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L’usage du plâtre dans le château de Marly, de la construction au décor https://journals.openedition.

org/crcv/14107

Sociétés de cour en Europe, XVIe-XIXe siècle - European Court Societies, 16th to


19th Centuries

25 années d’archéologie royale (1990-2015)


Marly

L’usage du plâtre dans le


château de Marly, de la
construction au décor
Uses of Gypsum Plaster in the Château de Marly, from Construction to Decoration

IVAN LAFARGE ET TIFFANIE LE DANTEC

Résumés
Français English
Les fouilles réalisées en 2015 sur le Pavillon royal de Marly ont mis au jour d’importantes
quantités de plâtre et très peu d’autres matériaux de construction mis à part les pierres.
L’étude de ces éléments amène à formuler des hypothèses de restitution de la structure
constructive du pavillon. De la même manière, l’observation des traces de peinture sur les
enduits de plâtre éclaire aussi bien la construction du Pavillon royal que l’ensemble de la
construction du XVIIe siècle, qu’elle soit courante ou prestigieuse.

The excavations of the Marly Royal Pavilion in 2015 unveiled large quantities of gypsum
plaster and very few other construction materials besides stone. The study of these elements
helped in the formulation of hypotheses for the restoration of the pavilion’s structure. In the
same way, study of traces of paint on the plaster sheds light on the Royal Pavilion and the
group of seventeenth-century buildings, both civil and royal.

Entrées d’index
Mots-clés : château de Marly, Pavillon royal, plâtre, enduit, construction, décoration

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L’usage du plâtre dans le château de Marly, de la construction au décor https://journals.openedition.org/crcv/14107

Keywords : Château de Marly, Royal Pavilion, construction, render, decoration

Texte intégral
1 Un des objets de l’archéologie est de restituer la forme des monuments disparus du
passé. Le cas du Pavillon royal de Marly en est un exemple éloquent. En effet, grâce
aux représentations, on connaît l’édifice du temps de sa splendeur, mais les sources
écrites et iconographiques restent imprécises quant à sa construction. En outre, si
elles éclairent d’une certaine manière l’économie de cette construction, elles n’en
donnent pas à comprendre la structure et les informations qu’elles nous livrent sont
très largement relativisées par les données archéologiques, de sorte qu’on en arrive à
se demander jusqu’à quel point ces dernières doivent être interprétées.
2 Avant de développer les résultats des observations réalisées sur les fragments de
plâtre exhumés lors des fouilles de 2015 du Pavillon royal1, il convient de donner
quelques précisions au sujet des matériaux et des approvisionnements potentiels de
ce chantier royal.

Les matériaux
3 Le plâtre est un matériau courant de la construction en Île-de-France depuis le
Iersiècle après J.-C., soit sous la forme de blocs de gypse issus de carrières, soit sous
la forme de liant, enduit, éléments décoratifs ou éléments préfabriqués tels que
plaques, briques etc.2. C’est à l’origine une roche, le gypse, dont la composition
chimique (CaSO4 2H2O – sulfate de calcium dihydrate) permet la déshydratation à
une température facile à atteindre (à partir de 120 °C), cette déshydratation totale ou
partielle du plâtre est réversible : le gypse se réhydrate sans difficulté. Une fois la
roche cuite réduite en poudre et remouillée, la reprise d’eau de cristallisation permet
au mélange de durcir3. Le plâtre pris a la même formule chimique que le gypse dont
il est issu, ce processus est donc reproductible (fig. 1).

Fig. 1 : Le cycle du plâtre.

Photos et dessin : © Ivan Lafarge

4 La chaux (CaO) est issue de la combustion du calcaire (CaCO3, carbonate de

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calcium). Sa production est issue d’un processus similaire à celui du plâtre à cette
différence que la production de chaux nécessite des températures beaucoup plus
élevées (900 à 1 100 °C), elle est donc techniquement et économiquement plus
contraignante. Les qualités intrinsèques de la chaux comme liant ou enduit diffèrent
de celles du plâtre, notamment du point de vue du temps de prise, rapide pour le
plâtre, long pour la chaux.
5 Le gypse et le calcaire sont des ressources disponibles dans les proches environs de
Marly4 :

Sous les Marnes supragypseuses, le gypse et ses marnes existent sous le faciès
typique dans la butte de Villennes-sur-Seine (au nord-ouest de Marly) où une
ancienne exploitation de gypse est connue. Le faciès marneux (marnes calcaires
blanchâtres) existe seul (ép. 1 à 5 mètres) dans la région de Saint-Germain et de
Versailles ainsi que sur les bordures de l’anticlinorium de Beynes5. (fig. 2)

6 Ces carrières de gypse seraient donc à rechercher vers l’ouest entre Chambourcy et
Nivelles-sur-Seine. Par ailleurs, des fours à plâtre sont signalés au début du
XIXe siècle au Port-Marly. Le terroir de cette commune est en terres labourables et
vignes. On y trouve des carrières et fours à chaux. Des fours à plâtre y sont également
établis, mais la pierre qu’on y emploie provient d’Argenteuil et de La Frette ; un port,
sur l’un des bras de la Seine, facilite le transport de diverses marchandises telles que
grains, foins, paille, bois, pierre de taille, chaux, plâtre6.

Figure 2 : Carte géologique.

© BRGM – InfoTerre

7 Le gypse mentionné provient des environs de Cormeilles-en-Parisis, où les


exploitations de gypse ne sont systématisées qu’à partir des années 18307. Ainsi, la
ressource locale en plâtre dépend de carrières assez éloignées. Les fours à plâtre sont
des aménagements fréquents depuis l’époque médiévale8, de Paris jusqu’en
Normandie9. Quant aux pierres à bâtir, malgré les mentions de carrières locales, elles

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sont extraites de carrières plus lointaines encore10. Selon la carte des chasses, les
centres carriers les plus proches paraissent être Carrières-sur-Seine (Carrières-Saint-
Denis) et Nanterre (fig. 3), mais les comptes de construction du pavillon de la
Perspective11 mentionnent Arcueil, Meudon et Saint-Leu12. Les « moilons de Marly »
sont certainement des remplois13 et les pierres de taille utilisées pour la construction
du Pavillon royal paraissent provenir de Saint-Leu. La mention de « plastre de
Marly14 » reste sujette à interprétation : s’agit-il de plâtre cuit aux fours du Port-
Marly, ou bien de plâtre issu de gypse extrait localement ? Comme on l’a évoqué plus
haut, la provenance la plus vraisemblable du plâtre est Cormeilles-en-Parisis et c’est
le fait que la pierre soit cuite dans les fours de Port-Marly qui serait à l’origine de
cette appellation de « plastre de Marly ».

Fig. 3 : Les extractions reconnues sur la carte des chasses du roi, feuille 1 Versailles et
feuille 2 Poissy (relevés début XVIIIe , édition 1764).

© Fond Département de la Seine-Saint-Denis – DAO : Ivan Lafarge

La structure
8 L’étude des matériaux de construction du Pavillon royal reste partielle, tant du fait
du peu de mentions les concernant dans les Comptes des bâtiments du Roi, que de la
faible quantité d’éléments significatifs retrouvés sur place, signe d’une récupération
systématique de la pierre de taille, mais aussi des moellons, carreaux, briques et
même du plâtre15. Malgré ces lacunes documentaires, l’étude encore en cours permet
de dégager des tendances assez fortes.
9 Le château de Marly est construit entre 1680 et 1685, sur un projet établi en 1679

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sous la maîtrise d’œuvre de Jules Hardouin-Mansart (fig. 4), assisté de Charles Le


Brun pour l’ornementation16. Si quelques travaux ont lieu jusque dans la seconde
moitié du XVIIIe siècle (construction du Grand Degré en 1711, aménagements pour
Louis XV en 1768-1770 ou pour Marie-Antoinette en 1784), ils n’ont pas affecté
profondément la structure maçonnée du bâtiment.

