MÉMOIRE
DÉPARTEMENT D’ÉLECTROTECHNIQUE
Magister en Électrotechnique
DJERIRI YOUCEF
Intitulé:
Soutenu le : 13-12-2009
Devant le jury composé de:
Laboratoire de Recherche ICEPS (Laboratory Intelligent Control & Electrical Power Systems- UDL)
REMERCIEMENTS
Avant tout, je remercie DIEU le Tout-puissant de m’avoir
encadreur :
effectif.
« ICEPS ».
juger ce travail.
DIN.
YOUCEF.
NOTATIONS
Acronyme Signification
F : Vecteur force exercée sur les pales d'une éolienne à incidence variable.
V1 ,V2 : Vitesse du vent respectivement en amont et en aval de l'éolienne.
φS A ,B ,C
, φra ,b ,c : Flux triphasées statoriques et rotoriques de la machine asynchrone.
φS , φr
d ,q d ,q
: Flux statoriques et rotoriques diphasés dans un repère tournant.
b : Biais du neurone.
k : Rang harmonique.
Liste des tableaux
Chapitre I
Tableau I.1 Puissance éolienne installée dans l'Union Européenne fin 2007 en MW ........ 12
Tableau I.2 Echelle Beaufort ............................................................................................ 19
Tableau I.3 Classification des turbines éoliennes.............................................................. 22
Chapitre IV
ICEPS 2009
Liste des figures
Chapitre I
ICEPS 2009
Liste des figures
Chapitre II
ICEPS 2009
Liste des figures
Chapitre III
Figure III.1 Schéma de principe du découplage de la MADA par analogie avec la machine
à courant continu .............................................................................................86
Figure III.2 Orientation du flux statorique sur l'axe d..........................................................87
Figure III.3 Schéma bloc du système à réguler ................................................................ 91
Figure III.4 Schéma bloc de la commande vectorielle directe du MADA............................93
Figure III.5 Schéma de principe de la commande vectorielle de la MADA .........................94
Figure III.6 Schéma bloc de la commande indirecte avec boucle de puissance ................95
Figure III.7 Problème de commande simplifié (contrôle directe) ........................................97
Figure III.8 Exemple de contrôle direct et indirect sur l'axe q.............................................98
Figure III.9 Schéma bloc d'un système régulé par un PI....................................................99
Figure III.10 Résultats de simulations pour la commande directe sans onduleur............... 101
Figure III.11 Résultats de simulations pour la commande directe avec onduleur............... 102
Figure III.12 Résultats de simulations pour la commande indirecte sans onduleur ............ 103
Figure III.13 Résultats de simulations pour la commande indirecte avec onduleur ............ 103
Figure III.14 Commande vectorielle à facteur de puissance unitaire.................................. 104
Figure III.15 Contrôle du facteur de puissance côté statorique.......................................... 105
Figure III.16 Influence de la puissance réactive sur la tension rotorique............................ 106
Figure III.17 Contrôle de l’angle de phase du courant rotorique ........................................ 106
Figure III.18 Influence de la variation paramétrique sur la commande directe .................. 108
Figure III.19 Influence de la variation des inductances sur la commande indirecte............ 109
Chapitre IV
ICEPS 2009
Liste des figures
Chapitre V
Figure V.1 Schéma du principe de filtrage actif par la MADA. ......................................... 159
Figure V.2 La MADA joue le role d’un filtre actif .............................................................. 160
Figure V.3 Elaboration des courants de références harmoniques du filtre....................... 162
Figure V.4 Schéma du système éolien avec filtrage par la MADA .................................. 164
Figure V.5 Schéma bloc de la régulation intégrant le filtrage actif ................................... 165
Figure V.6 Résultats des simulations du filtrage actif par MADA ..................................... 165
ICEPS 2009
Table des matières
ICEPS 2009
Table des matières
ICEPS 2009
Table des matières
ICEPS 2009
Table des matières
ICEPS 2009
Table des matières
ICEPS 2009
Abstract Résumé
:
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Résumé:
Mots clés :
Abstract:
This work presents the study and the use of the doubly fed induction generator in the
wind power system. For this, we defined a model of wind turbine for the training of DFIG.
Two types of vector control have been the subject of this study in this paper for independent
control of active and reactive power: the direct control and the indirect control, the indirect
control offers several advantages and facilitates the establishment filtering. The control by
artificial neural networks is introduced to increase the robustness of the correctors face to the
parametric variations of the machine. The active filtering by DFIG, improves considerably
quality of the energy provided to the electrical network. The simulation results were validated
in comparison to the work of the articles quoted in bibliography.
Key words:
Wind energy, Doubly Fed Induction Machine (DFIM, DFIG), Vector control, Artificial Neural
Networks (ANN), Active filtering.
ICEPS 2009
Introduction générale
INTRODUCTION GÉNÉRALE
ICEPS 2009 1
Introduction générale
ICEPS 2009 2
Introduction générale
ICEPS 2009 3
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
CHAPITRE I :
Résumé
ICEPS 2009 4
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
I.1. Historique
Le vent est engendré par les variations de la densité et de la pression de l’air, dues au
réchauffement inégal de la terre par le soleil, et par la rotation de la terre; il s’agit donc d’une
ressource naturelle renouvelable. Le vent causé par le mouvement de l'air contient une
grande quantité d’énergie. Les moulins à vent ont servi pendant des milliers d’années à
capturer une partie de cette énergie pour accomplir différents travaux utiles. Les premiers
moulins à vent étaient à axe vertical. Ils ont été employés dans les montagnes d’Afghanistan
pour moudre des grains depuis le 7ème siècle avant Jésus Christ. Ce type de moulins est
constitué d’un arbre et de lames horizontaux tournant dans le plan vertical. A partir de la
perse et du moyen Orient, les moulins à vent à axe horizontal se sont répandus à travers les
pays méditerranéens et l’Europe Centrale.
Le premier moulin à vent à axe horizontal est apparu en Angleterre vers 1180, en
France en 1190 en Allemagne en 1222 et au Danemark en 1259. En Europe, les
performances des moulins à vent ont été constamment améliorées entre le 12ème et le 19ème
siècle. Vers 1800, environ 20000 moulins à vent étaient en service en France, et au Pays
Bas 90% de l’énergie utilisée dans l’industrie provenait du vent. Vers la fin du 19ème siècle,
des moulins à vent d’un rotor de 20 à 30 mètres de diamètre étaient présents en Europe. Ils
étaient utilisés non seulement pour moudre des grains mais aussi pour le pompage d’eau.
L’industrialisation a mené à la disparition progressive des moulins à vent, même si en
1904 l’énergie éolienne fournissait encore 11% de l’énergie industrielle hollandaise et
l’Allemagne avait plus de 18000 unités installées [1].
Par ailleurs, la construction d’éoliennes multipales ne se développe pas sur le vieux
continent mais en Amérique où elle apparaît en 1870. Elle conquiert tout le pays et revient
en Europe, lieu de sa conception, en 1876, où elle s’implante alors, sous le nom de moulin
Américain.
Il ne fait aucun doute que les moulins à vent ont connu dans le passé, un grand
succès. Ils ont fourni à l’homme l’énergie mécanique qui manquait à l’époque, à la réalisation
de ses desseins. Mais avec l’invention de la machine à vapeur, du moteur à explosion et du
moteur diesel, le développement de l’électricité, leur exploitation est négligée et souvent
abandonnée. L’utilisation du vent semble par conséquent de plus en plus délaissée et son
avenir très compromis [2].
Cependant l’histoire réserve parfois des surprises, car après la crise pétrolière de 1974,
avec la diminution du stock mondial en hydrocarbure et surtout la crainte d’une pollution de
plus en plus envahissante et destructive pour l’environnement, l’énergie éolienne revient au
premier plan de l’actualité et connaît un développement galopant. On cherche surtout à
l’utiliser pour produire de l’énergie électrique suivant le principe exploité dans toutes les
centrales électriques conventionnelles. Ainsi la demande mondiale d’éoliennes connaît une
ICEPS 2009 5
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
I.2. Introduction
Bien que connue et exploitée depuis longtemps, l’énergie éolienne fut complètement
négligée pendant 1ère industrielle, au profit quasi exclusif, si l’on excepte l’hydroélectricité,
des énergies fossiles. L´énergie cinétique du vent peut être convertie directement en énergie
mécanique et être utilisable par exemple dans les anciens moulins à vent ou pour actionner
des pompes. Mais, de nos jours, on la transforme en énergie électrique par l’emploi
d’aérogénérateurs. Le nouvel intérêt porté à l’énergie éolienne depuis la moitie des années
70 résulte de deux préoccupations : d’une part, la protection de l’environnement et
l’économie des combustibles fossiles qui en résulte. D’autre part, l’évolution des
technologies rend la conversion de cette énergie de plus en plus rentable et donc son
utilisation devient économiquement compétitive par rapport aux sources traditionnelles de
même puissance.
Bien que les aérogénérateurs aient atteint une certaine maturité technique, la
technologie des aérogénérateurs continue d’évolue [2]. Les éoliennes de dernière génération
fonctionnent à vitesse variable. Ce type de fonctionnement permet d’augmenter le
rendement énergétique, de diminuer les efforts mécaniques et d’améliorer la qualité de
l’énergie électrique produite, par rapport aux éoliennes à vitesse fixe. C’est le
développement des variateurs électroniques qui permet de contrôler la vitesse de rotation
des éoliennes à chaque instant. Le vent est une grandeur aléatoire, de nature très fluctuante.
Les variations de la puissance résultante des fluctuations du vent constituent la perturbation
principale de la chaîne de conversion éolienne.
De ce fait, les éoliennes sont considérées comme des génératrices de puissance
variable. Connectées sur un réseau électrique, les générateurs éoliens n’imposent pas
l’amplitude de la tension et ne règlent pas le rapport puissance-fréquence, autrement dit,
elles ne participent pas aux services systèmes, et donc perturbent d’autant plus la stabilité
des réseaux que leur taux de pénétration est important. Avec l’utilisation de l´électronique de
puissance, de nouvelles technologies sont apparues pour optimiser cette génération
d’énergie.
ICEPS 2009 6
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Pour faire fonctionner des stations météo ou toutes autres installations électriques
isolées à faible consommation, une éolienne de petite taille peut fournir cette énergie
tout au long de l’année.
Pour alimenter en éclairage des maisons ou villages dans des contrées isolées
exposées au vent, des installations d’éoliennes de quelques mètres de diamètre sont
choses courantes.
Pour alimenter en électricité des villes tout en produisant une énergie propre, on
utilise des éoliennes de plusieurs dizaines de mètres de diamètre pouvant produire
jusqu’à 4.5 MW [1].
ICEPS 2009 7
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Reste du monde
Asie 16.9 % 2.5 %
Amérique du nord
19.8 % Europe 60.9 %
Le Maroc produit 140 MW par an (2007), cette production va s’accroître dans les
années à venir. Le Maroc est le premier producteur d’énergie éolienne en Afrique.
Dans notre pays, les énergies renouvelables n'ont pas connu le développement que
permet leur disponibilité, et qu'impose leur importance pour le développement économique et
social.
ICEPS 2009 8
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Adrar en 1957 à ksar Sidi-aïssa pour l'irrigation de 50 Hectares [5]. L’Algérie a un régime de
vent modéré (2 à 6 m/s), selon la carte des vents présentée sur la figure I.2.
m/s
ICEPS 2009 9
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Figure I.3 : Evolution des puissances éoliennes installées dans le monde en MW.
Cependant tous les pays n’y attachent pas la même importance et n’y accordent donc
pas les mêmes moyens.
L’Allemagne, leader mondial dans cette filière, continue depuis 1999 à installer une
moyenne de 2 GW de puissance supplémentaire par an.
ICEPS 2009 10
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Des recherches sont en cours pour stocker une partie de la production sous forme
d’hydrogène par exemple. Ces recherches ont pour objectif de pouvoir un jour dépasser
cette limite des 20 %. A noter que les émissions de CO2 par kWh électrique du Danemark
sont parmi les plus élevés d'Europe, car le reste de l'électricité y est produite par des
centrales à hydrocarbure qui fonctionnent à plein régime les jours sans vent.
La Chine, qui reste en 2005 le 3ème plus gros producteur d’énergie électrique derrière
les États-Unis (4239 TWh*) et l’Europe (3193 TWh) avec 2500 TWh produits, est devenu le
5émé producteur mondial d’énergie éolienne en 2007 derrière l’Allemagne, l’Espagne, les
États-Unis et l’Inde avec une puissance de 6000 MW. Son objectif est une puissance
éolienne installée de 20 GW en 2020, soit une augmentation de plus de 1 GW par an.
La France, par sa politique de production nucléaire (98 000 MW), est en retard face à
ses voisins Européens (Tableau I.1) avec 2455 MW installés jusqu’en 2007 alors que pour
2010 l’objectif est d’atteindre 13 500 MW.
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Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Tableau I.1 : Puissance éolienne installée dans l'Union Européenne fin 2007 en MW.
Rotor du générateur
Pale
ICEPS 2009 12
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
ICEPS 2009 13
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
1 : Pales en composite fibre de verre. Pas fixe, profil de type stall (décrochage aérodynamique).
2 : Moyeu du rotor en fonte.
3 : Structure de la turbine en fonte ductile ou en acier soudé galvanisé à chaud.
4 : Paliers du rotor à double rangée de billes.
5 : Arbre lent du rotor en acier haute résistance.
6 : Multiplicateur de vitesse à 3 étages (1 train épicycloïdal et 2 trains parallèles).
7 : Frein à disque sur l’arbre rapide avec témoin d’usure.
8 : Accouplement avec la génératrice de type flexible.
9 : Génératrice (800/2000 kW) asynchrone refroidie à l’eau.
10 : Radiateur de refroidissement intégré au système multiplicateur-génératrice.
11 : Système de mesure de vent (anémomètre et girouette).
12 : Système de contrôle surveille et pilote la turbine.
13 : Système hydraulique pour les freins d’extrémité de la pale et le système d’orientation.
14 : Entraînement d’orientation de la tourelle à deux trains d’engrenages.
15 : Paliers du système d’orientation équipés d’un frein à disque.
16 : Capot de la nacelle en structure acier recouvert de composite fibre de verre.
17 : Tour en acier tubulaire (plusieurs hauteurs possibles).
Figure I.5 : Différentes parties d'une éolienne Nordex N60 (1300 kW).
ICEPS 2009 14
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
ICEPS 2009 15
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
sera grand et plus la vitesse de rotation sera petite [2]. Les turbines uni et bipales ont
l’avantage de peser moins, mais elles produisent plus de fluctuations mécaniques. Elles ont
un rendement énergétique moindre, et sont plus bruyantes puisqu’elles tournent plus vite.
Elles provoquent une perturbation visuelle plus importante de l’avis des paysagistes. De plus,
un nombre pair de pales doit être évité pour des raisons de stabilité. En effet, lorsque la pale
supérieure atteint le point le plus extrême, elle capte la puissance maximale du vent. A ce
moment, la pale inférieure traverse la zone abritée du vent par la tour. Cette disposition tend
à faire fléchir l’ensemble de la turbine vers l’arrière. Ceci explique pourquoi 80% des
fabricants fabriquent des aérogénérateurs tripales.
Lorsque des pales fixes sont utilisées, un dispositif de freinage aérodynamique est
utilisé permettant de dégrader le rendement de la turbine au delà d’une certaine vitesse
(décrochage aérodynamique ou stall control). Sinon, un mécanisme d’orientation des pales
permet la régulation de la puissance et un freinage (réglage aérodynamique).
Un arbre dit lent relie le moyeu au multiplicateur et contient un système hydraulique
permettant le freinage aérodynamique en cas de besoin.
Un multiplicateur adapte la vitesse de la turbine éolienne à celle du générateur
électrique (qui est généralement entraîné à environ 1500 tr/min). Ce multiplicateur est muni
d’un frein mécanique à disque actionné en cas d’urgence lorsque le frein aérodynamique
tombe en panne ou en cas de maintenance de l’éolienne.
Le système de refroidissement comprend généralement un ventilateur électrique utilisé
pour refroidir la génératrice et un refroidisseur à huile pour le multiplicateur. Il existe
certaines éoliennes comportant un refroidissement à l’eau.
La génératrice (ou l’alternateur) est généralement asynchrone, et sa puissance
électrique peut varier entre 600 kW et 4.5 MW.
Les signaux électroniques émis par l’anémomètre sont utilisés par le système de
contrôle-commande de l’éolienne pour démarrer l’éolienne lorsque la vitesse du vent atteint
approximativement 5 m/s. De même, le système de commande électronique arrête
automatiquement l’éolienne si la vitesse du vent est supérieure à 25 m/s afin d’assurer la
protection de l’éolienne.
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Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
(a) (b)
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Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
120 m Ǿ
80 m Ǿ
12 m Ǿ
‘85 ‘87 ‘89 ‘91 ‘93 ‘95 ‘97 ‘99 ‘01 ‘03
0.05 0.3 0.5 1.3 1.6 2 4.5 MW
Le vent souffle en principe des zones de hautes pressions vers les zones de basses
pressions. Aux latitudes moyennes et aux grandes latitudes, sa direction est cependant
modifiée du fait de la rotation de la terre. Le vent devient alors parallèle aux isobares au lieu
de leur être perpendiculaire. Dans l’hémisphère nord, le vent tourne dans le sens contraire
des aiguilles d’une montre autour des aires cycloniques et dans le sens direct autour des
zones anticycloniques. Dans l’hémisphère sud, les sens sont inversés par rapport aux
précédents.
La vitesse du vent est mesurée avec des anémomètres. Il en existe plusieurs types
classés en deux catégories principales (les anémomètres à rotation et les anémomètres à
pression). Une graduation a été établie, selon l’échelle Beaufort qui divise les vents en
fonction de leurs vitesses en 17 catégories dont nous citons quelques unes au tableau I.2 [4].
ICEPS 2009 18
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Pression sur
Degrés Vitesse du Vitesse du Description
surface plane
Beaufort vent (m/s) vent (km/h) générale
(daN/m2)
0 0 à 0.4 <1 Calme
3 3.5 à 5.5 12 à 19 Petite brise 3.2 (5 m/s)
4 5.5 à 8 20 à 28 Jolie brise 6.4 (7 m/s)
6 11.4 à 13.9 39 à 49 Vent frais 22 (13 m/s)
8 17.4 à 20.4 62 à 74 Coup de vent 52 (20 m/s)
11 28.4 à 32.5 103 à 117 Violente tempête 117 (30 m/s)
17 54.1 à 60 202 à 220 Cyclone 470 (60 m/s)
En effet, pour implanter un parc éolien, la prospection des sites possibles constitue le
premier travail à effectuer pour juger de la capacité de production d’une centrale éolienne.
