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Jacques HALBRONN
Avant propos
Il y a 40 ans, nous présentions comme mémoire de DEA à
'Université de Lille III …...
Dans le cours de la décennie des années 80 suivirent trois
autres mémoires universitaires.
Voici, en 2020 le cinquième mémoire qui pourrait être
l'aboutissement de notre exploration et de notre
exploitation
du filon d'une approche contrastive du français et de
l'anglais.
Rappel des précédents mémoires
"La traduction anglaise des "Jugements astronomiques sur
les nativitez" d'Auger Ferrier", Mémoire de DEA,
Departement Anglais, Université Lille III, 1981
LINGUISTIQUE DE L'ERREUR ET EPISTEMOLOGIE
POPULAIRE Université Paris V Descartes, 1987
Essai de description critique du système du français à la
lumière des relations interlinguistiques (Université Paris V
Descartes) 1989
Ethnométhodologe et linguistique. Linguistique et
Divination. Premier volet du mémoire “Le milieu
astrologique français. Ses structures et ses membres”,
DESS, 1995, Paris VIII Saint Denis.
Nous serions tentés de comparer notre démarche à celle
du Nietzche philologue, auteur d'une généalogie, attentif à
la corruption des textes, aux aléas de la traduction et de la
transmission. Notre ouvrage, dans son ensemble, nous
semble d'ailleurs relever d'une approche critique de type
philologique.
La question du métalangage dans la transmission des codes
-et l'on verra plus loin ce qu'il en a été dans les rapports
astronomie-astrologie. On est tenté par la parabole du fruit
dont le plus souvent on ne doit consommer que le coeur et
non l'écorce (en hébreu Klipa) et l'écorce correspond au
métalangage, à l'ivraie à séparer du bon grain, faute de
quoi, l'ensemble est gâté, gâché. C'est ainsi que notre
description du français désignera la lettre “e” comme une
langue qui sert à prononcer les autres lettres mais qui en
tant que telle ne devrait pas s'entendre car elle reléve de
ce cadre qu'est le métalangage.
Depuis quelque temps, au nom d'une démarche
"inclusive" sévit sur France Culture, entre autres, la
formule " Bonjour à tous et à toutes!" avec un "tous" qui
fait "tousser" et s'entend "tousse" alors même que le "s"
de "toutes n'est pas prononcé! En quel honneur, de quel
droit, une telle pratique serait -elle acceptable? Qu''est ce
qui est enseigné à l'école ou à la Fac? Faut-il se contenter
de parler "comme tout le monde" comme un mouton de
Panurge? Pourquoi dit-on "tous" en faisant claquer la
consonne finale et pas "desssous" de la même façon?
Quid de tous ces marqueurs de pluriel en "s". Devra-t-on
bientôt dire "des allumettes" en prononçant le "s" de
"des" et de 'allumettes"? Pensons à la chanson de
Fronçoise Hardy "Tous les garçons et les filles de mon âge"
où aucun"s" final n'a lieu de se prononcer! Il est donc bien
fâcheux que France Culture donne le mauvais exemple
plusieurs fois par jour. Il est vrai que le sort phonique du "r"
n'est pas non plus très évident comme dans "jour"
justement ou dans "pour". Certes, dans "pour une fois", la
voyelle qui suit pour justifie que l'on prononce le "r" mais
pas dans "pour moi": Est ce que l'on prononce le r des
infinitifs en "er" s'il n'est pas suivi d'un mot débutant par
une voyelle? " Tu vas manger une pomme" ne s'entend pas
comme "Tu vas manger ta pomme". C'est tout le charme,
le génie du français qui exige une certaine attention qui
n'est pas requise dans d'autres langues! Va-t-on se mettre
à prononcer le "s" de la deuxième personne du singulier
dans "tu manges ce fruit"? Il y a en effet deux poids deux
mesures. On est en pleine dualité tout comme dans le cas
des marqueurs de genre pour les adjectifs. Notons qu'en
hébreu, l'on ne conjugue pas la deuxième personne du
singulier de la même façon selon que l'on s'adresse à un
homme et à une femme! A la différence de l'hébreu, le
français ne marque pas oralement le pluriel des adjectifs
puisqu'il ne fait pas entendre le s final sauf exception. En
français, la séparation entre l'oral et l'écrit est assez
remarquable et il importe de ne pas confondre ces deux
registres dans l'enseignement du français langue
étrangère (FLE) On ne prononce pas "comme ça s'écrit".
L'italien aura aligné l'écrit sur l'oral en supprimant
justement le "s" final que l'on retrouve tant en latin qu'en
espagnol (castillan). Sous l'influence du modéle français,
l'anglais marque le pluriel par un "s" à la différence de
l'allemand.
Va-t-on aligner en français l'oral sur l'écrit? Dans un cas
comme dans l'autre, doit on en rester au statu quo, au
milieu du gué? Paradoxalement, en français, on insiste sur
la différence de prononciation inclusive pour le genre :
écrivain/écrivaine pour ne pas donner, nous dit-on,
l'impression que certaines activités seraient réservées aux
hommes. Va-t-on vers peintre et peintresse sur le modéle
prince/princesse? Prenons justement le cas
écrivain/écrivaine, l'on note que dans écrivaine on
n'entend pas le "ain" d'écrivain pas plus que l'on ne
prononce le "n" final alors que pour grand et grande, l'on
prononce le "an" de grand quand on dit "grande", ce qui
est une erreur, il faudrait dire "gran(e)de" puisque le "d"est
suivi d'un "e". En effet, le masculin non seulement ne rend
pas le "d" dans grand mais en plus il ne rend pas non plus
le "n"' le remplaçant par une diphtongue "an". Il en est de
même pour écrivain avec le son "ain" qui n'est pas un "n".
Comme écrivait notre grand mère maternelle, sous le
pseudonyme de Clause Jonquière, dans son livre non
publié 'L'orthographe d'usage rendue facile"(1956), en
français un mot fait partie d'une série de mots et ne doit
pas être isolé. Par exemple: forêt, forêts, forestier et
toutes les conjugaisons qui introduisent des variations. Je
sais, je savais, nous saurons etc. L'anglais, tout au long du
dernier millénaire, a beaucoup emprunté au français et en
perpétue des formes "archaiques" comme le "ed" à la
finale des participes, ce qu'en français l'on aura fini par
remplacé par un "é", soit la victoire de l'oral sur l'écrit.
Malheureusement, ce faisant, on ne sait plus marquer le
féminin du participe sinon en ajoutant un e au é au lieu de
placer un e à la suite du "d"! Député/ députéde (sic)si l'on
veut être inclusif plutôt que "députée" ce qui oblige à
épeler :" mon amie -ie".
