Vous êtes sur la page 1sur 8

Chapitre 4

Lois de Comportement

Objectif :
L’objectif de ce chapitre est d’établir les relations contraintes-déformations en tout point
d’un solide chargé.

Pour cela, on va faire les hypothèses simplificatrices suivantes :

Solide continu : avant et après déformation, la matière reste continue.

Solide homogène : les caractéristiques mécaniques sont identiques en tout point du matériau.

Solide élastique : après suppression des efforts, le solide reprend sa forme initiale.

Solide linéaire : en tout point, les contraintes et les déformations sont proportionnelles.

Solide isotrope : en tout point, le solide n’admet pas de directions privilégiés.

Dans toute la suite, les solides étudiés sont supposés continus, homogènes, élastiques,
linéaires et isotropes.
1- Lois de Comportement

1-1 Relations d’Young

Soit un solide chargé. On montre qu’en tout point de ce solide, les relations déformations-
contraintes sont données par les relations suivantes appelées relations d’Young :

( ) ( ) ( ) ( )

( ) sont les composantes du tenseur des déformations au point , ̿( ).

( ) sont les composantes du tenseur des contraintes au point , ̿( ).

( ) ( ̿( )) ( ) ( ) ( )

: module d’Young du matériau ( )

𝜈 : coefficient de Poisson du matériau ( ) ; 𝜈

Remarques :

a- Les relations d’Young sont des relations locales. Elles nous permettent de calculer en tout
point d’un solide, les déformations ( ) lorsque l’on connait les contraintes ( ).

Donc au point , les 6 déformations se calculent comme suit :

( ) ( )

( ) ( )

( ) ( )

( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( )
b- Pour un matériau isotrope, il nous faut 2 paramètres mécaniques et 2 seulement pour
définir le comportement mécanique du matériau ( les paramètres d’Young 𝜈 dans le cas
des relations d’Young ).

c- On peut représenter sous forme matricielle, les relations d’Young en utilisant la convention
suivante : un tenseur d’ordre 2 symétrique comporte 6 composantes qu’on peut représenter
par un vecteur colonne à 6 composantes.

La correspondance tenseur d’ordre 2 symétrique → vecteur d’ordre 6 se fait comme suit :

et ( )

( )

( )

( )

Cette correspondance nous permet de classer les 6 déformations dans le vecteur colonne.

( ) →

( )

( ) →

( )

Finalement, les 6 relations d’Young :

( )

( )

( )
Peuvent être écrites sous forme matricielle de la façon suivante :

( ) ( )( ) {

est appelée matrice des souplesses. Elle est symétrique

( )

1-2 Relations de Lamé

Soit un solide chargé. On montre qu’en tout point de ce solide, les relations contraintes-
déformations sont données par les relations suivantes appelées relations de Lamé :

( ) ( ) ( )

( ) sont les composantes du tenseur des contraintes au point , ̿( ).

( ) sont les composantes du tenseur des déformations au point , ̿( ).

( ) (̿( )) ( ) ( ) ( )

: paramètre de Lamé du matériau ( )

𝜇 : module de cisaillement du matériau ( )

Remarques :

a- Les relations de Lamé sont des relations locales. Elles nous permettent de calculer en tout
point d’un solide, les contraintes ( ) lorsque l’on connait les déformations ( ).
Donc au point , les 6 contraintes se calculent comme suit :

𝜇 ( ) ( 𝜇)

𝜇 ( ) ( 𝜇)

𝜇 ( ) ( 𝜇)

𝜇 ( ) 𝜇

𝜇 ( ) 𝜇

𝜇 ( ) 𝜇

Finalement, les 6 relations de Lamé s’écrivent :

( )

( )

( )

b- Pour un matériau isotrope, il nous faut 2 paramètres mécaniques et 2 seulement pour


définir le comportement mécanique du matériau ( les paramètres de Lamé 𝜇 dans le cas
des relations de Lamé ).

c- Comme pour les relations d’Young, on peut représenter sous forme matricielle, les relations
de Lamé :

𝜇
où {
𝜇
( ) ( )( )
est appelée matrice des raideurs. Elle est symétrique.

( )

Notons que :

* + * + et * + * + et

1-3 Relations entre invariants scalaires

En tout point d’un solide, on a :

↳ La somme des 3 premières relations d’Young donne :

( )( )

( )

↳ La somme des 3 premières relations de Lamé donne :

( 𝜇)
( 𝜇) ( 𝜇)( )

( 𝜇)

( )

Donc les relations entre invariants scalaires sont :

( ) ; ( )
1-4 Relations entre paramètres mécaniques

On montre ( exercice 1 – série 4 ), que ces relations sont données par :

1   E  .E
 ;   ;  ; 
E .3  2  2    21    1   1  2 
A partir de ces relations, on peut dire que pour un matériau isotrope, il suffit de 2 paramètres
mécaniques ( 𝜈) ( 𝜇) pour définir son comportement mécanique. Ces paramètres
mécaniques sont reliés entre eux.

1-5 Relations entre tenseurs sphériques et tenseurs déviatoriques

En tout point d’un solide, on a :

↳ Relations entre tenseurs sphériques

● La contrainte normale moyenne est :

et le tenseur sphérique des contraintes est : ̿ ( )

● La déformation normale moyenne est :

et le tenseur sphérique des déformations est : ̿ ( )

On a :

( ) ( ) ( )
{ { {
( 𝜇) ( ) ( )

Finalement, on a : ( ̿ ( )) ( ) (̿̿̿( )) et (̿̿̿( )) ( )( ̿ ( ))

Ou sous forme indicielle :

( ) et ( 𝜇)
↳ Relations entre tenseurs déviatoriques

( ̿ ( )) ( ) s’écrit sous forme indicielle comme

(̿̿̿( )) ( ) s’écrit sous forme indicielle comme

On a :

̿̿̿( ) ̿( ) ̿̿̿( ) ( )

𝜇 ( 𝜇) = 𝜇( )

𝜇 ( ) 𝜇 ( )

𝜇 ( ) 𝜇

Donc :

On a aussi :

̿̿̿( ) ̿( ) ̿( ) (( ) )

(( ) ) ( ) (( ) ) ( )

( )( ) ( ) ( ) ( )( )

( ) ( ) ( )

Donc : ( )

Finalement, on a : ( ) et

Ou sous forme tensorielle

(̿̿̿( )) ( ) (̿̿̿̿( )) et (̿̿̿̿( )) (̿̿̿( ))

Vous aimerez peut-être aussi