Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pierre-Yves Péguy
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
par
Pierre-Yves PÉGUY
Maltre de Conférences
Laboratoire d'foonomie des Transports (UMR no 5593) CNRS
Université Lumière Lvon 2
École Nationale des Travaux Pubtics ae t'É,tat G,fCfPe)
ISH - 14, Avenue Berthelot
F - 69007 LYON
piene-yves.peguy @et.ish-lyon.cnrs.fr
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
- INTRODUCTION.
La configuration des villes est marquée depuis plusieurs décennies par une
diminution des densités en leur centre, un accroissement de l'espace occupé par la
population et les emplois, repoussant ainsi leurs frontières initiales. Faibles, voire
négatifs dans le centre, les taux de croissance de la population deviennent
significativement positifs en périphérie (BESSY-PIETRI, 2000). Cet étalement
concerne principalement la population et, dans une moindre mesure seulement,
les emplois.
-I-
DES CADRES THÉORIQUES D'INTELLIGIBILITÉ
1.1.
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
déterminer une situation optimale qui se caractérise par une rente offerte et une
superficie optimale de logement, consommée par le ménage. La courbe de rente
offerte est donnée par la pente de la droite de contrainte budgétaire pour une
localisation à une distance du cenffe et qui est tangente à la courbe d'indifférence
pour le niveau d'utilité. La superficie optimale de logement et la quantité de bien
composite consommées sont données par l'intersection de la courbe
d'indifférence et la droite de contrainte budgétaire. Moyennant certaines
hypothèses, on montre que la courbe de rente offerte est décroissante avec la
distance en tout point. Le sol est alors affecté à I'individu dont I'enchère est la
plus élevée. La courbe de prix du sol sur I'ensemble de la ville est donc la courbe
enveloppe supérieure des courbes de rente offerte.
Les effets d'une hausse généralisée du revenu sont similaires à ceux d'une
baisse des cotts de transport. Elle autorise une consoûlmation accrue de
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
logement induite par cette baisse de revenu est plus importante que la baisse du
cott de transport. Dans ce cas, les ménages ont tendance à privilégier les
localisations cenbales aux localisations périph-ériques. La pente de la courbe de
rente offerte augmente. Comme précédemment, la croissance de la rente et la
baisse du revenu se traduisent par une hausse des densités en tout point et une
frontière urbaine qui se rapproche. En revanche, si l'élasticité-revenu de la
demande de logement est faible (inférieure à 1) alors l'effet de la baisse des cotts
de fransports est plus sensible relativement à la baisse du revenu conduisant les
ménages à privilégier les localisations périphériques. La pente de la rente foncière
diminue. On a dans ce cas deux forces opposées, la baisse des rentes foncières
génère une augmentation de la consommation de logement et une baisse des
densités. Mais, simultanément, la baisse du nombre d'actifs du ménage
occasionne une baisse de la quantité consommée de logement par la diminution
des revenus.
1.2. Développements
FUJITA, et at. (1997) insistent sur le rôle que le marché du travail peut
jouer dans la dispersion des firmes, parallèlement à la concurrence pour
i'occupation du sol et aux externalités technologiques. Pour ce faire, ils
s'intérèssent aux conséquences de la localisation d'une firme de taille importante
au sein ou en périphérie d'une ville monocentrique où le salaire est déterminé sur
un marché local du travail et où des externalités technologiques sont introduites
sous la forme d'une décroissance de la productivité de la nouvelle firme avec sa
distance aux autres firmes (localisées au centre). La localisation de la nouvelle
firme au centre d'emploi entralne, du fait de la concurrence qu'elle affronte sur le
marché du travail, une augmentation du salaire local, susceptible d'attirer de
nouveaux ménages vers une localisation résidentielle centrale. A l'inverse, une
localisation en périphérie de la ville permet à la nouvelle entreprise d'échapper à
la concurrenceiurle marché du navail et de réduire le niveau local du salaire.
Cette réduction n'empêche pas la localisation périphérique des travailleurs attirés
par cette firme, puisqu'ils trouvent à proximité de la firme une conculence pour
i'occupation du sol moins intense qu'au centre. On trouve ici des conditions
d'émergence de centres d'emploi secondaires liées au fonctionnement des
marchés locaux du travail et à la pression foncière.
-II-
ESTTMATIONS ÉCONOMÉTRrQIrES
Sur la base de ces estimations réalisées pour ces aires urbaines, le suivi du
gradient y dans le temps de la fonction exponentielle négative permet d'évaluer
l'étalement urbain. En moyenne, celui-ci décro1t de 1,5 7o enbre 1975 et 1999.
Son évolution au sein de cet intervalle de temps est cependant plus erratique. On
peut également noter la convergence des résultats obtenus, avec les estimations
sur les densités et la population cumulée, sur le lien entre taille des aires urbaines
en termes de population, densités au centre et niveau d'étalement. Plus la
population des aires urbaines est faible, plus les densités moyennes au cenffe sont
peu élevées et plus l'aire urbaine est concentrée avec des gradients de niveaux
importants.
Les tests statistiques sur les ajustements réalisés avec les moindres carrés
ordinaires (MCO) sur les fonctions de densités indiquent la présence
d'autocorrélation spatiale et imposent la mise en oeuvre des outils de
l'économétrie spatiale. L'existence de procédures sur la base de tests statistiques
(1)* permet non seulement d'apprécier la nature de l'autocorrélation mais aussi
de sélectionner parmi les trois types de modèles de l'économétrie spatiale, le
modèle spatial autorégressif, le modèle spatial avec autocorrélation des résidus et
le modèle spatial combinant les deux, le modèle autorégtessif avec
autocorrélation des résidus, le modèle le plus approprié.
