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COLLECTION IDÉBI
Le langage
et la société
Gallimard
Tous droils de traduction, de reproduction el d'adaptation
réservés pour lous les pays, y compris l'U. R. S. S.
© Éditions Gallimard, 1966.
« The mirnl is ies own place, arnl in
itself con make a Heaven of Hell, a Hell
of Heaven. »
(Mibon, Paradise Lose, 255)
C HA P I T R E P R E M I E R
dea eu1embles.
14 Le langage et la société
c) La philosophie générale.
Plusieurs philosophes contemporains s'estiment
fidèles à leur vocation ainsi qu'à la mission tradition·
nelle de la philosophie tout en évitant les spéculations
inconsidérées, en réfléchissant sur le langage. « Connaî·
tre ce que l'on sait •, ce mot d'ordre correspond aux
plus anciens impératifs de la réflexion philosophique :
« connais-toi toi-même », en tant qu'être humain qui
a reconnu sa qualité d'être social et historique ; - « de
viens ce que tu es ». Le bilan, l'inventaire, le classement
des contenus du langage, y compris celui des philo
sophes, pourraient ainsi rénover la réflexion philo-
18 Le langage et la société
Intelligibilité et philosophie.
Pendant la longue période marquée par la philo
sophie classique, les « penseurs » interrogeaient le
monde et l'homme, sans connaître les présupposi
tions et postulats, les conflits et les contradictions
qui motivaient leurs questions et leurs réponses.
Pour les problèmes proprement dits philosophi
ques qui changeaient assez peu, ils détenaient des
réponses déjà impliquées dans les questions. Ces
réponses consistaient en entités : la Nature, l' Esprit,
plus tard le Moi, plus près de nous la Conscience
et l'inconscient, le Génie individuel ou le Génie
du peuple, ou celui de l' Homme en général.
Lorsque se fit j our la méthode comparative dans
l'étude des faits humains, les savants, d'abord
modestes artisans des sciences de la réalité humaine,
se mirent à traiter ces thèmes : le langage et la société,
les vocabulaires et les grammaires, les « styles » des diffé
rents arts dans les différents peuples. Ils parvinrent,
non sans efforts, à des découvertes : impossible de sépa
rer une langue de la société dont elle naît, du peuple
Vera un nou11el intelligible 29
ou de la nation qu'elle exprime. Comment comprendre
la langue grecque sans la société grecque, le latin sans
Rome et la romanité et la latinité ? Sans ces rapproche
ments perpétuels, pas d'enseignement, pas d'huma
nisme. Ces premiers résultats de la méthode compa
rative devinrent le pain quotidien de la pédagogie,
de l'interprétation des textes et de la u critique •
littéraire. On ne s'apercevait pas qu'assez vite, per
dant de vue les différences que l'on croyait exposer
et même expliquer, on tombait dans la tautologie,
ou bien on recréait une entité occulte. Le génie d'un
peuple ? Il est dans sa langue, il s'y exprime. Ou
bien, source mystérieuse et mystique, il entretient
le génie de la langue. Le génie de la langue ? C'est le
génie du peuple. Le génie du peuple, son esprit ou sa
nature, c'est le génie de la langue. Or, s'il faut admet
tre que la langue est l'œuvre d'un peuple ou d'une
nation, n'y a-t-il pas, entre le peuple (ou la nation) et
la langue, une différence analogue à celle qui distingue
l'activité d'un résultat, la conscience d'un de ses pro
duits ? Toute conscience « est 11 dans et par ce qu'elle
fait et crée, mais « n'est pas » telle ou telle œuvre.
Si elle se perd dans une œuvre, c'est qu'elle se fige ;
l'œuvre dès lors n'est plus qu'un produit inerte,
un résultat mort, bref une chose. N'en irait-il pas de
même pour le langage ?
