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Procédure pénale

Introduction
La réaction de la société face à la délinquance n’est pas instinctive et arbitraire ; elle est réfléchie, réglementée, essentiellement judiciaire.
D’abord le délinquant est jugé par les juridictions instituées à cet effet. Ensuite, il est condamné par l’autorité judiciaire. Finalement, il
subit la peine
Entre l’infraction commise et la peine il y a le procès. Il est intenté par le ministère public (celui qui exerce la mission de sauvegarde de
l’intérêt général) dont l’ordre a été troublé contre l’auteur de l’infraction pour faire prononcer par le juge la peine prévue par la loi.
La procédure pénale est l’ensemble de règles qui régissent l’organisation, le déroulement et le jugement du procès. Elle a pour objet la
réglementation du procès pénal. Elle détermine l’organisation et la compétence des différentes juridictions appelées à trancher les procès
répressifs. Elle fixe les règles est les règles et formes de la recherche, constatation et la poursuite des infractions, pour l’établissement des
preuves (instruction préparatoire) et le jugement du délinquant à l’audience.
Elle règlemente l’autorité et les effets des jugements répressifs et les voies de recours susceptibles d’être exercées contre les jugements.
Réglementé par le code de procédure pénale de 2003.

Ch 1 : L’objet du procès pénal et les parties au procès pénal :


Section 1 : l’action publique et l’action civile :
L’action publique est l’action répressive mise en mouvement et exercée par les magistrats ou par les fonctionnaires auxquels elle est
confiée par la loi, au nom de la société, contre l’auteur de l’infraction, et tendant à le faire condamner à une peine ou à faire constater
son comportement (possibilité d’échapper à la peine, ex : légitime défense).
L’action civile est l’action en dommage-intérêts introduite par tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement
causé par l’infraction afin d’obtenir de l’auteur de l’infraction la réparation du préjudice causé par l’infraction.
L’objet du procès pénal est essentiellement l’action publique, l’action civile peut constituer l’objet secondaire du procès pénal et peut
mettre en mouvement l’action publique. Celle-ci peut être exercée en même temps que l’action publique et devant la même juridiction.

 Comparaison entre A.P et A.C :


Ce sont surtout les différences qui apparaissent au premier abord :

1) Différence de but (l’AP tend à la réparation du trouble social, à la sanction de la violation de la loi, l’AC tend à la réparation
du préjudice occasionné),
2) Différence de fondement (l’AP repose toujours sur un texte précis de la loi pénale, celui posant la norme qui a été enfreinte
‘principe de la légalité’, l’AC est toujours fondée sur l’art 77 du DOC ‘responsabilité du fait perso’),
3) Différence de nature (l’AP est d’ordre public, personne ne peut y renoncer même pas le ministère public sauf exceptions
prévues par la loi, elle appartient à la société qui ne peut y renoncer que par loi d’amnistie ; l’AC est dans le patrimoine privé
de la victime qui peut y renoncer ou transiger)
4) Différence de sanction (l’AP a pour sanction une peine infligée à l’individu, proportionnée à la faute qu’il a commise, l’AC a
pour aboutissement une réparation proportionnée au dommage subi),
5) Différence portant sur les parties à l’action (les demandeurs à l’AP et à l’AC sont respectivement le ministère public et la
victime, les défendeurs sont exclusivement les coupables pour l’AP et outre les présumés coupables les héritiers de ceux-ci
ou les personnes civilement responsables pour l’AC.

Les différences sont donc très apparentes et très sensibles, mais il y a, également, de nombreux rapports entre les deux actions qui
expliquent que la loi ait établi une certaine solidarité entre les deux actions :

 L’AC et l’AP sont nées du même fait > les agissements poursuivis ont à la fois réalisé l’infraction et causé le dommage
individuel. Il est à noter que certaines infractions (port d’arme prohibé) ne causent pas de préjudice individuel mais
seulement un trouble social, et ne donnent alors naissance qu’à l’AP.
 Un même élément moral (la faute) est la base de l’une et de l’autre.
Le législateur a établi entre les deux actions, une solidarité qui se manifeste à plusieurs points de vue : -les deux actions peuvent être
portées ensemble devant les mêmes juges (les juges répressifs), il y a qu’une faculté à la victime de porter son action civile devant le
juge civil –Si la victime porte son action civile devant le juge répressif, son initiative a pour effet de déclencher automatiquement
l’action publique si elle ne l’avait pas encore été.
 Causes d’extinction communes à l’AP et l’AC :
Principes : Il y’avait autrefois une étroite solidarité en l’AP et l’AC. La prescription de l’AP entrainait celle de l’AC.
Nouvelle modification par l’art 14 : l’AC se prescrit selon les règles du code civil. Toutefois, si cette action ne peut plus être engagée
devant la juridiction répressive après l’expiration du délai de prescription de l’AP. Lorsqu’il a été statué sur l’action publique, les
mesures d’instruction ordonnées par le juge pénal sur les seuls intérêts civils obéissent aux règles de la procédure civile.
Le seul lien entre les deux actions en prescriptions est que l’AC peut être portée devant le juge civil pendant 5ans à partir du moment
où la partie lésée a eu connaissance du dommage et de celui qui est tenu d’en répondre et dans tous les cas pendant 20ans, à partir du
moment où le dommage a eu lieu. Si la victime a opté pour la voie répressive, elle doit agir avant que le délai de prescription de l’AP
ne soit écoulé sinon le juge ne peut connaître de l’AC qu’accessoirement à l’AP.
L’expiration de délai de prescription de la ‘action publique n’éteint pas l’AC, elle oblige simplement la victime à porter son action en
réparation devant le juge civil.

La seule cause vraiment commune d’extinction de l’AC est de l’AP est aujourd’hui l’autorité de la chose jugée. Il y a chose jugée au
pénal lorsque les faits reprochés ont donné lieu à une poursuite qui a été terminée par une décision définitive sur le fond (plus de voie
de recours). Les décisions rendues par les juridictions de jugement ont autorité de la chose jugée.
Les décisions des juridictions d’instruction n’ont pas cette autorité. La décision qui a autorité de la chose jugée au pénal éteint l’action
publique, désormais aucune poursuite pénale ne peut être intentée à raison des mêmes faits, même sous une qualification différente
(apparition de charges nouvelles après la décision d’acquittement ou de relaxe). La décision pénale qui a acquis l’autorité de la chose
jugée (acquittement ou condamnation) a une influence capitale sur l’action civile, c’est ce qu’on appelle le principe de l’autorité de la
chose jugée au pénal sur le civil. Ainsi, si le jugement rendu sur l’AP est une condamnation, l’AC sera admise (sauf si elle se heurte à
une cause spéciale d’irrecevabilité). Le jugement établit de façon irréfragable la faute de l’auteur.
Par contre, une décision d’acquittement entraîne automatiquement l’insuccès de l’AC. Elle établit de façon irréfragable que la personne
poursuivie n’a commis aucune faute.