La problématique de l'emprunt
Genèse XI
, ְונָ ְבלָה ׁשָם, נ ְֵרדָ ה, ָהבָה ז 7 Or çà, paraissons! Et,
,אֲׁשֶ ר ֹלא י ִׁשְמְעּו--ׂשְ פָתָ ם ici même, confondons
.אִיׁש ׂשְ פַת ֵרעֵהּו leur langage, de sorte
que l'un n'entende pas
le langage de l'autre."
La langue unique relèverait de la
Subconscience et la pluralité des langues
de la Surconscience. Notons que la
dialectique du « poly » et du « mono » est
cyclique car l’on passe indéfiniment de l’un
à l’autre, le poly/féminin cherchant
toujours à reprendre la main par rapport au
mono/masculin. On retrouve cette
problématique autour de la Nouvelle
Alliance face à l’Ancienne Alliance.
(Jérémie XXXI) , le judaisme correspondant
bel et bien à la Nouvelle Alliance,
contrairement à ce qui est si souvent
proclamé !
La langue nous apparait comme un
vecteur remarquable du mimétisme bien
plus encore qu’elle ne caractérise un
groupe donné. Bien des langues se seront
déstructurées, auront perdu de leur
cohérence initiale, de leur « pureté », du
fait de la distance d’espace et de temps.
La langue relève-t-elle de la culture ou de la
technique, c'est là une question qui devrait
être marquante en ce nouveau siècle. Pour
notre part, nous devons la considérer
comme un outil et d'ailleurs, l'essor de
l'anglais montre bien que la langue n'est
plus associée à une culture donnée et que
comme tout outil elle a vocation à une
certaine universalité, tout comme
l'alphabet latin ou les chiffres dits "arabes"
lesquels s’écrivent pareillement dans
diverses langues tout en se rendant
différemment.
Le champ considéré s'expose à deux types
de déni : le premier est le refus d'admettre
que l'on puisse reconstituer le schéma
premier d'une langue, comme si une
cathédrale ne relevait pas du travail d'un
architecte et le second, l'idée selon
laquelle une langue ne pourrait se
corrompre du fait de l'emprunt, de la non
transmission des codes etc. C'est ainsi que
se développe une étrange dualité entre
langue écrite lue à « haute voix » et langue
parlée, entre ce qui est enseigné et ce qui
correspond à l'expression la plus
spontanée et ce divorce est
essentiellement du à une transmission
chaotique des codes de prononciation telle
que transmise aux jeunes enfants et qu'ils
vont sanctuariser notamment dans la
récitation de poèmes servant d'application
aux dits codes articulés sur une base
syllabique contraire au génie du français.
Pour faire vaciller un tel Surmoi du
langage, il suffit de demander à
l'interlocuteur sceptique quelle est la règle
de prononciation des consonnes finales en
français qui dicte précisément que
certaines lettres ne doivent pas passer à
l'oral, ce qui correspond précisément à la
pratique orale consensuelle dans la
population. En fait, l'écrit ne devrait jouer
qu'un rôle ancillaire par rapport à l'oral
alors que d'aucuns voudraient que ce fût
l'inverse! Or, en tant qu'hébraisant, nous
savons à quel point une langue écrite,
dépourvue des voyelles sous tendant des
syllabes - est totalement fonction de la
langue parlée. En hébreu, on aurait bien du
mal à concevoir que la forme écrite pût
déboucher sur une expression décalée par
rapport à la pratique orale ! Or, c'est
exactement, un tel décalage que le
locuteur français est amené à subir sans
l'assumer d'ailleurs pleinement ! Une telle
problématique va se poser (cf infra) dans le
rapport entre le leader et la Société : est ce
la société qui produit le leader ou ne serait-
ce pas plutôt l'inverse ? Selon nous, le
leader doit exister préalablement à toute
forme d'élection. On ne le fabrique pas, on
le reconnaît, on s'incline devant sa
présence incontournable, sa centralité
indéniable, du moins à certaines périodes
de son cycle. Le leader n'a pas à vouloir
l'être, il se manifeste de facto comme une
évidence à l'instar d'un aimant dont on ne
peut qu'observer le magnétisme, la force de
gravitation, impactant et organisant la
limaille de fer.
Il s’agira, par ailleurs, de prendre
conscience du fait qu’il n’est pas innocent,
inoffensif, de proposer une langue donnée à
une certaine population sans se demander
le degré de toxicité de la dite langue chez
ceux qui auront à l’assimiler dès l’enfance.
A quoi ressemblerait une langue idéale,
saine par- delà la question d’un
nationalisme exigeant que les membres de
tel groupe doivent impérativement modeler
leur fonctionnement sur la base d’une
certaine langue. Se pose aussi la question
du délabrement de celle-ci et de la
nécessité de la réparer. Il importe donc de
découpler sociologie et linguistique en
passant par-dessus les clivages
« culturels ». Cela explique pourquoi, en
dépit du Brexit, l’anglais sera, pour
l'instant, maintenu son hégémonie sur le
continent européen. En fait, le choix se
limite selon nous à une lutte entre l'anglais
et le français, sachant que l'anglais dérive
largement du français depuis un millénaire
environ, ce qui l'inscrit et l'inclue dan le
champ de ce que nous avons appelé la
francologie. Faux débat, en quelque sorte,
puisque l'anglais véhicule très
massivement le français : ne suffirait-il
pas, au fond, que la chose fût clairement
reconnue ?
L''outil linguistique
Langue et Société
Un enseignement translinguistique
L’héritage hébraïque
Les mots hébreux sont passés dans le
monde chrétien mais aussi musulman par
le biais principal des noms propre qui sont
bien souvent des surnoms attribués sur le
compte du passé des personnages plutôt
que de leur futur.. Ainsi, par le biais de ces
noms de personnages, l’on peut prendre
connaissance d’un certain nombre de
racines, ce qui constitue une base
intéressante à exploiter pour
l’apprentissage de l’hébreu, langue
étrangère. D’ailleurs, dans Genèse 49, ce
qui correspond à la bénédiction de Jacob à
la fratrie issue de lui, les noms propres
renvoient à telle ou telle situation. C’est le
cas de Juda dont la racine renvoie au
verbe hébraïque pour donner, Quant à
Joseph, (Yosef) il nous met sur la piste du
verbe hébraïque signifiant ajouter si ce
n’est que selon nous, c’est un passé et non
un futur.et donc un surnom, attribué plus ou
moins tardivement . Ruben (Réouven) nous
donne le verbe voir en hébreu. Le verbe
entendre se retrouve dans Samuel
(shmouel) ou dans Ismaël, ce qui est un bon
moyen mnémotechnique pour retenir le «
Chéma Israël », Écoute Israël. On
rappellera également le « rire » en
hébreu en passant par Isaac (Ytshaq), le
don avec « Nathan » (Matan Tora, le Don
de la Torah), Le nom des anges nous
fournit le verbe guérir (Raphaël).Ezéchiel
(Yehezkiel) nous enseigne l’idée de force
en hébreu. Quant à Saul, (Shaoul), il nous
donne l’idée de question. L’on pourrait
prolonger une telle liste. La différence avec
l’influence du français, c’est que ces mots
se sont répandus parmi bien des langues
mais non le sens dont ils sont porteurs.
