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org/crcv/14107
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Les fouilles réalisées en 2015 sur le Pavillon royal de Marly ont mis au jour d’importantes
quantités de plâtre et très peu d’autres matériaux de construction mis à part les pierres.
L’étude de ces éléments amène à formuler des hypothèses de restitution de la structure
constructive du pavillon. De la même manière, l’observation des traces de peinture sur les
enduits de plâtre éclaire aussi bien la construction du Pavillon royal que l’ensemble de la
construction du XVIIe siècle, qu’elle soit courante ou prestigieuse.
The excavations of the Marly Royal Pavilion in 2015 unveiled large quantities of gypsum
plaster and very few other construction materials besides stone. The study of these elements
helped in the formulation of hypotheses for the restoration of the pavilion’s structure. In the
same way, study of traces of paint on the plaster sheds light on the Royal Pavilion and the
group of seventeenth-century buildings, both civil and royal.
Entrées d’index
Mots-clés : château de Marly, Pavillon royal, plâtre, enduit, construction, décoration
Texte intégral
1 Un des objets de l’archéologie est de restituer la forme des monuments disparus du
passé. Le cas du Pavillon royal de Marly en est un exemple éloquent. En effet, grâce
aux représentations, on connaît l’édifice du temps de sa splendeur, mais les sources
écrites et iconographiques restent imprécises quant à sa construction. En outre, si
elles éclairent d’une certaine manière l’économie de cette construction, elles n’en
donnent pas à comprendre la structure et les informations qu’elles nous livrent sont
très largement relativisées par les données archéologiques, de sorte qu’on en arrive à
se demander jusqu’à quel point ces dernières doivent être interprétées.
2 Avant de développer les résultats des observations réalisées sur les fragments de
plâtre exhumés lors des fouilles de 2015 du Pavillon royal1, il convient de donner
quelques précisions au sujet des matériaux et des approvisionnements potentiels de
ce chantier royal.
Les matériaux
3 Le plâtre est un matériau courant de la construction en Île-de-France depuis le
Iersiècle après J.-C., soit sous la forme de blocs de gypse issus de carrières, soit sous
la forme de liant, enduit, éléments décoratifs ou éléments préfabriqués tels que
plaques, briques etc.2. C’est à l’origine une roche, le gypse, dont la composition
chimique (CaSO4 2H2O – sulfate de calcium dihydrate) permet la déshydratation à
une température facile à atteindre (à partir de 120 °C), cette déshydratation totale ou
partielle du plâtre est réversible : le gypse se réhydrate sans difficulté. Une fois la
roche cuite réduite en poudre et remouillée, la reprise d’eau de cristallisation permet
au mélange de durcir3. Le plâtre pris a la même formule chimique que le gypse dont
il est issu, ce processus est donc reproductible (fig. 1).
calcium). Sa production est issue d’un processus similaire à celui du plâtre à cette
différence que la production de chaux nécessite des températures beaucoup plus
élevées (900 à 1 100 °C), elle est donc techniquement et économiquement plus
contraignante. Les qualités intrinsèques de la chaux comme liant ou enduit diffèrent
de celles du plâtre, notamment du point de vue du temps de prise, rapide pour le
plâtre, long pour la chaux.
5 Le gypse et le calcaire sont des ressources disponibles dans les proches environs de
Marly4 :
Sous les Marnes supragypseuses, le gypse et ses marnes existent sous le faciès
typique dans la butte de Villennes-sur-Seine (au nord-ouest de Marly) où une
ancienne exploitation de gypse est connue. Le faciès marneux (marnes calcaires
blanchâtres) existe seul (ép. 1 à 5 mètres) dans la région de Saint-Germain et de
Versailles ainsi que sur les bordures de l’anticlinorium de Beynes5. (fig. 2)
6 Ces carrières de gypse seraient donc à rechercher vers l’ouest entre Chambourcy et
Nivelles-sur-Seine. Par ailleurs, des fours à plâtre sont signalés au début du
XIXe siècle au Port-Marly. Le terroir de cette commune est en terres labourables et
vignes. On y trouve des carrières et fours à chaux. Des fours à plâtre y sont également
établis, mais la pierre qu’on y emploie provient d’Argenteuil et de La Frette ; un port,
sur l’un des bras de la Seine, facilite le transport de diverses marchandises telles que
grains, foins, paille, bois, pierre de taille, chaux, plâtre6.