 Causes d’extinctions propres à l’AP :

1) La prescription de l’AP :
*fondement de la prescription : le trouble causé à l’ordre public s’est apaisé avec le temps et il serait ravivé par les poursuites tardives
qui auraient l’inconvénient de mettre en évidence la défaillance prolongée des pouvoirs publics. Les poursuites intentées longtemps
seront difficiles à mener car les preuves seront difficiles à réunir. En outre, on fait état à l’insécurité dans laquelle le coupable à dû
vivre pendant la durée de la prescription et qui a pu constituer une forme de châtiment.
*le délai de la prescription de l’AP est de 15 ans pour les crimes, 4 ans pour les délits et 1 an pour les contraventions (art 5 et 6 du
CPP).
*point de départ du délai : le délai court du moment où l’infraction a été commise. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une infraction
continue, le point de départ se situe seulement au moment où l’état délictueux a cessé. En cas de crime commis contre un mineur, le
délai de prescription ne commence à courir qu’à partir de la majorité de celui-ci. En matière d’homicide par imprudence, qu’à partir de
la survenance du décès de la victime.
*interruption de la prescription : ses effets sont pareils qu’en droit civil mais ses causes sont particulières. Ses causes : acte de
poursuite (citation en justice, réquisitoire afin d’informer) ; acte d’instruction (interrogatoire de l’inculpé, audition de témoins) et toutes
les décisions judiciaires sur la poursuite.
*suspension de la prescription : mêmes effets qu’en droit civil, c’est arrêter provisoirement le cours de la prescription, lequel
recommence, lorsque la cause de la suspension a cessé, au point où il en était resté. La prescription est exceptionnelle en droit pénal, la
jurisprudence en a reconnu certaines applications : dans le cas de poursuite contre un parlementaire, la suspension a eu lieu pendant le
temps entre la demande de mainlevée de l’immunité et le moment où elle était accordée.
2) Décès du délinquant avant le déclenchement des poursuites ou après, avant la décision définitive. La dissolution d’une personne
morale. L’AC est poursuivie contre les héritiers du cujus.
3) Amnistie : efface les condamnations prononcées. Entraine la remise de toutes les peines. Rétablit l’auteur ou le complice dans le
bénéfice de sursis. Elle a un effet sur les poursuites et sur les peines prononcées suite à elle. Seul le législateur peut la décider vu
que c’est lui qui avait incriminé les faits. Elle éteint l’AP mais non l’AC qui reste possible seulement devant les tribunaux civils
sauf si le juge répressif soit déjà saisi. Elle ne préjudicie pas aux tiers. (Abrogation partielle ne visant que le passé)
4) Abrogation de la loi pénale : à caractère définitif, le fait n’est plus une infraction, il n’est plus incriminé ni pour l’avenir ni pour le
passé en vertu de l’effet immédiat (rétroactif) des lois pénales plus douces de sorte que les poursuites ne sont plus possibles.
5) Transaction : dans certaines matières (infraction fiscales, infractions douanières), la loi dispose qu’une transaction peut mettre fin
aux poursuites, cette possibilité est exceptionnelle. Elle n’est pas possible car l’AP est d’ordre public.
6) Retrait de plainte lorsque celle-ci est une condition nécessaire à la poursuite (abandon de foyer, adultère) sinon elle ne constitue pas
une cause d’extinction de l’AP.

 Causes d’extinction propres à l’AC :

1) Prescription de l’AC selon les règles du code civil (et aux règles relatives à l’interruption ou à la suspension de la prescription) donc
les règles du droit commun sauf dans le cas où la créance mise en recouvrement serait contractuelle ou soumise à l’une des courtes
prescriptions prévues par le droit civil.
2) Autres causes : toutes les causes d’extinction des obligations en droit civil peuvent s’appliquer à l’AC. Ex : renonciation totale de la
créance.

Section 2 : les parties au procès pénal :


