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THÈSE
Pour le diplôme d’état de
DOCTORAT EN MÉDECINE
par
Mariem TOBICH
Jury
Président : Pr Sami ABDELLATIF Directeur de Thèse :
Membres : Pr Ag Hanène GHAZELI Pr Ag Ahlem TRIFI
Pr Ag Youssef Zied ELHECHMI
Pr Ag Foued DALY
Rapporteur : Pr Ag Hamida MAGHRAOUI
Dédicaces
Je dédie ce travail à :
Mes parents
Mon père Mohamed, mon premier amour et qui le restera, qui a fait de
moi la femme que je suis maintenant. Je serai toujours ta petite fillette
aimante et « ta maman » adorée.
Ma mère Nejla, mon idole, la femme forte qui m’a élevé et m’a
transmis toutes les valeurs. Je suis finalement Docteur comme tu l’as
tant rêvé. Ton amour et ton dévouement m’en étaient la force qui m’a
permis de terminer ce chemin.
Que Dieu, le plus puissant, me vous garde et vous protège. J’espère
pouvoir vous rendre toujours fiers de moi.
Mon frère aîné Jihed, ancien combattant, qui m’a toujours gâté et m’a
ouvert le chemin par ton encouragement et ton soutien. Ta sœurette te
dis je t’aime.
Ma sœur aînée Safa, dont la distance ne me fera jamais oublier ma
seconde mère de cœur. Que ces temps durs passent et qu’on te retrouve
parmi nous très rapidement.
Ma petite sœur Marwa, celle avec qui j’ai grandi, qui malgré la
différence infime d’âge, je considèrerai toujours ma fillette la plus
gâtée.
Mon Mari Dhia, ma deuxième moitié, la personne que j’ai choisie
d’âme et cœur. Celui qui m’encourage tout le temps pour tenir bon.
Notre parcours vient de commencer, et il s’agit d’un petit
accomplissement que nous vivions ensemble. Pourvu que nous serons
bénis par d’autres et que notre Idylle perdure à jamais.
Fattouma, Lina et Israa mes fillettes les plus aimées. Le temps passe
vite et vous grandissez. J’espère que la vie va vous préserver tout ce qui
est beau. Je vous aime mes chéries.
Mon beau-frère Mohamed, tu es un frère pour nous et je te souhaite
une vie pleine de bonheur et de succès.
Ma belle-famille
Tata Souad ma belle-mère qui m’aime comme l’une de ses filles, et qui
ne laisse pas d’occasion pour me gâter et me dorloter.
Mon beau-frère Okba, mes belles sœurs Selsabil, Chaima et la petite
Nour Elhouda qui m’ont accueillie parmi eux comme une sœur.
Mes ami.e.s
Nourhène qui est toujours là à me soutenir. Ton amitié m’est précieuse.
Rym ton amour et ton altruisme me comblent, je t’aime ma chérie.
Mariem Bouaziz, Abir, Fatma, Marwa, « Doctoura » Nawel Je me sens
bénie par votre présence dans ma vie.
Remerciements
Aux membres du jury :
Pr Sami ABDELLATIF : pour avoir l’amabilité de présider cette
thèse. Je vous remercie aussi, en tant que résidente ayant eu l’honneur
de faire partie de votre équipe, pour le savoir que vous nous avez
transmis à travers vos remarques pertinentes et les discussions
scientifiques menées vis-à-vis des situations cliniques rencontrées.
Veuillez accepter l’expression de mon profond respect.
Pr Ag Ahlem TRIFI : Tous les mots ne suffiront ma gratitude
notamment pour avoir confiance en moi, mais aussi pour savoir me
guider et de patienter surtout en me corrigeant.
Vous avez été admirablement là, à me soutenir et mettre à disposition
tous les outils pédagogiques nécessaires à l’accomplissement de ce
travail.
Pr Ag Hamida MAGHRAOUI : Je vous remercie de faire partie du
jury de ma thèse en tant que rapporteur. Vos remarques m’ayant été très
bénéfiques. Je vous remercie aussi en votre qualité de cheffe et amie, le
passage aux Urgences la Rabta m’a profondément marqué et vous étiez
là pour rendre l’ambiance assez cool et familiale.
Pr Ag Hanen GHAZELI : je vous remercie amplement d’avoir le
plaisir de faire partie du jury de cette thèse. Veuillez accepter mes
salutations les plus sincères.
Pr Ag Youssef Zied ELHECHMI : Je tiens à vous remercier pour
bien vouloir faire partie de ce Jury et honorer ce travail par vos
remarques.
Pr Ag Foued DALY : Je vous remercie pour siéger parmi le Jury de
ma thèse, mais aussi pour tout ce dont vous m’avez appris durant mon
passage au service de réanimation La Rabta.
Aux réanimateurs :
A mes enseignants et séniors :
Pr Salah Ben Lakhal je vous remercie pour l’encadrement et le savoir
transmis. Je salue chez vous la persévérance, que vous avez manifesté
lors de mon passage au service de réanimation la Rabta.
Dr Yosr Touil du CHU la Rabta pour votre encadrement et votre
dévouement envers les malades.
A tous les séniors du service de réanimation H.R.Ben
Arous notamment Pr Nadia Kouraichi et AHU Ines Fathallah qui
étaient là lors de mes premiers pas dans ce monde de réanimation
médicale.
A tous les séniors du service de réanimation H.A.Mami : Pr
Mohamed Besbes, Pr Jalila Ben Khelil, Pr Ag Samia Ayed, Pr Ag
Amira Jamoussi, AHU Dhouha Lakhdhar je vous remercie pour
l’encadrement et l’ambiance conviviale me permettant d’avancer en
tant que réanimatrice.
A mes collègues résidents et internes : Ameni, Fatma, Abir, et tout le
reste pour l’amour, le soutien moral et tous les moments vécus
ensembles.
Au cadre paramédical avec qui j’ai eu des rapports de fraternité. Le
travail avec vous était un plaisir.
Aux Urgentistes :
Dr.Zaouech, Dr.Yahia, Dr.Boubaker, Dr.Baccouche et tous les
résidents en médecine d’urgence et en médecine de famille je vous
remercie pour l’ambiance gaie malgré les temps difficiles et les
contraintes de la spécialité. Je me suis sentie envahie par votre amour et
support.
