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Le processus de pénétration
étrangère au Maroc
Introduction
I- Les causes de la pénétration étrangère
A- les facteurs militaires
B- les facteurs économiques
II- les effets de la pénétration étrangère
A- le Maroc à l’épreuve du premier choc
européen
B- vers le protectorat
Conclusion
Bibliographie
INTRODUCTION
L’histoire du Maroc a été intimement liée à l’évolution des rapports entre les
puissances étrangères ayant une présence et des intérêts dans ce pays. C’est une
histoire de crises, d’affrontements et de lutte d’influences entre puissance
impérialistes.
Sous le règne de Moulay Ismail, le Maroc fut pour l’Europe un partenaire commercial
important, considéré par cette dernière comme un interlocuteur crédible. Liées au
commerce ainsi qu’au rachat des captifs, des ambassades furent échangées avec la
France et l’Angleterre.
Mais la période qui suit la mort de Moulay Ismail, comme celle qui suivit la mort
d’al-Mansour, voit le retour à l’anarchie, au trouble dû à la lutte de succession. Le
Maroc entre alors dans une période d’anarchie largement due à l’armée qui, au gré de
ses sentiments ou de ses intérêts, fait et défait les sultans toujours choisis au sein de la
famille alaouite. Il est fondamental de noter qu’en dépit de cette crise gravissime, la
dynastie alaouite ne fut jamais remise en question.
Dès le règne de Muhammad ibn Abd Allah (1757-1790), des traités de commerce sont
signés avec les puissances européennes, et Mogador est fondée pour concentrer le
commerce du Maroc avec l'Europe (1765).
Mulay Yazid (1790-1792) meurt dans une révolte du Sud provoquée par ses
exactions, ainsi que Mulay Sulayman (1792-1822) se heurte à des révoltes berbères
dans le Moyen Atlas, leurs successeurs, Mulay Abd al-Rahman (1822-1859) et
Muhammad ibn Abd al-Rahman (1859-1873), sont engagés dans des guerres contre la
France (qui exige l'expulsion du Maroc de l'insurgé Abd el-Kader, et inglige la lourde
défaite de l'Isly, 1844) et contre l'Espagne (1859-1860), révélant la faiblesse de
l'armée.
L’intérêt de notre sujet est quasiment historique en abordant les diverses phases de la
pénétration étrangère par lesquelles a passé le Maroc tout au long le XIXème siècle
Problématique :
Quelles sont les principaux causes et conséquences qui ont marqué l’histoire de la
pénétration étrangère au Maroc ?
1-Bataille d’isly
Dès 1830, la conquête de l'Algérie est accompagnée d'une colonisation , les militaires
français deviennent des colons en s'installant et aménageant le territoire conquis. Le 5
juillet 1830, ils conquirent Alger et mirent ainsi fin à trois siècles de domination
turque en Algérie.2
Les réactions marocaines à la prise d’Alger, Moulay ‘Abd al-Rahman, qui connaissait
l’état réel de ses troupes, se borna dans un premier temps à ouvrir largement ses
frontières aux réfugiés algériens fuyant les soldats français. Il donna des instructions
dans ce sens au gouverneur de Tétouan dont la ville avait accueilli un grand nombre
de ressortissants d’Alger et d’Oran.
Dans cette conquête, le Maroc se sentant solidaire des musulmans d’Algérie qui
luttaient contre l’invasion chrétienne leur envoya vivres et armes. A partir de ce
moment-là, le Maroc se trouvait indirectement impliqué dans une lutte, qui à la base,
n’est pas sienne
Les troupes françaises ayant acculé Abd el Kader (est un émir, chef religieux
et militaire algérien, qui mène une lutte contre la conquête de l'Algérie par la
France au milieu du XIXe siècle dans la zone frontalière avec le Maroc et occupant en
1844 les lisières du Sahara déclenchèrent le premier incident frontalier franco-
marocain. Cet incident allait provoquer une vive émotion en France qui trouva là
prétexte à une intervention contre le Maroc.
1
La France envoya une mission diplomatique en 1832 au Maroc afin d’obtenir la neutralité du
makhzen dans les affaires algériennes. En l’obtenant, la France pouvait poursuivre en toute liberté ses
opérations militaires.
2
Michel abitbol, « histoire du Maroc », 8e édition, empus, page 274, 2014.
troupes marocaines. Dès lors, le Maroc ne pourra résister totalement aux sollicitations
européennes.
