3.1 : Introduction :
- Du point de vue de l’automaticien, un système asservi doit satisfaire aux critères de
performances suivants :
– être stable : un système instable n’est pas utilisable,
– être rapide : critère caractérisé par le temps de réponse à 5% pour une entrée en échelon,
– être précis : critère caractérisé par l’erreur à convergence pour une entrée en échelon,
– ne pas présenter de dépassements trop importants (éventuellement aucun dépassement) :
critère caractérisé par le pourcentage de dépassement D%.
Les spécifications fonctionnelles, opérationnelles et technologiques du cahier des charges
imposent aux concepteurs de la chaîne «pré-actionneurs ; actionneurs ; processus ; capteurs»
une organisation structurelle et des choix de composants.
Le système résultant de cette conception « classique » ne possède pas forcément de manière
naturelle les caractéristiques qui lui permettront de répondre aux exigences de comportement
posées en termes de performances.
Un régulateur est composé d’un comparateur qui effectue la différence entre la mesure et la
consigne et d’un correcteur qui élabore une valeur de sortie fonction de l’écart constaté par le
comparateur afin de corriger l’évolution de la grandeur à maîtriser du procédé.
b. Réalisation pratique
Une réalisation pratique de ce correcteur en utilisant des circuits passifs et actifs est montrée
sur la figure :
𝑢(𝑠) 𝑅2 𝑅4 𝑅2
𝐺𝑐 (𝑠) = = = 𝐾𝑝 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐾𝑝 = 𝑠𝑖 𝑅4 = 𝑅3
𝜀(𝑠) 𝑅1 𝑅3 𝑅1
Le circuit de la figure 2 utilise 2 amplificateurs (le second servant d'inverseur, avec un gain
de valeur 1 en prenant R4 = R3).
Exemple 1 :
La figure illustre avec un diagramme de Bode
l’apparition d’une instabilité liée à une
constante de proportionnalité trop élevée.
a. Effets du correcteur :
L’action intégrale permet :
d’améliorer la précision en réduisant ou annulant l’erreur statique, mais
introduit un déphasage de –90° qui risque de déstabiliser le système (diminution de la
marge de phase et la bande passante).
Le correcteur à action exclusivement Intégrale n’est pratiquement jamais utilisé, en raison de
sa lenteur et de son effet déstabilisant. On lui adjoint généralement une action proportionnelle
(figure) afin de ne pas trop dégrader la rapidité et la stabilité.
b. Réalisation pratique
Une réalisation pratique de ce correcteur en utilisant des circuits passifs et actifs est montrée
sur la figure, ce circuit utilise 2 amplificateurs (le second servant d'inverseur avec un gain de
valeur unitaire).
Avec :
𝑢(𝑠) 1 𝐾𝑖 1
𝐺𝑐 (𝑠) = = = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐾𝑖 =
𝜀(𝑠) 𝑅1 𝐶2 𝑠 𝑠 𝑅1 𝐶2
a. Effets du correcteur :
La réponse indicielle montre qu’un correcteur à action exclusivement dérivée ne permet pas la
transmission d’un signal. L’action dérivée ne peut donc être utilisée seule. On fait appel à elle
lorsque le signal de commande u doit être particulièrement efficace. En effet, ce correcteur
permet de faire intervenir la dérivée du signal d’erreur ; il sera d’autant plus actif que la
variation de (t) est rapide.
L’action dérivée pure :
– augmente la phase de + 90°, ce qui améliore fortement les marges de stabilité,
– amplifie les hautes fréquences (et entre autres les bruits !), ce qui est très nocif au
comportement,
– réduit le nombre d’intégrations dans la chaîne directe (et donc dégrade la précision et
l’insensibilité aux perturbations),
– n’est pas réalisable électroniquement car le degré du numérateur est supérieur à celui
du dénominateur !
Le correcteur à action exclusivement dérivée n’est pratiquement jamais utilisé. Il est en
général associé au correcteur Proportionnel.
b. Réalisation pratique
Le circuit de la figure utilise 2 amplificateurs (le second servant d'inverseur avec un gain de
valeur 1).
𝑢(𝑠)
𝐺𝑐 (𝑠) = = 𝑅𝑑 𝐶𝑑 . 𝑠 = 𝐾𝑑 . 𝑠 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐾𝑑 = 𝑅𝑑 𝐶𝑑
𝜀(𝑠)
Un régulateur PID est obtenu par l’association de ces trois actions et il remplit essentiellement
les trois fonctions suivantes : 1. Il fournit un signal de commande en tenant compte de
l’évolution du signal de sortie par rapport à la consigne. 2. Il élimine l’erreur statique grâce au
terme intégrateur. 3. Il anticipe les variations de la sortie grâce au terme dérivateur.
