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N’DRI Cours de SES-Terminale Année scolaire  : 2020-2022

Chapitre 10 : Quelles politiques économiques dans le cadre européen ?

Problématiques

- Connaître les grandes caractéristiques de l’intégration européenne (marché unique et zone


euro) ; comprendre les effets du marché unique sur la croissance.
- Comprendre les objectifs, les modalités et les limites de la politique européenne de la
concurrence.
- Comprendre comment la politique monétaire et la politique budgétaire agissent sur la
conjoncture.
- Savoir que la politique monétaire dans la zone euro, conduite de façon indépendante par la
Banque centrale européenne, est unique alors que la politique budgétaire est du ressort de
chaque pays membre mais contrainte par les traités européens ; comprendre les difficultés
soulevées par cette situation (défaut de coordination, chocs asymétriques).

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I) Les étapes de l’intégration européenne

L’intégration européenne s’inscrit dans un contexte de recherche de paix sur le continent


européen.

A) De l’union douanière au marché unique

1951 : Création de la communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA)

1957 : Traité de Rome instituant la CEE (6 pays) favorisant l’intégration économique


européenne.

1968 : Union douanière entre les 6 pays qui supprime toute entrave à la circulation des biens
au sein de la CEE.

1986 : Signature de l’Acte unique européen et entrée en vigueur en 1993 par la mise en place
définitive du marché unique

B) La mise en place de la zone euro

■ En 1988, un comité est chargé de fixé les étapes du passage à une union économique et
monétaire (UEM).

■ La décision de créer une monnaie unique est prise lors du traité de Maastricht en 1992.

■ 1999 : L’Euro devient la monnaie officielle.

■ 2002 : Mise en circulation de l’Euro.

■ La zone euro est effective et regroupe tous les pays de l’Union européenne qui ont adopté la
monnaie unique, l’euro, émise par la banque centrale européenne (BCE). Le Royaume Uni
(avant) sa sortie en 2020 et la Danemark et la Suède ont refusé d’en faire partie.

II) Les effets du marché unique et la monnaie unique

A) Les effets du marché unique (doc. 2 page 149, livre bordas)


Accroissement de la taille du marché plus de production économie d’échelle
baisse des coûts unitaires de production baisse des prix hausse du pouvoir d’achat
des agents plus de consommation et d’investissement plus de production et de
compétitivité-prix croissance.

■ La concurrence entre les entreprises au sein du marché unique incite les entreprises à
innover dans leur produits et organisation productive source de gains de productivité : on
parle de la compétitivité-hors prix. Ce qui profite aux consommateurs et accélère la
croissance.

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B) Les effets de la monnaie unique (doc. 1 page 148, livre bordas)


■ L’élimination complète de l’instabilité des taux de change : une monnaie unique réduit
l’incertitude sur le niveau des prix et la rentabilité future des investissements. L’élimination
des coûts de transaction (commissions de change) d’une monnaie dans une autre permet une
baisse des coûts de production. La transparence des prix : une monnaie unique permet une
comparaison plus aisée des prix dans les différents pays. À terme, la concurrence devrait
conduire à une baisse des prix et à leur uniformisation.

■ Avec une monnaie unique, il n’est plus possible de dévaluer sa monnaie afin d’améliorer
son solde commercial. Cela permet donc une solidarité entre les pays, car les politiques de
dévaluation agressives vis-à-vis des autres pays deviennent impossibles.

■ Si le pays A dévalue sa monnaie, ses exportations vont augmenter au détriment des


exportations du pays B qui vont devenir relativement plus chères. Les exportations du pays B
diminuant, sa production va baisser et le chômage augmentera, d’où l’expression : « exporter
son chômage ».

III) La politique de la concurrence

A. Les caractéristiques doc.3 page 149


C’est l’ensemble des institutions et réglementations garantissant les principes concurrentiels.
1) Les objectifs
La politique de la concurrence a pour objectif de mettre en place une concurrence libre, loyale
et non faussée. Elle doit donc permettre de :
– Favoriser l’intégration économique en mettant en place les conditions d’une plus grande
concurrence entre les entreprises.
– Favoriser l’émergence de « champions industriels européens ».
– Favoriser le consommateur : baisse des prix, plus grande diversité de produits.

