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Document créé le 21 novembre 2013

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Chapitre 22

Ensembles finis, probabilités

Sommaire
22.1 Ensembles finis, dénombrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520
22.1.1 Cardinal d’un ensemble fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520
22.1.2 Calculs de quelques cardinaux usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 521
22.1.3 p-listes et combinaisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 521
22.1.4 Rappels sur les coefficients binomiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523
22.1 Ensembles finis, dénombrements Chapitre 22 : Ensembles finis, probabilités

22.1 Ensembles finis, dénombrements


22.1.1 Cardinal d’un ensemble fini
Pour tout entier naturel, on note En = J0, n−1K = {m ∈ N, 0 6 m 6 n−1}.
Ainsi E0 = ∅, E1 = {0}, E2 = {0, 1}, E3 = {0, 1, 2}, etc. >>> def E(n): return list(range(n))
La fonction Python E ci-contre renvoie la liste ordonnée >>> E(10)
des éléments de En : [0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9]

Proposition 22.1.1 (existence d’injections, de surjections, de bijections, entre En et Ep )


Il existe une injection de En dans Ep si et seulement si n 6 p.
Il existe une surjection de En sur Ep si et seulement si n > p.
Il existe une bijection de En sur Ep si et seulement si n = p.

Définition 22.1.1 (notion d’ensemble fini)


Un ensemble non vide A est dit fini s’il existe une bijection de En sur A, avec n > 0.
L’entier n, s’il existe, est unique et est appelé le cardinal de A. On note n = Card(A).
En particulier Card(∅) = 0. Un ensemble non fini est dit infini.

Notation : le cardinal d’un ensemble fini A est également noté |A|, ou #A.
On peut dire que En = J0, n−1K est l’ensemble « modèle » de tout ensemble fini de cardinal n (un peu
comme Kn est le modèle des espaces vectoriels de dimension n).
La bijection f : En → A représente une « numérotation » des éléments de A.
Cette numérotation est exhaustive (surjectivité de f ), et à deux indices différents i et j correspondent
deux éléments différents ai et aj de A (c’est l’injectivité de f ).
Intuitivement, l’entier Card(A) représente le « nombre d’éléments » de A (conformément au programme
de la classe de MPSI, on en reste d’ailleurs le plus souvent à cette formulation intuitive).
Si m 6 n, l’intervalle A = Jm, nK est fini de cardinal n − m + 1.
En effet l’application f définie par f (k) = m + k est bijective de En−m+1 = J0, n− mK sur A.

Proposition 22.1.2 (ensemble en bijection avec un ensemble fini)


Soit A un ensemble fini. S’il existe une bijection de A sur B, alors B est fini et Card(B) = Card(A).
Réciproquement, si B est fini de même cardinal que A, il existe une bijection de A sur B.

On peut caractériser les parties finies de N :


Proposition 22.1.3 (parties finies de N)
Une partie A non vide de N est finie ⇔ elle est majorée. En particulier N est infini.

On en déduit le résultat suivant :


Proposition 22.1.4 (cardinal d’une partie d’un ensemble fini)
Soit A un ensemble fini et B une partie de A. Alors B est un ensemble fini et Card(B) 6 Card(A).
Plus précisément, on a Card(B) = Card(A) si et seulement si B = A.

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22.1 Ensembles finis, dénombrements Chapitre 22 : Ensembles finis, probabilités

Proposition 22.1.5 (bijection entre deux ensembles finis de même cardinal)


Soit A, B deux ensembles finis de même cardinal. Soit f une application de A dans B.
Alors f est bijective si et seulement si elle est injective, et si et seulement si elle est surjective.

Si E est infini, il existe des applications de E dans E qui sont injectives et non surjectives, ou surjectives
et non injectives. Par exemple, l’application n 7→ 2n est injective et non surjective de N dans lui-même,
et l’application n 7→ bn/2c est surjective et non injective..

