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Pour suivre, comprendre et quantifier les opérations économiques réalisées par l’ensemble d’une
nation, il est indispensable de regrouper les agents économiques en différentes catégories. La
comptabilité Nationale nous fournit une grille de classification des principaux agents
économiques à travers deux notions importantes : la notion d’unité institutionnelle et la notion
de secteur institutionnel.
- L’unité institutionnelle est un centre élémentaire de décision économique caractérisé par
l’unicité de comportement et l’autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction
principale. Une unité est dite institutionnelle dès lors qu’elle jouit de l’autonomie de
décision dans l’exercice de sa fonction principale et qu’elle dispose d’une comptabilité
complète ou serait en mesure d’en établir une, si cela lui était imposé.
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- - Banques commerciales
Le secteur des sociétés financières (SF)
- Les sociétés d’assurance et organismes de retraite.
- Ressources principales : l’épargne collectée auprès des ménages, les intérêts perçus sur
emprunt,…
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Chacune de ces opérations donne naissance à un flux. La production consiste à créer des biens et
services en combinant des facteurs de production (capital et travail) ; cette production est
distribuée sous forme de revenus aux apporteurs des facteurs de production (salaires et
dividendes). Les agents économiques utilisent une part importante des revenus qu’ils ont perçu
en les dépensant (consommation) ; et si le revenu n’est pas totalement consommé, le solde
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servira à constituer une épargne qui permettra aux entreprises de financer les investissements.
La consommation et les investissements forment la demande globale.
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Epargne Investissement
Consommation finale
(C) (3)
Demande globale
Y = C+I
Dans ce circuit, « production – revenu – dépense » très simplifié, la richesse générée par la
production permet de distribuer des revenus à ceux qui ont participé à la production, revenus qui
sont eux-mêmes dépensés pour acheter la production.
1/- La production :
La production est l’activité qui consiste à créer des biens (produits matériels) et des services
qui servent à satisfaire les besoins humains. Ce sont généralement les entreprises qui mettent en
œuvre les facteurs de production nécessaires à l’activité productive. Pour ce faire, celles-ci
utilisent des facteurs de production qui sont le facteur travail et le facteur capital.
Production marchande : ensemble des biens et services produits qui s’échangent ou sont
susceptibles de l’être sur un marché, à un prix couvrant au moins les coûts de production. Cette
production marchande regroupe donc la totalité des biens et services produits par les entreprises.
Production non marchande : est le fait des Administrations publiques qui produisent des
services à titre gratuit ou quasi-gratuit (éducation, sécurité…). Cette production non marchande a
quand même un coût, il faut donc la prendre en compte lors du calcul de la Production d’un pays.
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Le facteur capital :
Il se compose du stock de machines et des équipements (bâtiments, installations, etc.) existants
dans l’économie nationale. Ce capital s’use au cours de la production. En comptabilité nationale,
le capital est désigné par la formation brute de capital fixe (FBCF).
La notion de capital peut avoir plusieurs sens :
- Capital financier : (liquidités, actions, …)
- Capital physique : (machines,….)
- Capital humain : (ressources humaines)
A ces facteurs de production s’ajoutent souvent d’autres facteurs : le facteur naturel (la terre,
l’énergie…), les services (Etudes, conseils…), les biens intermédiaires (emballage, verre,
ciment…).
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- Les productivités partielles : Les quantités produites sont mises en rapport avec les
quantités d’un seul facteur utilisé.
- La productivité globale (ou totale) des facteurs : Les quantités produites sont alors mises en
rapport avec les quantités de l’ensemble des facteurs utilisés, obtenues en générale par une
pondération du travail et du capital.
Pour une période donnée et un produit déterminé, La réalisation de l’optimum de production par
l’entreprise peut être obtenue selon deux possibilités :
Dans ce cas, le producteur fait varier le facteur aisément variable « le travail », et en maintenant
constant le facteur capital. On est devant la loi des rendements non proportionnels.
L’accroissement d’un facteur de production a dans le temps un rendement plus que proportionnel,
et ensuite moins que proportionnel des quantités produites.
Le producteur fera modifier les deux facteurs de production. On se retrouve devant des
rendements d’échelle. L’entreprise peut faire appel à une quantité importante de capital et
uniquement à une faible quantité de travail (ou inversement) de sorte qu’elle réalise une
production qui maximise son profit. Trois cas sont possibles :
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◼ soit que le volume de production augmente dans une proportion égale à la quantité des
facteurs utilisés : les rendements sont constants.
