Vous êtes sur la page 1sur 12

Partie 2

PHYSIQUE NUCLEAIRE SMP / S5

I) Généralité
1) Courbe de stabilité et zones d’instabilité

Zone B : excès de neutrons


Zone C : excès de protons

2) Modèle de la goutte liquide et formule de Weizsäcker


pour B(A,Z)

Dans ce modèle, on assimile le noyau à une goutte de matière liquide


incompressible uniformément chargée et à bord abrupte :

1
Dans ce modèle, Weizsäcker a proposé dès 1935 une expression du
défaut de masse B(Z,N).
Cette formule est basée sur l’analogie entre le noyau et une goutte de
liquide. Elle s’écrit :
B(A,Z) = [ avA – asA2/3 – acZ2.A-1/3 – aaA-1(A-2Z)2 +  apA-3/4]
Les coefficients seront exprimés en unité de masse ou d’énergie suivant
qu’on se réfère au défaut de masse ou à l’énergie de liaison.

avA : proportionnel au volume, caractérise l’énergie de liaison des forces


nucléaires ;

asA2/3 : proportionnel à la surface en supposant la goutte sphérique, traduit le


fait que ces liaisons ne sont pas saturées pour les particules se trouvant à la
surface. Seuls ces 2 premiers termes proviennent à proprement parlé du
nucléaire.

acZ2.A-1/3 : représente l’énergie de répulsion coulombienne entre les protons.


Cette expression est obtenue en supposant les charges électriques réparties
uniformément dans la goutte sphérique.

aaA-1(A-2Z)2 : dit terme d’asymétrie, exprime le fait que toute chose égale
par ailleurs, la stabilité est maximum lorsque la répartition des nucléons est
faite moitié-moitié entre proton et neutron.

 apA-3/4 : a une origine quantique et traduit le fait que les protons d’une part,
les neutrons d’autre part tendent à s’assembler par paire :
 = +1 si Z pair et N pair
2
 = 0 si Z impair et N pair ou Z pair et N impair
 = -1 si Z impair et N impair

Valeurs des différentes constantes proposées en MeV : av = 14 ; as = 13 ;


ac = 0,6 ; aa = 19 ; ap = 33,5

3) Isobares et paraboles de stabilité

A constant, M(A,Z) peut s’écrire a partir de la formule de


Weizsäcker sous la forme
M(A,Z) = α A + β Z + γ Z2 -  apA-3/4

1) Si A est impair :  = 0

2) Si A est pair :  = ± 1

3
4) Radioactivité naturelle – radioactivité artificielle

a) Noyaux stables, noyaux instables

Les noyaux naturels sont extrêmement stables. Seules quelques


espèces de noyaux naturels sont instables : ce sont les nucléides
radioactifs naturels.
En bombardant des noyaux avec des particules telles que α , p , d , n
, γ ( réactions nucléaires provoquées) , on obtient des noyaux en
général instables. Ce sont les nucléides radioactifs artificiels.

b) Radioactivité naturelle

1°) Chaîne 4n : celle du thorium :


236
U ( T = 2,39.107 ans )  208Pb (stable)
232
Th ( T = 1,39.1010 ans)  208Pb(stable)

4
2°) Chaîne 4n+1 : celle du neptunium :
237
93 Np (T = 2,2.106 ans)  233U  209Bi (stable)

3°) Chaîne 4n+2 : celle de l’uranium-radium:


238
U(T=4,5.109ans)  226Ra  222Rn  206 Pb

4°) Chaîne 4n+3 : celle de l’uranium-actinium:


235
U(T=7,18.108 ans)  227Ac  207Pb

c) Radioactivité artificielle

Les réactions nucléaires provoquées : bombardement de noyaux par


des particules α , p , d , n , γ , fissions de noyaux d’uranium ou de
plutonium , produisent des noyaux le plus souvent radioactifs :
1°) On a pu créer des radioéléments artificiels très lourds, analogues
aux radioéléments naturels. Exemple : 232
Th (d,7n)
90
227
91 Pa

