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20I3
.ORG
Conférence de presse
10 mars 2011
marseille2013
B
onjour, nous vous avons réunis aujourd’hui dans le vallon des Auffes pour vous annoncer notre
intention d’organiser un OFF durant cette année capitale pour la culture.
Car, franchement à quoi ressemblerait Marseille en 2013 sans un OFF ? À une année sans
manifestations contre le gouvernement, sans grèves des poubelles, sans OM-PSG, sans affaires ?
Impossible à concevoir pour nous !
1 Mais avant de vous expliquer comment nous allons procéder pour ce OFF, nous allons vous ra-
conter notre histoire.
En 2003, Antonin Doussot, Martin Carrese et moi-même (Éric Pringels), travaillions dans une agence de
communication. Tous les supports que nous devions réaliser se terminaient par 13 (Culture13, Sport13,
Média13). On a fini par terminer nos adjectifs en 13. « Super sympa13, Cool13, Bravo13, Débile13 »...
À force, on s’est dit qu’on allait faire quelque chose avec ce 13. C’est alors que j’ai vu que la capitale
européenne de la culture serait française en 2013. J’ai donc proposé à Antonin et Martin de déposer
les noms de domaines marseille2013.com, .fr, et .org ainsi que les marques correspondantes à l’INPI.
Via le site, nous lançons un appel à projet artistique pour faire connaître les artistes et pour positionner
Marseille sur ce créneau, n’ayant pas trop confiance dans l’équipe municipale. On ne sait pas si Jean-
Claude Gaudin a eu vent de notre initiative, mais quelques mois plus tard, la ville de Marseille dépose
son dossier de candidature.
Durant quatre ans, Marseille2013.org rassemble une quarantaine de projets, allant de l’architecture à
la poésie, ainsi qu’une cinquantaine d’auteurs. Une association, M2K13 est créée pour supporter notre
projet, mais nous fonctionnons toujours sur nos ressources personnelles.
L’audience du site double très vite, pour atteindre aujourd’hui près de 25 000 visites/mois. Certains
artistes, Ralitza Kaperska et Emmanuel Germond par exemple, ont bénéficié du site pour valoriser
leurs projets.
Pour autant, notre site est intégré à la dernière minute au site officiel, juste avant la visite du jury européen.
En septembre 2008, Marseille-Provence obtient la victoire comme capitale européenne de la culture.
Nous sommes à nouveau heureux !
D’un seul coup, le projet intéresse terriblement l’institution mais pas vraiment sur le versant culturel.
Marseille-Provence 2013 nous propose un contrat de 5 000 euros qui précise que l’institution pourra
avoir accès librement au contenu de Marseille2013.org et que nous lui cédions la marque marseille2013 ;
ainsi que les noms de domaine en .com et .fr.
Nous refusons.
Pire encore, nous dotons notre site d’un média ayant pour objectif de décortiquer le montage de cette
capitale.
Et nous avons été servi ! Car, plus qu’à Bruxelles et Lille, la Capitale européenne de la culture de Marseille-
Provence 2013 est aujourd’hui accaparée par les stratégies politiques et les ambitions économiques.
Muselier, Mennucci, Joissains, FO, Falco… Nous avons déjà décrit tout cela en détail sur notre site.
au final, tout cela occulte depuis deux ans l’essentiel : les artistes.
2013 devait être une occasion pour aider les artistes à se faire connaître et reconnaître mais également
les aider à sécuriser des situations économiques souvent très précaires.
Concrètement, que va-t-il rester comme budget disponible pour faire émerger des projets qui ne seront pas
relayés par ces structures ? N’était-ce pourtant pas l’ambition d’une Capitale européenne de la culture ?
Nous avons décidé de ne pas regarder le train passer. Si on nous interdit de monter dedans, il nous
reste à prendre nos chevaux pour tracer notre route. Après tout, nous avons la légitimité historique et
artistique.
Attention, nous souhaitons, en effet, centrer notre OFF sur ce qui nous plaît et nous horripile en même
temps dans la ville : ses paradoxes
Ville cosmopolite mais esprit villageois, ville urbaine mais verte, ville portuaire mais tournée vers l’intérieur,
ville morte la nuit mais prochaine capitale européenne de la culture, ville qui désigne des élus mais qui
est gouvernée par d’autres, ville de chaos urbain mais qui tend à la normalisation, ville incontrôlable
mais prévisible, ville monde mais qui ne pense qu’à Paris, ville raciste mais solidaire, ville repoussante
mais attachante, Marseille nous séduit et nous révulse par ses multiples paradoxes.
Elle agit en nous comme un aimant qui aurait le plus et le moins sur le même côté. Et c’est cela qui
précisément en fait sa particularité en France et même peut être en Europe.
à son projet. S’il est atteint, l’argent est versé. S’il n’est pas atteint, l’argent est restitué aux donateurs.
D’autres partenariats sont en cours de négociations, notamment pour la gestion administrative des
projets et des échanges logistiques.
Concernant l’équipe qui anime le OFF, nous sommes aujourd’hui 6. Nous misons sur la publicité pré-
sente sur notre site et sur l’exploitation de la marque marseille2013 pour rémunérer l’équipe. Nous
en profitons donc pour faire un appel aux entreprises et aux commerçants qui souhaitent annoncer et
profiter de la visibilité de notre site, seconde occurrence sur google.
1 Dernière chose
Pour nous, faire un OFF, ce n’est pas nous opposer au IN, mais proposer une autre façon de bâtir et
de vivre la capitale européenne de la culture correspondant plus à l’idée que nous nous faisons de la
ville et des artistes qui l’habitent.
En 2013, tout le monde devrait avoir le droit de s’éclater. Nous avons été les premiers et nous comptons
bien être les derniers !