© BRGM – InfoTerre
sont extraites de carrières plus lointaines encore10. Selon la carte des chasses, les
centres carriers les plus proches paraissent être Carrières-sur-Seine (Carrières-Saint-
Denis) et Nanterre (fig. 3), mais les comptes de construction du pavillon de la
Perspective11 mentionnent Arcueil, Meudon et Saint-Leu12. Les « moilons de Marly »
sont certainement des remplois13 et les pierres de taille utilisées pour la construction
du Pavillon royal paraissent provenir de Saint-Leu. La mention de « plastre de
Marly14 » reste sujette à interprétation : s’agit-il de plâtre cuit aux fours du Port-
Marly, ou bien de plâtre issu de gypse extrait localement ? Comme on l’a évoqué plus
haut, la provenance la plus vraisemblable du plâtre est Cormeilles-en-Parisis et c’est
le fait que la pierre soit cuite dans les fours de Port-Marly qui serait à l’origine de
cette appellation de « plastre de Marly ».
Fig. 3 : Les extractions reconnues sur la carte des chasses du roi, feuille 1 Versailles et
feuille 2 Poissy (relevés début XVIIIe , édition 1764).
La structure
8 L’étude des matériaux de construction du Pavillon royal reste partielle, tant du fait
du peu de mentions les concernant dans les Comptes des bâtiments du Roi, que de la
faible quantité d’éléments significatifs retrouvés sur place, signe d’une récupération
systématique de la pierre de taille, mais aussi des moellons, carreaux, briques et
même du plâtre15. Malgré ces lacunes documentaires, l’étude encore en cours permet
de dégager des tendances assez fortes.
9 Le château de Marly est construit entre 1680 et 1685, sur un projet établi en 1679
© Annick Heitzmann
© Ivan Lafarge
© Ivan Lafarge
À Gilles Juel, plâtrier, pour son payement des 19 voyes de plâtre de 12 sacs pour
voye qu’il a livré au petit batimen entre les pavillons des offices pour y faire les
enduits de la perspective ; à 3l la voye, et ce pendant les 2 semaines finies le 26e
may, la somme de 5722.
15 On a très peu d’informations sur les sols du Pavillon royal. Ils ne sont quasiment
pas documentés par l’archéologie, seuls quelques fragments et quelques empreintes
de tomettes dans du plâtre ont été trouvés, mais en nombre insuffisant pour conclure
que ce matériau a recouvert des surfaces de sols significatives dans le bâtiment. Les
quelques mentions des Comptes des bâtiments du Roi sont imprécises. Il y est
question de parquets : « A Lamoureux et Bonnart, pour deux muids et 1/2 10 sacs de
plastre de Marly pour mettre sous le parquet que l’on a posé au chasteau. 48tt 15’23. »
On peut supposer que le Salon et les vestibules étaient dallés de marbre, que les
appartements étaient parquetés et que les sols de tomettes étaient cantonnés aux
lieux d’aisances et de service. Au pavillon de la Perspective, les sources indiquent que
les briques doivent être « les meilleures qui s’emploient audit lieu et bien cuites24 ».
Cela pourrait signifier un approvisionnement local, avec un contrôle méticuleux des
matériaux fournis. Les « carreaux à six pans » sont « posés en plastre pur25 », cette
technique est décrite dans le Dictionnaire technologique de Lenormand et
Francœur :
Le plâtre est beaucoup meilleur [sic] pour le carrelage que le mortier ; lorsqu’il
a fait prise, les carreaux sont pour ainsi dire inébranlables, tandis qu’avec le
mortier, le moindre choc les déplace26.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55001004t
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Fig. 10 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis Métezeau,
1605-1612. Photo de 1982.
© D. Bontemps / RMN
Fig. 11 : Paris, place des Vosges (ancienne Place royale) par Louis Métezeau,
1605-1612. Photo de 1992.
© A. Guérinet / RMN
Fig. 13 : Plan structurel des maçonneries. Anonyme, Plan du château et des pavillons
de Marly (détail), v. 1690. Paris, Archives nationales, O1 1470a, no 1.