La relation entre la sortie u(t) et le signal d'erreur (t) est :
1 𝑡 𝑑𝜀(𝑡)
𝑢(𝑡) = 𝐾𝑝 (𝜀(𝑡) + ∫ 𝜀(𝑡)𝑑𝑡 + 𝑇𝑑 )
𝑇𝑖 0 𝑑𝑡
𝑡 𝑑𝜀(𝑡)
C’est-à-dire : 𝑢(𝑡) = 𝐾𝑝 𝜀(𝑡) + 𝐾𝑖 ∫0 𝜀(𝑡)𝑑𝑡 + 𝐾𝑑 𝑑𝑡
avec : Kp : gain proportionnel, Ki : gan intégrale, Kd : gain dérivé
𝐾𝑝
𝐾𝑖 = , 𝐾𝑑 = 𝐾𝑝 𝑇𝑑
𝑇𝑖
La fonction du transfert du régulateur est :
𝑢(𝑠) 𝐾𝑖
𝐺𝑃𝐼𝐷 = = 𝐾𝑝 + + 𝐾𝑑 𝑠
𝜀(𝑠) 𝑠
Les effets de chaque correcteur (Kp, Ki et Kd) sur la réponse en boucle fermée du système sont
regroupés sur le tableau.
e u
𝑢(𝑠) 1
La fonction de transfert est : 𝐺𝑃𝐼𝐷 = = 𝐾𝑝 + 𝑇 𝑠 + 𝑇𝑑 𝑠
𝑒(𝑠) 𝑖
Type série :
e u
𝑢(𝑠) 1
La fonction de transfert est : 𝐺𝑃𝐼𝐷 = = 𝐾𝑝 (1 + 𝑇 𝑠)(1 + 𝑇𝑑 𝑠)
𝑒(𝑠) 𝑖
Type mixte :
e u
𝑢(𝑠) 1
La fonction de transfert est : 𝐺𝑃𝐼𝐷 = = 𝐾𝑝 (1 + 𝑇 𝑠 + 𝑇𝑑 𝑠)
𝑒(𝑠) 𝑖
𝑢(𝑠) 𝐾2
𝐶(𝑠) = = 𝐾1 + + 𝐾3 𝑠
𝜀(𝑠) 𝑠
3. On choisit la valeur des éléments du schéma de la figure, afin que la fonction de transfert du
𝑠 𝑠
𝑤1 (1+ )(1+ )
𝑤1 𝑤2
correcteur C(s) s’écrive sous la forme : 𝐶(𝑠) = 𝑠
Exercice 2 :
𝐴𝑒 −𝑠𝑇𝑢
En utilisant le modèle : 𝐺(𝑠) = , appliquer la méthode de Ziegler-Nichols pour dimensionner
1+𝑠𝑇𝑎
un correcteur PI, correspondants au système dont la réponse indicielle (en BO) est donnée ci-contre :
Suite à une ouverture rapide de la vanne, l’évolution de la température T°(t) est d´écrite
par un comportement du second ordre – premier ordre au carré – dont le gain statique
Ke = 20C°/(m3/s) et la constante de temps τe = 1200s (20 min).
Le modèle du servomoteur est donné :
𝑋(𝑝) 𝐾𝑝
=
𝑈(𝑝) 𝑝(1 + 𝜏𝑝 𝑝)
pour lequel x(t) est la position linéaire de la soupape montée sur l’arbre du moteur. On donne
Kp = 2.10-4m/V et τp = 0.5s.
La fonction de transfert de la vanne est assimilable à un gain de valeur Kv = 100(m3/s)/m.
L’organe de mesure de la température est un capteur de gain Kc = 5.10-2V/°C.
1. Représenter le schéma blocs de la chaîne directe du procédé ;
2. Un régulateur proportionnel K est implanté pour commander la température de l’enceinte
par action sur la tension u(t). Représenter le schéma bloc de l’asservissement ;
3. Ecrire les fonctions de transfert en boucle ouverte et en boucle fermée ;
4. Faire une analyse de la stabilité de l’asservissement par le critère algébrique de Routh.
Retrouver analytiquement ce résultat à partir du module et de l’argument de la fonction de
transfert en boucle ouverte ;