Le protactinium-227 est à la tête d’une chaîne 4n+3, se


terminant au plomb-207 (les périodes sont toutes très courtes : minutes
ou secondes)
2°) Mais la plupart des radioéléments artificiels sont légers

d) Radioactivité du neutron :

n  p + e- ;  = 19 minutes

5
II) ETUDE QUANTITATIVE

1°) Formule fondamentale


La désintégration ayant un caractère probabiliste, désignons par λ la
probabilité de désintégration d’un noyau par seconde : sur un très
grand nombre N de noyaux identiques présents, statistiquement, λN se
désintégreront au bout d’une seconde et λNdt au bout de dt secondes.
N subit donc, au bout de dt secondes, un accroissement négatif dN,
tel que : dN = - λNdt
En intégrant et en désignant par No le nombre de noyaux présents à
l’instant 0, on obtient le nombre de noyaux intacts N à l’instant t :
N(t) = No e-λt
λ : constante radioactive
Remarque : cette loi est une loi statistique

2°) Vie moyenne d’un noyau


A l’instant t, il subsiste N(t) = No e-λt noyaux ; sur ces N
noyaux, λNdt vont se désintégrer dans l’intervalle de temps infiniment
petit dt, soit Noλ e-λtdt ; ce sont là les noyaux ayant eu une durée de vie
égale à t à dt près ; leur durée de vie cumulée est : Noλ t e-λtdt
Or , la vie d’un des No noyaux initiaux peut à priori varier de 0 à
l’infini ; la durée de vie cumulée des No noyaux est donc :
 No

0
N 0 λte λt dt =
λ
1
Et la durée de vie moyenne d’un des No noyaux est :
λ

6
3°) Période d’un radioélément :

No ln2
Pour t= T ; 2  T=
N λ

4°) Activité d’une matière


On appelle activité d’une matière radioactive, le nombre de
désintégrations par seconde qui se produisent dans sa masse (ce n’est
pas nécessairement le nombre de particules émises par seconde). Elle
s’exprime en s-1
Cas d’un radioélément :
N étant le nombre de noyaux présents d’un radioélément, son
activité propre est à chaque instant, par définition :
dN(t)
A=  = λN(t) = λNo e-λt = Ao e-λt
dt

Ao : activité initiale

7
Remarque : Le nombre de noyaux contenus dans une masse m de
m
radioéléments pures est donné par : N = N Av atomes ou N=
A

N Av atomes/cm3 NAv = 6,022.1023
A

L’activité est généralement exprimée en curie (Ci).

1 Ci est défini comme l’activité d’un gramme de radium-226 pur (T=


1620 ans), il est équivaut à 3,7.1010 désintégrations par seconde.

Le Becquerel (Bq) = 1 des/s = 27.10-12 Ci.

5°) Cas des nucléides à plusieurs voies de désintégration


a) constantes radioactives partielles
Dans le cas des nucléides à plusieurs voies de
désintégration, on peut définir une constante radioactive partielle λi
pour chaque voie : c’est la probabilité pour qu’un noyau se désintègre
par cette voie, par seconde.
Sur un grand nombre N de noyaux présents λiN se
désintègreront par cette voie au bout d’une seconde. Le rapport k i de
ce nombre au nombre de noyaux λN qui se désintègreront par toutes
les voies au bout d’une seconde est statistiquement constant, et
λi N λi
s’exprime en % : ki =  ; λ =  λi ki : rapport de
λN λ

branchement
λiN = ki λN = kiA A : activité
Remarque :
Le % en question restant constant d’une seconde à l’autre, reste
valable pour tout intervalle de temps. Ainsi, comme le nombre total de
8
noyau désintégrés depuis l’instant 0 jusqu’à l’instant t est donné par :
Ao
N’ = No – N(t) = No (1- e-λt ) = (1- e-λt )

Le nombre de noyaux désintégrés par la voie i de 0 à t , s’écrit :


Ao
N’i = ki No (1- e-λt ) = ki (1- e-λt )

b) Périodes partielles
On appelle souvent « période partielle pour la voie i : Ti
ln 2 T
= =
i ki

Sans signification physique réelle, c’est une valeur appréciative.