◼ soit que le volume de production augmente dans une proportion plus grande. Il y a donc
une augmentation de l’échelle de la production (économies d’échelle) : les rendements
sont croissants.
◼ soit que le volume de production augmente dans une proportion moindre (déséconomies
ou perte d’échelle) : les rendements sont décroissants.
◼ le coût fixe : est la partie du coût qui ne dépend pas des quantités produites (Q) mais est
liée à la structure de l’entreprise. Il faut en effet payer les machines, les bâtiments, etc. et
ce quelque soit le niveau de la production.
◼ le coût variable : est la partie du coût qui varie en fonction du volume de la production.
◼ le coût total : est défini comme étant l’ensemble des dépenses nécessaires à la
production. Ce coût total (ou prix de revient total) (CT) a deux composantes : le coût
variable (CV) et le coût fixe (CF).
◼ Le coût unitaire (ou coût moyen) : il représente le coût d’une unité produite.
C.M = C.T/ Q
◼ Le coût marginal : C’est le coût supplémentaire nécessaire pour produire une unité
supplémentaire.
Cm = C.T / Q
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La répartition primaire des revenus concerne le partage de la richesse créée par l’activité
productrice, c’est à dire concerne le partage de la Valeur Ajoutée. La production de biens et
services par les entreprises entraîne la distribution de revenus au facteur travail et aux apporteurs
internes de capitaux. Ces revenus sont des revenus primaires (salaires, dividendes,…).
La répartition primaire des revenus se traduit par l’apparition d’inégalités, tant en terme de
salaire que de patrimoine. Ces inégalités sont à l’origine de l’intervention de l’Etat dont la
fonction principale est d’assurer une plus grande justice sociale en favorisant une redistribution
des revenus(revenus de transfert) au profit des agents économiques les plus pauvres (allocations
sociales, allocations d’assistance,…). Ce phénomène de redistribution sociale s’est accru depuis
le ralentissement économique engendré par la crise de 1973 et vise deux objectifs essentiels :
objectif d’ordre économique : une répartition plus équilibrée des revenus favorise
l’activité économique.
objectif d’ordre socio-politique : diminuer les inégalités sociales liées aux différences de
revenus.
- L’Etat :
L’Etat assure le rôle de la redistribution des revenus, et ce, dans une optique de correction
des inégalités liées à la répartition primaire des revenus. Pour ce faire, l’Etat prélève une
partie des revenus des ménages grâce à l’impôt.
Les organismes sociaux (Sécurité Sociale ) protégent les individus contre un certain
nombre de risques sociaux (vieillesse, maladie, famille, chômage). Ils sont gérés par les
partenaires sociaux (patronat et syndicat de travailleurs) selon le principe de la
mutualisation des risques : les individus payent des cotisations sociales à ces organismes.
Les sommes ainsi collectées sont alors redistribuées a des bénéficiaires, c’est à dire aux
individus qui à un moment donné ont besoin de faire appel à ces organismes. L’ensemble
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des prestations sociales versées par les organismes sociaux constituent ce que l’on appelle
les revenus de transfert.
Les prélèvements obligatoires représentent l’ensemble des prélèvements opérés par les
organismes participant à la redistribution des revenus.
Administrations
publiques
Allocations familiales
Impôts Retraite
Prélèvements
Cotisations obligatoires Assurances
sociales
Redistribution
(Transferts)
Revenu
Revenudisponible = revenus
disponible = revenus primaires
primaires + revenus de+transferts
revenus – de
transferts – prélèvements.
prélèvements.
Les revenus primaires rémunèrent le travail et le capital, ils sont corrigés des prélèvements et des
revenus de transfert ; le résultat est donc le revenu disponible pour la consommation et l’épargne.
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Consommation Epargne
Demande Globale
Les ménages disposant d’un revenu disponible brut ont deux options : soit ils le dépensent afin de
satisfaire leurs besoins (consommation), soit ils l’épargne afin de le dépenser plus tard lorsque la
nécessité s’en fera sentir (processus de consommation différée dans le temps ).
3/- La consommation :
Selon la comptabilité nationale, consommer correspond à l’acte d’utilisation d’un bien ou d’un
service à des fins individuelles ou collectives.
3/-1- Les formes de la consommation :
❑ La consommation finale est définie comme étant l’acte qui consiste à utiliser un
bien ou un service en vue de satisfaire directement un besoin humain (exemple : la
consommation d’un verre d’eau, …).