Inversement, dans le cas du français, le
sens a bien été transmis mais pas
nécessairement la conscience de leur
origine !*
On notera, à toutes fins utiles, les
similitudes entre les pronoms personnels
du français et les préfixes (pour le futur) et
suffixes (pour le prétérit) de l’hébreu, lequel
intègre ainsi les pronoms personnels. C’est
ainsi que les dix commandements comme
plusieurs exemples de futur comme dans
« tu ne tueras point », avec chaque fois
la forme Lo (Lamed Aleph) suivie de la
letter Thav, ce qui n’est pas sans évoquer
notre « tu ».
Mais nous disposons d’un autre exemple
pour la première personne du pluriel. Le «
nous » du français (cf . le Pater Noster en
latin) se retrouve dans le préfixe
correspondant en hébreu, avec la lettre
Noun, soit en position préfixale soit en
position suffixale. On notera que l’anglais
n’a pas profité d’un tel système en ce qui
concerne la première personne du pluriel
mais que l’on trouve le «thou » (proche de
notre « tu » (en allemand, « du »)
comme forme archaïque réservée à la
prière.
Un dernier exemple concerne la troisième
personne du singulier et du pluriel en
hébreu, dont on a vu qu’elles étaient
marquée par la lettre « iod » (qui a
donné le iota en grec) au futur dans un
grand nombre de surnoms hébraïques
(Jacob, Isaac, Josué, Juda, Jésus etc.) et
que l’on retrouve dans le pronom personnel
du français »il » et « ils ».
Simples coïncidences, peut –être, mais la
question des marqueurs grammaticaux est
un élément technique essentiel lequel
peut tout à fait avoir été emprunté par des
langues de familles différentes à l’instar
des alphabets et l’on connait l’influence
sémitique sur le nom des lettres de
l’alphabet grec. (alpha, béta, gamma, delta
etc.)
La question du pronom personnel est
déterminante au regard de l’analyse des
textes (cf notre tome Ier). Si l’on s’adresse
à quelqu’un à la deuxième personne du
singulier comme du pluriel, cela signifie
que l’on affirme sa différence. C’est encore
plus vrai dans le rapport du nous au vous
comme dans « Ecoute » ! » ou «
Ecoutez ! », cela affirme une altérité
comme dans Ecoute Israël, Celui qui
s’exprime ainsi ne saurait faire lui-même
partie d’Israël. De même quand Jésus
déclare qu’il est venu pour les « brebis
d’Israël », il s’en exclue ipso facto.
Or, l’étude grammaticale du « Shéma
Israël » révélé des anomalies puisqu’à la
suite du « Ecoute Israël », on trouve
immédiatement un « nous », « Yahvé
est notre dieu » suivi d’un passage au
tutoiement « Tu aimeras Yahvé etc ».
Langue et économie
Quand on travaille sur l'emprunt
linguistique, l'on ne peut que constater que
cela produit un appauvrissement de la
substance d'origine, à une déperdition, à
une disqualification du réseau
morphosémantique de la langue ainsi
pillée mais aussi à un sabotage de la
langue qui s'endette de la sorte. Notons
que l’emprunt est révélateur de clivages
sociaux, le mot étranger ou inventé (verlan)
vis au départ à ne pas être compris par tout
le monde si ce n’est qu’au fil du temps, son
effet séparatiste s’émousse, se banalise et
qu’il importe de lancer de nouveaux termes.
C’est ainsi que l’argot se nourrira de termes
arabes instrumentalisés dans le but d’une
non-communication.
Linguistique et anthropologie
On ne saurait d'ailleurs contester que
l'étude des langues soit une voie royale
pour appréhender l'esprit des civilisations
les plus anciennes. La structure
grammaticale est pleine d'enseignement et
notamment en ce qui concerne la question
du genre, du masculin et du féminin , du
nombre, du singulier et du pluriel mais il
apparaît aussi assez clairement que
certaines corruptions – putréfaction,
pourrissement , gangrène, dus à la routine -
ont pu se produire et qu'il est relativement
aisé, contrairement à ce que s'imaginent
certains, de les mettre en évidence ainsi
que de les corriger, ce qui peut servir de
leçon également dans le traitement non
plus des langues mais des textes- ce qui
est au cœur de notre propre expertise qui
est d'un autre ordre que celle des sciences
dites « dures », même si l'on peut
comparer cela à l'explication de certaines
perturbations. C'est ainsi que l'on aurait
découvert Neptune, planète qui fut
localisée en raison de certaines anomalies
observées dans la course de la planète
Uranus (cf. aussi l'histoire de Vulcain,
hypothétique intra-mercurielle qui ne
résista as aux travaux d'Einstein) C'est
toute la question du normal et du
pathologique, de la règle et de l'exception,
ce qui reste un principe fondamental de la
recherche dans les domaines les plus
divers, du médical au social, en passant par
tout le champ du texto-linguistique....
Un élément probablement déterminant par
rapport au propos du présent essai
concerne la fonction du genre « neutre »
telle qu'elle s'est maintenue sans que cela
soit toujours reconnu comme tel – dans la
plupart des langues à savoir non seulement
l'existence comme en allemand du 'das »,
qui touche toute une partie du lexique de
cette langue mais aussi en ce qui
concerne ce qu'on appelle la « troisième »
personne, notamment au niveau des
pronoms personnels. Selon nous,
l'androgynat s'inscrirait dans un dialogue
entre le je et le tu, alors que le clone
correspondrait au « il » et au 'elle » et
désignerait ce qu'on appelle à tort le
féminin. On notera l'ambivalence du mot
femme en français qui désigne d'une part
l'être qui n'est pas l'homme mais aussi
l'épouse (comme en hébreu d'ailleurs alors
que dans les langues germaniques, on use
de deux mots différents, wife et woman en
anglais etc) Or avec le « mariage pour
tous », l'on peut tout à fait concevoir la «
femme » comme étant du même sexe que
son mari. On reviendrait làà une vérité très
ancienne ; Dieu n'aurait pas donné à Adam
une « femme » (Neqéva) puisque Adam
est déjà homme (zakhar) et femme (neqéva)
– ces deux mots sont des adjectifs et
désignes des qualités et non des entités
distinctes- mais une épouse, Isha, c’est à
dire ce qui désigne la maisonnée.
