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L’engagement politique est l’ensemble des actes manifestant la volonté de participer à la vie
politique pour peser sur ses orientations ou interpeller les autorités politiques.
L’engagement politique comporte certes une dimension individuelle (artistes engagés, grève
de la faim, consumérisme politique, dimension individuelle du vote…), mais il s’agit surtout
d’un phénomène collectif. C'est-à-dire qu’il s’effectue le plus souvent dans le cadre
d’organisations diverses (l’engagement syndical et associatif ou la participation à des
mobilisations collectives).
Par ailleurs, comme le vote, l’engagement politique obéit à des déterminismes socioculturels
et doit être relié au processus de socialisation.
1. Le Vote
B) Le militantisme
Le militantisme est l’engagement des individus de forte intensité dans un parti politique,
une association ou un mouvement social pour une cause collective.
■ Selon Oxon Mancur, c’est l’idée selon laquelle s’engager est à priori irrationnel car les
coûts de la participation sont individuels mais les bénéfices collectifs. Le choix rationnel est
de ne pas supporter les coûts et d’adopter un comportement de passager clandestin (La
stratégie du free-riding ou « ticket gratuit » ou encore du « cavalier seul » qui consiste à
laisser les autres agir et supporter les coûts de l’action, tout en bénéficiant de ses retombées
éventuelles qui constituent un bien collectif.
■ La solution à ce paradoxe vient de l’existence d’incitations sélectives (positives ou
négatives). Les incitations positives sont des avantages réservés à ceux qui participent à
l’action collective (monopole des syndicats sur l’embauche, sur les promotions ou services
offerts à des prix inférieurs à ceux du marché). Les incitations négatives sont des représailles
contre ceux qui adoptent un comportement de passager clandestin.
■ Les individus ne s’engagent pas tant pour obtenir des récompenses matérielles, mais parce
que l’engagement leur procure des gratifications d’ordre affectif, moral et identitaire : estime
de soi, reconnaissance, intégration à un groupe en lutte, partage de moments intenses,
camaraderie, fierté de défendre ses valeurs, de se sentir altruiste, d’agir pour une juste cause,
de contribuer à « faire l’histoire ». Elle souligne également que l’engagement militant est un
moment de socialisation intense et joue un rôle décisif dans la construction de l’identité.
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1. La structure des opportunités politiques
Elle désigne l’environnement politique auquel sont confronté les actions collectives et
mouvements sociaux qui peuvent favoriser ou défavoriser l’action collective. Elle repose
principalement sur quatre piliers :
Un système politique ouvert/fermé aux mobilisations collectives
Des alliances politiques stables/instables
Capacité/Incapacité d’un système politique à développer des politiques satisfaisant les
mouvements sociaux.
La présence ou l’absence d’alliés, d’élus ou de médias apportant leur soutien au
mouvement.
Par exemple, dans un contexte de forte répression des militants ou les revendications ont peu
de chance d’aboutir, il est probable que l’engagement politique soit moins importante que
dans un contexte ou la revendication est possible.
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A) La catégorie socioprofessionnelle et le diplôme
On constate aussi que plus le niveau de diplôme s’élève, plus le vote systématique et
l’adhésion à un syndicat sont fréquents. En effet, lorsque des personnes sont diplômées, elles
ressentent souvent moins de gêne ou de honte à s’exprimer en public, ce qui va les amener à
prendre davantage la parole ou à participer à l’action collective.
1) L’âge ou la génération
■ La participation électorale conventionnelle est plus importante chez les personnes âgées
comparées à celle des plus jeunes, qui préfèrent la participation électorale non
conventionnelle. En effet, l’absentéisme chez les jeunes s’explique par le fait qu’ils soient
plus frappés par le chômage, la précarité du marché du travail et la dévalorisation des
diplômes.
■ L’engagement associatif des 65 ans et plus est supérieur à la moyenne car ces derniers,
retraités pour la plupart ont plus de temps à s’engager que les jeunes occupés par un emploi.
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2) Le genre
Les femmes ont un engagement militant moins important que les hommes. En effet, d’abord,
les femmes sont plus occupées par les tâches domestiques (facteurs sociologiques), ensuite
l’existence de stéréotypes (manque de charisme, absence de combativité et de maitrise
technique, qualités d’orateurs). Egalement, les syndicats qui restent réticents à l’idée de
confier des positions de pouvoir aux femmes (facteurs politiques). Enfin, le champ politique
français depuis 1789 a privé durablement les femmes du droit de participer et d’être
représentées (facteurs historiques).