Maçonneries en briques et/ou moellons liés au plâtre pour les éléments porteurs (structurels) à l’extérieur,
pans de bois hourdis de plâtre sur moellons, briques et lattis pour les cloisonnements intérieurs, brique
liée au plâtre pour les cheminées.
DAO : © Ivan Lafarge
Seront faits les acqueducs nécessaires pour la descharge et conduitte des eaues
des combles… lesquels acqueducs seront cintrez en arcade…
Sera mise une dalle de pierre dure de Meudon tout de la largeur du vuide dudit
acqueduc ... et [les pierres] seront taillées et creusées environ un pouce et demy
pour faciliter l’escoulement des eaux32 ...
Seront faits ... la maçonnerie des chausses d’aisance et passage de thuyaux pour
la descharge des eaues des combles33.
18 La fouille a mis au jour des éléments de ces descentes d’eaux pluviales et d’eaux
usées en terre cuite. Or, des fragments de plâtre34 correspondent à des structures
présentant des concavités de même diamètre que ces poteries, ils sont marqués des
empreintes d’une armature de bois et d’un lattis. Les canalisations de descente se
trouvaient donc à l’intérieur de coffrages constitués de pans de bois hourdis de plâtre
(fig. 14). Un fragment de plâtre35 correspond au liant de fixation sur la canalisation :
on y voit les empreintes de stries de tournage du tuyau, ainsi que des tuyauteries en
terre cuite maintenues par le plâtre et dont les diamètres correspondent. Un autre
morceau36 dont la concavité est d’un plus petit diamètre, enserrait une canalisation
secondaire (fig. 15).
Fig. 15 : Plan du premier étage du château de Marly, 1711. Descentes d’eau pluviale
indiquées par des flèches. Paris, Bibliothèque nationale de France, Va78a-3 B7712 ;
1711.
Fig. 18 : Positionnement des principaux corps de moulure vers 1680 d’après une
élévation du projet décoratif ; la flèche signale la gouttière. Projet de décor pour le
Salon central du Pavillon royal de Marly. Stockholm, Nationalmuseum, CC 121.
© Bruno Bentz
28 Les façades du Pavillon royal ont vraisemblablement été enduites et peintes vers
168348. Cependant, le château fut peu entretenu par les successeurs de Louis XIV et
les façades sont décrites comme « délavées » en 178749. Très dégradé pendant la
Révolution, transformé en caserne, vendu et finalement détruit en 1808, il est
dépouillé de ses matériaux et les gravats restants sont enfouis pour égaliser le
terrain. Il est remarquable que quelques fragments de ces enduits peints soient
parvenus jusqu’à nous dans leur état d’origine car le plâtras50 est un matériau de
remploi très fréquent. Ces enduits, soumis aux intempéries pendant 135 ans et
enfouis pendant 207 ans, nous offrent aujourd’hui une information sur la mise en
œuvre d’une peinture sur plâtre extérieure en 1683.
ne peut écarter l’hypothèse que les gravats enfouis puissent appartenir à d’autres
édifices du domaine de Marly, que les Comptes des bâtiments du Roi indiquent être
enduits et peints : le pavillon de la Perspective, les pavillons des invités… Ainsi les
couleurs bleu et vert pourraient provenir de la perspective peinte sur l’édifice des
communs52.
Fig. 23 : Enduits peints retrouvés lors des fouilles du Pavillon royal de 2015
et 2016.
© Tiffanie Le Dantec
Fig. 24 : Coupe du Pavillon royal du château de Marly dans l’axe est-ouest, 1711-1714.
Paris, Archives nationales, O1 1472, no 5.
composition et la mise en œuvre du plâtre. Les enduits ont des épaisseurs très
variées, de 2,5 à 4 centimètres pour certains, entre 6 et 10 centimètres pour d’autres ;
ils sont de qualités différentes, allant d’un plâtre fin très pur à un plâtre grossier
comportant du charbon, du gypse incuit, des impuretés d’un diamètre supérieur à
10 millimètres. Le nombre de passes de plâtre varie également de une à trois
(fig. 25). Enfin, sur les 45 échantillons, 36 ont leur support imprimé en sous-face
dans le plâtre : 15 sont mis en œuvre sur des moellons, 13 sur un lattis bois et 8 sur
de la brique. Loin de nous permettre de « ranger » les échantillons dans des cases
bien définies, cette variété illustre la grande diversité des mises en œuvre sur le
chantier d’un même édifice. Il est fréquent sur des édifices encore en élévation et peu
modifiés de trouver pour un même enduit un nombre de passes aléatoire ou des
qualités de plâtre différentes. Si le chantier d’une maison dans Paris au milieu du
XIXe siècle requiert le travail d’une douzaine de compagnons et garçons maçons53, on
peut aisément imaginer la foule de ceux employés pour un ouvrage aussi vaste que le
château de Marly. L’hétérogénéité des échantillons retrouvés illustre ainsi la diversité
des savoir-faire des maçons à l’œuvre.