Rappelons les trois genres de l’allemand :
masculin, féminin, neutre (der, die, das)
Le pronominal et l'androgynat
C'est une forme (réflexive) qui retient
particulièrement notre attention en ce
qu'elle implique l'exercice d'une certaine
dialectique intérieure, d'un dialogue avec
soi-même, inhérent à l'état androgynal (cf
Monique Dixsaut, Platon-Nietzsche. L'autre
manière de philosopher, Paris, Fayard ,
2015, pp 37 et seq). Ainsi des formes
comme je me demande, tu te demandes, il
se demande, nous nous nous interrogeons,
vous interrogez, ils s'interrogent etc.
Toutefois, en français, on utilise le même
signifiant pour désigner ici des signifiés
différents. On note que le langage prévoit
l'existence d'une telle dualité intérieure
mais peut- être était-il plus conçu au départ
pour les hommes. Nous distinguerons entre
communication interne et externe, ce
dernier type correspondant mieux au
psychisme extraverti des femmes.
Le « me » de je me demande est
identique sur le plan formel au me de « tu
me demandes » Ce qui n'est pas le cas en
anglais, où l'on précise dans un cas « me
» et dans l'autre « myself » et ainsi de
suite. Ce qui correspond au « moi-même
». Il faudrait donc préciser je me demande
à moi-même etc., ce « moi- même » serait
ainsi, en quelque sorte, sous- entendu en
français dans bien des cas. On notera que
le réflexif (tant au singulier qu'au pluriel)
se construit en français, au passé
composé, non pas avec le verbe avoir mais
avec le verbe être : je me demande, je
me suis demandé, tu t'es demandé mais je
lui ai demandé, tu lui as demandé. On ne
retrouve pas cette configuration en anglais,
où seul le verbe avoir est utilisé au niveau
pronominal : I ask myself, I have asked
myself.
Cette forme pronominale est du plus grand
intérêt pour nos travaux. Je demande n'est
pas pareil que je me demande, ce n'est pas
du tout la même démarche mentale.
Demander à quelqu'un d'autre est à
distinguer de se demander à soi-même, ce
qui suppose l'existence d'une dualité non
pas externe mais interne.
On retrouve cette problématique dans des
formules telles que « je n'ai pas pu m'en
empêcher » où le « je » et le « me »
concernent à l'évidence des instances, à
des topiques, différentes et on voit que les
langues, à des degrés divers, n'ont pas
attendu Freud pour en témoigner. Or, nous
pensons que le jeu des topiques n'est pas
le même chez l'homme génie adamique et
chez la femme androïde. Il y a dans ce Je
qui se demande, une dimension surmoïque
qui n'est pas du même ordre que « cela
lui a pris « , qui semble rien correspondre
au « ça ». . On peut se demander si les
femmes ont la même structure mentale que
les hommes et quelles formes
grammaticales elles utilisent de préférence
: on pense à des expressions telles que «
Je dis ce que je veux », « je fais ce qu'il
me plait » qui exprimeraient une sorte de
négation ou d'absence du Surmoi ce qui
correspond assez bien à l'usage français du
mot « conscience », au sens de « bonne
» ou de « mauvaise » conscience.(Sartre)
Relisant les topiques freudiennes, nous
dirons qu'elles doivent être mises en
perspective au prisme de la différence
entre psychisme masculin et psychisme
féminin. Bien que Freud se soit intéressé à
certains de ces aspects - tout comme Jung
autour de l'animus et de l'anima- il ne
semble pas qu'il soit allé jusqu'à conclue
que les femmes ont un problème avec le
Surmoi lequel semble être plus propre à
l'homme, ce qui expliquerait leur difficulté
à "masquer" certaines données; un certain
manque de discernement par rapport à ce
qu'il convient de dire ou de ne pas dire et à
vivre difficilement tout idée d'élection et de
sélection à commencer par une liberté
dans leur habillement, pouvant aller
jusqu'au strip tease où l(on montre tout, ne
cache rien.
Lexique et morphologie
Nous avons mis en évidence une
dialectique au sein même de toute langue
entre les mots et l'encadrement
grammatical, « morphologique ». Cela
ressort notamment du fait que les mêmes
mots peuvent fonctionner au sein des
structures morphologiques les plus
diverses, et l'on pourrait parler en fait de
morphophonologie pour englober la
question de leur prononciation, laquelle
aussi peut varier sans que cela remette
en question leur identification. Pour
recourir à la terminologie que nous avons
déployé au cours du présent bréviaire, les
mots constituent une constante
essentielle (yin) pouvant recourir à une
grammaire plus ou moins pesante (yang),
notamment lorsque s'impose un système de
déclinaison, comme en allemand ou en
russe, sans parler du latin (ce dont les
langues latines (ou francisées) se sont le
plus souvent parvenues à s’émanciper,
anglais compris).
L’endettement linguistique
On peut certes être tenté de réduire le
français à du latin, comme semblent vouloir
le faire les Anglo-saxons, ce qui leur
permet de minimiser l’impact du français.
Mais bien trop de mots entrés en anglais
sont identiques, dans leur forme écrite, au
français que cela nous semble là une tâche
bien vaine . Nous avons ainsi compté le
nombre de mots français dans les hymnes
anglais (God save the Queen) et américain
(Star banner), et il est tout à fait
considérable. Les deux hymnes réunis
comptabilisent près d'une cinquantaine de
termes d'origine française. Par ailleurs, si
l'on étudie le vocabulaire informatique
anglais, il comporte une proportion
considérable de termes empruntés au «
made in France ».
En termes commerciaux, la dette de
l’anglais par rapport au français est
colossale et devra être prise en compte tôt
ou tard dans la mesure où le monde virtuel
sera de plus en plus surveillé et contrôlé,
comme on le voit pour les droits des
compositeurs (SACEM). On en est encore
au stade où l’on trouve normal qu’un État
fasse le commerce des ressources de son
sous -sol, qu’il n’a aucunement contribué à
produire-cela remonte à des millions
d’années- mais non des produits séculaires
de sa culture ! Une telle attitude va
devoir changer du tout au tout Tout
emprunt serait lié à une carence
structurelle et consensuelle de la part des
locuteurs de la langue qui y recourt.