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❑ la consommation est dite individuelle si l’usage d’un bien est fait par un seul
individu (exemple : lecture d’un livre,),
La demande sur un marché est le nombre d’unités d’un bien ou d’un service qu’un consommateur
est disposé à acheter, au cours d’une période donnée. La demande dépend de plusieurs facteurs :
le prix (P), le revenu disponible (R), le goût des consommateurs (G), etc…
Q = f (P, R, G,…)
◼ Effet prix : plus le prix d’une marchandise diminue, plus la quantité demandée sera
élevée.
◼ Effet de substitution : en cas de hausse du prix d’un bien donné (exemple: huile), la
demande portera sur des biens concurrentiels (exemple: beurre) dont les prix sont restés
constants.
◼ Effet d’habitude : les prix des produits de base (pain, huile, sucre) sont souvent stables.
Toutefois s’ils augmentent, cela ne réduit souvent pas leur consommation car ils
demeurent des biens de première nécessité.
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◼ Les situations spéculatives : l’anticipation d’une hausse des prix peut engendrer une
augmentation de la demande.
◼ Les produits de base devenus biens inférieurs : un bien est dit inférieur lorsque la quantité
demandée de ce bien varie au sens inverse du revenu réel. Si le revenu augmente, la
quantité demandée baisse (et inversement). Un bien inférieur est ainsi un bien de première
nécessité, jugé inférieur par le consommateur car son revenu lui permet d’utiliser des
biens de meilleure qualité (exemple : utilisation du miel au lieu du sucre).
3/-5- Elasticités :
◼ l’élasticité-prix de la demande :
Cette élasticité permet de mesurer la relation qui lie l’évolution du prix et l’évolution de la
demande d’un bien.
- élasticité-prix négative : une hausse du prix de vente entraîne une diminution de la demande
du bien de la part des ménages. A l’inverse, une baisse du prix de vente se traduit par une
augmentation de la demande du bien.
- élasticité-prix nulle : la variation du prix de vente d’un bien n’a aucune incidence sur la
demande globale adressée à ce bien.
◼ l’élasticité-revenu de la demande :
Cette élasticité permet de mesurer la relation qui lie l’évolution du revenu et l’évolution de la
demande.
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L’analyse keynésienne insiste sur la relation privilégiée qui existe entre la consommation et le
revenu. La relation consommation / revenu est déterminée par la notion de propension moyenne
à consommer. Cette propension moyenne à consommer se calcule en faisant le rapport entre
consommation finale des ménages et leur revenu. Elle détermine donc la part du revenu des
ménages qui est consacrée à la consommation.
KEYNES définit par suite la propension marginale à consommer, qui détermine dans quelle
mesure une variation des revenus à un impact sur la consommation finale.
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L’approche de Keynes repose sur le principe que le revenu s’accroît, la consommation augmente
dans des proportions moins importantes. En d’autres termes, les ménages épargnent une part
croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-ci s’accroît.
La conséquence de cette loi approche est donc que la propension moyenne à consommer des
ménages doit diminuer dans le temps avec l’augmentation des revenus.
◼ La consommation est donc une fonction croissante à taux décroissant du revenu courant
(PMC décroissante).
ΔC/C < ΔR/R, donc ΔC/ΔR < C/R, soit :PmC < PMC.
◼ Fonction de consommation keynésienne
C = cY + Co
Avec 0 < c < 1
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- Les ménages définissent leur niveau et structure de consommation non, pas uniquement par
rapport à leurs revenus (personnels) mais également se référent aux dépenses, et donc aux
revenus, de la classe sociale immédiatement supérieure (revenu relatif)
- Les ménages ont tendance à vouloir maintenir leur niveau de consommation par rapport à celui
des périodes précédentes. Autrement dit, la consommation d’une période est plus fonction du
revenu antérieur le plus élevé que du revenu de la période courante (revenu courant).
Duesenburry estime que dans le cadre de fluctuations conjoncturelles de l’économie, la
consommation n’évolue pas proportionnellement au revenu
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R = Rp + Rt.
Une variation de revenu n’influence pas la consommation si elle n’affecte que le revenu
transitoire car la consommation se base sur le revenu permanent.
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4/- L’Epargne :
L’épargne correspond à la partie du revenu disponible des ménages qui n’est pas consacrée à une
consommation immédiate.