La bataille d’Isly est une bataille qui a eu lieu près de la ville d’Oujda entre les armées
du Maroc et de la France le 14 août 1844, grâce à l’aide du sultan marocain Moulay
Abdel Rahman pour la résistance algérienne contre la France et son étreinte du prince
Abdelkader, d’où la France attaquer le port de Tanger, puis le port de Tetouan, puis le
port d’Assilah. La bataille s’est terminée par la victoire du Français et l’imposition de
conditions difficiles au Maroc. Ces conditions étaient la saisie par la France d’un
territoire marocain comme punition, et la France imposait une amende au Maroc et
empêchait le Maroc d’apporter leur soutien à l’Algérie.
Le traité de Tanger fut signé un mois plus tard, par lequel le Maroc reconnaissait
la présence française en Algérie et cessait tout soutien officiel à l'émir Abd el-
Kader déclaré hors-la-loi au Maroc et en Algérie et entérine le tracé de sa frontière
avec l'Algérie.
Cet accord est considéré comme l'un des traités les plus dangereux de l'histoire des
relations entre le Maroc La France, car elle compliquait les choses et laissait la
question des frontières ambiguë cela a ouvert la porte au conflit entre les deux pays.
La défaite d'isly est un accident qui a dévoilé la faiblesse et le retard du Maroc Tous
les niveaux, comme le Maroc a fait après cette défaite un terrain de rivalité
européenne et Pour les expansions coloniales.
Pour conclure les défaites d’Isly et de Tétouan ont marqué le début d'une série de
pénétration européenne, qui ont perturbé les données politiques, militaires et
économiques et ouvert la voie à la colonisation.
6
Un traité de paix fut signé le 26 avril 1860 entre l’Espagne et le Maroc. Ratifié le mois suivant par la
reine d’Espagne et le roi du Maroc, il préconisait, en échange du retrait total de Tétouan, le paiement
par le royaume chérifien d’une indemnité de guerre colossale de 100 millions de pesetas (soit
l’équivalent de 21 millions de riyal marocains, 105 millions de francs-or) dont la moitié dans un délai
maximal d’un an 2. Le Maroc accepta en outre de signer un accord commercial avec l’Espagne qui
obtenait, par ailleurs, l’agrandissement territorial de Ceuta et de Melilla, la présence de missionnaires et
de consuls espagnols à Fès ainsi que le retour à la Péninsule de l’ancien comptoir espagnol de Santa
Cruz de Mar Pequeña, au sud d’Agadir, dont personne ne connaissait en fait l’emplacement exact mais
que l’on s’accorda, par la suite, à situer dans l’enclave d’Ifni
7
https://www.efmaroc.org/cea/pdf/dosh1.pdf
B- les facteurs économiques de la pénétration étrangère
La série de pressions économiques a commencé par obliger le Makhzen à signer des
accords commerciaux inégaux visant à jeter les bases solides des fuites européennes,
et jusqu'au début du XIXe siècle, tous les traités de paix et d'amitié conclus par le
Maroc avec des puissances différentes exigeaient la réciprocité entre États souverains
égaux.
Ces accords et traités, y compris les grandes concessions accordées par les marchands
étrangers, portèrent un coup violent aux pouvoirs du sultan et affaiblirent la capacité
du makhzen à résister à l'invasion impérialiste.
8
https://www.efmaroc.org/cea/pdf/dosh1.pdf
9
Michel abitbol, « histoire du Maroc », 8e édition, empus, page 278, 2014.
2-traité hispano-marocain 20 novembre 1861
Les Britanniques, qui ont des intérêts commerciaux à protéger au Maroc, négocient en
1861 un retrait de l’Espagne de Tétouan. Mais pour permettre au Maroc de payer
l’indemnité de guerre, les Britanniques octroient au Royaume un prêt de 17,5 millions
de francs-or, à un taux d’intérêt de 5%, transformant dès lors une simple indemnité de
guerre en engagement financier à long terme.
D’abord cantonnée dans les villes du littoral, l’influence européenne toucha dès lors
l’intérieur du pays. De nombreux négociants européens, accompagnés de leurs agents
juifs et musulmans, se mirent ainsi à sillonner les campagnes pour faire l’acquisition
de troupeaux entiers de moutons dont ils exportaient la laine à l’étranger. Beaucoup
d’entre eux cherchaient à s’associer à des paysans : en cas de faillite de leurs
partenaires, ils étaient sûrs de pouvoir acquérir, à moindres frais, le droit de propriété
sur leurs terres et leurs troupeaux.
10
https://www.efmaroc.org/cea/pdf/dosh1.pdf
11
https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1963_num_10_3_3219
Nous allons traiter dans cette partie l’ensemble des effets qui ont pu résulter lors de la
pénétration étrangère au Royaume chérifien.
