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PRÉ-REQUIS

COMPTABLES
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 Chapitre 5 – L'information comptable

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Titre 2

La lecture financière
de la comptabilité

Dans les trois chapitres qui suivent, le lecteur deviendra un


peu plus savant et découvrira la logique qui sous-tend les
principes comptables, le mode d’établissement des comptes
consolidés et les spécificités de leur lecture, sans oublier les
points complexes des comptes que doit maîtriser tout bon
financier.

Chapitre 5 ■ L’information comptable

Chapitre 6 ■ Les comptes consolidés

Chapitre 7 ■ Les points complexes de l’analyse des


comptes

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Chapitre 5

L’information comptable
La plupart des systèmes comptables nationaux peuvent être répartis en deux
catégories :
 une zone traditionnelle d’influence fiscale (France, Allemagne, Espagne, Italie,
Belgique). L’administration fiscale n’admet comme charges déductibles que les
charges constatées dans les comptes et taxe les produits enregistrés
comptablement. D’où l’utilisation de méthodes comptables visant à minimiser
le résultat publié afin de minimiser l’impôt à payer. L’administration fiscale
joue alors un grand rôle dans la fixation des règles comptables ;
 une zone traditionnelle d’influence des marchés de capitaux (Royaume-Uni,
Pays-Bas, États-Unis) où la loi fiscale n’a qu’une influence extrêmement
limitée sur la pratique comptable. Les comptes publiés sont donc établis non
pas dans un objectif fiscal, mais avec le but de transcrire une true and fair
view de la réalité économique, principalement à destination des actionnaires.

Toutefois ces différences tendent à disparaître progressivement sous l’effet de trois


phénomènes :
 l’adoption des normes IFRS édictées par l’International Accounting
Standards Board (IASB) par l’ensemble des sociétés cotées européennes, a
minima pour leurs comptes consolidés, et par plus de 100 autres pays à
l’exception des États-Unis et des pays de l’Afrique francophone ;
 une tendance des régulateurs comptables locaux à harmoniser leurs
réglementations sur les normes internationales (IFRS) ou sur celles des États-
Unis ;
 la volonté de convergence des normes internationales et des normes
américaines affichée par l’IASB et le régulateur américain (FASB) qui se
traduit par des travaux communs. On peut constater depuis quelques années
que les différences entre les deux référentiels se font plus minces. La
convergence totale n’interviendra pas avant 2015-2018 au mieux d’autant que
l’objectif est ambitieux.

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SECTION 1 : LA PRESENTATION DES COMPTES

1. LE CADRE JURIDIQUE ET LES INSTANCES SUPERVISANT LA


PRESENTATION DES COMPTES

Aussi bien en France que dans les pays anglo-saxons, trois autorités influencent la
législation en matière de comptabilité :
 l’autorité fiscale (plus particulièrement en France, Italie, Espagne) ;
 les associations professionnelles comptables ;
 les autorités boursières pour les sociétés faisant appel public à l’épargne.

En France, l’Autorité des normes comptables (ANC) est l’entité unique chargée
d’établir les règlements comptables généraux et sectoriels de la comptabilité privée,
en particulier le Plan comptable général (PCG) qui s’impose à toutes les entreprises
françaises, a minima pour leurs comptes sociaux, et de prendre position sur les
normes comptables internationales (IFRS).

L’Union européenne a renoncé à produire des normes comptables, a décidé de se


faire représenter à l’IASB et de rendre obligatoire l’application des normes IFRS pour
toute société cotée au sein de l’Union européenne.

La doctrine comptable a donc en Europe deux dimensions :


 une dimension nationale généralement pour les entreprises domestiques de
taille modeste non cotées et souvent pour les comptes sociaux ;
 une dimension internationale pour les groupes cotés qui établissent leurs
comptes consolidés dans le référentiel international, permettant ainsi de les
comparer à leurs principaux concurrents.

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Ainsi, l’utilisation des normes IFRS peut-elle être interdite, permise ou obligatoire.
En France on a:

NORMES COMPTABLES APPLIQUÉES EN FRANCE


ENTREPRISE ENTREPRISE NON
COTÉE COTÉE1

Comptes sociaux Normes françaises Normes françaises

Comptes consolidés Normes IFRS Normes françaises ou


normes IFRS (au choix)
1. Ou cotées sur Alternext.

Aux États-Unis, les normes comptables1 sont fixées par le Financial Accounting
Standards Board (FASB).

2. LA PRESENTATION DE L’INFORMATION COMPTABLE

Les impératifs de publication des comptes peuvent varier d’un pays à l’autre.
Cependant, on retrouve des constantes dans la présentation des états financiers.
L’information comptable se compose en effet au minimum des éléments suivants :
 le compte de résultat, qui analyse le résultat de l’activité de l’entreprise
pendant une certaine période (l’exercice). Les normes IFRS laissent l’option
entre présenter un compte de résultat, mais qui doit alors être complété par un
tableau permettant d’appréhender les autres écritures comptables ayant eu un
impact sur les capitaux propres (other comprehensive income), ou substituer
au compte de résultat un tableau de comprehensive income (état du résultat
global) dans lequel le résultat net n’est qu’un solde intermédiaire ;
 le bilan, qui présente la situation de l’entreprise à un moment donné (à la
date de clôture de l’exercice). Il est parfois appelé en normes IFRS « État de la
situation financière » ;
 l’annexe, qui complète et commente l’information donnée par le bilan et le
compte de résultat. Elle met en évidence les principes comptables et les faits
pouvant avoir une incidence significative sur le jugement du lecteur.