Au minimum 2parties : le ministère public demandeur de l’AP au nom de la société et la personne poursuivie, défenderesse à cette action.
Il est possible que d’autres parties soient en cause, si l’AC est jointe à l’AP (victime et personnes civilement responsables).
1- La personne pénalement poursuivie :
Le prévenu > devant le TPI - L’accusé > devant la chambre criminelle de la Cour d’Appel - L’inculpé > Au cours de l’instruction
préparatoire devant le juge d’instruction.
2- Le ministère public : MP : demandeur de l’AP au nom de la société sauf dans certaines matières spéciales.
Rôle : en AC, il intervient rarement comme partie principale. Mais en AP il est présent dans toutes les affaires répressives comme partie
principale. Il déclenche l’AP sauf si elle a été mise en mouvement par la victime, il exerce l’AP et il requiert l’application de la loi. Il
fait rechercher et constater les infractions par les services mis à sa disposition à cette fin (la police judiciaire). En tant que partie
demanderesse, il prendra des réquisitions et exercera au besoin des voies de recours contre les décisions judiciaires. Enfin, c’est à lui
qu’il appartiendra de faire exécuter la décision lorsque celle-ci sera définitive. Il intervient donc dans tous les secteurs de l’activité
répressive.
Composition : le MP est un corps de magistrats professionnels recrutés comme les magistrats du siège, ils peuvent être affectés dans un
poste du MP ou dans un poste de siège. Les magistrats du MP sont appelés magistrats debout (debout pour prendre la parole devant le
tribunal) ou magistrats du parquet/siège (assis). Le mot parquet est employé pour désigner l’ensemble des magistrats. Auprès du TPI, le
MP est composé du procureur du roi qui est assisté par un ou plusieurs substituts du procureur du roi (parquet du TPI) (dans les
tribunaux importants c’est un ou plusieurs procureurs du roi. Auprès de la Cour d’Appel : procureur général du Roi assisté par un ou
plusieurs substituts généraux du procureur général du Roi (Parquet général). Auprès de la Cour de Cassation : le MP est représenté par
le procureur général du Roi assisté d’avocats généraux. Devant les juridictions de mineurs, les fonctions du MP sont exercées par un
membre du parquet du TPI et devant la CA par un membre du parquet.
Caractère du ministère public :
Principe de l’unité ou l’indivisibilité du ministère publique  : chaque membre du parquet représente valablement ou intégralement le
ministère public et les membres du parquet peuvent se remplacer au cours d’une affaire (contrairement aux magistrats de la juridiction
qui doivent avoir assister à toutes les audiences).
Hiérarchie du ministère publique : les membres sont hiérarchisés à l’intérieur et doivent se conformer aux ordres de leur chef. Le chef
du parquet du TPI est le procureur du roi. Le chef du parquet général est le procureur général du roi. L’ensemble du parquet du TPI, par
l’intermédiaire de son chef, est subordonné au procureur général du roi et à ceux qui agissent en son nom. Les parquets généraux eux-
mêmes étaient soumis à l’autorité du ministre de la Justice et des libertés jusqu’à 2017.
Art 1 et 2 : le PGR près de la CS exerce son autorité, supervision et contrôle sur les magistrats du ministère public, il est, à son tour,
subrogé au ministre de la justice dans l’exercice de son autorité.
Les magistrats du parquet appartiennent à un corps hiérarchique (instructions écrites, ordres, observations conformes à la loi).
Les magistrats debout qui n’exécutent pas les ordres reçus s’exposent à des sanctions disciplinaires.
Irresponsabilité du ministère public : il n’est pas une partie ordinaire. Les magistrats du ministère public ne sont responsables que de
leurs fautes personnelles et cette responsabilité civile ne peut être engagée que sur l’action récursoire de l’Etat.
3- La partie civile
C’est la partie lésée dans ses intérêts par l’infraction commise, la victime, et celle qui porte son AC devant la juridiction répressive.
Les conditions nécessaires (art 7 et 9) pour pouvoir se porter partie civile il faut être lésé et le préjudice doit être actuel, personnel et
direct.
Le préjudice actuel est un préjudice dont l’existence est certaine (dans le futur aussi / perte de chance)
Le préjudice est personnel s’il s’agit bien d’un dommage individuel distinct du préjudice social (MP) et doit être ressenti
personnellement non par groupement. Les associations sont autorisées à se porter partie civile.
Le préjudice direct est la conséquence immédiate de l’infraction c.à.d. les agissements incriminés par la loi (dommage pénal). Ce qui
est possible pour les syndicats, les associations de protection du consommateur, des animaux ou de la nature.
La personne lésée doit avoir la capacité d’ester en justice sinon c’est le représentant légal (mineur, majeur protégé, personne morale)
L’option ouverte à la personne lésée : selon l’art 9 du CPP, la victime peut –à son choix- porter son action en réparation du dommage
qu’elle a subi, soit devant la juridiction répressive, soit devant la juridiction civile.
L’avantage quant au choix de la voie répressive est celui de la rapidité et de l’économie (moins coûteuse). Il faut également noter que la
preuve est libre en pénal sauf dispositions contraires, alors qu’elle est réglementée en civil. Un élément de preuve recueilli à l’aide
d’une infraction ne saurait l’être grâce aux procédés coercitifs utilisés (perquisitions, saisie, détention provisoire).
De plus, la décision qui interviendra au procès pénal sera opposable à l’auteur des faits incriminés par l’autorité de la chose jugée au
pénal sur le civil.
L’inconvénients dans le choix de cette voie est que si la victime échoue dans sa demande en réparation, elle engage sa responsabilité
par son action téméraire, ce qui est plus lourd en voie répressive. D’autres part la partie civile ne peut être entendue comme témoin
mais seulement à titre de renseignement par sa demande.
Limites de l’option : la constitution de partie civile n’est pas possible devant toutes les juridictions > elle est ouverte devant les
juridictions d’instructions, les juridictions de jugement de droit commun (ce qui n’est pas possible si la demande de réparation est de la
compétence d’autre juridiction) et les juridictions de de mineurs, non devant les juridictions d’exceptions. La CS admet que la
constitution de la partie civile, n’implique pas la demande de réparation.
La victime qui veut se porter partie civile doit le faire dès le premier degré de juridiction.
L’option en faveur de la voie répressive cesse à l’extinction de l’AP avant que la juridiction répressive n’ait été saisie de l’AC.
Effet de l’option : l’option une fois exercée est irrévocable. Atténuations : la victime qui avait choisi la voie répressive peut
l’abandonner pour saisir la juridiction civile. Si elle avait choisi la voie civile, elle pourra l’abandonner pour aller devant la juridiction
répressive si elle est saisie par le ministère public avant qu’un jugement sur le fond n’ait été rendu par la juridiction civile.
Si la victime a choisi la voie civile, le procès engagé par elle risque d’être suspendu si l’action publique est exercée par le ministère
public, de façon à sauvegarder l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil. Priorité à la voie répressive  : le criminel tient le civil en
état.

CH 2 : la recherche et la poursuite des infractions


Section 1 : la recherche et la constatation des infractions :
Les rôles essentiels de la police judiciaire (auxiliaire de l’autorité judiciaire) sont de rechercher les infractions, les constater, rassembler
les preuves, identifier les auteurs et les appréhender.
 Les autorités et les agents chargés d’assurer la police judiciaire :
Art 16 et 17 du CPP. La police judiciaire est exercée sous la direction du procureur du roi et dans la cour d’appel elle est placée sous la
surveillance du procureur général et sous le contrôle de la chambre correctionnelle.
Les officiers de police judiciaire (art 19 CPP) : procureur général du roi, procureur du roi et leurs substituts et le juge d’instruction
(officier supérieur). Les officiers de police judiciaires. Les OPJ chargés des mineurs. Les agents de police judiciaire ainsi que certains
fonctionnaires auxquels la loi confère cette qualité.
L’art 20 donne la liste des personnes ayant cette qualité : Le directeur général de la sûreté nationale et le directeur général de
l’administration de la surveillance du territoire national, les préfets de police, les contrôleurs généraux de police, les commissaires de
police, les officiers de police rattachés à ces administrations, les officiers de la gendarmerie royale (cadre rural), les pachas et les caïds, les
inspecteurs de la police après 3ans d’exercice et les gendarmes ayant 3ans d’ancienneté.

 Les attributions de la police judiciaire :


Constatation d’infractions : Art 18. La PJ a pour mission générale : de rechercher les infractions, de les constater, d’en rassembler les
preuves, d’en identifier les auteurs, de présenter ceux-ci à la justice si l’information est ouverte (défère à leur réquisition).
Elle est soumise à certaines obligations dans la réalisation de ces objectifs : recevoir les plaintes (victime) et dénonciations (tiers),
porter à la connaissance du procureur du roi les infractions qui lui paraissent avoir été commises afin de lui permettre de mettre en
mouvement l’action publique et observer le secret de l’enquête.
Tant qu’une information n’est pas ouverte, la PJ est sous la direction du procureur du roi. A partir du moment ou une information est
ouverte (le juge d’instruction a pris l’affaire en main) c’est le juge d’instruction qui est investi du pouvoir de direction et lui remet une
délégation judiciaire appelée commission rogatoire.
L’enquête préliminaire : la police judiciaire procède à une enquête réglementée par le CPP dans les arts 78 et suivants sous le nom
d’enquête préliminaire. Soit spontanément (renseignements parvenus laissant présumer la commission d’une infraction), soit sur
demande du ministère public (prévenu pas une autre voie). Dans le cadre de cette enquête la PJ peut recueillir des renseignements
d’ordre très divers et employer pour cela des moyens très variés :