Aux internistes :
Pr Sami Turki malgré que mon passage vient en fin de cursus et que la
spécialité parait très loin de mon vécu habituel, le passage parmi votre
équipe m’a été plus que bénéfique. La finesse de la médecine y est
présente en toute sa splendeur et c’est grâce à votre présence en qualité
de maître.
Dr ElEuch et toutes les résidentes et internes je vous remercie pour
l’encouragement et l’ambiance formidable.
TABLE DES MATIÈRES
1.INTRODUCTION.......................................................................................................1
2. MÉTHODES............................................................................................................4
2.1. Conception et cadre :............................................................................................4
2.2. Population interrogée :..........................................................................................4
2.3. Questionnaire :.....................................................................................................4
2.3.1. Création et diffusion:......................................................................................4
2.3.2. Corps du questionnaire et formulation des questions :......................................5
2.3.3. Contenu du questionnaire :.............................................................................6
2.4. Recueil et analyse des données:.............................................................................7
2.5. Considérations éthiques et déclaration d’intérêt :....................................................7
2.6. Recherche bibliographique.....................................................................................7
3. RESULTATS...........................................................................................................9
3.1. CARACTERISTIQUES GENERALES ET PROFIL PROFESSIONNEL :.............................9
3.1.1. Répartition par genre :....................................................................................9
3.1.2. Spécialités des résidents enquêtés :.................................................................9
3.1.3. Niveau académique des résidents enquêtés :.................................................10
3.1.4. CHU d’affectation:.........................................................................................11
3.1.5. Effectifs des seniors par service et par grade universitaire :.............................12
3.1.6. Rythme des gardes:......................................................................................12
3.1.7. Nature de gardes seniorisées :......................................................................13
3.1.8. Ressources humaines au cours de la garde :..................................................13
3.1.9. Nombre de demandes de gestion d'une situation critique reçues par garde:.....14
3.2. EXPERIENCES REELLES EN DEBRIEFING :............................................................14
3.2.1. Participation aux séances de débriefing en simulation et en pratique réelle......14
3.2.2. Estimation du besoin de discuter de situations critiques à posteriori.................15
3.2.3. Cadre du débriefing :....................................................................................15
3.2.4. Degré de satisfaction du débriefing :..............................................................16
3.2.5. Degré d’intérêt porté pour les différents formats de débriefing:.......................18
3.2.6. Expérience d’avoir subi un choc émotionnel lors de la gestion d'une situation
critique: ...................................................................................................................19
3.2.7. Expériences rapportées en termes de choc émotionnel:..................................20
3.3. ATTENTES DU DEBRIEFING EN PRATIQUE CLINIQUE :.........................................22
3.3.1. Apport théorique, technique, psychologique et amélioration de la coordination :. .
...................................................................................................................22
3.3.2. Situations incitant une séance de débriefing :.................................................24
3.3.3. Meilleur délai pour réaliser un débriefing par rapport à l’événement:................24
3.3.4. Quelles personnes doivent assister aux débriefings ?......................................25
3.3.5. Personne responsable de la modération du débriefing :..................................25
3.4. ANALYSE DE GROUPES EN TERMES DE DIFFERENCES D’ATTENTES DU
DEBRIEFING :...............................................................................................................27
4. DISCUSSION.......................................................................................................28
4.1. RECAPITULATION DES RESULTATS :....................................................................28
4.2. FORCE ET FAIBLESSE :........................................................................................29
4.3. INTERET GENERAL DU SUJET :............................................................................30
4.3.1. Place du débriefing dans l’apprentissage par simulation..................................30
4.3.2. Place du débriefing en pratique clinique.........................................................32
4.4. INTERET SPECIFIQUE DU DEBRIEFING DANS LES SPECIALITES A CARACTERE
CRITIQUE :...................................................................................................................33
4.5. DIFFERENTS MODELES DU DEBRIEFING :............................................................34
4.5.1. Le débriefing terminal : méthodes et éléments de réussite..............................35
4.5.2. Le micro-débriefing :.....................................................................................37
4.5.3. Évaluer la qualité du débriefing......................................................................38
4.6. RESULTATS D’ENQUETES SIMILAIRES ET COMPARAISON AVEC NOS RESULTATS : 38
4.6.1. Caractéristiques générales :..........................................................................38
4.6.2. Besoins de débriefing et Satisfaction globale :................................................39
4.6.3. Format et délai du débriefing :......................................................................40
4.6.4. Intérêt psychologique et defusing :................................................................40
4.6.5. Modération du débriefing :............................................................................41
4.6.6. Attentes du débriefing selon l’ancienneté:......................................................42
4.7. ABOUTISSEMENT DE L’ENQUETE ET INTERACTIVITE REQUISE :...........................42
CONCLUSIONS...........................................................................................................44
RÉFÉRENCES
ANNEXES
LISE DES ABRÉVIATIONS
AAR After Action Review
AHU Assistant Hospitalo-Universitaire
ARC Apprentissage par Raisonnement Clinique
CAMU Centre d’Assistance Médicale Urgente
CAT Conduite à Tenir
CHU Centre Hospitalo-Universitaire
CRM Crisis Ressource Management
CTGB Centre de Traumatologie et des Grands Brulés
DASH Debriefing Assessment for Simulation in Healthcare
Etc Etcetera
F Féminin
G Groupe
H Hôpital
HAS Haute Autorité de Santé
HCN Hôpital Charles Nicole
HHT Hôpital Habib Thameur
IQR InterQuartile Range
M Masculin
Max Maximum
MCA Maître de Conférence Agrégé
Med Médiane
Min Minimum
n Nombre
Nb Notez bien
ORL Oto-Rhino-Laryngologie
PEARLS Promoting Excellence and Reflective Learning in Simulation
PHU Professeur Hospitalo-Universitaire
RAS Réaction – Analyse - Synthèse
S Semestre
SPSS Statistical Package for the Social Sciences
SSPT Syndrome de Stress Post-Traumatique
TD Travaux Dirigés
Team-GAINS Team-Guided team-self-correction Advocacy Systematic constructivist
1. INTRODUCTION
Il est primordial que le formateur cible le niveau du groupe afin d’identifier ses
besoins et ses préférences pour adapter le niveau de son débriefing. Chaque
débriefing sera unique par son contenu. Néanmoins, le formateur doit pouvoir
mener son débriefing de façon structurée et objective quelque soit le groupe et son
niveau. Selon l’approche de débriefing choisie, le processus peut aider à faire
apparaître des modèles conceptuels erronés auxquels certains raisonnements
cognitifs et certaines attitudes peuvent être attribués. Ces derniers peuvent alors
être corrigés ou optimisés afin d’améliorer de futures performances.