22.1.2 Calculs de quelques cardinaux usuels

Proposition 22.1.6 (produit cartésien de deux ensembles finis)


Soit A, B deux ensembles finis. Alors A × B est un ensemble fini et Card(A × B) = Card(A) Card(B).
n
Y  n
Y
Plus généralement, si les ensembles A1 , A2 , . . ., An sont finis, alors Card Ak = Card(Ak ).
k=1 k=1
Si A est fini, alors Card(An ) = Card(A)n pour tout n > 1.

Proposition 22.1.7 (cardinal de l’union de deux ensembles finis)


Si A et B sont finis disjoints, alors A ∪ B est fini et Card(A ∪ B) = Card(A) + Card(B).
Dans le cas général, on a : Card(A ∪ B) = Card(A) + Card(B) − Card(A ∩ B).

n n n
X
S S
Si A1 , . . . , An sont finis, alors Ak est fini et Card( Ak ) 6 Card(Ak ).
k=1 k=1 k=1
L’inégalité précédente est une égalité si et seulement si les Ak sont disjoints deux à deux.
Si A, B, C sont trois ensembles finis (en notant |E| plutôt que Card(E)) :
|A ∪ B ∪ C| = |A| + |B| + |C| − |A ∩ B| − |A ∩ C| − |B ∩ C| + |A ∩ B ∩ C|

Proposition 22.1.8 (cardinal de l’ensemble des applications entre deux ensembles finis)
Soit A, B deux ensembles finis, avec Card(A) = n et Card(F ) = p.
Soit F(A, B) l’ensemble des applications de A dans B.
Alors F(A, B) est un ensemble fini, et Card(F(A, B)) = pn .

Ainsi Card(F(A, B)) = Card(B) Card(A) , ce qui justifie qu’on note parfois B A plutôt que F(A, B).

Proposition 22.1.9 (cardinal de l’ensemble des parties d’un ensemble fini)


Soit A un ensemble fini, de cardinal n. Alors P(A) est un ensemble fini et Card(P(A)) = 2n .

22.1.3 p-listes et combinaisons

Définition 22.1.2 (p-listes d’éléments quelconques d’un ensemble de cardinal n)


Soit B un ensemble fini de cardinal n > 1. Soit p un entier, avec p > 1.
Les p-uplets (b1 , b2 , . . . , bp ), où les bk sont quelconques dans B, sont appelés p-listes d’éléments de B.
Le nombre de p-listes d’un ensemble B de cardinal n est Card(B p ) = np .

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Il faut bien noter que dans la définition précédente, les bk ne sont pas supposés distincts.
En revanche, l’ordre dans lequel les bk apparaissent est important.
Ainsi, si a, b, c sont trois éléments distincts de A, les six 3-listes (a, b, c), (a, c, b), (b, a, c), (b, c, a), (c, a, b)
et (c, b, a) sont distinctes.
De même, si a et b sont distincts, les huit 3-listes (a, a, a), (a, a, b), (a, b, a), (a, b, b), (b, a, a), (b, a, b),
(b, b, a) et (b, b, b) sont distinctes.

Proposition 22.1.10 (p-listes d’éléments distincts d’un ensemble de cardinal n)


Soit B un ensemble fini de cardinal n > 1. Soit p un entier, avec 1 6 p 6 n.
n!
Le nombre de p-listes (b1 , b2 , . . . , bp ) d’éléments distincts deux à deux dans B est .
(n − p)!

On a supposé p 6 n car si p > n il est impossible de former une p-liste d’éléments distincts de B.
Si par exemple B = {x, y, z, t} :
4!
– le nombre de 2-listes d’éléments distincts de B est = 12.
2!
les voici : (x, y), (x, z), (x, t), (y, x), (y, z), (y, t), (z, x), (z, y), (z, t), (t, x), (t, y) et (t, z).
4!
– le nombre de 3-listes d’éléments distincts de B est = 24.
1!