Fig. 4 : Marly, projet de plan pour le rez-de-chaussée du Pavillon royal, 1679.


Stockholm, Nationalmuseum, CC 2259.

© Nationalmuseum, Stockholm / Cecilia Heisser

10 La construction du Pavillon royal, documentée par la fouille, est surtout


interprétable en négatif par l’observation des gravats issus des démolitions. Il en
ressort une forte prédominance du plâtre dans les maçonneries, même s’il ne faut
pas négliger l’impact des récupérations différentielles.
11 Le bâtiment était fondé sur des maçonneries de moellons de meulière17 et de
calcaire lutétien, provenant probablement du banc de Saint-Leu liées au mortier de
chaux et sable jaune (fig. 5). Ces maçonneries constituent aussi les murs des caves et
des fosses d’aisances. La pierre de taille (calcaire lutétien) formait les soubassements,
les chaînes d’angles et les harpages, ainsi que les encadrements de baies (fig. 6 et 7).
Les quelques fragments qui ont pu être recueillis montrent clairement que ces blocs
de pierre de taille étaient liés entre eux par du plâtre (fig. 7)18. Les vestiges
archéologiques, ainsi que les nombreux exemples de comparaison suggèrent que les
maçonneries des murs de façade étaient constituées de moellons liés au plâtre. La
brique peut avoir été utilisée pour raidir la structure des façades (fig. 6 et 7).

Fig. 5 : Fouilles du Pavillon royal, maçonneries de caves et fondations.

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© Annick Heitzmann

Fig. 6 : Restitution hypothétique des élévations extérieures en maçonnerie de moellons


et/ou briques liés au plâtre avec chaînages d’angle, harpages et encadrement en pierre
de taille pour les murs extérieurs. École de Charles Le Brun, Projet pour la décoration à
fresque du Pavillon royal. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques,
inv. 30272ro (GM 8412).

Voir la notice du dessin du Louvre.


DAO : © Ivan Lafarge

Fig. 7 : Éléments de maçonnerie issus des remblais fouillés ou dégagés en


2015, des blocs de harpage et de piédroit en calcaire lutétien (Saint-Leu ?),
dont au moins un claveau.

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© Ivan Lafarge

Fig. 8 : Fragments de maçonnerie de briques.

© Ivan Lafarge

12 Ce système constructif se développe dès la Renaissance, mais devient extrêmement


fréquent au XVIIe siècle. Il permet un gain de temps considérable sur le chantier, en
réduisant les temps de prise et la masse des matériaux pondéreux. Il facilite les
approvisionnements et allège les coûts. En effet, le plâtre faisant prise beaucoup plus
rapidement que la chaux, en particulier la chaux aérienne, ce type de mise en œuvre
accélère le chantier. En contrepartie, il présente une plus grande sensibilité à
l’humidité et aux intempéries pendant les travaux.
13 On observe ce type de bâti au château de Versailles, à l’église voisine Saint-Vigor
de Marly, ou encore sur la place des Vosges, pour ne citer que des exemples proches
et connus (fig. 9, 10 et 11)19. Les architectes contemporains ont beaucoup écrit20,
mais s’ils développent largement leurs propos quant à la forme du bâti, ils sont
généralement peu loquaces quant aux matériaux utilisés. Louis Savot, cependant,
donne des précisions sur le prix des matériaux à Paris et s’intéresse notamment aux
moellons et au plâtre, tant pour leur qualité que pour leur intérêt économique21.
14 Ce mode de construction, s’il n’est pas décrit par les archives pour le Pavillon royal,

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l’est pour d’autres pavillons, notamment celui de la Perspective :

À la veuve Veret, plâtrière, pour son payement de 19 voyes de plâtre de chacune


12 sacs, employés à l’enduit du petit bastimen entre les pavillons des offices où
l’on doit faire la perspective, et ce pendant les 2 semaines finies le 12e jour de
may, la somme de 57.

À Gilles Juel, plâtrier, pour son payement des 19 voyes de plâtre de 12 sacs pour
voye qu’il a livré au petit batimen entre les pavillons des offices pour y faire les
enduits de la perspective ; à 3l la voye, et ce pendant les 2 semaines finies le 26e
may, la somme de 5722.

15 On a très peu d’informations sur les sols du Pavillon royal. Ils ne sont quasiment
pas documentés par l’archéologie, seuls quelques fragments et quelques empreintes
de tomettes dans du plâtre ont été trouvés, mais en nombre insuffisant pour conclure
que ce matériau a recouvert des surfaces de sols significatives dans le bâtiment. Les
quelques mentions des Comptes des bâtiments du Roi sont imprécises. Il y est
question de parquets : « A Lamoureux et Bonnart, pour deux muids et 1/2 10 sacs de
plastre de Marly pour mettre sous le parquet que l’on a posé au chasteau. 48tt 15’23. »
On peut supposer que le Salon et les vestibules étaient dallés de marbre, que les
appartements étaient parquetés et que les sols de tomettes étaient cantonnés aux
lieux d’aisances et de service. Au pavillon de la Perspective, les sources indiquent que
les briques doivent être « les meilleures qui s’emploient audit lieu et bien cuites24 ».
Cela pourrait signifier un approvisionnement local, avec un contrôle méticuleux des
matériaux fournis. Les « carreaux à six pans » sont « posés en plastre pur25 », cette
technique est décrite dans le Dictionnaire technologique de Lenormand et
Francœur :

Le plâtre est beaucoup meilleur [sic] pour le carrelage que le mortier ; lorsqu’il
a fait prise, les carreaux sont pour ainsi dire inébranlables, tandis qu’avec le
mortier, le moindre choc les déplace26.

Fig. 9 : Église Saint-Vigor de Marly construite par Jules Hardouin-Mansart, dessin de


Robert de Cotte, 1688. Paris, Bibliothèque nationale de France, Estampes, RESERVE
HA-18 (41)-FOL.

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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55001004t
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Fig. 10 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis Métezeau,
1605-1612. Photo de 1982.

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© D. Bontemps / RMN

Fig. 11 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis Métezeau,
1605-1612. Photo de 1992.

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© A. Guérinet / RMN

Fig. 12 : Fragments de plâtre issus de pans de bois avec des exemples de


comparaison à Villemomble vers 1760.

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Photos et DAO : © Ivan Lafarge

16 De la même manière, si les Comptes mentionnent à de très nombreuses reprises la


livraison et le travail du plomb, les indications concernant la couverture sont vagues.
Le plomb a certainement servi pour les toitures et pour les gouttières d’évacuation
des eaux de la coupole centrale : « 12 may [1681] : à eux [Bailli et l’Espée ;
entrepreneurs], sur les aqueducs et aires pour poser les plombs des terrasses du
grand pavillon. 500tt27. » Une coupe28 montre clairement l’existence de gouttières,
d’un sol en plomb sur la terrasse et de puits de lumière qui éclairaient les trous
noirs29 du rez-de-chaussée, éléments garnis de plomb. On voit des gouttières sur
d’autres documents figurés, notamment celle ceinturant la coupole centrale du
pavillon (fig. 14, signalée par une flèche).