-Les auditions : la PJ entend toutes les personnes qui lui paraîtront susceptibles d’apporter des renseignements intéressant, y compris
le plaignant et le suspect. S’ils refusent, le parquet est informé et peut les contraindre par la force publique ou par perquisition après
autorisation du procureur (il faut 2témoins hors la police judiciaire pour y procéder)
-Constatations matérielles : elles doivent être réalisées sans coercition. L’OPJ peut avoir recours à des personnes qualifiées s’il y a
lieu à procéder à des des constatations ou examens techniques ou scientifiques.
-Perquisitions, visites domiciliaires et saisies : elles sont subordonnées au consentement expresse et écrit de la personne chez qui
elles ont lieu (art 79). Les heures légales doivent être respectées (6h à 21h, art 62). Les perquisitions et saisies peut être faite par aussi
pas les agents de police judiciaire agissant sous le contrôle des OPJ.
L’alinéa 2 de cet art prévoit des dérogations au droit commun quand il s’agit d’infraction entrant dans le champs d’application de la loi
relative à la lutte contre le terrorisme, ou d’atteintes à la sûreté de l’Etat (touchent l’ordre public et cause des dégâts), les perquisitions
peuvent avoir lieu en dehors des heures légales sur autorisation écrite du ministère public.
De même, lorsque la demande émane du chef de maison ou d’un appel venant de l’intérieur, ainsi que dans les locaux de travail nocturne
habituel.
Art 59 al 4 : les perquisitions dans le cabinet d’un avocat ou à son domicile ne peuvent être effectuées que par un magistrat du parquet et
en présence du bâtonnier ou son délégué.
De même pour perquisitions dans le cabinet d’un médecin, d’un notaire ou d’un huissier ou à leur domicile ne peuvent être effectuer que
par un magistrat et la personne responsable de l’ordre ou de l’organisation professionnelle à laquelle appartient l’intéressé ou de son
représentant. (Les perquisitions vont porter sur les documents de l’infraction ‘secret professionnel’)
L’enquête en cas de crime ou délit flagrant : (infraction consommée / en train de se commettre / commise et poursuivie)
Les pouvoirs de la PJ sont alors plus étendus et présentent un caractère coercitif.
a- L’infraction est flagrante dans les cas suivants :
-l’infraction se commet actuellement, en cours d’exécution et sa commission se manifeste par un indice flagrant
-l’infraction vient de se commettre, elle est consommée mais les effets sont encore visibles, les choses et personnes sont encore en place
ou proches
-la personne soupçonnée est –dans un temps très voisin de l’action- poursuivie par la clameur publique (cris ‘au voleur’)
-la personne soupçonnée est –dans un temps très voisin de l’action- trouvée en possession d’objets ou présente des traces ou indices
laissant penser qu’elle a participé à l’infraction. L’infraction commise dans une maison dont le cher requiert la constatation du PDR ou
OJ
Lorsque l’infraction flagrante est un crime ou un délit punissable d’une peine d’emprisonnement, ou lorsqu’il s’agit d’une tentative, la
police dispose de pouvoirs qu’elle exerce de façon coercitive, ses obligations peuvent être résumés comme suit : avis immédiat au
ministère public & transport sans délai sur les lieux.

b- Les pouvoirs de la PJ : étendus que dans l’enquête préliminaire.


1- Les constatations :
Relevé de toutes les traces et indices utiles à l’enquête. Ils doivent préserver les indices pour permettre leur exploitation. Des sanctions
sont prévues pour ceux qui modifient l’état des lieux (1200 à 10000dhs).
2- Les perquisitions et saisies :
Elles peuvent avoir lieu de manière coercitive chez les personnes qui paraissent détenir des pièces ou objets relatifs aux faits
incriminés. Les objets et documents intéressants sont saisis et placés immédiatement sous scellés. (Entre 6h et 21h sauf exceptions
prévues par la loi sont subordonnée à l’autorisation d’un magistrat : trafic illicite des stupéfiants ou en matière de terrorisme. La
perquisition doit avoir lieu en présence de la personne chez qui on perquisitionne ou en présence de son mandataire ou de deux témoins
pour ne pas contester l’authenticité et la régularité des opérations.
3- Les arrestations :
Dans les crimes ou délits flagrant la police peut procéder à l’arrestation de l’auteur présumé et le conduire devant l’OPJ le plus proche.
4- La garde à vue :
L’OPJ peut être amenée à garder à sa disposition une ou plusieurs personnes visées à qui l’OPJ a défendu de s’éloigner du lieu de
l’infraction jusqu’à la clôture des opérations. C’est une mesure de rétention qui doit être motivée par les nécessités de l’enquête et
contrôlée par le ministère public. L’OPJ doit informer le parquet et lui signaler les incidents survenant au cours de la garde à vue. Le
parquet peut à tout moment désigner un médecin ou ordonner la fin de la garde à vue.
Cette mesure ne peut excéder 48 heures sauf disposition spéciale. Les personnes à l’encontre n’existent aucun indice ne peuvent être
retenues que le temps de leur déposition. Une prolongation de la garde à vue de 24h au plus peut être accordée par une autorisation écrite.
En cas d’infraction ordinaire l’autorisation ne peut être accordée qu’après audition de la personne par le PDR ou le PGDR.
Les droits de la personne placées en garde à vue (art 66 et 67) :
-le gardé à vue a le droit de demander de faire prévenir un proche parent.
-l’intéressé peut à tout moment demander à être examiné par un médecin.
-elle peut désigner un avocat ou demander la désignation d’office dans le cadre de l’aide juridictionnelle et peuvent communiquer dans les
premières 24h. si nécessaire, en cas de crime, le MP peut retarder l’entretien de 12h après l’expiration de la moitié de la durée de la garde
à vue. (Garde à vue ordinaire, dès les premières heures.
Le législateur a assorti la mesure de garde à vue d’un strict formalisme prévu par les arts 66 et 67. L’OPJ doit mentionner le PV d’audition
de la personne gardée à vue, la notification des droits à l’intéressé, le jour et l’heure à partir desquels elle a été placée en garde à vue, le
jour et l’heure à partir desquels elle a été soit libérée soit amenée devant le magistrat compétent.
Un registre de garde à vue doit être tenu dans tout local susceptible de recevoir des personnes gardées à vue, il doit être présenté au
procureur du roi, au moins une fois par mois.
Des régimes de garde à vue dérogatoires ont été installés par le législateur :
-en matière d’atteinte à la sûreté intérieure, ou extérieur de l’Etat, la durée de le garde à vue est de 96h qui peut être prolongée une seule
fois.
-en matière de terrorisme, 96h susceptibles de prolongation 2 fois pour une durée de 96h sur autorisation écrite de ministère public.
La PJ exerce spontanément les pouvoirs jusqu’à l’arrivée du PDR sur les lieux qui peut prendre la direction des opérations ou demander
aux OPJ le poursuivre l’œuvre commencée. Le PDR dispose de tous les pouvoir de la PJ qu’il dirige et peut aussi délivrer un mandat
d’amener contre les personnes soupçonnées non présentes.
A l’arrivée du juge d’instruction sur les lieux, il dirige les opérations. A l’ouverture de l’information, la PJ exécute les réquisitions
adressées par le juge d’instruction sous forme de commissions rogatoires.
Section 2 : la poursuite des infractions :
La poursuite se matérialise par le déclenchement de l’action publique. Le soin de l’exercer est confié en principe au ministère public.