Décuplant pratiquement en valeur entre les années 1830 et les années 1890 (de 8 à 80
millions de francs), le commerce maritime du Maroc connut un essor remarquable à
partir de 1856. L’Angleterre y détenait une part prépondérante : 57 à 69 % des
exportations (laines, grains, peaux, huiles, plumes d’autruche) et 60 à 87 % des
importations (sucre, thé, cotonnades) ; puis autour de 70 % de l’ensemble des
échanges jusqu’à l’effroyable famine de 1878-1880. Elle était suivie par la France qui
accaparait 20 % du commerce marocain à la fin des années 1870, laissant loin derrière
elles l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Grâce à sa balance des paiements excédentaire,
le Makhzen put rembourser sans trop de difficultés sa dette à l’Espagne ainsi que
l’emprunt anglais. Le solde commercial, ajouté au montant des nouveaux impôts
ruraux et urbains (meks ou « droit de portes » prélevé sur les charges de marchandises
venant de l’intérieur) instaurés au lendemain de la guerre avec l’Espagne, lui permit
notamment de financer les premières réformes militaires et administratives introduites
par Sidi Mohammed et son fils Moulay Hassan. L’état des finances royales s’améliora
encore une fois passée la crise de 1878-1880, lorsque le royaume chérifien remboursa
la dernière tranche de la dette espagnole, en 1884.
Ainsi donc, le Maroc s’ouvrit largement à l’Europe à partir de la fin du XVIII e siècle.
De vieux ports – Tétouan, Larache, Rabat, Anfa, Safi, pratiquement sans emploi,
rouvrirent leurs rades au trafic commercial. D’autres, comme Essaouira et El-Jadida
(Mazagan), furent construits à neuf par la volonté de souverains désireux d’élargir les
perspectives économiques de leur pays. Comme sous d’autres latitudes, ce
changement radical ne s’effectua pas de plein gré ; il s’opéra sous la pression
conjuguée des consuls, des négociants et des soldats européens qui obligèrent le
royaume chérifien à faire une plus grande place aux intérêts et aux produits du Vieux
Continent. Sa position géographique, au point de rencontre entre l’Afrique et l’Europe
et entre la Méditerranée et l’Atlantique, suscita des convoitises à mesure que sa
faiblesse militaire s’étalait au grand jour, comme en 1844 lors de ses démêlés avec la
France, ou en 1860 face à l’Espagne.
Pendant des siècles, les Juifs furent la seule minorité non musulmane vivant au
Maroc. En dehors des prisonniers de guerre, des renégats chrétiens et des bagnards
fugitifs des présides ibériques, les seuls Européens que les Marocains pouvaient
croiser sur leur chemin, jusqu’à la fin du XVIII e siècle, étaient soit des consuls, soit
des aventuriers ou des marins échoués sur leurs plages, en plus de quelques rares
négociants de passage dans les fondouks des grandes villes et d’un nombre plus
insignifiant encore d’ecclésiastiques en charge du rachat des captifs.
Variant d’une période à l’autre, leur nombre total était de moins de 400 personnes en
1836. Il dépassa un millier en 1862 pour atteindre 1 500 en 1867, 2 900 en 1877, 3
500 en 1885 et 9 000 en 1894. Jusqu’au milieu du XIX e siècle, les ressortissants
britanniques (originaires en majorité de Gibraltar) formaient la plus forte colonie
étrangère du pays. Installés de préférence à Essaouira et Tanger, ils furent dépassés
après 1860 par les Espagnols qui représentaient 60 % de tous les expatriés européens
en 1885. Ceux-ci constituaient 20 % de la population totale de Tanger où ils
imposèrent leur langue. Fort nombreux également à Tétouan, Larache, Rabat et El-
Ksar, ils formaient 50 % des expatriés de Casablanca et de El-Jadida. Venaient
ensuite les Français, originaires pour la plupart de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône,
qui formaient l’essentiel de la population européenne de Casablanca jusqu’au milieu
des années 1860 avant de diminuer considérablement par la suite.
Jusqu’au début des années 1890, Tanger et Essaouira étaient les deux pôles
principaux de la présence européenne. À partir de cette date, Casablanca prit le relais
d’Essaouira et devint le siège des deux grands consulats étrangers du pays, ceux de
France et d’Angleterre, tandis que la ville du Détroit demeurait le lieu de résidence
des ministres plénipotentiaires et de la dizaine de légations accrédités au Maroc.