Aujourd'hui, les entités envisagées apparaissent
comme des modalités du langage. La réflexion sur
l'usage des mots détruit le fétichisme attaché à cer
tains termes. Elle les frappe tous de relativité, y
compris la Nature et l'Esprit, le génie du peuple ou
de la nation, l'Etre et la conscience. Dans certaines
circonstances, pour des raisons souvent obscures,
certains termes reçoivent un privilège, une marque
spéciale. Ils deviennent particulièrement u expres-
30 Le langage et la société
sifs ». Ils portent une surcharge de sens. Ils accèdent
à la dignité et à l'illusion de symboles supérieurs
ou profonds. On considère donc les usages philoso·
phiques et idéologiques de ces mots comme de sim·
pies faits d'expression (terme équivoque, ambigu ,
à élucider) plutôt que comme énoncés de principes
ontologiques ou de valeurs absolues. D'où une
« problématique » nouvelle, avec de nouvelles
demandes et de nouvelles réponses, sur le plan du
langage.
Considérons, par exemple, les usages et abus du
petit mot « être » dans une langue où ce verbe
j oue un rôle important (en français) . L'usage de ce
verbe qui permet ou qui soutient la réflexion des
philosophes ne va pas sans extrapolations. Si je
déclare : « Paul est un imbécile », le mot « est »
détermine Paul. Il lui associe une définition. La
pensée qui se veut précise ne peut procéder autre·
ment. Elle ne peut se mouvoir dans l'indéterminé,
dans l'indéfini. A chaque détermination corres·
pondent des mots parmi lesquels implicitement ou
explicitement le terme « être », plus les attributs
affectés à tel « être ». De la détermination en géné·
rai, on passe à des formulations précises et pour·
tant confuses : les causes et les effets de ce qui
u est », le déterminisme ou les déterminismes. Or,
ces procédés ne peuvent satisfaire la pensée qui
réfléchit. Il se peut que Paul ait commis une erreur
ou dit quelque bêtise. Il se peut aussi qu'il soit
• autre chose » que bête. D'une seule phrase, dans
une formule péremptoire, je le juge ; Je l'ai défini
une fois pour toutes. Je l'ai classé et fixé dans une
catégorie, avec un attribut que je prends (ou feins
de prendre avec perfidie ou mauvaise foi) pour
vrai. J'enferme Paul - un « être » humain divers,
Vers un nouvel intelligible 31
contradictoire - dans une « essence ». Pourquoi ?
Parce que cela me convient. Une telle phrase m'ex·
prime plus qu'elle ne désigne Paul.
L'analyse critique du langage commence par
rejeter la portée « ontologique » du verbe 8tre et
celle d'autres termes, tels que Esprit, conscience,
moi, nature, etc. Elle leur enlève un privilège que
leur accordaient la philosophie traditionnelle (méta·
physique) et aussi les idéologies.
Le mot « est » ? Il ne comporte pas de droit
l'attribution d'une qualité ou propriété à un « être ».
Il formule la j onction d'un sens ou d'une significa
tion et d'un objet.
Toutefois, il convient de noter que cette j onction
s'effectue dans le langage courant sous la forme et
dans l'apparence d'une attribution substantielle.
Le discours quotidien est tout aussi « substan·
tialiste » que le discours philosophique. Bien que
très différemment. Le rôle joué dans le discours
quotidien par les « ça », les « ils », les « c'est »,
les « il est » ou « ils sont », se remarque facilement.
Le discours quotidien se fige dans des entités,
comme le discours élaboré des idéologues et des
philosophes. Si donc il faut examiner de façon critique
les « essences » et rej eter leur attribution méta·
physique à « l'existence », il faut aussi se souvenir
que sens et signification apparaissent dans le lan·
gage courant comme entités attribuées à cc quelque
chose », comme qualités inhérentes aux gens et
aux choses. Il faut donc expliquer ce fait.