Fig. 13 : Plan structurel des maçonneries. Anonyme, Plan du château et des pavillons
de Marly (détail), v. 1690. Paris, Archives nationales, O1 1470a, no 1.

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Maçonneries en briques et/ou moellons liés au plâtre pour les éléments porteurs (structurels) à l’extérieur,
pans de bois hourdis de plâtre sur moellons, briques et lattis pour les cloisonnements intérieurs, brique
liée au plâtre pour les cheminées.
DAO : © Ivan Lafarge

17 Certains plans30 indiquent aux angles nord-est et sud-ouest des descentes de


toiture de la même taille et d’une forme similaire à celles situées dans les angles
opposés, correspondant aux lieux d’aisances de l’étage et du rez-de-chaussée. Selon
toute vraisemblance, ces descentes sont à associer aux structures découvertes en
sous-sol : quatre aqueducs convergeant au centre du bâtiment et servant à récupérer
les eaux pluviales sous le Grand Salon et fosses d’aisances sous les appartements
rouge (celui du roi) et aurore (celui de la Princesse palatine)31. Le devis de
construction mentionne des « chausses d’aisance » qu’il distingue des tuyaux de
décharge des eaux de toiture :

Seront faits les acqueducs nécessaires pour la descharge et conduitte des eaues
des combles… lesquels acqueducs seront cintrez en arcade…

Sera mise une dalle de pierre dure de Meudon tout de la largeur du vuide dudit
acqueduc ... et [les pierres] seront taillées et creusées environ un pouce et demy
pour faciliter l’escoulement des eaux32 ...

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Seront faits ... la maçonnerie des chausses d’aisance et passage de thuyaux pour
la descharge des eaues des combles33.

18 La fouille a mis au jour des éléments de ces descentes d’eaux pluviales et d’eaux
usées en terre cuite. Or, des fragments de plâtre34 correspondent à des structures
présentant des concavités de même diamètre que ces poteries, ils sont marqués des
empreintes d’une armature de bois et d’un lattis. Les canalisations de descente se
trouvaient donc à l’intérieur de coffrages constitués de pans de bois hourdis de plâtre
(fig. 14). Un fragment de plâtre35 correspond au liant de fixation sur la canalisation :
on y voit les empreintes de stries de tournage du tuyau, ainsi que des tuyauteries en
terre cuite maintenues par le plâtre et dont les diamètres correspondent. Un autre
morceau36 dont la concavité est d’un plus petit diamètre, enserrait une canalisation
secondaire (fig. 15).

Fig. 14 : Plan du rez-de-chaussée du château de Marly, vers 1714. Descentes d’eau


pluviale indiquées par des flèches. Paris, Archives nationales de France, O1 1472-3.

Photo : Domaine public

Fig. 15 : Plan du premier étage du château de Marly, 1711. Descentes d’eau pluviale
indiquées par des flèches. Paris, Bibliothèque nationale de France, Va78a-3 B7712 ;
1711.

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© Bibliothèque nationale de France

Fig. 16 : Éléments de descentes d’eaux pluviales et usées.

DAO et photos : © Ivan Lafarge

19 Plusieurs fragments de plâtre proviennent de conduits ou de hottes de cheminées


plus ou moins teintés par les suies37. L’un d’eux38, dressé en enduit, fortement

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calciné et portant d’importantes traces d’oxyde de fer, est un fragment de contrecœur


de cheminée (fig. 17) ; un autre39 montre le surmoulage d’une maçonnerie de tuile
du type contrecœur ou sole de cheminée. Il s’agit sans doute de remplois.

Fig. 17 : Éléments de cheminées.

DAO et photos : © Ivan Lafarge

20 Parmi les fragments de plâtre exhumés à la fouille, le nombre le plus conséquent


correspond à des morceaux de moulures (fig. 18). Il est encore difficile, l’étude n’en
étant pas achevée, de les caractériser pleinement mais il est possible de distinguer les
éléments qui étaient à l’intérieur de ceux qui étaient à l’extérieur du bâtiment.

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Cependant, l’abandon du Pavillon royal une vingtaine d’années avant sa démolition a


provoqué la disparition des toitures, ce qui fait planer un doute sur l’état de
conservation des moulures intérieures. Bien que le corpus n’ait encore été que
partiellement examiné, il semble que les fragments intérieurs dominent. S’il est
quasiment impossible de distinguer précisément la position architectonique de ces
fragments (arases, encadrements, piédroits, cimaises…), on peut déduire leur
positionnement par rapport à la verticale et l’horizontale théoriques, ce qui
permettra d’en faire le catalogue40.

Fig. 18 : Positionnement des principaux corps de moulure vers 1680 d’après une
élévation du projet décoratif ; la flèche signale la gouttière. Projet de décor pour le
Salon central du Pavillon royal de Marly. Stockholm, Nationalmuseum, CC 121.

Voir la notice du dessin sur le site du Nationalmuseum.


© Nationalmuseum, Stockholm / Cecilia Heisser

21 On peut déjà faire deux constatations :


22 – Les moulures sont parfois travaillées directement à main levée, mais la majorité
d’entre elles sont traînées au calibre (fig. 19).

Fig. 19 : Catalogue des moulures intérieures du devis des travaux de


1768-1769.

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© Bruno Bentz

23 – Parmi les éléments correspondant à de la maçonnerie moellonnée, on note de


nombreux remplois de fragments moulurés, significatifs de reprises de travaux.
Reste à établir si les formes de moulures sont les mêmes aux différentes campagnes
de travaux.
24 Il s’agira donc, lorsque le corpus sera établi, de constituer un catalogue complet
des moulures grâce auquel on pourra peut-être établir des comparaisons directes et
des éléments de chronologie entre Marly et Trianon ou Versailles, voire d’autres
sites. Les recherches en archives demeurent essentielles, puisque certains documents
montrent des profils de moulures (fig. 18, 19 et 21).

Fig. 20 : a. Exemple de calibre (Aulnay-sous-Bois XIXe ou XXe siècle) ; b. Technique du


tirage ; c. Épures de moulures tracées à la main (château de Villemomble, vers 1760).

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Photos et relevé : © Ivan Lafarge

Fig. 21 : Échantillon des moulures trouvées en fouille.

Dessin : © Ivan Lafarge

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Des façades peintes au XVIIe siècle


25 Le sujet des enduits au plâtre peint du château de Marly peut sembler anecdotique,
mais il sert de base à la question plus large de la finition des façades enduites en Île-
de-France. Le plâtre a été largement utilisé en façade dans tout le Bassin parisien dès
l’époque médiévale41 et les visiteurs acclament un Paris blanc de plâtre dès le
XIIIe siècle42. Mais les enduits de façades étaient-ils nus ? De rapides stratigraphies à
la surface d’enduits au plâtre ancien sur des édifices révèlent plusieurs couches de
peintures, de badigeons… Tous impossibles à dater et dont les couleurs passées avec
le temps offrent des camaïeux d’ocres ternis. Ces couleurs étaient-elles d’origine ? Ne
sont-elles pas des ajouts tardifs des XIXe et XXe siècles pour rafraîchir les façades à
moindre coût43 ? Et si des peintures vives avaient été grattées et remplacées ?
Certaines peintures sont encore visibles, épargnées par l’érosion, mais la difficulté de
les dater ne permet pas d’en tirer des enseignements sur l’évolution de la couleur du
paysage urbain à travers les époques, ni donc d’aider les architectes du patrimoine
responsables des restaurations d’aujourd’hui.