© Tiffanie Le Dantec
33 Le plâtre n’est jamais mentionné, sauf pour des groupes sculptés en août 1683 et
des enduits, en mai 1685 :
été posée ?
© Tiffanie Le Dantec
36 Les écrits, anciens comme récents, concernant la peinture des façades, abusent du
terme « fresque ». En réalité, une peinture murale est une peinture sur un mur et la
fresque une technique de peinture murale qui consiste à appliquer la peinture sur un
enduit de chaux encore frais : celui-ci, en prenant puis en carbonatant, va enfermer
le pigment dans son calcin. La peinture des enduits de Marly est une peinture murale
à sec appliquée sur un support de plâtre, une observation visuelle suffit à l’affirmer.
Cette peinture est composée d’un liant et de pigments. Les analyses physico-
chimiques entreprises sur l’échantillon ne permettent pas d’identifier le liant et sont
trop imprécises pour déterminer certains pigments avec exactitude61. Cependant, on
tentera ici de formuler quelques hypothèses.
© Tiffanie Le Dantec
© Tiffanie Le Dantec
édité entre 1829 et 1851. Au niveau du liant, Watin identifie trois techniques de
peinture appliquées à des murs extérieurs ou des parois en plâtre : la détrempe
commune, qui est une peinture à la colle, le badigeon, qui est une peinture
transparente à la chaux, et la peinture à l’huile. On peut éliminer le badigeon qui
n’est pas une peinture couvrante et dont la chaux, basique, est incompatible avec des
pigments au plomb. La mise en œuvre d’une peinture à la colle se fait en passant
deux ou trois couches d’eau de chaux, en brossant le mur puis en appliquant les
couches de peinture composées d’un pigment délayé dans une colle animale. La
peinture à l’huile s’applique en plusieurs étapes : il faut appliquer deux ou trois
couches d’huile de lin bouillante afin de durcir les plâtres, puis quelques couches de
blanc de céruse ou d’ocre broyé dans de l’huile de lin pour sécher le mur, puis
peindre à l’huile. Les deux techniques sont envisageables. Cependant, un devis de
1699, concernant un autre édifice du domaine de Marly, évoque l’usage de la
peinture à l’huile selon la mise en œuvre suivante : « Les murs de face seront
imprimés de deux couches à l’huile, l’une rouge l’autre grise, pour recevoir les
décorations d’architecture marquées sur le modèle ; tous les fonds seront façon de
marbre de différentes couleurs63. » L’hypothèse d’une peinture à l’huile semble donc
la plus probable.
Les pigments
41 Concernant la forte teneur en plomb relevée par les analyses, l’usage du blanc de
céruse en pigment semble ne pas faire de doute, surtout qu’il était très largement
utilisé en peinture. Il était également employé couramment en siccatif ou couche
d’impression pour des peintures à l’huile, mais surtout, toujours selon Watin, le
blanc de céruse était employé « comme base de toutes les couleurs, c’est-à-dire qu’on
la mélange avec toutes ; elle leur donne du corps, les rend plus belles & plus
brillantes64 ». La couleur rouge est plus énigmatique, mais l’emploi d’une terre
naturelle, telle que l’ocre, semble plus probable que celui de cinabre. En effet, ce
pigment rouge à base de mercure et de soufre est le plus cher après le rouge de
cochenille : si l’on en croit les prix donnés en 1788 par Chaperon, la livre « d’ochre de
rue » est à 16 sous, tandis que la livre de cinabre est à 8 livres, soit dix fois plus
cher65 ! Un rapide calcul de la surface de façades à peindre nous donne 1 754 mètres
carrés de surface en plâtre pour la totalité des façades du Pavillon royal, soit
520 mètres carrés de peinture rouge en comptant les pilastres, chaînes d’angle,
corniches et moulures de fronton. Concernant la peinture à l’huile, Watin indique
qu’il faut « trois livres de couleurs pour trois couches d’une toise quarrée66 » ; en
faisant correspondre cette mesure d’ancien régime (1 toise carrée équivaut à
3,8 mètres carrés environ), on peut évaluer un budget de 3 284 livres, juste pour le
cinabre du Pavillon royal. Ce calcul est très approximatif, mais permet de démontrer
que l’emploi de cinabre serait revenu trop cher pour un château devant être peu
dispendieux. On peut tout de même supposer des usages ponctuels du cinabre, pour
des tests ou la pose de segments de référence, comme cela se fait encore parfois
aujourd’hui, mais il n’est pas possible, dans l’état actuel de la recherche, de trancher .