Ainsi, dans un premier temps, des estimations d'un madèle spatial avec
autocorrélation des résidus avec la fonction exponentielle négative sur des
densités pour les 123 aires urbaines françaises précédemment sélectionnées sur
les 4 derniers recensements 1975, 1982,1990 et 1999 ont été menées. Deux types
de matrice d'interaction, W, correspondant à une interaction inversement
proportionnelle à la distance enEe les centroides et W, où l'interaction
inversement proportionnelle au carré de la distance enEe les centroïdes.
prédictions théoriques.
communes des grandes aires urbaines que pour les communes des petites aires
urbaines. Cette situation est inversée pour l'incidence des aménités naturelles. La
taille de population de la commune centle n'apparalt comme structurante que
pour les communes des grandes aires urbaines. Le revenu moyen des ménages a
contrario n'est significatif que dans le cas des communes des petites aires
urbaines pour les deux années envisagées.
. CONCLUSION.
BIBLIOGRAPHIE
ALONSO W., 1964, ktcation and land Use, Cambridge, Mass., Harvard University
Press.
ANAS 4., ARNOTT R., SMALL K.A., 2000, < The panexponential monocentric
model >>, Journal of Urban Economics,no 47,pp. 165-179.
ANAS A., KIM I., 1992, << Income distribution and residential density gradient >>,
ANSELIN L., 1988, Spatial Econometrics: Methods and models, Kliwer Academic
Publishers, 284 pages.
BESSY-PIETRI P., 2000, << Les formes récentes de la croissance urbaine >>, Économie et
S latis tique s, n" 33 6, pp.35 -52.
BRUECKNER J.K., 1982, << A note on sufficient conditions for negative exponential
BRIJECKNER J.K., THISSE J.-F., ZÉNOU Y.,1999, <Why is central Paris rich and
downtown Detroit poor ? An amenity-based theory >>, European Economic Review,
no 43, pp. 9l-107.
Commission Européenne, L995, Vers une tarifrcaTion équitable et efficace dans les
transports. (Livre vert), Bruxelles, Com 95-691.
DIAMOND D.8., 1980, <<Income and residential location: Muth revisited>>, Urban
Stud.ies, n' 17, pp. l-L2.
FUJITA M., 1989, (Jrban economic theory, New-York, Cambridge Universify Press,
366 pages.
FUJITA M., 1990, < Spatial Interactions and Agglomeration in Urban Economies >>,
in CHATTERII M., KUENNE R.E., (eds), New Frontiers in Regional Science, Londres,
MacMillan, pp. 184-221.
FUIITA M., THISSE I.-F., Igg7,..Économie géographique, problèmes anciens et
nouvelles perspectives >>, Annales d'Êconomie et de Statistique, n" 45, pp.37 -87 .
FUJITA M., THISSE J.-F., ZENOU Y, 1997, <<On the Endogenous Formaton of
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
GOFFETTE-NAGOT F., 1999, << Urban spread beyond the city edge >>, ,n HURIOT J.-
M., THISSE J.F. Economics of Cities,New-York, Cambridge University Press.
JAYET H., 2001, .. Économétrie et données spatiales : une introduction à la pratique >>,
JAYET H., PÉGUY P.-Y., 2000, Densités urbaines, distances et coûts d'q.ccès au
centre, Colloque ASRDLF << Développement régional, économie du savoir, nouvelles
technologies de l'information et de la communication >>, Crans-Montana (Suisse), 6-
9 septembre, 23 pages.
MADRE J.-L., MAFFRE J., 1997, <La mobilité des résidents français. Panorama
général et évolution >>, Rf,S, n" 56, juillet-septembre, pp.9-25.
MUTH R. F., 1969, Cities and housing: the spatial pattem of urban residential land use.
Chicago, University of Chicago Press.
PAPAGEORGIOU Y.Y., 1973, <<The impact of the environment upon the spatial
distribution of population and land values >>, Economic Geography, no 49, pp. 251-256.
PAPAGEORGIOU Y.Y., PINES D., 1989, << The exponential densiry function : first
principles, comparatives statics and empirical evidence >>, Joumal of Urban Economics,
n" 26,pp.2&-268.
PÉGUY P-Y., 2000,, Analyse économique des configurations urbaines, Thèse de
doctorat en Sciences Économiques, Laboratoire d'Économie des Transports, Université
Lumière Lyon2, soutenue le 20 décembre 2000, 489 pages.
nÉsuaÉ
L'article propose une analyse économique des choix de localisation des ménages
et des activités. Ie modèle standard de l'économie urbaine oflre un premier cadre
d'intelligibilité des arbitrages réalisés par les ménages. Il souffre cependant de limites
qu'il convient de dépasser, en particulier en relâchant les hypothèses d'homogênéitê des
réseaw de transport, d'isotropie de I'espace et de localisation exogène des emplois au
© Armand Colin | Téléchargé le 08/04/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.74.196.57)
SUMMARY
NOTE
(l)Iæs tests les plus courants en la matière sont I'Indice I de MORAN, le multiplicateur de LAGRANGE
(LMpourLAGRANGEMultiplier)déterminépourleseneurs (LMmà etpourl'aurorégression(LMpa6),
le multiplicateur de LAGRANGE robwte, Robust lÀ46, et Robust Ll[roon sur I'autorégression et sur les
résidus ne nécessitant pas la normalité des résidus et le test de KELEIIAN-ROBINSON.