1
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Introduction
2
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Introduction
pour gérer des situations critiques leur exposant à des responsabilités médicales et
éthiques importantes.
3
MÉTHODES
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Méthodes
2. MÉTHODES
Etaient concernés par notre enquête : les résidents les plus confrontés à gérer des
situations critiques; soit ceux affectés dans des spécialités à caractère chaud et
critique telles que la réanimation médicale, l’anesthésie-réanimation et la médecine
d’urgence. Egalement, on a sollicité les résidents en gynéco-obstétrique. Tous les
CHUs de la Tunisie et tous les niveaux académiques (du 1er semestre au dernier
semestre du cursus de résidanat) étaient inclus.
2.3. Questionnaire :
Les données de l'étude ont été collectées à l'aide d'un questionnaire informatique
standardisé et anonyme créé à partir du logiciel Google Forms (annexe). Le
questionnaire était accessible en ligne via le lien informatique diffusé aux différents
résidents interrogés ; et ce par courrier électronique via leurs adresses mails
personnelles. La mailing list a été obtenue grâce à la collaboration des différents
collèges des spécialités en question. Le 1er envoi a eu lieu en octobre 2019. A noter
qu’on n’a retenu que les adresses électroniques valides par le serveur mail. Un mail
de relance a été renvoyé 3 fois (décembre 2019, février et mars 2020) et devant le
taux faible de réponse, on a opté pour des contacts personnalisés via les réseaux
sociaux numériques.
4
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Méthodes
1 : très insatisfait, 2 : insatisfait, 3 : peu satisfait, 4 : satisfait, 5 : très satisfait
1 : totalement inintéressant, 2 : inintéressant, 3 : peu intéressant, 4 : intéressant, 5 : extrêmement intéressant
1 : pas du tout, 2 : peu d’accord, 3 : moyennement d’accord, 4 : d’accord, 5 : tout à fait d’accord
satisfait
5
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Méthodes
Rubrique 1 :
Rubrique 2 :
Rubrique 3 :
6
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Méthodes
Les données recueillies à partir du logiciel Google Forms ont été exportées vers un
fichier Microsoft Excel.
Nous déclarons ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec notre étude. Nous
déclarons aussi ne pas avoir été confrontés à un problème éthique (tous les
répondeurs au questionnaire ont déclaré leur consentement pour la participation et
l’anonymat a été la règle dans la diffusion des résultats).
7
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Méthodes
8
RÉSULTATS
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
3. RESULTATS
Ont été assemblées, 364 adresses mails, parmi lesquelles 144 non valides
(introuvables par le serveur mail). Au terme de l’étude, 100 questionnaires ont été
recueillis et analysés sur les 220 questionnaires envoyés soit un taux de réponse à
45,5%.
Plus que deux tiers des résidents enquêtés étaient de genre féminin avec un sex-ratio
à 0,43 (figure 1).
9
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
41
29 27
3
Reanimation medicale Anésthesie réanimation Médecine d'urgence Gynéco-obstétrique
La répartition des résidents par le nombre de semestres révolus validés dans leur
cursus était partagée d’une façon quasi-égale entre le 1 er et le 8ème semestre. En
outre, un participant a validé son 9ème semestre et 5 ont validé leur 10 ème semestre. La
moyenne des semestres cumulés au moment de l'étude était de 4,4 ± 2,5. Le groupe
G1 a inclus 54 résidents (1er au 4èmesemestre) (Figure 3).
15
13 13 13 13
12
8
7
5
1
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10
10
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
T 57
Ar 9 Mami : 7 Matri : 2
So 8 Sahloul : 6 Hached : 2
Ma 4
Mona... 2
Bizerte 1
Kair... 1
Zagh... 1
3
3 Rabta HCN Marsa
5
H. Militaire CAMU HHT
33
11
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
57% des enquêtés ont déclaré que leurs services d’affectation disposaient de 2
professeurs ou plus, pour 38% : 2 MCA ou plus et pour 70% : 2 AHU ou plus. Les
effectifs respectifs des seniors par service et par grade figurent sur le Tableau I.
2%
La majorité exclusive des réponses (89%) rendait que les seniors assuraient des
gardes de type à domicile avec déplacement (figure 7).
12
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
1%
Un quart des enquêtés affirmaient qu’ils assuraient les gardes tous seuls. Pour le
reste, la garde fonctionnait soit avec un 2ème résident (de la même spécialité ou
autre : optionnelle) soit avec un interne (figure 8).
Seul
Avec un interne
13
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
38%
% participants
24%
15%
17%
6%
- Seulement 43% des résidents avaient déjà participé à au moins une séance de
débriefing dans le cadre de la simulation.
- Dans leur pratique clinique de gestion de situations réelles, 14% des interrogés ont
déclaré qu’ils n’avaient pas participé à des débriefings.
14
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
La grande majorité (75%) des résidents éprouvait toujours ou très souvent le besoin
de discuter, à la suite de la gestion d’une situation critique, leurs attitudes et
réflexions. Un parmi eux a signalé ne jamais avoir ressenti ce besoin (Figure 10).
37% 38%
18%
6%
1%
Jamais Parfois Souvent Très souvent Toujours
Quarante pour cent des résidents ont répondu qu’au décours d’une gestion de
situation critique ; le débriefing avait lieu souvent au staff matinal en présence de
plusieurs seniors. Et 21% exprimaient que le débriefing se passait entre résidents
(Figure 11).
3%
15
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Près de la moitié (47%) des résidents ont apporté une estimation intermédiaire vis-à-
vis des débriefings quant à la forme de la présentation du cas. Vingt-six pour cent ont
déclaré être insatisfait avec 7% ont porté le jugement de très insatisfait (Figure 12).