Conclusion
42 L’étude archéologique des vestiges du Pavillon royal de Marly met en évidence
l’application de techniques mises en place et théorisées à partir de la Renaissance,
pour lesquelles on note une forte permanence, jusqu’au XIXe siècle, au cours duquel
des changements significatifs interviennent dans l’organisation de la construction.
Les sources d’archives offrent un éclairage relatif de ces éléments, mais elles restent
sujettes à interprétation et certaines assertions sont troublantes, telles que les
nombreuses mentions de chaux et de peinture à fresque du Pavillon royal. On en
vient à se demander dans quelle mesure les opérateurs n’ont pas manipulé les
Bibliographie
Sources manuscrites et imprimées
AVILER Augustin-Charles d’ et LE VIGNOLE, 1710, Cours d’architecture qui comprend les ordres
de Vignole […], vol. 2, Paris, J. Mariette.
CHAPERON Paul-Romain, 1788, Traité de la peinture au pastel […], Paris, Defer de
Maisonneuve.
Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, 1887, t. I et II (années 1679-1685),
éd. Jules Guiffrey, Paris, Imprimerie nationale.
DULAURE Jacques-Antoine, 1787, Nouvelle description des environs de Paris : contenant les
détails historiques & descriptifs des maisons royales […], Paris, Lejay.
FÉLIBIEN André, 1676, Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture, et des
autres arts qui en dépendent […], Paris, J.-B. Coignard.
FRANCŒUR Louis-Benjamin et LENORMAND Louis-Sébastien, 1822-1835, Dictionnaire
technologique ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers, et de l’économie
industrielle et commerciale par une société de savants et d’artistes, Paris, Thomine et Fortic,
22 tomes.
L’ANGLAIS Barthélemy, 1301-1400, Livre des proprietés des choses […], trad. Jean Corbichon,
compagnonnage.
Notes
1 En 2015, à l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, le programme trisannuel
d’études archéologiques du château de Marly mené par le Centre de recherche du château de
Versailles (CRCV) s’est intéressé au Pavillon royal ; voir Heitzmann 2015.
2 Lafarge 2013.
3 La réintégration de l’eau de cristallisation émet un léger échauffement. Ce phénomène,
appelé « prise », est distinct du séchage.
4 Nous devons des remerciements à Hugues de Bazelaire et Josette Desrues de l’association
Port-Marly Mémoire Vivante pour les renseignements qu’ils nous ont fournis sur la question.
5 BRGM 1987.
6 Oudiette 1817.
7 Farion et Hantraye 2007.
8 Lafarge 2013.
9 Lafarge 2013 et Lardin 2002.
10 Marché de maçonnerie du pavillon de la Perspective, Archives nationales (désormais AN),
O1 1465, pièces 332 et 374 ; Bergeret 2013.
11 Ou bâtiment des offices, construit un peu plus tardivement que le Pavillon royal (à partir de
1684), dont la fonction était polyvalente : gestion des repas, du mobilier, du personnel, accueil
d’invités. Son rôle esthétique dans l’ensemble du parc et du château de Marly était essentiel.
12 Saint-Leu-d’Esserent, dans l’Oise.
13 Lafarge 2013. Sur l’usage des moellons, voir Louis Savot (1673) qui considère le moellon
comme un excellent matériau pour les fondations ; en cela il s’oppose à Pierre Le Muet (1681).
