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Master : Etudes Internationales et Droit International

Module : Histoire des Relations du Maroc

Exposé sous le thème :

La convention de
Madrid 1880

Présenté par : Soumis à l’appréciation de :


M. ELMehdi EL MAGUI Pr. Latifa EL CADI
M. Moncef BEKHTI

Année universitaire : 2020-2021


Plan

Introduction...............................................................................................................................04

Partie I : Les fondements de la convention de Madrid de 1880................................................06

Chapitre 1 : dispositions de la convention....................................................................06

Chapitre 2 : analyse de la convention............................................................................07

Partie II : Impact de la convention de Madrid de 1880.............................................................08

Chapitre 1 : l’impact de la convention de Madrid de 1880 sur le Maroc......................08

Chapitre 2 : Les crises internationales du Maroc (1905-1911) ....................................09

Conclusion................................................................................................................................12

Bibliographie.............................................................................................................................13

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INTRODUCTION

“L’Etat marocain a cessé d’exister à partir de 1880” (L’Histoire du Maghreb).


ABDELLAH LAROUI.

En 1880 et au moment de la conférence de Madrid qui a placé le royaume sous


contrôle international. Militairement, le Maroc s’est effondré dès 1844, au lendemain de la
bataille d’Isly. Economiquement, il a subi des récessions de plus en plus fortes tout au long du
19ème siècle.

La conférence de Madrid donna lieu à des accords signés par le Maroc, sous le règne
de Moulay Hassan 1er, et les pays européens, pour renforcer les avantages liés à l'évolution de
ces derniers sur le sol marocain et donner un caractère juridique et réglementaire à cette
progression. Seize séances se sont déroulées entre le 19 mai et le 3 juillet 1880 en présence de
plénipotentiaires représentant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Belgique, l'Espagne, les
États-Unis, la France, la Grande-Bretagne (et le Danemark), l'Italie, le Maroc, les Pays-Bas, le
Portugal, la Suède (et la Norvège).

La conférence de Madrid marqua l'origine de l'internationalisation de l'affaire


marocaine. En fait, Le protectorat sur le Maroc n’a pas commencé en 1912, mais dès 1830 la
date d’arrivée de la France en Algérie. Voici un rappel des principales dates qui ont marqués
le Maroc en 19ém siècle menant à la conférence de Madrid 1880 :

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Notre sujet revêt divers intérêts historique et juridique à savoir les évènements qui ont
mené à la conférence de Madrid, son contenu et l’impact de la convention sur le Maroc avant
le protectorat du 1912.

Par conséquent, la problématique de cette thématique est la suivante : Quel est le


contenu de la convention de Madrid 1880 et quels sont ses conséquences ?

Pour répondre à cette question, il est utile pour nous d’appréhender en première partie
sur le contenu de la conférence de Madrid 1880 (Partie I) et son impact sur l’Empire
Chérifien (Partie II).

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Partie I : Les fondements de la convention de Madrid de 1880
Dans cette première partie, nous essayerons de montrer tout d’abord dans un premier
chapitre les dispositions de la convention, afin d’analyser ensuite dans un deuxième chapitre
ses principaux objectifs.

Chapitre 1 : dispositions de la convention.

Le projet de la conférence comprend 17 articles constituant la convention du 3 juillet


1880 :

Les conditions dans lesquelles protection peut être accordée, sont celles qui sont inclues dans
le traité britannique et espagnol avec le gouvernement marocain et dans la convention de
Béclard de 1863 avec la France, sauf les modifications qui y sont portées par la présente
convention. (Article 1)

Les articles de 2 jusqu’à l’article 9 concernent le La reconnaissance du Maroc des


représentants des pays étrangers sur le sol marocain selon les traités, les sujets du Sultan
recrutés par eux. Ces derniers et leurs familles seront des protégés et ne seront soumis à aucun
droit, impôt quelconque, en dehors de ce qui est stipulé aux articles 12 et 13 de la même
convention. Un sujet marocain au service d’un sujet étranger ne peut être arrêté qu’à condition
de tuer quelqu’un, le blesser ou violer son domicile. Mais l’autorité diplomatique ou
consulaire sous laquelle il est placé devrait être avertie sans retard.