L'abus vient d'un certain accent sur le terme
« être », qui change Paul - un individu, un « être »
singulier - en une entité. De tels abus ne seraient
ils pas fréquents ? L'examen critique des mots
(sémantique) ne permet-il pas de déceler ces abus,
32 Le langage et la aociété
SimultanéitE (synchronie)
E sp ace
Œuvres
Résultats (eusmblu)
Stabili tés (relalivea)
Institutions (aoci.114)
Structures A
Or&tmigramma
'
1
i 11
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0 1-
----- - - - - - - - - - - - - - - - ----- 11 0'
---- - -
i
Temps - Diachronie - Processus
1
Genèse (hisioire) - Devenir (aaivilh crlairice•)
D�ammea j
_j_
1
Aspecta de la totalitE
Complexité horizontale (temporelle) Y
ComplexitE verticale (spatiale) B
1. Communications, no �. p 123.
Le langage et la .Tociété
1 . Essai.a, p. 38.
Vera un nouvel intelligible '75
mière moitié du xxe) - une période enfin pendant
laquelle la science découvre et résout opératoirement
les problèmes concrets de stabilité, d'équilibre, de
structure.
Cette solution du problème posé, celui du « modèle
des modèles », celui de l'intelligible, est simple, élé
gante. Nous ne pouvons l'accepter. Répondre au
privilège du devenir (pris à part, oonsidéré comme
un mouvement perpétuel, en ignorant les « êtres »,
les « choses », les obj ets stables, les produits et les
œuvres de ce devenir naturel ou historique), par un
privilège attribué à l'immobilité, cela ne peut nous
contenter. C'est entre le mobile et l'immobile, entre
l'éternité et le flux des phénomènes, entre le processus
créateur et la réalité constituée, dans le passage
de l'un à l'autre, que notre recherche se localise.
Le dogmatisme de la structure, que nous mettons
peu à peu en lumière, va plus loin que la substitu
tion du statique au dynamique dans l'intelligibilité.
Cette substitution a des dessous, si l'on peut dire,
et des implications. La pensée de la période précédente
(en gros, le xxxe siècle) ne s'était pas contentée d'éla
borer les concepts de devenir, d'évolution, de proces
sus, de genèse. Avec Hegel et ceux qui s'en inspirèrent,
elle a repris et ap profondi une antique méthode de
pensée, jamais disparue, délaissée pendant de longs
siècles au profit de la substance figée : la pensée
dialectique. Pour cette méthode, ce n'est pas un
devenir quelconque qui crée et qui détruit, qui en
gendre de nouveaux « êtres », qui dissout ou brise
l'existant. Sans contradictions, il n'y a ni devenir, ni
création, ni « production ». Sans conflits, sans luttes,
la stagnation règne ; l'immobilité se fige. Peut-on
prendre cette fixation pour la norme du réel, pour la
règle de l'intelligible ? Certes non. Même si l'on
76 Le langage et la société
1. lb., p. 600.
Complea;ités et parad0$es du langage 95
t. Ibid .• p. 32.
Complea:itéa et parado:i;u du langage 103
1. l'tléments, p. 41 et sq.
108 Le langage et la société
A B (blanr)
1. Comme celle proj etée par Leibniz, mais par une méthode ana
ly tique nouvelle. Cf. Diogène, p. 142 (article de S. K. Sa umjan).
Complexités et paradoxes du langage 139
1. Les \esb psy cholo g iques les plus connus sont le • Rol'acluuh •
et le • T. A. T. •
Situation théorique et situation culturelle 159
rhétorique qui les accompagne. Cette oscillation
aboutit à une conclusion fixée d'avance : achetez
ceci pour être heureux, pour avoir le sourire et vous
conformer aux stéréotypes de la société de consom
mation, où chacun peut se satisfaire pleinement.
Plus généralement, le « monde des obj ets », le champ
des biens tangibles et sensibles proposés selon la
« stratégie du désir », a besoin de ce commentaire
perpétuel : la publicité elle-même. Sans elle, les
obj ets ne seraient pas ce qu'ils sont. Ou plutôt ils
ne seraient que ce qu'ils sont : des choses, et non
pas des « biens ».