Des relevés météorologiques complets sur les sites présumés doivent être effectués au
moins pendant une année pour déterminer la possibilité ou non d’implanter le parc. Non
seulement il faut connaître la vitesse moyenne du vent, mais aussi sa variation en fonction
de l’altitude.
Les vents les plus intéressants qui donnent finalement le plus d’énergie annuelle, sont
les vents réguliers qui ont une vitesse de 6 à10 m/s [4].
ICEPS 2009 19
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Les éoliennes à variation cyclique d'incidence dont la structure la plus répandue est
celle de Darrieus (ingénieur français qui déposa le brevet au début des années 30).
Leur fonctionnement est basé sur le fait qu'un profil placé dans un écoulement d'air
selon différents angles (Figure I.9) est soumis à des forces de direction et d'intensité
variables. La résultante de ces forces génère alors un couple moteur entraînant la
rotation du dispositif. Ces forces sont crées par la combinaison de la vitesse propre
de déplacement du profil et de la vitesse du vent. Cela signifie que la rotation du
dispositif ne peut pas s'amorcer d'elle-même. Lorsqu'elle est à l'arrêt, l'éolienne doit
donc être lancée par un dispositif annexe (montage d'une éolienne Savonius sur le
même rotor ou utilisation de la génératrice en moteur).
ICEPS 2009 20
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Même si quelques grands projets industriels ont été réalisés, les éoliennes à axe
vertical restent toutefois marginales et peu utilisées voire actuellement abandonnées. En
effet la présence du capteur d'énergie près du sol l'expose aux turbulences et au gradient de
vent ce qui réduit son efficacité. Elles sont de plus exposées à des problèmes
d'aéroélasticité dus aux fortes contraintes qu'elles subissent. Enfin la surface qu'elles
occupent au sol est très importante pour les puissances élevées.
La plupart des éoliennes actuellement installées utilisent des turbines à axe horizontal.
Le tableau I.3 propose une classification de ces turbines selon la puissance qu’elles délivrent
et le diamètre de leur hélice. A titre de comparaison, la puissance d’une tranche de centrale
nucléaire est de 1400 MW environ.
ICEPS 2009 21
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Moyenne 12 à 45 m 40 kW à 1 MW
est alors imposée par la fréquence du réseau et par le nombre de paires de pôles de la
génératrice (Figure I.11).
Réseau
AC 50 HZ
Machine asynchrone
Multiplicateur
Turbine
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Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Ce Ce max
Cr
Ωs Ω méc
Moteur Génératrice
Pn
V0 Vn
Vitesse de vent [m/s]
ICEPS 2009 23
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Pour obtenir cette caractéristique de puissance, les pales (fixes) sont conçues avec un
profil qui permet d’obtenir une décroissance brusque de la portance à partir d’une vitesse
donnée pour laquelle la puissance doit être diminuée. Au delà de cette vitesse de vent, la
puissance diminue très rapidement et un fonctionnement à puissance nominale constante
n’est donc pas possible.
Pn
V0 Vd Vn Vhs
Vitesse de vent [m/s]
avec
– Vd : la vitesse pour laquelle le générateur démarre.
ICEPS 2009 24
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Machine asynchrone
AC 50
Réseau
Hz
Multiplicateur
Turbine
AC fréquence
variable
(a)
Machine asynchrone à double alimentation AC 50
Réseau
Hz
Multiplicateur
Turbine
AC fréquence
variable
(b)
ICEPS 2009 25
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
La configuration de la figure I.16.a, est basée sur une machine asynchrone à cage,
pilotée au stator de manière à fonctionner à vitesse variable, par des convertisseurs
statiques.
La configuration de la figure I.16.b, est basée sur une machine asynchrone à double
alimentation et à rotor bobiné. La vitesse variable est réalisée par l’intermédiaire des
convertisseurs de puissance, situés au circuit rotorique.
Nous présentons sur la figure I.17 la caractéristique de la puissance mesurée en
fonction de la vitesse du vent d’une éolienne réelle de Schelle de 1.5 MW basée sur une
machine asynchrone à double alimentation à rotor bobiné [2]. On constate à partir de cette
figure que la puissance est limitée à sa valeur nominale pour une vitesse du vent de 12.5
m/s. L’orientation des pales est parfaitement réalisée dans ce cas.
Puissance totale mesurée [kW]
ICEPS 2009 26
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Puissance
P3 C
P2
B
Vitesse
P1 du vent
A V2
V1
Ω1 Ω2 Ω méc
V1 + V2
travers le rotor V2 soit , la masse d'air en mouvement de densité ρ traversant la
2
surface S des pales en une seconde est:
ρ S (V1 + V2 )
m= (I.1)
2
La puissance Pm alors extraite s'exprime par la moitié du produit de la masse et de la
Pm =
(
m V1 − V2
2 2
) (I.2)
2
ICEPS 2009 27
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Pm =
(
ρ S (V1 + V2 ) V12 − V2 2 ) (I.3)
4
ρ S V13
Pmt = (I.4)
2
S2 S
S1 V
V2 1
v v
v
V1 V1
2
1 + 1 −
Pm V2 V2
= (I.5)
Pmt 2
maxima de 16/27 soit 0,59. C'est cette limite théorique appelée limite de Betz qui fixe la
puissance maximale extractible pour une vitesse de vent donnée. Cette limite n'est en réalité
jamais atteinte et chaque éolienne est définie par son propre coefficient de puissance
exprimé en fonction de la vitesse relative λ représentant le rapport entre la vitesse de
l'extrémité des pales de l'éolienne et la vitesse du vent [3].
ICEPS 2009 28
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Cp
λ
Figure I.21 : Coefficient de puissance pour différents types d'éoliennes.
Les éoliennes à marche lente sont munies d'un grand nombre de pales (entre 20 et 40),
leur inertie importante impose en général une limitation du diamètre à environ 8 m. Leur
coefficient de puissance (Figure I.21) atteint rapidement sa valeur maximale lors de la
montée en vitesse mais décroît également rapidement par la suite. Les éoliennes à marche
rapide sont beaucoup plus répandues et pratiquement toutes dédiées à la production
d'énergie électrique. Elles possèdent généralement entre 1 et 3 pales fixes ou orientables
pour contrôler la vitesse de rotation. Les pales peuvent atteindre des longueurs de 60 m pour
des éoliennes de plusieurs mégawatts.
ICEPS 2009 29
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Les éoliennes tripales sont les plus répandues car elles représentent un compromis
entre les vibrations causées par la rotation et le coût de l'aérogénérateur. De plus, leur
coefficient de puissance (Figure I.21) atteint des valeurs élevées et décroît lentement lorsque
la vitesse augmente. Elles fonctionnent rarement au dessous d'une vitesse de vent de 3 m/s
[10].
Pmt = C p .Pmt = C p (λ ) ρ π R 2 V1
Pm 1
Pm =
3
(I.6)
Pmt 2
Ω1 R
Avec λ= (I.7)
V1
Ω1 : vitesse de rotation avant multiplicateur.
R : rayon de l'aérogénérateur 35.25 m
1 1 0.035
Avec : = − 3 et C1 = 0.5176 ; C2 = 116 ; C3 = 0.4 ; C4 = 5 ; C5 = 21 ;
λi λ + 0.08 β β + 1
C6 = 0.0068 [4].
calage sont illustrées sur la figure I.22. La valeur maximale de C p ( C p max = 0.48 ) est atteinte
pour β = 0 et λ = 8.1 . Cette valeur particulière de λ est définie comme la valeur optimale
λopt [4].
ICEPS 2009 30
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
β = 0°
C p max
β = 5°
β = 10°
Cp
β = 15°
β = 20°
λopt
1 Ω R
Pmg = C p 2 ρ π R 2 V1
3
(I.9)
2 KV1
ICEPS 2009 31
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
vitesse du vent arrivant face à cette pale, est représentée par le vecteur V . Le vecteur V rot
représente la composante de vent due à la rotation de l’aérogénérateur. La résultante de ces
deux vecteurs est appelée V res . L’action du vent sur la pale produit une force qui se
mécanique du mat et une poussée en direction de la rotation F rot qui produit effectivement
le déplacement. Chaque turbine éolienne est ainsi dimensionnée pour que cette force
atteigne sa valeur nominale pour une vitesse de vent nominale donnée. Lorsque la vitesse
de vent devient trop élevée ou si la génératrice nécessite une vitesse de rotation fixe, la
puissance extraite par l’éolienne doit être annulée ou limitée à sa valeur nominale.
ICEPS 2009 32
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
n’est plus optimale ce qui entraîne des turbulences à la surface de la pale (Figure I.25) et par
conséquent une baisse du coefficient de puissance. Ceci empêche alors une augmentation
de la vitesse de rotation.
Figure I.25 : Flux d’air sur un profil de pale " stall ".
Ce système est simple et relativement fiable mais il manque de précision car il dépend
de la masse volumique de l'air et de la rugosité des pales donc de leur état de propreté. Il
peut, dans certains cas, être amélioré en autorisant une légère rotation de la pale sur elle-
même (système " stall actif ") permettant ainsi de maximiser l’énergie captée pour les faibles
vitesses de vent. Pour les fortes vitesses de vent, la pale est inclinée de façon à diminuer
l’angle de calage β et renforcer ainsi l’effet "stall" de la pale. La répercussion des variations
de vitesse du vent sur le couple mécanique fournie par l’éolienne est ainsi moins importante
[10].
ICEPS 2009 33
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Section
Position de prise au de pale
vent maximale
• La protection de l’éolienne contre les vents trop violents, par la mise en « drapeau »
des pales de l’hélice. On remarque que ce système intervient dans le fonctionnement
de la turbine, par la variation du calage β , de manière prépondérante depuis le
démarrage (Figure II.27) (zone I) et dans le régime de régulation de vitesse (zone II
et III) jusqu’au phénomène de décrochage aérodynamique (zone IV) de la turbine [9].
I II III IV
Vn
Tablea
u I.3 :
Classifi
cation
des
turbines
Vd Vn Vm V (m / s)
I.11. Le multiplicateur
Les rotors dont le diamètre est supérieur à 5 m ont des vitesses de rotation trop faibles
pour pouvoir entraîner directement un alternateur classique. Il est donc indispensable pour
ces machines d’interposer entre l’aéromoteur et l’alternateur un multiplicateur.
Trois types de multiplicateurs peuvent être utilisés avec les aéromoteurs :
Le plus simple est le multiplicateur à engrenages à un ou plusieurs trains de roues
dentées cylindriques ; d’une réalisation économique il est tout de même encombrant
pour un rapport de multiplication élevé.
ICEPS 2009 34
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
ICEPS 2009 35
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Multiplicateur Réseau
MAS
ICEPS 2009 36
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Réseau
Multiplicateur MAS
Figure I.30 : Machine asynchrone connectée sur le réseau par l'intermédiaire d'un
ensemble redresseur – onduleur
ICEPS 2009 37
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
De plus, la présence des capacités est indispensable pour fournir l'énergie réactive
nécessaire à la magnétisation de la machine. Cette énergie ne peut pas être fournie par le
réseau car le redresseur est unidirectionnel. Il peut être éventuellement remplacé par un
redresseur MLI à base d' IGBT dont la structure est semblable à celle de l'onduleur. Dans ce
cas, le transfert de puissance réactive est contrôlable et se fait du bus continu vers la
machine et le transfert de puissance active est identique au cas du redresseur simple. Cette
solution alourdit toutefois le dispositif en terme de coût et de complexité de mise en oeuvre,
de plus, les enroulements statoriques du moteur sont alors soumis à des dv / dt importants
qui peuvent réduire leur durée de vie [12]. L’ensemble de ces inconvénients n’ont pas permis
un développement industriel important de ce dispositif.
Figure I.31 : Schéma développé d'un rotor à cage classique et d'un rotor de machine
asynchrone "brushless".
ICEPS 2009 38
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Énergie
Réseau
Multiplicateur MAS
Énergie
ICEPS 2009 39
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Réseau
Redresseur
Énergie
Multiplicateur MADA
Énergie
Si le glissement devient important, la puissance extraite du rotor est élevée et elle est
entièrement dissipée dans la résistance R, ce qui nuit au rendement du système. De plus
cela augmente la puissance transitant dans le convertisseur ainsi que la taille de la
résistance. Le fabriquant "VESTAS" dans son dispositif "OPTI-SLIP" a mis en oeuvre ce
système en utilisant des composants qui tournent avec le rotor et une transmission optique
des signaux de commande. Les contacts glissants sont ainsi évités. La variation maximale
du glissement obtenue dans ce procédé est de 10%.
Couple
Electromagnétique Ce Réqu 1< Réqu 2< Réqu 3
Réqu1
Réqu2
Réqu3
Glissement g
Vitesse de
rotation Ω
Vitesse de
synchronisme
ICEPS 2009 40
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Réseau
Redresseur
Énergie
Multiplicateur MADA
Énergie
Réseau Cycloconvertisseur
Énergie
Énergie
Multiplicateur MADA
La plage de variation de vitesse est doublée par rapport à la structure de la figure I.35.
En effet si la variation du glissement doit rester inférieure à 30% pour maintenir l'efficacité du
ICEPS 2009 41
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Temps [Sec]
ICEPS 2009 42
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Réseau
Multiplicateur MADA
Énergie
ICEPS 2009 43
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
électronique de puissance s’impose pour toutes les applications utilisant ce type de machine
qui sont donc à vitesse variable. Mais, contrairement aux génératrices MADA (Machines
Asynchrones à Double Alimentation) la chaîne de conversion placée sur le stator doit être
dimensionnée pour la totalité de la puissance du système de production.
Le développement des matériaux magnétiques a permis la construction de machines
synchrones à aimants permanents à des coûts qui deviennent compétitifs. Les machines de
ce type sont à grand nombre de pôles et permettent de développer des couples mécaniques
considérables. Il existe plusieurs concepts de machines synchrones à aimants permanents
dédiées aux applications éoliennes, des machines de construction standard (aimantation
radiale) aux génératrices discoïdes (champs axial), ou encore à rotor extérieur [5].
L'exemple de la figure I.40 présente une configuration classique d'interface de
connexion d'une machine synchrone au réseau. Le convertisseur connecté au stator de la
machine est un simple redresseur puisqu'elle n'absorbe pas de puissance réactive, ce qui
permet d'éviter les dv / dt importants sur les enroulements statoriques. Ce redresseur est
classiquement suivi d'un hacheur élévateur permettant de délivrer une tension suffisante à
l'onduleur MLI pour les faibles vitesses de rotation. La présence de l'onduleur MLI permet de
contrôler le facteur de puissance coté réseau.
Redresseur Onduleur
Énergie
Réseau
Multiplicateur MS
ICEPS 2009 44
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Pour la production d’électricité, le système de loin le plus utilisé est celui par batterie
d’accumulateurs. Celles au plomb, bien que lourdes et encombrantes,
s’accommodent bien des fluctuations propres au vent. Les autres types sont mal
adaptés. Toutefois, ce type de stockage ne convient que pour de petites puissances
de quelques kW tout au plus.
Pour les stockages importants, on peut faire appel au pompage de l’eau entre deux
réservoirs et une turbine si le terrain fournit une possibilité intéressante en dénivelé.
Le simple pompage de l’eau dans un réservoir est aussi la solution pour stocker de
l’eau dans le cas, par exemple, de distribution d’eau alimentaire.
Principe : l’énergie éolienne sert à remplir un réservoir de stockage dont l’eau sera
turbinée pour restituer l’énergie.
Le stockage thermique commence aussi à se développer, essentiellement pour le
chauffage. Les différents types de stockage thermique existant sont utilisés :
réservoir de fluides, chauffage de produits à haute capacité thermique, etc.
Principe : l’énergie produite est utilisée pour chauffer le fluide d’un réservoir qui
restituera pendant les périodes sans vent l’énergie stockée.
I.14. Avantages
Outre les nombreux avantages qu’elle partage avec les autres sources renouvelables
d’énergie, l’exploitation de l’énergie du vent présente une série d’avantages propres [5]:
Il s’agit d’une forme d’énergie indéfiniment durable et propre ;
Elle ne nécessite aucun carburant ;
Elle ne crée pas de gaz à effet de serre (sauf si l'on considère que ce type d'énergie
est intermittent et nécessite l'utilisation de centrales thermiques constamment au
ralenti afin de réguler les variations imprévisibles de la production éolienne) ;
Chaque mégawatheure d’électricité produit par l’énergie éolienne aide à réduire de
0.8 à 0.9 tonne les émissions de CO2 rejetées chaque année par la production
d’électricité d'origine thermique ;
ICEPS 2009 45
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
Elle ne produit pas de déchets toxiques ou radioactifs car elle est entièrement en
métal et plastique;
Lorsque de grands parcs d’éoliennes sont installés sur des terres agricoles,
seulement 2 % du sol environ est requis pour les éoliennes. La surface restante est
disponible pour l’exploitation agricole, l’élevage et d’autres utilisations ;
Les propriétaires fonciers reçoivent souvent un paiement pour l’utilisation de leur
terrain, ce qui augmente leur revenu ainsi que la valeur du terrain. (les loyers sont
autour de 1500 à 2000 € par MW) ;
L'énergie éolienne se révèle une excellente ressource d'appoint d'autres énergies,
notamment durant les pics de consommation, en hiver par exemple;
Les éoliennes permettent au travers de la taxe professionnelle de participer au
développement local avec une contribution annuelle de l'ordre de 10 000 € par MW
(ce chiffre peut varier en fonction des communautés de communes concernées).
Certaines communes rurales peuvent ainsi revivre et assurer des travaux pour
lesquels elles s'endettaient jusque là;
Une éolienne est en grande partie recyclable car construite en acier. Après son
temps de fonctionnement (environ 20 ans) elle est entièrement démontable, on peut
même si besoin retirer la fondation en béton. Elle n'aura laissé aucun produit
contaminant autour d'elle et pourra être très facilement remplacée.
I.15. Inconvénients
L’énergie intermittente et imprévisible produite par l'éolien nécessite une régulation par
des centrales thermiques, dont les inconvénients doivent être pris en considération.