Celles-ci avaient des représentants – consuls, vice-consuls et agents consulaires –
dans tous les ports de la côte où vivaient la quasi-totalité des Européens ainsi que,
beaucoup plus tard, à Fès et à Marrakech, où, à la fin du siècle, on comptait sur les
doigts des deux mains seulement le nombre d’Européens qui y résidaient
Mais plus encore que les établissements scolaires et les hôpitaux, la publication des
premiers journaux fut l’une des conséquences les plus visibles de la pénétration
européenne. Rédigés en espagnol, en anglais, en français ou en arabe, ils étaient tous
installés à Tanger et avaient pour principaux lecteurs les membres des légations
étrangères, la colonie européenne dans son ensemble ainsi que le milieu juif
européanisé des villes côtières.
La conférence de Madrid de 1880 donna lieu à des accords signés par le Maroc, sous
le règne de Moulay Hassan, et les pays européens, pour renforcer les avantages liés à
l'évolution de ces derniers sur le sol marocain et donner un caractère juridique et
réglementaire à cette progression.
Seize séances se sont déroulées entre le 19 mai et le 3 juillet 1880 en présence de
plénipotentiaires représentant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Belgique,
l'Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne (et le Danemark), l'Italie,
le Maroc, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède (et la Norvège). Une convention a été
adoptée le dernier jour, 3 juillet 1880.
En vertu de ces accords, les pays européens gagnèrent la liberté de posséder des terres
et des biens dans l'ensemble du territoire du Maroc.
Du point de vue du droit international, « la protection est l’exercice par les agents
diplomatiques et consulaires d’un droit de souveraineté territoriale du gouvernement
du pays auprès duquel ces agents sont accrédités ». Le Maroc a connu l’extension de
ce système surtout après la guerre de Tétouan avec l’Espagne (1859-1860). Pendant le
règne du Sultan Moulay Hassan (1876-1894), la protection devient un moyen efficace
de pénétration impérialiste. Les Américains, comme les autres puissances
européennes, ont usé et abusé de cette pratique.
Nous aborder dans ce chapitre l’ensemble des actes juridiques conclu avant le
protectorat à savoir la conférence d’Algesiras dans un premier temps (section 1) et le
traité de Fès dans un second temps (section 2).
La crise de Tanger, en 1905, est une crise internationale opposant les puissances
européennes au sujet de la colonisation du Maroc, qui sera réglée, dans un premier
temps, par la conférence d'Algésiras
L'extrême tension internationale induite par la crise pousse les grandes puissances à
trouver une solution diplomatique qui s'incarnera dans la Conférence d'Algésiras entre
janvier et avril 1906, pour trouver un compromis négocié. Ce sommet à 13 États (12
États européens et les États-Unis) consacre le principe de la "porte ouverte", qui
reconnait et légalise l'influence française tout en mettant à sa charge d'assurer l'égale
et juste compétition économiques entre les Puissances sur le territoire marocain. Ce
règlement marque un coup d'arrêt à l'expansion coloniale de la France.
Après ce règlement s'esquisse une relative détente franco-allemande, dont le
réchauffement de relation accouche d'un accord commercial bilatéral sur le Maroc en
février 1909.
Conclusion
la défaite de l’Isly en 1844 face aux Français et l’occupation de Tétouan par
l’Espagne en 1859, deux débâcles militaires lourdes de conséquences qui allaient
préparer la voie à la pénétration européenne, puis à la perte d’indépendance du
royaume chérifien au début du siècle suivant.
Plusieurs traités et conventions
Autrement dit la pénétration économique a été marqué par la signature de certains
nombres de traités et conventions qui ont encouragé l’Europe à s’intéressaient au
Maroc.
Depuis 1902, la pénétration économique et militaire européenne s’est intensifiée au
point que le sultan Moulay Abd al-Hafid, frère de Moulay Abd al-Aziz, est contraint
de signer en 1912 le traité de protectorat qu’est la Convention de Fès.
Le traité institue, à partir du 30 mars 1912 le régime du protectorat français. En
octobre de la même année, le sous-protectorat espagnol est mis en place sur le nord du
Maroc
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
Michel ABITBOL, « histoire du Maroc », 8e édition, PERRIN,
empus, 2014.
Textes de lois:
La convention anglo-marocain de 1856.
Webographie
https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-
contemporains-2005-3-page-103.htm#s1n9.
http://www.memoarts.ma/doc/alaouittes.php.
https://www.clio.fr/chronologie/pdf/pdf_chronologie_maroc.pdf.
https://mostafamelsa.files.wordpress.com/2014/07/histoire-du-maroc-de-
my-idriss-c3a0-mohammed-vi1.pdf.
http://emsomipy.free.fr/Documents/Art.Maroc128.PenetrationEuropeenne
.htm
https://www.monde-diplomatique.fr/mav/86/PIRONET/14101