47%
25%
19%
7%
2%
1 2 3 4 5
45%
34%
12%
5% 4%
1 2 3 4 5
16
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Ils étaient 82% à juger leur satisfaction d’intermédiaire à élevée (cotation de 3 à 5) :
(figure 14).
51%
28%
14%
4% 3%
1 2 3 4 5
53%
28%
15%
2% 2%
1 2 3 4 5
17
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
41%
22% 21%
6% 10%
1 2 3 4 5
42%
29%
24%
3%
2%
1 2 3 4 5
26% 26%
24%
18%
6%
1 2 3 4 5
18
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Plus que la moitié des interrogés (56%) ont vécu un choc émotionnel au cours de
leurs pratiques réelles dans la gestion des situations critiques. Trois quart d’eux
(73%) ressentaient un intérêt coté de 4 - 5 à faire un defusing (évacuation d'un choc
émotionnel subi) indépendamment du débriefing (figure 17). Un participant estimait
qu’il est totalement inintéressant de faire le defusing.
40%
33%
15%
11%
1%
1 2 3 4 5
47%
33%
7% 12%
1%
1 2 3 4 5
19
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Nous avons obtenu 12 témoignages de choc émotionnel subi, qu’on a rapporté sur le
Tableau II (par genre et par niveau de cursus). Les thèmes étaient essentiellement
l’agression et le décès d’un patient. Neuf témoignages sur 12 provenaient de
participants de genre féminin et les niveaux de cursus étaient variables.
Nb : Les textes ont été présentés tels que reçus (les erreurs de forme et du lexique
ont été de ce fait respectées)
20
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Tableau II. Témoignages de choc émotionnel rapportés par les participants (n=12) :
présentés par genre et niveau de cursus
Genre/ Expérience
Semestres
révolus
F/S 6 Au cours d’une garde, un patient s’est suicidé en se jetant par la
fenêtre
F/S 5 J'ai été victime d'une agression verbale et par des bris de verre
dans un service de médecine par la famille d'une patiente pour
laquelle j'ai été sollicitée pour survenue d'un arrêt
cardiorespiratoire.
En effet, la mère de la défunte avait défoncé la porte de la
chambre de garde avec un tabouret. Nous étions trois médecins à
se cacher dans la salle de bain. Les fils nous cherchaient armés de
bris de verre avec des menaces de mort. La police n'a été capable
de maîtriser la situation qu'après trois heures soit à 2H du matin,
vu l'afflux d'une centaine de personnes munies de bâtons qui
seraient venues venger la patiente, décédée d'après eux par
négligence.
Durant tout ce temps, l'hôpital était sans médecin réanimateur. Il
est à préciser que l'ACR a été tout d'abord constaté par la mère,
l'interne affectée au service était au service des urgences pour un
autre avis et tous les proches de la famille n'étaient pas avertis ni
de la gravité ni de la nature de l'infection - secret médical oblige -,
donc ils considéraient toute l'équipe médicale et paramédicale
responsable de cet événement malheureux certes mais prévisible.
Un meilleur entretien avec la famille dès le départ et des mesures
de sécurité applicables nous auraient peut-être évité cet incident.
21
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Le Tableau III récapitule les médianes et l’interprétation des réponses des enquêtés
concernant l’apport attendu du débriefing dans les 4 domaines sus cités.
35%
19%
15% 15%
6% 8%
2%
0% 0% 0%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
30%
18%
14%
10% 11%
9%
4%
0% 3%
1%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
22
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
28%
24%
14%
11% 10%
4% 7%
0%
1% 1%
33%
28%
16%
8% 8%
4%
0%
1% 1% 1%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Théorique 8 [7-9] 0 23 77
Technique 8 [6-9] 4 23 73
Psychologiq 8 [7-10] 2 22 76
ue
Coordinatio 8 [8-10] 2 13 85
23
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
n
(leadership)
La moitié des interrogés ont déclaré une préférence pour réaliser le débriefing le
lendemain de l’événement, un tiers d’eux ont opté pour le même jour de survenue de
l’événement (figure 23).
24
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
3%
Nous avons posé la question sur la présence exclusive de l’équipe lors du débriefing.
La réponse était évaluée par une échelle (de 1 : pas du tout à 5 : tout à fait) : 50%
ne s’accordaient pas à cette proposition et 6% étaient en accord total. Il n’y avait
pas de consensus (ni accord, ni désaccord) pour le reste (figure 24).
50%
16% 17%
11%
6%
1 2 3 4 5
Pas du tout Tout à fait
Figure 24. Avis des participants sur la présence exclusive des membres de l’équipe
lors du débriefing
Entre une personne présente lors de la situation critique ou une personne absente
lors de la situation critique ou peu importe, la réponse des résidents était en faveur
de la 1ére proposition avec un écart léger (46%) par rapport aux autres (figure 25).
25
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Figure 25. Avis des participants sur la personne qui doit modérer le débriefing
Sur l’échelle [1 : pas du tout à 5 : tout à fait], il s’agissait d’une réponse positive
avec accord fort ; médiane= 4 [IQR : 3-5] et 90% ont coté 3 à 5 (figure 26).
45%
23% 22%
6%
4%
1 2 3 4 5
Pas du tout Tout à fait
Figure 26. Avis des participants sur la personne modératrice du débriefing au sujet
de compétences en débriefing
Sur la même échelle d’évaluation, il s’agissait également d’une réponse positive avec
accord fort ; médiane= 4 [IQR : 3-4] et 87% ont coté 3 à 5 (figure 27).
26
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
38%
25% 24%
6%
7%
1 2 3 4 5
Figure 27. Avis des participants sur la personne modératrice du débriefing au sujet
de haut grade académique
Groupe 1 Groupe 2 p
G1 G2
(S1-S4) (S5-S10)
(n=54) (n=46)
Coordination
27
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Résultats
Personne responsable de la modération
Laquelle ? n(%)
28 (52%) 19 (41%) 0,32
o Personne présente lors de la
situation critique 11 (20%) 13 (28%) 0,48
15 (28%) 14 (31%) 0,82
o Personne absente
S : semestre
28
DISCUSSION
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
4. DISCUSSION
Cent questionnaires ont été recueillis et analysés parmi 220 envoyés; soit un taux
de réponse très modeste à 45,5%.