Les riverains déplorent le bruit des éoliennes : le bruit peut être d'origine mécanique
ou d'origine aérodynamique. En effet, selon l’ADEME (Agence De l'Environnement et
de la Maîtrise de l'Energie), le niveau sonore d’une éolienne est de 50 dB à 150
mètres et devient imperceptible au delà de 400 mètres. Dans la plupart des cas, le
bruit du vent est supérieur à celui engendré par l’éolienne ;
La réception des ondes hertziennes peut être perturbée, ce qui provoque une image
bruitée sur les récepteurs de télévision. Dans ce cas, il est fréquent que la société
implantant les éoliennes finance la construction d'un nouvel émetteur de télévision ;
Des flashes très puissants sont émis toutes les cinq secondes en haut des mats
éoliens à la demande de l'aviation civile. Ces flashes perturbent la quiétude nocturne
de la campagne et sont une pollution lumineuse supplémentaire ;
Plus le parc éolien est dense plus ce risque est grand. Des lumières sur les pales
peuvent réduire ce danger. Cependant, aucune étude sérieuse ne semble
actuellement avoir démontré la réalité du danger pour les oiseaux. La LPO (Ligue de
ICEPS 2009 46
Chapitre I : Généralités sur les systèmes éoliens
I.16. Conclusion
Une description du l’énergie éolienne a été présentée dans ce chapitre. Dans ce
contexte, quelques notions principales au sujet de la technologie éolienne ont été données
comme les méthodes de description du gisement éolien, des exemples d’architectures, que
sa commence par les différente capteur éolienne (à axe horizontal, vertical) en suite les
caractéristiques technologiques des éoliennes à axe horizontal, et les système de régulation
et protection, aussi les génératrices adaptes avec l’éolien pour différente type et
configurations, finalement en ce termine par les applications des systèmes éoliens.
Le deuxième chapitre de nos travaux, est consacré à la modélisation et la simulation de
la machine asynchrone à double alimentation utilisée dans un système éolien de 1.5 MW.
ICEPS 2009 47
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
CHAPITRE II :
À DOUBLE ALIMENTATION
Résumé
ICEPS 2009 48
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
II.1. Historique
Connue depuis 1899, la Machine Asynchrone Doublement Alimentée (MADA), DFIM
(de l’anglais, Doubly Fed Induction Machine), est une machine asynchrone triphasée à rotor
bobiné alimentée par ses deux armatures : le stator et le rotor. Elle a été d’abord étudiée
pour être utilisée en tant que moteur à grande vitesse. Les problèmes d’instabilités
rencontrées dés lors l’ont fait abandonner pour un temps. Grâce au progrès des technologies
de l'électronique de puissance et de la microinformatique, diverses applications de la MADA
sont alors devenues possibles dont l’intérêt réside principalement dans les possibilités de
contrôle du flux des puissances pour les régimes caractéristiques hypo et hyper-synchrones,
cela étant aussi bien dans les fonctionnements moteur que générateur. Dans ce contexte, la
théorie de l’orientation du flux, apparue dans le début des années 70 du vingtième siècle,
appliquée à la MADA avec succès a donné lieu à un outil puissant pour son contrôle [15].
II.2. Introduction
Maintenant que nous disposons d'une modélisation électrique et mécanique, il nous
faut choisir et modéliser la génératrice. Après avoir présenté les différentes chaînes de
conversion, nous cherchons un type de génératrice qui nous permettra de commander
indépendamment des puissances actives et réactives.
Son circuit statorique est connecté directement au réseau électrique. Un second circuit
placé au rotor est également relié au réseau mais par l’intermédiaire de convertisseurs de
puissance. Etant donné que la puissance rotorique transitée est moindre, le coût des
convertisseurs s’en trouve réduit en comparaison avec une éolienne à vitesse variable
alimentée au stator par des convertisseurs de puissance. C’est la raison principale pour
laquelle on trouve cette génératrice pour la production en forte puissance. Une seconde
raison est la possibilité de régler la tension au point de connexion de cette génératrice [1], [3],
[4]. Il existe plusieurs types de machines asynchrones à double alimentation que nous allons
décrire ci-dessous. Par ailleurs nous allons nous intéresser plus particulièrement à la
ICEPS 2009 49
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
génératrice utilisant des convertisseurs MLI (modulation de largeur d’impulsion) qui sont les
plus utilisés et sont alors dimensionnés pour une fraction de la puissance nominale de la
machine (seulement 30%). Ainsi le surcoût engendré par la présence de bobinages au rotor
est alors compensé par l'économie réalisée sur les convertisseurs.
Balai
ROTOR
Axe
Bague
ICEPS 2009 50
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Réseau
Transformateur
MADA
φ φs B φs
B
φ
φr φr
b a
θ θ sl
A A
C C
Machine synchrone MADA
c
Le vecteur flux φ présent dans l'entrefer de la machine est la résultante du flux créé
par les bobinages statoriques φs et du flux rotorique φr créé soit par la rotation de la roue
polaire alimentée en continu soit par l'alimentation alternative des bobinages rotoriques
triphasés. La principale divergence entre les deux machines est due à l'établissement du flux
ICEPS 2009 51
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
rotorique. En effet, dans une machine synchrone classique, la phase du flux rotorique
dépend directement de la position mécanique de la roue polaire. Son évolution est donc
dépendante de la machine elle-même et de la charge qui lui est accouplée et dépendra donc
de la constante de temps mécanique globale du système. En l'absence d'autopilotage, les
performances sont par conséquent limitées et des instabilités de fonctionnement peuvent
apparaître.
En remplaçant la roue polaire par un circuit triphasé alimenté en alternatif, l'amplitude
et la phase du vecteur φr sont totalement contrôlables par l'alimentation du circuit. Ainsi, la
dynamique du flux devient indépendante du système mécanique et dépend uniquement de la
constante de temps électrique du système.
ES
f=50 Hz
Source
triphasée Stator
Balais
Rotor ER
f2=14 Hz
Anneaux Source
triphasée
Supposons que les enroulements triphasés du stator et du rotor de notre machine aient
chacun 4 pôles et que le stator soit branché à une source à 50 Hz. Le flux créé par le stator
tourne à la vitesse synchrone N s = 60 × f / p = 60 × 50 / 2 = 1500 tr / min . Supposons de
plus que ce flux tourne dans le sens horaire. Un observateur externe « voit » donc ce flux
statorique tourner dans le sens horaire à 1500 tr/min.
ICEPS 2009 52
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Puisque le rotor est branché à une source à 14 Hz, celui- ci produit un flux tournant à
une vitesse N 2 = 60 × f / p = 60 × 14 / 2 = 420 tr / min par rapport au rotor. Supposons de
plus que ce flux tourne également dans le sens horaire par rapport au rotor.
Pour que les pôles N du stator restent alignés aux pôles S du rotor, il faut que notre
observateur externe voie les pôles du rotor tourner à la même vitesse que les pôles du
stator. Il s'ensuit que le flux rotorique doit tourner dans le sens horaire à 1500 tr/min. Cela
implique que le rotor doit lui-même tourner à une vitesse de 1500 - 420 = 1080 tr/min. Toute
autre vitesse produirait en effet un glissement continuel des pôles du rotor par rapport aux
pôles du stator. Le couple moyen serait alors nul et le moteur s’arrêterait.
On constate donc que cette machine peut fonctionner en moteur si, et seulement si, sa
vitesse est exactement de 1080 tr/min. On dit alors qu'elle fonctionne à une vitesse sous-
synchrone ou hypo-synchrone.
En permutant deux des trois fils de la source à 14 Hz reliée aux balais, on force le flux
tournant produit par le rotor à changer de sens par rapport au rotor (sens anti-horaire). Dans
ces conditions, pour que les pôles N du stator restent alignés avec les pôles S du rotor, il
faut que le rotor tourne maintenant à une vitesse de 1500 + 420 = 1920 tr/min. On dit alors
que le moteur fonctionne à une vitesse hyper-synchrone.
A partir de cet exemple, on peut généraliser et montrer que lorsqu'un moteur à rotor
bobiné est alimenté par deux sources, il doit tourner à une des deux vitesses suivantes :
Nr =
60
( f − f2 ) (II.1.a)
p
ou
Nr =
60
( f + f2 ) (II.1.b)
p
Où :
N r : vitesse du rotor [tr/min].
f : fréquence appliquée au stator [Hz].
f 2 : fréquence appliquée au rotor [Hz].
p : nombre de paire de pôles du stator et du rotor.
ICEPS 2009 53
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
ICEPS 2009 54
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Réseau Pr
MADA
Ps
Ce dispositif permet de faire varier la vitesse de rotation depuis l'arrêt jusqu'à la vitesse
nominale à couple constant et depuis la vitesse nominale jusqu'à six fois celle-ci à puissance
constante. Ce mode de fonctionnement présente de nombreux avantages :
• La commande vectorielle permet une bonne maîtrise du flux et du couple sur toute la
plage de variation et confère une dynamique particulièrement élevée.
• Le système se prête très bien aux applications nécessitant d'excellentes propriétés de
freinage puisqu'il suffit d'inverser le sens du champ tournant au rotor.
• Les fréquences d'alimentation sont partagées entre le stator et le rotor, limitant ainsi la
fréquence maximale de sortie requise par chaque convertisseur et les pertes fer de la
machine.
• Les puissances traversant les convertisseurs sont également partagées entre stator et
rotor évitant ainsi le surdimensionnement de ces convertisseurs.
ICEPS 2009 55
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
1 2
3 4
Pour une utilisation dans un système éolien, les quadrants 3 et 4 sont intéressants. En
effet si la plage de variation de vitesse ne dépasse pas ± 30% en deçà ou au delà de la
vitesse de synchronisme (ce qui représente un compromis entre la taille du convertisseur et
la plage de variation de vitesse), la machine est capable de débiter une puissance allant de
0,7 à 1,3 fois la puissance nominale. Le convertisseur est alors dimensionné pour faire
transiter uniquement la puissance de glissement c'est à dire au maximum 0,3 fois la
puissance nominale de la machine. Il est alors moins volumineux, moins coûteux, nécessite
un système de refroidissement moins lourd et génère moins de perturbations que s'il est
placé entre le réseau et le stator d'une machine à cage [3].
ICEPS 2009 56
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
La puissance totale produite par la MADA est la somme des puissance statorique et
rotorique. Or, jusqu'au synchronisme, la puissance rotorique est négative, la MADA produit
donc légèrement moins que la machine à cage. En revanche, au-delà du synchronisme, la
figure montre que la MADA est capable de produire de l'énergie par l'intermédiaire du rotor
jusqu'à 1900 tr/min (vitesse de synchronisme + 30%) [18], [19].
ICEPS 2009 57
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Dans un premier temps nous nous contenterons de recenser pour chaque catégorie les
études antécédentes et ce sans se soucier de la configuration ou du fonctionnement du
système. En effet, la dénomination "Machine à double alimentation" concerne aussi bien le
fonctionnement en mode générateur que le fonctionnement en mode moteur et peut
s'adresser à une multitude de configurations.
Nous pourrons trouver dans les références [20], [21] et [23] un recensement de
certains articles parus sur la MADA classées suivant leur architecture. Dans chacune des
classes, les auteurs rappellent les équations fondamentales, et les principales applications.
On ne citera ici que les six grandes classes qu'ils distinguent :
Enroulements statoriques
Réseau
Triphasé
MADA
Arbre rotorique
MADA en "cascade", deux MADA dont les rotors sont couplés électriquement et
mécaniquement. (Cascaded Doubly Fed Induction Machine). La figure II.9 présente
le schéma de principe de deux machines asynchrones à rotor bobiné permettant
d'obtenir un système à double alimentation. Les enroulements statoriques sont reliés
à deux sources de tensions triphasées.
"MADA cascadée à un repère", il s'agit de deux machines à cage dont l'axe rotorique
est identique. Les barres rotoriques sont croisées entre les deux machines. Une
machine a son stator relié au réseau, l'autre à un onduleur. (Single Frame Cascaded
Doubly Fed Induction Machine).
ICEPS 2009 58
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Couplage
mécanique
MADA 1 MADA 2
MADA sans balai, machine très proche de la précédente sauf que cette fois ci, les
deux enroulements statoriques appartiennent à un circuit magnétique commun. Le
rotor est commun et à cage d'écureuil. (Brushless Doubly Fed Induction Machine).
Nous présentons sur la figure II.10 un schéma de principe de ce type de machine.
Rotor à cage
d'écureuil
ICEPS 2009 59
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
A, B, C : les phases Ra
statoriques
SA
θ
a, b, c : les phases
rotoriques
vra
SC VSC
VSA
vrb
vrc VSB
Rb
Rc
SB
ICEPS 2009 60
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
ISA
I
φra Lm cosϕ Lm cos(ϕ + 2π / 3) Lm cos(ϕ − 2π / 3) Mr
SB
Lr Mr
φ = L cos(ϕ + 2π / 3) ISC
rb m Lm cosϕ Lm cos(ϕ − 2π / 3) Mr Lr Mr (II.3)
Ira
φrc Lm cos(ϕ − 2π / 3) Lm cos(ϕ + 2π / 3) Lm cosϕ Mr Mr Lr
I
rb
Irc
VSA I SA φSA
V = R I + d φ (II.4)
SB s SB
dt
SB
VSC I SC φSC
Où Rs est la résistance des enroulements du stator, et les équations équivalentes pour des
vra I ra φra
v = R I + d φ (II.5)
rb r rb
dt
rb
vrc I rc φrc
ICEPS 2009 61
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Ira
ISA
vra
VSA
d’axe d et q et une composante homopolaire ( h ) qui n’est pas pris en compte dans le
xabc du système triphasé aux composantes xdq du système biphasé, ce système tourne à
une vitesse qui dépend des grandeurs statoriques ou rotoriques.
Pour θ = θ s
D’où :
θ s est la position angulaire relative de l'axe d du repère tournant ( d , q ) par rapport à la
bobine diphasée équivalente du stator notée S A . θ r est la position angulaire relative de l'axe
ICEPS 2009 62
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
dθ s
dt = ωs
dθ sl
= ωsl (II.6)
dt
ωs = ωsl + ωr
ωs
SB
Axe d
Rb
Axe q Ra
ω sl
θ sl
θs a
θr
SA
Composantes statoriques
Composantes rotoriques
Composantes de PARK
SC
d
Vsd = Rs I sd + dt ( φsd ) − ωsφsq
(II.7)
V = R I + d ( φ ) + ω φ
sq s sq
dt
sq s sd
Au rotor :
d
Vrd = Rr I rd + (φrd ) − ωrφrq
dt
(II.8 )
V = R I + d (φ ) + ω φ
rq r rq
dt
rq r rd
ICEPS 2009 63
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Nous devons tenir compte des équations liant les différents courants ( I si ; I ri ,
Où :
Ls : inductance propre cyclique du stator,
dΩ J dωr 3 L
J = = − p m ( φrd I sq − φrq I sd ) − Cr − f r Ω (II.13)
dt p dt 2 Ls
ICEPS 2009 64
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
[
électriques, notre choix pour la modélisation est le vecteur d’état suivant : I sd , I sq ,φrd ,φrq ]T
.
Remarque :
Cette représentation d’état n’est pas unique pour la MADA. Nous pouvons envisager
un vecteur d’état formé des flux au stator et des courants au rotor, des quatre courants au
stator ou au rotor ou même des quatre flux au stator ou au rotor et aucune des
représentations ne présente un avantage particulier par rapport aux autres [23].
1 Lm
I rd = L φrd − L I sd
r r
1 Lm
I rq = L φrq − L I sq
r r
(II.14)
φ = L σI + Lm φ
sd s sd
Lr
rd
φ = L σI + Lm φ
sq s sq
Lr
rq
L2m
Avec : σ = 1− (II.15)
Ls Lr
En remplaçant φsd et φsq en fonction de φrd et φrq dans le système (II.7), on aboutit aux
équations suivantes :
dI sd Lm dφ rd L
Vsd = Rs I sd + Lsσ + − ω s LsσI sq + m φ rq
dt Lr dt Lr
(II.16)
V = R I + L σ dI sq + Lm dφ rq + ω L σI + Lm φ
sq s sq s s s sd rd
dt Lr dt Lr
d
dt φrd = − Rr I rd +( ωs − ωr )φrq + Vrd
(II.17)
d φ = − R I −( ω − ω )φ + V
dt rq r rq s r rd rq
ICEPS 2009 65
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
On écrit le modèle de la machine utilisée pour la commande sous forme d’un système
d’équations d’état :
dX
= AX + BU (II.18)
dt
Y = CX (II.19)
Avec :
[
X : vecteur d’état du système I sd , I sq ,φrd ,φrq ] T
.
Y : vecteur de sortie.
C : matrice d’observation.
K
− λ ωs
Tr
ωr K
K
− ω s −λ −ω r K
Tr
A= (II.20)
Lm 1
T 0 − ω sl
r Tr
Lm 1
0 −ω sl −
Tr Tr
Avec :
Lr L 1 Lm
Tr = ; Ts = s ; λ = ; K=
Rr Rs σ .Tr σ .Ls .Lr
1
σL 0 K 0
s
1
B= 0 0 K (II.21)
σLs
0 0 1 0
0 0 0 1
La décomposition des équations d’état nous donne :
d K 1
dt I sd = −λI sd + ωs I sq + T φrd + ωr Kφrq + σL Vsd + KVrd
r s
(II.22)
d I = −ω I − λI − ω Kφ + K φ + 1 V + KV
dt sq σLs
s sd sq r rd rq sq rq
Tr
ICEPS 2009 66
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
d Lm 1
dt φrd = T I sd − T φrd + ωslφrq + Vrd
r r
(II.23)
d φ = Lm I − ω φ − 1 φ + V
dt rq Tr sq sl rd
Tr
rq rq
dΩ
= − p m (φrd I sq − φrq I sd ) − r − r Ω
3 L C f
(II.24)
dt 2 JLs J J
Ce = −
3 Lm
p (φrd I sq − φrq I sd ) (II.25)
2 Ls
Notons que dans le cas d'un fonctionnement en génératrice, celui-ci possède une
valeur négative.
Notons aussi que ce couple représente le couple résistant pour la turbine éolienne,
dans le reste de ce travail on le note par Cr .
Les équations (II.22), (II.23) et (II.24) peuvent être mises sous un schéma fonctionnel
SIMULINK représenté dans la figure II.14.