Les images suscitent des processus complexes
d'identification, de proj ection, de transfert . Ces
processus auraient-ils lieu sans les commentaires
verbaux qui spécifient l'intensité ambiguë de l'image ?
On peut en douter.
Le passage du discours à l'image et de l'image au
discours, dans une oscillation qui se termine en fixa
tion, s'observe dans les bandes dessinées. L'image
renvoie évidemment au texte, et inversement.
Quand le texte est trop important, l'image perd
son intérêt. Et réciproquement quand l'image est
trop précise. Les auteurs de « comics » savent parfois
trouver le degré exact d'indétermination et de détel"
mination réciproques. C'est un art. Ce rapport donne
lieu à un découpage très remarquable. Nous voyons
se constituer de grandes unités signifiantes, des
super-signes. Ces unités correspondent aux grandes
unités que nous avons signalées dans le langage
proprement dit (groupes de phrases). Pourtant il y
a là un phénomène nouveau, très moderne. Le décou-
s
1. Analysés par Edgar Morin da n l'ensemble de 1ea ouvrages.
Cf. notamment : !, 'Esprit du temps.
160 Le langage et la société
La réduction
c) La réduction linguistique.
Attachons-nous à la déterminer de façon précise,
du dehors et de dedans. Quel est l'obj et à la fois
intégral et concret de la linguistique ? demandait
Saussure. C'est la langue. Qu'est-ce que la langue ?
« Pour nous elle ne se comprend pas comme le lan
gage ; elle n'en est qu'une partie déterminée. » Pris
dans son tout, le langage est multiforme, hétéroclite.
A cheval sur plusieurs domaines, physique, physio
logique, psychique, il appartient au domaine indi
viduel et au domaine social ; ainsi considéré il ne se
laisse classer dans aucune catégorie de faits humains ;
on ne sait comment dégager son unité. « La langue
au contraire est un tout en soi, et un principe de
clarification. » É cartons ce qui ne relève pas de la
langue, intermédiaire entre ceux qui parlent, insti
tution. Mettons entre parenthèses, dans le flux héra
clitéen des faits de communication, la partie phy
sique et psychique (individuelle) . Qu'écartons-nous
ainsi ? La parole. « En séparant la langue de la parole,
on sépare du même coup : 1) ce qui est social de
ce qui est individuel ; 2) ce qui est essentiel de ce
qui est accessoire. » La langue n'est pas une fonction
de l'individu parlant ; celui-ci enregistre passivement
cette œuvre de la société. Au contraire, la parole est un
acte individuel de volonté et d'intelligence. Cette dé
marche effectuée, on peut répondre à la question posée,
dire ce qu'est la langue, en récapituler les caractères :
« 10 Elle est un objet bien défi.ni dans l'ensemble
hétéroclite des faits de langage ... 20 La langue, dis
tincte de la parole,est un objet qu'on peut étudier
séparément ... » La langue est un système de signes, qui
ne connaît que son ordre propre. Ainsi le j eu d'échecs 1•
1. Coura, p. 25, 30, 31, 34, 37, 43, etc.
186 Le lan gage et la société
1. Ibid,. p . 23.
2. Ibid, chap. III : Objet de la linguistique.
La réduction 187
t. Ibid, p. 35.
188 Le langage et la société
Littéralit6
&i�fi.6
Lllllralill
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1
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I
1
IÎgllifiant
Commentaire
Ce schéma montre comment et pourquoi le sens et
la valeur diffèrent de la signification. Ils ne peuvent
s'y réduire, alors qu'une tendance s'est fait jour dans
la linguistique en faveur de cette réduction.
La paleur (linguistique) des mots a autant et peut·
être plus d'importance que leur signification littérale,
qui en dépend. La Paleur dynamise la signification.
Par elle le mot isolé entre dans un groupe de mots,
lequel chevauche d'autres groupes, s'entrecroise
avec eux, d'où transitions, passages, possibilités
(donc choix ).