 Autorité qui prend les décisions relatives à la poursuite :


La prise de décision incombe en principe au PDR. Tous les renseignements concernant des faits paraissant contraire à la loi pénale
doivent être dirigés dans un délai bref vers le procureur du roi dans la circonscription duquel ils ont été recueillis, pour qu’il puisse
prendre la décision.
Le PDR avisé, examine ou dirige le dossier vers le collègue territorialement compétent ou un représentant du MP (cas de juridiction
d’exception)
Le ministère public n’est pas toujours seul à pouvoir prendre une décision de poursuite et déclencher l’AC, cette décision peut être
également prise par la partie lésée si cette dernière porte son action civile en réparation devant le juge répressif alors que le ministère
public s’était abstenu d’intenter l’AP, celle-ci se trouve automatiquement mise en mouvement. En matière militaire, le PDR ne déclenche
l’AP que sur la dénonciation des faits par l’autorité militaire. Et dans certains cas, il faut une plainte de la victime, une dénonciation ou
une autorisation de certaines administrations.

 Les conditions dans lesquelles sont prises les décisions relatives à la poursuite :
Souvent le PDR ne se contente pas seulement de la plainte, dénonciation, rapport ou PV mais demande aussi des renseignements à la
PJ. Et pourra apprécier si une poursuite est légalement possible et si elle paraît opportune. Il se décide en principe à la suite de cette
double appréciation avec une entière liberté ayant des limites et exceptions.
Appréciation de la légalité de la poursuite : cette appréciation porte sur 2 points : il doit s’assurer que les éléments constitutifs d’une
infraction paraissent effectivement réunis (le problème du bien- fondé de l’AP), il doit trouver la qualification pénale adéquate ;
vérifier que les éléments matériels et psychologiques requis existent bien en l’espèce ; examiner si aucune cause d’impunité ne se
présente (immunité); et déterminer quelles sont les personnes à poursuivre.
Le procureur doit également s’assurer qu’aucun obstacle de forme ne s’oppose au déclenchement de la poursuite (le problème de la
recevabilité de l’AP). La recevabilité suppose la vérification de la compétence de la juridiction d’instruction ou le jugement saisie en
fonction de la qualification retenue, et la recherche des causes d’extinction possibles de l’AP (prescription, décès…).
Le Procureur examinera aussi s’il ne s’agit de l’une de ces infractions pour lesquelles la poursuite ne peut avoir lieu que sur plainte de
la victime, dénonciation ou autorisation d’une administration, dans ce cas il devrai vérifier si le document me figure déjà dans le
dossier.

Appréciation de l’opportunité de la poursuite : Si le préjudice social est peu important, si l’objet de l’infraction est insignifiant, si le
coupable a été mû par des mobiles excusables…, etc. il arrive que le ministère public estime que la poursuite est inopportune. L’art 40
du CPP dispose que le procureur apprécie la suite à donner aux plaintes et dénonciations, ce pouvoir comporte un risque d’arbitraire
ou partialité. Cette décision est soumise au contrôle hiérarchique de ses chefs et que d’autre part la victime peut mettre elle-même
l’AP en mouvement en se constituant partie civile.

La liberté de décision du procureur du roi et ses limites : En principe, le procureur prend sa décision de poursuite avec une entière
liberté. Ce principe est tempéré par la subordination hiérarchique, le procureur doit exécuter les ordres reçus, ses supérieurs ne
peuvent agir à sa place. Il peut prononcer oralement un réquisitoire contraire aux ordres reçus et aux conclusions qu’il a déposées
par écrit. Dans certains cas (exceptions), il ne peut intenter motu proprio une poursuite qu’il estime souhaitable : lorsque la loi
subordonne la recevabilité des poursuites à une plainte ou une dénonciation préalable, lorsque la loi subordonne la recevabilité des
poursuites à une autorisation préalable (le cas de l’immunité parlementaire, il faut d’abord demander une mainlevée de l’immunité).

 Le contenu et l’exécution des décisions prises sur la poursuite :

La décision du procureur peut être une décision de classement sans suite ou une décision de poursuite. :
Décision de classement s’il pense que les poursuites sont irrecevables (ex : AP éteinte), s’il pense que l’AP serait mal fondée (élément
non réunis, charge de preuve difficile, auteur non identifiable), ou simplement s’il estime que les poursuites sont inopportunes.
Le dossier est classé dans l’archive. Le classement n’est pas un jugement, mais une décision administrative, il n’est pas susceptible d’un
recours juridictionnel. Cette décision n’a pas l’autorité de la chose jugée et il est possible de revenir sur cette décision tant que la
prescription n’est pas acquise.
Décision de poursuite : si le PDR estime que l’AP est recevable, bien fondée et opportune. Dès son exécution, elle devient irrévocable.
La mise en mouvement de l’AP présente un caractère irréversible, personne ne peut arrêter le mécanisme de répression. Le procureur
peut soit saisir le juge d’instruction par un réquisitoire afin d’informer, soit user de la citation directe saisissant la juridiction de
jugement.
Le procédé de l’information : s’impose pour les crimes, lorsque la peine prévue est la mort, la réclusion perpétuelle ou lorsque la peine
maximale est de 30 ans de réclusion, pour les crimes commis par les mineurs et pour les délits en vertu d’une disposition spéciale de la
loi. C’est le seul moyen de mettre en mouvement l’AP lorsque l’auteur de l’infraction est inconnu. Ce procédé a pour effet de saisir le
juge d’instruction, il sera appelé à se prononcer sur la suffisance des charges après s’être livré à une enquête (l’information).
Pour utiliser ce procédé, le procureur adresse un réquisitoire au juge d’instruction qui décrit les faits reprochés, l’infraction, l’identité
des personnes poursuivies (il peut être délivré contre X). La partie lésée peut également utiliser ce procédé en adressant au juge
d’instruction une plainte exposant les faits et précisant qu’elle entend se constituer partie civile.
Les procédés de la citation directe : consiste à saisir directement la juridiction de jugement (sans passer par la phase préparatoire), elle
se présente sous la forme d’un exploit d’huissier délivré à la requête du procureur ou de la victime et citant le prévenu à comparaître
devant la juridiction de jugement pour s’entendre condamner aux peines prévues par la loi. Elle doit mentionner les faits reprochés et
les dispositions légales sur lesquelles ils tombent. Elle a pour effet de saisir la juridiction de jugement.
CH 3 : L’instruction préparatoire :
Les affaires délicates ne peuvent venir devant la juridiction qu’après une lumière sur les circonstances de l’infraction et sur le
délinquant parce que l’instruction définitive ne saurait éclairer ses points. Elle permet à la juridiction de se prononcer dans les
meilleurs conditions (éviter les affaires douteuses). L’instruction permet d’apprécier la suffisance des charges.
L’instruction préparatoire est obligatoire en matière criminelle (peine de mort, réclusion perpétuelle, réclusion de 30ans, crimes par
mineurs). Elle est facultative en matière délictuelle.
Le juge d’instruction auprès du TPI est désigné parmi les magistrats du siège pour une durée de 3 ans renouvelable. Le juge
d’instruction auprès de la Cour d’Appel est désigné parmi les conseillers de la cour pour une durée de 3 ans renouvelable.
Le juge d’instruction doit toujours être assisté d’un greffier. La procédure de l’instruction préparatoire est organisée, en principe, sur
le mode inquisitoire (écrite, secrète et non contradictoire).