1
-Y*u[1]+u[8]*u[2]+((k/Tr)*u[3])+(u[5]*k*u[4])+(1/(sig*Ls))*u[6]+k*u[9] 1
s
Isd
1
-u[8]*u[1]-Y*u[2]-u[5]*k*u[3]+(k/Tr)*u[4]+(1/(sig*Ls))*u[7]+k*u[10] 2
s
Isq
1
s
1
1 Vsa (Lm/Tr)*u[1]-(1/Tr)*u[3]+(u[8]-u[5])*u[4]+u[9] 3
s
Vsd 7
Vsa Flux_rd
2 Vsb
Wr
abc/dq
Vsb
3 Vsc
Vsc Vsq
theta_s 1
8 (Lm/Tr)*u[2]-(u[8]-u[5])*u[3]-(1/Tr)*u[4]+u[10] 4
s
1 Ws Flux-rq
s
4 Vra
Vrd
Vra
5 Vrb (-(3*p*Lm)/(2*Ls))*(u[3]*u[2]-u[4]*u[1]) 5
abc/dq
Vrb
6 Vrc Cr
Vrc Vrq
theta_sl
ICEPS 2009 67
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
II.8.1. Discussion sur les avantages et les inconvénients d'une MADA avec des
convertisseurs au stator et au rotor
II.8.1.1. Avantages
En fonctionnement moteur, le premier intérêt de la machine asynchrone à rotor bobiné
à été de pouvoir modifier les caractéristiques du bobinage rotorique de la machine,
notamment en y connectant des rhéostats afin de limiter le courant et d'augmenter le couple
durant le démarrage, ainsi que de pouvoir augmenter la plage de variation de la vitesse.
Plutôt que de dissiper l'énergie rotorique dans des résistances, l'adjonction d'un
convertisseur entre le bobinage rotorique et le réseau permet de renvoyer cette énergie sur
le réseau (énergie qui est normalement dissipée par effet joule dans les barres si la machine
est à cage). Le rendement de la machine est ainsi amélioré. C'est le principe de la cascade
hypo-synchrone (Figure II.15) [20].
Réseau
Transformateur
MADA
ICEPS 2009 68
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
cher d'environ 5% [20]. Effectivement les convertisseurs, bien que plus nombreux sont de
puissances moins élevées. Il y a donc fort à parier que la réduction en puissance de ces
onduleurs entraîne une réduction de la quantité de silicium. Par conséquent, dans le
domaine de fortes puissances, cela peut conduire à des économies intéressantes pour
l'acheteur final. Il serait intéressant de reprendre cette étude au niveau industriel et d'aboutir
à un tableau comparatif général. Il permettrait ainsi d'établir les références de prix pour les
différentes configurations des entraînements asynchrones utilisées.
Le deuxième avantage est la large gamme de vitesse accessible à couple et à flux
constants. Si on ajoute à cela la possibilité de démagnétiser donc d'accélérer encore la
machine, on entrevoit un peu plus les avantages de cette machine par rapport à une
machine asynchrone à cage et une machine synchrone dans les applications nécessitant
une variation de vitesse.
Le dernier avantage est trahi dans son nom : Machine généralisée. Effectivement c'est
une machine pouvant "assurer" tous les fonctionnements des autres machines. On peut
donc y voir un avantage majeur, elle pourrait permettre de passer d'un fonctionnement à un
autre tout à fait acceptable. Par exemple dans une application ferroviaire, nous pouvons
revenir à mode de fonctionnement de type Machine Asynchrone (à rotor court-circuité) en
cas de l'apparition d'un défaut sur l'un des bras des onduleurs. La gestion des modes
dégradés est plus facile.
Par extension, cette généralisation nous permet d'envisager le pilotage de cette
machine de manière plus globale en le dédiant à la gestion de l'optimisation des échanges
d'énergie au sein du système auquel la MADA est intégrée.
Cette machine s’envisage pour des puissances élevées (> 1 MW) où elle s’avère être
une concurrente de la machine asynchrone à cage.
II.8.1.2. Inconvénients
Difficile de lui en trouver!! Mais tout de même, trois aspects retiendront notre attention:
• Elle est plus volumineuse qu'une MAS à cage de puissance équivalente. L'aspect multi
convertisseurs, augmente le nombre de convertisseurs et par conséquent le prix.
Pourtant certaines études prétendent le contraire.
• Le marché traditionnel est conquis par la MAS à cage, très étudie et très connue, la
nouveauté peut effrayer.
• A notre connaissance, peu d'industriels n'ont encore mené d'études rigoureuses
comparatives de prix total de revient sous la forme deux onduleurs. Cela la
marginalise toujours par rapport à sa concurrente directe, la configuration avec stator
connecté au réseau dont le coût global est bien maîtrisé.
ICEPS 2009 69
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
II.8.2. Configurations
D’après [21], une présentation des différents travaux réalisés sur la machine
asynchrone à double alimentation a effectuée concernent l’utilisation des convertisseurs
statiques pour l’alimentation. Deux configurations sont proposées, une où la machine est
alimentée par deux convertisseurs, l’un au stator et l’autre au rotor et dédiée à des
applications industrielles telles que le laminage, les enrouleurs dérouleurs, le pompage, la
traction ferroviaire, la propulsion maritime ou encore toute application demandant une large
plage de fonctionnement à puissance constante (fonctionnement moteur), (Figure II.16).
Réseau
Redresseur à Redressur à
Onduleur à IGBT MADA Onduleur à IGBT
diodes diodes
Stator Rotor
L’autre où la machine est alimentée par un convertisseur au rotor alors que le stator est
lié au réseau (fonctionnement en générateur pour une application du type éolien), (Figure
II.17).
Réseau
Redresseur à
MADA Onduleur à IGBT
diode
Stator Rotor
Ce type de configuration que nous intéressons, d’une part parce que la machine
fonctionne en régime génératrice pour la production de l’énergie éolienne, d’autre part pour
minimiser le nombre des convertisseurs statiques utilisés par conséquence de minimiser le
prix.
La majorité des applications industrielles faisant appel à ce type de configuration est
liée à la production de l’électricité à partir de l’énergie éolienne où la machine fonctionne en
tant que génératrice. La MADA est alors une solution attractive puisqu’elle présente un
avantage majeur : le convertisseur alimentant le rotor est dimensionné généralement pour
ICEPS 2009 70
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Stator
Réseau triphasé
Commande de
Redresseur Filtre l’onduleur
MADA
Rotor
ICEPS 2009 71
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Id
Va
D1 D2 D3
Vb
VDC
Vc
D4 D5 D6
Va ( t ) = Vm sin( 2πf t )
2π
Vb ( t ) = Vm sin( 2πf t − ) (II.26)
3
4π
Vc ( t ) = Vm sin( 2πf t − 3 )
ICEPS 2009 72
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
400
300
Va ( t ) Vb ( t ) Vc ( t ) Vred ( t )
200
Tension [V]
100
-100
-200
-300
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04
Temps [sec]
Id Is
Lf
Cf
Vred VDC
dI d Vred − VDC
dt = Lf
(II.28)
dVDC = I d − I s
dt Cf
ICEPS 2009 73
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
VDC ( p ) 1
F( p ) = = (II.29)
Vred ( p ) L f C f p 2 + 1
Cette fonction de transfert est de deuxième ordre dont la fréquence de coupure est :
1
fC = (II.30)
Lf C f
Alors :
L f .C f > 2.78 .10 −6
On choisit C f = 600 µF
C f = 600 µF
L f = 400 mH
400
300
Vred ( t ) VDC ( t ) V Vb Vc
a
200
Tension [V]
100
-100
-200
-300
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16
Temps [sec]
ICEPS 2009 74
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Stator
IGBT
Réseau triphasé
Rotor MADA
VD C
2
VDC o
Transformateur
VD C
2
(i=1, 2, …, 6)) sont des diodes à roue libre assurant la protection des IGBTs.
L’état des interrupteurs, supposés parfaits peut être définit par trois grandeurs
booléennes de commande Si ( i = a ,b , c ) :
ICEPS 2009 75
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Dans ces conditions on peut écrire les tensions de phases Vin a ,b ,c en fonction des
signaux de commande Si :
U DC
U in a ,b ,c = SiU DC − (II.31)
2
Les trois tensions composées Vbc , Vca et Vab sont définies par les relations suivantes
V ao = V an + V no
V bo = V bn + V no (II.33)
V = V + V
co cn no
2 1 1
V an = 3 V ao − 3 V bo − 3 V co
1 2 1
V bn = − V ao + V bo − V co (II.36)
3 3 3
1 1 2
V cn = − 3 V ao − 3 V bo + 3 V co
Van 2 − 1 − 1 Sa
V = VDC − 1 2 − 1 S
bn (II.37)
3 b
Vcn − 1 − 1 2 Sc
ICEPS 2009 76
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Avec Vao , Vbo , Vco comme les tensions d’entrée de l’onduleur (valeurs continues), et si Van ,
Vbn , Vcn sont les tensions de sortie de cet onduleur, par conséquent l’onduleur est modélisé
par la matrice du transfert T donnée par :
2 − 1 − 1
T = − 1 2 − 1
1
(II.38)
3
− 1 − 1 2
Modulante
V DC
VDC/2 -
2
ωt
V DC
−-UDC/2 -
2
Porteuse
VDC
UDC/2
2
-
V ωt
- −UDcDC
/2
2 Signal MLI
ICEPS 2009 77
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
Dans notre travail, parmi les techniques de modulation précitées la technique MLI
naturelle sera utilisée en se basant sur la comparaison entre deux signaux (Figure II.24) :
Vm
Vmod = (II.39)
Vp
V p : valeur de crête de la porteuse.
f p : fréquence de la porteuse.
f m : fréquence de la modulante.
La valeur maximale de la tension fondamentale (à la sortie de l’onduleur) vaut
exactement :
VDC
V1 max = Vmod (II.41)
2
VDC : la tension continue à l’entrée de l’onduleur.
ICEPS 2009 78
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
SOURCE
Isd Isd
Vsd
TRIPHASE
abc/dq Isq Isq
Vsq
STATORIQUE
Is Is
ONDULEUR Vrd
1
s MADA Qrd Flux_rd
Vrq
Qrq Flux_rq
abc/dq 314 Ws
Qr Qr
1
Wr
s Cr Couple
MLI
16 Vitesse du vent 1
Vitesse
Vitesse du vent J.s+fr
[m/s]
Multiplicateur
400
Porteuse et Modulante [V]
200
-200
-400
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2
Temps [sec]
400
Tension Onduleur [V]
200
-200
-400
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2
Temps [sec]
ICEPS 2009 79
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
4
x 10
1 200
0.5 150
0 100
-0.5 50
-1 0
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
6
Temps [sec] 6 Temps [sec]
x 10 x 10
2.5 4
Puissance réactive [VAr]
2
Puissance active [W]
3
1.5
2
1
1
0.5
0 0
-0.5 -1
0 0.05 Temps [sec] 0.1 0.15 0 0.05 Temps [sec] 0.1 0.15
ICEPS 2009 80
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
10000
Tension statorique
8000 Courant statorique
6000
Tension et courant statoriques
4000
2000
-2000
-4000
-6000
-8000
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
Temps [sec]
Ce problème est réglé par la commande vectorielle traitée dans le suivent chapitre et
par le dernier chapitre qui traite le filtrage actif par la MADA elle-même.
Comme nous allons utiliser la MADA comme une génératrice dédiée à une application
du type éolien. Notre étude est orientée vers l’échange des puissances active et réactive.
Ps = Vsd I sd + Vsq I sq
(II.42)
Qs = Vsq I sd − Vsd I sq
Le schéma bloc qui modélise le système II.42 (Figure II.29) est un complément du
schéma bloc précédent de la MADA présenté à la figure II.25.
ICEPS 2009 81
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
[Vsd]
Goto
1 [Vsd]
Vsd From
[Isd] P_s [Isd]
Goto 1
From
2 P_s
[Vsq]
Isd
[Vsq] Calcul des puissances From
Goto [Isq]
3
From
Vsq
[Isq] Q_s
Goto 2
4
Q_s
Isq
4
x 10
Courant statorique [A]
0.5
-0.5
-1
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5
6 Couplage du système Temps [sec]
x 10
3
Puissance active [W]
-1
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5
6 Temps [sec]
x 10
Puissance réactive [VAr]
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5
Temps [sec]
Les résultats obtenus montrent bien la non linéarité du système et le couplage existant
entre les différentes variables de la MADA. Donc, pour éliminer le couplage existant, on a
recours à la commande vectorielle qui permet d’avoir un contrôle indépendant de la
puissance active et réactive et un contrôle du facteur de puissance.
ICEPS 2009 82
Chapitre II : Modélisation de la Machine Asynchrone à Double Alimentation
II.10. Conclusion
Ce chapitre a permis de présenter la structure d'une machine asynchrone à double
alimentation en comparaison avec les machines classiques de type synchrone ou
asynchrone à cage où nous avons effectué une présentation des différentes configurations
de la machine asynchrone à double alimentation.
Afin de mieux comprendre les avantages que peut présenter cette machine par rapport
aux structures classiques, nous avons analysé les possibilités qu'elle offrait en
fonctionnement générateur. L'analogie de fonctionnement qui peut être faite avec les
machines synchrones dans la configuration des flux a conduit à dénommer cette machine :
"machine généralisée".
Pour simplifier le modèle de la machine nous avons par la suite, établi le modèle de la
machine dans un système d’axe biphasé ( d , q ) lié au champ tournant à l’aide de la
transformation de PARK.
Nous avons analysé les avantages et les inconvénients de l’utilisation des
convertisseurs statiques pour l’alimentation de la MADA, deux configurations sont proposées,
une où la machine est alimentée par un convertisseur au rotor alors que le stator est lié au
réseau (fonctionnement en générateur pour une application du type éolien), c’est cette
configuration qui nous intéresse, l’autre où la machine est alimentée par deux convertisseurs,
l’un au stator et l’autre au rotor et dédiée à des applications industrielles telles le laminage ou
le pompage (fonctionnement moteur).
Les résultats obtenus en simulation montrent des fluctuations au niveau des
puissances dues à la technique MLI (naturelle) à cause de la commutation des interrupteurs.
Sachant que le modèle de la MADA est fortement couplé et le facteur de puissance
statorique est détérioré, il est utile de trouver une méthode de commande permettant de
rendre le contrôle de la puissance active et réactive indépendant en fonctionnement
génératrice et qui permet de faire fonctionner la machine à facteur de puissance unitaire au
stator. Ainsi, le chapitre suivant fera l’objet du découplage des puissances active et réactive
par la commande vectorielle directe et indirecte basées sur la technique d’orientation du flux
statorique et qui permettent un fonctionnement à facteur de puissance unitaire.
ICEPS 2009 83
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
CHAPITRE III :
ET RÉACTIVE
Résumé
ICEPS 2009 84
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
III.1. Introduction
Pour pouvoir contrôler facilement la production d'électricité de l'éolienne, nous allons
réaliser un contrôle indépendant des puissances actives et réactives en établissant une
commande vectorielle par orientation du flux statorique.
La commande vectorielle est un terme générique désignant l'ensemble des
commandes tenant compte en temps réel des équations du système qu'elle commande. Le
nom de ces commandes vient du fait que les relations finales sont vectorielles à la différence
des commandes scalaires. Les relations ainsi obtenues sont bien plus complexes que celles
des commandes scalaires, mais en contrepartie elles permettent d'obtenir de meilleures
performances lors des régimes transitoires. Il existe des commandes vectorielles pour toutes
les machines à courant alternatif.
La technique de la commande appliquée à cette machine est réalisée aux moyens des
régulateurs PI pour la puissance active et réactive statoriques et pour les courants rotoriques
pour déterminer les rapports cycliques des interrupteurs utilisés pour réaliser une modulation
de largeur d'impulsion du convertisseur.
Si le principe est naturellement appliqué pour les MCC, ce n'est pas pour les machines
à courant alternatif. Par conséquence, le contrôle par flux orienté des machines à courant
alternatif est une commande de ces deux grandeurs.
La figure III.1 illustre l'équivalence entre l'expression du couple que l'on réalise avec la
commande découplée classique d'une machines à courant continu et la commande
vectorielle d'une MADA.
ICEPS 2009 85
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Ia If
IA
I sd ou I rd
Découplag IB
MCC MADA
I sq ou I rq e
d-q IC
C e = K 1Ia I f C e = K 2 I rd I rq
Composante du flux
Composante du couple
De nombreuses variétés ont été présentes dans les littérateurs, que l'on peut classifier
suivant la source d'énergie :
Commande en tension ;
Commande en courant ;
Suivant l'orientation du repère:
Le flux rotorique;
Le flux statoriques;
Le flux d'entrefer;
Suivant la détermination de la position du flux:
Directe par mesure ou observation de vecteur flux (module, phase) ;
Indirecte par contrôle de la fréquence du glissement ;
L'examen de l'expression du couple de la machine montre qu'elle résulte d'une
différence de deux composantes en quadrature du courant statorique et de flux rotorique qui
présente un couplage complexe entre les grandeurs de la machine .Le référentiel de travail
pour la commande est celui lié au champ tournant afin que l'axe (d) coïncide avec la
direction désiré du flux, qui peut être rotorique, statorique, ou d'entrefer. Ainsi il est possible
d'orienter les différents flux de la machine [5].
Le flux résultant φ peut être soit :
Le flux statorique avec les conditions :
φ = φsd = φ s et φ sq = 0 (III.1)
ICEPS 2009 86
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Dans l'hypothèse où le flux φ sd est maintenu constant (ce qui est assuré par la
présence d'un réseau stable connecté au stator), le choix de ce repère rend le couple
électromagnétique produit par la machine et par conséquent la puissance active uniquement
dépendants du courant rotorique d’axe q .
B
(A) : Phase statorique
q
(a) : Phase rotorique
d
b
φs ωs
Is
Vs a
θs
θ sl ωr
I sq I sd
θr
A
ICEPS 2009 87
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
d
Vsd = Rs I sd + φsd − ωsφsq
dt
V d
= Rs I sq + φsq + ωsφsd
sq dt
(III.4)
V d
= Rr I rd + φrd − ( ωs − ωr )φrq
rd dt
d
Vrq = Rr I rq + φrq + ( ωs − ωr )φrd
dt
ICEPS 2009 88
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
φ s = Ls I sd + Lm I rd
(III.10)
0 = Ls I sq + Lm I rq
A partir de l'équation (III.10), nous pouvons alors écrire les équations liant les courants
statoriques aux courants rotoriques :
φs Lm
I sd = L − L I rd
s s
(III.11)
I = − Lm I
sq Ls
rq
Ps = Vsd I sd + Vsq I sq
(III.12)
Qs = Vsq I sd − Vsd I sq
Ps = Vs I sq
(III.13)
Qs = Vs I sd
En remplaçant les courants statoriques par leurs valeurs de l'équation (III.11) dans
l'équation (III.13) nous obtenons les expressions suivantes pour les puissances active et
réactive:
Lm
Ps = −Vs L I rq
s
(III.14)
φ
Q = V s − V Lm I
s s
Ls
s
Ls
rd
Vs
En tirant φ s = de l'équation (III.9), l'expression de la puissance réactive devient :
ωs
2
V VL
Qs = s − s m I rd (III.15)
Lsωs Ls
Compte tenu du repère choisi et des approximations faites et si l'on considère
l'inductance magnétisante Lm comme constante, le système obtenu lie de façon
( )
courant rotorique d'axe d à la constante Vs / ωs Ls près imposée par le réseau.