Selon nous, la notion d'endettement
linguistique qui devrait conduire la France
à mettre fin au pillage impuni comme ce
fut le cas, à partir de 1974, de la
protestation des pays pétroliers contre le
bas prix, ce qui allait générer les
pétrodollars et un renforcement du monde
arabo-musulman... Il suffit de compter le
nombre considérable de mots d'origine
française dans le discours d 'investiture
de Trump. Rappelons aussi la fortune du
mot français 'Force » tout au long de la
Saga « Star Wars », May the Force be
with you , devenue formule de
salutation; Que la force soit avec toi. On
ne saurait la confondre avec les autres
formes latines (comme le Forza Italia) et ce
n'est pas le terme germanique qui est
utilisé : strength ! On est en droit de
s’interroger sur la qualité de
l’enseignement des langues aux Etats Unis.
Tout se passe comme si la tendance
dominante était de compartimenter les
langues et de persuader les élèves que
chaque langue était radicalement
différente des autres. C’est ainsi que dans
le film Lucky Day, de Roger Avary (2019)
axé sur un certain bilinguisme français-
anglais, à aucun moment il n’est question
de la quantité industrielle de mots français
présents en anglais. Tout comme une
personne normalement constituée
reconnaîtra un objet quelle que soit sa
couleur, de même il nous semble qu’il ne
faut pas des dons exceptionnels pour
reconnaître un mot, sous des
prononciations différentes ou dans des
contextes variables et ce serait même là
un excellent exercice cognitif !
Nous prophétisons une guerre linguistique
d'un autre genre. La notion d'endettement
revêt des formes diverses, comme dans le
cas du dollar. Il est d'ailleurs assez
pathétique de voir des peuples appartenant
au monde germanique mettant en avant la
notion de « pureté » alors
que les langues des germaniques ont été
les plus perméables, en Europe, aux
influences étrangères – et notamment la
française-, ce qui s'est perpétué dans leurs
moutures actuelles. On pense à une
formule « Give my French back » pour
rappeler la gigantesque dette du monde
anglo-saxon à l’égard de la France.
Imagine-t-on quelqu’un tolérer la présence
de quelque bouffon ne cessant de le singer
en reprenant à toute occasion ses
expressions ? Certains parleront d’un «
fait accompli » mais le temps ne fait rien
à l’affaire car le préjudice se perpétue et
constitue une spoliation en bonne et due
forme à laquelle il conviendra tôt ou tard de
remédier.
Signe : syne
Fornicateur : fornycatoure
Mariage : maryage
Religieuse : relygious
Contrées : countres
Ennemis : enmyes
Estomac stomak
Aimable amyable
Service: servys
Honneur : honoure
Nature : nature
Venin:! Venemous
Jupiter Jupiter
Quatrain 1, 16
Linguistique et société
Si d’aucuns pensent que la langue interagit
avec la société, nous rappellerons que la
langue au départ est marquée par la
société dans laquelle elle se constitue.
Selon nous, une langue, idéalement, peut
se réduite à un très petit nombre de racines
verbales alors que le lexique des noms peut
être considérable. C’est pourquoi, l’emprunt
des noms n’aura pas la même incidence
que celui des verbes. L’emprunt verbal est
un facteur bien plus évident de perturbation
de la langue. Nous dirons que le verbe fait
partie de la morphologie de la langue et
aurait donc un tout autre statut que le nom.
Le verbe est bien évidemment tout à fait
minoritaire face à la myriade de noms, ce
qui correspond au vrai à une certaine
structure sociale hiérarchisée avec au
sommet ou au centre un noyau dur autour
duquel gravite la masse. Ce qui est central
est doublement premier , à la fois du fait de
sa domination mais aussi du fait de son
antériorité.
Le verbe est bien plus polyvalent que le
nom et ce n’est probablement pas par
hasard que cet état spécifique ait pris le
nom de “verbe”. Dans la grammaire
hébraïque le verbe se dit “poél”, c’est à dire
opérateur.
On peut en effet réduire le système verbal
d’une langue à quelques modules lesquels
seront bien entendu dotés de toutes sortes
de préfixes, de suffixes, dont la
signification sera récurrente quel que soit
le verbe auquel ils s’appliquent si bien que
les affixes nous renseignent déjà en partie
et parfois suffisamment, sur le sens du
verbe. On entendra donc par “verbe” tout
ce qui tourne autour d’une racine donnée et
non tous les avatars susceptibles d’en
dériver. On voit alors émerger des matrices
comme mettre et prendre, qui posent une
dualité sémantique majeure, celle de
l’émetteur et du récepteur. Or, dans le cas
de l’emprunt verbal, il arrive que la forme
empruntée soit dotée d’un affixe et que sa
racine ne l’ait pas été pour autant comme
promise passé en anglais mais pas “mise”
(mettre donnant promettre), l’anglais
gardant un autre verbe “put”, ou surprise
mais pas prise qui sera rendu par un autre
verbe, take (prendre donnant comprendre).
Or, nous avons pu constater la médiocrité
de la conscience métalinguistique des
locuteurs ordinaires (cf . Maria Antonietta
PINTO, Sonia EL EUCH, La conscience
métalinguistique. Théorie, développement
et instruments de mesure, Laval, Presses
de l’Université de Laval, 2015) se montrant
incapables de déterminer le sens d’un mot
en séparant le préfixe du radical. Si l’on
prend le mot “misdemeanour”, l’on propose
dans les dictionnaires le français “délit”
alors qu’il s’agit plus largement d’un
mauvais comportement, à partir du français
“démener”, précédé d’un préfixe privatif (cf
le fim de Woody Allen, Crimes and
Misdemanours, mal rendu par Crimes et
délits, d’autant qu’en anglais “crime
englobe ce qu’on appelle en français délit..
C’est le type même du “faux ami”!
La preuve de l’emprunt
Il est tentant de contester qu’il y a eu
emprunt linguistique, notamment en
arguant du fait que l’opération s’est
effectuée plus en amont, au niveau du latin.
D’aucuns n’hésitent pas à soutenir -non
sans une certaine mauvaise foi - que ce qui
rapproche le français et l’anglais, tiendrait
à une source commune. Le débat a lieu dès
lors qu’il y a suspicion de vol, de « copiage
» (lors des examens).
La preuve est généralement apportée
lorsque l’élément qui a été emprunté est
fautif, c’est à dire diffère de ce qui était
attesté plus en amont. Autrement dit, il
nous faut démontrer que le français s’est
suffisamment démarqué du latin pour que
l’on soit en mesure de distinguer un
emprunt direct d’un emprunt indirect au
latin, par le truchement du français. Et
dans ce second cas, la dette de l’anglais
envers le français resterait pleinement «
due ».
