aucun préjudice pour l’assurance. N'ous, assureurs,
nous contribuerons aux dépenses ainsi faites, chacun selon
notre quote-part dans la somme assurée par la présente
police.
El nous, assureurs, sommes satisfaits, et nous prom et
tons et nous nous engageons, chacun pour notre part, et
engageons de méme nos héritiers, nos exécuteurs testa
m entaires et nos propriétés, envers les assurés, leurs exé
cuteurs testamentaires, les administrateurs de leurs biens
et leurs ayants cause, pour la fidèle exécution de ces con
ditions, nous déclarant payés par les assurés de la somme
qui nous est due, en raison de cette assurance, et au
taux d e.......
Lu foi de quoi, nous, assureurs, avons signé nos nom s
et souscrit les som m es assurées à ...........
N. It. Sonl francs d’avaries particulières, à moins d ’é-
chouement, les grains, le poisson, le sel, les fruits, les fa -
v o l ic e s d ’a s s u r a n c e c o n t r e l e s r is q u e s d e s t r a n s p o r t s 419
rines