4/-1- La mesure de l’Epargne :
L'effort d'épargne des ménages est mesuré par le taux d'épargne.
◼ Epargne spéculative : est l’ensemble des revenus épargnés dans le but de tirer partie des
occasions de plus-value en capital.
◼ Epargne en vue de disposer de liquidités : l’épargne dans ce cas est constituée afin de
permettre une dépense de consommation plus importante dans le futur.
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◼ Investissement : désigne la part de l’épargne affectée dans les actifs non financiers. Le
logement (actif immobilier) représente le principal actif non financier des ménages.
5/- L’investissement :
L’investissement désigne l’accroissement apporté au capital de l’économie nationale, soit au
capital technique ( machines, bâtiments, …) soit au capital humain( formation et
qualification,…).
En comptabilité nationale, l’investissement est défini par la formation brute de capital fixe
(FBCF) qui représente la valeur des biens durables acquis par les unités productrices afin d’être
utilisés dans leur processus de production.
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Interne Autofinancement
Financement
Externe - Augmentation du
capital
- Emprunts auprès
des établissements
de crédit.
- Emprunt obligataire
L’activité économique qui résulte de diverses opérations économiques effectuées par les secteurs
institutionnels est retracée dans ce qu’on appelle le circuit économique.
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On voit donc apparaître sur le schéma ci-dessous un circuit réel et, en sens inverse un circuit
monétaire.
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Ménages Entreprises
Flux réels
Flux monétaires
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Ménages
Prêts
Dépôts Retraits
Dépôts Retraits
Prêts
Entreprises
Flux monétaire
Les opérations effectuées par les sociétés financières sont nombreuses :
collecter les dépôts des ménages,
mettre à la disposition des ménages les moyens de paiement (chèques, cartes bancaires, virements),
prêter de l’argent aux ménages,
recevoir les dépôts des entreprises,
rendre les retraits possibles pour les entreprises par le biais de différents moyens de paiement,
accorder des prêts aux entreprises,
recevoir les remboursements effectués par les ménages et les entreprises (montant du prêt et des intérêts).
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9. Cotisations sociales
8. Impôts et taxes
10. Subventions
11. Prêts
Sociétés financières
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Revenus monétaires
Transferts privés
Transferts publics
L’économie nationale entretient avec le « reste du monde » un certain nombre de relations d’échange :
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Recettes provenant des exportations : toute vente de biens et services au reste du monde procure des recettes en devises pour
la Nation,
Dépenses résultant des importations : tout achat de biens et services au reste du monde nécessite des dépenses en devises,
Recettes et dépenses entraînées par le tourisme : tous les flux touristiques en direction du reste du monde entraînent des
dépenses touristiques, alors que ceux en provenance de l’extérieur constituent des recettes touristiques pour le pays,
Capitaux placés à court et à long terme / remboursements : ce sont des placements financiers qui peuvent être effectués du
pays vers l’étranger et de l’étranger vers le pays. On peut citer le cas des investissements de portefeuille (exemples : actions de
placement hors frontière, obligations, titres monétaires,…) qui donnent lieu à des remboursements,
Revenus monétaires : une économie nationale peut percevoir des revenus monétaires du reste du monde et vice versa :
revenus des investissements tels que les intérêts, les dividendes,…
Transferts privés : ils sont effectués par des particuliers (exemple : transferts des Marocains Résidant à l’Etranger),
Transferts publics : ce sont des opérations effectuées par des organismes publics (exemple : contribution aux organisations
internationales).
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Recettes
Marché
des produits
Consommation Production
Relations internationales
Reste du monde
Impôts et cotisations Impôts et cotisations
Ménages Sociales Sociales
Entreprises
Travail Marché
du travail Salaires
Nation
Cinq catégories d’agents économiques : administration publique, sociétés financières, entreprises, ménages et le reste du monde
sont pris en considération dans ce circuit économique.
Opérations effectuées par les entreprises
2. Production et consommation des biens et des services.
3. Paiement des salaires aux ménages.
4. Recettes de la production et dépenses de la consommation sur le marché des biens et services.
5. Paiement des impôts et des cotisations sociales à l’Etat.
6. Bénéfice des subventions accordées par l’Etat.
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Equilibre: Y + M = C + I + G + X + ΔS
Ressources = Emplois
Donc : Y = C + I + G + ΔS + X – M
Demande intérieure + solde extérieur
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En détail : Y = Cp + Cg + Ip + Ig + G+ΔS + X – M.
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