Art. 10. —La situation des censaux reste telle qu’elle a été établie par les traités et par
la convention de 1863.

Art. 11. 12. 13 — concerne La reconnaissance du droit de propriété pour tous les
étrangers. Ainsi le payement de l’impôt agricole pour les étrangers et les protéger possédant
ou locataires des terrains cultivés et le paiement de l’impôt « des portes » pour les
propriétaires des bêtes.

ART. 14. 15 .16 — Décris les qualités des employeurs des représentations étrangères
(porteurs d’un document signé par le chef de mission ou par l’autorité consulaire) et les sujets
marocains naturalisé à l’étranger, qui doivent opter entre sa soumission entière aux lois de
l’Empire ou l’obligation de quitter le Maroc au cas de leurs retour au territoire marocain.

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Ainsi la non reconnaissance des autorités marocaines à l’avenir d’autres protections non
exprimées dans cette convention.

Art. 17. — Le droit au traitement de la nation la plus favorisée est reconnu par le
Maroc aux puissances représentées à la Conférence de Madrid.

Chapitre 2 : analyse de la convention

La convention de Madrid 1880 fondée sur les traités signés entre l’empire chérifien et
l’Espagne, la grande Bretagne et le traité de Béclard avec la France en 1863 est venu
octroyées les privilèges capitulaires assurer par les douze puissances européennes et les USA
à leurs ressortissants sur le sol marocain et des sujets marocains protégés , en leur qualité,
"censaux" (courtiers de négociants étrangers établis sur place des firmes commerciales), ou
des associés agricoles liés à des partenaires européens par des contrats de culture ou d’élevage
. Dans les 17 articles qui la compose elle détaille dans ses articles les immunités juridique et
fiscales octroyés aux sujets du sultan protégés, recrutés par les différentes représentations
étrangères que ça soi des ambassades ou consuls qui a constitué un puissant facteur de
mutation socio-économique, et "culturelle" pour eux durant cette époque.

La convention a pour but aussi la généralisation de la clause la plus favorisée pour


toutes les puissances signataires de la convention de Madrid 1880.

La conférence internationale s’est réunie en principe pour examiner les problèmes


posés par l’extension anarchique des "protections" – et les risques d’une remise en cause de
l’équilibre des forces présentes au Maroc et représente une étape décisive sur la voie de
l’instauration d’un "protectorat international" de facto  sur le Maroc, prélude au "régime"
institué par l’Acte d’Algésiras (1906) et au protectorat proprement dit (1912).

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Partie II : l’impact de la convention de Madrid de 1880

Chapitre 1 : l’impact de la convention de Madrid de 1880 sur


le Maroc

Il convient de noter que cette conférence a connu un grand succès, sa réputation s'est
accrue et on en a parlé pendant plus de deux ans. Mais il y’a eu pas mal de violations par les
treize pays signataires la majorité des consuls et personnes protégés ont violés les dispositions
de la présente convention et ont dépassés les privilèges qui leur sont accordés et ils avaient
aussi des problèmes accrus au Maroc.

Loin de répondre aux sollicitations de Moulay Hassan (1873-1894) qui réclamait des
mesures restrictives en matière de distribution des patentes de "protection" et des certificats de
"naturalisation", les délégués des treize puissances réunies dans la capitale espagnole
imposèrent, en effet, des dispositions qui aggravaient les abus déjà existants.

Après cela, le Maroc est devenu contraint et incapable de résoudre ses propres
problèmes intérieurs, car il n'a pas pu agir dans ses affaires intérieures sans avoir obtenu
l'autorisation des treize pays participant à la conférence, et cette période de protection est
restée dominante.