2
ICEPS 2009 89
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Lm d
2
Lm
2
rd
V = R I
r rd + L −
r L dt rd I − g ω L
s r − I rq
s Ls
(III.16)
L d
2
L
2
LV
V = R I + Lr − m I rq + gωs Lr − m I rd + g s m s
rq r rq
Ls dt Ls Ls
En régime permanent, les termes faisant intervenir les dérivées des courants rotoriques
diphasés disparaissent, nous pouvons donc écrire [4]:
Lm
2
rd
V = R I
r rd − g ω
s rL − I rq
Ls
(III.17)
L
2
LV
V = R I + g ω Lr − m I rd + g m s
Ls
rq r rq s
Ls
Vrd et Vrq sont les composantes diphasées des tensions rotoriques à imposer à la machine
pour obtenir les courants rotoriques voulus. L'influence des termes de couplage entre les
Lm
2
deux axes en Lr − est minime. Une synthèse adéquate des régulateurs dans la
L
s
LmVs
En revanche le terme g représente une force électromotrice dépendante de la
Ls
vitesse de rotation. Son influence n'est pas négligeable car elle entraîne une erreur de
traînage. Le contrôle du système devra donc prendre en compte cette erreur [3].
Les équations (III.13), (III.14) et (III.16) nous permettent d'établir le schéma bloc du
système électrique de la MADA à réguler (Figure III.3).
ICEPS 2009 90
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
v1
(g*Lm*Vs)/Ls
1 Irq
2 -(Lm*Vs)/Ls 1
(Lr-(Lm^2/Ls))s+Rr
Vrq* P_mes
v2
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls))
2
Irq
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) 3
Ird
v3
1
-(Lm*Vs)/Ls
(Lr-(Lm^2/Ls))s+Rr Ird
1 4
Vrd* Q_mes
(Vs^2)/(Ls*ws)
v4
Système interne
Dans ce schéma nous avons fait apparaître des fonctions de transfert du premier ordre
pour les deux axes liant les tensions rotoriques aux puissances active et réactive statoriques.
Ce qui nous permet de mettre en place une commande vectorielle, étant donné qu'à
l'influence des couplage près, chaque axe peut être commandé indépendamment avec
chacun son propre régulateur. Les grandeurs de références pour ces régulateurs seront : la
puissance active pour l'axe " q" rotorique et la puissance réactive pour l'axe " d" rotorique.
La consigne de puissance réactive sera maintenue nulle pour assurer un facteur de
puissance unitaire côté stator de façon à optimiser la qualité de l'énergie renvoyée sur le
réseau. La consigne de puissance active devra permettre de garder le coefficient de
puissance de l'éolienne optimal.
Ainsi, il est apparaît deux solutions pour effectuer la commande en puissance de cette
machine [1]:
• La première méthode consiste à négliger les termes de couplage et à mettre en place
un régulateur indépendant sur chaque axe pour contrôler indépendamment les
puissances actives et réactives. Cette méthode sera appelée méthode directe car
les régulateurs de puissance contrôlent directement les tensions rotoriques de la
machine.
• La deuxième méthode consiste à tenir compte des termes de couplage et à les
compenser en effectuant un système comportant deux boucles permettant de
contrôler les puissances et les courants rotoriques. Cette méthode appelée méthode
indirecte découle directement des équations III.14 et III.16.
ICEPS 2009 91
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Ces deux méthodes vont être étudiées et simulées dans la suite de ce chapitre.
L'intérêt que présente la méthode directe est que sa mise en œuvre est simple, par contre la
méthode indirecte a l'avantage de contrôler les courants rotoriques ce qui permettra de faire
une protection de la machine en limitant ces courants ou de rajouter une référence de
courant harmonique pour faire fonctionner la MADA en filtre actif, mais elle est complexe à
mettre en œuvre.
En effet, dans ce cas, le flux est régulé par une contre réaction, donc il doit être mesuré
ou estimé à partir des signaux de tensions statoriques et de courants. Afin d’accéder à
l’information concernant l’amplitude et la phase du flux, on peut utiliser des capteurs (sondes
à effet de Hall, spires de mesure) placés sous les dents du stator (entrefer de la machine).
L’avantage de cette technique est qu’elle dépend moins des variations paramétriques.
Cependant, l’inconvénient de cette méthode est que les capteurs sont mécaniquement
fragiles et ne peuvent pas travailler dans des conditions sévères telles que les vibrations et
les échauffements excessifs. De plus, les signaux captés sont entachés des harmoniques et
leur fréquence varie avec la vitesse ce qui nécessite des filtres ajustables automatiquement
[26], [27], [29].
ICEPS 2009 92
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Vrq Vrq*
Ps_ref Vrq* Irq Irq
PI
0
Vrd MADA Ird Ird
Vrd*
Qs_ref PI Q_s Q_s
teta_sl
Vrd*
0
MLI
Cr [Cr]
(Rr*Vs)/(Lm*ws) 1
314
s
[Wr]
12
Vitesse du vent
Vitesse du vent Vitesse_ref
Vitesse
[Cr] 1 PI
angle de calage B Couple (Ce) J.s+fr
5
1/K
angle de calage
G Vitesse du générateur 1
[Wr] p
s
Si l'on regarde la relation qui lie les courants rotoriques aux puissances statoriques, on
LmVs
voit apparaître le terme . Dans notre étude, nous avons considéré que l'éolienne était
Ls
raccordée à un réseau de forte puissance et stable, donc ce terme est constant. Nous ne
placerons donc pas des régulateurs entre les courants rotoriques et les puissances.
Bien que la dynamique du système éolien soit faible par rapport à celle de la
génératrice, nous pouvons proposer le schéma de principe suivant (Figure III.5). Il nous
permet un transfert de puissance maximale via le stator et le rotor vers le réseau, en
fonctionnement hyper-synchrone.
ICEPS 2009 93
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Réseau
triphasé
Énergie
Redresseur Onduleur
k
Multiplicateur MADA
Anémomètre Mesure de
Énergie puissance
MLI
Pmes Qmes
Pref Régulateur Régulateur
Dispositif de
+_
calcul de PI PI
puissance
Pmes
Réglage de
β ref
+ _
l’angle β _
des pales
+ Qmes
β mes
Dispositif de
positionnement
des pales
Qref
ICEPS 2009 94
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
correspond à celui de la machine mais dans l'autre sens et qui contient tous les éléments du
schéma bloc de la MADA.
On part donc de la puissance statorique en fonction des courants rotoriques et des
expressions des tensions rotoriques en fonction des courant rotoriques et on trouve :
L
2
2
Lr − m Rr + Lr − Lm
Ls Ls RV L V
2
Vrd = gωs . Ps − p .Qs + r s + Lr − m s p (III.18)
Vs Lm Vs Lm ωs Ls Ls ωs Lm
Ls Ls
2
L
2
Rr + Lr − Lm Lr − m
Ls Ls L V
2
Vrq = − p . Ps − gωs . Qs + gωs Lr − m s (III.19)
Vs Lm
Vs Lm Ls ωs Lm
Ls Ls
(g*Lm*Vs)/Ls
ONDULEUR P_s P_s
Vrq
-Ls/(Vs*Lm) PI Vrq* Vrq*
Ps_ref PI Irq Irq
0 Vrd
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) MADA Ird Ird
Vrd*
Qs_ref g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) teta_sl Q_s Q_s
Vrd*
MLI
0
Cr [Cr]
PI -Ls/(Vs*Lm) 1
s 314
PI
(Vs^2)/(Ls*ws) [Wr]
12
Vitesse du vent
Vitesse du vent Vitesse_ref
Vitesse
[Cr] 1 PI
angle de calage B Couple (Ce) J.s+fr
5
1/K
angle de calage
G Vitesse du générateur 1
[Wr] s p
ICEPS 2009 95
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Les lois de commande élaborées doivent autoriser cette dynamique sans engendrer
des dépassements qui peuvent nuire à la durée de vie de la machine et des convertisseurs
[3]. Elles devront également opérer un bon rejet des perturbations qui peuvent être
nombreuses sur un tel système étant donnés la complexité et le nombre important de
capteurs mis en jeu. Enfin, elles devront satisfaire aux exigences de robustesse face aux
variations de paramètres qui peuvent intervenir dans les machines électriques notamment à
cause des variations de température. Le dispositif de mesure de puissance de référence est
constitué d'un transformateur de Park ( V , I ) et d'un bloc de mesure de puissance ( Ps ,Qs ) .
comportement des régulateurs sur l'axe d . Les deux axes sont ainsi considérés comme
découplés.
ICEPS 2009 96
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
εq
uq 1 I rq L V
P
Pref Rq L2 − m s Pmes
R r + p Lr − m Ls
Ls
Modèle de l’axe q
v4
εd v4 mes
ud
1 I rd Q
Qref Rd L2
L V
− m s Qmes
R r + p Lr − m Ls
Ls
Modèle de l’axe d
Le rôle des régulateurs de chaque axe est d'annuler l'écart entre les puissances actives
et réactives de référence et les puissances actives et réactives mesurées. Rappelons que la
synthèse des régulateurs sera effectuée sur la base du modèle simplifié de la figure III.7
(c'est à dire celui établi en négligeant la résistance d'une phase statorique) et non pas sur le
modèle réel de la machine.
Lm
Ps = −Vs L I rq
s
2
(III.20)
Q = Vs − Vs Lm I
s ωs Ls Ls
rd
Une deuxième solution consisterait alors à asservir non plus les puissances mais plutôt
indirectement les courants rotoriques en n'utilisant non plus les puissances mesurées
comme retour sur le comparateur mais les courants rotoriques d'axe d et q utilisés dans le
contexte des équations ci dessous (Figure III.8).
ICEPS 2009 97
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
εq 1
I rq L V P
uq L2
R r + p Lr − m
− m s
Ls
Ls
Modèle simplifié de l’axe q
I rq mes
Pref uq
Rq
Pmes
Contrôle direct
Contrôle indirect L V
− m s
Ls
L
2
A = Ls Rr + p Ls Lr − m et B = LmVs (III.21)
Ls
ICEPS 2009 98
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
Yref ki B Ymes
+_ kp +
p A
Afin d'éliminer le zéro présent sur la fonction de transfert, nous choisissons la méthode
de compensation des pôles pour la synthèse du régulateur, ce qui se traduit par l’égalité
suivante:
ki Ls Rr
= (III.23)
kp L
2
Ls Lr − m
Ls
Nous notons ici que l'intérêt de la compensation des pôles ne se manifeste uniquement
que si les paramètres de la machine sont identifiés avec précision puisque les gains k p et k i
sont établies en fonction de ces mêmes paramètres. Si les paramètres réels sont différents
de ceux utilisés dans la synthèse, la compensation est inefficace. Si les pôles sont
parfaitement compensés, la fonction de transfert en boucle ouverte devient :
LmVs
kp
Lm
2
Ls Lr −
L
FTBO = s
(III.24)
p
La fonction de transfert en boucle fermée s'exprime alors par :
L
2
Ls Lr − m
1 1 Ls
FTBF = avec τr = (III.25)
1 + pτ r kp LmVs
ICEPS 2009 99
Chapitre III : Commande vectorielle de la MADA avec contrôle de la puissance active et réactive
l'application de production d'énergie sur le réseau avec la MADA de 1,5 MW. Une valeur
inférieure est susceptible d'engendrer des régimes transitoires avec des dépassements
importants et ne présente pas d'intérêt particulier pour notre application. Les termes k p et k i
1 Ls Rr
ki = −3
= 53.5455 .10 − 3 s −1 (III.27)
10 Lm Vs
Notons que la méthode de la compensation des pôles n'est bien entendu pas la seule
alternative de calcul pour la synthèse d'un régulateur PI. Toutefois, elle présente l'avantage
d'être rapide à mettre en oeuvre sur une fonction de transfert du premier ordre et elle s'avère
suffisante dans notre cas pour comparer le PI avec un régulateur neuronale étudier dans le
suivent chapitre.
5
x 10
0
Référence
-2
Puissance active [W]
Réel
-4
-6
-8
-10
-12
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec]
x 10
2
Puissance réactive [VAr]
-1
-2
-3 Référence
Réel
-4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
• Intégration de l’onduleur
Dans cet essai le rotor de la MADA est connecté au bus continu par l'intermédiaire d'un
onduleur de tension à deux niveaux commandé par la technique MLI (naturelle).
Conditions de l’essai
La tension rotorique est de 225 V .
La figure III.11 montre les variations des puissances active et réactive lorsque
l'onduleur rotorique est pris en compte dans les simulations.
On remarque presque les mêmes performances que l’essai précédent, les échelons de
puissance sont bien suivis par la génératrice aussi bien pour la puissance active que pour la
puissance réactive. Cependant on observe l’effet du couplage entre les deux axes de
commande ( d et q ) car un échelon imposé à l’une des deux puissance (active ou réactive)
induit de faibles oscillations sur la seconde à cause de la commutation des interrupteurs de
l’onduleur rotorique.
5
x 10
5
Référence
Puissance active [W]
0 Réel
-5
-10
-15
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec]
x 10
2
Puissance réactive [VAr]
-2
-4 Référence
Réel
-6
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
75.75.10 −4 s −1 et 5354.55.10 −4 s −1 .
Que ce soit pour la puissance active ou réactive, on observe une dynamique qui réagit
rapidement, les échelons sont correctement suivis et il n’y a plus d’erreur sur les puissances.
Le couplage entre les deux puissances est très faible et peu perceptible. Il ne devrait pas
poser de problème pour la suite de l’exploitation du modèle de la machine.
5
x 10
0
Référence
-2
Puissance active [W]
Réel
-4
-6
-8
-10
-12
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5
Temps [sec]
x 10
2
Puissance réactive [VAr]
-2
-4 Référence
Réel
-6
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
• Intégration de l’onduleur
Dans cet essai le rotor de la MADA est connecté au bus continu par l'intermédiaire d'un
onduleur de tension à deux niveaux commandé par la technique MLI (naturelle).
On garde les mêmes paramètres de l’onduleur utilisé dans la commande directe et les
mêmes conditions de simulation précédentes.
5
x 10
0
Référence
-2
Puissance active [W]
Réel
-4
-6
-8
-10
-12
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec]
x 10
2
1
Puissance réactive [VAr]
-1
-2
-3 Référence
-4 Réel
Remarque : Dans cet essai on néglige l’effet de l’onduleur sur la commande afin de voir
seulement l’efficacité de la commande sur la correction du facteur de puissance.
4
x 10
Puissance réactive [VAr]
4
3
Qref = 0 MVAr Référence
Réel
2
1
0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec]
x 10
0
Puissance active [W]
-15
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
6
Temps [sec]
x 10
0
Puissance active [W]
-1.5
-2
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
On peut dire que le contrôle de la puissance active pour la génératrice éolienne est
parfaitement réalisé à un facteur de puissance unitaire (cos ϕ = 1 ) .
Dans la figure en haut en génère une puissance réactive de − 0.8 MVAr tant que la
puissance active est fixée à − 1 MW , ce qui nous donne un facteur de puissance cos ϕ de
Dans la figure en bas on maintenu la puissance réactive nulle alors que la puissance
active garde sa valeur précédente, ce qui nous donne un facteur de puissance unitaire
cos ϕ = 1 donc un déphasage nul.
2000
1000
0
-1000
Tension
-2000
Courant
-3000
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04 0.045 0.05
Temps [sec]
Tension [V], Courant [A]
2000
cos ϕ = 1
1000
-1000
Tension
-2000
Courant
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04 0.045 0.05
Temps [sec]
100
Qref = −1 MVAr Qref = −0.5 MVAr Qref = 0 MVAr
80
60
40
Tension rotorique [V]
20
-20
-40
-60
-80
-100
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04 0.045 0.05
Temps [sec]
3000
1000
Courant rotorique [A]
0
Angle de phase
-1000
-2000
-3000
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03
Temps [sec]
5 5
x 10 x 10
0 Référence
Réel 0
P [W]
Q [VAr]
-5
-2 a
Référence
-10 -4 Réel
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec] 5 Temps [sec]
x 10 x 10
0 2
Q [VAr]
P [W]
-5
-2 b
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec] 5
x 10 x 10 Temps [sec]
0 2
0
P [W]
Q [VAr]
-5
-2 c
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 5
x 10 Temps [sec] x 10 Temps [sec]
0 2
0
P [W]
Q [VAr]
-5 d
-2
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec] Temps [sec]
Nous avons fait plusieurs essais avec la commande indirecte sur la variation des
paramètres électriques de la machine et du réseau, on note donc que la variation de la
résistance rotorique Rr de +50 % de sa valeur nominale n’affecte pas le système qui
parvient tout de même à garantir le contrôle de puissance.
5 5
x 10 x 10
2
0 Référence
P [W]
Réel 0
Q [VAr]
-5
-2 a
Référence
-10 -4 Réel
0 5 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 5 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
x 10 Temps [sec] x 10 Temps [sec]
2
0
0
Q [VAr]
P [W]
-5
-2 b
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 5
x 10 Temps [sec] x 10 Temps [sec]
2
0
0
Q [VAr]
P [W]
-5
-2 c
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 5
x 10 Temps [sec] x 10 Temps [sec]
2
0
0
Q [VAr]
P [W]
-5 -2 d
-4
-10
-6
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec] Temps [sec]
III.9. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons développé deux méthodes de commande vectorielle en
puissance de la MADA à savoir : la commande directe et la commande indirecte.
Effectivement nous avons pu voir que la commande directe est la plus simple à mettre en
oeuvre, mais pas la plus performante.
En revanche, la méthode indirecte nous permet, en association avec le bouclage des
puissances, d’avoir un système performant. Elle est certes plus complexe à mettre en oeuvre,
mais permettra d’avoir un fonctionnement optimal du système de génération électrique en
minimisant les éventuels soucis liés aux variations des paramètres de la machine et du
système éolien.
Nous retiendrons donc la commande indirecte pour la suite de nos travaux.