 (x, y, z) (x, y, t) (x, z, y) (x, z, t) (x, t, y) (x, t, z)
(y, x, z) (y, x, t) (y, z, x) (y, z, t) (y, t, x) (y, t, z)

les voici :


 (z, x, y) (z, x, t) (z, y, x) (z, y, t) (z, t, x) (z, t, y)
(t, x, y) (t, x, z) (t, y, x) (t, y, z) (t, z, x) (t, z, y)

Proposition 22.1.11 (nombre d’injections entre deux ensembles finis)


Soit A et B deux ensembles finis, avec Card(A) = p, Card(B) = n, et 1 6 p 6 n.
n!
Le nombre d’applications injectives de A dans B est ·
(n − p)!

Proposition 22.1.12 (nombre de permutations d’un ensemble de cardinal n)


Soit A un ensemble fini de cardinal n. Le nombre de bijections de A dans lui-même est n!.
Ces applications sont appelées permutations de l’ensemble A.

Définition 22.1.3 (p-combinaisons d’éléments d’un ensemble de cardinal n)


Soit B un ensemble fini de cardinal n > 1. Soit p un entier, avec p > 1.
On dit que {b1 , b2 , . . . , bp }, où les bk sont distincts dans B, est une p-combinaison d’éléments de B.
!
n n!
Le nombre de p-combinaisons d’un ensemble B de cardinal n est = .
p p!(n − p)!

L’expression « p-combinaison d’éléments de B » est synonyme de « partie à p éléments de B ».


Quand on parle de p-combinaison, les p éléments concernés sont forcément distincts deux à deux (puisque
seul compte l’ensemble formé par ces éléments).
Si par exemple B = {x, y, z, t} :
4
 
– il y a 2
= 6 « 2-combinaisons » : {x, y}, {x, z}, {x, t}, {y, z}, {y, t}, et {z, t}.
4
 
– il y a 3
= 4 « 3-combinaisons » : {x, y, z}, {x, y, t}, {x, z, t} et {y, z, t}.

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22.1.4 Rappels sur les coefficients binomiaux


!
n
Les coefficients sont appelés « coefficients binomiaux ».
p
Ils ont été vus au chapitre « Calculs algébriques » (cf 2.3.2). On se contente ici de quelques rappels :

Proposition 22.1.13 (les deux relations fondamentales sur les coefficients binomiaux)
! ! ! ! !
n n n n−1 n−1
On a les identités = , et = + .
p n−p p p p−1

Proposition 22.1.14 (formule du binôme dans C)


n n
! !
n
X n k n−k n
X n k
Pour x, y de C, et pour n de N : (x + y) = x y . En particulier : (1 + x) = x .
k=0 k k=0 k

Par exemple, pour tous x et y de C :


(x + y)2 = x2 + 2xy + y 2 (x − y)2 = x2 − 2xy + y 2
(x + y)3 = x3 + 3x2 y + 3xy 2 + y 3 (x − y)3 = x3 − 3x2 y + 3xy 2 − y 3
(x + y)4 = x4 + 4x3 y + 6x2 y 2 + 4xy 3 + y 4 (x − y)4 = x4 − 4x3 y + 6x2 y 2 − 4xy 3 + y 4

Proposition 22.1.15 (propriétés de conversion des coefficients binomiaux)


! ! ! ! ! !
n n−p n n n n−1 n n n−1
On a les égalités : = , = , = .
p+1 p+1 p p p p−1 p n−p p

Les coefficients binomiaux peuvent être calculés de proche en proche, en les disposant dans un tableau
triangulaire connu sous le nom de « triangle de Pascal ».
On écrit ici une fonction (rustique !) pour former le triangle de Pascal sous forme de liste de listes.
>>> def trpascal(N):
from math import factorial as f
return [[f(n)//f(p)//f(n-p) for p in range(n+1)] for n in range(N+1)]

On importe le module pprint pour obtenir un affichage agréable :


>>> from pprint import pprint
>>> pprint(trpascal(9))
[[1],
[1, 1],
[1, 2, 1],
[1, 3, 3, 1],
[1, 4, 6, 4, 1],
[1, 5, 10, 10, 5, 1],
[1, 6, 15, 20, 15, 6, 1],
[1, 7, 21, 35, 35, 21, 7, 1],
[1, 8, 28, 56, 70, 56, 28, 8, 1],
[1, 9, 36, 84, 126, 126, 84, 36, 9, 1]]

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