Pour illustrer notre propos, on s’intéressera
à l’idiosyncrasie du français. Ainsi, le
français a remplacé dans nombre de cas le
« l » par le « u » ou le «
ou », ce qui n’existe d’ailleurs dans
aucune autre langue dite latine.
C’est ainsi que le latin « ultra » est
rendu en français « outre
» avec disparition du L. On retrouve cette
même tendance dans le « du »à la place
de « de l » ; dans le « au », à la
place du « à le ».
Le poids des mots
L’existence même de la langue française et
de son impact ne peuvent que conduire à
accorder à chaque mot tout son poids.
Nous allons rencontrer un probléme de
terminologie du fait que nous remtteons en
question la formulation saussurienne du
signifié et du signifiant, même si nous y
avons eu recours pour des raisons
pratiques. Mais il nous faut ici préciser, par
acquit de conscience, que nous avons
établi une structure ternaire
signifiable/signifiant/signifié si bien que le
terme « signifié » désigne l'objet signifiable
qui aura eu droit à un nom, du fait de
l'autorité du signifiant ou du significateur
permettant le passage d'un état « futur » à
un état « passé ». Autrement dit, l'objet
ainsi nommément désigné sera dit
« signifié » et l'objet non désigné, non
qualifié, sera dit « signifiable » alors que le
code habituellement en vigueur jusqu'ici
appelle « signifiant » le mot, ce qui préte
pour le moins à confusion.. On retrouve
cette même structure au prisme de
l'emploi. Celui qui a trouvé un emploi est
un « employé » et celui qui cherche un
emploi un « employable », ce qui dépendra
de l'employeur/employant.
En ce sens, le mot écrit pourra être
prononcé de toutes sortes de manières et
c’est pour cela que nous préférons partir ici
de l’écrit comme constante, à la limite en
tant qu’idéogramme graphique.
Même quand un mot passe d’une langue
dans une autre, il conserve peu ou prou des
éléments de sa signification première.
L’apprentissage d’une langue passe donc
par l’acquisition d’un lexique en partie
nouveau mais dans bien des cas déjà assez
familier du fait des emprunts, d’où
l’importance que nous accordons à
l’étymologie dans l’enseignement des
langues, et ce pluriel que nous employons
fait référence à un certain continuum
interlinguistique, les langues ne pouvant
être considérées comme des entités
étanches, comme certains linguistes
voudraient nous le faire croire pas plus que
ne le sont d’ailleurs les nations, concept
que nous distinguerons des “peuples”, les
premières relevant plutôt de la
surconscience et les secondes de la
subconscience. Mais insistons sur le fait
que pour nous, le conscient précède et
conditionne le subconscient qui en dérive.
Nous n'acceptons pas que le récepteur d'un
stimulus n'en ait pas d'abord été conscient
au point même de l'avoir instrumentalisé et
organisé et c'est pour cette raison que des
astres inconnus de l'Antiquité ne sauraient
servir d'émetteurs de messages et de
signaux pour notre humanité.
On trouvera donc pour le moins étrange la
façon dont en France, on a pris l’habitude
d’initier les jeunes Juifs et juives, dans le
judaïsme libéral ou laïc à la langue
hébraïque, ce qui relève quelque part de
l’escroquerie intellectuelle voire de
l’escroquerie commerciale quand un
service est facturé. Nos enquêtes nous ont
permis de constater la méconnaissance à
peu près totale de la signification propre à
chaque mot hébreu utilisé dans les prières
et dans la lecture des textes bibliques et
autres en hébreu. Il n’est pas tolérable que
l’on réduise une langue à sa
“prononciation” (morphophonologie) sans
se préoccuper du sens des mots ainsi
traités. Comme on l’a dit plus haut, chaque
mot constitue une unité de sens
appartenant à un réseau
morphosémantique. Il n’entretient donc pas
des relations uniquement avec les mots
d’une même phrase mais avant tout avec
ceux d’une même “famille”. En aucun cas,
la traduction en une autre langue ne
permettra d’en restituer, d’en épuiser toute
la portée.
En bref, savoir lire l’hébreu sans être en
mesure d’identifier le sens des mots
utilisés nous semble relever d’une
mystification qui est celle de la lecture en
général. Celui qui lit se comporte comme
une machine qui débite ce qu’on a introduit
en elle dans la plus totale indifférence au
contenu à condition de ne pas considérer
comme “contenu” ce qui n’est en fait qu’un
contenant. On aurait donc un dispositif à
trois niveaux et non pas à deux: A, le
lecteur (animal ou mécanique), B, le
contenant du message, C son contenu. Cela
dit, l’on sait que dans le cas de la plupart
des langues, on peut apprendre à les lire
sans les comprendre, ce qui est bien le cas
du français. En revanche, quand on
emprunte un certain mot à une certaine
langue, l’on ne saurait faire l’économie de
la signification du dit mot. Dans le cas de
l’hébreu, il n’en est pas ainsi puisqu’en
règle générale, on n’y indique pas les
voyelles, ce qui fait que seul pourra lire un
texte celui qui “parle” la langue. Toutefois,
dans la pratique liturgique et biblique ( ce
qui est le champ du religieux), le lecteur se
voit fournir un appareil de signes lui
permettant de lire sans comprendre.
Les langues germaniques et les affixes
attachés
Une des causes structurelles de l'emprunt
des langues germaniques au français tient
à une incapacité de ces langues à gérer la
question des affixes attachés des verbes.
ce qui se répercute sur leurs dérivés.
Ainsi, en anglais- le futur n'est pas formé
par le recours à un suffixe attaché mais
par un auxiliaire et en ce qui concerne le
passé, l'anglais n'utilise pas non plus de
suffixe ; I know devient I Knew alors que
pour le passé des verbes d'origine
française il usera du suffixe « ed » qui
n'affecte pas le radical à la différence des
verbes dits « irréguliers » qui sont tous,
comme par hasard, germaniques. On
pourrait en dire autant pour l'allemand. En
revanche, ni l'anglais ni l'allemand
n'auront adopté la forme française du
futur même pour les verbes d’origine
française. Autrement dit, c'est le français
qui correspond pour l'anglais à ce qui est
« régulier ». Tout comme le marqueur « s »
du pluriel est la forme standard en anglais
alors que les exceptions ne concernent pas
le français : mouse/mice (souris),
man.woman donnne men et women,
child/children (enfant), goose/geese (oie)
etc
Linguistique et société
Si d’aucuns pensent que la langue interagit
avec la société, nous rappellerons que la
langue au départ est marquée par la
société dans laquelle elle se constitue.