Expériences réelles : 43% des résidents avaient déjà participé à au moins une
séance de débriefing dans le cadre de la simulation, et 86% dans leur pratique
clinique. Comme attendu, cette population était très demandeuse à cette
méthode : 75% éprouvait toujours ou très souvent le besoin de débriefing à la suite
de la gestion d’une situation critique. Leur degré de satisfaction était similaire pour
les éléments débriefés suivants : une cotation de 3 à 5 a été attribuée
respectivement chez 74%, 83%, 82% et 83% d’eux pour la présentation du cas, la
discussion diagnostique, la discussion des examens complémentaires et la conduite.
Le débriefing collectif médical était le format le plus apprécié par les enquêtés (71%
l’ont coté d’intéressant à extrêmement intéressant). 56% ont vécu un choc
émotionnel (souvent en rapport avec une agression ou un décès du patient) au
cours de leur pratique réelle dont les trois quarts ressentaient un intérêt coté de 4 à
5 du besoin de réaliser un defusing indépendamment du débriefing.
28
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
Analyse de groupes : les résidents, quel que soit leur niveau de formation dans le
cursus de résidanat, escomptaient les mêmes attentes en termes d’apport
théorique, technique, psychologique et coordination, le type de situations incitant
un débriefing, le délai par rapport à l’événement et la personne modératrice du
débriefing (ainsi que ses compétences).
Force :
29
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
dans un but d’obtenir un consensus sur une question donnée. Ceci permettrait
de dégager une modalité préférentielle pour la réalisation de débriefings en
pratique clinique. Ces résultats peuvent être interprétés comme une demande
de partage, de feedback, et de soutien psychologique.
Faiblesse :
La principale limite était le faible taux de réponse à l’enquête (moins de 50% des
receveurs du lien de participation); que nous avons tant essayé de la contenir en
soumettant à plusieurs reprises le lien de l'enquête avec un rappel à participer.
Nous ne pouvons donc pas extrapoler les résultats obtenus à l’ensemble des
résidents de spécialité à caractère aigu et critique.
Il est maintenant évident que même les séances de simulation sont susceptibles de
générer chez les participants un état de stress et d’anxiété à des degrés variables.
Ici vient le débriefing comme moyen utile et efficace pour dégager toutes ces
émotions dans un climat de sérénité sans pré-jugement, en les transformant en
énergie positive afin de pouvoir avancer dans la prise en charge, et ultérieurement
30
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
Le cadre dans lequel s’est maintenue ces séances étaient variables. Mais nous
devons rappeler qu’à la faculté de médecine de Tunis, l’apprentissage par simulation
est devenu l’un des piliers majeurs dans le cursus. Actuellement le comité de
simulation offre à nos étudiants, dès l’externat et tout au long de leur cursus,
plusieurs simulateurs (procéduraux et haute-fidélité) afin de s’entrainer à maîtriser
les gestes techniques tels que les sutures, les poses de voie d’abord, de drains,
l'intubation (adulte et pédiatrique), l’auscultation cardiaque et pulmonaire, l’examen
ORL, ophtalmologique … ainsi que la maîtrise des compétences de travail en équipe
et de communication grâce à la simulation haute-fidélité… Un lieu entièrement dédié
à la simulation a été aménagé au sein de notre faculté en 2014 en attendant la
création d’un nouveau local plus moderne et plus spacieux…
A partir de cette date, tous les étudiants inscrits avaient bénéficié de Travaux
dirigés (TD) en simulation sur des mannequins dans le cadre de l’enseignement du
module de médecine aigue. Des situations critiques, comme la prise en charge d’un
arrêt cardio-circulatoire ou la gestion des voies aérienne, étaient reproduites. Un
autre aspect d’apprentissage en simulation est actuellement en vogue. Il s’agit de
l’apprentissage par raisonnement clinique (ARC) où à la fin de la séance, le
débriefing est toujours de règle. Les étudiants en médecine même avant d’entamer
la vie professionnelle sont capables de raisonner vis-à-vis d’un cas clinique simplifié
et simulé. Et les débriefeurs, à la fin, commentent leurs attitudes dans la prise en
charge du cas.
31
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
La littérature était pauvre au sujet du débriefing en pratique clinique et peu sont les
études dans ce domaine. Ce sont pour la plupart, des enquêtes menées au sein des
départements pédiatriques. Le débriefing a été dans ce cas considéré comme un
moment important lors des staffs, suites aux évènements critiques [19]. En effet, il
semble évident d’après les expériences, que lors d’un évènement marquant, on a
très souvent besoin d’en discuter afin de résoudre les problèmes d’ordre médical,
psychologique et émotionnel [20]. Ce besoin a été aussi déclaré par la majorité de
nos participants (75% des cas).
L’European Resuscitation Council [14] ainsi que l’American Heart Association [21]
recommandent dans leurs guidelines le recours au débriefing à la suite de chaque
évènement de réanimation cardiorespiratoire. Cependant, le problème réside dans
le fait que le débriefing en pratique, reste mal codifié, expliquant en partie pourquoi
la littérature reste avare dans ce domaine. Cela n’empêche qu’effectivement, il est
effectué sans nomination, en dehors de séances programmées ou de protocoles
prédéfinis. La contrainte majeure étant, selon les quelques sources retrouvées, le
facteur temps. La charge de travail en milieu des urgences et de réanimation avec
la lourdeur des tâches journalières rendent les possibilités à se réunir pour faire le
partage et évaluer la situation, très rares [22–24]. Une réunion officielle s’avère un
véritable challenge. Le débriefing se produit alors en solo, ou en réunions non
déclarées. Dans notre série, le résultat n’est pas loin, on a constaté que le
débriefing se passe dans plus de la moitié des cas (57%) en dehors du staff, soit de
façon non codifiée et 21% des réunions se produisent entre résidents dans un but
plutôt de défusing émotionnel.
32
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
Les résidents exerçant dans des spécialités à caractère chauds sont la population
ciblée par notre enquête. Ils sont confrontés tous les jours à des situations difficiles,
nécessitant une intervention urgente et une gestion rapide et efficace de la situation
rencontrée. La moindre erreur peut mettre en danger la vie du patient et exposer le
résident à des crises d'angoisse et de culpabilité. Dans notre série, au cours d’une
seule garde : une moyenne d’environ 6 appels relevant de situations critiques sont
reçus. De même, le rythme de gardes était contraignant, où 35% des participants
assuraient un rythme de 1/5 et le quart un rythme de 1/4.