La signification est au départ, le sens à la fin. La
valeur sert d'intermédiaire (de médiation). Il y a ici
204 Le langage et la soci.été
1
1
- - - - -- - -
! · combinailon
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1• •
11111011
rUcoupage)
el
�)
de l'information (si H est l'unité d'information, la
redondance se mesure par . D'autre part, le rapport
entre information, signification et connaissance reste
problématique. Quant à la dénotation et à la conno-
Les dimensÜJTIB du langage 215
1. Élément., p. 42.
235
ralement. Le discours s'organise. Les phrases s' enchaî
nent. Des segments constitués par une phrase ou plu
sieurs phrases se succèdent, se chevauchent ou laissent
entre eux un grand blanc. Le discours a des parties,
une composition selon des règles. La composition a
quelque rapport avec le « style » mais ne coïncide
pas avec lui. Elle nous y mène. Nous n'avons pas
quitté la forme, bien qu'à ce niveau la forme rej oigne
le contenu, et la langue la parole et le sens le sensible.
La segmentation selon les règles formelles d'agence
ment du discours ne coïncide pas davantage avec les
« thèmes » du signifié bien qu'elle les retrouve, et soit
précisément organisée pour les retrouver. A ce niveau
du sens, il y a encore différence du signifiant et du
signifié : de la forme et du contenu ; mais l'unité
supérieure à la scission se restitue dynamiquement,
touj ours passant du virtuel à l'actuel, touj ours en
question, esquissée et jamais complètement achevée.
Il y a donc à notre avis des structures du sens. Et
cela bien que (ou parce que) le sens domine les struc
tures, les utilise comme ses outils, y compris bien
entendu la signification et les niveaux d'articulation.
N'en va-t-il pas de même en musique ? Les phrases
s'y discernent ; des règles de composition organisent
leur découpage et leur succession. Ces règles font
partie des formes et genres musicaux. Elles utilisent
et dominent les courbes mélodiques, les accords et
leurs enchaînements, les timbres.
D'ailleurs, les phrases ne peuvent s'enchaîner que
par une reprise de l'acquis : ce qui a été signifié. Rien
ne peut se perdre de ce qui fut dit. Le discours com
porte une rétrospection autant qu'une prospection
incessantes. A ce niveau, la signification et la çaleur
ont entre elles un rapport d'opposition pertinente.
Elles diffèrent et s'impliquent réciproquement. Elles
236 Le langage et la société
discontinuitl
opposit ions (pertinentes)
ayseème de traits dis& inct ifs
et de différences formelles
choix et contraintes du choix
dans des ensembles aë&uela
Symbolique Syntagmatique
continuili contras&es (con&igullb
na1 ure
règles d'assemblage,
originel
de combinaiso n)
ass oc ia&io ns
m#moire
passé successions formellemem
stipu&ies
el1'pres si11i1é (sponlanh,
imoti11e, affecifrt) conirainles et choix
de liaisons viriuellsa
C HAPITRE V I I
L e code tridimensionnel
Esquisse d' une théorie des formes
I•
degrû conjoirw • degrls disjoW.