Section 1 :la saisine du juge d’instruction :


Il est saisi soit par un réquisitoire émanant du procureur, soit par une plainte avec constitution de partie civile de la victime.
Les effets de la saisine : il instruit sur les faits portés au réquisitoire, il peut alors inculper toutes personnes apparaissant avoir pris
part aux faits, il peut également ouvrir simplement une information contre X (personne dénommée dans la plainte).
Il n’est saisi que de ces faits s’il vient à découvrir au cours de l’information d’autres faits délictueux, il ne peut informer à ce sujet,
faute d’en être régulièrement. Dans ce cas, il doit rendre une ordonnance décidant que le dossier soit communiqué au PDR qui
décidera de prendre ou pas un réquisitoire complémentaire ou supplétif.
Il peut formuler une qualification différente de celle du procureur à laquelle il n’est pas lié.

Section 2 : les pouvoirs d’instruction du juge d’instruction :


Objet des pouvoirs d’instruction : l’instruction a pour but de parvenir à la manifestation de la vérité, elle porte sur les circonstances
exactes dans lesquelles l’infraction a été commise, les conditions dans lesquelles les diverses personnes compromises y ont participé.
Elle porte également sur la personnalité du délinquant (examen de personnalité ou enquête sociale et examen médico-
psychologique). Le juge instruit aussi bien à charge qu’à décharge (pour et contre la personne).
La recherche des preuves : Pour conduire son information, le juge a recours aux divers moyens de preuves admis par le droit pénal.
-Il procède à des constatations matérielles (sur place ou sur les lieux, il peut confier l’examen des objets à des experts).
-Il entend comme témoins toutes les personnes dont la déposition lui paraît utile, elles sont tenues de comparaître (sinon le juge les
contraint et les condamnent à une amende), de prêtre serment et de déposer. Elles sont entendues séparément et hors de la
présence de la personne inculpée (une confrontation est possible après), leur déposition est transcrite par le greffier sous la dictée du
juge, ils la relisent avant de la signer.
-Enfin le juge d’instruction interroge l’inculpé (dont la réglementation est stricte).
Lors de la 1ère comparution, il s’assurer de son identité, lui fait connaître les faits imputés, l’averti de sa liberté de ne pas faire de
déclaration pour l’instant (droit de ne pas parler qu’en présence de son avocat), lui demande s’il choisit un avocat ou qu’il lui soit
désigné d’office ou s’il renonce à l’assistance de son avocat (impossible en cas de mineur). Le juge peut recevoir ses déclarations (sans
l’interroger) s’il ne veut pas attendre. Il l’avertit, en cas de mise en liberté, qu’il doit informer la justice de son changement de
résidence.
Les interrogatoires ultérieurs ne peuvent avoir lieu qu’après la convocation de l’avocat par lettre recommandée ou par avis contre
récépissé au plus tard deux jours ouvrables avant l’interrogatoire. Le dossier complet est mis à la disposition de l’avocat un jour avant
au moins. Le conseil (assistante) de la personne peut se faire délivrer copie de la procédure pour son usage exclusif.
Le procureur du roi est également invité à cet interrogatoire s’il le souhaite.
-Il entendra par la suite, s’il échet, la partie civile qui ne peut être entendue qu’après convocation de son avocat.
-Il procédera par lui-même ou par commissions rogatoire à des investigations, à des auditions, à des perquisitions et à des saisies. Il
est tenu de procéder lui-même en respectant des règles particulières chez les détenteurs de secret professionnel et les entreprises de
presse ou de communication audiovisuelle. Il peut également saisir à la poste toute correspondance concernant l’inculpé.

Section 3 : pouvoirs de juridictions du juge d’instruction :


Le juge d’instruction constitue la juridiction d’instruction du 1 er degré, il est chargé de prendre des décisions au cours de la phase de
l’instruction préparatoire et prendre parti sur la suffisance des charges à la clôture de l’information.
Domaine des pouvoirs de juridiction du juge d’instruction :
Ordonnances d’ouverture d’information : lorsqu’il est saisi d’un réquisitoire, le juge peut rendre une ordonnance de refus d’informer
si l’AP est déjà éteinte ou si le fait ne tombe pas sous le coup de la loi pénale. De même, lorsqu’il est saisi d’une plainte irrecevable. Si,
par contre, il l’admet, il peut rendre une ordonnance de soit informé le montant de la consignation à effectuer. Il peut également
rendre une ordonnance d’incompétence qui le dessaisit s’il n’est pas compétent matériellement ou territorialement.
Ordonnances rendues au cours de l’information :

 Ordonnance de soit communiqué


 Ordonnance de refus d’exécuter d’instruction
 Ordonnance de dessaisissement au profit d’une autre juridiction également compétente
 Ordonnance nommant des experts ou leur accordant un délai supplémentaire
 Ordonnance de placement sous contrôle judiciaire ou donnant mainlevée de celui-ci
 Ordonnance de mise en détention provisoire ou prolongeant la durée
 Ordonnance statuant sur les demandes de mise en liberté ou décidant celle-ci
 Ordonnances accordant ou refusant la restitution des objets et documents saisis
 Ordonnance portant non-lieu partiel ou renvoi partiel
 Ordonnance infligeant une amende à l’encontre des témoins récalcitrants
Ordonnances de clôture : à la fin de l’information, le juge d’instruction prend parti sur la suite à donner aux poursuites. Il fait connaître
aux parties et aux témoins la clôture éventuelle de son information, leur impartissant un délai pour les demandes d’accomplissement
d’actes d’instruction ou de leur nullité. Ensuite il communique le dossier au parquet qui doit lui faire parvenir ses réquisitions définitive
en fixant un délai. Passé ce délai, le juge d’instruction peut rendre son ordonnance de règlement du dossier sans attendre les
réquisitions du parquet.
L’ordonnance de règlement, dite aussi de « clôture » doit être motivée. Elle décide soit la cessation des poursuites : ordonnance de non-
lieu. Soit leur continuation devant la juridiction de jugement : ordonnance de renvoi devant la juridiction de jugement ou de
transmission des pièces au PG. Elle peut également prononcer un non-lieu partiel (non-lieu pour certains faits et personnes et renvoi
pour d’autres).
L’ordonnance de non-lieu (pas lieu de continuer les poursuites = innocente) arrête l’AP, l’inculpé est alors remis en liberté. Elle peut être
fondée sur des motifs de droit (pas de qualification pénale, existence de faits justificatifs ou cause de non-imputabilité, ou AP éteinte par
décès, prescription, amnistie…) ou le plus souvent sur des motifs de faits (charges insuffisantes, coupable non identifié).
L’ordonnance de continuation de poursuite (personne déféré devant le juge) = ordonnance de renvoi devant la juridiction de jugement
doit indiquer, de façon précise, les motifs pour lesquels il existe des charges suffisantes.