Selon nous, une langue, idéalement, peut
se réduite à un très petit nombre de racines
verbales alors que le lexique des noms peut
être considérable. C’est pourquoi, l’emprunt
des noms n’aura pas la même incidence
que celui des verbes. L’emprunt verbal est
un facteur bien plus évident de perturbation
de la langue. Nous dirons que le verbe fait
partie de la morphologie de la langue et
aurait donc un tout autre statut que le nom.
Le verbe est bien évidemment tout à fait
minoritaire face à la myriade de noms, ce
qui correspond au vrai à une certaine
structure sociale hiérarchisée avec au
sommet ou au centre un noyau dur autour
duquel gravite la masse. Le verbe est bien
plus polyvalent que le nom et ce n’est
probablement pas par hasard que cet état
spécifique ait pris le nom de “verbe”. Dans
la grammaire hébraïque le verbe se dit
“poél”, c’est à dire opérateur.
On peut en effet réduire le système verbal
d’une langue à quelques modules lesquels
seront bien entendu dotés de toutes sortes
de préfixes, de suffixes, dont la
signification sera récurrente quel que soit
le verbe auquel ils s’appliquent si bien que
les affixes nous renseignent déjà en partie
et parfois suffisamment, sur le sens du
verbe. On entendra donc par “verbe” tout
ce qui tourne autour d’une racine donnée et
non tous les avatars susceptibles d’en
dériver. On voit alors émerger des matrices
comme mettre et prendre, qui posent une
dualité sémantique majeure, celle de
l’émetteur et du récepteur. Or, dans le cas
de l’emprunt verbal, il arrive que la forme
empruntée soit dotée d’un affixe et que sa
racine ne l’ait pas été pour autant comme
promise passé en anglais mais pas “mise”
(mettre donnant promettre), l’anglais
gardant un autre verbe “put”, ou surprise
mais pas prise qui sera rendu par un autre
verbe, take (prendre donnant comprendre)
Les langues et le sexe
L’approche du champ linguistique nous
confronte inévitablement avec la question
des marqueurs de genre. La langue
anglaise a – en partie- perdu- pour des
raisons que nous aborderons - les dits
marqueurs et vu son statut mondial, cela
n’est pas sans conséquence Selon nous, il
existe une morphosémantique qui véhicule
un savoir très ancien, par-delà la question
des étymologies et des racines.
C’est ainsi qu’au début du présent essai,
nous avions énuméré une série de mots- en
français- relevant du même processus que
celui de maisonnée à commencer par la
dualité entre an et année, jour et journée,
soir et soirée, matin et matinée. Or l’on
constate que pour chaque binôme, l’un est
masculin et l’autre au féminin.
On pourrait considérablement allonger une
telle liste : que l’on songe à vrai et vérité,
beau et beauté, noir et noirceur, blanc et
blancheur. En anglais le genre ne marque
pas une telle dualité de genre entre
l’adjectif et son substantif . Certains
féministes n'hésitent à mettre en avant que
Vérité est un féminin, oubliant que le
féminin sert à former des dérivées et qu'en
règle générale, le féminin est plus long que
le masculin, du fait d'une adjonction,
comme en hébreu où isha est un nom
forméà partir de Ish, parce que la isha sort,
vient de Ish (Genèse II).
Non seulement, l’anglais a renoncé aux
déclinaisons, à la différence de l’allemand,
autre langue de la famille germanique- mais
il ne fait pas non plus cas du genre des
mots. Et il est vrai qu’au premier abord, il
semble que le genre des mots soit de peu
d’importance. Mais l’on vient de montrer
qu’il importe d’adopter le bon angle pour en
comprendre toute la pertinence et en
quelque sorte la division fonctionnelle du
travail laquelle reflète, selon nous, un
certain ordre social s’articulant entre la
source et ses affluents.
Un cas intéressant de l’usage du féminin-en
français- est celui des adverbes qui se
construisent en français systématiquement
à partir de l’adjectif mis au féminin comme
dans secrètement, grandement ,
passivement etc.
Cela dit, notre approche des langues est
normative. Dès lors que l’on découvre un
principe, l’on est amené à observer des
exceptions voire des anomalies, alors que
nombre de ceux qui s’attachent à la
description de telle ou telle langue
s’abstiennent généralement de tout
discours critique à son sujet, position que
nous réfutons. Nous n’hésiterons donc pas
à envisager une réforme de la langue
française en vue de justifier son droit à
réaffirmer sa prééminence sur l’anglais, au
cours du XXIe siècle, en tant qu’outil
universel, à traiter comme tel Prenons le
cas de la maisonnée, il s’agit précisément
d’un contre-exemple, puisque maison est
au féminin tout comme son dérivé
maisonnée. Même observation pour table
qui est féminin tout comme tablée !
Faudrait-il -pour autant- proposer de
(re)mettre maison ou table au masculin ?
On peut certes s’amuser à trouver des
exceptions à la règle. Mais est-ce à dire
qu’il faut renoncer à la règle ou bien à
l’exception ?
La preuve de l’emprunt
Il est tentant de contester qu’il y a eu
emprunt linguistique. Or, en anglais, le
outre français a donné le « out »
anglais, dans le sens de ce qui est « en
dehors», donc « au-delà », et on le
retrouve dans l’anglais «
trespass » qui vient du verbe français
« outrepasser », avec un « s »
intercalaire. Donc, le out qui est une
particule fort courante en anglais (go out,
outside, outlaw etc) viendrait du français.
On trouve aussi en français «
autre » pour le latin « alter », ce qui
donne en anglais «other » (otherwise
etc), le « o » se substituant au «
au ».(mais le L a également disparu en
castillan, otro) . Le l de alter a été en
revanche conservé en français avec
alternative, alternance etc.
L’adjectif français atteste de ce
phénomène mais en sens inverse :
Pompidou donne pompidolien, Rimbaud
donne rimbaldien. Mais belle (et bel) donne
beau et beauté tout comme le pluriel de
cheval est chevaux, de travail est travaux
et ainsi de suite. Ou encore château/castel.
Or, la forme beauty beautiful) est attestée
en anglais. Quant à Jean Cauvin, le chef
protestant, il devient en latin Calvinus, ce
qui donnera par retour Calvin. Signalons
une « bizarrerie » du français : on parle
de tel produit venant du Portugal et tel
autre d’Espagne alors que l’on s’attendrait
à « de l’Espagne » comme parallèle à «
du Portugal » (idem pour du Brésil et
d’Argentine),cette particularité semblant
réservée au domaine géographique.
Le paradoxe du « franglais »
Celui qui se plaint, qui proteste n’est pas
forcément le plus mal en point. Il y a ceux
qui se résignent, qui ne réagissent même
plus et l’on pourrait croire que tout va bien
pour eux. Celui qui tousse est souvent
moins malade que celui qui ne tousse pas
du fait qu’il est plus gravement atteint.