Effectivement, en plus de très bons résultats de simulation, elle offre un avantage pour la
réalisation pratique car elle intègre la boucle de régulation de courant rotorique permettant
ainsi de protéger la machine en intercalant des limitations de courant, ce que la méthode
directe ne permettait pas. Effectivement, comme l’on dispose d’une boucle de régulation des
courants rotoriques, il est simple de limiter la valeur maximale des courants de référence. De
plus il sera simple de superposer une référence rotorique de courant harmonique lorsque
l’on voudra faire fonctionner la MADA en filtre actif en plus de son fonctionnement normale.
La méthode directe quant à elle nous a permis de valider le fonctionnement de la
méthode indirecte et ce sans une grande mise en œuvre. C’est pour cela qu’il était de
même intéressant d’étudier les deux méthodes.
La synthèse du régulateur PI utilisé pour stabiliser le système à cause de sa rapidité et
de sa simplicité.
Mais face aux hypothèses faites pour simplifier le modèle de la MADA, le PI est un
régulateur qui présente plusieurs inconvénients :
Ajout d’un zéro dans le numérateur de la fonction de transfert en boucle fermée ce
qui entraîne des dépassements importants lors des transitoires ;
Introduction d'un déphasage du à la fonction intégrale pouvant entraîner une forte
instabilité.
Les coefficients sont directement calculés en fonction des paramètres de la machine
ce qui entraîne une robustesse médiocre face à la variation de ces paramètres ;
Les éventuelles perturbations ne sont pas prises en compte et il y a peu de degrés de
liberté pour le réglage.
Par ailleurs si plusieurs paramètres de la machine varient en même temps, il n’y a
aucun doute que les régulateurs n’arriveront plus à maintenir le système stable ; il faudrait
alors faire appel à d’autres types de régulateurs plus robustes.
Ainsi le prochain chapitre sera consacré à la synthèse d’un régulateur plus robuste et
prenant mieux en compte les perturbations. C’est un régulateur classé dans la famille des
régulateurs intelligents, c’est le régulateur neuronal (RN).
CHAPITRE IV :
ARTIFICIELS DE LA « MADA »
Résumé
Les réseaux de neurones formels sont devenus en quelques années des outils
précieux dans des domaines très divers de l'industrie et des services. Néanmoins, ils n'ont
pas encore atteint leur plein développement, pour des raisons plus psychologiques que
techniques, liées aux notions biologiques du terme, et au fait qu'ils sont considérés, à tort,
comme des outils d'Intelligence Artificielle. Or l'intérêt des réseaux de neurones, dans le
domaine des Sciences de l'Ingénieur, ne doit rien à la métaphore biologique : il est
uniquement dû aux propriétés mathématiques spécifiques de ces réseaux. Nous expliquons
ici, à partir de principes simples, ce que sont réellement les réseaux de neurones, et nous
délimitons leurs domaines d'excellence. La seconde partie compare les performances du
régulateur neuronal avec le régulateur PI en termes de suivi de consigne et de la robustesse
vis à vis des variations des paramètres de la machine asynchrone à double alimentation.
IV.1. Historiques
Le champ des réseaux neuronaux va démarrer par la présentation en 1943 par
Warren McCulloch et Walter Pitts du neurone formel qui est une abstraction du neurone
physiologique. Le retentissement va être énorme. Par cette présentation, ils veulent
démontrer que le cerveau est équivalent à une machine de Turing, la pensée devient alors
purement des mécanismes matériels et logiques.
Une machine de Turing se résume à une tête de lecture comportant un nombre fini
d’états internes et à un ruban. La puissance de l’analyse de Turing (1912-1954) tient au fait
que sa tête de lecture ne lit qu’un seul symbole à la fois, et que cette lecture, associée à la
table d’états adéquate, suffit à effectuer toutes les opérations possibles. La machine de
Turing est toutefois une machine imaginaire, abstraite, et idéale. Elle n’a pu être construite.
Son fonctionnement implique en effet d’avoir un ruban extensible à volonté donc infini! La
combinaison de cette mémoire infinie et d’un nombre d’états fini a cependant apporté la
preuve que, si un problème est calculable, alors il existe une machine pour le résoudre. Dès
lors, une machine, reprenant les règles de toutes les autres, est " UNIVERSELLE ".
En 1949, Donald Hebb présente dans son ouvrage « The Organization of Behavior » la
première règle d’apprentissage, son intuition était que si deux neurones étaient actifs en
même temps, les synapses entre ces neurones seraient renforcées. De nombreux modèles
de réseaux aujourd’hui s’inspirent encore de la règle de Hebb.
En 1958, Franck Rosenblatt développe le modèle du perceptron. C’est un réseau de
neurones inspiré du système visuel. Il possède deux couches de neurones : une couche de
perception et une couche liée à la prise de décision. C’est le premier système artificiel
capable d’apprendre par expérience.
Dans la même période, Le modèle de L’ADALINE (ADAptive LINear Element) a été
présenté par Bernard Widrow et Hoff. Ce modèle sera par la suite le modèle de base des
réseaux multicouches.
En 1969, Marvin Lee Minsky et Seymour Papert publient une critique des propriétés du
Perceptron. Cela va avoir une grande incidence sur la recherche dans ce domaine. Elle va
fortement diminuer jusqu’en 1972, où Teuvo Kohonen présente ses travaux sur les
mémoires associatives et propose des applications à la reconnaissance de formes.
Les travaux de John Joseph Hopfield en 1982 ont montrés que des réseaux de
neurones artificiels étaient capables de résoudre des problèmes d’optimisation et ceux de
Kohonen (1982) ont montrés qu’ils étaient capables des résoudre des tâches de
classification et de reconnaissance.
IV.2. Introduction
Les réseaux de neurones connaissent depuis quelques années un succès croissant
dans divers domaines des Sciences de l'Ingénieur ; celui du génie électrique n'échappe pas
à cette règle. Malheureusement, la littérature fourmille d'exemples où la mise en oeuvre des
réseaux de neurones relève plus de la recette que d'une approche raisonnée. De plus, les
connotations biologiques du terme réseaux de neurones, et l'utilisation du terme
d'apprentissage, ont souvent introduit une grande confusion ; elles ont conduit à relier
abusivement les réseaux de neurones à l'Intelligence Artificielle, alors qu'ils sont
fondamentalement des outils statistiques. L'objectif de ce chapitre est de montrer comment,
à partir des notions fondamentales, il est possible d'aboutir à une véritable méthodologie de
mise en oeuvre, notamment dans le cadre de la modélisation des processus. Nous montrons
en particulier que, contrairement à une croyance répandue, les réseaux de neurones ne sont
pas nécessairement des boîtes noires. Bien au contraire, il est parfaitement possible, et
même vivement recommandé, d'introduire dans le réseau de neurones, dès sa conception,
toutes les connaissances mathématiques disponibles concernant le processus à modéliser
ou à commander.
En fin de chapitre, nous nous intéressons à l’étude de la robustesse du découplage et
de la commande vectorielle indirecte vis-à-vis des variations paramétriques de la machine on
remplaçons le régulateur PI moins robuste face aux ces variations par un régulateur
neuronal plus robuste basé sur la structure des réseaux de neurones multicouches MLP
(Multi Layered Perceptron) on utilisons un algorithme de rétropropagation (Backpropagtion)
appelé algorithme de Levenberg-Marquardt pour faire l’apprentissage.
Des simulations sont réalisées pour comparer ce régulateur avec un régulateur PI en
termes de poursuite de trajectoire ainsi la robustesse vis à vis des variations de paramètres.
Dans le cerveau, les neurones sont reliés entre eux par l'intermédiaire des axones et
des dendrites. En première approche. On peut considérer que ces sortes de filaments sont
conductrices d'électricité et peuvent ainsi véhiculer des messages depuis un neurone vers
un autre. Les dendrites représentent les entrées du neurone et son axone sa sortie.
NEURONE
Dendrite
Corps cellulaire
Noyau
Gain de myéline
Axone
Nœud de
Synapse Ranvier
Un neurone émet un signal en fonction des signaux qui lui proviennent des autres
neurones. On observe en fait au niveau d'un neurone, une intégration des signaux reçus au
cours du temps, c'est à dire une sorte de sommations des signaux. En général, quand la
somme dépasse un certain seuil, le neurone émet à son tour un signal électrique.
Vésicule
Neuromédiateur
Libération
Recapture
Récepteur
membranaire
x2 w21
w31 s y
x3
.
. Σ f
.
.
.
. w01 b
wn1 Fonction d'activation
xn
Biais
±1
• Les xi représentent les vecteurs d’entrées, elles proviennent soit des sorties d’autres
synaptique dans les neurone biologiques ( wij > 0 : synapse excitatrice; wij < 0 :
synapse inhibitrice). Ces poids pondèrent les entrées et peuvent être modifiés par
apprentissage.
• Biais : entrée prend souvent les valeurs -1 ou +1 qui permet d’ajouter de la flexibilité
au réseau en permettant de varier le seuil de déclenchement du neurone par
l’ajustement des poids et du biais lors de l’apprentissage.
• Noyau : intègre toutes les entrées et le biais et calcul la sortie du neurone selon une
fonction d’activation qui est souvent non linéaire pour donner une plus grande
flexibilité d’apprentissage.
Le modèle mathématique d’un neurone artificiel est illustré à la figure IV.3. Un neurone
est essentiellement constitué d’un intégrateur qui effectue la somme pondérée de ses
entrées. Le résultat s de cette somme est ensuite transformé par une fonction de transfert
f qui produit la sortie y du neurone. En suivant les notations présentées à la section
n
s = ∑ wi 1 xi ± b (IV.1)
i =1
neurones sont synchrones, c’est à dire qu’a chaque temps t, ils vont simultanément calculer
leur somme pondérée et produire une sortie:
y (t ) = f (s (t ) ) (IV.3)
Dans les réseaux biologiques, tous les neurones sont en fait asynchrones.
Revenons donc à notre modèle tel que formulé par l’équation (IV.2) et ajoutons la
fonction d’activation f pour obtenir la sortie du neurone :
y = f ( s ) = f ( wT x ± b ) (IV.4)
En remplaçant wT par une matrice W = wT d’une seule ligne, on obtient une forme
générale que nous adopterons tout au long de ce chapitre :
y = f (Wx ± b) (IV.5)
L’équation (IV.5) nous amène à introduire un schéma de notre modèle plus compact
que celui de la figure IV.3. La figure IV.4 illustre celui-ci. On y représente les n entrées
comme un rectangle noir. De ce rectangle sort le vecteur x dont la dimension matricielle est
n × 1 . Ce vecteur est multiplié par une matrice W qui contient les poids (synaptiques) du
neurone. Dans le cas d’un neurone simple, cette matrice possède la dimension 1× n . Le
résultat de la multiplication correspond au niveau d’activation qui est ensuite comparé au
seuil b (un scalaire) par soustraction. Finalement, la sortie du neurone est calculée par la
fonction d’activation f . La sortie d’un neurone est toujours un scalaire [31].
x
W
n ×1
1× n s y
f
+ 1× 1 1× 1
−1 b
1× 1 1
n
y = f (Wx − b )
Jusqu’à présent, nous n’avons pas spécifié la nature de la fonction d’activation de notre
modèle. Il se trouve que plusieurs possibilités existent. Différentes fonctions de transfert
pouvant être utilisées comme fonction d’activation du neurone sont énumérées au tableau
IV.2. Les fonctions d'activations les plus utilisées sont les fonctions «seuil» (en anglais «hard
limit»), «linéaire» et «sigmoïde». Comme son nom l’indique, la fonction seuil applique un
seuil sur son entrée. Plus précisément, une entrée négative ne passe pas le seuil, la fonction
retourne alors la valeur 0 (on peut interpréter ce 0 comme signifiant faux), alors qu’une
entrée positive ou nulle dépasse le seuil, et la fonction retourne à 1 (vrai). Utilisée dans le
contexte d’un neurone, cette fonction est illustrée à la figure IV.5.a. On remarque alors que le
biais b dans l’expression de y = hard lim( wT x − b ) (équation IV.4) détermine
l’emplacement du seuil sur l’axe wT x , où la fonction passe de 0 à 1. Nous verrons plus loin
que cette fonction permet de prendre des décisions binaires.
y =0 si s <0
Seuil hardlim
y =1 si s ≥0
y = −1 si s<0
Seuil symétrique hardlims
y =1 si s ≥0
y =0 si s ≤0
Linéaire saturée y=s si 0 ≤ s ≤ 1 satlin
y = 1 si s ≥1
y = −1 si s < −1
Linéaire saturée symétrique y=s si −1≤ s ≤ 1 satlins
y = 1 si s >1
y =0 si s ≤0
Linéaire positive poslin
y=s si s≥0
1
Sigmoïde y= logsig
1 + exp − s
es − e−s
Tangente hyperbolique y= tansig
e s + e −s
y = 1 si s max imum
Compétitive
y =0 autrement C compet
La fonction linéaire est très simple, elle affecte directement son entrée à sa sortie :
y=s (IV.6)
Appliquée dans le contexte d’un neurone, cette fonction est illustrée à la figure IV.5.b.
Dans ce cas, la sortie du neurone correspond à son niveau d’activation dont le passage
à zéro se produit lorsque wT x = b .
La fonction de transfert sigmoïde est quant à elle illustrée à la figure IV.5.c. Son
équation est donnée par :
1
y= (IV.7)
1 + exp −s
Elle ressemble soit à la fonction seuil, soit à la fonction linéaire, selon que l’on est loin
ou près de b , respectivement. La fonction seuil est très non linéaire car il y a une
discontinuité lorsque wT x = b . De son côté, la fonction linéaire est tout à fait linéaire. Elle ne
comporte aucun changement de pente. La sigmoïde est un compromis intéressant entre les
deux précédentes. Notons finalement, que la fonction «tangente hyperbolique (tanh)» est
une version symétrique de la sigmoïde.
y y y
+1 +b +1
0 0 0
b wT x b wT x b wT x
-b
-1 -1
Figure IV.5: Fonctions d'activations: (a) du neurone «seuil» ; (b) du neurone «linéaire», et
(c) du neurone «sigmoïde».
x1
y1
x2
y2
x3
x4
Couche Couche
d’entrée de sortie
La figure IV.7 représente un réseau de neurones non bouclé qui a une structure
particulière, très fréquemment utilisée : il comprend des entrées, deux couches de neurones
cachés et des neurones de sortie. Les neurones de la couche cachée ne sont pas connectés
entre eux. Cette structure est appelée Perceptron multicouches.
On note aussi que Les réseaux multicouches sont beaucoup plus puissants que les
réseaux simples à une seule couche. En utilisant deux couches (une couche cachée et une
couche de sortie), à condition d’employer une fonction d’activation sigmoïde sur la couche
cachée, on peut entraîner un réseau à produire une approximation de la plupart des
fonctions, avec une précision arbitraire (cela peut cependant requérir un grand nombre de
neurones sur la couche cachée). Sauf dans des rares cas, les réseaux de neurones
artificiels exploitent deux ou trois couches [31].
y1
x1
y2
x2
x1
y1
x2
y2
x3
x4
Les réseaux de neurones non bouclés sont des objets statiques : si les entrées sont
indépendantes du temps, les sorties le sont également. Ils sont utilisés principalement pour
effectuer des tâches d'approximation de fonction non linéaire, de classification ou de
modélisation de processus statiques non linéaire [32].
y1
x2
y2
x2
Un réseau de neurones bouclé à temps discret est donc régi par une (ou plusieurs)
équations aux différences non linéaires, résultant de la composition des fonctions réalisées
par chacun des neurones et des retards associés à chacune des connexions.
La forme la plus générale des équations régissant un réseau de neurones bouclé est
appelée forme canonique ;
x( k + 1 ) = ϕ [x( k ),u( k )] (IV.8)
Où ϕ et ψ sont des fonctions non linéaires réalisées par un réseau de neurones non
y( k ) x( k + 1 )
Réseau de neurones
satatique q −1 q −1
Retards
ψ ,ϕ
unitaires
u( k ) x( k )
Les réseaux de neurones bouclés sont utilisés pour effectuer des tâches de
modélisation de systèmes dynamiques, de commande de processus, ou de filtrage.
x1 y1
x2 y2
. . . .
. . . .
. . . .
xn yn
Les neurones de la couche de sortie sont placés dans un espace d’une ou de deux
dimensions en général, chaque neurone possède donc des voisins dans cet espace. Et
qu’enfin, chaque neurone de la couche de sortie possède des connexions latérales
récurrentes dans sa couche (le neurone inhibe, les neurones éloignés et laisse agir les
neurones voisins).
Ligne de séparation
: Classe A
: Classe B
IV.9. L'apprentissage
Parmi les propriétés désirables pour un réseau de neurones, la plus fondamentale est
sûrement la capacité d’apprendre de son environnement, d’améliorer sa performance à
travers un processus d’apprentissage. Mais qu’est-ce donc que l’apprentissage ?
Cette définition implique qu’un réseau se doit d’être stimulé par un environnement, qu’il
subisse des changements en réaction avec cette stimulation, et que ceux-ci provoquent dans
le futur une réponse nouvelle vis-à-vis de l’environnement. Ainsi, le réseau peut s'améliorer
avec le temps.
Généralisation
Mémorisation
s
dimensions
n dimensions N échantillons
la façon suivante :
∆wij ( t ) = wij ( t + 1 ) − wij ( t ) (IV.10)
Et, par conséquent, wij ( t + 1 ) = wij ( t ) + ∆wij ( t ) , avec wij ( t + 1 ) et wij ( t ) représentant
résulte d’un stimulus x( t ) que l’on applique aux entrées du réseau dont un des neurones
correspond au neurone i . Soit d i ( t ) la sortie que l’on désire obtenir pour ce même neurone
ei ( t ) = d i ( t ) − yi ( t ) (IV.11)
Et de chercher un moyen de réduire autant que possible cette erreur. Sous forme vectorielle,
on obtient :
e (t ) = d (t )− y (t ) (IV.12)
observées sur les S neurones de sortie du réseau. L’apprentissage par correction des
erreurs consiste à minimiser un indice de performance F basé sur les signaux d’erreur
ei ( t ) , dans le but de faire converger les sorties du réseau avec ce qu’on voudrait qu’elles
soient. Un critère très populaire est la somme des erreurs quadratiques :
S
F (e( t )) = ∑ ei2 ( t ) = e( t )T e( t ) (IV.13)
i =1
Maintenant, il importe de remarquer que les paramètres libres d'un réseau sont ses
poids. Prenons l'ensemble de ces poids et assemblons les sous la forme d'un vecteur w( t )
au temps t . Pour minimiser F (e( t )) = F (w( t )) = F ( t ) , nous allons commencer par choisir
des poids initiaux ( t = 0 ) au hasard, puis nous allons modifier ces poids de la manière
suivante:
w(t + 1) = w(t ) + η X (t ) (IV.14)
choisir la direction X pour que la condition précédente soit respectée ? Considérons la série
de Taylor de 1er ordre autour de w( t ) :
F ( t + 1 ) = F ( t ) + ∇F ( t )T ∆w( t ) (IV.15)
N’importe quel vecteur X ( t ) qui respecte l’inégalité de l’équation IV.16 pointe donc dans
une direction qui diminue F . On parle alors d’une direction de «descente». Pour obtenir une
descente maximum, étant donnée η > 0 , il faut que le vecteur X ( t ) pointe dans le sens
opposé au gradient car c’est dans ce cas que le produit scalaire sera minimum :
X ( t ) = −∇F ( t ) (IV.17)
Ce qui engendre la règle dite de «descente du gradient» :
∆w( t ) = −η∇F ( t ) (IV.18)
Illustrée à la figure IV.15. Dans l’espace des poids, cette figure montre les courbes de
niveau de F représentées par des ellipses hypothétiques. La flèche en pointillés montre la
direction optimale pour atteindre le minimum de F . La flèche pleine montre la direction du
gradient qui est perpendiculaire à la courbe de niveau en w( t ) .