14 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 470 (année 1684).
15 Le plâtre était en effet régulièrement récupéré, soit pour recuisson, soit pour utiliser les
plâtras comme moellons ou comme « granulat » dans les maçonneries coffrées en béton de
plâtre : voir Lafarge 2013, Carvais 2001 et Aviler et Le Vignole 1710.
16 Hartmann 2013. Le Pavillon royal est construit de 1679 à 1683, le reste fut prêt à la fin de
1685 (pavillons des invités, etc.).
17 La meulière peut être d’origine locale.
18 Lots 255, 256, 257 lapidaire hors contexte ; piédroits et claveaux liés au plâtre.
19 Babelon 1965.
20 Depuis la Renaissance, on peut citer parmi les plus connus : Du Cerceau, Delorme, Savot,
Le Muet...
21 Savot 1673.
22 AN, O1 1475, p. 27-28, documents indiqués par Virginie Bergeret que nous remercions.
23 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 470 (année 1684).
24 Ibid.
25 Ibid. ; Bergeret 2013, p. 13-15, et AN, O1 1465 n° 374.
26 Francœur et Lenormand 1822-1835, t. 4, p. 227 ; entrée : Carreleur.
27 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. II, col. 69 (année 1681).
28 AN, O1 1472-5, signalé par Bruno Bentz, historien et archéologue spécialiste du château de
Marly, sur lequel il travaille depuis une trentaine d’années – il y a consacré sa thèse (Bentz
1995) ; nous le remercions pour les précieuses indications qu’il nous a fournies.
29 Les « trous noirs » sont les espaces sombres situés entre les appartements et le Grand Salon
central, où se trouvaient les débarras, garde-robes et escalier d’accès à l’étage. Ils étaient
éclairés par le haut.
30 1472-3 (vers 1714) et Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la
Photographie, Va 78a t. 3 / B 7712 (1711).
31 Heitzmann 2015.
32 Cet élément est en fait la cunette du fond de l’aqueduc.
33 AN, O1 1472-3, plans de 1714 ; nous devons ces informations à Bruno Bentz, elles sont
confirmées pour les aqueducs, au moins la cunette, par les données archéologiques ; voir
Heitzmann 2015.
34 PlA21 et PlA32 (diamètre 220 à 250 millimètres).
35 PlA46 (diamètre similaire : 220-250 millimètres).
36 PlA10 (diamètre 130 millimètres).
37 PlA35 ; PlA61 (diamètre 370 millimètres) et PlA62 (diamètre 490 millimètres).
38 PlA11.
39 PlA64.
40 Le principe de positionnement des moulurations est simple : il faut placer l’écoulement de
la goutte vers le bas.
41 Lafarge 2013.
42 L’Anglais 1301-1400.
43 Décret du 26 mars 1852 : « Art. 5. – Les façades des maisons seront constamment tenues
en bon état de propreté. Elles seront grattées, repeintes ou badigeonnées, au moins une fois
tous les dix ans […] », et l’arrêté du 7 mai 1936 portant règlement sanitaire pour la Ville de
Paris : « Art. 100 – […] Si ces façades sont enduites en plâtre, elles seront repeintes ou
badigeonnées après nettoyage. »
44 Ibid.
45 « Les pilastres imitaient le marbre rouge du Languedoc avec des bases et des chapiteaux en
or. Les bas-reliefs, également d’or, se détachaient sur un fond bleu lapis » (Le Mercure galant,
1686 cité dans Castelluccio 2014).
46 Allouche 2012.
47 Comme le souligne Jacques Moulin dans sa communication au colloque international
« Couleurs de l’architecture » au château de Versailles : « Les controverses qui se sont
développées au XIXe siècle sur l’emploi de la couleur sur les bâtiments antiques et sur les
sculptures ont manifestement eu des répercussions sur l’interprétation actuelle des
architectures françaises de la Renaissance et de l’époque classique ». Moulin 2007.
48 Maroteaux 2013.
49 « Le pavillon du roi. Son extérieur est orné de peintures à fresque, consistant en pilastres
corinthiens, en trophées et en devises. Les peintures de ce pavillon […], sont aujourd’hui
presque entièrement effacées par les ravages de l’air. », Dulaure 1787, p. 58.