Marly : Un cas unique dans l’histoire de


l’architecture ?
26 Les enduits au plâtre peints retrouvés lors des fouilles archéologiques du Pavillon
royal semblent une exception dans l’histoire de l’architecture. Le château de Marly
est-il un cas unique dans l’architecture française44 ? Ses murs de moellons enduits au
plâtre et peints de couleurs chatoyantes (fig. 22) tranchent avec la sobriété des
matériaux nus traditionnellement employés dans l’architecture de cette époque. La
peinture rouge, blanche et grise imite le marbre du Languedoc45 à la manière des
marbres feints très présents en décoration intérieure46. Le roi voulait un château
simple, festif et peu coûteux pour accueillir ses amis dans un lieu moins marqué par
l’étiquette. L’architecture de plâtre répond à ces conditions : elle est bon marché et se
prête également très bien au jeu de l’imitation par sa plasticité.
27 Le sujet de la peinture sur l’architecture est très récent et peu documenté, les
témoignages ayant disparu avec l’érosion ou l’effacement volontaire. S’il est
largement connu que les cathédrales étaient peintes au Moyen Âge, on commence
juste à s’apercevoir que les châteaux de la Renaissance l’étaient aussi et que la beauté
des matériaux nus de l’architecture française relève du même désir de nudité de
l’architecture antique, rêvée au XIXe siècle et remise en question actuellement47.

Fig. 22 : Pierre-Denis Martin, Vue générale du château de Marly, prise de l’abreuvoir,


1724, huile sur toile, 1,37 × 1,55 mètre. Versailles, musée national des châteaux de
Versailles et de Trianon, MV 741.

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© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

28 Les façades du Pavillon royal ont vraisemblablement été enduites et peintes vers
168348. Cependant, le château fut peu entretenu par les successeurs de Louis XIV et
les façades sont décrites comme « délavées » en 178749. Très dégradé pendant la
Révolution, transformé en caserne, vendu et finalement détruit en 1808, il est
dépouillé de ses matériaux et les gravats restants sont enfouis pour égaliser le
terrain. Il est remarquable que quelques fragments de ces enduits peints soient
parvenus jusqu’à nous dans leur état d’origine car le plâtras50 est un matériau de
remploi très fréquent. Ces enduits, soumis aux intempéries pendant 135 ans et
enfouis pendant 207 ans, nous offrent aujourd’hui une information sur la mise en
œuvre d’une peinture sur plâtre extérieure en 1683.

Les enduits au plâtre du pavillon royal : une


grande hétérogénéité du support à la finition

À la recherche des enduits extérieurs


29 Plusieurs centaines de fragments d’enduit au plâtre ont été retrouvés en fouille,
illustrant les nombreux usages du plâtre dans la construction du Pavillon royal de
Marly. Le plâtre y a été utilisé en enduit extérieur aussi bien qu’en enduit intérieur ;
il s’agit donc d’identifier la provenance des échantillons retrouvés, afin de
reconnaître la peinture utilisée en façade. Quarante-cinq échantillons portent une
trace de finition peinte. Au niveau des couleurs, 40 % d’entre eux ont une couche
picturale ocre, 19 % blanche, 17 % grise, 17 % rouge, 5 % verte et 2 % bleue (fig. 23).
Il est très difficile de conclure sur ces couleurs : les ocres peuvent être le résultat des
pollutions du sol lors de l’enfouissement et les gris dus aux suies, le plâtre étant très
utilisé en fumisterie. Cependant, on peut affirmer que le rouge était utilisé en
peinture extérieure et le blanc en intérieur51. Il ne faut pas oublier la galerie
supérieure également enduite en plâtre, qui n’était pas couverte : d’après les gravures
à notre disposition (fig. 24), les décors y semblent peints en gris, mais on peut
imaginer d’autres couleurs telles que les verts ou les bleus. Le bleu et le vert peuvent
aussi provenir d’éléments intérieurs des appartements « bleu » et « vert ». Enfin, on

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ne peut écarter l’hypothèse que les gravats enfouis puissent appartenir à d’autres
édifices du domaine de Marly, que les Comptes des bâtiments du Roi indiquent être
enduits et peints : le pavillon de la Perspective, les pavillons des invités… Ainsi les
couleurs bleu et vert pourraient provenir de la perspective peinte sur l’édifice des
communs52.

Fig. 23 : Enduits peints retrouvés lors des fouilles du Pavillon royal de 2015
et 2016.

© Tiffanie Le Dantec

Fig. 24 : Coupe du Pavillon royal du château de Marly dans l’axe est-ouest, 1711-1714.
Paris, Archives nationales, O1 1472, no 5.

Photo : Domaine public

La grande diversité des mises en œuvre


30 Une observation du support de la peinture révèle une grande hétérogénéité dans la

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composition et la mise en œuvre du plâtre. Les enduits ont des épaisseurs très
variées, de 2,5 à 4 centimètres pour certains, entre 6 et 10 centimètres pour d’autres ;
ils sont de qualités différentes, allant d’un plâtre fin très pur à un plâtre grossier
comportant du charbon, du gypse incuit, des impuretés d’un diamètre supérieur à
10 millimètres. Le nombre de passes de plâtre varie également de une à trois
(fig. 25). Enfin, sur les 45 échantillons, 36 ont leur support imprimé en sous-face
dans le plâtre : 15 sont mis en œuvre sur des moellons, 13 sur un lattis bois et 8 sur
de la brique. Loin de nous permettre de « ranger » les échantillons dans des cases
bien définies, cette variété illustre la grande diversité des mises en œuvre sur le
chantier d’un même édifice. Il est fréquent sur des édifices encore en élévation et peu
modifiés de trouver pour un même enduit un nombre de passes aléatoire ou des
qualités de plâtre différentes. Si le chantier d’une maison dans Paris au milieu du
XIXe siècle requiert le travail d’une douzaine de compagnons et garçons maçons53, on
peut aisément imaginer la foule de ceux employés pour un ouvrage aussi vaste que le
château de Marly. L’hétérogénéité des échantillons retrouvés illustre ainsi la diversité
des savoir-faire des maçons à l’œuvre.

Fig. 25 : Enduit composé de deux passes de plâtre, 2016.

© Tiffanie Le Dantec

Les compositions variées du matériau


31 Cette hétérogénéité se lit également dans la composition des mélanges employés.
Le plâtre, comme partout en Île-de-France avant l’industrialisation de la filière, était
utilisé pur, tel qu’issu des fours dits « à culée », et battu puis tamisé par les maçons
sur le chantier. Les analyses physico-chimiques entreprises sur cinq échantillons
révèlent une composition variable54. Quatre corps d’enduits échantillonnés sont de
plâtre pur, l’analyse montrant des taux de gypse entre 79 et 97 %, le reste étant de la
calcite probablement issue d’impuretés calcaires présentes dans le gypse de carrière.
Un cinquième échantillon est un plâtre plus mélangé : 75 % de gypse, 12 % de calcite
et 12 % de quartz, ces impuretés provenant vraisemblablement aussi de la carrière.
Enfin, la couche de finition de l’un des échantillons est un enduit bâtard : 22 % de
gypse pour 59 % de calcite. De la poudre de pierre a sans doute été ajoutée pour
obtenir une finition particulière. Cependant, il ne faut pas oublier que le plâtre était
l’un des matériaux les plus contrefaits, et ce depuis le Moyen Âge. De nombreux
ouvrages des XVIIIe et XIXe siècles mettent en garde le lecteur contre l’ouvrier
malavisé qui, pour son bénéfice personnel, mêlerait plâtre, poudre de pierre, poudre

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de plâtras, poussière de carrière ou sable à son mélange55. Afin de protéger la


profession des plâtriers de la contrefaçon, très lucrative, et de préserver la qualité du
matériau, le métier de « jaugeur de plâtre56 » a été créé dès le XIVe siècle et les rois
des XVIe et XVIIe siècles ont fondé des offices pour surveiller le marché. Peut-être
avons-nous ici une gâchée d’un plâtre contrefait et coupé à la poussière de carrière.