Dans le cas de l’anglais, il nous apparaît
que les anglophones ne se plaignent pas de
leur dépendance par rapport au lexique
voire à la langue française, dans son
ensemble alors que leur endettement
linguistique est infiniment plus lourd que
celui des francophones.
La prononciation du français
I Linguistique et théologie
La condition véhiculaire
Le signifiant est le véhicule- donc
l'instrument- du signifié. On distingue
couramment et judéité, le étant ce qui est
véhiculé historiquement par les Juifs, en
tant que collectif, et la judéité étant en
quelque sorte l'être juif par -delà ce qu'il
peut avoir eu à véhiculer. Si l'on évacue ce
qui est véhiculé, il revient de s'interroger
sur ce qu'est le véhicule en soi, ce qui
renvoie à une certaine ontologie. Pour
l'astronome, les planètes auront
historiquement véhiculé une certaine
tradition mythologique, d'ailleurs tronquée,
puisque n'englobant -du moins jusqu'au
XVIIIe siècle- qu'une partie seulement des
dieux de l'Olympe mais cet astronome est
en mesure de traiter des astres par -delà
les termes dont ils sont porteurs, ce dont
semble incapable l'astrologue tout comme
le non Juif a du mal à dissocier le Juif de
la tradition dont il est le véhicule, à savoir
le , même si le passage de l'anti à
l'antisémitisme à l'antisionisme montre
qu'une certaine dissociation a pu se
produire entre et judéité. L'astrologue lui-
même a le plus grand mal à dissocier la
tradition dont son groupe est porteur – car
on ne saurait nier qu'il ait existé une
population d'astrologues au cours des
âges- de ce que pourrait avoir été
l'astrologie à son origine, dans son essence
en quelque sorte.
Anthropologie et Linguistique
On ne sera guère surpris de la thèse selon
laquelle les langues seraient révélatrices
de l’organisation des sociétés et peuvent
donc nous être fort utiles en tant que miroir
de mondes fort anciens. Les conjugaisons,
les déclinaisons, les accords rendent
compte de la division entre le masculin et
le féminin, entre ce qui est proche et
lointain – les diverses personnes du
singulier et du pluriel. Nous sommes
confrontés à deux tendances opposées :
celle qui va du long au court et celle qui va
du court au long. On pourrait certes croire
que l'on passe nécessairement et
systématiquement par un processus
d'addition, de suffixation, comme dans le
cas des marqueurs de genre et de nombre
sans parler de la formation des substantifs,
des adverbes -ment, des participes (ant,
able). Nous y verrons, pour notre part, la
marque de ramifications à partir d’une
source en analogie avec le rôle des chefs
et de la chaîne des délégations de pouvoir
et de responsabilité. Nous dirons qu'une
langue affirme sa personnalité, non pas
tant dans le choix des racines -car il existe
un nombre limité de familles de langues-
mais à celui des affixes, c'est à dire soit en
modifiant le début des mots soit la fin des
mots. C'est ainsi que les mots français ont
une « touche » particulière qui la
différencie nettement des autres langues
latines, latin y compris, du fait de la
production de suffixations qui lui sont
propres. Le drame de l'anglais, c'est
justement, comme nous l'avons montré
dans les années 1987-89 dans nos travaux
linguistiques, d'avoir conservé
religieusement les suffixes du français, lors
de ses emprunts- tant et si bien que l'on
peut ainsi classer des centaines de mots
entrés en anglais autour d'un nombre limité
de suffixes comme les mots se terminant
en « ine , ance, « ure , en « ude »,
en « et », en « ot, en « on » (oon)
en « se », en « ty »(au pluriel en ies),
en « on », en « ment », en « ge »,
en « er », en « ant » etc., ces mots
allant volontiers deux par deux dans le cas
de rimes poétiques. Notons quelques
tentatives préfixales de calque autour du
verbe français « venir », qui auront
donné à partir de devenir become, de
revenir income (au sens de revenu,
income tax), de convenant (becoming), de
bienvenue welcome (repris également en
allemand Willkommen, ce qui est un
barbarisme car Will n’a pas de sens ici à la
dfférence de l’anglais Well, correspondant
au « bien » français), mais déjà attesté
dans les autres langues latines, benvenuto,
en italien, etc) alors que par ailleurs, le
verbe « come »était pourvu de suffixes
séparés (particules) : come on, come back
etc. Il est très probable que les formes
germaniques sont ici des calques des
formes latines à l’instar du « auf
wiedersehen » pris sur l’italien arivederci .
Le russe (dosvidanié) aura également
emprunté cette image du revoir que l’on
retrouve en hébreu moderne (Leitrahoth)
On pense aussi au verbe français prendre,
qui aura donné mistake (à partir de
méprendre), mais sans empêcher ce verbe
de s'imposer tel quel dans surprise,
comprehend, apprehend, enterprise (mais
on trouve undertaker), reprisal etc. En
revanche, la forme « understand »-
pour comprendre- aura résisté au « virus
» , français du fait d'une carence
immunitaire en phagocytes, et l'on ne peut
s'empêcher de songer à un organisme
déficient en globules blancs. On se
hasardera, d'ailleurs, à se demander si
understand ne serait pas un calque «
phonétique » assez approximatif du verbe
français entendre où l'on peut croire
percevoir dans le « tendre », un «
stand ». (cf misunderstanding pour
mésentente). Cela dit, on notera que
l’anglais utilise aussi « take » pour
comprendre, ce qui est un calque du
français puisque prendre donne take en
anglais. (take for granted), et ce d’autant
que l’on trouve aussi mistake, l’erreur, la «
méprise ». Un cas intéressant est le «
willkommen » allemand, qui semble bien
être une corruption de « wohlkommen »,
pour rendre « bienvenu » (en anglais
welcome). Le calque nous apparaît comme
relevant de ce que nous appelons «
médianité », en ce qu’il est intermédiaire
ambigu entre deux langues, prenant à l’une
l’esprit et à l’autre la forme. Mais l’emprunt
aussi, sous toutes ses formes, ne reléve-t-il
pas du concept très féconde de médianité
puisqu’il recouvre aussi bien le « verbal
», lequel s’insère entre non verbal et
réalité observable ou encore l’immigration,
l’interface chrétienne voire musulmane,
entre judaïsme et paganisme, et l’on pense
à l’épouse interface entre sa famille
d’origine et celle d’accueil, celle de l’époux
?
14Dieu répondit à
Moïse: "Je suis Eyé
Asher Eyé"Et il ajouta:
"Ainsi parleras-tu aux
enfants d'Israël: C'est
Eyé qui m'a délégué
auprès de vous."