CH 4 : le jugement :
La phase de jugement suit normalement la phase d’instruction, mais il est possible qu’elle soit abordée directement si l’affaire ne
paraissait pas exiger des investigations particulières ou si la loi n’impose pas le procédé de l’information.
Il faut examiner la procédure devant la juridiction de jugement, les débats qui se déroule à son audience et la décision à rendre.

Section 1 : la saisine de la juridiction de jugement :


Caractère généraux de la procédure à l’audience : la procédure devant la juridiction est une procédure de type accusatoire, elle est
publique, orale et contradictoire.

 La publicité des débats : c’est un principe fondamental, il ne peut y être dérogé que si ces débats présentent un danger
pour les mœurs, pour la sécurité, dans ces cas la juridiction ordonne des débats à huis clos.
Les débats des juridictions de mineurs ont lieu avec une publicité restreinte. Les personnes admis sont : témoins, proches
parents, tuteur, kafil, représentant légal, institution de sa protection, membres du barreau, délégués à la liberté surveillée,
magistrats, partie civile, il est possible d’écarter le mineur qui sera remplacé par son conseil.
 Les débats : les débats ont lieu oralement, la lecture de pièces écrites est exceptionnelle (pouvoir de discrétionnaire du
président) et le greffier se contente de noter sommairement le déroulement de l’audience sauf si le président l’ordonne de
noter textuellement certains propos.
 Le principe du contradictoire : les débats sont contradictoires, les parties discutent à un pied d’égalité sous le contrôle et la
direction du président de la juridiction et la police de l’audience. Le prévenu doit en principe comparaitre en personne, il
peut solliciter par lettre au président d’être jugé en son absence si son état ne lui permet pas. Dans ce cas son défendeur
pourra être entendu en son nom et le jugement est réputé contradictoire.
Si le prévenu est absent sans motif, il sera jugé par défaut et son défenseur ne pourra être entendu, si la citation adressée à
celui-ci avait été livrée à sa personne ou s’il est établi qu’il en avait eu la connaissance. Le jugement sera réputé
contradictoire pour éviter des abus et manœuvres dilatoires.
Le déroulement des débats : les débats à l’audience comportent une instruction dite définitive, c’est un examen et un affrontement
des preuves et l’inculpé est interrogé… Les témoins sont écartés de l’audience jusqu’à ce qu’ils aient été entendus. La juridiction de
jugement peut, au cours de l’instruction définitive, ordonner des mesures d’instructions nouvelles (faire citer un témoin, ordonne
certaines pièces). La juridiction peut décider un procédé à un supplément d’information s’il faut procéder à une série d’opérations
complexes.
Après l’instruction définitive, l’avocat de la partie civile présente sa demande, puis le ministère public prononce un réquisitoire. Enfin,
le défenseur expose sa plaidoirie. L’accusé ou le prévenu doit toujours avoir la parole en dernier.

Section 2 : la décision :
La délibération sur la décision : toutes les décisions prises par une juridiction de jugement doivent être délibérée sur le siège, ou en
chambre de conseil. La délibération et ses détails sont secrets.
Elle est nécessaire ou accessoire à la solution des questions (de culpabilité qui sera décidée en principe selon l’intime conviction des
juges ou de peines à appliquer) préalables qui doivent être régler par jugement. Dans les juridictions collégiales, chaque juge donne
son avis commençant par le moins ancien.
Formes de la décision :la décision est rendue soit à l’audience ou les débats ont eu lieu soit à une audience ultérieure. Elle doit être
motivée, elle doit énoncer les infractions reconnues, les peines prononcées et les textes de loi appliqués.
Sens et effets de la décision :

 Les décisions avant dire droit : elles ne tranchent pas le fond du procès mais préparent seulement sa solution. Elles
tranchent certains incidents contentieux, ou ordonnent des mesures permettant d’éclairer la juridiction, elles sont prises
avant de dire le droit. Ex : jugement sur la recevabilité de la partie civile, rejetant une exception d’incompétence, statuant
sur une demande de mise en liberté, ordonnant un supplément d’information...
Elles ne dessaisissent pas la juridiction du procès.
 Les décisions d’incompétence : la juridiction doit vérifier sa compétence matérielle et territoriale. Elles dessaisissent la
juridiction qui l’ont rendue. Quand elle est définitive, le MP doit mettre à nouveau l’AP devant la juridiction compétente.
 Les décisions sur le fond :
Décision de relaxe ou d’acquittement : c’est le renvoi de l’accusé ou du prévenu à la fin de la poursuite ou de la détention.
Elle est fondée sur des motifs de droit (amnistie, non imputabilité…) ou sur des motifs de fait (doute). Cette décision a
l’autorité de la chose jugée.
Décision d’absolution dites désormais d’exemption de peine : elle reconnaît la culpabilité du prévenu mais ne prononce
pas de peine contre lui (existence d’une excuse absolutoire), la personne échappe alors à toute peine principale mais sa
responsabilité civile subsiste et peut faire l’objet de mesure de sûreté.
Décision de condamnation : prononce une peine ou une mesure sûreté. Si le condamné était en détention provisoire et
est condamné à une peine ferme privative de liberté, il reste incarcéré. S’il n’est condamné qu’à une amende ou s’il
bénéficie du sursis (peine prononcée mais non exercer, elle est seulement inscrite au CJ jusqu’à commission d’une autre
infraction), il est libéré, nonobstant l’appel du MP. S’il était en liberté, la juridiction qui le condamne peut décerner contre
lui un mandat de dépôt ou d’arrêt.
S’il y a une partie civile, la condamnation du prévenu démontre la faute qu’il avait commise, le jugement déclarera l’AC bien
fondée et fixera le montant des dommages-intérêts si la relation de cause à effet est établie. Tenant compte de la situation
économique du condamné le juge peut rejeter la demande de la partie civile d’obtenir les sommes exposés par elle.