L'État du Maroc, s'est transformé en un pays colonisé, qui a été dominé au niveau
administratif et des affaires intérieures pendant quarante-quatre ans, jusqu'à ce que le Maroc
obtient son indépendance.

Bien que la Conférence de Madrid ait stipulé la non-ingérence dans les affaires
intérieures du Maroc, les pays signataires de la convention interfèrent dans les affaires du
Maroc.

Il convient aussi de noter que l'armée marocaine était pleinement préparée, entraînée
quotidiennement et avec une formation solide, mais elle ne possède aucun type de munitions,
car elle n’en 'avait pas le droit.

L’influence des puissances n’a cessé de prendre de l’ampleur, en effet l’'Espagne


possédait les « présides » de Ceuta et Mellila, grossis des acquisitions de la guerre hispano-
marocaine.

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L'Angleterre, à partir de Gibraltar, assurait 40 % du commerce marocain et contrôlait
le détroit.

L'Allemagne exprimait ses prétentions par des plans de partage donnant à l'Angleterre
Tanger et la côte méditerranéenne, à l'Allemagne Rabat, Casablanca et Mogador, à la France,
les confins Algéro-marocains jusqu'à la Moulouya.

On a pu résumer la situation en disant qu’à l'Angleterre allait le Maroc stratégique, à


l'Allemagne le Maroc économique et à la France le Maroc pittoresque.

Chapitre 2 : Les crises internationales du Maroc (1905-1911)

1 - La première crise marocaine

La première crise marocaine (également appelée crise de Tanger) fait référence à une
crise internationale provoquée par la situation coloniale au Maroc entre mars 1905 et mai
1906.

La première crise marocaine est née des rivalités impérialistes des principaux pays, en
l'occurrence entre l’Allemagne d'un côté et la France avec le soutien de l'Angleterre de l'autre.

Les accords français conclus en 1904 avec l’Angleterre (le 8 avril) et l’Espagne (le 7
octobre) accordent à la France le droit de contrôler le Maroc en tant que protecteur. Cela a
créé une animosité avec l'Allemagne, qui est restée dans les replis. L’Allemagne a
immédiatement adopté une position diplomatique pour empêcher l’entrée en vigueur du
nouvel accord, notamment la visite provocatrice de l’empereur Guillaume II aux "portes
ouvertes" de son discours à Tanger ( 31 mars 1905 ).

L'Allemagne a également cherché à organiser une conférence multilatérale où la


France pourrait être convoquée pour tenter de poser la crise aux dirigeants d'autres pays
européens.

Dans un premier temps, le Premier ministre français a exprimé son intérêt pour la
recherche d'un compromis, mais le rejet de l'opinion publique française contre l'Allemagne a
amené le soutien anglais à la position française. La tension a atteint son paroxysme à la mi-
juin lorsque la France a annulé toutes les promesses militaires à partir ( le 15 juin ), poussant

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l'Allemagne à menacer de signer un accord d'alliance de défense avec le monarque marocain (
le 22 juin ).

Le 1 er juillet, la France a accepté de participer à la conférence avec le ferme soutien


de l'Angleterre, car il était devenu évident que l'Allemagne était devenue diplomatiquement
isolée.

La crise s'est poursuivie à la veille de la conférence sur l'île verte, en Espagne, où


l'Allemagne a convoqué des unités de réserve militaire (le 30 décembre) en échange de l'envoi
par la France des forces combattantes à la frontière allemande (le 3 janvier).

Lors de la même conférence des Nations Unies, les Allemands se sont retrouvés seuls
malgré le soutien de l'Autriche à leur position. Dans une tentative de compromis autrichien
rejeté par tous sauf l’Allemagne. Le 31 mars 1906, les Allemands décident d'accepter un
accord de compromis pour préserver leur image internationale. La France a également accepté
de prendre le contrôle de la police marocaine, mais cela lui a permis de garder le contrôle
effectif des affaires politiques et des finances marocaines.