Les témoignages n’en manquent pas et certains résidents interrogés ont rapporté
qu’ils étaient agressés verbalement ou physiquement lors des gardes (voir tableau
II).
33
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
Il devient clair que la probabilité d’erreur, dans la pratique clinique dans ces
différentes spécialités aigües, est particulièrement élevée. Dès lors, un autre apport
fondamental du débriefing se distingue et qui est d’ordre instructif. L’erreur est
considérée comme une condition d’apprentissage, nécessaire, et source
d’enseignements pour tous. L’apprentissage n’est pas un processus linéaire. Il passe
par des phases d’essais, de tâtonnements, d’erreurs, d’échecs… Il y a donc pour les
apprenants (résidents ici) un droit à l’erreur qui doit être reconnu et pris en compte.
Le travail sur l’erreur permet d’instaurer un climat de confiance dans lequel l’erreur
n’est plus stigmatisée mais devient une question collective pour la construction du
savoir.
Pour l’apprenant, le retour réflexif sur l’erreur est une voie propice pour accéder à
une meilleure compréhension de la notion étudiée. Il découvre aussi son propre
fonctionnement intellectuel et gagne son autonomie, critère déterminant dans
l’évolution et la validation du parcours d’un résident de spécialité regroupant le
savoir et le gestuel [28]. En pratique réelle, cela a été prouvé dans maintes études
qui se sont intéressées à l’évolution de la prise en charge en post arrêt
cardiorespiratoire après instauration de protocoles de débriefing [3,29,30]. D’autre
part, pour l’enseignant, l’exploitation de l’erreur est un instrument de régulation
pédagogique. Elle permet de découvrir les démarches d’apprentissage des
apprenants, d’identifier leurs besoins, de différencier les approches pédagogiques,
de les évaluer avec pertinence [28].
34
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
■ La seconde phase, dite « d’analyse » (A), permet d’explorer les actions réalisées
et le raisonnement qui a conduit à leur réalisation. Cette phase, parfaitement guidée
par le formateur-débriefeur, doit répondre aux objectifs pédagogiques définis dans
le programme de formation.
■ La troisième phase est celle de la « synthèse » (S). Celle-ci peut être faite soit
par le formateur, soit par l’apprenant, et a pour but principal de faire une évaluation
des apprentissages. Elle doit également définir précisément les nouveaux objectifs
et les actions d’amélioration en termes de connaissances, compétences et
comportements.
35
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
En présence d’un facilitateur (formateur) [34] qui assure le rôle de guide (ou
le feedback dirigé) permettant de focaliser sur les problèmes rencontrés,
dans une ambiance calme et sans dérapage du fond de la question [1,35].
Cette méthode pourrait être en soi présentée en plusieurs manières: en 3
phases comme décrites par Rudolph et al (réaction – analyse - synthèse)
[36,37], ou en phases multiples comme le modèle PEARLS (Promoting
Excellence and Reflective Learning in Simulation ) [38] consistant en 4
phases dont les 3 de Rudolph et une autre phase descriptive ou comme le
modèle Team-GAINS (Team-Guided Team-self correction Advocacy Inquiry
and Systematic constructivist) [39], constitué de 6 phases séquentielles. On
peut évoquer aussi le modèle AAR (After Action Review) développé
essentiellement en armée et qui se constituent de 7 phases.
Bien que des études n’aient pas démontré de supériorité entre les méthodes
[40,41], l’expertise et l’expérience du débriefeur sont essentielles pour la qualité du
débriefing. Sept éléments sont considérés comme essentiels pour mener à bien un
débriefing : 1) La sécurité psychologique des apprenants (déterminante pour
optimiser l’apprentissage, éliminer la crainte du jugement et autoriser un droit à
l’erreur sans atteinte à l’estime de soi des apprenants), 2) L’a priori favorable sur
les compétences et aptitudes des apprenants permettant aux apprenants de
développer une curiosité positive sur les raisons qui ne leur auraient pas permis de
résoudre la situation au moment du débriefing. Cela aidera le formateur à faire
verbaliser le processus mental qui a abouti à la solution retenue, 3) L’énoncé des
règles du débriefing ; en particulier le fait que chaque apprenant doit participer
activement à la discussion, que ce qui se passe en simulation est confidentiel et que
le débriefing porte sur la performance professionnelle et non sur la critique des
personnes. 4) Le partage de la représentation mentale de la situation : le formateur
36
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
Nous estimons que ce modèle se prête parfaitement aux débriefings des situations
critiques en pratique clinique.
4.5.2. Le micro-débriefing :
37
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
L’utilisation du DASH s’inscrit dans une démarche réflexive des formateurs sur leur
propre pratique. Son intérêt principal pourrait être de fournir un support valide
permettant un « débriefing de débriefing » collectif entre formateurs en fin de
session.
38
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
évolué (les 2/3 ont validé plus de 5 semestres) par rapport à nos participants
(moins de la moitié ont validé 5 semestres ou plus).
Le recours au débriefing dans le cadre de la simulation reste peu commun chez nos
participants où moins de la moitié (43%) ont eu une telle expérience une fois ou
plus dans leurs vies, en comparaison avec ceux pratiquants en France (environ
83%). Toutefois, le recours au débriefing en pratique réelle était plus important
chez nos résidents (86% versus 72%) [15]. Cette disparité dans les résultats
pourrait être expliquée par le fait que la simulation et ses outils sont récemment
installés dans nos établissements d’enseignement par rapport aux pays développés.
D’autre part, le débriefing dans notre pratique réelle, n’est pas toujours mené dans
un cadre spécifique et déclaratif.
Nous avons mis en évidence que la majorité de nos participants (75%) ressentaient
le besoin de discuter les situations critiques a posteriori. Dans l’étude française [15],
c’est la quasi-totalité (98,9%) qui avaient l’opinion de mettre en place les
débriefings en pratique clinique. Ces résultats peuvent être interprétés comme une
demande de partage, de feedback, et de soutien psychologique. Un débriefing bien
mené est en capacité de répondre à toutes ces attentes. Ces résultats démontrent
l’importance de la place du débriefing en pratique clinique.