Aujourd’hui, l’adhésion aux partis politiques concerne une très faible minorité de citoyens.
Mais il est difficile d’imaginer que les partis politiques puissent disparaître, car ils jouent
encore un rôle central en démocratie. Ils permettent aux candidats de recueillir des dons, à la
population de se repérer dans l’offre politique, ils jouent un rôle crucial lors des élections...
Les syndicats jouent un rôle majeur dans l’action collective et la représentation des salariés,
au nom desquels ils formulent des revendications portant sur le travail (rémunérations, durée,
conditions...) ou la protection sociale (assurance, chômage, retraites, etc.).
Malgré l’existence de plusieurs syndicats, le taux de syndicalisation n’a cessé de baisser
depuis les années 1970.
En dépit de leurs difficultés, les syndicats de salariés restent la première institution de défense
des droits ou d’intérêts collectifs en France. En effet, ils assurent un rôle de contrepoids au
pouvoir patronal.
Le répertoire d’actions des syndicats est très large (au delà de la sphère du travail) :
distribution de tracts, signature de pétitions, arrêts de travail (grèves, grèves perlées, grèves du
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zèle, débrayages, etc.), envoi de délégations dans les bureaux de la direction, défilés,
manifestations, meetings, négociations, etc.
Les associations constituent un remède contre l’apathie politique, car elles permettent aux
citoyens de s’intéresser à la chose publique et de s’impliquer dans les choix collectifs. Les
associations peuvent constituer des espaces d’engagement politique ou non des citoyens. En
effet, elles permettent aux individus de tisser du lien social et d’affirmer certaines valeurs tels
que l’entraide, la solidarité, la défense de cause… de plus, bon nombre d’associations peuvent
demander officiellement à être reçues par des responsables, elles peuvent mobiliser de
nombreuses personnes pour venir participer à l’action, elles vont attirer l’attention des
médias...
Cependant, les travaux de Robert Putnam ou de Nina Eliasoph ont montré que l’engagement
associatif peut aussi conduire à l’« évitement du politique »…
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B) Une diversité d’objet
Les conflits du travail portent davantage portés sur la défense de l’emploi, la protection
sociale et des services publics. C'est-à-dire qu’ils sont tournés sur des questions matérielles et
salariales autour de la sphère du travail. Les principales revendications demeurent, dans
l’ordre, les salaires, le temps de travail, l’emploi et les conditions de travail.
Depuis le XIXè siècle, les syndicats ont joué un rôle important dans les conflits de travail. La
forme traditionnelle d’action des conflits de travail était la grève.
■ On est passé de la grève à de nouvelles formes d’actions collectives telles que les
débrayages, les grèves perlées, les manifestations, etc…
Pour le sociologue américain Ronald Inglehart, les revendications des NMS reposeraient sur
des valeurs « post-matérialistes » telles que le cadre de vie, le respect des différences, les
luttes de minorités centrées sur la reconnaissance d’une identité : mouvements des droits
civiques, féministes, écologistes, homosexuels…
Ces nouveaux enjeux de mobilisation ont fait émerger des luttes minoritaires, portées par des
groupes de personnes en situation d’infériorité dans la société et objets de discrimination.
Il faut toutefois relativiser. En effet, les NMS ne sont pas si nouveaux. En effet, les
mobilisations féministes, écologistes, pacifistes ou antiracistes sont plus anciennes que ne
l’affirme l’analyse des NMS.
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C) Les transformations des répertoires d’action collective
Un répertoire d’action collective est l’ensemble des moyens d’actions revendicatives à la
disposition d’un groupe donnée. Il varie selon le groupe mais aussi le temps.
À certaines époques, la violence était acceptable (1600-1848), alors qu’aujourd’hui elle fait
souvent l’objet de condamnations (à partir de 1848).
Avec les nouvelles technologies, des nouvelles manières de s’organiser et de protester
apparaissent. Elles ont pour but d’occuper l’espace public et s’appuient sur les médias et
l’expertise pour convaincre l’opinion publique. Elles visent à faire pressions sur les hommes
politiques pour qu’ils modifient les lois en vigueur. Leur répertoire d’action est plus innovante
(actions spectaculaire, festives, utilisation d’internet, occupation de lieux …). Ce RAC est
incarné par l’ L’Altermondialisme ou les mouvements écologiques. De plus ces mouvements
fonctionnent en réseaux et peuvent s’allier avec des groupes étrangers pour des évènements
précis (Forum Social Mondial, Mouvement des indignés…)
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