1 Appelées US GAAP pour US Generally Accepted Accounting Principles.


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À ces éléments s’ajoutent éventuellement :
 un tableau de flux de trésorerie (ou un tableau de financement). Ce
tableau recense l’ensemble des flux de trésorerie, il liste les encaissements et
décaissements de l’entreprise pour l’exercice considéré. Il est le plus souvent
obligatoire pour les comptes consolidés ;
 un tableau de variation des capitaux propres. Ce tableau permet de
comprendre la variation des capitaux propres d’un exercice sur l’autre ;
 un rapport de gestion présentant les commentaires de l’équipe de direction
sur les comptes de l’année ;
 une information boursière. Elle est souvent ajoutée pour les sociétés
cotées aux informations purement comptables.

En France, le Plan comptable général impose, en particulier aux sociétés par


actions (SA, SAS et SARL), la publication de 3 documents sous des formes bien
définies : le compte de résultat, le bilan et l’annexe. La présentation des comptes est
assez strictement définie et la liasse fiscale sert souvent de référence pour les sociétés
ne présentant pas de comptes consolidés.

3. LE CONTROLE EXTERNE DES COMPTES DES ENTREPRISES

Les entreprises préparent et établissent leurs comptes elles-mêmes à moins qu’elles


ne sous-traitent cette fonction à un cabinet d’expertise comptable externe.

En France, le contrôle légal des documents comptables est du ressort obligatoire


d’un ou de plusieurs commissaires aux comptes qui sont nommés par
l’assemblée générale des actionnaires ou des associés des sociétés anonymes (SA), des
sociétés en commandite par actions (SCA). Des règles différentes s’appliquent aux
SARL, aux SAS, aux EURL et aux sociétés en nom collectif (SNC.

Les commissaires aux comptes sont nommés pour 6 exercices avec pour objectif
principal de vérifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes qu’ils
attestent dans un rapport soumis aux actionnaires ou associés qui approuvent les
comptes en assemblée générale.

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Les sociétés cotées sont tenues de publier leurs comptes annuels, en France, dans
les 4 mois suivant la clôture de l’exercice et de les mettre à la disposition des
actionnaires. Leurs comptes semestriels doivent être publiés dans les 2 mois suivant
la fin du premier semestre. Le chiffre d’affaires trimestriel doit être publié dans les 45
jours suivant chacun des trimestres. Enfin, bon nombre de groupes cotés publient des
résultats trimestriels détaillés même si ceci n’est pas une obligation.

Les sociétés par actions et les SARL cotées ou non cotées ont l’obligation de
déposer leurs comptes au greffe du tribunal de commerce dont elles dépendent dans
le mois suivant l’approbation des comptes par les actionnaires ou les associés. Ces
comptes sont mis à disposition du public par les greffes des tribunaux de commerce 2.

2 Bien que l’amende (1 500 € et 3 000 € en cas de récidive) imposée aux dirigeants ne déposant pas leurs comptes
reste faible, la possibilité d’y ajouter une astreinte fixée par le tribunal de commerce incite plus de sociétés à ne
pas courir le risque de la confidentialité…
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SECTION 2 : LES PRINCIPES COMPTABLES

1. LA QUALITE DES COMPTES

L’établissement de comptes annuels, réguliers et sincères donnant une image fidèle


du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise, est une
obligation légale prévue par le Code du commerce. L’objectif fixé par l’IASB est
similaire.
La régularité est obtenue en suivant les règles et les principes détaillés dans le
paragraphe suivant.

La sincérité est, selon le Plan comptable, « l’application de bonne foi de ces règles
et procédures en fonction de la connaissance que les responsables des comptes
doivent normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations,
événements et situations ». Des comptes sincères résultent donc d’une parfaite
connaissance des règles et de leur application, de la situation de l’entreprise et de la
perception extérieure des comptes ainsi présentés, afin que leur contenu ne soit pas
perçu de manière déformée.

L’image fidèle constitue le principe à suivre lorsque la règle n’existe pas, ou


lorsque celle-ci est insuffisante pour traduire la réalité. On a recours à ce principe
lorsqu’il n’y a pas de règles fixées pour résoudre un problème donné, ou lorsqu’il
existe plusieurs méthodes pour résoudre un même problème et qu’un choix est
nécessaire. Enfin, elle peut intervenir dans les cas exceptionnels où l’application de la
règle existante serait trompeuse.

La notion d’image fidèle n’a donc pour objet que de servir de référence à ceux qui
établissent les comptes de la société.