2. Si les mêmes deux neurones sont activés d’une manière asynchrone, alors la
synapse correspondante doit être affaibli ou carrément éliminé.
Une telle synapse est dite «synapse Hebbien». Elle utilise un mécanisme interactif,
dépendant du temps et de l’espace, pour augmenter l’efficacité synaptique d’une manière
proportionnelle à la corrélation des activités pré- et post-synaptiques. De cette définition
ressort les propriétés suivantes :
demeurent constantes dans le temps. Pour pallier à cette croissance exponentielle qui
provoquerait invariablement une saturation du poids, on ajoute parfois un facteur d’oubli qui
retranche de la variation de poids, une fraction α du poids actuel. On obtient ainsi :
∆ w j ( t − 1 ) = η x j ( t ) y( t ) − α w j ( t − 1 ) (IV.21)
maximale w max
j que peut atteindre le poids w j ( t ) est donnée par :
w max
j = ( 1 − α )w max
j +η
η (IV.23)
=
α
Mais cette règle ne résout pas tous les problèmes. À cause du terme d’oubli, il est
primordial que les stimuli soient répétés régulièrement, sinon les associations apprises grâce
à la règle de l’équation IV.22 seront éventuellement perdues car complètement oubliées.
Une autre variante de la règle de Hebb s’exprime donc de la manière suivante :
∆w j ( t − 1 ) = η x j ( t ) y( t ) − α y( t )w j ( t − 1 ) (IV.24)
Et si l’on fixe α = η pour simplifier (on pose un rythme d’apprentissage égale à celui de
l’oubli), on obtient la règle dite «instar» :
[
∆w j (t − 1) = η y (t ) x j (t ) − w j (t − 1) ] (IV.25)
∆w ( t − 1 ) = η y( t )[x( t ) − w( t − 1 )] (IV.26)
Une façon d’aborder cette règle, est de regarder ce qui se passe lorsque y( t ) = 1 :
w( t ) = w( t − 1 ) + η [x( t ) − w( t − 1 )]
(IV.27)
= ( 1 − η ) w( t − 1 ) + η x( t )
des vecteurs normalisés. Mais nous y reviendrons lorsque nous traiterons du réseau
«instar».
x( t )
w( t )
w( t − 1 )
{( x , d
1 1 ),( x2 , d 2 ),...,( xQ , dQ )}, où xi désigne un stimulus (entrée) et d i la cible pour ce
stimulus, c’est-à-dire les sorties désirées du réseau. Chaque couple ( xi ,d i ) correspond donc
à un cas d’espèce de ce que le réseau devrait produire (la cible) pour un stimulus donné.
Pour cette raison, l’apprentissage supervisé est aussi qualifié d’apprentissage par des
exemples.
x( t ) d( t )
Environnement Professeur
+
Système y( t ) _
supervisé Σ
e( t )
L’apprentissage supervisé dispose d’un signal d’erreur qui non seulement permet de
calculer un indice de satisfaction (p.ex. l’erreur quadratique moyenne), mais permet aussi
d’estimer le gradient local qui indique une direction pour l’adaptation des poids synaptiques.
C’est cette information fournie par le professeur qui fait toute la différence. Dans
l’apprentissage par renforcement, l’absence de signal d’erreur rend le calcul de ce gradient
impossible. Pour estimer le gradient, le réseau est obligé de tenter des actions et d’observer
le résultat, pour éventuellement inférer une direction de changement pour les poids
synaptiques. Pour ce faire, il s’agit alors d’implanter un processus d’essais et d’erreurs tout
en retardant la récompense offerte par l’indice de satisfaction. Ainsi, on introduit deux étapes
distinctes : une d’exploration où l’on essaie des directions aléatoires de changement, et une
d’exploitation où l’on prend une décision. Ce processus en deux étapes peut ralentir
x1 x1
w1 x1 + w2 x2 − w0 = 0
Apprentissage
xx22 xx22
- Règle du Perceptron:
wi (t + 1) = wi (t ) + α (t )(d (t ) − y (t ) ) xi (IV.30)
Où
x(t ) > 0 ⇒ y (t ) = 1
y (t ) = sign (s (t ) ) ⇔ (IV.31)
x(t ) < 0 ⇒ y (t ) = −1
Et
d ( t ) ∈ [ −1,1 ]
- Le problème de Ou-Exclusif :
L'apprentissage ne converge pas, i.e l'erreur ne tend jamais vers zéro, les poids sont
sans cesse modifiés car le perceptron n'arrive jamais à classer correctement tous les
vecteurs d'entrées (Figure IV.19).
x2
x1 x2 x1 ⊕ x2
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0
x1
Faire l'apprentissage du neurone consiste donc à trouver les poids wi qui sont solutions
de ce système .On constate que ce système n'a en générale pas de solution, i.e. si le
nombre d'exemples présentés (ici n ) est supérieur à la dimension de l'espace d'entrée plus
un (pour les seuils) (ici 2+1 = 3) donc au nombre d'inconnues ( w0 , w1 et w2 ) .
Comme le système n'a souvent pas de solution, on va essayer de trouver une droite
telle que la somme des écarts entre la distance d ( k ) que l'on désire associer au vecteur
(
w( t + 1 ) = w( t ) − α ( t ) grad ε ( w ) ) (IV.35)
Où la coordonnée i du vecteur grad est donnée par:
∂ r
ε ( w ) = −(d ( t ) − y( t ))σ ' (s( t )) xi ( t ) (IV.36)
∂wi
Soit la règle du delta pour l'apprentissage de l'ADALINE :
wi ( t + 1 ) = wi ( t ) − α ( t ) (d ( t ) − y( t )) xi ( t ) (IV.37)
On note que dans ce dernier cas, la fonction de sortie σ doit être dérivable (par
exemple une sigmoïde (tanh), mais pas un échelon). On peut constater que ces règles
ressemblent à la règle de Hebb mais la sortie du neurone est remplacée par l’erreur de sortie
(écart entre la sortie réelle et la sortie désirée).
L'ADALINE converge toujours vers la solution des moindres carrés, que les classes
d'entrée soient ou non linéairement séparables, mais la solution obtenue n'est pas forcément
celle qui sépare correctement les classes.
L'ADALINE non linéaire sépare toujours les classes linéairement séparables car les
éléments éloignés de la zone de séparation ont peu d'influence (zone de saturation de la
fonction d'activation).
L'information stockée par un neurone au niveau de ses poids est apprise des données.
Les poids du réseau sont modifiés pour que la sortie qu'il propose soit le plus proche
possible de la sortie désirée que les données imposent.
L'apprentissage est en fait une phase d'optimisation itérative d'une fonction de coût
dont le minimum est la solution recherchée, i.e. la configuration des poids telle que la sortie
obtenue soit le plus proche possible de la sortie désirée au sens des moindres carrés [34].
permettent d'appliquer la règle du delta généralisé, i.e. connaître les erreurs: δ 1 , δ 2 et δ 3 que
travers des poids w14 , w24 , w25 et w35 , d'où le nom de rétropropagation du gradient d'erreur
Exemple de calcule
1. On calcule y1 , y 2 , y3 (on n'oublie pas le seuil w0 qui n'est jamais représenté):
Puis y4 et y5
w11 ( t + 1 ) = w11 ( t ) + α ( t )δ 1 ( t ) x1
w ( t + 1 ) = w ( t ) + α ( t )δ ( t ) x
21 21 1 2
w12 ( t + 1 ) = w12 ( t ) + α ( t )δ 2 ( t ) x1
(IV.44)
w22 ( t + 1 ) = w22 ( t ) + α ( t )δ 2 ( t ) x2
w13 ( t + 1 ) = w13 ( t ) + α ( t )δ 3 ( t ) x1
w23 ( t + 1 ) = w23 ( t ) + α ( t )δ 3 ( t ) x2
Et entre la couche cachée et la couche de sortie:
w14 ( t + 1 ) = w14 ( t ) + α ( t )δ 4 ( t ) y1
w ( t + 1 ) = w ( t ) + α ( t )δ ( t ) y
24 24 4 2
(IV.45)
w25 ( t + 1 ) = w25 ( t ) + α ( t )δ 5 ( t ) y 2
w35 ( t + 1 ) = w35 ( t ) + α ( t )δ 5 ( t ) y3
Une méthode par élagage consiste à initialiser le réseau avec un très grand nombre
de neurones dans la couche cachée et à supprimer ceux d'entre eux dont les poids
synaptiques sont très faibles et n'influencent pas trop le comportement du réseau.
Une méthode par construction consiste à rajouter des neurones dans la couche
cachée au fur et à mesure des «besoins», i.e. lorsque l’erreur globale du réseau ne
diminue plus.
σ ' est faible (i.e. la pente de la fonction σ en zone de saturation), et moins les poids du
neurone sont modifiés. Il faut donc démarrer l'apprentissage en initialisant les poids du
réseau à des valeurs suffisamment faibles qui placent la fonction d'activation dans sa zone
linéaire: on choisit donc en général des valeurs initiales inférieures à 0.1.
Pour notre cas, nous cherchons à construire un réseau simple capable d’apprendre le
comportement de la commande indirecte par régulateurs PI.
Pour cette raison on utilise un algorithme de rétropropagation [47] appelé l’algorithme
de Levenberg-Marquardt (LM) pour l’apprentissage des poids des neurones à partir des
régulateurs PI (Annexe D).
Chaque réseau de neurones remplit une fonction bien définie dépendant de
l’architecture choisie (nombre de couches cachées et le nombre de neurones dans chaque
couche cachée). Le problème est de trouver celle qui donne de meilleurs résultats. Pour
cela, nous avons fait plusieurs essais afin de déterminer l’architecture optimale de réseau
(Annexe D).
D’après les essais effectués sur les différentes structures, nous avons constaté que le
choix le plus judicieux était de prendre une structure de réseau de neurones à une seule
couche cachée contenant trois neurones utilisant la fonction d’activation sigmoïde (Figure
IV.22).
Couche cachée
b4
Fig.6: Perceptron multicouches: structure (1-3-1).
Les valeurs des poids et des biais pour tous les régulateurs des puissances et des
courants sont données dans l’annexe D.
Pour rendre possible, dans notre cas, la synthèse d'un régulateur neuronal (RN) plus
robuste, nous considérons que la dynamique de l'onduleur est très rapide par rapport à celle
de la machine. Dans ce cas, le modèle de l'onduleur est réduit à son gain statique K ond ce
(g*Lm*Vs)/Ls
P_s P_s
K_ond
-Ls/(Vs*Lm) T_ond.s+1 Vrq* M
Ps_ref Irq Irq
RNA
RNA
0
A
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) Ird Ird
D
(Vs^2)/(Ls*ws) RNA
12
Vitesse du vent
Vitesse du vent Vitesse_ref
Vitesse
[Cr] 1 PI
angle de calage B Couple (Ce) J.s+fr
5
1/K
angle de calage
G Vitesse du générateur 1
[Wr] p
s
Tableau IV.4 : Comparaison entre les temps de réponse d’un PI et d’un RN.
∆P ∆Q
PI 10 kW ( 2 % ) 7 kVAr ( 1.75 % )
RN 250 W ( 0.05 % ) 50 VAr ( 0.0125 % )
Tableau IV.5 : Comparaison entre les erreurs statiques d’un PI et d’un RN.
5
x 10
2
Référence
0
Puissance active [W]
Réel
-2
-4
-6
-8
-10
-12
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5
Temps [sec]
x 10
2
Puissance réactive [VAr]
-1
-2
-3
Référence
-4
Réel
-5
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
5 5
x 10 x 10
5 2
Référence
0 Réel 0
Q [VAr]
P [W]
-5 -2 Référence
a
-4 Réel
-10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec] 5 Temps [sec]
x 10 x 10
5 2
0 0
P [W]
Q [VAr]
-5 -2 b
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 5 Temps [sec]
x 10 Temps [sec] x 10
5 2
Q [VAr]
0 0
P [W]
-5 -2 c
-10 -4
0 5 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5
x 10 Temps [sec] x 10 Temps [sec]
5 2
P [W]
0 0
Q [VAr]
-5 -2 d
-10 -4
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec] Temps [sec]
Si plusieurs paramètres varient en même temps dans de grandes proportions, il est sûr
que les régulateurs (PI) n’arriveront plus à faire fonctionner le système convenablement
mais ce n’est pas le cas pour un régulateur neuronal. Les résultats de simulation de la figure
IV.26 prouvent ceci on provoquant un changement de plusieurs paramètres en même temps :
Variation de la résistance rotorique Rr de +100 %;
5
x 10
5
Référence
RN
Puissance active [W]
0
PI
-5
-10
-15
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
5 Temps [sec]
x 10
4
Puissance réactive [VAr]
-2
Référence
-4 RN
PI
-6
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Temps [sec]
Figure IV.26: Influence de plusieurs variations paramétriques en même temps sur les
régulateurs PI et RN.
IV.12. Conclusion
Les réseaux de neurones formels, tels que nous les avons définis, possèdent une
propriété remarquable qui est à l'origine de leur intérêt pratique dans des domaines très
divers : ce sont des approximateurs universels parcimonieux.
CHAPITRE V :
Résumé
V.1. Introduction
Suite des besoins sans cesse croissants en énergie électrique, on assiste aujourd'hui à
un développement de l'interconnexion et de l'échange d'énergie entre les réseaux. Cette
tendance amène les distributeurs d'énergie électrique à une uniformisation des niveaux de
tension et à une plus grande exigence de qualité de la forme d'onde de celle-ci [42], [46].
Afin d'améliorer la tension délivrée par la source d'alimentation, il est nécessaire de
filtrer les harmoniques absorbés par les charges non linéaires polluantes et éventuellement
de dépolluer la source d'alimentation elle-même si sa force électromotrice n'est pas
parfaitement sinusoïdale.
Ces charges non linéaires absorbent des courants non sinusoïdaux, cause principales
de nombreuses perturbations dans tout le réseau de courants harmoniques le plus souvent
de rangs impairs [1].
Les équipements électriques affectés par ces harmoniques peuvent être classés en
deux catégories:
• Les appareils sensibles aux harmoniques: les courants traversant ces appareils
entraînent des échauffements supplémentaires et nécessitent un
surdimensionnement. De plus, ils occasionnent des pertes d'énergie.
• Les appareils qui se synchronisent sur le réseau ou utilisent la tension de réseau
comme référence. La tension est fortement perturbée par la circulation des courants
harmoniques qui génèrent des chutes de tensions harmoniques dans les
conducteurs.
Au vu de ces constatations, il paraît donc important de limiter la propagation de ces
courants harmoniques afin de garantir une qualité d'énergie satisfaisante. C'est avec cet
objectif que nous voulons utiliser l'éolienne pour contribuer à la dépollution du réseau. Ceci
pourrait être réalisé en utilisant la MADA comme filtre actif en ajoutant des références de
courants harmoniques à la commande qui contrôle déjà les puissances.
• Soit directement à proximité des charges non linéaires dans les usines et industries;
ce sont des filtres de petite puissance et souvent dédiés à filtrer seulement quelques
harmoniques prédominants de la charge.
• Soit au niveau des postes sources du réseau de distribution électrique. Ces filtres
compensent les harmoniques de différentes charges polluantes en s'adaptant en
permanence aux courants harmoniques.
Du fait que les éoliennes sont elles aussi connectées sur le réseau de distribution, elle
vont se trouver à proximité de charges polluantes. Il serait donc pratique de pouvoir utiliser
les éléments qui permettent le fonctionnement et la régulation de l'éolienne afin de pouvoir la
commander de manière à filtrer les harmoniques de courant. Ceci permettrait d'augmenter
encore les services systèmes que pourrait offrir l'éolienne et permettrait de faire l'économie
d'un filtre actif classique installé au point de raccordement où est déjà connectée l'éolienne.
Des recherches sont effectuées dans ce domaine pour faire du filtrage actif en utilisant
des machines électriques telles que les machines synchrones ou machines asynchrones à
double alimentation [39], [42]. Des publications traitent d'éoliennes associées à des filtres
actifs afin de réduire les harmoniques générés par le redresseur alimentant le bus continu de
la génératrice [40], [46] ou limitant les harmoniques d'autre charges polluantes présentes sur
le réseau.
V.3. Principe de filtrage actif d’un réseau électrique à l’aide d’une MADA
On se rend compte que l'onduleur de tension utilisé pour le filtrage actif est de même
structure que les onduleurs dont on dispose pour effectuer la commande de la machine
asynchrone à double alimentation. En plus, la machine présente une amplification de
puissance entre le rotor et le stator. C'est cette amplification que l'on veut utiliser pour mettre
en place un filtrage actif à partir du rotor de la machine asynchrone [38], [39], [42].
La figure V.1 montre la structure permettant de filtrer les harmoniques de courants
générés par des charges polluantes connectées au réseau. Il reste à développer la
commande destinée au filtrage actif et à superposer celle-ci à la commande en puissance de
la MADA.
Réseau
triphasé
Multiplicateur MADA
Utilisateur 2
Redresseur
Ligne 3
Hélice
Onduleur
Charge polluante
Utilisateur 3
Stockage
C'est ici que la commande vectorielle indirecte présente un avantage majeur. Comme
elle intègre une boucle de régulation des courants rotoriques, il va être aisé d'y ajouter les
courants harmoniques de référence par simple addition des courants. Ainsi, nous
obtiendrons les puissances désirées et les courants harmoniques à compenser.
