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INTRODUCTION
Biographie de l’auteur
Résumé de la pièce
Chez les écrivains du nouveau roman comme chez les dramaturges de l’absurde,
la critique de l’anecdote et de l’intrigue implique celle du personnage et de la
psychologie. Nathalie Sarraute affirme dans l’ère du soupçon que le personnage
du roman moderne a perdu tous ses attributs traditionnels, ses ancêtres, ses
biens, sa profession, et surtout, ce bien précieux entre tous, son caractère qui
n’appartenait qu’à lui, et souvent juqu’à son nom. Cette définition conviendrait
parfaitement aux personnages de Beckett ou de Ionesco. Les nouveaux
romanciers se proposent de dépersonnaliser le personnage selon la formule de
roland barthes alors que les nouveaux dramaturges entreprennent d’amener le
personnage au degré zéro de la personnalité.
Botard, lui, incarne un autre type de dogmatisme, qui se situe politiquement aux
antipodes de celui de Jean, mais dont le mécanisme est le même. Botard fait
d’abord penser à une figure historique traditionnelle : celle du rationaliste et
anticlérical, luttant contre toutes les superstitions, qui pourrait se réclamer des
philosophes du 18 siècle. Mais en quelques minutes, le rationaliste se transforme
progressivement en militant puis en un dangereux fanatique qui réveille les
fantomes de l guerre froide et du stalinisme. Ses allusions répétées à la
propagande et à un mystérieux complot universel font de lui un véritable
paranoique, ce qui le destine de toute évidence à la rhinocérisation. Son exemple
offre donc un contrepoint à celui de Jean : les deux personnages, à leur échelle
médiocre, reflètent les deux grands totalitarismes du 20 siècle, à savoir le
fascisme et le communisme, que Ionesco met sur le même plan et attaque avec
virulence.
Bérenger ou l’individu
Mais cette trajectoire n’est pas droite, et donc pas « rhinocérique ». Bérenger ne
cesse de retomber dans ses doutes, dans ses peurs, dans l’alcool. Son monologue
final traduit la persistance de ses angoisses, de ses hésitations, de son
impuissance, qui sont justement le signe de son humanité.
C’est sans doute dans Rhinocéros que Ionesco entretient avec le langage le
rapport le plus paradoxal. La pièce oscille entre deux pôles : la méfiance de
l’auteur à l’égard de la parole. On retrouve dans Rhinocéros la critique virulente
des lieux communs de la conversation, et la dénonciation féroce de toutes les
langues de bois.
Un langage déstructuré
« LE LOGICIEN :: tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc
Socrate est un chat.
LE VIEUX MONSIEUR : Et il a quatre pattes. C’est vrai, j’ai un chat qui
s’appelle Socrate.
Le débat philosophique
Dudard : Je me dis qu’il n’y a pas de vices véritables dans ce qui est naturel.
Malheur à celui qui voit le vice partout. C’est le propre des inquisiteurs.
CONCLUSION