50 « Plâtras. Morceau de Plâtre qu’on tire des démolitions & dont les plus gros servent pour
faire le haut des Murs de pignon, les Panneaux des Pans de bois & de Cloison, les Jambages de
Cheminée […] », Aviler et Le Vignole 1710.
51 Stéphane Castelluccio, chargé de recherche au CNRS, communication du 7 octobre 2016 à
l’auditorium du château de Versailles.
52 Bergeret 2013.
53 Nadaud 1895, p. 223.
54 « Caractérisation de plâtres peints, Pavillon royal de Marly-le-Roi (78) », analyses
(Dimbsthal : BPE Laboratoires, Pôle Monuments historiques, 18 novembre 2016).
55 Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, 1807, p. 292 ; Monroy
1785, p. 8.
56 Puisais 1995.
57 Comptes des bâtiments du roi… 1887, t. I, col. 1333 (année 1680).
58 Ibid.
59 Savot 1673.
60 Le « muid » est une unité de capacité de l’Ancien Régime, valant 3 voyes ou 144 boisseaux,
ce qui équivaut à environ 18 hectolitres de poudre de plâtre (autour de 2,3 tonnes selon la
granulométrie de la matière).
61 « Caractérisation de plâtres peints, Pavillon royal de Marly-le-Roi (78) », op. cit., n. 56,
p. 14.
62 Ibid., p. 7. Des analyses de la fraction soluble confirment 91,5 % de gypse.
63 AN, MC, XX 394, 1699, 25 mars : devis et marché avec Philippe Meusnier de la peinture de
façade du bâtiment rond.
64 Watin 1773, p. 20.
65 Chaperon 1788, p. 28.
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Fig. 24 : Coupe du Pavillon royal du château de Marly dans l’axe est-
Titre ouest, 1711-1714. Paris, Archives nationales, O1 1472, no 5.
Crédits Photo : Domaine public
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
URL /img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 248k
Titre Fig. 25 : Enduit composé de deux passes de plâtre, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
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Fig. 26 : Enduit MPR15-1405-PlP7 extérieur et peint en faux
Titre marbre du Languedoc, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
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Titre Fig. 27 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la tranche, 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
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Fig. 28 : Enduit MPR15-1405-PlP7 détail de la couche picturale,
Titre 2016.
Crédits © Tiffanie Le Dantec
http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/14107
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Auteurs
Ivan Lafarge
Ivan Lafarge est archéologue, il travaille au Bureau du patrimoine archéologique du
Département de Seine-Saint-Denis depuis 1998. En tant que responsable d’opération en
archéologie préventive sur un territoire bien défini, il intervient sur tous les types de chantiers
archéologiques, notamment sur le bâti, selon une approche diachronique. C’est le constat de
la prééminence du plâtre dans la construction qui le pousse à s’intéresser en 2006 à
l’archéologie de ce matériau. Cet intérêt le mène à préparer une thèse d’histoire des
techniques soutenue à la Sorbonne (Paris I) en 2013 sous la direction d’Anne-Françoise
Garçon : Le plâtre dans la construction en Île-de-France ; techniques, morphologie et
économie avant l’industrialisation. Plusieurs articles et rapports d’opérations d’archéologie
préventive accompagnent ce travail.
Tiffanie Le Dantec
Affiliée aux laboratoires CHCSC (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines,
université Versailles-Saint-Quentin), LéaV (Laboratoire de l’École d’architecture de Versailles)
et LRMH (Laboratoire de recherche des Monuments historiques, ministère de la Culture et de
la Communication), Tiffanie Le Dantec est architecte diplômée d’État depuis 2011 et, après
quelques années d’expérience professionnelle à Shanghai, Singapour et Paris, elle suit le
cursus de l’École de Chaillot dont elle sort diplômée en 2015. Elle commence à travailler en
tant que stagiaire au LRMH sur le thème des enduits de façade, matériau peu étudié, puis
poursuit cette étude en thèse de doctorat financée par le labEx PATRIMA de la Fondation des
sciences du patrimoine. Sa thèse porte sur les relations entre l’architecture et le matériau qui
entrent en jeu dans la durée de vie d’un édifice.
Droits d’auteur
Le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles est mis à disposition selon les
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