Multiplicateur MADA
φ s Lm
I sd = L − L I rd
s s
(V.1)
I = − m I L
sq Ls
rq
Lm
P = −Vs L I rq
s
2
(V.2)
Q = Vs − V Lm I
Lsω s
s
Ls
rd
Lm d
2
Lm
2
dt I rd − gω s Lr − L I rq
Vrd = Rr I rd + Lr −
L s s
(V.3)
Lm d
2
Lm
2
LmVs
Vrq = Rr I rq + Lr − L dt I rq + gω s Lr − L I rd + g s L
s s s
Vs
Si l'on remplace maintenant dans l'équation V.1 le flux statorique φ s = , on obtient
ωs
l'expression suivante pour les courants:
Ls
I rd = − L I sd
m
(V.4)
I = − s I L
rq Lm
sq
Ces relations sont obtenues en négligeant la résistance statorique. Deux cas sont
envisagés selon que l’on génère le courant statorique à partir du courant rotorique ou de la
tension rotorique.
Le contrôle du courant rotorique est le plus intéressant [48]. En effet, dans ce cas, il
suffit de prendre comme référence, le régime harmonique de courant imposé par la charge
polluante au coefficient (− Ls / Lm ) . L’amplitude du courant rotorique à imposer est d’autant
Ls
I rd _ harmonique = − L I sd _ harmonique
m
(V.6)
I L
= − s I sq _ harmonique
rq _ harmonique Lm
Iα I sd _ harmonique
Ia Îα _+
Transformation Transformation
Ib Filtre
abc / αβ Iβ sélectif Î β αβ / dq I sq _ harmonique
Ic _
+
θs
N
i
1 ( t ) = ∑ I k 2 sin (kωst + ϕk )
k = 1
N
2π
2
i ( t ) = ∑ I k 2 sin kωst + ϕ k − k
3
(V.7)
k =1
N
2π
i3 ( t ) = ∑ I k 2 sin kωst + ϕk + k
k =1 3
On peut ainsi définir leurs deux composantes orthogonales dans le repère de PARK tel que :
isd * i1( t )
* = P( θ0 )i2 ( t ) (V.8)
isq i3 ( t )
Où θ0 : l’angle électrique initial entre stator et rotor, doit être imposé par l’intermédiaire des
= *+ (V.10)
I sq harmonique isq isq _ har
Où isd _ har et isq _ har sont les deux composantes biphasées du courant harmonique à la sortie
de la MADA avant filtrage. Ces deux courants sont additionnés avec les deux composantes
orthogonales du courant de la charge polluante puis multipliés par un gain ( − Ls / Lm ) avant
d’être injectés dans les sommateurs des courants rotoriques et êtres régulés par les
correcteurs PI des courants rotoriques.
V.4. Fonctionnement global de l'ensemble du système éolien avec filtrage par la MADA
Dans la figure V.4 la MADA se comporte comme un filtre actif, elle va filtrer les
harmoniques produits par les charges alimentées par le réseau, à partir de ce poste source.
Dans notre cas, nous avons placé un pont redresseur à diode comme charge polluante mais
tout autre charge peut être envisagée, ou association de charges, car nous avons un filtre
actif qui s'adapte en temps réel aux courants harmoniques présents sur le réseau, le filtre
compensera les courants harmoniques générés par les utilisateurs 2 et 3.
Réseau
triphasé
Ligne 1
Ligne 2 Utilisateur 1
Poste source proche de l’éolienne
Multiplicateur MADA
Utilisateur 2
Redresseur
Ligne 3
Hélice
Onduleur
Utilisateur 3
Stockage
Charge polluante
Dans cette configuration, l'utilisateur 3 ne voit pas de changement car il est juste à coté
de la charge polluante. Par contre les utilisateurs 1 et 2 verront leurs tensions dépolluées
grâce à l'action de la MADA.
V.5. Simulation
Nous gardons la commande indirecte pour la commande on obtient le schéma de
régulation présenté en figure V.5. Il comporte les sommateurs pour les références de
courants harmoniques, le reste du schéma étant le même que la figure III.6 du chapitre III.
En respectant les conditions proposées dans la section V.3.2, une simulation est
réalisée pour éliminer deux courants harmoniques de rangs 5 et 17 en même temps :
- Le courant harmonique de rang 5 est de valeur efficace de 464 A et un déphasage de
π / 17 .
(g*Lm*Vs)/Ls
OND ULEU R P_s P_s
Vrq
-Ls/(Vs*Lm) PI Vrq* Vrq* M
PI Irq Irq
Ps_ref A
Vrd
[Isq_har_ref] -Ls/Lm
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) Ird Ird
From D
Vrd*
[Isd_har_ref] -Ls/Lm
g*ws*(Lr-(Lm^2/Ls)) teta_sl Q_s Q_s
From Vrd*
A
MLI
Qs_ref Cr [Cr]
PI -Ls/(Vs*Lm) 1
314
s
PI [Wr]
(Vs^2)/(Ls*ws)
12
Vitesse du vent
Vitesse du vent Vitesse_ref
Vitesse
[Cr] 1 PI
angle de calage B Couple (Ce) J.s+fr
5
1/K
angle de calage
G Vitesse du générateur 1
[Wr] p
s
Les résultats de simulation sont présentés à la figure V.6 où les allures des courants
I sd _ harmonique , I sq _ harmonique et le courant harmonique triphasé déformé ainsi que le courant
généré à la sortie de la MADA après filtrage sous le contrôle de la puissance active et
réactive montrent l’efficacité du système de commande et du filtrage.
4000 5000
Courant Isd_harmonique [A]
2000
0 0
-2000
-4000 -5000
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05
Temps [sec] Temps [sec]
5000 4000
Courant de la MADA [A]
Courant déformé [A]
2000
0 0
-2000
-5000 -4000
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05
Temps [sec] Temps [sec]
Lors du fonctionnement du système sans et avec filtrage actif par la MADA et pour une
durée de 0.02 s , le THD passe de 22.32 % à 1.14 % et le facteur de puissance est
toujours maintenu à l’unité.
L'utilisation de la MADA comme filtre actif est une option intéressante pour le
gestionnaire du réseau dans la mesure où sa mise en œuvre est peu coûteuse car elle ne
nécessite que la mise en place de deux ou trois capteurs de courant au niveau du poste
source.
V.6. Conclusion
Nous avons étudié l'aspect qualité de l'énergie en nous intéressant aux charges non
linéaires qui génèrent des courants harmoniques se propageant à travers le réseau
électrique. Les solutions de minimisation de ces harmoniques existent et fonctionnent
correctement, ce que nous avons proposé ici n'est pas une alternative au filtrage classique
mais plutôt un système éolien de conversion d'énergie.
Ce fonctionnement est intéressant car il ne modifie pas la structure de la commande de
la machine asynchrone et n'entraîne donc pas de modification de la structure de l'ensemble
du système. Effectivement, du fait que toute l'électronique de puissance est déjà présente
sur l'éolienne autour de la machine asynchrone à double alimentation, le filtrage actif des
courants avec cette machine est une option intéressante pour un coût raisonnable. Il faut
mettre deux ou trois capteurs de courant au niveau de la connexion de la charge polluante et
injecter les références de courant harmonique à la commande existante de l'onduleur coté
rotor de la MADA. Ceci ne devrait pas poser de problème car la mesure des courants peut
se faire au niveau du poste source où est raccordée l'éolienne.
Les résultats de simulation ont montré que le fonctionnement en filtrage actif de la
MADA était une option possible et intéressante autant en termes de qualité de services que
de coût d'installation. De plus, le fonctionnement en filtre actif n'entraîne pas de dégradation
du fonctionnement en puissance du système qui peut toujours assurer une puissance
constante au réseau électrique et garde un facteur de puissance plus proche de l’unité.
• Perspectives du chapitre
Il faut toutefois modérer les résultats obtenus ici avec le modèle de la MADA utilisé qui
n'inclut ni la saturation, ni les caractéristiques physiques de construction (type de tôles). Il
serait maintenant opportun de mesurer l'influence des courants à haute fréquence sur la
MADA, notamment au niveau des pertes fer et de la qualité des tôles à utiliser pour optimiser
le fonctionnement en filtre actif et permettre d'effectuer des calculs sur le dimensionnement
de la génératrice. Une étude de la puissance déformante au niveau de l'onduleur alimentant
le rotor serait aussi nécessaire pour ajuster son dimensionnement.
CONCLUSION GÉNÉRALE
&
PERSPECTIVES
réseau (fonctionnement en générateur pour une application du type éolien), notre choix est
installé sur cette configuration qui rempli complètement notre objectif.
Les résultats de simulation de la génératrice asynchrone couplée à la turbine éolienne
montrent un fort couplage entre la puissance active et la puissance réactive.
Alors que le troisième chapitre de ce mémoire sera consacré à la commande
vectorielle qui permet de découpler le modèle de la MADA afin de contrôler l'échange des
puissances active et réactive entre la machine et le réseau. Deux méthodes sont envisagées:
la commande directe et la commande indirecte. Nous avons effectué une synthèse du
régulateur PI et comparé ses performances en suivi de consigne, face aux variations des
paramètres de la machine. Le régulateur s'est montré le plus efficace dans le cas du contrôle
indirect. Pour le contrôle direct, le modèle servant de base au calcul du régulateur est
simplifié et même si la précision statique est meilleure, les performances transitoires du
régulateur sont moins bonnes que dans le cas du contrôle indirect.
Afin d’améliorer la robustesse de la commande indirecte vis-à-vis aux variations
paramétriques de la machine, une synthèse d’un régulateur neuronal (RN) est proposée
dans le quatrième chapitre. Après une analyse de la théorie des réseaux de neurones, nos
besoins de commande et de robustesse conduisent à une structure multicouche pour
l’architecture du réseau de neurones des régulateurs.
Pour l’apprentissage nous avons opté pour un algorithme de rétropropagation nommé
Levenberg-Marquardt (LM), il est rapide et assure une meilleure convergence avec un
minimum de l’erreur quadratique. Les résultats de simulations obtenus montrent de bonnes
performances et une grande robustesse face aux variations paramétriques contrairement
aux résultats que donne le régulateur PI.
Le dernier chapitre traite le filtrage des harmoniques de courant par la machine
asynchrone à double alimentation fonctionnant à la fois en génératrice de puissance
électrique à 50 Hz et en filtre actif. Nous avons montré son efficacité dans le domaine de
filtrage par simulation où nous avons obtenu de bons résultats. La mise en place de cette
commande supplémentaire pour la correction des harmoniques de courant a été possible car
l’on disposait dans la commande de la MADA, la régulation des courants rotoriques grâce à
la commande indirecte.
Cette solution de filtrage actif est intéressante car, en plus de présenter de bons
résultats, sa mise en œuvre ne nécessite que deux à trois capteurs de courant et un peut
d’électronique de commande pour un coût raisonnable. Il serait maintenant utile de
s’intéresser au dimensionnement et l’étude de l’impact des harmoniques sur la MADA et
aussi d’étudier des structures de machine permettant de minimiser les pertes à haute
fréquence. Cela devra être fait dans le but d’optimiser sa construction afin qu’elle réagisse le
mieux possible aux courants harmoniques sans modifier son fonctionnement à 50 Hz.
Tout cela demande autant d’études qui devraient apporter des solutions pour rendre
encore plus facile l’insertion des éoliennes dans le réseau électrique afin de produire une
énergie propre et durable.
Références Bibliographiques
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système de stockage pour la production éolienne »; Thèse de doctorat en génie
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« Contribution à la commande singulièrement perturbée d'une machine synchrone à
aimants permanents- Commande à structure variable (CSV)- Commande neuro-floue
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« Filtrage actif des harmoniques des réseaux industriels avec l’optimisation des
commandes robustes »; Mémoire de magistère en électrotechnique, option machines
électriques dans leur environnement, Université Mentouri, Constantine, Avril 2004.
SITES WEB
ANNEXE A
1 lambda
lambda
Cp 2
Cp
2 Beta
Beta
3 lambda
lambda 1/lambda_i
4
Beta
C1*((C2*u[1])-(C3*u[2])-C4)*exp(-C5*u[1])+(C6*u[3]) 1
Beta
Cp
1 Vitesse du vent
Vitesse du
vent [m/s]
3 Vitesse du générateur
Vitesse du
générateur [rad/sec]
ANNEXE B
La transformation de PARK
xa xa xa
x P( θ ) T x d P( θ )
−1
xd xd
b x c − à − d x = P( θ )[xabc ]
x c − à − d
b
x = P( θ )−1 x
b [ ]
dq
T
q q xq
x c xc xc
Avec Avec
cos( θ ) − sin( θ )
2π 2π
cos( θ ) cosθ − cosθ + 2π 2π
2 3 3 P( θ )−1 = cos θ − − sinθ −
P( θ ) = 3 3
3 2π 2π
− sin( θ ) − sinθ − − sinθ + 2π 2π
3 3 cos θ + − sinθ +
3 3
La transformation de CONCORDIA
xa xa xa
C xα xα xα C −1
x
b x c − à − d = C [xabc ]
T x c − à − d
b
x = C −1 x
b [ ]
αβ
T
x c β xβ xβ xc
xc
1 1 1 0
1 − − 2 1 3
Avec C =
2 2 2 Avec C −1 = −
3 2 2
3 3 3
0 − 1 3
2
2 − −
2 2
ANNEXE C
Js+fr Réducteur
Équation mécanique
Vent
Ce 1 1
V +_
Ce Js+fr K
Cr
Multiplicateur
G Cr
MADA
f
Réseau
ANNEXE D
Algorithmes d'apprentissages
1 - Calculer par propagation les valeurs de sortie de tous les neurones de la couche
d’entrée vers la couche de sortie:
n
y j ( t ) = σ ∑ wij ( t ) yi ( t )
i =o
Où x 0 = −1 et w 0 j est le seuil du neurone j , et y i correspond à l'entrée xi du réseau
connectée au neurone j ou bien à la sortie du neurone i de la couche précédente.
n
δ j ( t ) = ( d j ( t ) − y j ( t )).σ ′ ∑ wij ( t ) yi ( t )
i =0
Pour tous les neurones j de la couche de sortie reliées à n neurones i de la couche
cachée précédente,
m
n
Et δ j ( t ) = ∑ ( w jk ( t ).δ k ( t ).σ ′ ∑ wij ( t ) yi ( t )
k =1 i =0
Pour tous les neurones j d'une couche cachée reliées à m neurones k de la couche
clear all;
warning off;
nntwarn off;
% Présentation de la base d'exemple.
load pi_pt;np=length(PT);P=PT(2,1:np)';T=PT(3,1:np)';
P=P';
T=T';
pas=5;
E1=P(1:pas:np);
SD=T(1:pas:np);
ER=[E1];
% Initialisation des poids et biais.
N0=size(ER,1);N1=1;N2=3 ;N3=1;
[W1,B1] = RANDS(N1,N0);
[W2,B2] = RANDS(N2,N1);
[W3,B3] = RANDS(N3,N2);
df1='deltalog';df2='deltasig';df3='deltalin';
grad_min=1e-100;
mu_init=0.1;
mu_inc=3;
mu_dec=0.1;
mu_max=1e100;
It_max=1000;
Erreur_seuil=1.0e-20;
W1_ind=[1:N1*N0];
B1_ind=[1:N1]+W1_ind(length(W1_ind));
W2_ind=[1:N2*N1]+B1_ind(length(B1_ind));
B2_ind=[1:N2]+W2_ind(length(W2_ind));
W3_ind=[1:N3*N2]+B2_ind(length(B2_ind));
B3_ind=[1:N3]+W3_ind(length(W3_ind));
ii=eye(B3_ind(length(B3_ind)));
dW1=W1;dB1=B1;
dW2=W2;dB2=B2;
dW3=W3;dB3=B3;
ext_p=nncpyi(ER,N3);
It=1;
% Propagation de l'activation.
x1=W1*ER+B1*ones(1,size(ER,2));S1=1./(1+exp(-x1));
x2=W2*S1+B2*ones(1,size(ER,2));S2=1./(1+exp(-x2));
x3=W3*S2+B3*ones(1,size(ER,2));SR=x3;
% Calcul de l'erreur quadratique.
Er=SD-SR;
SSE=sumsqr(Er);
Apprendre le comportement de PI
1 erreur
référence Système 1
PI réel
pi_pt
Entrée
1 TDL weight
p{1} Delays 1 IW{1,1} 1
bias netsum logsig a{1}
b{1} 1
Couche d’entrée
1 TDL weight
a{1} Delays 1 LW{2,1} 1
bias netsum tansig a{2} 2
b{2}
Couche cachée
weights
Entrée
IW {1,1} (1,:)' w
z Mux 1
1 p
Mux iz {1,1}
pd{1,1} dotprod 1
1 weights Sortie
w
weights w IW{3,2}(1,:)' z Mux 1
z 3 p
IW{2,1}(1,:)' p 1 Mux lz{3,2}
dotprod1
dotprod1 ad{3,2}
2
weights w
IW{2,1}(2,:)' z Mux 1
1 p lz{2,1}
Mux
ad{2,1} dotprod2
weights w
z
IW{2,1}(3,:)' p
dotprod3
Régulateur
RN- Puissances RN- Courants
Poids et biais
b1 -102450 -0.0616
b2 -417600 49.7798
b3 241700 -14.1329
b4 237230 -87.4485
b5 4842900 24.4329
$ ،+
ذ- ا. . "! ا
ا#
ا$%
م ها ا
درا و ا
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Résumé:
Mots clés :
Énergie éolienne, Machine Asynchrone à Double Alimention (MADA, GADA), Commande vectorielle,
Réseaux de Neurones Artificiels (RNA), Filtrage actif.
Abstract:
This work presents the study and the use of the doubly fed induction generator in the wind power
production. For this, we defined a model of wind turbine for the training of DFIG. Two types of vector
control have been the subject of this study in this paper for independent control of active and reactive
power: the direct control and the indirect control, the indirect control offers several advantages and
facilitates the establishment filtering. The control by artificial neural networks is introduced to increase
the robustness of the correctors face to the parametric variations of the machine. The active filtering
by DFIG, improves considerably quality of the energy provided to the electrical network. The
simulation results were validated in comparison to the work of the articles quoted in bibliography.
Key words:
Wind energy, Doubly Fed Induction Machine (DFIM, DFIG), Vector control, Artificial Neural Networks
(ANN), Active filtering.