Plâtre ou chaux ? Au croisement des fouilles et des sources


écrites
32 À propos de la composition des enduits, on relèvera l’étonnante différence entre
les matériaux retrouvés en fouille et les informations tirées des Comptes des
bâtiments du roi concernant Marly pendant les années de construction des différents
édifices du domaine (1679-1685). Toutes les mentions d’enduits font état des
fresques faites sur un enduit de chaux et sable, à l’exemple de ces lignes tirées des
comptes de 1680 :

22 janvier 1680 - À Ozanne au paiement des chartiers [charretiers] qui ont


voituré la chaux pour les crépis et enduits des peintures à fresque aux murs de
face et pavillons de Marly

[Du 28 novembre au 3 décembre 1679] et 13 octobre 1680 - À Hamon pour 213


battelées de sable de rivière pour servir aux crépys et enduits des murs57.

33 Le plâtre n’est jamais mentionné, sauf pour des groupes sculptés en août 1683 et
des enduits, en mai 1685 :

20 mai 1685 : à la veuve Veret, plastrier, pour 19 voyes de plastre, de chacune


douze sacs, pour l’enduit des pavillons.

27 may 1685 : à Juger, autre, pour 19 voyes de plastre pour idem58.

34 On peut se demander où ont disparu toute cette chaux et ce sable et pourquoi le


plâtre n’est pas mentionné dans les comptes. Il est difficile d’imaginer une erreur
d’appréciation entre plâtre et chaux, les deux matériaux n’ayant vraisemblablement
pas le même prix dans les années 1680 : la chaux nécessite pour sa fabrication un
apport considérable de combustible pour monter à 800 °C, là où il ne faut que 130 °C
pour le plâtre. Les prix de l’année 1673 nous sont donnés par les notes de Blondel
dans l’ouvrage de Savot59 : 1 muid60 de chaux vive coûte 42 livres et 1 muid de plâtre
en coûte 8 ou 9. Si ces divergences ne nous permettent pas de conclure sur le mystère
de la provenance du plâtre, elles attirent l’attention sur l’importance de croiser les
sources pour documenter un édifice. Sans les fouilles archéologiques, on penserait
encore que le Pavillon royal était enduit de chaux et sable et peint a fresco.

La peinture en « marbre feint » des façades du


pavillon royal

En finir avec la fresque


35 Abordons maintenant le sujet de la peinture des façades. Un seul échantillon
(fig. 26) peut être définitivement considéré comme enduit extérieur. Sa coloration
rouge veinée de gris et de blanc est un témoin fidèle des descriptions écrites et de
l’iconographie ancienne relative aux façades du Pavillon royal. Malgré un siècle
d’exposition aux intempéries et deux siècles d’enfouissement, les couleurs sont
encore vives, bien que pulvérulentes, manifestant une durée de vie exceptionnelle
pour une peinture. Mais de quoi cette peinture est-elle composée et comment a-t-elle

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été posée ?

Fig. 26 : Enduit MPR15-1405-PlP7 extérieur et peint en faux marbre du


Languedoc, 2016.

© Tiffanie Le Dantec

36 Les écrits, anciens comme récents, concernant la peinture des façades, abusent du
terme « fresque ». En réalité, une peinture murale est une peinture sur un mur et la
fresque une technique de peinture murale qui consiste à appliquer la peinture sur un
enduit de chaux encore frais : celui-ci, en prenant puis en carbonatant, va enfermer
le pigment dans son calcin. La peinture des enduits de Marly est une peinture murale
à sec appliquée sur un support de plâtre, une observation visuelle suffit à l’affirmer.
Cette peinture est composée d’un liant et de pigments. Les analyses physico-
chimiques entreprises sur l’échantillon ne permettent pas d’identifier le liant et sont
trop imprécises pour déterminer certains pigments avec exactitude61. Cependant, on
tentera ici de formuler quelques hypothèses.

Description de l’enduit « faux marbre »


37 Cet échantillon est un morceau de plâtre d’environ 15 centimètres de côté et de
5 centimètres d’épaisseur (fig. 27). Le plâtre est fin, avec des morceaux de charbons
et de gypse incuits, visibles à la loupe et inférieurs à 1 millimètre. Par contre, de
larges morceaux de brique ou de tuileau supérieurs à 20 millimètres sont inclus dans
le plâtre en sous-face. Les analyses par spectrométrie de fluorescence X sur un
fragment de l’échantillon donnent 92,88 % de gypse, 1,72 % de calcite, 4,13 % de
quartz, 1,26 % d’oxydes62 ; il s’agit donc d’un enduit au plâtre très pur. Il est mis en
œuvre en une seule couche. La surface de l’échantillon est moulurée et peinte. La
moulure et la peinture ne semblent pas très soignées : des traces de traînage de
calibre sont imprimées dans le plâtre et certaines moulurations ne sont pas droites.
De même, la peinture en imitation du marbre est relativement grossière. Tous ces
indices montrent que cet élément se trouvait éloigné des regards, peut-être en haut
de l’édifice, dans une corniche ou un fronton.
38 La peinture de surface est composée de plusieurs couches. À l’œil, on distingue une
première couche rouge, puis les veines du marbre feint comportent une couche de
bleu-gris, puis une couche de blanc. Les coups de pinceaux sont très nettement
visibles de près (fig. 28).

Fig. 27 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la tranche, 2016.

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© Tiffanie Le Dantec

Fig. 28 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la couche picturale, 2016.

© Tiffanie Le Dantec

Identification des peintures


39 D’après les analyses scientifiques sur les différentes strates de peinture, il ressort
qu’elles sont toutes à base de plomb (inclusions de grains de plomb dans un liant
d’oxyde de plomb). Le pigment de la couche gris-bleu n’a pas été identifié. Quant à
celui qui donne sa couleur à la strate rouge, le rapport reste évasif en proposant
d’une part des terres naturelles (silicium, oxydes de fer et aluminium) qui peuvent
correspondre à des ocres, mais en n’excluant pas la présence de cinabre : les spectres
d’analyse au microscope électronique à balayage montrent des pics de mercure (3 %).
Le liant
40 Trois traités ont été consultés pour comparer ces analyses aux pratiques
historiques, L’Art du peintre, doreur, vernisseur […] de Jean-Félix Watin, édité en
1773, le Traité de la peinture au pastel […] de Paul-Romain Chaperon de 1788 et,
plus tardif, le Traité complet de la peinture de Jacques-Nicolas Paillot de Montabert