conaoBaBces • dissonances
(accords • dlsaccords)
11
1
11
vrai - fau:x;
fini - infini
sujer - objet
nécessaire - conringem
être - néant
même - autre
identique contradictoire
-
tolal partiel
•
fermé - ouvert
L
Ï------------- ------- ------1
1
1
1
1
1 1
1 1
Dimension paradigmatique
1 accessible réservl •
1 ouver& privé
1 ex1érieur inlériel.&1'
•
1 accueillan& secre& •
j visible caché
•
1 ac1ivi1é repos
1 inlimité rela&ions
•
1 voisinage • éloignemen&
in&érieur el ven&re)
Dimension paradigmatique
!d o min an t e : le pavillon
1 s anl4 morbidité
•
nature fa ti it l c c
'I verdure pierre
•
envuoM4'1'116 nt • vo1.nnage
'
1
r-�---- - -- �----�--�-----�-- 1 '
1 D1mens1on 1
Dimension symbolique 1yntagmatique dominante :
« l'habiter » « les grands ensembles »
(av o ir et être) contrastes : espaces
la Demeurs vides el pleins
arrangement
com b inaiso11
ordre formel
contiguit4
Dimension paradigmatique
!1 ville • campagne
dedans • dehors
1 ceni�e • périphérie
enceinte • portes
(limicea ea accès)
1
1
1
1
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1 - - -----------J______________ ï1
! 1
Dimension 1ymbolique Dimension syntagmatique
monumenta itinéraires
aiyle rlsearu: de relationa
mhnoire hialorique unit'8 d'habi1ado11 ea liailona
continuili
! élémentaires - suphieurs
1 sommaires - raffinés
1 biologiques - cul&urels
1 naturels - factices
1 nonna wi: - dévianla
1
1
1
1
1 - - - - -- - --- --- .,
r------------------
1 1
1 1
Dimension symbolique Dimension syntagmatique
le désir 11aiisfactions organisées
enchaînement ei liaison
des satura&ions
t t �f dea
Plan '- oppuiliona,
.,...,.. (almanlique)
11 1 1
1
P.racligma
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T T' f T'' 1
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À:u du eombinailona
Plan asaocioti/
Déœupa&• m unit'8
Syntogmaa
'3 ientôt il n'y a plus sous nos yeux que des mots,
détachent, chacun avec son signifié, et se séparent.
1.. Coura, p. 89. Cl. aUlli p. 98 (avec la note det éditeurs, 1ee
'16vee).
LB code tridimensionNl 325
Depuis Saussure, la linguistique structurale a
accentué, en ne retenant que ce caractère, la notion
de « tout » ou de « système ». Dans la mise en pers
pective structuraliste, le temps s'estompe, la dia
chronie s'efface au profit de la synchronie. La fonc
tion du « trésor » et du « dépôt », c'est-à-dire
d'un ensemble qui s'accroît et se modifie, disparaît.
On en vient à opposer, à partir d'une analyse du
langage, les sociétés sans histoire et les sociétés
avec histoire, les groupes « froids 11 et les groupes
a chauds D. Comme s'il y avait deux espèces d'hom
mes vivant en société et deux types à j amais séparés
de sociétés humaines 1 !
Cependant, si le langage ne change que lente
ment, assurant de ce fait l'unité des générations
successives dans la même communauté, garantis
sant la continuité de la culture et de la réalité
nationales, il enregistre les changements, voire les
mutations. Elles s'y inscrivent. Impossible de le
définir, en dehors de l'historicité, par la seule stabi
lité de la forme ou l'immobilité des structures : par
le seul système. La fonction cumulative du langage,
à notre avis, lui est inhérente. Il faut expliquer
non pas comment elle s'introduit, mais comment
elle ne fonctionne pas, c'est-à-dire comment la
pratique de certaines sociétés entrave ou interdit
l'accumulation.
Nous avons devant nous une contradiction entre
le diachronique et le synchronique, qu'il s'agit
d'abord de pousser jusqu'au bout, ensuite de ré
soudre. La distinction des niYeaua; nous le permet.
Il y a une différence essentielle entre le niveau
LE LANGAGE
A) Forme et analyses formelles :
a) niPeau:i; : phonème, monème, phrase.
unité non signifiante.
unité signifiante.
agencement d'unités signifiantes. s i gne : signifiant
signifié
Paleur
sens
b) dimensions : srmholique, paradigmatique, syn
tagmatique.
c) fréquences
B) Fonctions
a) relationnelle : comme partie centrale du champ
sémantique global et de l'ensemble des champs
sémiologiques.
b) cumulatiPe : comme trésor, dépôt, fonds commun
de l'expérience acquise permettant l'accumula
tion.
c) sit uationnelle : « expression » des situations
individuelles et collectives.
C) Structure.
Information - redondance.
1. Cf. G. l'll o unin : Lingui�tique et théurie de l'in/ormati.on, Cahie1
de l ' I . S . E . A., m a rs 1 964.
C HAP ITRE V I I