Ahmed M, et al [46] dans une étude menée au sein d’un département de chirurgie
carcinologique anglais, ont rapporté des résultats différents. Les formateurs et les
stagiaires en chirurgie ont identifié les principales caractéristiques d'un débriefing
efficace en ce qui concerne l'approche et le contenu ; cependant, ceux-ci n'étaient
pas généralement identifiés dans la pratique. Le niveau d’instruction des stagiaires
d’une part et le fait qu’ils se sentaient jugés lors des séances de débriefing ont été
39
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
40
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
41
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
déclaré préférer qu’il serait l’un des présents. Toutefois, environ la moitié des
réponses étaient partagée de façon plus ou moins égale entre un modérateur
externe ou bien qu’il n’y avait pas d’exigence.
Ceci dit, pour ceux qui ont délégué la modération de la séance aux membres de
l’équipe, le but parait de bien soulever les problèmes rencontrés et bien évacuer les
émotions vécues. Quant à ceux ayant opté pour un étranger, ils devraient vouloir
éviter que le débriefing soit mené dans un cadre peu objectif. Finalement, ne pas
avoir de préférence, ne renvoi en aucun cas à une passivité des participants mais
comme ça a était démontré précédemment, il s’agit plutôt de vouloir quelqu’un de
compétent.
42
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Discussion
En conséquent à cette enquête : nous estimions que les résidents des spécialités à
caractère aigu et critique est une population très réceptive et demandeuse
massivement à la méthode de débriefings en pratique clinique ; et ce
indépendamment de leur niveau de formation.
Grâce à l’opinion des participants, nous avons établi le modèle de débriefing qui
serait le plus susceptible à convenir au plus grand nombre. Il s’agirait d’un
débriefing incité par une situation complexe ou lors d’un problème de
communication ou de coordination, réalisé le lendemain de la situation, collectif et
ouvert à tous et modéré par une personne ayant des compétences d’expert en
débriefing et de haut grade académique.
43
CONCLUSIONS
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Conclusions
5. CONCLUSIONS
Il s’agissait d’une enquête en ligne avec distribution d’un questionnaire créé sur la
plateforme Google Forms menée entre Octobre 2019 et Mars 2020. La population
cible était : les résidents exerçants dans des spécialités à caractère chaud et
critique telles que la réanimation médicale, l’anesthésie-réanimation, la médecine
d’urgence et l’obstétrique. Tous les CHUs de la Tunisie et tous les niveaux
académiques étaient inclus. Le questionnaire était composé de 3 rubriques :
données personnelles et professionnelles (10 questions), expériences réelles du
débriefing au décours des situations critiques (10 questions), et intérêts/attentes
portés au débriefing en pratique clinique (10 questions). Les données recueillies à
partir du logiciel Google Forms ont été exportées vers un fichier Microsoft Excel puis
exprimées en fréquences et schématisées en diagrammes circulaires, en
44
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Conclusions
Des 220 questionnaires envoyés, 100 réponses ont été recueillies et analysées :
Caractéristiques générales :
Le genre prédominant était féminin (70%).
La répartition par spécialité était comme suit : réanimation médicale (41%),
anesthésie réanimation (29%), médecine d’urgence (27%) et gynéco-
obstétrique (3%).
Quarante-six (46%) ont validé au moins 4 semestres.
La majorité des réponses provenaient des CHUs du grand Tunis [Tunis : 57
(dont la Rabta : 33), Ben Arous : 12 et Ariana : 9].
En moyenne, les services des participants disposaient de 2 PHU, 1 MCA et 2
AHU.
Dans 89% des cas, les seniors assuraient des gardes à domicile avec
déplacement.
Le rythme de garde minimal était de 1 jour sur 5 pour 62%. Un quart des
enquêtés affirmaient qu’ils assuraient les gardes tous seuls, en doublage
avec un résident de la même spécialité (27%) ou une autre spécialité (20%)
ou avec un interne (28%).
Au cours d’une garde, les résidents recevaient un nombre moyen d’appels à
6+4.
Expériences réelles :
Dans le cadre de la simulation, 43% avaient déjà participé à au moins une
séance de débriefing, et 86% dans leur pratique clinique.
Soixante-quinze (75%) éprouvait toujours ou très souvent le besoin de
débriefing à la suite de la gestion d’une situation critique.
Le degré de satisfaction était similaire pour les éléments débriefés suivants :
une cotation de 3 à 5 a été attribuée chez 74%, 83%, 82% et 83% d’eux
pour la présentation du cas, la discussion diagnostique, la discussion des
examens complémentaires et la conduite ; respectivement.
Le débriefing collectif médical était le format le plus apprécié par les
enquêtés (71% l’ont coté d’intéressant à extrêmement intéressant).
45
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Conclusions
Attentes du débriefing :
La quasi-majorité des interrogés (>70%) était dans la zone d’enthousiasme
(cotation de 7 à 10) pour escompter une amélioration des connaissances
théoriques, des compétences techniques, un apport psychologique et une
amélioration de la coordination par le débriefing en pratique clinique.
Pour les indications d’une séance de débriefing, l’intérêt était porté plus
(cotation 7-10) pour une situation complexe (86%) suivie par l’existence
d’un problème de communication ou de coordination (81%).
La moitié des interrogés préféraient la réalisation du débriefing le lendemain
de l’événement et un tiers d’eux ont opté pour le même jour.
Cinquante (50%) n’étaient pas d’avis que le débriefing ne devrait inclure
que les membres de l'équipe présents au moment de la situation critique.
Pour le choix de la personne modératrice du débriefing : la réponse des
résidents était légèrement en faveur d’une personne présente lors de la
situation critique (46%) par rapport à celle absente (25%) ou peu importe
(29%).
Quatre-vingt-dix (90%) des participants ont coté 3 à 5 (accord fort) à ce
que la personne modératrice devrait avoir obligatoirement des compétences
en débriefing et 87% ont éprouvé également un accord fort pour exiger un
haut grade académique.