Cette notion française d’image fidèle et sincère est issue de la comptabilité


anglo-saxonne : true and fair view où elle prévaut sur les autres principes
comptables. En France, ceci est rarement le cas.

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2. LES PRINCIPES COMPTABLES

Les règles comptables peuvent varier d’un pays à l’autre ; cependant, certains
principes comptables sont internationaux et ont été repris par l’IASB.

Par rapport aux principes français, les principes des IFRS se traduisent par :
 une préférence accordée au point de vue des actionnaires. L’IASB estime en
effet que puisque les actionnaires apportent les capitaux à risque de
l’entreprise, la production d’états financiers qui satisfont leurs besoins satisfait
de ce fait ceux de la plupart des autres utilisateurs des comptes ;
 une information plus économique avec l’application plus systématique du
principe de prééminence de la réalité sur l’apparence, et une orientation nette
vers la mesure de la performance ;
 une information plus transparente par la réduction des choix comptables
possibles, par l’inscription quasi systématique au bilan d’éléments figurant en
hors-bilan et par une information plus détaillée.

Les principes français et internationaux (pour certains d’entre eux) sont les
suivants :

a) Le principe de continuité de l’exploitation (going concern)

Ce principe veut que, pour l’établissement des comptes, l’entreprise soit considérée
comme devant poursuivre normalement son activité dans un avenir prévisible. On se
place donc dans la perspective d’une continuité de l’exploitation et non d’une
liquidation, sauf bien entendu pour les éléments du patrimoine qu’il a été décidé de
liquider, ou si l’arrêt ou la réduction de l’activité est prévisible, qu’elle résulte d’un
choix ou d’une obligation.

b) Le principe de spécialisation des exercices (ou d’autonomie, ou


encore d’indépendance des exercices)

Les différents utilisateurs de l’information comptable (management, actionnaires,


prêteurs, administration fiscale, tiers…) ont besoin d’informations périodiques (pour
estimer les résultats de la gestion passée, faire des prévisions). D’où la nécessité de
découper la vie de l’entreprise en périodes appelées exercices comptables. Le principe
de la spécialisation des exercices veut que les charges et les produits qui concernent
un exercice lui soient effectivement rattachés. Techniquement, on utilise les comptes
de régularisation, actif ou passif selon le cas.

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c) Le principe du nominalisme

Ce principe veut que les biens acquis par l’entreprise soient inscrits à son bilan pour
leur coût d’acquisition appelé valeur historique et qu’ils soient maintenus à ce prix
au cours du temps, sauf à être amortis ou dépréciés. Le nominalisme est également
appliqué pour la comptabilisation des dettes.

Ce principe est appliqué assez strictement dans les comptes sociaux où les
réévaluations sont rares. En comptes consolidés en revanche, les actifs peuvent être
réestimés, notamment lors de la première consolidation d’une filiale, pour aboutir à
une valeur économique qui reflète la durée de vie résiduelle des actifs.

Ce principe est remis en cause avec le développement de la notion « juste


valeur » ou de fair value en anglais. C’est-à-dire la valorisation d’actifs et de passifs
sur la base d’une estimation de leur valeur de marché ou de leur valeur d’utilité par
actualisation des flux de trésorerie estimés attendus de leur utilisation.

d) Le principe de prudence

C’est un grand principe de la comptabilité qui veut que les charges soient prises en
compte dès que leur réalisation est probable, voire éventuelle, mais que les produits
ne soient comptabilisés que lorsqu’ils sont réalisés. Le principe de prudence conduit à
déprécier, mais à ne pas faire apparaître les plus-values latentes. Il est destiné à
protéger en particulier les prêteurs contre des comptes établis avec trop d’optimisme.

e) Le principe de permanence des méthodes

Ce principe veut que les mêmes règles et procédures comptables soient appliquées
chaque année afin que les informations comptables soient comparables.

Toute exception à cette règle doit être justifiée par la recherche d’une meilleure
information, les modifications devant alors être décrites et justifiées dans l’annexe.
Les entreprises retraitent alors les comptes de l’exercice précédent pour les rendre
comparables aux comptes de l’exercice durant lequel a eu lieu le changement de
méthode.

f) Le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence

Ce principe indique que face à une opération complexe, il ne faut pas s'arrêter à la
seule lecture superficielle ou juridique de cette transaction mais rechercher sa réalité
économique. Il correspond au principe international de substance over form.

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g) Le principe de bonne information

Ce principe a pour objet d’apporter aux utilisateurs des documents comptables une
information suffisante et significative pour interpréter ceux-ci. On retrouve la notion
de true and fair view des comptes anglo-saxons.

h) Le principe d’importance relative

Ce principe prévoit la possibilité de regrouper des comptes dans un compte global si


les comptes prévus par les normes sont trop détaillés par rapport aux besoins de
l’entreprise.

i) Le principe de non-compensation

Ce principe interdit la compensation de postes d’actifs et de passifs entre eux, ou de


postes de charges et de produits entre eux, sauf lorsque cela est explicitement prévu.

j) Le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture

Selon ce principe, le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de


clôture de l’exercice précédent.

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