La crise a provoqué la visite du Kaiser Wilhelm II à Tanger au Maroc le 31 mars 1905,


ce dernier a fait quelques remarques en faveur de l'indépendance du Maroc, contestant
l'influence française au Maroc.

La France exerce une influence au Maroc par acclamation de la part de la Grande-


Bretagne (par le biais d’une réconciliation amicale) et de l’Espagne en 1904, décision que
l'Allemagne considère comme un coup porté aux intérêts de son pays où des mesures
diplomatiques ont été prises pour contester.

Le gouvernement allemand a demandé une conférence dans laquelle toute l'Europe se


réunirait. La provocation de Guillaume II peut être considérée comme un test du pouvoir
amical de la réconciliation.

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2- La deuxième crise

Dans les régions de l'intérieur marocain, qui échappent au contrôle des Européens, la
situation est confuse. En mai 1911, à l'appel du sultan, l'armée française occupe Fez, Rabat et
Meknès afin de protéger des Européens menacés par un soulèvement des tribus.

L'Allemagne dénonce cette entorse à la convention d'Algésiras. Pour intimider la


France et l'obliger à des négociations, le gouvernement allemand envoie en juillet 1911, un
petit navire de guerre, la Panther, dans la rade d'Agadir un port marocain de l'Atlantique.

Deux autres navires de guerre allemands seront envoyés sur place pour se relayer afin
d'assurer une présence permanente.

Des négociations difficiles s'engagent. L'Allemagne réclame tout le Congo français en


échange de ses prétentions sur le Maroc. Pour la France, céder le Congo serait un abandon
contraint d'une partie de son territoire, donc une raison pour déclarer la guerre. La menace
d'une intervention militaire britannique, oblige l'Allemagne à réduire sa demande.

L'accord est signé le 4 novembre 1911. L'Allemagne renonce à ses vues sur le Maroc.
Elle cède à la France une bande de terres dans le nord-est du Cameroun (alors colonie
allemande). En compensation elle obtient la partie intérieure du Congo français comprise
entre le Cameroun et le Congo belge. Ainsi qu'une bande de terre au sud du Rio Muni ou
guinée espagnole. En 1911, il s'en est fallu de peu d'une guerre franco-allemande.

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CONCLUSION

Depuis les années 1950, le Maroc est convoité économiquement par la France, la
Grande-Bretagne et l’Espagne. Les rivalités entre ces grandes puissances ont menés à
l’établissement de la convention de Madrid en 1880 afin de règlementer leur présence et
celles de leurs ressortissant ainsi d’exercer une protection capitulaire sur les sujets marocains
protéger des différentes représentations étrangers sur le sol marocain (ambassades et
consulats).

Malgré son impact économique et politique sur le Maroc, la conférence de Madrid a


permis de garder un certain équilibre concernant les intérêts économiques des puissances
étrangers et d’éviter des affrontements militaires, cela a contribué d’une façon ou d’une autre
que le royaume chérifien conserve son indépendance durant le 19ème siècle.

Merci
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Bibliographie

 Textes du Droit International :


• Convention de Madrid de 1880.

 Ouvrages :
• Les origines diplomatiques du "Maroc espagnol"
(1880-1912), Henry Machat Revue des mondes musulmans et de la
Méditerranée Année 1970 7 pp. 101-170.

 Articles :
• Repères chronologiques de l’Histoire du Maroc
http://www.e-taqafa.ma/dossier/rep%C3%A8res-chronologiques-de-l%E2%80%99histoire-du-maroc-abdelaziz-touri

• Histoire. Comment le Maroc a été vendu :


https://telquel.ma/2012/08/07/Histoire-comment-le-Maroc-a-ete-vendu_439_2

• LE MAROC AU XIXe SIÈCLE :


https://www.lemonde.fr/archives/article/1963/12/26/le-maroc-au-xixe-siecle_2225210_1819218.html

 Documents :
• CONVENTION DE MADRID, 03/07/1880
http://www.culture-islam.fr/contrees/maghreb/convention-de-madrid-03071880

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