Analyse de groupes :
Nous n’avons pas mis en évidence une différence statistique, en termes d’attentes
du débriefing, entre les résidents de la 1ère partie versus la 2ème partie du cursus de
résidanat.
46
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Conclusions
En conclusion : il s’avère que les résidents des spécialités à caractère aigu, à tout
niveau de formation confondus, sont une population très réceptive et demandeuse
de débriefings en pratique clinique. Les avis collectés par cette enquête permettent
d’établir un modèle de débriefing qui serait le plus susceptible à convenir au plus
grand nombre. Il s’agirait d’un débriefing incité par une situation complexe ou lors
d’un problème de coordination, réalisé le lendemain de la situation, collectif et
ouvert à tous et modéré par une personne ayant des compétences d’expert en
débriefing et de haut grade académique.
47
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6
ANNEXES
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Annexes
fggffg
1
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Annexes
2
Débriefing de situations critiques en pratique clinique vécu
et attentes des résidents de médecine aigue Annexes
3
DEBRIEFING OF CRITICAL SITUATIONS IN CLINICAL PRACTICE:
EXPERIENCES AND EXPECTATIONS OF RESIDENTS IN ACUTE MEDICINE
Abstract
Background: The debriefing is an active transmission, carried out between trainer(s) and
learners about an experience. It leads to active reflection in order to improve learner’s
performance. Residents of critical specialties are a professional category particularly receptive
to this method. Our objectives were to describe the residents' experiences in terms of
debriefing in clinical practice, to identify their expectations and to compare them according to
their seniority.
METHODS: it was an online survey targeting residents practicing in critical specialties. All
Tunisian university hospitals and all academic levels were included. The questionnaire
consisted of 30 questions exploring 3 headings: personal and professional data, real debriefing
experiences and debriefing expectations in clinical practice. The collected data were exported
to an Excel file and presented in charts and histograms. Subsequently, a comparison of
residents' expectations was made according to their seniority degree.
Results: One hundred responses were analyzed among 220 questionnaires sent (response
rate: 45.5%). The gender-ratio of the participants was 0.43 and their specialties were: medical
intensive care (41%), anesthesia (29%), emergency medicine (27%) and obstetrics (3%).
46% have completed at least 4 semesters. The minimum call rate was 1 in 5 for 62% and the
average number of calls was 6+4.
Three quarters of participants felt always or very often the need for debriefing following a
critical situation. Among 74%, 83%, 82% and 83% of them, satisfaction was high for the case
presentation, the diagnostic discussion, the additional examinations and the management;
respectively. The collective medical debriefing was the most esteemed format (71%: extremely
interesting). 56% experienced emotional shock and ¾ of them felt an extreme need for a
defusing regardless of the debriefing.
More than 2/3 of those questioned expected, with great enthusiasm, an improvement in
theoretical knowledge, technical skills, psychological contribution and leadership through
debriefing in clinical practice. For indications: interest was more (rated 7-10) for a complex
situation (86%) followed by a coordination problem (81%). Conducting a debriefing 24 hours
after the event was the option of 50% of the residents. As for the debriefing moderator: 90%
and 87% of the participants approved a strong agreement for the skills in debriefing and the
high academic rank. No statistical difference was found, in terms of expectations, between
residents of the 1st part versus the 2nd part of the residency course.
Conclusion: The surveyed residents were a population very receptive to debriefings in clinical
practice; and this regardless of their seniority. Their opinions make it possible to establish a
debriefing model that is likely to suit their majority: debriefing triggered by a complex
situation, carried out the next day, collective and moderated by a person with debriefing skills
and of high academic rank.
Méthodes : Il s’agissait d’une enquête en ligne ciblant les résidents exerçants dans des spécialités
à caractère critique. Tous les CHUs de la Tunisie et tous les niveaux académiques étaient inclus. Le
questionnaire était composé de 30 questions explorant 3 rubriques : données personnelles et
professionnelles, expériences réelles du débriefing et attentes du débriefing en pratique clinique.
Les données recueillies ont été exportées vers un fichier Excel et présentées en diagrammes et
histogrammes. Par la suite, une comparaison des attentes des résidents a été effectuée selon leur
degré d’ancienneté.
Résultats : Cent réponses ont été analysée parmi 220 questionnaires envoyés (taux de réponse :
45,5%). Le genre-ratio des participants était de 0,43 et leurs spécialités étaient : réanimation
médicale (41%), anesthésie réanimation (29%), médecine d’urgence (27%) et gynéco-obstétrique
(3%). 46% ont validé au moins 4 semestres. Le rythme de garde minimal était de 1 jour sur 5 pour
62% et le nombre moyen d’appels était à 6+4. Trois quart des participants éprouvaient toujours à
très souvent le besoin de débriefing à la suite d’une situation critique. Chez 74%, 83%, 82% et
83% d’eux, la satisfaction était forte pour la présentation du cas, la discussion diagnostique, les
examens complémentaires et la conduite ; respectivement. Le débriefing collectif médical a été le
format le plus estimé (71% : extrêmement intéressant). 56% ont vécu un choc émotionnel et ¾
d’eux ressentaient un besoin extrême pour un defusing indépendamment du débriefing. Plus que
2/3 des interrogés escomptaient, avec fort enthousiasme, une amélioration des connaissances
théoriques, des compétences techniques, un apport psychologique et du leadership par le
débriefing en pratique clinique. Pour les indications : l’intérêt était porté plus (coté 7-10) pour une
situation complexe (86%) suivie par un problème de coordination (81%). Réaliser un débriefing à
24H de l’événement était l’option de 50% des interrogés. Quant à la personne modératrice du
débriefing : 90% et 87% des participants ont approuvé un accord fort pour les compétences en
débriefing et le haut grade académique. Aucune différence statistique n’a été retrouvée, en termes
d’attentes, entre les résidents de la 1ère partie versus la 2ème partie du résidanat.
Conclusion : Les résidents enquêtés étaient une population très réceptive aux débriefings en
pratique clinique ; et ce quel que soit leur ancienneté. Leurs opinions permettent d’établir un
modèle de débriefing susceptible à convenir à leur majorité : débriefing suscité par une situation
complexe, réalisé le lendemain, collectif et animé par une personne ayant des compétences en
débriefing et de haut grade académique.
Mots-clés : Débriefing, Résidanat, Soins critiques