CH 5 : les voies de recours :


Le CPP a entouré l’administration de la justice pénale du maximum de garantie en ouvrant aux justiciables des voies de recours
efficaces afin de leur permettre de faire réformer des décisions de justice qui porteraient par erreur atteinte à leurs droits. On
distingue entre les voies de recours ordinaires (opposition et appel) qui donnent lieu à un nouvel examen de l’affaire dans son
ensemble et sont ouvertes pour tous motifs de fond ou forme, et les voies de recours extraordinaires (pourvoi en cassation et
pourvoi en révision) qui ne sont admises que dans des cas limitativement énumérés par la loi et lorsque les voies de recours
ordinaires ont été épuisées.

Section 1 : l’opposition :
Un principe d’équité exige que nul ne soit condamné sans avoir pu valoir ses arguments. Pour cela, le CPP a organisé contre les
décisions des tribunaux et cours d’appels rendues par défaut la procédure d’opposition. C’est une voie de recours qui est ouverte
contre les décisions rendues par défaut si le prévenu régulièrement cité à comparaître par un exploit d’huissier signifié à sa personne
peut justifier d’une excuse reconnu valable ou s’il n’a pas eu connaissance de la citation à personne. Dans tous les autres cas, le
prévenu, bien que ne comparaissant pas, est jugé de manière qui est réputée contradictoire et la voie de l’opposition ne lui est pas
ouverte.
L’opposition peut être faite par : le prévenu, la partie civile victime, la personne civilement responsable du fait du prévenu.
Elle doit être faite dans les 10 jours qui suivent la signification du jugement.
Effets : l’opposition a un effet extinctif, elle anéantit la décision qui en est frappée. Elle a un effet dévolutif, elle saisit de nouveau les
juges qui avaient statué la première fois. Si l’opposant fait à nouveau défaut, les effets de son opposition sont annulés et la première
décision reprend toute sa valeur > l’itératif défaut.

Section 2 : L’appel :
C’est une voie de recours dite de réformation qui consiste à soumettre le litige déjà jugé à un nouvel examen par une juridiction
supérieure.
Conditions :

 Les décisions susceptibles d’appel : les ordonnances des juges d’instruction qui ont un caractère juridictionnel, les
jugements émanant des tribunaux correctionnels (à l’égard des jugements sur le fond, des jugements sur les incidents de
procédure, des jugements d’itératif défaut, des jugements contradictoires, des jugements de condamnation, des jugements
de relaxe).
 Les personnes pouvant interjeter appel : En matière de contravention > le prévenu, le civilement responsable et le
ministère public. En matière de délit, la faculté d’appeler appartient au prévenu, à la personne civilement responsable
quant aux intérêts civils seulement, la partie civile, le procureur du roi, aux administrations, au procureur général près de la
CA.
 Délai d’appel : il doit être formé dans un délai de 10 jours à dater du jugement s’il est contradictoire ou à compter de la
signification en cas de jugement par défaut. Le procureur général dispose d’un délai de 2 mois à partir du jour ou la décision
a été rendue. C’est donc seulement à l’expiration de ce délai de 2 mois que le jugement du tribunal est définitif
Effets :

 Effet suspensif : la décision qui en est frappé n’est pas mise à exécution.
 Effet dévolutif : il saisit la juridiction supérieure du procès déjà jugé.

La CA n’est saisie que dans la mesure de l’acte d’appel qui définit le cadre de son examen (si par exemple l’acte d’appel n’a frappé
que la partie de la décision concernant les dommages-intérêts, la chambre des appels correctionnels ne peut examiner que ce
problème et la décision sur l’action publique acquiert la force de la chose jugée).

Les pouvoirs de la Chambre des appels sont limités par la qualité de celui qui a fait appel (voir bas de p.44).
Section 3 : Le pourvoi en cassation :
La CC est chargée d’assurer la légalité des décisions de justice. Elle est juge du droit et n’intervient que dans les cas limitativement
énumérés par la loi. En matière pénale, le pourvoi en cassation va devant la Chambre criminelle de la CC.

1) Pourvois dans l’intérêt des parties :


Cas d’ouverture : les pourvois en cassation doivent être fondés sur les causes citées dans l’art 534 du CPP, à savoir : violation des
formes substantielles de procédure, excès de pouvoir, incompétence, violation de la loi de fond, manque de base légale ou défaut de
motif. Ainsi, le demandeur de cassation doit préciser les moyens sur lesquels repose son pourvoi.
Décisions susceptibles de pourvoi : les décisions juridictionnelles rendues en dernier ressort : ce qui écarte les ordonnances et les
décisions non-juridictionnelles et les décisions susceptibles d’appel mais dont il n’a pas été fait appel quand bien même le délai pour
faire appel est expiré.
Personnes admises à faire un pourvoi : pour introduire un pourvoi contre une décision, il faut que celle-ci fasse grief, c’est-à-dire
qu’elle lèse un intérêt personnel de celui qui agit > le ministère public (pourvoi contre la décision statuant sur l’AP). Le prévenu
(contre les décisions pénales et civiles). La partie civile (contre les décisions judiciaires faisant grief à ses intérêts civils). Les personnes
civilement responsable (contre les décisions ayant retenu leur responsabilité).
Délai du pourvoi : le délai pour se pourvoir en cassation est de 10 jours francs à compter de la décision rendue si elle est
contradictoire. Contre les arrêts ou les jugements par défaut, le délai ne court qu’à partir du jour ou le délai d’opposition est expiré.
Forme du pourvoi : le pourvoi est formé par une déclaration au greffe de la juridiction qui a rendu la décision incriminée, elle doit
être signée par le greffier et par le demandeur en cassation.
Procédure suivie devant la chambre criminelle : le 1er Président de la CC envoie le dossier au Président de la chambre criminelle qui
désigne un conseiller rapporteur (pour rapporter l’affaire). La chambre criminelle, à l’audience, statue après avoir entendu le rapport
du conseiller, les observations orales des avocats et les conclusions du ministère public.
La chambre criminelle peut déclarer la requête irrecevable, comme elle peut rendre un arrêt de non-lieu à statuer. (p.48).
Arrêt de rejet ou de cassation :
L’arrêt de rejet termine le procès, la décision incriminée acquiert l’autorité de la chose jugée et peut être mise à exécution.
L’arrêt de cassation annule la décision soumise, en tout ou en partie. La CC estimant que les moyens sont fondés, renvoie le dossier à
une autre juridiction de même nature et même degré pour qu’elle statue à nouveau sur le ou les points qui ont fait l’objet de la
cassation. La CC renvoie devant une autre CA que celle qui a rendu la décision annulée ou la même CA différemment formée. La
juridiction de renvoi doit adopter le même point de vue que la CC.

2) Pourvois dans l’intérêt de la loi :


Pourvoi de rectification : l’erreur est réparée mais ne change rien au procès pénal.

Pourvoi en révision : la personne victime d’une erreur judiciaire peut demander la révision. Ce pourvoi rectifie la situation.

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