1 1
On a 
T Ti

6°) Problème à deux corps

a) Formule générale
N1 
λ1
N2 
λ2

dN1 = - λ1N1dt
dN2 = λ1N1dt – λ2N2dt
Pour t = 0 : N1 = No et N2 = 0
 N1 = N0 e-λ1t
λ1
N2 = N0 (e-λ1t - e-λ2t)
λ 2  λ1

Et pour les activités :


A1 = A0 e-λ1t
λ2
A2 = A0 (e-λ1t - e-λ2t)
λ 2  λ1

9
b) Interprétation
A1 = A0 e-λ1t
λ2
A2 = A0 (e-λ1t - e-λ2t)
λ 2  λ1

A2 λ2
Pour t ≥ 10 T2  : équilibre radioactif de régime
A1 λ 2  λ1

A2
Si T1 >> T2 ( λ1 << λ2 )  1 : équilibre radioactif séculaire
A1

1
ln
A2 2
Si  1 pour tm = : équilibre idéal
A1 1   2

7°) Problème à trois corps

a) Formule générale
N1 
λ1
N2 
λ2
N3 
λ3

Pour t = 0 : N1 = No et N2 = N3 = 0
A1 = A0 e-λ1t
λ2
A2 = A0 (e-λ1t - e-λ2t)
λ 2  λ1

Quant au petit-fils : dN3 = λ2N2dt – λ3N3dt

10
La solution est de la forme :
N3 = k1 e-λ1t + k2e-λ2t + k3e-λ3t et A3 = b1 A0 e-λ1t + b2 A0 e-λ2t + b3 A0 e-λ3t

λ2 λ3 λ2 λ3 λ2 λ3
Avec : b1 = ; b2 = ; b3 =
λ 2  λ1 λ 3  λ1 λ 3  λ 2 λ1  λ 2 λ 2  λ 3 λ1  λ 3

On a bien : b1 + b2 + b3 = 0 puisque pour t = 0 , A3 = 0

b) Interprétation

1er CAS : T1 est la plus grande des trois périodes

Au bout d’un certain temps , supérieur à 10T2 et 10T3 ,


deux exponentielles deviennent négligeables et on peut écrire :
λ2 λ2 λ3
A1 = A0 e-λ1t ; A2  A0 e-λ1t ; A3  A0 e-λ1t
λ 2  λ1 λ 2  λ1 λ 3  λ1

A2 λ2
 le fils est en équilibre de régime avec le père.
A1 λ 2  λ1

A3 λ2 λ3
On voit que :  équilibre de régime
A1 λ 2  λ1 λ 3  λ1

A2 A3
Si T1 est très grande, on a  1 et  1 équilibre
A1 A1

séculaire

2ième CAS : T2 est la plus grande des trois périodes :

Au bout d’un certain temps , supérieur à 10T1 et 10T3 ,


deux exponentielles deviennent négligeables et on a :

11
λ2 λ2 λ3
A1  0 ; A2  A0 e-λ2t ; A3  A0 e-λ2t
λ1  λ 2 λ 3  λ 2 λ1  λ 2

A3 λ3
 équilibre de régime .
A2 λ3  λ2

A3
Si T2 est très grande, on a  1 équilibre séculaire
A2

3ième CAS : T3 est la plus grande des trois périodes :


Au bout d’un certain temps , supérieur à 10T1 et 10T2,
deux exponentielles deviennent négligeables et on a :
λ2 λ3
A1  0 ; A2  0 ; A3  A0 e-λ3t
λ 2  λ 3 λ1  λ 3

8°) Problème à n corps


N1 
λ1
N2 
λ2
N3 
λ3
…………. Nn-1 λ
n -1
Nn 
λn

à t=0 N1(t=0) = N10 et N2 = N3 = ………..= Nn = 0


dN n
= λn-1Nn-1 – λnNn
dt

La solution de Nn sera alors :


Nn = N10 (h1 e-λ1t + h2e-λ2t + h3e-λ3t + …………+ hne-λnt )
Où :
λ1 λ2 λ3 λ n -1
h1 = ………………………
λ n  λ 1 λ 2  λ1 λ 3  λ1 λ n -1  λ1

λ1 λ2 λ3 λ n -1
h2 = ………………………
λ1  λ 2 λ n  λ 2 λ 3  λ 2 λ n -1  λ 2

:
:
:
:
λ1 λ2 λ3 λ n -1
hn-1 = ………………………
λ1  λ n -1 λ 2  λ n -1 λ 3  λ n -1 λ n  λ n -1

λ1 λ2 λ3 λ n -1
hn = ………………………
λ1  λ n λ 2  λ n λ 3  λ n λ n -1  λ n
12

Vous aimerez peut-être aussi