2) Les modalités
■ La politique de la concurrence concerne les entreprises privées :
– Lutter ex post contre les pratiques anticoncurrentielles (ententes et abus de position
dominante) qui constituent une entrave à la concurrence et sont défavorables aux
consommateurs. Par ailleurs, les cartels étant difficiles à détecter, le programme de clémence
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a pour objectif d’inciter les entreprises qui appartiennent à un cartel à le dénoncer en échange
d’une immunité totale ou partielle.
Illustration : Google a été sanctionné pour abus de position dominante trois fois pour abus de
position dominante : exploitation abusive de son système d’exploitation Android pour
smartphones et tablettes (2,42 milliards d’euros), utilisation abusive de Google Shopping
(4,34 milliards d’euros) et en matière de publicité en ligne (1,49 milliard d’euros), soit au total
presque 9 milliards d’euros d’amende.

– Lutter ex ante en contrôlant les opérations de fusions et acquisitions afin d’éviter que la
concentration d’entreprises n’aboutisse à la formation de monopoles ou d’oligopoles.

■ La politique de la concurrence concerne les États :


– Contrôle et limitation des aides des États aux entreprises afin d’éviter une distorsion de
concurrence entre les États membres.
– Libéralisation des services publics des industries en réseau : les rendre à la concurrence,
considérée comme plus efficace (elle remet en cause les monopoles publics).

B. Les limites

1) L’absence de « champions européens »

■ L’interdiction des aides publiques aux entreprises est critiquée. En effet, tous les pays hors
de l’UE, tels que : la chine et les Etats Unis soutiennent leurs entreprises.

■ La politique de la concurrence est trop restrictive et empêche la constitution d’entreprises


suffisamment importante pour faire face à la concurrence internationale.

2) La remise en cause des monopoles publics

■ La politique de la concurrence a incité la commission européenne à redéfinir la notion de


« service public ». Ainsi elle distingue « les services d’intérêt économique général » qui
doivent être soumise à la concurrence « des services d’intérêt général (santé, éducation,
défense) » qui peuvent échapper au marché.

■ La recherche de l’efficacité et de coûts moins élevés amène les services publics


traditionnels à réduire leurs coûts et leur présence sur le territoire. Ainsi la libéralisation des

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services publics en réseau qui devait bénéficier aux consommateurs s’est traduite dans
certains secteurs par une hausse des prix. C’est le cas avec la fermeture de bureaux de poste
par exemple.

3) La concurrence serait donc contre-productive au progrès technique.


L’innovation étant la principale source de la croissance, il faut d’abord créer les conditions
nécessaires pour le développement du progrès technique Il faut donc dans un premier temps
accepter les monopoles et les concentrations afin d’avoir une efficacité allocative future grâce
à la rente de monopole.

IV) La politique économique face la conjoncture

A) Les déséquilibres macroéconomiques


Elles ont un effet néfaste sur l’économie.

1) L’inflation
Une forte hausse des prix réduit le pouvoir d’achat des ménages et donc la consommation,
baisse du salaire réel, ralentissement de la croissance, chômage…

2) La déflation
C’est l’effet sur les anticipations des agents économiques, si les ménages anticipent que les
prix vont encore baisser, ils auront tendance à augmenter leur épargne de précaution plutôt
que de consommer, hausse du coût réel de la dette et des emprunts qui décourage
l’investissement…

B) les principes de la politique monétaire de la BCE

1) Les principes

– Interdiction d’accorder des prêts aux entités publiques et de « souscrire directement aux
titres de dettes qu’elles émettent » (article 123). Donc impossibilité de monétiser la dette
souveraine des pays membres par l’achat direct des nouveaux titres de dettes.
– Ne peut pas recevoir d’instructions de la part des pouvoirs publics.
– La politique monétaire est une compétence exclusive de la BCE qui est libre de choisir la
politique monétaire à mettre en place.
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– Elle possède son propre budget.

2) Les objectifs

Politique monétaire de rigueur pour freiner la création monétaire et donc l’inflation.


Politique monétaire expansive pour relancer la demande globale via le crédit.

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