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édité entre 1829 et 1851. Au niveau du liant, Watin identifie trois techniques de
peinture appliquées à des murs extérieurs ou des parois en plâtre : la détrempe
commune, qui est une peinture à la colle, le badigeon, qui est une peinture
transparente à la chaux, et la peinture à l’huile. On peut éliminer le badigeon qui
n’est pas une peinture couvrante et dont la chaux, basique, est incompatible avec des
pigments au plomb. La mise en œuvre d’une peinture à la colle se fait en passant
deux ou trois couches d’eau de chaux, en brossant le mur puis en appliquant les
couches de peinture composées d’un pigment délayé dans une colle animale. La
peinture à l’huile s’applique en plusieurs étapes : il faut appliquer deux ou trois
couches d’huile de lin bouillante afin de durcir les plâtres, puis quelques couches de
blanc de céruse ou d’ocre broyé dans de l’huile de lin pour sécher le mur, puis
peindre à l’huile. Les deux techniques sont envisageables. Cependant, un devis de
1699, concernant un autre édifice du domaine de Marly, évoque l’usage de la
peinture à l’huile selon la mise en œuvre suivante : « Les murs de face seront
imprimés de deux couches à l’huile, l’une rouge l’autre grise, pour recevoir les
décorations d’architecture marquées sur le modèle ; tous les fonds seront façon de
marbre de différentes couleurs63. » L’hypothèse d’une peinture à l’huile semble donc
la plus probable.
Les pigments
41 Concernant la forte teneur en plomb relevée par les analyses, l’usage du blanc de
céruse en pigment semble ne pas faire de doute, surtout qu’il était très largement
utilisé en peinture. Il était également employé couramment en siccatif ou couche
d’impression pour des peintures à l’huile, mais surtout, toujours selon Watin, le
blanc de céruse était employé « comme base de toutes les couleurs, c’est-à-dire qu’on
la mélange avec toutes ; elle leur donne du corps, les rend plus belles & plus
brillantes64 ». La couleur rouge est plus énigmatique, mais l’emploi d’une terre
naturelle, telle que l’ocre, semble plus probable que celui de cinabre. En effet, ce
pigment rouge à base de mercure et de soufre est le plus cher après le rouge de
cochenille : si l’on en croit les prix donnés en 1788 par Chaperon, la livre « d’ochre de
rue » est à 16 sous, tandis que la livre de cinabre est à 8 livres, soit dix fois plus
cher65 ! Un rapide calcul de la surface de façades à peindre nous donne 1 754 mètres
carrés de surface en plâtre pour la totalité des façades du Pavillon royal, soit
520 mètres carrés de peinture rouge en comptant les pilastres, chaînes d’angle,
corniches et moulures de fronton. Concernant la peinture à l’huile, Watin indique
qu’il faut « trois livres de couleurs pour trois couches d’une toise quarrée66 » ; en
faisant correspondre cette mesure d’ancien régime (1 toise carrée équivaut à
3,8 mètres carrés environ), on peut évaluer un budget de 3 284 livres, juste pour le
cinabre du Pavillon royal. Ce calcul est très approximatif, mais permet de démontrer
que l’emploi de cinabre serait revenu trop cher pour un château devant être peu
dispendieux. On peut tout de même supposer des usages ponctuels du cinabre, pour
des tests ou la pose de segments de référence, comme cela se fait encore parfois
aujourd’hui, mais il n’est pas possible, dans l’état actuel de la recherche, de trancher .

Conclusion
42 L’étude archéologique des vestiges du Pavillon royal de Marly met en évidence
l’application de techniques mises en place et théorisées à partir de la Renaissance,
pour lesquelles on note une forte permanence, jusqu’au XIXe siècle, au cours duquel
des changements significatifs interviennent dans l’organisation de la construction.
Les sources d’archives offrent un éclairage relatif de ces éléments, mais elles restent
sujettes à interprétation et certaines assertions sont troublantes, telles que les
nombreuses mentions de chaux et de peinture à fresque du Pavillon royal. On en
vient à se demander dans quelle mesure les opérateurs n’ont pas manipulé les

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maîtres d’ouvrage en facturant de la chaux là où il a été utilisé du plâtre, bien qu’on


ait du mal à croire à une telle naïveté.
43 S’il subsiste des incertitudes quant aux lieux d’extraction de matériaux fournis au
chantier, l’information à chercher dans les sources sera plus « quel(s) plâtrier(s) ? »
que « quelle carrière ? » : un exploitant peut avoir travaillé en plusieurs endroits,
alors qu’il est encore délicat, voire impossible, de reconnaître les carrières. En
revanche, on peut parfois repérer la masse d’où le gypse a été extrait. Par exemple,
ici, on a des fragments d’une cristallisation en pied-d’alouette non broyé,
généralement significative des dépôts de deuxième masse67.
44 Les Comptes des bâtiments du roi évoquent des livraisons de plâtre pour le
pavillon de la Perspective et celui de la chapelle ou, antérieurement, pour les autres
pavillons. La chaux n’est pour ainsi dire pas mentionnée pour ces constructions. On
note cependant que dans les Comptes, le plâtre est essentiellement cité pour des
travaux de sculpture, des travaux de réparation ou de menus travaux. Peut-on croire
que pour son usage sur les maçonneries de pleine masse, lui soit préféré le terme de
chaux, peut-être par mimétisme fonctionnel, alors que le terme de « mortier » nous
semblerait ici plus approprié ?
45 Le temps qui passe et les hivers pluvieux font disparaître en premier la matière des
peintures, puis érodent les enduits de plâtre qui les ont reçus. De notre patrimoine
ancien en plâtre, il ne reste généralement qu’une surface grêlée de petits cratères et
quelques écailles ocre, souvenir d’un badigeon antérieur. Lorsqu’un architecte doit
restaurer l’ouvrage, il applique un badigeon ocré, d’après la trace retrouvée sous une
corniche, dernier témoin d’une couche picturale lessivée. On notera cependant que le
badigeon n’est pas considéré dans la littérature comme une technique noble. Il est
ignoré par la plupart des architectes auteurs de traités. La peinture, à l’huile ou à la
colle, semble par contre avoir été utilisée pour peindre des murs extérieurs,
notamment en plâtre, car on en retrouve la mention dans les traités, mais il faudrait
consacrer un temps de recherche conséquent pour démontrer toute sa richesse.
L’enduit peint de Marly, même en tant qu’unicum royal qui semble loin des façades
bourgeoises parisiennes, est le témoin le plus ancien de cette pratique et nous offre
de premiers éléments de réponse. En effet, même s’il s’agissait d’un marbre feint
qu’on a qualifié de « fresque à l’italienne68 », il s’agissait bien d’une technique
française mise en œuvre par des peintres français69. Si on n’est pas encore en mesure
de répondre à la question « les façades d’Île-de-France en plâtre étaient-elles
peintes ? », on voit ici que les conditions techniques en étaient réunies et maîtrisées ;
c’est donc possible à défaut d’être prouvé.

Bibliographie
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compagnonnage.

Notes
1 En 2015, à l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, le programme trisannuel
d’études archéologiques du château de Marly mené par le Centre de recherche du château de
Versailles (CRCV) s’est intéressé au Pavillon royal ; voir Heitzmann 2015.
2 Lafarge 2013.
3 La réintégration de l’eau de cristallisation émet un léger échauffement. Ce phénomène,
appelé « prise », est distinct du séchage.
4 Nous devons des remerciements à Hugues de Bazelaire et Josette Desrues de l’association
Port-Marly Mémoire Vivante pour les renseignements qu’ils nous ont fournis sur la question.
5 BRGM 1987.
6 Oudiette 1817.
7 Farion et Hantraye 2007.
8 Lafarge 2013.
9 Lafarge 2013 et Lardin 2002.
10 Marché de maçonnerie du pavillon de la Perspective, Archives nationales (désormais AN),
O1 1465, pièces 332 et 374 ; Bergeret 2013.
11 Ou bâtiment des offices, construit un peu plus tardivement que le Pavillon royal (à partir de
1684), dont la fonction était polyvalente : gestion des repas, du mobilier, du personnel, accueil
d’invités. Son rôle esthétique dans l’ensemble du parc et du château de Marly était essentiel.
12 Saint-Leu-d’Esserent, dans l’Oise.
13 Lafarge 2013. Sur l’usage des moellons, voir Louis Savot (1673) qui considère le moellon
comme un excellent matériau pour les fondations ; en cela il s’oppose à Pierre Le Muet (1681).
14 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 470 (année 1684).
15 Le plâtre était en effet régulièrement récupéré, soit pour recuisson, soit pour utiliser les
plâtras comme moellons ou comme « granulat » dans les maçonneries coffrées en béton de
plâtre : voir Lafarge 2013, Carvais 2001 et Aviler et Le Vignole 1710.
16 Hartmann 2013. Le Pavillon royal est construit de 1679 à 1683, le reste fut prêt à la fin de
1685 (pavillons des invités, etc.).
17 La meulière peut être d’origine locale.
18 Lots 255, 256, 257 lapidaire hors contexte ; piédroits et claveaux liés au plâtre.
19 Babelon 1965.
20 Depuis la Renaissance, on peut citer parmi les plus connus : Du Cerceau, Delorme, Savot,
Le Muet...
21 Savot 1673.
22 AN, O1 1475, p. 27-28, documents indiqués par Virginie Bergeret que nous remercions.
23 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 470 (année 1684).
24 Ibid.
25 Ibid. ; Bergeret 2013, p. 13-15, et AN, O1 1465 n° 374.
26 Francœur et Lenormand 1822-1835, t. 4, p. 227 ; entrée : Carreleur.
27 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 69 (année 1681).
28 AN, O1 1472-5, signalé par Bruno Bentz, historien et archéologue spécialiste du château de
Marly, sur lequel il travaille depuis une trentaine d’années – il y a consacré sa thèse (Bentz
1995) ; nous le remercions pour les précieuses indications qu’il nous a fournies.
29 Les « trous noirs » sont les espaces sombres situés entre les appartements et le Grand Salon
central, où se trouvaient les débarras, garde-robes et escalier d’accès à l’étage. Ils étaient
éclairés par le haut.
30 1472-3 (vers 1714) et Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la
Photographie, Va 78a t. 3 / B 7712 (1711).
31 Heitzmann 2015.
32 Cet élément est en fait la cunette du fond de l’aqueduc.
33 AN, O1 1472-3, plans de 1714 ; nous devons ces informations à Bruno Bentz, elles sont

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L’usage du plâtre dans le château de Marly, de la construction au décor https://journals.openedition.org/crcv/14107

confirmées pour les aqueducs, au moins la cunette, par les données archéologiques ; voir
Heitzmann 2015.
34 PlA21 et PlA32 (diamètre 220 à 250 millimètres).
35 PlA46 (diamètre similaire : 220-250 millimètres).
36 PlA10 (diamètre 130 millimètres).
37 PlA35 ; PlA61 (diamètre 370 millimètres) et PlA62 (diamètre 490 millimètres).
38 PlA11.
39 PlA64.
40 Le principe de positionnement des moulurations est simple : il faut placer l’écoulement de
la goutte vers le bas.
41 Lafarge 2013.
42 L’Anglais 1301-1400.
43 Décret du 26 mars 1852 : « Art. 5. – Les façades des maisons seront constamment tenues
en bon état de propreté. Elles seront grattées, repeintes ou badigeonnées, au moins une fois
tous les dix ans […] », et l’arrêté du 7 mai 1936 portant règlement sanitaire pour la Ville de
Paris : « Art. 100 – […] Si ces façades sont enduites en plâtre, elles seront repeintes ou
badigeonnées après nettoyage. »
44 Ibid.
45 « Les pilastres imitaient le marbre rouge du Languedoc avec des bases et des chapiteaux en
or. Les bas-reliefs, également d’or, se détachaient sur un fond bleu lapis » (Le Mercure galant,
1686 cité dans Castelluccio 2014).
46 Allouche 2012.
47 Comme le souligne Jacques Moulin dans sa communication au colloque international
« Couleurs de l’architecture » au château de Versailles : « Les controverses qui se sont
développées au XIXe siècle sur l’emploi de la couleur sur les bâtiments antiques et sur les
sculptures ont manifestement eu des répercussions sur l’interprétation actuelle des
architectures françaises de la Renaissance et de l’époque classique ». Moulin 2007.
48 Maroteaux 2013.
49 « Le pavillon du roi. Son extérieur est orné de peintures à fresque, consistant en pilastres
corinthiens, en trophées et en devises. Les peintures de ce pavillon […], sont aujourd’hui
presque entièrement effacées par les ravages de l’air. », Dulaure 1787, p. 58.
50 « Plâtras. Morceau de Plâtre qu’on tire des démolitions & dont les plus gros servent pour
faire le haut des Murs de pignon, les Panneaux des Pans de bois & de Cloison, les Jambages de
Cheminée […] », Aviler et Le Vignole 1710.
51 Stéphane Castelluccio, chargé de recherche au CNRS, communication du 7 octobre 2016 à
l’auditorium du château de Versailles.
52 Bergeret 2013.
53 Nadaud 1895, p. 223.
54 « Caractérisation de plâtres peints, Pavillon royal de Marly-le-Roi (78) », analyses
(Dimbsthal : BPE Laboratoires, Pôle Monuments historiques, 18 novembre 2016).
55 Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, 1807, p. 292 ; Monroy
1785, p. 8.
56 Puisais 1995.
57 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. I, col. 1333 (année 1680).
58 Ibid.
59 Savot 1673.
60 Le « muid » est une unité de capacité de l’Ancien Régime, valant 3 voyes ou 144 boisseaux,
ce qui équivaut à environ 18 hectolitres de poudre de plâtre (autour de 2,3 tonnes selon la
granulométrie de la matière).
61 « Caractérisation de plâtres peints, Pavillon royal de Marly-le-Roi (78) », op. cit., n. 56,
p. 14.
62 Ibid., p. 7. Des analyses de la fraction soluble confirment 91,5 % de gypse.
63 AN, MC, XX 394, 1699, 25 mars : devis et marché avec Philippe Meusnier de la peinture de
façade du bâtiment rond.
64 Watin 1773, p. 20.
65 Chaperon 1788, p. 28.

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66 Watin 1773, p. 94.


67 Les masses du gypse correspondent aux différents niveaux géologiques de cette roche, en
Île-de-France on compte quatre masses. Contrairement à l’habitude des géologues, elles sont
décrites du bas vers le haut : la quatrième masse, la plus profonde et la moins épaisse est la
plus ancienne, relativement discontinue, elle est très peu exploitée ; la troisième mesure en
moyenne 2 à 3 mètres d’épaisseur; la deuxième, environ 8 mètres, et la première, également
appelée « haute masse », peut atteindre une vingtaine de mètres de puissance. Entre chaque
masse, des dépôts de marnes marquent les variations environnementales de l’ère tertiaire.
Généralement ces couches géologiques sont conservées sous la forme de buttes témoins, mais,
en certains endroits, elles peuvent avoir été largement recouvertes de dépôts géologiques
ultérieurs (80 mètres à Montmorency par exemple).
68 Jestaz 2008.
69 Les noms de Rousseau, Bonnemer, Nocret, Meusnier reviennent dans les comptes (Jestaz
2008, p. 266, et Bergeret 2013).

Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Le cycle du plâtre.


Crédits Photos et dessin : © Ivan Lafarge
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URL /img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 464k
Titre Figure 2 : Carte géologique.
Crédits © BRGM – InfoTerre
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 4,0M
Fig. 3 : Les extractions reconnues sur la carte des chasses du roi,
Titre feuille 1 Versailles et feuille 2 Poissy (relevés début xviiie, édition
1764).
Crédits © Fond Département de la Seine-Saint-Denis – DAO : Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Fig. 4 : Marly, projet de plan pour le rez-de-chaussée du Pavillon
Titre royal, 1679. Stockholm, Nationalmuseum, CC 2259.
Crédits © Nationalmuseum, Stockholm / Cecilia Heisser
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 876k
Fig. 5 : Fouilles du Pavillon royal, maçonneries de caves et
Titre fondations.
Crédits © Annick Heitzmann
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Fig. 6 : Restitution hypothétique des élévations extérieures en
maçonnerie de moellons et/ou briques liés au plâtre avec chaînages
d’angle, harpages et encadrement en pierre de taille pour les murs
Titre extérieurs. École de Charles Le Brun, Projet pour la décoration à
fresque du Pavillon royal. Paris, musée du Louvre, département des
Arts graphiques, inv. 30272ro (GM 8412).
Légende Voir la notice du dessin du Louvre.
Crédits DAO : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M

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Fig. 7 : Éléments de maçonnerie issus des remblais fouillés ou


Titre dégagés en 2015, des blocs de harpage et de piédroit en
calcaire lutétien (Saint-Leu ?), dont au moins un claveau.
Crédits © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 648k
Titre Fig. 8 : Fragments de maçonnerie de briques.
Crédits © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 612k
Fig. 9 : Église Saint-Vigor de Marly construite par Jules Hardouin-
Titre Mansart, dessin de Robert de Cotte, 1688. Paris, Bibliothèque
nationale de France, Estampes, RESERVE HA-18 (41)-FOL.
Légende http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55001004t
Crédits Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1004k
Fig. 10 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis
Titre Métezeau, 1605-1612. Photo de 1982.
Crédits © D. Bontemps / RMN
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Fig. 11 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis
Titre Métezeau, 1605-1612. Photo de 1992.
Crédits © A. Guérinet / RMN
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Fig. 12 : Fragments de plâtre issus de pans de bois avec des
Titre exemples de comparaison à Villemomble vers 1760.
Crédits Photos et DAO : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 956k
Fig. 13 : Plan structurel des maçonneries. Anonyme, Plan du
Titre château et des pavillons de Marly (détail), v. 1690. Paris, Archives
nationales, O1 1470a, no 1.
Maçonneries en briques et/ou moellons liés au plâtre pour les
éléments porteurs (structurels) à l’extérieur, pans de bois hourdis de
Légende plâtre sur moellons, briques et lattis pour les cloisonnements
intérieurs, brique liée au plâtre pour les cheminées.
Crédits DAO : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Fig. 14 : Plan du rez-de-chaussée du château de Marly, vers 1714.
Titre Descentes d’eau pluviale indiquées par des flèches. Paris, Archives
nationales de France, O1 1472-3.
Crédits Photo : Domaine public
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 2,6M

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Fig. 15 : Plan du premier étage du château de Marly, 1711.


Titre Descentes d’eau pluviale indiquées par des flèches. Paris,
Bibliothèque nationale de France, Va78a-3 B7712 ; 1711.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 16 : Éléments de descentes d’eaux pluviales et usées.
Crédits DAO et photos : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 984k
Titre Fig. 17 : Éléments de cheminées.
Crédits DAO et photos : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 3,1M
Fig. 18 : Positionnement des principaux corps de moulure vers 1680
d’après une élévation du projet décoratif ; la flèche signale la
Titre gouttière. Projet de décor pour le Salon central du Pavillon royal de
Marly. Stockholm, Nationalmuseum, CC 121.
Légende Voir la notice du dessin sur le site du Nationalmuseum.
Crédits © Nationalmuseum, Stockholm / Cecilia Heisser
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Fig. 19 : Catalogue des moulures intérieures du devis des
Titre travaux de 1768-1769.
Crédits © Bruno Bentz
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Fig. 20 : a. Exemple de calibre (Aulnay-sous-Bois xixe ou xxe siècle) ;
Titre b. Technique du tirage ; c. Épures de moulures tracées à la main
(château de Villemomble, vers 1760).
Crédits Photos et relevé : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 2,9M
Titre Fig. 21 : Échantillon des moulures trouvées en fouille.
Crédits Dessin : © Ivan Lafarge
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Fig. 22 : Pierre-Denis Martin, Vue générale du château de Marly,
prise de l’abreuvoir, 1724, huile sur toile, 1,37 × 1,55 mètre.
Titre Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon,
MV 741.
Crédits © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 376k
Fig. 23 : Enduits peints retrouvés lors des fouilles du Pavillon
Titre royal de 2015 et 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec

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URL /img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Fig. 24 : Coupe du Pavillon royal du château de Marly dans l’axe est-
Titre ouest, 1711-1714. Paris, Archives nationales, O1 1472, no 5.
Crédits Photo : Domaine public
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 248k
Titre Fig. 25 : Enduit composé de deux passes de plâtre, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Fig. 26 : Enduit MPR15-1405-PlP7 extérieur et peint en faux
Titre marbre du Languedoc, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 2,8M
Titre Fig. 27 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la tranche, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M
Fig. 28 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la couche picturale,
Titre 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 3,1M

Pour citer cet article


Référence électronique
Ivan Lafarge et Tiffanie Le Dantec, « L’usage du plâtre dans le château de Marly, de la
construction au décor », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne],
| 2017, mis en ligne le 23 décembre 2017, consulté le 18 octobre 2019. URL :
http://journals.openedition.org/crcv/14107 ; DOI : 10.4000/crcv.14107

Auteurs
Ivan Lafarge
Ivan Lafarge est archéologue, il travaille au Bureau du patrimoine archéologique du
Département de Seine-Saint-Denis depuis 1998. En tant que responsable d’opération en
archéologie préventive sur un territoire bien défini, il intervient sur tous les types de chantiers
archéologiques, notamment sur le bâti, selon une approche diachronique. C’est le constat de
la prééminence du plâtre dans la construction qui le pousse à s’intéresser en 2006 à
l’archéologie de ce matériau. Cet intérêt le mène à préparer une thèse d’histoire des
techniques soutenue à la Sorbonne (Paris I) en 2013 sous la direction d’Anne-Françoise
Garçon : Le plâtre dans la construction en Île-de-France ; techniques, morphologie et
économie avant l’industrialisation. Plusieurs articles et rapports d’opérations d’archéologie
préventive accompagnent ce travail.

Tiffanie Le Dantec
Affiliée aux laboratoires CHCSC (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines,
université Versailles-Saint-Quentin), LéaV (Laboratoire de l’École d’architecture de Versailles)
et LRMH (Laboratoire de recherche des Monuments historiques, ministère de la Culture et de

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la Communication), Tiffanie Le Dantec est architecte diplômée d’État depuis 2011 et, après
quelques années d’expérience professionnelle à Shanghai, Singapour et Paris, elle suit le
cursus de l’École de Chaillot dont elle sort diplômée en 2015. Elle commence à travailler en
tant que stagiaire au LRMH sur le thème des enduits de façade, matériau peu étudié, puis
poursuit cette étude en thèse de doctorat financée par le labEx PATRIMA de la Fondation des
sciences du patrimoine. Sa thèse porte sur les relations entre l’architecture et le matériau qui
entrent en jeu dans la durée de vie d’un édifice.

Droits d’auteur

Le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles est mis à disposition selon les
termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de
Modification 4.0 International.

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